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THE RED BULLETIN SUR FACEBOOK MAGAZINE SPONSORISÉ UN MAGAZINE HORS DU COMMUN MARS 2014 AVENTURE SPORTS VOYAGES ARTS MUSIQUE RACE AIR LA COURSE D’AVIONS LA PLUS DINGUE AU MONDE REPREND L’AIR RED BULL NICOLAS CAGE « J’AIME DÉFIER MES PEURS » SPÉCIAL NUIT DES OSCARS 16 PAGES 

The Red Bulletin Mars 2014 - FR

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the red bulletin sur facebook

magazine sponsorisÉ

Un magazine hors dU commUn mars 2014

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enflammésIls reviennent, encore plus déterminés à faire la course. Ce sont les pilotes de la Red Bull Air Race réapparue dans le ciel en mars. The Red Bulletin s’envole avec eux. Casse-cou, il faut l’être aussi pour rouler à 300 km/h sur les routes mexicaines de la Carrera Pan- americana ou traverser l’amazonie comme ces allumés de Kirimbawas. assagi mais prompt à s’embraser, Nicolas Cage donne, lui, une autre voie à sa carrière. l’avenir c’est aussi Lorde, la jeune prodige néo-zélandaise, qui rêve d’amérique, et Franck Cammas, le meilleur marin français, de Coupe de l’america. et, pen-dant ce temps-là, sur sa moto, Tom Pagès, le maître, décolle. Une vraie leçon.Bonne lecture ! Votre Rédaction

Les maîtres de L’air tout, tout, tout sur la saison

2014 de la Red Bull Air Race.

« J’ai découvert que les cascades me détendaient » nicolas cagE, pagE 36

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Le moNde de Red BuLL

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une journéeen enfer Bienvenue à Red Bull Kirimbawa, le terrainde jeux des « fondus » du raid extrême.

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objectif : team france la voile française se cherchait un cap et un capitaine. Franck Cammas prend la barre.

demoiselle de cŒurelle aurait eu toute la vie devant elle pour conquérir son public. internet l’a déjà couronnée. À 17 ans, Lorde règne.

apprendre à rebondirla serbe Ivana Špano vić livre ses conseils d’entraînement pour sauter plus haut, plus vite et plus loin.

à la vie, à la mortla tragédie fait partie du mythe. depuis 1950, la course transaméricaine a fait couler beaucoup d’encre… et de sang.

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Bullevard 08 dossier spécial oscars

Le guide des récompenses décernées par votre magazine préféré.

reportages 24 Red Bull Air Race

Les favoris, les courses, et une présentation détaillée du cockpit.

36 Case départNicolas Cage assume son retour au cinéma d’auteur.

42 Le défi de la jungle200 kilomètres à travers l’Amazonas.

50 La vie rêvée de LordeL’ado néo-zélandaise s’exporte bien.

56 Êtes-vous scopophile ?La réponse à cette question existen-tielle se trouve 12 rue du Mail, Paris IIe.

60 TP en BMXEn selle avec Tom Pagès.

68 L’ambition françaiseFranck Cammas vise les JO de 2016 et la Coupe de l’America.

76 Carrera PanamericanaMemo Rojas, star mexicaine des ral-lyes, a roulé sur les traces de son père.

action ! 86 voyages Sibérie87 clubbing Los Angeles 88 Matos Dorian Concept89 coaching Ivana Španovic90 Wings for life World run B.-A. 92 Ma ville Copenhague93 Musique Katy B94 Jeux vidéo Le meilleur du meilleur 96 focus Dates françaises à retenir98 instant Magique Peter Ortner

d’un CouP d’AiLes

MARs 2014

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Life. Camera. Action.*

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1080p

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Vitesse

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Contributionsle quatuor du mois

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722

Publication & édition

Red Bull Media House GmbH

Directeur de la publication Wolfgang Winter

Directeur d’édition Franz Renkin

Directeurs de la rédaction Robert Sperl & Alexander Macheck

Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster

Responsable de la production Marion Wildmann

Managing Editor Daniel Kudernatsch

Rédaction Étienne Bonamy, Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek,

Andreas Rottenschlager, Stefan Wagner

Collaboration Lisa Blazek, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Marianne Minar, Boro Petric, Holger Potye,

Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner

Traductions Susanne & Frédéric Fortas, Christine Vitel, Gwendolyn de Vries

Éditing Ioris Queyroi, Christine Vitel

Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll,

Carita Najewitz, Esther Straganz

Booking photos Susie Forman (Directrice création photos)

Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher

Fabrication Michael Bergmeister

Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Christian Graf-Simpson (Tablette)

Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg

Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits

Marketing & management international Stefan Ebner (Directeur), Elisabeth Salcher,

Lukas Scharmbacher, Sara Varming

Channel Manager France Charlotte Le Henanff

Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl

Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer

Publicité Cathy Martin 07 61 87 31 15

[email protected]

Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Assistantes de rédaction Manuela Gesslbauer, Kristina Krizmanic, Anna Schober

IT Michael Thaler

Siège social Red Bull Media House GmbH,

Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, 5071 Wals, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700

Siège de la rédaction France 12 rue du Mail, 75002 Paris, Téléphone 01 40 13 57 00

Contact [email protected]

Web www.redbulletin.com

Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays

suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweït,

Mexique, Nouvelle-Zélande, Suisse.

Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est

pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité

des auteurs.

Dépôt légal/ISSN 2225-4722

Ces « esthètes du contemporain » comme les définit le critique d’art Jean-Max Colard tiennent à préser-ver leur tranquillité. The Red Bulletin n’a donc tiré le portrait ni de Thomas Subreville, ni de Léo-nard Vernhet. En 2007, ils fondent la cellule artistique ILL-Studio. Le collectif parisien se déploie dans divers domaines, allant de la créa-tion visuelle (photo, graphisme, cinéma, édition…) à la création plastique (mode). Grâce à lui, nul n’ignore désormais ce qu’est la « scopophilie ». À l’œil nu, page 56

ill-studio

« S’embarquer pour le Maroc à cette époque de

l’année, c’est un pur bonheur. Ce shooting-là avec Franck Cammas m’a ouvert les yeux sur la réalité de la voile. Les marins s’en-traînent en majeure partie sur la terre ferme ! Quant à moi, j’ai dû relever un vrai défi : prendre de belles photos tout en coordonnant la manière dont notre bateau sui-vait les voiliers.... Franck est magnétique. En m’accordant toute sa confiance, il m’a grandement facilité la tâche. » Cammas, ère France, page 68

david clerihew

Ses dessins ornent les pages de la presse internationale, TIME Maga-zine, Guardian, Esquire, etc. L’ar-tiste nord-irlandais plusieurs fois primé s’exprime à propos de son travail pour The Red Bulletin : « Nicolas Cage me semble être un personnage complexe et mysté-rieux, mais droit. Il assume plei-nement ses choix artistiques, bons ou mauvais, et il met de la dis-tance avec les critiques acerbesdes médias. Un bel exemple. » Son secret de fabrication, page 36

Dévoré par les moustiques, écrasé par la

chaleur moite, le Pauliste s’est vail-lamment frayé un chemin à travers la jungle afin de livrer un récit exaltant de Red Bull Kirimbawa. Cette compétition en trois actes se déroule au nord-ouest du Brésil, dans l’État de l’Amazonas, le plus grand du pays. « Nous sommes arrivés en pleine nuit et en bateau à moteur, il faisait noir comme dans un four. Les coureurs devaient porter des lampes fron-tales pour s’orienter dans la forêt. » Les guerriers de l’Amazonie, p. 42

« iLL-studio est un moteur de recherche esthétique » Jean-Ma x col ard

peter str ain

fernando gueiros

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WINGSFORLIFEWORLDRUN.COM

COURONS POUR FAIRE AVANCER LA RECHERCHE

INSCRIVEZ-VOUS !LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE

4 MAI 2014 - 12H00 - HENNEBONT (BRETAGNE)

WINGSFORLIFEWORLDRUN.COM

COURONS POUR FAIRE AVANCER LA RECHERCHE

INSCRIVEZ-VOUS !LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE

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b o n p e r d a n t

Michael douGlasLa rédaction est unanime. Il mériterait l’Oscar du meilleur acteur.

Son interprétation de Gordon Gekko, un rapace de la finance dans Wall Street lui vaut en 1988 l’Oscar. Celle de Liberace dans Ma vie avec Liberace, pianiste de music-hall gay et une des premières stars du show-business américain, pas même une nomina-tion. Aux États-Unis, le film est sorti directement à la télévision sans passer par le grand écran. Pas de quoi frois-ser Michael Douglas qui n’a guère be-soin d’une seconde statuette dorée pour attester de sa popularité.

l e s o s c a r s

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A v A t A r En 2009 sort le premier blockbuster de l’ère 3D réalisé par James Cameron. Les scènes hybrides, tournées de manière classique ou conçues par ordinateur, n’ont jamais été aussi réalistes.

M A t r i x En 1999, le temps se fige pour laisser place au bul-let time. Filmée avec 124 caméras, l’action peut être arrêtée et vision-née sous de multiples angles. Depuis, le cinéma n’est plus le même.

P A c i f i c r i M Avec cette épopée de créatures mons-trueuses tournée par Guillermo del Toro, le numérique atteint l’été dernier une violence visuelle inégalée. La suite est en préparation.

L’OSCAR DE LA PLUS BELLE MINE FATIGUÉE EST ATTRIBUÉ À…S c a r l e t t j o h a n S S o n . À trois reprises, elle est la muse de Woody Allen, deux fois élue femme vivante la plus sexy par le magazine Es-quire. Dans Her de Spike Jonze, elle est la voix d’un programme informatique doué de pensée. Joaquin Phoenix, écrivain solitaire, va tomber amoureux de cette charmante voix synthétique.

l a r é v o l u t i o n d u n u M é r i Q u e

plein leS MiretteSCes trois longs-métrages risquent de deve-nir cultes en matière d’effets spéciaux.

... qui auraient bien mérité l’Oscar du

meilleur second rôle.

Buzz L’ÉcLairVoilà un héros, un

(presque) vrai. Celui de Toy Story, nous le suivons jusqu’à

« l’infini et au-delà ».

L’Âne parLantSans lui, Shrek serait un monde sans Eddie

Murphy. Au fait, « on est presque arrivés ? »

P l o u f - p l o u fcertains ne comptent plus leurs oscars, d’autres en attendent un toute leur vie. comme le dit si bien Jack : « On tuerait pour l’avoir ! »

t o u j o u r s e n t ê t e é t e r n e l s s e c o n d s

3 Oscars Joel & ethan coen

Jack nicholson

3 Oscars Michelle Williams

3 nominations terrence Malick

3 nominations

3

Les MiniOnsEn forme de pilule jaune, ces petits personnages obstinés ont le goût du

chaos. Bref, incorrigibles.

H é r o s d e P i x e l s

l e S o S c a r S

3 nominations Johnny Depp

3 Oscars Meryl streep

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L e s O s C A R s

h A u t e v O Lt i g e

Les héROs AnOnymes du 7e ARtDans les films d’action, les cascadeurs risquent leur peau. Pourtant, aucun Oscar ne leur est dédié. Chaque année, les Taurus World Stunt Awards réparent cette injustice.

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Tyrese Gibson, la star de Fast & Furious 6, semble voler d’une voiture à l’autre. Faux. C’est sa doublure Mens-Sana Tamakloe qui s’y colle.

Page 12: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

U N A U T R E D é N O U E M E N T

C O N S E I L L é A U X …

P Â T I T D E L ’ A B S E N C E D E …

P Â T I T D E L ’ A B S E N C E …

q U E v E U T L E P U B L I C   ?

D é M I N E U R S

Si, à la fin, Jeremy Renner était gentiment resté avec sa famille,

le film auRait pu faiRe un tabac.

… ge orge c l o on ey. et de Sean penn. et de denzel WaShington. et de daniel day-leWiS.

le film de Kathryn bigelow sur une équipe de démineurs durant la guerre d’irak remporte l’oscar en 2010. et devient le lauréat le moins vu de tous les temps. Un flop retentissant.

… pyromanes et a rt i f ic i e r s de l a sa i n t sy lv e st r e

U N A U T R E D é N O U E M E N T

P Â T I T D E L ’ A B S E N C E D E …

D E P A R T U R E S

… d’U n p Ôl e e m pl oi e f f ic ac e

… fans en manque de la série disparue Six Feet Under.

daigo est violoncelliste. il perd son emploi et devient un nokanshi, un embaumeur qui prépare les corps avant les funérailles. oscar du meilleur film étranger en 2009.

b rUc e l e e revient à la vie sur la natte de bambou d’un nokanshi.

... nul n’échappera aux soins d’un artisan funéraire.

L E F I L M H A N T E L ’ E S P R I T C A R …

A M O U R

… le rythme du film est lent, la narration reflète cet amour à l’agonie. en deux heures… et sept minutes.

… « la moRt vouS va Si bien », de Robert zemeckis et avec meryl Streep et goldie hawn.

le magnifique couple de personnes âgées formé par Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant offre au réalisateur michael haneke l’oscar du meilleur film étranger en 2013.

… b r a d pi t t dans Rencontre avec Joe black.

L E P U B L I C N ’ A D H è R E P A S C A R …

L E v é R I T A B L E H é R O S   ?

P Â T I T D E L ’ A B S E N C E D E …

À N E P A S C O N F O N D R E A v E C … C O N S E I L L é A U X …

L E S O S C A R S

T H E A R T I S T

quelqu’un qui chante SouS la pluie !

Ug gi e, l e c h i e n

Meilleur film en 2012. avec l’irruption du cinéma parlant, une star du cinéma muet sombre dans l’oubli et l’alcool. un succès en france, mais un désastre à l’international.

… m. s on & mme coU l eU r

q U I E S T L E v é R I T A B L E H é R O S   ?

Une vraie preUve d’amoUr !

quiconque voit ce film lors d’un premier rencard.

D E S F I L M S O S C A R I S é S P E U v I S I O N N é S

GRAND ART, PETITES RECETTESHollywood adore les films à succès. Ceux qui peinent à le trouver y parviennent après l’obtention

de la statuette dorée. Mais pas toujours ! Ces quatre chefs-d’œuvre issus du cinéma d’art et d’essai ont failli sortir directement en DVD ou n’ont attiré dans les salles que les cinéphiles avertis.

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j e s s i c a r a b b i t

Dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, on doit son tour de poitrine à un dessi-nateur prodige. Par contre,

notre amour pour elle est véritable.

c a t W O M a NCatwoman a été un bide

énorme. Mais Halle Berry, masque de féline et fouet de cuir, c’est autre chose qu’Indiana Jones et son

chapeau tout mou.

N e y t i r iElle a toujours le blues mais impossible de ne pas suivre

la belle Neytiri d’Avatar jusqu’à l’Arbre de vie. Baby blues, quand tu nous tiens !

S T É R I L E m E n T S E x y

ExOTISmE EnSORCELAnTLes films fantastiques font peu la part belle aux actrices. Pourtant, sous des déguisements plus que suggestifs, voire carrément provocants, elles réussissent à séduire le spectateur. Suffisamment crédible pour décrocher un Oscar ?

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D e u x D i s c o u r s … e x e m p l a i r e s ?

s t o r y b o a r d

CULtEs, Un point C’Est toUt Ils ont marqué la mémoire collective mais

pas l’Académie. Hommage.

Les trois écueils à éviter lors d’un discours de remerciements aux Oscars : les blagues, la spontanéité et l’émotion forte. À tout prix, il faut éviter le ridicule ! Depuis son discours en larmes et ses 23 mercis en 1999, Gwyneth Paltrow n’a pas été nommée. Même sort pour Adrien Brody primé en 2003, qui avait roulé un palot à Halle Berry surprise par cet élan salivaire. Enfin, on doit le plus long discours de remerciements à l’actrice Greer Garson : sept minutes pour son premier et dernier Oscar en 1943.

Gwyneth paltrow, 1999 : « Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci ! Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci ! Merci !  Merci ! Merci ! Merci ! Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci !  Merci ! Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci !  Merci ! Merci ! (Sanglots.) Merci ! Merci ! (Sanglots.) »

alFreD hItChCoCK, 1968 : « Merci. »

i ’ l l b e b a c k ! trois mots et demi ont suffi à « Schwarzy » pour écrire

l’histoire du cinéma dans termInator.

c o m b a t D e r u e « règle n° 1 : il est interdit de parler du FIGht Club. » Insensible

au rôle culte de brad pitt, le jury des oscars s’y est tenu.

u n D é h a n c h e m e n t a s s a s s i nDans pulp FICtIon, uma thurman et John travolta offrent le plus beau

duo des films de tarantino. pas d’oscar, mais une gloire éternelle.

tambourS VauDouSLe Roi des Zombies 

(1941). Ce film d’horreur comique a été un bide total mais sa BO dopée aux chants créoles a été nommée aux Oscars. Aujourd’hui encore, 

c’est un modèle pour les films du genre.

bumm-KnIrSCh The Social Network (2010). Avec Trent 

Reznor, on s’attendait à une BO féroce. À la sur-prise même du réalisa-teur David Fincher, le leader de Nine Inch 

Nails livre un son élec-tro intrigant de génie.

Chorale GréGorIenneLa Malédiction  

(1976). La musique  fait froid dans le dos.  

En écoutant les chœurs maléfiques Ave, Satani ! 

de Jerry Goldsmith,  les spectateurs se  bouchaient les oreilles.

D e s b a n D e s

t r È s o r i g i n a l e s

L E s o s C a r s

g r at i t U d E

sans hésitation

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c o n f i d e n c e s d e t o u r n a g e

souvenir brühlant

Dans Rush, Daniel Brühl incarne Niki Lauda. « Quand on a la chance

de tourner avec un réalisateur de la trempe de Ron Howard, on ne se

plaint pas. Même si cela implique chaque jour sept heures de maquil-

lage. Mais j’avoue que j’appréhendais tous les jours la découverte du plan

de tournage : “Première scène de Chris Hemsworth : embrasse une

infirmière. Deuxième scène de Chris Hemsworth : au lit avec une infir-mière. Première scène de Daniel

Brühl : vérifie les pneus.” Ce fut une rude épreuve pour mon ego. »

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L E G U I D E D U B L O C K B U S T E R

LES MéANDRES DU SUCCÈSComment pondre un succès à Hollywood ? Il y a 2 400 ans, Aristote concoctait

déjà la recette*. Ci-dessous, les ingrédients d’un scénario bien ficelé.

Le héros accepte la mission.

Séquence action.

Dans l’antre du méchant.

C’est l’heure du retour. Agonie puis résurrection.

12Retour triomphant

et célébration.

Le héros au quotidien.

1

L’aventure se présente à lui.

2Il la repousse.

3

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7

Il affronte le méchant.

8Le héros trouve le trésor.

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12

4Le héros rencontre son mentor.

*Source : The Writer’s Journey: Mythic Structure for Writers de Christopher Vogler

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L e s O s C A R s

i C ô n e m é p R i s é e

52 Ans de RéfLexiOn Sa beauté, nul ne l’ignorait. Son intelli-gence, peu la connaissait. Son talent est enfin reconnu. La star avait du génie. Tout au long de sa carrière, on cantonna Marilyn Monroe à jouer des rôles de blonde niaise. Qu’elle incarnait avec brio. La plus sous-estimée des grandes actrices mériterait un Oscar d’honneur posthume. Ce ne serait que justice.

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l e p i s t o l e t b i o m é t r i q u e Dans Skyfall, James Bond reçoit de Q un gun intelligent qui ne réagit qu’aux

empreintes digitales de son propriétaire. L’UE et les USA planchent sur le projet.

l a t a b l e t t e Dans 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick sorti en 1968, les

astronautes possédaient déjà une sorte d’iPad.

Aujourd’hui omnipré-sent dans notre quo-

tidien connecté.

l e h o v e r -b o a r d La tech-nologie pour ce skate volant popularisé par Retour vers le futur existe déjà. Comme mentionné dans le film, sa version réelle sera disponible en 2015. Plus sur haltekindustries.com

l e s a i l e s d u s u c c è s

fin stratègeEn passant de la musique au cinéma, Will Smith a réalisé un coup de maître.

En 1990, Will Smith, 22 ans, est fauché. Sous le nom de « The Fresh Prince », il sort pourtant deux albums hip-hop à succès. Le single Parents Just Don’t Understand est même le 1er morceau hip-hop à décrocher un Grammy. Mais Will Smith gère mal son argent. Le fisc lui réclame 2,8 mil-lions de dollars (2,1 millions d’euros). Son premier rôle dans Le Prince de Bel-Air, série phare des années 90, va le tirer d’affaire. À 45 ans, il fait toujours de la musique, par plaisir. Ses rapports avec le fisc sont désor-mais au beau fixe : l’an passé, le 6e acteur le mieux payé au monde a déclaré 30 millions de dollars (22 millions d’euros) de revenus.

r a y L’interprétation du légendaire Ray Charles par Jamie Foxx est bluffante et révèle ses talents vocaux. Oscar mérité.

W a l k t h e l i n e Hits, drogues, concerts dans les prisons, amour et rédemption. La vie de Johnny Cash est un film à Oscars.

s e a r c h i n g f o r s u g a r m a n Deux fans de musique en quête de leur idole perdue, Sixto Rodriguez, ouvrier anonyme et rockeur miraculé de Detroit. Oscar en 2013.

les BIOPICs

MUsICAUX

« l’ a r g e n t e t l a g l o i r e n e c h a n g e n t p a s u n e p e r s o n n e . i l s n e f o n t q u e c o n f i r m e r c e q u ’e l l e é t a i t d é j à » W i l l s m i t h

l e s O s c a r s

q u a n d l e c i n é m a b r o u i l l e l e s p i s t e sSouvent, l’art s’inspire de la vie quotidienne. L’inverse est aussi vrai. Ces films ont utilisé des technologies fictives, aujourd’hui devenues réelles. Un seul objet manque à l’appel : le moteur à distorsion.

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Page 19: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

l a b a t m o b i l eDix mètres de long et

530 km/h grâce à son turbo jet. Mais ça, c’est dans

Batman et Robin. En réalité, il fallait la traîner à travers les

studios. Une pure fiction mais du grand spectacle !

l a D e l o r e a nLA voiture. On s’y installe,

on appuie sur le champignon et on voyage dans le temps.

La DeLorean de Retour vers le futur est la plus géniale des

autos sur grand écran.

l a l o t u s« Wet Nellie » vue dans le James Bond, L’espion qui

m’aimait, fonctionne aussi bien sur terre que dans la mer.

En 2013, cette Lotus Esprit S1 amphibie a été vendue

651 000 euros aux enchères.

c a r r o s s e r i e s d e r ê v e

L’aUTo-oscarElles crissent, décollent, s’enfoncent dans les eaux et mitraillent. Assez d’atouts pour faire partie des nominations ?

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Page 20: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

s p o r t sà l’affiche

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b e n d i n g c o l o u r s ( 2 0 1 2 )La vie et l’exceptionnel talent du surfeur sud-africain Jordy Smith, saisis à travers des images épiques. Le tout tourné sur les plus beaux spots de surf.

F u l l y F l a r e d ( 2 0 0 7 )Du street skateboard de haute volée. Guy Mariona, Eric Koston et consorts paradent devant les caméras de Spike Jonze et de Ty Evans. Des plans au ralenti à tomber.

Des actions captivantes, des sé-quences périlleuses à l’extrême et des images impressionnantes, pourtant boudées par les Oscars.

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W h e r e t h e t r a i l e n d s ( 2 0 1 3 )

Une bande de freeriders talentueux prend tous les risques pour rouler

avec leur VTT dans des lieux où nul n’oserait s’aventurer. Même à pied.

L e s O s C A R s

Page 22: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Des monuments et Des hommes

S h a r o nS t o n e

Quoi ? Basic Instinct a eu une suite ? oui, en 2006 et

le public n’a pas été à la fête.

G e o r G eC l o o n e y

Le retour des tomates tueuses (1988), ça existe

vraiment ? Inutile de le nier.

« l a s t a t u e t t e d e v r a i t p o r t e r d e s s o u s - v ê t e -m e n t s e t n o n ê t r e c o m m e ç a , n u e a v e c s o n é p é e d a n s l e s m a i n s » J a r e d L e t o

« Le talent à lui seul ne peut sauver un mauvais scénario », disait Billy Wilder, six oscars au compteur. Cette réplique est devenue l’excuse préférée des acteurs au chômage.

k o m a*

des mains de kainrath

m a U Va I S e P I o C H e

BIdeS et BeLLeS GUeULeSPardon mais vous avez une tâche, là, dans votre filmographie.

t i l d a S w i n t o n

Female Perversions (1996). « Prometteur » pensait cette

icône des films d’auteur.

en aPesanteur

emPortés Par Le vent

L e S n o U V e L L e S S ta r S

Faites PLaCe À…Trois talents qui écriront l’histoire du cinéma de demain.

Avec Moon et Source Code, il signe deux films de science-

fiction parmi les plus origi-naux de ces dernières an-nées. Que ferait-il avec un

budget spielbergien ?

Révélé dans Amistad en 1997, sa performance dans 12 Years a Slave le hisse au

niveau des De Niro et consorts. On le dit grand

favori des prochains Oscars.

L’actrice anglaise a brillé dans Gatsby Le Magnifique

et Inside Llewyn Davis. Helen Mirren peut être

rassurée, sa succession est assurée.

Duncan JonesChiwetel ejiofor

robert De niro

helen mirren

steven spielberg

Carey mulligan

L e S o S C a r S

*KOMA : KAINRAtHS ŒuvReS Of MODeRN ARt

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Page 23: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

l a s s i eWouaf, wouaf ! Le « Brat Pitt »

des meilleurs amis de l’homme : une belle chevelure

mais pas d’Oscar.

d e p o i L s e t d ’ é c a i L L e s

Grrr ! ! !Avis aux gratte-ciel ! En mai, le plus gros reptile japonais fait son come-back. À quand la première récompense décernée à un non-humain ? Voici les nommés de la rédaction.

g o d z i l l aLe « Jack Nicholson » des

dinosaures : regard perçant, sourire glaçant et tempéra-

ment de feu. En mai, il revient sur grand écran.

Le 29e de la lignée.

l e R e Q U i N B l a N CDa-dam ! Da-dam ! Le « Christian Bale » des requins : mordant et prêt à exploser à tout moment.

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Page 24: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

manièreStoppée danS Son élan en 2010, la red BUll air raCe, Championnat dU monde de CoUrSe aérienne, reprend Son enVol.

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Page 25: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

RedécollageLe 28 février, la Red Bull Air Race

fait son retour du haut de l’im-pressionnante corniche d’Abu

Dhabi. La prochaine course aura lieu en avril, à Rovinj en Croatie.

Page 26: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

«  JE SUIS UN MORDU D’ADRéNALINE. IL FALLAIt QUE J’Y REtOURNE » K I R b Y c h A M b L I S S

Page 27: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Première en Amérique du Sud

En 2007, le calendrier avait été étendu pour inclure Rio de Ja-

neiro, la première ville sud-américaine à accueillir une

étape de la Red Bull Air Race.

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onnu pour son franc-parler, Kirby Chambliss, vain-queur de la Red Bull air Race en 2006, n’est pas du genre à mâcher ses mots. toutefois, la communica-tion téléphonique transatlantique fait de son mieux pour le faire à sa place. difficile de suivre tout ce que dit le quintuple champion américain de voltige aérienne dont une phrase sur trois est couverte par les grésillements. mais lorsque ce texan de 54 ans évoque sa motivation à l’aube du redécollage du championnat du monde de course aérienne après un break de près de quatre ans, il est on ne peut plus clair. « Je déteste les voyages à l’étranger. toute cette logistique, c’est un cauchemar. et question sécurité, j’ai maintenant un enfant de neuf ans, donc la déci-sion n’a pas été facile. mais je voulais absolument être de la partie. J’adore ça. Je suis un mordu d’adré-naline. Il fallait que j’y retourne. »

Quelques jours plus tard, l’anglais nigel lamb fait écho à l’enthousiasme de Chambliss. « J’ai gagné ma vie pendant une trentaine d’années en participant à des meetings aériens. mais la Red Bull air Race, c’est le summum de ce que je faisais à l’époque, affirme-t-il. J’ai vraiment envie de reprendre les courses aé-riennes. C’est une promenade de santé. » Il a été fa-cile de convaincre les pilotes mais la bataille des arguments a été longue entre les instances décision-naires pour relancer les championnats du monde de la Red Bull air Race.

après sept ans d’existence, la compétition est de-venue une énorme machine à la veille de l’ouverture de l’édition 2010. avec un public à chaque étape dé-passant en moyenne le demi-million de spectateurs, la logistique et le budget nécessaires pour faire tour-ner la course à travers le monde sont de plus en plus lourds. et les ennuis n’existent pas qu’au sol.

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Page 28: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Ils se multiplient aussi dans les airs où le matériel de compétition affiche ses limites en matière de sécurité.

Lorsque les difficultés logistiques contraignent à l’annulation des deux dernières courses de la saison, c’en est trop. Les avions restent au sol, les pilotes aussi. Quatre ans se sont écou-lés depuis. Quatre ans pendant les-quels les choses évoluent discrète-ment. Erich Wolf explique que de nouveaux impératifs ont été définis, en termes de format, de règles, et de dispositif de sécurité. « La vraie dé-marche marketing a repris en 2013. À partir de là, il s’agissait de trouver

des compromis avec les organisateurs locaux, afin de rendre ce sport attractif à nouveau. Nous devons faire en sorte que la course aérienne devienne un sport crédible. L’une des missions de la Red Bull Air Race est de donner leur chance à de jeunes pi-lotes. C’est pourquoi nous avons créé une nouvelle catégorie dans la section Super Licence dédiées à douze pilotes d’élite : la Challenger Class. Elle est accessible à tous les pilotes qualifiés, homme ou femme, à travers le monde. Et pour que chaque spectateur, sur place ou devant sa télé, puisse vibrer, nous avons simplifié les règles. »

Pour ce retour dans les airs, un certain nombre de normes ont vu le jour. Comme l’arrêt de la course aux armements des moteurs qui se développait dangereu-sement dans la discipline. Lors des sept courses de la saison, les douze pilotes engagés doivent utiliser les mêmes moteurs et hélices. Aussi, par souci d’amélio-rer la sécurité, les pylônes en nylon léger utilisés pour délimiter la course ont été surélevés de 20 à 25 mètres. Une décision qui fera une grande diffé-rence selon Sergio Pla, directeur de course : « Un amateur trouvera que ce n’est pas beaucoup. Pour-tant, en vol, à bord d’un avion, on a plus de temps pour réagir. Nous n’avons donc eu aucune surprise lors du camp d’entraînement organisé pour tester les pylônes. Les pilotes ont dorénavant une grande marge de temps et d’altitude. Cela fait une différence considérable au niveau de la sécurité. »

Les organisateurs ont également déniché de nouveaux sites de compétition. Fini les parcours ur-bains, désormais les courses survolent des circuits implantés en zone rurale. Plus de courses se déroule-ront dans des environnements contrôlés. D’après Wolf, les circuits automobiles et motocyclistes sont des arènes parfaitement adaptées aux étapes de la Red Bull Air Race. Notamment aux États-Unis.

« C’est une compétition de sport motorisé, nous devions aller sur des sites dédiés à ce type d’épreuves. Nous devons accueillir les spectateurs dans des es-paces de très grande qualité pour qu’ils puissent suivre le tracé de la course dans son intégralité. Ils doivent également avoir accès à des buvettes pour les collations et les rafraîchissements, et à des parkings.

«  LES PILOTES FRÔLAIENT LEuRS LIMITES ET LES DÉPASSAIENT » E R I c h w O L F

Michael Goulian L’Américain (ici lors des préparations de la saison 2007) se réjouit de « la reconduction de ce défi grandiose qu’est la Red Bull Air Race ».

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Paul Bonhomme Le pilote anglais, dernier vainqueur en 2010 (ici à lors de la course de Monument Valley en 2007), revient pour défendre son titre.

Matthias Dolderer L’Allemand a démarré en 2009. Ici il épate la foule lors des manches de qualification à Rio en 2010. « L’association précision et vitesse me grise. »

Page 30: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Ces immenses sites sont déjà prêts. Tous disposent de tribunes pouvant accueillir 200 000 spectateurs et de la meilleure vue sur le parcours. Les circuits automobiles américains sont parfaits pour nous. Mais on nous trouvera aussi dans les centres-villes. »

Les pilotes se réjouissent des nouvelles règles du jeu. Nigel Lamb, lui, est convaincu que les nouveaux moteurs standards rendront les courses passion-nantes. « C’est absolument fantastique. Et cela comporte de nombreux avan-tages, tant au niveau des aspects tech-niques qu’au niveau du coût. La victoire ne reviendra pas automatiquement au budget le plus gonflé. Les degrés d’in-vestissement personnel et d’effort se-ront déterminants, et mieux reconnus. À mon avis, cette saison 2014 risque de

provoquer une petite révolution dans le monde de la Red Bull Air Race. »

Kirbly Chambliss, le Texan, partage l’optimisme de Lamb et, tout en reconnaissant que tous décollent dans l’inconnu, il est plus qu’heureux de participer à la compétition. « Mon objectif est toujours de gagner. Je n’y vais pas pour participer, prévient-il. Certains de mes amis disent que ce serait super si je pouvais simplement venir, voler et me détendre. Mais moi je dis : “C’est sûr, fais-toi plaisir, mais rappelle-toi pour-quoi tu es ici. Rappelle-toi que tu étais l’un des quinze meilleurs pilotes au monde, que tu as gagné le cham-pionnat des États-Unis cinq fois et que tu es très compétitif.” Alors, j’approcherai l’avion le plus près possible et je réfléchirai au chemin le plus rapide pour rejoindre la prochaine porte. Je ferai ce que j’ai toujours fait : tenter de gagner. »

Approcher les avions le plus près possible de la crête est aussi l’objectif de la nouvelle Red Bull Air Race. Cette fois, ce sera dans les meilleures condi-tions possibles et dans de bonnes arènes, comme le précise Sergio Pla. « C’est le sport motorisé le plus excitant qui existe, affirme-t-il. Nous sommes la compétition la plus rapide au monde. Vous ne devez la rater sous aucun prétexte. »Informations et billets sur www.redbullairrace.com

LORSQUE VOUS ESSAYEZ DE DIRIGER UNE BÊTE DE 300 Ch OU PLUS À TRAVERS PLUSIEURS VIRAGES À G ÉLEVÉE, IL EST PRÉfÉRABLE DE BIEN mAîTRISER SON APPROChE POUR ASSURER ChAQUE PhASE DE VOL.

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Le Tchèque Martin Sonka figure également sur la liste des pilotes d’élite.

Page 31: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

1 ANÉMOMÈTRE Affiche la vitesse (en nœuds) par rapport à l’air.

2 ALTIMÈTRE Indique l’altitude de l’avion (en pieds) au-dessus d’un niveau de référence en mesu-rant la pression de l’air statique.

3 EFIS (Electronic Flight Instru-ment System) Donne des infos au pilote et à la tour de contrôle sur son tour. L’écran tactile permet de changer le mode d’affichage.

4 APPAREIL ANALYSANT LE MO-TEUR Un dispositif qui enregistre les données du moteur. Après un

vol, les infos sont téléchargées puis analysées. Le bouton du haut est une alarme vocale qui avertit le pilote en cas de panne du système.

5 BOUTON DE LA POMPE À CAR-BURANT Utilisé pour alterner entre les trois réservoirs de carburant : aile droite, aile gauche et réservoir principal. Les avions brûlent presque deux litres de carburant par minute dans les airs.

6 ACCÉLÉROMÈTRE Indique au pilote la force gravitationnelle (G) qu’il exerce. Cette année, les pi-lotes ne doivent pas excéder 10 G.

7 PÉDALES Les pédales de direction re-tournent l’avion, ventre face au sol. Pousser les pédales en vol actionne le gouvernail.

8 COMMANDE DE L’HÉLICE Ajuste l’angle d’attaque des pales.

9 RADIO Connecte le pilote à la tour de contrôle de la course.

10 FUMÉE ON/OFF Lorsque le pilote démarre, il lâche un sillon de fumée derrière l’avion.

11 BOUTON DE DÉMARRAGE Allume la bête !

12 MANCHE Tiré à gauche ou à droite, il fait rouler l’avion. Tiré en avant ou en arrière, il lui fait poin-ter le nez dans la même direction.

13 COMMANDE DE L’ACCÉLÉRA-TEUR Contrôle la puissance.

14 TRANSPONDEUR Relaie à la tour de contrôle les infos sur la position et l’altitude de l’avion.

15 BOUSSOLE À CARTE VERTI-CALE Indique le cap de l’avion.

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LES AVIONS BRÛLENT

DEux LITRES DE CARBuRANT

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Page 32: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

the red bulletin : Êtes-vous heureux de retourner à la Red Bull Air Race ?paul bonhomme : Je le serai tant que je gagnerai. Je dis à mes enfants : « L’impor-tant n’est pas de participer, c’est de ga-gner. » C’est peut-être osé, mais pour moi, c’est la raison pour laquelle tu entres en compétition. Jamais je ne me lancerai en sachant que je vais perdre, uniquement pour le plaisir. Sinon, je pourrais voler juste pendant mes congés. Aborderez-vous le championnat différemment cette fois ? J’admets qu’à vouloir trop bien faire les choses, je me suis brûlé les ailes (au sens figuré, bien sûr). Je suis tenté de dire que cela ne m’ennuyait pas, que j’étais là pour le fun, mais cette attitude ne mène nulle part, il faut être à fond pour faire les choses correctement. J’avais une belle et intense rivalité avec Hannes (Arch, son rival autrichien, ndlr) et je pense que si vous lui demandiez et s’il était honnête, il vous dirait qu’il était à fond lui aussi. La décision de revenir a-t-elle été facile à prendre ?J’ai dû y réfléchir longuement et sérieuse-ment. J’ai mis longtemps à me décider, car ma vie a changé pendant les années de pause. J’ai trois enfants en bas âge et un beau-fils plus âgé : la maison est bien différente comparée à l’époque où je dis-putais ma première Red Bull Air Race. Ma femme, très compréhensive, a rejoint ma pensée : « Vas-y, fais de ton mieux, mais fais-toi plaisir. Amuse-toi plutôt que de jouer à Icare. » Je repense à la remarque faite par Buzz Aldrin à Neil Armstrong

lorsqu’ils regardaient les célébrations de leurs premiers pas sur la lune : « Hé, Neil ! je crois qu’on a raté tout le bordel. » C’est ce que je pense du championnat mainte-nant. J’avais tellement la tête dans le gui-don que j’ai raté le principal. Je suis donc impatient de revenir cette année et de me faire plaisir. Et pour cela, il faut que j’ap-prenne à garder le sourire tout au long de la course.Souriez-vous en ce moment ? Pas beaucoup. En fait, je dirais que le ni-veau de stress est très élevé. Quand nous serons à Abu Dhabi (la saison y débute le 28 février, ndlr), ça ira mieux. Pour le mo-ment, c’est plutôt tendu. Ça va être la

course pour que tout soit prêt dans les temps. Et puis, si je savais comment trou-ver un avantage aux nouvelles réglemen-tations, je serais plus heureux, mais je n’ai aucune idée de la tournure que prendront les choses. Maintenant que nous aurons tous la même puissance, le poids sera d’autant plus important, ce qui n’est pas une bonne chose pour moi. Je suis l’un des pilotes les plus lourds, 82 kg, je pense que c’est un peu trop. Je mesure 1,85 m et je suis… bien charpenté ! Cela se résume-ra à un mélange de compétences de pilo-tage et d’aérodynamique. Je pense que nous sommes bons en termes d’aérodyna-mique, nous avons un bel avion très ma-niable, mais on ne sait jamais.Quel est votre principal objectif pour la saison 2014 ? Ne pas me faire peur. Si j’y arrive, ce de-vrait être par défaut une année relative-ment sûre, et c’est le plus important. Mon deuxième objectif est de gagner. Donc : être prudent, ne pas me faire peur, gagner et, comme je l’ai dit, me faire plaisir. Peu importe l’ordre, tout devrait fonction-ner… je pense !

le retour du roile tenant du titre Paul BonHoMMe adMet Que la CourSe l’a ConSuMÉ Par le PaSSÉ. en 2014, il CoMPte Bien aPPrÉCier le VoYaGe.

L’Anglais Paul Bonhomme, est double champion de la Red Bull Air Race : « Ce sera un mé-lange de compétences de pilo-tage et d’aérodynamique. »

«  Je SuiS iMPatient de Me Faire PlaiSir. il Faut Que J’aPPrenne À Garder le Sourire »

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La Red Bull Air Race est l’une des rares épreuves sportives à chambouler le culte de la jeunesse. La moyenne d’âge en 2014 étant de 45 ans, dans ce domaine, la voix de l’expérience crie le plus fort.

Comment faire progresser les jeunes pilotes dans les rangs ? En préparant une nouvelle génération de coureurs aériens par le biais d’une compétition inédite, la Challenger Cup.

L’événement verra un groupe de jeunes pilotes sélectionnés disputer une course avec des avions prêtés pour l’occasion sur un par-cours simplifié destiné à parfaire leurs compé-tences. L’objectif des pilotes sera d’obtenir une Super Licence et de se qualifier pour le championnat.

« Ils voleront avec bien moins de pression que les équipes de la course, déclare le direc-teur de course, Sergio Pla. Tous participeront à au moins deux camps d’entraînement avant leur première course, ce qui signifie qu’ils au-ront au moins deux à trois fois plus de temps que les pilotes n’en avaient par le passé (pour participer aux séries, ndlr) pour s’entraîner. La marge de sécurité dans les courses aériennes n’est pas grande. Nous avons donc besoin de personnes alertes qui savent ce qu’elles font. »

S’assurer que ces pilotes ont la maturité suffisante est le travail de Christian Czihak, psychologue et manager de l’équipe de la Red Bull Air Race et de la sécurité. « Être pilote de jet ou d’acrobatie aérienne expérimenté est une chose, pouvoir voler autour d’un parcours à moins de 50 m du sol en est une autre, in-siste-t-il. Vous pouvez avoir les compétences, mais cela ne veut pas automatiquement dire que vous pouvez le faire. Nous recherchons des personnes capables d’atteindre cet objectif en étant sous pression. Cela n’a rien à voir avec leur disposition à prendre des risques, plutôt avec les risques qu’ils sont capables de prendre tout en restant dans les règles. »

Le boss de la Red Bull Air Race, Erich Wolf, est convaincu que la compétition chamboule-ra le classement des pilotes. « Je suis sûr qu’ils défieront bientôt les pilotes actuels. Nous verrons de nouveaux visages en 2015. »

le poids de la courseLes pilotes sont soumis à des pressions extrêmes en vol. Pour 2014, ils seront limités à 10 G (G étant la constante gravitationnelle) : dans les virages les plus serrés, leur corps pèsera 10 fois leur poids normal. « C’est comme d’être percuté par une masse, explique le champion en titre, Paul Bonhomme. Le début de G est le pire mo-ment. Tu pèses 10 à 12 fois ton poids corporel en moins d’une demi-seconde. Il faut se concentrer pour ne pas perdre connaissance. Si tu continues de défier la gravité, tu t’évanouis. »

À la liMiTe de l’ÉVaNouisseMeNTLa perte de conscience est due à l’afflux sanguin subit aux extrémités inférieures du

tenir Le chocimaginez-vous en train de soulever une petite voiture une demi-douzaine de fois en une minute et vous aurez une idée du type de punition physique qu’endurent les pilotes de la red Bull air race pendant un tour de course.

BAiSSe De PreSSion la combinaison est obligatoire. elle s’active avec la force gravitation-nelle. les tubes remplis d’eau le long de la combinaison se serrent autour du pilote, prévenant ainsi la chute du sang en cas de forte gravité.

corps sous la force gravita-tionnelle élevée. La baisse de pression sanguine provoquée dans le cerveau réduit la vision, ce qui annonce l’éva-nouissement. « En contrac-tant les abdominaux et les cuisses pendant une se-conde, tu empêches le sang de descendre et restes lu-cide », confie Nigel Lamb.

la coMBiNaisoN esT de riGueur Tandis que les pilotes des sé-ries sont habitués à utiliser les contractions musculaires pour aider à lutter contre les effets des virages à G élevée, la combinaison désormais obligatoire pour les courses G accomplit cette tâche beaucoup plus efficacement. Fabriquée par l’entreprise allemande Autoflug, cette tenue réduit les contractions

toUr DU MonDe du golfe persique aux pe-louses d’ascot, des circuits automobiles et motocyclistes les plus connus des États-unis à la campagne chinoise, la red Bull air race 2014 promet de la diversité.

LA reLève eSt LàcoMMent Un SPort QUi SAcre DeS AnnéeS D’eXPérience révèLe-t-iL De JeUneS PiLoteS tALentUeUX ? en LeUr AccorDAnt Un BoUt De cieL PoUr FAire LA coUrSe.

des muscles en utilisant des « muscles fluides » remplis d’eau et des tissus non élas-tiques. La combinaison crée une contre-pression qui com-bat l’effet des virages à force G élevée sur le pilote, rédui-sant le mouvement du sang vers les extrémités inférieures. « La tenue com-presse tes jambes et ton ab-domen, décrit Bonhomme. Elle fait les contractions à ta place, ce qui permet de ga-gner environ 1,5 G. Cela ne paraît pas beaucoup, mais réduit pourtant considérable-ment la fatigue. »

les virages à force G élevée peuvent rétrécir le champ visuel.

la red Bull air race débutera à abu dhabi et se terminera en chine.

Débit sanguin normal

Débit sanguin élevé

Vue transversale du ove-rall avec tubes engorgés

ForCE G ForCE G

G FAIBLE G ForTE

1. aBu dhaBi · EAu 28 fév. - 1er mars 2. roViNj · CroATIE 12 - 13 avril 3. puTrajaya · MALAISIE 17 - 18 mai 4. GdyNia · PoLoGNE 26 - 27 juillet 5. ascoT · GrANDE-BrETAGNE 16 - 17 août 6. dallas/ForT WorTh · uSA 6 - 7 septembre 7. las VeGas · uSA 11 - 12 octobre 8. lieu À coNFirMer · ChINE 1er - 2 novembre

33

Page 34: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

tenues de sortie

MXs-rContrairement à ses rivaux au fuselage et au cadre en acier (cf. page ci contre, ndlr), le MXS-R, développé spécifiquement pour les courses par MX Aircraft à partir de son avion MXS, présente un fuselage monocoque en fibre de carbone. Il est extrêmement léger et solide, mais il ne peut pas être beaucoup mo-difié. Toutefois, la légèreté améliore la vitesse, ce qui est la principale force de l’avion.

L’HÉLICE L’hélice a été standar-

disée pour 2014, toutes les équipes devant utiliser le

modèle au nom de Claw (« griffe ») du fabricant

américain Hartzell, ainsi que le cône d’hélice en fibre de carbone

de l’entreprise.

MOTEUR Avant, les équipes étaient tenues d’utiliser des mo-teurs fabriqués par l’Amé-ricain Lycoming, mais elles ont ensuite été autorisées à envoyer leurs moteurs à l’étranger pour des mises au point. En 2014, les équipes seront limitées au moteur Thunderbolt AEIO-540-EXP de Lycoming.

ANALYSE DES DONNÉES Sans avantage moteur, les pilotes commencent à re-garder leurs résultats pour améliorer leurs temps de tour. Et il s’ensuit des sys-tèmes de télémétrie de type F1. Ces infos per-mettent aux pilotes de tail-ler leur vol sur mesure pour s’approcher du meilleur temps de tour possible.

AÉRODYNAMIQUE Avec la standardisation du moteur et de ses accessoires, les pilotes cherchent probablement d’autres moyens de prendre l’avantage. Amélio-rer l’aérodynamique de l’avion en est la première étape.

DONNÉES TECHNIQUES

FABRICANT : MX Aircraft, USA

LONGUEUR : 6,51 m

ENVERGURE : 7,32 m

POIDS STANDARD À VIDE : 571 kg

PUISSANCE : 300 ch

VITESSE MAXIMALE : 426 km/h

TAUX DE ROULIS : 420°/sec

G MAX : +/-12 G

MOTEUR : Lycoming AEIO 540 EXP(mise au point : Thunderbolt)

DESIGN DES AILES : symétrique, fibre de carbone

HÉLICE : Hartzell

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L’AJUSTEMENT DES RÈGLES POUR AMÉLIORER LA SÉCURITÉ ENTRAÎNE UNE BATAILLE ENCORE PLUS SERRÉE POUR GAGNER LA RED BULL AIR RACE. Dans toutes les formes de sport automo-bile et motocycliste, les recherches pour tirer avantage de la performance sont tou-jours entourées de mystère. La Red Bull Air Race du passé n’était pas moins complexe à ce niveau. Les modifications de dernière minute terminées, l’objectif essentiel des pilotes était simple : améliorer la puissance en réduisant le poids.

Cette problématique, alléger la charge en retirant du poids à l’avion, a mené les séries sur une voie potentiellement dangereuse car les équipes risquaient de compromettre l’intégrité du moteur en recherchant des éléments plus légers et plus puissants. Pour 2014, le terrain de jeux a ainsi été aplani avec l’introduc-tion de moteurs, hélices et pots d’échappe-ment identiques sur tous les modèles d’appareils engagés.

Dans leur ensemble, les pilotes engagés pour cette nouvelle saison apprécient les modifications du règlement. Elles ont pru-demment mis le holà à une dangereuse course à l’allégement. C’est aussi une me-sure de bon sens économique puisque le même moteur livré à chaque équipe limite le surcoût des préparations individualisées qui avaient cours jusqu’en 2010. Les bud-gets des teams s’en portent mieux. Aux plus habiles d’en profiter maintenant.

ZIvkO EDGE 540 v2Le chouchou des pilotes. The Edge remporte un titre à chaque fois. Son cadre tubulaire en acier est plus lourd que les matériaux composites, mais aussi plus pratique, selon le directeur Eric Zivko. Pour la saison 2014, deux versions sont utilisées : l’ancien modèle V2 et le nouveau V3.

CORvUS CA-41 RACERMis au point par l’Université hongroise d’aviation et le fabricant basé en Hongrie Corvus Aircraft, avec l’aide de Péter Besenyei, le Corvus Racer a fait sa première apparition en 2010 à Windsor (Canada) dans la Red Bull Air Race.

POT D’ÉCHAPPEMENT La dernière pièce du puzzle de la standardisation est le système d’échappement. Construit à partir de maté-riaux légers par l’entre-prise américaine Sky Dynamics, il est conçu sur mesure pour chaque mo-dèle d’avion.

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so n s ec r et d e fab r i cati o ni n v i t é d ’ h o n n e u r a u f e s t i v a l d u f i l m a m é r i c a i n d e d e a u v i l l e e n s e p t e m b r e d e r n i e r , n i c o l a s c a g e r e n o u e a v e c l e c i n é m a d ’ a u t e u r . l ’ a c t e u r c o n f i e à T h e R e d B u l l e T i n l e s m o t i v a t i o n s d e s o n r e t o u r a u x s o u r c e s . t e x t e   : r ü d i g e r s t u r m i l l u s t r a t i o n s   : p e t e r s t r a i n

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Disparate. Le monde de Nicolas Cage se com-pose de requins blancs,

de serpents venimeux et de Lisa Marie Presley.

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Tactique. « Affronter nos démons, c’est leur faire perdre l’emprise qu’ils ont sur nous »,

promet Nicolas Cage.

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the red bulletin : Vous arrive-t-il de penser à la mort ?nicolas cage : Oui bien sûr, mais je ne suis pas pressé de la rencontrer. C’est important d’y songer de temps en temps. C’est le meilleur moyen de surmon-ter l’angoisse qu’elle inspire.Êtes-vous parvenu à vaincre cette peur ?Disons que je progresse… Où voulez-vous en venir avec ces questions ?Sur le tournage de votre dernier film, Joe, vous auriez pris en mains un mocassin d’eau, un serpent dont la morsure est mortelle.Aucun rapport avec une quelconque fascination de la mort. C’était simplement une façon de me détendre.Il y a des tas de manières moins dangereuses de se relaxer…En tournant des films d’action, j’ai découvert que les cascades me détendaient. Une course-poursuite à 160 km/h, éviter des voitures qui vous arrivent en face ou essayer de ne pas finir dans un mur ont l’effet sur moi d’une méditation. C’est peut-être une réac-tion inhabituelle face à ce genre de situations mais c’est comme ça que je le ressens. C’est comme avec le café : plus j’en bois, plus je me détends.

Et quand le café ne suffit plus, vous passez au venin de serpent ?(Rires.) Non. Pendant le tournage de Joe, j’avais – ce fameux jour – une scène compliquée à tourner. Mon niveau d’adrénaline était bas et ma concentra-tion pas assez élevée. C’est là que l’idée du serpent m’est venue. J’ai demandé son autorisation à David Gordon Green, le réalisateur, qui m’a répondu : « Uniquement si tu me promets de ne pas y rester, sinon je vais passer pour un abruti. » La montée d’adrénaline a été instantanée et la scène a pu être tournée. Je suis capable de surfer sur une vague d’adrénaline en gardant ma nervosité sous contrôle. C’est mon secret de fabrication.Vous n’avez pas la frousse ?Si, toujours, et il le faut. Sans elle, cela n’a aucun sens. Il s’agit de regarder sa propre peur en face. C’est à ce prix seulement qu’on peut la vaincre. Le principe est simple : affronter nos démons, c’est leur faire perdre l’emprise qu’ils ont sur nous.Pouvez-vous nous donner des exemples de peurs que vous avez surmontées de la sorte ?Il y a quelques années, au large de l’Afrique du Sud, j’ai fait une plongée dans une cage pour être nez à nez avec un grand requin blanc. Mon pire cauche-mar. Ce fut une expérience incroyable. Ce puissant requin était à un ou deux mètres de moi, il me fixait de son regard vide. Soudain, j’ai senti qu’un lien se créait, serein et magnifique. Un moment de pure harmonie, le pied. Vous devez penser que je suis dingue, non ?Non, sauf si vous me dites qu’après ça vous vous êtes frotté le nez avec lui pour vous guérir de cette peur…(Rires.) J’ai une autre histoire pour vous. Une fois, à la Nouvelle Orléans où je vivais il y a quelques an-nées, je naviguais dans les marais et je suis tombé sur un alligator de 400 kg. Il était là juste à la surface de l’eau et me regardait, on aurait dit un dinosaure.Avez-vous sauté du bateau, histoire de le défier à la nage ?Non, mais je lui ai lancé des guimauves. Les alligators en raffolent ! À vous entendre, vous avez raté votre vocation. Auriez-vous aimé être un aventurier ?Vous ne croyez pas si bien dire. À 16 ans, j’ai pris deux résolutions. La première était d’essayer sérieu-sement de devenir acteur. Et la seconde, de devenir pêcheur ou de rentrer dans la marine marchande si j’échouais dans le cinéma. La mer est mon premier amour. Sa proximité me procure un incomparable sentiment de sérénité. Pourquoi le métier d’acteur a-t-il été votre premier choix ?Pour moi, c’est une soupape de décompression par-faitement adaptée. Et j’en ai bien besoin avec toute l’énergie et surtout la colère que j’ai en moi. Enfant, j’étais la colère incarnée. Sans ce métier, j’aurais fait les pires conneries. J’en suis convaincu.

ulle autre star hollywoodienne n’est en même temps aussi détes-tée et vénérée que Nicolas Cage.

Il a incarné le superhéros, le soldat, l’alcoolique et le voleur de voitures avec une énergie obsessionnelle. Des prestations saluées par un Oscar ou de mordantes critiques. Celui qui a été le mari de la fille d’Elvis a gagné beaucoup d’argent mais en a perdu encore plus. À 50 ans, Nicolas Cage a décidé de donner un souffle nouveau à sa filmographie. Une belle occasion de lui rendre visite.

Nthe red bulletin 39

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gée. Parsifal de Wagner passait à la radio, et en quittant la forêt, le soleil brillait et la neige scintillait sous ses rayons. J’ai alors aperçu le château et j’ai eu la sensation d’arriver chez moi. Oui, on peut dire que ce sentiment était proche de celui que je ressentais à l’intérieur de mon château fort d’enfant.Avez-vous souffert de devoir le vendre ? À l’époque, vous traversiez une mauvaise passe financière. N’exagérons rien. Il fait toujours partie de mes souvenirs comme celui de mon enfance. Et puis, on parle là de quelqu’un qui a dû vendre un château. Si je disais que cela a été un crève-cœur, ce ne serait pas très respec-tueux des gens qui connaissent de réels pro-blèmes. Je ne voudrais pas passer pour un cynique. La vérité, c’est que je n’avais tout simplement plus les moyens de le garder. À cette époque, je gagnais bien ma vie mais je n’avais aucune confiance dans les banques. J’ai alors investi dans l’immobilier, et après, tout s’est effondré. On ne gagne pas à tous les coups. Et rien n’arrive par hasard.C’est-à-dire ?Je mène aujourd’hui une vie très différente. Disons plus ouverte. Je ne me cache plus sur un yacht, dans un jet privé ou derrière les murs d’un château. Je vis au quotidien avec des gens normaux et ça me fait le plus grand bien.Un changement qui semble aussi concer-ner votre carrière. Joe est très éloigné des films d’action dans lesquels vous jouiez ces dernières années.C’est juste. C’est un nouveau départ. Je reviens à mes racines, c’est-à-dire aux rôles dramatiques dans des productions indépendantes.Peut-on dire que vous avez été un temps le roi de la série B ?Ce n’est pas ma vision des choses. Les films d’action étaient une réponse aux gens qui disaient que je ne pouvais pas en être le héros. J’ai voulu leur prouver le contraire. L’acteur dramatique que j’étais s’est alors mué en acteur de films d’action en réussissant à incarner des rôles intéressants. Aujourd’hui, je me concentre à nouveau sur des rôles dramatiques.L’adrénaline ne va-t-elle pas vous manquer ?J’en ai besoin uniquement quand je tourne.

Mais la moto, c’est palpitant aussi. Et il me reste encore un rêve à réaliser : faire du deltaplane.Pour une star de Hollywood, on ne peut pas dire que ce soit là le rêve le plus inaccessible…Les contrats constituent l’un des aspects de mon travail, et souvent les activi-tés telles que le deltaplane y sont formellement interdites. Pour moi, le del-taplane est le moyen idéal de se fondre dans la nature. Ça ne pollue pas et on se sent libre comme un aigle. On apprend à apprivoiser l’air. C’est sûr, un jour, j’irai dans les Alpes dans l’une de ces écoles qui vous font passer le bre-vet en deux semaines. Je volerai alors aux premières heures de la journée. De mes propres ailes.

D’où venait cette colère ?J’étais incapable d’établir des rela-tions avec les autres. J’étais un margi-nal, sans amis, et rejeté à l’école. C’était dur à vivre. Même mon père m’a dit un jour que j’étais sans doute un alien. Cette idée était tellement ancrée en moi qu’un jour, lors d’une visite chez le médecin, j’ai été stupé-fait d’apprendre que mes organes et mon squelette étaient normaux. Ma vie n’était alors pas une partie de plaisir. Mais en même temps, je savais que quelque chose allait m’arriver et donnerait un sens à ma vie.Et cette chose, c’était, et c’est encore, le métier d’acteur ?Jusqu’à preuve du contraire, oui.Cela vous a-t-il permis de chasser tous vos angoisses ?Vous savez, je ne suis pas intrinsèque-ment un homme en colère. C’est un sentiment passager. Je sais bien qu’une vie sans agressivité est bien plus légère. J’aime cette planète et j’adore y vivre. J’aime ma famille par-dessus tout. Si je le pouvais, je reste-rais tous les jours chez moi à jouer avec mon fils de 8 ans et à le regarder grandir.Comment avez-vous su que la voie de la comédie et le show-biz pou-vaient être les soupapes de décom-pression que vous recherchiez ?Je crois que c’est lié à mon père. Il était doué pour stimuler mon imagi-nation. Il m’obligeait à lire des clas-siques auxquels je devais ajouter un chapitre. Ce que j’ai fait avec Siddhartha de Hermann Hesse, Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou Moby Dick de Herman Melville. Mon père m’a aussi construit un châ-teau fort dans le jardin. C’était mon refuge, mon royaume. J’y passais le plus clair de mon temps. Je m’imagi-nais dans la peau de multiples person-nages. C’est certainement là qu’est née ma vocation.Quand on connaît un peu votre histoire, on sait que vos relations avec votre père n’ont pas toujours été idylliques.Les dernières années de sa vie, nous nous sommes beaucoup rapprochés. Son infarctus en 2008 m’a profondément secoué. Et je suis heureux que nous ayons pu partager des moments ensemble.Le château fort de votre enfance a-t-il influencé l’achat du château que vous possédiez en Allemagne ?Quand je repense à ce château, c’est avant tout sa découverte qui me revient en mémoire. C’était en hiver, je roulais en voiture à travers une forêt ennei-

en chiffres

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c r i t i q u e s p o s i t i v e s p o u r s o n f i l m R e d R o c k W e s t ( 1 9 9 3 ) 95 %c r i t i q u e s p o s i t i v e s p o u r s o n f i l m d e a d fa l l ( 1 9 9 3 ) 0 %

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«   A U D É B U T, J E N ’A R R I VA I S PA S À M ’ E N D O R M I R . Q U A N D j ’A I c O M -M E N c é À S O M N O -l E R , j E M E S U I S FA I T P I Q U E R PA R U N S c A R A B é E   »

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Peine maximale. Renato Campos a

lutté pendant plus de 4 heures à travers la

jungle mais le kayakiste de son équipe a fini

par abandonner.

La tribu des Inhaã-Be fait ses adieux aux athlètes et sollicite pour eux une aide divine bien nécessaire.Àtrois heures du matin en plein cœur de l’État

de l’Amazonas, au nord-ouest du Brésil, il fait 28 °C. La chaleur est oppressante. Seuls les rais de lumière des lampes frontales trans-percent la nuit noire. C’est un combat achar-né qui attend les 90 athlètes engagés du Red Bull Kirimbawa, une course multisports longue de 186 km à travers le territoire de la tribu indienne des Inhaã-Bé. Les uns contre les autres, face à la jungle amazonienne et ses dangers. Cette bataille, ils la disputeront en 30 équipes de 3, comprenant chacune un coureur à pied, un vététiste et un kayakiste. Les 30 trailers qui ont passé la nuit chez les Inhaã-Bé vont bénéficier, juste avant le grand départ, d’une aide spirituelle imprévue. Quatre femmes indigènes dansent à la lueur des lampes frontales. Elles demandent aux dieux du courage et de la force pour les « Ki-rimbawas », comme elles appellent les ath-lètes. Kirimbawas, du nom des guerriers de leur tribu. Une cinquième, plus âgée, tient devant elle une corbeille remplie d’herbes rougeoyantes qui diffusent une épaisse fu-mée. « Cela assainit l’esprit », explique-t-elle. Pericles Villaça, 39 ans, tousse en expulsant cette fumée purifiante, rit et déclare : « Ima-gine-toi sur un tapis de course dans un sauna et mets-toi à courir. En gros, c’est ce qui nous attend. Sans parler des dangers de la jungle que l’on ne rencontre pas dans un sauna. »

Les participants ont passé la nuit chez les Inhaã-Bé dans de simples hamacs. Pas vrai-ment le meilleur moyen de bien se reposer. Fernanda Maciel, coureuse de 33 ans, semble

Manaus

BRésIL

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Alexandre Moura lors de la traversée d’un des ruisseaux du

parcours de course. Il était alors 12e mais son équipe a fini à la 3e place.

«   Q U E L Q U E C H O S E A C R O I S É

M O N C H E M I N . C ’ É TA I T g r A N d ,

N O I r E T M O u vA N T   »

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Les meilleurs vététistes ont réalisé une moyenne

d’environ 30 km/h sur ce parcours. Valmour

Hausman a souffert pen-dant les 86 km. En vain.

Le kayakiste de son équipe n’a pas terminé la course.

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«   J E N E S A I S PA S C E Q U I É TA I T L E P L U S D U R   : L a m o i t e u r É t o u F Fa N t e D E L A J U N G L E O U L A C H A L E U R E N P L E I N S O L E I L   »

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du Rio Negro et du Rio Solimões. Huit d’entre eux abandonnent, exténués. Et désespérés. Les efforts de leurs coéqui-piers coureur et vététiste auront été vains. Les plus agiles atteignent l’arrivée en cinq heures et demie, les derniers mettront plus de sept heures. La nuit tombe déjà sur Manaus, la capitale de l’État, lorsque Marcelo Lins s’extrait de son kayak. Avec le 2e temps le plus rapide au classement individuel, il offre la victoire au team Xin-gu. « Je n’avais encore jamais disputé de course aussi longue et aussi difficile. Mes mains sont à vif. La chaleur, la soif, c’était vraiment horrible. Mais nous l’avons fait…, dit-il avant de lever la tête et de sourire, … en Kirimbawas. »Plus sur www.redbull.com

Les kayakistes comme Lucas Maravalhas (sur la photo) ont eu la tâche la plus difficile : cinquante kilomètres à contre-courant. Maravalhas est resté presque sept heures en course.

sortie d’un ring de boxe. « Au début, je n’arrivais pas à m’endormir. Quand j’ai commencé à somnoler, je me suis fait pi-quer par un scarabée. À deux heures du matin, mon œil était tellement enflé que j’ai dû aller voir le médecin. »

La course démarre dans l’obscurité to-tale. Ce que les athlètes ignorent, c’est que ce sont 50 kilomètres de raid sur des che-mins sinueux à travers la jungle la plus dense, des sentiers rocailleux et des ri-vières dans lesquelles il faudra s’enfoncer jusqu’à la taille. Trois heures et 15 minutes après le départ, le premier d’entre eux, Fernando Bezerra, franchit la ligne d’arri-vée. Le soleil commence à poindre au-des-sus des arbres. Impressions ? « C’était an-goissant. Être là, tout seul, au milieu de la nature sauvage. Quelque chose a croisé mon chemin. Je n’ai pas vu quoi, mais c’était grand, noir et mouvant. » Les vété-tistes ne savent pas non plus vraiment ce qui les attend sur le parcours boueux de 86 kilomètres alternant montées et des-centes. Les meilleurs vont réaliser quand même une moyenne de 30 km/h. Au bout de 2 heures 55, le plus rapide rejoint la ligne d’arrivée située près de la base mili-taire de l’armée brésilienne, au cœur de la plaine amazonienne.

« J’ai commencé à transpirer dès les premiers kilomètres et je ne me suis pas arrêté ensuite, raconte Rubens Valeriano Donizeti, 30 ans, haletant, tremblant des

bras et des jambes. Vers la fin, un tronçon était à ciel ouvert. Je ne sais pas ce qui a été le plus dur : l’atmosphère étouffante de la jungle ou la chaleur en plein soleil. » Mais les kayakistes ont certainement dû affronter la partie la plus rude. Ils se lancent en derniers dans la course. Le so-leil de midi brûle sans pitié, le parcours de 50 kilomètres à contre-courant leur fait affronter les courants de l’Amazone,

«   n o u s l’av o n s fa i t… e n k i r i m b awa s   »

the red bulletin 49

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LORDERègnEII

Portrait de la Néo- Zélandaise Ella Yelich-O’Connor, lycéenne à la voix sulfureuse, présentée comme la prochaine méga star de la pop. Texte : Robert Tighe

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Fulgurance. À sa sortie, Pure Heroine, le 1er album

de Lorde, accède à la 1re place des charts austra-liens et néo-zélandais et se positionne à la 3e place du

Billboard 200 américain.

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ment 16 ans ?” Je réponds aussi sec : “Où voulez-vous en venir ?” J’ai 16 ans, je ne suis plus un bébé. » À bien des égards, Lorde se révèle être une ado tout à fait normale : « Je vais au lycée, je prends le bus, je suis relou et ma chambre est un sacré bazar. »

L’exploration de l’adolescence dans les chansons n’est pas nou-velle. Le succès de Lorde tient à son authenticité. « Ella décrit sa vie avec justesse. Les jeunes s’identifient à elle, ils se recon-naissent et adhèrent à 100 % à ses textes, tranche Maclachlan.

Elle est l’antithèse d’une Miley Cyrus, plus dans la provocation et dont l’ambition est basée sur le paraître. La musique d’Ella ne touche pas seulement les ados. J’ai 44 ans et je n’oublierai jamais la première fois que j’ai écouté Going Underground et A Town Called Malice de The Jam. C’était comme si Paul Weller racontait ma vie, j’en garde une sensation très forte. D’une certaine manière, c’est la même chose avec Ella. Chacune de ses paroles trouve un écho chez ceux qui les écoutent. »

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Ella yelich-O’Connor, 17 ans, vit un rêve. En février 2012, elle tweete dans l’anony-mat des paroles de Modest Mouse, un groupe américain de rock indie : “Oh the dashboard melted but we still have the ra-dio” (« Oh, le tableau de bord a fondu mais nous avons toujours la radio »). Tout en se plaignant de la reprise des cours au lycée : « #grrr #school #grrr ». Le 3 oc-tobre, la Néo-Zélandaise qui vit à Devon-port, banlieue huppée avec front de mer sur la côte nord d’auckland, tweete à nou-veau : « J’hallucine ! Royals est numéro 1 aux Us. » scott Maclachlan, son manager chez Universal, confirme l’ascension en boulet de canon de la jeune songwriter : « C’était surréaliste. » Tout commence en 2009 quand Maclachlan reçoit une vidéo qui met en lumière une gamine de 12 ans lors d’un spectacle scolaire. Cette der-nière lui explique aussi qu’elle compte de-venir auteur-compositeur avec Lorde comme nom d’artiste. Il n’en faut pas plus pour convaincre Maclachlan. Il lui fait si-gner un contrat, lui présente une flopée de producteurs et de songwriters, tout en mettant à sa disposition les moyens maté-riels pour trouver son son. Mais aucune de ces rencontres ne provoque le déclic jusqu’à ce jour de 2011 où son chemin croise celui de Joel Little, un producteur local, dans un studio d’enregistrement d’auckland.

« Nous avons beaucoup parlé mu-sique », rembobine Little, ce trentenaire gaillard qui, avant de passer derrière la table de mixage, a été le chanteur de Goo-dnight Nurse, un groupe pop-punk kiwi. « À chacune de nos rencontres, Ella repar-tait avec des “devoirs” à faire… ou plutôt à écouter. Elle ne connaissait pas Prince. Ni snoop Dogg, qu’on aperçoit dans les vidéos de Katy Perry. Elle le considérait comme un gars du genre loser ! Parce qu’elle ignorait tout de son gangster rap des années 90. De son côté, elle m’a fait découvrir la musique qu’elle aimait, The Weeknd, James Blake… On s’est passé un tas de morceaux pop gentillets. »

Les débuts de leur collaboration ne produisent rien de concret. au mois de juillet 2012, Ella déboule au studio avec les paroles de Royals qui va devenir son premier single. Little tricote un rythme, puis ils élaborent ensemble une mélodie qui sied aux paroles. Un tube est né. Qui déferle sur les ondes du monde et d’Inter-net. « J’aimais le morceau mais je n’étais pas sûre qu’il plaise, dit Lorde. Joel, lui, en était convaincu. Je ne pensais pas que les radios en feraient un tel succès. »

au début du mois d’octobre, Royals dépasse Wrecking Ball de Miley Cyrus au sommet du hit-parade américain. Lorde devient la plus jeune artiste solo à être n° 1 du Billboard depuis 1987. son âge est tabou. « On me pose souvent cette drôle de question de manière détournée. Par exemple : “Comment trouve-t-on les thèmes de ses chansons quand on a seule-

And we’ll never be royals (royals)Et nous ne serons jamais de la famille royale (royale)

It don’t run in our bloodÇa ne coule pas dans nos veines

That kind of luxe just ain’t for usCe genre de luxe n’est pas pour nous

We crave a different kind of buzzNous sommes avides d’une autre sorte de buzz

Let me be your rulerLaisse-moi être ta souveraine

You can call me Queen BeeTu peux m’appeler « ta reine »

And baby I’ll rule, (I’ll rule, I’ll rule, I’ll rule)Et chéri, je régnerai (je régnerai, je régnerai, je régnerai)

Let me live that fantasyLaisse-moi vivre ce rêve

Royals, Lorde

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Expansion. Lorde au Madame JoJo’s, un club londonien, en septembre 2013 (ci-contre). Elle a grandi dans la banlieue d’Auckland et vit aujourd’hui à New York. Amérique, Océanie et Eu-rope : plus que deux continents et la jeune chan-teuse aura fait le tour du monde.

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Pour la lycéenne, cet engoue-ment s’explique plus simple-ment : « Si un grand nombre de gens peuvent s’identifier, c’est peut-être parce que je ne parle pas seulement de soirées en club. » Lorde bannit les clichés sur la fête, les rencontres et les

séparations amoureuses caractéristiques de l’âge ingrat. En quelques mots bien choisis, Ella dépeint les émotions et les réelles préoccupations de la jeunesse. Des couplets tels que “This dream isn’t feeling sweet/We’re reeling through the midnight streets/I’ve never felt more alone/It feels so scary getting old” (« Ce rêve n’est pas doux/Nous titubons dans les rues de mi-nuit/Je ne me suis jamais sentie si seule/Quelle angoisse de devenir vieux ») du morceau Ribs, ou encore “I’ll let you in something big/I am not a white teeth teen/ I tried to join but never did” (« Je vais t’em-mener vers quelque chose de grand/Je ne

et pas ce que je fais. Du moins j’espère que c’est le cas avec mes amis d’enfance. » Si les paroles de Lorde invitent à la réflexion, sa musique n’en est pas moins pénétrante. Un son clair, moderne et minimaliste qui évoque avec finesse d’autres genres musi-caux. « Je suis une enfant d’Internet. J’em-prunte ce que j’aime dans la musique élec-tro, le hip-hop et la pop. » Joel Little, son acolyte aux sons, crée la plupart des rythmes et effets avec le logiciel audio Pro Tools. Pure Heroine, le premier album de Lorde, ne comporte qu’un seul morceau à la guitare, A World Alone, un morceau basé sur trois accords. Little y joue aussi du synthé. « Je ne suis pas une virtuose. Je me lance et parfois quelque chose de bon en sort. Il faut se faire confiance… un jour ou l’autre, ça finit toujours par porter ses fruits. » Puis vient la voix puissante de Lorde que Little ne manque pas de subli-mer. « Elle est si particulière qu’isolée, elle sonne comme un véritable instrument. Nous l’enregistrons souvent sur plusieurs pistes pensées à l’origine pour la guitare ou le synthé. Cela crée plus d’intensité. Les mélodies sont pétillantes et rendent les morceaux accessibles. Artistiquement parlant, il se passe des trucs intéressants, pas dans les cinq premières secondes du morceau mais tout se construit progressi-vement. Le public demandait un son plus frais. Sa musique respecte les auditeurs. Ils souhaitent écouter des morceaux nova-teurs. » Little se souvient encore de la pre-mière fois où Lorde a chanté pour lui au studio. « Je me suis dit : “C’est le jackpot !” C’est un rêve de travailler avec quelqu’un d’aussi talentueux. Quand elle chante, on a la sensation qu’elle touche à l’inson-dable. Sa voix est la douceur même, tout en vous donnant le sentiment qu’elle peut vous anéantir si vous la contrariez. C’est beau et flippant en même temps. »

Ce qui est encore plus effrayant, ce sont les proportions que l’effet Lorde pourrait prendre. « Les dates pour les festivals de Coachella (en avril en Californie) et de Lollapalooza (en août à Chicago) sont confirmées. Glastonbury (en juin en An-gleterre) devrait se faire aussi, dit Macla-chlan. Si elle le voulait, elle pourrait tra-vailler tous les jours de l’année. » Lorde : « Je décide de chaque voyage et de chaque concert que je donne. J’ai encore des same-dis soirs de libre que je passe avec mes amis d’école ou en soirée chez les uns et les autres. C’est l’avantage de vivre en Nou-velle-Zélande, ma vie est restée presque la même. Bien sûr, j’ai des obligations professionnelles qui m’éloignent de mes copains mais j’ai le sentiment de ne rien rater. Jusque-là, ce n’est que du plaisir. » Plus sur www.lorde.co

suis pas une ado aux dents blanches/J’ai essayé de m’intégrer mais j’ai échoué ») tiré de White Teeth Teens sonnent comme de véritables concentrés de vie. Dans A World Alone, le couplet “Maybe the inter-net raised us/Or maybe people are jerks ?” (« Peut-être qu’Internet nous a éduqués/Ou peut-être que les gens sont des cons ») prend le ton d’une réflexion d’ordre social. La charmante demoiselle prend du recul : « Je ne veux pas faire la morale. Les ado-lescents détestent ça, d’autant qu’on la leur fait déjà assez. Je décris ce que j’ob-serve, je me pose en témoin, je pointe du doigt. Les ados, lorsqu’ils sont mis en scène (dans les clips vidéo, dans les films…) sont souvent contraints d’incar-ner des versions d’eux-mêmes déconnec-tées de la réalité. Les adultes semblent avoir oublié ce que c’est que d’avoir notre âge. Mon point de vue est plus réaliste parce que je le vis. » Ses amis sont-ils flat-tés ou gênés quand ils se reconnaissent dans une chanson ? « Je suis très entourée. Chacun pense qu’il s’agit de l’autre. J’es-père être suffisamment subtile. »

Le succès grandissant perturbe-t-il ses relations ? « Ce n’est pas toujours évident quand je suis à New York alors que les autres sont au lycée, à Auckland. Mais mes amis m’apprécient pour ce que je suis

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De-ci de-là. Hip-hop, musique électro, pop... Lorde et Joel Little grappillent tous azimuts pour concocter des mélodies pop imparables.

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Ill-

Stu

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à l’Œilnu

Te x t e   : A n g e l o C i r i m e l e

I l l - S t u d I o inaugure

F e t i s h i s t i c s c o p o p h i l i a ,

une exposition dans l ’espace 12Mail à Paris. Les membres du collectif de création pluridisciplinaire reviennent sur leurs

pratiques, du skate à la direction artistique. The Red Bulletin leur a donné carte blanche

pour «  habil ler  » les pages qui suivent.

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Ill-

Stu

dIo

« La scopophilie, c’est le plaisir de

regarder les choses,

j u s q u ’ à l ’ e x c i t a t i o n .

On cultive une

a t t i r a n c e pour certains objets

au point que ça en devient du

fétichisme »t Comme beaucoup de Parisiens, avez-vous échangé votre skate contre un vélo ou l’avez-vous toujours ?on n’a plus ni skate ni vélo ! Et si on a une planche quelque part, on ne s’en sert plus.Vous êtes contemporains de la dispa-rition de certains objets (vinyles, VHS, photographies) et ils sont très présents dans vos images. Êtes-vous des nostal-giques ?on vit avec notre temps, mais notre his-toire culturelle va de la fin des années 80 à aujourd’hui et intègre ces objets qui, pour nous, lient le passé proche et l’hyper présent. on peut produire des visuels très ancrés dans le présent, mais composés d’éléments piochés dans les décennies passées. Mais on ne regarde pas de VHS en rentrant chez nous le soir ! Une partie de votre production me fait beaucoup penser à Los Angeles : dé-pouillement, vintage, espace… Quelle relation entretenez-vous avec cette ville, son image, son esprit ?on y a effectivement passé beaucoup de temps… on a grandi en regardant des images de la mégalopole et, en s’y prome-nant, on y reconnaissait des spots de skate vus dans des vidéos. on y a ensuite découvert d’autres aspects : l’architecture, la culture, l’atmosphère de lA… et même monté plusieurs expositions.

Justement, c’est vous qui avez choisi le nom de votre nouvelle exposition à Paris : Fetishistic Scopophilia ?Ce que ça veut dire ? la scopophilie c’est le plaisir de regarder les choses, jusqu’à l’ex-citation. on cultive une attirance pour cer-tains objets au point que ça en devient du fétichisme. on avait envie de mettre en forme cette obsession pour une série de choses qui, pour nous, sont culturellement liées à un mouvement et à une époque.Que montrez-vous dans cette exposition ?des objets, mais aussi des surfaces, des textures, des matières, des agence-ments… une série de choses qu’on collec-tionne, qui nous obsèdent et sur les-quelles on revient beaucoup dans notre travail. les supports sont la photo, l’im-pression sur différents supports, la vidéo, l’image 3d, l’installation et des objets !Au fait, vous recherchez toujours des stagiaires suédoises ?Absolument ! + 33 6 15… dans le studio, on a composé naturellement un univers très masculin qui parle français, donc si on peut inviter quelqu’un avec d’autres caractéristiques, on est pour ! Et comme on a aussi développé une scopophilie pour les physiques du nord de l’Europe…

he red bulletin : Comment vous êtes-vous rencontrés ?ill-studio : À travers le skateboard, il y a longtemps maintenant… une passion commune qui nous a réunis à l’adoles-cence, mais aussi appris à travailler. Notre premier projet a été Chill, un magazine lié au skate lancé en 2003. Puis le studio a varié les plaisirs, en s’élargissant à tous les aspects de la direction artistique.Votre pratique du skate vous a-t-elle amenés à la direction artistique ?Fin 1980, faire du skate n’était pas aussi populaire qu’aujourd’hui, ça développait un esprit de communauté et un rapport plus « indé » à la musique, aux vêtements, etc. Ça nous a apporté un regard sur dif-férents univers et, dans l’esprit, ça nous a amenés à bricoler les choses nous-mêmes, puisqu’on est autodidactes.Le mouvement, l’équilibre et l’architec-ture, tout cela caractérise votre style ?J’aurais du mal à le définir, mais on a ré-cemment édité un livre, Neapolis, pour questionner notre relation obsessionnelle à certaines disciplines comme celles que tu cites.

Fetishistic Scopophilia jusqu’au 14 mars au12Mail Red Bull Space. Plus sur www.12mail.fr/

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Grand angle 10 heures. à Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes), le soleil brille de mille feux au centre d’entraînement de Tom Pagès. Le vainqueur de Red Bull X-Fighters World Tour 2013 décroche un flair en guise d’échauffement.

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Pagesté sa

tom textes   : C h r i sto p h e C o u v rat et to m Pa g ès

P h otos   : Da n Vo jte c

Au cœur des tricks de Tom « Flying » Pagès. The Red Bulletin a shooté le tenant du titre du Red Bull X-Fighters World Tour avant la première au Mexique, le 14 mars.

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ans le milieu, c’est l’extraterrestre, l’empê-cheur de tourner en rond. Depuis son ap-parition sur le circuit en 2006, Tom Pagès porte régulièrement l’estocade, élevant sa discipline, le motocross freestyle (dit FMX), à un niveau orbital. Le Français de 28 ans est une sorte de derviche tourneur sur deux-roues, amoureux de sa cavalerie motorisée, capable des figures les plus osées. L’an dernier, sa personnalité s’est affirmée. Point de superflu. Finalement, Pagès est comme une bonne bouteille de vin... Ce n’est pas que sa folie et son art du second degré ont subitement disparu, mais la métamorphose est visible tant dans son attitude à l’entraînement qu’au niveau de son visage, expressif à souhait. La malice de son regard en témoigne. Le natif de Nantes est devenu un homme, un vrai, réfléchi et sûr de son fait. Sa vision de la vie change. Désormais, il n’y a pas que le FMX, il y a aussi... la moto sur cir-cuit. Dans la foulée de son sacre à l’issue de la saison 2013 de Red Bull X-Fighters World Tour, Tom Pagès s’y essaie.

L’homme est facile. Cette force impal-pable ressentie à ses côtés reste l’apanage des cadors de leur discipline. Il y a par exemple du Lavillenie chez Pagès. Leur point commun ? Cet extraordinaire pour-voir de décollage, issu de longues heures de BMX, de trampoline et d’entraînement dans le bac à mousse. Sa marque de fa-brique en somme : « Aujourd’hui, pour

D Holly grab « C’est une figure qui a de l’âge. Il ne faut pas avoir le menton collé à la selle. Pour les juges, elle est basique. Tout le monde peut la faire. » Sacré Tom.

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Cette force impalpable ressentie à ses côtés reste l’apanage des cadors de leur disci-pline. Il y a du Lavillenie chez Pagès

moi, monter sur la moto c’est comme me brosser les dents, reconnaît-il, sourire Ultra Brite en coin. Je ne m’en rends même plus compte. Le matin, je peux sau-ter sans être réveillé. Il y a trop d’heures derrière ! Je passe mon temps dessus, tous les jours, depuis huit ans. Cette an-née, j’ai installé un compteur sur la moto. Quinze à vingt heures par semaine, c’est ma dose d’entraînement. » Soit en addi-tionnant tout cela, une trentaine de jours d’affilée à faire des ronds dans l’air !

Petit Tom est donc devenu grand (télé-chargez The Red Bulletin d’octobre 2012 sur votre tablette et retrouvez notre portrait des frères Pagès, ndlr). Comme en cette soirée brûlante du 19 juillet dernier, dans le cadre magique de la Plaza de Toros de Las Ventas à Madrid, inaugurée en 1931. Pagès se mue en bête de scène, capable de « tuer » un concours, en claquant LA figure au bon endroit, au bon moment.

S’il avoue « avoir peur de la chute » et, parfois, « être déçu de [lui]-même », Pagès sait que ses potes du circuit ne lui font plus de cadeaux. Ce qui ne l’empêche pas de les « bader » : « Par exemple, à Taka (Higashino, ndlr), je lui prendrai son édu-cation et sa folie. Les Japonais n’ont pas le même rapport à la vie que nous. C’est unique », s’exclame-t-il. Et les autres ? « Josh (Sheehan, ndlr) est une boule de muscles et un sacré athlète. L’Australien n’a pas de cerveau non plus (rires). Il tra-vaille énormément. Quant à Dany (Torres, ndlr), c’est le plus talentueux et le plus expérimenté. Il est présent sur Red Bull X-Fighters World Tour depuis 2004 (soit 36 épreuves, ndlr). Il détient le plus grand nombre de victoires sur le Tour (7, ndlr). Avec ce brelan d’as, tu crées un vrai super héros. » à commencer par Tom...Plus de FMX sur www.redbull.fr

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Pagès a du flair Cette figure fait partie de celles que le Français a littéralement « apportées » sur le circuit. L’an dernier, il sort même des variantes, jambes croisées, comme le tsunami ou l’indy.

3 Ici, le plus dur est fait. Je n’ai plus

qu’à me figer, à serrer les bottes contre la moto pour absorber au mieux cette inertie (il s’agit de la photo d’ouverture prise sous un autre angle, ndlr).

4 Si je gaine, mon corps va se poser

correctement. Tout le monde avait oublié cette figure. Il existe pas mal de variantes, histoire de la compli-quer un peu. Les gens voient que le flair est accessible. Donc on va en voir arriver. Il y a très peu de volt et de special flip.

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1 J’attaque la rampe par son côté droit

puis j’essaie de sortir côté gauche pour marquer une courbe dans la rampe et avoir la distance idéale. C’est très important quand on tente un flair.

2 C’est là que ça se complique. Je ne

dois pas me laisser glisser à l’intérieur mais plutôt vers le côté droit. Si j’engage trop vers l’intérieur, ce n’est pas bon, j’atterris en arrière. Si c’est bien engagé, mon corps part vers l’extérieur.

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CliffhangerPour le grand public, Cliffhanger est un film d’action sorti en 1993 avec Sylvester Stallone en tête d’affiche. Dans le jargon du FMX, c’est une figure très impression-nante qui permet, bien souvent, de rafler la mise.

1 Dès mon arrivée dans la rampe,

je me positionne beau-coup plus sur l’avant de la moto. Il faut la faire plonger un peu, le corps vers l’avant. Quand ça va bien vers l’avant, je vais alors pouvoir déclencher la figure.

2 C’est le moment où je ramène les

pieds vers le haut et tire le guidon. Ça relève l’ensemble, tout en permettant de ramener le corps sur la moto. Il est très important de rattraper avec les deux pieds au même moment.

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«  Aujourd’hui, pour moi, monter sur la moto c’est comme me brosser les dents. Je ne m’en rends même plus compte »

3 Juste avant ce passage, je me

cale et jette mon corps afin de placer les pieds sur les tubes de fourche sur les côtés, la botte quasiment vers l’intérieur. Il faut garder le guidon bien droit. Puis, je tire des-sus pour revenir à une position normale.

4 Ici, c’est un cliff no hand landing.

C’est-à-dire que je ne remets pas les mains sur le guidon. Cette figure est très prisée du public et des juges du Red Bull X-Fighters World Tour. En général, l’amplitude qui en res-sort permet de domi-ner ses adversaires.

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I r r é s i s t i b l e s u r t o u s l e s p l a n s d ’ e a u d e p u i s t r o i s a n s , F r a n c k C a m m a s e s t a u j o u r d ’ h u i l ’ a g i t a t e u r d ’ u n p r o j e t d ’ u n e n o u v e l l e d i m e n s i o n p o u r l a v o i l e f r a n ç a i s e   : g a g n e r l a C o u p e d e l ’ A m e r i c a . L ’ a m b i t i o n a u n n o m   : T e a m F r a n c e . T e x T e   : F r é d é r I C p e L A T A n p h o T o s   : d A v I d C L e r I h e w

F r A n C e 69

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P o u r f u i r l ’ h i v e r

f r a n ç a i s , l ’ é q u i P e d e

f r a n c e d e n a c r a 1 7 e t l e

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u fond noir du logo jaillissent deux voiles. L’une bleue, l’autre rouge, elles sont cernées d’un liseré blanc. Une date : 11.12.13. Un nom : Team France. Une destinée : remporter la Coupe de l’America. Maître d’œuvre de cette renaissance d’un rêve fran-çais, Franck Cammas a lancé son nouveau chantier, probablement un des plus ambitieux qui aient été mis sur pied dans l’histoire de la voile française mi- décembre à l’occasion du salon nautique de Paris. L’idée : créer une équipe de France professionnelle capable de s’imposer sur tous les fronts internatio-naux. Et, si l’America’s Cup, que la France n’a jamais remportée, est le point d’orgue du projet, la volonté est de constituer un bloc similaire à Team New Zealand, apte également à retourner conquérir la Volvo Ocean Race, les championnats du monde de Match Racing, le circuit Extreme Sailing Series ou d’aller défier, pourquoi pas dès 2017, Oracle Team USA pour la conquête ultime.

Ce mercredi-là, Cammas souligne la naissance de son projet par un premier coup de force : autour de lui, Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée

Globe et icône de la course au large en solitaire – cette spécialité si fran-çaise dont l’Hexagone est championne du monde – et Olivier de Kersauson, figure tutélaire de la voile en équi-page devant qui tout s’ouvre : les mi-cros comme les portes de ministères et des grandes entreprises. Olivier de Kersauson de Pennendreff, dont un ancêtre prit part à la septième Croi-sade, au XIIIe siècle, a pour royaume Brest, Finistère, Bretagne nord. Mi-chel Desjoyeaux, dont le père a contri-bué à la naissance de la célèbre école

Le multicoque reviendra aux JO de Rio en 2016 avec le Nacra 17, et des équipages mixtes.

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Sophie de Turckheim

Il n’est pas difficile d’ima-giner quel poste Cammas aurait occupé au rugby : demi de mêlée. Petit gaba-rit, mais taille patron (ci-contre). Séance matinale de préparation physique sur la plage d’Agadir pour les partenaires et rivaux du Nacra 17 (ci-dessous).

de voile des Glénans, est un pilier de Forêt-Foues-nant, l’antre de la course au large que Kersauson a eu l’outrecuidance de surnommer un jour, la « Vallée des fous ». Les réconcilier, c’était un peu comme imaginer que Russell Coutts, idole (ou faux frère) néo-zé-landais, embrasse les couleurs de l’Amérique et fasse appel à un Australien pour skipper le bateau, vous voyez ? D’une voix étrangement douce, c’est Kersau-son qui sonna l’Armistice : « Je me sens tout petit entre ces deux si grands marins. »

Cammas en sourit. Oui, c’est déjà une victoire. Comme une évidence, l’heure est à l’union sacrée et il fallait bien un marin de la stature du vainqueur de la Volvo Ocean Race 2011-12 pour parvenir à éteindre la guerre des Gaules. L’Aixois recueille aussi les suf-frages des Rois mages. La Fédération française l’a adopté, le Yacht Club de

France embrasse son idée et même Bruno Bich a fait le déplacement express depuis New York pour parta-ger son enthousiasme. 36e fortune française, il est l’un des onze enfants de Marcel Bich, l’homme qui a inventé un concept qui traverse les générations : le jetable. Stylos, briquets, tout y passe, sauf les planches à voile et les voiliers légers qui, eux, as-surent leur pérennité dans tous les clubs nautiques de la planète. À la tête d’un empire, son père fut le premier Français et non Anglo-Saxon à relever le gant. Entre 1970 et 1980, il participera à quatre phases éliminatoires, sans parvenir à défier le Defen-der. D’autres projets menés par d’autres hommes se sont succédé. Sans plus de succès, faute de moyens, faute de temps, faute d’avoir su fédérer tous les sa-voir-faire dont recèle la France.

Le creuset de compétences françaises est incon-tournable depuis que Russell Coutts et Team USA ont décidé de courir sur des multicoques, spécialité trico-lore. On ne compte plus les ingénieurs, designers et architectes, rodés au développement des bateaux à deux ou trois pattes. « Quatre défis ont déjà annoncé

leur envie de faire la prochaine Cup, résume Franck Cammas et nos talents sont très demandés. C’est un vrai mer-cato qui a lieu en ce moment. »

Quelques perles rares vont s’arra-cher à prix d’or, comme l’architecte Guillaume Verdier, qui a travaillé lors de la dernière Cup pour Emirates Team New Zealand ou Michel Kema-rec, hydrodynamicien au service des Américains l’an dernier. Cammas : « Il y a dix personnes à bloquer. Il nous faut une base de spécialistes, puis des gens qui font de la recherche. Beau-coup d’entreprises françaises font par-tie des meilleures mondiales et sont

prêtes à nous aider technologiquement. » L’union sacrée est séduisante, mais elle ne se réali-

sera réellement que lorsque Team France aura le principal : l’argent. Une vraie préoccupation pour le porte-étendard du projet, mais presque un faux pro-blème. « L’argument n’est pas si difficile à repousser, interjette Cammas. L’Italie dispute la Coupe avec une seule marque (Prada, nldr), qui renouvelle son parte-nariat à chaque fois. C’est la preuve que la Coupe de l’America a des arguments commerciaux. La Nou-velle-Zélande, qui a un PIB plus petit que le nôtre, a compris que la vitrine est super valable et que c’est un lien extraordinaire pour le pays. C’est encore plus vrai maintenant que la Coupe de l’America, grâce à

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S a c r é m a r i n

f r a n ç a i S d e

l ’ a n n é e e n

2 0 1 2 e t 2 0 1 3 ,

f r a n c k c a m m a S

v i S e e n c o r e

p l u S h a u t …

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Oracle Team Usa, est un vrai show té-lévisé : ça a pris du sens d’investir sur la Coupe. » Le budget annoncé est de 20 millions d’euros par an sur quatre ans. Un peu plus, ça serait encore mieux pour avoir une chance de dé-fier le Defender.

Ce n’est pas flatter son ego qu’énoncer que Franck Cammas consti-tue le meilleur des atouts. À l’exception du Vendée Globe, qu’il n’a jamais disputé, il a conquis tout ce qui fait la voile française : une

Solitaire du Figaro, six titres de cham-pion du monde Orma (déjà le multi-coque), trois Transat Jacques-Vabre, une Route du Rhum en 2010, le Tro-phée Jules-Verne, record du tour du monde en équipage à bord de Grou-pama 3. Sa stature a pris une dimen-sion internationale lorsqu’il a rempor-té la Volvo Ocean Race 2011-2012 au nez des Américains et des Néo-Zé-landais. Depuis, plus rien ne lui ré-siste et 2013 l’a vu réaliser une sorte de Grand Chelem : Tour de France à la voile, champion de France de match-racing, champion de France de Na-cra 17, au nez et à la frange du duo champion du monde Billy Besson- Marie Riou, et champion du monde de Class C, l’antichambre technolo-gique de la Coupe de l’America. La victoire, comme un vice ? « Faire, c’est une drogue, reprend-il. Gagner, c’est le bonheur d’avoir fait tout le chemin, pas de vaincre les autres. Si je gagne, c’est que je ne me suis pas trop trom-pé. Mais une fois que tu as gagné, c’est le vide. Et l’envie de faire autre chose, de plus dur, de plus prenant intellectuelle-ment, s’impose aussitôt. » On évoque alors le talent, il répond méthode. « On a la chance d’avoir un parte-naire fidèle qui m’a permis de faire travailler une équipe continuellement pendant quinze ans. C’est rare, ça n’existe pas sur la Coupe. Quand tu bosses ainsi, tu as les compétences pour faire n’importe quel projet. C’est ce que fait Emirates Team New Zealand, et ça marche. »

À 41 ans, Cammas est au faîte de ses compétences. Il tutoie aujourd’hui les meilleurs de la planète et son enthousiasme reste celui d’un gamin. En 2013, il a passé 320 jours sur l’eau, s’est déployé dans toutes les directions. L’année 2014 ne s’annonce guère plus re-posante. Outre le pilotage du projet Team France, le

… s e s s u C C è s e t s e s a m b i t i o n s l e f o n t j o u e r

d a n s l a C o u r d e s g r a n d s m a r i n s p l a n é t a i r e s

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skipper va disputer une nouvelle fois le Tour de France à la voile et faire des apparitions en Extreme Sailing Series, terrain de jeux idéal pour le gratin de la Coupe de l’America qui s’y est donné rendez-vous. Il continuera aussi à mettre le cap sur Rio 2016 avec Sophie de Turckheim. La navigatrice pointe son avis du haut de son mètre quatre-vingt-trois : « Je vois un petit bonhomme (il rit, ndlr) qui a plein de projets en tête et qui met tout en place pour réussir. Il sait où il veut aller, il est persévérant, il sait se faire mal et il est exigeant, encore plus avec lui-même. Mais pour les résultats qu’on veut avoir, c’est le minimum, on ne peut pas se satisfaire du convenable. »

Team France ira-t-il sur la prochaine Cup ? Ce n’est pas gagné, mais c’est loin d’être perdu. Consul-

tant pour Luna Rossa lors de la dernière Coupe de l’America, Cammas avait d’ailleurs bien failli la dispu-ter il y a quelques années. Il confie : « On y a réfléchi en 2008. Après l’édition 2007, Oracle a fait appel à pas mal de Français, pour préparer un défi atypique à un contre un, en multicoque. Il y avait alors eu des contacts entre Groupama, dont l’ambition était alors internationale, et Russell (Coutts, ndlr), qui voulait prendre notre équipage, notre architecte. Coutts a lancé le défi, les avocats sont entrés en jeu et les dates n’ont plus collé. Et je suis parti préparer la Vol-vo Ocean Race. » Depuis le temps qu’il y pense le ma-tin en se rasant, Franck Cammas n’a jamais été si proche d’embrasser son rêve bleu.Plus d’infos sur www.cammas-groupama.com

Franck Cammas à la barre, Sophie de Turckheim en équi-pière… Le Nacra 17 a beau être une série mixte, ce sont tou-jours les garçons qui dirigent.

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Coursemortelle

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La Carrera Panamericana, course d’endurance sur route à travers le

Mexique, est un mythe né en 1950 pour célébrer l’achèvement du tronçon de

l’autoroute qui relie les Amériques. Trop de morts, trop d’accidents ont

provoqué l’arrêt de l’épreuve en 1954. Avant son redémarrage en 1988.

Texte : Werner Jessner Photos : Marcelo Maragni

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n novembre 1953, l’armée nationale mexicaine reçoit un ordre frappant. Pendant la Carrera Panamericana, elle doit abattre sur-le-champ tout ce qui se mettrait en travers de la route pour éviter aux pi-lotes tout risque supplémen-

taire d’accident. Absolument tout. Être humain ou animal. Depuis sa première édition en 1950 à l’oc-casion de l’inauguration du tronçon mexicain de la Panamericana, cette autoroute qui relie les Amé-riques, la carrera (« course » en espagnol) est consi-dérée comme capricieuse, rocambolesque et dan-gereuse. Cette épreuve d’endurance de cinq jours et longue de 3 500 kilomètres à travers le Mexique est la plus dangereuse de l’époque. Il faut persua-

der les pilotes stars d’y concourir. La Trans- américaine ou autoroute panaméricaine donne simplement son nom à la course, la Carrera Pan-americana car la plupart des routes, situées à haute altitude, sont à peine goudronnées. Malgré tout, des centaines de pilotes tentent l’aventure et nombre d’entre eux vont se surestimer : chutes dans des ravins, collisions contre des rochers, ton-neaux, pertes de roues et d’essieux ou pare-brise explosés par des vautours. Ces accidents auraient sans doute été moins graves si les pilotes avaient bénéficié alors de ceintures de sécurité et de casques convenables. À cela s’ajoute l’imprévisibi-lité du public le long de la route, prêt à bondir à chaque virage. Un point du règlement prévoit aussi la disqualification immédiate tout pilote qui apporterait son aide à un adversaire, même en cas

Se disputó desde 1950 hasta 1954, 34 años después volvió en su forma moderna actual.

Les gadgets techniques comme

dans les bolides NASCAR, les trip-

masters numériques et les chronomètres (à gauche) sont les

bienvenus à bord. Il y a 25 ans, Guillermo

Rojas Sr. remportait la Carrera Panameri-

cana. En 2013, son fils Memo fait ses

débuts (en bas à gauche).

Les arrivées d’étapes se font en

centre-ville, comme ici à Oaxaca dans

le parc situé en face de la cathédrale

(à droite).

Ethe red bulletin 79

Page 80: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

d’accident. Aujourd’hui, il n’existe aucun chiffre of-ficiel du nombre de morts lors des cinq premières éditions. On ne sait pas non plus si l’armée natio-nale mexicaine a réellement appliqué les ordres. La Carrera Panamericana, supprimée dès 1955, était devenue hors de contrôle. Trop d’accidents. Le re-cord de vitesse de 222 km/h signé en 1954 est ini-maginable même dans les conditions de course ac-tuelles. Depuis 1988, la course est de retour avec des « voitures modernes », concourant dans sept ca-tégories. Une sacrée épreuve pour les vieilles ba-gnoles dont l’esthétique rappelle les Studebaker, les Oldsmobile ou les Cadillac sur la ligne de dé-part des années 50. La carrosserie cache toutefois des châssis à cadre tubulaire avec de puissants mo-teurs V8, des essieux SUV et des freins de course. Les tuners ne sont pas tendres : avoir 700 chevaux sous le capot est la norme pour atteindre les 300 km/h. À la fin de l’étape Veracruz-Oaxaca, dans le parc voitures, Memo Rojas, le meilleur pi-lote mexicain, semble perplexe après avoir été vic-time d’une crevaison : « C’est la première fois que j’ai peur en voiture. Je connais la tension sur la

ligne de départ, la nervosité, la concentration. Mais aujourd’hui, j’ai eu peur. Cette voiture est une merde. Une merde sur-motorisée. Pas de châssis, pas de sécurité passive. À 300 km/h dans cette charrette, tu as les jetons. Tu veux freiner, mais tu ne peux pas. »

Vingt-cinq ans plus tôt, le père de Memo, Guillermo, remportait la victoire. « À l’époque, nous appuyions sur le champignon, ricane le vieil homme sympathique. Nous étions presque aussi rapides. Mais n’oublions pas que c’est la première course de Memo sur route. Mon jour de gloire, je le dois à ma connaissance parfaite du “circuit”, chaque passage, chaque virage me parlait. Lui ne connaît rien du tout. » Après la première journée, Memo Rojas est 40e alors que l’élite des pilotes de rallye mexicains prend ses aises en tête. Leur vi-tesse individuelle est stupéfiante dans les spéciales, tandis qu’ils privilégient la vitesse de meute sur les étapes intermédiaires. Au beau milieu de la course, la police fédérale mexicaine, au volant de ses 172 Dodge Charger, veille à maintenir le rythme car la vitesse moyenne ne doit pas trop chuter.

« Les freins ont lâché », se plaint le pilote qui avait pressenti l’incident trois virages plus tôt

80 the red bulletin

Page 81: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Certaines photos de la Carrera Panamericana pourraient provenir de courses d’Europe centrale : canicule sèche, froid et brume étaient au programme de la météo (en haut). Les pneus souffrent plus encore que la technique : pour les gonfler uniformément malgré la génération brutale de chaleur des voitures de 700 chevaux et préserver ainsi les épaulements, les mécani-ciens versent un peu d’eau (en bas).

Page 82: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Pin-up et images pieuses se côtoient à la Carrera Pan- americana. Les pilotes aiment embellir leur voiture, et c’est ce qui fait aussi le charme de cette course mythique. La vénération de la route est aussi très religieuse : « Si je meurs, dit un pilote à son copilote, promets- moi de disperser mes cendres ici. »

Page 83: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Memo Rojas et sa Studebaker. Le côté conduc-

teur porte les vaillantes marques de combat

après une crevaison.

Les équipages qui s’arrêtent aux feux rouges dans les villages risquent de se faire rabrouer éner-giquement. Les premiers accidents ne tardent pas. Une Dodge réussit à viser précisément l’espace entre le bout d’une clôture et le début d’une glis-sière de sécurité. Elle s’encastre à toute allure en dans l’arbre juste derrière. « Les freins ont lâché », se plaint le pilote qui avait pressenti l’incident trois virages plus tôt. L’une des Studebaker fait plusieurs tonneaux, six autres véhicules dérapent sur les flaques d’huile et sortent de la route. D’autres pi-lotes préfèrent que la Carrera Panamericana reste une simple aventure et consacrent une partie de leur budget à un ravitaillement de choix : une bonne bouteille de vin pour le dîner, le steak quoti-dien et du champagne pour l’épouse. Rien n’est trop cher pour profiter de l’événement.

Les seuls héros sont ceux qui terminent la course. Lors de la dernière étape, l’américain Doug Mockett crève à un kilomètre de l’arrivée. Il arrache le levier de vitesses et remorque son Olds-mobile sur la jante jusqu’à l’arrivée pour être clas-sé. Héroïque. « Les meilleures voitures de course

terminent en pièces détachées », assène-t-il. Nombre d’entre elles n’ont visiblement plus d’em-brayage et hoquettent en troisième jusqu’à la fin. Le dernier matin de course, le jeune Mexicain Pas-qual Piccolo fait un tête-à-queue, deux poteaux en béton arrachent sa roue arrière gauche. Il répare, reprend la course mais le refroidisseur a, de toute évidence, morflé. Il téléphone et se laisse pousser jusqu’à l’arrivée à Zacatecas, pare-chocs contre pare-chocs. Là, il enrôle un groupe de locaux, seize types costauds qui traînent sa Datsun titu-bante jusqu’à la ligne d’arrivée.

Après tant d’émotions, la fiesta peut envahir le cœur de l’ancienne cité argentifère avec cuivres, batterie, confettis, enchiladas, mezcal, danse et chants. Memo Rojas, 3e pour sa 1re participation malgré une première étape ratée et une série de chevauchées endiablées, danse dans la rue avec les vainqueurs. Il hurle : « ¡Viva México! ¡Viva la Carrera Panamericana! Nous sommes une famille ! À l’année prochaine ! » À côté, son père sourit. Il ne sait que trop bien ce que ressent son fils. La nuit va être longue à Zacatecas.

« Les tuners ne sont pas tendres : avoir 700 chevaux sous le capot est la norme pour atteindre 300 km/h »

the red bulletin 83

Page 84: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

tonMoMent.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

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TÉLÉCHARGEMENTGRATUIT

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ton MoMent.Hors du commun

Page 85: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

ac t i o n !m a t o s   /   c l u b b i n g   /   v o y a g e s   /   c o n s e i l s d e p r o   /   m a v i l l e   /   m u s i q u e   /   f o c u s

Quoi de neuf en mars ?

Un lecteur K7 pour iPhone, la bande

à démêler en moins. MUSIQUE page 93

NERVO, le duo de DJ’s australiennes

met le feu au Sound Club.

Envoyez les basses !

L A C R È M E D E S D J ’ S C O M M E A F R O J A C K E T T I Ë S T O A L’ h A b I T u D E D E S E P R O D u I R E D A N S D E S S TA D E S . I L S O N T FA I T E XC E P T I O N

P O u R L E S O u N D C L u b D ’ h O L LY W O O D. ClUbbINg, page 87

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Page 86: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Action !voyages

Au bout de la corde raide  S A U T P E N D U L A I R E   L A S I B é R I E D O N N E U N N O U v E L é L A N A U S A U T à L’ é L A S T I q U E . c E g R A N D f R I S S O N E S T R é S E R v é A U x P L U S c A S S E- c O U .

conseils d’initiévite fait, bien fait

« il faut se propulser le plus loin possible vers l’avant pour un bon mouvement pendulaire sous le pont ou

dans l’ouverture du bâtiment, conseille dmitri Glebov. lorsque la corde se tend, cela permet aussi d’éviter

la secousse et la douleur qui va avec. »

l a S i b É r i e e n l i v e

tout pour s’offrir un max de sensations

Pas d’inquiétude, cela n’a rien de vacances farniente, loin s’en faut. La destination, la Sibérie, suffit à convaincre. Sans oublier l’activité proposée : le saut pendulaire, soit du saut à l’élastique avec une corde d’alpinisme à laquelle on s’attache avant de se jeter dans le vide d’un pont ou du toit d’un bâtiment dé-saffecté. Une activité pratiquée essentiellement en zone urbaine. La Sibérie est considérée comme la Mecque du saut pendulaire.

Dmitri Glebov participe à la Cup of Siberia, une compétition annuelle de la discipline. « Nous choisis-sons un pont ou un bâtiment approprié auquel nous fixons la corde d’alpinisme. À l’autre bout, nous équi-pons le sauteur avec son harnais. Et c’est parti. Lors du saut, l’apesanteur fait refluer le sang vers la tête avant que la chute libre ne s’interrompe brusque-ment dans un mouvement pendulaire. C’est l’effet montagnes russes. » Souvent, le grand frisson appa-raît bien avant le saut, lors de l’ascension vers les plates-formes de départ perchées à plus de 500 mètres au-dessus du sol. « Officiellement, le saut à l’élastique n’est pas interdit, explique Glebov. Mais la police locale ne le voit pas d’un bon œil. » Du coup,

cela donne plus de piment à l’expérience. À peine le saut ter-miné, il faut encore échapper à une police russe toujours aux aguets. De quoi s’offrir une nouvelle montée d’adrénaline.

du saut à l’élastique en sibérie, protégé par une corde d’alpinisme.

Un tranquillisant Pour trouver du courage (ou reprendre ses esprits après le saut), une halte au bulgakov bar de Krasnoyarsk s’impose. « un lieu sympa dans le style des bars chics de saint-pétersbourg, le tout au cœur de la sibérie. les excellents plats et cocktails et les eaux-de-vie maison valent aussi le détour. » barbulgakov.ru/o-bare

56th parallel organise des excursions de sport extrême en sibérie à partir de 1 800 euros.56thparallel.com

en avant !chaque mois de

mars a lieu le baïkal ice mara-thon. une ving-

taine de pays par-ticipent à cette

course, la plus ra-pide sur glace.

absolute-siberia.com

ascensionle parc national de stolby (signifiant

« colonne », en russe) et ses

gigantesques for-mations de granit régalent les férus

d’escalade.sibtourguide.com

descenteon dérive sur un radeau de glace au fil des eaux

arctiques de l’an-gara, seule rivière

issue de l’im-mense lac baïkal.

56thparallel.com

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La dance électro occupe plus que jamais les dancefloors. À l’instar d’un Cristiano Ronaldo marquant un penalty, la crème des DJ’s sou-lève avec leurs tubes des stades en-tiers. Mais, souvent, les maestros de la platine affectionnent en sec-ret des morceaux underground. Le Sound Club leur permet de se faire plaisir. « Afrojack est connu pour ses hits qui électrisent les foules, raconte Kobi Danan, le manager du club. Mais ici, il est libre de concocter des sets hors des sentiers battus. » Une façon pour le Sound de se démarquer des clubs clin-quants d’Hollywood. « Ici, la star c’est la musique », concède Danan. Et pour briller, cette étoile dispose de la Rolls des sonos : le Funktion-One.

Mini tubes et maxi DJ’s l o s a n g e l e s Q U e F o n T l e s D J ’ s s Ta R s l o R s Q U ’ I l s s o n T l a s D e s C l U B s g É a n T s   ? I l s s e R e s s o U R -C e n T a U X P l aT I n e s D U s o U n D.

C H A N G E R D ’ A I R

LE SOUND CLUB EST AUSSI UN LIEU D’EXPÉRIMENTA-TION QUI, POUR CERTAINS

MUSICIENS, SERA UNE RÉVÉLATION.

Le dancefloor du Sound et ses

650 ravers.

R3hab (à dr.) et Tiësto (en bas) aux platines du Sound.

Iggy POPAvant de devenir le père

du punk, James Osterberg était, à Detroit, le batteur

de The Iguanas, son groupe au lycée. « À nou-

velle drogue, nouvelle musique », dira-t-il.

KATy PERRyPourquoi Perry s’est-elle fait tatouer « Jesus » sur le poignet ? Gamine, la

princesse de la pop était une enfant de chœur.

MIChAEL BOLTONDans les années 70,

le maître des ballades romantiques était

un hard rockeur qui accompagnait Ozzy

Osbourne en tournée.

SOUND NIghTCLUB1642 N. Las Palmas Ave.Los Angeles, CA 90028www.soundnightclub.com

F L A S H -B A C K

TROIS ADRESSES OÙ LE ChARME

DU VIEUX hOLLyWOOD A SURVÉCU

AVALON hOLLyWOOD

Dans les années 1920, l’endroit

abritait un théâtre ; dans les années 1940, une radio. Aujourd’hui,

l’Avalon est un club. Les Beatles y ont donné leur pre-mier concert sur la

côte Ouest.

MUSSO & FRANK’S RESTAU-

RANT AND BARCharlie Chaplin y a défié Douglas Fair-

banks, la star du film muet, à une course de cheval

sur hollywood Boulevard.

(Le bar sert aussi le meilleur Martini

de la ville.)

Action !clubbing

LIBRARy BAR DU ROOSEVELT

Pendant deux ans, Marilyn Monroe a

vécu à l’hôtel Roo-sevelt. Son fan-tôme hanterait toujours le lieu. Possible après l’absorption de

deux ou trois cock-tails bio du Bar.

the red bulletin 87

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Page 88: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Action !Matos

L’Autrichien Dorian Concept est un musicien électro véloce au clavier.

Micro mais costaud

SY N T H é T I S E U R   AV E C C E T T E B O î T E M A G I Q U E , D O R I A N C O N C E P T C R é E

S O N I N I M I TA B L E J A Z Z F U T U R I S T E .

« Le Micro Korg est un synthé à usage in-tuitif, dit Dorian Concept. Il a moins de boutons que le MS-10, le modèle précé-dent. C’est ce qui le rend spécial à mes yeux. » Pas étonnant, ce clavier du cons-tructeur japonais Korg est à l’origine de la percée musicale du jeune Autrichien de 29 ans. En 2006, il réalise une vidéo, Foo-ling Around on Micro Korg, diffusée sur Youtube où on le voit jouer frénétiquement avec le mini-clavier en triturant les divers boutons de réglages. Ses confrères comme Flying Lotus restent médusés devant les sons extraterrestres qu’il parvient à tirer du synthé. Gilles Peterson, un animateur radio en Angleterre, compare Concept au claviériste Joe Zawinul, une légende du jazz. Aujourd’hui, Dorian Concept a de quoi s’offrir des instruments haut de gam-me mais l’ex-pensionnaire de la Red Bull Music Academy reste fidèle au Micro Korg. Plus sur ninjatune.net/artist/dorian-concept

m a c h i n e s m o d e r n e sL’éQUIPEMENT DE BASE DU MUSICIEN éLECTRO POUR METTRE UN CLUB EN fEU.

ABLETON LIvEIntuitif, polyvalent et stable. Le re-

groupement de fonctions par session fait de ce logiciel de séquenceur musical le favori des musiciens d’électro. Dont Dorian Concept.

www.ableton.com

CNTRL:RPour les adeptes du PC portable qui apprécient le contact avec de vrais

boutons, les logiciels d’effets sonores s’intègrent aisément à ce contrôleur MIDI (conçu par le DJ Richie Hawtin).

www.lividinstruments.com

CDJ 2000 NExUSLe DJ moderne se rend en club

avec sa musique chargée sur une clé USB. La forme circulaire de l’interface permet de scratcher

comme avec des vinyles. www.pioneerdj.com

Le Micro Korg, moins cher qu’un iPad, se glisse dans tous les sacs à dos. Plus sur www.korg.com

1 LE CHOIx DU PROGRAMME

Le logiciel classe les sons en 8 genres : du trance au drum’ n’bass. Un peu stéréotypé mais aucune raison de faire un blocage.

2 LE MODULATEUR

Jouez une note de piano et tournez le bouton modulateur à fond en positionnant l’oscillateur sur Di9. La note prend alors une dimension hallucinante.

3 L’EffET DELAY

Le secret de l’écho dans mes sons ? Je joue sur la rythmique avec le bouton delay. L’effet de retard du Micro Korg est im-médiat et fluide.

4 LES BOUTONS D’OCTAvES

En tant que pianiste, je suis habitué aux touches larges. Du coup, je compense avec les boutons d’octaves et la mo-lette de pitch que j’actionne avec fré-nésie de la main gauche. Cette manœuvre produit des crissements.

a s t u c e s d e p r oMA fAÇON D’UTILISER LE KORG

14 23

« En live, j’utilise aussi un ordinateur portable. Le logiciel Ableton me permet de passer les mor-ceaux en fond sur

lesquels j’improvise au Micro Korg. »

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Page 89: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Action !conseils de pro

C O M M E N T s E p r é p a r E r à b O N d i rExErcicE 1Renforce les abdos autrement : en apesanteur inversée, les ab-dos sont davan-tage sollicités et la colonne verté-brale soulagée.

ExErcicE 2Améliore l’impul-sion du saut.

1 2

Démarrer la tête en bas et remonter le torse vers

les genoux.

Monter sur un tabouret avec une barre lestée à 15 kg et bien

tendre la jambe au sol.

Ramener le ballon lentement, c’est important, jusqu’à la pointe des pieds puis revenir en position 1.

Maintenir une jambe tendue et replier l’autre avec rapidité. Série

de 10-15 répétitions par jambe.

« En saut en longueur, la différence ne se fait pas seulement au moment de l’exécu-tion du saut mais aussi pendant la course d’élan, explique la Serbe, 23 ans, médaillée de bronze en août dernier aux Mondiaux à Moscou. Mes jambes sont donc mon capi-tal. En période de préparation intensive, je les fais travailler chaque jour pendant des heures. Le fitness center est ma seconde maison. » Et le reste du travail ? « Des exer-cices d’étirement pour la souplesse du corps, son équilibre et un renforcement im-portant de la ceinture abdominale car en pleine extension, le corps doit rester éner-gique. Je surveille aussi mon alimentation. J’ai toujours un œil sur la balance. Un kilo de trop et on rate le coche. La plus légère va le plus loin. Tout simplement. »

RYTHMES CHAUDS ET BAIN FROID« Pour l’entraînement, l’iPod est idéal. Pendant les sessions intensives, j’écoute Jay-Z et je me relaxe avec Thomas Newman lors des phases de récupération. À propos de récu-pération, je prends un bain froid après une dure séance pour prévenir les courbatures musculaires. »

conserver une longueur d’avance  AT H L é T I S M E   I VA N A Š pA N o V I ć , B E L L E D U S A U T E N L o N G U E U R , A D E S J A M B E S p U I S-S A N T E S , D E L A B o N N E M U S I Q U E D A N S L E S o R E I L L E S E T U N Œ I L S U R L A B A L A N C E .

Ivana Španovic, 3e de la longueur aux Mondiaux d’athlétisme 2013.

Ivana Španovic travaille à la presse sa musculature de

fléchissement.

the red bulletin 89

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Page 90: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Action !world run

3 IMC (IndICe de la Masse Corporelle)Votre poids divisé par votre taille au carré.

1 test de CooperDistance maximale parcourue pendant

une course de 12 minutes.

2 poUls aU reposFréquence cardiaque telle que

mesurée au repos.

Le marcheurVotre pratique

Vous ne courez jamais ou bien alors de manière très irrégulière.

Votre profilIMC : 30 – 35

Pouls au repos : > 65 Test de Cooper : non recommandé Kilomètre parcouru/semaine : < 1

Votre performance actuelle : 1 km

Démarrez l’entraînement dès aujourd’hui et vous courrez :

Le marathonienVotre pratique

Vous courez presque tous les jours et vous avez déjà fait un marathon.

Votre profilIMC : 16 – 20

Pouls au repos : 35 – 45 Test de Cooper : 3 400 – 3 800 m

Kilomètres parcourus/semaine : > 70

Votre performance actuelle : 30 km (en 2 h 26)

Avec une préparation adaptée, vous courrez un marathon en 3 h 08.

Le coureur confirméVotre pratique

Vous courez régulièrement, environ trois fois par semaine.

Votre profilIMC : 18 – 25

Pouls au repos : 50 Test de Cooper : 2 500 – 2 800 m

Kilomètres parcourus/semaine : 30 – 40

Votre performance actuelle : 15 km

Avec une préparation adaptée, vous courrez un demi-marathon en 1 h 52.

Le joggeurVotre pratique

Vous courez une à deux fois par semaine pour le bien-être.

Votre profilIMC : 20 – 30

Pouls au repos : 50 – 60 Test de Cooper : 1 800 – 2 200 m

Kilomètres parcourus/semaine : 5 – 10

Votre performance actuelle : 10 km

Démarrez l’entraînement dès aujourd’hui et vous courrez :

L’ultrarunnerVotre pratique

Vous faites partie des favoris du Wings for Life World Run.

Votre profilIMC : 16 – 20

Pouls au repos : 30 – 40 Test de Cooper : > 4 000 m

Kilomètres parcourus/semaine : > 100

Votre performance actuelle : 70 – 100 km

5 h 48, c’est le temps qu’il faut courir pour faire 99 km sans être rattrapé.

définissez votre objectif de course sur www.wingsforlifeworldrun.com/fr

Qu’avez-vous dans les jambes ?Q U E V O U S S OY E Z A L L E R G I Q U E à L A C O U R S E à P I E D O U C O U R E U R D E L’ E X-T R Ê M E , E S T I M E Z D è S à P R É S E N T L A D I S-TA N C E Q U E V O U S PA R C O U R R E Z . P O U R C E L A , fA I T E S L E T E S T D E C O O P E R ¹, M E S U -R E R V O T R E P O U L S A U R E P O S ² E T V O T R E I M C ³. E T M E T T E Z V O S C h A U S S U R E S   !

5 km

42,195 km21,0975 km

15 km

70 – 100 km

Jusqu’ici, tout va bienL A C O U R S E G L O B A L E W I N G S f O R L I f E W O R L D R U N A U R A L I E U L E 4 M A I . L A D I S TA N C E PA R C O U R U E P R I M E S U R L E C h R O N O M è T R E . L E S V O I T U R E S D E P O U R S U I T E T R A Q U E N T L E S C O U R E U R S . J U S Q U ’O Ù I R E Z-V O U S AVA N T D ’ Ê T R E R AT T R A P É S   ?

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Page 91: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

C O N S E I L SCHRISTIAN SCHIESTER, ulTRARuNNER,

doNNE dES ASTuCES PouR SE MoTIVER.

2 CouRIR C’EST SouFFRIR. CoMMENT SE SuRPASSER ?

En le vivant comme une belle expérience. Courez dans la forêt, asseyez-vous et admirez la nature ou pique-niquez et repartez. la souffrance se transforme alors en plaisir.

3 CoMMENT PASSER dE MAR-CHEuR À CouREuR ? Par étapes.

Commencez par faire le tour de la maison et notez-le sur un papier. Peu à peu, les séances s’allongent. les feuillets s’accu-mulent… Aujourd’hui encore je consigne tous mes kilomètres.

4 À quEl MoMENT EST-CE quE çA dEVIENT FACIlE ? lorsque la

douleur disparaît, d’un coup. on se sent tout puissant et capable de courir une éternité. Chez les débutants, elle se manifeste tôt, chez moi elle arrive désormais seulement après 60 km.

1 EN quoI WINGS FoR lIFE WoRld RuN FASCINE-T-Il ?

Par sa cible mouvante. Vous démarrez avec des milliers de concurrents. Pour-tant, les adversaires, ce sont les voitures de poursuite. un seul finira premier mais il y aura un grand nombre de vainqueurs.

3. les parcoursIls sont de cinq natures différentes : en milieu côtier, fluvial, urbain, pleine campagne et sur plateau. les infos météo, tous les détails concernant les parcours et un cal-culateur distance/temps de course pour une vitesse donnée sont dispo-nibles sur la page d’accueil de l’événement.

1. les modalitésle 4 mai 2014 à 10 heures (Temps universel), le coup d’envoi sera donné à 37 courses dans 35 pays. Trente minutes après, les poursui-vants en voiture seront lâchés. le dernier coureur à être rattrapé sera déclaré vainqueur.

5. les participaNtsde l’amateur au champion olym-pique. le but ? Courir aussi long-temps que possible et ainsi soutenir la recherche pour soigner la para-plégie. Chaque coureur apporte son aide, chaque kilomètre compte.

4. le classemeNtle dernier homme et la dernière femme à être rattrapés seront les vainqueurs mondiaux et gagneront un voyage exclusif autour du monde. un vainqueur national sera aussi désigné dans chaque pays. le clas-sement en ligne permet à chacun de situer sa performance.

2. les poursuiVaNtsles voitures « chasseuses » aug-mentent partout leur vitesse au même rythme. les coureurs rattra-pés au fur et à mesure seront élimi-nés. la distance parcourue s’établit à l’endroit où le coureur est doublé par la voiture.

6. la missioN« Courir pour ceux qui ne peuvent pas le faire », telle est la devise de Wings for life World Run. les bénéfices seront reversés à la fondation Wings For life qui sou-tient la recherche sur les lésions de la moelle épinière dans le monde entier. Plus sur www.wingsforlife.com

Participez à Wings for life World Run ! Inscription en ligne jusqu’au 20 avril sur wingsforlifeworldrun.com

n’attendez

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« Note tous tes kilo-

mètres »Christian

Schiester, ambas-sadeur de Wings

for life World Run

tous pour un ! W ings For l iF e Wor l d run  u n s e u l t o p d é pa r t p o u r s i x c o n t i n e n t s   : l e d i m a n c h e 4 m a i 2 0 1 4 s e d é r o u l e r a u n e é p r e u v e u n i q u e e n s o n g e n r e . l a p r e m i è r e c o u r s e à p i e d g l o b a l i s é e d e l’ h i s t o i r e , o u v e r t e à t o u s c e u x q u i v e u l e n t s e m e s u r e r a u m o n d e .

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Page 92: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Vesterbrogade

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Stadsgraven

KØdByeN Vesterbro

Le district de la halle à la viande fait partie des quartiers en plein développement de la capitale danoise. Ici, je viens voir des expos ou bien déguster une pizza au bistrot Mother.

GALerIe MIKAeL ANderSeN

Bredgade 63Cette galerie d’art contemporain présente les œuvres de jeunes artistes prometteurs. Un véri-table tremplin. Mes tableaux y ont aussi transité.

CAFe dyreHAVeNSønder Boulevard 72

Copenhague est chère. Dans ce bistrot branché au décor seven-ties, la bière est bon marché et on y trouve les meilleurs smørre-brøds de la ville.

TyCHo BrAHe PLANeTArIuM

Gammel Kongevej 10Ce planétarium est mon endroit fétiche. Propice à l’inspiration. Les photos des étoiles dé-tendent et invitent à la médita-tion. Rien de mieux pour stimu-ler sa créativité.

Wood WoodGrønnegade 1

Le passage obligé de toute virée shopping. Le Wood Wood ferait

concurrence à n’importe quelle boutique new-yorkaise. Le top pour les chaussures et les vête-ments, du streetwear aux grandes marques telles que Kenzo ou Nike.

Action !ma ville

« Copenhague est une ville vibrante et dynamique, tout en restant à taille humaine », dit Eske Kath, ar-tiste-peintre et performeur. Ce Danois trentenaire, au-teur des pochettes d’albums de la chanteuse pop Oh Land, a aussi eu l’honneur de décorer les murs d’une chambre du palais d’Amalienborg, la résidence d’hiver de la famille royale. « Les Copenhaguois sont très sou-riants, ici on se sent vite chez soi. » L’artiste vit depuis longtemps à New York mais revient régulièrement dans sa ville natale. « Si New York doit être le cœur du monde, Copenhague est le petit cœur de la Scandina-vie. » Ci-dessous, cinq adresses recommandées par Eske pour un séjour réussi.

Le danois eske Kath, artiste-peintre, sculpteur et performeur.

5 m a j e u rMeS CoINS PréFéréS

à l ’ a b r iS’ACTIVer

à CoPeNHAGue

CoPeNHAGue, dANeMArK

Saltholm

KØbeNhavN

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INdoor SKydIVING

Vivre la sensation d’un saut en para-

chute sans prendre l’avion. L’unique tunnel aérodyna-mique de Scandi-

navie vous fait vivre cette expé-

rience avec un vent max. de 120 km/h.

airexperience.dk

urBAN HIGH roPING

Être suspendu à 50 m de haut, ça vous tente ? Le

plus vaste espace d’accrobranche au

monde vous en donne la possibili-

té. Tout comme faire de l’escalade, descendre en rap-pel ou vous régaler d’une chute libre.urbanrangercamp.dk

SKATePArK CoPeNHAGeN

un paradis couvert pour skateurs, le

meilleur de la ville. Construit en 2003, il est équipé de la

plus grande rampe verticale de Scandi-

navie. Pros et amateurs sont les bienvenus.

copenhagen- skatepark.dk

De l’art raffiné, de succulents smør-rebrøds et des sapes uniques C O P E N H A G U E D E S B I S T R O T S À L’A N C I E N N E , D E S B O U T I Q U E S E T D E M A G N I F I Q U E S P L A N E TA R I U M S   : L A C A P I TA L E D A N O I S E V U E PA R L’A R T I S T E E S K E K AT H .

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Kathleen Anne Brien alias Katy B, 24 ans, est souveraine

Il y a trois ans, la Londonienne Katy B fait sensation avec son premier disque On a Mission en réussissant à faire cohabiter le dubstep et le garage des clubs underground de sa ville natale avec des mélodies pop. Son album arrive deuxième aux hit-parades anglais, son style novateur fait dare-dare de nom-

breux émules. Comment la reine des clubs s’est-elle emparée de son trône ? En convainquant, tout sim-plement. Son nouvel opus, Little Red, fourmille d’hymnes à la nuit et à la magie des clubs. L’artiste de 24 ans vous confie les morceaux qui l’ont inspirée et ceux qui la font danser.

iRecoRdeRce n’est pas une K7, mais un iPhone que vous glisserez dans ce lecteur au style

années 80. Les cinq grosses touches sont utilisables et gèrent vos mp3. Le charme

du vintage sans la salade de la bande !

1en principe, je n’aime pas trop les gui-tares. Proba-blement parce que j’ai grandi aux sons du hip-hop et du garage. Mais

l’an dernier, à l’occasion du prix Mercu-ry, j’ai participé à un débat pour lequel j’ai écouté tous les albums nominés dont celui des Arctic Monkeys. ce mor-ceau m’est resté dans la tête et a fini par me convertir.

4 5Mon morceau préféré de l’année der-nière. L’éner-gie qu’il y a dans le rythme et le style de ciara me rap-pellent Janet

Jackson à ses débuts. et en bonus, vous avez Nicki Minaj. Je l’adore même si par-fois elle en fait trop. dans ce morceau, elle met le feu et démontre à tous qu’elle est bel et bien la meilleure rappeuse. Gangster jusqu’au bout des ongles !

2ce morceau est un must pour toute soirée. Il est simple et contagieux. Mes parents passaient ce classique du

disco à toutes les fêtes de famille. À chaque fois, tout le monde se levait pour danser, toutes générations confon-dues. Rares sont les morceaux qui réus-sissent ce tour de force. J’aurais bien aimé en être l’auteur.

ce morceau a été pour moi une révélation. Sombre, épique, je ne connaissais rien de com-parable. J’ai découvert

Skream à 18 ans au club FdW, le ber-ceau du dubstep. Ses dJ sets aux basses monumentales ont été une expé-rience spirituelle. Aujourd’hui, on colla-bore et j’en suis très fière. Artistique-ment, il m’a montré la voie.

3Banks a tout d’une star : des mélodies qui ac-crochent, d’excellents textes, l’allure et le style. Si j’étais encore

une ado, ses posters tapisseraient ma chambre. ce morceau annonce le R’n’B électro. Un rythme digne d’un Timba-land, en plus grave et tout en finesse. cette année, Banks va faire un tabac, j’en suis convaincue.

Lady Gangster P l ay l i s t K at y B, l a t E R R E U R a n g l a i s E D E s H i t- Pa R a D E s, C H a n t E l a V i E s O U s l a B O U l E À FaC E t t E s E t n O U s R É V È l E l E s M O R C E aU X Q U ’ E l l E aU R a i t a i M É C O M P O s E R .

Action !musique s o i g n e z

v o s C d ’ sLeS ASTUceS

PoUR LeUR RedoNNeR dU

LUSTRe eT éLIMINeR LeS RAYUReS.

Arctic MonkeysDo I Wanna Know?

ciara ft. nicki Minaj I’m Out

indeep Last Night a DJ Saved My Life

SkreamRutten

BanksThis Is What It Feels Like

R é t R o M a n i aLe GAdGeT dU MoIS

Le FRoIdMettre le cd dans un sac de congéla-tion puis 2 heures au congélateur où sa densité se ré-duit et se dilate à nouveau à tempé-rature ambiante.

Les petites rayures disparaissent.

Le deNTIFRIceétaler et lustrer à l’aide d’un chiffon doux. Le dentifrice élimine une partie

de la couche de protection rédui-

sant ainsi la profondeur des

rayures. Rincer en-suite à l’eau tiède.

LeS LoGIcIeLS

Recuva, un software gratuit parmi d’autres,

récupère vos don-nées, même sur cd abîmé. Il ne reste

qu’à les graver sur un cd tout neuf.

Little Red, le nouvel album de Katy B, est déjà dans les bacs. Plus sur www.katybofficial.com

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Page 94: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

Le Japonais Hideo Kojima est un adepte du mé-lange des genres.

Action !jeux vidéo

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o u i m p a i rou comment

eXISteR DAnS un monDe BInAIRe

V comme victoire M e ta l G e a r S o l i d V  l e q u e n t i n ta r a n t i n o d e S c o n S o l e S d e j e u x a e n c o r e S é V i.

Hideo Kojima est l’un des rares concepteurs de jeux vidéo à jouir d’un statut comparable à celui d’un cinéaste de renommée mondiale (il s’auto-proclame d’ailleurs « réalisateur »). Il est vrai qu’avec la saga Metal Gear il a largement contri-bué à rendre le jeu vidéo cinématographique, affichant fièrement ses influences du grand écran – les Die Hard, les films de James Bond, Heat, Les Fils de l’Homme – tout en étant résolument inno-vateur. Les joueurs doivent trouver les indices sur l’emballage du jeu et brancher une manette sur la soi-disant « mauvaise » connexion pour avoir une chance de battre le boss. Avec Metal Gear V: Ground Zeroes, il opère la fusion de deux genres : infiltration et monde ouvert. L’approche ne fait pas l’unanimité chez les fans qui craignent de voir l’aspect défi et la claustrophobie sournoise des aventures black-ops – le nouvel opus se déroule à Cuba – se perdre dans le vaste espace de jeu. Mais Kojima y répond par l’introduction de nou-velles pratiques : « Avec le stress et le niveau de tension des joueurs, la tâche sera loin d’être facile. » La sortie du jeu est prévue pour le 20 mars sur Xbox et PlayStation avec certains éléments accessibles depuis Smartphone.Plus sur metalgearsolid.com

Fou fou fouGéReZ tout un unI-VeRS De cuLtuRe PoP concevoir, construire et diriger un parc à thème pour geek dans un univers de science- fiction, de manga, de fantasy ou d’horreur. un jeu diable-ment addictif à l’interface in-nocente. Autre aspect geek : l’impression en 3D de vos per-sonnages est possible. Geek Resort est disponible sur An-droid et sur ioS depuis février.Plus sur ama-studios.com

total combat !un JoyStIcK ARcADe nouVeLLe GénéRAtIon La nouvelle génération de gamers n’a pas connu les salles de jeux où l’on faisait jadis ses classes. Le FightStick tournament edition 2 comble cette lacune, les sols collants et les pous-settes au coude des petits plaisantins en moins. un joystick à boule et huit boutons : la parfaite arme de combat. Plus sur madcatz.com

b i e n t ô t

La crise des missiles de cuba : cadre du nouvel opus de metal Gear.

6 SoutH PARK : Le Bâton De

LA VéRIté Le sixième opus de la saga cartman &

co sort en mars. L’an dernier un

épisode télé avait retardé sa sortie.

stickoftruth.com

5 mILLIonS

de télécharge-ments de Red Bull

Kart en 2013. La dernière mise à jour du jeu gratuit propose 5 circuits

de plus pour un total de 40.

games.redbull.com

250 c’eSt Le nomBRe

de personnes travaillant depuis mai 2012 au déve-

loppement de the elder Scrolls online, un vaste

jeu de rôle. Sortie en avril.

elderscrollsonline.com

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Page 95: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

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TON MOMENT.HORS DU COMMUN©

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Page 96: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

L’an passé, pour sa neuvième finale d’affilée, Rafael Nadal avait été battu (une première depuis 2003) par le

Serbe Novak Djokovic. Un petit événement sur la planète ten-

nis. On imagine sans mal que l’Espagnol a envie de re-

prendre sa suprématie sur le rocher.www.montecarlotennis-

masters.com

Vous n’étiez pas au festival de la BD fin janvier ? Rendez-vous à Angoulême pour découvrir une expo dédiée au rêve. Un sujet pri-sé par les auteurs mais rarement mis en scène. www.citebd.org

12-20.04, Monte-Carlo

Nadal revanchard

Après les médailles olympiques à Sotchi,

les meilleurs viennent décrocher le globe

mondial à La Plagne. Ça va envoyer!

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ActioN !événements

19-23.03, La Plagne

Ça va bossersi vous avez enragé de devoir suivre, affalé dans votre canapé face à la télé, les épreuves des Jo à sotchi, alors il faut filer maintenant à la plagne pour les finales de coupe du monde de freestyle (ski de bosses et ski cross). Voilà l’occasion unique de voir en chair et en skis les meilleurs spécialistes mondiaux sur les pentes savoyardes. www.la-plagne.com

La collection Stars Wars Iden-tities s’est installée à la Cité du cinéma à Saint-Denis. Maquettes, accessoires, costumes ou dessins, plus de 200 pièces originales offrent un « voyage inte-ractif » au cœur de l’uni-vers de la saga Star Wars de George Lucas. Et si la force était en vous?www.starwars identites.com

Jusqu’au 30.06, Saint-Denis

Dans les étoiles

Jusqu’au 30.03, Angoulême

Pour rêver

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Page 97: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

06.04, Paris

Paris macadam

le centre pompidou-metz consacre une exposi-tion au phénomène et à l’esthétique de la photo-graphie paparazzi à travers plus de 600 œuvres (photographies, peintures, vidéos, sculptures). un mythe qui mêle images et célébrités sur un demi-siècle. unique.www.centrepompidou-metz.fr

l’élite de la natation française, autant dire une partie de l’élite mondiale, vient se presser dans le bassin de 50 mètres couvert de chartres pour les championnats de france. on va s’expliquer entre gros bras masculins et féminins. objectif ? récu-pérer une qualification pour les mondiaux à berlin en août prochain. www.ffnatation.fr

Jusqu’au 09.06, Metz

Paparazzi !

08-13.04, Chartres

Gros bras

Jusqu’au 24.08, Paris

Cherchez la fourmides milliards de fourmis sur terre, et nous, et nous, et nous… l’expo Mille milliards de fourmis emporte le visiteur dans un monde infiniment petit. Grâce à une stupéfiante scénographie, vivez l’aventure à l’échelle des fourmis. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises… www.palais-decouverte.fr

e nb r e f

notre séleCtion, en bonne

CoMPagnie lyon et le Paris sg, qui s’af-frontent ce dimanche, sont les ogres du championnat de ligue 1 du début de siècle. ils ont raflé 8 titres sur 13 pos-sibles à eux deux. 7 pour lyon et... 1 pour les Parisiens, obtenu l’an dernier. aujourd’hui l’étoile de l’ol a pâli et le Psg se lance à l’assaut de la série record de l’ol. avec la même réussite?www.olweb.fr

13.04, lyon

Duel d’ogres

17lundi

rbMa le filMWhat Difference

Does it Make? a film about

Making Music, de ralf schmerberg, célèbre les 15 ans d’existence de la red bull Music

academy. À télé-charger gratuite-ment à partir du

18 février sur rbma15.com

15samedi

CostauDsle XV de france boucle son tour-

noi des Vi nations contre l’irlande.

les deux der-nières rencontres du tournoi entre les deux équipes se sont soldées

par un match nul. assez!

15.03, saint-Deniswww.ffr.fr

16dimanCHe

noir et blanC

la Maison euro-péenne de la

photographie a donné carte

blanche à David lynch.

le réalisateur y présente small

stories, ses pho-tographies en noir et blanc réalisées pour l’occasion. Jusqu’au 16.03,

Pariswww.mep-fr.org

année après année, le marathon de Paris cultive son image avec un engouement populaire qui ne cesse de croire : 38 690 parti-cipants en 2013 dans la capitale ! Question performances chrono-métriques, l’épreuve parisienne fait encore la course derrière boston, berlin ou londres. Jusqu’à quand? www.aso.fr

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Page 98: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

the Red Bulletin n° 29 paRaîtRa le 12 maRs 2014

instant magique

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Dolomites, Lienz, 7 novembre 2013« Quand tu pratiques l’escalade, quelques notions d’architecture ne sont pas superflues, glisse Peter Ortner. Les passages en surplomb constituent les es-paces où le grimpeur est le plus en sécurité. » La photo est trom-peuse : « Le névé est si tendre que tu peux y enfoncer ton  piolet jusqu’au manche. »  

« Un mauvais coup de piolet peut faire se décrocher un énorme morceau de glace de la paroi » Peter Ortner, alpiniste

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Page 99: The Red Bulletin Mars 2014 - FR

TONMOMENT.HORS DU COMMUN

DES PHOTOS À

COUPER LE SOUFFLE

LE MONDE CHANGE

GRÂCE À EUX

AVENTURE SANS

FRONTIÈRES

ADRÉNALINE

INGÉNIEUX

EXTRÊME

PROCHAIN

NUMÉRO

LE 12 MARS AVEC

VOTRE JOURNAL

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Magazine gratuit distribuéavec le quotidien chaque second mercredi du mois. ©

Do

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Dans la limite des stocks disponibles.

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