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STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE
LES VIOLENCES BASEES
SUR LE GENRE
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
…………
MINISTERE DE LA PROMOTION
DE LA FEMME ET DE LA
FAMILLE
…………
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
…………
MINISTRY OF WOMEN’S
EMPOWERMENT AND THE
FAMILY
…………
2017-2020
Projet de Synthèse
Août 2017
1
INTRODUCTION
La stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) est l’un
des documents essentiels de mise en œuvre de la politique sociale de l’Etat. Elle s’inscrit dans
le cadre des orientations du DSCE, avec pour objectif principal de veiller à ce que le rôle
social et l’autonomie de la femme soient renforcés pour une nation camerounaise unie et
solidaire. La préoccupation fondamentale est de lutter contre les inégalités de genre à l’origine
de la marginalisation, de la paupérisation, de la vulnérabilité des femmes et de la violence
basée sur le genre souvent exacerbées en contextes de crise et de conflit.
Selon le Comité de la CEDEF et conformément à la Résolution 48/104 de l’Assemblée
générale des Nations Unies, la « violence basée sur le genre (VBG) » est une violence qui
s’exerce sur une femme ou sur un homme tout simplement parce qu’elle est une femme ou
parce qu’il est un homme. Elle s’adresse donc à une personne sur la base de son genre ou de
son sexe et inclut les actes qui infligent un préjudice ou une souffrance physiques, mental ou
sexuel, la menace de tels actes, la coercition et autres privations de liberté que ce soit dans la
vie publique ou dans la vie privée. Depuis quelques décennies, les agences du système des
Nations Unies accompagnent le Cameroun dans ses efforts visant à garantir l’efficacité
socioéconomique de sa politique de développement. A cet effet, le Cameroun a ratifié et
adopté des dispositions internationales en la matière. Il en intègre, du reste progressivement,
les orientations dans la législation nationale. Dans le cadre de la mise en œuvre des
recommandations et orientations relatives à la lutte contre les violences basées sur le genre, il
a été élaboré en 2011, un Document de Stratégie de Lutte contre les Violences basées sur le
Genre. Cinq ans plus tard, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille a
procédé à une réactualisation de ce document pour tenir compte des nouvelles tendances du
phénomène.
Le présent document répond à la demande de produire un document actualisé de
stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre. L’élaboration du présent document
a nécessité la consultation d’un certain nombre de documents pertinents qui ont rendu
possible la disponibilité de données statistiques et d’informations fondamentales. Ce
document se compose de six chapitres à savoir 1) Contexte, 2) Etat des lieux des violences
basées sur le genre, 3) causes, facteurs/ auteurs et survivants des VBG, 3) Réponse nationale,
5) Stratégies proposées, 6) Partenariat et mobilisation des ressources ; et des annexes.
2
I. CONTEXTE
Le Cameroun est un pays de l’Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée. Il
couvre une superficie de 475 650 m2 et s’étire du Nord au Sud sur près de 1 500 km, et de
l’Est à l’ouest sur 800 km, ce qui lui confère une grande diversité géographique et écologique.
Il est limité au Nord et au Nord-est par la République du Tchad, à l’Est par la république
Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale, à l’Ouest par le
Nigéria et l’Océan Atlantique.
Le Cameroun est un pays essentiellement agricole. L’environnement écologique est un
élément fondamental autant dans l’évaluation de la pénibilité du travail de la femme que dans
la négociation de son pouvoir et de son statut au sein de la communauté. Il est tout aussi
important dans la détermination de son degré de vulnérabilité. C’est un élément essentiel
dans la compétition parfois farouche entre les femmes et les hommes pour l’accès aux
ressources surtout dans les zones rurales.
Le Cameroun s’est mis sur la voie de la croissance avec de grands projets structurants se
matérialisant par la construction d’axes routiers, de barrages, de ports, etc., la modernisation
de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Toutes ces initiatives ont un impact sur les
milieux et modes de vie des populations et sur les rapports de pouvoir entre les femmes et les
hommes, les aînés et les cadets. Les stratégies de survie initiées en période de crise subsistent
et se développent dans la lutte pour l’accès aux ressources. Les femmes, par exemple, se sont
engagées dans la pluriactivité à travers de petits boulots et emplois informels pour subvenir à
leurs besoins et à ceux de la famille. L’activité commerciale féminine se déroule
principalement dans l’informel. Le secteur informel s’est avéré comme un facteur
considérable pour leur autonomisation.
S’agissant du ratio de participation femmes-hommes sur le marché du travail, il est
légèrement inférieur au ratio moyen de l’Afrique Subsaharienne (un ratio de 82.9% au
Cameroun par rapport à 84.3% en Afrique Subsaharienne en 2012), mais témoigne de
l’insertion des femmes sur le marché du travail : 65,3% des femmes âgées entre 15 et 64 ans
sont actives économiquement en 2013.
II. ETAT DES LIEUX DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE
Six principaux types de VBG ont été identifiés par le système des Nations Unies dans
le but de « réduire au minimum la subjectivité en matière de clarification et d’assurer une
communication efficace relative à la VBG indépendamment du lieu de l’incident et de la
personne qui consigne la déclaration des faits » : viol ; agression sexuelle ; agression
3
physique ; mariage forcé ; déni de ressources, d’opportunités ou de services ; et violences
psychologiques / émotionnelles.
S’agissant du viol par exemple, les Régions avec une incidence élevée sont le Nord
(7.5%), le Nord-ouest (7.1%) et l’Extrême –nord (6.8%).
S’agissant de l’agression physique, elle est la forme la plus évidente des VBG dans les
communautés camerounaises. Elle s’illustre par des actes assez communs et souvent banals,
mais aux conséquences désastreuses.
Concernant, les mariages précoces et forcés, autre forme de violence, ils se déroulent
partout au Cameroun, surtout dans la région septentrionale du pays (ALVF, 2014). Malgré
l’absence de statistiques sur l’incidence du phénomène, on a pu relever que quatre-vingt-neuf
pourcent (89%) des personnes interrogées (ALVF, 2014) ont indiqué que les femmes ne
doivent pas avoir leurs premières règles sous le toit de leurs parents mais plutôt chez leur
époux. Quinze pourcent (15%) de ces personnes pensent que le mariage précoce et forcé
protège les jeunes filles.
Les violences psychologiques ou émotionnelles, quant à elles, sont tellement courantes
qu’en réalité, elles s’exercent au quotidien en tout lieu et en toute circonstance. Le silence, le
refus de nourriture, le refus d’attention pendant la grossesse, la mise à la porte, même dans la
nuit, l’expulsion, le refus d’honorer les anniversaires, des insultes aux parents, le harcèlement
des amies, la destruction des vêtements, le refus de compagnie.
Enfin, s’agissant des pratiques traditionnelles préjudiciables ou pratiques culturelles
néfastes, elles désignent tout comportement, acte ou attitude délibéré à l’endroit d’une
personne ou d’un groupe et dont la seule justification est culturelle ou traditionnelle.
III. CAUSES/FACTEURS, AUTEURS, SURVIVANTES
III.1. Causes des VBG
• organisation sociale patriarcale séculaire ;
• la compétition pour l’accès aux ressources ;
• l’existence d’esprits violents et de mentalités brutales ;
• des considérations existentielles ;
• le souci de protection ou de défense de l’identité collective ;
• le souci de préserver la relation d’intimité ou d’affaires ;
• la peur de perdre les opportunités d’emploi ou politiques ;
• etc.
4
III.2. Ampleur et auteurs des violences basées sur le genre
L’enquête démographique et de santé à indicateur multiple 2011(EDS-MICS) révèle les
statistiques suivantes :
- depuis l’âge de 15 ans, plus de la moitié des femmes (55%) ont subi des violences
physiques, principalement exercées par leur mari/ partenaire actuel ou le plus récent,
mais aussi par la mère/femme du père, le père/ mari de la mère…
- parmi les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels, 20% ont été forcées à avoir leur
premier rapport sexuel ; en particulier, celles ayant eu des rapports avant l’âge de 15
ans (30%) ;
- dans l’ensemble, 34% des femmes de 15 à 49 ans ont subi seulement des violences
physiques, 8% seulement des violences sexuelles, et 21% à la fois des violences
physiques et sexuelles ;
- parmi les femmes enceintes ou qui l’ont été, 14% ont subi des violences pendant la
grossesse ;
- parmi les femmes qui ont déjà été en union, 60% ont subi des violences physiques
sexuelles ou émotionnelles de la part de leur mari actuel ou le plus récent.
III.3. Conséquences de la violence basée sur le genre
D’une manière générale, les conséquences des VBG peuvent être :
- psychologiques, s’associant à la dépression, à l’anxiété, à la honte, à une baisse de la
confiance en soi, à un sentiment de perte identitaire, de culpabilité ;
- physiques, s’illustrant par des blessures et traumatismes, des problèmes de
digestion/respiration, des douleurs diffuses dans le corps, un épuisement parfois
généralisé ;
- sociales, se manifestant par l’isolement, des problèmes familiaux, un sentiment de
rejet, la consommation d’alcool/drogues et d’autres comportements à risques ;
- existentielles: l’individu connaît alors un sentiment de vide, une modification des
valeurs personnelles, une perte d’espoir en la vie ;
- économiques: l’expérience de la violence peut entrainer une perte d’emploi, une
réduction du revenu, et conduire à la mendicité ou à la prostitution.
III.4. Les VBG en contexte de conflit
La violence à l’égard des femmes dans un contexte de conflit est un acte de domination,
d’humiliation, de pression et de contrôle exercé sur des femmes déjà en état de détresse et de
vulnérabilité extrême du fait même du conflit qui les soumet ou les a soumises à des
expériences variées et multiples de la perte dans des situations pareilles. Elle est aussi utilisée
5
pour torturer et humilier un individu, un groupe ou une communauté voire un pays tout entier
pour atteindre des objectifs considérés comme des objectifs de guerre.
Parmi les réfugiés venus de la RCA, plusieurs femmes et filles ont été victimes de viols
et d’autres formes de VBG dont la prostitution forcée. Une forme assez originale est « la
prostitution pour payer les frais de transport dans les cars de transbordement » pour fuir les
atrocités de la guerre.
IV. REPONSE NATIONALE
IV.1. Le cadre normatif
IV.1.1 Textes internationaux
− la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948qui
proclame, dans son article premier, que tous les êtres humains naissent libres et égaux
en dignité et en droits. Ils sont doués de conscience et doivent agir les uns envers les
autres dans un esprit de fraternité ;
− le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels, adopté le 16 décembre 1966, ratifié le 27 juin 1984, qui reconnaît à toute
personne le droit de jouir des conditions de travail justes et équitables, d'avoir un
niveau de vie décent, de jouir du meilleur état de santé physique et mentale et du droit
à l'éducation ; il insiste sur l'engagement des pays à garantir l'exercice des droits
énoncés sans aucune discrimination ;
− le Pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques et son Premier
Protocole, adopté le 16 décembre 1966, ratifiée le 27 juin 1984, qui demande aux
Etats d'assurer le droit égal des hommes et des femmes de jouir de tous les droits civils
et politiques tels que le droit à la vie, l'interdiction de l'esclavage, le droit à la sécurité
de la personne, le droit de circuler librement et de choisir librement sa résidence, les
droits égaux devant les tribunaux, le droit à la reconnaissance de sa personnalité
juridique, la liberté d'expression, la liberté d'association, le droit de prendre part à la
gestion des affaires publiques ;
− la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination
raciale du21 décembre 1965, ratifiée le 24 juin 1971, qui proscrit la discrimination de
race, de couleur ou d'origine ethnique, raciale notamment en matière de droits civils,
d'accès à la citoyenneté, d'éducation, de religion, d’emploi, d'occupation et de
logement ;
6
− la Convention N°111 sur la discrimination en matière d'emploi et de
profession adoptée le 25 juin 1958 et entrée en vigueur le 15 juin 1960, qui proscrit la
discrimination dans le domaine de l'emploi et de la profession ;
− la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou
dégradants, adoptée le 10 décembre 1984 et ratifiée le 19 décembre 1986, qui oblige
les Etats à prendre toutes les mesures en vue de prévenir et de réprimer la torture ainsi
que tous les autres traitements inhumains et dégradants ;
− la Convention des Nations Unies relative aux Droits de
l'Enfantadoptéele20novembre1989 et ratifiée le 11 janvier 1993, qui engage les Etats
parties à respecter les droits de l'enfant sans distinction aucune, indépendamment de
toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion
politique (...) ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale,
ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou
de toute autre situation ;
− la Convention sur le consentement au mariage, l'âge minimum du
mariage et l'enregistrement des mariages, qui recommande aux Etats de prendre
toutes les mesures visant à abolir les coutumes, Lois anciennes et pratiques contraires à
la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et à la Charte des Nations Unies et
d'assurer le libre choix des conjoints et en abolissant le mariage des enfants, la pratique
des fiançailles des jeunes filles avant l'âge nubile, en instituant le cas échéant, des
sanctions voulues et en créant un service d'état civil ou un autre service qui enregistre
les mariages ;
− la Convention sur le travail de nuit des femmes, qui interdit le travail de nuit
des femmes dans les entreprises industrielles, privées ou publiques sauf dans certaines
conditions ;
− la Convention N°100 sur l'égalité de la rémunération, adoptée le 29
juin 1951 et entrée en vigueur le 23 mai 1953, qui prévoit l'égalité de rémunération
entre la main-d'œuvre masculine et la main-d'œuvre féminine pour un travail d'égale
valeur ;
− la Convention sur les droits politiques de la femme, adoptée le 7 juillet
1954, qui garantit aux femmes le droit de vote et d'éligibilité dans toutes les élections
sans discrimination ;
7
la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’
Egard des Femmes (CEDEF) et son protocole additionnel, adoptée le 18
décembre 1979, ratifiée le 23 août 1994 et le 1er novembre 2004, recommande aux
Etats de lutter contre toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes dans les
domaines politique, juridique, économique, social et culturel ou tout autre, et contre
des pratiques/coutumes traditionnelles néfastes.
Le protocole additionnel de la Convention donne la possibilité aux particuliers ou
groupes de particuliers ou au nom de particuliers ou groupes de particuliers d'un Etat partie à
la CEDEF, qui s’estiment victimes de violation d'un des droits évoqués par cette Convention,
et après épuisement des voies de recours internes, d'adresser une communication au Comité
pour l'Elimination de la Discrimination à l'Egard des femmes ;
− la Convention sur la Criminalité Transnationale Organisée et son Protocole
additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en
particulier la traite des femmes et des enfants, qui a pour objet de prévenir et de
combattre la traite des personnes et plus particulièrement celle des femmes et des
enfants (Protocole Additionnel) et, vise à protéger et à aider les victimes d'une telle
traite ainsi qu'à promouvoir la coopération entre les Etats parties en vue d'atteindre ces
objectifs ;
− la Convention N°182 sur l'élimination les pires formes de travail des enfants du
1er juin 1999, qui vise à lutter contre les pires formes de travail d'enfants et leur
exploitation ;
- la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui offre la
possibilité aux femmes de participer à la préservation de la paix et à la résolution
des conflits. Cette Résolution a été complétée par la Résolution 1820 du 19 juin
2008 qui reconnaît le viol comme un crime contre l’humanité dont les auteurs
sont passibles de poursuites au niveau de la Cour Pénale Internationale ;
− la Résolution N°A/C3/67/21/Rev de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur
l’intensification de la lutte contre les mutilations génitales féminines (2013) ;
− la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes du
20 décembre 1993 qui engage les Etats signataires à prendre toutes les mesures
propices pour éliminer les violences faites aux femmes ;
− la Déclaration sur la protection des femmes et des enfants en période d’urgence et
de conflit armé adoptée en décembre 1974 qui proscrit toutes les formes de
8
répression et de traitement cruel et inhumain appliquées aux femmes et aux enfants,
notamment l’emprisonnement, la torture, les fusillades, des arrestations en masse, les
châtiments collectifs.
IV.1.2 Les textes régionaux :
− le Traité du 17 octobre 1993 relatif à l'Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires et l'acte uniforme OHADA portant Droit Commercial
Général qui reconnaît à la femme la pleine capacité d'exercer des activités
commerciales ;
− la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples du 27 juin
1981, ratifiée le 21 octobre 1986, qui affirme son attachement au principe d'égalité des
êtres humains et à la non-discrimination ;
− la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l'Enfant, adoptée en juillet
1990 par les Etats membres de l’OUA devenu UA, qui pose le principe de la non-
discrimination entre les enfants et recommande la protection de ceux-ci contre les abus,
les mauvais traitements et les pratiques socioculturelles négatives ;
− la Charte Africaine de la Jeunesse adoptée en juillet 2006 et entrée en vigueur le 08
août 2009, ratifiée par le Cameroun le 11 janvier 2011qui, en son art. 25, prescrit
l’élimination des pratiques sociales et culturelles néfastes (les us et coutumes qui
affectent la santé, la vie ou la dignité des jeunes) ;
− le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif
aux Droits des Femmes (protocole de Maputo), adopté le 11 juillet 2003 et entré en
vigueur le 25 novembre 2005 ; ratifié par le Cameroun le 28 mai 2009 qui, en son art.
5 protège les femmes et les filles qui courent le risque de subir les pratiques néfastes
ou toutes autres formes de violence, d’abus et d’intolérance ;
− le Protocole additionnel à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des
Peuples relatif aux droits de la femme, adopté le 11 juillet 2003, qui protège les
droits spécifiques des femmes dans différents domaines de la vie nationale, notamment
en matière de santé de la reproduction, et insiste sur la nécessité d’éliminer toutes les
formes de pratiques traditionnelles néfastes à la femme.
IV.1.3 Les textes nationaux
Le Préambule de la Constitution proclame l'attachement du peuple camerounais aux
valeurs et principes universels, lesquels sont garantis par l'Etat à tous les citoyens sans
9
distinction de sexe ou de race. En effet, la nation protège et encourage la famille, base
naturelle de la société humaine. Elle protège la femme, les jeunes, les personnes âgées et les
personnes handicapées.
Les textes législatifs et réglementaires nationaux s'inscrivent dans cette logique,
notamment la Loi du 29 décembre 2006 portant organisation judiciaire, qui fixe le
fonctionnement de la justice et détermine la compétence des juridictions chargées de punir et
de réprimer les différentes formes de violence pouvant se produire dans l'espace privé ou
public.
On peut citer, par ailleurs,
− le Code Civil applicable au Cameroun ;
− le Code du Travail du 14 août 1992 ;
− la Loi N°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association, qui consacre la
liberté d’association, de manière générale et, pour la femme, la liberté de créer et
d’adhérer à toute association de son choix au même titre que l’homme ;
− la Loi sur la profession de pharmacien de 1990 autorisant la vente des contraceptifs, qui
a été adoptée dans l’intention de protéger la femme contre les IST, les grossesses non
désirées, et de lui permettre de décider librement du moment, du nombre et de
l’espacement des naissances ;
− la Loi du 19 décembre 1990 sur les conditions d’entrée, de séjour et de sortie du
territoire camerounais qui consacre, entre autres, la suppression de l’autorisation
maritale pour le déplacement de la femme ;
− la Loi N°98/004 du 14 avril 1998 portant orientation de l’éducation au Cameroun,
qui stipule que l’Etat garantit à tous l’égalité de chances d’accès à l’éducation sans
discrimination de sexe, ainsi que l’intégrité physique et morale des élèves et réprime les
sévices corporels et toutes autres formes de violences et de discriminations ;
− la Loi N°2009/004 du 14 avril 2009 portant organisation de l'assistance
judiciaire ;
− la Loi N°2010/002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes
handicapées;
− la Loi N°2011/011 du 06 mai 2011 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’Ordonnance de 1981 sur l’état civil,
− la Loi N°2011/024 du 14 décembre 2011, relative à la lutte contre la traite et le trafic des
personnes au Cameroun ;
10
− l’Ordonnance 74/1 du 6 juin 1974 fixant le régime foncier ;
− l'Ordonnance du 29 juin 1981 portant organisation de l'état-civil et autres dispositions
relatives à l’état des personnes physiques;
− le Statut Général de la Fonction Publique ;
− le Décret N°76/165 du 27 avril 1976 fixant les conditions d’obtention du titre foncier et
le Décret N°2005/481 du 16 décembre 2005 modifiant et complétant certaines
dispositions du précédent Décret, qui permettent aux femmes et aux hommes d’accéder
à la propriété foncière;
− l’Arrêté N°163/CAB/PM du 02 novembre 2010 portant création et organisation
d’un comité interministériel de supervision de la prévention et de la lutte
contre le trafic des êtres humains ;
− l’Arrêté N°012/CAB/PM du 31 janvier 2013 portant création, organisation et
fonctionnement du Comité de coordination et de suivi des stratégies de lutte
contre le trafic des organes humains et des crimes rituels ;
− l’Arrêté N°087/PM du 27 août 2014 portant création du Comité intersectoriel
de lutte contre le travail des enfants ; la circulaire N°10-7-562/MINEDUC du 10
janvier 1980 portant réadmission des élèves suspendus pour cause de grossesse.
− la Loi N°90/056 du 19 décembre 1990 sur les partis politiques ;
− la Loi N°91/20 du 16 décembre 1991 fixant les conditions d'élection des
députés à l'Assemblée Nationale ;
− la Loi N°92/002 du 14 août 1992 relative à l'élection des conseillers
municipaux ;
− la Loi N°92/010 du 17 septembre 1992 fixant les conditions d'élection et
de suppléance à la Présidence de la République ;
− les Lois électorales qui traitent de la capacité électorale et des conditions d’éligibilité,
lesquelles sont pareilles pour les femmes et les hommes ;
− les Lois sur la création des partis politiques et leur financement, qui offrent aux
femmes et aux hommes les mêmes possibilités.
− le Code de Procédure Pénale de 2005, qui énonce entre autres le principe d’égalité entre
les femmes et les hommes en matière de prise en compte de leurs droits dans le cadre
d’une procédure engagée contre eux en cas de commission d’une infraction ;
− le Code Pénal révisé et adopté le 12 juillet 2016, qui réprime certains types de
violences conjugales, domestiques et familiales (mariages d’enfants, viol, inceste,
11
mutilations génitales, harcèlement sexuel, violences sur enfant, violences sur
incapables, violences sur femmes enceintes, exigence abusive de dot, etc.).
IV.2. Cadre institutionnel de lutte contre les VBG
IV.2. 1 Institutions publiques
Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille
Conformément au Décret N°2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du
Gouvernement, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille est responsable de
l’élaboration et de la mise en œuvre des mesures relatives au respect des droits de la femme et
à la protection de la famille. Le Décret N°2012/638 du 21 décembre 2012 portant organisation
du Ministère de la Promotion de la Femme et de Famille, crée en son sein une Direction de la
Promotion et de la Protection de la Famille et des Droits de l’Enfant, dont certaines attributions
sont relatives à la prévention et à la prise en charge des violences conjugales, domestiques et
familiales.
Le Ministère des Affaires Sociales
Le décret N°2005/160 du 25 mai 2005 portant organisation du Ministère des Affaires
Sociales lui attribue entre autres missions la protection sociale de l’enfance, des personnes
âgées et des handicapés.
Le Ministère de la Justice dont les juridictions assurent l’application des Lois réprimant les
violences conjugales, domestiques et familiales.
Le Ministère de la Santé Publique dont les formations sanitaires assurent la prise en charge
des survivants des violences.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés qui peut être saisie par
tous les citoyens sur les cas de violation des droits humains.
L’Agence du Service Civique National de Participation au Développement qui assure la
formation civique et morale des jeunes en milieu rural et urbain dans une perspective de
recherche d’une paix sociale.
Le Secrétariat d’Etat à la Défense Chargé de la Gendarmerie dont les services diligentent
des enquêtes judiciaires en cas de violences sur un citoyen et sont chargés de la protection
physique des survivants.
La Délégation Générale à la Sûreté Nationale qui connaît des plaintes relatives entre autres
aux violences conjugales, domestiques et familiales y compris la protection physique des
personnes.
12
IV.2. 2 Partenaires au Développement
Plusieurs partenaires au développement soutiennent les efforts du Gouvernement en
matière de lutte contre les violences conjugales, domestiques et familiales.
On peut citer, entre autres, le PNUD, l’UNFPA, l'UNICEF, l'UNESCO, l'ONU-FEMMES,
l’UNHCR, l'OMS, le CNUDHD, la Coopération Canadienne ou Allemande, le HCR, la GIZ, la
Coopération Française, les Ambassades...
IV.2. 3 Organisations de la Société Civile
Les efforts du gouvernement sont utilement complétés par une multitude d’Organisations
de la Société civile qui œuvrent en général dans la protection des droits humains, et en
particulier ceux des plus vulnérables. Parmi les plus en vue, il peut être cité :
Plan Cameroon, CIPCRE, ACAFEJ, ALVF, RENATA, CIDIMUC, etc.
IV.3. Analyse de la réponse
La stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre s’inscrit dans l’action
combinée des acteurs de la lutte. Elle a permis d’atteindre des résultats encourageants.
De manière générale, dans le cadre des activités de prévention, les actions ont porté sur
la communication pour le changement des comportements(CCC) ; la mobilisation et la
structuration des communautés locales, des comités villageois ; le plaidoyer et le lobbying ;
la formation y compris celle des forces de l’ordre ; la mise en place des gender desks et des
call centres (Ydé 5, Ydé 7, Maroua I, Dla I et Bertoua) ; la création des espaces de cohésion
sociale.
S’agissant de la prise en charge, il y a lieu de mentionner l’organisation des séances
d’écoute à l’intention des femmes victimes de violences, le soutien et la réhabilitation des
victimes de violences, les médiations conjugales et familiales, la thérapie conjugale et
familiale, l’accompagnement judiciaire.
En guise de résultats obtenus, nous pouvons citer, par exemple :
- la mise en application des dispositions réglementaires contre les VBG ;
- une prise de conscience accrue de la problématique des VBG ;
- l’établissement des actes de naissance ;
- la légalisation des unions ;
- l’intégration de la problématique des VBG dans le système judiciaire ;
- la promotion des femmes à tous les niveaux des administrations publiques et privées
et à des postes de commandement y compris dans les forces de défense et de sécurité;
13
- la prise en compte des variables de la VBG dans la collecte des données statistiques ;
- l’intégration de la problématique dans les documents stratégiques ;
- l’implication des femmes dans la lutte pour leur autonomisation ;
- etc.
IV.3. 1 Forces
La stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre (2011) tient compte de la
dynamique des actions entreprises par le Gouvernement avec l’appui des partenaires au
développement et l’implication active des organisations de la société civile.
IV.3. 2 Faiblesses
La stratégie 2011 se limite aux considérations socioculturelles. Elle n’intègre pas des
situations de crise pourtant fréquentes dans la partie septentrionale et tout aussi récurrentes
avec les expulsions des camerounais des pays voisins. Le mécanisme de mise en œuvre reste
vague quant aux responsabilités des parties prenantes dans le cadre d’un système de lutte
contre les VBG. Des mécanismes appropriés pour la protection des victimes en détresse n’ont
pas été identifiés. Les dynamiques féminines ne sont pas prises en compte dans la lutte. Les
approches de la lutte sont limitées et tiennent très peu compte des facteurs individuels.
L’aspect gestion des conflits est occulté.
IV.3. 3 Opportunités
La volonté politique sans cesse réaffirmée du Chef de l’Etat. Le contexte est fortement
imprégné de la problématique des violences basées sur le genre grâce. Le partenariat entre les
pouvoirs publics, le système des Nations Unies et les OSC se consolide davantage. La
décentralisation se matérialise. La société civile féminine est résolument engagée dans un
processus d’autonomisation. Les leaders d’opinions, les chefs traditionnels et religieux se
montrent de plus en plus ouverts et disponibles. La communauté internationale prête une
attention particulière à la situation dans la partie septentrionale du pays. Les forces de défense
et de maintien de l’ordre sont assidument engagées à la protection du pays et des citoyens.
IV.3. 4 Menaces
La persistance des principes et de la pratique de la juridiction coutumière. Les familles
recourent à des formes de violences plus insidieuses et font intervenir la sorcellerie. La
persistance de certaines pratiques coutumières. Le souci de préservation d’une identité
collective face à ce qui pourrait être considéré comme une « homogénéisation de la société »
La situation d’insécurité permanente que vit le Cameroun.
14
IV.3. 5 Leçons apprises
Les efforts combinés des parties prenantes à la lutte contre les VBG sont porteurs en ce
qui concerne la conscientisation sur les spécificités de genre et les problèmes auxquels les
femmes font face dans la société camerounaise. L’efficacité de ces efforts s’observe
également dans la vulgarisation des droits humains et la promotion de l’autonomisation de la
femme. Les auteurs de la violence explorent et exploitent toute opportunité pouvant leur
donner accès à une victime potentielle.
IV.3. 6 Problèmes et Défis
En dépit des efforts consentis, la condition de la femme camerounaise est faite de
violences. La sous-scolarisation des filles est encore réelle dans certaines régions du pays,
notamment celles du septentrion ; les femmes accèdent plus difficilement que les hommes à
des postes de responsabilité, au crédit, au foncier et aux biens de production de façon
générale. Certaines dispositions de la législation ou du droit coutumier encore en vigueur
n’accordent pas à la femme les mêmes droits qu’à l’homme et ne leur réservent pas non plus
le même traitement dans le cadre du mariage, du divorce et du veuvage ; l’accès à la propriété
foncière l’utilisation des enfants et surtout des jeunes filles à des fins terroristes ; le manque
de structures d’appui aux femmes pour leurs activités, l’insuffisance de structures d’appui à
l’encadrement des enfants ; la persistance de la culture du viol et de celle la pauvreté,
l’absence d’une plate-forme de collaboration efficace entre les différents intervenants ;
l’insuffisance de ressources humaines et financières ; l’insuffisance des structures d’accueil et
de prise en charge ; l’inégale répartition des OSC au niveau nationale ; la méconnaissance de
la législation en vigueur par certain intervenants ; des compétences limitées en matière de
VBG, la Faiblesse du système d’information.
En contexte humanitaire, l’afflux des réfugiés occasionne une demande pressante de
structures sociales et de services sociaux et d’infrastructures de base. L’on note ainsi une
augmentation des conflits dans la compétition pour l’accès aux ressources entre les
communautés hôtes et les réfugiés qui peuvent résulter en des agressions physiques ou
sexuelles. L’on note également une exacerbation des agressions sexuelles, de cas de viol, de
mariages précoces et de tendance au travail du sexe. Les enfants courent le risque de
maltraitance, d’exploitation et de trafic à tout moment et s’exposent à des comportements à
risques.
15
V. STRATEGIES PROPOSEES
V.1. Vision
Une société camerounaise harmonieuse où les hommes et les femmes, les filles et les
garçons jouissent des mêmes droits dans la perspective de garantir le renforcement du rôle
social ainsi que de l’autonomie économique de la femme, la protection et la stabilité de la
famille, l’accès de tous aux services sociaux de base de qualité, la lutte contre l’exclusion
sociale, un niveau de chômage et de sous-emploi résiduel, et une jeunesse bien formée
exaltant le mérite et l’expertise nationale…
V.2. Principes directeurs
Les principes directeurs suivants donnent des orientations stratégiques à la présente
stratégie :
- L’alignement aux instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits
humains et à la lutte contre les VBG ;
- L’approche holistique et multisectorielle des interventions ;
- l’implication des organisations de la société civile, comme porteur des interventions,
gage de la durabilité des initiatives de lutte contre les VBG ;
- l’articulation effective du Plan avec les autres cadres et instruments de planification
nationale et sectorielle;
- Le partenariat avec le Système des Nations Unies pour la recherche de l’expertise, le
renforcement des capacités et la mobilisation des moyens financiers mis en place dans
le cadre du fonds spécial de lutte.
- un partenariat avec le secteur privé (grandes entreprises, syndicats et organisations
patronales et professionnelles, fondations d’entreprises) pour soutenir les actions de
lutte contre les VBG dans tous les secteurs.
V.3. Orientations du plan stratégique
La détermination des orientations du plan stratégique de lutte contre les violences
basées sur le genre s’appuie sur les orientations internationales en matière de lutte contre les
Violences Basées sur le Genre, les Campagnes du Secrétaire Général de l’ONU « Tous Unis
pour mettre fin à la violence à l’Egard des Femmes » et « HeForSHE », les Objectifs de
Développement durable.
V.4. AXES STRATEGIQUES CHANGEMENTS ESCOMPTES
V.4.1.Finalité et But du plan stratégique
16
La finalité du plan sectoriel est de contribuer à réduire de moitié à l’horizon 2020, le
taux de prévalence des violences basées sur le genre. Le but du plan sectoriel est de réduire
d’ici à 2019, le taux de prévalence des violences basées sur le genre via : l’organisation
permanente des campagnes de sensibilisation.
V.4.2. Axes stratégiques
Le plan stratégique de lutte contre les violences basées sur le Genre pour la période
2017-2020 entend couvrir les axes stratégiques d’intervention suivants :
1. Renforcement du système de prévention ;
2. Prise en charge ;
3. Amélioration des connaissances ;
4. Partenariat et la coordination.
17
Axe stratégique : 1 renforcement du système de prévention
Objectif stratégique n°1 : renforcer la culture de l’égalité et de la non violence au sein des familles, des communautés et à l’école et dans les forces de défense et de
sécurité;
Objectif stratégique n°2 : intégrer la lutte contre les VBG dans les stratégies sectorielles de développement, les plans locaux de développement et les protocoles et
procédures des forces de défense et de sécurité;
Objectif stratégique n°3 : intensifier la vulgarisation des principes des droits humains, de justice sociale, de responsabilité citoyenne et collective ;
Effet : les services compétents (les forces de défense et de sécurité, FAO, UNHCR, Croix Rouge, Affaires Sociales et Promotion de la femme et de la famille, etc.),
associés aux OSC et à la communauté adressent avec plus d’efficacité les problèmes relatifs à la lutte contre les VBG
Actions Activités Indicateurs Période Partenaire de
mise en œuvre
Budget
(en
milliers)
Source de
financement 2017 2018 2019 2020
Formation
Organisation de 10 sessions de
formation de 200 intervenants
sociaux en prévention des VBG
Rapports de formation ;
Listes des participants ;
Nombre de personnes
formées
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics,
CTD ; ONG et
OSC), PTF
50 000 Etat ; PTF ; CTD
Organisation de 10 sessions de
formation régionales de 200
relais communautaires en
prévention des VBG
Rapports de formation ;
Listes des participants ;
Nombre de personnes
formées
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics,
CTD ; ONG et
OSC), PTF
50 000 Etat ; PTF
Organisation de 10 sessions de
formation des Exécutifs
Communaux à la prévention
des VBG dans la préparation et
la célébration des mariages
Rapports de formation ;
Listes des participants ;
Nombre de personnes
formées
x x x x MONPROFF,
Partenaires
sectoriels, PTF
50 000 Etat ; PTF
organisation de 58 ateliers
départementaux de formation
de 1160 leaders des clubs et
pairs éducateurs
Rapports de formation ;
Listes des participants ;
Nombre de personnes
formées
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics,
CTD ; ONG et
OSC), PTF
300 000 Etat ; PTF
Elaboration et production des
documents guides
Nombre de documents
élaborés et produits
x x MINPROFF,
PTF
30 000 Etat ; PTF
18
d’accompagnement des
familles et des communautés au
respect des droits humains à
l’intention des intervenants
sociaux
Organisations de 10 sessions de
formation des intervenants
sociaux à l’utilisation du guide
d’accompagnement des
familles et des communautés
x x MINPROFF,
PTF
50 000 Etat ; PTF
Elaboration des modules de
formation sur la gestion des
conflits et des VBG
Organisation de 10 sessions de
formation régionales de 200
leaders religieux et
communautaires en prévention
des VBG
Rapports de formation ;
Listes des participants ;
Nombre de personnes
formées
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics,
CTD ; ONG et
OSC), PTF
50 000 Etat ; PTF ; CTD
Sensibilisation
Organisation de 10 sessions de
projet « Ecole des Maris » dans
les 10 régions du pays
Rapports de déroulement
des sessions ;
Nombre de participants
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics,
CTD ; ONG et
OSC), PTF
50 000 Etat ; PTF ; CTD
Organisation de 10 campagnes
nationales de sensibilisation de
masse sur les VBG y compris
les abus sur mineures
Rapports des campagnes ;
Nombre de personnes
touchées ;
Localités concernées
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics, CTD,
ONG et OSC),
PTF
500 000 Etat ; PTF ; CTD
Organisation de 10 sessions
régionales de sensibilisation
des élus locaux pour
l’intégration de la lutte contre
les VBG dans l’élaboration ou
la révision des plans locaux de
développement
Rapports de déroulement
des sessions ; listes des
participants
x x x x MINPROFF,
Partenaires
sectoriels et
PTF
100 000 Etat ; PTF ; CTD
Elaboration des outils de
sensibilisation/formation les
VBG en milieux familial,
scolaire, universitaire et
19
professionnel
Célébration des journées
dédiées aux VBG
Programmes et rapports
de célébration
x x x x Partenaires
sectoriels
(publics, CTD,
ONG et OSC),
PTF
200 000 Etat ; PTF
Organisation de 03 (Ministres ;
Députés et Sénateurs) sessions
de plaidoyer de haut niveau
pour l’intégration de la lutte
contre les VBG dans les
milieux scolaire, universitaire,
professionnel et d’affaires
Rapports des sessions ;
Listes des participants
Nombre de stratégies
sectorielles et
ministérielles intégrant la
lutte contre les VBG
x x x x MINPROFF,
Ministères
sectoriels et
PTF
225 000 Etat ; PTF
Accompagnement
des intervenants
Appui financier aux projets de
prévention porteurs
Nombre de projets de
prévention financés
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
500 000 Etat ; PTF ; CTD
Mise en place des Clubs genre
et non violence dans les
établissements scolaires et les
Universités
Elaboration des cahiers de
charges des clubs genre et non
violence
Appui aux associations et clubs
d’hommes engagés contre les
VBG
Nombre
d’associations/clubs
appuyés
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
200 000 Etat ; PTF ; CTD
20
Mise en place un
système de
sécurité/protection
civile sur
l’étendue du
territoire
Mise en place d’Unités de
counselling dans les sites
d’hébergement et zones
frontalières
Nombre d’unités mises
en place ; Rapports
d’activités
x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
250 000 Etat ; PTF ; CTD
Mise à disposition des kits de
santé appropriés à la prise en
charge des VBG (viols...)
Disponibilité des Kits
PEPS dans les services de
santé des sites
d’hébergement et zone
frontalières
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
300 000 Etat ; PTF ; CTD
Construction et mise en service
des toilettes genre sensibles
dans les sites et marchés
frontaliers
Nombre de toilettes genre
sensibles aménagées avec
approvisionnement en
eau potable
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
250 000 Etat ; PTF ; CTD
Aménagement d’espaces et
structures de garde pour les
enfants dans les sites
Nombre de structures de
garde d’enfants existant
sur les marchés
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
300 000 Etat ; PTF ; CTD
21
Organisation de 6 séances de
Sensibilisation des sinistrés,
des encadreurs et des
populations riveraines sur les
VBG
Taux de couverture des
populations concernées
x x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
30 000 Etat ; PTF ; CTD
Mise en place de dispositifs de
sécurité
Nombre de marchés
sécurisés
Nombre de marchés
disposant de gardiens ou
de forces de l’ordre
x x x MINPROFF,
CTD,
Ministères
sectoriels et
PTF
200 000 Etat ; PTF ; CTD
22
Axe stratégique : 2 Prise en charge
Objectif stratégique n°1 : Promouvoir l’autonomisation des personnes au sein des familles et des communautés ;
Objectif stratégique n°2 : promouvoir la médiation, la conciliation et l’application effective des dispositions juridiques…
Objectif stratégique n°3 : renforcer le dispositif institutionnel
Effet : les services d’intervention suivent des protocoles et processus harmonisés
Actions Activités Indicateurs Période Partenaire de mise en
œuvre
Budget Source de
financement 2017 2018 2019 2020
Harmonisatio
n des
protocoles et
procédures
d’interventio
n
Elaboration
des documents
guides et
protocoles
d’intervention
Nombre de
documents
élaborés
x x MINPROFF, PTF et
partenaires
10 000 Etat, PTF
Organisation
de 10 sessions
de formation
des
intervenants à
l’utilisation
des guides et
protocoles
Rapports des
sessions de
formation ;
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF ; CTD
Mise en place
de 10 Centres/
unités
d’accueil/ de
counselling et
d’orientation
dédiés aux
VBG y
compris dans
les zones
rurales
Nombre
d’unités
opérationnell
es mises en
place ; lieux
d’emplaceme
nt
x x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
150 000 Etat, PTF, CTD
23
Amélioration
de l’offre des
services
Extension de
la mise en
place d’un
service d’aide
gratuit par
téléphone
Nombre de
lignes vertes
existant sur
l’ensemble du
territoire
x x x x 10 000 Etat, PTF, CTD
Organisation
de 10 sessions
de formation
du personnel
judiciaire, des
magistrats
municipaux et
des secrétaires
d’état civil à
la gestion des
VBG
Rapports de
sessions de
formation ;
nombre de
personnes
formées
x x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF, CTD
Organisation
de 10 sessions
de formation
des
intervenants
sociaux
(hôpitaux,
commissariats,
justice,
établissements
scolaires…) à
la prise en
charge des
VBG
Nombre
d’intervenants
formés ;
rapports des
sessions de
formation
x x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF
Elaboration
des textes
d’application
Nombre de
documents et
de textes
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
45 000 Etat, PTF
24
des
dispositions
sur la justice
réparatrice
élaborés et
diffusés
Mise en place
en place un
mécanisme de
suivi
psychologique
des
survivant(e)s
Nombre de
victimes
suivies par le
mécanisme ;
protocoles et
procédures de
suivi ; fiches
de suivi
x x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF
Mise en place
des dispositifs
de réinsertion
sociale et
économique
des
survivant(e)s
Nombre et
cartographie
de dispositifs
de réinsertion
opérationnels
Nombre de
personnes
réinsérées
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF
Mise en place
des services
d’assistance
juridique et
judiciaire
(cliniques
juridiques)
Nombre de
services
créés ; listes
des victimes
assistées ;
rapports
d’activités.
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF
Mise en place
d’unités de
planning
familial
Nombre
d’unités
fonctionnelles
; rapports
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
25 000 Etat, PTF
25
d’activités ;
Aménagement
d’espaces de
jeux pour
enfants et
d’espaces de
jeux et de
loisirs pour
adultes
Nombre
d’espaces
fonctionnelles
; rapports
d’activités ;
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
200 000 Etat, PTF
Organisation
de 5 séances
de formation
pour les
intervenants
sociaux en
matière
d’accompagne
ment juridique
et judiciaire
Nombre de
séances ;
nombre de
personnes
formées ;
listes des
participants
x x MINPROFF, PTF et
partenaires
25 000 Etat, PTF
Création
d’unités
spéciales de
lutte contre les
VBG dans les
commissariats,
les postes de
police et les
gendarmeries
Nombre
d’unités créés
et
opérationnelle
s ; rapports
d’activités ;
listes des
victimes
x x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF
Renforcemen
t du
Elaboration
des textes
régissant
l’organisation
et le
Nombre de
textes signés ;
nombre de
centres
disposant de
x x MINPROFF, PTF et
partenaires
45 000 Etat, PTF
26
dispositif
institutionnel
fonctionnemen
t des Centres
d’accueil des
victimes de
violence
textes
réglementaires
Mise en place
des Centres/
unités
d’accueil/ de
counselling et
d’orientation
dédiés aux
VBG y
compris dans
les zones
rurales
Nombre
d’unités
opérationnell
es mises en
place ; lieux
d’emplaceme
nt
x x x MINPROFF, PTF et
partenaires
PAM ; FAO
250 000 Etat, PTF
Mise en place
d’unités
d’éducation,
de santé et de
formation
Nombre de
structures
créées et
opérationnelle
s
x x x MINPROFF
UNHRC
Autres Partenaires
600 000 Etat, PTF
Recrutement
de personnels
de l’éducation,
de santé, de
formation, des
affaires
sociales …
Nombre de
personnels
recrutés ;
nombre de
contrats
signés ; listes
des personnels
x x x MINPROFF
UNHRC
Autres Partenaires
200 000 Etat, PTF
Axe stratégique 3 : Amélioration des connaissances
27
Objectif stratégique n°1 : Garantir l’effectivité et l’efficacité des initiatives de lutte contre les VBG
Objectif stratégique n°2 : Assurer le suivi et la supervision des initiatives de lutte
Objectif stratégique n°3 : Identifier les facteurs de risque/ Disséminer les résultats des recherches
Effet : (1) Les politiques publiques sont inspirées des résultats de la recherche
(2) L’impact et la visibilité des initiatives de lutte contre les VBG sont suivis et enregistrés
Actions Activités Indicateurs Période Partenaire de
mise en œuvre
Budget Source de
financement 2017 2018 2019 2020
Production
des outils
Identification des stratégies et
d’outils de recherche et
d’évaluation
Nombre de stratégies
identifiées et validées
x x MINPROFF,
PTF et
partenaires
10 000 Etat, PTF
Identification d’indicateurs
d’impact
Nombre d’indicateurs
identifiés au sein des
communautés, communautés
et localités sélectionnées;
x x x MINPROFF,
PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF,
CTD
Mise en place d’une base de
données pour la diffusion des
principaux indicateurs sur les VBG
Indicateurs des VBG
disponibles pour des
intervenants, chercheurs et
décideurs politiques ; base de
données disponible
x x x MINPROFF,
PTF et
partenaires
50 000 Etat, PTF,
CTD
Recherche
Intégration des indicateurs des
VBG dans toutes les enquêtes
ménages et recensements et
dispositifs de surveillances
Des informations et
données sur les VBG sont
disponibles et exploitables
x x MINPROFF,
PTF et
partenaires
PM Etat, PTF,
CTD
28
épidémiologiques nationales
Soutien à la recherche sur les VBG
par les étudiants et les institutions
de recherche sociale
Nombre d’étudiants
soutenus et rapports
d’études
MINPROFF,
PTF et
partenaires
100
000
Etat, PTF,
CTD
Réalisation des études sur
l’environnement immédiat des
victimes potentielles
Facteurs et indicateurs de
risques des VBG identifiés ;
rapports d’études
x x x MINPROFF,
PTF et
partenaires
75 000 Etat, PTF,
CTD
Evaluation Réalisation de l’évaluation à mi-
parcours
Rapport d’évaluation ; x MINPROFF,
PTF et
partenaires
25 000 Etat, PTF,
CTD
Réalisation de l’évaluation finale Rapport d’évaluation x MINPROFF,
PTF et
partenaires
25 000 Etat, PTF,
CTD
29
Axe stratégique 4 : Partenariat et coordination
Objectif stratégique n°1 : Mobiliser les différentes parties prenantes pour leur implication dans la lutte
Objectif stratégique n°2 : Mobiliser les ressources nécessaires à la lutte
Effet : les intervenants agissent dans le cadre d’une plateforme de partenariat
Actions Activités Indicateurs Période Partenaire de
mise en œuvre
Budget Source de
financement 2017 2018 2019 2020
Mobilisation des
parties prenantes
Identification de tous les intervenants
dans la lutte contre les VBG
Fichier des parties prenantes disponible x x MINPROFF, PTF
et partenaires
10 000 Etat, PTF
Mise en place des réseaux locaux de
lutte contre les VBG
Nombre de réseaux mis en place ; fichier
des réseaux ; actes constitutifs des réseaux
Nombre de coalitions fonctionnelles
x x x MINPROFF, PTF
et partenaires
50 000 Etat, PTF
Elaboration des projets à soumettre au
fonds de financement de la lutte contre
les VBG
Nombre de projets soumis ; liste des projets
retenus et financés
x x x x MINPROFF, PTF
et partenaires
50 000 Etat, PTF
Mise en place d’une plate forme de
partenariat pouvoirs
publics/PTF/CTD/OSC
Niveau d’implication et cahiers de charges
des parties prenantes
x x MINPROFF, PTF
et partenaires
20 000 Etat, PTF
Mise à disposition ponctuelle des
expertises techniques aux réseaux
d’intervenants
Nombre d’experts mis à disposition x x x x MINPROFF, PTF
et partenaires
PM Etat, PTF
V.4.3. CIBLES ET ZONES D’INTERVENTIONS
V.4.3.1. Cibles
- les leaders traditionnels et religieux ;
- les leaders communautaires ;
- les leaders des associations féminines
- leaders des clubs et coopératives dans les établissements scolaires et universitaires
- enseignants ;
- les femmes et filles victimes et non victimes ;
- les auteurs des VBG
- les autorités locales et administratives ;
- les autorités judiciaires ;
- les associations de quartiers ;
- les comités locaux de développement et d’animation dans les quartiers ;
- services sanitaires et centre de santé ;
- les médiateurs communautaires ;
- les médias et autres professionnels de médias
V.4.3.2. Zones d’interventions
L’intervention se fera sur toute l’étendue du territoire, dans les zones humanitaires et
particulièrement dans les régions où les VBG sont entretenues par des rites nourries par les
principes mythico religieux (les zones foyers).
VI. PARTENARIAT ET MOBILISATION DES RESSOURCES
La stratégie 2011 a eu le mérite de souligner l’importance du partenariat entre les
pouvoirs publics, les agences du système des nations Unies, les autres partenaires au
développement et les organisations de la société civile.
Dans le cas des violences basées sur le genre, les agences des Nations Unies, en collaboration
avec les autres partenaires au développement apportent, depuis quelques décennies, un appui
assidu au gouvernement camerounais sur la budgétisation sensible au genre (BSG), la mise en
œuvre et le suivi de la CEDEF, la participation politique des femmes, la réduction de la
féminisation de la pauvreté, la réduction de la violence faite aux femmes.
La présente stratégie donne les orientations suivantes dans le cadre du partenariat :
- Le partenariat avec le Système des Nations Unies pour la recherche de l’expertise, le
renforcement des capacités et la mobilisation des moyens financiers mis en place dans
le cadre du fonds spécial de lutte.
- un partenariat avec le secteur privé (grandes entreprises, syndicats et organisations
patronales et professionnelles, fondations d’entreprises) pour soutenir les actions de
lutte contre les VBG dans tous les secteurs.
VI.1. MECANISME DE MISE EN ŒUVRE, DE COORDINATION, DE SUIVI, DE
COMMUNICATION ET D’EVALUATION
VI.1.a. Conditions de succès
La mise en œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre les VBG 2017-2020 suppose
la prise en compte d’un certain nombre de conditions de succès dudit plan au niveau du
Gouvernement, des partenaires techniques et financiers et des pesanteurs socioculturelles. Il
s’agit notamment de :
- Favoriser la convergence des interventions sectorielles pour une meilleure synergie
d’actions;
- Produire annuellement un rapport sur l’état d’avancement à l’intention des parties
impliquées dans l’exécution de la Stratégie;
- Impliquer la société civile et les médias publics et privés afin de garantir une meilleure
visibilité des projets;
- Faire un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds afin d’orienter leurs financements
plus vers la durabilité que le conjoncturel ;
- Elaborer des indicateurs de suivi-évaluation qui prennent en compte les savoirs
locaux;
- Œuvrer pour que les actions retenues dans Stratégie Nationale de lutte contre les VBG
prennent en compte les réalités socioculturelles de leurs sites d’exécution afin de
garantir leur succès.
VI.1.b. Coordination
❖ Dispositif institutionnel
Le cadre institutionnel de mise en œuvre de la présente stratégie prendra en compte
l’ensemble des acteurs gouvernementaux, de la société civile et de la coopération bilatérale et
multilatérale en vue d’une meilleure collaboration et une réelle implication de tous aux
niveaux central, régional et départemental.
Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille est en charge de la
coordination de la lutte contre les violences basées sur le genre. A ce titre, il travaille en
collaboration avec tous les autres départements ministériels. Ceux-ci disposent de points
focaux devant veiller à la prise en compte effective de l’égalité des genres.
❖ Le Comité interministériel
Le Comité interministériel, dénommé Comité de Pilotage est l’organe de coordination
générale d’orientation et de pilotage de la stratégie. Présidé par le Premier Ministre, Chef du
Gouvernement, il est composé de tous les ministères sectoriels. Il se réunira une fois par an
sur la base du rapport sur la situation du Genre présenté par le Mécanisme National en charge
de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il est clair, en effet que, que les
violences basées sur le genre y compris les mutilations génitales féminines relèvent des
préoccupations de genre.
❖ Comité Technique
Il sera créé un Comité Technique qui aura pour mission d’appuyer le Ministère en
charge de la promotion de la femme et du genre dans la mise en œuvre de la stratégie
nationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
❖ Secrétariat Technique
Placé sous la tutelle du Ministère en charge de la promotion de la femme et du genre, le
Secrétariat Technique sera présidé par le Secrétaire Général dudit ministère et se réunira une
fois par trimestre.
VI.2. PREPARATION DE LA MISE EN OEUVRE
La mise en œuvre de la présente stratégie nécessitera l’implication de l’ensemble des
acteurs relevant du secteur public, des collectivités territoriales décentralisées, de la société
civile, du secteur privé et des Partenaires Techniques et Financiers, en étroite collaboration
avec le Ministère en charge de la Promotion du Genre. L’exécution des actions et activités
identifiées pour chacun des six axes fera l’objet d’une programmation pour la période 2017-
2019, en cohérence avec les CDMT et les PAP des administrations et structures impliquées.
VI.3. MISE EN ŒUVRE
Il sera créé un Comité Technique qui aura pour mission d’appuyer le Ministère en
charge de la promotion de la femme et du genre dans la mise en œuvre de la stratégie
nationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
VI.4. SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE ET EVALUATION
Le Gouvernement mettra en place un dispositif de suivi évaluation des actions inscrites
dans les axes stratégiques ci-dessus identifiés, aux niveaux national, régional et sectoriel dans
la perspective de s’assurer de leur mise en œuvre harmonieuse, détecter de façon précoce les
dysfonctionnements éventuels et, le cas échéant, opérer des réajustements. Les actions de
suivi-évaluation s’effectueront à une périodicité régulière à déterminer par le Comité
Technique. Les principes de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) et l’approche de
programmation basée sur les droits humains guideront le suivi et l’évaluation.
VI.5. COMMUNICATION
La mise en œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre les VBG 2017-2020 suppose
la prise en compte d’un certain nombre de conditions de succès dont la communication.
CONCLUSION
La société camerounaise développe une conscience de plus en plus accrue des
violences à l’égard des femmes. Cette conscience n’en diminue pas pour autant l’incidence.
Le désir d’autonomisation de femmes affronte, au quotidien la volonté de domination des
hommes. Le présent document de stratégie suggère des orientations qui permettent
d’envisager des alternatives de solutions pour une minimisation considérable de cette
incidence dans les cultures et sous-cultures des instituions, communautés et familles du pays.
Ces cultures et sous-cultures sont créées et nourries par les femmes et les hommes de tous
âges et de toutes catégories.
ANNEXES
Statistiques sur les VBG dans les camps des réfugiés au Cameroun
Tableau 1 : Répartition (%) des enquêtées victimes de violences
verbales/psychologiques par sexe selon l'acte subi
Injures /insultes ou propos
stigmatisant/blessant Traumatisme/s
tress Privation de libertés publiques
(participation aux réunions) Mépris, dévalorisation,
dénigrement
Batoua gog
Homme 0 0 0 0
Femme 36,4 27,3 0 0
Total 36,4 27,3 0 0
Borgop
Homme 2,1 2,1 2,1 2,1
Femme 15,0 15,0 12,5 12,5
Total 17,1 17,1 14,6 14,6
Garga limbona
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Kombo laka
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Meidougou
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Meiganga
Homme 0 0 0 0
Femme 20,0 26,7 0 0
Total 20,0 26,7 0 0
Ngam
Homme 0 0 0 0
Femme 13,3 13,3 0 0
Total 13,3 13,3 0 0
Ngaoui
Homme 0 0 0 0
Femme 3,3 0 0 0
Total 3,3 0 0 0
Yamba
Homme 0,0 0 0 0
Femme 14,3 14,3 14,3 14,3
Total 14,3 14,3 14,3 14,3
Yarbang
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Ensemble
Homme 0,7 0,5 0,6 0,6
Femme 11,5 10,8 4,1 4,1
Total 12,0 11,3 4,7 4,7
Tableau 2 : Répartition (%) des enquêtés victimes de violences physiques au cours des
six derniers mois par sexe selon l'acte subi et le site d’accueil
Site/Camp/Zone
d’accueil Menace avec arme/de mort
d’autrui ou d’un parent Coups et blessures, menace
d’étranglement/séquestration Gifles et autres
brutalités Empêchement d’autrui de partir ou
de rentrer chez soi avec brutalité
Batoua gog
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 18,1 0
Total 0 0 18,1 0
Borgop
Homme 2,1 2,1 2,1 0
Femme 22,5 15,0 15,0 17,1
Total 24,4 17,1 17,1 17,1
Garga limbona
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Kombo laka
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Meidougou
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Meiganga
Homme 0 0 0 0
Femme 13,3 13,3 6,7 6,7
Total 13,3 13,3 6,7 6,7
Ngam
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Ngaoui
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Yamba
Homme 0 0 0 0
Femme 28,6 14,3 14,3 14,3
Total 28,6 14,3 14,3 14,3
Yarbang
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Ensemble
Homme 0,6 0,6 0,6 0,6
Femme 8,7 6,1 6,7 5,4
Total 9,3 6,7 7,3 6,0
Tableau 3 : Répartition (%) des enquêtés victimes de violences sexuelles au cours des six
derniers mois par sexe selon l'acte subi et le site d’accueil
Site/Camp/Zone
d’accueil Attouchement
sexuel Viol/tentati
ve de viol Harcèlement
sexuel Imposition de relation sexuelle/pratique
sexuelles non désirées
Batoua gog
Homme 0,0 0 0 0
Femme 27,2 18,2 9,1 0
Total 27,2 18,2 9,1 0
Borgop
Homme 2,1 2,1 0 0
Femme 15,0 15,0 17,0 17,0
Total 17,1 17,1 17,0 17,0
Yamba
Homme 0 0 0 0
Femme 14,3 14,3 14,3 14,3
Total 14,3 14,3 14,3 14,3
Yarbang
Homme 0 0 0 0
Femme 0 0 0 0
Total 0 0 0 0
Ensemble
Homme 0,5 0,6 0,6 0,6
Femme 6,8 6,1 5,4 4,7
Total 7,3 6,7 6,0 5,3
Tableau 4 : Répartition (%) des enquêtés victimes de violences économiques au cours
des six derniers mois par sexe selon l'acte subi et le site d’accueil
Site/Camp/Z
one d’accueil Empêcher autrui d’accéder à ses ressources Utilisation des ressources d’autrui dans son avis, Expropriation
Batoua gog
Homme 2,0 0 0
Femme 17,5 0 0
Total 19,5 0 0
Borgop
Homme 0 0 2,1
Femme 0 0 15,0
Total 0 0 17,1
Garga
limbona
Homme 0 0 0
Femme 0 0 0
Total 0 0 0
Kombo
laka
Homme 0 0 0
Femme 0 0 0
Total 0 0 0
Meidougou
Homme 0 0 0
Femme 0 13,3 0
Total 0 13,3 0
Meiganga
Homme 0 0 0
Femme 0 20,0 0
Total 0 20,0 0
Ngam
Homme 0 0 0
Femme 0 6,7 0
Total 0 6,7 0
Ngaoui
Homme 0 0 0
Femme 0 0 0
Total 0 0 0
Yamba
Homme 25 0 25
Femme 75 0 75
Total 100 0 100
Yarbang
Homme 0 0 0
Femme 0 0 0
Total 0 0 0
Ensemble
Homme 0,6 0,6 0,7
Femme 4,7 8,1 4,0
Total 5,3 8,7 4,7
BIBLIOGRAPHIE
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Humains