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Pommiers-la-Placette « J’ai toujours plaisir à retourner chez moi, et je suis fière de mes racines », lance la discobole Mélina Robert-Michon, originaire de Colombe et fille d’agriculteurs. Q uand on arrive chez lui, on com- prend vite à qui l’on a affaire. Sou- rire aux lèvres, Paul Genève nous attend dans son jardin, en train de cueil- lir des groseilles « pour faire de la confi- ture ». A 87 ans, cet agriculteur à la re- traite aide toujours sa fille à la ferme « et je fauche encore mes bordures avec une faux », s’amuse-t-il, en précisant : « Mais vous pouvez m’appeler Féfé, c’est mon surnom depuis petit ! » Toujours en ac- tion, il fait partie de ces gens qui ne s’économisent pas. L’endurance, Féfé, ça le connaît. Qualifié en 1960 aux Jeux olympiques de Rome, il devient cham- pion de France de marathon l’année sui- vante. Un parcours sportif qu’il a débuté un peu par hasard, après avoir été dans la résistance, durant la Seconde Guerre mondiale. « Costaud pour la course à pied » « Pendant la guerre, je vivais ici, à Pom- miers-la-Placette, avec ma petite sœur et ma mère. Veuve, elle s’occupait de la ferme et je l’aidais depuis la mort de mon père. Nous avions des vaches, des chèvres, des moutons, et on faisait nous- mêmes le beurre, raconte-t-il. À l’âge de 17 ans, je me suis engagé dans la ré- sistance et je suis devenu agent de liai- son. Le 19 juin 1944, alors que j’étais parti tôt pour soigner un ami blessé par balles, 200 soldats allemands, com- mandés par Klaus Barbie, sont venus et ont dynamité notre maison. Ils pensaient que c’était celle de maquisards. J’ai tou- jours énormément marché à pied, tra- vaillé à la ferme en plus de mon activité dans la résistance… C’est comme ça que je suis devenu costaud pour la course à pied ! » Après la guerre, il part suivre une pré- paration militaire et est affecté six mois en Autriche. « Avant d’y aller, nous avons dû faire des épreuves physiques. Un jour, nous avons parcouru un 100 mètres, où je suis arrivé troisième et un mille mè- tres. Je suis parti comme si je faisais un 100 mètres, et je ne me suis pas arrêté ! A l’arrivée, je me suis fait engueuler par le chef, car il pensait que j’étais parti avant les autres. Eux ont confirmé que je n’avais pas triché. Je me rappelle en- core de mon temps : j’avais mis 2 mi- nutes, 56 secondes et 10 dixièmes pour parcourir le kilomètre », se souvient-il. Premiers entraînements à Grenoble C’est le début d’une longue aventure. De retour d’Autriche, il suit un copain – « l’un des meilleurs coureurs de Grenoble » - et s’entraîne une fois par semaine, avec l’Union athlétique grenobloise. Son ar- rivée au club, il s’en rappelle comme si c’était hier. « Il y avait trois groupes : des meilleurs aux moins bons. Forcément, étant nouveau, j’étais dans le troisième. Lors d’une course, où chaque groupe partait sur la même piste, mais avec un temps d’écart, j’ai accéléré pour arriver au niveau des champions. Ils étaient très surpris de me voir les rattraper, et comme je ne courrais pas très droit, l’un d’entre eux m’a fait une réflexion et a dit : ‘Avec son gros nez, on dirait qu’il va ra- masser des pissenlits’. Et l’entraîneur lui a rétorqué : ‘Méfiez-vous, quand il aura appris à courir, il sera capable de vous battre’ ! » A partir de cet instant, tout s’est en- chaîné. Lors de sa première participa- tion aux championnats du Dauphiné-Sa- voie, il termine quatrième. Un score plus qu’honorable pour cet agriculteur qui n’avait jamais couru de sa vie… Après sept à huit ans de cross, et être parti du club de Grenoble pour celui de Fontaine, Féfé passe à la vitesse supérieure. En ligne de mire : la course à pied, toujours, mais sur piste. Il a fallu faire des sacrifices, « et j’ai dû prendre plus de temps pour m’entraîner, notamment l’été. Je partais une heure, avant le déjeuner. Je savais que j’en étais capable ». Il se met aussi à courir le 10 000 mètres et lors d’un championnat Dauphiné-Sa- voie, il réalise une belle performance et devient « le premier français métropo- litain à le faire en moins de trente mi- nutes », annonce-t-il, avec fierté. Dans la cour des grands En 1956, Féfé enchaîne les courses au niveau international et la compétition entre lui, et un autre célèbre athlète fran- çais, Alain Mimoun, s’accroit. « En juin 1956, nous avions participé à plusieurs courses, en Belgique et en Finlande. On était des coureurs de classe internatio- nale ! A Helsinki, nous étions arrivés ex- aequo. Puis, à la fin de l’été, il y a eu les championnats de France. J’étais sur les rotules, après avoir travaillé à la ferme. On a pris le départ pour le 10 000 mè- tres. Nous étions lui et moi, ainsi qu’un autre sportif, en avance de trois à qua- tre tours par rapport aux autres concur- rents. Et, par inadvertance, Mimoun m’accroche le pied et je perds ma chaus- sure. Je n’ai pas pu la remettre et de toute façon, c’était trop tard. J’ai terminé troisième. Il était dans les deux premiers et a donc été sélectionné pour les Jeux olympiques d’été à Melbourne, où il a été médaillé », raconte-t-il, n’oubliant au- cun détail, comme s’il revivait la scène. Sa « revanche », il l’obtient quelques an- nées plus tard. En 1960, il s’envole pour les Jeux olympiques de Rome pour cou- rir le marathon. Il ne décroche pas de médaille, mais pour Féfé, ce n’est pas le plus important. Aujourd’hui, ce dont il se rappelle surtout, c’est sa victoire au championnat de France de marathon, à Montmélian, en 1961. « J’avais la rage, je voulais à tout prix battre Mimoun. Et j’y suis arrivé ! J’ai gagné avec 17 mi- nutes d’avance sur le deuxième. Au dé- part de la course, je faisais 61 kilos, et à l’arrivée, je n’en faisais plus que 53 ! Qu’est-ce que j’étais heureux pour la remise des prix… », sourit Féfé. Champion de France de marathon A 65 ans, il ralentit la cadence et arrête la compétition. Il entraine encore sim- plement des jeunes, chez lui, sur un cir- cuit aménagé à ses débuts. Aujourd’hui, il a rangé les baskets pour de bon, mais reste plus que jamais alerte et actif, proche de la ferme, dont s’occupent do- rénavant sa fille et son époux… Quant au sport, cela ne fait aucun doute : c’est une histoire importante de sa vie. Les cartons remplis de coupures de jour- naux, et l’armoire, débordant de coupes, en témoignent. Les Jeux olympiques, il s’apprête à les suivre de près. « La ques- tion ne se pose même pas ! », lance Féfé, sur le pas de sa porte. Lucile Ageron A 87 ans, Paul Genève, plus connu sous le surnom de Féfé est fier de son parcours sportif. Il a notamment battu trois records de France, en course, dans la catégorie des plus de soixante ans : en 3 000, 5 000 et 10 000 mètres. TEMOIGNAGE/ Ancien agriculteur en Chartreuse, à Pommiers-la-Placette, Paul Genève est également un ancien athlète de haut niveau. Rencontre. Marathonien de « classe internationale » et agriculteur Terre dauphinoise - N°2997 - jeudi 2 août 2012 le fil de l’actu... 3 veau, avec une pratique intensive, j’ai développé une grande capacité de concentration et de détermination. Car ce n’est pas facile tous les jours ! Il ne faut jamais rien lâcher. Quand on s’en- traîne en hiver et qu’il neige dehors par exemple, il faut continuer et ne jamais renoncer. Ça forge un caractère. C’est un vrai investissement personnel, évi- demment c’est toujours au détriment d’autre chose… Comment votre famille vous accom- pagne dans votre aventure sportive et quels sont les liens que vous gardez avec le monde rural ? Ma famille m’a toujours soutenue. Ce que je fais intéresse mes proches bien sûr. Mais en même temps, ils ne sont ja- mais trop intervenus dans mes choix et c’est important. Ça me permet de voir autre chose quand je vais les voir. De couper. Et je sais qu’ils sont là pour moi si j’ai besoin d’eux. Mes parents, agriculteurs, partent à la retraite, mais mon frère reste dans le mé- tier. J’ai toujours plaisir à retourner chez moi, ça me fait du bien de revenir. Je suis fière de mes racines ! Propos recueillis par Ingrid Blanquer Demandez le programme ! Si les Jeux olympiques ont débuté vendredi 27 juillet, les épreuves d’athlé- tisme, elles, ne commenceront que demain, vendredi 3 août, et se termineront le dimanche 12 août, date de clôture de cette nouvelle édition des Jeux d’été. Au total, 47 épreuves seront disputées : 24 sur piste, 16 sur terrain, deux épreuves combinées et cinq sur route, précise le site internet officiel. Deux mille athlètes seront au rendez-vous pour s’imposer dans leur discipline. Ce qui fait de l’athlétisme, la plus grande compétition individuelle des Jeux. LA De l’Antiquité à nos jours ! Les peintures de discoboles grecs sur les po- teries anciennes ne sont pas à ranger au rayon des antiquités ! Cette discipline, certes peu médiatisée, est toujours bien vivante, hé- ritage des Jeux antiques… Quelles sont les traces de cette époque lointaine dans nos Jeux du XXI e siècle ? Il y a des références antiques immuables : d’abord, le respect du rythme de l’Olympiade, tous les quatre ans, la présence de sports is- sus des Jeux grecs, le caractère symbolique des cérémonies d’ouverture et de clôture, notamment la conservation de la flamme et du relais, et le contexte pacificateur des Jeux (reprise de la fameuse « trêve sacrée »). Innovations Mais évidemment, les JO vivent aussi avec leur temps et ont largement modifié cer- taines pratiques. Leur durée est passée d’en- viron 7 à 15 jours, le lieu change puisque chaque édition voyage dans un pays et une ville différents. Les JO se sont aussi multi- pliés, avec l’apparition des olympiades d’été et d’hiver, des Jeux paralym- piques… Et bien sûr, sont aussi devenus universels, avec des épreuves ouvertes à tous les athlètes du monde. Depuis 1912, des délégations nationales des cinq continents sont présentes. Et quand on dit à tous… Si la première édition, en 1896, a oublié les athlètes femmes - Pierre de Coubertin jugeant leur présence « impratique, inintéres- sante… et incorrecte » - dès 1900, l’erreur a été réparée, et la gente féminine représentée dans quelques disciplines comme le tennis et le golf. Une pro- portion qui n’a cessé de s’accroître, avec plus de 40 % du total des athlètes en 2000 aux JO de Sydney, par exemple. La cause féminine n’est cependant pas gagnée, puisque les pays du Golfe lais- sent finalement des femmes participer aux Jeux à la condition qu’elles soient voilées, contrevenant alors à la charte olympique qui interdit tout signe dis- tinctif... IB Référence aux Jeux antiques, le discobole est une discipline toujours pratiquée aux JO !

TEMOIGNAGE/ Marathonien de « classe internationale » et … · 2013-04-11 · en témoignent. Les Jeux olympiques, il s’apprête à les suivre de près. « La ques-tion ne se

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Page 1: TEMOIGNAGE/ Marathonien de « classe internationale » et … · 2013-04-11 · en témoignent. Les Jeux olympiques, il s’apprête à les suivre de près. « La ques-tion ne se

Pommiers-la-Placette

« J’ai toujours plaisir à retourner chez moi, et je suis fière de mes racines »,lance la discobole Mélina Robert-Michon, originaire de Colombe et filled’agriculteurs.

Q uand on arrive chez lui, on com-prend vite à qui l’on a affaire. Sou-rire aux lèvres, Paul Genève nous

attend dans son jardin, en train de cueil-lir des groseilles « pour faire de la confi-ture ». A 87 ans, cet agriculteur à la re-traite aide toujours sa fille à la ferme « etje fauche encore mes bordures avec unefaux », s’amuse-t-il, en précisant : « Maisvous pouvez m’appeler Féfé, c’est monsurnom depuis petit ! » Toujours en ac-tion, il fait partie de ces gens qui nes’économisent pas. L’endurance, Féfé,ça le connaît. Qualifié en 1960 aux Jeuxolympiques de Rome, il devient cham-pion de France de marathon l’année sui-vante. Un parcours sportif qu’il a débutéun peu par hasard, après avoir été dansla résistance, durant la Seconde Guerremondiale.

« Costaud pour la course à pied »« Pendant la guerre, je vivais ici, à Pom-miers-la-Placette, avec ma petite sœuret ma mère. Veuve, elle s’occupait de laferme et je l’aidais depuis la mort demon père. Nous avions des vaches, deschèvres, des moutons, et on faisait nous-mêmes le beurre, raconte-t-il. À l’âge de17 ans, je me suis engagé dans la ré-sistance et je suis devenu agent de liai-son. Le 19 juin 1944, alors que j’étaisparti tôt pour soigner un ami blessé parballes, 200 soldats allemands, com-mandés par Klaus Barbie, sont venus etont dynamité notre maison. Ils pensaientque c’était celle de maquisards. J’ai tou-jours énormément marché à pied, tra-vaillé à la ferme en plus de mon activitédans la résistance… C’est comme ça queje suis devenu costaud pour la course àpied ! »Après la guerre, il part suivre une pré-paration militaire et est affecté six moisen Autriche. « Avant d’y aller, nous avonsdû faire des épreuves physiques. Un jour,nous avons parcouru un 100 mètres, oùje suis arrivé troisième et un mille mè-tres. Je suis parti comme si je faisais un100 mètres, et je ne me suis pas arrêté !A l’arrivée, je me suis fait engueuler parle chef, car il pensait que j’étais partiavant les autres. Eux ont confirmé queje n’avais pas triché. Je me rappelle en-core de mon temps : j’avais mis 2 mi-nutes, 56 secondes et 10 dixièmes pourparcourir le kilomètre », se souvient-il.

Premiers entraînements à GrenobleC’est le début d’une longue aventure. Deretour d’Autriche, il suit un copain – « l’undes meilleurs coureurs de Grenoble » -et s’entraîne une fois par semaine, avecl’Union athlétique grenobloise. Son ar-rivée au club, il s’en rappelle comme sic’était hier. « Il y avait trois groupes : desmeilleurs aux moins bons. Forcément,étant nouveau, j’étais dans le troisième.Lors d’une course, où chaque groupepartait sur la même piste, mais avec untemps d’écart, j’ai accéléré pour arriver

au niveau des champions. Ils étaient trèssurpris de me voir les rattraper, etcomme je ne courrais pas très droit, l’und’entre eux m’a fait une réflexion et a dit :‘Avec son gros nez, on dirait qu’il va ra-masser des pissenlits’. Et l’entraîneurlui a rétorqué  : ‘Méfiez-vous, quand ilaura appris à courir, il sera capable devous battre’ ! »A partir de cet instant, tout s’est en-chaîné. Lors de sa première participa-tion aux championnats du Dauphiné-Sa-voie, il termine quatrième. Un score plusqu’honorable pour cet agriculteur quin’avait jamais couru de sa vie… Après septà huit ans de cross, et être parti du clubde Grenoble pour celui de Fontaine, Féfépasse à la vitesse supérieure. En lignede mire : la course à pied, toujours, maissur piste. Il a fallu faire des sacrifices,« et j’ai dû prendre plus de temps pourm’entraîner, notamment l’été. Je partaisune heure, avant le déjeuner. Je savaisque j’en étais capable ». Il se met aussi à courir le 10 000 mètreset lors d’un championnat Dauphiné-Sa-voie, il réalise une belle performance etdevient « le premier français métropo-litain à le faire en moins de trente mi-nutes », annonce-t-il, avec fierté.

Dans la cour des grandsEn 1956, Féfé enchaîne les courses auniveau international et la compétitionentre lui, et un autre célèbre athlète fran-çais, Alain Mimoun, s’accroit. « En juin1956, nous avions participé à plusieurscourses, en Belgique et en Finlande. Onétait des coureurs de classe internatio-

nale ! A Helsinki, nous étions arrivés ex-aequo. Puis, à la fin de l’été, il y a eu leschampionnats de France. J’étais sur lesrotules, après avoir travaillé à la ferme.On a pris le départ pour le 10 000 mè-tres. Nous étions lui et moi, ainsi qu’unautre sportif, en avance de trois à qua-tre tours par rapport aux autres concur-rents. Et, par inadvertance, Mimounm’accroche le pied et je perds ma chaus-sure. Je n’ai pas pu la remettre et detoute façon, c’était trop tard. J’ai terminétroisième. Il était dans les deux premierset a donc été sélectionné pour les Jeuxolympiques d’été à Melbourne, où il a étémédaillé », raconte-t-il, n’oubliant au-cun détail, comme s’il revivait la scène. Sa « revanche », il l’obtient quelques an-nées plus tard. En 1960, il s’envole pourles Jeux olympiques de Rome pour cou-rir le marathon. Il ne décroche pas demédaille, mais pour Féfé, ce n’est pasle plus important. Aujourd’hui, ce dontil se rappelle surtout, c’est sa victoire auchampionnat de France de marathon, àMontmélian, en 1961. « J’avais la rage,je voulais à tout prix battre Mimoun. Etj’y suis arrivé ! J’ai gagné avec 17 mi-nutes d’avance sur le deuxième. Au dé-part de la course, je faisais 61 kilos, età l’arrivée, je n’en faisais plus que53 ! Qu’est-ce que j’étais heureux pourla remise des prix… », sourit Féfé.

Champion de France de marathonA 65 ans, il ralentit la cadence et arrêtela compétition. Il entraine encore sim-plement des jeunes, chez lui, sur un cir-cuit aménagé à ses débuts. Aujourd’hui,il a rangé les baskets pour de bon, maisreste plus que jamais alerte et actif,proche de la ferme, dont s’occupent do-rénavant sa fille et son époux… Quant au sport, cela ne fait aucun doute :c’est une histoire importante de sa vie.Les cartons remplis de coupures de jour-naux, et l’armoire, débordant de coupes,en témoignent. Les Jeux olympiques, ils’apprête à les suivre de près. « La ques-tion ne se pose même pas ! », lance Féfé,sur le pas de sa porte. ■

Lucile Ageron

A 87 ans, Paul Genève, plus connu sous le surnom de Féfé est fier de sonparcours sportif. Il a notamment battu trois records de France, en course, dansla catégorie des plus de soixante ans : en 3 000, 5 000 et 10 000 mètres.

TEMOIGNAGE/ Ancien agriculteur en Chartreuse, à Pommiers-la-Placette,Paul Genève est également un ancien athlète de haut niveau. Rencontre.

Marathonien de « classe internationale »et agriculteur

Terre dauphinoise - N°2997 - jeudi 2 août 2012 le fil de l’actu... ■ 3

veau, avec une pratique intensive, j’aidéveloppé une grande capacité deconcentration et de détermination. Carce n’est pas facile tous les jours ! Il nefaut jamais rien lâcher. Quand on s’en-traîne en hiver et qu’il neige dehors parexemple, il faut continuer et ne jamaisrenoncer. Ça forge un caractère. C’estun vrai investissement personnel, évi-demment c’est toujours au détrimentd’autre chose…

Comment votre famille vous accom-pagne dans votre aventure sportive etquels sont les liens que vous gardez

avec le monde rural ?Ma famille m’a toujours soutenue. Ceque je fais intéresse mes proches biensûr. Mais en même temps, ils ne sont ja-mais trop intervenus dans mes choix etc’est important. Ça me permet de voirautre chose quand je vais les voir. Decouper. Et je sais qu’ils sont là pour moisi j’ai besoin d’eux. Mes parents, agriculteurs, partent à laretraite, mais mon frère reste dans le mé-tier. J’ai toujours plaisir à retourner chezmoi, ça me fait du bien de revenir. Jesuis fière de mes racines ! ■

Propos recueillis par Ingrid Blanquer

Demandez le programme ! ✓Si les Jeux olympiques ont débuté vendredi 27 juillet, les épreuves d’athlé-tisme, elles, ne commenceront que demain, vendredi 3 août, et se terminerontle dimanche 12 août, date de clôture de cette nouvelle édition des Jeux d’été.Au total, 47 épreuves seront disputées  : 24 sur piste, 16 sur terrain, deuxépreuves combinées et cinq sur route, précise le site internet officiel. Deuxmille athlètes seront au rendez-vous pour s’imposer dans leur discipline. Cequi fait de l’athlétisme, la plus grande compétition individuelle des Jeux. ■

LA

De l’Antiquité à nos jours ! ✓Les peintures de discoboles grecs sur les po-teries anciennes ne sont pas à ranger aurayon des antiquités ! Cette discipline, certespeu médiatisée, est toujours bien vivante, hé-ritage des Jeux antiques… Quelles sont lestraces de cette époque lointaine dans nosJeux du XXIe siècle ? Il y a des références antiques immuables :d’abord, le respect du rythme de l’Olympiade,tous les quatre ans, la présence de sports is-sus des Jeux grecs, le caractère symboliquedes cérémonies d’ouverture et de clôture,notamment la conservation de la flamme etdu relais, et le contexte pacificateur des Jeux(reprise de la fameuse « trêve sacrée »).

InnovationsMais évidemment, les JO vivent aussi avecleur temps et ont largement modifié cer-taines pratiques. Leur durée est passée d’en-viron 7 à 15 jours, le lieu change puisquechaque édition voyage dans un pays et uneville différents. Les JO se sont aussi multi-pliés, avec l’apparition des olympiades d’été et d’hiver, des Jeux paralym-piques… Et bien sûr, sont aussi devenus universels, avec des épreuves ouvertesà tous les athlètes du monde. Depuis 1912, des délégations nationales des cinqcontinents sont présentes. Et quand on dit à tous… Si la première édition, en 1896, a oublié les athlètesfemmes - Pierre de Coubertin jugeant leur présence « impratique, inintéres-sante… et incorrecte » - dès 1900, l’erreur a été réparée, et la gente fémininereprésentée dans quelques disciplines comme le tennis et le golf. Une pro-portion qui n’a cessé de s’accroître, avec plus de 40 % du total des athlètes en2000 aux JO de Sydney, par exemple. La cause féminine n’est cependant pas gagnée, puisque les pays du Golfe lais-sent finalement des femmes participer aux Jeux à la condition qu’elles soientvoilées, contrevenant alors à la charte olympique qui interdit tout signe dis-tinctif... ■

IB

Référence aux Jeux antiques,le discobole est une disciplinetoujours pratiquée aux JO !