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Treatise on the Latin Language, from 1934
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TRAITE DE LANQTJE IxA.TINE
ECRITURE
ET
PRONONCIATIONDO
LATIN SAVANT " DU LATIN POPULAIRE
BT APPENDICE
SUR LE CHANT DIT DES FR"RES ARVALES
"ont de"x "korm texte
PAl
Georges "DON
JUfCIBN "L"VE DE L^"COLE NORMALE SUP"RIBURB
AGR"G" DE L^UNIVERSIT"
PROFESSEUR AU LYC"E HENRI IV
PARIS
LIBRAIRIE CLASSIQUE EUG"NE BELIN
V" EUQ"ITE BEMN ET FJXS
RUE DE VAUGIRAIID, N* 52
1882
Tout exemplairede cet ouvrage non rev"tu de ma griffesera r"put"
contrefait.
9AIIfT-"L0UD. " IMPKHieRlB V* EV6. BBLIN ET FILS.
A MONSIEUR VICTOR DURTJY
AlfCISN MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE
MEMBRE DE l'aGAD"MIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
MEMBRE DE L'AUD"MIE DES SCIENCES MORALES
ET POLITIQUES
Respectueux hommage dune profonde
reconnaissance.
Georges "DON.
461531
PR"FACE
Le titredu pr"sentlivre est tropclair pour qu'ilsoit besoin de
Texpliquerlonguement.Nous nous contenterons de pr"venirqueles mots "criture"X Prononciation ont "t" prispar nous dans leur
acceptiongrammaticalela plus"tendue.
Sous le nom "'"criturenous entendons tout ce quise rattache
" l'art de reproduireles sons par des lettres,c'est-"-dire les
diverses questionsrelatives" l'origineet " la compositionde l'al-phabet,
l'"tude et la repr"sentationdes diff"rentes formes que,
suivant les temps et les circonstances,re"urent les caract"res
latins,et l'histoiredes variations de l'orthographe.Par le mot Prononciation nous d"signonsd'une mani"re g"n"-rale
non seulement ce qui a rapport " l'articulationdes lettres,
mais aussi la quantit"et l'accentuation des syllabes.Pour compl"tercet expos",ajoutonsque si nous avons inscrit
en t"te de ce livreles mots de latin savant et de latinpopulaire,
ce n'est pointque nous ayons mis en parall"ledans notre ouvrage
l'"criture et la prononciationde la soci"t" polieavec celles du
peuple; mais nous avons eu sifr"quemmentl'occasion d'insister
sur lesdiff"rences du latin"critet parl"dans ces deux classes,et
l'"tude des formes vulgairesa prisdans un de nos chapitresune
importancetellement pr"pond"rante,que nous avons d" en tenir
compte dans la r"daction de notre titre.
Nous ne nous sommes pas astreint " diviser notre ouvrage en
deux partiesdistinctes et ind"pendantes,et " "puiserd'abord
tout ce que nous avions " dire sur r"criture,avant de passer "
l'"tude de la prononciation.Cette division e"t paru artificielleet syst"matique,car ilest des
VU! PR"FACE.
circonstances o" ces deux ordres de faitsse p"n"trent.et se con-fondent.
Nous avons pr"f"r"faire de nos mati"res un classement plus
logiqueet plusnaturel.
Apr"savoir consacr" nos deux premierschapitres" Talphabetet aux diff"rentes sortes d'"critures latines,nous avons imm"dia-tement
pass"" l'"tude de laprononciationproprementdite.
Les questionsrelatives " l'articulationdes voyelles,des
diphthongueset des consonnes sont donc trait"es dans le troi-si"me
chapitre;et c'est seulement apr"savoir termin" cette "tude
que nous abordons l'histoiredes variationsde l'orthographe.Ce l"gerd"placementdans Tordre rigoureuxdes mati"res "tait
indispensable; car, si dans certains cas la prononciationsubit
l'influence de l'orthographe,le plussouvent c'estl'orthographe
quise r"glesur laprononciation.Ensuite viennent la quantit"et l'accentuation.
L'accentuation est logiquementplac"e" la findu livre,et nous
n'avons icirien de particulier" en dire.
Pour ce quiest de la quantit",quelquesexplicationssont n"-cessaires.
Nous avons partag"en deux chapitresl'"tude de cette question.Le premiercomprendl'ensemble des r"glesrelatives" labri"vet"
et " la longueurdes syllabes;le second ne traiteque d'une excep-tion
" l'une de ces r"gles: ilest consacr" tout entier aux infrac-tions
" la r"glede l'allongementpar positionchez lespo"tessc"-
niques.Cette division"tait indispensablepour laclart",car il e"t "t"
impossibled'intercalerau milieu du chapitrede la quantit"les
longsd"veloppementsque comporte et qu'exigel'"tude de ces
infractions,sans couper en deux ce chapitreet sans en rompre
l'encha"nement.
Ces renseignementsdonn"s sur le plang"n"ralde notre ou-vrage,
nous allonsfaire conna"tre comment et dans quelespritila "t"compos".
Ce livreest ler"sultat de longuesann"es d'"tude.
Apr"savoir recueilli au jourle jour," loin de toute id"e de
publicationult"rieure,sans autre but que d'"tendre le cerclede
PR"FACE. lY
nos connaissances," les faitsint"ressants que nous rencontrions
dans les "uvres des plusc"l"bres philologues,et nous "tre assi-mil"
peu " peu leurs doctrines,ilnous a sembl" que nous "tions
suffisamment au courant de toutes les questionsquidepuisquel-quesann"es sont,pour ainsi dire," l'ordre du jour.
C'est alors que l'id"e nous est venue de r"unir en un volume
tous les mat"riaux dont nous nous "tions largementpourvu, mais
apr"sles avoir soumis " une v"rificationdes plusminutieuses.
Ce travailde revision,de contr"le et de classement paraissaitdevoir "tre l'affairede quelquesmois : ilnous a fallupour l'ache-ver
pr"sde trois ans d'effortsassidus.
C'estque, chemin faisant,notre ouvrage s'estconsid"rablement
transform" : ilest devenu,sur un grand nombre de points,une"uvre enti"rement personnelle.
Iln'en pouvait"tre autrement, r"solu que nous "tionsde tou-jours
remonter aux sources. Car les connaissances que nous
tenions de seconde main "taient " nos yeux des acquisitionspro-visoires
; et nous ne voulions pas les ajouter" notre propre fonds
sans en avoir constat" la valeur.
En proc"dantainsi,nous n'avons pointtard" " voir que notre
livre,loin d'"tre " demi fait,"taitencore tout entier " faire.
Et en effet,le travailde revision et de contr"le que nous avions
entrepris,nous a r"v"l"plusd'une foisles incertitudesou les er-reurs
de mainte solution que jusque-l"nous avions admise comme
d"finitive; et souvent, nous avons d" appuyer de preuves nou-velles
des v"rit"s imparfaitement"tablies,ou reconstruire sur
d'autresbases des th"oriesque nous trouvions peu fond"es.
Nous n'insisterons pas sur ce dernier point.Les discussions
auxquellesnous sommes oblig"de nous livrer pour soutenir nos
propres opinions,feront distiuguerfacilement les th"ories quinous sont v"ritablement personnelles;et l'on reconna"tra sur l'in-dication
du nom des auteurs et de leurs ouvrages lespartiesdenotre livreo" nous avons profit"directement des travaux de nos
devanciers.
Ces derni"res sont de beaucouples plusimportantespar le
nombre des questionsqu'ellesrenferment ;mais ellessont n"ces-sairement
lesmoins d"velopp"es,et nous renvoyons pour les d"-tails
aux ouvrages sp"ciauxque nous avons consult"snous-m"me.
X PR"FACE.
Nous avons d" au contraire nous "tendre davantagesur les
partiesdu livrequiont "t" Tobjetd'une "tude absolument nou-velle.
Sans parlerdes n"cessit"sd'une discussionapprofondie,il
fallaitproduirenos preuves, et nous avons eu soin de n'ena"gli-
ger aucune. On comprenden effetqu'aumoment de r"futercer-taines
doctrinesqu'abritaitl'autorit"d'un grandnom, nos h"si-tations
aient "t" s"rieuses;et c'est seulement par un surcro"t
d'informationsque nous avons pu nous rassurer sur lajustessede
nos vues.
Ayantamass" ainsi,pour notre "dificationpersonnelle,un
nombre consid"rable de pi"cesjustificatives,nous avons cru
indispensabled'en donner communication " nos lecteurs,pourfairepasser dans leurespritla convictionquinous animait.
Sans doute,ces documents,d'une importancecapitalepour le
succ"s de nos travaux, venant s'accumider parfoisautour d'une
questionen apparence secondaire,ont,par leur abondance m"me
exc"d" sur quelquespointslesjustesproportionsde notre ouvrage .
Mais le but de ce travail"tant avant tout d'exposernos opinions,nous devions plut"tsonger " les mettre en valeur qu'"leur
mesurer la place.
Toutefois,pour "viterautant que possibleles longueurs,nousavons trait"de certainesmati"res en dehors du texte,soitdans des
notes dispos"esau bas des pages, soitdans un suppl"mentrejet"" lafinde chaquechapitre.
Ces suppl"mentsnous ont aussiservi" enregistrerun certain
nombre de faitsparvenus " notre connaissance ou mis en lumi"re
pendantlacompositionm"me de notre livre.C'estainsi que nous
avons rendu compte du travailde M. Br"al sur le Chant des Fr"res
Arvales " la findu chapitresur l'orthographe,fauted'avoirconnu
ce travail,alorsin"dit,au moment o" nous donnions l'interpr"ta-tionde Mommsen.
Nous avons d" m"me recourir " un appendicepour exposer le
r"sultatde nos recherchespersonnellessur ce vieux chant,parce
que, au moment o" nous l'expliquionsd*apr"sles opinionsd'au-
trui,nous "tionsloinde penser que de ce difficileprobl"menousaurions un jour" pr"senterune solutiontoute nouvelle.
Ilnous reste " faireconna"trel'originedes mat"riaux dont nous
PR"FACE. XI
nous sommes servi pour la compositionde notre ouvrage. C'est
" nos yeux un devoir de conscience; c'est en outre une condition
indispensable" remplirpour que le lecteurpuissese faireune
id"e bien nette de nos doctrines.
Si grandeque soitnotre reconnaissance pour les auteurs mo-dernes
dont nous avons consult" lesouvrages, nous n'en parle-rons
pas icien d"tailpour "viterd'inutilesredites.On trouvera "
la finde ce livreun catalogued"taill"des publicationsauxquellesnous avons faitquelqueemprunt.Nous avons eu soin du reste de
mentionner au bas des pages l'indicationcompl"tedes travaux
que pour l'"tudede chaquequestionnous avons pu mettre " profit.
Malgr"l'attentionscrupuleuseque nous avons eue " rendre "
chacun ce quilui est d", il est possibleque nous ayons omis
quelquenom par inadvertance. En pareilcas, nous serions tout
dispos"" reconna"tre ce qu'ily auraitde justedans les revendi-cations
qui pourraientse produire.Mais cette d"clarationque
nous faisons en toute sinc"rit"et pour m"nager d'avance,"
tout hasard,quelquesusceptibilit"respectable,ne nous engage
qu'enversnous-m"me; car une rencontre fortuiteet jusqu'iciignor"ede nous avec l'"uvre d'autruilie peut"tre reconnue par
nous comme un emprunt ^
Les sources antiqueso" nous avons puis"sont lesrecueilsd'in-scriptions
et les trait"sdes grammairienslatins.Parmi les recueils que nous avons plusparticuli"rementcon-sult"s,
nous citeronsen premi"relignele Corpusde l'Acad"mie
de Berlin : nous avons tir"directement de cet admirable ouvrage
laplusgrandepartiede nos documents "pigraphiques.i^our ce quiconcerne les formes du latinpopulaire,nous avons
1. Apr"s une lecture publiquede notre ChapitreVI, nous avons apprisqueM. L. Havet, dans son ouvrage sur le vers saturnien avait dit : ... qua re
factum est ut persspe propterbrevem priorem longaposteriorcorriperetur,
si tuUura longa,ipsacorreptavocali,sinpositione,viconsonantium neglecta," Bien que nous n^ayonspas emprunt" " M. L. Havet notre th"orie de la
suppressiond'une consonne, et qu*" Texpos" de cette th"orie nous ayons
jointles preuves qui en d"montrent la Justesse,nous nous empressons de re-conna"tre
que M. L. Havet a parl"de ce faitavant nous.
XH PR"FACE.
"galementmis " profitles d"pouillementssi consciencieux que
nous trouvions tout faitsdans le Vocalismus des Vulg'"rlateijisde M. Hugo Schuchardt. Mais ce livrerenferme ime amplecollec-tion
de documents de diverses "poqueset de diff"rentesprove-nances
qui pour notre usage n'"taient pas tous d'"galevaleur.
Nous avons d" par cons"quenty choisir avec attention les mat"-riaux
quipouvaientnous "tre utiles.
D'ailleursle travail de M. Schuchardt ne nous a gu"reservi
qu'"faciliteret " simplifierle n"tre,car nous nous sommes fait
une loi de remonter nous-m"me jusqu'auxsources o" ila puis".Nous devons pr"venirtoutefois que cette v"rificationn'a pas
"t" aussi compl"teque nous l'eussions d"sir",faute de pouvoirnous procurer les textes dont M. Schuchardt a extrait certains de
ses documents.
Cette d"rogation" la loique nous nous "tions impos"ede tout
constater par nous-m"me, n'a pas laiss"de nous inspirerquelque
scrupule; et nous aurions volontiersrejet"lepetitnombre de faits
que nous ne tenions ainsi que de seconde main.
Mais l'exactitudede M. Schuchardt,dans les d"pouillementsque
nous avons pu contr"ler,devait nous rassurer sur la valeur des
autres ; et quoiqueles mat"riaux que nous lui empruntons de
confiance,entrent seulement pour une faiblepartdans Tensemble
de nos documents,nous n'avons pas cru devoir en fairele sa-crifice.
C'est apr"stout un suppl"mentde preuves que le lecteur peut," son choix,ou n"gligerou v"rifierlui-m"me ; et nous ne sau-rions
les mettre en oubli,par cet uniquemotif que les collections
de nos Biblioth"ques,toutes riches qu'ellessont,pr"sententen-core
de regrettableslacunes *.
Quant aux renseignementsfournis par lesgrammairienslatins,nous en avons tir"le plusgrandprofit.
On s'estpluquelquefois" diminuer l'autorit"de ces auteurs;
1. Les ouvrages que nous n'avons pu consulter nous-m"me sont : Bull,
arch. Sard. " Gloss,Amplon, " Ann. arch. de Constant, et Rec." (Inschr.)Ber, d. Berl, Ak, " Rhein, Jahrb. " Nous n'avons pas vu davantage le travail
de Bergk ; Ind, lect.Marburg. que nous avons cit" d'apr"sKeil. (Pour avoir
la cl" de ces abr"viations,voy. notre Catalogue," la fln du volume.)
PR"FACE. xni
mais ilnous semble qu'ily a dans leurs "critsdeux parts" faire,celledes th"ories et celledes faits.
Certainement leur instructionphilologiqueest " peu pr"snulle,
P"tritscientifiqueleuf manque, et leur critiqueest extr"mement
d"fectueuse;mais leurs "uvres ne sont pas seulement th"oriques;ellesrenferment un nombre consid"rablede faitsdont l'authenti-cit"
ne saurait "tre suspecte.Ces faits,relatifs" l'histoirede la langue," la prononciation,
" l'orthographe," la quantit"," l'accentuation,etc.,c'est ou en
qualit"de t"moins,ou d apr"sune traditiondh'ecte et s"re,ou
sur le vu de textes aujourd'huidisparus,qu'ilsles citent.Aussifaut-ilconvenir que ces grammairiens"taient en meilleure situa-tion
que les modernes pour traiterlesquestionsde faitsavec com-p"tence.
Sans doute,dans le domaine des faits,comme ailleurs,la cri-tique
a ses devoirset ses droits,et ellepeut exercer utilement son
contr"le sur les informationsquiluiviennent de l'antiquit";mais
pour combattre les assertionsd'un t"moin,elle doit "tre arm"e
de preuves solides et d"cisives.
Ce principe,quiressemble fort" un axiome, nous y sommes
constamment rest" fid"le;et ilen est r"sult"que, dans plusieurs
circonstances,nous avons gard"une r"serve sur laqueUenous
avons besoin de nous expliquer.Nous nous contenterons d'un seul exemple.Quand on examine Finscriptionde la Colonne Rostrale "lev"e
en rhonneur de Duilius,on voit " de certainsindices* que le
marbre o" se litcette inscription,doitavoir "t" grav"bien pos-t"rieurement
" la finde la premi"reguerre punique.Ilest m"me
" supposer que le travailde la gravure ne remonte pas plusloin
que le r"gne de Claude.
Depuisque cette remarque a "t" faite,plusieursphilologuesn'ont pas h"sit" " consid"rer cette inscriptioncomme un pastichemaladroitement ex"cut" par quelqueantiquaireignorant.
Voici ce qu'endit,par exemple,M. Fr. B"cheler : " Celui qui
composa la fausse inscriptionde Duilius,laquelle"taitcens"e
remonter " l'an494 de Rome, auraitpu trouver son profit" "tu-
1. Voy. p. 7i, note 2.
XTV PR"FACE.
dier lesdocuments. Il aurait pu apprendredans quantit"d'an-ciens
textes,et,par exemple,dans quelquevieux manuscrit de
r"pop"ede Naevius,que, pour Tan 494,son praedaet son Poe-
nicas "taientencore plusmal choisisque son navebus corrig"
aprtecoup en netvc"os*. " Ailleurs,,on va jusqu'"le traiterbel
et bien de faussaire.
Pour nous, toute cette histoireest absolument inadmissible.
Et ce quiprouve qu'iln'ya ni pastiche,ni faussaire,c'est que
Quintiliencitepr"cis"mentcette inscription" propos d'une ques-tion
d'orthographe: LoHnis veteribus nplurimisinvertis ulti-
mtim adjectum: quodmaniftstumest etiam ex Columna Ros-
trata,qu" est DuelHo in foreposita*.Or,peut-onsupposer que
Quintilien,au lieude renvoyer ses lecteurs aux vieux manuscrits,
aux textes des anciennes lois et des formules religieuses,aux
inscriptionsgrav"essur la fa"adeou " l'int"rieurdes antiques"dificesde Rome, e"t cru, lui grammairien,luisavant d"montrer
l'authenticit"d'un faitrelatif" l'histoirede la langue,en s'ap-
puyantsur le texte d'un pastichequiaurait "t" fabriqu"de son
temps?N'est-ilpas plussimplede penser qu'ily eut sous ler"gnede
Claude une restauration de la Colonne Rostrale,qu'ondut rem-placer
pitfune plaqueneuve le marbre o" se lisaitl'inscription,et que sur cette plaqueon reproduisitfid"lement l'ancientexte ?
Le graveur charg"de ce soin,simpleouvrier qu'il"tait,ne pou-vant
"tre bien experten mati"re de vieux langage: il"crivitma-diinalement navebvs au Keu de NA"ns60s, donnant " la finale
l'orthographeusit"e " son "poque.Mats on s'aper"utde son erreur : pour y rem"dier,on cacha
prd)ablementlev sous quelqueenduit^etl'onrempla"acette lettre
par un o.
Pourquoine fit-onpas une correctiondu m"me genre sur les
m(A'" praeda,praesenieet poenicas? Faut-ilcroire que l" aussi
le graveur fitdes fautes,et que lepublic,dans son ignorance,neles remarqua pas?Mais une pareillesuppositionnous paraitinac-ceptable,
car {H^is"ment" cette "poqueles"tudes arch"ologiques
1. Pr"cis de la d"clinaison latins (Traduct.de M. L. Havet),p. 48.
2. Instit.orat.,",vu, 12.
PR"FACE. XV
"taientforten honneur. Ilest m"me " remarquer que laquestionde l'emploide la diphthongueai "tait tout particuli"rement"
l'ordre du joursous le r"gnede Claude,puisquecet empereur es-sayait
d'en r"tablirl'usage.Or comment admettre que l'absence
de la diphthongueai,remplac"epar ae, sur la Colonne Rostrale,soitimputable" l'ignoranced'un contemporainde Claude,puis-qu'"l'"poquem"me o" Ton gravaitcette inscription,les formes
Antoniai,Augmtai,Jiiliai,Agrippinai,Caisan apparaissaientsur les monuments "rig"sen l'honneur de la famille imp"riale?
Ilfaut donc reconna"tre que praeda,praesente,poenicasont"t" ainsi"crits" dessein et en connaissance de cause; car s'ils
eussent "t" des anachronismes introduitsdans le vieux texte par
l'inadvertanced'un graveur, on s'en f"taper"u, et on les aurait
corrig"s,comme on corrigeanavebus.
Sur ce pointparticuliervoicice que dit Corssen :
(c Celuiquirestaura la Colonne Rostrale de Duilius n'aurait
certainement pas "crit/)ocnwa5, s'iln'e"t su que ce mot s'"crivait
ainsi " l'"poquedes guerres puniques*" "
Et ailleurs: " Dans une inscriptionfort ancienne,sur une
coupe, on litoe pour oi (eta^ pour "/): Coerae pocolo.On aurait
donc tort de ne pas reconna"tre dans lePoenicas de la colonne de
Duilius la forme authentiquede l'inscriptionprimitivegrav"een 260 avant J.-C. V "
Nous finironssur cette phrasede Corssen,ne voulant pas pro-longer
davantageune discussion d"j"trop "tendue pour une
pr"face.Mais cette discussion nous a paru n"cessaire. Elle montrera
par un exemplefrappantl'espritquia pr"sid"" la compositionde
notre ouvrage.
Si,dans les questionspurement th"oriquesnous avons fait
preuve d'ind"pendance,nous nous sommes toujoursinclin"
devant l'autorit"des faits.
Dans cet ordre de choses,c'est toujoursaux sources antiques
que nous avons eu " c"ur de puiser;et pour conna"tre comment
1. Ueber AusspracheVokalismus und Betonung der laleinischen Spradie,1" "dition,vol. I, p. 196. " 2. M"me ouvrage, 2* "dition. I, p. 703.
XVI PR"FACE.
parlaientet "crivaient les Latins,nous ne nous sommes gu"re
inqui"t"que de leur t"moignage.Nous nous sommes r"sign"" ne pas savoir quand les docu-ments
authentiquesfaisaientd"faut.
Ilva sans dire (etnous le r"p"tonsici,bien que nous Tayonssuffisamment expliqu"plushaut)que pour la connaissance Ag)
ces faits,comme pour F"tude de certainesth"ories,nous avons
souvent profit"des travaux de nos devanciers.
Nous ne terminerons pas cette pr"facesans leur t"moignerencore une foisla reconnaissance que nous leur devons.
Nous n'aurons gardenon plusd'oublier les utiles servicesqu'"des titresdivers plusieurspersonnes ont bien voulu nous rendre,
et notamment nos coll"gueset amis F. de Parnajon,E. Cosneau
et J.Armingaud;M. ledocteur Barringer,de Naples;M. Bertinot
membre de l'Acad"mie des Beaux-Arts ; M. Am"d"e Taillefer;
MM. AlphonsePauly,D"sir" Blanchet et GeorgesBarringerdel"
Biblioth"queNationale ;M. AugustinChallamel,del" Biblioth"queSainte-Genevi"ve; et M. Lehot,de la Biblioth"quede TUniversit".
Mais nous adresserons plusparticuli"rementl'expressionde
notre haute gratitudeJinotre excellent "diteurMadame V"""Eu-g"ne
Belin,et " ses fils,dont l'esprit"clair"nous a encourag""
composer ce livre,et dont le d"sint"ressement nous a permisde
le publier.Georges "DON.
Paris,24 uidi 1882.
AVEBTISSEMEIVT
Nous esp"rions," force de soin et d'attention,"viterles errata. Malheu-reusement
un certain nombre de fautes d'impressionest rest" malgr" nous
ou s'estgliss"" notre insu dans notre ouvrage. On voudra bien nous les
pardonneret consulter,avant de nous lire,la listedes Additions et Correc-
tions quitermine ce volume.
TRAITE
DE
LANGUE LATINE
CHAPITRE I"
ALPHABET
" 1". " Origines de l'alphabet latln^
!" Si Ton remonte aux originesles pluslointainesde l'alphabetlatin,on voit qu'ild"rive de la tachy-graphiehi"ratiquede V ancien empired'Egypte,celle
quiflorissaitant"rieurement " l'invasion des Hyksos*.2. Ce fut par l'interm"diaire d'un peuple s"mi-tique,
les Ph"niciens, que cet antique syst"me
d'"criture,d'originechamitique,se transmit aux
nations de race aryenne "tablies sur les c"tes sep-tentrionalesde la M"diterran"e.
Les Ph"niciens avaient "t" frapp"sdes commo-dit"s
singuli"resque pr"sentaitla tachygraphie"gyptienne.Ilsy puis"rentles "l"ments de leur alpha-bet;
et, sous leur main, la vieille"critiu^ede l'Egypte
acquitbient"t cette simplicit"de traits et de formes
qui en rendit la diffusion facile,et en fit un instru-ment
civilisateur de premierordre.
1.
Les anciens n'ignoraientpas que les Ph"niciens avaient emprunt" leur
alphabet" TEgypte,t"moin Diodore de Sicile(LivreI, ch. lxix, rapproch"du
Livre V, ch.Lxxiv),Plutarque{Qti"st.conv.,iK,32),Tacite {Anh.,i, 14);mais
ils ont rapport"ce fait comme une tradition,sans l'appuyerd'aucune preuve.
C'est seulement de nos jours,gr"ce " la d"couverte de ChampoUion, qu'ilfut possibled'"tablir,par la comparaisonde l'alphabetph"nicienavec l'"cri-ture
"gyptienne,le rapport de filiation que les anciens s'"taientcontent"s de
signaler.Divers savants, depuisGhampollion,cherch"rent la solution de ce
difficileprobl"me,mais c'est " M. Emmanuel de Roug" que revient la gloire
de l'avoir d"finitivement trouv"e. Voyez l'analysede son M"moire sur
l'origine"gyptienne de Valph"betpMnicien,dans les comptes rendt"S des
1
2 ORIGINES DE L'ALPHABET LATLN.
3. Transport" soit par Cadinus,soit par une suc-cession
de navigateurs,dans les villes maritimes de
la Gr"ce, Falphabetph"niciense r"panditrapide-mentdans toutes les partiesdu monde hell"nique,
avec les modifications qu'ildevait n"cessairement
subir en passant d'une race " une autre. Ainsi
naquitl'alphabetgrec pi"mitifou cadm"en. Celui-ci
perditavec le temps son unit" premi"re: il donna
naissance " quatre alphabetsprincipauxqui,se
subdivisant eux-m"mes en un certain nombre de
sous-vari"t"s,"tendirent leur domaine hors de la
Gr"ce, en Asie-Mineure, en Sicile,en Itdie et
jusque chez les Barbares." 4. Un des quatre alphabetsissus de l'alphabet
grec primitif,l'"olo-dorien,avait produitune sous-
vari"t" qui s'"tablit" Him"re, " Messine, " Rh"-
gium, " Naples," Cumes et dans plusieursautrescolonies chalcidiennes de la Sicile et de la Grande-
Gr"ce. Ce fut cette sous-vari"t" chalcidienne qui,se
propageant jusquedans le Latium, devint par une
s"ances de rAcad"mio des Inscriplionset Belles-Lettres,ann"e 1859,
tome ni, s"ance du 15 juillet,page 115.
Bien que Thisloire de cette belle d"couverte no se rattache qu'Indirecte-ment
" notre chapitresur l'alphabetlatin,nous croyons utilede la r"sumer
en note,
La m"thode que suivit M. de Roug" fut des pluss"v"res. Avant d'aborder
la comparaisondes deux alphabets,il commen"a par chercher quel "tait le
type le plusarcha"quede l'"critureph"nicienne; et il le trouva dans l'ins-cription
d'un magniflquesircophagequiest au Louvre, celui d'Eschmun-Ezer
(Esmunazar),roi de Sidon. Cette inscriptionpr"sentela s"rie compl"tedes
"plusanciennes lettresph"niciennes,car il est probableque l'alphabetph"-nicien
ne remonte pas au-del" du treizi"me si"cle.M. de Roug" chercha ensuite
quelle"tait la forme exacte des lettres cursives "gyptiennes, " une "poque
au moins aussi recul"e que l'originede l'alphabetph"nicien,et, par cons"-quent,
ant"rieurement " l'inscriptiond'Eschmun-Ezer. Il trouva ces lettres
dans le c"l"bre papyras publi"par M. Prisse,monument ant"rieur " la dix-
huiti"me dynastie.
En possessionde mat"riaux aussi judicieusementchoisis,M. de Roug"
.ORIGINES DE L'ALPHABET LATIN.
ORIGINES DE L'ALPHABET LATIN.
Les sources o" nous avons puis" les "l"ments de ce tableau sont : \^ Pour les hi"roglypheset la
"chygraphiehi"ratique,la Chrestomathie "gyptiennede M. E. de Roug", premi"repartie,2" fascicule,lanches 1,2, 3, 4; " 2" Pour l'alphabetph"nicien,rinscriptiondu sarcophaged'Esmunazar, au Louvre;
- 3" Pour le grec ancien ou cadm"en, la Chrestomathie de M. E. de Roug", et le tableau de Die unteri"
alischen Dialekte de Mommsen; " 4""Pour l'alphabetchalcidien,Mommsen, ouvrage cit"; et F. Lenor-
lant, A Iphabetum,y oy. page suivante, note 3; " 5" Pour les vieux alphabetslatins,Mommsen, ouvrage
it"; Ritschl, Priscx latinitatismonumenta epigraphica; et le Corpusinscriptionumlatinarum, vol. III ;
- 6"" Pour l'avant-derni"re colonne, le Corp, inscr. lat.,vol. III; " 1^ Pour l'alphabetpeint,le Corp.user, lat,,vol. IV.
6 DE L'ALPHABET LATIN.
" 2. " " Observations relatives " quelques lettres
de ralphabet latin.
Z archa"que
i. La lettre^ ou Z archa"queoccupaitla septi"meplacede la s"rie alphab"tiquedes Latins,entre F et
H. Cette lettrene se rencontre sous sa v"ritable forme
que dans un seul des monuments qui se sont con-serv"s
jusqu'"nous, Tinscriptionde Miiionia o" nous
lisons le mot vezune^ ainsi "crit : VII'^"VNn*. Cette
inscriptionest, " la v"rit",en languemarse, mais
les Marses se servaient de Talphabetlatin^. On en
trouverait deux autres exemplesdans le mot cozeido-
doizeso du chant des Saliens ; mais Varron qui nous a
seul transmis l'uniquefragmentde ce vieux po"me o"
Ton rencontre ce mot, n'y a pas reproduitla forme
des lettresarcha"ques'. L'existence du z ancien dans
le chant des Saliens nous est en outre attest"e par le
grammairienV"lins Longus : " Mihi videtur nec ali"na
{lalino)sermoi" fuhse{zlittera)^cum inveniattirin carmin"
Saliari *. "
2. On remarquera que dans la seconde colonne de
notre alphabetlatin archa"que,la place du ^ reste
vide; c'est que, " une certaine "poque, cette lettre
disparutde la langue.Elle "tait probablementd"j"tomb"e en d"su"tude au temps de la Loi des XII Tables ;
et depuisl'an 450 environ,jusqu'"l'an 150 avant J.-C,
aucune des inscriptionslatines quinous sont connues
ne nous en fournit un seul exemple. En outre,
1.Nom d'une d"esse. " Voy. le fac-simil"dans notre chapitrede l'or-thographe.
" 2. Mommsen, Die untetHtalischen Di"lekte,p. 345 et pi.25. -^
3. F. Lenormantt Dictionnaire des antiquit"sgrecques et romaines, r"dig"
sous la direction.deMM. Ch. paremberg et Edm. Saglio;au mot Alphabctum," Varron. De lingualatifuiyvu, 26. " 4. De orthographia,p. 2217, "dition
Putsch. Hanovre. MDGV.
DE L'ALPHABET LATIN. 7
Marias Victorinus affirme que le po"te Attius dans
ses "tudes grammaticalesne fit pas mention du z^.
Cette lettre ne reparut dans la languequ'"T"poqueo" Ton y introduisit des mots grecs. Elle y fut d'abord
tr"s rare; Plante ne s'en servit pas, et si nous la
voyons dans plusieursde ses manuscrits,c'est le fait
des copistes*. Le z ne devint d'un usage g"n"ralqu'"
l'"poquede Cic"ron ; mais sa forme archa"que"tant
d"finitivement oubli"e,ce fut sous sa forme grecque
contemporaine,et seulement dans les mots d'origine
grecque ou barbare, que les Romains l'employ"rent,ilslui donn"rent alors la derni"re placede la s"rie
alphab"tique.
C, K, G
3. La placerest"e vacante pai*la disparitiondu^archa"que,est, comme on le voit dans le tableau,
occup"e par une lettre nouvelle,par le G. Cette inno-vation
demande " "tre expliqu"e.Primitivement la lettrelatine " ou C, ayant la m"me
forme et occupantla m"me placeque le gamma chal-
cidien, se pronon"aitde m"me. En voici plusieurs
preuves. Les abr"viations c, on, g, gn et les noms
qu'ellesrepr"sententCains^Cnseus Gains^Gn"us s'em-ploient
concurremment dans tout le cours de la latinit";
et il est m"me " remarquer que la prononciationv"-ritable
de ces noms "tant Gaius et Gn"ns, les abr"via-tions
C et CN rest"rent n"anmoins les plususit"es ^.
En outre, on litsur la colonne rostrale de DuiUus :
LECIONES, MACISTRATOS, EXFOCIONT, (pv)CNANDOD,PNCn(ad),Cartacinienses,pour legiones^magistratus^exfugiuntpu-
1. Ats grammatica, page 2i56, "dition Putsch. " 2. Gorssen. Uber Auss-*
proche, Vokalismus und Belonung der lakinisohen Spraclie.Tome I,p. 6. "
3. G nova est consonans, in cujus locum C solebat apponi; hodieqitecuvi
Gaiiim notamus Cxsarem scribmus C.""^sarem. Diom"de, Ed. Putsch, p. i 18.
8 DE L'ALPHABET LATIN.
gnando pugna^ Carthaginienses; et dans diff"rentes in-scriptions
fort anciennes : acer, acetvr, calli, ceset,
CNATVS, COCNOMEN, COIVCES, DENECAVIT, NECOTIA, PHILARCVRI,
siNCVLA, etc., pour ager, agetui\Galli^gessitgnatus,
cognomen, conjugesdenegavit,negotia,Philarguri,singula^.4. Quant " la gutturaleforte,elle s'"crivait K. Le
K commen"a " dispara"trevers Tan 450 aveint J.-C,
"poqueo" Tahcien C s'"tantdurci tendit " leremplacer,sans doute parce que sa forme "taitplusfacile" tracer
et plusagr"able" T"il. N"anmoins les inscriptionsconserv"rent assez longtemps,dans un certain nombre
de mots, le k devant un a concurremment avec le c :
KALVMNIA et CALVMNIA, KAVSSA CtCAVSSA,MERKATVS et MERCA-
TVRA, IVDIKANDIS et IVDICATA, KARMENTALIA et CARMENTALIA,
KAILIVS et CAELIVS, KALENVS Ct CALENVS, KASTORVS et CAS-
TORVS, etc. *; et Ton rencontre encore sous Tempire
karo et kaput(chapitre)." Kalend" et Karthago" c"t" de
Calend" et de Carthagone cess"rent m"me jamaisd'"tre
en usage ; et ce fut exclusivement par un K que Ton
"crivit certaines abr"viations.:k pour C"so; k ou
kal pour calmd"; k pour caput (chapitre)*. Les abr"-viations
KA pour capitalisakk pour castrorum^ ks pour
carus suis se rencontrent dans les inscriptions.5. Le C s'"tant diu^ci au pointde remplacerle K
dans im nombre consid"rable de mots, n'en servait
pas moins " repr"senterla gutturaledouce dans tous
les mots oii les Latins avaient l'habitude de la pro-noncer.Pour deux emploisdiff"rents,on ne dispo-sait
plus que d'un signe.Un pareilinconv"nient ne
pouvaitpas durer. C'est alors qu'on eut l'id"e d'indi-quer
la prononciationdouce de la guttiu^aleen prolon-geantun peu de bas en haut et verticalement l'ex-
t. Corpusinscriptionumlatinarum. Acad"mie de Berlin; t. I, p. GOl et
passim, " 2, /d.,ibid.,p. G07. " 3. Corssen, ouvrage cit",t. I, p. 8 et 9.
DE L'ALPHABET LATIN. 9
tr"mit" du C,
et en outre, dans les plusbelles ins-criptions,
en posantsur ce prolongementvertical une
petitebarre horizontde. C'est ainsi que la lettre G
pritnaissance.
6. A quelmoment cette invention se produisit-elle?Plutarquela placevers le commencement de la seconde
guerre Punique,car il l'attribue au grammairienSpu-rius Carvilius Ruga*, qui ouvrit une "cole " Rome
vers Fan 231 avant notre "re. Mais il est certain,dit
M. Corssen, qu'elleest ant"rieure de pr"sd'un si"cle,
car on trouve d"j"le G vers Tan 290 avant J.-C, dans
l'"pitaphede ScipionRarbatus : gnaivod, prognatvs,
svBiGiT^. Quelquespersonnes, il est vrai,concluent de
la pr"sencedu G dans ce monument ou que nous
n'en avons pas l'original,mais une copieinexacte,
ou qu'ilest d'une date post"rieure" celle qu'on lui
assignecommun"ment. Mais cette opinion,en admet-tant
qu'ellesoit fond"e,ne saurait,ditM. F, Lenormand,
confirmer l'assertion de Plutarque,car on trouve aussi
le G sur l'aslibralde Luc"ria,quicertainement remonte
au-del" de l'an 485 de Rome^ (=269 av. J.-C).Il faut
donc penser que SpuriusCarvilius se borna " vulga-riser
l'usagedu G.
La nouvelle lettre pritalors dans la s"rie alphab"-tiquela placelaiss"e vacante par la disparitiondu
^ archa"que,entre F et H.
I, V
7. La lettre I servait aux Latins " repr"senter"
la fois ime voyelleet une consonne; il en "tait de
m"me de la lettre V.Car ce n'est qu'audix-septi"me
1. QuastionesRomana, ch. LIV. " 2. Ouvrage cit",t. I, p, 10. " 3. Ou-vrage
cit",p. 217, 2" colonne. " La pr"sencedu G sur Tas libralde Luc"ria,
constat"e par M. de Wiczay, a "t" ni"e depuis par MM. Riccio, Ritschl et
Mommsen. Nous montrerons " la fin de notre chapitredjs l'orthographe
que c'est M. de Wiczay qui a raison.
10 DE L'ALPHABET LATIN.
si"cle que pritfiu cette confusion,et qu'onemployaexclusivement J pour exprimerI consonne, et U pour
exprimerV voyelle.8. Except"dans les inscriptionsque nous donnons en
capitales,nous emploieronsdans nos citationslatines
les lettresI et V, J et U, avec leur valeur moderne, bien
que cette distinction ait "t" inconnue aux Latins : nous
pr"f"ronssur ce point la clart" " l'exactitude. Du
reste,les Romains eux-m"mes avaient senti les incon-v"nients
d'une pareilleconfusion ; et V"lins Longusnous apprend (p.2219) que Cic"ron repr"sentaitVi
consonne par deux i: Maiia^Aiiaa:^;mais cette inno-vation
n'eut pas le succ"s qu'ellem"ritait. Il en fut
de m"me de l'id"e qu'on eut d'employerun i plusgi^andque les autres lettres : malor^ prolecitalo.
Cette derni"re invention est d'autant plus" remar-quer
que les modernes l'ont reprise,et qu'avecune
l"g"remodification,elle a donn" naissance " notre j." Quant " la forme arrondie du V, dont nous avons
fait notre U, elleest fort ancienne,et date de l'"poqueo" l'on employala capitalerustique.(Voy.p. 16 et 17).
9. Il n'est pas du ressort de la grammaire latine
d'expliquercomment la lettre qui, chez les Grecs,
dans la languecommune, repr"senteuniquement la
gutturaleaspir"e,a pu chez les Latins servir "
exprimerle double son es ou gs ; en un mot, com-ment
X [chi]est devenu X {ix).Nous nous bornerons
" dire que ce changement de valeur ne s'op"rapasdans le Latium, et que les Romains ne firentqu'imiterles peuplesauxquelsilsemprunt"rentleur alphabet;
1. Pompeii quoque genitivum per tria I aniiquiscribcbant, quorum duo
super iora loco coiisonantlum accipiebant,ut si dicas Pompei-ii,Priscien,
p. 546. " De m"me: "niiicit, V"l. Longus, p. 2219,
ijl DE L'ALPHABET LATIN.
nunquam Pyrrhum. c Vi patefeceruntBruges " non
c Phryges " ipsiusantiquid"clarant libri;nec enim
gr"cam litteram adhibebant.
Ce fut seulement vers l'an 100 avant J.-C. que
Ton commen"a " se servir des doubles signesPH, TH, CH, mais on en limita Temploi aux mots
grecs ou barbares, comme elephantusphilosophia^triumphm^ Carthago,theatrum,th"saurus,cochlea ma-
chi"iaschola etc.,et " un tr"s petitnombre de mots
purement latins,comme pulcher,Cethegus,Gracchus.Du temps de Cic"ron Ton disait encore Oto et non
Otho (Voy.Or. 48);mais, dans la suite,les consonnes
aspir"esenvahiront un grand nombre de mots, en
d"pitde T"tymologie: Erupitbrevi nimius usus^ ut cho-
ron"^ chenturionespr"chones(pour coron"^ centuriones^
pr"cones)adhuc quibusdaminscriptionibiismaneant. (Quint.,I, v, 20.)Il est vrai que Tusage ne consacra pas la
plupartde ces innovations malheureuses.
2. Il faut encore mentionner le double signeRH,
employ" pour repr"senterle rho grec surmont" de
Tespritrude : rhetor de p/ittop,Rhodus de 'P"^o;,
rhythmusde pue/i"r,Parrhasius de Flappiat^".Mais les
vieux auteurs exprimaientle p grec par un simpleR,sans le faire suivre d'une H : Burrus de no^po;
(Ennius); arrabo de "ppa"o"v(Plante);et cet usage
pr"valutdans un certain nombre de mots, comme
r"sina de pvjTtVyj,rosa de po("cv,etc.
3. Rappelonsaussi les trois lettres invent"es par
l'empereurClaude : le digamma renvers" J pour re-pr"senter
le V consonne et le distinguerdu V
voyelle;\antisigma pour exprimerle ^ grec; et le
signeY P^^"* noter le son interm"diaire entre I et U,
qu'on rencontre dans certains mots d'orthographeind"cise,comme lubet ou libet;optumus ou optimusetc.
Claude,alors qu'il"tait simpleparticulieravait com-
DE L'"CRITURE. 43
pos" un ouvrage sui' Tutilit" et l'emploide ces trois
lettres. Devenu empereur, il en rendit l'usageobli-gatoire*;
mais elles n'eurent qu'une existence "ph"-m"re,et ne surv"curent pas " leur inventeur.
Les inscriptionsne nous foui^nissentaucun exemplecertain de Vantisigma." Le signedu son interm"diaire
entre I et U se rencontre sur les monuments de l'"poquede Claude : 1**au lieu de l'ydans certains mots, comme
AEGI-PTTS, BATHhLLVS, ChCNYS, MhRO,
N(-MPHIVS, PI-LADES, ZOP|-RVS;
2**au lieu de l'w,dans :
6|-B(ERNATOR);
3"*au Heu de Vi dans :
B|-B(LIOTHEGA).
Celui des trois signesdojit les inscriptionsfour-nissent
le plusd'exemples,c'est le digamma renvers".
On le trouve " la placedu v dans
aiJei, ahpliA:Jit,mal, ivJentvti,PRijATIS, SER:JlLIAE,TERMD"AsIlT,JaLERIAM,rjELIA, JlAM, Jm, JlSV.
CHAPITRE II
DE L'"CRITURE
" 4. " Diff"rentes sortes d'"critures latines.
CAPITALE PROPREMENT DITE.
1. Les Romains gravaientau ciseau ou au biu'in,
sur la pierre,le marbre ou le bronze, les documents
1. Su"tone, Tiherius Claudius, ch. xu." Tacite,Annales, xi, 13 et 14."
2. Fr. B"cheler,De Ti. Claudio Cxsare grammatico, p. 18 (Corsson,I,ch. i).
"4 DE L'"CRITURE.
offix"ielsOU priv"squ'ilsvoulaient porter" la connais-sance
de tous, et laisser longtempsexpos"s aux
regards du public.Pendant les premiers si"cles,les inscriptionsse firent exclusivement en lettres
capitales,semblables " celles qui figurentaujourd'huidans les titres et frontispicesde nos livres. (Voy.
p. 4 et 5.)A la m"me "poque, Cette "criture "tait aussi la
seule en usage pour la transcriptiondes "uvres
litt"raires: c'"tait en lettres capitalesque s'"ditaient
les livres,"crits ordinairement " l'encre noire,avec
la pointe d'un roseau d'Egypte,sur le papyrus, le
parchemin,le v"lin ou la toile.
CURSIVE.
2. Les lettres de l'"criture capitalese juxtapo-saientsans aucun lien : il "tait donc impossiblede
les tracer " main courante. Elles "taient d'une lec-ture
facile,mais ne se pr"taientaucunement " la
notation rapidede la pens"e.Aussi, quand le d"veloppementde la civilisation
rendit plusactive la correspondancepriv"e,quandl'accroissement de la domination romaine obligeade
multiplierla copiedes actes publics,on dut recou-rir
" un mode d'"criture plusfacile et plus exp"-ditif,la cursive. (Voy.p. 19 et 22.)
3. Plus commode " tracer, la cursive "tait moins
nette, moins lisible,moins saillante,pour ainsi dire,
que la capitale: elle n'"tait pas faite pour "tre un
instrument de publicit"durable. Aussi, dans l'anti-quit"
proprement dite,les copistesde professionnes'en servirent jamais pour la confection de leurs
manuscrits. Il en fut de cette "criture comme de
notre "criture courante, o" la typographiene prendprend pas le mod"le de ses caract"res.
DE L'"CRITURE. 15
4. Les monuments "crits en cursive sont presque
exclusivement des chartes,des dipl"mes et divers
actes publicsou priv"s.
CAPITALE RUSTIQUE.
5. Le soin,Fart m"me qu'exigeaitla capitalepour"tre parfaite,co"tait beaucoup de temps et d'argent;aussi a-t-elle rarement sa forme r"guli"redans les
manuscrits que nous poss"dons.Le plus souvent,
elle est d'un dessin moins correct, moins "l"gant
que la lettre grav"e, ce qui a fait donner le surnom
de rustiquea la capitaleordinaire des manuscrits.
(Voy.p. 17.)6. On trouve peu de manuscrits post"rieursau
sixi"me si"cle,cjuisoient totalement "crits en lettres
capitales.
ONCIALE.
7. Il y avait plusieurssi"cles d"j"qu'onse servait
de la capitale,quand l'"critureonciale pritnaissance :
on Ja rencontre dans un grand nombre de manus-crits
depuis le cinqui"me si"cle jusqu'"la fin du
neuvi"me.
L'origineet le sens du mot onciale. sont "gale-lement incertains. Si l'on s'en rapportait" l'"tymo-
logie,il d"signeraitune "criture dont les lettres au-raient
un pouce de hauteiu*,l'once romaine,,u"icia,
"tant la douzi"me partiedu pied.Saint J"r"me parlede lettresonciales,mais sans dire pr"cis"mentce qu'ilfaut entendre par ce mot. Il est probablen"anmoins
qu'ilfait allusion plut"t" la dimension qu'"la forme
de l'"criture: Habecuit quivolant veteres librosvel in mem-
branis purpureisauro^ argeniodescriptos,vel imcialibus,ut
\Q DE L'"CRITURE.
vulffoaiunt^litteris^onera magis exarata quam codices.
(Prolog,in Job.)Quoi qu'ilen soit,le nom d'onciale
est, en pal"ographie,un term" purement convention-nel,
sans aucun rapportavec T"tymologie,et quisert" d"signerune forme particuli"red'"criture.
8. L'"criture onciale diff"re de la capitalepar la
rondeur de ses contours et la figuredes lettres a, d,
e, g, h, m, q, t,v. (Voy.p. 22.)La forme du v oncial est pr"cis"mentcelle que
les modernes adopt"rentpour figurerla voyelleuminuscule,tandis que, pour repr"senterla consonne v
minuscule et majuscule, ils prirentla forme de la
capitalelatine grav"e correspondante.Remarquons en passant que d"j" dans l'"criture
capitalerustiquele V s'"taitl"g"rementarrondi par
le bas; et que, ainsi modifi",il a fourni le type de
la voyelleU dans notre "criture capitalemoderne.
MINUSCULE.
9. L'"criture minuscule transforma les capitalesquel'oncial"avait conserv"es : ", /, l,n, r; ellesimplifiaen outre la forme des lettres a, r/,e, g^ m, t^ d"j"modifi"es par l'oncial".
C'est d'elle que d"rive notre minuscule typogra-phique.
10. La minuscule "tait probablementconnue des
Romains; mais nous n'en avons trouv" d'exemplesquedans des manuscrits bien post"rieurs" la chute de
l'empire.Comme ces manuscrits appartiennent" la
pal"ographiedu moyen "ge, nous n'avons pas "
donner iciun fac-simil"de leiu""criture.
DE L'"CRITURE. M
SPECIMEN D" ECRITURE LATWE.
d'apr"sdiversmanuscnts.
CapitalerusUijue:
-QV/lDQUlDiDmilMlO-
"DANA05flTOiS]At7MNTi3
^^' 1M1V55AXA50MAN1-
VACVAiJTlVAWJA"AVaAi-
Cli"))^MWMAMtUXA"OV"f^AT
Capitaleproprementdite
CIRCVrMlBAl"OKTlI"i
JViiTllANIIBlJS
^8 DE L'"CRITURE.
L"GENDE ^
(Woj^m pmge 19.)
(1) QUIDQUID. ID. EST. TIMEO. DANAOS. ET. DONA. FE-
RENTis : grandecapitalerustique.Virgile,En., ii,49. Bi-blioth"que
du Vatican, n* 3867: Codex Romanus, de
la seconde moiti" du troisi"me si"cle ou de la premi"remoiti" du quatri"me,d'apr"sThe Pal"ographkalSociety;du quatri"mesi"cle et peut-"tredu cinqui"me,selon
d'autres pal"ographes*.(2) INTUS SAXA SONANT. UACUAS IT FUMUS AD AURAS l
grandecapitalerustique.Virgile,En., xii, 592. Biblio-th"que
du Vatican,n* 1631 : Codex Palatinus du troi-si"me
ou du quatri"mesi"cle,d'apr"sThe Pal"ogra-vhical Society;du quatri"meou du cinqui"me,selon
l'opinionla plusr"pandue.(3)SEMIANIMEMQ. SINU GERAMNAM AMPLEXA FOUEBAT : Ca-pitale
rustique.VirgiJe,En., iv, 686. Biblioth"queduVatican,n*"3225 : Codex Vaticanus,du quatri"mesi"cle,
d'apr"sThe PalseographicalSociety; du cinqui"med'apr"sN. E. Lemaire. (V"ry.,vol. VII,p. 432.)" Remarquezla faute du copiste: geramnam. Une autre
main a barr" lepremiera, et a mis un a pluspetitentreM et N.
(4)UENTRIS MEANDROS CIRCUMIBAT TORTILES ANHELUS EXTIS
1. Les num"ros 1, 2, 3, ont "t" dessin"s par nousd*apr"sles fac-simil"
de Thb PAL^fiOGRAPHicAL soGiBTT; le num"ro 4, d'apr"s les planches de
M. Natalls de Wallly,et collatienne avec le manuscrit.
2. La haute antiquit"qu*on attribuait autrefois " beaucoup de manuscrits
d'auteurs latins n*estplusadmise aujourd'huipar les pal"ographes.On pense
g"n"ralementque les plus anciens de ces manuscrits ne remontent pas plushaut que le cinqui"mesi"cle.Aussi la date relativement r"cente de la plupartde ceux que nous poss"dons,rend leur autorit" fort suspecte en ce quiconcerne l'orthographedes auteurs anciens. " Nous aurons l'occasion de
revenir sur ce sujetdans notre chapitredb l'orthographe.
20 DE L'"CRITURE.
iNTUs AESTUANTiBus : Capitaleproprement dite. Biblio-th"que
nationale ; Fonds latin,u" 8084 : Po"sies de
Prudence,in-foliovelin (folio25 recto; lignes8 et 9);du
quatri"mesi"cle au moins d'apr"sMabillon;de la findu
cinqui"me,ou du sixi"me si"cle selon le catalogueimprim".
L"gende *
CVoyex page lO.)
(1) R06AIIVS DELOS AN6VEII : "crit " la poiutc." A
Pomp"ies,rue de Mercure. Corpus InscriptionumLaH-
namm, volume iv, 1322 ; planchexxi, 27. " (2)carminibyset au-dessous credo : "crit " la pointe." Vico dei
Soprastanti.C. I. L.,iv, 1365. PI. xxvi, 19. " (3)bonvh
FAYSTVi FEUX : "crit" lapoiute." Rue de Mercure. CI. L.
IV, 1354. PL XXVII, 10. " (4)benivolentibvs felice[5]:
"crit" la pointe,sur bois. " Rue de Mercure. C/.L.,
IV, 1326. PL XXVII, 6. " (5)crydelis lala6E,en lettrescur-
sives sur la muraille d'un atriiun. " Vico degliScien-ziati.C. L L., iv, 3042. PL liv, 6. " (6)idibys : "crit"
la pointe,dansTatrium d'une maison. " Rue du Laby-rinthe.C. L L.,IV, 1395. PL xviii, 20. R"duction : 3-."
(7) YiCTOR : "crit au charbon au-dessus d'uiie.t"te
d'homme charbonn"e sur la Porte Marine. C. I. L.,
IV, 654. PL xxviii, 20. " (8) faystiano esyrientibys
"crit en rouge sur cr"pi." Vico dei Soprastanti.C. I. L., IV, 549. PL II,S\ R"duction : r. " (9)yictor
CYM PHYLOTERO YBiQYE : "crit " la terre jaune sur cr"pi.
1. Ce choix d'inscriptionsn*a "t" fait que pour donner des sp"cimensd'"critures cursives ou analogues.Il n'a gu"re d'autre int"r"t que celui de
r"unir les plus beaux documents de ce genre diss"min"s sur les murailles de
Pomp"ies et d'Herculanum. " Sauf une, toutes ces inscriptionsproviennentde Pomp"ies.
DE L'"CRITURE. 2i
Porte Marine. C. I. L., iv, 653. PL viii, 8. R"duc-tion
: ^. " (lO)cLARYS,surnom d'un honune; "crit " la
pointe,au Forum, sur enduit rouge. C. I. L., iv, 1977.
PL XXVI, 20. R"duction : r-" (11)caharvs, surnom
d'un homme, "crit au charbon sur cr"pi." Porte Ma-rine.
C. L L, IV, 656. PL x, 10. " (12)spendvsa bessaxla
yalea[^];peint." Rue du Labyrinthe.C. L L., iv,
1403. PL xxvHi, 27. " (13)adhiror te, paries, non cecidisse
[m"nis]^ Qvi t"t scriptorvii taedia svstineas : "crit " la
pointesur enduit noir. " Amphith""tre.C. L L., iv,
2487. PL XI, 11. R"duction : ^." (14)stratonicos scripst,
dans la maison d'Argo " Herculanum. C. L L-, iv,
2513. PL X, 11. R"duction7. "(15) victimas : "crit "
la pointesous une figured'homme. " A Pomp"ies,en dehors de la Porte Marine. C. I. L., i\, 1750. PL xxx,
12. " (16)CANis : "crit " la pointeen lettrescursives,
sur le mur ext"rieur d'une maison, " gauche de l'en-tr"e.
" Rue des Augustals.C I. L., iv, 1706. PL xxxii,
9. " (17)RVSTicYS HT SECRE... : "crit " la pointe,surime colonne du p"ristylede la Maison de la Grande
Fontaine. " Rue de Mercure, d I. L., iv, 270. PL xxi,
12. R"duction : 4. " (18)L roclvs "odestys : "crit " la
pointe,sur une colonne du portiquede la Maison de
Narcisse. C. I. L., iv, 1243. PL xvii, 10. R"duction if." (19)ATiNivs HIC : "crit " la pointe,sur tuf. " Rue
de Mercure. C. L L., 1271. PL xx, 24. " (20)fida
FVRYNCLAi *:"crit " la pointeen lettres cursives sur un
fragmentd'enduit rugueux. " Rue de Mercure. C.I.L.^
IV, 1319. PL XXI, 20.
22 DE L'"CRITURE.
SPECIMEW D'ECRITURE LATINE
d'apr"sdes manuscnts
Oncialeet cursive
""'^ ^ -1 M R XB f L o S yC C Oo V X X" r" 9 u
NOB1S sie^vime"j^jMoBis
pRe655e^wCiKieCe35KT? 1 ""S CKU5 KS
U'rV40VJ51'MTTKIFRUCTU05T
DE L'"CRITURE. 23
L"gende *
(1)Alphabetoncial du sixi"me si"cle,et ant"rieur,
certainement, " Fan 576. Extrait en grande partiedu folio 161 (recto),du Psautier de saint Germain :
in-folio,v"lin d'un pourpre violet,lettresd'or et d'ar-gent.
Biblioth"quenationale,Fonds latin,n* 11947.
(2)Sed non fuerunt ex nobis si enim ex nobis fuissent
MANSSSENT NOBiscuM : "c"ture onciale. Biblioth"quenationale, Ponds latin n"* 10592. In-4% v"lin ; folio
127,recto, deuxi"me colonne," partirde la ligne14.
"uvres de saint Cyprien.Manuscrit du quatri"meou
du cinqui"me si"cle selon les B"n"dictins, et du
7** si"cle selon le catalogue." Remarquez que l'i
oubli" par le copistea "t" ensuite ajout"entre deux
s, MANSISSENT.
(3)DiSCANT AUTEM ET NOSTRI BONIS OPERIBUS PREESSE AD
NECESSARIAS CAUSAS UT NON SINT INFRUCTUOSI : "criturC
onciale. Biblioth"quenationale,ancien fonds grec
n**107,autrefois n** 2445. Traduction latine des "p"tresde saintPaul. In-folio,v"lin; folio 34, autrefois 461 ; "
partirde la 9*"ligneavant la fin. Cinqui"me si"cle.
(4)Uenditor usumfructumre tenuit : Cursive romaine.
British Museiim, add. Mss. 5, n** 412 : Papyrus latin
de Ravenne, "crit la 7* ann"e du r"gne de l'em-
perem' Justin II, en l'an 572.
1. Le num"ro 1 a "t" dessin" par nous d'apr"sle manuscrit; les num"ros
2, 3 calqu"ssur les planchesde M. NaUlis de Waillyont "t" collalionn"s avec
les manuscrits ; le num"ro 4 reproduitle fac-similc de The PALiBOGRAPHiCAL
Society.
N^J::.'
P =^ =^ "^ -t^ "-
"
"' -^
p" U, V"^ vJ "E
y-
-if
j
r^ ^ -s "^ '- r^-^ V ::r "-.
an^w
26 DE LA PROiNONCIATION
CHAPITRE III
PRONONCIATION
" 6. " De la prononciation des lettres latines.
1. Les lettres latines se divisent en deux classes
principales: les voyelleset les consonnes.
!" " Voyelles
2. On appellevoyellesles lettres qui,par elles-
m"mes et sans le secours d^aucune autre lettre,forment une voix, un son.
Il y a en latin six voyelles: a^ e, i, o, u^ y.
3. L*A latin se pronon"aitexactement comme le
n"tre : A rictu patulo suspensa neque impressadentibm
lingua enundatur. (MarinsVictorinus,p. 2453.)
E
4. Quel "tait le son propre de TE latin? On peutaffirmer qu'iln'"tait jamaismuet; mais "tait-il ou-vert
ou ferm"?
Quintilien(I,iv, 9), remarque qu'ilexiste un son
interm"diaire entre \e et \i; et ilcite comme exempleh"re (anciennementheri hier); In h"re neque e plane^
neque i auditur. Quel est donc le son o" Ve se rap-prochele plus de Vil Ci'est"videmment celui de V"
ferm". Or, si V" ferm" "tait une exceptiondans la
languelatine du temps de Quintilien,on peut croire
qu'aumoins " cette "poque le son propre et habi-tuel
de Ve latin "tait celui de notre e ouvert. Il se
28 DE LA PRONONCIATION
on le voit dans Varron (/?.JR., I, ii, 14) : RusHci
ettamnunc appellantvellam non villam;(etplusbas,.1,
48, 2)spicaquam rustici vocant specam. T"moin encore
Cic"ron {DeOr.^III,xii, 46): Cotta,cujus tu illa lata
imitaris,ut Iota Utteram tollaset E plenissimumdicds,mihi
messores videtur imitari.
7. Dans beaucoup de mots, devant les labiales
b, p, f, m, \i bref prenaitun son voisin du son de
la lettre u (prononcezow),comme Tatteste Quintilien
(I,IV, 8) : M"dites est quidam u et i litter" sonus; non
enim sic optimum dicimus ut opimum. Ce son interm"-diaire
entre i et ou n'est-ilpas celui de notre u fran-"ais?
(Voy.Y, page 33).Les inscriptionsdu tempsde la r"publiquel'exprimenttant"t par w, tant"t par
i : LIBET et LVBET ; TEST"MONIVM Ct TESTVMONIVM ; MARITIMVS
et MARITVMVS ; PONTIFEX et PONTVFEX ; MONVMENTVM et MONI-
MENTYM. Au superlatif,ellesemploientpresque toujoursla lettre u : optvmvs, vltvmvs, intvmvs, maxvmvs, proxv-
Mvs. Rare dans lespremierssi"cles de Tempire,cet u
reprend faveur " l'"poquede la d"cadence, mais
Vi est aussi fr"quent." Si des inscriptionsnous
passons aux manuscrits, nous y trouvons Vu et Yi
employ"s concurremment par les copistes,bien queles auteurs, " partirde l'"poqueclassique,semblentavoir pr"f"r"Vi. Pour C"sar et Cic"ron, le doute
n'est pas possible;car les grammairiensde l'anti-quit"* disent formellement que ces deux auteurs "cri-vaient
i et non u dans tous les mots dont nous ve-nons
de parler.Auguste au contraire employaitVu^.
0
8. Vo des Latins se pronon"aitg"n"ralementcomme le n"tre : o qui correptum enundat, nec magno
1. V"lius Longus. Ed. Putsch, p. 2216 et 2228. " 2. Id. ibid. p. 2228.
Mais ildisaitsimus pour summ. Voy. Su"tone ; Au"uste,87.
DES VOYELLES LATINES. 29
hiatu labra reserabit^et retrorsum actam linguamtenebit;
longum autem^ productislabiisrictu teretilinguaarcuorispendula,sonum tragicumdabit (MariusVictorinus,
p. 2454).Toutefois la vieille langue donnait un son
voisin de Vu (prononcez ou) " Vo bref des an-ciennes
d"sinences de la deuxi"me d"clinaison;nousen voyons la preuve dans les inscriptionsdu qua-tri"me
au deuxi"me si"cle avant J.-C, o" Ton trouve
concurremment popvlos et popvlvs; popvlom et popv-
LVM. Le son ou finitpar s'imposer;et,dans le s"natus-
cousulte sur les Bacchanales (186 av. J.-C),partoutlalettre u a remplac"l'ancien o : popvlvs^ popvlvm.
U
9. Les Latins donnaient " la voyelleu le son ou :
u literam nisiper ov conjunctamGr"ci scnbere ac pronun-
ciare non possunt (MariusVictorinus,p. 2454).De l"
remploihabituel de la diphthongueov par les Grecs,
quand ils transcrivaient Vu latin : Ncufx"",Numa;
lo"no" lupus;xcoi^o"Xo;,consulis; ttcotto"Xou"populus etc.
Il est vrai que parfoisles Grecs transcrivaient Vu
latin par omicron et m"me par upsilonbref : Nofx"7T")p,N"mitor;No[iavxia,N"manda; Pc"ixvXo"^JRom"lus;^oL\xrr"lo",
Faust"lus; "'"ivka^bac"la;mais cette d"rogation" leur
habitude s'expliquepar l'inconv"nient qu'ilsrencon-traient
parfoisdans l'emploide la diphthongueov. En
effet,sicette diphthonguerendait exactement le son de
Vu latinquand il"tait long,elleen faussaitla quantit"quand il "tait bref. U omicron et Vupsilonbref, au
contraire,en repr"sentaientfid"lement la valeur
prosodique,sans trop s'"loignerdu son ou^ son
complexe pour les Grecs, et dont Vomicron et Vupsilon
exprimaientchacim la moiti" (eu= o -|-u)." Sur le
son interm"diaire entre ou et /,voyez I et Y.
10. U, dans le groupe q-u^ devant une autre voyelle,
30 DE LA PRONONCIATION
comme dans aqua, neque, aliquis,coquo, equm^ n'avait
pas le son pleinou dont nous venons de parler,et
nous en avons une double preuve.
En eflFet,ou bien ce son ou aurait form" une syllabe:
or les po"tesfirent toujoursmonosyllabiquesqua,
que, qui,quo, quum; ou bien il aiu'aitconstitu" une
diphthongueavec lesvoyellessuivantes : or, les gram-mairiens
anciens ne mentionnent pas de diphthon-
gues ua, ue, uo, uu ; et la quantit"br"ve de qu", que,
qu"s, etc., montre que ces syllabesne sont pas des
diphthongues.Cet u "tait-ilconsonne? et pronon""dt-onaqva,
neqve, aliqvis,coqvo, eqvus?"videmment non; car le
groupe q-v aurait,dans les vers, amen" Tedlongementde la voyellepr"c"dente: or, les po"tesn'appliquent
jamaisdevant q-u la r"glede position,et ils disent
"qua, n"que,al"quis,c"quo.Avait-il un son interm"diaire entre ow et r ?
M. Corssen le pense ; et pour le d"montrer il s'ap-puiesur les transcriptionsgrecques. " Dans r"criture
grecque, dit-il,la transcriptionde q-u suivi d'une
voyelleflotte entre xsu et m\ le groupe q-u4 se rend
par xu " ; et il cite,entre autres exemples,Y^o\j%iQ\etKoa^"i =z= Quadi\ K(iiVTo;= Qumtus; Kup"vo;= Quirinus.
Puis il conclut ainsi : " Le groupe y.ou ne peut ser-vir
" prouver que la lettre u apr"sq "tait voyelle,car la diphthonguegrecque ou sert principalement"
exprimerle v consonne ; mais les deux autres groupes
xo et y^J indiquentque le son del" lettrew "tait plut"tvoyelleet se pronon"ait" peu pr"s comme le W
anglais."Nos conclusions sur ce pointsont toutes diff"-rentes.
A notre avis,les gi'oupes xou (=:qv) et xo
(z=qu) ont "t" employ"spar les Grecs plut"tpour se
rapprocherde l'orthographedes mots latins que pour
DES VOYELLES LATINES. 31
en reproduirela prononciation.Les Grecs seraient-
ils all"s prendre trois syllabes{J^o"-x-ioi^Rj-a-doi,
Ko-rv-To"),pour exprimerla prononciationdes mots
Qua-di, Quin-tus, qui en ont seulement deux; et
auraient- ils compt" q-u pour une syllabe,alors
que cet u n'a pas la valeur prosodiquede Vu
ordinaire?
Quant " Tu de Ku-pfvo;,nous ne voyons pas qu'ilindiqueune prononciationde Vu latin analogue "
celle du W anglais.Et d'ailleurs,cet v repr"sente-t-il v"ritablement Vu de Qui dans Qui-rinus?Pour
qu'ilen fut ainsi,-il faudrait que Vi, principalevoyellede ce groupe, e"t "t" n"glig"par la tran-scription
grecque. A notre avis, lu "quivautici "
la voyellei, comme Vu de Cures correspond" Vi
de Qu"riteset de Qu"rinm.Si Ton consulte les grammairienslatins sur la pro-nonciation
du groupe "-u, les renseignementsqu'ilsfournissent sont vagues et parfoiscontradictoires.
Cependanttous s'accordent " dire que la lettre u ne
conservait pas sa prononciationhabituelle. " Parfois
u n'est rien,dit Sergius*,comme par exemple dans
quoniam," " Selon Priscien*,Donat*, Diom"de* et
Pomp"ius*,u dans q-u n'est ni voyelleni consonne.
" D'apr"sScaurus*, u serait consonne, mais il se
confondrait dans la prononciationde la lettreq. Ser-
gius^dit aussi que la lettre u fait partiede la
lettre q. " Selon Priscien",q sert uniquement "
montrer que, dans la mesiu'e du vers. Vu suivant
n'a plus la valeur d'une lettre. Enfin,selon B"da*.
1. Keil,p. 521. " 2. Putsch, p. 554; K., I, p. 28. " 3. P,. p. 1736;
K., p. 367. " 4. P., p. 416; K., p. 422. " 5. Dans B"da, voy. plus bas,
n""9. "6. P.. p. 2253; K., p. 15. " 7. K.,p. 521. " 8. P., p. 543; K., I,
p. 12. " 9. P.. p. 2350; K., p. 229.
32 DE LA PRONONCIATION
Vu se prononce si faiblement que le son en est
presque imperceptible.Mais, si faible qu'en f"t le son, comment cet u
se pronon"ait-il?Priscien* nous apprend que, mal-gr"
son union intime avec "^ Vu latin avait le son
de Tupsilon,et par cons"quentde Vu fran"ais,devant
Mais que devenait-il devant a, o, u? Devant Vu, il
"tait compl"tementaphone : entre autres preuves,
nous invoqueronsle t"moignage de Marins Victori-
nus *, selon lequel"uum et cum se pronon"aientdem"me. " Sur Vu suivi d'un a, les grammairienslatins gardentle silence,mais il est probable qu'ilse comportaitcomme devant un o. " Devant o, Vu
disparaissaits'ilfaut en croire C"sellius et Cornutus.
C"s"llius^," propos d'ali"uonde,dit d'une mani"re
g"n"raleque dans la syllabe"uo les trois lettres
doivent s'"crire,bien que toutes ne se prononcent
pas. Cette diff"rence entre l'"criture("uo)et la pro-nonciation
(co)est, selon Cornutus*, la cause quifaisait "crire " tort cotidie,au lieu de quotidie.
En r"sum", devcmt e, i, ". Vu de q-u avait le son
d'un u fran"ais" peinemarqu"; devant w/devant o,
au moins " partirde la seconde partiedu premiersi"cle,et peut-"tredevant a, les deux lettresqu r"unies
se pronon"aientcomme c dar. Mais cette diff"rence
n'"tait pas toujoiu'sobserv"e,et souvent qu, devant
e, i, ", prenaitle son d'un simplec. Le soin que
prend C"cilius Vindex' de rappelerl'orthographede cujusquenoas montre, par exemple,que la pro-nonciation
cujuske"tait assez fr"quente.
l. p.. p. 539; K.. I,p. 7. " 2. P., p. 2459 ou 60: K.. p. 13. " 3. Dans
Cassiodore : P., p. 2314; K., 202. " 4. Dans Gassiodore : P., p. 2283;
K., p. 149. " Voy. encore ce que dit Sergiussur quoniam, " la page pr"c"-dente." 5. Dans Gassiodore : P., p. 2318; K., p. 207.
DES VOYELLES LATINES. 33
Le calembour de Cic"ron,conserv" par Quintilien
(VI,III,47),est fond" sur la confusion de q-u avec c (dur):(Cicero)dixit,quum is candidatus,qui coci filiushabe-
batur,coram eo suffragiumab alio peteret: " Ego quoque
{coqueou coc")tibifavebo," moi aussi (moi," cuisi-nier),
je voter"d pour toi.
H. lien est de m"me, selon nous, pour les groupes
g-u dans quelquesmots, comme anguis lingua in--
guen, etc.; et s-u dans suadeo,suavis,etc. Ces deux
groupes nous fournissent m"me, " l'appuide notre
opinion,un argument qui nous para"tiiT"futable,car on "crit aussi bien tingoque tinguo,ungo que unguo,
ningitque ninguit;savium que suavium, saviolum que
maviolum^ saviari que suaviari,savatio que suavatio et
saviilum que stuwilltan. " Les deux exemplessuivants,o" Yu est compt" comme ime syllabe: su-adent
(Lucr"ce,4, H49 ou H57), et su-aves (S"dulius,i,274),sont des di"r"ses po"tiques.
12. Dans les mots o" gu et m ne formaient pas
une seule syllabeavec la voyellesuivante, comme
argu-o, su-us, Yu se pronon"aitou, selon la r"gle.
13. Nous avons expos" plushaut (p.28),d'apr"sQuintilien,qu'ilexistaitdans la languelatine un son
interm"diaire entre le son i et le son ou^ et que les
Latins, faute d'une lettre particuli"repour l'exprimerexactement, le repr"sentaienttant"t par la lettre ",
tant"t p:ir la lettre u. Ce son interm"diaire,nous
avons dit en passantque c'"taitYu fran"ais: il restait
" fournir ime preuve " l'appuide notre opinion.Or,cette preuve, nous la trouvons pr"cis"mentdans
la vieille orthographede certains mots grecs peu
34 DE LA PRONONCIATION
latinis"s,o" les lettres u et i furent plus tard rem-plac"es
par un Y.
14. Avant T"poque classique,quand les Latins
voulurent transcrire Yupsilonils ne trouv"rent dans
leur alphabetaucune lettre qui en rend"t exactement
le son. En effet,selon Denys d'Halicarnasse,et d"
Taveu m"me des Grecs modernes*,l'ancien upsilonse
pronon"aitcomme notre u. Pour exprimerun tel son,
" quellelettre eurent-ils recours? Tant"t " Vu, tan-t"t
" Vi : n"ppo;,Burrus ; ^puyi",Bruges; 'OJuo-o-s"",
Ulixes ; li"v^fo",Sisipus.Or, comment expliquerl'em-ploi
simultan" de deux voyelles,si dissemblables
enti'e elles,et si diff"rentes de Vupsilon,si l'on
n'admet pas 1** que l'une et l'autre avaient,outre
leur son propre, ce son interm"diaire dont parleQuintilien; 2^ que ce son interm"diaire "tait juste-ment
celui de Yupsilongrec, et par cons"quent de
Vu fran"ais?15. Ainsi, dans les mots peu latinis"s,tels que
les noms propres, Vupsilonfut d'abord exprim" parles lettres1/ et e/mais plustard,un peu avant Cic"-
ron, pour mieux pr"ciserune prononciationqu'onvoulait maintenir aussi grecque que possible,on pritle partide transporteren latinla lettregrecque elle-
m"me, et l'on "crivit : Phryges, Pyrrhus, Ulyxes,
Sisypkus.
II. " Dlplitlioiigves.
16. La diphthongueest une cond)inaison de deux
voyellesqui,prononc"es d'une seule "mission de
voix,font cependantentendre un double son.
1. A.-R. Rangab". Grammaire abr"g"edu grec actuel,p. 19.
36 DE LA PRONONCIATION
nonces d'une seule "mission de voix ; mais il est
certain que dans cette combinaison nouvelle le son e
rempla"a le son i. Ve s'entendait si bien,que sinon
dans r"criture,du moins dans la prononciation,ils'assimila Va pr"c"dent.Il en r"sulta ee^ puis parcontraction e, en sorte que, dans la prononciation,x
ne se distinguaplusdu simplee long.(Voy. p. 61).D"j" " l'"poquede Lucilius les paysans pronon"aient
pretor Cecilius;et du temps de.Varron,h"dus^le che-vreau,
se pronon"aitedus " la campagne. Varron lui-
m"me se demande si l'on doit "crire f"neratricem^sc"ptra f"nisiciaou feneratricem^sceptrafenisicia{L.L.,vu,96).En outre, dans les inscriptionset les manuscrits,
il y a perp"tuelleconfusion entre Ve et V" : cerimoma
et c"rimoma ; penulaet p"nula; sema et sc"na ; sepes
ets"pes;cseteriet ceteri;haeres et h"res,etc. On trouve
m"me dans les inscriptionsdu troisi"me si"cleapr"sJ.-C. : VITAE NOSTRE, FILIAE CARISSIME, BONAE FEMINE, BONE
MEMORIAE, MIRE SAPIENTIAE, ctc
01
21. La diphthongueoi appartientaux "poquesles
plusanciennes de la latinit": oino = umim; ploirvme
= plurimi;comoinis = communis; oinvorsei= universi;
FOiDERATEi = f"derati;moinicipio := mumcipio; oitile :=
utile;coiRAViT = curavit;moiros == muros; loidos = ludos.
Elle se rencontre encore fr"quemmentdans les inscrip-tionsvers l'an 130 avant notre "re; mais " c"t" d'elle,
nous trouvons d"j"la nouvelle diphthongueoe. Celle-ci
gagna bient"t du terrain,et au si"cle classiqueoi a
compl"tementdisparu.22. Comment pronon"a-t-on oi dans le principe?
C'est une questionqu'ilnous para"timpossibled'"-lucider.
Mais il est vraisemblable que, " l'"poqueo"
DES DIPHTHONGUES LATINES. 37
rapparitiond*oe "tait prochaine,oi se pronon"aitenlatin comme dans le fran"ais: moi. Puis,subissant une
alt"ration analogue" celle que nous remarquons dans
certains de nos patois,le son oi devint ou";et l'"cri-ture
se rapprochantalors de la prononciation,la
diphthongueoe apparutdans les inscriptionset les
monuments.
OE ou CE
23. La diphthongueoe, dont nous venons de faire
conna"tre l'origineet la prononciation,se conserva
aussi longtempsque la languelatine,mais non sans
subir quelquespertes.Dtins un certain nombre de
mots le sonder^, par assimilation r"trogradeavec le
son ou pr"c"dent,devint ou ; il en r"sulta la pronon-ciation
ou + ou et par contraction ou long.D"s lors
ces mots "prouv"rentdans leur orthographeun chan-gement
conforme " leur prononciationnouvelle :
momire {==mouemre)deyini munire {'==mounire);imm"nis,
m"ma (fonctions),moenera, m"rus, pceniceus,p"nicus,
p"nio pl"ra,"ti,c"ro, l"dus etc. devinrent immumSjmu-
nia, munera, muras, puniceus,punicus,punio,plura uti^
curo^ ludus etc.
24. Dans d'autres mots, au contraire,le son ou^ parassimilation progressive,devint ^; il en r"sulta ee
puis par contraction e\ mais l'"criture ne se con-forma
pas toujours" la prononciationnouvelle. De
l" des variations d'orthographe,comme : f"mina et
femina;f"cunduset fecundus;f"tuset f"tus,etc.25. On en vint " oublier le son propre de la di-phthongue
" au pointde la confondre avec la di-phthongue
", laquelle,comme nous l'avons vu plushaut, avait fini par ne plus se distinguerdu son de
1'^simple.Par suite de cette confusion,l'on "crivit
" peu pr"s indiff"renunent f"num^ f"mim, et fenum;
38'
DE LA PRONONCIATION
camcma, cam"na et camena; coma, c"na et cena. P"na
forma psenitet^etc.
El
26. La diphthongueei provenaitsoit de rallonge-mentd'un i bref, comme dans deicere pour "d"cere
(comparezd"cax,d"care);" soit de Taffaiblissemerit
des diphthonguesai ou oi comme dans preimm pour*
praimus (comparezprai pr") et dans quelpour quoi.La prononciationnaturelle et probable de ei
diphthongue"tait celle que nous lui donnons dans
l'interjectionhei.
27. Except"dans ce dernier mot, ei cessa de bonne
heure d'"tre diphthongue; et cet affaiblissement
remonte " une "poque si "loign"eque, m"me dans
les plusvieillesinscriptionsqui nous aient "t" con-serv"es,
ei n'a jamais la valeur d'une diphthongue.Ce fait qui nous est prouv" par la coexistence sur
les m"mes monuments, dans les m"mes radicaux et
les m"mes flexions,des voyelles",e et du double signeei nous paraitassez remarquablepour "tre mis en
pleinelumi"re, et "tre appuy" par de nombreux
exemples." Ainsi :
1* Dans lesradicaux,ilsemble souvent que l'emploide ei soit moins ancien que celui des voyelles/,e. Sur
l'antiquetombeau des Furius on trouve militare, et un
si"cleplustard,siu* une pierremilliairede l'"poquedes
Gracques: meilia. On litsur le sarcophagedes ScipionsHIC, HEC, et dans des inscriptionspost"rieuresheic; Sur
la cistade Pr"neste et sur un des plusanciens cercueils
des Scipionsfilea, filios, et plusd'un si"cle apr"sFEILIVS*.
2^ Dans les suffixesde d"rivation,eiest rare. Pourtant
l'on trouve ameicorvm, cisalpeina, fvgiteivos, mareitom,
1. Corssen. Aussprache..,;Triibungder Diphthonge.
DES DIPHTHONGUES LATINES. 39^
PEREGREiNos, peteita; mais dans des inscriptionsbeau-coup
plusanciennes on voit aidilis, aidiles, qviri[na],PARISVMA*.
3*"Dans les formes verbales,les plusvieillesinscrip-tions," partirde la premi"reguerre punique,ont i
ou e : FECID, FECIT, CEPIT, FVIT, DEDIT, et CEPET, FVET,
DEDET, ORNAVET, ctc. ; et Tou trouve encore e apr"sLuci-lius et apr"sles Gracques: fecet, ivset, dixet. Ensuite
et jusqu'"Auguste, on voit concurremment et et i :
FECEi, AVDEiRi, DECEi, DEDiEiT, vENiEiT (rcmarquous cu pas-sant
que les formes dedieit et venieit prouventla lon-gueur
primitivedes finales en /);mais,devant /,Vt est
bien plusfr"quentque ei. Quant aux formes en ^, elles
se conserv"rent "videmment dans la prononciationdu
peuple,car 'on les voit repara"tredans les inscriptionsau cinqui"mesi"cle de notre "re : vixet, fecet, cvravet,
scribet, qviescet, etc.*.
4*"Au datifsingulierde la 3'd"clinaison,on trouve, en
remontant jusqu'"la premi"reguerre punique,martei,
lOVEI, FRAVDEI, VIRTVTEI, ACTIONEI, VRBEI, CtC, et OU m"me
temps MARTI, lovi; mais " cette "poquerecul"e,c'est ^ quiest la forme pr"dominante: marte, diove, hercle,
MATRE, PATRE, ctc. Ou voit cucorc " uue "poque plusr"cente iove, hecvle, lictore, victore, et pendantl'"ged'or de la litt"rature romaine a"re et ivre. "
ly terminaison du datif dans les radicaux en u, et
en 0 (g"nitifius),est parfoisremplac" par ^' :
SENATVEI, QVOIEI, EIEI, lEI, IPSEI '"
5*"A l'ablatifsingulierdes radicaux termin"s par une
consonne ou par a,la terminaison ei ne remonte pas plushaut que Lucilius,comme dans virtvtei, fontei, partei,
OMNEi ; les plusanciennes inscriptionsportenti ou e :
1, 2, 3. Corssen, /d.,ibid, " Voir pour les exemples tir"s des inscriptions
ant"rieures " C"sar, la table du C. /. L., vol. I. On en retrouvera un grand
nombre avec Tindication du monument dans notre chapitredb l*orthograpbe.
40 DE LA PRONONCIATION
MARID^ AIR"D, DICTATORED, NAVALED, MILITARE, PATRE, AIRE.
Dans le texte de la loiJulia,sous Jules C"sar, on litles
trois formes : continent!, partei, parte*.
6*"A Faccusatif plurielet plusrarement au nominatif
plurieldes radicaux termin"s par une consonne ou par i,
on voit dans de vieillesinscriptionsclaseis, naveis, pon-tets,
omneis, tvrreis, fineis, civEis, TRiSTEis, ctc.;mais "
la m"me "poque on trouve aussi isdans les mots dont le
radical se termine en e, comme finis, omnis, tvrris, octo-
BRIS, sextilis; et es dans les mots dont le radical finitsoit
par ?, soitpar une consonne, comme opsides, navales,
leciones, ceives, etc.*.
7*" Le nominatif et l'accusatifplurielsdes radicaux
termin"s par une consonne ou par i sont, " l'"poqueclassique,tant"t en is,tant"t en es. Le ma"tre de Cic"ron
et de Varron, L. ^Elius Pr"coninus Stilo voulait qu'ond"t " l'accusatif plm:'ieldocenteis,ferienteis,saltanteis,
ferocioreis^; mais Varron nous apprend que de son
temps on disait" l'accusatifplurielmontes et montis,
fonteset fontis^et au nominatif flnrielpuppiset puppes^restis et restes^.L"s meilleurs manuscrits de Virgileflottent " l'accusatifplurielentre is"tes; et w s'yren-contre
"galementau nominatif pluriel".8*" Dans les noms dont le radical est termin" par o
(2"d"clinaison),o" ei est l'afiaiblissementde l'ancienne
diphthongueoe, les inscriptionsant"rieures " Augustenous montrent des formes de nominatifs plurielsen eis
etplussouvent en ei(cesderniers ayantperdus,signedu
pluriel): GNATEIS, MAGISTREIS, VIREIS, etC.,FlUEI,MAGISTREI,
iNviTEi, romanei, ctc, ma"s dans les plusanciennes ins-criptions
on trouve es ou e au lieu de eis ou ei : modies,
ploirvme, et m"me encore apr"slesGracques: dvomvires
plvrvme. Peu apr"slesGracquesapparaissentles nomi-
1, 2. Gorssen,"d,,ibid. " 3. Gharishis,"dition Putsch, p. 104. "4. Ling.
lat.,vin, 66. " 5. Gorssen. " Voy. la note de la page pr"c"dente.
DES DIPHTHONGUES LATINES. 41
natifsplurielsen is : ministris, magistris, etc.,quipr"c"-dentceux en i*.
9* Au g"nitifsingulierde la2' d"clinaison,jusqu'"Au-guste,
on trouve concurremment et et i; et cette der-ni"re
forme se rencontre m"me dans les plusvieilles
inscriptions,ant"rieiurement au s"natusconsulte sur les
Bacchanales (186av. J.-C.): romanei, popvlei, locei,
AGREI, \1NEI, MAOISTBEI, COLONEI, FANEI, FVRTEI, CtC, et
SAETVRNI, VOLCANI, KAILI, BARBATI, ctC. *.
10" Au datifet " Tablatifplurielsde cette m"me d"cli-naison,
avant Auguste,eis remplaceTancienne forme
oisdoiit on rencontre deux exemples: svois et gnatois;
mais en m"me temps on voit aussi,quoiqueplusrare-ment,
is et m"me es : libreis, soveis, eeis, ieis, ami-
CEis, etc.; iNvms, secvndis, pvpugis, proxvmiis; vicanes,
scriptes, conscriptes'..
11'' Enfin dans les noms dont le radical est termin"
par a (1" d"clinaison),m, affaiblissement de ais se
rcnconti*e " c"t" de is dans les inscriptionsant"rieures" Auguste : incoLeis, scribeis, vieis, taboleis, tabvleis,
TABLEIS, CONTROVERSIEIS, etc.*.
28v Les exemplesnombreux que nous avons cru
devoir citer,prouventavec une enti"re "vidence que,sauf dans hei interjection,partout o" les Latins em-ployaient
le double signeei,ilspouvaientle remplacer
par f ou par e. Ces troisorthographesavaient pour eux
la m"me valeur,et par cons"quent repr"sentaientun
seul et m"me son : d'o" Ton doit conclure que ^, ?, "tant
des voyellessimples,ei^quiavait la m"me valeur,ne
pouvaitavoir le son d'une diphthongue.Quelle"taitdonc cette prononciationconmiune ? Elle
est clairement indiqu"epar les fluctuations de l'ortho-graphe
entre la voyelleI et la voyelleE d'une part,et
1, 2, 3, 4. Corssen. " Voy. plus haut, p. 39, note 1, 2, 3
42 DE LA PRONONCIATION
d'autre partentre ces deux voyelleset le double signeEl : c'"tait ce son mixte dont parleQuintilien,o" Ton
n'entend exactement ni e ni i : neque E planeneque I
auditur c'est-"-direun son quiparticipait" la fois de
1'^ et de 1'?,et que nous croyons "tre celui de notre "
ferm". (Voyezpage 26.)
29. A l'"poqued'Augustele double signeei "taitg"-n"ralementtomb" en d"su"tude. (V"y.I,p. 27.)
AU
30. La prononciationr"guli"rede la diphthongueaxi fut toujoursa-ou. Mais de bonne heure cette di-phthongue
subit une alt"ration dans quelquesmots,devant d, t,s : Va,par assimilation progressive,devint
t/ : ilen r"sulta uu et par contraction u. C'est ainsi que," c"t" de defraudereon trouve, defruden^e;de claudere,
cludere;de claudus,cludus;plusieursd"riv"s de fraus^de catisa perdirentcompl"tement la diphthongue,comme p^mtra,frustrafrmtum^accuso^ recuso; les mots
rauduSyraudusculum,devinrent rudus,rudusculum.
31. Une autre alt"ration plusforte encore se pro-duisit" la m"me "poqueet affecta un plusgrandnom-bre
de mots. Elle avait prisnaissance " la campagne
o", d'apr"sFestus, au se pronon"aito, exactement
comme notre fausse diphthonguefran"aisecorres-pondante
: Aurum rusHci onim dkebant, ut auriculas
oriculas^.D"s lors,dans plusieursmots, surtout devant
d, /?, l,r, s, on pronon"a concurremment a-ou et o :
les gens instruitsmarquaientla diphthongue,levulgairepr"f"raitTautre son. Cette double prononciationattest"e
par l'"criturecommence " se montrer dans les inscrip-tionsun peu avant la deuxi"me guerre punique.Nous
y voyons clavdivs et clodivs; pavlla et pola; plavtivs et
1.Festus : au mot orata.
44 DE LA PRONONCIATION
assimilation progressive,devint t/; il en r"sulta t/t/,et
par contraction u : jousdevint juus,puisjus; twun-
dinum devint nundmum; poublicos"^Y""iipubliais.33. Dans les vieilles inscriptionsnous trouvons
concurremment les trois orthographesou, o, u, mais "
T"poque classiqueu reste seul pour repr"senterl'an-cienne
diphthongueou^ except"peut-"tredans le mot
Norm pour iV(9t/7ia?.On ne ditplusalors que jus,judex,juro,lumen,nundmum, nuntius,plurima,plus,publicum.
EU
34. Les mots purement latins o" se rencontrent
la diphthongueeu sont en tr"s petitnombre. Ce
sont : les interjectionseheu,heu, heus; les mots com-pos"s
ceu pour ceve; neu, neutet% neuterque,neutiquam,
neutiquepour ne ve, ne uter, ne uterque, ne uHquam,ne utique;seu pour se ve ou si ve, et enfin quelquesnoms propres. L'analogiede cette diphthongueavecles deux pr"c"dentesfait supposer qu'ellese pro-non"ait
e-ou, " peu pr"s comme dans les mots alle-mands
: neu, treu.
35. Remarquons toutefois que, s'ilfaut en croire le
grammairienConsentius,qui"crivait dans la seconde
moiti" du cinqui"mesi"cle apr"sJ.-C, eu ne serait pas
diphthonguedans le mot neuter : si aliquisdicat neotnim
dissyllabobarbarismum faciet^;ilfaudrait prononcer ne-uter
en troissyllabes.Cette prononciationconvient " certains
passages des po"tescomiques; elle peut "tre admise
dans les vers d'Horace : In neutram partent cu"tus
miser^et dans celui d'Ovide : Sed quamvisneuter mixtus
uterquecolor;mais comment scander sans diphthongue:Sive est neutra parens^ dans le Ciris? Faut-il supposer
que dans ce vers eu est diphthonguepar licence
po"tique?
t. De barbar. el metapL, ch. vi, " la fin. Berlin,1817
DES CONSONNES LATINES. 45
UI
36. La diphthongueui qui se rencontre unique-mentdans les pronoms cui^huic^et dans Tinterjection
htd^ se pronon"aitvraisemblablement oui.
m. " Comsoiiiies
37. On appelleconsonnes^ les lettres qui, sans le
secours d'une voyelle,ne peuvent absolument pas se
prononcer ou ne se prononcent qu'imparfaitement.Il y a en latindix-huit consonnes purement latines :
", Cy d, f,g yh, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, x. On
les divise de la mani"re suivante :
1* " Classes
38. Les consonnes se divisent en deux classes quisont : l*" les explosivesappel"esaussi muettes; 2"* les
continues.
Les explosivessont ainsi nomm"es parce qu'ellesfont
comme explosionhors de l'organevocal,et que leur son
meurt aussit"t que produit;on les appelleencore
muettes, parce qu'illeur est impossiblede se faire
entendre sans le secours d'une voyelle.Les continues ont re"u ce nom pour marquer que
leur son peut se continuer encore apr"ss'"treproduit.
Degr"s; Familles.
39. Les explosivessont de deux degr"s: 1"*les fortesqui sont les plus sonores; 2"*les douces qui sont les
plussourdes.
Les continues se subdivisent en quatre familles:V" les liquidesqui coulent pour ainsi dire dans la
prononciation; 2" les nasalesqu'onne peut prononcerdistinctement le nez bouch" ; 3"*les sifflantes;4" les
aspir"es.
46 DE LA PRONONCIATION
2*" Ordres
.40. Il est une autre division des consonnes quicroise la premi"re,comme l'indiquele tableau sui-vant.
Cette division les distingueen cinqordres selon
Torganequisert principalement" les prononcer.
Ce sont: rles^wWe/ra/?^;2Mes labiales;3"*les labio-
dentales;4"*lesdentales5" lesgutturorientales.Ce dernier
ordre ne comprenden latinqu'uneseule lettre : X, con-sonne
double,form"e par la juxtapositiond'une guttu-raleet d'une dentale.
41. Tableau des consonnes purement latines.
LeZ, omis dans ce tableau,ne se rencontre que
dans des mots grecs peu latinis"s et dans quelquesmots "trangers,comme dans le nom "trusqueMe-
zentim.
DES CONSONNES LATINES. 47
1*' Ordre : gutturales.
C (K)
42. Le c se pronon"aitdur,comme leA,quelleque fut
la voyellesuivante ; et les grammairienslatinsjusqu'aucinqui"mesi"cleapr"sJ.-C. ne parlentpas d'une autre
mani"re de le prononcer. (Voy.ci-apr"s,n"*46.)Dans le groupe ci suivi d'une voyelle,il garda
longtemps,au moins " Rome, sa prononciationpar-ticuli"rede gutturaleforte. Entre autres preuves, nous
citerons la double orthographedu comparatifadverbe
sequiuset secius dans les meilleurs manuscrits. Mais il
est certain que, " une "poque post"rieure,le c. dans
ce groupe pritun son sifflant.(Voy.T.)
CH
43. Ce double signene servit d'abord qu'" la trans-cription
des mots grecs, o" l'aspirationh apr"sle
c repr"sentaitl'aspirationdu chi : l'exactitude de cette
transcriptionindiqueune prononciationaussi rap-proch"e
que possiblede la lettre grecque. Mais com-ment
les Grecs pronon"aient-ilsle x? A d"faut d'autres
renseignementsnous devons admettre qu'ilsle pro-non"aient
" la fa"on des Grecs modernes, c'est-"-
dire : devant les sons ^, ?, comme le ch allemand
pr"c"d"des voyelles, e, ou d'une consonne {echt,ich^
Lolch);et devant tous les autres sons, comme le ch
allemand pr"c"d"de a, o, u {Dach,doch,Buch)*.
44. Le cA,employ"d'abord exclusivement dans les
mots grecs, rempla"ale c dans un petitnombre de
mots purement latins,comme pulcher anciennement
pulcer.L" encore il s'aspirait,ainsi que nous l'ap-prendCic"ron (Voy.p. 11).Quelquesinscriptionsde
l. Voy. A.-R. Rangab". Grammaire du grec actuel,p. 20.
48 DE LA PRONONCIATION
la r"publiqueet de Tempirenous montrent aussi le
ch dans des mots latins o" cette mani"re d'"crire
n'a pas pr"valu,comme chentvriones pour centuriones.
Mais il ne faut voir l" qu'unefaute imputable" l'igno-rancedu graveur, ou un vice de prononciationlocale.
A Rome m"me, quelquespersonnes aspiraientind"-ment
le c dans un assez grand nombre de mots, et
croyaientbien parler;mais on s'en moquait,et Ca-tulle
" ce sujetcomposa une "pigramme {Carm.84),qui commence ainsi : Ghommoda dkebat, si quandocommoda vellet Dicere, Et tum mirificesperabatseesse locutum.
Q
45. Q avait le son du K. " Sur Vu dont il est suivi,
voyez U, pages 29,30,31,32.
46. On a vu (p.7),que chez les Latins la lettre c
eut un double emploi: elle repr"sentaitle son C
dur et celui du G. Cette confusion indiqueque, primi-,
tivement, ces deux sons "taient peu diff"rents,et,
par cons"quent que le G avait aussi un son dur.
Voici du reste ce qu'enditMarins Victorinus (p.2454):C et Gjsonoproxim"orismolimine nisuquedissentiunt: nam
C, reducta introrsum linguahinc atquehinc intermolares sur-
gens^ h"rentem intra os sonum vocisexcludit;G viraprioris^
parilingu"lapsupalatosuggerens lemus reddit.
G latin se pronon"aitdonc comme leg fran"aisdans
gamme, godet,go"t,guerre, guide.Quant au son chuintant
de notre g devant ^, a, comme dans les mots g"antgivrerien n'indiquequ'ilait "t" en usage chez les Ro-mains.
Sur le groupe gu devant une voyelle,dans anguis,
sanguis,etc.,voyez U, p. 33.
DES CONSONNES LATINES. 49
N
47. Devant c, q, ch,x et^,cette lettre,chez les Latins,
prenaitcomme chez nous un son guttural: nous avons
sur ce pointle t"moignagede plusieursgrammairiensanciens. P. Nigidius(cit"par Aulu-Gelle : xix, 14)disaitdans ses Commentarii Grammatici: " Il existe un son
interm"diaire entre n et g^ comme dans anguis,angaria,
ancor", increpat,incurrityingenuus.En efiFetn dans tous
ces mots n'est pas une n v"ritable,mais une fausse w.
La languem"me le faitsentir,puisqu'elletoucherait le
palais,si c'"tait une 7i v"ritable. " Marins Victorinus
(p.2462)s'exprimeainsi : " D"Lns unquam, nonnunquam,
et autres mots semblables,n (devantq)n'a pas un son
interm"diaire entre m et n mais entre n et g. " Enfin
Priscien (i,39)parledu m"me son en ces termes :
" Devant g ou c, les Grecs et les plusanciens auteurs
romains rempla"aientpar euphonieh par ^, comme dans
Agchises,agceps, aggulusaggens, " puisilcitele passagesuivant extrait du premierlivre de l'ouvragede Varron
De originelingit"latime : " Ion "critqu'ily a une vingt-cinqui"melettre qu'on appelleagma, laquellen'est
repr"sent"epar aucun signeparticulier,et dont le
son est commun au grec et au latin,comme d"ms :
aggulusyaggens, agguilla,iggerunt.Les Grecs et notre
po"teAttius "crivent ces mots par deux g^ d'autres par
ng, parce qu'iln'est pas facile de distinguerla v"rit":
quod veritatem videre non facileest (c'est-"-dire,de dis-tinguer
quelleest lalettrequirepr"sentelemieux un tel
son).Ils"crivent de m"me agceps et agcora. "
Dans des inscriptionsde l'empire,ce son devant x oxiq
estexprim"parnc: conivncx, ivncxit, extincxit, nvncqvam;
et dans une inscriptiondes bas-temps,seulement par c:
NVCQVAM. " Sur N, dentale,voyez plusloin,p, 58.
4
SO DE LA PRONONCIATION
49. Bien que leJ s'"criv"tavec le m"me signeque TI,et e"t avec cette voyellela plus"troiteparent",les an-ciens
le rangeaientau nombre des consonnes ; et sa
nature consonnante ressortaitclairement de ce fait que,
pr"c"d" d'une autre consonne, il faisaittoujoursposi-tion: ["b);"bjicio; " {"t)"tjam Argivaphalanx....
Quelle "tait donc la prononciationdu jt Avait-
il le son chuintant du j fran"ais?"videmment non;
car les grammairiensanciens,en pr"sence d'un son
aussi remarquable,n'eussent pas inanqu"d'en faire
mention, et aucun d'eux n'eu parle.Il r"sulte au
contraire de leurs explicationsque cette consonne, au
commencement d'un mot ou du second terme d'un
mot compos",se pronon"ait" peu pr"s comme le jod
allemand,lequela le son d'un i intimement li" avec
la voyellesuivante. Ainsi jam se pronon"aitiam d'une
seule "mission de voix ; abjecitse pronon"aitab-ie"it,en troissyllabes,et non pas ab-^i-e-cit.
50. Quand le j "tait au milieu d'un mot et entre
deux voyelles,il avait un son plusplein,un son
double,que quelquespersonnes, Cic"ron par exemple,repr"sentaientpar deux i : aiio,Maiia,eiius,peiiiis{pro-noncez
en deux syllabes: ai-io,Mai-ia,ei-iits,pei-ius)
pour ajo,Maja, ejus,pejus.
51. Les mots tir"s du grec o" se rencontre
un/ sont entr"s petitnombre, parce .que, dans cette
langue,Vi "taitpurement voyelle.Les Latins disaient
toujoursMaja,Ajax^ et souvent," c"t" de Troia et de
Pleias lespo"tesemployaientTroja,Plejas selon les
besoins du vers; mais on ne mettait jamaisle j dans
les mots Achaia, Aglaie,Lattis,Naias, Na"ades,
Teius,etc.
52 -DE LA PRONONCIATION
M
57. Cette kttre se pronon"aitcomme en fran"ais: M
impressisinvicem labiismugitum quemdam intra orisspecum
attracHsnaribus dabit (MariusVictorinus,p. 2455).Remar-quons
toutefoisque la force du son variaitselon la place
que m occupaitdans le mot..
Selon Priscien,m, au commencement des mots,
avait un son bien net, bien distinct {apertum)\aumilieu des mots, le son avait une intensit" moyenne
{m"diocre); " la findes mots, il"tait sourd {obscurum)ets'entendait " peinesauf devant une consonne dans les
vers. Sur cette prononciation" peineperceptiblede m
finale,voici ce que dit Priscien (p.555): M obscurum in
extremitate dictionum sonat. Quintilien(IX,iv, 40) est
plusexplicite: Etiamsi M scribitur^tamenpa"nmexpri-
mitur, adeo ut p"ne cujusdamnov" litter" sonum reddat;
neque eximitur,sed obscuratur et tantum aliquainter duos
vocales velut nota est,ne ips"coeant. Ailleurs (xii,x, 31)il
appellem finaleune lettremugissante: (verba)quasimu-
gientelitteracludimus M.
3'' Ordre : Labio-dentales.
60. Le son de / latine "tait d'une gi'andcrudesseselon Quintilien(XII,x, 29) : p"ne non humana voce, vel
omnino non voce potius,interdiscrimina dentium efflandaest..Suivie imm"diatement d'une voyelle,/ se brisait en
quelquesorte : quum vocalem proximaaccipit,quassa quo-
dam modo; si elle heurtait une consonne, comme dans
frangit^elle la brisait et en devenait encore plusrude :
quotiesaliquamconsonantem frangit^ut in hoc ipsofrangit^multo fithoiridior.
Ilne faudrait pas cependants'exag"rerla duret" du
DES CONSONNES LATINES. 33,
son /, comme Ta fait M. Corssen, car Quintilienne
parleici de sa rudesse que par comparaisonavecla douceur du phi grec. M. Corssen va jusqu'"croire
en se fondant sur le texte de Quintilien,que dans
r"mission du son / la l"vre inf"rieure ne s'appuyait
pas sur les dents d'en haut*; mais cette interpr"tationest inexacte,car Quintilien se borne " dire que /latine sifflaitentre les intervalles des dents (exacte-ment
comme / fran"aiseou / allemande).D'ailleurs
l'assertion de M. Corssen est en oppositionformelle
avec cette phrase de Marins Victorinus (p.2455) :
F litteramimam labium supremisimprimentesderUibus,
reflexaad palatifastigiumlingualenispiramin" proferemus.61. F latine se pronon"aitdonc comme notre /.,
Mais elle diff"rait du ?, ainsi qu'on le verra plusloin; et Quintilienrapporte (I,iv, 14) qu'un Grec,
t"moin de Fundanius, ne pouvaitpas articuler la
premi"relettre de ce nom :pro Fundamo Ci"erotestem,
quiprimam ejuslitteram dicere non posset irridet.N"an-moins
les Grecs, pour exprimer/ dans leurs trans-criptions
des mots latins,se servaient du "f{Fabius,^i"w; ; Faliscus^aX"o-"co";pontifices^TrovTtyues),faute d'un
signequi en repr"sent"tplusexactement la valeur.
PH
55. Ce double signeservait aux Latins " exprimerle y dans les mots qu'ilsempruntaient" la languegrecque ; car le (fdont le son "tait fortdoux n'avait pas
d'"quivalenten latin.C'est ce que nous apprendQuinti-lien
(XII,x, 27),dans un passage o", en m"me temps
que de l'u,il parledu ? qu'iloppose " la lettre / :
Jucundissimas ex Gr"cis litteras non habemus, vocalem
1. Corssen, "ussprache,1 ; F ; Wenn.., sich der Band der Unterlippenicht
fcstgegen den Rand der Oberlippeund der Oberz'dfme anschlicsst,so dringtzwisdien Z'"hne und Lippenein s"arkerer,dickerer Hauch hervor.
54 DE LA PRONONCIATION
alt"rant{m),alteram consonantem {"f),quibusnull" apud eos
duldus spirant;quas mutuari soiemus quotiesillorum nomi-'
nibus utimur. Quod quum contingit^nescio quomodo hilarior
protinustenidet oratiout in ephyris et zephyris.
66. Ily avait entre / "Xph cette diff"rence,que pour
prononcerjoAon fermait davantageles l"vres : non tam
fixislabrisestpronunciandaF, quomodoPH; atquehoc solum
interesttnter F et PH (Priscien,p. 543).Priscien parleailleursd'une diff"rence plusgrande: Est aliquainpro-nunciatione ejuslitter"differentiaF cum sono PH^ ut ostendit
ipsiuspalaHpidsus lingu",labrorum (p.548).N"anmoinsle langage populairerempla"a,aux "poques de la
basse latinit",iephpar une /;ti^iumphator^par exemple,se pronon"a et finitpar s'"criretriumfator.
62. Le signe V, comme il a "t" dit p. 9 et 10, avait
un double emploi : il repr"sentait" la fois une
voyelle(e/),et une consonne {v).La prononciationde Vu ayant "t" expos"e plushaut,nous n'avons "
traiter ici que du v.
63. Le V se pronon"aitcomme le digamma "olien
bien qu'ilen diff"r"t par la forme : jEolic" litter",
qua SERVUM cervumque dicimusetiamsiformaa nabis repu-
diata est,vis tamen nos ipsapersequitur(Quintilien,XII,
X, 29).y, loco consonantisposita,eandem prorsus in omnibus
vim habuit apudL"Utinos^quam apudJE oies digamma(Pris-cien,
p. 546).Le son "tait,selon toute vraisemblance,
pareil" celui de notre v fran"ais.
4*" Ordre : Dentales.
T D
64. Ces deux lettres se pronon"aientcomme nos
lettres fran"aises"quivalentes\ D et T quibusvocis
DES CONSONNES LATINES. 55
vidnitas qu"dam est,lingti"mblatione ac positionedistin-
ffutmtur;nam cura summos atqueimos conjunctimdent"s su-
premasuipartepulsaverit^Dlitleramexprimit;quotiensautem
sublimata partentqua superiusdentibus est origo,continget,T
sonore vocisexplicabtt(M.BriusYictoTi"ms^p. 2455).Toute-fois
la prononciationdu rf,dentale douce,"taitsivoisine
de celle du /, dentale forte,qu'une oreille populaireou provincialepouvaitconfondre les deux sons. Quinti-
lien dit " ce sujet(I,iv, 16): Tlitter" cura D qu"dam co-
gnatio.Quare minus mirum, si in vetustisoperibusurbis nos-
tr" et celebribustemplisleganturalexanter ^/cassantra. En
outre on litdans quelquesinscriptionsvers le milieu du
premiersi"cle avant J.-C. : havt pour haud et qvod pour
quot; au si"cle d'Auguste:ALivrpoura/mc?;APvr pour
aimd;aliqvod pour aliquot;adqve pour atque. Dans la
suite,cette confusion ne fit que s'"tendre. On voit
alors,dans les inscriptions,outre les mots que nous
venons de citer : at pour ad; illvt pour illud;qvot
pour quod; qvit pour quid; set pour sed; ed pour et;
siGVD pour stcut FECiD pour fecit^reliqvid pour reliquit^vixiD pour vixit.Ces incorrections se rencontrent "ga-lement
dans les manuscrits.
T, dans le groupe ti.
65. T, dans le groupe ti suivi d'une voyelle,gardalongtemps,au moins " Rome, sa prononciationjBranchede dentale forte,comme dans les mots fran"aistiers^amiti";mais au troisi"me si"cle de notre "re, cette
prononciationcommen"a " se modifier dans les pro-vinces.On voit,en efiet,le c " la placedu t dans deux
inscriptionsde cette "poque : defeniciones, pour d"fini-tionesTEYmmhc[iones)poxu* terminationes^en Afrique;dis-posicioNEM pour dispositionem^en Lucanie. Ce change-ment
du / en c devient tr"s fr"quentau septi"mesi"cle,surtout dans les inscriptionsde la Gaule : deposicio
56 DE LA PRONONCIATION
pour d"positionnegvciator pour negotiator^oracio pour
oratio^REcoRDAcio pour recordatio^Stacius pour Statius.Les
manuscrits pr"sententaussi les m"mes alt"rations d'or-thographe
: concio pour contio (= conventio);fecialispour
fetialis^induciw pour znduti"mundides pour mnndities,
ocium et negodum pour otium^negotium.Plus rarement
c'estle / qui se substitue au c, dans les manuscrits :
comitium pour conmdum (de cum et voces)]suspUiopoursuspido{"esubet specere)^etc.
66. Tous ces exemples nous prouvent que, " une
certaine "poque,les groupes tiet d devant une voyelleavaient finipar perdrele son primitifdu t et du c,puis-que
ces deux groupes s'"crivaient l'un pour l'autre.
Quant " leur prononciationnouvelle,nous savons parIsidore de S"ville," propos du t dans Justitia,qu'elleseconfondait avec celle du z : Cumjustitiasonum Z litter"
exprim"ttamen^ quialatinum est,per Tscribendum est,sicut
militia,nequitiaetc. {Orig.I,xxvi, 28).
TH
67. Ce double signe n'est employ" que dans les
mots emprunt"s au grec, comme theatrum o" l'ad-jonction
de Y h servait " exprimerl'aspirationdu 0.
Cette aspiration,marqu"e par l'"criture,l'"taitaussi
dans la prononciation*;et l'on peut croire que,
dans theatrum^th se pronon"aitsinon exactement
comme 9 dans "iarp^v,du moins avec une articulation
analogue.Mais comment les Grecs anciens pronon-"aient-ilsle 9? En grec moderne, ila le son du th an-glais
dur; et jusqu'"preuve d"cisive du contraire,on
peut supposer que les Grecs anciens luidonnaient le
m"me son ^.
1. Voy. MariusVictorinus, p. 2455. " 2.Voy. A.-R. Rangab", Grammaire
du grec actuel,p, 18.
DES CONSONNES LATINES..
57
L R
68. L se pronon"aitexactement comme en fran-"ais
: L validum nescio quidper partem palati,quaprimor-dium dentibussuperisesi,linguatrudente,diducto orepersona-"V (MarinsVictorinus,p. 2455).Selon Pline (cit"parPr"scien, p. 555), le son de cette lettre offrait
trois degr"sd'intensit",suivant la placequ'elleoc-cupait
dans un mot : 1**/ "tait gr"leou faible,c'est-
"-dire se faisaitpeu entendre, quand elle "tait pr"-c"d"ed'une autre / ; 2"*elle avait un son plein" la
fin d'un mot ou d'une syllabeou bien quandelle"tait
pr"c"d"ed'une autre consonne appartenant" la m"me
syllabe; 3* elle avait un son moyen au commencement
d'un mot, ou en t"te d'une syllabequandelle"taitplac"eentre deux voyelles: Triplicemsonupi habet: exilem,
qiiandogeminatursecundo locoposita,w^lle, metellus; "
pl"num,quandofinitnomina vel syllabas,quando aliquamhabet ante se eademsyllabaconsonantem,w^sol, silva; flavus
CLARUs; " m"dium, in aliisut lectus (te-lum).69. La consonne r "tait comme / une liquide,
c'est-"-direqu'elleavait la propri"t"de se joindreais"-ment
" d'autres consonnes et coulait pour ainsi dire
dans la prononciation.On pouvait att"nuer le son
de /et der, au pointde le rendre presque impercep-tibleapr"sune explosive; aussi les po"tesavaient-ils
la facult" de laisser bref l'oAsm^popleseiVa dans patris^
par exemple,sans avoir "gard" la r"glede position.On doit en concliu^e que le son de r "taitrelativement
doux. Ce n'"tait pas cette sorte de roulement gut-tural
qu'onappellele grasseyement; mais u"e forte
vibration de l'air au haut du palaisproduitepar" une mani"re de tremblement* " du bout de la
1. Gomme dit Moli"re : Bourgeoisgentilhomme.Acte H, se. vi.
58 DE LA PRONONCIATION
langue: R, vibrationevocisinpalato,lingu"fastigiofrago-rem tremulisictibusreddit.(MariusVictorinus,p. 2455.)
R dans les mots purement latins n'"tait pas aspir"e;R sineaspirationeponiturin latifiis(Priscien,p. 557),et
ce quileprouve, c'estTaddition de Vh pour repr"senterl'aspirationdu p dans les mots emprunt"s au grec :
pviTwp,rhetor. Dans rhetor,r s'aspirait,mais ilne s'aspi-raitpas dans orator.
N
70. La consonne N, comme on l'avu plushaut, est
tant"t gutturale,tant"t dentale.
N, dentale,sonnait fortement,comme en fran"ais,au commencement d'un mot : nubes,nihil;et, au mi-lieu
d'un mot, entre deux voyelles: manus^ honor.
Devant teXd ellesonnait fortement aussi,et n'avait pasle son pleinementnasal qu'elleprenden fran"aisdevant
ces deux lettres;ainsi antea, unda, se pronon"aientan'tea,un'da. Toutefois,il semble que dans la languepopulairela nasalisation de n "taitcompl"te; car chez
lespo"tescomiquesdevant nt, nd^lavoyellepeutresterbr"ve : "nier,Inde.
74. N dentale avait un son faible,mais toujoursdiff"rent de notre n fran"aise: 1**" la fin d'un mot
forsan(prononcezforsan'),lumen (pr.lumen')
^exin (pr.
exin')^Soloni^v.Solon'); 2** au milieu d'un mot devant
^"/i^"/"s 'invictus (prononcezin'victus)^confirma(pr.
con'firmo)^inh"reo (pr." peu pr"scomme dans le fran-"ais
" inh"rent ",mais plusfaiblement " cause de l'as-piration
qui suit),conjuoc(pr.con'jux)infans(pr.in'fan's).
Cette n "tait si peu marqu"e qu'elleest parfoissupprim"edans les inscriptionset les manuscrits :
iNFAS pour infans^coiux pour conjux coventionid pour
conventione cohortor pour conhortor inusit". Cette
60 DE LA PRONONCIATION
Gracques,et dans d'autres inscriptions,ant"rieures et
post"rieures" Auguste,on trouve souvent^ ajout"eapr"sx^ contrairement " T"tymologie:exstrad (= ecsstrad)
pour extra; sAxso (= sacsso)pour saxo; vxsor (=:ucssoj')
pour uxor ; conivnxs (= conjuncss)pour conjunx ou
conjux.Par contre, le son gutturalde cette consonne
double tendit de bonne heure " s'affaiblir,puisqu'onlit
d"j" sur le monument d'Ancyresescent"o^],et dans
d'autres inscriptionsde la m"me "poque praetestati,
SESTivs, o" l'jTest remplac"par une 5 devant une con-sonne
pour faciliterla prononciation.Plus tard, on
voit X remplac"par ss devant une voyelle: vissis, et
m"me par une seule s devant une voyelleou " la find'un
mot : coivs {^onrconjux)obstr"nserit, vns"t^ visit (pourvixit).Dans les bas-tempsx avait perdule son gutturalau pointd'"tre prispar des graveurs ignorantscomme
"quivalentdu son^ : milex, tigrix, xancto.
Consonne grecque : Z
78, Les Latins, comme on l'a vu page 6, eurent
d'abord un z archa"quequ'ilslaiss"rent de bonne
heure tomber en d"su"tude. Quelle en fut la pronon-ciation
primitive?Nous l'ignoronsabsolument; mais
il est certain qu'elledut peu " peu se confondre avec
celle de la lettres^ puisqu'onse servit de cette lettre
pour remplacerle z archa"que.79. A l'"poqueo" les Latins introduisirent dans
leur langueun certain nombre de mots grecs, ilss'aper-"urentqu'illeur manquaitun signepour repr"senterle
son du z"ta.Ilsprirentalors le Z grec ; et s'ilsle trans-port"rent
en latin avec sa forme "trang"re,ce fut "vi-demment
pour lui maintenir sa prononciationd'origine.Le z latin,uniquement employ" dans les mots
tir"s du grec, comme zephyruszona^ zelotypia^baptizo^
DES CONSONNES LATINES. 61
baptizator^Zmo^ Zaleucus^Zacynthosetc.; avait donc
le son du z"ta grec. Ce son "taitd'une grandedouceur,au dire de Denys d'Halycarnasse,et rien n'emp"chede croire qu'il"tait identique" celui du z"ta grec
moderne, lequelse prononce comme notre z fran"ais*.81. Nous sommes sur ce pointen d"saccord avec
une opiniong"n"ralementr"pandue,d'apr"slaquellele z se seraitprononc" comme une s au commencement
des mots; et " l'int"rieur des mots, comme deux s.
On all"guel'orthographed'un certain nombre de
mots tir"s du grec, comme sona de "wy/j,Sethm de
ZnQo^^badisso (Plant-)de jSa^t"w,atticisso de "mx^"w,
cyathissode xuae""w,comissor (Plant,et Liv.)de "c6)jtji""6),
rrnisso (Plant.,Virg.,Liv.)de fjt""o)^etc. Mais cet argu-ment
nous para"tplussp"cieuxque juste.Comment
admettre,en effet,que les Latins aient emprunt" aux
Grecs leur z"ta pour le prononcer s ou ss,- puisqu'ilsavaient la lettres simpleet redoubl"e dans leur propre
langue?La v"rit",c'est qu'enexprimantz"ta par ^ "
l'"poqueo" ils ne poss"daientpas le 2, ils avaient
prisla lettre s faute de mieux ; et si quelques-unsdes mots grecs qu'ilsintroduisirent alors dans leur
langue,gard"rentcette orthographeapproximative,c'est que l'usageles avait consacr"s sous cette forme
quand on adoptale z. Mais dans la suite,les Romains
assez familiaris"s avec la langue grecque pour l'em-ployer
couramment dans leur conversation et dans leur
correspondance,se firent un scrupuled'alt"rer le son
du z"ta dans leurs transcriptionsnouvelles;et c'est pr"-cis"ment
pour emp"cher cette corruptionde la lettre
grecque, c'est pour en fixer d'une mani"re d"finitive la
prononciationv"ritable,qu'ilsintroduisirent le signeZdans leur propre langue.
D'ailleurs les grammairiensanciens ne disent nulle
part que z se pronon"aitcomme s om ss : ilsse bornent
62 DE LA PRONONCIATION
" rappelerque c'"taitainsi qu'ontranscrivait primi-tivementle z"ta grec. Quant au son du z"ta ils d"-clarent
qu'ilest tout particulier,et que la lettre z
peut seule l'exprimer*.Quel "tait donc, suivant eux, le son du z"ta grec
ou du z latin qui est exactement la m"me lettre?
Sur cette question,ils sont en d"saccord. Les uns
disent que c'est un son double* et qu'il"quivaut"
crd^;d'autres,que c'est un son simple*;d'autres
qu'ilcorrespond" $^ ou ds^. Cette divergence,aulieu de compliquerla question,aide au contraire "
"la r"soudre. Elle nous prouve que les deux "l"ments
du z"ta {(j$ou d")ne se pronon"aientpas ind"pen-dammentl'un de l'autre et successivement,car s'il
en e"t "t" ainsi,toute oreille romaine aurait facile-ment
distingu"quel "tait celui des deux sons i "
quipr"c"daitou suivait l'autre;et il n'y aurait pas
eu sur ce pointmati"re " discussion. Cela "tabli,il
1. In antlquislihris,,.,pro iU"(Z)dtup SS ponebantur.Sed viderint ilU,
qui cum verbis integrisGrxcorum uti non erubuerint, erubescendum credi-
derunt literas grxcas intermiscere. Nobis satius est alieno bene uH, quam
ineleganternosira apponere, (Cassiodore,"d. Putsch, p. 2286.)" Qiubvoces
Z liUer" sonum exigunt,eas per Z sine ulla h"silatione debemus scr ib"re.
(MariusViclorinus, p. 2458.)" Z lingualaiina non agnoscit...,peregrina
nomina hune sonum induxerunt. (V"liusLongus, p. 2216.)" Mezentium et
Hylam et alia nobis peregrinascribere et enuneiare propriosono non possu^
mus. (Asperjunior,p. 1726.)" 1. Z consonans semivocalis duplexgr"ca^
quw proptergrwca velbarbara nomina admittitur. (Diom"de,p. 421.)" Quum
correptam vocalem suscipitZ duplex qux cum positionelongam possiteffir
cere, vim plerumque duplicisconsonantis amittit, ut nemoros" Zacynthos.
(Diom"de,p. 424.)" 3...qui putant Z ex c et B constare. (VerriusFlaccus
dans Velius Longus, p. 2216, 2217.)" 4. Si quis secundam naturain vult
excutere hanc literam Zy inveniet duplicemnon esse,si modo illam aure
sinceriore exploraverit.(VeliusLongus, p. 2217.)"5. Z, si modo LcUino ser-
moninecessaria esset,per D et S literasfaceremus," (parapproximation,selon
nous : le d initialindiquantou produisantradoucissement de s, exactement
comme dans le grec moderne le son des lettres fran"aisesb et g dur se rend
approximativementpar {i?r,yx, et le t prend le son do notre d quand il est
pr"c"d"d'un v)." (MariusVictorinus, p. 2453 )
DES CONSONNES LATINES. 63
faut n"cessairement admettre que dans le z les sons
delta et sigma se combinaient intimement ensemble
de mani"re " former un son unique, que ce son
participait" la fois du delta (dentaledouce,analoguepeut-"treau tk anglaisdoux),et du sigma (sifflante
forte),et qu'iltenait le milieu entre ces deux sons.
Tel est pr"cis"ment le son de notre z fran"ais.Quant " l'intensit"du son, il semble qu'elleait "t"
plusgrande en latin que dans notre langue,surtoutentre deux voyelles" l'int"rieur d'un mot; peut-"trealors le z latin se pronon"ait-ilcomme deux z*.
" 6. " Observations sur la prononciation latine.
On sait combien la prononciationdes languesmo-dernes
varie de si"cle en si"cle,et,dans une m"me
"poque, d'une province" une autre : ilen fut certai-nement
de m"me de la prononciationlatine.L'int"r"t e"t "t" grand de suivre " travers les "ges,
dans les diff"rentespartiesde l'empireromain,les mo-difications
qu'eut" subir le son de chaque lettre;mais
telleest en cette mati"re l'insuffisancede nos renseigne-ments,
que, m"me e"t-on recours, pour y suppl"er,auxinductions les plushardies, il faudrait sur bien des
pointsse r"signer" un aveu d'impuissance.Force nous a donc "t" de circonscrire l'objetde nos
recherches;et bien que nous ayons d" noter en passantcertains changementsde prononciation,certaines arti-culations
locales,notre but a "t" principalementd'"ta-blir
quel"taitchez les Latins le son propre et pour ainsi
dire classiquede chaquelettre.
1. C'est ce que para"tindiquerl'emploides deux s dans l'ancienne langue,
et l'usageadopt" par certaines personnes de redoubler le z dans quelques
mots comme dans le nom "trusqueMezentius : Nec minw fallunturquiMezen-
Uum per duo Z scribuntjignorantesdupUcem liUeram non deberc geminari.
(T"rentiusScaurus, p 2257.)
60 OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION LATINE
A ce point de vue, nous avons d" "tudier Sur-tout
la prononciationde Rome et particuli"rementcelle
des gens instruits ; mais " Rome m"me la prononcia-tion"prouva bien des vicissitudes,et l'on a vu que
de Cic"ron.
" Quintil"ences changements furent sou-vent
consid"rables. Aussi,quand nous avons rencontr"
de semblables variations,avons-nous presque toujoursprispour type de la prononciationclassique,cellequieut cours depuisFav"nement de N"ron jusqu'"celuid'Adrien. Ce fut en effet dans cette p"riodeque l'or-thographe
et la prononciationse mirent d'accord* :
il en r"sulta que, sauf de rares exceptions,chaquelettreeut alors sa valeur propre, et que les sons mixtes
disparurentpresque compl"tement.Aussi nous sommes-nous appuy" souvent sur l'auto-rit"
de Quintilien,et c'est son t"moignageque nous
avons invoqu"dans les cas douteux.
Si nous avons aussi nettement affirm",par exemple,
que les lettresd'importationgrecque se pronon"aientenlatin comme dans leur langued'origine,c'estsur la foi
d'un renseignementfourni par Quintilien.A son "poque,les jeunesRomains apprenaientle grec d"s le bas "ge,et ils parlaientcette langue," Rome m"me, avant
qu'onleur enseign"t" parlerlatin. Ils contractaient
ainsi un accent "trangerdont illeur "taitdifficilede se
d"faire : A Gr"co sermone puerum indperemalo : non tamen
hoc adeo superstitiosevelimfieri,ut diu tantum loquaturGr"ce
aut discat,sicutpleinsquemorts est;hinc entra accidunt et qris
plurimavitia in peregrinumsonum corruptiet sermonis,eut
quum Gr"c"figur"assidua consuetudine h"serunt,in diversa
quoque loquendirationepei^tinacissimedurant {\ i, 12 et 13).Avec une pareille"ducation,il est hors de doute que
1. Suis quaeque liiierxsonis enuntieniur. (Quintilien,I, xi, 4.)" Ego, nisi
quod consuetudo ohtinuerU,sic scribendum' quidqusjudico,quoniodosonat.
(fd.ibid.,I, VI, 29.)
OBSERVATIONS SUR LA PRONONCIATION LATINE. m
lesRomains de hautes classespronon"aient" la greccjueles sonsjo^,th,ch,y,z^.
C'est encore d'apr"sQuintilienque nous avons "tabli
quel"tait le son propre de IV ; et nous avons dit
qu'ilse pronon"ait" quand il "taitbref," quandil "tait
long.Quant au son " ferm", ildevait "tre devenu bien
rare " l'"poquede Quintilien,puisque cet auteur le
remeirque seulement dans le mot h"re. Si " cette "poquele son " ferm" e"t "t" fr"quent,si comme plustard il
avait servi " distinguer1'^longde M" bref,Quintilien
n'aurait pas cit" imiquement le mot her" (o" 1'^ est
bref^),et il aurait dit d'une mani"re g"n"rale: "n
E longoneque E planeneque i auditur.
Nous devons ajoutertoutefois que le son " ferm"
dut se conserver dans la languepopulaire,car on le voit
repara"treau temps de la d"cadence,mais seulement
pour marquer l'"long: e quandoproducitur,vicinum est
adsonum i /2V/^ra?.(Serviussur Donat, 421,19,"dit.Keil.)Quotiemcumquee longam volumus proferri,vicma sitad i lit-
teram, (Pomp"ius, Commentaire sur Donat, 102, 9,"dit. Keil.)
Quant au son " ouvert, sinettement d"critpar Marins
Victorinus (voy.p. 27),ilne s'employaitplusque pour
marquer Y" bref; et ce qui prouve qu'il"tait alors
encore consid"r" comme "tant le son e par excellence,c'est ce qu'endit Pomp"ius : quandovis dicere brevem
e, simplicitersonat. Servius,pour en indiquerla pronon-ciation,fait un rapprochementqui ne laisse pas de
nous siu'prendre: il remarque que V" bref a un son
1. Notre opinionest encore confirm"e par ce passage de Quintilienque nous
avons cit" plus haut, p. 54 : (Grxcas)Ulteras.,.,quas mutuari solemus, quo-
ties illorum nominibus utimur, Quod quum continglt,nescio quomodo
hUarior renldet oratio." 2. Hic hercPhrijxexvelkrapressitovis,(Ovidb,
Fastes,m, 852.)" Res hodie minor est, h"re quani fuit,ac eadem cras.
(Juv"xAL,m, 23.)
G" OBSERVATIONS SUR LA PROxNONCIATION LATINK.
voisin de la diphthongue" : quandocoireptwn^vicimim
estad somim diphthongi,?//equus. La diphthengue" son-nait
donc alors comme noh^e " circonflexe. Il est vrai
qu'" cette "poque la prononciation"tait bien cor-rompue,
car justement" ce sujetPomp"ius reproche"
ses contemporainsde prononcer long V" bref : Pie-
inimque maie pronuntiamusetfadmusintiinn,ut brevissyllaba
longotractu sonet : si qui velitdicereiEQUUS 2"^*oeo quodest
EQUUS, in pjvnuntiationehoc fit.
Npus voil" certes bien loin de la prononciationcorrecte et rationnelle de Quintilien; et Ton com-prendra
qu'enpr"sencede ces variations,dues sou-vent
" des influences provincialesou barbares,
nous ayons tenu " "tablir autant que possiblequel"tait le son propre et pour ainsi dire classiquedeslettres latines.
82. TABLEAU R"SUMANT CE QUE NOUS AVONS DIT SUR LA
PRONONCIATION LATINE
LETTRES PRONONCIATION LETTRES PRONONCIATION
I. " VoyeUes
A
E
0
a fran"ais,bref et long.bref : " fran"ais." long :
" fran"aiset post"rieure-
ment " ferm".
i fran"ais,bref et long;
quelquefoisu fran "ais
(soninterm"diaire entre
\ou et lY, dont parleQuintilien).
0 fran"ais,bref et long.
U ou fran"ais,bref et long,quelquefoisu fran"ais
(soninterm"diaire entre
\ou et l", dont parleQuintilien); " peineper-ceptible
ou m"me sura-bondant,
toujoursdans
le groupe jw, et quelque-foisdans gu^ su devant
une voyelle.
upsilongrec (=u fran"ais).
C8 DM L'ORTHOGRAPHE LATINE.
D
TU
L
R
RFI
N
d fran"ais.th"ta grec = peut-"tre///
anglaisdur=6 desGrecs
modernes.
/ fran"aise.
plusliquideque r fran"aise;
apr"s une muette, rap-pelle
souvent le son
presque imperceptiblede
r anglaise.7'ho grec avec espritrude
(z=r fortement aspir"e)." peinenasale; sonne " la
("net au milieu des mots
comme dans fine inique^" Voy. n gutturale,
faible entre deux voyelles,peut-"treaussi entre net
une voyelle{risus^cemof);
tr"s sourde,par nature,"
la fin des mots {artubus);forte partout ailleurs
{simulastrum, verso)," Voy. u.
z"ta grec = z fran"ais= K
des Grecs modernes.
5" GUTTURO-DENTALES
X Ies (sifflantefortement marqu"e).
CHAPITRE IV
" 7. " Des variations de l'orthographe aux
diff"rentes "poques de l'histoire du latin
{d'apr"slesinscriptions*).
1. Dans le pr"c"dentchapitre,nous avons indiqu",en faisant de la prononciationde chaque lettre une
"tude " part, les principalesmodifications que le
temps apporta " l'orthographelatine : ilnous reste a
donner de ces transformations une vue d'ensemble,
et " les pr"senter dans leur ordre chronologique
1.Les inscriptionsque nous avons consult"es, sont principalementcelles
"|uiproviennentde Rome ou du Latium, et qui "manent de Tautorlt" publique.
" A partirde notre quatri"mep"riode,nous avons emprunt" cerlaiaes divi-sions,
quelquesid"es g"n"raleset plusieursfaits importants" rexccllcnt ou-
Trage de M. Wilhelm Brambach, Die Neugestaltungdcr latcinlschen Ortho-graphie.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 69
avec l'indication des causes qui les produisirent,oudes influences qui les impos"rentau public.
Consid"r"e " ce point de vue particulier,touteThistoire de la langue latine vivante peut se diviser
en dix p"riodes.
Preml"re P"riode.
2. La premi"rep"riode,de beaucoupla pluslongue,mais la pluspauvre en documents, s'"tend depuislafondation de Rome en 754, jusque vers le commen-cement
du troisi"me si"cle avant J.-C.
Ce qui caract"rise cette p"riode,c'est l'emploide
s entre deux voyelles,et de s finale,dans les mots o"
plus lard cette s s'adoucit en r : /"desum,piusima,meliosem,asenam, janitos(Varron,Zr. L., vn, 27),Valesii,Fusil (Quintilien,I, iv, 13),melios Lases. Hors de l"
nous ne savons rien de pr"cissur l'orthographede
ces temps recul"s.
3. Il nous reste bien quelquesmonuments de cette
p"riode: le Chant des Fr"res Arvales,contemporain,dit-on, de Romulus (754? " 715? avant J.-C.),les
Lois de Numa (714?" 671?),une Loi de Servius Tullius
(578?" 534?),de courts fragmentsdu Chant des Sa-
liens,et des d"bris de la loides Douze Tables (450avantnotre "re);mais nous sommes loin de poss"derle texte
primitifde ces documents.
4. Par exemple,ce qui nous reste des Lois de Numa
et de la Loi de Servius TuUius a "t" sauv" de l'oublipar
un seul auteur, le grammairienPomp"ius Festus. Or
Festus vivait au deuxi"me si"cle de notre "re, c'est-"-
dire de sept" huit cents ans apr"s la r"daction de ces
lois.En outre le plusancien manuscrit connu de Festus
{CodexFarnesinus)est du onzi"me ou du douzi"me si"cle
apr"sJ.-C, de sorte qu'ilfaut compter environ dix-sept
70 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
OU dix-huit cents ans entre l'"poqueo" les loisde Numa
et cellesde Servius TuUius furent r"dig"es,et l'"poqueo" fut "critela plusancienne copieque nous en ayons.
5. Deux fragmentsdu Chant des Saliens nous ont
"t" conserv"s aussi par un seul auteur,M. T"rentius
Varron, quiv"cut de 116 " 27 avant J.-C; et le plusancien des manuscrits connus de Varron [CodexFloren-
tinus)datant du onzi"me si"cle de notre "re, est
post"rieur" cet "crivain d'environ onze cents ans. On
comprendque dans un lapsde temps aussi consid"rable
ce vieux monument a d" subir de graves alt"rations ; et
les variantes des manuscrits en sont la preuve.
Ainsi,le texte g"n"ralementadopt"du Chant des Sa-liens
est celui du Florentinus :
Cozeulodoizeso,orwiia vero adpatulacoemisse iamctisianes
duo miscertisesdun iarmsve vet pas melios eumrecum... "
Divum empta carUe,Divum Deo supplicante*.
Mais ce texte est bien diflF"rentdans les autres manus-crits.
Au lieu de cozeulodoizeso,on litdans le Gothanus et
le Havniensis: coreulodorieso;dans leParisiensisprimus:
cozeulodorieso;dans le Parisiensis secundus : corctdodori".
" On litau lieu de vero: enim (Goth., Havn.)et non (Paris.
sec);" au lieude coemisse : oremisse (Paris,sec.)" au
lieude iamcusianes :"lamcusianes (Havn. ),iancusianes(Paris .
prim.),lacrisiones{)?wh.sec. ),/awcw^/"w^^(CodexAmbro-
sianus);"au lieude duo misceruses: duonus ceruses (Goth.,Havn., Paris,prim.,Paris sec, Ambr.);" au lieu de
dun : dum (Goth.);au lieu de dun ianus : dunzzanus{l?ans.prim.,Ambr.);" aulieudey^t;^/;t;^^/(Par.sec,Ambr.)et venet (Havn.); " au lieudepos:post(Goth.,Havn.,Paris, prim.,Ambr.);" au lieude empta : emta (Havn.).
i. Dans ses Latini sermonis vetustioris reliquixselecUSyp. 75, M. Egger
rapporle " titre de curiosit" les traductions' donn"es de ces deux fragment^
par MM, Grotefend et Duntzer. Voyez ci-apr"s,p. 71, ce que Quintiiiendit
de Tobscurit" de ces vieux textes "videmment fort alt"r"s.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 7{
6. Ilressort de ces divergencesqii'untexte aussi al-t"r"
par lescopistesne nous apprendrien de positifsur
Torthographede la premi"rep"riode;et Ton peut dire
d'une mani"re g"n"raleque pour rechercher T"tat de
Torthographeaune "poque d"termin"e de l'antiquit"latine,les manuscrits des auteurs anciens sont une
source d'informations plusque douteuse,puisqueaucunde ces manuscrits ne remonte avec certitude jusqu'"
l'antiquit"proprement dite (Voy.p. 18).
7. Divers renseignements"parsdans lesauteurs,les
trait"s des grammairiens,et surtout les monuments
"pigraphiquessont,avec quelquespapyrus, les seuls
documents qui,en pareillemati"re,puissentfournir des
indications tout " fait s"res.
Ilest cependantdes inscriptionsdont l'autorit"est "
peu pr"snulle,comme cellequinous a conserv" le texte
du Chant des Arvales. Cette inscriptionquidate seule-ment
du r"gne d'H"liogabaleet ftitgrav"een Tan 218
apr"sJ.-C,contient certainement plusieiu'smots dont
l'orthographen'est pas conforme " celle des premierssi"cles de Rome : lu" pour lue = luem; incurrere poiu"incurere ou plut"tincurese;pleoreson pleorispour pleosis,etc. Bien d'autres alt"rations,qu'ilest impossiblede
distinguer,ont pu se glisserencore dans ce vieux texte;
car il est probableque le Chant des Arvales "tait,poiu"les Romains du tempsd'H"liogabale,aussi inintelligible
que le Chant des Saliens pour les contemporainsde
Quintilien: Saliorum carmina via:sacerdoHbus suisintellecta.
Sed il/amutarivetat religio; et consecratisutendum est{\^vi,40).Ilest vrai que lareligiond"fendait d'yrien changer;mais leschangementsse font in"vitablement et comme
d'eux-m"mes dans les parolesqu'onr"p"tesans les
comprendre:
8. Voici,tel qu'ilnous est parvenu, le texte de ce
vieux chant :
72 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE,
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illllliliW -g^ g .S .g w g ^ " " g r. So^Q s g " 2 c" C3 c" fl .t3 .t3 .t3 2 "^
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Ce]
H "i
:i i m Ii e Ii i i i i
1. Cette inscriptionest grav"esur les deux c"t"s d*une plaque de marbre
qui para"tavoir servi do tableou de banc dans le bois sacr" des Arvales : Ritschl
en a donn",le fac-simil"dans ses Priscx latinitatismonumenta epigraphica(pi.xxxvi).^lfefut trouv"e en 1778, " Rome, en creusant les fondations d'une
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.^
73
9. Quant aux fragmentsdes Lois des Douze Tables,ils
sont "parsdans les ouvrages d'"crivains appartenant"toutes les "poques,et l'orthographeprimitiveen a "t"
g"n"ralementrajeunie.
Deud"me P"riode.
10. La deuxi"me p"riode s'"tend depuisle com-mencement
du troisi"me si"cleavant J.-C.jusqu'"l'an-n"e
240. Elle est caract"ris"e par la r"forme d'AppiusClaudius Csecus.
Ce personnage, censeur en 312, et deux fois*consul,
en 307 et en 296,grandhomme d'"tat,savant juriscon-sulteet puissantorateur, fut le premierRomain qui
s'occupad'"tudes grammaticales;et c'est " lui qu'ilfaut attribuer l'adoucissement de S en R entre voyelles.D"s lors les formes comme f"demm,meliosem asenam,
Lases,Fusia,Spusia,Valesia etc. disparaissent,et sont
remplac"espar f"derum,meliorem,arenam, Lares,Furia,
Spuria,Valeria.Vo pr"domineencore au nominatif et "
l'accusatifsingulierde la 2"*d"clinaison,au g"nitifplu-riel,et " la 3* personne du plurieldes verbes o" plus
tard ilfutremplac"part/; mais Vu appara"td"j",commeon le voit dans les inscriptionssuivantes :
chapelledu Vatican. " 2. Selon Mommsen (G.I. L. vol.I,p. 9 et 10),voiciTexpli*cation des formes difficilesde ce chant: enos=inos,commQi^= ^; " Lases
= Lares ; " lus, lue = luem, et rue = ruetn {ruinant);" pleores,pleoris
= pluresIplerosque); " Marma, Mai^mar = Tosque Mamers {Mars):" sins
sss"nas, et sers = siris;" fu=: fue imp"ratifdu radical verbal fii,{esto):
" Limm sali et la fin du vers ne s*adresse pas au dieu; c*est un ordre qu*un
Fr"re Arvale donne " un de ses coll"gues;" Berber = peut-"treverbera
[solum]; " Semunis, Simunis = Semones (demi-hommeset par cons"quent
demi-dieux): Martianus Capella(2,156)dit ^\i.iUovsemones autsemideos (dese privatifou se pour semi, et hetnones ou homin^); " advocapitabr"viation
de advocabitis. " M. Egger {Lat.serm. vet, rel.seljcite quatre autres inter-pr"tations
plus anciennes. *- Voy. $ 8, suppl"ment au chapitre de l'ortho-graphe
LATINE, 5 et 6, lesexplicationsdonn"es par M. Br"ol et M. L. Havet.
74 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
"pilaplie de Sclplon BarUataSt
CONSUL l'an 456 DE ROME, CENSEUR EN 46* (= 298,290 AVANT J.-C.)
0. en. f. scipio
coraelius. lucius.scipio.barbatus. gnaivod.paire
prognatus.forlis.vir.sapiensque"quojus.forma, virtutei.parisuraafuit" consoL censor. aidilis.quei.fuit.apud.vos " taurasia.cisauna
samDio.'cepit" subigit.omnc. loucanam. opsidesque.abdoucit^
Inscrlpllon ae la Colonne Boalrale de Hullins*
(494de Rome, = 260 avant J.-C.*)
La partieimprim"een italiquesest une restitutionde Mommsen.
. . .: . secestANOS"tie. op-
sidioneD exemet. lecione^j^w^ cartaciniensis omnis
mflxiMOSQVE. MACiSTROTOS huci pulam post dies
wovEM. CASTREIS. EXFOCiONT. Mxcelam"iwopidomvi
/?VCNANDOD. CEPET. ENQVE. EODEM MKCistJ^atud bens
rE"f. NAVEBOS. marId. CONSOL. prImos. cesct copzos"ue
CLASESQVE. NAVALES. prImos. ornavet. PATavet"ue
cvMQVE.Eis. NAVEBOS. CLASEis. POENicAS. owiisitem^na-
1. C. L I.,vol. I. n"" 29 et 30; vol. VI, l'"parUe,n"" 1284, 1285. " Sur
un sarcophagetrouv" " Rome en 1780; est au Mus"e du Vatican. La premi"re
ligneest form"e de lettrespeintesen rouge ; le reste est grav". Voyez le foc-simile dans Ritschl : P, L. M. E.; pi.xxxvii. " Selon Mommsen (C.L L,vol. I, p. 16, 17),cette "pitaphe,dans la forme o" nous la voyons, ne serait
pas contemporainede la mort de Barbatus; ce quile prouverait,c'estl'emploides d"sinences en us " la placedes vieillesterminaisons en os. Mommsen sup-pose
que cette inscriptionfut d'abord peintesur le tombeau au moment des
fun"raillesde Scipion,qu'ellefut grav"e seulement au si"clesuivant, et que
l'ancienne orthographefut alors rajeunie." Toutefois,au milieu des obscu-rit"s
de ces anciens temps, ilnous semble p"rilleuxd'acceptersans r"serve une
pareillehypoth"se.On verra plusloin combien l'orthographe"tait ind"cise "
cette "poque.
2. C. L Zr.,vol. I, n" 195; vol. VI, n" 1300." Plaquede marbre de Paros;
est actuellement au Capitole." Cette inscriptionfut trouv"e " Rome, dans
des fouiUes faites au Forum en 1565. Si le texte remonte " l'"poquede Duilius, la gravure n'en est pas aussi ancienne. Ce fait est prouv"P par la beaut" des lettres(voy.pi.loin, le fac-simil"),qui accuse une
habilet" de main bien post"rieure" l'"poquede la pi'emi"reguerrepunique, et par la pr"sencedu grand I qu'on ne rencontre pas ailleurs
"76 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
l"pliaphede Iiwctaa Selplon '"
(consull'an495 de Rome, censeur en 496 = 259,258 avant J.-C).
cornelio.l.f.scipioaidiles.cosol.cesor-
honc oino*ploirunie.cosenliont.T{pman")duonoro. optumo.fuise.viroluciom. scipione.fllios.barbaiiconsoL censor. aidilis.bic.fuet.B.{pudvo8)bec. cepit.corsica. aleriaque*urbe
dedet.tempestatebus.aide.meveU){d)
11. Si Ton compare l'orthographede ce temps avec
celle qui fut en usage " l'"poquede Quintilien,on
remarque :
4 " Voyelles : e = f,dans en"ue^ hec navaledmereto[d),navebos,tempestatebus,ploirume,aidiles;exemet^fuet,dedet,
omavet, cepet.
1 = e dans la d"sinence de cartacimensTs^" Sur i
longrepr"sent"par un grand I dans cartaciniensls^
prlmos,marld^voy. la note de la page 74.
0=1/ dans consol,cosol,cosenliont,exfodont,n"vebos;et le plussouvent aux nominatifs et accusatifs du sin-gulier
de la 2* d"clinaison : Comelio{s),prlmos filios^Ludom, Samnio{m)Captom poplom,viro{m)optumo{m)^honc; ainsi qu'aug"nitifpluriel: olorom^dvonoro{m);quelquefois" l'accusatifplurielde la 4"*d"clinaison :
macistratos; o =^ u dans "uoJus{=cujus);o =^i dans
olorum (= illorum);u, pour exprimerle son interm"diaire entre Yu et
i.C. L L, voL I. n" 31 et 32; voL VI. i^ partie,n^ 1286 et 1287. "
Cette "pitapheest en deux parties: la premi"re(lignes1 et 2)trouv"e " Rome
en 1781 et conserv"e au Mus"e dur Vatican, est surle sarcophagem"me ; les
lettresne sont pas grav"es,mais peintesen rouge. La seconde partieest
grav"esur une plaquede pierred*"lbe, trouv"e " Rome en 1614. et qui est
actueUement au palaisBarberini. " Les restitutions en italiquessont de
Mommsen. " - Ritschl a donn" le fac^imiU de cette "pitaf^e: P. I. If. B*,
pi.XXXVIII-
DE LORTHOGKAFHE LATINE. 77
Vi au suffixe d"s superlatifs: optumo^ ploinnne,maxu-
mas^parimma.Le groupe ei = i long,dans quei,numei, vivtutei^
castreis,so"eis;"i=e dans c/aseis,naveis;
2*" DiPUTHONGUES : Al = " dans akk, aidiles,aiclilis;Ai = a longdans gna"vod.
01 = il long dans oino,ploirume;OE = u long dans p"nicas;ou = tt long dans abdoiicit,Lot"anam.
30 Consonnes : b de od s'accommode en /; devant * ;
cpsides;
c=ff dans lecionesmacistratos,eafocioni,cartaciniensls
"Voy.p. 9).DV = ^ dans dvonoro ou duonoro;
D termine la d"sinence de l'ablatifsingulier: pr"-
^ladyaltodffnaivod,merito[d)ypiicnandod^dictatoredynavalcd,
mand;
M ne s'"critg"n"ralementpas " la fin des mots :
Taiirasia,Cisauna, Corsica^Aleria Samtiio \ oitto,vivo,
"ptumo, duonoro, omne, Scipione,iirbe,aide;
N, " l'int"rieur d'un mot, tombe parfoisdevant v ;
jcesor,cosol,cosentiont;
s finale tombe parfoisaussi au nominatif singulierde la deuxi"me d"clinaison : Conielio;
Les consonnes ne se redoublent pas : fi/ise,pamiima,
olorum.
4*" Enfin l'orthographeest extr"mement ind"cise,
car on trouve : hec " c"t" de hic: " aidiles" c"t" de
cidilis; " fuet,cepet,dedet,exemet, ornavet " c"t" de fuit,
cepitsubigit,abdoucit;" castreis,socieis" c"t" de e-is; "
1. Mommi^en n'admet pas que Samnio soit un accusatif, " cause de la pr"-sence
des d"sinences nouvelles en us dans cette "pitaphe; et ille croit " Tabla-
X'i",pour in Samnio. L'orthographe"tant rest"e longtemps ind"cise dans ces
d"sinences, nous pensons que rien n'emp"che de lire Samnio(m),et d'expli-quer
: 11 pritTaurasia, Cisauna, (etensuite tout)le Samnium.
58 I)": L'ORTHOGRAPHE LATINE.
claseis^naveis " c"t" de closes,navaleset de cartaciniensls;
" maxumas " c"t" de maximos; " cosol,cesor " c"t" de
comol,censor; " Tattrasia,viro,etc. " c"t" de Loucanam,
Luciom; " filios^Cornelio[s],navebos " c"t" de Corn"lius^
LitchisyBarbaius,prognatus,tempestatebus; " enquek c"t"
de in; " leciones,macistratosexfociontcartaciniensls "
c"t" de gnaivod,prognatus^snbigit; " - dicta"ored" c"t" de
p"tre;etc.
Troisi"me P"riode.
12. La troisi"me p"riodecommence en 240 avant
J.-C,Tann"e o" Livius Andronicus publiases premiers
ouvrages. Elle peut s'appelerla p"riode de Livius
Andronicus, car ce po"teexer"a une grandeinfluence
sur son "poque par sa traduction de TOdyss"e et
par ses. imitations des trag"dieset des com"dies
grecques.Cette p"riodese continue pendant une vingtaine
d'ann"es apr"sla mort de Livius Andronicus (204).Elle finit " T"poque o" les r"formes d'Ennius com-menc"rent
" prendrefaveur,c'est-"-direapr"sTann"eo" ftitpubli"le s"natus-consulte. relatif aux Baccha-nales
(186).Le s"natus-consulte sur les Bacchanales est le do-cument
le plusimportantque nous ayons pour "ta-blir
Torthographede cette "poque.
Eplslwla consulam ad Teuranos ae Baccbanalilias ^
["criteen 186^ deux ans avant la mort de Plante).
q. marcius 1. f.,s(p)poslumlus1. f. cos. senatam consoluerunt
n. octob, apud aedem duelonai. sc(ribendo)arr(uerunt)m. claudi(us)m. f.,1.valeri(us)p. f.,q. minuci(us)c. f.
1. Plaquo de bronze trouv"e en 16-iO " Tiriolo,villagedu Brutium. Elle est
au Mus"e Imp"rialde Vienne. " Ritschl en a publi"le fac-simil": Prise,
latinit.mon. epigr.,pi.xvni. " Le litre epistulOretc., est de Mommsen.
DE L'OKTIIOGRAPHE LATINE. 79
de bacanalibus quei foideratei esent ita exdeicendum censuero.
neiquiseorum bacanal habuise velet.sei ques esent,queisibei dei-cerent necesus ese bacanal habere,eeis utei ad pr(aitorem)urbanuin
romam venirent dequeeeis rcbus,ubei eorum verba audita esenl,utei senatus noster decerneret,dura ne minus senatorbus c adesent,
quom ea res cosoleretur. bacas vir nequisadiese veletceivisroma-
nus neve nominus lalini neve socium quisquam,nisei pr(aitorem)urbanum adiesent isquede senatuos sententiad,dum ne minus sena-
toribus c adesent,quom ea res cosoleretur,jousiset.censuore.
sac^rdos nequisvir eset. magisterneque vir neque mulier quis-quam eset. neve pecuniamquisquameorum comoinem habuise velet
neve magistratum,neve pro magistratudneque virum neque mulie-
rem quiquam fecisevelet. neve post bac inter sed conjourasenevecomvovise neve conspondise,neve conpromesisevelet neve quisquamfldem inter sed d"dise velet. sacra in oquoltodne quisquamfecise
velet,neve in poplicodneve in preivatodneve exstrad urbem sacra
quisquamTecise velet,nisei pr(aitorem)urbanum ndieset isquede
senatuos sententiad,dum ne minus senatoribus c adesent,quom ea
res cosoleretur,jousiset.censuero.
homines plous v oinvorsei vireiatquemulieres sacra ne quisquamfecise velet,neve inter ibeivireiplousduobus mulieribus ploustribus
arfuise v"lent,nisei de pr(aitoris)urbani senatuosquesententiad,utei
supradscriptumest.
baice utei in coventionidexdeicalis ne minus trinumnoundinum;
senatuosquesentent"am utei scientes csetis " eorum sententia ita
fuit : sei ques esent,queiarvorsum ead fecisent,quam supradscrip-tum
est,eeis rem caputalemfaciendam censuere " atqueutei boce
in tabolam ahenam inceideretis,ita senatus aiquom censuit ;uteiqueeam fig"erjoubeatisubei facilumed gnoscierpotisit;atqueutei ea
bacanalia,sei qua sunt,exstrad quam sei quidibeisacri est,ita utei
supradscriptum est,in diebus x, quibusvobeis tabelaidatai erunt,*
faciatisutei dismota sient in agro teurano. {C.I. Z.,vol.I,n^196.)
13. Nous voyons qu'"la fin de la troisi"me p"riodeles
diphthonguesoi,ou n'ont pas encore perdu de terrain :
foideratei,oinvorsei,comoinem; ploiisnoioidinum, jon-
heatis,jousiset,conjourase;" les consonnes ne se redoublent pas encore : Baca-nal,
Bacas^ oquoltod;veletfacilumed,tabelai]comoinem-,
necesus, ese, adiese habuise,feciseconjourase,comvovise^
80 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
conspondise^conpromesise,d"dise arfuise,eset^esent esetis^
adesent adieset adiesentjoiisiset^fecisent;
"Vo ne se change jamais en ti apr"sii ou v : qiwm,
aiquom^ oquoltod; il subsiste "galement dans vorto
(= verto)et ses d"riv"s : arvorsum^ ohworsei;
"le son interm"diaire entre u et i est toujoursex-prim"
par II : caputalem,nomimis, iiecesus^facilnmed;" la quatri"med"clinaison fait au g"nitifsingulier
uos : seimtuos ;
" lenominatif plurielde qxdsind"finiest ques : seiques]" on dit adieseadiesetconpromes:ss{^=admse^adiisset,
compromisiss").Mais un assez grand nombre de vieilles formes
commencent " se modifier :
Ortlio^raplie ancienne i
1" AI : Duelonai, aiquom,
haice tabelai,datai.
2" El : quel,foideratei^sibei,
ibei,ubei,sei,"iisei,utei,
virei,ohworsei;eeis,vobeis;
deicerenlinceidereiis^ex-
deicatisceivis,preivatod.
3" El : nei^
^ Eis (nomin. et accus,
plur.): pointd'exempledans le s"natus-consulte.
5" E : si-ent.
6" 0 (dansles radicaux) :
tabolam;cosoleretiu\cou-
soluerunt.
Ortiiogfraplie nouvelle t
i**AE : aedem.
2"*1 : saai, urbani, Latini,
venirent [formes," pro-prement
parler,aussianciennes que celles eu
ei,mais quiplustard se-ront
les seules usit"es).3" E : 7ie, iieve.
4" ES : muliereSyscientes.(Ob-servationanalogue "
celle du n" 2. " Voy.
p. 40, 6^)3" 1 : poti'Sit;fuit censidt.
6" u (danslesfinales,apr"stoute autre lettre cpieVu
ou lev): Marciiis Postii-
miiis,senatus, RomanKs;
senatoribus,"nulieribvs,re-
T u (p"nulti"medu g"-rondif):pointd'exemple
dans Je s"natus-consulte.
8" D archa"quefinal : sen-
tentiad,ead^oquoltod,po-plkodypreivatod,sed,co-ventionid
, magistratud,
svprad, exstrad, faciliu
med.
9**Point d'acconmiodation "
conpromesise; et contrai-rement
" Feuphonie:exdekendum, dismota.
10**Sup})ressionde s et m
finales: pointd'exempledans les"natus-consulte.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 81
bus,diehus,diiobus,tribus,
quibus;magistratum,r/-
rum^ sochim^noundinum,
urbanum, trinum,scrip-tum, faciendum,exdeken-
dwn, arvorsiim; eonim ;
erunt.
"E : faciendum,exdeicon-dwn.
8** Suppressiondu d ar-cha"que
final: agro. Teu-
rano*
9** Accommodation : cou-
jourase,conspondise; les
formes suivantes ne per-sisteront
pas longtemps:arfuise,arvorsum.
10" Marcius,
Postumitis,
magistratum,aiquom,etc.
14. Enfin ce fut pendant cette p"riodeque Spur"usCarvilius Ruga vulgarisale signeG pom" repr"senterla gutturaledouce. " Voyez au " 8, suppl"ment au cha-pitre
de l orthographe LATINE, n**l,le fac-simil"de Tas
libral de Luc"ria et la l"gendequi s'yrapporte.Plante,n" vers 254 et mort en 184, avait environ
14 ans au moment o" Livius Andronicus publiaitses
premiersouvrages. Il dut faire ses d"buts de po"te
comiquevers la fin de la premi"remoiti" de cette troi-si"me
p"riode.Aussi l'orthographede Plante eut-elle
f"'l DK L'ORTHOGHAIMIE LATINE.
probablementun caract"re encore plus ancien que
celle du s"natus-consulte relatif aux Bacchanales ; et
les "diteurs modernes de ce po"te,en lui attribuant une
orthographerelativement peu archa"cpie,restent bien
en-de"" de la v"rit".
Quatri"me P"riode.
15. La quatri"mep"riodeest celle d'Ennius (n" en
239 avant J.-C. et mort en 169).Ennius est un des
"crivains qui contribu"rent le plus " la formation
de la langue.Jusqu'" lui la quantit"de certaines
"syllabes"tait rest"e flottante ; il l'assujettit" des
lois m"triquess"v"res qu'ilemprunta " la prosodie
grecque. Les r"gles"troites dans lesquellesil en-ferma
l'hexam"tre latin pr"vinrentl'apocopeou l'af-faiblissement
des finales ainsi que la chute d"s br"ves
atones qui tendaient " dispara"treau milieu des mots.
Avant lui les consonnes ne se redoublaient pas dans
l'"criture : 7iullageminabaturlitera m scribendo ; quam
consuetudinem Ennuis mutavisse ferinr(Festus, au mot
Solitaurilia).
Il r"panditl'usagedu redoublement,
moyen efficace d'assurer " la voyellepr"c"dentele maintien de sa prononciationet de sa quan-tit".
Toutefois, " c"t" de ces mesures conserva-trices,
il faut remai^quer cpi'Enniusconsacra par
l'"criture la suppression du d archa"cpiefinal ;
svPRAD, MERiTOD, MARiD, SENATVD devinrent supra, mer"tOy
mari, senatu. En outre, quand deux voyelles"taientr"unies par syniz"se,il n'en "crivait qu'une seule ;
par exemple sas pour suas, sispour suis : Virginesnamsibi quisquedomi Romanus habet sas (Festus,au mot
Sas); Postquam lumina sis oculis bonus Ancus reliquit
(Festus,au mot Sos).Ce fut pendant la quatri"mep"riode,que Caton,
n" en 234 et mort en 149, "crivit ses ouvrages ; la
84 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
gulierdes mots de la 2"* d"clinaison,ainsi qn*andatif singulierdes pronoms; et il exprimaitce son
par un simplei : pupilli,pueri,illi,uni. Au contraire
il trouvait un i pingue dans les d"sinences du nomi-natif
et du vocatif pluriels,ainsi qu'audatifdes noms
de la 3' d"clinaisonyet ille repr"sentaitpar ei : puerez,
illei^furet.Ilremarquait"galementune diff"rence dans
le son de \i long de certaines racines, comme par
exempledans/?"/a,javelots,qu'il"crivait peila,et plia,
mortier,o" il mettait simplementun i :pila.Voici du reste ce que dit " ce sujetV"lius Longus
(P.2220; K., 56): Alii quorum est Lucilius,variescriptitave-
runt: siquidem,in iisqu" producerentur,alia per i longam^aliaper e et i notaverunt, velutdifferen"aqu"dam s"parantes;ut cum diceremus viri, si essentplures^per e et\ scriberemus;
si vero esset unius viRi, per i notaremus; et Luciliusin nono :
" Jam puerei VENERE : E postremum facitoatquei,Ut puereipluresfiant;i sifacissolum,
PupiLL",PUERi [et)LUGiLi hoc unius fiet."Item : " Hoc illi factum est uni : tenue hoc fadesi.
HiEG ILLI FECERE : addc E, utpinguiusfi"t."
Idemquepeila, quibusmilitesutuntur, per i et E scribenda
existimat;at pilam qua pinsiturper i. Hoc mihi videtur
supervacane" esse observationis.
Quintilien(I,vu, 15)quibl"me aussi cette distinction
tropminutieuse,cite en outre le vers suivant o" Lucilius
indiquel'orthographedu datif de la 3' d"clinaison :
" Mendaci furi^^ addes e, quum dare furei
Jusseris. "
T"rentius Scaurus (Putsch,p. 2255; Keil,p. 19)a conserv" ces quatre vers :
Mille hominum, duo meil"a; item hisceuti^oqueopus meiles,
Meilit"am ; tenues i,pilam qua ludimus;p"lum
Quopinsunt,tenues \\ph(rah"cfecerispila ;
Qu" jacimus,addes e, peila, ut pkniusfi"t.
DE L^ORT"IOGRAPHE LATINE. 85
.19. SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE AU TEMPS
d'aTTIUS ET DE LUCILIUS
Table ae Banila
(Fragmentd'un texte de loitrouv" " Bantia S et dont
la date incertaine flotteentre les ann"es 621 et 636 apr"sla fondation de Rome = 133, 118 avant J.-C.)
Ligne 17. " de castorus palam luci
in forum vorsus et eidem in diebus v apudq(uaestor"ni)jourantopcr
jovem deosque ebit
faclurum,jiequesese at/(;or"am h(ance)l(egem)facturum scieutem
d(olo)m(alo),neque seese facturum neque intercesurum
eiex h(ace)l(ege)non jouraverit^is
magistratumm/^enMwvewe/petitowezvegeritoneive habeto neive in
senatu ni quissinito
neive eumcensor in senatum legito.quei ex h(ace)\{ese)joudicaveritis faciloapudq(uae8lorem)urb(anum) \
riptumsiet;quaestorqueea nomina accipitoet
eos queiex h(ace)l(ege)apudsedjourarinCfacito in taboleis
am deixerit
posthance legemrogalam, eis in diebus x proxsumeisquibusquisque
jourantoapudquaestoremad aerarium palam/e^iperjovem de.. . .
e
penate ^
. e adoorsum hance legem facturum esse, neque seese,
FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION
AI = iE : aid{ilis)" cot" de praedes.El " l'int"rieur des 'mots : deicito.
1. Plaquo (lebronze, grav"e d*im c"t" en languelatine,de Tautre en langue
osque. Trouv"e en 1790 dans les ruines de Bantia (aujourd'huiOppido),en
Lucanie, elle est au Mus"e de Naples. " Dans cette inscriptioncomme dans
les inscriptionssuivantes les mots en italiquessont les formes " remarquer.
Les lettres entre parenth"sesservent " expliquerles abr"viations du texte
original;les lacunes sont marqu"es par des points." Voyez dans le Corpus
(vol.I, n" 197),la restitution de Mommsen. " Nous avons suivi le texte du
/ac-5tw//cde Ristchl {Prise,latinit mon, epigr,,pl,xix),il diff"re un peu du
texte de Mommsen, qui portejurarintau lieu dejourarint^par exemple.
8G DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
El final : queiqiiomque(nom. sing.),quel(nom. pl.)^
quelque{=quisque),quaseisei,plebei\ scito^/eeffei(dat.)" c"t" de e-idem (nom. pi.)ei (dat.),quanti,plebivescito,dari,deferri,condumnari.
0 " rint"rieur des mots= u : popolom,popUco,poplice^hoice,qi"iquomque[den)ontiari;= e : advorsus.
ou = Mjoudex^joudiciojoudicetur,jouranto.
u = I : testumonium.
u = E : condumnari " c"t" de condemnatus.
Voyelles redoubl"es : haace,hiuci,leegei" c"t" de lege^Consonnes non redoubl"es : sufrarjium.QU et Q = G : queiquomque,pequniam.
X renforc" par s : lexs,proxsumeistaxsat,exsigito"c"t" de deixerit.
AssLMiLATiON NON FAITE : inrogarc.,
fi(eiiteiitla Q" M" Mlii"eior"iii Inter CSenaates et Tltarios *"^
(637apr"sla fondation de Rome =117 avant J.-C.)
q. m. minucieis q. f.rufeisde controvorsieis inter genuateiset vei-
turios tnre praesente cognQverunt,et coram inter eos controvosias
composeiveruntjet qua legeagrum possiderentet qua fine"sfi"rentd"cserunt. eos /"new-facereterminosquesUim juserunt; ubei ea facta
essent,romam coram venire jouserunt.romae coram sententiam ex
senaii consulto dixerunt eidi"{us)decemb(ribus)1. caecilioq. f. q.muucio q. f.co(n)s(ulibus).
qua ager privaluscasieHvituriorum est,quem agrum eos vendere
heredemquesequilicet,is ager vectigul(is)nei siet.langatiumfineisagriprivati.ab rivo infimo,quioritur aD fonteiin mannicelo ad flo-vium edem ; "biterminus stat. inde fioviosuso vorsum infloviumlemu-rim. inde floviolemuri susum usque ad rivom comberane(am). inde riva
combevvinea.susum usque ad comvalem caeptiemam;ibi tet^mina duo
stant circum viam postumiam. ex eis terminis recta regioneinrivo
vendupale.ex rivo vindupaleinfloviumneviascam. inde dorsum fluioneviasca in floviumprocoberam.inde flovioprocoberamdcorsum
1. (7./. L., voL I, n*" 199. " Table de bronze trouv"e en 1507 dans la
vall"e de la Polcevera, pr"s de G"nes.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. S7
usque ad rivom vinelascarn"/i/w/nM?";^"eiterminus stat. inde sursum
rivo recto vinelesca;ibeiterminus stat propterviam postumiam.indealter Irans viam postumiamterminus stat. ex eo lermino,quelstat
Irans viam postumiam, recta regioncinfontemin manicelum. inde
deorsum rivo,queioriturab fonte enmanicelOjadlerminum quei stat
Sidfloviumedem.agripopliciquod langensesposideni,kisce finisvidenlur esse, ubi
comfluont edus et procobera,tbei terminus stat. inde ede floviosur^suorsum in mon tem lemurino m/iimo;""e2 terminus stat. inde^wr-
sumvorsumjngo recto monte lemurino;a"ei*termin.s stat. inde suswn
jugorecto lemurino;ibi terminus sUit irimonte pro cavo. inde sursimi
jugorecto inmontem lemurinum summum ; ibi terminus stat. inde
sursum jugo recto incastelum^queivocilatust alianus ; ibeiterminus
stat. inde sursum jugo recto in montem joventionem;ibi terminus
stat.inde sursum jugorecto in montem apemnum,quei\o"^"ii\"vboplo;ibeiterminus stat.inde apeninum'i"^orecto inmontem tuledonem ;ibei
terminus stat. inde deorsum jugo recto in/loviumveraglascaminmon-tem
berigiemaminfumo;ibi terminus stat. inde sursum jugo recto
inmontem prenicum;ibiterminus stat. inde dorsumyx^orecto in /7o-vmm tulelascam;ibi terminus stat. inde sursum jugo recto blust"e-
melo in montem claxelum ; ibiterminus stat. inde deorsum infontem
lebriemelum;ibiterminus stat. inde recto rivo eniseca inflovium^oY-coberam; ibi terminus stat.inde deorsum in floviomporcoberam,ubei
conflovontfloviedas et porcobera;ibi terminus stat.
quem agrum poplicumjudicamusesse, eum agrum castelanos lan-genses
veiturios po..derefruiquevidetur oportere.pro eo agro vcc-
tigallangensesveituristnpoplicumgenuam dent in anos singulosvie
(torialos)n(ummos) cccc. sei langenseseam pequniam non dabunt
neque satis facient arbitratuu genuatium,quod per genuenses mo.a
non fi"t,quo setius eam pequniamacipiant: tum quod in eo agro
natum erit frumenti partem vicensumam, vini-partem sextam lan-genses
inpoplicumgenuam dare debento in annos singolos.
queiinira.eos fineisagrum posedetgenuas aut viturius,quei eorum
posedeitk. sextil(ibus)1. caicilioq.*muucio co(n)s(ulibus),eos ita po-
sid"re colerequeliceat.e.s, queiposidebuntjvectigallangensibusproportionedent ita uti ceterilangenses,qui eorum in eo agro agrum
posidebuntfruenturque.praeterea in eo agro niquisposidetonisi de
majoreparte langensiumveituriorum sentenlia,dum ne alium intro
mit"t nisi genuatem ant vciturium colendi causa, queieorum demajorepartelangensiumv"Vi"r/'Mm scntcntia ita non parebit,is eum agrum
nei babelo nive ft-uimino.
88 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
quel ager compascuos crit,in eo agro quo minus pecus .ascere
genuatesyeitunosqneliceat ita ute" incetero agro genuaticompas-cuo, niquisprohibeto,nive quis vim facito,neive prohibelo
quo minus ex eo agro ligna materiamque sumant utantarque.vectigalanni primik.januarissecm\"isv"iu7HS langensesinpopUcum
genuam dare debento. quod anle k. januar(ias)primaslangensesfructi sunt erunlque,vectigalinviieidare nei debento.
prataquae "nevwul proxuma faenisiceil.caecilioq.muucioco(n)s(uli-
bus) in KgropoplicOyquem viturieslangensesposidentet quem odiates
et quem dectunines et quem cavaturineis et quem mentovines posident^ea prata ,
invitislangensibuset odiatibus et dectuninebus et cavatu-
lines et mentovines,quem quisqueeorum agrum posidebit^tnviteis
eis niquissicetnive pascatnive fruatur. seilanguesesaut odiates aut
dectunines aut cavaturines aut mentovines ma/en^n eo agro alia
prata inmittere defendere sicare,id uti facere liceat,dum ne amplio-rem modum pratorum babeant,quam proxuma aestate habuerunt
fructiquesunt.vituriesqueicontrovorsias genuensiumob injouriasjudiCatiaut dam-
nati sunt,seiquisinvinculeisobeas res est,eos omneis solveimitteilei-
ber...iquegenuenses videtur oportcreanie eidus sexdUs primas,
seiquoi"eea re iniquomvidebitur esse, ad nos adeant primo quoque
die et ab omnibus controversis i. thono publli.leg(ati)mogo metica-
nio meticoni f(ilius),plaucuspeliani(o)pelionif(ilius),
20. Si ron compare les deux inscriptionspr"c"dentesaux monuments des auti'es p"riodes,on remarquera :
" le vieux g"nitifen us de la S''d"clinaison : Castorus,
forme destin"e " dispara"trebient"t;" la diphthonguesiancienne, ou, dans un certain
nombre de mots, comme Jouranto^joudex injourias,jou-
serunt^etc.;
" \o de la di""nence: pojwlom,flomom^rivom,iniquom;
compascuos; conflovontet com/luont,"ormes d"j"tr"$ rares,
" c"t" des formes nouvelles en u qui sont pr"domi-nantes;
" Vo du radical dans poplico^poplice,taboleis,hoice,etc.
o" ilne tardera pas " se transformer en u ; et dans vor-
sus, advorsus,advorsum,controvorsias,o" Scipionl'Africain
passe pour l'avoirle premierremplac"par un e : versus
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 80
(Quintilieii,I, va, 25),mais o" il durera longtempsencore ;
" s apr"sx, pour en fortifierle son sifflantdans Icxs,
proxmmeis dixsenoit,etc.,mani"re d'"crire qui devien-dra
rare sous Tempire,mais qui ne dispara"trajamais
compl"tement: on en trouve encore des exemplesm"me
dans les inscriptionsdu temps de Domitien : faxsw;" Vilpour exprimerle son interm"diaire entre uqH
dans testumonium et au superlatif: proxsumeis,proxuma,infumo" c"t" de infimo.Il ne sera g"n"ralementrem-plac"
par i qu'auconunencement de l'empire;et Quinti-
iien (I,vu, 21)rapportecomme une tradition que l'on
changea cet u en i pour la premi"re fois dans une
inscriptiondu temps de Caligula(Voyezce que nous
avons dit " ce sujet,p. 28.);" la vieille diphthongueai dans l'abr"viation aid
pour aidilis= "dilis et dans Caicilio : cette diphthongueest d"j"fort rare. " Il semble que Claude aitvoulu la
remettre en usage (Voy.les inscriptionsde la fin de la
septi"mep"riode);" le groupe ei fort en faveur pr"cis"ment" cette
"poque, et qui ne deviendra rare qu'apr"sAuguste;" le redoublement des voyelles,pour marquer
qu'ellessont longues,invention d'Attius : haaceyteegei,
seese, luuci,arbitratuu,Muiicio;" enfin,malgr" l'usage,nouveau, il est vrai, de
redoubler les consonnes, l'emploid'une seule / dans
sufragiumd'une seule ^ dans intercesurum,jouserunt,et "
la p"nulti"mede jousisse," cause de la diphthongueou^quisuffit" indiqueret quimaintient la longueurde la
premi"resyllabe.Quintilien(I,vu, 21)parlede j'ussi"critanciennement par une seules; et il dit implici-tement
que cette ancienne orthographese modifia vers
l'"poquede Cic"ron : Paulum superiores[Cic"roneet Vir-
gilio)illudquodnos geminaS dicimus,jussi, xma dixerunt.
90 DK L'ORTHOGRAPHE LATINE.
Sixi"me P"riode.
21. L'ouverture de la sixi"me p"riode correspoudau mouvement d'extension consid"rable que prit la
languelatine,quand l'heureux succ"s de la guerre
sociale assura aux Romains la possessionde l'Italie.
Cette p"riodes'"tend de l'an 88 avant J.-C. " l'av"-nement
d'Auguste.Elle se subdivise en trois"poques, dont chacune est
marqu"e par des progr"snouveaux dans l'orthographe.
PREMI"RE "POQUE
22. A l'"poquede Sylla(88" 78 avant J.-C),on est
toujourspr"occup"de trouver un signeparticulierpour
exprimerl'flongpar nature. Celui qu'onimaginealors,c'est un I plusgrandque l'iordinaire et d"passantde
beaucouple haut des autres lettres*(Voy.le fac-simil"" la fin de ce chapitre).
Ce grandI depuisSyllase rencontre fr"quemmentdans les inscriptionsde toutes les "poques,jusqu'auxderni"res ann"es de l'empire.
C'est ainsi qu'onvoitdans des inscriptionsdu temps
d'AugustedIvI,popvlI,roman I,solI,commigrarI,etrvs-
gIs,devictIs,aeqvIs,v.olscIs,svbactIs {C.L L., vol. 6,
1'"partie,n" 702, et vol. 1,n" 32);de Caligula(C /. L.,
vol.6, l'^partie,n'*2028):coLLEGiI,AVGvsTl,natalI,vovI,
argentI,dIae,sal\tI,iovI,ivnonI,gorvInvs,-statIlivs ; et
(n"2030): pIso, gonlegI,magisteriI;dans une autre du
temps de Marc-Aur"le (n^*1377):dIvI,verI,antonIno,dIvO,LEGIONARiI,LEGIONl,PRlMiE,PVrIs,MINERvI,STlItIBVS,
traianI,etc.,etc.
1. Il ne faut pas confori'lrc ce grand I, exprimant la voycilelongue, a\cc
celui qui sous lempire servit quelquefois" repr"senterVi consonne : J, et
dont nous avons parl"plusUaut (voy.p. 10).
92 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
L.CX Cornelia de xx q[a"storilia" ^
(673apr"sla fondation de Rome = 81 avant J.-C;
ann"e o" Cic"ron pronon"a son discours Pro Quintio.)Ligne! (unfragmentconsid"rableest perdu)" qu(aestorem)
urb(anum)5'M^iaerariumprovinciamoplinebit,eam mercedem deferto;
quacstorque,que" aerarium provinciamoptinebit,eam pequm'am ci
scribae scribe"sque beredivcejussolvitoid que eisine fraude sua facerc
liceto,quodsine malo pequlaiuufi"t,olleisquehominibus eam pe"u-
12207/2 capere liceto.co(n)s(ules)jtte"'nuncsunt,2ezante k. decembre:s
primas de eis,gueicives romanel suni,viatorem unum legunto,qveiin ea decuria viator appareat,quam decuriam viatorum ex nonets de-
ccmbribus primeisquaes torihus ad aerarium apparcre oportetoportebil.
Plus bas." sirempsqueeispraeconibusdequeeispracconibusquaes -
tori omnium rerum jum lexqueesto,quaseisei ei praecones in eam
decuriam in tribuspraeconibusantea lecteisublecteiesseni quam in
quisquedecuriam eorum ex bac legepraecolectuseril.
quos quomque quaestoresex legeplebeiyescito vialores l"g"resub-
legercoportebit,ei quaestoreseo jure ea lege vialores nii legunto
sublegunto,quo jurequa legeq(uaestores),quoinunc sunt,viatores
lu legeruntsublegerunt." etc.,etc.,etc..
FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'lNSCRIPTION
El final: ulei; " queiquomqueerit,cet"re f,solitei,instituteisunt,
praeconeih,c"t" de quaestori;" accipet,darei\legei."is finalau datif ou " Tablatif : secundeis,terlieis,decurieis,jcetereis^
legundeis,,sublegundeis" c"t" de : in e-is;" au nominatif ou " TaC-
cusatif pluriel: omneish c"t" "epraecones,vialores,ieges.I = e: sub legi" c"t" de ex bac lege,quo Jure.u = K : legundeis,sublegundeis.u = I : proxume.
0 = u ; et ou = c : queiquomquequojus.Voyelles uedodbl"es : juus (2 fois)" c"t" dey^s;aacefereis (= a
ceteris).Consonnes redoubijSes : quattuor.Accommodation : tantundem.
1. G. !, I.,vol.1, n" 202. Plaque de bronze trouv"e " Rome dans les ruines
du temple de Saturne au bas du mont Tarp"ien.Transport"e d'abord au
Mus"e Farn"se, " Rome, elle est actuellement au Mus"e deNaples." Voy. le
fan-shnilede Ritschl : P. L. M. E.y pi.xxrx.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 03
4atre Inserlplloii^
(probablementde la m"me ann"e).
V
commun! restituloin majorerakiber roma joveicapitol"noeipopioromano. benivolentiaebenificiquecatissa erga lucios
ab commun. *...
Epistvla praelorls ad Telb"rte"'.
(de676 apr"sla fondation de Rome, selon Mommsen,
78 avant J.-C, ann"e de la mort de Sylla.)
1. Corn"lius en. f.pr(aetor)sen(atum cons(uluit)a d. iii nonas
maias sub aede kastorus. scr(ibendo)adf(uerunt)a. manlius a. f.
sex. julius 1.postumiuss(p.)f.
quod teiburtesv(erba)f(ecistis)quibusquede r"bus vos purgavisiis,ea senatus animum advortitita utei aequom fuit,nosque ea ita audi-
yeramu8,ut yos de"xsistisvobeisnontiata esse, ea nos animum nostrum
non m doucebamus ita facta esse propterea quodscibamus ea vos me-
rito nostro facere non potuisse,neque vos dignosesse queiilAfaceretis
neque id vobeis nequereipopltcaevostrae o"ileesse facere. et postquamvosira verba senatus audivit,tanto magis animum nostrum indouci-
mtij, ita u/et ante arbitrabamur,de eieis rehns afvobeis peccatumnon esse, quonque de eieis r"bus senatuei purgatiestis,credimus vos-
que animum vostrum indoucere oportet,item vos populo romano
purgatosfore.
25.Dans lestroisinscriptionsquipr"c"dent,on remar-quera
:
" optrnebit^accommodation conforme " la pronon-ciation,dit Quintilien(I,vn, 7),mais contraire " l'"ty-
1. De 673 apr"s la fondation de Rome, selon la conjecturede Mommsen
(C,L L, vol. 1,n" 589).-^ Trouv"e " Rome. " 2. Suit la traduction en grec.
3.Visconti pense que cette lettrefut"crite pendant la guerre sociale. Momm-sen
dit qu'elleest peut-"trede 78 avant J.-G., et qu'il s*agitde soup"ons
relatifs " quelque entente avec Sertorius. " Trouv"e " Tibur ; grav"e sur
une plaque de bronze. C. L I.,vol. 1. n" 201.
94 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
moiogie: B liUeram ratio poscit,aures magis audiunt P ;
" quonque, afvobm^accommodations "galementcon-formes
" la prononciation,mais qui ne furent pas
admises dans r"criture,quand Torthographelatine fut
r"guli"rementconstitu"e;" pequniam" c"t" de pecuniam." D"s les temps les
plusanciens,c et qu ftirentsouvent remplac"spar y,
surtout quandla voyellesuivante "tait un u : pequdes^
persequHo(loiThoria),pequlatuu(voy.u apr"sy, p. 29);" ol"eis: pareilleforme est employ"e quelquefois
encore par Vii^le: Ollisubridens divumpateratquehomi-
num rex. En., I,254 ;
" quosquomquey"quom; advortit,vostr": on verra plusloin que l'ancien o, pour u ou pour ^, se conserva long-temps
apr"su et v. De m"me quojm = cujus." poplopour popolo; syncope de l'ancien o qui va
bient"t se changer en u.
" caussa : c'"taitl'orthographehabituelle de Cic"ron
et de Virgile; leurs manuscrits autographesen font
foi,dit Quintilien(I,vu, 20).Ils "crivaient aussi
cossus, etc. (Voy. " la fin de ce volume le chapitreintitul" Redoublement des consonnes.)
" benivolenti",benifici^formes quirest"rent longtempsen usage. (Voy.nos inscriptionsde Pomp"ies : benzvch
lentibus felice[s]^p. 19.)" nontiata pour "noventiata,d"riv" de novus. Ov est de-venu
ou, d'o" nountiata comme noundinum. Ou s'est
chang" tant"t en o : nontiata,comme nondinum, non" ;
tant"t en u : nuntiata comme loumen, lumen ; joubeo^
jubeo,etc. " Les formes nuntiatanuntiarenuntius etc.
fiu'entles seules que l'usageconsacra dans la suite.
" indoucereoitileformes d"j" tr"s rares " cette
"poque,et sur le pointde dispara"tre." juus aaceiereis,pequlatuuavec redoublement de
la voyellepour en marquer la longueur.
DE LORTHOGRAPIJE LATINE. Do
" eieis: dans ce mot, le gi'oupe ei," la derni"re syl-labe,
marque la longueurdu son is;" la premi"re,il
exprime le son interm"diaire entre Vi et IV. Comparezles formes post"rieuresi-is ou e-is.
DEUXI"ME "POQUE
26. Pendant les vingtann"es quisuivent la mort de
Sylla(78 " 58 avant J.-C),c'est-"-direenviron depuisles d"buts de Cic"ron au forum jusqu'aucommence-ment
de la guerre des Gaules, on voit dispara"trebeaucoupde formes anciennes,tellesque les g"nitifsen us de la 3* d"clinaison : hominus (C. I. L., vol. I,
n" 196, 8),Castorus{i"'107),Cererus (n"566,568),etc.,et les nominatifs plurielstermin"s par * " la 2**d"-clinaison
: magistreis^vireisisdem,dtwmvires etc.
On voit en m"me temps se g"n"raliserl'usagedes
consonnes aspir"esph, th^ ch^ dans les mots tir"s du
grec, comme trhimphm^ th"saurus,machina^ etc., et
dans quelquesauti^es pm^ement latins,comme jml-cher, Gracchus,Cethegus,Otho. (Voy.p. Il et 12.)
27. L'inscriptionsuivante de l'ann"e 683 apr"sla
fondation de Rome (71 avant J.-C.)montrera quelle"tait l'orthographedes contemporainsde Cic"ron,
un an avant les Verrines.
l"ejL Antonla de Tlieriiiesilias ^
Ligne i. " quei thermeses majores peisidaefuerunt,yae/quceorum legibusthermesium majorum pisidaruniante k. april.quacfuerunt 1.gellio,en. lenlulo cos., thermeses majores pisidaefactei
sunt,qucii^xx^ab teisprognatisunterunt : tes o:r.nes jsos/ereequeeorum
tbermeses majores peisidaeleiberi amicei societquepopuliromani
1. C. I. L.yvol. 1; n" 204. Plaque de bronze trouv"e " Rome au bas du
mont Tarp"ien; est conserv"e " Rome. " Ritsclil en a donn" le faosimile
P. L. M. E., pi.XXXI.
96 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
sunto,eiquclegibussuei'sita utunlo itaquc"Ws omnibus sueis Icgibustherniensis majoribuspisideisutei liceto,quod advorsm banc Icgcmnon li"t,etc.,elc, etc.
FORMES A REMAUQUER DANS LE RESTE DE L^INSCRIPTION:
El final : ibei,nisei,uteijneiquisneiquidneive ; ieiipseiqueiy
agrei, scnpieisunt,usei frurteiyesunt,publicanei" c"t" de leiberi;
e-i (n.pi.); " fmei vutei.
Eis final au datifou " Tablatlf : loceis,agrek^aedificieis,oppideisy
portorieiSjmaritumeis,ieish c"t" de c-isdem ; capiundeis" c"t" de ca-
piundis;" " Taccusatifpluriel: fineis^ciceis.
El " rint"rieurdes mots : leiberos,meilites,preimum^preivata^dei-
cuntOj ameisei^nt.
0 = u : consolibus " c"t" de consulibus.
tj := E : capiundis,capiundeis.D = I : maritumeis,
ou = u :jous( fois),yoMm " c"t" dcjurisdici\o,judicia.
s redoubl"e : caussa.
Voyelles redoubl"es : uuiei {:="ti).
X renforc" par s : deixserint.
Accommodation non faite : inperato.Aspiration : Thermesesei Thermesum, T/iermensorum,l'hermensium
h c"t" de Termenses;Phisidae " c"t" de Pisidae,de Peisidae et de Mil^i-datis
.
Formes diverses : quoia(= quia) etc.
TROISI"ME "POQUE
28. A T"poque de C"sar et jusqua Auguste (58 "
29 avant J.-C),le son interm"diaire entre 2 et w tend
" s'exprimerplut"tpar la lettrei que par la lettreu
dans le suffixe des superlatifsen umm ou imus. " La
diphthongueou a disparu: judicium judicarejuraverit,nuntiationem
,
" A c"te de ces r"formes, on s'ef-force
de maintenir quelquesarcha"smes comme le no-minatif
plurielisdem.29. On fait un nouvel essai pour distinguerpar
r"criture les voyelleslongues des voyellesbr"ves.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 97
Dans ce but,on placeau-dessus des longuesun signenomm" apex^ dont la forme est celle d'un petiti oii
d'une esp"cede virgule.Cette orthographenouvelleappara"tenviron dix ans avant la mort de C"sar sur
les deniers frapp"spar L. Furius Brocchus* et par
Q. Pomponius Musa : Fvni, mvsa. Dans ces deux
noms,r"jo^jrindiqueleremplacementde la diphthongueou parlavoyellei/, car on litfovri sur les deniers ant"-rieurs
" ceux quiportentVapex,Parmi les inscriptionsgrav"es o" se rencontre ce signe,la plus ancienne
est sur un pi"destalde marbre "lev" " Rome apr"s la
mort de C"sar : Divo ivlio.
30. SP"CLMEN DE l'oRTHOGRAPHE LATINE AU TEMPS DE C"SAR.
liex Rabria'.
(705apr"sla fondation de Rome ou 49 avant J.-C. "
3 ans avant la publicationdu Brut"s de Cic"ron. " SaT-
luste,qui naquiten 87 et mourut en 34, avait alors
38 ans.)
Ligne47. " neive ea nomina qfxnj inearum qua formula^
quae s(upra)s(criptae)s(unl), aul mutinam ineo judicioincludeiconcipeicuretjniseteiyquos inter id judlciumaccipielur,leisx"
contestabitur,leis nominibus fuerint,quae in earum qua formula
s(cripla).'...,et msei sei mutinae ea res agetur
FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION.
El final : neive h c"t" de ne; niseiei nise, sei,uteijibei;" sibeiyquei(= qui);tei " c"t" de e4; damnei " c"t" de damni; captionei,municipet,omnei,"nfectei," c"t" de fraudi,novi;" d"ceijpossiderei" c"t" de (/"",possideri;reddei " c"t" de addi;fierei,resdpularet^judicarei,darei,includei,concipei,deicei,proscribeijproscreibei," c"t"
de restitui,
1. Voy. le fac-simil" d*un de ces deniers," la (in du chapitre.
2. C, L L, vol. I, n" 205. " Plaque de bronze trouv"e en 1760, dans les
environs de Plaisance. Elle a "t" transport"eau Mus"e de Panne.
7
98 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
Eis final au datifet " Tablatif: ieish c"t" de e{t8);judiciet8,dateisj
jusseis;" Taccusatifpluriel: Alpeis.El " rint"rieurdes mots : deicetjdeicat,deicet\deicito,proscreib"i,
veneiredeividunda,erceiscunda,pete"a,peregreinoSyIeis,remeisser"j
promeisseritjrepromeisserit^repromeississet,alpeina,cisalpeina.u =E : erceiscundadeividunda.
D = I : proxsume.
0 = u : quom^ quoquomque^ queiquequomque ; quojuSjquoi(= cui),
. Qu = c : quom eo ; quoquomque^ queiquequomque, quojus,quoi.s redoubl"e : ca^issa, remeisserit,promeisserit,repromeisserit,repro-meississet.
X renforc" par s : deixsent,duxserit^noxsiae^proxsume.Formes DrvERSEs : exdecreto (== ex decreto);ingalliacis alpeina,
ingalliacisalpeina,ingalliacisalpeisjineo,injure;injus,inea verba,ineum^inheredem,inearum, aquo; " k = calumnia;k = causa;
queiquequomque (= et quicumqu");" praesset.
I^ex ^alia mvmlelpalls^
(709apr"sla fondation de Rome, ou 45 avant J.-C."
1 an avant la mort d" C"sar; ann"e du Pro Dejotarode
Cic"ron;" 11 ans avant lamort de Salluste.)
Ligne62. " quibusdlebus virginesvestales,re. . . sa-
crorum, flanaines,plostreisin urbe sacroruni publicorump(opuli)r(omani)eaussa Yehi oportebit,quaeque plostratriumphicaussa,quodiequisquetriumpbabii,ducei oportebit,quaeque plostraludo-
rum, gueiromae aut tirieiromae publi"efeientjinvepompamludeis cireiensibus ducei agei opus erit,quo minus ear"m rerum
cfltt"^aeisquediebusplostrainterdiuinurbeducantur,agantur,e(jus)h(ac)l(ege)n(ihil)r(ogatur),. . . "
FORMES A REMARQUER DANS LE RESTE DE l'iNSCRIPTION.
El final : sei,seive " c"t" de nisi;neive,utei,ubei,ibei;iei" c"t" de
e^i;furtei,mandatei^damnatei,demortuei utendei,habitandei,depug^nandei h c"t" de fori,conciliabuli; heredeijurbei,partei" c"t" de
parte,longiiudine,latitudine;factei,createi,designateijlegatei;librai*ei,
\^ C. L Lt voL I, n* 206. " Cette inscriptionest grav"e sur trois plaquesde bronze trouv"es dans la Basilicate. Deux furent d"couvertes en 1732, et la
troisi"me peu de temps apr"s. Elles sont actuellement au Mus"e de Naples.
fOO DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
lis. in srpulcrnm|c. ceslL ex testamento |ejus.inferre,non. licuit
{C.f. L.yvol. G. i'*partie.n" 1375)".
Septi"me P"riode.
31. La septi"mep"riode s'"tend depuis Auguste
(29avant notre "re)jusqu'"Claude (41apr"sJ.-C).L'orthographefait alors un r"el progr"s,car, en
d"pitdes pr"f"rencesd'Augustepour les archa"smes
fvoy.p. 28),elle consacre d'une mani"re " peu pr"sd"finitivel'emploide Vi dans les superlatifs: il est de
r"gled'"crire maximus^ septimm.\Jo archa"quede la
deuxi"me d"clinaison qui jusque-l"s'"tait conserv"
apr"s il ou v par dissimilation,devient u : on n'"crit
plusg"n"ralementservos pour servus, exignompour exi-
guwn. En m"me temps l'emploidu groupe ^*pour repr"-senterYi long est extr"mement rare.
32. Vapex devient tr"s fr"quentpour marquer la lon-gueur
des voyelles,et cet usage domine pendant les
deux premierssi"cles de l'empire.Dans les inscrip-tions,il se marque alors comme notre accent aigu
sur les voyellesa^ e, i,o, u : mater^or"tionipecimi"^
l"x, "locutaped"s;s"li "rnamentum^ debe"^etc. ; mais
ordinairement Vi long est surmont" d'une barre hori^
zontale : J. Ce dernier signe"tait probablementceluidont on se servait d'ordinaire dans les manuscrits,car Isidore de S"ville (I,4, fin)ne parlepas d'une
autre forme A'apex: hiter figurasliterarum et apices veteres
dixeimntapicem dictum pro eo quodloiigefita pedibussed in
eacumine literarum apponitur.Est enim lineajacenssuper Vite-
vam "qualiterducta.
Uapex ne se pla"aitpas indistinctement sur toutes les
voyelleslongues,comme on peut s'en rendre compte
1. Pi"destal do marbre trouv" " Rome en 16G0 ou 1C62 ; est au Mus"e du
Capltole." Les barres marquent la s"parationdes lignes.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 101
en examinant les mots or"tioni,pecuni" "locuta etc.,
que nous avons cit"s plushaut. Nous avons d'ailleurs
sur ce pointles renseignementsles plus pr"cis :
" Ce serait lecomble de l'ineptie,ditQuintilien(I,vu, 2),que de mettre Vapex sur toutes les syllabeslongues,car la plupartse reconnaissent facilement par la nature
m"me du mot qu'on "crit.Mais quelquefoisVapexest
n"cessaire,lorsquela m"me lettre donne lieu " un
sens diflF"rent,selon qu'elleest br"ve ou longue,commedans malus^o" \apexindiques'ils'agitd'un arbre ou
d'un homme m"chant, et dans joa/w^,quia deux signi-ficationssuivant que la premi"reou la seconde syllabe
est longue;et, comme la m"me lettre est br"ve au
nominatif et longue" l'ablatif,cette marcfue est ordinai-rement
n"cessaire pour indiquersi c'est l'un ou l'autre
qu'ilfaut entendre. " Quintilien,comme on le voit,"tait d'avis de n'employer\apexqu'encas d'absolue
n"cessit"; et, parmi-les mots que nous avons plushaut marqu"s d'un apex conform"ment au texte des
inscriptions,pecuni",ped"set s6li sont les seuls dont
il aurait approuv"l'orthographe.33. Profitons de l'occasion pour dire quelquesmots
d'un autre signe,le sigle{sicilicus)^qui avait la forme
d'un petitc retourn", et qu'onpla"aitsur une. con-sonne,
" peu pr"s comme l'apostrophe,pour indiquer
que cette consonne devait "tre consid"r"e comme redou-bl"e
: ubi liter"cojisonantes geminabantur,sicilicum super-
po"iebant,ut sel'aser'a as'eres. Veleres enim non dupli-'cabant /it"ras,sed supra sicilicos apponebant: qua nota
admonebaturlectorgeminandamesseliteram: ^/siciLicps,quiain Siciliabwentus est pnmo (Isid.,I,xxvi, fin).Le m"me
renseignementnous est fourni par Marins Victorinus
(Putsch,p. 2456; Keil,p. 8);et ce grammairienajoute:simt apparet,in multis adhuc veteribus ita scriptislibris.
Mais nous ignoronsl'"poqueo" fut invent" le sigle,cl
402 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
celle O" en cessa Tusage,car on n'en trouve aucun
exemple dans les inscriptions.
34. SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE AU TEMPS d'aUGUSTE
"pltaplie de Caivs Marins^
(" Rome, sur le Forum d'Auguste),
aVGVR. TR. MIL. EXTRA
sortem h"lium cura yvGVRTHA.rege. NVMiDea?
COS. gessit eum cepitet trivmphans. in
secundo comulatu. ante. cvrrvm. svvm
dud jtissittertium consvl. apsens. creatvs
est iiu COS., /^w/onorvm. exercitvm
delevit,v cos. cimbros. fvgavit. ex. ieis. et
teutonis ter triumpHXvir.rem. p. tvrbatam
"pliapliede M. Fvrlii" Ob"lisque d^Av^iisIe'CamiUos*
. ("Rome, sur le Forum d'Auguste). ("Rome, dans le Circns Maxirous).
Imp. caesar. dIvI. F
veios. post. vrbem avgvstvs
captam. commigra pontifex. maximvs
rI PASSVS. non. EST IMP. Xn.COS.XI.TRIB. POT. SV
ETRVSCiSAD. SVTRIVM AEGVPTO. IN. POTESTATEM
DEVICTIs. AEQVis.ET POPVlI. ROMAnI. REDACTA
VOLSCis. SVBACtIs s6lI. DoNVM. DEDIT
TERTIVM. TRIVMPHA
VIT. OVART SEV^^ m
VELiTERNo^ ammad
vertit
1,2. Cette "pitapheet la suivante faisaient partied'une s"rie d'inscriptionscommenc"e par Auguste pour honorer la m"moire des grands liommcs, et
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 103
"POQUE DE CLAUDE
35. En 41 commence le r"gne de Claude. Par les
innovations que Claude apportadans Torthographe,son
r"gnem"riterait de former " lui seul une p"riodedis-tincte,
silesinventions de ce princelui avaient siu^v"cu.
On remarque dans les inscriptionsde son temps,outre les lettres qu'ilinventa et dont nous avons
parl"(p.13),l'emploide la vieille diphthongueai au
lieu de la diphthongueae.
36. SP"CIMEN DE l'oRTUOGILVPHE LATINE AU TEMPS DE CLAUDE
Inscriplloiis diverses
ANTONIAI IVLIAL AVG.
AVGVSTAI AGRIPpInAI
DRVSl GERMANICI
SACERDOTI. Dlil. CAISARIS F
AVGVSTI TI CLAVdI CAISAR
matrI. TI. clavdI avgvstI
CAISARIS. AVG. P. P*
PATRIS PATRIAI*
NERON^ TI. CLAVDIO. CAISARE
CLAVDIO AVG. F CAISAH AVG. GERMANICO. V
DRVSO GERMANICI SER. CORN"LIO. ORFITO. COS
PONTIF. AVGVrI. XV dIR s/ ISIDI. INVICTAI. ET. SERAp2
V"" JIR. EPVLON M. AIDIVS. SERJILIAl. AJIOL
COS LIB. AMER"MNVS
PRINCIPI. IVdENTVT/."" EX. dISV^
continu"e par ses successeurs. Voy. C. L L.,voL I, pages 285, n* XXVI et
290, n" XXXII, et vol.VI, l"" partien" 1308." La partieen italiquee"tune
restitution des lettresquimanquent. Voy. " ce sujetle C.LLt aux num"ros
ci-dessus indiqu"s." 3. Erig" en Thonneur du Soleil, 10 avant J.-C. Depuis
la d"couverte de cette inscriptionen 1748, les deux premi"reslignesont dis-
paru; la derni"re seule est intacte. " Visitur in plateamontis Citorii,dit le
C. L L.,vol.VI, 1" partie,n" 702. " Voy. la m"me inscription,id.,l"id.,n" 701. " 4. 5. 6. Grandes plaquesde marbre trouv"es " Rome en 1562.
Elles sont actuellement au Mus"e du Capitole{C. L L, vol. VI, 1" partie.
104 DE L'OHTHOGRAPHE LATINE.
PRO. SALVTE
TI. CLAVDI. CAESAUIS. AVG. GEUMANICI. PONT. MAX. TRIB. POT. V"T.COS iT""
IMP. XV. P. P. CENSORIS. LIBERORVMQVE
EX VOTO. SVSCEPTO. C. IVLFVS.SEX. F. COR. P0STVMV5. PRAEF.AEGl-PTI
I.CLAVDI.'CAESARIS. AVG. GERMANICI EX AVRf. P. XVi"
Huiti"me P"riode.
37. Avec ler"gne de N"ron (54),s'ouvre une huiti"me
p"riode,qui se termine " Tav"nement d'Adrien (117).Les fluctuations que nous avons observ"es dans les
"poques pr"c"dentes,nous montrent que jusqu'alorsles Latins jouissaientde la pluslargelibert" dans la
mani"re d'"crire les mots. Sur certains points,chacun
pouvaitavoir son orthographepersonnelle.Mais dans
la p"riodeo" nous entrons, les travaux des grammai-riens"rendirent sensibles les inconv"nients d'un pareil
abus. Ilsmontr"rent qu'il"taitopportund'arr"ter enfin
les formes ext"rieures du latin,et de fixer les signesquiconvenaient le mieux pour en repr"senterles sons.
En comparant les anciennes formes aux nouvelles,
ilsfirent voir que ces derni"res "taient les pluscon-formes
" la prononciation.D"s lors les archa"smes
qui s'"taient plut"tconserv"s dans l'"criture quedans la prononciation: plebei^Ugneis optumus ^
fachmdus^ servam^ sont fort rares; l'emploide Vu
n"" 921)." La parlieenitaliqueest une restitution des lettresqui mauquenL
" 7. Petit cippo: lettres de dimension si exiguO, qu'on ne peut "tre certain
s'ilfaut lire la diphthongueai ou la diphthongueoe. (Id.ibid.,n" 353).Le v
d'iNvicTAi est surmont" d'un accent grave; a de SBnjiLiAi et v de jisv, d'uu
accent aigu. " 8. Plaquede marbre. Forum de Nerva (Id.,ibid,,n" 918)."
9. Entre autres M. Val"rius Probus : Reliquitnon mediocrem silvam obser^
vationum sermonis antiqni.Yoy.Su"tone. De illuslribus grammaticis libs"\
ch. XXIV.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. iOH
apr"sII ou r, devenu presque g"n"raldans la p"riodepr"c"dente,est adopt"dans les "coles *. La tendance
qui depuis les temps les plus recul"s poussait"l'affaiblissement des voyelles,s'arr"te. Les permuta-tions
"!a en e ou en i dans la formation des mots com-pos"s
: impartio:impertio;occano: occino;etc.,sont fix"es
par Torthographe.Iln'est plusquestionde 1'/aux nomi-natifs
et accusatifs plurielsde la 3* d"clinaison : omnis^
ferentis;Ve le remplaceinvariablement dans Tusagedes "crivains : omnes^ ferentes.
Le mouvement ascensionnel de la langue est ter-min";
et,malgr"les imperfectionsqui restent encore,
Ton peut dire avec raison de cette "poque, qu'elleest l'"ged'or de l'orthographelatine.
"
38. SP"CLMEN DE l'oRTHOGRAPHE LATINE EN l'aN 59
Vcevx povr la smiil" de M"ron et d^Oeiavie*.
1.piso.L f.magisterconlegiP.fr"trum. arvaliiim nom"ne. vota nun-
Gupavit.pro. sal"te |neroais. claudl divl. claudi. fili.germnnicicaesaris. n. ti.caesaris. au". pro. n |dIvL aug. abnepotis.caesaris.
aug. germanicLp^ntificis.maximL trib. pot. v |imp- Tu cos. """.
design."""".et. octaviae.conjugis.ejus.viclimls. immolatis^. in ca-
pitolioIquae superioris.annl. magister.voverat. persolvit.et. in
proximum. annum |niincupavit
SP"CIMEN DE l'orthographe LATINE EN l'aN 86
Vcev " floplter povr la conservation des Jonrs
de Domlllen *.
juppiter.0. m capitolinesi imp.cacsar. divi. vespas"ani.f. domi-
iianus aug. gcrmanic|pontifex.maxiinus. Irib.pot censor. perpe-
1. Ouintilicn,I. vu, 26. " 2. Extrait des Acla Arvalium. C. I. L.,vol.VI.
1~ partie,n" 2041. loscriptioQtrouv"e " Rome on 1866; est au Mus"e do
Saint-Jcaa de Latrao. " 3. Ou litdans la m"me inscriptionconlcglet collegi." 4. Dans la m"me inscriptioninmolavit, " 5. Extrait dos Acta ArvhUum.
C. I L, vol. VI" 1" partie,n" 2004. " Inscriptiontrouv"e " Rome.
106 DK L'ORTHOGRAPHE LATINE,
tuus paterpatriaeex cujus incolumi |taie omnium salus constat,
quem no. sentimus. dicere vivet. domusque.ejus|incolumis. erit. a
d. XI. k. februar. quae proximae. populoromano.quiritibus|rei.
publicaepopuliromani quiritiumeruntet eum diem. eumque. salvum
Iservaveris.expericulissiqua sunt eruntve ante eum diem. eventum-
que Ibonum.itauti. nos sentimus dicere.dederis. eumque ineo statu,
quo nunc [est]|aut eo. meliore. servavcris. custodierisque.aelerni-
tate. imperiquod [susci]|picndo.ampliavitut. voti. compotem.rem.
publ"cam.saepe facias. ast. tu. ea. ita |faxis.tum tibi.bove. aurato.
vovemus. esse, futurum
39. Quelque importautesqu'aient"t" dans la hui-ti"me
p"riodeles am"liorations de l'orthographelatine,ilne faut pointcependants'exag"rerle succ"s de cette
r"forme,et en jugeruniquementd'apr"sles deux frag-mentsd'inscriptionsqu'onvient de lire.
Ces deux textes, nous les avons choisis " dessein,dans le but d'oflFrirau moins une fois le sp"cimend'une orthographer"guli"re;mais les monuments
de quelque"tendue qui datent de cette "poque,et
nous parlonsdes inscriptionsd'origineofQcielle gra-v"es" Rome, renferment tous un plus ou moins
grand nombre de formes o" l'on retA)uve l'ortho-graphe
des p"riodespr"c"dentes.En outre, on y voit souvent dans le m"me texte,
quelquefoisdans la m"me ligne,le m"me mot "crit de
diflF"rentesmani"res ; et cette ind"cision persistedanstout le cours de la huiti"me p"riode.
De pareilsfaitsnous am"nent forc"ment " cette con-clusion,
que la r"forme, si elle fut g"n"ralementaccept"een th"orie,ne passa pointde toutes pi"cesdans la pratique;et que les Latins, en mati"re d'or-thographe,
n'arriv"rent jamais" cette r"gularit","cette unit" que pr"sente,dans les "ditions modernes,le texte revu et corrig"de leurs ouvrages.
A l'appuide ces consid"rations,il nous a paru
408 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
ACCOMMODATION FAITE ACCOMMODATION NON FAITE
quicunque: 930 *, guicumgue,qui cumque : C. /.Z.,
II,p. 256; qutcumque : Maf.,
p. cccLXXXi; quetquomque :
Pomp., 1857 ; utrorumque :
Or.,3671 "
nunquam : Pomp. 1837.
ianquam : /. R. N. Z., 6828.
nuncupare: 205 i, 2056, 2059, numcupare : 2061.
etc.,etc.
eandem : C. /. Z.,Il,p. 256.
emdem : C. /. Z., II,p. 256; "
eorundem : C. /. L., II,p. 254.
aliquando:Maf.,p. ccclxxxi.
tantus .: Or.,784; C. /. L., II,
p. 256 (3fois),etc.,etc.
quantm:^^^.
apscisus: Or.,3671.
("a)m(fe"i;Op.,3071.
MomMMcn s iMcripUorne* re^mi IVeApolItaml l"ilm" : no" 1354 ;
Table des Ligures Bwhlani (ann"eICI)." 4195 .- ann"e 68. " 5709 : Epoque
de N"ron. " 6262 : Epoque de Vespasien." 6828 : R"solution et lettredes
d"curions de G"r" et d"cision du curateur Guriatius Gosanus (ann"e114)." 6773 : Epoque de Vespasien." 7102 : Epoque de N"ron. " 926* :
Epoque de Trajan ("la fin du volume)," 936* : Epoque de Trajan("la fin
du volume).
Pompelam" imseriptioae* p"rleiarl" s C. I. Ma., toI. """ Les
num"ros 64, 103, 1136, 1846 sont des inscriptionspeintes: tous les autres
sont des graffiti.A cause de leur,originepopidaire,nous n*avons puis"" cette
source qu*avecla plusgrande r"serve, et nous marquons d*un pointd'inter-rogation
les mots d*une lecture douteuse ou d*une orthographecontestable.
" Ges inscriptionsne remontent probablementpas plus haut que Tann"e 63
"poque o"i Pomp"ies fut ruin"e par un tremblement de terre.
Carll s D"lie aatleliit" italielie t Parte terza, p. lxi : D"cision des
d"curions d'Aquil"e(Vespasien).
Hermee^ Zeltoclirift fttr claMitelie Pliilolofie" swelter Baad.
entes Heft f p. 102 " 127 : Etude sur le D"cret du proconsulL. Helvius
Agrippa (ann"e68),par Mommsen.
Maffei s llusenm Veronense^ publi"en 1749 : p. ccclxxxi (voy.cette
page et les suivantes): Inscriptionde Velleia (TrajanJ.1. Les num"ros qui ne sont pr"c"d"s d'aucune indication renvoient au
C. I.L.,vol. VI, 1" partie." Voyez page pr"c"dente.
DE L ORTHOGRAPHE LATINE. -109
opsides: Or.,750 ; " opsidione:
Or.,750.
pleps: 943.
opiemperare : Herm., H, p. 103.
impema : 1257,1258,440;Mom.,/. R. N. L., 6828.
complend{us): Or., 3671 ; et un
nombre consid"rable d'autres
mots dont Tortbographen'est
pas douteuse.
ASSIMILATION FAITE
qiticquam: C. /. L., I[,p. ^54.
allatus: Herm.,II,p. 103 (3fuis).allector: 950; " allectus: 2065 ;
alligare:Pomp., 1649.
apparet'e.-mi'';Or., 3671; "
apponere : Pomp., 189j; "
appellare: Maf.,ccclxxxi.
collapsus: 962.
coUegium:2037,2039,2040,etc.,etc.,elc.
coUigere: Or.,3118 et 3671.
tmmolare : 2039, 2040, 2042,2056, etc.,etc.,etc.
immortab's: 1386,2063.
"wiwmo/t".- 2060,2065,20G7,elc.et un nombre consid"rable
d^autresmots que nous ne citons
point,parce que l'ortbographen'en est pas douteuse.
obsidianus : Maf.,p. ccclxxxi.
scribtus: Maf.,p. ccclxxxi.
inpensa: 450,452; " inpositus:
C. /. L.,II,p. 254,et p. 256.
"onprehen8us:C,/. L,,II,p. 2"6
(4fois).
ASSUIILATION NON FAITE
quidquid: Carli,p. lxi.
adfuerunt:2039,2040,2041 ,etc.;
" adfectus,as: Or.,7081; "
adfinis: Maf.,p. ccclxxxi (plu-sieursfois).
adlaiurus : Herm., II,p. 103.
adiectus : 1944 ; " adlevare : Or.
750;
admonitio : Or.,3118.
adsignare: 2059 ; " adscendere :
^01b;"adstare : 2042,2036,
20()5,etc.
conlapsus: 450.
conlegium: 2041, 20 "2.
inlalus : 2059,2065,2067,2075.
inmolare : 2041,2075.
inmortalis : 2067 ; " inmunitas :
Mom., /. R. N. L, 0773.
liO. DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
CONSONNES REDOUBLEES
messallina: 2044; " messalla :
204i, 2042.
paullus: 2059 ; " paull"nus,
polla(2fois): Maf.,p.ccclxxxi.
sacculus: Pomp., 2040.,
juppiter: 2059, 2064,2074,elc;
" appuleius: Carli,p. lxi.
nummus : Pomp., 1597.
milharia : Or.,5430,5442.
caussa : 2059; Herm., II,p. 103
(3fois).
quaituor: Maf.,p. ccclxxxi.
Uitera : Pomp., 1891.
annus : 2060, 2064, 2065, etc.,
etc.,etc.
annowa ; Or., 750; Mom., /. R.
N. Z.,6828, etc.
reppe{rerunt?)=* repeperei^unt:
Pomp., 1801.
rettulit= *retetulit:2065,2067;
rettulerunt: 2065; retlulerit:
Pomp.,64;et un nombre consi-d"rable
d'autres mots que nous
necitons pointparcequerortho-
graphen'en est pas douteuse.
CONSONNES AJOUT"ES
subrutor : 940; " subrogandus:C./.Z.,II,p. 256.
subsignare: C\ /. Z.,II,p. 256;
" subsctnptus: Or.,3H8.
CONSONNES NON REDOUBL"ES
messalma : Mom., Z R. N. Z.,7102.
paulus:Mom., /. R. N. Z.,4195.
m"lia : Maf.,p. ccclxxxi.
causa : C. I. Z., II, p. 254
(3fois);" C. L L.,H, p. 256
(4fois),elc.
PAS DE CONSONNES AJOUT"ES
sumptus, a, um
':
2075, 2076; "sumtvs, a, t/m .'2065.
sumpius^ ns : Or.,7081.
emptus : 1260; " einp...:Mom.,
/. R. N. Z., 1354.
emptor : C. I. L., H, p. 256,
Pomp., 103; " emptio: Maf.,
p. CCCLXXXI.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. \\i
intemptaius(= intentatus): 944.
conjunx : 2065, 20G7; Pomp., conjugis: 2060,2065, 2067; "
2321. conjugi: 2068,etc.
/flX5w/2068. faxis; 2064, 2067; " facsh^facsis: 2074 (8fois).
exsotmare : Mom., /. /t. N. L., exomatio : Mom., /. /?. N. L.y6828. 6828.
exs ordine : Mom., /. R. :/V.L., ex : forme habituelle.
6828.
CONSONNES SUPPRIM"ES
ascendere : 2095 ; adcendere :
Or.,3671.
fl5to'e.-2051,2064.
exiare : Or.,3671 ; " exb^uere:
Grut.,p. 164,1.
expectare; Maf.,p. ccclxxxi.
astu (= ast tu) : 2068 (4 fois);2074 (9fois).
adicere : Grut.,p. 16^,1.
coicito: C. I. L.y II, p. 256
(2fois)= conjtc"to.subici : Or.,3118 = subjtci.vicies,qu"nquies:yia",jccclxxxi.
ims"is : Or.,7081 = rursus.
PAS DF CONSONNES SUPPRIM"ES
adscendere : 2075.
adsiare : 2042, 2056, 2065,
2067,etc.
deciem,undeciens.'UaL^cccLww.
I CONSONNE (= J)REPR"SENT" PAR II I CONSONNE REPR"SENT" PAR I (= J)
?eilus : C. I. Z., II, p. 256
(15fois).
?etlusdem : C. I. Z.,II,p. 256
(3fois).? cuilus : C. I. L.y U, p. 256
(3fois).IcuilmquerVLp. 256 (2fois).? quilmque: C /. Z.,Il,p. 256.
mai"or : C- /. Z., II,p. 256;
Mom., /. n. N. Z., 1354.
"lus: Cf. Z.,H, p. 256 (5fois);" eius(eyt/s),Mom.,ZR.N.L.,
6773, etc.
Forme habituelle : ejusdem.
Forme habituelle : cujus.
Forme habituelle : cujusque.
maior{majoi*):^om.jI.R. N. L.,
1354,etc.,etc.
J12 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
yo\1-:llks supprim"es VOYELLES XON SUPPRIM"ES
G"nitif
collegi:2C41, 2043,2044,2053,
2055,etc.,etc.
coUegI: 2030,2042,20G4.
fili:2067, 198;Mom.,/.fl..V.Z:.,6773.
/7/i.-1239 (3fois).
municipi: C\ /. Z., II,p. 254
(plusieursfois)et p. 256 (plu-sieurs
fois);Mom., /.It.N.L.,
6828 (2 fois).
municipi: C. /. L., p. 250 (plu-
sieui'sfois).ma^M/er/;2067.
capitoli: 2059.
claudi : 2037 (2 fois),2041,2042; " claudf: 2039,"041,2042.
domid : 2042 ; " domitl : 2039.
7 w//.-2051, 2065, 198; "juU:
Mom., /. It. N. L., 6773.
iuni: 20G0.
mercuri : Or.,784.
sallusii : 2067, pompet, aureli^
blossiyvaleri, lutati,coccei,
blotivefw^i: Herm., II,p. 103.
collegii: 2041 ; " conlegii:2041
collegil: 2042 ; " conlegii: 204 1,
2042.
municipi/: C. /. L., II,p. 252,
etc.,etc. (tr"sfr"quent).
pometil: 930.
claudii : Mom., /. B. N. Z.,
5709; " trebellil .' 2053;
formes tr"s rares " cette"poquedans les noms propres. "
Les inscriptionsde Pomp"iesn'offrent pas un seul exemplede nom propre termin" par it.
Nominatif pluriel
/"///2060.rf/.-2065,2067.
y.C. /. Z.,II,p.25:. et : C. 1. Z.,II,p. 256.
snci" : C. /. L.,II,p. 256.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. il)
Datif et ablatif pluriels
diJ8:Uom., I. H. N. Z., 7102.
comitih : C. /. Z.,IT,p. 256.
coloniis : Maf.,p. ccclxxxi.
dis : 1386,
/"/w;2059 ;"/?//".-2060.c(miih : 930.
genis: 454,
provmcis: 2074.
praedis: C. /. L.,Il,p. 256; "
Maf.,p. ccclxxxi; Herm., II,
p. 403.
coion"s : Maf., p. ccclxxxi.
comelis : Maf.,p. ccclxxxi.
pt^etis: Maf.,p. ccclxxxi.
reliquis: Maf.,p. ccclxxxi.
alis: C. I. L., U, p. 256; Maf.,
p. ccclxxxi.
su ff}agis: C. /. Z.,Il,p. 256.
""; Or., 4031; C. /. Z., II, iis; e"s : Or., 3671; Maf.,.
p. 256 (3 fois). ccclxxxi.
Is : C. I. Z., U, p. 256 (4fois)..Us : 887 ; C. 7. Z., II,p. 256
tS : C. I. z:,II,p. 256. (2fois);" els : C. I. Z., U,
p. 256.
isdem;Isdem : 2039,2040,2041,
2042,etc.,etc. curils : C, /.Z.,II,p. 256.
FormeB diverses
praeunte: 2012,2056. praeeunte:"041,2051,2064,elc.
praerunt;praessent: C. L Z.,II, praeet^unt: C. /. Z.,II,p. 256.
p. 256.
derunt : C. L Z.,H, p. 256.
mensum^ g"n. pL de mensis :
Herm.,II,p. 103.
MOTS S"PAR"S
reipubl"cae: 930,2064; " ref
pub.: 2074.
retp. : Mom., /./t. N. Z.,6828.
rem publicam: 2064 ; " rem p. :
Mom., /. ^. iV. Z.,6828.
MOTS JUXTAPOSfr;s
114.
republica:Mom., /. B. N. Z.,
1354; " re p. ; Mom., /. B.
A^X., 6828.
aqu" du"tus: 1246.
quo minus^ quove
minus : C. L Z.,
II,p. 266 (4 fois).
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
republica: 959 (2 fois);rep.Mat.
y p. cccLxxxi.
FORMES ARCHA"QUES
caisar : Mom., /. fi.N. Z.,926*.
brutTieiysalentinelynapetinei^
hipponiateifrheginei,laome-
iicei, lerinaei, temsanaei :
Mom., /. fi. N. L.,936*.
plebeivescitis: 930.
Ugneis: 2039.
quom : Pomp., 1846.
meom : Pomp . ,3061 ;" mortuom:
Pomp., 1852; " "a/vom.'Maf.,
p.xccLXXXi; " reliquom: CI.
L.yII,p. 256 ; " 5wom; C.l.L.^II,p. 254 ; " vacuom: C.I.L.^
n, p. 256; " divom : C. I. Z.,
II,p. 254 (6 fois);" rivom :
1246; "salvom : 2065,2067;" servom : C. 1.Z.,H, p. 254;
Pomp.,1899 ; " salvos:Pomp.,
1837; " servolus : Pomp.,
1171*; " voUis: Grut.,p.l64,1 (2fois);" t;o//;Pomp.,2021.
dicundo : C. I. L.,II,p. 254 et
2"6; " scribundo : Or., 784.
faciundus: 952, 2075, 2076;
faciund.jMom., /. fi. N. Z.,6262. "
vendundus : C. I. Z., II,p. 256
(4fois).demoliuudus : C. /.Z.,II,p. 256.
opiumus : 956; " Hcrm., II,
FORMES HABITUELLKS
caesar^ tr"s fr"quent.
Presquepartoutailleurs : t.
plebisquescitis: 930; plebisvescito: 930.
Presquepartout'ailleurs : is.
Ordinairement cum (voy.pi.bas).
Presque partoutailleurs u rem-
.place0.
faciendus: 939,2065,2067.
vendendus: C. /. Z.,II,p. i56,
accipiendus,cognoscendus,consti-
tuendus : C. L Z.,H, p. 256,
optimus: 961 ; Or.,3Wl.(2 foi");
116 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
" ? aput: C. I. Z.,U, p. 254; " et p. 256 (ofois);" set : Mom.,/. jR. N. L.,6828 ; " sed : Porap.,i877.
vergilius,vergilianus: Mom., /. R. N. Z.,1354; " "ntellegere:
Herm., II,p. 103; " neglegentia: 931 ; " ? genetrix: Pomp., 3072
(citationd'un passage de Lucr"ce).
epistula: Or.,3H8 (2 fois);Mom., /. R. N. Z.,6828; " adules-
cem: Pomp., 968, 1012 ; Maf.,ccclxxxi (^3fois);" adules{centulus):
Porap.,1883 ; " bubus : 2059 ; " hierusolyma: 944; " promuntu--rium : Or.,3671 ; " sulla : 2039 (2fois).
mancipium: Maf.,p. ccclxxxi.
cena/ 2065,2067,2075,2076; " cenare : 2065, 2067; " cewa-
cula .Pomp., 1136; " cetetn: 967 ",2060; C. 1. Z.,II,p. 256; "
h"res : C. l. Z.,U, p. 256 (3fois).caermonta : 934; " caeruleus (= *caeluleus^del" couleur du ciel);
1257; ?caelo : Pomp., 3135; " consaeptus:C. L Z.,II,p. 256; "
caelius : Mom., L fi, N. Z., 1354; " coelius : Maf., ccclxxxi (plu-sieursfois);coelianus : m"me inscription;" scaena : Pomp., 1595.
el: C. L Z., II,p. 256; " eis : Or., 3"71 " c"t" de m, m"me
inscription.lautus : 2068.
silva : Maf.,ccclxxxi (plusieursfois).
.
40. Telle est la liste des faits orthographiquesles
plus saillants que pr"sentent les inscriptionsde la
huiti"me p"riode.Il suffit d'un rapide examen pour voir que les
vieillesformes, si tenaces dans lap"riodepr"c"dente,sont alors " peu pr"s tomb"es hors d'usage.S'il se
rencontre encore des archa"smes,le nombre en para"tinsignifiant,quandon consid"re la quantit"et l'"tendue
des inscriptionsque nous avons d" d"pouillerpoui' lesrecueillir.A ce titre,la languelatine a fait un progr"sconsid"rable.
41. Mais,siimportantqu'ilsoit,ce progr"sest encore
bien loin de la perfection,puisquedans beaucoup de
mots l'orthographedemeure flottante.
On se rendra compte de cette ind"cision de l'or-thographe,
en observant le nombre des doublets que
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 117
nous avons extraits des inscriptions;et, si cette preuve
ne para"tpas assez concluante" on trouvera sur ce
point un utile compl"ment d'information dans les
trait"s de V"lius Longus*,de Q. T"rentius Scaurus*
et de Flavius Caper^.A T"poque o" ces grammairienscompos"rentleurs
ouvrages, T"ge d'or de l'orthographelatine venait "
peinede se fermer : tous les r"sultats que pouvaitdonner la r"forme "taient acquis,mais la d"cadence
n'avait pas encore eu le temps de les amoindrir. Aussi,
peut-onconsid"rer leur "uvre comme un tableau suffi-samment
exact des desiderata de l'orthographelatine "
l'issue de la huiti"me p"riode.42. Un premierpoint" remarquer, c'est le nombre
des questionsencore pendantesau moment o" "cri-virent
ces grammairiens.A moins qu'onne les accuse
d'avoir inutilement reproduitles ouvrages de leurs
devanciers,on peut croire que n'ayantpas " revenir
sur des questionsd"j" r"solues par d'autres et "
plaiderdes causes d"finitivement gagn"es,les faits
qu'ilsont trait"s sont g"n"ralementceux que la cri-tique
n'avait pas abord"s encore, ou sur lesquelsle
publicn'avait pas ratifi" ses d"cisions *. S'il en
est ainsi,il faut reconna"tre que les philologues
1. Kcil (vol.VII, Fasc. L p. 43) dit que V"lius Lougus fut ou contompo-
raiu d'AuIu-Gelle ou aut"rieur d'un petitnombre d'ann"es " cet "crivain,
lequelv"dU environ de 125 " 175 apr"sJ.-C. " W. Brambach, quia int"r"t
" vieillirLongus et " en faire un grammairien de ce que nous appelons la
huiti"me p"riode,pr"tend(p.46) qu'ilcomposa ses ouvrages dans les dix
derni"res ann"es du premier si"cle ou dans les dix premi"resdu second, "
Certains rapprochementsnous font croire qu'ilfut contemporainde Scaurus. "
2. Auiu-Gelle (XI.15)appelleScaurus a le grammairien le plus distingu"de
l'"poqued'Adrien. " " 3. Keil (p.90) et W. Brambach (p.43)pensent que
Caper "crivit vers la fin du second si"cle." 4. Il leur arrive aussi de traiter
certains points d"j""tudi"s par leurs devanciers, dans l'uniquebut de faire
pr"valoirleur opinionpersonnelle: c'est une preuve de plus que l'ortlio-
graphc "tait bien peu fix"e.
118 DE L'OHTIIOGHAPIIE LATINE.
du si"cle pr"c"dent leur avaient laiss" beaucoup" faire,car V"lius Longus, Scaurus et Caper trou-v"rent
encore apr"s eux un arri"r" consid"rable
de questionsen litige.Un autre point" -signaler,c'est le silence absolu qu'ils
gardentsur l'orthographed'"crivains comme Quintilienet Pline le Jeune ^,tandis qu'onles voit citer parfoisleChant des Saliens,Lucilius,C"sar, Cic"ron, Virgile,Auguste. Il est bien surprenant qu'ilsaient n"glig"l'appuide pareillesautorit"s ! Pour s'expliquerde si
"tonnantes omissions,ne faut-ilpas admettre que, dans
le cours de la huiti"me p"riode,les auteurs ne se sou-mirent
pas toujoursaux injonctionsdes philologues,et qu'enmati"re d'orthographeQuintilienlui-m"mefut pour les grammairiensime autorit" douteuse ?
Enfin les trait"s de V"lius Longus, de Scaurus et
de Caper nous signalentexpress"ment Texistence de
nombreux doublets orthographiquesdans l'"criture
du commencement du second si"cle.A c"t" des formes
que ces grammairienspr"f"rent,ilsnous en citent sou-vent
d'autres,fort usit"es,qu'ilscondamnent; et les
raisons dont ilsappuientleurs pr"f"rencessont la plu-^
partdu temps si mauvaises qu'ons'explicpiele maintien
des formes qu'ilsrejettent.Il est donc certain que, dans la huiti"me p"riode,
l'orthographelatine,malgr" de r"els progr"s,n'arriva
jamais " cette uniformit" qu'onlui suppose de nos
jours.Et l'on con"oitqu'iln'en pouvait"tre autrement,
quand oa songe que les deux principauxfacteurs des
r"formes orthographiques"taient la prononciationet
l'"tymologie: la prononciation,dans une ville alors
peupl"ede provinciauxet d'"trangers! l'"tymologie," une "poque o" l'on en ignoraitles premiers"l"ments !
1. Quintilienv"cut environ de 35 " 95 apr"s J.-C, et Pline le Jeune do
G2"il3.
.DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. H9
43. Pour compl"tercet aper"u sur l'"tatde Tortho-
graphelatine " l'issuede la huiti"me p"riode,il nous
para"tindispensablede r"sumer ici les partiesles plusimportantesdes trait"sde V"lius Longns,de Scaurus et
deCaper,bienque l'objetdu pr"sentchapitresoitplut"td'"tudier lesvariations de l'orthographedans lesinscrip-tions.
Par une autre d"rogation" la r"gleque nous
avons suivie jusqu'ici,au lieu de ranger les mati"res
dans Tordre phon"tique,nous les classerons d'apr"sles divers principessur lesquelsces grammairiensont
appiiy"leurs conclusions.Cett^ dispositionpermettrad'appr"cierplusfacile-ment
la valeur de leur critique*.
Les principessur lesquelsles grammairienslatins"tablissent l'orthographe,sont au nombre de six. Ce
sont :
i**L'accord de l'"critureavec laprononciationet par-ticuli"rement
avec l'euphonie;2**L'"tymologier3**L'observation des r"glesgrammaticale;4" La n"cessit" de distinguerpar l'"critiu'edes mots
de significationdiff"rente;5* La tradition;6**L'usage.
Nous finirons cet expos" en faisant conna"tre :
i**Les mots sur l'orthographedesquelsces grammai-*riens h"sitent " se prononcer ;
2" Les formes qu'ilsadoptentsans motiver leurs
pr"f"rences.
1. Nous avons, autant que possible,conserv" dans notre r"sum" la phy"
sionomie de Toriginal.Nous n*y avons rien ajout" de notre propre fonds, :
c'est donc aux grammairienseux-m"mes que sont imputablesles erreurs de
doctrine qu*on y pourra remarquer.
120 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
1. Accord de r"criture avec la prononciationet particuli"rement avec T euphonie.
i. AB. V"lius Lokgus dit que abs entre en compositionavec cer-tains
mots comme ahstinet^abscondit,et ilexpliqueTintercalationdela sifflantepar des raisons d'euphonie: " Quoniam acondit hiabat,etabcondit durius sonabat. " (Voy.plusbas,VIII,16,aufertaufugit).
2. OB. V"LiusLoNGcs remarque que la pr"positionob demeure par-fois
"ntacle,comme dans obirCyoben^are;d'aulres fois,le b s*assiuiile
avec la premi"relettre du mot suivant : offuhit,ommuluit; ilen est
de m"me quandob est suivi d'un p : opposuit.3. SUE. V"uus Longus faitobserver que sub gardeparfoisJe b :
suhdit;que d'autres fois,il l'assimile " la lettresuivante : sufficit,^uffbd"tjsummovU^ summintstrav" supposait;qu'ille change en s
dans certains mots : sustulitjsuscepit.3***'.ScAURus cite l'assimilation5wrri/"ib.4. AD. V"lius Longus s'exprimeainsi : Devant presque tous les
mots quicommencent par un /", le d de ad se change en p : parety
opparet;pon"jappomi;pungitappungit." Devant les mots quicommencent par un c,ilestdifflcilede fairesonner le d de la pr"posi-tion
; on l'assimile : capio, accipio.Ilparaissaitindiff"rent" Lucilius
de mettre un (/ou un c, mais,si l'on consulte l'oreille,on voit qu'ilvaut mieux "crire par c que par d. " Devant les mots quicom-mencent
par un t,ilest facultatifde terminer la pr"positionpar un t
ou par un d : attinet,attentus ou adtinet,adtentus,car les deux
lettres,rf,,produisentle m"me son pour l'oreille." Z" se changeen /quandle mot suivant commence par une / : al"igcre;mais iln'en
est pas toujoursainsi,car nous disons : adluere,adloqw\adlab"{*)."L'orthographede la pr"positionvarie de m"me devant les mots quicommencent par un ^, car parfoisle d dispara"tet le g se redouble :
aggerat." Enfin,dans certainsmots, ilest n"cessaire que le d s'ef-
"face sans qu'uneautre lettrevienne le remplacer: aspicioascendo."
5. SCAURUS cite les assimilations arn'pio,atlul",aitigit^attinuit, "
6.CAPER veut adslrtngeet non pas ast7^mge{eipage suivante),assiduus
-et non adsiduus," ab assidendo. " " 7. Selon V"uus Longus,il estindiff"rentde dire arcesso ou accerso; et la significationest la m"me.
I." irPutsch, 2224, 25 = Keil,61. " 2: 2220 = 64. " 3: 2226 = 04. "
:jw": 2260 = 20. " 4 : 2224. 25 = 61. " 5 : 2260 = 26. " 6 : 2240. 47 =
.
107. " 7: 2232, 33 = 72. " (*)D, devant F, ne s'assimilaitpas : on pro-non"ait
et l'on "crivait adfluo,adfui,adfectus,adfari,adfercVoy. Cornutus
cl O"cilius Vindex, dans Cassiodore.
DE LORTHOGRAPHE LATINE. i"i
" 8. ScACRUS cilecomme exempled'assimilationaccerso, " quamvis
aliiarcesso dicant non sine ratione,quodetiam in r, in ejusmodicorn-
posiiionibus^d littera transit qua ad praeposHiofinilur,Sed quidam
diffet^entiamesse volueruntut arcesso qiiidemah eo verbo esset,quodest arceo, accerso vero ab eo quodest nccio ; sed nobisjutcumque scri-
bendum, ad eandem significationemvidentur perlinere,"
9. CON. ScACRus cite : cotripio^colligo,commuta^ comme exemplestl'assimilalion.Ilajoute: " Dans contulit,n ne change pas, non plus
que dans convivitconsumit, "
40. IN. ScAURus donne comme exemplesd'assimilation immulo et
immin"t;\\dit ensuite : " La pr"positionconserve sa lettre dans
innumerabilisyinnuptainnocensyparce que les mots qui la suivent
commencent par la m"me lettre."
11. P"R. V"uus Longus dit que per reste intact en composition," moins qu'ilne rencontre une /. Dans ce cas, les gens quise piquentde bien parler,aiment mieux redoubler /que de prononcer
r; ainsi,ilspr"f"rentpellabor" pertabor,pellicet^e" perliceve.De l"
vient qu'onlit dans Virgile: " pellacisUlixi "; et pelvisancienne-ment
pelluis^d"rive de pelluerc." 12. Scaurus veut qu'on "crive
pelligoyselonl'usagesuivi par tous lesanciens ;aussifaut-illiredans
Virgile: " pelligerentoculis " et non perlegerent.13. EX. V"ucs Longus dit que la pr"positionex perdparfoisx :
ebibityenuntiavit,emovit; et il ajoute : " On ne peut dire d'une
mani"re g"n"raleque la lettres dispara"ttoutes les fois qu'elleestsuivie d'une consonne, puisqu'ilest d'usagede prononcer excellefe^
extollere,exquirere." " 14. Scaurus cile,comme exempled'assimi-lation
: effatus;non exfatusnccecfatusut quidamputaverunt; " et
effervens.45. TRANS. Selon V"uus Longus,trans reste parfoisintact : trans-
tulit;parfoisilperdune partiede lui-m"me ."trajecit^traduxit;les
uns l'"crivent en entier,les autres lui enl"vent nsj pour adoucir la
prononciation,dans transmisit,tramisit;les uns disent transposuit,les autres traposuit.
46. DE. V"lius Longus dit que la pr"posiiionde ne s'"critpas en
entierquand le mot suivant commence par e : detrare,desse : pour
la prononciation,l'allongementsuffit:d"tTore,d"sse.
47. DIS. On litdans V"lius Longus que dit s'"criten entier,excepte
8 " 2260 = 20. " 9 : 2260= 26. " 10 : 2260 = 20. " 11 : 2226,27 =
()5." 12 : 2260 = 26. " 13 : 2225, 26 = 63. " 14 : 2260 = 26. "
15 : 2227, 28 = 66. " 16 : 2226. 27 = 65. " 17 : 2226, 27 = 6:".
122 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
devant les mots quicommencent par m : dimovit;ou par n : dinoscit;
ou par // diluit;ou par b : dibucinat;ou par g : digerit; ou par d:
diditus;sa consonne finale se change en /*quandlemot suivant com-mence
par une f: di/fudit.18. RE. V"lius Longus faitobserver que rc, dans certains mots,
non seulement s'"criten entier,mais que de plusil s'adjointun d
final: redire,redoierepour empocher Thialus. Quelquefois,re est
suivi de deux rf,quand le mot suivant commence par cette con-sonne;
mais cette orthographen'est pas g"n"rale,car nous disons
reddere par deux deireducere par un seul. " Remarquons " ce propos
l'ignorancede certaines personnes quitiennent " prononcer redducere
comnae redderecroyant n"cessairede mettre deux d toutes les fois
qu'ily a un (/au commencement du mot suivant. "
19. Sur la questionde savoir si Ton doit remplacerle b par un p
devant 5,Scaurus d"clare que lescompos"sde ob^comme obscurum^observa,obstdo,doivent s'"crireavec un b parce qu'ilfaut prononcer
ob;mais qu'ondoit "crire avec un p : pleps plebis,urpsy urbiscon-trairement
" l'opinionde Varron. Ailleursilse montre "galementpar-tisan
de cette orthographepar le rapprochementqu'ilfaitdeprinceps,principiset de caeieps^caelibis(*)," de carpo^ carpsiet de scribo^
scrips"JW"uusLongus dit que sur celte questionles avis sont partag"s,mais ilne se prononce pas.
20. Scaurus n'admet pas l'emploide ex ou de ab devant une
consonne : il faut "crire et prononcer, dit-il,ex arce^ ex Eryco,ex Olympojex Irpinis,ex Umbria, ex Hymetto;e GalUa^ e Tuscis^
e Jud"a, e Vaticano ; " ab Aricia ab Elia^ab urbe, ab lUyrico;a BaiisyaCapua,a De^Hona aVenusia,a Janiculo, V"lius Longus est
du m"me avis,et ilajoute: Nous savons que les anciens disaientaussi
abs te;quant " nous, ilnous suffitde dire a te.
2i.V"lius Longus veut qu'on"crive conjunxet sejunxjet il s'ex-plique
amsi sur cette orthographe: " Nisus ne croitpas qu'on doive
"crire conjunx,sejunx,parce que ces mots font au g"nitifconjugis,sejugis.Pour moi, ilme semble qu'ilfaut gardercette n au nominatif
puisqu'ellea un son bien marqu" " ce cas. Conjuxet sejtix,sans n,
seraient plus difficiles" prononcer et plusdurs pour Toreille."
Scaurus aime mieux qu'onprononce et qu'on"crive conjux,sans n.
18: 2227,28 = 60.." 19 : 2260, 01 = 27; 2252, 53= 14; 2233= 73 "
20: 2202=29; 2223, 24 = 60. " 21: 2230 = 77; 2256 = 20. " (*)Gurtius
Val"rianus (dansGaasiodorc)adoptecacleps.
\U DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
27. Caper "crit A"Mrf devant une voyelle;mais si le mot suivant
commence par une consonne, ilveut qu'oni^etranchele d : hau dolo^hau scio.
n. "tymologie.
l.ScAURUS bl"me ceux qui n'"crivent pas ex-sul, ex-spectatus
(voy.pi.bas,II,11 et VU, 5) avec une s apr"sar," cause des mots
spectaresolum quicommencent par une s (*).2. n veut qu'on"crivesumtus^demius,emtus et non pas sumptus,
demptusjempiusyparce que le p qu'onintroduitdans ces derni"res
formes ne se rencontre pas dans la reste de la conjugaison: c'est
donc une lettre inutile." 11 se prononce "galementpour hiems et
rejettehiemps parce que dans ce mot iln'ya ni /" ni 6 " aucun des
autres cas.
3. Les formes reprekensusau lieude reprensus, et vehemens au lieu
de vemens^ lui paraissentincorrectes,parce qu'ondit prensus sans
aspirationet que vehemens vient de vis mentis. V"lius Longus est du
m"me avis;seulement il ne rejettepas express"mentre/)reAens""et
vehemens : il se contente de dire que les autres formes sont pluscorrectes.
4. On met une h en t"te des mots hortis,harena,halica eihaliculayditV"lius Longus,bien qu'onpuissedirealicacomme d"riv" "'alere,et qu'onait probablementdit aliculaparce que quand nous portons
Yaliculace manteau continet alas. Hortus ne demandait pas non plusune A, parce qu'ilvient d'or/W {quodibi herb" oriantur);mais cette
lettre lui est impos"epar l'usage.5. Les consid"rations "tymologiquessur lesquelless'appuieScaurus
sont moins probantes,quand ildit que quereladoit s'"crire avec une
seule /parcequ'on"critqueruluset non querullus(voy.pi.bas,VIII,31);" que paulum paululumau lieu de paullum paullulum,sont incor-rects
parce que les mots d'o" ilsd"rivent : pullum,pusillum redou-blent
la lettre/ (voy.pl.haut,I,23);" que formonsuspour fotmosus^est une grosse faute,parce que n dans ce mot n'est pas plusn"ces-saire
que dans gloriosus:formosusvenimt de forma comme gloriosusde gloria;" que le mot inchoare doit prendreune A, parce qu'ilvient de chaos le cbaos ayant"t" le commencement de toutes choses.
27:2211 = 96.
!!" " 1 : Putsch. 2257, 58 = Kcil, 22. " 2 : 2250 = 21. "
3 : 2256 = 19; 2234 = 75. " 4 : 2230 = 08. " 5 : 2249 = 11 ; 2256 =
20; 2257 = 21; 2251 = 12. " (*)C"sellius (dansCassiodore)est du m"me
avis. Il n*admet expectoque comme compos" de pecto,je pcigue.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 125
6.V"uus Longus,apr"savoirexpliqu"que ", dans absttnet,abscondit,est euphonique,examine cette question: faut-il un p on un h devant
s? Bien que la plupartde ses contemporains"crivent ps conform"-ment
" le prononciation,il se d"clare pour bs en invoquantV"tymologie.
7. D'accord avec Varron,il"critdel"^us,delirare et non deiems,parce que ces mots ne viennent pas, comme le croient certaines per-sonnes,
du grec icapito Xt)pttv(voy. pi.bas,VII,4),mais de lira,sillon,et qu'onemploieau propre de/iror^ en parlantdes b"ufs,quand,sortant du sillon,ils s'"carlent de la lignedroite." Il veut qu'on
prononce, et par cons"quentqu'on"crive,Delmatia et non Dalmatia
parce que ce mot d"rive de Delminum^ nom de la principalecit" de
cette province;am'spexet non atmspexj parce qu'ilvient A'anga^victime.
8. n bl"me quotidieet demande qu'on prononce et qu'on"crive
c"tidie^parce que ce mot n'est pas compos" de quolodie mais de con-
tinentidie (*).9. Dans l'"criturecomme dans la prononciation,il se d"clare pour
faeneris,facinei*is,et rejettefaenmnsfacinoris,parce qu'ondit fae-nerator, facinerosus.
10. Il pr"f"recontimax avec un t, sous pr"textequ'ilse tire de
temno^ bien que Nisus acceptecontumax^ comme d"riv" de tumor.
11. Caper, comme Scaurus,veut qu'on "crive eorsu/ avec une",
parce qu'ilvient de solum;mais,contrairement k ce qu'ona vu dans
Scaurus,et en d"pitde l'"tymologie,il d"clare express"mentqu'ondoit"crire,sans s, expectore: spectare"fiwpsTveriV,expectoresine $
"va^'vetv(voy.plusbas,YII, 5, ce que dit " ce sujetV"lius Longus).i2. Bien que oudacter luiparaisselatin,ilpr"f"reaudaciter,parce
que les adjectifsen x forment leurs adverbes en iter:otrox, atrocitei^y
ferox fe"'ociter;velox velociter;de m"me audox doit donner ouda-
citer." Il"crit eligantercomme venant d'eligere.13. 11 demande qu'on"crive dei et non pas di",parce que Cic"ron
disaitdeabusymais ilconvient que dii est la forme en usage.
14. Dans aucun mot d'originelatine il ne veut admettre Vy grec :
ideo inmltabis gylomdicentibus,au lieu de gulom.15. Veut-ilinvoquerl'"tymologie,ou, ce quipara"tplusprobable,
6:2224, 25 = 61.-7:2233:73. " 8:2237=79. "9:2233=72. "
tO: 2235 =76. " 11 : 2240. 41 =95; 2241, 42 = 97." 12:2246 = 106
2248 = 109." 13:2248 = 109.-14: 2246= 105," 15:2246 = 106. "
(*)Gornutus (dansCassiodore)veut qu'on "crive quotidie: a quot diebus,hoc
est omnibus diebus.
126 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
"tablirTunit" de prononcigit"onet d'orthographedans la conjugaisondu mot, quand ils'exprimeainsi : Tinguet^edicendum non tingere^
quoniam tinguoest,et tinguistinguit?" Quant " T"tymologiesui-vante,
elleest bien extraordinaire : Vcnsica prendune w, quianon est
sine venta, " " Nous devons dire/"?/2.r(foug"re)et non filix;ce nom
de felixvient,selon moi, de ce que la foug"ren'est pas bonne {minm
fclix)pour les terres. "
46. Dites stello(l"zard)sans i*" a similitudinestellarum.
m. Observation des r"gles grammaticales.
1. Certaines personnes, dit Scaurus,"crivent par un seul "le g"nit"i
singulierdes noms dont le nominatif est en m, comme Antonius,
Antoni; Trcmelius Tremeli;et cependant,la r"gledemande qu'onredouble Yi dans ces g"nitifs,parce que le g"nitifsingulierne doit
pas avoir moins de syllabesque le nominatif;souvent m"me ilen a
davantage.On doit"galement,ajoute-t-il,"crire le vocatif singulierde ces noms par deux i et non par un seul,comme c'estl'usage.Ainsi
jepr"tendsqu'ilfaut prononcer et "crire au vocatif singuliero Antonii,
0 yEmilii.
2. Y"ucs Longus ne dit rien du vocatif,mais ilveut "galementquele g"nitifsinguliersoit en ii: JuliiClaudii,Corneh'i,et voici com-ment
il raisonne : Tous les noms quiterminent leur datif singulier
par 0, changentcet o en i pour former le g"nitif,en laissant intactes
les autres lettres : maximo^ maximi; candido,candidi;de m"me, dans
Julio et pallioYo seul doit "tre chang",et cette modification donne
Juliiypaliii.Quant au nominatif plurielmasculin ildoit "tre sem-blable
au datifplurielapr"sle retranchement des finale : bonis,boni;
maliSymaii;par cons"quentsil'on "te la finaledes mots JuliiSjClau-
diis,il restera Julii,Claudii pour le nominatif pluriel.3. Bien qu'ilsoit d'usagede mettre une aspirationdans le mot
pulcher,Scaurus trouve plusrationnelde prononcer et d'"crirepulcer^parce qu'ilest contraire au g"niede la languelatine de mettre une
aspirationau milieu d'un mot. 11 nous apprendque Santra regardaitpulchercomme un mot d'originegrecque, pour policher.De son c"t",V"uus Longus veut qu'on"crive sans aspirationci7o,coclea,cocleare^et les autres mots que l'oreilleest habitu"e " entendre prononcer
16:2246=107.
m." 1: Putsch, 2257, "8 = Keil, 22.--2 : 2221. 22 = 57. " 3 : 2256 =
20; 2230,31 =69.
DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE. 127
ainsi," mais ceux-l" sealement," car il est faux de dire,commecertains grammairieps,qu*onne doit pas aspirerlesconsonnes, puis-qu'on
prononce Carlhago,pulchei%Gracchus,Otho,Bocchus.
4. ScAURUs d"clarequ'ilest incorrect de mettre une s " la findes
mots wux, trtix et ferox parce qu'ilsuffitde les terminer par un x^
lettredouble quirenferme une s.
5. C'est"galementune faute " ses yeux, que d'"crireMezeniius par
deux z : ceux qui"crivent ainsi,ignorentqu'unelettredouble ne doit
pas se redoubler;pourtantcertainespersonnes estiment que z n'est
n'est pas une lettredouble. " Je sais*,ajoute-t-il,que bien des gens
"crivent causa par deux s : ils ne remarquentpas que cette lettre,
comme r, sa parente,ne se redouble d'ordinairequ'apr"sune voyelle
br"ve,et que, en oujre,chaquefois que s suit un u lon^,c'est par
cet u que se termine la syllabe: plausu,lu-su.Or, comme causa doit
se couper apr"sl^u{causa)et qu'aucunesyllabene peut commencer
par une letlreredoubl"e,il est clair que ce mot n'admet pas deux s.
Ceux quil'"criventen redoublant la consonne consid"rent que l'on a
dit d'abord cav"sa,de cavillaiioou de cavere, et ensuite causs" par
syncope. "
6. Tout autre est l'avisde V"lius Longus sur le redoublement des
consonnes. D ne veut pas imiter ces puristesqui"crivent,avec Nisus,
comese et consuese par une seule s, sous pi"lextequ'uneconsonneredoubl"e ne peut pas venir apr"s une voyellelongue,et que les
anciens ne redoublaient pas les consonnes, mais rempla"aientle
redoublement par un sigle.L'erreur est manifeste,ajouteV"lius
Longus, car l'usageprouve que les consonnes se redoublent apr"sles
voyelleslongues: errasse^ saltasse,abisse,calcasse.Et qui ne sait la
diff"rencede malum (pomme)par une / et de malins (floconde laine)
par deux /? Quant " cet argument, qu'onmettait un siglesur la con-sonne,
il prouve justementque la consonne se redoublait dans la
prononciation.
IV. Distinction des mots par r"criture.
\.V"lius Longus : Il y a une diff"rence entre aspergo et aspargo :
aspergo est le verbe;aspargo, le substantif. " 2. Cai'ER : Protenus
par un e est adverbe de lieu : il est pour porro tenus; protinuspar un
4 : Putsch, 2256 = Keil, 19. " 5 : 225C, 57 = 21. "G : 2237 = 79.
IV. " 1 : Putsch, 2234, 35 = Keil,75.-2: 2243 = 100.
i28 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
i est adverbe de temps et signifie" aussit"t."" " 3. Quatinus con-jonction
quimarque la cause; quatenvs,adverbe de lieuou de temps
" 4. Voriex se dit d'un cours d'eau ; vertex,de la t"te." 5. On dira
vorsus d'une page; versm est le participede vei*tor.
6. V"lius Longus : Dans clipeus,"crit par un t',on ne prononcera
pleinementni i,ni u, et Ton donnera " la voyelleun son interm"-diaire:
mais il ne faut pas admettre la diff"renceque font sans raison
les grammairiens,quandilspensent que ce mot a une forme {"ltpetts)venant de clepo,et une autre (clupeus)venant de duo. " Caper dit au
au contraire : Vous mettrez cl"peusen parlantdu bouclier et clupeusen parlantde Tornement quiportece nom. " 7. Arcubus pugnatur :
cette forme vient A'arcus;mais arces faitarci"us. Artus faitartubus;
ars faitartibus." 8. Certaines personnes, ditau contraire Scaurus,ont admis deux formes diff"rentesartibus et artubus et ont cru qu'on"crivaitartibus par un t pour marquer le datif et l'ablatifplurieldumot ars, et artubus par un u quandils'agissaitdu mot artus. Or,si
pour "tablir une distinction entre les deux sens, on viole la r"gle,pourquoidans caveas ne change-t-onpas soitl'accent,soit une lettre,
puisquece mot est " la fois un verbe et un nom? pourquoine fait-on
pas de m"me aussi pour tectisquiest un nom et un participe?Un
mot doit s'"crirecomme il se prononce : or personne ne commet la
sottise de prononcer artubus avec uji t/. " 9. Y"lius Longus propose
un moyen terme : Quelquespersonnes, dit-il,"crivent artubus par
un u quandcette forme vient A'artus^et font de m"me quandils'agitdu datifet de l'ablatifpluriels"'arcus et de partus;ellesmettent au
contraire un t " ces m"mes cas, s'ilsviennent d^artesd'arces ou de
partes.A mon avis,ce serait une prononciationtroprustiqueque de
faire entendre un ti. J'estime qu'on doit ou bien prononcer un t en
faisant attention qu'ilne soit pas tropgr"le,ou, sil'on"critpar un ti,
ne pas donner " cette lettre un son tropplein.Qu'on "crive artubus
par unti ou qu'onl'"crivepar un ",la bonne prononciationconsiste
" combiner ensemble dans ce mot les sons de ces deux voyellesde
mani"re " faireentendre un son interm"diaire.
10. Caper : Adulescens jsnhsi^niit;adolescensjipariicipe..H. Scaurus : On "crit,au singulier,par un i seulement : docih's,
facilisjetc.;mais au plurielpar e i:facileis^(ibci/r",etc.,pour qu'onpuissedistinguersile nom est au singulierou au pluriel.
3 ; 2249, 50 =111. " 1 : 2242. 43 = 99. " 5 : 2241. 42 = 97. "
C : 2229. 30 =^ 68; 2241. 42"
96. " 7 : 2247. 48 = 108. " 8 : 2259,
60 = 25. " 9 : 2229. 30 = 68. " 10: 2243= 100." 11 :2263. 64 = 32.
DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE. 129
12. Quand deux mots de sens diff"rents'"crivent de m"me, on les
dislinguepar Tapex,comme v"nit [v"nit)et venit {v"nit)y"ret et aret^
l"gitet legit,etc.
13. Caper: Cum^ pr"posilion,doit s'"crirepar un c;s'ilest adverbe
{advei*bium)de temps ou de cause, par un q. " 14. Scauris : Cer-taines
personnes "crivent cum par un c,quelques-unespr"f"rentquom.D'autres voient une diff"renceentre les deux formes,et veulent qu'on"crivela pr"positionpar un c : cum il"o,cum Claudiocum Camillo^et l'adverbe par un q: quom legissem^quom fecissem,..Pour l'adverbe,lesanciens disaient cume (chantdes Saliens)." 15. V"lius Longus :
La lettre q "tablitentre certains mots uue diff"renceque lesanciens
ne manquaientpas d'observer;car ils"crivaient l'adverbede temps
par un q et lapr"positionpar un c. En effet,cum {quum)subitoasmr-
gens est autre chose que cum fluctu,16. Caper : On doit "crirequicquidavec un c " la premi"resyllabe,
parce que d couperaitlemot en deux;de m"me quanquam doitprendreune n dans sa premi"resyllabepour montrer qu'iln'ya pas deux mots.
" 17. Quando marque le temps (= quand);quanto marque la cause
(= puisque)." 18. Ilfaut direca/5par une*, en parlantde la substance
(lachaux),et calx par un x^ en parlantdu pied." 19. Palpetr"parun ^,lespaupi"res;palpebrxpar un b,lescils. " 20. Tune marquele temps;/wm, l'ordre: tune correspond" nunc^ et tum " cum.
21. V"ltos Longus : Le d"sird'"tablirune distinctionentre des mots
de significationdiff"rente a fait souleverplusieursquestions.Ainsi,doit-on dire et "crireac/"r/ws ou ac/wan"/5?Nous disons g"n"ralementactuarius quandce mot vient du substantifacius; et aclarius en par-lant
de ceux quir"digentdes actf s. Cependanton a voulu nommer
aussi "c/ttams ler"dacteur d'un acte,le scribe." On a "galementfait
une diff"renceentre ciloet cAifo,et on appellecilonesleshommes quiont la t"te "troite et longue,et chilones les gens " grosses l"vres,du
grec ytikfi," Les grammairiensont voulu "tabliraussi une distinction
entre cohortes et coor/es; ilsdisent que coortes s'emploieen parlantdes
cours des fermes," unde homines cooriantur pariter: " orin enim
apud antiquossurgere fr"quentes*significabat; " et que cohortes
s'appliqueaux soldats " a mutua cohortatione ". " Quant " chortes,
quise dit vulgairement,c'est" leurs yeux un barbarisme. " Pour en
revenir" la distinction de cohortes et de coortes jene me range pas h
l'avisdes grammairiens.Le mot cohortes convient aussi bien en par-
12 : 2264 = 33. " 13 : 2240, 41 = 95. " 14 : 2261. 62 = 28. " 15 :
2231 =70. " 16 : 2241 = 95. "17 : 2249, 50 =111. " 18 : 2242 = 98.
" 19 : 2249 = 110. " 20 : 2241 = 06. " 21 : 2233. 34 =74.
9
i30 DE L'ORTHOGRAPHE LATLNE.
lant des gens de la campagne qu'enparlantdes soldats;car on levait
les soldats parmiles paysans d'une m"me contr"e pour qu'ilspussentse reconna"tre et se pr"terun mutuel appui.
22. V"uus Longus : Suivant que le b de mb se changeen " ou en c
devant ca/)ere,le sens varie : autre chose est amicum suscipere^autrechose aquam succipere." Caper : Suscipimnsa rapportaux choses
du c"ur et de Tintelligence,'comme dans susceptum perficemunus ;
swc"/}2mw5 a rapportaux choses du corps, comme dans succipiuntfamulx conlapsaquemembra.
V. Tradition.
i.ScAURus : H"dus doit s'"crire avec une A,parce que chez les
anciens il se disait f"dus et que nous rempla"onsla lettref des
anciens par une A. n en est de m"me de Aano/w5,autrefoisfariolus^et
de kordeunijautrefoisfordeum.
.
2. V"lius Longus : Quelquespersonnes ont pens" qu'ilfallaitdireharena avec une A, " sive quoniamhwreat,sive quodaquam hauriain;d'autres pensentqu'ilfaut leprononcer sans aspiration.Quant " nous,
ajouteV"lius Longus,nous disons hareiia parce que ce mot en sabin
est fasena;et de m"me que s se changehabituellement en r, de m"me
f se remplacepar l'aspirationh, sa voisine. Nous disons donc "gale-ment
h"diyAzm avec l'aspiration,parce que les anciens disaientf"di,
firci." 3. On dit hordeum^parce que les anciens disaientfordeum,4. Ily a des mots dans lesquelsla lettre u para"tsurabondante,
comme quandnous "crivons et pronon"ons urguere et unguere^ car
urgeo et ungo n'ont pas besoin de cette lettre,ainsi que nous levoyons
par les"critsdes anciens,dont il faut respecterl'autorit",quand on
est embarrass" par une questionde prononciationou d'orthographe.5. ScAURus : Nous "crivons sed avec un d final(etnon avec un t)y
parce que les anciens ont dit sedum.
VI. Usage.
1. V"lius Longus : Certaines personnes pr"f"rent"crireetprononcer
diitingueresans u; mais l'usageest si bien "tabli de mettre un w dans
ce mot qu'iln'est pas facilede l'enextirperaujourd'hui.
22 : 2226 = G4 ; 2242 = 98.
V. " 1 : Putsch. 2249, 51 = Keil, 11. " 2 : 2230, 31 = 69. "
3 : 2238 = 81. " 4 : 2228, 29 = 67. " 5 : 2251 = 12.
VI. " l : Putsch, 2229 = KeU, 67.
m DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
que nous "crivionsd'une fa"onet que nous prononcionsd'une autre...
Il est des cas o" ilvaut mieux conserver le son pleinde Vu comme
dans volumus,nolumus^possumus.3. On a souvent "crit de diverses fa"onsmancupmm, axicupium,
manubi". C. C"sar "crivait ces mots par un i',comme on le voit dans
ses inscriptions;tandis que les inscriptionsd'Augustemontrent que
cet empereur employaitI'm. Ceux qui mettent un t donnent pour
raison que d'autres mots ont cette m"me lettrc,comme manirasma-
nicula. On peut cependantleur objecterque nous disons manuleus
par un M. De m"me, ceux qui"crivent aucupiumpar un m, estiment
que ce mot vient de ave ocrupanda;ceux, au contraire,qui"crivent
aucipiunijpensentqu'ilvient de ave capiendaparce que le change-mentde a en i est un fait habituel. On a donc le choix entre Tw,
son antiqueet plein,et 1'?*,son plusgr"ledont l'emploipara"taujour-d'huide meilleur go"t.
4. ScAcnus : On s'est demand" s'ilfallait"crire ex/r"Vwect/ et tn/rm-
secus avec ou sans n. Certaines personnes ont pens" qu'ilne fallait
pas mettre une n dans extrtnsecus,parce que ce mot est le compos"i*extra et desecus et que, en composition,l'a se changesouvent en /,
changementquidonne extrisecus. D'autres personnes veulent une n,
all"guantque ce mot vient "'extraneus;mais elles "crivent intrisecus
sansn, parce que la r"p"titionde celte lettredans le m"me mot produi-raitun son trop dur. " Delirare et delerare d::?)tou Xi^pou.
5. V"lius Longus : Quelquespersonnes ont pr"tenduqu'ily avait
deux mani"res d'"crire expecto: quandce mot est synonyme d'o/?/?mor
(j'allends),il faut,disent-elles,se contenter d'"crirepar e x; quandau contraire il a le sens de specto(jeregarde),il est n"cessaire
d'ajouterune s; mais ilest permisd'"cri"'elesdeux mots de la m"me
mani"re,sans craindre une ambigu"t"quise rencontre fr"quemmentdans beaucoup d'autres mots. En effet,la lettre x contient une s,
puisqu'elleest aussi bien chez nous que chez les Grecs une consonne
double et compos"e." Caper est lout " fait afflrmatif: Spectarc,
OcoDpeTv;expectare sans s, "vaji."vetv.
G. V"lius Longus citel'orthographesuivante : wr/js, nupsi, pleps\mais lepassage o" ilparlede ces mots manque de clart".
7. On a "critde diversesmani"res hijmnis,hyacinthm,kymen"us:
les uns ont pens"qu'ilfallaitcommencer ces mots par une A, et les
autres ont omis cette lettre en disant qu'ellen'est pas n"cessaire,
3 : 2228, 29 = G7. " 4 : 2238, 59 = 2i; 22-18 = 109. " 5 : 222G =
G3; 2241 =97. " G : 2233, 34 = 7i. "7 : 2238=81; 2258= 22.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 133
parce que Tu contient toujoursune aspirationquandil est au com-mencement
des mots. " ScAuaus, au contraire,est pour l'emploid'une h : Certaines personnes retranchent la lettreh en t"te des mots
quicommencent par y; elles donnent pour raison que h n'est pas une
lettre,et qu'iln'est pas besoin de l'"crire pour faire comprendre
que ces mots ont une aspiration.En effet,disent-elles,jamaisy n'a
un son gr"leau commencement d'un mot : hypnos,hymnos,hyacin-thos;Vy sufiitpour montrer qu'ilfautaspirer,si le lecteur n'est pas
un barbare. Je r"pondraique Vh est une lettre,et que les Grecs eux-
m"mcs l'ont consid"r"e comme telle...Il est "vident qu'ilfaut l'em-ployer,
et qu'onne peutpas ladeviner,si ellen'est pas "crite.
vni. Formes que Longus, Scaurus et Caper adoptent
sans motiver lem's pr"f"rences.
i. V"lius Longus : H est mieux d'"crirealimenta par un i qixalu'menta par un m.
2. Caper : Diplomaet non duplomaou duplomum,3. V"uus Longus : Dans vir et virtus nous mettons un ? et nous pro-non"ons
presque ti.
4. Caper : Erumna et non erawina/e"eiret non eior." 5. Dites dili-
huit t( unguento "" et non d"libuit. " G. Cercinus et non c"rcinus. "
7. n faut dire cellapenanaet non pinaria;'"ne faut pas dire pepe-
varia mola mais piperaria." Torp"doet non torpido.^" Il faut dire
polentaet non pulenta.8.V"LICS Longus : Laissons auX anciens miuSycommircium par un i;
ilsdisaient aussi MircuriuSyparce que, selon Varron, ce dieu "tait
" mirandarum rerum inventor ". Maintenant notre oreilledemande
qu'onprononce comme7*ciumMercuritiSjmeus,9. Caper : Il faut "crire sobrius par un i et non par un e.
10. V"lius Longus : On "crivaitvultus,nominativus,genctivusypri-mitivus et autres mots semblables par un o apr"sle v : laissons cette
mani"re d'"crireaux anciens.
11. Caper : Auti*efoisupulio,maintenant opilio." 12. Balneum et
VIII, " 1 : Putsch, 2235 = Keil. 77. " 2 : 2248 = 409. " 3 : 2231.
35 = 75. " 4 : 2248 = 109. " 5 : 2246 = 105. " 6 : 2247, 48 = 108. "
7 : 2239. 40 = 93; 2246 = 106. " 8 : 2235, 36 = 77. " 9 : 2241, 45 =
103. " 10 : 2228, 29 = 67. " 11 : 2250= 112. " 12 : 2217. 48 = 108.
i34 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
balneasei non balineum. " 13. Nomenculator correct;ditesntnguit
et non pas ningit." 14. Dites ungue (verbe)et non pas unge. "
15. Unguis(ongle)et non pas ungis.16. V"uus Longds : Au pour ab n'est usit" que dans deux verbes :
aufert,aufugit." 17. Quelquefoisle son est pluspleinpar une n que
par une m; ainsi,lorsquejedis etiamnunc^ bien que j'"criveettam par
une m, jene sais pourquoiilm'est impossiblede prononcer m.
18. Caper : n faut dire nongentiet non pas noncentiyde " novem; "
nonagies, nonagintaet non pas nonacenta.
19. V"lidsLongds : Antonius Rufus ditqu'ilfaut "crire locutio par
un q, parce qu'ilvient de loqui;de m"me perkulumeiferculum;dans
ces mots, " mon avis,il suffitde mettre un c.
20. Caper : H faut dire pr"coqtui; pr"cociaest ridicule." 21. Pes-
sulum et non pestulum. " 22. H faut "crire avec une h,pulchrum;et sans
A,septUcrum." 23. HapsuSjflocon de laine,et non apsus. " 24. Alica
et non halica, " 25. Tous les adverbes num"raux doivent s'"crire
sans n, comme milies,ceniies,dectes;mais quotiens^totiensprennentune n. " 26. On doit "criresans n, th"saurus,et non pas thensaurus^a et cetera. " " 27. Nactus doit s'"crirepar une seule n, et nanciscor
par deux. " 28. Atqutne prendpas n, " en est de m"me "'alioqui."
29. Cotumices et non cocturntces. " 30. H faut dii*escriptulaet non
scripula," 31. Narro, narratio par deux r; querelaloquelapar une
seule/.
Neuvi"me P"riode.
44. La neuvi"me p"riodes'"tend depuisTav"nementd'Adrien jusqu'"celui de Commode (117 " 180).Ce
qui distinguecette p"riodeentre toutes les autres,c'est le retoiu* volontaire et passionn" aux vieux
mots et aux vieilles formes. Nous n'avons pas "
expliquerici les causes de cet engouement pour les
archa"smes,ni " faireconna"tre,avec la corruptiondu
13 : niS, 49 = 108. " 14 : 2246 = 105. " 15 : 225Q = 112. "
16 : 2223, 24 = 60. " 17 : 2236. 37 = 78. " 18 : 2245, 46 = 104. "
19 : 2237 = 79. " 20 : 2239, 40 = 93. " 21 : 2249,50 = 1 1 1.
" 22 : 2239.
40 = 93. " 23 ; 2248, 49 = 110. " 24 : 2246, 47 = 107, " 25 : 2240.
41 = 95. " 26 : 2239. 40 = 93. " 27 : 2240, 41, 95. " 28 : 2241 = 96.
29 : 2247, 48 = 108. " 30 : 2246 = 106. " 31 : 2241 = 96.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 185
go"t,les alt"rations que la langueeut " subir : nous
dirons seulement que les vieux mots ramen"rent sou-vent
avec eux la vieilleorthographe.Mais ce d"faut ne
s'accusera bien nettement que dans la p"riodesuivante.En pr"sencede ce latinbariol" d'archa"smes qu'affec-tionnaient
alors les espritsles plus cultiv"s,de cette
languedisparateo" dans un fond classiquevenaient
s'ench"sser commp de bizarres ornements les expres-sions
lesplussurann"es,le langagepopuledreprittouta coup une extension consid"rable.
45. Quelle "tait l'originede ce langage, et "
quelle"poque avait-il prisnaissance?Le latinpopuledrene naquitpointde la corruptiondu
latin savant, pas plus que le latin savant ne fut
le produitd'une "purationdu latin populaire.Selon
l'expressionaussi justeque caract"risquede M. HugoSchuchardt*, le sermo plebeiusdes Romains n'est ni
le p"re ni le filsdu sermo urbanus : les deux langagessont fr"res jumeaux. Ils sortent l'un et l'autred'une
originecomAune, et descendent de ce vieilidiome latin
dont lespatricienscomme lespl"b"iensfaisaientusage,a une "poque o" Finstruction "tait presque aussi nulle
en haut qu'enbas dans la soci"t" romaine.
Avec le temps, gr"ce " une culture intellectuelle
de jour en jour plus profonde,il s'introduisit des
diff"rences d"uis la mani"re de parlerle latin,mais
ces variations tenaient plut"taux circonstances qu'auxpersonnes. Il y eut le latin de tous les jourset le latin
des grandesoccasions,lelatin d'usagedomestiqueet le
latind'apparat.On parlaitautrement dans sa maison
qu'"la tribune;mais la diff"rence n'"tait pas assez
sensible,pour qu'onpuissedire qu'ily avait alors "
l. Vocalismus des Vulg'"rlateins,voL I, p. 47. " Pour la suite, voy. les
p. 48, 49 et 50 de ce m"me ouvrage.
i3G DE L'ORTtlOGHAFHE LATINE.
Rome deux langueslatiues v"ritablement distinctes.
La scission n'eut lieu qu'"partirdu troisi"me si"cle
avant notre "re.
A cette "poque levieilidiome des Romains subissait
une transformation profonde.Les finales s'assourdis-saient,
et certaines d"sinences n"cessaires mena"aientde dispara"tre.Dono, filio,par exemple, se disaient
"galementpour marquer le datif,l'ablatif,le nominatif
et l'accusatif: dono,donum\ fiUo,filiuSyfilium.Des syn-copes
s'op"raientaussi dans un grandnombre de mots,
Mais ces innovations n'"taient pas encore consacr"es
par l'usageg"n"ral;et l'orthographe,comme la pro-nonciation,
restait flottante,quand les fondateurs de la
litt"rature latine prirent" c"ur d'arr"ter la d"composi-tionde la langue.Ils maintinrent dans leurs ouvrages
toutes celles des formes anciennes qui n'"taient pas
encore tomb"es en d"su"tude. Ennius, en particulier,
par l'introduction des r"glesprosodiqueset des m"tres
emprunt"saux Grecs,ainsique par leredoublement des
consonnes, s'opposaaux progr"sdes innovations des-
iructrices.
Il se produisitalors dans les hautes classes de la
soci"t" romaine une r"action "nergiquecontre l'in-fluence
de la prononciationn"glig"edu langageordi-naire;
mais cette r"action,suscit"e et entretenue parles po"tes,venait de trop haut pour entra"ner dans sa
marche un peupleignorant.D"s lors,les gens instruits
et les illettr"scess"rent de parlerla m"me langue; et
tandis que, fid"le " son origine,le latinsavant, sei^mo
urbanm, seule langue"crite,gardaitun caract"re "mi-nemment
conservateur, le latin vulgaire,sermoplebeius^langageuniquement parl"et abandonn" " lui-m"me,
continuait librement son "volution.
On pense bien que la s"parationdes deux langagesn'eut pas la soudainet" d'un "5oup de th""tre ; et ce fut
DE LORTHOGHAPHE LATINE. 137
pas " pas que la langue savante pritpossessionde
son domaine. Aussi voit-on chez les po"tescomiques,c'est-"-direchez ceux des "crivains latinsquidevaientn"cessairement se rapprocherle plusdu ton et des pro-c"d"s
de la conversation habituelle,les formes du
latinsavant c"der parfoisla place aux formes moins
arr"t"es du latin populaire.Mais les po"tes dactyliques,gr"ce " la nature de
leurs sujetset " la constitution s"v"re de l'hexa-m"tre,
se d"gag"rentcompl"tementde Tinfluence du
sermo plebeius.Leur langue devint bient"t celle de
tous les ouvrages litt"i'aires;et peu apr"s,T"pigraphie,dernier refugedu latinvulgaire,n'admit gu"re d'autres
formes que celles du latin classique.D"s lors,le latin
savant cessa d'"tre la langued'un petitcercle de grands"crivains ou de hauts personnages, pour devenir celle
de tous les espritscultiv"s.Aussi dans tout le cours de la p"riodequ'ona nom-m"e
l'"ged'or de la litt"raturelatine,la languepopu-lairesemble avoir disparu.Elle vivait cependant,
confin"e,ilest vrai,dans les plusbasses classes de la
population,mais sans rien perdrede son "nergiquevitalit".Comme tous les idiomes parl"sexclusivement
par un vulgaireillettr",elle pr"sentaitun m"lange de
n"ologismeshardis et de rudes archa"smes, conservant
ou cr"ant les formes quiconvenaient le mieux " son
g"nie; et c'est dans cet "tat qu'onla voit repara"treau
grandjour,et reconqu"rirsa placedans les inscriptions," l'"poqueque nous avons appel"ela Neuvi"me P"riode
de l'orthogi'aphelatine.
46. A partirde ce moment la languevulgairepritune extension extraordinaire,que M. Hugo Schuchardt
attribue " la propagationdu christianisme *.
1. Vocalismtis des Vulg"rlateins,vol. I,p. 58.
138 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
Ce fiitdans les basses classes de la soci"t" romaine
que le christianisme s'introduisit d'abord, et qu'il
jetases plusprofondesracines : aussi les pr"dicateiu'sde la religionnouvelle durent-ils parlerun langagesimpleet " la port"e du peuple.Comme ils n'envi-sageaient
que le fond, sans se soucier de la forme, ils
n'h"sit"rent pas " remplacerle latin classiquepar le
latinvulgaire,mieux comprisdes foules.
Souvent m"me la pr"f"rencedonn"e au latinvulgairefut syst"matique,car " lesma"tres chr"tiens bl"maient et
interdisaient la lecture des auteurs pa"ens;on sait que
"aint J"r"me, en lisant Cic"ron,craignaitd'oflfeuserleCiel (Ep.xvin ad Eustoch. Corp.jur.can. I,dist.xxxvni,can. VII).
" Gr"goirele Grand affecte le plusgrand m"pris
pour lalatinit"classique(Pr"f.Job.;I,6, Bened.): Nonmetacismi collisionem fiigionon barbarismi confusionem
devito situs motusque pr"positionumaasusque servare can-
temno^ quiaindignumvehementer existhno,ut verba c"lestis
oraculi restrbigamsub regulisDonati. Neque enim h"c ab
aliisinterpretibmin scriptur"sacr" auctoritateservata sunt^.
" Les langues"trang"resdont s'occupaientles mis-sionnaires
chr"tiens,siurtoutl'h"breu,avaient aussi une
grande influence sur la prononciationdu latin.T"moin
saint J"r"me (Ep.vu. II, 1^ 6i6 Mart.): Nos, tU scis,
Hebr"orum lectione detentiin latina linguarubiginemobduximus in tantum, ut loquentibusquoque nabis stridor
quidam non l"tinusinterstrepat." Enfin ce que Porphyi^edit de Plotin peut s'ap-
1. Voyez encore Raynouard : C/toix,I, 14 et suiv. " Nous ajouterons aux
citations de M. Schuchardt ces deux passages de B"da (P., 2374, 75 ;
K., 252): a Cum sancto spiritugloriamagna patri " : poeia, ut gloriamsancts et individus trinitatisclara voce decantaret,neglexitregulam gram-
matic"s dispositionis,.." a Clarificadixit noinen tu"m magnaque c"la " :
ut veritatem dominici sermonis apertiuscomniendaret,postposuitordineni
disciplinas"cularis.
iio \)K L'ORTHOGRAPHt: LATINt:.
Fragment cl*ane tnscripllon du temps de Caracalla
(en !tlS ^)
(Toutle commencement manque).luci colnquiendlet opcrlsFaciundI \h\quebaccam honorariam Immo-
lavil.sacerdoTes in tuTrastulo praeteXtat|consederinT eT porcillas
piacularesepulatisunT eT posTeaad lucum deae diae adscenderunT
cT per 1 armenium Iperegrinumpraet pro mag t statilium sllianuni
pro Flainine agnam oPimam inimolaver perfectoquesacri |ficioomnesTurc eT vino FecerunT deinde coronis inlatissignisqueunctis m. jul.gessiumbassianum mag |fecerunt eTsTatilimn sllianum Flamenem
fecerunT ihiqnein IcTrasTYlo discumBenTes apuT nom s"ve |rum
pium mag i"erum cPnlali sunt posT epulas armenius peregrinuspraeTpromagriciniatussoliatuscoro|nains supca carceres ascendiT
eT signum quadrigisvig/sdesulTorIBus misit. praesedenTeadcreZ'aaelio Icoerano vicTores pa/waset coronas argenteashonoraverunT
Extraits de diverses Inscripions de la dixi"me p"riode.,
CONSONNES NON ASSIMIL"ES OU NON ACCOMMOD"ES
magniTudem Loci ejusinpLever"Thuro tnLusTrem sTaTuam quam
a dominis augusTisq.nosTris senaTus ampLissimusdecreTis fre-
quenTib"npelrab"T iiem IriumFaTores principesnosTri consTi"ui
adposiTaoraTione (C./.Z., vol. VI, i^ partie,n" 1698) inpetra-tojmm... conlocari {l'd.,ibid.,n" 1725) conpetitoribus^adpetatur(n**1736);adpetitione^adsecutus (n"1749).
K ponr JE
cerulea (C./. Z., vol. VII, n" 2); greca (n"326);preest(n""806,
SiQ);prefectus(n""100, 185,445, 1120);prefectura(n""504);ques-iorio (n"325);equabili{C.I. Z.,vol. VI, 1" partie,n" 1722).'
Au g"nitif: aie (C./. Z.,vol.VII;n"" 353,1233);auguste[n353);centurie (n*166);fabncc(n"49),gnate (n^250);patrie(n*1002);pie(n"-476,1095);vite (n" 250);client"le{C. f. L., vol. VI,1" p;irtie,n" 1722);praefectoannone urbis rationaliprivatevicario summae rei
(n"1704).Au datif: dee {CI. Z.,vol. VII,n" 291, 750);fabiehonoratc
(n"588);filiedulcissime (n"588);fortune(n"97);juliesenice(nM32);soc"re tenacissime (n"229);minerve (n^1033);victorie(n*443).
1. l".,ibid..n" 2086.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. i4l
"pitaplies de liimpllcia Florentlna et cl*.Elia S"mera.
d. m. simpliciae.florentine\anime, innoceniissime \que. vixit.
menses. decem |felicius.simplex.paler.fecit |leg.vi. v. (n**247)^d ael. severe. honeste,feininem |conjUjji.caec. ruf".qnond |v.
an. xxYii. m. vra. d. un. caec. |musicus. lib.ejus.d. (n*249)*.
PERMUTATIONS DE CONSONNES
Bpourv : eihis (C. 7. /., vol. V, 1'** parlie;n* 6209); exuhi"s
(+ 6464)';fundabit(+ 5418);nobe (+ 1652);nobcmbr. (-f 1715,
-|-1858);nobenbre (+ 5215); nobenbris (+ 1728);obserbandam
(2781);paraberunt(-f 1642);salbo (8254);solbit,soibunt (+ 1597;
+ 1598,-f 1609,4- 1610,-f 1614); e/;mws (-f-1796); bictoria
(6196);birginius(+ 179G);bixit (+ 1625,+ 1664,+ 1796);Wxm"
(+1642); botum (-f1642);botu (+ 6232).
V pour b: vivius(dansune inscriptionofficiellede l'"poqued'Adrien,n* 4324); acervo (2013);conprovare (2781);davit (-f 6244);kavi(e
(+ 1636);oviliis(1973);provitu(896);sociavimur (6128);superva
(2187).F pour PH : nymfium(C./. L.,vol.VI,1" parlie,n** 1728);triumfa-
tor(il^{)\iriumfatores(1725).
Extraits de diverses Inscriptions de !t50 environ " 401.
E = A : JenuariasyJenuano (Rossi,"nscr. 37; 1128);" Jenuari-
vium (Guasc.Mus. Cap. 140);" praestentiam(Grulcr,408, i, 22);
irejectae(Orelli,794).A = E : mamonae (Guasc.Mus. Cap. 140);" Matauro (Fabretli,
V, 288).
I = E : parenlis(Rossi,Inscr. 91);dulcis (518);mensis (31);tris
(923);fe"irunt{oi^)\Viricunda(442);dipossitus{{0Z)\dipositus(362);
Ligitimus(186);doUs = doles = dolens (535);minses (79);Valinte
1. Sur un petitsarcophageti'ouv" dans le comt" d'York. Les abr"viations
Ug. VI. V. indiquentque Felicius Simplexappartenait" la G" l"gion,surnom-m"e
la Victorieuse, " 2. Sur un sarcophagede m"me provenance, conserv"
au mus"e d*York. Quand on le sortit de terre, les lettres"taient encore en-duites
d'une couche de minium. " A la fin de la premi"re ligne,la lettreM
se jointpour le sens avec le D qui est en t"te (= Dis Manibus)."" 3. Les
croix indiquentdes insciiptionschr"tiennes.
i42 DE L'ORTHOGMPHE LATINE.
(255);Criscent... (393);decissit(62);ffermoginia..(427);itir= ile-
ram (275);Benirus = Veneris (78);pact (495);Sthiliconi (484);quinqui(255);" 7'inovato(Orelli,i017);itim (3100);/)tY= pieadv.
(Orelli,Henz., 6859);agis= "ges = agens (6478);" vitrants ^
veleranis (Renier,I. A., 70; 33);potestati(4038);" Aurilius (L N.,635);siptim(7153);Archilaus (255;911);" divotissimo (Muratori,383, 1);Ignatia(393,6); " requiiscit(LeBlant,37);Ignaiius(Fa-bretti,ix, 226);" Hirodis (Guasc.Mus. Cap..108);miTisis(Pardes-sus,
cccLXi, 79);" rf""s=die3,ace. |"L(Bull,di arch. crist.,I,G9,1);riciessit(l,69, 5);" jacii= jacet(Ann.arch. Rom., 1849,p. 308);" Filicis(Bull.arch. Nap. n. s. Il,73);filicier(irf,).
AE = E : pridiae(Rossi,Inscr.,k^^)\praesbyter(303);qtmesquenti=: quiescenti(446);AEquitio(244);praetiosa(497);Claearco (545);Taedosio (286);pacae = pace (364);" diae= die (Orelli,1120);"
AEcate (2351);quae = que (4360);/?raeca^eom(Orelli,Henz.,9580);baeatissimorum (5581);" aedidit (Renier,I.A.,1832);aevocatus (1429);" Zaenobia, (I.N. 2061);aes/a(2053);Traeboniano (5772);"a^yui?(Guasc^Mus.Cap.,105);Haerculanio (5);" saecuritatis(BuU.arch.
Rom., 1864,p. 99).OE = E ; foeminae(Orelli,Henz., 7207);" Croetae (Gruter,407,
2);foelici(273,6);" Poenates (L N. 591);" foelicissimum(Bull,arch. Rom., 1848,p. 35).
lE = E : riciessit(Bull,di arch. crist.I,69,50).E = I : Stellicone (Rossi,Insc. 288);retenetur (211);deposeta
(254);peft*/wm:=tJtulum (491);beneremente (186);" admenestra-
tionis(Orelli,1120);admenestravunt,admenestre... (Orelli,Henz.,6431);felice(6523);" nobelissimus (Mommsen, Inscr. helv.,313);Maxsemia (239);" dive (Muratori,1055); " regidis(Fleelvood,
345,1); " inpendeo= impendio(Steiner,C. I. D. ei Rh.,70);t-
vendemia (I.N.,3571).
u = i : %"/ (Orelli,3100).E = 0 : spepondit(Orelli,4358).u = 0 : quintu(Rossi,Insc, 18);tertiu (255);quartu (412);b"bu
(237);annus = annos (10);cupare = compare (190;206);cumcum-
vixit = convixit (14);Neuterio = Neoterio (385);Teudosio = Theo-
dosio (370);" empurium(Orelli,4034);Gutthico (1038);universels
= universos (4360);" lucum = locum (Gruter,389,8);Pecuriaria
(209).
AU = 0 ; Flaur... (Rossi,Inscr.,146).I = u : Adrimeto (Renier,I. A., 100,B, 41).
o = u: console (Bossi,Inscr.,223);annoro. (229);tneco. (17);
DE L'ORTliOGEL\FHE LATINE Ua
dipositos= dipositus(445);" omane = humane (Orelli,Henz.,4360);tntroito (2103);" Floro. = Florum (Renier,I. A., 4097).
I = Y : {Hipp)olUus(Rossi,Inscr.,482);Olimpia(385);Quirillus= Cyrillus(355);Quiriace(370);Quiriaceti(384);Quiminati(284);" Eufrosmus (Reines,X, i, 192).
u = Y : {S)uagrio(Rossi,Inscr.,319);Summaco (391).
AI = AE : Valeriai (Rossi,Inscr,,*113);fiUai,quai(410);" colo-nial
{(jVxxW^^2^2).
I = AE : domini = dominae (Ross",lnscT.,lS);Tnirt{dS)\benem"riti
(414);Theoduli (464);" Noviani (Bull.arch. Nap. n. s. n, 73, 10),
Y = OE : Mysiaci=:IVloesiaci(Orelli,Henz., 5502).A = AU : Gadentim (Rossi,Inscr.,371);Agustas(116);Asusiine
= Augustine(175).AE = AU : Aerelius (I.N.,2559,b. 1 1).V^osTEtSE : Istiliconis (Rossi,491); " iscripsit(Orelli,Henz.,
6147);" iscripta(Renier,I. A., 1575);Ibrittiorum (I.N., 109).Epbnth"se : superistilem(Rossi,288);Alexandiri (C.I. D. et-Rh.,
1265).Insertion d'une consonne : istituvit(Renier,I. A., 3815);" inno-
centihe (Rossi,I. S.,157);Tehodosio (Rossi,417);michi (411et 425)Aph"r"se : hpam (Steiner,C. I. D. et Rh.,3599).Apocope : Theodosi= Theodosio (Rossi,290);plu(229).Syncope : vixt (Rossi,223);dulcissme (15);grabtas(304);deposi.
(543);honri (Q2o);depossio(62);deposio(81);depopossio(86);depos-Ho (235);Herclanio (135);" saedo (Rossi,pr"f.,p. cxv);" Caesri
(Orelli,Henz.,5559); "m/jra/on(Steiner,C. J D. et Rh., 153); "
vitrants (Renier,I.A., 70, 33); " filicier(Bull,arch.,Nap. n. s. ii,
73,6); " Maximins (Jord"o,Portug.inscr.,232).Elision : Arcado (Rossi,354);Licino (34);quescet(185);quesquentt
(51);quaesquenti(446);cesquet(84);requevit(161);Febraras (57);Januaras (142);Bictora (02);Anastasa (263);Gratano (29J);Pompeo(283);Thodoro (477);Todosio (291);qi(236);qe (500);cinquacinta(Rossi,Proleg.,p. ax, rem. b.);" Polemo = Polemio (Gruter,417, 4);Noemb. = Novemb, (57^,3);" Faonius (Renier,I. A.,90,c. 25);" dumvirali (Steiner,C. I. D. et Rh.,1226).
Contraction i p"rit= periit(Rossi,214); exercitum = excituuin
(557);Mas = Maias (142);piie= pridie(223,379,497);Helwms
= Heliodorus (937);Thedoro (479);quod= quoad (211);" Janu-
rius = Januarius (Furlanetto,Le ant. lap.Pat. cclvi);fut(Steiner,C. [. D. et Rh.,3960);sexanta = sexaginta; compar. le fr. soixante
(Straton,Ed. Dioclet.,1,10).
\U DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
Chute d'une consonne : depoius= depostus(Rossi,47G);caiis
= castis (280);/)aca=pascha(H9);" istiiuerunt^istituerut,Uti"
tuvit (Renier,!.A. 3805,3809,3815);e5ct4/p...= exsculp...(4095).
Inscrlplton de l*"poqiie des empereurs Arcuidlns
et Honorftiis*.
.FL. PEBEGRINO SATYRNINO
a primisaduLescentiae suae annis |pace beLLoque in republicadesu Idanti postjuges excubias miLilisB |tribuno miLitum comiti
ordinis |primi moderanti inluslrem sacrii \patrimoniicomitivamsecundo urbi |praeFectocui ob testimonium monim |integritatis
adque}\}Siiime,\singuLarismZ.M5/rwurbanae|praeFecturaegeminam
dignitatem.|sacrojudicioaeterniprincipes.|detuLeruntmerltorum-
queinsignium|contempLationead poslerilalis|memoriamdecoran-dam. slaluam sub |auro FuLgentem in Foro divi Trajani|erigi
conLocariquejusserunt
Autre Inscrlpt"oii de la m"me "poque (999)^.
probitalemorum indiis|triaquevivendi adqueutris Ique litteriseruditojaininde |a majoribussuis inlustribusq|
familiiscivitatispalronocujus|op"ra ac beneOcio recepitcivilas ele-
men |tum cujusmealum s"ries temporisv"tus |tasqueconisumserat
nam ejuscura sump |tuqueaquamodo non deest necessa |riisusibuscivitatisberum etiam in eru |endo plurimisloclssplendidissimum{urbi prestititornamentum buic igilurob |haec ins"gniag"nera meri-r
torum staluam saenen |sjum ordo decrevit adquevaa"te)^e uvU"s \
privatisejusaedebus conlocavit
48. Au commencement du cinqui"mesi"cle arrivent
les Barbares. Le lalin parl"devient bient"t m"con-naissable;
il va ainsi s'alt"rant de jour en jour da-vantage,
jusqu'"l'"poqueind"cise o" se forment les
languesn"o-latines^.
* Grand pi"destalde marbre trouv" " Rome sur le mont Esquilin(C.LL.,vol. VI, 1" partie,n" 1727),est actuellement au Mus"e du Vatican.
1. Id.,ibid,fn"" 1793. " 2. On trouvera, consign"es" leur place,dans
divera chapitresrelatifs " la phon"tique,certaines particularit"sd'ortbo-
graphcqui ne figurentpoint""ans les pages pr"c"dentes.
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146 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
affirme ainsi,et avec raison,l'existence du G sur Tas
libral : " Cette lettre(G) dit-il,est employ"e sur l'as
libralde Luc"ria. "
Mais, comme l'assertionde M. Fr. Lenormant est,
ainsi qu'on le verra plusloin,en d"saccord avec l'opi-nionde Riccio,de Mommsen et de Ritschl,et que, dans
un autre article du m"me Dictionnaire,au mot as
(p.454-464),M. Fr. Lenormant n'a pas jointaux des-sins
qu'ila publi"sde diverses m"dailles,celui de l'as
libral de Luc"ria,nous avons pens" qu'ilrestait sur
cette questionquelquesdoutes " "claircir,et nous avons
r"solu de pousser jusqu'aubout la recherche de la
v"rit".
Deux numismates ont dessin" cet as avant nous.
L'un est Michel de Wiczay.Il a publi"en 1814, dans
son Mus"um Hedervarkem^ (pi.II,n**42),un fac-simil"
de l'as libral,o" la l"gende," gauche,porte6es mots :
c. MODio. GR. F (Voy.figurcA.).L'autre est Gennaro Riccio. Le fac-simil" de l'aslibral
qu'ila donn" en 1852 dans son PolyoramaNeapolitanum*
(n'26),porte on. f, au lieu de gr. f lu par Michel de
Wiczay. (Voy. figureB.)Ritschl,dans ses Prisc" latimtatis monumenta epigra-
phica(pi.5, D. E.),reproduitles deux fac-simil"donn"s
par M. de Wiczay et par G. Riccio;mais, sans avoir eu
la m"daille sous les yeux, il se range " l'avisde Riccio :
" Le m"moire de Riccio,dit-il(p.7),a rendu service "
la science,en permettantd'appr"cierl'authenticit"^queSestini tenait d"j"pour suspecte,du fac-simil" publi"
par M. de Wiczay."
1.
Voici le titre complet de cet ouvrage : Musei Hedervarii in Hungaria
nummos antiquosgraocos et laiinos descripsitanecdotos velparum cognitos,4:Uam cupreistabulis incidicuravit C. Michael a Wiczay. Vindobon", 1814.
" 2. Titre complet : Repertorioossia descrizione e tassa d"lie momie di citi"
witich" comprese ne'perimetrid"lieprovincecomponentiVattuale R"gna d"lie
dueSicilieal diqua del Faro, per Gennaro Riccio,Napoli,1852.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 147
Enfin Mommsen, dans le 1" volume du Corpusimcnp-tionum lathiarum (p.4),adopte comme Ritschl la lec-ture
de Riccio et rejetted'un ton bref celle de M. de
Wiczay : WiczayitsGR. F pro CN, maie. " Dans sa Ge-
schichte des romischen Miinzwesens {Munzen von Liiceria^
p. 239),ildit encore qu'ilfaut lire CN. F.
Tel "tait l'"tat de la questionquand nous en avons
abord" l'"tude.
En examinant de pr"s les ouvrages pr"c"demmentcit"s,une premi"redivergencenous frappa.
Dans les deux dessins de M. de Wiczay et de G. Ric-cio
l'effigieest diff"rente;et de pluslal"gendede droite
quise litde haut en tas dans la figureA, se litde bas en
haut dans la figureR.Si nous n'avions pas "t" absolument certain que Tas
en question"tait une pi"ceunique,nous aurions pucroire qu'ily avait deux m"dailles de ce genre, dont l'une
avait "t" reproduitepar deWiczay et l'autrepar Riccio.
Evidemment l'un de ces deux fac-simil" "tait ou des-sin"
de m"moire ou absolument apocryphe; ma"s quel"tait celui que nous devions tenir pour suspect?
Ce quivint encore augmenter notre embarras,ce fut
de voir que chez G. Riccio la descriptionde la m"daille
et le fac-simil" ne concordaient pas ensemble, et
que pareillecontradiction se rencontrait aussi chez
M. de Wiczay.Ainsi,la t"te (B)dessin"e par Riccio est ceinte d'une
sorte de cercle ou de bandelette,et dans la descrip-tionqu'ilen fait (Itepertoriod"lie monete didtt" p. 29),
il l'appelle: Une t"te d'Apollonlaur"e," testa di Apollolaureata. "
Quant " la t"te (A),dessin"e par M. de Wiczay,elle porteune couronne de laurier;et dans sa descrip-tion
{Mus"um Hedervarium^ vol. I, n* 901, p. 35),
ikS DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
M. de Wiczay l'appelle: Une t"te de femme cou-ronn"e
d'"pis" cap. muL spicisredimitum. "
Disons cependantque dans le fac-simil" de M. de
Wiczay on peut " la rigueurconsid"rer la couronne
comme form"e d'"pismal dessin"s,tandis que chez
G. Riccio la contradiction est flagranteentre le des-sin
et la descriptionde la m"daille.
En pr"sence de ces divergences,il nous a paru
indispensabled'"tudier la question" nouveau, et de
voir de nos propres yeux l'aslibralde Luc"ria,ou tout
au moins de nous en procurer im moulage au-thentique.
Cet as, qui a longtempsfait partiede la collection
Lombardi, " Lucera, se trouve actuellement au Mus"e
National de Naples,dont ilest une des acquisitionsles
plusr"centes*.
Gr"ce aux soins obligeantsde M. le Docteur Barringer,m"decin " Naples,qui a bien voulu int"resser " nos
recherches M. Giulio Minervini,l'"minent Biblioth"caire
de l'Universit" de cette ville,le plusgrand arch"o-logue
'de l'Italie,et M. le Commandeur Demetrio
Salazaro,le savant Sous-Directeur du Mus"e National
de Naples,ilnous a "t" permis de faire ex"cuter un
moulage en pl"trede cette m"daille.
On peutvoir par le fac-simil" que nous donnons de
ce moul"ige(figureC)^, combien l'effigiev"ritable
diff"re des dessins de G. Riccio et de M. de Wiczay.Quant " la lettre G, elle est si nettement marqu"equ'ilest absolument impossiblede s'ytromper. Sur
1.
Nous aurions voulu indiquerle num"ro du cataloguesous lequelpouvait
"tre inscrit au Mus"e National de Naples Tas libral de Luc"ri";mais nous
apprenons de M. le Commandeur Demetrio Salazaro que " l'as de Luc"ria ne
porte aucun num"ro, cet as ayant "t" acquis tout r"cemment. Oh ne l'a pas
encore catalogu".Il se trouve dans la premi"resalle,parmi les monnaies
urbiche. " " 2. On verra ce moulage " la Biblioth"queNationale "
laquellenous avons l'intentionde l'offrir.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 449
ce pointM. deWiczay avait donc raison,et ses con-tradicteurs
n'avaient certainement pas la m"daille sous
les yeux, quand ilsont pr"tenduque la l"gendeportaitun C au lieu d*un G.
Voil" donc un fait d"finitivement acquis; et s'ilest
vrai que Tas libralde Luc"ria fut frapp"entre 440 et
500, selon Mojnmsen, et ant"rieurement " l'ann"e 485
de Rome, selon M. Fr. Lenormant, la pr"sencedu G
sur cette m"daille prouve que Plutarquea commis une
erreur en attribuant l'invention de cette lettre " Spu-rius Carvil"us Ruga.
Ce qu'ilfaut croire,c'est,conune l'asi bien expliqu"M. Fr. Lenormant dans l'articlecit"plushaut,que Spu-rius Carvilius Ruga s'est born" " vulgariserl'usagedu G.
Quant " la lettre qui suit le G, elleest assez fruste
sur notre moulage.Toutefois,il est difficiled'y voir
une R avec M. de Wiczay : nous lisons une N, mais
cette N est loin d'avoir la forme que lui donne le
dessin de G. Riccio : sa haste post"rieurese con-fond
avec la haste de la lettreF quisuit.Du reste, notre lecture est conforme " celle de
M. Giulio Minervini,quia bien voulu revoir pour nous
la m"daille elle-m"me, et nous faireparvenirla note
suivante r"dig"e" notre intention : " Ho osservato Fasse
luceinnocollatesta di Apollo Inomi de' magistrati., . finis-cono GN. F.,no?i GR. F. Da cio sideduce che leprecedentipublicazionesono eirate,ed " pure erronea laspiegazionedel
Mommsen, fondatasu quellafalsalezione.VexemplaredelMuseo Nazionale di Napoli " conservatissimo e non lascia
luogoa dubiezza."
En r"sum", ce n'est plusGR qu'ilfaut lireavec M. de
Wiczay,ni CN, avec G. Riccio,Ritschl et Mommsen,mais GN*.
1. Dans la Revue de philologie(T II. p. 16. 17. 18),M. Louis Havet, par
150 DE X'ORTHOGRAPHE LATINE.
2. Denier de L. Furius, pour montrer l'emploide
Vapexsur les voyelleslongues." Reproductiond'undessin de Le monete d"lieantichefamigliedi Roma dal giu-dice Gennaro Riccio. Napoli,1836 (PL xxi, n** 6. "
Notice : page 75, n** 6).3. Fac-simil" de troismots prisdans l'inscriptionde
la Colonne Rostrale de Duilius,pourdonner un sp"-cimendu grand I (Voy.p. 74).
4. VEZVNE, exempledu Z archa"que." Inscriptionmarse trouv"e pr"s des ruines de Milionia. Repro-duction
grossiedu fac-simil" donn" par Mommsen
dans Die unteritalischenDialekte.Leipzig,1850 (pi.xv)." Pour l'explicationdu nom de Vezwie,voy. C. I. L.y
vol. I, n* 182.
d'ing"nieuxrapprochementsde dates et de circonstances, a "tabli que Spu-
rius Garvilius Ruga avait pu conna"tre App"us Glaudius Gascus, le premier
r"formateur de Torthographelatine.
M. L. Havet tire do ce fait cette conclusion que SpuriusGarvilius fut peut-
"tre " le discipleou l'agentd*Appiusvivant ou Th"riticr d*Appius mort, " et.
par cons"quent, que Tid"e d'introduire la lettt^ G dans Talphabetlatin peut
lui avoir "t" inspir"epar son illustredevancier.
A titre d*hypoth"se,cette opinionnous para"tfort plausible.Mais ce quinous int"resse plusdirectement dans le travailde M. L. Havet.
c*estqu*ilconsid"re,lui aussi, SpuriusGarvilius, non pas comme Tinventeur,
mais comme le vulgarisateurdu G.
Toutefois le fait sur lequelil s*appuiepour contredire l'assertion de Plu-
tarque,ce n'est pas Texistence du G sur Tas libral de Luc"ria (iln*en parle
.point),mais la pr"sence probl"matique de cette lettre sur une m"daille de
Signia: " Il paraH certain,dit M. L. Havet, que la lettreG flgured"j"sur
une monnaie de Signia,ant"rieure " 486 = 268. " " Le Corpm inscripUo-
num latinarum (vol.I. n" 11),auquelM. L. Havet renvoie, n'affirme pas que
la lettreen questionsoit un G : Ex duobus nummis musei nostri aller seic
exhihet, aUer virgulam-ad G addere Tldetnr, sed in parte super iore.
Quelleque soit d'ailleurs la lettrequi flguresur la m"daille de Signia.la
pr"sence indiscutable du 6 sur l'as libralde Luc"ria indiqpiequ'AppiusGlau-dius
peut fort bien en avoir "t" l'inventeur : mais ce qu'elleprouve d'une
mani"re absolument certaine, c'est,comme nous l'avons dit plus haut, que
cette lettreexistait d"j"" l'"poqueo" SpuriusGarvilius ouvrit son "cole.
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152 DE L'ORTHOGRAPHE LATINE.
Le graveur a "crit enos tromp" par la ressemblance de
la vieiUe s italiqueet de la lettrem. " Le mot quisuit
lu"{m)est ARVE pour arves (= arvis)." marmar, mars,
BERBER, MARMOR d"signentprobablementun seul et m"me
dieu, lequeln'est pointfarouche comme "Apy^",mais
secourable et protecteurdes champs." sers est pourseiris(= siveris)." inpleores, vieilleforme pour implores..
" TVTERE doit se lireau lieu de fufereou furere le co-piste
ayantsans doute prisun t pour ime f archa"que.La fausse lecture fuferea amen" la le"onnon moins
fausse satur pour sata. " climens sati pour d"mens satis^
doit remplacerla fausse le"onlimen sait." sta est syno-nyme
"'esto. " ALTERNE! cst advcrbc (= alterne)."
ADVOCAPIT, signifie: Il invoquera.La 2* personne
implores" c"t" de la 3* : advocapit,constitue une incoh"-rence
quin'a rien d'insolite: " ellese remai*que dans le
dispositifdes Tables Eugubines,o" l'on voit alterner
"galementla 2* et la 3* personne dans un seulet m"me
ensemble de prescriptionsrelatives au rituel."
Enfin M. Br"al consid"re que " la tripler"p"titionde chaqueverset est due au copiste;en effet,la phraseSemtmis alternezadvocapitconctos ne pouvaitse trouver
trois foisdans le texte,puisqu'ellene fait pointpartiedu chant,mais du dispositif.Elle signifie: Il imploreral'un apr"sl'autretous les G"nies. Si,pouf lesbesoins de
la tripodatio^sorte de danse qui"tait accompagn"e d'un
chant cadenc",le commentariensis a r"p"t" cette phrasetrois fois,il est " pr"sumer que les autres passagesn'"taient eux-m"mes "crits qu'unefois sur la table
originale.Nous voyons que c'est toujoursaux m"mes
endroits que le copistea h"sit",ce qui prouve qu'"cesplaceslalecture "tait particuli"rementdifficile."
6. M. Louis Havet* pense que le Chant des Fr"res
1 De saturnio Latinorum versuj p. 218 et suiv. Biblioth"quede l'"coledesHa"U"s "tudes,43" fasc. Paris,F. Vieweg, 1880.
DE L'ORTHOGRAPHE LATINE. 153
Arvales "tait"criten vers saturniens; Voici comment il
en restitueI"texte et comment ille traduit :
E \nos La \ses ju \vate (3fois).= E I nos, Lares,juvate!
Ne Ivelue \risMa?* \mars in \cuire \re in \pleoris(3 f.)= Ne volueris,Mars, incurrere in plures.
Sa \ tur fu\ fereMar \marsnive \ensa \li sta... (3fois).= Satur esto,fere Mars, neve insili,sta...
Se Imunis \al \tetmei \advo \capit\conctos (3 fois),= Semones alterne advocabit cunctos.
E 1nos Mar \marsju \vato (3fois).= E !nos, Mars, juvato!
Trium \pe trium \pe tri\umpe (2fois).= Triumphe ! triumphe! triumphe!Selon M. L. Havet,le futur advocapit^s'iln'estpas une
fausse le"on,s'applique" Mars; elles Semones nQ sont
autres que les dieux Lares*.
AUTRES FRAGMENTS DU CHANT DES SALIENS (voy.p. 70).7. Un troisi"me fragmentdu Chant des Saliens nous a
"t" conserv" par Scaurus (P.,2261,62; K., 28).Voici le
texte du Codex Bernensis (x*si"cle): Cuine ponas Leucesiae
praelexeremonti \Quoi ibetetineide iscum tonarem. " Les
mots etineide is sont remplac"sdans le Codex Palatinus
(xv*si"cle)par eunei de his,et dans V"ditionde Bdle {\527)
par etmci de his." Bergk(mrf.lect.Marburg.hib. a., 1847,
p. xn) restitue ainsi ces deux vers : C"me tonus Leuc"sie
pr"e t"t trem"nti \ Quom tibeic"nei d"cstum"m tondront.
M. L. Havet* lit: Cume tonas,Leucetie,prdi tet trem"nti \
Quo([i\ibe tet viriaude"sunt tonare,et explique: Cum tonas,
Luceti,pr"tremunt te quot ibi te viri audierunt tonare.
Vingt-cinqautres freigmentsd'un ou de deux mots se
rencontrent ""etl"dans Varron,Festus,Servius, Ovide'.
1. Nou8 reparleronsailleurs de ce vieux chant dont nous donnerons une
interpr"tationtoute nouvelle. " 2. D, s, l. v., p. 410. " 3. Voy. M. L. Havet,
D. s, L t?.,pages 410. 411.
iU DE LA QUANTIT".
CHAPITRE V
" 9. " De la quantit"
1.
On appellequantit"des voyellesou des syllabesla dur"e relative du temps "ju'onmet " les prononcer.
Quand une voyelleou ime syllabese prononce aussi
rapidementque possible,elle a ce qu'on nomme un
temps, et Ton dit qu'elleest br"ve. " -" On dit au
contraire qu'elleest longue,quand la dur"e de sa
prononciationest de deux temps, c'est-"-dire quandon met " la prononcer autant de temps qu'ilen faut
pour prononcer deux br"ves.
La br"ve est donc "galeen dur"e " la moiti" d'une
longue,ou autrement dit,la longue"quivaut" deux
br"ves.
R"GLES G"N"RALES DE LA QUANTIT"
I* Syllabes br"ves par nature
2. On reconna"t qu'imesyllabeest br"ve par nature :
1**Quand sa voyelle,plac"e" la fin du mot, est
br"ve. Exemples :
Bo^", mare, nis",eg";
2* Quand sa voyelle,suivie d'une consonne, est
br"ve. Exemples :
R"s"m, d"m"n"s,p"t"r,m"n"s, "dh"b"t.
Remarque. " La lettre h, simplesigned'aspiration,n'a aucune influence sur la quantit".
DE LA QUANTIT". 155
n. Syllal)es longues par nature
3. On reconna"t qu'unesyllabeestlonguepar nature :
!"*Quand sa voyelle,simpleet plac"e" la fin d'un
mot, est longue.Exemples :
Sitpr",fam"y legi,bon", noct".
2** Quand sa voyelle,simpleet suivie d'une autre
voyelledans le m"me mot, est longue.Exemples:
Ch"onia,jEn"as, flo,her"es.
3**Quand sa voyelle,simpleet suivie d'une seule
consonne, est longue.Exemples :
.
Pl"m"Sy f"giSyn"b"Syp"rGSyj"s.
4" Quand sa voyelleprovientde la contraction de
deux voyelles.Exemples:
B"bus pour*
b"[c)ibiis,c"goi^o\"r*c""go,"c""go,'
*c""gOycopiapour *c""pia,tibicen^pour*tib""cen,amas pour *am""s,mon"s pour ^mon"ts,audis pour*
audits,nll pour n"htl,v"mens ^our v"h"mens, etc.
5* Quand ellerenferme une diphthongue.Exemples :
Aut, v", hei,ceu, huic.
TH. Abr"gement des syllabes longues
4. Une syllabe,quifinitpar une voyellelongue ou
une diphthongue,devient g"n"ralementbr"ve^quand,dans le m"me mot, la syllabesuivante commence par
une voyelle.
Comparez : D"-cedo et d"-erro,pr"^uco et pr"^vus,
primas et pr"-or,s"-duco et s"-orsum, p""viaet plii-it,
prs"'durifset pr"-acutm.
io6 DE LA QUANTIT".
Cet abr"gement s'expliquepar une demi-"lision
(piienlevait " la voyellelongue ane portionde sa
dur"e.
EXCEPTIONS
Devant une autre voyelle
JL est lony t
5. !" Dans le nom propre C"ius ou G"ius qu'onpronon"aitCa"-ius^
en deux syllabes,et que nous devrions par cons"quent"crireavec unj :
C"juSyparce que Yi est consonne ; vocatif : C"t,prononc"Cai-i^ en
deux syllabes;de m"me dans ai (= aj)de "io (= "jo),"iam {"jam)^"iebam {"jebam)ycuen8{"jens),
2"*Au g"nitiretau datifarcha"quesen ai de la 1'*"d"clinaisonconime
aul"i^,
3" Dans lenom grec "er,"eris.
4*"Dans les noms propres en aius,aon^ comme L"ius Machaon^ et
dans quelquesautres,comme Menel"us,Nais ou N"tas,Ch"oma.
E est long t
1**Dans le nom propre Pomp""us,qu'onpronon"aitPompei-tusentroissyllabes*,et que nous devrions par cons"quent"crire avec unjf:
.
*
Pomp"jus parce que Vi est consonne; vocatif: Pomp"i prononc"
Pompei'ientrois syllabes^.2"*A la5" d"clinaisonquandilest entre deux ijcomme di"ispeci"i;
" comparez aul"i.
3" Dans Tinterjeclion"heu.
4"^Quand ilest mis pour 7\ ou et,comme dans Priam"ius (Ilpta^jii^"o;),Pl"iades ("lXr.""Se"),jEncas (Alveio"),C"yx (Ky"u"),"os (V"")"Med"a
(M7)ae(a).
1. M"me son que ay dans Mayence en appuyant sur y. " 2. La lettrei du
vocatif (7"4"quivaut"^ = "\ comme l'indiquela longueur de, la syllabequi
pr"c"de.Le son "tait celui de ailU (= "yi ou "yC)dans la prononciation
I)arisiennedes mots baillifailli." 3. Gomment expliquerla longueur de
Va dans la forme archa"que"-i ? Doit-on penser que Vi "quivautkj= ii
(Grumbach et Waltz, Prosodie,p. 15),et que Ton pronon"aitai-i en deux
syllabescomme dans C"i ? Il faudrait alors voir dans ai une forme corres-pondante
au g"nitifdy"s et au datif "ydi du sanscrit. " Ou bien, comme
dans les mots purement latins la forme "~i est exclusivement f"minine,
doit-on croire que Va, primitivementlong au radical des f"minins, s'"tait
conserv" long,conform"ment " Tancienne quantit",devant F* de la d"sinence,
comme il est i-est" long dans aur"-d,aur"-ruml Voy. page 158, 2"" Re-marque.
" i. 5. M"mo son que ay dans pays, en appuyant sur y. Voy. n" 2.
DE LA QUANTIT". V61
E est comiiivn^ c'est-"-direlirer ou long t
Dans chor"a (/opeCa),plat^^a(TiXoreTa).
I est I0119 s
i* Dans Tadjectifcf"tt"pour dlvusanciennement deivus.
2" Dans la syllabefidu verbe /"o,quandellen'est pas suivie de er,
comme /10(anciennement/"?i-opour *fu'i-tOjm"me racine que cpi"-o),/ii-i),/^om,ftebam.
3* Au g"nitifa/h" pour *ali'iusen troissyllabes.4" Quand ilest mis pour et, comme dans elegla(IXc^eta),Tkal"a (0a-
Xcca),Aniiochta ("vTi^}^eia),Z^ar"ti (AapeTo")"Clio (KXeib").5* Dans quelquesnoms propres en low, comme Amphion.
I es/ comiiiiiii" c'est-"-direlong 02" liref s
i^ Dans les g"nitifssuivants en ius pour i-iiisen deux syllabes:
is"us,ipslustotms, ur"us, ulHus,nuil"us,neuirius. Ildoit en "tre de
m"me de utriusyalterutrius et solius,mais on ne trouve pas d'exemplede ces mots avec 1 bref. " Quant " alteriusil faittoujoursi bref.
2" Dans le nom propre Mana : m"me racine que dius.
3" Dans les noms propres Academta ('Axa^r^^ieta),(Mon.
O est I0119 s
Quand ilest mis pour (a, comme dans lesnoms grecs he^^ois,heroes
("^a)o","ip"(")""),Troes (TpGc"),Stoicus (Stw"x")?),EOfjts(i^5)o;).
O est cominiiii t
Dans l'interjection"he.
Y est I0119 t
Dans quelquesnoms propres grecs comme Cgancus,Enyo^etc.
JR est I0D9 s
1^ Dans Cr^tus ou GnS"tis.
2**Dans le nom propre grec Alcxus.
JR est eominiiii s
Dans le nom propre grec Mxotis.
" es/ 10119 s
Dans le nom propre grec "agrus.
1" Remarque. La voyellem, suivie d'une autre voyelle,n'a aucune quan-
lil",quand elle est plac"e: 1*"apr"sq, comme dans "qyi""r"qx"r"; 2" apr"sg,
dans les mots suivants ainsi que dans leurs d"riv"s ou compos"s : "ngms,
s"nguisylingu",l"ngu"ret/"n(/u"o(saufau parfait,et aux temps qui en sont
158 DE LA QUANTIT".
form"s, l"ng"u l"ng""r"m,pour /Jn^u-nt,l"ngu-"er"m,parsuito dcr"lision
du premieru appartenant au radical); 3^ apr"s5, dans s\i"de5,s\x"vis,sucsco,
et leurs d"riv"s ou compos"s.(Voy. p. 29, 30 et suiv.)2" Remarque. " L'abr"gement devant une voyellen'"tait pas de r"gle
dans la vieille langue ,ainsi qu*on peut le voir par les exemples suivants :
f"imus^f"isset,Enn. f"erim. N"v. adn"i, arg"i,er"i,Enn. dans Prise.;in
prxterilisU dicimus longum : pl"it,l"ii,Varr., L. L.,ix, 104; fierc,(pour
fieri),Enn. confieri,Pac. m, Lucr., i, 088 ; fid"i,Lucr., v, 102, etc.
IV. Allongement par position des syllabes br"ves
par nature.
6. Une syllabe,dont la voyelleest br"ve par nature,
devient longuepar position,lorsque,dans un m"me
mot, cette voyelleest suivie de plusieiu'sconsonnes, ou
d'une des consonnes doubles x ouj.
Comparez "ff-oet "ff-men]m"g-iset m"g-nus, major;
r"g-oet r"c-tum, r"xi;r"-duxi et r"-jeci.Cet allongementest d" au retard caus" par la
difficult"qu'"prouvaitl'organedes Latins " pronon-cer
plusieursconsonnes de suite.Ce retard s'ajoutant"la dur"e d'un temps qu'avaitla voyellebr"ve par
nature, il en r"sultait que la syllabeenti"re prenaitune dur"e de deux temps, et par cons"quent deve-nait
longue.Mais, bien que la syllabeallong"epar l'effetde
la positione"t la m"me quantit"que la syllabelongue par nature, elle en diff"rait essentiellement
par la prononciation.Dans l'une et dans l'autre,la
voyellegardaitsa quantit"propre : elle durait deux
temps et se pronon"aitlonguedans la syllabelongue
par nature; elle ne durait qu'un temps et se pro-non"ait
br"ve dans la syllabelongue par positron.
1. Nous d"montrerons plusloin, en traitant des Infractions " la r"gle de
positionchez les po"tessc"niques,que rallongement par positiona pour
cause la difficult"qu*"prouvaientles Latins " prononcer plusieursconsonnes
de suite. Ce pointadmis, voici comment s^explique,selon nous" la diff"rence
de prononciationdes syllabesnaturellement br"ves et des syllabesnaturelle-ment
longues,quand leur voyelleest suivie de plusieursconsonnes.
160 DE LA QUANTIT".
la mesure du vers, sans alt"rer la prononciationdela voyelle* : ea syllabapro"uctiuslatiusquepaulopronmi-tiatapriorenisyllabambrevemesse nonpatitursed redditeam
positulongam;proptej^eaqueet numerus in versu et ratio in
pronuntiatumanet. " Du reste Taccentuation seule
suffiraitpour d"montrer que ces deux cat"goriesde
syllabesne se pronon"aientpas de m"me, puisque,dans certains cas, la syllabelonguepar nature re"oitTaccent circonflexe,tandis que la syllabebr"ve
allong"epar positionne peut recevoir que l'accent
aigu.7. Dans la versification,la syllabebr"ve par nature
s'allongeaussi par position,quand sa voyelleest plac"edevant une consonne quitermine un mot, et que le mot
suivant commence par une consonne. Ainsi, dans ce
vers d'Ovide
Magna fuitquond"m capiCisrevereniia cani,
les finales naturellement br"ves "t, dam, t"s se sont
allong"espar position,parce que les mots dont elles
sont suivies conmiencent par une consonne ; ^, c, r.
L'allongements'expliquepar ce fait que, dans les
vers, la prononciationplus soutenue qu'en prose
rapprochaitles deux mots, de telle fa"on que la
syllabefinale de l'un et la syllabeinitialede l'autre
semblaient faire partied'un seul et m"me mot.
EXCEPTIONS
8. 1" La syllabe,termin"e par ime br"ve de sa nature,
reste br"ve devant j dans les compos"s de jugum,
1. L^explicaliond'Aulu-GelIe doit s'entendre ainsi : Apr"s avoir prononc"
bri"vement s"h^ la voix s'attarde " pr"parerl'"mission du j (letout forme
deux temps qui valent une longue).Puis, unissant le j " V% suivant,
ellearticule bri"vement le groupe fiet fait de m"me pour cit;d'o" le dactylo
s"hjmt.
DE LA QUANTIT". 161
comme b"-jugus ir"-j"gm,quadn-jugm^ ah"-jugusetdans jur"-jiirando,parce que j a, dans ces mots, la
valeur d'une consonne simple.2** Quand une syllabe,br"ve de sa nature, est termi-n"e
par une voyelle,et que la syllabesuivante com-mence
par deux consonnes dont la premi"reest une
muette et la seconde une liquide,/ ou r, la voyellerestebr"ve,comme si ellen'"tait suivie que d'une consonne.
En eflTet,comme le son coulant et peu sensible
de la liquidepermettaitaux Latins de lier ensemble
les deux consonnes, il ne r"sultait de leur articula-tion
aucun retard, et la syllabepr"c"denteconser-vait
sa quantit"naturelle.Les groupes devant lesquelss'observe cette excep-tion
" la r"glede position,sont au nombre de onze :
br;cl,cr; chl;dr ;/?,/;";gr ;y"/,pr ; tr.
Exemples : ten"-br" n"-cleus,vol"-cris,c"-chlea,qu"-
drig" melt"-fluus^bi-from,alii-gradus,p"-ples,c"-pra^p"-tres.
Toutefois,dans les vers, on peut devant ces groupes
ou laisserbr"ve la syllabeen liantles deux consonnes,
comme en prose, ou l'allongeren marquant la position.Exemples :
Natum ante orap"tn's,p"trem guiobtruncaiad aras. (V.,Zfn.,II,6G3.)Et primosimilisvoluan,mox vera vol"cris. (Ov.,M"t. XIII,607.)
La propri"t"qu'ontces syllabeschez lespo"tesd'"tre" volont" br"ves ou longueset de participer" l'une et "
l'autrequantit",leur a faitdonner le nom de syllabes
communes.
9. Remarquons cependant que, m"me chez les
po"tes,ces sortes de syllabesrestent toujoursbr"ves
dans certains mots, comme arbitro)\gen"trix.Dans
d'autres au contraire,elles sont toujom'sallong"es,comme nlgri,n"gra,nlgmm, etc. de n"ger;p"gn^ etc. de
il
J62 DE LA QUANTIT".
piger\ llbrietc. du substantif /""er.Dans d'autres enfin,
elles sont plus souvent longuesque br"ves, comme
col"br" col"bras,col"bris[col"braune foisdans Val. Flac-
cus, VI, 175),r"bri,rilbrar"brum^ etc. [r"brumune fois
dans Lucr"ce, iv, 406);vlbrare {v"brareune fois dans
Catulle,XXXVI, 5, et une fois dans Ovide, itf^/.,ui, 34);mlgrare [in"gmreseulement chez les vieux po"tes)*.
10. On a vu plushaut que la syllabereste br"ve, si la
muette et la liquiden'en font point partieet sont
plac"estoutes les deux en t"te de la syllabesuivante.
Si, au contraire,la muette appartient" la premi"rede ces deux syllabes,et que la liquidecommence la
seconde,rallongementpar positiona n"cessairement
lieu.Ainsi,les br"ves "b,bb,s"b s'allongentforc"mentdans les mots compos"scomme : "b-luo,Ob-ruo,s"b-rideo,
parce que la muette et la liquide,appaii"nant" deux
syllabesdiff"rentes,ne peuvent se lier ensemble dans
la prononciation.
V. Des circonstances o" il est difficile de distinguersi une syllabe est longue par nature ou seulement
par position.
H. La distinction en syllabeslonguespar nature et
en syllabeslongues par positiona, comme on le
verra plusloin,une importanceextr"me pour lac-
centuation des mots latins. Mais cette distinction
est souvent difficile" "tablir,parce que nous ne sa-vons
pas toujoiu^s,lorsqu'unevoyelleest plac"eou
devant plusieursconsonnes, ou devant un jt, ou devant
un/, si elle "tait d"j"longue par natm*e ou si elle
est devenue longuepar position.12. Les po"tes,ne faisant aucime diff"rence entre
les longuespar nature et les longuespar position,ne
peuvent nous fournir aucun renseignement" cet
1. K"liner, AusfuhrlkhcGi*ammatik dcr lai. Spr.,I,p. 138.
DE LA QUANTIT". 163
"gard; et raccentuation d'un tr"s grand nombre de
mots latins nous "chapperait,si nous n'avions pasd'autres sources d'information,qui sont :
1" Les trait"s de grammaire et m"me les trait"s
de rh"torique:
Cic"ron,par exemple,nous apprend {Or.,48) que,dans les compos"s,i de in et o de co)i sont brefs (parnature*)devant toute consonne autre que f on s :
hiclitm dicimus breviprima littera,Imanus producta,Infelixlonga;et,?ie ynultis,quibusin verbise"pinm" litier"sunt,qu"in sapienteatquefelice,productedicilur;in cetem omnibus,breviter: itemquec"mpomit,c"nsuevit;c"na^epuit,c"nfecit.
Aulu-Gelle confirme le renseignementde Cic"ron
(il,17 ; 1V4 17).Il dit ailleurs (vi,15) que dans
les inchoatifs tir"s de verbes de la 2" conjugaison,r^ de la terminaison esco est long(par nature): cal"sco
[calere);fior"sco(fior"re); tum"sco {tum"r")\etc.B"da (P.,2352; K., 230) nous faitconna"tre que d"m,
gens, mens, m"ns, fr"m ont leur voyellelongue(parna-ture);
et d'un passage de Priscien (P.,870, 71; K., 486,
87) nous pouvons tirer cette conclusion que dans les
parfaitsen exi e est long(parnature),bien que le pr"-sentsoit en e ou en ibrefs,comme t"xide t"go,ill"xide
illlcio.
Nous savons par Festus que i "taitanciennement long(parnature)dans quincenti,et que le premieru est longaussi (parnature)dans l"stmm, purification,tandis
qu'ilest bref dans l"strum,bom*bier,m"me racine que
l"tum,boue (Voy.Festus,aux mots quincentum,lusbmm).
1. Quand ils traitent do la quantit"par positionen dehors des vers, les
grammairiens latins appellenten g"n"ral br"ve la voyelled'une syllabequin*est longue que par position,et longuecelle qui est longuepar nature. Pour
plus de clart" nous ajoutons" leur texte, entre pai*enlli"ses,les mots ^ar
nature, toutes les fois que ce commentaire nous paraitindispensable.
i64 DE LA QUANTIT".
Aulu-Gelle (ix,6),d"clare que la premi"revoyelleest longue(par nature)dans l"ctiiset l"ciito,quoi-qu'elle
soit br"ve dans l"go;qu'elleest longue (par
nature)dans "ctus venant de "go, et qu'elledoit "tre
"galementlonguedans le fr"quentatifactito,bien que
certaines personnes instruites la prononcent br"ve, "
cause de l'a bref du pr"sent"go; enfin que z est bref
dans d"ctitomalgr"la longuedu primitifa^co. Ailleurs
(xi",3) il nous dit que i est long (parnature)dans
l"ctor quoiqu'ilsoit bref dans l"gaj^e^comme dans
l"ctor de l"g"ret"tor de t"eii str"ctor de sh^"ere.
2* Les inscriptions,qui marquent d'un signepar-ticulier
(')les voyelleslonguespar nature :
C'est ainsi qu'ellesnous montrent que dans les par-ticipes
pr"sentsde la 3* et de la 4" conjugaisone est
long : soLV"NS, veni"ns, etc. Elles nous donnent sur
diverses autres syllabesdes renseignementsde m"me
genre que les "crivains ne nous fournissent pas.
3^* Les transcriptionsdes mots latins en lettres
grecques :
Elles nous apprennentpar exemple que 1'^ est long
par nature dans les mots en ensisiemis comme dans
Ramn"nses et Tati"nses ou Ye est transcritpar -n : Pa/xw"vo-v"",
Tarr/.vT/"^; elles viennent aussi confirmer ce que nous
avons ditplushaut sur con suivi d'un s^ ou sur ^ dans les
participespr"sents,parlestranscriptionsAecomul en
y."Jv5"cvX,et de sapiensen a"niy:v;.
4** Enfin, nous pouvons encore conna"tre si une
syllabelonguepar positionl'est aussi par nature,
en recherchant la quantit"naturelle de cette syllabedans d'autres formes ou dans d'autres mots o" iln'ya pointposition.
DE LA QUANTIT". i"o
On trouve ainsi que i est longdans cerv"x,genitr"x^
radix parce qu'ilest Icngdans cefD"cis^genitrlcis,radicis;
et qu'ilest bref au contraire dans cal"x,fil"x,forn"x,
lar"x,pHx, sal"x,ulix^vartx, parce qu'ilest bref dans
cal"cisfil"cis^forn"cis^lar"cis^p"cissal"cisul"cisvar"cis;" que le verbe est (ilest)a Ve bref,parce que cette
voyelleest br"ve dans es; et cpi'aucontraire dans
^^/ (ilmange),^ est longde sa nature, parce qu'ilest
longdans es (pour*"d's).Mais en pareillemati"re l'hypoth"seest bien p"ril-leuse.
Dans les adverbes toti"nsqiiotiens^vici"nsetc.,
nous jugeons que 1'^ est long,parce qu'ilest "gale-mentlongdans les autres formes toti"s,quoti"s,viti"s.
Siu* ce pointcependant nous pourrions"tre tax"s
d'erreur,si " l'appuide notre conjecturenous n'avions
pas l'autorit"du grammairienVal"rius Probus(P.,1420;K.,247).Ilse pourraiten effetque Miens, quotiem,etc.,eussent Ye bref,et que Ve de totiesquoties,se f"t allong"
pour compenser la pertede la consonne n.
De qui"s,qui"tispar e long,nous croirions pouvoirconduire que 1'^de qu"escoest aussi long par nature;
cependant Aulu-Gelle (vi,15) nous apprend que
l'usage"taitde le prononcer bref.
Nous supposons que dans mors Vo est bref,parce qu'ilest bref dans m"ri;mais on conviendra que des rappro-chements
de ce genre laissent bien des incertitudes.
Ilspourraientm"me nous amener " commettre des
erreurs manifestes. Ainsi dux rapproch"de d"co para"tlong,et cependantle g"nitifrfwm prouve qu'ilest bref;
rcx rapproch"de r"go^ vox de v"co semblent brefs,et pourtantles g"nitifsr"gis,v"cis nous montrent qu'ilssont longs.
On voit,par ce qui pr"c"de,que trop souvent il
nous est difficileet m"me impossiblede distinguerla
quantit"par nature de la quantit"pai' position.
iCO DE LA QUANTITE.
VI. Syllabes finales termin"es par une voyelledevant un mot commentant par deux consonnes.
13- Quand une syllabefinale est termin"e par une
voyelleet que le mot suivant commence par deux
consonnes, la syllabefinale br"ve reste toujoursbr"ve
devant les groupes form"s d'une muette et d'une
liquide.Exemples :
horrid" bruma^ Virg.,G"ord. m, 442;
ingenti"claustra,Virg.,En.^ vn, 185;
stantveriic"cmi",Yirg. En., vi, 780;
ad liitor"fluctusVirg.,En.^ i, 86;
vestigi"fraudis,Virg.,En.^ iv, 31;
uber" gleb", Virg.,En.^ i, 531 ;
horrid" grando^ Virg.,G"org.,i, 449;
"quor" pla""t^ Virg.,En.^ i, 142;
vestigi"pressit^ Virg.,En., vi, 197;
lampad"tradunt,Lucr., n, 78.
14. Si la syllabefinale,termin"e par une voyellebr"ve, est suivie d'un mot commen"ant par un des
groupes se, sq, scr, sp, st,str,cette syllabefinale,dans
les vers, s'allongetoujours" Varsis.Exemples :
Nidla fug"ratio,null" spes, Catul.,lxiv, 186.
Pro seget"spicas^progrege ferredapem,Tib.,I,v, 28.
A la th"sis,elle s'allongequelquefois.Exemples :
Auspicioregnistabilit"scamna solumque,Enn.
(Cic,Div.,I,44),
Perte citiferrum,date tel",scandite muros,
Virg.,En.^ix,37"
i 68 DE LA QUANTIT".
Vn. R"gles particuli"res de la quantit"" rage d'or de la po"sie latine.
DE LA QUANTIT" DES SYLLABES FINALES
I. " fiyllalies floales termiii"es par une voyelle.
15. Les finales en ", e^ y, sont br"ves ;
Les finales en /,o, ?/, sont longues.
EXCEPTIONS
A finalest I0D9 t
1" Dans la pr"position" (pour"b^par allongementcompensatoirede la chute du b).
2**A l'ablatif,comme ros" (anciennementros"d).3" A rimp"ratif,comme am" (pour*ama'e par contraction).4*^Dans les mots ind"clinables^" comme les anciens ablatifscirc",
infr"ytnh% jvxi"(= *jugist"*jugs("superlatif"ejug'is)^supr",ffmstr"(= */"ni5^e?'",m"me racine que/raiw),etc.; " les adverbes
compos"s o" Tacousatifplurielneutre ea gardesa quantit"archa"que,anie", poste",pr"tere",etc. ("moins qu'onne consid"re celle forme
comme un ablatiff"minin singulier^);" et les adjectifsnum"raux
tels que trigint"(= tria *decenta trois dizaines),o" l'a est longsuivant l'anciennequantit"
Les seuls mois ind"clinables o" l'a flnal soit bref,sont : tt",ei",
qm"; et rimj[)"ratifemploy"adverbialement :put"yOhVa "taitprimi-tivementlong.
5*"Au vocal ifdes noms propres grecs en "s comme oJEne", oPall"
(dePall"s,Pallantis).6**Au vocalif de quelquesnoms propres grecs en es : Auchis"yEa-
cid"jCeci'opid"yDardanid".
E finalest Iods x
i^ A l'ablalifdes mots de la 5" d"clinaison,comme : di" r" (etleurs compos"s : hodi",pndi" postndi",quar"); ainsi qu'"l'ablatifdu nom h"t"roclitefam"s: fam".
1. Voy. Fr. B"chcler, Pr"cis de la d"clinaison latine,traduitpar M. Louis
Havet, p. 165. " 2, A "nal,dans trigint"et dans lesautres noms de nombre
invariables,est commun chez les po"tesde la d"cadence.
DE LA QUANTIT". i69
2"*A la S""personne du singulierde l'imp"ratifde la T conjugaison,comme mon" (pour*m6ne'e,par contraction)*.
3" Dans les accusatifs et les ablatifsm"j te,se (anciennementm"d,
t"d,s"d).4**Dans la pr"positionde;ainsique dans la pr"position", pour
* "c
(comparezIx et les anciennes formes ec-fari,ec-fet^re." E est allong"ann de compenser la chute de la consonne.)
S'*Dans lesadverbes ne (n"gatif),anciennement nei;fer";fei^m";etdans l'interjectionok".
G""Dans les adverbes venant d'adjectifsde la 2" d"clinaison,comme
eert",ver", docte,pulchr",vald" = valide,etc.,formes particuli"resd'ablatifen " analogues" cellesen o : comparez certe et ce}'to,rare et
raro. L'ancienne d"sinence "tait"-d : facilum"-dycomn^.e elle "tait o-d
dans les adjectifs: aitO'd. " Schleicher* expliqueainsila formationdes adverbes en "-d : h Y" final du th"me vint s'ajouterun suffixei :
*certa't'djd'o" *c^r/"-rf,puis*cefU"-dei enfin cert".
Les seuls adverbes de cette cat"gorieo" l'ese soitabr"g",sont ben",
mal"; et infe^^n",supem",Lucv.jinterneAns. Il est " remarquer que
ces trois derni"res quantit"ssont ou ant"rieures ou bien post"rieures" Virgile.
T'^Dans les noms grecs en ri,comme music" (fxouaixTo),Tempe(Tsfxin;).8*"Au vocatifet " l'ablatifdes noms propres grecs en es de la i'" d"-clinaison,
comme Alcid",Anchis".
9* Dans quelquesvocatifsde noms propres grecs en es de la 3"* d"-clinaison,
comme AchilleUlysse.
I finalest comiiivn s
1* Dans mih",tilA,sib%il",uln o" l'ifinal fut d'abord exclusive-ment
long,comme le montrent les vieillesformes mihei,tibei,sibei\ibeiubet\ La finales'estabr"g"epar suite de la tendance des dissyl-labes
"ambiques" se changeren pyrrhiques.2' Au datif des noms grecs imparisyllabiques: Paridi {deParis).
I finalest liref s
i^Dansnwe, quastyanciennement nwei, quasei"ambes devenus pyr-rhiques;
et dans necub",sicub". (Voy.plushaut,ubi,ubei.)
1.E final est souvent bref chez les meilleurs po"tes: dans l'imp"ratifcat'c,
Cat.. L. 18 et 19; Hor.. Sat.,II,m, 38 et 177; v. 75; Ep.,l, xiii. 19;Prop.,
I, VII, 25; x; 21, etc.;Ov. Am" I, viii, 72; Trist.,I,i, 25; Pont.,I. i, 45;
" dans av", Ov., Am., II, vi, 62; " on le trouve bref dans vale, Ov.,
Trist.,I, viii. 21, pour faire entrer dans un hexam"tre la locution vat"i"c"re.
" 2. Compenditimy" 251 (cit"par M. L. Havet, Biiclieler...,p. 154).
MO DE LA QLAiNTIT".
S,"Au vocatifdes noms grecs en ts,comme Alex".
3" Dans les noms neutres grecs en i,comme sinap".
O finalest
l*"Dans l'interjection0 devant une voyelle: 6 Alexi,ohomimim.
2" Aux nominatifs et vocatifs de quelquesnoms propres de la 3* d"cli-naison,
comme Nas" Sulm"^Cato,Polli",Cur"" Sc7pi6,Gallio,o",jusqu'autemps d'Auguste,Yo fut exclusivement long.
3**Aux nominatifs et vocatifs de quelquesnoms communs de la 3**d"-clinaison
" p"nulti"mebr"ve,dans lesquelsYo fut primitivementlong:h"mb, o" Yo fmal se trouve d"j"bref dans Plante et dans Lucr"ce;/^,o" Yo finals'abr"ge" partird'Auguste;mentt"o" Yo est bref dans
Horace {Sat.,I,iv,93)." iV"mo,malgr" sa p"nulti"melongue,fait
o bref une foisdans Ovide {Met.yxv, 600)*.4" 0 final,r"guK"ren"ientlong,est souvent bref chez les po"tesde
l'"poqueclassiquedans les premi"respersonnes suivantes,apr"sune
p"nulti"mebr"ve : "",p"i",p"t",sc"" et nesc"",r"f",veto;d"b";des"n",spond""yobs"c?'6,dix"r",od"r" et m"me, apr"s une syllabelongue,dans find" toll",repend"^.
O finalest bref s
Dans d"" (comparez8uo);ils'allongedans la latinit"des bas-temps:duo (comparezWo));" "go anciennement long(comparezl^wj,rede-vient
long" l'"poquede la d"cadence : ego. " 0 final s'est encore
abr"g"" l'imp"ratifc"d"; et dans les ablatifs,employ"scomme
adverbes,c?/",m6d6 (etses compos"s).
Y finalest long s
Dans les vocatifs grecs Erinny{d'Frmnys) Tethy(de Tethys)^et
dans les datifs contract"s comme Coty pour Cotyi.
II. " Syllalies floaies termin"es par une consonne
pr"c"d"e "l*une voyelle*
16. A la fin d'un mot, les voyellessont br"ves la plu-partdu temps devant /,r, et toujoursdevant b,d,m, t.
1. 2. Chez les po"tespost"rieurs" Auguste o final est commun au nomina-tif,
au vocatif,et dans lesverbes,m"me quand la syllabequipr"c"deest longue.
" Apr"s l'"poqueclassique,o final est encore commun dans mo, porrOr
posiremo,quandOysera"
DE LA QUANTIT". 171
Elles sont longuesla plupartdu temps devant c, w, et
toujoursdevant x^ lettredouble.
EXCEPTIONS
Ont leur voyelkfinalelonyoe t
Devant l" t Les monosyllabes"l pour *8al'8("{X-c),par allonge-ment
compensatoirede la chute de* (g"nitif"a/-w);sol {g"niiUsol is),
comparez -liX-to-";"/ (g"nitifs"/w);et n"/,contraction de u"h"l.
Devant utV Les monosyllabescftr,anciennement quor, pour yw"re;
fur (g"nitiffar-is;comparez (fxip);N"r (g"nitifN"r");f"r pour
*farr(g"nitiffatr-is);" L"r, par et ses compos"s (pour*Lar-s,
*par-$ allong"sen compensationde la chute de s; g"nitifZar-2",
p"r-is.)2* Les noms grecs en t),comme a"r mth"rcrat"r Ib"rr"r.
Ont leur voyellefinalebr"ve t
Devant C t Les mois mc^ don"c f"cpour n"-gue do-n"-cumf"c-e." Me, pronom, est commun^ mais sa quantit"primitiveet habiluello
est longue : ilest pour ^ho-i-ce. " Les grammairienslatinsdirent
que dans hic le c se pronon"aitcomme s'il "tait double : tmum C
saibimus etduo audimus (V"liusLongus, P.,S2i0; K.,54): ce fait
pourraitsuffire" expliquerla longueurdu mot htc.
Devant IV t 1*^Les mots "n^tam"n^"n (etleurs compos"s).2^ Les noms en en^ g"nitifm", comme carrn"n.
3* Les mots comme eg"n pour eg"-n";et nost"n,vid"n%etc.,bien
qu'ilssoient pour nosH-n",vid"s-n".
4''Les nominatifs,vocatifset accusatifs grecs en ov, comme lli"n
("IXiov).5"*L'accusatifgrec des noms en isbref,comme Daphn"n.6"*L'accusatifgrec des noms f"minins en a, comme Maj"n.
m. " Syllabes finales termin"es par U
"l*"ne voyelle*
17. Les finales as^ es^ os^ sont longues^Les finales tV,us^ ys^ sont br"ves"
{12 DE LA QUANTIT".
EXCEPTIONS
AH finalest bref s
i* Dans an"s "ouv*anats, sans allongementcompensatoire(g"nitif
an"t't's),2* Au nominatif et au vocatif des noms grecs quifont au g"niif
adis {onados)comme lamp"s(lamp"dis),Pall"s(Pall"dis).3* A l'accusatifplurielgrec de la 3* d"clinaison,comme Aeroa^,
Arcad"s.
ES finalest bref t
1* Dans is (du verbe sum)^et dans ses compos"s : comparez "r-am
pour *"S'am ; "r-o pour *"s'0,etc.
2" Dans la pr"positionpen"s.3^ Aux nominatifs et vocatifs singuliersdes substantifs et des
adjectifsquifont au g"nitifUts et "d"s,comme miles,obs"s,et de ceux
qui font au g"nitif"ii'spar e bref,comme seg"s," pour *milic-s,
*obsid'S,*segets sans allongementcompensatoirede la chute du t. "
Les seuls mots de cette cat"gorieo" es soit long,sont ab""s an'"Sj
pariespour ^abiet-s*ariet'S*pariet'S,avec allongementcompen-satoire
(g"nitifabi"l-isjari"t-is^pari"t-is).4**Aux cas en e" des noms grecs peu latinis"s,comme kero"s,Ar-cades,
Troad"s (au nominatif et au vocatif pluriels),et cacoeth"s
hippoman"s(auneutre singulier).6* Au vocatifgrec Demosthen"s,
IH finalest Ions t
i* Aux datifset ablatifspluriels,comme rosis anciennement roseis
pour *rosa-w;Aor/w,anciennement horteis pour *horto-is\nobis,eXvob"s anciennement vobeis,
2* Aux nominatifs ou vocatifs suivants : Dis (g"nitif,Dit-is)^gtis(g"nitif,glir-ispour *gtiS'is)^lis(g"nitif,tit-is)^vis (pluriel,mi^-es,pour
*viS'es)yQuir"s(g"nitif,Quint-is),Samms (g"nitif,Samint-is)^3* Dans lesadverbes ^7'afi5,contraction de Tablatif^?'a//w(comparez
ingratiis)\et fofisablatif de *for3e,comme foraspara"ten "tre
Taccusatif*.
4" A la 2* personne du singulierdu pr"sentde Tindicatifactif de la
1. Biicheler (ouvr.cit",p. 201) remarque que fortsa le sens d'un locatif
(pluriel).Voy. le'passage." M. Br"al regardeforascomme un datif pluriel.
Voy. Bulletin de la soci"t"de linguistique,2, cxxiij.
DE LA QUANTITE. 173
4" conjugaison,comme audis pour *audi-"sjainsique dans fis(defi-o)pour *fi'"s;vis (devol-o)^pour*t;"W-"en passantpar lesformes inter-m"diaires
*vol'S,*t;a/-"(comparezvo/-/,vm/-^)et *vil'S (comparezl'allemand woU-en will-st);" et dans lescompos"s de vlSjcomme
maviSy quammsj quivls.5* A la 2" personne du singulierdu subjonctifpr"sent,comme sis
(anciennements-te-s),v"tis(etleurs compos"s).G" Aux nominatifs grecs, EleusiSjSalamis,Simols.
O" finalest bref t
4* Dans comp"Sjimp"Sy6s (osS'is)^ex"Sjpour *compot-s*mpot-Sy*oss (comparez6"iT-ouv),*ex-ow,sans allongementcompensatoire.
2* Aux cas en "k des noms grecs, comme Del"s (A^o"),Pallad"s
(IlaXX"So"),chaos (x"o")"^^l"s (fxiXo").
Ui( finalest long t
1" Aux cas suivants de la 4"^d"clinaison : g"nitifsinguliermancis^contraction pour *manU'Os *hianu'is;nominatif et vocatifpluriels,manUSj contraction pour *manu'es; accusatif plurielmanus pour
^manum-s"
2^ Au nominatif et au vocatif singulierdes substantifs et des
adjectifsde la 3"^d"clinaison quiont u " la (l"nulti"medu g"nitif,comme m"s^ m"r-is pour *mUs-%s;r"s, mris, pour *r85-w;plnsjp/"rw,pour*pliJLS'is;tellus,tellur-ispour
* tellfis-is;cr"s, a^r-is pour
*ci*US'is;pus, pur-ispour *pus-is;tUSjt")*'iSjpour *t"S'is;virtus,
virtutis;palusj pal"dis;gr"s, gr"is;et sU-Sjsius.
Les trois mots suivants font exception: intercus (pour*inteixut'S
sans allongementcompensatoire)g"n.tnterc"t'is;pecus{ponr*fiecud^ssans allongementcompensatoire),g"n. pec"d-is;et Lig"s,Lig"-ris
pour *Lig"S'is*3^ Aux cas quisont en ou" dans le grec, comme Amathm ('AfiLa"ou"),
CliUs (KXetou"),Panthns (Ilav"ou"),Sapph"s(SaTc^u").4" Dans les compos"sde icou",quifont au g"nitifpodis(oupodos)^
comme tripustrip"dis;Melampus,Melamp"dis.
\H finalest Ions t
Dans un tr"s petitnombre de mots,comme Tctliys,Ertnnys^.
1. Voyez dans notre volume de la Ption"tiquelatineles explicationsrelatives
" la quantit"de syllabesqui n'ont pas "t" "tudi"es ici; quant " la quantit"
archa"que,elley est trait"e au chapitrede VAbr"gement des syllabes.
ni DE LA QUANTIT".
DE L.V QUANTIT" DE LA FINALE DU RADICAL DANS LES NOMS
18. Quand on consid"re," la p"nulti"medu g"nitifsingulierdes noms, la syllabequi termine le radical",on trouve qu'eng"n"ral:
Les syllabesen " ou en o sont longues;Les syllabesen e, en i,en u^ en y, sont br"ves.
EXCEPTIONS
A est bref s
l""Dans les noms masculins en a/,comme sal,s"l-ls.
2" Dans les noms masculins en ai' ou as qui font au g"nitifaris,.comme Lar, li"r-is$ mas^ m"r-ls (saufNar^ N"ris).
3^ Dans le nom neutre jtibar,Juli"r-is.4"*Dans les cinqmots suivants : pat* (etses compos"s),p"r-Ui^
anas^ an"t-ls; O^abstr"l"-l"$daps,d"p-ls; /ox, f"c-is.
5**Dans trois noms neutres en ar quiviennent du grec : baccmyliacc"r-ls; nectar
^ncct"r-ls; hepar liepat-is.
6^ Dans les noms neutres en ma, comm^ poema, poem"t-is.
7" Dans les noms grecs en as^ g"nitifadis ou ados comme Pallas^Pall"d-lift ou Pau"d-os.
8* Dans le nom de peupleArabs,Ar"b-lti.
E est long t
1**Au g"nitifet au datif plurielsde la 5"" d"clinaison,comme-
dl"-rum, dl"-lius.
2** Dans les noms termin"s par en, g"nitifenis comme re/7^
r"n-is*
3^ Dans les noms suivants : alec, alcc-lti$ h"res,lier"d-li"^
merces, mere"d-lst locuples,locuplct-ls ; ^2/2"s(etrequies,inquies),."iul"l-lst plebs,pl"b-ls; vervex, irerwcc-lti$ lex,l"g-ls; 7'eXy.
r"ff-ls.
4**Dans les noms ener, eris;es, etis,qui ont en grec un tq " la
p"nulti"medu g"nitif,comme ver, v"p-i"t crater, crat"r-is;,
tapes,tap"t-lfii magnes, magn"l-is.
I est long t
!"*Dans la plupartdes mots en ix, g"nitificis,comme radix,.
radic-iff (saufcalix,cal"cis;Cilix,Cilicis;filtx,fil"cis;fornix^
176 DE LA QUANTIT".
DE LA QUANTIlt: DE LA VOYELLE FINALE DU ILVDICAL
DANS LES VERBES
20. A, finale du radical des verbes, est long,parcequ'ilrenferme une contraction *
: am"mus pour
*am"'hmus; am"re pour *am"'"re.
Exceptions:
A est bref dans le verbe d"-re,d"-mus, d"-bam,d"-bo,daium; et
dans les troissupinsr"-tum de re-or, s"-tum de se-r-o^ st"-tum de
Remarque. Quand la flnaledu radicalest en m"me temps la finale
du mot, elle suit les r"glesdonn"es plushaut sur les finales en
g"n"ral.Ainsi "/"(imp"ratifde (/are)et d"s sont longs;et am"-t se
termine par une br"ve. Cette remarque s'applique" toutes les finales
de tous les verbes.
E
E^ finale du radical des verbes,est long,pai'ce qu'ilrenferme une contraction* : mon"-mus pour
"
mon"-"-inm;
mon"re pour "mon"-"re.
1**I, finaledu radical des verbes,est long,parce qu'ilrenferme une co""ivQ.Q\\on^: audlmus pour
* aud"-"-mus ;
audire poiu**audi-"re.
1, 2, 3. Telle est ropinion g"n"ralement admise. Nous ferons cependant
une r"serve, car nous croyons que la voyellefinaledu radical, " la premi"re
et " la seconde conjugaison,s*cst allong"eon componsationde la perte d*uno
consonne dans an\"-h-o,mon"-b o pour *a"ia-6"-o,*mone-66-o,pr"c"demment
*ama'biH)j*mone'bv o^ et tout " fait primitivement*am"'bu-o^ ^vion"-bti-Ot
ainsi que dans les futurs en "-"oaulieu de t-am " la quatri"meconjugaison,
comme audi-bo pour *audi-bbo, *audi'bvo\ *audi-bU'0. Voyez plus loin,
p. 179, n^ 21. " Il en est de vai^mo aux temps pass"s termin"s parv/,
veram, etc. : am"-vi pour*a wa-utu*,pr"c"demment * ama-fvi pour *a"w-
fui,etc.
DE LA QUANTIT". i77
Exceptiom:
Deux verbes font i bref au supinet aux formes quien d"rivent : 'ire,
l'Vifaitt'ium; et qt"re,qui-vifaitqu"-tus,
2** / est encore long,dans un certain nombre de
verbes de la 3"**conjugaison," la fin du radical du par-faitet du supin,o" leurs formes appartiennent" la
4"' conjugaison.C est ainsi que qnaer-"rea qu"si-vi,
qn"s"'tum de "qusesi-re;" pet-"re: peti-vi,peti-tum de
*pet"-re;" mp-"re: cup"-vi,cup"-tum : compeirez cupl-ret
(Lucr.);" arcess-"re : arce$si-vf,arcess"-his : comparezarcessi-ri(Sali.);" kicess-"re: lacess"-vi,lacessi-tus: com-parez
lacessi'Vi{(lo\.)]" ter-"re : ""-vi,tr"-tiun de "teri-re
ou *tin-re." S"-n-"re faitau parfaits"-vide ^s"-j^e,mais
au supins"-tiim de "s"-"re (d'o"s"-n-"re);" l"-n-"re :
l"-vide *l"-re,mais l"-tum de ""li-"re(d'o" l"-n-"re)."
Le parfaitc"vi,qu'onattribue d'ordinaire " ci"reysupincitum, appartient" c"re,usit" surtout dans lescompos"s.
o
0, finale du radical,est bref dans f"-rem,f"-re.
u
U, finaledu radical dans un certain nombre de verbes
de la 3""'conjugaison,est long au supin: min"-tiim de
minu-o;vol"-tum de volv-opour ^volu-o.
Exceptions:
L'inusil" fiji-tum forme deux compos"s: di-ru-tum,e-r"-tum,de
di-ru-o,e-ru-o, quiont u bref. " 6'est "galementbrel dans f" twms.
Toyelleii dlirerses*
/. " Radicaux des supins.
Les radicaux termin"s par une consonne, quiperdentcette consonne devant le suffixe du supin,re"oiventun allongementcompensatoire*..c"d-o,c"-sum; "d-o,
12
178 DE LA QUANTIT".
"'Sum; di-md-o,di-vhswn;fu-n-d-o,f"-sum;"e m"me vXde-o,
vl'Sum; " jtW'O, j"*'tum;de m"me m"ve-o, m"-him;
vove-o, v"-tum; f"ve-o,f"-tiim,etc.
//. " Radicaux des parfaits.
1* Dans les parfaits" redoublement la syllabefinaledu radical est br"ve, et le redoublement est "gale-ment
bref : c"-c"d-i,c"-cin-i,in"-m"ti-i,p"-pig-i,t"-ttg-i,
p"-p"r-i,})"'p"l-t,t"-t"l-iyd"-d"c-i,p"-pOg-it"-t"d-i.
Exceptions:
Dans c"d-ere et p"d-ere,le radical "tant long conserve sa quantit"au parfaitapr"sle redoublement,mais le redoublement est toujoursbref : c"-"d-i,p"-p"d-i.
Remarque. Les deux verbes d"-re,d"-tum et st"re,st"-ium perdentau parfaitla voyellefinaledu radical : d"d-i pour
* de-da-i,st"-i-i
pour *st"-sta'i.
Le parfaitb"-b-t a d"j"le redoublement au pr"sent: b"-b-o.
2" Les parfaitsde deux syllabessont des formes quiont perdu le redoublement,comme tul-zdont on a vu
plushaut la forme ancienne et compl"te: t"-tnl-i.
Parmi ces parfaits,il en est quiont le radical bref :
lessimples:t"l-i,f"d-i,sctd-i,et tous les compos"sform"sdes m"mes verbes que les suivants : oc-cid-ii^ovct*oc-c"-
c"d-i;r"-p"r-iou re-p-p"r-ipour*
r"-p"-p"r-i; com-p"l-i
pour "com-p"-p"l-i;con-t"d-i pour ^cofi-t"-t"d-i;C07i-t"g-i
pour *co?i-t"-ttg-i;eiper'C"l'ide l'inusit" cel-l-ere.
Les autres re"oiventun allongementcompensatoire:
J"v-idej"v-are;f"v-ide f"v-ere,m"v-ide m"v-ere^v"v-ide
v"v-ere,s"d-ide s"d-ere,vid-i de v"d-ere;l"g-ide l"g-ere;
f"C'ide f"c-ere,j"c-ide j"c-erCyf"d-ide f"d-ere,f"g-ide
fiig-ere,c"p-ide c"p-ere;vlc-ide v"-n-c-ere,f"d-ide f"-n-d-ere,fr"g-ide fr"-n-g-ere,p"g-ide jj"-n-g-ere,liqu-ide
l"-n-qu-ereyr"p-ide r"-m-p-ere;v"n-i de v"n-ire.
Dans di'Vl'Si de di-vid-ere,"i s'est allong"pourx"onipenserla perte d\y d.
DE LA QUANTIT". 179
RACINE bu DANS LA FORMATION DE l'iMPARFAIT ET DU FUTUR
21. La racine bu, en sanscrit bh", en grec ^v dans
^O-o),en latin fu dans fu-i,sert comme auxiliaire "
former : i"*l'imparfaitdans tous les verbes autres
"jue sum : leg-"-b-a-m,etc.; 2* le futur de la l'^ et de la
2"""conjugaison,et de quelquesautres verbes : ama-b-o,
mone-b-i-s,i-b-i-t,etc.
Un fait " remarquer, c'est qu'" l'imparfaitde la
3"" conjugaisonYe quipr"c"debam est long,bien qu'ilsoit voyellede liaison* : ley-"-b-a-met nonleg-"-b-a-pu
Jusqu'"pr"sent cette quantit"ne para"tpas avoir
^t" expliqu"ed'une mani"re satisfaisante;et l'on en
est r"duit " dire qu'eller"sulte probablementd'uneconfusion entre la 2**et la 3* conjugaison,comme dans
ferv"bamde fei^"re,quisert aussi d'imparfait" fei^"re.En pr"sence d'une solution aussi insuffisante,ne
nous serait-ilpas permisde hasarder une hypoth"se?Quand nous rapprochonsl'imparfaitleg-"-b-a-mdes
racines bh",qpv,fu,nous sommes frapp"de voir, dans
cet imparfait,tout ensemble une perte,celle de Vu,
et un accroissement,celui de la quantit"de 1'^ ;
leg-"'b-a-m"tant pour "'leg-"-bu-a-m.
1. Cet e est-il bien voyellede liaison? Telle est Topinionla plusg"n"rale-mentadmise. Il se pourraitcependantqu*ilf"t un ancien augment, comme
le pensent quelquespersonnes, et que leg-"-b^a^me"t "t" form" de la racine
leg et d'un imparfaitauxiliaire complet "-hu-a-m, avec augment comme
e-"y-ov. Nous ferons remarquer, " Tappui de cette hypoth"se,qu'" l'imparfait
de la quatri"me conjugaisono" il n'"tait nullement besoin d'une voyellede
liaison,si l'on trouve quelquefoisaudi-ham,la forme usuelle est audi-e-bam
tandis qu'au futur, au lieu d'ai/dt-am, on rencontre audibo et jamais
avdi-e-bo. " On cite d'apr"sNonius trois exemples de futurs en e-bo " la
3" conjugaison(voy.Fr. Neue, Formenlehre der lateinischen Sprache,vol. H,
p. 451) : f"deboou vivebo : mais ce sont des corrections (?)pour videbo;
ex^u^fto: mais Nonius "crit SiiWexxrsexsorbebo;seul,dicebo (dansun fragmentdu po"tecomique Novius o" il est r"p"t"deux fois,peut-"trepar plaisanterie)n'a pas "t" contest" ; ce qui ne prouve aucunement qu'ilne soitpas contestable.
180 DE LA QUANTIT".
De la coexistence de ces deux faits nous tirons cette
conclusion qu'ilssont connexes, et que lun expliquel'autre
.
Nous consid"rons le b de leg-e-b-a-m,comme une d"g"-n"rescence,
ant"rieure au latin,d'un bh primitif,dem"me que le b des racines sanscrites bind,bil,bal,ban
est d"g"n"r"du bh de bhind,bhil,bhal,bhan,et que le b
du suffixe latin bus est d"g"n"r"du bh de bhyas.Cela
"tant admis, on peutsupposer qu'"un certain moment
\u de bh" sanscrit ou, si l'onveut, de biilatinest devenu
consonne, et que, au lieu de ^leg-"-bu-a-m,on a dit*
leg-e-bv-a-mycomme sohdt (Catul.)est devenu solvit.
Mais cette forme ne pouvaitpas persister: elle
devait par assimilation ou devenir Ueg-e-vv-a-jn,puis*
leg-e-v-a-m,ou*
leg-^-bb-a-m,puisleg-e-b-am.C'est en b
que l'assimilations'est faite,et comme la g"minationdu b convenait peu " l'organedes Lfitins,l'une des
deux labiales a facilement disparu.Il r"sulterait des faits que nous venons d'exposer
que la quantit"de \e de liaison dans leg-"-b-a-maurait "t" modifi"e par un allongementcompensatoire,d" " la chute d'une consonne, b,quirepr"sentait\ud'un primitif"leg-"-bu-a-m.
RACINE es DU VERBE 811m DANS LA FORMATION DE l'lNFINITIF
PR"SENT ET DES TEMPS PASS"S
22. La racine es du verbe swn pour *eS'Um,devenue er
devant une voyelle,est br"ve : "r-a^n,"r-o.
Elle sert " former :
1**L'infinitifpr"sent: leg-"r-eK
1.Il faut ajouterrinflnilifpass" o" s s'est redoubl"e avec changement d"
en % : kg-isse pour *leg'-eS'e,fu-issepour*/u-"-e, adi-isse pour adi-es-e,
forme ancienne quise trouve dans le S"natus-consulte relatifaux Bacchanales.
DE LA QUANTIT". 181
2** Le plus-que-parfa"tde l'indicatifactif : fu-"r-am,
leg-"r-am*.
3^ Le futur pass"actif : fu-"r-o,leg-"r-o.4* Le parfaitdu subjonctifactif : fu-"r-hiiyleg-"r-im.
L'ancienne forme du pr"sent*^s-on/ s*est allong"eau parfaitderindicatif par suite d'une contraction : ^leg-ei-"s-ont(etnon *%z-sont,contraire" l'analogie),*ieg-"er-unt,leg-"r-unt.On trouve cepen-dant
er bref,en dehors des comiques,'dans : dedid-"r-unt,Lucr.,
VI, 7. " ded-"r-unt,Lucr.,VI, 4 ; Hor.,Ep., I,iv, 7; " tul-"rimt,
Virg.,Fglog.,IV, Gl ; " siei-"r-unt,Virg.,En., II, 774; " defu-
"r-untOv.,Met.,VI,385; " absiul-"r-unt,Ov.,Met., VI,816; "
adfu-"r-unt,Ov.,Met.,X, 53 ; " contig-"r-unt,Ov.,Fast.,I,592,etc.
QU.VNTIT" DES SUFFIXES CARACT"RISTIQUES DE CERTAINS TEMPS
A est long s
23. 1"*A rimparfaitde sum : er-"-mus, et dans le suffixe
baycaract"ristiquede l'imparfaitde Tindicatif de tous
les autres verbes : leg-e-b"-mus.
De rimparfaiter-a-^m se forme le plus-que-parfaitde l'indicatif
actifde tous les verbes : fu-er-"-mus,arnav-er-"-tis.
2" Au suffixe caract"ristiquedu subjonctifpr"sentactifet passifde la seconde, de la troisi"me et de la
quatri"meconjugaison: mone^-mus, leg-"-tis,audi-d-tur.
E est lony s
1*"Au suffixe du subjonctif;savoir :
Au subjonctifpr"sent du verbe sum et de la pre-mi"re
conjugaison: s-i"-ynus(formeancienne),compareze-?yhfjtevpour *"o'-"if3-|xev;am-"-tiSyam-"-tur ;
Au subjonctifimparfaitdu verbe sum : ess-"-mus
anciennement es-"-mus : d'o" les autres imparfaits:
leg-er-"-muspour leg-es-"-mm,leg-er-"-tur; amaM-mus,
moner^'tis,audir-"-tur;et les plus-que-parfaits: leg-iss-"-
muSy arnav-iss-"-tis.
1. Ajoutezle plus-que-parfaitdu subjonctif: adi-issct,pour adi-es-et em-ploy"
deux fois dans le S"natus-consulte relatifaux Bacchanales.
iS'l DE LA QUANTIT".
L'ancien subjonctifpr"sent5-ie-m pour *e"-/e-m est devenu par
contraction s-i-m, s-l-inus pour *e5-z-m,^esA-mus; d'o" le parfaitdu
subjonctifactif leg-erA-mm \iO\xv* leg-es-'t-mus; mais Tt est souvent
abr"g": leg-er-"-miis,leg-er-"-tis,
2* Au suffixe caract"ristiquedu futur actif et passifde la troisi"me et de laquatri"meconjugaison: leg-"-mm,aiidi-"-tur.
I est loiif(9par suite d'une contraction :
Comme suffixe caract"ristique:
1"* Du subjonctifpr"sent de sum : s-l-nius pour
s-ie-mus;et de quelquesautres verbes : velA-mm pour* vel-ie-mm ; 7iol-l-mus;mal-i-mus;ed-"-mas;du-"-mus.
2" Du subjonctifparfait.Voy. ci -dessus.
I est abr"g" t
Comme suffixe du parfaitde l'indicatifactif " la
premi"re personne du pluriel: fu-i-miiSyleg-i-muSy
amaV'hmusi, moiiu-"-mus,audiv-"-mits. " Il"tait primitive--ment long,comme le montre la quantit"de la premi"re
personne du singulier: fa-i{fu-ei),leg-l,arnav-i, etc.
TO est lonfft
Comme suffixe caract"ristiquede Timp"ratiffuturactif : es-t"'te,legi-t"-te.
TU et liU ^072/ lOllffS t
Comme suffixe caract"ristiquedu pai*ticipefuturactif : lec-t"-ims,spar-s"-rus,
QUANTIT" DES VOYELLES DE LIAISON DANS LES VERBES
E est bref t
24. 1**Devant la d"sinence," la deuxi"me personnedu singulierde l'indicatifpr"sentpassifde la troisi"me
conjugaison: leg-"-ris.2" Devant la d"sinence de Timp"ratifpassifde la troi-si"me
conjugaison: leg-"-re.
184 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
CHAPITRE VI
" lO. " Oes infractions " la r"^ie de l'allonsement
par position, ciies les po"tes se"niiiaes.
I. Observations pr"liminaires.
1. Les vers des vieux po"tes sc"niqueslatins,et
surtout des po"tes comiques Plaute et T"rence,oflFrent de telles particulacil"squ'ilest souvent dif-ficile
d'en trouver la mesure.
Sans parlerdes hiatus fr"quentsni des syniz"seshardies, ni de certaines di"r"ses qui d"routent "
premi"revue, on trouve dans ces vers, tels que les
oflFrentles manuscrits, deux sortes d'iiT"gularit"s.Les unes proviennent,selon toute "vidence, de
la corruptiondu texte : ce sont des d"placementsde
mots, des interpolationset des suppressions,fautes
certaines que le travail de la critiquea su d"cou-vrir.
Bien qu'ily ait parfoisdivergencesur le choix
du mot " remettre en bonne place," rejeterou "
r"tablir,l'accord est souvent unanime sur la cause
qui rend le vers irr"gulieret sur le proc"d"" suivre
pour le corriger.Les autres irr"gularit"ssont des exceptionsaux lois
ordinaires de la quantit",que l'on attribue " une
imitation de la prononciationpopulaire,comme l'abr"-gement
de certaines finales : dom"^ malt, etc. *, et
l'infraction " la r"glede l'allongementpar position:
sen"chitem am"t me^ etc.
1, Nous ne parlonspas des anciennes quantit"sencore en usage "T"poque
de Plaute, comme Sosi" (aunominatifj,oppid",sor"Vyloqu"r,Hamilc"rem,
serv"t,etc.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. i85
2. L'infraction " la r"glede positionest de toutes les
licences qui se rencontrent chez les po"tessc"niques,celle qui para"tla plus"trange; c'est aussi la plusdifficile" expliquer,car elle est en oppositionavec
une des r"glesles plus constantes, une des lois fon-damentales
de la prononciationlatine.Les Allemands en ont fait une "tude approfondie;,
mais naturellement port"s, comme le sont tous les
peuples," pr"teraux Latins un mode d'articulation
analogueau leur, ils ont expliqu"ce fait de pronon-ciation
latine par diff"rentes hypoth"sesqui sont loin
de r"pondre " l'id"e que nous concevons d'ime pro-nonciation
m"ridionale. Ils font,comme on le verra,
trop bon march" des voyelles,et supposent aux
Latins une aptitudecpi'ilsne devaient pas avoir "
prononcer de suite plusieiu'sconsonnes accumul"es.
En outre, si savantes que soient leurs explicationsdans le d"tail,le principe,l'id"e g"n"ralequi domine
leiu^ssyst"mes,a le tort grave, selon nous, de ne
reposer sur aucune preuve directe.
Aussi avons-nous pens" qu'onpouvait,m"me apr"sd'"minents philologues,essayer l'explicationd'une
irr"gularit"sur laquellela lumi"re n'est pas faite;et
convaincu qu'entreles affirmations tropind"pendantesde certains savants modernes, et les renseignementsfournis par l'antiquit"elle-m"me,ilne nous "taitpointpermis d'h"siter,nous avons entreprisde chercher
dans les grammairiensanciens la solution de ce pro-bl"me,bien qu'ilne nous reste d'eux aucune "tude
sp"cialesur les licences des po"tescomiques.Nos eflFortsn'ont pa^"t" superflus;et si nous n'a-vons
pointtrouv" chez ces gi*ammairiensune grandeabondance de documents, nous avons recueilli "" et
l" dans leurs ouvrages un certain nombre de ren-seignements
pr"cieux,qui nous ont permis de recti-
I8G INFRACTlOiNS A LA R"GLE DE POSITION.
fier quelqueserreurs trop accr"dit"es,et de pr"sentersous un journouveau Texplicationd un faitqui depuissilongtempsexerce la patiencedes philologues.
n. Renseignements directs tir"s des grammairienslatins sur la m"trique et la prosodie de Plante
.
et de T"rence.
3. D"j" dans l'antiquit",la m"triquede Plante et
de T"rence pr"occupaitvivement les gens instruits.
Certaines personnes d"claraient par exemple qu'iln'y avait pas " proprement parlerde m"tres dans
T"rence; d'autres consid"raient la m"trique de ce
po"te comme un ensemble de faitsmyst"rieuxdontelles seules avaient la cl".
C'est ce que Priscien nous apprend en ces termes
(P. 1319; K., II,418):
Miror quosdam vei abnegareesse in Terentii com"diis
metra^ vel ea quasiarcana qu"dam et ab omnibus doctis
semota sibi solis esse cognitaconf"rmare*.
4. Mais dans ces appr"ciationsdont Priscien s'"tonne
" bon droit,il ne s'agissaitpas des infractions " la
r"glede position.Ce quiblessait et d"routait l'oreille
des puristes,ce qui valait m"me " Plante et " T"-
1. Nous avons encore sur ce pointle t"moignagedu grammairien Rufinus.
Son observation est particuli"rementint"ressante, en ce qu'ellementionne les
noms des auteurs anciens qui d"fendaientPiaule et T"rence du reproche de^
n'avoir pas "crit v"ritablement en vers : Firmianus ad Probum de metris-
com"diarum sic dicit : " Nam quod de metris com"diarum requisisti,et ego.
scio plurimosexistimare Terentianas vel maxime fabulas metrum non habere
com"dia" gncca"....; hinc putantur m"tro carere nec uUa logecontineri. "
Mensuram esse in fabulis[hocest vietron]Terentii et Plauti et ceterorum
comicorum et tragicomm dicunt hi ; Cicero,Scaurus, Firmianus, VarrOj
Victorinus,Cxsius liassus,Terentianus, Cxcilius Vindex, Cinna, Sisenna,
Diomedes, Albinus, Quintilianus,Sosipater,Charisius, Helenius,Aspei^FI. Caper,AfTuntius, Probus,Plinius, Euanthius, Sacerdos qui et Donatus,
Juba (P., 2712, 13: K.. 561, "0:").
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 187
rence le reproche d'ignoranceet d'imp"ritie,c'"taitrintroduction in^"guli"rede certains pieds dans le
vers "ambique.Voici, par exemple, ce que dit " ce sujetMarins
Victorinus (P.2526; K., 80):
Aj^tudcomicos laxiiisspatiumversibus datum est. Nam et
illa loca^qu% propriaiambo debentm\ spondek occupant
dactyloqueet anap"sto locis ad"que dispaiibus.Ita dum
cotidianum sermonem imitari nituntur metra vitiantstudio,
non imperitiaquod frequentiusapud nostros quam Gr"cos
invenies.
Nous lisons encore dansr Marins Victorinus (P.2571;K., 132):
Quicomico charactere sermonem instruunt^vitiantiambum^admixto locisejusspondeo,quo et canor tragicuspaululumin fabuliscomprimatm\ et rursus a consuetudine solutiser-
inonis stilus comicus erigatur.
Dans Euanthius cit" par Rufinus{P.2705; K., 554):
Veteres etsi ipsiquoque in metris neglegentius^iambici
versus dumtaxat in secundo et quarto loco tamen a Te-
rentiovincuntur resolutionehujusmetri quantum potestcorn-
minuH ad imaginentprosse orationis.
Dans Terentianus Maurus (P. 2432, 33; K., 392) :
. . . quip"destresfabulassocco pr"muni,Ul quse loquunlursumpla de vita putes,Vitiant iambum iractibus spondiacis^Et in secundo,et c"lerisxque locis;
Fidemquefictifdum procurantfabulisyIn metra peccantarte non inscitia.
Ne sint sonora terba consueiudinis,
Paulumque rursus a solutisdiff"rant,
1.
Ici le texte est "videmment alt"r" : il manque un mot comme eget^unt^
188 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
5. Tous les gi^ammairienalatins qui constatent les
irr"gularit"sdu m"tre "ambique dans la com"die,s'accordent " voir un v"ritable parti-prisdans le pro-c"d"
de Plaute et de T"rence. Ces po"tesne p"chaientni par n"gligence,ni par imp"ritie : ilsvoulaient que la
com"die, imagede lavie ordinaire,se rapproch"tautant
que possiblede son mod"le par l'allurede son langage;et s'ilsd"naturaient les formes consacr"es du vers "am-bique,
c'"taitdans l'int"r"tde la vraisemblance, pour
que le spectateurretrouv"t sur la sc"ne, gr"ce aux
libert"s du m"tre, les expressions,les formules du
parlerde chaquejom% et jusqu'"un certain pointce ton familier de la conversation,incompatibleavecun rhythme plus"troit et plussolennel.
Ilspoussaientm"me si loin la recherche de la vi^ai-
semblance que, s'ilfaut en. croire Priscien,ilsse ser-vaient
de m"tres particuliersselon la condition des
personnages.
Terenthis trochaico mixto vel confusociim iambico utiiur
in sevmone personarum, quitusmaxime imperitiorhic con-vertit,
quem, puto^ ut imitetur,hanc confmionemrhythmo-
rum facit...Similiter Plautus in Truculento eodem m"tro usus est in
sermone ancill" Asiaphii...(P.,1326; K., II,425).
Le po"teTurpiliusfaisait probablementde m"me :
Turpiliusin Undia Jiaut" personam inducit hoc meti^o lo-
quentem...(P.1327; K., II,426).
On lit en outre dans Rufinus (P.,2711; K., 561):
Sisenna in Rudente sic : Fuit extenditprimam syllabam
metrigratia;et posteasic: Habiliore m"tro usus est ut soletin
mulierum oratione.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 189
Cette tendance des po"tescomiques " se rappro-cherdu langageordinaire expliquecertaines de leiu^s
di"r"ses,la fr"quencede leurs syniz"seset de leurs
hiatus,en un mot la plupartde leurs irr"gularit"s*,et particuli"rementcellequiconsistait " n"gligerpar-fois
la r"glede rallongementpar position.L'infraction" une r"gleaussi fid"lement observ"e dans la haute
po"siene pouvaitprovenirque d'une imitation de la
prononciationvulgaire^.6. S'ilen est ainsi,on comprend le silence des gram-mairiens
latins sur une particularit"qui nous para"t" nous siremarquable.Aucun d'eux ne fait la moindre
1. En dehors de la compositiondes m"tres, lesgrammairiens latinsparlent
peu des irr"gularit"sdu vers comique. Aussi nous est-il facile de r"unir ici
" peu pr"s tous les renseignementsdirects que nous avons recueillis sur ces
irr"gularit"sen compulsant avec attention leurs ouvrages :
1" Synal"phe,di"r"se, hiatus, chute de s finale : Hac confusioneusi simt
comici nostri vel in trochaicis suis^ut indiscr"te dactylos"vcl spondeos,vel
trochxos ponerent.At illud quoqxie sciendum" quod oinnes quidem crebris
sijnaliphiset episynaliphiset collisionihuset abjectionibusS litt"ralsunt usi
scandendo versus suos. Terentius autein plus omnibus (Priscien,P. 1322;
K., n, 421).
2"*Chute de s finale : Sisenna in Captivissic : Hic ornatu S litteram metri
causa amisit (Rufinus,P. 2711; K., 5G1).
3* Di"r"se : Sisenna in Pseudolo sic : Malai, Swi"pijt;, metri causa. Scaurus
in eadem fabulasic : Nuncjam : lam, divisit in duas syllabasmetri causa
(Hu"nus,p. 2711; K., 5611.
5" Synal"phe ; R"union de deux br"ves en une longue : Sanc accidit non-
numquam ut pro anapxsto aut dactylo aut spondeoquatluorbr"ves primo
j)"deponantur, tamquam
" B"n"ficiapro re col"re sapientisviri est " :
qui autpersynaliphenscandituraut duabus brevibus inunam longam copu-
latisexplicatur(MarinsVictorinus,P. 2572; K., 133).
5" Cliule du V ou plut"tr"duction de celte lettre" l'"tatd'une sorte d'aspi-rationdouce : Apud Latinos V invenitur pro nihilo in metris,et maxime
apud vetustissimos comicorum, ut Terentius in Andria : " Sim invidia
laudem invenias et amicos pdres. " Est nam iambicum trimetrum : quod
nisi " sifieinui " pro tribracho accipiatur,s tare versus non potest(Priscien,
P., 547; K.. I, 17).
2. C'est l'opinionde tous les philologuesqui ont "tudi" la m"trique
de Plante et de Ti^renco.
190 IiNFH ACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
allusion " cette licence,parce qu'ilsn'yvoyaientautrechose qu'une faute de quantit"pm*e et simple,unbarbammus per detractionem temporisa
^ou plut"t,comme
nous l'expliquerons,per detractionem litter"^.C'"tait "
leurs yeux, une incorrection,jmrs oraiionis vitiosa in
communi sermone, qui avait pour origineet pour excuse
l'imitation d'un vice de prononciationtr"s r"pandu;et ce vice de prononciationdevait r"sulter d'une
modification bien franche,bien tranch"e, bien appa-rente
de la syllabe,puisqu'ilsne trouvaient aucune
utilit" non seulement " l'expliquer,mais m"me " la
mentionner. Les savants n'avaient pas en efiet " s'oc-cuper
d'une faute d'articulation qui frappaitl'oreillede tous, et c[ue beaucoupde Romains, m"me instruits.
1.Il ne faut pas s'effrayerdu nom de barbarismus que nous donnons "
cette licence des po"tescomiques.Les grammairienslatins ne se faisaient pas
faute de l'appliquer" certaines particularit"squi se rencontrent chez Virgile,al dont les modernes sont loin d'"tre choqu"s.Ainsi Donat, dans son chapitre
De Barbarismo (P.,1767; K., 392)s'exprimeainsi :
Barbarismus est una pars oraiionis vitiosa in communi sermone; in poe
mate" metaplasmus,.. Barharismus fitduobus modi", pronuntiationeet
scriptoPer adjectionemlittene fiiintbarbarismi,sicut
a BelliquiasDanaum " {En.,I,30),"um reliquiasper iinu7n l dicere debeamus.
Temporis,ut
" "italiam fatoprofugus " (En.,I, 2),
eum ttaliam correptaprima littera dicere debeamics;Per detractionem..,,temporis^ut
a Uri"us ob noxam " [En,,I,41),
pro umus;
Per immtitalionem littcr",sicut " Olli " pro Illi[En.,l. 254);
temporis,ut
a Fervere Leucaten " [En, VIII, 677),cum ferveresit secundx conjugatlonisetproductedici debeat.
Si les licences po"tiques,comme celles de Virgile,re"oiventplusordinaire-ment
le nom de metaplasmi,les grammairiens latins donnent toujours le
nom de ftar"arwm* aux irr"gularit"sdu langageordinaire.
2. Par la chute d'une consonne ; ce que nous montrerons plusloin.
i92 INFRACTIONS A LA Rl"GLE DE POSITION.
ce genre, il les expliquepar la chute d'une voyelle.Suivant lui,certaines syllabesperdent leur voyelledans ]a* mesure du vers comique, comme, chez
les po"tesdactyliques,ii, par exemple, dispara"t
quelquefoisdans s"adum [s"clum); e^ dans aspeins
{aspris)^etc. Il n'admet pas que dans des mots comme
les suivants : bonus^malus
, enim^ er"m^ am"r^ la finale,devant un autre mot commen"ant par une consonne,
puisse"tre compt"e comme br"ve; il scande le vers
irr"gulieren faisant nulle pour la mesure une des
voyellesde ces mots, et veut qu'on ait prononc"
biius mlus^ enm, erm, amr. Plausible dans certains
cas, inacceptabledans beaucoup d'autres,la th"orie
de Ritschl a surtout le grave inconv"nient de ne
pouvoirs'appliquerqu'" un nombre de vers assez
restreint,et par cons"quent d'obligerceux qui l'a-doptent
soit " d"clarer que beaucoupde vers de Plante
et de T"rence sont r"fractaires " toute mesure, soit "
les d"naturer par les corrections les plust"m"raires.9. Parmi les grammairiensles plusr"cents qui se
sont occup"s de cette question,celui dont l'opiniona surtout prisfaveur,est le savant Corssen*.
Corssen expliquedans un certain nombre de cas les
exceptioiis" la r"glede positionqui se rencontrent
chez les po"tescomiques,par ce fait,que dans la
prononciationpopulairela voyelledevenait parfoisirrationnelle;ce qui veut dire que cette voyellene
comptaitplus pour un temps, qu'ellen'avait plus
1. L'objetde ce chapitren'"tant pointd'"tudier toutes les particularit"sque
pr"sentele texte de Plante et de T"rence, mais seulement d'expliquerla
licence qui consiste " "luder l'allongementpar position,nous n'avons point" donner l'historiquecomplet des travaux publi"sjusqu'icisur les po"tes
comiques.Cet historiquea du reste "t" fort bien faitpar M. E. Benoist dans la
pr"face du Texte de ses Morceaux choisis de Piauley pp. viii-xiv. "
Hachette, 1880.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 193
uue dur"e suffisante pour repr"senterla pleineva-leur d'une br"ve; en un mot, qu'elle"tait plusbr"ve
qu'unebr"ve compl"te et r"guli"re.Il en r"sultait
que dans vetmtas^ par exemple, la syllabelongueform"e par le groupe tmt, perdant une portion du
temps de sa voyelle,n'avait plus la pleinedur"ed'une longue et pouvaitcompter pour une br"ve.
Sur le papier,cette th"orie peut para"treing"-nieuse; mais que devient-elle dans l'application?
Qu'est-ce qu'une voyelle irrationnelle,
sinon une
voyellepresque imperceptible?Or se tigure-t-onbienla prononciationirrationnelle de Vu dans vetiistasde
Ve dans senecius, et de Vi dans magistrattis?Il est
difficiled'admettre qu'un Latin ait pu articuler des
mots comme vefstas,sen'ctus,mag'stratus.D'ailleurs cette th"orie n'a d'autre valeur que
celle d'une simplehypoth"se : elle ne repose sur
l'autorit" d'aucun document ancien.
10. Oh a bien rappel"quelquefois,pour justifierlath"orie des voyellesirrationnelles,l'existence constat"e
par Quintilien(IX,iv, 84) de syllabesplusbr"ves que
les syllabesbr"ves proprement dites : hrevibus sunt
breviores syllab"^;mais c'est confondre deux questions
l. su in hoc quoque aliquidfortassemomenti, qiicdet longislongiores^et
brevibus sttnt breviores syllabx;ut,quamvis neque plus duobus teinporibiiSy
neque wio minus habere vidsantur (ideoqiiein metris omnes bi'eveslong"que
inter se obsessx sunt pares),latent tamen nescio quid, quod supersit,aut
desit;*namvci'sxtum propria condicio est;ideoquein his quwdam etiam com-munes.
Veritas vero, quiap"titur"que brevem esse vel longam vocalem,quum
est sola,quam quum eam consonantes una pluresve prxcedunt, cerle in
dimcnsione pedum, syllaba qu" est brevis,insequentevel brevi alia, qux
tamcH duas primas consonantes Iiabeat,fitlonga, ut
" Agrestem tenui musam meditaris avena, "
A brevis;gre brevis faciettamen longam priorem; dat igilurillialiquid
ex suo tempore; quo modo, nisl fiabctplus quam qux brccissima,qualisipsaesset dctractis consonantibus ?
Signalons en passant lo sons quo nous atlachons " ces trois derni""Tcs
13
194 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
bien distinctes,puisquedans Tune ils'agitdes voyelleset dans l'autre des syllabes.
Que dit en effet Quintilien? Il compare la quan-tit"de deux syllabesbr"ves,dont Tune serait unique-mentform"e d'une voyelle,,tandis que Tautre se com-pose
d'une voyellepr"c"d"ede deux consonnes : gr";et il conclut qu'unesyllabe" o" il n'y aurait qu'unelettre,serait au fond plusbr"ve que la syllaber^ o"
il y en a trois,en remarquant d'ailleurs que dans
la m"trique cette distinction n'est pas admise : in
nietrisomnes br"ves inter se obsess" sunt pares.
Que dit de son c"t" Corssen ? Il pr"tend que
dans se^iectus,par exemple, 1'^ r"guli"rementbrefde sa nature peut exceptionnellementdevenir plusbref encore.
.
Il n'existe,comme on le voit, aucun rapportentre
les deux questions.Pour justifierla th"orie des voyellesirrationnelles,
ce qu'ilfaudrait prouver, ce n'est pas qu'ily a des
syllabesplus br"ves que d'autres syllabesbr"ves,mais qu'unevoyelle,br"ve de sa nature dans une
syllabelonguepar position,peut perdre une partie
lignes; cette explicationnous "vitera d*y revenir dans la suite du pr"sent
chapitre.
Dans "-gr"la premi"re syllabe,a, est br"ve. Quand on la prononce, la
consonne initialede la seconde syllabevient imm"diatement se r"unir " cet
a : il en r"sulte "g;puis il se fait une pause, par suite de la difficult"*qu*"-
prouvaientles Latins " prononcer pleinement deux consonnes successives.
Cette pause, qui en m"triquecompte pour un temps, s'ajouteau temps de la
voyellebr"ve a, en sorte que "g plusla pause ont ensemble une dur"e de
deux temps, c'est-"-dire la dur"e d'une longue.
C'est la dur"e de cette pause entre les deux consonnes de la seconde syl"*
labe, g-r^ que d"signeQuintilien,quand il dit ; \gr")dat ilU {")aliquid
ex suo tempore ; " et il ajoute: comment gre pourrait-illui donner de sa
dur"e, s'iln'en avait pas plusqu'une syllabeaussi br"ve que possibleet telle
qu'ilserait lui-m"mo apr"s la suppressionde ses consonnes (^r)?
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 195
de sa dur"e au pointde devenir plusbr"ve qu'unevoyellebr"ve ordinaire.
C'est faire la m"me confusion,que de dire,poiu'
appuyer sur le t"moignage d'un ancien la th"orie
des voyellesirrationnelles : " Marins Victorinus parleexpress"mentde syllabesbrevibus breviores. " D'ailleurs,
au sens qu'onlui donne, cette phraseest inexacte. Sans
doute Marins Victorinus parlede syllabesbrevibus bre-viores;
mais, " loin d'accorder qu'ily a en m"triquedes syllabesde ce genre, " ce qu'ilafQrme expres-s"ment,
c'est que les m"triciens de l'antiquit"n'ont
jamaisvoulu les reconna"tre;et iltraite avec quelqued"dain ceux qui seraient tent"s de les admettre.
" Ce sont, dit-il,des minuties, des subtilit"s qu'ilfaut laisser aux musici et aux rhythmici^."
11. Voici d'ailleurs un fait de la plus haute
importance,qui "branle singuli"rementla th"orie
des voyellesirrationnelles,m"me dans les cir-
1.Voici, tout au long,le chapitreo" Marius Victorinus traite de cette ques-tion
(P.2481, 82; K., 39) en m"me temps que des syllabeston^w longiores:
Inter metricos et musicos... non parv a dissensio est. Nam musici non
omnes inler se longasaut br"ves pari mensura consister eysiquidem et brevi
breviorem et longa longiorem dicant posse syllabam fieri.Metriei autemy
prout cujusquesyltabsBlongitudoac breviias fuerityita temporum spatia
definiri^ iieqae bre"i breviorem, aut longa longiorem quam natura in
syllabarum enuntiatione protulit,po"s" aliquam reperiri. Ad h"c musici
qui temporum arbilrio syllabascommittunt, in rhythmicis modulationibut
aut lyriciscaniionibus per circuitum longiusextentm pronuntiationistam
longislongioresquam rursus per correptionembreviores brevibus profe7*unt.
Adferunt etiam exempla, quae in metricis pedibussecum faciant,adserentes
accessione consonantiummomenta temporum crescere, tanquam thbrsandrust
constat duabus positionelongiset brevi ultimay qui sit pes pa"imbacchius,
Hujus primam positionelongam correpta^littera esse manifestum est,quamsi produxeris,ut interdum etiam metriei faciunt,ut,pro e, tj Grxca littera
audiatur,qux semper natura longa est,fitut, etiam accedentibus duabus
consonantibusylongiorprolixiorquevideaiur, quippe cum trium temporum
spatioaucta sit,qux duum fuerat,cum essetperEcorreptam nomenelatum.
Item (ijjupicffjx"vo",-^ipL"tcffjxivo",quod in tmlro apud Grxcos fr"quenterinveni-
vius: fuibetenim et de natura et de positionelongiorissyllabxincrementvm.
193 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
constances o" elle semblerait assez admissible,
comme, par exemple, quand ces voyellessont
plac"es devant une seule consonne.
Corssen, dans sa premi"re"dition (II,p. 92),ayant" scander ce vers de VAndrietme de T"rence :
Sine l'nvidialaudenr invenias et amicos pares y
faisait du premierpied un dactyle,d"clarant Vi de
sine voyelleirrationnelle,ce qui donnait " peu pr"ss'n "?iv"d"\"^avec une prononciationdure, bizarre,inusit"e de sine^mais acceptable" la rigueur*.
Or il se trouve que ce vers a "t" scand" aussi par
Priscien, qui doit Tavoir entendu prononcer plusd'une fois.
Le grammairienlatin laisse " sine sa voyelle,et sup-primant
la consonne y, qu'ilr"duit au r"le d'une aspira-
Brevi atU3mhrevlorem{*)sicinteileglvolunt,"ttin eodem nomine "heusanduls:
DRUS enim syllabaquamvis unam vocalem natura brevem habeat,tr"s tamen
alix consonanks cum eadem elatss non parum temporisin mora pronuntia-
fionisoccupabunt.Eril ergo hxc brevis ab ca longior,in qua sola u, quani
":um aliis enuntiata litterisDnus(**).Auctiorem enim uberiorcniqueauribus
sonum reddil, Sed haec scrapulositas masIeU et rhythmlcis relln-
-gnatar. Nam, quod ad nos attinet,notemus plerasque syllabas raiione
pares esse^ spaUo autem seu sono impares;ut dicinius omnes Germanos longos
-csscy quamvis non sint omnes ejusdem stalura, sic dlccmus ctiam has syllabas
in g"n"re esse, non intspatiolongarum seu brevium syllabarum.Igiturenwa,
metris iiihil miUiis mlnnsTe adferat hiijiisiiiodi ratio* ncc prxfiniti
sibi iemporismodum adjectioconsonantis exc"d"t,mnsicls potlas "nam
"netriels id ausenltaadasi esse dicemas.
1.Eq effet," consid"rer les choses d'une mani"re g"n"rale,Tassourdissc-
ment ou m"me la chute d'une voyellebr"ve devant une seule consonne, dans
la prononciationpopulaire,est loin d*"ti*einadmissible : c'est un fait qui so
rencontre dans la po"siedactylique,o" l'on voit poclum^swclum^aspris,pour
poc"lum^sxculum, asperis,etc. Toutefois cette suppressionplus ou moins
"compl"tede la voyellepara"tavoir "t" plus rare que no le pensent certains
philologues.
(*)Mes Palatinus et Parisinus;Keil. " EUiUo princcpsJoachim Camerarii : brevem avlem
hrevi longiorem." Putsch: brevem aul breoi longiorem."{**)C'cal-"-dirc; celle Yoyellebrcrc,
II,si elle forme h elle seule ane syllabe,sera pluslongue que si on la prononce avec d'autres
lettres : drus.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 197
tion presque insensible,ilfait du commencement de ce
vers un tribraque: sine "mi",d"clarant que si Ton n'ad-met
pas la suppressionde la consonne, le vers est faux*.
La d"claration de Priscien est d'autant plus" remar-quer,
que la suppressiond'un v ainsiplac"est fort rare,
et que cette mani"re de scander le vers oblige" r"unir
par syniz"seles syllabes7" ; S"?i' "nu" \dl"...;ce quifait deux irr"gularit"sau lieu d'une. Et pourtant,il
n'enti*e pas dans sa pens"e qu'onpuisseregarderVi
de sine comme irrationnel !
Nous nous empressons de constater que Corssen
s'est corrig"sur ce point dans sa seconde "dition
(II,p. 639).Seulement, ce n'est pas " la suppressiondu V, c'est " l'affaiblissement de 71, qu'ilattribuel'infraction " la r"glede positiondans "nmdia. Il ne
tient pas compte de l'opinionde Priscien,qu'ilnecite m"me pas; mais on doit reconna"tre que l'affai-blissement
de n ne manque pas de vraisemblance.
Il est " regretter,selon nous, que Corssen n'aitpas"tendu ce genre de correction " tous les mots auxquelsilappliquesa th"orie des voyellesirrationnelles.
12. Mais nous arr"terons l" pour le moment nos
objections.Avant de pr"sentercellesqui nous restent encore "
produire,et de faire " notre tour l'expos"de notre
th"orie,ilest indispensablede rechercher et de d"ter-miner
la cause qui fait allongerles syllabesdans la
prononciationlatinehabituelle et r"guli"re,quand leur
voyelleest plac"edevant deux consonnes.
En un mot, nous allons examiner les faits quiontdonn" lieu " la r"glede position,avant de continuer
nos "tudes sur les exceptions" cette r"gle,tellesqu'onles rencontre chez les po"tessc"niques.
1. Voy. le texte de Priscien cit" plusliant,p. 189, note 1, 5".
198 LNFRAGTIONS A LA R"GLE DE POSlTIOxN.
rv. Th"orie de rallongement par position:
Opinion de Gorssen.
13. La th"orie des voyellesirrationnelles se ratta-chant
" celle de rallongementpar position,comme la
cons"quenceau principeilest indispensabled'exposericiquelleest,selon Gorssen,la cause quifaitallongerla
syllabe,quand sa voyelleest devant deux consonnes.
" Les consonnes latines avaient,comme les voyelles,une quantit"
propre. En effetla prononciationde chaqueconsonne exigeun effort
de la voix et occupe l'organependantun certain espace de temps,bien que ce temps puisse"tre assez court pour qu'aumoment o" il
commence " peine,ilsoit d"j""coul";en outre les consonnes ont un
son voyelleaccessoire tr"s perceptibleet tr"s marqu".Aussi les gram-mairiens
anciens ont-ils reconnu que chaqueconsonne latine avait
une dur"e,une quantit",quiprenaitsouvent une certaine valeur dans
la mesure du vers.
" A ce sujet,les grammairiens Pomp"ius et Priscien *nous ont
transmis la doctrine suivante,emprunt"eselon toute vraisemblance
"Varron*, d'apr"slaquellechaqueconsonne latine durait un demi-
temps,et toute consonne double,toute accumulation de deux con-
1. Ce passage et la citation du texte m"me de Priscien,tel que Gorssen
le donne un peu plus loin (p.615, ligne1),feraient croire que Priscien est
.
partisande 4a doctrine en question.Mais la cilalion faite par Gorssen est
incompl"te,et la partiequi manque prouve justement que Priscien n'admet
pas cette th"orie : iln*en parleque comme d*une opinionparticuli"re" cer-taines
personnes : ut quibusdam placet.Voy. le passage entier de Priscien
dans notre note de la page 203. " 2. " Gomme Pomp"ius, quand U parledes
syllabesqui ont plus de deux temps, les d"signe" plusieursreprisespar les
mots asper, asperitis,asperrimos,et queDiom"de dit (K.,p. 428): Syllabes,
ut ait Varro, alise sunt asperm ut trux,crux, trans,j'en ai conclu, dit
Gorssen, que Pomp"ius, avec cette d"nomination, avait emprunt" aussi "
Varron la th"orie de la quantit"des consonnes. " (II,p. 614.)" Il suffit de
lire cette note pour voir combien la conclusion de Gorssen est t"m"raire. Elle
est m"me absolument erron"e ,-car, si tr"ns peut compter pour trois temps,
tr"x (= tr"c-s)et cr"x, syllabesasperx, n'en ont certainement que deux.
D'ailleurs,quand on lit en entier le passage cit" par Diom"de, on voit que les
syllabestrux^ crux, trans sont appel"esasperx, " cause de leur rudesse,
parce que, pour une seule voyelle,elles ont quatre consonnes ; Varron
leur oppose les syllabesl"ves,qui n'ont qu'une consonne pour une voyelle,
comme l"-na l"-na. Dans ce passage, il n'estpas questionde m"trique.
200 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
T"rentianus,originairede Mauritanie*,comme
Pomp"ius, est le premier grammairien qui pai'lede la th"orie adopt"e par Corssen; et nous pou-vons
supposer qu'ilen fut Fauteur. Que son opinionait "t" suivie par des grammairienspost"rieurs,c'est ce dont on ne saurait s'"tonner,car ilexplique
par un proc"d" simple,commode, empirique,parun fait pour ainsi dire mat"riel et tangible,une
particularit"de prononciationfort d"licate,dont
les Barbares romanis"s des bas-temps"taient peu
capablesde p"n"trerle secret.
Quant " nous, nous n'acceptonspointcette expli-cation,et nous allons exposer les motifs qui nous
emp"chent de l'admettre;mais, pour donner " notre
r"futation plusde clart", nous croyons utile d'exposer" nouveau la th"orie que nous voulons combattre
En voici le r"sum" d'apr"sT"rentianus Maurus
Quand " une voyellebr"ve se jointune consonne
la syllabeprend une dui""e d'un temps et demi. Ainsi
dans le mot "t,"a, "tant bref,vaut " luiseul un temps" ce temps,le t ajouteun demi-temps: d'o" il r"sulte
que le mot "'^repr"senteun temps et demi. Si l'on placele mot at devant jubam, le j ajouteencore un demi-
temps, en sorte que atja une valeur de deux tempscomplets,c'est-"-dire la dur"e d'une longue.
En vertu de ce principe,quand une voyelle,non
plusbr"ve, mais longuede sa nature, est suivie d'une
consonne, comme o dans soi,l'adjonctiondu demi-tempsde / devrait donner " la syllabeune dur"e totalede deux
temps et demi ; mais comme on n'a pas besoin d'ac-cro"tre
la quantit"d'une syUabed"j"longue,et que ses
deux temps suffisentpour le vers, s'ils'ajoute" lavoyelleune ou plusieursconsonnes, on ne tient pas compte de
1. T"rentianus s'excuse de son ignoranceen rappelantqu'ilest n" en
Mauritanie (voy.vers 19G9, 1970, 1971) : Maurus item quanlos point
cognosccre Graios f
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 201
ces consonnes dans la mesure. Par cons"quent,bien
que Vo dans soivailled"j"deux temps par lui-m"me,la
pr"sencede / et de ^ dans soltibin'augmentera en rien
la dur"e de la syllabe: ellen'aura toujourscpie deux
temps. De m"me, la premi"resyllabedu dactyletrans
mare comptera pour une simplelongue,quoiqueVade trans,longd"j"par nature, soit suivi de trois con-sonnes
: n, s, 7?i^.
14. Cette th"orie de T"rentianus Maurus soul"ve plu-sieursobjections.La premi"requi se pr"sente" la
pens"e est celle-ci :
Si, dans les vers, une seule consonne, apr"sune
voyellebr"ve, a par elle-m"me une dur"e d un demi-
1. Voici les vers de T"rentianus Mauinis (Putsch,2395;Keil, 341 et suiv.)
d*apr"slesquelsnous avons expos" la th"orie de ce grammairien :
Tempus consonantes dividunt unum du%'.
Ergo corrept" jugaturuna quando consonans,
Sescuplum tempus necesse est edoro istam syllabam,
Qu" duplex habere posset ab duabus consonis.
Ac per hoc productaper se, qu" duorum tcmporum est,
Consonse cum subjugaturvel i*elatsein consonam,
Temporis parte atque duplo sit necesse est pnedila.
Ergo quo sitplanius,
Syllabam brevem ante ponam desinenlem in consonam,
Ai jubam pes ut paretur
" brevis dum consonanti T propinqu" jungitur,
Tempori suo ex eadem consona partem trahet,
Sescuplum quod dico sic fit.Plena quo sint tempera.
/ dabit partem residuam, quam minislrant consona\
Sol tibi pocta signa cum dicit dabit,
Sul"icit productaprima temporisduplum dare :
Pars residua consonantis unius vel proxima"Ita vacabit, ut vacabunt, quando pluresconsona)
Sponteproductam sequentur, non egentem subsidi,
Trans mare atque iiuignisauster si in pedem convencrint.
" Val"rius Probus (P.,1430, 31; K., 25G) s'exprimeainsi sur la position
quand la syllabeest d"j"longue par nature : Swpe invenitur j^ositioin syl-labis natura longis;sed,si natu7*aliterproducuntur,pos ilionem superfluamhabebunt. /Hic enim est qv"rcnda fosilio"ubi longitudonalur" defecerit.
^02 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
temps,et si deux consonnes de suite comme tjdans at
jubam ajoutentpar la r"union de leurs valeurs respec-tives
un temps completau temps repr"sent"par a bref,
comment se fait-ilque Tadjonctionde deux consonnes
apr"s une voyellelongue par nature n'augmente en
rien la dur"e de la syllabe?IJe,par exemple,"tant longde sa nature dans j)lebs(pl"bis),pourquoice mot quiadeux consonnes apr"s la voyelle,compte-t-ilconuneune simplelongue?Pourquoiles deux consonnes b$,quidans le mot c"lebs (c"l"bis)," o" IV de sa nature est
bref," ont ensemble une dur"e d'un temps,sont-elles
consid"r"es comme n'ayantabsolument aucune dur"e
"ians le mot plebs,o" Ve est longpar nature? On ne tient
pas compte,dans la mesure, des consonnes accumul"es
apr"s une voyellelongue par nature, dit T"rentianus
Maurus,parce qu'onn'a pas besoin d'accro"tre la quan-tit"d'une syllabed"j"longue,et que ses deux temps
suffisentpour le vers. Mais, ou bien cette explication^st absolument vaine, ou elle tend " faire croire
qu'apr"sune voyellelonguepar nature les consonnes
ne se pronon"aientpointou se faisaient " peineen-tendre.
Or, il n'est dit nulle part que, dans le" cir-constances
ordinaires,les consonnes ainsi plac"esfussent aphones ni m"me que le son en f"t affaibli.
Cette explicationn'a donc aucune valeur; et il est
"vident que, si chaque consonne avait en m"triquelatine une quantit"qui lui fut propre, selon la
th"orie de T"rentianus Maurus et de Corssen, cette
quantit"se manifesterait n"cessairement chaque fois
qu'onai^ticuleraitune consonne; en d'autres termes, si
telle "tait la nature des consonnes, comme b,s, qu'ilfallutl'espaced'un demi-tempspour articulerchacune
"i'elles,la dur"e de ces consonnes resterait "videmment
la m"me, qu'onles pronon""tapr"sune voyellebr"ve :
":"l"-bs,ou apr"s une voyellelongue: pl"-bs.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 20a
En cons"quence, si Ton admettait la th"orie de
T"rentianus Maunis et de Corssen sur la quantit"des
consonnes, ilfaudrait pour "tre logique,aboutir " cette
conclusion qu'ungroupe de deux consonnes, apr"sune
voyelle,ajouteun temps " la*dur"e de cette voyelle,
que celle-cisoit br"ve ou qu'ellesoit d"j"longue,et
qu'un mot comme plebsdoit avoir une dur"e de trois
temps : ce quiest contraire aux faits*.
L'allongementoccasionn" par l'accumulation des
"consonnes apr"s la voyelle,n'est donc pas d" " l'ad-dition
pure et simplede deux demi-tempsfournis par la
dur"e du son de chaqueconsonne, mais " un autre fait
dont nous avons dit quelques mots dans le pr"c"-dent
chapitre(voy.p. 158, note 1), et dont nous
reparleronsult"rieurenient.
15. Deuxi"me objection:Corssen,comme T"rentianus Maurus, attribue indis-tinctement
" toutes les consonnes la diu*"e d'un demi-
temps.Cette all"gationrepose sur une confusion singu-li"re,
en ce qu'ellem"conna"t ladiff"rence des continues
et des explosives.Il serait possible," la rigueiu*,de
donner en m"triqueune dur"e d'un demi-temps aux
1.En m"trique,plchsno comptaitpointpour trois temps ; mais celte dur"e
lui "tait atttibu"e par les rhyihmici et les musici,qui g"n"ralementmesu-raient
les syllabesde la fa"on suivante (Priscien: Putsch, 572, 73 = K., I,
51) : Tempus iinum vel duo,velcUamy utqalbasdam placet, unum semis
vel duo semis et tria :
Unum, si vocalis est brevis per se, ut amo; vel si eam una consonans sim-ples
consequitur,ut caput;Unum semis in communibus syllabisut lacrim"...,;
In longisnatura vel positioneduo sunt tempora, ut rfo,ars ;
Duo semis, quando postvocalcni natura longam una scquiiur consonans,ut sol;
Tria,quandopostvocalem natura longam dux consonantes sequuntur vel
una duplex,ut mons, rex.
Tamen in m"tro necesse est unamquamque syllabamvel uniusvelduorum
accipitemporum.
204 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
continues, que les Latins appelaientsemi-voyelles,et dont la voix peut prolongerind"finiment le son ;
mais tout autre est la condition des explosives.Ces
consonnes, comme l'indiqueleur nom, font pour ainsi
dire,explosionhors de Torgane vocal, et leiu* son
meurt aussit"t cpie produit.En supposantdonc que les consonnes eussent dans la
la m"triquelatine une valeur prosodiquequi leur fut
propre, il faudrait au moins les distingueren longueset en br"ves : les longuesseraient les continues,les
br"ves seraient lesexplosives;lespremi"respourraient" la rigueur"tre consid"r"es comme ayantune dur"e
d'un demi-temps,mais la dur"e des autres ne sau-rait
"tre "valu"e,puisquele son qu'ellesproduisentestinstantan".
On se rendra compte de cette diff"rence en com-parant
af et ac, as et at, al et ap, etc.
Comment alors la r"union de deux explosivescommec ty par exemple,dans octo (o^tw)pouvait-elleproduirel'allongementpar position,tout aussi bien que la r"u-nion
de deux continues,comme Im^ dans almus ("lere)?Il fallait"videmment, pour qu'un groupe form" pardeux explosivesp"taugmenter d'un temps la syllabe,
que l'allongementtint " une autre cause qu'"l'adjonc-tionde deux demi-tempsfournis par chaqueconsonne,
puisqu'ilest impossibled'attribuer cette dur"e aux
explosives.
16. Troisi"me objection:Consid"rons les mots oii l'allongementest produit
par la r"p"titiond'une m"me consonne, comme sagitta,sucaibui,oggero, subbibo,Philippus;coupons-lescommele veulent T"rentianus Maurus et Corssen* : sagiu-a,
1. Voyez page 205, note 3.
INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION. 203
sucC'Ubui,ogg-ero, subb-ibo,PhilipjhiiSyet cherchons "
faire entendre les deux /, les deux c, les deux g
(durs) etc., sans allongerla voyellequi pr"c"denilier la seconde consonne " la voyellequi suit*. Si
"ette exp"rience d"licate est consciencieusement
faite, on verra qu'ilest impossiblede marquer
les deux consonnes, et ces mots sonneront exacte-ment
comme s'ils n'en avaient qu^uneseule : sagit-a,
siic-ubtd,"g-ero,s"b-ibo Phil"jh-us.Comment expliqueralors rallongementpar position?
17. Enfin, quatri"meobjection:T"rentianus Maurus et Corssen ne tiennent pas
compte de la division des syllabes,telle qu'onpeut" l'"tabliren s'appuyant" la fois sur la vraisemblance
et sur les renseignementspositifsfournis par les
grammairiensde l'antiquit".18. Consid"rons par exemple le mot altusparticipe
du verbe "l-o ^. Dans altiisselon la th"orie de Cors-sen,.
la premi"re syllabeserait longue parce qu'"la valeur de la voyelle" s'ajouteraitcelle des deux
consonnes //; mais Corssen ne remarque pas qu'ilconfond deux syllabesensemble, que le mot altus
se coupe ainsi al-tus et par cons"quent que le / fai-sant
partiede la seconde syllabene saurait raison-nablement
"tre compt" dans hx premi"re^.La syllabe
1. On a vu que dans l'allongementpar positionla voyellereste br"ve. "
Si la seconde consonne se liait" la voyellesuivante, elle se prononce-rait
avec cette voyelle,et no fournirait plus un demi-temps " la syllabequi
pr"c"de." 2. Corssen n'ayant pas donn" d'exemples,nous en supposons un
pour les besoins de la discussion.
3. Corssen no dit pas cat"goriquementque, dans un mot comme altus,les
trois lettres a l t appartiennent" la m"me syllabe;mais il est clair que si,
dans l'allongementpar position,selon sa th"orie,la voyelleet les deux con-sonnes
sont li"es ensemble {Latitverbindiingets; erg; css; est; istr;
pp. 041" 645, 047, 600), elles se prononcent ensemble; sielles se prononcent
ensemble, elles sont dans la m"me syllabe,(^^omparez: Die Dichler mcsscn
206 LNFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
al O" se produitrallongementne renfermant qu'une-consonne, /,n'est donc pas allong"epai* radjouctionde la valeur de deux consonnes " la valeur de-
la voyelle".La th"orie de Corssen est encore plus difficile"
admettre, quand il s'agitd'expliquerl'allongementd'une finalecomme tt dans it fumus.Il est impossiblede dire que la syllabe"t est allong"epar la combinaison
de la valeur prosodiquede tfavec celle de l'f,ce qui
supposeraitla prononciationsuivante : itf-umm dont
il est superflude d"montrer l'invraisemblance.
Dans aUtm et," plusforte raison,dans il fumusyla prononciationcoupe les syllal)esentre les deux
consonnes.
Et il en est toujoursainsi,1^ Quand les deux consonnes appartiennentTune
" la fin d'un mot et l'autre au commencement du
mot suivant, que ces mots soient ind"pendantsl'un
de l'autre ou qu'ilssoient r"unis de fa"on " former
un mot compos"; commfe it fumtm; ob-nio, etc.,-etc.
die Lautgnippe : Vokal, Vcrschlusslaut und Zitlerlaut roder \,,als lange
Silbe (p.617)." La th"orie de Corssen para"tau premier abord s'accorder
avec l'observation suivante de Servius : consonantes quw secuntur ipsisyllabx
imputantur; pr"c"dentesautem non ipsi;sedaut vacabunt,aut superiorein
brevem juvabunty ut puta glans : ab a consid"rantes,n et s ipsisyllabe
damus, quia secuntur vocalem ; g vero et 1 non ipsiimputamus, sed servamus
ad auxilium superiorisbrevis,si fortepracedat;mais il faut remarquer que
l'exemplecit" par Servius est le mot glans o" n et 5 appartiennentforc"ment
" la m"me syllabe.Servius ne pr"tendpas que les deux consonnes fassent
toujourspartiede la syllabequ'ellesallongent: ce qu'ilveut dire,c'est que
dans l'allongementpar positionle subs"quent agit sur l'ant"c"dent,et non
l'ant"c"dent sur le subs"quent; il expliqueque dans glans" ce n'est pas le
groupe gl qui accro"t la quantit"de la syllabe,mais le groupe ns. Et ce qui
pr"cisebien le sons de ce passage, ce qui prouve que pour Servius les deux
consonnes ne font pas n"cessairement partiede la syllabequ'ellesallongent,
c'estla phrase par laquelleiltermine : consonantes non hx solx qux in eadem
syllabasunt,sed etiam in sequentipositXjjuvant pr"c"dentem vocalem^ ul
arma. (K.,423.)
208 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
Ainsi Val"rius Probus (P..1432; K., 257)ayant "
expliquerrallongementpar positionde la premi"re
syllabedu mot par""i?bus^\prononc"parj"tibus^dit que la
deuxi"me syllabe,;v, se coupe en deux : la consonne r
s'incorpore" la premi"resyllabe/"rf,et la voyelle/ deve-nant
consonne se r"unit " la troisi"me syllabe, en
sorte que le mot p"-r"-"-ii-busse prononce par-J"-ti-biis:
" Parietibus textinn c"cis "
Li hoc versii, qnoniamprima pars orationis correptam
habet^hoc g"n"re positionisprimam syllabamlongameffici-mus : secundam namque syllabamresecamus per m"dium^ et
pr"cedentemcomonantem prim" syllab"conghuh"amusvoca-km autem ad tertiam retocamvs et loco consonantis d"fi-
ffhnus."
20. Examinons maintenant quelle"tait la division
des syllabesen pr"sencede certains groupes de con-sonnes
susceptiblesde figureren tote d'un mot latin,
comme c/,cr; gl,gr, gn; bl,br;pi,pr; fi,fr;tr; dr; se,
sq, sp, spl,spr, st,stl,str; " ou d'un mot grec latinis",
comme chl,chr;phi,phr,p7i phth,ps; mn; tl,thl,tm; sch,
sph,sth,sm; x.
Selon les grammairiens,ces groupes s'unissaient "
la voyellesuivante sans s"parer leurs consonnes :
o-rimis,j)ote-stas,capi-strwn,cy-cnus, dra"hma, a-xis,etc.,
et c'est bien ainsi qu'onles "crivait en scandant les
vers :
Horta Itur Mne \stheus... (B"da,P.,2354; K., 231),et non Mnesth \eus;
Qui sanc \t et ju \stum... (B"da,P.,2379; K,, 247),et non just\um;
Magnum \jjr"sidi\et sa \ cro... {Id.,ibid.),et noii
"acr \o;
1.On verra plusloin (p.220)que la coupure du mot parJcUbus entre r cl
J prouve Tinsertion d'une pause entre les deux consonnes dans la prononcia-tionlatine.
LNFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 209
Sumite \qii" ma \gn adposu\it...(B"da, P., 2365;
K., 243),et non magn \a;
... qu" Irite re \gna poli...(B"da,P.,2369; K.,247),et non regn \ a.
Il faut remarquer toutefois que c'est uniquementau pointde vue de Torthographeque les grammairiensmentionnent cette fa"on de couper les syllabes* ; et
il est vraisemblable que la prononciationne se con-formait
pas toujoursaux r"glesde r"criture.
En effet, Tunion intime de deux consonnes,
ais"e dans certains groupes, est difficiledans d'autres.
Ainsi les groupes form"s d'une muette et d'une
liquide,comme cl,cv.glygrypl,pr,bl,br,fl,fr,tl,tr,dr,chl,chVygr"ce" la facilit"qu'onavait d'en fondre ensemble
les "l"ments,se joignaient" la voyellesuivante dans le
langageordinaire. De l" vient cfue, toujoursen prose,
et souvent dans les vers, une syllabebr"ve plac"edevant ces groupes restaitbr"ve : vola-cris,p"-ples.
Quant aux groupes form"s d'une continue et d'une
muette, telsque se, sp, st dans ingemisco,respiro,resto,etc.^
la difficult"qu'on"prouvait" en articuler de suite
les "l"ments apr"sune voyellebr"ve, devait obligerl'organe" faire une pause entre les deux consonnes;
et,comme d'un autre c"t" le langage,dans sa rapidit",tend " rapprocheret " lierautant que possibleles.diff*"-rentes partiesdes mots, la premi"resyllabe,r",dans
resto,par exemple,attirait" ellela consonne suivante,s;
puisl'auti^econsonne, //allaitse joindre" la seconde
1. Voy. Quintilien,I, vu, 9; Cassiodore (Putsch,2316; Keil, 205);Servius
(K..427);Priscien (Putsch,566; Keil, I,45); et K"hner (Ausf"hrlicheGram-
matik der lateinischen Sprache;vot. I, pp. 155-158, "dit. de 1877)." Nous
devons faire observer que Quintilien,quand ilparlede la divisioi"des syllabes,
ne cite comme exemples que des mots compos"s o" la coupure est indiqu"e
par le sens : aru-speXj abs-temius.
14
210 LNFRxVCTlONS A LA R"GLE DE POSITION.
syllabe,o : res-to. Ce mode de s"parationdes syllabesestsi naturel,si instinctifchez les M"ridionanx, qu'ila fini
par s'imposer" l'orthographedes languesn"o-latines;t"moin le fran"ais,o" la coupure s'op"rele plussou-vent
entre les deux consonnes, contrairement aux habi-tudes
de l'orthographelatine et m"me en d"pitde
l'"tymologie: magis-tratde magi-stratiis; as-jnrer de
a-spirare^es-p"rerde e-sperare^; de m"me en espagnol:es-cuela de e-scole^.
21.Pour ce quiest des groupes quiterminent un mot,
comme st, nt, ps, bs, ms, x = es, etc., dans est,
post, sunt, daps,trabs,hiems, fax (= focs),nex, il va
sans dire que les deux consonnes, ainsi plac"es,font partied'une seule et m"me syllabeet se joignentl'une et l'autre " la voyellepr"c"dente.Mais faut-il
en conclure que ces deux consonnes allongeaientla syl-labe
par l'adjonctionde deux demi-tempsau temps"de la voyellebr"ve? et peut-on dans cette uniquecirconstance attribuer " l'allongementpar positionune cause quidans tous les autres cas est inadmissible?
"e serait faire une exceptionpour les syllabesde ce
genre, puisqu'ilest impossibled'expliquerde la m"me
mani"re l'allongementde al dans al-tus,de it dans
it-fumus,etc.; et nous ne pouvons accorder que la
cause de l'allongementpar positionne f"t pas la
m"me pour tous les mots de la languelatine.
1. EsperarCjavoc ua e prosth"tique,pour sperare : Pardessus : xdv, 31
(ann"e 716, apr"s J.-C). " 2. Escole pour scola : Rossi, liiscr,,865
(ann"e480, apr"sJ.-C). " La difficult"qn'on avait " joindreensemble les
deux consonnes se, sp^ st, se manifeste dans les inscriptionsdes bas-temps
et dans les manuscrits par l'emploifr"quentd'un e et surtout d'un i prosth"-tique,
sur lequels'appuyaitla consonne s pour faciliterla prononciation:
ii-tatuam, Orelli,n* 1120 (375apr"s J.-C); Is-tiliconis,Rossi, n" 288
(400apr"sJ.-C); is-tudio,Rossi, n" 765 (454 apr"s J.-C), etc. Dans le
Codex AmbroslnusAq Plante (Trinum,,769)on trouve is-citpour scit\ com-parez
le fran"aises-cient.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 211
22. Mais nous terminerons l" nos objections,croyantavoir suffisamment r"fut" l'hypoth"sede Corssen rela-tive
" rirrationnalit" des voyelles,et sa th"orie sur la
cause de l'allongementpar position.23.Toutefois,avant de passer " la suite de notre "tude,
nous jugeonsutile de rapprocher,en les r"sumant, les
principalesobjectionsque nous avons produites.Examinant d'abord sp"cialementla questiondes
voyellesirrationnelles,nous avons montr" qu'en r"-duisant
ces lettres " un son imperceptible,on abou-tissait
" une accumulation, ou, si l'on veut, au rap-prochement
plus ou moins intime de trois ou quatre
consonnes, comme vet'stas^senctus^ mag'stratm^formes
qu'unpeuplem"ridional aurait "t",selon nous, abso-lument
incapablede prononcer.Nous avons ajout"que cette hypoth"sene s'appuyait
sur aucun renseignement,direct ou indirect,"man"
d'un auteur ancien;et nous avons faitvoir que Priscien,
au lieu d'affaiblirune voyelle,pr"f"raitsupprimerune
consonne, pour scander un vers de VAndrienne o"
T"rence a "lud" la r"glede l'allongementpar position.Ensuite, comme la th"orie des voyellesirration-nelles
est n"cessairement li"e " celle de l'allongement
par position,nous avons examin" l'opinionde Cors-sen
sur la cause de cet allongement.Il est r"sult" de
cet examen la preuve que l'opinionde Corssen est
inadmissible,parce qu'ellene tient pas compte de
certains faits relatifs " la prononciationdes con-sonnes,
et qu'ellem"conna"t les r"glesde la division
des syllabes.24. Ce qui nous reste maintenant " faire,c'est en
premierlieu de montrer la cause qui,dans la position,
allongeaitla syllabe.Nous expliqueronsensuite com-ment
la prononciationvulgairemodifiait 'cette syl-labede mani"re " supprimerla position.
212 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
V. Suite de la th"orie de rallongement par position:
Opinion de M. F. Baudry.
25. Quand on compare l'effetproduitdans leslanguesanciennes par Taccumulation des consonnes apr"s une
voyelle,avec Tinfluence que les consonnes accumu-l"es
exercent sur la prononciationdans la plupartdes languesmodernes, on est frapp"de voir que le
m"me fait donne deux r"sultats absolument oppos"s.Tandis qu'engrec et en latin Taccumulation des con-sonnes
"Jlongela syllabe,dans les idiomes germa-niques
et dans les languesn"o-latines,au contraire,
elle ne sert qu'"l'abr"ger.Et pourtant,dans les languesmodernes, tout comme
en latin," les consonnes occupent pendant un cer-tain
espace de temps l'organevocal; elles ont, dans
le corps du son de la syllabe,et leur place et leur
dur"e. "
26. D'o" vient donc ce d"saccord ? C'est ce que nous
allons demander " M. F. Baudry,et nous trouverons,
dans l'explicationm"me de cette divergence,ce se-cret
de l'allongementpar positionque les grammai-rienslatins n'ont pas r"ussi " p"n"trer.
Nous ne pouvons mieux faire que de citer en en-tier
les pages o" M. F. Baudry traitede cette impor-tantequestion,dans cette Grammaire compar"e des
languesclassiques^qui est " nos yeux un chef-d'"uvre
d'"l"ganteclart" et d'attrayante"rudition*.
" Dans les languesgermaniques,la position,c'est-
"-dire le fait d'"tre suivie de plus d'une consonne,
loin d'allongerla voyelle,en rend la prononciationplus br"ve (saufcertaines exceptions),m"me lors-
1. Pages 11, 12, 13.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 213
qu'elleporte Tacceut. Comparez Fanglaiss"re (peine)et s"rry (pein");Vaacieu haut-allemand ^ww;i?^ (soleil)et s"nu (fils);Tallemancl moderne nasse mise (nezhu-mide).
Les languesn"o-latines penchentdu c"t" des
languesgermaniques,quant " l'effetde la position.
Comparez l'italiens"no = sunt et s"nno = somnus^ le
fran"aispatte et j)"te;et notez cette circonstance qu'iln'y a pas dans notre langued'accent circonflexe quisoit suivi de deux muettes. Les longues latines par
positionsont devenues br"ves dans les idiomes mo-dernes
qui d"rivent du latin. Exemple : "bjectum;
fran"ais,objet;espagnol,"bjecto;italien,"ggetto.L'or-thographe
s'est m"me servie de la g"minationdes
consonnes pour marquer br"ve la voyellequi pr"-c"de.Ex.: s"ivne)' =^ sdnare "
Dans les languesanciennes " J'allongementpar po-sition
firvaitprobeiblementpour cause ime difficult"
de prononcer plusieursconsonnes de suite. On peuts'en faire une id"e quand on entend les Orientaux
qui parlentaujourd'huinotre langue.Un Persan cpiipeirlefran"aisprononce feran"aisobejet.Entre les
consonnes qui s'accumulent,sa voix peu agileins"re
un e muet tr"s bref,une esp"ce de scheva h"bra"que.Il suffitqu'unedifficult"semblable se soit rencontr"e
dans la prononciationdes languesanciennes, pom*
expliquerl'allongementd'une syllabe,qui," sa voyellebr"ve valant un temps,ajoutaitun retard "quivalant" une fraction d'un autre temps*. On est confirm"
1. En m"trique,ce retard comptait comme un temps complet.G. E. "
Pour "viter qu'on ne confondit avec T"penth"se le fait dont parleici
M. F. Baudry, nous lui avons donn", comme on Ta vu plushaut, le nom de
paxise.
Le moment est donc venu d'expliqueravec pr"cisionce que nous entendons
par ce terme. La pause, au sens particulierque nous lui attribuons,est une
interruptionmomentan"e qui se produitentre deux consonnes dans la pro-nonciation
des "l"ments d'un mot. Cette interruptionn'est pas n"cessairement
214 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
dans cette hypoth"se,quand on se souvient que,dans le latin classique,lorsqu'aulieu d'"tre une
muette, la seconde consonne en position"tait une r;
la prononciationdevenant plus coulante, la positionne faisaitplusune longue,mais une douteuse seule-ment.
On conna"t l'exemple:
Natum ante ora p"tris,patrem quiobtruncat ad aras,
jEn., y/,663.
" Dans les languesgermaniques,et dans les languesn"o-latines,les conditions de la prononciationsont
chang"es.La voix plusagilen'"prouveaucune peine"
prononcer d'un seul coup deux ou plusieursconsonnes.Les Allemands surtout ont " cet "gard une "tonnante
facilit".D"s lors,un effet contraire est produit.par la
position.Suivant une tendance tr"s marqu"e de la pho-n"tique,dans les languesindo-europ"ennes," faire
agirle subs"quentsur l'ant"c"dent,le son de la pre-mi"re
consonne de l'accumulation devient l'objetfinalde la syllabequipr"c"de,et la prononciations'ypr"-cipitant
par un "lan,abr"gepar cela m"me la voyellepr"c"dente,cette voyellefut-ellenaturellement longue.
)) Telle est l'explicationcpie nous croyons propre" rendre compte des effets diff"rents qu'exercela
positionentre les deux groupes de languesque nous
un repos absolu de la voix, un silence : elle i)eulaussi, selon la nature de la
syllabeou de Torgane vocal, consister dans rinserlion d*unc sorte do voyelle
indistincteet sourde, et pour ainsi dire d'un arriiTC-son, quine faitpointpartie
de la consonne pr"c"dente,mais qui r"sulte de la d"tente de Torgane au
moment o" cesse l'elTortqu'ila d" faire pour articuler cette consonne. " On
se rendra compte do l'existence de cet arri"re-son, si l'on prononce bri"ve-ment
et avec force un mot comme nec, s"b,"t,
Gorssen, dans sa seconde "dition (II,p. 018, en note),rejettel'bj'poth"sc
de M. F. Baudry, en disant (fue cet e qu'ilintercale entre les deux consonnes
ne se trouv" "crit nulle part.On verra plu^ loin (p.215) ce qu'ilfaut penser
de cette objection,quand nous parleronsdes "penth"scsdu lalin populaire.
216
ominibus
omines
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
= omnibus : /. iV.,682 (Canusium).= omnis : Or. Henz., 6085 (Gaposele,"poque de
Domitien).Valenitio = Valentio : Furlanetto,Le ant, lap.Pat., CCXLVII.
opituma = optuma : C. /. Z.,vol. L Voy. V index grammaticus.
opitimo = optimo: Or.,3465.
abiegineas= abiegnas: C. /.Z.,vol. I.Voy. V index grammalicm.
facitud = facto : irf.,ibid.
filam{en) = flamen : Grut.,227, 6 (Merida).trichiliniu{m)= tricliuium : Or. Henz.,7372.
augimentum = augmenluna : Pardess.,cccxxxui,44(695apr. J.-C.)et ailleurs.
difficulitatem= difficultatem: Or. Henz., G485 (ConcordiaCarn.,deuxi"me si"cleapr"sJ.-C.1.
bibyliotece= bibliotheca : Ann. arch, Rom,^1836; 17, 89.
Procine = Procne : Graev. Th"s.,II,pr"f.5, 5 (Aquil"e).privigenus = privignus: Renier,J. A., 4699 (A"n-Be"da).lib"ras = libras : Pardess.,ccclxi, 60 (670 apr"s J.-C.);et
ailleurs.
sacerum = sacrum : Lucichius,Mann. Macar.,23,V (Salone),Cerispus = Crlspus: Spon.,Mise, 116, 2 (Besozzo,pr"s de
Milan).Geracilis = Gracilis : Ann. arch. de Constant.,1862; 120, 166
(A"n-Kerma).materi = raatri : Guasc.,'ifw5.Cap.,677. Fontani".,Anit.
Hort.,179,XI.
pateres = patres: Gori,/. Etr.,I,150,62 (Florence).Petero = Pelro : Rossi,/.,960 (516apr"sJ.-C).
magist"res = magistres: C. /. L.,vol. L Voy. Vindex gram-
maticus.
Terebonio = Trebonio : C. I. L., vol. I. Voy. Vindex gram-maticus.
arbitetHO = arbitrio: Grut.,550,L, Or.,4815 (Tarragone).offeret = offert: Renier,/. A., 1518 (Tbamugas,"poquede
Constantin).felam{en) = flamen : Mom., /. Helv.,83 (Genf).Menester = Mnester : /. N., 6308, 23 (Pouzzoles);et ailleurs.
Fabericia = Fabricia : Lucichius Marm. Macar.,23,V (Salone).Materona = Matrona : Renier,/. A., 2425 (PagusPhuensium).
facoktatem = facultatem : Grut.,1056,2 (Milan).teribunatu = tribunatu : Guasc. Mu^.Cap.,83 ("poquede Trajan).
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 217
geloriam = gloriam: Gnit.,1056, 2 (Milan).Opetalus = Optatus : Spon. Mise, H6, 2 (Besozzo,env. de
Milan).Sepetumtenus=:Septumienus : Steincr,C. I, D. et Ith.547 (Wei-
senau, pr"sde Mayenco].exspeciara := spectra: Inschr. Ber. "/. BerU Ak.^ 18G1; 768,1,
(Portugal;septi"meou huiti"me si"cleapr"sJ.-C).mitarae = milrae : Doni,I,34 (^sis).Calaudianm = Claudianus : Ackner et Mttllcr,Inschr. in Dac,
574 (Zalalhna).
tempuli =: templi: /. A^.,2475 (Naples).
iempulo = templo: Le Blant,/. Chr.j542,A (Berre,cinqui"mesi"cle apr"sJ.-C).
Acume ^ Acme : Fabretti,IX,216; et ailleurs.
Acumis = Acmis : C /. Z.,vol. I. VoyA'indexgram"naticusK
1.Les manuscrits pr"sententu" grand nombre d'exemplessemblables.
Tels sont : s
fal-i-x,ar-y-x, cxtemp-u-lo,per-e-gere, sup-e-ra, Mx"na3ch-e-mis, Mene-
th-i-mis,drach-u-ma, Istli-e-mon, ryth-e-moe,Guc-i-no, cic-e-no, cic-i-no,
cic-o-num, lych-i-ni,lyc-i-nis,lic-i-ni,luc-i-ni,tecli-i-na,mag-i-nam, privig-
i-n", Hieropid-i-na,exac-e-to, salic-e-tis,al-c-trix, in-i-ter, praDcep-i-to.
infer-e-tur,ar-i-tis,fer-i-tis,adfer-i-tis,profer-i-te,aufer-i-te,sufler-i-tis,ex-i-tet,
faciun-i-dum, deprecan-i-do,in-i-do, trium-i-phum, ur-e-bem, vin-i-cas,
Pan-a-s", obtun-i-si,con-i-sul, nuc-u-leum, nuc-u-leus, nuc-u-leo, nuc-u-
lei,prop-e-ri"B,arbit-e-rium,Daph-i-nidis,lin-i-tei,(per)linen-i-tibus,insolem-
e-tia,un-i-cias,fas-i-cibus,infer-i-t,profer-i-t,p*i-lus,c-a-rabro, G-e-resimo,
c-e-retio,c-i-ribrum,sc-i-riptum,sepulch-i-ri,P-e-rime, p-i-rid.,s-i-milacem,
Z-i-mirn", conf-e-lentis,Conb-u-lanlia, jug-u-landis,vent-e-ralis,Alg-e-meon,
gym-i-nasium,gem-i-nastico,Alc-u-msco, Alc-u-mena, Tec-u-messa, strig-i-
menta, Daph-a-niten,Mil-i-tiades (ti*"8fr"quent),sorip-i-turo",discip-u-lina),
Theop'a-rastus,Glitem-i-nistra,Eric-e-thonius,depen-i-dentcm,s-e-pectantium,
S'i-ponte,Mith-a-ridaticis,P-i-tolomeus,prooa*rastinata,sin-e-ceritatem.
On ne peut douter que la plupartde ces mots ne soient des exemples cer-tains
d*"penth"se,surtout ceux quiviennent du grec. Quant aux autres, ilest
possiblede les consid"rer comme d'anciennes fonnes conserv"es plusou moins
pures par le langagepopulaire; mais, quelleque soit Topinion qu'on ait
" cet "gard, on reconna"tra avec nous que le maintien d'une voyello-
archa"queprouve, aussi bien que la pr"senced'une voyelle"penth"tique,le
genre de difficult"qu'"prouvaitle peuple" prononcer deux consonnes de suite.
(Nous avons extrait presque tous ces exemplesdu Vocalismus des Vulg"rlatelns
218 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
On rencontre d"s exemplesde ces "penth"ses,m"medans les meilleurs manuscrits de Virgile:
A quo pos"tItalifluvium cognomineThybrim." Cod. Rom. "Fn.
vui, 331.
Alque Getae,atqueBeburus^yet Actias Orithyia." Cod. Rom. "
G"org.jlY, 463.
Nurisia^jet Hortina classes,populiqueLalini."Cod. Tiom."Fn.
vu, 710.
Discedens chalamydemqueauro d"dit intertextam. ^- Cod. Rom. "
En., viu, 167.
Riparumquetoros et para/a* recentia rivis. " Cod. Rom. " En.^VI, 674.
Placemus ventos et Canosia^ r"gna pelamus. " Cod. Vat. " En.ym, lis.
Pergite,Pi"rides.Chromis et Manasylos'in antro. " Cod. Ver. "
Eglog.,VI, 13.Maeonia menlum mitara^ crinemquemadenlcm. " Cod. Pal. " En.,
IV,216.
28. La pr"sencedes voyelles"penth"tiques?, e, ", u,
dans tous ces mots, montre bien la difficult"qu'"-prouvaientles Latins " prononcer plusieursconsonnes
de suite,et,pour ainsi dire,l'artificeauquelilsavaient
recours pour "luder cette difficult".Seulement,tandis
ipie lesgens instruits,attentifs" ne pas alt"rer lesmots,
s"paraientles consonnes par un repos ou par tme sorte
de voyelleindistincte et sourde, le vulgaire,moins
scrupuleux,suivait son instinct et mettait franchement
de Hugo Sclluchart,II" volume, de la page 399 " la page 433; et III* volume^
de la page 285 " la page 293.)
Comparez la prononciationm"ridionale des mots fran"ais suivants :
p"r-eu-le= perle,tab-eu-le = table, cont-eu-rat = contrat, ctiar-cu-te=
charte,myss-eu't"re= myst"re,muss-eti-cat = muscat, micross-eu-cope=
microscope, etc. ; " h-"-roitelie = brouette, b-"^retellc = bretelle,
C'"-ravache = cravache, c-"-ravate = cravate, etc. " mistral-e violent,
devo"r-e fait,partir-edemain (Environsde Nimes)." Les illettr"sdisent "
Paris m"me : je perd-e-rai,pour-e rien.
1. post." 2. Hebrus. " 3. Nursla. " \. chlamydcm, " 5. i;traia."
C. Cnosia, " 7. Mnasylos." 8. milra.
INFRACTIONS A LA R"GLE "E POSITION. 219
une v"ritable voyelle" la placeo" cette voyellelui
paraissaitn"cessaire *
.
1. A c"t" de ces "penth"ses,on trouve dans la langue populairedo' toutes
les "poques un certain nombre do formes syncop"es.Mais presque toutes ces
fonnes, comme nous allons le faire voir,sont faciles " prononcer. Ainsi, sur
un total de cent soixante-quatorzemots, relev"s pour la pluj)artdans les
inscriptions,et dont quelques-unsseulement sont emprunt"s " d'anciens
manuscrits, nous n'en comptons que quinze o" la syncope ait ajout" une
certaine difficult"d'"u'ticulation.
Dans soixante-septde ces mots, la syncope met en pr"sence doux
consonnes dont la seconde est une liquide: Strobli = Strobili,fibla,tabla
(2fois),tablario,tablari,aedicla (4 fois),latercli {1 fois),lepusclus,oraclum,
sacclum (2fois)vernaclus (3fois),bernaclus, cupla,crustlum (2fois),titlum,
vitli(2fois),Sesllia,Scublor = Scubulor, stablaria, Archlaus, Herclanius
(4fois),saeclari,speclator,vasclario,sedlatus,teglarius,teclarius,poplares,utriclarius (2fois),coaglavi,capitlares,caplatores,fistlatori,speclariarior,
incomparabli,incomparapli,columbla,Hercli, Hercliano, Klendas (3 fois),
manuplarius,maniplario," socro (2fois),socre, socrae, suspendre,vendrit,
offrit,Caesri,aethra, adulteravrit,fecrunt, fecru, Honri, mcnsri, infrius,
martribus = martyribus, vetranus (8 fois),betranus (2 fois),batitranus,
beitranus, vitranus, impratori,aspra, itrum, Sevro, Venriae.
Dans vingtet un autres, la seconde consonne "|uivient apr"s la syncope
est une m et quelquefoisune n. On sait que ces deux lettres,liquidesen
grec, et appel"esliquidespar les grammairiens latins,bien que la position
s'exerce toujoursdevant elles, coulaient facilement dans la prononciation:
carismo, dulcismus (2fois),ducismo, dulkisma, dulcissme, felicismus (2 fois),
pientissmae,vicesraa, Zosma, Decmiae, Decmius, Decmiliae, Decmanus,
docmus (5fois),Postmiorum; " Sabnianus, Bernicidis, Gaimosne, Licnius,
bcnemcrnti (4fois),b"nmernti.Dans quarante mots n ou m se nasalise devant la consonne suivante :
Ilcrculans r= Herculanits,
consobrins, Maximins, Rufins, Secundins,
Ccssorins,Justins, Agellins,Paulins, Martins. Julians, termins, benmerita,
bonmerenti (5fois),bendiclus, benficium (2fois),Benventum (2 fois),mon-
mentu, sinsterior,virgintate,manmes(sionis),muncipio, Gontor (2 fois)=
Ccniior;" Maxims, cooptems = cooptcmus, Ghrysocoms; " Maximns,
domnus (3fois),domna (2 fois),domnes, domnicus (2 fois),domnin(us),domnioni, Gemna, gemnus (3 fois),homni, Philumnus, tumlum; Domtiae,
Primtiva.
Dans neuf mots le v se vocalise et devient u : Sverus, Terventi = Tere-
\enti, Tervent.,Terventinia,Terventin.; " et expensavt,triumphavt(3fois),
vivt, exsivt (comparezles terminaisons n"o-latines de la 3* personne du singu-lierailparfaitde la 1" conjugaison: calabr. au, vieil ital. "o, portug. ou,
ital.", esp. 6-,2" conjugaison: vieux portug. eu, portug. eo, esp. l"; 4" con-
220 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
29. Enfin ce quiprouve directement et d'une mani"re
indiscutable que les Latins faisaientune pause entre les
consonnes, c'est ce que leurs grammairiensnous disent
de la division des syllabesdans certains cas d'allonge-ment
par position.Le mot se coupaitentre les consonnes, et cette
coupure "tait pour l'organed'une si absolue n"cessit",
que parfoisil allait,pour la faire,jusqu'"s"parerune
lettre de la syllabe" laquellecette lettre appartenaitprimitivement.
C'est ce que nous montre Val"rius Probus* " proposdu mot imrietibm.Ce mot, dans sa forme propre et
habituelle,comptaitcinq syllabesqui se divisaient
ainsi : p"-ri-e-ti-bus.Mais si,par licence po"tique,1'/
voyellede la seconde syllabedevenait i consonne,
c'est-"-direy, le mot "tait r"duit alors " quatre syl-labes.Dans ce cas, la lettre r "tait oblig"ede pas-ser
de la seconde syllabe" la premi"re,et l'on pro-non"ait
non pas p"-rje-ti-biis^mais p"r-je-ti-bm.Pour nous, modernes, il n'y a de diff"rence entre
p"-rje-ti-bmiiKir-je-ti-busque pour les yeux : Toreille
jugaison: vieux portug. im, portug.io^esp. l"." Schuchardt, vol. H, p. 401).Dans les vingt-deuxmots suivants la prononciation,des deux consonnes
est facilit"epar ce fait que la voyellepr"c"denteest longue par nature jvoy.
p. 158, en note): hers = tiJ"res^Sevcrs, Martials, felx,felcis,felcissimi,fllcis-
simi, "licter, spirtus,ispirto,Oisderius, Erotcus, tertorio,so(li)diorbus,fect
(5 fois),vist,bisst,vixt (11fois),bixt, vext, debtur, donabt.
Ce n'est que dans les quinze mots suivants que la syncope peut "tre
consid"r"e comme ajoutant une difficult"" la prononciation: requiesct,
domestcis, grabtas, Poltus = Hippolytus,mertus (3fois)= niei^'tus;"
soldam, maldictu, virdiario,Helpdi; " lapscidio(3 fois),Nicostrats, simils,
" Filpus,relgiosa,depostio." Quant " postus (2 fois)et ses compos"s :
depostus(4fois),repostus (3fois),employ"s par les po"tesdactyliqueseux-
m"mes, ce ne sont pas des formes essentiellement populaires.(Tous ces
exemples ont "t" recueillis "" et l" dans le 2* vol. du Vocalismus des Vtilg"r^lateins de Hugo Schuchardt, pp. 399-433, et dans le 3" vol., pp. 285-293.)
l.Voy. p. 208.
INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION. 22"
ne faitaucune distinction entre ces deux formes,quandnous les pronon"ons couramment. Mais il faut croire
que cette diff"rence n*"chappaitpas aux Latins et
qu'elle"tait marqu"e par leur prononciation,puis-queVal"rius Probus a soin de la mentionner. Or,
comment aurait-elle "t" appr"ciable,si la voix n'a-vait
pointfait une pause entre r et y ?
VI. Chute et, quelquefois, assourdissement d'une
consonne dans la prononciation populaire.
30. Des explicationsqu'on vient de lire,il r"sulte
qu'enlatin,dans une syllabelonguepar position,la
voyellene pouvaiten aucun cas devenir irrationnelle.
Si, en effet,comme nous l'avons montr", l'orgemedes Latins "prouvait" prononcer deux consonnes de
suite une certaine difficult",s'illui "tait n"cessaire
poiu" les articuler de faire une pause apr"s la
premi"re,on comprend cpie, dans un mot qu'iltrouvait pr"cis"menttrop charg" de consonnes, il
fut int"ress" " maintenir l'int"grit"de la voyelle.C'"tait sur cette voyelleque s'appuyaitla premi"reconsonne en attendant que la voix p"t aborder la
prononciationde la seconde; et si, dans l'articu-lation
de la syllabe,la dur"e de la voyelle"tait
susceptiblede se modifier, elle avait plut"t une
tendance " s'accro"tre qu'" s'amoindrir*.
31. Mais ce mode de prononciation"tait beaucouptrop d"licat pour convenir au a ulgaire,et nous avons
vu que souvent le peuple,au lieu de faire une simple
pause entre les consonnes, intercalait une v"ritable
voyelle: ?, e^ a, n.
1. Voyez la page 159, o" il est dit que certaiDCS personnes allongeaientla
premi"revoyellede subjicU,"ijice,objicibus,prononciationbl"m"e par Aulu-
GeUe.
222 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
Cette "penth"sedonnait " la prononciationencore
plusde facilit" que la pause; elle avait cependantun inconv"nient : elle "largissaitle mot et nuisait "
la rapidit"du langage.Elle "tait,par cons"quent,en oppositionavec la
tendance du peuple" resserrer, " mutiler les mots.
" Le peuple,dit M. J.-J.Amp"re*,parlepour parleret non pour bien parler.Le peuple est press" et
paresseux; poiu^vu qu'un mot rende sa pens"e, peului imported'articuler ce mot avec exactitude et de
n'en n"gligeraucun "l"ment. "
Aussi,dans bien des cas, levulgaire,chez lesLatins,
n'avait-ilpointrecours " l'"penth"se." 32. Quand ilavait " prononcer un mot comme vetustas^
par exemple,se trouvant en pr"sence d'une voyelle
{il)qui aidait " l'action de l'organeet d'un groupe
de consonnes {st)qui lui faisaitobstacle,il n'avait
garde de retrancher la voyelle,mais il laissaittom-ber
une des deux consonnes {s): proc"d"doublement
favorable " la rapidit"du langage; car, en m"me
temps qu'ilsupprimaitune difficult"d'm'ticulation,il
rendait " la syllabela quantit"br"ve qu'elleavait
par nature.
33. La suppressionde la consonne dans la prononcia-tionpopulairese faisait sans que la syllabere"ut
l'allongementcompensatoire: il en "tait des mots o"
l'acteur comique laissait tomber une consonne,
"omme de certaines formes emprunt"es "videmment
par la po"siedactyliqueet par la langue savante au
latin vulgaire,et dans lesquellesla perte d'une et
m"me de deux consonnes avait lieu sans compen-sation
^.
1. Hisioircdelaforuialionde la languefran"aise,p. i. " 2. Nous ne par-lons
pas dos nombreux exemplesrelev"s par la linguistique,comme nivis pour
nigvisseges pour segsls,os pour ow, an^is pour anats, etc.
224 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
34. La chute d'une consonne dans la prononciationpopulaire,tel est donc le secret de ces infractions "
la r"glede positionqu'on rencontre chez les po"tessc"niques.
Le principeest admis "galement par Corssen,
mais dans une mesure beaucoupplusrestreinte.
Quand il n'expliquepas Tinfraction " la r"gle de
positionpar cette th"orie des voyellesirrationnellesdont nous avons pai4"plushaut, Corssen consid"re,
comme nous, qu'ilfaut attribuer cette infraction "
quelque perte subie par la consonne. Mais cette
consonne, il lui en co"te de la supprimerpurementet simplement : il se contente de l'affaiblir,la
d"clarant br"ve " un degr" non mesurable. Parfois
m"me, il fait porterl'att"nuation sur la voyelleet la
consonne tout ensemble, et, il conclut " V irrationalit"
de la syllabe*: nuance de prononciationbien d"li-cate,
et qui nous para"tpeu compatibleavec la
franchise de l'articulationpopulaire.Quant " nous, l'affaiblissement d'une consonne ne
nous para"tgu"re admissible que pour les nasales m et
surtout n. En dehors de ces lettres,nous croyons,
et nous le d"montrerons par de nombreux exemples,
que la chute de l'une des deux consonnes, dans la
prononciationvulgaire,"tait extr"mement fr"quente.35. Et d'abord,quelsrenseignementstrouvons-nous
sur ce fait dans les grammairienslatins?Si ees ^ammairiensgardentle silence sur les in-fractions
" la r"gle de positiontelles qu'on les re-marque
dans Plante et T"rence, et par cons"quent
1 Dassin der lateinischen Aussprachcunmessbar kurze oder
mittelzeitigejdos heisst irraiionale Silben auf dreierlei Weise entstehen
konntcn : 1)durch unmessbar kurze und irraiionale Vokale : 2) durch
unmessbar kurze oder irraiionale Consonanlen : 3)durch beide zusamnun
(Corssen,2""dit.,11,619).
INFRACTIONS A LA iitOLE DE POSITION. 22:"
aussi sur la prononciationvulgairequi "ludait ral-longement
devant deux consonnes, ils expliquentcomment il se fait que devant une muette suivie
d'une liquidela voyellepuisserester br"ve.
36. Apr"s une muette, dans le cas pai'ticulierquinous occupe, la liquidecoulait et mourait, pour ainsi
dire, selon Texpressionde Marins (ouMaximus)Victo-
rinus(P.,1963; K.,216):
Liquentesideo dicuntin^quod fluantet guasiintereant,
ium eu m seqiainturaliquambrevem syllabamciim qtiavisalia comonante.
Il dit plusloin que dans les vers o" un groupe de
consonnes compos" d'une muette et d'une liquidenefaisaitpointposition,on consid"rait que la prononcia-tion
supprimaitla liquide.Ainsi,c'est par la suppressionde / et de r dans la
prononciation,qu'onexpliquaitle maintien de la br"ve
dans aptar"devant flagella^et dans Ph"b" devant graves
(P.,1963; K., 217) :
Liquentescognoscere possumus in illoYergiliiversu :
sed h"c lento mos est a))tareflagella;
\_sichabetur]qtmt, subtracta l littera^fagello dixerit.
Sic et in illo:
Ph"be gravis Troj" semper miserate labores;
quasi,subtracta r littera,g avis dixeritnon gravis.
Attilius Fortunatianus donne la m"me explication
(P.,2686; K., 279):
Hoc velbn te diligentertenere, esse apxulnos qu"dam
elementa, qu" minus virium habeant et sic in pronuntia-
tione,ut ita dicam,liquescantac solvantur. Ne forteversum
illum contra rationem putesfactuni:
At reginagravijam dudum saucia cura;
nam in illopede qui est gina gra, g litteracoiisonantisvim
il"
226 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
tenet^ n pro nulla habetur^. " Voyez encore Servius
(P.,1801).
N'est-ce pas l" aussi une infraction " la r"glede
position?Et ne peut-on pas supposer que l'excep-tionqu'on rencontre chez les po"tes dactyliques,
quand la seconde consonne est une liquide,soit "
peu pr"s de m"me nature que la licence dont les
po"tes comiques font usage devant toute esp"ce de
consonnes accumul"es ? La seule diff"rence,c'est queles liquidess'"vanouissaient plus facilement cpie les
autres consonnes.
37. La chute de certaines consonnes, autres que les
liquides,nous est en outre attest"e par les grammai-rienslatins dans les passages cju'onva lire.
Ainsi,Priscien d"clare que le vers suivant de Lucain
serait faux,si l'on n'admettait pas la chute de s ini-tiale
dans sm"ragdo: Vitium f"chaitqui {insmaragdo)z M scribunt. Lucanm quoque hoc ostenditin X:
* 1.
C'"tait Topinion re"ue ; mais Maximus Victorinus, apr"s l'avoir cit"e
{sichabetur quasi...),propose une autre explicationqui lui est personnelle
(mihiautemde his magis videtur illiid...).A son avis, quand la liquidene
faitpointposition,ce n'est pas parce qu'elleest tomb"e, mais parce qu'elles'est
unie intimement avec la muette (consonantiumcoitu,non liquentiumflxucu):et les deux consonnes, ainsi jointes,se prononcent avec la voyellequisuit do
fa"on" laisser br"ve cellequi pr"c"de.L'observation de ce grammairien nous
paraitjuste,et nous avons plus haut suivi sa doctrine (voy.p. ICI, 209).
Toutefois, nous devons icitenir compte de ce fait que l'opinioncontraire "tait
admise et qu'AttillusFortunatianus n'en professepointd'autre. Nous con-cluons
de cette divergencequ'entreles deux prononciationsla nuance "tait
fort d"licate; et il nous semble qu'on peut concilier deux avis aussi oppos"s
en disant que les gens instruits et les puristesmaintenaient la liquide,mais
que le peuple,moins scrupuleux,la supprimait.S'il en est ainsi, on recom-
naltra que la chute de la liquidedans la prononciationpopulaireest un argu-ment
s"rieux de plus en faveur de notre th"se. " Comparez les formes vul-gaires
des mots fran"aissuivants : iabe ^ table;tempe= temple;^nque =
oncle ; "pingue= "pingle; chambe = chambre ; pourpe = pourpre ; fi"ve=
fi"vre;bouque = boucle; vinaigtte= vinaigre;Alexande = Alexandre;
aute = autre ; "t" = "tre : vote = votre, etc.
" INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. "il
Terga sedent crebro maculas distinctasmaragdo;nam nisi esset s ante m, siibtrahi in m"tro minime posset,
nec staret versus (P.,564; K., I, 42).
Il dit ailleurs(P.,572, 73; K., 52, 53)qu'unesyllabepeut "tre commune quand sa voyellebr"ve,finissantle mot, est suivie d'un mot commen"ant par scr, parce
que, selon Tusagc des anciens, s se supprime :
Tribus consonantibus sequentibuspotestfiericommunis syl-loba,quandoinprincipiosyllabmsequentis, post vocalem cor-
reptam, s et muta et postea liquidasequatur,quippecum s /;*
m"tro subtrahi more soleatveteii,utHoraiius Sermonum libro
primo :
Linquinwsinsani ridentespr"mia scrib".
Selon Servius (K.,423),la consonne doul)le " = cs,
en t"te d'un mot tir" du gi^ec, pouvaitse prononcer
comme une consonne simple ("videmment comme
une s): sciendum X litteram latinam duplicemetiam pro
simpliceposse poni,quando gr"ca simt nomina, ut in hoc
versu :
implevitlitora Xantlius.
Une preuve de la chute de n apr"s m est donn"e
par Quintilien(I,vn, 29) :
CoLUMNAM, exempta n, legimus.
Servius nous fot"nit un renseignementanaloguesur 71 et m apr"s une muette : interdum deficiuntetconsonantis significationefraudantur,ut... gnarus^ Tmolus
(P.,1801).Donat (P.,1771; K., 395),dit " propos des meta-
plasmes :
Metaplasmusest tramformatioqu"dam recti solutiquesermonis in alteram speciem,metri,ornatus, [necessitatisve]c-ausa; et pai*lantdu m"taplasme qu'on appelleapo-cope,
il cite ces deux exemples (P.,1772; K,, 396):
ns INFRACTIONS A LA R"GLE DE ""OSI"ION. "
AcHiLL" pro AciiiLLis,et pote pro potest*.
Enfin Marins Victorinus,parlantde l'ancienne pro-nonciation
latine,s'exprimeainsi (P.,2467; K., 22) :
Legistisprxceptum antiquorum qui aiunt scribi quidemomnibus litterisoportere,in enuntiando autem quasdamlitteraselidi;et il ajoute: t quoqi" ex cmsonantibus:
eliditur,ut :
" PosQUAM res Asi"^ " non postquam.
Nous n"gligeonsles passages nombreux o" il est
questionde la suppressionde n devant .9, et de s
finale devant n'importequelleconsonne.Telles senties preuves que nous avons trouv"es dans
les grammairienslatins*.Quant " cellesque fournissent
les inscriptionset les manuscrits, le nombre en est
consid"rable,et on les verra pbisloin, quand le
moment sera venu d'examiner " part chacun des
groupes de consonnes devant lescpielsles po"tes sc"-
niquesont "lud" l'allongementpar position.38. Mais avant d'aborder cette "tude,quifera la der-ni"re
partiedu pr"sentchapitre,nous avons " traiter
de certains faits'd'acceutnation sur lesquelsil est in-dispensable
de nous expliquer.Parmi les mots o" se produitl'infraction " la r"gle
de position,il en est dans lesquelscette infi^action
porte sur une p"nulti"meaccentu"e, comme vohiptas,
t^etustas,dedisti,bibisti,fenestratalentum,Philippus.
1. Une inscriptionde Pomp"ies nous fournil un exemple de la suppression
du t dans la prononciation(C.L L., vol. I, n" 1824) :
Si potcstilla mihi tenerum j)erlunderepectus.
2. Comparez la prononciationm"ridionale des mots fran"aissuivants :
an"dote = anecdote, carat"re = caract"re, salisfatiofi= satisfaction,
"zaiittide=. exactitude, vineron= vigneron, sulilit"= subiiWi", caUvit" =
captivit",Assontion = Assomption, onihus = omnibus, s"nambulc = som-nambule,
amiration = admiration, fomidable = formidable, quatcron =
quarteron, schimatique= schisniatique,re^/fre= registre,elc. (Environsde
N"mes).
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 229
Le changement de quantit"entra"ne un change-mentd'accentuation;car la p"nulti"me,eu devenant
br"ve perd n"cessairement son accent qui se recule
sur r ant"p"nulti"me.Mais, comme en g"n"ralle d"-placement
de Taccent ne doit "tre admis qu'avec la
plusgrande r"serve, il y a dans ce fait une excep-tiondont il faut indiquerla cause.
39. Pour parlerd'abord de tal"ntum et de Phillppus,Taccentuation de ces deux mots sur l'ant"p"nulti"mes'expliquetout naturellement par ce fait que les La-tins
laissaient volontiers aux mots grecs leur accen-tuation
d'origine.C'est ce que nous apprennent
plusieursgrammairienslatins,entre autres Donat
(P.,1741; K., 371) : In pereffrmisverbis et in barbaris
noi nimbus nulli certi suni accent us, Sane gr"ca verba
gr"cisaccentibus efferimus;et Sergius(P.,1836; K.,483):Gr"ca suis accentibus pronuntiandaesse 7ioscamus. "^"
Ailleiws (K., 527),Sergius nous donne siu" cette
questionles d"tails les plusexplicites.Ilnous dit for-mellement
que les mots tir"s du grec, qui suivent la
d"clinaison latine,peuvent recevoir "r//"A/V^^/nl'accent
grec ou l'accent latin ; la seule r"gle" suIatc est celle
de l'euphonie{qu" radiceni ducunt a Gr"cia et jugoLatinarum declinationum succedunt bifarianideducta am^
biguastonorum vias secuntur. "
^ nomina utro-
libett"nor e proferre,dummodo auribus eo serviamm)-,ensorte qu'on peut accentuer "galementbien :
a"ris et "eris; xth"ris et itheris\
Sim"entis et Simo"ntis; Therm"dontis et Thermod"ntis ;
Evandrum et Ev"ndrum; tyrannum et tyr"nnum.
Et il ajoute: Dans certains noms, la plupartdes
1.Outre une coupure de douze lignesque nous avons faitedans ce pas-sage,
nous devons mentionner une lacune du texte devant nomina. Le sens
est n"anmoins fort clair. " Keil propose de restituer ainsi cette phrase : hxc
enim omnia utrolibei tenore pro ferrepossumus, dum modo,..
"230 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.
gens, tromp"s par la double accentuation du nomi-natif,
accentuent mal les cas obliques,et prononcent
par exemple,au g"nitif,"vandri,tyranni,tandis (ju'ilfaut mettre Taccent sur la p"nulti"meet dire Ev"ndri^
tyr"nni,ce quiest conforme " la r"gledu latin et du
grec tout ensemble,puisqu'engrec on accentue ainsi :
40. Dans les mots latins comme d"d"sti^biblsti^v"luptas,
v"t"stas,f"nhtra,le d"placementde Faccent peut s'ex-pliquer
de deux mani"res.
41 .On peut dire avec Corssen que ces mats, " T"poquede Plante,avaient r"guli"rementFaccent sur Fant"-
p"nulti"meen vertu d'une certaine accentuation qu'onappelleaccentuation archa"que^.S'il en "tait ainsi,il est facile " comprendre que, Faccent des mots
d"dUtiybib"sti^vbl"ptas,v"t"stas,f"n"stra"tant sur l'ant"-p"nulti"me,
les syllabesdis,bis lup,tm^ n"s aient pu
s'abr"gerlibrement.Mais cette accentuation archa"que,si commode pour
expliquercertaines formations latines autrement inex-plicables,
n'est apr"s tout qu'une hypoth"se,et plu-sieurs
philologuesne l'admettent pas. Les grammai-riensanciens n'en ont point parl"; et bien que,
K Corsson a "crit sur cette questionparticuli"reuu cJiapilrefort savant et
d'un haut int"r"t (II,pp. 813-820),mais dont nous n'acceptonspas enti"re-ment
les conclusions. Il y garde le silence sur 1^ t"moignages que nous
venons de citer,et rapporte uniquement l'opinionde Diom"de et de Servius,
grammairiens moins anciens que Donat : Sam grxca verba grxcisaccentibus
elferimus,si isdem liUeris.pronutitiaverimus(Diom.;K., 423)." Grmca
nomina, si iisdem litterisproferimtur,gr"cos accentus h"bebunt (Servius oh
Sergius;K., 525).D'ailleurs," quelleque soit l'opinionqu'on adopte sur l'accentuation des
mots tir"s du grec, en g"n"ral;" il est vraisemblable que, ." l'"poquede
Piaute, les mots comme talentttm,Philippus, n'"tant pas d'un usage com-mun,
l'acteur pouvait,tout en les articulant " la romaine, les accentuer " la
grecque, sans blesser personne.
2. Voyez le chapitresuivant.
232 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.
de Plaute,mais " toutes les "poques, ne se faisait
pas faute de d"placerl'accent.Sur une liste d'environ deux cent cinquantemots
syncop"s,que nous avons "tudi"s dans le Vocalismus
des Vidg"rlateim,de M. Hugo Schuchardt, nous en
avons compt" plusde cinquanteo" la syncope portesur la syllabeaccentu"e, et par cons"quent d"placeTaccent. Voici les principaux:
frigduith"nri
m"nsri
bene m"vnll
FilpusF"lcis
S"stlia
infrius "
mdrtri"as "
D"cmiac "
D"cmius "
pr"gnwmd"mni"is
d"mnicae
d"mnula
D"mtiae
comp"sio
dep"stiodep"ssioc"ncuiis
condirgeref"crunt
j"ssesummhse
dcm"sset
prom"ssetdivisset
pour frigidalt: Gloss.,Mai Cl. auct.,VI,503, a.
" hon"ri: Rossi,/.,G25 (386-422apr"sJ.-C.)." mens"ri : Da Schio,Le ant, iscv.in Vicenza,XLII
= PL -XV.
" bene mer"nti : Fabrelti,Vllf,XCITI,et ailleurs.
" Phillppus: Gamicci, Vetn ornati.,.,,XXV, 0.
" Felicis : Fr"bnei',Inscr. terr, coct, vas.^ lOSl
(Londres)." Seslilia/Momnisen, /.TV.,5199 (Teanum Apulum)." inf"rius: Bull, arch. Bom,, 18G2 ; 29, i.
martyribus: Sleiner,AUclir. Inschr.jIIO (Regens-
burg)." Dect"mtae : Gruter,847,11 (Lyon)." Dec"mim : id. ibid.
" prog"niem: Cod. Palatinus,Virg.,G"org, IV, oG.
" dominicis : Doni,VII,7.
" dominicae : Mai,/. C'Ar.,4G0,I." dominula : dans Fronton.
.
" Domitiae : Ann. arch. de Constant. 18G2; 87, 5
(Arsacal)." composiU'o: Mon, ApuL^ 2,8.
"
.
deposiiio: ^Q%"^ /.,291 (380apr"sJ.-C)." deposUio: Rossi,/.,C2 (341apr"sJ.-C)." cuniculis : Taur, Cic.proScaur, 302, 3.
" condirigere: App. Marc, L. Churw.,Dersdicr,
" fec"runt: Mur.,1135, 14 (Venise)." jussisse:Vind. Liv.,XLI, xv, 2.
" summississe : id, tbtd.yXLV, xliy, 20.
" demisisset: Pal. Ev., 21,a, 1 1.
" promisisset: Flor. Dig.,XIX, i,5," 1.
" divisisset: "d,,tbid.jXXXVI, i,3," 4.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 233
commisse " commistsse : Flor. Dig.,XXXVI, i,78," 9.
amhse " amislsse : td, tbid,XL", ii,47.
omisse " omislsse : id,jibid,XLIIf,xyi, 1," 25.
"xtimant " existimant : Bob. Garg., 401,8.
44. D'ailleurs,m"me dans le latin classique,ces chau-
gemeuts d accentuation n'"taient pas sans exemples.
Comparez dedid"runt,d"d"nmt, ttdcnmt,stvt"runt,def""-
runt, abst"l"rwitadfiwnuxt,con"g"nuit,dans Lucr"ce,
Horace, Virgile,Ovide, avec dedhUnint, ded"runi,tuU-
mnty stet"nmt,defu"runt,abstxd"runt,adfu"runt,contig"nuit,o" er est r"guli"rementlong;t"n"bras et tcn"bras;et,dans un m"me vers' d'Ovide, vol"cri et vol"cris^.
45. Ces remarques sur l'accentuation termin"es,ilne
nous reste plusqu'" examiner les divers groupes de
consonnes devant lesquelsles po"tes sc"niquesont"lud" parfoisla r"gle de l'allongementpar position.
vn. Voyelle br"ve suivie d'une consonne iBnale
devant un mot commen"ant par une consonne.
46. Devant s finale,les vieux po"tes"piquesne con-sid"raient
pas comme obligatoirel'allongementparposition.C'est ainsi qu'Enniusa pu dire :
artnb"s lumen, plen"sfldei, iEli"s Sextus,viv"s per ora, iniagin":*formam, nocl"s videtur.
dcntib"s lalrat,
De m"me Attius :
fluclib"sniandct, Aqiiilon"ssti"dor;
De m"me Lucr"ce :
manantib"s stillent, pcndcnlib"sstructus.
Us retranchaient parfoiss finale;ainsi,Lucilius :
Tum lateral"dolor ccrtissim" nunli" morlis ;
1. Voy. Diom"ile. P.. i*2G;K., 432; cl Priscion,P.. 1"88, 89; K., II, yl\.
"m INFRACTIONS A L\ R"GLE DE POSITION.
De m"me Lucr"ce :
corpor"fimdunt, dulcedln" fructum.
Cic"ron,dans sa traduction des Ph"nom"nes (tArati/s,
supprimeaussi quelquefoiss finale :
Orion" jacet, Aquilon"locut",
et cette suppression,il Taffirme en termes formels
au ch. 48, de V Orateur: Ita loqvebamur: qui est om-
nibu pr inceps^ non omnibus pr inceps;et vita illa dignu'
locoquenon clignus.Les vieilles inscriptionsfournissent aussi des
exemples de Tapocope de s :
AntiocUy dite, Lare, lectu, locu,
maio, militare, sede, patronu, Pisaurese.
{C.L L., vol. I,voy, Vindex grammaticus).
47. Cette libert" "tait une. imitation du langagepopu-laire
: aussi les po"tes comiqueseu firent-ilsun fr"-quent
usage; et non seulement ils compt"rent pour
br"ves, malgr" la position,des finales br"ves par
nature, comme dans er"s^ fac"s mag"s^ nim"s^ etc.,
mais ils abr"g"rentdans les m"mes circonstances
les finales naturellement longuesde certaines formes,comme bort"s abts,bov"s A"'v/.9(*),etc.
1. Indiignadilgnababen|dasunt,| er"s quai|facit(**).
Pl.,Capt.,H, I, 6.
2. Quisnam ob|secrobas |frangit|fores? |Tun'haic |fach?tun*|[mi hostis |ven"s? Pl.,Stich.II,ii,1.
(*)C'est une particularit"do la langue populaired'abr"gervolontiers la
finale des dissyllabesformant "ambe, et la langue classiqueen offre un cer-tain
nombre d'exemplescomme leu,homdj ego, d"o ced" (imp"r.),scio,p"t"^
v"Wj cita et modo (adv.);cave, etc. " (**)Sur l'orthographeque nous avons
adopt"e,voy. p. 2Gi : Suppl"ment au chapitredes infractions " la r"glede
position.
1 : lambique senaire. " 2 : lambique octonaire. " 3, 4, 5 : lambique
senairc. " 6 : lambique octonaire.
INFRACTIONS A LA R"GLE DK POSITION. 235
3. Pcjo|reinego botnilnemmagis\q}xevorisuto |malum.
Pl.,Pse?"rf.,lV,ir,60.
4. Ntm"s paijneinelptaatqueodilosae|jiisamajtiost.
PL.,y?""rf.,iv,Y,li.
5. Ex GvsB\ceisbonis \Lat"lnasfelcitnon |bonas.
Ter.,^"n., Prolog.,8.
G. Quo nunc |ab"s? " Mille me. | " Mane. |" Non mane-|
[o." At pole|gole |sequar. Pl.,Cas. II,m, 15.
7. Bov"squei\convi|vasfaci|ant,heribasqueob|gerunt.'
Pl.,Pseud.,III,ii, 23.8. Ipsca|bit/braj|mcre|liquit|pro atrj|ensiin|aedelbus.
Pl.,P"n., V, y, 4.
48. Si dans les iuscriptions,dans les po"mes dac-
tylicpiespost"rieurs" Plante,dans les vers de Cic"ron
lui-m"me s finalepouvaitne pas s'"crire," plusforte
raison devait-ellese supprimerdans le texte des po"tescomiques,quand ces po"tes"ludaient rallongementparposition;et nous tenons pour certain que Plante "crivit
ei^ "tmifacit;magiquesinon mageqiie; 7umipa:ne,etc.
M FINALE
49. M finaleavait toujoursun son tr"s sourd et presque
imperceptible,puisque,m"me dans la po"sie"lev"e,elle devenait aphone devant un mot commen"ant par
une voyelle,et permettaitainsi la synal"phede Ja
voyellepr"c"dente.50. La faiblesse ou m"me la pertedu son de m finale
dans le langageordinaire devant unmot commen"ant
par une consonne, nous est attest"e par les vieillesins-criptions,
o" lusage"tait de ne pas "crire cette lettre :
236
longu,
INFRACTIONS A LA RKGLE DE POSITION.
? lue, magna,
nove, omne^ pace,
pcquarioru,Philematiu, pocolo,
progeme, publico, Rkodine,
sapientia, Sergfa, signUy
via^ vicesma,
manUj monimentu,
pariete^ partie
porticu, portula^Saguntinu, Samn"o,
Taurasia^ tria vir^
vivo, oino^Vennonia,
urbe,
{CeL Z., vol. T.Voy.V index grammaiicus,)
L'apocopede m se rencontre "galementaux basses
"poques,comme dans ce vers :
Floribus |ut spaiiganl|saepius|umbra lelvem*.
(C./. /..,vol. VI, n**i95l)." Voyez encore p. 223.
51 .Cette particulai"t"nous faitcomprendrepourquoiles po"tes comiquesont pu, dans les vers suivants,
laisser br"ve devant une consonne la finale des mots
enhn^ quid"nimanu m^etc.
\. Certc enhn \scio.Non |salis |pernos|time eU|am,qua|llssim,|[Simo. Ter.,Andr., III,ir,23.
2. Aut quidem\cuni uxojre bac ip|sumprohi|bebo|domo.
Ter.,Phot^., II,m, 78.
3. Man"in sci |proto|let,parilterprolfcrlo|manum.
PL.,p*eMrf.,nr,II,71.
R FINALE
52. On a vu que la liquider avait deux pronon-ciationsdiff"rentes. L'une, fortement sonore, faisait
1. On voit que la chute de s et do m finales n'entra"ne pas rallongement
compensatoirede la voyellepr"c"dente.En est-il de m"me de la suppressiondes autres consonnes dans les listesde mots qu'on trouvera ci-apr"s,et quiont "t" puis"esdans les inscriptionsou les manuscrits? C'est ce qu'ilest
impossiblede savoir ; car ces exemples sont tir"s soit d'ouvragesen prose,
soit de vers o" le po"teavait "crit la consonne n"glig"epar le copiste.Le seul
but que nous nous sommes proi)os"en dressant ces listes,c'est do montrer
que, dans l'usagedu peuple,certaines consonnes "taient sujettes" tomber.
Pour ce qui concerne la quantit"de la voyellepr"c"dente,on se r"f"rera "
ce que nous en avons dit plushaut, page 222, n"*" 35 et 3G.
1 : lambique octonaire. " 2, 3 : lambiques scnaires.
INFRACTIONS A LA R"OLK DE POSITION. 237
positiondans des mots comme p"tiisde pater; vo-
l"cns de vol"cer;l'autre,tr"s affaiblie,et se confon-dant
avec le son de la premi"re consonne, laissait
la syllabebr"ve dans ces m"mes mots : p"tris,vol"cris.
Cette derni"re prononciation"tait "videmment d'ori-gine
popidaire,car chez les comiques,jamais, dit
M. E. Benoist*, la lettre r, apr"sune muette, n'am"ne
l'allongementde la syllabequi pr"c"de.53. Quant " r finale,les inscriptions,surtout celles
de la d"cadence, et les manuscrits nous montrent
qu'ellepouvaitperdre sa valeur dans le langage
vulgaire,car les graveurs et les copistesn"gligeaient
parfoisde la marquer.
Exemples :
?Marma. " Chant des Fr"res Arvales,voy. p. 72.
majo. " C. /. Z.,vol. J,n"" 108,130 (Pr"neste).mino. " C. I. Z., vol. I,n'"*78,97,'161 (Pr"neste).
mate. " Ritschl,Monumenia epigraphica^XCVII, B, et ailleurs.
uxo. " Vermigliol",Ant. iscv.Perug,^494, 90.
vxso. " Mai, /. Clir.410,2.
soro. " Gruter,840,11." Mai /. C//r.,44(5,2, et aill:urs.
paie." Bold.,432, a, I.
frate." Donat, 2C9, 8, et ailleurs.
pisto." Mur.,1580 (Narbonne).Alexande. " Inscr. de Dacie (Ackneret MQller),C37.
erro. " Codex PalatinusVirg.,En"ide l",48.
fabricaio." Codex VadcanuSjVirg.,En"ide, II,204.
"7Vo." Codex Mediceus Virg.,En"ide, I,321.
procurso. " Clar. Ep. Paul,491,2.
Etc.,etc.
54. Ce fait nous expliquecomment lespo"tescomiquesont pu, dans les vers suivants,laisser br"ve devant
une consonne la finale des mots am"r, col"r,sor")\ etc.
1. Morceaux choisis de Plaute (Traduction): Prosodie et m"lrique,p. 8.
238 INFRACTIONS A LA REGLK DE POSITION.
1. yi;/2^rnii;sericor|diahu|jus,nup|lia|rumso1|1icita|tio.
Ter.,Andr.^I,y, 25.
2. Color vcirus,corjpussoli|dumet suciciplelnum." Annei? " An-|
[nei?seldecim.Ter.,Eun., Il,m, 27.
3. Quid agilmus, sor6r^\sei obBr|mabit| pater ai'|vorsum|
[nos?" Pa Iti. Pl.,Stich.,T,n, H.
Comparez le vers hexam"ti'e suivant (C /. L.,
vol. I, n^ 1433):
Quod fugh^quodjactas,tibiquod dai"v spcrnere nolis^
N FINALE
55. L'assourdissement de n finalepeuts'expliquerparla nasalisation de cette consonne. Il a d" se produiredans la prononciationvulgairedu latin un fait sem-blable
ou analogue " celui qu'onobserve dans plu-siem's languesmodernes. En fran"ais,par exemple,la lettre w, pr"c"d"ed'une voyelle,perd souvent sa
force consonaiite : elle se combine avec la voyellequi pr"c"de;et de ces deux lettres combin"es r"-sulte
un son unique,extr"mement nasal, qui n'a
d'autre valeur que celle d'une simplevoyelle.56. Si donc les finales latines mi^ en, in,on pouvaient
prendre dans la languecourante une prononciationanalogue" celle des m"mes finales fran"aises,oncon"oitque, dans les inscriptionsou les manuscrits,le graveur ou le copisteait pu n"gligerparfoisde'
marquer h finale,puisqu'"la fin des mots son oreillene
percevaitpas le son liabituelet caract"ristiquede cette
consonne. Exemples :
alioqui J tr"s fr"quentspour alioquin ceicroquin," T"poqueceteroqui{ classique.iame. " Festus.
!. " Fabretti,VIII,63, et ailleurs.
1,2: lambiques octonaiies. " 3 : Troclia"qucsopl"nairc.
2i0 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITK)N.
T FINAL (apr"sune VOYELLE)ET D FINAL
58. L'aphoniedu ^filialeu fran"aisdevant une con-sonne,
et la chute fr"quentede cette m"me lettre "
la fin des mots dans toutes les languesn"o-latines
[amat:fr.,il aime; amabat: ital. et esp. amaba)suffi-raient
peut-"trepour nous autoriser " croire que /
final se pronon"aitfaiblement ou m"me devenait
comph"tementaphone dans la languelatinevulgaire.59. Mais nous trouvons de ce fait une preuve
directe dans un assez grand nombre de mots, comme
les suivants, o", depuisles temps les plus anciens
jusqu'"T"poque de la d"cadence, les graveurs ou
les copistesse sont abstenus d" marquer le t final :
ilcde (= dcdit)," C. /. Z., vol. I, n" C2 (Tibur);n^' IGD, 180
(Pisaiire).fcce(= fecit)." C. L Z.,vol. I,n",2.
vixc {= vixit)," C. /. L,,vol. I,n** 2.
valia {==valea)." C. /. Z., vol. IV,nM 173 (Pomp"ies).ama. " Id.,ibtd.,1173.
vota, " Id,,ibid.,il 73.
peria(= perea)." /rf.,ibid,,113.
nosci. " Id.,ibid.y1173.
militavi, " Boissieu,/. Z.,XVII, 11 (cinqui"mesi"cleapr. J.-C).
requiesci." Rossi,A, 1162 (iG8apr"sJ.-C).C5. " C. /.Z.,voLIV,i234.
esse. " Clar. Ep.Paul.,405,14.
relinquc" C. I. L., vol. IV, 1391.
e. " Oielli,5043,et ailleurs(tr"sfr"quemment).n. " Lugd.Cod. Theod.,VIII,ix, 1.
aque (= at-que)." Mus. Ver. 180, 5 (V"ronr,533 apr"sJ.-C),etc.
60. Il en est de m"me du "?final,consonne plusdouce
que le t, moins marqu"e par cons"quent dans la pro-nonciation
populaireet plusfacile " faire dispara"tre.Il est m"me probable que les mots cit"s plushaut
INFRACTIONS A LA R"GLE DE I"0S1T10N. 2U
n'ont perdu leur / finalqu'apr"sadoucissement de ce
/ en d; car, dans l'ancienne langueet dans la languepopulairedes bas-temps,c'est par un d que se ter-minent
le plussouvent les formes qui,dans la langueclassique,finissent par un t.
61. Comme exemplesde l'aphoniedu r/final dans la
languepopulaire,nous citerons :
hau. " C. I. L.,vol. I,n^ 1007." Rossi,/.,n" 634 (427apr"sJ.-C.)
ope (= apu")," Rilschl,Rheinisches Mus"um^ XIV, 400.
quo si (==quodsi)." Codex Bomanus,Virg.,En"ide,XF, 434, et
ailleurs.
a. " Fer.,Pline,41,21; 71,20,et ailleurs.
62. C'est en vertu de l'aphoniedu t et du d dans le
langagevulgaire,cpie les po"tes comiques ont pu
laisser br"ve devant une consonne la finale d'un
assez grand nombre de mots, comme dans : "d^"d^
ap"d; "t^/it-"t" "t, et dans les formes verbales dis-syllabiques
ayant la premi"resyllabebr"ve : ag"t "r"t^
d"b"t pl"c"tyst"d"t,t"c"t,d"c"tj"b"t ""c"t,v"d"t,d"d"t^
"r"t, ii"g"tr"g"t,etc.
Exemples :
1. In sollasler|ras." In "d \reda|ctussum |loc".
Ter., Phoim.,V, viii,8C,
2. Jamne e|numeras|tiid quodad \te redilturum|putes.
Ter.,Arf.,II,II,28.
3. Seddfrfpran|diumu|xorme|vocat. |Redeo |domum.
Pl.,Bud.,IV,I, 13.
4. Ap"d porltito|reseas |resi|gnatas|sibei.
Pl.,Trtn.,III,ra, 65.
5. Bene et puldice|me do|niihabuit. | " Hau vo|lunta|teid 8u|a.
Pl.,Cure.,V, v, 20.
G. Apo|lo,quaijso,sub|veni|mihci "tqueadijuva.Pl.,Aul.,II,vu, 23.
7. Ita ut dei|cis.Nam, |seifa|xsis,te in |caveam |dabo.
Pl.,Capt.y1,11,15.
1, 2, 3, 4 : lambiques scaaires. " 5 : Trocha"que sept"naire." G, 7*:
"ambiquesson aires.
16
ii2 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
8. Ag"tgraillas| mibei "iquein|geniumadilaudat| meum.
Pl.,M"re.,85.
"J. Nunquain edc|polvosllrum du|r"us|tergum er"t \quam ter|
[ginum hoc |meumst. Pl.,Psmd., I,ii, 19.
10. DabU ne|mo. Invenilet"nolpempoti|usquam |te con|rumpi|[sinat. T"a,,Andr.,II,m, 22.
il. Adco Imuli|lo:/)/ace/1non fie|rihoc i(i|demutin |com"idicis.
""R.,H"c, V, IV,26.
12. Stud"l par |refer|re;pr"]sens abisensque"|demerit.
Ter.,Ad,, I,i,48.
13. Tac"t. Quor |non hi|dohune ali|quanlis|per?mcli|usest.
Ter.,Arf.,IV, V, o.
14. Tu. " Tu Incais?" Sei |nogas, |nego. [-^Dec"tle |jwirfmve-|[raprolloqu". Pl.,AuL, H, i, 18.
15. Jub"i fralter?ubei is ]esl? Tun' |jub"s|hoc,De|mea"Ter.,Ad.,\, vin, 1
.
16. Lic"ine in|foratre,seiin|comili|archau |licet?
Pl.,Cure, 111,31.17. IpsusIse excruc"lat,quei homo, |quod amat, |vid"tjnec |
[pot"lurIdura li |cet. Pl.,Curc.yI,m, 14.
18. El bu|laaurelast,pa|lerquam |ded"t mi |gnala|lidi|e.
PL.,y?Md.,IV,iv,127.19. E7*"t queijdameunu|chus,quem |merca|tusfue|ralfra|terTa|idi.
Tkr.,"'mw.,III,v,21.
20. Alegfflf/Pa|nium rs|schanc sibi|cogna|tam, De|mipo?Ter.,Phorm.,II,ra,5.
21. Prendit.ldexle|pam,seldoucit,| rog"tquid|vcniam jCari|am.Pl., Cwrc, II,m, 60.
R FINAL
63. La chute de la labiale douce b dans la prononcia-tionpopulaire" la fin et m"me au milieu des mots, est
suffisamment attest"e par les exemplessuivants :
O'iimat (= ob-Umat)." Gloss. Mai Cl. auct.,VI,537, a. -^ Gloss.
Amplon.,357,3".
8 : lambiquc sonairc. " 9, 10, 11 : lambiques octonaires. " 12, 13 : lam-
biqiicsscnaircs. " H : lambique oclonairo. " 15, 16 : lambiqiicssenaires.
" 17, 18 : Trocha"qiicssept"Qaircs." 19 : lambiquc octonairc. " 20 : lam-biquc
senairc. " 21 : Trocha"qucsept"naire.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 243
Octoris {= Oct"bris)." Lup",V, 25 (618-619apr"sJ.-C).
Septefis(= Septembris)." Fabretti,VIII,i.Feraras {" Februarias)." Muralori,1968,vn.
scartias {= scabntias)." Orelli,4233 (Ma"stricht).Pulilius (= Publilius)." Ann. arch. de Constant.1862, 102,87
(Arsacal).repulica(= republicd)." Lugd.God. Th"od.,VI, xxix, 4.
incomparali(= incomparabil")." Marini,Iscr. Alb.,192, 1.
64. Dans la latinit"classique,iln'est tomb" qu'apr"savoir subi une assimilation :
"-m"to (= *ob'7n"to,oni-mitto).
"'peno (= *ab'perio,*ap-perio).6'perio(= *ob'perio,*op'perto).
65. Chez les po"tescomiques,la prononciationne
supprimaitle b que dans les deux pr"positions: ab
{"bsodaliPlante; "b-ducereabsurde))et "b (seulementen composition: "bsono ou "p-sono).Exemples :
1. Salultemiibei"b \sodajlisoIl|damnoun|tio.Pl.,Bacch.jII,II,10.
2. Et a6dou|cerea |memulilerem |fala|cieis.
Pl.,Pseud. IV,y, 4.
3. Scio d"surldedeilctum boc dejrisolresdeilcere.
Pl.,CapU, I,i,3.
C FINAL
66. La prononciationvulgairesupprimaitc final
dans im certain nombre de mots, comme l'indiqueTabsence de cette consonne dans :
Al (=:k'ic)devant r : Boiss"eu,Insc"npt.de Lyon,XVII,55; devant "-:
Steiner,C. L D. et Rh.,1773 (Tr"ves);devant r : Le Blant,Inscr.
Ch\, 408 (Vienne)*
1.2, 3 : lambiques senaires.
24i INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
hi (= h"c)devant q : Bob. Cic. De rep.^ 830, 28.
hui (= hm'c)devant s : Orelli,Henz., 7339.hun. " Inschr. E(k Reg.Lang,y21!,VI (Caraglio,669 apr"sJ.-C.)han? " Codex Mediceus. Virgile,EgL,^l\\ 12 (devants).si(= sic)tr"s fr"quentdans les plusvieux-nianuscrits.
a si (= a" si)," Ver, Pline,12,15.
7mn (= nunc)devant se: Codex PalaCinuSfWvg"le^EgL^ VIII,43; "
devant m : Codex Mediceus Virgile,En"ide,X, 823; " devant / :
Codex Palatinus,Virgile,En"ide IV, 59 *.
67. Les po"tescomiquesn'oat pas tenu compte de
c finalon de 7ic finaldans les mots h"c (pronom)h"nc^h"ncyh"nc'yilsont m"me compt" pour br"ves lessyllabesnatureUement longues:hic{BJA.\evhe),h"c,hoc {aTablatif).Exemples :
1. Vel h"c Pamipilus1jOura|batquoti|ensBac|c"di.T"R.,^ec.,I,1,3.
2. Sei quidemh"c \relin|quet.neque |secuni 4ib|doucetj senex.
PL.,:^aecA.,U,3, 122.
3. Sed quidh"c \clamo|risori|turbine |ex pro|xsiMno.
PL.,AuL, II,9, 7.
4. In h"nc di|em.Sed |satine |tecuni |paciOi|catus|sum Anti|po?
Pl.,Stich.,IV, 1,13.
5. Per h"nc ti|beicc|Baraincelaato,|Gelasi|me,ese hodi|elilcet.
Pl.,5/"W., 1V,2, 31.
vm. Voyelle br"ve suivie de deux consonnes appar-tenant
au m"me mot que cette voyelle.
68. Lors(|u'"Tint"rieur d'un mot une voyellebr"ve
est suivie de deux consonnes, la syllabeo" se trouve
cette voyellereste quelquefoisbr"ve chez lescomiques.Cette infraction " la r"gles'expliquepar la chute ou,
quelquefois,par raffaiblissement de Tune des deux
consonnes dans la prononciationpopulaire.
1, 2, 3 : lambiques senaires. " 4, 5 : Trx)cha"quessept"nairea.
LNFRACTIONS A LA R"GLK DE POSITION. 245
GROUPES FORM"S DE CONSONNES REDOUBL"ES
69. Si les contemporainsde Plante r"p"taientdeuxfois la m"me consonne dans la prononciationde
certaines syllabes*,ils ne la redoublaient jamaisdans r"criture*.
Comment s'expliquerune pareilleanomalie?Faut-il croire qu'"cette "poque o)i avait le droit,
en maintes circonstances,ou de laisser br"ves ces
syllabesou de les allongerpai* position,selon qu'onfaisait entendre une ou deux fois la consonne? S'il
en "tait ainsi,la libert" accord"e " chacun de pro-noncer
" sa guise,justifieraitl'absence du redouble-ment
des consonnes dans l'"criture,puisque ce
redoublement aurait eu pour effet de fixer une
prononciationcpie l'on regardaitcomme facultative.
70. Mais cette explicationne nous para"tpas la plusvraisemblable. Nous estimons que le fait d'"crire seu-lement
une ou deux consonnes "taitune incorrection
orthographiquepure et simple,maintenue pai^l'usage,sans raison et sans partipris.Selon nous, cette irr"gu-larit"
fut non pas la cons"quence,mais la cause m"me
de ces infractions " la r"glede positionque se permitle
langagevulgaireet que Plante ne craignitpas d'imiter.
En eflet,si les rares lettr"s de ce temps articulaient,
scrupuleusementchaque consonne, on reconna"tra
que r"criture en omettant une lettre .sur deux dut
aider " la suppressionde cette lettre dans la pronon-ciation
courante. Dans bien des cas, les gens d'instruc-tion
m"diocre ne savaient points'ilfallaitredoubler
ou non telle consonne; et leur ignorancene pouvaittrouver dans la langue "crite les renseignements
l.Voy. p. 127, G. " 2.Voyez le texte du S"aatus-oonsullc relatif aux Bac-chanales,
p. 78; et le 'Suppl"ment au chapitredes infractions " la r"glede
position,p. 201 et suivantes.
246 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
n"cessaires pour s'"clairer.Aussi l'arbitraire tenait
lieu de r"gle; et il est " croire que dans les syllabesde ce genre rallongementpar positione"t fini par
dispara"tre,si Ennius n'e"t pas fait adopterl'usagede r"p"ter, dans l'"criture,les consonnes qu'ondevait redoubler dans la prononciation.
On comprend "ionc que Plante, ait pu en toute
libert" faire tant"t longues,tant"t br"ves,selon les
besoins de ses vers, des syllabesdont la quantit""tait de son temps extr"mement flottante.
71. Pour T"rence, " l'"poqueo" il v"cut (185-159avant J.-C), l'usagede redoubler les consonnes
n'"tait pas encore universellement admis dans l'"cri-ture;
et cette circonstance,jointe" la facult",quese r"servaient les comiques, d'imiter la prononcia-tion
populaire,explique comment ce po"te a pu,dans certains cas, compter pour br"ves des syl-labes
qui dans les vers dactyliques"taient invaria-blement
longues.72. Parmi les mots, o" ces br"ves se rencontrent
dans Plante ou dans T"rence, nous citerons,en
reproduisantl'orthographedes manuscrits : "cciun^
"cquid^"cculto'yille"llicsup"llectile^sim"llum"^Ach"llem^
expap"llato;qu"ppe Phil"ppum "sse ded"ssevic"ssatim^etc.
que Plante,sans aucun doute,"crivaitainsi : ecum, equid,oquoltodou oquolto;ile,ileicou ilic;supelectile^similumai,
Acilem,expapilqtodou expapilato; quipe^Pilipum ou
Bilipum, ese, d"dise,etc. (Voy.le S"natus-consulte
relatif aux Bacchanales,p. 78; le Suppl"ment au cha-pitre
des infractions " la r"glede position,p. 261;et le Suppl"ment" l'alphabet,p. H.)Exemples :
i. Dedoulcam sed "\cummillitcm.Est |istuc |datum.
T"a., 'ww.^lIIjijS.1 : lambique senaire.
248 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.
GROUPES FORM"S DE DEUX CONSONNES, DONT LA PREMI"RE
EST N OU M : ne, nd,mp, nt.
73. Devant les groupes qui coinmenceut par n ou
m, la voyellereste quelquefoisbr"ve chez les co-miques.
Ce fait s'expliquepar la combinaison de ii
ou m avec la voyellepr"c"dente,de mani"re " for-mer
ce son nasal,dont nous avons parl"plushaut
(p.238),et cfuin'a d'autre valeur que celle d'une
simplevoyelle.Dans cette combinaison,la force de
la premi"re consonne disparaissant,il est naturel
que la syllabe,br"ve de sa nature, reste br"ve, comme
si la voyellen'"tait suivie que d'une seule consonne.
.74. Cette nasalisation de ii ou ni devant c, d,p,t,"tait
une particularit"du langagepopulaire; et ce qui le
prouve, c'est le grand nombre d'exemplesoffertsparles inscriptionsde toutes les "poques,o" cette n et
cette m ne sont pas mai^qu"es.
1** SUPPRESSION DE H DEVANT Cy Ct ET q.
Orucule. " C. I. L.,vol.I,n^ 927.
provicia." Mommsen, Mon. Anojr.yV, 11.
qique{= quinqu")." Boissieu,Insmpt. de Lyon xvn, 65.
pric"pt." Orelli,3758 (Sarda"gne)." Mar.,Iscr. ^4/6.,26, 1.
pricipis." C. /. Z., voL IV,1945.hue (= hune)." Rossi,/, 824 (463apr"sJ.-C).
qu"euque. " Jord"o, Port. Inscr.,251 (Villarde Perdizes).
"aitplusgu"re, surtout dans la langue du peuple.Il "tait cbpendaQt une
circonstance o" elle devait avoir gard" toule sa valeur, c'"taitdevant une
voyelle,afin d'emp"cherT"lision de la finale.
Du rapprochementde ces faits on peut tirer les cons"quences suivantes,
pour "tablir quel "tait dans Torthographode Piaule l'emploide ce d :
Il est possibleque, pour imiter la prononciationpopulaire.Plante ne l'"crivit
pas devant les consonnes; " devant les voyelles,il devait "videmment le
supprimer,quand ilvoulait faire l'"lision; " mais quand il n'"lidait pas la
finale,il "crivait bien certainement le d afin d'cmp"cherl'hiatus.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 2i9
traqilliias." fihein.-Jahrb.^xxxv, 42,II (Cologne).sacte, " Guasc. Mus. Cap. 794.
defucia." Perret,Catacombes de Rom?, V, xxix, 70.
conjucta." Boissicu,I. L., xvii,68.
QuictUis." C. L L., voL I,n" 8il.
2**SUPPRESSION DE "l DEVANT d.
Alexadrus. " Ann. arch. Rom., 1856; 16,69.
Alexsadri. " Boissicu,Inscnpt.de Lyon x, 26; et ailleurs.
eudem. " Gruler,607,1 (155apr"sJ.-C).
quado." Orelli,4360 (Pr"neste,386 apr"sJ.-C).
faciedos." Orelli,Henz.,6593 (Corflnium).
spledid." Mommsen, 7. iV.,1525 (B"n"vent).
stuped." Gruter,560,XI.
Jucudi, " Lupi,45,2.Kaledas. " Lupi,1*17,3.
abudat. " Cohen,M"dailles imp"riales,Y^392, 126 (Diocl"tien).
Secudus. " Ann. arch. de Constant.,1858-59, 194, 52 (T"bessa);C. I. L.yvol. I,et ailleurs.
secudes. " Kopp, Pal"ographiacritica,II,i,235.verecudus. " Marangoni,D"lie cose gentilesche...,463,1.
3**SUPPRESSION DE m DEVANT p.
Poponi." C. I.L.,I,939.
Seproni." C. 1. Z.,I,956. "
tfiuph." Osann zu Apul.,De orth.,p. 51 (13ans apr"sJ.-C).
exeplu." Gruter,607,1 (155apr"sJ.-C). .
Olypus." Reines,XI,38 (Florence).
seper. " Muratori,972, 9.
incoparabili." Mommsen, L iV.,6532.
copan. " Fabretli,IV,415.
St/phei*usa." Fabretti,V, xli.
tepore." Renier,/. A.,
1647 (Loth-Bordj).Redepti." Vermiglioli,Ant.iscr.Perug.,5"6,193.
Redepta." Lupi,110,L
4"* SUPPRESSION DE 71 DEVANT t A l'iNT"RIEUR d'uN MOT
Veicetinos." C. I. Z.,vol. 1,549 (135avant J.-C).monumetum. " Orelli,4510 (P"rouse)."i^tt//.arch. Sard.,i,61, 7.
2o0 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
paretes." Muratori,1123,7.
fr"le." Lupi,1 13,1.
C/eme//. " Grutcp,601, 7.
Laureti. " Garrucci,Vetri ornati...^XX, 2.
Gaudetio. " Lupi,110,2.
juvetute," Perret,Catacombes de Rome, V, v, 1.
cotibernali." Mommsen, /. iV.,5123 (Esernie).Constait. " Mommsen, /. iV.,1813 (B"n"venlj,Costatius, " Lupi,H 7,1.
Costate (= Constante)." Rossi,/, 67 (342apr"sJ.-C).henemereti. " Rossi,/,158 (363apr"sJ.-C.)-Vaktiniano. " Rossi,/,385 (390apr"sJ.-C).Leotia." Rossi,/,605 (386-417apr"sJ.-C).Motanes. " Reines,XX, 143.
dedrot (= dederunt)." C. I. L.,vol. I,n" 173 (Pisaure).fecerut." Nicolai,D"lia bas. di S. Paoloj232.
SUPPRESSION DE t FINAL APR"S 71
75. Mais dans le groupe ?"t des troisi"mes personnes
"iu pluriel,ordinairement n subsiste,et c'est le t
qui dispara"t:
fecerun." Mommsen, /. N., 2658 (Naples),et ailleurs.
quiescun. " Mommsen, /. N., 3528 (Pandateria).
posuerun. " Fabretli,VII",lxxxui.
essen. " Brambach, C. /. fihen.y1502, a, XXI (Wiesbaden,116
apr"sJ.-C).^rin (= erunt)." Marini,Iscr. Alb. 73,lxvu.
sun. " Ropp, Pal"ographiacritica,II,i, 414.
^ccipiun." Rossi,/,319 (392apr"sJ.-C).
deflen." Rossi,/,288 (380apr"sJ.-C).Ifiban. " Boldett",page 194, tableau III,1 .
expectan." Brunat.,Miis.Kirch.,clxv.
aman. " Pal. E^.,390,a, 6.
solen. " Vat. Verr.,534, 22.
haben. " Clar. Ep. Paul.,487, 10.
salutan. " Clar. Ep. Paul.,372, 20.
mtendan. " Clai\yEp. Paul.,406,16.
veniun. " C/ar.,Ep. Paul.,498, 12.
INFRACTIONS A LA K"GLE DE POSITION. Sol
76. Souvent n se changeen m, ce quiindiquebien lia
prononciationbr"ve de la voyellepr"c"dente:
fecemm (=i=fecerunt)." Gruter,686,3. " Mommsen, /. iV.,2037
(Nola)." Orelli,Henz.,7360; et ailleursplusieursfois.
convenerum. " Marini,Att. Planche XL, a, 21 (218apr"sJ.-C).emerum. " Bcildetli,53,b, 6.
posuerum. " Bold.,381, L" C. L Z.,vol.3,2**partie,3682; 4136.
dedicarum, " Orelli,3740 (Lanuvium),
cofnparaoemm. " Fabretti,v, IL
comparabirum." Lupi,p. 24 (Tibur,613 apr"sJ.-C).commendaherum, " 7d.,ibid.
SUPPRESSION DE 7X1 A LA flN d'uN MOT
77. Quelquefoisle gi*oupe n/ dispara"tenti"rement :
derfa." C. /. Z., voLI, 417.
dedro. " C 7. Z.,vol. 1,177 (Pisaurum).dederL " C. L L.,vol. 1,187.
emeru. " C /. Z.,vol. 1,1148 (Cora).
amavere, etc.,dans les plusanciennes inscriptionset " T"poque
classique.
78. Tous ces exemplesnous expliquentcomment,""hezles comiques, la
*
syllabepeut "tre br"ve malgr"la positiondans les mots comme les suivants :
"ncommoditates"ncuhare;inte)\ "ntus^ etc.; sed"ntarii^
fer"ntarium hab"nt^ siud"nt soient) vol"ntate] uid"\
"nde; n"mpe.
Exemples :
1. Quot "ncom\modita\tesbac |re acc"pi|es,nisi | caves.
Ter.,H"aut.,V, i,59.
2. Sei quidem"n\cuba\re^quel|perjou|rarint,|velint.
Pl.,Cure, II,n, 18.
3. Sei arte |poteris|adculbare.| " Vel "nier \ cuneos |ferolos.
Pl.,5/ic/i.,rv, II,39.
1,2: lambiques senaires. " 3 : Trocha"qno sept"naii'e.
Qoo^":
2d2 infractions A LA R"GLE DE POSITIOX.
4. I tu atlquearce|seilam. Ego "n\tu8yquod |factost|opus.
Pl.,Cas.,m, m, 26.
5. Sedenta\riei\ sutoires dialbatra|riei.
Pl.,AuL, Iir,V, 39.
G. FerentQ\rium e|seami|cuininvenltum intcrilego.
Pl., 7Wn.,II,iv, 55.
7. ^aAt"nrdes|pica|lani,et quaB | nos scmlper ominibus |-cmc!antj.
[mode"s. Ter,Eun., Il,m, 93.
8. Stud"nt fa|cerc;in ad|paran|docon|sumunt |dicm.
Ter.,Arf.,V, vu, 2.
9. Solmt es|sc,id non |fit. " Velrum dci|cis.Quid e|go nunc 1
[faciam,I Sure. Tj":R.,/yeaM/.,V,240.
10. Quin,sei ]vol"nta\tenoilet,vi ex|strudam |foras.
Pl.,M/., IV,m, 31.
41. "Weme Icontinulorecilpiam| rusum ]domum.
Pl.,Capt.,1,H, 19.
12. w"rfe tu au|scuUa|repotijsisquom ego /^/awcauisculer.
Pl., Cas.,I,45.
13. Nt'""ipePor|mio|nem? "stum |palrolnum mulileris.
Ter., Phorm., 11,1^11.
GROUPE mn
La quantit"br"ve de lapremi"resyllabed'omn/y^dans
Plante, est due "videmment " Taffaiblissement de n.
Mais comment cette 7i pouvait-elledispara"tredansla prononciationpopulaire?C'est "videmment par
suite de son assimilation avec w?, comme nous le
montrent les exemples suivants :
Volummia {=Volumma). "Mec, de la Soc. arch. de Constant,,.18. 3;
210, 142 (Tiddi).sommo {= somno)," Voy. Codex Mediceus, Virgile,EgLy VII,45.
scammeUum (= scamnellum)." Apul"edans Priscien.(Reil,I, H l.)
Apr"s Tassimilation est venue la suppressionde
la seconde ??i :
Tolumius (= *Tolummius pour Tolumnius)." Codex Romanus,
Virg.,En"ide,X"I,400.
^, 5, G : lambiques sonaircs. " 7 : lambiquo octonairc. " 8 : lambiquo
sonairc. " 9 : lambiquc oclonaire. " 10, 11, 12, 13 : lambiqiicsseaairos.
INFRACTIONS A LA R"GLK DE POSITION. 233
columella (= *colummeila pour columnella)^"poqueclassique.scamiilus (= *scammiUus pour *5rawf"itfMs),"poqueclassique.columa (= *columma pour co/wmna),cit" par O.uintilicn,voy.p. 2:27.
Une inscriptionva jusqu'"supprimerles deux m :
oia{=.*om"a=^*ommiapour o??in/a),C,/.Z.,vol.VI,Impartie,n"73G.
79. C'est ainsi que la chute de n dans la prononcia-tiona permis" Plante de placeromnes dans ce vers :
1. Ita "mnes |de tecito cle|tupba|vittelgulas.PL., Kud., I,1, 5.
GROUPE ffn
80. Le groupe ^/i,en italien et en fran"ais,a un son
nasal particulierqu'ilest impossiblede figureret de
d"crire. Bien qu'onexprimece son par deux consonnes,
il forme dans ces languesune articulation simplequi pourrait"tre repr"sent"e par une seule lettre,
comme en espagnol: fi.
81. On doit supposer que l'originede cette articula-tion
des languesn"o-latines remonte au latinpopulaire,car on trouve dans les inscriptionset les manuscrits
un certain nombre d'exempleso" ^ a disparudevant /?,
comme :
Pelinam. " Mommsen, /.iV.,5473 (271apr"sJ.-C).
mana. " Orelli,1175.
apruno. " Mon. ApuL^ 4, 16.
propunatori." Cohen,M"dailles imp"riales,IV,393,361 (Gallien).sin (= signum)." M"nze Rhein. Jahrb.,xvii, 102, 81 (Constantin).rehum. " Le Blant,Insa\ chr. 474 (Guillerand,600 apr"sJ.-C).renorum. " Codex Mediceus,Virgile,En"ide, XI,333.
inavia. " Codex Medicem Virgile,En"ide,XI, 733.
sinificant." Vev. Pline,76,5*stanant. " /rf.,ibid.y145,17.
1 : lambiquo scnaire.
2o4 INFRACTIONS A LA REGLE DE POSITION.
insinibits," Amand. Euseb.,157,h.
Naeus {= Gnaeus)." C. L L.,vol. IIF,2" partie,1728,add.
Naepor(= Onaepor)." C. /. Z.,voL 1,1539.
82. Ces exemples expliquentrinfraction " la r"glede positiondans "gnave,chez T"rence, eptgnomus^ chez
Plante :
1. Quid,igna\ve?pelniculon'|pugna|pe,quelis|tumbue por|tes,co-|[gilas?Ter.,Eun., IV,\ti,7.
2. Ep"(jno\musheiciquidemest queiad|stat;i|hoalquead|loquap.pl.,5^"c/".,m, II,n.
Toutefois, ce son nasal du gn est rare chez les
comiques; car la plupartdu temps ce groupe entra"ne
rallongementpar position:EpJgnome.V"AVT.,Stic/i.,i^l.
GROUPES FORM"S DE DEUX CONSONNES DONT
LA PREMI"RE EST UNE R :
gr, m
83. On a vu plushaut que r avait tant"t un son fort,tant"t un son ti*"s adouci. Cette derni"re prononcia-tion
nous est encore attest"e par les exemplessui-vants,
o" la consonne r a "t" supprim"econform"-ment
aux habitudes du langagepopulaire.
stecus. " C. I. L.,vol.IV, 1754.
pecepit." Bull, di arch. crist.I,70 (484-507apr"sJ.-C).Tibutin", " Janssen,Mus. Lugd.Inscr.XIX, 2.
supestiles." Boissieu,Inscrip,de Lyon,X, 26.
pejerare." Forme classique.
pejuri." Codex Mediceus,Virgile,En"ide,II,195.
pejurio." Laur. Oros.,334,11.
pe^Hubari." Bob. Cic. R"p. 46,6. Mai, et ailleurs.
84. Cette suppressionde la consonne r quand elleest
suivie d'une autre consonne, nous expliquecomment,
i : lambique octonaire. " 2 : lambique senairc.
2o6 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
86. A la fin d'un mot^ ce n'"taitpas la lettre^, mais
le t cpie supprimaitla prononciationpopulaire:
pos. " CI. L.,yo\.1,1454,et dans un grandnombre d'inscriptions.
"8. " Momnisen, /. A'.,2072 (Noies),et dans six autres endroits.
potes," dans divers manuscrits.
On trouve "galementle t supprim"dans slis =: stlis.C. L Z.,
vol.I,Voy. Y index grammaticus.
87. Dans iste,etc.,"tic^istinc^istuc^le groupe ^^ res-tait
intact,mais on faisaitTapli"r"sede IV, surtout
apr"s une voyelleou une m :
sia. " Codex Palattnus,Virgile,En"ide X"I,313,et ailleurs.
stinc. " Codex Mediceus Virgile,En"ide VI, 389,etc.,etc.
L'aph"r"sede Vi se rencontre dans un grandnombrede manuscrits,
88. Ces exemplesnous font comprendre comment
les po"tescomiques ont pu laisser br"ve la syllabesuivie de st dans les mots suivants : ven"statis^vet"s-
tate "st dedisti\etc., et comment dans les mots iste,
isticistuc la syllabei ne compte pas toujours.
1. Quis me est |fortu|nati{orv"n"\slatis\queadeo |pleni|or.Ter.,/^ec,V,iv,8.
2. Vei"sta\tevilno edenituloai|tatemin|riges.
_
Pl.,P"n.^m, m, 87.
3. Dedisti\nehoc facitoei gladi|umquel|se ocei|deret.
Pl.,Trin.,I,ii,92.
4. (I)stequel|tabellasadlfert,a|douxit|simul.
Pl.,Pers.. 520.
5. {Pjsticest Itbensaujrusstuljteisin |lingua|situs.
Pl.,/^"?n.,m,m, 12.
6. Ut e"^il|lebonus |vir,tria |non com|muta|bitis.Ter.,Phoi-m.,IV,m, 33.
1.
Di longpar nature est devenu bref sous Tinfluence de la br"ve pr"c"-dente,
comme nous Tavons expliqu"pinshaut pour bonis,abis,bov"s,foras.
1 : Trocha"qucsept"naire." 2, 3, 4, 5, 6 : lambiques senaires.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 257
GROUPE str
89. Pour "viter la duret" du groupe str^la pronon-ciation
courante radoucissait de diverses fa"ons.Quelquefoiselle supprimaitla lettre r :
ministorum. " Mommsen, 7. N.,2225 (Pomp"ies,44 apr"sJ.-C).stamt. " Orelli,3882 (Ostie).statoribus." Lugd.Cod. Theod.,VI, xxxi.
ligusta." Codex Palat"nuSjVirgile: Egl. n, 18.
prostati." Clar. Ep.Paul.,136,9.
Rarement elle retranchait le / :
silvesribus." Codex Mediceus,Virgile,Egl.,n, 183.
Le plus souvent elle faisaitdispara"trela sifQante :
Urumentis. " Marini,pap. dipl.CXIV, 102 (Ravenne,539 ou 546
apr"sJ.-C).
filiatrae." Boldetti,407, a, IL
intrumento. " Ver. Pline,77,7.
intraios." Bob. Char.,62, 4.
ratrum. " Bob. Exe. Char.,554, 26.
adtruxer". " Bob. Front.,283,18.
demontrare. " Flor. Dig.,DI,25, Mo.
clautris." fil.Cod. Th"od.,IX,in, 2.
contruxit. " TU. Cod. Th"od.,XV, i,4.
detructa." Amand. Euseb.,89,t.
talatrus." Gloss. Hildebr.,281, 1,et ailleurs."
Cette derni"re prononciationexpliquecomment,
gr"ce " Taphoniede ^, les po"tescomiques ont pu
dans certains mots, tels que fen"strasmin"stremus^
mag"stratus per"stromatalaisser br"ve la syllabequipr"c"dele groupe str.
Exemples :
1. Inlus|trio|resfe|cit/"n"|^rasquein|didit.Pl.,Rud. I,i,6.
1 : lambique sena"re.
17
258 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
2. Nosmet |inter | nos mimistremus\monotroipi: hoc con|Tivi|um.Pl.,Stick.,V, lY, 7.
3. (Jtne Iper"stro\n{ataqui|demaique|picta|sintcam|pani|ca.Pl.,Pseud.,l^Uj i3.
4. Ubi sint |magtstraltusquos |coira|reopor|teat.Pl.,Pers.,76.
GROUPE pt
Dans le groupe pt la prononciationpopulairenetensdt pas compte du p :
ottm. " Grutep,774, il (N"mes).otime? " Mommsen, 7. N., 7059.
scritus." Orelli,Henz.,6432 (Campomarini).Setembres. " Muratori,1850, 8 (Calaris).Sei"ma" " Fabretti,IV, xxn.
setimo. " Renier,/. A., 3729 (A"n-T"mouchent).setimus. " Renier,7. A.,2462 (Uzelis)." Mur., 882,1 (troisi"me
si"cleapr"sJ.-C).
^gyto. " Co"fea?Fer.,Pline,129, 26.
JSgytus." Id. tbid.140,15.
.Comparezl'espagnols"timo et la prononciationdu
fran"ais: septi"me,bapt"me,etc.
Ces exemplesexpliquentla quantit"br"ve de la
syllabequi pr"c"dept dans vol"ptate^vol"ptates^etc.
Exemples :
1. Fb%)/a|/e,vi|no,amo|re de|lecta|vero.Pl.,ilferc.,548.
2. Capiunt|vol"pta\teSjcapi|m)tru|sum mise|rias.
Pl.,Amph.yIII,n, 58.
GROUPE ps
La prononciationpopulaireassimilait quelquefoisle jo, de fa"on" remplacerce groupe par deux s.
2, 3 : Trocha"quessept"naires." 4 : lambique senaire.
4,2: lambiquessenaires.
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 259
D'autres fois,elle se bornait " supprimerle p:
iwt, issaiss"lus." Fr"hner,Rh, Mus.,Xni,148,etc. " Comparez
Tespagnolese.
princes. " Ver.Pline,102,3.
scris" " Boldetti,407,2.
scrisit.-^Manni^pap.dipl.jXCIf,33 (Rome, sixi"me ou septi"mesi"cleapr"sJ.-C.)-
salmos. " Fleetvood,506,3 (373apr"sJ.-C).
S"tacus. " Gamicc",VetriornatiyXL, 8.
C'est ainsi que s'expliquela quantit"br"ve de Vi
dans "pse "psa "psum chez lespo"tescomiques(*).
Exemple :
1. Futalras es|seaud"|vit;sed "p\seexit |foras.
Ter.,Andr. I,n, 3.
GROUPE ts
L'aphoniedu / dans le groupe ts est fort rare chez les
comiques;ilne se rencontre que dans les compos"sde
et;"tsitam"tsi.Voyez t final,p. 240.
GROUPE et
La prononciationpopulairesupprimaitc devant /,
comme l'attestentles exemplessuivants :
Vitorius." C. I.L.,vol.1,1160 (Anagnia),et aillem's.
Vitoria." Mommsen, /. N.,1021 (Luceria),et aillem^.
Vttoriae." Gruter,840,9 (2fois).Otavio. " Mommsen, /. TV.,518 (Brindes).Beneditus? " Gruter,258,7 (204apr"sJ.-C).invtto. " Donati,17,3 (Gortone),et ailleurs.
Pkilotes,Phil"tetis." Gruter,42, 7.
Adauia. " Mommsen, /. iV.,5415 (Corflnium).Autae. " Mommsen, /. iV.,3165 (Ba"es).
(*)On ne rencontre pas d'exemplesde Taph"r"sede Vi dans ipse.
1 : lambique senaire.
260 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
Autionum. " Orell",3238 {emendatt"nesd'Henz.,p. 309).cintum. " Mommsen, /. TV.,3030 (Pouzzoles),et ailleurs.
defuntus." Gori,/. Etr. I,431,9 (Florence),et ailleurs.
nantus. " C. 1. Z.,vol.U",2" partie,1635.santus. " C. I.L.,vol. VF,1'^ partie,736.santissimae." Mommsen, /.iV.,2679 (Mis"ne),et ailleurs.
cunti. " Bull. arch. Rom.y1865,p. 11 (Anc"ne)." Renier. 7. il.,1382 (Lambessa).
Le c tombdt parfoisdans la latinit"classique,entre
deux consonnes :
spinter(= a^iYx-n^p)," d"j"dans Plante.
arius (= arctus),fartus(= farctus).gutntus(= quinctiLs).tortm (= * toretus).hortus (= *horctus).
C'est en vertu de cette prononciationque Plante
a pu laisser br"ve la syllabene qui pr"c"deet dans
sen"ctutem :
1. Post i|bolaullumin pue|lum,ibifojvebo|$en"ctu\temmelam.
Pl.,Stich.IV,I,62.
GROUPE es ("critx)" fint"rieur et " la findes mots.
Le groupe es (repr"sent"par la lettre double x)perdaitsouvent le c dans la prononciationpopulaire:
esercitu." Osannzu Apul.,De Orth.,p. 51 (13apr"sJ.-C).obstrinserit." Gruler,408, I,7 (deuxi"mesi"cleapr"sJ.-C.)."
Kandler,Inscr. Istr.S.sesentis." Straton. Edit de Diocl"tien,VIII,8 (301apr"sJ.-C).visit." Mommsen, 7. iV.,1589 (B"n"venl),et ailleurs.
bis"t." Mommsen, /. N., 2967 (Naples).Alesander. " Mommsen, 7. iV.,5686 (Carseoli).
Ale8{ander)." M* Caul,Britanno-^Romaniiww., CXXVI.
Vinatris." Mommsen, 7. TV.,5235 (Larinura).
1 : Trocha"quesept"naire
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 261
Masimilla. " Gori,7.Etr. I,431,89 (Florence).Zeusis. " Guasc.,Mus, Cap.,Il,page 135.
Subomatris. " Renier,7. A.,3949 (C"sar"e).
cojus." Renier,/.A.,679 (Lambessa).Felis." Esp.Sagr.,XLIII,264.
". " Hefner,D. rom. Bayem^ LXni (M"ltenburg).
Cette suppressionde la gutturale,dans la prononcia-tion
populairede la lettre ^, expliquerinfraction " la
r"glede positiondans sen"x et "x ["x-ercitu^"x-igere)^chez les po"tescomiques.
Exemples:
1. Sen"x in |culi|nacla|mat,lior|tatur|coqaos.Pl.,Cos.,IV,i, 6.
2. Sei mage "x\igereolcipias,|dyamm |renim ex|oritur|opti|o.
Pl.,TWn.,IV, ni, 45.
3. Nunc bodileAmpitrulovenilethac |ab "xer\citu.
Pl.,Ampk., 140.
" 11. " Suppl"ment au chapitre des Infractions
" la r"gle de position
(Orthographede Plante. )
1. Dans une "tude comme celle que nous venons
de faire,et o" nous avons d" revenir sans cesse sur
des questionsde prononciationet d'orthographe,il
nous a paru indispensablede rendre son antiquephysionomieau texte d"s vers de Plante que nous
avons eu " citer. Pour nous guiderdeuis ce travail
de restitution,nous disposionsd'un document pr"-cieux,le s"natus-consulte relatif aux Bacchanales
(186 avant J.-C),et nous avons suivi litt"ralement
les indications qu'ilrenferme. L'observation rigou-reusede cette m"thode donne " nos corrections un
caract"re de certitude presque absolue. Sans doute,
1 : lambique senaire. " 2 : Trocha"quesept"naire." " 3 : lambique senaire.
262 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
Torthographepersonnellede Plante;d"figur"epartant de rajeunissementssuccessifs,est et restera
toujoursdans ses d"tails un secret imp"n"trable,mais on peut s*en faire une id"e suffisamment exacte,
en supposant,comme nous, que ce pp"te "crivait
g"n"ralementles mots selon l'usagede son "poque.En dehors de cette supposition,que nous croyons
parfaitementfond"e, nous n*avons rien accord" "
l'hypoth"se;et, quand les renseignementsnous fai-saient
d"faut,nous avons mieux aim" nous abstenir
que de hasarder des modifications contestables. Nous
craignions,en consultant sur quelquespointsdemeur"sobscurs lesmonuments ant"rieurs et surtout post"rieurs" Plante,de nous laissertenter par de fausses richesses,et d'accro"tre le nombre de nos corrections au d"tri-ment
de la v"rit".
Si donc ce travail de restitution orthographique
pr"senteplusieurslacunes,on voudra bien le consi-d"rer
comme un minimum voulu par nous et donn"
comme tel.
2. Ces r"serves faites,voici dans son ensemble
l'orthographeque nous avons adopt"e.
(Lesmots en capitalessont des formes extraites
du s"natus-consulte,et que nous produisons" titre
de pi"cesjustificatives.Les mots du texte corrig"de Plante sont en italiques.)
AI = AE : g"n. s. DVELONAi; n. f. pi.tabelai, datai;
ace. n. pi.HAicE ; radie, aiqvom : g"n.s. bonai;n. f.pi.similumai,januaiylenoniaiquai;ace. n. pi.quai,haie;radie, aique,aitatem^llaivod,paine^ quaiso quairitas
(voy.C. I. L.^ I, 34 : quairatis)." Mais AEDEM,^:"debus.
El = i. : ind"cl. sei, nisei, vbei, ibei, vtei, nei ("c"t"
de ne); dat. des pron. pers. sibei; n. m. pL virei,
264 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
de; bg\ nr\ df^bf\dlyni,ri = ce, gg, rr^ ff,IL "
L'uniqueexemple d'assimilation oqvoltod = occulto
poiu* ob-culto ne pouvant pas suffire " autoriser des
formes comme acubare,afert,alaudat,aloquar,ilico,ilustriores,ofirmabit,ogerunt,iriges,intelego^nous avons
pr"f"r"conserver l'orthographeadcubare, adloquar,inlicoinlustriores^obfirmabit^obgeruntinriges,interlego,sans assimilation. Toutefois nous avons assimil" la con-sonne
finale de la pr"position(sansl'"crire,bien en-tendu,
voy. pi.bas)dans oczpiaspar analogieavec
OQVOLTOD, et toutes les fois que Plante a laiss" br"ve
la voyellepr"c"dente: "quolto,"cepisse.
c^ p^ t=^ eh,ph^ th : orthographeabsolument cer-taine
(voy.p. 11) : BACANAL, BACAS : Acilem^ bracio,
Carmide; Antipo,Pilipum^Ampitruo^ diabatrariei."
En vertu du m"me principe(voy.p. 51),nous avons
"crit Ector. Comme Fleckeisen,nous avons adopt"les formes erus, "re, umerus (comparez: wp").
u = Y : orthographecertaine (voy.p. 34) : Am-
pitruopuelum et non pyelum.
D archa"quefinal: seize exemplesdans le s"natus-
consulte. Pour "viter l'hiatus,nous avons "crit laivod.
Voy. p. 247 en note.
Redoublement des consonnes. " Nous n'avons
redoubl" aucune consonne, nous conformant sur ce
point" l'orthographedu s"natus-consulte.
Nous pourrionsnous borner " cette d"claration;mais il est une objectionqu'onpourraitnous faire,
et, pour l'"carter,il nous est indispensabled'"tudier
ici une inscriptiondont nous n'avons point parl"dans notre chapitrede l'Orthographe.
3. La d"couverte en 1867, dans les montagnes de
Gibraltar,d'une tess"re de bronze portantgrav" un
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 265
d"cret de L. JEmilius imperator^,a modifi" ropin"ond'"minents "pigraphistessur T"poque o" fut invent"
le redoublement des consonnes.
On admettait jusqu'alorsque l'emploides consonnes
redoubl"es n'avait commenc" qu'apr"sl'an 186 avant
notre "re,c'est-"-direapr"sla publicationdu s"natiis-
consulte relatif aux Bacchanales.
Mais le texte du d"cret de L. iEmilius,qu'onfait
remonter " l'an 189, et qu'on attribue " Paul-Emile,
le vainqueurde Pydna*, prouve, dit-on, que cette
orthographe"tait ant"rieure au s"natus-consulte.
4. Telle est l'opiniong"n"ralementre"ue. Est-elle
bien fond"e? c'est un pointque nous allons exami-ner
bri"vement.
1. C'est " un ing"nieurpolonais,M. Ladislas Lazeski qu'on doit la con-naissance
du d"cret de Lucius iEmllius. Il le trouva en 1867, dans les mon-tagnes
de Gibraltar,du c"t" de la Jimena, " six kilom"tres de Alcala de los
Gazules, en faisant quelquesfouillessur remplacement d*une villedisparue.
Cette inscriptionest grav"e sur une tess"re en bronze munie de son anneau;
M. Ladislas Lazeski l'apporta" Paris, et, le 30 ao"t 1867, ilfitsur sa d"cou"
verte une communication " l'Acad"mie des Inscriptionset Belles-Lettres.
M. de Longp"rierobtint que ce monument entr"t dans les collectionsdu
Mus"e du Louvre. " On peut voir cette tess"re dans la salle des Bronzes,
sous une vitrine,devant la premi"refen"lre " droite. " Trois fac-simil" en
ont "t" publi"s; i" Acad"mie des Inscriptionset Belles-Lettres,Comptesrendus des s"ances de Vann"e 1867, pp. 266-267; 2" Herm"s, III" vol.,
ann"e 1869, " la fin du volume; 3" Corp. inscr. lat.,vol. II, n" 5041,
p. 699. " Les travaux relatifs" cette question sont, par ordre de date :
1" Acad. des Inscr. et Belles-Lettresyvol. cit",communication de M. Ladislas
Lazeski, p. 225 ; 2" Id" ibid.,p. 267, note de M. L"on Renier ; 3" Id.Jbid,,
p. 271, note de M. de Longp"rier; 4" Hei^mes,vol. cit",p. 243, Ein D"cret
des L. Aemilius Paulus de M. E. Hiibner; b^ Id,,ibid,,Bemerkungen zum
D"cret des Paulus^ de M. Th. Mommsen, p. 261 ; 6" Revue arch"ologique,ann"e 1869, p. 47 et suiv., note de M. G. Boissier; 7" C. L L, vol. II.
p. 699, note de M. E. Hiibner.
2. Lire la savante note de M. L"on Renier (ouvr.cit").C'est M. L. Renier,
qui a fait conna"tre que L. iSmilius n'"tait autre que Paul-"mile.Il a fix"la
date du d"cret au 21 janvier188 avant J.-G. Selon Hiibner et Mommsen, le
d"cret est du 19 janvier189. (Ouvr.cit". p. 254 et 262.)
266 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
5. Voici le texte de ce d"cret :
LAIMILIVSL- F- INPEIRATOR- DECREIVIl
VTEI QVEI- HASTENSIVM- SERVEI
INTVRRILASGVTANAHABITARENT
LEIBEREIESSENT- AGRVM- OPPIDVMQ\QVODEATEMPESTATEPOSEDISENl
ITEM- POSSIDERE- HABEREQVElOVSIT- DVM- POPLVS- SENATVSQVE
ROMANVSVELLETACT INCASTREIS
ADXIIKFEBR
6. Quand on examine avec attention ce document,
on remarque que, dans le court espace de moins
de neuf lignes,il renferme plusieursirr"gularit"stout " fait saillantes. Ainsi :
4**M. E. H"bner signaled"s le premiermot une
faute de ponctuationqui,vu la date qu'on assigne" ce monument, ne laisse pas d'avoir quelqueimpor-tance.
L'abr"viation L, initiale du pr"nom Lucius^
devrait, selon l'usage,"tre suivie d'un point :
LAIMILIVS et non LAIMILIVS. Or, ce signe
manque, et l'"tat de conservation de la tess"re ne
permet pas de supposer qu'ilait disparupar l'effet
du temps, comme le pense M. E. H"bner. Il y a
certainement l" une omission : elleest grave sans aijcun
doute, puisqu'elled"nature un nom propre, qui,dans l'esp"ce,est pr"cis"mentle mot le plusimpor-tant
du d"cret. La faute "tait aussi visible et aussi
choquantepour un Latin que le serait pour nous
LAUGER au lieu de l. auger, candr" au lieu de c. andr",
et la correction en "tait bien facile. Pour que cette
correction n'ait pas "t" faite,ilfaut que l'inscription
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 267
ait "t" grav"e " une "poque o" les habitants de
l'Espagnem"ridionale n'avaient plusune notion bien
exacte du nom de Lucius ^milius.
2^* M, E. H"bner remarque ensuite,et avec raison,
l'emploiinsoliteet certainement incorrect du groupe ei
dans INPEIRATOR pour imp"rator,car rien ne motive
la pr"sencede l'I" cette placedans un compos" d"riv"
"e p"rare.Mais une particularit"qui a "chapp" "
M. E. H"bner et que nous a r"v"l"e l'examen de la
tess"re,c'est que l'I a "t" grav" apr"s coup : sa
pr"sencedans le mot r"sulte d'une correction. L'im-perfection
relative des fac-simil" cache ce d"tail,mais il saute aux yeux quand on regardel'original.On voit que legraveur avait "critd'abord INPERATOR,l'espacequ'ilavait laiss" entre E et R "tant "gal"
celui qui s"pare les autres lettres. Il est revenu en-
suite sur ce mot, et dans l'"troitintervalle qui res-tait
libre,il a ins"r" l'I;mais, pour "viter toute
confusion,il a d" glissercette lettre entre ses deux
voisines en l'inclinantl"g"rementde gauche" droite :
I N P E\R A T 0 R.
Cette correction n'a pu lui "tre sugg"r"eque par une
personne peu au courant de la prononciationromaine.3** M. E. H"bner d"clare en outre que la forme
DECREIVIT pour decrevit est bizarre. Elle suppose
en effet une forme correspondanted"crivit^quin'existe
pas. N'est-ce pas l" encore un provincialisme?4^* Enfin MM. E. H"bner et Mommsen font observer
que la formule inscrite dans le d"cret : POPLVS
SENATVSQVE ROMANVS n'est pas conforme "
l'ordre hi"rarchiquehabituellement suivi : senatus
populusqueromanus : s. p. q. r*.
1. Selon Mommsen ^ouvr./"it"),on ne trouve en latin qu'un autre exemple
de Tordre suivi dans le d"cret : il est dans le Monument d*Ancyre,2. 1 :
268 INFRACTIONS A LA R"GLE. DE POSITION*
7. En constatant ces irr"gularit"s,M. E. H"bner
convient qu'aupremierabord on se ^croiraiten pr"-sence,non pas d'un document contemporainde Paul-
Emile, et grav" d'apr"sses indications,mais d'une
copieou d'un r"sum" de son d"cret,et que cette
inscriptionsemble post"rieured'un si"cle " l'original.Un seul motif l'emp"chede s'arr"ter " cette hypo-th"se,
c'est que, sur la tess"re,les deux lignesfor-matrices
des L se joignentnon pas " angle droit
mais " angleaigu,et que ce type,selon les obser-vations
de Ritschl,ne se rencontre plus dans les
monuments post"rieurs" l'an 174*.
8. Quant " nous, sans aller jusqu'"rajeunird'unsi"cle l'inscriptiondont ils'agitde fixer la date,nous
ne pouvons accorder,en pr"sence des irr"gularit"ssignal"esplushaut,qu'elleremonte " l'ann"e m"me
o" le d"cret fut rendu. N'est-ilpas permis de sup-poser
que l'espace"coul" entre la r"daction du d"cret
et la gravure de la tess"re ait "t" de quelquesann"es?Il est fort possiblequ'unepremi"reinscriptioncon-forme
au texte de Paul-Emile ait disparu,d"truite
par accident ou enlev"e par ces Hastenses dont elle
constatait la d"possession;et que, pour laremplacer,un nouveau texte,r"dig"de m"moire, ait "t" grav"
par ordre des habitants de Turris Lascutana, quiavaient tout int"r"t " reconstituer au plus vite le
titre de propri"t"et d'ind"pendancequ'ilsavaient
perdu. Cette reproductiond"fectueuse, ex"cut"e
pairidorum num"ro auxi consul quintum jussu populiet senatus (mais
il est clair que nous ne sommes pas ici en pr"senced'une formule ofiQcielle);
et dans le trait" entre Rome et Astypal"e (C.L Gr.,2485),en grec : 6 Wi|A(K
i, Dieser Annahme aber steht cUs unilbersteiglichesHindemiss enlgegen
dos spUzwinkligeL, welches nach RUschVs Beobachtungnach den J. 570 bis
580 "berhauptnicht mehr angewendeiwcrden ist [Hermes^yoLcit",p. 258).
INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION. 269
quelquesaim"es apr"sla publicationdu d"cret,serait
pr"cis"mentl'inscriptionqui nous est parvenue.Notre hypoth"se,que rien n'emp"ched'admettre,
rend suffisamment compte des irr"gularit"sde cette
inscription.Elle expliqueen outre comment un do-cument
qui relate un fait ant"rieur au s"natus-con-
suite des Bacchanales,peut n"anmoins pr"senterune orthographeplusr"cente que celle du s"natus-
consulte.
9. Il nous semble d'ailleurs que l'emploides con-sonnes
redoubl"es dans tvrri, essent, oppidvm, possi-
DERE, VELLET, et l'abseuce du d archa"quefinal dans
TVRRI, LASCVTANA, EA, TEMPESTATE, doivCUt,pluSCUCOrC
que la forme de la lettre l, servir de pointde
rep"repour fixer la date du texte en question.Car,bien qu'en"pigraphiela forme d'une lettre ait son
importance,il faut pourtant aussi tenir compte du
capriceet des pr"f"rencesde l'ouvrier.
10. Mais revenons " Plante. L'"poqueo" ce po"te"criv"t ses premi"respi"cesest ant"rieure au moins
d'une douzaine d'ann"es au d"cret de Paul-Emile;
et, par cons"quent,quelque date qu'on assigne"
l'inscriptionqui relate ce d"cret,il est impossibled'admettre que Plante en ait suivi l'orthographe*.Que le redoublement des consonnes ait "t" invent"
par Ennius quelquesann"es avant ou apr"sle s"natus-consulte des Bacchanales,il est certain que Plante,
plus "g" qu'Ennius d'environ quinze ans, avait
1. Lq StichuSt qui n'est sans doute pas la plus ancienne com"die de
Plante,fut repr"sent"en 200 aux Jeux Pl"b"iens. " Les derni"res pi"ces
de Plante auxquelleson assigneune date, les Bacchides,le Truculentus et
le P"nulus, furent compos"es ou jou"esvers 189, Tann"e m"me da d"cret
de L. iEmilius. " Ennius servait en 204 dans Tarm"e de Sardaigne;ce ne
fut qu'apr"sc^tte campagne qu'ilvint " Rome, amen" par M. Porcins Caton
270 INFRACTIONS A LA R"GLE DE POSITION.
fourni toute sa carri"re d'"crivain,au moment o"
furent tent"s les premiersessais de cette r"forme
orthographique.Quant " T"rence, il connut les innovations d'En-
nius,mais au moment o" il composa ses pi"ces,lanouvelle orthographen'"tait pas encore universelle-ment
adopt"e.Toutefois nous avons suppos"que, "
partles mots o" iln"gligelaposition,T"rence redou-blait
les consonnes. En outre,dans les citations que
nous avons tir"es de ses com"dies,nous avons cru
devoir remplacerles vieillesdiphthonguesoi par ",
ai par ", bien que cette derni"re ne soit jamaistomb"e compl"tementhors d'usage.Dans toutes les
autres circonstances,nous avons attribu" " T"rence
l'orthogi^aphede Plante.
272 ACCENTUATION.
On peutdonc dire que si Taccent "tait la musiquedu langage,il en faisait aussi la clart".
2. L'accent des languesanciennes diff"re de celui
des languesmodernes, tellesque Titalien,Tespaguol,l'anglais^l'allemand,etc.,en ce que, dans ces langues,l'accent consiste,non pas dans une acuit" plusgrande,mais dans une plusgrande intensit" du son.
Il faut dans les languesmodernes, arr"ter la voix
sur la syllabepour l'accentuer;d'o" il r"sulte quel'accentallongela syllabe.En latinet en grec, au con-traire,
la syllabebr"ve reste br"ve sous l'accent,la
hauteur du son n'ajoutantrien " sa dur"e.
Des trois sortes d'accents.
ACCENT GRAVE
3. Les syllabesqui n'ont pas l'aQcent tonique,et
que, pour cette raison,l'on appellesouvent syllabesatones ou inaccentu"es,ont cependant,par le fait
m"me qu'ellesse prononcent, une sorte d'accent
relatifqu'on nomme accent grave {gravis,bas).Con-sid"rons,
par exemple,le mot meritorius : la voix est
basse,grave, sur me, ri; elle s'"l"ve,elle devient
aigu" sur to, qui a l'accent tonique;puis rede-vient
grave sur n, us. Le mot meritorius a donc
quatre syllabesgraves contre une syllabeaigu",et
par cons"quentquatreaccents graves : m"rit"ri"s.
Mais, comme toute syllabequi n'a pas l'accent
tonique,a par cela m"me l'accent grave, l'usageest d'omettre comme inutile l'indication des accents
graves, et de marquer seulement l'accent tonique:
meritorius^.
1. Gra]"isaecentus cum acuto et circumflexoaccentu poni poterit,,..verum
quia necesse non est,ut cum reliquisponatur,fietS"riptorisarbitrio, Ser-
gius".P., 1835 ; E., 483. Sciendum est quod in usu non sit hodierno gravis
accentus, Sergius,P., 1834; K., 482
ACCENTUATION. 273
ACCENT AIGU
i. L'accent toniquese placesur lesvoyellesbr"veset sur les voyelleslongues,mais il ne dure jamaisplusd'un temps. Par cons"quent,s'il est sur une
br"ve, il dure autant que cette br"ve; mais s'il est
sur une longue,sa diu""e "galeseulement la moiti"
de cette longue: l'autre moiti" est occup"e par l'ac-cent
grave.L'accent tonique,par opposition" l'accent grave,
devrait,r"guli"rement,recevoir en toute circon-stance
le nom d'accent aigu;mais l'usageest de ne
lui donner ce nom que dans les deux cas suivants :
i"*Quand il est sur une voyellebr"ve : (m"nus),m"nus; {t"gmen)i"gmen\{ut),xit\{n"x) n"x.
2^ Quand il est sur le second temps d'une longue:{l"dos)^l"dos {= lu"dos).
Dans ce dernier cas m"me, un grammairiengrec,Glaucus de Samos, ne voulait pas donner " l'accent
toniquele nom d'aigu.Consid"rant que la voyellelongue,avant de recevoir Taigu;avait commenc"
par recevoir le grave, ou autrement dit,que le pre-mier
temps de cette voyelleavait le grave, et quele second temps avait l'aigu,il d"signaitla r"union
du grave et de l'aigusur la m"me voyellepar le nom
"^anticirconflexe(avravaxXa"o/ut"vy})*.
Cette appellation"taitd'une justesseparfaite,puisquel'accent compos" d'un grave et d'un aigu est le con-traire
du circonflexe^form" d'un aigu et d'un grave.Si le nom d'anticirconflexe e"t pr"valu,le mot ludos
e"t "t" marqu" sur sa premi"revoyelled'un signeparti-culier
Y, form" parla r"union du grave'
et de l'aigu':l""dos,l"dos;mais bien que l'emploide ce nom et de ce
1. Voyez Henri Weil et Louis Benloew, Th"orie g"n"ralede Vaccentuation
latine,page 12.
18
274 ACCENTUATION.
signee"t "tabli une distinction claire et commode, ils
ne furent pas admis par Tusage.Les grammairiensjug"rent inutile de mentionner
la pr"sence du grave sur le premier temps de la
voyellelongue; et,ne tenant compte que de Taccent
du second temps, ils se content"rent de dire que la
voyellelongueportaitTaccent aigu.Il faut donc remarquer que, toutes les fois que
Taccent aiguest sur une voyellelongue,il porte
uniquementsur le second temps de cette voyelle.
ACCENT CIRCONFLEXE
5. Quand Taccent toniquetombe sur lepremiertempsd'une voyellelongue,on dit que lasyllabeprendTaccentcirconflexe. L'accent circonflexe r"unit en lui deux ac-cents,
Faigu du premiertemps et le grave du second,"levant et abaissant la voix sur la m"me syllabe.Consid"rons,par exemple,lemot /?"^:la voyelle"tant
longue"quivaut" deux br"ves, en sorte que /7"^*"galefl""s.La voix s'"l"ve sur la p"nulti"me,qui prendl'accent aigu: fl";puiselle s'abaisse sur la derni"re
qui par suite de cet abaissement re"oitl'accent grave :
as;ilen r"sulte fl""set par contraction fl"s.La r"union
des deux voyellesproduitla r"union des deux accents.
De la place de Tacoent tonique.
6. On peutr"sumer en quatrer"glestout ce quicon-cerne
la placede l'accent tonique:4"*L'accent tonique"vite la findu mot, m"me dans
les monosyllabes; car, s'ilssont longspar nature, l'ac-cent
se met sur leur premiertemps :j"s j"sz=zj"us.2** L'accent se placeautant que possiblesur le troisi"me
temps " partirde la fin du mot : s"p"r""r,sup"rior;
d"fl"b"t,defl"bit= defl""b"t;c"ll"d"scoll"das= collu"das.
que
sur
ACCENTUATION. 275
3" Si le troisi"me temps est une p"milti"mebr"ve et
le le mot ait plusde trois syllabes,Taccent se porter le quatri"metemps : p"rp"r""s purp"r""s.4** L'accent ne remonte jamais au-del" de Tante-
imil'l'""'nnAp"nulti"me
De la place des accents particuliers :
Syllabesaigu"s." Syllabescirconflexes.
I* " Mloiiosyllalie**
7. Les monosyllabesprennent l'accent aigu4**Quand ils sont brefs :
"z {"s)^ m"l (m"l), vas (vas,v"dis),
f"l(f"l), "s ("s,08s"s)" vir (v"r).
2^ Quand ils sont longs par position:
(fiix(d"cis), mdr5 (ra"ri), est {"s-ij^ s"'(""5(scr"bis),
/ifx(f"cis), wwx (n"cis), pfe (p"cis), "/i/w(st"pi8).
8. Les monosyllabesprennentl'accent circonflexe quandils sont longspar nature :
II* " M^immjUWkikem*
9. Les dissyllabesprennentl'aigusur la p"nulti"me.4** Quand la derni"re syllabeest longue,soit par
nature, soitpar position:
amas ("m"s), manu (m"n"), a"dts (a"d"s),h"rtos (b"rl"s),"ves ("v"s), m"nes (m"n"s),c"ntas (c"nt"s),m"nsae (m"nsaB),die (dl"), n"rus (n"r"s),colles (c"U"s),t"llus (l"ll"s),
l"gunt{]"g"iii)jr"s" (r"s"),cornu (c"rn"),v"lvunt {v6[\\xni)y
Jupos (l"p"s),v"nis (v"nis),d"les (d"l"s),v"llus (\'"lt"s).
276 ACCENTUATION.
2^ Quand les deux syllabessont br"ves :
"mat ("m"t), d"dit (d"d"t),nive (n"v"), r"sam (r"s"m),"vus ("v"s),l"bor (l"b"r), n"cem (n"c"m),s"ges (s"g"s),Mna (b"n"),m"net (ni"n"t),p"dis (p"d"s),virum (v"r"m).
a'*Quand, la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest
longueseulement par position:
"ddit ("dd"t: "J), intus (int"s: "n),' "rta ("rl":"r-"or),"sset ("ss"t: es), "ltum ("lt"m:"l-o),v"lkt (v"ll"t:v"l-o).
f"iUur(f"rt"r: f"i'-o),morte {mari"im"rA)^
10. Les dissyllabesprennentle circonflexesur lap"nulti"me,
quand,la derni"re "tant br"ve, la p"nulti"meest
longue par natiu"e :
fl"bit(fl"b"t),l"gem(l"g"m), m"tes (miles),J""ma (R"m"),
fl"ris(fl"r"s),mdter (m"t"r), m"re (m"r"), v"sa (v"s").
m. " Mots de trois syllalies et plus*
11. Les mots de troissyllabeset plus prennentl'aigusur
l'ant"p"nulti"me,quand la p"nulti"meest br"ve,quelle
que soit la quantit"des autres syllabes:
l"g"re (l"g"r"), purp"rei(p"rp"r"i),am^f mmi ("m"m"n"),.
m"nibus (m"n"b"s), monuera* (m"n""r"s),r"gtu$ (r"g""s),
legitimum(l"g"l"m"m),f"lio (l"l""), v"n"r"t (v"n"r"t),sup"rior(s"p"r""r),milites (mil"l"s),vicinia (vicin""),
" nitidos (n"l"d"s). vestigiis(v"stig"is),in"rtium ("ii"rl""in).s"nitu (s"n"t"),
12. Les mots de troissyllabeset plusprennent l'aigusurla p"nulti"me:
4^ Quand les deux derni"res syllabessont longuespai*nature ou par position:
am"runt {iim"ir"nljjpublic"no(p"bl"c"n"),didic"mnl (d"d"c"r"nl),soll"mni (s"U"mn"),eMrai;men^(c"r"Y"ss"nl),leg"ntes (l"g"nl"s)..
ACCENTUATION. 277
"**Quand, la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest
longueseulement par position:
antistat ("nli-sl"t: "nl"), pe//wnftir(p"ll"nl"r: p"ll-"iil"r),eor"ndem (""r"nd"m: ""r"ra), rob"sius (r"b"sl"s: r"b"r).
13. Les mots de trds syllabeset pluspre"nentle circen-
flexe sur la p"nulti"me,quand,la derni"re "tant br"ve,la p"nulti"meest longue par nature :
am"ntur ("m"nl"p), consul"ris (c"ns"l"r"s),audimus ("i"clitn"s), permci'"sa (p"rD"c""s"),medic"men (m"d"c"mjn), celebraviss"tis(c"l"br"viss"l"s),
14. Dans Tusage ordinaire,l'accent toniquelatinne s'"crivait pas : on ne le trouve marqu" par les
anciens que dans les trait"s d'accentuation; et le
nombre des mots dont ces trait"s nous indiquentl'accent,est relativement peu consid"rable. Il en
r"sulte que trop souvent il nous est impossibledesavoir si une syllabeprend l'aiguou le circonflexe,faute de conna"tre si cette syllabeest longue par
nature ou simplementpar position
EXCEPTIONS AUX R"GLES PR"C"DENTES
15. Priscien nous apprend que, dans les formes
apocop"es,si la syllabeaccentu"e reste intacte,
l'accent demeure intact "galement : in abscissionibus,
si ea vocaliSyin qua esf accentus^ int"gramanet^ servat
etiam accentum integrum^.En cons"quence,les mots
comme les suivants prennent l'accent aigu sur la
p"nulti"me,quoiqu'eUesoit br"ve, parce que, en
r"alit",cette syllabeest ant"p"nulti"me:
1. Voy. p. 162; voy. aussi Weil et Benloew, ouvr. cit",pp. 27-43. "
2. P., 739; K., I, 302.
278 ACCENTUATION.
Aemili pour Aemilii et *Aemilie A'Aemtlttis,
Merc"ri pour Mercurii et *Me7*c"riede Mercurius;
Val"ri pour Val"rii et * Val"rie de Val"rius;
Vergilipour Vergiliiet *Vergiliede Verg"lim,
Sur ce point,Tancienne langue faisait une diff"-rence
entre le vocatif et le g"nitif,si Ton doit en
croire P. Nigidius: elle accentuait le vocatif apo-cope
sur Tant"p"nulti"me,afin de le distinguerdu
g"nitif.
Voc. A"mili;Q"n.Aemili; 1 Voc. M"rcuri;G"n. Merc"riy
Voc. V"rgili;Qkxi. Vergili; \ Yoc. V"leri; G"n. Val"ri;
Mais cette accentuation du vocatif n'"tait plusadmise au temps d'Aulu-Gelle : si cuisnunc Valerium
appellans,in casu vocandi secundum pr"ceptum Nigidiiacuerit primam (V"leri),non abierit,quinrideatiir.{Nuitsattiques,xni, 25.)
Plusieurs grammairiensde l'antiquit"mentionnent
aussi l'accentuation irr"guli"rede certainsmots, pourles distinguerde leurs homonymes, comme :
Adv. alias, Adj. "lias^;
Conj. veiii.m,Adj. v"rum^;Adv. un", Adj. "n"^;
Pr"p. circ"mySubst. areum*;
Pr"p. erg"^ Conj. "rgo^;
Pr"p. pon"j Verbe p"ne^;
Pr"p. sine, Verbe sine'';Relat.gual", Interr. qu"le*;Relat. quantum^Interr.^uan/um*;Adv. /o"d, Adj. f"lso^^;
mais rien ne d"montre que cette distinction,"tablie
par les granmiedriens,ait "t" consacr"e par l'usage.
1. Priscien : P.. 1014 et 1300; K.. H, 77 et 528. " 2. Priscien : P., 994;
K., II.47. " 3. Priscien : P., 1300; K., II,528. " 4. Quintilien: I, v, 25;
Priscien : P.. 977; K., II, 27. " 5. Diom"de : P.. 428; K.. 433; Priscien :
P.. 1288 et 994: K., II.520 et 47. " 6. Diom"de : P.428; K.. 433; Pris-cien
; P., 994 et 1288; K.. II,47 et 520. "7. Priscien : P., 994; K., II,47.
" 8, 9. Quintilien: I, v, 25. " 10. Priscien : P., 300; K.. II,528.
280 ACCENTUATION.
3**Les mots apr"slesquelsne enclitiqnea perdu sa
voyelle*,comme :
cred"n pour a^ed"ne (cred"-n")cens"n pour ccns"sne (cens"s-n")audin pour audisne (aud"s-n")dix"a pour dix"ne (dix"-n")nostin pour nosiine (nosli-n")
cert"n pour cef^t"ne (cert"-n")ill"n pour ill"ne (ill"-n")tani"n pour tani"ne (tant"-n")(Surla v"ritableaccentuation
de credoncyetc.,voy.pi.bas.)
4*^Les imp"ratifsdes compos"s de d"cere^,comme :
ed"c pour cdAc" prod"cpour prod"c"y etc.
S** Les parfaitsen "t pour "vit,it pour ivit^comme :
disturb"tyfum"t,inrit"t;petit^ audit,cup"t,etc.
DE l'accent dans LES ENCLITIQUES ET DANS LES MOTS
SUIVIS d'un enclitique
17. L'enclitiqueest un mot quidans la prononciation
s'appuiesur la derni"re syllabedu mot pr"c"dent.De
l" ces deux r"gles:i*"Tout mot employ" comme enclitiqueperd son
accent.
2**Tout mot suivi d'un enclitiquere"oitl'accent sur
sa derni"re syllabe,quellequ'ensoit la quantit"; et cet
accent est toujoursl'accent aigu,quelleque soit la
quantit"de l'enclitique.18. Il y a six esp"cesd'enclitiques:
I. " CoiUonetioiiSf adverbe" et sufllxes divera.
qu"^ et
1. Servlus. En., XII. vers 503. "2. Priscien : P.. 629 ; K., I, 129. "
3. Priscien : P., 943; K.. I. 587. " 4. Diom"de : P.. 428; K.. 433; Pris-cien
: P.. 975, 1224, 1238, 1252, 1253, 1288; K., II,25, 466,'477. 488,
488,521.
ACCENTUATION. 281
quisque; ^
ut"i^que;
pler"sque;ubiquc;
^M^SsuffixJPi^'"que;exceptions^
utroDique;
plerique;
quand"quejclc.,elc.
Oq accentue selon lar"gleg"n"raIe,commeunseulmot :
d"n"que;"nd"que;I ne"t"que;] cl it"que,c'est pourquoi;^
"t"queysurtout;" mais Ton
accentue conrorm"ment " la
r"gledes enclitiques: ti"que= et lia; utique= et uti\
I'v"x: v"xve; b"n"s ; bon"sve ; p"er"s; puer"sve;nix : n"xve; mixim"s: maxim"sve;domina: domin"ve;
"r" : or"ve; ro"xim" : maxim"ve; l"git"r: legit"rve.
ne*, est-ce l cr"d" : a^ed"ne; dix" : dixine; t"nt": tant"ne;
que Jcens"s : cens"sne;c"rl" : cert"ne; n"sli : nosiine;
[ aiid"s : audime; ill" : ill"ne; h"c : hxcine.
ne, ne pas
"nim
t"m"n
""m^onrjam
ce
met
piypp"
pi"
pt"
ta
t"
m"d" : mod"ne;
"tenim,s"denim.
dttamen,ver"mtamen.
"tiam,qu"niam(= quiSmjam).
hvj"sceill"ce,illice,istdce,istice,etc.
m"met,eg"met,nobismel.
n"mpe,pr"pe,quippeipsipp"(Feslns).
e"pse,e"mpse,e"mpse,e"pse,sipse(Cic.)"redpse(Cic).
m"pte,su"mptCynostr"pte^etc.
aliitt"(= aliter),U" et post"rieurementit".
t"te,t"te.
1. Pr"scien : P.,667; K., I, 181. " 2, 3. Priscien : P.. 1288; K.. 521 ; Dio-
m"de: P., 423; K., 433.
282
t"m
n"m
d"m
d"m
qu"d"m
de
ind"
"t,"n
cub"
quando^
ACCENTUATION.
i act"turriyde Tablatif"ctu.
eti"mnum.
ag"dum,agit"dtm,dicdum,iterddum,tac"dum n"dwriyn"ndum.
ibidem (ihl""m)^
guidem(voy,ce } exceptions
motci-apr"8),etc.
On accentue selon
la r"gleg"n"rale,comme un seul
mot : it"dem
(= *it"dem),et
id"nt"dem.
"quidem,siquidem,quand"quidem.
inde (voy.ce mot ci-apr"s).
d"inde,"xinde,p"rinde,s"binde (mais utrinde pour
*utr"ind").
sicuty$icutt,v"lutyv"luti^
alicubin"cubi,sicubi,ubicubi.
n"quando
siquando * EXCEPTIONS
On accentue selon
la r"gleg"n"rale,comme un seul
mot : aliqu"ndo,ecqu"ndo.
II. " Formes pronominales el adjectlves^
qu"t j dans qu"tquoU
qu"squ", qu"y
qu"djind"fini.
siquts,
siquaou siqu"^
siquid,
n"quis,etc.
n"mquisyetc.
acquis, etc.
quisqmsjetc.
EXCEPTIONS
On accentue,selon
la r"gleg"n"rale,comme un seul
mot : "Uquis,
dRqua, dl"quid^
"i"quoljalic"jus." De m"me :
aUqu"ntum.
1. Priscien : P.. 1018; K., "I,82.
ACCENTUATION. 283
/ / On accentue,selon
/I la r"gleg"n"rale,
ant"quam, Iw. .
A comme un seul
^ , .-r/P'^m^'^y Waisdevantt
^^^ . ^^^^^^^^yi/dmrelatiKposte"quam, "
,?"^^.{ qu"nqmm, n"n^
p"siqmm. 1 md"flni : I
^^^^ "A"%uam,
I neqtt"quam.
"t"r j dans alt"ruier,alt"mtraalt"rutrum.
e",eum,e"m\ dans "cca (pourecce ea),"ccum^"ccam.
eos, e"s j dans "ccoSj"ccas^.
illvm,ill"m j dans "llum,"llam (pouren illum,en illam).
s"cus j extrinsecus.
7n"nus I qu"mintts,
m. " Forme" sulistantlves.
mfiiMS I c"mmintis ou c"minus;"minus (compos"sde manus).
"juv.vi huj"smodi,isii"smodi: d"mmodo, p"stmodo,qu"modOy
m"d". m"d" j, , . .' ( iantummodo.
di" j Ad(/tepostridie.
v"r j du"mvir,du"vir (du"vir),quinqu"vir^triimvit\
p"t"r \ Mars pateryPfeptun"spaier^
""V. " Fornies vfsct^alef^
lib"t \ quilibei,ub"libet,etc.
l"c"t j t'Ace/,sc"liceijvid"licet^
1. PrisciBD : P., 949; K., I, 594.
284
VUy VUit
ACCENTUATION.
m"vis,m"vult;non v"^non vuU;qudmvis,quamt"mvis,quivisyetc.
5 pour " j nanclus.
$t pour est I "enfstyinforiuni"m'stjopustyv"d'st.
ad
c"m
p"n"s
p"r
V" " Pr"postllons plac"es inuii"dlaleiiieiit
apr"s leur r"gime*
{ qu"ad.
ilOn accentue selon
I la r"gleg"n"rale,EXCEPTION \ comme un seul
/ mol : d"n"cum.
\
qu"m p"nes.
( n"per (pour novum per); s"mper(pour semel per)yl prat"per, etc.
propi"r I e"proptetyqu"propteretc.
tenus I h"cienus,e"ienus,qu"tentiSjcrwiim tenus.
ilOn accentue selon la
[ r"gleg"n"raleles
EXCEPTIONS l formes syncop"esf dextr"rsumy\ qu"rsuniyetc.
versus
vors"m
circa
*ctrcOiqu"circa,etc.
idcirco ;
Et diverses autres pr"positionsplac"esimm"diatement apr"sleurr"gime.
"1. " Bnellli""e nam.
Les mots suivis de Tenclitiquenam s'accentuent tou-jours
selon la r"gleg"n"rale,comme s'iln'yavait qu'unseul mot :
quisnaniyquiattam,"b"nam,"tlnam.
ACCENTUATlOxN. 285
Expressions form"es il^wn snlistanltf oo d^en adjeellf
pr"c"d" imm"diatement d*nn g"nitif attriHvtif.
Dans quelques-unesde ces expressionsle g"nitifattributifre"oitseul Tacc"nt quilui appartient,parcequ'ilest le mot principal;et le second mot, comme
s'il"taitenclitique,n'est pas accentu" :
dqusBductuSjt"rrx motuSyj"risperitus.
On peut cependant aussi consid"rer le g"nitifcomme proclitiqueet n'accentuer que le second
mot : telle est l'accentuation de senatus cons"Uum,
plebissci"im.
DE l'accent dans LES PROCLITIQUES*
19. Le proclitiqueest un mot quis'appuiesur le mot
suivant et en fait,pour la prononciation,r"ellement
partie.Tout mot employ" comme proclitiqueperd son
accent.
Le proclitiquene modifie en rien T'accentuation
du mot suivant.
20. Il y a septesp"cesde proclitiques:
!" " - Propositions*
Toute pr"positionplac"eavant son r"gimeest pro-clitique,
sielle ne forme pas avec son r"gime un mot
compos". Exemples:
ad m"num. de m"re, per m"re^
cum m"trey e f"roy sub v"lo.
1. Diom"de : P., 428; K.433; Donat : P.. 1765; K.. 391; Priscien :
P.. 975. 977, 991, 1228, 12GG; K.. II,25. 27. 43, 469, 500
286 ACCENTUATION.
Exceptions
1* Si la pr"positionforme avec son r"gimemi mot
compos",iln'y a plusni proclitique,ni r"gime : iln'ya qu'unseul mot; et l'accentuation se fait conform"-ment
" la r"gleg"n"rale.Ilen est de m"me quandla pr"positionforme un mot
compos"avec un adverbe. Exemples:
2**Si lapr"positionest suivie d'un enclitique,elle en
prendl'accent,et suitlesr"glesdes mots plac"sdevant
un enclitique*:
d"inde{p.de ind");p"iHnde(p.per inde);ant"quam(p.ante qu"m);
"xinde{p.ex inde);s"binde (p.sub inde);p"stquam{p.postqu"m).
3**Enfin,comme on l'avu plushaut,toute pr"positionplac"eimm"diatement apr"sson r"gime,devient encli-tique,
et par cons"quentn'est pas accentu"e.
1. Priscien : P., 984, 1008. 1018. 1300; K.. II. 35, 67, 82. 528.
288 ACCENTUATION.
dum \ (leLr"sdumi"xaio\idunt"xat{"edumeit"xat).
Idansles expressionssuivantes lorsqu'ily a interro-gation
:
enimviro,,.? tamen"isi,..?
IV. " Moto relallfs ou ind"flnis.
qm,qu ,\^j^/^^^j^,^^^qu"c"nque,quodc"nque,quoic"nque,etc.
^ ''. ^^.'\quac"nque,qmc"nque^ quottesc"nque,quandoc"nque;
quo es "e-iubicunque,undec"nque.
yani cunque[
et devant ( quamdiu;diversmots,jquampr"dem;
comme : (quam"brem;
quamprtmum;
quam maxime;
quem"dmodum;
quot"nnis;
quo"sque;
quin"tiam,etc.
V. -* Badicavx: verlmvx*
De van t facio,fio...:
are-f"cioyaref"cisetc. are-fio, arefis^ aref"t,etc.
cale-f"cio,calef"cis,etc. cale-fio,calefis, calefil,etc.
commone-f"cio,commonefdcis,etc. commone-fio,commonefis,commonefit,etc.
cofime-f"cio,consuef"cis,etc. comue-f"Ojconsuefis,consuef"yelc.
Uque-f"cio,liquef"cis,etc. lique-fio,liquefis,Uquefii,etc.
paie-facto, paief"cis,etc. patefiOy patef"s, patefit^etc.
tepe-f"ciojtepef"cis,etc. tepe-fio^ tepefiSj tepefit,etc.
Devant dico :
vale^"cojvaledicis,elc.
VI. " Motm divera.
Dans les expressionssuivantes,quand on r"unit les
deux mots en un seul,le premierest proclitiqueet perdson accent :
sdtisf"cere,etc. saiisf"cere;s"iisd"re,etc. saiisd"re;s"i" d"ior etc. satisddtor;v"num d"re elc. venumd"re ;
p"ssumd"re,eic.pessumd"re;
p"sswn"re,etc. pessumire;manu m"ttere,etc. manumitlere ;
magno "pere, magn"pere;m"ximo "pere maxim"pere;t"nto "pere,etc. tani"pci'e^elc.
ACCENTUATION. 289
va* " Expressions rorm"es d*aii soUstantif Inun"dla-
tement suivi d'on i^"nitirou d^on acUeetif attriliotir.
Dans ces sortes d'expressions,le g"nitifou l'ad-jectif
attributifre"oitseul l'accent qui lui appartient,parce qu'ilest le mot principal;et le substantif quipr"-c"de
consid"r" comme proclitiquen'est pas accentu" :
magister"quitwriy populusRom"nuSyprsefectus"rbis^ prsetorurb"nus,tribunus pl"b"Sj resp"blica^pater familias^ vir ill"str"sjorbis terr"rurriy jusjur"ndum etc.,etc.
On accentue de m"me :
prxfecius"rbi^ majorn"t"y
pr"fectusf"ndiSjetc. interea l"ci.
" 13. " Hypoth"se d'une accentuation archa"que.
1. Quand on "tudie la formation des.languesn"o-latines,
on voit,au milieu des alt"rations et des pertesde tout genre qu'eurent" subir les mots latins,ime
syllabesurvivre et persister" travers les si"cles : c'est
la syllabequirecevait l'accent tonique.Exemples :
2. La vitalit"de l'accent toniquetriomphade toutes
les influences qui produisirentla d"compositiondulatin;et le respectde la syllabeaccentu"e se maintint
1. Priscien : P., 666, 668. 1287; K., I, 179, 180, 183; Diom"de : P., 428,
K., 433.
19
290 ACCENTUATION.
chez les peuplesm"mes quiavaient laiss" tomber dans
le plusprofondoubli les r"glesfondamentales de la
languelatine.
3. Aussi,quandon voit cette persistancede l'accent
latindans les languesmodernes, est-ildifficiled'ad-mettre
que les Romains, dans les "volutions de leur
langue,n'aient pas eu le m"me respectpour la syl-labemarqu"e de l'accent tonique.
*
4. Et pourtant,sil'on appliqueaux formes primitivesd'un assez grandnombre de mots latinsles r"gleshabi-tuelles
de l'accentuation,on voit que les formes post"-rieuresdes m"mes mots r"sultent pr"cis"mentde la
perte des syllabesaccentu"es.
Exemples ;
1**Formes accentu"es sur la p"nulti"me:
ACCENTUATION. 291
5. Aussi,pour expliquerce fait,a-t-on suppos" qu'ilexistaiten latin," l'"poqueo" s'employaientlesformes
primitives,une loi d'accentuation tomb"e depuishors
d'usage,d'apr"slaquellel'accent pouvaitse placer" librement et sans conditions prosodiquessur une
des trois avant-derni"res syllabesdu mot. "
Cet accent, qu'onappelleaccent archa"quec aidait
"t" ramen" plustard " la placequ'iloccupe dans la
p"riodeclassique,soit par un d"placement" pur et
simple{am"visti-amavlsti)^" soit par des affaiblissements
{c"gn"tus-c"gn"tus)et des suppressions{p"p"l"cus-p"bl"cus)^analogues" ceux par lesquelsle latin s'esttransform"en fran"ais*."
6. Cette hypoth"seimagin"epeu"M, Benloew* rend
parfaitementcompte de la transformation des mots
comme
*n"c-a-vi enn"c-m\ y"g-i-sia enj"xia{=j"g'8ta)j*m6n'^'Vi " m"n-ut\ ^ven"t-a-rtx " ven"t-rix^am"-vi-sti " am"-st". *pr6r'U'8um" pr"r^sunijam"-ve-runt " r am"-runt^ *pr"-hen'da" pr"s-da^am"-vi'Ssem " amu-ssem^ *qu"'tuo-rto" qu"-rtOy
^f"c-si-sim" f"xtm{=if"C'Sim)j*c"lcar-e " c"lcar^*kv"-vi-S80 " lev"'SSOy *p"rjfiro " p"j"ro^am"^vi'Sse " am"-sse^ *c"gnOtus " c"gmtus.
et de
prk'hi'beo eu prx-beo, *"n-i-decim en "n-decim^d"-hi-beo " d"-beo, n"v-i-fragus" na"-fragusy
1. F. Baudry, Grammaire compar'"edes languesclassiques,p. 19.
2. " Gorssen attribue la premi"re id"e de raccentuation latine archa"que"
un article ins"r" par M. Dietrich au !"' volume du Journal de Kuhn. Je crois
que M.Benloew peut r"clamer la priorit".L'articlede M. Dietrich est de 1852,
et M. Bcnloew avait d"j"pos" les bases de cette th"orie en 1847, dans sa
th"se sur Taccentuation dans les langues indo-europ"ennes,p. 173 " (Notede M. F. Baudry, ouvrage cit",p. 18)." Voyez Weil et Benloew, Th"orie
g"n"ralede l'accentuation latine,p. 105 ei suivantes.
7. Sur le d"placementde raccent dans la languevul-gaire,
voy, p. 231.
APPENDICE. 293
APPENDICE
Restitution et nouvelle interpr"tationdu CSiant dit des Fr"res Arvales.
I* " ObseriraUoiis pr"liminaires.
1.Le Chant ditdes Fr"res Arvales est,comme on le sait,inter-cal"
dans une assez longueinscriptiondu temps d'H"liogabale.Cette inscriptionest le compte rendu des diverses c"r"monies
que c"l"bra le coll"gedes Arvales dans la s"ance du 29 mai 218.
Elle est grav"esur une table de marbre, en capitalesparfoism"l"es de cursives,et la forme des lettres accuse un travail
* rapideet peu soign".2. En dehors du vieux chant dont nous parleronsensuite,
l'inscriptionest souvent incorrecte ; et plusieursmots y sont d"-natur"s
" telpointque, sans le contexte,ilserait impossibledelescomprendre.
Outre les sol"cismes comme per eodem et in papilione reversvs
svo, imputables" l'ignorancedu scribe,on rencontre dans
ce monument certaines confusions de lettres dues "videmment
" la n"gligencedu graveur : traetextati pour preetextati,tost
^o\xrposty CATHEDivs pour cathedriSyepvlap pour epulas,ivniap^OMVjumas,dlvisa pour divisa
yavltianvs et avltianvm pour avi-
tianus,avitianum,extn pour extas, sacriflro pour sacrificio,
OTHspour ollis,et lvmemvlia*. Sauf ce dernier mot', les formes
1. Nous citons ces fautes d'apr"sles indications du C. /. L, vol. VI,
1"" partie^ n"" 2104. " Voyez ce que nous en disons p. 320, en note. "
2. Voyez-en Texplicatlon" la page 320.
294 APPENDICE*
alt"r"es par le graveur sont faciles" rectifierquand on lesconsi-d"re
dans l'ensemble de laphrase,parce que la latinit"de ce do-'
cument nous est tout " fait famili"re.
3. Mais quand des fautes semblables se produisentdans la
partiede Tinscriptionconsacr"e au Chant dit des Fr"res Arvales,
elles ajoutentaux obscurit"s de ce vieux texte d'inextricables
complications.Le d"chiffrement de chaquesyllabedevientun pro-bl"me.
4. En pr"senced'un mot quinous d"route par quelqueparti-cularit",troisquestionsse posent: est-ce purement et simple-ment
mie forme ancienne? est-ce une forme corrompue par l'un
des scribes qui reproduisirentsuccessivement ce texte sans le
comprendre?est-ce une forme que le graveur a seulement
alt"r"e par une substitutionde lettre?
Ilest possibleencore que le m"me mot pr"senteces troisgenres
de difficult"sr"unis;et que sa significationse d"robe " nos
recherches tout " la fois par Tanciennet"Me sa forme,par la cor-ruption
du manuscrit et par une m"prisedu graveur.
5. Quant " ceux des mots de ce vieux chant quise pr"sentent" nous sous une forme parfaitementconnue, ilsemble que les
uns,suffisammentarchalques,sesoient conserv"s telsqu'ils"taient
dans le texte primitif;et que les autres,d'une physionomieplus-
r"cente,soient "galementd'anciens mots qui,pour toute modifi-cation,
ont "t" l"g"rementrajeunispar les scribes. Mais,quandon essaie d'expliquerle passage o" ilsse trouvent, le sens qu'ilsdonnent " l'ensemble ne paraitpas toujourssatisfaisant; et l'on
se demande si telleforme,authentiqueen apparence, n'est pas
une fausse le"on,s'iln'y a pas l" une correction maladroite due
" l'ing"niosit"t"m"raire d'un copiste.6. Une autre circonstance concoiui; " nous rendre suspects
certains mots qui se comprennent " premi"revue, c'est que,
chacun des cinqpremiersversets "tant r"p"t"trois fois,il est
rare que, dans les versets 2, 3 et 4, les m"mes mots soient re-produits
chaquefois sous la m"me forme ; et ilarrive que le gra-veur,
apr"savoir donn" " un mot sa forme classique,le modifie
quand il y revient,et qu'ille rende tout " faitm"connaissable
quandill'"critpour la troisi"me fois.
7. Si de ces variationsl'on peut tirer quelquecons"quence.
296 APPENDICE.
"
a
Ii
V
I
o
"
"s
B
2
0
*3
2"
s.
S a
II 0
sso
fl 0a
S
\
Google,
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 297
III. " M"flftOde " snlirre pour restttaer le texte
corrompw d" Cbant dit des Fr"res Arvales.
10. A notre avis,pour restituercet antiqueMonument, il faut
d'abord chercher dans l'inscription,parmiles troisformes diff"-rentes
d'un m"me mot, celle quia d" figurerdans le texte pri-mitif,en prenant gardede se laisser "garerpar de fausses vrai-semblances.
Ilfaut ensuite,dans le mot qu'on'a provisoirementchoisi,examiner lesalt"rationsqu'ila pu subir et les corriger.
Ilfaut enfin,pour aboutir " une solution quis'imposeet qu'on
puisseregardercomme d"finitive,trouver " l'aide des donn"es
fournies par ce travail pr"paratoire,un texte ancien,plusou
moins conforme " celui du vieux chant,quiconfirme les r"sultats
acquiset aide " r"soudre lesdifficult"sencore pendantes.H
.La m"thode que nous avons suivie pour mener " bien cette
triplet"che est nouvelle. L'id"e nous en a "t" inspir"epar l'ob-servation
d'un faitdes plussimples,et qui,en raison de sa sim-plicit"
m"me, n'a pas as$ez frapp"ou arr"t" l'attentionde nos
devanciers.
Voici ce fait,*mentionn" dans la partiede l'inscriptionquipr"-c"dele chant. Ily est dit que les Fr"res Arvales,au moment de
chanter,re"urent chacun un feuillet {libellus)portant"crit le
chant qu'ilsavaient " dire. Iln'est pas besoin de chercher quelle"taitla forme des lettres"crites sur ce feuillet: c'"tait"videm-ment
l'"criturehabituelle,l'"criturecourante, la cursive*.
12. Quand ils'agitde graver le chant sur le marbre, on mit un
de ces feuilletssous les yeux de l'ouvrier pour lui servir de mo-d"le
; ileut donc une sorte de traduction graphique" faire pour
reproduireen capitalece qui"tait"crit en cursive.
Dans ce travail,il a pu commettre personnellementquelquesfautes,mais la plupartde ses erreurs paraissentimputablesauscribe dont ilcopiaitle manuscrit. En effet,l'attentionqu'onap-portait
" reproduireaussi fid"lementque possiblelestextes sacr"s,
1.On verra d^ailleursplusloin que dans maintes circonstances o" il n*est
pas s"r de sa lecture,le graveur reproduitsur le marbre la forme des lettres
du manuscrit. Or ces lettresse rattachent " Talphabetcursif.
298 APPENDICE.
jointe" l'ignorancedes vieillesformes,obligeaitle copiste"laisser souvent ind"cises cellesdes lettrescursives,et ellessont
nombreuses,quipouvaientse confondre avec d'autres lettresdu
m"me alphabet*.13. Si quelquephilologueretrouvait aujourd'huiun de ces
libelliyavec ses lettresambigu"s,avec son "criture ind"cise,nul
doute que mieux instruitque les Romains du troisi"me si"cledans
la connaissance du vieux latin,il ne p"t comprendrece qui
"chappaitaux contemporainsd'H"liogabaleet restituerletexte du
chant primitif.Ilsaisiraiten eifetdans l'"criturede ce libellusles
ressemblances qu'ontentre ellescertaines lettres cursives,res-semblances
qui,dans le monument de 218,nous sont pour ainsi
dire voil"es par la transcriptionde ces lettrescursivesen lettres
capitales.14. Ce libellus nous manque : mais est-ilimpossiblede le
refaire? Ne peut-on pas recommencer en sens inverse le travail
ex"cut" par le graveur?A l'aide des alphabetsque nous ont con-serv"s
lesinscriptionsvulgairesde Pomp"ies,ne peut-onpas retra-duire
en cursive la capitalequinous d"robe aujourd'huila con-naissance
de la v"rit"?
Il nous a paru int"ressant de tenter l'entreprise.Voici le r"sultatde ce travail.
VW. ""tudes pal"o"nrapht"nies 0"r le texte du Chant
dit des Fr"res Jjrvales. " Bestltatloii et Interpr"ta-tion
nonirelle de ee irleiix chant*
ENOS LASES IVVATE ]NOS LASES IwATE \ = E ! tios, Loses,juvate.
E"iOS 1ASE8 IVVATE*)
15. Sauf ENOS que nous coupons en deux, en faisant de la pre-mi"re
syllabeune interjection,cette phrasen'a rien qui nous
arr"te.
1. Le graveur lui-m"me a eu parfoisrecours " cet exp"dient: on peut s'en
rendre compte en examinant le fac-simil" do Ritschl. " 2. iases est une faute
du graveur pour lases : on a vu plus haut qu'ilconfond assez souvent les
lettresl ei i. Nous trouverons plus loin iimex pour limen, etc.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 299
Nous lisons donc E! nos, Lases,jtivate,6 dieux Lares,soyez-
nous favorables*.
16. La phrasesuivante nous retiendrapluslongtemps; et nous
croyons indispensabled'en parleravec quelqued"tail,car ce sont
les recherches auxquelleselle a donn" lieu,qui nous ont r"v"l"
dans son ensemble la significationdu vieux chant. "
Cette phrasecomprise,le sens des autres se d"voile,et il ne
reste plus" r"soudre que des difficult"sde second ordre.
NEVE ]NEVE I= hi mi.
NEVE ]
17. On a g"n"ralementconsid"r" que le premiermot de cette
phrase"taitneve ; et pourtant l'emploide la conjonctionve^ "
cette place,est plusque suspect.En effet,le vieux latin,dans sa concision,rejettetoute liaison
inutile,surtout quand ils'agitd'un texte de loi,d'une formule
religieuse,o" tous les mots comptent. Or, " aucun titreve n'est
ici indispensable.Il est m"me logiquementinadmissible,sil'on
a "gardau contexte. Pour justifierla pr"sencede ce mot, il
faudrait que la phraseo" ilse trouve f"t une d"pendancede la
pr"c"dente;ilfaudrait qu'apr"savoir invoqu"la faveur des dieux
Lares, ce f"t " ces m"mes dieux que l'on continu"t " s'adresser '.
Mais les deux phrasessont absolument ind"pendantes,les person-nages
auxquelschaquepri"res'adresse sont diff"rents; et en pa-reille
circonstance,iln'ya pas lieu d'employerla conjonctionve.Ces consid"rations,tir"es des habitudes m"mes de la langue
latine,montrent que le passage est corrompu. Le mot neve est
donc une fausse lecture qu'ilest indispensablede rectifier.
C'est sur ce mot que nous allons faire lepremieressai de notre
m"thode.
On verra si ellepeut donner les r"sultats nouveaux et impor-tants
que nous avons esp"r"s.
1.
U faut remarquer " c"t" de la vieilleorthographee pour eh ! et de Tan-
cieune forme Lases pour Lares, la forme classiquejuvatepour jouvate.Oa
verra plus loin d'autres exemples de rajeunissementssemblables.
2. Les personnes qui acceptent ncre, expliquentainsi les prcmiei^versets.
" Lares" soyez-nous favorables;et no laisse pas, Mars, la contagion "
300 APPENDICE.
18. Nous transcrivons nkve en cursive,et cette transcriptionnous r"v"le imm"diatement deux faitsextr"mement curieux.
Nous remarquons d'abord la ressemblance des lettresn et h *.
Nous voyons ensuite que la fausse le"oneve provientd'une con-fusion
avec un groupe cursif imi. Ilsuffiten effetque sous la main
trop rapided'un scribe les lignesformatrices des deux angles
sup"rieursd'une m ne se soient pas exactement rejointes,pour que
cette lettreait prisaux yeux du graveur l'apparenced'un v entre
deux I. Or,comme en cursive I'eest repr"sent"fr"quemmentpardeux lignesverticales ayant exactement la forme de deux i, on
con"oit que l'ouvrier,dans son ignoranceabsolue de la vieille
langue,aitlu nvn en cursive et grav"en capitaleeve, l" o" il
devaitlireet "crire imi '.
19. Nous en tenant provisoirement" cette hypoth"seque neve
doit "tre remplac"par himi, nous voyons dans hi soit un nomi-natif
plurielmasculin,soitun datif ou un ablatifplurielpour his,
avec suppressionde s finaledans l'"criture,conform"ment aux
principesde la vieilleorthographelatine.
La suite nous indiqueracelledes deux formes qu'ilconviendrade choisir.
20. Quant au second mot mi, il n'est pas douteux que ce ne
soitl'ancienne forme de mihi^laquellea persist"jusquedans la
p"riodeclassique.(Voy.BOcHELER,Pr^cw de la d"clinaisonlatine,traduction de M. L. Havet, p. 175.)
21. Passons au groupe suivant :
LVAERVE
LVERVE I = lua fave.LVERVE
Le premierpoint" examiner,c'estde savoirs'ilfaut conserver
l'A,comme dans le premierexemple,ou le rejeter,comme dans
les deux autres.
Nous croyons plusrationnel de le conserver au moins jusqu'"nouvel ordre.
1. Voy. p. 322, n*" 1 : N do nominc^ nunc, sollemnes,vcnimus, " 2. Voy.
p. 321, et p. 322, n" 2 : m de ledum, muliei' et de MAPKOL.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 301
Ilest en effetpeu admissible que cet a se soitgliss"par erreur
dans le texte primitif;et il est au contraire tr"s vraisemblable,
qu'ayantune foismarqu" cet a, le scribeou le graveur Tait omis
ensuite par inadvertance *
.
Nous adoptonsdonc la le"on lva, et nous voyons dans ce mot
soit le futur,soit le subjonctifde hio^avec suppressiond'uneconsonne finale,selon l'ancienne orthographe.
22. Mais sommes-nous en pr"sencede la premi"re,de la
seconde ou de la troisi"me personne?Entre ces troispersonnes, quelchoix devons-nous faire?
N ayant aucune raison de pr"f"rera prioricelle-ci" celles-l",si ce n'estque nous penchonspour l'hypoth"sed'un futur,nousd"cidons de prendreprovisoirementcelle que nous offred'abord
Tordre de la conjugaison,lapremi"repersonne : /w"m.
Nous nous trouvons ainsien possessionde troismots nouveaux,
hi mi luam, dont le sens doit "tre fix" par le mot suivant,erve.23. Que signifieerve ? Apr"shi mi luam^ nous ne pouvons
le consid"rer comme l'imp"ratifdVi^o. Quant " erve pour erves
= erveis= ervis,lentilles,iln'offreaucun sens satisfaisant;mais
nous remarquons que, grammaticalement,il se f"t parfaitement
adapt"" notre phrase.Cette observation nous conduit " cher-cher
un autre ablatif dont la significationsoit plusacceptable.Pour le trouver,transcrivonserve en cursive.
Ce quinous saute d'abord aux yeux dans cette transcription,c'estla ressemblance des lettres r et a. Dans certains graffiti^d'"crituresoign"e,ily a m"me entre ces deux lettresune identit"
de forme presque absolue '.
Nous pouvons donc admettre que r a ind"ment prisla placed'un A. primitif.
Quant " Te,on sait que la capitalerapidementtrac"e,en rac-courcissant
sa base,le rapprochesouvent de la forme de f \
lesinscriptionsabondent en exemplesde ce genre. Dans l'"criture
cursive,ces deux lettrespeuvent aussi ais"ment se confondre,
1. U se peut que TA ait "t" li" dans le manuscrit au V pr"c"dent,et que
cette ligaturefort nette dans le premierexemple du mot ait "t" moins lisible
dan^ les deux autres. Cette circonstance expliqueraitla faute du graveur.
2. Voy. p. 321 et p. 322, n^S : carmimb)is,amaranlus, drauca.
302 APPENDICE.
F ne diff"rant de Te (n)que par la moindre longueurde sa
seconde barre *.
Nous pensons donc qu'"Te ilfaut substituer une F ; et, ce quinous confirme dans cette id"e,c'estqil'unpeu plus bas le gra-veur
lui-m"me nous donne deux fois l'exempled'une substitu-tion
identique,quand,apr"savoir "critle mot evre, ille corrigeen FVFE " la lignesuivante,et lorsqu'ilremplacepar une f le pre-mier
E du groupe berber (bf^wer).24. Cette substitution de f " e et d'A " r a pour r"sultat de
changererve en fave.
Le mot fave sans s finale,est pour faves= faveis" l'ablatif
pluriel,comme nuges = nugeis ; " et Cavaturines= Cavatu-
rineisyMentovines = Mentovineis '.
Quant aa v de fave,il remplaceun ",comme dans favatus*
^ourfabatus; d'o" ilr"sulte que la vieilleforme fave"quivaut"
la forme classiquefabis,de faba,f"ve.
Ce mot joue dans la phrase,le r"le de nom d'instrument,et
c'est" lui que le d"monstratif hi^his se rapporte.25. Nous avons donc hi mi lua fave= his mihi luam fabis;
ce quis'expliquenaturellement ainsi :
Je paieraipour moi avec ces f"ves.
Or,cette phraseest conforme au d"but du chant des L"muries,cit"par Ovide,au V livre des Fastes (vers438):
His,inquitjredimo meque meosque fabis.
Si l'on retire de ce vers inquit,"trangerau chant, et ces
troismots parasitesque meosque ymis " cet endroit pour les be-soins
de la versification,ilreste :
His redimo me fabisj je me rach"te par ces f"ves :
C'est la reproductionpresque litt"raledu texte m"me que nous
venons de retrouver dans le Chant dit des Fr"res Arvales.
1. Voy. p. 321, et p. 322, n" 3 : e ^^geryones^de acgrotes; et p do filium;
" p. 323, n" 8 : E de caniella;et n" 9 : le second e do septembres." Voy.
encore "critureet pi'ononciationdu latin savant et du latin populaire,
p. 24. " 2. C. /. I., I. n" 1297. " 3. C. L L, I. n" 199. Hgno 39-40. "
4. Varron dans Nonius,341, 27.
304 APPENDICE.
adoptonsserp pour serpe^ avec omission de Ve final," cause de
la synal"phedevant "i de incvrrere *.
Les exemplesd'abr"viationsont fr"quentsdans l'inscription.
D'ailleurs,ceux de nos devanciers quilisaientsoitsers pour seiris
ou siriSfsoitsim pour sinas,supposaient"galementla suppres-sion
d'une voyelle." Le sens de serp est : glisse-toi.Ce mot
convient bien " une ombre.
m.CVRREBE' 1
IN'CVRRERE \ = v}cure sc.
LNCVRRERE = INCVRRERE* )
29. On a faitde incurrere un infinitif.Pour nous, ce groupe
renferpaedeux mots : incurrCjplusanciennement incure,et se
pronom. Ces deux mots, r"unis " tort,incuresesont devenus,
par erreur, sous l'influencedu rhotacisme,incurere et,plustard,
incurrereforme infinitive.L'adoptiondu mot pr"c"dent,serp^ne nous permettant pas de conserver incurrere,nous lisons
incure " l'imp"ratif,c'est-"-dire : cours sur, cours apr"s.' 30. Quant " se, sans s finale,comme plushaut/av",ilest pour
ses = seis = sis,au datifpluriel: c'est un synonyme de iis.La
forme se ou ses, vient du th"me sOy en sanscrit : sa.
L'existence de ce mot dans lancien latin nous est attest"e par
le locaii"sei'Ce\devenu seic,puissic et plusdirectement par ce
passage de Festus* : Sos pro eos antiquidicebant,ut Ennius
libro primo :
Constitit inde lociproptersos dea dearum ;
et libro tertio:
Circum sosque sunt magnas gentesopulent";libroseptimo:
Dum cernent terrere minis,hortanturve sos;
libro undecimo :
Contendunt Graios Gr"cos memor are soient sos"
1. Voy. p. 314, la mesure de ces vers. " 2. Les inscriptionsdes basses
"poques sont tr"s fr"quemment mal ponctu"es. Nous ne nous arr"terons pas
sur cette particularit"bien connue. " 3. On a vu plushaut, p. 293, que le
graveur confond l et i. " 4. Au mot sos.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 305
3l. Les deux mots incure se = incurre ilssignifientdonc :
cours apr"selles,cours apr"sces f"ves.
Ce passage du vieux chant correspond" cette partiedu r"cit
d'Ovide : ...fabas..,.jacit ; " timbra putatur colligere^iljetteles f"ves et on croitque l'ombre les ramasse.
intl/oris[= inde foris,LNP^EOIVS = INP^EOIVS* |
32. Nous lisons inde foris.Les trois premi"reslettres,mrf,"
nous sont fournies par indleores ; la quatri"me,, nous est
donn"e par "NpeEOivs. A vrai dire,cette lettre {e)est inconoipl"tedans rinscription: la lignehorizontaledu milieu manque ; mais
on a vu que l'"crituredu graveur est fortd"fectueuse.
Nous avons donc inde quisignifie: de l",hor" de cet endroit.
33. Le mot suivant,forisnous est donn" tout entier par la
variante intl/oris.Lal"ttre/yest nettement indiqu"e,quoiquesa forme ne soitpas cellede f capitale: elleressemble " notre /minuscule imprim"e.Foris signifie: au dehors.
L'emploide /bm, en vieux latin,pour foras ne doit pas nous
arr"ter. (Comparez/bm mortuiim ferre dans la Loi des
Douze Tables.)
SATVR
SATVR
S"fAna
34. Ce mot s -expliquenaturellement par : ayant assez (def"ves),maintenant que tu en as assez.
EVREREMARS
FVFEREMARS | = fuceRemoTS (ouRemurs).FVFEREMARS
35. Nous coupons ainsi : evre remars ou fvfe remars. La
"
1. Voy. page pr"c"dente,note 2.
20
306 APPENDICE.
double le"on,evre et fvfe, s'expliquepar une confusion facile,
d une partentre e et p, d'autre part entre p et r, dans un assez
grandnombre de cas *. " On peut comprendrel'h"sitationdu
graveur entre ces deux le"ons,niais ni Tune ni Fautre ne donnent
un sens satisfaisant.Force nous est donc de chercher " corrigerce passage.
36. Si l'on examine quelest le sens g"n"raldu contexte, on
voit qu'ils'agitde faire partir,de faire fuirl'ombre ; et, " ce
titre,le groupe /i/,premi"resyllabede l'imp"ratif/wye,paraitdevoir "tre maintenu sans aucune modification.
" Quant " la seconde syllabe,fe ou r^, on peutd'autant plusfa-cilement
la consid"rer comme une corruptionde ce = ge^ que
Jes deux formes de f et de r, susceptiblesd'"tre confondues
ensemble, sont voisines d'une troisi"me forme, qui est quel-quefoiscelle du c *.
Nous lisons donc fuce avec le c archa"que" la placedu g.
37. Le mot suivant est rem"rs, termin" par s, ancienne d"si-nence
du nominatif et du vocatifau singulierde la 3"*d"clinaison.
Nous n'h"sitons pas " traduire ce mot par : L"mure.
On saitque lesL"muries s'appelaientanciennement R"muries :
nous avons sur ce pointlet"moignaged'Ovide {Fastes^V, 479) :
Romtdus obsequitur^hicemqueRemuria dixit,
Aspera mutata est.in lenem tempore longoLittera quse toto nomine prima fuit.
Mox etiam L"mures animas dixere silentum.
Quant " W de remars pour Vi^yL\Vi%=Lemurs,Lemur^ on peut
expliquersa pr"sencedans ce mot de deux mani"res. Il est pos-sible
qu'ilsoitprimitif,et que Remars se rattache " la racine mar.
Si Ton n'admet pointcette hypoth"se,rien n'emp"chedeconsid"rer cette lettrecomme une fausse le"onpour v. En eflFet,
souvent, dans les inscriptionsde Pomp"ies,les deux lettresa et
1. Voy. p. 321, et p, 323, n" 8 : p de /"/i'a;et 7 : Rde ea?e"i/)tor." 2.Voy.
p. 321, et p. 322, n" 4 : F du second fut.,,et c de hic.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 307
V sont trac"es de telle sorte que les deux lignesse prolongentau-del" de leur pointde jonction.L'aspectde Ta et du v, ainsi
"crits,est presque celui d'un x. Cette forme x figurantdans sa
pju'tiesup"rieureun v et dans sa partieinf"rieure un a cursif,on
comprendqu'enpr"senced'un signeaussi ambigu, un ouvrier
ignorantse soittromp"sur sa valeur.
On peut voir sur nos planches* un certain nombre d'A et de v
semblables ; mais ce qui donne " notre observation encore plusd'autorit",c'estque pr"cis"ment,dans l'inscriptiongrav"ede
218,le mot marmur est ainsi "crit : AixRMt;R.
LIMEN..E jiimensall' \
= limensali.
LIBfEIfSAU 1
38. Nous lisons limen sali : saute le seuil,franchis le seuil.
Nous adoptonsd'autantplusr"solument cette lecture,qu'elleest
en parfaitaccord 1* avec le sens g"n"ral"du passage, '2'*avec ce
vers d'Ovide :
Et rogat ut textis exeat itmbra suis;
3" avec cette phrasede Vanron cit"epar Nonius Marcellus *:
Dicunt se L"mures domo extra januam ejicere."%
Le rapprochementdans notre vieux texte de remars et de limen,
et,dans Yarron,de L"mures et de januam est particuli"rement" remarquer.
39. Avant de passer " ce qui suit,nous nous arr"terons
quelquesinstants sur le mot sali.
Ce mot est "crit une fois saii,et une autre fois sall; mais
ces divergencesn'ont rien qui doive nous surprendre,car,dans l'inscriptiongrav"e,la confusion entre la forme i et- la
l.Voy. p. 321, et 322, n" 6 : a de arma, acetabula,larinusiei v de locus,
'
surn, Secundinus, " 2. Comparez iases pour lasbs, dont nous avons parl"
plus haut. " 3. Au mot Leinures.
308 APPENDICE.
forme l est,comme nous l'avons d"j" dit,extr"mement fr"-quente,
et les .deux signesy sont " peu pr"s indiff"remment
employ"sl'un pour l'autre. C'est ainsi qu'ona vu dans la partiedu monument quipr"c"denotre vieux chant,les mots divisa,
AvitianuSy"critsdlvisa, avltianvs et,dans le chant m"me, uses
" c"t" de LASES ; lndleores " c"t" de intl/oris; iimen " c"t" de
limen\
Nous n'avons que deux exemplescompletsdu mot sali.L'autre
"e trouvant tronqu" par une cassure du marbre, il n'en
reste que la derni"re lettrequiest un e, mais cette lettre est
peut-"trela plusint"ressante de tout le passage. En effet,si l'on
remarque que le graveur, par une fausse lecture,l'a substitu"e
aux deux signes ii, qui,plusloin,terminent la forme saii,
on voitdans cette confusion la preuve que les e cursifs du libel-
lus "taient repr"sent"spar deux lignesverticales,comme nous
l'avons dit plushaut ; et que dans certains cas embarrassants,l'ouvrier pouvaitprendreles deux lignesii pour un e, alors
qu'ellesavaient une tout autre valeur.
La transcriptionerron"e de ii en e, " cette place,confirme notre
correction de eve en iivii {=imi) au d"but de ce travail..
STABERBER j I aver[siou se)STA BERBEr J= stape\ ou
stABF"TVER *} f aber[sio\x se)
40. Le groupe staberber ou S2ABF"rt;ER poufstabeaver doit se
couper apr"sstabe.
STABE est le futur de stare : il est pour stabet,ancienne
forme de stabit (comparezdcde = d"dit : C. L L., vol. I,
n*"62,etc.).Ce mot et le suivant ne s'adressentpas au L"mure, mais au
1. Nous ne nous arr"terons plus sur ce genre de faute,dont on retrouvera
plus loin d*autres exemples : semvnls " c"t" de simvnis et lvv\to " c"t" de
IwATO pour juvato." 2. La lettrequi suit s dans ce groupe a "t" fort mal
trac"e par le graveur : elle est beaucoup plus petiteque les autres et forte-ment
Inclin"e de gauche " droite. On peut y voir un i,ou plut"tla haste d'un t
priv"de sa barre horizontale. " En outre, la lettre f nous para"t"tre une"
fausse le"onpour e.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 309
conjurateiir: ilsforment une sorte de parenth"seindiquantune
prescriptiondu rituel.
41. Apr"sstabe,vient le groupe rbkr ou aver, dont lapremi"re
lettrese pr"sentedeux fois sous la forme d'une r capitaleet une
fois sous celled'un a cursif.
Ilest m"me " remarquer que cet a cursif est la premi"repartied'une ligaturedont la seconde partieest un t; : les deux lettres
ainsi r"unies ont " peu pr"sl'apparenced'une n capitale.Seulement,on voitqu'" cet endroit,le graveur a h"sit". Apr"s
avoir trac" le signen = av, ila intercal" entre cette ligatureet
I'e,qui la suit,les deux panses d'un b tr"s imparfaitementmar-qu"es
; et ilest facile de constater que cette insertion s'estfaite
apr"scoup.On doit conclure de ces particularit"sque le graveur balan-"ait
entre rber, aver et aber.
Nous lisons aver^.
Si Ton nous demande d'avoir"gard" la correction de v en b
faiteapr"scoup par le graveur, nous r"pondronsque cette substi-tution
de lettrene modifierait en rien notre lecture,car l'"changedu V et du B "taitfr"quent" toutes les "poquesde la latinit",et
surtout au temps o" fut grav"el'inscription.On a A"}h^\ifavatus
^oxxvfabatusdans Varron : on rencontre en outre pr"cis"mentdans
lesproc"s-verbauxdu coll"gedes Arvales berbeces pour verveces,
baccam pour vaccatn, etc. *.
Le mot aver (ou aber),au premierabord, parait"tre une
abr"viation;mais il n'en est rien, comme nous allons le
montrer.
La phrasequi suit,commence par semunis ou simunis :
or la premi"resyllabese ou si s'estsoud"e par erreur au groupe
munis, et doit "tre attribu"e au mot pr"c"dentavei* qu'elle
compl"te.La parenth"se,r"tablie dans son int"grit",sera donc : stabe
aversi ou averse = stabit aversim ou*
averse.
Cette parenth"sesignifie: Il s'arr"tera,ilsuspendrale tripu-diiim en tenant le dos tourn" au L"mure.
,
1.Voil" eDcore un exemple de ces rajeunissementsdont nous avons parl":
aver.,. pour avor... " 2. C. L L.yvol. VI, 1" partie,n"" 2099 et 2086. .
310 APPENDICE.
Elle correspond" cette remarque d'Ovide que le conjurateur
jetteles f"ves en tournant le dos " l'ombre,aversusque Jacitjet
qu'ilne se retourne.pas,nec respicit,si ce n'estapr"savoir dit :
" M"nes exitepatemi. ".
42. On nous objecterapeut-"treque, chaque verset "tant
r"p"t"trois fois,rien ne nous autorise " r"unir la syllabe51 ou se
" la jBn du verset pr"c"dent,qui,"videmment, pour le graveur
s'arr"taitapr"s5/""er"^.
Nous ferons " cette objectionplusieursr"ponses.Nous dirons
d'abord avec M. Br"al : a La tripler"p"titionde chaqueverset est
due au copiste\ " Ilen fut sans doute de ce vieux chant,dans le
texte primitif,comme de nos coupletso" l'"criture ne reproduit
pas les r"p"titionsexig"espar la musique.Ce dut "tre seulement
" une "poqueo" ce chant ne fut plusgu"recompris,que l'on
songea " r"p"tertroisfoischaqueverset sur lelibelluspour assurer
le maintien du rituel.Mais la difficult"qu'on"prouvaitm"me
alors " comprendrele vieux latin,jointe" la n"gligencedes co-pistes,
eut pour r"sultatl'insertionfautive du dispositif,troisfois
r"p"t",dans le texte du chant,et la s"parationde la syllabeseou si du mot dont ellefaisaitpartie.
Ilsuffitque dans letexte originalstaberber[o\i^\\i\j(Astab"aver)se soittrouv" plac"la fin d'une ligne*,et que, faute d'espace,se
ou siaitcommenc" la lignesuivante,pour que cette syllabeait"t"
plustard rattach"e" munis par une erreur de copie.43. Si cette hypoth"sene suffitpas, nous ajouterons(pourles
personnes quiseraient convaincues jusqu'icide 'la justessede
nos vues),un argument tir"de la concordance du vieux chant
avec les vers d'Ovide.
La r"union de si ou se " munes voile cette concordance,.et
donne " la phrasequisuit une significationabsolument inadmis-sible.
Au contraire,quand on rattachese ou si au mot qui pr"-c"de,non seulement l'adjonctionde cette syllabeaide " corriger
la fausse le"onberber,sipeu explicableet sibizarre,mais en-core,
par le fait m"me qu'on en d"barrasse la phrasesuivante,
1. M"moires de la Soci"t" de linguistiquede Paris, t. IV, 5" fa8c.,p.377.
" 2. Position qu'iloccupe pr"cis"mentune fois,dans Tinscription.Voy. la
4* lignedu fac-simil",p. 296.
312 APPENDICE,
Mais cette divergenceest due " la forme de Ye cursif dans le
libellus;et ilest facilede comprendreque Touvriervoyant le mot
ainsitermin",m, n'aitpas su au justes'ildevaitlireie ou ei.
On doit conclure de toutes ces h"sitations,que soit dans le
libellus remis au graveur, soit dans le.texte d'o" "manait ce
libellus^le mot quinous occupe actuellement "taitfortdifficile"
d"chiffrer.
Cependantla derni"re partiede ce mot est bien ternei : c*est
sous cette forme que le graveur l'a"criteou que nous l'avons
retrouv"e dans les complicationsde l'"criturecursive.
Cette fin de mot ternei rapproch"ede patemi dans le-vers
d'Ovide,nous montre une foisde plusla concordance des deux
textes.
46. 11 reste donc " expliquer,au commencement du mot, la
substitution de al " pa. On la comprendraais"ment par la tran-scription
de ces deux groupes en cursive : aussi,pour "viter
d'inutileslongueurs,croyons-nous devoir renvoyer aux planchesquisuivent cette "tude *.
47. La restitutiondes deux mots, Manis pate7meijau vocatif,
appelleensuite un imp"ratifcorrespondant" eocited'Ovide.Cet
imp"ratifest abvolate,comme nous allonsled"montrer.
Si, peu satisfaitde la lecture advocapit, et encore moins
de cette autre,advocadit, on jetteles yeux sur la troisi"meforme
ADvocAeVi,on remarque que ce dernier mot est termin" par des
lettrescursives. Or ces lettres,dans les cas incertains,peuventnous fournirdes renseignementspr"cieux,puisquele graveurles a reproduitestellesqu'illes trouvait sur le libellus.Quand il
transcrit ces lettres,ce n'est plusson interpr"tation,souvent er-ron"e,
qu'ilnous donne,c'estune copieaussi fid"leque possibledes signesqu'ilne pouvaitd"chiffrer. Voil" pourquoi,dans notre
travailde restitution,nous avons toujourstenu grandcompte de
tous les signescursifsreproduitspar legraveur.
Le mot AhYOCkiti est termin" par trois lignesverticales,i ii,
irr"guli"rementespac"es.En outre, on voit dans ce groupe un
1. Voy. p. 321 et p. 323, n" 7 : p de sulpiciae,polUice,etc., et n" 8 : l do
filia,de cam"lia.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 313
longtraithorizontal,qui,partantdu second i, traverse le troi-si"me,
et se continue encore au-del".
Ce traitest "videmment la barre d'un t, qui,dans le libellus,lanc"e d'une main rapideet hardie,avait prisdes proportions
exag"r"es.La m"me particularit"se rencontre dans notre "criture cou-rante
o" lesbarres des / se prolongentparfoisoutre mesure.
Tel qu'ilest,ce groupe se lit iti;mais, si Ton remarque
que le premiersignei est s"par"des autres par un assez grandintervalle,tandis que les deux derniers sont fortrapproch"s; et si
l'on tientcompte de ce faitque dans la cursive la barre du t ne se
trouve pas toujoursexactement " sa place,on admettra facilement
que le premiersignei repr"sentela haste d'un x, et que les deux
autres,si rapproch"s,forment un c. Il en "tait certainement de
la cursiye des Latins comme de la n"tre,o" les barres des ^,les
pointsdes e, les accents, les apostrophes,ont une tendance "
s'"carterde leurplacer"guli"repour s'avancer vers lafindu mot.
Nous lisons donc,non pas advocadit ni advocapit,ni d"vo-
caiti,mais advocate *.
48. Toutefois,ce premierr"sultat,siimportantqu'ilsoit,n'est
pas suffisant : noys sommes loin d'avoir un synonyme "'exite.
C'estle cas de recourir " la transcriptiondu mot en cursive.Cette
transcriptionfaite,toute difficult"dispara"t: nous voyons entre
la forme du d et celle du b une ressemblance frappante,et une.
grandeanalogieentre c et /';nous substituons " " rf / " c,et nous
avons un nouveau mot abvolate. Ce mot est bien le synonyme
A'exit"yque nous cherchions;et s'iln'a pas "t" conserv" par
Ovide,c'estque sa quantit"l'exclut^de l'hexam"tre et du penta-m"tre.
A partce d"tail,notre restitutionest en parfaitaccord avec le
vers du po"te;
M"nes exite patemi.M"nes paternels,sortez,
1. Ainsi ont lu avant nous Lanzi, Grotefend etKlausen. Voy. Egger, Lat.
senn. veL reliq.,p. 68. " 2.Voy. p. 321, et p. 328, n" 10 : d de de"tri,dec;
et B de beUis,Plioebus,Sabinus. Voy. "critureet Prononciation du latin
savant et du latin populaire,p. 24, le septi"mec ; et p. 25, la quinzi"mel, etc.
314 APPENDICE,
puisquenous lisons dans le vieux chant :
Manis pateimeiabvolate.M"nes paternels,envolez-vous.
CONCTOS
coNCTOS \ = cunctes = cuncti.
os
49. Le mot conctos^ dont on a faitjusqu'iciun accusatif plu-rielr"gimed'advocapityne peut plusse construire avec ce verbe
devenu abvolate par suite de nos corrections.
Le plussimpleserait de le rattacher au mot nos du vers sui-vant
; CONCTOS ENOS MABMOR IWATO.
Toutefois,nous aimons mieux y voir,comme dans stabe
avej'si,une sorte de parenth"seindiquantune prescriptiondu
rituel.
Il r"pondraitainsi au mot ensemble dont nous nous servons en
musique pour marquer que toutes les voix doivent se r"unir en
une action commune et simultan"e*.
50. Nous consid"rons en effetque l'assistance,au moment de
chanter,se divisaiten plusieursgroupes, en troisprobablement*,que ces troisgroupes disaientchacun troisfoischaquevers, en
sorte que le m"me vers "taitr"p"t"neuf fois.Cette opinionnousest sugg"r"el*par le t"moignaged'Ovide,qui " deux reprisesrevient sur l'expressionnovies dicere^;2* par une phrasede
l'inscriptionde 218, carmen descindentes tripodavenint,o" le
mot descindentes(= discindentes)signifieque les Arvales (fid"lessur ce point" une prescriptionde l'antiquerituel)ont scind" le
chant,c'est-"-dire,se sont divis"s en plusieursch"urs pour le
chanter.
Ce partage de l'assistanceen plusieursgroupes prenaitfin
apr"sle vers Manis patemeiabvolate *;et toutes lesvoix se r"u-
1. CuxcTi slgnificaiquidem omnes, scd conjuncU et congregati;al vero
OMNES, etiam si diversis locissitit. (Festus.au mot cuncti.)" 2. On conna"t
fimportancedu nombre trois dans les c"r"monies de ce genre. " 3. Fastes^
Livre V, vers 439 et 443. " 4. C'est, selon Ovide, le moment o" le conjura-
teur se retourne, la c"r"monie proprement dite "tant termin"e : Respicityet
rite sacra peractaputat.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 315
nissaient alors en un ch"ur d'ensemble pour entonner le vers
suivant enos marmor juvato.51. D'apr"scette interpr"tation,coiictos repr"senteun nomi-natif
: c'estune corruptionde conctes * =cuncti due au voisinagede la fausse le"onadvocapit,et favoris"e par la ressemblance fr"-quente
d'c avec o en cursive*.
.
52. Nous n'osons pas consid"rer conctos comme une vieille
forme de nominatif plurieldont M. BQcheler parleen ces
termes :
" Les th"mes en o form"rent leur nominatif plurielde deux
mani"res;ilsle form"rent " la grecque, " l'aidedu suffixei, et "
l'italique," l'aidedu suffixes. On peutdonc reconstituer par con-jecture
deux groupes d'anciens nominatifs plurielsayant pour
type,les uns agrot = "ypoi,et les autres Romanos, quise rap-proche
de l'osqueN"vlan"s et de l'ombrien Ikuvinm " '"
ENOS MARMOR IW"TO
ENOS UArmor lvvato [ = El nos, Marmor ^juvato.
ENOS MAMOR. LW"TO
53. Ce vers o" Marmor doit "tre consid"r"e comme une
variante de Marmar^ Marmur ou Marma (?),signifie:
" 0 Ombre, sois-nous favorable."
1. a Nous avons, dit M. Fr. B"cheler, environ dix-huit exemples de nomi-natifs
plurielsde la seconde d"clinaison en es, comme Attilies,coques, magis-
tr"s : la plupartsont du sixi"me si"cle de Rome. " Pr"cis de la d"clinaison
latine traduction de M. L. Havet, p. 61. " 2. Pour constater la
ressemblance des ces lettres,voyez ("critureet prononciationdu latin savant
et du latin populaire),p. 23-24, le quatri"mee et les quatorzi"me,quinzi"me
et seizi"me o; voy. "galementYo du mot credo, page 19, n" 2; Yoy. encore
ci-apr"sp. 322, n" 1, Ve de venimus; et voyez surtout lesplanchesdu ^./. L,
vol. IV, passim," 3. Ouvrage cit",p. 68.
316 APPENDICE.
R"SUM"
54. 11 r"sulte de nos corrections que le Chant dit des Fr"res
Arvales doitprendrele nom de Chant L"muralj et qu'ilfaut le
r"tablirde la mani"re suivante :
E! nos, LaseSyjuvate !
Hi mi liia fave; Marmar^, serp, incure se! Inde forissatur fuce.Remars : limen sali!
[stabeaversi ou abersi)Ma?iis patemei,abvolate !
[conctes)E ! nos, Marmor^, juvato!
Triumpe!
55. Ce quidonne en latinclassique:
O! nosy Lares,juvate!
Bis mihiluam fabis\Umbra, serpe, incurre iis!Inde forassatur fuge Lemur : limen sali!
M"nes patemi,avolate[stabitaversim)
[cunct")0/nos^ Umbra^juvato!
Triumphe!
56. C'est-"-dire en fran"ais:
0 Lares, soyez-nous favorables !
Je paieraipour moi avec ces f"ves. Ombre, glisse-toi,cours
apr"selles! Maintenant que tu en as assez, fuis hors de ce lieu,L"mure : saute le seuil!
(Ons'arr"tera en tournant le dos)
1.Juvaie, et plus bas juvato,pour la forme ancienne jouvate,jouvato,
ainsi que aversi ou abersi,pour avoi*si,nous montrent que Torthographede
ce vieux texte a "t" modifi"e et rajeunie" une "poque o" on le comprenait
encore. " 2. Ou Uannur ou Marma. " 3. Ecrit une fois Mamor par
inadvertabce.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 317
M"nes paternels,envolez-vous!
(Tousensemble)0 Ombre, sois-nous favorable!
Triomphe!
57. Voici maintenant " comment Ovide a reproduitce vieux
chant,au livre V* des Fastes (vers436-444):
Vertituret nigrasdccipitore fabas;
Aversusquejacit: sed dum jacit: " H"cego mitto ;
Bis, inquitredimo meque meosque fabis,"Hoc noviesdicitynec respicit:Umbraputatur
Colligere^et nullo tergavidentesequi.It"irsiisaqxiam tangit,Temes"aque concrepatsera;
Et rogat ut tectisexeat Umbra suis.
Cum dixitnovies : " M"nes exite patemi ",
Respicit,et pure sacra per ac ta putat.
T" " M"triiiiie.
58. Le chant L"mural, tel que nous l'avons restitu",se com-pose
de cinqvers, dont voici la mesure :
1. E!\\nos, La\ses,ju\vate!\2. Hi IImi lu\afa\ve;Mar\mar^serp, \incu\rese ! \3. In IIde fo\rissa\turfu\c",Re\mars : li\m"nsali ! \4. Ma \\?iispa\temei,\abvo\late!\5. E ! Ilnos, Mar\mor,ju\vato! \
59. Tous ces vers sont des vers saturniens. Nous les avons
scand"s selon la m"thode de M. Louis Havet,en faisantde la pre-mi"re
syUabeune anacruse^.
Le premiervers est form" du premier"h"mistiched'un hexa-m"tre
saturnien*.
1. Bq saturnio Latinorum versu, p. 7 et 195. " 2. In antlquissimisteni"
poribufversus fuerunt, qui saturnii hexametri prius liemistichium "qua"
bant (ouvr.cit",p. 11)..
318 APPENDICE.
Le second vers est un hexam"tre saturnien,avec c"sure apr"sFarsis du troisi"me pied*." La finale re, au sixi"me pied,est
allong"epar Tarsis '.
Le troisi"me vers est aussi un hexam"tre saturnien,avec c"sure
apr"sl'arsisdu troisi"me pied." Les finalesde,ce, au premier
piedet au quatri"me,sont allong"espar Tarsis. " Au sixi"me
pied,Tarsis est form"e par deux br"ves : m"n sa*. " La syllabemen est br"ve par infraction " la r"glede position,"5omme on
voitdans Plante et dans T"rence,tam"n de, iam"n sei,etc.
Le quatri"mevers est un t"tram"tre saturnien,avec c"sure
et hiatus apr"sla th"sis du second pied*.
Le cinqui"mevers est form" du premierh"mistiche d'un hexa-m"tre
saturnien*.
Quant " triumpCyc'est une sorte d'interjectionen dehors de
toute mesure.
TI. " Concliisioii.
60. On a appel"jusqu'ici,par excellence.Chant des Fr"res
Arvales,le texte antiqueque nous venons de restituer;et
l'uniquemotif qui,bien " tort,selon nous, lui a fait donner
ce nom, c'estqu'ona trouv" ce chant dans les Actes des Fr"res
Arvales.
Ce n'"taitpourtantpas une raison suffisantepour le consid"rer
comme le chant propre et traditionnel de ce coll"ge.Cette erreur en a entra"n" une autre; et comme le Chant
par excellence des Fr"res Arvales devait "tre une invocation
1. Cxsura habet hcum aut post tertU pedis th"sin,aut,quod rarius fit,
postefjusdemarsin (ouvr.cit", p. 7)." 2. Syllaba brevis.quw vocis exitum
effkit,si sub arsij necessario producitun(ouvragecit", p. 12)." 3. Arses
singuUd aut ex longissingulisconstant aut brevibus ex Unis (ouv.cit",p. 8)." 4. La c"sure coupe le vers en deux parties"gales,comme dans rhexam"tre
saturnien : Voy. n*" 1. " 5. Persxpe in versibus saturniis hiatur postarsin,
in cxsura post thesin quoque (ouvr.cit",p. 62).[On a pu remarquer dans chacun des deux hexam"tres, " Yarsis du sixi"me
pied,une exceptionaux lois "tablies par M. Havet : i" rallongementd'une
br"ve " cette place; 2" la dissolution commen"ant sur une finale.Sans con-tester
aucunement les r"glespos"espar M. Havet, nous ferons observer que
la tr"s haute antiquit"de ces vers suffit" expliquerces licences.]
320 APPENDICE.
3**fausse lecturede m pour ra, ces deux derni"res lettresr"unies
ayanten cursive exactement "a forme d'une m ; 4* insertionerro-n"e
d'un V, " cause d'une fausse ligatureform"e par la ren-contre
du dernier jambage du groupe ra avec la partieinf"-rieure
de l*.
Or,lemtiralia suivi Sacceperuntsignifieque lesassistants,au
moment m"me o" le chant allaitcommencer, " re"urent ce dont
on se sert pour conjurerles L"mures. "
1. Voyez " ce sujetla transcriptionen cursive,p. 321. " Voyez en outre,
p. 322, n" 6. V des deux acetabvla, et p. 323, n" 7, v de pbregrinvs;
p. 322, n" 5, M de amarantvs, et p. 323, n" 9, m de septembres. " Quant "
la rencontre de la partieinf"rieure d'une l avec un a pr"c"dent,on en trou-vera
un exemple dans le C, /. I.,vol. IV, pi.xiv, n" 2, au mol malvm, etc.
Nous ferons remarquer que tous les mots corrompus do;itnous avons donn"
la liste" la page 293, reprennent, comme lvmemvlia, leur forme correcte et
r"guli"re,quand on les transcrit en cursive.
RESTITUTION DU CHANT DIT DES FR"RES ARVALES. 321
TRANSCRIPTION EN CURSIVE " RESTITUTION
"aVO(KlfKADVOCAITI
AiuOkK"^|(ABVOLATE
lV/M "A^ *^ LVMEMVLIA
C\\hK\lhXl\XLEMVRALIA21
y
" -i^
324 APPENDICE.
L"GENDE
(Voyezp. 322 et 323.)
1. nomine nunc [C.L L., vol. IV,pi.xxv, 6)." sollemnes
(pi.xxxYi, 17)." venimm (pi.xxxvi, 54).
2. lectum (pi.xiii,12)." mulier (pi.xxiv, 3)." MAPK02
(pi.XXXI, 39).
3. filium(pi.XXIV, 3).'^geryones (pi.xxxviii,23)," aegrotes
(pi.XLVIII,8).
4. fut...,fut...(pi.XXXVI, 15 et 22)." fortunata(pi.xxxvii,12)." rusticus (pi.xxx, 12)." hic (pi.xxxvi, 49).
5. carmimrus (= carminibus,pi.xxxii, 30)." amarantus
(pi.XXX, 17)." drauca (pi.xxxvi, 18).
6. arma (pi.xxi, 29)." acetabula2 fois (pi.xxxrv, 6)."
iar"nus(pi.xxxv, 5)." locus (pi.xix, 15)." sum (pi.xxxv, 4)." secundinus (pi.xxxv, 27).
7. sulpiciae(pi.xv, 6)." politice(pi.xxii,8)." exemplar(pi.XXX, 2)." ampliate(pi.L, 25)." pr (= pridie,pi.iv, 5."
pompeiana(pi.xiv, 1)." peregrinus(pi.x, 8).
8. filia(pi.xxxv, 31)." cam"lia (pi.xxv, 4).
9. septembres(pi.xii,10).
10. dextri(pi.xxv, 6)..
" dec (= d"cembres,pi.xxxviii, 23)." bellis(pi.XXXVI, 31)." phoebus,sabinus (pi.xxxvi, 40).
Les cinquante-cinqplanchesdu IV* volume du Corpusren-ferment
encore une quantit"consid"rable d'exemplesconformes
aux diff"rentes"crituresdes copistes,quireproduisirentsuccessi-vement
letexte du vieux chant.
ADDITIONS ET COBRECTIONS
P. 1-84. Au d"but de notre ouvrage, nous nous sommes g"-n"ralementcontent" pour nos citationsdes grammairienslatins
de renvoyer " l'"ditionde Putsch,sans mentionner cellede Keil.
Le tableau suivant comblera cette lacune :
Priscien :
Putsch,p. 543 = Keil,I,p. 12. Putsch,p. 548 = Keil,I,p. 19.
" p. 545 = " I,p. 14. " p. 555 = " I,p. 29-
" p. 546= " I,p.l6. " p. 557= " I,p. 31.
Marins Viclorinus :
Putsch,p. 2453 = Keil,p. 6, 32. Putsch,p. 2456 = Keil,p. 8.
" p. 2454= " p. 33. " p. 2456= " p.lO,H." p. 2455 = " p. 34. " p. 2462 = " p. 16.
Velius Longus :
Putsch,p. 2216 = Keil,p. 49,50,51.Putsch,p. 2220 = Keil,p. 55.
" p. 2217= " p. 5J. " p. 2228= " p.67.
" p. 2219 = " p. 54.
Diom"de :
Putsch,p. 418 = Keil,p. 423. Putsch,p. 424 = Keil,p. 430.
" p. 421 = " p. 426.
Charisius : Putsch,p. 104 = Keil,p. 130.
Scaurus : " p. 2257 = " p. 21.
Cassiodore : " p. 2286 = " p. 154.
Asper : " p. 1726 = " p. 547.
P. 3,note,derni"re ligne." Ajoutez: Les lettresph"niciennesdont le typeest plusancien que celui du sarcophaged'Eschmun-
Ezer,sont c, h, m, n, quidiff"renttr"s peu des formes correspon-dantes
de notre tableau ; et t, q, t,qui s'en "loignentdavantage
(Voy.Fr. Lenormant : Dictionnaire des antiquit"sgrecques et
romaines Ae MM. Ch. Daremberg et "dm. Saglio,p. 194).
326 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
P. 7,ligne2. " Le passage de Marius Victorinusest corrompu.
Quatre manuscrits donnent : {Attitis)'nec z litteram nec y in
libro suo rettulit: c'est sur cette le"onque nous avons traduit.
Ilen est une autre : nec z litteram nec y in librossuos rettulit,
qu'oninterpr"teainsi : Attius ne r"introduisitpas le z... dans ses
ouvrages. Mais cette traduction ne peutconvenir en parlantde Vy
que lesLatins des premierssi"clesde Rome ne connaissaientpas.Aussi a-t-on propos"de remplacery par x. (Voy.Keil,page 8,
en note.)P. 9,n**6,ligne14. " Lisez : Lenormant.
P. 12,n**2,ligne5. " Lisez : simplementpar une r.
P. 18,note 2, ligne6. " Ajoutez: On poss"decependantquelquespapyrus v"ritablement antiques.Tel est celuiquifutd"couvert " Herculanum,et qui contient un po"me sur la guerre
de C"sar et d'Antoine,attribu" " Rabirius. Ilva sans dire qu'ilest ant"rieur au 23 ao"t 79 apr"sJ.-C. On cite encore comme
remontant " l'antiquit"proprementdite un manuscrit de Virgiledont il ne reste plus que quelquesfragmentspartag"sentrela biblioth"quede Berlin et celledu Vatican. Ila "t" d"crit par
M. Pertz,en 1863,dans les M"moires de l'Acad"mie des sciences
de Berlin. M. Pertz a donn" " ce manuscrit le nom "!Augu$teus^et il croit pouvoiren faire remonter l'origineau premierou au
second si"clede notre "re.(Voy.E. Benoist,Virgile,vol. I,p. xx.)P. 21,ligne12. " Lisez : la maison d'Argus." Argo est le
nom donn" par les Italiens.
P. 27,ligne4. " Ajoutez: Voyezencore sur la prononciation
delV^p.65.P. 27, n**5,ligne12. " Lisez : Q. Asconius P"dianus.
P. 29,ligne12. " Ajoutez: sauf apr"su, v, (Voy.p. 80.)P. 38, note 1. " Ajoutez: Corssen,2* "dition.Vol. I,p. 715
et suiv.
P. 41, lO**,ligne7. " Comcriptesou scriptesse rencontre sur
un fragmentsi mutil" (C./.L.,I,n**532),qu'ilest difficilede sa-voir
quelcas ilrepr"sente: Mommsen en faitun nominatifpluriel.Effacez ce mot ainsi que vicanes qui est une fausse lecture,et
remplacez-lespar Cavaturines et Mentovijiesablatifspluriels
pour Cavaturineis et Mentovineis,dans l'Arbitragedes Minucius.
(Voy.plusloin,p. 88,ligne11-12.)
328 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
ajoutez: Point de formes comme fuet,cepetdans le s"natus-
consulte.
P. 88;ligne11-12. " Soulignez: cavatunnes, meniovines
(quisont " Tablatifpluriel).P. 88,n* 20,ligne8." Lisez : " Vo de lad"sinence ipopolom,
floviom,formes d"j"tr"s rares " c"t" des formes en 2/ quisont
pr"dominantes; " rivom^iniquom,compascuos, comflovontet
comfluonto" To se maintiendra longtempsencore, parce qu'ilest
pr"c"d"d'un u ou d'un v (Voy," ce sujet,p. 94,100,104-105).P. 89,derni"religne."Ajoutez: "les nominatifsplurielsde la
2* d"clinaisonMinucieiSyRvfeis; et lesablatifsplurielsCavatu^rines et Mentovines = CavattirmeiSyMentovineis.
P. 94,ligne21-22. " Effacezla parenth"sede renvoi.
P. 150, 17' lignede lanote. " Lisez : n^affirmepas non plus..,P. 163,ligne18-19. " Ajoutezen note les renseignements
suivantsemprunt"s" MM. Weil et Benloew [Accentuationlatincy
p. 31): Nous savons par Priscien (p.751)qu'o"taitlong dans
tous lesnominatifs en -onsj except"sons et insons et par Probus
(p.1444)que 1' T"taitdans tous lesnominatifs en -ens, " Probus
dit ailleurs(p.1418)que tous les participessoiten am soiten ens
avaient la voyellelongue." MM. Weil et Benloew consid"rent
que 5 apr"sn influesur la quantit"de lavoyelle; aussi disent-ils
(p.33): Iln'estpresque pas besoin d'ajouterque la longueurde
la voyelledes nominatifs mons^ ponsj dens,etc. ne prouve rien
pour laprosodiedes cas obliques,dans lesquelsn n'estplussuivi
d'un s. Les cas des participesde la 3* et de la 4* conjugaison,dif-
fideniis,venientis^avaient certainement 1' bref.
P. 210, note 2,avant-derni"religne." Lisez : Ambrosimius.
P. 233,n**44,ligne8. " Lisez : v"l"cri.
P. 237,lignes16,17. " Majo,mino = peut-"tremajos,minos.
P. 243, vers 3. " Lisez : dic\tum.P. 254,ligne14. " Lisez : r^, m.
P. 255, n**85,ligne4. " Lisez : et Marins Victorinusnous fait
conna"tre que la sifflantepersistait,mais que le t ne se pronon"ait
pas ; et transportezce passage, p. 256," la finde la ligne2.
P. 271,note 2,ligne2. " Lisez : mots subalternes.
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 328 "'
P. 3, note,ligne31. " Lisez : le seul grand texte ph"nicien.P. 29, ligne 12. " Nous devons pr"venirque les deux
exemples,popvlvs, popvlvm, sont amen"s icipar ce quipr"c"de,et ne sont pointdonn"s comme des citationsextraites du s"natus-
consulte. Il e"t sans doute "t" pr"f"rablede citer des mots
emprunt"s au monument lui-m"me,comme ceux qu'on peutvoir r"unis,p. 80, 2* colonne,6*. " Rappelonsce que nous
avons d"j"dit,p.326,comme additioji" ce passage de la p. 29,
que Vo archa"queest toujoursmaintenu dans le s"natus-consulte
apr"su, v.
P. 33,n* 11. " Lisez : Ce que nous venons de dire " proposde Vu dans le groupe q-Uf s'applique"galementaux groupes
y-w
P. 36,ligne7. " Lisez : Voyezp. 65.
P. 39,4% lign"7. " Lisez : hercvle.
P. 58, n' 70, " la fin. " Lisez : la syllabepeut rester br"ve.
[L'allongementpar positiona "t" "tudi" de pr"set trait" lon-guement
dans cet ouvrage. Nous avons expliqu"," diverses
repriseset dans les plusminutieux d"tails,que, lorsqu'ily ^
position,c'estla quantit"de la syllabeet non celle de la voyelle
que la positionmodifie. Dans les discussions approfondiesaux-quelles
nous nous sommes livr"sur cette particularit"de la pro-nonciation
ancienne,nous nous sommes appuy"constamment
sur cet importantprincipe,que nous avons rappel"cent fois,et
presque " toutes lespages de certains chapitres.
N"anmoins, nous nous apercevons, en nous relisant,que dans
septou huit passages, sans grandeimportance,l'expressiondont
nous nous sommes servia trahinotre pens"e.
Comme, selon notre th"orie,dans les infractions" lar"gle
de l'allongementpar position,la consonne quisuit la voyelle
dispara"t,et que souvent cette voyellereste seule pour repr"-senterla syllabe["c-cepisse: "-cepisse),il nous est "chapp"
de dire qu'apr"sla chute de la consonne la voyellepr"c"-dente
reste br"ve : c'est la syllabeque nous voulions "crire,
comme nous l'avons faitpartoutailleurs dans les m"mes circon-stances.
Nous esp"ronsqu'onvoudra bien nous pardonnercette inad-vertance.
]
328 '"" ADDITIONS ET CORRECTIONS.
P. 108,note,ligne21 ." Lisez l'Veleia.
P. 142,E = I,ligne2. " lisez : benemerente.
P. 144. " Supprimezla note 2.
P. 161,ligne7. " Lisez : la syllabereste br"ve,comme si la
voyellen'"taitsuivieque d'une seule consonne.
P. 162,n" 11,ligne8. " Remplacezellepar la syllabeet
lisez: si lasyllabe"taitd"j"longuepar nature...
P. 225, ligne2. " Lisez : ilsexpliquentcomment il se fait
qu'unesyllabetermin"e par une voyellesuivie d'une muette
puisserester br"ve devant une liquide.P. 226, note 1
, ligne6. " Lisez : de fa"on " laisserbr"ve la
syllabequipr"c"de.P. 234, en note. " Transportezles notes 3,4, 5 et 6 au bas de
la page suivante.
P. 248, n' 73,ligne2. " Lisez : lasyllabereste quelquefoisbr"ve (comparezce quiest ditseptlignesplusbas).
P. 255,ligne1. " Lisez : une syllabetermin"e par r peut
rester br"ve devant y, n.
P. 264,ligne11. " Lisez : toutes les fois que Plante a f^
br"ve la syllabepr"c"dente.P. 264,ligne17. " Nous pr"f"ronsmaintenant "crire Hector.
P. 265, 3*,ligne3. " Ajoutez; Dans les mots " finale
longue,dans lesquelsla p"nulti"meest longueseulement par
position: t"ngds (= t"-ng-"-"s),conune le troisi"me temps
est repr"sent"par la pause quis"parelesdeux consonnes (w^),et qu'onne peut accentuer que les voyelles,l'accent se porten"cessairement sur le quatri"metemps [ta),
P. 304,note 1. " Lisez : Voyezpage pr"c"dente,note 3.
P. 307, note 38,ligne5. " Lisez : tectis.
P. 315, n^ 52,ligneH. " Lisez : furmar.
P. 315, n' 53,ligne1. " Lisez : consid"r".
P. 318, ligne13. " EfiFacezle chiffredu renvoi : 5; effacez
"galementce m"me chiffre,en note,devant Pers"pe,P. 332, au mot arcerianvs ajoutezcodex, et plusbas,lisez :
Ce manuscrit est du VP ou du Vil" si"cle.,...
P. 341.
" Effacez Arccrianus.
A L
CHRONOLOGIE
DES
GRAMMAIRIENS LATINS CIT"S
Albinus,cit" par Raflnns : l"* moiti" dn n* si"cle apr"s J.-C.,selon
Teuffel {Geschichteder rOmischen IdtteraiurTeubner, 1874). "
Sur Albinas Hagister,post"rieur" Priscien (qu'ilcile),voy. Keil,Grammatici latinivol. Vil,fasc.i,p. 225.
Arruntius Cexsus : "poqued'Antonin le Pieux,selon Teuffel.
AsPER (iEmilins): "poquede Domitien.
Attiltos Forturati"nus : "poque inconnue,selon Keil; l'^ moiti" du
IV* si"cleapr"sJ.-C, selon Teuffel.
AuLus Geluds ou Aulu-Gelle, de 125 environ " 175 apr"sJ.*C.
Beda Sacerdos,mort en 672 apr"sJ.-C, selon Teuffel.
Cfciuus YniDEX : cit" par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).
CfSELUus VmDEx : "poque d'Adrien,selon KeU; "poque de Trajan,selon Teuffel.
Gfisros Bassus : "poquede N"ron.
Caper (Flavius): 2* moiti" du u? si"cle apr"s J.-C.,selon Keil et
W. Brambach..
Cassiodorhis Senator (Hagn"s Aurelius),ou Cassiooore,de Scyla-
ceum dans le Brutium : 480-575 apr"sJ.-C, selon Teuffel;ilavait
93 ans vers 560, selon Keil.
Charisius (FlaviusSosipater),fin du iv* si"cleet commencement du v*
apr"sJ.-G.,selon Osann.
CmNA, cit" par Ruflnus (voy.p. 186 de ce livre).
CoNSEMinis,de Gaule : 2"* moiti" du v* si"cle apr"sJ.-C, selon
Teuffel.
CoRifUTus (L.Annsus), de Leplis,en Afrique: "poque de N"ron.
CuRTii's Valeriarus : fin duiv* si"cleapr"sJ.-C, selon Osnnn.
330 CHRONOLOGIE DES GRAMMAIRIEiNS LATINS CIT"S.
DiOMEDES OU DiOM"DE .* 2^ moiti" du iy* si"cleapr"s J.-C, selon
Osann.
DoMATus (iElius),mallre de saint J"r""ie : milieu du n"* si"cle.
EuANTHius,cit"par Ruflnus (voy.p. 186 de ce livre).Festus (SextnsPompeius): "poquede Commode et de Septime-
S"v"re.
FiRMiANus,cit"par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).
Helenhjs,cit"par Rufinus (voy.p. 186 de ce livre).Ion,cit"parVarron (dansPriscien).IS2D0RUS HisPALENsis OU IsiDORE DE S"ville : 570 euviron " 640
apr"sJ.-C.
JuBA : 1" moiti" du m* si"cleapr"sJ.-C.HariusVictorinus (C),d'Arrique,enseignait" Rome, dit saintJ"r"me,
dans la 1" moiti" du rv* si"cleapr"sJ.-C.
Martianus Capella,de Hadaura,en Afrique: findu iv* si"cleet com*
mencement du V" apr"sJ.-C.,selon Teuffel.
Maximus YicTORimJs : "poqueinconnue;confondu parfoisavec Marins
Victorinus.
NiGiDius (P.Figulus),pr"teuren 58 avant J.^.
NiSDS : "poque de Tib"re.
iNoNius Marcellus : 2* moiti" du m* si"cleapr"sJ.-C.
Pedunus (Q.Asconius),de Padoue : environ de l'an 3 " Tan 88
apr"sJ.-C.
PoMPsius,de Mauritanie : "* moiti" du V si"cleapr"sJ.-C, selon
Teuffel,
Priscianus ou Prisgen^ de Mauritanie, enseigna" Constantinoplesous le r"gne d'Anastase,dont il composa le pan"gyriquevers 512.
Probus : 2"*moiti" du iv""si"cle,selon Teuffel.Plusieurs pensentqu'iln'est autre que Val"rius Probus de B"ryte,en Ph"nicie,quivivait
dans la r" moiti" du i*"si"cleapr"sJ.-C.
RoFiNus,d'Antioche : fin du iv* si"cle,selon Keil; 1" moiti" du v"
apr"sJ.-C.,selon Osann.
Sacerdos (MarinsPlotius),post"rieur" Juba, mais ant"rieur
" Diom"de,selon Keil;par cons"quentde la 2* moiti" du
m* si"cle ou de la 1" du iv* apr"sJ.-C. : "poque de Diocl"tien,dit Teuffel.
Santra,cit"par Scaurus.
ScAURus (Terentius): "poqued'Adrien,d'apr"sAulu-Gelle.
Sergius : "poqueinconnue ; ilest souvent confondu avec Servius dans
les titresdes manuscrits.
CHRONOLOGIE DES GRAMMAIRIENS LATINS CIT"S. 331
Servids Honoratcs (Marius),contemporainde Symmaque, quiv"cutde 350 " 420 apr"sJ.-C.,mais plusjeunede quelquesann"es,selon
Macrobe. '
SiSENNA (L.Corn"lius): 119-67 avant J.-C,selon Teuffel.Bttcheler
dit que ce Sisenna n'est pas legrammairien,et que celuiquis'oc-cupa
d'"tudesgrammaticalesn'"crivitpas avant l'"poqued'Adrien.
SosiPATER,voy. Charisius.
Stoo (L.iEliusPraeconinus),de Lanuvium, ma"tre de Varron et de
Cic"ron.
Terentianus Maurus, de Maurilanie : 2* moiti" du iu" si"cle
apr"sJ.-C.
Valebids Probus,de B"ryte,en Ph"nicie : milieu du i" si"cle
apr"s J.-C.
Varro (MarcusTerenlius)ou Varjon : 116-27 avant J,-C.
Velius Longus : 1" moiti" du ii*si"cleapr"sJ.-C.
CATALOGUE
DES
MANUSCRITS ANCIENS ET DES OUVRAGES MODERNES CIT"S
ACAD"MIB DBS INSCRIPTIONS BT BBLLBS*LBTTRES :
P Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1859. Tome III.
2"^Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie. Tome III.
Paris, Auguste Durand et P"done-Lauriel, 1867.
AcKNBR (Mich.)UNO MuLLBR (FHedr.).Die r"mischen Inschriftenin Dacien.
Wien. Tendler. 1865.
Amandinus Codex (Eus"be);vu* si"cle. Publi" par A. Schone.
Ambrosianus codbx (Varron)ou Codex Mediolanensis, Sur parchemin. Peu
ancien.
Ambrosianus codex (Plante)ou Ambrosianus palimpsestusou Palimpsestede
Milan : du iv"* ou du v* si"cle ; consult" dans Ritschl.
Amp"re (J.-J.).Histoire de la formation de la langue fran"aise,a* "dition
Paris, Didier, 1871.
Annali deW istituto di corrispondenzaarcheologica.Roma.
Annuaire de la soci"t" arch"ologiquede la province de Constantine.
Appbndix Marculfi (vii"si"cle): Capitulariaregum Francorum Haluzius
edidit (T. II, n" l, p. 463).Parisiis,mdcclxxx. " Le mot dersclier qui
termine la citation est un rapprochement emprunt" " la langue de Goire
(en allemand Churw"lsch).
ARGBRiAffus. Gromatici veteres. Die Schriftender r"mischen Feldmesser
herausgegebenund erl"utert von F. Blume, K. Lachmann und A. Rudorff.
Berlin, G. Reimer, 1848-1852. (Le manuscrit de cet auteur est du vi* ou
du VII* si"cle. La premi"re partieest d*une "criture beaucoupplus ancienne
que le reste.)
BIlb ("ditionde),"dition princeps de Scaurus. Voici ce qu'en dit Keil (Gram-
maiici laiini, vol. VII, fasc. i, p. 4) : Primum editus est Scauri liber e
codice Laurissano ab Joanne Sichardo in editione Basileensi Adami P"tri,
a. 1527.
Baudry (Fr.).Grammaire compar"e des langues classiques,Paris, Ha-chette,
1868.
B"NftDicTiNs (les).De re diplo^natica^voy. Mabillon.
334 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.
Carli (D.Gianriedo c"").DelU aniichii" italiche.Milano, 1788-1791.
GlaRomomtxnus codex (Epilresde saint Paul).Manuscrit du iv^ ou du v* si"cle.
selon M. H. Schuchardt ; "criten Afrique.Publi" en 1852 par G. Tischendorf.
CoD"x Ambrosianus. Mbdicbus, etc. Voy. "mbrosiamu, Medicew, etc.
CoHBN (Henri).Descriptionhistoriquedes monnaies frapp"esdans Vempire
romain, commun"ment appel"esM"dailles imp"riales.Paris, 1862.
Corpus inscriptionumlatinarum consilio et aitctoritate Academise litterarum
Begia Borussic" editum. BeroliniapttdGeorgium Reimerum,
" Vol. I : Inscriptioneslatin" antiquissimxad C. Cssaris mortem. Accedunt
Elogiaclarorum virorum, Fasti anni Juliani,Fasti consulares ad a. v. c.
DCGLXvi. Th. Mommsen. Fasti consul. Gullelm. Henzen.
" Vol. II : InscriptionesHispanialatinw. JRmW. HiU)ner.
" Vol. III. Pars I : Inscriptiones^gypti, Asiw,provinciarumEuropaegrx-
carum ; lUyricipartesi-v. Th. Mommsen.
" Pars II " Inscriptiones,Illyricipartesy-^vii. Th. Mommsen.
" Vol. IV : InscriptionesparietariwPompeians,Herculanenses, Stahianx.
Garol. Zangemeister.
" Vol. V, Pars i : InscriptionesGallix Cisalpins.RegionisItalis decimx.
Th. Mommsen.
" Pars II : InscriptionesGaUia Cisalpins.Begionum Italis undecims et
nons. Th. Mommsen.
" Vol. VI, Pars i : Inscriptionesurbis Roms latins. CollegeruntGuilelmus
Henzen et Johannes Baptistade Bossi ; ediderunt Eugenius Bormann et
Guilelmus Hensen.
" Vol. VII : InscriptionesBritannis. Mm, Hiibner.
" Vol. VIII : InscriptionesAfrics latins collegitGustavus Wilmanns :
Pars I : InscriptionesAfricsproconsulariset Numidis.
" Pars II : InscriptionesMauretaniorum,
CoRSSBN (W.).Veber Aussprache,Vokalismus und Betonung der lateinischen
Spraclie,Leipzig.Teubner. i^ "dition 1858-1859; 2" "dition, 1868-1870.
Da Schio. Le antiche iscrizioni trovate in Vicenza.
DoNATi (Sebast.).Ad novum thesaurumveterum inscriptionumCl. Lud, Ant.
Muratorii supplemmtum. Lues, 1765.
DoNi (J.-B.).Inscriptionesantiqus.Ed. ab A. F. Gorlo. Florentis,1731.
Edit de Diocl"tien,publi"par Mommsen, voy. Mommsen. Voy. Stbatonicensb.
Egoer (Emile).Latini sermonis vetustiorisreliquiss"lects. Paris, 1843.
"spANA SAGRADA. Fr. Heurlque Fierez. Madrid, mdcclxx.
Fabrbtti (Raphaelis),Ga^parisF. Urbinatis,Inscriptionumantiquarum qus
in sdibus paternisasservanlur explicalioet additamentum. Boms, mdccii.
Farnesius codbx (Festus).XI* ou xii* si"cle.
Flbckbisen. t. Macci Plauti com"dis. Lipsis,Teubner. 1856.
Flbetwood. Syllogeinscriptionum.Londini,169 1.
Florbntinus codex (Varron),ou Codex Laurentianus. Sur parchemin. Passe
pour avoir "t" "crit au xi* si"cle.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S. 33"
Florbntinus codkx (Digeste),vu* si"cle."Consult" dans T"dition de Gebauer
et Spangenberg, 1776.
PoifTANiNi. De antiquitatibusfforts,Roms, 1723.
Fr"hnbh. Inscriptionesterrx cocts vasorutn intra AlpfisTissam Tam^in
repertasconlegit.GoUings, Dietrichr1858.
FuRLANBTTo (Giuscppe). Le antiche lapidipatavineillustrate.Padova, 1847.
Garrucci (RafTaele).Vetri ornati di figure in oro trovati nei cimiteri dei
Cristiani primitividi Roma. " Roma, 1858.
Glossaire d*Hildebrand {Glossariumlatinum bihliotheoB Parisins antiquis-
simum swculi ix descripsit,primum edidii,adnotationibus illustravit
6.'F. midebrand).Gottlng.1854.Glossarium Amploniakuii e codice manuscriptoErfurtensi,sspculiIX,edidit
"hlerus.
Glossa : Mai, CL aucLWoy, Mai (Angelo)2*.
GoRi. Inscriptionesantiqua in Eirxtrix urbibus extantes, Flcrentis,1726-1 743.
GoTHANUs CODEX (Yarron).Sur parchemin, xvi* si"cle.Biblioth"quede Gotha.
Gravius (Joannes Georgius).Th"saurus antiquitatutnromanaf^m. Vene^
tiis,1732.
GauMBACH et Waltz. Prosodie et m"triquelatines;l'* "dition. Paris,Gamier
fr"res,1882.
Grutbr. Inscriptionesantifus totius orbis romani, Heidelberg,1602.
GuASGO (Fr.Eug.).Musei Capitoliniantiquxinscriptiones.Roms" 1775.
Havbt (Louis).P Desaturnio Latinorum versu, Paris,Vieweg, 1880.
-- 2," Revue de philologie.T. II,p. 16, 17, 18.
" 3* Voy. B"cusLRR.
Havniensis coobx (Varron).Sur papier.
Hbfnbr (Jos.de).Das romische Bayern in seinen Schriflund Bildmakn.
M"nchen, 1852.
Hbnzbn (Guilelmus),voy. Orelli et Corpus inscr, lat, : vol. I et VL
Hbrmes, Zeitschriftfur classische Philologieunter Mitwirkung von R. Her-
cher A. Kirchhoff'Th. Mommsen hei*ausgegebenvon Emil H"bner. Berlin,
Weidmannsche Buchhandlung. " Publi" actuel,par G. KaibeletC. Robert.
H"BNER (Emil.).i^ Ein D"cret des L. Mmilius Paulus : Herm"s, 1869,
pp. 242, 260.
" 2" Corpusinscriptionumlatinarum, vol. II : InscriptionesHispanix
latins,p. 699.
I. N, = Inscriptiones regniNeapolitanilatina,voy. Mommsen.
Inschr. (= Inscription): Edicta Regum Langobardorum (Historispatrimmonumenta "dita jussu R"gisCaroli Alberti, T. X. Auguslx Taurinorum
ex officinaregia,1855).Inschript : Ber, d. BerL Ak, (Monatsberichteder Koniglichen Prews, Aka-
demie der Wissenschaflenxu Berlin.)Janssen. Musei LugdunoSatavi inscriptionesgrxcx et latinx, Lugd. Batav.
8. et J. Luchtmans, 1842.
JoRD"o (IjevyMaria).Portugallisinscriptionesromanas edidit, Olisipone,
typisacademicis^1859.
336 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.
Kandler. Ueher eine in ZugliogefundeneInschrift: dans la Revue Vhiria^1847, p. 40.
Kbil. Grammaiici latini ex recensione Henrici Keili7 vol.(Le 8* est do
Hagen,)Leipzig.Teubner, 1856-1880.
" Vol. I" fasc. I : Flavii SosipatriCharisU artis grammaUcx Ubri V.
" fasc. II : Diomedes;Ex CharisU arte grammatica excerpta," Vol. II : Priscianus ; Ubri i-xii.
" Vol. ni : Priscianus;Ubri xiii-xviii.
" Vol. IV, fasc. I : Probus, Notarum latercuU edente Th. Mominseno;" fasc. II : Donaius ; Marins Servius Honoratus ; Sergim,
" Vol. V : Artium scriptorum minores : Cledonius,Pompeitu, JuUanus,Excerpta ex com^neniariis in Donatum, Consentius, Phocas, Eutyches,
AugusUnus, PaUsmon, Asper,de nomine et pronomne, de dubiis nominibus
Macrobii excerpta.
" Vol. VI, fasc. I : Marins Victorinus. Maximus Victarinus,Cxsixu Bassus,
AttiUns Fortunatianus ; " fasc. ii : Terentianus Maurus; Marins Plotius
Sacerdos;Rn/lnus;MaUins Tfieodorus;Fragmenta et excerplam^trica.
" Vol. VII, fasc. I : Seriptoresde orthographia: Terentins Scanrus ; VeUns
Longns; Caper; Agroecins;Cassiodorins;-Martyr ins;Beda; Albinns; "
fasc. II. Andax, Dosithens,Arusianus Messins,Corn. Fronto,Indices.
" Vol. VIII : Anecdota Helvetica qna ad grammaticam latinam spectantex
bibliothecis Turicensi,Einsidlensi, Bernensi collecta edidit Ilermanns
Hagen,1870.
Kopp (Ulric-Frid.).Palxographiacritica. Manheim, 1827-1829.
K"HNBR (Rapha"l).AusfiihrlicheGrammatik der lateinischen Sprache.Han-
nover, Hahnsche BuchhandluDg, (1" vol.)1877.
Ladislas Lazbski. Communication " 1*Acad"mie des Inscriptionset Belles-
Lettres de la tess"re en bronze portant inscrit le D"cret d*i6milius Paulus.
Acad. des Inscr. et B.-Lett.,Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867.
Nouvelle s"rie,T. III,s"ance du vendredi 30 ao"t,p. 225.
Laurbxtianus codex (Orose),collationn" par MM. Hugo Schuchardt et Zange-
meister; cit" d'apr"sT"dition de Havercamp. " vii" si"cle;toutefois,ilfaut
remarquer " la fin du V* livre les mots suivants : " Confectnscodex in
statione magistriViliaric ant"quarii: or on voit appara"treen 551 ap. J.-C.
le goth Vviliarit(Marini,/ papiri diplotnatici,cxix, 85, 106)." Hugo
Schuchardt, Voh.jI, 15.
Lb Blant (Edmond).Inscriptionschr"tiennes de la Ganle ant"rieures an
YIII* si"cle.Paris, 1856.
Lbmairb (N.E.).p. VirgilinsMaro, qualem omni parte illustratnm tertio
pnblicavitChr. Gottl. HeynCycni Servinm pariteret Cerdam et variomm
notas cnm suis sul^nnxit,Parisiis,mdggcxxii.
LBNORifAifT (Fr.).Alphabetnm,dans le Dictionnaire des antiquit"sgrecques et
romaines, r"dig"sous la direction de MM. Ch. Daremberg et Edm. Saglio.
Paris, Hachette, 1873.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S. 337
LoxGP"RiBR (de).Note sur le D"cret d*iEmiliu8 Paulus. Acad. des Inscr. et
B.-Lettres. Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie,
t. III,s"ance du vendredi 4 octobre,p. 271.
LucicHius (Joan.Jos. Paulovichius).Marmara Macarensia, EdUio secunda
awta et illxistrata.Rhacusx Mariecchianus^1810.
LuGDUNBNSis CODEX (Codode Th"odose); vi* si"cle ou commencement du vu*.
Consult" dans T"dition de H"nel, 1842.
Lupi. Dissertatio et aniniadversiones ad nuper inventum. Severw marlyris
epitaphium.Panormi^ 1734.
Mabillon. De re diplomatica,op"ra et studio Domni Johannis Mabillon Pr"s-
hyteriae monachi S. Benedicti e CongregationeS. Mauri. Lutecim Parisio-
rum. L. Billalne,mdclxxxi.
Maffbi (Scipio).Mus"um Veronense, TypisSeminarii. Veronm^ 1749.
Mai (Angelo) 1* Inscriptioneschristiarue. (Scriptorumveterum nova col'
lectio e Vaticanis codicibus "dita ab Angelo Maio billiothecm Vaticanse
prxfecto,Tomus F. Romw, TypisVaticanis,1831.)2^ Classicorum auctorum e Vaticanis codicibus editorum tomus l'X.UomSi.
Marangoni. D"lie cose gentileschee profanetrasportatead uso ed ornamento
d"liechiese.Roma. 1744.
Marini (Goet.).\^ Iscrixioniantiche d"lievillee de palazziAlbani,Roma, 1785.
2" Gliatti e monumenti de' fratelliArvali. Roma, 1785.
3^ I papiridiplomaticiraccolti ed illustrati. Roina, Stamperia d"lia
sacr. congr, de prop. fide,1805.
M^ Caul. Britanno-Roman inscriptions.Toronto, Longmans, 1863.
Mbdicbus codbx (Virgile),corrig"par Turcius Apronianus Rufus, consul en
494 apr"s J.-C.,et probablement copi" pour lui. Edit" en fac-simil"par
Poggini,Florence, 1741. " Variantes signal"espt^r Ribbeck (VoyezE. Be-
nolst,Virg.,I, xxi).M"MoiRBS de la Soci"t"de linguistiquede Paris, Paris,Vieweg.
MOMMSEN (Th.):
1" Corpus inscriptionumlatinarum. Vol. I, III et V. Voy. CiORpus.
2* Die unteritalischen Dialehte. Leipzig,1850.
3^ InscriptionesregniNeapolitanilatin", Lipsise,1852.
k^ InscriptionesconfcederationisHelvetic" latin", Zurich, 1854.
50 Das Edict Diocletians de pretiisrcrum venalium vom J, 30 1.Leipzig.1851.
" Voy. aussi C. L L, vol. III,2" partie,p. 824.
6" Herm"s, III* vol.,ann"e 1869, p. 261 : Bemerkungen zum D"cret des
Paulus,
7* Monumentum Ancyranum, C. I, L, vol. III,2" partie,p. 774.
M02CACBM8IS CODBX (Apul"c);VI* si"clo(?).' Philologus.G"ttingen, Diete-
richsche Bucbhandlung, mdgcclxiv.
Mi)NZB : Rhfiin, Jahrb,;cit" d'apr"sSchuchardt (?Jakrb"cher des Vereinsvon
Alterthumsfreundenim Rheinlande. Bonn, 1842-1880).
Mdratori (Lud.Ant.).Novus th"saurus veterum inscriptionum.Mediolani,
1739, 1740, 1742.
22
338 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.
Mdseum Veronknsb, voy. Maffei.
Neub (Friedrich).Formcnlehre der laUinischzn SpracJie,Berlin, Calvary.
1875-1877.
NicoLA" (NicolaMaria).Deila hasilica di S. Paolo,
Orelli (Jo.Gasp.).Jnscriptionumlatinarum selectarum ampUssima colUctio
ad illustrandam romane aniiquitatisdisciplinamaccommodata ac ma-
gnarum colkctionum supplementa complura emendationesqueexhihens.
Vol. I. II, 1828.
Orelli (Jo,Ca8p.)...Vol.III. Edidit Guilehnus Henzen, Turici,1856.
OsANN (Friedr.)."puleit,L. Caecilii Minutiani, De orthographiafragmenta
cum notis A, Mail integrissuisqueedidit.Darmstadt, 1827.
PALiKOGRAPHicAL SOCIETY (Thc).Facsimiles ofmanuscriptsand inscriptions,
"dited by Bond and Thompson. London, 1873.
Palatinus codex (Evangiles): iv" ou v"" si"cle; manuscrit d'Afrique, publi"
en 1852 par G. Tischendorf.
Palatinus codex (Virgile),du iu" ou du iv" si"cled'apr"sThe Pala"ographical
Society." Il est, dit M. E. Benoist, g"n"ralementregai*d"comme un peu
post"rieurau Romanus. " Consult" dans l'"dition de Ribbecl^.
Palatinds codex (Scaurus),sur papier.xv" si"cle : 1* incipitliber Terrent ii
Scauri de ortograuia " finitQuinti Terrentii Scauri de orthograuia;2" Terrentius scaurus de ordinatione partium orationis ; (folio245-249).
au milieu de divers autres "crits.
Palatinds codex (MarinsVictorinus),sur parchemin,ix* si"cle.
Pardessus (Jean-Marie).Diplomata,Chartas,Epistola^Legesad res Gallo^
Francias spectantia,Luteti"-Parisiomm1843-1849.Parisibnsis primus codex (Varron),sur papier.Biblioth"queNationale,n" 7489.
Parisiensis secundus codex (Varron),sur papier.Biblioth.nationale,n* 6142.
Parisinus codex (MarinsVictorinus),ix^ si"cle,{incipitars grammatica uic-
torini mari de ortografiaet de metrica ratione. " explicitars grammaticauictorini mari de ortographiaet de metrica ratione,)
Perret (Louis).Catacombes de Rome. Paris.Gide et Baudry. 4852-1857.
PoMPEiANiB iNscRiPTioNES parietaris.Voy. Corpus inscriptionumlatinarum.
Putsch. Grammatica latinx auctores antiqui Hanoverae, Wechel, mdcv.
Rangab" (A.-R).Grammaire abr"g"edu grec actuel,pr"c"d"ed'une pr"face
sur la prononciation.2" "dition. Paris.Durand et P"done-Lauriel, 1873.
RaySouard, Choix des po"siesoriginalesdes troubadours,T. I. Introduction
et recherches sur l'origineet la formationde la langue romane.
{Iecueildes notices et m"moires de la soci"t"arch"ologiquedu d"partement
.
de Constantine. 1853...
Reines (Thom.).Syntagma inscriptionumantiquarum cumprimis Romss
vetcrisjquorum omissa est recensio in vasto Jani Gruteri op"re, Fritschii
liared, et Gledilsch,1682.
Renibr (L"on).{^Inscriptionsromaines de V Afriquerecueillieset publi"es," Paris 1858.
" 2" Note sur le D"cret d'iEmilius Paulus. Acad. des Inscr. et B.-Lettres
CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES C"T"S. 339
Comptes rendus des s"ances de Tann"e 1867. Nouvelle s"rie,t.III,s"ance
du vendredi 4 octobre,p. 267.
Revue arch"ologiqueou Recueil de documents et de m"moires relatifs" V"tude
des monuments, " la numismatique et " la philologiede l'antiquit"et du
moyen "ge.Paris, Didier.
^EvuE de philologieyde litt"rature et d'histoire ancienne. Paris,Klincksieck,
1875...
Rhbinisches Mus"um filrPhilologie,herausgegebenvon F, G. Welcker und
F. Rilschl. Frankfurt a. M.,Sauerlanders Verlag.Riccio (Gennaro).Repertorioossia descrizione e tassa d"lie monete di citt"
antiche comprese ne' perimetrid"lieprovinciecomponenti l'attualeR"gnad"lie due Sicilieal di qua del Faro. Napoli.1852.
RrrscHL (Fried.).i^ Priscx latinitatismonumenta epigraphica,BeroliniA^^^." 2" Prolegomenade rationibus criticis,grammaticis^prosodiacis,metricis
emendationis Plautinw, Ex Friderici RUschelii opusculo}*umphilologico^rum VoL V, seorsum expressa. Leipzig,Teubner, 1880.
RoMANus CODEX (Virgile).De la 2" moiti" du iii" si"cle ou de la 1" moiti" du
rv" d'apr"sThe PalaBOgraphicalSociety.Plus r"cent, selon M. E. Benoist,
mais ne doit pas d"passerla fin du v" si"cle." Consult" dans T"dition de
Ribbeck.
Rossi (J.-B.De*),fnscriptionesChristianx urhis Rom" septimosaculo anti-
quiores," Romse, 1857-1861.
RouG" (Emmanuel de).1* M"moire sur l'origine"gyptiennede l'alphabet
pli"nicien,Acad. des Inscr. et B. -Lettres. Comptes rendus des s"ances de
Tann"e 1859. T. III,s"ance du 15 juillet,p. 115.
2* Chrestomaihie "gyptienne,Paris, A. Franck, 1867-1876.
RouG" (Jacquesde).M"moire sur l'origine"gyptiennede l'alphabetph"nicien
par M. le v**"Emmanuel de Roug", publi"parlessoins de M. lev'**Jacques
de Roug". Paris.Impr"merienationale,mdcgclxxiv.
ScHio (Da).Voy. Da Schio.
ScHLEiGHER. Compcndium der vergleichendenGrammatik der Jndogermani-schen Sprachen.'We"m"r,Hermann Bohlau, 1866.
ScHucHARDT (Hugo).Der Vokalismus des Vulg"rlateins.Leipzig,Teubner.
1866-1868.
Spon (Jacob).Miscellanea eruditss antiquitatis.Lugduni,1685.
Steinbr. Codex inscriptionum romanarum Danubii et Rheni. Seligcn-
stadt, 1851.
Stratonicensb zxbmplum. Edit de Diocl"tien. C. /. L, vol. III, 2* partie,
p. 804.
Taurinensis codex, palimpseste(Cic"ron,Pro Scauro).
TiLiANus ou Vaticanus codex (CodeTh"odosien),du commencement du vi" si"cle.
" Consull" dans T"dition de H"nel, 1842.
Vaticanus cobex (Virgile),du iv" si"cled'apr"sThe Pal"ographicalSociety.
M. E. Benoist dit que Rilschl le croitant"rieur au Mediceus,et que Wagner
340 CATALOGUE DES MANUSCRITS ET DES OUVRAGES CIT"S.
au contraire le juge plusmoderne. " Consult" dans l'"ditionde Ribbeck.
Vaticanus codex, palimpseste(Cic"ron: Aetio II in Verrem)." Mai en parleainsi (pr"f.,p. xiii): tanto calligraphiaisplendorescriptus,ut nihil fere
speciosius,nihilqueprima romanorum Cxsarum "tale digniussit.
Vermiglioli (Gio.Baitlsia).Anticlie iscrizioni perugine,Perugia,1833.
Vbronensis codex, palimpseste(Pline);"crit dans la Haute-Italie au iv" ou
v" si"cle : publi"par Mone dans le VI* volume de T"dltlon de Sillig.
Vbronensis codex (Virgile),palimpseste." Consult" dans T"dition de
Ribbeck.
Vlndodonensis ou Ladrishambnsis codex (TiteLlve),vi"ouvu* si"cle.AVlenne.
Seul manuscrit de la cinqui"me d"cade : du livre XLI au livre XLV; "crit
en Irlande. " Consult" dans T"dition de Hertz.
Wailly (Natalisde)."l"mentsde Pal"ographie.Imprim. royale,mdcccxxxviii.
Waltz. Voy. Grumbach.
Wbil (Henri)et Benloew (Louis).Th"orie g"n"ralede l'accentuation latine
suivie de rechercJiessur les inscnptionsaccentu"es... Paris, Durand; et
Berlin, Dtimmler,mdccclv.
WiczAY (C.Michel de).Musei Hedervarii in Hungaria nummos antiquos
grxcos et latinos descripsitanecdotos vel parum cognitos,etiam cupreis
tabulis incidi curavit, Vindohon" 1814.
342 INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES.
Cic"ron,5, 7,10, il, 12, 28, 83, 34,40,
47, 60, 63, 89,92, 94, 95, 97, 98, 118,
123, 125, 131,138, 162, 166, 186,223,
232,233, 234, 235, 254.
CinDa, 186.
Claude (rempereur),12,89, 100, 103.
Claudieo,175.
Cohea, 249, 253.
Colamelle,177.
Commode (l'emperear),434, 189.
Consentius,44.
Comuius, 120, 125.
Corssen,6, 8, 9, 13, 30, 38, 39, 40, 41,
53, 192, 194, 196, 197,198,199,200,
.202,203, 204,205, 206,211, 214,224,
230,231,291.
Curiatius Cosanus,108.
Cartius Yal"rianos,122.
Cyprien(saint),23.
Daremberg (Charles),6, 145.
Da Schio,215, 232.
Denysd'Halicarnasse,61,271.
Dietrich,291.
Diocl"tien,199.
Diodore de Sicile,1.
Diom"de,6,62, 186, 198, 199,230, 271,
278,280, 281, 285, 289.
Domitien (l'emperear),89, 107.
Donat,186, 190,227, 229, 230,231, 285.
Donati,237.
DoDi,217, 232, 259, 261.
Duilias,7, 74, 150.
D"ntzer,70.
Egger,70, 73, 313.
Ennius,12, 59, 78,81,186,166,233,269,
appendice.EschmuQ-Ezer,2, 3.
Esmunazar (Eschmun-Ezer),5.
Etienne(Henri),303.
Euanthius,186, 187.
Eas"be,254,257.
Fabretti,217, 232, 238, 243, 249, 250,
251, 255, 258.
F"liciasSimplex,141.
Pestas,42,69,82,153,162,238,804,314.
Firmianas,186.
Fleckeisen,191, 264.
Fleetwood,167, 259.
Florez (Heorique),261.
Florns (voy.Mestrius).
Fontanini,216.
Fortunalianas(voy.'Altilius).Forlanatus,167.
Fr"lmer,232, 259.
Fronton,232" 257.
Fandanias,53.
Furius,38, 150.
Farias Brocchus, 97.
Furlanelto,215, 216.
Ganneaa, 3.
GargiliasMartialis,238.
Garacci,232, 250, 259.
Germain (saint),23.
Gori,216, 239, 259, 261.
Gracqaes(les),35, 38, 89, 40, 60.
Graevias,216.
Gr"goirele Grand,138.
Grotefend,70,313.Grumbach et ^altz, 156.
Gruter,107,216,232,237, 249, 250, 251,
258,259.
Guasco,215, 216,249, 260, 261.
Havet (Louis),73,149,150,152,153, 168,
169, 300,315, 317.
Hefner,13.
n"l"nius,186.
H"liogabale(l'emperear),71, 298,295,319.
Helvius Agrippa(L.),108.
Henzen,107 (voy.Orellij.Hermann (G.),191.
H"sychios,803.
Hildebrand,257.
Horace,44,167,169,170,181,223, 233.
Hiibner (Em.),265, 266, 267, 268.
Ion,49.
Isidorede S"vUle,56, 100, 101.
Janssen,254.
J"r"me (saint),15, 136.
Jord"o,248.
Juba,186.
Justin II (l'empereur),23.
Juv"nal,65.
Randler,260.
Keil,117,229, etc.,etc.,etc.
Rlausen,313.
Kopp,249, 250.
Kuhn, 291.
Kuhner,162, 209.
Lab"rius,'239.
Ladislas Lazeski,265.
Lanzi,313.
Le Blant,217, 243, 253.
INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES. 343
Lemaire (N.E.),18.*
Lenormant (Fr.),3, 5, 6, 9, 11,145,149.
L"vy,3.
Livius "ndronicos,78,81.
Lombardi,148.
Longp"rier(de),265.
Lncicbius,216.
Lncilius,36, 39,83,84,118, 283, 263.
Lucr"ce,162, 166, 167,169, 170,177,
181,223,233, 234.
Lupi,243, 249, 250,251.
Mabillon,20.
MalTei,108,240.
Ma",232, 237,242.
Marangoni,249.
Marc-Aar"le,90, 91.
Marculfe,232.
Marini,243, 250, 251, 257, 259.
Harius Victorioas,7, 26, 29, 48, 49, 51,
52, 53, 55, 56, 57, 58, 59, 62, 101,186,
187, 189, 195,225, 228,255.
Martial,167.' Martianus Capella,78.Haximas Victorious,225, 226.
M" Cad, 260.
M"sa (roide Moab),4.
MestriusFlorus,43.
Hinervini,148, 149.
Modins (C],145.
Moli"re,56
Mommsen, 5, 6, 9, 72, 73, 74,75,76, 77,
78, 83, 85, 91, 93, 108,145,147,149,
150, 215, 216, 217, 232, 248, 249,
250, 255, 257, 258, 259, 260, 265,
266, 267, 803.
M"ller (voy."ckner).Muratori,232, 237, 243,249,250,258.Nerva (l'empereur),104.
N"ron (rempereor),60, 104,108.Neue(Friedr.j,179.Nicolai,250.
Nigidius,49, 278.
Nisus,123, 127. 131.
Nonius,179, 302, 807.
Novius,179.Nama (leroi),69.
Orelli,107, 210, 216, 240,243, 248, 249,
257, 260.
Orelli Henzen, 216, 239, 242, 244, 249,
251, 253, 255, 258.
Osann,249,260.
Orose,238, 254.
Ovide,44, C5, 153, 161, 162, 169, 170,
181,233,302,806,807, 308,310,31i;
312, 814, 317.
Pardessus,210, 216.
Paul (saint),23, 237, 240, 250, 257.
Paul-Emile,voy. iEmilias.
P"dianus,27.
Perret,249, 250.
Piaule,7, 12, 61, 78, 81, 170, 184, 186,
188, 189, 191, 192,210, 224,230,231,
232, 234,235,236, 237,238,239,241,
242, 243, 244, 245,246, 247, 248,251 ,
252, 253, 254, 255, 256, 257, 258,260,
261, 262, 2G3, 264,269, 270, 318.
Plautins Silvanus (Ti.),107.
Pline,57,186,238,244,258,257,258,259.
Pline leJeune,118.
Plotin,138.
Plutarque,1, 9,145, 149.
Pomp"ius,65, 66, 198,199,200.
PomponiusMusa,97.
Porpbyre,138.
Priscien,10, 49, 52, 54, 57, 58, 162, 167,
186, 188, 189, 196,197,198, 203, 207,
209, 211, 226, 227, 252, 277, 278, 279,
280, 281,282, 283, 285, 286, 289.
Prisse,2.'
Probus,186.
Properce,167, 169.
Prudence,20.
Pulius (L.),145.
Putscb,6, etc.,etc.,etc.
Quintilien,11 ,12,27,28,33,34,42,51 ,
52,
53, 54, 55, 60, 63, 65, 66, 69, 70, 71,
75,76,83,84,89,93,94,101,118,186,
193, 194, 209, 223, 227, 253, 278, 279.
Rangab"(A.-R.),84, 47, 56.
Raynouard,138.
Reines,249, 250.
Renier(L"on),216,249.258,260,261 ,265.
Riccio (Gennaro),9, 146, 150.
Rilscbl,5, 9, 72, 74, 75, 76, 78, 85, 92,
95, 146, 149, 191, 192, 237, 241,268,
295, 296, 298, 303.
Rossi(De'),210, 215, 216, 232, 240,241,
248, 250.
Roug" (Emmanuelde),1, 2, 3, 5.
Roug" (Jacquesde),3.
Ru"nus,186, 187, 188, 189.
Sacerdos,126.
344 INDEX ALPHAB"TIQUE DES NOMS DE PERSONNES.
Saglio(Cdm.),6, 145.
Santra,126.
Salazaro (Demetrio),148.
Salluste,97, 98, 177.
Scaam(T"reDtiQ8),63,84,1)7,119-184,153, 186, 189.
Schleicber,169.
ScbQchardt (Hugo),135, 137, 138, 217,
220, 232.
Scipion,38, 268.
ScipionBarbalas,9, 74, 75, 263.
Scipionl'AfricaiD,88.
Scipion(Lucias),75, 76.
S"dalius,33, 167.
Sergius,229, 230, 272.
Sertorius,93.
Servius,65, 153,206, 209,226,227,230,
280.
Senrius Tullias(1oroi),69%
Sisenna,186,188,189.
Sosipater,186.
Spon,216.
SpuriusCarvilinsRuga,9, 81, 145, 149,150.
Stein6r,215,217, 232, 243, 255.
Siilo,40.
Su"tone,13,28, 43,104.
Sylla,75, 90,91, 93, 95.
Tacite,13.
T"reuce,83, 184,186,188,189,191,192,
196,211,224, 235, 236, 238,289,241,
242,244,246,247,251, 252, 254, 256,
259,270, 318.
T"renlianns Mauras,186, 187, 199,200,
201, 202, 203, 204, 205.
Tibulle,166.
Tile Live,27, 61, 232.
Titus (rempereur),107.
Trajan(l'empereur),91, 107.
Turpilius,188.
Yal"riusFlaccus,162.
Yal"rins Probus,104, 163, 201,208, 220,
221.
Varron,6, 28, 40, 49, 69, 70, 122, 125,
133, 153, 186,198, 302, 307, 308.
V"lius Longus,6, 10,28, 62, 88, 84,117,
119-134,171.
Vermiglioli,237, 249.
Ycrrius Flaccus,62, 162.
Yespasien(l'empereur),43, 107, 103.
Victorinus(Yoy.Marius et Maximus).
Virgile,40, 61, 94, 118, 123, 161, 167,
169, 181, 190, 214, 218, 223, 232,
233, 237, 241, 244,252, 253, 254, 255.
256, 257.
Visconti,98.
Vogu" (de),3.
Wailiy(NaUlisde),18, 23.
Wallz,156.
Wase (Cbr.),191.
Weil(Benri)et Benloew (Louis),273, 277.
Wiczay(Blichelde),9,146,147,148, 149.
TABLE ANALYTIQUE
DES MATI"RES
{Lesnum"ros renvoient aux pages.)
CHAPITRE PREMIER
ALPHABET
" !"'" " Origines de Talphabet latin.
Tacbygraphiehi"ratiquede l'ancien empired'Egypte,1. " Ph"niciens,1. " Cor-respondance
de l'"critore"gyptienneet de l'alphabetph"nicien,3. " Cadhius;alphabetcadm"en ou grec primitif,2. " Alpliabet"olo-dorien,2. " Alphabetlatin,3. " fn
note : Analyseda m"moire de M. E. de Rong"; hi"roglyphes,2, 3. " Tableau des
originesde l'alphabetlatin,4, 5.
" d. " Observations relatives " qnelqnes lettres
de Talphabet latin.
Z archa"que,6. " Inscriptionde Milionia en languemarse; vezune, 6. " Le z dans
le chant des Saliens: cozeulodoizeso,6. ^ Le z tombe en d"su"tude,6. " 11 rentre
dans la languevers l'"poquede Cic"roo,7.
c, K, 6, .?"" Ancienne forme du c; il se prononce g, 7. " Caiu$,CnjBus et Gains,
Gnxu$, 7. " Colonne rostrale de Duilius,7. " Le ik dispara"tvers 450 avant J.-C,
sauf dans quelquesmots, 8. " Invention on vulgarisationdu g : SpuriusCarvilius
Ruga, 9.
I,V, 9. " Confusion : i consonne et i voyelle;v consonne et v voyelle,10. " Ori-gine
du ; et de l'u,10.
X, 10. " Le chi chez les "olo-Doriens,11.
y, 11.
" 3. " Snppl"ment " Falphabet.
PB, TH, CH, 14. " p^, ch anciennement "critspou 6^ c ou g, 11. " (A,anciennement
"crit (, 11. " Epoque o" apparaissentles doubles signesph, ch, th,12. " Abus des
consonnes aspir"es,12. " ih pour repr"senterle rho grec, 12. " Lettres invent"es
par Claude,12, 18.
346 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.
CHAPITRE II
DE L'"CRITURE
" 4. ~ Diff"rentes sortes d'"critures latines.
Capitaleproprementdite,13, 14. " Cursive,14. " Capitalernstiqae,15. " Oa-
ciale,15. " Minuscule,15.
Sp"cimend'"criturelatined'apr"sdiversmanuscrits;caipitalerustique,capitalepro-prement
dite,17. " L"gende,18. "Age des plusanciensmanuscrits,18. " Sp"cimend'"criturelatine.Choix d'inscriptionspour la pluparten lettrescursives d'apr"sdes fac-
simil" ex"cut"s" Pomp"ieset " Herculaniim,19. " L"gende,20, 21.
Sp"cimend'"criturelatined'apr"sdes manuscrits : oncialeet cursive,22. " L"-gende,
23.
Sp"cimend'"criture latine.Alphabettir"des inscriptionsvulgairesde Pomp"ieset
d'Hercnlanum,24, 25.
CHAPITRE m
PRONONCIATION
" 6. " Prononciation des lettres latines.
I. " Voyelles.
Prononciationde Ta,26.
Prononciationde I'e,26. " " ouvert," ferm";ancien e plustard remplac"par t,
26, 27.
Prononciationde l'i,27. " Son mixte de l'tlong,avant Auguste;ilparticipede l't
et de I'eet s'"crite, et, aussi bien que i, 27. " i longprononc"e " la campagne, 28.
" Son interm"diaire de l'tbref,entre le son i et le son ou^ 28. " N'est-ce pas le son
de Vu fran"ais?28. " L't etl'u concurremment employ"sdans certainsmots, 28.
Prononciationde l'o,28. " Son interm"diaire de Vo bref,entre le son o et le son ou.
L'ancieno bref aux d"sinencesde la 2" d"clinaison est remplac"par u bref dans lo
s"natus-consultedes Bacchanales,sauf apr"su, v, 29.
Prononciationde l'u,29. " Transcriptionsgrecques de I'm latin,29. " Groupeq-u,29, 30, 31^32. " Son de l'ttapr"s9, 30, 31,32; apr"s9, apr"ss, 33.
Prononciationd'r,33. " y se pronon"aitcomme Vup$Uongrec et comme l'u fran-"ais,
34.
TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 347
II. " Dlphihoiig^M.
Dipblhongueai, son histoire,sa prononciation,85.
Diphthongneab ou ^, 35. " Son origine,35, 36. ^ Sa prononciation;elle se con-fond
avec le son e, 86.
Dipbtbongaeoi, son histoire,sa prononciation,37. " Elledispara"t,87.
Diphthongneoe ou ob, 37. ^ Son origine,37. " Sa prononciation,37. " Confusion
entre ", x, e, 87.
Diphthonguesi, 38. " Son origine,sa prononciation,88. " Elle cesse d'"tre
diphlhongue,88. " Emploidu double signeet dans les radicaux,88; dans les suffixes
de d"rivation,38; dans les formes verbales,39; au datif singulierde la 3" d"cli-naison,
89; " l'ablatifsingulierde la 8" d"clinaison^89; " l'accusatifet au nominatif
plurielsde la 3" d"clinaison,40; aux d"sinences de la 2" d"clinaison,40, 41; au
datif et " l'ablatifplurielsde la 1'" d"clinaison,41. " Prononciation du double
signeet, 41, 42.
Diphlhongueau, 42. " Dans un certainnombre de mots elledevient u; dans d'autres,
0, 42. " Sa prononciation: MestriusFlorus,43.
Diphthongueou, 43. " Sa prononciation,48. " Elle devient dans certainsmots^o;dans d'autres,u, 43, 44.
Diphthongueeu, 44. " Sa prononciation,44. " Eu est-ildiphthonguedans
newfer? 44.
Diphthongueui; sa prononciation,45.
m. " Comomie*.
Classes : Explosivesou Muettes;Continues,45. " Degr"s: Fortes,Douces,45. "
Familles : Liquides,Nasales,Sifflantes,Aspir"es,45. " Ordres : Gutturales,Labiales,Labio-Dentales,Dentales,Gutturo-Dentales,46. " Tableau des consonnes, 46.
PBEHfSK OBDRB : GUTTURALES
Prononciationde c, de e, 47.
Prononciationde ch, 47. " Elle a d" "trevoisinede celleda thi grec, 47. " Aspi-rationirr"guli"redu e, 48.
Prononciation de q, 48.
Prononciation de 6, 48.
Prononciationde h gutturale,49. *" Son interm"diaireentre n et g, 49. " g mis
pour n gutturale,49. " AycMses,a^fceps,aggxdva,aggens^ 49. " Vingt-cinqui"melettre
appel"eagma^ 49. ^ ne pour n devant x, g, 49.
Prononciation de i (out consonne),50. " - ; repr"sent"par deux t, 50. ^ ; dans les
rootsgrecs latinis"s,50.
Aspirationh, 51. " Les anciens Latins en osaient peu, 51. " Abus de l'aspira-tion,51. " Affinit"de h avec les gutturales,51.
20 ORDRE : LABIALES
Prononciation de p, b, 51.
Prononciationde m au commencement, an milieu," la fin des mots, 52.
8" OBDBE : LABIO-DENTALES
Prononciationde p, 52, 53. " Elle est plusrude que celle du phigrec, 53. "
Transcriptiongrecque de f latine,53.
348 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.
ProQoaciationde ph, semblable " celle da phigrec, 53. " La languepopulairerem-pla"a
ph par /,54.
Prononciationdu v, 54. " Digamma "olien,54.
4" ORDRE : DENTALES
Prononciationde t, d, 54. " Confusion des deux sons ty d, 55. " On voit celle
confusiondans lesinscriptionset les manuscrils,55.
T dans le groupe ii,55. " ( se changeen c, 55, 56. " Prononciation de H " l'"poqueclassiqueet dans les temps post"rieurs,55, 56.
Prononciation grecque de th, 56. " Tk"ta chez les Grecs modernes,56.
Les troisprononciationsde l, 57.
Prononciation liquidede r, 57. " r dans les mots purement latins ne s*aspirait
pas, 58.
Prononciationde h dentale,58. " Son for",son faiblede n, 58. " n est parfois
supprim"e,58. " n forme une voyellenasale avec a, e, t, o, u dans le latinpopu-laire,59.
Prononciationde s, 59. " Son fort,son plusfaiblede s, 59. " Son tr"sfaible et
suppressionde s " la fin des mots, 59.
5" ORDRE : GUTTUR0-DEKTAUS8
Prononciation de x, 59. " x renforc"par s, 60. " x remplac"par s, 60. " x, dans
les inscriptions,pour s, 60.
CO:"SOKKB GRECQUE : Z
Le 2 archa"quetombe en d"su"tude,60. " La lettre grecque z s'introduitdans la
languelatine,61. ." Lez^fa grec transcritpars ou ss, 61. " V"ritable prononciationdu z latin,61, 62,63. Ilse pronon"aitcomme le z fran"ais,63.
g 6. " Obserrations sur la prononciation latine.
Nous avons voulu "tablirle son classiquede chaque lettre,63. " Changements de
prononciation" Rome, 64. " Les jeunesRomains contractaient les habitudes de la
prononciationgrecque, 64. " Son propre de Vt d*apr"sQuintilien,Servius,Pom-
p"ius,65. " Son i ferm" dans la prononciationpopulaire,65. " Son " ouvert,65. "
Prononciation de la diphthongnex aux basses "poques,66. " Confusion entre Vc bref
et Te longau temps de Pomp"ius(2"moiti" du v" si"cle),66.
Tableau r"sumant ce que nous avons ditsur la prononciationlatine,G6, 67, 68.
CHAPITRE IV.
" 7. " Des variations de Torthographe anx dlIT"rentes
"poqnes de Thlstoire dn latin diapr"s les Inscriptions.
Premi"re P"riode.
Emploide s entre deux voyelleset de $ finale,69. " Monuments de cette p"riode;,
nous n'en avons pas le texte primitif,69. " Lois de Numa et Loi de Servius Tullius
dans le Codtx Famesinus de Fcstus,69, 70. " Chant des Saliens dans les diff"rents
manuscrits de Yarron,70.
350 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.
PREHI"IS "POQUE
Epoquede Sylla,90. " Grand I,depuisson invention,jusqu*autemps de la d"ca-dence,
90, 91.
Deux inscriptionsen l'honneur de Sylla,91.Lex Comelio de xx quxstoribuSy92. " Citation d*un fragmentde celte loi,92. "
Formes " remarquer dans le reste de rinscription: ef final;eis final;t = e; u = e;
tt = f; o = u; qu =z c, 92. " Voyellesredoubl"es;consonnes redoubl"es;tantum-
dm, 92.
Autre inscription: communi restituto...,93.
Epistulaprstorisad Teiburtes,93. " Formes " remarquer dans les troisinscrip-tions
pr"c"dentes: optinebit;quonque,afvobeis;pequniam;olleis;qhosquomque, squorn,
advortit,voftrs;poplo;cautsa; benivokntix,nontiata;indoucere;oitUe;juuSfaacetereiSf
pequlatuu;eim, 94,95.
OEUXlftlIS "POQUE
D"buts de Cic"ron au forum " commencement de la guerre des Gaules,95. " Les
g"nitifssinguliersde la 3" d"clinaisonen us et les nominatifs plurielstermin"s par s k
la 2" d"clinaisondisparaissent,95. " On voit se g"n"raliserl'emploide pk,th,ck,95.
Lex Antonia de Thermesibus,95. " Citation de quelquesfignesde cette loi,95, 96.
" Formes " remarquer dans le reste de rinscription: et final;eti final;et " rint"rieur
des mots; o = k; u = e; u = t; ou = u; s redoubl"e;voyellesredoubl"es;x renforc"
par s; inperato;aspiration;guota= quia,96.
TROISI"MB "POQUE
Fin de la guerre des Gaules " av"nement d'Auguste,96. " t remplacele plusson-
vent u dans le suffixedes superlatifs,96. " La diphlhongueou dispara"t,96. " Apex
sur lesvoyelleslongues,97. " Deniers frapp"spar L. Furius Brocchus et Q. Pompo-Dius Musa, 97. " Pi"destal "lev" " la m"moire de C"sar,97. " Sp"cimende l'ortho-graphe
latineau temps de C"sar,97.
Lex Rubria,97. " Citation de quelqueslignesde cette loi,97. ~ Formes " remar-quer
dans le reste de rinscription: et final;ett final;et " l'int"rieurdes mots; it = e;
u = t; 0 = u; gu =c; s redoubl"e;x renforc"pars; pr"positionsr"unies" leur r"gime;
praesiel,98.
Lex Mia Mvnicip"liSf98. " Citationd'un passage de cette loi,98. " Form"s "
remarquer dans le reste de l'inscription: et final;eis final;et " l'int"rieurdes mots;
oi = oe; u = e ; u = t ; 0 = M ; gu = c; t := t";s redoubl"e;( redoubl";jusit,juseritf
s\ifragio;adtHbutionemjconrectx,etc.;tamtx,factumdei,etc.;optemperetur;aputforum;
coptato;praerit;exportandei;tn(attMtne,etc.,99.
Inscriptiondont la date est probablementvoisine de la fondation de l'empire:
m. vakrius messala corvinus...,99.
Septi"me P"riode.
Auguste " Claude,100. " t, an suffixedes superlatifs;u remplaceo m"me apr"s
UjV; et devient tr"s rare, 100. " Emploitr"s fr"quentde l'apex,100. " Opinionde
Quintilien,101. " Le sigleou sicilicuSy101.
Sp"cimende l'orthographelatineau temps d'Auguste.
Epitaphede Caius Marins,102.
Epitaphede M. Furius Camillus,102.
Ob"lisqued'Auguste,102.
TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 35i
iPOQUI DB CLAUDB
Sp"cimende Torlhographelatineau temps de Glande :
Cinqinscriptionsdiverses,103, 104.
Huiti"me P"riode.
" Av"nement de N"ron " av"nement d'Adrien"104. " Cette p"riodeest l'"ged'or de
l'orthographelatine,106.
Sp"cimende l'orthographelatineen Tan 69.
V"ox pour la sant" de N"ron et d'Octavie,105.
Sp"cimende l'orthographelatine en Tan 86.
V"n " Jupiterpour la conservation des joursde Domitien,105.
Malgr"de r"elsprogr"s,l'orthographeresteind"cise,106. " Donbletsorthographiqueset formes diverses extraitesd'un grandnombre d'inscriptionsde la huiti"me p"riode,106." Indication des recueils o" nous avons puis"nos exemples,avec la date attribu"e "
chaqueinscription,106,107. "Accommodation faite" accommodation non faite,108.
" Assimilation faite" assimilation non faite,109. " Consonnes redoubl"es " con-sonnes
non redoubl"es,110. " Consonnes ajout"es"pas de consonnes ajout"es,110." Consonnes supprim"es"pas de consonnes supprim"es,110. " I consonne repr"sent"
par t" " I consonne repr"sent"par i,111. " Voyellessupprim"es" voyellesnon
supprim"es,112. ^ Mots s"par"s" mots juxtapos"s,118. " Formes archa"ques"formes habituelles,114. " Mots divers,115.
Desideratade l'orthographe" l'issuede la huiti"me p"riode,117. " Les grammai-riensde ce temps : V"lius Longus,Q. T"rentius Scaurus,Flavius Caper,117. "
Epoqueo" ilsv"curent,117. " Ils trouvent un arri"r"consid"rablede questionsen
litige,118.
Doctrines de ces grammairiens;principessur lesquelsils "tablissentl'ortho-graphe,
119.
I. " Aeoord de r"eritsro avec la prononoUtion et ptrUeiti"renentavec l'ei-
phoBie,120-123.
n. " Btymologio,124, 125.
m. " Obtenratlon des r"gl"egraaaatieales,126, 127.
IV. " Distinotien des nets par l'"erltare,127-129.
y. " TradiUen, 130.
YI. " Usage, 130, 131.
Vn. " Mots sar l'erthograpliedesqaetoLeagns,leainu et Caper h"sitent " se
proneneer, 131, 132.
Tm. " Fermes qae Lengu, Seaunis et Caper adaptent sans metlver leirs pr"-
f"renees,133, 184.
IVeuTi"me P"riode.
Av"nement d'Adrien " av"nement de Commode, 134. " Retour des vieilles
formes,135.
Histoiredu latinpopulaire,135-188. " Le latinpopulaireet lechristianisme,138.
nixi"me P"riode.
Av"nement de Commode " fin do iv" si"cle." Les archa"smes se multiplient;la
languepopulaireimposede plusen plusses formes incorrectes,139.
Sp"cimende l'orthographelatineau commencement de la dixi"me p"riode,189.
352 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES,
Fragment d'ane inscriptiondu temps de Commode, 139.
Fragmentd'une inscriptiondu temps de Caracalla,140.
Eitraits de diverses inscriptionsde la dixi"me p"riode,140. " Consonnes non assi-mil"es
ou non accommod"es; e= s, 141.
Epilaphesde SimpliciaFlorentina et d'iEliaSeyera,141. " Permotations de con-sonnes
: 6 = v; " = 6; f=pht 141.
Extraits de diverses inscriptionsde 250 environ h 401 : e = a; a = e; i = e, 141. "
X =ze;" =e; ie=: e; e = i; u = f;e = o; " = o; au = o; i= m; o = tt,141.
" i = y; tt = y; ai = "p; i = "; y = "; a = au; je =: au; prosth"se;"penlh"se;insertion d'une consonne; aph"r"se;apocope; syncope; "Jision;contraction,143. "
Cliute d'une consonne, 144.
Inscriptionde l'"poquedes empereurs "rcadiuset Honorius,144.
Autre inscriptionde la m"me "poque,144. " Invasion des Barbares : le latinparl"devient m"connaissable,144.
" 8. " Suppl"ment au chapitre de Torthographe latine.
EXPLICATI0K8 BELATIVB8 AUX FAC-8IMILB i, 2, 8, 4.
1. As libralde Luc"ria,145. " La questionest de savoir8*ilportev"ritablement la
lettreG, 145. " Dessins de Michel de Wiczayet de Genuaro Riccio,146. "Opinion de
Ritschl et de Momrosen, 146, 147. ~ Dans les ouvrages de M. de "Viczayet de Riccio,
d"saccord entre le fac-simil"et la descriptionde la m"daille,147. ~ R"sultat de nos
recherches,148, 149. " Note de M. G. Minervini,149. " Il fautlireGif. f et non
Gft. F ou cic. F, 149.
2. Denier de L. Furius : apex, 150.
8. Le grandI sur la colonne de Duilius,150.
4. Yezme : exempledu z archa"que,150.
I!rrEBPl"TATI0K8 K"CKHTK8 DU CHAHT DB8 FB"BE8 AKVALBS :
M.Br"al,151,152; M. L. Havet,153.
FBAGHEIVT8 DU CHAKT DES SALIE", 153.
CHAPITRE V
" 9. " De la quantit".
B"fflea g"n"ralee de la "namUt".
I. " Syllabesbr"ves par nature, 154.
II. ^ Syllabeslengvoapar nature, 155.
m. " Abr"feBOBt dei syllabesIe]ig!ie8,155.
Exceptions:Devant une autre voyelle,a est long;e est long,156; " e est commun;
t est long;t est commun; o est long;o est commun; y est long;s est long;x est com-mun;
a estlong,157.
IV. " Allongementpar posltlendes sylUbes br"ves par natare, 158.
Cause de cet allongement,158. " Prononciationd'un groupe de consonnes apr"sune
voyellebr"ve et apr"sune voyellelongue,158, 159. " Allongementincorrect de la
voyelledans lessyllabeslonguesparposition;citationd'un passaged'Aulu-Gelle,159,160.
Exceptions" la r"glede rallongementpar position: 1" dans lescompos"sde jugum;
20 devant une muette suivie d'une liquide,160, 161.
TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 353
Y. " Du oirMBtUBoet o" II est dlfflollede iliUagier il ne sylUVe ett lengvs
par Batsre ei tevlemeat par pedtieii,162-165.
YI. " Syllabeeflaaloi teroiln"es par nae yeyelle deTaat m net eenaea"aat
par deux eoaiennesi 166, 167.
B^l^lM partlenli"res de U "nantia " Vkge d*or
de 1a po"sie latlBe.
DS LA QUAirriT"DBS VOYELLES FINALES, 168.
I. " Syllabesanales termla"es par "ne Toyelle, 168.
Les finalesen a, e,y, sont br"ves;" les finalesen t,o, u sont longues,168.
Exceptions: a finalest long;e finalest longdans an certainnombre de mots,168,169;" t finalest commun; i finalest bref dans quelquesmots,169; " o finalest commun;
" 0 finalest bref;y finaVest longdans un certain nombre de mots, 170.
II. " Syllabesfinales termin"es par "ne eonsenno pr"e"d"ed'une Teyelle,170.
A la fin d'un mot les voyellessont br"ves la plupartdu temps devant l,r, et
toujoursdevant 6,d,m, t,170; " ellessont longuesla plupartdu temps devant c, n
et toujoursdevante, 171.
Exceptions: Mots quiont leur voyellefinalelonguedevant l,r, 171;" Mots quiontleurvoyellefinalebr"ve devant c^ n, 171.
m. " Syllabes finales termin"es par s pr"e"d"ed'une Toyelle 171.
Les finales05, "",os, sont longues;les finalests, i", y$, sont br"ves,171.
Exceptions: Dans un certain nombre de mots, os, es,sont brefs;isest long,172; "
os est bref;tis,ys sont longs,173.
DE LA QUANTIT" DE LA FINALE DU RADICAL DANS LES NOMS^ 174. " LoS SyllabeSOUa OU en 0 sont longues;" les syllabesen e, en' t, en y sont br"ves,174.
Exceptions: Dan^ un certain nombre de radicaux,a est breO e est long,t est
long,174; " 0 est bref,u est long,y est long,175.
Voyellede liaisondans les noms, 175.
DE LA QUANTIT" DE LA VOYELLE FINALE DU RADICAL DANS LES YSIBBS, 176. "
A, E, I, sont longs,176; " o est bref dans /brem,fore;u est longau supin 177.
Voyellesdiverses,177.
I. ~ Radicaux des sapins,177.
II. " Radieanz dei parfaits; quantit"dn redeubleaent,178.
RACINE bn DANS LA FORMATION DE L'iHPARFAIT ET DU FUTUR, 179. " HypOth"sO
pour expliquerrallongementde Ve voyellede liaison" l'imparfaitde Tindicatifde la
8" conjugaison,179. " Ilse pourraitque cet e f"t un ancien augment,179.
RACINE DU VERBE SUB DANS LA FORMATION DE L'INFINITIF PR"SENT ET DES TEMPS
PASS"S,180.
" Quantit"de Ve dans Ugeruntydedertmttetc.,181.
QUANTIT" DES SUFFIXES CARACT"RISTIQUES DE CERTAINS TEMPS, 181.
QUANTIT" DBS VOYELLES DE LIAISON DANS LES VERBES, 182, 183.
CHAPITRE VI
" 10. " Bes infractions " la r"gle de rallongement
par position chez les po"tes sc"niqnes.
I. " Obstrfatiens pr"liminaires,184.
n. " Senseignementsdirects tir"s des graBaairlaaslatins sor la ni"trlqneet
la presediede Plante et de T"rence,186.
23
384 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.
Liste des aatears anciens qai d"fendaient Plante et T"renee dn reprochede n'avoir
pas "critv"ritablementen vers, 186. ^ C'est k dessein que lescomiquesont intro"iit
irr"goli"rementcertains piedsdans le vers lambiqne,187. " Ces po"tescherchaient" .
imiter l'allurede la conversation,188. " Ils se servaient de m"tres particuliersselon
la condition des personnages,188. " Diff"rentesirr"gularit"ssignal"espar les gram-mairiens,
189. " L'infraction" lar"glede position"taitun vice de prononciationtr"s
r"pandu,190. " Fragmentdu chapitrede Donat : De barbarismo,190.
m. ^ Opiaiensdes grammairieai moderaes : ehnte d'one voyelle; fojelletIrra-tionnelles,
191.
Ritschl,Corssen,192. " La th"oriedes voyellesirrationnellesn'a d'autrevaleur que
celled'une simplehypoth"se,198. ^ D'apr"sQuintilienet Marins Victorinus,les syl-labes
plusbr"ves que les br"ves proprementdites n'"taient pas admises en m"trique,198-195. " Un vers de l'Andn'enne scand" par Priscien,197.*
nr. ^ Th"orie de l'allongeaeatpar pesition: opiniondo Corssen,198.
Pomp"iusattribue " chaqueconsonne la valeur d'un demi-temps,198, 199. " Cette
th"orie a "t" invent"e peut-"trepar T"rentianusMaurus,200. " R"sum" d'un passage
de ce grammairien,200, 201.
Premi"re objection,201.
Deuxi"me objection,203.
Troisi"me objection,204.
Quatri"meobjection,205. " R"glesrelatives" la divisiondes sylhibes,205-210.
R"sum", 211.
Y. " Suite de la th"orie de l'alleagOBontpar position: epiaiondo H. F. Bat-
4rj, 212.
Effets diff"rents produitspar la positiondans les languesanciennes et dans les
languesmodernes,213. " Insertion d'une pause ou d'une sorte d'e muet tr"sbref entre
les deux consonnes latines,218. " Explicationde ce que nons entendons par le mot
pause, 213,214. " Epenth"sevocale dans la languepopulaire,215. " Exemples
d'"penth"sesdans les inscriptionsde toutes les "poques,215, 216. " Exemplessem-blables
dans les manuscrits,217, 218. ~ Epentb"sesdans la prononciationm"ridionalede certainsmots fran"ais,217,218. ~ Formes syncop"esdu latin populaire.Ellessont
presque toutes faciles" prononcer, 219, 220.
YI. " Chnto et qaelqiefoisassourdissement d'ono oonsoane dans la prononela-tien populaire,221.
Tendance du peuple" mutilerles mots, 222. " Quand le peuplen'avait pas recours
" l'"penth"se,il laissaittomber une des consonnes accumul"es,222. " La suppressiond'une consonne dans la prononciationpopulairen'entra"naitpas l'allongementcompen-satoire,
222, 228. "Renseignementstir"sdes grammairienslatinssur la chute d'une
consonne, 224-228. ~ Mots o" l'infraction" la r"glede positionportesur une p"nul-ti"me
accentu"e,228. " Accentuation des mots tir"s du grec, 229. " Accentuation
archa"que,230. " Accentuationpopulaire,231. " Liste de mots du latinvulgairedans
lesquelsl'accentest d"plac",232. " Changementsd'accentuationdans le latin clas-sique,
233.
yn. " Voyelle br"ve soivio d'nno oonsonao flaalo devant lia mot ooBBeB"aat
par ono oonsoane, 283.
Suppressionde s "nale chex les vieux po"tesdactyliques,234. " Vers de Plante et
de T"renee o" s finalene faitpas position,284, 235.
M "nalesupprim"edans lesinscriptionsanciennes,dans des hexam"tres populaires,235, 286. " m ne faitpas position" la find'un mot dans certainsvers de Plante et de
T"renee,286.
TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES. 355
R finaleinpprim"edtas un certain nombre d'exemplestir"s des inscriptionset des
manuscrits,237. " Vers de Plante et de T"rence o" r finalene faitpointposition,288.N finalese combinait avec la voyellepr"c"dentedans la prononciationpopulairede
mani"re " former une voyellenasale,288; " Suppressionde n finaledans des inscrip-tionset des manuscrits,288; " Vers de Plaute et de T"rence o" n finalene fait pas
position,239.
Apboniede T finalapr"sune voyelle,240; " Suppressionde t finaldans des inscrip-tionset des manuscrits,240.
Aphoniede D final,240; ~ Suppressionde d finaldans des inscriptionset des ma-nuscrits,
241. " Vers de Plaute et de T"rence o" ( finalet d final ne font pas posi-tion,241.
Chute du B finaldans la prononciationpopulaireattest"e par des inscriptionset des
manuscrits,242. " Dans la latinit"classique6 finaln'est tomb" qu'apr"savoir subiune
assimilation,248. " Vers de Plaute o" 6 finalne faitpas position,248.
Suppressionde C finaldans laprononciationpopulaire,243; " Exemplesde la chute
de c finaldans des inscriptionset des manuscrits,244. " Vers de Plaute et de T"rence
o" e finalne faitpointposition,244.
ym. ~ Voyellebr"ve folvle de deux otnaenBef appartenant an m"me mot qne
eette TexeUe, 244.
Groupesform"s de consonnes redoubl"es,245. " L'usagede ne pas redoubler les
consonnes dans l'"critureen vieux latin devait exercer une influencesur la prononcia-tion,245,246. " Plaute ne redoublait pas les consonnes, 246. " Vers de Plaute et de
T"rence o" les consonnes n'"taientpas redoubl"es dans la prononciation,247.
.
Le d archa"quefinaldans les vers de Plaute,247.
Groupesform"s de deux consonnes dont la premi"reest n ou m:ncy nd,mp, nd,248.
La prononciationpopulaire,dans ces groupes, combinait n ou m avec lavoyellepr"-c"dente,de fa"on" en faire une voyellenasale,248. ~ SuppressiondSinsdes inscrip-tions
et des manuscrits de n devant c, et et 9, 248 ; devant d, 249; de m devant p; de
n devant '1" l'int"rieurd'un mol, 249; " de I finalapr"sn, 250; " de n( " la find'un
mot, 251. "Vers de Plaute et de T"rence o" n devant e,d,t; et m devant p ne font
pas position,251.
Assimilationet chute de n dans laprononciationpopulairedu groupe mn : exemplesdivers,252. " Vers de Plaute o" n dans imnes ne faitpointposition,258.
Suppressionde g du groupe gn dans des inscriptionset des manuscrits,253. " g, du
groupe gn ne faitpointpositiondans quelquesvers de Plaute et de T"rence,254.
Groupesform"s de deux consonnes dont lapremi"reest une r : rg, m, 254. " Sup-pressionde r dans des inscriptionset des manuscrits,254. " Vers de Plaute o" r de-vant
g et devant n ne faitpas position,255.
Groupest : Suppressionde s devant ( dans la prononciationpopulaire,dans des
inscriptionset des manuscrits,255. " A la fin d'un mot, c'estle t quitombe, 256. ~
Dans iste,on faisaitl'aph"r"sede Ti,256. " Vers de Plaute et de T"rence o" t
devant ( ne faitpas position,256.
Groupestr: Dans ce groupe, la prononciationpopulaire,les inscriptionsetles manu-scrits
supprimentquelquefoisr, rarement (,le plussouvent s, 257. " Vers de Plaute
o" le groupe str ne faitpas position,257, 258.
Groupept: Suppressiondu p dans des inscriptionset des manuscrits,258. " Vers de
Plaute o" p devant ( ne faitpas position,258.
Groupeps ; Suppressiondu p dans des inscriptionset des manuscrits,259. " Vers
de T"rence o" p devants ne faitpas position,259.
Groupefs,259.
356 TABLE ANALYTIQUE DES MATI"RES.
Groupeet : Suppressiondu c dans des inscriptionset des manuscrits259. " Le c
tombait parfoisdans la latinit"classiqueentre deux consonnes, 260.
Groupees ("critx) " l'int"rieuret " la fin des mots^ 260. " Suppressionde e devant
5 dans des inscriptionset des manuscrits,261. " Vers de Plante o" x ne faitpas posi-tion,261.
" 11. " Sappl"ment au chapitre des infk^actlons
" la r"gle de position.
Restitutionde l'orthographede Plante d'apr"sle teite du s"natus-consulte des Bac-chanales,
261, 262. " ai = ae; et = t, 262; " ew = is;oi = oe et qqf.u; ou ^
ii; 0 = tt et qqf.e apr"sm, ";u = t; xt = x; gn =z n; potisit= possit;ar=addevant v, f,263; " assimilation;c,p, t = eh,pJi,tk;suppressionde h; u=:y;d ar-cha"que
Gnal ; redoublement des consonnes, 264.
D"cret de I. JErniliusimperator,264. ~ Texte de ce monument^ 266. " Irr"gu-larit"s
orthographiquesqu'ilrenferme,266. " "poqueo" il fut grav",268, 269. "
Quelquesdates relatives" Plante," Ennius,269. " Orthographede T"rence,270.
CHAPITRE VII
ACCENTUATION
* " 12. " De l*aocent tonique, 271.
DES TROIS SORTES d'ACCENTS.
Accent grave, 272. " Accent aigu.273. " (Anticirconflexe,273)." Accent circon-flexe,
274.
DE LA PLACE OE L'ACCENT TONIQUE^ 274.
DE LA PIJLCE DES ACCENTS PARTICULIERS: SYLLABES AIGU"S,SYLLABES CIRCONFLEXES, 275.
Accent dans les monosyllabes,dans les dissyllabes,275. ~ Accent dans les mots
de troissyllabeset plus,276.
Exceptionsaux r"glespr"c"dentes,277. " Distinction par l'accentdu g"nitifet du
vocatif singuliersdes noms en ius,distinction par l'accent de quelqueshomo-nymes,
278. " Accentuation des formes apocop"es,279.
DE l'accent dans LES ENCLITIQUES : CoDJooctions,advcrbes et sufGxes divers,280.
" Formes pronominaleset adjectives,282. " Formes substantives,283. " Formes
verbales,283. " Pr"positionsplac"esimm"diatement apr"sleur r"gime,284. ~ En-clitique
nanij 285. " Expressiousform"es d'un substantifou d'un adjectifpr"c"d"imm"-diatement
d'un g"nitifattributif,285.
DE l'accent dans LES PROCLITIQUES : Pr"posilioos^285." Adverbes,287. " Con-jonctions,
287. " Mots relatifsou ind"finis,288. " Radicaux verbaux,288. " Mots
divers,288. " Expressionsform"es d'un substantifimm"diatement suivi d'un g"nitifou d'un adjectifattributif,289.
" 13. " Hypoth"se d*ime accentuation archa"que, 289-292.
TABLE ALPHAB"TIQUE
DES MATI"RES
[Lesnum"os renvoient aux pages.)
A : son origine,3; sa prononcialion,26;" 0 = ", 141; 0 = au, HZ; " a longdetant une voyelle,156; " a final est
bref,168; est long,168, 169; " a Hnal
du radical des noms est long,174; est
bref,174; " a finaldu radicaldes verbes
est long,176; " a suffixecaract"ristiquede l'imparfaitde Tindicatifet du subjonctif
pr"sentest long,181.
Abr"gementdes syllabeslongues,155.
Accent tonique,271; grave, "7";
aigu,273; anticirconflexe,273; circon-flexe,
27% : voy. la table analytique."
Liste des mois ayant Taccentd"plac",232.
Accentuation,271; accentuation des
mots tir"s du grec, 229; archa"que,280,
289; populaire,231; changement d'ac-centuation
dans le latinclassique,233.
Accommodation,92,93, 94,96, 99,108;
accommodation non faite,108, 140.
M diphthongue: son origine,son his-
toiresa prononciation,35,80; " a? rem-plac"
par e, 140; " " = e, 142; "
X = au, 143; " " long devant une
voyelle,157; " "" commun devant une
voyelle,157.
Agma, 49.
Af = ab,94.
A" diphthongue: son histoire,sa pro-nonciation,
35, 80; -- ai remplac"par
a?,35;" ai = ", 77, 85, 89, 143,262.
Allongementpar positiondes syllabes
br"ves par nature,158,160; " Allonge-mentincorrectde la voyelledans les syl-labeslonguespar position,159; " Ailoa-
gement compensatoire,171, 172, 173,
176,178,180,222,228,236.Alphabet,l;Suppl"ment" l'alphabet,1 1;
Tableau de l'alphabet,4, 5; Alphabet:
chalcidien,4, 5; "olo-dorien,2; grec pri-mitifou cadm"en,2-4; alphabetlatin,
1# 4, 5, 6; " Alphabetph"nicien,1-4;compar" avec l'"crilure"gyptienne,1,2,3;" Alphabetstir"s des inscriptionsvul-gaires
de Pomp"iesetd'Herculanum,24,25.Antisigma,12, 13.
Aph"r"se,143; de l'idans w(", 256.
Apex, 97, 100.
Apocope,143.
Ar = ad, 263.
Arvales (chantdes),69, 71, 72, 151^
152, 153,293 et suiv.
As finalest long,171; est bref,172.
As libralde Luc"ria,145-149.
Aspiration,96; Consonnes aspir"es,45.
Au diphthongue: sa prononciation,42;" au devient m, devient o, 42; "
au = 0,142.
B : son origine,3; sa prononciation,51;" 6 = pft.ii;" 6 = V, 141;" chute du
6, voy. Chute; ~ b final pr"c"d"d'une
voyelle(quantit"),170.
Br"ves (syllabes)par nature,154,155;
TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES. 3o")
" Br"ves (syllabes)plusbr"ves qoe les
br"ves proprementdites,193; " br"ves
(voyelles]dans les syllabesloDgaesparposition,159.
Bti(racine)= bku sanscritdans la for*
mation de l'imparfaitet du faiar,179.
C : son origine,3,sa prononciation,47 ;
~ c anciennement prononc"y" 7, 8; ~
";=cA,ll,a64;" c =y,77; " c=t,55;" chute du c, voy. Chute;" c finalpr"-c"d"
d'une voyelle(quantit"),171.
Calembour de Cic"ron : quoque ='
coque, 83.
Capitaleproprementdite,13,17,20;"
Capitalerustique,15.Chute des consonnes : de b final,242;
" de c final,243; de e devant t, 259;de c devant s (dansx),260; " de tf
final,240; " de g devant n, 258; " de
7/1finale,77,285,236;de m devant p,249;" de n devant h,j, s, v, 58; de n devant
5, 77; de n devant c, et,g, 248; " de )i
devante,249; de n apr"sm, 252; de n
finale,288; de nt final,25i; " de p de-vant
$, 167,259; de p devant (,258; "
de r devant g, devant n, 254; de r
finale,237;de r dans le groupe str,257;
" de " devant cr, 167;de s devant m, 167;de 8 devant t,255; de s devant tr,257;de s apr"sn, 59; de s finale,77, 284; "
de t dans le groupe str,257;de ( devant
s, 259; de r final,240; de t apr"sn, ^50;de ( apr"ss, 256.
CH (doublesigne),11;"poqueo" ilpa-rait,
12,95;sa prononciation,47; ch=:c,
12,48.
Claude (lettresinvent"es par),12, 13.
CN abr"viation de Gnjgus,7.
Colonne rostralede Duilius,xiii,7.
Consonne (chaque)vaut un demi-temps,198 et suiv. " D"finition et "num"ra-
tion des consonnes, 45; " Consonnes :
classes,45; degr"s,45; ordres,46; "
Tableau des consonnes, 46 ; " Consonnes
' ajout"es,110, 148; supprim"es,111,112;
voy. Chute;redoubl"es,voy. Redouble-ment.
Continues (consonnes),45,208,204.
Contraction,143.
Cursive("criture),14,19,22, 23, ap"
fendice"
D : son origine,3 ; sa prononciation,54 ;
" d archa"quefinal,77, 81, 82, 247,264;" d finalpr"c"d"d*une voyelle(quan-tit"),
170;" Chute de d final,V. Chute.
d = t,55.
D"cret de L. iEmilius,264-269.
Demi-temps: valeur de chaque con-sonne,
198 et suiv.
Dentales (consonnes),46 .
Digamma "olien,54 ; digamma renver-s",
12, 18.
Diphlhongues(d"finitiondes),34.
Divisiondes syllabes(r"glesde la),205.
Doubletsorthographiques,107,116.
Douces (consonnes),45.Du =: 6,77.
E : son origine,8 ; sa prononciation,26 ;
e ouvert, 26; c ferm", 27; e remplac"
par t, 27; e confondu avec ", se, 37"
e=a, 141; e = iP,140, 142; "= i, 39,
76, 142;e = o, 142; e voyellede liaison
dans lesverbes,182; " l'imparfaitde Tin-
dicatifde la 3" conjugaison,179 ; e aug-
ment dans e6uam,179; elongdevant une
voyelle,156; e commun devant une
voyelle,157;" finalbref,168; long,168,
169; e, finale du radical des noms, est
bref,174;estlong,174;e, finaledu radi-cal
des verbes,est long,176; e suffixe
caract"ristiquedu subjonctifpr"sentet im-parfait
est long,181.
Ecriture "gyptienne,1" 2, 3; latine,
12-16.
Egyptiennes(originedes lettres),3.
"},diphthongue: son origine,son his-toire,
sa prononciation,38, 41, 42 ; et
cesse d'"tre diphthongue,88; et moins
ancien que t et que e dans lesradicaux,38;
et rare dans les suffixesde d"rivation,88;
ei dans les formes verbales,39; et au da-tif
et " l'ablatifsingulierde la 3" d"cli-naison,
39; et au datifsingulierdans les
radicaux en tt, en o, 39; ei au g"nitifsin-
I
360 TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.
gulierde la 2" d"clinaison,41;ei tombe
en d"su"tude,42, 100; "*"= t long,27,77, 80, 86, 89, 91, 92, 96, 97, 98, 262;ei " e dans N"t, 80, 96, 97,98.
Eis " l'accusatifet au nominatifplurielde la 3" d"clinaison,40; " eis au nomi-natif
plurielde la 2" d"clinaison,kO;ei$au datif et " l'ablatifplurielde la 2" et
de la iro d"clinaison,41;eis"= i$ ou es,
92,96,98,99,263.
Elision,148.
Enclitiques(accentdans les),280-285.
Epenth"se,143;"pentb"sevocale,215;exemples d'"penlh"sesdans les inscrip-tions,
215; dans lesmanuscrits,217,218;dans laprononciationm"ridionale du fran-"ais,
217, 218.
emnt, " la 8" personne du plurieldu
parfaitde l'indicatif: sa quantit",181.E" au nominatif phuielde la 2" d"cli-naison,
40; es au datifet " l'ablatifplurielde la 2* d"clinaison,41; es, racine du
verbe sum dans la formation de certains
temps,180.
Eu (dipbibongue):sa prononciation,44;
/u n'estpas diphtbonguedans neuter,44.
Explosives(consonnes),45" 203, 204.
F : son origine,3 ; sa prononciation,52;
/ =: pA,64,141.Futur (formationdu),179.
Fortes (consonnes),45.
G : son origine,8, 9; sa prononcia-tion,
48; son invention,9, 146-150; "
g, anciennement "critc, 7,8 ; g " eh ii;
g suivi de u, 88.
Gamma cbalcidien,7.
Gutturales (consonnes),46.
Gutturo-dentales(consonnes),46.
H : son origine,8; sa prononciation,51;
son affinit"avec lesgutturales,51;A sup-prim"e,
264.
Herculanum (inscriptionsd'),19,20.
Hi"roglyphes"gyptiens,3, 4,5.
Hypoth"serelative" rallongementde l'e
de liaison" l'imparfaitde l'indicatifde la
3" conjugaison,179.
I : son origine.S; sa prononciation,27;
t son voisin de Vu, 28 ; i voyelleet con-sonne,
9; t redoubl",10; grand1,10,90;t = ",143; i = e,76,92, 141;" " n, 99;
t =- u, 142; i " y, 148; ie = e, 142;t" " f,111 ; t et tt employ"sconcurrem-ment,
28; t longdevant une voyelle,157;4 commua devant une voyelle,157;t final
est long,168;est commun, est bref,169;
t,finaledu radical des noms, est bref,est
long,174;i,finaledu radicaldes verbes,
est long,176; t suffixecaract"ristiquedu
subjonctifpr"sentde sum est lon^,182;il est abr"g"au parfaitdu subjonctif,182.
Imparfaitde l'indicatif: sa forma-tion,
179.
Infractions " la r"gle'de l'allongement
par position,184.Irrationnelles(voyelles),191.
is" l'accusatifet au nominatif plurielde
la 8" d"clinaison,40; isau nominatif plu-rielde la 20 d"clinaison,41; is finalest
long,171;est bref,172.
J: invention et usage, 10; prononcia-tion,50.
jugum (compos"sde),160, 170.
K : son origine,3 ; sa prononciation,7;il dispara"tsauf dans quelquesmots,8;"A = c dans les abr"viations,8, 98.
L : son origine,8;sa prononciation,57;
l finalepr"c"d"ed'une voyelle(quantit"),
170,171.Latin populaire(histoiredu),185-139.
Liaison (voyellede) dans les noms :
sa quantit",175;dans les verbes,182.
Liquides(consonnes),45.
TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.
Liquidepr"c"d"ed'one mnette (quan-tit"),160, i6L
Longues(syllabes)par nature,155.
M : son origine,8; sa prononciation,52;
m Gnale pr"c"d"ed'une voyeile(quan-tit"),170; chute de m, toy. Chute.
Manuscrits("gedes plusanciens),18.Marses (lettres),6.
M"triquede Plante et de T"rence (irr"-gularit"sde la),186-189.
Milionia (inscriptionde),6.
Minuscule ("criture),16.
Muettes (consonnes),45; muette suivie
d*ane liquide(quantit"),160,161.
I"
N : son origine,3.
n gutturale: sa prononciation,49;H " ng, 49; n remplac"epar ne, 49.
n dentale: sa prononciation,88 ; n finale
pr"c"d"ed'une voyelle(quantit"),171;
chute de n, voy. Chute.
Nasales (consonnes),55.
Nasalisation,58, 238,248.
nt (chutede),voy.Chute.
0 : sa prononciation,28; o remplac"
par u apr"su, v, 29, 80; o " e, 94, 263;
o^u, 76, 80, 86, 88, 92,94, 96, 98,99,
142,263; 0 archa"quedevient ii, 100;
0 longdevant une voyelle,157 ; commun
devant une voyelle,157; o finalest long,168; est commun, est bref,170; o, finale
du radical des noms, est long,174; est
bref,175;o, finaledu radical dans forem^
forCfest bref,177.
(E diphthongae:son origine,son histoire,
sa prononciation,37; " remplac"par u,37.
a remplac"par e, 37; a " " long,142;" = tt long,77; " longdevant une
voyelle,157.
ot diphthongue: son histoire,sa pro-nonciation,
36, 79; ot " ", 99, 268;ot "" u long,77, 263.
Onciale ("criture),15,22, 23.
Optirubit,93.
Orthographe(variationsde T),68; ind"-
361
cision de Torlhographe,77; "ge d*or
de l'orthographe,105; orthographede
Plante,261; de T"rence,270.
Orthographiques(doublets),107,116.
Os finalest long,171; est bref,17S.
Ou diphthongue: son histoire,48, 79,
88, 94, 96, 97; sa prononciation,48; ou
deviento, 43; ou^ devient u, 44; ou devient
Il long,77, 86, 263.
P : son origine,8 ; sa prononciation,51 ;
p " pA, 11, 264; p " 6,par accommo-dation,
77; chute du p, voy. Chute.
Papyrus Prisse,2; papyrus de Ra-
venne, 23.
Parfait (quantit"de la 8" personne du
plurieldu),181;quantit"des parfaits,178.
Pause entre deux consonnes, 159, 213.
PH (doublesigne),11;"poqueo" ilap-para"t,
12; sa prononciation,53, 54, 95;
ph remplac"par f,139, 141.
Pomp"ies(inscriptionsde),19, 20.
Populaire(histoiredu latin),135-139.
Position dans les languesanciennes et
dans les languesmodernes,213 (voy.en-core
Allongementpar position).?oti$it" postitf2, 263.
{Pr"positionsr"unies dans l'"criture"
leur r"gime,98, 99.
Proclitiques(accentavec les),285-289.
Prononciation,28-68.
Prosth"se,148.
U : son origine,3; sa prononciation,48;
g " u, 29-33; qu transcriten grec par xou,
xo, 30; 9^-t transcriten grec par xu, 30;
gu et 9 " c, 86, 92, 94, 99.
Quantit",154; quantit"des syllabes
finales,168; de la finaledu radical dans
les noms, 174; de la finaledu radical
dans les verbes,176; quantit"du redou-blement
au parfait,178.
R : son origine,3; sa prononciation,57;
r=rh, 12; r finalepr"c"d"ed'une voyelle
(quantit"),170, 171; chute de r, voy.
Chute.
TABLE ALPHAB"TIQUE DES MATI"RES.362
Redoublement an parfait(qaanUt"),178.Redoublement des consonnes : consonnes
redoubl"es,82, 92, 99, 110,245, 246;
consonnes non redoubl"es,77, 79,86,89,99, 110.
Redoublement des voyelleslongues,a,6,",88, 86,89, 92, 94, 96.
RH (doublesigne),12.
S : son origine,3;sa prononciation,59;$ redoubl"e,94, 96,98, 199; i et si = x,
60; s an nominatif plurielde la 2" d"-clinaison,
95; chute de s, voy. Chute.
Salieus(chantdes),6, 69, 70, 158.
Sot = suas, 82.
SifOantes(consonnes),45.
Sigleou Stctitcvs,101.
Sis = sitis,82.
Son interm"diaire entre Yi et l'e,27 ;
entre l'tetl'u,28;entre l'oet Tu,29.
St"lede M"sa,3.
S'% (prononciationdu groupe),88.
Supins(quantit"des),177.SufQxes caract"ristiquesde certains
temps (quantit"des),181.
Supprim"es (consonnes),111, voy.
Chute; voyellessupprim"es,112, voy.
Aph"r"se,Apocope,Syncope.'
Syllabes(divisiondes),205.
Syncope,148; exemplesde syncopedans le latinpopulaire,219.
Syniz"se,82.
T : son origine,8; sa prononciation,54 ;
t = c, 56; t = d, 56; " = th,11, 264 ;
^ redoubl",99; t final pr"c"d"d'une
voyelle(quantit"),170; chute de I,voy.Chute.
Tachygraphiehi"ratiqued'Egypte,1-4.TH (doublesigne),11;"poqueo" ilap-para"t,
11, 12, 95; sa prononciation,56.
Tt (prononciationdu groupe),55, 56.
U
U : inventionet usage du signeu, 10;
prononciationde Vu, 29; u transcrit
en grec par ou, o, u bref,29; u et i em-ploy"s
concurremment l'un pour l'autre,
28; u, son interm"diaireentre oi(ett,80;
tt dans le groupe qu, 29-83; dans les
groupes yv, su, 33 ; v = e, 86, 92, 96,
98, 99; " = t, 77, 86, 89, 92, 96, 98,
99,142, 263; tt= 0,142; i" =? y, 83,84,
143, 164 ; tt finalestlong,168; tt est long" lafindu radicaldes supins,177;ttvoyellede liaison dans lesverbes est bref,183.
ui (diphthongue): sa prononciation,45.
vos, au g"nitifde la 4" d"clinaison,80.
Upsilonchez les Grecs modernes,84;transcritpar u, t, 34.
tts,au g"nitifsingulierde la 8" d"-clinaison,
88, 95; tti finalbref,171;
long,178.
V,voyelleet consonne, 9 ; v consonne :
sa prononciation,54; v=: 6,141.
Voyelles(prononciationdes),26-34;
voyellesajout"es,voy. Epenth"se;voyelles
redoubl"es,voy. Redoublement;voyelles
supprim"es,voy.Aph"r"se,Apocope,Syn-cope;
quantit"de la voyellede liaison
dans les noms, 175; dans les verbes,
182, 183.
X vient du chi grec, 10; x chez les
Eolo-Doriens,lt;x: sa prononciation,59;
X renforc" par s, 11,60, 86, 89, 96,
98, 268.
Y, transcriptionlatinede l*upsilon,11;sa prononciation,33; y = "b,143;y longdevant une voyelle,157; y finalest bref,
168;est long,170;y, finaledu radicaldes
noms, est bref,174; est long,175.
,ys finalest bref,171;est long,173.
Z archa"que,6; il dispara"tde la
langue,7; z r"paraiten latin,7; il ne se
rencontre que danslesmots "trangers,46 ;
prononciationdu z, 60.
8AIIIT-CLOUD. "
"
IMPRIMKRIE V" SUG. BELIM ET FILS.