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22 Infos - Ctifl n°161 / Mai 2000 TECHNIQUE PRODUCTION Le thrips californien sur pêches Nouvelle approche pour la protection des vergers Jean-François Mandrin, Jean Lichou, Ctifl Le Thrips californien, Frankliniella occidentalis, a été introduit en France à la fin des années 80. Les premiers dégâts agronomiques de cet insecte ont été observés en cultures légumières sous abri. Sa très grande polyphagie (200 espèces végétales hôtes ont été recensées) et sa fécondité importante (environ 6 cycles annuels) ont permis une installation très rapide. Les premiers dégâts importants sur pêcher ont été constatés dès le début des années 90. Ils sont essentiellement localisés dans la zone méditerranéenne et d’importance variable selon les années. Des études ont rapidement été entreprises dès son introduction, pour connaître sa biologie et proposer une stratégie de protection. Malgré cela, les attaques de thrips ne sont pas bien maîtrisées dans toutes les situations. Nous avons donc engagé depuis trois ans des études complémentaires. Différents travaux ont été réalisés au sein d’un groupe de travail 1 constitué autour du Ctifl pour tenter d’apporter quelques précisions sur les questions encore posées : Les dates d’interventions initialement proposées sont-elles bien en phase avec la dynamique de population de l’insecte ? Quel est l’impact de la présence de thrips dans l’environnement des arbres sur les attaques des fruits ? Les produits utilisés sont-ils efficaces ? Un couple de thrips «Frankliniella occidentalis». La femelle à gauche, le mâle à droite 1 Centrex, Serfel, GRCETA, SPV, SCEA Les aires de Crau. Les travaux des différents membres du groupe de travail ont été présentés aux 3 es Rencontres Phytosanitaires Ctifl-SPV des 19 et 20 janvier 2000 à Balandran. RÉSUMÉ La protection phytosanitaire préco- nisée contre le thrips californien sur pêches ne donne pas toujours satis- faction. Des travaux complémentai- res sur l’épidémiologie de ce rava- geur ont été entrepris. Ils ont mis en évidence l’existence régulière d’un premier pic de population sur les ar- bres, fin mai -début juin, qui pour- rait justifier une intervention pré- coce. L’intensité est variable selon le climat du printemps. Des suivis de population en verger, sur les arbres (pousses et fruits) et au niveau de la strate herbacée ont montré que ce dernier site pouvait être un impor- tant réservoir de thrips. Une bonne gestion de l’enherbement est néces- saire pour éviter tout risque de mi- gration massive sur les arbres. Western flower thrips in peach The phytosanitary control measures recommended to combat Western flower thrips (Frankliniella occidentalis) in peach do not always yield satisfactory results. Additional research undertaken to study the epidemiology of this pest revealed the regular occurrence of an initial population peak in trees in late May- early June, which could justify early treatment. The intensity varies according to Spring climate condi- tions. Population counts in orchards, both on the trees (shoots and fruits) and at ground level, showed that the latter site can contain substantial numbers of thrips. Effective mana- gement of the grassing down of orchards is therefore required to prevent massive migration to the trees.

TECHNIQUE Le thrips californien - ctifl.fr · 22 Infos - Ctifl n°161 / Mai 2000 TECHNIQUE PRODUCTION Le thrips californien sur pêches Nouvelle approche pour la protection des vergers

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TECHNIQUEP R O D U C T I O N

Le thrips californiensur pêches Nouvelle approchepour la protection des vergers

Jean-François Mandrin, Jean Lichou, Ctifl

Le Thrips californien, Frankliniella occidentalis, a été introduit enFrance à la fin des années 80. Les premiers dégâts agronomiquesde cet insecte ont été observés en cultures légumières sous abri.Sa très grande polyphagie (200 espèces végétales hôtes ont étérecensées) et sa fécondité importante (environ 6 cycles annuels)ont permis une installation très rapide.Les premiers dégâts importants sur pêcher ont été constatés dès ledébut des années 90. Ils sont essentiellement localisés dans la zoneméditerranéenne et d’importance variable selon les années. Desétudes ont rapidement été entreprises dès son introduction, pourconnaître sa biologie et proposer une stratégie de protection.Malgré cela, les attaques de thrips ne sont pas bien maîtrisées danstoutes les situations. Nous avons donc engagé depuis trois ans desétudes complémentaires. Différents travaux ont été réalisés au seind’un groupe de travail 1 constitué autour du Ctifl pour tenterd’apporter quelques précisions sur les questions encore posées :Les dates d’interventions initialement proposées sont-elles bien enphase avec la dynamique de population de l’insecte ?Quel est l’impact de la présence de thrips dans l’environnement desarbres sur les attaques des fruits ?Les produits utilisés sont-ils efficaces ?

Un couple de thrips «Frankliniella occidentalis». La femelle à gauche, le mâle à droite

1 Centrex, Serfel, GRCETA, SPV, SCEA Les aires de Crau.Les travaux des différents membres du groupe de travail ont été présentésaux 3es Rencontres Phytosanitaires Ctifl-SPV des 19 et 20 janvier 2000 à Balandran.

RÉSUMÉLa protection phytosanitaire préco-nisée contre le thrips californien surpêches ne donne pas toujours satis-faction. Des travaux complémentai-res sur l’épidémiologie de ce rava-geur ont été entrepris. Ils ont mis enévidence l’existence régulière d’unpremier pic de population sur les ar-bres, fin mai -début juin, qui pour-rait justifier une intervention pré-coce. L’intensité est variable selon leclimat du printemps. Des suivis depopulation en verger, sur les arbres(pousses et fruits) et au niveau de lastrate herbacée ont montré que cedernier site pouvait être un impor-tant réservoir de thrips. Une bonnegestion de l’enherbement est néces-saire pour éviter tout risque de mi-gration massive sur les arbres.

Western flower thrips in peachThe phytosanitary control measuresrecommended to combat Westernflower thrips (Frankliniellaoccidentalis) in peach do not alwaysyield satisfactory results. Additionalresearch undertaken to study theepidemiology of this pest revealedthe regular occurrence of an initialpopulation peak in trees in late May-early June, which could justify earlytreatment. The intensity variesaccording to Spring climate condi-tions. Population counts in orchards,both on the trees (shoots and fruits)and at ground level, showed that thelatter site can contain substantialnumbers of thrips. Effective mana-gement of the grassing down oforchards is therefore required toprevent massive migration to thetrees.

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Dynamiquede population

Figure 1 : Évolution de la population de thrips sur pousses(moyenne sur 4 parcelles)

dans les 2 à 3 semaines de la récolte sem-blent constituer un facteur aggravant durisque d’attaque : déficit d’irrigation,augmentation brutale de la demande cli-matique, charge excessive des arbres….Le climatL’importance du pic de population esttrès variable selon les années et dépendfortement du climat.Nous avons à cette occasion confirmé lerôle des pluies, qui réduit les popula-tions, avec un effet plus important de ladurée de la période humide que de laquantité d’eau. Les résultats sont iden-tiques sur les arbres et sur l’enher-bement.La date d’apparition de ce début de cy-cle semble très proche d’une région àl’autre, pour une même année (PyrénéesOrientales, Costières du Gard, Crau). Ilvarie de quelques jours d’une année àl’autre en fonction du climat des moisd’avril et mai (figure 1).L’année 1997 s’est caractérisée par unmois d’avril particulièrement chaud etsec, ce qui explique le nombre élevé dethrips à la fin mai. Les pluies importan-tes de début juin ont provoqué une di-minution importante des populations.Le renouvellement d’une période hu-mide, de faible intensité, mais assez lon-gue (fin juin), a empêché la remontéedes populations avant la récolte.En 1998 et 1999, les pluies d’avril ontcontenu les populations à un faible ni-veau jusqu’à la fin mai. Ensuite, en 1998,les pluies de fin mai sont arrivées avantque les insectes ne soient en grand nom-bre sur les arbres, laissant toujours lespopulations à un niveau bas. L’année1999 se caractérise par un niveau depluie plus faible en mai, se traduisant parune remontée de la quantité de thrips.Les pluies de début juin ont entraîné une

décroissance du nombre d’insectes, pluslente cependant qu’en 1997.

Conséquencepour la protection Intervention précoce L’existence d’un pic de population finmai - début juin conduit, lorsque les con-ditions météorologiques n’agissent pasnaturellement, à envisager une interven-tion précoce pour réduire les niveaux depopulations dès les premiers cycles demultiplication de l’espèce. L’objectif se-rait de limiter le potentiel d’infectionpour les parcelles à risque et les annéesfavorables à la multiplication des thrips.Cette stratégie a donné des résultats sa-tisfaisants sur une exploitation de laCrau, avec la surveillance des pics de volpar pose de plaques bleues engluées etcomptage sur pousses par frappage.Ensuite les interventions seraient à réa-liser, si besoin, à l’approche de la ré-colte selon la sensibilité connue de laparcelle et en fonction du niveau ob-servé de présence du thrips.Prévisions météorologiques Ce traitement précoce risque cependantd’être appliqué inutilement les années oùdes pluies viendraient réduire les popu-lations à cette période. La climatologieprécédant le premier pic, les prévisionsmétéorologiques sont alors à prendre encompte, associées à des comptages surpousses pour donner une indication surle niveau potentiel de ce vol et justifierou non cette intervention.Aspersion Suite au constat de l’effet des pluies surla limitation des populations de thrips,nous avons voulu vérifier l’impact pos-sible d’un lessivage du feuillage. Uneirrigation sur frondaison (30 mm) appli-quée fin juin sur une parcelle infestée

Des éléments de la biologie du thrips ontété publiés antérieurement (Bournier A.,1983, Grasselly et al, 1993, Mandrin et al,1998).Sur les pousses : Le thrips californiens’intéresse au pêcher dès l’allongementdes pousses au printemps. Il réalise plu-sieurs générations sur ces dernières du-rant toute leur période de croissance. Onne le rencontre que sur les extrémités ten-dres (jeunes feuilles fermées) et il dispa-raît lorsqu’elles se lignifient et arrêtentleur croissance.Sur les fruits : Le thrips californien nes’intéresse aux fruits que tardivement, àl’approche de la maturité. Ce support de-vient alors plus apte aux piqûres de nutri-tion et au dépôt des œufs dans l’épiderme.

MéthodeDes suivis hebdomadaires de popula-tions ont été réalisés en 97, 98 et 99 dansplusieurs vergers, dès le début de la sai-son, au niveau pousses en croissance (parbattage) et sur les fruits (par comptagevisuel avant récolte, des insectes présentset des symptômes apparents).

RésultatsSur les poussesLe thrips est présent sur les pousses dèsle début de leur croissance, en avril.Un premier pic de population apparaîtchaque année fin-mai, début-juin au ni-veau des pousses et de l’enherbement. Ilcorrespond à la première génération bienvisible sur les arbres, mais qui est proba-blement la seconde du cycle biologique.Sur les fruits La période de maturité des variétés demi-juin à fin juillet coïncide avec l’épo-que d’arrêt de croissance du pêcher.Les insectes cherchant un support ten-dre vont donc naturellement se déplacervers les fruits. C’est une explicationplausible de la sensibilité accrue desvariétés de cette époque de maturité.Les facteurs agronomiques qui favorise-raient un arrêt brutal de la croissance

Les larves de thrips sont souvent cachées àl’intérieur des jeunes feuilles encore repliées

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n’a pas montré de réduction significa-tive du nombre de thrips sur pousses.Cela confirme que la réduction des po-pulations à la suite des pluies n’est pasle résultat de leur effet mécanique maisplutôt de la durée d’humectation qui lesaccompagne.Dans les vergers irrigués par aspersionsous frondaison, il n’a jamais été constatéde phénomène similaire sur la présence dethrips dans l’enherbement à la suite desarrosages. Les conditions climatiques ac-compagnant la pluie sont donc plus im-portantes que le simple effet mécaniquede l’eau. La durée d’humectation dufeuillage, l’humidité relative et la tempé-rature sont très différentes pendant unepériode pluvieuse et pendant une irriga-tion par temps sec (figure 2).

sant que des organes durs impropres à lanourriture et à la ponte du thrips.Une bonne gestion de l’enherbement estdonc confirmée comme un élément essen-tiel du contrôle des thrips. L’existence decet enherbement n’est pas remis en causecar les thrips peuvent aussi venir d’ailleurs,mais son entretien est important.

Une présence abondantede thrips sur l’enherbementn’entraîne pas une présenceplus importante sur les arbres ...Une étude a été réalisée pour le vérifier,conduite sur un verger de pêcher, variétéFidelia. La parcelle, de 3500 m², a été en-

herbée pour moitié avec du trèfle blanc etpour moitié avec des graminées. Lescomptages d’insectes sur l’enherbementet sur les pousses ont été réalisés le 2juillet, soit une semaine avant la cueillette.Les dégâts sur les fruits ont été notés à larécolte, les 6 et 13 juillet (figures 3 et 4).Les résultats montrent qu’il y a presquecinq fois plus de thrips californiensdans le trèfle. L’observation réalisée aumême moment sur les arbres ne montreaucune différence significative, voiremême un peu plus de thrips au-dessusdu couvert le moins peuplé. Cela se tra-duit logiquement par le même niveau dedégâts sur les fruits.

Influence del’environnement

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Figure 2 : Influence de l’aspersion sur les populations de thrips

Figure 3 : Population de thrips

Figure 4 : Dégâts sur fruits

0102030405060708090

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Trèfle

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sur enherbement(par m²)

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La forte présence de l’insecte dans l’en-vironnement du verger et en particuliersur l’enherbement ont fait suspecter uneincidence sur les attaques des fruits. L’in-secte hiverne au niveau de la strate her-bacée à partir de laquelle il coloniseraitles arbres. L’état et la composition del’enherbement peuvent constituer unesource de migration vers les arbres.Des mesures prophylactiques ont été con-seillées : fauchages réguliers, à éviter prèsde la récolte.Les différentes observations et expéri-mentations que nous avons réaliséesont montré que :Le niveau de population de la strateherbacée est très variable d’un vergerà l’autre selon la flore présente. On apu compter jusqu’à 300 Frankliniellaoccidentalis adultes par m2 sur du trè-fle blanc.Ce niveau de population n’a pas de re-lation directe avec celui que l’on a puconstater sur les arbres. Le nombre dethrips évolue parallèlement sur l’herbeet sur les arbres, mais les parcelles lesplus peuplées au sol ne le sont pas plussur les pousses.Des modifications importantes du mi-lieu de vie provoquent des migrationssur les arbres. C’est le cas du dessèche-ment brutal de l’enherbement du vergerou de l’environnement. Une augmenta-tion importante des populations desVergers de la Crau est aussi constatée aumoment du dessèchement des prairiesenvironnantes.Nous avons aussi pu constater le mêmephénomène à la suite d’un fauchage courtsur un enherbement bien développé ne lais-

Trèfle Graminées0

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19-juin 24-juin 29-juin 4-juil 9-juil 14-juil 19-juil

Frankliniella occidentalis adultes larves de thrips autres thrips adultes

irrigation sur frondaison

Frankliniella occidentalis

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Il apparaît donc que les populations de lastrate herbacée et arborée sont indépendan-tes. Des résultats similaires ont été obser-vés en parcelles irriguées par aspersion eten cultures biologiques, qui ne présentaientpas plus de dégâts, malgré une populationde thrips abondante dans l’enherbementmaintenu verdoyant et apétant.

... mais si l’état de l’enherbementdevient hostile, il y a risque demigration vers les arbresNous avons pu constater que la strate her-bacée constitue un site de vie importantpour le thrips californien dans le verger.Il s’y nourrit et se multiplie de façon auto-nome, sans interaction apparente avec lastrate arborée. Ils peuvent être très abon-dants au sol sans que cela ait de répercus-sion sur leur nombre dans les arbres.Si le support que constitue l’enherbementdevient hostile à l’insecte, les adultes qui yvivent vont naturellement chercher un autresite de nourriture et de ponte. C’est à cemoment-là que des migrations peuvent seproduire sur les arbres. Nous avons pul’observer à la suite d’un fauchage.Nous pouvons en voir une manifestationsur les courbes de la figure 5. Un fauchagetrès court à été réalisé le 15 juin dans leverger, sur un enherbement bien déve-loppé, dont il ne restait plus que des brin-dilles dures après la fauche. Ce support estdonc devenu très brutalement inhospitalierpour les thrips. La réaction a été immédiateet l’augmentation instantanée du nombred’insectes sur les pousses. Il y a ensuite eumigration des pousses vers les fruits, con-sécutivement à leur arrêt de croissance.C’est ce qui se passe également lors d’undessèchement brutal de l’enherbement enverger sous irrigation localisée.

Figure 5 : Evolution de la population de Frankliniellaoccidentalis adultes

Une applicationbien cibléeIl ne faut pas oublier la grandecapacité de l’insecte à dévelop-per des résistances aux insectici-des et il s’agit de modérer le pluspossible les interventions avecles meilleurs produits. Leur effi-cacité semble essentiellement dé-pendante du moment de l’appli-cation, sachant que les insectescachés dans les feuilles repliéessont difficilement atteints. Uneintervention bien ciblée pourraitassurer une bonne protection etpermettre de réduire, dans cer-taines situations, les utilisationstardives d’insecticides, contre ceravageur. Ces appliquations tar-dives sont souvent peu proban-tes, et n’empêchent pas l’appari-tion des défauts d’aspect que leravageur provoque.

Revoir les datesd’interventionsphytosanitaires

Bibliographie BOURNIER A. (1983) . Les Thrips. Biologie. Im-portance agronomique. INRA 128p.

GRASSELY D., Perron G., NAVARRO E., DELNORDE., (1993). Thrips du pêcher et du nectarinierFrankliniella occidentalis observé en vergerdans le sud de la France. Infos-Ctifl n°90, Avril93, p25-30.

MANDRIN J.F., LICHOU J., NAVARRO E. (1998). Th-rips californien. Oservations en verger de pêcheren 1997. Infos-Ctifl n°139, mars 98, p 40-43.

La dynamique de population de l’insecteconduit à reconsidérer la date des inter-ventions phytosanitaires.Une intervention plus précoce que celleréalisée jusqu’à présent semble se justifier.Une validation plus large de cette stratégieserait à réaliser avec un contrôle annuel dela nécessité d’intervenir et de la période laplus opportune. Ce contrôle implique unsuivi du niveau de population de l’insecteet l’intégration des événements météorolo-giques. Le raisonnement de la lutte ne de-vrait plus être basé uniquement sur le délaiavant récolte des produits homologués,mais sur la cible à atteindre.

La présence du thrips dans la strate herba-cée ne conduit pas à en faire une cible pri-vilégiée pour des interventions insecticides.Les niveaux de populations des arbres et del’enherbement sont indépendants.Une surveillance de l’état de végétationde cette zone est cependant indispensa-ble pour détecter une migration possiblevers les arbres. La présence de thrips àce niveau justifie également la préconi-sation d’un traitement positionné préco-cement – au moment des migrations,c’est-à-dire sitôt le dessèchement ou lefauchage – orienté simultanément versla frondaison et vers le sol.

Dégâts de thrips sur nectarine

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Fauchage