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Styltech : procédé constructif à base d’ossature acier REX CERIZAY / REX LE CRÈS Auteurs Cerizay : Jean-Luc SALAGNAC - CSTB Le Crès : Michel CHATRY - INNOBAT Jean-Luc SALAGNAC - CSTB Rédaction - Mise en page Christophe PERROCHEAU - Dac Communication Photos Jean-Luc SALAGNAC Plan Urbanisme Construction Architecture - Chantier 2000 Directeurs de rédaction Guy GARCIN et Hervé TRANCART Communication Daniel WATINE Arche de la Défense 92055 PARIS LA DÉFENSE Cedex 04 Tél : 01 40 81 24 33 - Fax : 01 40 81 23 82

Styltech : procédé constructif à base d'ossature acier

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Styltech : procédé constructifà base d’ossature acier

REX CERIZAY / REX LE CRÈS

AuteursCerizay : Jean-Luc SALAGNAC - CSTBLe Crès : Michel CHATRY - INNOBAT

Jean-Luc SALAGNAC - CSTB

Rédaction - Mise en pageChristophe PERROCHEAU - Dac CommunicationPhotosJean-Luc SALAGNAC

Plan UrbanismeConstruction Architecture - Chantier 2000 Directeurs de rédactionGuy GARCIN et Hervé TRANCARTCommunicationDaniel WATINEArche de la Défense92055 PARIS LA DÉFENSE Cedex 04Tél : 01 40 81 24 33 - Fax : 01 40 81 23 82

Note au lecteurCe Cahier Expérimentation présente deux opérations expérimentales : Cerizay (79) et Le Crès (34). Sur cesdeux chantiers, l’objectif était d’expérimenter le procédé industriel Styltech qui se caractérise notammentpar l’utilisation de profilés acier pour la structure et la charpente des bâtiments, et l’emploi intensif deplaques de plâtre.A Cerizay, il s’agissait d’évaluer les dimensions techniques et organisationnelles du procé-dé sur des maisons individuelles en R+0, tout en dégageant des éléments de comparaison économiques parrapport à une solution constructive traditionnelle. Au Crès, il s’agissait d’approfondir les potentialitéstechniques du système en étendant son domaine d’utilisation à des maisons individuelles sur deux niveaux.En s’appuyant sur des outils de management de projet, des outils logistiques et une organisation dechantier adaptée à la filière sèche, cette seconde REX devait également permettre d’asseoir la performan-ce économique du procédé.

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Sommaire Cerizay

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FICHE TECHNIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4

SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 5

OBJECTIFS DE L’EXPÉRIMENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6Opération support . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6Description du procédé Styltech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 6

DÉROULEMENT DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 7Choix des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 7Planning/délai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 7Montage des maisons Styltech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 8Isolation par l’extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 10

ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 11Sujétions du procédé Styltech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 11

Atouts du procédé Styltech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 11

Comparaison des temps Styltech/traditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 12

Amélioration du procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 13

Des soubassements et un garage trop chers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 14Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 14

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Fiche technique :REX CERIZAY

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RÉSUMÉ DE L’EXPÉRIMENTATIONL’opération expérimentale de Cerizay (79) avait pour objectif de tester le procédé Styltech sur un chantierde maisons individuelles. Le procédé Styltech se compose d’une structure et d’une charpente en profilés acierà assembler sur site, d’une isolation thermique extérieure avec RPE et d’une finition intérieure en plaquesde plâtre et laine minérale. Outre l’analyse des dimensions techniques et organisationnelles propres àStyltech, la REX avait également pour but d’évaluer la compétitivité économique du système par rapport àune solution constructive traditionnelle.

OPÉRATION SUPPORTL’opération se compose de 22 maisons individuelles de type T3 à T5 (11 en Styltech et 11 en traditionnel).Le chantier a été réalisé en 1997 et 1998.

PARTENAIRES DE L’EXPÉRIMENTATION

Maître d’ouvrageCholet Habitat

Maîtrise d’œuvreJean Merlet, architecte

ÉconomisteGérard Médard

EntreprisesSemille, gros oeuvreUPC, ossature Styltech + plaquisteSabadel, isolation par l’extérieurFamob, charpenteGreau, couvertureLoiseau, menuiseries extérieures et intérieuresFauchereau, carrelagesBrosset, plomberie/chauffageGonnord, électricitéBaudon, peinture

IndustrielStyltech

ContactM. BAGOT - STYLTECH173-179, boulevard Félix Faure93537 AUBERVILLIERS CedexTel : 01 41 25 56 59 - Fax : 01 41 25 53 54

ÉVALUATION DE L’EXPÉRIMENTATIONJean-Luc SALAGNAC - CSTB4, avenue du Recteur Poincaré75782 PARIS Cedex 16Tel : 01 40 50 28 39 - Fax : 01 40 50 29 10E-mail : [email protected]

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L’opération expérimentale de Cerizay avait pourobjectif de tester le procédé de constructionStyltech qui est basé sur l’alliance de deuxmatériaux industriels : les profilés acier et la plaquede plâtre. Le système comprend une ossatureacier complétée en intérieur par des plaques deplâtre et revêtue à l’extérieur par un bardageacier, support de l’isolation thermique par l’exté-rieur. La couverture est traditionnelle.L’assemblage des profilés métalliques s’opère parvis auto-perçantes.Onze maisons ont été réalisées à l’aide deStyltech. Les onze autres pavillons ont fait appel à unsystème constructif traditionnel composé de mursporteurs en blocs béton maçonnés, avec crépis etdoublage intérieur et d’une charpente enfermettes en bois. Outre les dimensionstechniques et organisationnelles du procédéStyltech, il s’agissait d’évaluer l’économie globaledu projet au niveau des coûts de construction etde mise en œuvre entre les deux solutionsconstructives (conception architecturale identiqueet dimensions des pavillons voisines).Une des particularités du chantier et du procédéStyltech est de reporter chez l’industriel unepartie importante de la préparation de la fabricationdes maisons. Les divers profilés métalliquesdoivent être livrés sur chantier triés et regroupéssuivant les ouvrages à réaliser. Lors de la premièrelivraison, les éléments étaient regroupés par tailleet non par ouvrage, d’où pertes de temps pour lemonteur de la structure qui était également leplaquiste sur ce chantier. Pour la deuxième livrai-son, correspondant à cinq maisons, les colis étaientconformes aux attentes.

Les exigences de planéitéet de tolérances dimen-sionnelles propres ausystème Styltech requiè-rent de la part du maçonun soin plus importantqu’en traditionnel pour laréalisation du soubasse-ment (poste qui représen-te environ 20% du coûtdes maisons Styltech). Parcomparaison, le soubasse-ment des maisons Styltechreprésente 46% du coûttotal des travaux demaçonnerie des maisonstraditionnelles (fondations,

dalle, murs, enduits). D’où la nécessité d’optimiser laconception et la réalisation de cet ouvrage .Cette remarque vaut pour l’ensemble du procédéqui n’a que partiellement exprimé son potentiel(organisation rigoureuse des livraisons, enchaîne-ment fluide des interventions des corps d’état,facilité de manutention des ouvrages élémentaires(murs, fermettes), rapidité du montage). Cecirésulte en grande partie du manque de maturitédes solutions face aux problèmes posés par laréalisation des points singuliers des bâtiments.La coopération de certains corps d’état essentiels auprocédé (en particulier le façadier ayant réalisél’isolation par l’extérieur) a permis d’identifierplusieurs de ces points et d’améliorer le procédé.Pour des maisons comparables, l’analyse des devismontre un surcoût de 15 % au détriment duprocédé Styltech par rapport au traditionnel. Lamoitié de ce surcoût s’explique par la différencede prestation des garages qui, dans le cas deStyltech, sont de fait isolés par l’extérieur et dontles murs intérieurs sont doublés par des plaquesde plâtre peintes. alors que les garages desmaisons traditionnelles sont en maçonnerie endui-te à l’extérieur, brute à l’intérieur.L’industriel devra engager un travail de fond, enrelation avec les concepteurs et les corps d’état,pour faire évoluer le procédé afin qu’il présentedes performances économiques plus conformes àcelles annoncées lors de son lancement en 1995.Le chantier de Cerizay pourrait également êtrel’occasion d’évaluer les performances acoustiquesdes maisons in situ, les premiers occupants ayantfait part de leur satisfaction dans ce domaine.

REX Cerizay

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Synthèse de l’évaluation

L’expérimentation consiste à effectuer, sur desbâtiments semblables, une comparaison techniqueet économique entre le procédé constructif Styltechet une solution en maçonnerie traditionnelle.La maîtrise d’ouvrage attend en premier lieu deStyltech une diminution du délai de réalisation desmaisons par rapport à une solution constructivetraditionnelle.La REX a également pour objectif de déterminerles incidences de Styltech sur l’organisation duchantier (organisation des équipes, transferts detâches, évolution du contenu et des frontières desmétiers, sécurité).

OPÉRATION SUPPORT

L’opération se situe sur un terrain vaste et légère-ment en pente en périphérie de ville. Elle compor-te vingt-deux maisons individuelles, dont unemoitié en construction traditionnelle (maçonne-ries de blocs en béton, isolation thermique parl’intérieur), l’autre construite en utilisant le procé-dé Styltech. Les prestations prévues sontidentiques dans les deux cas (chauffage individuelgaz, menuiseries PVC, carrelage au sol au rez-de-chaussée).

• Construction traditionnelle11 maisons : 3 T3; 4 T4; 4 T5 (R+1)• Construction Styltech11 maisons : 6 T3: 5 T4

Plusieurs bâtiments sont de conception globaleidentique (même plan, dimensions extérieurestrès voisines). Il s’agit de bâtiments de plain-pied.

• Construction traditionnelleT3 B;T4B;T 4D• Construction StyltechT3 A;T4 A;T4 C

DESCRIPTION DUPROCÉDÉ STYLTECH

Les bâtiments Styltech sont réalisés à partir depièces en acier assemblées à l’aide de vis auto-perceuses. Ces vis sont semblables à celles utili-sées par les plaquistes pour fixer les plaques deplâtre sur les ossatures métalliques. Elles diffèrenttoutefois par leur diamètre (4,2 à 6,3 mm). L’outil devissage est dimensionné en conséquence.Les éléments de structure (pans de murs,charpente, etc...), assemblés sur chantier, sont réali-

sés à l’aide de profilés d’acier galvanisé d’épaisseurcomprise entre 12/10 et 15/10 de millimètre. Ilssont fixés mécaniquement à un soubassement enbéton et liaisonnés entre eux par vissage.La surface extérieure de la structure est recouver-te d’un bardage métallique constitué de plaquesprésentant un profil nervuré. Ces plaques contri-buent au contreventement du bâtiment et, enassociation avec des joints de calfeutrement,assurent l’étanchéité à l’air du bâtiment. Ellesjouent également un rôle anti-effraction.Ces plaques de bardage supportent le matériaud’enveloppe pour lequel l’industriel proposeplusieurs solutions techniques. Une isolation parl’extérieur fixée mécaniquement sur les plaquesmétalliques et recouverte d’un enduit mince prêtà l’emploi à base de liant organique a été retenuepour la REX.Les menuiseries extérieures en PVC sont fixéespar vissage sur les éléments de structure.La couverture en petits éléments est traditionnelle.Ces éléments reposent sur des liteaux métalliques.Le doublage des murs est réalisé à l’aide deplaques de plâtre fixées sur une ossature secon-daire liée à la structure. Une isolation intérieurecomplémentaire constituée de lés de laineminérale placés derrière les plaques a été mise enplace à Cerizay.Les cloisons intérieures sont constituées deplaques de plâtre fixées sur ossatures. Le plafondest réalisé à l’aide de plaques de plâtre suspen-dues. Un isolant thermique en nappe est posé surces plaques dans les combles.Le procédé Styltech, développé par le groupeUsinor en partenariat technique et commercialavec le groupe BPB (Placoplâtre) a reçu lamédaille d’or dans la catégorie «structure» auconcours innovation Batimat 1995.

REX Cerizay

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Objectifs de l’expérimentation

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CHOIX DES ENTREPRISESLes entreprises ont été consultées en lots séparéspour l’ensemble des vingt-deux maisons. Lamission de coordination des travaux n’a pas faitl’objet d’un lot spécifique. Elle a été assurée de faitpar l’architecte et l’économiste.La répartition des lots est très différenciée suivant leprocédé constructif. Le poids du lot du plaquiste estproportionnellement beaucoup plus importantdans le cas de Styltech qu’en traditionnel. Outre laréalisation des cloisons, le plaquiste assure en effetl’assemblage des éléments de structure, et la posedes menuiseries extérieures en PVC.

Les différences relevées (de l’ordre de 1%) sur leslots non affectés a priori par le choix du procédé(chauffage, papier peint, menuiseries intérieures)sont dues aux quatre maisons T5 qui possèdentun étage et nécessitent des équipements et desproduits en quantités plus importantes. Ce trans-fert important de l’activité du maçon vers leplaquiste reflète la politique adoptée par l’indus-triel pour la diffusion du procédé Styltech.Depuis décembre 1995, l’effort de formation à lamise en œuvre du procédé s’est porté en direc-tion des plaquistes : quarante-neuf entreprises ontété agréées depuis cette date, dont l’entrepriseUPC (35 salariés) œuvrant à Cerizay.

REX Cerizay

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Déroulement de la démarche

Traditionnel Styltech

Corps d’état

Maçon

Plaquiste

Façadier

Charpentier

Couvreur

Menuisier ext.

Menuisier int.

Carreleur

Plombier

Électricien

Peintre

Tâches

gros oeuvre maçonnerie

cloisons intérieures

sans objet

pose des fermettes bois

pose liteaux bois et tuiles

fourniture et posemenuiseries

portes, placards

carrelage, faïences, solssouples

chauffage, ECS

Éclairage

Papier peint, peinture

Total

Poids (%)

46,3

9,8

3,7

5,7

7,1

4,9

4,8

8,9

3,6

5,2

100

Tâches

soubassement en béton

structure/cloisonsintérieures/fourniture et posedes menuiseries PVC

Isolation par l’extérieur

sans objet

pose liteaux acier et tuiles

sans objet

portes, placards

carrelage, faïence, sols souples

chauffage, ECS

Éclairage

Papier peinture

Total

Poids (%)

18,4

37,1

14,8

7,1

3,0

3,8

7,8

3,3

4,6

100

Cette différence apparaît nettement dans letableau ci-dessus établi à partir des devis desentreprises sélectionnées.A moins de 0.5% près, le devis des onze maisonstraditionnelles est égal à celui des onze maisonsStyltech . Ces devis tiennent compte de la diffé-rence de typologie des maisons pour chacun despartis constructifs.

PLANNING/DÉLAI

Le délai global du chantier de vingt-deux maisonsétait de dix-sept mois, y compris la période depréparation de chantier. Après une période depréparation en juin et juillet 1997, le premiersoubassement a été prêt début septembre. Laconstruction des six premières maisons Styltech

s’est étalée jusqu’au mois defévrier 1998. Leur livraison aeu lieu le 13 mars.Durant cette période, laconstruction des maisonsen traditionnel a eu peud’incidence sur la produc-tion de ces six premiersbâtiments Styltech. Après laconstruction des six plates-formes par le maçon, leplaquiste a travaillé encontinu au montage desossatures et au cloisonne-ment. Par contre, pour lescinq autres maisonsStyltech, le maçon et leplaquiste ne sont pas intervenus en continu, maisont été amenés à partager leur temps entre lesmaisons Styltech et les maisons traditionnelles.Trois maisons T4 Styltech ont été démarrées à lami-décembre 1997 et livrées le 23 avril 1998. Lesdeux dernières ont été livrées en octobre 1998.

MONTAGE DESMAISONS STYLTECH

La réalisation de onze maisons, sinon complète-ment identiques, du moins très voisines dans leurconception, a permis d’identifier les atouts et lesproblèmes associés au système Styltech, ainsi queles points d’amélioration à apporter lors dumontage des maisons.

SoubassementLa présence d’anciennes fondations continues,dont la destruction totale aurait eu pour effet detrop déstructurer le terrain, a imposé de réaliserles soubassements de toutes les maisons à l’aidede longrines posées sur puits.Le maçon a mal intégré les exigences detolérances de réalisation spécifiques au soubasse-ment des maisons Styltech. D’où une appréciationerronée de sa part de la tâche à réaliser et dudevis des travaux correspondants.

LivraisonsLa première livraison, comprenant les élémentsmétalliques et les accessoires, nécessaires à laconstruction des six premières maisons, s’estopéré dans les ateliers du plaquiste. Les fardeauxfournis par Styltech à l’entreprise n’étaient pas

conditionnés et repérés par ouvrage, mais partaille de produits. Le plaquiste a procédé lui-mêmeau tri, puis a approvisionné le chantier en fonctiondes besoins.Lors de la seconde livraison (deux semi-remorques pour cinq maisons), les fagots étaientrepérés par cinq couleurs correspondant à chacu-ne des maisons, conformément aux attentes duplaquiste.Les colis ont été déposés à proximité des plates-formes. Les conditions de stockage sur cales n’ontpas toujours été suffisantes pour respecter lesdispositions prévues au projet d’Avis Technique(paragraphe 4.1.5.2) : «Les profilés métalliques sontlivrés en fardeaux, ils doivent être entreposés dans unendroit sec sans contact avec la terre».

Réalisation des parties courantesL’assemblage des éléments de structure s’estopéré à l’aide d’une table de montage constituéede plaques de contre-plaqué supportées par destrépieds métalliques. Cette table, installée sur ladalle d’une des maisons, servait à trois maisonsavant d’être déplacée.Le montage et l’assemblage des panneaux sur cettetable n’ont pas posé de problèmes particuliers. Parcontre la dimension et l’inertie des panneaux (lamasse des panneaux est faible : quelques dizainesde kilogrammes), peut rendre leur manutentiondifficile lorsqu’elle s’effectue à la main.La mise en place des plaques de bardage a mis enlumière le manque de régularité au niveau del’écrasement du joint de calfeutrement entre lespoteaux en rive de baie et les plaques (la cotenominale de 15 mm est atteinte là où il y a serra-

REX Cerizay

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ge par la vis, mais est plus importante entre deuxpoints de fixation). Autre point : la présence desbavettes métalliques de débord de toiture aempêché le vissage de ces plaques en partie hautedes murs. L’ajustement de la position de ces mêmesbavettes a été nécessaire pour pouvoir mettre enplace correctement les panneaux d’isolant thermique.

Un apprentissage aété nécessaire auxcompagnons pourbien «viser» lespoteaux afin que lesvis positionnées «enaveugle» depuis laface externe dubardage pénètrentbien dans le métaldes éléments destructure.Les fermes ont étéassemblées sur lesdalles des maisons,ce qui limitait lesmanutentions. Lamise en place deces fermes a été

réalisée à l’aide d’un dispositif de levage permettantde prendre la ferme, de la lever à hauteur et de lamaintenir en place provisoirement jusqu’à ce que lecontreventement soit réalisé.

Réalisation des anglesLes angles sont constitués de plusieurs piècesdont la mise en oeuvre s’est avérée difficile etlongues à mettre en place. La réalisation n’a pastoujours atteint les résultats escomptés en matièred’étanchéité à l’air (en certains endroits, le jourétait visible entre les tôles assemblées).

Réalisation des appuis de fenêtreIls ont été réalisés par assemblage de blocs enpolystyrène préformé (dimension, pente) qui ontété traités en même temps et dans les mêmesconditions que les panneaux d’isolant entrant dansla constitution du système d’isolation par l’exté-rieur. Ce système a donné satisfaction tant àl’entreprise qu’au concepteur.

Réalisation de la noueLa noue située à la jonction entre le toit à deuxpentes du corps principal de bâtiment et le toitmonopente du garage a présenté des difficultésde réalisation. Celà tient en grande partie à unemauvaise conception des éléments de charpente :nombre de pièces trop important, complexité deleur assemblage, recours à un calage provisoireavec une pièce en bois.

Temps de montageLe montage de la structure et de la charpente

REX Cerizay

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d’un pavillon Styltech était initialement prévu endeux semaines à l’aide d’une équipe de troiscompagnons, dont deux avaient suivi la formation demonteur.Après une période de rodage, l’équipe affectée àla construction des maisons Styltech était consti-tuée de cinq compagnons.Trois d’entre eux réali-saient la structure de la maison «n», les deuxautres préparaient la table de montage pour lamaison «n+1» et posaient les plaques de bardagesur la maison «n-1».Un pointage intermédiaire effectué par le plaquisteau moment de l’assemblage de la dernière des sixpremières maisons a montré que le temps demontage de la structure s’élevait à environ deuxcents heures par maison; soit pratiquement ledouble des estimations initiales sur la basedesquelles avaient été établis les devis.

• Murs : 2 jours x 3 hommes (homme x jour = 6)• Charpente (y compris noue) : 2 jours x 3hommes (homme x jour = 6)• Contreventement (étrésillons et potelets) : 1jour x 3 hommes (homme x jour = 3)• Tôles faîtières et tôles de rives : 1 jour x 3hommes (homme x jour = 3)• Traitement des ouvertures (profils en U) : 1 jourx 1 homme (homme x jour = 1)• Plaques de bardage : 3 jours x 2 hommes(homme x jour = 6)• Total : 10 jours pour 25 hommes

Une campagne de chronoanalyse réalisée parl’industriel a estimé à environ cent soixante heuresl’assemblage de la structure de la cinquièmemaison.Cette amélioration traduit l’effet bénéfique del’apprentissage. L’écart par rapport aux prévisionsreste cependant important et provient en grandepartie du doublement approximatif du nombred’éléments verticaux consécutif au passage d’unetrame de 1,2 m à 0,6 m. Cette exigence est liée aurespect du cahier des charges Qualiconsult relatifà la structure, mais répond plus généralement ausouhait des différents intervenants de se prémunircontre des risques de flambement des murs.

ISOLATIONPAR L’EXTÉRIEUR

L’entrepreneur d’isolation par l’extérieur, en faisant«remonter» les problèmes de terrain vers l’indus-triel, a contribué par ses remarques et critiques à

améliorer le système sur quelques points. Parexemple, la fixation par vissage sur les tôles nervu-rées des supports d’isolant est une opération apriori simple, alors que les défauts de planéitélors du recouvrement des tôles font perdre dutemps. D’où l’usage du marteau pour rétablir uneplanéité acceptable. De même, la mise en placedes panneaux d’isolant sur la première maison aprésenté des difficultés, en raison d’une cote trop«serrée» entre le bardage et la bavette métalliquesituée en bas de la toiture du garage.L’entrepreneur a également fait évoluer le systèmede fixation de l’isolation en partie basse des murs, enobtenant la mise en place de vis supplémentaires enpartie basse des plaques de bardage de manière àéviter qu’elles ne ressortent vers l’extérieur.Ces points particuliers ont fait l’objet de discus-sions entre l’entreprise et l’industriel. Les solutionsont été adoptées pour la suite du chantier.

REX Cerizay

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SUJÉTIONS DUPROCÉDÉ STYLTECH

Réalisation du soubassementLe maçon fait part des sujétions de réalisationimposées par les spécifications techniques dusoubassement. Ces spécifications sont celles desDTU 20.1 et 23 (exécution de type soigné). Ellessont effectivement plus contraignantes que pourdes ouvrages courants, mais n’ont cependant riend’exceptionnel.

Montage de la structureLe nombre de vis consommées est trop impor-tant (environ 1500 par maison). Bien qu’il sembledifficile de diminuer ce nombre sans agir sur laconception de la structure, certains ouvrages(noue en particulier) doivent être réétudiés afind’en simplifier l’assemblage dans une perspectived’amélioration des performances du système.L’utilisation de vis à têtes hexagonales, en rempla-cement des têtes cruciformes, est souhaitée parles monteurs afin de mieux maintenir les vis lorsde positions parfois difficiles d’accès.Bien que prescrit dans les documents techniquesde Styltech, il semble que la découpe des tôles àl’aide de la grignoteuse ne soit pas systématique-ment respectée sur chantier.

Isolation par l’extérieurLes défauts de planimétrie observés à la surfacedes murs (recouvrement des tôles, surépaisseurdes joints d’étanchéité) augmentent le temps demise en place des rails de support de l’isolant.En marge de l’expérimentation, il faut mentionner lesdifficultés auxquelles l’entreprise a dû faire facelors de la pose de l’enduit prêt à l’emploi, tropsensible à l’humidité. L’intervention de l’industrielfournisseur a permis de résoudre le problème.

Couvreur L’écartement de 1,2 m entre fermes pose desproblèmes spécifiques de sécurité. Les dispositionscourantes prises pour les charpentes lors de lapose de fermettes écartées de 0,6 m ne sont pasdirectement transposables. Bien que rien nes’oppose à la mise en place de filets de sécurité etautres dispositifs anti-chutes, aucune mesure parti-culière n’a été relevée sur le chantier.Si elle ne pose pas de problème technique parti-culier, la fourniture des liteaux métalliques est pluschère que celle des liteaux bois traditionnels.

Percement des façadesAfin de répondre à la demande des premierslocataires, les maisons déjà livrées ont étééquipées de dispositifs d’évacuation de la vapeurd’eau issue des séchoirs. La connaissance précise del’emplacement des éléments d’ossature, et laprésence de l’entreprise d’isolation par l’extérieur, ontfacilité cette intervention..Hors de ce contexte favorable, les conditions depercement des murs devront faire l’objet d’uneinformation spécifique aux occupants.Dans le même esprit, le maître d’ouvrage a faitpart de la nécessité d’informer les locataires surl’interdiction de percement de la façade pour fixerdes supports de charges. Cette restriction est plusliée à l’isolation par l’extérieur qu’au procédéStyltech.

Contour des métiersConfier le montage de la structure au plaquisteest a priori une voie séduisante par la proximitéde ce métier avec celui de «monteur Styltech».De plus, ce regroupement simplifie l’analyse de laco-activité sur le chantier.Cependant la manutention des panneaux de mur, oule montage de la charpente, se situent à la limitede l’exercice courant du métier de plaquiste, tanten terme de compétences que de responsabilité.Le schéma qu’a privilégié Styltech depuis le début deson développement est sans doute à reconsidérer.Plusieurs solutions sont possibles, depuis la réalisa-tion de l’assemblage de la structure par le maçonjusqu’à l’intervention d’un charpentier métallique.Dans ces deux cas, le plaquiste conserverait uneactivité voisine de celle qu’il a en traditionnel.

ATOUTS DUPROCÉDÉ STYLTECH

Délai/coordinationLa maison Styltech peut être livrée «étanche» entrois semaines : deux semaines pour la structureet le bardage, une semaine pour la pose desmenuiseries et la couverture.La mise en place des menuiseries PVC est aisée àl’interface avec la structure; ceci découle de labonne maîtrise des tolérances dimensionnellesdes baies que procure le procédé Styltech.

Abords du bâtiment La mise en place des échafaudages du plaquiste et

REX Cerizay

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Évaluation de la démarche

de l’entreprise d’isolation par l’extérieur dans debonnes conditions de sécurité nécessite, commeen traditionnel, que l’accès des abords desbâtiments soit bien dégagé. D’où un travail decoordination préalable qui peut se formaliser autravers d’une phase de préparation de chantier oud’une prescription incluse dans le CCTP. L’absenced’engins de levage sur le site (du fait de la légèretédes éléments du système Styltech) limite toutefoisles risques de dégradation du terrain et constitue unfacteur favorable à la réalisation d’abords de quali-té satisfaisante.

Isolation par l’extérieur La mise en oeuvre d’une isolation thermique parl’extérieur sur l’ossature Styltech est plus rapideque sur un support béton; la pose des rails s’opé-rant par vissage direct sur les tôles, au lieu d’unperçage du béton et de la mise en place d’unecheville.L’utilisation d’un enduit prêt à l’emploi a égale-ment donné satisfaction (en dehors des difficultéspassagères auxquelles a dû faire face l’entreprise),mais n’est pas spécifique du procédé Styltech.

Conditions de travail Le procédé Styltech permet de réaliser rapide-ment un volume hors d’eau, ce qui autorise lescorps d’état secondaires à intervenir dans debonnes conditions de travail dès l’achèvement del’enveloppe. C’est également un atout pour leplaquiste qui peut reporter temporairement laconstruction d’une structure pour travailler àl’intérieur d’un autre bâtiment.

Cependant, tirer partide cet atout nécessiteune coordination finedu chantier.Du point de vueenvironnemental, lechantier Styltech est« n a t u r e l l e m e n t »propre (produits secs,peu de chutes).L’absence d’engins demanutention, du faitde la manuportabilitédes éléments destructure, préserveégalement la qualitédu terrain aux abordsdes bâtiments.

Gain de surfaceComparé au traditionnel, l’épaisseur des mursStyltech est plus faible d’environ 10 cm. Ceci setraduit par un gain de surface qui s’exprime soiten diminution de la SHOB à surface habitableégale, comme dans le cas de la REX, soit enaugmentation de surface habitable à SHOB égales.

COMPARAISON DES TEMPSSTYLTECH /TRADITIONNEL

A partir d’une grille d’analyse des temps d’inter-vention des différents corps de métiers, tant entraditionnel que pour le procédé Styltech, lesuiveur a procédé à une enquête auprès desentreprises pour recueillir des données permet-tant de dégager des éléments de comparaison(voir tableaux p 16 et 17).Ces temps sont à considérer comme des ordresde grandeur. Plusieurs des entreprises interrogées nedisposent pas de comptabilité précise du tempseffectivement passé. Cette lacune n’est cependantpas de nature à distordre la comparaison, car elleconcerne principalement des entreprises dont lesinterventions sont peu influencées par le modeconstructif.Le temps supplémentaire imputé aux postes«Pose des longrines et calfatage» est cohérentavec l’exigence plus élevée qu’en traditionnel querequiert le procédé Styltech pour la réalisation deces ouvrages. Toutefois, cette forte augmentation(60%) grève le coût de réalisation du soubasse-ment des maisons Styltech et devra être optimisé

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lors de l’évolution nécessaire du procédé.En faisant l’hypothèse d’un temps de montage de160 h au lieu des 200 estimées par le plaquiste, letemps total pour la réalisation d’une maison ( T3ou T4) en traditionnel et en Styltech sont trèsvoisins : de l’ordre de 900 heures.

AMÉLIORATIONDU PROCÉDÉ

Isolation par l’extérieurConsidérant qu’un des problèmes majeurs qu’il arencontré concerne le positionnement du rail bas defixation de l’isolant, l’entrepreneur a suggéré deréaliser une feuillure à la périphérie du soubasse-ment afin de pouvoir y fixer le profil en plastique.Cette solution serait à examiner avec le maçonchargé de la réalisation du soubassement, car lamaîtrise des tolérances de cet ouvrage apporterades contraintes de réalisation supplémentaires.

PlaquisteAfin de faciliter le montage des pièces d’angles, leplaquiste a évoqué plusieurs solutions :• remplacer le dièdre actuel par une cornière,avec utilisation d’un joint de calfeutrement demême nature que celui utilisé en rive de baie (uncôté plat, un côté ciselé pour épouser la formedes nervures du bac) que viendrait recouvrir lacornière,• mise en place des plaques de bardage directe-ment sur le poteau, de manière à ce qu’ilsviennent en «contact» par l’arrête verticaleextérieure du poteau, puis traitement du jointvertical entre les plaques (cornière, joint de calfeu-trement ?).De manière à mieux tenir les vis auto-perceuseslors du vissage, le plaquiste a demandé à rempla-cer les vis actuelles par des vis à tête hexagonale.

Sécurité des tâchesLes équerres spitées dans le sol qui servent de

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pied d’appui aux contreventements temporairesdes murs sont actuellement très agressives pourles chevilles des compagnons. Il conviendrait desupprimer les angles vifs (pliage au marteau ouforme arrondie).Une réflexion serait à mener pour mieux intégrer ausystème Styltech des dispositifs de sécurité lors dela mise en œuvre, en particulier lors des interven-tions en toiture. Par exemple, une préfabricationpar panneaux verticaux (comme en constructionmétallique), ou une optimisation de la charpente(section des profilés, écartement des fermettes,dispositif de contreventement, dispositif de sécuri-té intégré).Le dispositif de formation des entreprises mis enplace par Styltech serait un vecteur efficace pourtransmettre ce savoir-faire.

DES SOUBASSEMENTS ETUN GARAGE TROP CHERSSur la base des devis des entreprises sélection-nées, le maître d’ouvrage a procédé à un comparatifdes coûts estimés en traditionnel et en Styltechpour des maisons semblables.Cette analyse, présentée dans le tableau suivant,fait ressortir que le coût du m2 habitable Styltech estsupérieur d’environ 15 % au coût du m2 habitabletraditionnel. En valeur absolue l’écart de coûtglobal sur le T3 est de l’ordre de 41 000 F HT et de45 000 F HT pour les T4. Une part importante dece surcoût a pour origine le garage Styltech, qui a étéréalisé conformément au programme du maîtred’ouvrage. En effet, cette partie de bâtiment a faitappel aux mêmes matériaux que la maisonproprement dite : isolation par l’extérieur, doublageintérieur en plaques de plâtre (murs et plafond).Acontrario, les garages des maisons traditionnellesont des murs en maçonnerie enduite, sans isola-tion intérieure; la face intérieure des blocs estlaissée brute et la charpente est apparente.La surface de murs d’un garage est d’environ 45m2. En estimant à 300 F HT/m2 l’isolation parl’extérieur, le surcoût est d’environ 13500 F HT. Leplafond et les murs du garage font environ 60 m2.En estimant à 70 F HT/m2 le doublage de cessurfaces, la plus value est d’environ 4000 F HT. Aces travaux, il faut ajouter la peinture et lesfinitions diverses, soit environ 3000 F HT. Les seulstravaux associés au garage sont de l’ordre de20000 F HT soit environ 50 % du surcoût.

Le reste du surcoût se situe en grande partie dansles travaux de soubassement. Pour les T3 Styltech, lesoubassement représente 46 % du coût total dugros œuvre des maisons traditionnelles (soubasse-ment, élévation des murs et enduit).Le fait que le marché ait été traité globalement, etl’absence d’analyse précise sur la réalisation de cesouvrages, ne permettent pas d’aller plus loin.Cependant, il est indispensable que ce poste, quireprésente 20% du coût total de la construction,fasse l’objet d’un travail d’optimisation pour le futur.

PERSPECTIVES

Le déroulement de cette opération montre que leprincipe de construction proposé par le procédéStyltech dispose de réels atouts. Pour le type debâtiments visés, ce procédé présente a priori desperformances intéressantes par rapport au tradi-tionnel en terme de délai de réalisation, de simpli-cité de l’installation de chantier, de clarification desinterventions des différents corps d’état, d’amélio-ration des conditions de travail, de possibilités dedéconstruction sélective des bâtiments en fin decycle de vie.Toutefois ces atouts ne pourront s’exprimer qu’auprix d’un travail d’optimisation technique impor-tant. Un des enjeux lié à ce travail est d’approcherle coût de fabrication annoncé au moment duconcours BATIMAT (20 % en dessous du niveaudu traditionnel).

Articulation entre l’industriel etl’équipe de construction Le chantier ne peut être performant s’il doittraiter des problèmes qui doivent (et peuvent)être réglés chez l’industriel..Bien qu’une période de rodage du procédé surchantier soit nécessaire pour permettre de réglercertains points, ce dernier ne peut en aucun cas sesubstituer complètement à la résolution desproblèmes techniques que pose l’innovation.Identifier ces problèmes (qui se révèlent souventlors de la réalisation des points singuliers),comprendre pourquoi le chantier soulève unproblème qu’un bureau d’étude n’aura pas suanticiper, élaborer une réponse adaptée auxconditions de production, sont autant de pointsque l’industriel doit étudier en relation étroiteavec le chantier.Ces remarques ne sont pas spécifiques au procédé

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Styltech, mais s’appliquent à toutes les innovationstechniques relatives à des produits et procédéspour le bâtiment promues par des industriels.Il revient également à l’industriel de bâtir uneméthodologie d’approche de l’innovation qui sefonde sur plusieurs points : écoute du chantier,essais et suivi de la mise en œuvre des solutions,formalisation et capitalisation des acquis, diffusion desolutions ciblées à un domaine d’applicationidentifié. Pour ce type d’innovation, et malgré sesatouts potentiels, l’industriel doit (et lui seul lepeut) mettre en place un tel processus dedéveloppement technique multi-acteurs, avant deprivilégier tout développement commercial.

Optimisation des performances Un des aspects particuliers d’une telle procédureest un travail permanent sur les performances dusystème. La REX de Cerizay a mis en évidence lanécessité de travailler sur l’optimisation :• des fondations et planchers bas des maisons(critères de coûts, d’anticipation des interventionsultérieures),• des éléments de structure (critères de reprisede charge (dimensionnement des ouvrages), detraitement des points singuliers, de facilité demanutention, de condition de travail (limitation dunombre de vis)),• de la charpente (critères de facilité de montage,de sécurité d’intervention, de contour desmétiers),• du traitement de détails constructifs en particu-lier aux points d’interfaces entre des produitsdifférents, comme par exemple les cache-

moineaux (critères dechoix de produitsindustriels adaptés, dedéfinition précise ducorps d’état en chargede ces détails),• de l’organisation duchantier (critères deresponsabilité des corpsd’état, de coordinationde ces interventions).Il revient à l’industrield’élaborer des solutionsoptimales, à partir duretour d’informationsdepuis le chantier, àl’exemple de la secon-de livraison de profilés

conforme aux attentes exprimées par le plaquisteen termes de regroupement et d’identification desproduits.Le temps de montage en Styltech est voisin decelui du traditionnel avec toutefois la possibilité depouvoir enclencher les travaux intérieurs plusrapidement et dans de meilleures conditionsqu’en traditionnel. Il doit normalement en résulterun gain sur le délai global de production dubâtiment et consécutivement un gain écono-mique. Cette conclusion plaide pour la nécessitéde travailler en direction de la conceptiontechnique et logistique pour optimiser les coûts.Une telle démarche permettrait également demieux valoriser les arguments relatifs aux condi-tions de travail, à la protection de l’environnementainsi que les arguments concernant la thermiqueet l’acoustique auprès des entreprises, concep-teurs et maîtres d’ouvrage..L’écoute doit également être étendue auxoccupants, même si cela n’est pas obligatoirementtrès aisé. Leur point de vue est important ; ils ont uneperception de certaines performances «finales» duprocédé. La satisfaction exprimée par les premierslocataires relativement à l’acoustique mérite d’unepart d’être relevée, d’autre part de faire l’objetd’une confirmation par des mesures in situ.Le traitement des problèmes soulevés bénéficie-rait de la mise en œuvre de méthodes éprouvéescomme l’analyse de la valeur et l’assistance à lagestion de projets d’innovation.

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Sommaire Le Crès

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FICHE TECHNIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 19

SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 20

PROTOCOLE D’EXPÉRIMENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 21Objectifs de la REX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 21

Opération support . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 21

Lex choix techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 21

DÉROULEMENT DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 22Choix des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 22

Planning-délai-organisarion du chantier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 22

Montage des maisons Styltech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 23

ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 26Sujétions du procédé propres à l’expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 26

Avantages et inconvénients du procédé propres à la REX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 26

Les points d’amélioration du procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 27

Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 28

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Fiche technique :REX LE CRÈS

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RÉSUMÉ DE L’EXPÉRIMENTATIONL’objectif de l’opération expérimentale du Crès (34) était d’approfondir les potentialités techniques deStyltech par une mise en oeuvre du procédé sur des logements individuels à deux niveaux (réalisation d’unplancher béton coulé sur bacs acier, murs séparatifs secs entre logements, sujétions de mise en oeuvre desossatures). Il s’agissait également de valider la performance économique du système par une organisation duchantier adaptée à la filière sèche.

OPÉRATION SUPPORTL’opération se compose de 19 logements individuels groupés R+0 et R+1, et de 22 logements collectifs enR+1. Le chantier a été réalisé entre 1998 et 1999.

PARTENAIRES DE L’EXPÉRIMENTATION

Maître d’ouvrageSFHE, groupe Arcade

Maîtrise d’œuvreM. Landemaine, architecte

EntreprisesSogea Sud-Ouest, entreprise généraleOxxo, menuiseries extérieuresSiap, cloisons-doublagesMP2C, charpente-couvertureDelor, isolation extérieureBourniquel, menuiseries intérieuresLlari, plomberieMarc, électricité

IndustrielStyltech

ContactM. BAGOT - STYLTECH173-179, boulevard Félix Faure93537 AUBERVILLIERS CedexTel : 01 41 25 56 59 - Fax : 01 41 25 53 54

ÉVALUATION DE L’EXPÉRIMENTATIONMichel CHATRY - INNOBATLe Grand Appelvoisin79140 CERIZAYTél et fax : 01 45 03 16 82

Jean-Luc SALAGNAC - CSTB4, avenue du Recteur Poincaré75782 PARIS Cedex 16Tel : 01 40 50 28 39 - Fax : 01 40 50 29 10E-mail : [email protected]

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L’expérimentation du Crès avait pour objectif detester le procédé de construction Styltech sur uneopération de 19 maisons individuelles groupéesen R+0 et R+1. Styltech. Les 22 logements collec-tifs en R+1 de l’opération, initialement prévus enStyltech, ont été construits en traditionnel. CetteREX prolonge une autre expérimentationChantier 2000 qui avait utilisé le même procédésur 11 maisons individuelles isolées en R+0 àCerizay (79). La structure des maisons est constituéed’éléments en acier galvanisé (profilés et plaques),assemblés par vissage in situ.Ce second chantier Styltech devait permettred’analyser certains aspects techniques du procédépour la construction de maisons individuellesgroupées R+1, notamment la réalisation d’unplancher haut béton coulé sur bacs acier collabo-rants, de murs secs séparatifs entre logements, etsurtout les sujétions de mise en œuvre desossatures Styltech sur deux niveaux.Malgré les dispositions prises par Sogea pourencadrer les livraisons de produits dans unedémarche logistique intégrée à l’exécution desbâtiments complets, celles prises par Styltech pourfournir à l’entreprise générale Sogea des plansd’assemblage et des plans de détail des ouvragesmétalliques, se sont révélées insuffisantes pourrésoudre de façon satisfaisante les problèmesposés par des retards de livraison et des non-conformités dimensionnelles; difficultés accentuéespar la pleine période de congés d’été.Une maîtrise d’œuvre trop peu impliquée dansl’expérimentation, un dialogue trop limité pendantla période de préparation de chantier et uncontrôle de qualité des plans de conception-fabri-cation trop peu rigoureux ont été la cause de

refaçonnage d’éléments livrés, deretards, de désorganisation del’exécution et de surcoûts. Deplus, des modifications ont dû êtreapportées au permis de construireaccordé pour régulariser unesurhauteur de bâtiment, lespoutres de planchers étant plusépaisses que prévu. Les correc-tions et les adaptations auxquellesle chantier a dû procéder pouraboutir à un résultat satisfaisant,s’accordent mal avec le niveaud’élaboration souhaitable d’unsystème constructif complet.Styltech devra également entre-

prendre un travail d’allégement sur les ossaturespar optimisation des dimensions des profilés entôle pliée (non conçus spécifiquement pour leprocédé) et affinement du logiciel de conception.La surabondance de la structure apparaît d’évi-dence en de nombreux points.En matière de conditions de travail, le constat depénibilité et d’insécurité des manutentions depanneaux et fermes déjà observé à Cerisay s’esttrouvé renforcé à au Crès par le travail en hauteursur deux niveaux.L’isolation par l’extérieur a été réalisée sanssujétions importantes. L’adjonction en appentisdes bâtiments Styltech de garages latéraux enmaçonnerie traditionnelle engendre des détails deraccordement d’ouvrages peu satisfaisants.Les performances thermiques et acoustiques desmaisons Styltech devront faire l’objet d’uneévaluation comparative avec les logements tradi-tionnels construits sur le même site. Un meilleurconfort et un coût de chauffage bas compense-raient ainsi la relative déception de l’entrepriseSogea en terme de résultats économiques.L’opération du Crès, malgré les contre-perfor-mances constatées, ne semble pas cependantmettre en cause le procédé lui-même. Ce qui est, parcontre, déterminant pour sa réussite ou sondéveloppement, c’est la mise en place d’uneingénierie de production rigoureuse.Cette ingénierie de production doit couvrir l’opti-misation technique (calcul de la structure ; évolu-tion vers des matériaux composites) et l’organisa-tion logistique incluant la prise en compte dutravail des compagnons. Il faut en même tempsque l’architecte cherche à utiliser les potentialitésdu procédé lors de la conception architecturale.

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Synthèse de l’évaluation

OBJECTIFS DE LA REX

La première REX Chantier 2000 de Cerizay(Deux-Sèvres) avait pour objectif une comparai-son technico-économique de maisons Styltech etde maisons traditionnelles de même plan. Cettecomparaison économique était rendue possiblepar le mode de consultation, par corps d’étatséparés et estimatif sur bordereau de prixdétaillés, et par l’accès aux informations écono-miques des marchés.La REX du Crès devait permettre d’approfondirl’analyse des potentialités du procédé Styltech.A travers le protocole d’expérimentation, l’objectifdu projet était de «définir et valider les conditions demise en œuvre du procédé Styltech dans la réalisa-tion de logements HLM suivant un double objectif :économique (réduction du quittancement) et repro-ductibilité». La finalité économique de l’expérimen-tation était ainsi assortie de préoccupationstechniques. L’équipe opérationnelle s’engageait enparticulier à mettre en place «un management deprojet en ingénierie concourante par pôles decompétences, des outils logistiques et d’organisationde chantier adaptés à la filière sèche».L’ensemble du programme (19 maisons indivi-duelles R+0 et R+1, 22 logements collectifs enR+1) devait être traité en Styltech. Mais dès lestade de l’étude technico-économique du projet,Sogea proposait de réaliser les planchers desbâtiments R+1 en solution mixte acier-béton, etles garages en traditionnel, afin de rentrer dansson coût d’objectif (ce que ne permettait pas lasolution Styltech).Lors de la réunion de lancement de l’opération,l’approfondissement de l’étude technico-écono-mique de Sogea conduisait à limiter l’utilisation duprocédé Styltech aux maisons individuelles R+0(bâtiment G) et R+1(bâtiments H à L), lesbâtiments A à F étant réalisés en traditionnel.Cette restriction excluait ainsi du champ del’expérimentation technique les collectifs R+1.Le marché global étant traité en entreprisegénérale, les évaluateurs de la REX, n’avaient pasaccès aux données détaillées des marchés defournitures et de corps d’état. Les moyens d’analy-se ont donc été limités aux observationsrecueillies auprès des acteurs du chantier et à unrapport interne de fin d’opération établi parl’entreprise générale.

OPÉRATION SUPPORTL’opération se situe sur un terrain assez vaste, enpente très douce d’ouest vers l’est, situé enpériphérie du bourg du Crès, commune de labanlieue de Montpellier, derrière un hypermarchéexistant. Le plan général repère les maisons indivi-duelles groupées Styltech dans la partie sud-ouestdu terrain. Le bâtiment G est de type R+0, lesbâtiments H à L de type R+1. Les bâtiments A à F,petits collectifs R+1, sont en construction tradi-tionnelle (maçonnerie de blocs de béton, isolationthermique par l’intérieur). Les logements, de planclassique, sont superposés de part et d’autre d’unescalier central, sauf le bâtiment A qui abrite unposte de police au rez-de-chaussée.Seuls la structure, les séparatifs et plafonds et lemode d’isolation diffèrent entre les deux modesconstructifs; l’apparence extérieure des bâtimentsest identique : revêtement plastique épais surisolation extérieure en polystyrène pour lesbâtiments Styltech et enduit monocouche pourles autres. Dans les deux cas, les menuiseriesextérieures sont en PVC et les couvertures entuiles. Le chauffage est individuel au gaz, laplomberie et l’électricité sont réalisés parpieuvres. Ces choix sont sans incidence majeuresur les solutions constructives.

LES CHOIX TECHNIQUES

Nous ne reprendrons pas les éléments descriptifs debase du système Styltech, présentés dans lerapport d’évaluation de la REX de Cerizay. A lasuite des diverses évolutions du projet initial, lesparticularités de cette opération sont les suivantes :• Cloisons séparatives entre logements de 320 mmd’épaisseur avec double ossature, doublage de laplaque de plâtre de 13 mm sur chaque côtéintérieur, isolation acoustique en laine de roche àl’intérieur de chaque ossature.• Planchers en bacs acier collaborants assembléssur l’ossature Styltech, avec dalle de compressionen béton de 80 mm et plafond suspendu enplaque de plâtre de 13 mm.• Adjonction de garages en appentis, construits entraditionnel, en pignon de certains bâtiments.• Pose des menuiseries PVC sans précadre avecvolets battants en PVC dont les gonds sont vissésaux montants de la structure.• Appuis de fenêtres en tôle d’aluminium.

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Protocole d’expérimentation

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CHOIX DES ENTREPRISES

L’entreprise Sogea Sud-Ouest a assuré avec sespropres équipes l’assemblage et la pose de lastructure Styltech, ainsi que la pose des menuise-ries extérieures fournies par la société OXXO.Une formation d’une semaine avait été donnéeavant le démarrage du chantier à trois équipes dedeux poseurs, au conducteur de travaux et auchef de chantier de Sogea au centre de formationStyltech de Montataire.Une formation complémentaire à la pose a étéassurée sur le site pendant la mise en œuvre dupremier bâtiment (H), à partir de fin juin 1998,avec le concours de l’AREF BTP.Les fondations, les dallages, les travaux de maçon-nerie et les dalles de compression des plancherscollaborants ont également été réalisés parl’entreprise générale. Les autres tâches ont étésous-traitées à des entreprises locales.

PLANNING - DÉLAI - ORGA-NISATION DU CHANTIER

Le délai global du chantier était de douze mois, ycompris la période de préparation de chantier,hors V.R.D.Le chantier démarrait courant avril 1998. Une

voirie provisoire, localisée à l’emplacement de lavoirie définitive, permettait un accès sur le site auxengins de manutention et aux véhicules de livrai-son dans des conditions satisfaisantes. Les installationsde chantier et la zone de stockage principaleétaient disposées au centre du site (future place).Al’origine, le stockage des profilés Styltech devantêtre utilisés rapidement était prévu sur les dallagesmaintenus libres des bâtiments F et A ; en fait, il a étéréalisé sur le sol, a proximité immédiate desbâtiments G à L.L’exécution des bâtiments Styltech et desbâtiments traditionnels s’est opéré en parallèle,afin de donner plus de souplesse aux interven-tions des corps d’état. Cette mesure s’est révélétrès judicieuse, ne serait-ce que pour la réalisationdes travaux de gros œuvre et de maçonnerie parl’entreprise générale. En effet, le transfertd’équipes Sogea d’un sous-chantier à l’autre s’estrévélé nécessaire à cause des retards de livraisondes produits Styltech.La découverte inattendue d’enrochements enlimite de parcelle à l’emplacement du bâtiment G,(à proximité de constructions extérieures au site,ce qui rendait difficile la destruction de ces rochesà l’explosif), a nécessité de reprendre les plans etde retarder l’exécution de ce bâtiment.Aussi, le premier bâtiment entrepris en Styltech, lebâtiment H de type R+1, a débuté sans que le

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Déroulement de la démarche

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rodage préalable des équipes de montage ait puavoir lieu comme prévu sur le bâtiment G (detype R+0). Ce bâtiment sera finalement construiten fin d’opération sur une plate-forme surélevéeau niveau des enrochements.L’entreprise Sogea proposait aux principauxfournisseurs et sous-traitants du chantier unedémarche logistique reposant sur la gestion desflux nécessaires à la réception, l’approvisionne-ment et la mise en œuvre des produits. Un systèmede fiches de renseignements était établi à cet effet.L’adressage de chantier était facilité par le codage desappartements, défini en accord avec le maîtred’ouvrage (lettres pour les bâtiments, chiffres pourles logements). Un modèle d’étiquette était établi,définissant la référence du produit, le type, l’adres-se, le destinataire, le lieu des stockages .Les livraisons de produits Styltech devaient êtreeffectuées par fagots complets de murs etfermettes, chaque paquet étant muni d’un repéra-ge devant permettre un montage complet parl’équipe Sogea selon les plans du «mécano»Styltech.Le décalage des premières livraisons (prévues

pour les quatre premiers bâtiments dans lapremière semaine de juin) a accéléré l’exécutiondes collectifs en traditionnel. L’entreprise générale atransféré les équipes d’exécution dédiées au sous-chantier Styltech vers le sous-chantier traditionnel.Ce décalage, accusé pour les livraisons suivantespar les congés d’été a compromis la rapidité demontage et de mise hors d’eau et hors d’air desbâtiments Styltech (à commencer par le bâtiment H)qui, à la différence de la réalisation de Cerizay, n’aguère été démonstrative par rapport auxbâtiments traditionnels.Fin septembre, le bâtiment H était hors d’eau,hors d’air, mais l’isolation extérieure en étaitencore au stade de l’échantillon. Les structuresdes bâtiments I, J, K, étaient presque achevées, celledu bâtiment G commencée. Les fermettes detoiture du bâtiment et l’exécution du plancherbéton du bâtiment L étaient encore en coursd’exécution. Les bâtiments A à F, en traditionnel,étaient globalement plus avancés.Fin octobre, hormis le bâtiment G dont la structu-re était toujours en cours de montage, lesbâtiments H à L étaient pour l’essentiel horsd’eau, hors d’air, l’isolation thermique par l’exté-rieur en cours, et le cloisonnement assez avancé.Début décembre, le cloisonnement du bâtimentG était achevé. Une livraison complète desbâtiments pouvait être envisagée pour février1999.

MONTAGE DESMAISONS STYLTECH

SoubassementA la différence de Cerisay, le terrain de bonnequalité portante du Crès a permis l’exécution deslongrines coffrées sur semelles et des sols de rez-de-chaussée respectant les tolérances spécifiques ausoubassement des bâtiments Styltech sans problè-me particulier. Les longrines des garages attenantsétaient réalisées en blocs creux armés.

Livraisons Les profilés ont été livrés avec retard et condition-nés par produits (et non par murs) pour lesbâtiments I et J. D’où une désorganisation duchantier. Les fagots de profilés ont été stockés sur deschevrons sommairement posés sur un sol qui étaitsec à ce moment.

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Réalisation des ossatures verticalesL’élévation de la structure du rez-de-chaussée dubâtiment H, si elle n’a pas posé de problèmetechnique majeur, ne s’est pas déroulée dans desconditions de travail satisfaisantes pour les compa-gnons. On peut citer la perte de temps due à larecherche d’outils de vissage adaptés; la gêneoccasionnée par le bruit des très nombreuses vis àfixer ; la mise en œuvre de multiples poteaux pourles encadrements de porte, la pose de tôles derépartition sur plusieurs poteaux de charge sousles poutres .La réalisation complexe des ossatures du premierétage des bâtiments s’est notamment manifestéeau niveau des poutres collaborantes composéesde plusieurs profilés qui étaient difficilementmanuportables. La différence d’épaisseur despoteaux entre le rez-de-chaussée et l’étage(respectivement 140 mm et 120 mm) a entraînédes décrochements visibles dans les parois finiesen trémie d’escalier.Plus généralement, l’absence de conceptiond’ensemble des ouvrages porteurs du rez-de-chaussée et d’étage a fait apparaître des incohé-rences dans les cheminements des descentes decharge (non-superposition d’appuis de poutres etde poteaux, de poteaux de rez-de-chaussée etd’étage).

Réalisation des planchers hautsLe souhait émis par l’entreprise générale d’éviterl’étaiement du plancher pendant le coulage dubéton du plancher collaborant acier-béton a étésatisfait en augmentant, lors de la construction dubâtiment H, la hauteur de la poutraison. Cettedécision, qui n’avait pas fait l’objet d’une étudepréalable, s’est traduite par un surpoids despoutres et un surhaussement de 17 cm dubâtiment qui a nécessité un modificatif au permisde construire.Pour les autres bâtiments R+1, revenir à lahauteur de poutre conforme a imposé à Styltechde faire découper sur le chantier même (c’est àdire dans des conditions peu idoines), par un sous-traitant local, les poutres déjà livrées. D’où surcoût,surcroît de retard et désorganisation du chantier.

Réalisation des toitureset de couverturesPar leur poids, la mise en œuvre des fermettescourantes des bâtiments H, K a nécessitébeaucoup de temps : il était pourtant prévu

qu’elles soient manuportables. La mise en placedes fermettes de 12 m de portée du bâtiment Ha dû être réalisée par parties. Les fermettes d’arê-tier, en bout des bâtiments, étaient d’un tracé etd’un montage compliqués du fait du positionne-ment de goussets.La liaison, entre les poteaux tubulaires toutehauteur présents à l’angle de certains bâtiments etla charpente, a été difficile à réaliser.Les appuis de fermettes courantes ne correspon-daient pas toujours à des poteaux d’étage.A la différence de Cerizay où les liteaux étaientmétalliques, l’opération du Crès a fait appel à unecouverture-tuiles posée sur des liteaux-bois.L’écartement des fermettes (1,20 m) a conduit àutiliser des liteaux de forte section, dont la fixationa nécessité des vis auto foreuses de 80 mm delong. Globalement, la sécurité de la pose n’étaitpas mieux assurée qu’à Cerizay, malgré un risquede chute de hauteur plus élevée.

Réalisation des fenêtres, appuis defenêtres, des accessoires de voletsL’absence de précadres pour les fenêtres a imposé

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des façonnages in situ afin d’assurer l’étanchéité.Les appuis de fenêtres ont été réalisés, pour raisond’économie, par un système de bavette en alumi-nium. L’emploi de volets battants en PVC aimposé de fixer sur l’ossature des gonds sur pattesassez longues, et des arrêts de volets sur taquetsbois (traversant l’isolation).

Réalisation du bardageHormis la fixation des bardages en rive deplancher haut, la réalisation du bardage en partiecourante n’a pas posé de problèmes. Les sur-épaisseurs constatées aux recouvrements deplaques, ainsi qu’aux points d’assemblages entreplaques et pièces d’angle, ont eu pour effet desdéfauts de planéité des murs que l’isolation parl’extérieur a couvert.

Temps de montageL’entreprise Sogea a établi des bilans d’heurespassées au montage de la structure seule et de lastructure bardée pour l’ensemble des bâtimentsde type R+1 (H à L), et pour le bâtiment G detype R+0, réalisé en fin d’opération dans desconditions de relative accoutumance des équipesde montage au procédé. Un enregistrement dutemps consacré au principaux ouvrages en acier(murs, fermettes, bardage) a été effectué sur lebâtiment G.Ces données relatives au temps passé, au tonnaged’acier posé, au nombre de vis et à la surfacehabitable permettent d’établir plusieurs ratiospour les deux types de bâtiment. Bien que latypologie différente des bâtiments ne permettepas une comparaison très objective, on note quele nombre d’heures à la tonne montée sur lebâtiment G est de 42h/t contre 60h/t pour lesautres bâtiments. Cet écart s’explique par letemps plus important nécessaire pour monter enhauteur les murs du premier étage, le plancherhaut et les fermettes, ainsi que le bardage paréchafaudage.Les données relatives au bâtiment G permettent parailleurs une évaluation du temps de réalisation d’unmètre carré de mur Styltech : 0,43 h pour monter lastructure et 0,33 h pour le bardage, soit environ 0, 80h pour un m2 de mur. Ce temps est à comparer auxdeux heures nécessaires pour obtenir un mètre carréde mur traditionnel (bloc béton de 20 cm enduit)offrant les mêmes performances. Malgré la sous-optimisation du système déjà soulignée, le procédéStyltech est performant sur ce point particulier.

Isolations thermique et acoustiqueLa mise en place des plaques d’isolant a permis derattraper les défauts de planéité des bardages.L’échafaudage de l’entreprise d’isolation par l’exté-rieur a servi à l’entreprise qui a réalisé les cache-moineaux, montrant ainsi la voie à un partage desressources du chantier.L’isolation en bordure des garages en traditionnela été réalisée sans difficultés, malgré le peu d’espa-ce laissé entre poteaux en béton armé et pignondes bâtiments. Mais l’étanchéité à l’eau du garage,réalisée par bavette entre couverture de garage etpignon, entraîne une discontinuité de l’isolation surune faible hauteur. Dans ce garage, le risque dedétérioration de l’isolation à proximité du solexiste; une protection contre les chocs devraitêtre mise en place par les soins du maître d’ouvra-ge ou du locataire.La réalisation des séparatifs avec double plaque deplâtre de 13 mm du côté intérieur de chaqueossature de mur et isolation acoustique intégréen’a pas posé de problèmes.

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SUJÉTIONS DU PROCÉDÉPROPRES À L’OPÉRATION

Montage de la structureLes plans d’étude et de montage ont révélé lesfaiblesses des outils de conception utilisés parStyltech.• Les points singuliers n’ont pas été traités : absen-ce locale d’aplombs entre appuis des fermettes,poteaux de l’étage et du rez-de-chaussée, nonsuperposition des fenêtres, trémies d’escaliersdans fenêtres, surdimensionnement des sas desportes d’entrée ou arêtiers.• Le logiciel de calcul de structure n’a pas permisd’anticiper des problèmes de mise en œuvre,comme le montage de panneaux de mur toutehauteur pour les bâtiments R+1 ou la manuten-tion de poutres et de fermettes de grandesdimensions.Les documents de montage n’étaient pas conçusdans une logique d’utilisateur; ils nécessitaient deconsulter plusieurs documents de référence. Entout état de cause, les plans d’exécution fournispar Styltech ont été jugés insuffisants par l’entre-prise générale : absence de plans d’ensemble parlogement permettant le recollement des plans dedétails ; manque d’informations relatives à l’implan-tation des murs sur les dalles; plans de détailstypes inadaptés pour réaliser certains détailscomplexes de construction. Bien que le formateurprésent sur le chantier ait partiellement pallié ceslacunes, un effort important devra être porté surl’amélioration des outils de conception..La surabondance de la visserie a grevé le tempsde montage et généré des nuisances sonoresparticulièrement élevées : 141.000 vis auraient été

utilisées pour les bâtiments G à L(1340 m2 habitables), soit 105 vis/m2de plancher (la surface des murs étantgrossièrement équivalente à la surfacehabitable, on mesure la densité de cecouturage !). Pour le bâtiment G(R+0), ce ratio tombe à 80 vis/m2,mais reste très supérieur au ratio deCerizay, déjà jugé élevé par lesmonteurs (20 vis/ m2). En revanche,les vis à tête hexagonales ont donnésatisfaction.S’ils sont bien adaptés aux conditionsde travail en usine du fait de laprésence de ponts roulants, le condi-

tionnement et le chargement des camions delivraisons de fagots de profilés conviennent mal àun déchargement latéral sur site par un engin dechantier de type «manitou».

Exécution des planchersComme indiqué ci-dessus, l’exécution desplanchers a souffert des conséquences malmesurées de ne pas recourir à l’étayage.

Montage des menuiseries PVCLe montage des menuiseries sans précadre(solution adoptée pour l’opération de Cerisay) anécessité des adaptations (fixations à l’ossature,adjonctions) coûteuses en termes de temps etd’argent.

Toiture et couvertureL’écartement de 1,20 m des fermettes pose desproblèmes spécifiques de sécurité pour lecouvreur (par rapport à des fermettes boisécartées de 0,60 m). Ces problèmes n’ont pas étémieux corrigés qu’à Cerisay, malgré la hauteurplus importante des bâtiments.Le choix des liteaux bois, réalisé sous couvertd’économie, a imposé des sujétions de montage(liteaux de forte section et vis de grandelongueur).

AVANTAGES ET INCONVÉ-NIENTS DU PROCÉDÉPROPRES À LA REX

Délais / CoordinationLa rapidité de montage des murs a été conformeaux attentes lorsque les fagots de profilés étaient

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Evaluation de la démarche

munis d’un étiquetage lisible et groupés parfardeaux. En revanche, le montage complet del’ossature n’exprime pas le gain de temps poten-tiel par rapport au traditionnel, à cause du tempsnécessaire à l’assemblage et au montage desfermettes (presque double de celui des murs pourle bâtiment G).Les temps unitaires de montage qu’avance l’indus-triel sont relevés en usine ; ils ne sont pas transpo-sables au chantier. Comme à Cerizay, ces tempsn’ont pu être respectés sur cette opération.La réussite de la mise en œuvre du procédé surun chantier à délai court, soumis à des pratiquescourantes d’entreprise générale structurée,suppose de plus une préparation minutieuse etsurtout concertée des travaux. L’objectif de tellesmesures est de permettre le respect des engage-ments de livraison dans le cadre du planning prévi-sionnel, et de gérer les aléas usine et chantiersuivant des procédures élaborées en commun.Des plans d’ensemble, des plans de détail pourchaque bâtiment, et un système de contrôle dequalité des plans, sont tout aussi nécessaires.

Abords des bâtimentsLa propreté du chantier est assurément un avanta-ge du procédé Styltech dès lors que les circula-tions et le stationnement des véhicules de livrai-son et des engins, les flux de livraison et mise enœuvre de produits, les lieux de stockage, sontprévus.Deux échafaudages ont successivement été misen place pour les bâtiments de type R+1, pour lemontage de la structure, et pour la mise en place del’isolation. Il s’agit d’un problème de partage deressources entre entreprises qu’il faudrait traiterde manière plus rationnelle, à l’instar des entre-prises d’isolation par l’extérieur et de pose descaches-moineaux qui ont utilisé le même matériel.

Conditions de travailEn terme de rapidité de mise hors d’eau desbâtiments, l’intérêt du procédé Styltech estindéniable. Par contre, des progrès sont à accomplirpour améliorer les conditions de travail. Parexemple le vissage trop bruyant. Ou la manuten-tion parfois difficile à cause d’un poids excessif departies assemblées ou de la température despièces métalliques exposées au soleil. Ou encorela sécurité insuffisante lors de la pose de la toitu-re/couverture. On peut également citer lesrisques de pathologie pour les chevilles des

monteurs liés aux équerres à angles vifs fixées ausol pour guider le montage des panneaux oupermettre leur contreventement provisoire.Si certains de ces problèmes sont difficiles àrésoudre (le bruit causé par le vissage parexemple), d’autres relèvent soit d’une approche«système» du procédé (poids des parties assem-blées) soit d’une approche détaillée (forme deséquerres).

LES POINTS D’AMÉLIORA-TION DU PROCÉDÉ

Conception des ossaturesC’est un point faible actuel du système . Il semble enpremier lieu que les profils fournis, qui sont desproduits de série, ne sont pas optimaux. Il faudrasans doute atteindre une demande de bâtimentsbeaucoup plus consistante pour que Styltechenvisage la fabrication de profilés spécifiques auprocédé.A court terme, Styltech devra disposer d’unlogiciel de conception de la structure qui permet-te d’éviter les situations critiques (surabondancedes poteaux, non-superpositions, arêtiers compli-qués. En fin de chantier, une simulation, réalisée surle bâtiment I (le plus petit R+1, mais non le moinssimple) avec un nouveau logiciel d’origine améri-caine, fait apparaître un gain de poids de 22 % surles ossatures, et de 15 % sur l’ensemble ossatures etbardages. L’économie de temps de montage resteà analyser. Toutefois, le gain de temps de vissagesera, selon toute probabilité, inférieur à 15% enraison de la disproportion de ce temps et dutonnage d’acier.

Intégration des produitsL’entreprise, constatant que le temps de montagedes fermettes Styltech grève la productivité globa-le du montage de la structure, suggère l’utilisation defermettes bois traditionnelles, plus légères que lesfermettes métal et dont la mise en œuvre seraitplus cohérente avec le choix des liteaux bois.Le gain de poids total serait d’environ 2.5 tonnes,estimé sur la base de fermettes bois posées tousles 90 cm et d’une masse linéaire de 5,6 kg/ml, àcomparer à la masse linéaire des fermettes métal-liques, soit 16.4 kg/ml. L’entreprise estime à 30%l’économie réalisée sur le montage de la charpente.Cependant, la logique du système Styltech est de

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faire appel à l’acier. C’est pourquoi la réductiondes coûts passera d’abord par une étude d’optimi-sation de la structure qui prenne en compte lescaractéristiques de l’acier, et notamment sesperformances mécaniques.Actuellement, les bâtiments Styltech se présententessentiellement sous la forme de bâtiments àossature bois en lieu et place duquel des profilésen acier ont été mis en œuvre. Il y a de touteévidence un champ à explorer pour mettre aupoint un système qui tienne compte des caracté-ristiques du matériau de base.De même, le plancher mixte acier-béton, s’il esttrès performant en isolation acoustique, est àreconsidérer pour les maisons unifamiliales Dansce cas de figure, des solutions sèches conçuespour être moins performantes en terme d’acous-tique doivent être étudiées dans une doubleperspective : concurrencer économiquement leplancher mixte acier-béton ; apporter la cohérenceau parti constructif.Un poste important de coût du procédé (et dequalité thermique correspondante) reste l’isola-tion extérieure avec RPE. La détermination du

niveau de performance passe par une évaluationglobale qui prenne en compte le type de chauffage,la faible inertie du bâtiment, le choix des menuise-ries extérieures et des vitrages.

Intégration des tâchesLe montage de la structure et des menuiseriesextérieures par des équipes de gros œuvre d’uneentreprise générale est possible après formation,et l’accoutumance serait probablement un facteurimportant d’amélioration de productivité.L’orientation prise par Styltech est plutôt deformer des plaquistes à ce type de montage. Maisest-elle la mieux adaptée alors qu’il s’agit d’assem-bler des éléments lourds dont la manutentionn’est pas familière à ce corps de métier ?Les deux voies ont été pratiquées au Crès et àCerizay. D’autres mériteraient d’être explorées ;par exemple des équipes spécialisées dans lemontage complet de bâtiments Styltech, enveillant toutefois à ce que ces équipes conserventune approche globale du projet afin de valoriser letravail réalisé.

LogistiqueL’un des atouts du système Styltech étant la rapidi-té de montage du clos-couvert (comme on l’aconstaté sur les premiers bâtiments de Cerizay), ilconvient, pour valoriser le procédé, de tirer parti àl’extrême d’une préparation de chantier élaboréeet d’une logistique des flux de produits et desinterventions d’entreprise rigoureuses.

Information de l’occupantIl est utile de donner à l’occupant des bâtimentsStyltech des recommandations précises pour lafixation d’objets lourds sur la structure (fixationd’antenne avec support traversant l’isolation, parexemple), pour l’accrochage des meubles suspendus(signalement sur plan de la position des lisseshorizontales derrière plaque de plâtre despanneaux de mur), ou pour éviter les chocs sur lesparois extérieures.

PERSPECTIVES

Compétitivité du procédé enconceptionLa recherche d’optimisation devra être multi-pistes : logiciels de calcul plus élaborés, mise aupoint de plans d’ouvrages, de plans d’ensemble, ou

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de cahiers de détails complets pour chaqueouvrage afin d’éviter les improvisations hasar-deuses sur le chantier. De même, l’applicationd’une méthode de contrôle de conformité desplans (maîtrise d’œuvre - Styltech - gros œuvre -second œuvre) à chaque stade d’évolution duprojet et à chaque modification en cours detravaux conditionne la compétitivité du procédépar rapport aux solutions constructives courantes.Les expérimentations de Cerizay - et surtout duCrès - montrent que cet objectif est encore loind’être atteint.

Compétitivité duprocédé en exécutionLe procédé doit s’adapter aux contraintes d’exé-cution des travaux, quelles que soient les procé-dures employées pour les traiter (formes demarché) et les réaliser (formes d’entreprises). Cepoint crucial sera également le plus difficile àrésoudre car l’adaptation d’une méthodologieindustrielle de production et de livraison deproduits à des situations différenciées de marché,d’entreprise, de site, de climat, de pratiques estdifficile.Cette adaptation est cependant indispensablepour qu’un un système de construction nouveaupuisse se développer dans le milieu très concur-rentiel (prix tirés) du Bâtiment où l’adhésion desprofessionnels s’obtient d’abord par une démons-tration pratique convaincante.Dans le cas contraire, le développement deStyltech restera en deçà du niveau de développe-ment ambitionné par ses promoteurs. Les tempsde montage plus importants pour la réalisation dela structure d’étage font que le système est actuel-lement plus compétitif en exécution pour desbâtiments R+0 que pour des bâtiments R+1. Uneorganisation logistique plus appropriée, au travers demoyens de levage et d’échafaudage permettantune organisation rationnelle des interventions,devrait pouvoir résorber cet écart.

Gisements de productivitéet avenir du procédéUn système de construction de petits bâtiments àossature en profilés vissés de tôle pliée d’aciergalvanisé possède en France des atouts incontes-tables : légèreté sur des sols peu portants, et doncfondations légères ; rapidité de mise hors d’eau -hors d’air, et donc délai de livraison raccourci ;conditions de travail des corps d’état secondaires

améliorées, dès lors que la préparation duchantier a été menée à terme.L’isolation extérieure procure, à dimensionsextérieures constantes, un léger gain de SHON etpermet l’obtention a priori d’un confort accrupar l’absence de ponts thermiques. D’autresarguments d’ordre environnemental, auxquels lesmaîtres d’ouvrage devraient être de plus en plusréceptifs, peuvent être mis en avant (propreté desabords du chantier, déconstruction sélective).Mais pour que ce type de bâtiment puisse trouveren France une place sur le marché et jouer de telsavantages concurrentiels, il faut qu’il soit beaucoupplus compétitif économiquement que les solutionsclassiques de constructionLes deux REX de Cerizay et du Crès montrentque les conditions de cette compétitivité ne sontpas encore atteintes. Dans les deux cas, uneingénierie de production (technique et logistique)rigoureuse a fait défaut; les maîtres d’ouvrage nesouhaitent pas réutiliser aujourd’hui le systèmeStyltech qu’ils jugent décevant en termes de quali-té coût et, dans une moindre mesure, en terme dedélai.Un effort prolongé de recherche approfondie etréaliste des ressources de productivité du systèmede construction, dans les conditions du marché enFrance, doit être engagé. C’est à ce prix que leprocédé pourra trouver ses marques par rapport àla concurrence.Cette recherche, pilotée par Styltech, devraitmobiliser directement les acteurs de terrain(entreprises, maître d’œuvres) et pourraits’appuyer sur les compétences du CSTB et deconsultants confirmés.

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