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INTERNET www.pcf.fr SERVEZ-VOUS www.pcf.fr Palestine 2, place du Colonel-Fabien - Paris 19 e - Comité de rédaction: Obey Ament - Gérard Busque - Jacques Chabalier - Patrick Coulon - Patrice Falguier - Jean-Louis Le Moing - Yann Le Pollotec - Frank Mouly - Camille Lainé - Julia Castanier - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Directeur: Patrice Bessac - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 0140401359 - Gérard Streiff Tél. : 01 40 40 12 41 - Mèl : [email protected] - Relecture : Jacqueline Lamothe - Mise en pages : Zouhair. [email protected] Élections départementales: Extraits de l'intervention de Pascal Savoldelli à la Conférence nationale (p. 4) Nationalisation des autoroutes L'Anecr en congrès les 5, 6 et 7 décembre (p. 3) 574 - Supplément à l’Humanité du 19 novembre 2014 - PAGE I Paris, Toulouse, Lyon, Besançon, Metz, Nantes, Bordeaux… dans tout le pays, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes de gauche sont descendus dans la rue pour dire « Stop à l'austérité. Il faut une autre politique ! » Une mobilisation qui ne s'arrêtera pas au soir du 15 novembre. En lien avec le débat budgétaire en cours à l'Assemblée nationale, de nouvelles initiatives se construisent en régions. Le PCF met en débat des propositions sur ce que pourrait être une vraie politique de gauche. µ (p. 2) 15 NOVEMBRE Mobilisation populaire contre l'austérité POUR LES PARLEMENTAIRES COMMUNISTES/ FRONT DE GAUCHE IL EST URGENT DE RECONNAITRE L'ÉTAT PALESTINIEN (p. 3) Pierre Laurent à France3 le 16 novembre... + , / - / 0 1 0 & / (0 - ' * (' - , / 0 ) / * 0 / (! , / * - ' % # $ / , % ( & ' / 0 & ! (/ (! % % , - , 0 * ! , / - ) / * 0 ! & , + 0 - ' + & - 0 - ! $ - % ' ! / / 0 & ' 0 $ / ! - % 0 0 ( & ' / 0 - ' + 0 $ ( / / 0 & ' / 0 $ & % (0 ! 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2, place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction: Obey Ament - Gérard Busque - Jacques Chabalier - Patrick Coulon - Patrice Falguier - Jean-Louis Le Moing - Yann Le Pollotec - Frank Mouly - Camille Lainé - Julia Castanier - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Directeur: Patrice Bessac - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 0140401359 - Gérard Streiff Tél.: 0140401241 - Mèl : [email protected] - Relecture: Jacqueline Lamothe - Mise en pages: Zouhair. [email protected]

Électionsdépartementales:Extraits de l'interventionde Pascal Savoldelli à laConférence nationale (p. 4)

Nationalisationdes autoroutes

L'Anecr en congrès les5, 6 et 7 décembre (p. 3)

574 - Supplément à l ’Humanité du 19 novembre 2014 - PAGE I

Paris, Toulouse, Lyon,Besançon, Metz,

Nantes, Bordeaux…dans tout le pays, des

dizaines de milliersd'hommes et de

femmes de gauchesont descendus dans

la rue pour dire « Stopà l'austérité. Il faut

une autre politique! »Une mobilisation quine s'arrêtera pas au

soir du 15 novembre.En lien avec le débatbudgétaire en cours

à l'Assembléenationale, de

nouvelles initiativesse construisent en régions. Le PCF met en débat des propositions sur

ce que pourrait être une vraie politique de gauche.µ (p. 2)

15 NOVEMBRE

Mobilisation populairecontre l'austérité

POUR LES PARLEMENTAIRES COMMUNISTES/FRONT DE GAUCHE IL EST URGENT DE RECONNAITREL'ÉTAT PALESTINIEN (p. 3)

Pierre Laurent à France3le 16novembre...

Modèles de tracts

… et un nouvel épisode de « On leurfait un dessin » sur la Réforme descollectivités territoriales

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L’EVENEMENT

574 - Supplément à l ’Humanité du 19 novembre 2014 - PAGE I I

A L’INITIATIVE

Sept marches régionales, trente et une manifestationsdépartementales, des dizaines de rassemblements lo-caux… Samedi, des dizaines de milliers de manifestants

sont descendus dans la rue pour dire leur opposition à la po-litique actuelle et faire entendre leur exigence d’alternative.Une mobilisation qui ne s’arrêtera pas au soir du 15 novem-bre car l’objectif n’est pas un simple baroud d’honneur maisbien de stopper la politique d’austérité mise en œuvre.D’ores et déjà, de nouvelles actionss’organisent en lien avec des mobili-sations locales pour la défense del’hôpital, de l’école, de lignes SNCF...Le 27 novembre, les militants d’In-dre-et-Loire appellent à un rassem-blement devant l’entreprise Radiall,de Pierre Gattaz, pour dénoncer lescadeaux accordés au patronat au dé-triment des dépenses socialesutiles. Dans plusieurs départements,l’action contre l’austérité imposéeaux collectivités territoriales prendde l’ampleur. C’est le cas en Seine-Saint-Denis, où une vingtaine derencontres sont programmées enlien avec la vie des habitants et dessalariés du département. A Paris,l’idée d’une votation citoyenne estavancée. Des exigences que les élusde l’Anecr relayeront au Congrès desmaires de France, les 26 et 27 no-vembre, Porte de Versailles, à Paris.Le refus de l’austérité, il s’exprimeaussi dans les points de rencontre etles porte-à-porte que les militants organisent avec lescartes-pétitions adressées au Président de la République. Onparle de 3 000 signatures dans le Rhône, 5 000 en Loire-At-lantique, 1 000 en Mayenne. En Côte-d’Or, on vise un « pointd’initiative citoyenne » par section d’ici le 6 décembre. Enfin,dans plusieurs départements, les élus interpellent actuelle-ment les préfets sur les entreprises bénéficiant du CICE afin

de leur demander des comptes quant à l’utilisation de cesfonds publics. Un axe de bataille qui sera au cœur de la se-maine de « contre actions » organisée du 1er au 8 décembreen réaction à la mobilisation du Medef.

Passer de la critique à la construction

Mais, comme l’a rappelé Pierre Laurent à l’issue de la Confé-rence nationale, l’heure n’est plusseulement à la critique de la poli-tique gouvernementale. La gravitéde la situation implique de travail-ler dè maintenant à l’émergenced’une alternative à gauche. C’est lesens de l’appel qu’il a lancé auxFrançais pour « qu’ils agissent sansattendre et prennent eux-mêmes enmain le débat démocratique qu’onleur refuse ». Dans cet esprit, lesfédérations travaillent à l’organisa-tion de rencontres largement ou-vertes aux citoyens et aux forcespolitiques qui ne se retrouvent pasdans la politique actuelle. Plusieursse sont déjà tenues dans le Vau-cluse, le Loiret, le Cher… En règlegénérale, il y vient du monde, dontune bonne proportion de « non en-cartés ». Prochainement les chosesdevraient s’accélérer, puisque plu-sieurs centaines de rencontres sontmaintenant programmées. Les fêtes

de l’Humanité prévues dans les pro-chains jours en Normandie, en Bretagne et en Rhône-Alpesdevraient, elles aussi, être l’occasion de larges débats surl’alternative. Autant d’initiatives sur lesquelles les parle-mentaires du Front de gauche ne manqueront pas de s’ap-puyer dans le débat budgétaire pour faire prévaloir d’autreschoix.µ

Patrice Falguier

Aix – Bouches-du-RhôneRassemblement contre l’extrême droite

Après l’intrusion de militants de l’Action française, dansles locaux du PCF d’Aix-en-Provence aux cris de « A bas laRépublique » et l’agression de jeunes communistes qui s’ytrouvaient, un rassemblement a eu lieu le 6 novembre surla place de la mairie. Au terme du rassemblement, quatreadhésions au PCF ont été faites. Les communistes, soute-nus par l’ensemble des organisations progressistes de laville, ont demandé solennellement la dissolution de l’Ac-tion française et de tous les groupes fascistes.

Île-de-FranceLes communistes mobilisés pour le pass-navigo à prix uniqueLe 20 novembre, militants et élus communistes d’Île-de-France seront dans les gares franciliennes pour y distri-buer un tract réclamant l’amélioration des transports etl’instauration d’un pass-navigo à prix unique. Dans ce ma-tériel, ils expliquent comment cette mesure, chiffrée à400 millions d’euros, pourrait être financée, non sur lebudget de la région mais par l’augmentation de la contri-bution des entreprises au versement transport. Cette re-vendication portée dès 2004 par les conseillers régionauxcommunistes doit maintenant devenir effective. La veille,des parlementaires du Front de gauche participaient à uneinitiative au péage de l’autoroute A1 pour exiger la natio-nalisation des autoroutes.

LotLa défense de l’école Le Lot a manifesté à sa manière contre l’austérité samedi15 novembre. Suite au plan rectoral de restructuration desécoles, 1 200 Lotois ont parcouru les rues du chef-lieu, in-terpellant le maire de Cahors et le préfet pour dire leurcolère et exiger le retrait de ce plan. Cette manifestations’inscrivait donc à sa façon dans la journée de lutte contrel’austérité qui est à l’origine de cette invraisemblable at-taque contre les dépenses publiques si nécessaires pourmaintenir l’égalité, la cohésion sociale, l’aménagement dudépartement du Lot.

MorbihanLe travail du dimanche, c’est toujours non !

Plus de 50 militants se sont rassemblés à Lorient et La-nester contre l’ouverture des grandes surfaces les di-manches et jours fériés. Après les initiatives tenues les 14juillet et 15 août, le PCF et le Front de gauche se sont denouveau mobilisés le 11 novembre contre cette entreprisede démolition systématique du Code du travail. Ils dénon-cent l’action conjointe de la grande distribution et du gou-vernement qui travaillent à l’extension des possibilitésd’ouverture le dimanche, notamment dans les zones tou-ristiques. µ

Contre l’austérité, on continue !15 novembre : 38 manifestations et rassemblements initiés par 95 organisations,une nouvelle étape dans la riposte à l’austérité.

Au-delà du constat que l’industriefrançaise va mal - 75 000 emploisdisparus en dix ans et 40 000 me-

nacés du fait des fermetures et des re-structurations d’entreprises - les com-munistes veulent pousser plus loin ledébat sur la politique industrielle à pro-mouvoir aujourd’hui. Quel modèle pro-ductif intégrant pleinement l’impératifécologiste ? Quel lien nouveau avec lesservices ? Quels efforts de recherche ?De quelle nature ? Quel type de forma-tion ?… Autant de questions qui serontau cœur de la convention industrie orga-nisée par le PCF les 22 et 23 novembre.Une initiative que les communistes pré-parent depuis maintenant plusieurs se-maines « en bas » en lien avec les réali-tés locales. C’est le cas en Mayenne oùle 12 novembre une rencontre était or-

ganisée. Préparée par des distributionsde tracts aux entreprises, elle a réuniune quarantaine de participants avec Didier Le Reste et plusieurs dirigeantssyndicaux locaux. Dans le débat, outrel’état des lieux, des pistes de réflexionsont été avancées pour développer lesatouts de la région, relocaliser des pro-ductions, investir dans de nouvelles fi-lières… A l’issue de la réunion, ungroupe de travail chargé de travailler àces questions a été mis en place. EnCôte-d’Or, une table ronde réunissantdes salariés, des syndicalistes, desélus, s’est tenue le 19 novembre à Dijon.Elle s’est fait l’écho des luttes en coursdans le département, notamment celledes salariés de Sanofi où 350 emploissont menacés par la vente du site deQuétigny. Même démarche dans le Lot,

« un département qui n’a pas que desatouts agricoles et touristiques à fairevaloir ». Une rencontre s’est tenue le14 novembre à Cahors avec Yves Dimi-coli et plusieurs représentants locauxsur le thème de « la construction d’unnouveau modèle productif, social et éco-logique ». D’autres initiatives se tien-dront après la Convention nationale.C’est le cas en Haute-Garonne en lienavec Airbus, dans les Yvelines sur laquestion de l’automobile et en Loire-Atlantique où les États généraux de l’in-dustrie se concluront le 27 novembrepar une visite de Pierre Laurent auxChantiers de Saint-Nazaire, une rencon-tre avec des syndicalistes et un débaten soirée avec des représentants desforces politiques et syndicales du dé-partement. µ P. F.

Convention industrie

La préparation en régionDébats publics, rencontres avec des syndicalistes, visites de sites…Dans une trentaine de départements, les communistes sont à l’initiative sur lesquestions de l’industrie.

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PLANÈTE

PARTI PRIS

Palestine

L’INTERVIEW

LE CONGRÈS DE L'ANECR SE TIENT DANS LE CADRE D'UNECRISE POLITIQUE SANS PRÉCÉDENT, AUSTÉRITAIRE ET ANTI-

DÉMOCRATIQUE.DOMINIQUE ADENOT : On connaît, à mon sens, une situation presque de rupturedans notre pays : une crise profonde, un fossé entre les citoyens et les insti-tutions, une politique d'austérité qui fait très mal aux gens, conduite par unpremier ministre qui n'a plus de majorité. Tout cela fait beaucoup de pertes derepères, beaucoup d'angoisses, de replis sur soi. Et le premier ministre n'hé-site plus aujourd'hui à enterrer jusqu'à l'idée même de gauche. Dans cecontexte, est-ce qu'on est condamnés à l'austérité pour l'éternité ? à la mon-tée inexorable du Front national ? au retour de la droite ? à une République oùle peuple n'a plus de prise ? condamnés à la marchandisation des services ?Nous, on veut relever le défi : c'est le sens de notre congrès. C'est un atout degarder des points d'appui dans les communes, les départements, les régions ;c'est un appui pour porter des propositions de changement, mettant en avantles besoins, les résultats concrets, en transport, en moyens pour les services,le logement, etc. Evidemment tout cela peut paraître à contre-courant et çal'est pour une part. On veut contribuer au rassemblement de tous ceux qui setrouvent exclus par la politique actuelle ; on veut redonner de l'espoir, de laforce, localement et nationalement, à une gauche digne de ce nom, porteused'alternatives. On récuse avec force la campagne qui vise à discréditer lesélus, lesquels seraient dépensiers, membres d'une classe politique coupéedes problèmes réels. Il y a là un vrai débat à mener : en réalité, dans toutesles réformes qui sont portées en ce moment, le but, c'est d'avoir des terri-toires au lieu d'avoir des assemblées élues par le suffrage universel !

CETTE POLITIQUE SUSCITE DE TRÈS VIVES RÉSISTANCES CHEZLES ÉLUS.

D. A. : Les élus en effet ne sont pas tous l'arme aux pieds, contrairement à cequ'on pourrait croire ; il y a des éléments sur lesquels la presse fait le black-out, mais je rappelle qu'il y a 13 000 conseils municipaux qui ont majoritaire-ment adopté un texte disant leur opposition à la baisse des dotations. Cen'est pas rien qu'un tiers des assemblées élues de ce pays prenne positionpour dire : les 28 milliards qu'on vole au service public, ce n'est pas possible !

C'est la même chose quand les élus manifestentleur opposition à la réforme territoriale, qui estune attaque en règle des assemblées élues. Encore un mot sur cette campagneanti-élus : la très grande majorité des élus sont en fait des hommes et desfemmes proches, appréciés de leurs concitoyens, qui acceptent comme un en-gagement militant, bénévolement, un mandat sur le terrain et sont souvent ledernier rempart pour de nombreuses personnes touchées par les difficultés.Tout est fait pour empêcher cette proximité, pour empêcher de reconnaître lavalidité de l'intervention des gens, pour retirer aux élus locaux le pouvoir dedécider. Il y a une fuite en avant vers ce qu'ils appellent la gouvernance, avecde grandes entités, à des échelles concurrentielles, qui gèreraient le pays,loin de tout esprit républicain. Notre congrès se veut un antidote à l'offensivelibérale qui se déploie, avec une constante : aller chercher les réponses avecles citoyens. Notre congrès sera marqué par un échange approfondi, franc, vi-vant ; on va sortir un peu la tête du guidon, prendre le contre-pied de l'isole-ment ressenti par de nombreux élus. On entend donner un geste public fort derassemblement de tous ceux qui veulent une autre politique, quel que soitleur parcours antérieur. On a vocation d'être la maison commune, dans un arcextrêmement large qui existe déjà dans les conseils municipaux, où il y a desgens qui viennent du mouvement social, associatif, des différentes formationsdu Front de gauche mais également de très nombreux élus qui sont sans éti-quette. Ces gens, on l'a vu aux sénatoriales, sont prêts à se rassembler quandil y a un projet d'espoir.

PENDANT LE CONGRÈS DES MAIRES, QUI PRÉCÈDE CELUI DEL'ANECR, VOUS APPELEZ À UNE MANIFESTATION. DE QUOI

S'AGIT-IL ?D. A. : Nous souhaitons en effet, pendant le Congrès des maires de France, ma-nifester au moment de la venue de Manuel Valls, très exactement le jeudi 27novembre, à 13h30, Porte de Versailles, pour dire qu'il faut mettre un coupd'arrêt à l'austérité et au coup de force antidémocratique, pour exiger une ré-forme fiscale d'ensemble qui combat le gâchis par la spéculation et encouragela relance par le pouvoir d'achat, l'emploi, les services publics.µ

Propos recueillis par Gérard Streiff

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Reconnaissance d’un Etat palestinien,la France doit agir

GRÈCE Engager le bras de feraux côtés de Syriza

Il faut suivre de près ce qui vase passer en Grèce au début del’année 2015. Après six ans de« memoranda » infligés aupeuple hellénique par une unionnationale droite/sociaux-démocrates flanquée de laTroïka, la coalition d’AntonisSamaras ne disposeravraisemblablement pas d’unemajorité suffisante auParlement pour l’électionprésidentielle, et devraconvoquer des électionslégislatives.Après la victoire auxeuropéennes, tous lessondages donnent Syrizavainqueur. La Grèce pourraitdonc avoir un gouvernement degauche dans les mois quiviennent, dont le programmevise le redressementéconomique et social et derétablissement de lasouveraineté populaire,notamment pour lesnégociations européennes(programme dit « deThessalonique »). C’est à la foisun espoir et un challenge inéditpour l’ensemble de la gaucheeuropéenne dont la solidarité,la capacité de rassemblementet la mobilisation serontdéterminantes.Nous allons expérimenter invivo le bras de fer entre unpays qui relève la tête aprèsune avalanche d’austérité, quiva chercher les outils de sondéveloppement, et les banques,les marchés, épaulés par lagrande coalition PPE-PSE quidomine le Parlement et dirige laCommission européenne. Onimagine en effet la déferlantedes marchés financiers quand ilsera question de renégocier ladette grecque. Et la pressiondes institutions européennes siun gouvernement de gaucheremet en cause les plansd’austérité.Selon l’issue de ce bras de fer,la Grèce se reconstruira ou non,et la crédibilité d’unealternative de gauche serarenforcée ou non, en Grèce, enFrance, dans toute l’Europe. Etc’est pourquoi nous devons,sans hésitation, prendre leparti de répondre positivementà la demande d’« assistanceactive » formulée par AlexisTsipras au PCF et à ses alliéseuropéens. Nous devons, dansles mois à venir, monter d’uncran dans la visibilité dessolutions de sortie de crise –par exemple en exigeantensemble l’annulation du traitébudgétaire – mobiliser pourdes actions de solidarité, fairepression sur le gouvernementfrançais pour qu’il cesse d’êtrele porte-parole des intérêtsprivés en Grèce. Celacommence dès la fin du moisavec la venue d’Alexis Tsipraset la tenue d’un événementpublic le 28 novembre àParis.µ

Anne Sabourinreprésentante du PCF au PGE

Congrès de l'ANECRDes élus proches, rassembleursLe 17e congrès de l'ANECR se tient à Vitry du 5 au 7 décembre prochain. Entretien avec le président del'Association des élus communistes et républicains, Dominique Adenot, sur le contexte dans lequel aura lieu ce rassemblement ; sur les résistances des élus aux mauvais coups ; sur la manifestation du27 novembre lors du Congrès des maires de France.

Ces dernières semaines la reconnaissance d’unEtat palestinien par de nombreux pays a inexo-rablement gagné du terrain à travers le monde.

La Suède l’a fait, la Chambre des Communes britan-nique a invité le gouvernement à faire de même, etmadame Mogherini, chef de la diplomatie européenne,s’emploie à convaincre les Etats membres de l’Union.Dans notre pays, sous la pression d’associations etde partis politiques de gauche, dont c’est une reven-dication de longue date, la prise de conscience decette nécessité s’est aussi accélérée. La guerre qu’a mené au mois de juillet le gouverne-ment israélien contre la population de la bande deGaza et les nouvelles tensions provoquées à Jérusa-lem-Est par la poursuite de la colonisation rendentencore plus urgente la nécessité de trouver enfinune solution politique à un conflit qui dure depuissoixante-sept ans. Cette situation, conséquence deguerres antérieures, provient de l’occupation parIsraël d’une grande partie des territoires palesti-niens ainsi que de la provocation permanente queconstitue la poursuite d’une politique d’implanta-tion de colonies sur ces territoires. Cette politiqueest l’un des principaux obstacles à la mise en œuvrede la solution dite « à deux Etats ». Elle ampute etmorcèle le territoire présumé d’un futur État pales-tinien, et, de ce fait, rend sa viabilité de plus enplus aléatoire. Ainsi, si une solution politique n’est pas rapidement

élaborée, les deux peuples se dirigeront inélucta-blement vers une autre guerre à Gaza et une nou-velle « Intifada » dans les territoires occupés. Uneissue existe pourtant : c’est la coexistence de deuxEtats, dans les frontières résultant de la guerre de1967 entre Israël et plusieurs pays arabes, avec Jé-rusalem comme capitale partagée. Pour mettre fin à la spirale de la violence, à l’en-chaînement régulier des provocations et de la ré-pression, il faut sortir de cette situation à la mercides forces hostiles à la résolution du conflit et quiagissent pour la rendre impossible.Face au blocage patent du processus de paix is-raélo-palestinien, il est désormais indispensabled’emprunter un autre chemin que celui du face àface des seules négociations bilatérales, fussent-elles soutenues par les États-Unis et quelquespuissances régionales. Aujourd’hui, c’est à la communauté internationalede prendre ses responsabilités pour faire respecterles nombreuses résolutions de l’ONU. Le principalmoyen de pression pour y mettre fin est la recon-naissance, pays par pays, du principe et de la né-cessité d’un Etat palestinien coexistant avec Israël.En outre, les conditions définies par le droit inter-national sont en grande partie réunies, puisqu’il y aun peuple, un territoire, et un gouvernement, mêmes’il est faible et contesté par une partie de sa popu-lation. Dans notre pays, face aux réticences et à la

frilosité du Président de la République et de son mi-nistre des Affaires étrangères pour s’engager danscette voie, il devient urgent d’y pousser avec forcel’exécutif. C’est le sens des initiatives parlementaires prisesces jours-ci sous forme de résolutions du Parlementincitant le gouvernement à reconnaître officielle-ment l’Etat de Palestine. Au Sénat, à l’initiative dugroupe communiste, la discussion aura lieu le 11décembre. La discussion de notre texte s’accorde-rait parfaitement avec la proposition de résolutionqu’entend prochainement déposer le président Mah-moud Abbas devant le Conseil de sécurité des Na-tions unies pour fixer à 2016 l’échéance d’une re-connaissance. Ne tergiversons plus. Il est temps, et nécessaire,que le gouvernement français prenne avec courageune telle décision. Si la France rejoignait d’autrespays, ses voisins européens notamment, ce gesteaurait une force symbolique telle qu’elle exerceraitune pression implicite pour aboutir au règlementdéfinitif de ce conflit. Notre pays, avec toute l’in-fluence dont il bénéficie encore au plan internatio-nal, s’honorerait ainsi de participer à l’instaurationd’une paix juste et durable dans cette région. µ

Michelle Demessinesénatrice du Nord

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CONFÉRENCE NATIONALE

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Je verse :…………................................... eurosNOM : .......................................................................PRÉNOM : ................

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SOUSCRIPTION

Je vais m’efforcer de prolonger l’intervention de Pierreen développant plus particulièrement l’enjeu des pro-chaines élections départementales dont il a soulignél’importance politique dans le contexte actuel : enjeudans tous les nouveaux cantons et pour tous les dé-partements…, c’est-à-dire dans l’ensemble du pays

pour ouvrir des perspectives dans un esprit de conquête enconfortant nos positions et en ambitionnant d’aller bien au-delà… D’emblée, je tiens à souligner que lesreculs du Premier ministre sur l’avenir dudépartement redonnent du relief à uneélection dont l’intérêt pouvait être altérépar un certain fatalisme de « dévitalisa-tion » et de disparition, c’est-à-dire de« mort annoncée » du département.(...)Découplées des régionales qui auront lieuen décembre 2015, ces élections départe-mentales pourraient offrir à la droite et àl’extrême droite une mainmise sur tous leséchelons territoriaux, si nous ne donnonspas le signe tangible d’une alternative cré-dible et mobilisatrice. Mais, en ce début deseconde moitié du quinquennat de F. Hol-lande et en pleine crise globale de notresociété, elles peuvent toutefois constituerun tournant pour ouvrir des perspectivesalternatives aux politiques d’austérité.

1° ) Quelles attentes populaires ?Dans une France qui va mal, dont le peuple est déçu et désem-paré, je vous propose, en amont de notre engagement dans cesélections départementales, de nous interroger sur ce que lescouches populaires peuvent attendre concrètement de cetteélection. (...) C’est à cette attente que nous devrons répondrepar une offre politique cohérente et unitaire entre le local, ledépartemental et le national, une offre autant subversive quepopulaire.A. Cette interrogation peut paraître simple et habituelle. Ellene l’est évidemment pas dans les évolutions préoccupantes,inédites, mais aussi contradictoires à bien des égards de lacrise globale de notre société. (…) Dans le même mouvement etde manière contradictoire, se développent le rejet de la mon-dialisation, l’envie d’autre chose, la recherche d’une sortie ducapitalisme et du libéralisme ravageur, sans forcément identi-fier et mettre un nom sur l’issue de cette sortie. (…)B. Ce climat et ces contradictions ont leur corollaire dans lesévolutions de la crise politique. Celle-ci est incontestablementmarquée par la crise des appareils politiques et du systèmepolitique (…) mais dans cette crise politique qui nourrit l’abs-tention se développent des espaces de résistances et de luttes.

2°) La confrontation électorale relève bien du pou-voir, donc de la lutte des classes. Du pouvoir en fa-veur de qui ? Du pouvoir par qui ?A. D’une manière générale, dans notre action de tous les jours,nous sommes devant un impératif de rassemblement des vic-times de l’austérité et du libéralisme. Cela va passer par lacampagne, puis par le vote aux élections départementales.Dans les jours et les mois qui viennent, l’interdépendance desidées, la volonté de rassembler et la capacité militante serontles conditions du retour à la confiance, de l’espoir dans un vou-loir vivre ensemble collectif. (…) Il n’y a pas de fatalité d’un razde marée de la droite et du FN. Certes le capital et les droitesont gagné des batailles idéologiques et politiques aux munici-pales et aux européennes… Le duo Hollande/Valls tire à droite.Mais dans cette partition, les trois quarts des citoyens sontparfaitement capables de se situer dans un clivagedroite/gauche (IFOP, septembre 2014). Et au sein de la gauche,les repères sont profondément différenciés par un univers deréférences autour des valeurs de solidarité, d’égalité et de laï-

cité. Dire, comme l’affirment certains, qu’il n’y a pas d’alterna-tive possible, c’est être sourds aux 71 % de Français qui pen-sent à l’inverse qu’il est possible de mettre en place une poli-tique qui corresponde à leurs attentes. Le silence n’est pas sy-nonyme de résignation des citoyens de gauche ignorés etblessés. (...) B. Des préoccupations et des attentes prioritaires émergentdans notre société. Il est important de bien les percevoir et de

les comprendre, de bien les écouter et lesentendre, pour pouvoir exprimer les pro-positions de réforme attendues dans lescatégories populaires de la population.(...) Les campagnes que nous allonsmener doivent donc être très politiquesdans un effort permanent de lien entreles enjeux locaux et leurs dimensionsbien plus larges aux plans économique,sociétal, territorial… Comment pour-rions-nous, par exemple, multiplier lespropositions programmatiques dans nosdépartements, dans nos cantons… sans,à un moment, mettre en débat la ques-tion de la compétence générale desconseils départementaux ou celle deleur financement ? Toutes les formesd’expression et de lutte montrent queles catégories populaires de la popula-

tion, victimes des politiques libérales,souhaitent entendre un message audible et crédible sur cinqprincipaux sujets : L’amélioration du pouvoir d’achat (...). Ga-rantir la reconquête du droit à l’emploi. Dénoncer les reculs in-dustriels et les délocalisations. Promouvoir tous les territoiresdans une coopération choisie. Instaurer de nouveaux méca-nismes démocratiques. (…)

3°) Dans quel département, dans quel territoire etdans quelle société on veut vivre ?… sont des questionsextrêmement liées. Malgré de fortes atténuations dans les ré-cents discours de Manuel Valls, les départements restent dedifférentes manières dans le collimateur de la réforme territo-riale et de l’affirmation des métropoles. Ils le sont dans leurchamp de compétences (loi NOTR) et encore dans l’existencemême des assemblées départementales dans les métropoles, àl’horizon 2021, au terme du mandat de six ans des conseillersqui vont être élus en mars. Rien n’est joué. Loin de là…, au vudes reculs et des retournements du gouvernement sous lapression d’élus de tout bord et de l’ADF. Quoi qu’il en soit, enmars s’ouvrira une mandature dont l’importance ne peut d’au-cune manière, être minimisée. (…) Les départements, c’est aujourd’hui 72 milliards d’argentpublic par an, à conserver dans la sphère publique sinon livrerà la sphère privée. C’est un enjeu considérable ! (...)Le concept de département issu de la Révolution française etnourri par les lois de décentralisation de 1982/1983 s’est ins-crit profondément dans les réalités vitales des habitants, dansleur imaginaire et dans leur identité. Les trois départementsde la petite couronne créés en 1965 en Ile-de-France se sont,en 50 ans, parfaitement intégrés à l’ensemble. Ils relèvent deproblématiques communes qui nous font penser, par exempleen Val-de-Marne avec le président Favier, en termes de néces-saire développement de la collectivité départementale dans lamétropole du Grand Paris. Nous disons OUI pour coopérer pluset mieux dans les grandes agglomérations. Mais c’est évidem-ment NON pour effacer une collectivité et son service publicsans démontrer qu’une alternative pourrait être plus efficacepour les populations.

4°) Quel engagement communiste dans les départe-mentales.A. Nous pensons que le principal critère des candidatures que

nous allons présenter ou soutenir doit être dans la perceptionque l’électorat en a. Dans cet esprit, nous souhaitons qu’ellessoient crédibles et légitimes pour sortir l’austérité du départe-ment, pour construire du commun et permettre de s’unir pourune alternative au déclin. Cela suppose que nos candidat-e-ssoient clairement identifié-e-s par les luttes locales et natio-nales, par leur présence connue et reconnue, par un effet de re-connaissance parmi les salariés, les jeunes, les personnes is-sues de l’immigration, de l’outre-mer… Des candidat-e-s qui in-carnent le collectif, la sincérité, la fraternité, la diversité etl’unité de notre peuple. Des candidat-e-s qui s’engagent en fa-veur d’un unique intérêt, celui de l’intérêt général, celui de l’in-térêt commun. Des candidat-e-s qui ont du courage, celui devouloir avec authenticité bouleverser l’ordre social et politique.Nous devons concevoir la construction des candidatures en af-firmant et en concrétisant la promotion des victimes de l’austé-rité. Au-delà des candidatures présentées ou soutenues par lePCF ou le Front de gauche, en particulier avec de nombreux élussortants qui ont fait preuve de leur utilité, on doit pouvoir fairepreuve d’audace en allant vers des personnalités locales, versle monde associatif et syndical… qui recèlent d’élus potentiels,déjà reconnus par les populations pour leur engagement, leurcomportement, leur capacité à rassembler et mobiliser.B. Le nouveau découpage et le mode de scrutin vont modifierles habitudes, tant sur « le terrain » que dans la conception dela candidature elle-même. Les candidats titulaires seront àégalité, sans tête de liste. La constitution de binômes avecleurs « remplaçants », appelés à être réellement des rempla-çants en cas de besoin, peut être sujet à d’éventuelles al-liances. Notamment quand il y a des rapports de force très fa-vorables à la droite et au FN.Ce peut être aussi le cas lorsque, seuls, nous risquons d’être en3e position sans pouvoir nous maintenir au 2e tour, faute d’avoirobtenu 12,5 % des inscrits au 1er tour. La multiplication de 2e

tour entre la droite et le FN ne ferait qu’accréditer l’idée quetoute perspective politique de changement à gauche serait im-possible dans notre pays. C’est pourquoi, dans ces cas difficileset qui doivent rester limités, nous devons, en toute responsabi-lité et en évitant toute confusion politique, poser publiquementla question de la meilleure configuration des candidatures àgauche dès le 1er tour. (...) Dans tous les cas de figures, au 1er

tour nous devons affirmer que seule la résistance et la luttecontre les politiques d’austérité peuvent permettre de battredurablement la droite et l’extrême droite.Dans la construction des binômes et de leurs remplaçants, celapourra prendre la forme d’un pacte d’engagements, fondamen-talement construit avec les citoyens, assis sur la diversité et lajuste répartition des forces de gauche et d’acteurs de la sociétécivile. Dans tous les cas, il convient de mettre les alliancesentre les mains des citoyensC. Sur le plan pratique : En décembre, sera mis à disposition dechaque militant un livret, avec des infos pratiques et des fiches.Dès à présent, les directions sont invitées à responsabiliserchaque adhérent dans ce qu’il pourra apporter dans la cam-pagne, à conférer à chacune et chacun une vraie légitimité depensée et d’action qui est une condition essentielle de l’intelli-gence collective et de l’efficacité que nous recherchons dans lerassemblement. Cela peut se concrétiser par un travail sur leslistes électorales, un suivi des inscriptions, des appels, des in-vitations…, autant de contacts et d’échanges indispensables.µ

Élections départementales

Dans un esprit de conquêteExtraits de l’intervention de Pascal Savoldellià la Conférence nationale du PCF