80

sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

sm25-3_FR_p01_coverV1_sm21-7_pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1

Page 2: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Le spectacle est présenté avec l’accord de THE REALLY USEFUL GROUP LTD.

Musique par

ANDREW LLOYD WEBBERParoles parCHARLES HART

Paroles additionnelles par RICHARD STILGOE Livret par RICHARD STILGOE & ANDREW LLOYD WEBBERD’après le roman “Le Fantôme de ‘l’Opéra” de GASTON LEROUX

Production originale mise en scène par HAROLD PRINCEavec les orchestrations de DAVID CULLEN & ANDREW LLOYD WEBBER

Production originale produite par CAMERON MACKINTOSH LTD. et THE REALLY USEFUL GROUP LTD.Traduction française par NICOLAS ENGEL

SPECTRA MUSIQUE présente

en collaboration avec le THÉÂTRE ST-DENIS

Billets en vente sur evenko.ca

Montréal

8 AU 26 JANVIER 2020au Théâtre St-Denis

Québec

17 AU 19 JANVIER 2020au Grand Théâtre de Québec

sm25-3_FR_p02_ADS_Spectra_sm23-5_BI_pXX 2019-10-30 5:20 AM Page 1

Page 3: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

À NE PAS MANQUER / NOT TO BE MISSED NOV.NOV.

Musique sacrée du Royaume de Bohême, XIVe – XVIe s. / Sacred music of the Kingdom of Bohemia, 14th – 16th c.

BOHEMIA

17 novembre 17 h / 5 pm

Chapelle Notre-Dame-

de-Bon-SecoursLaVitrine.com

ensemblescholastica.ca

PARTENAIRE DE SAISONÀ MONTRÉAL

514 842-2112 1 866 842-2112

LE MESSIE DE HANDEL

418 641-6040 1 877 641-6040

PARTENAIRE DE SAISONÀ QUÉBEC

AARON SHEEHAN TÉNORMATTHEW BROOK BARYTON-BASSEG.F. HANDEL Messiah, HWV 56

BERNARD LABADIE CHEFMARIE-SOPHIE POLLAK SOPRANOTIM MEAD CONTRE-TÉNOR

Mercredi 11 décembre 20 hJeudi 12 décembre 20 hPalais Montcalm, Québec

Vendredi 13 décembre 19 h 30Maison symphoniquede Montréal

ADVERSTISEyour event here!

Annoncez votre événement ici !

2018-2019 • Canadawww.mySCENA.org

9 au 17 nov 2019operabouffe.org450-667-2040

sm25-3_FR_p03_ADS_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:22 AM Page 3

Page 4: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Sascha Goetzel, chef d’orchestre

Blake Pouliot, violon

INFORMATION : NYOC.ORG

L’Orchestre national des jeunes du Canada et l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne

se rassemblent pour

Un projet rendu possible grâce au soutien de la Délégation de l’Union européenne au Canada

jeudi 14 novembre, 19 h 30Basilique Notre-Dame, 110, rue Notre-Dame Ouest

Entrée par contribution volontaire au programme éducatif de

l’Orchestre symphonique de Montréal, La musique aux enfants

Musique de Stravinski et Wagner, en plus de Frenergy pour orchestre de John Estacio

RETOUR TRÈS ATTENDU

LUCAS DEBARGUE

Phénoménal pianiste

…une vraie apparition dans un univers classiqueC. Huss, Le Devoir

Un programme à la hauteur de son génie Œuvres de Scarlatti, Medtner, Bach, Liszt

19 janvier 2020, 14h30Maison symphonique

Presenté par

514 842-2112 / 1 866 842-2112

sm25-3_FR_p04_ADS_show1_NYOC_sm23-5_BI_pXX 2019-10-27 1:01 PM Page 1

Page 5: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

19– 2

0 FACULTÉ DE MUSIQUEUniversité de MontréalPlus de 600 événements

§

Des rencontres uniques avec des pédagogues réputés

Les Indes galantesVendredi 15 novembre 19 h 30Samedi 16 novembre 19 h 30 ATELIERS D’OPÉRA ET DE MUSIQUE BAROQUE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Luc Beauséjour et Robin Wheeler, direction Marie-Nathalie Lacoursière, mise en scène Avec la participation du Chœur de l’Atelier d’opéra et des Jardins chorégraphiques RAMEAU Les Indes galantes (extraits)

Ellington : The Nutcracker SuiteJeudi 28 novembre 19 h 30 BIG BAND DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Ron Di Lauro, direction Avec la participation des étudiants de l’École supérieure de ballet du QuébecAnne Dryburgh, chorégraphe

CO

NC

ER

TS

Sa

lle

Cla

ud

e-C

ha

mp

ag

ne

— BilletsTarif régulier : 14 $Étudiants : gratuit le soir du concert seulement

Projections d’opéra sur grand écran animées par le musicologue Michel Veilleux

— Billets 15 $

Lady Macbeth de Chostakovitch et la censureVendredi 22 novembre 19 h 30

Le génie de Jacques OffenbachVendredi 29 novembre 19 h 30

Black AngelsMardi 3 décembre 19 h 30 ENSEMBLE DE MUSIQUE CONTEMPORAINE

Jean-Michaël Lavoie, direction G. CRUMB Black AngelsG. LEDOUX Le vide parfait — Entrée libre

La Symphonie fantastiqueSamedi 7 décembre 19 h 30 ORCHESTRE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Félix Marquis, pianoJean-François Rivest, direction J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits)RAVEL Concerto pour la main gaucheBERLIOZ Symphonie fantastique, op. 14

CO

NF

ÉR

EN

CE

S E

T C

OU

RS

DE

MA

ÎTR

E

La pratique chez les interprètesMercredi 6 novembre 17 h

Salle Serge-Garant

Martin Boucher, conférencier

De Pythagore à Bach, le chant des planètesVendredi 8 novembre 14 h

Salle Serge-Garant

Gilles Cantagrel, conférencier

Cours de maître

Avec le tromboniste Gordon WolfeMardi 12 novembre 14 h

Salle Claude-Champagne

L’économie politique de la musiqueLundi 18 novembre 19 h

Salle Jean-Papineau-Couture

Eric Drott, conférencier

Présenté dans le cadre des conférences de prestige de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM)

BILLETTERIE ET RENSEIGNEMENTS514 343-6427 musique.umontreal.ca — Tous les événements sont gratuits sauf indication contraire. Stationnement – places limitées• Événements gratuits : 8 $ • Événements payants : gratuit

Faculté de musique de l’Université de Montréal200, avenue Vincent-d’Indy / Métro Édouard-Montpetit

OP

ÉR

AM

AN

IA

Sa

lle

Je

an

-Pa

pin

ea

u-C

ou

ture

sm25-3_FR_p05_ADS_UDM_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:23 AM Page 1

Page 6: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 20196

RÉDACTEURS FONDATEURS Wah Keung Chan, Philip Anson

La Scena Musicale VOL. 25-3NOVEMBRE 2019

ÉDITEUR La Scène MusicaleCONSEIL D’ADMINISTRATIONWah Keung Chan (prés.), MartinDuchesne, Sandro Scola, CNCOMITÉ CONSULTATIFGilles Cloutier, Pierre Corriveau,Jean-Sébastien Gascon, Julius Grey,Virginia Lam, Margaret Lefebvre,Stephen Lloyd, Constance V. Pathy,C.Q., Jacques Robert, BernardStotland, FCA, Maral Tersakian,CFRE, Mike Webber

ÉDITEURWah Keung ChanCO-RÉDACTEURS EN CHEFWah Keung Chan, Arthur KaptainisRÉDACTEUR JAZZMarc ChénardCOODONATRICE À LA RÉDACTIONMélissa BrienRÉVISEURSJustin Bernard, Alain Cavenne, MarcChénard, Tom Holzinger, ArthurKaptainis, Vasyl Pawlowsky, BrigitteObjois, Adrian Rodriguez, DinoSpaziani, Andréanne VenneCOUVERTURE / COVERTom InoueLa Scena Musicale (Photo : MarcBourgeois)La SCENA (Photo : Mikaël Theimer)GRAPHISME / GRAPHICSHefka, Andres [email protected] & ABONNEMENTWilliam PawlowskyADJOINTE ADMINISTRATIVEAndréanne VennePUBLICITÉ / ADVERTISINGAdrian Sterling, Dino Spaziani

TECHNICIEN COMPTABLEMourad Ben Achour CALENDRIERJustin BernardCOLLABORATEURSJustin Bernard, Kristine Berey, WahKeung Chan, Marc Chénard, Marthade Francisco, Nathalie de Han, IwanEdwards, Marie-Claire Fafard-Blais,Charles Geyer, Benjamin Goron,Holly Higgins-Jonas, ArthurKaptainis, Hassan Laghcha, DeniseLai, Brigitte Objois, Susan Platts,Daniel Samson, Adrian Sterling,Andréanne Venne, Carol XiongTRADUCTEURS / TRANSLATORSMélissa Brien, Margaret Britt, AlainCavenne, Marc Chénard, VéroniqueFrenette, Isabel Garriga, Eric Legault,Arthur Kaptainis, Karine Poznanski,Brigitte Objois, Vasyl Pawlowsky,Dwain Richardson, Lina Scarpellini,Andréanne VenneBÉNÉVOLES / VOLUNTEERSWah Wing Chan, Lilian I. Liganor

LA SCENA MUSICALE5409, rue Waverly, Montréal(Québec) Canada H2T 2X8Tél. : (514) [email protected],www.mySCENA.org Production : [email protected] : 2019-10-29 © La Scène Musicale

ABONNEMENTS / SUBSCRIPTIONSL’abonnement postal (Canada) coûte 39$ /an (taxes incluses). Veuillez envoyer nom,adresse, numéros de téléphone, télécopieuret courrier électronique. Tous les donsseront appréciés et sont déductiblesd’impôt (no 14199 6579 RR0001).

LA SCENA MUSICALE, publiée sept fois parannée, est consacrée à la promotion de la musique classique et jazz. Chaque numérocontient des articles et des critiques ainsique des calendriers. LSM est publiée par LaScène Musicale, un organisme sans but lucratif. La Scena Musicale est la traductionitalienne de La Scène Musicale. / LA SCENAMUSICALE, published 7 times per year, is dedicated to the promotion of classical andjazz music. Each edition contains articles

and reviews as well as calendars. LSM is published by La Scène Musicale, a non-profit organization. La Scena Musicale is the Italian translation of The Music Scene.

Le contenu de LSM ne peut êtrereproduit, en tout ou en partie, sansautorisation de l’éditeur. La direction n’estresponsable d’aucun document soumis àla revue. / All rights reserved. No part ofthis publication may be repro ducedwithout the written permission of LSM.ISSN 1486-0317 Version imprimée/Print version (La Scena Musicale); ISSN 1913-8237 Version imprimée/Print version (La SCENA); ISSN 1206-9973 Version Internet/Online version. Envois de publication canadienne /Canada Post Publication Mail SalesAgreement, Contrat de vente No.40025257

10 Éditorial12 Nouvelles de l’industrie14 Frédéric Antoun : Les horizons de la voix17 Pauline Vaillancourt : Visions alternatives18 Jessye Norman21 Rihab Chaieb : Une mezzo terre-à-terre22 Emily D’Angelo 24 Wallis Giunta : Hors des sentiers battus26 Noël Spinelli, philanthrope 28 Gino Quilico : Leçons des grands chanteurs29 Les époques de Grégoire Legendre30 Tapestry Opera : Perspectives d’avenir32 Théâtre Lyrichorégra 2033 La fille du tambour-major à l’Opéra bouffe34 Compagnies d’opéra indépendantes38 Against the Grain fête ses 10 ans38 Société d’art lyrique du Royaume39 Opéra dans le parc39 Tempêtes et Passions 40 Iwan Edwards : Au service de la musique44 Toronto Mendelssohn Choir45 Société chorale de Saint-Lambert46 Chorale Nathaniel Dett 47 Choeur de chambre du Québec48 La Chapelle de Québec48 Choeur Bach d’Ottawa50 Potentiel universel de l’oreille absolue51 ONJ Canada : Jeunesse et énergie51 Ensemble Virtuosos : Musique fusion52 Nouvelles études supérieures53 HEC Montréal56 Conservatoire du Québec59 Grand concert de Noël de l’OSDL60 Critiques de disques64 Jazz66 Calendrier régional74 Nathalie Bondil76 Harry Rosen78 Luc Courchesne, prix Paul-Émile-Borduas79 Stéphane Marceau : Artiste peintre

Sommaire LSM VOL 25-3 Novembre 2019

PHOTO : ERIKA DAVIDSON

18JESSYE NORMAN

22EMILY D'ANGELO

sm25-3_FR_p06_TOC_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:24 AM Page 6

Page 7: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Une entreprise familialequébécoise spécialisée dansla gestion d’immeubles résidentiels depuis 1958

Une longue expérience nous confère la connaissance desbesoins des locataires, des plus petits détails jusqu’auxaspects les plus importants. Nous sommes une entre-prise familiale et nous gérons des immeubles que nousavons construits. Nos appartements font donc l’objetd’un soin constant et nous les rénovons avec attention.

Chez Raoul Blouin Ltée, nous croyons qu’un appartementlocatif doit offrir tout le confort, la sécurité et la chaleurd’un véritable chez-soi.

5, Vincent d’Indy, Outremont, (514) 737-8055Au coeur d’Outremont, l’immeuble « Le Mozart » est un espacede calme dans le flot des activités urbaines. On accède aux ap-partements par un lobby lumineux et accueillant. La constructionen béton assure une excellente insonorisation. Chaque unité estentièrement rénovée et dotée d’un grand balcon qui offre unevue imprenable sur la ville.

190, Willowdale, Outremont, (514) 738 5663Situé sur la paisible rue Willowdale bordée d’arbres magnifiques,l’immeuble se distingue par la simplicité élégante de son architec-ture. Les balcons spacieux, les grandes fenêtres et les planchers debois francs accentuent la luminosité des appartements.

1, Vincent d'Indy, Outremont, QC H2V 4N7, (514) 735-5331 | www.raoulblouinltee.qc.ca

128 e/thsaison/season2019-2020

Abonnement : 300 $ / Étudiants (26 ans) : 80 $ • Billet : 50 $ / Étudiants (26 ans) : 20 $

Subscription: $300 / Students (26 yrs.): $80 • Ticket: $50 / Students (26 yrs.): $20

Non remboursable - Taxes incluses • Non-refundable - Taxes included

LMMC 1980, rue Sherbrooke O., bureau 260, Montréal H3H 1E8 514 932-6796 www.lmmc.ca [email protected]

SALLE POLLACK 555, rue Sherbrooke Ouest | les dimanches à 15 h 30 / Sundays at 3:30 p.m.

CHRISTIAN BLACKSHAW, piano

15 sept. 2019 / Sept. 15, 2019

QUATUOR HERMÈS, cordes / strings

6 oct. 2019 / Oct. 6, 2019

VICTOR JULIEN-LAFERRIÈRE,violoncelle / cello

27 oct. 2019 / Oct. 27, 2019

AMERICAN STRING QUARTET, cordesCYNTHIA PHELPS, alto / viola

17 nov. 2019 / Nov. 17, 2019

HYEYOON PARK, violon / violin

BENJAMIN GROSVENOR, piano

8 déc. 2019 / Dec. 8, 2019

MONTROSE TRIO, piano et cordes / pianotrio

2 fév. 2020 / Feb. 2, 2020

ELIAS STRING QUARTET, cordes /

strings

23 fév. 2020 / Feb. 23, 2020

PAVEL HAAS QUARTET, cordes / strings

BORIS GILTBURG, piano

15 mars 2020 / March 15, 2020

PAVEL KOLESNIKOV, piano

5 avril 2020 / April 5, 2020

JAMES EHNES, violon / violin

26 avril 2020 / April 26, 2020

Christian Blackshaw©Si Barber

American String Quartet©Mae Barizo

Hyeyoon Park©Giorgia Bertazzi

Benjamin Grosvenor©Patrick Allen

Quatuor Hermès©Jean-Baptiste Millo

Victor Julien-Laferrière©Lyodoh Kaneko

Pavel Kolesnikov©Eva Vermandel

Elias String Quartet©Kaupo Kikkas

Montrose Trio©Shayne Gray

James Ehnes©Benjamin Ealovega

Pavel Haas Quartet©Marco Borgreve

Boris Giltburg©Sacha Gusov

sm25-3_FR_p07_ADS_3maison_LMMC_sm23-5_BI_pXX 2019-10-27 1:28 PM Page 1

Page 8: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Produit par Attila Glatz Concert Productions

Billets : salutetovienna.com/quebec-montreal

Chanteurs européens, danse de salon et ballet

de valses et d’opérettes !

1er janvier • 14 h 3031 décembre • 14 h 30

ORCHESTRE CLASSIQUE DE MONTRÉAL

ANNIVERSAIRE

8 déc 201915 H

MESSIE DE HANDEL

LE

Aline Kutan Soprano Annamaria Popescu Mezzo-soprano Zachary Rioux TénorGregory Dahl Baryton

Boris Brott Chef d’orchestre

PRÉSENTATEUR DE SAISON

EN COLLABORATION AVEC

BILLETS ORCHESTRE.CA | 514 487-5190Oratoire Saint-Joseph, 3800 Queen-Mary

Côte-des-Neiges Stationnement gratuit

mise en scène NORMAND CHOUINARDavec MARC HERVIEUX + DOMINIQUE CÔTÉ

dès le 14 JAN tnm.qc.ca

opéra romantique de MICHEL TREMBLAY + ANDRÉ GAGNON

Une présentation de En collaboration avec

sm25-3_FR_p08_ADS_Mcgill_TNM_Glatz_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 12:55 PM Page 1

Page 9: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

* présidente du jury

SIXTEENTHVAN CL IBURNINTERNATIONALP IANOCOMPET IT ION

THE WORLD IS LISTENING

27 MAI–12 JUIN, 2021

FORT WORTH, TEXAS USA

Marin Alsop* I ÉTATS-UNIS

Jean-Efflam Bavouzet I FRANCE

Rico Gulda I AUTRICHE

Wu Han I TAÏWAN / ÉTATS-UNIS

Andreas Haefliger I SUISSE

DATE LIMITE POUR CANDIDATURE:15 OCTOBRE, 2020

CLIBURN.ORG

JURY Stephen Hough I ROYAUME-UNI

Anne-Marie McDermott I ÉTATS-UNIS

Gabriela Montero I VÉNÉZUELA

Orli Shaham I ISRAËL/ ÉTATS-UNIS

Lilya Zilberstein I RUSSIE

PRIX EN ARGENT ET SOUTIEN À LA CARRIÈRE: VALEUR DE PLUS DE $2 MILLION USD

sm25-3_FR_p09_cliburn_sm23-5_BI_pXX 2019-10-27 1:58 PM Page 1

Page 10: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201910

Nonat dont le gala Jeunes Ambassadeurs Lyriques est un magnifiquetremplin pour les jeunes chanteurs; nous republions un de nosarticles sur Pauline Vaillancourt, qui vient de remporter un Prix duQuébec. Enfin j’ai rencontré Gino Quilico qui nous révèle ses sixrègles pour bien chanter.

MUSIQUE CHORALELa fin du mois de novembre marque un apogée de lamusique chorale alors que beaucoup de chœurs nousprésentent leur concert des fêtes de fin d’année.Notre journaliste invité Iwan Edwards nous parle desa trajectoire, débutant au pays de Galles et se pour-suivant par une brillante carrière en musique cho-rale au Canada, ainsi qu’un petit encadré sur la pré-paration des chœurs pour l’Orchestre symphoniquede Montréal. Nous soulignons également le 125e

anniversaire du plus vieux chœur au Canada, leToronto Mendelssohn Choir, ainsi que le 100e

anniversaire du plus vieux chœur au Québec, laSociété chorale de Saint-Lambert. Le chant cho-ral a été la passion, toute sa vie durant, de laregrettée Holly Higgins Jonas, ancienne membredu CA de LSM; nous publions des extraits de sonlivre In Their Own Words: Canadian ChoralConductors, pour célébrer le 20e anniversaire dela Chorale Nathaniel Dett.

ARTS VISUELSLe magazine La SCENA arts de ce mois de novembre comprend unmini-spécial sur les arts visuels. Nous avons rencontré la directrice duMusée des beaux-arts de Montréal, Nathalie Bondil, qui a redonné unnouvel élan au musée. Également des articles sur les sculptures duregretté Dr Harry Rosen, Luc Courchesne, qui a remporté un Prix duQuébec, et Stéphane Marceau.

Novembre marque aussi le retour du Guide annuel de l’éducationsupérieure de LSM, cette fois dans sa 20e édition. Et toujours vos chro-niques habituelles sur la musique, les critiques de CD, la chroniquejazz, le calendrier régional et les concerts à venir.

BOUTIQUE LSMMerci à tous nos partenaires qui nous permettent de vous offrir desbillets, notamment pour l’Opéra de Montréal, Les Violons du Roy, lepianiste français Lucas Debargue et beaucoup d’autres concerts àvenir. Acheter un billet, c’est contribuer au financement de LSM; il ya un rabais de 15 % pour les abonnés de LSM. Visitez www.maSCENA.orgou abonnez-vous à notre infolettre à [email protected].

Je vous souhaite un merveilleux mois de novembre, tout en musiqueet en arts !

LSM

SPÉCIAL OPÉRAEn novembre 2013, notre enquête sur les nouvelles compagniesd’opéra indépendantes avait révélé l’existence de huit organisationsnaissantes. La plupart d’entre elles ont survécu et sont encore floris-santes, et leur exemple a inspiré plus de jeunes chanteurs à se regrou-per. Cette année, notre enquête en a répertorié 36.

Depuis quarante ans, le Tapestry Opera de Toronto se fait le cham-pion de l’opéra contemporain. Résultat ? La compagnie n’est plusémergente et n’est plus indépendante, comme l’a découvert ArthurKaptainis. La seule nouvelle organisation, peut-être, à échap-per au qualificatif d’émergente est la compagnieAgainst the Grain, âgée de 10 ans, qui a fait lesmanchettes avec une tournée nationale de LaBohème en anglais contemporain, versionretransmise en streaming par CBC Gem. En sep-tembre 2018, dans notre numéro spécial sur lamélodie, j’avais proposé de revitaliser cette formed’art. Les mélodies devraient être interprétéesdans la langue du public et je pense la même chosepour l’opéra : les opéras devraient être chantésdans la langue du public, comme cela se faisait audébut du XXe siècle. Le cofondateur d’Against theGrain, Joel Ivany nous parle de sa façon de procé-der, lui qui a traduit six opéras.

Le problème de l’auditoire à l’opéra est un pro-blème récurrent. La réponse qu’apporte l’Opéra deMontréal cette saison est double : promouvoir destalents internationaux et déplacer la représentationdu deuxième samedi soir en matinée le dimanche. Jene suis pas sûr de l’effet bénéfique de ce changement d’horaire, à enjuger par le petit nombre de spectateurs en cette première d’EugèneOnéguine en matinée du dimanche. Ce qui retient particulièrementl’attention à la Canadian Opera Company, c’est le fait de renommerPing, Pang et Pong en Jim, Bob et Bill, suggestion du comité surl’équité, la diversité et l’inclusion de la COC. Il est vrai que Ping, Panget Pong ont une connotation raciste. Ayant grandi au Canada, j’ai tou-jours entendu « Ding, Dang et Dong ». Je réagis à tout cela par unhaussement d’épaules : nous, Chinois, avons l’habitude de répondreà l’adversité par un sourire. Toujours dans le monde de l’opéra, lesavis sont partagés sur les comportements répréhensibles qu’auraienteus les ténors Plácido Domingo et Vittorio Grigolo, mais tous, sansexception, pleurent la disparition de la soprano américaine JessyeNorman, à qui la mezzo-soprano canadienne Susan Platts rend hom-mage dans ce numéro.

En couverture de l’édition française, Frédéric Antoun, un des raresténors canadiens qui fait une carrière internationale. AdrianRodriguez l’a rencontré pour en apprendre plus sur la nouvelle direc-tion de sa carrière et de sa voix. On parlait déjà, il y a dix ans, de cesmezzo-sopranos canadiennes qui se faisaient un nom sur la scèneinternationale, où elles brillent toujours. La relève semble assuréeavec un trio dont on entend de plus en plus parler, la native d’OttawaWallis Giunta, la Montréalaise Rihab Chaieb et la Torontoise EmilyD’Angelo, qui fait la une de notre édition anglaise.

Nous avons rencontré Grégoire Legendre de l’Opéra de Québec, quia récemment annoncé sa retraite l’année prochaine, ainsi qu’Alain

ÉditorialDE LA RÉDACTION

WAH KEUNG CHAN,rédacteur fondateur

sm25-3_FR_p10_Editorial_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:53 Page 10

Page 11: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

L M M CLadies’ morning musical club

LA SCENA

BOUTIQUEBILLETS DE FINANCEMENT

FUNDRAISING TICKETS

pour / for La Scena Musicale

• CONSTITUONS!, (Christian Lapointe) Centre duThéâtre d’Aujourd’hui, nov. 15, 2019, 31,31 $

• CENTRE D’ACHAT, (Emmanuelle Jimenez) Cen-tre du Théâtre d’Aujourd’hui, nov. 16, 39,75 $

• MUSICAMERATA 50e SAISON, Trois Trios, (violonet violoncelle)) Chapelle Historique du Bon-Pasteur, nov. 16, (aînés et étudiants) 10 $,(réguliers) 20 $

• 150e LE BAL VEINNOIS DE MONTREAL, nov. 16,Rabais de 55.54% pour 1 paire pour 300 $, 16,Rabais de 33.33% 1 paire 200 $ (moin de 35ans) . Pas de rabais d'abonné.

• LUCIA DI LAMERMOOR, Donizetti, Opéra de Montréal, Salle Wilfrid-Pelletiernov, 17, 85,00 $

• 13 MOTS UN LEXIQUE DE MOS AUTOCHTONESQUI DONNENT UN SENS (Émilie Monnet), Centredu Théâtre d’Aujourd’hui dec. 11, 18,49 $

• LE MESSIE, Handel, Violons du Roy, dec. 13, 2019, 88,00 $

• LA FLUTE ENCHANTEE, Mozart, Opéra de Montréal, mai 2020

Appelez au 514-948-2520 ext.1 ou [email protected] pour acheter votre billet! 15%rabais pour abonnés.Contact 514-948-2520 ext.1 or [email protected] tobuy your ticket! 15% discount for subscribers.

spéciale15%rabaisdiscount

www.maSCENA.org

23 années de promotion de la musique et des arts

FÉLICITATIONS À

sm25-3_FR_p11_congratulations_ads_sm25-3_EN_pXX 2019-10-29 5:22 AM Page 11

Page 12: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201912

MUTTER INTERROMPT SON INTERPRÉTATION DE BEETHOVENAnne-Sophie Mutter était sur le point d’atteindre ce que JanelleGelfand, critique de Cincinnati Business Courier, a qualifié de« moment le plus sublime du larghetto dans le Concerto pour vio-lon de Beethoven » quand elle s’est arrêtée de jouer pour pointer

une spectatrice assise au premier rang. Cette dernière enregistraitla représentation avec son téléphone. Étrangement, au lieu de poserson téléphone, la jeune femme a plutôt essayé de raisonner Mutter.« Soit je m’en vais, soit vous rangez votre téléphone », a prévenu lavioloniste allemande. Le président de l’Orchestre symphonique deCincinnati, Jonathan Martin, est alors intervenu pour escorter l’in-désirable. Mutter et le chef d’orchestre Eun Son Kim ont maîtrisé lasituation. « En dépit de l’interruption, la qualité spirituelle du mou-vement lent était indéniable », a commenté Gelfand dans soncompte rendu du concert du 28 septembre. « En quelque sorte,Mutter a réussi à recapter l’attention nécessaire pour atteindre denouveaux sommets. »

« ORQUESTA SINFÓNICA DE MONTREAL: EXCELENTE »Kent Nagano et l’OSM ont été salués par le critique de Clarín,Federico Monjeau, pour un concert donné le 7 octobre au TeatroColón de Buenos Aires. Dans le Concerto pour orchestre deBartók, le chef a efficacement géré le « double défi » de souligner« la texture effervescente de la pièce » et en établissant « la conti-nuité entre des moments musicaux variants » dans « l’une des pré-sentations de ce chef-d’œuvre les plus parfaites ». Le critiqueargentin était aussi positif à l’égard de La Valse de Ravel, « unegrande spécialité de cet orchestre franco-américain unique » et duConcerto pour violon de Brahms interprété par « l’intense et pas-sionnée » Simone Lamsma.

La tournée de dix concerts de l’orchestre a pris fin le 15 octobreavec son unique arrêt en Amérique du Nord, à Chicago. « Dans lespages d’ouverture [de Bartók], on ne pouvait qu’être impressionnépar la qualité sonore exceptionnelle de l’orchestre », a écrit HowardReich dans le Chicago Tribune. « Tonalités profondes et sonores,mais jamais exagérées ni dures. » La Symphonie n° 1 de Prokofiev(« Classique ») était riche, mais « les fortissimos étaient trop impé-tueux » dans La Valse de Ravel, qui a été donnée en rappel.Lawrence B. Johnson dans le Chicago on the Aisle n’a eu rien àredire du « somptueux » Ravel et a parlé du Bartók comme d’une« interprétation qui respectait à la fois les grandes exigences tech-niques et la transparence rigoureuse de l’œuvre ». Si Prokofiev étaitimparfait dès le premier mouvement, c’est probablement en raisonde la difficulté d’adaptation que peuvent éprouver les non-habituésdu Symphony Hall.

L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE TORONTO EMPOCHE 10 MILLIONS DE DOLLARSL’Orchestre symphonique de Toronto s’est enrichi de 10 millions dedollars grâce à un don de la succession H. Thomas et Mary Beck. LesBeck étaient des partisans de longue date de l’orchestre. Cathy Beck,leur fille, est présidente de l’orchestre. Le total des dons faits par lesBeck à l’OST s’élève à plus de 20 millions de dollars. Ce dernier don –le plus important jamais reçu par l’orchestre – vise « à soutenir lesprincipaux projets artistiques au cours des prochaines années, et lesobjectifs financiers importants, notamment la réduction du déficitaccumulé et l’augmentation du fonds de dotation de la fondation del’orchestre ». Un cadeau reconnu dans le programme imprimé de sep-tembre/octobre de l’OSM provient de la Fondation de la famille Rossy,qui est répertoriée dans la catégorie « 1 million de dollars et plus ». Lesfonds de Rossy sont destinés au programme d’artistes en résidence.

ZUBIN MEHTA PREND SA RETRAITE DE L’ORCHESTREPHILHARMONIQUE D’ISRAËLZubin Mehta a quitté ses fonctions de directeur musical de l’Orchestrephilharmonique d’Israël le 20 octobre, après 50 ans de service. Le chefd’orchestre indien âgé de 83 ans a fait sa dernière apparition le 20octobre à l’auditorium Charles-Bronfman à Tel-Aviv. Le programmed’adieu a été inauguré par le Concerto pour piano n° 2 de Liszt et parla Symphonie n° 2 de Mahler (« Résurrection »), où les solistes étaientla soprano Chen Reiss et la mezzo-soprano Okka von der Damerau.Mehta, qui a fait face au cancer l’année dernière, a marché jusqu’aupodium avec une canne, mais ne semblait pas fragile. « Je peux à peinedécrire tout ce que j’ai appris avec ces musiciens », a-t-il déclaré à l’au-ditoire lors de l’entracte, selon le Times d’Israël. Mehta, qui sera rem-placé par Lahav Shani, 30 ans, est maintenant le directeur musicalémérite de l’OPI. Il occupe également des postes émérites à l’OSM età l’Orchestre philharmonique de Los Angeles. Une vidéo du chef d’or-chestre Shani dirigeant Hatikva, l’hymne national israélien, est dis-ponible sur le site Web de l’OPI à l’adresse www.ipo.co.il. L’ensembledu concert est archivé pour les abonnés de medici.tv. Allez surwww.medici.com.

UN BARYTON DU MET TERMINE DEUXIÈME À JEOPARDY!Question : Quel habitué du MetropolitanOpera est sur le point de devenir unchampion de Jeopardy! ? Réponse : Quiest John Hancock ? Le baryton de Tena-fly, dans le New Jersey, qui approche desa 100e représentation au Met, a terminéla ronde du Double Jeopardy le 16 oc-tobre avec au total la somme considé-rable de 18 600 $, suivi d’Ed Condon,directeur retraité de l’intelligence écono-mique de Hastings-on-Hudson, New

York, qui est reparti avec 4000 $ de moins. La catégorie finale était« les dirigeants du monde ». Réponse : « Cet homme qui a gouverné de

1949 à 1976 était parfois appelé “le soleil rouge”. » Ed a avancé Mao Ze-dong, John a tenté Nikita Khrouchtchev. Ed avait raison. John, dont lavoix résonnante de baryton s’est bien fait entendre tout au long du jeu,a déclaré lors de la séquence entrevue avec Alex Trebek que son rôlepréféré avait été Sharpless dans Madama Butterfly de Puccini. La troi-sième participante, Jackie Schulte, une enseignante de Scranton, enPennsylvanie, a quant à elle, empoché beaucoup moins.

NouvellesDE L’INDUSTRIEby ARTHUR KAPTAINIS

sm25-3_FR_p12-13_Nouvelles_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:03 Page 12

Page 13: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 13

MARCELLO GIORDANI, 1963-2019Marcello Giordani, l’un des ténorsles plus actifs du milieu, est décédédans sa ville natale d’Augusta, enSicile, le 15 octobre à 56 ans. Lac a u s e : u n e c r i s e c a r d i a q u e .Impressionnant dans un éventailde rôles de Verdi et de Puccini,Giordani a fait ses débuts profes-sionnels dans le rôle du duc dansRigoletto de Verdi à Spolète, enItalie, en 1986 et a chanté Rodolfodans La Bohème de Puccini à La

Scala en 1988. Il était mieux connu des Nord-Américains pour ses plusde 240 représentations au Metropolitan Opera. Le directeur généraldu Met, Peter Gelb, l’a surnommé « l’homme de fer des ténors » aprèsses deux prestations dans La Damnation de Faust de Berlioz et dansMadama Butterfly de Puccini, le 22 novembre 2008. Ayant surmontédes difficultés vocales au début de sa carrière, Giordani a créé une fon-dation dédiée au soutien des jeunes chanteurs d’opéra. Il laisse dansle deuil son épouse Wilma et ses deux fils.

GIYA KANCHELI, 1934-2019Le compositeur géorgien établi enBelgique, Giya Kancheli, est décédédes suites d’insuffisance cardiaquele 2 octobre dans sa ville natale deTbilissi. Il avait 84 ans. Souvent as-socié aux compositeurs du « mini-malisme sacré » provenantd’Europe orientale à la fin du XXe

siècle, Kancheli a produit sept sym-phonies ainsi que de nombreusesautres œuvres pour orchestre, plusde 40 musiques de film et un grandcorpus de musique de chambre etchorale. La plus grande part de ses

œuvres de concert frôlait l’inaudible. Un disque produit par l’étiquette af-filiée à Sony, St. Petersburg Classics, en 1995 comprenait l’avertissementsuivant : « Attention : fluctuations sonores extrêmes ! » Ancien directeurmusical du théâtre Rustaveli à Tbilissi, Kancheli a composé un opéra,Music for the Living. Plus tard dans sa carrière, il a été associé à la mai-son de disque ECM, qui a annoncé sa mort. « La musique profondémentsincère de Giya Kancheli nous rappellera toujours que, malgré les tragé-dies qui nous entourent, nous devons tous préserver notre nature hu-maine, nos sentiments et notre honnêteté », a écrit le violoniste GidonKremer sur le site Web Slipped Disc.

PING, PANG ET PONG BANNIS DU TURANDOT DE TORONTOLa Canadian Opera Company a ouvert sa saison à Toronto avec la pre-mière Nord-Américaine de la production de Robert Wilson, Turandot– et la première mondiale de Jim, Bob et Bill dans cet opéra de Puccini.Les amateurs d’opéra qui ne reconnaissent pas ces rôles sont peut-êtreplus familiers avec Ping, Pang et Pong, les bureaucrates de la cour quiajoutent un soulagement comique au récit de l’amour et de la mortdans l’ancien Pékin. Leurs noms ont été jugés potentiellement bles-sants par le comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion de la COC, eten particulier par le membre du comité Richard Lee, nommé dans legénérique en tant que consultant en production.

« Ce changement de nom amène Turandot dans un espace nouveau »,écrit Lee, dans une note de programme, « reconnaissant l’urgence et lepotentiel créatif d’une conversation qui nous pousse à une plus grandeprise de conscience culturelle et à l’inclusion sur nos scènes ». Son texteest disponible en ligne. On pouvait voir les nouveaux noms dans les sur-titres d’ouverture au Four Seasons Centre. Les chanteurs – AdrianTimpau, Jim/Ping; Julius Ahn, Bob/Pang; et Joseph Hu, Bill/Pong –s’adressaient les uns aux autres sur scène avec les noms originaux.

Au lieu des costumes traditionnels, le trio portait des vestes de smokingnoires très ajustées. Ils étaient également les seules figures actives dans une

présentation autrement abstraite. La directrice des relations publiques de laCOC, Avril Sequeira, a déclaré en réponse à des questions que « les noms desministres de Turandotfiguraient certainement dans les notes que [Lee] four-nissait à l’équipe artistique », mais que « tous les choix nés de cette conver-sation auraient été faits par M. Wilson, le metteur en scène. » Wilson indiqueclairement dans sa propre note de programme qu’il a consenti aux change-ments : « À nos oreilles, ces noms sont datés et offensants, et ils détournentmaintenant l’attention de la place des personnages dans le travail en tant quecommentateurs sarcastiques et comiques des affaires à la cour. »

LES PRIX GRAMOPHONE 2019Un enregistrement d’Erato des Concertos pour piano nos 2 et 5 deSaint-Saëns par le pianiste français Bertrand Chamayou, âgé de 38ans, avec l’Orchestre National de France dirigé par Emmanuel Krivinea été récompensé du prix de l’enregistrement de l’année 2019 du maga-zine Gramophone. Un autre pianiste moins connu en Amérique duNord, Víkingur Ólafsson, 35 ans, d’Islande, a été nommé Artiste del’année. La soprano britannique Emma Kirkby a remporté le prix pourl’ensemble de son œuvre. En opéra, le prix a été attribué à un enregis-trement de La Reine de Chypre de Halévy au Palazzetto Bru Zane, avecÉtienne Dupuis de Montréal dans la distribution. Pour une liste com-plète des gagnants, visitez www.gramophone.co.uk.

NAGANO NOMMÉ CHEF HONORAIRE DE CONCERTO KÖLNLe Concerto Köln a nommé Kent Nagano chef honoraire. « Kent est unmusicien qui ne cesse de poser des questions et dont les idées ne tien-nent jamais en place », a déclaré Alexander Scherf, directeur artistiquede l’ensemble. « Grâce à notre sympathie l’un envers l’autre et notrerespect mutuels, chacune de nos rencontres a été une véritable sourced’inspiration. » Mieux connu en tant que collectif de musiqueancienne, Concerto Köln a progressé de manière chronologique. Le 20octobre, à Cologne, un concert dirigé par Nagano incluait l’ouverturedu Tannhäuser de Wagner, les Nocturnes de Debussy et l’acte« Antonia » des Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Nagano et ConcertoKöln prévoient une interprétation de l’Anneau de Wagner avec ins-truments originaux en 2021.

CLAIRE GUIMOND D’ARION REMPORTE LE PRIX BETTY WEBSTER

Claire Guimond, directrice artistique del’Orchestre baroque Arion, est lauréate duprix Betty Webster 2019 d’OrchestresCanada. Quatuor fondé en 1981, Arion estrapidement devenu un ensemble de taillevariable interprétant un vaste répertoire demusique ancienne à Montréal et en tournée.Flûtiste, Guimond a été directrice artistiqueet directrice générale au sein d’Arion. Elleest également professeure. Le prix Betty

Webster, qui doit son nom à la regrettée fondatrice d’OrchestresCanada, est remis chaque année à une personne ou à une organisationqui a « apporté une contribution importante et soutenue à la commu-nauté orchestrale canadienne pendant plusieurs années ». La saison2019-2020 sera la 39e et dernière de Guimond avec Arion.

JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE À L’OPÉRA DE QUÉBEC EN 2020

Jean-François Lapointe, un baryton duSaguenay–Lac-Saint-Jean dont la carrières’est principalement développée en Europe,assumera la direction de l’Opéra de Québecen septembre 2020. Il succède à GrégoireLegendre, à la barre depuis 25 ans. Legendreest particulièrement reconnu pour avoircréé le Festival d’opéra de Québec, un ren-dez-vous estival qui sert souvent de trem-plin pour de nouvelles productions desti-

nées au Metropolitan Opera. Dans une déclaration, Lapointe a parlé deson prochain mandat comme d’« un désir de continuité ».

TRADUCTION PAR ANDRÉANNE VENNE

LSM

sm25-3_FR_p12-13_Nouvelles_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:03 Page 13

Page 14: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

par DON ADRIANO

14

PHOTO : MARC BOURGEOIS

FRÉDÉRIC

ANTOUNuvrir Les Horizonsde la voix

O

OPÉRA

sm25-3_FR_p14-16_Frederic Antoun v3_sm23-5_BI_pXX 19-11-01 08:29 Page 14

Page 15: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 15

Frédéric Antoun est l’un des ténors canadiens les plus reconnusmondialement. Il se distingue par sa polyvalence et la fluidité desa voix dans le registre aigu. Il est en effet capable d’interpréterautant l’opéra baroque que l’opéra moderne avec un haut niveaude maîtrise. On le voit régulièrement au prestigieux Opéra de Paris

et à la Royal Opera House de Covent Garden, dans des rôles tels queFenton (Falstaff) et Ferrando (Così fan tutte). Il a fait ses débuts auMetropolitan Opera en 2017, jouant le rôle de Raúl Yebenes dansl’opéra The Exterminating Angel de Thomas Adès. Ses débuts àCovent Garden dans le rôle de Tonio dans La Fille du régiment en 2014ont été un moment marquant de sa carrière. Il ne remplaçait nul autreque la superstar péruvienne Juan Diego Flórez.

J’ai rencontré le ténor originaire de Montréal dans les studios de l’Opérade Montréal avant sa première dans le rôle d’Edgardo, le ténor principalde Lucia di Lammermoor de Donizetti. Nous avons commencé par dis-cuter de ce qui semble être l’un de ses sujets de prédilection : la techniquevocale. Il s’est rapidement mis au piano pour m’offrir quelques démons-trations très percutantes, chantant des quintes ascendantes sur la voyelle« a ». J’ai immédiatement remarqué que sa voix était devenue plus riche,se rapprochant de celle d’un véritable ténor lyrique plutôt que de la voixde ténor léger qui lui a été associée par lepassé. Il m’a confié qu’il sentait sa voixprendre de plus en plus d’ampleur. C’étaitdonc un bonheur pour lui de pouvoir chan-ter Edgardo pour la première fois.

Il a commencé à ressentir ce besoind’expansion de sa voix il y a environ cinqans, dit-il. « À l’époque, j’étais à Torontopour chanter Fenton avec la CanadianOpera Company et j’ai contracté unelaryngite virale qui m’a fait complète-ment perdre la voix. Les circonstancesm’ont forcé à accélérer mon rétablisse-ment. À partir de ce moment-là, j’ai com-mencé à avoir de la difficulté à chanterles notes aiguës. J’avais du mal à com-prendre ce qui arrivait à ma voix. C’étaittellement frustrant. J’ai alors décidé deprendre du repos, même si cela impli-quait l’annulation de certains contrats. »

Antoun a commencé son processus derétablissement en expérimentant avec savoix. Il a fini par trouver une nouvellemanière de chanter qui réduisait la pres-sion sur le larynx. « Avant, j’étais obsédépar le fait de chanter par en avant dansle masque, mais je me suis rendu comptequ’on ne peut pas vraiment mettre lavoix où que ce soit, alors au lieu de faireune fixation sur la voix aiguë et l’empla-cement de la voix, j’ai commencé à travailler à partir du plus bas, en fai-sant par exemple des vocalises le matin, lorsque la voix est plus déten-due. J’ai tâtonné et, pendant un certain temps, j’ai même commis deserreurs comme assombrir la voix. Cependant, à un moment donné, j’aitrouvé un bon équilibre et je pense en être là aujourd’hui. »

Il cherche maintenant à expérimenter sa nouvelle voix de ténorlyrique dans le répertoire de bel canto, en particulier dans certainsopéras de Verdi et Donizetti. Il considère cette nouvelle approchecomme un risque calculé, qui nécessitera une écoute constante et uneattention particulière à l’orchestration, afin d’éviter de lutter contrel’orchestre pour faire entendre sa voix.

Il entamera cette nouvelle phase avec Edgardo à l’Opéra deMontréal, et fera ensuite ses débuts dans le rôle d’Alfredo dans LaTraviata à l’Opéra Royal, avant d’incarner pour la première fois le ducde Mantoue dans Rigoletto à l’Opéra de Paris. Je lui ai demandé cequ’il pensait de jouer pour la première fois les deux derniers rôles men-tionnés dans deux des plus grands opéras du monde : « C’est drôle,parce que la plupart des ténors joueront leurs premiers rôles dans de

petits opéras pour tester le terrain. Dans mon cas, c’est le contraire.J’ai joué plusieurs rôles importants à l’Opéra Royal et à l’Opéra deParis. Ce n’est pas un choix conscient de ma part et je ne comprendstoujours pas pourquoi ils continuent à prendre des risques avec moi.Je tiens à les remercier de leur confiance. »

LES DOULEURS DE CROISSANCEBien que les parents de Frédéric ne soient pas des musiciens profes-sionnels, ils sont passionnés de musique. « Chaque jour, de la musiqueclassique jouait dans les haut-parleurs. Tous les membres de mafamille ont une bonne voix et apparemment, mon père voulait êtrechanteur plus jeune. » Frédéric et ses frères et sœurs ont été inscrits àdes cours de piano à un jeune âge. Plus tard, il a également suivi descours de violoncelle et de trombone.

Cependant, avec le passage à l’école secondaire, la musique clas-sique et les leçons de musique sont devenues chose du passé. Commebeaucoup d’adolescents de son époque, il aimait écouter de la musiquerock. Vers l’âge de 20 ans, il a commencé à renouer avec la musiqueclassique et a entendu pour la première fois les symphonies no 5 et no6 de Beethoven. « Je me suis dit que c’était du génie, comme une

expression divine. » Nourri par l’énergiede sa jeunesse et la découverte de sa nou-velle passion, il a rêvé de devenir compo-siteur. Il rassembla son courage et passades auditions de piano et de chant auCollège Saint-Laurent et à l’École demusique Vincent d’Indy, sur les conseilsde quelques amis qui trouvaient bonnesses imitations de chanteur d’opéra lors defêtes autour de la piscine.

Sans surprise, il n’a pas été acceptédans le programme de piano. « J’avaistrois semaines pour intégrer un long mor-ceau et je n’avais pas vraiment joué aucours des dix dernières années. En fait, jene pense même pas avoir été capabled’apprendre l’ensemble du morceau pourl’audition. J’étais un peu inconscient à cetâge-là. » En fin de compte, son talentvocal lui a valu suffisamment d’apprécia-tion pour qu’il soit admis dans le pro-gramme de chant à Vincent d’Indy.

Deux ans plus tard. Après avoir terminéson cégep, Antoun a poursuivi son idée dedevenir compositeur. Il a tenté de faire undouble programme en composition et enchant à l ’Univers i té de Montréal .Malheureusement, des problèmesbureaucratiques liés aux crédits l’ont forcéà choisir entre les deux spécialisations. « À

ce moment-là, j’avais déjà commencé à avoir quelques contrats en tantque chanteur, alors j’ai décidé de continuer dans le programme de chantet de composer en parallèle, ce qui n’est jamais vraiment arrivé finale-ment. »

Après son passage à l’Université de Montréal, Antoun a été accepté auprestigieux Institut Curtis de Philadelphie pour perfectionner son art.« Curtis a été un cadeau du ciel. Il y a des moments dans la vie dont onse souvient pour toujours et le jour où j’ai lu le courriel d’acceptation estl’un de ces moments. C’est une école qui a une approche tellement per-sonnalisée et où on travaille de façon admirable. Avec son intérieur touten bois, elle ressemble davantage à une maison qu’à une institution. »

Il ajoute que Mikael Eliasen, chef du département d’opéra de l’époque,avait bien compris que pour être chanteur professionnel, la formation laplus importante est l’expérience de la scène. « J’ai passé seulement la moi-tié ou le tiers de chaque année à Curtis, car l’OdM m’embauchait pour jouerPang dans Turandot, L’Étoile de Chabrier, Lakmé, Tito… Curtis m’a per-mis de plonger dans le monde professionnel tout en étant supervisé. J’ai eubeaucoup de chance que des gens croient en moi. »

PHOTO : MARC BOURGEOIS

OPÉRA

sm25-3_FR_p14-16_Frederic Antoun v3_sm23-5_BI_pXX 19-11-01 08:29 Page 15

Page 16: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

ENTRE DONIZETTI ET MOZART« La principale difficulté pour la voix avec Mozart se trouve dans lesensembles, en particulier ceux à la fin d’un acte. Le ténor doit chanterdes notes aiguës à plusieurs reprises dans son passagio : fa dièse, sol,fa dièse, sol, fa dièse, sol. Cette écriture est plus adaptée aux instru-ments qu’à la voix humaine. Cela crée beaucoup de tension et si le mor-ceau n’est pas appris avec la bonne technique, cela peut nuire au chan-teur. On doit aussi suivre une métrique très stricte et on ne rencontrepas beaucoup de notes hautes permettant de montrer sa voix. La notela plus haute est le plus souvent un la4, environ un tiers plus bas quele fameux do aigu du ténor. »

« En revanche, dans le répertoire bel canto, si on prend par exempleun rôle comme Edgardo dans Lucia, le chanteur a le temps de chanteret d’aller chercher les nuances. On ne se sent pas contraint de respec-ter une métrique statique et on peut faire plus de rubatos. J’aime êtrecapable de chanter et de tenir des si bémol, des si et des do aigus. C’estexactement ce que les rôles de bel canto comme Edgardo demandentd’un ténor. C’est dans la tradition. »

« Un autre exemple de la manière dont Donizetti concevait la voixde ténor se trouve dans La Fille du régiment et dans l’aria Pour monâme. C’est peut-être un peu prétentieux de ma part, mais ces neufcontre do aigus consécutifs ne sont pas difficiles à chanter. Et je saisque beaucoup de mes collègues ténors partagent mon avis. C’est parcequ’on est bien préparés et aussi parce que la musique donne en quelquesorte l’élan pour les atteindre. »

Antoun ajoute que dans l’ensemble, Tonio est un rôle enrichissantet relativement facile à jouer. « Le personnage n’a pas à chanter plusque deux arias et vole la vedette avec ses huit do aigus… Et à la tom-bée du rideau, il reçoit l’ovation. »

RESTER CALME« Le calme, assure Antoun d’une voix animée, est la chose la plusimportante dans la vie d’un chanteur. » Cette déclaration semblecontradictoire venant d’une personne douée d’une personnalité sipimpante, curieuse et dynamique. Quand je l’ai interrogé à ce sujet,il m’a expliqué que c’est parce qu’il avait tellement d’énergie et decuriosité qu’il devait souvent se dire de se détendre, de prendre leschoses simplement et de se faire confiance. Il a rajouté qu’en tantque chanteur, la respiration doit être toujours maîtrisée, même sion a le trac.

« On doit trouver le calme en se concentrant sur le moment pré-sent, dit-il. Le jour du spectacle, je m’efforce de ne pas parler et dene pas être dérangé par rien. J’essaie également de ne pas avoir deroutine trop stricte. En tant que chanteurs, on voyage constammentet dans des conditions changeantes et hors de notre contrôle. Je neveux pas me sentir condamné si ma routine est trop stricte et que jene peux pas la suivre. »

SI CANTA COME SI PARLAFrédéric parle d’une voix résonnante, presque la même que lorsqu’ilchante. Je lui ai demandé s’il s’en rendait compte. « Les gens disent sou-vent cela et je ne suis pas d’accord. En fait, parler fatigue ma voix beaucoupplus que chanter. » Il a ajouté qu’à son avis, le slogan utilisé dans certainscercles d’opéra, si canta come si parla (on chante comme on parle) ne l’ajamais aidé à mieux chanter et m’a dit en se moquant en italien : Non èvero. Per me, non è vero. (« Ce n’est pas vrai. Pour moi, ce n’est pas vrai. »)

Il m’a expliqué que lorsqu’il parle, il ne prête pas la même attentionà sa respiration que quand il chante. « Si je chante comme je parle, leson devient unidimensionnel et manque d’harmoniques. »

À son avis, la voix de ténor est aussi la plus difficile à maîtriser, carelle a la pression sous-glottique la plus élevée, en particulier dans lesnotes aiguës, de sorte que la moindre erreur peut avoir des consé-quences catastrophiques.

« Cependant, je peux comprendre qu’en tant que chanteurs et com-municateurs, on doit faire en sorte que la voix paraisse naturelle et nonforcée. Mais soyons francs : il n’y a rien de naturel à chanter un opéra, enparticulier pour un ténor. » Il a cité, pour conclure, le ténor polonais PiotrBeczała : « Un ténor doit toujours être prêt à faire des sauts vocalement,et se comporter comme un tigre prêt à bondir sur sa proie ! »

TRADUCTION PAR ANDRÉANNE VENNE

Lucia di Lammermoor sera présenté par l’Opéra de Montréal, les 9, 12, 14 et 17novembre à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.www.operademontreal.com

LSM

16 NOVEMBRE 2019

PHOTO : MARC BOURGEOIS

PHOTO : MARC BOURGEOIS

PASSAGE DU RÔLE DE FERRANDO DANS COSÌ FAN TUTTE DE MOZART, UNE FIN CO-LORATURE PRESQUE IMPOSSIBLE AVEC UNE SECTION EN FA#, SOL, FA#, SOL.

OPÉRA

sm25-3_FR_p14-16_Frederic Antoun v3_sm23-5_BI_pXX 19-11-01 08:29 Page 16

Page 17: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Il y a longtemps qu’on n’a pas entendu chan-ter la soprano Pauline Vaillancourt àMontréal. Depuis 2000, en fait, alors qu’ellepartageait la scène avec le comédien JeanMaheux dans L’Enfant des glaces, un élec-

tr’opéra dont elle avait réalisé la conception etla mise en scène (musique de Zack Settel, livretde Quevedo et Nerval); c’était la neuvième pro-duction de la compagnie lyrique de créationChants Libres, dont la chanteuse est aussi ladirectrice artistique. Pour l’entendre, il fau-drait aller en Europe, où elle a ces dernièresannées collaboré avec le compositeur italienMaurizio Squillante. Elle tenait le rôle princi-pal de son opéra expérimental The Wings ofDaedalus (Les Ailes de Dédale) en 2003; elleparticipait aussi en 2005, avec Joëlle Léandre(contrebasse), Carol Robinson (clarinette),Marianne Schroeder (piano) et Frances-MarieUitti (violoncelle), à une série de concerts enhommage à Giacinto Scelsi (1905-1988). Elleretournera en Italie en juillet 2007 pour tra-vail ler à un nouvel opéra de MaurizioSquillante. Pauline Vaillancourt explique :« J’aime participer à des créations expérimen-tales qui me demandent de repousser, encore,mes limites, mais je l’ai déjà beaucoup fait et,avec le type de mise en scène que je privilégie,je me demande un peu si mon corps peutencore suivre. J’y arriverais sans doute en meconcentrant au maximum, mais je considèreque je n’ai plus grand-chose à me prouver entant qu’interprète. Par contre, pour ce qui estde faire évoluer d’autres interprètes dans mespropres créations, j’ai encore beaucoup dechoses à découvrir. »

Les nouvelles formes d’opéra ont souvent, eneffet, la caractéristique d’être très exigeantespour les interprètes. Les mises en scène dePauline Vaillancourt visent à faire éclater le spec-tacle opératique et exploitent l’instrument deschanteurs comme on ne songerait pas à le fairedans l’opéra traditionnel. « Le chanteur part deson corps, et ce serait fou de ne pas se servir desdifférentes possibilités qu’offre cet outil. Quandon se sert adéquatement de son corps, on peutfaire des choses extraordinaires; c’est ce que m’aappris mon expérience d’interprète et c’est ceque je cherche à représenter dans l’esthétique quime caractérise. » Dans cette esthétique, le publicn’assiste pas à un spectacle, mais, de plus en plussouvent, il est dans le spectacle. C’était déjà le casdans la précédente production de Chants Libres,L’Archange (2005, musique de Louis Dufort,livret d’Alexis Nouss), dont Pauline Vaillancourtavait assuré la conception et la mise en scène;l’action se déroulait sur un plan surélevé quientourait les spectateurs, ceux-ci devant se tour-ner d’un côté puis de l’autre pour suivre l’action.Dans le cas de la 12e production de Chants Libres,Alternate Visions, un opéra augmenté, l’actionse déroule dans un bar où public et personnages

se confondent. « Je trouve ça très intéressant quele public soit avec nous, précise PaulineVaillancourt, parce qu’il est à l’intérieur de l’his-toire, par opposition à un public qui assiste à unspectacle, avec détachement. C’est un autre défipour les artistes et pour la scénographie; on nefait pas dans le papier mâché, c’est vraiment unbar high-tech. » Les développements technolo-giques sont fréquemment au cœur des produc-tions de Chants Libres, mais la directrice artis-tique n’en fait pas une condition sine qua non.Ainsi, la prochaine production de la compagniesera un opéra-féérie signé Gilles Tremblay, « quiécrit sa musique sur du papier », et dont l’œuvresera jouée par un ensemble de 26 musiciens et 17chanteurs en chair et en os. « Cependant, précisePauline Vaillancourt, on est en 2007, et l’opéraest toujours un art total, alors on serait bien foude se passer des outils qui existent et qui sont ànotre disposition. »

Pour la réalisation d’Alternate Visions,Chants Libres s’est associée au LaboratoireDEII (pour « Laboratoire de développementd’environnements immersifs et interactifs »)et à Hexagram, (Institut de recherche/créa-tion en arts et technologies médiatiques, né dela jonction des deux principales universités enarts médiatiques de Montréal, Concordia etl’UQAM, dans le but d’intégrer leurs exper-tises en arts médiatiques). Inutile de dire queles technologies à l’œuvre dans cette produc-tion représenteront la fine pointe de ce qui sefait actuellement. Il est question de camérasminiatures accrochées à certains personnagesavec retransmission en direct, de personnagesvirtuels et de « costumes interactifs ».

La genèse de cette nouvelle productionremonte à 1999, alors que Chants Libres rece-vait la huitième édition de la conférence inter-nationale des compagnies de création lyriqueNewOp. Le compositeur John Oliver y avait faitentendre des extraits de son travail en cours etPauline Vaillancourt a été séduite principale-ment par le livret de Genni Gunn. L’œuvre abeaucoup évolué par la suite, bien entendu, àtravers diverses collaborations commencées,puis avortées (avec l’Europe notamment). JeanDécarie, de l’École des médias de l’UQAM etchercheur à Hexagram s’est intéressé au projetet les différents partenariats se sont mis enplace. Parmi les partenaires se trouvent aussiles galeries OBORO (Montréal) et WesternFront (Vancouver), pour un autre volet de laproduction « C’est que l’opéra, préciseVaillancourt, raconte l’histoire de personnagesqui se rencontrent virtuellement en ligne pourse donner rendez-vous dans un bar. La dernièrereprésentation sera diffusée en direct surInternet à Western Front, où se trouveront troismusiciens qui improviseront par-dessus notreprésentation. » Ces musiciens s’ajouteront auxsix musiciens de l’ensemble Bradyworks, qui

seront à Montréal pour interpréter la musiquede John Oliver.

Chants Libres travaille au renouvellement del’opéra depuis 1991 (première production : Neblâmez jamais les bédouins, opéra de chambrepour voix solo; musique d’Alain Thibault, livretde René-Daniel Dubois). Parmi les grandesréussites de la compagnie, on compte Leschants du capricorne (1995, Giacinto Scelsi),Le vampire et la nymphomane (1996, SergeProvost/Claude Gauvreau), Yo soy la desinte-g r a c i ó n ( 2 0 0 0 , J e a n P i c h é / Y a nMuckle/Pauline Vaillancourt), l’opéra jeunepublic Pacamambo (2002, Zack Settel/WajdiMouawad) et L’Archange (2005). ChantsLibres ne cherche pas à servir de porte d’entréeque le public pourrait emprunter pour ensuitese rendre à « l ’autre opéra ». PaulineVaillancourt précise : « Je pense que notre tra-vail rend le public plus exigeant en matièred’opéra, et que cela risque de forcer les grandescompagnies à devoir faire preuve d’un peu plusde créativité dans leur programmation. ÀAmsterdam, à Bruxelles, les compagnies ontcompris qu’il est dans leur intérêt de présenterdes œuvres contemporaines, mais c’est surtoutdans les festivals que ça bouge le plus. Pour lemoment, nous prenons le risque de la création,mais nous constituons ainsi un répertoire, etnous ne pouvons qu’espérer que de grandescompagnies seront un jour intéressées àreprendre certaines de ces œuvres. »

Afin de poursuivre son incessant travail dedéveloppement de nouvelles formes d’opéra,Pauline Vaillancourt doit s’entourer d’inter-prètes capables de certaines prouesses vocalesqui ne sont pas forcément enseignées dans lesinstitutions d’où sortent habituellement leschanteurs. En effet, la formation des chan-teurs est restée très traditionnelle et c’estpourquoi Pauline Vaillancourt met sur pieddepuis quelques années des ateliers de forma-tion professionnelle pour chanteurs, afin detransmettre les différentes techniques quisont souvent utilisées dans les nouvellesformes d’opéra. Mais l’ingrédient magiquepour former une voix à de nouvelles tech-niques de chant, c’est avant tout l’intérêt duchanteur pour ce type de répertoire. « Il fautde l’amour, de la curiosité et de la persévé-rance, pour avoir envie de travailler davan-tage. Forcément, parce qu’il faut apprendre denouvelles partitions qui sont souvent diffi-ciles, il faut pouvoir faire de la scène sans tou-jours voir le chef, en chantant des airs plus dif-ficiles techniquement... Alors il faut des genstrès disponibles. C’est pour répondre à cebesoin d’un complément de formation quenous offrons des ateliers où l’accent est missur le travail du corps et sur le mouvement, surl’exploration de l’extended voice et sur ladécouverte des nouvelles technologies.

PaulineVaillancourt a reçu le prix Albert-Tessier 2019des Prix du Québec.

www.chantslibres.org

LSM

NOVEMBRE 2019

PAULINE VAILLANCOURTLES VISIONS ALTERNATIVESpar RÉJEAN BEAUCAGE / 30 AVRIL 2007

17

OPÉRA

sm25-3_FR_p17_Pauline Vaillancourt_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:40 Page 17

Page 18: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201918

Lors de ma première rencontre avec JessyeNorman, nous étions au Musikverein deVienne en 1983, prêtes à enregistrer pourCBS Masterworks la Deuxième Sympho-nie de Mahler « Résurrection » avec l’Or-

chestre philharmonique de Vienne et le chœurde l’opéra d’État de Vienne sous la directionde Lorin Maazel. Dès les premières notes duO Roschen rot du quatrième mouvement Ur-licht, sa voix envoûtante et la profondeur deson chant ont marqué à tout jamais ma sensi-bilité de jeune musicienne et professionnellede l’enregistrement et signalé le début de monadmiration indéfectible pour son talent pro-digieux et de ma fructueuse collaboration à sesenregistrements inoubliables.

Son interprétation de La Marseillaise dansl’orchestration de Berlioz avec l’Orchestre deParis et le Chœur de l’Orchestre de Paris dirigéspar Semyon Bychkov, à l’occasion du 200e anni-versaire de la prise de la Bastille en 1989, consti-tue une étape importante dans mes débuts chezPhilips. J’ai réalisé l’enregistrement à la sallePleyel à Paris et les images de Jessye drapée dutricolore pendant les festivités du bicentenaire,incarnant comme jamais la musique françaiseau nom du principe de liberté, égalité et frater-nité, sont gravées dans ma mémoire.

L’enregistrement d’Ariadne auf Naxos deRichard Strauss avec les plus grandes voix,notamment Edita Gruberová, Dietrich

F i s c h e r - D i e s k a u e t J u l i a V a r a d y , e tl’Orchestre du Gewandhaus sous la directionde Kurt Masur, m’ont permis d’admirer dema perspective rapprochée de réalisatrice samusicalité remarquable et la puissance de savoix. Dans cet opéra enregistré pour Philipsau Neues Gewandhaus de Leipzig en 1988,Jessye était Ariadne  : magnifique, majes-tueuse et profondément humaine. Pendantune pause qui se prolongeait entre lesséances d’enregistrement, je me suis fait lacomplice de sa brève escapade à l’égliseSaint-Thomas, pendant laquelle nous avonsé c o u t é d e s c a n t a t e s c h a n t é e s p a r l eThomanerchor. Assises juste à côté du tom-beau de Jean-Sébastien Bach, nous étionsremplies d ’émotion aux sons de cettemusique et conscientes de la présence phy-sique du compositeur devant nous – voilàune expérience que je garde dans mon cœur.

J’ai participé pour Philips à deux produc-tions d’une grande importance personnelle etspirituelle pour la carrière discographique deJessye : In the Spirit, un concert de Noël enre-gistré dans plusieurs églises des environs deNew York en 1996 auquel elle avait convié deschorales de la région à l’accompagner dans uneaventure spirituelle à travers la musique; et laparution en décembre 1990 de l’enregistre-ment et du film Jessye Norman à Notre-Dame,un événement musical hors norme qui s’est

tenu à Paris pendant un hiver particulièrementfroid. La cathédrale étant pleine à craquer, lerécital de Noël était retransmis sur écran géantavec d’énormes haut-parleurs pour la fouleréunie sur le parvis de Notre-Dame.

Peu de ceux qui ont écouté le CD ou vu le filmà la télévision par après étaient au courant descomplexités qui ont suivi, alors que nous avionsdû modifier la planification des enregistre-ments. Soucieuse d’en assurer le bon déroule-ment, Jessye avait participé à une téléconfé-rence avec le ministre de la Culture JacquesLang, menant avec compétence les négociationsdans un français impeccable. Au terme de cettediscussion, je me souviens que nous avionsréussi à faire en sorte que la cathédrale reste fer-mée jusqu’au lendemain pour une dernièreséance matinale d’enregistrement. Cette fois, sacapacité à rendre possible l’impossible autantque ses prouesses vocales m’ont émerveillée.

Très exigeante envers elle même, il est nor-mal qu’elle exigeât le même professionna-lisme de la part de ceux qui l’entouraient. J’aieu l’honneur insigne de voir Jessye au travailavec ses partenaires musicaux, chefs d’or-chestre et pianistes de grand renom, compa-gnons de chant, maisons d’opéra, orchestres,chœurs symphoniques, laïques ou d’enfants,représentants de maisons de disques etéquipes d’enregistrement. Tous lui vouaientune estime et une vénération sans bornes.

JESSYE NORMANSOUVENIRS D’UNE ARTISTE UNIQUE

JESSYE NORMAN DANS LE RÔLE-TITRE D’ "ARIADNE AUF NAXOS" DE STRAUSS À NEW YORK PHOTO : ERIKA DAVIDSON METROPOLITAN OPERA

OPÉRA

sm25-3_FR_p18-20_Jessye Norman_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 12:57 PM Page 18

Page 19: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Jessye Norman… par où commencer ? Laliste est sans fin  : des répertoires de so-prano, mezzo ou alto à la musique deStrauss, Wagner, Berg, Berlioz ou Cage.Sans oublier les « spirituals ». Elle a tou-

jours fait preuve d’un engagement incompa-rable envers la musique et les textes, incarnantune palette d’émotions qui atteignait les pro-fondeurs de l’âme des auditeurs.

Mon cœur et mon âme abondent en souve-nirs. Je suis profondément touchée d’avoirune tribune pour les partager, en hommage àcette femme des plus étonnantes, une chan-teuse et interprète unique.

J’ai rencontré Jessye en 2004 dans le cadredu Programme Rolex de mentorat artistique.J’étais l’une des quatre finalistes choisies par ungroupe de musiciens afin de se produire devantelle. La décision finale lui revenait quant à lapersonne qu’elle allait prendre sous son aile.

C’était une froide journée de février. Je mesouviens d’avoir attendu devant une église del’Upper East Side de New York. Son arrivée aété, comme chaque fois que je l’ai vue, d’unegrâce digne de la royauté. Elle m’a accueillieavec un large sourire, de manière chaleureuseet personnelle. Elle a marché dans l’allée del’église, m’a tendu la main et m’a dit de sa voixélégante : « Susan, quel plaisir de vous ren-

contrer. » Une grande chaise en bois avait étéplacée à mi-chemin dans l’allée. Elle s’estassise et mon « audition » a commencé.

Le répertoire était de mon choix. Au lieu d’unensemble hétéroclite, j’ai chanté un cycle, lesLieder eines fahrenden Gesellen de GustavMahler. Elle a souri pendant mon interprétationet j’ai senti qu’elle chantait avec moi en silence,ressentant chaque souffle, chaque phrase etchaque émotion du texte. Un beau silence a suivima présentation. J’ai regardé Jessye et, avec unsourire radieux, elle m’a dit : « Merci d’avoir par-tagé cette musique exquise avec tant de profon-deur. » Qu’elle me choisisse ou non, à cemoment-là, je ne touchais plus terre !

Des semaines se sont écoulées avant que jereçoive la nouvelle que je serais sa protégéepour l’année 2004-2005. Je n’oublieraijamais cet appel. Ma vie musicale a ce jour-làchangé pour toujours.

Notre collaboration « officielle » a duré un an,mais nous avons partagé quinze belles années demusique et d’amitié. Quand les circonstances et leshoraires le permettaient, nous nous rencontrions.Nous avons assisté à des concerts, travaillé, dis-cuté ou simplement pris le thé ensemble. Que cesoit en Europe ou en Amérique du Nord, nousavons entretenu nos relations et elle me faisait sen-tir comme un membre de sa famille. Elle a toujoursété attentionnée à mon égard et prenait le tempsde s’informer sur mes proches.

« Mon travail avec Susan vise à laisser vivrelibrement cette voix incroyable qui est en elle. »

Notre première séance de travail a eu lieuchez elle, dans le nord de l’État de New York.Nos séances ensemble duraient généralementtrois ou quatre heures. Au fil des ans, nousavons couvert de nombreux répertoires,notamment des œuvres de Mahler, Strauss,Brahms et Ravel, pour n’en citer que quelques-unes. Elle m’a guidée de manière à ce que mavoix puisse vraiment s’épanouir, devenir unevoix entière qui peut couper à travers le sond’un orchestre sans que je doive la forcer.

Au cours de nos séances, elle était générale-ment assise à dix ou quinze pieds de moi.Pendant que je chantais, ses bras étaient sou-vent animés, indiquant un mouvement de rota-tion et d’avancement, comme s’ils entraînaientle son hors de moi. À ce jour, je sens cette imagegravée dans mon esprit et dans ma voix, la pro-pulsant vers l’avant. Je m’en inspire lorsque jerépète, joue ou enseigne. Les aspects d’interpré-tation et de diction de notre travail étaient trèstouchants. Nous passions souvent des heures àdiscuter de la poésie, des émotions et de la com-plexité de la langue et nous trouvions toujoursdes significations plus profondes, quelle que soitla musique dont nous discutions.

En plus des aspects techniques et interpré-tatifs que nous avons abordés au cours denotre collaboration, Jessye m’a égalementprodigué à maintes reprises des conseilsconcernant les hauts et les bas de cette car-rière et elle m’a souvent offert son réconfort.

NOVEMBRE 2019 19

Deux moments forts de ma carrière que jen’oublierai jamais : l’étroite collaborationartistique entre deux géants de la musique –Jessye Norman et James Levine – dont j’ai ététémoin pendant l’enregistrement de leur réci-tal à Salzbourg en 1991, de même que celuid’Erwartung de Schönberg avec le New YorkPhilharmonic en 1993.

Je suis aussi reconnaissante d’avoir ressentide près sa grande humanité à l’occasion du décèsd’un ami commun. Amie fidèle, vedette plané-taire, Jessye n’avait pas hésité à sauter dans unavion à destination d’Amsterdam pour être auchevet de notre ami mourant, aux côtés de safamille et de ses amis, pleurant avec nous et nousoffrant à tous sa chaleur et sa consolation.

Parmi les souvenirs les plus heureux au fildes ans, je me souviens de soirées chez elleconsacrées à l’optimisation des mixages denotre dernier enregistrement, qui s’étaient ter-minées dans sa cuisine, préparant ensemble unplat de pâtes en racontant des histoires pleinesd’esprit avant de retourner à notre écoute.

Ma dernière rencontre avec Jessye remonte àsa dernière visite à Bogotá en 2010 où nous avons

plongé dans les souvenirs de nos enregistrementsavec Philips, de musique et d’amitiés. Son dernierrécital auquel j’ai assisté avec ma famille enColombie résonne encore au plus profond de moi.

Adieu, ma chère amie. Je puise quelqueréconfort dans la pensée que vous êtes en pleineconversation avec les compositeurs à qui vousavez rendu hommage dans vos enregistre-ments, votre cadeau au monde entier. TRADUCTION PAR VÉRONIQUE FRENETTE

Martha de Francisco, professeure agrégée en enregis-trement du son de l’Université McGill, a été l’une desréalisatrices de Jessye Norman pour l’étiquette Philips.

LSM

JESSYE NORMANUNE ÉLÉGANCE DE REINEpar SUSAN PLATTS

JESSYE NORMAN ET SUSAN PLATTS, NEW YORK, 2005PHOTO : ROLEX / TOMAS BERTELSEN

PARIS, 14 JUILLET 1989- AVANT DE CHANTERLA MARSEILLAISE POUR LE BICENTENAIRE DELA RÉVOLUTION FRANÇAISE

OPÉRA

sm25-3_FR_p18-20_Jessye Norman_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 12:57 PM Page 19

Page 20: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

20 NOVEMBRE 2019

Peu de temps après que nous avons com-mencé à travailler ensemble, j’ai commencé àavoir du fil à retordre avec un chef. J’étais jeuneet loin de chez moi. C’était une période émo-tionnellement difficile. Malgré tous mes efforts,je n’arrivais tout simplement pas à plaire à cechef. J’ai contacté Jessye par courriel pour luidemander si nous pouvions discuter. Presqueimmédiatement mon téléphone a sonné. Nousavons parlé de la situation pendant plus d’uneheure. À un moment donné, elle a déclaré :« C’est tout simplement inacceptable, chèreSusan. Voudrais-tu que j’appelle cette per-sonne et que je lui dise ma façon de penser ? »La vision de Jessye Norman réprimandant lechef a défilé sous mes yeux. J’ai souri et moncœur s’est senti à nouveau fortifié. La simpleidée de sa proposition m’a redonné de l’énergie.

Puis, en 2012, j’ai eu à chanter aux BBCProms au Royal Albert Hall. J’étais la troisièmesecrétaire dans Nixon in China de JohnAdams. Aucun rôle n’est insignifiant, mais ils’agissait du plus mineur. Je n’oublierai jamaiscette soirée. Après le concert, Jessye et sonamie Jane sont venues à ma rencontre dans lescoulisses avec une bouteille de Veuve Clicquot.

Les trois secrétaires partageaient une logetout au fond du couloir. Pour me rejoindre,Jessye et Jane ont dû passer devant les autresloges. Comme à l’accoutumée, d’innom-brables visiteurs se bousculaient dans unbourdonnement d’après-concert. Et voilà queJessye Norman entre, ou peut-être devrais-je

dire « fait son entrée », avec ces manièresroyales que j’ai mentionnées plus tôt : « Oh !Mme Norman, que faites-vous ici ? MmeNorman, quel plaisir de vous accueillir ici  !Puis-je avoir une photo avec vous ? »

Soit dit en passant, Jessye était toujoursperplexe lorsqu’on lui demandait pourquoielle assistait à un concert. Elle m’a dit une fois :« Je suis musicienne et j’aime assister auxconcerts quand je le peux. Pourquoi sedemande-t-on ce qui amène une musicienne àassister à un concert ? »

Pour revenir à cet épisode au Royal AlbertHall, sa présence attirait toute l’attention. Jepouvais l’entendre dire : « Où est Susan… oùest Susan…? » J’affichais LE plus grand sou-rire quand elle s’approcha de moi avec la bou-

teille de bulles. Elle m’a tendu le champagne,m’a prise dans ses bras et m’a dit : « Tout sim-plement merveilleux, ma chère Susan. Quellesoirée exceptionnelle. » Ses complimentss’adressaient à l’ensemble de la distribution etde la production, mais je savais qu’elle étaitvenue me voir, m’entendre et me soutenir.

Un de mes derniers et meilleurs souvenirsde Jessye est celui d’une soirée en décembre2018. Je l ’accompagnais à la NationalSawdust, une salle de spectacles à Brooklyn,pour chanter à un événement en son honneur.Seulement quelques artistes étaient présents.J’ai chanté Zueignung de Richard Strauss.Jessye était assise à dix pieds de moi et sonsourire quand je chantais était plein d’amour,de soutien, de fierté et de joie. Je sais qu’elle aété avec moi tout au long.

Dans Zueignung, chaque verset se terminepar les mots « Habe Dank » (« merci »). Jesuis éternellement reconnaissante à JessyeNorman pour les innombrables façons dontelle a été une bénédiction dans ma vie.

Au cours de cette soirée à Brooklyn, nousavons entendu un enregistrement de Jessyechantant There is a Balm in Gilead. Sa pré-sence indéniable a rempli la salle. J’ai pleurétout comme je pleure présentement. La voixde Jessye sera toujours un baume sur lemonde. Elle a quitté trop tôt cette terre, maislui laisse sa grâce pour toujours.TRADUCTION PAR ANDRÉANNE VENNE

LSM

JESSYE NORMAN ET SUSAN PLATTS EN STUDIO,NEW YORK 2005PHOTO : ROLEX / TOMAS BERTELSEN

30 artistes lyriques de 10 pays :Allemagne - Canada - Chine - Corée du sud - FranceItalie - Japon - Mexique -Slovaquie - Suisse

XXVIe GALA-bénéficejeunes ambassadeurs lyriques

Le Théâtre Lyrichorégra 20 présente

Avec l’Ensemble SINFONIA de MontréalLouis Lavigueur C.Q

Samedi

23 novembre

19h30Salle Claude-Champagne220, avenue Vincent-d’Indy,Montréal

Sous la présidence d’honneur d’Alejandro Estivill CastroConsul général du Mexique, Doyen du corps consulaire

Information : [email protected](438) 794-5012

Billetterie : L20.ca/fr/

OPÉRA

sm25-3_FR_p18-20_Jessye Norman_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 12:57 PM Page 20

Page 21: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 21

Les prestations de la Tuniso-CanadienneRihab Chaieb se distinguent par leurintensité dramatique. Elle détient desdiplômes de l’Université McGill, del’Ensemble Studio de la Canadian Opera

Company et du programme Lindemann dedéveloppement de jeunes ar t is tes duMetropolitan Opera. Elle est également lau-réate du concours vocal de la FondationGerda-Lissner 2016 et gagnante du troisièmeprix du concours Operalia 2018.

En octobre, la fougueuse mezzo-sopranorépétait pour ses débuts le 10 novembre dans lerôle-titre de Carmen à l’Opéra de Cologne enAllemagne. Il est surprenant qu’elle n’ait jamaisjoué ce rôle auparavant, car elle possède toutesles qualités requises : une voix de mezzo-soprano lyrique et sombre, une aisance dans leregistre de poitrine dans les aigus, une présencephysique forte et une apparence envoûtante.

« Carmen est un rôle de rêve pour unemezzo-soprano, dit Chaieb, donc je tenais àbien choisir où et quand je voulais le jouer.Cologne est idéale parce que c’est une maisonimportante en Allemagne et dans le monde,mais quand même plus petite quant aunombre de places. C’est raisonnable et je m’ysens à l’aise pour chanter ma premièreCarmen. J’aime aussi le fait qu’il s’agit d’uneproduction entièrement inédite, ce qui mepermet de travailler étroitement avec le met-teur en scène et de prendre mon temps. »

Chaieb affirme que chanter le rôle n’est pastrop difficile, mais qu’elle doit se modérer, carson personnage est continuellement sur scène,particulièrement dans cette production. Quelleest son interprétation personnelle de Carmen ?« Je ne suis pas metteure en scène, explique-t-elle, mais on croit encore que Carmen est cettefemme fatale, toujours en train de séduire et d’enfaire trop. Je la vois plutôt comme une femmeordinaire de 2019 coincée dans les années 1800.Elle vit sa vie et sa sexualité selon ses propres

termes et ce genre deliberté pour une femmeéta i t scandaleux àl’époque où l’opéra a étécomposé et l’est encorem a l h e u r e u s e m e n tpour certains. »

« Carmen est une fille contemporained’Instagram et Tinder. Ça pourrait même êtrequelqu’un comme moi. Comme les gitans, jen’ai pas de maison, je vais là où il y a du tra-vail, c’est ce que les gitans faisaient, je ne suispas si différente. Je pense qu’il serait intéres-sant de dépeindre Carmen de façon à ce quel’on puisse s’y identifier. » Elle ajoute queCarmen est l’exemple parfait de ce que cer-taines femmes vivent encore de nos jours :composer avec des petits amis jaloux etessayer d’être indépendantes et libres, mêmequand cela n’est pas bien vu.

CONCOURS DE MUSIQUEChaieb réussit bien dans les concours. En2018, elle a remporté le troisième prix duconcours Operalia. Cependant, quelquesmois auparavant, elle est repartie les mainsv i d e s d u C o n c o u r s i n t e r n a t i o n a l d eMontréal, sa ville natale. Que s’est-il passé ?Après tout, les deux concours se sont dérou-lés à quelques mois d’intervalle. Elleexplique que la principale différence résidedans le choix du répertoire. « Pour Operalia,j’ai chanté davantage ce que j’appelle lerépertoire des grandes dames : Carmen,Dalila, Octavian. À Montréal, j’ai chantéCarmen, mais j’ai aussi tenté l’expérienced’un répertoire plus léger et peut-être trophaut en tessiture comme l’aria Ariadne aufNaxos de Richard Strauss. Je n’aurais peut-être pas dû chanter cet air, mais je voulaisaussi faire une déclaration. Beaucoup degens étaient en désaccord, mais je vois lesconcours comme une occasion d’essayer unnouveau répertoire. Parfois, c’est payant,parfois non. Cependant, c’était certainementla dernière fois que je chante l ’aria deStrauss. » Elle ajoute qu’à Montréal, les jugesne cherchent pas à « auditionner » qui que cesoit. Ils étaient beaucoup plus enclins à lamélodie, ce qui aurait pu la défavoriser.

« Après le CMIM, j’ai pris deux mois decongé, dit-elle. Je ressentais le besoin de melibérer de la pression, mais je suis revenue avecune meilleure connaissance de ma techniqueet du genre de chanteuse que je désirais être. »

CONCOURS POPULAIRES ET ÂGISME« Les médias ont aujourd’hui tendance à vou-loir découvrir à tout prix la nouvelle star : “Ellen’a que treize ans et elle peut chanter cettechanson !” Pouvons-nous simplement arrêterun peu et plutôt embaucher un artiste excep-tionnel et inspirant ? J’aimerais qu’on adopteune approche moins sensationnelle et qu’onprésente les participants d’une façon plushumaine. Je pense que ce genre de mentalitéengendre beaucoup de stress chez les jeunes.Je me souviens de m’être dit à 23 ans : “MonDieu, je n’ai pas encore de contrat au Met.Mon Dieu, je n’ai pas encore gagné unconcours !” » Au lieu de se remettre en ques-tion, elle croit qu’elle aurait dû se centrer surles bonnes techniques et y mettre le temps.

Comme elle l’explique, il y a habituellementdeux récits destinés au public : soit le jeuneprodige, soit le perdant qui a trouvé la gloire.« Tout le monde aime les opprimés, dit-elle.C’est comme un film. Et tu sais ce que per-sonne n’aime ? Les êtres normaux, car c’estjustement normal. »

Bien que le monde de l ’opéra ait étéinfluencé indirectement par ces phénomènes,de nombreuses vedettes de l’opéra contempo-rain n’ont pas connu le succès à un jeune âge.« De très bons chanteurs d’opéra comme leténor Piotr Beczala ont dû patienter et fairel e u r s p r e u v e s . I d e m p o u r S o n d r aRadvanovsky et Christine Goerke. »

Chaieb se produira régulièrement auCanada la saison prochaine. Elle sera àM o n t r é a l l e 1 4 j a n v i e r a v e c l ’ O S M , àVancouver les 7 et 8 février avec l’Orchestresymphonique de Vancouver, à Québec le 16avril avec l’Orchestre symphonique de Québecet à Montréal le 12 avril pour un récital de laSociété d’art vocal.

TRADUCTION PAR MÉLISSA BRIEN

www.rihabchaieb.com

LSM

RIHAB CHAIEBUNE MEZZO TERRE-À-TERREpar ADRIAN RODRIGUEZ

PHOTO : COURTOISIE

OPÉRA

sm25-3_FR_p21_Rihab Chaieb_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 15:05 Page 21

Page 22: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201922

EMILY D’ANGELOPRENDRE L’OPÉRA COMIQUE AU SÉRIEUX

Au centre de l’histoire se trouve une jeune fille enfermée dans lamaison d’un homme. » C’est ainsi que la mezzo-soprano cana-dienne Emily D’Angelo décrit la situation difficile dans laquellese trouve Rosina, l’héroïne assiégée du Barbier de Séville deGioachino Rossini. « Ce n’est vraiment pas amusant en soi. D’où

la délicatesse de ma tâche : comment justifier le comique alors qu’il sepasse quelque chose d’aussi grave ? »

D’Angelo est prodigue en observations tranchées et en considéra-tions sur son rôle, elle qui doit jouer dans la production du Barbier dela Canadian Opera Company, du 19 janvier au 7 février 2020.

Mais la question posée plus haut est aussi représentative du genrede sérieux analytique concernant la musique, l’art et le théâtre qu’onretrouve dans chaque conversation avec cette jeune chanteuse aussiréfléchie qu’accomplie, qui a vu sa carrière s’accélérer à une vitessevertigineuse au cours des trois dernières années.

Originaire de Toronto, D’Angelo a étudié à l’Université de Torontoet a été membre de l’Ensemble Studio de la Canadian Opera Company.Elle a été deux fois membre du Steans Music Institute du FestivalRavinia et a également accumulé de nombreuses bourses et remportéde nombreux concours durant sa formation.

Le parcours de D’Angelo a vraiment pris son envol lorsqu’elle s’estclassée parmi les cinq grands gagnants des auditions du Conseil natio-nal du Metropolitan Opera en 2016. Elle a fait ses débuts profession-nels à l’opéra la même année au Festival de Spolète (en tant queCherubino dans Le nozze di Figaro) et a chanté trois autres rôles auMet. D’Angelo a également remporté de nombreux autres prix etrécompenses, dont un premier prix au Concours international de voixGerda Lissner 2017 et un second prix dans le volet aria du CMIM 2018,le tout couronné de plusieurs autres victoires : meilleure chanteuse auconcours Operalia de Placido Domingo 2018, le prix Zarzuela et le prixBirgit Nilsson.

« C’est formidable pour moi, déclare D’Angelo à propos duconcours très médiatisé d’Operalia. C’est une scène internationale.

On est entendus par beaucoup de monde. » Puis, avec une modestiecaractéristique qui dissimule la férocité dont elle fait preuve dans sesinterprétations (on n’a qu’à penser à son remarquable Dopo notte,atra e funesta de l’Ariodante de Haendel, dirigé par Domingo auconcours Operalia et accessible en ligne), D’Angelo évite les com-mentaires sur sa personne pour se concentrer sur les bienfaits et l’im-portance des concours.

GAGNANT-GAGNANT« Les concours attirent de nouveaux publics, explique D’Angelo, et fontconnaître de nouveaux artistes au moyen de la diffusion en direct. Suivrele déroulement d’un concours sur son ordinateur ou à la télévision estune expérience intéressante pour le public. C’est comme American Idolou America’s Got Talent. Ça captive le spectateur, lui fait apprécierl’opéra et lui donne envie d’aller en voir un véritablement. »

« Mais pour ce qui est de ma trajectoire professionnelle, ajouteD’Angelo, c’est difficile à dire. Rien n’arrive du jour au lendemain. »

Entendu. Mais qu’il s’agisse de la progression continue et graduelled’une jeune musicienne précoce (D’Angelo a commencé à chanter àtrois ans et étudie assidûment le violoncelle depuis le secondaire) jus-qu’à la célébrité internationale en tant qu’artiste émergente ou d’uneexplosion soudaine dans le paysage musical, il est intéressant deconstater que le rôle de Rosina a suivi D’Angelo tout au long de sondéveloppement. Tout d’abord, c’est une aria de Rosina qui a permis àD’Angelo d’être acceptée dans le prestigieux programme pour lesjeunes artistes Lindemann du Metropolitan Opera.

« Et pour la Canadian Opera Company aussi », fait tout de suiteremarquer D’Angelo, car Una voce poco fa était l’une de ses arias d’au-dition pour l’Ensemble Studio de la COC. Cela rend le prochain rôle deD’Angelo dans la COC d’autant plus gratifiant pour elle. « La boucleest bouclée », commente-t-elle.

Mais le rôle de Rosina est entremêlé avec le vécu de D’Angelo depuisbeaucoup plus longtemps, et le directeur de la production de la COC –

LA MEZZO-SOPRANO EMILY D’ANGELO REMPORTE LE PREMIER PRIXET LE PRIX DU PUBLIC AU CONCOURS DE L’ENSEMBLE STUDIO 2015PHOTO: MICHAEL COOPER

OPÉRA

sm25-3_FR_p22-23_Emily DAngelo v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:42 Page 22

Page 23: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 23

le célèbre auteur espagnol Joan Font (que D’Angelo n’a pas encore ren-contré) – trouvera sans doute chez la mezzo-soprano débutante unesource riche d’idées et de points de vue.

DEVENIR ROSINA« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours connu Una voce,explique D’Angelo. En effet, dans son enfance, elle écoutait des enre-gistrements de l’aria de Cecilia Bartoli – une des idoles en chant deD’Angelo. « Mais, remarque D’Angelo, la popularité de cette aria pro-vient principalement de ses fioritures si étonnantes et délicates, plu-tôt que de quelque conception psychologique qu’on pourrait avoir dupersonnage a priori. »

« C’est un passage qui perd son contexte, explique D’Angelo àpropos de l’impression que donne si souvent l’aria d’être une pièceautonome, distincte. Le développement du contexte a donc été uneétape importante pour moi. » Ainsi, lorsqu’elle a commencé à ana-lyser le personnage et à établir une relation avec Rosina durant sesétudes, D’Angelo a plutôt choisi la scène plus complexe de la leçonde chant. « Je pensais que ce serait une meilleure façon de plongerdans l’intrigue. »

Le résultat ? « Je savais qu’elle était drôle, raconte D’Angelo à propos deson exploration du rôle. Je savais qu’elle était très intelligente et divertissante.Et je savais que c’était une chanteuse. » C’est seulement après avoir exploréplus avant ces découvertes générales que D’Angelo a été en mesure d’avoir durecul et d’accéder plus profondément à l’esprit derrière Una voce poco fa.

« Que dit-elle vraiment ? demande D’Angelo. Je viens d’entendre unevoix. Est-elle amoureuse ? Elle sonne plutôt amoureuse et sensuelle,mais vous vous rendez compte ensuite qu’elle élabore un plan – un planpour se sortir de là. J’ai comblé les vides en apprenant le rôle, en appro-fondissant le sujet, en voyant comment ce plan évoluait et ce qu’il y ade terrible dans le scénario en soi. »

La longue cohabitation de D’Angelo avec Rosina et sa situation cri-tique ont porté leurs fruits dans sa première interprétation du rôle surscène en 2018, au Festival Glimmerglass, dans une production trèsallègre du Barbier inspirée de la commedia dell’arte dirigée par la direc-trice artistique et exécutive du festival, Francesca Zambello.

« J’adore Francesca, déclare D’Angelo. Elle est l’une des personnesles plus extraordinaires que je connaisse. J’étais si heureuse de tra-vailler avec elle. C’est une production très ingénieuse que nous avonscréée. » Dans une critique de cette production, D’Angelo était décritecomme « une soubrette délicate à la voix onctueuse et croustillante etau comique incontestable ».

Mais le riche élément comique, comme on l’apprend vite en parlantavec D’Angelo, est en réalité le délicieux sous-produit d’une étude sérieuseet concentrée des dures réalités du personnage. « Ce qui a été intéressantdans mon travail sur cette pièce, explique D’Angelo, ç’a été de trouvercomment je peux justifier le comique quand il se passe quelque chosed’aussi grave. Je pense que le fait d’être honnête quant à tous les momentset à tous les aspects de l’histoire peut être très amusant aussi. »

ASPECTS TECHNIQUESEn plus de sa fidélité à la vérité et du plaisir évident qu’elle prend dansle processus de construction du personnage, D’Angelo est un oracleéloquent sur les questions techniques du chant. Invitée, par exemple,à expliquer dans sa prose artisane la poétique flamboyante des fiori-tures féminines, D’Angelo propose un mini-cours de maître.

C’est compliqué, commence-t-elle par avouer diplomatiquement,faisant référence au mystère que peut y voir une personne non initiée.« C’est en grande partie technique, mais ça demande aussi une com-préhension très profonde de la musique et de ce qu’on veut faire.Personnellement, je ne peux pratiquement pas chanter, avec la colo-rature, avant de connaître exactement les notes. Je l’apprends dans matête pour que mon cerveau sache exactement ce qu’il veut faire, puisj’apprends à ma voix à le faire. Si je ne connais pas d’abord les notes,cela engendre de mauvaises habitudes. J’ai été également violoncel-liste et le simple fait de pratiquer ces passages rapides m’a donné unecertaine expérience de la façon dont tout cela s’imprègne dans la

mémoire musculaire. C’est, il faut le dire, un processus. On doit vrai-ment travailler – même si cela rend dingue, on doit le faire. »

Pour aborder un cas plus spécifique, D’Angelo a-t-elle une compré-hension particulière des effets pyrotechniques étonnants de sa trèschère Cecilia Bartoli ?

« Eh bien, c’est un génie, précise d’emblée D’Angelo. Une machinetechnique et une musicienne extraordinaire. Je pourrais vous dire que sescordes vocales se rejoignent si rapidement et si efficacement qu’elle aréussi à maîtriser parfaitement sa voix. Elle chante entièrement “avec sonair” et les cordes se ferment. Elle ne souffle pas d’air à travers. Il est com-pliqué d’expliquer comment cela est faisable. Et comment peut-elle lefaire ? Je ne sais pas… elle est un phénomène de la nature ! »

« Pour ce qui est du chant, il s’agit seulement d’avoir une boîte à outils,poursuit-elle. Comment rendre quelque chose possible – comment lefaire dans la salle de répétition et comment le faire sur scène, où on estsouvent nerveux ou à bout de souffle ou vêtu d’un costume ridicule danslequel on peut à peine se tenir debout. Tout dépend des compétences etdes outils qu’on a, mentalement et techniquement. »

À VENIRQuand on lui demande ce qu’elle projette comme prochain tournantdans sa jeune et follement prometteuse carrière – ou même plus loindans l’avenir –, D’Angelo est animée par une sorte de joyeuse et rafraî-chissante « capacité négative » (pour employer la formule de Keats).

« D’une part, je sais qu’il ya assurément des choses que je veux faire– et que je dois réaliser –, mais je suis aussi ouverte aux surprises, dit-elle. Il y a certains rôles que j’aimerais beaucoup chanter, tels que Sestode La Clemenza di Tito [D’Angelo a déjà chanté Annio dans le mêmeopéra, au Met], et Octavian [du Der Rosenkavalier de Strauss]. Etj’aime vraiment la musique contemporaine et travailler avec des com-positeurs, participer à des créations, faire entendre des choses pour lapremière fois au public. »

D’ailleurs, parlantde cela, D’Angelo faitvaloir un point de vuequi, pour la plupartdes gens du milieu,pourrait passer pourune maxime anticon-formiste (mais admi-rablement théâtrale) :« J’aime ne pas lire lesnotes de programme àl’avance. C’est commepour un film – je neveux pas connaître laf i n d u f i l m àl’avance ! »

Ce qui nous ramèneà la production de laCOC. « Il y a probable-ment beaucoup deg e n s q u i v o n tentendre le Barbierde Séville pour la pre-mière fois, spécule-t-elle. J’aborde cela dela même manière. On

raconte une histoire et ce pourrait être la première fois que tout lemonde dans la salle l’entend. On veut faire la meilleure impressionpossible. Je suis vraiment impatiente d’avoir à nouveau la chance dejouer ce rôle dans son intégralité, je suis ravie ! »

TRADUCTION PAR ANDRÉANNE VENNE

Pour en savoir plus sur cette production du Barbier de Séville de la COC, visitezwww.coc.ca. Vous trouverez plus d’informations sur Emily D’Angelo en allant visiterson site Internet : www.emilydangelo.com.

LSM

LA MEZZO-SOPRANO ET DIPLÔMÉE DE L’ENSEMBLESTUDIO EMILY D’ANGELO, 2018. PHOTO: MICHAEL COOPER

OPÉRA

sm25-3_FR_p22-23_Emily DAngelo v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:42 Page 23

Page 24: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201924

WALLIS GIUNTAL’OPÉRA HORS DES SENTIERS BATTUS

par ADRIAN RODRIGUEZ

Wallis Giunta a tout pour elle. La mezzo-soprano canado-irlan-daise allie une colorature souple et précise à une présence scé-nique captivante. Elle possède un talent transcendant. Artistedécalée, elle a su rester fidèle à ses idiosyncrasies en les utili-sant pour grandir et repousser les frontières. Elle est aussi l’ar-

chétype d’une chanteuse d’opéra novatrice et difficile à classer, auxgoûts éclectiques, qui cherche constamment de nouveaux moyens decommuniquer avec son public.

La Scena Musicale s’est entretenue au téléphone avec l’énergiquerouquine juste avant ses débuts à l’Opéra de Seattle, dans le rôle-titrede La Cenerentola de Rossini. Elle sera au Canada le 24 novembrepour un récital avec le pianiste Steven Philcox à l’Université deToronto.

SES DÉBUTS Giunta a grandi à Ottawa, dans une maison qui abritait une collectionéclectique de disques allant de Michael Jackson à Mahler. Son père,Mike Giunta, un animateur de radio bien connu, producteur et acteurde voix, est un des directeurs de programmes fondateurs de Galaxie(maintenant Stingray), un service audio multiplateforme qui diffusede la musique en continu.

Dès son plus jeune âge, elle chante et improvise des harmonies surdifférentes chansons folkloriques avec sa sœur, qui l’accompagne à laguitare. Membre de l’Ottawa Central Children’s Choir pendant six ans,elle a voyagé avec le chœur aux États-Unis, en Italie, au Royaume-Uni,au Japon et partout au Canada.

À l’âge de 15 ans, Giunta décroche une place dans le chœur d’OpéraLyra, une importante compagnie d’opéra à Ottawa. Elle chante dansdes productions de Madama Butterfly et de La Bohème et « en tombetout simplement amoureuse ». Elle décide alors de devenir chanteused’opéra. Elle commence son cheminement opératique en tant quesoprano, mais sa professeure Jean MacPhail de l’École Glenn Goulddu Conservatoire royal de Toronto la guidera dans son développementvocal et l’aidera à devenir mezzo-soprano.

Giunta est aujourd’hui en voie de devenir un nom établi dans lemilieu de l’opéra. Elle est reconnue pour sa capacité d’adapter sa

voix argentée à divers styles vocaux et elle est à l’aise en concert,en récital ou à l’opéra.

TEDX TALKL’an dernier, Wallis a donné une conférence TEDx intitulée Singingout of the Box (chanter hors des sentiers battus). Elle voulait ainsiexposer toutes les facettes de sa voix. Elle a chanté Una voce poco fadu Barbiere di Siviglia de Rossini, I Can Cook Too de la comédie musi-cale On the Town de Leonard Bernstein et She Moved Through theFair, une chanson populaire irlandaise a cappella.

Quelle était sa motivation derrière cette conférence ? L’opéra peutêtre un domaine très rigide régi par les catégorisations vocales. Parconséquent, il peut être difficile pour les chanteurs aux multiplesfacettes d’être pris au sérieux.

« Je n’ai jamais eu de difficulté à trouver du travail en tant que chan-teuse, mais je crois que certains dans l’industrie préfèrent qu’unechanteuse se spécialise dans un style particulier », dit Giunta.

Pour les non-conformistes, il peut être étouffant et préjudiciable devouloir rentrer dans le moule. La clé de son succès a été d’embrasseret d’explorer différentes facettes de sa voix et de son art.

« On m’a proposé de nouveaux projets passionnants parce quej’avais la réputation d’être un peu bizarre. Par exemple, les organisa-teurs des BBC Proms à Londres m’ont contactée l’année dernière parcequ’ils célébraient le 100e anniversaire de Bernstein. Ils recherchaientdes chanteurs classiques polyvalents et capables de donner un récitalcomposé de répertoire classique traditionnel, de musique contempo-raine exigeante et expérimentale ainsi que de théâtre musical.

« Rester sur un chemin très étroit et ne jamais élargir ses hori-zons : non, je ne pense pas que ça serve au chanteur. Au contraire,ça le limiterait. »

MÉLODIES, FOLK ET RÉCITALS Wallis aime inclure de la musique contemporaine au programme deses récitals, en particulier de la musique folk/canadienne d’artistes telsque Gordon Lightfoot, Joni Mitchell et James Avery. La manière dontLightfoot utilise ses instruments et dont il compose pour sa guitarepartage des caractéristiques avec une chanson classique espagnole ou

PHOTOS : KIRSTEN NIJHOF

PHOTOS : TIM DUNK

OPÉRA

sm25-3_FR_p24-25_Wallis Giunta_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:43 Page 24

Page 25: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 25

une chanson folk irlandaise ou celtique. « Ces compositeurs abordentleurs œuvres avec sérieux, ce qui leur permet de bien se mélanger àd’autres mélodies. »

« Le mois prochain, je donne un concert à Toronto dans le cadre dela série Moordale et je chante notamment deux chansons de JoniMitchell. Elle est tout simplement fantastique et elle utilise sa voixd’une manière très saine, donc j’apporte très peu de changementsquand je chante sa musique. Je n’y mets pas tout le son de l’opéra, maisje le chante d’une manière classique et saine. »

TECHNIQUE VOCALE « Je ne suis pas vraiment de régime ou de technique en particulier, ditGiunta. Je considère plutôt la technique vocale comme une boîte àoutils remplie d’idées que j’ai recueillies auprès de tous les professeurset entraîneurs que j’ai eus dans ma vie. »

Giunta se définit comme une chanteuse à mi-chemin entre la tech-nique et l’intuition. « J’ai généralement tendance à être intuitive jus-qu’à ce que je constate que cela ne fonctionne pas, dit-elle en riant.Alors, je fouille dans ma boîte à outils et j’essaie les différentes straté-gies qui ont donné des résultats auparavant. » Le plus important selonelle est d’être confiante et de ne pas trop penser techniquement, celala libère et la rend présente sur le plan émotionnel et dramatique.« Voilà comment on obtient de vraies prestations exaltantes ! »

« Le plus difficile dans mes débuts, surtout dans la vingtaine, étaitle soutien respiratoire. J’ai un niveau d’énergie très élevé, toujours eneffervescence, et je suis naturellement assez mince avec une cage tho-racique étroite. J’ai souvent eu l’impression que je n’arrivais pas à meconnecter à mon corps et à y trouver assez d’espace pour respirerautant qu’il le fallait. »

Le fait de déménager à Leipzig et d’adopter un rythme plus lent aaidé Giunta à se stabiliser. « J’étais isolée et tranquille et je devais êtreseule avec moi-même, dit-elle. J’ai dû me détendre et me connecter àmoi-même. » Elle a découvert une technique de respiration dans leyoga qui s’est avérée utile. « Il s’agit de l’idée que créer de l’espace pourla respiration n’est pas une action, cela n’implique aucune force oueffort, les poumons agissent comme un vide. Lorsque vous expirezcomplètement tout l’air, les poumons se rem-plissent presque automatiquement, cela estnaturel. J’ai donc changé ma mentalité et aulieu de penser à prendre une grande respira-tion énergique, j’ai commencé à m’assurer quej’avais complètement utilisé tout mon air dansla phrase précédente pour avoir l’impressionque mes poumons se remplissent par eux-mêmes. J’ai compris qu’essayer de forcer marespiration ne me procurait pas plus d’air. »

Elle insiste sur le fait qu’il est importantd’élaborer une stratégie de respiration pourchaque pièce afin d’avoir la quantité d’air suf-fisante pour chaque phrase, en prenant decourtes inspirations pour les phrases courtes,afin d’éviter d’accumuler trop d’air et de créerune tension inutile pendant l’aria.

#MOI AUSSI« J’ai été victime de plusieurs cas de harcèle-ment sexuel, dit Giunta. Le plus souvent, unhomme en position de pouvoir essaie de pro-fiter de ce qu’il perçoit comme une jeunefemme vulnérable. » Le harcèlement sexuel àl’opéra, dit-elle, est à la fois fréquent et pénible. « Il faut jouer son per-sonnage avec émotion et faire sur scène avec un collègue des actesqu’on ne ferait jamais dans un bureau. Les gens deviennent confus etles lignes entre la vie personnelle et professionnelle s’estompent. »

« J’ai reçu beaucoup de propositions, mais je me tiens toujoursdebout et je dis non ! » Refuser des avances a souvent eu des consé-quences négatives, car la suite de l’expérience professionnelle devientinconfortable. « Ils s’en prendront à vous et vous traiteront différem-ment », dit-elle au sujet des agresseurs.

Néanmoins, Giunta a observé beaucoup d’amélioration dans lafaçon dont les compagnies gèrent le harcèlement. « Les entreprisespour lesquelles j’ai travaillé m’ont défendue à quelques reprises et sesont assurées qu’il n’y aurait aucune répercussion. Ainsi, j’ai vu plu-sieurs compagnies commencer le début de chaque contrat en faisantvenir quelqu’un de l’administration pour établir certaines règles :“Bonjour. Je vous souhaite à tous une belle expérience. Nous avonsune politique stricte de non-harcèlement. Tout le monde ici est traité

sur un pied d’égalité. Si vous vivez quoi que ce soit,voici la personne à contacter, voici aussi un numéroque vous pouvez appeler.” Ils nous donnent un planconcret. C’est transparent. »

Giunta a ajouté qu’un environnement propice auharcèlement est un environnement dans lequel lesgens autour des personnes au pouvoir tolèrent quele harcèlement se poursuive en fermant les yeux eten trouvant des justifications quant aux raisons deleur inaction. C’est pourquoi, à son avis, la solutionréside dans le fait que tout le monde, et non seule-ment les femmes, s’exprime quand survient un cas

de harcèlement. « Je sais que c’est difficile, et il y a toujours un risque,surtout en début de carrière, d’être mis sur liste noire ou étiquetécomme difficile. Mais la situation change, surtout ici en Amérique duNord, et la seule façon de poursuivre ce changement est de continuerà en parler et à dire “Non, ce n’est pas acceptable”. »

TRADUCTION PAR MÉLISSA BRIEN

www.wallisgiunta.com

LSM

PHOTO : KIRSTEN NIJHOF

PHOTO : KIRSTEN NIJHOF

OPÉRA

sm25-3_FR_p24-25_Wallis Giunta_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:43 Page 25

Page 26: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

NOËL SPINELLI, PHILANTHROPEVOLE TOUJOURS AUSSI HAUTpar WAH KEUNG CHAN / 17 DÉCEMBRE 2007

26

Après déjà une heure de conversation, et unpeu d’encouragement, le célèbre mécènedes arts, Noël Spinelli, révèle qu’il était uncrooner vedette dans les années 1950. Àl’époque, il rêvait d’être chanteur d’opéra.

Bien que ce rêve ne se soit jamais concrétisé, lamusique n’a jamais cessé de jouer un rôle pri-mordial dans sa vie. Aujourd’hui, il est reconnucomme l’un des philanthropes les plus impor-tants de Montréal.

Noël Spinelli attribue son caractère chari-table à son père. Ayant grandi à Lachine pen-dant la Dépression, sixième de huit enfants,Spinelli se souvient que, même si sa famillen’était pas fortunée, elle en avait un peu plusque ses voisins. Depuis 1922, le père de Spinelliexploitait avec succès un garage à Lachine, ildonnait souvent de son vin fait maison etcontribuait à l’église. « Il croyait qu’il fallaitaider les familles moins fortunées du quartier. »

C’est son oncle, un fidèle auditeur del’Opéra du Metropolitan les samedis à laradio, qui donne au jeune Spinelli la piqûrede l’opéra. Il étudie la musique, y compris latrompette, la contrebasse et le chant auConservatoire de Montréal. « J’ai toujoursmon diplôme de fin d’études signé parW i l f r i d P e l l e t i e r , l e f o n d a t e u r d uConservatoire », dit Spinelli en riant. En étu-diant le chant, Spinelli a appris tous les airsde baryton de Puccini et Verdi. En 1949, ildépensait toutes ses économies sur desvoyages en autobus pour assister à l’Opéradu Met chaque mois.

Pendant ce temps, Spinelli gagnait sa vie entant que chanteur de boîte de nuit. Éventuel-lement, il s’est taillé un public fidèle considé-rable. Mais un mariage raté et le désir de pas-ser du temps avec ses enfants l’ont convaincud’abandonner ce train de vie, même si cela luirapportait beaucoup plus que de travaillerpour son père. Lorsque Spinelli et son frèreont montré qu’ils étaient capables de gérerl’entreprise familiale, leur père a finalementpris sa retraite à l’âge de 70 ans en 1962. Legarage Spinelli a commencé la vente de voi-tures Studebaker en 1964, jusqu’à la dispari-tion de la marque en 1966.

Sans se décourager, Spinelli a passé l’annéesuivante à évaluer le marché avant d’arrêterson choix sur la marque Toyota en septembre1967. « Notre expérience de la gestion d’ungarage nous a appris l’importance du serviceà la clientèle et Toyota croyait que le clientdevait passer avant les actionnaires. »Spinelli valorisait également ses employés.« Qui de mieux qu’un concierge pour vousrecommander un bon balai ? Et beaucoup degens oublient leurs fournisseurs. » Puisquepour lui le client était au premier plan, il étaitfavorable à l’ouverture des concessionnairesla fin de semaine; il considère que ce change-ment était inévitable.

La relation Toyota-Spinelli, qui dure depuis40 ans, a été bénéfique pour les deux parties.Tout ce temps, les ingénieurs de Toyota ont visitéLachine pour recueillir les commentaires de sesclients. L’équipe Spinelli est passée d’un garageavec huit employés à huit concessionnaires,offrant en plus d’autres marques japonaisescomme Nissan et Honda, et à 400 employés.« C’est en s’améliorant qu’on grandit, déclare-t-il. Cela se produit naturellement. Quand la bonneoccasion se présente, on la saisit. »

Pendant qu’il gérait son garage et sesconcessions, la musique prit une place secon-daire. Tout cela changea en 1972 lorsqu’il lutdans un quotidien que le baryton canadienRobert Savoie déplorait le manque d’opéra àMontréal. Grâce à un ami commun, Spinelli arencontré Savoie lors d’un dîner et ils sontrapidement devenus amis. C’est ainsi quesont nés les Concerts Lachine. Pendant vingtans, ce duo, Savoie à titre de directeur artis-tique et Spinelli comme président, a offertaux résidents de Lachine des concerts gra-tuits et aux musiciens québécois des occa-sions de se produire.

En entendant Spinelli se remémorer leursréalisations, on peut imaginer les grandesexpériences qu’ils ont vécues et la joie qu’ilsont semée. Lors de leur premier gala d’opéra,Spinelli a reçu un appel de deux dames quivoulaient savoir comment s’habiller pour l’oc-casion. « Cela montrait que des personnes non‘sophistiquées’ viendraient nous voir, et c’estcela qui m’inspire. » À une autre occasion, laseule fois où Spinelli a eu des doutes sur lechoix du répertoire de son ami, Savoie avaitorganisé un concert entièrement consacré àBeethoven, lequel leur porta malchance.Spinelli était prêt à abandonner, mais après leconcert un homme âgé est venu le remercierpour sa première expérience de concertorchestral, ce qui redynamisa Spinelli. « Cegenre de commentaire me donne des ailes. »

Suivant l’exemple de son père, Spinelli aofficiellement pris sa retraite à l’âge de 70 ans

et il a ensuite consacré son temps à ses causesphilanthropiques. Le maire de Lachine l’arecommandé au conseil de la Place des Arts. Ila aussi siégé aux conseils de l’OSM, du Centrenational des Arts, de l’Opéra de Montréal et auConseil des arts de Montréal. Spinelli déplorele retard de Montréal sur Toronto en tant quecapitale culturelle. « Nous avons besoin de lanouvelle salle de concert de l’OSM et del’Opéra de Montréal pour prospérer. » Fort deson expérience, Spinelli est franc au sujet desconseils d’administration : « Le rôle du conseilest de ramasser des fonds. » Mais il suggèreégalement aux artistes d’être financièrementresponsables. Il encourage les autres à don-ner, même s’ils ne peuvent donner que dutemps. « Le montant donné n’est pas si impor-tant. Il y a beaucoup de petits groupes pour qui500 $ ou 1000 $ font toute la différence. »

Depuis sept ans, le projet chéri de Spinelli aété la restauration de l’orgue Casavant del’église des Saints-Anges de Lachine, où un pro-gramme de concerts bien rempli bat son plein.Un concours international d’orgue devraitdébuter en 2008 et on prévoit de diffuser cesconcerts dans des maisons de retraite. L’annéedernière, lorsque la paroisse des Saints-Angesse réjouissait de son nouvel orgue, Spinelli a éténommé archange honoraire.

Pour continuer son travail, Spinelli vacréer une fondation dont 50 % des fondsiront aux arts et à la culture. « La musiquem’a toujours donné beaucoup de satisfac-tion. J’y retrouverai toujours réconfort etplaisir. Elle m’est aussi essentielle que l’eauet l’air, déclare-t-il. Je veux partager cettepassion et voir les effets qu’elle suscite chezles autres. »TRADUCTION PAR ÉRIC LEGAULT

Les plus précieux moments musicaux de Noël Spinelli

›Turandot avec Corelli›Otello avec Tebaldi, Del Monaco et Tito Gobbi›La fille du régiment avec Pavarotti et Sutherland›Tosca avec Domingo et Behrens réalisé par Zeffirelli›Eileen Farrell dans Alceste de Gluck›Cecilia Bartoli avec l’OSM à Lanaudière›Pavarotti à la basilique Notre-Dame à Noël

Un regret

N’avoir jamais entendu Ezio Pinza en concert. « Il avaitune voix spéciale avec une couleur spéciale. »

Noël Spinelli a reçu le prix Ramon John Hnatyshynpour le bénévolat dans les arts de la scène 2019

LSM

OPÉRA

sm25-3_FR_p26-27_Noel Spinelli_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 9:14 AM Page 26

Page 27: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 27

LA TOSCAMANIEpar WAH KEUNG CHAN / 1er MARS 2002

Tout a commencé en blague », déclare Noël Spinelli à propos de sacollection de 124 enregistrements différents de Tosca de Puccini.« Robert Savoie m’avait dit qu’il avait chanté le rôle de Scarpia etdu sacristain. J’ai répondu que j’allais apprendre tous les rôles et,par simple curiosité, je voulais voir combien d’enregistrements je

pourrais trouver. À chacune de mes visites à l’Opéra du Met ou à LaScala, j’en trouvais d’autres dans leur boutique de souvenirs. Rendu à50, j’ai pensé arrêter, croyant les avoir tous trouvés. »

La collection de Spinelli comprend des Tosca chantées en italien, enallemand, en français, en russe et en anglais. La plupart sont des enre-gistrements commerciaux; il y a environ 35 enregistrements captés surle vif et 10 à 15 vidéos. Il les classe par ordre alphabétique du nom dela soprano qui chante le rôle-titre; ainsi la liste commence par un enre-gistrement de Licia Albanese. Il en possède sept de Maria Callas (aveccinq ténors différents) et onze de Renata Tebaldi (avec plusieurs ténorsdifférents). « J’aime beaucoup les enregistrements captés sur le vif,avec toutes leurs qualités et leurs défauts », déclare Spinelli.

QUELS SONT SES FAVORIS ?« Je choisirais l’enregistrement EMI de 1953 avec Callas, DiStefano et Gobbi. Cet enregistrement est généralement considérépar la critique comme une référence et je suis bien d’accord. Bienque Callas ne soit pas ma voix préférée, elle est ma Tosca préférée.La couleur de la voix de Callas, c’est à cela que j’imagine que res-semble Tosca. D’habitude, je préfère Tebaldi, mais sa Tosca nem’excite pas autant. Di Stefano est un merveilleux Cavaradossi etTito Gobbi est un fantastique Scarpia. De Sabata est le meilleurchef d’orchestre. Il a une compréhension incroyable de la partition.C’est comme ça que ça devrait sonner. Ça se ressent. »

AUTRES ENREGISTREMENTS INTÉRESSANTS« Le plus ancien de ma collection est celui de 1929 sur VAI, avec CarmenMelis en Tosca, Piero Pauli en Cavaradossi et Apollo Granforte en Scarpia,avec l’orchestre de La Scala. Il est intéressant en raison de son âge. »

Spinelli mentionne également l’enregistrement de 1938 àl’Opéra de Rome pour RCA Victor, avec Maria Caniglia en Tosca.

« J’ai récemment reçu l’enregistrement de Corelli à Parme, le 21janvier 1967. C’est un enregistrement complètement fou, avec unCorelli déchaîné devant une foule en délire. Je ne pense pas qu’il yait un chef d’orchestre aujourd’hui qui permettrait ce genre dechant. Corelli chante presque ad lib. »

Sur vidéo : « Le DVD de la télédiffusion de la production deZeffirelli au Met en 1985, avec Domingo, Behrens et CornellMacNeil, sous la direction de Giuseppe Sinopoli. C’est un incon-tournable. Le chant est de tout premier ordre. »TRADUCTION PAR ÉRIC LEGAULT

Noël Spinelli est président émérite du Concours international d’orgue du Canada et mécène.

LSM Produit par :

B I L L E T S À PA R T I R D E

25 $

writtenon skin

25 .28 .30.02 J A N V I E R 2 0 2 0 F É V R I E R

B E N J A M I N | C R I M P

P R É S E N T É PA R

OPÉRA

PHOTO : RUSSELL PROULX

sm25-3_FR_p26-27_Noel Spinelli_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 9:14 AM Page 27

Page 28: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201928

La formation vocale du baryton canadienGino Quilico, aujourd’hui âgé de 64 ans,a été peu habituelle. Pendant un an etdemi, à partir de l’âge de 20 ans, Gino aétudié presque quotidiennement avec

son défunt père, Louis, le plus grand barytondu Canada, pratiquant uniquement la tech-nique et ne chantant aucun répertoire. Leplan de cours suivait les « neuf lois » de Louis,immortalisées dans l’ouvrage à succès deJérôme Hine, Great Singers on GreatSinging. Aujourd’hui, Gino est prêt à parta-ger le savoir qu’il a acquis durant sa carrièreinternationale en chantant aux côtés dePavarotti, Domingo, Alfredo Kraus et MirellaFreni et à partager ses propres « six lois », ins-pirées de celles de son père.

On aurait pu penser que la voix d’opérade Gino est un trait génétique, mais en réa-lité, les chances d’un duo d’opéra père-filss o n t m i n i m e s . D a n s l e s a n n a l e s d uMetropolitan Opera, ils ont probablementété le seul duo à avoir chanté ensemble dansle même opéra (Manon en 1987). En effet,adolescent, Gino était un rebelle tournévers la chanson pop. Puis un jour, le père deGino lui a appris que la Canadian OperaCompany cherchait des choristes. Le faitd’être sur une grande scène et de porter descostumes a donné la piqûre à Gino et l’apoussé à demander des leçons à son père.

« Au cours de mes six premiers mois de for-mation avec mon père, il n’y avait aucune pro-duction de son, seulement les aspects tech-niques de l’ouverture de la gorge. Les six der-niers mois ont porté sur la respiration. Le sonest venu après : un son, deux sons et ainsi desuite. Après six mois de pratique sonore, nous

avons commencé à chanter sans cesse lamême aria, Avant de quitter ces lieux. Aprèsdeux ans d’études presque quotidiennes,j’étais complètement préparé. Le corps estl’instrument du chanteur et tout mon corpsétait accordé. »

« Mon père m’a fait faire des sons désa-gréables pour que je puisse sentir la voix. Ilétait très méthodique et un maître de disci-pline. Nous n’étions pas toujours d’accord etj’étais impatient », a déclaré Gino qui a admisavoir eu un gros conflit avec son père au coursdu processus (ils se sont finalement réconci-liés). Au bout de deux ans, Gino a été admisdans le programme d’opéra de l’Université deToronto en 1978, à 23 ans. On lui a immédia-tement attribué le rôle de Sid dans la produc-tion de l’école, Albert Herring, et le rôle prin-cipal dans Don Giovanni l’année suivante.« Ma technique était si solide que je gagnaisde l’argent en donnant des leçons aux autresétudiants », s’est souvenu Gino.

APPRENDRE DES AUTRESCHANTEURSLes leçons de Louis ont suivi Gino tout au longde sa carrière internationale et il est devenuun observateur très attentif, chantant auxcôtés des grands chanteurs des années 1980 et1990. « J’ai beaucoup appris de cette façon. Lamanière dont Mirella Freni a utilisé la langueitalienne n’a rien à voir avec la partition. Cesavoir-faire provient de toutes les traditionstransmises par les maîtres. J’ai aussi appriscomment les grands chanteurs ont desapproches diverses. Travailler aux côtésd’Alfredo Kraus m’a heurté les oreilles. Ilchantait à travers un trou, c ’était son

approche. Je me suisrendu compte que quandj’étais à côté de lui, le sonn’était pas joli, mais quedans la salle, le son pre-nait une autre couleur, ils’arrondissait pour deve-nir plus doux, mais sansperdre de sa portée. Onapprend aussi des mau-v a i s c h a n t e u r s … S u rscène, ils ont une voixf o r t e , m a i s e l l e n erésonne pas autant dansla sa l le . J ’a i comprispourquoi mon père pré-conisait de chanter enplaçant la voix d’une cer-taine manière, même sicela ne sonne pas bien ànos propres oreilles. »

« Domingo sait chan-ter, c’est un chanteurintelligent et calculateur.Lorsque vous regardezPavarotti, vous pouvez le

voir dans ses yeux, il est tellement concentrédans le masque et la voix suit bien. L’approchede Carreras, c’est de laisser sortir la voix sansentrave. Il disait qu’il préférait chanter pen-dant seulement dix ans comme un lion que[plus longtemps] comme un mouton. J’étaiscomme Carreras à une époque. Parfois, j’enmettrais un peu plus, mais ce n’est pas unefaçon intelligente de chanter. »

« Mon père pensait que Jussi Bjorling avaitla meilleure technique et il a appris à respirere n l ’ o b s e r v a n t q u a n d i l s c h a n t a i e n tensemble. Mon père prêchait religieusementpour la respiration. Elle est nécessaire pourpermettre aux cordes de vibrer. Il faut chan-ter avec son air et produire un son rond. Onne voit jamais les grands chanteurs expirer;ils laissent l’air entrer. »

« Beaucoup de jeunes chanteurs font l’er-reur d’aspirer l’air, ils ont trop d’air et, parconséquent, pas de légèreté. Luciano étaitléger comme une plume. La respiration estdans le diaphragme. Pas dans le ventre. Vousdevez créer de l’espace et laisser l’air entrer.Les côtes sont ouvertes, sans air, et les pou-mons respirent et se dégonflent lorsque vouschantez. Vous gardez ensuite les côtesouvertes pour reprendre votre souffle. Il m’afallu six mois pour maîtriser cet aspect. »Lorsqu’il est question de « soutien », Ginorigole : « C’est comme retenir son urine,comme un exercice de Kegel. »

« Les trois premières règles fonctionnent eninterrelation. Utiliser la respiration pour ouvrirla gorge. Utiliser la gorge pour bien respirer. Seservir du son pour bien respirer. »TRADUCTION PAR ANDRÉANNE VENNE

LSM

OPÉRA

GINO QUILICOLES LEÇONS DES GRANDS CHANTEURS

par WAH KEUNG CHAN

sm25-3_FR_p28-29_Gino Quilico + Gregoire Legendre_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:31 AM Page 28

Page 29: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

LES ÉPOQUES DE LEGENDREpar DANIEL SAMSON-LEGAULT

29

Il se rappelle que dans la mise en scène duChâteau de Barbe-bleue, façon RobertLepage, quand des femmes sortent d’unbain ensanglantées, des adolescentesassises devant la scène ont eu une réaction

très vive. Oh ! Mon Dieu ! « Elles étaientcomme au cinéma ! Les jeunes ont moins depréjugés que les plus vieux face aux produc-tions d’opéra contemporaines », penseGrégoire Legendre, directeur administratif etartistique d’Opéra Québec, qui vient d’annon-cer sa retraite. « Un grand nombre sont trèsenthousiastes après une représentation. »

La plupart des maisons d’opéra du monde ontdes problèmes de vieillissement et de diminu-tion de leur clientèle, ce qui se reflète évidem-ment dans leurs états financiers. À son arrivée àOpéra Québec, Legendre avait aussi le mandatd’élargir le public. Ce qu’il a brillamment réussi.

« Au Québec, la musique a été un peu délais-sée par le secteur de l’éducation. » Pour les ins-titutions culturelles, une génération a été pra-tiquement perdue. « Les jeunes, il faut lesexposer dès leur jeune âge. Quand moi j’étais à

l’école primaire, tout le monde apprenait lesolfège. » Maintenant, il faut compter dans lesécoles sur des « leaders », habituellement desenseignants, qui organisent des sorties parti-culières pour leurs élèves.

Son audace a surpris. Tout le monde n’étaitpas d’accord avec un festival d’opéra à Québecen 2011 : ce serait l’échec d’Opéra Québec, lapetite ville ne pourrait pas faire vivre autant deproductions, ça allait tuer la compagnie, etc. Aucontraire, le festival est devenu un événementincontournable pour plusieurs, il attire des tou-ristes (qui ne seraient pas venus pour une seuleproduction) et fait connaître globalementQuébec comme une ville d’opéra. « Le festivalest connu internationalement. À partir du fes-tival, ce sont les médias qui se sont mis à nousappeler et à nous demander des entrevues… »

Pendant sa vingtaine d’années à la directiond’Opéra Québec, Legendre a fait appel à desartistes très variés. Des cinéastes, entre autres,comme François Girard et Robert Lepage. Lamise en scène et le jeu des comédiens sontpourtant bien différents entre le cinéma et lethéâtre. Pour la mise de scène de l’opéra, lescinéastes ont-ils une approche particulière ?« Oui. Ils accordent plus d’attention au visuelet les transitions entre les scènes sont plusfaciles quand des projections vidéo sont pos-sibles… Il ne faut pas oublier que, contraire-ment au théâtre, les opéras sont produits géné-ralement dans de très grandes salles, l’audi-toire peut être loin et la diffusion en vidéo estde plus en plus répandue. Pour le reste, la dif-férence tient au timing : à l’opéra, les acteursdoivent respecter le rythme général, alorsqu’au théâtre, ils ont plus de liberté dans leursrépliques. Par ailleurs, les metteurs en scène de

théâtre ont parfois de la difficulté à traiter leschœurs, à savoir quoi en faire sur la scène.François Girard est très bon là-dedans. »

Legendre passe la main. On lui a souventdemandé ses meilleurs souvenirs d’OpéraQuébec ou du Festival d’opéra de Québecqu’il a fondé en 2011. Il y en a plusieurs. Maisil me dira que c’est la production du TheTempest de Thomas Adès, dans une mise enscène de Robert Lepage, qui l’a le plus tou-ché. Des regrets peut-être ? « J’aurais bienaimé présenter au public de Québec DerRosenkavalier de Richard Strauss et leDialogues des carmélites de Poulenc. Dansles deux cas, cependant, ça aurait demandéénormément de ressources. Pour Strauss, ilaurait probablement fallu aller à l’interna-t ional pour certains rôles , mais pourPoulenc, on aurait facilement pu trouvertous nos gens au Québec. »

Car pour lui, un des plus grands plaisirs estd’encourager les talents régionaux qui parfoisse retrouvent dans des rôles importants surdes scènes internationales, comme la mezzoJulie Boulianne, le ténor Frédéric Antoun ouMarianne Fiset, qui vient de livrer une bienbelle prestation comme Violetta.

Il a annoncé son départ et l’arrivée de sonsuccesseur, mais il est encore là en poste jus-qu’à la fin de 2020. Le temps d’une productionde La Chauve-souris de Johann Strauss fils auprintemps et d’un festival l’été suivant. Etaprès ? « J’ai 69 ans. Je vais d’abord prendredu repos, puis voyager un peu. » Et un retourau chant ou au violoncelle ? « Pas le chant. Ilfaut un entraînement sérieux et j’ai cessé il y aune quinzaine d’années. Mais oui, je vais sûre-ment ressortir mon violoncelle… » LSM

PHOTO : OPÉRA DE QUÉBEC

Les six règles de Gino

1. LA POSTURELa tête et le cou sont droits. La colonne verté-brale est droite. La mâchoire relâchée. Lesépaules sont détendues. La cage thoraciqueouverte et flexible. Les genoux ne sont jamaisbloqués, mais légèrement pliés. Le poids estmis dans la plante des pieds.

2. L’OUVERTURE DE LA GORGEDétendez la mâchoire. Ouvrez la gorge commepour bâiller. Concentrez-vous sur l’espacedans votre gorge, mais évitez de créer des ten-sions. Soulevez et ouvrez le palais mou mobile.Les cordes vocales doivent émettre les sonslorsque l’air est libéré.

3. LA RESPIRATIONRespirez de la partie médiane du ventre (dia-phragme) par le nez et la bouche. Utilisez vosmains pour guider le souffle et la voix vers l’ex-térieur et vers l’avant. Évitez d’aspirer l’air.

Inspirez par l’arrière des poumons. Détendez-vous dans la respiration et laissez l’air s’écou-ler librement comme un soupir.

4. L’ESPACE ET LA RÉSONANCESoyez alerte et éveillé. Soulevez le palais etsentez l’air froid dans les cavités des sinus.Gardez un léger sourire au niveau du haut desjoues. Émettez le son dans l’espace (ou ce quenous appelons le masque).

5. CONSCIENCE ET CONNEXIONLa conscience du corps est importante,comme pour la méditation. Prenez consciencedes muscles de l’abdomen. Prenez consciencede l’espace autour de vous. Évaluez votrehumeur, vos sentiments et vos sensations, sivous vous sentez prêts. Prenez contact avecvous-même et devenez « un ».

6. VISUALISATION SONORE ETCORDES VOCALESTrouvez et reconnaissez les cordes vocales.Les cordes doivent être tendues pour la bonne

résonance. Imaginez une forme d’œuf dansvotre bouche. Effectuez l’exercice de bour-donnement nasal. Commencez par une notebasse et augmentez de demi-tons tout envisualisant une descente.

www.ginoquilico.com

OPÉRA

sm25-3_FR_p28-29_Gino Quilico + Gregoire Legendre_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:31 AM Page 29

Page 30: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201930

Le Tapestry Opera célèbre ses 40 ans avecnotamment une initiative plutôt inhabi-tuelle pour cette compagnie novatrice deToronto : une reprise.

« On m’a reproché de l’avoir repriseaussi tôt, déclare le directeur artistique duTapestry, Michael Mori, au sujet de RockingHorse Winner, un opéra d’Anna Chatterton(livret) et Gareth Williams (musique) quirevient pour six représentations, du 23 avrilau 2 mai. Mais c’est un cas particulier. C’estune opportunité stratégique. »

Basé sur la nouvelle éponyme de D.H.Lawrence, Rocking Horse Winner a récolté debonnes critiques en 2016, un engouement surles médias sociaux et un impressionnant sou-tien de l’industrie sous la forme de neuf nomi-nations aux prix Dora et cinq victoires, dontdes prix pour Meilleure production etMeilleure direction, cette distinction ayant étéremise à Mori.

« En conséquence, le public en avait plusentendu parler qu’il ne l’avait vu, explique ledirecteur artistique. Il ne s’agit pas tant de leramener comme un ‘’plus grand succès’’ que desavoir que beaucoup de spectateurs qui dési-raient y assister n’en avaient pas eu la chance. »

Évidemment, la saison 2019-2020 duTapestry compte aussi des premières, mêmesi la production d’ouverture, TAP:EXAugmented Opera (20-23 novembre), n’estpas tant une pièce au sens strict qu’unmélange entre la haute technologie qui

« plonge dans un monde qui nous oblige àaugmenter et à questionner la réalité ». À enjuger par ses précédentes éditions, le punkrock, la musique classique persane, le théâtrephysique, le platinisme et le hip-hop n’en sontpas nécessairement exclus.

Suivra une production (19-23 février) àl’opposé d’une production augmentée :Jacqueline, une exploration de l’art et de lavie de Jacqueline du Pré par la compositriceLuna Pearl Woolf et la librettiste RoyceVavrek pour deux interprètes, la sopranoMarnie Breckenridge et le violoncellisteMatt Haimovitz. Fait plus qu’intéressant,Haimovi tz , professeur à l ’Univers i téMcGill, était ami avec la violoncelliste bri-tannique atteinte de sclérose en plaques etson mari Daniel Barenboim.

Songbook, la rétrospective annuelle desmoments forts du Tapestry, suivra les 20 et 21mars, avec le pianiste Christopher Foley et lamezzo-soprano Krisztina Szabó comme men-tors en chef. Ces spectacles mettent en vedetteles participants au programme du nouveaucours de maître Opéra 101 pour jeunes artistesdu Tapestry. « Nous ne sommes peut-être pastoujours en mesure de produire des opéras,mais certaines arias et scènes puissantes etémouvantes de grands artistes canadiensméritent d’être célébrées », dit Mori.

Le 16 juillet, bien après Rocking HorseWinner, la compagnie présentera une autrereprise : un concert au Koerner Hall d’IronRoad, le célèbre opéra de Chan Ka Nin(musique) et Mark Brownell (livret) qui réunitquarante chanteurs et danseurs et unorchestre de quarante musiciens, dont cer-tains instrumentistes chinois traditionnels.

La programmation se caractérise par unegrande diversité de styles et de techniques et,comme par le passé, les spectacles se dérou-lent dans divers lieux, y compris dans certainsespaces de type off-off-Broadway. « Le chan-gement de lieu est aussi important dans l’ex-périence de l’opéra que la recherche d’unesalle appropriée à l’œuvre. »

Il mentionne M’dea Undone (2015), uneactualisation d’Euripide de John Harris(musique) et Marjorie Chan (livret), commeétant un accord particulièrement réussi entrel’œuvre et le lieu, soit l’ancienne briqueterieEvergreen Bricks Works, un espace industrielsemi-restauré en espace public, discrètementorné de graffitis et à portée de voix de lacélèbre promenade de la vallée de la rivièreDon. « Les sons de la ville qui entraient par lemur ouvert étaient géniaux, affirme Mori.D’autres spectacles fonctionnent mieux dansune ambiance de type boîte noire. Nousaimons la liberté de laisser l’expérience chan-ger en fonction du spectacle. »

Le public du Tapestry est, lui aussi, chan-geant. Le directeur est reconnaissant de sabase régulière d’abonnés, sans laquelle unedémarche artistique expérimentale serait troprisquée à soutenir. Ils jouent aussi un rôleimportant dans le bouche-à-oreille : « Lesabonnés qui partagent leur appréciation sonttrès utiles. Mais on ne peut pas compter quelà-dessus pour grandir. »

Quant aux acheteurs de billets à l’unité, ilsviennent en fonction de l’esthétique du spec-tacle ou en raison des divers partenaires artis-tiques avec lesquels la compagnie travaille.« Notre public est composé de gens de théâtre,de mordus d’opéra et de ces 30 % magiques despectateurs intéressés par le spectacle, intri-gués par le marketing ou influencés par les bonscommentaires. » Parfois le public est jeune,parfois non. « Nous avons un public incroya-blement diversifié, à l’image de Toronto. »

Malgré cette diversité, certains protocolescontemporains unissent les productions duTapestry, y compris l’absence de présupposi-tions culturelles présentes dans de nombreuxopéras classiques des siècles passés. Cettepriorité semble non seulement valable d’unpoint de vue général, mais adaptée au carac-tère multiculturel de Toronto.

« Politique est un grand mot, dit-il. Mais jepense qu’il est de notre responsabilité d’être enphase avec les conversations qui ont lieu dansnotre ville et dans notre monde. Nous avons unslogan cette année, Tapestry is TO. Ce quisignifie que nous sommes très fiers du genre deconversations et de leadership dont Torontofait preuve dans le monde en ce moment. »

« Nous ne suivons pas de stratégie politiqueen soi, mais nous n’avons aucun désir decontinuer de répéter l’ancien modèle de miso-gynie ou le concept de l’altérité qui se retrouvedans certaines œuvres culturellement d’uneautre époque ou abusives. »

« Nous nous intéressons à ce que signifieêtre un citoyen du monde d’un point de vuetorontois et à la façon dont nous pouvons lerefléter dans l’art. Ainsi, une émission spécialesur Vienne qui inclut la musique de Mozart,ou une émission spéciale sur Rome, Milan ouFlorence qui présente la musique de l’époque,montre que la musique de l’époque est liéed’une certaine manière. Il s’agit plus d’unephilosophie créative que d’une philosophiepolitique, mais nous avons l’intention de fairede même pour Toronto. »

Mori n’est pas indifférent au passé. Nousnous sommes entretenus entre deux répé-titions de La Clemenza di Tito de Mozart àl’Opéra McGill (8, 9 et 10 novembre), dontil est le metteur en scène. « Mozart estexceptionnel parce qu’il semble être politi-quement motivé par un point de vue majo-

TAPESTRY OPERARÉTROSPECTIVE ET PERSPECTIVES D’AVENIRpar ARTHUR KAPTAINIS

ROCKING HORSE WINNERPHOTO : TAPESTRY OPERA

OPÉRA

sm25-3_FR_p30-31_Tapestry Orchestra + Discovery Box_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:45 Page 30

Page 31: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 31

ritaire, contrairement aux opéras de DaPonte, qui adoptent un point de vue révo-lutionnaire, explique-t-il . En quelquesorte, c’est de la propagande financée par

Prague pour couronner l’empereur romaincomme roi de Bohême. »

« Ce qui m’intéressait, à l’approche des élec-tions [fédérales], est de considérer la piècecomme de la propagande et d’ouvrir uneconversation plus large sur la façon dont nouspercevons le récit que nous raconte tout gou-vernement ou parti politique prétendant aupouvoir. La plupart du temps, on nous imposeune façon de penser, ce qui était l’un des butspremiers de cet opéra. »

Revenons aux projets du Tapestry. Autremanifestation du nouvel intérêt de la compagniepour le passé, un projet, appuyé par le Fonds destratégies numériques du Conseil des Arts duCanada, visant à créer des archives numériquesen ligne de l’opéra canadien, en commençantpar le catalogue du Tapestry puis en élargissantla portée aux autres compagnies. « Tout l’opéracanadien, de toutes les époques », précise Mori.Le Centre de musique canadienne participe éga-lement à cette grande initiative.

Cela ne signifie pas pour autant que la com-pagnie abandonne ses méthodes progres-sistes. Parmi les productions en préparation,mentionnons R.U.R. – A Torrent of Light, unopéra intégral de la compositrice Nicole Lizéeet du librettiste Nicolas Billon en collabora-tion avec l’Université de l’École d’art et dedesign de l’Ontario, une commande conjointeavec l’Opéra de Philadelphie, un partenariatavec le festival Luminato et les créateursd’Iron Road et un opéra hors murs des com-positeurs Brian Current et Liza Balkan.

Il semble qu’en dépit d’une reprise occa-sionnelle, Tapestry restera une organisationtournée vers l’avenir qui mise sur la présenta-tion de nouveau matériel pour asseoir sa répu-tation. « Nous réexaminerons la questionlorsque dix autres compagnies canadiennescommanderont autant d’œuvres que nous etles présenteront aussi bien ! »

TRADUCTION PAR MÉLISSA BRIEN

www.tapestryopera.com

LSM

ROCKING HORSE WINNERPHOTO : TAPESTRY OPERA

Depuis sa création, LaScena Musicale apour objectif de rendre la musique clas-sique plus accessible. Nous avons choiside passer par le médium écrit pour infor-mer les lecteurs, ainsi que pour promou-

voir et partager ce que nous apprenons sur lesartisans de la musique dont le travail est siimportant pour tant de gens. Comme lestemps changent, La Scena Musicale a égale-ment évolué pour devenir une publication à lafois imprimée et en ligne ainsi qu’une sourced’information sur la scène culturelle, non seu-lement à Montréal, mais partout au Canada,grâce à notre calendrier. À une époque où lepublic est à la recherche de nouvelles expé-riences, LaScena Musicale a décidé de faireencore un pas de plus.

Certains d’entre vous ont peut-être déjàremarqué nos annonces du Coffret DécouverteLaScena Musicale. Il s’agit d’une initiative visantà promouvoir les arts et la musique classique età les rendre plus accessibles à ceux qui souhai-tent explorer et découvrir la richesse de la scèneculturelle montréalaise. Nous ajoutons doncl’expérience directe à nos méthodes de diffusion

afin d’inciter à la découverte. Avec ce Coffret,nous espérons donner au public une occasionnon seulement d’apprendre à connaître lamusique et la culture montréalaises, mais ausside l’explorer de différentes façons.

Les abonnés du Coffret Découverte rece-vront trois boîtes par an. Dans chaque boîte, ilstrouveront une paire de billets et un disque.Chaque Coffret Découverte contient des biensd’une valeur de trois à cinq fois supérieure aucoût d’un abonnement. Ils recevront leurCoffret Découverte par la poste. Le contenudes boîtes n’est pas laissé au hasard… Nousvoulons en effet que les abonnés aiment vrai-ment ce qu’ils découvrent. Ainsi, nous vou-drions que ceux qui désirent s’abonner nousaident à connaître leurs préférences. Il n’estpas dans notre intérêt de vous envoyer quelquechose qui a peu de chance de vous plaire !

Alors, lorsque vous commanderez le CoffretDécouverte, vous aurez à remplir un question-naire. Cela aidera LaScena Musicale à vous pré-parer un envoi qui sera enrichissant et qui vousplaira. Certaines questions de base serontposées, telles que vos types de musique préférés

et les genres d’événements culturels auxquelsvous aimez assister. Vos réponses nous aiderontà vous offrir un Coffret Découverte personnalisé.

Vous recevrez par exemple une paire debillets pour l’opéra, pour un récital de musiquede chambre ou pour d’autres événementsartistiques, comme le cirque ou la danse. Ledisque d’accompagnement sera égalementchoisi à la lumière de vos goûts musicaux.

Avec un prix de départ de 99 $, un abonne-ment peut ouvrir des horizons pour les étu-diants disposant d’un budget limité. Vousvous demandez quoi offrir en cadeau ? Lecontenu du Coffret Découverte conviendraparfaitement à un ami, un membre de votrefamille ou une personne que vous souhaitezremercier d’une façon unique.

La Scena Musicale évolue. Nous espéronsque le Coffret Découverte contribuera àrendre la musique classique et les événementsculturels plus accessibles, non par des écrits,mais par des expériences artistiques directes.

514-948-2520 x2 • www.maSCENA.org

COFFRET DÉCOUVERTE LA SCENA MUSICALEOUVERTURE SUR DE NOUVEAUX HORIZONS

OPÉRA

sm25-3_FR_p30-31_Tapestry Orchestra + Discovery Box_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:45 Page 31

Page 32: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

32 NOVEMBRE 2019

Depuis 1976 et sa fondation par AlainNonat, le Théâtre Lyrichorégra 20 vienten aide aux jeunes artistes lyriques cana-diens qui souhaitent faire carrière. Il afallu du temps, de l’énergie et beaucoup

de voyages pour nouer des liens de confianceentre différents directeurs de théâtres lyriqueset acteurs du milieu de l’opéra. En 1994, unprogramme spécialement dédié à l’insertionprofessionnelle des jeunes chanteurs de larelève canadienne est mis sur pied. Il s’agit duprogramme des Jeunes AmbassadeursLyriques (ci-après, JAL), dont l’objectif estaussi de construire des ponts avec plusieurspartenaires issus du monde entier. C’est là ungrand motif de fierté pour Alain Nonat. Ledirecteur général et artistique du ThéâtreLyrichorégra 20 revenait justement d’un évé-nement spécial, organisé le 12 octobre dernierà l’Opéra de Ratisbonne (Allemagne), afin desouligner le 30e anniversaire des relationsentre le Québec et la Bavière. « Trois chanteursquébécois lauréats de notre programmeétaient avec nous : Geneviève Lévesque, CécileMuhire et Jean-Philippe McClish, joints surscène par des chanteurs bavarois. Et notre par-tenariat avec la Bavière ne s’arrête pas là ! Cetteannée, à l’occasion de trois concerts et du gala,nous pourrons compter sur la présence de plu-sieurs directeurs théâtres lyriques bavarois,v e n a n t d e R a t i s b o n n e , A u g s b o u r g ,Wurtzbourg et Nuremberg. »

TROIS SOIRÉES LYRIQUES, EN PLUSDU GALA ANNUELCette année, l’agenda du Théâtre Lyrichorégra20 s’annonce, une nouvelle fois, chargé. Unepremière soirée lyrique sera organisée le 20novembre, en présence du consul général deChine à Montréal. Accompagnés au piano, lescandidats retenus y auront la chance de sefaire entendre individuellement dans unesérie d’airs d’opéra divers devant plus d’unequinzaine de directeurs de théâtres lyriquesinvités pour l’occasion. Le 21 novembre,deuxième soirée lyrique, présidée cette foispar le directeur de la représentation de laBavière à Montréal. Au programme, des extra-its d’opéras allemands et une sélection de lie-der. Le 22 novembre, c’est au tour de l’Italie etdes airs italiens d’être mis à l’honneur.Présidée par le directeur de l’Institut culturelitalien, cette troisième soirée donnera auxjeunes artistes une dernière occasion de faireentendre leurs voix individuelles avantd’aborder la 26e édition du gala-bénéfice desJAL, dans le cadre des Rencontres lyriquesinternationales de Montréal. En effet, commele précise Alain Nonat, le programme du gala,organisé le 23 novembre, sera exclusivementcomposé de duos, trios et autres numéros

d’ensemble. Pour cette nouvelle édition, AlainNonat pourra compter sur la participation del’Ensemble Sinfonia de Montréal, sous ladirection de Louis Lavigueur, et sur le consulgénéral du Mexique, doyen du corps consu-laire et président d’honneur de la soirée.

PROCESSUS DE SÉLECTIONChaque printemps, des auditions sont organi-sées à Montréal, Toronto et Vancouver. À l’au-tomne, les candidats retenus ont l’occasionunique d’être entendus par des directeurs demaisons d’opéra du monde entier. Certainschanteurs, comme la mezzo-soprano CarolineGélinas, les barytons Jean-Philippe Mc Clishet Geoffroy Salvas ou le ténor Marceld’Entremont ont tenté leur chance plus d’une

fois. C’était l’occasion pour eux de se faireconnaître des professionnels du milieu, dansl’espoir d’obtenir un contrat à l’international.

En novembre, le Théâtre Lyrichorégra 20donnera leur chance à dix-neuf jeunes chan-teurs lyriques de la relève canadienne. S’yajoutent onze chanteurs lyriques étrangersprovenant d’Allemagne, de Chine, de Corée duSud, de France, d’Italie, du Japon, duMexique, de Slovaquie et de Suisse. Au total,trente artistes lyriques seront en compétition.

UN PROGRAMME DESTINÉ AUXJEUNES ARTISTESLe programme des JAL comporte plusieursvolets : participations à des auditions, à descours de maître, stages de perfectionnementau sein d’institutions lyriques à l’étranger,entrées directes dans les demi-finales deconcours internationaux, engagements pourdes concerts ainsi que pour des productionsd’opéras en Europe, en Russie, en Asie et auMexique. Depuis 2004, ce programme a per-mis la création de divers projets, dont un voletde ses auditions en Chine, une coproduction

de l’opéra Carmen de Bizet en Chine, un pro-gramme de cours de maître suivi d’une pro-duction à Opéra Brasov. À noter également, en2018, une coproduction de concerts à l’OpéraHélikon de Moscou.

Par la voie du Théâtre Lyrichorégra 20, ceprogramme soutient financièrement les lau-réats en leur offrant des bourses de déplace-ment et, si possible, une partie des frais deséjour. Il s’agit, en outre, d’un programmeinternational d’échanges lyriques qui permetannuellement la venue de près d’une dizained’artistes lyriques de divers pays.

RÉALISATIONS ET PROJETSFort de son réseau qui compte aujourd’huiprès de 200 partenaires dans 26 pays diffé-rents, le programme a permis à de nombreuxlauréats canadiens de se produire devant unecentaine de directeurs de maisons d’opéra.En 25 ans, le programme a offert à ses lau-réats près de 300 engagements à travers lemonde. Ces prestations ont d’ailleurs permisà plusieurs lauréats de se démarquer et d’ob-tenir d ’autres engagements dans desthéâtres lyriques partenaires du programme.C’est ainsi que Suzanne Taffot s’est produited e r n i è r e m e n t à l ’ O p é r a d e M i n s k e nBiélorussie, à l’Opera San Miguel de Allendeau Mexique ou encore à l’Opéra Gärtnerplazde Munich, où elle fut engagée à onzereprises dans le rôle de Mimi (La Bohème).De plus, en octobre 2019, elle a participé, auxcôtés du baryton Hugo Laporte, de la mezzo-soprano Rachel Tremblay et du pianisteMaxime Dubé-Malenfant, à une série dedeux concerts organisés en Chine. « Nouscherchons actuellement à développer nosrelations, en particulier avec un partenaire àPékin et un autre à l’Opéra de Shenzhen,confie Alain Nonat. À la suite de la tournéed’auditions que nous avons effectuée, noussongeons aussi à exporter en Chine le pro-gramme des JAL, ce qui nous ouvrirait desportes vers d’autres villes. Ce serait encoretrès positif pour notre programme et leschanteurs canadiens que nous soutenons. »

Alain Nonat est fier que des centaines delauréats ayant été soutenus dans leur début decarrière par le programme des JAL continuentde briller sur les scènes du monde entier. C’estnotamment le cas des mezzo-sopranosMichèle Losier et Julie Boulianne. Une sourcede motivation supplémentaire pour le créa-teur de ce programme !

Le Théâtre Lyrichorégra 20 présente le 26e Gala desJeunes Ambassadeurs Lyriques le 23 novembre à19 h 30 à la salle Claude-Champagne.

www.l20.ca

LSM

THÉÂTRE LYRICHORÉGRA 20LES JEUNES AMBASSADEURS LYRIQUESpar JUSTIN BERNARD

GALA DES JEUNES AMBASSADEURS LYRIQUES 2017PHOTO THÉÂTRE LYRICHORÉGRA

OPÉRA

sm25-3_FR_p32-33_Lyrichoregra + Opera Bouffe_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:46 Page 32

Page 33: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

33NOVEMBRE 2019

Il y a tout juste 140 ans,Offenbach lançait sonopérette La fille dutambour-major, sondernier grand succès

après avoir triomphépendant vingt ans dansles salles parisiennes.L ’ O p é r a B o u f f e d uQuébec a choisi cette

pièce pour célébrer le bicentenaire de la nais-sance du compositeur. Nous nous sommesentretenus avec Simon Fournier, directeurartistique et musical de l’institution.

« Diriger Offenbach est un véritable tour deforce, car les tempi changent tout le temps.En outre, Offenbach est un homme dethéâtre; il faut être attentif à tous ses choix etses suggestions. » Prudence, attention et col-laboration sont de mise en ce qui a trait auxœuvres d’Offenbach. La direction musicale vade pair avec la mise en scène (Alain Zouvi) etla chorégraphie (Monik Vincent) afin demonter un édifice musical et théâtral voué àdéclencher nos rires les plus francs ! Et si le

rire a animé Offenbach à travers toute sa pro-duction, c’est peut-être parce qu’il était lui-même espiègle, comme le rappelle SimonFournier : « Il y a de nombreuses anecdotes àson sujet lorsqu’il était violoncelliste à l’or-chestre, par exemple qu’il jouait les thèmesd’autres musiciens ou trafiquait des lutrinspour qu’ils s’effondrent en plein concert. »L’espièglerie ne faisant pas tout, c’est surtoutl’alliance de la méticulosité, d’un grand sensdu théâtre, d’un immense talent d’écriture etd’orchestration ainsi que d’un humour parti-culièrement raffiné qui permet aux opérettesd’Offenbach de nous faire rire aujourd’huiencore, sans prendre une seule ride.

La fille du tambour-major est une histoired’amour riche en rebondissements sur fondd’occupation militaire. Comme toujours,Offenbach se moque du politique, du militaireou du bourgeois et de leurs abus, « de la mêmemanière que peut le faire Jean-René Dufortdans Infoman », précise Simon Fournier. Lasouplesse du livret d’opérette permet de retra-vailler celui-ci au besoin, afin d’en retirer lesréférences trop surannées et de le faire réson-

ner davantage aujourd’hui, en lui donnant unrythme qui correspond davantage au publicactuel. « J’ai toujours insisté sur le fait qu’ondoit raconter une histoire. C’est pour cela queles gens viennent. Dans cette production, onpeut s’attendre à un jeu de haut niveau dans unemise en scène aussi rythmée que la musique :ce sera un véritable feu roulant ! » Un feu de jeu-nesse également, à considérer de près lessolistes qui prêteront leur voix à cette produc-tion. Dans le rôle principal de Stella, on retrou-vera la soprano Lucie St-Martin, qui partagerala scène avec Simon Chaussé, Pierre Rancourt,Klara Martel-Laroche, Guillaume Beaudoin,Eric Thériault, Rose Naggar-Tremblay etAlexandre Iannuzzi. « À l’opéra, la sopranomeurt en chantant, mais à l’opérette, elle semeurt de rire. » Sur cette conclusion de SimonFournier, on souhaite à tous une belle opéretteet quelques crampes abdominales bien méri-tées !

La fille du tambour-major sera présentée par l’OpéraBouffe du Québec les 9, 10, 15, 16 et 17 novembre 2019à la Maison des Arts de Laval. www.operabouffe.org

LSM

Une soirée à Vienne

Un récital à quatre voix mettant en vedettela musique de Mozart et Schubert

En 1820

30 Novembre 201920:00

Billets: 20$

Info: 514-948-2520, extension #2 billets disponibles sur Eventbrite.com

Salle Joseph Rouleau, 305 ave Mont-Royal

LA FILLE DU TAMBOUR-MAJORÀ L’OPÉRA BOUFFE DU QUÉBECpar BENJAMIN GORON

SIMON FOURNIER

MAQUETTE POUR LA FILLE DU TAMBOUR-MAJOR

OPÉRA

sm25-3_FR_p32-33_Lyrichoregra + Opera Bouffe_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:46 Page 33

Page 34: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

COMPAGNIES D’OPÉRA INDÉPENDANTESpar ANDRÉANNE VENNE ET JUSTIN BERNARD

34

NOUVELLE-ÉCOSSEMARITIME CONCERT OPERAFondée en 2003 par Nina Scott-Stoddart, laMaritime Concert Opera Society a pour objec-tifs de présenter des œuvres en versionconcert (sans mise en scène, décors ni cos-tumes) et en version originale, d’offrir desbillets abordables, de promouvoir la passionpour l’opéra, l’opérette et la comédie musicaleainsi que de soutenir la culture et les artistesen Nouvelle-Écosse et dans les Maritimes.www.maritimeconcertopera.com 

QUÉBECMAISON D’OPÉRA ET DE CONCERTSDepuis 2014, La Maison d’Opéra et deConcerts de Sherbrooke offre une program-mation de haut calibre où brillent de talen-

tueux artistes à la carrière florissante auQuébec et à l’international, souvent origi-naires de l’Estrie, mais trop rarement de pas-sage à Sherbrooke. En première cette saison,elle présente un opéra complet, Don Pasqualede Donizetti. www.maisondoperaconcerts.com

OPÉRA CONCEPT M.P.Les productions Opéra concept M.P. propo-sent des projets d’opéra innovants et multidis-

ciplinaires et se veulent la première compagnied’art lyrique à unir des œuvres rock au genremusical opératique pour en faire de nouvellesœuvres à part entière. Prochainement, ennovembre, aura lieu la première à Toronto deAnother Brick in the Wall: The Opera, avec lesparoles de Roger Waters et une partition

lyrique du compositeur récompensé JulienBilodeau. operaconceptmp.com 

BALLET OPÉRA PANTOMIMECompagnie de ballet, d’opéra et de pantomimefondée en 2013 par de jeunes finissants duConservatoire de musique de Montréal, BOPveut contribuer à la découverte par le public

québécois d’œuvres peu connues de la musiquesavante tout en proposant des productions ori-ginales. La jeune compagnie fait appel à desartistes avant-gardistes issus de différentes dis-ciplines. Dans le but de rejoindre la commu-nauté, les spectacles sont souvent donnés dansdes lieux inusités, sans négliger les lieux de dif-fusion plus traditionnels. BOP a présenté à cejour six productions multidisciplinaires, enpartenariat avec des organismes tels quel ’ECM+ (Images de Sappho , 2015), laFondation Arte Musica (The Burning FieryFurnace, 2015) et le festival OFFTA (Quatuorpour la fin du temps, 2017). bopbop.ca

OPÉRA 101Duo montréalais formé par les musiciennesLaurence Lambert-Chan, pianiste , e tCharlotte Gagnon, mezzo-soprano, Opéra 101allie opéra et humour de la tradition clow-nesque. Dans leurs spectacles qui se présen-tent comme de petites pièces éducatives, ellesse moquent des clichés de l’opéra en les

déconstruisant et en rapprochant dans unmême concert à la mise en scène épurée lesgéants de la musique pop et les monstres de lamusique classique. La compagnie est réci-

piendaire de trois Coups de pouce lors de la23e édition du Festival Vue sur la relève.www.opera101duo.com 

PRODUCTIONS BELLE LURETTEFondée en 2004, à Laval, par ÉtienneCousineau et Pascal Blanchet, Belle Luretteest une troupe d’opéra-comique et de comé-

dies musicales mettant de l’avant des œuvresrarement présentées au Québec ou n’ayantpas été présentées depuis longtemps, d’où sonnom. Elle se produit à travers la francophonieet vise à rendre les arts lyriques plus acces-sibles au grand public à travers l’humour etl ’ o r i g i n a l i t é d e s a p r o g r a m m a t i o n .Particularité : depuis son 5e anniversaire en2009, Belle Lurette présente chaque annéeune œuvre version concert de JacquesOffenbach. www.bellelurette.org

COMPAGNIE BAROQUE MONT-ROYALLa Compagnie baroque Mont-Royal, fondéeen 2011 par de jeunes interprètes issus de l’É-cole de Musique Schulich de l’UniversitéMcGill, est un ensemble vocal et instrumentald’opéra baroque et classique de Montréal.Seul ensemble québécois dédié à l’opérabaroque et classique, la compagnie met envedette des artistes émergents et mise surl’éducation du public et le jeu d’instrumentsanciens. Les productions à venir sont Les bos-quets élyséens, qui seront présentés le 24novembre 2019 avec le Trio Ponté, et l’Alcestede C. W. Gluck, qui aura lieu le 7 mars2020. www.cbmroyal.com

LE NOUVEL OPÉRA La compagnie fondée par la soprano SuzieLeBlanc produit des opéras baroques et clas-siques, et particulièrement des œuvresvocales rares. Ce fut le cas du Nicandro eFileno de Paolo Lorenzani, qui n’avait pas étéporté à la scène depuis sa création en 1681 etque la compagnie a présenté en 2017 en copro-duction avec Les Boréades de Montréal. Unepart de la mission de cette compagnie consisteà actualiser le répertoire traditionnel en yassociant des formes d’arts variées comme ladanse, le théâtre et les arts visuels pour créerdes spectacles originaux et en phase avec laculture contemporaine. La compagnie a aussi

OPÉRA

sm25-3_FR_p34-36_Young Indie Opera v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:47 Page 34

Page 35: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 35

un volet éducatif et propose des ateliers pro-fessionnels. www.lenouvelopera.com

1 OPÉRA 1 HEURECollectif montréalais formé en 2014 autour demusiciens québécois de la relève, 1 Opéra 1heure se concentre sur les œuvres phares durépertoire lyrique français. Comme son noml’indique, le format abrégé est privilégié, cequi donne un opéra intimiste et accessible quiva à l’essence de l’œuvre. 1opera.wixsite.com

OPÉRA VOXPOPULICompagnie d’opéra-théâtre cofondée en 2006par Patrick Mathieu et Paul Buissonneau,Voxpopuli œuvre dans un créneau plus fami-lial et est derrière le programme Voxpopulijeune public, qui permet chaque année à desmilliers d’enfants fréquentant les écoles

publiques d’assister gratuitement à des spec-tacles d’opéra pour les jeunes néophytes.Voxpopuli offre des séries concerts où sontexpliqués avec humour les grands composi-teurs. www.operavoxpopuli.com

OPERA OUTSIDE THE BOXCréation de la chanteuse Émilie Versailles etde l’artiste de théâtre Kim Crofts, cette ren-contre entre art vocal et théâtre devient unprojet défiant les frontières admises entre lesgenres et intégrant encore davantage deformes d’art, dans le but avoué de renouvelerle genre opératique et de bousculer sesconventions. Les œuvres, courtes et inti-mistes, sont présentées dans des lieux inusi-tés afin de rencontrer un public toujours nou-veau et inattendu : parc, galerie d’art, usineabandonnée, bar, etc.www.operaoutsidethebox.com

LIGHT OPERA OF MONTREAL (LOOM)LOOM est un groupe de Montréal formé demusiciens, chanteurs, compositeurs, acteurs,danseurs, artistes visuels et cinéastes de for-mation, réunis autour d’une même volonté decréer des spectacles pour la scène ou pourl’écran qui sont inclusifs autant en ce qui a trait

aux médias mis à contribution qu’aux gens paret pour qui les productions sont créées. Lesœuvres sont présentées dans les lieux acces-sibles à la communauté comme les centres deformation, les pubs, les centres pour per-sonnes âgées, les cinémas de quartier... Lesrépétitions pour la production du printemps2020 de The Weill Woman commencent ennovembre. www.lightoperaofmontreal.org 

ONTARIOBICYCLE OPERA PROJECTFondé en 2012 par deux jeunes chanteuses,Larissa Koniuk et Nadia Chana, The Bicycle

Opera est une compagnie qui fait ses tournéesà bicyclette et présente des opéras contempo-rains à des publics vivant dans des municipa-lités éloignées. www.bicycleopera.com

ESSENTIAL OPERAFondée par ses codirectrices artistiques ErinBardua et Maureen Batt, la compagnieEssential Opera produit des concerts d’opéradynamiques et accessibles en Ontario et dansles Maritimes. Ce duo de direction crée desoccasions pour des interprètes et des compo-siteurs, fait la promotion du rôle des femmesdans tous les aspects de l’opéra, tout en assu-rant à son public de bons moments. www.essen-tialopera.com

PELLEGRINI OPERADepuis 2004, la mission du Pellegrini Operan’a pas changé : rendre de la grande musiqued’opéra accessible à tout un chacun, peuimporte l’âge, le revenu, l’origine sociale oul’éducation musicale. Pellegrini Opera a étéfondé par la soprano Maria Pellegrini, qui s’estengagée à faire partager l’opéra à des gens qui,autrement, n’auraient pas la chance de vivrecette expérience. En octobre dernier, la com-pagnie présentait Roméo et Juliette deG o u n o d a u C e n t r e p o i n t e S t u d i od’Ottawa. www.pellegriniopera.org

VERA CAUSA OPERALa compagnie Vera Causa Opera a pour objec-tif d’offrir à son public une expérience abor-dable et divertissante en combinant jeu scé-nique, comédie, chant, musique et danse.Bref, être fidèle à cette forme d’art total qu’estl’opéra. Prochain spectacle cette saison :L’Enfant et les sortilèges de Ravel (15, 16 et 17novembre). www.vcopera.ca

LOOSE TEA MUSIC THEATREFondé en 2013 par Alaina Viau, Loose TeaMusic Theatre a pour mission de revitaliser lamusique classique et l’opéra en les associant àdes enjeux de société actuels. La compagniecherche ainsi à mettre en avant le caractèreintemporel des œuvres qu’elle présente.Sensibiliser le public à des causes sociales àtravers la musique est son autre vocation. Cetautomne, il y aura deux créations au pro-gramme, Singing Only Sof t ly (2 e t 4novembre) et Carmen #YesAllWomen (3 et 5décembre) ainsi qu’un atelier autour d’unopéra autochtone qui sera présenté au prin-temps. www.looseteamusictheatre.com

AMPLIFIED OPERACofondée par la metteure en scène AriaUmezawa et la créatrice Teiya Kasahara, lacompagnie torontoise Amplified Opera s’in-vestit auprès de diverses communautés. Elle

cherche à offrir aux artistes la possibilité deraconter leur histoire comme ils l’entendent età ouvrir le public à de nouvelles expériencesculturelles. www.amplifiedopera.com

MY OPERALa compagnie MyOpera porte bien son nom.Elle est destinée aux jeunes artistes émergentsdans tous les secteurs reliés au monde del’opéra : chanteurs, metteurs en scène, direc-

teurs musicaux, éclairagistes, scénographes,etc. www.myopera.ca

OPÉRA

sm25-3_FR_p34-36_Young Indie Opera v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:47 Page 35

Page 36: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

36

FAWN CHAMBER CREATIVELa compagnie FAWN cherche à sensibiliser lepublic au répertoire contemporain, proposantdes opéras nouveaux et des œuvres multidisci-

plinaires sur scène. Son objectif principal est defaire des commandes de musique de chambreécrite par des compositeurs canadiens et ainsi enfaire la promotion. www.fawnchambercreative.com

OPERA ATELIEROpera Atelier est une compagnie torontoisedont la mission est de faire redécouvrir et derevitaliser la musique ancienne par le biais desopéras et des ballets, en particulier des œuvresde la période baroque. Du 31 octobre au 9novembre, Opera Atelier fera un détour par le

répertoire mozartien, avec Don Giovanni.www.operaatelier.com

TORONTO OPERETTA THEATRECréé en 1985, le Toronto Operetta Theatre estla seule compagnie professionnelle cana-dienne spécialisée dans le répertoire d’opérascomiques. Durant le temps des fêtes, le TOTprésentera le Baron tzigane de JohannStrauss II. www.torontooperetta.com

VOICEBOX : OPERA IN CONCERTFondé en 1974, Opera in Concert cherche àoffrir une expérience toujours renouvelée del’opéra, capable de libérer tout le pouvoirexpressif de la musique. Prochaine production :Kátya Kabanová de Leoš Janáček, en versionanglaise (1er décembre). www.operainconcert.com 

OPERA 5 La compagnie d’opéra torontoise Opera 5, néeen 2011, propose des trésors méconnus, des

nouvelles créations canadiennes, mais aussides œuvres plus établies. Elle a pour missionde changer la façon dont les gens voientl’opéra, d’attirer de nouveaux publics et demettre en valeur les femmes dans les diffé-rents champs d’activité du milieu, que ce soiten création, en interprétation ou en produc-tion. En novembre, la compagnie prévoit unconcert de musique de chambre mettant àl’honneur Hindemith et Chostakovitch.www.opera5.ca

OPERA BY REQUESTLes artistes-membres d’Opera by Request exé-cutent une variété de styles opératiques en ver-sion concert. Jusque-là, rien de neuf ! Par contre– et c’est toute l’originalité du projet –, ce réper-toire est choisi non pas par la direction artis-tique, mais par les participants eux-mêmes.C’est l’occasion pour les chanteurs d’apprendreet de jouer un rôle pour la première fois, dansune ambiance conviviale et amicale et pour lesauditeurs d’entendre la musique qu’ils aiment,à faible coût. À noter qu’en octobre, une soiréede financement a eu lieu en vue de la prochainegrande production d’Opera By Request en2020 : le cycle complet du Ring des Nibelungende Wagner. www.operabyrequest.ca

MANITOBALITTLE OPERA COMPANYLa Little Opera Company, établie à Winnipeg(Manitoba), a été fondée par SpencerDuncanson, qui en est toujours le directeurartistique. Cet organisme à but non lucratif estconsacré à la production de « divertissementopératique » de grande qualité et à rendre legenre toujours plus accessible. La compagnieveut également permettre aux artistes locauxd’exprimer leurs talents et de se faireconnaître. En octobre dernier était organiséeune soirée avec, au programme, The Mediumde Menotti et The Face on the Baroom Floorde Mollicone. www.littleopera.ca

MANITOBA UNDERGROUND OPERALa compagnie Manitoba Underground Operaest née de la volonté d’un groupe d’étudiants enmusique à Winnipeg de pallier le manque d’op-portunités pour les artistes dans la région et derépondre au besoin d’acquérir de l’expériencede scène. Dirigée par Brendan McKeen, direc-

teur général, et Brenna Corner, directrice artis-tique, elle propose aujourd’hui des productionsd’opéra à grande échelle, dans le cadre d’un fes-tival annuel. Bien plus que les concerts théma-

tiques avec chanteurs des débuts de la compa-gnie ! www.manitobaundergroundopera.com

ALBERTACALGARY CONCERT OPERALa compagnie Calgary Concert Opera lanceactuellement une série d’auditions pour deschanteurs de tous horizons. En février pro-chain, elle présentera, en collaboration avec leCalgary Civic Symphony, un programme com-posé de plusieurs œuvres célèbres du réper-toire lyrique italien et allemand. À l’occasiondu 250e anniversaire de naissance deBeethoven, la CCOC proposera également l’ou-verture et le finale de Fidelio, unique opéra ducompositeur. www.calgaryconcertopera.com

COLOMBIE-BRITANNIQUEOPERA MARIPOSAOpera Mariposa est une compagnie deVancouver dirigée par de jeunes artistes pour dejeunes artistes. Déjà à sa huitième saison, samission est de créer une scène accessible etinclusive pour des talents émergents, en met-tant en vedette des interprètes prometteursissus de la région de Vancouver et de Colombie-Britannique dans des concerts, des opéras misen scène et des comédies musicales. Ennovembre, Opera Mariposa présente GianniSchicchi de Puccini. www.operamariposa.com

YOUNG PEOPLE’S OPERA SOCIETY OF BCLa YPOSBC est un organisme de charité quioffre des occasions abordables pour les jeuneset les moins jeunes d’en apprendre plus surl’opéra, de participer à des productions et de

chanter dans ce répertoire. Prochain événe-ment à l’agenda : A Dickens Christmas,mélange de récits et de chants de Noëls anglais(8, 13 et 14 décembre) www.yposbc.org

CITY OPERA VANCOUVERCity Opera Vancouver est une compagnie dechambre lyrique professionnelle. Son réper-toire s’étend du baroque primitif au contem-porain. Le COV fait également des com-mandes d’opéras canadiens. Ses concertscherchent, enfin, à entretenir un lien étroitavec son public. Prochaine production, en jan-vier, Berlin: The Last Cabaret, un mélanged’opéra, musique de cabaret et jazz. www.cityo-peravancouver.com LSM

NOVEMBRE 2019

sm25-3_FR_p34-36_Young Indie Opera v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:47 Page 36

Page 37: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

ABONNEZ-VOUS!SUBSCRIBE NOW! Included English TranslationSupplémentde traduction françaiseinclus

Free CD GRATUITavec chaque abonnement de 2 ans / with each 2-year subscription

GAGNEZ/WIN» The Complete Bach Edition sur USB» Pour nouveaux abonnés / for new

subscribers» Date limite /

Deadline2019-12-31

VOTRE ABONNEMENT INCLUT :» La Scena Musicale (7 numéros/an)» Guide ressources des arts (annuaire)» rabais Boutique LSM (15% pour 1 an/25% pour 2 ans)

YOUR SUBSCRIPTION INCLUDES:» La Scena Musicale (7 issues/yr)» Arts Resource Guide (annual)» LSM Boutique Discount (15% for 1yr / 25% for 2 yrs) No d’organisme de charité/Charity # : 141996579 RR0001

23ans/years

Veuillez m’abonnerPlease subscribe me

Un an/1 yr 39$ __ (rég.); 49$ __ (entreprise); 25$ __ (étudiant/student)

Deux ans/2 yrs 69$ __ (rég.); 84$ __ (entreprise); 45$ __ (étudiant/student)+ 10$ EXTRA (Livraison weekend Montréal) ____ _____ $ DON

NOM NAME:

ADRESSE ADDRESS:

VILLE CITY:

PROV.: CODE POSTAL CODE:

Nº TELEPHONE PHONE Nº: TRAVAIL WORK:

COURRIEL E-MAIL:__PAIEMENT JOINT PAYMENT INCLUDED

___VISA ___MASTERCARD ___AMEX

NUMÉRO DE CARTE CARD NUMBER DATE D’EXPIRATION

OUI / YES!

ENVOYEZ CE COUPON À: LA SCENA MUSICALESEND THIS COUPON TO: 5409, WAVERLY, MONTREAL, QC H2T 2X8

sm25-3_FR_p37_ADS_lsmSUB_sm23-5_BI_pXX 2019-10-28 10:12 PM Page 37

Page 38: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201938

En février dernier,la Société d’artl y r i q u e d uRoyaume (SALR)a v a i t a t t i r é u n

large public grâce à sap r o d u c t i o n d e L aTraviata. C’était lapremière fois que lacompagnie, établie àChicoutimi, program-mait un opéra en ita-

lien. L’an prochain, elle puisera à nouveaudans le genre de l’opéra, mais cette fois-ci enfrançais, sa langue de prédilection.

LES CONTES D’HOFFMANNPour son directeur artistique, Dominic Boulianne,le choix des Contes d’Hoffmann de JacquesOffenbach s’est imposé comme une évidence. « Àla base, nous sommes une compagnie d’opérettes.Nous essayons toujours de privilégier des œuvresen français, mais nous voulions aussi redynamiseret diversifier notre programmation en y amenantde l’opéra. Le public a été au rendez-vous, alorsnous avons décidé d’aller de l’avant. Offenbach estpeut-être mieux connu pour ses opérettes, maisnous avons finalement opté pour son opéra le plus

célèbre, Les Contes d’Hoffmann, avec des récitschantés plutôt que parlés. »

LA MISE EN SCÈNELe choix du metteur en scène s’est fait tout aussinaturellement. Dominic Boulianne raconte :« J’ai travaillé avec Étienne Cousineau l’annéedernière pour la première fois, alors qu’il étaitmetteur en scène du Fantôme de l’opéra avecl’Orchestre de la Francophonie dirigé par Jean-Philippe Tremblay. C’est quelqu’un de très créa-tif, habitué de travailler avec un chœur amateur.Nous en sommes très satisfaits. Pour cette pro-duction, il a choisi une ambiance de cabaret,style Moulin rouge dans les années d’avant-guerre. Nous sommes attachés au fait de colla-borer avec des metteurs en scène de la région,mais il nous arrive parfois d’inviter des artistesqui viennent de Montréal. C’est le cas ici. Nousavons choisi Étienne, car c’est un spécialisted’Offenbach. Avec ses Productions BelleLurette, il a monté énormément d’opérettes. »

LA DISTRIBUTIONLa SALR pourra compter sur un orchestre de 23musiciens et une distribution de haut calibre.Steeve Michaud incarnera le rôle d’Hoffmann,tandis que la soprano Caroline Bleau interpré-

tera les quatre principaux rôles féminins(Olympia, Antonia, Giuletta et Stella). Un véri-table tour de force ! Éric Thériault, ténor, severra attribuer les quatre rôles comiques et DionMazerolle, baryton, les quatre rôles de« méchants ». Caroline Gélinas ne sera pas ellenon plus en reste : la jeune mezzo-soprano chan-tera le double rôle de la Muse et de Nicklausse.« Je suis très fier de cette distribution, confieDominic Boulianne. D’ailleurs, concevoir unedistribution, travailler avec des chanteurs et deschanteuses de grand talent, fait partie de mesplus grandes joies comme directeur artistique. »M. Boulianne est également très attaché au faitque la SALR puisse donner à des artistes de larégion la chance de se produire dans des rôlesde soutien. « Nous recevons un très bel accueildu public ! Nos trois représentations en févrieraffichent déjà presque complet. »

Les représentations des Contes d’Hoffmannauront lieu les 6, 8 et 9 février, au théâtre BanqueNationale de Chicoutimi. À noter également quele 10 novembre, à 9 h, à l’Hôtel Montagnais, laSALR organisera un « brunch chantant », en pré-sence de nombreux chanteurs lyriques, dontÉtienne Cousineau comme sopraniste.

www.salr.ca

LSM

SOCIÉTÉ D’ART LYRIQUE DU ROYAUMEpar JUSTIN BERNARD

AGAINST THE GRAINFÊTE SES 10 ANSpar WAH KEUNG CHAN / TRADUCTION: ERIC LEGAULT

La compagnie Against the Grain Theatre(AtG), fondée il y a 10 ans, a le vent dans lesvoiles et fait tomber les murs du monde del’opéra grâce à ses productions peu habi-tuelles. En plus d’être compagnie en rési-

dence à la COC et d’avoir vu son cofondateur JoëlIvany nommé à la direction artistique du dépar-tement d’opéra au Centre Banff, AtG a franchiplusieurs étapes importantes au cours des deuxderniers mois : elle a engagé sa première direc-trice générale, Robin Whiffen, entrepris sa pre-mière tournée pancanadienne avec La Bohèmegrâce à une subvention du Conseil des Arts duCanada et été la première compagnie d’opéra àêtre diffusée en direct sur CBC Gem.

Ce dernier joyau dans sa couronne n’est pasaussi brillant qu’il aurait pu l’être : la diffusionen direct sur YouTube n’a rejoint que 340spectateurs; heureusement, 2000 autres l’ontvu depuis. Par contre, lorsqu’il s’agit derejoindre un public non traditionnel, la ver-sion anglaise de La Bohème, située dans unbar du 21e siècle, est un franc succès. En tour-née dans les petites villes (dont Medicine Hat,Thunder Bay, Sudbury, Kenora), la compa-

gnie a permis à un grand nombre d’entendreet voir leur premier opéra.

Il n’y a rien de nouveau dans le fait de situerl’intrigue d’un opéra au présent. La clé du suc-cès de cette organisation, c’est plutôt l’idéenovatrice qu’a eue Ivany il y a 10 ans de traduireles livrets en anglais d’aujourd’hui. « Les tra-ductions classiques ont plutôt mal vieilli. Il étaitdonc logique de les refaire moi-même », dit-il,ce qu’il a fait avec l’aide de la cofondatrice, lasoprano Miriam Khalil, qui est également sonépouse. « Miriam a veillé à ce que les mots sui-vent bien la ligne de chant. Les chanteurs ontégalement fait part de leurs commentaires.C’est devenu plus facile avec la pratique. »

AtG a traduit six de ses productions en anglaiset elle en détient les droits d’auteur. Pelléas etMélisande de Debussy est l’un des seuls opérasqu’elle a présentés en langue originale.

Présenter l’opéra dans des bars peut sem-bler « novateur », mais il y a aussi des raisonspratiques. « Les bars nous laissent utiliserleurs établissements gratuitement et ilsconservent les concessions. » Toutefois, Ivanycommence à songer à des salles plus grandes

que ces bars de 100-125 places. « Mais je nepense pas que nous nous produirions dans dessalles de plus de 350 places. »

Parallèlement, au cours des 10 dernièresannées, sa carrière personnelle de metteur enscène en dehors d’AtG a pris son envol. Sonportfolio comprend vingt projets allant de LAOpera à la COC, dont Dead Man Walking deJake Heggie. Il assurera la mise en scène duHansel et Gretel de la COC en février.

Quant au duo Ivany et Khalil, ils ont égale-ment de quoi se réjouir à la maison, puisqu’ilsont un enfant de cinq ans. Depuis l’accouche-ment, Khalil a senti sa voix s’épanouir. Ainsi,lorsqu’elle reviendra à l’AtG en décembre,pour la reprise du Figaro’s Wedding (leur ver-sion du Mariage de Figaro de Mozart), ellechantera non plus le rôle de Susanna, maiscelui de la Comtesse.

Quand on lui demande comment il gère letout, Ivany répond : « J’en ai beaucoup à jon-gler, mais mon rôle de mari et de père passeavant tout. »

www.againstthegraintheatre.com LSM

LA BOHÈME 2019 PHOTO AGAINST THE GRAIN THEATRE

OPÉRA

sm25-3_FR_p38-39_Against the Grain + SALR + Alma Viva + Tempete_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:32 AM Page 38

Page 39: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 39

Il n’y a plus de renouvellement du public del’opéra. » C’est le constat inquiétant qui amotivé la création en 2009 des ProductionsAlma Viva, cofondées et dirigées par lasoprano Nadia Neiazy. En 2014, cet OBNL

lance le projet Opéra dans le parc au rythmed’une production chaque été présentée gra-tuitement et en plein air dans une ambiancefestive et familiale.

« On s’est donné la mission de démocratiseret décloisonner l’opéra. Et donc d’approcher lepublic sur la place publique, dans les endroitsles plus fréquentés », dit la directrice artis-tique. Au fil des ans, la démarche s’est avéréepayante. L’Opéra dans le parc est parmi lesprojets retenus par JeFaisMontréal 2019.

« Au départ, c’est aussi une histoired’amour avec le parc Girouard dans le quar-tier Notre-Dame-de-Grâce, se rappelle Nadia.Ma fascination pour ce lieu a grandement ins-piré le concept. » Elle décrit les étapes d’évo-lution du projet qui a vu le jour dans sonpropre quartier. Sa joie est grande au vu del’engouement grandissant pour cet événe-ment rassembleur. Le succès populaire étantgarant de la continuité de l’appui des parte-

naires. Elle salue vivement le grand soutien dela part de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et soulignel’importance du partenariat de productionavec la Semaine des arts NDG.

L’OPÉRA N’EST PAS INTELLECTUELDepuis 2014, ce rendez-vous lyrique estival aprésenté sept productions, dont Così fan tutte(Ainsi font-elles toutes), Carmen et IlBarbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville).« Pour les adaptations, on réduit le formatpour accommoder le public et aussi les chan-teurs », précise la directrice. Elle note que,pour garantir une certaine cohérence drama-tique, il fallait intégrer un texte narratif (endeux langues) dans la mise en scène qui se faitsans chœur ni orchestre.

Pour la prochaine saison, elle annonce uneautre œuvre comique. « On a constaté l’en-gouement du public particulièrement pour cetype d’opéra », dit cette chanteuse lyrique. À cepropos, le baryton Vincent Ranallo se réjouit dusuccès des différentes productions et soulignetout particulièrement la réussite de l’adapta-tion de l’opéra comique Le Barbier de Séville

présentée l’été dernier, dans laquelle il a tenu lerôle de Figaro. « On a eu des chanteurs de trèsbon niveau pour tous les rôles », dit-il.

Ranallo est optimiste quant à l’avenir duconcept : « Peu à peu, nous sommes devenusl’un des événements importants de la Semainedes arts NDG, dit-il. Parfois, notammentquand il fait très beau, il y avait environ un mil-lier de spectateurs à nos représentations. C’estsurprenant ! » Ce qui, d’après lui, permettraitde convaincre les différentes catégories dupublic que l’opéra n’est pas du tout intellectuelet n’est surtout pas réservé à une certaineclasse sociale et aux initiés. « C’est du théâtreet du divertissement pour tous publics. »

www.operadansleparc.com

LSM

OPÉRA DANS LE PARCDÉMOCRATISER L’ART LYRIQUEpar HASSAN LAGHCHA

Des flash mobs dans des milieux de travail,des centres commerciaux et autres envi-ronnements de la vie quotidienne, avecdes chanteurs en jeans...Voilà l’une desinnovations apportées par Tempêtes et

Passions, organisme à but non lucratif fondéen 2007. Ce producteur et diffuseur deconcerts lyriques veut notamment démystifierl’opéra et faire connaître et découvrir l’artlyrique auprès du grand public.

Tempêtes et Passions se distingue aussi parsa programmation qui fait la part belle auxœuvres peu connues de la période roman-tique. « On a aussi un volet mentorat pour la

promotion de la relève en soutien aux jeuneschanteurs dans leur transition vers la vie pro-fessionnelle », dit Guy Lessard, créateur etprésident du conseil d’administration de cetOBNL. Ce ténor, chanteur wagnérien qui s’estdistingué notamment lors du prestigieuxconcours de la fondation Liederkranz à NewYork en 200l, s’attarde aussi sur le voletRecherche et développement qui explore lespossibilités qu’offre le numérique pour lerayonnement des artistes de l’opéra.

PLUS DE PLACE À LA RELÈVE LYRIQUEPour la saison 2019-2020, à noter le concert du2 novembre, à la chapelle du Musée del’Amérique francophone, consacré à l’opéraromantique français avec des œuvres des com-positeurs Meyerbeer, Boieldieu, Gounod etThomas. Ce concert financé par la Ville deQuébec est destiné tout particulièrement à unpublic de 35 ans et moins. Il met en vedette à lafois des chanteurs professionnels établis et dejeunes artistes en début de carrière, l’objectifétant d’impulser une émulation entre diffé-rentes générations de chanteurs d’opéra. Le 15décembre, retour du traditionnel concert de

Noël au Marché de Noël allemand, à la cathé-drale Holy Trinity. À noter aussi le concertViennoiseries musicales IV, le 23 février, à lachapelle du Musée de l’Amérique francophone.Ce sera un retour à l’âge d’or de l’opérette vien-noise avec des extraits des opérettes des grandsmaîtres : Das Land des Lächelns (Lehár), DieCsárdásfürstin (Lehár) et Die Zirkusprinzessin(Kálmán). Le 2 mai, au même endroit, rendez-vous avec le spectacle Hansel et Gretel d’E.Humperdinck, un opéra pour tous !

www.tempetesetpassions.com

LSM

TEMPÊTES ET PASSIONSDES MOBILISATIONS ÉCLAIR POUR DÉMYSTIFIER L’OPÉRApar HASSAN LAGHCHA

PHOTO : TRISTAN BRAND

PHOTO : TRISTAN BRAND

FILLES DU RHIN CRÉDIT : LOUISE LEBLANC JÉRUSALEM

CRÉDIT : JOCELYN G

OPÉRA

sm25-3_FR_p38-39_Against the Grain + SALR + Alma Viva + Tempete_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:32 AM Page 39

Page 40: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

IWAN EDWARDSUNE VIE AU SERVICE DE LA MUSIQUEpar IWAN EDWARDS

40

Reconnu autant au Canada qu’à l’étranger,Iwan Edwards jouit d’une longue carrière àtitre de fondateur et directeur d’ensembleschoraux. Sans lui, le Chœur Saint-Laurentn’aurait pas vu le jour, ni les Jeunes chanteursFACE chorale senior, le Concerto DellaDonna et le Chœur des Enfants de Montréal.La Scena Musicale lui ouvre ses pages pourdresser un bilan de vie, laquelle commence aupays de Galles. C’est là, dans sa terre natale,qu’il reçoit sa formation en musique vocale et,fait peu connu, une autre en violon.

Je me compte chanceux d’avoir grandi aupays de Galles, si ce n’est que pour sa tra-dition musicale. L’église et l’école en sontles deux principaux foyers et j’ai une detteparticulière envers les deux.

ÉGLISEDans mes jeunes années, l’église baptiste SoarChapel était le principal lieu de culte pour sixcents fidèles. On y célébrait trois messesdominicales, une le matin, une l’après-midi, ladernière en soirée, chacune faisant sallecomble. Les hymnes étaient toujours harmo-nisés en quatre parties. Les mois d’hiverétaient l’occasion de répéter de grands orato-rios pour un concert de clôture, tenu annuel-lement vers la fin mars, et ce, avec le concours

de chanteurs professionnels invités et d’unensemble instrumental semi-professionnel. Àcette fin, une école était mise sur pied, la YsolGan, où l’on pouvait travailler sur ces œuvres,par exemple Elijah de Mendelssohn, JudasMaccabée ou Israël en Égypte de Haendel.

La société culturelle locale accueillaitchaque lundi soir des conférenciers, suivisd’un orchestre de jeunes (Band of Hope) lemercredi et la troupe théâtrale locale ledimanche. Une autre tradition, l’Eisteddfod,se déroulait une fois l’an, au premier mars.Quatre groupes, choisis au sein de la congré-gation, étaient soumis à différentes épreuves,une pour voix solo, les autres pour deux voix,des chœurs (chantants et parlants) et des réci-tants. Les trois églises du village se réunis-saient une fois l’an pour un grand festivalvocal, le Cymanfa Ganu. Un éminent chefd’orchestre Cymanfa y était invité pour diri-ger un concert de jeunes chanteurs et deuxavec les adultes. Des répétitions étaient orga-nisées en prévision du festival, question dedonner la chance aux participants de maîtri-ser les hymnes moins connus et de les chanterplus aisément le grand jour venu.

ÉCOLELe programme de musique de l’école de gar-çons Gowerton était merveilleux. Il comptaitdeux ensembles, un vocal, l’autre instrumental.Des professeurs itinérants y donnaient descours particuliers sur une base ou bien hebdo-madaire ou bien bimensuelle. Je jouais du vio-lon et mes parents ont cru bon m’y inscrire.Comme mon père était ouvrier dans une sidé-rurgie et que ma mère restait foyer, ils ont faitbien des sacrifices pour moi. M. Watkins, leprofesseur de musique, était tout un pédagogueet nombre d’entre nous, à qui il a transmis sonsavoir, se sont joints à l’orchestre régional dejeunesse du pays de Galles, certains atteignantmême l’ensemble national. On répétait quoti-diennement sur l’heure du dîner ou en fin dejournée après les cours, puis on jouait lesmatins lors des assemblées étudiantes.L’Eisteddfod, ce tournoi entre les quatregroupes de la congrégation, m’a permis de fairemes premières directions d’ensemble, mais jen’avais aucune connaissance en la matière.

Les trois premières années du programme demusique à Gowerton étaient uniquement axéessur l’enseignement des rudiments de la théoriemusicale et de l’écoute. En quatrième année, lesétudiants devaient faire leurs premiers choiximportants en choisissant entre un cursus enarts ou en sciences. En classe de sixième, nousdevions étudier trois domaines précis pour nosdeux dernières années. À la fin de mes études,j’étais en possession d’un solide bagage en har-

monie, en contrepoint du 16e siècle, en analysemusicale, en lecture et en formation auditive.

Par la suite, j’ai poursuivi des études de pre-mier cycle à l’Université du Pays de Gallespendant trois ans. J’ai joué dans l’orchestreainsi que dans le quatuor à cordes du dépar-tement jusqu’au moment où mon professeura été contraint de se retirer pour raisons desanté. En parallèle, j’ai chanté dans la choraleétudiante en plus d’être violon solo de l’or-chestre. J’ai fait mes premières armes endirection d’ensemble pour le compte de lasociété étudiante, le coup d’envoi étant lacomédie musicale H.M.S. Pinafore. En der-nière année, j’ai dirigé avec grand bonheur lechœur masculin, ses prestations étant toutsimplement merveilleuses. Pourtant, maseule formation se résumait à une leçon de 15minutes sur la battue des mesures à deux, troiset quatre temps. Après coup, j’ai mis un anpour obtenir mon diplôme en enseignement,lequel m’a permis de décrocher le poste de res-ponsable du département de musique à l’écolesecondaire du comté Holyhead à NorthAnglesey dans le nord du pays de Galles.Comme j’avais été élevé dans un milieu fami-lial heureux et que je chérissais les enfants, mamission de pédagogue était évidente, soit detransmettre ma passion pour la musique à euxet, le cas échéant, aux adultes.

Dès mon entrée en fonction, je me suisaperçu que la chorale de l’école Holyhead étaitassez bonne, son orchestre meilleur encore.Son directeur avait une attitude favorableenvers le programme de musique. Il s’adon-nait que le cursus était exactement le mêmeque celui de Gowerton; j’en étais fort aise ettrès heureux de ma situation. Pourtant, laretraite du directeur après ma troisièmeannée a vu l’arrivée d’un successeur bienmoins réceptif. Pour ma part, j’avais un peu lediable au corps, parce que j’avais des ambi-tions de chef d’orchestre dépassant le cadrescolaire; pour ce faire, il me fallait soitattendre la retraite de l’un d’eux, soit mettresur pied un nouvel ensemble vocal, chose quiaurait pu provoquer des rivalités et beaucoupd’animosité dans la communauté.

EISTEDDFOD ET MONTRÉALL’Eisteddfod était une composante essentiellede la culture galloise. D’une part, il y en avaitpartout sur le territoire et, d’autre part, cetévénement battait son plein pendant unesemaine complète au mois d’août. Les concur-rents participaient à titre individuel dans unefoule d’épreuves de musique et de poésie tropnombreuses à énumérer ici, le tout menant autournoi de clôture des chorales du samedi, laplus imposante étant le chœur masculin. J’y

PHOTO : DAVID PATERSON

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p40-43_Iwan Edwards_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:50 Page 40

Page 41: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 41

reviendrai plus tard en parlant d’une épreuveen particulier.

Ce sont ces Eisteddfod locaux ainsi que celuide l’école, tenu annuellement au premier jourde mars, qui m’ont ouvert la porte à la direc-tion de chœurs, les ensembles étant toutefoisde taille réduite. Durant l’hiver de 1965, je suistombé un matin sur une annonce d’offre d’em-ploi d’enseignants dans le journal local, offreémise par la commission scolaire protestantedu Grand-Montréal. Suite à des discussionsavec mon épouse Undeg et nos familles res-pectives, j’ai posé ma candidature. On m’aalors convoqué à une entrevue à Manchesteret, quelques semaines plus tard, un poste m’aété offert à l’école secondaire de Lachine. J’aiaccepté sur-le-champ et ma vie en a été trans-formée du tout au tout.

LACHINEAvant mon arrivée, j’avais appris qu’une tradi-tion de musique chorale était bien ancrée danscette école. Pourtant, quand j’ai voulu recruterdes chanteurs, à peine une poignée d’étudiantsont répondu à l’appel. Mon désir de partagerma passion pour la musique était si fort quecette situation m’affligeait. Fort heureuse-ment, on m’a offert la direction des LachineHigh School Singers, formation composéed’anciens de l’école qui, par la suite, s’est faitconnaître sous le nom gallois de GlallynSingers ou encore celui des Lakeshore Singers.

À ma surprise, il fallait commencer les répé-titions avec des exercices d’échauffement, ce quin’était pas du tout le cas chez moi où on se lan-çait immédiatement dans le répertoire. En fait,je ne savais aucunement comment m’y prendre,mais j’ai fini par comprendre en les intégrantd’office dans toutes mes répétitions. Peu à peu,d’autres occasions de direction de chœurs sesont présentées à moi et j’en étais bien recon-naissant, d’autant plus que je recevais ces offressans avoir à les solliciter.

Deux collègues de l’école secondaire,Philippe Baugniet et David Paterson, m’ontapproché un jour pour me faire part de leurintérêt pour le théâtre musical. En quatre ans,nous avons monté des productions de H.M.SPinafore, Oklahoma, Oliver et My Fair Lady.Le directeur de l’école, de son côté, était unmordu de musique d’orchestre et il m’aconvaincu, malgré mes lacunes dans ledomaine, de créer un programme. Celui-cicommença à prendre forme et la chorale necessa de grossir. Ce faisant, cent de nos étu-diants se sont rendus au pays de Galles en1972 dans le cadre d’un programme d’échangepour collaborer avec le chœur masculinPontarddulais, ensemble avec lequel j’avaischanté durant mes études.

CHŒUR SAINT-LAURENT ET ÉCOLE FACEComme par enchantement, la musique ani-mait de nouveau ma vie. En mai 1972, ungroupe d’amateurs de musique chorale meproposa de créer un grand ensemble vocal.Bien qu’on en trouvait à Montréal, ceux-ciétaient tous actifs dans le centre-ville; l’idée

ici était d’en avoir un pour le West Islandafin de ne plus avoir à se déplacer. Quatremois plus tard, le Chœur Saint-Laurentvoyait le jour, groupe dont j’ai assumé ladirection pendant 36 ans et qui a joué unrôle décisif dans ma vie.

Le programme en musique de l’école secon-daire gagnait toujours en ampleur et lesensembles instrumentaux et vocaux ont eu lachance de se produire à l’étranger, entreautres, au Danemark, en Suède et même enAllemagne de l’Est. Un jour en 1978, tout a étéchamboulé à la suite d’une décision des pro-fesseurs de la commission scolaire de réduireleur charge d’enseignement d’une classe, soitde sept à six ; dès lors, les étudiants n’avaientplus le même accès aux cours complémen-taires en musique, arts plastiques, arts dra-matiques et gestion familiale.

Autrefois très engagé en musique, maisenseignant désormais les arts plastiques,David Paterson avait choisi, comme moi, detrouver un autre emploi en 1979, d’où notreembauche à l’école FACE. Notre décision étaitmotivée par le fait que M. Baugniet, notreancien metteur en scène des productionsmusicales, en était le directeur. L’histoire serépète donc. Une fois de plus, mes efforts derecrutement de chanteurs pour une choralen’aboutissent pas, hélas ! J’ai alors proposé àM. Baugniet de l’inscrire dans le curriculumdes sept premières années et il y a donné suite.(À cette époque, l’école étendait son pro-gramme scolaire jusqu’à une onzième année.)Quatre ans plus tard, en 1983, la musique cho-rale était offerte à tous les niveaux, les étu-diants profitant pleinement du programmecomplet en musique ainsi que de ceux en artsvisuels et dramatiques.

PASSAGE À MCGILLEn 1981, l’OSM me demande si je suis inté-ressé à mettre sur pied une chorale d’enfantsde l’école pour une représentation de laDante-Symphonie de Liszt. Cette invitationmarque la naissance des Jeunes chanteursFACE chorale senior dont j’assumerai ladirection pour les vingt prochaines années.En 1986, j’ai été nommé chef de la chorale del’OSM, laquelle comprenait les membres duchœur amateur Saint-Laurent et de celui desjeunes de l’école FACE – sujet traité plus endétail dans un autre de mes écrits.

En 1999, je décide de prendre une annéesabbatique, me sentant un peu brûlé par montrain d’activités scolaires. Au mois d’août,l’école de musique de l’Université McGill mepropose de diriger son chœur, les McGillUniversity Singers, mon entrée en poste meconduisant finalement vers une chaire pro-fessorale. Toutefois, mon seul regret fut deperdre ce contact privilégié avec les enfants àl’école FACE. Imaginez donc mon bonheurd’avoir reçu la proposition de mettre ceChœur des Enfants de Montréal sur les rails ! UNE CHORALE À LA PORTÉE DE TOUSEn regardant dans mon rétroviseur, je merends compte de la portée de mon émigrationau Canada. En dépit des premières frustra-

PRÉPARER UN CHŒURPOUR MAESTRO DUTOIT

La tâche de chef de chœur ne m’était pasétrangère au moment d’assumer cette fonc-tion pour l’OSM en 1986. Quinze ans plus tôt,j’avais préparé le Chœur Elgar de Montréalpour une prestation du Messie de Haendelavec l’OSM et son chef Franz-Paul Decker. En1981, c’était au tour des Jeunes chanteursFACE chorale senior de se produire avec l’or-chestre dans la Dante-Symphonie de Liszt;trois ans plus tard, j’avais préparé le ChœurSaint-Laurent pour une prestation conjointeavec une autre chorale et son chef Jean-François Sénart dans la Huitième Symphoniede Gustav Mahler, dirigée par Charles Dutoit.

L’une de mes premières collaborations avecmaestro Dutoit était pour le Messie. Deux outrois ans auparavant, je l’avais entendu dirigercette œuvre et son approche somme touteassez européenne m’avait frappé à cause destempos plus lents. Je ne savais pas commentpréparer le chœur, même après m’être entre-tenu avec lui brièvement sur le sujet.

Un an plus tôt, j’avais travaillé cette œuvrepour un concert dirigé par ChristopherHogwood. Je me suis donc tenu aux articu-lations de cette interprétation antérieure,variant toutefois les tempos en répétitionpour que le chef ait un ensemble plus mal-léable à sa disposition. Maestro Dutoit n’ajamais assisté à une de nos répétitions, ce quim’a laissé dans un état constant d’incerti-tude jusqu’au jour de la générale. Le soirvenu, tout s’est passé sans accroc.

Durant notre longue collaboration, lemaestro ne s’est présenté qu’à une seulerépétition du chœur, l’œuvre en questionétant Harmonium de John Adams. Enaucun temps n’avons-nous discuté derépertoire au préalable. Très rapidement,je me suis rendu compte qu’une bonne pré-paration était la clé du succès.

Le chœur de l’OSM était constitué d’unecinquantaine de chanteurs professionnels(selon le règlement établi par l’Union desartistes) et d’un ensemble vocal amateur,ce dernier étant, dans mon cas, le ChœurSaint-Laurent. Toute préparation doit pas-ser par les cinq étapes suivantes, soit :

1 – Répétitions de l’œuvre par le chœur non professionnel .

2 – Répétition conjointe avec les professionnels.

3 – Maestro Dutoit dirige les chœursrassemblés.

4 – Deux ou trois répétitions supplémentaires avec les solistes, incluant la générale.

5 – Concert.

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p40-43_Iwan Edwards_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:50 Page 41

Page 42: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Le chœur complet est soumis à desauditions par intervalles réguliers. Demon côté, j’exige que les professionnelssoient fin prêts au moment de la premièrerépétition conjointe et je tiens à celaparce les deux ensembles doivent être surle même pied. Mon rôle se résume à peau-finer le tout en veillant à une exécutionimpeccable et expressive de tous les para-mètres musicaux (notes, dynamiques,justesse, sonorité d’ensemble et diction).Au besoin, je m’attarde sur les mots enplus de varier constamment les tempos.Je maintenais ce procédé avec des chefsd’orchestre invités, bien que ceux-cidemandaient toujours d’assister à unerépétition du chœur, question de faire saconnaissance.

Ce fut un réel privilège pour moi de colla-borer avec tous ces chefs invités, ne serait-ce que pour leurs styles individuels et leursvisions des œuvres présentées. Si l’un d’euxétait, disons, moins inspirant, l’ensemble etmoi tentions de sauver la donne d’unemanière ou d’une autre.

J’ai une dette particulière envers maes-tro Dutoit pour toute la confiance accor-dée au chœur de l ’OSM, aux JeunesChanteurs FACE chorale senior et à moi-même. Nos collaborations nous ontmenés à New York au Carnegie Hall et auAvery Fisher Hall, au centre des arts de lascène à Saratoga Springs dans l’État deNew York ainsi qu’au Centre Mann àPhiladelphie, et ce, en présence de sonorchestre symphonique. Comme chef,Dutoit avait ses exigences, soit, mais enaucun cas n’était-il injuste. Si un pro-blème se présentait dans un passage vocalet que le temps de répétition manquaitpour le corriger, il s’en remettait à moipour le résoudre.

Un cas extrême me revient ici en tête.Nous avions participé au printempsd’une année à un concert à la Place desArts où le poème symphonique LesPlanètes de Holst était au programme.J’avais travaillé fort pour créer uneespèce d’illusion de distance dans lep a s s a g e e n p i a n i s s i m o c l ô t u r a n tl’œuvre. Quelques mois plus tard, enplein été, nous nous sommes rendus àSaratoga pour jouer cette œuvre dansl’amphithéâtre en plein air. Toutefois, lemaestro n’arrivait pas à créer l’effetdésiré dans cette conclusion et m’a priéde trouver une solution. Il m’a pris decourt. Je suis rentré dans ma loge pourréfléchir. Je savais qu’il n’y avait plus detemps pour une autre répétition, alors jeme suis rendu très tôt à la console del’amphithéâtre pour m’entretenir avecle preneur de son. Malgré son premierrefus catégorique, je suis arrivé à leconvaincre d’éloigner les micros de sixpouces du chœur et de contrôler le sonde son pupitre.

42

tions, je suis devenu plus sensible aux occa-sions qui se sont présentées à moi pour parta-ger mes intérêts avec des chanteurs et chan-teuses de tous âges. Je me suis toujours consi-déré comme un entremetteur souhaitant sti-muler le désir de participer chez les chanteurs.Je n’ai jamais voulu exclure qui que ce soit,alors j’ai conçu des tests d’audition de manièreà classer les gens par type de voix.

Dans toutes mes années de travail, je n’airencontré qu’un seul enfant atteint d’un pro-blème irrémédiable de la voix. De temps àautre, il y en avait qui éprouvaient des pro-blèmes de justesse, mais je trouvais un momentpour travailler seul avec eux ou je les plaçais àcôté d’un autre chanteur doué d’une belle voix.En aucun cas n’en ai-je placé un à l’arrière de laclasse en lui disant de faire semblant. En ce quiconcerne les adultes, je n’ai croisé que deux per-sonnes n’ayant aucune oreille. Par ailleurs, j’aiété souvent amusé par des musiciens de jazz àMcGill rebutés par l’idée de devoir chanter enchœur pour obtenir des crédits, s’estimantincapables de le faire, ce qui n’était pas du toutle cas. Les chœurs adultes, pour leur part,étaient contingentés de par la nécessité de for-mer des sections équilibrées.

RECHERCHE DE RÉPERTOIREDans mes travaux préparatoires, j’accordeune attention particulière à la mise en placedu répertoire. Il m’arrivait souvent de visiterToronto pour la cause, Montréal n’ayant pasde magasins de musique bien garnis en parti-tions vocales. Peu importe où je me trouvaisau Canada, aux États-Unis ou en Europe, jecherchais toujours un magasin de musique.Plus récemment, je me suis mis à fouiller dansInternet ou encore à fréquenter des ateliers etdes congrès comme Podium, l’ACDEA et leSymposium de musique chorale, ce dernierétant le théâtre de prestations de tout premierordre pour les créations. La diversité même demes intérêts musicaux pour tous genres d’en-sembles (chœurs mixtes, d ’enfants etd’hommes) m’a permis de monter une vastebibliothèque de partitions, celles-ci nécessi-tant des mises à jour régulières et du catalo-gage constant.

Je choisis toujours de la musique quirépond aux besoins des chanteurs avec les-quels je travaille tout en exigeant d’eux dequitter leur zone de confort pour stimulerdavantage leurs émotions et leur imaginaire.Les textes sont essentiels pour moi : je me fixed’abord sur les mots avec les chanteurs, ceux-ci se montrant par la suite plus réceptifs etdésireux de s’attaquer aux problèmes pra-tiques concernant les notes et les rythmes.Pour les auditeurs, une articulation claire desparoles est indispensable. Si on m’interroge àce sujet, je renvoie la balle avec des questionscomme : « Lequel des deux est venu en pre-mier : les mots ou la musique ? » Ou encore :« Pourquoi le compositeur a-t-il écrit un forteici ? » Le texte donne toujours la réponse. Uneautre question, à savoir pourquoi le composi-teur a mis un double piano au début de lapièce, suscite une réponse de tout le monde :p o u r c r é e r u n e i l l u s i o n d e d i s t a n c e .

Invariablement, si je sens que la musique nereflète pas l’esprit du texte, je l’écarte.

L’une des épreuves tenues durant lesEisteddfod était la récitation chorale. À tourde rôle, des groupes de quatre, huit ou seizevoix masculines et féminines devaient livrerun texte imposé (de source biblique, de la poé-sie ou de la prose) dans ses moindres nuances,inflexions ou silences, et ce, de manière à son-ner comme une seule voix. C’était un mer-veilleux exercice d’interprétation de textedans un contexte de concert.

PROGRAMMATION DES CONCERTSIl y a autant de plaisir à créer un programmede concert que de défis à relever. Il faut d’abordoffrir des contrastes dans les ambiances etvarier les tempos, deux considérations impor-tantes pour les chanteurs et le public. L’un desaspects essentiels dans cette quête m’a étéinculqué par mon professeur de l’écoleGowerton, en l’occurrence le séquençage desmorceaux en fonction de leurs tons. Peuimporte tous les autres conseils donnés, ilrevenait toujours à celui-ci : « Les contrastesde tempos, de tonalités et de styles sont tousimportants, mais il ne faut jamais oublier lestons des morceaux ! » À cet effet, il préconisaittoujours de commencer par des tons diéséspour progresser vers des tons bémolisés, l’ex-plication étant que cela taxe beaucoup moinsla voix de chanteurs. Pour nous en convaincre,il offrait l’analogie suivante : « Il est plus facilede descendre une pente que de la grimper. »Illustrons ce propos par l’exemple suivant :

PREMIÈRE PARTIE

PREMIER MORCEAU :tempo vif, en la majeur (3 dièses)

SECOND MORCEAU : tempo lent, en rémajeur (2 dièses) ou ré mineur (1 bémol)

TROISIÈME MORCEAU : plus vif, en solmajeur (1 dièse) ou sol mineur (2 bémols)

QUATRIÈME MORCEAU : plus lent, en do majeur ou en si bémolmajeur (2 bémols)

CINQUIÈME MORCEAU : rapide, en mi bémol majeur (3 bémols)

Dans cet exemple, arrivés à la fin, nous sommesdéjà bien campés dans les tons en bémol. Lalogique veut que le prochain morceau soit en domineur ou la bémol majeur, mais que faire alorssi on doit revenir aux dièses ? Il suffit alors dechoisir un ton qui est une quarte augmentée au-dessus, soit la majeur (ou mineur) et de recom-mencer. Cela est l’une des astuces que l’onapprend au fil de ses expériences. Cela ajoute àla complexité d’un programme musical, maisj’ai utilisé ce système et, même si cela exige plusde temps pour y arriver, je me suis renducompte que les chanteurs ne se fatiguent pas,ils conservent leur fraîcheur et leur énergie touten restant dans le diapason.

NOVEMBRE 2019

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p40-43_Iwan Edwards_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:50 Page 42

Page 43: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

43NOVEMBRE 2019

Au moment voulu, maestro Dutoitdonna son signal en se fiant au moniteurhors scène et j’ai vu son visage se crisperd’horreur. Une fois le concert terminé etme plaçant à ses côtés pour saluer, il s’esttourné vers moi en me demandant oùétait le chœur. « Ils ont chanté », ai-jerépondu. Il m’a prié de le suivre à sa loge.Avant même que je puisse m’expliquer,trois membres de l’orchestre sont entréspour le féliciter, chacun voulant tout demême savoir où le chœur était. Il leur arépondu ce que je venais de lui dire. Lestrois sont partis avec des regards per-plexes. Les organisateurs du festival etdes gens du Philadelphia Orchestra sontensuite venus nous retrouver et nous ontfélicités de l’interprétation exception-nelle du chœur. Dutoit a glissé un souriresans plus. J’ai quitté la loge sans jamaisen reparler avec lui. Ce n’est que plustard que j’ai fini par comprendre que lasonorisation du chœur avait été diffuséedans le théâtre, mais pas dans le moni-teur du chef.

Maestro Dutoit a quitté l’orchestre enmars 2002 dans des circonstances plutôtdésolantes. J’ai d’abord pensé à tirer marévérence pour ensuite me raviser. Parsouci de loyauté au chœur, je suis restéjusqu’à l’arrivée de Kent Nagano en 2006pour enfin céder ma place deux ans plustard à mon successeur. Ce n’est pas sansregret que j’ai quitté la direction du ChœurSaint-Laurent après 36 ans, mais il enétait mieux ainsi en raison des circons-tances. Néanmoins, les souvenirs demaestro Dutoit, de l’orchestre et de sonchœur sont impérissables.

TRADUCTION PAR MARC CHÉNARD

LE TRAVAIL AVEC LES JEUNESPeu après mon arrivée à Lachine en 1965,j’avais remarqué que la société québécoise étaittout autre que la mienne au pays de Galles. Jedevais, entre autres choses, m’y prendre bienautrement pour susciter l’envie des étudiantsde s’inscrire au programme de musique cho-rale. Au bout de ma deuxième année, j’avaisréussi à recruter un nombre suffisant de chan-teurs pour amorcer les répétitions de la pro-duction H.M.S. Pinafore. Mieux que cela,d’autres chanteurs se sont peu à peu greffés à ladistribution. Par après, dans notre productionde My Fair Lady, des membres de l’équipe defootball ont prêté leur concours pour la scènede danse dans la salle de bal à l’hippodromed’Ascot. En 2001, pour attirer des jeunes dansle tout nouveau Chœur d’Enfants de MontréalDavid Paterson m’a prêté main-forte pendanttrois ans en m’aidant à produire des mises enscène simplifiées de comédies musicales pourles enfants dans le cadre du programme. Autreastuce, nouvelle réussite.

Pour tous les ensembles avec lesquels j’ai eule privilège de travailler, la question du réper-toire a été centrale pour moi, celle-ci étant lemeilleur moyen d’assurer leur développe-ment. Quand M. Baugniet a mis sur pied leprogramme de musique chorale à l’échelle detoute l’école, je me suis retrouvé seul la pre-mière année, en 1979, avec des classes d’unecentaine d’élèves et plus, tant francophonesqu’anglophones. Il me fallait donc trouver durépertoire convenable pour chaque groupelinguistique pour des classes de quatrièmejusqu’à la septième année, sans perdre de vuemon désir premier de transmettre toute mapassion pour la musique. Dans des classes decette taille, il était inévitable d’avoir des récal-citrants. Je me tenais dans l’embrasure de laporte en évaluant leur état d’esprit à leur arri-vée, devinant lesquels sortaient d’une classeavec un professeur substitut ou tout droit dugymnase. Pour les amadouer, je commençaispar les exercices d’échauffement, mes prépa-ratifs de répétition étant suffisammentflexibles pour pouvoir éliminer tout morceaususceptible de ne pas convenir. La salle dechant devait être un lieu invitant et convivial,où les jeunes auraient du plaisir, leurs tracaslaissés derrière eux au seuil de la porte. Je n’aijamais haussé le ton et s’il y avait un fauteurde trouble, je le plaçais droit devant la classe.

J’ai beaucoup aimé travailler à l’école FACE,mais en juin 1999, je me sentais vidé. Monacceptation du poste à temps partiel àl’Université McGill durant cette année sabba-tique était accompagnée d’une certaine craintede perdre contact avec les jeunes. C’est pour-quoi j’ai sauté à pieds joints quand j’ai reçul’offre de créer une nouvelle chorale de jeunes.

RÉPERTOIRES SUR MESUREÀ l’instar de mon travail avec les jeunes, les choixde répertoire sont une considération importantepour les chorales adultes. Au début desannées 1970, peu après sa création, la ChoraleSaint-Laurent affichait un certain potentiel, jepensais même qu’elle pouvait se mesurer à

quelques oratorios de substance. Pour y arriver,je devais bâtir l’ensemble pas à pas en choisis-sant des œuvres chorales importantes qui soientà la portée de l’effectif du groupe et compatiblesavec nos moyens pécuniaires. Les choix, prove-nant de répertoires des plus variés, misaient tou-tefois sur des œuvres moins ambitieuses. Au-delà de cette question de répertoire, il était essen-tiel pour moi de maintenir un climat de respectmutuel dans le groupe, sans oublier une bonnehumeur et une volonté de travailler. Quand j’aidirigé la Société chorale d’Ottawa, j’ai pu tra-vailler avec un ensemble établi, ce qui m’a donnéla chance de choisir un répertoire en fonction deson histoire et ses traditions.

Chaque chœur ou ensemble avec lequel j’aipu travailler avait son propre caractère. Deceux-ci, les Jeunes chanteurs FACE choralesenior différait un peu des autres du faitqu’ils me posaient constamment des défis. Jeme souviens de la réaction des choristesquand je leur ai présenté Miniwanka de R.Murray Schafer. J’ai travaillé minutieuse-ment avec eux, leur expliquant d’abord letexte, son imagerie et ses symboles ainsi queles diagrammes et la façon dont ils devaientimaginer le tout pour en venir à bout. Ils onttous trouvé cela très cool. En 1985, nousavons interprété Miniwanka au pays deGalles et tous les concerts ont fait un tabac.Pendant des années après, quand je visitaisde la famille dans ma terre natale, on voulaitsavoir si nous chantions toujours cettemusique « aquatique ».

CONCERTO DELLA DONNAAprès mon départ de l’école FACE, quelques-unes des chanteuses plus matures m’ont appro-ché pour savoir si je voulais diriger un ensemblevocal tout féminin, groupe connu de nos jourssous le nom de Concerto Bella Donna. Cesdames font preuve d’autant d’énergie et dedétermination que de musicalité et de sensibi-lité artistique. Elles ont atteint un haut niveaud’excellence en s’appuyant sur mon travail etmon engagement auprès des jeunes.

Cela dit, je ne puis affirmer en toute certi-tude que j’ai réussi à partager ma passion pourla musique avec tous mes compagnons deroute, chanteurs et instrumentistes. Enrevanche, le jeu a certainement valu la chan-delle. Je suis fort reconnaissant au Canada,sans lequel je n’aurais jamais pu connaîtretoutes ces belles occasions, et fier de mes deuxfils, Aled et Owain, tous deux étant des cher-cheurs scientifiques accomplis. Je ne sauraispasser sous silence tous les appuis reçus d’ad-ministrateurs et de collègues enseignants.J’aimerais aussi rendre hommage à tous lesparents qui ont soutenu les programmes,comme à tous les chanteurs et toutes les chan-teuses, jeunes et moins jeunes, qui ont rendul’expérience si agréable. Dernière, mais non lamoindre, mon épouse Undeg qui a été uneinépuisable source d’énergie depuis le début :sans elle, il m’aurait été impossible de réalisertoutes ces choses. LSM

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p40-43_Iwan Edwards_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:50 Page 43

Page 44: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201944

TORONTO MENDELSSOHN CHOIRLE PLUS ANCIEN CHŒUR DU CANADA CÉLÈBRE SES 125 ANSpar DENISE LAI

Fondé en 1894, le Toronto Mendelssohn Choir (TMC) est le chœurle plus ancien du Canada. Il a donné son premier concert à la sai-son inaugurale du Massey Hall en janvier 1895. John McCrae, quiécrira plus tard le célèbre poème de guerre In Flanders Fields (Auchamp d’honneur en français), était dans la salle. Au cours de sa

longue histoire, le TMC a été servi par huit directeurs artistiques. De-puis 2018, David Fallis est chef intérimaire et le chœur entreprend unerecherche internationale pour un directeur artistique qui prendra lesrênes en 2020-21.

Le chœur est formé d’un noyau professionnel d’environ vingt chan-teurs et offre sa propre série de concerts présentant un répertoireétendu, comprenant des commandes de compositeurs canadiens. Il seproduit fréquemment avec le Toronto Symphony Orchestra. Les repré-sentations annuelles unissant le TSO et le TMC du Messie de Haendelsont depuis longtemps une tradition des fêtes.

Le TMC s’est produit aux concerts d’ouverture du Roy Thomson Hall(1982) et du Koerner Hall (2009), deux salles prestigieuses deToronto. Parmi d’autres moments dignes de mention de son histoire,citons des concerts aux Jeux olympiques d’été de Montréal en 1976 etaux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver en 2010. Le chœur a effec-tué de nombreuses tournées au Canada, aux États-Unis et en Europe.En 1995, il a reçu le prix des arts du lieutenant-gouverneur. Sesdisques, dont plusieurs ont été enregistrés avec le TSO, ont reçu desnominations aux prix Grammy et Juno.

Le chœur peut compter sur un solide groupe de membres dévoués.De nombreux chanteurs y restent pendant des décennies, la duréerecord étant de cinquante ans. Cette saison, le chœur compte 114membres âgés de 18 à 75 ans. Quarante pour cent des membres ontmoins de 35 ans et un pourcentage comparable chante dans le chœurdepuis 10 ans ou plus.

Maintenant à sa 45e année dans le TMC, Daniel Parkinson est leplus ancien choriste. Il se rappelle une époque où le chœur compre-nait jusqu’à 160 chanteurs et confie qu’il a énormément apprisd’Elmer Iseler et Noel Edison, les deux directeurs artistiques avec les-quels il a travaillé. Il ne se lasse pas du Messie parce que « chaquechef apporte un style différent » à ce chef-d’œuvre. Parkinson coor-donne maintenant les Singsation Saturdays, un programme commu-nautaire qui offre aux participants une occasion de chanter dans ungrand chœur sous la direction de nombreux chefs et de prendre part

à un large éventail de musique. Les participants sont aussi diversifiésque les chefs et les genres musicaux. En plus des chefs-d’œuvre cho-raux classiques, les Singsation Saturdays ont présenté des opéras, desœuvres de Gilbert et Sullivan, du gospel, du jazz, du barbershop, dela musique sud-américaine, indienne et juive de même que des com-positions d’artistes canadiens.

Le TMC jouit d’un programme de chef associé qui offre à des chefsde talent en début de carrière des services d’accompagnement, de for-mation et de mentorat alors qu’ils apportent au TMC leur soutien à ladirection. Depuis la création du programme en 2011, quatre chefs asso-ciés se sont succédé, chacun occupant le poste durant deux ans. Le pro-gramme pour apprentis du TMC est une autre initiative offerte auxchoristes expérimentés âgés de 17 à 22 ans. En plus de recevoir un sub-side complet couvrant les frais d’adhésion au chœur, les apprentis sontmentorés par un choriste d’expérience du TMC et reçoivent quatreséances d’accompagnement par année par un coach qualifié.

Certains membres du TMC ont aussi mené des carrières person-nelles florissantes. La mezzo-soprano Catherine Robbin en est unexemple. Robbin a chanté avec le TMC et les Festival Singers, sonnoyau professionnel d’alors, au début des années 1970 puis elle a faitdes tournées dans l’Ouest canadien et en Europe. Son souvenir le plusvif sur scène comme choriste du TMC est de s’être tenue derrière et au-dessus de Maureen Forrester dans la Deuxième Symphonie de Mahler.« Je n’oublierai jamais d’avoir vu son dos se gonfler à chaque souffle,dit-elle. En fait, les choristes autant que les solistes m’ont impres-sionnée et m’ont initiée à la vie d’une pratique musicale engagée. Lechant en chorale avec un groupe aussi renommé a été un formidabletremplin pour ma propre vie de chanteuse. » Robbin a connu uneillustre carrière de trente ans de récitals et de concerts. Après saretraite en 2003, elle est devenue directrice des études en voix clas-sique à l’Université York, un poste qu’elle a occupé jusqu’en 2018.

La mezzo-soprano Jean Stilwell, une Carmen notable, a d’abord étu-dié en travail social. Voyant qu’elle avait une bonne voix, sa mère l’aencouragée à suivre des cours et à auditionner au TMC. Stilwell a ainsichanté avec le TMC et les Festival Singers dans les années 1970, assiseaux côtés de sa mère, Margaret Stilwell, elle-même une contraltoreconnue qui a chanté au Carnegie Hall avec le TSO. Elle garde un pré-cieux souvenir du Gloria de Poulenc au programme de son premierconcert avec le TMC. Elle se souvient aussi d’avoir chanté de lamusique de Penderecki qui comprenait des quarts de ton « diaboli-quement difficiles ». Le TMC a ouvert bien des portes à Stilwell, qui aconnu une longue carrière à l’opéra, dans des oratorios et même enmusique de cabaret avec des orchestres et compagnies d’opérad’Amérique du Nord et en Europe. Elle se produit encore à l’occasion,mais elle est maintenant mieux connue comme coanimatrice de l’émis-sion Classical Mornings à la station New Classical FM de Toronto.

Les auditeurs de cette station connaîtront également la voix veloutéed’Alexa Petrenko, animatrice de Breakfast Classics et de Sunday Nightat the Opera. Petrenko a chanté avec le TMC et les professionnels desElmer Iseler Singers dans les années 1980 et 1990. Elle n’est pas prèsd’oublier le concert d’ouverture du Roy Thomson Hall, où les chandellesdu gâteau de célébration ont déclenché les alarmes incendie. Elle se sou-vient d’Iseler comme de l’un « de ses musiciens complexes, doués,brillants et préférés de la planète. » Petrenko ajoute en riant qu’elle uti-lise encore sa voix d’opéra pour appeler son chien.

Le TMC célèbre son monumental anniversaire avec un concert gala du 125e le 20octobre au Koerner Hall. Singing through Centuries présente trois œuvres de troissiècles différents : le Requiem de Fauré, la Symphonie de Psaumes de Stravinski etMamihcimowin d’Andrew Balfour, une commande du TMC. www.tmchoir.org

LSM

LE CHOEUR AU KOERNER HALL

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p44-45_TMC125 + Chorale St-Lambert_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:52 Page 44

Page 45: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 45

En 1995, je sortais tout juste de l’universitéet je venais d’arriver à Toronto. LeToronto Mendelssohn Choir était le seulchœur que je connaissais dans la ville etj’ai décidé de passer une audition. J’ai

chanté Oh Thou That Tellest Good Tidings toZion du Messie de Haendel pour Elmer Iseler.Quand il apprit que j’avais grandi à HongKong, ses yeux se sont illuminés et tout cedont il voulait parler, c’était son atterrissagespectaculaire à l’aéroport d’alors de la ville,où les avions rasaient les toits des immeublesrés ident ie ls . I l a ensui te a jouté : « Àdemain. » Je lui ai demandé, perplexe : « Jesuis acceptée ? » Il a dit oui et j’ai appris plustard que j’étais l’une de seulement deux altosadmises cette année-là.

Je me rappelle que le lendemain, mes pre-mières impressions ont été qu’il y avait beau-coup de personnes âgées dans le chœur, cer-taines même plus vieilles qu’Elmer ! J’étaistellement jeune, innocente, mais s’il m’a falluun certain temps pour trouver ma place au

sein du groupe, je me suis tout de suite sentiechez moi sur le plan artistique. C’était fabu-leux d’être entourée de chanteurs incroyable-ment doués et d’apprendre un répertoire exi-geant de siècles différents. J’ai été énormé-ment chanceuse d’avoir comme mentoreMarg Fisher, la cheffe adjointe de ma section,qui m’a prise sous son aile et m’a permis deprendre part à de nombreux événements – etqui est encore une bonne amie. Je suis éter-nellement reconnaissante à Ernest Clark,aujourd’hui disparu, qui chaque semaine mereconduisait à la maison après les répétitions.J’ai eu l’honneur de chanter aux funéraillesd’Ernest et je suis aujourd’hui ravie d’ap-prendre que le chœur a maintenant un prixqui porte son nom en hommage à ses cin-quante ans avec le TMC.

Le chœur m’a fait connaître tellement degrandes œuvres chorales. En plus de chanterdans les langues de base – le latin, l’allemand,le français et l’italien –, j’ai dû apprendre lerusse, le polonais et le tchèque. À mon premier

concert avec le TMC, nous avons chanté lesChichester Psalms de Berstein, avec lesquellesje suis tombée en amour. Mes concerts préfé-rés ont été ceux avec le TSO, les plus mémo-rables étant Carmina Burana avec près detrois cents musiciens sur scène, la DeuxièmeS y m p h o n i e d e M a h l e r a v e c M a u r e e nForrester, Ivan le Terrible de Prokoviev avecle grand Christopher Plummer comme narra-teur. J’ai abordé M. Plummer à la répétitiongénérale et je lui ai demandé d’autographiermon CD et mon DVD de The Sound of Music,ce qu’il a fait avec joie.

Je n’avais chanté que durant cinq ans avecle TMC quand d’autres priorités ont dûprendre le dessus, mais ces cinq années ontlaissé une marque indélébile et ont changé mavie d’innombrables façons. La flamme quiattise l’amour du chant ne s’éteint jamais. Uneou deux fois par année, elle est entretenue parma participation à un Singsation Saturday, oùje chante en arborant fièrement mon épin-glette d’ancienne du TMC ! LSM

LA SOCIÉTÉ CHORALE DE SAINT-LAMBERT100 ANS, UN EXPLOIT CHORAL INÉDITpar HASSAN LAGHCHA

La Société chorale de Saint-Lambert a fêtécette année son 100e anniversaire ! Elle est lapremière à atteindre cet âge vénérable parmiles 3300 chorales que compte le Québec.

« Cette longévité s’explique notam-ment par la capacité d’adaptation aux chan-gements de cette formation tout au long deson siècle d’existence », dit Xavier Brossard-Ménard, chef et directeur artistique. Il sou-ligne aussi l’importance de la capacité de serenouveler et les principes de la bonne gou-vernance qui fondent la pratique de la choraleet s’attarde sur les perspectives d’avenir.

Le chef évoque les règles de la bonne gou-vernance établies solidement dans la pratiquede la chorale avec un cadre de gestion définis-sant clairement les pouvoirs et les attributions.Il mentionne également la prise au sérieux desnormes de la ponctualité et de la présence assi-due aux répétitions de la part des choristes.

Honorer la curiosité intelligente du public Abordant la programmation de la chorale,

Xavier Brossard-Ménard dit opter dans ses choixpour un certain équilibre entre les grandesœuvres du répertoire et les découvertes. Il metl’accent sur le désir de faire découvrir de nouvellesœuvres qui titillent la curiosité intelligente desauditeurs désireux de nouveautés qui diffèrent dece qu’on a l’habitude d’entendre chez un chœuramateur. « J’essaye la diversité et la découverte »,dit cet artiste qui aime explorer de nouvelles ave-nues dans le répertoire choral. « On est chanceuxde vivre dans un moment qui connaît un véritablemouvement de restructuration et une croissancede la professionnalisation du chant choral. »Xavier Brossard-Ménard souligne aussi la hausseremarquable de la qualité de formation des chefsde chœur et note l’importance du rôle fédérateurde l’Alliance des chorales du Québec.

Le moment culminant des célébrations decet anniversaire historique était le Grandconcert du centenaire, le 11 mai dernier, avecla participation de l’Orchestre symphoniquede Longueuil et les choristes réputés MyriamLeblanc, Nicolas Burns et Hugo Laporte. Auprogramme, les Chichester Psalms de LeonardBernstein et Dona Nobis Pacem de VaughanWilliams. Signalons aussi que cette 100e saisonétait parrainée par la grande basse canadiennefeu Joseph Rouleau et a été marquée par denombreux hommages, notamment la médaillede l’Assemblée nationale.

La Société chorale de Saint-Lambert présente Chantsnordiques, avec harpe et cor, le 17 novembre, àl’église catholique de Saint-Lambert, pour marquer laclôture des célébrations du 100e anniversaire, Messesolennelle de Louis Vierne, le 22 février, à la cocathé-drale Saint-Antoine-de-Padoue, et Ode à la joie,célébrant le 250e anniversaire de naissance deBeethoven, avec la participation de l’Orchestre clas-sique de Montréal et deux autres chœurs, le 7 juin à laMaison symphonique de Montréal.

www.chorale-stlambert.qc.ca

LSM

GRAND CONCERT DU CENTENAIRE DE LA SOCIÉTÉCHORALE SAINT-LAMBERT PHOTO MAXENCE BILODEAU

SOUVENIRS D’UNE ANCIENNE DU TMCpar DENISE LAI

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p44-45_TMC125 + Chorale St-Lambert_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:52 Page 45

Page 46: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201946

CHORALE NATHANIEL DETTCHANTER AU SERVICE D’UNE GRANDE TRADITIONpar BRAINERD BLYDEN-TAYLOR & HOLLY HIGGINS JONAS

Parfois lorsqu’une porte se referme,une autre s’entrouvre. Au début desannées 1990, j’ai trouvé un moyen deme rendre utile dans le domaine del’éducation afin de créer un pro-

gramme de chorale qui permettrait aux en-seignants de North York d’enseignereux-mêmes le chant à leurs élèves. Ce futtout un défi ! Puisqu’ils avaient tous unlarge éventail de compétences, je devaistrouver la zone de confort individuelle dechaque enseignant tout en introduisantdes défis supplémentaires au fur et à me-sure qu’ils s’amélioraient. Tout fonction-nait très bien jusqu’à la fusion au grand

Conseil scolaire du district de Toronto de tous les conseils scolairesmunicipaux. Depuis, plusieurs programmes honorables ont malheu-reusement été abandonnés. À mes yeux, le projet était significatif pourplusieurs raisons, notamment le fait que je suivais encore une fois lestraces de Lloyd Bradshaw, dans la mesure où il avait déjà siégé auconseil d’administration de North York.

Aujourd’hui, je travaille au département de la musique en faisantdes consultations dans les écoles, organisant des festivals, animant desateliers et en organisant des retraites de fin de semaine, en particulieravec les enfants et les jeunes. J’apprécie toujours mes visites aux campsde musique du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. J’adoreles Maritimes, car c’est là que je suis arrivé lors de ma première visiteau Canada en 1971. De plus, ayant grandi dans les Antilles, j’aime tou-jours être près de la mer.

Mon nouveau projet est un chœur de chambre professionnel, forméen 1998, et dédié à l’interprétation de la musique chorale afrocen-trique. C’est une musique écrite par des compositeurs noirs ou par descompositeurs influencés par l’expérience afro : Porgy and Bess deGeorge Gershwin en est un exemple, d’autant plus qu’il stipulait quel’opéra devait être interprété par une distribution entièrement noireafin d’assurer l’authenticité du son. Notre répertoire nécessite desrecherches dans le monde entier : du classique au spiritual, en passantpar le gospel, le jazz et la musique folklorique autochtone.

La chorale porte le nom du Canadien Robert Nathaniel Dett, né àDrummondville, Ontario, maintenant partie de Niagara Falls. Bienqu’il ait passé la plus grande partie de sa vie de musicien profession-nel aux États-Unis, il a maintenu ses liens familiaux au Canada et estenterré dans son lieu de naissance en Ontario. En honorant son nom,nous honorons sa mission personnelle consistant à diffuser de lamusique chorale afrocentrique et à le reconnecter avec les Canadienset son pays d’origine.

La chorale Nathaniel Dett, la première du genre au Canada, attiredes chanteurs professionnels de partout en Ontario. Les auditions sontannoncées dans la presse, à la radio et par le bouche-à-oreille. Il s’agitd’une chorale SATB de vingt voix. Tous les chanteurs ne sont pas noirs,mais la plupart le sont. Notre première répétition a eu lieu le 12 sep-tembre 1998 et notre première apparition publique s’est tenuequelques semaines plus tard, au Skydome de Toronto, dans le cadredu concert de lancement des amis canadiens du Fonds NelsonMandela pour les enfants. J’ai également eu l’honneur de diriger unechorale de 400 enfants de partout au Canada, avec Nelson Mandeladans la salle. Cela a été suivi par le concert inaugural de la chorale àNiagara Falls, en présence de la petite-fille de Monsieur Dett, pourcélébrer le 55e anniversaire de la mort du musicien.

Nos débuts à Toronto ont été diffusés à l’échelle nationale depuis lestudio Glenn Gould, devant public. Notre premier concert de Noël, AnIndigo Christmas, a présenté de la musique de Noël noire et afrocen-trique, avec des chants africains, du jazz vocal, des spirituels, du funk etdu gospel. Nous commençons à être plus actifs côté tournées, particu-lièrement au Canada, mais aussi aux États-Unis, où nous avons chantélors de la conférence Midwest Arcs à Kansas City, dans le Missouri, etnous espérons étendre davantage nos tournées au sud de la frontière.

Nous avons eu l’honneur d’être invités par l’Orchestre symphoniquede Toronto au concert d’ouverture de sa saison 1999-2000 avecKathleen Battle. Ce fut une expérience incroyable ! Mlle Battle a été trèsgénéreuse de son temps de répétition et a semblé ravie de notre travail,exprimant le désir de retravailler avec nous. Toujours avec l’OST, enjanvier 2001, nous avons présenté quatre concerts très réussis pourcélébrer la journée Martin Luther King. Nous préparons actuellementun concert de Noël avec l’OST cette année. Nous avons eu la chance debénéficier d’un soutien exceptionnel de la part de la communautétorontoise et au-delà. En avril 2001, nous avons effectué une tournée

de douze jours en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique et la réaction du public nous a fait comprendre qu’ungroupe comme le nôtre se faisait attendre depuis longtemps au Canada.

En tant que fondateur et directeur artistique, je suis heureux deconstater que nous semblons occuper un créneau musical et culturelimportant. Je souhaite créer un héritage digne de Robert NathanielDett, qui a lui-même rendu hommage au premier chœur de chambrenoir des États-Unis, les Fisk Jubilee Singers, en ces termes : « Avec leur venue, une musique indigène, chantée par ses proprescréateurs, a été répandue dans les oreilles émerveillées et ravies dumonde; une musique aussi fraîche que le matin, aussi intime que lesouffle et aussi vitale qu’un battement de cœur. »

La chorale Robert Nathaniel Dett fêtait son 20e anniversaire l’an dernier.www.nathanieldettchorale.org

Extrait de In Their Own Words: Canadian Choral Conductors, Dundurn Press, 2001,par Holly Higgins Jonas.

TRADUIT PAR : TRADUCTION CMP TRANSLATION

LSM

LA CHORALE NATHANIEL DETT AVEC SON FONDATEUR ET CHEF BRAINERDBLYDEN-TAYLOR PHOTO : COURTOISIE

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p46-47_Holy Book + Choeur de chambre_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:52 Page 46

Page 47: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Depuis son lancement en 2011, le Chœur dechambre du Québec et ses 16 voix de hautcalibre (des chanteurs et des chefs de chœur)n’ont cessé de développer sa vocation origi-nale : participer au développement et à la

création du répertoire pour chœur en français.« Ce projet choral unique m’a permis de marier entoute beauté les dimensions qui m’allument etforment mon parcours comme responsable desprogrammes de 2e cycle en direction chorale etcomme compositeur et chef de chœur », dit le fon-dateur de cet ensemble Robert Ingari, professeurtitulaire à l’ École de musique de l’université deSherbrooke. Il affirme que la qualité des réalisa-tions et la haute appréciation des prestations deson ensemble, en France et en Amérique, consa-crent sa renommée internationale et la réputationde l’Université de Sherbrooke dans le domaine del’expertise en direction chorale et en chant et com-position pour chœur.

En effet, le répertoire du chœur compte unpourcentage important d’œuvres en français, dontplusieurs compositions de son directeur artistiqueainsi que d’autres compositions de membreschanteurs. Robert Ingari souligne l’importance

des échanges culturels dans le rayonnement del’ensemble. Il note que la vocation du chœur per-met de partager la beauté et les subtilités de lalangue de Molière soutenues par une écrituremusicale contemporaine. Signalons que le chœura été invité à chanter en mars 2015 au CarnegieHall dans le cadre du concert A Capella Next! deDistinguished Concert International New York.L’ensemble a également été invité à plusieursautres rendez-vous, notamment le FestivalClassica, le Festival Piopolis, les Choralies inter-nationales (Edmonton) ainsi que les concertsprestige du Mondial choral Loto-Québec.

DES PREMIÈRES FOISPROMETTEUSES !Pour cette saison, le chœur continue sur sa lancéeet aura plusieurs occasions de confirmer sarenommée grandissante. Ainsi, le 16 novembre,il participera pour la première fois à la Nuit deschœurs dans le cadre du Festival Bach au coursde laquelle il présentera la Passion selon saintJean de J. S. Bach ainsi que des compositions deson directeur artistique. Le 7 février, il donneraun « concert-vitrine » au Centre national des Arts

à Ottawa. Mais le grand rendez-vous de la saisonsera sans conteste la participation du chœur auconcert d’ouverture du grand congrès et festivalbilingue et bisannuel de Canada Choral, Podium2020, le 14 mai, à l’église St. Andrew and St. Paul.Cet événement de grande envergure est considérécomme le lieu de rencontre par excellence de lacommunauté chorale canadienne et internatio-nale. Il se déroule pour la première fois de son his-toire à Montréal, du 14 au 17 mai 2020, en parte-nariat avec l’Alliance chorale du Québec.

www.chœurdechambre.ca

LSM

NOVEMBRE 2019 47

CHŒUR DE CHAMBRE DU QUÉBECVOCATION ORIGINALE ET BEL AVENIR EN VUEpar HASSAN LAGHCHA

5 décembre 2019, à 19h30

Concert inaugural des Choralies

Secrets de Noël avec

Gino Quilico

400, rue Saint-Paul Est, Vieux MontréalRenseignements / Billeterie salle : 514 282-8670, p 221www.marguerite-bourgeoys.com

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p46-47_Holy Book + Choeur de chambre_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 12:52 Page 47

Page 48: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

LA CHAPELLE DE QUÉBECpar JUSTIN BERNARD

48

La C h a p e l l e d eQuébec n’en estpas à son premierM e s s i e d eHaendel, loin de

là. La tradition veutqu’aujourd’hui, de cecôté-ci de l’Atlantique,on chante cet oratorio durant la période deNoël. Néanmoins, chaque représentationsemble apporter son lot de nouvelles expé-riences. Cette année, l’ensemble choral serajoint sur scène par plusieurs solistes de répu-tation internationale, notamment le contre-ténor britannique Tim Mead. « Le fait de col-laborer avec des artistes aussi talentueuxm’ouvre de nouvelles possibilités d’interpré-tation, comme dans le choix des airs duMessie que je peux faire », confie BernardLabadie.

Pour le fondateur et directeur musical de laChapelle de Québec, il est essentiel de garder

intact le plaisir de diriger une telle œuvrephare. « Dans ma carrière, j’ai dirigé le Messie

des centaines de fois. Désormais, je m’yreplonge à peu près une fois tous les quatreans. Je ne m’en lasse pas. Je redécouvre laqualité exceptionnelle de la narration musi-cale et la façon admirable dont Haendel aconstruit cette œuvre, qui ressemble parmoments à un opéra choral. »

UN PEU D’HISTOIRE

Aujourd’ui composée exclusivement demusiciens professionnels, au même titreque les Violons du Roy, la Chapelle deQuébec a été officiellement fondée en1985. En realité, elle émanait d’un chœur

qui existait déjà depuis plusieurs années.Celui-ci était issu de ce qui était à l’époque l’É-cole de musique de l’Université Laval, selonBernard Labadie. C’est aussi durant cettepériode que le jeune étudiant en directiondonne son premier concert avec chœur etorchestre. « J’avais alors dix-neuf ans. Ce pro-jet symbolisait tout ce que je voulais faire plustard : un opéra de Purcell, Didon et Énée, avecun petit orchestre à cordes et un chœur. C’estbien le répertoire pour chœur et orchestre quia été à l’origine de ma vocation. C’est ce que jedevais faire, que je voulais faire dans la vie. »

LE CHEMIN DE NOËLOutre les Violons du Roy et la Chapelle de Québec,Bernard Labadie est également le fondateur dufestival Le Chemin de Noëlqui en est déjà à sa qua-trième édition. Ce festival se veut une adaptationquébécoise du Festival of Nine Lessons andCarols de Cambridge (Royaume-Uni), événe-ment annuel qui aide à propager, depuis plus de100 ans, le répertoire des chants de Noël anglais.« J’ai eu la chance d’y assister et c’est au retour decette visite que l’idée a germé dans mon esprit. Jevoulais créer un mélange de textes et de musiquechorale liés au temps des fêtes, un « itinéraire poé-tico-musical ». À travers Le Chemin de Noël, laChapelle de Québec et moi-mêmevoulons redon-ner à la communauté de Québec qui nous soutientactivement. Aujourd’hui, on peut compter sur deslieux culturels d’exception comme le PalaisMontcalm, la Maison de la littérature ou encorele Diamant, qui vient d’ouvrir ses portes. »

La Chapelle de Québec présente Le Messiede Haendel dans une série de trois concerts,les 11 et 12 décembre, au Palais Montcalm deQuébec, et le 13 décembre, à la Maison sym-phonique de Montréal.

www.violonsduroy.com

LSM

CHŒUR BACH D’OTTAWABACH ET ÉPIPHANIEpar MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

Le Chœur Bach d’Ottawa, sous la directionde sa cheffe et fondatrice Lisette Canton,présentera le concert Un Noël Bach àToronto le 30 novembre et à Ottawa le 1er

décembre. L’ensemble, qui en est à sa 18e

saison, interprétera pour l’occasion trois can-tates de Bach écrites pour le temps de l’Épi-phanie, soit Meinem Jesus lass ich nicht, BWV124, Ach Gott, wie manches Herzeleid, BWV 3et Was mein Gott will, das g’scheh allzeit,BWV 111. « Ce sont trois cantates qui auraientété chantées lors des dimanches du temps del’Épiphanie en 1725. Elles nous ont été deman-dées pour le Bachfest Leipzig et nous voulionsles faire découvrir à notre public d’ici »,explique Mme Canton. Ces trois cantatesseront donc interprétées en juin prochain dansle cadre du prestigieux Bachfest Leipzig 2020auquel le chœur a été invité. Il fait partie desquelques rares chœurs, et seul chœur cana-dien, à prendre part à ce festival où sera pré-sentée l’intégrale des cantates de Bach.

L’ensemble vocal d’une vingtaine de chan-teurs professionnels accueillera à l’occasion duconcert et du festival quatre solistes spécia-

listes de la musique baroque reconnus inter-nationalement : Meredith Hall, soprano,Nicholas Burns, contre-ténor, Phillipe Gagné,ténor, et Andrew Mahon, basse. « Afin d’être leplus authentiques possible, les solistes se join-dront au chœur durant les mouvements chan-tés par tous en alternance avec leurs interven-tions solos pendant lesquelles ils se détache-ront du chœur. De plus, au début de chaquecantate, l’organiste, Jonathan Oldengarm,jouera un prélude, le chœur chantera le choralet le public le reprendra avec nous. Nous chan-terons ensuite la cantate et, à la fin, le publicchantera avec nous le choral. C’était la façon defaire au temps de Bach et ça rend le concertplus vivant », précise Mme Canton.

Fidèle collaborateur du Chœur Bachd’Ottawa, l’Ensemble Caprice, sous la directionde Matthias Maute, se joindra au chœur. « Ilsnous ont accompagnés en Chine en 2016 etc’était une merveilleuse expérience. Nous avonségalement enregistré notre plus récent albumavec eux. L’album a d’ailleurs reçu de trèsbonnes critiques et nous en sommes très fiers »,ajoute Mme Canton. L’album Handel : Dixit

Dominus, Bach & Schütz : Motets est disponibledepuis février 2019 sous étiquette AtmaClassique. « Matthias Maute et moi-mêmeavons une façon similaire d’aborder la musiqueet cela crée une grande complicité lorsque noustravaillons ensemble », ajoute Mme Canton.

« Nous sommes passionnés par cettemusique magnifique. Le chœur a d’ailleurs unprogramme éducatif dans la région d’Ottawaet c’est une mission importante pour notreensemble de faire découvrir la musique clas-sique à la nouvelle génération qui n’y seraitpas exposée autrement », souligne MmeCanton. Ils ont visité près de cinquante écolesde la région depuis le début de ce programme.

« Bach, comme j’aime le dire, est l’alpha etl’oméga, le début et la fin, et notre concert UnNoël Bach le soulignera de belle façon »,conclut Mme Canton.

Le Chœur Bach d’Ottawa présente Un Noël Bach le 30novembre à 19 h 30 à l’église Grace Church on-the-Hill à Toronto et le 1er décembre à 19 h 30 à l’églisepresbytérienne Knox à Ottawa. Renseignements :www.ottawabachchoir.ca

LSM

MUSIQUE CHORALE

sm25-3_FR_p48_Chapelle Quebec + Ottawa Choir_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:32 AM Page 48

Page 49: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

49NOVEMBRE 2019

AMBASSADEURS 2019 AMBASSADORS LA SCENA MUSICALE

Tous ces grands artistes ont décidé d'apporterleur soutien à La Scena Musicale pour que nous

puissions continuer à réaliser la mission que nousnous sommes donnée depuis des années : la

promotion de la musique et des arts au Canada.

These great artists support and have donated toLa Scena Musicale's continuing mission topromote and celebrate the arts in Canada!

« La ScenaMusicale est uneprésence uniqueet indispensabledans notreculture. »

- DENYS ARCAND

« La Scena estune partessentielle denotre écologiemusicale en étantd'abord et avanttout le miroir dela richesse de nosréalisations.Chaque mois, à

défaut de pouvoir assister à plusieursconcerts ou écouter toutes les nouvellesparutions d'enregistrements, nous pouvonsfeuilleter avec plaisir articles, calendriers etcritiques qui nous tiennent au courant dece que font nos collègues musiciens. C'esttoujours avec fierté envers notre milieu queje lis La Scena! »

- MATHIEU LUSSIER

« Appuyer LaScena Musicale,c’est donner unevoix à laformidableactivité musicaled’ici. »

- DENIS GOUGEON

“We've allgrabbed a copy atdoor, so youknow that LaScena has andcontinues toconnect like-minded peoplesand communitieshere and beyond!

La Scena is an enriching resource for anymusician or music aficionado.”

- MARC DJOKIC

« La ScenaMusicale est unmagazine uniquequi sert nonseulement deplateforme dediffusiond’information àpropos de lascène musicale

classique, mais crée également un lienconcret entre le musicien professionnel etle public. La Scena Musicale est unincontournable de l’environnement musicalau Québec. C’est une publication essentiellequi informe et divertit, tout en reflétantnotre diversité et notre raffinementculturels. »

- DENIS BROTT

“It’s a pleasure tosupport La ScenaMusicale.”

- MATTHIASMAUTE

« Depuis mes pluslointains souvenirs,La Scena Musicalefait partie de mesrevues musicalespréférées. À l’époque,étant étudiante auConservatoire demusique de Rimouski,j’avais le sentiment

que cela me rattachait au milieu musical. Pourtous les passionnés d’art, cette revue reste unincontournable et est indispensable aurayonnement des artistes d’ici. Merci et longuevie à La Scena Musicale! »

- NADIA LABRIE

« Je lis, je relis,je consulte,j’apprends, jem’étonne, je ris...avec La ScenaMusicale! »

- ANA SOKOLOVIC

« Votre magazineest un chaînonvital pour lesoutien des arts auCanada, plusparticulièrement àMontréal et dansla province deQuébec, où lesarts, la musique en

particulier, constituent un élément si vivant denotre culture. Au nom de l’Orchestre Classiquede Montréal, sur le point de célébrer 80 ans deconcerts ininterrompus au Canada, je salue LaScena Musicale, et vous souhaite de continuerà soutenir notre mission. »

- BORIS BROTT

OTHER AMBASSADORS/AUTRESAMBASSADEURS

Suzie Leblanc, André Moisan, Walter

Boudreau

sm25-3_FR_p49_ambassadors_sm23-5_BI_pXX 2019-10-27 3:01 PM Page 1

Page 50: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201950

En Occident, l’oreille absolue – c’est-à-dire la capacité de recon-naître et (ou) de reproduire la hauteur d’un son sans aucune noterepère – suscite l’admiration et l’envie. Il ne faut pas s’en étonnerpuisqu’on estime à 1 sur 10 000 ceux qui en sont dotés au Canadaet aux États-Unis. Parmi les étudiants inscrits à un programme

universitaire de musique en Amérique du Nord, seulement 9 % pos-sédant l’oreille absolue sont d’origine non asiatique, alors que ce pour-centage monte à 90  % chez les étudiants chinois. Les chercheursoccidentaux attribuent depuis longtemps cet « avantage asiatique » àla génétique et, depuis vingt ans, à l’« avantage » de parler depuis l’en-fance une langue tonale.

Pourtant, lors d’une étude menée personnellement à la Eastman School ofMusic (Rochester, New York) sous la supervision de la professeure Ellen Koskoff,j’ai trouvé des faits qui mettent en doute ces théories. Au lieu des tests informati-sés et enquêtes quantitatives typiques d’autres chercheurs, j’ai adopté l’approcheethnomusicologique des entretiens individuels. Et c’est au cours de mes longuesconversations avec des étudiants d’Eastman provenant de Chine, de Corée et desÉtats-Unis que j’ai remis en question les théories sur la façon dont l’oreille abso-lue est acquise et le concept même de l’oreille absolue.

LE PARADOXE DES CONSERVATOIRES CHINOIS Mon étude commence par la découverte d’un paradoxe peu connu. EnChine, les conservatoires proposent généralement deux spécialitésparallèles : la musique occidentale et la musique traditionnelle chi-noise. Selon les étudiants interrogés issus d’un programme de conser-vatoire en Chine, presque tous ceux qui se spécialisent en musiqueoccidentale ont l’oreille absolue. Or, à mon grand étonnement, cetteprérogative est aussi rare chez ceux qui se spécialisent en musique tra-ditionnelle chinoise qu’en Amérique du Nord. Comment se fait-il qu’ily ait une telle différence sur le plan de l’oreille absolue dans un envi-ronnement où presque toutes les variables – la génétique, la langue,l’âge, la rigueur de la formation – sont identiques ?

L’attitude la plus répandue en Chine à l’égard de l’oreille absolue estqu’il s’agit d’une compétence qui peut être apprise. Mes participantsd’origine chinoise m’ont aussi confié que le terme « oreille absolue »n’existait pas vraiment : on l’appelle simplement « avoir de l’oreille ».Et pour en avoir, les étudiants chinois en musique occidentale suiventun cursus de formation auditive de plusieurs années, axé sur le chanten do majeur instrumental, la visualisation des notes sur un clavier ouune portée imaginaire et l’écriture de dictées musicales de plus en pluscomplexes. Les jeunes peuvent s’inscrire à des programmes postse-condaires sans avoir l’oreille absolue, mais de là à l’obtention de leurdiplôme, il est tout aussi courant chez ceux qui ont étudié la musiqueoccidentale d’« avoir de l’oreille » que d’être capable de lire à vue.

L’idée que l’oreille absolue est une compétence qui peut êtreapprise est étayée encore plus solidement par la rareté du nombre depersonnes dotées de l’oreille absolue dans la spécialité de la musiquetraditionnelle chinoise. En plus de ne pas être nécessaire, cette capa-cité est même considérée comme une entrave parce que la musiquechinoise donne la priorité à la transposition libre et la notation en

valeurs relatives. Par conséquent, les étudiants dans cette spécialitépeuvent réaliser des exploits auditifs aussi impressionnants que lareconnaissance des intervalles microtonaux, mais l’oreille absoluedemeure une faculté rare.

COMPLEXE DE DIVINISATIONLe paradoxe des conservatoires chinois montre bien que si une com-pétence est suffisamment valorisée par un groupe, alors ce groupepoursuivra sa formation jusqu’à ce qu’il l’ait maîtrisée. Si alors l’oreilleabsolue peut être apprise, pourquoi y a-t-il aussi peu de musiciensoccidentaux qui en sont dotés ?

Le culte des Occidentaux à l’égard de l’oreille absolue a mené à ceque j’appelle un « complexe de divinisation » qui a donné lieu à unevénération au lieu d’une popularisation de cette compétence. Elle esttellement glorifiée parmi les Occidentaux qu’on l’appelle communé-ment « l’oreille parfaite ». Certains des participants d’origine améri-caine dotés de l’oreille absolue en parlent comme d’un don, d’unemarque de « talent » ou d’un acte se produisant « sans effort » et« comme par magie ». En fait, l’oreille absolue jouit désormais d’uncrédit tellement sacré que les personnes qui ont du mal à reconnaîtreles hauteurs d’un son sans repère se font dire d’abandonner avantmême d’avoir commencé à s’y exercer. Dès le début de leur formationmusicale, les jeunes Occidentaux nés avec l’oreille absolue sont inté-grés à un groupe d’élus au sein duquel leur acuité auditive est encoreplus aiguisée. Pour tous les autres, il y a l’oreille relative qui, parcequ’elle peut être apprise, est considérée comme une solution derechange de qualité inférieure.

L’ESPRIT AVANT LA CULTURELes théoriciens occidentaux ont tracé une ligne pour l’oreille absolueau demi-ton, mais en réalité, les compétences auditives couvrent unlarge spectre. Un musicien peut avoir une justesse auditive jusqu’à laquinte, tandis qu’un autre est capable de reconnaître les hauteurssonores jusqu’à la quarte. Ainsi, cette ligne qui sépare les détenteursde l’oreille absolue de ceux qui ne l’ont pas s’avère à la fois vide de sensparce qu’au lieu de reposer sur des capacités cognitives ou auditives,elle s’appuie sur la définition arbitraire d’une culture du plus petitintervalle musical, et restrictive parce qu’elle empêche les gens d’uncôté de la ligne de la traverser.

L’« avantage asiatique » inventé par les chercheurs est donc unedésignation inexacte qui donne lieu à de l’autosabotage. Les étu-diants asiatiques ne jouissent pas d’un avantage inné sur leurshomologues occidentaux, mais bien d’un avantage culturel : au lieud’être obsédée par la ligne de l’oreille absolue, leur culture fait plu-tôt valoir le potentiel de perfectionnement de chaque musicien. Lapénurie de détenteurs de l’oreille absolue en Amérique du Nord peutdonc être améliorée en changeant d’attitude : l’oreille absolue est àla disposition de tous ceux qui osent la rechercher avec audace,détermination et acharnement.TRADUCTION PAR VÉRONIQUE FRENETTE

LSM

LE POTENTIEL UNIVERSEL DE L’OREILLE ABSOLUERÉÉVALUATION DES VIEILLES HYPOTHÈSES

par CAROL XIONG

sm25-3_FR_p50_Perfect Pitch_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 1:42 AM Page 50

Page 51: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

51NOVEMBRE 2019

L’Orchestre national des jeunes du Canada(ONJ Canada), en collaboration avecl’Orchestre des jeunes de l’Union euro-péenne (EUYO), présente la tournéeFrenergy du 12 au 17 novembre 2019.

Cette association historique, rendue possiblegrâce à la délégation de l’Union européenneau Canada, réunira soixante-seize jeunesmusiciens d’exception. La tournée les mèneraà Toronto, Kingston, Montréal et Ottawa.

L’orchestre, dirigé par le chef autrichienSascha Goetzel, accueillera le jeune violonistesoliste Blake Pouliot, dont la carrière est enplein essor. Ancien participant de l’ONJCanada, Pouliot ne tarit pas d’éloges à l’égardde l’organisation. « J’ai joué au sein de l’or-chestre en 2012 et 2013, c’est une expérienceextraordinaire que j’ai adorée ! Ma participa-tion à cet événement a complètement changéma carrière. En remportant le prix Michael-Measures, en 2013, l’ONJ m’a donné l’occasionde jouer comme soliste en tournée à travers lepays. Cela a propulsé ma carrière en me per-mettant d’être entendu et connu de plusieursdiffuseurs. C’était une expérience incroyable et

je suis reconnaissant pour ces deux étés passésavec l’orchestre. C’est un honneur pour moi derevenir comme soliste invité », explique-t-il.

L’orchestre et le violoniste interpréterontl’Introduction et Rondo capriccioso enla mineur op. 28 de Saint-Saëns et l’éclatanteTzigane pour violon et orchestre de Ravel. Cetteœuvre se trouve d’ailleurs sur le premier disquede Blake Pouliot, sous étiquette Analekta, qu’ila enregistré avec la pianiste Hsin-I Huang. « Cesdeux œuvres sont flamboyantes et très vir-tuoses. Le programme a été conçu pour montrertoute la polyvalence de l’orchestre, en jouant dif-férents styles de différentes époques. Les deuxmorceaux que je vais jouer s’inscrivent très biendans cet esprit. C’est aussi la première fois queje jouerai Tzigane avec un orchestre, ajoute M.Pouliot, c’est très motivant ! »

Le programme comportera également desœuvres de Rossini, Stravinski et Wagner.Chaque concert s’ouvrira sur la compositionFrenergy du Canadien John Estacio. Ode àl’amitié et à l’énergie, l’œuvre a été jouée à denombreuses reprises depuis sa création parl’Orchestre symphonique d’Edmonton en

1998. Frenergy sera l’hymne de la tournéepour évoquer la passion et la jeunesse desmusiciens. Bien qu’il ne jouera pas ce morceau,Blake Pouliot tenait à souligner l’importanced’offrir une place de choix à la musique cana-dienne contemporaine. « C’est primordial etinspirant que les compositeurs soient soute-nus par notre pays, je suis très heureux qu’unepièce canadienne soit au programme. Je croisfermement en l’importance de programmer dela musique contemporaine », souligne-t-il.

« Cette tournée sera une véritable célébrationde ce que c’est qu’être un jeune musicien pro-fessionnel. Je suis vraiment ravi de revenir auCanada à titre de soliste pour montrer ma recon-naissance envers l’ONJ Canada et aussi pourmontrer à d’autres jeunes tout ce qu’il est pos-sible d’accomplir », conclut le violoniste.

L’Orchestre des jeunes du Canada présentera Fren-ergy à Toronto le 12 novembre à 19 h 30 au KoernerHall; à Kingston le 13 novembre à 19 h 30 au IsabelBader Center; à Montréal le 14 novembre à 19 h 30 àla basilique Notre-Dame; à Ottawa le 17 novembre à15 h au Centre national des Arts. www.nyoc.org

LSM

ONJ CANADAJEUNESSE ET ÉNERGIEpar MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

EUYO – TOURNÉE AU PRINTEMPS 2019CONCERT EN RÉSIDENCE À FERRARE PHOTO : MARCO CASELLI NIRMALBLAKE POULIOT

L’ensemble de jeunes musiciens hongroisVirtuosos se produira au Canada pour lapremière fois dans le cadre sa premièretournée à l’extérieur de l’Europe. Il pré-sentera des concerts à Montréal le 15

novembre, à Ottawa le 16 novembre et àToronto le 18 novembre. Cette tournée est sou-tenue par l’ambassade de Hongrie au Canada.

Virtuosos, c ’est un ensemble de dixjeunes musiciens hongrois, c’est aussi unconcours télévisé qui fait vibrer la Hongriedepuis 2014. Les dix musiciens de l’en-semble ont été recrutés à la suite de leurpassage remarqué au concours. Le concoursa pour mission de promouvoir la musiqueclassique en la rendant accessible à un vastepublic, tout en soutenant l’éducation dejeunes musiciens talentueux et passionnés.« Nous voulions créer un concours dans lamême veine que The X Factor, télévisé etdevant jury, mais l’ambiance et la commu-nication avec les jeunes et le public sont dif-férentes  : honnêtes, sérieuses, polies  »,explique András Batta, directeur de laYoung Virtuosos Foundation.

« L’an dernier, avec le pianiste de vingt-sixans Apor Szüts, nous avons créé l’ensembleVirtuosos afin de donner un vecteur à ces jeunesmusiciens, dont les goûts musicaux sont simi-laires, et de développer un style musical clas-sique qui est à la fois excitant, facile d’approcheet divertissant tout en respectant les plus hautsstandards », ajoute M. Batta. Apor Szüts, en plusde jouer le piano au sein de l’ensemble, dirigeses collègues et écrit les arrangements.

Le programme du concert est constitué decourtes pièces de Bach à Bartók en passant parTchaïkovski et Piazzolla. Comme l’ensemblene correspond à aucune formation standard(trois violons, un alto, un violoncelle, unecontrebasse, deux flûtes, une clarinette et unpiano), tous les morceaux sont des arrange-ments originaux signés par Apor Szüts.« Nous présentons des œuvres très connuesdu répertoire en leur apportant un nouveléclairage, dit M. Batta. J’aime faire la compa-raison avec la cuisine fusion : des plats tradi-tionnels repensés et revalorisés. Nous ajou-tons certaines couleurs et accents aux harmo-nies traditionnelles. Il est important pour

nous de présenter également plusieursœuvres de compositeurs hongrois. »

La musique classique tient une place impor-tante dans la vie et la culture hongroise.Plusieurs prestigieuses écoles de musique y sontétablies, notamment l’Académie Liszt, fondéepar le compositeur lui-même. Les programmeséducatifs hongrois incluent l’enseignement de lamusique dès la maternelle. La fondationVirtuosos a d’ailleurs un nouveau projet quiinvite les jeunes composteurs à s’inspirer de lamusique traditionnelle hongroise pour en fairede nouvelles œuvres qui seront interprétées parl’ensemble. « Le hongrois n’est pas une languefacile à apprendre et à partager; nous souhai-tons exprimer les plus beaux côtés de notrenation à travers le langage de la musique, qui estuniversel », conclut M. Batta.

L’Ensemble Virtuosos sera à Montréal le 15 novembre à19 h à la salle Oscar Peterson (www.eventbrite.com); àOttawa le 16 novembre à 19 h au Ottawa HungarianCommunity Center (www.omh-ohcc.ca); et à Toronto le18 novembre à 19 h au Meridian Arts Center (www.me-ridianartscentre.com).

LSM

ENSEMBLE VIRTUOSOSMUSIQUE FUSIONpar MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

sm25-3_FR_p51_ONJ Canada + Virtuosos Hungr_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:35 AM Page 51

Page 52: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

52 NOVEMBRE 2019

ÉCOLE GLENN GOULDAprès une année aca-démique exception-nelle, qui a vu laconvocation de la pre-mière classe de ba-cheliers en musiquede l’École GlennGould, la sopranoAdrianne Pieczonka

est nommée en tant que présidente et direc-trice du département vocal. En août, deux étu-diants, la mezzo-soprano Jillian Bonner et levioloncelliste David Liam Roberts, ont été in-clus dans la liste 2019 de CBC Music commefaisant partie de la « Liste des 30 meilleursmusiciens canadiens classiques de moins de30 ans ». À l’automne 2018, Clara Wang, à laharpe, a remporté le Concours OSM Manuvie2018, tandis que Sae Yoon Chon, au piano, aété troisième au prix Vendôme pour le pianoau Festival Verbier en Suisse, l’été dernier.Hillary Simms, au trombone, a remporté leConcours d’artistes émergents 2019 de l’Or-chestre symphonique de Stratford en mai.

ÉCOLE DE MUSIQUE SCHULICH,UNIVERSITÉ MCGILL

Les professeurs JohnRea et Hank Knox ontété intronisés à la So-ciété royale du Ca-nada et le professeurPeter Schubert a reçule prix Gail Boyd deStwolinski pour l’en-semble de ses réalisa-

tions dans les domaines de la théorie de lamusique, de l’enseignement et des études. L’É-cole de musique Schulich accueille le profes-seur Dorian Komanoff Bandy à un poste dansla pratique du jeu historique et la musicologie,exercé conjointement par les départementsd’interprétation et de la recherche musicale.Les diplômés Victor Fournelle-Blain, RémiPelletier et Yolanda Bruno sont embauchéspar l’Orchestre symphonique de Toronto(OST) et la diplômée Lara Deutsch remportele prix Goyer de Mécénat Musica, doté de125 000 $. L’étudiant Jacob Do remporte lepremier prix Oliver Jones décerné par le Fes-tival international de jazz de Montréal. MarinaThibeault, étudiante au doctorat, se joint à l’É-cole de musique de l’Université de la Colom-bie-Britannique en tant que professeureadjointe en alto et musique de chambre. Cettesaison de concerts à Schulich comprend latroisième édition du Festival de chaires demusique de chambre, un événement qui ré-unit des musiciens de huit institutions diffé-rentes sur quatre continents pour près de dixjours d’ateliers, de concerts et de cours demaître.

ORFORD MUSIQUELe lauréat du prix Orford Musique de cetteannée est Sae Yoon Chon, lauréat du prixVendôme, qui a reçu le prix du jury à l’unani-mité. Pour fêter le cinquième anniversaire duprix Orford Musique, le concours de cetteannée sera ouvert à tous les musiciens ayantfréquenté l’Académie de musique Orforddepuis 2016. L’objectif est d’identifier desartistes émergents qui sont non seulementtechniquement excellents, mais qui ont égale-ment des histoires intéressantes à partager àtravers leur musique. Le concours est ouvert àtous les instruments, y compris la voix. M.Saint-Onge, bénévole de longue date, a créé leFonds Saint-Onge pour la promotion des artslyriques qui permettra aux meilleurs chan-teurs de progresser encore plus rapidementsur les plans professionnel et personnel.

L’UNIVERSITÉ DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

T. Patrick Carrabré s’estjoint à l’École de musiqueen tant que nouveaudirecteur cet été.

L’École de musiquea également accueilliMarina Thibeault entant que nouvelle pro-f e s s e u r e a d j o i n t e

d’alto et de musique de chambre. La pianisteNicole Linaksita (BSc / BMus 2016) et le com-positeur et chef d’orchestre Jaelem Bhate(BMus 2017, MMus 2019) figurent en 2019dans la « Liste des 30 meilleurs musiciensclassiques canadiens de moins de 30 ans » deCBC Music.

L’UNIVERSITÉ DE GUELPHL’Université de Guelph a entrepris des tra-vaux de rénovation et d’agrandissement de sesinstallations pour les arts de la scène. Le pro-jet de 4500 mètres carrés vise à inspirer laprochaine génération d’artistes. Un nouveauthéâtre sera consacré à l’étude de l’improvisa-tion. Le projet devrait être achevé au prin-temps 2021.

L’UNIVERSITÉ DE TORONTOUn étudiant de pre-mier cycle en inter-p r é t a t i o n d e j a z z ,Evan Gratham, reçoitla subvention de l’ar-tiste en développe-ment pour l’interpré-tation en jazz de laF o n d a t i o n

Hnatyshyn. La jeune diplômée Sara Schabas aégalement reçu une bourse d’artiste en déve-loppement pour le chant classique. Le profes-seur de composition Christos Hatzis célèbre latournée mexicaine d’octobre de GOINGHOME STAR: vérité et réconciliation, ainsi

que la première mondiale en novembre de sanouvelle œuvre Face to Face au LincolnCenter de New York. Les professeurs MichaelThaut, Aiyun Huang et Eliot Britton ontacquis un système MOCAP (capture de mou-vements) à la fine pointe de la technologie. Cenouvel outil de recherche possède des appli-cations permettant d’analyser les troubles dumouvement et l’étude du mouvement de lamusique à haute performance.

WESTERN ONTARIOLa professeure agrégée Colleen Richardson aété élue présidente de l’Association mondialed e s o r c h e s t r e s s y m p h o n i q u e s e t d e sensembles. Le professeur James Grier a reçule prix Margaret Wade Labarge pour son livreAdemarus Cabannensis, Monachus etMusicus (Brepols, 2018), consacré à la viemusicale et à l’héritage du moine médiévalAdèmar de Chabannes. Le professeur agrégéPatrick Schmidt a publié un nouveau livre des-tiné aux professeurs de musique intitulé Lapolitique en pratique : un guide pour les édu-cateurs de musique.

L’UNIVERSITÉ WILFRID LAURIERL’université nomme Kira Omelchenko, lau-réate d’un prix, à la direction de l’orchestresymphonique Laurier. Leslie Fagan, récipien-daire de l’Ordre de l’Ontario, a été nomméeresponsable du programme Voice. La coor-donnatrice du programme de premier cycle enmusique communautaire Deanna Yerichuk areçu le prix d’excellence en enseignement del’Alliance des étudiants de premier cycle del’Ontario. L’étudiante Ramya Ramchandra aété déclarée championne du Tamil KaraokeStar 2019 dans le cadre du premier concoursinternational du genre. Le diplômé LiamGordon a reçu la bourse d’études 2019 deMusiCounts. L’université a démarré cetteannée une nouvelle campagne, Making Spacefor Music (créer de l’espace pour la musique),qui vise à élargir les installations de pratiqueet de concert. Le magazine Maclean’s a dési-gné l’Université Laurier comme le numéro 1en matière de satisfaction des étudiants pourla quatrième année consécutive.

LE PROGRAMME MORNINGSIDEMUSIC BRIDGE

Au cours de sesd e u x p r e m i è r e sdécennies, environ1 0 0 0 j e u n e sartistes ont bénéfi-cié de l’expériencemusicale sans obs-tacle offerte parMorningside MusicB r i d g e , u n p r o -gramme soutenup a r l ’ O r c h e s t r e

philharmonique de Calgary. En octobre, lad i p l ô m é e Y u j a W a n g a r e m p o r t é u nGramophone Classical Music Award dans lacatégorie instrumentale pour son enregistre-ment The Berlin Recital. TRADUIT PAR : TRADUCTION CMP TRANSLATION”

LSM

NOUVELLES ÉTUDES SUPÉRIEURSby CAROL XIONG

sm25-3_FR_p52-53_Higher ED news + HEC_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:41 AM Page 52

Page 53: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

53NOVEMBRE 2019

La gestion des arts est un domaine complexequi connaît des changements importantsdepuis quelques années. C’est pourquoiHEC Montréal offre une panoplie de pro-grammes afin de répondre aux besoins

criants dans le secteur. Offerte depuis 2013, lamaîtrise internationale en gestion des arts(MIGA), mise sur pied par François Colbert,professeur titulaire de marketing à HECMontréal, est unique en son genre et proposeune formation inédite. « Il existe beaucoup demaîtrises en management culturel partoutdans le monde, mais aucun programme nefocalise sur l’international. Nous suivons leprincipe de base que pour offrir l’international,ça prend une expérience véritablement inter-nationale », explique M. Colbert.

La MIGA est donc une maîtrise intensive,condensée en un an, qui s’adresse principalementà des étudiants de vingt-cinq à trente-cinq ansayant une formation dans les arts et qui souhai-tent orienter leur carrière vers la gestion interna-tionale des arts. La cohorte actuelle compte treizeétudiants internationaux. En partenariat avec laSouthern Methodist University de Dallas et laSDA Boccini de Milan, les étudiants vivent une

expérience inter-nationale dans dixvilles, réparties ensix pays et quatrecontinents. Ainsi,leur parcours lesmène à Dallas, Montréal,Bogotá, Mumbai, Delhi,Beijing et Milan, entreautres. Au cours de l’an-

née que dure le programme, ils sont plongés dansdes réalités de gestion différentes d’un pays àl’autre. « Rencontrer des gestionnaires de hautniveau dans plusieurs pays permet de découvrirdiverses façons de faire. La réalité de gestion estcomplètement différente si on compare Dallas etBogotá, par exemple. En Colombie et en Inde, ilsdécouvrent des organisations qui utilisent vérita-blement l’art comme vecteur social, l’art pour sor-tir les gens de la pauvreté », souligne M. Colbert.

Tout au long de leur cheminement, les étu-diants doivent faire preuve d’une grandeouverture et d’adaptabilité en expérimentantla vie de tournée. « Ça les rend sensibles à ceque les artistes peuvent vivre. Tant qu’on nel’a pas vécu, on ne peut pas comprendre. Il faut

être prêt à ça : le décalage horaire, les valises,les déplacements, la solitude, ce n’est pasfacile. Malgré tous les bouleversements, il fautétudier et travailler », ajoute M. Colbert.

Le programme de maîtrise se termine par laremise d’un mini-mémoire sur un secteur desarts. « Lorsqu’ils terminent le programme, lesétudiants nous disent que cette expérience achangé leurs vies. Ils font face à des réalitéscomplètement différentes de la leur, sur leplan non seulement de l’éducation, mais aussisanitaire ou alimentaire. Ils développent unecohésion de groupe à travers des momentsforts et aussi parfois des moments plus diffi-ciles. Ils sont prêts à être embauchés par desorganisations artistiques et je suis fier de direqu’ils montent les échelons très rapidement »,conclut M. Colbert.

www.master-in-international-arts-management.com

LSM

HEC MONTRÉALVIRAGE INTERNATIONALpar MARIE-CLAIRE FAFARD-BLAIS

FRANÇOIS COLBERTPHOTO : CORINNE FORTIER

Manhattan School of Music

Office of Admissions and Financial Aid Manhattan School of Music

130 Claremont Avenue, New York, NY 10027 917-493-4436 [email protected]

MSMNYC.EDU

it all happens here.

sm25-3_FR_p52-53_Higher ED news + HEC_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:41 AM Page 53

Page 54: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

54 NOVEMBRE 2019

supérieures Études

2019222222

tttt

22

Éttttttttt

00

ÉtÉtttttttttttttÉtÉttttttttttttttttututuÉt

2

Ét

2

ÉttttttttttttttttututuuuuuÉ

2

É

2

É

2

É

2

t

2

t

2

t

2

ttttttttttttututuuuuu

22222

t

2

t

2

ttttttttututuuuu

222222

t

2

tttutututuuu

222220

u

20

u

20

tuuuÉÉÉ

2020200

u

0

ÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉtÉtÉ

222220220rieéups

Étu

999999

eeee

9

eeeeeeeeedeeeeeeeeeeeeee

00

dedeeeeeeeeeeeeeeesesess

00 99

eeeeeeeeeeeeeeesesessssss

00 9999999

eeeeeeeeeeesessssssu su su su su s

019999999

eeeeeeesesssssu su su su su su su su su su s

119999999

eeesessssu su su su su su su su su su su suuudud

11999

ssu su su su su su su su su su su suuudududdddd

19000

u su su su su su su su suuuudududdddddddd

0000000

u su su suuuuudududdddddddddddd

0000000

uuuududdddddddddddddddedee

00000001

uddddddddddddddddede

000101111

dddddddddddde

1111111

ddddddde

11111119

dd

111919

ededede

99990000011119019s eurrie

tudess

2222222222222222222222222222222222222222220202022222222222020200000222222202000000222020000000022220 99999999999999999999999999999999999999999999999999999999999900000 90000000000000000000000000000000000000010111100000000010111111110000011111111111110111111111111191999911111111191999111119199199999019

ÉDUCATION MUSICALESUPÉRIEURE

2019-2020

Afin d’aider les jeunes et les moins jeunes à trouver del’information sur les études en musique, La Scena Musicalepublie ce mois-ci un guide regroupant les principales institutions d’enseignement au Canada. Bonnes découvertes !

CÉGEP VANIER821, avenue Sainte-CroixMontreal, Qc, H4L 3X9General: (514) 744-7500Département de musique : (514) 744-7500, poste [email protected]/musicInfo AEC Techniques d'enregistrementaudio: [email protected] ou514-744-7000

• PROGRAMMES OFFERTS- 2 ans DEC Musique préuniversitaire- 3 ans Double DEC Science & musique- 3 ans Double DEC Sciences hu-maines et musique- 3 ans Double DEC Langues, cultureset musique - 3 ans DEC Techniques professio-nelles de musique et chanson: Parcours: Composition et arrangementou Performance- 6 mois AEC Techniques d'enregistre-ment audio

• INSTALLATIONSVanier College Auditorium (400sièges).Salle de chorale Robert Frederick Jonesavec 2 pianos à queue et sièges destade; salle de répétition Concert Band/

Big Band avec instruments de percus-sion et 2 pianos.Laboratoire de son numérique, studiosd'enregistrement, laboratoires avec or-dinateurs, 35 pianos de pratique, studiode piano avec 2 pianos à queue, 49pianos includant 8 pianos à queue.Salle de répétition Big Band.

• PROFESSEURS 40

• STUDENTS 150

• FRAIS DE SCOLARITÉRésidents du Québec: 190$ / sessionRésidents de l'extérieur du Québec:1572$Étudiants internationaux: 6180$ -9580$ par session selon le programme

• DESCRIPTIONSuperbes installations; programmes me-nant à l'université ou au monde profes-sionnel; concerts étudiants hebdo-madaires; concerts avec de grands en-sembles incluant le Concert BénéfiqueBig Band et des concerts de chorale; pro-ductions comédie musicale; classes/ate-liers de maître avec des artistes invitésde musique classique, de Jazz et de mu-sique populaire. Bourses d'études d'en-trée, intérimaires et de finissants.

• INFORMATION SESSIONPortes ouvertes: le samedi 2 novembre2019 de midi à 16h

Soirée d'information:Le mardi 4 février 2020 de 17h30 à20h30

ÉCOLE DE MUSIQUE DE L’UNI-VERSITÉ DE SHERBROOKE2500, boulevard de l'UniversitéSherbrooke (Québec) J1K 2R1Tél: 819 821-8040Sans frais : 1 800 267-UdeS,poste [email protected] www.usherbrooke.ca/musique

PROGRAMMES OFFERTS :1er cycleBaccalauréat en musique et certificat en études musicales :Cheminement en composition et musiqueà l'image Cheminement en interprétation et créationmusicalesCheminement en pédagogie musicale(baccalauréat seulement)Cheminement personnalisé2e cycleMicroprogramme et DESS en directionchoraleMaîtrise en direction choraleDESS en développement et réalisationd’une production artistique en musique

• INSTALLATIONS :Entièrement rénovée. 1 salle de concert etd'enregistrement: (jusqu'à 100 musiciens)devant écran, comprenant également 4isoloirs de prise de son spécialisés1 salle de récital avec vue sur le Campus(80 auditeurs) et pouvant également servirde plateau pour la prise de son2 plateaux/studios d'interprétationpop/jazz/monde. 1 grand plateau derecherche en percussions3 régies d'enregistrement, mixage etpostproduction (7.1) • PROFESSEURS : 57 (chargés de cours inclus)• ÉTUDIANTS :120 à temps plein et 30 à temps partiel

• FRAIS DE SCOLARITÉ (ESTIMATION) :Résident du Québec : 1610 $Canadien hors Québec, étudiant français et étudiant belge francophone : 4200 $International : 9775 $• DESCRIPTION :En 2018, l’École de musique acomplètement revu ses programmes et safaçon d’enseigner. Dans des installationsentièrement rénovées, les cheminementssont maintenant axés sur la pratique et lasynergie entre compositeurs etinterprètes. L’École de musique sepositionne comme chef de file en matièrede formation en production de musiquede films, de jeux vidéo et de publicités.

Auditions : 15 février 2020

• PROGRAMMES OFFERTSBaccalauréat : musique, musicologie, interprétation (classique, jazz), composition, écritureMaîtrise : musicologie, ethnomusico -logie, interprétation, compositionDiplôme d’études supérieures spécialisées : interprétation (classique,jazz), répertoire d’orchestre, médiationde la musiqueDiplôme d’études professionnellesapprofondies (DÉPA) de 3e cycle : interprétation, composition pour l’écranet la scèneDoctorat : musicologie, ethnomusico -logie, interprétation, composition, direction d’orchestre

• PROGRAMMES SPÉCIALISÉSMusiques numériques : mineure, majeure, baccalauréat et DESS• INSTALLATIONSSalle Claude-Champagne (952 sièges),deux autres salles de concerts, studiosde composition électroacoustique et multipiste• PROFESSEURS160 (chargés de cours inclus)• ÉTUDIANTS : 788 Bac : 472Études supérieures : 316• FRAIS DE SCOLARITÉRésidents du Québec : 1 771 $Canadiens non-résidents du Québec et

étudiants français : 4 470 $Étrangers : environ 10 000 $• DESCRIPTIONÀ l’échelle canadienne, la Faculté de musique se distingue en accueillantprès de 316 étudiants aux études supérieures. En réseau avec des institutions internationales pour desstages à l’étranger. Bourses pour tousles cycles. Grande unité de rechercheen musicologie, musique populaire, interprétation, acoustique et création,comprenant l’Observatoire interdiscipli-naire de création et de recherche en musique (OICRM).

FACULTÉ DE MUSIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉALC.P. 6128, succursale Centre-villeMontréal, Québec H3C 3J7Tél. : [email protected]

sm25-3_FR_p54-55_Higher Ed Guide V2_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:42 AM Page 54

Page 55: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

55NOVEMBRE 2019

Nous transmettrons votre demande d’information à chaque institution sélectionnée.

NOM:

ADRESSE :

COURRIEL :

ENVOYEZ À

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À

MONTRÉAL CÉGEP VANIER UNIVERSITÉ DE TORONTO

FACULTÉ DE MUSIQUE WESTERN UNIVERSITY FACULTÉ

DE MUSIQUE DON WRIGHT

MORNINGSIDE CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ORFORD MANHATTAN SCHOOL

5409, rue Waverly, Montréal QC H2T 2X8

COUPON DE DEMANDE D’INFORMATION

supérieures Études

2019222222

tttt

22

Éttttttttt

00

ÉtÉtttttttttttttÉtÉttttttttttttttttututuÉt

2

Ét

2

ÉttttttttttttttttututuuuuuÉ

2

É

2

É

2

É

2

t

2

t

2

t

2

ttttttttttttututuuuuu

22222

t

2

t

2

ttttttttututuuuu

222222

t

2

tttututuuuu

222220

u

20

u

20

tuuuÉÉÉ

2020200

u

0

ÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉtÉtÉtÉtÉ

222220220rieéups

Étu

999999

eeee

9

eeeeeeeeedeeeeeeeeeeeeee

00

dedeeeeeeeeeeeeeeesesess

00 99

eeeeeeeeeeeeeeesesessssss

00 9999999

eeeeeeeeeeesesesssssu su su su su s

019999999

eeeeeeesesssssu su su su su su su su su su s

119999999

eesesessssu su su su su su su su su su su suuudud

11999

ssu su su su su su su su su su su suuudududdddd

19000

u su su su su su su su suuuudududdddddddd

0000000

u su su suuuuudududdddddddddddd

0000000

uuuududdddddddddddddddedee

00000001

uddddddddddddddddede

000101111

dddddddddddde

1111111

ddddddde

11111119

dd

111919

ededede

99990000011119019s eurrie

tudess

2222222222222222222222222222222222222222220202022222222222020200000222222202000000222020000000022220 99999999999999999999999999999999999999999999999999999999999900000 900000000000000000000000000000000000000101111000000000101111111100001011111111111110111111111111191999911111111191999111119199199999019

• PROGRAMMES DE 1ER CYCLEBaccalauréat en musique : Éducation musicale,Performance, Théorie musicale, Composition,Histoire de la musique.Baccalauréat : Spécialisation ou Majeure enmusique, Spécialisation en administration de lamusique, Majeure en musique populaire, Di-plôme en performance musicale, Diplôme d’ar-tiste, Mineure en musique, Mineure en danse.• PROGRAMMES DE 1ER CYCLE EN COLLABO-RATIONDiplôme en enregistrement de la musiqueProgramme en collaboration avec le collègeFanshaweBaccalauréat en arts musicaux (Spécialisationen musique) / Spécialisation en administrationdes affaires (Ivey)Baccalauréat (Spécialisation en musique) /Spécialisation en administration des affaires(Ivey)Majeure en musique / Spécialisation en admi-

nistration des affaires (Ivey)• PROGRAMMES DE CYCLES SUPÉRIEURSMaîtrise en compositionMaîtrise en littérature et en performanceMaîtrise en éducation musicaleMaîtrise en théorie musicaleMaîtrise en musicologieMaîtrise en musique et en culture populairesDoctorat en musique (théorie musicale, musico-logie, éducation musicale, composition)Diplôme de maîtrise en performance• SALLES DE CONCERTSalle de 400 sièges avec une fosse d’orchestreNouvelle salle de récital de 250 siègesNouvelle salle de récital de 50 siègesNouveau pavillon de musique depuis l’au-tomne 2015• FACULTÉ 45 à temps plein, 68 à temps partiel• ÉTUDIANT(E)S 462 étudiant(e)s de 1er

cycle, 157 étudiant(e)s de 2ème et 3ème cycles

• DROITS D’INSCRIPTION 7 861,10 $ (1année scolaire à temps plein au 1er cycle)• DESCRIPTIONLa Faculté de musique de Western est l’une desplus grandes et des mieux cotées au Canada.Peu d’écoles ont une offre de programmesaussi riche et variée que la nôtre. Nous offronsune gamme complète de programmes de mu-sique habituels, la possibilité de combiner lamusique avec d’autres programmes, ainsi quedes programmes nouveaux et uniques commeAdministration de la musique et Musique popu-laire, ou encore des collaborations avec les pro-grammes d’affaires et d’enregistrement sonore.Notre université est également un leader enmatière de technologie et musique assistée parordinateur. Plus de 400 concerts sont présentéschaque année. Nos installations comprennentun studio d’enregistrement avec un technicienà temps plein, une réserve d’instruments àcordes et d’archets rares et précieux à l’usagedes étudiant(e)s et plus de 150 pianos.

WESTERN UNIVERSITYFACULTÉ DE MUSIQUE DONWRIGHTLondon, ON, CANADA, N6A 3K7Tél: (519) 661-2043Fax: (519) [email protected]

• PROGRAMMES OFFERTS- B.Mus.: Performance (Classical orJazz); Composition; Comprehensive(Classical or Jazz); History and Theory;Music Education (Classical or Jazz) - Diplomas: Artist Diploma; Advanced Certificate in Performance; Diploma inOperatic Performance- M.A.: Ethnomusicology; Music Education; Musicology; Music Theory;Music & Health- Mus.M.: Collaborative Piano; Composition; Conducting; Early Music; Instrumental; Jazz, Opera; Piano Pedagogy; Technology and DigitalMedia; Vocal; Vocal Pedagogy- Ph.D.: Ethnomusicology; Music Education; Musicology; Music Theory;Music & Health

- D.M.A.: Collaborative Piano; Composition; Conducting; Early Music;Instrumental; Jazz; Opera; Piano Pedagogy; Vocal; Vocal Pedagogy• INSTALLATIONSWalter Hall (seats 490), MacMillan Theatre (seats 815), Electroacoustic andRecording studios, most extensive musiclibrary in Canada• PROFESSEURS55 à temps plein, 150 à temps partiel• ÉTUDIANTS 900• FRAIS DE SCOLARITÉ(1 academic year, full-time domesticundergraduate): $6,100 (excl. studentfees)

• DESCRIPTIONThe Faculty of Music has a greattradition and reputation as one thefinest institutions in North America formusic studies. We host master classes, lectures, and recitals given byrenowned artists and leading scholars.The diversity in our course offerings ishard to match; jazz, chamber music,opera, world music, contemporarymusic, and early music, to name a few.With their international careers, ourscholars, performers, and educators disseminate our knowledge, skills, andpassion for music with the communityand the world. Our students participatein colloquia, conferences, concerts, recordings, and in internships.

FACULTY OF MUSIC,UNIVERSITY OF TORONTOEdward Johnson Building80 Queen’s ParkToronto, Ontario M5S 2C5

Tél. : Undergrad: (416) 978-3741Graduate: (416) 978-5772

Téléc. : (416) 946-3353

[email protected]@utoronto.ca www.music.utoronto.ca

FACULTY OF MUSIC

DÉPARTEMENT DE MUSIQUEDE L'UNIVERSITÉ DU QUÉBECÀ MONTRÉALC.P. 8888, succ. Centre-ville1440, rue Saint-Denis, 3e étageMontréal (Québec) H3C 3P8Tél. : 514-987-4174Téléc. : [email protected]

• PROGRAMMES OFFERTS• Baccalauréat en musique :- Concentration Enseignement 120 cré-dits- Concentration Pratique artistique, clas-sique ou populaire 90 crédits• Majeure en musique 60 crédits• Diplôme d’études supérieures spéciali-sées en musique de film (D.E.S.S.)• Maîtrise en enseignement des arts• Doctorat en études et pratiques des arts• INSTALLATIONSPlusieurs salles de cours et studios depratique; studio d’enregistrement profes-sionnel; laboratoire d’informatique musi-cale; salle anéchoïque; bibliothèque,musicothèque et phonothèque.Le Département de musique a égalementaccès à la Salle Pierre-Mercure du Centre

Pierre-Péladeau pour les concerts desgrands ensembles.Nb de professeurs : 14Nb de chargés de cours : 60Nb d’étudiants à temps plein : 166Nb d’étudiants à temps partiel : 80• PROFESSEURS 14 professeurs, 60 chargés de cours• ÉTUDIANTS166 à temps plein,80 à temps partiel• FRAIS DE SCOLARITÉ (estimation) :Pour un an à temps plein (10 cours X 3crédits) :Résidents du Québec : 3450 $Canadiens non-résidents au Québec :8650 $

Étrangers : 19 400 $• DESCRIPTIONLes programmes de 1er cycle en mu-sique proposent une vision contempo-raine, branchée sur la réalité de lapratique artistique et de l’enseignementde la musique. La formation est offertepar un corps enseignant qui s’illustre surla scène musicale au Québec. Selon lecheminement choisi, ces programmespréparent à la pratique artistique, à l’en-seignement ou encore à des études de2e et 3e cycles.Portes ouvertes : mardi 11 février 2020

sm25-3_FR_p54-55_Higher Ed Guide V2_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:43 AM Page 55

Page 56: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

CONSERVATOIRE DU QUÉBECNOUVELLE DYNAMIQUE D’OUVERTUREpar HASSAN LAGHCHA

56

Notre mandat est de former la relève et depouvoir renforcer la complémentaritédes expertises des différentes compo-santes du réseau des conservatoirespour mieux servir nos étudiants à tra-

vers la province », affirme Nathalie Letendre,l a n o u v e l l e d i r e c t r i c e g é n é r a l e d uConservatoire de musique et d’art drama-tique du Québec. Elle évoque des projets quirenseignent sur les perspectives de « la nou-velle dynamique d’ouverture » et mentionneles orientations du nouveau plan stratégique(2018-2022) approuvé, en octobre, par legouvernement du Québec.

Nathalie Letendre souligne notamment lamise sur pied du projet de l’orchestre réseaumettant à contribution les conservatoires de laprovince. « C’est l’un des projets qui permet-tent de développer le maillage et un travail decollaboration entre les conservatoires, dit-elle. Il offre un espace de pratique de lamusique d’ensemble pour les étudiants deniveau collégial et donnera lieu à un premierconcert réseau en novembre à Trois-Rivières.Le deuxième concert aura lieu au printemps

prochain à Rimouski. » Elle souligne aussi lesuccès du projet pilote en improvisation théâ-trale mettant à contribution les deux conser-vatoires d’art dramatique de Montréal et deQuébec et annonce que ce projet sera recon-duit cette année.

RAISONS DE FIERTÉNathalie Letendre met l’accent sur l’impor-tance du travai l avec la Fondation duConservatoire pour mieux répondre auxbesoins dans différentes régions, et ce, enétroite collaboration avec les directions descomposantes du réseau. Elle s’attarde sur lesspécificités qui font la personnalité propre àchacun des conservatoires et donne commeexemples la spécialité en direction d’orchestrequi distingue le conservatoire de Montréal, leprojet pilote en cours à Rimouski avec lescentres de la petite enfance pour développerl’éveil à la musique et aux arts chez les tout-petits et les classes dédiées aux jeunes enmilieux défavorisés à Val-d’Or. À ce propos,elle évoque l’orientation visant à renforcer laprésence des conservatoires dans leurs com-

munautés qui est l’un des objectifs du nouveauplan stratégique. Ce plan vise notamment àaccroître l’offre de spécialisation en musiqueet à rehausser l’offre de cours et de pro-grammes. Il veut également favoriser le déve-loppement des compétences permettant unemeilleure insertion professionnelle. Le nou-veau plan insiste, entre autres, sur la nécessitéd’améliorer la reconnaissance des formationsd’ordre universitaire pour mieux assurer lapoursuite des études aux niveaux supérieurs.À cet égard, la direction du Conservatoire nemanque pas l’occasion de souligner les réus-sites de ses diplômés. Le plus récent exempleest le succès international, lors de 72e Festivalinternational du film de Cannes (2019), de lacinéaste Monia Chokri (Coup de cœur du jury)et des comédiennes Anne-Élisabeth Bossé,Évelyne Brochu et Micheline Bernard ainsique du pianiste et compositeur Jean-MichelBlais, ancien élève en piano au Conservatoirede musique de Trois-Rivières.

www.conservatoire.gouv.qc.ca

LSM

Piano Esmonde White514-669-2737

www.pianoew.com

Acco

rd

Harm

onisa

tion

Répa

ratio

n

Écha

nge

Vent

e

Loca

tion

conc

ert

Tran

spor

t

Resta

uration

Finition

Devis

Entre

posa

ge

Enre

gistre

men

tEt

plus!

au service de votre pianoUne offre plus que variée

USherbrooke.ca/musique

PROGRAMMES DE 2e CYCLE DE DIRECTION CHORALE offerts à temps partiel à Longueuil

ÉCOLE D’ÉTÉ DE CHANT CHORAL

MICROPROGRAMME | DESS | MAÎTRISE

27 juin au 5 juillet 2020 au Campus de Longueuil

AUDITIONS : 29 MARS 2020 AU CAMPUS DE LONGUEUILInformation : [email protected]

L’ÉCOLE D’ÉTÉ DE CHANT CHORAL EST À LA RECHERCHE DE CHORISTES EXPÉRIMENTÉS!Auditions sur rendez-vous au Campus de Longueuil ([email protected])

PROGRAMME FESTIF DE MUSIQUE POUR CHŒUR QUI MARQUERA LES 20 ANS DU PROGRAMME• Bruckner• Rutter• Vaughan Williams CONCERT GALA : 5 JUILLET 2020 À L’ABBAYE SAINT-BENOÎT-DU-LAC

sm25-3_FR_p56_Conservatoire_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:43 AM Page 56

Page 57: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

L’Orchestre Philharmonique de Calgary présente

Violoncelle | Piano | Alto | ViolonOuvert aux musiciens de 12 à 18 Ans

Du 6 juillet au 31 juillet 2020 Boston, États-Unis

Date limite d’inscription: 30 janvier 2020 Inscriptions au mmb.international

Un programme d’été international pour de jeunes musiciens prodiges

GUIDE desCONCOURS

COMPETITION GUIDE

CONCOURS DE MUSIQUE QUÉBÉCOISE CMCQC –

PRÉSENTÉ PAR QUÉBÉCORSAMEDI 23 MAI 2020

APPEL AUX JEUNES PIANISTESCentre de musique canadienne auQuébec, 1085 Côte du Beaver Hall

suite 200, Montréal (Québec) H2Z 1S5Tél. / Tel: (514) [email protected] www.cmcquebec.caDate limite d’inscription: 17 avril 2020Frais d’inscription: 25 $Limite d'âge / Age Limit: 23 ans Le Centre de musique canadienne auQuébec lance le Concours de musiquequébécoise présenté par Québecor. Lesjeunes pianistes sont appelés à pré-senter une des pièces imposées parminos compositeurs agréés au Québec, le23 mai 2020 à 13 h à la Chapelle historique du Bon Pasteur àMontréal. Le répertoire des oeuvres setrouve sur le site www.cmcquebec.ca

CONCOURS DE MUSIQUE DU

CANADA CANIMEX 2020 62E ÉDITION

69 rue Sherbrooke Ouest, Montréal QC H2X 1X2

Tél.: 514-284-5398; 1-877-879-1959Téléc. : [email protected] en ligne: 14 octobre au11 novembre 2019Audition nationale pancanadienne: - 23 mars au 15 mai 2020Finale nationale: 11 au 30 juin 2020Tremplin, Ville de Québec: 2 au 9 juin2020Concert Gala, Ville de Québec: 4 juillet2020 (Les dates peuvent être modi-fiées)Limite d'âge: Concours régulier: de 7 à25 ans (30 ans pour le chant) Tremplin:16 à 28 ans (31 ans pour le chant)

Ouvert à presque tous les instruments. Le Concours de musique du Canada-Ca-nimex est le rendez-vous annuel incon-tournable de la relève musicalecanadienne. Le Concours, qui offre an-nuellement plus de 100 000 $ enbourses, est ouvert aux citoyens cana-diens et résidents permanents. Consul-ter notre site web pour en savoir plus.

sm25-3_FR_p57_ADS_yoa_ew_orford_calgary_sm23-5_BI_pXX 2019-10-28 5:11 PM Page 1

Page 58: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LAVALUNE SAISON 2019-20 À SAVEUR LYRIQUE

58

Chose certaine, la voix est à l’honneur cette saison à l’Orchestresymphonique de Laval. Alain Trudel, un grand amoureuxd’opéra, fait une place de choix au lyrisme saison après saisonet se surpasse cette année dans non pas un, mais deux pro-grammes à saveur lyrique incluant à la fois chanteurs aguerris

et jeunes talents de la relève. Toujours dans un esprit de démocratisation,l’Orchestre lance aussi cette saison une nouvelle série de conférences gra-tuites 5 à 7 en musique en partenariat avec l’Atelier lyrique de l’Opéra deMontréal. Ces conférences font l’objet de l’enregistrement de six baladosintitulés Mouvement et seront accessibles en ligne gratuitement.

UN NOËL TOUT EN LYRISME, COMME UN CONTE DE FÉESC’est à l’heure des fêtes que le lyrisme atteindra son apogée ! Les célé-brations démarreront en force avec le très prisé concert Grands opé-ras : Gala, le 18 décembre 2019, à la salle André-Mathieu. Qui sera pré-sent ? Les voix prometteuses des jeunes étoiles montantes de l’Atelierlyrique de l’Opéra de Montréal accompagnées du Chœur de Laval. Ellessauront assurément vous émouvoir, vous faire pleurer et sourire. Queva-t-on jouer ? Les plus grands airs d’opéras de Verdi, Delibes, Bizet,Cilea et Leoncavallo. Un pur délice pour les yeux et les oreilles !

Juste après les fêtes, alors que le froid balaie les rues, les musi-ciens accordent leurs instruments et peaufinent leurs partitions.

Pour réchauffer cœurs et esprits d’hiver, l’Orchestre symphonique deLaval lance un nouveau rendez-vous de musique classique : le FestivalClassique hivernal, du vendredi 31 janvier au dimanche 2 février 2020.Pour cette première édition 100 % Beethoven, la grande finale sera, elleaussi, assurément lyrique avec la Neuvième Symphonieet son très adoréHymne à la joie. Plus de cent choristes et soixante musiciens, quatresolistes de renom : toutes ces voix résonneront et créeront la magie !

UN MOT SUR LE FESTIVAL ? REVISITEZ VOS CLASSIQUES !Histoires autour du feu, tuques, mitaines, chocolats chauds et…clas-siques de Beethoven, voilà l’esprit de ce festival  ! Réentendez sesplus belles symphonies dans un esprit festif et hivernal. Vous vivrezavec orchestre des œuvres souvent entendues et empruntées par degrands classiques du cinéma, comme Le Parc jurassique, Fantasia,Orange mécanique, Django déchaîné et bien plus, avec des billets àprix accessible ! Des activités pour tous les âges font partie de lagrande célébration : conte hivernal en musique pour la famille, patinà glace, causerie et anecdotes sur Beethoven en format 5 à 7, confé-rences préconcert Autour du feu et tant d’autres !

L’excellence des musiciens de l’Orchestre est à l’honneur à travers lesœuvres magistrales de Beethoven. Samedi, l’impressionnant CharlesRichard-Hamelin nous offre deux concertos dans la même journée ! Un mara-thon musical qui vous remplira de gaieté et réchauffera les cœurs.

LA SAISON DE L’OSL

Retrouvez tous les concerts surosl.qc.ca  ! 3…2…1  ! Faites vite,certains concerts sont déjàbien remplis !

LES CONFÉRENCES 5 À 7EN MUSIQUE !Pierre Vachon de l ’Ate l ierlyrique de l’Opéra de Montréal etGeorges Nicholson parlentmusique dans une ambiance 5 à7 autour d’anecdotes et de pres-tations musicales avec un thèmedifférent à chaque fois !

LES 29 NOVEMBRE 2019, 31JANVIER, 21 FÉVRIER, 6 MARSET 17 AVRIL 2020. MAISONDES ARTS DE LAVAL, DÈS 17 H.

GRATUIT (Contribution volontaire)

inscription obligatoire :http://eepurl.com/gAsgg5

LE CONCERT DE NOËL :GRANDS OPÉRAS : GALA

SALLE ANDRÉ-MATHIEU18 DÉCEMBRE 2019, 19 H 30

Info et réservations sur osl.qc.caou au 450 978-3666 (802)

EXTRAITS DE :

VERDI - La Traviata, Nabucco, Il trovatoreBIZET - Carmen, Les Pêcheurs de perlesDELIBES – LakméCILEA – L’ArlesianaLEONCAVALLO – I Pagliacci

Alain Trudel, chefDany Wiseman, chefL’Atelier lyrique de l’Opéra de MontréalAndrea Nunez, sopranoFlorence Bourget, mezzo-sopranoMatthew Dalen, ténorJean-Philippe McClish, baryton-basseChœur de Laval

NOUVEAU ! – LE FESTIVALCLASSIQUE HIVERNAL !

Les 31 janvier, 1er et 2 février2020 : 3 jours, 4 concerts sym-phoniques, un conte hivernal enmusique pour la famille

Info et réservations sur festivalclassiquehivernal.comou au 450 978-3666 (802)

En 3 jours, vivez avec l’orchestreles très célèbres 3e, 5e, 6e et 7e et9e symphonies toutes dirigéespar le chef Alain Trudel. Samedi,l ’ i m p r e s s i o n n a n t C h a r l e sRichard-Hamelin nous offredeux concertos dans la mêmejournée ! Un marathon musicalqui vous remplira de gaieté etréchauffera les cœurs.

PROGRAMME

VENDREDI 31 JANVIER 2019,19 H 30L’homme et la natureSymphonie no 6 « Pastorale »Symphonie no 5 « Du destin »

SAMEDI 1ER FÉVRIER 2019, 15 HCharles Richard-Hamelin jouel ’Empereur. Concerto pourpiano no 5. Symphonie no 7

1ER FÉVRIER 2019, 19 H 30Musiques héroïquesConcerto pour piano no 3Symphonie no 3 « L’Héroïque »

Alain Trudel, chefCharles Richard-Hamelin, piano

DIMANCHE 2 FÉVRIER 2019, 15 HHymne à la joieSymphonie no 9

Lyne Fortin, sopranoRenée Lapointe, mezzo-sopranoAntoine Bélanger, ténorAlexandre Sylvestre, baryton-basseChœur de Laval

PLUS D’INFO SUR…

PUBLICITÉ

sm25-3_FR_p58-59_OS Laval +OS Longueil_sm23-5_BI_pXX 2019-10-30 5:28 AM Page 58

Page 59: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 59

Le 5 décembre, la magnifique salle Pratt &Whitney Canada du Théâtre de la Ville àLongueuil accueille le Grand concert deNoël de l’Orchestre symphonique deLongueuil (OSDL) sous la direction

d’Alexandre Da Costa. La soirée mettra envedette des invités très spéciaux : la sublimeGiorgia Fumanti, considérée comme l’une desmeilleures chanteuses classiques crossover,et le très populaire quatuor vocal QW4RTZ etses quatre gars aussi déjantés qu’inspirés.

« C’est plaisant d’avoir été invité au spec-tacle  », dit François Dubé. Ce membre de

QW4RTZ, connu sous le nom artistique deFa2, annonce que son groupe présenterades chansons de Noël qui rejoignent unpublic diversifié et familial ainsi que deschansons de son répertoire a cappella. « Eton sort un peu de notre zone de confort pourprésenter quelques chansons avec l’or-chestre, ajoute-t-il. C’est un peu un retouraux sources.  » Il rappelle que les quatremembres ont eu, au départ, une formationen musique classique. Selon Fa2, le spec-tacle sera pour son groupe, qui donne trèsrarement des concerts de Noël, une belleoccasion de revivre avec une certaine nos-talgie la magie du temps des fêtes.

LE QUÉBEC ADORE LES GRANDES VOIXFrançois Dubé se souvient de l’époque où il yavait un ténor de campagne pour chaqueparoisse et qui chantait à Noël. « Le Québeca toujours été un terreau fertile pour lesgrandes voix. » Il se réjouit du grand engoue-ment actuel pour la chanson a cappella enAmérique du Nord et de la « très belle popu-larité de QW4RTZ » due, d’après lui, à sa

démarche artistique qui allie les harmoniesvocales et les chants a cappella avec lesvariétés, les sketches humoristico-musicauxet les mises en scène théâtrales. Cela permetà cet ensemble atypique de rejoindre toutessortes de publics.

Pour Giorgia Fumanti, ce sera notammentl’occasion de présenter avec la générositéartistique qui la caractérise des pièces de sesdernières œuvres sous le thème Noël enlumière 2019 / Aimons-nous. Cette sopranoqui figure au palmarès Top 20 ClassicalCrossover de Billboard a atteint la premièreposition aux palmarès des meilleurs vendeursde l’ADISQ en 2018 avec son 10e albumAmour. Son 11e album Aimons-nous est sortien mai 2019. Elle se distingue par ses inter-prétations lumineuses et aériennes desgrands classiques du temps des fêtes, entreautres, Adeste fideles, Ave Maria (Caccini,Shubert, Gounod), Amazing Grace, SilentNight, Minuit chrétien, Agnus Dei, Pie Jesu,Panis Angelicus.

www.osdl.ca

LSM

GRAND CONCERT DE NOËL DE L’OSDLG. FUMANTI ET QW4RTZ : UN SPECTACLE ATYPIQUEpar HASSAN LAGHCHA

LE GUIDEEST ARRIVÉ.

Le Guide ressourcesdes arts de La SCENA,avec plus de 2000inscriptions, estmaintenant disponiblepartout où la revueLa Scena Musicale estdistribué.

WWW.MYSCENA.ORG

sm25-3_FR_p58-59_OS Laval +OS Longueil_sm23-5_BI_pXX 2019-10-30 5:28 AM Page 59

Page 60: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

60

Shostakovich plays Shostakovich. Dmitri Chostakovitch, Iosif Volovnik, Daniil Shafran, DavidOistrakh, Maxim Chostakovitch, Milo Sádlo, Nina Dorliak,Zara Dolukhanova, Aleksei Maslennikov, Mieczys awWeinberg, Alexander Gauk, Samuil Samosud. Melodiya MELCD1002596. Cinq disques. Durée : 5 h 42.★★★★★

La plupart desdisques sont rem-p l a ç a b l e s .Quelques-uns sontmémorables, unemince portiond’entre eux est pré-cieuse et, de tempsen temps, on entrouve un qui est

indélébile. Ce coffret est autre chose. Je penseque c’est la première fois que je décris unecompilation comme étant indispensable.

Les cinq disques comprennent tous les enre-gistrements de Dmitri Chostakovitch jouant sescompositions pour l’État russe. Le compositeurétait un pianiste génial et son jeu peut êtreconsidéré comme faisant autorité – une réfé-rence pour toutes les interprétations futures.

Les enregistrements n’en demeurent pas moinsmarqués par le lieu et l’époque. On est en Unionsoviétique, de 1946 à 1958, et une dernièreséance a lieu dans l’appartement du composi-teur à Moscou en 1968, alors qu’il était tropfaible pour aller enregistrer en studio la Sonatepour violon et piano avec David Oistrakh.

Dans les enregistrements plus anciens,alors que Staline s’apprêtait à lancer sadeuxième vague de terreur, Chostakovitchjoue onze chansons folkloriques juives aupiano, accompagné de trois chanteurs. Aucund’entre eux n’a une voix renversante. Le com-positeur cherche un son intimiste et un airempreint de deuil : six millions de Juifs vien-nent d’être assassinés et on peut l’entendree n t r e l e s l i g n e s d e c e c h e f - d ’ œ u v r e .Chostakovitch a le don de saisir la rythmiquede la parole juive et ses modes plaintifs. LesRivkes et les Dovids de ses chansons véhicu-lent l’esprit juif. La voix principale est celle dela soprano Nina Dorliak, compagne deSviatoslav Richter; la contralto est ZaraDolukhanova et le ténor Alexei Maslennikov.Certaines chansons n’ont pas une sonoritéjuive. Chostakovitch a pour objectif de trans-cender l’ethnicité pour atteindre l’humanité.J’ai retenu mon souffle tout au long de ce cyclemusical. Pourquoi l’entend-on si rarement ?

Les enregistrements des deux Concertospour piano sont assez familiers, même si denouveaux auditeurs pourront être étonnés parle jeu du trompettiste Iosif Volovnik, unmaître illustre de l’instrument. Le composi-teur, en tant que pianiste soliste, se retrouvepresque au second plan.

Oistrakh et le violoncelliste Daniil Shafranle rejoignent pour la musique de chambre,comme le Quatuor Beethoven pour leQuintette avec piano, op. 57. Il fait confianceà ses acolytes : ils ne le trahiront pas, se dit-il.Il joue avec son fils, Maxim, un Concertinopour piano à quatre mains, ainsi que la tota-lité des Vingt-quatre Préludes et fugues.

Mais l’expérience devient réellement saisis-sante dans le disque final, où Chostakovitch,en 1954, s’assoit à son piano avec son ami etvoisin, Mieczyslaw Weinberg, pour jouer àquatre mains sa nouvelle Dixième symphonie.Gardez cette date en mémoire : Staline estmort depuis un an et Weinberg vient d’êtrelibéré de sa cellule du NKVD (la police poli-tique soviétique) par l’intervention coura-geuse de Chostakovitch. La Symphonie no 10souligne une ère de pure terreur tout en avan-çant timidement vers la lumière, osant à peinereprésenter un avenir meilleur. J’écoutaisbouche bée. Rarement la musique a-t-ellereflété aussi fidèlement un moment de l’his-toire, le projetant et l ’ immortal isant.« Indispensable » serait un euphémisme.

The Enlightened Trumpet. Concertos par Haydn, Telemann, Mozart et Hummel. PaulMerkelo, trompette. Oxford Philharmonic Orchestra, Ma-rios Papadopoulos, chef. Sony Classical 80358118463. Durée : 49 min 29.★★★★✩

Trompette solo del’OSM depuis 1995,Paul Merkelo a tou-jours joué avec lecœur d’un soliste. Ilréalise son ambitionde manière impres-sionnante dans undisque Sony Classi-cal comprenant les

concertos pour trompette de Haydn, Hummel,Leopold Mozart et Telemann. Le fait que cetalbum remplace des enregistrements par uncertain Wynton Marsalis dans le catalogue deCBS Masterworks en dit long sur l’importancede cette parution. En effet, l’album de 1983combinant Haydn, Hummel et Leopold Mozarta fait de Marsalis le premier (et jusqu’à présent,le seul) artiste à remporter la même année desprix Grammy classiques et jazz.

Comment se comparent-ils ? Certains pré-féreront la sonorité tout en nuances deMarsalis à la brillance de Merkelo, bien quel’opinion contraire puisse prévaloir chez ceuxqui préfèrent un son argenté. Un bon point decomparaison est cette fanfare croissante quimarque l’entrée du solo dans Hummel – sur-prenante dans le nouveau disque, convivialedans l’ancien. L’impression est peut-êtreinfluencée par la décision audacieuse deMerkelo d’interpréter ce concerto dans satonalité originale, mi, plutôt que dans la tona-lité habituelle de mi bémol, et sa demande àYamaha de lui construire un instrument per-sonnalisé pour faciliter ce choix. (Il sembleraitqu’Anton Weidinger, le virtuose viennois pourlequel Haydn et Hummel ont écrit des concer-tos, possédait des trompettes en mi et mibémol.) La cadence de Timofei Dokshizer et legalop de la finale du Hummel sont délicieux.Pour beaucoup d’auditeurs, la pièce maîtressesera Haydn. Merkelo y est en confiance et sapropre cadence acrobatique surprend agréa-blement. Dans les concertos cérémoniels deTelemann et Leopold Mozart, l’instrumentsoliste brille gracieusement au son des cordessubtiles de l’Oxford Philharmonic sous ladirection de Marios Papadopoulos. La facilitéd’articulation de la finale du morceau deLeopold Mozart (un de deux mouvementsextraits d’une sérénade) étonne l’auditeursans pour autant compromettre l’atmosphèrede noblesse décontractée. AK

NOVEMBRE 2019

CRITIQUES DE DISQUESpar BENJAMIN GORON, ARTHUR KAPTAINIS, NORMAN LEBRECHT

sm25-3_FR_p60-62_CDs+ads2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:06 Page 60

Page 61: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

61NOVEMBRE 2019

La Petite suite québécoise Vaste est la vie

8 Haïkus

LE CHŒUR DE L’ART NEUFORCHESTRE DE CHAMBRETRIO D’ONDES MARTENOT

SOUS LA DIRECTION MUSICALE DE PIERRE BARRETTE

RETROUVEZ LES GRANDES ŒUVRES CHORALES DE

Marie Bernard

ACD2 2786

NOUVEAUTÉ

sm25-3_FR_p60-62_CDs+ads2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:06 Page 61

Page 62: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

62

Nouvelle musique juive Vol. 2 – Les PrixAzrieli de musiqueKelly-Marie Murphy: En el escuro es todo uno. Avner Dor-man: Nigunim (Violin Concerto No. 2). Srul Irving Glick:Seven Tableaux from the Song of Songs. Couloir, violon-celle et harpe; Lara St. John, violon; Sharon Azrieli, so-prano. Orchestre classique de Montréal, Boris Brott, chef. Analekta AN 2 9262. Durée : 66 min.★★★✩✩

Les Prix Azrielipour la musiquejuive sont un excel-lent ajout à l’infra-structure culturelledu Canada et dumonde. La plupartdes années. Kelly-Marie Murphy, lau-réate du prix de la

commande Azrieli de musique juive 2018, en-tame En el escuro es todo uno en alternant destraînées atmosphériques rappelant la Pre-mière Symphonie de Mahler avec des aboie-ments et des grognements plus brutaux. Dansle deuxième mouvement, la compositrice secontente d’une interprétation rythmée d’unechanson folklorique ladino qui se rapprochede la partition de Casablanca. Le duo violon-celle-harpe Couloir réussit quelques passagesémouvants dans la cadence, mais la finale (quise termine brusquement) est plus difficile àécouter. Nigunim d’Avnar Dorman explore lessimilitudes des styles juifs de diverses partiesdu monde pour créer un mélange sans cohé-sion peu adapté à un concerto pour violonmalgré le travail solo appréciable de Lara St.John. Seven Tableaux from the Song of Songsde feu Srul Irving Glick, dans un arrangementpour soprano, piano et orchestre, soulage parson style Sondheim simple et sans prétention.Sharon Azrieli y met tout son cœur, même sisa voix n’est pas toujours adaptée à la languede Broadway. Mentionnons la qualité de l’ac-compagnement par l’Orchestre classique deMontréal sous la direction de Boris Brott et dela prise de son par Analekta. En attendantavec impatience la prochaine cuvée. AK

Beethoven: Piano Concertos 0-5. Incluant leConcerto pour piano en mi bémol majeur WoO4.Deutsches Symphonie-Orchester Berlin. Mari Kodama,piano. Kent Nagano, chef. Berlin Classics 0301304BC.★★✩✩✩

Beethoven: Piano Concertos 0, 2, 6. Incluantle Concerto pour piano en mi bémol majeurWoO 4 et un fragment achevé par NicholasCook et Hermann Dechant.Sophie Mayuko Vetter (piano/pianoforte). Hamburg SO,Peter Ruzicka. Durée : 68 min. ★★★✩✩

Deux nouveaux enregistrements se veulentdes premières mondiales d’une œuvre deBeethoven. Il s’agit d’un concerto pour pianoqu’il a écrit en 1784 lorsqu’il avait 13 ou 14 anset qu’il aurait oublié après l’avoir revu maintes

fois. Le manuscritautographe reposeà la Bibliothèqued’État de Berlin etdeux pianistes y onteu recours en pas-sant rapidementp a r l a p h o t o c o -pieuse.

Tout d’abord :est-ce une œuvreimportante ? Pas sio n v e u t e napprendre davan-tage sur l’homme,musicalement ouhumainement. Lethème d’ouverturen ’ a c c r o c h e p a sl’oreille et le reste

est plutôt convenu. Si quelqu’un prétendaitqu’il s’agit d’une œuvre de Clementi ou deDussek, personne n’en douterait. Certaineslignes dans le second mouvement donnent unavant-goût du tempo lent des concertos en domajeur et en ré majeur, mais le baromètreémotionnel est fixé très bas et il n’y a pas vrai-ment de quoi soutenir l’attention de l’auditeurdurant les vingt-trois minutes.

Alors, quelle interprétation privilégier ?Mari Kodama donne une interprétation

parfaitement acceptable avec son mari, KentNagano, dirigeant l’Orchestre symphoniqueallemand de Berlin dans le cadre d’un enre-gistrement de six concertos pour piano deBeethoven. Sophie-Mayuko Vetter, jouant surun pianoforte Broadwood de l’époque deBeethoven, est légèrement plus convaincante,accompagnée de l’Orchestre symphonique deHambourg dirigé par Peter Ruzicka. Sondisque offre, en plus du Concerto en si bémolmajeur op. 19, un fragment inédit d’un autreconcerto oublié. Non daté, ce concerto porteles traces du mouvement d’ouverture duConcerto Empereur. En cette année toutebeethovénienne, ces rognures d’ateliers exer-cent une fascination envoûtante. Vetter est àprivilégier. NL

Mozart: Piano Sonatas K. 310, 331, 576. Yaron Ross, piano. YRCM 63569. Durée : 62 min 36.★★★★✩

Ce dernier voletd’un cycle de so-nates pour piano deMozart du profes-seur Yaron Ross del ’ U n i v e r s i t éConcordia offre unphrasé distinctifdès le début, avecune hésitation au-

dacieuse dans la première mesure de la Sonateen la mineur K. 310. Les triades d’accompa-gnement donnent le pouls avec une articula-tion nette plutôt qu’un battement incessant.Les variations du premier mouvement sontsubtilement définies dans la Sonate en la ma-

jeur K. 331. S’ensuit un Menuetto sincère etpastoral, puis un Rondo alla Turca étonnam-ment réfléchi. Les fanfares jubilatoires de laSonate en ré majeur K. 576 du premier mou-vement font place à un Adagio profondémentressenti et une finale pleine d’entrain. Partoutle rubato est appliqué avec une musicalité in-hérente et une absence rafraîchissante de pé-dantisme. Cet album fonctionne à la foiscomme un remontant et un calmant, c’est-à-dire qu’il est un reflet fidèle de ce compositeur.AK

Into The Stone: Music for Solo Violin byCanadian WomenGillian Smith, violonLeaf Music, LM228

Leaf Music vient depublier le premieralbum solo de lavioloniste onta-rienne GillianSmith, un albumbien dans l’air dutemps puisqu’il re-groupe cinq œuvrescontemporaines de

cinq compositrices canadiennes : Kati Agócs,Alice Ping Yee Ho, Veronika Krausas, Chan-tale Laplante et Ana Sokolović. Ce répertoirenécessite une grande virtuosité, ne serait-ceque dans l’adaptation aux différents territoiresmusicaux. Dans cet exercice, Gillian Smith dé-montre une grande habileté et une maîtrisequi permettent à l’auditeur de cerner l’unicitéde chaque univers. Le Caprice virtuose de Hos’ouvre sur un rythme entraînant, véritablecascade technique débouchant dans une clai-rière fantomatique, jouée pianissimo dans lesaigus. Les Cinq danses de Sokolovic ont l’ap-parence d’études à la rythmique martelée, uti-lisant un grand éventail de modes de jeu pourdonner à l’instrument un rôle percussif.Longue piste musicale semée de doublescordes, Inside the stone de Krausas déploie undiscours coloré qui ne s’essouffle pas, auxlignes habilement écrites et judicieusement in-terprétées. Versprechen d’Agócs est une sortede variation sérielle du choral de Bach, qui ré-apparaît en fin de pièce tel un îlot de conso-nance au cœur de l’album, qui se termine parune pièce lente et très aérée de la QuébécoiseChantal Laplante. Mosaïque féminine d’uni-vers et de personnalités, cet album révèle cellede la violoniste Gillian Smith, qui s’appropriemagnifiquement le répertoire d’ici.

www.gilliansmithviolin.com, www.leaf-music.ca

NOVEMBRE 2019

sm25-3_FR_p60-62_CDs+ads2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:07 Page 62

Page 63: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

RECHERCHE BÉNÉVOLES POUR :

Financement

Distribution

Relations Publiques

Coordination de projet

Rédaction

Site Web

IS SEEKING VOLUNTEERS FOR:

Fundraising

Distribution

Public relations

Project coordination

Writing and editing

Website

514-948-2520 [email protected]

sm25-3_FR_p63_ADS_allegra_radiovm_analekta_sm23-5_BI_pXX 2019-10-29 2:22 PM Page 1

Page 64: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201964

JAZZ

L’avènement du jazz au début du siècle dernier a remis l’improvisation à l’ordredu jour de la musique occidentale. Avantson apparition, cette pratique, dénigréedans les musiques de concert, avait même

été proscrite aux interprètes, inféodés auxpartitions et consignes des compositeurs.Pourtant, les praticiens de cette nouvellemusique ont brisé ces tabous en devenant des« compositeurs instantanés » embellissant àleur guise des mélodies écrites ou en créantsur le vif, avec ou sans matériaux préétablis.

Éphémère de nature, l’improvisation donnel’occasion aux musiciens de jouer dans desconditions beaucoup plus souples. Les musi-ciens classiques évoluent majoritairement ausein de formations durables, tandis que lesjazzmen sont souvent contraints à tirer leurépingle du jeu dans des groupes de circons-tance. Des contre-exemples, il y en a bien sûr,les plus célèbres étant l’orchestre de DukeEllington ou encore certains big bands poursuivant l’œuvre d’un chef disparu.

Pourtant, une formation issue de la musiquenoire américaine résiste à toute nostalgie ensignant son art au temps présent : l’ArtEnsemble de Chicago (AEC). Cette annéemarque le cinquantenaire de cet ensemble dedurée inégalée dans les annales du jazz, dépas-sant le précédent ellingtonien de trois ans.Malgré sa longévité, trois de ses membres sesont éteints, le trompettiste Lester Bowie en

1999, le bassiste Malachi Favors « Maghostut »quatre ans plus tard et, en début d’année, l’unde ses deux joueurs d’anches, Joseph Jarman.Seuls son collègue saxophoniste RoscoeMitchell et le batteur « Famoudou » Don Moyetiennent encore le coup.

PREMIERS JALONSDès le milieu des années 1960, Mitchell mettait sur pied un premier ensemble à sonnom avec Jarman à ses côtés, ce dernier soutenant toutefois que l’AEC, né dans sa fou-lée, restait sous la direction de son collègue.Peu après la refonte du groupe original, cesdeux polyinstrumentistes, accompagnés deleurs acolytes trompettiste et bassiste, n’ontpas choisi New York pour se propulser sur lagrande scène du jazz, mais Paris, où ils serontaccueillis à bras ouverts par l’intelligentsiagauchisante séduite par leur radicalisme. Sansbatteur à ses débuts, le groupe engagera Moyedurant ce séjour, ajoutant ainsi le derniermaillon à sa chaîne. Après deux ans d’activi-tés fébriles dans la Ville Lumière le grouperegagne la Ville des Vents en 1971.

LE MOT D’ORDREIdentifié d’emblée à la cause rebelle du freejazz américain, l’AEC cherchait plutôt àembrasser l’ensemble de la musique noire. Àcette fin, il s’est donné une carte promotion-nelle munie d’un slogan, reconnu depuiscomme sa marque de commerce : Great BlackMusic, Past, Present and Future. Des tradi-tions ancestrales du continent noir à l’afroa-méricanité du jazz, du soul et de la R & B, toutétait permis, même des incursions vers lesmusiques savantes occidentales. Cette vision,unique à l’époque, pourrait même servir àmontrer que l’AEC fut en fait le premiergroupe post-moderne, et ce, bien avant lacréation de cette étiquette passe-partout.

UNE SOMME MUSICALEDurant sa première décennie, l’AEC est devenu leporte-étendard de l’AACM (Association for theAdvancement of Creative Musicians), Mitchell etJarman comptant parmi les membres fondateursde ce collectif chicagoain composé exclusivementde musiciens noirs, fondé en 1965 et toujours actifde nos jours. Appuyé à ses débuts par un noyaudur de partisans, le quintette déroutait toutefois legrand public, confondu par ses rituels plutôtétranges, la panoplie d’instruments de percussionpeuplant la scène ainsi que les grandes toges etmaquillages portés par certains de ses membres.

Pourtant, de telles excentricités permettrontau groupe de définir son identité tout au long desa première décennie. Son profil sera considé-rablement rehaussé sur la scène internationaleaprès la signature d’une entente, aussi inatten-due que surprenante, avec l’étiquette allemandeECM. Quatre albums seront publiés durant lesannées 1980 et un cinquième en hommage autrompettiste disparu sortira en 2001, mais entrio seulement, Jarman s’étant alors retiré de lascène. Pour marquer ce cinquantenaire, tous lesenregistrements de ces musiciens pour la maison de disques ont été rassemblés dans unimpressionnant coffret anthologique de 21 compacts. The Art Ensemble of Chicago andassociated ensembles (ECM 2630) comprend,outre les cinq disques susdits, quatorze autresalbums, dont deux doubles, et un fabuleux petitpavé de 300 (!) pages qui collige toutes les présentations d’origine ainsi que des essaisinédits, rédigés par des compagnons de route.

Réalisés entre 1978 et 2015, les enregistre-ments ne respectent pas tout à fait une chronolo-gie rigoureuse, mais sont essentiellement regrou-pés en trois blocs, le premier étant les quatrealbums originaux, le second comptant les projetsdirigés ou impliquant Bowie et le dernier ayantMitchell pour dénominateur commun. Ces deuxmusiciens, doit-on noter, ont toujours été lesprincipales têtes d’affiche de l’AEC, un faitreconnu dans une section du livret qui les désignecomme « Pivotal Artists ». Après l’écoute de tousces projets parallèles, sept pour chacun, le constatest clair : Bowie et Mitchell ont poursuivi des tangentes radicalement différentes, pour ne pasdire diamétralement opposées.

DEUX TÊTES D’AFFICHEBowie, d’une part, s’est engagé sur un sentier plus« populiste » en mettant sur pied un ensemble decuivres, le Brass Fantasy, groupe qui reprenait,avec plus qu’un brin de dérision, des tubes pop,R&B et soul tels Blueberry Hill, The GreatPretender et Save All Your Love for Me. Sans toutefois écarter ses penchants expérimentaux,mis en évidence dans sa séance en solo absolu TheOne and Onlyou encore sa participation dans l’al-bum Divine Love de son confrère trompettisteLeo Smith, Bowie retirait graduellement lesaudaces dans ses projets, au point de les occulterdans Avant Pop, dernier opus de sa fanfare où lecôté pop prend complètement le dessus. Dans unregistre de jazz plus standard, le trompettiste ajoué aux côtés du batteur Jack de Johnette dansson quartette New Directions, collaborationconduisant à un album studio éponyme de 1978et, deux ans plus tard, un double (Live in Europe).

50 CHANDELLES POUR L’AECpar MARC CHÉNARD

sm25-3_FR_p64-65_JazzV2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:41 Page 64

Page 65: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 65

À l’opposé de Bowie, Mitchell évacuait tous les aspects plus convenusdes musiques embrassées par l’AEC. En 1997, dans le premier disquede son nonette The Note Factory (Nine to Get Ready), le saxo incorporetoujours des éléments jazzistiques familiers; onze ans plus tard, dansFar Side, et plus encore dans Bells for the South Side en 2015, les morceaux estompent les lignes de démarcation entre l’écrit et l’impro-visé pour devenir des canevas bariolés de textures sonores foisonnantes.

L’AEC, enfin, a connu ses plus gros succès sur le marché avec sesdeux premiers titres pour l’étiquette, Nice Guys (1980) et Full Force(1982), chacun comportant un « tube », soit une dédicace à MilesDavis sur le premier (Dreaming of the Master) et à Charles Mingussur le second (Charlie M). Suivront alors une captation en direct surdeux disques, Urban Bushmen, et leur dernier titre The ThirdDecade, tous deux moins bien accueillis à leurs sorties, le doublerecevant de tièdes critiques.

DANS LA FOULÉE DU NOUVEAU MILLÉNAIREBien que le coffret rassemble une importante tranche de son histoire,la présence de l’AEC dans le giron de l’étiquette allemande n’a duréque sept ans, son dernier album réalisé en 1985. Les années 1990 verront l’ensemble passer sous contrat avec l’étiquette japonaise DIW,laquelle lui ouvre la porte à des collaborations avec d’autres musi-ciens, le redoutable pianiste Cecil Taylor en tête de liste. Après la mortde Bowie et le retrait de Jarman, l’AEC tend la perche à d’autresChicagoains, parmi eux le vétéran saxo Ari Brown et le trompettisteCorey Wilkes. Le décès de Favors ne conduit pourtant pas à la dissolution du groupe, mais à des activités plus sporadiques.

Pour cette année anniversaire, ses deux derniers protagonistes, Mitchell et Moye, sontrevenus à la charge avec un projet discographiqued’envergure, soit un recueil comportant uneséance studio de quelque 70 minutes et une captation en direct de durée égale. Produit par lamaison de disques PI Recordings, présentée danscette section le mois dernier, We are on the Edge(PI180) a fait l’objet de critiques dithyrambiques à sa sortie au prin-temps ainsi que d’un reportage étoffé dans la bible du jazz, Downbeat.Si le premier disque comporte des pièces assez nouvelles, douze au total,le second reprend cinq d’entre elles, en versions très contrastantes, etdeux thèmes fétiches du groupe, soit Tutankhamun de leurregretté –bassiste et Odwalla de Mitchell, indicatif musical clôturant les

c o n c e r t s .P a r m i l e sr e p r i s e s , l ap i è c e - t i t r einclut, dans saversion studio,une déclama-tion porteused’espoir : « Wea r e o n t h ee d g e o f victory. »

Fidèle à ladémarche decet ensemble,l a m u s i q u eratisse large,m a i s l e s m o r c e a u xs’inscrivent surdeux tangentes

principales, la première à l’apanage d’une certaine musique de chambrecontemporaine, la seconde regorgeante de percussions. Pas moins deseize musiciens sont au rendez-vous, six joueurs de cordes et autant de percussionnistes, chanteurs pour la plupart parmi ces derniers. Pour couronner leur grande épopée, messieurs Mitchell et Moye ont exaucépar ce coup de maître un vœu jadis exprimé par leur camarade Jarman...de garder la musique forte ! LSM

JAZZ

ART ENSEMBLE 1990PHOTO : BARBARA BAREFIELD

L’unique adresse pour vos sorties culturelles.

2, rue Sainte-Catherine Est Quartier des spectacles Saint-Laurent 514 285-4545, poste 1

sm25-3_FR_p64-65_JazzV2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 11:41 Page 65

Page 66: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

66 NOVEMBRE 2019

VISITEZ NOTRE SITE WEB POUR LE CALENDRIER DES ÉVÉNEMENTS MYSCENA.ORG

REGIONAL CALENDAR

arr. arrangements, orchestration chef / dir./cond. chef d’orchestre / conductor

(cr) création de l’oeuvre / work premiereCV contribution volontaire = FD freewilldonation(e) extraits / excerpts

EL entrée libre = FA free admissionLP laissez-passer obligatoire / free pass requiredMC Maison de la cultureO.S. orchestre symphoniqueO&Ch orchestre & choeur / orchestra & chorus

RSVP veuillez réserver votre place à l’avance /please reserve your place in advanceS.O. symphony orchestrax poste (dans les numéros de téléphone) /

extension (in phone numbers)

Montréal et environs ...... p.66 Québec ...... p.72 Ailleurs au Québec ...... p.73 Radio ...... p.73

Date de tombée pour le prochain numéro: 21 septembre.Procédure: mySCENA.org/fr/calendrier-procedure/

Deadline for the next issue : September 21.Procedure: mySCENA.org/calendar-instructions/

ABRÉVIATIONS:

DU 1 NOV AU 7 DÉC 2019 • FROM NOV 1 TO DEC 7, 2019

5e Salle, PdA. Cinquième Salle, Placedes Arts, 260, boul. de MaisonneuveOuest, Montréal.Bon-Pasteur.Chapelle Historique du Bon-Pasteur(Montréal), 100 Sherbrooke Est,Montreal.

Bourgie. Salle Bourgie, Musée desbeaux-arts de Montréal, 1339 Sher-brooke St W, Montréal.

Centre Cult. NDG. Centre culturel deNotre-Dame-de-Grâce, 6400 avMonkland, Montréal.

Christ Church. Cathédrale ChristChurch (Montréal), 635 rue Ste-Catherine Ouest, Montréal.

Claude-Champagne. Salle Claude-Champagne, 220, avenue Vincent-d’Indy, Montréal.

Ch. St. Andrews & St. Paul. Churchof St. Andrew & St. Paul, 3415 rueRedpath, Montreal.

College Vanier. College Vanier, local: A-250., 821, avenue Ste-Croix, , VilleSt-Laurent..

Conservatoire Mtl. Salle de concertdu Conservatoire de musique deMontréal, 4750, avenue Henri-Julien,Montréal.

É. Wilder. Édifice Wilder - Espacedanse, 1435, rue De Bleury, Mon-tréal.

É. St-Andrew & St-Paul. Église St.

Andrew et St. Paul, 3415 Rue Red-path, Montréal.

É. St-Jean Baptiste. Église St. JeanBaptiste, 309 Rue Rachel E, Montreal.

Église Très-St-Nom-de-Jésus.Eglise du Très-Saint-Nom-de-Jésus,4215, rue Adam , Montréal.

Ég. lut. St-Jean. Église luthérienneSaint-Jean / St. John’s LutheranChurch, 3594 rue Jeanne Mance,Montréal.

É. NDG. Église Notre-Dame-de-Grâce,5333 ave Notre-Dame-de-Grâce,Montréal.

E. St-Joachim. Église Saint-Joachim,2 rue Ste-Anne, Pointe-Claire.

Hector-Charland. Théâtre Hector-Charland, 225, boul. de L’Ange-gar-dien, L’Assomption.

Jeunesses Mus.. Salle Joseph-

Rouleau - Jeunesses musicales duCanada, 305, avenue du Mont-Royalest, Montréal.

Le Gesù. Amphithéâtre du Gesù,1200, rue de Bleury, Montréal.

L’Oratoire St-Joseph. L’Oratoire St-Joseph, 3800 Queen-Mary, Montreal.

M. de la Cult. C-Léveillée. Maisonde la culture Claude-Léveillée, 911,rue Jean-Talon Est, Montréal.

Marriott. Marriott Château Cham-plain, 1050 de la Gauchetière O,Montréal.

M. de la Cult. Ahuntsic. Maison dela culture Ahuntsic-Cartierville,10300 Rue Lajeunesse, 1er étage,Montréal.

M. symph. Maison Symphonique,1600, rue Saint-Urbain, Montréal.

Mountainside United Ch. Moun-

Calendrier régional

30 NOVEMBRE 2019

NOVEMBER 30, 2019

Cocktail 18h3019h30 - 22h00

5 DÉCEMBRE 2019

DECEMBER 5, 2019

Cocktail 18h3019h30 - 22h00

11 DÉCEMBRE 2019

DECEMBER 11, 2019

Cocktail 18h3019h30 - 22h00

14 DÉCEMBRE 2019

DECEMBER 14, 2019

Cocktail 18h3019h30 - 22h00

Caf’Conc’Marriott Château Champlain

1050 De La Gauchetiere West, Montréal, QC H3B 4C9

Billets / Tickets144 $ + frais et taxes

www.kubidez/broadwayopera

Opérart présente

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 66

Page 67: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

67NOVEMBRE 2019

ce /

/

tainside United Church, 4000 TheBoulevard, Westmount.

N-D du Bon-Secours. ChapelleNotre Dame de Bon Secours, 400,rue Saint-Paul Est, Montreal.

Notre-Dame Basilica. Notre-DameBasilica, 110 Notre-Dame St W, Mon-treal.

Petit CampusC. Petit Campus, 57Prince-Arthur Est, Montreal.

Presbytarian College. PresbyterianCollege, 3495 Rue University, Mon-treal.

Pierre-Mercure. Salle Pierre-Mer-cure, 300, boulevard MaisonneuveEst, Montreal.

Pollack. Salle Pollack, 555 Sher-brooke St W, Montreal.

Quai des Brumes. Quai desBrumes, 4481 Saint-Denis, Montréal.

Relais Mnt-Royal. Le Relais MontRoyal, 500, Avenue du Mont-RoyalEst, Montréal.

S. Claude-Léveillée. Salle Claude-Léveillée, Place des Arts, 175 RueSainte-Catherine Ouest, Montréal.

St-James Ch. St James Church Hall,642 Main Road, Hudson.

Tanna Schulich. Tanna SchulichHall, 527 Sherbrooke St. West, Mon-treal.

Ch. Of St-John Bapt. The Church ofSaint John the Baptist, 233, av.Sainte-Claire, Pointe-Claire.

Th. Maisonneuve. Théâtre Maison-neuve, 175, rue Sainte-Catherine O,Montréal.

Bar Verre Bouteille. Verre Bouteille,2112, Mont-Royal Est, Montreal.

Victoria Hall. Victoria Hall, 4626 rueSherbrooke O. , Westmount.

Wil.-Pel. (PdA). Salle Wilfrid-Pelletier,Place des Arts, 175, Ste-Catherineouest, Montréal.

Wirth Opera Studio. Wirth OperaStudio - Elizabeth Wirth Music Build-ing, 527 Sherbrooke St. West, Mon-tréal.

NOVEMBRE

vendredi 01 >19h. M. symph. Concert de l’OSM:

Fantôme de l’opéra. 514-842-2112.>19h30. Bourgie. $28-54. Angèle

Dubeau et la Pietà. 514-285-2000, option 4. >19h30. Pollack. $12-18. Oeuvres de

Lemay, Daugherty, Varèse etHusa (dir. Alain Cazes). 514-398-4547.

samedi 02 >00h30. Presbyterian College. Gratuit.

Récital pour orgue par Hans-OlaEricsson. 514-398-4547. >16h. Christ Church. Contribution

volontaire. Marc-Antoined’Aragon, baryton & PhilippePrud’homme, piano. 438-929-9911. >19h30. Relais Mnt-Royal. $15.

Mélodies et Lieder avec laChorale du Relais Mont-Royalet solistes. 514-528-7033. >19h30. Tanna Schulich. $12-18. Étu-

diants et professeurs de la facultéjouent John Hollenbeck. 514-398-4547. >19h30. M. de la Cult. Ahuntsic. Gra-

tuit. Événement-hommage àKatia Makdissi-Warren avec leNouvel Ensemble Moderne(NEM). 514-872-8749. >20h. Bourgie. $28-54. Karina Gau-

vin, Pacific Baroque Orchestra.514-285-2000, option 4.

dimanche 03 >14h30. Bourgie. $28-54. Angèle

Dubeau et la Pietà. 514-285-2000, option 4. >15h. Centre Cult. NDG. Gratuit. Un

voyage à travers plus d’un siè-cle de musique chorale québé-coise. 514-872-0777.>15h. Conservatoire Mtl. Récital à la

Société d’art vocal de Montréal.514-397-0068.>15h. Pierre-Mercure. $10-60. Les Pe-

tits Chanteurs du Mont-Royalse joignent: Gloria de Vivaldi.514 487-5190. >16h. St-James Ch. $20-25. Trios

pour piano, violon et violon-celle par Beethoven, Schu-mann et Chausson.450-458-5107.>16h. É. NDG. Gratuit. Intégrale

Couperin, récital IX Ordres 20,21, 22 et 23; Denis Bonenfant,clavecin. 514-502-5349.

lundi 04 >20h. Bar Verre Bouteille. $10-15. Le

chanteur Rayannah en concertau Verre Bouteille.

jeudi 07 >19h30. É. Wilder. $21-29. Danse:

Geneviève Duong + KerenRosenberg. 514-525-1500.

PENTAÈDRE : HOMMAGE À JACQUES HÉTUL'année 2020 marquera le10e anniversaire de la dis-parition de ce grand com-p o s i t e u r q u é b é c o i s .Accompagnés exception-nellement par le pianistePhilip Chiu, les musiciensde Pentaèdre présenterontplusieurs de ses œuvres.Ariane Brisson à la flûte,Marjor ie Tremblay auh a u t b o i s , M a r t i nCarpentier à la clarinette,Matthieu Lussier au basson et Louis-Philippe Marsolais au cor aurontl’occasion de se mettre tous en valeur. Au programme, Nocturne pourclarinette et piano, Élégie pour basson et piano, Incantations pourhautbois et piano, Lied pour cor et piano, Aria pour flûte et piano,Quintette pour instruments à vent ainsi que le Prélude et danse pourpiano, entre autres. Le 8 novembre, à 19 h 30, au Conservatoire demusique de Montréal.www.pentaedre.com

CONCERT-CAUSERIE À LACHAPELLE HISTORIQUEAprès avoir offert un premier évé-nement consacré à la Sonate pourpiano d’Auguste Descarries, le 7juin dernier à Vancouver, la pia-niste Janelle Fung et le musico-logue François de Médicis réitè-rent l’expérience, en mêlant exécu-tions musicales et propos musico-logiques, cette fois-ci à Montréal.Ce concert-causerie, intitulé« Autour d’Auguste Descarries », inclura la Sonate ainsi que d’autresœuvres pour piano solo du compositeur québécois. En collaborationavec l’Association pour la diffusion de la musique d’AugusteDescarries (ADMAD). Le 13 novembre, à 19 h 30, à la Chapelle histo-rique du Bon-Pasteur. www.accesculture.com

MUSICA CAMERATAAu mois de novembre, à l’occasion de son 50e anniversaire, l’ensemblede musique de chambre Musica Camerata Montréal offrira sondeuxième grand rendez-vous de la saison, après le succès de sonconcert d’ouverture qui avait notamment rendu hommage à des com-positeurs argentins. Au programme de ce deuxième événement, troistrios de Beethoven, Chausson et Schumann. Le 16 novembre, à 18 h,à la Chapelle historique du Bon-Pasteur.www.cameratamontreal.com

CONCERTS

par JUSTIN BERNARD MONTRÉAL

À VENIR

Samedi 16 novembre, 18hChapelle Historique du Bon-Pasteur

100 Sherbrooke Est

TRIOS À L'HONNEURCe concert est co-commandité par

Mme Vanda TreiserBeethoven: Variations ''Kakadu'' Op 121a

Ernest Chausson: Trio Op 3Schumann: Troisième Trio Op 110

Billets: 40$; 30$ (Âge d'or et étudiants)Renseignements: 514 489 8713www.cameratamontreal.com

50e saison

Berta Rosenohl, piano;Luis Grinhauz, violon

et Joshua Morris, violoncelle.

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 67

Page 68: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

68 NOVEMBRE 2019

>32h. M. de la Cult. C-Léveillée. $0.L’Orchestre de l’Agora: Oeuvresde Tchaikovsky, Grieg, Bartoket Stravinsky. 514-872-6131.

vendredi 08 >19h30. Ch. St. Andrews & St. Paul.

Gratuit. Dvorak: Messe en do majeuravec le choeur du CollègeVanier. 514-398-4547. >19h30. Pollack. $20-30. Mozart: La

Clemenza di Tito. 514-398-4547.>19h30. Conservatoire Mtl. $12-32.

Hommage à Jacques Hétu: Pen-taèdre, avec le pianiste PhilipChiu.

samedi 09 >16h. Christ Church. Contribution

volontaire. Récital piano avecKevin Ahfat à l’Oasis Musicale!.438-929-9911. >19h30. Claude-Champagne. $12-30.

OSJM: Oeuvres de Prokoviev,dont la Symphonie no. 5. 514-645-0311. >19h30. Pollack. $20 - $30. Mozart:

La Clemenza di Tito. 514-398-4547. >19h30. Mn. arts Laval. $20-48.

L’Opéra bouffe du Québecprésente La Fille du tambour-majorde Jacques Offenbach. 450-667-2040.

dimanche 10 >09h30. Conservatoire Mtl. $40.

Brunch chantant au profit de laSociété d’art lyrique du Roy-aume. 418-545-2787. >14h. Pollack. $20-30. Mozart: La

Clemenza di Tito. 514-398-4547. >14h. Mn. arts Laval. $20-48. L’Opéra

bouffe du Québec présente LaFille du tambour-major de JacquesOffenbach. 450-667-2040. >16h. É. Wilder. $21-29. Danse:

Geneviève Duong + KerenRosenberg. 514-525-1500.>16h. É. NDG. Gratuit. Intégrale

Couperin, récital X: Ordres 24,25, 26 et 27; Denis Bonenfant,clavecin. 514-502-5349. >16h30. Ch. Of St-John Bapt. Toc-

cata et fugue en ré mineur etchefs-d’œuvre pour orgue solo.438-921-0920.

lundi 11 >19h30. Pollack. $12-18. Axel

Strauss et Stéphane Lémelin –Fantaisies fabuleuses pour vi-olon et piano. 514-398-4547.

mardi 12 >20h. M. symph. Concert du TSO à

la Maison symphonique.>20h. Centre Cult. NDG. Gratuit. Gene-

sis versus Purcell et Dowland;Gentle Giant versus Morley etGibbons. 514-872-0777.

mercredi 13>17h. Quai des Brumes. Gratuit. Crist-

ian De La Luna lance un nouvelalbum.

jeudi 14 >19h30. É. Wilder. $21-$29. Danse:

Alejandro Sajgalik + SoraïdaCaron. 514-525-1500. >19h30. Basilique Notre-Dame. Dons.

Orchestres du Canada et de l’U-nion européenne s’allient pourune tournée.

vendredi 15 >19h30. M. de la Cult. Ahuntsic. Gra-

tuit. Le groupe Maracujá joue dela musique et des rythmesbrésiliens. 514-872-8749. >19h30. Mn. arts Laval. $20-48.

L’Opéra bouffe du Québecprésente La Fille du tambour-majorde Jacques Offenbach. 450-667-2040.

samedi 16 >00h. Wirth Opera Studio. Gratuit.

Journée célébrant le saxo-phones à travers ateliers, con-férences, etc.>14h. Mn. arts Laval. $20-48. L’Opéra

bouffe du Québec présente LaFille du tambour-major de JacquesOffenbach.. 450-667-2040. >18h. Bon-Pasteur. $30-40. Musica

Camerata: Oeuvres pour trio deBeethoven, Chausson et Schu-mann. 514-489-8713. >32h. M. de la Cult. C-Léveillée. Gratuit.

Sonate pour violoncelle et piano,opus 65, de Frédéric Chopin,entre autres. 514-872-6131.

dimanche 17 >14h. Hector-Charland. $52,75.

Chanteuse versatile, tousstyles de musique, accompag-née par La Sinfonia. 450-589-9198, #5. >14h. Ég. lut. St-Jean. Gratuit. Concert

de cantates: Telemann et Bach.514-844-6297.

PIÈCES DE SATIE, CHANSONS DEGONNEVILLEL’Ensemble contemporain de Montréal etses invités joueront une nouvelle œuvre ins-trumentale et vocale du compositeur québé-cois Michel Gonneville, sur des poèmes dePierre Morency qui sont inspirés du thèmede l’enfance. De courtes pièces pour pianod’Érik Satie se mêleront aux Chansons duBonhomme, interprétées par MagaliSimard-Galdès, soprano, Dion Mazerolle,

baryton, Louise Bessette, piano, ainsi que 12 musiciens de l’Ensemblecontemporain de Montréal, sous la direction de Véronique Lacroix.Des projections accompagneront le concert où alterneront des texteshumoristiques de Satie et les poèmes de Morency. En collaborationavec Arte Musica. Le 17 novembre, à 14 h 30, à la salle Bourgie duMusée des beaux-arts de Montréal. www.ecm.qc.ca

L’AMERICAN STRINGQUARTET AU LMMCL’année 2019 marque les 45 ans d’exis-tence de l’American String Quartet.Formé d’anciens de la prestigieuseécole Juilliard, cet ensemble sera jointpar l’altiste Cynthia Phelps, premieralto de l’Orchestre philharmonique deNew York. Au programme, des quin-tets de Mozart, Mendelssohn etBrahms. Le 17 novembre, à 15 h 30, àla salle Pollack. www.lmmc.ca

CONCERT-BÉNÉFICE POUR LES CÈDRESEn novembre, la Fondation du cancer des Cèdres organisera unconcert-bénéfice afin de soutenir sa « trousse réconfort ». L’orchestreI Medici di McGill (Les médecins de McGill), sous la direction de GillesAuger, participera à cet événement spécial, en compagnie du violon-celliste Stéphane Tétreault qui sera soliste dans le Concerto pour vio-loncelle en si mineur d’Antonin Dvořák. Parmi les autres œuvres auprogramme, Les danses slaves du même compositeur, le Quatuor pourorchestre à cordes en do majeur de Stamitz et le Concerto grosso ensol mineur de Corelli. Le 17 novembre, à 16 h, à l’église St. Andrew andSt. Paul. www.cedars.ca

BOHEMIA : CONCERT D’OUVERTURE DE L’ENSEMBLESCHOLASTICAEn novembre, l’Ensemble Scholastica présente son concert d’ouver-ture, qui est aussi le premier d’une nouvelle série intitulée Peripheria.Le but de cette série est d'explorer les traditions de musique sacrée desrégions périphériques de l'Europe médiévale, à commencer par laBohême, située dans l’actuelle République tchèque. Pour cet événe-ment, le chœur présentera une sélection d’œuvres parmi les plus bellesdu répertoire de plain-chant et de polyphonie médiévale de cetterégion : séquences, cantiones, tropes et motets, reflétant notammentle sentiment croissant de la nation chez les Bohémiens. Le 17novembre, à 17 h, à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.www.ensemblescholastica.ca

Nicolas Ellis : orchestre symphoniquede l’agora Le vendredi 15 novembre 2019 àPointe-Claire à l’église Saint-Joachim

15Quasar-Chestra II :

Amphithéâtre du GesùMusiciens invités : StockholmsSaxofonkvartett17 novembre, 16 h

17

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 68

Page 69: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

69NOVEMBRE 2019

>14h. Mn. arts Laval. $20 - 48.L’Opéra bouffe du Québecprésente La Fille du tambour-majorde Jacques Offenbach. 450-667-2040. >14h30. Bourgie. $17-32. ECM+: Chan-

sons du Bonhomme de chemin deMichel Gonneville. 514-524-0173. >15h30. Pollack. $20-50. Concerts

LMMC: American String Quartetavec Cynthia Phelps, alto. 514-932-6796. >16h. Le Gesù. $18-35. Une grande

célébration du saxophonesdans tous ses états. >16h. É. Wilder. $21-29. Danse: Ale-

jandro Sajgalik + SoraïdaCaron. 514-525-1500. >16h. É. St-Andrew & St-Paul. Concert

pour la Fondation Cedars: Oeu-vres de Stamitz, Corelli et Dvo-rak.

lundi 18 >19h30. N-D du Bon-Secours. $5-20. Le

Clavier bien tempéré, Livre I – MarkEdwards, clavecin. 514-802-1729.

mardi 19 >09h30. S. Claude-Léveillée. $8-12.

Concert de musique de cham-bre pour enfants. 514-935-3933. >11h. S. Claude-Léveillée. $8-12.

Concert de musique de cham-bre pour enfants.>14h. M. de la Cult. Ahuntsic. Gratuit.

Musique de chambre. 514-872-8749.>16h30. S. Claude-Léveillée. $8-12.

Concert de musique de cham-bre pour enfants. 514-935-3933. >20h. 5e Salle, PdA. $31-44. Un conte

flamenco contemporain. 514-842-2112.

jeudi 21 >19h. É. St-Jean Baptiste. Gratuit.

Noël N’Orgue: chansons deNoël réinterprétées à l’orgue.>19h30. É. Wilder. $21-29. Danse: Lil-

iane Moussa & Caroline St-Lau-rent + Tess Martens.514-525-1500. >19h30. M. de la Cult. Ahuntsic. Gra-

tuit. Danses et chansons. 514-872-8749.

vendredi 22 >19h30. Bourgie. $15-27. Quasar

célèbre son 25e anniversaire.

>19h30. Wil.-Pel. (PdA). $49- $121.Harry Potter et le Prince desang-mêlé en concert. (514) 842- 2112. >19h30. Pollack. $15-20. McGill: Oeu-

vres symphoniques de Berlioz.514-398-4547. >20h. Petit Campus. $15-25. “Les

Quatre Roses” le nouvel albumd’É.T.É. . >32h. M. de la Cult. C-Léveillée. Gratuit.

Incursion dans la musiqueallemande avec Jean-Sébastien Bach et Beethoven.514-872-6131.

samedi 23 >16h. Christ Church. Contribution

volontaire. Poom Prommachart,piano en concert à l’Oasis Mu-sicale. 438-929-9911. >19h30. Pollack. $15-20. McGill: Oeu-

vres symphoniques de Berlioz.514-398-4547. >19h30. Claude-Champagne. $25-100.

Gala: Jeunes AmbassadeursLyriques. 438-794-5012. >19h30. É. Très-St-Nom-de-Jésus.

Concert hommage à PatrickWedd: de Orlando di Lasso à Du-ruflé et Lauridsen.

dimanche 24 >15h. Victoria Hall. $10-20. Chan-

sons et pièces instrumentalesdu baroque français. 514-803-6646. >16h. É. Wilder. $21-29. Liliane

Moussa & Caroline St-Laurent +Tess Martens. 514-525-1500.

mercredi 27 >19h30. M. de la Cult. Ahuntsic. Gra-

tuit. Musique des Premières Na-tions. 514-872-8749.

G r a n d C o n c e r t

NICOLAS ELLIS ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE L’AGORA

NICOLAS ELLIS, CHEF ET DIRECTEUR ARTISTIQUE CONDUCTOR AND ARTIST DIRECTOR

Église Saint-Joachim, 2 av. Sainte-Anne, Pointe-Claire

Vendredi 15 novembre / Friday, November 15 - 20:00

Billets / Tickets : $18 & $10, disponibles au / available at: Centre culturel Stewart Hall Cultural Centre 514 630-1220

13E ÉDITION DU FESTIVAL BACH MONTRÉALLe mois de novembre sera marqué par une nouvelle édition du FestivalBach Montréal. Grande nouveauté de 2019 : l’Off-Festival Bach, dontl’objectif est offrir une large palette d’événements gratuits en marge dela programmation officielle. Ce festival parallèle se déroulera dans unnouvel espace, ouvert tous les jours de 11 à 18 h, du 20 novembre au 5décembre, et situé au 3487, boulevard Saint-Laurent.Du 22 novembre au 7 décembre, ce ne seront pas moins de trenteconcerts qui seront présentés à la Maison symphonique, la salleBourgie, la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, l’oratoire Saint-Joseph, l’église St. Andrew and St. Paul, l’église Saint-Jean-Baptiste,la Chapelle historique duBon-Pasteur, les églisesSaint-Léon, Saint-Viateur etSaint-Pierre-Apotre et lasalle Gilles-Lefebvre. Eng u i s e d ’ o u v e r t u r e ,l ’Orchestre Akamus deBerlin se produira à l’égliseS a i n t - L é o n d a n s l e sConcertos brandebourgeois(22 novembre) et les Suitespour orchestre de J.S. Bach(23 novembre).www.festivalbachmontreal.com

LES 25 ANS DU QUATUOR QUASARLe groupe de saxophonistes Quatuor Quasar s’apprête à célébrer ses25 ans et prévoit souligner l’occasion avec un concert en novembres’inscrivant dans le cadre de la 9e saison d’Arte Musica. Fondé en 1994,le quatuor montréalais se consacre à la création et à l’interprétation demusique contemporaine, qu’elle soit instrumentale ou électronique.Reconnu pour son audace et la qualité incomparable de son jeu,Quatuor Quasar a créé plus de 150 œuvres et reçu six prix Opus aucours des années. Au programme de ce concert anniversaire, lesœuvres ayant marqué le parcours de l’ensemble, soit des pièces deFlorent Schmitt, Michel Frigon, Iannis Xenakis, Michael Œsterle etÜlo Krigul. Le 22 novembre à la salle Bourgie. quasar4.com

OSM : UN POUR TOUS, TOUS POUR UNDans le cadre de la 80e édition du ConcoursOSM, plusieurs anciens lauréats se partagerontla scène à l’occasion d’un concert exceptionnel.Au programme, le Quintette pour cordes et harpede Bax, le Choral pour violoncelle et harpe deHersant et l’Octuor pour cordes en mi bémolmajeur de Mendelssohn. Parmi les interprètes,on retrouvera les violonistes Jean-Sébastien Roy,Éliane Charest-Beauchamp, Marie Lacasse etIsabella D’Éloize-Perron, les altistes Neal Grippet Charles Pilon, les violoncellistes CameronCrozman, Stéphane Tétreault et Johannes Moserainsi que la harpiste Valérie Milot. Présenté encollaboration avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Le 29novembre, à 18 h 30, à la salle Bourgie. www.osm.ca

ARION ET LE SMAM JOUENT BACHL’Orchestre Arion Baroque et le Studio demusique ancienne de Montréal, sous la directiondu réputé chef italien Andrea Marcon, unissentleurs forces pour interpréter l’un des chefs-d’œuvre du répertoire, la Messe en si mineur deJean Sébastien Bach. Ces deux ensembles mont-réalais seront joints par les sopranos RobinJohansen et Hana Blažíková, le contreténor CarlosMena, le ténor Richard Resch et le baryton JoséAntonio Lopez. Le 29 novembre, à 19 h 30, àl’église Saint-Jean-Baptiste. www.arionbaroque.co

Quasar a 25 ans: Concert anniversaire présenté par ArteMusica22 novembre, 19 h 30Salle Bourgie

22

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 69

Page 70: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

70 NOVEMBRE 2019

>20h. Salle C-Léveillée. $53-172. Con-cert par l’Orchestre sym-phonique de Montréal.514-842-2112.

jeudi 28 >12h10. Salle C-Léveillée. Concert de la

Société Pro Musica.

samedi 30 >16h. Christ Church. Contribution

volontaire. Ensemble SaxoLogieprésente: CAMÉLÉONS | oasis-musicale.ca. 438-929-9911. >19h30. Marriott. $144. Opérart:

Souper-concert: Broadway àl’Opéra.>20h. Jeunesses Mus.. $20. Récital in-

spirée de la musique de Schu-bert et Mozart.

DÉCEMBRE

dimanche 01 >14h. College Vanier. $7-10. Lecture

à vue; Bach: Oratorio de Noël.

mardi 03 >15h30. Pollack. $30-50. Quatuor Miro

avec Clive Greensmith et Mar-tin Beaver. 514-932-6796.

mercredi 04 >20h. Th. Maisonneuve. $30-71. Une

expérience sans limite par lachorégraphe Dana Gingras.514-842-2112.

jeudi 05 >25h30. M. de la Cult. C-Léveillée. Gra-

tuit. Groupe féminin de jazzmanouche. 514-872-6131.

samedi 07 >16h30. Mountainside United Ch.

Gratuit. Concert des fêtes an-nuel de la Chorale de la CS Eng-lish-Montréal. 514-483-7200. >20h. É. St-Joachim. $20. Stewart

Hall Singers: Missa in TemporeBelli de Haydn. 514-697-2952.

dimanche 08 >14h. Ég. lut. St-Jean. Gratuit. Noël en

baroque. 514-844-6297. >15h. L’Oratoire St-Joseph. $25-$60. Le

Messie de Handel. 514-487-5190. >15h30. Pollack. $20-50. Concerts

LMMC: Hyeyoon Park - violon,Benjamin Grosvenor - piano.514-932-6796.

Musée de l’Amérique franco..Chapelle du Musée de l’Amériquefrancophone, 2, côte de la Fabrique,Québec.

Grand Théâtre Qc. Grand Théâtrede Québec, 269, boulevard René-Lévesque Est, Québec.

S. Hri-Gagnon (U. Laval). SalleHenri-Gagnon (Pavillon L-J. Casault,Université Laval), 1055, avenue duSéminaire, Québec.

Théâtre Cité univ.. Théâtre de laCité universitaire, 2325, de la Ter-rasse, Québec.

NOVEMBRE0620h. Grand Théâtre Qc. À partir de

$48. OSQ: Saint-Saëns et Bruck-ner. 1-877-643-8131.

0710h30. Grand Théâtre Qc. À partir de$46. OSQ: Fauré et Bruckner. 1-877-643-8131.

0919h30. S. Hri-Gagnon (U. Laval). Gra-tuit. Concert de piano. 418-656-7061.

1014h30. Grand Théâtre Qc. $24. OSQ:L’Histoire de la musique. 1-877-643-8131.

1014h30. Grand Théâtre Qc. À partir de$48. OSQ: Beethoven en troistemps. 1-877-643-8131.

2314h30. Musée de l’Amérique franco.Concerts Couperin: Oeuvrespour harpe et viole de gambe.

2620h. Grand Théâtre Qc. À partir de$69. OSQ: Diane Dufresne –Meilleur après. 1-877-643-8131.

2720h. Grand Théâtre Qc. À partir de$69. OSQ: Diane Dufresne –Meilleur après. 1-877-643-8131.

DÉCEMBRE0115h. Théâtre Cité univ. $20-25. La

Sinfonia de Québec présente:“Minuit, chrétiens”; MarcDuguay, ténor. 418-262-1492.

É. de l’Assomption. Église de L’As-somption, 153, rue du Portage, L’As-somption.

Grand Times Hôtel. Grand TimesHôtel de Drummondville, 530, rueSaint-Amant, Drummondville.

J.-Antonio-Thompson. Salle J.-An-tonio-Thompson, 374, rue desForges, Trois-Rivières.

M. des Arts Drum. Maison des artsDesjardins Drummondville, 175, rueRinguet, Drummondville.

Musée Bruck. Musée Bruck, 225, ruePrincipale, Cowansville.

NOVEMBRE0117h. Grand Times Hôtel. $20. Con-

férences-apéro de JulienProulx: La révolutionBeethoven. 819-477-1056.

0311h. J.-Antonio-Thompson. $0-22.Voyage en Arménie avec leQuatuor Rhapsodie. (866) 416 -9797.

0311h. Musée Bruck. $0-12. Violon etvioloncelle en duo et en solo /série Musique au salon. 450-263-6666.

1419h30. M. des Arts Drum. $35. Ko-prowski, Chostakovitch etBeethoven.

1620h. J.-Antonio-Thompson. $25-62.La mer vue par Debussy etVaughan Williams. 866-416-9797.

OPÉRARTLouis Langelier, ténor et directeur musical de renom, propose leretour d’un fantastique souper concert présenté au « Caf’Conc », lecélèbre café-concert du Château Champlain. Acclamé partout dans lemonde depuis 1988, M. Langelier et six chanteurs extraordinaires, unpianiste et un violoniste, interpréteront des œuvres de comédies musi-cales, de musique classique populaire et d’opéra. M. Lambert, direc-teur des opérations pour les hôtels Marriott, a déclaré : « J’ai vu beau-coup de spectacles dans ma vie à New York, Vegas et plusieurs autres,mais celui-ci est magique à entendre; des voix sans micro parmi nousle public avec une ambiance chaleureuse et ils nous font participer ».30 nov, 5, 11, 14 déc. www.kubidez.com/broadwayopera

LES VIOLONS DU ROY REÇOIVENT CHRISTINE RICELa mezzo-soprano Christine Rice se joint aux Violons du Roy, sous ladirection de Jonathan Cohen, pour interpréter diverses pièces issuesdu répertoire baroque où se mêlent amours passionnées, interdites etbrisées. Au programme, des extraits d’opéras de Rameau, de Haendelet de Purcell. S’y ajoutent plusieurs œuvres du XIXe siècle pourorchestre seul : Cantus in memoriam de Pärt, l’Élégie d’Elgar etPhaedra de Britten ainsi que le Concerto pour orchestre à cordes deBacewicz. Le 30 novembre, à 20h à la salle Bourgie. À noter que ceconcert sera également présenté le 28 novembre, à 20 h, au PalaisMontcalm. www.violonsduroy.com

OSM : ORATORIO DE NOËL DE BACHCette année encore, dans le cadre du temps des fêtes, l’Orchestre sym-phonique de Montréal nous offrira l’un des joyaux du répertoirebaroque, l’Oratorio de Noël de Jean Sébastien Bach (extraits). Sous ladirection de Kent Nagano, les musiciens et le chœur de l’OSM parta-geront la scène avec Marie-Sophie Pollak, soprano, Wiebke Lehmkuhl,mezzo-soprano, et Philippe Sly, baryton. Le 3 décembre à 20 h, à laMaison symphonique. www.osm.ca

TRIO DE FIBONACCIAu cœur du romantisme russe ! Pianiste de légende et compositeur degénie, la musique de Rachmaninov constitue un corpus fascinant dès sesœuvres de jeunesse. Son premier Trio élégiaque illustre à merveille samaîtrise compositionnelle, tandis que son second trio, marqué par lamort de Tchaïkovski, allait donner toute la mesure de son talent. SaVocalise, une de ses mélodies les plus mémorables, finit de nous bercerdans l’univers passionnant du dernier des grands maîtres russes du 19esiècle. Trio Fibonacci, le 3 déc à 19h30, Salle Bourgie. www.triofibonacci.com

LA SYMPHONIE FANTASTIQUE AVEC L’ORCHESTRE DEL’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Place à l’univers onirique de Berlioz et deses héritiers avec la Symphonie fantas-tique, soirée mettant à l’honneur lacélèbre œuvre pour orchestre. Marquantle 150e anniversaire de la mort du com-positeur romantique à l’origine du genrehybride de la symphonie dramatique etauteur du Grand traité d’instrumenta-

tion, le concert donné par l’Orchestre de l’Université de Montréalinclura les œuvres de deux autres grands compositeurs tributaires desinnovations de Berlioz : le Concerto pour la main gauche de MauriceRavel et deux extraits de la Suite pour orchestre de John Williams,composée pour la saga Harry Potter and the Sorcerer’s Stone. Le 7décembre à la salle Claude-Champagne. www.calendrier.umontreal.ca

L’OCM PRÉSENTE LE MESSIE DE HAENDELL’Orchestre classique de Montréal soulignera le temps des fêtes avecle célèbre Messie de Haendel. Les musiciens de l’OCM, sous la direc-tion de Boris Brott, seront joints par un quatuor de solistes composéd’Aline Kutan, soprano, Annamaria Popescu, mezzo-soprano,Zachary Rioux, ténor, et Gregory Dahl, baryton. Avec la participationde l’ensemble choral Les Chantres musiciens, Les Filles de l’île et lechœur de l’OCM. Le 8 décembre, à 15 h, à l’oratoire Saint-Joseph.www.orchestre.ca

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 70

Page 71: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

POUR LA PROMOTION DE LA MUSIQUE ET LA CULTUREHELP PROMOTE MUSIC AND THE ARTS

Merci! / Thank you!Dons reçus entre le 1er août 2017 et le 31 juillet 2018

Donations received between August 1, 2017 and July 31, 2018.

Vous recevrez un reçu aux fins d’impôt pour tout don de 10$ et plus.A tax receipt will be issued for all donations of $10 or more.

nom/name ..........................................................................

adresse/address ..................................................................

ville/city ................................................................................

province ................................................................................

pays/country ......................................................................

code postal ..........................................................................

téléphone ............................................................................

courriel/email ......................................................................

montant/amount..................................................................

VISA/MC/AMEX ....................................................................

exp ....... /.......... signature ..................................................

Envoyez à/Send to:La Scène Musicale5409, rue Waverly, Montréal, QC, H2T 2X8

Tél. : [email protected] • www.lascena.ca

No d’organisme de charité/Charitable tax # : 141996579 RR0001

2018 La Scène Musicale / The Music SceneCAMPAGNE DE FINANCEMENT/FUNDRAISING CAMPAIGN

CERCLE PLATINE /PLATINUM CIRCLE($5000+)Jacques BandetDanielle BlouinWah Keung ChanReaders Digest Association

Canada ULC

CERCLE TITANE TITANIUM CIRCLE($2000+)Sharon AzrieliFondation Pierre Desmarais

Belvédère

CERCLE OR / GOLDCIRCLE ($1000+)CanimexMaurice Forget via

Chawkers FoundationMartin DuchesneYannick Nézet-SéguinSOCAN Foundation

CERCLE ARGENT /SILVER CIRCLE($500+)Denys ArcandAzrieli Foundation

CERCLE BRONZEE /BRONZE CIRCLE($250+)Rosanne BoisvertDavid Carle-EllisNicole Dasnoy Le GallPaul GagnéJohanne MelanconJoseph RouleauMarc RyanDino SpazianiElizabeth Tomkins

CERCLE DES AMI(E)S /CIRCLE OF FRIENDS($100+)Paul BarréDiana BouchardRichard BoulangerBoris BrottFrançoise P. ChagnonJosephine S. C. ChanYu Chun ChanMoy Fong ChenKen ClementRichard CompartinoJohn DealyMarcelle DubéCharles DutoitIwan EdwardsEleanor EvansMarianne FisetDenise FortinLewis FureyPierre-Pascal Gendron

Denis GougeonJo-Ann GregoryAnne-Marie GrotheJudith HerzElaine KeillorJean LangloisAnne Le Bel Monique LecavalierRobert LepageNicole LizéeMichèle LosierMathieu LussierJ. A. Yves MarcouxLouis-Philippe MarsolaisFiona McLachlanClaire MénardNational Arts CentreKaren NieuwlandGeorges OuelletMaurice PanchyshynAlain ParadisYves-G. PréfontaineGeorges QuessyJohn ReaClaudio RicignuoloHidemitsu SayekiSherry SimonStephane TetreaultMarina ThibeaultEva TomiakLorraine VaillancourtIole ViscaAndrew WanSusan WattersonGwenda Wells

DONATEURS (TRICES)/ DONORSRobert AscahClaude AubanelClaude AubryLise BeauchampJulien BernardPaul BoucherRenée BourgeoisChristine BrassardPaul-André CantinDominique ChartierÉtienne Chenier-LaflècheMichael ConnollyAndrea CooperBarbara CwioroMichel De LorimierOlivier DelaireMarc A. DeschampsNicole DesjardinsRaymond DurierSasha DyckMorty N. EllisSolange EmondFrançoise Fafard Amélie ForgetPierrette FortinAlain GagnonHuguette GagnonMartin GirardDora-Marie GouletLisa HaddadTom HolzingerBernard JulienDaniel KandelmanGeorge King

Denise LalibertéJean-Marc LaplanteTatiana LegareAdèle LessardDanièle LetochaRenée-Claude LorimierInes MarchandLucie MénardJacqueline NevilleConnie OsborneAlphonse PaulinJuliana PleinesMariette PoirierGerald PortnerTony PriceTom PuchniakEliane RäkelSophie RichardDenise RicherJohanne RivestAdrian RodriguezJohanne RossMichèle RoyPierre SavignacMichel SenezGabor Szilasi OrGisèle ThibodeauBenoit TiffouNadia TurbideSusan Van GelderRollande VezinaRichard WallotJanice Winslow

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 71

Page 72: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

72 NOVEMBRE 2019

2411h. Musée Bruck. $0-12. Duo clar-inette et flûte traversière /série Musique au salon. 450-263-6666.

DÉCEMBRE0620h. É. de l’Assomption. $53. Con-

cert de Noël. 450-589-3313.

ACT. Arts Court Theatre, 2 Daly Ave, Ot-tawa.

Centre national des arts. NationalArts Centre - Southam Hall, 53 ElginSt, Ottawa.

Dominion-Chalmers. Carleton Do-minion-Chalmers Centre, 355Cooper Street, Ottawa.

Glebe St. James Ch.. Glebe St.James United Church, 650 LyonStreet South , Ottawa.

KPC. Knox Presbyterian Church, 120Lisgar Street, Ottawa.

MUC. MacKay United Church, 39 Duf-ferin Rd, Ottawa.

St. Bartholomew’s. St.Bartholomew’s Church, 125 McKayStreet, Ottawa.

St Matthew’s. St Matthew’s Church,130 Glebe Avenue, Ottawa.

NOVEMBRE0420h30. Dominion-Chalmers. $40-60.

4e, 5e et 6e Suites anglaises deBach et la Sonate en ré majeur, ra-rement interprétée. 613-234-6306.

0519h30. Centre national des arts. Gra-tuit. uOttawa au CNA.

0720h. Centre national des arts. $31-119. Boston Ballet au CNA. 613-947-7000.

0919h. ACT. $15-25. Poésie canadi-enne de guerre avec trom-bone et cordes. 613-884-7188.

0920h. Centre national des arts. $31-119. Boston Ballet au CNA. 613-947-7000.

1019h30. MUC. $15-25. Poésiecanadienne de guerre avectrombone et cordes. 613-884-7188.

1120h. Centre national des arts. $31-119. Karen Gomyo et leToronto Symphony Orchestra.613-947-7000.

1520h. Centre national des arts. $31-119. Danse du CNA - BangarraDance Theatre. 613-947-7000.

1620h. Centre national des arts. $31-119. Danse du CNA - BangarraDance Theatre. 613-947-7000.

1714h30. Glebe St. James Ch.. $7-10.Concert de musique de cham-bre - Glebe St-James UnitedChurch. 613-236-0617.

1715h. Centre national des arts. 27$.Fernergy Tour: NYO Canadaavec l’Orchestre des jeunes del’Union européenne. 613-947-7000.

2020h. Centre national des arts. $31-119. Orchestre du CNA - Haydn,Biss & Beethoven. 613-947-7000.

2120h. Centre national des arts. $31-119. Orchestre du CNA - Haydn,Biss & Beethoven. 613-947-7000.

2421h30. Dominion-Chalmers. $30-$52. Beethoven, Strauss, ainsique la première de A Drop ofLight de Kevin Lau. 613-234-6306.

2719h. Centre national des arts. $31-119. Orchestre du CNA – doubleconcerto d’Avner Dorman. 613-947-7000.

DÉCEMBRE0119h30. KPC. $15-50. Répertoire

de Noël de Bach. 613-270-1015. 0319h30. Dominion-Chalmers. $10-45.

Thirteen Strings: concert deNoël annuel aux chandelles.613-738-7888.

0619h30. St Matthew’s. $15-25. Concertde chants de Noël festif. 613-986-4577.

0816h. St. Bartholomew’s. $15-25. Con-cert de chants de Noël festif.613-986-4577.

CBC Canadian Broadcasting Corpora-tion. cbc.ca. 514-597-6000, 613-724-1200, 866-306-4636. R2 RadioTwo. Ottawa 103.3FM, Montréal93.5FM. SATO Saturday Afternoon atthe Opera

CIBL Radio-Montréal 101,5FM. cibl1015.com. Dim 19h30-21h, Clas-sique Actuel, L’actualité de la musi -que classique, avec Chris tophe Huss

CIRA Radio Ville-Marie. radiovm.com. 514-382-3913. Montréal91,3FM, Sherbrooke 100,3FM, Trois-Rivières 89,9FM, Victoriaville 89,3FM.Lun-ven 6h-7h Musique sacrée; 10h-11h Couleurs et mélo dies; 20h30-21hSur deux notes; mer. 5h et dim. 21hVoix Orthodoxes; dim. 10h Chantgrégorien; 12h-12h30 Sur deux notes;13h-13h30 Dans mon temps; 15h30-16h Musique traditionnelle; 20h30-21h Sur deux notes (reprise de 12h);21h-22h à pleine voix; 22h-23h Jazz;dim. 6h-7h30 Chant grégorien; 17h-18h Petites musiques pour; 22h-23hChant choral; 23h-24h Sans frontière;et pendant la nuit, reprises desémissions du jour

CJFO station communautaire franco -phone, Ottawa-Gatineau. Unique fm.ca. Dim 8h-12h Chez Gau th ier,musique classique, avec FrançoisGauthier, fgauthier@ uniquefm.ca

CJPX Radio Classique. cjpx.ca. 514-871-0995. Montréal 99,5FM. Musi -que classique 24h/jour, 7 jours/semaine

CKAJ Saguenay 92,5FM. www.ckaj. org.418-546-2525. Lun 19h Musi que au-tour du monde, folklore interna-

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBECBruckner et Saint-Saëns ou Bruckner et Fauré ? La Symphonie no 3de Bruckner est au cœur de ces deux concerts de l’OSQ avec André deRidder au pupitre et Henri Demarquette au violoncelle. À la premièrede l’œuvre de Bruckner, l’accueil du public fut mauvais, au point queBruckner s’écria : « Ach laßt’s mi aus, die Leut’ wollen nix von mir wis-sen » (Oh ! Laissez-moi tranquille, les gens ne veulent rien à voir avecmoi !). Dédiée à Wagner et remaniée à plusieurs reprises, c’est uneœuvre maintenant universellement appréciée. Le 6 novembre à 20 hle et le 7 novembre à 10 h 30, Grand Théâtre de Québec. www.osq.org

Beethoven en trois temps. Symphonie n. 8 et Concerto pour violon.Valery Sokolov, violon, Fabien Gabel au pupitre. On n’a plus à pré-senter le célébrissime concerto pour violon de Beethoven. SaSymphonie no 8 est moins connue, coincée entre les nos 7 et 9 ! Plusclassique que romantique, proche de Haydn et Mozart, tout en com-portant des éléments propres à l’écriture de Beethoven, c’est une sym-phonie à découvrir, courte et pétillante. Le 24 novembre à 14 h 30,Grand Théâtre de Québec. www.osq.org

LES VIOLONS DU ROY En 1842, Schumann écrivit plusieurs œuvres de musique de chambre.Parmi celles-ci, le magnifique Quatuor avec piano op. 47. AvecRaphaël Dubé, violoncelle et Michel Franck, piano. Les 20 et 21novembre à 17 h 30. Palais Montcalm. www.violonsduroy.com

Le 28 novembre à 20 h, Amours tragiques, amours brisées : desœuvres de Rameau, Haendel, Purcell, avec la mezzo-sopranoChristine Rice et Jonathan Cohen. Palais Montcalm. www.violons-duroy.com

ANGÈLE DUBEAU ET LA PIETÀAu programme, des mélodies des plus célèbres compo-siteurs néoclassiques de notre temps : Max Richter, Óla-fur Arnalds, Ludovico Einaudi, Johann Johannsson,Yann Tiersen et Jean-Michel Blais. Palais Montcalm, 9novembre à 20 h. www.palaismontcalm.ca

CONCERTS COUPERINLa harpe avant la harpe, le 23 novembre à 14 h 30. Harpe gothique,gaélique, baroque, etc. Antoine Malette-Chénier, harpe, et MargaretLittle, viole de gambe. Samedi 23 novembre 2019 à 14 h 30, Musée del’Amérique francophone. http://couperin.ca

CHARLES RICHARD-HAMELINLe grand pianiste, qui vient de faire paraître son dernier disque consa-cré à Chopin, Ballades et impromptus, nous propose des œuvres deRachmaninov, Prokofiev et Chopin. Le 17 novembre à 14 h au PalaisMontcalm. www.palaismontcalm.ca

CLUB MUSICAL DE QUÉBECLe Club Musical de Québec reçoit, une fois encore, un invité presti-gieux avec l’Académie de musique ancienne de Berlin. Les 22 musi-ciens du célèbre ensemble joueront les Concertos brandebourgeois deBach. 25 novembre, 20 h, Palais Montcalm. clubmusicaldequebec.com

À NE PAS MANQUER L’Ensemble Polyphonia de Québec, sous la direction de ClaudeLéveillé, présente son concert de Noël avec, au programme, desœuvres sacrées de toutes époques et de tous styles, de Palestrina àBrahms en passant par Mozart ou par le plain-chant grégorien. Le 1erdécembre à 14 h, église Saint-Charles-Garnier de Sil lery.polyphonia.qc.ca

Dans le cadre du 75e anniversaire du Conservatoire de musique deQuébec, sous la direction de Gilles Auger et avec la participation d’an-ciens élèves du Conservatoire de musique de Québec, des œuvres dePurcell, Tchaïkovski, Saint-Saëns. Le 2 décembre, 19 h 30, PalaisMontcalm. www.palaismontcalm.ca

par BRIGITTE OBJOISQUÉBEC

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 72

Page 73: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

tional, avec Claire Chainey, AndréeDuchesne; 21h Radiarts, magazineartistique, avec David Falardeau,Alexandra Quesnel, Alain Plante;22h Franco-Vedettes, chansonquébécoise et française, avec Au-drey Tremblay, Nicolas McMahon,Gabrielle Leblanc; mar 19h Prête-moites oreilles, musique classique, avecPauline Morier-Gauthier, Lily Martel;20h Bel Canto, chant classique d’hierà aujourd’hui, avec Klaude Poulin,Jean Brassard; 21h Mélomanie, or-chestres et solistes, avec ClaireChainey; mer 21h Jazzmen, avecKlaude Poulin, Éric Delisle

CKIA Québec 88,3FM. www.meduse.org/ckiafm. 418-529-9026

MetOp Metropolitan Opera interna-tional radio broadcasts, all with theMetOp O&Ch; live from New York onCBC R2 / diffusés sur SRC ICImu

SRC Société Radio-Canada. radio-canada.ca. 514-597-6000: ICImu ICIMusique: Montréal 100,7FM; Ottawa102,5FM; Québec 95,3FM; Mauricie104,3FM; Saguenay-Lac-St-Jean100,9FM; Rimouski 101,5FM. Lun-ven7h-8h30 La mélodie de bonne heure(portion classique) avec Marie-Chris-tine Trottier; lun-jeu 20h-22h Touteune musique musique classiques,avec Marie-Christine Trottier; sam 7h-10h, dim 7h-8h30 Café, Mozart et com-pagnie, dim 8h30-10h De tout choeur(musique chorale), avec IsabellePoulin, dim 10h-12h CarnetsAL Dans

les carnets d’Alain Lefèvre, avec AlainLefèvre; dim 12h-15h Chants Libre àMonique, avec Monique Giroux; dim19h-23h PLOP! Place à l’opéra!, avecSylvia L’Écuyer (webdiffusion sam13h-17h, en direct pendant la saisondu MetOp; rediffusion à la radio dim19h); O&Ch orchestre et choeur

VPR Vermont Public Radio. www.vpr.net. 800-639-6391. Burlington107.9FM; can be heard in the Mon-tréal area

73NOVEMBRE 2019

Consultez le site ClassicalPursuits.com

Voyages culturels En compagnie des géants de la littérature,

de l’art, et de la musique.

PETITES ANNONCESCLASSIF IED ADS

À VENDRE / FOR SALEPIANO À QUEUE WURLITZER GRAND PIANO(couleur chêne satiné) 5 pieds 4 pouces.$9,500. En excellente condition (819) 325-2336.

INSTRUMENTS À VENT : vente, réparation, location et accessoires. 1-866-528-9974.www.veraquin.com

PRINTING SOLUTIONS: Looking to printflyers, postcards, rack cards, brochers andposters, etc. Let La Scena Musicale help you.We know printers and can get you a goodprice. [email protected].

Orchestre Métropolitain à Carnegie Hall(Nov 22): 2 tickets/billets en parterrre (A-CC). [email protected].

COURS / LESSONSPOUR CHANTEURS, ORATEURS, COMÉDIENS,ENSEIGNANTS, projection, résonance, élocu-tion et justesse de la voix. Technique ances-trale. Tous niveaux et styles.www.belcantovoicestudio.com

COURS TROMPETTE, TROMBONE. 30 ansd'expérience +. Skype: 30$; domicile: 40$. 1eleçon gratuite. Herb [email protected] 514-703-8397

SERIOUS VIOLIN STUDENTS in search of gui-dance are invited to contact this experiencedinstructor and former member of one of Ca-nada's finest orchestras. Performance prepa-ration, orchestral excerpts, ensemblecoaching, etc. (514) 484-8118. Les élèvessérieux de violon désireux de se perfectionnersont invités à communiquer avec ce profes-seur expérimenté, ancien membre de l'un desmeilleurs orchestres du Canada. Préparation

à la scène, apprentissage des traits d'or-chestre, répétition d'ensembles, etc. (514)484-8118.

PIANO COURSES, all levels, preparation forconcerts, competitions, exams. Teacher withexperience, diploma (PhD in Music). Coursesin French, English or Polish. Near metro Joli-coeur or Monk. [email protected], justy-nagabzdyl.com

EMPLOIS / HELP WANTEDLa Scena Musicale seeks student interns orcoop students for Fall 2019. Full-time for 12weeks. Assistant editor (ideally a music stu-dent). Web Programmer, Sales. [email protected] or www.mySCENA.org

La Scena Musicale seeks a Web Program-mer. Ideally eligible for Emploi-Quebec. [email protected].

La Scena Musicale seeks graphist w/Quark,Illustator, Photoshop. [email protected].

La Scena Musicale seeks volunteer translators with an interest in music andthe arts. [email protected].

La Scena Musicale seeks volunteer writersacross Canada to review concerts, eventsand CDs. [email protected].

La Scena Musicale seeks bilingual ad salesrep. Hourly, commission. [email protected].

P, EDILMLFYWNFLWTILFYTBFIMLYTOO, Z

20$ / 140 caractères; 6$ /40 caractères additionnelsTél. : (514) 948-2520 / [email protected]

Special La Scena Musicale Subscription for Students

Abonnez-vous ! Tarif spécial pour les étudiants

NE PARTEZ PASSANS ELLE !DON’T LEAVE

SCHOOL WITHOUT IT!$25

INFO: [email protected]

www.myscena.org

sm25-3_FR_p66-73_Reg Cal_listings_V4_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:45 AM Page 73

Page 74: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 201974

Il est peu probable que la directrice généraleet conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal recherche la définition dumot « art ». Parmi les acceptions consignéespar le dictionnaire, Nathalie Bondil adopte-

rait volontiers la suivante : « expression parl’être humain d’un idéal esthétique, d’un sensde l’harmonie ou d’un intérêt pour des re-cherches formelles ou conceptuelles ». Elle dé-laisserait sûrement celle-ci : « ensemble desmoyens, des règles, des techniques concernantune activité, une profession ».

C’est la rencontre de personnes, d’idées et dedisciplines différentes qui constitue l’essencemême, la « valeur centrale » définie dans leManifeste pour un musée humaniste. Elle a écritce document en 2016, à l’occasion de l’inaugura-tion du Pavillon Michal et Renata Hornsteinpour la paix, dédié à l’art international et à l’édu-cation. Sa vision intègre et dépasse la missionoriginale du Musée qui est de « favoriser l’ap-préciation des beaux-arts chez le public ».

Mme Bondil a commencé au Musée desbeaux-arts en 1999 comme conservatriceavant d’être nommée à la direction du MBAMen 2007. « Cela a été un merveilleux chemine-ment; je ne m’attendais pas à séjourner autantd’années au Canada », a-t-elle avoué. Les mursde son bureau sont tapissés d’affiches desnombreuses expositions passées qui reflètentla programmation multidisciplinaire duMBAM. Le Musée a fait la part belle à la mode(Yves Saint Laurent, Jean Paul Gaultier), à laculture mondiale et populaire et à l’art contem-porain (Pérou : royaumes du Soleil et de laLune; Imagine : la ballade pour la paix de Johnet Yoko; Peter Doig : nulle terre étrangère).

Sous sa gouverne, le MBAM est devenu lemusée le plus visité au Canada. C’est le hui-tième musée le plus visité en Amérique duNord, accueillant 1,3 million de personnes parannée. Ses expositions temporaires ont étéexportées dans 35 villes. Par ses programmescommunautaires de sensibilisation qui intè-grent l’éducation, l’art-thérapie et, depuis peu,

la santé et le mieux-être – une première pourun musée en Amérique du Nord –, le MBAM anoué un partenariat avec 450 organismes.

Forte de ses expériences muséales à Paris età New York, Nathalie Bondil est venue àMontréal pour fins de perfectionnement pro-fessionnel avec l’intention d’y séjourner tem-porairement. Or, elle a décidé de s’y établir,trouvant dans cette ville le terreau propice audéveloppement de sa vocation. « Ici, je ne tra-vaille pas pour l’État ou un service public, maisbien pour le public. C’est vraiment différent, cen’est pas une bureaucratie centralisée, donc jepeux interagir avec la société. Le travail enéquipe apporte un éclairage différent et donneun sens tout autre de la mission et de la valeurau quotidien. Nous travaillons avec des béné-voles, des entreprises et des écoles dans le butde rendre cette institution plus pertinente. »

Elle a récolté de nombreux honneurs, dont leprestigieux prix Peter Herrndorf, décernéannuellement par l’organisme Business for theArts. Ce prix récompense le travail remarquable

PHOTO : STUDIO SPG LE PIGEON

par KRISTINE BEREY

Nathalie

BONDILConcilier les rôles

de conservatriceet d’entrepreneuse

ARTS VISUELS

sm25-3_FR_p74-75_Nathalie Bondil v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 13:06 Page 74

Page 75: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

75

de Nathalie Bondil dans ledéveloppement de parte-nariats avec des artistes,des médias et des chefsd’entreprise pour fairerayonner le MBAM auCanada et à l’étranger. Ellea également été nomméeChevalière de l’Ordre deMontréal.

L e p h i l a n t h r o p eMichael Audain, de laFondation du Musée d’artAudain, lui a fait éloge enla dépeignant comme une« conservatrice dotée decompétences entrepre-neuriales », une descrip-tion qui, selon elle, corres-pond à sa personnalité.« L’esprit d’entreprise estune grande source de pas-sion et d’anxiété, mais

pour moi, c’est une question d’occasions à sai-sir. J’aime le fait que les gens vous soutiennentquand vous voulez créer un projet, d’avoir uneéquipe pour le réaliser. » Mme Bondil chérit laliberté et le soutien qu’elle a trouvés au Canada :« Je pense que ce pays m’a permis de donner lemeilleur de moi-même. »

Elle mentionne qu’une administrationhorizontale, par opposition à verticale, donnelieu à une cocréation par l’amalgame des dif-férentes perspectives sur l’art. Elle n’aime pasque les spécialistes travaillent en vase clos.

« Le conservateur n’entrevoit qu’une pers-pective; or, il y a plusieurs façons de com-prendre l’art et d’en être touché. Je ne suis pasmusicologue, je ne sais pas lire une partition,mais je suis touchée par la musique. Uneœuvre d’art n’appartient pas à l’historien del’art. Elle peut être saisie selon différentsangles : la matière, le style, la civilisation, labiographie de l’artiste, la fonction. Pour moi,c’est comme un jeu. Nous avons toutes cesœuvres muettes qui possèdent ce langage uni-versel propre à toucher tout le monde. Nousdevons les faire parler. »

Mme Bondil affirme que les neurosciencesse sont penchées sur la question de l’émotionesthétique. Ce que nous ressentons lorsquenous contemplons une chose ou une per-sonne belle correspond à un besoin physiolo-gique qui émerge de la partie de notre cerveauque nous partageons avec les animaux.« Nous avons besoin d’être émus par labeauté », précise-t-elle. Elle croit que lesmusées ont un rôle à jouer en matière d’art-thérapie et de mieux-être.

Ainsi, on évaluera en novembre un projet-pilote créé en partenariat avec Médecins fran-cophones du Canada. Ce projet prévoit laprescription par des médecins de visites aumusée. C’est une initiative que la directrice du

MBAM souhaite mettre à la disposition detous les médecins à l’avenir.

Elle considère le flot d’images fournies parInternet comme une opportunité, et noncomme une menace, parce qu’il provoque uneprise de conscience et suscite un intérêt pourl’art. Toutefois, elle met en garde : « Nousdevons promouvoir et valoriser l’expérienceimmersive, celle que nous vivons lorsque nousécoutons un musicien ou regardons un tableauparce qu’elle est très différente. Nous devonsla distinguer de la plateforme qui diffuse l’art. »De plus en plus, ajoute-t-elle, les musées sontperçus comme un « lieu authentique et neutreoù l’on peut découvrir des choses réelles dansun monde de plus en plus virtuel ».

Avec la création de la Fondation Arte Musicaen 2008 et l’ouverture de la salle Bourgie en2011, le musée intègre la musique à sa pro-grammation pluridisciplinaire.

Nathalie Bondil aborde son rôle de conser-vatrice avec modestie. « Nous ne sommesjamais les propriétaires de la beauté, nous nefaisons que l’accueillir temporairement.Chaque objet possède différentes histoires eten aura d’autres après moi. [Travailler avecl’art], c’est une chance, un privilège et il est denotre devoir de protéger les œuvres pour lesgénérations futures. » Elle est bien conscienteque les œuvres avec lesquelles elle travaille ontune existence qui s’étend sur des centaines,voire des milliers d’années : « Beaucoup pluslongtemps que notre courte vie. »

TRADUCTION PAR LINA SCARPELLINI

Pour explorer davantage le Musée des beaux-arts deMontréal, la salle Bourgie et le programme d’art-théra-pie, visitez www.mbam.qc.ca

LSM

NOVEMBRE 2019

L

ARTS VISUELS

sm25-3_FR_p74-75_Nathalie Bondil v2_sm23-5_BI_pXX 19-10-29 13:07 Page 75

Page 76: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

76 NOVEMBRE 2019

HARRY ROSENphotos par TOM INOUE

Le regretté Dr Harry Rosen, dentiste reconnumondialement et professeur à l’UniversitéMcGill, était passionné par la pierre. Il laissederrière lui dix-huit œuvres à Montréal etToronto. www.drharryrosen.ca

sm25-3_FR_p76_Harry_Rosen_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 8:47 AM Page 76

Page 77: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

Quebec’s #1 Arts Magazine• 7 issues, 1 Arts Resource Guide• 25,000 copies/edition www.mySCENA.org

Le plus importantmagazine de la musiqueet de la culture au Québec• 7 numéros, 1 guide ressources des arts• 25 000 exemplaires/édition

LA SCENA MUSICALE

ÉDITION NATIONALE : 50 000 exemplaires; Mon-tréal, Ottawa-Gatineau, Québec, Toronto.

ÉDITION BILINGUE : 25 000 exemplaires ; Mon-tréal.

Septembre 2019Édition bilingue (25 000 exemplaires)Thèmes et guides : La rentrée culturelle ;Études primaires et secondaires ; Festivalsd’automne; La relève, Concours*Spécials : La jeunesseSortie : 2019-08-30Tombée publicitaire : 2019-08-23Maquettes : 2019-08-26Calendrier : 2019-08-16

Octobre 2019 Édition bilingue (25 000 exemplaires)*Spécials : Musique de chambre,ThéâtreSortie : 2019-09-27Tombée publicitaire : 2019-09-20Maquettes : 2019-09-23; Calendrier : 2019-09-15

Novembre 2019Édition nationale (50 000 exemplaires)Thèmes et guides : Études supérieures mu-sicales et artistiques; Académies d’été*Spécials : Opéra & Musique chorale, artsvisuelsSortie : 2019-11-1Tombée publicitaire : 2019-10-25Maquettes : 2019-10-25; Calendrier : 2019-10-18

Décembre 2019 - janvier 2020Édition bilingue (25 000 exemplaires)Thèmes et guides : Temps des fêtes; Idéescadeaux, festivals d’hiver*Spécials : L’industrie du disque, DanseSortie : 2019-11-29Tombée publicitaire : 2019-11-23Maquettes : 2019-11-25; Calendrier : 2019-11-15

Février - mars 2020Édition nationale (50 000 exemplaires)Thèmes et guides : L’amour, camps d’été demusique et d’arts*Spécials : Orchestres et chefs d’orchestre,Cinéma

Sortie : 2020-01-31Tombée publicitaire : 2020-01-24Maquettes : 2020-01-27; Calendrier : 2020-01-17

Avril - mai 2020Édition bilingue (25 000 exemplaires)Thèmes et guides : Festivals internationaux;Festivals de printemps*Spécials : Piano, La créativitéSortie : 2020-03-27Tombée publicitaire : 2020-03-20Maquettes : 2020-03-23Calendrier : 2020-03-13

Juin - juillet - août 2020Édition nationale (50 000 exemplaires)Thèmes et guides : Festivals canadiens demusique classique et des artsSortie : 2020-05-29Tombée publicitaire : 2020-05-22Maquettes : 2020-05-23Calendrier : 2020-05-15

sm25-3_FR_p77_ADS_QC#1_sm23-5_BI_pXX 2019-10-28 8:10 PM Page 1

Page 78: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019

LUC COURCHESNE, PRIX PAUL-ÉMILE-BORDUASLA MONTÉE DES ARTS NUMÉRIQUESpar NATHALIE DE HAN

78

L’artiste international Luc Courchesne, grand pionnier des artsnumériques, vient de recevoir la plus grande récompense en artsvisuels au Québec, le prix Paul-Émile-Borduas.

Luc Courchesne mène depuis toujours une démarche artistiqueinspirée et avant-gardiste. Professeur honoraire à l’Université de

Montréal, membre de l’Académie royale des arts du Canada et membrefondateur de la célèbre Société des arts technologiques (SAT) dont il adirigé (2004-2014) puis codirigé (2014-2017) le laboratoire derecherche Metalab, le créateur montréalais est le premier artiste numé-rique à remporter le prix Paul-Émile-Borduas. Un tel honneur est rendupossible par la toute récente révision des critères d’évaluation de la plusprestigieuse des distinctions en arts visuels, qui récompense mainte-nant une contribution exceptionnelle aux domaines des arts visuels, desmétiers d’arts ou des arts numériques au Québec. L’utilisation des tech-nologies de communication et de l’information est désormais reconnuepar l’institution, ce qui a permis de poser des candidatures issues dedomaines qui n’étaient pas reconnus auparavant.

Luc Courchesne s’intéresse principalement au domaine des artsmédiatiques et interactifs et le créateur a assimilé les nouveaux savoirsnécessaires à l’invention et à la réalisation de ses dispositifs, comme lathéâtralisation spatiale. Il a aussi conçu le système de signalisation desparcs du Québec, toujours en usage après plus de 40 ans, de même quele fameux sac Boule (1976) dont la production (québécoise !) n’a jamaiscessé. « J’ai toujours trouvé une façon de poursuivre ma démarche créa-trice et de suivre le fil de ma curiosité; mon approche reste la même –l’art doit toucher », dit le créateur. Il évoque volontiers l’étincelle res-sentie pendant l’Expo 67, lors de la visite du mémorable Pavillon dutéléphone et de son écran cylindrique qui recréait le principe des pano-ramas, très en vogue à la fin du XIXe siècle. Quand il voit l’expérience,il pense qu’elle va devenir très commune, sans soupçonner le niveau dedifficulté technique que cette réalisation implique ni l’importance dupoint de vue qu’elle sous-tend. Luc Courchesne étudie au College of Artand Design de Nouvelle-Écosse, qui a une posture plastique assez mar-quée et où il rencontre Michael Snow. Il gagne ensuite un cercle confi-dentiel qui gravite entre Halifax et New York, puis le légendaire labo-ratoire du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge,voué à la rencontre des arts et des technologies. Il croise notamment lesculpteur Christo, l’artiste plasticienne française Catherine Ikam,entrevoit des pistes de création inédites.

LE GRAND DÉFI ARTISTIQUELa démarche de Luc Courchesne se démarque par son intérêt pour laphotographie panoramique et sphérique. « J’ai conservé l’approche desarts visuels même si le cadre est devenu une fenêtre d’une forme quel-conque, à cause de la fragmentation des écrans – le grand défi artis-tique, c’est de convertir ce cadre en porte et de faire en sorte que le regar-deur la passe avec nous », reprend-il. Et il est beaucoup plus questionici de terrain d’expérience que de représentation. « Le passage de la cul-ture analogique à l’art numérique a donné de nouveaux accès auxartistes, qui ont pu inventer d’autres outils de création et amorcer autre-ment des réflexions originales. » La difficulté est de trouver un pointd’équilibre entre la recherche formelle très sérieuse et un peu aride etl’aspect narratif, aussi appelé storytelling dans le milieu.

Dans ses films, son ami de longue date François Girard contrôle lerythme et l’attention du spectateur; ce qu’il ne montre pas est souventplus important que ce qu’il montre. Alors qu’en immersif, on crée desmondes dans lequel le foyer de l’attention du participant échappe aucréateur, explique l’artiste numérique. Nous devenons des architectes,nous créons des mondes et ce passage de la deuxième dimension à latroisième, en temps réel, est ce qui caractérise les pratiques numé-riques, se réjouit le Québécois. Son œuvre de fiction Portrait n° 1(1990) est une rencontre déterminée avec un personnage qui a faitécole dans les programmes universitaires du monde entier, après avoiro b t e n u l e G r a n d p r i x d e l a p r e m i è r e b i e n n a l e d u N T TInterCommunication Center de Tokyo (1997) et le prix de distinctiondans la catégorie Interactive art des prix Ars Electronica (1999) à Linz,en Autriche (voir photo). Maintenant que la technologie est intégréeet anecdotique, on parle maintenant d’art et c’est ce qui compte, ren-chérit le Montréalais. 

L’attribution du prix Paul-Émile-Borduas surprend LucCourchesne, qui n’y pensait certainement pas. « Ce médium est encorefurtif, il n’a ni public ni économie; nous sommes presque tous des pro-fesseurs », explique l’artiste numérique qui a été le premier à menerses recherches tout en établissant sa titularisation, selon un processuséquivalent à celui qui est institué à la faculté des sciences. « J’ai ren-contré des étudiants extraordinaires et si j’ai quitté l’Université deMontréal en 2013, après avoir y avoir enseigné le design pendant vingt-sept ans, c’est pour donner tout le temps qui me reste à ma pratique. »Mais ce contact avec les jeunes qui en savent toujours plus que vous,Luc Courchesne ne veut pas le perdre. Il continuera donc à donner desconférences et s’engager dans des projets – pour se tenir à jour, commeil dit. « Je suis aussi grand-papa et au spectre de mes créations s’ajoutedorénavant la construction de cabanes. »

Curieux ? Visitez le www.courchel.net ou profitez de Nu au Paradis, une expositiondynamique et exportable qui expose en rappel la vie et le travail de Luc Courchesne,à la galerie Pierre-François Ouellette Art Contemporain. Du 9 novembre au 21décembre 2019. www.pfoac.com

LSM

PAYSAGE NO1, 1997PHOTO : RICHARD-MAX TREMBLAY

ARTS VISUELS

sm25-3_FR_p78-79_Luc Courchesne + Stephane Marceau_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 9:02 AM Page 78

Page 79: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

NOVEMBRE 2019 79

Il prend un soin incroyable pour que sesœuvres soient « la plus pure exaltation de lavie, qui s’y reflète de façon organique et inti-mement liée à l’humanité, sa précarité etson avenir. » Pour ce faire, l’artiste peintre

et sculpteur Stéphane Marceau ne cesse d’ex-plorer les innombrables possibilités que per-mettent les techniques/médiums tels que l’en-

caustique, la microcristalline, l’huile, l’argile,l ’acier et les minéraux. « Pour chaquesujet/idée/concept, il faut que je trouve lacombinaison idéale entre technique, maté-riaux et couleurs pour que l’œuvre soit une âmeunique suspendue comme un rêve qui était enattente entre les particules du matériel utilisé,dit-il. J’utilise les contrastes et les transpa-rences afin d’attiser l’émotion et qu’elle suscitecommunication et dialogue intérieurs. »

Cette conception poétique et exigeante afini par payer. Été 2017, son expositionFluidité, à la galerie de la Maison natale dupoète Louis-Honoré Fréchette, à Lévis,connaît un succès impressionnant. Ses toilesmises sous la thématique de moments de vieaux alentours du fleuve Saint-laurent révèlentce peintre émergent et son potentiel d’expres-sion artistique à travers le figuratif flou et lesdifférentes déclinaisons de l’art abstractif et latechnique de l’encaustique qui nous vient del’Antiquité et dont le procédé consiste en unmélange savant et minutieux de la cired’abeille naturelle, de résine de dammar et depigments purs. « Ma composition se révèle aufur et à mesure que les éléments se fusionnent

les uns aux autres et que la finalité de l’œuvreprend sa place dans l’espace-temps, dit-il.Tout ce que je lis et observe me pénètre et jeles redonne en images passées par mes filtresd’expériences personnelles qui émergent dece que la matière peut m’offrir. »

RENDEZ-VOUS À LA SAINT-JEAN-BAPTISTEEt comme un succès en appelle un autre, ilconnaît actuellement une grosse année. Il est entrain de réaliser une sculpture monumentale de150 tonnes qui intégrera le réaménagementcomplet des espaces extérieurs de la Maisonnatale de Louis-Honoré Fréchette pour en faireune destination culturelle et touristiquemajeure qui tirera pleinement profit du sitemagnifique face au fleuve pour l’organisation deconcerts extérieurs, d’expositions et des événe-ments et activités familiales, éducatives et artis-tiques. Cette œuvre relate par des sculptures depersonnages historiques des moments clés del’histoire de la ville de Lévis. Elle sera inauguréelors de la fête nationale du Québec.

www.marceauartist.com

LSM

STÉPHANE MARCEAUARTISTE PEINTRE ET SCULPTEURpar HASSAN LAGHCHA

PHOTO : CHRISTINE PELLETIER

Découvrez la scène artistique etmusicale montréalaise avec letout NOUVEAU Coffretdécouverte de La Scena : recevez

trois coffrets par la poste dont le contenusurprise (disques et billets pour des concertset des événements) sera adapté à vos goûtset préférences.

ARGENT : 99 $ (95 $ pour lesabonnés)• Chaque Coffret comprendra 2billets de concert (valeur de 60 $ ou+) et un disque (valeur de 20 $). •Valeur totale de 240 $ ou +

PLATINE : 299 $ (285 $ pour lesabonnés)

• Chaque coffret comprendradeux billets de valeur supérieure

(200 $ ou +), un disque ou unDVD (valeur de 20 $-40 $)et d’autres surprises(restaurants, bijoux, etc.) • Valeur totale : 660 $ et +

Type de concerts et événements :opéra, orchestres, musique de

chambre, musique chorale, musiquebaroque, danse, théâtre…Chaque Coffret comprendra deux billetsde concert et un disque; trois Coffretsseront envoyés sur une période dedouze mois. Un moyen amusant et abordable defaire des découvertes artistiques!Un formidable cadeau à s'offrir, ou àoffrir à un étudiant, un parent ou ungrand-parent.

514-948-2520 x 2 • www.mySCENA.org

ARTS VISUELS

sm25-3_FR_p78-79_Luc Courchesne + Stephane Marceau_sm23-5_BI_pXX 2019-11-01 9:02 AM Page 79

Page 80: sm25-3 FR p01 coverV1 sm21-7 pXX 2019-10-29 4:09 PM Page 1 · 2019. 11. 13. · J. WILLIAMS Harry Potter and the Sorcerer’s Stone (extraits) Concerto pour la main gauche BERLIOZSymphonie

sm25-3_FR_p80_LAScoverV1_sm22-4_BI_pXX 2019-10-29 4:14 PM Page 64