7/29/2019 Search Lab - Lettre ouverte M Barroso

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EUROGROUP CONSULTING a demand un collectif de chercheurs, d'enseignants

et de consultants originaires de France, dAllemagne et dItalie de porter un regard

cratif sur l'avenir de l'industrialisation en Europe. Notre collectif a formul des

recommandations et il a conclu que la Commission Europenne lui paraissait la

mieux place pour les mettre en uvre.

Lindustrialisation en Europe: grandir pour crotre

Lettre ouverte

Mr Barroso, Prsident de la Commission europenne

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1. Les PME sont la spcicit du tissu industrieleuropen

2. Lobsession de la croissance des PME nousempche de nous concentrer sur le vraiproblme : leur taille.

Le march europen est spcique ; il est compos d'un grand nombre de petiteset moyennes entreprises (PME) : en Europe, 66 % des entreprises sont des PME

contre moins de 42 % aux tats-Unis. Cela a des consquences :

Leet de masse

Dun ct, cette masse semble trs dynamique en raison du nombre de crations,

dun autre elle parait statique : la taille moyenne des entreprises ne bouge pas

depuis des annes.

Petites parmi les petites

Les PME de lUE sont non seulement plus nombreuses mais aussi plus petites :

4,2 employs en moyenne contre 10 aux tats-Unis. Les entreprises de moins

de 10 salaris (avec 30 % de lemploi manufacturier) reprsentent le deuxime

employeur du secteur priv en Europe aprs les grandes entreprises.

Le cap de la 7me anne

Enn, nos entreprises sont non seulement plus petites mais elles vieillissent aussisans grandir. Au bout de deux ans, une entreprise amricaine est deux fois plus

grande qu'une entreprise europenne, et au bout de sept ans, dix fois plus grande1.

Nous ne pouvons pas parier uniquement sur la croissance organique innie de

nos entreprises.

Nous pensons quune entreprise peut survivre sans crotre : il est possible de viser

la taille sans la croissance. Au-del du dveloppement de la croissance organique

dune entreprise se pose le problme de son volutivit.

La croissance est un rsultat potentiel. La taille est une condition de survie.

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1 Il est tabli que 60 % des grandes entreprises amricaines ont moins de 10 ans dexistence contre 10 %en Europe.

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Pourquoi la taille dune PME est-elle un enjeu crucial ?

1) Accs lingnierie nancire : elles sont hors de porte des socits de

capital risque et des socits spcialises dans les fusions et acquisitions.

2) Accs aux nouvelles comptences : elles ne peuvent ni recruter ni former

de nouveaux talents.

3) Accs aux connaissances et la recherche : lexception de lAllemagne qui

est un modle de rfrence, la coopration entre les petites entreprises et les

universits est trs limite.

4) Accs aux marchs extrieurs : les exportations ne reprsentent que 14 % du

chire d'aaires des PME du secteur manufacturier. Seules 5 % des PME sont

impliques dans des partenariats trangers.

5) Accs laide publique : la plupart des PME sont dcourages par la complexit

et les dlais des demandes de subventions ou de crdits, notamment en

provenance de l'UE.

6) Capacits limites dune gestion unique : comment un dirigeant seul peut-il

couvrir toute la gamme de comptences requises aujourdhui pour faire grandir

son entreprise ?

Avec une taille moyenne de 4 salaris, est-il raisonnable de penser que la croissance

organique suse assurer la prennit dune PME ?

Pourquoi le problme de la taille des PME doit-il tre abord au niveau

europen ?

Laisser chaque tat membre de lUE grer le problme ne constitue pas une solution.

Pourquoi les PME amricaines sont-elles plus grandes ? Parce que leur march

domestique est plus vaste. LUE ne serait donc pas encore le march domestique

des PME europennes. Lenjeu consisterait alors hisser les PME europennes la

dimension du march unique. Au-del des obstacles rabchs relatifs la varit

des langues, au poids de la rglementation ou au risque montaire lextrieur de

la zone euro, il sagit dabord dun problme dapptence. Qui dautre que lUE est

en mesure de relever ce d ?

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5 We believe our human approach to growth is going to change with what we call today a crisis but whichwe will surely recognize sooner or later as a no return change in our economical habits.

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3. Douze mesures prendre au niveau de lUEpour aider nos PME grandir.

Notre collectif sest concentr uniquement sur le problme de la taille des PME

du domaine industriel.

Nous suggrons 5 axes de travail la Commission europenne:

duquer les gnrations actuelles et futures dentrepreneursan dadapter leurs entreprises la taille du march europen.

Nous proposons la cration dun diplme Entrepreneur dploy de manire iden-

tique et coordonn dans tous les pays de lUE, destin aux jeunes diplms et aux

chefs dentreprise actuels, banquiers et fonctionnaires concerns : 1 000 lvesainsi forms crent 1 000 opportunits de PME capables de gnrer 10 50 000

nouveaux emplois potentiels.

Cette formation permettrait aux entrepreneurs dacqurir des comptences

managriales et une capacit de rexion stratgique et de se familiariser avec

l'esprit d'quipe europen.

Faire en sorte que les entrepreneurs europens aient consciencede la force de frappe quils reprsentent en tant que communaut

La Commission europenne doit inventer de nouvelles mthodes pour favoriser

les regroupements et rseaux transfrontaliers de PME.

La Commission europenne doit donner limage dun soutien actif aux PME

europennes. Combien dentrepreneurs connaissent aujourdhui lexistence

au sein de la CE dun Haut Reprsentant pour les PME ?

Faire un bond en avant dans lamlioration des relations entre

les chercheurs et les entrepreneurs

La CE doit crer un modle innovant de coopration entre les universits et les

PME dans le domaine de la recherche et du dveloppement.

La CE doit promouvoir une approche de dveloppement slective et cible

de certaines technologies dans lesquelles les PME europennes peuvent

se dmarquer de la concurrence extrieure.

Les universits europennes doivent tre sollicites pour crer des dparte-

ments marchands proposant des services et projets de recherche aux PME.

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Faire le choix politique de nancer les PME directementdepuis la Commission europenne :

Nous devons consacrer plus dargent soutenir le dveloppement des PME,

et non pas moins2. Par consacrer plus dargent, nous entendons dcaisser

eectivement plus dargent car il est tabli que le taux dabsorption des fondseuropens est actuellement trs faible3.

Nous devons mettre largent de lUE la porte des PME de manire :

Comprhensible : il existe trop de programmes, portails Internet, politiques et

niveaux d'information.

Facile appliquer : pourquoi lobtention dun nancement est-il un parcours

sem dembches ?

Rapide : le dlai moyen entre la demande et la mise disposition des fonds

dpasse gnralement une anne. Qui peut fonctionner avec de tels dlais ?

La CE doit contribuer rationaliser les politiques scales relatives aux actions

des PME, faciliter les ventes transfrontalires de titres de PME et contribuer directe-

ment allger la scalit de la transmission des entreprises pour plus de prennit.

Amliorer linfrastructure communautaire soutenant les PMEen Europe :

La CE joue actuellement le rle d'un bureau dinformations gnrales au service

des PME. Elle devrait devenir un soutien actif inspir de lexemple amricain de

la SBA , (Small Business Agency). Des collaborateurs expriments dans ledomaine de lentreprise et du dveloppement fourniraient des conseils directs

et un soutien stratgique aux PME.

La CE doit traiter le problme trs particulier du cap des 7 ans par le dcloi-

sonnement du capital risque en Europe ou lmergence de nouveaux modles

dinvestisseurs spcialiss.

Nous sommes convaincus que la CE peut, travers ces actions, jouer un rle dter-

minant dans laugmentation de la taille des entreprises manufacturires en Europe.

Paris, Dcembre 2012Laboratoire de recherche europen4, linitiative dEUROGROUP CONSULTING

contact: yves.labat@eurogroupconsulting.fr

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2 2,5 milliards deuros pour 2014/2020 (COSME) au lieu de 3,6 avec le programme-cadre pour la comp-titivit et linnovation (CIP) pour 2007 2013.

3 De 2007 2012, il a atteint 33,4 % n 2011. Cf. rapport de Michael Theurer, juin 2011, Absorptiondes Fonds structurels et de cohsion .

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4 Membres du laboratoire : Pr E.Cattaneo, SDA Bocconi ; Pr C.Guerini, Professeur de MarketingCattaneo University (Varese)) et Universit SDA Bocconi (Milan); Dr E.P. Galli, IMRI, UniversitParis Dauphine et Observatoire des sciences et des techniques; F. Poma, Partenaire, EurogroupConsulting Italie; Prof. Dr.-Ing. R. Schmitt, (WZL) RWTH Universit dAix-la-Chapelle ; Prof. Dr. T.PREFI,P3 Ingenieurgesellschaft; Dr. S. Kozielski, Corporate Development, ThyssenKrupp AG; J.P. Brousse,Partenaire, Eurogroup Consulting France; Y. Labat, Dlgu Gnral, Eurogroup Consulting Holding.