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 e tre On ne cesserait pas de glaner dans le chapitre de l Histoire des specta-  les de l ' Encyclopédie de la Pléiade, intitulé : «Les spectacles de partici pation. Rites et liturgies », qui montre comment la structure dramatique s'est p eu a peu dégagée de la Fete religieuse, et qui, des précolombiens jusqu'a la cérémonie chrétienne, nous fait saisir une continuité axée sur un ce rt ain nombre de communs dénominateurs. L'Extreme-Orient, l'Égypt e ancienne, la Grece classique, le judalsme, · 'Islam, nous offrent en effe t des caracteres identiques a travers leurs singularités respectives, et perm et tent déja de définir sinon l'essence de la liturgie, au moins des lignes d e force fondamentales de toute célébration. Ce n ' es t pas par gout du paradoxe que nous emprunterons a un texte de Jea n D uvignaud sur la rete civique de la période révolutionnaire une approc he qui nous semble résumer, pour peu qu'on le resacralise, le fonction ne ment meme de l'action célébratrice. Commé mo rer un événement ou un héros en rassemblant une grande masse de citoye ns, créer une communion autour d un symbole 2 Que l ' on accorde ou non a « l'événement et au « symbole une valeur s urnat urelle, on rejoint le processus cérémoniel de toutes les civi lisations, y compris la civilisation chrétienne. Les analyses d un Mircea Eliade e t de tous ceux qui son cités dans le numéro des Cahiers de I Herne cons acr é a 'his torien de Naissan  e s mystiques recouperaient celles des spéc ialistes de telle ou telle période. Création d un espace a la fois cent ripe te (rassemblement et convergence des attentions) et centri fuge (dila tat ion dans le temps et hors du temps jusqu'a la dimension mythiqu e . Structura tion vigoureuse d'une communion des assistants e ntre eux , qui doit etre indissoluble d ' une communion avec les grandes p résences per pétuées précisément par la mémoire religieuse. Réactualisa- 2. }ean DUV IGNA U D.

Un Art de La Célebration

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    e tre

    On

    ne cesserait pas de glaner dans le chapitre de l Histoire des specta-

    les de l'Encyclopdie de la Pliade, intitul : Les spectacles de partici

    pation. Rites et liturgies , qui montre comment la structure dramatique

    s'est peu a peu dgage de la Fete religieuse, et qui, des prcolombiens

    jusqu'a la crmonie chrtienne, nous fait saisir une continuit axe sur

    un

    certain nombre de communs dnominateurs. L'Extreme-Orient,

    l'gypte ancienne, la

    Grece classique,

    le

    judalsme, 'Islam, nous offrent

    en effet des caracteres identiques a travers leurs singularits respectives,

    et permettent dja de dfinir sinon l'essence de la liturgie, au moins des

    lignes de force fondamentales de toute clbration.

    Ce n'est pas par gout du paradoxe que nous emprunterons a un texte

    de Jean Duvignaud sur la rete civique de la priode rvolutionnaire une

    approche qui nous semble rsumer, pour peu qu'on

    le

    resacralise,

    le

    fonctionnement meme de l'action clbratrice.

    Commmorer un vnement ou un hros en rassemblant une grande masse

    de citoyens, crer une communion autour d un symbole

    2

    Que l'

    on

    accorde ou non a l'vnement et au symbole une

    valeur surnaturelle, on rejoint

    le

    processus crmoniel de toutes les civi

    lisations, y compris la civilisation chrtienne. Les analyses

    d un

    Mircea

    Eliade et de tous ceux qui son cits dans

    le

    numro des

    Cahiers de

    I Herne consacr a 'historien de Naissan es mystiques recouperaient

    celles des spcialistes de telle ou telle priode. Cration d un espace a la

    fois centripete (rassemblement et convergence des attentions) et centri

    fuge (dilatation dans

    le

    temps et hors

    du

    temps jusqu'a

    la

    dimension

    mythiqu

    e .

    Structuration vigoureuse d'une communion des assistants

    entre eux, qui doit etre indissoluble d 'une communion avec les grandes

    prsences perptues prcisment par la mmoire religieuse. Ractualisa-

    2. }ean

    DUV

    IGNAUD.

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    L CLBR TION DES V LEURS

    C est une certaine solennisation de l criture qui fait qu un pisode

    de guerre, lvocation de la lutte entre l homme et le cosmos, la pein

    ture de la vie en communaut, un soulevement rvolutionnaire, l amour,

    la souffrance, le monde de l enfance, la mort, qu elle soit paisible ou

    tragique, le sacrifice des innocents, enfin tout

    ,

    comme dit Pierrot le

    Fou, acquierent

    a

    l cran une seconde dimension. 1860 de Blasetti,

    L H omme du

    Sud

    et Le Fleuve de Renoir,

    Le

    Courage du peuple de San

    jines, Espoir de Malraux, Maria Candelaria d milio Fernandez, Ton-

    nerre sur le Mexique d Eisenstein, Pafsa de Rossellini,

    Le

    Chemin

    de

    la

    vie

    de Nicolas Ekk,

    L Enfance de Gorki

    de Donskoi,

    Los Olvidados

    de

    Buuel, en seraient des exemples privilgis. Mais alors, dira-t-on, tout

    le cinma ? Pourquoi non, est-on tent de rpondre. Et si le coefficient

    de clbration tait le critrium infaillible du degr de beaut, de force,

    d efficacit

    d un

    film

    ? ..

    Il y a peut-etre dans les grands classiques de

    l cran comme dans des productions rcentes (Pars Texas) que/que

    chose

    dont d autres films sont dpourvus.

    Eh bien, nous rsisterons a cette tentation : il faut refuser de dire

    qu il y a deux niveaux d existence du cinma dont l un serait suprieur

    a

    l autre. On doit se contenter d affirmer qu il a tou jours exist deux

    catgories, deux orientations, de valeur et de qualit gales, mais qui

    diflerent par le propos et par le style. Parmi les chefs-d reuvre de

    l cran, on ne peut considrer comme clbrateurs des ouvrages tels que

    Les Rapaces

    La

    Regle

    du

    Jeu, Citizen Kane, Les Raisins

    de

    la

    colere

    L Avventura, Les Fraises sauvages, M. le Maudit, et plus pres de nous :

    Quand

    la

    vil/e dort, Salvatore Giuliano, La Maman et la Putain, Provi-

    dence

    Nashville, L Enfance nue L tat des

    choses

    Le Mariage de Maria

    Braun, Le Dernier Mtro, L Homme de marbre, Zelig et combien d autres

    qui feront date sans aucun doute dans l histoire du septieme art.

    vitons done toute quivoque au seuil de notre investigation :

    l

    La liste des films clbrants qui

    s

    dveloppera ici nest pas

    exhaustive .. Et elle peut meme etre conteste.

    2. Les productions qui nous paraissent ne pas relever de ce mode esth

    tique sont

    a

    nos yeux d aussi grande valeur que les autres.

    Le Fleuve de Jean Renoir ne se contente pas de montrer des clbrations

    .... . Par sa composition meme il est un film magnifiquement clbrateur.

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    L CRAN CLBRA

    TEUR

    79

    deviennent des activits grandioses et solennelles, et

    l

    me semble que le

    critique est parfaitement justifi de dire :

    Az imi sacralise sans emphase ni tricherie

    des

    gestes vus

    s1

    souvent avec

    ennui dans les documentaires

    des

    annes

    50

    .

    Cette sacralisation tient a

    la

    fois a

    la

    modulation de

    la

    lumiere et a ce

    que M. Maho appelle le respect d un quotidien en action , ce res

    pect que nous admirons chez un Satyajit Ray comme chez un Mizo

    guchi, et auquel la production europenne et amricaine nous convie si

    rarement. Faut-il aller plus loin et voir comme notre exgete dans

    Les

    les

    (et alors aussi dans Utopia) une parabole vanglique ? Il est sur

    que les personnages ont une dimension prophtique ou messianique

    qu il est difficile de contester. Les femmes de leur cot ont une sorte

    d aura qui les apparente aux hroines de 1 Anden Testament. Mais ce

    sont

    les

    notations christiques : le pain et le vin

    qui permettent sur

    tout de dpasser

    le

    reprsent pour accder soit a un imaginaire

    mythique, soit au sacr.

    On ne peut oublier qu Azimi vient de l Iran, c est-a-dire d une terre

    dont l architecture religieuse, la magie colore, la grace du dessin, la

    posie des lgendes composent un sortilege que ne peut amortir la

    culture europenne.

    Tout

    en assimilant les disciplines qu il a su

    ac

    qurir a

    l IDHEC,

    le cinaste de

    Jours

    gris

    (qui tait dja

    un

    film ini

    tiatique) a fait passer dans ses images cette ferveur clbratrice qui ne

    peut etre

    percrue

    des spectateurs quau prix d un profond recueillement.

    e

    w st m

    Depuis 1919 jusqu au moment prsent le western a suscit chez la

    qu

    asi-

    totalit des critiques

    f r n ~ i s

    une ferveur dont les plus illustres

    tmoins demeurent Louis Delluc, Robert Brasillach, Jean Mitry, Jean

    Louis Rieupeyrout, Andr Bazin. L quipe dtudes cinmatographiques,

    ce

    ll

    e du volume de 10118 consacr au western, Jean-Louis Leutrat,

    Christian Viviani, Christian Gonzalez, etc., la liste est loin d etre

    exhaustive. Par son ampleur et sa minutie se dtache l tude de

    Georges-Albert Astre et Albert-Patrick Hoarau qui reprend certains

    themes et

    en

    amorce d autres en faisant gnralement prdominer deux

    orientations, l pope, le lyrisme

    20

    Or il me semble bien trange que les excellents analystes

    du

    genre en

    20. G.

    -A.

    ASTRE

    et

    A.-P. HOARAU, L Univers du western, Seghers, 1973.

    Burt Lancaster dans un film de Robert Aldrich : Fureur

    apache

    .

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    L CRAN CLBRATEUR

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    Mde:

    Un

    archaisme raffin et somptueux.

    Franc Ducros, paru dans

    Les Cahiers e

    l

    cinmatheque

    de Perpignan

    pour l t 1971, et d un Mmoire d tudes cinmatographiques soutenu

    en

    98

    par Alain Pailler l universit Paul-Valry. Laissons la parole

    au premier:

    Medea se prsente d abord comme une rflexion sur la fonction sociale,

    morale, politique et en dfinitive rvolutionnaire du sacr, ainsi que sur les

    causes et sur les effets de la

    profanation dont il est lob jet, chaque fois

    qu institutionnalis, ou rprim ou trahi, il perd sa qualit de puissance anima

    trice d une civilisation.

    Ce qui est grand dans la conception et la mise en images

    du

    film,

    c est que cette rflexion s exprime en

    un

    systeme de signes tel que la

    prgnance du signifiant gratifie le signifi d un coefficient de densit

    charnelle et cosmique exceptionnelle. L adquation, qu on peut dire

    gniale, entre la rflexion pasolinienne sur la tragdie de la dsacralisa-

    Maria Callas

    dans

    Mde:

    une prsence magique.

    tion et l criture qui correspond pleinement

    ce

    que le cinaste appelle

    un cinma de posie est

    si

    constante et si soutenue tout au long de

    Mde que le film devient lui-meme, ainsi que le dit Alain Pailler, un

    rite sacrificiel comme l tait le rituel immmorial pour le paysan de Col

    chide. Toute la squence initiale,

    d une

    sauvagerie la

    fois

    grandiose et

    co

    ntrle, s oppose par avance aux fadeurs dcadentes des pisodes

    situs Corinthe. Prparation

    du

    sacrifice, droulement de l gorgement

    magique, rite de fertilisation, tous ces moments nous font sentir, mais

    non de

    f ~ o n gratuite et esthtisante, la prsence de la camra et nous

    montrent selon le mot de Pasolini que le protagoniste est le style plus

    que les choses

    ou

    les faits . Le martelement des gros plans, le tremble

    ment de la camra, la lenteur hiratique, miment cette fabuleuse

    introspection

    du

    mystere du sang antique dont parle Tako Okamoto

    dans son livre-somme,

    L Esthtique et le Sacr,

    auquel Alain Pailler

    se

    rfere souvent.

    L clatement de l criture cinmatographique, le recours

    a

    une

    musique dionysiaque, les temps de silence qui intensifient le suspens (et

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    LA CLBRATION DE

    LA

    MORT

    Cest en 1920 que Freud, avec Au-dela du principe du plaisir, ana lyse

    la pulsion de mort ex.istant en tout homme, et donne a cette force de

    destruction . une place capitale. En fait, cette tendance avait t

    dtecte avant lu et surtout la littrature, la mythologie, la musique de

    tous les pays y avaient fait implicitement ou explicitement allusion.

    Marthe Robert parle de la

    tendance de toutes les choses animes

    retrouver un tat antrieur, en d autres termes la mort, puisque partout

    la non-vie a prcd la vie

    52

    .

    Le meme crivain ajoute :

    Dans un ouvrage ultrieur, e Moi

    et le

    c

    ,

    Freud laisse entendre qu il opte

    pour l instinct de mort dont l Empire est puissant et muet et contre l ros qui

    est dans le monde l ternel trouble-paix.

    Assurment il faudrait replacer ces lignes d apparence un peu para

    doxale dans tout

    un

    contexte, mais nous souhaitons ne retenir quel importance de lobsession touchant au Thanatos, qui se manifestera

    d ailleurs dans toute l iconographie europenne comme le montre de

    f ~ o n

    dtaille Marcel Brion

    53

    Et l

    est bien vident que depuis

    la

    plus

    lointaine antiquit et sous les formes les plus diverses un culte ou un

    ftichisme de la mort a suscit tantt des monuments, tantt des cr

    monies plus ou moins sanglantes, en Asie et en Afrique comme dans

    l Amrique du Sud. Notre propos n est pas celui d un ethnographe mais

    seulement

    d un

    chercheur qui croit pouvoir retrouver dans le cinma

    ces

    triomphes de la mort , ces

    carnavals funebres

    .

    que Brion a soi

    gneusement inventoris.

    Je ne pense pas que

    Qu

    viva Mexico contienne dans la partie sou

    vent projete part, intitule : a

    Kermesse funebre,

    une vritable cl

    bration de la mort. le comme au dbut du film Au-dessous du volean

    (dans la seule squence vraiment aboutie) la vie et la mort se donnent la

    main et selon une dialectique viscrale le mort et le vivant sunissent

    dans une parade qui est aussi un exorcisme. Mais

    l

    est des reuvres et

    52

    Manhe

    ROBER

    T,

    La Rvo/ution p

    sycha

    naly

    ti

    que,

    1964.

    53. Marcel BRION,

    L 'Art fantastiq

    ue chap. III, Squelettes et fantmes .

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    164

    UN

    ART DE

    L

    CLBRATION

    qui impliquerait la dure s est substitue une sorte de circularit creuse

    et non structurante. L limination de toute vie, meme minrale ou vg

    tale, triomphe dans le long et inexorable parcours de ces jardins dserts,

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    dans l inventaire minutieux de ces salles rduites a des ruines, et

    dsertes. Le spatial atteint en un sens une puret extra-terrestre, dans la

    mesure ou il ne peut plus renvoyer a autre chose qu a cette immobilisa

    tion ou a ce cheminement sans objet et sans espoir. Le travelling qui

    dans le premier pisode d Aurelia Steiner gardera

    un

    je

    ne sais quoi de

    mlancolique est ici quelque chose qui

    se

    dtruit au moment ou i

    s accomplit. Mais i reste dans le hiratisme de l criture, dans la trans

    cendance creuse qu elle semble impliquer en regara de tout repere et de

    toute anecdote, dans son glacis rigoureux et pur comme de la musique

    de chambre, il reste la splendeur mallarmenne de ce crmonial en

    l honneur de la vacuit.

    Une seule vision

    d Agatha

    nous confirme certes dans

    ces

    vues mais

    ne nous permet pas de rendre compte de ce film encore plus cathare

    que les prcdents, et qui semble bien embarrasser meme les laudateurs

    de l reuvre. Ce qui est sur, c est que l vocation quasi proustienne

    d un

    paysage marin, revcu par le souvenir, atteint une dignit plastique

    si

    forte et si profonde qu en regard la plupart des productions contempo

    raines tombent en miettes. Reste a savoir si le dernier panoramique ver

    tical, qui

    va

    tres exactement de l azur a la boue, est une articulation du

    dsespoir, de la nostalgie ou de la drision

    68

    68. Dans son excellente tude s

    ur

    India Song (Annales

    de

    la

    facult des Lettres de

    Nice), Ren Prdal intitule le dernier in tenitre : La folie de lamour et de la mort.

    N GUISE DE ON LUSION

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    LE DOCUMENT IRE

    Pour vrifier de

    f ~ o n

    dcisive le phnomene de transfiguration

    du

    donn

    par le cinma, l analyse la plus probante serait peut-etre celle

    du

    courant documentariste de long ou court mtrage : certes le mot

    n est pas satisfaisant, non plus que celui de

    cinma direct

    .

    s agit

    en fait de ces productions limites en gnral a une vingtaine de

    minutes et qui rcusent la fiction ou la rduisent au mnimum. Ce

    genre a dja des classiques dont le caractere releve prcisment de notre

    investigation :

    Corral

    de Coln Low,

    Rythmes

    de

    la vil/e d

    Arne Sucks

    dorff,

    paves

    de Jacques-Yves Cousteau,

    Verre

    de Bert Haanstra, a cer

    tains gards

    uernica d

    Alain Resnais.

    Assurment - encore que les conditions commerciales de la cinma

    tographie rendent de plus

    en

    plus difficile la ralisation de ces

    ceuvres - il doit y avoir des documentaires plus rcents qui se ratta

    chent a cette orientation clbratrice. Nous nous limitons toutefois a

    ceux que nous venons de citer puisqu ils ont t consacrs par de multi

    ples projections en cin-club.

    Corral,.

    Le dressage

    d un

    cheval devient ici la rencontre entre l

    a

    nimal et

    l homme. Certes la vigueur

    du

    cow-boy et l efficacit des lments mat

    riels (poutre, lasso, selle) sont mises en relief par le dcoupage dyna

    mique, mais la dignit plastique de chaque plan, le temps

    du

    droule

    ment d une action qui devient une sorte de rite homrique, la clart

    du

    del, l accompagnement a la guitare, la suppression de tout commen

    taire, sont des facteurs d exaltation qui dpassent

    l

    niveau

    du

    didac

    tique et meme celui de l pope. Et les dernieres images

    du

    film, mon

    trant en plan d ensemble avec un long trav lling latral la chevauche

    heureuse dans

    un

    espace scintillant, sont bien l aboutissement de cet

    pisode, au fond plus intimiste que spectaculaire et qui dit l amour de

    la vie avec une conomie de moyens qui fait palir

    en

    regard le tres sur

    fait

    Crin Blanc.

    Le Canadien Coln Low est sans nul doute l hritier de

    Flaherty.

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