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Traite de Langue Latine

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Treatise on the Latin Language, from 1934

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TRAITE DE LANQTJE IxA.TINE

ECRITURE

ET

PRONONCIATIONDO

LATIN SAVANT " DU LATIN POPULAIRE

BT APPENDICE

SUR LE CHANT DIT DES FR"RES ARVALES

"ont de"x "korm texte

PAl

Georges "DON

JUfCIBN "L"VE DE L^"COLE NORMALE SUP"RIBURB

AGR"G" DE L^UNIVERSIT"

PROFESSEUR AU LYC"E HENRI IV

PARIS

LIBRAIRIE CLASSIQUE EUG"NE BELIN

V" EUQ"ITE BEMN ET FJXS

RUE DE VAUGIRAIID, N* 52

1882

Page 8: Traite de Langue Latine

Tout exemplairede cet ouvrage non rev"tu de ma griffesera r"put"

contrefait.

9AIIfT-"L0UD. " IMPKHieRlB V* EV6. BBLIN ET FILS.

Page 9: Traite de Langue Latine

A MONSIEUR VICTOR DURTJY

AlfCISN MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE

MEMBRE DE l'aGAD"MIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

MEMBRE DE L'AUD"MIE DES SCIENCES MORALES

ET POLITIQUES

Respectueux hommage dune profonde

reconnaissance.

Georges "DON.

461531

Page 10: Traite de Langue Latine
Page 11: Traite de Langue Latine

PR"FACE

Le titredu pr"sentlivre est tropclair pour qu'ilsoit besoin de

Texpliquerlonguement.Nous nous contenterons de pr"venirqueles mots "criture"X Prononciation ont "t" prispar nous dans leur

acceptiongrammaticalela plus"tendue.

Sous le nom "'"criturenous entendons tout ce quise rattache

" l'art de reproduireles sons par des lettres,c'est-"-dire les

diverses questionsrelatives" l'origineet " la compositionde l'al-phabet,

l'"tude et la repr"sentationdes diff"rentes formes que,

suivant les temps et les circonstances,re"urent les caract"res

latins,et l'histoiredes variations de l'orthographe.Par le mot Prononciation nous d"signonsd'une mani"re g"n"-rale

non seulement ce qui a rapport " l'articulationdes lettres,

mais aussi la quantit"et l'accentuation des syllabes.Pour compl"tercet expos",ajoutonsque si nous avons inscrit

en t"te de ce livreles mots de latin savant et de latinpopulaire,

ce n'est pointque nous ayons mis en parall"ledans notre ouvrage

l'"criture et la prononciationde la soci"t" polieavec celles du

peuple; mais nous avons eu sifr"quemmentl'occasion d'insister

sur lesdiff"rences du latin"critet parl"dans ces deux classes,et

l'"tude des formes vulgairesa prisdans un de nos chapitresune

importancetellement pr"pond"rante,que nous avons d" en tenir

compte dans la r"daction de notre titre.

Nous ne nous sommes pas astreint " diviser notre ouvrage en

deux partiesdistinctes et ind"pendantes,et " "puiserd'abord

tout ce que nous avions " dire sur r"criture,avant de passer "

l'"tude de la prononciation.Cette division e"t paru artificielleet syst"matique,car ilest des

Page 12: Traite de Langue Latine

VU! PR"FACE.

circonstances o" ces deux ordres de faitsse p"n"trent.et se con-fondent.

Nous avons pr"f"r"faire de nos mati"res un classement plus

logiqueet plusnaturel.

Apr"savoir consacr" nos deux premierschapitres" Talphabetet aux diff"rentes sortes d'"critures latines,nous avons imm"dia-tement

pass"" l'"tude de laprononciationproprementdite.

Les questionsrelatives " l'articulationdes voyelles,des

diphthongueset des consonnes sont donc trait"es dans le troi-si"me

chapitre;et c'est seulement apr"savoir termin" cette "tude

que nous abordons l'histoiredes variationsde l'orthographe.Ce l"gerd"placementdans Tordre rigoureuxdes mati"res "tait

indispensable; car, si dans certains cas la prononciationsubit

l'influence de l'orthographe,le plussouvent c'estl'orthographe

quise r"glesur laprononciation.Ensuite viennent la quantit"et l'accentuation.

L'accentuation est logiquementplac"e" la findu livre,et nous

n'avons icirien de particulier" en dire.

Pour ce quiest de la quantit",quelquesexplicationssont n"-cessaires.

Nous avons partag"en deux chapitresl'"tude de cette question.Le premiercomprendl'ensemble des r"glesrelatives" labri"vet"

et " la longueurdes syllabes;le second ne traiteque d'une excep-tion

" l'une de ces r"gles: ilest consacr" tout entier aux infrac-tions

" la r"glede l'allongementpar positionchez lespo"tessc"-

niques.Cette division"tait indispensablepour laclart",car il e"t "t"

impossibled'intercalerau milieu du chapitrede la quantit"les

longsd"veloppementsque comporte et qu'exigel'"tude de ces

infractions,sans couper en deux ce chapitreet sans en rompre

l'encha"nement.

Ces renseignementsdonn"s sur le plang"n"ralde notre ou-vrage,

nous allonsfaire conna"tre comment et dans quelespritila "t"compos".

Ce livreest ler"sultat de longuesann"es d'"tude.

Apr"savoir recueilli au jourle jour," loin de toute id"e de

publicationult"rieure,sans autre but que d'"tendre le cerclede

Page 13: Traite de Langue Latine

PR"FACE. lY

nos connaissances," les faitsint"ressants que nous rencontrions

dans les "uvres des plusc"l"bres philologues,et nous "tre assi-mil"

peu " peu leurs doctrines,ilnous a sembl" que nous "tions

suffisamment au courant de toutes les questionsquidepuisquel-quesann"es sont,pour ainsi dire," l'ordre du jour.

C'est alors que l'id"e nous est venue de r"unir en un volume

tous les mat"riaux dont nous nous "tions largementpourvu, mais

apr"sles avoir soumis " une v"rificationdes plusminutieuses.

Ce travailde revision,de contr"le et de classement paraissaitdevoir "tre l'affairede quelquesmois : ilnous a fallupour l'ache-ver

pr"sde trois ans d'effortsassidus.

C'estque, chemin faisant,notre ouvrage s'estconsid"rablement

transform" : ilest devenu,sur un grand nombre de points,une"uvre enti"rement personnelle.

Iln'en pouvait"tre autrement, r"solu que nous "tionsde tou-jours

remonter aux sources. Car les connaissances que nous

tenions de seconde main "taient " nos yeux des acquisitionspro-visoires

; et nous ne voulions pas les ajouter" notre propre fonds

sans en avoir constat" la valeur.

En proc"dantainsi,nous n'avons pointtard" " voir que notre

livre,loin d'"tre " demi fait,"taitencore tout entier " faire.

Et en effet,le travailde revision et de contr"le que nous avions

entrepris,nous a r"v"l"plusd'une foisles incertitudesou les er-reurs

de mainte solution que jusque-l"nous avions admise comme

d"finitive; et souvent, nous avons d" appuyer de preuves nou-velles

des v"rit"s imparfaitement"tablies,ou reconstruire sur

d'autresbases des th"oriesque nous trouvions peu fond"es.

Nous n'insisterons pas sur ce dernier point.Les discussions

auxquellesnous sommes oblig"de nous livrer pour soutenir nos

propres opinions,feront distiuguerfacilement les th"ories quinous sont v"ritablement personnelles;et l'on reconna"tra sur l'in-dication

du nom des auteurs et de leurs ouvrages lespartiesdenotre livreo" nous avons profit"directement des travaux de nos

devanciers.

Ces derni"res sont de beaucouples plusimportantespar le

nombre des questionsqu'ellesrenferment ;mais ellessont n"ces-sairement

lesmoins d"velopp"es,et nous renvoyons pour les d"-tails

aux ouvrages sp"ciauxque nous avons consult"snous-m"me.

Page 14: Traite de Langue Latine

X PR"FACE.

Nous avons d" au contraire nous "tendre davantagesur les

partiesdu livrequiont "t" Tobjetd'une "tude absolument nou-velle.

Sans parlerdes n"cessit"sd'une discussionapprofondie,il

fallaitproduirenos preuves, et nous avons eu soin de n'ena"gli-

ger aucune. On comprenden effetqu'aumoment de r"futercer-taines

doctrinesqu'abritaitl'autorit"d'un grandnom, nos h"si-tations

aient "t" s"rieuses;et c'est seulement par un surcro"t

d'informationsque nous avons pu nous rassurer sur lajustessede

nos vues.

Ayantamass" ainsi,pour notre "dificationpersonnelle,un

nombre consid"rable de pi"cesjustificatives,nous avons cru

indispensabled'en donner communication " nos lecteurs,pourfairepasser dans leurespritla convictionquinous animait.

Sans doute,ces documents,d'une importancecapitalepour le

succ"s de nos travaux, venant s'accumider parfoisautour d'une

questionen apparence secondaire,ont,par leur abondance m"me

exc"d" sur quelquespointslesjustesproportionsde notre ouvrage .

Mais le but de ce travail"tant avant tout d'exposernos opinions,nous devions plut"tsonger " les mettre en valeur qu'"leur

mesurer la place.

Toutefois,pour "viterautant que possibleles longueurs,nousavons trait"de certainesmati"res en dehors du texte,soitdans des

notes dispos"esau bas des pages, soitdans un suppl"mentrejet"" lafinde chaquechapitre.

Ces suppl"mentsnous ont aussiservi" enregistrerun certain

nombre de faitsparvenus " notre connaissance ou mis en lumi"re

pendantlacompositionm"me de notre livre.C'estainsi que nous

avons rendu compte du travailde M. Br"al sur le Chant des Fr"res

Arvales " la findu chapitresur l'orthographe,fauted'avoirconnu

ce travail,alorsin"dit,au moment o" nous donnions l'interpr"ta-tionde Mommsen.

Nous avons d" m"me recourir " un appendicepour exposer le

r"sultatde nos recherchespersonnellessur ce vieux chant,parce

que, au moment o" nous l'expliquionsd*apr"sles opinionsd'au-

trui,nous "tionsloinde penser que de ce difficileprobl"menousaurions un jour" pr"senterune solutiontoute nouvelle.

Ilnous reste " faireconna"trel'originedes mat"riaux dont nous

Page 15: Traite de Langue Latine

PR"FACE. XI

nous sommes servi pour la compositionde notre ouvrage. C'est

" nos yeux un devoir de conscience; c'est en outre une condition

indispensable" remplirpour que le lecteurpuissese faireune

id"e bien nette de nos doctrines.

Si grandeque soitnotre reconnaissance pour les auteurs mo-dernes

dont nous avons consult" lesouvrages, nous n'en parle-rons

pas icien d"tailpour "viterd'inutilesredites.On trouvera "

la finde ce livreun catalogued"taill"des publicationsauxquellesnous avons faitquelqueemprunt.Nous avons eu soin du reste de

mentionner au bas des pages l'indicationcompl"tedes travaux

que pour l'"tudede chaquequestionnous avons pu mettre " profit.

Malgr"l'attentionscrupuleuseque nous avons eue " rendre "

chacun ce quilui est d", il est possibleque nous ayons omis

quelquenom par inadvertance. En pareilcas, nous serions tout

dispos"" reconna"tre ce qu'ily auraitde justedans les revendi-cations

qui pourraientse produire.Mais cette d"clarationque

nous faisons en toute sinc"rit"et pour m"nager d'avance,"

tout hasard,quelquesusceptibilit"respectable,ne nous engage

qu'enversnous-m"me; car une rencontre fortuiteet jusqu'iciignor"ede nous avec l'"uvre d'autruilie peut"tre reconnue par

nous comme un emprunt ^

Les sources antiqueso" nous avons puis"sont lesrecueilsd'in-scriptions

et les trait"sdes grammairienslatins.Parmi les recueils que nous avons plusparticuli"rementcon-sult"s,

nous citeronsen premi"relignele Corpusde l'Acad"mie

de Berlin : nous avons tir"directement de cet admirable ouvrage

laplusgrandepartiede nos documents "pigraphiques.i^our ce quiconcerne les formes du latinpopulaire,nous avons

1. Apr"s une lecture publiquede notre ChapitreVI, nous avons apprisqueM. L. Havet, dans son ouvrage sur le vers saturnien avait dit : ... qua re

factum est ut persspe propterbrevem priorem longaposteriorcorriperetur,

si tuUura longa,ipsacorreptavocali,sinpositione,viconsonantium neglecta," Bien que nous n^ayonspas emprunt" " M. L. Havet notre th"orie de la

suppressiond'une consonne, et qu*" Texpos" de cette th"orie nous ayons

jointles preuves qui en d"montrent la Justesse,nous nous empressons de re-conna"tre

que M. L. Havet a parl"de ce faitavant nous.

Page 16: Traite de Langue Latine

XH PR"FACE.

"galementmis " profitles d"pouillementssi consciencieux que

nous trouvions tout faitsdans le Vocalismus des Vulg'"rlateijisde M. Hugo Schuchardt. Mais ce livrerenferme ime amplecollec-tion

de documents de diverses "poqueset de diff"rentesprove-nances

qui pour notre usage n'"taient pas tous d'"galevaleur.

Nous avons d" par cons"quenty choisir avec attention les mat"-riaux

quipouvaientnous "tre utiles.

D'ailleursle travail de M. Schuchardt ne nous a gu"reservi

qu'"faciliteret " simplifierle n"tre,car nous nous sommes fait

une loi de remonter nous-m"me jusqu'auxsources o" ila puis".Nous devons pr"venirtoutefois que cette v"rificationn'a pas

"t" aussi compl"teque nous l'eussions d"sir",faute de pouvoirnous procurer les textes dont M. Schuchardt a extrait certains de

ses documents.

Cette d"rogation" la loique nous nous "tions impos"ede tout

constater par nous-m"me, n'a pas laiss"de nous inspirerquelque

scrupule; et nous aurions volontiersrejet"lepetitnombre de faits

que nous ne tenions ainsi que de seconde main.

Mais l'exactitudede M. Schuchardt,dans les d"pouillementsque

nous avons pu contr"ler,devait nous rassurer sur la valeur des

autres ; et quoiqueles mat"riaux que nous lui empruntons de

confiance,entrent seulement pour une faiblepartdans Tensemble

de nos documents,nous n'avons pas cru devoir en fairele sa-crifice.

C'est apr"stout un suppl"mentde preuves que le lecteur peut," son choix,ou n"gligerou v"rifierlui-m"me ; et nous ne sau-rions

les mettre en oubli,par cet uniquemotif que les collections

de nos Biblioth"ques,toutes riches qu'ellessont,pr"sententen-core

de regrettableslacunes *.

Quant aux renseignementsfournis par lesgrammairienslatins,nous en avons tir"le plusgrandprofit.

On s'estpluquelquefois" diminuer l'autorit"de ces auteurs;

1. Les ouvrages que nous n'avons pu consulter nous-m"me sont : Bull,

arch. Sard. " Gloss,Amplon, " Ann. arch. de Constant, et Rec." (Inschr.)Ber, d. Berl, Ak, " Rhein, Jahrb. " Nous n'avons pas vu davantage le travail

de Bergk ; Ind, lect.Marburg. que nous avons cit" d'apr"sKeil. (Pour avoir

la cl" de ces abr"viations,voy. notre Catalogue," la fln du volume.)

Page 17: Traite de Langue Latine

PR"FACE. xni

mais ilnous semble qu'ily a dans leurs "critsdeux parts" faire,celledes th"ories et celledes faits.

Certainement leur instructionphilologiqueest " peu pr"snulle,

P"tritscientifiqueleuf manque, et leur critiqueest extr"mement

d"fectueuse;mais leurs "uvres ne sont pas seulement th"oriques;ellesrenferment un nombre consid"rablede faitsdont l'authenti-cit"

ne saurait "tre suspecte.Ces faits,relatifs" l'histoirede la langue," la prononciation,

" l'orthographe," la quantit"," l'accentuation,etc.,c'est ou en

qualit"de t"moins,ou d apr"sune traditiondh'ecte et s"re,ou

sur le vu de textes aujourd'huidisparus,qu'ilsles citent.Aussifaut-ilconvenir que ces grammairiens"taient en meilleure situa-tion

que les modernes pour traiterlesquestionsde faitsavec com-p"tence.

Sans doute,dans le domaine des faits,comme ailleurs,la cri-tique

a ses devoirset ses droits,et ellepeut exercer utilement son

contr"le sur les informationsquiluiviennent de l'antiquit";mais

pour combattre les assertionsd'un t"moin,elle doit "tre arm"e

de preuves solides et d"cisives.

Ce principe,quiressemble fort" un axiome, nous y sommes

constamment rest" fid"le;et ilen est r"sult"que, dans plusieurs

circonstances,nous avons gard"une r"serve sur laqueUenous

avons besoin de nous expliquer.Nous nous contenterons d'un seul exemple.Quand on examine Finscriptionde la Colonne Rostrale "lev"e

en rhonneur de Duilius,on voit " de certainsindices* que le

marbre o" se litcette inscription,doitavoir "t" grav"bien pos-t"rieurement

" la finde la premi"reguerre punique.Ilest m"me

" supposer que le travailde la gravure ne remonte pas plusloin

que le r"gne de Claude.

Depuisque cette remarque a "t" faite,plusieursphilologuesn'ont pas h"sit" " consid"rer cette inscriptioncomme un pastichemaladroitement ex"cut" par quelqueantiquaireignorant.

Voici ce qu'endit,par exemple,M. Fr. B"cheler : " Celui qui

composa la fausse inscriptionde Duilius,laquelle"taitcens"e

remonter " l'an494 de Rome, auraitpu trouver son profit" "tu-

1. Voy. p. 7i, note 2.

Page 18: Traite de Langue Latine

XTV PR"FACE.

dier lesdocuments. Il aurait pu apprendredans quantit"d'an-ciens

textes,et,par exemple,dans quelquevieux manuscrit de

r"pop"ede Naevius,que, pour Tan 494,son praedaet son Poe-

nicas "taientencore plusmal choisisque son navebus corrig"

aprtecoup en netvc"os*. " Ailleurs,,on va jusqu'"le traiterbel

et bien de faussaire.

Pour nous, toute cette histoireest absolument inadmissible.

Et ce quiprouve qu'iln'ya ni pastiche,ni faussaire,c'est que

Quintiliencitepr"cis"mentcette inscription" propos d'une ques-tion

d'orthographe: LoHnis veteribus nplurimisinvertis ulti-

mtim adjectum: quodmaniftstumest etiam ex Columna Ros-

trata,qu" est DuelHo in foreposita*.Or,peut-onsupposer que

Quintilien,au lieude renvoyer ses lecteurs aux vieux manuscrits,

aux textes des anciennes lois et des formules religieuses,aux

inscriptionsgrav"essur la fa"adeou " l'int"rieurdes antiques"dificesde Rome, e"t cru, lui grammairien,luisavant d"montrer

l'authenticit"d'un faitrelatif" l'histoirede la langue,en s'ap-

puyantsur le texte d'un pastichequiaurait "t" fabriqu"de son

temps?N'est-ilpas plussimplede penser qu'ily eut sous ler"gnede

Claude une restauration de la Colonne Rostrale,qu'ondut rem-placer

pitfune plaqueneuve le marbre o" se lisaitl'inscription,et que sur cette plaqueon reproduisitfid"lement l'ancientexte ?

Le graveur charg"de ce soin,simpleouvrier qu'il"tait,ne pou-vant

"tre bien experten mati"re de vieux langage: il"crivitma-diinalement navebvs au Keu de NA"ns60s, donnant " la finale

l'orthographeusit"e " son "poque.Mats on s'aper"utde son erreur : pour y rem"dier,on cacha

prd)ablementlev sous quelqueenduit^etl'onrempla"acette lettre

par un o.

Pourquoine fit-onpas une correctiondu m"me genre sur les

m(A'" praeda,praesenieet poenicas? Faut-ilcroire que l" aussi

le graveur fitdes fautes,et que lepublic,dans son ignorance,neles remarqua pas?Mais une pareillesuppositionnous paraitinac-ceptable,

car {H^is"ment" cette "poqueles"tudes arch"ologiques

1. Pr"cis de la d"clinaison latins (Traduct.de M. L. Havet),p. 48.

2. Instit.orat.,",vu, 12.

Page 19: Traite de Langue Latine

PR"FACE. XV

"taientforten honneur. Ilest m"me " remarquer que laquestionde l'emploide la diphthongueai "tait tout particuli"rement"

l'ordre du joursous le r"gnede Claude,puisquecet empereur es-sayait

d'en r"tablirl'usage.Or comment admettre que l'absence

de la diphthongueai,remplac"epar ae, sur la Colonne Rostrale,soitimputable" l'ignoranced'un contemporainde Claude,puis-qu'"l'"poquem"me o" Ton gravaitcette inscription,les formes

Antoniai,Augmtai,Jiiliai,Agrippinai,Caisan apparaissaientsur les monuments "rig"sen l'honneur de la famille imp"riale?

Ilfaut donc reconna"tre que praeda,praesente,poenicasont"t" ainsi"crits" dessein et en connaissance de cause; car s'ils

eussent "t" des anachronismes introduitsdans le vieux texte par

l'inadvertanced'un graveur, on s'en f"taper"u, et on les aurait

corrig"s,comme on corrigeanavebus.

Sur ce pointparticuliervoicice que dit Corssen :

(c Celuiquirestaura la Colonne Rostrale de Duilius n'aurait

certainement pas "crit/)ocnwa5, s'iln'e"t su que ce mot s'"crivait

ainsi " l'"poquedes guerres puniques*" "

Et ailleurs: " Dans une inscriptionfort ancienne,sur une

coupe, on litoe pour oi (eta^ pour "/): Coerae pocolo.On aurait

donc tort de ne pas reconna"tre dans lePoenicas de la colonne de

Duilius la forme authentiquede l'inscriptionprimitivegrav"een 260 avant J.-C. V "

Nous finironssur cette phrasede Corssen,ne voulant pas pro-longer

davantageune discussion d"j"trop "tendue pour une

pr"face.Mais cette discussion nous a paru n"cessaire. Elle montrera

par un exemplefrappantl'espritquia pr"sid"" la compositionde

notre ouvrage.

Si,dans les questionspurement th"oriquesnous avons fait

preuve d'ind"pendance,nous nous sommes toujoursinclin"

devant l'autorit"des faits.

Dans cet ordre de choses,c'est toujoursaux sources antiques

que nous avons eu " c"ur de puiser;et pour conna"tre comment

1. Ueber AusspracheVokalismus und Betonung der laleinischen Spradie,1" "dition,vol. I, p. 196. " 2. M"me ouvrage, 2* "dition. I, p. 703.

Page 20: Traite de Langue Latine

XVI PR"FACE.

parlaientet "crivaient les Latins,nous ne nous sommes gu"re

inqui"t"que de leur t"moignage.Nous nous sommes r"sign"" ne pas savoir quand les docu-ments

authentiquesfaisaientd"faut.

Ilva sans dire (etnous le r"p"tonsici,bien que nous Tayonssuffisamment expliqu"plushaut)que pour la connaissance Ag)

ces faits,comme pour F"tude de certainesth"ories,nous avons

souvent profit"des travaux de nos devanciers.

Nous ne terminerons pas cette pr"facesans leur t"moignerencore une foisla reconnaissance que nous leur devons.

Nous n'aurons gardenon plusd'oublier les utiles servicesqu'"des titresdivers plusieurspersonnes ont bien voulu nous rendre,

et notamment nos coll"gueset amis F. de Parnajon,E. Cosneau

et J.Armingaud;M. ledocteur Barringer,de Naples;M. Bertinot

membre de l'Acad"mie des Beaux-Arts ; M. Am"d"e Taillefer;

MM. AlphonsePauly,D"sir" Blanchet et GeorgesBarringerdel"

Biblioth"queNationale ;M. AugustinChallamel,del" Biblioth"queSainte-Genevi"ve; et M. Lehot,de la Biblioth"quede TUniversit".

Mais nous adresserons plusparticuli"rementl'expressionde

notre haute gratitudeJinotre excellent "diteurMadame V"""Eu-g"ne

Belin,et " ses fils,dont l'esprit"clair"nous a encourag""

composer ce livre,et dont le d"sint"ressement nous a permisde

le publier.Georges "DON.

Paris,24 uidi 1882.

AVEBTISSEMEIVT

Nous esp"rions," force de soin et d'attention,"viterles errata. Malheu-reusement

un certain nombre de fautes d'impressionest rest" malgr" nous

ou s'estgliss"" notre insu dans notre ouvrage. On voudra bien nous les

pardonneret consulter,avant de nous lire,la listedes Additions et Correc-

tions quitermine ce volume.

Page 21: Traite de Langue Latine

TRAITE

DE

LANGUE LATINE

CHAPITRE I"

ALPHABET

" 1". " Origines de l'alphabet latln^

!" Si Ton remonte aux originesles pluslointainesde l'alphabetlatin,on voit qu'ild"rive de la tachy-graphiehi"ratiquede V ancien empired'Egypte,celle

quiflorissaitant"rieurement " l'invasion des Hyksos*.2. Ce fut par l'interm"diaire d'un peuple s"mi-tique,

les Ph"niciens, que cet antique syst"me

d'"criture,d'originechamitique,se transmit aux

nations de race aryenne "tablies sur les c"tes sep-tentrionalesde la M"diterran"e.

Les Ph"niciens avaient "t" frapp"sdes commo-dit"s

singuli"resque pr"sentaitla tachygraphie"gyptienne.Ilsy puis"rentles "l"ments de leur alpha-bet;

et, sous leur main, la vieille"critiu^ede l'Egypte

acquitbient"t cette simplicit"de traits et de formes

qui en rendit la diffusion facile,et en fit un instru-ment

civilisateur de premierordre.

1.

Les anciens n'ignoraientpas que les Ph"niciens avaient emprunt" leur

alphabet" TEgypte,t"moin Diodore de Sicile(LivreI, ch. lxix, rapproch"du

Livre V, ch.Lxxiv),Plutarque{Qti"st.conv.,iK,32),Tacite {Anh.,i, 14);mais

ils ont rapport"ce fait comme une tradition,sans l'appuyerd'aucune preuve.

C'est seulement de nos jours,gr"ce " la d"couverte de ChampoUion, qu'ilfut possibled'"tablir,par la comparaisonde l'alphabetph"nicienavec l'"cri-ture

"gyptienne,le rapport de filiation que les anciens s'"taientcontent"s de

signaler.Divers savants, depuisGhampollion,cherch"rent la solution de ce

difficileprobl"me,mais c'est " M. Emmanuel de Roug" que revient la gloire

de l'avoir d"finitivement trouv"e. Voyez l'analysede son M"moire sur

l'origine"gyptienne de Valph"betpMnicien,dans les comptes rendt"S des

1

Page 22: Traite de Langue Latine

2 ORIGINES DE L'ALPHABET LATLN.

3. Transport" soit par Cadinus,soit par une suc-cession

de navigateurs,dans les villes maritimes de

la Gr"ce, Falphabetph"niciense r"panditrapide-mentdans toutes les partiesdu monde hell"nique,

avec les modifications qu'ildevait n"cessairement

subir en passant d'une race " une autre. Ainsi

naquitl'alphabetgrec pi"mitifou cadm"en. Celui-ci

perditavec le temps son unit" premi"re: il donna

naissance " quatre alphabetsprincipauxqui,se

subdivisant eux-m"mes en un certain nombre de

sous-vari"t"s,"tendirent leur domaine hors de la

Gr"ce, en Asie-Mineure, en Sicile,en Itdie et

jusque chez les Barbares." 4. Un des quatre alphabetsissus de l'alphabet

grec primitif,l'"olo-dorien,avait produitune sous-

vari"t" qui s'"tablit" Him"re, " Messine, " Rh"-

gium, " Naples," Cumes et dans plusieursautrescolonies chalcidiennes de la Sicile et de la Grande-

Gr"ce. Ce fut cette sous-vari"t" chalcidienne qui,se

propageant jusquedans le Latium, devint par une

s"ances de rAcad"mio des Inscriplionset Belles-Lettres,ann"e 1859,

tome ni, s"ance du 15 juillet,page 115.

Bien que Thisloire de cette belle d"couverte no se rattache qu'Indirecte-ment

" notre chapitresur l'alphabetlatin,nous croyons utilede la r"sumer

en note,

La m"thode que suivit M. de Roug" fut des pluss"v"res. Avant d'aborder

la comparaisondes deux alphabets,il commen"a par chercher quel "tait le

type le plusarcha"quede l'"critureph"nicienne; et il le trouva dans l'ins-cription

d'un magniflquesircophagequiest au Louvre, celui d'Eschmun-Ezer

(Esmunazar),roi de Sidon. Cette inscriptionpr"sentela s"rie compl"tedes

"plusanciennes lettresph"niciennes,car il est probableque l'alphabetph"-nicien

ne remonte pas au-del" du treizi"me si"cle.M. de Roug" chercha ensuite

quelle"tait la forme exacte des lettres cursives "gyptiennes, " une "poque

au moins aussi recul"e que l'originede l'alphabetph"nicien,et, par cons"-quent,

ant"rieurement " l'inscriptiond'Eschmun-Ezer. Il trouva ces lettres

dans le c"l"bre papyras publi"par M. Prisse,monument ant"rieur " la dix-

huiti"me dynastie.

En possessionde mat"riaux aussi judicieusementchoisis,M. de Roug"

Page 24: Traite de Langue Latine

.ORIGINES DE L'ALPHABET LATIN.

Page 25: Traite de Langue Latine

ORIGINES DE L'ALPHABET LATIN.

Les sources o" nous avons puis" les "l"ments de ce tableau sont : \^ Pour les hi"roglypheset la

"chygraphiehi"ratique,la Chrestomathie "gyptiennede M. E. de Roug", premi"repartie,2" fascicule,lanches 1,2, 3, 4; " 2" Pour l'alphabetph"nicien,rinscriptiondu sarcophaged'Esmunazar, au Louvre;

- 3" Pour le grec ancien ou cadm"en, la Chrestomathie de M. E. de Roug", et le tableau de Die unteri"

alischen Dialekte de Mommsen; " 4""Pour l'alphabetchalcidien,Mommsen, ouvrage cit"; et F. Lenor-

lant, A Iphabetum,y oy. page suivante, note 3; " 5" Pour les vieux alphabetslatins,Mommsen, ouvrage

it"; Ritschl, Priscx latinitatismonumenta epigraphica; et le Corpusinscriptionumlatinarum, vol. III ;

- 6"" Pour l'avant-derni"re colonne, le Corp, inscr. lat.,vol. III; " 1^ Pour l'alphabetpeint,le Corp.user, lat,,vol. IV.

Page 26: Traite de Langue Latine

6 DE L'ALPHABET LATIN.

" 2. " " Observations relatives " quelques lettres

de ralphabet latin.

Z archa"que

i. La lettre^ ou Z archa"queoccupaitla septi"meplacede la s"rie alphab"tiquedes Latins,entre F et

H. Cette lettrene se rencontre sous sa v"ritable forme

que dans un seul des monuments qui se sont con-serv"s

jusqu'"nous, Tinscriptionde Miiionia o" nous

lisons le mot vezune^ ainsi "crit : VII'^"VNn*. Cette

inscriptionest, " la v"rit",en languemarse, mais

les Marses se servaient de Talphabetlatin^. On en

trouverait deux autres exemplesdans le mot cozeido-

doizeso du chant des Saliens ; mais Varron qui nous a

seul transmis l'uniquefragmentde ce vieux po"me o"

Ton rencontre ce mot, n'y a pas reproduitla forme

des lettresarcha"ques'. L'existence du z ancien dans

le chant des Saliens nous est en outre attest"e par le

grammairienV"lins Longus : " Mihi videtur nec ali"na

{lalino)sermoi" fuhse{zlittera)^cum inveniattirin carmin"

Saliari *. "

2. On remarquera que dans la seconde colonne de

notre alphabetlatin archa"que,la place du ^ reste

vide; c'est que, " une certaine "poque, cette lettre

disparutde la langue.Elle "tait probablementd"j"tomb"e en d"su"tude au temps de la Loi des XII Tables ;

et depuisl'an 450 environ,jusqu'"l'an 150 avant J.-C,

aucune des inscriptionslatines quinous sont connues

ne nous en fournit un seul exemple. En outre,

1.Nom d'une d"esse. " Voy. le fac-simil"dans notre chapitrede l'or-thographe.

" 2. Mommsen, Die untetHtalischen Di"lekte,p. 345 et pi.25. -^

3. F. Lenormantt Dictionnaire des antiquit"sgrecques et romaines, r"dig"

sous la direction.deMM. Ch. paremberg et Edm. Saglio;au mot Alphabctum," Varron. De lingualatifuiyvu, 26. " 4. De orthographia,p. 2217, "dition

Putsch. Hanovre. MDGV.

Page 27: Traite de Langue Latine

DE L'ALPHABET LATIN. 7

Marias Victorinus affirme que le po"te Attius dans

ses "tudes grammaticalesne fit pas mention du z^.

Cette lettre ne reparut dans la languequ'"T"poqueo" Ton y introduisit des mots grecs. Elle y fut d'abord

tr"s rare; Plante ne s'en servit pas, et si nous la

voyons dans plusieursde ses manuscrits,c'est le fait

des copistes*. Le z ne devint d'un usage g"n"ralqu'"

l'"poquede Cic"ron ; mais sa forme archa"que"tant

d"finitivement oubli"e,ce fut sous sa forme grecque

contemporaine,et seulement dans les mots d'origine

grecque ou barbare, que les Romains l'employ"rent,ilslui donn"rent alors la derni"re placede la s"rie

alphab"tique.

C, K, G

3. La placerest"e vacante pai*la disparitiondu^archa"que,est, comme on le voit dans le tableau,

occup"e par une lettre nouvelle,par le G. Cette inno-vation

demande " "tre expliqu"e.Primitivement la lettrelatine " ou C, ayant la m"me

forme et occupantla m"me placeque le gamma chal-

cidien, se pronon"aitde m"me. En voici plusieurs

preuves. Les abr"viations c, on, g, gn et les noms

qu'ellesrepr"sententCains^Cnseus Gains^Gn"us s'em-ploient

concurremment dans tout le cours de la latinit";

et il est m"me " remarquer que la prononciationv"-ritable

de ces noms "tant Gaius et Gn"ns, les abr"via-tions

C et CN rest"rent n"anmoins les plususit"es ^.

En outre, on litsur la colonne rostrale de DuiUus :

LECIONES, MACISTRATOS, EXFOCIONT, (pv)CNANDOD,PNCn(ad),Cartacinienses,pour legiones^magistratus^exfugiuntpu-

1. Ats grammatica, page 2i56, "dition Putsch. " 2. Gorssen. Uber Auss-*

proche, Vokalismus und Belonung der lakinisohen Spraclie.Tome I,p. 6. "

3. G nova est consonans, in cujus locum C solebat apponi; hodieqitecuvi

Gaiiim notamus Cxsarem scribmus C.""^sarem. Diom"de, Ed. Putsch, p. i 18.

Page 28: Traite de Langue Latine

8 DE L'ALPHABET LATIN.

gnando pugna^ Carthaginienses; et dans diff"rentes in-scriptions

fort anciennes : acer, acetvr, calli, ceset,

CNATVS, COCNOMEN, COIVCES, DENECAVIT, NECOTIA, PHILARCVRI,

siNCVLA, etc., pour ager, agetui\Galli^gessitgnatus,

cognomen, conjugesdenegavit,negotia,Philarguri,singula^.4. Quant " la gutturaleforte,elle s'"crivait K. Le

K commen"a " dispara"trevers Tan 450 aveint J.-C,

"poqueo" Tahcien C s'"tantdurci tendit " leremplacer,sans doute parce que sa forme "taitplusfacile" tracer

et plusagr"able" T"il. N"anmoins les inscriptionsconserv"rent assez longtemps,dans un certain nombre

de mots, le k devant un a concurremment avec le c :

KALVMNIA et CALVMNIA, KAVSSA CtCAVSSA,MERKATVS et MERCA-

TVRA, IVDIKANDIS et IVDICATA, KARMENTALIA et CARMENTALIA,

KAILIVS et CAELIVS, KALENVS Ct CALENVS, KASTORVS et CAS-

TORVS, etc. *; et Ton rencontre encore sous Tempire

karo et kaput(chapitre)." Kalend" et Karthago" c"t" de

Calend" et de Carthagone cess"rent m"me jamaisd'"tre

en usage ; et ce fut exclusivement par un K que Ton

"crivit certaines abr"viations.:k pour C"so; k ou

kal pour calmd"; k pour caput (chapitre)*. Les abr"-viations

KA pour capitalisakk pour castrorum^ ks pour

carus suis se rencontrent dans les inscriptions.5. Le C s'"tant diu^ci au pointde remplacerle K

dans im nombre consid"rable de mots, n'en servait

pas moins " repr"senterla gutturaledouce dans tous

les mots oii les Latins avaient l'habitude de la pro-noncer.Pour deux emploisdiff"rents,on ne dispo-sait

plus que d'un signe.Un pareilinconv"nient ne

pouvaitpas durer. C'est alors qu'on eut l'id"e d'indi-quer

la prononciationdouce de la guttiu^aleen prolon-geantun peu de bas en haut et verticalement l'ex-

t. Corpusinscriptionumlatinarum. Acad"mie de Berlin; t. I, p. GOl et

passim, " 2, /d.,ibid.,p. G07. " 3. Corssen, ouvrage cit",t. I, p. 8 et 9.

Page 29: Traite de Langue Latine

DE L'ALPHABET LATIN. 9

tr"mit" du C,

et en outre, dans les plusbelles ins-criptions,

en posantsur ce prolongementvertical une

petitebarre horizontde. C'est ainsi que la lettre G

pritnaissance.

6. A quelmoment cette invention se produisit-elle?Plutarquela placevers le commencement de la seconde

guerre Punique,car il l'attribue au grammairienSpu-rius Carvilius Ruga*, qui ouvrit une "cole " Rome

vers Fan 231 avant notre "re. Mais il est certain,dit

M. Corssen, qu'elleest ant"rieure de pr"sd'un si"cle,

car on trouve d"j"le G vers Tan 290 avant J.-C, dans

l'"pitaphede ScipionRarbatus : gnaivod, prognatvs,

svBiGiT^. Quelquespersonnes, il est vrai,concluent de

la pr"sencedu G dans ce monument ou que nous

n'en avons pas l'original,mais une copieinexacte,

ou qu'ilest d'une date post"rieure" celle qu'on lui

assignecommun"ment. Mais cette opinion,en admet-tant

qu'ellesoit fond"e,ne saurait,ditM. F, Lenormand,

confirmer l'assertion de Plutarque,car on trouve aussi

le G sur l'aslibralde Luc"ria,quicertainement remonte

au-del" de l'an 485 de Rome^ (=269 av. J.-C).Il faut

donc penser que SpuriusCarvilius se borna " vulga-riser

l'usagedu G.

La nouvelle lettre pritalors dans la s"rie alphab"-tiquela placelaiss"e vacante par la disparitiondu

^ archa"que,entre F et H.

I, V

7. La lettre I servait aux Latins " repr"senter"

la fois ime voyelleet une consonne; il en "tait de

m"me de la lettre V.Car ce n'est qu'audix-septi"me

1. QuastionesRomana, ch. LIV. " 2. Ouvrage cit",t. I, p, 10. " 3. Ou-vrage

cit",p. 217, 2" colonne. " La pr"sencedu G sur Tas libralde Luc"ria,

constat"e par M. de Wiczay, a "t" ni"e depuis par MM. Riccio, Ritschl et

Mommsen. Nous montrerons " la fin de notre chapitredjs l'orthographe

que c'est M. de Wiczay qui a raison.

Page 30: Traite de Langue Latine

10 DE L'ALPHABET LATIN.

si"cle que pritfiu cette confusion,et qu'onemployaexclusivement J pour exprimerI consonne, et U pour

exprimerV voyelle.8. Except"dans les inscriptionsque nous donnons en

capitales,nous emploieronsdans nos citationslatines

les lettresI et V, J et U, avec leur valeur moderne, bien

que cette distinction ait "t" inconnue aux Latins : nous

pr"f"ronssur ce point la clart" " l'exactitude. Du

reste,les Romains eux-m"mes avaient senti les incon-v"nients

d'une pareilleconfusion ; et V"lins Longusnous apprend (p.2219) que Cic"ron repr"sentaitVi

consonne par deux i: Maiia^Aiiaa:^;mais cette inno-vation

n'eut pas le succ"s qu'ellem"ritait. Il en fut

de m"me de l'id"e qu'on eut d'employerun i plusgi^andque les autres lettres : malor^ prolecitalo.

Cette derni"re invention est d'autant plus" remar-quer

que les modernes l'ont reprise,et qu'avecune

l"g"remodification,elle a donn" naissance " notre j." Quant " la forme arrondie du V, dont nous avons

fait notre U, elleest fort ancienne,et date de l'"poqueo" l'on employala capitalerustique.(Voy.p. 16 et 17).

9. Il n'est pas du ressort de la grammaire latine

d'expliquercomment la lettre qui, chez les Grecs,

dans la languecommune, repr"senteuniquement la

gutturaleaspir"e,a pu chez les Latins servir "

exprimerle double son es ou gs ; en un mot, com-ment

X [chi]est devenu X {ix).Nous nous bornerons

" dire que ce changement de valeur ne s'op"rapasdans le Latium, et que les Romains ne firentqu'imiterles peuplesauxquelsilsemprunt"rentleur alphabet;

1. Pompeii quoque genitivum per tria I aniiquiscribcbant, quorum duo

super iora loco coiisonantlum accipiebant,ut si dicas Pompei-ii,Priscien,

p. 546. " De m"me: "niiicit, V"l. Longus, p. 2219,

Page 32: Traite de Langue Latine

ijl DE L'ALPHABET LATIN.

nunquam Pyrrhum. c Vi patefeceruntBruges " non

c Phryges " ipsiusantiquid"clarant libri;nec enim

gr"cam litteram adhibebant.

Ce fut seulement vers l'an 100 avant J.-C. que

Ton commen"a " se servir des doubles signesPH, TH, CH, mais on en limita Temploi aux mots

grecs ou barbares, comme elephantusphilosophia^triumphm^ Carthago,theatrum,th"saurus,cochlea ma-

chi"iaschola etc.,et " un tr"s petitnombre de mots

purement latins,comme pulcher,Cethegus,Gracchus.Du temps de Cic"ron Ton disait encore Oto et non

Otho (Voy.Or. 48);mais, dans la suite,les consonnes

aspir"esenvahiront un grand nombre de mots, en

d"pitde T"tymologie: Erupitbrevi nimius usus^ ut cho-

ron"^ chenturionespr"chones(pour coron"^ centuriones^

pr"cones)adhuc quibusdaminscriptionibiismaneant. (Quint.,I, v, 20.)Il est vrai que Tusage ne consacra pas la

plupartde ces innovations malheureuses.

2. Il faut encore mentionner le double signeRH,

employ" pour repr"senterle rho grec surmont" de

Tespritrude : rhetor de p/ittop,Rhodus de 'P"^o;,

rhythmusde pue/i"r,Parrhasius de Flappiat^".Mais les

vieux auteurs exprimaientle p grec par un simpleR,sans le faire suivre d'une H : Burrus de no^po;

(Ennius); arrabo de "ppa"o"v(Plante);et cet usage

pr"valutdans un certain nombre de mots, comme

r"sina de pvjTtVyj,rosa de po("cv,etc.

3. Rappelonsaussi les trois lettres invent"es par

l'empereurClaude : le digamma renvers" J pour re-pr"senter

le V consonne et le distinguerdu V

voyelle;\antisigma pour exprimerle ^ grec; et le

signeY P^^"* noter le son interm"diaire entre I et U,

qu'on rencontre dans certains mots d'orthographeind"cise,comme lubet ou libet;optumus ou optimusetc.

Claude,alors qu'il"tait simpleparticulieravait com-

Page 33: Traite de Langue Latine

DE L'"CRITURE. 43

pos" un ouvrage sui' Tutilit" et l'emploide ces trois

lettres. Devenu empereur, il en rendit l'usageobli-gatoire*;

mais elles n'eurent qu'une existence "ph"-m"re,et ne surv"curent pas " leur inventeur.

Les inscriptionsne nous foui^nissentaucun exemplecertain de Vantisigma." Le signedu son interm"diaire

entre I et U se rencontre sur les monuments de l'"poquede Claude : 1**au lieu de l'ydans certains mots, comme

AEGI-PTTS, BATHhLLVS, ChCNYS, MhRO,

N(-MPHIVS, PI-LADES, ZOP|-RVS;

2**au lieu de l'w,dans :

6|-B(ERNATOR);

3"*au Heu de Vi dans :

B|-B(LIOTHEGA).

Celui des trois signesdojit les inscriptionsfour-nissent

le plusd'exemples,c'est le digamma renvers".

On le trouve " la placedu v dans

aiJei, ahpliA:Jit,mal, ivJentvti,PRijATIS, SER:JlLIAE,TERMD"AsIlT,JaLERIAM,rjELIA, JlAM, Jm, JlSV.

CHAPITRE II

DE L'"CRITURE

" 4. " Diff"rentes sortes d'"critures latines.

CAPITALE PROPREMENT DITE.

1. Les Romains gravaientau ciseau ou au biu'in,

sur la pierre,le marbre ou le bronze, les documents

1. Su"tone, Tiherius Claudius, ch. xu." Tacite,Annales, xi, 13 et 14."

2. Fr. B"cheler,De Ti. Claudio Cxsare grammatico, p. 18 (Corsson,I,ch. i).

Page 34: Traite de Langue Latine

"4 DE L'"CRITURE.

offix"ielsOU priv"squ'ilsvoulaient porter" la connais-sance

de tous, et laisser longtempsexpos"s aux

regards du public.Pendant les premiers si"cles,les inscriptionsse firent exclusivement en lettres

capitales,semblables " celles qui figurentaujourd'huidans les titres et frontispicesde nos livres. (Voy.

p. 4 et 5.)A la m"me "poque, Cette "criture "tait aussi la

seule en usage pour la transcriptiondes "uvres

litt"raires: c'"tait en lettres capitalesque s'"ditaient

les livres,"crits ordinairement " l'encre noire,avec

la pointe d'un roseau d'Egypte,sur le papyrus, le

parchemin,le v"lin ou la toile.

CURSIVE.

2. Les lettres de l'"criture capitalese juxtapo-saientsans aucun lien : il "tait donc impossiblede

les tracer " main courante. Elles "taient d'une lec-ture

facile,mais ne se pr"taientaucunement " la

notation rapidede la pens"e.Aussi, quand le d"veloppementde la civilisation

rendit plusactive la correspondancepriv"e,quandl'accroissement de la domination romaine obligeade

multiplierla copiedes actes publics,on dut recou-rir

" un mode d'"criture plusfacile et plus exp"-ditif,la cursive. (Voy.p. 19 et 22.)

3. Plus commode " tracer, la cursive "tait moins

nette, moins lisible,moins saillante,pour ainsi dire,

que la capitale: elle n'"tait pas faite pour "tre un

instrument de publicit"durable. Aussi, dans l'anti-quit"

proprement dite,les copistesde professionnes'en servirent jamais pour la confection de leurs

manuscrits. Il en fut de cette "criture comme de

notre "criture courante, o" la typographiene prendprend pas le mod"le de ses caract"res.

Page 35: Traite de Langue Latine

DE L'"CRITURE. 15

4. Les monuments "crits en cursive sont presque

exclusivement des chartes,des dipl"mes et divers

actes publicsou priv"s.

CAPITALE RUSTIQUE.

5. Le soin,Fart m"me qu'exigeaitla capitalepour"tre parfaite,co"tait beaucoup de temps et d'argent;aussi a-t-elle rarement sa forme r"guli"redans les

manuscrits que nous poss"dons.Le plus souvent,

elle est d'un dessin moins correct, moins "l"gant

que la lettre grav"e, ce qui a fait donner le surnom

de rustiquea la capitaleordinaire des manuscrits.

(Voy.p. 17.)6. On trouve peu de manuscrits post"rieursau

sixi"me si"cle,cjuisoient totalement "crits en lettres

capitales.

ONCIALE.

7. Il y avait plusieurssi"cles d"j"qu'onse servait

de la capitale,quand l'"critureonciale pritnaissance :

on Ja rencontre dans un grand nombre de manus-crits

depuis le cinqui"me si"cle jusqu'"la fin du

neuvi"me.

L'origineet le sens du mot onciale. sont "gale-lement incertains. Si l'on s'en rapportait" l'"tymo-

logie,il d"signeraitune "criture dont les lettres au-raient

un pouce de hauteiu*,l'once romaine,,u"icia,

"tant la douzi"me partiedu pied.Saint J"r"me parlede lettresonciales,mais sans dire pr"cis"mentce qu'ilfaut entendre par ce mot. Il est probablen"anmoins

qu'ilfait allusion plut"t" la dimension qu'"la forme

de l'"criture: Habecuit quivolant veteres librosvel in mem-

branis purpureisauro^ argeniodescriptos,vel imcialibus,ut

Page 36: Traite de Langue Latine

\Q DE L'"CRITURE.

vulffoaiunt^litteris^onera magis exarata quam codices.

(Prolog,in Job.)Quoi qu'ilen soit,le nom d'onciale

est, en pal"ographie,un term" purement convention-nel,

sans aucun rapportavec T"tymologie,et quisert" d"signerune forme particuli"red'"criture.

8. L'"criture onciale diff"re de la capitalepar la

rondeur de ses contours et la figuredes lettres a, d,

e, g, h, m, q, t,v. (Voy.p. 22.)La forme du v oncial est pr"cis"mentcelle que

les modernes adopt"rentpour figurerla voyelleuminuscule,tandis que, pour repr"senterla consonne v

minuscule et majuscule, ils prirentla forme de la

capitalelatine grav"e correspondante.Remarquons en passant que d"j" dans l'"criture

capitalerustiquele V s'"taitl"g"rementarrondi par

le bas; et que, ainsi modifi",il a fourni le type de

la voyelleU dans notre "criture capitalemoderne.

MINUSCULE.

9. L'"criture minuscule transforma les capitalesquel'oncial"avait conserv"es : ", /, l,n, r; ellesimplifiaen outre la forme des lettres a, r/,e, g^ m, t^ d"j"modifi"es par l'oncial".

C'est d'elle que d"rive notre minuscule typogra-phique.

10. La minuscule "tait probablementconnue des

Romains; mais nous n'en avons trouv" d'exemplesquedans des manuscrits bien post"rieurs" la chute de

l'empire.Comme ces manuscrits appartiennent" la

pal"ographiedu moyen "ge, nous n'avons pas "

donner iciun fac-simil"de leiu""criture.

Page 37: Traite de Langue Latine

DE L'"CRITURE. M

SPECIMEN D" ECRITURE LATWE.

d'apr"sdiversmanuscnts.

CapitalerusUijue:

-QV/lDQUlDiDmilMlO-

"DANA05flTOiS]At7MNTi3

^^' 1M1V55AXA50MAN1-

VACVAiJTlVAWJA"AVaAi-

Cli"))^MWMAMtUXA"OV"f^AT

Capitaleproprementdite

CIRCVrMlBAl"OKTlI"i

JViiTllANIIBlJS

Page 38: Traite de Langue Latine

^8 DE L'"CRITURE.

L"GENDE ^

(Woj^m pmge 19.)

(1) QUIDQUID. ID. EST. TIMEO. DANAOS. ET. DONA. FE-

RENTis : grandecapitalerustique.Virgile,En., ii,49. Bi-blioth"que

du Vatican, n* 3867: Codex Romanus, de

la seconde moiti" du troisi"me si"cle ou de la premi"remoiti" du quatri"me,d'apr"sThe Pal"ographkalSociety;du quatri"mesi"cle et peut-"tredu cinqui"me,selon

d'autres pal"ographes*.(2) INTUS SAXA SONANT. UACUAS IT FUMUS AD AURAS l

grandecapitalerustique.Virgile,En., xii, 592. Biblio-th"que

du Vatican,n* 1631 : Codex Palatinus du troi-si"me

ou du quatri"mesi"cle,d'apr"sThe Pal"ogra-vhical Society;du quatri"meou du cinqui"me,selon

l'opinionla plusr"pandue.(3)SEMIANIMEMQ. SINU GERAMNAM AMPLEXA FOUEBAT : Ca-pitale

rustique.VirgiJe,En., iv, 686. Biblioth"queduVatican,n*"3225 : Codex Vaticanus,du quatri"mesi"cle,

d'apr"sThe PalseographicalSociety; du cinqui"med'apr"sN. E. Lemaire. (V"ry.,vol. VII,p. 432.)" Remarquezla faute du copiste: geramnam. Une autre

main a barr" lepremiera, et a mis un a pluspetitentreM et N.

(4)UENTRIS MEANDROS CIRCUMIBAT TORTILES ANHELUS EXTIS

1. Les num"ros 1, 2, 3, ont "t" dessin"s par nousd*apr"sles fac-simil"

de Thb PAL^fiOGRAPHicAL soGiBTT; le num"ro 4, d'apr"s les planches de

M. Natalls de Wallly,et collatienne avec le manuscrit.

2. La haute antiquit"qu*on attribuait autrefois " beaucoup de manuscrits

d'auteurs latins n*estplusadmise aujourd'huipar les pal"ographes.On pense

g"n"ralementque les plus anciens de ces manuscrits ne remontent pas plushaut que le cinqui"mesi"cle.Aussi la date relativement r"cente de la plupartde ceux que nous poss"dons,rend leur autorit" fort suspecte en ce quiconcerne l'orthographedes auteurs anciens. " Nous aurons l'occasion de

revenir sur ce sujetdans notre chapitredb l'orthographe.

Page 40: Traite de Langue Latine

20 DE L'"CRITURE.

iNTUs AESTUANTiBus : Capitaleproprement dite. Biblio-th"que

nationale ; Fonds latin,u" 8084 : Po"sies de

Prudence,in-foliovelin (folio25 recto; lignes8 et 9);du

quatri"mesi"cle au moins d'apr"sMabillon;de la findu

cinqui"me,ou du sixi"me si"cle selon le catalogueimprim".

L"gende *

CVoyex page lO.)

(1) R06AIIVS DELOS AN6VEII : "crit " la poiutc." A

Pomp"ies,rue de Mercure. Corpus InscriptionumLaH-

namm, volume iv, 1322 ; planchexxi, 27. " (2)carminibyset au-dessous credo : "crit " la pointe." Vico dei

Soprastanti.C. I. L.,iv, 1365. PI. xxvi, 19. " (3)bonvh

FAYSTVi FEUX : "crit" lapoiute." Rue de Mercure. CI. L.

IV, 1354. PL XXVII, 10. " (4)benivolentibvs felice[5]:

"crit" la pointe,sur bois. " Rue de Mercure. C/.L.,

IV, 1326. PL XXVII, 6. " (5)crydelis lala6E,en lettrescur-

sives sur la muraille d'un atriiun. " Vico degliScien-ziati.C. L L., iv, 3042. PL liv, 6. " (6)idibys : "crit"

la pointe,dansTatrium d'une maison. " Rue du Laby-rinthe.C. L L.,IV, 1395. PL xviii, 20. R"duction : 3-."

(7) YiCTOR : "crit au charbon au-dessus d'uiie.t"te

d'homme charbonn"e sur la Porte Marine. C. I. L.,

IV, 654. PL xxviii, 20. " (8) faystiano esyrientibys

"crit en rouge sur cr"pi." Vico dei Soprastanti.C. I. L., IV, 549. PL II,S\ R"duction : r. " (9)yictor

CYM PHYLOTERO YBiQYE : "crit " la terre jaune sur cr"pi.

1. Ce choix d'inscriptionsn*a "t" fait que pour donner des sp"cimensd'"critures cursives ou analogues.Il n'a gu"re d'autre int"r"t que celui de

r"unir les plus beaux documents de ce genre diss"min"s sur les murailles de

Pomp"ies et d'Herculanum. " Sauf une, toutes ces inscriptionsproviennentde Pomp"ies.

Page 41: Traite de Langue Latine

DE L'"CRITURE. 2i

Porte Marine. C. I. L., iv, 653. PL viii, 8. R"duc-tion

: ^. " (lO)cLARYS,surnom d'un honune; "crit " la

pointe,au Forum, sur enduit rouge. C. I. L., iv, 1977.

PL XXVI, 20. R"duction : r-" (11)caharvs, surnom

d'un homme, "crit au charbon sur cr"pi." Porte Ma-rine.

C. L L, IV, 656. PL x, 10. " (12)spendvsa bessaxla

yalea[^];peint." Rue du Labyrinthe.C. L L., iv,

1403. PL xxvHi, 27. " (13)adhiror te, paries, non cecidisse

[m"nis]^ Qvi t"t scriptorvii taedia svstineas : "crit " la

pointesur enduit noir. " Amphith""tre.C. L L., iv,

2487. PL XI, 11. R"duction : ^." (14)stratonicos scripst,

dans la maison d'Argo " Herculanum. C. L L-, iv,

2513. PL X, 11. R"duction7. "(15) victimas : "crit "

la pointesous une figured'homme. " A Pomp"ies,en dehors de la Porte Marine. C. I. L., i\, 1750. PL xxx,

12. " (16)CANis : "crit " la pointeen lettrescursives,

sur le mur ext"rieur d'une maison, " gauche de l'en-tr"e.

" Rue des Augustals.C I. L., iv, 1706. PL xxxii,

9. " (17)RVSTicYS HT SECRE... : "crit " la pointe,surime colonne du p"ristylede la Maison de la Grande

Fontaine. " Rue de Mercure, d I. L., iv, 270. PL xxi,

12. R"duction : 4. " (18)L roclvs "odestys : "crit " la

pointe,sur une colonne du portiquede la Maison de

Narcisse. C. I. L., iv, 1243. PL xvii, 10. R"duction if." (19)ATiNivs HIC : "crit " la pointe,sur tuf. " Rue

de Mercure. C. L L., 1271. PL xx, 24. " (20)fida

FVRYNCLAi *:"crit " la pointeen lettres cursives sur un

fragmentd'enduit rugueux. " Rue de Mercure. C.I.L.^

IV, 1319. PL XXI, 20.

Page 42: Traite de Langue Latine

22 DE L'"CRITURE.

SPECIMEW D'ECRITURE LATINE

d'apr"sdes manuscnts

Oncialeet cursive

""'^ ^ -1 M R XB f L o S yC C Oo V X X" r" 9 u

NOB1S sie^vime"j^jMoBis

pRe655e^wCiKieCe35KT? 1 ""S CKU5 KS

U'rV40VJ51'MTTKIFRUCTU05T

Page 43: Traite de Langue Latine

DE L'"CRITURE. 23

L"gende *

(1)Alphabetoncial du sixi"me si"cle,et ant"rieur,

certainement, " Fan 576. Extrait en grande partiedu folio 161 (recto),du Psautier de saint Germain :

in-folio,v"lin d'un pourpre violet,lettresd'or et d'ar-gent.

Biblioth"quenationale,Fonds latin,n* 11947.

(2)Sed non fuerunt ex nobis si enim ex nobis fuissent

MANSSSENT NOBiscuM : "c"ture onciale. Biblioth"quenationale, Ponds latin n"* 10592. In-4% v"lin ; folio

127,recto, deuxi"me colonne," partirde la ligne14.

"uvres de saint Cyprien.Manuscrit du quatri"meou

du cinqui"me si"cle selon les B"n"dictins, et du

7** si"cle selon le catalogue." Remarquez que l'i

oubli" par le copistea "t" ensuite ajout"entre deux

s, MANSISSENT.

(3)DiSCANT AUTEM ET NOSTRI BONIS OPERIBUS PREESSE AD

NECESSARIAS CAUSAS UT NON SINT INFRUCTUOSI : "criturC

onciale. Biblioth"quenationale,ancien fonds grec

n**107,autrefois n** 2445. Traduction latine des "p"tresde saintPaul. In-folio,v"lin; folio 34, autrefois 461 ; "

partirde la 9*"ligneavant la fin. Cinqui"me si"cle.

(4)Uenditor usumfructumre tenuit : Cursive romaine.

British Museiim, add. Mss. 5, n** 412 : Papyrus latin

de Ravenne, "crit la 7* ann"e du r"gne de l'em-

perem' Justin II, en l'an 572.

1. Le num"ro 1 a "t" dessin" par nous d'apr"sle manuscrit; les num"ros

2, 3 calqu"ssur les planchesde M. NaUlis de Waillyont "t" collalionn"s avec

les manuscrits ; le num"ro 4 reproduitle fac-similc de The PALiBOGRAPHiCAL

Society.

Page 44: Traite de Langue Latine

N^J::.'

P =^ =^ "^ -t^ "-

"

"' -^

p" U, V"^ vJ "E

Page 45: Traite de Langue Latine

y-

-if

j

r^ ^ -s "^ '- r^-^ V ::r "-.

an^w

Page 46: Traite de Langue Latine

26 DE LA PROiNONCIATION

CHAPITRE III

PRONONCIATION

" 6. " De la prononciation des lettres latines.

1. Les lettres latines se divisent en deux classes

principales: les voyelleset les consonnes.

!" " Voyelles

2. On appellevoyellesles lettres qui,par elles-

m"mes et sans le secours d^aucune autre lettre,forment une voix, un son.

Il y a en latin six voyelles: a^ e, i, o, u^ y.

3. L*A latin se pronon"aitexactement comme le

n"tre : A rictu patulo suspensa neque impressadentibm

lingua enundatur. (MarinsVictorinus,p. 2453.)

E

4. Quel "tait le son propre de TE latin? On peutaffirmer qu'iln'"tait jamaismuet; mais "tait-il ou-vert

ou ferm"?

Quintilien(I,iv, 9), remarque qu'ilexiste un son

interm"diaire entre \e et \i; et ilcite comme exempleh"re (anciennementheri hier); In h"re neque e plane^

neque i auditur. Quel est donc le son o" Ve se rap-prochele plus de Vil Ci'est"videmment celui de V"

ferm". Or, si V" ferm" "tait une exceptiondans la

languelatine du temps de Quintilien,on peut croire

qu'aumoins " cette "poque le son propre et habi-tuel

de Ve latin "tait celui de notre e ouvert. Il se

Page 48: Traite de Langue Latine

28 DE LA PRONONCIATION

on le voit dans Varron (/?.JR., I, ii, 14) : RusHci

ettamnunc appellantvellam non villam;(etplusbas,.1,

48, 2)spicaquam rustici vocant specam. T"moin encore

Cic"ron {DeOr.^III,xii, 46): Cotta,cujus tu illa lata

imitaris,ut Iota Utteram tollaset E plenissimumdicds,mihi

messores videtur imitari.

7. Dans beaucoup de mots, devant les labiales

b, p, f, m, \i bref prenaitun son voisin du son de

la lettre u (prononcezow),comme Tatteste Quintilien

(I,IV, 8) : M"dites est quidam u et i litter" sonus; non

enim sic optimum dicimus ut opimum. Ce son interm"-diaire

entre i et ou n'est-ilpas celui de notre u fran-"ais?

(Voy.Y, page 33).Les inscriptionsdu tempsde la r"publiquel'exprimenttant"t par w, tant"t par

i : LIBET et LVBET ; TEST"MONIVM Ct TESTVMONIVM ; MARITIMVS

et MARITVMVS ; PONTIFEX et PONTVFEX ; MONVMENTVM et MONI-

MENTYM. Au superlatif,ellesemploientpresque toujoursla lettre u : optvmvs, vltvmvs, intvmvs, maxvmvs, proxv-

Mvs. Rare dans lespremierssi"cles de Tempire,cet u

reprend faveur " l'"poquede la d"cadence, mais

Vi est aussi fr"quent." Si des inscriptionsnous

passons aux manuscrits, nous y trouvons Vu et Yi

employ"s concurremment par les copistes,bien queles auteurs, " partirde l'"poqueclassique,semblentavoir pr"f"r"Vi. Pour C"sar et Cic"ron, le doute

n'est pas possible;car les grammairiensde l'anti-quit"* disent formellement que ces deux auteurs "cri-vaient

i et non u dans tous les mots dont nous ve-nons

de parler.Auguste au contraire employaitVu^.

0

8. Vo des Latins se pronon"aitg"n"ralementcomme le n"tre : o qui correptum enundat, nec magno

1. V"lius Longus. Ed. Putsch, p. 2216 et 2228. " 2. Id. ibid. p. 2228.

Mais ildisaitsimus pour summ. Voy. Su"tone ; Au"uste,87.

Page 49: Traite de Langue Latine

DES VOYELLES LATINES. 29

hiatu labra reserabit^et retrorsum actam linguamtenebit;

longum autem^ productislabiisrictu teretilinguaarcuorispendula,sonum tragicumdabit (MariusVictorinus,

p. 2454).Toutefois la vieille langue donnait un son

voisin de Vu (prononcez ou) " Vo bref des an-ciennes

d"sinences de la deuxi"me d"clinaison;nousen voyons la preuve dans les inscriptionsdu qua-tri"me

au deuxi"me si"cle avant J.-C, o" Ton trouve

concurremment popvlos et popvlvs; popvlom et popv-

LVM. Le son ou finitpar s'imposer;et,dans le s"natus-

cousulte sur les Bacchanales (186 av. J.-C),partoutlalettre u a remplac"l'ancien o : popvlvs^ popvlvm.

U

9. Les Latins donnaient " la voyelleu le son ou :

u literam nisiper ov conjunctamGr"ci scnbere ac pronun-

ciare non possunt (MariusVictorinus,p. 2454).De l"

remploihabituel de la diphthongueov par les Grecs,

quand ils transcrivaient Vu latin : Ncufx"",Numa;

lo"no" lupus;xcoi^o"Xo;,consulis; ttcotto"Xou"populus etc.

Il est vrai que parfoisles Grecs transcrivaient Vu

latin par omicron et m"me par upsilonbref : Nofx"7T")p,N"mitor;No[iavxia,N"manda; Pc"ixvXo"^JRom"lus;^oL\xrr"lo",

Faust"lus; "'"ivka^bac"la;mais cette d"rogation" leur

habitude s'expliquepar l'inconv"nient qu'ilsrencon-traient

parfoisdans l'emploide la diphthongueov. En

effet,sicette diphthonguerendait exactement le son de

Vu latinquand il"tait long,elleen faussaitla quantit"quand il "tait bref. U omicron et Vupsilonbref, au

contraire,en repr"sentaientfid"lement la valeur

prosodique,sans trop s'"loignerdu son ou^ son

complexe pour les Grecs, et dont Vomicron et Vupsilon

exprimaientchacim la moiti" (eu= o -|-u)." Sur le

son interm"diaire entre ou et /,voyez I et Y.

10. U, dans le groupe q-u^ devant une autre voyelle,

Page 50: Traite de Langue Latine

30 DE LA PRONONCIATION

comme dans aqua, neque, aliquis,coquo, equm^ n'avait

pas le son pleinou dont nous venons de parler,et

nous en avons une double preuve.

En eflFet,ou bien ce son ou aurait form" une syllabe:

or les po"tesfirent toujoursmonosyllabiquesqua,

que, qui,quo, quum; ou bien il aiu'aitconstitu" une

diphthongueavec lesvoyellessuivantes : or, les gram-mairiens

anciens ne mentionnent pas de diphthon-

gues ua, ue, uo, uu ; et la quantit"br"ve de qu", que,

qu"s, etc., montre que ces syllabesne sont pas des

diphthongues.Cet u "tait-ilconsonne? et pronon""dt-onaqva,

neqve, aliqvis,coqvo, eqvus?"videmment non; car le

groupe q-v aurait,dans les vers, amen" Tedlongementde la voyellepr"c"dente: or, les po"tesn'appliquent

jamaisdevant q-u la r"glede position,et ils disent

"qua, n"que,al"quis,c"quo.Avait-il un son interm"diaire entre ow et r ?

M. Corssen le pense ; et pour le d"montrer il s'ap-puiesur les transcriptionsgrecques. " Dans r"criture

grecque, dit-il,la transcriptionde q-u suivi d'une

voyelleflotte entre xsu et m\ le groupe q-u4 se rend

par xu " ; et il cite,entre autres exemples,Y^o\j%iQ\etKoa^"i =z= Quadi\ K(iiVTo;= Qumtus; Kup"vo;= Quirinus.

Puis il conclut ainsi : " Le groupe y.ou ne peut ser-vir

" prouver que la lettre u apr"sq "tait voyelle,car la diphthonguegrecque ou sert principalement"

exprimerle v consonne ; mais les deux autres groupes

xo et y^J indiquentque le son del" lettrew "tait plut"tvoyelleet se pronon"ait" peu pr"s comme le W

anglais."Nos conclusions sur ce pointsont toutes diff"-rentes.

A notre avis,les gi'oupes xou (=:qv) et xo

(z=qu) ont "t" employ"spar les Grecs plut"tpour se

rapprocherde l'orthographedes mots latins que pour

Page 51: Traite de Langue Latine

DES VOYELLES LATINES. 31

en reproduirela prononciation.Les Grecs seraient-

ils all"s prendre trois syllabes{J^o"-x-ioi^Rj-a-doi,

Ko-rv-To"),pour exprimerla prononciationdes mots

Qua-di, Quin-tus, qui en ont seulement deux; et

auraient- ils compt" q-u pour une syllabe,alors

que cet u n'a pas la valeur prosodiquede Vu

ordinaire?

Quant " Tu de Ku-pfvo;,nous ne voyons pas qu'ilindiqueune prononciationde Vu latin analogue "

celle du W anglais.Et d'ailleurs,cet v repr"sente-t-il v"ritablement Vu de Qui dans Qui-rinus?Pour

qu'ilen fut ainsi,-il faudrait que Vi, principalevoyellede ce groupe, e"t "t" n"glig"par la tran-scription

grecque. A notre avis, lu "quivautici "

la voyellei, comme Vu de Cures correspond" Vi

de Qu"riteset de Qu"rinm.Si Ton consulte les grammairienslatins sur la pro-nonciation

du groupe "-u, les renseignementsqu'ilsfournissent sont vagues et parfoiscontradictoires.

Cependanttous s'accordent " dire que la lettre u ne

conservait pas sa prononciationhabituelle. " Parfois

u n'est rien,dit Sergius*,comme par exemple dans

quoniam," " Selon Priscien*,Donat*, Diom"de* et

Pomp"ius*,u dans q-u n'est ni voyelleni consonne.

" D'apr"sScaurus*, u serait consonne, mais il se

confondrait dans la prononciationde la lettreq. Ser-

gius^dit aussi que la lettre u fait partiede la

lettre q. " Selon Priscien",q sert uniquement "

montrer que, dans la mesiu'e du vers. Vu suivant

n'a plus la valeur d'une lettre. Enfin,selon B"da*.

1. Keil,p. 521. " 2. Putsch, p. 554; K., I, p. 28. " 3. P,. p. 1736;

K., p. 367. " 4. P., p. 416; K., p. 422. " 5. Dans B"da, voy. plus bas,

n""9. "6. P.. p. 2253; K., p. 15. " 7. K.,p. 521. " 8. P., p. 543; K., I,

p. 12. " 9. P.. p. 2350; K., p. 229.

Page 52: Traite de Langue Latine

32 DE LA PRONONCIATION

Vu se prononce si faiblement que le son en est

presque imperceptible.Mais, si faible qu'en f"t le son, comment cet u

se pronon"ait-il?Priscien* nous apprend que, mal-gr"

son union intime avec "^ Vu latin avait le son

de Tupsilon,et par cons"quentde Vu fran"ais,devant

Mais que devenait-il devant a, o, u? Devant Vu, il

"tait compl"tementaphone : entre autres preuves,

nous invoqueronsle t"moignage de Marins Victori-

nus *, selon lequel"uum et cum se pronon"aientdem"me. " Sur Vu suivi d'un a, les grammairienslatins gardentle silence,mais il est probable qu'ilse comportaitcomme devant un o. " Devant o, Vu

disparaissaits'ilfaut en croire C"sellius et Cornutus.

C"s"llius^," propos d'ali"uonde,dit d'une mani"re

g"n"raleque dans la syllabe"uo les trois lettres

doivent s'"crire,bien que toutes ne se prononcent

pas. Cette diff"rence entre l'"criture("uo)et la pro-nonciation

(co)est, selon Cornutus*, la cause quifaisait "crire " tort cotidie,au lieu de quotidie.

En r"sum", devcmt e, i, ". Vu de q-u avait le son

d'un u fran"ais" peinemarqu"; devant w/devant o,

au moins " partirde la seconde partiedu premiersi"cle,et peut-"tredevant a, les deux lettresqu r"unies

se pronon"aientcomme c dar. Mais cette diff"rence

n'"tait pas toujoiu'sobserv"e,et souvent qu, devant

e, i, ", prenaitle son d'un simplec. Le soin que

prend C"cilius Vindex' de rappelerl'orthographede cujusquenoas montre, par exemple,que la pro-nonciation

cujuske"tait assez fr"quente.

l. p.. p. 539; K.. I,p. 7. " 2. P., p. 2459 ou 60: K.. p. 13. " 3. Dans

Cassiodore : P., p. 2314; K., 202. " 4. Dans Gassiodore : P., p. 2283;

K., p. 149. " Voy. encore ce que dit Sergiussur quoniam, " la page pr"c"-dente." 5. Dans Gassiodore : P., p. 2318; K., p. 207.

Page 53: Traite de Langue Latine

DES VOYELLES LATINES. 33

Le calembour de Cic"ron,conserv" par Quintilien

(VI,III,47),est fond" sur la confusion de q-u avec c (dur):(Cicero)dixit,quum is candidatus,qui coci filiushabe-

batur,coram eo suffragiumab alio peteret: " Ego quoque

{coqueou coc")tibifavebo," moi aussi (moi," cuisi-nier),

je voter"d pour toi.

H. lien est de m"me, selon nous, pour les groupes

g-u dans quelquesmots, comme anguis lingua in--

guen, etc.; et s-u dans suadeo,suavis,etc. Ces deux

groupes nous fournissent m"me, " l'appuide notre

opinion,un argument qui nous para"tiiT"futable,car on "crit aussi bien tingoque tinguo,ungo que unguo,

ningitque ninguit;savium que suavium, saviolum que

maviolum^ saviari que suaviari,savatio que suavatio et

saviilum que stuwilltan. " Les deux exemplessuivants,o" Yu est compt" comme ime syllabe: su-adent

(Lucr"ce,4, H49 ou H57), et su-aves (S"dulius,i,274),sont des di"r"ses po"tiques.

12. Dans les mots o" gu et m ne formaient pas

une seule syllabeavec la voyellesuivante, comme

argu-o, su-us, Yu se pronon"aitou, selon la r"gle.

13. Nous avons expos" plushaut (p.28),d'apr"sQuintilien,qu'ilexistaitdans la languelatine un son

interm"diaire entre le son i et le son ou^ et que les

Latins, faute d'une lettre particuli"repour l'exprimerexactement, le repr"sentaienttant"t par la lettre ",

tant"t p:ir la lettre u. Ce son interm"diaire,nous

avons dit en passantque c'"taitYu fran"ais: il restait

" fournir ime preuve " l'appuide notre opinion.Or,cette preuve, nous la trouvons pr"cis"mentdans

la vieille orthographede certains mots grecs peu

Page 54: Traite de Langue Latine

34 DE LA PRONONCIATION

latinis"s,o" les lettres u et i furent plus tard rem-plac"es

par un Y.

14. Avant T"poque classique,quand les Latins

voulurent transcrire Yupsilonils ne trouv"rent dans

leur alphabetaucune lettre qui en rend"t exactement

le son. En effet,selon Denys d'Halicarnasse,et d"

Taveu m"me des Grecs modernes*,l'ancien upsilonse

pronon"aitcomme notre u. Pour exprimerun tel son,

" quellelettre eurent-ils recours? Tant"t " Vu, tan-t"t

" Vi : n"ppo;,Burrus ; ^puyi",Bruges; 'OJuo-o-s"",

Ulixes ; li"v^fo",Sisipus.Or, comment expliquerl'em-ploi

simultan" de deux voyelles,si dissemblables

enti'e elles,et si diff"rentes de Vupsilon,si l'on

n'admet pas 1** que l'une et l'autre avaient,outre

leur son propre, ce son interm"diaire dont parleQuintilien; 2^ que ce son interm"diaire "tait juste-ment

celui de Yupsilongrec, et par cons"quent de

Vu fran"ais?15. Ainsi, dans les mots peu latinis"s,tels que

les noms propres, Vupsilonfut d'abord exprim" parles lettres1/ et e/mais plustard,un peu avant Cic"-

ron, pour mieux pr"ciserune prononciationqu'onvoulait maintenir aussi grecque que possible,on pritle partide transporteren latinla lettregrecque elle-

m"me, et l'on "crivit : Phryges, Pyrrhus, Ulyxes,

Sisypkus.

II. " Dlplitlioiigves.

16. La diphthongueest une cond)inaison de deux

voyellesqui,prononc"es d'une seule "mission de

voix,font cependantentendre un double son.

1. A.-R. Rangab". Grammaire abr"g"edu grec actuel,p. 19.

Page 56: Traite de Langue Latine

36 DE LA PRONONCIATION

nonces d'une seule "mission de voix ; mais il est

certain que dans cette combinaison nouvelle le son e

rempla"a le son i. Ve s'entendait si bien,que sinon

dans r"criture,du moins dans la prononciation,ils'assimila Va pr"c"dent.Il en r"sulta ee^ puis parcontraction e, en sorte que, dans la prononciation,x

ne se distinguaplusdu simplee long.(Voy. p. 61).D"j" " l'"poquede Lucilius les paysans pronon"aient

pretor Cecilius;et du temps de.Varron,h"dus^le che-vreau,

se pronon"aitedus " la campagne. Varron lui-

m"me se demande si l'on doit "crire f"neratricem^sc"ptra f"nisiciaou feneratricem^sceptrafenisicia{L.L.,vu,96).En outre, dans les inscriptionset les manuscrits,

il y a perp"tuelleconfusion entre Ve et V" : cerimoma

et c"rimoma ; penulaet p"nula; sema et sc"na ; sepes

ets"pes;cseteriet ceteri;haeres et h"res,etc. On trouve

m"me dans les inscriptionsdu troisi"me si"cleapr"sJ.-C. : VITAE NOSTRE, FILIAE CARISSIME, BONAE FEMINE, BONE

MEMORIAE, MIRE SAPIENTIAE, ctc

01

21. La diphthongueoi appartientaux "poquesles

plusanciennes de la latinit": oino = umim; ploirvme

= plurimi;comoinis = communis; oinvorsei= universi;

FOiDERATEi = f"derati;moinicipio := mumcipio; oitile :=

utile;coiRAViT = curavit;moiros == muros; loidos = ludos.

Elle se rencontre encore fr"quemmentdans les inscrip-tionsvers l'an 130 avant notre "re; mais " c"t" d'elle,

nous trouvons d"j"la nouvelle diphthongueoe. Celle-ci

gagna bient"t du terrain,et au si"cle classiqueoi a

compl"tementdisparu.22. Comment pronon"a-t-on oi dans le principe?

C'est une questionqu'ilnous para"timpossibled'"-lucider.

Mais il est vraisemblable que, " l'"poqueo"

Page 57: Traite de Langue Latine

DES DIPHTHONGUES LATINES. 37

rapparitiond*oe "tait prochaine,oi se pronon"aitenlatin comme dans le fran"ais: moi. Puis,subissant une

alt"ration analogue" celle que nous remarquons dans

certains de nos patois,le son oi devint ou";et l'"cri-ture

se rapprochantalors de la prononciation,la

diphthongueoe apparutdans les inscriptionset les

monuments.

OE ou CE

23. La diphthongueoe, dont nous venons de faire

conna"tre l'origineet la prononciation,se conserva

aussi longtempsque la languelatine,mais non sans

subir quelquespertes.Dtins un certain nombre de

mots le sonder^, par assimilation r"trogradeavec le

son ou pr"c"dent,devint ou ; il en r"sulta la pronon-ciation

ou + ou et par contraction ou long.D"s lors

ces mots "prouv"rentdans leur orthographeun chan-gement

conforme " leur prononciationnouvelle :

momire {==mouemre)deyini munire {'==mounire);imm"nis,

m"ma (fonctions),moenera, m"rus, pceniceus,p"nicus,

p"nio pl"ra,"ti,c"ro, l"dus etc. devinrent immumSjmu-

nia, munera, muras, puniceus,punicus,punio,plura uti^

curo^ ludus etc.

24. Dans d'autres mots, au contraire,le son ou^ parassimilation progressive,devint ^; il en r"sulta ee

puis par contraction e\ mais l'"criture ne se con-forma

pas toujours" la prononciationnouvelle. De

l" des variations d'orthographe,comme : f"mina et

femina;f"cunduset fecundus;f"tuset f"tus,etc.25. On en vint " oublier le son propre de la di-phthongue

" au pointde la confondre avec la di-phthongue

", laquelle,comme nous l'avons vu plushaut, avait fini par ne plus se distinguerdu son de

1'^simple.Par suite de cette confusion,l'on "crivit

" peu pr"s indiff"renunent f"num^ f"mim, et fenum;

Page 58: Traite de Langue Latine

38'

DE LA PRONONCIATION

camcma, cam"na et camena; coma, c"na et cena. P"na

forma psenitet^etc.

El

26. La diphthongueei provenaitsoit de rallonge-mentd'un i bref, comme dans deicere pour "d"cere

(comparezd"cax,d"care);" soit de Taffaiblissemerit

des diphthonguesai ou oi comme dans preimm pour*

praimus (comparezprai pr") et dans quelpour quoi.La prononciationnaturelle et probable de ei

diphthongue"tait celle que nous lui donnons dans

l'interjectionhei.

27. Except"dans ce dernier mot, ei cessa de bonne

heure d'"tre diphthongue; et cet affaiblissement

remonte " une "poque si "loign"eque, m"me dans

les plusvieillesinscriptionsqui nous aient "t" con-serv"es,

ei n'a jamais la valeur d'une diphthongue.Ce fait qui nous est prouv" par la coexistence sur

les m"mes monuments, dans les m"mes radicaux et

les m"mes flexions,des voyelles",e et du double signeei nous paraitassez remarquablepour "tre mis en

pleinelumi"re, et "tre appuy" par de nombreux

exemples." Ainsi :

1* Dans lesradicaux,ilsemble souvent que l'emploide ei soit moins ancien que celui des voyelles/,e. Sur

l'antiquetombeau des Furius on trouve militare, et un

si"cleplustard,siu* une pierremilliairede l'"poquedes

Gracques: meilia. On litsur le sarcophagedes ScipionsHIC, HEC, et dans des inscriptionspost"rieuresheic; Sur

la cistade Pr"neste et sur un des plusanciens cercueils

des Scipionsfilea, filios, et plusd'un si"cle apr"sFEILIVS*.

2^ Dans les suffixesde d"rivation,eiest rare. Pourtant

l'on trouve ameicorvm, cisalpeina, fvgiteivos, mareitom,

1. Corssen. Aussprache..,;Triibungder Diphthonge.

Page 59: Traite de Langue Latine

DES DIPHTHONGUES LATINES. 39^

PEREGREiNos, peteita; mais dans des inscriptionsbeau-coup

plusanciennes on voit aidilis, aidiles, qviri[na],PARISVMA*.

3*"Dans les formes verbales,les plusvieillesinscrip-tions," partirde la premi"reguerre punique,ont i

ou e : FECID, FECIT, CEPIT, FVIT, DEDIT, et CEPET, FVET,

DEDET, ORNAVET, ctc. ; et Tou trouve encore e apr"sLuci-lius et apr"sles Gracques: fecet, ivset, dixet. Ensuite

et jusqu'"Auguste, on voit concurremment et et i :

FECEi, AVDEiRi, DECEi, DEDiEiT, vENiEiT (rcmarquous cu pas-sant

que les formes dedieit et venieit prouventla lon-gueur

primitivedes finales en /);mais,devant /,Vt est

bien plusfr"quentque ei. Quant aux formes en ^, elles

se conserv"rent "videmment dans la prononciationdu

peuple,car 'on les voit repara"tredans les inscriptionsau cinqui"mesi"cle de notre "re : vixet, fecet, cvravet,

scribet, qviescet, etc.*.

4*"Au datifsingulierde la 3'd"clinaison,on trouve, en

remontant jusqu'"la premi"reguerre punique,martei,

lOVEI, FRAVDEI, VIRTVTEI, ACTIONEI, VRBEI, CtC, et OU m"me

temps MARTI, lovi; mais " cette "poquerecul"e,c'est ^ quiest la forme pr"dominante: marte, diove, hercle,

MATRE, PATRE, ctc. Ou voit cucorc " uue "poque plusr"cente iove, hecvle, lictore, victore, et pendantl'"ged'or de la litt"rature romaine a"re et ivre. "

ly terminaison du datif dans les radicaux en u, et

en 0 (g"nitifius),est parfoisremplac" par ^' :

SENATVEI, QVOIEI, EIEI, lEI, IPSEI '"

5*"A l'ablatifsingulierdes radicaux termin"s par une

consonne ou par a,la terminaison ei ne remonte pas plushaut que Lucilius,comme dans virtvtei, fontei, partei,

OMNEi ; les plusanciennes inscriptionsportenti ou e :

1, 2, 3. Corssen, /d.,ibid, " Voir pour les exemples tir"s des inscriptions

ant"rieures " C"sar, la table du C. /. L., vol. I. On en retrouvera un grand

nombre avec Tindication du monument dans notre chapitredb l*orthograpbe.

Page 60: Traite de Langue Latine

40 DE LA PRONONCIATION

MARID^ AIR"D, DICTATORED, NAVALED, MILITARE, PATRE, AIRE.

Dans le texte de la loiJulia,sous Jules C"sar, on litles

trois formes : continent!, partei, parte*.

6*"A Faccusatif plurielet plusrarement au nominatif

plurieldes radicaux termin"s par une consonne ou par i,

on voit dans de vieillesinscriptionsclaseis, naveis, pon-tets,

omneis, tvrreis, fineis, civEis, TRiSTEis, ctc.;mais "

la m"me "poque on trouve aussi isdans les mots dont le

radical se termine en e, comme finis, omnis, tvrris, octo-

BRIS, sextilis; et es dans les mots dont le radical finitsoit

par ?, soitpar une consonne, comme opsides, navales,

leciones, ceives, etc.*.

7*" Le nominatif et l'accusatifplurielsdes radicaux

termin"s par une consonne ou par i sont, " l'"poqueclassique,tant"t en is,tant"t en es. Le ma"tre de Cic"ron

et de Varron, L. ^Elius Pr"coninus Stilo voulait qu'ond"t " l'accusatif plm:'ieldocenteis,ferienteis,saltanteis,

ferocioreis^; mais Varron nous apprend que de son

temps on disait" l'accusatifplurielmontes et montis,

fonteset fontis^et au nominatif flnrielpuppiset puppes^restis et restes^.L"s meilleurs manuscrits de Virgileflottent " l'accusatifplurielentre is"tes; et w s'yren-contre

"galementau nominatif pluriel".8*" Dans les noms dont le radical est termin" par o

(2"d"clinaison),o" ei est l'afiaiblissementde l'ancienne

diphthongueoe, les inscriptionsant"rieures " Augustenous montrent des formes de nominatifs plurielsen eis

etplussouvent en ei(cesderniers ayantperdus,signedu

pluriel): GNATEIS, MAGISTREIS, VIREIS, etC.,FlUEI,MAGISTREI,

iNviTEi, romanei, ctc, ma"s dans les plusanciennes ins-criptions

on trouve es ou e au lieu de eis ou ei : modies,

ploirvme, et m"me encore apr"slesGracques: dvomvires

plvrvme. Peu apr"slesGracquesapparaissentles nomi-

1, 2. Gorssen,"d,,ibid. " 3. Gharishis,"dition Putsch, p. 104. "4. Ling.

lat.,vin, 66. " 5. Gorssen. " Voy. la note de la page pr"c"dente.

Page 61: Traite de Langue Latine

DES DIPHTHONGUES LATINES. 41

natifsplurielsen is : ministris, magistris, etc.,quipr"c"-dentceux en i*.

9* Au g"nitifsingulierde la2' d"clinaison,jusqu'"Au-guste,

on trouve concurremment et et i; et cette der-ni"re

forme se rencontre m"me dans les plusvieilles

inscriptions,ant"rieiurement au s"natusconsulte sur les

Bacchanales (186av. J.-C.): romanei, popvlei, locei,

AGREI, \1NEI, MAOISTBEI, COLONEI, FANEI, FVRTEI, CtC, et

SAETVRNI, VOLCANI, KAILI, BARBATI, ctC. *.

10" Au datifet " Tablatifplurielsde cette m"me d"cli-naison,

avant Auguste,eis remplaceTancienne forme

oisdoiit on rencontre deux exemples: svois et gnatois;

mais en m"me temps on voit aussi,quoiqueplusrare-ment,

is et m"me es : libreis, soveis, eeis, ieis, ami-

CEis, etc.; iNvms, secvndis, pvpugis, proxvmiis; vicanes,

scriptes, conscriptes'..

11'' Enfin dans les noms dont le radical est termin"

par a (1" d"clinaison),m, affaiblissement de ais se

rcnconti*e " c"t" de is dans les inscriptionsant"rieures" Auguste : incoLeis, scribeis, vieis, taboleis, tabvleis,

TABLEIS, CONTROVERSIEIS, etc.*.

28v Les exemplesnombreux que nous avons cru

devoir citer,prouventavec une enti"re "vidence que,sauf dans hei interjection,partout o" les Latins em-ployaient

le double signeei,ilspouvaientle remplacer

par f ou par e. Ces troisorthographesavaient pour eux

la m"me valeur,et par cons"quent repr"sentaientun

seul et m"me son : d'o" Ton doit conclure que ^, ?, "tant

des voyellessimples,ei^quiavait la m"me valeur,ne

pouvaitavoir le son d'une diphthongue.Quelle"taitdonc cette prononciationconmiune ? Elle

est clairement indiqu"epar les fluctuations de l'ortho-graphe

entre la voyelleI et la voyelleE d'une part,et

1, 2, 3, 4. Corssen. " Voy. plus haut, p. 39, note 1, 2, 3

Page 62: Traite de Langue Latine

42 DE LA PRONONCIATION

d'autre partentre ces deux voyelleset le double signeEl : c'"tait ce son mixte dont parleQuintilien,o" Ton

n'entend exactement ni e ni i : neque E planeneque I

auditur c'est-"-direun son quiparticipait" la fois de

1'^ et de 1'?,et que nous croyons "tre celui de notre "

ferm". (Voyezpage 26.)

29. A l'"poqued'Augustele double signeei "taitg"-n"ralementtomb" en d"su"tude. (V"y.I,p. 27.)

AU

30. La prononciationr"guli"rede la diphthongueaxi fut toujoursa-ou. Mais de bonne heure cette di-phthongue

subit une alt"ration dans quelquesmots,devant d, t,s : Va,par assimilation progressive,devint

t/ : ilen r"sulta uu et par contraction u. C'est ainsi que," c"t" de defraudereon trouve, defruden^e;de claudere,

cludere;de claudus,cludus;plusieursd"riv"s de fraus^de catisa perdirentcompl"tement la diphthongue,comme p^mtra,frustrafrmtum^accuso^ recuso; les mots

rauduSyraudusculum,devinrent rudus,rudusculum.

31. Une autre alt"ration plusforte encore se pro-duisit" la m"me "poqueet affecta un plusgrandnom-bre

de mots. Elle avait prisnaissance " la campagne

o", d'apr"sFestus, au se pronon"aito, exactement

comme notre fausse diphthonguefran"aisecorres-pondante

: Aurum rusHci onim dkebant, ut auriculas

oriculas^.D"s lors,dans plusieursmots, surtout devant

d, /?, l,r, s, on pronon"a concurremment a-ou et o :

les gens instruitsmarquaientla diphthongue,levulgairepr"f"raitTautre son. Cette double prononciationattest"e

par l'"criturecommence " se montrer dans les inscrip-tionsun peu avant la deuxi"me guerre punique.Nous

y voyons clavdivs et clodivs; pavlla et pola; plavtivs et

1.Festus : au mot orata.

Page 64: Traite de Langue Latine

44 DE LA PRONONCIATION

assimilation progressive,devint t/; il en r"sulta t/t/,et

par contraction u : jousdevint juus,puisjus; twun-

dinum devint nundmum; poublicos"^Y""iipubliais.33. Dans les vieilles inscriptionsnous trouvons

concurremment les trois orthographesou, o, u, mais "

T"poque classiqueu reste seul pour repr"senterl'an-cienne

diphthongueou^ except"peut-"tredans le mot

Norm pour iV(9t/7ia?.On ne ditplusalors que jus,judex,juro,lumen,nundmum, nuntius,plurima,plus,publicum.

EU

34. Les mots purement latins o" se rencontrent

la diphthongueeu sont en tr"s petitnombre. Ce

sont : les interjectionseheu,heu, heus; les mots com-pos"s

ceu pour ceve; neu, neutet% neuterque,neutiquam,

neutiquepour ne ve, ne uter, ne uterque, ne uHquam,ne utique;seu pour se ve ou si ve, et enfin quelquesnoms propres. L'analogiede cette diphthongueavecles deux pr"c"dentesfait supposer qu'ellese pro-non"ait

e-ou, " peu pr"s comme dans les mots alle-mands

: neu, treu.

35. Remarquons toutefois que, s'ilfaut en croire le

grammairienConsentius,qui"crivait dans la seconde

moiti" du cinqui"mesi"cle apr"sJ.-C, eu ne serait pas

diphthonguedans le mot neuter : si aliquisdicat neotnim

dissyllabobarbarismum faciet^;ilfaudrait prononcer ne-uter

en troissyllabes.Cette prononciationconvient " certains

passages des po"tescomiques; elle peut "tre admise

dans les vers d'Horace : In neutram partent cu"tus

miser^et dans celui d'Ovide : Sed quamvisneuter mixtus

uterquecolor;mais comment scander sans diphthongue:Sive est neutra parens^ dans le Ciris? Faut-il supposer

que dans ce vers eu est diphthonguepar licence

po"tique?

t. De barbar. el metapL, ch. vi, " la fin. Berlin,1817

Page 65: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 45

UI

36. La diphthongueui qui se rencontre unique-mentdans les pronoms cui^huic^et dans Tinterjection

htd^ se pronon"aitvraisemblablement oui.

m. " Comsoiiiies

37. On appelleconsonnes^ les lettres qui, sans le

secours d'une voyelle,ne peuvent absolument pas se

prononcer ou ne se prononcent qu'imparfaitement.Il y a en latindix-huit consonnes purement latines :

", Cy d, f,g yh, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x. On

les divise de la mani"re suivante :

1* " Classes

38. Les consonnes se divisent en deux classes quisont : l*" les explosivesappel"esaussi muettes; 2"* les

continues.

Les explosivessont ainsi nomm"es parce qu'ellesfont

comme explosionhors de l'organevocal,et que leur son

meurt aussit"t que produit;on les appelleencore

muettes, parce qu'illeur est impossiblede se faire

entendre sans le secours d'une voyelle.Les continues ont re"u ce nom pour marquer que

leur son peut se continuer encore apr"ss'"treproduit.

Degr"s; Familles.

39. Les explosivessont de deux degr"s: 1"*les fortesqui sont les plus sonores; 2"*les douces qui sont les

plussourdes.

Les continues se subdivisent en quatre familles:V" les liquidesqui coulent pour ainsi dire dans la

prononciation; 2" les nasalesqu'onne peut prononcerdistinctement le nez bouch" ; 3"*les sifflantes;4" les

aspir"es.

Page 66: Traite de Langue Latine

46 DE LA PRONONCIATION

2*" Ordres

.40. Il est une autre division des consonnes quicroise la premi"re,comme l'indiquele tableau sui-vant.

Cette division les distingueen cinqordres selon

Torganequisert principalement" les prononcer.

Ce sont: rles^wWe/ra/?^;2Mes labiales;3"*les labio-

dentales;4"*lesdentales5" lesgutturorientales.Ce dernier

ordre ne comprenden latinqu'uneseule lettre : X, con-sonne

double,form"e par la juxtapositiond'une guttu-raleet d'une dentale.

41. Tableau des consonnes purement latines.

LeZ, omis dans ce tableau,ne se rencontre que

dans des mots grecs peu latinis"s et dans quelquesmots "trangers,comme dans le nom "trusqueMe-

zentim.

Page 67: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 47

1*' Ordre : gutturales.

C (K)

42. Le c se pronon"aitdur,comme leA,quelleque fut

la voyellesuivante ; et les grammairienslatinsjusqu'aucinqui"mesi"cleapr"sJ.-C. ne parlentpas d'une autre

mani"re de le prononcer. (Voy.ci-apr"s,n"*46.)Dans le groupe ci suivi d'une voyelle,il garda

longtemps,au moins " Rome, sa prononciationpar-ticuli"rede gutturaleforte. Entre autres preuves, nous

citerons la double orthographedu comparatifadverbe

sequiuset secius dans les meilleurs manuscrits. Mais il

est certain que, " une "poque post"rieure,le c. dans

ce groupe pritun son sifflant.(Voy.T.)

CH

43. Ce double signene servit d'abord qu'" la trans-cription

des mots grecs, o" l'aspirationh apr"sle

c repr"sentaitl'aspirationdu chi : l'exactitude de cette

transcriptionindiqueune prononciationaussi rap-proch"e

que possiblede la lettre grecque. Mais com-ment

les Grecs pronon"aient-ilsle x? A d"faut d'autres

renseignementsnous devons admettre qu'ilsle pro-non"aient

" la fa"on des Grecs modernes, c'est-"-

dire : devant les sons ^, ?, comme le ch allemand

pr"c"d"des voyelles, e, ou d'une consonne {echt,ich^

Lolch);et devant tous les autres sons, comme le ch

allemand pr"c"d"de a, o, u {Dach,doch,Buch)*.

44. Le cA,employ"d'abord exclusivement dans les

mots grecs, rempla"ale c dans un petitnombre de

mots purement latins,comme pulcher anciennement

pulcer.L" encore il s'aspirait,ainsi que nous l'ap-prendCic"ron (Voy.p. 11).Quelquesinscriptionsde

l. Voy. A.-R. Rangab". Grammaire du grec actuel,p. 20.

Page 68: Traite de Langue Latine

48 DE LA PRONONCIATION

la r"publiqueet de Tempirenous montrent aussi le

ch dans des mots latins o" cette mani"re d'"crire

n'a pas pr"valu,comme chentvriones pour centuriones.

Mais il ne faut voir l" qu'unefaute imputable" l'igno-rancedu graveur, ou un vice de prononciationlocale.

A Rome m"me, quelquespersonnes aspiraientind"-ment

le c dans un assez grand nombre de mots, et

croyaientbien parler;mais on s'en moquait,et Ca-tulle

" ce sujetcomposa une "pigramme {Carm.84),qui commence ainsi : Ghommoda dkebat, si quandocommoda vellet Dicere, Et tum mirificesperabatseesse locutum.

Q

45. Q avait le son du K. " Sur Vu dont il est suivi,

voyez U, pages 29,30,31,32.

46. On a vu (p.7),que chez les Latins la lettre c

eut un double emploi: elle repr"sentaitle son C

dur et celui du G. Cette confusion indiqueque, primi-,

tivement, ces deux sons "taient peu diff"rents,et,

par cons"quent que le G avait aussi un son dur.

Voici du reste ce qu'enditMarins Victorinus (p.2454):C et Gjsonoproxim"orismolimine nisuquedissentiunt: nam

C, reducta introrsum linguahinc atquehinc intermolares sur-

gens^ h"rentem intra os sonum vocisexcludit;G viraprioris^

parilingu"lapsupalatosuggerens lemus reddit.

G latin se pronon"aitdonc comme leg fran"aisdans

gamme, godet,go"t,guerre, guide.Quant au son chuintant

de notre g devant ^, a, comme dans les mots g"antgivrerien n'indiquequ'ilait "t" en usage chez les Ro-mains.

Sur le groupe gu devant une voyelle,dans anguis,

sanguis,etc.,voyez U, p. 33.

Page 69: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 49

N

47. Devant c, q, ch,x et^,cette lettre,chez les Latins,

prenaitcomme chez nous un son guttural: nous avons

sur ce pointle t"moignagede plusieursgrammairiensanciens. P. Nigidius(cit"par Aulu-Gelle : xix, 14)disaitdans ses Commentarii Grammatici: " Il existe un son

interm"diaire entre n et g^ comme dans anguis,angaria,

ancor", increpat,incurrityingenuus.En efiFetn dans tous

ces mots n'est pas une n v"ritable,mais une fausse w.

La languem"me le faitsentir,puisqu'elletoucherait le

palais,si c'"tait une 7i v"ritable. " Marins Victorinus

(p.2462)s'exprimeainsi : " D"Lns unquam, nonnunquam,

et autres mots semblables,n (devantq)n'a pas un son

interm"diaire entre m et n mais entre n et g. " Enfin

Priscien (i,39)parledu m"me son en ces termes :

" Devant g ou c, les Grecs et les plusanciens auteurs

romains rempla"aientpar euphonieh par ^, comme dans

Agchises,agceps, aggulusaggens, " puisilcitele passagesuivant extrait du premierlivre de l'ouvragede Varron

De originelingit"latime : " Ion "critqu'ily a une vingt-cinqui"melettre qu'on appelleagma, laquellen'est

repr"sent"epar aucun signeparticulier,et dont le

son est commun au grec et au latin,comme d"ms :

aggulusyaggens, agguilla,iggerunt.Les Grecs et notre

po"teAttius "crivent ces mots par deux g^ d'autres par

ng, parce qu'iln'est pas facile de distinguerla v"rit":

quod veritatem videre non facileest (c'est-"-dire,de dis-tinguer

quelleest lalettrequirepr"sentelemieux un tel

son).Ils"crivent de m"me agceps et agcora. "

Dans des inscriptionsde l'empire,ce son devant x oxiq

estexprim"parnc: conivncx, ivncxit, extincxit, nvncqvam;

et dans une inscriptiondes bas-temps,seulement par c:

NVCQVAM. " Sur N, dentale,voyez plusloin,p, 58.

4

Page 70: Traite de Langue Latine

SO DE LA PRONONCIATION

49. Bien que leJ s'"criv"tavec le m"me signeque TI,et e"t avec cette voyellela plus"troiteparent",les an-ciens

le rangeaientau nombre des consonnes ; et sa

nature consonnante ressortaitclairement de ce fait que,

pr"c"d" d'une autre consonne, il faisaittoujoursposi-tion: ["b);"bjicio; " {"t)"tjam Argivaphalanx....

Quelle "tait donc la prononciationdu jt Avait-

il le son chuintant du j fran"ais?"videmment non;

car les grammairiensanciens,en pr"sence d'un son

aussi remarquable,n'eussent pas inanqu"d'en faire

mention, et aucun d'eux n'eu parle.Il r"sulte au

contraire de leurs explicationsque cette consonne, au

commencement d'un mot ou du second terme d'un

mot compos",se pronon"ait" peu pr"s comme le jod

allemand,lequela le son d'un i intimement li" avec

la voyellesuivante. Ainsi jam se pronon"aitiam d'une

seule "mission de voix ; abjecitse pronon"aitab-ie"it,en troissyllabes,et non pas ab-^i-e-cit.

50. Quand le j "tait au milieu d'un mot et entre

deux voyelles,il avait un son plusplein,un son

double,que quelquespersonnes, Cic"ron par exemple,repr"sentaientpar deux i : aiio,Maiia,eiius,peiiiis{pro-noncez

en deux syllabes: ai-io,Mai-ia,ei-iits,pei-ius)

pour ajo,Maja, ejus,pejus.

51. Les mots tir"s du grec o" se rencontre

un/ sont entr"s petitnombre, parce .que, dans cette

langue,Vi "taitpurement voyelle.Les Latins disaient

toujoursMaja,Ajax^ et souvent," c"t" de Troia et de

Pleias lespo"tesemployaientTroja,Plejas selon les

besoins du vers; mais on ne mettait jamaisle j dans

les mots Achaia, Aglaie,Lattis,Naias, Na"ades,

Teius,etc.

Page 72: Traite de Langue Latine

52 -DE LA PRONONCIATION

M

57. Cette kttre se pronon"aitcomme en fran"ais: M

impressisinvicem labiismugitum quemdam intra orisspecum

attracHsnaribus dabit (MariusVictorinus,p. 2455).Remar-quons

toutefoisque la force du son variaitselon la place

que m occupaitdans le mot..

Selon Priscien,m, au commencement des mots,

avait un son bien net, bien distinct {apertum)\aumilieu des mots, le son avait une intensit" moyenne

{m"diocre); " la findes mots, il"tait sourd {obscurum)ets'entendait " peinesauf devant une consonne dans les

vers. Sur cette prononciation" peineperceptiblede m

finale,voici ce que dit Priscien (p.555): M obscurum in

extremitate dictionum sonat. Quintilien(IX,iv, 40) est

plusexplicite: Etiamsi M scribitur^tamenpa"nmexpri-

mitur, adeo ut p"ne cujusdamnov" litter" sonum reddat;

neque eximitur,sed obscuratur et tantum aliquainter duos

vocales velut nota est,ne ips"coeant. Ailleurs (xii,x, 31)il

appellem finaleune lettremugissante: (verba)quasimu-

gientelitteracludimus M.

3'' Ordre : Labio-dentales.

60. Le son de / latine "tait d'une gi'andcrudesseselon Quintilien(XII,x, 29) : p"ne non humana voce, vel

omnino non voce potius,interdiscrimina dentium efflandaest..Suivie imm"diatement d'une voyelle,/ se brisait en

quelquesorte : quum vocalem proximaaccipit,quassa quo-

dam modo; si elle heurtait une consonne, comme dans

frangit^elle la brisait et en devenait encore plusrude :

quotiesaliquamconsonantem frangit^ut in hoc ipsofrangit^multo fithoiridior.

Ilne faudrait pas cependants'exag"rerla duret" du

Page 73: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 33,

son /, comme Ta fait M. Corssen, car Quintilienne

parleici de sa rudesse que par comparaisonavecla douceur du phi grec. M. Corssen va jusqu'"croire

en se fondant sur le texte de Quintilien,que dans

r"mission du son / la l"vre inf"rieure ne s'appuyait

pas sur les dents d'en haut*; mais cette interpr"tationest inexacte,car Quintilien se borne " dire que /latine sifflaitentre les intervalles des dents (exacte-ment

comme / fran"aiseou / allemande).D'ailleurs

l'assertion de M. Corssen est en oppositionformelle

avec cette phrase de Marins Victorinus (p.2455) :

F litteramimam labium supremisimprimentesderUibus,

reflexaad palatifastigiumlingualenispiramin" proferemus.61. F latine se pronon"aitdonc comme notre /.,

Mais elle diff"rait du ?, ainsi qu'on le verra plusloin; et Quintilienrapporte (I,iv, 14) qu'un Grec,

t"moin de Fundanius, ne pouvaitpas articuler la

premi"relettre de ce nom :pro Fundamo Ci"erotestem,

quiprimam ejuslitteram dicere non posset irridet.N"an-moins

les Grecs, pour exprimer/ dans leurs trans-criptions

des mots latins,se servaient du "f{Fabius,^i"w; ; Faliscus^aX"o-"co";pontifices^TrovTtyues),faute d'un

signequi en repr"sent"tplusexactement la valeur.

PH

55. Ce double signeservait aux Latins " exprimerle y dans les mots qu'ilsempruntaient" la languegrecque ; car le (fdont le son "tait fortdoux n'avait pas

d'"quivalenten latin.C'est ce que nous apprendQuinti-lien

(XII,x, 27),dans un passage o", en m"me temps

que de l'u,il parledu ? qu'iloppose " la lettre / :

Jucundissimas ex Gr"cis litteras non habemus, vocalem

1. Corssen, "ussprache,1 ; F ; Wenn.., sich der Band der Unterlippenicht

fcstgegen den Rand der Oberlippeund der Oberz'dfme anschlicsst,so dringtzwisdien Z'"hne und Lippenein s"arkerer,dickerer Hauch hervor.

Page 74: Traite de Langue Latine

54 DE LA PRONONCIATION

alt"rant{m),alteram consonantem {"f),quibusnull" apud eos

duldus spirant;quas mutuari soiemus quotiesillorum nomi-'

nibus utimur. Quod quum contingit^nescio quomodo hilarior

protinustenidet oratiout in ephyris et zephyris.

66. Ily avait entre / "Xph cette diff"rence,que pour

prononcerjoAon fermait davantageles l"vres : non tam

fixislabrisestpronunciandaF, quomodoPH; atquehoc solum

interesttnter F et PH (Priscien,p. 543).Priscien parleailleursd'une diff"rence plusgrande: Est aliquainpro-nunciatione ejuslitter"differentiaF cum sono PH^ ut ostendit

ipsiuspalaHpidsus lingu",labrorum (p.548).N"anmoinsle langage populairerempla"a,aux "poques de la

basse latinit",iephpar une /;ti^iumphator^par exemple,se pronon"a et finitpar s'"criretriumfator.

62. Le signe V, comme il a "t" dit p. 9 et 10, avait

un double emploi : il repr"sentait" la fois une

voyelle(e/),et une consonne {v).La prononciationde Vu ayant "t" expos"e plushaut,nous n'avons "

traiter ici que du v.

63. Le V se pronon"aitcomme le digamma "olien

bien qu'ilen diff"r"t par la forme : jEolic" litter",

qua SERVUM cervumque dicimusetiamsiformaa nabis repu-

diata est,vis tamen nos ipsapersequitur(Quintilien,XII,

X, 29).y, loco consonantisposita,eandem prorsus in omnibus

vim habuit apudL"Utinos^quam apudJE oies digamma(Pris-cien,

p. 546).Le son "tait,selon toute vraisemblance,

pareil" celui de notre v fran"ais.

4*" Ordre : Dentales.

T D

64. Ces deux lettres se pronon"aientcomme nos

lettres fran"aises"quivalentes\ D et T quibusvocis

Page 75: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 55

vidnitas qu"dam est,lingti"mblatione ac positionedistin-

ffutmtur;nam cura summos atqueimos conjunctimdent"s su-

premasuipartepulsaverit^Dlitleramexprimit;quotiensautem

sublimata partentqua superiusdentibus est origo,continget,T

sonore vocisexplicabtt(M.BriusYictoTi"ms^p. 2455).Toute-fois

la prononciationdu rf,dentale douce,"taitsivoisine

de celle du /, dentale forte,qu'une oreille populaireou provincialepouvaitconfondre les deux sons. Quinti-

lien dit " ce sujet(I,iv, 16): Tlitter" cura D qu"dam co-

gnatio.Quare minus mirum, si in vetustisoperibusurbis nos-

tr" et celebribustemplisleganturalexanter ^/cassantra. En

outre on litdans quelquesinscriptionsvers le milieu du

premiersi"cle avant J.-C. : havt pour haud et qvod pour

quot; au si"cle d'Auguste:ALivrpoura/mc?;APvr pour

aimd;aliqvod pour aliquot;adqve pour atque. Dans la

suite,cette confusion ne fit que s'"tendre. On voit

alors,dans les inscriptions,outre les mots que nous

venons de citer : at pour ad; illvt pour illud;qvot

pour quod; qvit pour quid; set pour sed; ed pour et;

siGVD pour stcut FECiD pour fecit^reliqvid pour reliquit^vixiD pour vixit.Ces incorrections se rencontrent "ga-lement

dans les manuscrits.

T, dans le groupe ti.

65. T, dans le groupe ti suivi d'une voyelle,gardalongtemps,au moins " Rome, sa prononciationjBranchede dentale forte,comme dans les mots fran"aistiers^amiti";mais au troisi"me si"cle de notre "re, cette

prononciationcommen"a " se modifier dans les pro-vinces.On voit,en efiet,le c " la placedu t dans deux

inscriptionsde cette "poque : defeniciones, pour d"fini-tionesTEYmmhc[iones)poxu* terminationes^en Afrique;dis-posicioNEM pour dispositionem^en Lucanie. Ce change-ment

du / en c devient tr"s fr"quentau septi"mesi"cle,surtout dans les inscriptionsde la Gaule : deposicio

Page 76: Traite de Langue Latine

56 DE LA PRONONCIATION

pour d"positionnegvciator pour negotiator^oracio pour

oratio^REcoRDAcio pour recordatio^Stacius pour Statius.Les

manuscrits pr"sententaussi les m"mes alt"rations d'or-thographe

: concio pour contio (= conventio);fecialispour

fetialis^induciw pour znduti"mundides pour mnndities,

ocium et negodum pour otium^negotium.Plus rarement

c'estle / qui se substitue au c, dans les manuscrits :

comitium pour conmdum (de cum et voces)]suspUiopoursuspido{"esubet specere)^etc.

66. Tous ces exemples nous prouvent que, " une

certaine "poque,les groupes tiet d devant une voyelleavaient finipar perdrele son primitifdu t et du c,puis-que

ces deux groupes s'"crivaient l'un pour l'autre.

Quant " leur prononciationnouvelle,nous savons parIsidore de S"ville," propos du t dans Justitia,qu'elleseconfondait avec celle du z : Cumjustitiasonum Z litter"

exprim"ttamen^ quialatinum est,per Tscribendum est,sicut

militia,nequitiaetc. {Orig.I,xxvi, 28).

TH

67. Ce double signe n'est employ" que dans les

mots emprunt"s au grec, comme theatrum o" l'ad-jonction

de Y h servait " exprimerl'aspirationdu 0.

Cette aspiration,marqu"e par l'"criture,l'"taitaussi

dans la prononciation*;et l'on peut croire que,

dans theatrum^th se pronon"aitsinon exactement

comme 9 dans "iarp^v,du moins avec une articulation

analogue.Mais comment les Grecs anciens pronon-"aient-ilsle 9? En grec moderne, ila le son du th an-glais

dur; et jusqu'"preuve d"cisive du contraire,on

peut supposer que les Grecs anciens luidonnaient le

m"me son ^.

1. Voy. MariusVictorinus, p. 2455. " 2.Voy. A.-R. Rangab", Grammaire

du grec actuel,p, 18.

Page 77: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES..

57

L R

68. L se pronon"aitexactement comme en fran-"ais

: L validum nescio quidper partem palati,quaprimor-dium dentibussuperisesi,linguatrudente,diducto orepersona-"V (MarinsVictorinus,p. 2455).Selon Pline (cit"parPr"scien, p. 555), le son de cette lettre offrait

trois degr"sd'intensit",suivant la placequ'elleoc-cupait

dans un mot : 1**/ "tait gr"leou faible,c'est-

"-dire se faisaitpeu entendre, quand elle "tait pr"-c"d"ed'une autre / ; 2"*elle avait un son plein" la

fin d'un mot ou d'une syllabeou bien quandelle"tait

pr"c"d"ed'une autre consonne appartenant" la m"me

syllabe; 3* elle avait un son moyen au commencement

d'un mot, ou en t"te d'une syllabequandelle"taitplac"eentre deux voyelles: Triplicemsonupi habet: exilem,

qiiandogeminatursecundo locoposita,w^lle, metellus; "

pl"num,quandofinitnomina vel syllabas,quando aliquamhabet ante se eademsyllabaconsonantem,w^sol, silva; flavus

CLARUs; " m"dium, in aliisut lectus (te-lum).69. La consonne r "tait comme / une liquide,

c'est-"-direqu'elleavait la propri"t"de se joindreais"-ment

" d'autres consonnes et coulait pour ainsi dire

dans la prononciation.On pouvait att"nuer le son

de /et der, au pointde le rendre presque impercep-tibleapr"sune explosive; aussi les po"tesavaient-ils

la facult" de laisser bref l'oAsm^popleseiVa dans patris^

par exemple,sans avoir "gard" la r"glede position.On doit en concliu^e que le son de r "taitrelativement

doux. Ce n'"tait pas cette sorte de roulement gut-tural

qu'onappellele grasseyement; mais u"e forte

vibration de l'air au haut du palaisproduitepar" une mani"re de tremblement* " du bout de la

1. Gomme dit Moli"re : Bourgeoisgentilhomme.Acte H, se. vi.

Page 78: Traite de Langue Latine

58 DE LA PRONONCIATION

langue: R, vibrationevocisinpalato,lingu"fastigiofrago-rem tremulisictibusreddit.(MariusVictorinus,p. 2455.)

R dans les mots purement latins n'"tait pas aspir"e;R sineaspirationeponiturin latifiis(Priscien,p. 557),et

ce quileprouve, c'estTaddition de Vh pour repr"senterl'aspirationdu p dans les mots emprunt"s au grec :

pviTwp,rhetor. Dans rhetor,r s'aspirait,mais ilne s'aspi-raitpas dans orator.

N

70. La consonne N, comme on l'avu plushaut, est

tant"t gutturale,tant"t dentale.

N, dentale,sonnait fortement,comme en fran"ais,au commencement d'un mot : nubes,nihil;et, au mi-lieu

d'un mot, entre deux voyelles: manus^ honor.

Devant teXd ellesonnait fortement aussi,et n'avait pasle son pleinementnasal qu'elleprenden fran"aisdevant

ces deux lettres;ainsi antea, unda, se pronon"aientan'tea,un'da. Toutefois,il semble que dans la languepopulairela nasalisation de n "taitcompl"te; car chez

lespo"tescomiquesdevant nt, nd^lavoyellepeutresterbr"ve : "nier,Inde.

74. N dentale avait un son faible,mais toujoursdiff"rent de notre n fran"aise: 1**" la fin d'un mot

forsan(prononcezforsan'),lumen (pr.lumen')

^exin (pr.

exin')^Soloni^v.Solon'); 2** au milieu d'un mot devant

^"/i^"/"s 'invictus (prononcezin'victus)^confirma(pr.

con'firmo)^inh"reo (pr." peu pr"scomme dans le fran-"ais

" inh"rent ",mais plusfaiblement " cause de l'as-piration

qui suit),conjuoc(pr.con'jux)infans(pr.in'fan's).

Cette n "tait si peu marqu"e qu'elleest parfoissupprim"edans les inscriptionset les manuscrits :

iNFAS pour infans^coiux pour conjux coventionid pour

conventione cohortor pour conhortor inusit". Cette

Page 80: Traite de Langue Latine

60 DE LA PRONONCIATION

Gracques,et dans d'autres inscriptions,ant"rieures et

post"rieures" Auguste,on trouve souvent^ ajout"eapr"sx^ contrairement " T"tymologie:exstrad (= ecsstrad)

pour extra; sAxso (= sacsso)pour saxo; vxsor (=:ucssoj')

pour uxor ; conivnxs (= conjuncss)pour conjunx ou

conjux.Par contre, le son gutturalde cette consonne

double tendit de bonne heure " s'affaiblir,puisqu'onlit

d"j" sur le monument d'Ancyresescent"o^],et dans

d'autres inscriptionsde la m"me "poque praetestati,

SESTivs, o" l'jTest remplac"par une 5 devant une con-sonne

pour faciliterla prononciation.Plus tard, on

voit X remplac"par ss devant une voyelle: vissis, et

m"me par une seule s devant une voyelleou " la find'un

mot : coivs {^onrconjux)obstr"nserit, vns"t^ visit (pourvixit).Dans les bas-tempsx avait perdule son gutturalau pointd'"tre prispar des graveurs ignorantscomme

"quivalentdu son^ : milex, tigrix, xancto.

Consonne grecque : Z

78, Les Latins, comme on l'a vu page 6, eurent

d'abord un z archa"quequ'ilslaiss"rent de bonne

heure tomber en d"su"tude. Quelle en fut la pronon-ciation

primitive?Nous l'ignoronsabsolument; mais

il est certain qu'elledut peu " peu se confondre avec

celle de la lettres^ puisqu'onse servit de cette lettre

pour remplacerle z archa"que.79. A l'"poqueo" les Latins introduisirent dans

leur langueun certain nombre de mots grecs, ilss'aper-"urentqu'illeur manquaitun signepour repr"senterle

son du z"ta.Ilsprirentalors le Z grec ; et s'ilsle trans-port"rent

en latin avec sa forme "trang"re,ce fut "vi-demment

pour lui maintenir sa prononciationd'origine.Le z latin,uniquement employ" dans les mots

tir"s du grec, comme zephyruszona^ zelotypia^baptizo^

Page 81: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 61

baptizator^Zmo^ Zaleucus^Zacynthosetc.; avait donc

le son du z"ta grec. Ce son "taitd'une grandedouceur,au dire de Denys d'Halycarnasse,et rien n'emp"chede croire qu'il"tait identique" celui du z"ta grec

moderne, lequelse prononce comme notre z fran"ais*.81. Nous sommes sur ce pointen d"saccord avec

une opiniong"n"ralementr"pandue,d'apr"slaquellele z se seraitprononc" comme une s au commencement

des mots; et " l'int"rieur des mots, comme deux s.

On all"guel'orthographed'un certain nombre de

mots tir"s du grec, comme sona de "wy/j,Sethm de

ZnQo^^badisso (Plant-)de jSa^t"w,atticisso de "mx^"w,

cyathissode xuae""w,comissor (Plant,et Liv.)de "c6)jtji""6),

rrnisso (Plant.,Virg.,Liv.)de fjt""o)^etc. Mais cet argu-ment

nous para"tplussp"cieuxque juste.Comment

admettre,en effet,que les Latins aient emprunt" aux

Grecs leur z"ta pour le prononcer s ou ss,- puisqu'ilsavaient la lettres simpleet redoubl"e dans leur propre

langue?La v"rit",c'est qu'enexprimantz"ta par ^ "

l'"poqueo" ils ne poss"daientpas le 2, ils avaient

prisla lettre s faute de mieux ; et si quelques-unsdes mots grecs qu'ilsintroduisirent alors dans leur

langue,gard"rentcette orthographeapproximative,c'est que l'usageles avait consacr"s sous cette forme

quand on adoptale z. Mais dans la suite,les Romains

assez familiaris"s avec la langue grecque pour l'em-ployer

couramment dans leur conversation et dans leur

correspondance,se firent un scrupuled'alt"rer le son

du z"ta dans leurs transcriptionsnouvelles;et c'est pr"-cis"ment

pour emp"cher cette corruptionde la lettre

grecque, c'est pour en fixer d'une mani"re d"finitive la

prononciationv"ritable,qu'ilsintroduisirent le signeZdans leur propre langue.

D'ailleurs les grammairiensanciens ne disent nulle

part que z se pronon"aitcomme s om ss : ilsse bornent

Page 82: Traite de Langue Latine

62 DE LA PRONONCIATION

" rappelerque c'"taitainsi qu'ontranscrivait primi-tivementle z"ta grec. Quant au son du z"ta ils d"-clarent

qu'ilest tout particulier,et que la lettre z

peut seule l'exprimer*.Quel "tait donc, suivant eux, le son du z"ta grec

ou du z latin qui est exactement la m"me lettre?

Sur cette question,ils sont en d"saccord. Les uns

disent que c'est un son double* et qu'il"quivaut"

crd^;d'autres,que c'est un son simple*;d'autres

qu'ilcorrespond" $^ ou ds^. Cette divergence,aulieu de compliquerla question,aide au contraire "

"la r"soudre. Elle nous prouve que les deux "l"ments

du z"ta {(j$ou d")ne se pronon"aientpas ind"pen-dammentl'un de l'autre et successivement,car s'il

en e"t "t" ainsi,toute oreille romaine aurait facile-ment

distingu"quel "tait celui des deux sons i "

quipr"c"daitou suivait l'autre;et il n'y aurait pas

eu sur ce pointmati"re " discussion. Cela "tabli,il

1. In antlquislihris,,.,pro iU"(Z)dtup SS ponebantur.Sed viderint ilU,

qui cum verbis integrisGrxcorum uti non erubuerint, erubescendum credi-

derunt literas grxcas intermiscere. Nobis satius est alieno bene uH, quam

ineleganternosira apponere, (Cassiodore,"d. Putsch, p. 2286.)" Qiubvoces

Z liUer" sonum exigunt,eas per Z sine ulla h"silatione debemus scr ib"re.

(MariusViclorinus, p. 2458.)" Z lingualaiina non agnoscit...,peregrina

nomina hune sonum induxerunt. (V"liusLongus, p. 2216.)" Mezentium et

Hylam et alia nobis peregrinascribere et enuneiare propriosono non possu^

mus. (Asperjunior,p. 1726.)" 1. Z consonans semivocalis duplexgr"ca^

quw proptergrwca velbarbara nomina admittitur. (Diom"de,p. 421.)" Quum

correptam vocalem suscipitZ duplex qux cum positionelongam possiteffir

cere, vim plerumque duplicisconsonantis amittit, ut nemoros" Zacynthos.

(Diom"de,p. 424.)" 3...qui putant Z ex c et B constare. (VerriusFlaccus

dans Velius Longus, p. 2216, 2217.)" 4. Si quis secundam naturain vult

excutere hanc literam Zy inveniet duplicemnon esse,si modo illam aure

sinceriore exploraverit.(VeliusLongus, p. 2217.)"5. Z, si modo LcUino ser-

moninecessaria esset,per D et S literasfaceremus," (parapproximation,selon

nous : le d initialindiquantou produisantradoucissement de s, exactement

comme dans le grec moderne le son des lettres fran"aisesb et g dur se rend

approximativementpar {i?r,yx, et le t prend le son do notre d quand il est

pr"c"d"d'un v)." (MariusVictorinus, p. 2453 )

Page 83: Traite de Langue Latine

DES CONSONNES LATINES. 63

faut n"cessairement admettre que dans le z les sons

delta et sigma se combinaient intimement ensemble

de mani"re " former un son unique, que ce son

participait" la fois du delta (dentaledouce,analoguepeut-"treau tk anglaisdoux),et du sigma (sifflante

forte),et qu'iltenait le milieu entre ces deux sons.

Tel est pr"cis"ment le son de notre z fran"ais.Quant " l'intensit"du son, il semble qu'elleait "t"

plusgrande en latin que dans notre langue,surtoutentre deux voyelles" l'int"rieur d'un mot; peut-"trealors le z latin se pronon"ait-ilcomme deux z*.

" 6. " Observations sur la prononciation latine.

On sait combien la prononciationdes languesmo-dernes

varie de si"cle en si"cle,et,dans une m"me

"poque, d'une province" une autre : ilen fut certai-nement

de m"me de la prononciationlatine.L'int"r"t e"t "t" grand de suivre " travers les "ges,

dans les diff"rentespartiesde l'empireromain,les mo-difications

qu'eut" subir le son de chaque lettre;mais

telleest en cette mati"re l'insuffisancede nos renseigne-ments,

que, m"me e"t-on recours, pour y suppl"er,auxinductions les plushardies, il faudrait sur bien des

pointsse r"signer" un aveu d'impuissance.Force nous a donc "t" de circonscrire l'objetde nos

recherches;et bien que nous ayons d" noter en passantcertains changementsde prononciation,certaines arti-culations

locales,notre but a "t" principalementd'"ta-blir

quel"taitchez les Latins le son propre et pour ainsi

dire classiquede chaquelettre.

1. C'est ce que para"tindiquerl'emploides deux s dans l'ancienne langue,

et l'usageadopt" par certaines personnes de redoubler le z dans quelques

mots comme dans le nom "trusqueMezentius : Nec minw fallunturquiMezen-

Uum per duo Z scribuntjignorantesdupUcem liUeram non deberc geminari.

(T"rentiusScaurus, p 2257.)

Page 84: Traite de Langue Latine

60 OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION LATINE

A ce point de vue, nous avons d" "tudier Sur-tout

la prononciationde Rome et particuli"rementcelle

des gens instruits ; mais " Rome m"me la prononcia-tion"prouva bien des vicissitudes,et l'on a vu que

de Cic"ron.

" Quintil"ences changements furent sou-vent

consid"rables. Aussi,quand nous avons rencontr"

de semblables variations,avons-nous presque toujoursprispour type de la prononciationclassique,cellequieut cours depuisFav"nement de N"ron jusqu'"celuid'Adrien. Ce fut en effet dans cette p"riodeque l'or-thographe

et la prononciationse mirent d'accord* :

il en r"sulta que, sauf de rares exceptions,chaquelettreeut alors sa valeur propre, et que les sons mixtes

disparurentpresque compl"tement.Aussi nous sommes-nous appuy" souvent sur l'auto-rit"

de Quintilien,et c'est son t"moignageque nous

avons invoqu"dans les cas douteux.

Si nous avons aussi nettement affirm",par exemple,

que les lettresd'importationgrecque se pronon"aientenlatin comme dans leur langued'origine,c'estsur la foi

d'un renseignementfourni par Quintilien.A son "poque,les jeunesRomains apprenaientle grec d"s le bas "ge,et ils parlaientcette langue," Rome m"me, avant

qu'onleur enseign"t" parlerlatin. Ils contractaient

ainsi un accent "trangerdont illeur "taitdifficilede se

d"faire : A Gr"co sermone puerum indperemalo : non tamen

hoc adeo superstitiosevelimfieri,ut diu tantum loquaturGr"ce

aut discat,sicutpleinsquemorts est;hinc entra accidunt et qris

plurimavitia in peregrinumsonum corruptiet sermonis,eut

quum Gr"c"figur"assidua consuetudine h"serunt,in diversa

quoque loquendirationepei^tinacissimedurant {\ i, 12 et 13).Avec une pareille"ducation,il est hors de doute que

1. Suis quaeque liiierxsonis enuntieniur. (Quintilien,I, xi, 4.)" Ego, nisi

quod consuetudo ohtinuerU,sic scribendum' quidqusjudico,quoniodosonat.

(fd.ibid.,I, VI, 29.)

Page 85: Traite de Langue Latine

OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION LATINE. m

lesRomains de hautes classespronon"aient" la greccjueles sonsjo^,th,ch,y,z^.

C'est encore d'apr"sQuintilienque nous avons "tabli

quel"tait le son propre de IV ; et nous avons dit

qu'ilse pronon"ait" quand il "taitbref," quandil "tait

long.Quant au son " ferm", ildevait "tre devenu bien

rare " l'"poquede Quintilien,puisque cet auteur le

remeirque seulement dans le mot h"re. Si " cette "poquele son " ferm" e"t "t" fr"quent,si comme plustard il

avait servi " distinguer1'^longde M" bref,Quintilien

n'aurait pas cit" imiquement le mot her" (o" 1'^ est

bref^),et il aurait dit d'une mani"re g"n"rale: "n

E longoneque E planeneque i auditur.

Nous devons ajoutertoutefois que le son " ferm"

dut se conserver dans la languepopulaire,car on le voit

repara"treau temps de la d"cadence,mais seulement

pour marquer l'"long: e quandoproducitur,vicinum est

adsonum i /2V/^ra?.(Serviussur Donat, 421,19,"dit.Keil.)Quotiemcumquee longam volumus proferri,vicma sitad i lit-

teram, (Pomp"ius, Commentaire sur Donat, 102, 9,"dit. Keil.)

Quant au son " ouvert, sinettement d"critpar Marins

Victorinus (voy.p. 27),ilne s'employaitplusque pour

marquer Y" bref; et ce qui prouve qu'il"tait alors

encore consid"r" comme "tant le son e par excellence,c'est ce qu'endit Pomp"ius : quandovis dicere brevem

e, simplicitersonat. Servius,pour en indiquerla pronon-ciation,fait un rapprochementqui ne laisse pas de

nous siu'prendre: il remarque que V" bref a un son

1. Notre opinionest encore confirm"e par ce passage de Quintilienque nous

avons cit" plus haut, p. 54 : (Grxcas)Ulteras.,.,quas mutuari solemus, quo-

ties illorum nominibus utimur, Quod quum continglt,nescio quomodo

hUarior renldet oratio." 2. Hic hercPhrijxexvelkrapressitovis,(Ovidb,

Fastes,m, 852.)" Res hodie minor est, h"re quani fuit,ac eadem cras.

(Juv"xAL,m, 23.)

Page 86: Traite de Langue Latine

G" OBSERVATIONS SUR LA PROxNONCIATION LATINK.

voisin de la diphthongue" : quandocoireptwn^vicimim

estad somim diphthongi,?//equus. La diphthengue" son-nait

donc alors comme noh^e " circonflexe. Il est vrai

qu'" cette "poque la prononciation"tait bien cor-rompue,

car justement" ce sujetPomp"ius reproche"

ses contemporainsde prononcer long V" bref : Pie-

inimque maie pronuntiamusetfadmusintiinn,ut brevissyllaba

longotractu sonet : si qui velitdicereiEQUUS 2"^*oeo quodest

EQUUS, in pjvnuntiationehoc fit.

Npus voil" certes bien loin de la prononciationcorrecte et rationnelle de Quintilien; et Ton com-prendra

qu'enpr"sencede ces variations,dues sou-vent

" des influences provincialesou barbares,

nous ayons tenu " "tablir autant que possiblequel"tait le son propre et pour ainsi dire classiquedeslettres latines.

82. TABLEAU R"SUMANT CE QUE NOUS AVONS DIT SUR LA

PRONONCIATION LATINE

LETTRES PRONONCIATION LETTRES PRONONCIATION

I. " VoyeUes

A

E

0

a fran"ais,bref et long.bref : " fran"ais." long :

" fran"aiset post"rieure-

ment " ferm".

i fran"ais,bref et long;

quelquefoisu fran "ais

(soninterm"diaire entre

\ou et lY, dont parleQuintilien).

0 fran"ais,bref et long.

U ou fran"ais,bref et long,quelquefoisu fran"ais

(soninterm"diaire entre

\ou et l", dont parleQuintilien); " peineper-ceptible

ou m"me sura-bondant,

toujoursdans

le groupe jw, et quelque-foisdans gu^ su devant

une voyelle.

upsilongrec (=u fran"ais).

Page 88: Traite de Langue Latine

C8 DM L'ORTHOGRAPHE LATINE.

D

TU

L

R

RFI

N

d fran"ais.th"ta grec = peut-"tre///

anglaisdur=6 desGrecs

modernes.

/ fran"aise.

plusliquideque r fran"aise;

apr"s une muette, rap-pelle

souvent le son

presque imperceptiblede

r anglaise.7'ho grec avec espritrude

(z=r fortement aspir"e)." peinenasale; sonne " la

("net au milieu des mots

comme dans fine inique^" Voy. n gutturale,

faible entre deux voyelles,peut-"treaussi entre net

une voyelle{risus^cemof);

tr"s sourde,par nature,"

la fin des mots {artubus);forte partout ailleurs

{simulastrum, verso)," Voy. u.

z"ta grec = z fran"ais= K

des Grecs modernes.

5" GUTTURO-DENTALES

X Ies (sifflantefortement marqu"e).

CHAPITRE IV

" 7. " Des variations de l'orthographe aux

diff"rentes "poques de l'histoire du latin

{d'apr"slesinscriptions*).

1. Dans le pr"c"dentchapitre,nous avons indiqu",en faisant de la prononciationde chaque lettre une

"tude " part, les principalesmodifications que le

temps apporta " l'orthographelatine : ilnous reste a

donner de ces transformations une vue d'ensemble,

et " les pr"senter dans leur ordre chronologique

1.Les inscriptionsque nous avons consult"es, sont principalementcelles

"|uiproviennentde Rome ou du Latium, et qui "manent de Tautorlt" publique.

" A partirde notre quatri"mep"riode,nous avons emprunt" cerlaiaes divi-sions,

quelquesid"es g"n"raleset plusieursfaits importants" rexccllcnt ou-

Trage de M. Wilhelm Brambach, Die Neugestaltungdcr latcinlschen Ortho-graphie.

Page 89: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 69

avec l'indication des causes qui les produisirent,oudes influences qui les impos"rentau public.

Consid"r"e " ce point de vue particulier,touteThistoire de la langue latine vivante peut se diviser

en dix p"riodes.

Preml"re P"riode.

2. La premi"rep"riode,de beaucoupla pluslongue,mais la pluspauvre en documents, s'"tend depuislafondation de Rome en 754, jusque vers le commen-cement

du troisi"me si"cle avant J.-C.

Ce qui caract"rise cette p"riode,c'est l'emploide

s entre deux voyelles,et de s finale,dans les mots o"

plus lard cette s s'adoucit en r : /"desum,piusima,meliosem,asenam, janitos(Varron,Zr. L., vn, 27),Valesii,Fusil (Quintilien,I, iv, 13),melios Lases. Hors de l"

nous ne savons rien de pr"cissur l'orthographede

ces temps recul"s.

3. Il nous reste bien quelquesmonuments de cette

p"riode: le Chant des Fr"res Arvales,contemporain,dit-on, de Romulus (754? " 715? avant J.-C.),les

Lois de Numa (714?" 671?),une Loi de Servius Tullius

(578?" 534?),de courts fragmentsdu Chant des Sa-

liens,et des d"bris de la loides Douze Tables (450avantnotre "re);mais nous sommes loin de poss"derle texte

primitifde ces documents.

4. Par exemple,ce qui nous reste des Lois de Numa

et de la Loi de Servius TuUius a "t" sauv" de l'oublipar

un seul auteur, le grammairienPomp"ius Festus. Or

Festus vivait au deuxi"me si"cle de notre "re, c'est-"-

dire de sept" huit cents ans apr"s la r"daction de ces

lois.En outre le plusancien manuscrit connu de Festus

{CodexFarnesinus)est du onzi"me ou du douzi"me si"cle

apr"sJ.-C, de sorte qu'ilfaut compter environ dix-sept

Page 90: Traite de Langue Latine

70 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

OU dix-huit cents ans entre l'"poqueo" les loisde Numa

et cellesde Servius TuUius furent r"dig"es,et l'"poqueo" fut "critela plusancienne copieque nous en ayons.

5. Deux fragmentsdu Chant des Saliens nous ont

"t" conserv"s aussi par un seul auteur,M. T"rentius

Varron, quiv"cut de 116 " 27 avant J.-C; et le plusancien des manuscrits connus de Varron [CodexFloren-

tinus)datant du onzi"me si"cle de notre "re, est

post"rieur" cet "crivain d'environ onze cents ans. On

comprendque dans un lapsde temps aussi consid"rable

ce vieux monument a d" subir de graves alt"rations ; et

les variantes des manuscrits en sont la preuve.

Ainsi,le texte g"n"ralementadopt"du Chant des Sa-liens

est celui du Florentinus :

Cozeulodoizeso,orwiia vero adpatulacoemisse iamctisianes

duo miscertisesdun iarmsve vet pas melios eumrecum... "

Divum empta carUe,Divum Deo supplicante*.

Mais ce texte est bien diflF"rentdans les autres manus-crits.

Au lieu de cozeulodoizeso,on litdans le Gothanus et

le Havniensis: coreulodorieso;dans leParisiensisprimus:

cozeulodorieso;dans le Parisiensis secundus : corctdodori".

" On litau lieu de vero: enim (Goth., Havn.)et non (Paris.

sec);" au lieude coemisse : oremisse (Paris,sec.)" au

lieude iamcusianes :"lamcusianes (Havn. ),iancusianes(Paris .

prim.),lacrisiones{)?wh.sec. ),/awcw^/"w^^(CodexAmbro-

sianus);"au lieude duo misceruses: duonus ceruses (Goth.,Havn., Paris,prim.,Paris sec, Ambr.);" au lieu de

dun : dum (Goth.);au lieu de dun ianus : dunzzanus{l?ans.prim.,Ambr.);" aulieudey^t;^/;t;^^/(Par.sec,Ambr.)et venet (Havn.); " au lieudepos:post(Goth.,Havn.,Paris, prim.,Ambr.);" au lieude empta : emta (Havn.).

i. Dans ses Latini sermonis vetustioris reliquixselecUSyp. 75, M. Egger

rapporle " titre de curiosit" les traductions' donn"es de ces deux fragment^

par MM, Grotefend et Duntzer. Voyez ci-apr"s,p. 71, ce que Quintiiiendit

de Tobscurit" de ces vieux textes "videmment fort alt"r"s.

Page 91: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 7{

6. Ilressort de ces divergencesqii'untexte aussi al-t"r"

par lescopistesne nous apprendrien de positifsur

Torthographede la premi"rep"riode;et Ton peut dire

d'une mani"re g"n"raleque pour rechercher T"tat de

Torthographeaune "poque d"termin"e de l'antiquit"latine,les manuscrits des auteurs anciens sont une

source d'informations plusque douteuse,puisqueaucunde ces manuscrits ne remonte avec certitude jusqu'"

l'antiquit"proprement dite (Voy.p. 18).

7. Divers renseignements"parsdans lesauteurs,les

trait"s des grammairiens,et surtout les monuments

"pigraphiquessont,avec quelquespapyrus, les seuls

documents qui,en pareillemati"re,puissentfournir des

indications tout " fait s"res.

Ilest cependantdes inscriptionsdont l'autorit"est "

peu pr"snulle,comme cellequinous a conserv" le texte

du Chant des Arvales. Cette inscriptionquidate seule-ment

du r"gne d'H"liogabaleet ftitgrav"een Tan 218

apr"sJ.-C,contient certainement plusieiu'smots dont

l'orthographen'est pas conforme " celle des premierssi"cles de Rome : lu" pour lue = luem; incurrere poiu"incurere ou plut"tincurese;pleoreson pleorispour pleosis,etc. Bien d'autres alt"rations,qu'ilest impossiblede

distinguer,ont pu se glisserencore dans ce vieux texte;

car il est probableque le Chant des Arvales "tait,poiu"les Romains du tempsd'H"liogabale,aussi inintelligible

que le Chant des Saliens pour les contemporainsde

Quintilien: Saliorum carmina via:sacerdoHbus suisintellecta.

Sed il/amutarivetat religio; et consecratisutendum est{\^vi,40).Ilest vrai que lareligiond"fendait d'yrien changer;mais leschangementsse font in"vitablement et comme

d'eux-m"mes dans les parolesqu'onr"p"tesans les

comprendre:

8. Voici,tel qu'ilnous est parvenu, le texte de ce

vieux chant :

Page 92: Traite de Langue Latine

72 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE,

o o

2" 5Q to ""^

S O o Si *^ " ^

"^ s

illllliliW -g^ g .S .g w g ^ " " g r. So^Q s g " 2 c" C3 c" fl .t3 .t3 .t3 2 "^

"-- " S .S fe S S S2 "" "" Si fr "

Il " 2" " " s s i i I 5 ;S I s s P -s "

S^ ^ j ^ S 2 S S D sT .2 .22 co 5 ^ ,g "T Si

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S g rt

sis I"I^'^M

"^5 ""^ " s"Sfe"":

il1 I

IS B

Ce]

H "i

:i i m Ii e Ii i i i i

1. Cette inscriptionest grav"esur les deux c"t"s d*une plaque de marbre

qui para"tavoir servi do tableou de banc dans le bois sacr" des Arvales : Ritschl

en a donn",le fac-simil"dans ses Priscx latinitatismonumenta epigraphica(pi.xxxvi).^lfefut trouv"e en 1778, " Rome, en creusant les fondations d'une

Page 93: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.^

73

9. Quant aux fragmentsdes Lois des Douze Tables,ils

sont "parsdans les ouvrages d'"crivains appartenant"toutes les "poques,et l'orthographeprimitiveen a "t"

g"n"ralementrajeunie.

Deud"me P"riode.

10. La deuxi"me p"riode s'"tend depuisle com-mencement

du troisi"me si"cleavant J.-C.jusqu'"l'an-n"e

240. Elle est caract"ris"e par la r"forme d'AppiusClaudius Csecus.

Ce personnage, censeur en 312, et deux fois*consul,

en 307 et en 296,grandhomme d'"tat,savant juriscon-sulteet puissantorateur, fut le premierRomain qui

s'occupad'"tudes grammaticales;et c'est " lui qu'ilfaut attribuer l'adoucissement de S en R entre voyelles.D"s lors les formes comme f"demm,meliosem asenam,

Lases,Fusia,Spusia,Valesia etc. disparaissent,et sont

remplac"espar f"derum,meliorem,arenam, Lares,Furia,

Spuria,Valeria.Vo pr"domineencore au nominatif et "

l'accusatifsingulierde la 2"*d"clinaison,au g"nitifplu-riel,et " la 3* personne du plurieldes verbes o" plus

tard ilfutremplac"part/; mais Vu appara"td"j",commeon le voit dans les inscriptionssuivantes :

chapelledu Vatican. " 2. Selon Mommsen (G.I. L. vol.I,p. 9 et 10),voiciTexpli*cation des formes difficilesde ce chant: enos=inos,commQi^= ^; " Lases

= Lares ; " lus, lue = luem, et rue = ruetn {ruinant);" pleores,pleoris

= pluresIplerosque); " Marma, Mai^mar = Tosque Mamers {Mars):" sins

sss"nas, et sers = siris;" fu=: fue imp"ratifdu radical verbal fii,{esto):

" Limm sali et la fin du vers ne s*adresse pas au dieu; c*est un ordre qu*un

Fr"re Arvale donne " un de ses coll"gues;" Berber = peut-"treverbera

[solum]; " Semunis, Simunis = Semones (demi-hommeset par cons"quent

demi-dieux): Martianus Capella(2,156)dit ^\i.iUovsemones autsemideos (dese privatifou se pour semi, et hetnones ou homin^); " advocapitabr"viation

de advocabitis. " M. Egger {Lat.serm. vet, rel.seljcite quatre autres inter-pr"tations

plus anciennes. *- Voy. $ 8, suppl"ment au chapitre de l'ortho-graphe

LATINE, 5 et 6, lesexplicationsdonn"es par M. Br"ol et M. L. Havet.

Page 94: Traite de Langue Latine

74 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

"pilaplie de Sclplon BarUataSt

CONSUL l'an 456 DE ROME, CENSEUR EN 46* (= 298,290 AVANT J.-C.)

0. en. f. scipio

coraelius. lucius.scipio.barbatus. gnaivod.paire

prognatus.forlis.vir.sapiensque"quojus.forma, virtutei.parisuraafuit" consoL censor. aidilis.quei.fuit.apud.vos " taurasia.cisauna

samDio.'cepit" subigit.omnc. loucanam. opsidesque.abdoucit^

Inscrlpllon ae la Colonne Boalrale de Hullins*

(494de Rome, = 260 avant J.-C.*)

La partieimprim"een italiquesest une restitutionde Mommsen.

. . .: . secestANOS"tie. op-

sidioneD exemet. lecione^j^w^ cartaciniensis omnis

mflxiMOSQVE. MACiSTROTOS huci pulam post dies

wovEM. CASTREIS. EXFOCiONT. Mxcelam"iwopidomvi

/?VCNANDOD. CEPET. ENQVE. EODEM MKCistJ^atud bens

rE"f. NAVEBOS. marId. CONSOL. prImos. cesct copzos"ue

CLASESQVE. NAVALES. prImos. ornavet. PATavet"ue

cvMQVE.Eis. NAVEBOS. CLASEis. POENicAS. owiisitem^na-

1. C. L I.,vol. I. n"" 29 et 30; vol. VI, l'"parUe,n"" 1284, 1285. " Sur

un sarcophagetrouv" " Rome en 1780; est au Mus"e du Vatican. La premi"re

ligneest form"e de lettrespeintesen rouge ; le reste est grav". Voyez le foc-simile dans Ritschl : P, L. M. E.; pi.xxxvii. " Selon Mommsen (C.L L,vol. I, p. 16, 17),cette "pitaphe,dans la forme o" nous la voyons, ne serait

pas contemporainede la mort de Barbatus; ce quile prouverait,c'estl'emploides d"sinences en us " la placedes vieillesterminaisons en os. Mommsen sup-pose

que cette inscriptionfut d'abord peintesur le tombeau au moment des

fun"raillesde Scipion,qu'ellefut grav"e seulement au si"clesuivant, et que

l'ancienne orthographefut alors rajeunie." Toutefois,au milieu des obscu-rit"s

de ces anciens temps, ilnous semble p"rilleuxd'acceptersans r"serve une

pareillehypoth"se.On verra plusloin combien l'orthographe"tait ind"cise "

cette "poque.

2. C. L Zr.,vol. I, n" 195; vol. VI, n" 1300." Plaquede marbre de Paros;

est actuellement au Capitole." Cette inscriptionfut trouv"e " Rome, dans

des fouiUes faites au Forum en 1565. Si le texte remonte " l'"poquede Duilius, la gravure n'en est pas aussi ancienne. Ce fait est prouv"P par la beaut" des lettres(voy.pi.loin, le fac-simil"),qui accuse une

habilet" de main bien post"rieure" l'"poquede la pi'emi"reguerrepunique, et par la pr"sencedu grand I qu'on ne rencontre pas ailleurs

Page 96: Traite de Langue Latine

"76 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

l"pliaphede Iiwctaa Selplon '"

(consull'an495 de Rome, censeur en 496 = 259,258 avant J.-C).

cornelio.l.f.scipioaidiles.cosol.cesor-

honc oino*ploirunie.cosenliont.T{pman")duonoro. optumo.fuise.viroluciom. scipione.fllios.barbaiiconsoL censor. aidilis.bic.fuet.B.{pudvo8)bec. cepit.corsica. aleriaque*urbe

dedet.tempestatebus.aide.meveU){d)

11. Si Ton compare l'orthographede ce temps avec

celle qui fut en usage " l'"poquede Quintilien,on

remarque :

4 " Voyelles : e = f,dans en"ue^ hec navaledmereto[d),navebos,tempestatebus,ploirume,aidiles;exemet^fuet,dedet,

omavet, cepet.

1 = e dans la d"sinence de cartacimensTs^" Sur i

longrepr"sent"par un grand I dans cartaciniensls^

prlmos,marld^voy. la note de la page 74.

0=1/ dans consol,cosol,cosenliont,exfodont,n"vebos;et le plussouvent aux nominatifs et accusatifs du sin-gulier

de la 2* d"clinaison : Comelio{s),prlmos filios^Ludom, Samnio{m)Captom poplom,viro{m)optumo{m)^honc; ainsi qu'aug"nitifpluriel: olorom^dvonoro{m);quelquefois" l'accusatifplurielde la 4"*d"clinaison :

macistratos; o =^ u dans "uoJus{=cujus);o =^i dans

olorum (= illorum);u, pour exprimerle son interm"diaire entre Yu et

i.C. L L, voL I. n" 31 et 32; voL VI. i^ partie,n^ 1286 et 1287. "

Cette "pitapheest en deux parties: la premi"re(lignes1 et 2)trouv"e " Rome

en 1781 et conserv"e au Mus"e dur Vatican, est surle sarcophagem"me ; les

lettresne sont pas grav"es,mais peintesen rouge. La seconde partieest

grav"esur une plaquede pierred*"lbe, trouv"e " Rome en 1614. et qui est

actueUement au palaisBarberini. " Les restitutions en italiquessont de

Mommsen. " - Ritschl a donn" le fac^imiU de cette "pitaf^e: P. I. If. B*,

pi.XXXVIII-

Page 97: Traite de Langue Latine

DE LORTHOGKAFHE LATINE. 77

Vi au suffixe d"s superlatifs: optumo^ ploinnne,maxu-

mas^parimma.Le groupe ei = i long,dans quei,numei, vivtutei^

castreis,so"eis;"i=e dans c/aseis,naveis;

2*" DiPUTHONGUES : Al = " dans akk, aidiles,aiclilis;Ai = a longdans gna"vod.

01 = il long dans oino,ploirume;OE = u long dans p"nicas;ou = tt long dans abdoiicit,Lot"anam.

30 Consonnes : b de od s'accommode en /; devant * ;

cpsides;

c=ff dans lecionesmacistratos,eafocioni,cartaciniensls

"Voy.p. 9).DV = ^ dans dvonoro ou duonoro;

D termine la d"sinence de l'ablatifsingulier: pr"-

^ladyaltodffnaivod,merito[d)ypiicnandod^dictatoredynavalcd,

mand;

M ne s'"critg"n"ralementpas " la fin des mots :

Taiirasia,Cisauna, Corsica^Aleria Samtiio \ oitto,vivo,

"ptumo, duonoro, omne, Scipione,iirbe,aide;

N, " l'int"rieur d'un mot, tombe parfoisdevant v ;

jcesor,cosol,cosentiont;

s finale tombe parfoisaussi au nominatif singulierde la deuxi"me d"clinaison : Conielio;

Les consonnes ne se redoublent pas : fi/ise,pamiima,

olorum.

4*" Enfin l'orthographeest extr"mement ind"cise,

car on trouve : hec " c"t" de hic: " aidiles" c"t" de

cidilis; " fuet,cepet,dedet,exemet, ornavet " c"t" de fuit,

cepitsubigit,abdoucit;" castreis,socieis" c"t" de e-is; "

1. Mommi^en n'admet pas que Samnio soit un accusatif, " cause de la pr"-sence

des d"sinences nouvelles en us dans cette "pitaphe; et ille croit " Tabla-

X'i",pour in Samnio. L'orthographe"tant rest"e longtemps ind"cise dans ces

d"sinences, nous pensons que rien n'emp"che de lire Samnio(m),et d'expli-quer

: 11 pritTaurasia, Cisauna, (etensuite tout)le Samnium.

Page 98: Traite de Langue Latine

58 I)": L'ORTHOGRAPHE LATINE.

claseis^naveis " c"t" de closes,navaleset de cartaciniensls;

" maxumas " c"t" de maximos; " cosol,cesor " c"t" de

comol,censor; " Tattrasia,viro,etc. " c"t" de Loucanam,

Luciom; " filios^Cornelio[s],navebos " c"t" de Corn"lius^

LitchisyBarbaius,prognatus,tempestatebus; " enquek c"t"

de in; " leciones,macistratosexfociontcartaciniensls "

c"t" de gnaivod,prognatus^snbigit; " - dicta"ored" c"t" de

p"tre;etc.

Troisi"me P"riode.

12. La troisi"me p"riodecommence en 240 avant

J.-C,Tann"e o" Livius Andronicus publiases premiers

ouvrages. Elle peut s'appelerla p"riode de Livius

Andronicus, car ce po"teexer"a une grandeinfluence

sur son "poque par sa traduction de TOdyss"e et

par ses. imitations des trag"dieset des com"dies

grecques.Cette p"riodese continue pendant une vingtaine

d'ann"es apr"sla mort de Livius Andronicus (204).Elle finit " T"poque o" les r"formes d'Ennius com-menc"rent

" prendrefaveur,c'est-"-direapr"sTann"eo" ftitpubli"le s"natus-consulte. relatif aux Baccha-nales

(186).Le s"natus-consulte sur les Bacchanales est le do-cument

le plusimportantque nous ayons pour "ta-blir

Torthographede cette "poque.

Eplslwla consulam ad Teuranos ae Baccbanalilias ^

["criteen 186^ deux ans avant la mort de Plante).

q. marcius 1. f.,s(p)poslumlus1. f. cos. senatam consoluerunt

n. octob, apud aedem duelonai. sc(ribendo)arr(uerunt)m. claudi(us)m. f.,1.valeri(us)p. f.,q. minuci(us)c. f.

1. Plaquo de bronze trouv"e en 16-iO " Tiriolo,villagedu Brutium. Elle est

au Mus"e Imp"rialde Vienne. " Ritschl en a publi"le fac-simil": Prise,

latinit.mon. epigr.,pi.xvni. " Le litre epistulOretc., est de Mommsen.

Page 99: Traite de Langue Latine

DE L'OKTIIOGRAPHE LATINE. 79

de bacanalibus quei foideratei esent ita exdeicendum censuero.

neiquiseorum bacanal habuise velet.sei ques esent,queisibei dei-cerent necesus ese bacanal habere,eeis utei ad pr(aitorem)urbanuin

romam venirent dequeeeis rcbus,ubei eorum verba audita esenl,utei senatus noster decerneret,dura ne minus senatorbus c adesent,

quom ea res cosoleretur. bacas vir nequisadiese veletceivisroma-

nus neve nominus lalini neve socium quisquam,nisei pr(aitorem)urbanum adiesent isquede senatuos sententiad,dum ne minus sena-

toribus c adesent,quom ea res cosoleretur,jousiset.censuore.

sac^rdos nequisvir eset. magisterneque vir neque mulier quis-quam eset. neve pecuniamquisquameorum comoinem habuise velet

neve magistratum,neve pro magistratudneque virum neque mulie-

rem quiquam fecisevelet. neve post bac inter sed conjourasenevecomvovise neve conspondise,neve conpromesisevelet neve quisquamfldem inter sed d"dise velet. sacra in oquoltodne quisquamfecise

velet,neve in poplicodneve in preivatodneve exstrad urbem sacra

quisquamTecise velet,nisei pr(aitorem)urbanum ndieset isquede

senatuos sententiad,dum ne minus senatoribus c adesent,quom ea

res cosoleretur,jousiset.censuero.

homines plous v oinvorsei vireiatquemulieres sacra ne quisquamfecise velet,neve inter ibeivireiplousduobus mulieribus ploustribus

arfuise v"lent,nisei de pr(aitoris)urbani senatuosquesententiad,utei

supradscriptumest.

baice utei in coventionidexdeicalis ne minus trinumnoundinum;

senatuosquesentent"am utei scientes csetis " eorum sententia ita

fuit : sei ques esent,queiarvorsum ead fecisent,quam supradscrip-tum

est,eeis rem caputalemfaciendam censuere " atqueutei boce

in tabolam ahenam inceideretis,ita senatus aiquom censuit ;uteiqueeam fig"erjoubeatisubei facilumed gnoscierpotisit;atqueutei ea

bacanalia,sei qua sunt,exstrad quam sei quidibeisacri est,ita utei

supradscriptum est,in diebus x, quibusvobeis tabelaidatai erunt,*

faciatisutei dismota sient in agro teurano. {C.I. Z.,vol.I,n^196.)

13. Nous voyons qu'"la fin de la troisi"me p"riodeles

diphthonguesoi,ou n'ont pas encore perdu de terrain :

foideratei,oinvorsei,comoinem; ploiisnoioidinum, jon-

heatis,jousiset,conjourase;" les consonnes ne se redoublent pas encore : Baca-nal,

Bacas^ oquoltod;veletfacilumed,tabelai]comoinem-,

necesus, ese, adiese habuise,feciseconjourase,comvovise^

Page 100: Traite de Langue Latine

80 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

conspondise^conpromesise,d"dise arfuise,eset^esent esetis^

adesent adieset adiesentjoiisiset^fecisent;

"Vo ne se change jamais en ti apr"sii ou v : qiwm,

aiquom^ oquoltod; il subsiste "galement dans vorto

(= verto)et ses d"riv"s : arvorsum^ ohworsei;

"le son interm"diaire entre u et i est toujoursex-prim"

par II : caputalem,nomimis, iiecesus^facilnmed;" la quatri"med"clinaison fait au g"nitifsingulier

uos : seimtuos ;

" lenominatif plurielde qxdsind"finiest ques : seiques]" on dit adieseadiesetconpromes:ss{^=admse^adiisset,

compromisiss").Mais un assez grand nombre de vieilles formes

commencent " se modifier :

Ortlio^raplie ancienne i

1" AI : Duelonai, aiquom,

haice tabelai,datai.

2" El : quel,foideratei^sibei,

ibei,ubei,sei,"iisei,utei,

virei,ohworsei;eeis,vobeis;

deicerenlinceidereiis^ex-

deicatisceivis,preivatod.

3" El : nei^

^ Eis (nomin. et accus,

plur.): pointd'exempledans le s"natus-consulte.

5" E : si-ent.

6" 0 (dansles radicaux) :

tabolam;cosoleretiu\cou-

soluerunt.

Ortiiogfraplie nouvelle t

i**AE : aedem.

2"*1 : saai, urbani, Latini,

venirent [formes," pro-prement

parler,aussianciennes que celles eu

ei,mais quiplustard se-ront

les seules usit"es).3" E : 7ie, iieve.

4" ES : muliereSyscientes.(Ob-servationanalogue "

celle du n" 2. " Voy.

p. 40, 6^)3" 1 : poti'Sit;fuit censidt.

6" u (danslesfinales,apr"stoute autre lettre cpieVu

ou lev): Marciiis Postii-

miiis,senatus, RomanKs;

senatoribus,"nulieribvs,re-

Page 101: Traite de Langue Latine

T u (p"nulti"medu g"-rondif):pointd'exemple

dans Je s"natus-consulte.

8" D archa"quefinal : sen-

tentiad,ead^oquoltod,po-plkodypreivatod,sed,co-ventionid

, magistratud,

svprad, exstrad, faciliu

med.

9**Point d'acconmiodation "

conpromesise; et contrai-rement

" Feuphonie:exdekendum, dismota.

10**Sup})ressionde s et m

finales: pointd'exempledans les"natus-consulte.

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 81

bus,diehus,diiobus,tribus,

quibus;magistratum,r/-

rum^ sochim^noundinum,

urbanum, trinum,scrip-tum, faciendum,exdeken-

dwn, arvorsiim; eonim ;

erunt.

"E : faciendum,exdeicon-dwn.

8** Suppressiondu d ar-cha"que

final: agro. Teu-

rano*

9** Accommodation : cou-

jourase,conspondise; les

formes suivantes ne per-sisteront

pas longtemps:arfuise,arvorsum.

10" Marcius,

Postumitis,

magistratum,aiquom,etc.

14. Enfin ce fut pendant cette p"riodeque Spur"usCarvilius Ruga vulgarisale signeG pom" repr"senterla gutturaledouce. " Voyez au " 8, suppl"ment au cha-pitre

de l orthographe LATINE, n**l,le fac-simil"de Tas

libral de Luc"ria et la l"gendequi s'yrapporte.Plante,n" vers 254 et mort en 184, avait environ

14 ans au moment o" Livius Andronicus publiaitses

premiersouvrages. Il dut faire ses d"buts de po"te

comiquevers la fin de la premi"remoiti" de cette troi-si"me

p"riode.Aussi l'orthographede Plante eut-elle

Page 102: Traite de Langue Latine

f"'l DK L'ORTHOGHAIMIE LATINE.

probablementun caract"re encore plus ancien que

celle du s"natus-consulte relatif aux Bacchanales ; et

les "diteurs modernes de ce po"te,en lui attribuant une

orthographerelativement peu archa"cpie,restent bien

en-de"" de la v"rit".

Quatri"me P"riode.

15. La quatri"mep"riodeest celle d'Ennius (n" en

239 avant J.-C. et mort en 169).Ennius est un des

"crivains qui contribu"rent le plus " la formation

de la langue.Jusqu'" lui la quantit"de certaines

"syllabes"tait rest"e flottante ; il l'assujettit" des

lois m"triquess"v"res qu'ilemprunta " la prosodie

grecque. Les r"gles"troites dans lesquellesil en-ferma

l'hexam"tre latin pr"vinrentl'apocopeou l'af-faiblissement

des finales ainsi que la chute d"s br"ves

atones qui tendaient " dispara"treau milieu des mots.

Avant lui les consonnes ne se redoublaient pas dans

l'"criture : 7iullageminabaturlitera m scribendo ; quam

consuetudinem Ennuis mutavisse ferinr(Festus, au mot

Solitaurilia).

Il r"panditl'usagedu redoublement,

moyen efficace d'assurer " la voyellepr"c"dentele maintien de sa prononciationet de sa quan-tit".

Toutefois, " c"t" de ces mesures conserva-trices,

il faut remai^quer cpi'Enniusconsacra par

l'"criture la suppression du d archa"cpiefinal ;

svPRAD, MERiTOD, MARiD, SENATVD devinrent supra, mer"tOy

mari, senatu. En outre, quand deux voyelles"taientr"unies par syniz"se,il n'en "crivait qu'une seule ;

par exemple sas pour suas, sispour suis : Virginesnamsibi quisquedomi Romanus habet sas (Festus,au mot

Sas); Postquam lumina sis oculis bonus Ancus reliquit

(Festus,au mot Sos).Ce fut pendant la quatri"mep"riode,que Caton,

n" en 234 et mort en 149, "crivit ses ouvrages ; la

Page 104: Traite de Langue Latine

84 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

gulierdes mots de la 2"* d"clinaison,ainsi qn*andatif singulierdes pronoms; et il exprimaitce son

par un simplei : pupilli,pueri,illi,uni. Au contraire

il trouvait un i pingue dans les d"sinences du nomi-natif

et du vocatif pluriels,ainsi qu'audatifdes noms

de la 3' d"clinaisonyet ille repr"sentaitpar ei : puerez,

illei^furet.Ilremarquait"galementune diff"rence dans

le son de \i long de certaines racines, comme par

exempledans/?"/a,javelots,qu'il"crivait peila,et plia,

mortier,o" il mettait simplementun i :pila.Voici du reste ce que dit " ce sujetV"lius Longus

(P.2220; K., 56): Alii quorum est Lucilius,variescriptitave-

runt: siquidem,in iisqu" producerentur,alia per i longam^aliaper e et i notaverunt, velutdifferen"aqu"dam s"parantes;ut cum diceremus viri, si essentplures^per e et\ scriberemus;

si vero esset unius viRi, per i notaremus; et Luciliusin nono :

" Jam puerei VENERE : E postremum facitoatquei,Ut puereipluresfiant;i sifacissolum,

PupiLL",PUERi [et)LUGiLi hoc unius fiet."Item : " Hoc illi factum est uni : tenue hoc fadesi.

HiEG ILLI FECERE : addc E, utpinguiusfi"t."

Idemquepeila, quibusmilitesutuntur, per i et E scribenda

existimat;at pilam qua pinsiturper i. Hoc mihi videtur

supervacane" esse observationis.

Quintilien(I,vu, 15)quibl"me aussi cette distinction

tropminutieuse,cite en outre le vers suivant o" Lucilius

indiquel'orthographedu datif de la 3' d"clinaison :

" Mendaci furi^^ addes e, quum dare furei

Jusseris. "

T"rentius Scaurus (Putsch,p. 2255; Keil,p. 19)a conserv" ces quatre vers :

Mille hominum, duo meil"a; item hisceuti^oqueopus meiles,

Meilit"am ; tenues i,pilam qua ludimus;p"lum

Quopinsunt,tenues \\ph(rah"cfecerispila ;

Qu" jacimus,addes e, peila, ut pkniusfi"t.

Page 105: Traite de Langue Latine

DE L^ORT"IOGRAPHE LATINE. 85

.19. SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE AU TEMPS

d'aTTIUS ET DE LUCILIUS

Table ae Banila

(Fragmentd'un texte de loitrouv" " Bantia S et dont

la date incertaine flotteentre les ann"es 621 et 636 apr"sla fondation de Rome = 133, 118 avant J.-C.)

Ligne 17. " de castorus palam luci

in forum vorsus et eidem in diebus v apudq(uaestor"ni)jourantopcr

jovem deosque ebit

faclurum,jiequesese at/(;or"am h(ance)l(egem)facturum scieutem

d(olo)m(alo),neque seese facturum neque intercesurum

eiex h(ace)l(ege)non jouraverit^is

magistratumm/^enMwvewe/petitowezvegeritoneive habeto neive in

senatu ni quissinito

neive eumcensor in senatum legito.quei ex h(ace)\{ese)joudicaveritis faciloapudq(uae8lorem)urb(anum) \

riptumsiet;quaestorqueea nomina accipitoet

eos queiex h(ace)l(ege)apudsedjourarinCfacito in taboleis

am deixerit

posthance legemrogalam, eis in diebus x proxsumeisquibusquisque

jourantoapudquaestoremad aerarium palam/e^iperjovem de.. . .

e

penate ^

. e adoorsum hance legem facturum esse, neque seese,

FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION

AI = iE : aid{ilis)" cot" de praedes.El " l'int"rieur des 'mots : deicito.

1. Plaquo (lebronze, grav"e d*im c"t" en languelatine,de Tautre en langue

osque. Trouv"e en 1790 dans les ruines de Bantia (aujourd'huiOppido),en

Lucanie, elle est au Mus"e de Naples. " Dans cette inscriptioncomme dans

les inscriptionssuivantes les mots en italiquessont les formes " remarquer.

Les lettres entre parenth"sesservent " expliquerles abr"viations du texte

original;les lacunes sont marqu"es par des points." Voyez dans le Corpus

(vol.I, n" 197),la restitution de Mommsen. " Nous avons suivi le texte du

/ac-5tw//cde Ristchl {Prise,latinit mon, epigr,,pl,xix),il diff"re un peu du

texte de Mommsen, qui portejurarintau lieu dejourarint^par exemple.

Page 106: Traite de Langue Latine

8G DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

El final : queiqiiomque(nom. sing.),quel(nom. pl.)^

quelque{=quisque),quaseisei,plebei\ scito^/eeffei(dat.)" c"t" de e-idem (nom. pi.)ei (dat.),quanti,plebivescito,dari,deferri,condumnari.

0 " rint"rieur des mots= u : popolom,popUco,poplice^hoice,qi"iquomque[den)ontiari;= e : advorsus.

ou = Mjoudex^joudiciojoudicetur,jouranto.

u = I : testumonium.

u = E : condumnari " c"t" de condemnatus.

Voyelles redoubl"es : haace,hiuci,leegei" c"t" de lege^Consonnes non redoubl"es : sufrarjium.QU et Q = G : queiquomque,pequniam.

X renforc" par s : lexs,proxsumeistaxsat,exsigito"c"t" de deixerit.

AssLMiLATiON NON FAITE : inrogarc.,

fi(eiiteiitla Q" M" Mlii"eior"iii Inter CSenaates et Tltarios *"^

(637apr"sla fondation de Rome =117 avant J.-C.)

q. m. minucieis q. f.rufeisde controvorsieis inter genuateiset vei-

turios tnre praesente cognQverunt,et coram inter eos controvosias

composeiveruntjet qua legeagrum possiderentet qua fine"sfi"rentd"cserunt. eos /"new-facereterminosquesUim juserunt; ubei ea facta

essent,romam coram venire jouserunt.romae coram sententiam ex

senaii consulto dixerunt eidi"{us)decemb(ribus)1. caecilioq. f. q.muucio q. f.co(n)s(ulibus).

qua ager privaluscasieHvituriorum est,quem agrum eos vendere

heredemquesequilicet,is ager vectigul(is)nei siet.langatiumfineisagriprivati.ab rivo infimo,quioritur aD fonteiin mannicelo ad flo-vium edem ; "biterminus stat. inde fioviosuso vorsum infloviumlemu-rim. inde floviolemuri susum usque ad rivom comberane(am). inde riva

combevvinea.susum usque ad comvalem caeptiemam;ibi tet^mina duo

stant circum viam postumiam. ex eis terminis recta regioneinrivo

vendupale.ex rivo vindupaleinfloviumneviascam. inde dorsum fluioneviasca in floviumprocoberam.inde flovioprocoberamdcorsum

1. (7./. L., voL I, n*" 199. " Table de bronze trouv"e en 1507 dans la

vall"e de la Polcevera, pr"s de G"nes.

Page 107: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. S7

usque ad rivom vinelascarn"/i/w/nM?";^"eiterminus stat. inde sursum

rivo recto vinelesca;ibeiterminus stat propterviam postumiam.indealter Irans viam postumiamterminus stat. ex eo lermino,quelstat

Irans viam postumiam, recta regioncinfontemin manicelum. inde

deorsum rivo,queioriturab fonte enmanicelOjadlerminum quei stat

Sidfloviumedem.agripopliciquod langensesposideni,kisce finisvidenlur esse, ubi

comfluont edus et procobera,tbei terminus stat. inde ede floviosur^suorsum in mon tem lemurino m/iimo;""e2 terminus stat. inde^wr-

sumvorsumjngo recto monte lemurino;a"ei*termin.s stat. inde suswn

jugorecto lemurino;ibi terminus sUit irimonte pro cavo. inde sursimi

jugorecto inmontem lemurinum summum ; ibi terminus stat. inde

sursum jugo recto incastelum^queivocilatust alianus ; ibeiterminus

stat. inde sursum jugo recto in montem joventionem;ibi terminus

stat.inde sursum jugorecto in montem apemnum,quei\o"^"ii\"vboplo;ibeiterminus stat.inde apeninum'i"^orecto inmontem tuledonem ;ibei

terminus stat. inde deorsum jugo recto in/loviumveraglascaminmon-tem

berigiemaminfumo;ibi terminus stat. inde sursum jugo recto

inmontem prenicum;ibiterminus stat. inde dorsumyx^orecto in /7o-vmm tulelascam;ibi terminus stat. inde sursum jugo recto blust"e-

melo in montem claxelum ; ibiterminus stat. inde deorsum infontem

lebriemelum;ibiterminus stat. inde recto rivo eniseca inflovium^oY-coberam; ibi terminus stat.inde deorsum in floviomporcoberam,ubei

conflovontfloviedas et porcobera;ibi terminus stat.

quem agrum poplicumjudicamusesse, eum agrum castelanos lan-genses

veiturios po..derefruiquevidetur oportere.pro eo agro vcc-

tigallangensesveituristnpoplicumgenuam dent in anos singulosvie

(torialos)n(ummos) cccc. sei langenseseam pequniam non dabunt

neque satis facient arbitratuu genuatium,quod per genuenses mo.a

non fi"t,quo setius eam pequniamacipiant: tum quod in eo agro

natum erit frumenti partem vicensumam, vini-partem sextam lan-genses

inpoplicumgenuam dare debento in annos singolos.

queiinira.eos fineisagrum posedetgenuas aut viturius,quei eorum

posedeitk. sextil(ibus)1. caicilioq.*muucio co(n)s(ulibus),eos ita po-

sid"re colerequeliceat.e.s, queiposidebuntjvectigallangensibusproportionedent ita uti ceterilangenses,qui eorum in eo agro agrum

posidebuntfruenturque.praeterea in eo agro niquisposidetonisi de

majoreparte langensiumveituriorum sentenlia,dum ne alium intro

mit"t nisi genuatem ant vciturium colendi causa, queieorum demajorepartelangensiumv"Vi"r/'Mm scntcntia ita non parebit,is eum agrum

nei babelo nive ft-uimino.

Page 108: Traite de Langue Latine

88 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

quel ager compascuos crit,in eo agro quo minus pecus .ascere

genuatesyeitunosqneliceat ita ute" incetero agro genuaticompas-cuo, niquisprohibeto,nive quis vim facito,neive prohibelo

quo minus ex eo agro ligna materiamque sumant utantarque.vectigalanni primik.januarissecm\"isv"iu7HS langensesinpopUcum

genuam dare debento. quod anle k. januar(ias)primaslangensesfructi sunt erunlque,vectigalinviieidare nei debento.

prataquae "nevwul proxuma faenisiceil.caecilioq.muucioco(n)s(uli-

bus) in KgropoplicOyquem viturieslangensesposidentet quem odiates

et quem dectunines et quem cavaturineis et quem mentovines posident^ea prata ,

invitislangensibuset odiatibus et dectuninebus et cavatu-

lines et mentovines,quem quisqueeorum agrum posidebit^tnviteis

eis niquissicetnive pascatnive fruatur. seilanguesesaut odiates aut

dectunines aut cavaturines aut mentovines ma/en^n eo agro alia

prata inmittere defendere sicare,id uti facere liceat,dum ne amplio-rem modum pratorum babeant,quam proxuma aestate habuerunt

fructiquesunt.vituriesqueicontrovorsias genuensiumob injouriasjudiCatiaut dam-

nati sunt,seiquisinvinculeisobeas res est,eos omneis solveimitteilei-

ber...iquegenuenses videtur oportcreanie eidus sexdUs primas,

seiquoi"eea re iniquomvidebitur esse, ad nos adeant primo quoque

die et ab omnibus controversis i. thono publli.leg(ati)mogo metica-

nio meticoni f(ilius),plaucuspeliani(o)pelionif(ilius),

20. Si ron compare les deux inscriptionspr"c"dentesaux monuments des auti'es p"riodes,on remarquera :

" le vieux g"nitifen us de la S''d"clinaison : Castorus,

forme destin"e " dispara"trebient"t;" la diphthonguesiancienne, ou, dans un certain

nombre de mots, comme Jouranto^joudex injourias,jou-

serunt^etc.;

" \o de la di""nence: pojwlom,flomom^rivom,iniquom;

compascuos; conflovontet com/luont,"ormes d"j"tr"$ rares,

" c"t" des formes nouvelles en u qui sont pr"domi-nantes;

" Vo du radical dans poplico^poplice,taboleis,hoice,etc.

o" ilne tardera pas " se transformer en u ; et dans vor-

sus, advorsus,advorsum,controvorsias,o" Scipionl'Africain

passe pour l'avoirle premierremplac"par un e : versus

Page 109: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 80

(Quintilieii,I, va, 25),mais o" il durera longtempsencore ;

" s apr"sx, pour en fortifierle son sifflantdans Icxs,

proxmmeis dixsenoit,etc.,mani"re d'"crire qui devien-dra

rare sous Tempire,mais qui ne dispara"trajamais

compl"tement: on en trouve encore des exemplesm"me

dans les inscriptionsdu temps de Domitien : faxsw;" Vilpour exprimerle son interm"diaire entre uqH

dans testumonium et au superlatif: proxsumeis,proxuma,infumo" c"t" de infimo.Il ne sera g"n"ralementrem-plac"

par i qu'auconunencement de l'empire;et Quinti-

iien (I,vu, 21)rapportecomme une tradition que l'on

changea cet u en i pour la premi"re fois dans une

inscriptiondu temps de Caligula(Voyezce que nous

avons dit " ce sujet,p. 28.);" la vieille diphthongueai dans l'abr"viation aid

pour aidilis= "dilis et dans Caicilio : cette diphthongueest d"j"fort rare. " Il semble que Claude aitvoulu la

remettre en usage (Voy.les inscriptionsde la fin de la

septi"mep"riode);" le groupe ei fort en faveur pr"cis"ment" cette

"poque, et qui ne deviendra rare qu'apr"sAuguste;" le redoublement des voyelles,pour marquer

qu'ellessont longues,invention d'Attius : haaceyteegei,

seese, luuci,arbitratuu,Muiicio;" enfin,malgr" l'usage,nouveau, il est vrai, de

redoubler les consonnes, l'emploid'une seule / dans

sufragiumd'une seule ^ dans intercesurum,jouserunt,et "

la p"nulti"mede jousisse," cause de la diphthongueou^quisuffit" indiqueret quimaintient la longueurde la

premi"resyllabe.Quintilien(I,vu, 21)parlede j'ussi"critanciennement par une seules; et il dit implici-tement

que cette ancienne orthographese modifia vers

l'"poquede Cic"ron : Paulum superiores[Cic"roneet Vir-

gilio)illudquodnos geminaS dicimus,jussi, xma dixerunt.

Page 110: Traite de Langue Latine

90 DK L'ORTHOGRAPHE LATINE.

Sixi"me P"riode.

21. L'ouverture de la sixi"me p"riode correspoudau mouvement d'extension consid"rable que prit la

languelatine,quand l'heureux succ"s de la guerre

sociale assura aux Romains la possessionde l'Italie.

Cette p"riodes'"tend de l'an 88 avant J.-C. " l'av"-nement

d'Auguste.Elle se subdivise en trois"poques, dont chacune est

marqu"e par des progr"snouveaux dans l'orthographe.

PREMI"RE "POQUE

22. A l'"poquede Sylla(88" 78 avant J.-C),on est

toujourspr"occup"de trouver un signeparticulierpour

exprimerl'flongpar nature. Celui qu'onimaginealors,c'est un I plusgrandque l'iordinaire et d"passantde

beaucouple haut des autres lettres*(Voy.le fac-simil"" la fin de ce chapitre).

Ce grandI depuisSyllase rencontre fr"quemmentdans les inscriptionsde toutes les "poques,jusqu'auxderni"res ann"es de l'empire.

C'est ainsi qu'onvoitdans des inscriptionsdu temps

d'AugustedIvI,popvlI,roman I,solI,commigrarI,etrvs-

gIs,devictIs,aeqvIs,v.olscIs,svbactIs {C.L L., vol. 6,

1'"partie,n" 702, et vol. 1,n" 32);de Caligula(C /. L.,

vol.6, l'^partie,n'*2028):coLLEGiI,AVGvsTl,natalI,vovI,

argentI,dIae,sal\tI,iovI,ivnonI,gorvInvs,-statIlivs ; et

(n"2030): pIso, gonlegI,magisteriI;dans une autre du

temps de Marc-Aur"le (n^*1377):dIvI,verI,antonIno,dIvO,LEGIONARiI,LEGIONl,PRlMiE,PVrIs,MINERvI,STlItIBVS,

traianI,etc.,etc.

1. Il ne faut pas confori'lrc ce grand I, exprimant la voycilelongue, a\cc

celui qui sous lempire servit quelquefois" repr"senterVi consonne : J, et

dont nous avons parl"plusUaut (voy.p. 10).

Page 112: Traite de Langue Latine

92 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

L.CX Cornelia de xx q[a"storilia" ^

(673apr"sla fondation de Rome = 81 avant J.-C;

ann"e o" Cic"ron pronon"a son discours Pro Quintio.)Ligne! (unfragmentconsid"rableest perdu)" qu(aestorem)

urb(anum)5'M^iaerariumprovinciamoplinebit,eam mercedem deferto;

quacstorque,que" aerarium provinciamoptinebit,eam pequm'am ci

scribae scribe"sque beredivcejussolvitoid que eisine fraude sua facerc

liceto,quodsine malo pequlaiuufi"t,olleisquehominibus eam pe"u-

12207/2 capere liceto.co(n)s(ules)jtte"'nuncsunt,2ezante k. decembre:s

primas de eis,gueicives romanel suni,viatorem unum legunto,qveiin ea decuria viator appareat,quam decuriam viatorum ex nonets de-

ccmbribus primeisquaes torihus ad aerarium apparcre oportetoportebil.

Plus bas." sirempsqueeispraeconibusdequeeispracconibusquaes -

tori omnium rerum jum lexqueesto,quaseisei ei praecones in eam

decuriam in tribuspraeconibusantea lecteisublecteiesseni quam in

quisquedecuriam eorum ex bac legepraecolectuseril.

quos quomque quaestoresex legeplebeiyescito vialores l"g"resub-

legercoportebit,ei quaestoreseo jure ea lege vialores nii legunto

sublegunto,quo jurequa legeq(uaestores),quoinunc sunt,viatores

lu legeruntsublegerunt." etc.,etc.,etc..

FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'lNSCRIPTION

El final: ulei; " queiquomqueerit,cet"re f,solitei,instituteisunt,

praeconeih,c"t" de quaestori;" accipet,darei\legei."is finalau datif ou " Tablatif : secundeis,terlieis,decurieis,jcetereis^

legundeis,,sublegundeis" c"t" de : in e-is;" au nominatif ou " TaC-

cusatif pluriel: omneish c"t" "epraecones,vialores,ieges.I = e: sub legi" c"t" de ex bac lege,quo Jure.u = K : legundeis,sublegundeis.u = I : proxume.

0 = u ; et ou = c : queiquomquequojus.Voyelles uedodbl"es : juus (2 fois)" c"t" dey^s;aacefereis (= a

ceteris).Consonnes redoubijSes : quattuor.Accommodation : tantundem.

1. G. !, I.,vol.1, n" 202. Plaque de bronze trouv"e " Rome dans les ruines

du temple de Saturne au bas du mont Tarp"ien.Transport"e d'abord au

Mus"e Farn"se, " Rome, elle est actuellement au Mus"e deNaples." Voy. le

fan-shnilede Ritschl : P. L. M. E.y pi.xxrx.

Page 113: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 03

4atre Inserlplloii^

(probablementde la m"me ann"e).

V

commun! restituloin majorerakiber roma joveicapitol"noeipopioromano. benivolentiaebenificiquecatissa erga lucios

ab commun. *...

Epistvla praelorls ad Telb"rte"'.

(de676 apr"sla fondation de Rome, selon Mommsen,

78 avant J.-C, ann"e de la mort de Sylla.)

1. Corn"lius en. f.pr(aetor)sen(atum cons(uluit)a d. iii nonas

maias sub aede kastorus. scr(ibendo)adf(uerunt)a. manlius a. f.

sex. julius 1.postumiuss(p.)f.

quod teiburtesv(erba)f(ecistis)quibusquede r"bus vos purgavisiis,ea senatus animum advortitita utei aequom fuit,nosque ea ita audi-

yeramu8,ut yos de"xsistisvobeisnontiata esse, ea nos animum nostrum

non m doucebamus ita facta esse propterea quodscibamus ea vos me-

rito nostro facere non potuisse,neque vos dignosesse queiilAfaceretis

neque id vobeis nequereipopltcaevostrae o"ileesse facere. et postquamvosira verba senatus audivit,tanto magis animum nostrum indouci-

mtij, ita u/et ante arbitrabamur,de eieis rehns afvobeis peccatumnon esse, quonque de eieis r"bus senatuei purgatiestis,credimus vos-

que animum vostrum indoucere oportet,item vos populo romano

purgatosfore.

25.Dans lestroisinscriptionsquipr"c"dent,on remar-quera

:

" optrnebit^accommodation conforme " la pronon-ciation,dit Quintilien(I,vn, 7),mais contraire " l'"ty-

1. De 673 apr"s la fondation de Rome, selon la conjecturede Mommsen

(C,L L, vol. 1,n" 589).-^ Trouv"e " Rome. " 2. Suit la traduction en grec.

3.Visconti pense que cette lettrefut"crite pendant la guerre sociale. Momm-sen

dit qu'elleest peut-"trede 78 avant J.-G., et qu'il s*agitde soup"ons

relatifs " quelque entente avec Sertorius. " Trouv"e " Tibur ; grav"e sur

une plaque de bronze. C. L I.,vol. 1. n" 201.

Page 114: Traite de Langue Latine

94 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

moiogie: B liUeram ratio poscit,aures magis audiunt P ;

" quonque, afvobm^accommodations "galementcon-formes

" la prononciation,mais qui ne furent pas

admises dans r"criture,quand Torthographelatine fut

r"guli"rementconstitu"e;" pequniam" c"t" de pecuniam." D"s les temps les

plusanciens,c et qu ftirentsouvent remplac"spar y,

surtout quandla voyellesuivante "tait un u : pequdes^

persequHo(loiThoria),pequlatuu(voy.u apr"sy, p. 29);" ol"eis: pareilleforme est employ"e quelquefois

encore par Vii^le: Ollisubridens divumpateratquehomi-

num rex. En., I,254 ;

" quosquomquey"quom; advortit,vostr": on verra plusloin que l'ancien o, pour u ou pour ^, se conserva long-temps

apr"su et v. De m"me quojm = cujus." poplopour popolo; syncope de l'ancien o qui va

bient"t se changer en u.

" caussa : c'"taitl'orthographehabituelle de Cic"ron

et de Virgile; leurs manuscrits autographesen font

foi,dit Quintilien(I,vu, 20).Ils "crivaient aussi

cossus, etc. (Voy. " la fin de ce volume le chapitreintitul" Redoublement des consonnes.)

" benivolenti",benifici^formes quirest"rent longtempsen usage. (Voy.nos inscriptionsde Pomp"ies : benzvch

lentibus felice[s]^p. 19.)" nontiata pour "noventiata,d"riv" de novus. Ov est de-venu

ou, d'o" nountiata comme noundinum. Ou s'est

chang" tant"t en o : nontiata,comme nondinum, non" ;

tant"t en u : nuntiata comme loumen, lumen ; joubeo^

jubeo,etc. " Les formes nuntiatanuntiarenuntius etc.

fiu'entles seules que l'usageconsacra dans la suite.

" indoucereoitileformes d"j" tr"s rares " cette

"poque,et sur le pointde dispara"tre." juus aaceiereis,pequlatuuavec redoublement de

la voyellepour en marquer la longueur.

Page 115: Traite de Langue Latine

DE LORTHOGRAPIJE LATINE. Do

" eieis: dans ce mot, le gi'oupe ei," la derni"re syl-labe,

marque la longueurdu son is;" la premi"re,il

exprime le son interm"diaire entre Vi et IV. Comparezles formes post"rieuresi-is ou e-is.

DEUXI"ME "POQUE

26. Pendant les vingtann"es quisuivent la mort de

Sylla(78 " 58 avant J.-C),c'est-"-direenviron depuisles d"buts de Cic"ron au forum jusqu'aucommence-ment

de la guerre des Gaules, on voit dispara"trebeaucoupde formes anciennes,tellesque les g"nitifsen us de la 3* d"clinaison : hominus (C. I. L., vol. I,

n" 196, 8),Castorus{i"'107),Cererus (n"566,568),etc.,et les nominatifs plurielstermin"s par * " la 2**d"-clinaison

: magistreis^vireisisdem,dtwmvires etc.

On voit en m"me temps se g"n"raliserl'usagedes

consonnes aspir"esph, th^ ch^ dans les mots tir"s du

grec, comme trhimphm^ th"saurus,machina^ etc., et

dans quelquesauti^es pm^ement latins,comme jml-cher, Gracchus,Cethegus,Otho. (Voy.p. Il et 12.)

27. L'inscriptionsuivante de l'ann"e 683 apr"sla

fondation de Rome (71 avant J.-C.)montrera quelle"tait l'orthographedes contemporainsde Cic"ron,

un an avant les Verrines.

l"ejL Antonla de Tlieriiiesilias ^

Ligne i. " quei thermeses majores peisidaefuerunt,yae/quceorum legibusthermesium majorum pisidaruniante k. april.quacfuerunt 1.gellio,en. lenlulo cos., thermeses majores pisidaefactei

sunt,qucii^xx^ab teisprognatisunterunt : tes o:r.nes jsos/ereequeeorum

tbermeses majores peisidaeleiberi amicei societquepopuliromani

1. C. I. L.yvol. 1; n" 204. Plaque de bronze trouv"e " Rome au bas du

mont Tarp"ien; est conserv"e " Rome. " Ritsclil en a donn" le faosimile

P. L. M. E., pi.XXXI.

Page 116: Traite de Langue Latine

96 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

sunto,eiquclegibussuei'sita utunlo itaquc"Ws omnibus sueis Icgibustherniensis majoribuspisideisutei liceto,quod advorsm banc Icgcmnon li"t,etc.,elc, etc.

FORMES A REMAUQUER DANS LE RESTE DE L^INSCRIPTION:

El final : ibei,nisei,uteijneiquisneiquidneive ; ieiipseiqueiy

agrei, scnpieisunt,usei frurteiyesunt,publicanei" c"t" de leiberi;

e-i (n.pi.); " fmei vutei.

Eis final au datifou " Tablatlf : loceis,agrek^aedificieis,oppideisy

portorieiSjmaritumeis,ieish c"t" de c-isdem ; capiundeis" c"t" de ca-

piundis;" " Taccusatifpluriel: fineis^ciceis.

El " rint"rieurdes mots : leiberos,meilites,preimum^preivata^dei-

cuntOj ameisei^nt.

0 = u : consolibus " c"t" de consulibus.

tj := E : capiundis,capiundeis.D = I : maritumeis,

ou = u :jous( fois),yoMm " c"t" dcjurisdici\o,judicia.

s redoubl"e : caussa.

Voyelles redoubl"es : uuiei {:="ti).

X renforc" par s : deixserint.

Accommodation non faite : inperato.Aspiration : Thermesesei Thermesum, T/iermensorum,l'hermensium

h c"t" de Termenses;Phisidae " c"t" de Pisidae,de Peisidae et de Mil^i-datis

.

Formes diverses : quoia(= quia) etc.

TROISI"ME "POQUE

28. A T"poque de C"sar et jusqua Auguste (58 "

29 avant J.-C),le son interm"diaire entre 2 et w tend

" s'exprimerplut"tpar la lettrei que par la lettreu

dans le suffixe des superlatifsen umm ou imus. " La

diphthongueou a disparu: judicium judicarejuraverit,nuntiationem

,

" A c"te de ces r"formes, on s'ef-force

de maintenir quelquesarcha"smes comme le no-minatif

plurielisdem.29. On fait un nouvel essai pour distinguerpar

r"criture les voyelleslongues des voyellesbr"ves.

Page 117: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 97

Dans ce but,on placeau-dessus des longuesun signenomm" apex^ dont la forme est celle d'un petiti oii

d'une esp"cede virgule.Cette orthographenouvelleappara"tenviron dix ans avant la mort de C"sar sur

les deniers frapp"spar L. Furius Brocchus* et par

Q. Pomponius Musa : Fvni, mvsa. Dans ces deux

noms,r"jo^jrindiqueleremplacementde la diphthongueou parlavoyellei/, car on litfovri sur les deniers ant"-rieurs

" ceux quiportentVapex,Parmi les inscriptionsgrav"es o" se rencontre ce signe,la plus ancienne

est sur un pi"destalde marbre "lev" " Rome apr"s la

mort de C"sar : Divo ivlio.

30. SP"CLMEN DE l'oRTHOGRAPHE LATINE AU TEMPS DE C"SAR.

liex Rabria'.

(705apr"sla fondation de Rome ou 49 avant J.-C. "

3 ans avant la publicationdu Brut"s de Cic"ron. " SaT-

luste,qui naquiten 87 et mourut en 34, avait alors

38 ans.)

Ligne47. " neive ea nomina qfxnj inearum qua formula^

quae s(upra)s(criptae)s(unl), aul mutinam ineo judicioincludeiconcipeicuretjniseteiyquos inter id judlciumaccipielur,leisx"

contestabitur,leis nominibus fuerint,quae in earum qua formula

s(cripla).'...,et msei sei mutinae ea res agetur

FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION.

El final : neive h c"t" de ne; niseiei nise, sei,uteijibei;" sibeiyquei(= qui);tei " c"t" de e4; damnei " c"t" de damni; captionei,municipet,omnei,"nfectei," c"t" de fraudi,novi;" d"ceijpossiderei" c"t" de (/"",possideri;reddei " c"t" de addi;fierei,resdpularet^judicarei,darei,includei,concipei,deicei,proscribeijproscreibei," c"t"

de restitui,

1. Voy. le fac-simil" d*un de ces deniers," la (in du chapitre.

2. C, L L, vol. I, n" 205. " Plaque de bronze trouv"e en 1760, dans les

environs de Plaisance. Elle a "t" transport"eau Mus"e de Panne.

7

Page 118: Traite de Langue Latine

98 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

Eis final au datifet " Tablatif: ieish c"t" de e{t8);judiciet8,dateisj

jusseis;" Taccusatifpluriel: Alpeis.El " rint"rieurdes mots : deicetjdeicat,deicet\deicito,proscreib"i,

veneiredeividunda,erceiscunda,pete"a,peregreinoSyIeis,remeisser"j

promeisseritjrepromeisserit^repromeississet,alpeina,cisalpeina.u =E : erceiscundadeividunda.

D = I : proxsume.

0 = u : quom^ quoquomque^ queiquequomque ; quojuSjquoi(= cui),

. Qu = c : quom eo ; quoquomque^ queiquequomque, quojus,quoi.s redoubl"e : ca^issa, remeisserit,promeisserit,repromeisserit,repro-meississet.

X renforc" par s : deixsent,duxserit^noxsiae^proxsume.Formes DrvERSEs : exdecreto (== ex decreto);ingalliacis alpeina,

ingalliacisalpeina,ingalliacisalpeisjineo,injure;injus,inea verba,ineum^inheredem,inearum, aquo; " k = calumnia;k = causa;

queiquequomque (= et quicumqu");" praesset.

I^ex ^alia mvmlelpalls^

(709apr"sla fondation de Rome, ou 45 avant J.-C."

1 an avant la mort d" C"sar; ann"e du Pro Dejotarode

Cic"ron;" 11 ans avant lamort de Salluste.)

Ligne62. " quibusdlebus virginesvestales,re. . . sa-

crorum, flanaines,plostreisin urbe sacroruni publicorump(opuli)r(omani)eaussa Yehi oportebit,quaeque plostratriumphicaussa,quodiequisquetriumpbabii,ducei oportebit,quaeque plostraludo-

rum, gueiromae aut tirieiromae publi"efeientjinvepompamludeis cireiensibus ducei agei opus erit,quo minus ear"m rerum

cfltt"^aeisquediebusplostrainterdiuinurbeducantur,agantur,e(jus)h(ac)l(ege)n(ihil)r(ogatur),. . . "

FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION.

El final : sei,seive " c"t" de nisi;neive,utei,ubei,ibei;iei" c"t" de

e^i;furtei,mandatei^damnatei,demortuei utendei,habitandei,depug^nandei h c"t" de fori,conciliabuli; heredeijurbei,partei" c"t" de

parte,longiiudine,latitudine;factei,createi,designateijlegatei;librai*ei,

\^ C. L Lt voL I, n* 206. " Cette inscriptionest grav"e sur trois plaquesde bronze trouv"es dans la Basilicate. Deux furent d"couvertes en 1732, et la

troisi"me peu de temps apr"s. Elles sont actuellement au Mus"e de Naples.

Page 120: Traite de Langue Latine

fOO DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

lis. in srpulcrnm|c. ceslL ex testamento |ejus.inferre,non. licuit

{C.f. L.yvol. G. i'*partie.n" 1375)".

Septi"me P"riode.

31. La septi"mep"riode s'"tend depuis Auguste

(29avant notre "re)jusqu'"Claude (41apr"sJ.-C).L'orthographefait alors un r"el progr"s,car, en

d"pitdes pr"f"rencesd'Augustepour les archa"smes

fvoy.p. 28),elle consacre d'une mani"re " peu pr"sd"finitivel'emploide Vi dans les superlatifs: il est de

r"gled'"crire maximus^ septimm.\Jo archa"quede la

deuxi"me d"clinaison qui jusque-l"s'"tait conserv"

apr"s il ou v par dissimilation,devient u : on n'"crit

plusg"n"ralementservos pour servus, exignompour exi-

guwn. En m"me temps l'emploidu groupe ^*pour repr"-senterYi long est extr"mement rare.

32. Vapex devient tr"s fr"quentpour marquer la lon-gueur

des voyelles,et cet usage domine pendant les

deux premierssi"cles de l'empire.Dans les inscrip-tions,il se marque alors comme notre accent aigu

sur les voyellesa^ e, i,o, u : mater^or"tionipecimi"^

l"x, "locutaped"s;s"li "rnamentum^ debe"^etc. ; mais

ordinairement Vi long est surmont" d'une barre hori^

zontale : J. Ce dernier signe"tait probablementceluidont on se servait d'ordinaire dans les manuscrits,car Isidore de S"ville (I,4, fin)ne parlepas d'une

autre forme A'apex: hiter figurasliterarum et apices veteres

dixeimntapicem dictum pro eo quodloiigefita pedibussed in

eacumine literarum apponitur.Est enim lineajacenssuper Vite-

vam "qualiterducta.

Uapex ne se pla"aitpas indistinctement sur toutes les

voyelleslongues,comme on peut s'en rendre compte

1. Pi"destal do marbre trouv" " Rome en 16G0 ou 1C62 ; est au Mus"e du

Capltole." Les barres marquent la s"parationdes lignes.

Page 121: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 101

en examinant les mots or"tioni,pecuni" "locuta etc.,

que nous avons cit"s plushaut. Nous avons d'ailleurs

sur ce pointles renseignementsles plus pr"cis :

" Ce serait lecomble de l'ineptie,ditQuintilien(I,vu, 2),que de mettre Vapex sur toutes les syllabeslongues,car la plupartse reconnaissent facilement par la nature

m"me du mot qu'on "crit.Mais quelquefoisVapexest

n"cessaire,lorsquela m"me lettre donne lieu " un

sens diflF"rent,selon qu'elleest br"ve ou longue,commedans malus^o" \apexindiques'ils'agitd'un arbre ou

d'un homme m"chant, et dans joa/w^,quia deux signi-ficationssuivant que la premi"reou la seconde syllabe

est longue;et, comme la m"me lettre est br"ve au

nominatif et longue" l'ablatif,cette marcfue est ordinai-rement

n"cessaire pour indiquersi c'est l'un ou l'autre

qu'ilfaut entendre. " Quintilien,comme on le voit,"tait d'avis de n'employer\apexqu'encas d'absolue

n"cessit"; et, parmi-les mots que nous avons plushaut marqu"s d'un apex conform"ment au texte des

inscriptions,pecuni",ped"set s6li sont les seuls dont

il aurait approuv"l'orthographe.33. Profitons de l'occasion pour dire quelquesmots

d'un autre signe,le sigle{sicilicus)^qui avait la forme

d'un petitc retourn", et qu'onpla"aitsur une. con-sonne,

" peu pr"s comme l'apostrophe,pour indiquer

que cette consonne devait "tre consid"r"e comme redou-bl"e

: ubi liter"cojisonantes geminabantur,sicilicum super-

po"iebant,ut sel'aser'a as'eres. Veleres enim non dupli-'cabant /it"ras,sed supra sicilicos apponebant: qua nota

admonebaturlectorgeminandamesseliteram: ^/siciLicps,quiain Siciliabwentus est pnmo (Isid.,I,xxvi, fin).Le m"me

renseignementnous est fourni par Marins Victorinus

(Putsch,p. 2456; Keil,p. 8);et ce grammairienajoute:simt apparet,in multis adhuc veteribus ita scriptislibris.

Mais nous ignoronsl'"poqueo" fut invent" le sigle,cl

Page 122: Traite de Langue Latine

402 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

celle O" en cessa Tusage,car on n'en trouve aucun

exemple dans les inscriptions.

34. SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE AU TEMPS d'aUGUSTE

"pltaplie de Caivs Marins^

(" Rome, sur le Forum d'Auguste),

aVGVR. TR. MIL. EXTRA

sortem h"lium cura yvGVRTHA.rege. NVMiDea?

COS. gessit eum cepitet trivmphans. in

secundo comulatu. ante. cvrrvm. svvm

dud jtissittertium consvl. apsens. creatvs

est iiu COS., /^w/onorvm. exercitvm

delevit,v cos. cimbros. fvgavit. ex. ieis. et

teutonis ter triumpHXvir.rem. p. tvrbatam

"pliapliede M. Fvrlii" Ob"lisque d^Av^iisIe'CamiUos*

. ("Rome, sur le Forum d'Auguste). ("Rome, dans le Circns Maxirous).

Imp. caesar. dIvI. F

veios. post. vrbem avgvstvs

captam. commigra pontifex. maximvs

rI PASSVS. non. EST IMP. Xn.COS.XI.TRIB. POT. SV

ETRVSCiSAD. SVTRIVM AEGVPTO. IN. POTESTATEM

DEVICTIs. AEQVis.ET POPVlI. ROMAnI. REDACTA

VOLSCis. SVBACtIs s6lI. DoNVM. DEDIT

TERTIVM. TRIVMPHA

VIT. OVART SEV^^ m

VELiTERNo^ ammad

vertit

1,2. Cette "pitapheet la suivante faisaient partied'une s"rie d'inscriptionscommenc"e par Auguste pour honorer la m"moire des grands liommcs, et

Page 123: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 103

"POQUE DE CLAUDE

35. En 41 commence le r"gne de Claude. Par les

innovations que Claude apportadans Torthographe,son

r"gnem"riterait de former " lui seul une p"riodedis-tincte,

silesinventions de ce princelui avaient siu^v"cu.

On remarque dans les inscriptionsde son temps,outre les lettres qu'ilinventa et dont nous avons

parl"(p.13),l'emploide la vieille diphthongueai au

lieu de la diphthongueae.

36. SP"CIMEN DE l'oRTUOGILVPHE LATINE AU TEMPS DE CLAUDE

Inscriplloiis diverses

ANTONIAI IVLIAL AVG.

AVGVSTAI AGRIPpInAI

DRVSl GERMANICI

SACERDOTI. Dlil. CAISARIS F

AVGVSTI TI CLAVdI CAISAR

matrI. TI. clavdI avgvstI

CAISARIS. AVG. P. P*

PATRIS PATRIAI*

NERON^ TI. CLAVDIO. CAISARE

CLAVDIO AVG. F CAISAH AVG. GERMANICO. V

DRVSO GERMANICI SER. CORN"LIO. ORFITO. COS

PONTIF. AVGVrI. XV dIR s/ ISIDI. INVICTAI. ET. SERAp2

V"" JIR. EPVLON M. AIDIVS. SERJILIAl. AJIOL

COS LIB. AMER"MNVS

PRINCIPI. IVdENTVT/."" EX. dISV^

continu"e par ses successeurs. Voy. C. L L.,voL I, pages 285, n* XXVI et

290, n" XXXII, et vol.VI, l"" partien" 1308." La partieen italiquee"tune

restitution des lettresquimanquent. Voy. " ce sujetle C.LLt aux num"ros

ci-dessus indiqu"s." 3. Erig" en Thonneur du Soleil, 10 avant J.-C. Depuis

la d"couverte de cette inscriptionen 1748, les deux premi"reslignesont dis-

paru; la derni"re seule est intacte. " Visitur in plateamontis Citorii,dit le

C. L L.,vol.VI, 1" partie,n" 702. " Voy. la m"me inscription,id.,l"id.,n" 701. " 4. 5. 6. Grandes plaquesde marbre trouv"es " Rome en 1562.

Elles sont actuellement au Mus"e du Capitole{C. L L, vol. VI, 1" partie.

Page 124: Traite de Langue Latine

104 DE L'OHTHOGRAPHE LATINE.

PRO. SALVTE

TI. CLAVDI. CAESAUIS. AVG. GEUMANICI. PONT. MAX. TRIB. POT. V"T.COS iT""

IMP. XV. P. P. CENSORIS. LIBERORVMQVE

EX VOTO. SVSCEPTO. C. IVLFVS.SEX. F. COR. P0STVMV5. PRAEF.AEGl-PTI

I.CLAVDI.'CAESARIS. AVG. GERMANICI EX AVRf. P. XVi"

Huiti"me P"riode.

37. Avec ler"gne de N"ron (54),s'ouvre une huiti"me

p"riode,qui se termine " Tav"nement d'Adrien (117).Les fluctuations que nous avons observ"es dans les

"poques pr"c"dentes,nous montrent que jusqu'alorsles Latins jouissaientde la pluslargelibert" dans la

mani"re d'"crire les mots. Sur certains points,chacun

pouvaitavoir son orthographepersonnelle.Mais dans

la p"riodeo" nous entrons, les travaux des grammai-riens"rendirent sensibles les inconv"nients d'un pareil

abus. Ilsmontr"rent qu'il"taitopportund'arr"ter enfin

les formes ext"rieures du latin,et de fixer les signesquiconvenaient le mieux pour en repr"senterles sons.

En comparant les anciennes formes aux nouvelles,

ilsfirent voir que ces derni"res "taient les pluscon-formes

" la prononciation.D"s lors les archa"smes

qui s'"taient plut"tconserv"s dans l'"criture quedans la prononciation: plebei^Ugneis optumus ^

fachmdus^ servam^ sont fort rares; l'emploide Vu

n"" 921)." La parlieenitaliqueest une restitution des lettresqui mauquenL

" 7. Petit cippo: lettres de dimension si exiguO, qu'on ne peut "tre certain

s'ilfaut lire la diphthongueai ou la diphthongueoe. (Id.ibid.,n" 353).Le v

d'iNvicTAi est surmont" d'un accent grave; a de SBnjiLiAi et v de jisv, d'uu

accent aigu. " 8. Plaquede marbre. Forum de Nerva (Id.,ibid,,n" 918)."

9. Entre autres M. Val"rius Probus : Reliquitnon mediocrem silvam obser^

vationum sermonis antiqni.Yoy.Su"tone. De illuslribus grammaticis libs"\

ch. XXIV.

Page 125: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. iOH

apr"sII ou r, devenu presque g"n"raldans la p"riodepr"c"dente,est adopt"dans les "coles *. La tendance

qui depuis les temps les plus recul"s poussait"l'affaiblissement des voyelles,s'arr"te. Les permuta-tions

"!a en e ou en i dans la formation des mots com-pos"s

: impartio:impertio;occano: occino;etc.,sont fix"es

par Torthographe.Iln'est plusquestionde 1'/aux nomi-natifs

et accusatifs plurielsde la 3* d"clinaison : omnis^

ferentis;Ve le remplaceinvariablement dans Tusagedes "crivains : omnes^ ferentes.

Le mouvement ascensionnel de la langue est ter-min";

et,malgr"les imperfectionsqui restent encore,

Ton peut dire avec raison de cette "poque, qu'elleest l'"ged'or de l'orthographelatine.

"

38. SP"CLMEN DE l'oRTHOGRAPHE LATINE EN l'aN 59

Vcevx povr la smiil" de M"ron et d^Oeiavie*.

1.piso.L f.magisterconlegiP.fr"trum. arvaliiim nom"ne. vota nun-

Gupavit.pro. sal"te |neroais. claudl divl. claudi. fili.germnnicicaesaris. n. ti.caesaris. au". pro. n |dIvL aug. abnepotis.caesaris.

aug. germanicLp^ntificis.maximL trib. pot. v |imp- Tu cos. """.

design."""".et. octaviae.conjugis.ejus.viclimls. immolatis^. in ca-

pitolioIquae superioris.annl. magister.voverat. persolvit.et. in

proximum. annum |niincupavit

SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE EN l'aN 86

Vcev " floplter povr la conservation des Jonrs

de Domlllen *.

juppiter.0. m capitolinesi imp.cacsar. divi. vespas"ani.f. domi-

iianus aug. gcrmanic|pontifex.maxiinus. Irib.pot censor. perpe-

1. Ouintilicn,I. vu, 26. " 2. Extrait des Acla Arvalium. C. I. L.,vol.VI.

1~ partie,n" 2041. loscriptioQtrouv"e " Rome on 1866; est au Mus"e do

Saint-Jcaa de Latrao. " 3. Ou litdans la m"me inscriptionconlcglet collegi." 4. Dans la m"me inscriptioninmolavit, " 5. Extrait dos Acta ArvhUum.

C. I L, vol. VI" 1" partie,n" 2004. " Inscriptiontrouv"e " Rome.

Page 126: Traite de Langue Latine

106 DK L'ORTHOGRAPHE LATINE,

tuus paterpatriaeex cujus incolumi |taie omnium salus constat,

quem no. sentimus. dicere vivet. domusque.ejus|incolumis. erit. a

d. XI. k. februar. quae proximae. populoromano.quiritibus|rei.

publicaepopuliromani quiritiumeruntet eum diem. eumque. salvum

Iservaveris.expericulissiqua sunt eruntve ante eum diem. eventum-

que Ibonum.itauti. nos sentimus dicere.dederis. eumque ineo statu,

quo nunc [est]|aut eo. meliore. servavcris. custodierisque.aelerni-

tate. imperiquod [susci]|picndo.ampliavitut. voti. compotem.rem.

publ"cam.saepe facias. ast. tu. ea. ita |faxis.tum tibi.bove. aurato.

vovemus. esse, futurum

39. Quelque importautesqu'aient"t" dans la hui-ti"me

p"riodeles am"liorations de l'orthographelatine,ilne faut pointcependants'exag"rerle succ"s de cette

r"forme,et en jugeruniquementd'apr"sles deux frag-mentsd'inscriptionsqu'onvient de lire.

Ces deux textes, nous les avons choisis " dessein,dans le but d'oflFrirau moins une fois le sp"cimend'une orthographer"guli"re;mais les monuments

de quelque"tendue qui datent de cette "poque,et

nous parlonsdes inscriptionsd'origineofQcielle gra-v"es" Rome, renferment tous un plus ou moins

grand nombre de formes o" l'on retA)uve l'ortho-graphe

des p"riodespr"c"dentes.En outre, on y voit souvent dans le m"me texte,

quelquefoisdans la m"me ligne,le m"me mot "crit de

diflF"rentesmani"res ; et cette ind"cision persistedanstout le cours de la huiti"me p"riode.

De pareilsfaitsnous am"nent forc"ment " cette con-clusion,

que la r"forme, si elle fut g"n"ralementaccept"een th"orie,ne passa pointde toutes pi"cesdans la pratique;et que les Latins, en mati"re d'or-thographe,

n'arriv"rent jamais" cette r"gularit","cette unit" que pr"sente,dans les "ditions modernes,le texte revu et corrig"de leurs ouvrages.

A l'appuide ces consid"rations,il nous a paru

Page 128: Traite de Langue Latine

408 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

ACCOMMODATION FAITE ACCOMMODATION NON FAITE

quicunque: 930 *, guicumgue,qui cumque : C. /.Z.,

II,p. 256; qutcumque : Maf.,

p. cccLXXXi; quetquomque :

Pomp., 1857 ; utrorumque :

Or.,3671 "

nunquam : Pomp. 1837.

ianquam : /. R. N. Z., 6828.

nuncupare: 205 i, 2056, 2059, numcupare : 2061.

etc.,etc.

eandem : C. /. Z.,Il,p. 256.

emdem : C. /. Z., II,p. 256; "

eorundem : C. /. L., II,p. 254.

aliquando:Maf.,p. ccclxxxi.

tantus .: Or.,784; C. /. L., II,

p. 256 (3fois),etc.,etc.

quantm:^^^.

apscisus: Or.,3671.

("a)m(fe"i;Op.,3071.

MomMMcn s iMcripUorne* re^mi IVeApolItaml l"ilm" : no" 1354 ;

Table des Ligures Bwhlani (ann"eICI)." 4195 .- ann"e 68. " 5709 : Epoque

de N"ron. " 6262 : Epoque de Vespasien." 6828 : R"solution et lettredes

d"curions de G"r" et d"cision du curateur Guriatius Gosanus (ann"e114)." 6773 : Epoque de Vespasien." 7102 : Epoque de N"ron. " 926* :

Epoque de Trajan ("la fin du volume)," 936* : Epoque de Trajan("la fin

du volume).

Pompelam" imseriptioae* p"rleiarl" s C. I. Ma., toI. """ Les

num"ros 64, 103, 1136, 1846 sont des inscriptionspeintes: tous les autres

sont des graffiti.A cause de leur,originepopidaire,nous n*avons puis"" cette

source qu*avecla plusgrande r"serve, et nous marquons d*un pointd'inter-rogation

les mots d*une lecture douteuse ou d*une orthographecontestable.

" Ges inscriptionsne remontent probablementpas plus haut que Tann"e 63

"poque o"i Pomp"ies fut ruin"e par un tremblement de terre.

Carll s D"lie aatleliit" italielie t Parte terza, p. lxi : D"cision des

d"curions d'Aquil"e(Vespasien).

Hermee^ Zeltoclirift fttr claMitelie Pliilolofie" swelter Baad.

entes Heft f p. 102 " 127 : Etude sur le D"cret du proconsulL. Helvius

Agrippa (ann"e68),par Mommsen.

Maffei s llusenm Veronense^ publi"en 1749 : p. ccclxxxi (voy.cette

page et les suivantes): Inscriptionde Velleia (TrajanJ.1. Les num"ros qui ne sont pr"c"d"s d'aucune indication renvoient au

C. I.L.,vol. VI, 1" partie." Voyez page pr"c"dente.

Page 129: Traite de Langue Latine

DE L ORTHOGRAPHE LATINE. -109

opsides: Or.,750 ; " opsidione:

Or.,750.

pleps: 943.

opiemperare : Herm., H, p. 103.

impema : 1257,1258,440;Mom.,/. R. N. L., 6828.

complend{us): Or., 3671 ; et un

nombre consid"rable d'autres

mots dont Tortbographen'est

pas douteuse.

ASSIMILATION FAITE

qiticquam: C. /. L., I[,p. ^54.

allatus: Herm.,II,p. 103 (3fuis).allector: 950; " allectus: 2065 ;

alligare:Pomp., 1649.

apparet'e.-mi'';Or., 3671; "

apponere : Pomp., 189j; "

appellare: Maf.,ccclxxxi.

collapsus: 962.

coUegium:2037,2039,2040,etc.,etc.,elc.

coUigere: Or.,3118 et 3671.

tmmolare : 2039, 2040, 2042,2056, etc.,etc.,etc.

immortab's: 1386,2063.

"wiwmo/t".- 2060,2065,20G7,elc.et un nombre consid"rable

d^autresmots que nous ne citons

point,parce que l'ortbographen'en est pas douteuse.

obsidianus : Maf.,p. ccclxxxi.

scribtus: Maf.,p. ccclxxxi.

inpensa: 450,452; " inpositus:

C. /. L.,II,p. 254,et p. 256.

"onprehen8us:C,/. L,,II,p. 2"6

(4fois).

ASSUIILATION NON FAITE

quidquid: Carli,p. lxi.

adfuerunt:2039,2040,2041 ,etc.;

" adfectus,as: Or.,7081; "

adfinis: Maf.,p. ccclxxxi (plu-sieursfois).

adlaiurus : Herm., II,p. 103.

adiectus : 1944 ; " adlevare : Or.

750;

admonitio : Or.,3118.

adsignare: 2059 ; " adscendere :

^01b;"adstare : 2042,2036,

20()5,etc.

conlapsus: 450.

conlegium: 2041, 20 "2.

inlalus : 2059,2065,2067,2075.

inmolare : 2041,2075.

inmortalis : 2067 ; " inmunitas :

Mom., /. R. N. L, 0773.

Page 130: Traite de Langue Latine

liO. DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

CONSONNES REDOUBLEES

messallina: 2044; " messalla :

204i, 2042.

paullus: 2059 ; " paull"nus,

polla(2fois): Maf.,p.ccclxxxi.

sacculus: Pomp., 2040.,

juppiter: 2059, 2064,2074,elc;

" appuleius: Carli,p. lxi.

nummus : Pomp., 1597.

milharia : Or.,5430,5442.

caussa : 2059; Herm., II,p. 103

(3fois).

quaituor: Maf.,p. ccclxxxi.

Uitera : Pomp., 1891.

annus : 2060, 2064, 2065, etc.,

etc.,etc.

annowa ; Or., 750; Mom., /. R.

N. Z.,6828, etc.

reppe{rerunt?)=* repeperei^unt:

Pomp., 1801.

rettulit= *retetulit:2065,2067;

rettulerunt: 2065; retlulerit:

Pomp.,64;et un nombre consi-d"rable

d'autres mots que nous

necitons pointparcequerortho-

graphen'en est pas douteuse.

CONSONNES AJOUT"ES

subrutor : 940; " subrogandus:C./.Z.,II,p. 256.

subsignare: C\ /. Z.,II,p. 256;

" subsctnptus: Or.,3H8.

CONSONNES NON REDOUBL"ES

messalma : Mom., Z R. N. Z.,7102.

paulus:Mom., /. R. N. Z.,4195.

m"lia : Maf.,p. ccclxxxi.

causa : C. I. Z., II, p. 254

(3fois);" C. L L.,H, p. 256

(4fois),elc.

PAS DE CONSONNES AJOUT"ES

sumptus, a, um

':

2075, 2076; "sumtvs, a, t/m .'2065.

sumpius^ ns : Or.,7081.

emptus : 1260; " einp...:Mom.,

/. R. N. Z., 1354.

emptor : C. I. L., H, p. 256,

Pomp., 103; " emptio: Maf.,

p. CCCLXXXI.

Page 131: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. \\i

intemptaius(= intentatus): 944.

conjunx : 2065, 20G7; Pomp., conjugis: 2060,2065, 2067; "

2321. conjugi: 2068,etc.

/flX5w/2068. faxis; 2064, 2067; " facsh^facsis: 2074 (8fois).

exsotmare : Mom., /. /t. N. L., exomatio : Mom., /. /?. N. L.y6828. 6828.

exs ordine : Mom., /. R. :/V.L., ex : forme habituelle.

6828.

CONSONNES SUPPRIM"ES

ascendere : 2095 ; adcendere :

Or.,3671.

fl5to'e.-2051,2064.

exiare : Or.,3671 ; " exb^uere:

Grut.,p. 164,1.

expectare; Maf.,p. ccclxxxi.

astu (= ast tu) : 2068 (4 fois);2074 (9fois).

adicere : Grut.,p. 16^,1.

coicito: C. I. L.y II, p. 256

(2fois)= conjtc"to.subici : Or.,3118 = subjtci.vicies,qu"nquies:yia",jccclxxxi.

ims"is : Or.,7081 = rursus.

PAS DF CONSONNES SUPPRIM"ES

adscendere : 2075.

adsiare : 2042, 2056, 2065,

2067,etc.

deciem,undeciens.'UaL^cccLww.

I CONSONNE (= J)REPR"SENT" PAR II I CONSONNE REPR"SENT" PAR I (= J)

?eilus : C. I. Z., II, p. 256

(15fois).

?etlusdem : C. I. Z.,II,p. 256

(3fois).? cuilus : C. I. L.y U, p. 256

(3fois).IcuilmquerVLp. 256 (2fois).? quilmque: C /. Z.,Il,p. 256.

mai"or : C- /. Z., II,p. 256;

Mom., /. n. N. Z., 1354.

"lus: Cf. Z.,H, p. 256 (5fois);" eius(eyt/s),Mom.,ZR.N.L.,

6773, etc.

Forme habituelle : ejusdem.

Forme habituelle : cujus.

Forme habituelle : cujusque.

maior{majoi*):^om.jI.R. N. L.,

1354,etc.,etc.

Page 132: Traite de Langue Latine

J12 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

yo\1-:llks supprim"es VOYELLES XON SUPPRIM"ES

G"nitif

collegi:2C41, 2043,2044,2053,

2055,etc.,etc.

coUegI: 2030,2042,20G4.

fili:2067, 198;Mom.,/.fl..V.Z:.,6773.

/7/i.-1239 (3fois).

municipi: C\ /. Z., II,p. 254

(plusieursfois)et p. 256 (plu-sieurs

fois);Mom., /.It.N.L.,

6828 (2 fois).

municipi: C. /. L., p. 250 (plu-

sieui'sfois).ma^M/er/;2067.

capitoli: 2059.

claudi : 2037 (2 fois),2041,2042; " claudf: 2039,"041,2042.

domid : 2042 ; " domitl : 2039.

7 w//.-2051, 2065, 198; "juU:

Mom., /. It. N. L., 6773.

iuni: 20G0.

mercuri : Or.,784.

sallusii : 2067, pompet, aureli^

blossiyvaleri, lutati,coccei,

blotivefw^i: Herm., II,p. 103.

collegii: 2041 ; " conlegii:2041

collegil: 2042 ; " conlegii: 204 1,

2042.

municipi/: C. /. L., II,p. 252,

etc.,etc. (tr"sfr"quent).

pometil: 930.

claudii : Mom., /. B. N. Z.,

5709; " trebellil .' 2053;

formes tr"s rares " cette"poquedans les noms propres. "

Les inscriptionsde Pomp"iesn'offrent pas un seul exemplede nom propre termin" par it.

Nominatif pluriel

/"///2060.rf/.-2065,2067.

y.C. /. Z.,II,p.25:. et : C. 1. Z.,II,p. 256.

snci" : C. /. L.,II,p. 256.

Page 133: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. il)

Datif et ablatif pluriels

diJ8:Uom., I. H. N. Z., 7102.

comitih : C. /. Z.,IT,p. 256.

coloniis : Maf.,p. ccclxxxi.

dis : 1386,

/"/w;2059 ;"/?//".-2060.c(miih : 930.

genis: 454,

provmcis: 2074.

praedis: C. /. L.,Il,p. 256; "

Maf.,p. ccclxxxi; Herm., II,

p. 403.

coion"s : Maf., p. ccclxxxi.

comelis : Maf.,p. ccclxxxi.

pt^etis: Maf.,p. ccclxxxi.

reliquis: Maf.,p. ccclxxxi.

alis: C. I. L., U, p. 256; Maf.,

p. ccclxxxi.

su ff}agis: C. /. Z.,Il,p. 256.

""; Or., 4031; C. /. Z., II, iis; e"s : Or., 3671; Maf.,.

p. 256 (3 fois). ccclxxxi.

Is : C. I. Z., U, p. 256 (4fois)..Us : 887 ; C. 7. Z., II,p. 256

tS : C. I. z:,II,p. 256. (2fois);" els : C. I. Z., U,

p. 256.

isdem;Isdem : 2039,2040,2041,

2042,etc.,etc. curils : C, /.Z.,II,p. 256.

FormeB diverses

praeunte: 2012,2056. praeeunte:"041,2051,2064,elc.

praerunt;praessent: C. L Z.,II, praeet^unt: C. /. Z.,II,p. 256.

p. 256.

derunt : C. L Z.,H, p. 256.

mensum^ g"n. pL de mensis :

Herm.,II,p. 103.

MOTS S"PAR"S

reipubl"cae: 930,2064; " ref

pub.: 2074.

retp. : Mom., /./t. N. Z.,6828.

rem publicam: 2064 ; " rem p. :

Mom., /. ^. iV. Z.,6828.

MOTS JUXTAPOSfr;s

Page 134: Traite de Langue Latine

114.

republica:Mom., /. B. N. Z.,

1354; " re p. ; Mom., /. B.

A^X., 6828.

aqu" du"tus: 1246.

quo minus^ quove

minus : C. L Z.,

II,p. 266 (4 fois).

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

republica: 959 (2 fois);rep.Mat.

y p. cccLxxxi.

FORMES ARCHA"QUES

caisar : Mom., /. fi.N. Z.,926*.

brutTieiysalentinelynapetinei^

hipponiateifrheginei,laome-

iicei, lerinaei, temsanaei :

Mom., /. fi. N. L.,936*.

plebeivescitis: 930.

Ugneis: 2039.

quom : Pomp., 1846.

meom : Pomp . ,3061 ;" mortuom:

Pomp., 1852; " "a/vom.'Maf.,

p.xccLXXXi; " reliquom: CI.

L.yII,p. 256 ; " 5wom; C.l.L.^II,p. 254 ; " vacuom: C.I.L.^

n, p. 256; " divom : C. I. Z.,

II,p. 254 (6 fois);" rivom :

1246; "salvom : 2065,2067;" servom : C. 1.Z.,H, p. 254;

Pomp.,1899 ; " salvos:Pomp.,

1837; " servolus : Pomp.,

1171*; " voUis: Grut.,p.l64,1 (2fois);" t;o//;Pomp.,2021.

dicundo : C. I. L.,II,p. 254 et

2"6; " scribundo : Or., 784.

faciundus: 952, 2075, 2076;

faciund.jMom., /. fi. N. Z.,6262. "

vendundus : C. I. Z., II,p. 256

(4fois).demoliuudus : C. /.Z.,II,p. 256.

opiumus : 956; " Hcrm., II,

FORMES HABITUELLKS

caesar^ tr"s fr"quent.

Presquepartoutailleurs : t.

plebisquescitis: 930; plebisvescito: 930.

Presquepartout'ailleurs : is.

Ordinairement cum (voy.pi.bas).

Presque partoutailleurs u rem-

.place0.

faciendus: 939,2065,2067.

vendendus: C. /. Z.,II,p. i56,

accipiendus,cognoscendus,consti-

tuendus : C. L Z.,H, p. 256,

optimus: 961 ; Or.,3Wl.(2 foi");

Page 136: Traite de Langue Latine

116 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

" ? aput: C. I. Z.,U, p. 254; " et p. 256 (ofois);" set : Mom.,/. jR. N. L.,6828 ; " sed : Porap.,i877.

vergilius,vergilianus: Mom., /. R. N. Z.,1354; " "ntellegere:

Herm., II,p. 103; " neglegentia: 931 ; " ? genetrix: Pomp., 3072

(citationd'un passage de Lucr"ce).

epistula: Or.,3H8 (2 fois);Mom., /. R. N. Z.,6828; " adules-

cem: Pomp., 968, 1012 ; Maf.,ccclxxxi (^3fois);" adules{centulus):

Porap.,1883 ; " bubus : 2059 ; " hierusolyma: 944; " promuntu--rium : Or.,3671 ; " sulla : 2039 (2fois).

mancipium: Maf.,p. ccclxxxi.

cena/ 2065,2067,2075,2076; " cenare : 2065, 2067; " cewa-

cula .Pomp., 1136; " cetetn: 967 ",2060; C. 1. Z.,II,p. 256; "

h"res : C. l. Z.,U, p. 256 (3fois).caermonta : 934; " caeruleus (= *caeluleus^del" couleur du ciel);

1257; ?caelo : Pomp., 3135; " consaeptus:C. L Z.,II,p. 256; "

caelius : Mom., L fi, N. Z., 1354; " coelius : Maf., ccclxxxi (plu-sieursfois);coelianus : m"me inscription;" scaena : Pomp., 1595.

el: C. L Z., II,p. 256; " eis : Or., 3"71 " c"t" de m, m"me

inscription.lautus : 2068.

silva : Maf.,ccclxxxi (plusieursfois).

.

40. Telle est la liste des faits orthographiquesles

plus saillants que pr"sentent les inscriptionsde la

huiti"me p"riode.Il suffit d'un rapide examen pour voir que les

vieillesformes, si tenaces dans lap"riodepr"c"dente,sont alors " peu pr"s tomb"es hors d'usage.S'il se

rencontre encore des archa"smes,le nombre en para"tinsignifiant,quandon consid"re la quantit"et l'"tendue

des inscriptionsque nous avons d" d"pouillerpoui' lesrecueillir.A ce titre,la languelatine a fait un progr"sconsid"rable.

41. Mais,siimportantqu'ilsoit,ce progr"sest encore

bien loin de la perfection,puisquedans beaucoup de

mots l'orthographedemeure flottante.

On se rendra compte de cette ind"cision de l'or-thographe,

en observant le nombre des doublets que

Page 137: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 117

nous avons extraits des inscriptions;et, si cette preuve

ne para"tpas assez concluante" on trouvera sur ce

point un utile compl"ment d'information dans les

trait"s de V"lius Longus*,de Q. T"rentius Scaurus*

et de Flavius Caper^.A T"poque o" ces grammairienscompos"rentleurs

ouvrages, T"ge d'or de l'orthographelatine venait "

peinede se fermer : tous les r"sultats que pouvaitdonner la r"forme "taient acquis,mais la d"cadence

n'avait pas encore eu le temps de les amoindrir. Aussi,

peut-onconsid"rer leur "uvre comme un tableau suffi-samment

exact des desiderata de l'orthographelatine "

l'issue de la huiti"me p"riode.42. Un premierpoint" remarquer, c'est le nombre

des questionsencore pendantesau moment o" "cri-virent

ces grammairiens.A moins qu'onne les accuse

d'avoir inutilement reproduitles ouvrages de leurs

devanciers,on peut croire que n'ayantpas " revenir

sur des questionsd"j" r"solues par d'autres et "

plaiderdes causes d"finitivement gagn"es,les faits

qu'ilsont trait"s sont g"n"ralementceux que la cri-tique

n'avait pas abord"s encore, ou sur lesquelsle

publicn'avait pas ratifi" ses d"cisions *. S'il en

est ainsi,il faut reconna"tre que les philologues

1. Kcil (vol.VII, Fasc. L p. 43) dit que V"lius Lougus fut ou contompo-

raiu d'AuIu-Gelle ou aut"rieur d'un petitnombre d'ann"es " cet "crivain,

lequelv"dU environ de 125 " 175 apr"sJ.-C. " W. Brambach, quia int"r"t

" vieillirLongus et " en faire un grammairien de ce que nous appelons la

huiti"me p"riode,pr"tend(p.46) qu'ilcomposa ses ouvrages dans les dix

derni"res ann"es du premier si"cle ou dans les dix premi"resdu second, "

Certains rapprochementsnous font croire qu'ilfut contemporainde Scaurus. "

2. Auiu-Gelle (XI.15)appelleScaurus a le grammairien le plus distingu"de

l'"poqued'Adrien. " " 3. Keil (p.90) et W. Brambach (p.43)pensent que

Caper "crivit vers la fin du second si"cle." 4. Il leur arrive aussi de traiter

certains points d"j""tudi"s par leurs devanciers, dans l'uniquebut de faire

pr"valoirleur opinionpersonnelle: c'est une preuve de plus que l'ortlio-

graphc "tait bien peu fix"e.

Page 138: Traite de Langue Latine

118 DE L'OHTIIOGHAPIIE LATINE.

du si"cle pr"c"dent leur avaient laiss" beaucoup" faire,car V"lius Longus, Scaurus et Caper trou-v"rent

encore apr"s eux un arri"r" consid"rable

de questionsen litige.Un autre point" -signaler,c'est le silence absolu qu'ils

gardentsur l'orthographed'"crivains comme Quintilienet Pline le Jeune ^,tandis qu'onles voit citer parfoisleChant des Saliens,Lucilius,C"sar, Cic"ron, Virgile,Auguste. Il est bien surprenant qu'ilsaient n"glig"l'appuide pareillesautorit"s ! Pour s'expliquerde si

"tonnantes omissions,ne faut-ilpas admettre que, dans

le cours de la huiti"me p"riode,les auteurs ne se sou-mirent

pas toujoursaux injonctionsdes philologues,et qu'enmati"re d'orthographeQuintilienlui-m"mefut pour les grammairiensime autorit" douteuse ?

Enfin les trait"s de V"lius Longus, de Scaurus et

de Caper nous signalentexpress"ment Texistence de

nombreux doublets orthographiquesdans l'"criture

du commencement du second si"cle.A c"t" des formes

que ces grammairienspr"f"rent,ilsnous en citent sou-vent

d'autres,fort usit"es,qu'ilscondamnent; et les

raisons dont ilsappuientleurs pr"f"rencessont la plu-^

partdu temps si mauvaises qu'ons'explicpiele maintien

des formes qu'ilsrejettent.Il est donc certain que, dans la huiti"me p"riode,

l'orthographelatine,malgr" de r"els progr"s,n'arriva

jamais " cette uniformit" qu'onlui suppose de nos

jours.Et l'on con"oitqu'iln'en pouvait"tre autrement,

quand oa songe que les deux principauxfacteurs des

r"formes orthographiques"taient la prononciationet

l'"tymologie: la prononciation,dans une ville alors

peupl"ede provinciauxet d'"trangers! l'"tymologie," une "poque o" l'on en ignoraitles premiers"l"ments !

1. Quintilienv"cut environ de 35 " 95 apr"s J.-C, et Pline le Jeune do

G2"il3.

Page 139: Traite de Langue Latine

.DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. H9

43. Pour compl"tercet aper"u sur l'"tatde Tortho-

graphelatine " l'issuede la huiti"me p"riode,il nous

para"tindispensablede r"sumer ici les partiesles plusimportantesdes trait"sde V"lius Longns,de Scaurus et

deCaper,bienque l'objetdu pr"sentchapitresoitplut"td'"tudier lesvariations de l'orthographedans lesinscrip-tions.

Par une autre d"rogation" la r"gleque nous

avons suivie jusqu'ici,au lieu de ranger les mati"res

dans Tordre phon"tique,nous les classerons d'apr"sles divers principessur lesquelsces grammairiensont

appiiy"leurs conclusions.Cett^ dispositionpermettrad'appr"cierplusfacile-ment

la valeur de leur critique*.

Les principessur lesquelsles grammairienslatins"tablissent l'orthographe,sont au nombre de six. Ce

sont :

i**L'accord de l'"critureavec laprononciationet par-ticuli"rement

avec l'euphonie;2**L'"tymologier3**L'observation des r"glesgrammaticale;4" La n"cessit" de distinguerpar l'"critiu'edes mots

de significationdiff"rente;5* La tradition;6**L'usage.

Nous finirons cet expos" en faisant conna"tre :

i**Les mots sur l'orthographedesquelsces grammai-*riens h"sitent " se prononcer ;

2" Les formes qu'ilsadoptentsans motiver leurs

pr"f"rences.

1. Nous avons, autant que possible,conserv" dans notre r"sum" la phy"

sionomie de Toriginal.Nous n*y avons rien ajout" de notre propre fonds, :

c'est donc aux grammairienseux-m"mes que sont imputablesles erreurs de

doctrine qu*on y pourra remarquer.

Page 140: Traite de Langue Latine

120 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

1. Accord de r"criture avec la prononciationet particuli"rement avec T euphonie.

i. AB. V"lius Lokgus dit que abs entre en compositionavec cer-tains

mots comme ahstinet^abscondit,et ilexpliqueTintercalationdela sifflantepar des raisons d'euphonie: " Quoniam acondit hiabat,etabcondit durius sonabat. " (Voy.plusbas,VIII,16,aufertaufugit).

2. OB. V"LiusLoNGcs remarque que la pr"positionob demeure par-fois

"ntacle,comme dans obirCyoben^are;d'aulres fois,le b s*assiuiile

avec la premi"relettre du mot suivant : offuhit,ommuluit; ilen est

de m"me quandob est suivi d'un p : opposuit.3. SUE. V"uus Longus faitobserver que sub gardeparfoisJe b :

suhdit;que d'autres fois,il l'assimile " la lettresuivante : sufficit,^uffbd"tjsummovU^ summintstrav" supposait;qu'ille change en s

dans certains mots : sustulitjsuscepit.3***'.ScAURus cite l'assimilation5wrri/"ib.4. AD. V"lius Longus s'exprimeainsi : Devant presque tous les

mots quicommencent par un /", le d de ad se change en p : parety

opparet;pon"jappomi;pungitappungit." Devant les mots quicommencent par un c,ilestdifflcilede fairesonner le d de la pr"posi-tion

; on l'assimile : capio, accipio.Ilparaissaitindiff"rent" Lucilius

de mettre un (/ou un c, mais,si l'on consulte l'oreille,on voit qu'ilvaut mieux "crire par c que par d. " Devant les mots quicom-mencent

par un t,ilest facultatifde terminer la pr"positionpar un t

ou par un d : attinet,attentus ou adtinet,adtentus,car les deux

lettres,rf,,produisentle m"me son pour l'oreille." Z" se changeen /quandle mot suivant commence par une / : al"igcre;mais iln'en

est pas toujoursainsi,car nous disons : adluere,adloqw\adlab"{*)."L'orthographede la pr"positionvarie de m"me devant les mots quicommencent par un ^, car parfoisle d dispara"tet le g se redouble :

aggerat." Enfin,dans certainsmots, ilest n"cessaire que le d s'ef-

"face sans qu'uneautre lettrevienne le remplacer: aspicioascendo."

5. SCAURUS cite les assimilations arn'pio,atlul",aitigit^attinuit, "

6.CAPER veut adslrtngeet non pas ast7^mge{eipage suivante),assiduus

-et non adsiduus," ab assidendo. " " 7. Selon V"uus Longus,il estindiff"rentde dire arcesso ou accerso; et la significationest la m"me.

I." irPutsch, 2224, 25 = Keil,61. " 2: 2220 = 64. " 3: 2226 = 04. "

:jw": 2260 = 20. " 4 : 2224. 25 = 61. " 5 : 2260 = 26. " 6 : 2240. 47 =

.

107. " 7: 2232, 33 = 72. " (*)D, devant F, ne s'assimilaitpas : on pro-non"ait

et l'on "crivait adfluo,adfui,adfectus,adfari,adfercVoy. Cornutus

cl O"cilius Vindex, dans Cassiodore.

Page 141: Traite de Langue Latine

DE LORTHOGRAPHE LATINE. i"i

" 8. ScACRUS cilecomme exempled'assimilationaccerso, " quamvis

aliiarcesso dicant non sine ratione,quodetiam in r, in ejusmodicorn-

posiiionibus^d littera transit qua ad praeposHiofinilur,Sed quidam

diffet^entiamesse volueruntut arcesso qiiidemah eo verbo esset,quodest arceo, accerso vero ab eo quodest nccio ; sed nobisjutcumque scri-

bendum, ad eandem significationemvidentur perlinere,"

9. CON. ScACRus cite : cotripio^colligo,commuta^ comme exemplestl'assimilalion.Ilajoute: " Dans contulit,n ne change pas, non plus

que dans convivitconsumit, "

40. IN. ScAURus donne comme exemplesd'assimilation immulo et

immin"t;\\dit ensuite : " La pr"positionconserve sa lettre dans

innumerabilisyinnuptainnocensyparce que les mots qui la suivent

commencent par la m"me lettre."

11. P"R. V"uus Longus dit que per reste intact en composition," moins qu'ilne rencontre une /. Dans ce cas, les gens quise piquentde bien parler,aiment mieux redoubler /que de prononcer

r; ainsi,ilspr"f"rentpellabor" pertabor,pellicet^e" perliceve.De l"

vient qu'onlit dans Virgile: " pellacisUlixi "; et pelvisancienne-ment

pelluis^d"rive de pelluerc." 12. Scaurus veut qu'on "crive

pelligoyselonl'usagesuivi par tous lesanciens ;aussifaut-illiredans

Virgile: " pelligerentoculis " et non perlegerent.13. EX. V"ucs Longus dit que la pr"positionex perdparfoisx :

ebibityenuntiavit,emovit; et il ajoute : " On ne peut dire d'une

mani"re g"n"raleque la lettres dispara"ttoutes les fois qu'elleestsuivie d'une consonne, puisqu'ilest d'usagede prononcer excellefe^

extollere,exquirere." " 14. Scaurus cile,comme exempled'assimi-lation

: effatus;non exfatusnccecfatusut quidamputaverunt; " et

effervens.45. TRANS. Selon V"uus Longus,trans reste parfoisintact : trans-

tulit;parfoisilperdune partiede lui-m"me ."trajecit^traduxit;les

uns l'"crivent en entier,les autres lui enl"vent nsj pour adoucir la

prononciation,dans transmisit,tramisit;les uns disent transposuit,les autres traposuit.

46. DE. V"lius Longus dit que la pr"posiiionde ne s'"critpas en

entierquand le mot suivant commence par e : detrare,desse : pour

la prononciation,l'allongementsuffit:d"tTore,d"sse.

47. DIS. On litdans V"lius Longus que dit s'"criten entier,excepte

8 " 2260 = 20. " 9 : 2260= 26. " 10 : 2260 = 20. " 11 : 2226,27 =

()5." 12 : 2260 = 26. " 13 : 2225, 26 = 63. " 14 : 2260 = 26. "

15 : 2227, 28 = 66. " 16 : 2226. 27 = 65. " 17 : 2226, 27 = 6:".

Page 142: Traite de Langue Latine

122 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

devant les mots quicommencent par m : dimovit;ou par n : dinoscit;

ou par // diluit;ou par b : dibucinat;ou par g : digerit; ou par d:

diditus;sa consonne finale se change en /*quandlemot suivant com-mence

par une f: di/fudit.18. RE. V"lius Longus faitobserver que rc, dans certains mots,

non seulement s'"criten entier,mais que de plusil s'adjointun d

final: redire,redoierepour empocher Thialus. Quelquefois,re est

suivi de deux rf,quand le mot suivant commence par cette con-sonne;

mais cette orthographen'est pas g"n"rale,car nous disons

reddere par deux deireducere par un seul. " Remarquons " ce propos

l'ignorancede certaines personnes quitiennent " prononcer redducere

comnae redderecroyant n"cessairede mettre deux d toutes les fois

qu'ily a un (/au commencement du mot suivant. "

19. Sur la questionde savoir si Ton doit remplacerle b par un p

devant 5,Scaurus d"clare que lescompos"sde ob^comme obscurum^observa,obstdo,doivent s'"crireavec un b parce qu'ilfaut prononcer

ob;mais qu'ondoit "crire avec un p : pleps plebis,urpsy urbiscon-trairement

" l'opinionde Varron. Ailleursilse montre "galementpar-tisan

de cette orthographepar le rapprochementqu'ilfaitdeprinceps,principiset de caeieps^caelibis(*)," de carpo^ carpsiet de scribo^

scrips"JW"uusLongus dit que sur celte questionles avis sont partag"s,mais ilne se prononce pas.

20. Scaurus n'admet pas l'emploide ex ou de ab devant une

consonne : il faut "crire et prononcer, dit-il,ex arce^ ex Eryco,ex Olympojex Irpinis,ex Umbria, ex Hymetto;e GalUa^ e Tuscis^

e Jud"a, e Vaticano ; " ab Aricia ab Elia^ab urbe, ab lUyrico;a BaiisyaCapua,a De^Hona aVenusia,a Janiculo, V"lius Longus est

du m"me avis,et ilajoute: Nous savons que les anciens disaientaussi

abs te;quant " nous, ilnous suffitde dire a te.

2i.V"lius Longus veut qu'on"crive conjunxet sejunxjet il s'ex-plique

amsi sur cette orthographe: " Nisus ne croitpas qu'on doive

"crire conjunx,sejunx,parce que ces mots font au g"nitifconjugis,sejugis.Pour moi, ilme semble qu'ilfaut gardercette n au nominatif

puisqu'ellea un son bien marqu" " ce cas. Conjuxet sejtix,sans n,

seraient plus difficiles" prononcer et plusdurs pour Toreille."

Scaurus aime mieux qu'onprononce et qu'on"crive conjux,sans n.

18: 2227,28 = 60.." 19 : 2260, 01 = 27; 2252, 53= 14; 2233= 73 "

20: 2202=29; 2223, 24 = 60. " 21: 2230 = 77; 2256 = 20. " (*)Gurtius

Val"rianus (dansGaasiodorc)adoptecacleps.

Page 144: Traite de Langue Latine

\U DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

27. Caper "crit A"Mrf devant une voyelle;mais si le mot suivant

commence par une consonne, ilveut qu'oni^etranchele d : hau dolo^hau scio.

n. "tymologie.

l.ScAURUS bl"me ceux qui n'"crivent pas ex-sul, ex-spectatus

(voy.pi.bas,II,11 et VU, 5) avec une s apr"sar," cause des mots

spectaresolum quicommencent par une s (*).2. n veut qu'on"crivesumtus^demius,emtus et non pas sumptus,

demptusjempiusyparce que le p qu'onintroduitdans ces derni"res

formes ne se rencontre pas dans la reste de la conjugaison: c'est

donc une lettre inutile." 11 se prononce "galementpour hiems et

rejettehiemps parce que dans ce mot iln'ya ni /" ni 6 " aucun des

autres cas.

3. Les formes reprekensusau lieude reprensus, et vehemens au lieu

de vemens^ lui paraissentincorrectes,parce qu'ondit prensus sans

aspirationet que vehemens vient de vis mentis. V"lius Longus est du

m"me avis;seulement il ne rejettepas express"mentre/)reAens""et

vehemens : il se contente de dire que les autres formes sont pluscorrectes.

4. On met une h en t"te des mots hortis,harena,halica eihaliculayditV"lius Longus,bien qu'onpuissedirealicacomme d"riv" "'alere,et qu'onait probablementdit aliculaparce que quand nous portons

Yaliculace manteau continet alas. Hortus ne demandait pas non plusune A, parce qu'ilvient d'or/W {quodibi herb" oriantur);mais cette

lettre lui est impos"epar l'usage.5. Les consid"rations "tymologiquessur lesquelless'appuieScaurus

sont moins probantes,quand ildit que quereladoit s'"crire avec une

seule /parcequ'on"critqueruluset non querullus(voy.pi.bas,VIII,31);" que paulum paululumau lieu de paullum paullulum,sont incor-rects

parce que les mots d'o" ilsd"rivent : pullum,pusillum redou-blent

la lettre/ (voy.pl.haut,I,23);" que formonsuspour fotmosus^est une grosse faute,parce que n dans ce mot n'est pas plusn"ces-saire

que dans gloriosus:formosusvenimt de forma comme gloriosusde gloria;" que le mot inchoare doit prendreune A, parce qu'ilvient de chaos le cbaos ayant"t" le commencement de toutes choses.

27:2211 = 96.

!!" " 1 : Putsch. 2257, 58 = Kcil, 22. " 2 : 2250 = 21. "

3 : 2256 = 19; 2234 = 75. " 4 : 2230 = 08. " 5 : 2249 = 11 ; 2256 =

20; 2257 = 21; 2251 = 12. " (*)C"sellius (dansCassiodore)est du m"me

avis. Il n*admet expectoque comme compos" de pecto,je pcigue.

Page 145: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 125

6.V"uus Longus,apr"savoirexpliqu"que ", dans absttnet,abscondit,est euphonique,examine cette question: faut-il un p on un h devant

s? Bien que la plupartde ses contemporains"crivent ps conform"-ment

" le prononciation,il se d"clare pour bs en invoquantV"tymologie.

7. D'accord avec Varron,il"critdel"^us,delirare et non deiems,parce que ces mots ne viennent pas, comme le croient certaines per-sonnes,

du grec icapito Xt)pttv(voy. pi.bas,VII,4),mais de lira,sillon,et qu'onemploieau propre de/iror^ en parlantdes b"ufs,quand,sortant du sillon,ils s'"carlent de la lignedroite." Il veut qu'on

prononce, et par cons"quentqu'on"crive,Delmatia et non Dalmatia

parce que ce mot d"rive de Delminum^ nom de la principalecit" de

cette province;am'spexet non atmspexj parce qu'ilvient A'anga^victime.

8. n bl"me quotidieet demande qu'on prononce et qu'on"crive

c"tidie^parce que ce mot n'est pas compos" de quolodie mais de con-

tinentidie (*).9. Dans l'"criturecomme dans la prononciation,il se d"clare pour

faeneris,facinei*is,et rejettefaenmnsfacinoris,parce qu'ondit fae-nerator, facinerosus.

10. Il pr"f"recontimax avec un t, sous pr"textequ'ilse tire de

temno^ bien que Nisus acceptecontumax^ comme d"riv" de tumor.

11. Caper, comme Scaurus,veut qu'on "crive eorsu/ avec une",

parce qu'ilvient de solum;mais,contrairement k ce qu'ona vu dans

Scaurus,et en d"pitde l'"tymologie,il d"clare express"mentqu'ondoit"crire,sans s, expectore: spectare"fiwpsTveriV,expectoresine $

"va^'vetv(voy.plusbas,YII, 5, ce que dit " ce sujetV"lius Longus).i2. Bien que oudacter luiparaisselatin,ilpr"f"reaudaciter,parce

que les adjectifsen x forment leurs adverbes en iter:otrox, atrocitei^y

ferox fe"'ociter;velox velociter;de m"me audox doit donner ouda-

citer." Il"crit eligantercomme venant d'eligere.13. 11 demande qu'on"crive dei et non pas di",parce que Cic"ron

disaitdeabusymais ilconvient que dii est la forme en usage.

14. Dans aucun mot d'originelatine il ne veut admettre Vy grec :

ideo inmltabis gylomdicentibus,au lieu de gulom.15. Veut-ilinvoquerl'"tymologie,ou, ce quipara"tplusprobable,

6:2224, 25 = 61.-7:2233:73. " 8:2237=79. "9:2233=72. "

tO: 2235 =76. " 11 : 2240. 41 =95; 2241, 42 = 97." 12:2246 = 106

2248 = 109." 13:2248 = 109.-14: 2246= 105," 15:2246 = 106. "

(*)Gornutus (dansCassiodore)veut qu'on "crive quotidie: a quot diebus,hoc

est omnibus diebus.

Page 146: Traite de Langue Latine

126 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

"tablirTunit" de prononcigit"onet d'orthographedans la conjugaisondu mot, quand ils'exprimeainsi : Tinguet^edicendum non tingere^

quoniam tinguoest,et tinguistinguit?" Quant " T"tymologiesui-vante,

elleest bien extraordinaire : Vcnsica prendune w, quianon est

sine venta, " " Nous devons dire/"?/2.r(foug"re)et non filix;ce nom

de felixvient,selon moi, de ce que la foug"ren'est pas bonne {minm

fclix)pour les terres. "

46. Dites stello(l"zard)sans i*" a similitudinestellarum.

m. Observation des r"gles grammaticales.

1. Certaines personnes, dit Scaurus,"crivent par un seul "le g"nit"i

singulierdes noms dont le nominatif est en m, comme Antonius,

Antoni; Trcmelius Tremeli;et cependant,la r"gledemande qu'onredouble Yi dans ces g"nitifs,parce que le g"nitifsingulierne doit

pas avoir moins de syllabesque le nominatif;souvent m"me ilen a

davantage.On doit"galement,ajoute-t-il,"crire le vocatif singulierde ces noms par deux i et non par un seul,comme c'estl'usage.Ainsi

jepr"tendsqu'ilfaut prononcer et "crire au vocatif singuliero Antonii,

0 yEmilii.

2. Y"ucs Longus ne dit rien du vocatif,mais ilveut "galementquele g"nitifsinguliersoit en ii: JuliiClaudii,Corneh'i,et voici com-ment

il raisonne : Tous les noms quiterminent leur datif singulier

par 0, changentcet o en i pour former le g"nitif,en laissant intactes

les autres lettres : maximo^ maximi; candido,candidi;de m"me, dans

Julio et pallioYo seul doit "tre chang",et cette modification donne

Juliiypaliii.Quant au nominatif plurielmasculin ildoit "tre sem-blable

au datifplurielapr"sle retranchement des finale : bonis,boni;

maliSymaii;par cons"quentsil'on "te la finaledes mots JuliiSjClau-

diis,il restera Julii,Claudii pour le nominatif pluriel.3. Bien qu'ilsoit d'usagede mettre une aspirationdans le mot

pulcher,Scaurus trouve plusrationnelde prononcer et d'"crirepulcer^parce qu'ilest contraire au g"niede la languelatine de mettre une

aspirationau milieu d'un mot. 11 nous apprendque Santra regardaitpulchercomme un mot d'originegrecque, pour policher.De son c"t",V"uus Longus veut qu'on"crive sans aspirationci7o,coclea,cocleare^et les autres mots que l'oreilleest habitu"e " entendre prononcer

16:2246=107.

m." 1: Putsch, 2257, "8 = Keil, 22.--2 : 2221. 22 = 57. " 3 : 2256 =

20; 2230,31 =69.

Page 147: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE. 127

ainsi," mais ceux-l" sealement," car il est faux de dire,commecertains grammairieps,qu*onne doit pas aspirerlesconsonnes, puis-qu'on

prononce Carlhago,pulchei%Gracchus,Otho,Bocchus.

4. ScAURUs d"clarequ'ilest incorrect de mettre une s " la findes

mots wux, trtix et ferox parce qu'ilsuffitde les terminer par un x^

lettredouble quirenferme une s.

5. C'est"galementune faute " ses yeux, que d'"crireMezeniius par

deux z : ceux qui"crivent ainsi,ignorentqu'unelettredouble ne doit

pas se redoubler;pourtantcertainespersonnes estiment que z n'est

n'est pas une lettredouble. " Je sais*,ajoute-t-il,que bien des gens

"crivent causa par deux s : ils ne remarquentpas que cette lettre,

comme r, sa parente,ne se redouble d'ordinairequ'apr"sune voyelle

br"ve,et que, en oujre,chaquefois que s suit un u lon^,c'est par

cet u que se termine la syllabe: plausu,lu-su.Or, comme causa doit

se couper apr"sl^u{causa)et qu'aucunesyllabene peut commencer

par une letlreredoubl"e,il est clair que ce mot n'admet pas deux s.

Ceux quil'"criventen redoublant la consonne consid"rent que l'on a

dit d'abord cav"sa,de cavillaiioou de cavere, et ensuite causs" par

syncope. "

6. Tout autre est l'avisde V"lius Longus sur le redoublement des

consonnes. D ne veut pas imiter ces puristesqui"crivent,avec Nisus,

comese et consuese par une seule s, sous pi"lextequ'uneconsonneredoubl"e ne peut pas venir apr"s une voyellelongue,et que les

anciens ne redoublaient pas les consonnes, mais rempla"aientle

redoublement par un sigle.L'erreur est manifeste,ajouteV"lius

Longus, car l'usageprouve que les consonnes se redoublent apr"sles

voyelleslongues: errasse^ saltasse,abisse,calcasse.Et qui ne sait la

diff"rencede malum (pomme)par une / et de malins (floconde laine)

par deux /? Quant " cet argument, qu'onmettait un siglesur la con-sonne,

il prouve justementque la consonne se redoublait dans la

prononciation.

IV. Distinction des mots par r"criture.

\.V"lius Longus : Il y a une diff"rence entre aspergo et aspargo :

aspergo est le verbe;aspargo, le substantif. " 2. Cai'ER : Protenus

par un e est adverbe de lieu : il est pour porro tenus; protinuspar un

4 : Putsch, 2256 = Keil, 19. " 5 : 225C, 57 = 21. "G : 2237 = 79.

IV. " 1 : Putsch, 2234, 35 = Keil,75.-2: 2243 = 100.

Page 148: Traite de Langue Latine

i28 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

i est adverbe de temps et signifie" aussit"t."" " 3. Quatinus con-jonction

quimarque la cause; quatenvs,adverbe de lieuou de temps

" 4. Voriex se dit d'un cours d'eau ; vertex,de la t"te." 5. On dira

vorsus d'une page; versm est le participede vei*tor.

6. V"lius Longus : Dans clipeus,"crit par un t',on ne prononcera

pleinementni i,ni u, et Ton donnera " la voyelleun son interm"-diaire:

mais il ne faut pas admettre la diff"renceque font sans raison

les grammairiens,quandilspensent que ce mot a une forme {"ltpetts)venant de clepo,et une autre (clupeus)venant de duo. " Caper dit au

au contraire : Vous mettrez cl"peusen parlantdu bouclier et clupeusen parlantde Tornement quiportece nom. " 7. Arcubus pugnatur :

cette forme vient A'arcus;mais arces faitarci"us. Artus faitartubus;

ars faitartibus." 8. Certaines personnes, ditau contraire Scaurus,ont admis deux formes diff"rentesartibus et artubus et ont cru qu'on"crivaitartibus par un t pour marquer le datif et l'ablatifplurieldumot ars, et artubus par un u quandils'agissaitdu mot artus. Or,si

pour "tablir une distinction entre les deux sens, on viole la r"gle,pourquoidans caveas ne change-t-onpas soitl'accent,soit une lettre,

puisquece mot est " la fois un verbe et un nom? pourquoine fait-on

pas de m"me aussi pour tectisquiest un nom et un participe?Un

mot doit s'"crirecomme il se prononce : or personne ne commet la

sottise de prononcer artubus avec uji t/. " 9. Y"lius Longus propose

un moyen terme : Quelquespersonnes, dit-il,"crivent artubus par

un u quandcette forme vient A'artus^et font de m"me quandils'agitdu datifet de l'ablatifpluriels"'arcus et de partus;ellesmettent au

contraire un t " ces m"mes cas, s'ilsviennent d^artesd'arces ou de

partes.A mon avis,ce serait une prononciationtroprustiqueque de

faire entendre un ti. J'estime qu'on doit ou bien prononcer un t en

faisant attention qu'ilne soit pas tropgr"le,ou, sil'on"critpar un ti,

ne pas donner " cette lettre un son tropplein.Qu'on "crive artubus

par unti ou qu'onl'"crivepar un ",la bonne prononciationconsiste

" combiner ensemble dans ce mot les sons de ces deux voyellesde

mani"re " faireentendre un son interm"diaire.

10. Caper : Adulescens jsnhsi^niit;adolescensjipariicipe..H. Scaurus : On "crit,au singulier,par un i seulement : docih's,

facilisjetc.;mais au plurielpar e i:facileis^(ibci/r",etc.,pour qu'onpuissedistinguersile nom est au singulierou au pluriel.

3 ; 2249, 50 =111. " 1 : 2242. 43 = 99. " 5 : 2241. 42 = 97. "

C : 2229. 30 =^ 68; 2241. 42"

96. " 7 : 2247. 48 = 108. " 8 : 2259,

60 = 25. " 9 : 2229. 30 = 68. " 10: 2243= 100." 11 :2263. 64 = 32.

Page 149: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE. 129

12. Quand deux mots de sens diff"rents'"crivent de m"me, on les

dislinguepar Tapex,comme v"nit [v"nit)et venit {v"nit)y"ret et aret^

l"gitet legit,etc.

13. Caper: Cum^ pr"posilion,doit s'"crirepar un c;s'ilest adverbe

{advei*bium)de temps ou de cause, par un q. " 14. Scauris : Cer-taines

personnes "crivent cum par un c,quelques-unespr"f"rentquom.D'autres voient une diff"renceentre les deux formes,et veulent qu'on"crivela pr"positionpar un c : cum il"o,cum Claudiocum Camillo^et l'adverbe par un q: quom legissem^quom fecissem,..Pour l'adverbe,lesanciens disaient cume (chantdes Saliens)." 15. V"lius Longus :

La lettre q "tablitentre certains mots uue diff"renceque lesanciens

ne manquaientpas d'observer;car ils"crivaient l'adverbede temps

par un q et lapr"positionpar un c. En effet,cum {quum)subitoasmr-

gens est autre chose que cum fluctu,16. Caper : On doit "crirequicquidavec un c " la premi"resyllabe,

parce que d couperaitlemot en deux;de m"me quanquam doitprendreune n dans sa premi"resyllabepour montrer qu'iln'ya pas deux mots.

" 17. Quando marque le temps (= quand);quanto marque la cause

(= puisque)." 18. Ilfaut direca/5par une*, en parlantde la substance

(lachaux),et calx par un x^ en parlantdu pied." 19. Palpetr"parun ^,lespaupi"res;palpebrxpar un b,lescils. " 20. Tune marquele temps;/wm, l'ordre: tune correspond" nunc^ et tum " cum.

21. V"ltos Longus : Le d"sird'"tablirune distinctionentre des mots

de significationdiff"rente a fait souleverplusieursquestions.Ainsi,doit-on dire et "crireac/"r/ws ou ac/wan"/5?Nous disons g"n"ralementactuarius quandce mot vient du substantifacius; et aclarius en par-lant

de ceux quir"digentdes actf s. Cependanton a voulu nommer

aussi "c/ttams ler"dacteur d'un acte,le scribe." On a "galementfait

une diff"renceentre ciloet cAifo,et on appellecilonesleshommes quiont la t"te "troite et longue,et chilones les gens " grosses l"vres,du

grec ytikfi," Les grammairiensont voulu "tabliraussi une distinction

entre cohortes et coor/es; ilsdisent que coortes s'emploieen parlantdes

cours des fermes," unde homines cooriantur pariter: " orin enim

apud antiquossurgere fr"quentes*significabat; " et que cohortes

s'appliqueaux soldats " a mutua cohortatione ". " Quant " chortes,

quise dit vulgairement,c'est" leurs yeux un barbarisme. " Pour en

revenir" la distinction de cohortes et de coortes jene me range pas h

l'avisdes grammairiens.Le mot cohortes convient aussi bien en par-

12 : 2264 = 33. " 13 : 2240, 41 = 95. " 14 : 2261. 62 = 28. " 15 :

2231 =70. " 16 : 2241 = 95. "17 : 2249, 50 =111. " 18 : 2242 = 98.

" 19 : 2249 = 110. " 20 : 2241 = 06. " 21 : 2233. 34 =74.

9

Page 150: Traite de Langue Latine

i30 DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE.

lant des gens de la campagne qu'enparlantdes soldats;car on levait

les soldats parmiles paysans d'une m"me contr"e pour qu'ilspussentse reconna"tre et se pr"terun mutuel appui.

22. V"uus Longus : Suivant que le b de mb se changeen " ou en c

devant ca/)ere,le sens varie : autre chose est amicum suscipere^autrechose aquam succipere." Caper : Suscipimnsa rapportaux choses

du c"ur et de Tintelligence,'comme dans susceptum perficemunus ;

swc"/}2mw5 a rapportaux choses du corps, comme dans succipiuntfamulx conlapsaquemembra.

V. Tradition.

i.ScAURus : H"dus doit s'"crire avec une A,parce que chez les

anciens il se disait f"dus et que nous rempla"onsla lettref des

anciens par une A. n en est de m"me de Aano/w5,autrefoisfariolus^et

de kordeunijautrefoisfordeum.

.

2. V"lius Longus : Quelquespersonnes ont pens" qu'ilfallaitdireharena avec une A, " sive quoniamhwreat,sive quodaquam hauriain;d'autres pensentqu'ilfaut leprononcer sans aspiration.Quant " nous,

ajouteV"lius Longus,nous disons hareiia parce que ce mot en sabin

est fasena;et de m"me que s se changehabituellement en r, de m"me

f se remplacepar l'aspirationh, sa voisine. Nous disons donc "gale-ment

h"diyAzm avec l'aspiration,parce que les anciens disaientf"di,

firci." 3. On dit hordeum^parce que les anciens disaientfordeum,4. Ily a des mots dans lesquelsla lettre u para"tsurabondante,

comme quandnous "crivons et pronon"ons urguere et unguere^ car

urgeo et ungo n'ont pas besoin de cette lettre,ainsi que nous levoyons

par les"critsdes anciens,dont il faut respecterl'autorit",quand on

est embarrass" par une questionde prononciationou d'orthographe.5. ScAURus : Nous "crivons sed avec un d final(etnon avec un t)y

parce que les anciens ont dit sedum.

VI. Usage.

1. V"lius Longus : Certaines personnes pr"f"rent"crireetprononcer

diitingueresans u; mais l'usageest si bien "tabli de mettre un w dans

ce mot qu'iln'est pas facilede l'enextirperaujourd'hui.

22 : 2226 = G4 ; 2242 = 98.

V. " 1 : Putsch. 2249, 51 = Keil, 11. " 2 : 2230, 31 = 69. "

3 : 2238 = 81. " 4 : 2228, 29 = 67. " 5 : 2251 = 12.

VI. " l : Putsch, 2229 = KeU, 67.

Page 152: Traite de Langue Latine

m DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

que nous "crivionsd'une fa"onet que nous prononcionsd'une autre...

Il est des cas o" ilvaut mieux conserver le son pleinde Vu comme

dans volumus,nolumus^possumus.3. On a souvent "crit de diverses fa"onsmancupmm, axicupium,

manubi". C. C"sar "crivait ces mots par un i',comme on le voit dans

ses inscriptions;tandis que les inscriptionsd'Augustemontrent que

cet empereur employaitI'm. Ceux qui mettent un t donnent pour

raison que d'autres mots ont cette m"me lettrc,comme manirasma-

nicula. On peut cependantleur objecterque nous disons manuleus

par un M. De m"me, ceux qui"crivent aucupiumpar un m, estiment

que ce mot vient de ave ocrupanda;ceux, au contraire,qui"crivent

aucipiunijpensentqu'ilvient de ave capiendaparce que le change-mentde a en i est un fait habituel. On a donc le choix entre Tw,

son antiqueet plein,et 1'?*,son plusgr"ledont l'emploipara"taujour-d'huide meilleur go"t.

4. ScAcnus : On s'est demand" s'ilfallait"crire ex/r"Vwect/ et tn/rm-

secus avec ou sans n. Certaines personnes ont pens" qu'ilne fallait

pas mettre une n dans extrtnsecus,parce que ce mot est le compos"i*extra et desecus et que, en composition,l'a se changesouvent en /,

changementquidonne extrisecus. D'autres personnes veulent une n,

all"guantque ce mot vient "'extraneus;mais elles "crivent intrisecus

sansn, parce que la r"p"titionde celte lettredans le m"me mot produi-raitun son trop dur. " Delirare et delerare d::?)tou Xi^pou.

5. V"lius Longus : Quelquespersonnes ont pr"tenduqu'ily avait

deux mani"res d'"crire expecto: quandce mot est synonyme d'o/?/?mor

(j'allends),il faut,disent-elles,se contenter d'"crirepar e x; quandau contraire il a le sens de specto(jeregarde),il est n"cessaire

d'ajouterune s; mais ilest permisd'"cri"'elesdeux mots de la m"me

mani"re,sans craindre une ambigu"t"quise rencontre fr"quemmentdans beaucoup d'autres mots. En effet,la lettre x contient une s,

puisqu'elleest aussi bien chez nous que chez les Grecs une consonne

double et compos"e." Caper est lout " fait afflrmatif: Spectarc,

OcoDpeTv;expectare sans s, "vaji."vetv.

G. V"lius Longus citel'orthographesuivante : wr/js, nupsi, pleps\mais lepassage o" ilparlede ces mots manque de clart".

7. On a "critde diversesmani"res hijmnis,hyacinthm,kymen"us:

les uns ont pens"qu'ilfallaitcommencer ces mots par une A, et les

autres ont omis cette lettre en disant qu'ellen'est pas n"cessaire,

3 : 2228, 29 = G7. " 4 : 2238, 59 = 2i; 22-18 = 109. " 5 : 222G =

G3; 2241 =97. " G : 2233, 34 = 7i. "7 : 2238=81; 2258= 22.

Page 153: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 133

parce que Tu contient toujoursune aspirationquandil est au com-mencement

des mots. " ScAuaus, au contraire,est pour l'emploid'une h : Certaines personnes retranchent la lettreh en t"te des mots

quicommencent par y; elles donnent pour raison que h n'est pas une

lettre,et qu'iln'est pas besoin de l'"crire pour faire comprendre

que ces mots ont une aspiration.En effet,disent-elles,jamaisy n'a

un son gr"leau commencement d'un mot : hypnos,hymnos,hyacin-thos;Vy sufiitpour montrer qu'ilfautaspirer,si le lecteur n'est pas

un barbare. Je r"pondraique Vh est une lettre,et que les Grecs eux-

m"mcs l'ont consid"r"e comme telle...Il est "vident qu'ilfaut l'em-ployer,

et qu'onne peutpas ladeviner,si ellen'est pas "crite.

vni. Formes que Longus, Scaurus et Caper adoptent

sans motiver lem's pr"f"rences.

i. V"lius Longus : H est mieux d'"crirealimenta par un i qixalu'menta par un m.

2. Caper : Diplomaet non duplomaou duplomum,3. V"uus Longus : Dans vir et virtus nous mettons un ? et nous pro-non"ons

presque ti.

4. Caper : Erumna et non erawina/e"eiret non eior." 5. Dites dili-

huit t( unguento "" et non d"libuit. " G. Cercinus et non c"rcinus. "

7. n faut dire cellapenanaet non pinaria;'"ne faut pas dire pepe-

varia mola mais piperaria." Torp"doet non torpido.^" Il faut dire

polentaet non pulenta.8.V"LICS Longus : Laissons auX anciens miuSycommircium par un i;

ilsdisaient aussi MircuriuSyparce que, selon Varron, ce dieu "tait

" mirandarum rerum inventor ". Maintenant notre oreilledemande

qu'onprononce comme7*ciumMercuritiSjmeus,9. Caper : Il faut "crire sobrius par un i et non par un e.

10. V"lius Longus : On "crivaitvultus,nominativus,genctivusypri-mitivus et autres mots semblables par un o apr"sle v : laissons cette

mani"re d'"crireaux anciens.

11. Caper : Auti*efoisupulio,maintenant opilio." 12. Balneum et

VIII, " 1 : Putsch, 2235 = Keil. 77. " 2 : 2248 = 409. " 3 : 2231.

35 = 75. " 4 : 2248 = 109. " 5 : 2246 = 105. " 6 : 2247, 48 = 108. "

7 : 2239. 40 = 93; 2246 = 106. " 8 : 2235, 36 = 77. " 9 : 2241, 45 =

103. " 10 : 2228, 29 = 67. " 11 : 2250= 112. " 12 : 2217. 48 = 108.

Page 154: Traite de Langue Latine

i34 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

balneasei non balineum. " 13. Nomenculator correct;ditesntnguit

et non pas ningit." 14. Dites ungue (verbe)et non pas unge. "

15. Unguis(ongle)et non pas ungis.16. V"uus Longds : Au pour ab n'est usit" que dans deux verbes :

aufert,aufugit." 17. Quelquefoisle son est pluspleinpar une n que

par une m; ainsi,lorsquejedis etiamnunc^ bien que j'"criveettam par

une m, jene sais pourquoiilm'est impossiblede prononcer m.

18. Caper : n faut dire nongentiet non pas noncentiyde " novem; "

nonagies, nonagintaet non pas nonacenta.

19. V"lidsLongds : Antonius Rufus ditqu'ilfaut "crire locutio par

un q, parce qu'ilvient de loqui;de m"me perkulumeiferculum;dans

ces mots, " mon avis,il suffitde mettre un c.

20. Caper : H faut dire pr"coqtui; pr"cociaest ridicule." 21. Pes-

sulum et non pestulum. " 22. H faut "crire avec une h,pulchrum;et sans

A,septUcrum." 23. HapsuSjflocon de laine,et non apsus. " 24. Alica

et non halica, " 25. Tous les adverbes num"raux doivent s'"crire

sans n, comme milies,ceniies,dectes;mais quotiens^totiensprennentune n. " 26. On doit "criresans n, th"saurus,et non pas thensaurus^a et cetera. " " 27. Nactus doit s'"crirepar une seule n, et nanciscor

par deux. " 28. Atqutne prendpas n, " en est de m"me "'alioqui."

29. Cotumices et non cocturntces. " 30. H faut dii*escriptulaet non

scripula," 31. Narro, narratio par deux r; querelaloquelapar une

seule/.

Neuvi"me P"riode.

44. La neuvi"me p"riodes'"tend depuisTav"nementd'Adrien jusqu'"celui de Commode (117 " 180).Ce

qui distinguecette p"riodeentre toutes les autres,c'est le retoiu* volontaire et passionn" aux vieux

mots et aux vieilles formes. Nous n'avons pas "

expliquerici les causes de cet engouement pour les

archa"smes,ni " faireconna"tre,avec la corruptiondu

13 : niS, 49 = 108. " 14 : 2246 = 105. " 15 : 225Q = 112. "

16 : 2223, 24 = 60. " 17 : 2236. 37 = 78. " 18 : 2245, 46 = 104. "

19 : 2237 = 79. " 20 : 2239, 40 = 93. " 21 : 2249,50 = 1 1 1.

" 22 : 2239.

40 = 93. " 23 ; 2248, 49 = 110. " 24 : 2246, 47 = 107, " 25 : 2240.

41 = 95. " 26 : 2239. 40 = 93. " 27 : 2240, 41, 95. " 28 : 2241 = 96.

29 : 2247, 48 = 108. " 30 : 2246 = 106. " 31 : 2241 = 96.

Page 155: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 185

go"t,les alt"rations que la langueeut " subir : nous

dirons seulement que les vieux mots ramen"rent sou-vent

avec eux la vieilleorthographe.Mais ce d"faut ne

s'accusera bien nettement que dans la p"riodesuivante.En pr"sencede ce latinbariol" d'archa"smes qu'affec-tionnaient

alors les espritsles plus cultiv"s,de cette

languedisparateo" dans un fond classiquevenaient

s'ench"sser commp de bizarres ornements les expres-sions

lesplussurann"es,le langagepopuledreprittouta coup une extension consid"rable.

45. Quelle "tait l'originede ce langage, et "

quelle"poque avait-il prisnaissance?Le latinpopuledrene naquitpointde la corruptiondu

latin savant, pas plus que le latin savant ne fut

le produitd'une "purationdu latin populaire.Selon

l'expressionaussi justeque caract"risquede M. HugoSchuchardt*, le sermo plebeiusdes Romains n'est ni

le p"re ni le filsdu sermo urbanus : les deux langagessont fr"res jumeaux. Ils sortent l'un et l'autred'une

originecomAune, et descendent de ce vieilidiome latin

dont lespatricienscomme lespl"b"iensfaisaientusage,a une "poque o" Finstruction "tait presque aussi nulle

en haut qu'enbas dans la soci"t" romaine.

Avec le temps, gr"ce " une culture intellectuelle

de jour en jour plus profonde,il s'introduisit des

diff"rences d"uis la mani"re de parlerle latin,mais

ces variations tenaient plut"taux circonstances qu'auxpersonnes. Il y eut le latin de tous les jourset le latin

des grandesoccasions,lelatin d'usagedomestiqueet le

latind'apparat.On parlaitautrement dans sa maison

qu'"la tribune;mais la diff"rence n'"tait pas assez

sensible,pour qu'onpuissedire qu'ily avait alors "

l. Vocalismus des Vulg'"rlateins,voL I, p. 47. " Pour la suite, voy. les

p. 48, 49 et 50 de ce m"me ouvrage.

Page 156: Traite de Langue Latine

i3G DE L'ORTtlOGHAFHE LATINE.

Rome deux langueslatiues v"ritablement distinctes.

La scission n'eut lieu qu'"partirdu troisi"me si"cle

avant notre "re.

A cette "poque levieilidiome des Romains subissait

une transformation profonde.Les finales s'assourdis-saient,

et certaines d"sinences n"cessaires mena"aientde dispara"tre.Dono, filio,par exemple, se disaient

"galementpour marquer le datif,l'ablatif,le nominatif

et l'accusatif: dono,donum\ fiUo,filiuSyfilium.Des syn-copes

s'op"raientaussi dans un grandnombre de mots,

Mais ces innovations n'"taient pas encore consacr"es

par l'usageg"n"ral;et l'orthographe,comme la pro-nonciation,

restait flottante,quand les fondateurs de la

litt"rature latine prirent" c"ur d'arr"ter la d"composi-tionde la langue.Ils maintinrent dans leurs ouvrages

toutes celles des formes anciennes qui n'"taient pas

encore tomb"es en d"su"tude. Ennius, en particulier,

par l'introduction des r"glesprosodiqueset des m"tres

emprunt"saux Grecs,ainsique par leredoublement des

consonnes, s'opposaaux progr"sdes innovations des-

iructrices.

Il se produisitalors dans les hautes classes de la

soci"t" romaine une r"action "nergiquecontre l'in-fluence

de la prononciationn"glig"edu langageordi-naire;

mais cette r"action,suscit"e et entretenue parles po"tes,venait de trop haut pour entra"ner dans sa

marche un peupleignorant.D"s lors,les gens instruits

et les illettr"scess"rent de parlerla m"me langue; et

tandis que, fid"le " son origine,le latinsavant, sei^mo

urbanm, seule langue"crite,gardaitun caract"re "mi-nemment

conservateur, le latin vulgaire,sermoplebeius^langageuniquement parl"et abandonn" " lui-m"me,

continuait librement son "volution.

On pense bien que la s"parationdes deux langagesn'eut pas la soudainet" d'un "5oup de th""tre ; et ce fut

Page 157: Traite de Langue Latine

DE LORTHOGHAPHE LATINE. 137

pas " pas que la langue savante pritpossessionde

son domaine. Aussi voit-on chez les po"tescomiques,c'est-"-direchez ceux des "crivains latinsquidevaientn"cessairement se rapprocherle plusdu ton et des pro-c"d"s

de la conversation habituelle,les formes du

latinsavant c"der parfoisla place aux formes moins

arr"t"es du latin populaire.Mais les po"tes dactyliques,gr"ce " la nature de

leurs sujetset " la constitution s"v"re de l'hexa-m"tre,

se d"gag"rentcompl"tementde Tinfluence du

sermo plebeius.Leur langue devint bient"t celle de

tous les ouvrages litt"i'aires;et peu apr"s,T"pigraphie,dernier refugedu latinvulgaire,n'admit gu"re d'autres

formes que celles du latin classique.D"s lors,le latin

savant cessa d'"tre la langued'un petitcercle de grands"crivains ou de hauts personnages, pour devenir celle

de tous les espritscultiv"s.Aussi dans tout le cours de la p"riodequ'ona nom-m"e

l'"ged'or de la litt"raturelatine,la languepopu-lairesemble avoir disparu.Elle vivait cependant,

confin"e,ilest vrai,dans les plusbasses classes de la

population,mais sans rien perdrede son "nergiquevitalit".Comme tous les idiomes parl"sexclusivement

par un vulgaireillettr",elle pr"sentaitun m"lange de

n"ologismeshardis et de rudes archa"smes, conservant

ou cr"ant les formes quiconvenaient le mieux " son

g"nie; et c'est dans cet "tat qu'onla voit repara"treau

grandjour,et reconqu"rirsa placedans les inscriptions," l'"poqueque nous avons appel"ela Neuvi"me P"riode

de l'orthogi'aphelatine.

46. A partirde ce moment la languevulgairepritune extension extraordinaire,que M. Hugo Schuchardt

attribue " la propagationdu christianisme *.

1. Vocalismtis des Vulg"rlateins,vol. I,p. 58.

Page 158: Traite de Langue Latine

138 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

Ce fiitdans les basses classes de la soci"t" romaine

que le christianisme s'introduisit d'abord, et qu'il

jetases plusprofondesracines : aussi les pr"dicateiu'sde la religionnouvelle durent-ils parlerun langagesimpleet " la port"e du peuple.Comme ils n'envi-sageaient

que le fond, sans se soucier de la forme, ils

n'h"sit"rent pas " remplacerle latin classiquepar le

latinvulgaire,mieux comprisdes foules.

Souvent m"me la pr"f"rencedonn"e au latinvulgairefut syst"matique,car " lesma"tres chr"tiens bl"maient et

interdisaient la lecture des auteurs pa"ens;on sait que

"aint J"r"me, en lisant Cic"ron,craignaitd'oflfeuserleCiel (Ep.xvin ad Eustoch. Corp.jur.can. I,dist.xxxvni,can. VII).

" Gr"goirele Grand affecte le plusgrand m"pris

pour lalatinit"classique(Pr"f.Job.;I,6, Bened.): Nonmetacismi collisionem fiigionon barbarismi confusionem

devito situs motusque pr"positionumaasusque servare can-

temno^ quiaindignumvehementer existhno,ut verba c"lestis

oraculi restrbigamsub regulisDonati. Neque enim h"c ab

aliisinterpretibmin scriptur"sacr" auctoritateservata sunt^.

" Les langues"trang"resdont s'occupaientles mis-sionnaires

chr"tiens,siurtoutl'h"breu,avaient aussi une

grande influence sur la prononciationdu latin.T"moin

saint J"r"me (Ep.vu. II, 1^ 6i6 Mart.): Nos, tU scis,

Hebr"orum lectione detentiin latina linguarubiginemobduximus in tantum, ut loquentibusquoque nabis stridor

quidam non l"tinusinterstrepat." Enfin ce que Porphyi^edit de Plotin peut s'ap-

1. Voyez encore Raynouard : C/toix,I, 14 et suiv. " Nous ajouterons aux

citations de M. Schuchardt ces deux passages de B"da (P., 2374, 75 ;

K., 252): a Cum sancto spiritugloriamagna patri " : poeia, ut gloriamsancts et individus trinitatisclara voce decantaret,neglexitregulam gram-

matic"s dispositionis,.." a Clarificadixit noinen tu"m magnaque c"la " :

ut veritatem dominici sermonis apertiuscomniendaret,postposuitordineni

disciplinas"cularis.

Page 160: Traite de Langue Latine

iio \)K L'ORTHOGRAPHt: LATINt:.

Fragment cl*ane tnscripllon du temps de Caracalla

(en !tlS ^)

(Toutle commencement manque).luci colnquiendlet opcrlsFaciundI \h\quebaccam honorariam Immo-

lavil.sacerdoTes in tuTrastulo praeteXtat|consederinT eT porcillas

piacularesepulatisunT eT posTeaad lucum deae diae adscenderunT

cT per 1 armenium Iperegrinumpraet pro mag t statilium sllianuni

pro Flainine agnam oPimam inimolaver perfectoquesacri |ficioomnesTurc eT vino FecerunT deinde coronis inlatissignisqueunctis m. jul.gessiumbassianum mag |fecerunt eTsTatilimn sllianum Flamenem

fecerunT ihiqnein IcTrasTYlo discumBenTes apuT nom s"ve |rum

pium mag i"erum cPnlali sunt posT epulas armenius peregrinuspraeTpromagriciniatussoliatuscoro|nains supca carceres ascendiT

eT signum quadrigisvig/sdesulTorIBus misit. praesedenTeadcreZ'aaelio Icoerano vicTores pa/waset coronas argenteashonoraverunT

Extraits de diverses Inscripions de la dixi"me p"riode.,

CONSONNES NON ASSIMIL"ES OU NON ACCOMMOD"ES

magniTudem Loci ejusinpLever"Thuro tnLusTrem sTaTuam quam

a dominis augusTisq.nosTris senaTus ampLissimusdecreTis fre-

quenTib"npelrab"T iiem IriumFaTores principesnosTri consTi"ui

adposiTaoraTione (C./.Z., vol. VI, i^ partie,n" 1698) inpetra-tojmm... conlocari {l'd.,ibid.,n" 1725) conpetitoribus^adpetatur(n**1736);adpetitione^adsecutus (n"1749).

K ponr JE

cerulea (C./. Z., vol. VII, n" 2); greca (n"326);preest(n""806,

SiQ);prefectus(n""100, 185,445, 1120);prefectura(n""504);ques-iorio (n"325);equabili{C.I. Z.,vol. VI, 1" partie,n" 1722).'

Au g"nitif: aie (C./. Z.,vol.VII;n"" 353,1233);auguste[n353);centurie (n*166);fabncc(n"49),gnate (n^250);patrie(n*1002);pie(n"-476,1095);vite (n" 250);client"le{C. f. L., vol. VI,1" p;irtie,n" 1722);praefectoannone urbis rationaliprivatevicario summae rei

(n"1704).Au datif: dee {CI. Z.,vol. VII,n" 291, 750);fabiehonoratc

(n"588);filiedulcissime (n"588);fortune(n"97);juliesenice(nM32);soc"re tenacissime (n"229);minerve (n^1033);victorie(n*443).

1. l".,ibid..n" 2086.

Page 161: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. i4l

"pitaplies de liimpllcia Florentlna et cl*.Elia S"mera.

d. m. simpliciae.florentine\anime, innoceniissime \que. vixit.

menses. decem |felicius.simplex.paler.fecit |leg.vi. v. (n**247)^d ael. severe. honeste,feininem |conjUjji.caec. ruf".qnond |v.

an. xxYii. m. vra. d. un. caec. |musicus. lib.ejus.d. (n*249)*.

PERMUTATIONS DE CONSONNES

Bpourv : eihis (C. 7. /., vol. V, 1'** parlie;n* 6209); exuhi"s

(+ 6464)';fundabit(+ 5418);nobe (+ 1652);nobcmbr. (-f 1715,

-|-1858);nobenbre (+ 5215); nobenbris (+ 1728);obserbandam

(2781);paraberunt(-f 1642);salbo (8254);solbit,soibunt (+ 1597;

+ 1598,-f 1609,4- 1610,-f 1614); e/;mws (-f-1796); bictoria

(6196);birginius(+ 179G);bixit (+ 1625,+ 1664,+ 1796);Wxm"

(+1642); botum (-f1642);botu (+ 6232).

V pour b: vivius(dansune inscriptionofficiellede l'"poqued'Adrien,n* 4324); acervo (2013);conprovare (2781);davit (-f 6244);kavi(e

(+ 1636);oviliis(1973);provitu(896);sociavimur (6128);superva

(2187).F pour PH : nymfium(C./. L.,vol.VI,1" parlie,n** 1728);triumfa-

tor(il^{)\iriumfatores(1725).

Extraits de diverses Inscriptions de !t50 environ " 401.

E = A : JenuariasyJenuano (Rossi,"nscr. 37; 1128);" Jenuari-

vium (Guasc.Mus. Cap. 140);" praestentiam(Grulcr,408, i, 22);

irejectae(Orelli,794).A = E : mamonae (Guasc.Mus. Cap. 140);" Matauro (Fabretli,

V, 288).

I = E : parenlis(Rossi,Inscr. 91);dulcis (518);mensis (31);tris

(923);fe"irunt{oi^)\Viricunda(442);dipossitus{{0Z)\dipositus(362);

Ligitimus(186);doUs = doles = dolens (535);minses (79);Valinte

1. Sur un petitsarcophageti'ouv" dans le comt" d'York. Les abr"viations

Ug. VI. V. indiquentque Felicius Simplexappartenait" la G" l"gion,surnom-m"e

la Victorieuse, " 2. Sur un sarcophagede m"me provenance, conserv"

au mus"e d*York. Quand on le sortit de terre, les lettres"taient encore en-duites

d'une couche de minium. " A la fin de la premi"re ligne,la lettreM

se jointpour le sens avec le D qui est en t"te (= Dis Manibus)."" 3. Les

croix indiquentdes insciiptionschr"tiennes.

Page 162: Traite de Langue Latine

i42 DE L'ORTHOGMPHE LATINE.

(255);Criscent... (393);decissit(62);ffermoginia..(427);itir= ile-

ram (275);Benirus = Veneris (78);pact (495);Sthiliconi (484);quinqui(255);" 7'inovato(Orelli,i017);itim (3100);/)tY= pieadv.

(Orelli,Henz., 6859);agis= "ges = agens (6478);" vitrants ^

veleranis (Renier,I. A., 70; 33);potestati(4038);" Aurilius (L N.,635);siptim(7153);Archilaus (255;911);" divotissimo (Muratori,383, 1);Ignatia(393,6); " requiiscit(LeBlant,37);Ignaiius(Fa-bretti,ix, 226);" Hirodis (Guasc.Mus. Cap..108);miTisis(Pardes-sus,

cccLXi, 79);" rf""s=die3,ace. |"L(Bull,di arch. crist.,I,G9,1);riciessit(l,69, 5);" jacii= jacet(Ann.arch. Rom., 1849,p. 308);" Filicis(Bull.arch. Nap. n. s. Il,73);filicier(irf,).

AE = E : pridiae(Rossi,Inscr.,k^^)\praesbyter(303);qtmesquenti=: quiescenti(446);AEquitio(244);praetiosa(497);Claearco (545);Taedosio (286);pacae = pace (364);" diae= die (Orelli,1120);"

AEcate (2351);quae = que (4360);/?raeca^eom(Orelli,Henz.,9580);baeatissimorum (5581);" aedidit (Renier,I.A.,1832);aevocatus (1429);" Zaenobia, (I.N. 2061);aes/a(2053);Traeboniano (5772);"a^yui?(Guasc^Mus.Cap.,105);Haerculanio (5);" saecuritatis(BuU.arch.

Rom., 1864,p. 99).OE = E ; foeminae(Orelli,Henz., 7207);" Croetae (Gruter,407,

2);foelici(273,6);" Poenates (L N. 591);" foelicissimum(Bull,arch. Rom., 1848,p. 35).

lE = E : riciessit(Bull,di arch. crist.I,69,50).E = I : Stellicone (Rossi,Insc. 288);retenetur (211);deposeta

(254);peft*/wm:=tJtulum (491);beneremente (186);" admenestra-

tionis(Orelli,1120);admenestravunt,admenestre... (Orelli,Henz.,6431);felice(6523);" nobelissimus (Mommsen, Inscr. helv.,313);Maxsemia (239);" dive (Muratori,1055); " regidis(Fleelvood,

345,1); " inpendeo= impendio(Steiner,C. I. D. ei Rh.,70);t-

vendemia (I.N.,3571).

u = i : %"/ (Orelli,3100).E = 0 : spepondit(Orelli,4358).u = 0 : quintu(Rossi,Insc, 18);tertiu (255);quartu (412);b"bu

(237);annus = annos (10);cupare = compare (190;206);cumcum-

vixit = convixit (14);Neuterio = Neoterio (385);Teudosio = Theo-

dosio (370);" empurium(Orelli,4034);Gutthico (1038);universels

= universos (4360);" lucum = locum (Gruter,389,8);Pecuriaria

(209).

AU = 0 ; Flaur... (Rossi,Inscr.,146).I = u : Adrimeto (Renier,I. A., 100,B, 41).

o = u: console (Bossi,Inscr.,223);annoro. (229);tneco. (17);

Page 163: Traite de Langue Latine

DE L'ORTliOGEL\FHE LATINE Ua

dipositos= dipositus(445);" omane = humane (Orelli,Henz.,4360);tntroito (2103);" Floro. = Florum (Renier,I. A., 4097).

I = Y : {Hipp)olUus(Rossi,Inscr.,482);Olimpia(385);Quirillus= Cyrillus(355);Quiriace(370);Quiriaceti(384);Quiminati(284);" Eufrosmus (Reines,X, i, 192).

u = Y : {S)uagrio(Rossi,Inscr.,319);Summaco (391).

AI = AE : Valeriai (Rossi,Inscr,,*113);fiUai,quai(410);" colo-nial

{(jVxxW^^2^2).

I = AE : domini = dominae (Ross",lnscT.,lS);Tnirt{dS)\benem"riti

(414);Theoduli (464);" Noviani (Bull.arch. Nap. n. s. n, 73, 10),

Y = OE : Mysiaci=:IVloesiaci(Orelli,Henz., 5502).A = AU : Gadentim (Rossi,Inscr.,371);Agustas(116);Asusiine

= Augustine(175).AE = AU : Aerelius (I.N.,2559,b. 1 1).V^osTEtSE : Istiliconis (Rossi,491); " iscripsit(Orelli,Henz.,

6147);" iscripta(Renier,I. A., 1575);Ibrittiorum (I.N., 109).Epbnth"se : superistilem(Rossi,288);Alexandiri (C.I. D. et-Rh.,

1265).Insertion d'une consonne : istituvit(Renier,I. A., 3815);" inno-

centihe (Rossi,I. S.,157);Tehodosio (Rossi,417);michi (411et 425)Aph"r"se : hpam (Steiner,C. I. D. et Rh.,3599).Apocope : Theodosi= Theodosio (Rossi,290);plu(229).Syncope : vixt (Rossi,223);dulcissme (15);grabtas(304);deposi.

(543);honri (Q2o);depossio(62);deposio(81);depopossio(86);depos-Ho (235);Herclanio (135);" saedo (Rossi,pr"f.,p. cxv);" Caesri

(Orelli,Henz.,5559); "m/jra/on(Steiner,C. J D. et Rh., 153); "

vitrants (Renier,I.A., 70, 33); " filicier(Bull,arch.,Nap. n. s. ii,

73,6); " Maximins (Jord"o,Portug.inscr.,232).Elision : Arcado (Rossi,354);Licino (34);quescet(185);quesquentt

(51);quaesquenti(446);cesquet(84);requevit(161);Febraras (57);Januaras (142);Bictora (02);Anastasa (263);Gratano (29J);Pompeo(283);Thodoro (477);Todosio (291);qi(236);qe (500);cinquacinta(Rossi,Proleg.,p. ax, rem. b.);" Polemo = Polemio (Gruter,417, 4);Noemb. = Novemb, (57^,3);" Faonius (Renier,I. A.,90,c. 25);" dumvirali (Steiner,C. I. D. et Rh.,1226).

Contraction i p"rit= periit(Rossi,214); exercitum = excituuin

(557);Mas = Maias (142);piie= pridie(223,379,497);Helwms

= Heliodorus (937);Thedoro (479);quod= quoad (211);" Janu-

rius = Januarius (Furlanetto,Le ant. lap.Pat. cclvi);fut(Steiner,C. [. D. et Rh.,3960);sexanta = sexaginta; compar. le fr. soixante

(Straton,Ed. Dioclet.,1,10).

Page 164: Traite de Langue Latine

\U DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

Chute d'une consonne : depoius= depostus(Rossi,47G);caiis

= castis (280);/)aca=pascha(H9);" istiiuerunt^istituerut,Uti"

tuvit (Renier,!.A. 3805,3809,3815);e5ct4/p...= exsculp...(4095).

Inscrlplton de l*"poqiie des empereurs Arcuidlns

et Honorftiis*.

.FL. PEBEGRINO SATYRNINO

a primisaduLescentiae suae annis |pace beLLoque in republicadesu Idanti postjuges excubias miLilisB |tribuno miLitum comiti

ordinis |primi moderanti inluslrem sacrii \patrimoniicomitivamsecundo urbi |praeFectocui ob testimonium monim |integritatis

adque}\}Siiime,\singuLarismZ.M5/rwurbanae|praeFecturaegeminam

dignitatem.|sacrojudicioaeterniprincipes.|detuLeruntmerltorum-

queinsignium|contempLationead poslerilalis|memoriamdecoran-dam. slaluam sub |auro FuLgentem in Foro divi Trajani|erigi

conLocariquejusserunt

Autre Inscrlpt"oii de la m"me "poque (999)^.

probitalemorum indiis|triaquevivendi adqueutris Ique litteriseruditojaininde |a majoribussuis inlustribusq|

familiiscivitatispalronocujus|op"ra ac beneOcio recepitcivilas ele-

men |tum cujusmealum s"ries temporisv"tus |tasqueconisumserat

nam ejuscura sump |tuqueaquamodo non deest necessa |riisusibuscivitatisberum etiam in eru |endo plurimisloclssplendidissimum{urbi prestititornamentum buic igilurob |haec ins"gniag"nera meri-r

torum staluam saenen |sjum ordo decrevit adquevaa"te)^e uvU"s \

privatisejusaedebus conlocavit

48. Au commencement du cinqui"mesi"cle arrivent

les Barbares. Le lalin parl"devient bient"t m"con-naissable;

il va ainsi s'alt"rant de jour en jour da-vantage,

jusqu'"l'"poqueind"cise o" se forment les

languesn"o-latines^.

* Grand pi"destalde marbre trouv" " Rome sur le mont Esquilin(C.LL.,vol. VI, 1" partie,n" 1727),est actuellement au Mus"e du Vatican.

1. Id.,ibid,fn"" 1793. " 2. On trouvera, consign"es" leur place,dans

divera chapitresrelatifs " la phon"tique,certaines particularit"sd'ortbo-

graphcqui ne figurentpoint""ans les pages pr"c"dentes.

Page 165: Traite de Langue Latine

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Page 166: Traite de Langue Latine
Page 168: Traite de Langue Latine

146 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

affirme ainsi,et avec raison,l'existence du G sur Tas

libral : " Cette lettre(G) dit-il,est employ"e sur l'as

libralde Luc"ria. "

Mais, comme l'assertionde M. Fr. Lenormant est,

ainsi qu'on le verra plusloin,en d"saccord avec l'opi-nionde Riccio,de Mommsen et de Ritschl,et que, dans

un autre article du m"me Dictionnaire,au mot as

(p.454-464),M. Fr. Lenormant n'a pas jointaux des-sins

qu'ila publi"sde diverses m"dailles,celui de l'as

libral de Luc"ria,nous avons pens" qu'ilrestait sur

cette questionquelquesdoutes " "claircir,et nous avons

r"solu de pousser jusqu'aubout la recherche de la

v"rit".

Deux numismates ont dessin" cet as avant nous.

L'un est Michel de Wiczay.Il a publi"en 1814, dans

son Mus"um Hedervarkem^ (pi.II,n**42),un fac-simil"

de l'as libral,o" la l"gende," gauche,porte6es mots :

c. MODio. GR. F (Voy.figurcA.).L'autre est Gennaro Riccio. Le fac-simil" de l'aslibral

qu'ila donn" en 1852 dans son PolyoramaNeapolitanum*

(n'26),porte on. f, au lieu de gr. f lu par Michel de

Wiczay. (Voy. figureB.)Ritschl,dans ses Prisc" latimtatis monumenta epigra-

phica(pi.5, D. E.),reproduitles deux fac-simil"donn"s

par M. de Wiczay et par G. Riccio;mais, sans avoir eu

la m"daille sous les yeux, il se range " l'avisde Riccio :

" Le m"moire de Riccio,dit-il(p.7),a rendu service "

la science,en permettantd'appr"cierl'authenticit"^queSestini tenait d"j"pour suspecte,du fac-simil" publi"

par M. de Wiczay."

1.

Voici le titre complet de cet ouvrage : Musei Hedervarii in Hungaria

nummos antiquosgraocos et laiinos descripsitanecdotos velparum cognitos,4:Uam cupreistabulis incidicuravit C. Michael a Wiczay. Vindobon", 1814.

" 2. Titre complet : Repertorioossia descrizione e tassa d"lie momie di citi"

witich" comprese ne'perimetrid"lieprovincecomponentiVattuale R"gna d"lie

dueSicilieal diqua del Faro, per Gennaro Riccio,Napoli,1852.

Page 169: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 147

Enfin Mommsen, dans le 1" volume du Corpusimcnp-tionum lathiarum (p.4),adopte comme Ritschl la lec-ture

de Riccio et rejetted'un ton bref celle de M. de

Wiczay : WiczayitsGR. F pro CN, maie. " Dans sa Ge-

schichte des romischen Miinzwesens {Munzen von Liiceria^

p. 239),ildit encore qu'ilfaut lire CN. F.

Tel "tait l'"tat de la questionquand nous en avons

abord" l'"tude.

En examinant de pr"s les ouvrages pr"c"demmentcit"s,une premi"redivergencenous frappa.

Dans les deux dessins de M. de Wiczay et de G. Ric-cio

l'effigieest diff"rente;et de pluslal"gendede droite

quise litde haut en tas dans la figureA, se litde bas en

haut dans la figureR.Si nous n'avions pas "t" absolument certain que Tas

en question"tait une pi"ceunique,nous aurions pucroire qu'ily avait deux m"dailles de ce genre, dont l'une

avait "t" reproduitepar deWiczay et l'autrepar Riccio.

Evidemment l'un de ces deux fac-simil" "tait ou des-sin"

de m"moire ou absolument apocryphe; ma"s quel"tait celui que nous devions tenir pour suspect?

Ce quivint encore augmenter notre embarras,ce fut

de voir que chez G. Riccio la descriptionde la m"daille

et le fac-simil" ne concordaient pas ensemble, et

que pareillecontradiction se rencontrait aussi chez

M. de Wiczay.Ainsi,la t"te (B)dessin"e par Riccio est ceinte d'une

sorte de cercle ou de bandelette,et dans la descrip-tionqu'ilen fait (Itepertoriod"lie monete didtt" p. 29),

il l'appelle: Une t"te d'Apollonlaur"e," testa di Apollolaureata. "

Quant " la t"te (A),dessin"e par M. de Wiczay,elle porteune couronne de laurier;et dans sa descrip-tion

{Mus"um Hedervarium^ vol. I, n* 901, p. 35),

Page 170: Traite de Langue Latine

ikS DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

M. de Wiczay l'appelle: Une t"te de femme cou-ronn"e

d'"pis" cap. muL spicisredimitum. "

Disons cependantque dans le fac-simil" de M. de

Wiczay on peut " la rigueurconsid"rer la couronne

comme form"e d'"pismal dessin"s,tandis que chez

G. Riccio la contradiction est flagranteentre le des-sin

et la descriptionde la m"daille.

En pr"sence de ces divergences,il nous a paru

indispensabled'"tudier la question" nouveau, et de

voir de nos propres yeux l'aslibralde Luc"ria,ou tout

au moins de nous en procurer im moulage au-thentique.

Cet as, qui a longtempsfait partiede la collection

Lombardi, " Lucera, se trouve actuellement au Mus"e

National de Naples,dont ilest une des acquisitionsles

plusr"centes*.

Gr"ce aux soins obligeantsde M. le Docteur Barringer,m"decin " Naples,qui a bien voulu int"resser " nos

recherches M. Giulio Minervini,l'"minent Biblioth"caire

de l'Universit" de cette ville,le plusgrand arch"o-logue

'de l'Italie,et M. le Commandeur Demetrio

Salazaro,le savant Sous-Directeur du Mus"e National

de Naples,ilnous a "t" permis de faire ex"cuter un

moulage en pl"trede cette m"daille.

On peutvoir par le fac-simil" que nous donnons de

ce moul"ige(figureC)^, combien l'effigiev"ritable

diff"re des dessins de G. Riccio et de M. de Wiczay.Quant " la lettre G, elle est si nettement marqu"equ'ilest absolument impossiblede s'ytromper. Sur

1.

Nous aurions voulu indiquerle num"ro du cataloguesous lequelpouvait

"tre inscrit au Mus"e National de Naples Tas libral de Luc"ri";mais nous

apprenons de M. le Commandeur Demetrio Salazaro que " l'as de Luc"ria ne

porte aucun num"ro, cet as ayant "t" acquis tout r"cemment. Oh ne l'a pas

encore catalogu".Il se trouve dans la premi"resalle,parmi les monnaies

urbiche. " " 2. On verra ce moulage " la Biblioth"queNationale "

laquellenous avons l'intentionde l'offrir.

Page 171: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 449

ce pointM. deWiczay avait donc raison,et ses con-tradicteurs

n'avaient certainement pas la m"daille sous

les yeux, quand ilsont pr"tenduque la l"gendeportaitun C au lieu d*un G.

Voil" donc un fait d"finitivement acquis; et s'ilest

vrai que Tas libralde Luc"ria fut frapp"entre 440 et

500, selon Mojnmsen, et ant"rieurement " l'ann"e 485

de Rome, selon M. Fr. Lenormant, la pr"sencedu G

sur cette m"daille prouve que Plutarquea commis une

erreur en attribuant l'invention de cette lettre " Spu-rius Carvil"us Ruga.

Ce qu'ilfaut croire,c'est,conune l'asi bien expliqu"M. Fr. Lenormant dans l'articlecit"plushaut,que Spu-rius Carvilius Ruga s'est born" " vulgariserl'usagedu G.

Quant " la lettre qui suit le G, elleest assez fruste

sur notre moulage.Toutefois,il est difficiled'y voir

une R avec M. de Wiczay : nous lisons une N, mais

cette N est loin d'avoir la forme que lui donne le

dessin de G. Riccio : sa haste post"rieurese con-fond

avec la haste de la lettreF quisuit.Du reste, notre lecture est conforme " celle de

M. Giulio Minervini,quia bien voulu revoir pour nous

la m"daille elle-m"me, et nous faireparvenirla note

suivante r"dig"e" notre intention : " Ho osservato Fasse

luceinnocollatesta di Apollo Inomi de' magistrati., . finis-cono GN. F.,no?i GR. F. Da cio sideduce che leprecedentipublicazionesono eirate,ed " pure erronea laspiegazionedel

Mommsen, fondatasu quellafalsalezione.VexemplaredelMuseo Nazionale di Napoli " conservatissimo e non lascia

luogoa dubiezza."

En r"sum", ce n'est plusGR qu'ilfaut lireavec M. de

Wiczay,ni CN, avec G. Riccio,Ritschl et Mommsen,mais GN*.

1. Dans la Revue de philologie(T II. p. 16. 17. 18),M. Louis Havet, par

Page 172: Traite de Langue Latine

150 DE X'ORTHOGRAPHE LATINE.

2. Denier de L. Furius, pour montrer l'emploide

Vapexsur les voyelleslongues." Reproductiond'undessin de Le monete d"lieantichefamigliedi Roma dal giu-dice Gennaro Riccio. Napoli,1836 (PL xxi, n** 6. "

Notice : page 75, n** 6).3. Fac-simil" de troismots prisdans l'inscriptionde

la Colonne Rostrale de Duilius,pourdonner un sp"-cimendu grand I (Voy.p. 74).

4. VEZVNE, exempledu Z archa"que." Inscriptionmarse trouv"e pr"s des ruines de Milionia. Repro-duction

grossiedu fac-simil" donn" par Mommsen

dans Die unteritalischenDialekte.Leipzig,1850 (pi.xv)." Pour l'explicationdu nom de Vezwie,voy. C. I. L.y

vol. I, n* 182.

d'ing"nieuxrapprochementsde dates et de circonstances, a "tabli que Spu-

rius Garvilius Ruga avait pu conna"tre App"us Glaudius Gascus, le premier

r"formateur de Torthographelatine.

M. L. Havet tire do ce fait cette conclusion que SpuriusGarvilius fut peut-

"tre " le discipleou l'agentd*Appiusvivant ou Th"riticr d*Appius mort, " et.

par cons"quent, que Tid"e d'introduire la lettt^ G dans Talphabetlatin peut

lui avoir "t" inspir"epar son illustredevancier.

A titre d*hypoth"se,cette opinionnous para"tfort plausible.Mais ce quinous int"resse plusdirectement dans le travailde M. L. Havet.

c*estqu*ilconsid"re,lui aussi, SpuriusGarvilius, non pas comme Tinventeur,

mais comme le vulgarisateurdu G.

Toutefois le fait sur lequelil s*appuiepour contredire l'assertion de Plu-

tarque,ce n'est pas Texistence du G sur Tas libral de Luc"ria (iln*en parle

.point),mais la pr"sence probl"matique de cette lettre sur une m"daille de

Signia: " Il paraH certain,dit M. L. Havet, que la lettreG flgured"j"sur

une monnaie de Signia,ant"rieure " 486 = 268. " " Le Corpm inscripUo-

num latinarum (vol.I. n" 11),auquelM. L. Havet renvoie, n'affirme pas que

la lettreen questionsoit un G : Ex duobus nummis musei nostri aller seic

exhihet, aUer virgulam-ad G addere Tldetnr, sed in parte super iore.

Quelleque soit d'ailleurs la lettrequi flguresur la m"daille de Signia.la

pr"sence indiscutable du 6 sur l'as libralde Luc"ria indiqpiequ'AppiusGlau-dius

peut fort bien en avoir "t" l'inventeur : mais ce qu'elleprouve d'une

mani"re absolument certaine, c'est,comme nous l'avons dit plus haut, que

cette lettreexistait d"j"" l'"poqueo" SpuriusGarvilius ouvrit son "cole.

Page 173: Traite de Langue Latine

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Page 176: Traite de Langue Latine

152 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.

Le graveur a "crit enos tromp" par la ressemblance de

la vieiUe s italiqueet de la lettrem. " Le mot quisuit

lu"{m)est ARVE pour arves (= arvis)." marmar, mars,

BERBER, MARMOR d"signentprobablementun seul et m"me

dieu, lequeln'est pointfarouche comme "Apy^",mais

secourable et protecteurdes champs." sers est pourseiris(= siveris)." inpleores, vieilleforme pour implores..

" TVTERE doit se lireau lieu de fufereou furere le co-piste

ayantsans doute prisun t pour ime f archa"que.La fausse lecture fuferea amen" la le"onnon moins

fausse satur pour sata. " climens sati pour d"mens satis^

doit remplacerla fausse le"onlimen sait." sta est syno-nyme

"'esto. " ALTERNE! cst advcrbc (= alterne)."

ADVOCAPIT, signifie: Il invoquera.La 2* personne

implores" c"t" de la 3* : advocapit,constitue une incoh"-rence

quin'a rien d'insolite: " ellese remai*que dans le

dispositifdes Tables Eugubines,o" l'on voit alterner

"galementla 2* et la 3* personne dans un seulet m"me

ensemble de prescriptionsrelatives au rituel."

Enfin M. Br"al consid"re que " la tripler"p"titionde chaqueverset est due au copiste;en effet,la phraseSemtmis alternezadvocapitconctos ne pouvaitse trouver

trois foisdans le texte,puisqu'ellene fait pointpartiedu chant,mais du dispositif.Elle signifie: Il imploreral'un apr"sl'autretous les G"nies. Si,pouf lesbesoins de

la tripodatio^sorte de danse qui"tait accompagn"e d'un

chant cadenc",le commentariensis a r"p"t" cette phrasetrois fois,il est " pr"sumer que les autres passagesn'"taient eux-m"mes "crits qu'unefois sur la table

originale.Nous voyons que c'est toujoursaux m"mes

endroits que le copistea h"sit",ce qui prouve qu'"cesplaceslalecture "tait particuli"rementdifficile."

6. M. Louis Havet* pense que le Chant des Fr"res

1 De saturnio Latinorum versuj p. 218 et suiv. Biblioth"quede l'"coledesHa"U"s "tudes,43" fasc. Paris,F. Vieweg, 1880.

Page 177: Traite de Langue Latine

DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 153

Arvales "tait"criten vers saturniens; Voici comment il

en restitueI"texte et comment ille traduit :

E \nos La \ses ju \vate (3fois).= E I nos, Lares,juvate!

Ne Ivelue \risMa?* \mars in \cuire \re in \pleoris(3 f.)= Ne volueris,Mars, incurrere in plures.

Sa \ tur fu\ fereMar \marsnive \ensa \li sta... (3fois).= Satur esto,fere Mars, neve insili,sta...

Se Imunis \al \tetmei \advo \capit\conctos (3 fois),= Semones alterne advocabit cunctos.

E 1nos Mar \marsju \vato (3fois).= E !nos, Mars, juvato!

Trium \pe trium \pe tri\umpe (2fois).= Triumphe ! triumphe! triumphe!Selon M. L. Havet,le futur advocapit^s'iln'estpas une

fausse le"on,s'applique" Mars; elles Semones nQ sont

autres que les dieux Lares*.

AUTRES FRAGMENTS DU CHANT DES SALIENS (voy.p. 70).7. Un troisi"me fragmentdu Chant des Saliens nous a

"t" conserv" par Scaurus (P.,2261,62; K., 28).Voici le

texte du Codex Bernensis (x*si"cle): Cuine ponas Leucesiae

praelexeremonti \Quoi ibetetineide iscum tonarem. " Les

mots etineide is sont remplac"sdans le Codex Palatinus

(xv*si"cle)par eunei de his,et dans V"ditionde Bdle {\527)

par etmci de his." Bergk(mrf.lect.Marburg.hib. a., 1847,

p. xn) restitue ainsi ces deux vers : C"me tonus Leuc"sie

pr"e t"t trem"nti \ Quom tibeic"nei d"cstum"m tondront.

M. L. Havet* lit: Cume tonas,Leucetie,prdi tet trem"nti \

Quo([i\ibe tet viriaude"sunt tonare,et explique: Cum tonas,

Luceti,pr"tremunt te quot ibi te viri audierunt tonare.

Vingt-cinqautres freigmentsd'un ou de deux mots se

rencontrent ""etl"dans Varron,Festus,Servius, Ovide'.

1. Nou8 reparleronsailleurs de ce vieux chant dont nous donnerons une

interpr"tationtoute nouvelle. " 2. D, s, l. v., p. 410. " 3. Voy. M. L. Havet,

D. s, L t?.,pages 410. 411.

Page 178: Traite de Langue Latine

iU DE LA QUANTIT".

CHAPITRE V

" 9. " De la quantit"

1.

On appellequantit"des voyellesou des syllabesla dur"e relative du temps "ju'onmet " les prononcer.

Quand une voyelleou ime syllabese prononce aussi

rapidementque possible,elle a ce qu'on nomme un

temps, et Ton dit qu'elleest br"ve. " -" On dit au

contraire qu'elleest longue,quand la dur"e de sa

prononciationest de deux temps, c'est-"-dire quandon met " la prononcer autant de temps qu'ilen faut

pour prononcer deux br"ves.

La br"ve est donc "galeen dur"e " la moiti" d'une

longue,ou autrement dit,la longue"quivaut" deux

br"ves.

R"GLES G"N"RALES DE LA QUANTIT"

I* Syllabes br"ves par nature

2. On reconna"t qu'imesyllabeest br"ve par nature :

1**Quand sa voyelle,plac"e" la fin du mot, est

br"ve. Exemples :

Bo^", mare, nis",eg";

2* Quand sa voyelle,suivie d'une consonne, est

br"ve. Exemples :

R"s"m, d"m"n"s,p"t"r,m"n"s, "dh"b"t.

Remarque. " La lettre h, simplesigned'aspiration,n'a aucune influence sur la quantit".

Page 179: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 155

n. Syllal)es longues par nature

3. On reconna"t qu'unesyllabeestlonguepar nature :

!"*Quand sa voyelle,simpleet plac"e" la fin d'un

mot, est longue.Exemples :

Sitpr",fam"y legi,bon", noct".

2** Quand sa voyelle,simpleet suivie d'une autre

voyelledans le m"me mot, est longue.Exemples:

Ch"onia,jEn"as, flo,her"es.

3**Quand sa voyelle,simpleet suivie d'une seule

consonne, est longue.Exemples :

.

Pl"m"Sy f"giSyn"b"Syp"rGSyj"s.

4" Quand sa voyelleprovientde la contraction de

deux voyelles.Exemples:

B"bus pour*

b"[c)ibiis,c"goi^o\"r*c""go,"c""go,'

*c""gOycopiapour *c""pia,tibicen^pour*tib""cen,amas pour *am""s,mon"s pour ^mon"ts,audis pour*

audits,nll pour n"htl,v"mens ^our v"h"mens, etc.

5* Quand ellerenferme une diphthongue.Exemples :

Aut, v", hei,ceu, huic.

TH. Abr"gement des syllabes longues

4. Une syllabe,quifinitpar une voyellelongue ou

une diphthongue,devient g"n"ralementbr"ve^quand,dans le m"me mot, la syllabesuivante commence par

une voyelle.

Comparez : D"-cedo et d"-erro,pr"^uco et pr"^vus,

primas et pr"-or,s"-duco et s"-orsum, p""viaet plii-it,

prs"'durifset pr"-acutm.

Page 180: Traite de Langue Latine

io6 DE LA QUANTIT".

Cet abr"gement s'expliquepar une demi-"lision

(piienlevait " la voyellelongue ane portionde sa

dur"e.

EXCEPTIONS

Devant une autre voyelle

JL est lony t

5. !" Dans le nom propre C"ius ou G"ius qu'onpronon"aitCa"-ius^

en deux syllabes,et que nous devrions par cons"quent"crireavec unj :

C"juSyparce que Yi est consonne ; vocatif : C"t,prononc"Cai-i^ en

deux syllabes;de m"me dans ai (= aj)de "io (= "jo),"iam {"jam)^"iebam {"jebam)ycuen8{"jens),

2"*Au g"nitiretau datifarcha"quesen ai de la 1'*"d"clinaisonconime

aul"i^,

3" Dans lenom grec "er,"eris.

4*"Dans les noms propres en aius,aon^ comme L"ius Machaon^ et

dans quelquesautres,comme Menel"us,Nais ou N"tas,Ch"oma.

E est long t

1**Dans le nom propre Pomp""us,qu'onpronon"aitPompei-tusentroissyllabes*,et que nous devrions par cons"quent"crire avec unjf:

.

*

Pomp"jus parce que Vi est consonne; vocatif: Pomp"i prononc"

Pompei'ientrois syllabes^.2"*A la5" d"clinaisonquandilest entre deux ijcomme di"ispeci"i;

" comparez aul"i.

3" Dans Tinterjeclion"heu.

4"^Quand ilest mis pour 7\ ou et,comme dans Priam"ius (Ilpta^jii^"o;),Pl"iades ("lXr.""Se"),jEncas (Alveio"),C"yx (Ky"u"),"os (V"")"Med"a

(M7)ae(a).

1. M"me son que ay dans Mayence en appuyant sur y. " 2. La lettrei du

vocatif (7"4"quivaut"^ = "\ comme l'indiquela longueur de, la syllabequi

pr"c"de.Le son "tait celui de ailU (= "yi ou "yC)dans la prononciation

I)arisiennedes mots baillifailli." 3. Gomment expliquerla longueur de

Va dans la forme archa"que"-i ? Doit-on penser que Vi "quivautkj= ii

(Grumbach et Waltz, Prosodie,p. 15),et que Ton pronon"aitai-i en deux

syllabescomme dans C"i ? Il faudrait alors voir dans ai une forme corres-pondante

au g"nitifdy"s et au datif "ydi du sanscrit. " Ou bien, comme

dans les mots purement latins la forme "~i est exclusivement f"minine,

doit-on croire que Va, primitivementlong au radical des f"minins, s'"tait

conserv" long,conform"ment " Tancienne quantit",devant F* de la d"sinence,

comme il est i-est" long dans aur"-d,aur"-ruml Voy. page 158, 2"" Re-marque.

" i. 5. M"mo son que ay dans pays, en appuyant sur y. Voy. n" 2.

Page 181: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". V61

E est comiiivn^ c'est-"-direlirer ou long t

Dans chor"a (/opeCa),plat^^a(TiXoreTa).

I est I0119 s

i* Dans Tadjectifcf"tt"pour dlvusanciennement deivus.

2" Dans la syllabefidu verbe /"o,quandellen'est pas suivie de er,

comme /10(anciennement/"?i-opour *fu'i-tOjm"me racine que cpi"-o),/ii-i),/^om,ftebam.

3* Au g"nitifa/h" pour *ali'iusen troissyllabes.4" Quand ilest mis pour et, comme dans elegla(IXc^eta),Tkal"a (0a-

Xcca),Aniiochta ("vTi^}^eia),Z^ar"ti (AapeTo")"Clio (KXeib").5* Dans quelquesnoms propres en low, comme Amphion.

I es/ comiiiiiii" c'est-"-direlong 02" liref s

i^ Dans les g"nitifssuivants en ius pour i-iiisen deux syllabes:

is"us,ipslustotms, ur"us, ulHus,nuil"us,neuirius. Ildoit en "tre de

m"me de utriusyalterutrius et solius,mais on ne trouve pas d'exemplede ces mots avec 1 bref. " Quant " alteriusil faittoujoursi bref.

2" Dans le nom propre Mana : m"me racine que dius.

3" Dans les noms propres Academta ('Axa^r^^ieta),(Mon.

O est I0119 s

Quand ilest mis pour (a, comme dans lesnoms grecs he^^ois,heroes

("^a)o","ip"(")""),Troes (TpGc"),Stoicus (Stw"x")?),EOfjts(i^5)o;).

O est cominiiii t

Dans l'interjection"he.

Y est I0119 t

Dans quelquesnoms propres grecs comme Cgancus,Enyo^etc.

JR est I0D9 s

1^ Dans Cr^tus ou GnS"tis.

2**Dans le nom propre grec Alcxus.

JR est eominiiii s

Dans le nom propre grec Mxotis.

" es/ 10119 s

Dans le nom propre grec "agrus.

1" Remarque. La voyellem, suivie d'une autre voyelle,n'a aucune quan-

lil",quand elle est plac"e: 1*"apr"sq, comme dans "qyi""r"qx"r"; 2" apr"sg,

dans les mots suivants ainsi que dans leurs d"riv"s ou compos"s : "ngms,

s"nguisylingu",l"ngu"ret/"n(/u"o(saufau parfait,et aux temps qui en sont

Page 182: Traite de Langue Latine

158 DE LA QUANTIT".

form"s, l"ng"u l"ng""r"m,pour /Jn^u-nt,l"ngu-"er"m,parsuito dcr"lision

du premieru appartenant au radical); 3^ apr"s5, dans s\i"de5,s\x"vis,sucsco,

et leurs d"riv"s ou compos"s.(Voy. p. 29, 30 et suiv.)2" Remarque. " L'abr"gement devant une voyellen'"tait pas de r"gle

dans la vieille langue ,ainsi qu*on peut le voir par les exemples suivants :

f"imus^f"isset,Enn. f"erim. N"v. adn"i, arg"i,er"i,Enn. dans Prise.;in

prxterilisU dicimus longum : pl"it,l"ii,Varr., L. L.,ix, 104; fierc,(pour

fieri),Enn. confieri,Pac. m, Lucr., i, 088 ; fid"i,Lucr., v, 102, etc.

IV. Allongement par position des syllabes br"ves

par nature.

6. Une syllabe,dont la voyelleest br"ve par nature,

devient longuepar position,lorsque,dans un m"me

mot, cette voyelleest suivie de plusieiu'sconsonnes, ou

d'une des consonnes doubles x ouj.

Comparez "ff-oet "ff-men]m"g-iset m"g-nus, major;

r"g-oet r"c-tum, r"xi;r"-duxi et r"-jeci.Cet allongementest d" au retard caus" par la

difficult"qu'"prouvaitl'organedes Latins " pronon-cer

plusieursconsonnes de suite.Ce retard s'ajoutant"la dur"e d'un temps qu'avaitla voyellebr"ve par

nature, il en r"sultait que la syllabeenti"re prenaitune dur"e de deux temps, et par cons"quent deve-nait

longue.Mais, bien que la syllabeallong"epar l'effetde

la positione"t la m"me quantit"que la syllabelongue par nature, elle en diff"rait essentiellement

par la prononciation.Dans l'une et dans l'autre,la

voyellegardaitsa quantit"propre : elle durait deux

temps et se pronon"aitlonguedans la syllabelongue

par nature; elle ne durait qu'un temps et se pro-non"ait

br"ve dans la syllabelongue par positron.

1. Nous d"montrerons plusloin, en traitant des Infractions " la r"gle de

positionchez les po"tessc"niques,que rallongement par positiona pour

cause la difficult"qu*"prouvaientles Latins " prononcer plusieursconsonnes

de suite. Ce pointadmis, voici comment s^explique,selon nous" la diff"rence

de prononciationdes syllabesnaturellement br"ves et des syllabesnaturelle-ment

longues,quand leur voyelleest suivie de plusieursconsonnes.

Page 184: Traite de Langue Latine

160 DE LA QUANTIT".

la mesure du vers, sans alt"rer la prononciationdela voyelle* : ea syllabapro"uctiuslatiusquepaulopronmi-tiatapriorenisyllabambrevemesse nonpatitursed redditeam

positulongam;proptej^eaqueet numerus in versu et ratio in

pronuntiatumanet. " Du reste Taccentuation seule

suffiraitpour d"montrer que ces deux cat"goriesde

syllabesne se pronon"aientpas de m"me, puisque,dans certains cas, la syllabelonguepar nature re"oitTaccent circonflexe,tandis que la syllabebr"ve

allong"epar positionne peut recevoir que l'accent

aigu.7. Dans la versification,la syllabebr"ve par nature

s'allongeaussi par position,quand sa voyelleest plac"edevant une consonne quitermine un mot, et que le mot

suivant commence par une consonne. Ainsi, dans ce

vers d'Ovide

Magna fuitquond"m capiCisrevereniia cani,

les finales naturellement br"ves "t, dam, t"s se sont

allong"espar position,parce que les mots dont elles

sont suivies conmiencent par une consonne ; ^, c, r.

L'allongements'expliquepar ce fait que, dans les

vers, la prononciationplus soutenue qu'en prose

rapprochaitles deux mots, de telle fa"on que la

syllabefinale de l'un et la syllabeinitialede l'autre

semblaient faire partied'un seul et m"me mot.

EXCEPTIONS

8. 1" La syllabe,termin"e par ime br"ve de sa nature,

reste br"ve devant j dans les compos"s de jugum,

1. L^explicaliond'Aulu-GelIe doit s'entendre ainsi : Apr"s avoir prononc"

bri"vement s"h^ la voix s'attarde " pr"parerl'"mission du j (letout forme

deux temps qui valent une longue).Puis, unissant le j " V% suivant,

ellearticule bri"vement le groupe fiet fait de m"me pour cit;d'o" le dactylo

s"hjmt.

Page 185: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 161

comme b"-jugus ir"-j"gm,quadn-jugm^ ah"-jugusetdans jur"-jiirando,parce que j a, dans ces mots, la

valeur d'une consonne simple.2** Quand une syllabe,br"ve de sa nature, est termi-n"e

par une voyelle,et que la syllabesuivante com-mence

par deux consonnes dont la premi"reest une

muette et la seconde une liquide,/ ou r, la voyellerestebr"ve,comme si ellen'"tait suivie que d'une consonne.

En eflTet,comme le son coulant et peu sensible

de la liquidepermettaitaux Latins de lier ensemble

les deux consonnes, il ne r"sultait de leur articula-tion

aucun retard, et la syllabepr"c"denteconser-vait

sa quantit"naturelle.Les groupes devant lesquelss'observe cette excep-tion

" la r"glede position,sont au nombre de onze :

br;cl,cr; chl;dr ;/?,/;";gr ;y"/,pr ; tr.

Exemples : ten"-br" n"-cleus,vol"-cris,c"-chlea,qu"-

drig" melt"-fluus^bi-from,alii-gradus,p"-ples,c"-pra^p"-tres.

Toutefois,dans les vers, on peut devant ces groupes

ou laisserbr"ve la syllabeen liantles deux consonnes,

comme en prose, ou l'allongeren marquant la position.Exemples :

Natum ante orap"tn's,p"trem guiobtruncaiad aras. (V.,Zfn.,II,6G3.)Et primosimilisvoluan,mox vera vol"cris. (Ov.,M"t. XIII,607.)

La propri"t"qu'ontces syllabeschez lespo"tesd'"tre" volont" br"ves ou longueset de participer" l'une et "

l'autrequantit",leur a faitdonner le nom de syllabes

communes.

9. Remarquons cependant que, m"me chez les

po"tes,ces sortes de syllabesrestent toujoursbr"ves

dans certains mots, comme arbitro)\gen"trix.Dans

d'autres au contraire,elles sont toujom'sallong"es,comme nlgri,n"gra,nlgmm, etc. de n"ger;p"gn^ etc. de

il

Page 186: Traite de Langue Latine

J62 DE LA QUANTIT".

piger\ llbrietc. du substantif /""er.Dans d'autres enfin,

elles sont plus souvent longuesque br"ves, comme

col"br" col"bras,col"bris[col"braune foisdans Val. Flac-

cus, VI, 175),r"bri,rilbrar"brum^ etc. [r"brumune fois

dans Lucr"ce, iv, 406);vlbrare {v"brareune fois dans

Catulle,XXXVI, 5, et une fois dans Ovide, itf^/.,ui, 34);mlgrare [in"gmreseulement chez les vieux po"tes)*.

10. On a vu plushaut que la syllabereste br"ve, si la

muette et la liquiden'en font point partieet sont

plac"estoutes les deux en t"te de la syllabesuivante.

Si, au contraire,la muette appartient" la premi"rede ces deux syllabes,et que la liquidecommence la

seconde,rallongementpar positiona n"cessairement

lieu.Ainsi,les br"ves "b,bb,s"b s'allongentforc"mentdans les mots compos"scomme : "b-luo,Ob-ruo,s"b-rideo,

parce que la muette et la liquide,appaii"nant" deux

syllabesdiff"rentes,ne peuvent se lier ensemble dans

la prononciation.

V. Des circonstances o" il est difficile de distinguersi une syllabe est longue par nature ou seulement

par position.

H. La distinction en syllabeslonguespar nature et

en syllabeslongues par positiona, comme on le

verra plusloin,une importanceextr"me pour lac-

centuation des mots latins. Mais cette distinction

est souvent difficile" "tablir,parce que nous ne sa-vons

pas toujoiu^s,lorsqu'unevoyelleest plac"eou

devant plusieursconsonnes, ou devant un jt, ou devant

un/, si elle "tait d"j"longue par natm*e ou si elle

est devenue longuepar position.12. Les po"tes,ne faisant aucime diff"rence entre

les longuespar nature et les longuespar position,ne

peuvent nous fournir aucun renseignement" cet

1. K"liner, AusfuhrlkhcGi*ammatik dcr lai. Spr.,I,p. 138.

Page 187: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 163

"gard; et raccentuation d'un tr"s grand nombre de

mots latins nous "chapperait,si nous n'avions pasd'autres sources d'information,qui sont :

1" Les trait"s de grammaire et m"me les trait"s

de rh"torique:

Cic"ron,par exemple,nous apprend {Or.,48) que,dans les compos"s,i de in et o de co)i sont brefs (parnature*)devant toute consonne autre que f on s :

hiclitm dicimus breviprima littera,Imanus producta,Infelixlonga;et,?ie ynultis,quibusin verbise"pinm" litier"sunt,qu"in sapienteatquefelice,productedicilur;in cetem omnibus,breviter: itemquec"mpomit,c"nsuevit;c"na^epuit,c"nfecit.

Aulu-Gelle confirme le renseignementde Cic"ron

(il,17 ; 1V4 17).Il dit ailleurs (vi,15) que dans

les inchoatifs tir"s de verbes de la 2" conjugaison,r^ de la terminaison esco est long(par nature): cal"sco

[calere);fior"sco(fior"re); tum"sco {tum"r")\etc.B"da (P.,2352; K., 230) nous faitconna"tre que d"m,

gens, mens, m"ns, fr"m ont leur voyellelongue(parna-ture);

et d'un passage de Priscien (P.,870, 71; K., 486,

87) nous pouvons tirer cette conclusion que dans les

parfaitsen exi e est long(parnature),bien que le pr"-sentsoit en e ou en ibrefs,comme t"xide t"go,ill"xide

illlcio.

Nous savons par Festus que i "taitanciennement long(parnature)dans quincenti,et que le premieru est longaussi (parnature)dans l"stmm, purification,tandis

qu'ilest bref dans l"strum,bom*bier,m"me racine que

l"tum,boue (Voy.Festus,aux mots quincentum,lusbmm).

1. Quand ils traitent do la quantit"par positionen dehors des vers, les

grammairiens latins appellenten g"n"ral br"ve la voyelled'une syllabequin*est longue que par position,et longuecelle qui est longuepar nature. Pour

plus de clart" nous ajoutons" leur texte, entre pai*enlli"ses,les mots ^ar

nature, toutes les fois que ce commentaire nous paraitindispensable.

Page 188: Traite de Langue Latine

i64 DE LA QUANTIT".

Aulu-Gelle (ix,6),d"clare que la premi"revoyelleest longue(par nature)dans l"ctiiset l"ciito,quoi-qu'elle

soit br"ve dans l"go;qu'elleest longue (par

nature)dans "ctus venant de "go, et qu'elledoit "tre

"galementlonguedans le fr"quentatifactito,bien que

certaines personnes instruites la prononcent br"ve, "

cause de l'a bref du pr"sent"go; enfin que z est bref

dans d"ctitomalgr"la longuedu primitifa^co. Ailleurs

(xi",3) il nous dit que i est long (parnature)dans

l"ctor quoiqu'ilsoit bref dans l"gaj^e^comme dans

l"ctor de l"g"ret"tor de t"eii str"ctor de sh^"ere.

2* Les inscriptions,qui marquent d'un signepar-ticulier

(')les voyelleslonguespar nature :

C'est ainsi qu'ellesnous montrent que dans les par-ticipes

pr"sentsde la 3* et de la 4" conjugaisone est

long : soLV"NS, veni"ns, etc. Elles nous donnent sur

diverses autres syllabesdes renseignementsde m"me

genre que les "crivains ne nous fournissent pas.

3^* Les transcriptionsdes mots latins en lettres

grecques :

Elles nous apprennentpar exemple que 1'^ est long

par nature dans les mots en ensisiemis comme dans

Ramn"nses et Tati"nses ou Ye est transcritpar -n : Pa/xw"vo-v"",

Tarr/.vT/"^; elles viennent aussi confirmer ce que nous

avons ditplushaut sur con suivi d'un s^ ou sur ^ dans les

participespr"sents,parlestranscriptionsAecomul en

y."Jv5"cvX,et de sapiensen a"niy:v;.

4** Enfin, nous pouvons encore conna"tre si une

syllabelonguepar positionl'est aussi par nature,

en recherchant la quantit"naturelle de cette syllabedans d'autres formes ou dans d'autres mots o" iln'ya pointposition.

Page 189: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". i"o

On trouve ainsi que i est longdans cerv"x,genitr"x^

radix parce qu'ilest Icngdans cefD"cis^genitrlcis,radicis;

et qu'ilest bref au contraire dans cal"x,fil"x,forn"x,

lar"x,pHx, sal"x,ulix^vartx, parce qu'ilest bref dans

cal"cisfil"cis^forn"cis^lar"cis^p"cissal"cisul"cisvar"cis;" que le verbe est (ilest)a Ve bref,parce que cette

voyelleest br"ve dans es; et cpi'aucontraire dans

^^/ (ilmange),^ est longde sa nature, parce qu'ilest

longdans es (pour*"d's).Mais en pareillemati"re l'hypoth"seest bien p"ril-leuse.

Dans les adverbes toti"nsqiiotiens^vici"nsetc.,

nous jugeons que 1'^ est long,parce qu'ilest "gale-mentlongdans les autres formes toti"s,quoti"s,viti"s.

Siu* ce pointcependant nous pourrions"tre tax"s

d'erreur,si " l'appuide notre conjecturenous n'avions

pas l'autorit"du grammairienVal"rius Probus(P.,1420;K.,247).Ilse pourraiten effetque Miens, quotiem,etc.,eussent Ye bref,et que Ve de totiesquoties,se f"t allong"

pour compenser la pertede la consonne n.

De qui"s,qui"tispar e long,nous croirions pouvoirconduire que 1'^de qu"escoest aussi long par nature;

cependant Aulu-Gelle (vi,15) nous apprend que

l'usage"taitde le prononcer bref.

Nous supposons que dans mors Vo est bref,parce qu'ilest bref dans m"ri;mais on conviendra que des rappro-chements

de ce genre laissent bien des incertitudes.

Ilspourraientm"me nous amener " commettre des

erreurs manifestes. Ainsi dux rapproch"de d"co para"tlong,et cependantle g"nitifrfwm prouve qu'ilest bref;

rcx rapproch"de r"go^ vox de v"co semblent brefs,et pourtantles g"nitifsr"gis,v"cis nous montrent qu'ilssont longs.

On voit,par ce qui pr"c"de,que trop souvent il

nous est difficileet m"me impossiblede distinguerla

quantit"par nature de la quantit"pai' position.

Page 190: Traite de Langue Latine

iCO DE LA QUANTITE.

VI. Syllabes finales termin"es par une voyelledevant un mot commentant par deux consonnes.

13- Quand une syllabefinale est termin"e par une

voyelleet que le mot suivant commence par deux

consonnes, la syllabefinale br"ve reste toujoursbr"ve

devant les groupes form"s d'une muette et d'une

liquide.Exemples :

horrid" bruma^ Virg.,G"ord. m, 442;

ingenti"claustra,Virg.,En.^ vn, 185;

stantveriic"cmi",Yirg. En., vi, 780;

ad liitor"fluctusVirg.,En.^ i, 86;

vestigi"fraudis,Virg.,En.^ iv, 31;

uber" gleb", Virg.,En.^ i, 531 ;

horrid" grando^ Virg.,G"org.,i, 449;

"quor" pla""t^ Virg.,En.^ i, 142;

vestigi"pressit^ Virg.,En., vi, 197;

lampad"tradunt,Lucr., n, 78.

14. Si la syllabefinale,termin"e par une voyellebr"ve, est suivie d'un mot commen"ant par un des

groupes se, sq, scr, sp, st,str,cette syllabefinale,dans

les vers, s'allongetoujours" Varsis.Exemples :

Nidla fug"ratio,null" spes, Catul.,lxiv, 186.

Pro seget"spicas^progrege ferredapem,Tib.,I,v, 28.

A la th"sis,elle s'allongequelquefois.Exemples :

Auspicioregnistabilit"scamna solumque,Enn.

(Cic,Div.,I,44),

Perte citiferrum,date tel",scandite muros,

Virg.,En.^ix,37"

Page 192: Traite de Langue Latine

i 68 DE LA QUANTIT".

Vn. R"gles particuli"res de la quantit"" rage d'or de la po"sie latine.

DE LA QUANTIT" DES SYLLABES FINALES

I. " fiyllalies floales termiii"es par une voyelle.

15. Les finales en ", e^ y, sont br"ves ;

Les finales en /,o, ?/, sont longues.

EXCEPTIONS

A finalest I0D9 t

1" Dans la pr"position" (pour"b^par allongementcompensatoirede la chute du b).

2**A l'ablatif,comme ros" (anciennementros"d).3" A rimp"ratif,comme am" (pour*ama'e par contraction).4*^Dans les mots ind"clinables^" comme les anciens ablatifscirc",

infr"ytnh% jvxi"(= *jugist"*jugs("superlatif"ejug'is)^supr",ffmstr"(= */"ni5^e?'",m"me racine que/raiw),etc.; " les adverbes

compos"s o" Tacousatifplurielneutre ea gardesa quantit"archa"que,anie", poste",pr"tere",etc. ("moins qu'onne consid"re celle forme

comme un ablatiff"minin singulier^);" et les adjectifsnum"raux

tels que trigint"(= tria *decenta trois dizaines),o" l'a est longsuivant l'anciennequantit"

Les seuls mois ind"clinables o" l'a flnal soit bref,sont : tt",ei",

qm"; et rimj[)"ratifemploy"adverbialement :put"yOhVa "taitprimi-tivementlong.

5*"Au vocal ifdes noms propres grecs en "s comme oJEne", oPall"

(dePall"s,Pallantis).6**Au vocalif de quelquesnoms propres grecs en es : Auchis"yEa-

cid"jCeci'opid"yDardanid".

E finalest Iods x

i^ A l'ablalifdes mots de la 5" d"clinaison,comme : di" r" (etleurs compos"s : hodi",pndi" postndi",quar"); ainsi qu'"l'ablatifdu nom h"t"roclitefam"s: fam".

1. Voy. Fr. B"chcler, Pr"cis de la d"clinaison latine,traduitpar M. Louis

Havet, p. 165. " 2, A "nal,dans trigint"et dans lesautres noms de nombre

invariables,est commun chez les po"tesde la d"cadence.

Page 193: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". i69

2"*A la S""personne du singulierde l'imp"ratifde la T conjugaison,comme mon" (pour*m6ne'e,par contraction)*.

3" Dans les accusatifs et les ablatifsm"j te,se (anciennementm"d,

t"d,s"d).4**Dans la pr"positionde;ainsique dans la pr"position", pour

* "c

(comparezIx et les anciennes formes ec-fari,ec-fet^re." E est allong"ann de compenser la chute de la consonne.)

S'*Dans lesadverbes ne (n"gatif),anciennement nei;fer";fei^m";etdans l'interjectionok".

G""Dans les adverbes venant d'adjectifsde la 2" d"clinaison,comme

eert",ver", docte,pulchr",vald" = valide,etc.,formes particuli"resd'ablatifen " analogues" cellesen o : comparez certe et ce}'to,rare et

raro. L'ancienne d"sinence "tait"-d : facilum"-dycomn^.e elle "tait o-d

dans les adjectifs: aitO'd. " Schleicher* expliqueainsila formationdes adverbes en "-d : h Y" final du th"me vint s'ajouterun suffixei :

*certa't'djd'o" *c^r/"-rf,puis*cefU"-dei enfin cert".

Les seuls adverbes de cette cat"gorieo" l'ese soitabr"g",sont ben",

mal"; et infe^^n",supem",Lucv.jinterneAns. Il est " remarquer que

ces trois derni"res quantit"ssont ou ant"rieures ou bien post"rieures" Virgile.

T'^Dans les noms grecs en ri,comme music" (fxouaixTo),Tempe(Tsfxin;).8*"Au vocatifet " l'ablatifdes noms propres grecs en es de la i'" d"-clinaison,

comme Alcid",Anchis".

9* Dans quelquesvocatifsde noms propres grecs en es de la 3"* d"-clinaison,

comme AchilleUlysse.

I finalest comiiivn s

1* Dans mih",tilA,sib%il",uln o" l'ifinal fut d'abord exclusive-ment

long,comme le montrent les vieillesformes mihei,tibei,sibei\ibeiubet\ La finales'estabr"g"epar suite de la tendance des dissyl-labes

"ambiques" se changeren pyrrhiques.2' Au datif des noms grecs imparisyllabiques: Paridi {deParis).

I finalest liref s

i^Dansnwe, quastyanciennement nwei, quasei"ambes devenus pyr-rhiques;

et dans necub",sicub". (Voy.plushaut,ubi,ubei.)

1.E final est souvent bref chez les meilleurs po"tes: dans l'imp"ratifcat'c,

Cat.. L. 18 et 19; Hor.. Sat.,II,m, 38 et 177; v. 75; Ep.,l, xiii. 19;Prop.,

I, VII, 25; x; 21, etc.;Ov. Am" I, viii, 72; Trist.,I,i, 25; Pont.,I. i, 45;

" dans av", Ov., Am., II, vi, 62; " on le trouve bref dans vale, Ov.,

Trist.,I, viii. 21, pour faire entrer dans un hexam"tre la locution vat"i"c"re.

" 2. Compenditimy" 251 (cit"par M. L. Havet, Biiclieler...,p. 154).

Page 194: Traite de Langue Latine

MO DE LA QLAiNTIT".

S,"Au vocatifdes noms grecs en ts,comme Alex".

3" Dans les noms neutres grecs en i,comme sinap".

O finalest

l*"Dans l'interjection0 devant une voyelle: 6 Alexi,ohomimim.

2" Aux nominatifs et vocatifs de quelquesnoms propres de la 3* d"cli-naison,

comme Nas" Sulm"^Cato,Polli",Cur"" Sc7pi6,Gallio,o",jusqu'autemps d'Auguste,Yo fut exclusivement long.

3**Aux nominatifs et vocatifs de quelquesnoms communs de la 3**d"-clinaison

" p"nulti"mebr"ve,dans lesquelsYo fut primitivementlong:h"mb, o" Yo fmal se trouve d"j"bref dans Plante et dans Lucr"ce;/^,o" Yo finals'abr"ge" partird'Auguste;mentt"o" Yo est bref dans

Horace {Sat.,I,iv,93)." iV"mo,malgr" sa p"nulti"melongue,fait

o bref une foisdans Ovide {Met.yxv, 600)*.4" 0 final,r"guK"ren"ientlong,est souvent bref chez les po"tesde

l'"poqueclassiquedans les premi"respersonnes suivantes,apr"sune

p"nulti"mebr"ve : "",p"i",p"t",sc"" et nesc"",r"f",veto;d"b";des"n",spond""yobs"c?'6,dix"r",od"r" et m"me, apr"s une syllabelongue,dans find" toll",repend"^.

O finalest bref s

Dans d"" (comparez8uo);ils'allongedans la latinit"des bas-temps:duo (comparezWo));" "go anciennement long(comparezl^wj,rede-vient

long" l'"poquede la d"cadence : ego. " 0 final s'est encore

abr"g"" l'imp"ratifc"d"; et dans les ablatifs,employ"scomme

adverbes,c?/",m6d6 (etses compos"s).

Y finalest long s

Dans les vocatifs grecs Erinny{d'Frmnys) Tethy(de Tethys)^et

dans les datifs contract"s comme Coty pour Cotyi.

II. " Syllalies floaies termin"es par une consonne

pr"c"d"e "l*une voyelle*

16. A la fin d'un mot, les voyellessont br"ves la plu-partdu temps devant /,r, et toujoursdevant b,d,m, t.

1. 2. Chez les po"tespost"rieurs" Auguste o final est commun au nomina-tif,

au vocatif,et dans lesverbes,m"me quand la syllabequipr"c"deest longue.

" Apr"s l'"poqueclassique,o final est encore commun dans mo, porrOr

posiremo,quandOysera"

Page 195: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 171

Elles sont longuesla plupartdu temps devant c, w, et

toujoursdevant x^ lettredouble.

EXCEPTIONS

Ont leur voyelkfinalelonyoe t

Devant l" t Les monosyllabes"l pour *8al'8("{X-c),par allonge-ment

compensatoirede la chute de* (g"nitif"a/-w);sol {g"niiUsol is),

comparez -liX-to-";"/ (g"nitifs"/w);et n"/,contraction de u"h"l.

Devant utV Les monosyllabescftr,anciennement quor, pour yw"re;

fur (g"nitiffar-is;comparez (fxip);N"r (g"nitifN"r");f"r pour

*farr(g"nitiffatr-is);" L"r, par et ses compos"s (pour*Lar-s,

*par-$ allong"sen compensationde la chute de s; g"nitifZar-2",

p"r-is.)2* Les noms grecs en t),comme a"r mth"rcrat"r Ib"rr"r.

Ont leur voyellefinalebr"ve t

Devant C t Les mois mc^ don"c f"cpour n"-gue do-n"-cumf"c-e." Me, pronom, est commun^ mais sa quantit"primitiveet habiluello

est longue : ilest pour ^ho-i-ce. " Les grammairienslatinsdirent

que dans hic le c se pronon"aitcomme s'il "tait double : tmum C

saibimus etduo audimus (V"liusLongus, P.,S2i0; K.,54): ce fait

pourraitsuffire" expliquerla longueurdu mot htc.

Devant IV t 1*^Les mots "n^tam"n^"n (etleurs compos"s).2^ Les noms en en^ g"nitifm", comme carrn"n.

3* Les mots comme eg"n pour eg"-n";et nost"n,vid"n%etc.,bien

qu'ilssoient pour nosH-n",vid"s-n".

4''Les nominatifs,vocatifset accusatifs grecs en ov, comme lli"n

("IXiov).5"*L'accusatifgrec des noms en isbref,comme Daphn"n.6"*L'accusatifgrec des noms f"minins en a, comme Maj"n.

m. " Syllabes finales termin"es par U

"l*"ne voyelle*

17. Les finales as^ es^ os^ sont longues^Les finales tV,us^ ys^ sont br"ves"

Page 196: Traite de Langue Latine

{12 DE LA QUANTIT".

EXCEPTIONS

AH finalest bref s

i* Dans an"s "ouv*anats, sans allongementcompensatoire(g"nitif

an"t't's),2* Au nominatif et au vocatif des noms grecs quifont au g"niif

adis {onados)comme lamp"s(lamp"dis),Pall"s(Pall"dis).3* A l'accusatifplurielgrec de la 3* d"clinaison,comme Aeroa^,

Arcad"s.

ES finalest bref t

1* Dans is (du verbe sum)^et dans ses compos"s : comparez "r-am

pour *"S'am ; "r-o pour *"s'0,etc.

2" Dans la pr"positionpen"s.3^ Aux nominatifs et vocatifs singuliersdes substantifs et des

adjectifsquifont au g"nitifUts et "d"s,comme miles,obs"s,et de ceux

qui font au g"nitif"ii'spar e bref,comme seg"s," pour *milic-s,

*obsid'S,*segets sans allongementcompensatoirede la chute du t. "

Les seuls mots de cette cat"gorieo" es soit long,sont ab""s an'"Sj

pariespour ^abiet-s*ariet'S*pariet'S,avec allongementcompen-satoire

(g"nitifabi"l-isjari"t-is^pari"t-is).4**Aux cas en e" des noms grecs peu latinis"s,comme kero"s,Ar-cades,

Troad"s (au nominatif et au vocatif pluriels),et cacoeth"s

hippoman"s(auneutre singulier).6* Au vocatifgrec Demosthen"s,

IH finalest Ions t

i* Aux datifset ablatifspluriels,comme rosis anciennement roseis

pour *rosa-w;Aor/w,anciennement horteis pour *horto-is\nobis,eXvob"s anciennement vobeis,

2* Aux nominatifs ou vocatifs suivants : Dis (g"nitif,Dit-is)^gtis(g"nitif,glir-ispour *gtiS'is)^lis(g"nitif,tit-is)^vis (pluriel,mi^-es,pour

*viS'es)yQuir"s(g"nitif,Quint-is),Samms (g"nitif,Samint-is)^3* Dans lesadverbes ^7'afi5,contraction de Tablatif^?'a//w(comparez

ingratiis)\et fofisablatif de *for3e,comme foraspara"ten "tre

Taccusatif*.

4" A la 2* personne du singulierdu pr"sentde Tindicatifactif de la

1. Biicheler (ouvr.cit",p. 201) remarque que fortsa le sens d'un locatif

(pluriel).Voy. le'passage." M. Br"al regardeforascomme un datif pluriel.

Voy. Bulletin de la soci"t"de linguistique,2, cxxiij.

Page 197: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTITE. 173

4" conjugaison,comme audis pour *audi-"sjainsique dans fis(defi-o)pour *fi'"s;vis (devol-o)^pour*t;"W-"en passantpar lesformes inter-m"diaires

*vol'S,*t;a/-"(comparezvo/-/,vm/-^)et *vil'S (comparezl'allemand woU-en will-st);" et dans lescompos"s de vlSjcomme

maviSy quammsj quivls.5* A la 2" personne du singulierdu subjonctifpr"sent,comme sis

(anciennements-te-s),v"tis(etleurs compos"s).G" Aux nominatifs grecs, EleusiSjSalamis,Simols.

O" finalest bref t

4* Dans comp"Sjimp"Sy6s (osS'is)^ex"Sjpour *compot-s*mpot-Sy*oss (comparez6"iT-ouv),*ex-ow,sans allongementcompensatoire.

2* Aux cas en "k des noms grecs, comme Del"s (A^o"),Pallad"s

(IlaXX"So"),chaos (x"o")"^^l"s (fxiXo").

Ui( finalest long t

1" Aux cas suivants de la 4"^d"clinaison : g"nitifsinguliermancis^contraction pour *manU'Os *hianu'is;nominatif et vocatifpluriels,manUSj contraction pour *manu'es; accusatif plurielmanus pour

^manum-s"

2^ Au nominatif et au vocatif singulierdes substantifs et des

adjectifsde la 3"^d"clinaison quiont u " la (l"nulti"medu g"nitif,comme m"s^ m"r-is pour *mUs-%s;r"s, mris, pour *r85-w;plnsjp/"rw,pour*pliJLS'is;tellus,tellur-ispour

* tellfis-is;cr"s, a^r-is pour

*ci*US'is;pus, pur-ispour *pus-is;tUSjt")*'iSjpour *t"S'is;virtus,

virtutis;palusj pal"dis;gr"s, gr"is;et sU-Sjsius.

Les trois mots suivants font exception: intercus (pour*inteixut'S

sans allongementcompensatoire)g"n.tnterc"t'is;pecus{ponr*fiecud^ssans allongementcompensatoire),g"n. pec"d-is;et Lig"s,Lig"-ris

pour *Lig"S'is*3^ Aux cas quisont en ou" dans le grec, comme Amathm ('AfiLa"ou"),

CliUs (KXetou"),Panthns (Ilav"ou"),Sapph"s(SaTc^u").4" Dans les compos"sde icou",quifont au g"nitifpodis(oupodos)^

comme tripustrip"dis;Melampus,Melamp"dis.

\H finalest Ions t

Dans un tr"s petitnombre de mots,comme Tctliys,Ertnnys^.

1. Voyez dans notre volume de la Ption"tiquelatineles explicationsrelatives

" la quantit"de syllabesqui n'ont pas "t" "tudi"es ici; quant " la quantit"

archa"que,elley est trait"e au chapitrede VAbr"gement des syllabes.

Page 198: Traite de Langue Latine

ni DE LA QUANTIT".

DE L.V QUANTIT" DE LA FINALE DU RADICAL DANS LES NOMS

18. Quand on consid"re," la p"nulti"medu g"nitifsingulierdes noms, la syllabequi termine le radical",on trouve qu'eng"n"ral:

Les syllabesen " ou en o sont longues;Les syllabesen e, en i,en u^ en y, sont br"ves.

EXCEPTIONS

A est bref s

l""Dans les noms masculins en a/,comme sal,s"l-ls.

2" Dans les noms masculins en ai' ou as qui font au g"nitifaris,.comme Lar, li"r-is$ mas^ m"r-ls (saufNar^ N"ris).

3^ Dans le nom neutre jtibar,Juli"r-is.4"*Dans les cinqmots suivants : pat* (etses compos"s),p"r-Ui^

anas^ an"t-ls; O^abstr"l"-l"$daps,d"p-ls; /ox, f"c-is.

5**Dans trois noms neutres en ar quiviennent du grec : baccmyliacc"r-ls; nectar

^ncct"r-ls; hepar liepat-is.

6^ Dans les noms neutres en ma, comm^ poema, poem"t-is.

7" Dans les noms grecs en as^ g"nitifadis ou ados comme Pallas^Pall"d-lift ou Pau"d-os.

8* Dans le nom de peupleArabs,Ar"b-lti.

E est long t

1**Au g"nitifet au datif plurielsde la 5"" d"clinaison,comme-

dl"-rum, dl"-lius.

2** Dans les noms termin"s par en, g"nitifenis comme re/7^

r"n-is*

3^ Dans les noms suivants : alec, alcc-lti$ h"res,lier"d-li"^

merces, mere"d-lst locuples,locuplct-ls ; ^2/2"s(etrequies,inquies),."iul"l-lst plebs,pl"b-ls; vervex, irerwcc-lti$ lex,l"g-ls; 7'eXy.

r"ff-ls.

4**Dans les noms ener, eris;es, etis,qui ont en grec un tq " la

p"nulti"medu g"nitif,comme ver, v"p-i"t crater, crat"r-is;,

tapes,tap"t-lfii magnes, magn"l-is.

I est long t

!"*Dans la plupartdes mots en ix, g"nitificis,comme radix,.

radic-iff (saufcalix,cal"cis;Cilix,Cilicis;filtx,fil"cis;fornix^

Page 200: Traite de Langue Latine

176 DE LA QUANTIT".

DE LA QUANTIlt: DE LA VOYELLE FINALE DU ILVDICAL

DANS LES VERBES

20. A, finale du radical des verbes, est long,parcequ'ilrenferme une contraction *

: am"mus pour

*am"'hmus; am"re pour *am"'"re.

Exceptions:

A est bref dans le verbe d"-re,d"-mus, d"-bam,d"-bo,daium; et

dans les troissupinsr"-tum de re-or, s"-tum de se-r-o^ st"-tum de

Remarque. Quand la flnaledu radicalest en m"me temps la finale

du mot, elle suit les r"glesdonn"es plushaut sur les finales en

g"n"ral.Ainsi "/"(imp"ratifde (/are)et d"s sont longs;et am"-t se

termine par une br"ve. Cette remarque s'applique" toutes les finales

de tous les verbes.

E

E^ finale du radical des verbes,est long,pai'ce qu'ilrenferme une contraction* : mon"-mus pour

"

mon"-"-inm;

mon"re pour "mon"-"re.

1**I, finaledu radical des verbes,est long,parce qu'ilrenferme une co""ivQ.Q\\on^: audlmus pour

* aud"-"-mus ;

audire poiu**audi-"re.

1, 2, 3. Telle est ropinion g"n"ralement admise. Nous ferons cependant

une r"serve, car nous croyons que la voyellefinaledu radical, " la premi"re

et " la seconde conjugaison,s*cst allong"eon componsationde la perte d*uno

consonne dans an\"-h-o,mon"-b o pour *a"ia-6"-o,*mone-66-o,pr"c"demment

*ama'biH)j*mone'bv o^ et tout " fait primitivement*am"'bu-o^ ^vion"-bti-Ot

ainsi que dans les futurs en "-"oaulieu de t-am " la quatri"meconjugaison,

comme audi-bo pour *audi-bbo, *audi'bvo\ *audi-bU'0. Voyez plus loin,

p. 179, n^ 21. " Il en est de vai^mo aux temps pass"s termin"s parv/,

veram, etc. : am"-vi pour*a wa-utu*,pr"c"demment * ama-fvi pour *a"w-

fui,etc.

Page 201: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". i77

Exceptiom:

Deux verbes font i bref au supinet aux formes quien d"rivent : 'ire,

l'Vifaitt'ium; et qt"re,qui-vifaitqu"-tus,

2** / est encore long,dans un certain nombre de

verbes de la 3"**conjugaison," la fin du radical du par-faitet du supin,o" leurs formes appartiennent" la

4"' conjugaison.C est ainsi que qnaer-"rea qu"si-vi,

qn"s"'tum de "qusesi-re;" pet-"re: peti-vi,peti-tum de

*pet"-re;" mp-"re: cup"-vi,cup"-tum : compeirez cupl-ret

(Lucr.);" arcess-"re : arce$si-vf,arcess"-his : comparezarcessi-ri(Sali.);" kicess-"re: lacess"-vi,lacessi-tus: com-parez

lacessi'Vi{(lo\.)]" ter-"re : ""-vi,tr"-tiun de "teri-re

ou *tin-re." S"-n-"re faitau parfaits"-vide ^s"-j^e,mais

au supins"-tiim de "s"-"re (d'o"s"-n-"re);" l"-n-"re :

l"-vide *l"-re,mais l"-tum de ""li-"re(d'o" l"-n-"re)."

Le parfaitc"vi,qu'onattribue d'ordinaire " ci"reysupincitum, appartient" c"re,usit" surtout dans lescompos"s.

o

0, finale du radical,est bref dans f"-rem,f"-re.

u

U, finaledu radical dans un certain nombre de verbes

de la 3""'conjugaison,est long au supin: min"-tiim de

minu-o;vol"-tum de volv-opour ^volu-o.

Exceptions:

L'inusil" fiji-tum forme deux compos"s: di-ru-tum,e-r"-tum,de

di-ru-o,e-ru-o, quiont u bref. " 6'est "galementbrel dans f" twms.

Toyelleii dlirerses*

/. " Radicaux des supins.

Les radicaux termin"s par une consonne, quiperdentcette consonne devant le suffixe du supin,re"oiventun allongementcompensatoire*..c"d-o,c"-sum; "d-o,

12

Page 202: Traite de Langue Latine

178 DE LA QUANTIT".

"'Sum; di-md-o,di-vhswn;fu-n-d-o,f"-sum;"e m"me vXde-o,

vl'Sum; " jtW'O, j"*'tum;de m"me m"ve-o, m"-him;

vove-o, v"-tum; f"ve-o,f"-tiim,etc.

//. " Radicaux des parfaits.

1* Dans les parfaits" redoublement la syllabefinaledu radical est br"ve, et le redoublement est "gale-ment

bref : c"-c"d-i,c"-cin-i,in"-m"ti-i,p"-pig-i,t"-ttg-i,

p"-p"r-i,})"'p"l-t,t"-t"l-iyd"-d"c-i,p"-pOg-it"-t"d-i.

Exceptions:

Dans c"d-ere et p"d-ere,le radical "tant long conserve sa quantit"au parfaitapr"sle redoublement,mais le redoublement est toujoursbref : c"-"d-i,p"-p"d-i.

Remarque. Les deux verbes d"-re,d"-tum et st"re,st"-ium perdentau parfaitla voyellefinaledu radical : d"d-i pour

* de-da-i,st"-i-i

pour *st"-sta'i.

Le parfaitb"-b-t a d"j"le redoublement au pr"sent: b"-b-o.

2" Les parfaitsde deux syllabessont des formes quiont perdu le redoublement,comme tul-zdont on a vu

plushaut la forme ancienne et compl"te: t"-tnl-i.

Parmi ces parfaits,il en est quiont le radical bref :

lessimples:t"l-i,f"d-i,sctd-i,et tous les compos"sform"sdes m"mes verbes que les suivants : oc-cid-ii^ovct*oc-c"-

c"d-i;r"-p"r-iou re-p-p"r-ipour*

r"-p"-p"r-i; com-p"l-i

pour "com-p"-p"l-i;con-t"d-i pour ^cofi-t"-t"d-i;C07i-t"g-i

pour *co?i-t"-ttg-i;eiper'C"l'ide l'inusit" cel-l-ere.

Les autres re"oiventun allongementcompensatoire:

J"v-idej"v-are;f"v-ide f"v-ere,m"v-ide m"v-ere^v"v-ide

v"v-ere,s"d-ide s"d-ere,vid-i de v"d-ere;l"g-ide l"g-ere;

f"C'ide f"c-ere,j"c-ide j"c-erCyf"d-ide f"d-ere,f"g-ide

fiig-ere,c"p-ide c"p-ere;vlc-ide v"-n-c-ere,f"d-ide f"-n-d-ere,fr"g-ide fr"-n-g-ere,p"g-ide jj"-n-g-ere,liqu-ide

l"-n-qu-ereyr"p-ide r"-m-p-ere;v"n-i de v"n-ire.

Dans di'Vl'Si de di-vid-ere,"i s'est allong"pourx"onipenserla perte d\y d.

Page 203: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 179

RACINE bu DANS LA FORMATION DE l'iMPARFAIT ET DU FUTUR

21. La racine bu, en sanscrit bh", en grec ^v dans

^O-o),en latin fu dans fu-i,sert comme auxiliaire "

former : i"*l'imparfaitdans tous les verbes autres

"jue sum : leg-"-b-a-m,etc.; 2* le futur de la l'^ et de la

2"""conjugaison,et de quelquesautres verbes : ama-b-o,

mone-b-i-s,i-b-i-t,etc.

Un fait " remarquer, c'est qu'" l'imparfaitde la

3"" conjugaisonYe quipr"c"debam est long,bien qu'ilsoit voyellede liaison* : ley-"-b-a-met nonleg-"-b-a-pu

Jusqu'"pr"sent cette quantit"ne para"tpas avoir

^t" expliqu"ed'une mani"re satisfaisante;et l'on en

est r"duit " dire qu'eller"sulte probablementd'uneconfusion entre la 2**et la 3* conjugaison,comme dans

ferv"bamde fei^"re,quisert aussi d'imparfait" fei^"re.En pr"sence d'une solution aussi insuffisante,ne

nous serait-ilpas permisde hasarder une hypoth"se?Quand nous rapprochonsl'imparfaitleg-"-b-a-mdes

racines bh",qpv,fu,nous sommes frapp"de voir, dans

cet imparfait,tout ensemble une perte,celle de Vu,

et un accroissement,celui de la quantit"de 1'^ ;

leg-"'b-a-m"tant pour "'leg-"-bu-a-m.

1. Cet e est-il bien voyellede liaison? Telle est Topinionla plusg"n"rale-mentadmise. Il se pourraitcependantqu*ilf"t un ancien augment, comme

le pensent quelquespersonnes, et que leg-"-b^a^me"t "t" form" de la racine

leg et d'un imparfaitauxiliaire complet "-hu-a-m, avec augment comme

e-"y-ov. Nous ferons remarquer, " Tappui de cette hypoth"se,qu'" l'imparfait

de la quatri"me conjugaisono" il n'"tait nullement besoin d'une voyellede

liaison,si l'on trouve quelquefoisaudi-ham,la forme usuelle est audi-e-bam

tandis qu'au futur, au lieu d'ai/dt-am, on rencontre audibo et jamais

avdi-e-bo. " On cite d'apr"sNonius trois exemples de futurs en e-bo " la

3" conjugaison(voy.Fr. Neue, Formenlehre der lateinischen Sprache,vol. H,

p. 451) : f"deboou vivebo : mais ce sont des corrections (?)pour videbo;

ex^u^fto: mais Nonius "crit SiiWexxrsexsorbebo;seul,dicebo (dansun fragmentdu po"tecomique Novius o" il est r"p"t"deux fois,peut-"trepar plaisanterie)n'a pas "t" contest" ; ce qui ne prouve aucunement qu'ilne soitpas contestable.

Page 204: Traite de Langue Latine

180 DE LA QUANTIT".

De la coexistence de ces deux faits nous tirons cette

conclusion qu'ilssont connexes, et que lun expliquel'autre

.

Nous consid"rons le b de leg-e-b-a-m,comme une d"g"-n"rescence,

ant"rieure au latin,d'un bh primitif,dem"me que le b des racines sanscrites bind,bil,bal,ban

est d"g"n"r"du bh de bhind,bhil,bhal,bhan,et que le b

du suffixe latin bus est d"g"n"r"du bh de bhyas.Cela

"tant admis, on peutsupposer qu'"un certain moment

\u de bh" sanscrit ou, si l'onveut, de biilatinest devenu

consonne, et que, au lieu de ^leg-"-bu-a-m,on a dit*

leg-e-bv-a-mycomme sohdt (Catul.)est devenu solvit.

Mais cette forme ne pouvaitpas persister: elle

devait par assimilation ou devenir Ueg-e-vv-a-jn,puis*

leg-e-v-a-m,ou*

leg-^-bb-a-m,puisleg-e-b-am.C'est en b

que l'assimilations'est faite,et comme la g"minationdu b convenait peu " l'organedes Lfitins,l'une des

deux labiales a facilement disparu.Il r"sulterait des faits que nous venons d'exposer

que la quantit"de \e de liaison dans leg-"-b-a-maurait "t" modifi"e par un allongementcompensatoire,d" " la chute d'une consonne, b,quirepr"sentait\ud'un primitif"leg-"-bu-a-m.

RACINE es DU VERBE 811m DANS LA FORMATION DE l'lNFINITIF

PR"SENT ET DES TEMPS PASS"S

22. La racine es du verbe swn pour *eS'Um,devenue er

devant une voyelle,est br"ve : "r-a^n,"r-o.

Elle sert " former :

1**L'infinitifpr"sent: leg-"r-eK

1.Il faut ajouterrinflnilifpass" o" s s'est redoubl"e avec changement d"

en % : kg-isse pour *leg'-eS'e,fu-issepour*/u-"-e, adi-isse pour adi-es-e,

forme ancienne quise trouve dans le S"natus-consulte relatifaux Bacchanales.

Page 205: Traite de Langue Latine

DE LA QUANTIT". 181

2** Le plus-que-parfa"tde l'indicatifactif : fu-"r-am,

leg-"r-am*.

3^ Le futur pass"actif : fu-"r-o,leg-"r-o.4* Le parfaitdu subjonctifactif : fu-"r-hiiyleg-"r-im.

L'ancienne forme du pr"sent*^s-on/ s*est allong"eau parfaitderindicatif par suite d'une contraction : ^leg-ei-"s-ont(etnon *%z-sont,contraire" l'analogie),*ieg-"er-unt,leg-"r-unt.On trouve cepen-dant

er bref,en dehors des comiques,'dans : dedid-"r-unt,Lucr.,

VI, 7. " ded-"r-unt,Lucr.,VI, 4 ; Hor.,Ep., I,iv, 7; " tul-"rimt,

Virg.,Fglog.,IV, Gl ; " siei-"r-unt,Virg.,En., II, 774; " defu-

"r-untOv.,Met.,VI,385; " absiul-"r-unt,Ov.,Met., VI,816; "

adfu-"r-unt,Ov.,Met.,X, 53 ; " contig-"r-unt,Ov.,Fast.,I,592,etc.

QU.VNTIT" DES SUFFIXES CARACT"RISTIQUES DE CERTAINS TEMPS

A est long s

23. 1"*A rimparfaitde sum : er-"-mus, et dans le suffixe

baycaract"ristiquede l'imparfaitde Tindicatif de tous

les autres verbes : leg-e-b"-mus.

De rimparfaiter-a-^m se forme le plus-que-parfaitde l'indicatif

actifde tous les verbes : fu-er-"-mus,arnav-er-"-tis.

2" Au suffixe caract"ristiquedu subjonctifpr"sentactifet passifde la seconde, de la troisi"me et de la

quatri"meconjugaison: mone^-mus, leg-"-tis,audi-d-tur.

E est lony s

1*"Au suffixe du subjonctif;savoir :

Au subjonctifpr"sent du verbe sum et de la pre-mi"re

conjugaison: s-i"-ynus(formeancienne),compareze-?yhfjtevpour *"o'-"if3-|xev;am-"-tiSyam-"-tur ;

Au subjonctifimparfaitdu verbe sum : ess-"-mus

anciennement es-"-mus : d'o" les autres imparfaits:

leg-er-"-muspour leg-es-"-mm,leg-er-"-tur; amaM-mus,

moner^'tis,audir-"-tur;et les plus-que-parfaits: leg-iss-"-

muSy arnav-iss-"-tis.

1. Ajoutezle plus-que-parfaitdu subjonctif: adi-issct,pour adi-es-et em-ploy"

deux fois dans le S"natus-consulte relatifaux Bacchanales.

Page 206: Traite de Langue Latine

iS'l DE LA QUANTIT".

L'ancien subjonctifpr"sent5-ie-m pour *e"-/e-m est devenu par

contraction s-i-m, s-l-inus pour *e5-z-m,^esA-mus; d'o" le parfaitdu

subjonctifactif leg-erA-mm \iO\xv* leg-es-'t-mus; mais Tt est souvent

abr"g": leg-er-"-miis,leg-er-"-tis,

2* Au suffixe caract"ristiquedu futur actif et passifde la troisi"me et de laquatri"meconjugaison: leg-"-mm,aiidi-"-tur.

I est loiif(9par suite d'une contraction :

Comme suffixe caract"ristique:

1"* Du subjonctifpr"sent de sum : s-l-nius pour

s-ie-mus;et de quelquesautres verbes : velA-mm pour* vel-ie-mm ; 7iol-l-mus;mal-i-mus;ed-"-mas;du-"-mus.

2" Du subjonctifparfait.Voy. ci -dessus.

I est abr"g" t

Comme suffixe du parfaitde l'indicatifactif " la

premi"re personne du pluriel: fu-i-miiSyleg-i-muSy

amaV'hmusi, moiiu-"-mus,audiv-"-mits. " Il"tait primitive--ment long,comme le montre la quantit"de la premi"re

personne du singulier: fa-i{fu-ei),leg-l,arnav-i, etc.

TO est lonfft

Comme suffixe caract"ristiquede Timp"ratiffuturactif : es-t"'te,legi-t"-te.

TU et liU ^072/ lOllffS t

Comme suffixe caract"ristiquedu pai*ticipefuturactif : lec-t"-ims,spar-s"-rus,

QUANTIT" DES VOYELLES DE LIAISON DANS LES VERBES

E est bref t

24. 1**Devant la d"sinence," la deuxi"me personnedu singulierde l'indicatifpr"sentpassifde la troisi"me

conjugaison: leg-"-ris.2" Devant la d"sinence de Timp"ratifpassifde la troi-si"me

conjugaison: leg-"-re.

Page 208: Traite de Langue Latine

184 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

CHAPITRE VI

" lO. " Oes infractions " la r"^ie de l'allonsement

par position, ciies les po"tes se"niiiaes.

I. Observations pr"liminaires.

1. Les vers des vieux po"tes sc"niqueslatins,et

surtout des po"tes comiques Plaute et T"rence,oflFrent de telles particulacil"squ'ilest souvent dif-ficile

d'en trouver la mesure.

Sans parlerdes hiatus fr"quentsni des syniz"seshardies, ni de certaines di"r"ses qui d"routent "

premi"revue, on trouve dans ces vers, tels que les

oflFrentles manuscrits, deux sortes d'iiT"gularit"s.Les unes proviennent,selon toute "vidence, de

la corruptiondu texte : ce sont des d"placementsde

mots, des interpolationset des suppressions,fautes

certaines que le travail de la critiquea su d"cou-vrir.

Bien qu'ily ait parfoisdivergencesur le choix

du mot " remettre en bonne place," rejeterou "

r"tablir,l'accord est souvent unanime sur la cause

qui rend le vers irr"gulieret sur le proc"d"" suivre

pour le corriger.Les autres irr"gularit"ssont des exceptionsaux lois

ordinaires de la quantit",que l'on attribue " une

imitation de la prononciationpopulaire,comme l'abr"-gement

de certaines finales : dom"^ malt, etc. *, et

l'infraction " la r"glede l'allongementpar position:

sen"chitem am"t me^ etc.

1, Nous ne parlonspas des anciennes quantit"sencore en usage "T"poque

de Plaute, comme Sosi" (aunominatifj,oppid",sor"Vyloqu"r,Hamilc"rem,

serv"t,etc.

Page 209: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. i85

2. L'infraction " la r"glede positionest de toutes les

licences qui se rencontrent chez les po"tessc"niques,celle qui para"tla plus"trange; c'est aussi la plusdifficile" expliquer,car elle est en oppositionavec

une des r"glesles plus constantes, une des lois fon-damentales

de la prononciationlatine.Les Allemands en ont fait une "tude approfondie;,

mais naturellement port"s, comme le sont tous les

peuples," pr"teraux Latins un mode d'articulation

analogueau leur, ils ont expliqu"ce fait de pronon-ciation

latine par diff"rentes hypoth"sesqui sont loin

de r"pondre " l'id"e que nous concevons d'ime pro-nonciation

m"ridionale. Ils font,comme on le verra,

trop bon march" des voyelles,et supposent aux

Latins une aptitudecpi'ilsne devaient pas avoir "

prononcer de suite plusieiu'sconsonnes accumul"es.

En outre, si savantes que soient leurs explicationsdans le d"tail,le principe,l'id"e g"n"ralequi domine

leiu^ssyst"mes,a le tort grave, selon nous, de ne

reposer sur aucune preuve directe.

Aussi avons-nous pens" qu'onpouvait,m"me apr"sd'"minents philologues,essayer l'explicationd'une

irr"gularit"sur laquellela lumi"re n'est pas faite;et

convaincu qu'entreles affirmations tropind"pendantesde certains savants modernes, et les renseignementsfournis par l'antiquit"elle-m"me,ilne nous "taitpointpermis d'h"siter,nous avons entreprisde chercher

dans les grammairiensanciens la solution de ce pro-bl"me,bien qu'ilne nous reste d'eux aucune "tude

sp"cialesur les licences des po"tescomiques.Nos eflFortsn'ont pa^"t" superflus;et si nous n'a-vons

pointtrouv" chez ces gi*ammairiensune grandeabondance de documents, nous avons recueilli "" et

l" dans leurs ouvrages un certain nombre de ren-seignements

pr"cieux,qui nous ont permis de recti-

Page 210: Traite de Langue Latine

I8G INFRACTlOiNS A LA R"GLE DE POSITION.

fier quelqueserreurs trop accr"dit"es,et de pr"sentersous un journouveau Texplicationd un faitqui depuissilongtempsexerce la patiencedes philologues.

n. Renseignements directs tir"s des grammairienslatins sur la m"trique et la prosodie de Plante

.

et de T"rence.

3. D"j" dans l'antiquit",la m"triquede Plante et

de T"rence pr"occupaitvivement les gens instruits.

Certaines personnes d"claraient par exemple qu'iln'y avait pas " proprement parlerde m"tres dans

T"rence; d'autres consid"raient la m"trique de ce

po"te comme un ensemble de faitsmyst"rieuxdontelles seules avaient la cl".

C'est ce que Priscien nous apprend en ces termes

(P. 1319; K., II,418):

Miror quosdam vei abnegareesse in Terentii com"diis

metra^ vel ea quasiarcana qu"dam et ab omnibus doctis

semota sibi solis esse cognitaconf"rmare*.

4. Mais dans ces appr"ciationsdont Priscien s'"tonne

" bon droit,il ne s'agissaitpas des infractions " la

r"glede position.Ce quiblessait et d"routait l'oreille

des puristes,ce qui valait m"me " Plante et " T"-

1. Nous avons encore sur ce pointle t"moignagedu grammairien Rufinus.

Son observation est particuli"rementint"ressante, en ce qu'ellementionne les

noms des auteurs anciens qui d"fendaientPiaule et T"rence du reproche de^

n'avoir pas "crit v"ritablement en vers : Firmianus ad Probum de metris-

com"diarum sic dicit : " Nam quod de metris com"diarum requisisti,et ego.

scio plurimosexistimare Terentianas vel maxime fabulas metrum non habere

com"dia" gncca"....; hinc putantur m"tro carere nec uUa logecontineri. "

Mensuram esse in fabulis[hocest vietron]Terentii et Plauti et ceterorum

comicorum et tragicomm dicunt hi ; Cicero,Scaurus, Firmianus, VarrOj

Victorinus,Cxsius liassus,Terentianus, Cxcilius Vindex, Cinna, Sisenna,

Diomedes, Albinus, Quintilianus,Sosipater,Charisius, Helenius,Aspei^FI. Caper,AfTuntius, Probus,Plinius, Euanthius, Sacerdos qui et Donatus,

Juba (P., 2712, 13: K.. 561, "0:").

Page 211: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 187

rence le reproche d'ignoranceet d'imp"ritie,c'"taitrintroduction in^"guli"rede certains pieds dans le

vers "ambique.Voici, par exemple, ce que dit " ce sujetMarins

Victorinus (P.2526; K., 80):

Aj^tudcomicos laxiiisspatiumversibus datum est. Nam et

illa loca^qu% propriaiambo debentm\ spondek occupant

dactyloqueet anap"sto locis ad"que dispaiibus.Ita dum

cotidianum sermonem imitari nituntur metra vitiantstudio,

non imperitiaquod frequentiusapud nostros quam Gr"cos

invenies.

Nous lisons encore dansr Marins Victorinus (P.2571;K., 132):

Quicomico charactere sermonem instruunt^vitiantiambum^admixto locisejusspondeo,quo et canor tragicuspaululumin fabuliscomprimatm\ et rursus a consuetudine solutiser-

inonis stilus comicus erigatur.

Dans Euanthius cit" par Rufinus{P.2705; K., 554):

Veteres etsi ipsiquoque in metris neglegentius^iambici

versus dumtaxat in secundo et quarto loco tamen a Te-

rentiovincuntur resolutionehujusmetri quantum potestcorn-

minuH ad imaginentprosse orationis.

Dans Terentianus Maurus (P. 2432, 33; K., 392) :

. . . quip"destresfabulassocco pr"muni,Ul quse loquunlursumpla de vita putes,Vitiant iambum iractibus spondiacis^Et in secundo,et c"lerisxque locis;

Fidemquefictifdum procurantfabulisyIn metra peccantarte non inscitia.

Ne sint sonora terba consueiudinis,

Paulumque rursus a solutisdiff"rant,

1.

Ici le texte est "videmment alt"r" : il manque un mot comme eget^unt^

Page 212: Traite de Langue Latine

188 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

5. Tous les gi^ammairienalatins qui constatent les

irr"gularit"sdu m"tre "ambique dans la com"die,s'accordent " voir un v"ritable parti-prisdans le pro-c"d"

de Plaute et de T"rence. Ces po"tesne p"chaientni par n"gligence,ni par imp"ritie : ilsvoulaient que la

com"die, imagede lavie ordinaire,se rapproch"tautant

que possiblede son mod"le par l'allurede son langage;et s'ilsd"naturaient les formes consacr"es du vers "am-bique,

c'"taitdans l'int"r"tde la vraisemblance, pour

que le spectateurretrouv"t sur la sc"ne, gr"ce aux

libert"s du m"tre, les expressions,les formules du

parlerde chaquejom% et jusqu'"un certain pointce ton familier de la conversation,incompatibleavecun rhythme plus"troit et plussolennel.

Ilspoussaientm"me si loin la recherche de la vi^ai-

semblance que, s'ilfaut en. croire Priscien,ilsse ser-vaient

de m"tres particuliersselon la condition des

personnages.

Terenthis trochaico mixto vel confusociim iambico utiiur

in sevmone personarum, quitusmaxime imperitiorhic con-vertit,

quem, puto^ ut imitetur,hanc confmionemrhythmo-

rum facit...Similiter Plautus in Truculento eodem m"tro usus est in

sermone ancill" Asiaphii...(P.,1326; K., II,425).

Le po"teTurpiliusfaisait probablementde m"me :

Turpiliusin Undia Jiaut" personam inducit hoc meti^o lo-

quentem...(P.1327; K., II,426).

On lit en outre dans Rufinus (P.,2711; K., 561):

Sisenna in Rudente sic : Fuit extenditprimam syllabam

metrigratia;et posteasic: Habiliore m"tro usus est ut soletin

mulierum oratione.

Page 213: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 189

Cette tendance des po"tescomiques " se rappro-cherdu langageordinaire expliquecertaines de leiu^s

di"r"ses,la fr"quencede leurs syniz"seset de leurs

hiatus,en un mot la plupartde leurs irr"gularit"s*,et particuli"rementcellequiconsistait " n"gligerpar-fois

la r"glede rallongementpar position.L'infraction" une r"gleaussi fid"lement observ"e dans la haute

po"siene pouvaitprovenirque d'une imitation de la

prononciationvulgaire^.6. S'ilen est ainsi,on comprend le silence des gram-mairiens

latins sur une particularit"qui nous para"t" nous siremarquable.Aucun d'eux ne fait la moindre

1. En dehors de la compositiondes m"tres, lesgrammairiens latinsparlent

peu des irr"gularit"sdu vers comique. Aussi nous est-il facile de r"unir ici

" peu pr"s tous les renseignementsdirects que nous avons recueillis sur ces

irr"gularit"sen compulsant avec attention leurs ouvrages :

1" Synal"phe,di"r"se, hiatus, chute de s finale : Hac confusioneusi simt

comici nostri vel in trochaicis suis^ut indiscr"te dactylos"vcl spondeos,vel

trochxos ponerent.At illud quoqxie sciendum" quod oinnes quidem crebris

sijnaliphiset episynaliphiset collisionihuset abjectionibusS litt"ralsunt usi

scandendo versus suos. Terentius autein plus omnibus (Priscien,P. 1322;

K., n, 421).

2"*Chute de s finale : Sisenna in Captivissic : Hic ornatu S litteram metri

causa amisit (Rufinus,P. 2711; K., 5G1).

3* Di"r"se : Sisenna in Pseudolo sic : Malai, Swi"pijt;, metri causa. Scaurus

in eadem fabulasic : Nuncjam : lam, divisit in duas syllabasmetri causa

(Hu"nus,p. 2711; K., 5611.

5" Synal"phe ; R"union de deux br"ves en une longue : Sanc accidit non-

numquam ut pro anapxsto aut dactylo aut spondeoquatluorbr"ves primo

j)"deponantur, tamquam

" B"n"ficiapro re col"re sapientisviri est " :

qui autpersynaliphenscandituraut duabus brevibus inunam longam copu-

latisexplicatur(MarinsVictorinus,P. 2572; K., 133).

5" Cliule du V ou plut"tr"duction de celte lettre" l'"tatd'une sorte d'aspi-rationdouce : Apud Latinos V invenitur pro nihilo in metris,et maxime

apud vetustissimos comicorum, ut Terentius in Andria : " Sim invidia

laudem invenias et amicos pdres. " Est nam iambicum trimetrum : quod

nisi " sifieinui " pro tribracho accipiatur,s tare versus non potest(Priscien,

P., 547; K.. I, 17).

2. C'est l'opinionde tous les philologuesqui ont "tudi" la m"trique

de Plante et de Ti^renco.

Page 214: Traite de Langue Latine

190 IiNFH ACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

allusion " cette licence,parce qu'ilsn'yvoyaientautrechose qu'une faute de quantit"pm*e et simple,unbarbammus per detractionem temporisa

^ou plut"t,comme

nous l'expliquerons,per detractionem litter"^.C'"tait "

leurs yeux, une incorrection,jmrs oraiionis vitiosa in

communi sermone, qui avait pour origineet pour excuse

l'imitation d'un vice de prononciationtr"s r"pandu;et ce vice de prononciationdevait r"sulter d'une

modification bien franche,bien tranch"e, bien appa-rente

de la syllabe,puisqu'ilsne trouvaient aucune

utilit" non seulement " l'expliquer,mais m"me " la

mentionner. Les savants n'avaient pas en efiet " s'oc-cuper

d'une faute d'articulation qui frappaitl'oreillede tous, et c[ue beaucoupde Romains, m"me instruits.

1.Il ne faut pas s'effrayerdu nom de barbarismus que nous donnons "

cette licence des po"tescomiques.Les grammairienslatins ne se faisaient pas

faute de l'appliquer" certaines particularit"squi se rencontrent chez Virgile,al dont les modernes sont loin d'"tre choqu"s.Ainsi Donat, dans son chapitre

De Barbarismo (P.,1767; K., 392)s'exprimeainsi :

Barbarismus est una pars oraiionis vitiosa in communi sermone; in poe

mate" metaplasmus,.. Barharismus fitduobus modi", pronuntiationeet

scriptoPer adjectionemlittene fiiintbarbarismi,sicut

a BelliquiasDanaum " {En.,I,30),"um reliquiasper iinu7n l dicere debeamus.

Temporis,ut

" "italiam fatoprofugus " (En.,I, 2),

eum ttaliam correptaprima littera dicere debeamics;Per detractionem..,,temporis^ut

a Uri"us ob noxam " [En,,I,41),

pro umus;

Per immtitalionem littcr",sicut " Olli " pro Illi[En.,l. 254);

temporis,ut

a Fervere Leucaten " [En, VIII, 677),cum ferveresit secundx conjugatlonisetproductedici debeat.

Si les licences po"tiques,comme celles de Virgile,re"oiventplusordinaire-ment

le nom de metaplasmi,les grammairiens latins donnent toujours le

nom de ftar"arwm* aux irr"gularit"sdu langageordinaire.

2. Par la chute d'une consonne ; ce que nous montrerons plusloin.

Page 216: Traite de Langue Latine

i92 INFRACTIONS A LA Rl"GLE DE POSITION.

ce genre, il les expliquepar la chute d'une voyelle.Suivant lui,certaines syllabesperdent leur voyelledans ]a* mesure du vers comique, comme, chez

les po"tesdactyliques,ii, par exemple, dispara"t

quelquefoisdans s"adum [s"clum); e^ dans aspeins

{aspris)^etc. Il n'admet pas que dans des mots comme

les suivants : bonus^malus

, enim^ er"m^ am"r^ la finale,devant un autre mot commen"ant par une consonne,

puisse"tre compt"e comme br"ve; il scande le vers

irr"gulieren faisant nulle pour la mesure une des

voyellesde ces mots, et veut qu'on ait prononc"

biius mlus^ enm, erm, amr. Plausible dans certains

cas, inacceptabledans beaucoup d'autres,la th"orie

de Ritschl a surtout le grave inconv"nient de ne

pouvoirs'appliquerqu'" un nombre de vers assez

restreint,et par cons"quent d'obligerceux qui l'a-doptent

soit " d"clarer que beaucoupde vers de Plante

et de T"rence sont r"fractaires " toute mesure, soit "

les d"naturer par les corrections les plust"m"raires.9. Parmi les grammairiensles plusr"cents qui se

sont occup"s de cette question,celui dont l'opiniona surtout prisfaveur,est le savant Corssen*.

Corssen expliquedans un certain nombre de cas les

exceptioiis" la r"glede positionqui se rencontrent

chez les po"tescomiques,par ce fait,que dans la

prononciationpopulairela voyelledevenait parfoisirrationnelle;ce qui veut dire que cette voyellene

comptaitplus pour un temps, qu'ellen'avait plus

1. L'objetde ce chapitren'"tant pointd'"tudier toutes les particularit"sque

pr"sentele texte de Plante et de T"rence, mais seulement d'expliquerla

licence qui consiste " "luder l'allongementpar position,nous n'avons point" donner l'historiquecomplet des travaux publi"sjusqu'icisur les po"tes

comiques.Cet historiquea du reste "t" fort bien faitpar M. E. Benoist dans la

pr"face du Texte de ses Morceaux choisis de Piauley pp. viii-xiv. "

Hachette, 1880.

Page 217: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 193

uue dur"e suffisante pour repr"senterla pleineva-leur d'une br"ve; en un mot, qu'elle"tait plusbr"ve

qu'unebr"ve compl"te et r"guli"re.Il en r"sultait

que dans vetmtas^ par exemple, la syllabelongueform"e par le groupe tmt, perdant une portion du

temps de sa voyelle,n'avait plus la pleinedur"ed'une longue et pouvaitcompter pour une br"ve.

Sur le papier,cette th"orie peut para"treing"-nieuse; mais que devient-elle dans l'application?

Qu'est-ce qu'une voyelle irrationnelle,

sinon une

voyellepresque imperceptible?Or se tigure-t-onbienla prononciationirrationnelle de Vu dans vetiistasde

Ve dans senecius, et de Vi dans magistrattis?Il est

difficiled'admettre qu'un Latin ait pu articuler des

mots comme vefstas,sen'ctus,mag'stratus.D'ailleurs cette th"orie n'a d'autre valeur que

celle d'une simplehypoth"se : elle ne repose sur

l'autorit" d'aucun document ancien.

10. Oh a bien rappel"quelquefois,pour justifierlath"orie des voyellesirrationnelles,l'existence constat"e

par Quintilien(IX,iv, 84) de syllabesplusbr"ves que

les syllabesbr"ves proprement dites : hrevibus sunt

breviores syllab"^;mais c'est confondre deux questions

l. su in hoc quoque aliquidfortassemomenti, qiicdet longislongiores^et

brevibus sttnt breviores syllabx;ut,quamvis neque plus duobus teinporibiiSy

neque wio minus habere vidsantur (ideoqiiein metris omnes bi'eveslong"que

inter se obsessx sunt pares),latent tamen nescio quid, quod supersit,aut

desit;*namvci'sxtum propria condicio est;ideoquein his quwdam etiam com-munes.

Veritas vero, quiap"titur"que brevem esse vel longam vocalem,quum

est sola,quam quum eam consonantes una pluresve prxcedunt, cerle in

dimcnsione pedum, syllaba qu" est brevis,insequentevel brevi alia, qux

tamcH duas primas consonantes Iiabeat,fitlonga, ut

" Agrestem tenui musam meditaris avena, "

A brevis;gre brevis faciettamen longam priorem; dat igilurillialiquid

ex suo tempore; quo modo, nisl fiabctplus quam qux brccissima,qualisipsaesset dctractis consonantibus ?

Signalons en passant lo sons quo nous atlachons " ces trois derni""Tcs

13

Page 218: Traite de Langue Latine

194 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

bien distinctes,puisquedans Tune ils'agitdes voyelleset dans l'autre des syllabes.

Que dit en effet Quintilien? Il compare la quan-tit"de deux syllabesbr"ves,dont Tune serait unique-mentform"e d'une voyelle,,tandis que Tautre se com-pose

d'une voyellepr"c"d"ede deux consonnes : gr";et il conclut qu'unesyllabe" o" il n'y aurait qu'unelettre,serait au fond plusbr"ve que la syllaber^ o"

il y en a trois,en remarquant d'ailleurs que dans

la m"trique cette distinction n'est pas admise : in

nietrisomnes br"ves inter se obsess" sunt pares.

Que dit de son c"t" Corssen ? Il pr"tend que

dans se^iectus,par exemple, 1'^ r"guli"rementbrefde sa nature peut exceptionnellementdevenir plusbref encore.

.

Il n'existe,comme on le voit, aucun rapportentre

les deux questions.Pour justifierla th"orie des voyellesirrationnelles,

ce qu'ilfaudrait prouver, ce n'est pas qu'ily a des

syllabesplus br"ves que d'autres syllabesbr"ves,mais qu'unevoyelle,br"ve de sa nature dans une

syllabelonguepar position,peut perdre une partie

lignes; cette explicationnous "vitera d*y revenir dans la suite du pr"sent

chapitre.

Dans "-gr"la premi"re syllabe,a, est br"ve. Quand on la prononce, la

consonne initialede la seconde syllabevient imm"diatement se r"unir " cet

a : il en r"sulte "g;puis il se fait une pause, par suite de la difficult"*qu*"-

prouvaientles Latins " prononcer pleinement deux consonnes successives.

Cette pause, qui en m"triquecompte pour un temps, s'ajouteau temps de la

voyellebr"ve a, en sorte que "g plusla pause ont ensemble une dur"e de

deux temps, c'est-"-dire la dur"e d'une longue.

C'est la dur"e de cette pause entre les deux consonnes de la seconde syl"*

labe, g-r^ que d"signeQuintilien,quand il dit ; \gr")dat ilU {")aliquid

ex suo tempore ; " et il ajoute: comment gre pourrait-illui donner de sa

dur"e, s'iln'en avait pas plusqu'une syllabeaussi br"ve que possibleet telle

qu'ilserait lui-m"mo apr"s la suppressionde ses consonnes (^r)?

Page 219: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 195

de sa dur"e au pointde devenir plusbr"ve qu'unevoyellebr"ve ordinaire.

C'est faire la m"me confusion,que de dire,poiu'

appuyer sur le t"moignage d'un ancien la th"orie

des voyellesirrationnelles : " Marins Victorinus parleexpress"mentde syllabesbrevibus breviores. " D'ailleurs,

au sens qu'onlui donne, cette phraseest inexacte. Sans

doute Marins Victorinus parlede syllabesbrevibus bre-viores;

mais, " loin d'accorder qu'ily a en m"triquedes syllabesde ce genre, " ce qu'ilafQrme expres-s"ment,

c'est que les m"triciens de l'antiquit"n'ont

jamaisvoulu les reconna"tre;et iltraite avec quelqued"dain ceux qui seraient tent"s de les admettre.

" Ce sont, dit-il,des minuties, des subtilit"s qu'ilfaut laisser aux musici et aux rhythmici^."

11. Voici d'ailleurs un fait de la plus haute

importance,qui "branle singuli"rementla th"orie

des voyellesirrationnelles,m"me dans les cir-

1.Voici, tout au long,le chapitreo" Marius Victorinus traite de cette ques-tion

(P.2481, 82; K., 39) en m"me temps que des syllabeston^w longiores:

Inter metricos et musicos... non parv a dissensio est. Nam musici non

omnes inler se longasaut br"ves pari mensura consister eysiquidem et brevi

breviorem et longa longiorem dicant posse syllabam fieri.Metriei autemy

prout cujusquesyltabsBlongitudoac breviias fuerityita temporum spatia

definiri^ iieqae bre"i breviorem, aut longa longiorem quam natura in

syllabarum enuntiatione protulit,po"s" aliquam reperiri. Ad h"c musici

qui temporum arbilrio syllabascommittunt, in rhythmicis modulationibut

aut lyriciscaniionibus per circuitum longiusextentm pronuntiationistam

longislongioresquam rursus per correptionembreviores brevibus profe7*unt.

Adferunt etiam exempla, quae in metricis pedibussecum faciant,adserentes

accessione consonantiummomenta temporum crescere, tanquam thbrsandrust

constat duabus positionelongiset brevi ultimay qui sit pes pa"imbacchius,

Hujus primam positionelongam correpta^littera esse manifestum est,quamsi produxeris,ut interdum etiam metriei faciunt,ut,pro e, tj Grxca littera

audiatur,qux semper natura longa est,fitut, etiam accedentibus duabus

consonantibusylongiorprolixiorquevideaiur, quippe cum trium temporum

spatioaucta sit,qux duum fuerat,cum essetperEcorreptam nomenelatum.

Item (ijjupicffjx"vo",-^ipL"tcffjxivo",quod in tmlro apud Grxcos fr"quenterinveni-

vius: fuibetenim et de natura et de positionelongiorissyllabxincrementvm.

Page 220: Traite de Langue Latine

193 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

constances o" elle semblerait assez admissible,

comme, par exemple, quand ces voyellessont

plac"es devant une seule consonne.

Corssen, dans sa premi"re"dition (II,p. 92),ayant" scander ce vers de VAndrietme de T"rence :

Sine l'nvidialaudenr invenias et amicos pares y

faisait du premierpied un dactyle,d"clarant Vi de

sine voyelleirrationnelle,ce qui donnait " peu pr"ss'n "?iv"d"\"^avec une prononciationdure, bizarre,inusit"e de sine^mais acceptable" la rigueur*.

Or il se trouve que ce vers a "t" scand" aussi par

Priscien, qui doit Tavoir entendu prononcer plusd'une fois.

Le grammairienlatin laisse " sine sa voyelle,et sup-primant

la consonne y, qu'ilr"duit au r"le d'une aspira-

Brevi atU3mhrevlorem{*)sicinteileglvolunt,"ttin eodem nomine "heusanduls:

DRUS enim syllabaquamvis unam vocalem natura brevem habeat,tr"s tamen

alix consonanks cum eadem elatss non parum temporisin mora pronuntia-

fionisoccupabunt.Eril ergo hxc brevis ab ca longior,in qua sola u, quani

":um aliis enuntiata litterisDnus(**).Auctiorem enim uberiorcniqueauribus

sonum reddil, Sed haec scrapulositas masIeU et rhythmlcis relln-

-gnatar. Nam, quod ad nos attinet,notemus plerasque syllabas raiione

pares esse^ spaUo autem seu sono impares;ut dicinius omnes Germanos longos

-csscy quamvis non sint omnes ejusdem stalura, sic dlccmus ctiam has syllabas

in g"n"re esse, non intspatiolongarum seu brevium syllabarum.Igiturenwa,

metris iiihil miUiis mlnnsTe adferat hiijiisiiiodi ratio* ncc prxfiniti

sibi iemporismodum adjectioconsonantis exc"d"t,mnsicls potlas "nam

"netriels id ausenltaadasi esse dicemas.

1.Eq effet," consid"rer les choses d'une mani"re g"n"rale,Tassourdissc-

ment ou m"me la chute d'une voyellebr"ve devant une seule consonne, dans

la prononciationpopulaire,est loin d*"ti*einadmissible : c'est un fait qui so

rencontre dans la po"siedactylique,o" l'on voit poclum^swclum^aspris,pour

poc"lum^sxculum, asperis,etc. Toutefois cette suppressionplus ou moins

"compl"tede la voyellepara"tavoir "t" plus rare que no le pensent certains

philologues.

(*)Mes Palatinus et Parisinus;Keil. " EUiUo princcpsJoachim Camerarii : brevem avlem

hrevi longiorem." Putsch: brevem aul breoi longiorem."{**)C'cal-"-dirc; celle Yoyellebrcrc,

II,si elle forme h elle seule ane syllabe,sera pluslongue que si on la prononce avec d'autres

lettres : drus.

Page 221: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 197

tion presque insensible,ilfait du commencement de ce

vers un tribraque: sine "mi",d"clarant que si Ton n'ad-met

pas la suppressionde la consonne, le vers est faux*.

La d"claration de Priscien est d'autant plus" remar-quer,

que la suppressiond'un v ainsiplac"est fort rare,

et que cette mani"re de scander le vers oblige" r"unir

par syniz"seles syllabes7" ; S"?i' "nu" \dl"...;ce quifait deux irr"gularit"sau lieu d'une. Et pourtant,il

n'enti*e pas dans sa pens"e qu'onpuisseregarderVi

de sine comme irrationnel !

Nous nous empressons de constater que Corssen

s'est corrig"sur ce point dans sa seconde "dition

(II,p. 639).Seulement, ce n'est pas " la suppressiondu V, c'est " l'affaiblissement de 71, qu'ilattribuel'infraction " la r"glede positiondans "nmdia. Il ne

tient pas compte de l'opinionde Priscien,qu'ilnecite m"me pas; mais on doit reconna"tre que l'affai-blissement

de n ne manque pas de vraisemblance.

Il est " regretter,selon nous, que Corssen n'aitpas"tendu ce genre de correction " tous les mots auxquelsilappliquesa th"orie des voyellesirrationnelles.

12. Mais nous arr"terons l" pour le moment nos

objections.Avant de pr"sentercellesqui nous restent encore "

produire,et de faire " notre tour l'expos"de notre

th"orie,ilest indispensablede rechercher et de d"ter-miner

la cause qui fait allongerles syllabesdans la

prononciationlatinehabituelle et r"guli"re,quand leur

voyelleest plac"edevant deux consonnes.

En un mot, nous allons examiner les faits quiontdonn" lieu " la r"glede position,avant de continuer

nos "tudes sur les exceptions" cette r"gle,tellesqu'onles rencontre chez les po"tessc"niques.

1. Voy. le texte de Priscien cit" plusliant,p. 189, note 1, 5".

Page 222: Traite de Langue Latine

198 LNFRAGTIONS A LA R"GLE DE POSlTIOxN.

rv. Th"orie de rallongement par position:

Opinion de Gorssen.

13. La th"orie des voyellesirrationnelles se ratta-chant

" celle de rallongementpar position,comme la

cons"quenceau principeilest indispensabled'exposericiquelleest,selon Gorssen,la cause quifaitallongerla

syllabe,quand sa voyelleest devant deux consonnes.

" Les consonnes latines avaient,comme les voyelles,une quantit"

propre. En effetla prononciationde chaqueconsonne exigeun effort

de la voix et occupe l'organependantun certain espace de temps,bien que ce temps puisse"tre assez court pour qu'aumoment o" il

commence " peine,ilsoit d"j""coul";en outre les consonnes ont un

son voyelleaccessoire tr"s perceptibleet tr"s marqu".Aussi les gram-mairiens

anciens ont-ils reconnu que chaqueconsonne latine avait

une dur"e,une quantit",quiprenaitsouvent une certaine valeur dans

la mesure du vers.

" A ce sujet,les grammairiens Pomp"ius et Priscien *nous ont

transmis la doctrine suivante,emprunt"eselon toute vraisemblance

"Varron*, d'apr"slaquellechaqueconsonne latine durait un demi-

temps,et toute consonne double,toute accumulation de deux con-

1. Ce passage et la citation du texte m"me de Priscien,tel que Gorssen

le donne un peu plus loin (p.615, ligne1),feraient croire que Priscien est

.

partisande 4a doctrine en question.Mais la cilalion faite par Gorssen est

incompl"te,et la partiequi manque prouve justement que Priscien n'admet

pas cette th"orie : iln*en parleque comme d*une opinionparticuli"re" cer-taines

personnes : ut quibusdam placet.Voy. le passage entier de Priscien

dans notre note de la page 203. " 2. " Gomme Pomp"ius, quand U parledes

syllabesqui ont plus de deux temps, les d"signe" plusieursreprisespar les

mots asper, asperitis,asperrimos,et queDiom"de dit (K.,p. 428): Syllabes,

ut ait Varro, alise sunt asperm ut trux,crux, trans,j'en ai conclu, dit

Gorssen, que Pomp"ius, avec cette d"nomination, avait emprunt" aussi "

Varron la th"orie de la quantit"des consonnes. " (II,p. 614.)" Il suffit de

lire cette note pour voir combien la conclusion de Gorssen est t"m"raire. Elle

est m"me absolument erron"e ,-car, si tr"ns peut compter pour trois temps,

tr"x (= tr"c-s)et cr"x, syllabesasperx, n'en ont certainement que deux.

D'ailleurs,quand on lit en entier le passage cit" par Diom"de, on voit que les

syllabestrux^ crux, trans sont appel"esasperx, " cause de leur rudesse,

parce que, pour une seule voyelle,elles ont quatre consonnes ; Varron

leur oppose les syllabesl"ves,qui n'ont qu'une consonne pour une voyelle,

comme l"-na l"-na. Dans ce passage, il n'estpas questionde m"trique.

Page 224: Traite de Langue Latine

200 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

T"rentianus,originairede Mauritanie*,comme

Pomp"ius, est le premier grammairien qui pai'lede la th"orie adopt"e par Corssen; et nous pou-vons

supposer qu'ilen fut Fauteur. Que son opinionait "t" suivie par des grammairienspost"rieurs,c'est ce dont on ne saurait s'"tonner,car ilexplique

par un proc"d" simple,commode, empirique,parun fait pour ainsi dire mat"riel et tangible,une

particularit"de prononciationfort d"licate,dont

les Barbares romanis"s des bas-temps"taient peu

capablesde p"n"trerle secret.

Quant " nous, nous n'acceptonspointcette expli-cation,et nous allons exposer les motifs qui nous

emp"chent de l'admettre;mais, pour donner " notre

r"futation plusde clart", nous croyons utile d'exposer" nouveau la th"orie que nous voulons combattre

En voici le r"sum" d'apr"sT"rentianus Maurus

Quand " une voyellebr"ve se jointune consonne

la syllabeprend une dui""e d'un temps et demi. Ainsi

dans le mot "t,"a, "tant bref,vaut " luiseul un temps" ce temps,le t ajouteun demi-temps: d'o" il r"sulte

que le mot "'^repr"senteun temps et demi. Si l'on placele mot at devant jubam, le j ajouteencore un demi-

temps, en sorte que atja une valeur de deux tempscomplets,c'est-"-dire la dur"e d'une longue.

En vertu de ce principe,quand une voyelle,non

plusbr"ve, mais longuede sa nature, est suivie d'une

consonne, comme o dans soi,l'adjonctiondu demi-tempsde / devrait donner " la syllabeune dur"e totalede deux

temps et demi ; mais comme on n'a pas besoin d'ac-cro"tre

la quantit"d'une syUabed"j"longue,et que ses

deux temps suffisentpour le vers, s'ils'ajoute" lavoyelleune ou plusieursconsonnes, on ne tient pas compte de

1. T"rentianus s'excuse de son ignoranceen rappelantqu'ilest n" en

Mauritanie (voy.vers 19G9, 1970, 1971) : Maurus item quanlos point

cognosccre Graios f

Page 225: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 201

ces consonnes dans la mesure. Par cons"quent,bien

que Vo dans soivailled"j"deux temps par lui-m"me,la

pr"sencede / et de ^ dans soltibin'augmentera en rien

la dur"e de la syllabe: ellen'aura toujourscpie deux

temps. De m"me, la premi"resyllabedu dactyletrans

mare comptera pour une simplelongue,quoiqueVade trans,longd"j"par nature, soit suivi de trois con-sonnes

: n, s, 7?i^.

14. Cette th"orie de T"rentianus Maurus soul"ve plu-sieursobjections.La premi"requi se pr"sente" la

pens"e est celle-ci :

Si, dans les vers, une seule consonne, apr"sune

voyellebr"ve, a par elle-m"me une dur"e d un demi-

1. Voici les vers de T"rentianus Mauinis (Putsch,2395;Keil, 341 et suiv.)

d*apr"slesquelsnous avons expos" la th"orie de ce grammairien :

Tempus consonantes dividunt unum du%'.

Ergo corrept" jugaturuna quando consonans,

Sescuplum tempus necesse est edoro istam syllabam,

Qu" duplex habere posset ab duabus consonis.

Ac per hoc productaper se, qu" duorum tcmporum est,

Consonse cum subjugaturvel i*elatsein consonam,

Temporis parte atque duplo sit necesse est pnedila.

Ergo quo sitplanius,

Syllabam brevem ante ponam desinenlem in consonam,

Ai jubam pes ut paretur

" brevis dum consonanti T propinqu" jungitur,

Tempori suo ex eadem consona partem trahet,

Sescuplum quod dico sic fit.Plena quo sint tempera.

/ dabit partem residuam, quam minislrant consona\

Sol tibi pocta signa cum dicit dabit,

Sul"icit productaprima temporisduplum dare :

Pars residua consonantis unius vel proxima"Ita vacabit, ut vacabunt, quando pluresconsona)

Sponteproductam sequentur, non egentem subsidi,

Trans mare atque iiuignisauster si in pedem convencrint.

" Val"rius Probus (P.,1430, 31; K., 25G) s'exprimeainsi sur la position

quand la syllabeest d"j"longue par nature : Swpe invenitur j^ositioin syl-labis natura longis;sed,si natu7*aliterproducuntur,pos ilionem superfluamhabebunt. /Hic enim est qv"rcnda fosilio"ubi longitudonalur" defecerit.

Page 226: Traite de Langue Latine

^02 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

temps,et si deux consonnes de suite comme tjdans at

jubam ajoutentpar la r"union de leurs valeurs respec-tives

un temps completau temps repr"sent"par a bref,

comment se fait-ilque Tadjonctionde deux consonnes

apr"s une voyellelongue par nature n'augmente en

rien la dur"e de la syllabe?IJe,par exemple,"tant longde sa nature dans j)lebs(pl"bis),pourquoice mot quiadeux consonnes apr"s la voyelle,compte-t-ilconuneune simplelongue?Pourquoiles deux consonnes b$,quidans le mot c"lebs (c"l"bis)," o" IV de sa nature est

bref," ont ensemble une dur"e d'un temps,sont-elles

consid"r"es comme n'ayantabsolument aucune dur"e

"ians le mot plebs,o" Ve est longpar nature? On ne tient

pas compte,dans la mesure, des consonnes accumul"es

apr"s une voyellelongue par nature, dit T"rentianus

Maurus,parce qu'onn'a pas besoin d'accro"tre la quan-tit"d'une syllabed"j"longue,et que ses deux temps

suffisentpour le vers. Mais, ou bien cette explication^st absolument vaine, ou elle tend " faire croire

qu'apr"sune voyellelonguepar nature les consonnes

ne se pronon"aientpointou se faisaient " peineen-tendre.

Or, il n'est dit nulle part que, dans le" cir-constances

ordinaires,les consonnes ainsi plac"esfussent aphones ni m"me que le son en f"t affaibli.

Cette explicationn'a donc aucune valeur; et il est

"vident que, si chaque consonne avait en m"triquelatine une quantit"qui lui fut propre, selon la

th"orie de T"rentianus Maurus et de Corssen, cette

quantit"se manifesterait n"cessairement chaque fois

qu'onai^ticuleraitune consonne; en d'autres termes, si

telle "tait la nature des consonnes, comme b,s, qu'ilfallutl'espaced'un demi-tempspour articulerchacune

"i'elles,la dur"e de ces consonnes resterait "videmment

la m"me, qu'onles pronon""tapr"sune voyellebr"ve :

":"l"-bs,ou apr"s une voyellelongue: pl"-bs.

Page 227: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 20a

En cons"quence, si Ton admettait la th"orie de

T"rentianus Maunis et de Corssen sur la quantit"des

consonnes, ilfaudrait pour "tre logique,aboutir " cette

conclusion qu'ungroupe de deux consonnes, apr"sune

voyelle,ajouteun temps " la*dur"e de cette voyelle,

que celle-cisoit br"ve ou qu'ellesoit d"j"longue,et

qu'un mot comme plebsdoit avoir une dur"e de trois

temps : ce quiest contraire aux faits*.

L'allongementoccasionn" par l'accumulation des

"consonnes apr"s la voyelle,n'est donc pas d" " l'ad-dition

pure et simplede deux demi-tempsfournis par la

dur"e du son de chaqueconsonne, mais " un autre fait

dont nous avons dit quelques mots dans le pr"c"-dent

chapitre(voy.p. 158, note 1), et dont nous

reparleronsult"rieurenient.

15. Deuxi"me objection:Corssen,comme T"rentianus Maurus, attribue indis-tinctement

" toutes les consonnes la diu*"e d'un demi-

temps.Cette all"gationrepose sur une confusion singu-li"re,

en ce qu'ellem"conna"t ladiff"rence des continues

et des explosives.Il serait possible," la rigueiu*,de

donner en m"triqueune dur"e d'un demi-temps aux

1.En m"trique,plchsno comptaitpointpour trois temps ; mais celte dur"e

lui "tait atttibu"e par les rhyihmici et les musici,qui g"n"ralementmesu-raient

les syllabesde la fa"on suivante (Priscien: Putsch, 572, 73 = K., I,

51) : Tempus iinum vel duo,velcUamy utqalbasdam placet, unum semis

vel duo semis et tria :

Unum, si vocalis est brevis per se, ut amo; vel si eam una consonans sim-ples

consequitur,ut caput;Unum semis in communibus syllabisut lacrim"...,;

In longisnatura vel positioneduo sunt tempora, ut rfo,ars ;

Duo semis, quando postvocalcni natura longam una scquiiur consonans,ut sol;

Tria,quandopostvocalem natura longam dux consonantes sequuntur vel

una duplex,ut mons, rex.

Tamen in m"tro necesse est unamquamque syllabamvel uniusvelduorum

accipitemporum.

Page 228: Traite de Langue Latine

204 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

continues, que les Latins appelaientsemi-voyelles,et dont la voix peut prolongerind"finiment le son ;

mais tout autre est la condition des explosives.Ces

consonnes, comme l'indiqueleur nom, font pour ainsi

dire,explosionhors de Torgane vocal, et leiu* son

meurt aussit"t cpie produit.En supposantdonc que les consonnes eussent dans la

la m"triquelatine une valeur prosodiquequi leur fut

propre, il faudrait au moins les distingueren longueset en br"ves : les longuesseraient les continues,les

br"ves seraient lesexplosives;lespremi"respourraient" la rigueur"tre consid"r"es comme ayantune dur"e

d'un demi-temps,mais la dur"e des autres ne sau-rait

"tre "valu"e,puisquele son qu'ellesproduisentestinstantan".

On se rendra compte de cette diff"rence en com-parant

af et ac, as et at, al et ap, etc.

Comment alors la r"union de deux explosivescommec ty par exemple,dans octo (o^tw)pouvait-elleproduirel'allongementpar position,tout aussi bien que la r"u-nion

de deux continues,comme Im^ dans almus ("lere)?Il fallait"videmment, pour qu'un groupe form" pardeux explosivesp"taugmenter d'un temps la syllabe,

que l'allongementtint " une autre cause qu'"l'adjonc-tionde deux demi-tempsfournis par chaqueconsonne,

puisqu'ilest impossibled'attribuer cette dur"e aux

explosives.

16. Troisi"me objection:Consid"rons les mots oii l'allongementest produit

par la r"p"titiond'une m"me consonne, comme sagitta,sucaibui,oggero, subbibo,Philippus;coupons-lescommele veulent T"rentianus Maurus et Corssen* : sagiu-a,

1. Voyez page 205, note 3.

Page 229: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION. 203

sucC'Ubui,ogg-ero, subb-ibo,PhilipjhiiSyet cherchons "

faire entendre les deux /, les deux c, les deux g

(durs) etc., sans allongerla voyellequi pr"c"denilier la seconde consonne " la voyellequi suit*. Si

"ette exp"rience d"licate est consciencieusement

faite, on verra qu'ilest impossiblede marquer

les deux consonnes, et ces mots sonneront exacte-ment

comme s'ils n'en avaient qu^uneseule : sagit-a,

siic-ubtd,"g-ero,s"b-ibo Phil"jh-us.Comment expliqueralors rallongementpar position?

17. Enfin, quatri"meobjection:T"rentianus Maurus et Corssen ne tiennent pas

compte de la division des syllabes,telle qu'onpeut" l'"tabliren s'appuyant" la fois sur la vraisemblance

et sur les renseignementspositifsfournis par les

grammairiensde l'antiquit".18. Consid"rons par exemple le mot altusparticipe

du verbe "l-o ^. Dans altiisselon la th"orie de Cors-sen,.

la premi"re syllabeserait longue parce qu'"la valeur de la voyelle" s'ajouteraitcelle des deux

consonnes //; mais Corssen ne remarque pas qu'ilconfond deux syllabesensemble, que le mot altus

se coupe ainsi al-tus et par cons"quent que le / fai-sant

partiede la seconde syllabene saurait raison-nablement

"tre compt" dans hx premi"re^.La syllabe

1. On a vu que dans l'allongementpar positionla voyellereste br"ve. "

Si la seconde consonne se liait" la voyellesuivante, elle se prononce-rait

avec cette voyelle,et no fournirait plus un demi-temps " la syllabequi

pr"c"de." 2. Corssen n'ayant pas donn" d'exemples,nous en supposons un

pour les besoins de la discussion.

3. Corssen no dit pas cat"goriquementque, dans un mot comme altus,les

trois lettres a l t appartiennent" la m"me syllabe;mais il est clair que si,

dans l'allongementpar position,selon sa th"orie,la voyelleet les deux con-sonnes

sont li"es ensemble {Latitverbindiingets; erg; css; est; istr;

pp. 041" 645, 047, 600), elles se prononcent ensemble; sielles se prononcent

ensemble, elles sont dans la m"me syllabe,(^^omparez: Die Dichler mcsscn

Page 230: Traite de Langue Latine

206 LNFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

al O" se produitrallongementne renfermant qu'une-consonne, /,n'est donc pas allong"epai* radjouctionde la valeur de deux consonnes " la valeur de-

la voyelle".La th"orie de Corssen est encore plus difficile"

admettre, quand il s'agitd'expliquerl'allongementd'une finalecomme tt dans it fumus.Il est impossiblede dire que la syllabe"t est allong"epar la combinaison

de la valeur prosodiquede tfavec celle de l'f,ce qui

supposeraitla prononciationsuivante : itf-umm dont

il est superflude d"montrer l'invraisemblance.

Dans aUtm et," plusforte raison,dans il fumusyla prononciationcoupe les syllal)esentre les deux

consonnes.

Et il en est toujoursainsi,1^ Quand les deux consonnes appartiennentTune

" la fin d'un mot et l'autre au commencement du

mot suivant, que ces mots soient ind"pendantsl'un

de l'autre ou qu'ilssoient r"unis de fa"on " former

un mot compos"; commfe it fumtm; ob-nio, etc.,-etc.

die Lautgnippe : Vokal, Vcrschlusslaut und Zitlerlaut roder \,,als lange

Silbe (p.617)." La th"orie de Corssen para"tau premier abord s'accorder

avec l'observation suivante de Servius : consonantes quw secuntur ipsisyllabx

imputantur; pr"c"dentesautem non ipsi;sedaut vacabunt,aut superiorein

brevem juvabunty ut puta glans : ab a consid"rantes,n et s ipsisyllabe

damus, quia secuntur vocalem ; g vero et 1 non ipsiimputamus, sed servamus

ad auxilium superiorisbrevis,si fortepracedat;mais il faut remarquer que

l'exemplecit" par Servius est le mot glans o" n et 5 appartiennentforc"ment

" la m"me syllabe.Servius ne pr"tendpas que les deux consonnes fassent

toujourspartiede la syllabequ'ellesallongent: ce qu'ilveut dire,c'est que

dans l'allongementpar positionle subs"quent agit sur l'ant"c"dent,et non

l'ant"c"dent sur le subs"quent; il expliqueque dans glans" ce n'est pas le

groupe gl qui accro"t la quantit"de la syllabe,mais le groupe ns. Et ce qui

pr"cisebien le sons de ce passage, ce qui prouve que pour Servius les deux

consonnes ne font pas n"cessairement partiede la syllabequ'ellesallongent,

c'estla phrase par laquelleiltermine : consonantes non hx solx qux in eadem

syllabasunt,sed etiam in sequentipositXjjuvant pr"c"dentem vocalem^ ul

arma. (K.,423.)

Page 232: Traite de Langue Latine

208 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

Ainsi Val"rius Probus (P..1432; K., 257)ayant "

expliquerrallongementpar positionde la premi"re

syllabedu mot par""i?bus^\prononc"parj"tibus^dit que la

deuxi"me syllabe,;v, se coupe en deux : la consonne r

s'incorpore" la premi"resyllabe/"rf,et la voyelle/ deve-nant

consonne se r"unit " la troisi"me syllabe, en

sorte que le mot p"-r"-"-ii-busse prononce par-J"-ti-biis:

" Parietibus textinn c"cis "

Li hoc versii, qnoniamprima pars orationis correptam

habet^hoc g"n"re positionisprimam syllabamlongameffici-mus : secundam namque syllabamresecamus per m"dium^ et

pr"cedentemcomonantem prim" syllab"conghuh"amusvoca-km autem ad tertiam retocamvs et loco consonantis d"fi-

ffhnus."

20. Examinons maintenant quelle"tait la division

des syllabesen pr"sencede certains groupes de con-sonnes

susceptiblesde figureren tote d'un mot latin,

comme c/,cr; gl,gr, gn; bl,br;pi,pr; fi,fr;tr; dr; se,

sq, sp, spl,spr, st,stl,str; " ou d'un mot grec latinis",

comme chl,chr;phi,phr,p7i phth,ps; mn; tl,thl,tm; sch,

sph,sth,sm; x.

Selon les grammairiens,ces groupes s'unissaient "

la voyellesuivante sans s"parer leurs consonnes :

o-rimis,j)ote-stas,capi-strwn,cy-cnus, dra"hma, a-xis,etc.,

et c'est bien ainsi qu'onles "crivait en scandant les

vers :

Horta Itur Mne \stheus... (B"da,P.,2354; K., 231),et non Mnesth \eus;

Qui sanc \t et ju \stum... (B"da,P.,2379; K,, 247),et non just\um;

Magnum \jjr"sidi\et sa \ cro... {Id.,ibid.),et noii

"acr \o;

1.On verra plusloin (p.220)que la coupure du mot parJcUbus entre r cl

J prouve Tinsertion d'une pause entre les deux consonnes dans la prononcia-tionlatine.

Page 233: Traite de Langue Latine

LNFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 209

Sumite \qii" ma \gn adposu\it...(B"da, P., 2365;

K., 243),et non magn \a;

... qu" Irite re \gna poli...(B"da,P.,2369; K.,247),et non regn \ a.

Il faut remarquer toutefois que c'est uniquementau pointde vue de Torthographeque les grammairiensmentionnent cette fa"on de couper les syllabes* ; et

il est vraisemblable que la prononciationne se con-formait

pas toujoursaux r"glesde r"criture.

En effet, Tunion intime de deux consonnes,

ais"e dans certains groupes, est difficiledans d'autres.

Ainsi les groupes form"s d'une muette et d'une

liquide,comme cl,cv.glygrypl,pr,bl,br,fl,fr,tl,tr,dr,chl,chVygr"ce" la facilit"qu'onavait d'en fondre ensemble

les "l"ments,se joignaient" la voyellesuivante dans le

langageordinaire. De l" vient cfue, toujoursen prose,

et souvent dans les vers, une syllabebr"ve plac"edevant ces groupes restaitbr"ve : vola-cris,p"-ples.

Quant aux groupes form"s d'une continue et d'une

muette, telsque se, sp, st dans ingemisco,respiro,resto,etc.^

la difficult"qu'on"prouvait" en articuler de suite

les "l"ments apr"sune voyellebr"ve, devait obligerl'organe" faire une pause entre les deux consonnes;

et,comme d'un autre c"t" le langage,dans sa rapidit",tend " rapprocheret " lierautant que possibleles.diff*"-rentes partiesdes mots, la premi"resyllabe,r",dans

resto,par exemple,attirait" ellela consonne suivante,s;

puisl'auti^econsonne, //allaitse joindre" la seconde

1. Voy. Quintilien,I, vu, 9; Cassiodore (Putsch,2316; Keil, 205);Servius

(K..427);Priscien (Putsch,566; Keil, I,45); et K"hner (Ausf"hrlicheGram-

matik der lateinischen Sprache;vot. I, pp. 155-158, "dit. de 1877)." Nous

devons faire observer que Quintilien,quand ilparlede la divisioi"des syllabes,

ne cite comme exemples que des mots compos"s o" la coupure est indiqu"e

par le sens : aru-speXj abs-temius.

14

Page 234: Traite de Langue Latine

210 LNFRxVCTlONS A LA R"GLE DE POSITION.

syllabe,o : res-to. Ce mode de s"parationdes syllabesestsi naturel,si instinctifchez les M"ridionanx, qu'ila fini

par s'imposer" l'orthographedes languesn"o-latines;t"moin le fran"ais,o" la coupure s'op"rele plussou-vent

entre les deux consonnes, contrairement aux habi-tudes

de l'orthographelatine et m"me en d"pitde

l'"tymologie: magis-tratde magi-stratiis; as-jnrer de

a-spirare^es-p"rerde e-sperare^; de m"me en espagnol:es-cuela de e-scole^.

21.Pour ce quiest des groupes quiterminent un mot,

comme st, nt, ps, bs, ms, x = es, etc., dans est,

post, sunt, daps,trabs,hiems, fax (= focs),nex, il va

sans dire que les deux consonnes, ainsi plac"es,font partied'une seule et m"me syllabeet se joignentl'une et l'autre " la voyellepr"c"dente.Mais faut-il

en conclure que ces deux consonnes allongeaientla syl-labe

par l'adjonctionde deux demi-tempsau temps"de la voyellebr"ve? et peut-on dans cette uniquecirconstance attribuer " l'allongementpar positionune cause quidans tous les autres cas est inadmissible?

"e serait faire une exceptionpour les syllabesde ce

genre, puisqu'ilest impossibled'expliquerde la m"me

mani"re l'allongementde al dans al-tus,de it dans

it-fumus,etc.; et nous ne pouvons accorder que la

cause de l'allongementpar positionne f"t pas la

m"me pour tous les mots de la languelatine.

1. EsperarCjavoc ua e prosth"tique,pour sperare : Pardessus : xdv, 31

(ann"e 716, apr"s J.-C). " 2. Escole pour scola : Rossi, liiscr,,865

(ann"e480, apr"sJ.-C). " La difficult"qn'on avait " joindreensemble les

deux consonnes se, sp^ st, se manifeste dans les inscriptionsdes bas-temps

et dans les manuscrits par l'emploifr"quentd'un e et surtout d'un i prosth"-tique,

sur lequels'appuyaitla consonne s pour faciliterla prononciation:

ii-tatuam, Orelli,n* 1120 (375apr"s J.-C); Is-tiliconis,Rossi, n" 288

(400apr"sJ.-C); is-tudio,Rossi, n" 765 (454 apr"s J.-C), etc. Dans le

Codex AmbroslnusAq Plante (Trinum,,769)on trouve is-citpour scit\ com-parez

le fran"aises-cient.

Page 235: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 211

22. Mais nous terminerons l" nos objections,croyantavoir suffisamment r"fut" l'hypoth"sede Corssen rela-tive

" rirrationnalit" des voyelles,et sa th"orie sur la

cause de l'allongementpar position.23.Toutefois,avant de passer " la suite de notre "tude,

nous jugeonsutile de rapprocher,en les r"sumant, les

principalesobjectionsque nous avons produites.Examinant d'abord sp"cialementla questiondes

voyellesirrationnelles,nous avons montr" qu'en r"-duisant

ces lettres " un son imperceptible,on abou-tissait

" une accumulation, ou, si l'on veut, au rap-prochement

plus ou moins intime de trois ou quatre

consonnes, comme vet'stas^senctus^ mag'stratm^formes

qu'unpeuplem"ridional aurait "t",selon nous, abso-lument

incapablede prononcer.Nous avons ajout"que cette hypoth"sene s'appuyait

sur aucun renseignement,direct ou indirect,"man"

d'un auteur ancien;et nous avons faitvoir que Priscien,

au lieu d'affaiblirune voyelle,pr"f"raitsupprimerune

consonne, pour scander un vers de VAndrienne o"

T"rence a "lud" la r"glede l'allongementpar position.Ensuite, comme la th"orie des voyellesirration-nelles

est n"cessairement li"e " celle de l'allongement

par position,nous avons examin" l'opinionde Cors-sen

sur la cause de cet allongement.Il est r"sult" de

cet examen la preuve que l'opinionde Corssen est

inadmissible,parce qu'ellene tient pas compte de

certains faits relatifs " la prononciationdes con-sonnes,

et qu'ellem"conna"t les r"glesde la division

des syllabes.24. Ce qui nous reste maintenant " faire,c'est en

premierlieu de montrer la cause qui,dans la position,

allongeaitla syllabe.Nous expliqueronsensuite com-ment

la prononciationvulgairemodifiait 'cette syl-labede mani"re " supprimerla position.

Page 236: Traite de Langue Latine

212 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

V. Suite de la th"orie de rallongement par position:

Opinion de M. F. Baudry.

25. Quand on compare l'effetproduitdans leslanguesanciennes par Taccumulation des consonnes apr"s une

voyelle,avec Tinfluence que les consonnes accumu-l"es

exercent sur la prononciationdans la plupartdes languesmodernes, on est frapp"de voir que le

m"me fait donne deux r"sultats absolument oppos"s.Tandis qu'engrec et en latin Taccumulation des con-sonnes

"Jlongela syllabe,dans les idiomes germa-niques

et dans les languesn"o-latines,au contraire,

elle ne sert qu'"l'abr"ger.Et pourtant,dans les languesmodernes, tout comme

en latin," les consonnes occupent pendant un cer-tain

espace de temps l'organevocal; elles ont, dans

le corps du son de la syllabe,et leur place et leur

dur"e. "

26. D'o" vient donc ce d"saccord ? C'est ce que nous

allons demander " M. F. Baudry,et nous trouverons,

dans l'explicationm"me de cette divergence,ce se-cret

de l'allongementpar positionque les grammai-rienslatins n'ont pas r"ussi " p"n"trer.

Nous ne pouvons mieux faire que de citer en en-tier

les pages o" M. F. Baudry traitede cette impor-tantequestion,dans cette Grammaire compar"e des

languesclassiques^qui est " nos yeux un chef-d'"uvre

d'"l"ganteclart" et d'attrayante"rudition*.

" Dans les languesgermaniques,la position,c'est-

"-dire le fait d'"tre suivie de plus d'une consonne,

loin d'allongerla voyelle,en rend la prononciationplus br"ve (saufcertaines exceptions),m"me lors-

1. Pages 11, 12, 13.

Page 237: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 213

qu'elleporte Tacceut. Comparez Fanglaiss"re (peine)et s"rry (pein");Vaacieu haut-allemand ^ww;i?^ (soleil)et s"nu (fils);Tallemancl moderne nasse mise (nezhu-mide).

Les languesn"o-latines penchentdu c"t" des

languesgermaniques,quant " l'effetde la position.

Comparez l'italiens"no = sunt et s"nno = somnus^ le

fran"aispatte et j)"te;et notez cette circonstance qu'iln'y a pas dans notre langued'accent circonflexe quisoit suivi de deux muettes. Les longues latines par

positionsont devenues br"ves dans les idiomes mo-dernes

qui d"rivent du latin. Exemple : "bjectum;

fran"ais,objet;espagnol,"bjecto;italien,"ggetto.L'or-thographe

s'est m"me servie de la g"minationdes

consonnes pour marquer br"ve la voyellequi pr"-c"de.Ex.: s"ivne)' =^ sdnare "

Dans les languesanciennes " J'allongementpar po-sition

firvaitprobeiblementpour cause ime difficult"

de prononcer plusieursconsonnes de suite. On peuts'en faire une id"e quand on entend les Orientaux

qui parlentaujourd'huinotre langue.Un Persan cpiipeirlefran"aisprononce feran"aisobejet.Entre les

consonnes qui s'accumulent,sa voix peu agileins"re

un e muet tr"s bref,une esp"ce de scheva h"bra"que.Il suffitqu'unedifficult"semblable se soit rencontr"e

dans la prononciationdes languesanciennes, pom*

expliquerl'allongementd'une syllabe,qui," sa voyellebr"ve valant un temps,ajoutaitun retard "quivalant" une fraction d'un autre temps*. On est confirm"

1. En m"trique,ce retard comptait comme un temps complet.G. E. "

Pour "viter qu'on ne confondit avec T"penth"se le fait dont parleici

M. F. Baudry, nous lui avons donn", comme on Ta vu plushaut, le nom de

paxise.

Le moment est donc venu d'expliqueravec pr"cisionce que nous entendons

par ce terme. La pause, au sens particulierque nous lui attribuons,est une

interruptionmomentan"e qui se produitentre deux consonnes dans la pro-nonciation

des "l"ments d'un mot. Cette interruptionn'est pas n"cessairement

Page 238: Traite de Langue Latine

214 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

dans cette hypoth"se,quand on se souvient que,dans le latin classique,lorsqu'aulieu d'"tre une

muette, la seconde consonne en position"tait une r;

la prononciationdevenant plus coulante, la positionne faisaitplusune longue,mais une douteuse seule-ment.

On conna"t l'exemple:

Natum ante ora p"tris,patrem quiobtruncat ad aras,

jEn., y/,663.

" Dans les languesgermaniques,et dans les languesn"o-latines,les conditions de la prononciationsont

chang"es.La voix plusagilen'"prouveaucune peine"

prononcer d'un seul coup deux ou plusieursconsonnes.Les Allemands surtout ont " cet "gard une "tonnante

facilit".D"s lors,un effet contraire est produit.par la

position.Suivant une tendance tr"s marqu"e de la pho-n"tique,dans les languesindo-europ"ennes," faire

agirle subs"quentsur l'ant"c"dent,le son de la pre-mi"re

consonne de l'accumulation devient l'objetfinalde la syllabequipr"c"de,et la prononciations'ypr"-cipitant

par un "lan,abr"gepar cela m"me la voyellepr"c"dente,cette voyellefut-ellenaturellement longue.

)) Telle est l'explicationcpie nous croyons propre" rendre compte des effets diff"rents qu'exercela

positionentre les deux groupes de languesque nous

un repos absolu de la voix, un silence : elle i)eulaussi, selon la nature de la

syllabeou de Torgane vocal, consister dans rinserlion d*unc sorte do voyelle

indistincteet sourde, et pour ainsi dire d'un arriiTC-son, quine faitpointpartie

de la consonne pr"c"dente,mais qui r"sulte de la d"tente de Torgane au

moment o" cesse l'elTortqu'ila d" faire pour articuler cette consonne. " On

se rendra compte do l'existence de cet arri"re-son, si l'on prononce bri"ve-ment

et avec force un mot comme nec, s"b,"t,

Gorssen, dans sa seconde "dition (II,p. 018, en note),rejettel'bj'poth"sc

de M. F. Baudry, en disant (fue cet e qu'ilintercale entre les deux consonnes

ne se trouv" "crit nulle part.On verra plu^ loin (p.215) ce qu'ilfaut penser

de cette objection,quand nous parleronsdes "penth"scsdu lalin populaire.

Page 240: Traite de Langue Latine

216

ominibus

omines

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

= omnibus : /. iV.,682 (Canusium).= omnis : Or. Henz., 6085 (Gaposele,"poque de

Domitien).Valenitio = Valentio : Furlanetto,Le ant, lap.Pat., CCXLVII.

opituma = optuma : C. /. Z.,vol. L Voy. V index grammaticus.

opitimo = optimo: Or.,3465.

abiegineas= abiegnas: C. /.Z.,vol. I.Voy. V index grammalicm.

facitud = facto : irf.,ibid.

filam{en) = flamen : Grut.,227, 6 (Merida).trichiliniu{m)= tricliuium : Or. Henz.,7372.

augimentum = augmenluna : Pardess.,cccxxxui,44(695apr. J.-C.)et ailleurs.

difficulitatem= difficultatem: Or. Henz., G485 (ConcordiaCarn.,deuxi"me si"cleapr"sJ.-C.1.

bibyliotece= bibliotheca : Ann. arch, Rom,^1836; 17, 89.

Procine = Procne : Graev. Th"s.,II,pr"f.5, 5 (Aquil"e).privigenus = privignus: Renier,J. A., 4699 (A"n-Be"da).lib"ras = libras : Pardess.,ccclxi, 60 (670 apr"s J.-C.);et

ailleurs.

sacerum = sacrum : Lucichius,Mann. Macar.,23,V (Salone),Cerispus = Crlspus: Spon.,Mise, 116, 2 (Besozzo,pr"s de

Milan).Geracilis = Gracilis : Ann. arch. de Constant.,1862; 120, 166

(A"n-Kerma).materi = raatri : Guasc.,'ifw5.Cap.,677. Fontani".,Anit.

Hort.,179,XI.

pateres = patres: Gori,/. Etr.,I,150,62 (Florence).Petero = Pelro : Rossi,/.,960 (516apr"sJ.-C).

magist"res = magistres: C. /. L.,vol. L Voy. Vindex gram-

maticus.

Terebonio = Trebonio : C. I. L., vol. I. Voy. Vindex gram-maticus.

arbitetHO = arbitrio: Grut.,550,L, Or.,4815 (Tarragone).offeret = offert: Renier,/. A., 1518 (Tbamugas,"poquede

Constantin).felam{en) = flamen : Mom., /. Helv.,83 (Genf).Menester = Mnester : /. N., 6308, 23 (Pouzzoles);et ailleurs.

Fabericia = Fabricia : Lucichius Marm. Macar.,23,V (Salone).Materona = Matrona : Renier,/. A., 2425 (PagusPhuensium).

facoktatem = facultatem : Grut.,1056,2 (Milan).teribunatu = tribunatu : Guasc. Mu^.Cap.,83 ("poquede Trajan).

Page 241: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 217

geloriam = gloriam: Gnit.,1056, 2 (Milan).Opetalus = Optatus : Spon. Mise, H6, 2 (Besozzo,env. de

Milan).Sepetumtenus=:Septumienus : Steincr,C. I, D. et Ith.547 (Wei-

senau, pr"sde Mayenco].exspeciara := spectra: Inschr. Ber. "/. BerU Ak.^ 18G1; 768,1,

(Portugal;septi"meou huiti"me si"cleapr"sJ.-C).mitarae = milrae : Doni,I,34 (^sis).Calaudianm = Claudianus : Ackner et Mttllcr,Inschr. in Dac,

574 (Zalalhna).

tempuli =: templi: /. A^.,2475 (Naples).

iempulo = templo: Le Blant,/. Chr.j542,A (Berre,cinqui"mesi"cle apr"sJ.-C).

Acume ^ Acme : Fabretti,IX,216; et ailleurs.

Acumis = Acmis : C /. Z.,vol. I. VoyA'indexgram"naticusK

1.Les manuscrits pr"sententu" grand nombre d'exemplessemblables.

Tels sont : s

fal-i-x,ar-y-x, cxtemp-u-lo,per-e-gere, sup-e-ra, Mx"na3ch-e-mis, Mene-

th-i-mis,drach-u-ma, Istli-e-mon, ryth-e-moe,Guc-i-no, cic-e-no, cic-i-no,

cic-o-num, lych-i-ni,lyc-i-nis,lic-i-ni,luc-i-ni,tecli-i-na,mag-i-nam, privig-

i-n", Hieropid-i-na,exac-e-to, salic-e-tis,al-c-trix, in-i-ter, praDcep-i-to.

infer-e-tur,ar-i-tis,fer-i-tis,adfer-i-tis,profer-i-te,aufer-i-te,sufler-i-tis,ex-i-tet,

faciun-i-dum, deprecan-i-do,in-i-do, trium-i-phum, ur-e-bem, vin-i-cas,

Pan-a-s", obtun-i-si,con-i-sul, nuc-u-leum, nuc-u-leus, nuc-u-leo, nuc-u-

lei,prop-e-ri"B,arbit-e-rium,Daph-i-nidis,lin-i-tei,(per)linen-i-tibus,insolem-

e-tia,un-i-cias,fas-i-cibus,infer-i-t,profer-i-t,p*i-lus,c-a-rabro, G-e-resimo,

c-e-retio,c-i-ribrum,sc-i-riptum,sepulch-i-ri,P-e-rime, p-i-rid.,s-i-milacem,

Z-i-mirn", conf-e-lentis,Conb-u-lanlia, jug-u-landis,vent-e-ralis,Alg-e-meon,

gym-i-nasium,gem-i-nastico,Alc-u-msco, Alc-u-mena, Tec-u-messa, strig-i-

menta, Daph-a-niten,Mil-i-tiades (ti*"8fr"quent),sorip-i-turo",discip-u-lina),

Theop'a-rastus,Glitem-i-nistra,Eric-e-thonius,depen-i-dentcm,s-e-pectantium,

S'i-ponte,Mith-a-ridaticis,P-i-tolomeus,prooa*rastinata,sin-e-ceritatem.

On ne peut douter que la plupartde ces mots ne soient des exemples cer-tains

d*"penth"se,surtout ceux quiviennent du grec. Quant aux autres, ilest

possiblede les consid"rer comme d'anciennes fonnes conserv"es plusou moins

pures par le langagepopulaire; mais, quelleque soit Topinion qu'on ait

" cet "gard, on reconna"tra avec nous que le maintien d'une voyello-

archa"queprouve, aussi bien que la pr"senced'une voyelle"penth"tique,le

genre de difficult"qu'"prouvaitle peuple" prononcer deux consonnes de suite.

(Nous avons extrait presque tous ces exemplesdu Vocalismus des Vulg"rlatelns

Page 242: Traite de Langue Latine

218 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

On rencontre d"s exemplesde ces "penth"ses,m"medans les meilleurs manuscrits de Virgile:

A quo pos"tItalifluvium cognomineThybrim." Cod. Rom. "Fn.

vui, 331.

Alque Getae,atqueBeburus^yet Actias Orithyia." Cod. Rom. "

G"org.jlY, 463.

Nurisia^jet Hortina classes,populiqueLalini."Cod. Tiom."Fn.

vu, 710.

Discedens chalamydemqueauro d"dit intertextam. ^- Cod. Rom. "

En., viu, 167.

Riparumquetoros et para/a* recentia rivis. " Cod. Rom. " En.^VI, 674.

Placemus ventos et Canosia^ r"gna pelamus. " Cod. Vat. " En.ym, lis.

Pergite,Pi"rides.Chromis et Manasylos'in antro. " Cod. Ver. "

Eglog.,VI, 13.Maeonia menlum mitara^ crinemquemadenlcm. " Cod. Pal. " En.,

IV,216.

28. La pr"sencedes voyelles"penth"tiques?, e, ", u,

dans tous ces mots, montre bien la difficult"qu'"-prouvaientles Latins " prononcer plusieursconsonnes

de suite,et,pour ainsi dire,l'artificeauquelilsavaient

recours pour "luder cette difficult".Seulement,tandis

ipie lesgens instruits,attentifs" ne pas alt"rer lesmots,

s"paraientles consonnes par un repos ou par tme sorte

de voyelleindistincte et sourde, le vulgaire,moins

scrupuleux,suivait son instinct et mettait franchement

de Hugo Sclluchart,II" volume, de la page 399 " la page 433; et III* volume^

de la page 285 " la page 293.)

Comparez la prononciationm"ridionale des mots fran"ais suivants :

p"r-eu-le= perle,tab-eu-le = table, cont-eu-rat = contrat, ctiar-cu-te=

charte,myss-eu't"re= myst"re,muss-eti-cat = muscat, micross-eu-cope=

microscope, etc. ; " h-"-roitelie = brouette, b-"^retellc = bretelle,

C'"-ravache = cravache, c-"-ravate = cravate, etc. " mistral-e violent,

devo"r-e fait,partir-edemain (Environsde Nimes)." Les illettr"sdisent "

Paris m"me : je perd-e-rai,pour-e rien.

1. post." 2. Hebrus. " 3. Nursla. " \. chlamydcm, " 5. i;traia."

C. Cnosia, " 7. Mnasylos." 8. milra.

Page 243: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE "E POSITION. 219

une v"ritable voyelle" la placeo" cette voyellelui

paraissaitn"cessaire *

.

1. A c"t" de ces "penth"ses,on trouve dans la langue populairedo' toutes

les "poques un certain nombre do formes syncop"es.Mais presque toutes ces

fonnes, comme nous allons le faire voir,sont faciles " prononcer. Ainsi, sur

un total de cent soixante-quatorzemots, relev"s pour la pluj)artdans les

inscriptions,et dont quelques-unsseulement sont emprunt"s " d'anciens

manuscrits, nous n'en comptons que quinze o" la syncope ait ajout" une

certaine difficult"d'"u'ticulation.

Dans soixante-septde ces mots, la syncope met en pr"sence doux

consonnes dont la seconde est une liquide: Strobli = Strobili,fibla,tabla

(2fois),tablario,tablari,aedicla (4 fois),latercli {1 fois),lepusclus,oraclum,

sacclum (2fois)vernaclus (3fois),bernaclus, cupla,crustlum (2fois),titlum,

vitli(2fois),Sesllia,Scublor = Scubulor, stablaria, Archlaus, Herclanius

(4fois),saeclari,speclator,vasclario,sedlatus,teglarius,teclarius,poplares,utriclarius (2fois),coaglavi,capitlares,caplatores,fistlatori,speclariarior,

incomparabli,incomparapli,columbla,Hercli, Hercliano, Klendas (3 fois),

manuplarius,maniplario," socro (2fois),socre, socrae, suspendre,vendrit,

offrit,Caesri,aethra, adulteravrit,fecrunt, fecru, Honri, mcnsri, infrius,

martribus = martyribus, vetranus (8 fois),betranus (2 fois),batitranus,

beitranus, vitranus, impratori,aspra, itrum, Sevro, Venriae.

Dans vingtet un autres, la seconde consonne "|uivient apr"s la syncope

est une m et quelquefoisune n. On sait que ces deux lettres,liquidesen

grec, et appel"esliquidespar les grammairiens latins,bien que la position

s'exerce toujoursdevant elles, coulaient facilement dans la prononciation:

carismo, dulcismus (2fois),ducismo, dulkisma, dulcissme, felicismus (2 fois),

pientissmae,vicesraa, Zosma, Decmiae, Decmius, Decmiliae, Decmanus,

docmus (5fois),Postmiorum; " Sabnianus, Bernicidis, Gaimosne, Licnius,

bcnemcrnti (4fois),b"nmernti.Dans quarante mots n ou m se nasalise devant la consonne suivante :

Ilcrculans r= Herculanits,

consobrins, Maximins, Rufins, Secundins,

Ccssorins,Justins, Agellins,Paulins, Martins. Julians, termins, benmerita,

bonmerenti (5fois),bendiclus, benficium (2fois),Benventum (2 fois),mon-

mentu, sinsterior,virgintate,manmes(sionis),muncipio, Gontor (2 fois)=

Ccniior;" Maxims, cooptems = cooptcmus, Ghrysocoms; " Maximns,

domnus (3fois),domna (2 fois),domnes, domnicus (2 fois),domnin(us),domnioni, Gemna, gemnus (3 fois),homni, Philumnus, tumlum; Domtiae,

Primtiva.

Dans neuf mots le v se vocalise et devient u : Sverus, Terventi = Tere-

\enti, Tervent.,Terventinia,Terventin.; " et expensavt,triumphavt(3fois),

vivt, exsivt (comparezles terminaisons n"o-latines de la 3* personne du singu-lierailparfaitde la 1" conjugaison: calabr. au, vieil ital. "o, portug. ou,

ital.", esp. 6-,2" conjugaison: vieux portug. eu, portug. eo, esp. l"; 4" con-

Page 244: Traite de Langue Latine

220 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

29. Enfin ce quiprouve directement et d'une mani"re

indiscutable que les Latins faisaientune pause entre les

consonnes, c'est ce que leurs grammairiensnous disent

de la division des syllabesdans certains cas d'allonge-ment

par position.Le mot se coupaitentre les consonnes, et cette

coupure "tait pour l'organed'une si absolue n"cessit",

que parfoisil allait,pour la faire,jusqu'"s"parerune

lettre de la syllabe" laquellecette lettre appartenaitprimitivement.

C'est ce que nous montre Val"rius Probus* " proposdu mot imrietibm.Ce mot, dans sa forme propre et

habituelle,comptaitcinq syllabesqui se divisaient

ainsi : p"-ri-e-ti-bus.Mais si,par licence po"tique,1'/

voyellede la seconde syllabedevenait i consonne,

c'est-"-direy, le mot "tait r"duit alors " quatre syl-labes.Dans ce cas, la lettre r "tait oblig"ede pas-ser

de la seconde syllabe" la premi"re,et l'on pro-non"ait

non pas p"-rje-ti-biis^mais p"r-je-ti-bm.Pour nous, modernes, il n'y a de diff"rence entre

p"-rje-ti-bmiiKir-je-ti-busque pour les yeux : Toreille

jugaison: vieux portug. im, portug.io^esp. l"." Schuchardt, vol. H, p. 401).Dans les vingt-deuxmots suivants la prononciation,des deux consonnes

est facilit"epar ce fait que la voyellepr"c"denteest longue par nature jvoy.

p. 158, en note): hers = tiJ"res^Sevcrs, Martials, felx,felcis,felcissimi,fllcis-

simi, "licter, spirtus,ispirto,Oisderius, Erotcus, tertorio,so(li)diorbus,fect

(5 fois),vist,bisst,vixt (11fois),bixt, vext, debtur, donabt.

Ce n'est que dans les quinze mots suivants que la syncope peut "tre

consid"r"e comme ajoutant une difficult"" la prononciation: requiesct,

domestcis, grabtas, Poltus = Hippolytus,mertus (3fois)= niei^'tus;"

soldam, maldictu, virdiario,Helpdi; " lapscidio(3 fois),Nicostrats, simils,

" Filpus,relgiosa,depostio." Quant " postus (2 fois)et ses compos"s :

depostus(4fois),repostus (3fois),employ"s par les po"tesdactyliqueseux-

m"mes, ce ne sont pas des formes essentiellement populaires.(Tous ces

exemples ont "t" recueillis "" et l" dans le 2* vol. du Vocalismus des Vtilg"r^lateins de Hugo Schuchardt, pp. 399-433, et dans le 3" vol., pp. 285-293.)

l.Voy. p. 208.

Page 245: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION. 22"

ne faitaucune distinction entre ces deux formes,quandnous les pronon"ons couramment. Mais il faut croire

que cette diff"rence n*"chappaitpas aux Latins et

qu'elle"tait marqu"e par leur prononciation,puis-queVal"rius Probus a soin de la mentionner. Or,

comment aurait-elle "t" appr"ciable,si la voix n'a-vait

pointfait une pause entre r et y ?

VI. Chute et, quelquefois, assourdissement d'une

consonne dans la prononciation populaire.

30. Des explicationsqu'on vient de lire,il r"sulte

qu'enlatin,dans une syllabelonguepar position,la

voyellene pouvaiten aucun cas devenir irrationnelle.

Si, en effet,comme nous l'avons montr", l'orgemedes Latins "prouvait" prononcer deux consonnes de

suite une certaine difficult",s'illui "tait n"cessaire

poiu" les articuler de faire une pause apr"s la

premi"re,on comprend cpie, dans un mot qu'iltrouvait pr"cis"menttrop charg" de consonnes, il

fut int"ress" " maintenir l'int"grit"de la voyelle.C'"tait sur cette voyelleque s'appuyaitla premi"reconsonne en attendant que la voix p"t aborder la

prononciationde la seconde; et si, dans l'articu-lation

de la syllabe,la dur"e de la voyelle"tait

susceptiblede se modifier, elle avait plut"t une

tendance " s'accro"tre qu'" s'amoindrir*.

31. Mais ce mode de prononciation"tait beaucouptrop d"licat pour convenir au a ulgaire,et nous avons

vu que souvent le peuple,au lieu de faire une simple

pause entre les consonnes, intercalait une v"ritable

voyelle: ?, e^ a, n.

1. Voyez la page 159, o" il est dit que certaiDCS personnes allongeaientla

premi"revoyellede subjicU,"ijice,objicibus,prononciationbl"m"e par Aulu-

GeUe.

Page 246: Traite de Langue Latine

222 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

Cette "penth"sedonnait " la prononciationencore

plusde facilit" que la pause; elle avait cependantun inconv"nient : elle "largissaitle mot et nuisait "

la rapidit"du langage.Elle "tait,par cons"quent,en oppositionavec la

tendance du peuple" resserrer, " mutiler les mots.

" Le peuple,dit M. J.-J.Amp"re*,parlepour parleret non pour bien parler.Le peuple est press" et

paresseux; poiu^vu qu'un mot rende sa pens"e, peului imported'articuler ce mot avec exactitude et de

n'en n"gligeraucun "l"ment. "

Aussi,dans bien des cas, levulgaire,chez lesLatins,

n'avait-ilpointrecours " l'"penth"se." 32. Quand ilavait " prononcer un mot comme vetustas^

par exemple,se trouvant en pr"sence d'une voyelle

{il)qui aidait " l'action de l'organeet d'un groupe

de consonnes {st)qui lui faisaitobstacle,il n'avait

garde de retrancher la voyelle,mais il laissaittom-ber

une des deux consonnes {s): proc"d"doublement

favorable " la rapidit"du langage; car, en m"me

temps qu'ilsupprimaitune difficult"d'm'ticulation,il

rendait " la syllabela quantit"br"ve qu'elleavait

par nature.

33. La suppressionde la consonne dans la prononcia-tionpopulairese faisait sans que la syllabere"ut

l'allongementcompensatoire: il en "tait des mots o"

l'acteur comique laissait tomber une consonne,

"omme de certaines formes emprunt"es "videmment

par la po"siedactyliqueet par la langue savante au

latin vulgaire,et dans lesquellesla perte d'une et

m"me de deux consonnes avait lieu sans compen-sation

^.

1. Hisioircdelaforuialionde la languefran"aise,p. i. " 2. Nous ne par-lons

pas dos nombreux exemplesrelev"s par la linguistique,comme nivis pour

nigvisseges pour segsls,os pour ow, an^is pour anats, etc.

Page 248: Traite de Langue Latine

224 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

34. La chute d'une consonne dans la prononciationpopulaire,tel est donc le secret de ces infractions "

la r"glede positionqu'on rencontre chez les po"tessc"niques.

Le principeest admis "galement par Corssen,

mais dans une mesure beaucoupplusrestreinte.

Quand il n'expliquepas Tinfraction " la r"gle de

positionpar cette th"orie des voyellesirrationnellesdont nous avons pai4"plushaut, Corssen consid"re,

comme nous, qu'ilfaut attribuer cette infraction "

quelque perte subie par la consonne. Mais cette

consonne, il lui en co"te de la supprimerpurementet simplement : il se contente de l'affaiblir,la

d"clarant br"ve " un degr" non mesurable. Parfois

m"me, il fait porterl'att"nuation sur la voyelleet la

consonne tout ensemble, et, il conclut " V irrationalit"

de la syllabe*: nuance de prononciationbien d"li-cate,

et qui nous para"tpeu compatibleavec la

franchise de l'articulationpopulaire.Quant " nous, l'affaiblissement d'une consonne ne

nous para"tgu"re admissible que pour les nasales m et

surtout n. En dehors de ces lettres,nous croyons,

et nous le d"montrerons par de nombreux exemples,

que la chute de l'une des deux consonnes, dans la

prononciationvulgaire,"tait extr"mement fr"quente.35. Et d'abord,quelsrenseignementstrouvons-nous

sur ce fait dans les grammairienslatins?Si ees ^ammairiensgardentle silence sur les in-fractions

" la r"gle de positiontelles qu'on les re-marque

dans Plante et T"rence, et par cons"quent

1 Dassin der lateinischen Aussprachcunmessbar kurze oder

mittelzeitigejdos heisst irraiionale Silben auf dreierlei Weise entstehen

konntcn : 1)durch unmessbar kurze und irraiionale Vokale : 2) durch

unmessbar kurze oder irraiionale Consonanlen : 3)durch beide zusamnun

(Corssen,2""dit.,11,619).

Page 249: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA iitOLE DE POSITION. 22:"

aussi sur la prononciationvulgairequi "ludait ral-longement

devant deux consonnes, ils expliquentcomment il se fait que devant une muette suivie

d'une liquidela voyellepuisserester br"ve.

36. Apr"s une muette, dans le cas pai'ticulierquinous occupe, la liquidecoulait et mourait, pour ainsi

dire, selon Texpressionde Marins (ouMaximus)Victo-

rinus(P.,1963; K.,216):

Liquentesideo dicuntin^quod fluantet guasiintereant,

ium eu m seqiainturaliquambrevem syllabamciim qtiavisalia comonante.

Il dit plusloin que dans les vers o" un groupe de

consonnes compos" d'une muette et d'une liquidenefaisaitpointposition,on consid"rait que la prononcia-tion

supprimaitla liquide.Ainsi,c'est par la suppressionde / et de r dans la

prononciation,qu'onexpliquaitle maintien de la br"ve

dans aptar"devant flagella^et dans Ph"b" devant graves

(P.,1963; K., 217) :

Liquentescognoscere possumus in illoYergiliiversu :

sed h"c lento mos est a))tareflagella;

\_sichabetur]qtmt, subtracta l littera^fagello dixerit.

Sic et in illo:

Ph"be gravis Troj" semper miserate labores;

quasi,subtracta r littera,g avis dixeritnon gravis.

Attilius Fortunatianus donne la m"me explication

(P.,2686; K., 279):

Hoc velbn te diligentertenere, esse apxulnos qu"dam

elementa, qu" minus virium habeant et sic in pronuntia-

tione,ut ita dicam,liquescantac solvantur. Ne forteversum

illum contra rationem putesfactuni:

At reginagravijam dudum saucia cura;

nam in illopede qui est gina gra, g litteracoiisonantisvim

il"

Page 250: Traite de Langue Latine

226 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

tenet^ n pro nulla habetur^. " Voyez encore Servius

(P.,1801).

N'est-ce pas l" aussi une infraction " la r"glede

position?Et ne peut-on pas supposer que l'excep-tionqu'on rencontre chez les po"tes dactyliques,

quand la seconde consonne est une liquide,soit "

peu pr"s de m"me nature que la licence dont les

po"tes comiques font usage devant toute esp"ce de

consonnes accumul"es ? La seule diff"rence,c'est queles liquidess'"vanouissaient plus facilement cpie les

autres consonnes.

37. La chute de certaines consonnes, autres que les

liquides,nous est en outre attest"e par les grammai-rienslatins dans les passages cju'onva lire.

Ainsi,Priscien d"clare que le vers suivant de Lucain

serait faux,si l'on n'admettait pas la chute de s ini-tiale

dans sm"ragdo: Vitium f"chaitqui {insmaragdo)z M scribunt. Lucanm quoque hoc ostenditin X:

* 1.

C'"tait Topinion re"ue ; mais Maximus Victorinus, apr"s l'avoir cit"e

{sichabetur quasi...),propose une autre explicationqui lui est personnelle

(mihiautemde his magis videtur illiid...).A son avis, quand la liquidene

faitpointposition,ce n'est pas parce qu'elleest tomb"e, mais parce qu'elles'est

unie intimement avec la muette (consonantiumcoitu,non liquentiumflxucu):et les deux consonnes, ainsi jointes,se prononcent avec la voyellequisuit do

fa"on" laisser br"ve cellequi pr"c"de.L'observation de ce grammairien nous

paraitjuste,et nous avons plus haut suivi sa doctrine (voy.p. ICI, 209).

Toutefois, nous devons icitenir compte de ce fait que l'opinioncontraire "tait

admise et qu'AttillusFortunatianus n'en professepointd'autre. Nous con-cluons

de cette divergencequ'entreles deux prononciationsla nuance "tait

fort d"licate; et il nous semble qu'on peut concilier deux avis aussi oppos"s

en disant que les gens instruits et les puristesmaintenaient la liquide,mais

que le peuple,moins scrupuleux,la supprimait.S'il en est ainsi, on recom-

naltra que la chute de la liquidedans la prononciationpopulaireest un argu-ment

s"rieux de plus en faveur de notre th"se. " Comparez les formes vul-gaires

des mots fran"aissuivants : iabe ^ table;tempe= temple;^nque =

oncle ; "pingue= "pingle; chambe = chambre ; pourpe = pourpre ; fi"ve=

fi"vre;bouque = boucle; vinaigtte= vinaigre;Alexande = Alexandre;

aute = autre ; "t" = "tre : vote = votre, etc.

Page 251: Traite de Langue Latine

" INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. "il

Terga sedent crebro maculas distinctasmaragdo;nam nisi esset s ante m, siibtrahi in m"tro minime posset,

nec staret versus (P.,564; K., I, 42).

Il dit ailleurs(P.,572, 73; K., 52, 53)qu'unesyllabepeut "tre commune quand sa voyellebr"ve,finissantle mot, est suivie d'un mot commen"ant par scr, parce

que, selon Tusagc des anciens, s se supprime :

Tribus consonantibus sequentibuspotestfiericommunis syl-loba,quandoinprincipiosyllabmsequentis, post vocalem cor-

reptam, s et muta et postea liquidasequatur,quippecum s /;*

m"tro subtrahi more soleatveteii,utHoraiius Sermonum libro

primo :

Linquinwsinsani ridentespr"mia scrib".

Selon Servius (K.,423),la consonne doul)le " = cs,

en t"te d'un mot tir" du gi^ec, pouvaitse prononcer

comme une consonne simple ("videmment comme

une s): sciendum X litteram latinam duplicemetiam pro

simpliceposse poni,quando gr"ca simt nomina, ut in hoc

versu :

implevitlitora Xantlius.

Une preuve de la chute de n apr"s m est donn"e

par Quintilien(I,vn, 29) :

CoLUMNAM, exempta n, legimus.

Servius nous fot"nit un renseignementanaloguesur 71 et m apr"s une muette : interdum deficiuntetconsonantis significationefraudantur,ut... gnarus^ Tmolus

(P.,1801).Donat (P.,1771; K., 395),dit " propos des meta-

plasmes :

Metaplasmusest tramformatioqu"dam recti solutiquesermonis in alteram speciem,metri,ornatus, [necessitatisve]c-ausa; et pai*lantdu m"taplasme qu'on appelleapo-cope,

il cite ces deux exemples (P.,1772; K,, 396):

Page 252: Traite de Langue Latine

ns INFRACTIONS A LA R"GLE DE ""OSI"ION. "

AcHiLL" pro AciiiLLis,et pote pro potest*.

Enfin Marins Victorinus,parlantde l'ancienne pro-nonciation

latine,s'exprimeainsi (P.,2467; K., 22) :

Legistisprxceptum antiquorum qui aiunt scribi quidemomnibus litterisoportere,in enuntiando autem quasdamlitteraselidi;et il ajoute: t quoqi" ex cmsonantibus:

eliditur,ut :

" PosQUAM res Asi"^ " non postquam.

Nous n"gligeonsles passages nombreux o" il est

questionde la suppressionde n devant .9, et de s

finale devant n'importequelleconsonne.Telles senties preuves que nous avons trouv"es dans

les grammairienslatins*.Quant " cellesque fournissent

les inscriptionset les manuscrits, le nombre en est

consid"rable,et on les verra pbisloin, quand le

moment sera venu d'examiner " part chacun des

groupes de consonnes devant lescpielsles po"tes sc"-

niquesont "lud" l'allongementpar position.38. Mais avant d'aborder cette "tude,quifera la der-ni"re

partiedu pr"sentchapitre,nous avons " traiter

de certains faits'd'acceutnation sur lesquelsil est in-dispensable

de nous expliquer.Parmi les mots o" se produitl'infraction " la r"gle

de position,il en est dans lesquelscette infi^action

porte sur une p"nulti"meaccentu"e, comme vohiptas,

t^etustas,dedisti,bibisti,fenestratalentum,Philippus.

1. Une inscriptionde Pomp"ies nous fournil un exemple de la suppression

du t dans la prononciation(C.L L., vol. I, n" 1824) :

Si potcstilla mihi tenerum j)erlunderepectus.

2. Comparez la prononciationm"ridionale des mots fran"aissuivants :

an"dote = anecdote, carat"re = caract"re, salisfatiofi= satisfaction,

"zaiittide=. exactitude, vineron= vigneron, sulilit"= subiiWi", caUvit" =

captivit",Assontion = Assomption, onihus = omnibus, s"nambulc = som-nambule,

amiration = admiration, fomidable = formidable, quatcron =

quarteron, schimatique= schisniatique,re^/fre= registre,elc. (Environsde

N"mes).

Page 253: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 229

Le changement de quantit"entra"ne un change-mentd'accentuation;car la p"nulti"me,eu devenant

br"ve perd n"cessairement son accent qui se recule

sur r ant"p"nulti"me.Mais, comme en g"n"ralle d"-placement

de Taccent ne doit "tre admis qu'avec la

plusgrande r"serve, il y a dans ce fait une excep-tiondont il faut indiquerla cause.

39. Pour parlerd'abord de tal"ntum et de Phillppus,Taccentuation de ces deux mots sur l'ant"p"nulti"mes'expliquetout naturellement par ce fait que les La-tins

laissaient volontiers aux mots grecs leur accen-tuation

d'origine.C'est ce que nous apprennent

plusieursgrammairienslatins,entre autres Donat

(P.,1741; K., 371) : In pereffrmisverbis et in barbaris

noi nimbus nulli certi suni accent us, Sane gr"ca verba

gr"cisaccentibus efferimus;et Sergius(P.,1836; K.,483):Gr"ca suis accentibus pronuntiandaesse 7ioscamus. "^"

Ailleiws (K., 527),Sergius nous donne siu" cette

questionles d"tails les plusexplicites.Ilnous dit for-mellement

que les mots tir"s du grec, qui suivent la

d"clinaison latine,peuvent recevoir "r//"A/V^^/nl'accent

grec ou l'accent latin ; la seule r"gle" suIatc est celle

de l'euphonie{qu" radiceni ducunt a Gr"cia et jugoLatinarum declinationum succedunt bifarianideducta am^

biguastonorum vias secuntur. "

^ nomina utro-

libett"nor e proferre,dummodo auribus eo serviamm)-,ensorte qu'on peut accentuer "galementbien :

a"ris et "eris; xth"ris et itheris\

Sim"entis et Simo"ntis; Therm"dontis et Thermod"ntis ;

Evandrum et Ev"ndrum; tyrannum et tyr"nnum.

Et il ajoute: Dans certains noms, la plupartdes

1.Outre une coupure de douze lignesque nous avons faitedans ce pas-sage,

nous devons mentionner une lacune du texte devant nomina. Le sens

est n"anmoins fort clair. " Keil propose de restituer ainsi cette phrase : hxc

enim omnia utrolibei tenore pro ferrepossumus, dum modo,..

Page 254: Traite de Langue Latine

"230 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.

gens, tromp"s par la double accentuation du nomi-natif,

accentuent mal les cas obliques,et prononcent

par exemple,au g"nitif,"vandri,tyranni,tandis (ju'ilfaut mettre Taccent sur la p"nulti"meet dire Ev"ndri^

tyr"nni,ce quiest conforme " la r"gledu latin et du

grec tout ensemble,puisqu'engrec on accentue ainsi :

40. Dans les mots latins comme d"d"sti^biblsti^v"luptas,

v"t"stas,f"nhtra,le d"placementde Faccent peut s'ex-pliquer

de deux mani"res.

41 .On peut dire avec Corssen que ces mats, " T"poquede Plante,avaient r"guli"rementFaccent sur Fant"-

p"nulti"meen vertu d'une certaine accentuation qu'onappelleaccentuation archa"que^.S'il en "tait ainsi,il est facile " comprendre que, Faccent des mots

d"dUtiybib"sti^vbl"ptas,v"t"stas,f"n"stra"tant sur l'ant"-p"nulti"me,

les syllabesdis,bis lup,tm^ n"s aient pu

s'abr"gerlibrement.Mais cette accentuation archa"que,si commode pour

expliquercertaines formations latines autrement inex-plicables,

n'est apr"s tout qu'une hypoth"se,et plu-sieurs

philologuesne l'admettent pas. Les grammai-riensanciens n'en ont point parl"; et bien que,

K Corsson a "crit sur cette questionparticuli"reuu cJiapilrefort savant et

d'un haut int"r"t (II,pp. 813-820),mais dont nous n'acceptonspas enti"re-ment

les conclusions. Il y garde le silence sur 1^ t"moignages que nous

venons de citer,et rapporte uniquement l'opinionde Diom"de et de Servius,

grammairiens moins anciens que Donat : Sam grxca verba grxcisaccentibus

elferimus,si isdem liUeris.pronutitiaverimus(Diom.;K., 423)." Grmca

nomina, si iisdem litterisproferimtur,gr"cos accentus h"bebunt (Servius oh

Sergius;K., 525).D'ailleurs," quelleque soit l'opinionqu'on adopte sur l'accentuation des

mots tir"s du grec, en g"n"ral;" il est vraisemblable que, ." l'"poquede

Piaute, les mots comme talentttm,Philippus, n'"tant pas d'un usage com-mun,

l'acteur pouvait,tout en les articulant " la romaine, les accentuer " la

grecque, sans blesser personne.

2. Voyez le chapitresuivant.

Page 256: Traite de Langue Latine

232 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.

de Plaute,mais " toutes les "poques, ne se faisait

pas faute de d"placerl'accent.Sur une liste d'environ deux cent cinquantemots

syncop"s,que nous avons "tudi"s dans le Vocalismus

des Vidg"rlateim,de M. Hugo Schuchardt, nous en

avons compt" plusde cinquanteo" la syncope portesur la syllabeaccentu"e, et par cons"quent d"placeTaccent. Voici les principaux:

frigduith"nri

m"nsri

bene m"vnll

FilpusF"lcis

S"stlia

infrius "

mdrtri"as "

D"cmiac "

D"cmius "

pr"gnwmd"mni"is

d"mnicae

d"mnula

D"mtiae

comp"sio

dep"stiodep"ssioc"ncuiis

condirgeref"crunt

j"ssesummhse

dcm"sset

prom"ssetdivisset

pour frigidalt: Gloss.,Mai Cl. auct.,VI,503, a.

" hon"ri: Rossi,/.,G25 (386-422apr"sJ.-C.)." mens"ri : Da Schio,Le ant, iscv.in Vicenza,XLII

= PL -XV.

" bene mer"nti : Fabrelti,Vllf,XCITI,et ailleurs.

" Phillppus: Gamicci, Vetn ornati.,.,,XXV, 0.

" Felicis : Fr"bnei',Inscr. terr, coct, vas.^ lOSl

(Londres)." Seslilia/Momnisen, /.TV.,5199 (Teanum Apulum)." inf"rius: Bull, arch. Bom,, 18G2 ; 29, i.

martyribus: Sleiner,AUclir. Inschr.jIIO (Regens-

burg)." Dect"mtae : Gruter,847,11 (Lyon)." Dec"mim : id. ibid.

" prog"niem: Cod. Palatinus,Virg.,G"org, IV, oG.

" dominicis : Doni,VII,7.

" dominicae : Mai,/. C'Ar.,4G0,I." dominula : dans Fronton.

.

" Domitiae : Ann. arch. de Constant. 18G2; 87, 5

(Arsacal)." composiU'o: Mon, ApuL^ 2,8.

"

.

deposiiio: ^Q%"^ /.,291 (380apr"sJ.-C)." deposUio: Rossi,/.,C2 (341apr"sJ.-C)." cuniculis : Taur, Cic.proScaur, 302, 3.

" condirigere: App. Marc, L. Churw.,Dersdicr,

" fec"runt: Mur.,1135, 14 (Venise)." jussisse:Vind. Liv.,XLI, xv, 2.

" summississe : id, tbtd.yXLV, xliy, 20.

" demisisset: Pal. Ev., 21,a, 1 1.

" promisisset: Flor. Dig.,XIX, i,5," 1.

" divisisset: "d,,tbid.jXXXVI, i,3," 4.

Page 257: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 233

commisse " commistsse : Flor. Dig.,XXXVI, i,78," 9.

amhse " amislsse : td, tbid,XL", ii,47.

omisse " omislsse : id,jibid,XLIIf,xyi, 1," 25.

"xtimant " existimant : Bob. Garg., 401,8.

44. D'ailleurs,m"me dans le latin classique,ces chau-

gemeuts d accentuation n'"taient pas sans exemples.

Comparez dedid"runt,d"d"nmt, ttdcnmt,stvt"runt,def""-

runt, abst"l"rwitadfiwnuxt,con"g"nuit,dans Lucr"ce,

Horace, Virgile,Ovide, avec dedhUnint, ded"runi,tuU-

mnty stet"nmt,defu"runt,abstxd"runt,adfu"runt,contig"nuit,o" er est r"guli"rementlong;t"n"bras et tcn"bras;et,dans un m"me vers' d'Ovide, vol"cri et vol"cris^.

45. Ces remarques sur l'accentuation termin"es,ilne

nous reste plusqu'" examiner les divers groupes de

consonnes devant lesquelsles po"tes sc"niquesont"lud" parfoisla r"gle de l'allongementpar position.

vn. Voyelle br"ve suivie d'une consonne iBnale

devant un mot commen"ant par une consonne.

46. Devant s finale,les vieux po"tes"piquesne con-sid"raient

pas comme obligatoirel'allongementparposition.C'est ainsi qu'Enniusa pu dire :

artnb"s lumen, plen"sfldei, iEli"s Sextus,viv"s per ora, iniagin":*formam, nocl"s videtur.

dcntib"s lalrat,

De m"me Attius :

fluclib"sniandct, Aqiiilon"ssti"dor;

De m"me Lucr"ce :

manantib"s stillent, pcndcnlib"sstructus.

Us retranchaient parfoiss finale;ainsi,Lucilius :

Tum lateral"dolor ccrtissim" nunli" morlis ;

1. Voy. Diom"ile. P.. i*2G;K., 432; cl Priscion,P.. 1"88, 89; K., II, yl\.

Page 258: Traite de Langue Latine

"m INFRACTIONS A L\ R"GLE DE POSITION.

De m"me Lucr"ce :

corpor"fimdunt, dulcedln" fructum.

Cic"ron,dans sa traduction des Ph"nom"nes (tArati/s,

supprimeaussi quelquefoiss finale :

Orion" jacet, Aquilon"locut",

et cette suppression,il Taffirme en termes formels

au ch. 48, de V Orateur: Ita loqvebamur: qui est om-

nibu pr inceps^ non omnibus pr inceps;et vita illa dignu'

locoquenon clignus.Les vieilles inscriptionsfournissent aussi des

exemples de Tapocope de s :

AntiocUy dite, Lare, lectu, locu,

maio, militare, sede, patronu, Pisaurese.

{C.L L., vol. I,voy, Vindex grammaticus).

47. Cette libert" "tait une. imitation du langagepopu-laire

: aussi les po"tes comiqueseu firent-ilsun fr"-quent

usage; et non seulement ils compt"rent pour

br"ves, malgr" la position,des finales br"ves par

nature, comme dans er"s^ fac"s mag"s^ nim"s^ etc.,

mais ils abr"g"rentdans les m"mes circonstances

les finales naturellement longuesde certaines formes,comme bort"s abts,bov"s A"'v/.9(*),etc.

1. Indiignadilgnababen|dasunt,| er"s quai|facit(**).

Pl.,Capt.,H, I, 6.

2. Quisnam ob|secrobas |frangit|fores? |Tun'haic |fach?tun*|[mi hostis |ven"s? Pl.,Stich.II,ii,1.

(*)C'est une particularit"do la langue populaired'abr"gervolontiers la

finale des dissyllabesformant "ambe, et la langue classiqueen offre un cer-tain

nombre d'exemplescomme leu,homdj ego, d"o ced" (imp"r.),scio,p"t"^

v"Wj cita et modo (adv.);cave, etc. " (**)Sur l'orthographeque nous avons

adopt"e,voy. p. 2Gi : Suppl"ment au chapitredes infractions " la r"glede

position.

1 : lambique senaire. " 2 : lambique octonaire. " 3, 4, 5 : lambique

senairc. " 6 : lambique octonaire.

Page 259: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DK POSITION. 235

3. Pcjo|reinego botnilnemmagis\q}xevorisuto |malum.

Pl.,Pse?"rf.,lV,ir,60.

4. Ntm"s paijneinelptaatqueodilosae|jiisamajtiost.

PL.,y?""rf.,iv,Y,li.

5. Ex GvsB\ceisbonis \Lat"lnasfelcitnon |bonas.

Ter.,^"n., Prolog.,8.

G. Quo nunc |ab"s? " Mille me. | " Mane. |" Non mane-|

[o." At pole|gole |sequar. Pl.,Cas. II,m, 15.

7. Bov"squei\convi|vasfaci|ant,heribasqueob|gerunt.'

Pl.,Pseud.,III,ii, 23.8. Ipsca|bit/braj|mcre|liquit|pro atrj|ensiin|aedelbus.

Pl.,P"n., V, y, 4.

48. Si dans les iuscriptions,dans les po"mes dac-

tylicpiespost"rieurs" Plante,dans les vers de Cic"ron

lui-m"me s finalepouvaitne pas s'"crire," plusforte

raison devait-ellese supprimerdans le texte des po"tescomiques,quand ces po"tes"ludaient rallongementparposition;et nous tenons pour certain que Plante "crivit

ei^ "tmifacit;magiquesinon mageqiie; 7umipa:ne,etc.

M FINALE

49. M finaleavait toujoursun son tr"s sourd et presque

imperceptible,puisque,m"me dans la po"sie"lev"e,elle devenait aphone devant un mot commen"ant par

une voyelle,et permettaitainsi la synal"phede Ja

voyellepr"c"dente.50. La faiblesse ou m"me la pertedu son de m finale

dans le langageordinaire devant unmot commen"ant

par une consonne, nous est attest"e par les vieillesins-criptions,

o" lusage"tait de ne pas "crire cette lettre :

Page 260: Traite de Langue Latine

236

longu,

INFRACTIONS A LA RKGLE DE POSITION.

? lue, magna,

nove, omne^ pace,

pcquarioru,Philematiu, pocolo,

progeme, publico, Rkodine,

sapientia, Sergfa, signUy

via^ vicesma,

manUj monimentu,

pariete^ partie

porticu, portula^Saguntinu, Samn"o,

Taurasia^ tria vir^

vivo, oino^Vennonia,

urbe,

{CeL Z., vol. T.Voy.V index grammaiicus,)

L'apocopede m se rencontre "galementaux basses

"poques,comme dans ce vers :

Floribus |ut spaiiganl|saepius|umbra lelvem*.

(C./. /..,vol. VI, n**i95l)." Voyez encore p. 223.

51 .Cette particulai"t"nous faitcomprendrepourquoiles po"tes comiquesont pu, dans les vers suivants,

laisser br"ve devant une consonne la finale des mots

enhn^ quid"nimanu m^etc.

\. Certc enhn \scio.Non |salis |pernos|time eU|am,qua|llssim,|[Simo. Ter.,Andr., III,ir,23.

2. Aut quidem\cuni uxojre bac ip|sumprohi|bebo|domo.

Ter.,Phot^., II,m, 78.

3. Man"in sci |proto|let,parilterprolfcrlo|manum.

PL.,p*eMrf.,nr,II,71.

R FINALE

52. On a vu que la liquider avait deux pronon-ciationsdiff"rentes. L'une, fortement sonore, faisait

1. On voit que la chute de s et do m finales n'entra"ne pas rallongement

compensatoirede la voyellepr"c"dente.En est-il de m"me de la suppressiondes autres consonnes dans les listesde mots qu'on trouvera ci-apr"s,et quiont "t" puis"esdans les inscriptionsou les manuscrits? C'est ce qu'ilest

impossiblede savoir ; car ces exemples sont tir"s soit d'ouvragesen prose,

soit de vers o" le po"teavait "crit la consonne n"glig"epar le copiste.Le seul

but que nous nous sommes proi)os"en dressant ces listes,c'est do montrer

que, dans l'usagedu peuple,certaines consonnes "taient sujettes" tomber.

Pour ce qui concerne la quantit"de la voyellepr"c"dente,on se r"f"rera "

ce que nous en avons dit plushaut, page 222, n"*" 35 et 3G.

1 : lambique octonaire. " 2, 3 : lambiques scnaires.

Page 261: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"OLK DE POSITION. 237

positiondans des mots comme p"tiisde pater; vo-

l"cns de vol"cer;l'autre,tr"s affaiblie,et se confon-dant

avec le son de la premi"re consonne, laissait

la syllabebr"ve dans ces m"mes mots : p"tris,vol"cris.

Cette derni"re prononciation"tait "videmment d'ori-gine

popidaire,car chez les comiques,jamais, dit

M. E. Benoist*, la lettre r, apr"sune muette, n'am"ne

l'allongementde la syllabequi pr"c"de.53. Quant " r finale,les inscriptions,surtout celles

de la d"cadence, et les manuscrits nous montrent

qu'ellepouvaitperdre sa valeur dans le langage

vulgaire,car les graveurs et les copistesn"gligeaient

parfoisde la marquer.

Exemples :

?Marma. " Chant des Fr"res Arvales,voy. p. 72.

majo. " C. /. Z.,vol. J,n"" 108,130 (Pr"neste).mino. " C. I. Z., vol. I,n'"*78,97,'161 (Pr"neste).

mate. " Ritschl,Monumenia epigraphica^XCVII, B, et ailleurs.

uxo. " Vermigliol",Ant. iscv.Perug,^494, 90.

vxso. " Mai, /. Clir.410,2.

soro. " Gruter,840,11." Mai /. C//r.,44(5,2, et aill:urs.

paie." Bold.,432, a, I.

frate." Donat, 2C9, 8, et ailleurs.

pisto." Mur.,1580 (Narbonne).Alexande. " Inscr. de Dacie (Ackneret MQller),C37.

erro. " Codex PalatinusVirg.,En"ide l",48.

fabricaio." Codex VadcanuSjVirg.,En"ide, II,204.

"7Vo." Codex Mediceus Virg.,En"ide, I,321.

procurso. " Clar. Ep. Paul,491,2.

Etc.,etc.

54. Ce fait nous expliquecomment lespo"tescomiquesont pu, dans les vers suivants,laisser br"ve devant

une consonne la finale des mots am"r, col"r,sor")\ etc.

1. Morceaux choisis de Plaute (Traduction): Prosodie et m"lrique,p. 8.

Page 262: Traite de Langue Latine

238 INFRACTIONS A LA REGLK DE POSITION.

1. yi;/2^rnii;sericor|diahu|jus,nup|lia|rumso1|1icita|tio.

Ter.,Andr.^I,y, 25.

2. Color vcirus,corjpussoli|dumet suciciplelnum." Annei? " An-|

[nei?seldecim.Ter.,Eun., Il,m, 27.

3. Quid agilmus, sor6r^\sei obBr|mabit| pater ai'|vorsum|

[nos?" Pa Iti. Pl.,Stich.,T,n, H.

Comparez le vers hexam"ti'e suivant (C /. L.,

vol. I, n^ 1433):

Quod fugh^quodjactas,tibiquod dai"v spcrnere nolis^

N FINALE

55. L'assourdissement de n finalepeuts'expliquerparla nasalisation de cette consonne. Il a d" se produiredans la prononciationvulgairedu latin un fait sem-blable

ou analogue " celui qu'onobserve dans plu-siem's languesmodernes. En fran"ais,par exemple,la lettre w, pr"c"d"ed'une voyelle,perd souvent sa

force consonaiite : elle se combine avec la voyellequi pr"c"de;et de ces deux lettres combin"es r"-sulte

un son unique,extr"mement nasal, qui n'a

d'autre valeur que celle d'une simplevoyelle.56. Si donc les finales latines mi^ en, in,on pouvaient

prendre dans la languecourante une prononciationanalogue" celle des m"mes finales fran"aises,oncon"oitque, dans les inscriptionsou les manuscrits,le graveur ou le copisteait pu n"gligerparfoisde'

marquer h finale,puisqu'"la fin des mots son oreillene

percevaitpas le son liabituelet caract"ristiquede cette

consonne. Exemples :

alioqui J tr"s fr"quentspour alioquin ceicroquin," T"poqueceteroqui{ classique.iame. " Festus.

!. " Fabretti,VIII,63, et ailleurs.

1,2: lambiques octonaiies. " 3 : Troclia"qucsopl"nairc.

Page 264: Traite de Langue Latine

2i0 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITK)N.

T FINAL (apr"sune VOYELLE)ET D FINAL

58. L'aphoniedu ^filialeu fran"aisdevant une con-sonne,

et la chute fr"quentede cette m"me lettre "

la fin des mots dans toutes les languesn"o-latines

[amat:fr.,il aime; amabat: ital. et esp. amaba)suffi-raient

peut-"trepour nous autoriser " croire que /

final se pronon"aitfaiblement ou m"me devenait

comph"tementaphone dans la languelatinevulgaire.59. Mais nous trouvons de ce fait une preuve

directe dans un assez grand nombre de mots, comme

les suivants, o", depuisles temps les plus anciens

jusqu'"T"poque de la d"cadence, les graveurs ou

les copistesse sont abstenus d" marquer le t final :

ilcde (= dcdit)," C. /. Z., vol. I, n" C2 (Tibur);n^' IGD, 180

(Pisaiire).fcce(= fecit)." C. L Z.,vol. I,n",2.

vixc {= vixit)," C. /. L,,vol. I,n** 2.

valia {==valea)." C. /. Z., vol. IV,nM 173 (Pomp"ies).ama. " Id.,ibtd.,1173.

vota, " Id,,ibid.,il 73.

peria(= perea)." /rf.,ibid,,113.

nosci. " Id.,ibid.y1173.

militavi, " Boissieu,/. Z.,XVII, 11 (cinqui"mesi"cleapr. J.-C).

requiesci." Rossi,A, 1162 (iG8apr"sJ.-C).C5. " C. /.Z.,voLIV,i234.

esse. " Clar. Ep.Paul.,405,14.

relinquc" C. I. L., vol. IV, 1391.

e. " Oielli,5043,et ailleurs(tr"sfr"quemment).n. " Lugd.Cod. Theod.,VIII,ix, 1.

aque (= at-que)." Mus. Ver. 180, 5 (V"ronr,533 apr"sJ.-C),etc.

60. Il en est de m"me du "?final,consonne plusdouce

que le t, moins marqu"e par cons"quent dans la pro-nonciation

populaireet plusfacile " faire dispara"tre.Il est m"me probable que les mots cit"s plushaut

Page 265: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE I"0S1T10N. 2U

n'ont perdu leur / finalqu'apr"sadoucissement de ce

/ en d; car, dans l'ancienne langueet dans la languepopulairedes bas-temps,c'est par un d que se ter-minent

le plussouvent les formes qui,dans la langueclassique,finissent par un t.

61. Comme exemplesde l'aphoniedu r/final dans la

languepopulaire,nous citerons :

hau. " C. I. L.,vol. I,n^ 1007." Rossi,/.,n" 634 (427apr"sJ.-C.)

ope (= apu")," Rilschl,Rheinisches Mus"um^ XIV, 400.

quo si (==quodsi)." Codex Bomanus,Virg.,En"ide,XF, 434, et

ailleurs.

a. " Fer.,Pline,41,21; 71,20,et ailleurs.

62. C'est en vertu de l'aphoniedu t et du d dans le

langagevulgaire,cpie les po"tes comiques ont pu

laisser br"ve devant une consonne la finale d'un

assez grand nombre de mots, comme dans : "d^"d^

ap"d; "t^/it-"t" "t, et dans les formes verbales dis-syllabiques

ayant la premi"resyllabebr"ve : ag"t "r"t^

d"b"t pl"c"tyst"d"t,t"c"t,d"c"tj"b"t ""c"t,v"d"t,d"d"t^

"r"t, ii"g"tr"g"t,etc.

Exemples :

1. In sollasler|ras." In "d \reda|ctussum |loc".

Ter., Phoim.,V, viii,8C,

2. Jamne e|numeras|tiid quodad \te redilturum|putes.

Ter.,Arf.,II,II,28.

3. Seddfrfpran|diumu|xorme|vocat. |Redeo |domum.

Pl.,Bud.,IV,I, 13.

4. Ap"d porltito|reseas |resi|gnatas|sibei.

Pl.,Trtn.,III,ra, 65.

5. Bene et puldice|me do|niihabuit. | " Hau vo|lunta|teid 8u|a.

Pl.,Cure.,V, v, 20.

G. Apo|lo,quaijso,sub|veni|mihci "tqueadijuva.Pl.,Aul.,II,vu, 23.

7. Ita ut dei|cis.Nam, |seifa|xsis,te in |caveam |dabo.

Pl.,Capt.y1,11,15.

1, 2, 3, 4 : lambiques scaaires. " 5 : Trocha"que sept"naire." G, 7*:

"ambiquesson aires.

16

Page 266: Traite de Langue Latine

ii2 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

8. Ag"tgraillas| mibei "iquein|geniumadilaudat| meum.

Pl.,M"re.,85.

"J. Nunquain edc|polvosllrum du|r"us|tergum er"t \quam ter|

[ginum hoc |meumst. Pl.,Psmd., I,ii, 19.

10. DabU ne|mo. Invenilet"nolpempoti|usquam |te con|rumpi|[sinat. T"a,,Andr.,II,m, 22.

il. Adco Imuli|lo:/)/ace/1non fie|rihoc i(i|demutin |com"idicis.

""R.,H"c, V, IV,26.

12. Stud"l par |refer|re;pr"]sens abisensque"|demerit.

Ter.,Ad,, I,i,48.

13. Tac"t. Quor |non hi|dohune ali|quanlis|per?mcli|usest.

Ter.,Arf.,IV, V, o.

14. Tu. " Tu Incais?" Sei |nogas, |nego. [-^Dec"tle |jwirfmve-|[raprolloqu". Pl.,AuL, H, i, 18.

15. Jub"i fralter?ubei is ]esl? Tun' |jub"s|hoc,De|mea"Ter.,Ad.,\, vin, 1

.

16. Lic"ine in|foratre,seiin|comili|archau |licet?

Pl.,Cure, 111,31.17. IpsusIse excruc"lat,quei homo, |quod amat, |vid"tjnec |

[pot"lurIdura li |cet. Pl.,Curc.yI,m, 14.

18. El bu|laaurelast,pa|lerquam |ded"t mi |gnala|lidi|e.

PL.,y?Md.,IV,iv,127.19. E7*"t queijdameunu|chus,quem |merca|tusfue|ralfra|terTa|idi.

Tkr.,"'mw.,III,v,21.

20. Alegfflf/Pa|nium rs|schanc sibi|cogna|tam, De|mipo?Ter.,Phorm.,II,ra,5.

21. Prendit.ldexle|pam,seldoucit,| rog"tquid|vcniam jCari|am.Pl., Cwrc, II,m, 60.

R FINAL

63. La chute de la labiale douce b dans la prononcia-tionpopulaire" la fin et m"me au milieu des mots, est

suffisamment attest"e par les exemplessuivants :

O'iimat (= ob-Umat)." Gloss. Mai Cl. auct.,VI,537, a. -^ Gloss.

Amplon.,357,3".

8 : lambiquc sonairc. " 9, 10, 11 : lambiques octonaires. " 12, 13 : lam-

biqiicsscnaircs. " H : lambique oclonairo. " 15, 16 : lambiqiicssenaires.

" 17, 18 : Trocha"qiicssept"Qaircs." 19 : lambiquc octonairc. " 20 : lam-biquc

senairc. " 21 : Trocha"qucsept"naire.

Page 267: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 243

Octoris {= Oct"bris)." Lup",V, 25 (618-619apr"sJ.-C).

Septefis(= Septembris)." Fabretti,VIII,i.Feraras {" Februarias)." Muralori,1968,vn.

scartias {= scabntias)." Orelli,4233 (Ma"stricht).Pulilius (= Publilius)." Ann. arch. de Constant.1862, 102,87

(Arsacal).repulica(= republicd)." Lugd.God. Th"od.,VI, xxix, 4.

incomparali(= incomparabil")." Marini,Iscr. Alb.,192, 1.

64. Dans la latinit"classique,iln'est tomb" qu'apr"savoir subi une assimilation :

"-m"to (= *ob'7n"to,oni-mitto).

"'peno (= *ab'perio,*ap-perio).6'perio(= *ob'perio,*op'perto).

65. Chez les po"tescomiques,la prononciationne

supprimaitle b que dans les deux pr"positions: ab

{"bsodaliPlante; "b-ducereabsurde))et "b (seulementen composition: "bsono ou "p-sono).Exemples :

1. Salultemiibei"b \sodajlisoIl|damnoun|tio.Pl.,Bacch.jII,II,10.

2. Et a6dou|cerea |memulilerem |fala|cieis.

Pl.,Pseud. IV,y, 4.

3. Scio d"surldedeilctum boc dejrisolresdeilcere.

Pl.,CapU, I,i,3.

C FINAL

66. La prononciationvulgairesupprimaitc final

dans im certain nombre de mots, comme l'indiqueTabsence de cette consonne dans :

Al (=:k'ic)devant r : Boiss"eu,Insc"npt.de Lyon,XVII,55; devant "-:

Steiner,C. L D. et Rh.,1773 (Tr"ves);devant r : Le Blant,Inscr.

Ch\, 408 (Vienne)*

1.2, 3 : lambiques senaires.

Page 268: Traite de Langue Latine

24i INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

hi (= h"c)devant q : Bob. Cic. De rep.^ 830, 28.

hui (= hm'c)devant s : Orelli,Henz., 7339.hun. " Inschr. E(k Reg.Lang,y21!,VI (Caraglio,669 apr"sJ.-C.)han? " Codex Mediceus. Virgile,EgL,^l\\ 12 (devants).si(= sic)tr"s fr"quentdans les plusvieux-nianuscrits.

a si (= a" si)," Ver, Pline,12,15.

7mn (= nunc)devant se: Codex PalaCinuSfWvg"le^EgL^ VIII,43; "

devant m : Codex Mediceus Virgile,En"ide,X, 823; " devant / :

Codex Palatinus,Virgile,En"ide IV, 59 *.

67. Les po"tescomiquesn'oat pas tenu compte de

c finalon de 7ic finaldans les mots h"c (pronom)h"nc^h"ncyh"nc'yilsont m"me compt" pour br"ves lessyllabesnatureUement longues:hic{BJA.\evhe),h"c,hoc {aTablatif).Exemples :

1. Vel h"c Pamipilus1jOura|batquoti|ensBac|c"di.T"R.,^ec.,I,1,3.

2. Sei quidemh"c \relin|quet.neque |secuni 4ib|doucetj senex.

PL.,:^aecA.,U,3, 122.

3. Sed quidh"c \clamo|risori|turbine |ex pro|xsiMno.

PL.,AuL, II,9, 7.

4. In h"nc di|em.Sed |satine |tecuni |paciOi|catus|sum Anti|po?

Pl.,Stich.,IV, 1,13.

5. Per h"nc ti|beicc|Baraincelaato,|Gelasi|me,ese hodi|elilcet.

Pl.,5/"W., 1V,2, 31.

vm. Voyelle br"ve suivie de deux consonnes appar-tenant

au m"me mot que cette voyelle.

68. Lors(|u'"Tint"rieur d'un mot une voyellebr"ve

est suivie de deux consonnes, la syllabeo" se trouve

cette voyellereste quelquefoisbr"ve chez lescomiques.Cette infraction " la r"gles'expliquepar la chute ou,

quelquefois,par raffaiblissement de Tune des deux

consonnes dans la prononciationpopulaire.

1, 2, 3 : lambiques senaires. " 4, 5 : Trx)cha"quessept"nairea.

Page 269: Traite de Langue Latine

LNFRACTIONS A LA R"GLK DE POSITION. 245

GROUPES FORM"S DE CONSONNES REDOUBL"ES

69. Si les contemporainsde Plante r"p"taientdeuxfois la m"me consonne dans la prononciationde

certaines syllabes*,ils ne la redoublaient jamaisdans r"criture*.

Comment s'expliquerune pareilleanomalie?Faut-il croire qu'"cette "poque o)i avait le droit,

en maintes circonstances,ou de laisser br"ves ces

syllabesou de les allongerpai* position,selon qu'onfaisait entendre une ou deux fois la consonne? S'il

en "tait ainsi,la libert" accord"e " chacun de pro-noncer

" sa guise,justifieraitl'absence du redouble-ment

des consonnes dans l'"criture,puisque ce

redoublement aurait eu pour effet de fixer une

prononciationcpie l'on regardaitcomme facultative.

70. Mais cette explicationne nous para"tpas la plusvraisemblable. Nous estimons que le fait d'"crire seu-lement

une ou deux consonnes "taitune incorrection

orthographiquepure et simple,maintenue pai^l'usage,sans raison et sans partipris.Selon nous, cette irr"gu-larit"

fut non pas la cons"quence,mais la cause m"me

de ces infractions " la r"glede positionque se permitle

langagevulgaireet que Plante ne craignitpas d'imiter.

En eflet,si les rares lettr"s de ce temps articulaient,

scrupuleusementchaque consonne, on reconna"tra

que r"criture en omettant une lettre .sur deux dut

aider " la suppressionde cette lettre dans la pronon-ciation

courante. Dans bien des cas, les gens d'instruc-tion

m"diocre ne savaient points'ilfallaitredoubler

ou non telle consonne; et leur ignorancene pouvaittrouver dans la langue "crite les renseignements

l.Voy. p. 127, G. " 2.Voyez le texte du S"aatus-oonsullc relatif aux Bac-chanales,

p. 78; et le 'Suppl"ment au chapitredes infractions " la r"glede

position,p. 201 et suivantes.

Page 270: Traite de Langue Latine

246 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

n"cessaires pour s'"clairer.Aussi l'arbitraire tenait

lieu de r"gle; et il est " croire que dans les syllabesde ce genre rallongementpar positione"t fini par

dispara"tre,si Ennius n'e"t pas fait adopterl'usagede r"p"ter, dans l'"criture,les consonnes qu'ondevait redoubler dans la prononciation.

On comprend "ionc que Plante, ait pu en toute

libert" faire tant"t longues,tant"t br"ves,selon les

besoins de ses vers, des syllabesdont la quantit""tait de son temps extr"mement flottante.

71. Pour T"rence, " l'"poqueo" il v"cut (185-159avant J.-C), l'usagede redoubler les consonnes

n'"tait pas encore universellement admis dans l'"cri-ture;

et cette circonstance,jointe" la facult",quese r"servaient les comiques, d'imiter la prononcia-tion

populaire,explique comment ce po"te a pu,dans certains cas, compter pour br"ves des syl-labes

qui dans les vers dactyliques"taient invaria-blement

longues.72. Parmi les mots, o" ces br"ves se rencontrent

dans Plante ou dans T"rence, nous citerons,en

reproduisantl'orthographedes manuscrits : "cciun^

"cquid^"cculto'yille"llicsup"llectile^sim"llum"^Ach"llem^

expap"llato;qu"ppe Phil"ppum "sse ded"ssevic"ssatim^etc.

que Plante,sans aucun doute,"crivaitainsi : ecum, equid,oquoltodou oquolto;ile,ileicou ilic;supelectile^similumai,

Acilem,expapilqtodou expapilato; quipe^Pilipum ou

Bilipum, ese, d"dise,etc. (Voy.le S"natus-consulte

relatif aux Bacchanales,p. 78; le Suppl"ment au cha-pitre

des infractions " la r"glede position,p. 261;et le Suppl"ment" l'alphabet,p. H.)Exemples :

i. Dedoulcam sed "\cummillitcm.Est |istuc |datum.

T"a., 'ww.^lIIjijS.1 : lambique senaire.

Page 272: Traite de Langue Latine

248 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.

GROUPES FORM"S DE DEUX CONSONNES, DONT LA PREMI"RE

EST N OU M : ne, nd,mp, nt.

73. Devant les groupes qui coinmenceut par n ou

m, la voyellereste quelquefoisbr"ve chez les co-miques.

Ce fait s'expliquepar la combinaison de ii

ou m avec la voyellepr"c"dente,de mani"re " for-mer

ce son nasal,dont nous avons parl"plushaut

(p.238),et cfuin'a d'autre valeur que celle d'une

simplevoyelle.Dans cette combinaison,la force de

la premi"re consonne disparaissant,il est naturel

que la syllabe,br"ve de sa nature, reste br"ve, comme

si la voyellen'"tait suivie que d'une seule consonne.

.74. Cette nasalisation de ii ou ni devant c, d,p,t,"tait

une particularit"du langagepopulaire; et ce qui le

prouve, c'est le grand nombre d'exemplesoffertsparles inscriptionsde toutes les "poques,o" cette n et

cette m ne sont pas mai^qu"es.

1** SUPPRESSION DE H DEVANT Cy Ct ET q.

Orucule. " C. I. L.,vol.I,n^ 927.

provicia." Mommsen, Mon. Anojr.yV, 11.

qique{= quinqu")." Boissieu,Insmpt. de Lyon xvn, 65.

pric"pt." Orelli,3758 (Sarda"gne)." Mar.,Iscr. ^4/6.,26, 1.

pricipis." C. /. Z., voL IV,1945.hue (= hune)." Rossi,/, 824 (463apr"sJ.-C).

qu"euque. " Jord"o, Port. Inscr.,251 (Villarde Perdizes).

"aitplusgu"re, surtout dans la langue du peuple.Il "tait cbpendaQt une

circonstance o" elle devait avoir gard" toule sa valeur, c'"taitdevant une

voyelle,afin d'emp"cherT"lision de la finale.

Du rapprochementde ces faits on peut tirer les cons"quences suivantes,

pour "tablir quel "tait dans Torthographode Piaule l'emploide ce d :

Il est possibleque, pour imiter la prononciationpopulaire.Plante ne l'"crivit

pas devant les consonnes; " devant les voyelles,il devait "videmment le

supprimer,quand ilvoulait faire l'"lision; " mais quand il n'"lidait pas la

finale,il "crivait bien certainement le d afin d'cmp"cherl'hiatus.

Page 273: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 2i9

traqilliias." fihein.-Jahrb.^xxxv, 42,II (Cologne).sacte, " Guasc. Mus. Cap. 794.

defucia." Perret,Catacombes de Rom?, V, xxix, 70.

conjucta." Boissicu,I. L., xvii,68.

QuictUis." C. L L., voL I,n" 8il.

2**SUPPRESSION DE "l DEVANT d.

Alexadrus. " Ann. arch. Rom., 1856; 16,69.

Alexsadri. " Boissicu,Inscnpt.de Lyon x, 26; et ailleurs.

eudem. " Gruler,607,1 (155apr"sJ.-C).

quado." Orelli,4360 (Pr"neste,386 apr"sJ.-C).

faciedos." Orelli,Henz.,6593 (Corflnium).

spledid." Mommsen, 7. iV.,1525 (B"n"vent).

stuped." Gruter,560,XI.

Jucudi, " Lupi,45,2.Kaledas. " Lupi,1*17,3.

abudat. " Cohen,M"dailles imp"riales,Y^392, 126 (Diocl"tien).

Secudus. " Ann. arch. de Constant.,1858-59, 194, 52 (T"bessa);C. I. L.yvol. I,et ailleurs.

secudes. " Kopp, Pal"ographiacritica,II,i,235.verecudus. " Marangoni,D"lie cose gentilesche...,463,1.

3**SUPPRESSION DE m DEVANT p.

Poponi." C. I.L.,I,939.

Seproni." C. 1. Z.,I,956. "

tfiuph." Osann zu Apul.,De orth.,p. 51 (13ans apr"sJ.-C).

exeplu." Gruter,607,1 (155apr"sJ.-C). .

Olypus." Reines,XI,38 (Florence).

seper. " Muratori,972, 9.

incoparabili." Mommsen, L iV.,6532.

copan. " Fabretli,IV,415.

St/phei*usa." Fabretti,V, xli.

tepore." Renier,/. A.,

1647 (Loth-Bordj).Redepti." Vermiglioli,Ant.iscr.Perug.,5"6,193.

Redepta." Lupi,110,L

4"* SUPPRESSION DE 71 DEVANT t A l'iNT"RIEUR d'uN MOT

Veicetinos." C. I. Z.,vol. 1,549 (135avant J.-C).monumetum. " Orelli,4510 (P"rouse)."i^tt//.arch. Sard.,i,61, 7.

Page 274: Traite de Langue Latine

2o0 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

paretes." Muratori,1123,7.

fr"le." Lupi,1 13,1.

C/eme//. " Grutcp,601, 7.

Laureti. " Garrucci,Vetri ornati...^XX, 2.

Gaudetio. " Lupi,110,2.

juvetute," Perret,Catacombes de Rome, V, v, 1.

cotibernali." Mommsen, /. iV.,5123 (Esernie).Constait. " Mommsen, /. iV.,1813 (B"n"venlj,Costatius, " Lupi,H 7,1.

Costate (= Constante)." Rossi,/, 67 (342apr"sJ.-C).henemereti. " Rossi,/,158 (363apr"sJ.-C.)-Vaktiniano. " Rossi,/,385 (390apr"sJ.-C).Leotia." Rossi,/,605 (386-417apr"sJ.-C).Motanes. " Reines,XX, 143.

dedrot (= dederunt)." C. I. L.,vol. I,n" 173 (Pisaure).fecerut." Nicolai,D"lia bas. di S. Paoloj232.

SUPPRESSION DE t FINAL APR"S 71

75. Mais dans le groupe ?"t des troisi"mes personnes

"iu pluriel,ordinairement n subsiste,et c'est le t

qui dispara"t:

fecerun." Mommsen, /. N., 2658 (Naples),et ailleurs.

quiescun. " Mommsen, /. N., 3528 (Pandateria).

posuerun. " Fabretli,VII",lxxxui.

essen. " Brambach, C. /. fihen.y1502, a, XXI (Wiesbaden,116

apr"sJ.-C).^rin (= erunt)." Marini,Iscr. Alb. 73,lxvu.

sun. " Ropp, Pal"ographiacritica,II,i, 414.

^ccipiun." Rossi,/,319 (392apr"sJ.-C).

deflen." Rossi,/,288 (380apr"sJ.-C).Ifiban. " Boldett",page 194, tableau III,1 .

expectan." Brunat.,Miis.Kirch.,clxv.

aman. " Pal. E^.,390,a, 6.

solen. " Vat. Verr.,534, 22.

haben. " Clar. Ep. Paul.,487, 10.

salutan. " Clar. Ep. Paul.,372, 20.

mtendan. " Clai\yEp. Paul.,406,16.

veniun. " C/ar.,Ep. Paul.,498, 12.

Page 275: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA K"GLE DE POSITION. Sol

76. Souvent n se changeen m, ce quiindiquebien lia

prononciationbr"ve de la voyellepr"c"dente:

fecemm (=i=fecerunt)." Gruter,686,3. " Mommsen, /. iV.,2037

(Nola)." Orelli,Henz.,7360; et ailleursplusieursfois.

convenerum. " Marini,Att. Planche XL, a, 21 (218apr"sJ.-C).emerum. " Bcildetli,53,b, 6.

posuerum. " Bold.,381, L" C. L Z.,vol.3,2**partie,3682; 4136.

dedicarum, " Orelli,3740 (Lanuvium),

cofnparaoemm. " Fabretti,v, IL

comparabirum." Lupi,p. 24 (Tibur,613 apr"sJ.-C).commendaherum, " 7d.,ibid.

SUPPRESSION DE 7X1 A LA flN d'uN MOT

77. Quelquefoisle gi*oupe n/ dispara"tenti"rement :

derfa." C. /. Z., voLI, 417.

dedro. " C 7. Z.,vol. 1,177 (Pisaurum).dederL " C. L L.,vol. 1,187.

emeru. " C /. Z.,vol. 1,1148 (Cora).

amavere, etc.,dans les plusanciennes inscriptionset " T"poque

classique.

78. Tous ces exemplesnous expliquentcomment,""hezles comiques, la

*

syllabepeut "tre br"ve malgr"la positiondans les mots comme les suivants :

"ncommoditates"ncuhare;inte)\ "ntus^ etc.; sed"ntarii^

fer"ntarium hab"nt^ siud"nt soient) vol"ntate] uid"\

"nde; n"mpe.

Exemples :

1. Quot "ncom\modita\tesbac |re acc"pi|es,nisi | caves.

Ter.,H"aut.,V, i,59.

2. Sei quidem"n\cuba\re^quel|perjou|rarint,|velint.

Pl.,Cure, II,n, 18.

3. Sei arte |poteris|adculbare.| " Vel "nier \ cuneos |ferolos.

Pl.,5/ic/i.,rv, II,39.

1,2: lambiques senaires. " 3 : Trocha"qno sept"naii'e.

Qoo^":

Page 276: Traite de Langue Latine

2d2 infractions A LA R"GLE DE POSITIOX.

4. I tu atlquearce|seilam. Ego "n\tu8yquod |factost|opus.

Pl.,Cas.,m, m, 26.

5. Sedenta\riei\ sutoires dialbatra|riei.

Pl.,AuL, Iir,V, 39.

G. FerentQ\rium e|seami|cuininvenltum intcrilego.

Pl., 7Wn.,II,iv, 55.

7. ^aAt"nrdes|pica|lani,et quaB | nos scmlper ominibus |-cmc!antj.

[mode"s. Ter,Eun., Il,m, 93.

8. Stud"nt fa|cerc;in ad|paran|docon|sumunt |dicm.

Ter.,Arf.,V, vu, 2.

9. Solmt es|sc,id non |fit. " Velrum dci|cis.Quid e|go nunc 1

[faciam,I Sure. Tj":R.,/yeaM/.,V,240.

10. Quin,sei ]vol"nta\tenoilet,vi ex|strudam |foras.

Pl.,M/., IV,m, 31.

41. "Weme Icontinulorecilpiam| rusum ]domum.

Pl.,Capt.,1,H, 19.

12. w"rfe tu au|scuUa|repotijsisquom ego /^/awcauisculer.

Pl., Cas.,I,45.

13. Nt'""ipePor|mio|nem? "stum |palrolnum mulileris.

Ter., Phorm., 11,1^11.

GROUPE mn

La quantit"br"ve de lapremi"resyllabed'omn/y^dans

Plante, est due "videmment " Taffaiblissement de n.

Mais comment cette 7i pouvait-elledispara"tredansla prononciationpopulaire?C'est "videmment par

suite de son assimilation avec w?, comme nous le

montrent les exemples suivants :

Volummia {=Volumma). "Mec, de la Soc. arch. de Constant,,.18. 3;

210, 142 (Tiddi).sommo {= somno)," Voy. Codex Mediceus, Virgile,EgLy VII,45.

scammeUum (= scamnellum)." Apul"edans Priscien.(Reil,I, H l.)

Apr"s Tassimilation est venue la suppressionde

la seconde ??i :

Tolumius (= *Tolummius pour Tolumnius)." Codex Romanus,

Virg.,En"ide,X"I,400.

^, 5, G : lambiques sonaircs. " 7 : lambiquo octonairc. " 8 : lambiquo

sonairc. " 9 : lambiquc oclonaire. " 10, 11, 12, 13 : lambiqiicsseaairos.

Page 277: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLK DE POSITION. 233

columella (= *colummeila pour columnella)^"poqueclassique.scamiilus (= *scammiUus pour *5rawf"itfMs),"poqueclassique.columa (= *columma pour co/wmna),cit" par O.uintilicn,voy.p. 2:27.

Une inscriptionva jusqu'"supprimerles deux m :

oia{=.*om"a=^*ommiapour o??in/a),C,/.Z.,vol.VI,Impartie,n"73G.

79. C'est ainsi que la chute de n dans la prononcia-tiona permis" Plante de placeromnes dans ce vers :

1. Ita "mnes |de tecito cle|tupba|vittelgulas.PL., Kud., I,1, 5.

GROUPE ffn

80. Le groupe ^/i,en italien et en fran"ais,a un son

nasal particulierqu'ilest impossiblede figureret de

d"crire. Bien qu'onexprimece son par deux consonnes,

il forme dans ces languesune articulation simplequi pourrait"tre repr"sent"e par une seule lettre,

comme en espagnol: fi.

81. On doit supposer que l'originede cette articula-tion

des languesn"o-latines remonte au latinpopulaire,car on trouve dans les inscriptionset les manuscrits

un certain nombre d'exempleso" ^ a disparudevant /?,

comme :

Pelinam. " Mommsen, /.iV.,5473 (271apr"sJ.-C).

mana. " Orelli,1175.

apruno. " Mon. ApuL^ 4, 16.

propunatori." Cohen,M"dailles imp"riales,IV,393,361 (Gallien).sin (= signum)." M"nze Rhein. Jahrb.,xvii, 102, 81 (Constantin).rehum. " Le Blant,Insa\ chr. 474 (Guillerand,600 apr"sJ.-C).renorum. " Codex Mediceus,Virgile,En"ide, XI,333.

inavia. " Codex Medicem Virgile,En"ide,XI, 733.

sinificant." Vev. Pline,76,5*stanant. " /rf.,ibid.y145,17.

1 : lambiquo scnaire.

Page 278: Traite de Langue Latine

2o4 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.

insinibits," Amand. Euseb.,157,h.

Naeus {= Gnaeus)." C. L L.,vol. IIF,2" partie,1728,add.

Naepor(= Onaepor)." C. /. Z.,voL 1,1539.

82. Ces exemples expliquentrinfraction " la r"glede positiondans "gnave,chez T"rence, eptgnomus^ chez

Plante :

1. Quid,igna\ve?pelniculon'|pugna|pe,quelis|tumbue por|tes,co-|[gilas?Ter.,Eun., IV,\ti,7.

2. Ep"(jno\musheiciquidemest queiad|stat;i|hoalquead|loquap.pl.,5^"c/".,m, II,n.

Toutefois, ce son nasal du gn est rare chez les

comiques; car la plupartdu temps ce groupe entra"ne

rallongementpar position:EpJgnome.V"AVT.,Stic/i.,i^l.

GROUPES FORM"S DE DEUX CONSONNES DONT

LA PREMI"RE EST UNE R :

gr, m

83. On a vu plushaut que r avait tant"t un son fort,tant"t un son ti*"s adouci. Cette derni"re prononcia-tion

nous est encore attest"e par les exemplessui-vants,

o" la consonne r a "t" supprim"econform"-ment

aux habitudes du langagepopulaire.

stecus. " C. I. L.,vol.IV, 1754.

pecepit." Bull, di arch. crist.I,70 (484-507apr"sJ.-C).Tibutin", " Janssen,Mus. Lugd.Inscr.XIX, 2.

supestiles." Boissieu,Inscrip,de Lyon,X, 26.

pejerare." Forme classique.

pejuri." Codex Mediceus,Virgile,En"ide,II,195.

pejurio." Laur. Oros.,334,11.

pe^Hubari." Bob. Cic. R"p. 46,6. Mai, et ailleurs.

84. Cette suppressionde la consonne r quand elleest

suivie d'une autre consonne, nous expliquecomment,

i : lambique octonaire. " 2 : lambique senairc.

Page 280: Traite de Langue Latine

2o6 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

86. A la fin d'un mot^ ce n'"taitpas la lettre^, mais

le t cpie supprimaitla prononciationpopulaire:

pos. " CI. L.,yo\.1,1454,et dans un grandnombre d'inscriptions.

"8. " Momnisen, /. A'.,2072 (Noies),et dans six autres endroits.

potes," dans divers manuscrits.

On trouve "galementle t supprim"dans slis =: stlis.C. L Z.,

vol.I,Voy. Y index grammaticus.

87. Dans iste,etc.,"tic^istinc^istuc^le groupe ^^ res-tait

intact,mais on faisaitTapli"r"sede IV, surtout

apr"s une voyelleou une m :

sia. " Codex Palattnus,Virgile,En"ide X"I,313,et ailleurs.

stinc. " Codex Mediceus Virgile,En"ide VI, 389,etc.,etc.

L'aph"r"sede Vi se rencontre dans un grandnombrede manuscrits,

88. Ces exemplesnous font comprendre comment

les po"tescomiques ont pu laisser br"ve la syllabesuivie de st dans les mots suivants : ven"statis^vet"s-

tate "st dedisti\etc., et comment dans les mots iste,

isticistuc la syllabei ne compte pas toujours.

1. Quis me est |fortu|nati{orv"n"\slatis\queadeo |pleni|or.Ter.,/^ec,V,iv,8.

2. Vei"sta\tevilno edenituloai|tatemin|riges.

_

Pl.,P"n.^m, m, 87.

3. Dedisti\nehoc facitoei gladi|umquel|se ocei|deret.

Pl.,Trin.,I,ii,92.

4. (I)stequel|tabellasadlfert,a|douxit|simul.

Pl.,Pers.. 520.

5. {Pjsticest Itbensaujrusstuljteisin |lingua|situs.

Pl.,/^"?n.,m,m, 12.

6. Ut e"^il|lebonus |vir,tria |non com|muta|bitis.Ter.,Phoi-m.,IV,m, 33.

1.

Di longpar nature est devenu bref sous Tinfluence de la br"ve pr"c"-dente,

comme nous Tavons expliqu"pinshaut pour bonis,abis,bov"s,foras.

1 : Trocha"qucsept"naire." 2, 3, 4, 5, 6 : lambiques senaires.

Page 281: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 257

GROUPE str

89. Pour "viter la duret" du groupe str^la pronon-ciation

courante radoucissait de diverses fa"ons.Quelquefoiselle supprimaitla lettre r :

ministorum. " Mommsen, 7. N.,2225 (Pomp"ies,44 apr"sJ.-C).stamt. " Orelli,3882 (Ostie).statoribus." Lugd.Cod. Theod.,VI, xxxi.

ligusta." Codex Palat"nuSjVirgile: Egl. n, 18.

prostati." Clar. Ep.Paul.,136,9.

Rarement elle retranchait le / :

silvesribus." Codex Mediceus,Virgile,Egl.,n, 183.

Le plus souvent elle faisaitdispara"trela sifQante :

Urumentis. " Marini,pap. dipl.CXIV, 102 (Ravenne,539 ou 546

apr"sJ.-C).

filiatrae." Boldetti,407, a, IL

intrumento. " Ver. Pline,77,7.

intraios." Bob. Char.,62, 4.

ratrum. " Bob. Exe. Char.,554, 26.

adtruxer". " Bob. Front.,283,18.

demontrare. " Flor. Dig.,DI,25, Mo.

clautris." fil.Cod. Th"od.,IX,in, 2.

contruxit. " TU. Cod. Th"od.,XV, i,4.

detructa." Amand. Euseb.,89,t.

talatrus." Gloss. Hildebr.,281, 1,et ailleurs."

Cette derni"re prononciationexpliquecomment,

gr"ce " Taphoniede ^, les po"tescomiques ont pu

dans certains mots, tels que fen"strasmin"stremus^

mag"stratus per"stromatalaisser br"ve la syllabequipr"c"dele groupe str.

Exemples :

1. Inlus|trio|resfe|cit/"n"|^rasquein|didit.Pl.,Rud. I,i,6.

1 : lambique sena"re.

17

Page 282: Traite de Langue Latine

258 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

2. Nosmet |inter | nos mimistremus\monotroipi: hoc con|Tivi|um.Pl.,Stick.,V, lY, 7.

3. (Jtne Iper"stro\n{ataqui|demaique|picta|sintcam|pani|ca.Pl.,Pseud.,l^Uj i3.

4. Ubi sint |magtstraltusquos |coira|reopor|teat.Pl.,Pers.,76.

GROUPE pt

Dans le groupe pt la prononciationpopulairenetensdt pas compte du p :

ottm. " Grutep,774, il (N"mes).otime? " Mommsen, 7. N., 7059.

scritus." Orelli,Henz.,6432 (Campomarini).Setembres. " Muratori,1850, 8 (Calaris).Sei"ma" " Fabretti,IV, xxn.

setimo. " Renier,/. A., 3729 (A"n-T"mouchent).setimus. " Renier,7. A.,2462 (Uzelis)." Mur., 882,1 (troisi"me

si"cleapr"sJ.-C).

^gyto. " Co"fea?Fer.,Pline,129, 26.

JSgytus." Id. tbid.140,15.

.Comparezl'espagnols"timo et la prononciationdu

fran"ais: septi"me,bapt"me,etc.

Ces exemplesexpliquentla quantit"br"ve de la

syllabequi pr"c"dept dans vol"ptate^vol"ptates^etc.

Exemples :

1. Fb%)/a|/e,vi|no,amo|re de|lecta|vero.Pl.,ilferc.,548.

2. Capiunt|vol"pta\teSjcapi|m)tru|sum mise|rias.

Pl.,Amph.yIII,n, 58.

GROUPE ps

La prononciationpopulaireassimilait quelquefoisle jo, de fa"on" remplacerce groupe par deux s.

2, 3 : Trocha"quessept"naires." 4 : lambique senaire.

4,2: lambiquessenaires.

Page 283: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 259

D'autres fois,elle se bornait " supprimerle p:

iwt, issaiss"lus." Fr"hner,Rh, Mus.,Xni,148,etc. " Comparez

Tespagnolese.

princes. " Ver.Pline,102,3.

scris" " Boldetti,407,2.

scrisit.-^Manni^pap.dipl.jXCIf,33 (Rome, sixi"me ou septi"mesi"cleapr"sJ.-C.)-

salmos. " Fleetvood,506,3 (373apr"sJ.-C).

S"tacus. " Gamicc",VetriornatiyXL, 8.

C'est ainsi que s'expliquela quantit"br"ve de Vi

dans "pse "psa "psum chez lespo"tescomiques(*).

Exemple :

1. Futalras es|seaud"|vit;sed "p\seexit |foras.

Ter.,Andr. I,n, 3.

GROUPE ts

L'aphoniedu / dans le groupe ts est fort rare chez les

comiques;ilne se rencontre que dans les compos"sde

et;"tsitam"tsi.Voyez t final,p. 240.

GROUPE et

La prononciationpopulairesupprimaitc devant /,

comme l'attestentles exemplessuivants :

Vitorius." C. I.L.,vol.1,1160 (Anagnia),et aillem's.

Vitoria." Mommsen, /. N.,1021 (Luceria),et aillem^.

Vttoriae." Gruter,840,9 (2fois).Otavio. " Mommsen, /. TV.,518 (Brindes).Beneditus? " Gruter,258,7 (204apr"sJ.-C).invtto. " Donati,17,3 (Gortone),et ailleurs.

Pkilotes,Phil"tetis." Gruter,42, 7.

Adauia. " Mommsen, /. iV.,5415 (Corflnium).Autae. " Mommsen, /. iV.,3165 (Ba"es).

(*)On ne rencontre pas d'exemplesde Taph"r"sede Vi dans ipse.

1 : lambique senaire.

Page 284: Traite de Langue Latine

260 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

Autionum. " Orell",3238 {emendatt"nesd'Henz.,p. 309).cintum. " Mommsen, /. TV.,3030 (Pouzzoles),et ailleurs.

defuntus." Gori,/. Etr. I,431,9 (Florence),et ailleurs.

nantus. " C. 1. Z.,vol.U",2" partie,1635.santus. " C. I.L.,vol. VF,1'^ partie,736.santissimae." Mommsen, /.iV.,2679 (Mis"ne),et ailleurs.

cunti. " Bull. arch. Rom.y1865,p. 11 (Anc"ne)." Renier. 7. il.,1382 (Lambessa).

Le c tombdt parfoisdans la latinit"classique,entre

deux consonnes :

spinter(= a^iYx-n^p)," d"j"dans Plante.

arius (= arctus),fartus(= farctus).gutntus(= quinctiLs).tortm (= * toretus).hortus (= *horctus).

C'est en vertu de cette prononciationque Plante

a pu laisser br"ve la syllabene qui pr"c"deet dans

sen"ctutem :

1. Post i|bolaullumin pue|lum,ibifojvebo|$en"ctu\temmelam.

Pl.,Stich.IV,I,62.

GROUPE es ("critx)" fint"rieur et " la findes mots.

Le groupe es (repr"sent"par la lettre double x)perdaitsouvent le c dans la prononciationpopulaire:

esercitu." Osannzu Apul.,De Orth.,p. 51 (13apr"sJ.-C).obstrinserit." Gruler,408, I,7 (deuxi"mesi"cleapr"sJ.-C.)."

Kandler,Inscr. Istr.S.sesentis." Straton. Edit de Diocl"tien,VIII,8 (301apr"sJ.-C).visit." Mommsen, 7. iV.,1589 (B"n"venl),et ailleurs.

bis"t." Mommsen, /. N., 2967 (Naples).Alesander. " Mommsen, 7. iV.,5686 (Carseoli).

Ale8{ander)." M* Caul,Britanno-^Romaniiww., CXXVI.

Vinatris." Mommsen, 7. TV.,5235 (Larinura).

1 : Trocha"quesept"naire

Page 285: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 261

Masimilla. " Gori,7.Etr. I,431,89 (Florence).Zeusis. " Guasc.,Mus, Cap.,Il,page 135.

Subomatris. " Renier,7. A.,3949 (C"sar"e).

cojus." Renier,/.A.,679 (Lambessa).Felis." Esp.Sagr.,XLIII,264.

". " Hefner,D. rom. Bayem^ LXni (M"ltenburg).

Cette suppressionde la gutturale,dans la prononcia-tion

populairede la lettre ^, expliquerinfraction " la

r"glede positiondans sen"x et "x ["x-ercitu^"x-igere)^chez les po"tescomiques.

Exemples:

1. Sen"x in |culi|nacla|mat,lior|tatur|coqaos.Pl.,Cos.,IV,i, 6.

2. Sei mage "x\igereolcipias,|dyamm |renim ex|oritur|opti|o.

Pl.,TWn.,IV, ni, 45.

3. Nunc bodileAmpitrulovenilethac |ab "xer\citu.

Pl.,Ampk., 140.

" 11. " Suppl"ment au chapitre des Infractions

" la r"gle de position

(Orthographede Plante. )

1. Dans une "tude comme celle que nous venons

de faire,et o" nous avons d" revenir sans cesse sur

des questionsde prononciationet d'orthographe,il

nous a paru indispensablede rendre son antiquephysionomieau texte d"s vers de Plante que nous

avons eu " citer. Pour nous guiderdeuis ce travail

de restitution,nous disposionsd'un document pr"-cieux,le s"natus-consulte relatif aux Bacchanales

(186 avant J.-C),et nous avons suivi litt"ralement

les indications qu'ilrenferme. L'observation rigou-reusede cette m"thode donne " nos corrections un

caract"re de certitude presque absolue. Sans doute,

1 : lambique senaire. " 2 : Trocha"quesept"naire." " 3 : lambique senaire.

Page 286: Traite de Langue Latine

262 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

Torthographepersonnellede Plante;d"figur"epartant de rajeunissementssuccessifs,est et restera

toujoursdans ses d"tails un secret imp"n"trable,mais on peut s*en faire une id"e suffisamment exacte,

en supposant,comme nous, que ce pp"te "crivait

g"n"ralementles mots selon l'usagede son "poque.En dehors de cette supposition,que nous croyons

parfaitementfond"e, nous n*avons rien accord" "

l'hypoth"se;et, quand les renseignementsnous fai-saient

d"faut,nous avons mieux aim" nous abstenir

que de hasarder des modifications contestables. Nous

craignions,en consultant sur quelquespointsdemeur"sobscurs lesmonuments ant"rieurs et surtout post"rieurs" Plante,de nous laissertenter par de fausses richesses,et d'accro"tre le nombre de nos corrections au d"tri-ment

de la v"rit".

Si donc ce travail de restitution orthographique

pr"senteplusieurslacunes,on voudra bien le consi-d"rer

comme un minimum voulu par nous et donn"

comme tel.

2. Ces r"serves faites,voici dans son ensemble

l'orthographeque nous avons adopt"e.

(Lesmots en capitalessont des formes extraites

du s"natus-consulte,et que nous produisons" titre

de pi"cesjustificatives.Les mots du texte corrig"de Plante sont en italiques.)

AI = AE : g"n. s. DVELONAi; n. f. pi.tabelai, datai;

ace. n. pi.HAicE ; radie, aiqvom : g"n.s. bonai;n. f.pi.similumai,januaiylenoniaiquai;ace. n. pi.quai,haie;radie, aique,aitatem^llaivod,paine^ quaiso quairitas

(voy.C. I. L.^ I, 34 : quairatis)." Mais AEDEM,^:"debus.

El = i. : ind"cl. sei, nisei, vbei, ibei, vtei, nei ("c"t"

de ne); dat. des pron. pers. sibei; n. m. pL virei,

Page 288: Traite de Langue Latine

264 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

de; bg\ nr\ df^bf\dlyni,ri = ce, gg, rr^ ff,IL "

L'uniqueexemple d'assimilation oqvoltod = occulto

poiu* ob-culto ne pouvant pas suffire " autoriser des

formes comme acubare,afert,alaudat,aloquar,ilico,ilustriores,ofirmabit,ogerunt,iriges,intelego^nous avons

pr"f"r"conserver l'orthographeadcubare, adloquar,inlicoinlustriores^obfirmabit^obgeruntinriges,interlego,sans assimilation. Toutefois nous avons assimil" la con-sonne

finale de la pr"position(sansl'"crire,bien en-tendu,

voy. pi.bas)dans oczpiaspar analogieavec

OQVOLTOD, et toutes les fois que Plante a laiss" br"ve

la voyellepr"c"dente: "quolto,"cepisse.

c^ p^ t=^ eh,ph^ th : orthographeabsolument cer-taine

(voy.p. 11) : BACANAL, BACAS : Acilem^ bracio,

Carmide; Antipo,Pilipum^Ampitruo^ diabatrariei."

En vertu du m"me principe(voy.p. 51),nous avons

"crit Ector. Comme Fleckeisen,nous avons adopt"les formes erus, "re, umerus (comparez: wp").

u = Y : orthographecertaine (voy.p. 34) : Am-

pitruopuelum et non pyelum.

D archa"quefinal: seize exemplesdans le s"natus-

consulte. Pour "viter l'hiatus,nous avons "crit laivod.

Voy. p. 247 en note.

Redoublement des consonnes. " Nous n'avons

redoubl" aucune consonne, nous conformant sur ce

point" l'orthographedu s"natus-consulte.

Nous pourrionsnous borner " cette d"claration;mais il est une objectionqu'onpourraitnous faire,

et, pour l'"carter,il nous est indispensabled'"tudier

ici une inscriptiondont nous n'avons point parl"dans notre chapitrede l'Orthographe.

3. La d"couverte en 1867, dans les montagnes de

Gibraltar,d'une tess"re de bronze portantgrav" un

Page 289: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 265

d"cret de L. JEmilius imperator^,a modifi" ropin"ond'"minents "pigraphistessur T"poque o" fut invent"

le redoublement des consonnes.

On admettait jusqu'alorsque l'emploides consonnes

redoubl"es n'avait commenc" qu'apr"sl'an 186 avant

notre "re,c'est-"-direapr"sla publicationdu s"natiis-

consulte relatif aux Bacchanales.

Mais le texte du d"cret de L. iEmilius,qu'onfait

remonter " l'an 189, et qu'on attribue " Paul-Emile,

le vainqueurde Pydna*, prouve, dit-on, que cette

orthographe"tait ant"rieure au s"natus-consulte.

4. Telle est l'opiniong"n"ralementre"ue. Est-elle

bien fond"e? c'est un pointque nous allons exami-ner

bri"vement.

1. C'est " un ing"nieurpolonais,M. Ladislas Lazeski qu'on doit la con-naissance

du d"cret de Lucius iEmllius. Il le trouva en 1867, dans les mon-tagnes

de Gibraltar,du c"t" de la Jimena, " six kilom"tres de Alcala de los

Gazules, en faisant quelquesfouillessur remplacement d*une villedisparue.

Cette inscriptionest grav"e sur une tess"re en bronze munie de son anneau;

M. Ladislas Lazeski l'apporta" Paris, et, le 30 ao"t 1867, ilfitsur sa d"cou"

verte une communication " l'Acad"mie des Inscriptionset Belles-Lettres.

M. de Longp"rierobtint que ce monument entr"t dans les collectionsdu

Mus"e du Louvre. " On peut voir cette tess"re dans la salle des Bronzes,

sous une vitrine,devant la premi"refen"lre " droite. " Trois fac-simil" en

ont "t" publi"s; i" Acad"mie des Inscriptionset Belles-Lettres,Comptesrendus des s"ances de Vann"e 1867, pp. 266-267; 2" Herm"s, III" vol.,

ann"e 1869, " la fin du volume; 3" Corp. inscr. lat.,vol. II, n" 5041,

p. 699. " Les travaux relatifs" cette question sont, par ordre de date :

1" Acad. des Inscr. et Belles-Lettresyvol. cit",communication de M. Ladislas

Lazeski, p. 225 ; 2" Id" ibid.,p. 267, note de M. L"on Renier ; 3" Id.Jbid,,

p. 271, note de M. de Longp"rier; 4" Hei^mes,vol. cit",p. 243, Ein D"cret

des L. Aemilius Paulus de M. E. Hiibner; b^ Id,,ibid,,Bemerkungen zum

D"cret des Paulus^ de M. Th. Mommsen, p. 261 ; 6" Revue arch"ologique,ann"e 1869, p. 47 et suiv., note de M. G. Boissier; 7" C. L L, vol. II.

p. 699, note de M. E. Hiibner.

2. Lire la savante note de M. L"on Renier (ouvr.cit").C'est M. L. Renier,

qui a fait conna"tre que L. iSmilius n'"tait autre que Paul-"mile.Il a fix"la

date du d"cret au 21 janvier188 avant J.-G. Selon Hiibner et Mommsen, le

d"cret est du 19 janvier189. (Ouvr.cit". p. 254 et 262.)

Page 290: Traite de Langue Latine

266 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

5. Voici le texte de ce d"cret :

LAIMILIVSL- F- INPEIRATOR- DECREIVIl

VTEI QVEI- HASTENSIVM- SERVEI

INTVRRILASGVTANAHABITARENT

LEIBEREIESSENT- AGRVM- OPPIDVMQ\QVODEATEMPESTATEPOSEDISENl

ITEM- POSSIDERE- HABEREQVElOVSIT- DVM- POPLVS- SENATVSQVE

ROMANVSVELLETACT INCASTREIS

ADXIIKFEBR

6. Quand on examine avec attention ce document,

on remarque que, dans le court espace de moins

de neuf lignes,il renferme plusieursirr"gularit"stout " fait saillantes. Ainsi :

4**M. E. H"bner signaled"s le premiermot une

faute de ponctuationqui,vu la date qu'on assigne" ce monument, ne laisse pas d'avoir quelqueimpor-tance.

L'abr"viation L, initiale du pr"nom Lucius^

devrait, selon l'usage,"tre suivie d'un point :

LAIMILIVS et non LAIMILIVS. Or, ce signe

manque, et l'"tat de conservation de la tess"re ne

permet pas de supposer qu'ilait disparupar l'effet

du temps, comme le pense M. E. H"bner. Il y a

certainement l" une omission : elleest grave sans aijcun

doute, puisqu'elled"nature un nom propre, qui,dans l'esp"ce,est pr"cis"mentle mot le plusimpor-tant

du d"cret. La faute "tait aussi visible et aussi

choquantepour un Latin que le serait pour nous

LAUGER au lieu de l. auger, candr" au lieu de c. andr",

et la correction en "tait bien facile. Pour que cette

correction n'ait pas "t" faite,ilfaut que l'inscription

Page 291: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 267

ait "t" grav"e " une "poque o" les habitants de

l'Espagnem"ridionale n'avaient plusune notion bien

exacte du nom de Lucius ^milius.

2^* M, E. H"bner remarque ensuite,et avec raison,

l'emploiinsoliteet certainement incorrect du groupe ei

dans INPEIRATOR pour imp"rator,car rien ne motive

la pr"sencede l'I" cette placedans un compos" d"riv"

"e p"rare.Mais une particularit"qui a "chapp" "

M. E. H"bner et que nous a r"v"l"e l'examen de la

tess"re,c'est que l'I a "t" grav" apr"s coup : sa

pr"sencedans le mot r"sulte d'une correction. L'im-perfection

relative des fac-simil" cache ce d"tail,mais il saute aux yeux quand on regardel'original.On voit que legraveur avait "critd'abord INPERATOR,l'espacequ'ilavait laiss" entre E et R "tant "gal"

celui qui s"pare les autres lettres. Il est revenu en-

suite sur ce mot, et dans l'"troitintervalle qui res-tait

libre,il a ins"r" l'I;mais, pour "viter toute

confusion,il a d" glissercette lettre entre ses deux

voisines en l'inclinantl"g"rementde gauche" droite :

I N P E\R A T 0 R.

Cette correction n'a pu lui "tre sugg"r"eque par une

personne peu au courant de la prononciationromaine.3** M. E. H"bner d"clare en outre que la forme

DECREIVIT pour decrevit est bizarre. Elle suppose

en effet une forme correspondanted"crivit^quin'existe

pas. N'est-ce pas l" encore un provincialisme?4^* Enfin MM. E. H"bner et Mommsen font observer

que la formule inscrite dans le d"cret : POPLVS

SENATVSQVE ROMANVS n'est pas conforme "

l'ordre hi"rarchiquehabituellement suivi : senatus

populusqueromanus : s. p. q. r*.

1. Selon Mommsen ^ouvr./"it"),on ne trouve en latin qu'un autre exemple

de Tordre suivi dans le d"cret : il est dans le Monument d*Ancyre,2. 1 :

Page 292: Traite de Langue Latine

268 INFRACTIONS A LA R"GLE. DE POSITION*

7. En constatant ces irr"gularit"s,M. E. H"bner

convient qu'aupremierabord on se ^croiraiten pr"-sence,non pas d'un document contemporainde Paul-

Emile, et grav" d'apr"sses indications,mais d'une

copieou d'un r"sum" de son d"cret,et que cette

inscriptionsemble post"rieured'un si"cle " l'original.Un seul motif l'emp"chede s'arr"ter " cette hypo-th"se,

c'est que, sur la tess"re,les deux lignesfor-matrices

des L se joignentnon pas " angle droit

mais " angleaigu,et que ce type,selon les obser-vations

de Ritschl,ne se rencontre plus dans les

monuments post"rieurs" l'an 174*.

8. Quant " nous, sans aller jusqu'"rajeunird'unsi"cle l'inscriptiondont ils'agitde fixer la date,nous

ne pouvons accorder,en pr"sence des irr"gularit"ssignal"esplushaut,qu'elleremonte " l'ann"e m"me

o" le d"cret fut rendu. N'est-ilpas permis de sup-poser

que l'espace"coul" entre la r"daction du d"cret

et la gravure de la tess"re ait "t" de quelquesann"es?Il est fort possiblequ'unepremi"reinscriptioncon-forme

au texte de Paul-Emile ait disparu,d"truite

par accident ou enlev"e par ces Hastenses dont elle

constatait la d"possession;et que, pour laremplacer,un nouveau texte,r"dig"de m"moire, ait "t" grav"

par ordre des habitants de Turris Lascutana, quiavaient tout int"r"t " reconstituer au plus vite le

titre de propri"t"et d'ind"pendancequ'ilsavaient

perdu. Cette reproductiond"fectueuse, ex"cut"e

pairidorum num"ro auxi consul quintum jussu populiet senatus (mais

il est clair que nous ne sommes pas ici en pr"senced'une formule ofiQcielle);

et dans le trait" entre Rome et Astypal"e (C.L Gr.,2485),en grec : 6 Wi|A(K

i, Dieser Annahme aber steht cUs unilbersteiglichesHindemiss enlgegen

dos spUzwinkligeL, welches nach RUschVs Beobachtungnach den J. 570 bis

580 "berhauptnicht mehr angewendeiwcrden ist [Hermes^yoLcit",p. 258).

Page 293: Traite de Langue Latine

INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 269

quelquesaim"es apr"sla publicationdu d"cret,serait

pr"cis"mentl'inscriptionqui nous est parvenue.Notre hypoth"se,que rien n'emp"ched'admettre,

rend suffisamment compte des irr"gularit"sde cette

inscription.Elle expliqueen outre comment un do-cument

qui relate un fait ant"rieur au s"natus-con-

suite des Bacchanales,peut n"anmoins pr"senterune orthographeplusr"cente que celle du s"natus-

consulte.

9. Il nous semble d'ailleurs que l'emploides con-sonnes

redoubl"es dans tvrri, essent, oppidvm, possi-

DERE, VELLET, et l'abseuce du d archa"quefinal dans

TVRRI, LASCVTANA, EA, TEMPESTATE, doivCUt,pluSCUCOrC

que la forme de la lettre l, servir de pointde

rep"repour fixer la date du texte en question.Car,bien qu'en"pigraphiela forme d'une lettre ait son

importance,il faut pourtant aussi tenir compte du

capriceet des pr"f"rencesde l'ouvrier.

10. Mais revenons " Plante. L'"poqueo" ce po"te"criv"t ses premi"respi"cesest ant"rieure au moins

d'une douzaine d'ann"es au d"cret de Paul-Emile;

et, par cons"quent,quelque date qu'on assigne"

l'inscriptionqui relate ce d"cret,il est impossibled'admettre que Plante en ait suivi l'orthographe*.Que le redoublement des consonnes ait "t" invent"

par Ennius quelquesann"es avant ou apr"sle s"natus-consulte des Bacchanales,il est certain que Plante,

plus "g" qu'Ennius d'environ quinze ans, avait

1. Lq StichuSt qui n'est sans doute pas la plus ancienne com"die de

Plante,fut repr"sent"en 200 aux Jeux Pl"b"iens. " Les derni"res pi"ces

de Plante auxquelleson assigneune date, les Bacchides,le Truculentus et

le P"nulus, furent compos"es ou jou"esvers 189, Tann"e m"me da d"cret

de L. iEmilius. " Ennius servait en 204 dans Tarm"e de Sardaigne;ce ne

fut qu'apr"sc^tte campagne qu'ilvint " Rome, amen" par M. Porcins Caton

Page 294: Traite de Langue Latine

270 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.

fourni toute sa carri"re d'"crivain,au moment o"

furent tent"s les premiersessais de cette r"forme

orthographique.Quant " T"rence, il connut les innovations d'En-

nius,mais au moment o" il composa ses pi"ces,lanouvelle orthographen'"tait pas encore universelle-ment

adopt"e.Toutefois nous avons suppos"que, "

partles mots o" iln"gligelaposition,T"rence redou-blait

les consonnes. En outre,dans les citations que

nous avons tir"es de ses com"dies,nous avons cru

devoir remplacerles vieillesdiphthonguesoi par ",

ai par ", bien que cette derni"re ne soit jamaistomb"e compl"tementhors d'usage.Dans toutes les

autres circonstances,nous avons attribu" " T"rence

l'orthogi^aphede Plante.

Page 296: Traite de Langue Latine

272 ACCENTUATION.

On peutdonc dire que si Taccent "tait la musiquedu langage,il en faisait aussi la clart".

2. L'accent des languesanciennes diff"re de celui

des languesmodernes, tellesque Titalien,Tespaguol,l'anglais^l'allemand,etc.,en ce que, dans ces langues,l'accent consiste,non pas dans une acuit" plusgrande,mais dans une plusgrande intensit" du son.

Il faut dans les languesmodernes, arr"ter la voix

sur la syllabepour l'accentuer;d'o" il r"sulte quel'accentallongela syllabe.En latinet en grec, au con-traire,

la syllabebr"ve reste br"ve sous l'accent,la

hauteur du son n'ajoutantrien " sa dur"e.

Des trois sortes d'accents.

ACCENT GRAVE

3. Les syllabesqui n'ont pas l'aQcent tonique,et

que, pour cette raison,l'on appellesouvent syllabesatones ou inaccentu"es,ont cependant,par le fait

m"me qu'ellesse prononcent, une sorte d'accent

relatifqu'on nomme accent grave {gravis,bas).Con-sid"rons,

par exemple,le mot meritorius : la voix est

basse,grave, sur me, ri; elle s'"l"ve,elle devient

aigu" sur to, qui a l'accent tonique;puis rede-vient

grave sur n, us. Le mot meritorius a donc

quatre syllabesgraves contre une syllabeaigu",et

par cons"quentquatreaccents graves : m"rit"ri"s.

Mais, comme toute syllabequi n'a pas l'accent

tonique,a par cela m"me l'accent grave, l'usageest d'omettre comme inutile l'indication des accents

graves, et de marquer seulement l'accent tonique:

meritorius^.

1. Gra]"isaecentus cum acuto et circumflexoaccentu poni poterit,,..verum

quia necesse non est,ut cum reliquisponatur,fietS"riptorisarbitrio, Ser-

gius".P., 1835 ; E., 483. Sciendum est quod in usu non sit hodierno gravis

accentus, Sergius,P., 1834; K., 482

Page 297: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 273

ACCENT AIGU

i. L'accent toniquese placesur lesvoyellesbr"veset sur les voyelleslongues,mais il ne dure jamaisplusd'un temps. Par cons"quent,s'il est sur une

br"ve, il dure autant que cette br"ve; mais s'il est

sur une longue,sa diu""e "galeseulement la moiti"

de cette longue: l'autre moiti" est occup"e par l'ac-cent

grave.L'accent tonique,par opposition" l'accent grave,

devrait,r"guli"rement,recevoir en toute circon-stance

le nom d'accent aigu;mais l'usageest de ne

lui donner ce nom que dans les deux cas suivants :

i"*Quand il est sur une voyellebr"ve : (m"nus),m"nus; {t"gmen)i"gmen\{ut),xit\{n"x) n"x.

2^ Quand il est sur le second temps d'une longue:{l"dos)^l"dos {= lu"dos).

Dans ce dernier cas m"me, un grammairiengrec,Glaucus de Samos, ne voulait pas donner " l'accent

toniquele nom d'aigu.Consid"rant que la voyellelongue,avant de recevoir Taigu;avait commenc"

par recevoir le grave, ou autrement dit,que le pre-mier

temps de cette voyelleavait le grave, et quele second temps avait l'aigu,il d"signaitla r"union

du grave et de l'aigusur la m"me voyellepar le nom

"^anticirconflexe(avravaxXa"o/ut"vy})*.

Cette appellation"taitd'une justesseparfaite,puisquel'accent compos" d'un grave et d'un aigu est le con-traire

du circonflexe^form" d'un aigu et d'un grave.Si le nom d'anticirconflexe e"t pr"valu,le mot ludos

e"t "t" marqu" sur sa premi"revoyelled'un signeparti-culier

Y, form" parla r"union du grave'

et de l'aigu':l""dos,l"dos;mais bien que l'emploide ce nom et de ce

1. Voyez Henri Weil et Louis Benloew, Th"orie g"n"ralede Vaccentuation

latine,page 12.

18

Page 298: Traite de Langue Latine

274 ACCENTUATION.

signee"t "tabli une distinction claire et commode, ils

ne furent pas admis par Tusage.Les grammairiensjug"rent inutile de mentionner

la pr"sence du grave sur le premier temps de la

voyellelongue; et,ne tenant compte que de Taccent

du second temps, ils se content"rent de dire que la

voyellelongueportaitTaccent aigu.Il faut donc remarquer que, toutes les fois que

Taccent aiguest sur une voyellelongue,il porte

uniquementsur le second temps de cette voyelle.

ACCENT CIRCONFLEXE

5. Quand Taccent toniquetombe sur lepremiertempsd'une voyellelongue,on dit que lasyllabeprendTaccentcirconflexe. L'accent circonflexe r"unit en lui deux ac-cents,

Faigu du premiertemps et le grave du second,"levant et abaissant la voix sur la m"me syllabe.Consid"rons,par exemple,lemot /?"^:la voyelle"tant

longue"quivaut" deux br"ves, en sorte que /7"^*"galefl""s.La voix s'"l"ve sur la p"nulti"me,qui prendl'accent aigu: fl";puiselle s'abaisse sur la derni"re

qui par suite de cet abaissement re"oitl'accent grave :

as;ilen r"sulte fl""set par contraction fl"s.La r"union

des deux voyellesproduitla r"union des deux accents.

De la place de Tacoent tonique.

6. On peutr"sumer en quatrer"glestout ce quicon-cerne

la placede l'accent tonique:4"*L'accent tonique"vite la findu mot, m"me dans

les monosyllabes; car, s'ilssont longspar nature, l'ac-cent

se met sur leur premiertemps :j"s j"sz=zj"us.2** L'accent se placeautant que possiblesur le troisi"me

temps " partirde la fin du mot : s"p"r""r,sup"rior;

d"fl"b"t,defl"bit= defl""b"t;c"ll"d"scoll"das= collu"das.

Page 299: Traite de Langue Latine

que

sur

ACCENTUATION. 275

3" Si le troisi"me temps est une p"milti"mebr"ve et

le le mot ait plusde trois syllabes,Taccent se porter le quatri"metemps : p"rp"r""s purp"r""s.4** L'accent ne remonte jamais au-del" de Tante-

imil'l'""'nnAp"nulti"me

De la place des accents particuliers :

Syllabesaigu"s." Syllabescirconflexes.

I* " Mloiiosyllalie**

7. Les monosyllabesprennent l'accent aigu4**Quand ils sont brefs :

"z {"s)^ m"l (m"l), vas (vas,v"dis),

f"l(f"l), "s ("s,08s"s)" vir (v"r).

2^ Quand ils sont longs par position:

(fiix(d"cis), mdr5 (ra"ri), est {"s-ij^ s"'(""5(scr"bis),

/ifx(f"cis), wwx (n"cis), pfe (p"cis), "/i/w(st"pi8).

8. Les monosyllabesprennentl'accent circonflexe quandils sont longspar nature :

II* " M^immjUWkikem*

9. Les dissyllabesprennentl'aigusur la p"nulti"me.4** Quand la derni"re syllabeest longue,soit par

nature, soitpar position:

amas ("m"s), manu (m"n"), a"dts (a"d"s),h"rtos (b"rl"s),"ves ("v"s), m"nes (m"n"s),c"ntas (c"nt"s),m"nsae (m"nsaB),die (dl"), n"rus (n"r"s),colles (c"U"s),t"llus (l"ll"s),

l"gunt{]"g"iii)jr"s" (r"s"),cornu (c"rn"),v"lvunt {v6[\\xni)y

Jupos (l"p"s),v"nis (v"nis),d"les (d"l"s),v"llus (\'"lt"s).

Page 300: Traite de Langue Latine

276 ACCENTUATION.

2^ Quand les deux syllabessont br"ves :

"mat ("m"t), d"dit (d"d"t),nive (n"v"), r"sam (r"s"m),"vus ("v"s),l"bor (l"b"r), n"cem (n"c"m),s"ges (s"g"s),Mna (b"n"),m"net (ni"n"t),p"dis (p"d"s),virum (v"r"m).

a'*Quand, la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest

longueseulement par position:

"ddit ("dd"t: "J), intus (int"s: "n),' "rta ("rl":"r-"or),"sset ("ss"t: es), "ltum ("lt"m:"l-o),v"lkt (v"ll"t:v"l-o).

f"iUur(f"rt"r: f"i'-o),morte {mari"im"rA)^

10. Les dissyllabesprennentle circonflexesur lap"nulti"me,

quand,la derni"re "tant br"ve, la p"nulti"meest

longue par natiu"e :

fl"bit(fl"b"t),l"gem(l"g"m), m"tes (miles),J""ma (R"m"),

fl"ris(fl"r"s),mdter (m"t"r), m"re (m"r"), v"sa (v"s").

m. " Mots de trois syllalies et plus*

11. Les mots de troissyllabeset plus prennentl'aigusur

l'ant"p"nulti"me,quand la p"nulti"meest br"ve,quelle

que soit la quantit"des autres syllabes:

l"g"re (l"g"r"), purp"rei(p"rp"r"i),am^f mmi ("m"m"n"),.

m"nibus (m"n"b"s), monuera* (m"n""r"s),r"gtu$ (r"g""s),

legitimum(l"g"l"m"m),f"lio (l"l""), v"n"r"t (v"n"r"t),sup"rior(s"p"r""r),milites (mil"l"s),vicinia (vicin""),

" nitidos (n"l"d"s). vestigiis(v"stig"is),in"rtium ("ii"rl""in).s"nitu (s"n"t"),

12. Les mots de troissyllabeset plusprennent l'aigusurla p"nulti"me:

4^ Quand les deux derni"res syllabessont longuespai*nature ou par position:

am"runt {iim"ir"nljjpublic"no(p"bl"c"n"),didic"mnl (d"d"c"r"nl),soll"mni (s"U"mn"),eMrai;men^(c"r"Y"ss"nl),leg"ntes (l"g"nl"s)..

Page 301: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 277

"**Quand, la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest

longueseulement par position:

antistat ("nli-sl"t: "nl"), pe//wnftir(p"ll"nl"r: p"ll-"iil"r),eor"ndem (""r"nd"m: ""r"ra), rob"sius (r"b"sl"s: r"b"r).

13. Les mots de trds syllabeset pluspre"nentle circen-

flexe sur la p"nulti"me,quand,la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest longue par nature :

am"ntur ("m"nl"p), consul"ris (c"ns"l"r"s),audimus ("i"clitn"s), permci'"sa (p"rD"c""s"),medic"men (m"d"c"mjn), celebraviss"tis(c"l"br"viss"l"s),

14. Dans Tusage ordinaire,l'accent toniquelatinne s'"crivait pas : on ne le trouve marqu" par les

anciens que dans les trait"s d'accentuation; et le

nombre des mots dont ces trait"s nous indiquentl'accent,est relativement peu consid"rable. Il en

r"sulte que trop souvent il nous est impossibledesavoir si une syllabeprend l'aiguou le circonflexe,faute de conna"tre si cette syllabeest longue par

nature ou simplementpar position

EXCEPTIONS AUX R"GLES PR"C"DENTES

15. Priscien nous apprend que, dans les formes

apocop"es,si la syllabeaccentu"e reste intacte,

l'accent demeure intact "galement : in abscissionibus,

si ea vocaliSyin qua esf accentus^ int"gramanet^ servat

etiam accentum integrum^.En cons"quence,les mots

comme les suivants prennent l'accent aigu sur la

p"nulti"me,quoiqu'eUesoit br"ve, parce que, en

r"alit",cette syllabeest ant"p"nulti"me:

1. Voy. p. 162; voy. aussi Weil et Benloew, ouvr. cit",pp. 27-43. "

2. P., 739; K., I, 302.

Page 302: Traite de Langue Latine

278 ACCENTUATION.

Aemili pour Aemilii et *Aemilie A'Aemtlttis,

Merc"ri pour Mercurii et *Me7*c"riede Mercurius;

Val"ri pour Val"rii et * Val"rie de Val"rius;

Vergilipour Vergiliiet *Vergiliede Verg"lim,

Sur ce point,Tancienne langue faisait une diff"-rence

entre le vocatif et le g"nitif,si Ton doit en

croire P. Nigidius: elle accentuait le vocatif apo-cope

sur Tant"p"nulti"me,afin de le distinguerdu

g"nitif.

Voc. A"mili;Q"n.Aemili; 1 Voc. M"rcuri;G"n. Merc"riy

Voc. V"rgili;Qkxi. Vergili; \ Yoc. V"leri; G"n. Val"ri;

Mais cette accentuation du vocatif n'"tait plusadmise au temps d'Aulu-Gelle : si cuisnunc Valerium

appellans,in casu vocandi secundum pr"ceptum Nigidiiacuerit primam (V"leri),non abierit,quinrideatiir.{Nuitsattiques,xni, 25.)

Plusieurs grammairiensde l'antiquit"mentionnent

aussi l'accentuation irr"guli"rede certainsmots, pourles distinguerde leurs homonymes, comme :

Adv. alias, Adj. "lias^;

Conj. veiii.m,Adj. v"rum^;Adv. un", Adj. "n"^;

Pr"p. circ"mySubst. areum*;

Pr"p. erg"^ Conj. "rgo^;

Pr"p. pon"j Verbe p"ne^;

Pr"p. sine, Verbe sine'';Relat.gual", Interr. qu"le*;Relat. quantum^Interr.^uan/um*;Adv. /o"d, Adj. f"lso^^;

mais rien ne d"montre que cette distinction,"tablie

par les granmiedriens,ait "t" consacr"e par l'usage.

1. Priscien : P.. 1014 et 1300; K.. H, 77 et 528. " 2. Priscien : P., 994;

K., II.47. " 3. Priscien : P., 1300; K., II,528. " 4. Quintilien: I, v, 25;

Priscien : P.. 977; K., II, 27. " 5. Diom"de : P.. 428; K.. 433; Priscien :

P.. 1288 et 994: K., II.520 et 47. " 6. Diom"de : P.428; K.. 433; Pris-cien

; P., 994 et 1288; K.. II,47 et 520. "7. Priscien : P., 994; K., II,47.

" 8, 9. Quintilien: I, v, 25. " 10. Priscien : P., 300; K.. II,528.

Page 304: Traite de Langue Latine

280 ACCENTUATION.

3**Les mots apr"slesquelsne enclitiqnea perdu sa

voyelle*,comme :

cred"n pour a^ed"ne (cred"-n")cens"n pour ccns"sne (cens"s-n")audin pour audisne (aud"s-n")dix"a pour dix"ne (dix"-n")nostin pour nosiine (nosli-n")

cert"n pour cef^t"ne (cert"-n")ill"n pour ill"ne (ill"-n")tani"n pour tani"ne (tant"-n")(Surla v"ritableaccentuation

de credoncyetc.,voy.pi.bas.)

4*^Les imp"ratifsdes compos"s de d"cere^,comme :

ed"c pour cdAc" prod"cpour prod"c"y etc.

S** Les parfaitsen "t pour "vit,it pour ivit^comme :

disturb"tyfum"t,inrit"t;petit^ audit,cup"t,etc.

DE l'accent dans LES ENCLITIQUES ET DANS LES MOTS

SUIVIS d'un enclitique

17. L'enclitiqueest un mot quidans la prononciation

s'appuiesur la derni"re syllabedu mot pr"c"dent.De

l" ces deux r"gles:i*"Tout mot employ" comme enclitiqueperd son

accent.

2**Tout mot suivi d'un enclitiquere"oitl'accent sur

sa derni"re syllabe,quellequ'ensoit la quantit"; et cet

accent est toujoursl'accent aigu,quelleque soit la

quantit"de l'enclitique.18. Il y a six esp"cesd'enclitiques:

I. " CoiUonetioiiSf adverbe" et sufllxes divera.

qu"^ et

1. Servlus. En., XII. vers 503. "2. Priscien : P.. 629 ; K., I, 129. "

3. Priscien : P., 943; K.. I. 587. " 4. Diom"de : P.. 428; K.. 433; Pris-cien

: P.. 975, 1224, 1238, 1252, 1253, 1288; K., II,25, 466,'477. 488,

488,521.

Page 305: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 281

quisque; ^

ut"i^que;

pler"sque;ubiquc;

^M^SsuffixJPi^'"que;exceptions^

utroDique;

plerique;

quand"quejclc.,elc.

Oq accentue selon lar"gleg"n"raIe,commeunseulmot :

d"n"que;"nd"que;I ne"t"que;] cl it"que,c'est pourquoi;^

"t"queysurtout;" mais Ton

accentue conrorm"ment " la

r"gledes enclitiques: ti"que= et lia; utique= et uti\

I'v"x: v"xve; b"n"s ; bon"sve ; p"er"s; puer"sve;nix : n"xve; mixim"s: maxim"sve;domina: domin"ve;

"r" : or"ve; ro"xim" : maxim"ve; l"git"r: legit"rve.

ne*, est-ce l cr"d" : a^ed"ne; dix" : dixine; t"nt": tant"ne;

que Jcens"s : cens"sne;c"rl" : cert"ne; n"sli : nosiine;

[ aiid"s : audime; ill" : ill"ne; h"c : hxcine.

ne, ne pas

"nim

t"m"n

""m^onrjam

ce

met

piypp"

pi"

pt"

ta

t"

m"d" : mod"ne;

"tenim,s"denim.

dttamen,ver"mtamen.

"tiam,qu"niam(= quiSmjam).

hvj"sceill"ce,illice,istdce,istice,etc.

m"met,eg"met,nobismel.

n"mpe,pr"pe,quippeipsipp"(Feslns).

e"pse,e"mpse,e"mpse,e"pse,sipse(Cic.)"redpse(Cic).

m"pte,su"mptCynostr"pte^etc.

aliitt"(= aliter),U" et post"rieurementit".

t"te,t"te.

1. Pr"scien : P.,667; K., I, 181. " 2, 3. Priscien : P.. 1288; K.. 521 ; Dio-

m"de: P., 423; K., 433.

Page 306: Traite de Langue Latine

282

t"m

n"m

d"m

d"m

qu"d"m

de

ind"

"t,"n

cub"

quando^

ACCENTUATION.

i act"turriyde Tablatif"ctu.

eti"mnum.

ag"dum,agit"dtm,dicdum,iterddum,tac"dum n"dwriyn"ndum.

ibidem (ihl""m)^

guidem(voy,ce } exceptions

motci-apr"8),etc.

On accentue selon

la r"gleg"n"rale,comme un seul

mot : it"dem

(= *it"dem),et

id"nt"dem.

"quidem,siquidem,quand"quidem.

inde (voy.ce mot ci-apr"s).

d"inde,"xinde,p"rinde,s"binde (mais utrinde pour

*utr"ind").

sicuty$icutt,v"lutyv"luti^

alicubin"cubi,sicubi,ubicubi.

n"quando

siquando * EXCEPTIONS

On accentue selon

la r"gleg"n"rale,comme un seul

mot : aliqu"ndo,ecqu"ndo.

II. " Formes pronominales el adjectlves^

qu"t j dans qu"tquoU

qu"squ", qu"y

qu"djind"fini.

siquts,

siquaou siqu"^

siquid,

n"quis,etc.

n"mquisyetc.

acquis, etc.

quisqmsjetc.

EXCEPTIONS

On accentue,selon

la r"gleg"n"rale,comme un seul

mot : "Uquis,

dRqua, dl"quid^

"i"quoljalic"jus." De m"me :

aUqu"ntum.

1. Priscien : P.. 1018; K., "I,82.

Page 307: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 283

/ / On accentue,selon

/I la r"gleg"n"rale,

ant"quam, Iw. .

A comme un seul

^ , .-r/P'^m^'^y Waisdevantt

^^^ . ^^^^^^^^yi/dmrelatiKposte"quam, "

,?"^^.{ qu"nqmm, n"n^

p"siqmm. 1 md"flni : I

^^^^ "A"%uam,

I neqtt"quam.

"t"r j dans alt"ruier,alt"mtraalt"rutrum.

e",eum,e"m\ dans "cca (pourecce ea),"ccum^"ccam.

eos, e"s j dans "ccoSj"ccas^.

illvm,ill"m j dans "llum,"llam (pouren illum,en illam).

s"cus j extrinsecus.

7n"nus I qu"mintts,

m. " Forme" sulistantlves.

mfiiMS I c"mmintis ou c"minus;"minus (compos"sde manus).

"juv.vi huj"smodi,isii"smodi: d"mmodo, p"stmodo,qu"modOy

m"d". m"d" j, , . .' ( iantummodo.

di" j Ad(/tepostridie.

v"r j du"mvir,du"vir (du"vir),quinqu"vir^triimvit\

p"t"r \ Mars pateryPfeptun"spaier^

""V. " Fornies vfsct^alef^

lib"t \ quilibei,ub"libet,etc.

l"c"t j t'Ace/,sc"liceijvid"licet^

1. PrisciBD : P., 949; K., I, 594.

Page 308: Traite de Langue Latine

284

VUy VUit

ACCENTUATION.

m"vis,m"vult;non v"^non vuU;qudmvis,quamt"mvis,quivisyetc.

5 pour " j nanclus.

$t pour est I "enfstyinforiuni"m'stjopustyv"d'st.

ad

c"m

p"n"s

p"r

V" " Pr"postllons plac"es inuii"dlaleiiieiit

apr"s leur r"gime*

{ qu"ad.

ilOn accentue selon

I la r"gleg"n"rale,EXCEPTION \ comme un seul

/ mol : d"n"cum.

\

qu"m p"nes.

( n"per (pour novum per); s"mper(pour semel per)yl prat"per, etc.

propi"r I e"proptetyqu"propteretc.

tenus I h"cienus,e"ienus,qu"tentiSjcrwiim tenus.

ilOn accentue selon la

[ r"gleg"n"raleles

EXCEPTIONS l formes syncop"esf dextr"rsumy\ qu"rsuniyetc.

versus

vors"m

circa

*ctrcOiqu"circa,etc.

idcirco ;

Et diverses autres pr"positionsplac"esimm"diatement apr"sleurr"gime.

"1. " Bnellli""e nam.

Les mots suivis de Tenclitiquenam s'accentuent tou-jours

selon la r"gleg"n"rale,comme s'iln'yavait qu'unseul mot :

quisnaniyquiattam,"b"nam,"tlnam.

Page 309: Traite de Langue Latine

ACCENTUATlOxN. 285

Expressions form"es il^wn snlistanltf oo d^en adjeellf

pr"c"d" imm"diatement d*nn g"nitif attriHvtif.

Dans quelques-unesde ces expressionsle g"nitifattributifre"oitseul Tacc"nt quilui appartient,parcequ'ilest le mot principal;et le second mot, comme

s'il"taitenclitique,n'est pas accentu" :

dqusBductuSjt"rrx motuSyj"risperitus.

On peut cependant aussi consid"rer le g"nitifcomme proclitiqueet n'accentuer que le second

mot : telle est l'accentuation de senatus cons"Uum,

plebissci"im.

DE l'accent dans LES PROCLITIQUES*

19. Le proclitiqueest un mot quis'appuiesur le mot

suivant et en fait,pour la prononciation,r"ellement

partie.Tout mot employ" comme proclitiqueperd son

accent.

Le proclitiquene modifie en rien T'accentuation

du mot suivant.

20. Il y a septesp"cesde proclitiques:

!" " - Propositions*

Toute pr"positionplac"eavant son r"gimeest pro-clitique,

sielle ne forme pas avec son r"gime un mot

compos". Exemples:

ad m"num. de m"re, per m"re^

cum m"trey e f"roy sub v"lo.

1. Diom"de : P., 428; K.433; Donat : P.. 1765; K.. 391; Priscien :

P.. 975. 977, 991, 1228, 12GG; K.. II,25. 27. 43, 469, 500

Page 310: Traite de Langue Latine

286 ACCENTUATION.

Exceptions

1* Si la pr"positionforme avec son r"gimemi mot

compos",iln'y a plusni proclitique,ni r"gime : iln'ya qu'unseul mot; et l'accentuation se fait conform"-ment

" la r"gleg"n"rale.Ilen est de m"me quandla pr"positionforme un mot

compos"avec un adverbe. Exemples:

2**Si lapr"positionest suivie d'un enclitique,elle en

prendl'accent,et suitlesr"glesdes mots plac"sdevant

un enclitique*:

d"inde{p.de ind");p"iHnde(p.per inde);ant"quam(p.ante qu"m);

"xinde{p.ex inde);s"binde (p.sub inde);p"stquam{p.postqu"m).

3**Enfin,comme on l'avu plushaut,toute pr"positionplac"eimm"diatement apr"sson r"gime,devient encli-tique,

et par cons"quentn'est pas accentu"e.

1. Priscien : P., 984, 1008. 1018. 1300; K.. II. 35, 67, 82. 528.

Page 312: Traite de Langue Latine

288 ACCENTUATION.

dum \ (leLr"sdumi"xaio\idunt"xat{"edumeit"xat).

Idansles expressionssuivantes lorsqu'ily a interro-gation

:

enimviro,,.? tamen"isi,..?

IV. " Moto relallfs ou ind"flnis.

qm,qu ,\^j^/^^^j^,^^^qu"c"nque,quodc"nque,quoic"nque,etc.

^ ''. ^^.'\quac"nque,qmc"nque^ quottesc"nque,quandoc"nque;

quo es "e-iubicunque,undec"nque.

yani cunque[

et devant ( quamdiu;diversmots,jquampr"dem;

comme : (quam"brem;

quamprtmum;

quam maxime;

quem"dmodum;

quot"nnis;

quo"sque;

quin"tiam,etc.

V. -* Badicavx: verlmvx*

De van t facio,fio...:

are-f"cioyaref"cisetc. are-fio, arefis^ aref"t,etc.

cale-f"cio,calef"cis,etc. cale-fio,calefis, calefil,etc.

commone-f"cio,commonefdcis,etc. commone-fio,commonefis,commonefit,etc.

cofime-f"cio,consuef"cis,etc. comue-f"Ojconsuefis,consuef"yelc.

Uque-f"cio,liquef"cis,etc. lique-fio,liquefis,Uquefii,etc.

paie-facto, paief"cis,etc. patefiOy patef"s, patefit^etc.

tepe-f"ciojtepef"cis,etc. tepe-fio^ tepefiSj tepefit,etc.

Devant dico :

vale^"cojvaledicis,elc.

VI. " Motm divera.

Dans les expressionssuivantes,quand on r"unit les

deux mots en un seul,le premierest proclitiqueet perdson accent :

sdtisf"cere,etc. saiisf"cere;s"iisd"re,etc. saiisd"re;s"i" d"ior etc. satisddtor;v"num d"re elc. venumd"re ;

p"ssumd"re,eic.pessumd"re;

p"sswn"re,etc. pessumire;manu m"ttere,etc. manumitlere ;

magno "pere, magn"pere;m"ximo "pere maxim"pere;t"nto "pere,etc. tani"pci'e^elc.

Page 313: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 289

va* " Expressions rorm"es d*aii soUstantif Inun"dla-

tement suivi d'on i^"nitirou d^on acUeetif attriliotir.

Dans ces sortes d'expressions,le g"nitifou l'ad-jectif

attributifre"oitseul l'accent qui lui appartient,parce qu'ilest le mot principal;et le substantif quipr"-c"de

consid"r" comme proclitiquen'est pas accentu" :

magister"quitwriy populusRom"nuSyprsefectus"rbis^ prsetorurb"nus,tribunus pl"b"Sj resp"blica^pater familias^ vir ill"str"sjorbis terr"rurriy jusjur"ndum etc.,etc.

On accentue de m"me :

prxfecius"rbi^ majorn"t"y

pr"fectusf"ndiSjetc. interea l"ci.

" 13. " Hypoth"se d'une accentuation archa"que.

1. Quand on "tudie la formation des.languesn"o-latines,

on voit,au milieu des alt"rations et des pertesde tout genre qu'eurent" subir les mots latins,ime

syllabesurvivre et persister" travers les si"cles : c'est

la syllabequirecevait l'accent tonique.Exemples :

2. La vitalit"de l'accent toniquetriomphade toutes

les influences qui produisirentla d"compositiondulatin;et le respectde la syllabeaccentu"e se maintint

1. Priscien : P., 666, 668. 1287; K., I, 179, 180, 183; Diom"de : P., 428,

K., 433.

19

Page 314: Traite de Langue Latine

290 ACCENTUATION.

chez les peuplesm"mes quiavaient laiss" tomber dans

le plusprofondoubli les r"glesfondamentales de la

languelatine.

3. Aussi,quandon voit cette persistancede l'accent

latindans les languesmodernes, est-ildifficiled'ad-mettre

que les Romains, dans les "volutions de leur

langue,n'aient pas eu le m"me respectpour la syl-labemarqu"e de l'accent tonique.

*

4. Et pourtant,sil'on appliqueaux formes primitivesd'un assez grandnombre de mots latinsles r"gleshabi-tuelles

de l'accentuation,on voit que les formes post"-rieuresdes m"mes mots r"sultent pr"cis"mentde la

perte des syllabesaccentu"es.

Exemples ;

1**Formes accentu"es sur la p"nulti"me:

Page 315: Traite de Langue Latine

ACCENTUATION. 291

5. Aussi,pour expliquerce fait,a-t-on suppos" qu'ilexistaiten latin," l'"poqueo" s'employaientlesformes

primitives,une loi d'accentuation tomb"e depuishors

d'usage,d'apr"slaquellel'accent pouvaitse placer" librement et sans conditions prosodiquessur une

des trois avant-derni"res syllabesdu mot. "

Cet accent, qu'onappelleaccent archa"quec aidait

"t" ramen" plustard " la placequ'iloccupe dans la

p"riodeclassique,soit par un d"placement" pur et

simple{am"visti-amavlsti)^" soit par des affaiblissements

{c"gn"tus-c"gn"tus)et des suppressions{p"p"l"cus-p"bl"cus)^analogues" ceux par lesquelsle latin s'esttransform"en fran"ais*."

6. Cette hypoth"seimagin"epeu"M, Benloew* rend

parfaitementcompte de la transformation des mots

comme

*n"c-a-vi enn"c-m\ y"g-i-sia enj"xia{=j"g'8ta)j*m6n'^'Vi " m"n-ut\ ^ven"t-a-rtx " ven"t-rix^am"-vi-sti " am"-st". *pr6r'U'8um" pr"r^sunijam"-ve-runt " r am"-runt^ *pr"-hen'da" pr"s-da^am"-vi'Ssem " amu-ssem^ *qu"'tuo-rto" qu"-rtOy

^f"c-si-sim" f"xtm{=if"C'Sim)j*c"lcar-e " c"lcar^*kv"-vi-S80 " lev"'SSOy *p"rjfiro " p"j"ro^am"^vi'Sse " am"-sse^ *c"gnOtus " c"gmtus.

et de

prk'hi'beo eu prx-beo, *"n-i-decim en "n-decim^d"-hi-beo " d"-beo, n"v-i-fragus" na"-fragusy

1. F. Baudry, Grammaire compar'"edes languesclassiques,p. 19.

2. " Gorssen attribue la premi"re id"e de raccentuation latine archa"que"

un article ins"r" par M. Dietrich au !"' volume du Journal de Kuhn. Je crois

que M.Benloew peut r"clamer la priorit".L'articlede M. Dietrich est de 1852,

et M. Bcnloew avait d"j"pos" les bases de cette th"orie en 1847, dans sa

th"se sur Taccentuation dans les langues indo-europ"ennes,p. 173 " (Notede M. F. Baudry, ouvrage cit",p. 18)." Voyez Weil et Benloew, Th"orie

g"n"ralede l'accentuation latine,p. 105 ei suivantes.

Page 316: Traite de Langue Latine

7. Sur le d"placementde raccent dans la languevul-gaire,

voy, p. 231.

Page 317: Traite de Langue Latine

APPENDICE. 293

APPENDICE

Restitution et nouvelle interpr"tationdu CSiant dit des Fr"res Arvales.

I* " ObseriraUoiis pr"liminaires.

1.Le Chant ditdes Fr"res Arvales est,comme on le sait,inter-cal"

dans une assez longueinscriptiondu temps d'H"liogabale.Cette inscriptionest le compte rendu des diverses c"r"monies

que c"l"bra le coll"gedes Arvales dans la s"ance du 29 mai 218.

Elle est grav"esur une table de marbre, en capitalesparfoism"l"es de cursives,et la forme des lettres accuse un travail

* rapideet peu soign".2. En dehors du vieux chant dont nous parleronsensuite,

l'inscriptionest souvent incorrecte ; et plusieursmots y sont d"-natur"s

" telpointque, sans le contexte,ilserait impossibledelescomprendre.

Outre les sol"cismes comme per eodem et in papilione reversvs

svo, imputables" l'ignorancedu scribe,on rencontre dans

ce monument certaines confusions de lettres dues "videmment

" la n"gligencedu graveur : traetextati pour preetextati,tost

^o\xrposty CATHEDivs pour cathedriSyepvlap pour epulas,ivniap^OMVjumas,dlvisa pour divisa

yavltianvs et avltianvm pour avi-

tianus,avitianum,extn pour extas, sacriflro pour sacrificio,

OTHspour ollis,et lvmemvlia*. Sauf ce dernier mot', les formes

1. Nous citons ces fautes d'apr"sles indications du C. /. L, vol. VI,

1"" partie^ n"" 2104. " Voyez ce que nous en disons p. 320, en note. "

2. Voyez-en Texplicatlon" la page 320.

Page 318: Traite de Langue Latine

294 APPENDICE*

alt"r"es par le graveur sont faciles" rectifierquand on lesconsi-d"re

dans l'ensemble de laphrase,parce que la latinit"de ce do-'

cument nous est tout " fait famili"re.

3. Mais quand des fautes semblables se produisentdans la

partiede Tinscriptionconsacr"e au Chant dit des Fr"res Arvales,

elles ajoutentaux obscurit"s de ce vieux texte d'inextricables

complications.Le d"chiffrement de chaquesyllabedevientun pro-bl"me.

4. En pr"senced'un mot quinous d"route par quelqueparti-cularit",troisquestionsse posent: est-ce purement et simple-ment

mie forme ancienne? est-ce une forme corrompue par l'un

des scribes qui reproduisirentsuccessivement ce texte sans le

comprendre?est-ce une forme que le graveur a seulement

alt"r"e par une substitutionde lettre?

Ilest possibleencore que le m"me mot pr"senteces troisgenres

de difficult"sr"unis;et que sa significationse d"robe " nos

recherches tout " la fois par Tanciennet"Me sa forme,par la cor-ruption

du manuscrit et par une m"prisedu graveur.

5. Quant " ceux des mots de ce vieux chant quise pr"sentent" nous sous une forme parfaitementconnue, ilsemble que les

uns,suffisammentarchalques,sesoient conserv"s telsqu'ils"taient

dans le texte primitif;et que les autres,d'une physionomieplus-

r"cente,soient "galementd'anciens mots qui,pour toute modifi-cation,

ont "t" l"g"rementrajeunispar les scribes. Mais,quandon essaie d'expliquerle passage o" ilsse trouvent, le sens qu'ilsdonnent " l'ensemble ne paraitpas toujourssatisfaisant; et l'on

se demande si telleforme,authentiqueen apparence, n'est pas

une fausse le"on,s'iln'y a pas l" une correction maladroite due

" l'ing"niosit"t"m"raire d'un copiste.6. Une autre circonstance concoiui; " nous rendre suspects

certains mots qui se comprennent " premi"revue, c'est que,

chacun des cinqpremiersversets "tant r"p"t"trois fois,il est

rare que, dans les versets 2, 3 et 4, les m"mes mots soient re-produits

chaquefois sous la m"me forme ; et ilarrive que le gra-veur,

apr"savoir donn" " un mot sa forme classique,le modifie

quand il y revient,et qu'ille rende tout " faitm"connaissable

quandill'"critpour la troisi"me fois.

7. Si de ces variationsl'on peut tirer quelquecons"quence.

Page 320: Traite de Langue Latine

296 APPENDICE.

"

a

Ii

V

I

o

"

"s

B

2

0

*3

2"

s.

S a

II 0

sso

fl 0a

S

\

Google,

Page 321: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 297

III. " M"flftOde " snlirre pour restttaer le texte

corrompw d" Cbant dit des Fr"res Arvales.

10. A notre avis,pour restituercet antiqueMonument, il faut

d'abord chercher dans l'inscription,parmiles troisformes diff"-rentes

d'un m"me mot, celle quia d" figurerdans le texte pri-mitif,en prenant gardede se laisser "garerpar de fausses vrai-semblances.

Ilfaut ensuite,dans le mot qu'on'a provisoirementchoisi,examiner lesalt"rationsqu'ila pu subir et les corriger.

Ilfaut enfin,pour aboutir " une solution quis'imposeet qu'on

puisseregardercomme d"finitive,trouver " l'aide des donn"es

fournies par ce travail pr"paratoire,un texte ancien,plusou

moins conforme " celui du vieux chant,quiconfirme les r"sultats

acquiset aide " r"soudre lesdifficult"sencore pendantes.H

.La m"thode que nous avons suivie pour mener " bien cette

triplet"che est nouvelle. L'id"e nous en a "t" inspir"epar l'ob-servation

d'un faitdes plussimples,et qui,en raison de sa sim-plicit"

m"me, n'a pas as$ez frapp"ou arr"t" l'attentionde nos

devanciers.

Voici ce fait,*mentionn" dans la partiede l'inscriptionquipr"-c"dele chant. Ily est dit que les Fr"res Arvales,au moment de

chanter,re"urent chacun un feuillet {libellus)portant"crit le

chant qu'ilsavaient " dire. Iln'est pas besoin de chercher quelle"taitla forme des lettres"crites sur ce feuillet: c'"tait"videm-ment

l'"criturehabituelle,l'"criturecourante, la cursive*.

12. Quand ils'agitde graver le chant sur le marbre, on mit un

de ces feuilletssous les yeux de l'ouvrier pour lui servir de mo-d"le

; ileut donc une sorte de traduction graphique" faire pour

reproduireen capitalece qui"tait"crit en cursive.

Dans ce travail,il a pu commettre personnellementquelquesfautes,mais la plupartde ses erreurs paraissentimputablesauscribe dont ilcopiaitle manuscrit. En effet,l'attentionqu'onap-portait

" reproduireaussi fid"lementque possiblelestextes sacr"s,

1.On verra d^ailleursplusloin que dans maintes circonstances o" il n*est

pas s"r de sa lecture,le graveur reproduitsur le marbre la forme des lettres

du manuscrit. Or ces lettresse rattachent " Talphabetcursif.

Page 322: Traite de Langue Latine

298 APPENDICE.

jointe" l'ignorancedes vieillesformes,obligeaitle copiste"laisser souvent ind"cises cellesdes lettrescursives,et ellessont

nombreuses,quipouvaientse confondre avec d'autres lettresdu

m"me alphabet*.13. Si quelquephilologueretrouvait aujourd'huiun de ces

libelliyavec ses lettresambigu"s,avec son "criture ind"cise,nul

doute que mieux instruitque les Romains du troisi"me si"cledans

la connaissance du vieux latin,il ne p"t comprendrece qui

"chappaitaux contemporainsd'H"liogabaleet restituerletexte du

chant primitif.Ilsaisiraiten eifetdans l'"criturede ce libellusles

ressemblances qu'ontentre ellescertaines lettres cursives,res-semblances

qui,dans le monument de 218,nous sont pour ainsi

dire voil"es par la transcriptionde ces lettrescursivesen lettres

capitales.14. Ce libellus nous manque : mais est-ilimpossiblede le

refaire? Ne peut-on pas recommencer en sens inverse le travail

ex"cut" par le graveur?A l'aide des alphabetsque nous ont con-serv"s

lesinscriptionsvulgairesde Pomp"ies,ne peut-onpas retra-duire

en cursive la capitalequinous d"robe aujourd'huila con-naissance

de la v"rit"?

Il nous a paru int"ressant de tenter l'entreprise.Voici le r"sultatde ce travail.

VW. ""tudes pal"o"nrapht"nies 0"r le texte du Chant

dit des Fr"res Jjrvales. " Bestltatloii et Interpr"ta-tion

nonirelle de ee irleiix chant*

ENOS LASES IVVATE ]NOS LASES IwATE \ = E ! tios, Loses,juvate.

E"iOS 1ASE8 IVVATE*)

15. Sauf ENOS que nous coupons en deux, en faisant de la pre-mi"re

syllabeune interjection,cette phrasen'a rien qui nous

arr"te.

1. Le graveur lui-m"me a eu parfoisrecours " cet exp"dient: on peut s'en

rendre compte en examinant le fac-simil" do Ritschl. " 2. iases est une faute

du graveur pour lases : on a vu plus haut qu'ilconfond assez souvent les

lettresl ei i. Nous trouverons plus loin iimex pour limen, etc.

Page 323: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 299

Nous lisons donc E! nos, Lases,jtivate,6 dieux Lares,soyez-

nous favorables*.

16. La phrasesuivante nous retiendrapluslongtemps; et nous

croyons indispensabled'en parleravec quelqued"tail,car ce sont

les recherches auxquelleselle a donn" lieu,qui nous ont r"v"l"

dans son ensemble la significationdu vieux chant. "

Cette phrasecomprise,le sens des autres se d"voile,et il ne

reste plus" r"soudre que des difficult"sde second ordre.

NEVE ]NEVE I= hi mi.

NEVE ]

17. On a g"n"ralementconsid"r" que le premiermot de cette

phrase"taitneve ; et pourtant l'emploide la conjonctionve^ "

cette place,est plusque suspect.En effet,le vieux latin,dans sa concision,rejettetoute liaison

inutile,surtout quand ils'agitd'un texte de loi,d'une formule

religieuse,o" tous les mots comptent. Or, " aucun titreve n'est

ici indispensable.Il est m"me logiquementinadmissible,sil'on

a "gardau contexte. Pour justifierla pr"sencede ce mot, il

faudrait que la phraseo" ilse trouve f"t une d"pendancede la

pr"c"dente;ilfaudrait qu'apr"savoir invoqu"la faveur des dieux

Lares, ce f"t " ces m"mes dieux que l'on continu"t " s'adresser '.

Mais les deux phrasessont absolument ind"pendantes,les person-nages

auxquelschaquepri"res'adresse sont diff"rents; et en pa-reille

circonstance,iln'ya pas lieu d'employerla conjonctionve.Ces consid"rations,tir"es des habitudes m"mes de la langue

latine,montrent que le passage est corrompu. Le mot neve est

donc une fausse lecture qu'ilest indispensablede rectifier.

C'est sur ce mot que nous allons faire lepremieressai de notre

m"thode.

On verra si ellepeut donner les r"sultats nouveaux et impor-tants

que nous avons esp"r"s.

1.

U faut remarquer " c"t" de la vieilleorthographee pour eh ! et de Tan-

cieune forme Lases pour Lares, la forme classiquejuvatepour jouvate.Oa

verra plus loin d'autres exemples de rajeunissementssemblables.

2. Les personnes qui acceptent ncre, expliquentainsi les prcmiei^versets.

" Lares" soyez-nous favorables;et no laisse pas, Mars, la contagion "

Page 324: Traite de Langue Latine

300 APPENDICE.

18. Nous transcrivons nkve en cursive,et cette transcriptionnous r"v"le imm"diatement deux faitsextr"mement curieux.

Nous remarquons d'abord la ressemblance des lettresn et h *.

Nous voyons ensuite que la fausse le"oneve provientd'une con-fusion

avec un groupe cursif imi. Ilsuffiten effetque sous la main

trop rapided'un scribe les lignesformatrices des deux angles

sup"rieursd'une m ne se soient pas exactement rejointes,pour que

cette lettreait prisaux yeux du graveur l'apparenced'un v entre

deux I. Or,comme en cursive I'eest repr"sent"fr"quemmentpardeux lignesverticales ayant exactement la forme de deux i, on

con"oit que l'ouvrier,dans son ignoranceabsolue de la vieille

langue,aitlu nvn en cursive et grav"en capitaleeve, l" o" il

devaitlireet "crire imi '.

19. Nous en tenant provisoirement" cette hypoth"seque neve

doit "tre remplac"par himi, nous voyons dans hi soit un nomi-natif

plurielmasculin,soitun datif ou un ablatifplurielpour his,

avec suppressionde s finaledans l'"criture,conform"ment aux

principesde la vieilleorthographelatine.

La suite nous indiqueracelledes deux formes qu'ilconviendrade choisir.

20. Quant au second mot mi, il n'est pas douteux que ce ne

soitl'ancienne forme de mihi^laquellea persist"jusquedans la

p"riodeclassique.(Voy.BOcHELER,Pr^cw de la d"clinaisonlatine,traduction de M. L. Havet, p. 175.)

21. Passons au groupe suivant :

LVAERVE

LVERVE I = lua fave.LVERVE

Le premierpoint" examiner,c'estde savoirs'ilfaut conserver

l'A,comme dans le premierexemple,ou le rejeter,comme dans

les deux autres.

Nous croyons plusrationnel de le conserver au moins jusqu'"nouvel ordre.

1. Voy. p. 322, n*" 1 : N do nominc^ nunc, sollemnes,vcnimus, " 2. Voy.

p. 321, et p. 322, n" 2 : m de ledum, muliei' et de MAPKOL.

Page 325: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 301

Ilest en effetpeu admissible que cet a se soitgliss"par erreur

dans le texte primitif;et il est au contraire tr"s vraisemblable,

qu'ayantune foismarqu" cet a, le scribeou le graveur Tait omis

ensuite par inadvertance *

.

Nous adoptonsdonc la le"on lva, et nous voyons dans ce mot

soit le futur,soit le subjonctifde hio^avec suppressiond'uneconsonne finale,selon l'ancienne orthographe.

22. Mais sommes-nous en pr"sencede la premi"re,de la

seconde ou de la troisi"me personne?Entre ces troispersonnes, quelchoix devons-nous faire?

N ayant aucune raison de pr"f"rera prioricelle-ci" celles-l",si ce n'estque nous penchonspour l'hypoth"sed'un futur,nousd"cidons de prendreprovisoirementcelle que nous offred'abord

Tordre de la conjugaison,lapremi"repersonne : /w"m.

Nous nous trouvons ainsien possessionde troismots nouveaux,

hi mi luam, dont le sens doit "tre fix" par le mot suivant,erve.23. Que signifieerve ? Apr"shi mi luam^ nous ne pouvons

le consid"rer comme l'imp"ratifdVi^o. Quant " erve pour erves

= erveis= ervis,lentilles,iln'offreaucun sens satisfaisant;mais

nous remarquons que, grammaticalement,il se f"t parfaitement

adapt"" notre phrase.Cette observation nous conduit " cher-cher

un autre ablatif dont la significationsoit plusacceptable.Pour le trouver,transcrivonserve en cursive.

Ce quinous saute d'abord aux yeux dans cette transcription,c'estla ressemblance des lettres r et a. Dans certains graffiti^d'"crituresoign"e,ily a m"me entre ces deux lettresune identit"

de forme presque absolue '.

Nous pouvons donc admettre que r a ind"ment prisla placed'un A. primitif.

Quant " Te,on sait que la capitalerapidementtrac"e,en rac-courcissant

sa base,le rapprochesouvent de la forme de f \

lesinscriptionsabondent en exemplesde ce genre. Dans l'"criture

cursive,ces deux lettrespeuvent aussi ais"ment se confondre,

1. U se peut que TA ait "t" li" dans le manuscrit au V pr"c"dent,et que

cette ligaturefort nette dans le premierexemple du mot ait "t" moins lisible

dan^ les deux autres. Cette circonstance expliqueraitla faute du graveur.

2. Voy. p. 321 et p. 322, n^S : carmimb)is,amaranlus, drauca.

Page 326: Traite de Langue Latine

302 APPENDICE.

F ne diff"rant de Te (n)que par la moindre longueurde sa

seconde barre *.

Nous pensons donc qu'"Te ilfaut substituer une F ; et, ce quinous confirme dans cette id"e,c'estqil'unpeu plus bas le gra-veur

lui-m"me nous donne deux fois l'exempled'une substitu-tion

identique,quand,apr"savoir "critle mot evre, ille corrigeen FVFE " la lignesuivante,et lorsqu'ilremplacepar une f le pre-mier

E du groupe berber (bf^wer).24. Cette substitution de f " e et d'A " r a pour r"sultat de

changererve en fave.

Le mot fave sans s finale,est pour faves= faveis" l'ablatif

pluriel,comme nuges = nugeis ; " et Cavaturines= Cavatu-

rineisyMentovines = Mentovineis '.

Quant aa v de fave,il remplaceun ",comme dans favatus*

^ourfabatus; d'o" ilr"sulte que la vieilleforme fave"quivaut"

la forme classiquefabis,de faba,f"ve.

Ce mot joue dans la phrase,le r"le de nom d'instrument,et

c'est" lui que le d"monstratif hi^his se rapporte.25. Nous avons donc hi mi lua fave= his mihi luam fabis;

ce quis'expliquenaturellement ainsi :

Je paieraipour moi avec ces f"ves.

Or,cette phraseest conforme au d"but du chant des L"muries,cit"par Ovide,au V livre des Fastes (vers438):

His,inquitjredimo meque meosque fabis.

Si l'on retire de ce vers inquit,"trangerau chant, et ces

troismots parasitesque meosque ymis " cet endroit pour les be-soins

de la versification,ilreste :

His redimo me fabisj je me rach"te par ces f"ves :

C'est la reproductionpresque litt"raledu texte m"me que nous

venons de retrouver dans le Chant dit des Fr"res Arvales.

1. Voy. p. 321, et p. 322, n" 3 : e ^^geryones^de acgrotes; et p do filium;

" p. 323, n" 8 : E de caniella;et n" 9 : le second e do septembres." Voy.

encore "critureet pi'ononciationdu latin savant et du latin populaire,

p. 24. " 2. C. /. I., I. n" 1297. " 3. C. L L, I. n" 199. Hgno 39-40. "

4. Varron dans Nonius,341, 27.

Page 328: Traite de Langue Latine

304 APPENDICE.

adoptonsserp pour serpe^ avec omission de Ve final," cause de

la synal"phedevant "i de incvrrere *.

Les exemplesd'abr"viationsont fr"quentsdans l'inscription.

D'ailleurs,ceux de nos devanciers quilisaientsoitsers pour seiris

ou siriSfsoitsim pour sinas,supposaient"galementla suppres-sion

d'une voyelle." Le sens de serp est : glisse-toi.Ce mot

convient bien " une ombre.

m.CVRREBE' 1

IN'CVRRERE \ = v}cure sc.

LNCVRRERE = INCVRRERE* )

29. On a faitde incurrere un infinitif.Pour nous, ce groupe

renferpaedeux mots : incurrCjplusanciennement incure,et se

pronom. Ces deux mots, r"unis " tort,incuresesont devenus,

par erreur, sous l'influencedu rhotacisme,incurere et,plustard,

incurrereforme infinitive.L'adoptiondu mot pr"c"dent,serp^ne nous permettant pas de conserver incurrere,nous lisons

incure " l'imp"ratif,c'est-"-dire : cours sur, cours apr"s.' 30. Quant " se, sans s finale,comme plushaut/av",ilest pour

ses = seis = sis,au datifpluriel: c'est un synonyme de iis.La

forme se ou ses, vient du th"me sOy en sanscrit : sa.

L'existence de ce mot dans lancien latin nous est attest"e par

le locaii"sei'Ce\devenu seic,puissic et plusdirectement par ce

passage de Festus* : Sos pro eos antiquidicebant,ut Ennius

libro primo :

Constitit inde lociproptersos dea dearum ;

et libro tertio:

Circum sosque sunt magnas gentesopulent";libroseptimo:

Dum cernent terrere minis,hortanturve sos;

libro undecimo :

Contendunt Graios Gr"cos memor are soient sos"

1. Voy. p. 314, la mesure de ces vers. " 2. Les inscriptionsdes basses

"poques sont tr"s fr"quemment mal ponctu"es. Nous ne nous arr"terons pas

sur cette particularit"bien connue. " 3. On a vu plushaut, p. 293, que le

graveur confond l et i. " 4. Au mot sos.

Page 329: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 305

3l. Les deux mots incure se = incurre ilssignifientdonc :

cours apr"selles,cours apr"sces f"ves.

Ce passage du vieux chant correspond" cette partiedu r"cit

d'Ovide : ...fabas..,.jacit ; " timbra putatur colligere^iljetteles f"ves et on croitque l'ombre les ramasse.

intl/oris[= inde foris,LNP^EOIVS = INP^EOIVS* |

32. Nous lisons inde foris.Les trois premi"reslettres,mrf,"

nous sont fournies par indleores ; la quatri"me,, nous est

donn"e par "NpeEOivs. A vrai dire,cette lettre {e)est inconoipl"tedans rinscription: la lignehorizontaledu milieu manque ; mais

on a vu que l'"crituredu graveur est fortd"fectueuse.

Nous avons donc inde quisignifie: de l",hor" de cet endroit.

33. Le mot suivant,forisnous est donn" tout entier par la

variante intl/oris.Lal"ttre/yest nettement indiqu"e,quoiquesa forme ne soitpas cellede f capitale: elleressemble " notre /minuscule imprim"e.Foris signifie: au dehors.

L'emploide /bm, en vieux latin,pour foras ne doit pas nous

arr"ter. (Comparez/bm mortuiim ferre dans la Loi des

Douze Tables.)

SATVR

SATVR

S"fAna

34. Ce mot s -expliquenaturellement par : ayant assez (def"ves),maintenant que tu en as assez.

EVREREMARS

FVFEREMARS | = fuceRemoTS (ouRemurs).FVFEREMARS

35. Nous coupons ainsi : evre remars ou fvfe remars. La

"

1. Voy. page pr"c"dente,note 2.

20

Page 330: Traite de Langue Latine

306 APPENDICE.

double le"on,evre et fvfe, s'expliquepar une confusion facile,

d une partentre e et p, d'autre part entre p et r, dans un assez

grandnombre de cas *. " On peut comprendrel'h"sitationdu

graveur entre ces deux le"ons,niais ni Tune ni Fautre ne donnent

un sens satisfaisant.Force nous est donc de chercher " corrigerce passage.

36. Si l'on examine quelest le sens g"n"raldu contexte, on

voit qu'ils'agitde faire partir,de faire fuirl'ombre ; et, " ce

titre,le groupe /i/,premi"resyllabede l'imp"ratif/wye,paraitdevoir "tre maintenu sans aucune modification.

" Quant " la seconde syllabe,fe ou r^, on peutd'autant plusfa-cilement

la consid"rer comme une corruptionde ce = ge^ que

Jes deux formes de f et de r, susceptiblesd'"tre confondues

ensemble, sont voisines d'une troisi"me forme, qui est quel-quefoiscelle du c *.

Nous lisons donc fuce avec le c archa"que" la placedu g.

37. Le mot suivant est rem"rs, termin" par s, ancienne d"si-nence

du nominatif et du vocatifau singulierde la 3"*d"clinaison.

Nous n'h"sitons pas " traduire ce mot par : L"mure.

On saitque lesL"muries s'appelaientanciennement R"muries :

nous avons sur ce pointlet"moignaged'Ovide {Fastes^V, 479) :

Romtdus obsequitur^hicemqueRemuria dixit,

Aspera mutata est.in lenem tempore longoLittera quse toto nomine prima fuit.

Mox etiam L"mures animas dixere silentum.

Quant " W de remars pour Vi^yL\Vi%=Lemurs,Lemur^ on peut

expliquersa pr"sencedans ce mot de deux mani"res. Il est pos-sible

qu'ilsoitprimitif,et que Remars se rattache " la racine mar.

Si Ton n'admet pointcette hypoth"se,rien n'emp"chedeconsid"rer cette lettrecomme une fausse le"onpour v. En eflFet,

souvent, dans les inscriptionsde Pomp"ies,les deux lettresa et

1. Voy. p. 321, et p, 323, n" 8 : p de /"/i'a;et 7 : Rde ea?e"i/)tor." 2.Voy.

p. 321, et p. 322, n" 4 : F du second fut.,,et c de hic.

Page 331: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 307

V sont trac"es de telle sorte que les deux lignesse prolongentau-del" de leur pointde jonction.L'aspectde Ta et du v, ainsi

"crits,est presque celui d'un x. Cette forme x figurantdans sa

pju'tiesup"rieureun v et dans sa partieinf"rieure un a cursif,on

comprendqu'enpr"senced'un signeaussi ambigu, un ouvrier

ignorantse soittromp"sur sa valeur.

On peut voir sur nos planches* un certain nombre d'A et de v

semblables ; mais ce qui donne " notre observation encore plusd'autorit",c'estque pr"cis"ment,dans l'inscriptiongrav"ede

218,le mot marmur est ainsi "crit : AixRMt;R.

LIMEN..E jiimensall' \

= limensali.

LIBfEIfSAU 1

38. Nous lisons limen sali : saute le seuil,franchis le seuil.

Nous adoptonsd'autantplusr"solument cette lecture,qu'elleest

en parfaitaccord 1* avec le sens g"n"ral"du passage, '2'*avec ce

vers d'Ovide :

Et rogat ut textis exeat itmbra suis;

3" avec cette phrasede Vanron cit"epar Nonius Marcellus *:

Dicunt se L"mures domo extra januam ejicere."%

Le rapprochementdans notre vieux texte de remars et de limen,

et,dans Yarron,de L"mures et de januam est particuli"rement" remarquer.

39. Avant de passer " ce qui suit,nous nous arr"terons

quelquesinstants sur le mot sali.

Ce mot est "crit une fois saii,et une autre fois sall; mais

ces divergencesn'ont rien qui doive nous surprendre,car,dans l'inscriptiongrav"e,la confusion entre la forme i et- la

l.Voy. p. 321, et 322, n" 6 : a de arma, acetabula,larinusiei v de locus,

'

surn, Secundinus, " 2. Comparez iases pour lasbs, dont nous avons parl"

plus haut. " 3. Au mot Leinures.

Page 332: Traite de Langue Latine

308 APPENDICE.

forme l est,comme nous l'avons d"j" dit,extr"mement fr"-quente,

et les .deux signesy sont " peu pr"s indiff"remment

employ"sl'un pour l'autre. C'est ainsi qu'ona vu dans la partiedu monument quipr"c"denotre vieux chant,les mots divisa,

AvitianuSy"critsdlvisa, avltianvs et,dans le chant m"me, uses

" c"t" de LASES ; lndleores " c"t" de intl/oris; iimen " c"t" de

limen\

Nous n'avons que deux exemplescompletsdu mot sali.L'autre

"e trouvant tronqu" par une cassure du marbre, il n'en

reste que la derni"re lettrequiest un e, mais cette lettre est

peut-"trela plusint"ressante de tout le passage. En effet,si l'on

remarque que le graveur, par une fausse lecture,l'a substitu"e

aux deux signes ii, qui,plusloin,terminent la forme saii,

on voitdans cette confusion la preuve que les e cursifs du libel-

lus "taient repr"sent"spar deux lignesverticales,comme nous

l'avons dit plushaut ; et que dans certains cas embarrassants,l'ouvrier pouvaitprendreles deux lignesii pour un e, alors

qu'ellesavaient une tout autre valeur.

La transcriptionerron"e de ii en e, " cette place,confirme notre

correction de eve en iivii {=imi) au d"but de ce travail..

STABERBER j I aver[siou se)STA BERBEr J= stape\ ou

stABF"TVER *} f aber[sio\x se)

40. Le groupe staberber ou S2ABF"rt;ER poufstabeaver doit se

couper apr"sstabe.

STABE est le futur de stare : il est pour stabet,ancienne

forme de stabit (comparezdcde = d"dit : C. L L., vol. I,

n*"62,etc.).Ce mot et le suivant ne s'adressentpas au L"mure, mais au

1. Nous ne nous arr"terons plus sur ce genre de faute,dont on retrouvera

plus loin d*autres exemples : semvnls " c"t" de simvnis et lvv\to " c"t" de

IwATO pour juvato." 2. La lettrequi suit s dans ce groupe a "t" fort mal

trac"e par le graveur : elle est beaucoup plus petiteque les autres et forte-ment

Inclin"e de gauche " droite. On peut y voir un i,ou plut"tla haste d'un t

priv"de sa barre horizontale. " En outre, la lettre f nous para"t"tre une"

fausse le"onpour e.

Page 333: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 309

conjurateiir: ilsforment une sorte de parenth"seindiquantune

prescriptiondu rituel.

41. Apr"sstabe,vient le groupe rbkr ou aver, dont lapremi"re

lettrese pr"sentedeux fois sous la forme d'une r capitaleet une

fois sous celled'un a cursif.

Ilest m"me " remarquer que cet a cursif est la premi"repartied'une ligaturedont la seconde partieest un t; : les deux lettres

ainsi r"unies ont " peu pr"sl'apparenced'une n capitale.Seulement,on voitqu'" cet endroit,le graveur a h"sit". Apr"s

avoir trac" le signen = av, ila intercal" entre cette ligatureet

I'e,qui la suit,les deux panses d'un b tr"s imparfaitementmar-qu"es

; et ilest facile de constater que cette insertion s'estfaite

apr"scoup.On doit conclure de ces particularit"sque le graveur balan-"ait

entre rber, aver et aber.

Nous lisons aver^.

Si Ton nous demande d'avoir"gard" la correction de v en b

faiteapr"scoup par le graveur, nous r"pondronsque cette substi-tution

de lettrene modifierait en rien notre lecture,car l'"changedu V et du B "taitfr"quent" toutes les "poquesde la latinit",et

surtout au temps o" fut grav"el'inscription.On a A"}h^\ifavatus

^oxxvfabatusdans Varron : on rencontre en outre pr"cis"mentdans

lesproc"s-verbauxdu coll"gedes Arvales berbeces pour verveces,

baccam pour vaccatn, etc. *.

Le mot aver (ou aber),au premierabord, parait"tre une

abr"viation;mais il n'en est rien, comme nous allons le

montrer.

La phrasequi suit,commence par semunis ou simunis :

or la premi"resyllabese ou si s'estsoud"e par erreur au groupe

munis, et doit "tre attribu"e au mot pr"c"dentavei* qu'elle

compl"te.La parenth"se,r"tablie dans son int"grit",sera donc : stabe

aversi ou averse = stabit aversim ou*

averse.

Cette parenth"sesignifie: Il s'arr"tera,ilsuspendrale tripu-diiim en tenant le dos tourn" au L"mure.

,

1.Voil" eDcore un exemple de ces rajeunissementsdont nous avons parl":

aver.,. pour avor... " 2. C. L L.yvol. VI, 1" partie,n"" 2099 et 2086. .

Page 334: Traite de Langue Latine

310 APPENDICE.

Elle correspond" cette remarque d'Ovide que le conjurateur

jetteles f"ves en tournant le dos " l'ombre,aversusque Jacitjet

qu'ilne se retourne.pas,nec respicit,si ce n'estapr"savoir dit :

" M"nes exitepatemi. ".

42. On nous objecterapeut-"treque, chaque verset "tant

r"p"t"trois fois,rien ne nous autorise " r"unir la syllabe51 ou se

" la jBn du verset pr"c"dent,qui,"videmment, pour le graveur

s'arr"taitapr"s5/""er"^.

Nous ferons " cette objectionplusieursr"ponses.Nous dirons

d'abord avec M. Br"al : a La tripler"p"titionde chaqueverset est

due au copiste\ " Ilen fut sans doute de ce vieux chant,dans le

texte primitif,comme de nos coupletso" l'"criture ne reproduit

pas les r"p"titionsexig"espar la musique.Ce dut "tre seulement

" une "poqueo" ce chant ne fut plusgu"recompris,que l'on

songea " r"p"tertroisfoischaqueverset sur lelibelluspour assurer

le maintien du rituel.Mais la difficult"qu'on"prouvaitm"me

alors " comprendrele vieux latin,jointe" la n"gligencedes co-pistes,

eut pour r"sultatl'insertionfautive du dispositif,troisfois

r"p"t",dans le texte du chant,et la s"parationde la syllabeseou si du mot dont ellefaisaitpartie.

Ilsuffitque dans letexte originalstaberber[o\i^\\i\j(Astab"aver)se soittrouv" plac"la fin d'une ligne*,et que, faute d'espace,se

ou siaitcommenc" la lignesuivante,pour que cette syllabeait"t"

plustard rattach"e" munis par une erreur de copie.43. Si cette hypoth"sene suffitpas, nous ajouterons(pourles

personnes quiseraient convaincues jusqu'icide 'la justessede

nos vues),un argument tir"de la concordance du vieux chant

avec les vers d'Ovide.

La r"union de si ou se " munes voile cette concordance,.et

donne " la phrasequisuit une significationabsolument inadmis-sible.

Au contraire,quand on rattachese ou si au mot qui pr"-c"de,non seulement l'adjonctionde cette syllabeaide " corriger

la fausse le"onberber,sipeu explicableet sibizarre,mais en-core,

par le fait m"me qu'on en d"barrasse la phrasesuivante,

1. M"moires de la Soci"t" de linguistiquede Paris, t. IV, 5" fa8c.,p.377.

" 2. Position qu'iloccupe pr"cis"mentune fois,dans Tinscription.Voy. la

4* lignedu fac-simil",p. 296.

Page 336: Traite de Langue Latine

312 APPENDICE,

Mais cette divergenceest due " la forme de Ye cursif dans le

libellus;et ilest facilede comprendreque Touvriervoyant le mot

ainsitermin",m, n'aitpas su au justes'ildevaitlireie ou ei.

On doit conclure de toutes ces h"sitations,que soit dans le

libellus remis au graveur, soit dans le.texte d'o" "manait ce

libellus^le mot quinous occupe actuellement "taitfortdifficile"

d"chiffrer.

Cependantla derni"re partiede ce mot est bien ternei : c*est

sous cette forme que le graveur l'a"criteou que nous l'avons

retrouv"e dans les complicationsde l'"criturecursive.

Cette fin de mot ternei rapproch"ede patemi dans le-vers

d'Ovide,nous montre une foisde plusla concordance des deux

textes.

46. 11 reste donc " expliquer,au commencement du mot, la

substitution de al " pa. On la comprendraais"ment par la tran-scription

de ces deux groupes en cursive : aussi,pour "viter

d'inutileslongueurs,croyons-nous devoir renvoyer aux planchesquisuivent cette "tude *.

47. La restitutiondes deux mots, Manis pate7meijau vocatif,

appelleensuite un imp"ratifcorrespondant" eocited'Ovide.Cet

imp"ratifest abvolate,comme nous allonsled"montrer.

Si, peu satisfaitde la lecture advocapit, et encore moins

de cette autre,advocadit, on jetteles yeux sur la troisi"meforme

ADvocAeVi,on remarque que ce dernier mot est termin" par des

lettrescursives. Or ces lettres,dans les cas incertains,peuventnous fournirdes renseignementspr"cieux,puisquele graveurles a reproduitestellesqu'illes trouvait sur le libellus.Quand il

transcrit ces lettres,ce n'est plusson interpr"tation,souvent er-ron"e,

qu'ilnous donne,c'estune copieaussi fid"leque possibledes signesqu'ilne pouvaitd"chiffrer. Voil" pourquoi,dans notre

travailde restitution,nous avons toujourstenu grandcompte de

tous les signescursifsreproduitspar legraveur.

Le mot AhYOCkiti est termin" par trois lignesverticales,i ii,

irr"guli"rementespac"es.En outre, on voit dans ce groupe un

1. Voy. p. 321 et p. 323, n" 7 : p de sulpiciae,polUice,etc., et n" 8 : l do

filia,de cam"lia.

Page 337: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 313

longtraithorizontal,qui,partantdu second i, traverse le troi-si"me,

et se continue encore au-del".

Ce traitest "videmment la barre d'un t, qui,dans le libellus,lanc"e d'une main rapideet hardie,avait prisdes proportions

exag"r"es.La m"me particularit"se rencontre dans notre "criture cou-rante

o" lesbarres des / se prolongentparfoisoutre mesure.

Tel qu'ilest,ce groupe se lit iti;mais, si Ton remarque

que le premiersignei est s"par"des autres par un assez grandintervalle,tandis que les deux derniers sont fortrapproch"s; et si

l'on tientcompte de ce faitque dans la cursive la barre du t ne se

trouve pas toujoursexactement " sa place,on admettra facilement

que le premiersignei repr"sentela haste d'un x, et que les deux

autres,si rapproch"s,forment un c. Il en "tait certainement de

la cursiye des Latins comme de la n"tre,o" les barres des ^,les

pointsdes e, les accents, les apostrophes,ont une tendance "

s'"carterde leurplacer"guli"repour s'avancer vers lafindu mot.

Nous lisons donc,non pas advocadit ni advocapit,ni d"vo-

caiti,mais advocate *.

48. Toutefois,ce premierr"sultat,siimportantqu'ilsoit,n'est

pas suffisant : noys sommes loin d'avoir un synonyme "'exite.

C'estle cas de recourir " la transcriptiondu mot en cursive.Cette

transcriptionfaite,toute difficult"dispara"t: nous voyons entre

la forme du d et celle du b une ressemblance frappante,et une.

grandeanalogieentre c et /';nous substituons " " rf / " c,et nous

avons un nouveau mot abvolate. Ce mot est bien le synonyme

A'exit"yque nous cherchions;et s'iln'a pas "t" conserv" par

Ovide,c'estque sa quantit"l'exclut^de l'hexam"tre et du penta-m"tre.

A partce d"tail,notre restitutionest en parfaitaccord avec le

vers du po"te;

M"nes exite patemi.M"nes paternels,sortez,

1. Ainsi ont lu avant nous Lanzi, Grotefend etKlausen. Voy. Egger, Lat.

senn. veL reliq.,p. 68. " 2.Voy. p. 321, et p. 328, n" 10 : d de de"tri,dec;

et B de beUis,Plioebus,Sabinus. Voy. "critureet Prononciation du latin

savant et du latin populaire,p. 24, le septi"mec ; et p. 25, la quinzi"mel, etc.

Page 338: Traite de Langue Latine

314 APPENDICE,

puisquenous lisons dans le vieux chant :

Manis pateimeiabvolate.M"nes paternels,envolez-vous.

CONCTOS

coNCTOS \ = cunctes = cuncti.

os

49. Le mot conctos^ dont on a faitjusqu'iciun accusatif plu-rielr"gimed'advocapityne peut plusse construire avec ce verbe

devenu abvolate par suite de nos corrections.

Le plussimpleserait de le rattacher au mot nos du vers sui-vant

; CONCTOS ENOS MABMOR IWATO.

Toutefois,nous aimons mieux y voir,comme dans stabe

avej'si,une sorte de parenth"seindiquantune prescriptiondu

rituel.

Il r"pondraitainsi au mot ensemble dont nous nous servons en

musique pour marquer que toutes les voix doivent se r"unir en

une action commune et simultan"e*.

50. Nous consid"rons en effetque l'assistance,au moment de

chanter,se divisaiten plusieursgroupes, en troisprobablement*,que ces troisgroupes disaientchacun troisfoischaquevers, en

sorte que le m"me vers "taitr"p"t"neuf fois.Cette opinionnousest sugg"r"el*par le t"moignaged'Ovide,qui " deux reprisesrevient sur l'expressionnovies dicere^;2* par une phrasede

l'inscriptionde 218, carmen descindentes tripodavenint,o" le

mot descindentes(= discindentes)signifieque les Arvales (fid"lessur ce point" une prescriptionde l'antiquerituel)ont scind" le

chant,c'est-"-dire,se sont divis"s en plusieursch"urs pour le

chanter.

Ce partage de l'assistanceen plusieursgroupes prenaitfin

apr"sle vers Manis patemeiabvolate *;et toutes lesvoix se r"u-

1. CuxcTi slgnificaiquidem omnes, scd conjuncU et congregati;al vero

OMNES, etiam si diversis locissitit. (Festus.au mot cuncti.)" 2. On conna"t

fimportancedu nombre trois dans les c"r"monies de ce genre. " 3. Fastes^

Livre V, vers 439 et 443. " 4. C'est, selon Ovide, le moment o" le conjura-

teur se retourne, la c"r"monie proprement dite "tant termin"e : Respicityet

rite sacra peractaputat.

Page 339: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 315

nissaient alors en un ch"ur d'ensemble pour entonner le vers

suivant enos marmor juvato.51. D'apr"scette interpr"tation,coiictos repr"senteun nomi-natif

: c'estune corruptionde conctes * =cuncti due au voisinagede la fausse le"onadvocapit,et favoris"e par la ressemblance fr"-quente

d'c avec o en cursive*.

.

52. Nous n'osons pas consid"rer conctos comme une vieille

forme de nominatif plurieldont M. BQcheler parleen ces

termes :

" Les th"mes en o form"rent leur nominatif plurielde deux

mani"res;ilsle form"rent " la grecque, " l'aidedu suffixei, et "

l'italique," l'aidedu suffixes. On peutdonc reconstituer par con-jecture

deux groupes d'anciens nominatifs plurielsayant pour

type,les uns agrot = "ypoi,et les autres Romanos, quise rap-proche

de l'osqueN"vlan"s et de l'ombrien Ikuvinm " '"

ENOS MARMOR IW"TO

ENOS UArmor lvvato [ = El nos, Marmor ^juvato.

ENOS MAMOR. LW"TO

53. Ce vers o" Marmor doit "tre consid"r"e comme une

variante de Marmar^ Marmur ou Marma (?),signifie:

" 0 Ombre, sois-nous favorable."

1. a Nous avons, dit M. Fr. B"cheler, environ dix-huit exemples de nomi-natifs

plurielsde la seconde d"clinaison en es, comme Attilies,coques, magis-

tr"s : la plupartsont du sixi"me si"cle de Rome. " Pr"cis de la d"clinaison

latine traduction de M. L. Havet, p. 61. " 2. Pour constater la

ressemblance des ces lettres,voyez ("critureet prononciationdu latin savant

et du latin populaire),p. 23-24, le quatri"mee et les quatorzi"me,quinzi"me

et seizi"me o; voy. "galementYo du mot credo, page 19, n" 2; Yoy. encore

ci-apr"sp. 322, n" 1, Ve de venimus; et voyez surtout lesplanchesdu ^./. L,

vol. IV, passim," 3. Ouvrage cit",p. 68.

Page 340: Traite de Langue Latine

316 APPENDICE.

R"SUM"

54. 11 r"sulte de nos corrections que le Chant dit des Fr"res

Arvales doitprendrele nom de Chant L"muralj et qu'ilfaut le

r"tablirde la mani"re suivante :

E! nos, LaseSyjuvate !

Hi mi liia fave; Marmar^, serp, incure se! Inde forissatur fuce.Remars : limen sali!

[stabeaversi ou abersi)Ma?iis patemei,abvolate !

[conctes)E ! nos, Marmor^, juvato!

Triumpe!

55. Ce quidonne en latinclassique:

O! nosy Lares,juvate!

Bis mihiluam fabis\Umbra, serpe, incurre iis!Inde forassatur fuge Lemur : limen sali!

M"nes patemi,avolate[stabitaversim)

[cunct")0/nos^ Umbra^juvato!

Triumphe!

56. C'est-"-dire en fran"ais:

0 Lares, soyez-nous favorables !

Je paieraipour moi avec ces f"ves. Ombre, glisse-toi,cours

apr"selles! Maintenant que tu en as assez, fuis hors de ce lieu,L"mure : saute le seuil!

(Ons'arr"tera en tournant le dos)

1.Juvaie, et plus bas juvato,pour la forme ancienne jouvate,jouvato,

ainsi que aversi ou abersi,pour avoi*si,nous montrent que Torthographede

ce vieux texte a "t" modifi"e et rajeunie" une "poque o" on le comprenait

encore. " 2. Ou Uannur ou Marma. " 3. Ecrit une fois Mamor par

inadvertabce.

Page 341: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 317

M"nes paternels,envolez-vous!

(Tousensemble)0 Ombre, sois-nous favorable!

Triomphe!

57. Voici maintenant " comment Ovide a reproduitce vieux

chant,au livre V* des Fastes (vers436-444):

Vertituret nigrasdccipitore fabas;

Aversusquejacit: sed dum jacit: " H"cego mitto ;

Bis, inquitredimo meque meosque fabis,"Hoc noviesdicitynec respicit:Umbraputatur

Colligere^et nullo tergavidentesequi.It"irsiisaqxiam tangit,Temes"aque concrepatsera;

Et rogat ut tectisexeat Umbra suis.

Cum dixitnovies : " M"nes exite patemi ",

Respicit,et pure sacra per ac ta putat.

T" " M"triiiiie.

58. Le chant L"mural, tel que nous l'avons restitu",se com-pose

de cinqvers, dont voici la mesure :

1. E!\\nos, La\ses,ju\vate!\2. Hi IImi lu\afa\ve;Mar\mar^serp, \incu\rese ! \3. In IIde fo\rissa\turfu\c",Re\mars : li\m"nsali ! \4. Ma \\?iispa\temei,\abvo\late!\5. E ! Ilnos, Mar\mor,ju\vato! \

59. Tous ces vers sont des vers saturniens. Nous les avons

scand"s selon la m"thode de M. Louis Havet,en faisantde la pre-mi"re

syUabeune anacruse^.

Le premiervers est form" du premier"h"mistiched'un hexa-m"tre

saturnien*.

1. Bq saturnio Latinorum versu, p. 7 et 195. " 2. In antlquissimisteni"

poribufversus fuerunt, qui saturnii hexametri prius liemistichium "qua"

bant (ouvr.cit",p. 11)..

Page 342: Traite de Langue Latine

318 APPENDICE.

Le second vers est un hexam"tre saturnien,avec c"sure apr"sFarsis du troisi"me pied*." La finale re, au sixi"me pied,est

allong"epar Tarsis '.

Le troisi"me vers est aussi un hexam"tre saturnien,avec c"sure

apr"sl'arsisdu troisi"me pied." Les finalesde,ce, au premier

piedet au quatri"me,sont allong"espar Tarsis. " Au sixi"me

pied,Tarsis est form"e par deux br"ves : m"n sa*. " La syllabemen est br"ve par infraction " la r"glede position,"5omme on

voitdans Plante et dans T"rence,tam"n de, iam"n sei,etc.

Le quatri"mevers est un t"tram"tre saturnien,avec c"sure

et hiatus apr"sla th"sis du second pied*.

Le cinqui"mevers est form" du premierh"mistiche d'un hexa-m"tre

saturnien*.

Quant " triumpCyc'est une sorte d'interjectionen dehors de

toute mesure.

TI. " Concliisioii.

60. On a appel"jusqu'ici,par excellence.Chant des Fr"res

Arvales,le texte antiqueque nous venons de restituer;et

l'uniquemotif qui,bien " tort,selon nous, lui a fait donner

ce nom, c'estqu'ona trouv" ce chant dans les Actes des Fr"res

Arvales.

Ce n'"taitpourtantpas une raison suffisantepour le consid"rer

comme le chant propre et traditionnel de ce coll"ge.Cette erreur en a entra"n" une autre; et comme le Chant

par excellence des Fr"res Arvales devait "tre une invocation

1. Cxsura habet hcum aut post tertU pedis th"sin,aut,quod rarius fit,

postefjusdemarsin (ouvr.cit", p. 7)." 2. Syllaba brevis.quw vocis exitum

effkit,si sub arsij necessario producitun(ouvragecit", p. 12)." 3. Arses

singuUd aut ex longissingulisconstant aut brevibus ex Unis (ouv.cit",p. 8)." 4. La c"sure coupe le vers en deux parties"gales,comme dans rhexam"tre

saturnien : Voy. n*" 1. " 5. Persxpe in versibus saturniis hiatur postarsin,

in cxsura post thesin quoque (ouvr.cit",p. 62).[On a pu remarquer dans chacun des deux hexam"tres, " Yarsis du sixi"me

pied,une exceptionaux lois "tablies par M. Havet : i" rallongementd'une

br"ve " cette place; 2" la dissolution commen"ant sur une finale.Sans con-tester

aucunement les r"glespos"espar M. Havet, nous ferons observer que

la tr"s haute antiquit"de ces vers suffit" expliquerces licences.]

Page 344: Traite de Langue Latine

320 APPENDICE.

3**fausse lecturede m pour ra, ces deux derni"res lettresr"unies

ayanten cursive exactement "a forme d'une m ; 4* insertionerro-n"e

d'un V, " cause d'une fausse ligatureform"e par la ren-contre

du dernier jambage du groupe ra avec la partieinf"-rieure

de l*.

Or,lemtiralia suivi Sacceperuntsignifieque lesassistants,au

moment m"me o" le chant allaitcommencer, " re"urent ce dont

on se sert pour conjurerles L"mures. "

1. Voyez " ce sujetla transcriptionen cursive,p. 321. " Voyez en outre,

p. 322, n" 6. V des deux acetabvla, et p. 323, n" 7, v de pbregrinvs;

p. 322, n" 5, M de amarantvs, et p. 323, n" 9, m de septembres. " Quant "

la rencontre de la partieinf"rieure d'une l avec un a pr"c"dent,on en trou-vera

un exemple dans le C, /. I.,vol. IV, pi.xiv, n" 2, au mol malvm, etc.

Nous ferons remarquer que tous les mots corrompus do;itnous avons donn"

la liste" la page 293, reprennent, comme lvmemvlia, leur forme correcte et

r"guli"re,quand on les transcrit en cursive.

Page 345: Traite de Langue Latine

RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 321

TRANSCRIPTION EN CURSIVE " RESTITUTION

"aVO(KlfKADVOCAITI

AiuOkK"^|(ABVOLATE

lV/M "A^ *^ LVMEMVLIA

C\\hK\lhXl\XLEMVRALIA21

Page 346: Traite de Langue Latine

y

" -i^

Page 347: Traite de Langue Latine
Page 348: Traite de Langue Latine

324 APPENDICE.

L"GENDE

(Voyezp. 322 et 323.)

1. nomine nunc [C.L L., vol. IV,pi.xxv, 6)." sollemnes

(pi.xxxYi, 17)." venimm (pi.xxxvi, 54).

2. lectum (pi.xiii,12)." mulier (pi.xxiv, 3)." MAPK02

(pi.XXXI, 39).

3. filium(pi.XXIV, 3).'^geryones (pi.xxxviii,23)," aegrotes

(pi.XLVIII,8).

4. fut...,fut...(pi.XXXVI, 15 et 22)." fortunata(pi.xxxvii,12)." rusticus (pi.xxx, 12)." hic (pi.xxxvi, 49).

5. carmimrus (= carminibus,pi.xxxii, 30)." amarantus

(pi.XXX, 17)." drauca (pi.xxxvi, 18).

6. arma (pi.xxi, 29)." acetabula2 fois (pi.xxxrv, 6)."

iar"nus(pi.xxxv, 5)." locus (pi.xix, 15)." sum (pi.xxxv, 4)." secundinus (pi.xxxv, 27).

7. sulpiciae(pi.xv, 6)." politice(pi.xxii,8)." exemplar(pi.XXX, 2)." ampliate(pi.L, 25)." pr (= pridie,pi.iv, 5."

pompeiana(pi.xiv, 1)." peregrinus(pi.x, 8).

8. filia(pi.xxxv, 31)." cam"lia (pi.xxv, 4).

9. septembres(pi.xii,10).

10. dextri(pi.xxv, 6)..

" dec (= d"cembres,pi.xxxviii, 23)." bellis(pi.XXXVI, 31)." phoebus,sabinus (pi.xxxvi, 40).

Les cinquante-cinqplanchesdu IV* volume du Corpusren-ferment

encore une quantit"consid"rable d'exemplesconformes

aux diff"rentes"crituresdes copistes,quireproduisirentsuccessi-vement

letexte du vieux chant.

Page 349: Traite de Langue Latine

ADDITIONS ET COBRECTIONS

P. 1-84. Au d"but de notre ouvrage, nous nous sommes g"-n"ralementcontent" pour nos citationsdes grammairienslatins

de renvoyer " l'"ditionde Putsch,sans mentionner cellede Keil.

Le tableau suivant comblera cette lacune :

Priscien :

Putsch,p. 543 = Keil,I,p. 12. Putsch,p. 548 = Keil,I,p. 19.

" p. 545 = " I,p. 14. " p. 555 = " I,p. 29-

" p. 546= " I,p.l6. " p. 557= " I,p. 31.

Marins Viclorinus :

Putsch,p. 2453 = Keil,p. 6, 32. Putsch,p. 2456 = Keil,p. 8.

" p. 2454= " p. 33. " p. 2456= " p.lO,H." p. 2455 = " p. 34. " p. 2462 = " p. 16.

Velius Longus :

Putsch,p. 2216 = Keil,p. 49,50,51.Putsch,p. 2220 = Keil,p. 55.

" p. 2217= " p. 5J. " p. 2228= " p.67.

" p. 2219 = " p. 54.

Diom"de :

Putsch,p. 418 = Keil,p. 423. Putsch,p. 424 = Keil,p. 430.

" p. 421 = " p. 426.

Charisius : Putsch,p. 104 = Keil,p. 130.

Scaurus : " p. 2257 = " p. 21.

Cassiodore : " p. 2286 = " p. 154.

Asper : " p. 1726 = " p. 547.

P. 3,note,derni"re ligne." Ajoutez: Les lettresph"niciennesdont le typeest plusancien que celui du sarcophaged'Eschmun-

Ezer,sont c, h, m, n, quidiff"renttr"s peu des formes correspon-dantes

de notre tableau ; et t, q, t,qui s'en "loignentdavantage

(Voy.Fr. Lenormant : Dictionnaire des antiquit"sgrecques et

romaines Ae MM. Ch. Daremberg et "dm. Saglio,p. 194).

Page 350: Traite de Langue Latine

326 ADDITIONS ET CORRECTIONS.

P. 7,ligne2. " Le passage de Marius Victorinusest corrompu.

Quatre manuscrits donnent : {Attitis)'nec z litteram nec y in

libro suo rettulit: c'est sur cette le"onque nous avons traduit.

Ilen est une autre : nec z litteram nec y in librossuos rettulit,

qu'oninterpr"teainsi : Attius ne r"introduisitpas le z... dans ses

ouvrages. Mais cette traduction ne peutconvenir en parlantde Vy

que lesLatins des premierssi"clesde Rome ne connaissaientpas.Aussi a-t-on propos"de remplacery par x. (Voy.Keil,page 8,

en note.)P. 9,n**6,ligne14. " Lisez : Lenormant.

P. 12,n**2,ligne5. " Lisez : simplementpar une r.

P. 18,note 2, ligne6. " Ajoutez: On poss"decependantquelquespapyrus v"ritablement antiques.Tel est celuiquifutd"couvert " Herculanum,et qui contient un po"me sur la guerre

de C"sar et d'Antoine,attribu" " Rabirius. Ilva sans dire qu'ilest ant"rieur au 23 ao"t 79 apr"sJ.-C. On cite encore comme

remontant " l'antiquit"proprementdite un manuscrit de Virgiledont il ne reste plus que quelquesfragmentspartag"sentrela biblioth"quede Berlin et celledu Vatican. Ila "t" d"crit par

M. Pertz,en 1863,dans les M"moires de l'Acad"mie des sciences

de Berlin. M. Pertz a donn" " ce manuscrit le nom "!Augu$teus^et il croit pouvoiren faire remonter l'origineau premierou au

second si"clede notre "re.(Voy.E. Benoist,Virgile,vol. I,p. xx.)P. 21,ligne12. " Lisez : la maison d'Argus." Argo est le

nom donn" par les Italiens.

P. 27,ligne4. " Ajoutez: Voyezencore sur la prononciation

delV^p.65.P. 27, n**5,ligne12. " Lisez : Q. Asconius P"dianus.

P. 29,ligne12. " Ajoutez: sauf apr"su, v, (Voy.p. 80.)P. 38, note 1. " Ajoutez: Corssen,2* "dition.Vol. I,p. 715

et suiv.

P. 41, lO**,ligne7. " Comcriptesou scriptesse rencontre sur

un fragmentsi mutil" (C./.L.,I,n**532),qu'ilest difficilede sa-voir

quelcas ilrepr"sente: Mommsen en faitun nominatifpluriel.Effacez ce mot ainsi que vicanes qui est une fausse lecture,et

remplacez-lespar Cavaturines et Mentovijiesablatifspluriels

pour Cavaturineis et Mentovineis,dans l'Arbitragedes Minucius.

(Voy.plusloin,p. 88,ligne11-12.)

Page 352: Traite de Langue Latine

328 ADDITIONS ET CORRECTIONS.

ajoutez: Point de formes comme fuet,cepetdans le s"natus-

consulte.

P. 88;ligne11-12. " Soulignez: cavatunnes, meniovines

(quisont " Tablatifpluriel).P. 88,n* 20,ligne8." Lisez : " Vo de lad"sinence ipopolom,

floviom,formes d"j"tr"s rares " c"t" des formes en 2/ quisont

pr"dominantes; " rivom^iniquom,compascuos, comflovontet

comfluonto" To se maintiendra longtempsencore, parce qu'ilest

pr"c"d"d'un u ou d'un v (Voy," ce sujet,p. 94,100,104-105).P. 89,derni"religne."Ajoutez: "les nominatifsplurielsde la

2* d"clinaisonMinucieiSyRvfeis; et lesablatifsplurielsCavatu^rines et Mentovines = CavattirmeiSyMentovineis.

P. 94,ligne21-22. " Effacezla parenth"sede renvoi.

P. 150, 17' lignede lanote. " Lisez : n^affirmepas non plus..,P. 163,ligne18-19. " Ajoutezen note les renseignements

suivantsemprunt"s" MM. Weil et Benloew [Accentuationlatincy

p. 31): Nous savons par Priscien (p.751)qu'o"taitlong dans

tous lesnominatifs en -onsj except"sons et insons et par Probus

(p.1444)que 1' T"taitdans tous lesnominatifs en -ens, " Probus

dit ailleurs(p.1418)que tous les participessoiten am soiten ens

avaient la voyellelongue." MM. Weil et Benloew consid"rent

que 5 apr"sn influesur la quantit"de lavoyelle; aussi disent-ils

(p.33): Iln'estpresque pas besoin d'ajouterque la longueurde

la voyelledes nominatifs mons^ ponsj dens,etc. ne prouve rien

pour laprosodiedes cas obliques,dans lesquelsn n'estplussuivi

d'un s. Les cas des participesde la 3* et de la 4* conjugaison,dif-

fideniis,venientis^avaient certainement 1' bref.

P. 210, note 2,avant-derni"religne." Lisez : Ambrosimius.

P. 233,n**44,ligne8. " Lisez : v"l"cri.

P. 237,lignes16,17. " Majo,mino = peut-"tremajos,minos.

P. 243, vers 3. " Lisez : dic\tum.P. 254,ligne14. " Lisez : r^, m.

P. 255, n**85,ligne4. " Lisez : et Marins Victorinusnous fait

conna"tre que la sifflantepersistait,mais que le t ne se pronon"ait

pas ; et transportezce passage, p. 256," la finde la ligne2.

P. 271,note 2,ligne2. " Lisez : mots subalternes.

Page 353: Traite de Langue Latine

ADDITIONS ET CORRECTIONS. 328 "'

P. 3, note,ligne31. " Lisez : le seul grand texte ph"nicien.P. 29, ligne 12. " Nous devons pr"venirque les deux

exemples,popvlvs, popvlvm, sont amen"s icipar ce quipr"c"de,et ne sont pointdonn"s comme des citationsextraites du s"natus-

consulte. Il e"t sans doute "t" pr"f"rablede citer des mots

emprunt"s au monument lui-m"me,comme ceux qu'on peutvoir r"unis,p. 80, 2* colonne,6*. " Rappelonsce que nous

avons d"j"dit,p.326,comme additioji" ce passage de la p. 29,

que Vo archa"queest toujoursmaintenu dans le s"natus-consulte

apr"su, v.

P. 33,n* 11. " Lisez : Ce que nous venons de dire " proposde Vu dans le groupe q-Uf s'applique"galementaux groupes

y-w

P. 36,ligne7. " Lisez : Voyezp. 65.

P. 39,4% lign"7. " Lisez : hercvle.

P. 58, n' 70, " la fin. " Lisez : la syllabepeut rester br"ve.

[L'allongementpar positiona "t" "tudi" de pr"set trait" lon-guement

dans cet ouvrage. Nous avons expliqu"," diverses

repriseset dans les plusminutieux d"tails,que, lorsqu'ily ^

position,c'estla quantit"de la syllabeet non celle de la voyelle

que la positionmodifie. Dans les discussions approfondiesaux-quelles

nous nous sommes livr"sur cette particularit"de la pro-nonciation

ancienne,nous nous sommes appuy"constamment

sur cet importantprincipe,que nous avons rappel"cent fois,et

presque " toutes lespages de certains chapitres.

N"anmoins, nous nous apercevons, en nous relisant,que dans

septou huit passages, sans grandeimportance,l'expressiondont

nous nous sommes servia trahinotre pens"e.

Comme, selon notre th"orie,dans les infractions" lar"gle

de l'allongementpar position,la consonne quisuit la voyelle

dispara"t,et que souvent cette voyellereste seule pour repr"-senterla syllabe["c-cepisse: "-cepisse),il nous est "chapp"

de dire qu'apr"sla chute de la consonne la voyellepr"c"-dente

reste br"ve : c'est la syllabeque nous voulions "crire,

comme nous l'avons faitpartoutailleurs dans les m"mes circon-stances.

Nous esp"ronsqu'onvoudra bien nous pardonnercette inad-vertance.

]

Page 354: Traite de Langue Latine

328 '"" ADDITIONS ET CORRECTIONS.

P. 108,note,ligne21 ." Lisez l'Veleia.

P. 142,E = I,ligne2. " lisez : benemerente.

P. 144. " Supprimezla note 2.

P. 161,ligne7. " Lisez : la syllabereste br"ve,comme si la

voyellen'"taitsuivieque d'une seule consonne.

P. 162,n" 11,ligne8. " Remplacezellepar la syllabeet

lisez: si lasyllabe"taitd"j"longuepar nature...

P. 225, ligne2. " Lisez : ilsexpliquentcomment il se fait

qu'unesyllabetermin"e par une voyellesuivie d'une muette

puisserester br"ve devant une liquide.P. 226, note 1

, ligne6. " Lisez : de fa"on " laisserbr"ve la

syllabequipr"c"de.P. 234, en note. " Transportezles notes 3,4, 5 et 6 au bas de

la page suivante.

P. 248, n' 73,ligne2. " Lisez : lasyllabereste quelquefoisbr"ve (comparezce quiest ditseptlignesplusbas).

P. 255,ligne1. " Lisez : une syllabetermin"e par r peut

rester br"ve devant y, n.

P. 264,ligne11. " Lisez : toutes les fois que Plante a f^

br"ve la syllabepr"c"dente.P. 264,ligne17. " Nous pr"f"ronsmaintenant "crire Hector.

P. 265, 3*,ligne3. " Ajoutez; Dans les mots " finale

longue,dans lesquelsla p"nulti"meest longueseulement par

position: t"ngds (= t"-ng-"-"s),conune le troisi"me temps

est repr"sent"par la pause quis"parelesdeux consonnes (w^),et qu'onne peut accentuer que les voyelles,l'accent se porten"cessairement sur le quatri"metemps [ta),

P. 304,note 1. " Lisez : Voyezpage pr"c"dente,note 3.

P. 307, note 38,ligne5. " Lisez : tectis.

P. 315, n^ 52,ligneH. " Lisez : furmar.

P. 315, n' 53,ligne1. " Lisez : consid"r".

P. 318, ligne13. " EfiFacezle chiffredu renvoi : 5; effacez

"galementce m"me chiffre,en note,devant Pers"pe,P. 332, au mot arcerianvs ajoutezcodex, et plusbas,lisez :

Ce manuscrit est du VP ou du Vil" si"cle.,...

P. 341.

" Effacez Arccrianus.

A L

Page 355: Traite de Langue Latine

CHRONOLOGIE

DES

GRAMMAIRIENS LATINS CIT"S

Albinus,cit" par Raflnns : l"* moiti" dn n* si"cle apr"s J.-C.,selon

Teuffel {Geschichteder rOmischen IdtteraiurTeubner, 1874). "

Sur Albinas Hagister,post"rieur" Priscien (qu'ilcile),voy. Keil,Grammatici latinivol. Vil,fasc.i,p. 225.

Arruntius Cexsus : "poqued'Antonin le Pieux,selon Teuffel.

AsPER (iEmilins): "poquede Domitien.

Attiltos Forturati"nus : "poque inconnue,selon Keil; l'^ moiti" du

IV* si"cleapr"sJ.-C, selon Teuffel.

AuLus Geluds ou Aulu-Gelle, de 125 environ " 175 apr"sJ.*C.

Beda Sacerdos,mort en 672 apr"sJ.-C, selon Teuffel.

Cfciuus YniDEX : cit" par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).

CfSELUus VmDEx : "poque d'Adrien,selon KeU; "poque de Trajan,selon Teuffel.

Gfisros Bassus : "poquede N"ron.

Caper (Flavius): 2* moiti" du u? si"cle apr"s J.-C.,selon Keil et

W. Brambach..

Cassiodorhis Senator (Hagn"s Aurelius),ou Cassiooore,de Scyla-

ceum dans le Brutium : 480-575 apr"sJ.-C, selon Teuffel;ilavait

93 ans vers 560, selon Keil.

Charisius (FlaviusSosipater),fin du iv* si"cleet commencement du v*

apr"sJ.-G.,selon Osann.

CmNA, cit" par Ruflnus (voy.p. 186 de ce livre).

CoNSEMinis,de Gaule : 2"* moiti" du v* si"cle apr"sJ.-C, selon

Teuffel.

CoRifUTus (L.Annsus), de Leplis,en Afrique: "poque de N"ron.

CuRTii's Valeriarus : fin duiv* si"cleapr"sJ.-C, selon Osnnn.

Page 356: Traite de Langue Latine

330 CHRONOLOGIE DES GRAMMAIRIEiNS LATINS CIT"S.

DiOMEDES OU DiOM"DE .* 2^ moiti" du iy* si"cleapr"s J.-C, selon

Osann.

DoMATus (iElius),mallre de saint J"r""ie : milieu du n"* si"cle.

EuANTHius,cit"par Ruflnus (voy.p. 186 de ce livre).Festus (SextnsPompeius): "poquede Commode et de Septime-

S"v"re.

FiRMiANus,cit"par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).

Helenhjs,cit"par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).Ion,cit"parVarron (dansPriscien).IS2D0RUS HisPALENsis OU IsiDORE DE S"ville : 570 euviron " 640

apr"sJ.-C.

JuBA : 1" moiti" du m* si"cleapr"sJ.-C.HariusVictorinus (C),d'Arrique,enseignait" Rome, dit saintJ"r"me,

dans la 1" moiti" du rv* si"cleapr"sJ.-C.

Martianus Capella,de Hadaura,en Afrique: findu iv* si"cleet com*

mencement du V" apr"sJ.-C.,selon Teuffel.

Maximus YicTORimJs : "poqueinconnue;confondu parfoisavec Marins

Victorinus.

NiGiDius (P.Figulus),pr"teuren 58 avant J.^.

NiSDS : "poque de Tib"re.

iNoNius Marcellus : 2* moiti" du m* si"cleapr"sJ.-C.

Pedunus (Q.Asconius),de Padoue : environ de l'an 3 " Tan 88

apr"sJ.-C.

PoMPsius,de Mauritanie : "* moiti" du V si"cleapr"sJ.-C, selon

Teuffel,

Priscianus ou Prisgen^ de Mauritanie, enseigna" Constantinoplesous le r"gne d'Anastase,dont il composa le pan"gyriquevers 512.

Probus : 2"*moiti" du iv""si"cle,selon Teuffel.Plusieurs pensentqu'iln'est autre que Val"rius Probus de B"ryte,en Ph"nicie,quivivait

dans la r" moiti" du i*"si"cleapr"sJ.-C.

RoFiNus,d'Antioche : fin du iv* si"cle,selon Keil; 1" moiti" du v"

apr"sJ.-C.,selon Osann.

Sacerdos (MarinsPlotius),post"rieur" Juba, mais ant"rieur

" Diom"de,selon Keil;par cons"quentde la 2* moiti" du

m* si"cle ou de la 1" du iv* apr"sJ.-C. : "poque de Diocl"tien,dit Teuffel.

Santra,cit"par Scaurus.

ScAURus (Terentius): "poqued'Adrien,d'apr"sAulu-Gelle.

Sergius : "poqueinconnue ; ilest souvent confondu avec Servius dans

les titresdes manuscrits.

Page 357: Traite de Langue Latine

CHRONOLOGIE DES GRAMMAIRIENS LATINS CIT"S. 331

Servids Honoratcs (Marius),contemporainde Symmaque, quiv"cutde 350 " 420 apr"sJ.-C.,mais plusjeunede quelquesann"es,selon

Macrobe. '

SiSENNA (L.Corn"lius): 119-67 avant J.-C,selon Teuffel.Bttcheler

dit que ce Sisenna n'est pas legrammairien,et que celuiquis'oc-cupa

d'"tudesgrammaticalesn'"crivitpas avant l'"poqued'Adrien.

SosiPATER,voy. Charisius.

Stoo (L.iEliusPraeconinus),de Lanuvium, ma"tre de Varron et de

Cic"ron.

Terentianus Maurus, de Maurilanie : 2* moiti" du iu" si"cle

apr"sJ.-C.

Valebids Probus,de B"ryte,en Ph"nicie : milieu du i" si"cle

apr"s J.-C.

Varro (MarcusTerenlius)ou Varjon : 116-27 avant J,-C.

Velius Longus : 1" moiti" du ii*si"cleapr"sJ.-C.

Page 358: Traite de Langue Latine

CATALOGUE

DES

MANUSCRITS ANCIENS ET DES OUVRAGES MODERNES CIT"S

ACAD"MIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS*LBTTRES :

P Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1859. Tome III.

2"^Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie. Tome III.

Paris, Auguste Durand et P"done-Lauriel, 1867.

AcKNBR (Mich.)UNO MuLLBR (FHedr.).Die r"mischen Inschriftenin Dacien.

Wien. Tendler. 1865.

Amandinus Codex (Eus"be);vu* si"cle. Publi" par A. Schone.

Ambrosianus codbx (Varron)ou Codex Mediolanensis, Sur parchemin. Peu

ancien.

Ambrosianus codex (Plante)ou Ambrosianus palimpsestusou Palimpsestede

Milan : du iv"* ou du v* si"cle ; consult" dans Ritschl.

Amp"re (J.-J.).Histoire de la formation de la langue fran"aise,a* "dition

Paris, Didier, 1871.

Annali deW istituto di corrispondenzaarcheologica.Roma.

Annuaire de la soci"t" arch"ologiquede la province de Constantine.

Appbndix Marculfi (vii"si"cle): Capitulariaregum Francorum Haluzius

edidit (T. II, n" l, p. 463).Parisiis,mdcclxxx. " Le mot dersclier qui

termine la citation est un rapprochement emprunt" " la langue de Goire

(en allemand Churw"lsch).

ARGBRiAffus. Gromatici veteres. Die Schriftender r"mischen Feldmesser

herausgegebenund erl"utert von F. Blume, K. Lachmann und A. Rudorff.

Berlin, G. Reimer, 1848-1852. (Le manuscrit de cet auteur est du vi* ou

du VII* si"cle. La premi"re partieest d*une "criture beaucoupplus ancienne

que le reste.)

BIlb ("ditionde),"dition princeps de Scaurus. Voici ce qu'en dit Keil (Gram-

maiici laiini, vol. VII, fasc. i, p. 4) : Primum editus est Scauri liber e

codice Laurissano ab Joanne Sichardo in editione Basileensi Adami P"tri,

a. 1527.

Baudry (Fr.).Grammaire compar"e des langues classiques,Paris, Ha-chette,

1868.

B"NftDicTiNs (les).De re diplo^natica^voy. Mabillon.

Page 360: Traite de Langue Latine

334 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.

Carli (D.Gianriedo c"").DelU aniichii" italiche.Milano, 1788-1791.

GlaRomomtxnus codex (Epilresde saint Paul).Manuscrit du iv^ ou du v* si"cle.

selon M. H. Schuchardt ; "criten Afrique.Publi" en 1852 par G. Tischendorf.

CoD"x Ambrosianus. Mbdicbus, etc. Voy. "mbrosiamu, Medicew, etc.

CoHBN (Henri).Descriptionhistoriquedes monnaies frapp"esdans Vempire

romain, commun"ment appel"esM"dailles imp"riales.Paris, 1862.

Corpus inscriptionumlatinarum consilio et aitctoritate Academise litterarum

Begia Borussic" editum. BeroliniapttdGeorgium Reimerum,

" Vol. I : Inscriptioneslatin" antiquissimxad C. Cssaris mortem. Accedunt

Elogiaclarorum virorum, Fasti anni Juliani,Fasti consulares ad a. v. c.

DCGLXvi. Th. Mommsen. Fasti consul. Gullelm. Henzen.

" Vol. II : InscriptionesHispanialatinw. JRmW. HiU)ner.

" Vol. III. Pars I : Inscriptiones^gypti, Asiw,provinciarumEuropaegrx-

carum ; lUyricipartesi-v. Th. Mommsen.

" Pars II " Inscriptiones,Illyricipartesy-^vii. Th. Mommsen.

" Vol. IV : InscriptionesparietariwPompeians,Herculanenses, Stahianx.

Garol. Zangemeister.

" Vol. V, Pars i : InscriptionesGallix Cisalpins.RegionisItalis decimx.

Th. Mommsen.

" Pars II : InscriptionesGaUia Cisalpins.Begionum Italis undecims et

nons. Th. Mommsen.

" Vol. VI, Pars i : Inscriptionesurbis Roms latins. CollegeruntGuilelmus

Henzen et Johannes Baptistade Bossi ; ediderunt Eugenius Bormann et

Guilelmus Hensen.

" Vol. VII : InscriptionesBritannis. Mm, Hiibner.

" Vol. VIII : InscriptionesAfrics latins collegitGustavus Wilmanns :

Pars I : InscriptionesAfricsproconsulariset Numidis.

" Pars II : InscriptionesMauretaniorum,

CoRSSBN (W.).Veber Aussprache,Vokalismus und Betonung der lateinischen

Spraclie,Leipzig.Teubner. i^ "dition 1858-1859; 2" "dition, 1868-1870.

Da Schio. Le antiche iscrizioni trovate in Vicenza.

DoNATi (Sebast.).Ad novum thesaurumveterum inscriptionumCl. Lud, Ant.

Muratorii supplemmtum. Lues, 1765.

DoNi (J.-B.).Inscriptionesantiqus.Ed. ab A. F. Gorlo. Florentis,1731.

Edit de Diocl"tien,publi"par Mommsen, voy. Mommsen. Voy. Stbatonicensb.

Egoer (Emile).Latini sermonis vetustiorisreliquiss"lects. Paris, 1843.

"spANA SAGRADA. Fr. Heurlque Fierez. Madrid, mdcclxx.

Fabrbtti (Raphaelis),Ga^parisF. Urbinatis,Inscriptionumantiquarum qus

in sdibus paternisasservanlur explicalioet additamentum. Boms, mdccii.

Farnesius codbx (Festus).XI* ou xii* si"cle.

Flbckbisen. t. Macci Plauti com"dis. Lipsis,Teubner. 1856.

Flbetwood. Syllogeinscriptionum.Londini,169 1.

Florbntinus codex (Varron),ou Codex Laurentianus. Sur parchemin. Passe

pour avoir "t" "crit au xi* si"cle.

Page 361: Traite de Langue Latine

CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S. 33"

Florbntinus codkx (Digeste),vu* si"cle."Consult" dans T"dition de Gebauer

et Spangenberg, 1776.

PoifTANiNi. De antiquitatibusfforts,Roms, 1723.

Fr"hnbh. Inscriptionesterrx cocts vasorutn intra AlpfisTissam Tam^in

repertasconlegit.GoUings, Dietrichr1858.

FuRLANBTTo (Giuscppe). Le antiche lapidipatavineillustrate.Padova, 1847.

Garrucci (RafTaele).Vetri ornati di figure in oro trovati nei cimiteri dei

Cristiani primitividi Roma. " Roma, 1858.

Glossaire d*Hildebrand {Glossariumlatinum bihliotheoB Parisins antiquis-

simum swculi ix descripsit,primum edidii,adnotationibus illustravit

6.'F. midebrand).Gottlng.1854.Glossarium Amploniakuii e codice manuscriptoErfurtensi,sspculiIX,edidit

"hlerus.

Glossa : Mai, CL aucLWoy, Mai (Angelo)2*.

GoRi. Inscriptionesantiqua in Eirxtrix urbibus extantes, Flcrentis,1726-1 743.

GoTHANUs CODEX (Yarron).Sur parchemin, xvi* si"cle.Biblioth"quede Gotha.

Gravius (Joannes Georgius).Th"saurus antiquitatutnromanaf^m. Vene^

tiis,1732.

GauMBACH et Waltz. Prosodie et m"triquelatines;l'* "dition. Paris,Gamier

fr"res,1882.

Grutbr. Inscriptionesantifus totius orbis romani, Heidelberg,1602.

GuASGO (Fr.Eug.).Musei Capitoliniantiquxinscriptiones.Roms" 1775.

Havbt (Louis).P Desaturnio Latinorum versu, Paris,Vieweg, 1880.

-- 2," Revue de philologie.T. II,p. 16, 17, 18.

" 3* Voy. B"cusLRR.

Havniensis coobx (Varron).Sur papier.

Hbfnbr (Jos.de).Das romische Bayern in seinen Schriflund Bildmakn.

M"nchen, 1852.

Hbnzbn (Guilelmus),voy. Orelli et Corpus inscr, lat, : vol. I et VL

Hbrmes, Zeitschriftfur classische Philologieunter Mitwirkung von R. Her-

cher A. Kirchhoff'Th. Mommsen hei*ausgegebenvon Emil H"bner. Berlin,

Weidmannsche Buchhandlung. " Publi" actuel,par G. KaibeletC. Robert.

H"BNER (Emil.).i^ Ein D"cret des L. Mmilius Paulus : Herm"s, 1869,

pp. 242, 260.

" 2" Corpusinscriptionumlatinarum, vol. II : InscriptionesHispanix

latins,p. 699.

I. N, = Inscriptiones regniNeapolitanilatina,voy. Mommsen.

Inschr. (= Inscription): Edicta Regum Langobardorum (Historispatrimmonumenta "dita jussu R"gisCaroli Alberti, T. X. Auguslx Taurinorum

ex officinaregia,1855).Inschript : Ber, d. BerL Ak, (Monatsberichteder Koniglichen Prews, Aka-

demie der Wissenschaflenxu Berlin.)Janssen. Musei LugdunoSatavi inscriptionesgrxcx et latinx, Lugd. Batav.

8. et J. Luchtmans, 1842.

JoRD"o (IjevyMaria).Portugallisinscriptionesromanas edidit, Olisipone,

typisacademicis^1859.

Page 362: Traite de Langue Latine

336 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.

Kandler. Ueher eine in ZugliogefundeneInschrift: dans la Revue Vhiria^1847, p. 40.

Kbil. Grammaiici latini ex recensione Henrici Keili7 vol.(Le 8* est do

Hagen,)Leipzig.Teubner, 1856-1880.

" Vol. I" fasc. I : Flavii SosipatriCharisU artis grammaUcx Ubri V.

" fasc. II : Diomedes;Ex CharisU arte grammatica excerpta," Vol. II : Priscianus ; Ubri i-xii.

" Vol. ni : Priscianus;Ubri xiii-xviii.

" Vol. IV, fasc. I : Probus, Notarum latercuU edente Th. Mominseno;" fasc. II : Donaius ; Marins Servius Honoratus ; Sergim,

" Vol. V : Artium scriptorum minores : Cledonius,Pompeitu, JuUanus,Excerpta ex com^neniariis in Donatum, Consentius, Phocas, Eutyches,

AugusUnus, PaUsmon, Asper,de nomine et pronomne, de dubiis nominibus

Macrobii excerpta.

" Vol. VI, fasc. I : Marins Victorinus. Maximus Victarinus,Cxsixu Bassus,

AttiUns Fortunatianus ; " fasc. ii : Terentianus Maurus; Marins Plotius

Sacerdos;Rn/lnus;MaUins Tfieodorus;Fragmenta et excerplam^trica.

" Vol. VII, fasc. I : Seriptoresde orthographia: Terentins Scanrus ; VeUns

Longns; Caper; Agroecins;Cassiodorins;-Martyr ins;Beda; Albinns; "

fasc. II. Andax, Dosithens,Arusianus Messins,Corn. Fronto,Indices.

" Vol. VIII : Anecdota Helvetica qna ad grammaticam latinam spectantex

bibliothecis Turicensi,Einsidlensi, Bernensi collecta edidit Ilermanns

Hagen,1870.

Kopp (Ulric-Frid.).Palxographiacritica. Manheim, 1827-1829.

K"HNBR (Rapha"l).AusfiihrlicheGrammatik der lateinischen Sprache.Han-

nover, Hahnsche BuchhandluDg, (1" vol.)1877.

Ladislas Lazbski. Communication " 1*Acad"mie des Inscriptionset Belles-

Lettres de la tess"re en bronze portant inscrit le D"cret d*i6milius Paulus.

Acad. des Inscr. et B.-Lett.,Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867.

Nouvelle s"rie,T. III,s"ance du vendredi 30 ao"t,p. 225.

Laurbxtianus codex (Orose),collationn" par MM. Hugo Schuchardt et Zange-

meister; cit" d'apr"sT"dition de Havercamp. " vii" si"cle;toutefois,ilfaut

remarquer " la fin du V* livre les mots suivants : " Confectnscodex in

statione magistriViliaric ant"quarii: or on voit appara"treen 551 ap. J.-C.

le goth Vviliarit(Marini,/ papiri diplotnatici,cxix, 85, 106)." Hugo

Schuchardt, Voh.jI, 15.

Lb Blant (Edmond).Inscriptionschr"tiennes de la Ganle ant"rieures an

YIII* si"cle.Paris, 1856.

Lbmairb (N.E.).p. VirgilinsMaro, qualem omni parte illustratnm tertio

pnblicavitChr. Gottl. HeynCycni Servinm pariteret Cerdam et variomm

notas cnm suis sul^nnxit,Parisiis,mdggcxxii.

LBNORifAifT (Fr.).Alphabetnm,dans le Dictionnaire des antiquit"sgrecques et

romaines, r"dig"sous la direction de MM. Ch. Daremberg et Edm. Saglio.

Paris, Hachette, 1873.

Page 363: Traite de Langue Latine

CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S. 337

LoxGP"RiBR (de).Note sur le D"cret d*iEmiliu8 Paulus. Acad. des Inscr. et

B.-Lettres. Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie,

t. III,s"ance du vendredi 4 octobre,p. 271.

LucicHius (Joan.Jos. Paulovichius).Marmara Macarensia, EdUio secunda

awta et illxistrata.Rhacusx Mariecchianus^1810.

LuGDUNBNSis CODEX (Codode Th"odose); vi* si"cle ou commencement du vu*.

Consult" dans T"dition de H"nel, 1842.

Lupi. Dissertatio et aniniadversiones ad nuper inventum. Severw marlyris

epitaphium.Panormi^ 1734.

Mabillon. De re diplomatica,op"ra et studio Domni Johannis Mabillon Pr"s-

hyteriae monachi S. Benedicti e CongregationeS. Mauri. Lutecim Parisio-

rum. L. Billalne,mdclxxxi.

Maffbi (Scipio).Mus"um Veronense, TypisSeminarii. Veronm^ 1749.

Mai (Angelo) 1* Inscriptioneschristiarue. (Scriptorumveterum nova col'

lectio e Vaticanis codicibus "dita ab Angelo Maio billiothecm Vaticanse

prxfecto,Tomus F. Romw, TypisVaticanis,1831.)2^ Classicorum auctorum e Vaticanis codicibus editorum tomus l'X.UomSi.

Marangoni. D"lie cose gentileschee profanetrasportatead uso ed ornamento

d"liechiese.Roma. 1744.

Marini (Goet.).\^ Iscrixioniantiche d"lievillee de palazziAlbani,Roma, 1785.

2" Gliatti e monumenti de' fratelliArvali. Roma, 1785.

3^ I papiridiplomaticiraccolti ed illustrati. Roina, Stamperia d"lia

sacr. congr, de prop. fide,1805.

M^ Caul. Britanno-Roman inscriptions.Toronto, Longmans, 1863.

Mbdicbus codbx (Virgile),corrig"par Turcius Apronianus Rufus, consul en

494 apr"s J.-C.,et probablement copi" pour lui. Edit" en fac-simil"par

Poggini,Florence, 1741. " Variantes signal"espt^r Ribbeck (VoyezE. Be-

nolst,Virg.,I, xxi).M"MoiRBS de la Soci"t"de linguistiquede Paris, Paris,Vieweg.

MOMMSEN (Th.):

1" Corpus inscriptionumlatinarum. Vol. I, III et V. Voy. CiORpus.

2* Die unteritalischen Dialehte. Leipzig,1850.

3^ InscriptionesregniNeapolitanilatin", Lipsise,1852.

k^ InscriptionesconfcederationisHelvetic" latin", Zurich, 1854.

50 Das Edict Diocletians de pretiisrcrum venalium vom J, 30 1.Leipzig.1851.

" Voy. aussi C. L L, vol. III,2" partie,p. 824.

6" Herm"s, III* vol.,ann"e 1869, p. 261 : Bemerkungen zum D"cret des

Paulus,

7* Monumentum Ancyranum, C. I, L, vol. III,2" partie,p. 774.

M02CACBM8IS CODBX (Apul"c);VI* si"clo(?).' Philologus.G"ttingen, Diete-

richsche Bucbhandlung, mdgcclxiv.

Mi)NZB : Rhfiin, Jahrb,;cit" d'apr"sSchuchardt (?Jakrb"cher des Vereinsvon

Alterthumsfreundenim Rheinlande. Bonn, 1842-1880).

Mdratori (Lud.Ant.).Novus th"saurus veterum inscriptionum.Mediolani,

1739, 1740, 1742.

22

Page 364: Traite de Langue Latine

338 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.

Mdseum Veronknsb, voy. Maffei.

Neub (Friedrich).Formcnlehre der laUinischzn SpracJie,Berlin, Calvary.

1875-1877.

NicoLA" (NicolaMaria).Deila hasilica di S. Paolo,

Orelli (Jo.Gasp.).Jnscriptionumlatinarum selectarum ampUssima colUctio

ad illustrandam romane aniiquitatisdisciplinamaccommodata ac ma-

gnarum colkctionum supplementa complura emendationesqueexhihens.

Vol. I. II, 1828.

Orelli (Jo,Ca8p.)...Vol.III. Edidit Guilehnus Henzen, Turici,1856.

OsANN (Friedr.)."puleit,L. Caecilii Minutiani, De orthographiafragmenta

cum notis A, Mail integrissuisqueedidit.Darmstadt, 1827.

PALiKOGRAPHicAL SOCIETY (Thc).Facsimiles ofmanuscriptsand inscriptions,

"dited by Bond and Thompson. London, 1873.

Palatinus codex (Evangiles): iv" ou v"" si"cle; manuscrit d'Afrique, publi"

en 1852 par G. Tischendorf.

Palatinus codex (Virgile),du iu" ou du iv" si"cled'apr"sThe Pala"ographical

Society." Il est, dit M. E. Benoist, g"n"ralementregai*d"comme un peu

post"rieurau Romanus. " Consult" dans l'"dition de Ribbecl^.

Palatinds codex (Scaurus),sur papier.xv" si"cle : 1* incipitliber Terrent ii

Scauri de ortograuia " finitQuinti Terrentii Scauri de orthograuia;2" Terrentius scaurus de ordinatione partium orationis ; (folio245-249).

au milieu de divers autres "crits.

Palatinds codex (MarinsVictorinus),sur parchemin,ix* si"cle.

Pardessus (Jean-Marie).Diplomata,Chartas,Epistola^Legesad res Gallo^

Francias spectantia,Luteti"-Parisiomm1843-1849.Parisibnsis primus codex (Varron),sur papier.Biblioth"queNationale,n" 7489.

Parisiensis secundus codex (Varron),sur papier.Biblioth.nationale,n* 6142.

Parisinus codex (MarinsVictorinus),ix^ si"cle,{incipitars grammatica uic-

torini mari de ortografiaet de metrica ratione. " explicitars grammaticauictorini mari de ortographiaet de metrica ratione,)

Perret (Louis).Catacombes de Rome. Paris.Gide et Baudry. 4852-1857.

PoMPEiANiB iNscRiPTioNES parietaris.Voy. Corpus inscriptionumlatinarum.

Putsch. Grammatica latinx auctores antiqui Hanoverae, Wechel, mdcv.

Rangab" (A.-R).Grammaire abr"g"edu grec actuel,pr"c"d"ed'une pr"face

sur la prononciation.2" "dition. Paris.Durand et P"done-Lauriel, 1873.

RaySouard, Choix des po"siesoriginalesdes troubadours,T. I. Introduction

et recherches sur l'origineet la formationde la langue romane.

{Iecueildes notices et m"moires de la soci"t"arch"ologiquedu d"partement

.

de Constantine. 1853...

Reines (Thom.).Syntagma inscriptionumantiquarum cumprimis Romss

vetcrisjquorum omissa est recensio in vasto Jani Gruteri op"re, Fritschii

liared, et Gledilsch,1682.

Renibr (L"on).{^Inscriptionsromaines de V Afriquerecueillieset publi"es," Paris 1858.

" 2" Note sur le D"cret d'iEmilius Paulus. Acad. des Inscr. et B.-Lettres

Page 365: Traite de Langue Latine

CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES C"T"S. 339

Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie,t.III,s"ance

du vendredi 4 octobre,p. 267.

Revue arch"ologiqueou Recueil de documents et de m"moires relatifs" V"tude

des monuments, " la numismatique et " la philologiede l'antiquit"et du

moyen "ge.Paris, Didier.

^EvuE de philologieyde litt"rature et d'histoire ancienne. Paris,Klincksieck,

1875...

Rhbinisches Mus"um filrPhilologie,herausgegebenvon F, G. Welcker und

F. Rilschl. Frankfurt a. M.,Sauerlanders Verlag.Riccio (Gennaro).Repertorioossia descrizione e tassa d"lie monete di citt"

antiche comprese ne' perimetrid"lieprovinciecomponenti l'attualeR"gnad"lie due Sicilieal di qua del Faro. Napoli.1852.

RrrscHL (Fried.).i^ Priscx latinitatismonumenta epigraphica,BeroliniA^^^." 2" Prolegomenade rationibus criticis,grammaticis^prosodiacis,metricis

emendationis Plautinw, Ex Friderici RUschelii opusculo}*umphilologico^rum VoL V, seorsum expressa. Leipzig,Teubner, 1880.

RoMANus CODEX (Virgile).De la 2" moiti" du iii" si"cle ou de la 1" moiti" du

rv" d'apr"sThe PalaBOgraphicalSociety.Plus r"cent, selon M. E. Benoist,

mais ne doit pas d"passerla fin du v" si"cle." Consult" dans T"dition de

Ribbeck.

Rossi (J.-B.De*),fnscriptionesChristianx urhis Rom" septimosaculo anti-

quiores," Romse, 1857-1861.

RouG" (Emmanuel de).1* M"moire sur l'origine"gyptiennede l'alphabet

pli"nicien,Acad. des Inscr. et B. -Lettres. Comptes rendus des s"ances de

Tann"e 1859. T. III,s"ance du 15 juillet,p. 115.

2* Chrestomaihie "gyptienne,Paris, A. Franck, 1867-1876.

RouG" (Jacquesde).M"moire sur l'origine"gyptiennede l'alphabetph"nicien

par M. le v**"Emmanuel de Roug", publi"parlessoins de M. lev'**Jacques

de Roug". Paris.Impr"merienationale,mdcgclxxiv.

ScHio (Da).Voy. Da Schio.

ScHLEiGHER. Compcndium der vergleichendenGrammatik der Jndogermani-schen Sprachen.'We"m"r,Hermann Bohlau, 1866.

ScHucHARDT (Hugo).Der Vokalismus des Vulg"rlateins.Leipzig,Teubner.

1866-1868.

Spon (Jacob).Miscellanea eruditss antiquitatis.Lugduni,1685.

Steinbr. Codex inscriptionum romanarum Danubii et Rheni. Seligcn-

stadt, 1851.

Stratonicensb zxbmplum. Edit de Diocl"tien. C. /. L, vol. III, 2* partie,

p. 804.

Taurinensis codex, palimpseste(Cic"ron,Pro Scauro).

TiLiANus ou Vaticanus codex (CodeTh"odosien),du commencement du vi" si"cle.

" Consull" dans T"dition de H"nel, 1842.

Vaticanus cobex (Virgile),du iv" si"cled'apr"sThe Pal"ographicalSociety.

M. E. Benoist dit que Rilschl le croitant"rieur au Mediceus,et que Wagner

Page 366: Traite de Langue Latine

340 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.

au contraire le juge plusmoderne. " Consult" dans l'"ditionde Ribbeck.

Vaticanus codex, palimpseste(Cic"ron: Aetio II in Verrem)." Mai en parleainsi (pr"f.,p. xiii): tanto calligraphiaisplendorescriptus,ut nihil fere

speciosius,nihilqueprima romanorum Cxsarum "tale digniussit.

Vermiglioli (Gio.Baitlsia).Anticlie iscrizioni perugine,Perugia,1833.

Vbronensis codex, palimpseste(Pline);"crit dans la Haute-Italie au iv" ou

v" si"cle : publi"par Mone dans le VI* volume de T"dltlon de Sillig.

Vbronensis codex (Virgile),palimpseste." Consult" dans T"dition de

Ribbeck.

Vlndodonensis ou Ladrishambnsis codex (TiteLlve),vi"ouvu* si"cle.AVlenne.

Seul manuscrit de la cinqui"me d"cade : du livre XLI au livre XLV; "crit

en Irlande. " Consult" dans T"dition de Hertz.

Wailly (Natalisde)."l"mentsde Pal"ographie.Imprim. royale,mdcccxxxviii.

Waltz. Voy. Grumbach.

Wbil (Henri)et Benloew (Louis).Th"orie g"n"ralede l'accentuation latine

suivie de rechercJiessur les inscnptionsaccentu"es... Paris, Durand; et

Berlin, Dtimmler,mdccclv.

WiczAY (C.Michel de).Musei Hedervarii in Hungaria nummos antiquos

grxcos et latinos descripsitanecdotos vel parum cognitos,etiam cupreis

tabulis incidi curavit, Vindohon" 1814.

Page 368: Traite de Langue Latine

342 INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES.

Cic"ron,5, 7,10, il, 12, 28, 83, 34,40,

47, 60, 63, 89,92, 94, 95, 97, 98, 118,

123, 125, 131,138, 162, 166, 186,223,

232,233, 234, 235, 254.

CinDa, 186.

Claude (rempereur),12,89, 100, 103.

Claudieo,175.

Cohea, 249, 253.

Colamelle,177.

Commode (l'emperear),434, 189.

Consentius,44.

Comuius, 120, 125.

Corssen,6, 8, 9, 13, 30, 38, 39, 40, 41,

53, 192, 194, 196, 197,198,199,200,

.202,203, 204,205, 206,211, 214,224,

230,231,291.

Curiatius Cosanus,108.

Cartius Yal"rianos,122.

Cyprien(saint),23.

Daremberg (Charles),6, 145.

Da Schio,215, 232.

Denysd'Halicarnasse,61,271.

Dietrich,291.

Diocl"tien,199.

Diodore de Sicile,1.

Diom"de,6,62, 186, 198, 199,230, 271,

278,280, 281, 285, 289.

Domitien (l'emperear),89, 107.

Donat,186, 190,227, 229, 230,231, 285.

Donati,237.

DoDi,217, 232, 259, 261.

Duilias,7, 74, 150.

D"ntzer,70.

Egger,70, 73, 313.

Ennius,12, 59, 78,81,186,166,233,269,

appendice.EschmuQ-Ezer,2, 3.

Esmunazar (Eschmun-Ezer),5.

Etienne(Henri),303.

Euanthius,186, 187.

Eas"be,254,257.

Fabretti,217, 232, 238, 243, 249, 250,

251, 255, 258.

F"liciasSimplex,141.

Pestas,42,69,82,153,162,238,804,314.

Firmianas,186.

Fleckeisen,191, 264.

Fleetwood,167, 259.

Florez (Heorique),261.

Florns (voy.Mestrius).

Fontanini,216.

Fortunalianas(voy.'Altilius).Forlanatus,167.

Fr"lmer,232, 259.

Fronton,232" 257.

Fandanias,53.

Furius,38, 150.

Farias Brocchus, 97.

Furlanelto,215, 216.

Ganneaa, 3.

GargiliasMartialis,238.

Garacci,232, 250, 259.

Germain (saint),23.

Gori,216, 239, 259, 261.

Gracqaes(les),35, 38, 89, 40, 60.

Graevias,216.

Gr"goirele Grand,138.

Grotefend,70,313.Grumbach et ^altz, 156.

Gruter,107,216,232,237, 249, 250, 251,

258,259.

Guasco,215, 216,249, 260, 261.

Havet (Louis),73,149,150,152,153, 168,

169, 300,315, 317.

Hefner,13.

n"l"nius,186.

H"liogabale(l'emperear),71, 298,295,319.

Helvius Agrippa(L.),108.

Henzen,107 (voy.Orellij.Hermann (G.),191.

H"sychios,803.

Hildebrand,257.

Horace,44,167,169,170,181,223, 233.

Hiibner (Em.),265, 266, 267, 268.

Ion,49.

Isidorede S"vUle,56, 100, 101.

Janssen,254.

J"r"me (saint),15, 136.

Jord"o,248.

Juba,186.

Justin II (l'empereur),23.

Juv"nal,65.

Randler,260.

Keil,117,229, etc.,etc.,etc.

Rlausen,313.

Kopp,249, 250.

Kuhn, 291.

Kuhner,162, 209.

Lab"rius,'239.

Ladislas Lazeski,265.

Lanzi,313.

Le Blant,217, 243, 253.

Page 369: Traite de Langue Latine

INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES. 343

Lemaire (N.E.),18.*

Lenormant (Fr.),3, 5, 6, 9, 11,145,149.

L"vy,3.

Livius "ndronicos,78,81.

Lombardi,148.

Longp"rier(de),265.

Lncicbius,216.

Lncilius,36, 39,83,84,118, 283, 263.

Lucr"ce,162, 166, 167,169, 170,177,

181,223,233, 234.

Lupi,243, 249, 250,251.

Mabillon,20.

MalTei,108,240.

Ma",232, 237,242.

Marangoni,249.

Marc-Aar"le,90, 91.

Marculfe,232.

Marini,243, 250, 251, 257, 259.

Harius Victorioas,7, 26, 29, 48, 49, 51,

52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 62, 101,186,

187, 189, 195,225, 228,255.

Martial,167.' Martianus Capella,78.Haximas Victorious,225, 226.

M" Cad, 260.

M"sa (roide Moab),4.

MestriusFlorus,43.

Hinervini,148, 149.

Modins (C],145.

Moli"re,56

Mommsen, 5, 6, 9, 72, 73, 74,75,76, 77,

78, 83, 85, 91, 93, 108,145,147,149,

150, 215, 216, 217, 232, 248, 249,

250, 255, 257, 258, 259, 260, 265,

266, 267, 803.

M"ller (voy."ckner).Muratori,232, 237, 243,249,250,258.Nerva (l'empereur),104.

N"ron (rempereor),60, 104,108.Neue(Friedr.j,179.Nicolai,250.

Nigidius,49, 278.

Nisus,123, 127. 131.

Nonius,179, 302, 807.

Novius,179.Nama (leroi),69.

Orelli,107, 210, 216, 240,243, 248, 249,

257, 260.

Orelli Henzen, 216, 239, 242, 244, 249,

251, 253, 255, 258.

Osann,249,260.

Orose,238, 254.

Ovide,44, C5, 153, 161, 162, 169, 170,

181,233,302,806,807, 308,310,31i;

312, 814, 317.

Pardessus,210, 216.

Paul (saint),23, 237, 240, 250, 257.

Paul-Emile,voy. iEmilias.

P"dianus,27.

Perret,249, 250.

Piaule,7, 12, 61, 78, 81, 170, 184, 186,

188, 189, 191, 192,210, 224,230,231,

232, 234,235,236, 237,238,239,241,

242, 243, 244, 245,246, 247, 248,251 ,

252, 253, 254, 255, 256, 257, 258,260,

261, 262, 2G3, 264,269, 270, 318.

Plautins Silvanus (Ti.),107.

Pline,57,186,238,244,258,257,258,259.

Pline leJeune,118.

Plotin,138.

Plutarque,1, 9,145, 149.

Pomp"ius,65, 66, 198,199,200.

PomponiusMusa,97.

Porpbyre,138.

Priscien,10, 49, 52, 54, 57, 58, 162, 167,

186, 188, 189, 196,197,198, 203, 207,

209, 211, 226, 227, 252, 277, 278, 279,

280, 281,282, 283, 285, 286, 289.

Prisse,2.'

Probus,186.

Properce,167, 169.

Prudence,20.

Pulius (L.),145.

Putscb,6, etc.,etc.,etc.

Quintilien,11 ,12,27,28,33,34,42,51 ,

52,

53, 54, 55, 60, 63, 65, 66, 69, 70, 71,

75,76,83,84,89,93,94,101,118,186,

193, 194, 209, 223, 227, 253, 278, 279.

Rangab"(A.-R.),84, 47, 56.

Raynouard,138.

Reines,249, 250.

Renier(L"on),216,249.258,260,261 ,265.

Riccio (Gennaro),9, 146, 150.

Rilscbl,5, 9, 72, 74, 75, 76, 78, 85, 92,

95, 146, 149, 191, 192, 237, 241,268,

295, 296, 298, 303.

Rossi(De'),210, 215, 216, 232, 240,241,

248, 250.

Roug" (Emmanuelde),1, 2, 3, 5.

Roug" (Jacquesde),3.

Ru"nus,186, 187, 188, 189.

Sacerdos,126.

Page 370: Traite de Langue Latine

344 INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES.

Saglio(Cdm.),6, 145.

Santra,126.

Salazaro (Demetrio),148.

Salluste,97, 98, 177.

Scaam(T"reDtiQ8),63,84,1)7,119-184,153, 186, 189.

Schleicber,169.

ScbQchardt (Hugo),135, 137, 138, 217,

220, 232.

Scipion,38, 268.

ScipionBarbalas,9, 74, 75, 263.

Scipionl'AfricaiD,88.

Scipion(Lucias),75, 76.

S"dalius,33, 167.

Sergius,229, 230, 272.

Sertorius,93.

Servius,65, 153,206, 209,226,227,230,

280.

Senrius Tullias(1oroi),69%

Sisenna,186,188,189.

Sosipater,186.

Spon,216.

SpuriusCarvilinsRuga,9, 81, 145, 149,150.

Stein6r,215,217, 232, 243, 255.

Siilo,40.

Su"tone,13,28, 43,104.

Sylla,75, 90,91, 93, 95.

Tacite,13.

T"reuce,83, 184,186,188,189,191,192,

196,211,224, 235, 236, 238,289,241,

242,244,246,247,251, 252, 254, 256,

259,270, 318.

T"renlianns Mauras,186, 187, 199,200,

201, 202, 203, 204, 205.

Tibulle,166.

Tile Live,27, 61, 232.

Titus (rempereur),107.

Trajan(l'empereur),91, 107.

Turpilius,188.

Yal"riusFlaccus,162.

Yal"rins Probus,104, 163, 201,208, 220,

221.

Varron,6, 28, 40, 49, 69, 70, 122, 125,

133, 153, 186,198, 302, 307, 308.

V"lius Longus,6, 10,28, 62, 88, 84,117,

119-134,171.

Vermiglioli,237, 249.

Ycrrius Flaccus,62, 162.

Yespasien(l'empereur),43, 107, 103.

Victorinus(Yoy.Marius et Maximus).

Virgile,40, 61, 94, 118, 123, 161, 167,

169, 181, 190, 214, 218, 223, 232,

233, 237, 241, 244,252, 253, 254, 255.

256, 257.

Visconti,98.

Vogu" (de),3.

Wailiy(NaUlisde),18, 23.

Wallz,156.

Wase (Cbr.),191.

Weil(Benri)et Benloew (Louis),273, 277.

Wiczay(Blichelde),9,146,147,148, 149.

Page 371: Traite de Langue Latine

TABLE ANALYTIQUE

DES MATI"RES

{Lesnum"ros renvoient aux pages.)

CHAPITRE PREMIER

ALPHABET

" !"'" " Origines de Talphabet latin.

Tacbygraphiehi"ratiquede l'ancien empired'Egypte,1. " Ph"niciens,1. " Cor-respondance

de l'"critore"gyptienneet de l'alphabetph"nicien,3. " Cadhius;alphabetcadm"en ou grec primitif,2. " Alpliabet"olo-dorien,2. " Alphabetlatin,3. " fn

note : Analyseda m"moire de M. E. de Rong"; hi"roglyphes,2, 3. " Tableau des

originesde l'alphabetlatin,4, 5.

" d. " Observations relatives " qnelqnes lettres

de Talphabet latin.

Z archa"que,6. " Inscriptionde Milionia en languemarse; vezune, 6. " Le z dans

le chant des Saliens: cozeulodoizeso,6. ^ Le z tombe en d"su"tude,6. " 11 rentre

dans la languevers l'"poquede Cic"roo,7.

c, K, 6, .?"" Ancienne forme du c; il se prononce g, 7. " Caiu$,CnjBus et Gains,

Gnxu$, 7. " Colonne rostrale de Duilius,7. " Le ik dispara"tvers 450 avant J.-C,

sauf dans quelquesmots, 8. " Invention on vulgarisationdu g : SpuriusCarvilius

Ruga, 9.

I,V, 9. " Confusion : i consonne et i voyelle;v consonne et v voyelle,10. " Ori-gine

du ; et de l'u,10.

X, 10. " Le chi chez les "olo-Doriens,11.

y, 11.

" 3. " Snppl"ment " Falphabet.

PB, TH, CH, 14. " p^, ch anciennement "critspou 6^ c ou g, 11. " (A,anciennement

"crit (, 11. " Epoque o" apparaissentles doubles signesph, ch, th,12. " Abus des

consonnes aspir"es,12. " ih pour repr"senterle rho grec, 12. " Lettres invent"es

par Claude,12, 18.

Page 372: Traite de Langue Latine

346 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.

CHAPITRE II

DE L'"CRITURE

" 4. ~ Diff"rentes sortes d'"critures latines.

Capitaleproprementdite,13, 14. " Cursive,14. " Capitalernstiqae,15. " Oa-

ciale,15. " Minuscule,15.

Sp"cimend'"criturelatined'apr"sdiversmanuscrits;caipitalerustique,capitalepro-prement

dite,17. " L"gende,18. "Age des plusanciensmanuscrits,18. " Sp"cimend'"criturelatine.Choix d'inscriptionspour la pluparten lettrescursives d'apr"sdes fac-

simil" ex"cut"s" Pomp"ieset " Herculaniim,19. " L"gende,20, 21.

Sp"cimend'"criturelatined'apr"sdes manuscrits : oncialeet cursive,22. " L"-gende,

23.

Sp"cimend'"criture latine.Alphabettir"des inscriptionsvulgairesde Pomp"ieset

d'Hercnlanum,24, 25.

CHAPITRE m

PRONONCIATION

" 6. " Prononciation des lettres latines.

I. " Voyelles.

Prononciationde Ta,26.

Prononciationde I'e,26. " " ouvert," ferm";ancien e plustard remplac"par t,

26, 27.

Prononciationde l'i,27. " Son mixte de l'tlong,avant Auguste;ilparticipede l't

et de I'eet s'"crite, et, aussi bien que i, 27. " i longprononc"e " la campagne, 28.

" Son interm"diaire de l'tbref,entre le son i et le son ou^ 28. " N'est-ce pas le son

de Vu fran"ais?28. " L't etl'u concurremment employ"sdans certainsmots, 28.

Prononciationde l'o,28. " Son interm"diaire de Vo bref,entre le son o et le son ou.

L'ancieno bref aux d"sinencesde la 2" d"clinaison est remplac"par u bref dans lo

s"natus-consultedes Bacchanales,sauf apr"su, v, 29.

Prononciationde l'u,29. " Transcriptionsgrecques de I'm latin,29. " Groupeq-u,29, 30, 31^32. " Son de l'ttapr"s9, 30, 31,32; apr"s9, apr"ss, 33.

Prononciationd'r,33. " y se pronon"aitcomme Vup$Uongrec et comme l'u fran-"ais,

34.

Page 373: Traite de Langue Latine

TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 347

II. " Dlphihoiig^M.

Dipblhongueai, son histoire,sa prononciation,85.

Diphthongneab ou ^, 35. " Son origine,35, 36. ^ Sa prononciation;elle se con-fond

avec le son e, 86.

Dipbtbongaeoi, son histoire,sa prononciation,37. " Elledispara"t,87.

Diphthongneoe ou ob, 37. ^ Son origine,37. " Sa prononciation,37. " Confusion

entre ", x, e, 87.

Diphthonguesi, 38. " Son origine,sa prononciation,88. " Elle cesse d'"tre

diphlhongue,88. " Emploidu double signeet dans les radicaux,88; dans les suffixes

de d"rivation,38; dans les formes verbales,39; au datif singulierde la 3" d"cli-naison,

89; " l'ablatifsingulierde la 8" d"clinaison^89; " l'accusatifet au nominatif

plurielsde la 3" d"clinaison,40; aux d"sinences de la 2" d"clinaison,40, 41; au

datif et " l'ablatifplurielsde la 1'" d"clinaison,41. " Prononciation du double

signeet, 41, 42.

Diphlhongueau, 42. " Dans un certainnombre de mots elledevient u; dans d'autres,

0, 42. " Sa prononciation: MestriusFlorus,43.

Diphthongueou, 43. " Sa prononciation,48. " Elle devient dans certainsmots^o;dans d'autres,u, 43, 44.

Diphthongueeu, 44. " Sa prononciation,44. " Eu est-ildiphthonguedans

newfer? 44.

Diphthongueui; sa prononciation,45.

m. " Comomie*.

Classes : Explosivesou Muettes;Continues,45. " Degr"s: Fortes,Douces,45. "

Familles : Liquides,Nasales,Sifflantes,Aspir"es,45. " Ordres : Gutturales,Labiales,Labio-Dentales,Dentales,Gutturo-Dentales,46. " Tableau des consonnes, 46.

PBEHfSK OBDRB : GUTTURALES

Prononciationde c, de e, 47.

Prononciationde ch, 47. " Elle a d" "trevoisinede celleda thi grec, 47. " Aspi-rationirr"guli"redu e, 48.

Prononciation de q, 48.

Prononciation de 6, 48.

Prononciationde h gutturale,49. *" Son interm"diaireentre n et g, 49. " g mis

pour n gutturale,49. " AycMses,a^fceps,aggxdva,aggens^ 49. " Vingt-cinqui"melettre

appel"eagma^ 49. ^ ne pour n devant x, g, 49.

Prononciation de i (out consonne),50. " - ; repr"sent"par deux t, 50. ^ ; dans les

rootsgrecs latinis"s,50.

Aspirationh, 51. " Les anciens Latins en osaient peu, 51. " Abus de l'aspira-tion,51. " Affinit"de h avec les gutturales,51.

20 ORDRE : LABIALES

Prononciation de p, b, 51.

Prononciationde m au commencement, an milieu," la fin des mots, 52.

8" OBDBE : LABIO-DENTALES

Prononciationde p, 52, 53. " Elle est plusrude que celle du phigrec, 53. "

Transcriptiongrecque de f latine,53.

Page 374: Traite de Langue Latine

348 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.

ProQoaciationde ph, semblable " celle da phigrec, 53. " La languepopulairerem-pla"a

ph par /,54.

Prononciationdu v, 54. " Digamma "olien,54.

4" ORDRE : DENTALES

Prononciationde t, d, 54. " Confusion des deux sons ty d, 55. " On voit celle

confusiondans lesinscriptionset les manuscrils,55.

T dans le groupe ii,55. " ( se changeen c, 55, 56. " Prononciation de H " l'"poqueclassiqueet dans les temps post"rieurs,55, 56.

Prononciation grecque de th, 56. " Tk"ta chez les Grecs modernes,56.

Les troisprononciationsde l, 57.

Prononciation liquidede r, 57. " r dans les mots purement latins ne s*aspirait

pas, 58.

Prononciationde h dentale,58. " Son for",son faiblede n, 58. " n est parfois

supprim"e,58. " n forme une voyellenasale avec a, e, t, o, u dans le latinpopu-laire,59.

Prononciationde s, 59. " Son fort,son plusfaiblede s, 59. " Son tr"sfaible et

suppressionde s " la fin des mots, 59.

5" ORDRE : GUTTUR0-DEKTAUS8

Prononciation de x, 59. " x renforc"par s, 60. " x remplac"par s, 60. " x, dans

les inscriptions,pour s, 60.

CO:"SOKKB GRECQUE : Z

Le 2 archa"quetombe en d"su"tude,60. " La lettre grecque z s'introduitdans la

languelatine,61. ." Lez^fa grec transcritpars ou ss, 61. " V"ritable prononciationdu z latin,61, 62,63. Ilse pronon"aitcomme le z fran"ais,63.

g 6. " Obserrations sur la prononciation latine.

Nous avons voulu "tablirle son classiquede chaque lettre,63. " Changements de

prononciation" Rome, 64. " Les jeunesRomains contractaient les habitudes de la

prononciationgrecque, 64. " Son propre de Vt d*apr"sQuintilien,Servius,Pom-

p"ius,65. " Son i ferm" dans la prononciationpopulaire,65. " Son " ouvert,65. "

Prononciation de la diphthongnex aux basses "poques,66. " Confusion entre Vc bref

et Te longau temps de Pomp"ius(2"moiti" du v" si"cle),66.

Tableau r"sumant ce que nous avons ditsur la prononciationlatine,G6, 67, 68.

CHAPITRE IV.

" 7. " Des variations de Torthographe anx dlIT"rentes

"poqnes de Thlstoire dn latin diapr"s les Inscriptions.

Premi"re P"riode.

Emploide s entre deux voyelleset de $ finale,69. " Monuments de cette p"riode;,

nous n'en avons pas le texte primitif,69. " Lois de Numa et Loi de Servius Tullius

dans le Codtx Famesinus de Fcstus,69, 70. " Chant des Saliens dans les diff"rents

manuscrits de Yarron,70.

Page 376: Traite de Langue Latine

350 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.

PREHI"IS "POQUE

Epoquede Sylla,90. " Grand I,depuisson invention,jusqu*autemps de la d"ca-dence,

90, 91.

Deux inscriptionsen l'honneur de Sylla,91.Lex Comelio de xx quxstoribuSy92. " Citation d*un fragmentde celte loi,92. "

Formes " remarquer dans le reste de rinscription: ef final;eis final;t = e; u = e;

tt = f; o = u; qu =z c, 92. " Voyellesredoubl"es;consonnes redoubl"es;tantum-

dm, 92.

Autre inscription: communi restituto...,93.

Epistulaprstorisad Teiburtes,93. " Formes " remarquer dans les troisinscrip-tions

pr"c"dentes: optinebit;quonque,afvobeis;pequniam;olleis;qhosquomque, squorn,

advortit,voftrs;poplo;cautsa; benivokntix,nontiata;indoucere;oitUe;juuSfaacetereiSf

pequlatuu;eim, 94,95.

OEUXlftlIS "POQUE

D"buts de Cic"ron au forum " commencement de la guerre des Gaules,95. " Les

g"nitifssinguliersde la 3" d"clinaisonen us et les nominatifs plurielstermin"s par s k

la 2" d"clinaisondisparaissent,95. " On voit se g"n"raliserl'emploide pk,th,ck,95.

Lex Antonia de Thermesibus,95. " Citation de quelquesfignesde cette loi,95, 96.

" Formes " remarquer dans le reste de rinscription: et final;eti final;et " rint"rieur

des mots; o = k; u = e; u = t; ou = u; s redoubl"e;voyellesredoubl"es;x renforc"

par s; inperato;aspiration;guota= quia,96.

TROISI"MB "POQUE

Fin de la guerre des Gaules " av"nement d'Auguste,96. " t remplacele plusson-

vent u dans le suffixedes superlatifs,96. " La diphlhongueou dispara"t,96. " Apex

sur lesvoyelleslongues,97. " Deniers frapp"spar L. Furius Brocchus et Q. Pompo-Dius Musa, 97. " Pi"destal "lev" " la m"moire de C"sar,97. " Sp"cimende l'ortho-graphe

latineau temps de C"sar,97.

Lex Rubria,97. " Citation de quelqueslignesde cette loi,97. ~ Formes " remar-quer

dans le reste de rinscription: et final;ett final;et " l'int"rieurdes mots; it = e;

u = t; 0 = u; gu =c; s redoubl"e;x renforc"pars; pr"positionsr"unies" leur r"gime;

praesiel,98.

Lex Mia Mvnicip"liSf98. " Citationd'un passage de cette loi,98. " Form"s "

remarquer dans le reste de l'inscription: et final;eis final;et " l'int"rieurdes mots;

oi = oe; u = e ; u = t ; 0 = M ; gu = c; t := t";s redoubl"e;( redoubl";jusit,juseritf

s\ifragio;adtHbutionemjconrectx,etc.;tamtx,factumdei,etc.;optemperetur;aputforum;

coptato;praerit;exportandei;tn(attMtne,etc.,99.

Inscriptiondont la date est probablementvoisine de la fondation de l'empire:

m. vakrius messala corvinus...,99.

Septi"me P"riode.

Auguste " Claude,100. " t, an suffixedes superlatifs;u remplaceo m"me apr"s

UjV; et devient tr"s rare, 100. " Emploitr"s fr"quentde l'apex,100. " Opinionde

Quintilien,101. " Le sigleou sicilicuSy101.

Sp"cimende l'orthographelatineau temps d'Auguste.

Epitaphede Caius Marins,102.

Epitaphede M. Furius Camillus,102.

Ob"lisqued'Auguste,102.

Page 377: Traite de Langue Latine

TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 35i

iPOQUI DB CLAUDB

Sp"cimende Torlhographelatineau temps de Glande :

Cinqinscriptionsdiverses,103, 104.

Huiti"me P"riode.

" Av"nement de N"ron " av"nement d'Adrien"104. " Cette p"riodeest l'"ged'or de

l'orthographelatine,106.

Sp"cimende l'orthographelatineen Tan 69.

V"ox pour la sant" de N"ron et d'Octavie,105.

Sp"cimende l'orthographelatine en Tan 86.

V"n " Jupiterpour la conservation des joursde Domitien,105.

Malgr"de r"elsprogr"s,l'orthographeresteind"cise,106. " Donbletsorthographiqueset formes diverses extraitesd'un grandnombre d'inscriptionsde la huiti"me p"riode,106." Indication des recueils o" nous avons puis"nos exemples,avec la date attribu"e "

chaqueinscription,106,107. "Accommodation faite" accommodation non faite,108.

" Assimilation faite" assimilation non faite,109. " Consonnes redoubl"es " con-sonnes

non redoubl"es,110. " Consonnes ajout"es"pas de consonnes ajout"es,110." Consonnes supprim"es"pas de consonnes supprim"es,110. " I consonne repr"sent"

par t" " I consonne repr"sent"par i,111. " Voyellessupprim"es" voyellesnon

supprim"es,112. ^ Mots s"par"s" mots juxtapos"s,118. " Formes archa"ques"formes habituelles,114. " Mots divers,115.

Desideratade l'orthographe" l'issuede la huiti"me p"riode,117. " Les grammai-riensde ce temps : V"lius Longus,Q. T"rentius Scaurus,Flavius Caper,117. "

Epoqueo" ilsv"curent,117. " Ils trouvent un arri"r"consid"rablede questionsen

litige,118.

Doctrines de ces grammairiens;principessur lesquelsils "tablissentl'ortho-graphe,

119.

I. " Aeoord de r"eritsro avec la prononoUtion et ptrUeiti"renentavec l'ei-

phoBie,120-123.

n. " Btymologio,124, 125.

m. " Obtenratlon des r"gl"egraaaatieales,126, 127.

IV. " Distinotien des nets par l'"erltare,127-129.

y. " TradiUen, 130.

YI. " Usage, 130, 131.

Vn. " Mots sar l'erthograpliedesqaetoLeagns,leainu et Caper h"sitent " se

proneneer, 131, 132.

Tm. " Fermes qae Lengu, Seaunis et Caper adaptent sans metlver leirs pr"-

f"renees,133, 184.

IVeuTi"me P"riode.

Av"nement d'Adrien " av"nement de Commode, 134. " Retour des vieilles

formes,135.

Histoiredu latinpopulaire,135-188. " Le latinpopulaireet lechristianisme,138.

nixi"me P"riode.

Av"nement de Commode " fin do iv" si"cle." Les archa"smes se multiplient;la

languepopulaireimposede plusen plusses formes incorrectes,139.

Sp"cimende l'orthographelatineau commencement de la dixi"me p"riode,189.

Page 378: Traite de Langue Latine

352 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES,

Fragment d'ane inscriptiondu temps de Commode, 139.

Fragmentd'une inscriptiondu temps de Caracalla,140.

Eitraits de diverses inscriptionsde la dixi"me p"riode,140. " Consonnes non assi-mil"es

ou non accommod"es; e= s, 141.

Epilaphesde SimpliciaFlorentina et d'iEliaSeyera,141. " Permotations de con-sonnes

: 6 = v; " = 6; f=pht 141.

Extraits de diverses inscriptionsde 250 environ h 401 : e = a; a = e; i = e, 141. "

X =ze;" =e; ie=: e; e = i; u = f;e = o; " = o; au = o; i= m; o = tt,141.

" i = y; tt = y; ai = "p; i = "; y = "; a = au; je =: au; prosth"se;"penlh"se;insertion d'une consonne; aph"r"se;apocope; syncope; "Jision;contraction,143. "

Cliute d'une consonne, 144.

Inscriptionde l'"poquedes empereurs "rcadiuset Honorius,144.

Autre inscriptionde la m"me "poque,144. " Invasion des Barbares : le latinparl"devient m"connaissable,144.

" 8. " Suppl"ment au chapitre de Torthographe latine.

EXPLICATI0K8 BELATIVB8 AUX FAC-8IMILB i, 2, 8, 4.

1. As libralde Luc"ria,145. " La questionest de savoir8*ilportev"ritablement la

lettreG, 145. " Dessins de Michel de Wiczayet de Genuaro Riccio,146. "Opinion de

Ritschl et de Momrosen, 146, 147. ~ Dans les ouvrages de M. de "Viczayet de Riccio,

d"saccord entre le fac-simil"et la descriptionde la m"daille,147. ~ R"sultat de nos

recherches,148, 149. " Note de M. G. Minervini,149. " Il fautlireGif. f et non

Gft. F ou cic. F, 149.

2. Denier de L. Furius : apex, 150.

8. Le grandI sur la colonne de Duilius,150.

4. Yezme : exempledu z archa"que,150.

I!rrEBPl"TATI0K8 K"CKHTK8 DU CHAHT DB8 FB"BE8 AKVALBS :

M.Br"al,151,152; M. L. Havet,153.

FBAGHEIVT8 DU CHAKT DES SALIE", 153.

CHAPITRE V

" 9. " De la quantit".

B"fflea g"n"ralee de la "namUt".

I. " Syllabesbr"ves par nature, 154.

II. ^ Syllabeslengvoapar nature, 155.

m. " Abr"feBOBt dei syllabesIe]ig!ie8,155.

Exceptions:Devant une autre voyelle,a est long;e est long,156; " e est commun;

t est long;t est commun; o est long;o est commun; y est long;s est long;x est com-mun;

a estlong,157.

IV. " Allongementpar posltlendes sylUbes br"ves par natare, 158.

Cause de cet allongement,158. " Prononciationd'un groupe de consonnes apr"sune

voyellebr"ve et apr"sune voyellelongue,158, 159. " Allongementincorrect de la

voyelledans lessyllabeslonguesparposition;citationd'un passaged'Aulu-Gelle,159,160.

Exceptions" la r"glede rallongementpar position: 1" dans lescompos"sde jugum;

20 devant une muette suivie d'une liquide,160, 161.

Page 379: Traite de Langue Latine

TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 353

Y. " Du oirMBtUBoet o" II est dlfflollede iliUagier il ne sylUVe ett lengvs

par Batsre ei tevlemeat par pedtieii,162-165.

YI. " Syllabeeflaaloi teroiln"es par nae yeyelle deTaat m net eenaea"aat

par deux eoaiennesi 166, 167.

B^l^lM partlenli"res de U "nantia " Vkge d*or

de 1a po"sie latlBe.

DS LA QUAirriT"DBS VOYELLES FINALES, 168.

I. " Syllabesanales termla"es par "ne Toyelle, 168.

Les finalesen a, e,y, sont br"ves;" les finalesen t,o, u sont longues,168.

Exceptions: a finalest long;e finalest longdans an certainnombre de mots,168,169;" t finalest commun; i finalest bref dans quelquesmots,169; " o finalest commun;

" 0 finalest bref;y finaVest longdans un certain nombre de mots, 170.

II. " Syllabesfinales termin"es par "ne eonsenno pr"e"d"ed'une Teyelle,170.

A la fin d'un mot les voyellessont br"ves la plupartdu temps devant l,r, et

toujoursdevant 6,d,m, t,170; " ellessont longuesla plupartdu temps devant c, n

et toujoursdevante, 171.

Exceptions: Mots quiont leur voyellefinalelonguedevant l,r, 171;" Mots quiontleurvoyellefinalebr"ve devant c^ n, 171.

m. " Syllabes finales termin"es par s pr"e"d"ed'une Toyelle 171.

Les finales05, "",os, sont longues;les finalests, i", y$, sont br"ves,171.

Exceptions: Dans un certain nombre de mots, os, es,sont brefs;isest long,172; "

os est bref;tis,ys sont longs,173.

DE LA QUANTIT" DE LA FINALE DU RADICAL DANS LES NOMS^ 174. " LoS SyllabeSOUa OU en 0 sont longues;" les syllabesen e, en' t, en y sont br"ves,174.

Exceptions: Dan^ un certain nombre de radicaux,a est breO e est long,t est

long,174; " 0 est bref,u est long,y est long,175.

Voyellede liaisondans les noms, 175.

DE LA QUANTIT" DE LA VOYELLE FINALE DU RADICAL DANS LES YSIBBS, 176. "

A, E, I, sont longs,176; " o est bref dans /brem,fore;u est longau supin 177.

Voyellesdiverses,177.

I. ~ Radicaux des sapins,177.

II. " Radieanz dei parfaits; quantit"dn redeubleaent,178.

RACINE bn DANS LA FORMATION DE L'iHPARFAIT ET DU FUTUR, 179. " HypOth"sO

pour expliquerrallongementde Ve voyellede liaison" l'imparfaitde Tindicatifde la

8" conjugaison,179. " Ilse pourraitque cet e f"t un ancien augment,179.

RACINE DU VERBE SUB DANS LA FORMATION DE L'INFINITIF PR"SENT ET DES TEMPS

PASS"S,180.

" Quantit"de Ve dans Ugeruntydedertmttetc.,181.

QUANTIT" DES SUFFIXES CARACT"RISTIQUES DE CERTAINS TEMPS, 181.

QUANTIT" DBS VOYELLES DE LIAISON DANS LES VERBES, 182, 183.

CHAPITRE VI

" 10. " Bes infractions " la r"gle de rallongement

par position chez les po"tes sc"niqnes.

I. " Obstrfatiens pr"liminaires,184.

n. " Senseignementsdirects tir"s des graBaairlaaslatins sor la ni"trlqneet

la presediede Plante et de T"rence,186.

23

Page 380: Traite de Langue Latine

384 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.

Liste des aatears anciens qai d"fendaient Plante et T"renee dn reprochede n'avoir

pas "critv"ritablementen vers, 186. ^ C'est k dessein que lescomiquesont intro"iit

irr"goli"rementcertains piedsdans le vers lambiqne,187. " Ces po"tescherchaient" .

imiter l'allurede la conversation,188. " Ils se servaient de m"tres particuliersselon

la condition des personnages,188. " Diff"rentesirr"gularit"ssignal"espar les gram-mairiens,

189. " L'infraction" lar"glede position"taitun vice de prononciationtr"s

r"pandu,190. " Fragmentdu chapitrede Donat : De barbarismo,190.

m. ^ Opiaiensdes grammairieai moderaes : ehnte d'one voyelle; fojelletIrra-tionnelles,

191.

Ritschl,Corssen,192. " La th"oriedes voyellesirrationnellesn'a d'autrevaleur que

celled'une simplehypoth"se,198. ^ D'apr"sQuintilienet Marins Victorinus,les syl-labes

plusbr"ves que les br"ves proprementdites n'"taient pas admises en m"trique,198-195. " Un vers de l'Andn'enne scand" par Priscien,197.*

nr. ^ Th"orie de l'allongeaeatpar pesition: opiniondo Corssen,198.

Pomp"iusattribue " chaqueconsonne la valeur d'un demi-temps,198, 199. " Cette

th"orie a "t" invent"e peut-"trepar T"rentianusMaurus,200. " R"sum" d'un passage

de ce grammairien,200, 201.

Premi"re objection,201.

Deuxi"me objection,203.

Troisi"me objection,204.

Quatri"meobjection,205. " R"glesrelatives" la divisiondes sylhibes,205-210.

R"sum", 211.

Y. " Suite de la th"orie de l'alleagOBontpar position: epiaiondo H. F. Bat-

4rj, 212.

Effets diff"rents produitspar la positiondans les languesanciennes et dans les

languesmodernes,213. " Insertion d'une pause ou d'une sorte d'e muet tr"sbref entre

les deux consonnes latines,218. " Explicationde ce que nons entendons par le mot

pause, 213,214. " Epenth"sevocale dans la languepopulaire,215. " Exemples

d'"penth"sesdans les inscriptionsde toutes les "poques,215, 216. " Exemplessem-blables

dans les manuscrits,217, 218. ~ Epentb"sesdans la prononciationm"ridionalede certainsmots fran"ais,217,218. ~ Formes syncop"esdu latin populaire.Ellessont

presque toutes faciles" prononcer, 219, 220.

YI. " Chnto et qaelqiefoisassourdissement d'ono oonsoane dans la prononela-tien populaire,221.

Tendance du peuple" mutilerles mots, 222. " Quand le peuplen'avait pas recours

" l'"penth"se,il laissaittomber une des consonnes accumul"es,222. " La suppressiond'une consonne dans la prononciationpopulairen'entra"naitpas l'allongementcompen-satoire,

222, 228. "Renseignementstir"sdes grammairienslatinssur la chute d'une

consonne, 224-228. ~ Mots o" l'infraction" la r"glede positionportesur une p"nul-ti"me

accentu"e,228. " Accentuation des mots tir"s du grec, 229. " Accentuation

archa"que,230. " Accentuationpopulaire,231. " Liste de mots du latinvulgairedans

lesquelsl'accentest d"plac",232. " Changementsd'accentuationdans le latin clas-sique,

233.

yn. " Voyelle br"ve soivio d'nno oonsonao flaalo devant lia mot ooBBeB"aat

par ono oonsoane, 283.

Suppressionde s "nale chex les vieux po"tesdactyliques,234. " Vers de Plante et

de T"renee o" s finalene faitpas position,284, 235.

M "nalesupprim"edans lesinscriptionsanciennes,dans des hexam"tres populaires,235, 286. " m ne faitpas position" la find'un mot dans certainsvers de Plante et de

T"renee,286.

Page 381: Traite de Langue Latine

TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 355

R finaleinpprim"edtas un certain nombre d'exemplestir"s des inscriptionset des

manuscrits,237. " Vers de Plante et de T"rence o" r finalene faitpointposition,288.N finalese combinait avec la voyellepr"c"dentedans la prononciationpopulairede

mani"re " former une voyellenasale,288; " Suppressionde n finaledans des inscrip-tionset des manuscrits,288; " Vers de Plaute et de T"rence o" n finalene fait pas

position,239.

Apboniede T finalapr"sune voyelle,240; " Suppressionde t finaldans des inscrip-tionset des manuscrits,240.

Aphoniede D final,240; ~ Suppressionde d finaldans des inscriptionset des ma-nuscrits,

241. " Vers de Plaute et de T"rence o" ( finalet d final ne font pas posi-tion,241.

Chute du B finaldans la prononciationpopulaireattest"e par des inscriptionset des

manuscrits,242. " Dans la latinit"classique6 finaln'est tomb" qu'apr"savoir subiune

assimilation,248. " Vers de Plaute o" 6 finalne faitpas position,248.

Suppressionde C finaldans laprononciationpopulaire,243; " Exemplesde la chute

de c finaldans des inscriptionset des manuscrits,244. " Vers de Plaute et de T"rence

o" e finalne faitpointposition,244.

ym. ~ Voyellebr"ve folvle de deux otnaenBef appartenant an m"me mot qne

eette TexeUe, 244.

Groupesform"s de consonnes redoubl"es,245. " L'usagede ne pas redoubler les

consonnes dans l'"critureen vieux latin devait exercer une influencesur la prononcia-tion,245,246. " Plaute ne redoublait pas les consonnes, 246. " Vers de Plaute et de

T"rence o" les consonnes n'"taientpas redoubl"es dans la prononciation,247.

.

Le d archa"quefinaldans les vers de Plaute,247.

Groupesform"s de deux consonnes dont la premi"reest n ou m:ncy nd,mp, nd,248.

La prononciationpopulaire,dans ces groupes, combinait n ou m avec lavoyellepr"-c"dente,de fa"on" en faire une voyellenasale,248. ~ SuppressiondSinsdes inscrip-tions

et des manuscrits de n devant c, et et 9, 248 ; devant d, 249; de m devant p; de

n devant '1" l'int"rieurd'un mol, 249; " de I finalapr"sn, 250; " de n( " la find'un

mot, 251. "Vers de Plaute et de T"rence o" n devant e,d,t; et m devant p ne font

pas position,251.

Assimilationet chute de n dans laprononciationpopulairedu groupe mn : exemplesdivers,252. " Vers de Plaute o" n dans imnes ne faitpointposition,258.

Suppressionde g du groupe gn dans des inscriptionset des manuscrits,253. " g, du

groupe gn ne faitpointpositiondans quelquesvers de Plaute et de T"rence,254.

Groupesform"s de deux consonnes dont lapremi"reest une r : rg, m, 254. " Sup-pressionde r dans des inscriptionset des manuscrits,254. " Vers de Plaute o" r de-vant

g et devant n ne faitpas position,255.

Groupest : Suppressionde s devant ( dans la prononciationpopulaire,dans des

inscriptionset des manuscrits,255. " A la fin d'un mot, c'estle t quitombe, 256. ~

Dans iste,on faisaitl'aph"r"sede Ti,256. " Vers de Plaute et de T"rence o" t

devant ( ne faitpas position,256.

Groupestr: Dans ce groupe, la prononciationpopulaire,les inscriptionsetles manu-scrits

supprimentquelquefoisr, rarement (,le plussouvent s, 257. " Vers de Plaute

o" le groupe str ne faitpas position,257, 258.

Groupept: Suppressiondu p dans des inscriptionset des manuscrits,258. " Vers de

Plaute o" p devant ( ne faitpas position,258.

Groupeps ; Suppressiondu p dans des inscriptionset des manuscrits,259. " Vers

de T"rence o" p devants ne faitpas position,259.

Groupefs,259.

Page 382: Traite de Langue Latine

356 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.

Groupeet : Suppressiondu c dans des inscriptionset des manuscrits259. " Le c

tombait parfoisdans la latinit"classiqueentre deux consonnes, 260.

Groupees ("critx) " l'int"rieuret " la fin des mots^ 260. " Suppressionde e devant

5 dans des inscriptionset des manuscrits,261. " Vers de Plante o" x ne faitpas posi-tion,261.

" 11. " Sappl"ment au chapitre des infk^actlons

" la r"gle de position.

Restitutionde l'orthographede Plante d'apr"sle teite du s"natus-consulte des Bac-chanales,

261, 262. " ai = ae; et = t, 262; " ew = is;oi = oe et qqf.u; ou ^

ii; 0 = tt et qqf.e apr"sm, ";u = t; xt = x; gn =z n; potisit= possit;ar=addevant v, f,263; " assimilation;c,p, t = eh,pJi,tk;suppressionde h; u=:y;d ar-cha"que

Gnal ; redoublement des consonnes, 264.

D"cret de I. JErniliusimperator,264. ~ Texte de ce monument^ 266. " Irr"gu-larit"s

orthographiquesqu'ilrenferme,266. " "poqueo" il fut grav",268, 269. "

Quelquesdates relatives" Plante," Ennius,269. " Orthographede T"rence,270.

CHAPITRE VII

ACCENTUATION

* " 12. " De l*aocent tonique, 271.

DES TROIS SORTES d'ACCENTS.

Accent grave, 272. " Accent aigu.273. " (Anticirconflexe,273)." Accent circon-flexe,

274.

DE LA PLACE OE L'ACCENT TONIQUE^ 274.

DE LA PIJLCE DES ACCENTS PARTICULIERS: SYLLABES AIGU"S,SYLLABES CIRCONFLEXES, 275.

Accent dans les monosyllabes,dans les dissyllabes,275. ~ Accent dans les mots

de troissyllabeset plus,276.

Exceptionsaux r"glespr"c"dentes,277. " Distinction par l'accentdu g"nitifet du

vocatif singuliersdes noms en ius,distinction par l'accent de quelqueshomo-nymes,

278. " Accentuation des formes apocop"es,279.

DE l'accent dans LES ENCLITIQUES : CoDJooctions,advcrbes et sufGxes divers,280.

" Formes pronominaleset adjectives,282. " Formes substantives,283. " Formes

verbales,283. " Pr"positionsplac"esimm"diatement apr"sleur r"gime,284. ~ En-clitique

nanij 285. " Expressiousform"es d'un substantifou d'un adjectifpr"c"d"imm"-diatement

d'un g"nitifattributif,285.

DE l'accent dans LES PROCLITIQUES : Pr"posilioos^285." Adverbes,287. " Con-jonctions,

287. " Mots relatifsou ind"finis,288. " Radicaux verbaux,288. " Mots

divers,288. " Expressionsform"es d'un substantifimm"diatement suivi d'un g"nitifou d'un adjectifattributif,289.

" 13. " Hypoth"se d*ime accentuation archa"que, 289-292.

Page 384: Traite de Langue Latine

TABLE ALPHAB"TIQUE

DES MATI"RES

[Lesnum"os renvoient aux pages.)

A : son origine,3; sa prononcialion,26;" 0 = ", 141; 0 = au, HZ; " a longdetant une voyelle,156; " a final est

bref,168; est long,168, 169; " a Hnal

du radical des noms est long,174; est

bref,174; " a finaldu radicaldes verbes

est long,176; " a suffixecaract"ristiquede l'imparfaitde Tindicatifet du subjonctif

pr"sentest long,181.

Abr"gementdes syllabeslongues,155.

Accent tonique,271; grave, "7";

aigu,273; anticirconflexe,273; circon-flexe,

27% : voy. la table analytique."

Liste des mois ayant Taccentd"plac",232.

Accentuation,271; accentuation des

mots tir"s du grec, 229; archa"que,280,

289; populaire,231; changement d'ac-centuation

dans le latinclassique,233.

Accommodation,92,93, 94,96, 99,108;

accommodation non faite,108, 140.

M diphthongue: son origine,son his-

toiresa prononciation,35,80; " a? rem-plac"

par e, 140; " " = e, 142; "

X = au, 143; " " long devant une

voyelle,157; " "" commun devant une

voyelle,157.

Agma, 49.

Af = ab,94.

A" diphthongue: son histoire,sa pro-nonciation,

35, 80; -- ai remplac"par

a?,35;" ai = ", 77, 85, 89, 143,262.

Allongementpar positiondes syllabes

br"ves par nature,158,160; " Allonge-mentincorrectde la voyelledans les syl-labeslonguespar position,159; " Ailoa-

gement compensatoire,171, 172, 173,

176,178,180,222,228,236.Alphabet,l;Suppl"ment" l'alphabet,1 1;

Tableau de l'alphabet,4, 5; Alphabet:

chalcidien,4, 5; "olo-dorien,2; grec pri-mitifou cadm"en,2-4; alphabetlatin,

1# 4, 5, 6; " Alphabetph"nicien,1-4;compar" avec l'"crilure"gyptienne,1,2,3;" Alphabetstir"s des inscriptionsvul-gaires

de Pomp"iesetd'Herculanum,24,25.Antisigma,12, 13.

Aph"r"se,143; de l'idans w(", 256.

Apex, 97, 100.

Apocope,143.

Ar = ad, 263.

Arvales (chantdes),69, 71, 72, 151^

152, 153,293 et suiv.

As finalest long,171; est bref,172.

As libralde Luc"ria,145-149.

Aspiration,96; Consonnes aspir"es,45.

Au diphthongue: sa prononciation,42;" au devient m, devient o, 42; "

au = 0,142.

B : son origine,3; sa prononciation,51;" 6 = pft.ii;" 6 = V, 141;" chute du

6, voy. Chute; ~ b final pr"c"d"d'une

voyelle(quantit"),170.

Br"ves (syllabes)par nature,154,155;

Page 385: Traite de Langue Latine

TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES. 3o")

" Br"ves (syllabes)plusbr"ves qoe les

br"ves proprementdites,193; " br"ves

(voyelles]dans les syllabesloDgaesparposition,159.

Bti(racine)= bku sanscritdans la for*

mation de l'imparfaitet du faiar,179.

C : son origine,3,sa prononciation,47 ;

~ c anciennement prononc"y" 7, 8; ~

";=cA,ll,a64;" c =y,77; " c=t,55;" chute du c, voy. Chute;" c finalpr"-c"d"

d'une voyelle(quantit"),171.

Calembour de Cic"ron : quoque ='

coque, 83.

Capitaleproprementdite,13,17,20;"

Capitalerustique,15.Chute des consonnes : de b final,242;

" de c final,243; de e devant t, 259;de c devant s (dansx),260; " de tf

final,240; " de g devant n, 258; " de

7/1finale,77,285,236;de m devant p,249;" de n devant h,j, s, v, 58; de n devant

5, 77; de n devant c, et,g, 248; " de )i

devante,249; de n apr"sm, 252; de n

finale,288; de nt final,25i; " de p de-vant

$, 167,259; de p devant (,258; "

de r devant g, devant n, 254; de r

finale,237;de r dans le groupe str,257;

" de " devant cr, 167;de s devant m, 167;de 8 devant t,255; de s devant tr,257;de s apr"sn, 59; de s finale,77, 284; "

de t dans le groupe str,257;de ( devant

s, 259; de r final,240; de t apr"sn, ^50;de ( apr"ss, 256.

CH (doublesigne),11;"poqueo" ilpa-rait,

12,95;sa prononciation,47; ch=:c,

12,48.

Claude (lettresinvent"es par),12, 13.

CN abr"viation de Gnjgus,7.

Colonne rostralede Duilius,xiii,7.

Consonne (chaque)vaut un demi-temps,198 et suiv. " D"finition et "num"ra-

tion des consonnes, 45; " Consonnes :

classes,45; degr"s,45; ordres,46; "

Tableau des consonnes, 46 ; " Consonnes

' ajout"es,110, 148; supprim"es,111,112;

voy. Chute;redoubl"es,voy. Redouble-ment.

Continues (consonnes),45,208,204.

Contraction,143.

Cursive("criture),14,19,22, 23, ap"

fendice"

D : son origine,3 ; sa prononciation,54 ;

" d archa"quefinal,77, 81, 82, 247,264;" d finalpr"c"d"d*une voyelle(quan-tit"),

170;" Chute de d final,V. Chute.

d = t,55.

D"cret de L. iEmilius,264-269.

Demi-temps: valeur de chaque con-sonne,

198 et suiv.

Dentales (consonnes),46 .

Digamma "olien,54 ; digamma renver-s",

12, 18.

Diphlhongues(d"finitiondes),34.

Divisiondes syllabes(r"glesde la),205.

Doubletsorthographiques,107,116.

Douces (consonnes),45.Du =: 6,77.

E : son origine,8 ; sa prononciation,26 ;

e ouvert, 26; c ferm", 27; e remplac"

par t, 27; e confondu avec ", se, 37"

e=a, 141; e = iP,140, 142; "= i, 39,

76, 142;e = o, 142; e voyellede liaison

dans lesverbes,182; " l'imparfaitde Tin-

dicatifde la 3" conjugaison,179 ; e aug-

ment dans e6uam,179; elongdevant une

voyelle,156; e commun devant une

voyelle,157;" finalbref,168; long,168,

169; e, finale du radical des noms, est

bref,174;estlong,174;e, finaledu radi-cal

des verbes,est long,176; e suffixe

caract"ristiquedu subjonctifpr"sentet im-parfait

est long,181.

Ecriture "gyptienne,1" 2, 3; latine,

12-16.

Egyptiennes(originedes lettres),3.

"},diphthongue: son origine,son his-toire,

sa prononciation,38, 41, 42 ; et

cesse d'"tre diphthongue,88; et moins

ancien que t et que e dans lesradicaux,38;

et rare dans les suffixesde d"rivation,88;

ei dans les formes verbales,39; et au da-tif

et " l'ablatifsingulierde la 3" d"cli-naison,

39; et au datifsingulierdans les

radicaux en tt, en o, 39; ei au g"nitifsin-

I

Page 386: Traite de Langue Latine

360 TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.

gulierde la 2" d"clinaison,41;ei tombe

en d"su"tude,42, 100; "*"= t long,27,77, 80, 86, 89, 91, 92, 96, 97, 98, 262;ei " e dans N"t, 80, 96, 97,98.

Eis " l'accusatifet au nominatifplurielde la 3" d"clinaison,40; " eis au nomi-natif

plurielde la 2" d"clinaison,kO;ei$au datif et " l'ablatifplurielde la 2" et

de la iro d"clinaison,41;eis"= i$ ou es,

92,96,98,99,263.

Elision,148.

Enclitiques(accentdans les),280-285.

Epenth"se,143;"pentb"sevocale,215;exemples d'"penlh"sesdans les inscrip-tions,

215; dans lesmanuscrits,217,218;dans laprononciationm"ridionale du fran-"ais,

217, 218.

emnt, " la 8" personne du plurieldu

parfaitde l'indicatif: sa quantit",181.E" au nominatif phuielde la 2" d"cli-naison,

40; es au datifet " l'ablatifplurielde la 2* d"clinaison,41; es, racine du

verbe sum dans la formation de certains

temps,180.

Eu (dipbibongue):sa prononciation,44;

/u n'estpas diphtbonguedans neuter,44.

Explosives(consonnes),45" 203, 204.

F : son origine,3 ; sa prononciation,52;

/ =: pA,64,141.Futur (formationdu),179.

Fortes (consonnes),45.

G : son origine,8, 9; sa prononcia-tion,

48; son invention,9, 146-150; "

g, anciennement "critc, 7,8 ; g " eh ii;

g suivi de u, 88.

Gamma cbalcidien,7.

Gutturales (consonnes),46.

Gutturo-dentales(consonnes),46.

H : son origine,8; sa prononciation,51;

son affinit"avec lesgutturales,51;A sup-prim"e,

264.

Herculanum (inscriptionsd'),19,20.

Hi"roglyphes"gyptiens,3, 4,5.

Hypoth"serelative" rallongementde l'e

de liaison" l'imparfaitde l'indicatifde la

3" conjugaison,179.

I : son origine.S; sa prononciation,27;

t son voisin de Vu, 28 ; i voyelleet con-sonne,

9; t redoubl",10; grand1,10,90;t = ",143; i = e,76,92, 141;" " n, 99;

t =- u, 142; i " y, 148; ie = e, 142;t" " f,111 ; t et tt employ"sconcurrem-ment,

28; t longdevant une voyelle,157;4 commua devant une voyelle,157;t final

est long,168;est commun, est bref,169;

t,finaledu radical des noms, est bref,est

long,174;i,finaledu radicaldes verbes,

est long,176; t suffixecaract"ristiquedu

subjonctifpr"sentde sum est lon^,182;il est abr"g"au parfaitdu subjonctif,182.

Imparfaitde l'indicatif: sa forma-tion,

179.

Infractions " la r"gle'de l'allongement

par position,184.Irrationnelles(voyelles),191.

is" l'accusatifet au nominatif plurielde

la 8" d"clinaison,40; isau nominatif plu-rielde la 20 d"clinaison,41; is finalest

long,171;est bref,172.

J: invention et usage, 10; prononcia-tion,50.

jugum (compos"sde),160, 170.

K : son origine,3 ; sa prononciation,7;il dispara"tsauf dans quelquesmots,8;"A = c dans les abr"viations,8, 98.

L : son origine,8;sa prononciation,57;

l finalepr"c"d"ed'une voyelle(quantit"),

170,171.Latin populaire(histoiredu),185-139.

Liaison (voyellede) dans les noms :

sa quantit",175;dans les verbes,182.

Liquides(consonnes),45.

Page 387: Traite de Langue Latine

TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.

Liquidepr"c"d"ed'one mnette (quan-tit"),160, i6L

Longues(syllabes)par nature,155.

M : son origine,8; sa prononciation,52;

m Gnale pr"c"d"ed'une voyeile(quan-tit"),170; chute de m, toy. Chute.

Manuscrits("gedes plusanciens),18.Marses (lettres),6.

M"triquede Plante et de T"rence (irr"-gularit"sde la),186-189.

Milionia (inscriptionde),6.

Minuscule ("criture),16.

Muettes (consonnes),45; muette suivie

d*ane liquide(quantit"),160,161.

I"

N : son origine,3.

n gutturale: sa prononciation,49;H " ng, 49; n remplac"epar ne, 49.

n dentale: sa prononciation,88 ; n finale

pr"c"d"ed'une voyelle(quantit"),171;

chute de n, voy. Chute.

Nasales (consonnes),55.

Nasalisation,58, 238,248.

nt (chutede),voy.Chute.

0 : sa prononciation,28; o remplac"

par u apr"su, v, 29, 80; o " e, 94, 263;

o^u, 76, 80, 86, 88, 92,94, 96, 98,99,

142,263; 0 archa"quedevient ii, 100;

0 longdevant une voyelle,157 ; commun

devant une voyelle,157; o finalest long,168; est commun, est bref,170; o, finale

du radical des noms, est long,174; est

bref,175;o, finaledu radical dans forem^

forCfest bref,177.

(E diphthongae:son origine,son histoire,

sa prononciation,37; " remplac"par u,37.

a remplac"par e, 37; a " " long,142;" = tt long,77; " longdevant une

voyelle,157.

ot diphthongue: son histoire,sa pro-nonciation,

36, 79; ot " ", 99, 268;ot "" u long,77, 263.

Onciale ("criture),15,22, 23.

Optirubit,93.

Orthographe(variationsde T),68; ind"-

361

cision de Torlhographe,77; "ge d*or

de l'orthographe,105; orthographede

Plante,261; de T"rence,270.

Orthographiques(doublets),107,116.

Os finalest long,171; est bref,17S.

Ou diphthongue: son histoire,48, 79,

88, 94, 96, 97; sa prononciation,48; ou

deviento, 43; ou^ devient u, 44; ou devient

Il long,77, 86, 263.

P : son origine,8 ; sa prononciation,51 ;

p " pA, 11, 264; p " 6,par accommo-dation,

77; chute du p, voy. Chute.

Papyrus Prisse,2; papyrus de Ra-

venne, 23.

Parfait (quantit"de la 8" personne du

plurieldu),181;quantit"des parfaits,178.

Pause entre deux consonnes, 159, 213.

PH (doublesigne),11;"poqueo" ilap-para"t,

12; sa prononciation,53, 54, 95;

ph remplac"par f,139, 141.

Pomp"ies(inscriptionsde),19, 20.

Populaire(histoiredu latin),135-139.

Position dans les languesanciennes et

dans les languesmodernes,213 (voy.en-core

Allongementpar position).?oti$it" postitf2, 263.

{Pr"positionsr"unies dans l'"criture"

leur r"gime,98, 99.

Proclitiques(accentavec les),285-289.

Prononciation,28-68.

Prosth"se,148.

U : son origine,3; sa prononciation,48;

g " u, 29-33; qu transcriten grec par xou,

xo, 30; 9^-t transcriten grec par xu, 30;

gu et 9 " c, 86, 92, 94, 99.

Quantit",154; quantit"des syllabes

finales,168; de la finaledu radical dans

les noms, 174; de la finaledu radical

dans les verbes,176; quantit"du redou-blement

au parfait,178.

R : son origine,3; sa prononciation,57;

r=rh, 12; r finalepr"c"d"ed'une voyelle

(quantit"),170, 171; chute de r, voy.

Chute.

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TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.362

Redoublement an parfait(qaanUt"),178.Redoublement des consonnes : consonnes

redoubl"es,82, 92, 99, 110,245, 246;

consonnes non redoubl"es,77, 79,86,89,99, 110.

Redoublement des voyelleslongues,a,6,",88, 86,89, 92, 94, 96.

RH (doublesigne),12.

S : son origine,3;sa prononciation,59;$ redoubl"e,94, 96,98, 199; i et si = x,

60; s an nominatif plurielde la 2" d"-clinaison,

95; chute de s, voy. Chute.

Salieus(chantdes),6, 69, 70, 158.

Sot = suas, 82.

SifOantes(consonnes),45.

Sigleou Stctitcvs,101.

Sis = sitis,82.

Son interm"diaire entre Yi et l'e,27 ;

entre l'tetl'u,28;entre l'oet Tu,29.

St"lede M"sa,3.

S'% (prononciationdu groupe),88.

Supins(quantit"des),177.SufQxes caract"ristiquesde certains

temps (quantit"des),181.

Supprim"es (consonnes),111, voy.

Chute; voyellessupprim"es,112, voy.

Aph"r"se,Apocope,Syncope.'

Syllabes(divisiondes),205.

Syncope,148; exemplesde syncopedans le latinpopulaire,219.

Syniz"se,82.

T : son origine,8; sa prononciation,54 ;

t = c, 56; t = d, 56; " = th,11, 264 ;

^ redoubl",99; t final pr"c"d"d'une

voyelle(quantit"),170; chute de I,voy.Chute.

Tachygraphiehi"ratiqued'Egypte,1-4.TH (doublesigne),11;"poqueo" ilap-para"t,

11, 12, 95; sa prononciation,56.

Tt (prononciationdu groupe),55, 56.

U

U : inventionet usage du signeu, 10;

prononciationde Vu, 29; u transcrit

en grec par ou, o, u bref,29; u et i em-ploy"s

concurremment l'un pour l'autre,

28; u, son interm"diaireentre oi(ett,80;

tt dans le groupe qu, 29-83; dans les

groupes yv, su, 33 ; v = e, 86, 92, 96,

98, 99; " = t, 77, 86, 89, 92, 96, 98,

99,142, 263; tt= 0,142; i" =? y, 83,84,

143, 164 ; tt finalestlong,168; tt est long" lafindu radicaldes supins,177;ttvoyellede liaison dans lesverbes est bref,183.

ui (diphthongue): sa prononciation,45.

vos, au g"nitifde la 4" d"clinaison,80.

Upsilonchez les Grecs modernes,84;transcritpar u, t, 34.

tts,au g"nitifsingulierde la 8" d"-clinaison,

88, 95; tti finalbref,171;

long,178.

V,voyelleet consonne, 9 ; v consonne :

sa prononciation,54; v=: 6,141.

Voyelles(prononciationdes),26-34;

voyellesajout"es,voy. Epenth"se;voyelles

redoubl"es,voy. Redoublement;voyelles

supprim"es,voy.Aph"r"se,Apocope,Syn-cope;

quantit"de la voyellede liaison

dans les noms, 175; dans les verbes,

182, 183.

X vient du chi grec, 10; x chez les

Eolo-Doriens,lt;x: sa prononciation,59;

X renforc" par s, 11,60, 86, 89, 96,

98, 268.

Y, transcriptionlatinede l*upsilon,11;sa prononciation,33; y = "b,143;y longdevant une voyelle,157; y finalest bref,

168;est long,170;y, finaledu radicaldes

noms, est bref,174; est long,175.

,ys finalest bref,171;est long,173.

Z archa"que,6; il dispara"tde la

langue,7; z r"paraiten latin,7; il ne se

rencontre que danslesmots "trangers,46 ;

prononciationdu z, 60.

8AIIIT-CLOUD. "

"

IMPRIMKRIE V" SUG. BELIM ET FILS.