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QHPSAS (1994) 1 Un Questionnaire d’Habileté Perçue Spécifique à l’Activité Sportive (QHPSAS) Jean-Pierre FAMOSE ([email protected]), Philippe SARRAZIN ([email protected]) et François CURY ([email protected]) Document interne non publié (1994) Centre de Recherches en Sciences du Sport (CRESS) UPRES EA 1609 Université Paris-Sud Orsay Division S.T.A.P.S. Bâtiment 335 91405 Orsay Cedex - France INTRODUCTION Comme le souligne Roberts (1984), un aspect constant de la recherche, demeure dans l'importance accordée à la perception de l'habileté comme "construit" essentiel à la compréhension de la motivation à l'accomplissement. "La perception d'habileté de l'athlète est un médiateur important de la motivation dans le contexte sportif. Le développement de nouvelles théories de la motivation en sport a édifié la perception de l'habileté comme son construit central. J'avance que la perception de l'habileté sert de médiateur à un grand nombre de comportement d'accomplissement [...]" Roberts (1984, p. 224). Un corpus grandissant de données soutient désormais son rôle dans la médiation des conduites scolaires ou sportives (Bandura, 1977b, 1986; Bukowski & Moore, 1980; Covington & Omelich, 1979b; Diener & Dweck, 1978; Duda, 1989a, 1992; Dweck, 1986; Dweck & Elliott, 1983; Nicholls, 1976, 1978, 1984, 1989; Rejeski & Lowe, 1980; Roberts, 1975, 1984, 1992; Roberts, Kleiber, & Duda, 1981; Spink & Roberts, 1980). On peut néanmoins remarquer l'utilisation de termes variés, en fonction des courants

Un Questionnaire d’Habileté Perçue Spécifique à l’Activité …f3.quomodo.com/78D73CA0/uploads/83/QHPSAS-1994.pdf · 2013. 11. 2. · QHPSAS (1994) 1 Un Questionnaire d’Habileté

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  • QHPSAS (1994)

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    Un Questionnaire d’Habileté Perçue Spécifique à l’Activité Sportive (QHPSAS)

    Jean-Pierre FAMOSE ([email protected]), Philippe SARRAZIN

    ([email protected]) et François CURY ([email protected])

    Document interne non publié (1994)

    Centre de Recherches en Sciences du Sport (CRESS) UPRES EA 1609

    Université Paris-Sud Orsay

    Division S.T.A.P.S. Bâtiment 335

    91405 Orsay Cedex - France

    INTRODUCTION

    Comme le souligne Roberts (1984), un aspect constant de la recherche, demeure

    dans l'importance accordée à la perception de l'habileté comme "construit" essentiel à la

    compréhension de la motivation à l'accomplissement.

    "La perception d'habileté de l'athlète est un médiateur important de la motivation dans le contexte sportif. Le développement de nouvelles théories de la motivation en sport a édifié la perception de l'habileté comme son construit central. J'avance que la perception de l'habileté sert de médiateur à un grand nombre de comportement d'accomplissement [...]" Roberts (1984, p. 224).

    Un corpus grandissant de données soutient désormais son rôle dans la médiation des

    conduites scolaires ou sportives (Bandura, 1977b, 1986; Bukowski & Moore, 1980;

    Covington & Omelich, 1979b; Diener & Dweck, 1978; Duda, 1989a, 1992; Dweck, 1986;

    Dweck & Elliott, 1983; Nicholls, 1976, 1978, 1984, 1989; Rejeski & Lowe, 1980;

    Roberts, 1975, 1984, 1992; Roberts, Kleiber, & Duda, 1981; Spink & Roberts, 1980). On

    peut néanmoins remarquer l'utilisation de termes variés, en fonction des courants

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    théoriques, pour désigner une construction assez similaire. Qu'elles soient appelées

    "probabilités de réussite" (probabilities of success) (Atkinson, 1957, 1964) , "sentiment

    d'efficacité personnelle" (self-efficacy) (Bandura, 1977a, 1986), "confiance en soi" (self

    confidence) (Corbin, 1984), "habileté perçue" (perceived ability) (Dweck, 1986; Kukla,

    1972; Nicholls, 1984, 1989), ou "compétence perçue" (perceived competence) (Feltz &

    Brown, 1984; Feltz & Petlichkoff, 1983; Harter, 1978, 1981; Lintunen, 1987; Roberts et

    al., 1981)1, les perceptions relatives aux capacités personnelles dans toutes ces formes,

    semblent constituer la pierre angulaire des comportements liés à l'accomplissement tels

    que la persistance face aux difficultés, l'effort appliqué, la concentration, ou la sélection

    d'une activité particulière.

    Si l'importance de ce construit a été maintes et maintes fois soulignée, une

    pluralité d'instruments nécessaires à sa mesure a vu le jour dans la littérature spécialisée,

    traduisant par là une certaine singularité de conception des différents auteurs. Bon nombre

    d'outils semblent très généraux (Harter, 1978; Lintunen, 1987; Ryckman ,Robbins,

    Thornton, & Cantrell, 1982), alors que d'autres sont très spécifiques à une tâche (Bandura,

    1977a; Griffin & Keogh, 1982), voire à un résultat donné (Atkinson, 1957; Heckhausen,

    1977; Vroom, 1964). Face à cette diversité, il nous apparaît important d'être critique dans

    nos approches, et prudent dans l'utilisation des outils de mesures. Nous verrons un peu

    plus loin que ces derniers peuvent être à l'origine d'interprétations et de conclusions

    totalement différentes, comme c'est le cas pour l'explication de la relation expectation-

    performance (Partie 3-Chapitre 4). Pour éviter les artefacts méthodologiques, il semble

    important d'utiliser des outils de mesures qui soient en rapport avec ce qui est étudié.

    Échouer à cela, constitue un facteur limitatif pour notre compréhension de la motivation à 1 On trouve également une pléthore d'autres terminologies, entre autres celles de "sentiment de compétence" (sense of competence) (Maehr & Braskamp, 1986), de "capacité perçue pour répondre aux demandes de l'environnement" (perceived capacity to meet environmental demands) (Csikszentmihalyi & Nakamura, 1989), d' "estimation physique" (physical estimation) (Dishman, Ickes, & Morgan, 1980; Fox, Corbin, & Couldry, 1985, Sonstroem, 1978), d' "efficacité physique personnelle" (physical self-efficacy) (Gayton, Matthews, & Burschstead, 1986; Ryckman, Robbins, Thornton, & Cantrell, 1982; Valois, Godin, & Shephard, 1986), de "confiance dans le mouvement" (movement confidence) (Crawfoord & Griffin, 1986; Griffin & Keogh, 1982), de "confiance en sport" (sport-confidence) (Vealey, 1986), ou d' "expectation action-résultat" (Action-Outcome Expectancies) (Heckhausen, 1977; Vroom, 1964).

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    l’accomplissement (Roberts, 1992). Les instruments d'Harter (1978, 1981), par exemple,

    se placent dans une perspective normative, lorsqu'il est demandé aux enfants d'évaluer

    leur compétence en sport, comparativement à leurs camarades. Pourtant, le cadre

    théorique de cet auteur traduit davantage une conception de l'habileté proche de la

    "maîtrise". Ce hiatus est probablement une des causes des résultats équivoques trouvés

    dans les recherches qui ont utilisé ses outils (Feltz & Petlichkoff, 1983; Feltz & Brown,

    1984; Roberts et al., 1981; Ulrich, 1987).

    Selon nous, avant d'élaborer de tels instruments de mesure, il est nécessaire

    d'apporter des réponses à trois problèmes majeurs. Le premier a trait au caractère général

    et/ou spécifique de la compétence. Le second problème se rapporte à la nature, ou à la

    conception de l'habileté utilisée par les sujets. Les travaux de Nicholls (Nicholls, 1989;

    Nicholls & Miller, 1984; Nicholls et al., 1986) ont montré une évolution de la signification

    du concept d'habileté au cours du développement de l'enfant. Enfin, la troisième difficulté

    est liée au contenu, ou aux dimensions pertinentes à retenir dans le questionnaire, à partir

    desquelles les sujets sont censés évaluer leur compétence.

    1. CARACTÈRE GÉNÉRAL VERSUS SPÉCIFIQUE DE L'HABILETÉ

    Comme le fait remarquer Marc Durand (1987, p. 46):

    “Une question fondamentale émerge de ces travaux, relative au degré de généralité et de permanence de ce sentiment de compétence: selon les auteurs, on a affaire soit à une représentation stable qui "couvre" tout le domaine des activités physiques et sportives, soit à des processus très ponctuels dont la fonction pour le sujet est d'évaluer sa propre capacité à faire face aux exigences d'une tâche particulière".

    Selon nous, cette problématique généralité versus spécificité peut être dépassée - à l'instar

    de certaines théories contemporaines qui ont pris le "concept de soi" (self-concept)

    comme objet d'étude - en concevant l'existence d'une succession de perceptions à l'égard

    de sa propre personne organisée selon des niveaux hiérarchiques généraux/spécifiques ou

    trait/état (Fox & Corbin, 1989; Marsh, Byrne, & Shavelson, 1988; Shavelson, Hubner, &

    Stanton, 1976; Sonstroem, Harlow, & Josephs, 1994; Sonstroem & Morgan, 1989).

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    Comme l'exprime la figure 1, il est possible d'imaginer un continuum évaluatif vertical au

    sommet duquel se situe un sentiment global d'estime de soi (Self esteem), dont la nature et

    le contenu reposent sur des perceptions de soi dans plusieurs domaines spécifiques et

    séparés de la vie, tels que "le physique", "le social", "le travail", etc.2 Chacun de ces

    domaines est lui-même constitué de sous-domaines, qui se différencient à leur tour. Ainsi

    pour un adolescent, l'estime de soi dans le domaine intellectuel peut reposer sur des

    perceptions d'habileté en mathématiques ou en français. Le "soi physique" est, quant à lui,

    souvent défini dans la littérature, à partir de deux sous-domaines: l'habileté physique (et/ou

    sportive) et l'apparence (Fox, 1990; Fox & Corbin3, 1989; Lintunen, 1987; Ryckman et al.,

    1982; Shavelson & Bolus, 1982; Shavelson, Hubner, & Stanton, 1976; Sonstroem,

    Harlow, & Josephs, 1994; Sonstroem & Morgan, 1989).

    2 Comme les perceptions de soi deviennent de plus en plus différenciées avec la maturité, les chercheurs ont trouvé qu'il était nécessaire de construire des "profils" qui incluaient de plus en plus de sous-échelles, au fur et à mesure de l'avancée en âge. Ainsi, Harter (1985, 1988) a choisi d'intégrer 5 dimensions dans le "Profil de Perception de Soi" pour enfant, puis 8 pour les adolescents et 11 pour les adultes. De manière similaire Marsh & Shavelson (1985) ont développé des "Questionnaires de Description de Soi" de plus en plus complexes avec l'âge (SDQ I, SDQ II, et SDQ III). 3 Dans leur "profil de perception de soi physique" (PSPP: Physical Self-Perception Profile ) pour jeunes étudiants de College, le sentiment global de valeur de soi physique (PSW: Physical self-worth ), situé au sommet de leur structure hiérarchique repose sur 4 domaines plus spécifiques. En plus de la "compétence Sportive" et de l’ “apparence corporelle" on trouve également la "condition physique", et la "force".

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    Estime de soi globale

    Estime de soi dans le domaine physique

    Estime de soi dans le domaine social

    Estime de soi dans le domaine intellectuel

    Compétence en Sport

    Apparence physique

    Compétence ou habileté en escalade

    Compétence ou habileté en football

    ...

    Capacité à Capacité à s'équilibrer sur s'engager au des supports dessus de son verticaux dernier point d'attache

    Habilité au tir

    Silhouette physique

    taille fine

    Je me donne une grande chance de réussir cette voie

    Je peux marquer Je me sens coquet ce pénalty aujourd'hui

    ...

    ...

    SOMMET DOMAINES SOUS- DOMAINES

    FACETTES

    SOUS- FACETTES

    ETAT SPÉCIFIQUE ET CHANGEANT

    GÉNÉRAL ET DURABLE...

    Compétence en Math.

    Compétence en Français

    Figure 1: Continuum hiérarchique de perceptions de soi, du général et durable au spécifique et changeant (inspiré de Fox, 1990).

    Ce modèle présuppose deux idées fortes particulièrement intéressantes. Premièrement, il

    apparaît que plus on "descend" dans le continuum, plus les construits deviennent

    spécifiques et caractéristiques d'un "état", c'est à dire davantage sujets à changement dans

    le temps en fonction de la situation. Par contraste, plus on s'élève dans l'organisation

    hiérarchique plus les concepts sont globaux et "résistants", c'est à dire indices d'un "trait de

    personnalité", relativement durable. La seconde idée majeure est liée à la possibilité de

    concevoir une influence réciproque de ces différentes constructions cognitives. Ainsi, le

    sentiment global de "valeur en Sport" peut influencer une plus ou moins grande assurance

    dans les expériences physiques, les activités nouvelles, ou l'Éducation Physique. A un

    niveau davantage spécifique, le sentiment de compétence dans une activité sportive

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    particulière doit influer sur la confiance en la possibilité d'accomplir certaines habiletés

    sous-jacentes à celle-ci, qui elle même agit sur la certitude plus ou moins grande

    d'accomplir une tâche ou une performance particulière. Réciproquement, les perceptions

    des plus bas niveaux attachées à des comportements spécifiques peuvent se généraliser à,

    ou influencer, des perceptions plus globales. Ainsi, la certitude de pouvoir réaliser une

    action ou une tâche précise peut augmenter un sentiment d'habileté plus large qui lui-

    même est susceptible d'affecter la compétence perçue dans une activité sportive. Cette

    dernière est capable, de manière subséquente, de modifier un sentiment plus global de

    compétence en Sport, qui en retour imprime particulièrement la valeur générale d'un "soi

    physique". Cette organisation hiérarchique est particulièrement heuristique, d'autant

    qu'elle se prête particulièrement à une validation par l'entremise des modèles statistiques

    structuraux (analyse factorielle confirmatoire et pistes causales). Plusieurs données ont

    d'ailleurs corroboré certains postulats énoncés ci-dessus (Brody, Hatfield, & Spalding,

    1988; Fox & Corbin, 1989; Holloway, Beuter, & Duda, 1988; McAuley, Courneya, &

    Lettunich, 1991; Sonstroem, Harlow, & Josephs, 1994), mais des recherches futures sont

    nécessaires pour déterminer, par exemple, le pouvoir de généralisation (ou d'influence)

    plus important de certaines perceptions sur d'autres.

    Face à cette diversité de constructions, la sélection du type de "perceptions de soi"

    à mesurer devra dépendre du problème posé au chercheur. En d'autres termes, chaque

    concept a un pouvoir explicatif (et donc prédictif) approprié à certaines variables plus qu'à

    d'autres. Dès lors, on peut se poser des questions sur l'utilisation de certaines échelles trop

    globalisantes ou situées à un niveau trop élevé dans la hiérarchie, pour rendre compte de

    certains comportements. Est-ce pertinent d'utiliser une échelle mesurant "l'estime de soi

    physique" pour prédire la performance dans des tâches spécifiques ? Certains auteurs

    (Bandura, 1991; McAuley & Gill, 1983; Wylie, 1974) ont sérieusement remis en cause le

    bien-fondé de mesures globales composées de sous-échelles évaluant "l'attractivité du

    corps" (Harter), ou la "confiance dans sa présentation physique" (Ryckman et al., 1982)

    pour prédire des comportements liés à l'accomplissement. Plutôt, ces sous-échelles

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    semblent davantage attenantes à l'acceptation de soi ou à l' "amour de soi" - c'est à dire aux

    sentiments et affects qu'éprouve l'individu à l'égard de sa propre personne - qu'à la

    dimension "compétence" (Sonstroem & Morgan, 1989). Cette présomption a d'ailleurs été

    confirmée par Sonstroem et al. (1994). Quand on étudie la motivation à

    l'accomplissement, il semble donc préférable - plutôt que des échelles trop générales -

    d'utiliser une mesure spécifique à un domaine d'activité socialement signifiant (qu'il

    s'agisse d'une profession, d'une discipline scolaire, d'une activité sportive ou artistique,

    etc., c'est à dire pour toute chose qui possède une réalité sociale importante et distincte).

    2. CONCEPTION DE L'HABILETÉ

    Dans la plupart des recherches la notion d’habileté est appréhendée dans une

    perspective normative, c’est à dire comparativement à celle des autres (Burton & Martens,

    1986; Feltz & Petlichkoff, 1983; Gould, Feltz, Horn, & Weiss, 1982; Harter, 1978; Klint

    & Weiss, 1987; Roberts et al., 1981; Weiss, Bredemeier, & Schewchuk, 1986). Or, nous

    avons vu dans la partie théorique que pour Nicholls et ses collègues (Jagacinski &

    Nicholls, 1984; Nicholls, 1984, 1989; Nicholls & Miller, 1984; Nicholls, Patashnick &

    Mettetal, 1986) il existait non pas une mais deux conceptions de l’habileté. Certains se

    sentent habiles quand ils ont le sentiment de progresser, de faire des efforts ou de maîtriser

    davantage leur environnement, tandis que pour d'autres, le sentiment d'habileté dépend de

    la performance qu'ils obtiennent et de l'effort qu'ils ont fourni pour l'obtenir

    comparativement à l'effort et la performance d'autres membres d'un groupe de référence.

    L'existence de ces deux significations vient apparemment compliquer la mesure du

    construit d'habileté. On peut s'interroger sur la fiabilité de la mesure si les indicateurs à

    partir desquels les sujets infèrent leur habileté sont différents (auto versus normo

    référencés) ? Aura-t-elle le même pouvoir prédictif ? Un élément de réponse est apporté

    dans les écrits de Nicholls et dans certains de ses travaux. Il semblerait que cet auteur

    plaide en faveur de deux variables distinctes, requérant deux mesures différentes.

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    "Pour tester les prédictions relatives à l’investissement sur la tâche, on estime que l’habileté perçue (dans le sens indifférencié) des individus peut être basée sur leurs expectations de succès. Un indice d’habileté perçue ayant un rapport avec l’investissement sur l'Ego devrait indiquer les évaluations des individus concernant leur habileté relativement aux autres [...]" Nicholls (1989, p. 110-111).

    Cette prescription repose sur une constatation qu'il dégage de ces travaux, selon laquelle

    les étudiants interprètent une formulation du type "quelqu’un est capable" comme

    signifiant qu'il possède une haute habileté par rapport aux autres (i.e., en utilisant la

    conception la plus différenciée). Par contre, l'énoncé "quelqu’un réussit à travers un effort

    élevé" (i.e., conception la moins différenciée de l'habileté) n'est pas interprété comme le

    signe d'une haute habileté (Jagacinski & Nicholls, 1984). Il appert que les questions

    relatives à leur compétence intensifient chez les individus une position auto-évaluative et

    amplifient la tendance à employer la conception la plus différenciée de l’habileté. Cette

    supposition est renforcée par les hautes corrélations trouvées entre les évaluations

    apportées par les étudiants ayant trait à leur habileté scolaire par rapport aux autres

    (“comparé aux autres je me sens” (1)”pas intelligent” à (5)”très intelligent” ) et de

    simples estimations personnelles sans références aux autres (“je me trouve” (1)"pas

    intelligent” à (5)”très intelligent” ) (Nicholls, Patashnick, & Nolen, 1985, p. 685).

    “Apparemment, les estimations des étudiants sur leur habileté comme simplement haute versus basse “chargent” sur le même facteur que l’estimation de leur habileté relativement aux autres”. Nicholls et al. (1988).

    Cette utilisation dominante de la conception différenciée de l'habileté lorsqu'il est

    fait explicitement allusion au niveau que l'on a, ne signifie pas qu'il n'est pas possible de

    tirer une grande satisfaction de l’apprentissage et de l’augmentation de ses habiletés,

    indépendamment de toutes comparaisons aux autres. Il est toujours possible de gagner un

    sentiment de compétence et d’accomplissement "même parmi ceux qui, après réflexion,

    reconnaissent qu’ils ont une habileté nettement en dessous de la moyenne" (Nicholls,

    1989, p. 94). Nous avons souligné l'expression "après réflexion" pour bien signifier que

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    c'est la préoccupation explicite ou consciente relative au "niveau" de compétence qui tend

    à activer la conception la plus mature de l'habileté (comme c'est le cas lorsqu'il est

    demandé aux sujets d'évaluer leur niveau de compétence sur une échelle)4. Par contre,

    lorsqu'aucun signal évaluatif n'est saillant dans la situation, l'utilisation de la conception

    indifférenciée de l'habileté sera plus importante. En d'autres termes, il semblerait que le

    processus d'évaluation de l'habileté utilisé par le sujet - consécutif à l’emploi de la

    conception indifférenciée - soit de nature inconsciente, puisque comme nous l'avons déjà

    dit, toute préoccupation formelle actionne la signification normative de la compétence.

    "La formulation selon laquelle “les individus peuvent utiliser une conception indifférenciée de l’habileté pour évaluer leur performance” pourrait induire qu’ils évalueront consciemment leur compétence dans les termes d’une conception indifférenciée. Cette signification n’est pas intentionnelle. (souligné par nos soins). Une préoccupation explicite ou consciente relative au fait de savoir si son habileté est adéquate tendra à activer la conception de l'habileté comme capacité". Nicholls (1989, note 5, p. 222)

    Pour résumer, le concept d'habileté a une signification normative (au moins après 12 ans).

    Lorsque le sujet poursuit un objectif de maîtrise - que ce soit de manière spontanée, ou

    induit par la situation - l'habileté perçue ne constitue pas le meilleur prédicteur de la

    motivation des sujets. En effet, la perception d'une faible habileté (i.e., relativement aux

    autres) n'est pas forcément associée à une diminution de l'intérêt, car il est toujours

    possible d'éprouver un sentiment de compétence quand des progrès sont constatés.

    L'indice évaluatif qui apparaît le plus prédicteur de la motivation des sujets

    préoccupés par la maîtrise et le progrès, est beaucoup moins global que l'habileté

    perçue. Il s'agit, d'un indicateur très spécifique comme les espérances d'atteindre une

    certaine performance (i.e., les probabilités de réussite ou expectations actions-résultat).

    Ces évaluations ne font pas explicitement référence à l'habileté, et apportent des

    4 Nous le verrons par la suite, que cette conception est également davantage utilisée lorsque - plutôt que d’être présenté d’une façon “neutre” - les tâches qui impliquent des habiletés valorisées, sont présentées (a) comme des tests de ces habiletés, (b) dans un contexte de compétition interpersonnelle ou de comparaison, (c) dans des situations qui augmentent la facette publique de soi.

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    renseignements sur ce que le sujet pense être capable de réaliser lui dans une situation

    donnée.

    De ce que nous venons de dire, il ressort que pour étudier la motivation à

    l'accomplissement, il faut prendre en compte au moins trois variables médiatrices: (1) une

    variable "dynamique": la tendance des sujets à rechercher de manière privilégiée des

    conséquences particulières (l'orientation motivationnelle) et/ou l'inclination du contexte

    dans lequel se trouve le sujet, à valoriser un but motivationnel particulier, (2) une variable

    d'évaluation de soi, caractéristique d'un "état" (c'est-à-dire, propre à une situation donnée) :

    l'expectation des sujets à réaliser une tâche ou une performance particulière, et (3) une

    variable "endurante" (un "trait") d'évaluation de soi: l'habileté perçue, dans le secteur

    d'activité en question, en gardant à l'esprit qu'elle a une signification normative.

    Pour mesurer ce dernier construit, il convient de déterminer à présent les

    différentes dimensions à retenir, à partir desquelles les sujets sont susceptibles d'effectuer

    des inférences d'habileté, dans un domaine particulier.

    3. DIMENSIONS DE L'HABILETÉ

    Le continuum évaluatif hiérarchique proposé plus haut reconnaît l'existence de

    construits plus généraux que d'autres, qui "synthétisent" en quelque sorte, les perceptions

    situées au niveau inférieur. Cette représentation a inspiré deux démarches distinctes de

    construction d'outils permettant d'évaluer les perceptions de soi.

    La première consiste à utiliser des formulations très globales du type "en sport, je suis un

    des meilleurs athlètes" ou "en mathématiques, je suis un des plus mauvais" et à demander

    aux sujets de répondre sur des échelles d'approbation/désapprobation de type Likert. Cette

    méthode a été utilisée dans tous les travaux récents de Nicholls et de Duda. Elle présente

    l'avantage de faire l'économie du contenu spécifique de chaque domaine (les

    soubassements de ce sentiment global) et d'être relativement courte à faire passer (une ou

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    deux questions maximum). Néanmoins, ces caractéristiques constituent pour certains

    auteurs, des limites.

    "Dire simplement: "quel est votre niveau de confiance [...]" est insuffisant, car cela ne prend pas en compte les différentes composantes qui sont appropriées pour juger l'efficacité de quelqu'un [...]" McAuley (1992, p. 110).

    La deuxième démarche consiste à construire des échelles qui appréhendent les différentes

    composantes constitutives de construits globaux. Vealey (1986, 1988), par exemple, a

    conceptualisé et élaboré un inventaire mesurant la "confiance en sport (trait et état)" (Trait

    vs State Sport-Confidence Inventory), qui objective différentes dimensions sous-jacentes à

    la croyance ou au degré de certitude que les sportifs ont d'être capables de réussir en

    sport. Les items sont du type "... confiance à exécuter les sous-habiletés nécessaires pour

    réussir l'habileté", "... confiance à bien se comporter sous la pression", "... confiance à

    prendre des décisions cruciales pendant la compétition". Traduisant la même volonté,

    l’échelle de Ryckman et al. (1982), et celle pour jeunes enfants de Lintunen (1987),

    comportent une sous-échelle "d'habileté physique perçue" (Perceived Physical Ability)

    censée représenter un construit global dont les composantes seraient des perceptions de soi

    dans différentes capacités physiques "de bases" (e.g., les réflexes, la force, la vitesse,

    l’agilité, etc.). Enfin, la notion de "niveau d'efficacité personnelle" (Level of self-efficacy)

    de Bandura (1977a, 1982, 1986) - qui consiste à lister le nombre de tâches (ou sous-

    habiletés) à réaliser pour conduire au comportement cible (ou à la compétence globale en

    question), puis à demander aux sujets si ils se sentent ou non capables de les accomplir -

    nous semble également correspondre à cette démarche5. La limite de tels outils réside dans

    leur caractère très spécifique, à la fois à une activité et à une population déterminée. Il se

    peut alors que le contenu de l'échelle ne soit pas d'une importance centrale au construit

    global, pour une population particulière. Les composants de la confiance en sport de

    5 Bandura définit l’efficacité personnelle comme un jugement personnel “sur la manière dont on peut exécuter convenablement une série d’actions nécessaire pour conduire aux situations prospectées” (Bandura, 1982, p. 122).

  • QHPSAS (1994)

    12

    Vealey (1986, 1988), par exemple, si ils paraissent adaptés à une population de sportifs de

    bon niveau, semblent davantage problématiques pour une population plus jeune, ou moins

    spécialisée. Cette incertitude, quant à la valeur particulière que représentent les différentes

    dimensions sous-jacentes à une perception globale pour une population donnée nécessite

    l'établissement de données psychométriques rigoureuses afin d'établir la fiabilité et la

    validité de l'échelle.

    Afin de surmonter ces obstacles, nous (Famose, Sarrazin, & Cury, 1994a) avons

    adopté une troisième démarche. Entre la simple question sur la perception globale du

    construit et l'inventaire des composants qui le constituent, nous avons opté pour une

    position intermédiaire. En nous appuyant sur la littérature relative à l'habileté motrice,

    nous avons cherché à objectiver les différentes dimensions à partir desquelles il est

    possible de définir l'habileté. Il ne s'agit pas de dresser la liste exhaustive des composantes

    ou des sous-habiletés indispensables à une habileté sportive complexe - travail fastidieux,

    qui nécessite d'être répété pour chaque habileté sportive abordée6 - mais de dénombrer les

    indices macroscopiques, significatifs pour une population donnée, qui définissent l'habileté

    dans une activité quelconque.

    Nous avons tenté de dégager de la littérature sportive, les principaux traits

    caractéristiques de l'habileté motrice. Au sens strict, cette notion renvoie à l'idée de

    maîtrise dans la réalisation d'une tâche, c'est à dire à l'acquisition d'un certain degré

    d'efficacité. Les exemples abondent: au football, c'est marquer des buts, en escalade, c'est

    grimper des voies de plus en plus hautes et difficiles, en gymnastique c'est produire ou

    reproduire fidèlement des formes gestuelles de plus en plus complexes.

    "L'habileté motrice est une capacité acquise par apprentissage à atteindre des résultats fixés à l'avance avec un maximum de réussite et souvent un minimum de temps, d'énergie ou des deux" . Guthrie (1957).

    6 Il y a en effet peu de chance pour que les sous-habiletés constitutives de la compétence en football soient les mêmes que celles de l'escalade ou du rugby.

  • QHPSAS (1994)

    13

    Cette définition, souvent citée, rejoint assez la conception la plus différenciée de l'habileté

    de Nicholls. On y retrouve la notion de capacité, et l'aspect finalisé du concept qui se

    définit par un but à atteindre ("résultats fixés à l'avance"). On peut également retrouver la

    relation inversement proportionnelle entre l'effort et l'habileté ("maximum de réussite et

    minimum de temps, d'énergie ou des deux"). Cette constatation appuie le point de vue de

    Nicholls (1992a) selon lequel le concept d'habileté est "général" dans la mesure où il peut

    s’appliquer de manière équivalente aux activités physiques, intellectuelles, artistiques, etc.

    Plusieurs dimensions semblent caractériser l'habileté motrice:

    . l'habileté motrice est efficace

    "L'habileté motrice fait naître les comportements moteurs efficaces pour une tâche

    particulière ou pour un groupe limité de tâches" Famose (1990). La notion d'efficacité fait

    référence à la qualité de la performance ou encore au niveau de performance obtenu

    indépendamment de son coût. Un signe incontestable d'efficacité, est la capacité à réaliser

    des niveaux de plus en plus élevés de difficulté objective (ou normative) de la tâche ; c'est

    à dire, lorsque le but et/ou les conditions environnementales sont de plus en plus

    contraignants. "Il ressort que le moyen le plus logique d'évaluer le niveau d'habileté des

    pratiquants consiste à le référer au niveau de difficulté de la tâche" Famose (1990). Cet

    indice de "niveau de difficulté maîtrisé" nous paraît intéressant à retenir, d'autant plus

    lorsqu'une cotation explicite existe dans l'activité sportive (comme c'est le cas en escalade,

    en ski, en gymnastique, etc.).

    . l'habileté motrice est adaptative

    Cette notion d'adaptation est connexe à celle d'efficacité. Un sportif habile est

    efficace dans la mesure où il peut atteindre le résultat fixé à l'avance, dans la plupart des

  • QHPSAS (1994)

    14

    situations, c'est à dire avec des conditions environnementales changeantes. Le skieur

    habile peut "passer partout", quelque soit la pente, la qualité de la neige, etc. Le grimpeur

    efficace peut escalader toutes les voies auxquelles il est confronté. On dit également d'un

    bon joueur de football qu' "il sait tout faire"; c'est à dire qu'il maîtrise la majorité des

    capacités (affectives, cognitives et motrices) constitutives d'une compétence plus large à

    laquelle il est fait allusion. C'est ce répertoire qu'il possède qui permet son grand pouvoir

    d'adaptation. Cet indice signifie d'autant plus l'habileté que l'activité sportive est complexe

    et que sa "logique interne" requiert cette capacité d'adaptation.

    . l'habileté motrice est efficiente

    L'habileté motrice est "non seulement efficace puisqu'elle permet d'atteindre le but

    préalablement fixé, mais elle est aussi efficiente, puisqu'elle permet au sujet de réaliser

    une performance de haut niveau d'une manière économique" Famose (1990, p. 179). Cette

    notion fait référence à la dépense d'énergie, requise pour accomplir une quantité donnée de

    travail. D'autres auteurs ont, semble-t-il, accentué l'importance de cette caractéristique.

    Ainsi, pour Knapp (1963) l'habileté est: "la capacité à produire un résultat prédéterminé

    avec un maximum de certitude et un coût énergétique minimal". Sparrow (1983) insistait

    également sur cette caractéristique lorsqu'il affirmait que "la diminution de l'effort investi

    est une variable contribuant fondamentalement à la description de l'habileté motrice".

    Cette apparente "facilité" caractéristique de l'athlète habile, semble être un indice d'intérêt

    à retenir.

    De ces trois dimensions caractéristiques de l'habileté, nous avons constitué 5 items

    du Questionnaire d'Habileté Perçu Spécifique à l’Activité Sportive (QHPSAS). Un fait

    allusion à l'efficacité (item 5), deux sont relatifs à l'adaptation (item 2, et 4), et deux à

    l'efficience (item 3 et 6). Nous avons également ajouté - comme Nicholls (Nicholls et al.,

    1985, 1989) - deux items relatifs à la perception globale de l'habileté. Le premier (item 1)

    ne donne aucun indicateur auquel se référer, et laisse cette initiative au sujet interrogé. Le

  • QHPSAS (1994)

    15

    second (item 7) accentue la comparaison normative, en demandant aux personnes

    d'estimer leur habileté dans l'activité sportive en question en "se comparant à la plupart des

    camarades de leur âge". Cette adjonction devrait permettre de constater, d'une part, si les

    hautes corrélations rapportées par Nicholls entre ces deux formulations, se retrouvent dans

    le champ sportif, et d'autre part, si les dimensions retenues dans le questionnaire sont

    pertinentes et saturent avec ces deux perceptions plus globales, ou sur l'une plus que

    l'autre.

    Les dimensions du questionnaire que nous avons retenues ne sont pas exhaustives,

    d'autres auraient pu être ajoutées (par exemple, le niveau d'automatisation qui diminue le

    "coût mental" et permet d'accomplir l'habileté en pensant à autre chose; ou encore, le

    degré de mémorisation ou de permanence de l'habileté dans le temps, etc.). D'autre part,

    même si l'idée initiale était de construire un questionnaire qui soit applicable pour toutes

    les activités sportives, chacune de ces dimensions peut être, plus ou moins significative

    selon les activités , et la population. Il est donc nécessaire de tester les propriétés

    psychométriques du questionnaire spécifié pour chaque sport, et pour chaque population

    cible. Les deux études qui vont suivre ont pour but de valider une version expérimentale à

    7 items du Questionnaire d'Habileté Perçue Spécifique à l’Activité Sportive, spécifique à

    l’activité « Escalade », le Questionnaire d'Habileté Perçue Spécifique à l’Escalade

    (QHPSE) (annexe 2), avec une population d'adolescents. L'étude 1 a porté sur l'évaluation

    de la fidélité et de la validité de construit du questionnaire. L'étude 2 a évalué sa validité

    concomitante et prédictive.

    4. ÉTUDE 1: FIDÉLITÉ ET VALIDITÉ DE CONSTRUIT DU QHPSE

    MÉTHODE

    Sujets

  • QHPSAS (1994)

    16

    La version expérimentale du questionnaire a été administrée à 100 filles et 100

    garçons, âgés en moyenne de 14.33 (ET = 1.14), scolarisés dans une cité scolaire de la

    banlieue parisienne. Tous les sujets étaient volontaires pour participer à cette étude, et

    avaient pratiqué l’escalade depuis au moins un an dans le cadre des cours obligatoires

    d’EPS.

    Procédure

    Le questionnaire a été administré à deux reprises (test et retest) au cours de séances

    collectives séparées d'un mois. Les réponses étaient anonymes mais les indications du sexe

    et de la date de naissance des sujets ont permis de comparer les réponses au cours des deux

    passations. Cinq minutes étaient approximativement nécessaires pour répondre aux

    questions.

    Format des réponses

    Pour répondre aux questions, les sujets utilisent une échelle en 11 points et 5

    expressions (cf. annexe). Nous avons opté pour ce format, similaire à ceux que l'on trouve

    en psychophysique, parce que le recours à des expressions verbales ou des "ancrages

    verbaux" permet une évaluation plus précise que la simple utilisation d'un étalonnage

    numérique (Borg, 1970, 1972). Il est à noter toutefois, le caractère "subjectif" de ces

    annotations verbales. Si ces dernières ont pour but d’aider le sujet à répondre, elles ne

    précisent pas "objectivement" ce qui se rattache à chacun des ancrages verbaux. On aurait

    pu, par exemple, remplacer "difficile" (item 5) par "grimper du 5+". Compte tenu de la

    nature "perceptive" du construit, nous avons laissé au sujet l’initiative de définir ce qu’il

    entendait par ce terme, plutôt que d’imposer une norme "extérieure".

    Pour éviter un "effet d’accoutumance", l'ordre des ancrages verbaux des items 3, 5,

    et 7 étaient inversés.

    Tableau 1

  • QHPSAS (1994)

    17

    Résultats de l’analyse factorielle (méthode par défaut) du QHPSE

    Items du questionnaire d’habileté perçue en escalade:

    Facteur 1

    Facteur

    2 1- Quand tu fais de l’escalade, tu te sens le plus souvent 2- Quand tu fais de l’escalade, combien de voies différentes es-tu capable de réaliser 3- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à une nouvelle voie, parviens-tu le plus souvent à la grimper 4- Quand tu fais de l’escalade, es-tu capable de réussir la plupart des voies 5- Quand tu fais de l’escalade, quel niveau de difficulté es-tu capable de maîtriser (surmonter) 6- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à un problème (un obstacle dans ta progression), parviens tu, le plus souvent, à le surmonter 7- Quand tu fais de l’escalade et que tu te compares à la plupart des camarades de ton âge, tu te sens Valeur propre % de la variance

    .87

    .86

    .82 .83

    .86

    .75

    .87

    4.92 70%

    -.25

    -.05

    .21 -.09

    -.07

    .49

    -.26

    0.54 7.8%

    Analyses des données

    Les données ont été examinées suivant les étapes et les principes développés dans

    le chapitre précédent. Afin de déterminer la validité de construit du questionnaire une

    analyse factorielle exploratoire et une analyse factorielle confirmatoire ont été réalisées.

    La consistance interne a été calculée par le coefficient alpha de Cronbach (1951), et la

    stabilité temporelle de l’échelle a été éprouvée au cours d’une procédure test-retest sur un

    délai d’un mois.

    RÉSULTATS

  • QHPSAS (1994)

    18

    Analyse factorielle exploratoire

    Comme l’indique le tableau 1, l’analyse en composantes principales des réponses

    soutient la validité de construit du questionnaire. Seul un facteur présente une valeur

    propre supérieure à 1. Après une procédure de rotation orthogonale/varimax, on peut

    constater une saturation de l’ensemble des 7 items sur la dimension dégagée. Cette

    dernière explique 70 % de la variance. Il est à noter que l’item 6 a un coefficient de

    saturation de .49 sur un second facteur. Nous n’avons, cependant, pas tenu compte de ce

    fait, car la valeur propre de ce dernier est égale à 0.54, donc plus petite que l’unité.

    Analyse factorielle confirmatoire

    X 1

    X 2

    X 3

    X 4

    X 5

    X 6

    λ1 1

    λ2 1

    λ3 1

    λ4 1

    λ5 1

    λ6 1

    δ1

    δ2

    δ3

    δ4

    δ6

    X 7δ7

    λ7 1

    δ5

    ξ1Habileté perçue en Escalade

    Figure 1 : Modèle factoriel théorique du questionnaire d’habileté perçue en escalade

    L'analyse confirmatoire a été réalisée à l'aide du programme LISREL 8 (Jöreskog &

    Sörbom, 1993), et selon le modèle théorique présenté dans la figure 1. Les indices initiaux

    d’ajustement fournis par le logiciel ont traduit une adéquation imparfaite des données

    recueillies au modèle factoriel initial: ��= 50.39, ddl = 14, p

  • QHPSAS (1994)

    19

    0.86, Ratio �� /ddl = 3.6, RMR = 0.03. Le chi-carré est significatif, le ratio est plus grand

    que 2, et certains résidus standardisés ont une valeur supérieure à cinq. Les indices de

    modification du logiciel, ont suggéré d’ajouter des corrélations entre les variances

    résiduelles des items 1 et 7, 2 et 4, et 3 et 6. Étant donné la ressemblance qui existe entre

    ces différentes paires d’items (qui représentent chacune une dimension de l'habileté que

    nous avions dégagé), il a été décidé d’ajouter ces modifications au modèle initial. Les

    indices d’ajustement se sont révélés, dès lors, considérablement améliorés: �� = 8.75, ddl

    = 11, p = .64, GFI = 0.99, AGFI = 0.97, Ratio �� /ddl = 0.8, RMR = 0.01). L’analyse

    factorielle confirmatoire soutient donc, elle aussi, la validité de construit du questionnaire

    d’habileté perçue en escalade.

    Le tableau 2 présente les saturations standardisés (les �) de l’analyse confirmatoire (à

    partir d’une matrice des corrélations Bravais-Pearson). Comme on peut le remarquer, les

    valeurs de ces saturations sont très élevées, elles varient entre .69 et .85.

    Tableau 2 Résultats de l’analyse factorielle confirmatoire avec LISREL 8

    Items du questionnaire d’habileté perçue en escalade:

    Facteur

  • QHPSAS (1994)

    20

    1- Quand tu fais de l’escalade, tu te sens le plus souvent 2- Quand tu fais de l’escalade, combien de voies différentes es-tu capable de réaliser 3- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à une nouvelle voie, parviens-tu le plus souvent à la grimper 4- Quand tu fais de l’escalade, es-tu capable de réussir la plupart des voies 5- Quand tu fais de l’escalade, quel niveau de difficulté es-tu capable de maîtriser (surmonter) 6- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à un problème (un obstacle dans ta progression), parviens tu, le plus souvent, à le surmonter 7- Quand tu fais de l’escalade et que tu te compares à la plupart des camarades de ton âge, tu te sens

    .84 a

    .83

    .77

    .78

    .85

    .69

    .83

    Note: a = solutions standardisées à partir d’une matrice de corrélations Bravais-Pearson: n = 200.

    Consistance interne du questionnaire, et stabilité temporelle

    Des coefficients alpha .91 et .90 ont été trouvés au cours des deux passations

    (respectivement au test et au re-test) (tableau 3). Les 7 items du questionnaire présentent

    donc une grande homogénéité.

    Tableau 3 Alpha de Cronbach et corrélations test-retest (durée un mois)

    Alpha au test Alpha au re-test Corrélations test-retest (Bravais-

    Pearson) Habileté

    perçue en escalade

    .91 .90 .79

    La corrélation test-retest, entre la moyenne des items de l’échelle est élevée (r =

    .79). Compte tenu du délai d’un mois qui sépare les deux passations, cette valeur confirme

    la fidélité du questionnaire, et la relative stabilité temporelle du construit.

  • QHPSAS (1994)

    21

    DISCUSSION

    Globalement, les résultats ci-dessus démontrent la fiabilité et la validité de

    construit du questionnaire d’habileté perçue en escalade. Plusieurs points peuvent être

    soulignés. Tout d’abord - comme l’avaient constaté Nicholls et ses collègues dans le

    domaine intellectuel (Jagacinski & Nicholls, 1984; Nicholls et al., 1985, 1989) - il

    semblerait qu’une interrogation explicite relative à la compétence dans une activité

    physique, active la conception normative de l’habileté. Les différentes analyses

    factorielles ont montré une saturation de l’item 1 et de l’item 7 sur un facteur identique.

    Les sujets semblent donc comprendre la formulation "quand tu fais de l’escalade,

    comment te sens tu le plus souvent ?", de manière identique à "[...] comment te sens tu,

    comparé aux autres de ton âge". D’autre part, les différents indicateurs d’habileté retenus à

    partir d'une analyse de la littérature scientifique relative à ce concept dans le domaine

    moteur, semblent pertinents pour les sujets de cette population et pour l’activité

    "escalade". Les notions d’adaptation, d’efficacité et d’efficience semblent bien

    constitutives de l'habileté. Enfin, le construit apparaît relativement stable, et

    caractéristique d’un "trait".

    5. ÉTUDE 2: VALIDITÉ CONCOMITANTE ET PRÉDICTIVE DU QHPSE

    Afin d’éprouver la validité concomitante du QHPSE, nous allons dans cette étude,

    examiner les relations existant entre ce questionnaire et celui de Ryckman et al. (1982).

    Nous l’avons vu plus haut, ce dernier mesure un sentiment d’efficacité physique

    personnel très général. Conformément à notre représentation hiérarchique des évaluations

    de soi développée au début de ce chapitre, nous pensons qu’une partie du score obtenu au

  • QHPSAS (1994)

    22

    questionnaire d’habileté perçue en escalade peut être prédite par le construit de nature

    plus globale, mesuré à l’aide du questionnaire de Ryckman et al. Dans un deuxième

    temps, la validité "prédictive" du QHPSE sera appréhendée par l’examen de la corrélation

    qui relie l’habileté perçue en escalade avec l’envie plus ou moins grande de pratiquer cette

    activité. Pour plusieurs auteurs l'habileté perçue joue un rôle important dans la médiation

    de l'intérêt (Feltz & Brown, 1984; Feltz & Petlichkoff, 1983; Harter, 1981; Kukla, 1978;

    Roberts, Kleiber & Duda, 1981; Roberts, 1984;1992; Nicholls, 1984, 1989; Ulrich, 1987).

    Plus précisément, on émet l’hypothèse d’une préférence plus marquée des individus pour

    l’escalade lorsqu’ils s’attendent à manifester de la compétence dans cette activité. Par

    contraste, l’aversion devrait être plus grande pour cette dernière quand ils s’attendent à

    être incompétents. Cette prédiction rejoint celle d’Ogilvie & Tutko (1971) selon laquelle,

    les individus s’investissent dans les activités qui sont perçues comme requérant des

    attributs dont ils pensent disposer.

    MÉTHODE

    Sujets et procédures

    En fin d’année scolaire, 125 filles et 125 garçons âgés en moyenne de 13.6 ans (ET

    = 1.8) ont répondu à une série de questions présentée comme étant destinée à mieux cerner

    les motivations des élèves vis à vis des activités pratiquées durant l’année, afin d’aider les

    enseignants d’EPS de l’établissement à préparer l’année scolaire suivante. Le

    questionnaire était administré à la fin d’un cours, par un enseignant entraîné à cet effet.

    Les sujets répondaient de manière anonyme (seuls la date de naissance, le sexe étaient

    demandés), et le caractère facultatif de l’enquête était souligné. Trente minutes étaient

    approximativement nécessaires pour répondre aux questions.

    Questionnaires

  • QHPSAS (1994)

    23

    L’échelle d’efficacité physique personnelle (PSE): ce questionnaire a été construit par

    Ryckman et al. (1982) pour mesurer un sentiment d’efficacité personnel physique global.

    Il est constitué de deux sous-échelles. La première représente l’ "habileté physique perçue"

    ou PPA (Perceived Physical Ability). Elle comprend 10 items évaluant des perceptions de

    soi dans différentes capacités physiques "de bases" ("j’ai d’excellents réflexes"; "je ne

    peux pas courir vite"; "en raison de mon agilité, j’ai pu effectuer certaines choses que

    beaucoup d’autres n’auraient pas pu faire"). La deuxième sous-échelle, la "confiance dans

    la présentation physiques de soi" ou PSPC (Physical Self Presentation Confidence),

    contient 12 items appréciant différentes perceptions relatives à l’apparence corporelle ("les

    gens ont une mauvaise idée de moi à cause de mon allure", "j’ai des complexes liés à mon

    apparence physique, qui me dérangent", "j’envie ceux qui ont un meilleur look que le

    mien"). Pour répondre aux questions, les sujets utilisent des échelles Likert en 6 points.

    Les auteurs du PSE ont rapporté une fiabilité et une validité adéquate de l’instrument, et

    en particulier sa capacité à prédire la performance sur des tâches qui nécessitent des

    aptitudes physiques simples (temps de réaction, coordination simple). Certains auteurs ont

    confirmé la validité prédictive de l’outil pour la performance au marathon (Gayton et al.,

    1986), alors que d’autres l’ont remise en cause lorsqu’il s’agissait d’habiletés plus

    complexes comme la gymnastique (McAuley & Gill, 1983).

    Mesure de l’appétence / aversion pour l’escalade. Pour mesurer l’attrait (ou l’aversion)

    plus ou moins grand(e) des sujets vis à vis de cette activité, nous avons utilisé une échelle

    de type likert en 7 points libellée ainsi: "Dans le cadre de la préparation de la rentrée

    scolaire prochaine, nous aimerions connaître tes goûts et ton désir de pratiquer les activités

    suivantes:...". Suivait ensuite une série de 12 activités sportives parmi lesquelles figurait

    l’escalade. Les réponses possibles allaient de (1) "Non, je n’aime pas du tout cette activité"

    à (7) "Oui, j’adore ça", en passant par (4) "Ni oui, ni non, ça m’est égal".

    RÉSULTATS ET DISCUSSION

  • QHPSAS (1994)

    24

    Analyses préliminaires du PSE

    L’objet de cette étude n’étant pas la validation (transculturelle) de cet outil, seule la

    consistance interne sera examinée. L’homogénéité des 10 items du PPA, comme celle de

    l’échelle globale (PSE), se sont avérées très satisfaisantes (�� = .88, et .86,

    respectivement). Par contre, les 12 items du PSPC ont présenté une valeur de .55. Cette

    sous-échelle semble avoir certains problèmes de fiabilité, comme l’ont souligné d’ailleurs

    McAuley & Gill (1983). Cependant, l’objectif de l’étude présente étant essentiellement,

    d’analyser les relations qu’entretiennent le QHPE avec le PSE global et la sous-échelle

    PPA, la consistance interne du PSPC semble acceptable à cette fin.

    Validité concomitante

    Tableau 4 Corrélations entre les différentes mesures dépendantes

    1

    2

    3

    4

    5

    1: Appétence/

    aversion 1

    2:

    PSE

    .17*

    1

    3:

    PPA

    .21*

    .82**

    1

    4:

    PSPC

    .10

    .81**

    .41**

    1

    5:

    QPHSE

    .58**

    .35**

    .48**

    .09

    1

    *p

  • QHPSAS (1994)

    25

    Comme nous l’avons dit plus haut, il semblerait qu’il existe une relative indépendance

    entre l’estimation de l’"apparence corporelle" et la compétence perçue dans un domaine

    physique particulier (en l'occurrence l’escalade). Ce résultat appuie certaines données

    antérieures (Sonstroem & Morgan, 1989; Sonstroem et al., 1994). L’existence d’une

    liaison moyenne7 entre la perception physique globale (PSA) et la compétence perçue en

    escalade, corrobore la validité concomitante du QPHSE. Néanmoins, ces deux perceptions

    ne partagent que 23% de variance commune. En d’autres termes, un peu moins d’un quart

    du score au questionnaire d’habileté perçue en escalade peut être prédit par celui du PSA.

    Ce constat est conforme à une organisation hiérarchique de la motricité, où les évaluations

    locales sont un peu influencées par des perceptions plus globales, mais demeurent

    relativement spécifiques à la situation.

    Validité prédictive

    La validité prédictive du QHPSE a ensuite été examinée. Le tableau 4 montre une

    liaison moyenne et significative (r = .58, p

  • QHPSAS (1994)

    26

    d’appétence/aversion, qu’entre cette dernière et le PSE ou ses sous-échelles. Par

    conséquent, conformément à notre représentation hiérarchique des perceptions de soi

    développée plus haut, il est possible d’émettre l’hypothèse d’une cascade d’influences. La

    perception de sa valeur physique globale (mesurée par le PSE) pourrait marquer l’habileté

    perçue en escalade, qui en retour, médierait l’attrait pour cette activité. Cette constatation

    plaide également en faveur de l’utilisation d’outils spécifiques à un domaine, lorsque l’on

    veut étudier les effets de l’habileté perçue sur la motivation.

    CONCLUSION

    Les différentes études présentées dans ce chapitre appuient la validité et la fiabilité

    du QHPSE pour mesurer le construit d' "habileté normative perçue en escalade". Cette

    variable médiatrice ne rend compte que de 33% de la variance de l’intérêt pour l’escalade.

    Il semble donc que l'on puisse être attiré par cette activité même si on ne se perçoit pas

    comme étant particulièrement habile dans celle-ci. Inversement, de hautes estimations

    d'habileté ne sont pas toujours associées à une grande attirance pour l'activité dont il est

    question. En d’autres termes, vouloir démontrer son habileté (dans le sens normatif)

    n’explique qu’une partie de l'appétence pour une activité sportive. C’est également le

    constat que Roberts (1992) a été amené à faire à la lecture de la littérature existante (Feltz

    & Brown, 1984; Feltz & Petlichkoff, 1983; Roberts, Kleiber & Duda, 1981; Ulrich, 1987).

    Les deux tiers de variance inexpliqués suggèrent donc l’existence d’autres motifs de

    participation. La recherche de sensations fortes, d’amusement, de relations amicales, ou de

    la forme physique constituent également, entre autres, des bonnes raisons de pratiquer à

    côté de la volonté de se montrer le meilleur (Durand, 1987; Gill, Gross & Huddleston,

    1983).

  • QHPSAS (1994)

    27

    Dans le domaine strict de la motivation à l’accomplissement qui nous intéresse,

    nous verrons dans les chapitres suivants que la motivation peut demeurer élevée si

    l’objectif des sujets est la maîtrise des tâches ou la recherche du progrès (i.e., s'ils

    poursuivent un but de maîtrise) - même lorsque ces derniers se perçoivent incompétents.

    Par contre, lorsque c’est la démonstration d’une supériorité sur les autres qui est

    recherchée (parce que c'est l'orientation caractéristique de l’individu et/ou parce que ce

    dernier a été sensible aux incitations du contexte), l'habileté perçue jouera un rôle

    médiateur très important.

    Rappelons pour conclure, qu'il semble nécessaire - lorsqu’on prend la motivation à

    l’accomplissement comme objet d’étude - de tenir compte à la fois des expectations des

    sujets (constituées d'une variable trait: l'habileté perçue et d'une variable état: les chances

    perçues d'atteindre une performance déterminée) et des buts motivationels ou

    conséquences de leurs actions qu’ils valorisent (les valences). Échouer à cela conduirait à

    une investigation incomplète des processus et ferait courir le risque de résultats

    inconsistants. Dans les expériences qui vont suivre, quatre groupes seront constitués à

    chaque fois, sur la base de l’orientation motivationnelle des sujets (compétition versus

    maîtrise) et de leur habileté perçue (élevée versus faible).

  • QHPSAS (1994)

    28

    Ce questionnaire concerne uniquement L’ESCALADE. Entoure pour chaque question le chiffre qui se rapproche le plus de ce que tu ressens. Je te rappelle qu’il n’y a pas de mauvaise réponse, que ce n’est pas noté et que le questionnaire est anonyme; donne donc ton avis en étant le plus sincère possible pour chaque question. 1- Quand tu fais de l’escalade, tu te sens le plus souvent:

    Très mauvais

    Médiocre Moyen Bon Très bon

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 2- Quand tu fais de l’escalade, combien de voies différentes es-tu capable de réaliser:

    Très peu quelques unes

    plusieurs beaucoup Énormément

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 3- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à une nouvelle voie, parviens-tu le plus souvent à la grimper:

    oui presque

    immédiatement

    oui avec peu de répétitions

    oui après

    quelques répétitions

    pas toujours, même après un

    grand nombre de répétitions

    Non le plus souvent, ou alors très difficilement

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 4- Quand tu fais de l’escalade, es-tu capable de réussir la plupart des voies:

    rarement

    quelques

    fois

    régulièrem

    ent

    souvent

    presque toujours

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 5- Quand tu fais de l’escalade, quel niveau de difficulté es-tu capable de maîtriser (surmonter):

    très difficile

    difficile moyen facile très facile

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

  • QHPSAS (1994)

    29

    6- Quand tu fais de l’escalade et que tu es confronté à un problème (un obstacle dans ta progression), parviens tu, le plus souvent, à le surmonter: non le plus souvent ,

    même en faisant énormément d’effort

    pas toujours, même en faisant

    beaucoup d’effort

    oui en forçant

    moyennement

    oui sans forcer vraiment

    oui, avec une grande aisance (très peu d’effort)

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 7- Quand tu fais de l’escalade et que tu te compares à la plupart des camarades de ton âge, tu te sens:

    très bon bon moyen médiocre très mauvais

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

  • QHPSAS (1994)

    30

    Ce questionnaire concerne uniquement …………………………... Entoure pour chaque question le chiffre qui se rapproche le plus de ce que tu ressens. Je te rappelle qu’il n’y a pas de mauvaise réponse, que ce n’est pas noté et que le questionnaire est anonyme; donne donc ton avis en étant le plus sincère possible pour chaque question. 1- Quand tu fais de/du …………………….., tu te sens le plus souvent:

    Très mauvais

    Médiocre Moyen Bon Très bon

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 2- Quand tu fais de/du …………………….., combien d’exercices (de techniques) différentes es-tu capable de réaliser:

    Très peu quelques unes

    plusieurs beaucoup Énormément

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 3- Quand tu fais de/du …………………….., et que tu es confronté à un problème, parviens-tu le plus souvent à le résoudre:

    oui presque

    immédiatement

    oui avec peu de répétitions

    oui après

    quelques répétitions

    pas toujours, même après un

    grand nombre de répétitions

    Non le plus souvent, ou alors très difficilement

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 4- Quand tu fais de/du ……………………..,, es-tu capable de réussir la plupart des exercices (techniques, tactiques, etc.):

    rarement

    quelques

    fois

    régulièrem

    ent

    souvent

    presque toujours

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 5- Quand tu fais de/du ……………………..,, quel niveau de difficulté es-tu capable de maîtriser (surmonter):

    très difficile

    difficile moyen facile très facile

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

  • QHPSAS (1994)

    31

    6- Quand tu fais de/du …………………….., et que tu es confronté à un problème (un obstacle dans ta progression), parviens tu, le plus souvent, à le surmonter:

    non le plus souvent , même en faisant

    énormément d’effort

    pas toujours, même en faisant

    beaucoup d’effort

    oui en forçant

    moyennement

    oui sans forcer vraiment

    oui, avec une grande aisance (très peu d’effort)

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 7- Quand tu fais de/du …………………….., et que tu te compares à la plupart des camarades de ton âge, tu te sens:

    très bon bon moyen médiocre très mauvais

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11