Sir Edward Bulwer Lytton - La Race à Venir

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    1/107AG

    LA

    EIEH

    ELO

    HA

    ADONAY

    AURIEL

    A A

    Editions d'Agap - Alain Trocm - Diffusion Gratuite

    La Race Venir

    Sir Edward Bulwer Lytton

    ISBN : 978 2 917040 02 7

    9HSMJLH*aeaach+

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    2/107

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    3/107

    Ddi

    MAX MLLEREN TMOIGNAGE DE RESPECT ET DADMIRATION.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    4/107

    PRFACE la Traduction franaise de 1888.

    Le lvre que nous avons sous les yeux est ben un roman, mas ce nest pas un roman commeles autres, car lauteur sest propos e nous raconter non ce qu aurat pu arrver her, ouautrefos, mas ce qu pourrat ben arrver ans quelques scles. Les murs qul pent

    ne sont pas les ntres n celles e nos anctres, mas celles e nos escenants. Il magne ben unepette fable la Jules Verne, et fent e supposer que la Race future exste s mantenant sousterre et natten, pour paratre la lumre u solel et pour nous extermner, que lheure o elletrouvera son habtaton actuelle trop trote. Mas cet artfice e narraton ne trompe personne, etl est vent que Bulwer Lytton a voulu nous onner une e e la faon e vvre et e penser enos arrre-neveux.

    Cest l une ambton lgtme, quoque lentreprse sot sngulrement hare. Il est perms echercher a evner ce que lavenr rserve notre espce. On connat le chemn quelle a parcouru ;on peut re o elle va. Sans oute on rsque fort e se tromper, mas un romancer ne rpon pase lexacttue e ses tableaux et e ses rcts ; on ne lu emane quun peu e vrasemblance.Quelquefos mme on est mons exgeant et lon se contente tre amus. Les Voyages e Gul-lver manquent absolument e vrasemblance, ce qu ne les empche pas tre un chef-uvresouvent mt, jamas gal. Il est vra que les fictons e Swft ne sont que es vrts guses etgrosses, et qul a crt sous une forme vertssante la plus amre satre quon at jamas fate un

    peuple, un scle, et mme u genre human.

    Lauteur e la Race future a penser son llustre evancer, car son hros est, chez les hom-mes u vngt-cnqume ou u trentme scle, ce que Gullver lu-mme est chez les chevaux upays es Houyhnms, le reprsentant une cvlsaton nfreure, un barbare gnorant et corrompuen excurson chez les sages. Il y a seulement cette ffrence que les chevaux e Swft ne sont quevertueux et heureux, tans que les Vrl-ya e Bulwer sont, en outre, fort savants. La vertu et lebonheur ne nous onneraent plus le une suprort complte s lon ny jognat une granepussance nustrelle fone sur une connassance approfone es secrets e la nature. Le mone

    a march, epus le temps e la rene Anne, et on ne se moque plus es mules e Newton ; cestau contrare sur eux que lon compte pour changer la face es choses.

    Mas l est ben malas magner es hommes nfinment plus savants que nous : les granes -couvertes ne se evnent qu mot. Il est, au contrare, facle magner es hommes melleursque nous ; les moles abonent sous nos yeux, et le pentre e lal trouve ans la ralt tous leslments u tableau qul veut tracer. Quan Bulwer suppose que nos escenants seront matresun agent plus subtl et plus fort que llectrct, et quls auront perfectonn lart e construrees automates jusqu peupler leurs habtatons e omestques en mtal, on est tent e le trouver

    ben tmrare. Mas quan l nous montre une soct o la guerre est nconnue, o personnenest pauvre, n ave e rchesses, n ambteux, o lon ne sat ce que cest quun malfateur, nousemeurons tous accor que cest l une soct parfate. Malheureusement lauteur ne prouve pasque les mervelleux progrs scentfiques qul est perms esprer ovent avor pour consquence

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    5/107

    un progrs non mons amrable e la moralt humane, n que les hommes soent assurs eevenr plus rasonnables que nous quan ls seront evenus ben plus savants.

    Comme un roman nest pas une monstraton,. lauteur ntat pas oblg e nous persuaer queles choses se passeront exactement comme l lamet. Il aurat alleurs pu rponue que lhuma-nt est lbre et quelle fera peut-tre e sa lbert un excellent usage. Il naffi rme pas quelle seraun jour auss rasonnable qul pent les Vrl-ya : mas cela pen elle, et appartent aux ph-losophes e ben tracer le tableau une ale flct pour lencourager marcher un pas plusrape ans la voe qu y conut.

    Assurment Bulwer a voulu nous reprsenter un tat e cvlsaton o les hommes jouraent ela plus grane somme e bonheur que comporte leur conton mortelle ; l a voulu auss nousapprenre quelles sont les contons e cet tat supreur, sur quelles nsttutons et sur quellescroyances ot tre fone la ct e ses rves. Il a crt son Utope, comme tant autres commePlaton, comme Tomas Morus, comme Fnelon, comme Fourer. Il na pas non plus chapp auxpges o sont tombs ses evancers. Il naccomplt que la mot e sa tche, et nous onne ben

    le une humant parfatement sage, mas non une humant parfatement heureuse.

    Les Vrl-ya ont peu e besons, et la satsfacton e leurs besons leur cote peu efforts ; loutlla-ge e lnustre est s perfectonn, que le traval est rserv aux seuls enfants. Les aultes nontren fare, pas e luttes soutenr, pas e angers vter. Ils se promnent ; ls causent ; lsse runssent ans es festns o rgne la sobrt ; ls entenent e la musque et resprent esparfums. Comme ls ovent sennuyer ! Ils nont n les motons e la guerre, n les plasrs e lachasse, car ls sont trop oux pour samuser tuer es btes noffensves. Ceux entre eux qu ontlesprt aventureux peuvent foner es colones, mas ls ne courent aucun rsque, et, alleurs, la

    place finra par leur manquer. Ou ben ls sapplquent nventer es machnes nouvelles et fareavancer la scence, ce qu ne ot pas tre la porte e tout le mone, ans une cvlsaton j ssavante et s ben outlle. Ils nont mme pas une lttrature trs florssante et sont oblgs e relreles ancens auteurs, pour y trouver la penture es passons ont ls sont exempts, es conflts qune sont plus e leur scle. Cette tranqullt me se reflte sur leur vsage qu a quelque choseauguste et e surhuman, comme le vsage es eux antques ; ce sont es hommes e marbre.Ils ne vvent pas.

    Des hommes mocres ont pu crre lenfer une manre sasssante ; le gne mme est m-

    pussant onner une e u paras, quon le place sur cette terre ou ans une autre ve. Cestque le bonheur suppose leffort et la lutte : or l ny a pas effort sans obstacle, e lutte sans a-versare. Nous ne pouvons pas, tels que nous sommes, magner la flct ans le repos perptuel,sans combat et sans rsque, cest--re sans le mal. Une soct pourvue nsttutons et e mursales, supprmant ou rusant 1extrme le rsque et le mal, assurerat ses membres un bon-heur que notre rason peut la rgueur concevor, mas qu chappe compltement notre mag-naton. Supprmez par la pense le chen, le loup et le boucher ; supposez un prntemps perptuelet es prs toujours verts sous un solel toujours mor : les moutons ne nous ferons pas encoreenve. Or on a beau fare : l y a toujours ans le paras un peu e moutonnere, mme quan on

    y met beaucoup e musque, beaucoup e parfums, et toutes les mervelles e. la mcanque.Parfos, quan nous sommes fatgus, quan nous sommes ngns, quan nous sommes cou-rags, nous rvons un mone melleur, o le traval sot facle, o lon nprouve pont e sr qu

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    6/107

    ne sot satsfat, et o lnjustce sot rgoureusement banne. Cest ans que le matelot, las treballott par les vagues, rve les losrs et la scurt e la terre ferme ; mas s qul se sera refat, lvoura e nouveau sembarquer : le anger et la pene lattrent ben vte ; sl se rsgne ne plusqutter le sol, cest qul est veux et us. Quan les annes lattacheront au rvage, l envera le sorte ses enfants ; l envera leurs souffrances et leurs prls, leurs courtes joes et leurs longs labeurs.Il rvera encore, mas avec trstesse, avec e pognants regrets : l rvera au temps o l hasarat sa

    ve pour conqurr ce repos mantenant oeux.Un jour, peut-tre, lhumant, assage et pacfie, se souvenra e nos scles e lutte et agta-ton. Alors les jeunes gens se planront e ntre pas ns ans un scle plus troubl, e ne pouvorpenser leur force, e ne pont trouver aversares combattre, obstacles vancre, aventu-res courr. Les hommes perfectonns e Bulwer porteront enve aux barbares que nous sommes.Ils se planront, plus justement que Musset, tre venus trop tar ans un mone trop veux.

    S lauteur e la Race future na pas meux russ que ses llustres evancers excter notreenthousasme en faveur e cet al qu ne reste susant que quan l reste vague, qu plt et

    sefface s quon veut lenfermer en es contours prcs, l a pourtant crt un lvre sngulrementntressant, qu amuse lmagnaton et qu fat penser. Il soulve, en passant, ben es questons ;l pose ben es problmes : sl ne lest rsout pas toujours notre gr, l nous onne u mons leplasr e voyager rapement travers les es, les systmes, les thores e la morale. Ajoutonsque, ans un temps o les Anglas parassent enclns amrer presque exclusvement les trom-phes e la force et les explots e la conqute, on est heureux e vor passer ans notre langue unlvre crt par un llustre crvan anglas, pour tracer et fare amer lmage une cvlsaton fon-e sur la justce, la pax et la fraternt.

    RAOUL FRARY.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    7/107

    LA RACE FUURE

    I

    Je sus n ***, ans les tats-Uns Amrque. Mes aeux avaent mgr Angleterresous le rgne e Charles II et mon gran-pre se stngua ans la Guerre e lIn-penance. Ma famlle joussat onc, par rot e nassance, une assez haute poston

    socale ; comme elle tat rche, ses membres taent regars comme ngnes e toute fonctonpublque. Mon pre se prsenta une fos aux lectons pour le Congrs : l fut battu une faon

    clatante par son talleur. Ds lors l se mla peu e poltque et vcu surtout ans sa bblothque.Jtas lan e tros fils et je fus envoy lage e seze ans ans la mre patre, pour compltermon ucaton lttrare, et auss pour commencer mon ucaton commercale ans une masone Lverpool. Mon pre mourut quelque temps aprs mon vngt et unme annversare ; javas ela fortune et u got pour les voyages et les aventures ; je renona onc penant quelques annes la poursute u tout-pussant ollar, et je evns un voyageur errant sur la surface e la terre.

    Dans lanne18.., me trouvant ***, je fus nvt par un ngneur, ont javas fat la connassance, vster les profoneurs e la 1a mne e ***, ans laquelle l tat employ.

    Le lecteur comprenra, avant la fin e ce rct, les rasons qu mempchent e sgner plusclarement ce strct, et me remercera sans nul oute e mtre abstenu e toute escrpton qupourrat le fare reconnatre.

    Permettez-mo onc e re, le plus brvement possble, que jaccompagnas lngneur ans ln-treur e la mne ; je fus s trangement fascn par ses sombres mervelles, je prs tant ntrt auxexploratons e mon am, que je prolongea mon sjour ans le vosnage, et escens chaque jourans la mne, penant pluseurs semanes, sous les votes et les galeres creuses par lart et par lanature ans les entralles e la terre. Lngneur tat persua quon trouverat e nouveaux filons

    ben plus rches ans un nouveau puts qul fasat creuser. En forant ce puts, nous arrvmes unjour un gouffre ont les paros taent enteles et calcnes, comme s cet abme et t ouvert quelque proe logne par une rupton volcanque. Mon am sy fit escenre ans une cage,aprs avor prouv latmosphre au moyen une lampe e sret. Il y emeura prs une heure.Quan l remonta, l tat excessvement ple et son vsage prsentat une expresson anxtpensve, ben ffrente e sa physonome ornare, qu tat ouverte, joyeuse et hare.

    Il me t en eux mots que la escente lu parassat angereuse et ne evat conure aucun r-sultat ; pus, suspenant les travaux e ce puts, l memmena ans les autres partes e la mne.

    out le reste u jour mon am me parut proccup par une e qu labsorbat. Il se montrat.tacturne, contre son habtue, et l y avat ans ses regars je ne sas quelle pouvante, comme sl

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    8/107

    avat vu un fantme. Le sor, nous tons asss seuls ans lappartement que nous occupons prse lentre e la mne, et je lu s : -

    - Dtes-mo franchement ce que vous avez vu ans le gouffre. Je sus sr que cest quelque chosetrange et e terrble. Quo que ce sot, vous en tes troubl. En parel cas, eux ttes valentmeux quune. Confiez-vous mo.

    Lngneur essaya longtemps e se rober mes questons ; mas, tout en causant, l avat recoursau flacon eau-e-ve avec une frquence tout fat naccoutume, car ctat un homme trs so-bre, et peu peu sa rserve cessa. Qu veut garer son secret evrat mter les anmaux et ne boreque e leau.

    - Je vas tout vous re, - scra-t-l enfin.

    - Quan la cage sest arrte, je me sus trouv sur une cornche e rocher ; au-essous e mo, legouffre, prenant une recton oblque senfonat une profoneur consrable, ont ma lampene pouvat pntrer lobscurt. Mas, ma grane surprse, une lumre mmoble et clatanteslevat u fon e labme. tat-ce un volcan ? Jen auras certanement sent la chaleur. Pour-tant l mportat absolument notre commune scurt clarcr ce oute. Jexamna les pentesu gouffre et me convanqus que je pouvas my hasarer, en me servant es anfractuosts et escrevasses u roc, u mons penant un certan temps. Je qutta la cage et me ms escenre. Amesure que je me rapprochas e la lumre, le gouffre slargssat, et je vs enfin, avec un tonne-ment que je ne pus vous crre, une grane route une au fon u prcpce, llumne, auss lonque ll pouvat stenre, par es lampes gaz places es ntervalles rgulers, comme ansles rues e nos granes vlles, et jentenas au lon comme un murmure e vox humanes. Je sas

    parfatement qul ny a pas autres mneurs que nous ans ce strct. Quelles taent onc cesvox ? Quelles mans humanes avaent pu nveler cette route et allumer ces lampes ? La croyancesuperstteuse, commune presque tous les mneurs, que les entralles e la terre sont habtes pares gnome ou es mons commenat semparer e mo. Je frssonnas la pense e escenreplus bas et e braver les habtants e cette valle ntreure. Je nauras alleurs pu le fare, sanscores, car, e lenrot o je me trouvas jusquau fon u gouffre, les paros u rocher taentrotes et lsses. Je revns sur mes pas avec quelque ffi cult. Cest tout.

    - Vous reescenrez?

    - Je evras, et cepenant je ne sas s josera.

    - Un compagnon file abrge le voyage et ouble le courage. Jra avec vous. Nous prenrons escores assez longues et assez fortes..., et.... excusez-mo.... mas vous avez assez bu ce sor. Il fautque nos pes et nos mans soent fermes eman matn.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    9/107

    II

    Le leneman matn les nerfs e mon am avaent reprs leur qulbre et sa curost ntat

    pas mons excte que la menne. Peut-tre ltat-elle plus : car l croyat vemment cequl mavat racont, et jen outas beaucoup ; non pas qul ft capable e mentr e

    propos lbr, mas je pensas qul stat trouv en proe une e ces hallucnatons, qu sass-sent notre magnaton ou notre systme nerveux, ans les enrots soltares et naccoutums, etpenant lesquelles nous onnons e formes au ve et es vox au slence.

    Nous chosmes sx veux mneurs pour sur veller notre escente ; et, comme la cage ne contenatquune personne la fos, lngneur escent le premer ; quan l eut attent la cornche surlaquelle l stat arrt la premre fos, la cage remonta pour mo. Je leus bentt rejont. Nous

    nous tons pourvus un bon rouleau e core.La lumre frappa mes yeux comme elle avat, la velle, frapp ceux e mon am. Louverture parlaquelle elle nous arrvat snclnat agonalement : cette clart me parassat une lumre atmos-phrque, non pas comme celle que onne le feu, mas ouce et argente comme celle une toleu nor. Quttant la cage, nous escenmes lun aprs lautre, assez fac1e ment, grce aux fenteses paros, jusqu lenrot o mon am stat arrt la velle ; ce ntat quune salle e roc justeassez spaceuse pour nous permettre e nous y tenr e front. A partr e cet enrot le gouffreslargssat rapement, comme un mmense entonnor, et je voyas stnctement, e l, la valle,

    la route, les lampes que mon compagnon mavat crtes. Il navat ren exagr. Jentenas lebrut qul avat entenu : un murmure confus et nescrptble e vox, un sour brut e pas.

    En mefforant e vor plus lon, japerus ans le lontan les contours un gran btment. Ce nepouvat tre un roc naturel, l tat trop symtrque, avec e grosses colonnes la faon es gyp-tens, et le tout brllat comme clar lntreur. Javas sur mo une pette lorgnette e poche, etje pus, lae e cet nstrument, stnguer, prs u btment ont je vens e parler, eux formesqu me semblaent es formes humanes, mas je nen tas pas sr. Dans tous les cas, ctaent estres vvants, car ls remuaent, et tous les eux sparurent lntreur u btment. Nous nousoccupmes alors attacher la core que nous avons apporte au rocher sur lequel nous nous trou-vons, lae e crampons et e grappns, car nous nous tons muns e tous les nstruments qupouvaent nous tre ncessares.

    Nous tons presque muets penant ce temps. On et t nous vor luvre que nous avonspeur entenre nos vox. Ayant assujett un bout e la core e faon le crore solement fixau roc, nous attachmes une perre lautre extrmt, et nous la fmes glsser jusquau sol, qu setrouvat envron cnquante pes au-essous. Jtas plus jeune et plus agle que mon compa-gnon, et comme ans mon enfance javas serv sur un navre, cette faon e manuvrer mtatplus famlre. Je rclama em-vox le rot e escenre le premer afin e pouvor, une fos enbas, mantenr le cble et faclter la escente e mon am. Jarrva san et sauf au fon u gouffreet lngneur commena escenre son tour. Mas l navat pas parcouru x pes, que lesnus que nous avons crus s soles, crent ; ou plutt le roc lu-mme nous traht et scroulasous le pos ; mon malheureux am fut prcpt sur le sol et tomba mes pes entranant ans

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    10/107

    sa chute es fragments e rocher, ont lun, heureusement assez pett, me frappa et me fit perreconnassance. Quan je reprs mes sens, je vs que mon compagnon ntat plus quune massenerte et entrement prve e ve. Au moment o je me penchas sur son caavre, plen af-flcton et horreur, jentens tout prs e mo un son trange tenant la fos u hennssementet u sffl ement ; en me tournant nstnct vers lenrot o partat le brut, je vs sortr unesombre fissure u rocher une tte norme et terrble, les mchores ouvertes, et me regarant avec

    es yeux farouches, es yeux e spectre affam : ctat la tte un monstrueux reptle, ressemblantau crocole ou lallgator, mas beaucoup plus gran que toutes les cratures e ce genre quejavas vues ans mes nombreux voyages. Dun bon je fus ebout et me ms fur e toutes mesforces en escenant la valle. Je marrta enfin, honteux e ma frayeur et e ma fute et revnsvers lenrot o javas lass le corps e mon am. Il avat sparu ; sans oute le monstre lavatj entran ans son antre et. vor. La core et les grappns taent encore lenrot o lstaent tombs, mas ls ne me onnaent aucune chance e retour : comment les rattacher en hautu rocher ? Les paros taent trop lsses et trop abruptes pour quun homme y pt grmper. Jtasseul ans ce mone trange, ans les entralles e la terre.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    11/107

    III

    Lentement et avec prcauton je men alla soltare le long e la route clare par les lam-

    pes, vers le btment que ja crt. La route elle-mme ressemblat aux grans passageses Alpes, traversant es montagnes rocheuses ont celle par laquelle jtas escenu for-

    mat un chanon. A ma gauche et ben au-essus e mo, stenat une grane valle, qu offrat mes yeux tonns es nces vents e traval et e culture. Il y avat es champs couverts unevgtaton trange, qu ne ressemblat en ren ce que javas vu sur la terre ; la couleur nen tatpas verte, mas plutt un grs e plomb terne, ou un rouge or.

    Il y avat es lacs et es russeaux qu semblaent enferms ans es rves artficelles ; les unstaent plens eau clare, les autres brllaent comme es tangs e naphte. A ma rote, es ravns

    et es fils souvraent ans les rochers ; ls taent coups e passages, vemment us au travalet bors arbres ressemblant pour la plupart es fougres ggantesques, au feullage une l-catesse exquse et parel es plumes ; leur tronc ressemblat celu u palmer. Dautres avaentlar e cannes sucre, mas plus grans et portant e longues grappes e fleurs. Dautres encoreavaent laspect normes champgnons, avec es troncs gros et courts, soutenant un large me,o penaent ou slanaent e longues branches mnces. Par evant, par errre, ct emo, auss lon que ll pouvat attenre, tout tncelat e lampes nnombrables. Ce mone sanssolel tat auss brllant et auss chau quun paysage talen m, mas lar tat mons lour etla chaleur plus ouce. Les habtatons ny manquaent pas. Je pouvas stnguer une certane s-

    tance, sot sur le bor un lac ou un russeau, sot sur la pente es collnes, nchs au mleu esarbres, es btments qu evaent assurment tre la emeure tres humans. Je pouvas mmeapercevor, quoque trs lon, es formes qu parassaent tre es formes humanes sagtant ansce paysage. Au moment o je marrtas pour regarer tout cela, je vs ma rote, glssant rape-ment ans lar, une sorte e pett bateau, pouss par es voles ayant la forme ales. Il passa etbentt sparut errre les ombres une fort. Au-essus e mo l ny avat pas e cel, mas lavote une grotte. Cette vote slevat e plus en plus mesure que le passage slargssat, ellefinssat par evenr nvsble au-essus une atmosphre e nuages qu la sparat u sol.

    En contnuant ma route, je tressalls tout coup : un busson qu ressemblat un norme amasherbes marnes, ml espces e fougres et e plantes larges feulles, comme lalos ou lecactus, slana un bzarre anmal e la talle et peu prs e la forme un am. Mas, commeaprs avor bon quelques pas l se retourna pour me regarer attentvement, je maperus qulne ressemblat aucune espce e am connue mantenant sur la terre, mas l me rappela aussttun mole en pltre, que javas vu ans un musum, une vart e llan quon t avor exstavant le luge. Lanmal ne parassat nullement farouche, car aprs mavor examn un moment,l commena patre sans trouble et sans crante ce snguler herbage.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    12/107

    IV

    Je me trouvas alors tout fat en vue u btment. Ou, l avat ben t lev par es

    mans humanes et creus en parte ans un gran rocher. Jauras suppos au premercoup l qul appartenat la premre proe e larchtecture gyptenne. La faae

    tat orne e grosses colonnes, slevant sur es plnthes massves et surmontes e chapteaux queje trouva, en les examnant e plus prs, plus orns et plus graceux que ne le comporte larchtec-ture gyptenne. De mme que le chapteau cornthen mte ans ses ornements la feulle acan-the, le chapteau e ces colonnes mtat le feullage e la vgtaton qu les entourat, comme esfeulles alos ou es feulles e fougres. A ce moment sortt u btment un tre.... human ;tat-ce ben un tre human ? Debout sur la grane route, l regara autour e lu, me vt et sap-procha. Il vnt quelques mtres e mo ; sa vue, sa prsence, me remplrent une terreur et un

    respect nescrptbles, et me clourent au sol. Il me rappelat les gnes symbolques ou monsquon trouve sur les vases trusques, ou que les peuples orentaux pegnent sur leurs spulcres :mages qu ont les trats e la race humane et qu appartennent cepenant une autre race. Iltat gran, non pas ggantesque, mas auss gran quun homme peut ltre sans attenre la tallees gants.

    Son prncpal vtement me parut consster en eux granes ales, croses sur la potrne et tom-bant jusquaux genoux ; le reste e son costume se composat une tunque et un pantalonune toffe fibreuse et mnce. Il portat sur la tte une sorte e tare, pare e perres prceuses, et

    tenat la man rote une mnce baguette un mtal brllant, comme e lacer pol. Mas ctatson vsage qu me remplssat une terreur respectueuse. Ctat ben le vsage un homme, masun type stnct e celu es races qu exstent aujourhu sur la terre. Ce ont l se rapprochatle plus parles contours et lexpresson, ce sont les sphnx sculpts, ont le vsage est s rguler anssa beaut calme, ntellgente, mystreuse. Son tent tat une couleur partculre, plus rappro-ch e celu e la race rouge que aucune autre vart e notre espce ; l y avat cepenant quel-ques ffrences : le ton en tat plus oux et plus rche, les yeux taent nors, grans, profons,brllants, et les sourcls essns presque en em-cercle. Il navat pont e barbe, mas je ne sasquo ans tout son aspect, malgr le calme e lexpresson et la beaut es trats, vellat en mo

    cet nstnct e prl que fat natre la vue un tgre ou un serpent. Je sentas que cette magehumane tat oue e forces hostles lhomme. A me sure qul sapprochat, un frsson glacalme sast, je tomba genoux et couvrs mon vsage e mes eux mans.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    13/107

    V

    Une vox saressa mo, un ton oux et muscal, ans une langue ont je ne comprs

    pas un mot ; cela servt pourtant ssper mes crantes. Je couvrs mon vsage et je re-gara. Ltranger (ja e la pene me cer lappeler un homme) mexamnat un

    regar qu semblat pntrer jusquau fon e mon cur. Il plaa alors sa man gauche sur monfront, et me toucha lgrement lpaule avec la baguette qul tenat ans la man rote. Leffet ece ouble contact fut magque. Ma terreur premre fit place une sensaton e plasr, e joe, econfiance en mo-mme et en celu qu se trouvat evant mo. Je me leva et parla ans ma pro-pre langue. Il mcouta avec une vsble attenton, mas ses regars notaent une lgre surprse ;l secoua la tte, comme pour me re qul ne comprenat pas. Il me prt alors par la man et meconust en slence vers lfice. La porte tat ouverte ou plutt l ny avat mme pas e porte.

    Nous entrmes ans une salle mmense, es lampes y brllaent parelles celles e lextreur, maselles rpanaent c une oeur balsamque. Le sol tat pav une mosaque e grans blocs emtaux prceux et couvert en parte une espce e natte. Une musque ouce onulat autour etau-essus e nous ; on et t quelle venat nstruments nvsbles et quelle appartenat naturel-lement ce leu, comme le murmure es eaux un paysage montagneux, ou le chant es oseauxaux bosquets que pare le prntemps.

    Une figure, plus smplement hablle que celle e mon gue, mas ans le mme genre, tat e-bout, mmoble prs u seul. Mon gue la toucha eux fos avec sa baguette, et elle se mt ausstt

    en mouvement glssant rapement et sans brut et effl eurant le sol. En la regarant avec attentonje vs que ce ntat pas une forme vvante, mas un automate. Deux mnutes envron aprs quleut sparu lautre bout e la salle, par une ouverture sans porte, em cache par es reaux,savana par le mme chemn un jeune garon envron ouze ans, ont les trats ressemblaenttant ceux e mon gue, que je jugea sans hster que ctat le pre et le fils. A ma vue, lenfantpoussa un cr et leva une baguette parelle celle e mon gue, comme pour me menacer; mas,sur un mot e son pre, l la lassa retomber. Ils sentretnrent alors un nstant et, tout en parlant,mexamnaent. Lenfant toucha mes vtements et me caressa le vsage avec une curost vente,en fasant entenre un son analogue au rre, mas avec une hlart plus contenue que celle quex-

    prme notre rre. out coup la vote e la chambre souvrt et l en escent une plate-forme,qu me sembla construte sur le mme prncpe que les ascenseurs ont on se sert ans les htels etans les entrepts pour monter un tage lautre.

    Ltranger plaa lenfant et lu-mme sur la plate-forme et me fit sgne e lmter; ce que je fis.Nous montmes rapement et srement, et nous nous arrtmes au mleu un corror garn eportes rote et gauche.

    Par une e ces portes, je fus conut ans une chambre meuble avec une spleneur orentale ; les

    murs taent couverts une mosaque e mtaux et e perres prceuses non talles, les coussnset les vans abonaent ; es ouvertures parelles es fentres, mas sans vtres, souvraent jus-quau plancher ; en passant evant ces ouvertures, je vs quelles conusaent e larges balcons,qu omnaent le paysage llumn. Dans es cages suspenues au plafon l y avat es oseaux

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    14/107

    une forme trange et au brllant plumage, qu se mrent chanter en chur ; leur vox rappelatcelle e nos bouvreuls. Des cassolettes or rchement sculptes remplssaent lar un parfumlceux. Pluseurs automates, semblables celu que javas vu, se tenaent mmobles et muetscontre les murs. Ltranger me fit placer avec lu sur un van et maressa e nouveau la parole ;je lu rpons encore, mas sans arrver le comprenre ou me fare comprenre.

    Je commenas alors ressentr plus vvement que je ne lavas fat abor leffet u coup quemavat port lclat u rocher tomb sur mo.

    Une sensaton e fablesse, accompagne e ouleurs agus et lancnantes ans la tte et ans lecou, sempara e mo. Je tomba la renverse sur mon sge, essayant en van touffer un g-mssement. A ce moment, lenfant, qu avat sembl me regarer avec plasr ou avec fiance,sagenoulla ct e mo pour me soutenr ; l prt une e mes mans entre les sennes, approchases lvres e mon front, en souffl ant oucement. En un nstant, la ouleur cessa ; un calme lan-gussant et lceux sempara e mo ; je menorms.

    Je ne sas pas comben e temps je resta ans, mas quan je mvella, jtas parfatement rta-bl. En ouvrant les yeux japerus un groupe e formes slenceuses, assses autour e mo avec lagravt et la qutue es Orentaux ; toutes ressemblaent plus ou mons mon gue ; les mmesales ployes, les mmes vlements, les mmes vsages e sphnx, avec les mmes yeux nors et letent rouge ; par-essus tout le mme type, race presque semblable lhomme, mas plus grane,plus forte, un aspect plus mposant, et nsprant le mme sentment nfinssable e terreur.Cepenant leurs physonomes taent ouces et calmes, et mme affectueuses ans leur expres-son. Chose trange ! l me semblat que ctat ans ce calme mme et ans ce mme ar e bontque rsat le secret e la terreur quls nspraent. Leurs vsages ne prsentaent pas plus ces res

    et ces ombres que le souc, le chagrn, les passons et le pch mprment sur la face es hommes,que le vsage es eux e marbre e lantqut, ou quaux yeux u chrten en eul nen montrele front pasble es morts.

    Je sents sur mon paule la chaleur une man ; ctat celle e lenfant. Il y avat ans ses yeuxune sorte e pt, e tenresse, comme celle quon peut ressentr la vue un oseau ou un pa-pllon blesss. Je me tourna ce contact.... jvta ces yeux. Je sentas vaguement que, sl lavatvoulu, lenfant aurat pu me tuer auss asment quun homme tue une mouche ou un papllon.Lenfant parut pen e ma rpugnance ; l me qutta et alla se placer prs une fentre. Les autres

    contnurent parler vox basse et, leurs regars, je pus mapercevor que jtas lobjet e leurconversaton. Lun eux, entre autres, semblat proposer avec nsstance quelque chose sur moncompte celu que javas abor rencontr et, par ses gestes, celu-c semblat prs acquescer,quan lenfant qutta tout coup son poste prs e la fentre, se plaa entre mo et les autres, com-me pour me protger, et parla rapement et avec anmaton. Par une sorte ntuton et ns-tnct, je sents que lenfant que javas abor crant plaat en ma faveur. Avant qul et fin,un autre tranger entra ans la chambre. Il me parut plus g que les autres, mas non pas veux ;sa physonome, mons calme et mons serene que celle es autres, quoque les trats fussent aussrgulers, me semblat plus rapproche e celle e ma propre race. Il couta tranqullement ce qu

    lu fut t, abor par mon gue, ensute par eux autres, et enfin par lenfant; pus l se tournaet saressa mo, non par es paroles, mas par es sgnes et es gestes. Je crus le comprenre,et je ne me trompa pas. Il me emanat o je venas. Jtens le bras et montra la route quejavas suve ; tout coup une e me vnt. Je tra mon portefeulle et esqussa sur une es pages

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    15/107

    blanches un essn grosser e la cornche e rocher, e la core et e ma propre escente ; pusje essna au-essous le fon u gouffre, la tte u reptle, et la forme nanme e mon am. Jeonna cet hroglyphe prmtf celu qu mnterrogeat ; aprs lavor examn gravement, lle onna son plus proche vosn, et mon esqusse fit ans le tour u groupe. Ltre que javasabor rencontr t alors quelques mots, lenfant sapprocha et regara mon essn, fit un sgnee tte, comme pour re qul en comprenat le sens et, retournant la fentre, l tent ses ales,

    les secoua une ou eux fos, et se lana ans lespace. Je bons ans un mouvement e surprse etcourus la fentre. Lenfant tat j ans lar, support par ses ales qul nagtat pas, commefont les oseaux ; elles taent leves au-essus e sa tte et semblaent le soutenr sans aucun efforte sa part. Son vol me parassat auss rape que celu un agle ; je remarqua qul se rgeatvers le roc o jtas escenu et ont les contours se stnguaent ans la brllante atmosphre.Au bout e peu e mnutes, l tat e retour, entrant par louverture o l tat part et jetantsur le sol la core et les grappns que javas abanonns ans ma escente. Quelques mots furentchangs vox basse ; un es tres prsents toucha un automate qu se mt ausstt en mouvementet glssa hors e la chambre ; alors le erner venu, qu stat aress mo par gestes, se leva, me

    prt par la man, et me conust ans le coulor. La plate-forme sur laquelle jtas mont nousattenat ; nous nous y plames et nous escenmes ans la premre salle o jtas entr. Monnouveau compagnon, me tenant toujours par la man, me conust ans une rue (s je pus lap-peler ans) qu stenat au el e lfice, avec es btments es eux cts, spars les unses autres par es jarns tout brllants une vgtaton rchement colore et e fleurs tranges.Au mleu e ces jarns, que vsaent es murs peu levs, ou sur la route, un gran nombreautres tres, semblables ceux que javas j vus, se promenaent gravement. Quelques-unses passants, s quls me vrent, sapprochrent e mon gue ; et leurs vox, leurs gestes, leursregars prouvaent quls lu aressaent es questons sur mon compte. En peu nstants une v-

    rtable foule nous entourat, mexamnant avec un vf ntrt comme s jtas quelque rare anmalsauvage. Mme en satsfasant leur curost, ls conservaent un manten grave et courtos ; et surquelques mots e mon gue, qu semblat prer quon nous lasst lbres, ls se retrrent avec unemajestueuse nclnaton e tte et reprrent leur route avec une tranqulle nffrence. Au mleue cette rue nous nous arrtmes evant un btment qu ffrat e ceux que nous avons ren-contrs jusque-l, en ce qul format tros cts une cour, aux angles e laquelle slevaent ehautes tours pyramales ; ans lespace ouvert se trouvat une fontane crculare e mensonscolossales, lanant une gerbe bloussante un lque qu me parut tre u feu. Nous entrmesans ce btment par une ouverture sans porte, et nous nous trouvmes ans une salle mmense

    o l y avat pluseurs groupes enfants, tous employs, me sembla-t-l, vers travaux, commeans une grane manufacture. Dans le mur, une norme machne tat en mouvement avec sesroues et ses cylnres ; elle ressemblat nos machnes vapeur, s ce nest quelle tat orne eperres prceuses et e mtaux et quelle parassat mettre une ple atmosphre phosphorescentee lumre changeante. Beaucoup e ces enfants travallaent quelque besogne mystreuse prse cette machne, les autres taent asss evant es tables. Je ne pus rester assez longtemps pourexamner la nature e leurs travaux. On nentenat pas une vox ; pas un es jeunes vsages nese tourna vers nous. Ils taent tous auss tranqulles et auss nffrents que pourraent ltre esspectres au mleu esquels passeraent naperues es formes vvantes.

    En quttant cette salle, mon compagnon me conust ans une galere garne e panneaux r-chement pents ; les couleurs taent mlanges or une faon barbare, comme les penturese Lous Cranach. Les sujets e ces tableaux me parurent rappeler les vnements hstorques e

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    16/107

    la race au mleu e laquelle je me trouvas. Dans tous l y avat es personnages, ont la pluparttaent semblables ceux que javas j vus, mas non pas tous hablls e la mme faon, n touspourvus ales. Il y avat auss es effi ges e vers anmaux et oseaux qu mtaent compl-tement nconnus : larrre-plan e ces tableaux reprsentat es paysages ou es fices. Autantque me permettat en juger ma connassance mparfate e lart e la penture, ces tableaux meparassaent un essn trs exact et un trs rche colors ; mas les tals nen taent pas str-

    bus aprs les rgles e composton aoptes par nos artstes : on peut re quls manquaentunt ; e sorte que leffet tat vague, confus, embarrassant ; on et t les fragments htrog-nes un rve artste.

    Nous entrmes alors ans une chambre e menson moyenne, ans laquelle tat assemblecomme je lapprs plus tar, la famlle e mon gue ; tous taent asss autour une table garnecomme pour le repas. Les formes qu y taent groupes taent la femme e mon gue, sa filleet ses eux fils. Je reconnus ausstt la ffrence entre les eux sexes, ben que les eux femmesfussent plus granes et plus fortes que les hommes, et. leurs physonomes, peut-tre encore plussymtrques e lgnes et e contours, navaent n la ouceur, n la tmt expresson qu onnetant e charmes la physonome es femmes quon vot l-haut sur la terre. La femme navat pasales, la fille avat es ales plus longues que celle es hommes.

    Mon gue pronona quelques mots, et toutes les personnes assses se levrent et, avec cette ou-ceur partculre e regars et e manres que javas j remarque et qu est vrament lattrbutcommun e cette race formable, elles me salurent leur faon, cest--re en posant lgre-ment la man rote sur la tte et en prononant un monosyllabe sffl ant et oux:

    - S.... S, qu quvaut : - Soyez le ben venu.

    La matresse e la mason me fit asseor alors auprs elle et remplt une assette or place evantmo es mets contenus ans un plat.

    Penant que je mangeas (et quoque les mets me fussent trangers, je mtonnas encore plus eleur lcatesse que e leur saveur nouvelle pour mo), mes compagnons causaent tranqullementet, autant que je pouvas le evner, en vtant par poltesse toute alluson recte ma personne,ans que tout examen mportun e mon extreur. Cepenant jtas la premre crature qulseussent encore vue qu appartnt notre vart terrestre e lespce humane, et ls me regaraent,par consquent, comme un phnomne cureux et anormal. Mas toute grossret est nconnue ce peuple, et lon ensegne aux plus jeunes enfants mprser toute monstraton vhmentemoton. Quan le repas fut termn, mon gue me prt e nouveau par la man et, rentrantans la galere, l toucha une plaque mtallque couverte e caractres bzarres et que je pensaavec rason evor tre u genre e nos tlgraphes lectrques. Une plate-forme escent, mascette fos elle remonta beaucoup plus haut que ans le premer fice o jtas entr, et nousnous trouvmes ans une chambre e menson mocre et ont le caractre gnral se rappro-chat e celu qu est famler aux habtants u mone supreur. Contre le mur taent placs esrayons qu me parurent contenr es lvres, et je ne me trompas pas : beaucoup entre eux taent

    petts comme nos n-12 amant, l taent fats comme nos lvres et rels ans e joles plaquese mtal. et l taent sperses es pces cureuses e mcanque ; es moles sans oute,comme on peut en vor ans le cabnet e quelque mcancen e professon. Quatre automates(ces pces e mcanque remplacent chez ce peuple nos omestques) taent mmobles comme

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    17/107

    es fantmes aux quatre angles e la chambre. Dans un enfoncement se trouvat une couche basse,un lt garn e coussns. Une fentre, ont les reaux, fats une sorte e tssu, taent trs ect, ouvrat sur un gran balcon. Mon hte savana sur ce balcon ; je ly suvs. Nous tons ltage le plus lev une es pyrames angulares ; le coup l tat une beaut solennelle etsauvage mpossble crre. Les vastes chanes e rochers abrupts qu formaent larrre-plan, lesvalles ntermares avec leurs mystreux herbages multcolores, lclat e eaux, ont beaucoup

    ressemblaent es russeaux e flammes roses, la clart serene rpanue sur cet ensemble pares myraes e lampes, tout cela format un spectacle ont aucune parole ne peut renre leffet ;l tat splene ans sa sombre majest, terrble et pourtant lceux.

    Mas mon attenton fut bentt strate e ce paysage souterran. out coup sleva, comme ve-nant e la rue au-essous e nous, le fracas une joyeuse musque ; pus une forme ale slanaans les ars ; une autre se mt sa poursute, pus une autre, pus une autre, jusqu ce quellesformassent une foule passe et nnombrable. Mas comment crre la grce fantastque e, cesformes ans leurs mouvements onuleux ? Elles parassaent se lvrer une sorte e jeu ou amu-sement, tantt se formant en escarons opposs, tantt se spersant ; pus chaque groupe se met-tat la sute e lautre, montant, escenant, se crosant, se sparant ; et tout cela en suvant lamesure e la musque quon entenat en bas : on et t la anse es Prs e la fable.

    Je regara mon hte un ar e fivreux tonnement. Je maventura poser ma man sur les gran-es ales croses sur sa potrne et, en le fasant, je sents passer en mo un lger choc lectrque.Je me recula avec terreur ; mon hte sourt, et, comme pour satsfare polment ma curost, ltent lentement ses ales. Je remarqua que ses vtements se gonflaent proporton, comme unevesse quon remplt ar. Les bras parurent se glsser ans les ales et, au bout un nstant, l selana ans latmosphre lumneuse et se mt planer, mmoble, les ales tenues comme un aglequ se bagne ans les rayons u solel. Pus l plongea, avec la mme rapt quun agle, ans unes groupes nfreurs, volant au mleu es autres et remontant avec la mme rapt. L-essustros formes, ans lune esquelles je crus reconnatre celle e la fille e mon hte, se tachrentu groupe et le suvrent, comme les oseaux se poursuvent enjouant ans les ars. Mes yeux,blous par la lumre et par les mouvements e la foule, cessrent e stnguer les volutons eces joueurs als, jusquau moment o mon hte se spara e la multtue et vnt se poser cte mo.

    Ltranget e tout ce que javas vu commenat agr sur mes sens ; mon esprt mme com-

    menat sgarer. Quoque peu port la superstton, quoque je neusse pas cru jusqualors quelhomme pt entrer en communcaton matrelle avec les mons, je fus sas e cette terreur ete cette agtaton volente qu persuaaent ans le moyen ge au voyageur soltare qul assstat un sabbat e ables et e sorcres. Je me souvens vaguement que jessaya, par es gestes v-hments, es formules exorcsme et es mots ncohrents, prononcs haute vox, e repoussermon hte complasant et pol ; je me souvens e ses oux efforts pour me calmer et mapaser, ela sagact avec laquelle l evna que ma terreur et ma surprse venaent e la ffrence e formeet e mouvement entre nous ; ffrence que le ploement e ses ales avat renue plus vsble ;e lamable sourre avec lequel l chercha ssper mes alarmes en lassant tomber ses ales sur le

    sol, pour me montrer que ce ntat quune nventon mcanque. Cette souane transformatonne fit quaugmenter mon effro, et comme lextrme terreur se fat souvent jour par lextrme t-mrt, je lu sauta la gorge comme une bte sauvage. En un nstant je fus jet terre commepar une commoton lectrque, et les ernres mages qu flottent evant mon souvenr, avant

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    18/107

    que je ne persse tout fat connassance, furent la forme e mon hte agenoull prs e mo,une man appuye sur mon front, et la belle figure calme e sa fille, avec ses grans yeux profons,nsonables, fixs attentvement sur les mens.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    19/107

    VI

    Je emeura ans cet tat nconscent penant pluseurs jours, et mme penant pluseurs

    semanes, selon notre manre e mesurer le temps. Quan je revns mo, jtas ansune chambre trange, mon hte et toute sa famlle taent runs autour e mo et, mon

    extrme, tonnement, la fille e mon hte maressa la parole ans ma langue maternelle, avec unlger accent tranger.

    - Comment vous trouvez-vous? - me emana-t-elle.

    Je fus quelques mnutes avant e pouvor surmonter ma surprse et re : -

    - Vous savez ma langue ?... Comment ?... Qu tes-vous ?...

    Mon hte sourt et fit sgne lun e ses fils qu prt alors sur la table un certan nombre e feullesmnces e mtal sur lesquelles taent tracs ffrents essns : une mason, un arbre, un oseau,un homme, etc.

    Dans ces essns, je reconnus ma manre. Sous chaque figure tat crt son nom ans ma langueet e ma man ; et au-essous, ans une autre crture, un mot que je ne pouvas pas lre.

    - Cest ans que nous avons commenc, - me t mon hte, - et ma fille Zee, qu appartent auCollge es Sages, a t votre professeur et le ntre.

    Zee plaa alors evant mo autres feulles sur lesquelles taent crts e ma man, abor esmots, pus es phrases. Sous chaque mot et chaque phrase se trouvaent es caractres trangestracs par une autre man. Je comprs peu peu, en rassemblant mes es, quon avat ans crun grosser ctonnare. Lavat-on fat penant que je ormas ?

    - En vol assez, - t Zee un ton autort. - Reposez-vous et mangez.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    20/107

    VII

    On massgna une chambre ans ce vaste fice. Elle tat meuble une faon charmante

    et fantastque, mas sans cette magnficence e perres et e mtaux prceux, qu ornatles appartements plus publcs. Les murs taent tenus e nattes verses, fates avec les

    tges et les fibres es plantes, et le parquet tat couvert e la mme faon.

    Le lt navat pas e reaux. Ses supports en fer reposaent sur es boules e crstal. Les couverturestaent une matre fine et blanche, qu ressemblat au coton. Pluseurs tablettes portaent eslvres. Un enfoncement, ferm par es reaux, communquat avec une volre remple oseauxchanteurs, ans lesquels je ne reconnus pas une seule es espces que javas vues sur la terre, s cenest une jole espce e tourterelles, ffrant cepenant es ntres en ce quelle avat sur la tte

    une huppe e plumes bleutres. On avat apprs tous ces oseaux chanter es ars rgulers, etls passaent e beaucoup nos bouvreuls savants, qu ne peu vent gure aller au el e euxmorceaux et ne peuvent pas, je cros, chanter en parte. On aurat pu se crore lOpra quanon coutat les concerts e cette volre. Ctaent es uos, es tros, es quatuors et es churs,tous nots et arrangs comme ans nos morceaux e musque. S je voulas fare tare les oseaux,je navas qu trer un reau sur la volre, et leur chant cessat s quls se trouvaent anslobscurt. Une autre ouverture servat e fentre, sans vtre, mas s lon touchat un ressort, unvolet slevat u plancher ; l tat form une substance mons transparente que le verre, assezcepenant pour lasser passer le regar. A celle fentre tat attach un balcon, ou plutt un jar-

    n suspenu, o se trouvaent es plantes graceuses et es fleurs brllantes. Lappartement et sespenances avaent onc un caractre trange ans ses tals, et pourtant ans son ensemble lrappelat les habtues e notre luxe moerne ; l et exct lamraton s on lavat trouv attach la emeure une uchesse anglase ou au cabnet e traval un auteur franas la moe. Avantmon arrve, ctat la chambre e Zee ; elle me lavat graceusement ce.

    Quelques heures aprs le rvel ont ja parl ans le chaptre prcent, jtas tenu seul sur macouche essayant e fixer mes penses et mes conjectures sur la nature u peuple au mleu uquelje me trouvas, lorsque mon hte et sa fille Zee entrrent ans ma chambre. Mon hte, parlant

    toujours ma langue, me emana, avec beaucoup e poltesse, sl me serat agrable e causer ous je prfras rester seul. Je rpons que je sera trs honor et trs charm e cette occason ex-prmer ma grattue pour lhosptalt et les poltesses ont on me comblat ans un pays o jtastranger, et en apprenre assez sur les murs et les coutumes pour ne pas rsquer offenser meshtes par mon gnorance.

    En parlant, je mtas naturellement lev ; mas Zee, ma grane confuson, moronna graceu-sement e me recoucher, et l y avat ans sa vox et ans ses yeux, quelque oux quls fussentalleurs, quelque chose qu me fora obr. Elle sasst alors sans faon au pe e mon lt, tans

    que son pre prenat place sur un van quelques pas e nous.Mas e quelle parte u mone venez-vous onc ? - me emana mon hte, - que nous noussemblons rcproquement s tranges ? Ja vu es spcmens e presque toutes les races qu ff-rent e la ntre, lexcepton es sauvages prmtfs qu habtent les portons les plus soles et

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    21/107

    les plus lognes e notre mone, ne connassant autre lumre que celle es feux volcanqueset se contentant errer ttons ans lobscurt, comme font beaucoup tres qu rampent, quse tranent, ou mme qu volent. Mas, coup sr, vous ne pouvez fare parte une e ces trbusbarbares, et, un autre ct, vous ne parassez appartenr aucun peuple cvls.

    Je me sents quelque peu pqu e cette ernre observaton et je rpons que javas lhonneurappartenr une es natons les plus cvlses e la terre ; et que, quant la lumre, tout enamrant le gne et la magnficence avec lesquels mon hte et ses conctoyens avaent russ llu-mner leurs rgons mpntrables au solel, je ne pouvas cepenant comprenre quaprs avor vules globes clestes, on pt comparer leur clat les lumres artficelles nventes pour les besonses hommes. Mas mon hte sat qul avat vu es spcmens e la plupart es races ffrentese la senne, lexcepton es malheureux barbares ont l mavat parl. tat-l onc possble qulne ft jamas venu la surface e la terre, ou ne parlat- l que e races enfoues ans les entrallesu globe ?

    Mon hte gara quelque temps le slence ; sa physonome montrat un egr e surprse que les

    gens e cette race manfestent rarement ans les crconstances mme les plus extraornares. MasZee montra plus e sagact.

    - u vos ben, mon pre, scra-t-elle,

    - qul y a e la vrt ans les velles tratons ; l y a toujours e la vrt ans toutes les tratonsqu ont cours en tout temps et chez toutes les trbus.

    - Zee, - t mon hte avec ouceur, - tu appartens au Collge es Sages et tu os tre plus savanteque je ne le sus ; mas comme Drecteur u Consel e la Conservaton es Lumres, l est emon evor e ne ren crore que sur le tmognage e mes propres sens.

    Alors, se tournant vers mo, l maressa pluseurs questons sur la surface e la terre et sur les corpsclestes ; quelque son que je prsse e lu rponre e mon meux, je ne parus n le satsfare nle convancre. Il secoua tranqullement la tte et, changeant un peu brusquement e sujet, l meemana comment, e ce qul se plasat, appeler un mone, jtas escenu ans un autremone. Je rpons que sous la surface e la terre l y avat es mnes contenant es mnraux oumtaux ncessares nos besons et nos progrs ans les arts et 1nustre ; je lu explqua alorsbrvement comment, en explorant une e ces mnes, mon malheureux am et mo avons aperu

    e lon les rgons ans lesquelles nous tons escenus et comment notre tentatve lu avat cotla ve. Je onna comme tmons e ma vract la core et les grappns que lenfant avat rapportsans lfice o javas abor t reu.

    Mon hte se mt alors me questonner sur les habtues et les murs es races e la surface e laterre, surtout e celles que je regaras comme les plus avances ans cette cvlsaton qul fins-sat volonters : lart e rpanre ans une communaut le tranqulle bonheur qu est lapanageune famlle vertueuse et ben rgle. Naturellement sreux e reprsenter sous les couleurs lesplus favorables le mone o je venas, je passa lgrement, quoque avec nulgence, sur les ns-

    ttutons antques et j en caence e lEurope, afin e mtenre sur la graneur prsente etla prmnence future e cette gloreuse Rpublque Amrcane, ans laquelle lEurope cherche,non sans jalouse, un mole et evant laquelle elle tremble en prvoyant son estn. Chosssantcomme exemple e la ve socale aux tats-Uns la vlle o le progrs marche avec le plus e rap-

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    22/107

    t, je me lana ans une escrpton anme es murs e New-York. Mortfi e vor, la phy-sonome e mes auteurs, que je ne prousas pas lmpresson favorable laquelle je mattenas,je mleva plus haut ; jnssta sur lexcellence es nsttutons mocratques, sur la manre ontelles fasaent rgner un tranqulle bonheur par le gouvernement un part, et sur la faon ontelles rpanaent ce bonheur ans les masses en prfrant, pour lexercce u pouvor et lacqus-ton es honneurs, les ctoyens les plus nfimes sous le rapport e la fortune, e lucaton et u

    caractre. Je me souvns heureusement e la prorason un scours sur lnfluence purfiante ela mocrate amrcane et sur sa propagaton future ans le mone enter ; scours prononcpar un certan snateur loquent (pour le vote snatoral uquel une compagne e chemn e fer, laquelle appartenaent mes eux frres, venat e payer 20 000 ollars) et je termna en rptantses brllantes prctons sur lavenr magnfique qu sourat lhumant, quan le rapeau ela lbert flotterat sur tout un contnent, alors que eux cents mllons e ctoyens ntellgents,habtus s lenfance lusage quoten u revolver, applqueraent lUnvers pouvant lesoctrnes u patrote Monro

    Quan jeus fin, mon hte secoua oucement la tte et tomba ans une rvere profone, enfasant sgne sa fille et mo e rester slenceux penant qul rflchssat. Au bout un certantemps, l t un ton sreux et solennel :

    - S vous pensez, comme vous le tes, que, quoque tranger, vous avez t ben trat par mo etles mens, je vous ajure e ne ren rvler e votre mone aucun e mes conctoyens, monsque, aprs rflexon, je ne vous permette e le fare. Consentez-vous cette e mane ?

    - Je vous onne ma parole e me conformer vos srs, - s-je un peu surprs.

    Et jtens ma man rote pour sasr la senne. Mas l plaa oucement ma man sur son frontet sa man rote sur ma potrne, ce qu est, pour cette race, une manre e sengager pour touteespce e promesse ou oblgaton verbale. Pus, se tournant sa fille, l t : -

    - Et to, Zee, tu ne rpteras personne ce que ltranger a t, ou pourra re, sot to, sot mo,un mone autre que celu o nous vvons.

    Zee se leva et basa son pre sur les tempes, en sant avec un sourre : -

    - La langue une Gy est lgre, mas lamour peut la ler. Et, mon pre, s lu crans quun mot

    e to ou e mo pusse exposer ltat au anger, par le sr explorer un mone nconnu, unevague u vrl convenablement arrange, neffacera-t-elle pas e notre mmore ce que ltrangernous a t ?

    - Quest-ce que le vrl ? - emana-je.

    L-essus Zee commena une explcaton ont je comprs fort peu e chose, car l ny a ansaucune langue que je connasse aucun mot qu sot synonyme e vrl. Je lappelleras lectrct, sce nest qul embrasse ans ses branches nombreuses autres forces e la nature, auxquelles, ansnos nomenclatures scentfiques, on assgne ffrents noms, tels que magntsme, galvansme, etc.Ces peuples croent avor trouv ans le vrl lunt es agents naturels, unt que beaucoup e ph-losophes terrestres ont souponne et ont Faraay parle sous le nom plus rserv e corrlaton.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    23/107

    Je sus epus longtemps avs, t cet llustre exprmentateur, et mon opnon est evenuepresque une convcton commune, je cros, beaucoup autres ams es scences naturelles, queles formes vares sous les quelles les forces e la matre nous sont manfestes ont une communeorgne ; ou, en autres termes, quelles sont en corrlaton recte et ans une penance mu-tuelle, e sorte quelles sont pour ans re convertbles les unes ans les autres, et que leur actonpeut tre ramene une commune mesure, un quvalent commun.

    Les phlosophes souterrans affi rment que par leffet u vrl, que Faraay appellerat peut-tre lemagntsme atmosphrque, ls ont une nfluence sur les varatons e la temprature, ou, en lan-gage vulgare, sur le temps ; que par autres effets, vosns e ceux quon attrbue au mesmrsme, llectrobologe, la force oque, etc., mas applqus scentfiquement par es conucteurs evrl, ls peuvent exercer sur les esprts et les corps anmaux ou vgtaux un pouvor qu passetous les contes fantastques e nos rveurs. Ils onnent tous ces effets le nom commun e vrl.Zee me emana s, ans mon mone, on ne savat pas que toutes les facults e lesprt peuventtre surexctes un pont ont on na pas le penant la velle, au moyen e lextase ou vson,penant laquelle les penses un cerveau peuvent tre transmses un autre et les connassances schanger ans rapement. Je rpons quon racontat parm nous es hstores relatves ces ex-tases ou vsons, que jen avas beaucoup entenu parler et que javas vu quelque chose e la faonont on les prousat artficellement, par exemple, ans la clarvoyance magntque ; mas queces exprences taent tombes ans loubl ou ans le mprs, en parte cause es mposturesgrossres auxquelles elles onnaent leu, en parte, parce que, mme quan les effets sur certanesconsttutons anormales se prousaent sans charlatansme, cepenant lorsquon les examnat eprs et qu on les analysat, les rsultats en taent peu satsfasants ; quon ne pouvat sy appuyerpour tablr un systme e connassances vraes, ou sen servr ans un but pratque ; e plus,

    que ces exprences taent angereuses pour les personnes crules par les supersttons quellestenaent fare natre. Zee couta ma rponse avec une attenton plene e bont et me t quees exemples semblables e trompere et e crult avaent t frquents ans leurs exprencesscentfiques, quan la scence tat encore ans lenfance, alors quon reoutat les proprts uvrl, mas quelle rservat une scusson plus approfone e ce sujet pour le moment o je serasplus en tat y prenre part. Elle se contenta ajouter que ctat par le moyen u vrl, tans quejavas t ms en extase, quon mavat ensegn les ruments e leur langue ; et que son pre etelle, qu, seuls e la famlle, staent onn la pene e surveller lexprence, avaent acqus ansune connassance plus grane e ma langue, que mo e la leur ; abor parce que ma langue tat

    beaucoup plus smple que la leur et comprenat ben mons es complexes; et ensute parceque leur organsaton tat, grce une culture hrtare, beaucoup plus souple que la menneet plus capable acqurr promptement es connassances. Dans mon for ntreur, je outa ecette ernre asserton ; car ayant eu au cours une ve trs actve loccason aguser mon esprt,sot chez mo, sot ans mes voyages, je ne pouvas amettre que mon systme crbral fut pluslent que celu e gens qu avaent toute leur ve la clart es lampes. Penant que je fasas cetterflexon, Zee rgea tranqullement son nex vers mon front et menormt.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    24/107

    VIII

    En mvellant, je vs ct e mon lt lenfant qu avat apport la core et les grappns

    ans lfice o lon mavat fat entrer abor, et qu, comme je lapprs plus tar, tatla rsence u magstrat prncpal e la trbu. Lenfant, ont le nom tat a, prononcez

    ar-, tat le fils an u magstrat. Je maperus que penant mon erner sommel, ou pluttma ernre extase, javas fat plus e progrs ans la langue u pays et que je pouvas causer avecune faclt relatve.

    Cet enfant tat sngulrement beau, mme pour la belle race laquelle l appartenat ; l avat lartrs vrl pour son ge, et lexpresson e sa physonome tat plus vve et plus nergque que celleque javas remarque sur les figures serenes et calmes es hommes. Il mapportat les tablettes sur

    lesquelles javas essn ma escente et o javas auss esquss la tte u monstre qu mavat fatqutter le caavre e mon am. En me montrant cette porton u essn, a maressa quelquesquestons sur la talle et la forme u monstre, et sur la caverne ou gouffre ont l tat sort. Ln-trt qul prenat mes rponses semblat assez sreux pour le tourner quelque temps e toutecurost sur ma personne et mes antcents. Mas mon gran embarras, car je me souvenas ela parole onne mon hte, l me emana o je venas. A cet nstant mme, Zee entra heu-reusement et entent sa queston.

    - a - lu t-elle, - onne notre hte tous les rensegnements qul te emanera, mas ne lu

    en emane aucun en retour. Lu emaner qu l est, o l vent, ou pourquo l est c, seratmanquer la lo que mon pre a table pour cette mason.

    - Cest ben, - t a, posant sa man sur son cur.

    A partr e ce moment, cet enfant, avec lequel je me la trs ntmement, ne maressa jamas uneseule es questons ans ntertes.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    25/107

    IX

    Plus tar seulement, aprs es extases rptes, mon esprt evnt plus capable changer

    es es avec mes htes et e comprenre plus compltement es ffrences e mursou e coutumes qu mavaent abor trop tonn pour que ma rason pt les sasr ;

    alors seulement je pus recuellr les tals suvants sur lorgne et lhstore e cette populatonsouterrane, qu forme une parte une grane famlle e natons appele les Ana.

    Suvant les tratons les plus ancennes, les. anctres e cette race avaent habt un mone stuau-essus e celu quhabtaent leurs escenants. Ceux-c conservaent encore ans leurs archveses lgenes relatves ce mone supreur et o lon parlat une vote o les lampes ntaentallumes par aucune man humane. Mas ces lgenes taent regares par la plupart es com-

    mentateurs comme es fables allgorques. Suvant ces tratons, la terre elle-mme, la ate oelles remontaent, ntat pas ans son enfance mas ans les ouleurs et le traval une proe etranston et sujette e volentes rvolutons e la nature. Par une e ces rvolutons, la portonu mone supreur habte par les anctres e cette race savat t soumse e granes nona-tons, non pas subtes, mas grauelles et rrsstbles ; quelques nvus seulement chapprent la estructon. Est-ce l un souvenr e notre Dluge hstorque et sacr ou aucun autre escataclysmes antreurs au Dluge et sur lesquels les gologues scutent e nos jours ? Je ne sas,mas s lon rapproche la chronologe e ce peuple e celle e Newton, on vot que la catastropheont l parle aurat arrver pluseurs mllers annes avant No. Dautre part, lopnon e

    ces crvans souterrans ne saccore pas avec celle qu est la plus rpanue parm les gologuessreux, en ce quelle suppose lexstence une race humane sur la terre une ate ben antreure lpoque o les gologues placent la formaton es mammfres. Quelques membres e la racenfortune, ans envahe par le Dluge, avaent, penant la marche progressve es eaux, cherchun refuge ans es cavernes stues sur les plus hautes montagnes et, en errant ans ces profon-eurs, ls perrent pour toujours le cel e vue. oute la face e la terre avat t change par cettegrane rvoluton ; la terre tat evenue mer et la mer tat evenue terre. On mapprt comme unfat ncontestable que, mme mantenant, ans les entralles e la terre on pouvat trouver es res-tes habtatons humanes ; non pas es huttes ou es antres, mas e vastes cts ont les runes

    attestent la cvlsaton es races qu florssaent avant le temps e No ; ces races ne ovent oncpas tre mses au rang e celles que lhstore naturelle caractrse par lusage u slex et lgnoranceu fer.

    Les fugtfs avaent emport avec eux la connassance es arts quls exeraent sur la terre, la tra-ton e leur culture et e leur cvlsaton. Leur premer beson ut tre e remplacer la lumrequls avaent perue ; et aucune poque, mme ans la proe prhstorque, les races souterra-nes, ont fasat parte la trbu o je vvas, ne parassent avor t trangres lart e se procurere la lumre au moyen es gaz, u manganse, ou u ptrole. Ils staent habtus ans le mone

    supreur lutter contre les forces e la nature, et la longue batalle quls avaent soutenue contreleur vanqueur, lOcan, ont lnvason avat ms es scles saccomplr, les avat renus hables ompter les eaux par es gues et es canaux. Cest cette hablet quls urent leur salut ansleur nouveau sjour.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    26/107

    - Penant pluseurs gnratons, - me t mon hte avec une sorte e mprs et horreur, - nosanctres grarent leur nature et abrgrent leur ve en mangeant la char es anmaux, ontpluseurs espces avaent, leur exemple, chapp au Dluge, en cherchant un refuge ans les pro-foneurs e la terre ; autres anmaux, quon suppose nconnus au mone supreur, taent uneproucton e ces rgons souterranes.

    A lpoque o ce que nous appellerons lge hstorque se gageat u crpuscule e la traton,les Ana taent j tabls en ffrents tats et avaent attent un egr e cvlsaton analogue celu ont joussent en ce moment sur la terre les peuples les plus avancs. Ils connassaentpresque toutes nos nventons moernes, y comprs lemplo e la vapeur et u gaz. Les ffrentspeuples taent spars par es rvalts volentes. ls avaent es rches et es pauvres ; ls avaentes orateurs et es conqurants ; ls se fasaent la guerre pour une provnce ou pour une e.Quoque les vers tats reconnussent verses formes e gouvernement, les nsttutons lbrescommenaent avor la prponrance ; les assembles populares avaent plus e pussance ;la rpublque exsta bentt partout ; la mocrate, que les poltques europens les plus clarsregarent evant eux comme le terme extrme u progrs poltque et qu omne encore parmles autres trbus u mone souterran, consres comme barbares, na lass aux Ana supreurs,comme ceux chez lesquels je me trouvas, que le souvenr un es ttonnements les plus grosserset les plus gnorants e lenfance e la poltque. Ctat lge e lenve et e la hane, es perp-tuelles rvolutons socales plus ou mons volentes, es luttes entre les classes, et es guerres tat tat. Cette phase ura cepenant quelques scles, et fut termne, au mons chez les populatonsles plus nobles et les plus ntellgentes, par la couverte grauelle es pouvors latents enfermsans ce flue qu pntre partout et quls sgnaent sous le nom e vrl.

    Daprs ce que me t Zee qu, en qualt e savant professeur u Collge es Sages, avat tuces matres avec plus e son quaucun autre membre e la famlle e mon hte, on peut proureet scplner ce flue e faon sen servr comme un agent tout-pussant sur toutes les formese la matre anme et nanme. Il trut comme la foure ; applqu autre faon, l onne la ve plus e plntue et e vgueur ; l gurt et prserve ; cest surtout e ce flue que lon sesert pour gurr les malaes, ou plutt pour aer lorgansaton physque recouvrer lqulbrees forces naturelles, et par consquent se gurr elle-mme. Parce flue on se fraye es chemnsen fenant les substances les plus ures, on ouvre es valles la culture au mleu es rocs e cesserts souterrans. Cest e ce flue que ces peuples extraent la lumre e leurs lampes ; ls latrouvent plus rgulre, plus ouce et plus sane que la lumre proute par les autres matresnflammables ont ls se servaent jusque-l.

    Mas la poltque surtout fut transforme par la couverte e la terrble pussance u vrl et esmoyens e lemployer. Ds que les effets en furent meux connus et plus hablement ms en uvre,toute guerre cessa entre les peuples qu avaent couvert le vrl, car ls avaent port lart e laestructon un egr e perfecton qu annulat toute suprort e nombre, e scplne et etalent mltare. Le feu renferm ans le creux une baguette mane par un enfant pouvat abattrela forteresse la plus reoutable, ou sllonner un trat e flamme, u front larrre-gare, unearme range en batalle.

    S eux armes en venaent aux mans possant le secret e ce flue terrble, elles evaentsanantr rcproquement. Lge e la guerre tat onc fin, et quan la guerre eut sparu, unervoluton non mons profone ne tara pas se proure ans les relatons socales. Lhomme

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    27/107

    se trouva s compltement la merc e lhomme, chacun eux pouvant en un nstant tuer sonaversare, que toute e e gouvernement par la force sparut peu peu u systme poltque ete la lo. Ce nest que par la force que e granes communauts, sperses sur e vastes espaces,peuvent tre mantenues ans lunt ; mas n la ncesst e la fense, n lorguel es conqutesne firent plus srer un tat e lemporter sur un autre par sa populaton.

    Ceux qu avaent couvert le vrl arrvrent ans, au bout e quelques gnratons, se partageren communauts mons consrables. La trbu au mleu e laquelle je me trouvas tat lmte ouze mlle famlles. Chaque trbu occupat un terrtore suffi sant tous ses besons, et es p-roes termnes le surplus e la populaton mgrat pour aller chercher un omane nouveau.Il ne parassat pas ncessare e fare chosr arbtrarement ces mgrants ; l y avat toujours unassez gran nombre mgrants volontares.

    Ces tats subvss, peu mportants ne consrer que leur terrtore ou leur populaton, ap-partenaent tous une seule et grane famlle. Ils parlaent la mme langue, sauf quelques lgresffrences e alecte. Le marage tat perms e trbu trbu ; les los et les coutumes les plus

    mportantes taent les mmes ; la connassance u vrl et lemplo es forces qul renfermat for-mat entre tous ces peuples un len s mportant que le mot A-vrl tat pour eux synonyme e c-vlsaton ; et Vrl-ya, cest--re les Natons Cvlses, tat le terme commun par lequel les trbusqu se servaent u vrl se stnguaent es famlles Ana encore plonges ans la barbare.

    Le gouvernement e la trbu es Vrl-ya, ont je moccupe c, tat en apparence trs complqu,en ralt trs smple. Il tat fon sur un prncpe reconnu en thore, quoque peu applqu ansla pratque sur notre terre, cest que lobjet e tout systme phlosophque est attenre luntet e slever travers le ale es fats la smplct une cause premre ou prncpe premer.

    Ans, en pol1que, les crvans rpublcans eux-mmes convennent quune autocrate benfa-sante assurerat la melleure es amnstratons, s on pouvat en garantr la ure, ou prenre esprcautons contre labus grauel es pouvors quon lu accore. Cette sngulre communautlsat onc un seul magstrat suprme appel ur ; l tat nomnalement nvest u pouvor pourla ve ; mas on pouvat rarement le tourner e sen mettre aux approches e la vellesse. Ilny avat ren u reste ans cette soct qu pt porter un e ses membres convoter les soucs ecette charge. Aucun honneur, aucun nsgne un rang plus lev ntaent accors au magstratsuprme que ne stnguat pont la suprort e son revenu ou e sa rsence. En revanche, lesevors qul avat remplr taent sngulrement lgers et facles, et nexgeaent pas un egr

    extraornare nerge ou ntellgence. Pont e guerre cranre, pas arme entretenr : legouvernement ne pouvant sappuyer sur la force, l ny avat pas e polce payer et rger. Ceque nous appelons crme tat absolument nconnu aux Vrl-ya, et l nexstat pas e cour e jus-tce crmnelle. Les rares exemples e ffrens cvls taent confis larbtrage ams choss parles eux partes, ou jugs par le Consel es Sages que je crra plus lon. Il ny avat pas hom-mes e lo e professon ; et lon peut re que leurs los ntaent que es conventons lamable,car l nexstat pas e pouvor en tat e contranre un lnquant qu portat ans une baguettele moyen anantr ses juges. Il y avat es rgles et es coutumes auxquelles le peuple, epus plu-seurs scles, stat tactement habtu obr ; ou s, par hasar, un nvu trouvat trop ur e

    sy soumettre, l quttat la communaut et allat stablr alleurs. Enfin on stat nsensblementsoums une sorte e conventon analogue celle qu rgt nos famlles prves, o nous sons enquelque sorte tout membre parvenu lnpenance que onne la vrlt :

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    28/107

    Reste ou va-t-en, suvant que nos habtues ou les rgles que nous avons tables te conven-nent ou te plasent. Mas quoqul ny et pas e los ans le sens prcs que nous onnons ce mot, l ny a pas ans le mone supreur une race plus observatrce e la lo que les Vrl-ya.Lobssance la rgle aopte par la communaut est evenue un nstnct auss pussant que ceuxe la nature. Le chef e chaque famlle tablt pour la conute e sa famlle une rgle quaucun eses membres ne songe voler ou luer. Ils ont un proverbe ont lnerge per beaucoup ans

    cette paraphrase : Pas e bonheur sans orre, pas orre sans autort, pas autort sans unt. La ouceur etout gouvernement cvl ou omestque chez eux se reconnat ben lexpresson habtuelle ontls usent pour sgner ce qu est llgal ou fenu : On est pr e ne pas fare telle ou tellechose. La pauvret chez les Ana est auss nconnue que le crme ; non pas que la proprt soten commun, ou quls soent tous gaux par ltenue e leurs possessons, ou par la graneur et leluxe e leurs habtatons ; mas comme l ny a aucune ffrence e rang ou e poston entre lesvers egrs e rchesse ou les verses professons, chacun fat ce qu lu convent sans nsprer nressentr enve. Les uns prfrent un genre e ve plus moeste, les autres un genre e ve plusbrllant ; chacun se ren heureux sa manre. Grce cette absence e toute comptton et auxlmtes fixes pour la populaton, l est ffi cle quune famlle tombe ans la msre ; l ny a pas espculatons hasareuses, pas e rvalts et e luttes pour la conqute e la fortune ou un rangplus lev. Sans oute, chaque fos quun tablssement a t fon, une porton gale a t attr-bue tous les colons ; mas les uns, plus entreprenants que les autres, avaent tenu leurs pos-sessons aux pens u sert qu les entourat, ou avaent augment la fertlt e leurs champs,ou staent engags ans le commerce. Ans, les uns taent ncessarement evenus plus rchesque les autres, mas nul ntat absolument pauvre, nul navat e prvatons subr. A la rgueur,

    ls avaent toujours la ressource mgrer, ou e saresser sans honte et avec la certtue trecouts e plus rches queux ; car tous les membres e la communaut se regaraent comme esfrres ne formant quune famlle une par laffecton. Jaura, ans la sute e mon rct, loccasone revenr sur ce sujet.

    Le son prncpal u magstrat suprme tat e communquer avec certans partements ac-tfs, chargs e lamnstraton e tals spcaux. Le plus mportant et le plus essentel e cestals consstat ans les approvsonnements e lumre. Mon hte, Aph-Ln, tat le recteure ce partement. Un autre partement, quon pourrat appeler celu es affares trangres,se mantenat en relaton avec les tats vosns, surtout pour sassurer e toutes les nventonsnouvelles ; toutes ces nventons et tous les perfectonnements es machnes taent soums untrosme partement charg en fare lessa. Cest ce partement que se rattachat le Collgees Sages, collge partculrement recherch es Ana veufs et sans enfants, et es jeunes filles.Parm ces ernres, Zee tat la plus actve, et s nous amettons que ce peuple reconnut ce quenous appelons stncton ou renomme (et je montrera plus tar qul nen est ren), elle tatplace parm les membres les plus renomms ou les plus stngus. Les membres fmnns e ceCollge saonnaent surtout aux tues quon regare comme mons utles la ve pratque, tellesque la phlosophe purement spculatve, lhstore es scles prmtfs, et les scences telles que

    lentomologe, la conchylologe, etc. Zee, ont lesprt, auss actf que celu Arstote, embrassatgalement les omanes les plus vastes et les plus mnces tals e la pense, avat crt eux volu-mes sur lnsecte paraste qu habte ans les pols e la patte u tgre1, ouvrage qu fasat autort1 Lanimal dont il est ici question diffre en plusieurs points du tigre du monde suprieur. Il est plus grand, sa

    patte est plus large, son front plus fuyant. Il frquente les bords des lacs et des marais et se nourrit de poissons, bien quil nait pas

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    29/107

    sur ce sujet ntressant. Mas les recherches es Sages ne sont pas confines ces tues subtlesou lgantes. Elles comprennent. autres tues plus mportantes, entre autres sur les proprtsu vrl, la percepton esquelles le systme nerveux plus lcat es Professeurs fmnns les renben plus aptes. Cest ans ce collge que le ur ou magstrat prncpal, chost ses consellers, ontle nombre ne slve jamas au-essus e tros ; l ne les consulte que ans les cas fort rares o unvnement ou une crconstance extraornare embarrasse son propre jugement.

    II y a quelques autres partements une monre mportance, qu tous fonctonnent avec s peue brut et s tranqullement, quon ne se sent pas u tout gouvern : lorre socal est auss rguleret auss peu gnant que s ctat une lo e la nature. On emploe la mcanque presque toutessortes e travaux ntreurs ou extreurs, et le son ncessant u partement charg e cet objetest en perfectonner lapplcaton. Il ny a n ouvrers n omestques ; on pren parm les enfantstous ceux qu sont ncessares pour surveller ou seconer les machnes ; et cela epus lge o lesenfants cessent tre confis au sen e leur mre jusqu lpoque e la nublt, cest--re sezeans pour les Gy-e (les femmes) et vngt ans pour les Ana (les hommes). Ces enfants sont classspar banes et sectons sous la survellance e leurs propres chefs et chacun saonne loccupatonqu lu plat le plus ou pour laquelle l se sent le plus e spostons. Les uns chosssent les artsmanuels, lagrculture, les travaux omestques ; autres se consacrent carter les rares angersqu menacent la populaton. Voc les seuls prls auxquels sont exposs ces trbus : abor ceuxquoccasonnent les convulsons accentelles e la terre ; cest les prvor et sen garer quonapporte le plus e son ; tels sont les rruptons u feu et e leau, les ouragans souterrans et lesgaz qu se gagent avec volence. Des nspecteurs vglants sont placs aux frontres e ltat etans tous les enrots o e semblables prls sont cranre ; ls ont leur sposton es moyense communcatons tlgraphques avec la salle o quelques Sages lte se relaent perptuelle-

    ment. Ces nspecteurs sont toujours choss parm les garons qu approchent e lge e pubert,aprs ce prncpe qu cet ge les facults observaton sont plus vves et les forces physquesplus en vel qu aucune autre poque e la ve. Le secon servce e sret, alleurs mons m-portant, consste ans la estructon e toutes les cratures hostles la ve, la culture, ou mmeau ben-tre es Ana. Les plus formables sont les normes reptles, ont on conserve ans nosmuses quelques restes antluvens et certans anmaux als ggantesques, mot oseaux, motserpents. Le son e chasser et e trure ces erners, ans que autres anmaux sauvages pluspetts et analogues nos tgres et nos serpents venmeux, est lass e jeunes enfants ; parce que,suvant les Ana, l faut pour cela tre sans pt, et que plus lenfant est jeune mons l est accessble

    la pt. Il y a une autre classe anmaux ans la estructon esquels l faut fare e certanesstnctons ; on y emploe es enfants e lge ntermare ; ce sont les anmaux qu ne mena-cent pas la ve e lhomme, mas qu ravagent les prouts e son traval, tels que llan et certanesvarts e lespce u am ; e petts anmaux qu ressemblent assez nos lapns, mas qu sontben plus nusbles aux mossons et plus hables ans leurs pratons. Le premer son e cesenfants ot tre apprvoser les plus ntellgents e ces anmaux et e les habtuer respecter lescltures, renues pour cela trs vsbles, comme on habtue les chens respecter les gare-mangeret mme veller sur le ben e leurs matres. Ce nest que quan ces anmaux se montrent ncorr-gbles quon les trut. On ne les tue jamas pour en manger la char, n pour le plasr e la chasse;

    mas on ne les pargne jamas quan on na pas autre moyen e les empcher e nure. out ende rpugnance pour tous les animaux terrestres de force infrieure qui se trouvent sur son chemin. Il devient rare, mme dans les

    districts les plus sauvages, o il est dvor par des reptiles gigantesques. Je suppose quil appartient lespce du tigre, puisque

    lanimalcule parasite quon trouve dans sa patte est, comme celui quon trouve dans la patte du tigre asiatique, une miniature de

    lanimal lui-mme.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    30/107

    renant ces vers servces et en sacquttant es tches qu leur sont confies, les enfants reoventsans nterrupton lucaton ont ls ont beson. Les jeunes gens suvent gnralement au sortre lenfance un cours nstructon au Collge es Sages, ans lequel, outre les tues gnrales,les lves reovent es leons spcales selon leur vocaton et selon le genre tues quls choss-sent eux-mmes. Quelques-uns cepenant prfrent passer cette proe preuves en voyage, oumgrer, ou sapplquer ausstt aux affares commercales ou agrcoles. Nulle contrante ne vent

    gner leurs nclnatons.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    31/107

    X

    Le mot Ana (prononcez : Arna) correspon notre plurel : hommes ; An (prononcez :

    Arn), le snguler, : homme. Le mot qu sgnfie femme est Gy (le G est ur comme ansGuy); l fat au plurel Gy-e, mas le G event oux au plurel, on prononce : Jy-e. Les

    Ana ont un proverbe qu onne cette ffrence e prononcaton un sens symbolque ; cest quele sexe fmnn est oux prs collectvement, mas que chaque femme est ure quan on a affarenvuellement elle. Les Gy-e joussent une parfate galt e rots avec les Ana ; galtque certans phlosophes en sont encore rclamer sur la terre.

    Dans leur enfance, elles accomplssent exactement les mmes travaux que les garons ; et ans laclasse la plus jeune, applque la estructon es anmaux hostles, on prfre souvent les filles,

    parce quelles sont par leur consttuton plus naccessbles la pt sous lnfluence e la terreurou e la hane. Penant lntervalle qu scoule entre lenfance et lge o lon se mare, les rap-ports famlers entre les eux sexes sont suspenus. A lpoque u marage, ls recommencent, sansautres consquences plus graves que le marage. outes les professons ouvertes un sexe le sont lautre, et les Gy-e sattrbuent la suprort ans toutes les branches abstrates et profonesu rasonnement ; elles sent que les Ana sont peu propres ce genre tues, parce quls ontlntellgence plus loure et plus calme, et cause e la routne e leurs occupatons matrelles ;cest ans que les jeunes filles e notre mone srgent en autort pour juger les questons lesplus lcates e la octrne thologque, pour lesquelles peu hommes, actvement engags ans

    les affares e ce mone, ont assez e connassances ou e finesse ntellgence. Sot grce auxexercces gymnastques auxquels elles sapplquent e bonne heure, sot par leur organsaton, lesGy-e sont supreures aux Ana en force physque (tal mportant au pont e vue u mantenes rots e la femme). Elles attegnent une stature plus leve et leurs formes plus arrones ren-ferment es muscles et es nerfs auss fermes que ceux es hommes. Elles prtenent que, suvantles los prmtves e la nature, les femelles evaent tre plus granes que les mles ; elles appuentcette opnon en recherchant, parm les premres cratures vvantes, lexemple es nsectes et e laplus ancenne famlle es vertbrs, les possons, chez lesquels les femelles sont gnralement assezgranes pour ne fare quun repas e leur mle s cela leur fat plasr. Par-essus tout, les Gy-e

    ont un pouvor plus prompt et plus nergque sur ce flue ou agent mystreux qu content un spussant lment e estructon ; elles ont auss une plus large part e cette finesse qu comprenla ssmulaton. Ans elles peuvent, non seulement se fenre contre toutes les agressons eshommes, mas elles pourraent tout moment, et sans qul souponnt le monre anger, met-tre fin lexstence e lpoux qu les offenserat. Dsons lhonneur es Gy-e quon ne trouvepenant pluseurs scles aucun exemple e labus e ce terrble pouvor. Le erner fat e cegenre, qu at eu leu ans la trbu ont je moccupe, parat remonter, suvant leur chronologe, envron eux mlle ans. Une Gy, ans un accs e jalouse, tua son mar, et cet acte abomnablenspra une telle terreur aux hommes quls mgrrent en corps et lassrent les Gy-e toute seules.

    Lhstore rapporte que les Gy-e, evenues ans veuves et plonges ans le sespor, tombrentsur la coupable penant son sommel, et, par consquent, alors quelle tat sarme, la turent etsengagrent solennellement entre elles supprmer pour toujours lexercce e ce pouvor conjugals excessf et lever leurs filles ans cette rsoluton. Aprs une marche s conclante, la pu-

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    32/107

    taton envoye aux Ana russt persuaer un gran nombre e revenr, mas ceux qu revnrenttaent gnralement les plus gs. Les plus jeunes, sot par fiance, sot par une trop haute op-non e leur propre mrte, rejetrent toutes les propostons et restrent ans autres communau-ts, o ls furent accepts par autres femmes, avec lesquelles probablement ls ne se trouvrentpas meux. Mas la perte une s grane quantt e jeunes gens opra comme un avertssementsalutare sur les Gy-e et les confirma ans leur peuse rsoluton. Il est ams aujourhu que,

    par le manque exercce, les Gy-e ont peru leur suprort offensve et fensve sur les Ana,e mme que sur la terre certans anmaux nfreurs ont lass certanes armes, que la nature leuravat onnes pour leur fense, smousser grauellement et evenr mpussantes, parce que lescrconstances ne les oblgeaent plus sen servr. Je seras cepenant fort nquet pour un An qumesurerat ses forces avec une Gy.

    Les Ana font remonter lncent que je vens e raconter certans changements ans les cou-tumes u marage, qu onnent peut-tre quelques avantages aux hommes. Ils ne se lent plusque pour tros ans ; la fin e la trosme anne, lhomme et la femme sont galement lbres evorcer et e se remarer. Au bout e x ans, lAn a le prvlge e prenre une secone femmeet la premre peut son gr se retrer ou rester. Ces rgles sont pour la plupart passes ltat elettre morte ; le vorce et la polygame sont extrmement rares, et les mnages parassent trs heu-reux et uns chez ce peuple tonnant ; les Gy-e, malgr leur suprort physque et ntellectuelle,sont fort aouces par la crante e la sparaton ou une secone femme, et comme les An sonttrs attachs leurs habtues, ls nament pas, mons e consratons trs graves, changerpour es nouveauts hasareuses, les figures et les manres auxquelles sont ls sont habtus. LesGy-e cepenant conservent sogneusement un e leurs prvlges ; cest peut-tre le sr secretobtenr ce prvlge qu porte beaucoup e ames sur la terre se fare les champons es rots

    e la femme. Les Gy-e ont onc le rot, usurp sur la terre par les hommes, e proclamer leuramour et e fare elles-mmes leur cour ; en un mot, ce sont elles qu emanent et non pas qusont emanes. Les velles filles sont un phnomne nconnu parm elles. Il est trs rare quuneGy nobtenne pas lAn auquel elle a onn son cur , mons que les affectons e celu-c nesoent fortement engages alleurs. Quelque fro, ou prue, ou e mauvase volont que se mon-tre lhomme quelle courtse, sa persvrance, son areur, sa pussance persuasve, son pouvor surles mystreux effets u vrl, cent presque srement lhomme tenre le cou ce que nous ap-pelons le nu fatal. La rason qu porte les Gy-e renverser les rapports es sexes, que laveugletyranne es hommes a tabls sur la terre, parat concluante, et elles la onnent avec une franchse

    qu mrte un jugeaent mpartal. Elles sent que, es eux poux, cest la femme qu est unenature plus amante, que lamour occupe plus e place ans ses penses, est plus essentel sonbonheur, et que, par consquent, cest elle qu ot fare sa cour; quen outre, lhomme est un tretme et vacllant, qul a souvent une prlecton goste pour le clbat, qul prten souventne pas comprenre les regars tenres et les nsnuatons lcates, bref, qul ot tre rsolumentpoursuv et captur. Elles ajoutent que s la Gy ne peut sassurer lAn e son chox et en pouseun quelle naurat pas prfr au reste u mone, elle est non seulement mons heureuse, masmons bonne, parce que les qualts e son cur ne se veloppent pas assez ; tans que lAn estune crature qu concentre une manre mons urable ses affectons sur un seul objet ; que, sl

    ne peut obtenr la Gy qul prfre, l se console asment avec une autre, et enfin, quen mettantles choses au pre, sl est am et ben sogn, l nest pas nspensable au bonheur e sa ve qulame e son ct ; l se contente u ben-tre matrel et es nombreuses occupatons esprt qulse cre.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    33/107

    Quo quon pusse re e ce rasonnement, le systme est favorable lhomme ; l est am avec ar-eur ; l sat que plus l montrera e froeur et e rsstance, plus la termnaton e se lattacherevenra forte chez la Gy qu le courtse ; l sarrange gnralement pour naccorer son consen-tement quaux contons qul crot les melleures pour sassurer une ve, snon trs heureuse, umons trs tranqulle. ous les Ana ont leur aa, leurs habtues, leurs gots, et quels quls soentls exgent la promesse e les respecter absolument. Pour arrver son but, la Gy promet sans

    hster, et, comme un es caractres stnctfs e ce peuple extraornare est un respect absolue la vrt et la relgon e la parole onne, la Gy, mme la plus toure, observe toujours lescontons stpules avant le marage. Dans le fat, et en pt e leurs rots abstrats et e leurpussance, les Gy-e sont les plus amables et les plus soumses es femmes que jae jamas ren-contres, mme ans les mnages les plus heureux qu soent sur la terre. Cest une maxme reueparm elles que quan une Gy ame, son bonheur est obr. On remarquera que ans les rapportses sexes je na parl que u marage, car telle est la perfecton morale que cette communaut aattente, que tout rapport llcte est auss mpossble parm ce peuple, qul serat mpossble uncouple e lnottes e se sparer au temps es amours.

  • 7/31/2019 Sir Edward Bulwer Lytton - La Race Venir

    34/107

    XI

    Quan je cherchas revenr e la surprse que me causat lexstence e rgons souterranes

    habtes par une race la fos ffrente et stncte e la ntre, ren ne membarrassatplus que le ment nflg par ce fat la plupart es gologues et es physcens. Ceux-

    c affi rment gnralement que, ben que le solel sot pour nous la prncpale source e chaleur,cepenant plus on pntre sous la surface e la terre, plus la chaleur augmente ; le taux e cetteprogresson tant fix,je cros, un egr e plus par pe, en commenant cnquante pes eprofoneur. Ben que les omanes e la trbu ont je parle fussent stus es hauteurs assezrapproches e la surface e la terre pour jour une temprature convenable la ve organque,cepenant les ravns et les valles e cet empre taent beaucoup mons chaus que les savants,ne le supposeraent, eu gar leur profoneur ; ls ntaent certanement pas une temprature

    plus leve que le m e la France ou que lItale. Et suvant tous les rensegnements que je pusrecuellr, e vastes strcts, senfonant es profoneurs o jauras cru que les salamanres seu-les pouvaent vvre, taent habts par es races nnombrables organses comme nous le sommes.Je ne pus prtenre onner la rason un fat s en contracton avec le los reconnues e lascence et Zee ne pouvat maer beaucoup trouver la soluton e celte ffi cult. Elle supposatseulement que nos savants navaent pas assez tenu compte e lextrme porost e lntreur ela terre, e lmmenst es cavts quelle renferme et qu crent es courants ar et es vents fr-quents, es ffrentes faons ont la chaleur svapore, ou est rejete lextreur. Elle convenatcepenant qul exstat es profoneurs o la chaleur tat regare comme ntolrable pour lestres organss comme ceux que connassaent les Vrl-ya ; mas leurs savants croyaent que, mmel, la ve exstat sous une forme quelconque ; que s lon y pouvat pntrer, on y trouverat estres ous e sensblt et ntellge