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HAL Id: tel-00345175 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00345175 Submitted on 8 Dec 2008 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. RMN du solide : des matériaux du nucléaire sous tous les spins. Thibaut Charpentier To cite this version: Thibaut Charpentier. RMN du solide : des matériaux du nucléaire sous tous les spins.. Matériaux. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2008. tel-00345175

RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

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HAL Id: tel-00345175https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00345175

Submitted on 8 Dec 2008

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

RMN du solide : des matériaux du nucléaire sous tousles spins.

Thibaut Charpentier

To cite this version:Thibaut Charpentier. RMN du solide : des matériaux du nucléaire sous tous les spins.. Matériaux.Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2008. �tel-00345175�

Page 2: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Habilitation à Diriger les Re her hesSpé ialité : Physique et Chimie des MatériauxUniversité Pierre et Marie Curie, Paris VIRésonan e magnétique nu léaire du solide.Des matériaux du nu léairesous tous les spins.Thibault Charpentier

Laboratoire de Stru ture et Dynamique par Résonan e Magnétique (LSDRM)Laboratoire Claude Fréja ques, CEA-CNRS URA 331CEA - Centre de Sa layDSM/DRECAM SCM - Bât. 129-13791191 Gif-sur-Yvette edex , FRANCE.Tél : (33) 1 69 08 23 56Fax : (33) 1 69 08 66 40Mél : thibault. harpentier� ea.fr1er O tobre 2007

Page 3: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Chapitre 1Introdu tion1.1 Travail de thèseMon travail de thèse s'arti ulait autour de la spe tros opie de orrélation multiquanta sur lesnoyaux quadrupolaires, le MQMAS (Multiple Quantum Magi Angle Spinning), une méthode in-troduite par L. Frydman [1℄ lors de ma première année de thèse, permettant d'obtenir des spe treshaute-résolution sur les noyaux quadrupolaires de spin nu léaire demi-entier (I > 1/2)1. Dans unpremier temps, j'ai prin ipalement travaillé sur des aspe ts théoriques en introduisant un nouveauformalisme basé sur le Théorème de Floquet [2, 3℄ pour dé rire l'expérien e MQMAS [4, 5℄. Ce for-malisme m'a permis de développer de nouvelles méthodes numériques de simulation des spe tresRMN en présen e de rotation de l'é hantillon à l'angle magique [6, 7℄. Il est important de soulignerque l'introdu tion du MQMAS représentait une avan ée signi� ative dans le domaine des noyauxquadrupolaires2, et a don été un progrès indéniable pour toutes les appli ations de la RMN auxmatériaux inorganiques notamment pour des noyaux tels que 23Na, 27Al, 11B ou 17O. C'est pourquoi,en parallèle, je me suis investi dans les premières appli ations du MQMAS à la aratérisation dessili ates de al ium hydratés ontenant de l'aluminium, des omposés modèles pour l'étude des i-ments [8, 9, 10, 11℄, à l'époque une thématique forte du laboratoire [12℄. Dans le adre de la thèse deF. Angeli [13℄, j'ai également en adré les premières appli ations du MQMAS pour l'étude de verresborosili atés [14, 15, 16℄. Ces premières appli ations aux verres m'ont amené à m'intéresser plus endétail au problème de la quanti� ation et modélisation des spe tres MQMAS des systèmes amorpheset à l'extra tion de distributions de paramètres RMN et leur interprétation stru turale. En relationave les développements sur le Théorème de Floquet [4℄ et dans le adre d'une ollaboration ave le professeur F. Dzheparov (Intitute of Theoreti al and Experimental Physi s, Mos ou ; visiteur aulaboratoire lors de ma dernière année de ma thèse) je me suis aussi intéressé à des aspe ts plus fon-damentaux de la RMN du solide : thermodynamique des spins nu léaires et théorie de la relaxation.Nous avons montré la possibilité d'ordonner les spins nu léaires dans un hamp dipolaire résiduel,malgré la présen e de rotation de l'é hantillon à l'angle magique [17, 18, 19℄. Ce travail a été le débutd'une longue ollaboration sur l'élaboration d'un nouveau formalisme pour la des ription théoriqued'e�ets dipolaires en rotation à l'angle magique.1Ces noyaux représentent environ les 3/4 des éléments du tableau périodique2Seuls les noyaux dont le spin est supérieur à 1/2 possédent un moment quadrupolaire nu léaire et sont généralementnommés en RMN noyaux quadrupolaires pour les distinguer des noyaux de spin I = 1/2, les plus étudiés.

1

Page 4: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

1.2 Démar he s ienti�queA l'issue de mon embau he par le CEA (11/1998), j'ai poursuivi mes travaux de re her he en onservant deux dire tions. Je me suis �xé omme obje tif de mainteninr au laboratoire un savoir-faireexpérimental et théorique ave pour obje tif d'exploiter et/ou de développer au mieux les possibilitésde la RMN du solide pour des études fondamentales de matériaux qui intéressent le CEA. Cettestratégie nous a permis l'a quisition d'un spe tromètre 500WB �nan é pour moitié dans la adre desre her hes sur le onditionnement des dé hets nu léaires. J'ai assuré la responsabilité te hnique ets ienti�que de et équipement.J'ai poursuivi des développements sur les te hniques et méthodes né essaires à e que l'on pour-rait nommer l'inversion stru turale des données RMN, en introduisant de nouveaux de outils detraitement et de simulation. Je me suis par la suite tourné vers l'utilisation de al uls ab-initio ou-plés à la dynamique molé ulaire, à la fois pour la modélisation des verres mais aussi omme unenouvelle appro he pour la ompréhension des relations entre RMN et stru ture. J'ai onservé unea tivité sur les problèmes fondamentaux d'ordre dipolaire, ar porteurs de nouvelles méthodes pourles te hniques de transfert d'aimantation, notamment les noyaux quadrupolaires au entre de nospréo upations. Ces travaux sont exposés dans le premier hapitre de e mémoire.En parallèle, je me suis investi dans l'appli ation de la RMN du solide à des études fondamentales(re her he amont) sur matériaux de sto kage des dé hets nu léaires : les verres et les nouvellesmatri es de onditionnement spé i�que. Ces études ont été menées dans le adre de programmestransverses du CEA. Les thèses de F. Angeli et de J. Imba h [20℄ s'ins rivent dans ette démar he.Ces travaux ont été poursuivis par la suite en ollaboration dans le adre de nombreuses thèses [21,22, 23, 24, 25℄ ou lors de post-do torats au laboratoire. Les prin ipaux résultats de es études sontexposés dans une première partie du se ond hapitre. Ma démar he a été de montrer les apportsde la RMN du solide en terme d'outils de ara térisation stru turale, son usage étant �nalement- initialement - assez peu répandu sur es problématiques. Pour la majorité, es travaux restentnéanmoins très fondamentaux et d'intérêt s ienti�que général : onnaissan e de la stru ture desverres aluminoborosili atés, modi� ations stru turale sous irradiation et altération par lixiviation ;étude des mé anismes d'in orporation d'une terre rare dans une matri e h�te ; aide à l'élaborationde nouveau pro édés de synthèses (phases annexes,. . . ).Les résultats obtenus m'ont naturellement onduit à m'intéresser à la possibilité de mener desétudes similaires sur des matériaux de sto kage réels, 'est à dire ontenant des a tinides, don radioa tifs et potentiellement paramagnétiques. Des premiers résultats sont présentés en se ondepartie du se ond hapitre : méthodologies possibles pour la manipulations d'é hantillons radioa tifset problématiques de la RMN des matériaux fortement paramagnétiques.

2

Page 5: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Chapitre 2Modélisation des spe tres RMN dematériaux désordonnés.2.1 Quelques rappels sur le MQMASL'introdu tion de la te hnique MQMAS en 1995 par L. Frydman [1℄ a été essentielle dans ledéveloppement de l'appli ation de la spe tros opie RMN aux verres, notamment les borosili ateset aluminoborosili ates. En e�et, hormis le sili ium-29 de spin nu léaire I=1/2, les autres éléments ommunément ren ontrés dans e type de verre, et plus généralement dans le verres nu léaires ditssimpli�és1 ont des noyaux de spin demi-entier. Ils sont prin ipalement le bore-11 (I=3/2), le sodium-23 (I=3/2), l'aluminium-27 (I=5/2), et, ave un enri hissement isotopique, l'oxygène-17 (I=5/2).Aujourd'hui, l'utilisation de la te hnique MQMAS pour es noyaux est devenue aussi standard quel'usage du MAS, voire in ontournable. L'appli ation à l'oxygène-17 [26, 27, 28, 29, 30, 31, 32℄, (etdans une moindre mesure au bore-11 [27, 29, 30, 31, 32℄) est sans au un doute le plus grand su ès duMQMAS ar, même ave la montée en hamp magnétique de es dernières années (aujourd'hui 20T),le MQMAS reste la seule te hnique fa ilement a essible (DAS [33℄ et DOR [34℄ restent le domainede quelques spé ialistes) qui permette d'obtenir la résolution de di�érents sites.Dans le as d'un système ristallin, la spe tros opie MQMAS fournit un spe tre à deux dimensionsdont un exemple est représenté à la �gure 2.1. Sa proje tion sur la dimension dite isotrope fournit unspe tre exempt des e�ets d'élargissement induit par l'intera tion quadrupolaire au se ond ordre quel'on retrouve dans la première dimension (dimension dite MAS). La forme de ha une des raies donnea ès aux prin ipaux paramètres RMN permettant de ara tériser l'environnement d'un atome2 : ledépla ement himique isotrope, δiso (exprimé en ppm), la onstante de ouplage quadrupolaire, Cq(exprimée en MHz), et le paramètre d'asymétrie ηq. Ces deux derniers paramètres ara térisent l'in-tera tion quadrupolaire résultant du ouplage du moment quadrupolaire nu léaire Q ave le gradientde hamp éle trique lo al (EFG ou Ele tri Field Gradient). Cq ara térise l'intensité du ouplage(dé�nit la largeur du spe tre MAS) et ηq, sa symétrie variant de 03 à 1 (il dé�nit la forme du spe treMAS). Il est souvent utile d'introduire une quantité supplémentaire Pq pour les systèmes désor-donnés, dit paramètre de ouplage quadrupolaire Pq = Cq

1 + η2q/3, lié au dépla ement induit par1On utilise généralement des verres de trois à huit oxydes - dans les mêmes proportions molaires que le verre deréféren e R7T7, SON68 ou nouveaux verres de sto kage - omme modèles simpli�és.2Nous ne présentons i i que les paramètres dire tement a essibles par l'analyse de la forme de raie du spe treMAS. Ce sont généralement eux utilisés pour les systèmes vitreux.3ηq = 0,symétrie ylindrique du gradient de hamp lo al.3

Page 6: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

l'intera tion quadrupolaire au se ond ordre. Rappelons que l'élargissement quadrupolaire est inverse-ment proportionnel au arré du hamp magnétique (en ppm) et, par onséquent, la montée en hampmagnétique permet d'améliorer la résolution, dans les as où elle- i est donnée par la di�éren e dedépla ement himique. En e�et, il existe des situations où �nalement la di�éren e d'environnementest mieux ara térisée par une di�éren e de la onstante de ouplage quadrupolaire et/ou du para-mètre d'asymétrie [35℄. La position de la raie ( entre de gravité) dans la dimension isotrope et MASest donnée omme une ombinaison linéaire de δiso et Pq. Une des ara téristiques importantes duspe tre MQMAS est qu'il n'est pas quantitatif. En e�et, les manipulations su essives des transitionsmultiquanta et un quantum par les impulsions rf induisent une forte dépendan e de l'intensité dusignal observé en fon tion des paramètres quadrupolaires, omme le montre par exemple la �gure 2.2.Di�érentes stratégies sont possibles pour retouver une information quantitative4 et seront exposéespar la suite.

-8 -7 -6 -5 -4MAS dimension (kHz)

-10

-9

-8

-7

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(kH

z)

-8 -7 -6 -5 -4MAS (kHz)

87Rb MQMAS RMN - RbNO3

MAS

Fig. 2.1 � Spe tre MQMAS triple quanta 87Rb dans RbNO3 a quis à 7.05 T.2.2 Spe tros opie MQMAS des matériaux désordonnés.Dans le as d'un é hantillon ristallin, les paramètres RMN (δiso, Cq, ηq) de haque site observéont des valeurs bien déterminées et onduisent don à des raies �nes dans la dimension isotrope.Dans le as d'un système désordonné, la distribution d'environnement autour du noyau onduit na-turellement à une distribution de es paramètres, que nous noterons Π(δiso, Cq, ηq). Généralement,en fon tion du type de distribution et de la sensibilité des paramètres RMN, des formes de raieslarges, et parfois mal dé�nies, sont généralement observées. Un exemple typique est elui de l'alumi-4La quantitativité est une des propriétés essentielles de la spe tros opie RMN. Sur un spe tre MAS, et en respe tant ertaines onditions d'a quisition, l'aire d'une raie est proportionnelle au nombre d'atomes présent dans l'é hantillonanalysé. 4

Page 7: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

0 2 4 6 8 1017

O Quadrupolar Coupling Constant (MHz)

0

0,1

0,2

0,3

0,4

MQ

MA

S Si

gnal

inte

nsity

(ar

bitr

ay u

nit)

ηQ

=0.2

ηQ

=0.4

ηQ

=0.6

ηQ

=0.8

ηQ

=1.0

Fig. 2.2 � Exemple de ourbes d'e� a ité de la séquen e MQMAS al ulées pour la bande isotrope etpour un hamp de 11.75T (νR = 14 kHz) et une a quisition syn hronisée en t1. Ces ourbes montrentque la spe tros opie MQMAS ne permet pas de balayer de façon homogène la totalité de la gammede fréquen e de l'intera tion quadrupolaire. En onséquen e, une quanti� ation du spe tre MQMASné essite une orre tion. D'après [36℄.nium5(�gure 2.3(a)). Un intérêt de la spe tros opie MQMAS (mais aussi des spe tros opies à deuxdimensions omme le DAS [38, 33℄, STMAS [39℄ ou plus ré emment le MQDOR [40℄) est de séparerles e�ets d'élargissement omme l'illustrent les deux lignes sur les �gures 2.3(b, ) : les lignes de dis-tribution du dépla ement himique (CS dist. line) et du dépla ement quadrupolaire induit (QIS dist.line) donnent les dire tions selon lesquelles s'allonge le spe tre pour une distribution de δiso ou Pq,respe tivement. Cette propriété est béné�que pour l'extra tion de la distribution Π(δiso, Cq, ηq) pourlaquelle deux appro hes ont été proposées : l'inversion et l'ajustement. Dans es deux appro hes, lepoint de départ est la simulation du spe tre MQMAS, noté I(ν1, ν2)6(ν1, dimension isotrope et ν2,dimension MAS) [15℄,

I(ν1, ν2) =

dCqdηqdδisoΠ(δiso, Cq, ηq) × ITQF (ν2; δiso, Cq, ηq)

× δ(

ν1 − αδiso − βPq

)

. (2.1)ITQF (ν2; δiso, Cq, ηq) est le spe tre MAS dit Triple Quantum Filtered, 'est à dire un spe tre MASin luant les e�ets de la séquen e d'impulsions rf (déformation, intensité), et la fon tion δ()7 représentela ontrainte sur la position de e spe tre dans la dimension isotrope ν1 = αδiso + βPq. Des e�etsd'élargissement homogènes ( 'est à dire ne provenant pas d'e�ets de distribution des intera tions)peuvent être in lus en rempla ant ette dernière par une Gaussienne par exemple.2.2.1 L'inversion.La première appro he que nous avons introduite pour l'analyse du MQMAS [15℄ (proposée ini-tialement pour le DAS [41℄) est une appro he purement numérique. Elle onsiste à ne faire au unehypothèse sur la forme analytique de la distribution Π() et à la re onstruire numériquement sur une5Le même type de forme de raie est également observé pour l'aluminium en oordinen e 5 ou 6 [37℄6Nous nous limitons i i à la bande isotrope du spe tre MQMAS et n'analysons pas les bandes de rotations [5℄.7α et β sont des fa teurs numériques. 5

Page 8: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

grille de valeurs de (δiso, Cq, ηq). Reformulée omme un problème d'ajustement, haque valeur de ladistribution Π sur la grille est alors un paramètre ajustable. C'est un problème dit d'inversion aril est mal posé et mal onditionné (ill-posed problem). En e�et, il existe une in�nité de solutions. Ilest don né essaire de le régulariser en imposant des onditions simples émanant d'une onnaissan ea priori de la distribution : positivité et un ertain degré de mollesse. La distribution est obtenue omme la quantité positive qui minimise la fon tionnelle L(Π)

L(Π) =1

2χ2 + λ||D(n)Π||, (2.2)où λ est le oe� ient de Lagrange asso ié au ontr�le du degré de mollesse et D(n) désigne la dérivéed'ordre n de Π8. χ2 (moindres arrés) assure que le spe tre simulé ave Π reproduit au mieux lesdonnées expérimentales dans la limite des ontraintes imposées. Une analyse mathématique montreque la ondition de régularisation permet de déterminer la distributionΠ dans les zones où les donnéesexpérimentales ne le permettent pas [42℄. Bien qu'il existe di�érentes appro hes pour déterminer leparamètre λ de manière ohérente [43℄, un ajustement par l'expérimentateur fournit souvent desvaleurs satisfaisantes au regard de la qualité de l'ajustement mesuré par χ2. Nous ne détailleronspas i i la résolution numérique de es équations. Mentionnons qu'une simpli� ation est introduitedans le pro essus en supposant que l'on peut travailler ave une seule valeur moyenne de ηq, valeurdont nous avions montré, dans le as de l'aluminium [44℄ et du sodium [45℄, qu'elle in�uen e peu lare onstru tion de la distribution et ette valeur est généralement �xée à ηq = 0.6. Cette hypothèse estjusti�ée dans le as du sodium et de l'aluminium ar les spe tres ne présentent pas de singularités.Une inversion tri-dimensionnelle reste un problème déli at, notamment à mener à partir d'un jeude données bidimensionelle. Toutefois l'in orporation de ontraintes multiples (spe tres à di�érent hamp) reste une voie à explorer.Dans le adre de la thèse de F. Angeli, nous avons exploré ette appro he pour l'analyse omparéede l'environnement du sodium et de l'aluminium à partir de leur spe tre MQMAS, dans un verrebasaltique et borosili ate [15℄. A partir de orrélations empiriques entre le dépla ement himiqueisotrope du sodium et de l'aluminium ave la distan e moyenne Na-O et l'angle moyen Al-O-Si,nous avons alors montré la possibilité d'extraire la distribution de es deux paramètres. Toutefois laméthode de résolution de l'équation 2.2 utilisée dans e premier travail (Résolution par dé ompositionen valeurs singulières [46, 41℄) n'était pas très performante. Nous l'avons amélioré en utilisant uneméthode d'entropie maximum [14, 44℄. La distribution est alors obtenue omme la quantité positivequi minimise la fon tionnelle modi�ée

L(Π) =1

2χ2 − αS(Π) + λ||D(n)Π||, (2.3)où S(Π) mesure l'entropie de la distribution et assure d'ailleurs de manière impli ite la positivitéde la distribution Π. Nous avons ensuite appliqué l'inversion à une étude stru turale du sodium entant modi� ateur du réseau et à l'aluminium est tant que formateur du réseau. Nous avons montrél'in�uen e de la omposition du verre sur les distan es Na-O et l'angle Al-O-Si, en relation ave dessimulations par dynamique molé ulaire (DM) [44, 45℄. Ces distributions stru turales fournissaientaussi des données pour réajuster les potentiels de la DM. Comme le montre l'exemple de la �gure 2.3,l'inversion suggère une distribution symétrique du dépla ement himique isotrope mais asymétriquede l'intera tion quadrupolaire. Elle est don aussi un outil pour l'élaboration de modèles analytiquesde distribution, dis utée i-dessous.8On hoisit généralement soit n=1 qui minimise le �atness, ou n=2 le smoothness.6

Page 9: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

2.2.2 L'ajustement.La se onde appro he, plus onventionnelle, onsiste à utiliser une forme analytique de la distri-bution Π (don ave un nombre restreint de paramètres). Des travaux ré ents [37, 48, 49℄ ont montréqu'un modèle dit Gaussien Isotrope (Gaussian Isotropi Model ou GIM) [50, 51, 52℄ de la distributionde gradient de hamp éle trique permettait de très bien rendre ompte des spe tres d'aluminium àdi�érents hamps magnétiques dans des verres d'aluminosili ate. Ce type de distribution, obtenue àpartir de résultats de la théorie des matri es aléatoires (les intera tions en RMN sont des tenseurset sont don représentées par des matri es), est donnée parΠGIM(Cq, ηq) =

1√2πσ5

q

C4q ηq

(

1 −η2

q

9

)

exp

{

−C2

q (1 + η2q/3)

2σ2q

}

. (2.4)Soulignons que e modèle ne dispose que d'un paramètre ajustable σq et que la valeur moyennede l'intera tion quadrupolaire est don orrélée à la largeur de sa distribution. Nous avons d'abordutilisé ette appro he pour l'analyse de l'environnement de l'aluminium dans une matri e ristalline(la hollandite) qui sera dé rite plus loin. Malgré sa ristallinité, le spe tre MQMAS montre un e�etde distribution d'environnement(�gure 3.5(a)) que l'on peut attribuer à un désordre de substitu-tion. L'appli ation d'une pro édure d'inversion sur e type de spe tre suggère la présen e de trois ontributions [22℄ mais non résolue sur la arte (Cq, δiso). Pour quanti�er ha une d'entre elle, ilserait né essaire de faire un ajustement à l'aide d'expressions analytiques de la distribution obte-nue par inversion. Il est �nalement alors plus souhaitable d'ajuster dire tement le spe tre MQMASave es modèles analytiques de distribution, e que nous montrons par la suite. Un modèle GIMde distribution du gradient hamp éle trique ΠGIM(Cq, ηq) et une distribution normale G(δiso) (pasde orrélation) pour le dépla ement himique isotrope permet d'ajuster de manière satisfaisante lespe tre expérimental :Π(Cq, ηq, δiso) = ΠGIM(Cq, ηq) × G(δiso). (2.5)Toutefois les résultats montrent une forte orrelation entre les paramètres quadrupolaires et le dépla- ement himique isotrope [53℄ (�gure 2.3) laisse penser qu'une amélioration pouraient être obtenueen introduisant e type de orrélation dans Π(). L'in orporation de tels e�ets de orrélation esta tuellement en ours.Appliquée aux verres aluminoborosili atés, e type de distribution rend ompte de manière trèssatisfaisante des spe tres MQMAS de l'aluminium (�gure 2.5). L'intérêt pratique de ette appro heest qu'elle permet d'extraire rapidement les paramètres moyens δiso et Pq, jusqu'alors extrait parune déli ate mesure du entre de gravité du spe tre MAS à di�érent hamp(voir par exemple [54℄).L'exemple de la �gure 2.5 montre la sensibilité du paramètre Pq à la nature du ation ompensateurdu tétrahèdre d'aluminium.La omparaison ave les distributions extraites par inversion montrent que les résultats fournitpar les deux méthodes sont assez pro hes. L'approximation d'une valeur moyenne de ηq est don raisonnable pour l'inversion. Il est intéressant de noter que l'ajustement dire t du spe tre MAS (sans ontraintes sur les paramètres RMN obtenues du MQMAS) fournit des valeurs très pro hes de ellesobtenues par l'ajustement du spe tre MQMAS [55℄. Ce résultat a des onséquen es importantespuisque qu'il n'est pas imposé d'enregistrer systématiquement le spe tre MQMAS pour obtenir desvaleurs moyenne de Pq et δiso. Nous avons même observé dans le as de l'aluminium, qu'il étaitpossible d'ajuster en plus un élargissement Lorentzien, ara téristique de la présen e d'une petitequantité d'ion paramagnétique9. Ces e�ets sont généralement di� ile à quanti�er sur le spe tre9Dans le as présent, il s'agissait d'a élérer la relaxation du sili ium7

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020406080100

MAS (ppm)304050607080

MAS dimension (ppm)

-50

-45

-40

-35

-30

-25

-20

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

0 2 4 6 8 10Quadrupolar Coupling Constant C

Q (MHz)

40

50

60

70

80

Isot

ropi

c C

hem

ical

shi

ft (

ppm

)

304050607080MAS dimension (ppm)

-50

-45

-40

-35

-30

-25

-20

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

(a)

(d) (c)

(b)

CS dist. line

CS dist. line

QIS dist. line

QIS dist. line

Fig. 2.3 � (a) Exemple de spe tre RMN MAS 27Al d'un verre aluminoborosili até à 5 oxydes (verre5Ox-0Li de la référen e [47℄). (d) Distribution Π(δiso, Cq) (ηq = 0.6, voir texte) extraite par inversiondu spe tre MQMAS triple-quanta (b). ( ) Spe tre simulé à partir de la distribution (d).-20-15-10-505

MAS dimension (ppm)

-4

-2

0

2

4

6

8

10

Isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

0 2 4 6Quadrupolar Coupling Constant (MHz)

-20

-10

0

10

Isot

ropi

c C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

)

2 2,5 3 3,5 4 4,5 5Quadrupolar Coupling Constant (MHz)

-10

-8

-6

-4

-2

0

2

4

Isot

ropi

c C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

)

0 1 2 3 4 5 6Quadrupolar Coupling Constant (MHz)

-20

-10

0

10

Isot

ropi

c C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

)

(a) (b)

(c)(d)

Fig. 2.4 � (a) Spe tre MQMAS triple quanta à 11.75T de 27Al expérimental (lignes ontinues) etsimulés (ligne en tirets) à partir de la distribution (b) de la hollandite Ba1.16Al2.32Ti5.68O16. (b)Distribution Π(δiso, Cq) obtenue par inversion (ηq = 0.6) du spe tre MQMAS (a). ( ) DistributionΠ(δiso, Cq) obtenue par ajustement (proje tion selon la dimension ηq) du spe tre (a). (d) Corrélationentre les valeurs moyennes de δiso et Cq pour les trois sites extraits par ajustement ( ).8

Page 11: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

MQMAS, ar il n'a�e te que la base des spe tres, généralement noyée dans le bruit en t1, spé i�quedes expérien es à deux dimensions.10Cette pro édure d'analyse a été exploitée de manière systématique pour l'analyse de l'environne-ment de l'aluminium [55, 56, 57℄ et du sodium [55, 58℄ dans des verres de di�érentes ompositions,mais aussi pour quanti�er des spe tres d'aluminium dans les sili ates de al ium hydratés, une étapeindispensable pour l'élaboration de modèles stru turaux [59, 60℄. Plus ré emment, nous avons aussimontré que nous pouvions aussi utiliser e type d'analyse pour étudier l'environnement du al ium 43dans des verres sili atés à partir des spe tres MAS [61℄. On devine l'intérêt pour e type de noyaupour lequel l'a quisition d'un spe tre MQMAS est déli ate [62, 63, 64℄. Con ernant les aspe ts quan-titatifs, nous avons montré que la prise en ompte de la quantitativité dans la modélisation du spe treMQMAS était essentielle pour extraire du spe tre MQMAS des données en a ord ave elle extraitedire tement à partir du spe tre MAS [55℄ .-20020406080100

MAS dimension (ppm)2030405060708090

MAS dimension (ppm)

-50

-45

-40

-35

-30

-25

-20

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

58 59 60 61 62Mean Isotropic Chemical Shift (ppm)

4

4,5

5

5,5

6

6,5

Mea

n Q

uad.

Cou

plin

g Pa

ram

eter

Pq (

MH

z)

MASMQMAS

2030405060708090MAS dimension (ppm)

-50

-45

-40

-35

-30

-25

-20

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

(a)

(d) (c)

(b)

CS dist. line

CS dist. line

QIS dist. line

QIS dist. line

5Ox-Li

5Ox-Na

5Ox-K

[AlO4]-K

+

[AlO4]-Li

+

[AlO4]-K

+

[AlO4]-Na

+

[AlO4]-Li

+

Fig. 2.5 � Exemple d'analyse par un modèle GIM du gradient de hamp éle trique lo al (Eq. 2.4)de l'aluminium tétraédrique dans des verres aluminoborosili atés à 5 oxydes [47℄ en fon tion de lanature du ation ompensateur. (b) et ( ) Spe tres MQMAS expérimentaux (lignes ontinues) etsimulés (lignes en tirets) des verres 5Ox-100Li et 5Ox-100K. (a) Spe tres MAS expérimentaux etsimulés (lignes en tirets). Variation orrélée des valeurs moyennes de δiso et Pq en fon tion du ation ompensateur de l'aluminium tétraédrique.2.2.3 Des as plus omplexes : l'oxygène-17 et le bore-11.Dans le adre de la thèse de F. Angeli, nous avions montré qu'il était possible de quanti�er lespe tre MQMAS de l'oxygène-17 à partir de sa proje tion isotrope et d'une orre tion des intensitésà l'aide d'une simulation de la ourbe d'e� a ité de la séquen e d'impulsions [65℄ (�gure 2.2). Elle estla méthode employée dans la majorité des travaux publiés mais sur des ompositions simples [29, 31,10Le bruit dit en t1 est un bruit multipli atif proportionnel à l'intensité des raies.9

Page 12: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

32℄11. Dans le adre de nos études, nous nous intéressons à des ompositions plus omplexes que ellesde la littérature, omme par exemple nos études sur l'environnement du zir onium dans une basealuminoborosili atés [36℄. Cette méthode n'est possible qu'ave une résolution su�sante du spe treisotrope, e qui n'est pas le as du spe tre représenté à la �gure 2.6. La di� ulté tient i i au faitque la forte distribution d'environnement des oxygènes non-pontants mixtes SiO[Ca/Na℄ onduit àune raie large qui rend très di� ile toute quanti� ation sur la seule base des proje tions. L'obtentiond'une information quantitative est ependant primordiale pour l'élaboration de modèles stru turauxdes verres. Dans le as présent, nous avons ré emment exploré une modélisation et quanti� ationdire te sur le spe tre MQMAS en utilisant un produit de distributions normales non orréléesΠ(Cq, ηq, δiso) = G(Cq) × G(ηq) × G(δiso). (2.6)Ce type de modèle demande à être a�né, notamment pour la prise en ompte de orrélation entreles paramètres RMN omme le suggère des al uls ab initio [66℄. Nous explorons a tuellement uneappro he multi- hamp pour ontraindre au mieux e problème. Les très hauts hamps magnétiquesprivilégie (pour les noyaux que nous étudions) le dépla ement himique isotrope et peut don simpli�erle spe tre. Toutefois, les e�ets de orrélations sont porteurs d'une information et ont pu être parexemple ré emment reliés à des orrélations angle/distan e dans la sili e vitreuse à partir de spe tresDAS de l'oxygène-17 [67℄. Nous avons aussi abordé une appro he utilisant le modèle Eq. 2.6 pourquanti�er des spe tres MQMAS de bore [55℄.

-80-4004080120MAS (ppm)

-60-40-20020406080100MAS dimension (ppm)

-80

-60

-40

-20

0

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

0 1 2 3 4 5 6Quadrupolar Coupling Constant C

Q (MHz)

0

20

40

60

80

100

120

Isot

ropi

c C

hem

ical

shi

ft (

ppm

)

-60-40-20020406080100MAS dimension (ppm)

-80

-60

-40

-20

0

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

(a)

(d) (c)

(b)

SiONa

SiO(Na/Ca)

SiOSi

SiOB

BOB

SiONa

SiO(Na/Ca)

BOB

SiOB

SiOSi

SiO(Na/Ca)

SiONa

BOB

SiOB

SiOSi

SiONaSiO(Na/Ca)

BOB

SiOB

SiOSi

Fig. 2.6 � Dé onvolution du spe tre MQMAS triple quanta 17O du verre 70SiO2-17.8B2O3-9.9Na2O-2.3CaO [36℄. (a) Spe tre MAS (ligne ontinue) et sa dé onvolution (ligne en tirets). Spe tre MQMASexperimental (b) et simulé ( ) et distribution dans le plan (δiso, Cq). Ce spe tre met en éviden el'existen e du mélange al alins/al alino-terreux (Na/Ca) dans des zones dépolymérisées du verre, ette attribution est faite sur la base d'un pré édent travail dans des sili ates [68℄.Pour terminer notons que les e�ets de distributions, dans ertaines situations, ne permettentpas de rendre ompte de ertains spe tres MQMAS, notamment en présen e de ouplages résiduels11Mais la orre tion d'intensité par des simulations n'est que rarement employée, justifée par la proximité desparamètres de l'intera tion quadrupolaire observés pour les sites d'oxygènes pontants.10

Page 13: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

BiNbO4Bi3NbO7 Sn2Nb2O7

-1300-1200-1100-1000-900-800ppm

100

110

120

130

140

150ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

CSQIS

-1300-1200-1100-1000-900-800ppm

100

110

120

130

140

150

CSQIS

-1300-1200-1100-1000-900-800ppm

100

110

120

130

140

150

CS QIS

0 10 20 30C

Q (MHz)

-1100

-1050

-1000

-950

δ iso (

ppm

)

0 10 20 30C

Q (MHz)

-1100

-1050

-1000

-950

0 10 20 30C

Q (MHz)

-1100

-1050

-1000

-950

(a) (c) (e)

(b) (d) (f)

Fig. 2.7 � Exemple d'analyse par inversion de spe tres MQMAS triple quanta du noyau 93Nb a quisà 11.75T (νR = 31.25 kHz).(a, ,e) Spe tres MQMAS expérimentaux (lignes ontinues) et simulés(lignes en tirets) à partir des distributions obtenues par inversion (b,d,f). (a) est ristallin, ( ) et (e)sont amorphes. Les er les noirs indiquent la valeur moyenne de (Cq, δiso). Dans le as de Bi3NbO7,une analyse du spe tre MQMAS uniquement par des e�ets de distribution ne permet par de rendre ompte de la totalité du spe tre. Un élargissement du aux ouplages dipolaires résiduels 209Bi-93Nbpourraient expliquer et élargissement. D'après [69℄.dipolaires, omme le montre la �gure 2.7. Une analyse à di�érents hamps magnétiques semble làaussi né essaire pour la distin tion de tels e�ets.2.2.4 Analyse de l'expérien e MAT.Ré emment, nous avons étendu l'appli ation de la pro édure d'inversion/ajustement à l'analysed'expérien es MAT (Magi Angle Turning) [70, 71℄, une expérien e à deux dimensions permettant de orréler le dépla ement himique isotrope à l'anisotropie de dépla ement de himique. Nous l'avonsappliquée au sili ium 29 [72, 73℄ en abondan e naturelle dans un gel d'altération (sili ium de sur-fa e observé par polarisation roisée 1H-29Si) et dans un verre aluminoborosili até [73℄. Un exempled'analyse est présenté à la �gure 2.8 pour le gel d'altération. Dans le as du verre (i i le verre defritte pour le onditionnement des dé hets), si le spe tre MAS n'o�re au une résolution, la arteMAT montre l'existen e d'une orrélation entre le dépla ement himique isotrope δiso et l'anisotro-pie de dépla ement himique [72℄. Qui plus est, nous observons des anistropies faibles, de l'ordre dequelques dizaines de ppm, don dé�nitivement trop faible pour être attribuées à des espè es Q2 ouQ3 (oxygènes non-pontants). On ne peut que l'attribuer aux di�érentes onne tivités des tétraèdresde sili ium ave des unités voisines ontenant soit du bore soit de l'aluminium. Voilà une alternative à11

Page 14: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-120-100-80

MAS dimension (ppm)

-120

-100

-80Is

otro

pic

dim

ensi

on (

ppm

)

-120-100-80

-120

-100

-80

-120-100-80

Isotropic dimension (ppm)-100

-120-100-80

MAS dimension (ppm)

-120

-100

-80

Isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

-120-100-80

-120

-100

-80

-120-100-80

MAS dimension (ppm)-100

Experimental

Simulation

Sim.

Exp.

Sim.

Exp.

Q(2)

Q(3)

Q(4)

Q(2)

Q(3)

Q(4)

(a)

(b)

(c)

(d)

Fig. 2.8 � Spe tre MAT (Magi Angle Turning) expérimental (a) et simulé (b) pour l'analyse d'unspe tre de sili ium-29 (en abondan e naturelle) à faible fréquen e de rotation (νR = 300 Hz). ( )est la proje tion isotrope (spe tre qui serait obtenu à une fréquen e de rotation in�nie) et (d) laproje tion MAS (équivalente au spe tre observé en a quisition dire te). Ce type d'expérien e est utilepour re onstruire un spe tre résolu ( ) à de très faibles fréquen es de rotation et/ou pour analyserdes petits tenseurs d'anisotropie de dépla ement himique. Une analyse détaillée de l'expérien e estprésentée dans [72℄.l'utilisation de la RMN de l'oxygène-17 pour étudier le degré de mélange des di�érents oxydes au seinde la matri e vitreuse. Nous voyons don en perspe tive une méthode de résolution de es di�érentesespè es. L'utilisation d'une fréquen e de rotation très faible permet de travailler en abondan e isoto-pique naturelle et ave des é hantillons de grand volume. Dans e dernier as, ette méthode laissedon envisager des perspe tives assez intéressantes. En outre, de nombreuses possibilités existentave la séquen e MAT pour y introduire des re ouplages/dé ouplages ave les noyaux voisins.2.3 Premiers pas vers la RMN premiers prin ipes des systèmesamorphesL'introdu tion des nouvelles méthodologies haute-résolution DAS [38, 33℄, DOR [38, 34℄, MQ-MAS [1℄ STMAS [39℄, MQDOR [40℄ et de orrélation entre noyaux quadrupolaires [74℄, l'avan ée desmoyens expérimentaux, sonde MAS à très haute fréquen e de rotation [75℄ et très hauts hamps ma-gnétiques, amènent des outils de plus en plus performant pour mesurer pré isemment les paramètresRMN. Nous avons dé rit plus haut, les outils d'extra tion d'informations sur les distributions de esparamètres. Leur interprétation demande ensuite une bonne onnaissan e de l'in�uen e des fa teursstru turaux ( oordinen e, angle de liaison, distan e, . . . ). Les possibilités o�ertes par des al uls pré-di tifs premiers prin ipes ou ab initio sont restés longtemps limitées, notamment pour la onnaissan e12

Page 15: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

�ne des relations ave la stru ture lo ale. Par le passé, es dernières ont été a quises pour la plupartà partir de tendan es observées sur des é hantillons ristallins et de stru tures onnues, donnéesensuite extrapolées à des systèmes amorphes de ompositions similaires. Les méthodes de al ul dedépla ements himique, majoritairement employées jusqu'à peu, sont basées sur l'utilisation de basesd'orbitales molé ulaires, limitant leur emploi à des lusters de petite taille (de l'ordre de quelque di-zaines d'atomes) reproduisant l'environnement lo al de l'atome étudié. L'introdu tion du formalismeGIPAW (Gauge In luding Proje tor Augmented Wave) par Mauri et oll. [76℄, basé sur la Théorie dela Fon tionelle de Densité (DFT), a permis d'étendre le al ul du tenseur de dépla ement himiqueà des systèmes périodiques de grande taille (plusieurs entaines d'atomes). La méthode est basée surun développement en ondes planes de la densité éle tronique et une représentation des éle trons de oeur par une méthode de pseudopotentiels. La méthode PAW est indispensable pour re onstruire lafon tion d'onde au noyau pour le al ul de la grandeur RMN. En présen e d'un hamp magnétique,GIPAW introduit une invarian e de jauge dans le pseudopotentiel pour permettre le al ul du tenseurde dépla ement himique dans le formalisme PAW. Outre la possibilité de traiter orre tement lessystèmes ristallins, les systèmes amorphes peuvent être aussi étudiés via l'utilisation de super el-lules. Il a don été possible, pour la première fois, de al uler les spe tres RMN d'un verre simulépar dynamique molé ulaire, e que nous avons montré sur le système Na2O-4SiO2 (NS4) [77, 78℄.Qui plus est, les résultats obtenus sur des systèmes ristallins de référen e ont démontré la grandepré ision de la méthode GIPAW.2.3.1 Le verre Na2O-4SiO2 (NS4).Pour simuler le verre NS4, nous avons utilisé des modèles obtenus par dynamique molé ulaire lassique (pour réaliser la trempe depuis l'état liquide) suivie d'une dynamique molé ulaire premiers-prin ipes ou ab initio (de type Car-Parrinello ou CPMD) [79℄. Cette se onde étape apporte des orre tions stru turales substan ielles, notamment sur les angles de liaison et les distan es [79℄. Ilétait don intéressant de tester la sensibilité des spe tres RMN à es modi� ations en simulant lesspe tres RMN des modèles sans orre tion CPMD. Ces modèles lassiques peuvent avoir leur utilité ar ils permettent aussi d'explorer des valeurs de paramètres stru turaux que la CPMD n'explorepas. Nous adoptons pas e biais une appro he similaire à e qui peut-être fait par les méthodes baséessur des lusters en variant un paramètre omme un angle de liaison ou une distan e [80℄, mais i il'environnement de l'atome est mieux reproduit. Notamment, une des ription orre te de l' e�et d'unal alin à proximité d'un oxygène demande une taille de luster qui peut être rédhibitoire [81℄ pourobtenir des valeurs en bon a ord ave l'expérien e. Par exemple, à l'aide des deux jeux de données( lassique et ab-initio), il est possible d'établir lairement une orrélation linéaire de la onstante de ouplage quadrupolaire Cq des oxygènes non-pontants ave la distan e de la liaison Si-O (�gure 2.9).Cette distan e est surestimée par la dynamique molé ulaire lassique, e qui onduit à une di�éren eévidente dans le spe tre RMN (�gure 2.9(a,b)) alors que le spe tre du modèle CPMD est en bon a ordave le spe tre expérimental. La omparaison des deux stru tures (ab-initio et lassique) sur la basedes fa teur de stru ture obtenu par di�ra tion neutronique ne permet pas de mettre en éviden e ette sous-estimation [79℄. C'est l'un des intérets de e type d'appro he : obtenir des ontrainteslo ales sur la stru ture, ou du moins plus séle tives que l'analyse globale fournit par un fa teur destru ture, et qui peuvent être modélisées par des relations simples. A partir de es al uls, nousavons étudié de manière détaillée les relations RMN/stru ture dans e verre [77℄. Nous enviseageonsd'in orporer e genre de ontraintes dans des a�nements de stru tures de type Reverse Monte Carlo(de l'inverse modeling), sans avoir à re ourir à un al ul DFT de la totalité des paramètres RMN.Une autre possibilité o�erte par e genre de al ul est aussi l'analyse des formes de distribution. On13

Page 16: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-40-200204060MAS dimension (ppm)

-50

-40

-30

-20

-10

0Is

otro

pic

dim

ensi

on (

ppm

)-60-50-40-30-20-10010

Isotropic dimension (ppm)

-40-200204060MAS dimension (ppm)

-50

-40

-30

-20

-10

0

Isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

CPMDBKS

1,52 1,56 1,6 1,64 1,68Si-O distance (Angstroem)

2

3

4

Qua

drup

olar

Cou

plin

g co

nsta

nt (

MH

z)

CPMDBKS

Simulation

Experimental

Exp.

CPMD

BKS

NBOBO

NBO

BO

(a)

(b) (d)

(c)

Fig. 2.9 � Spe tres MQMAS triple quanta de 17O expérimental (a) et simulés (b) du verre Na2O-4SiO2 à partir d'un modèle de 90 atomes [77℄ généré par dynamique molé ulaire (DM) lassique(BKS) et ensuite orrigé par une DM ab-initio (CPMD). ( ) Comparaison des proje tions isotropes.(d) Exemple de orrélation RMN/stru ture : variation de la onstante de ouplage quadrupolaire Cqde l'oxygène non-pontant (NBO) en fon tion de la distan e Si-O.observe par exemple que les données du verre NS4 montrent qu'un modèle de GIM rend omptede manière satisfaisante de la distribution Π(Cq, ηq) du sodium, et véri�é expérimentalement surdi�érentes ompositions de verres sili ates, borosili ates et aluminoborosili ates [61, 72℄.Sur es systèmes al alins mixtes, nous envisageons une poursuite en générant des modèles enmodi�ant la nature de l'al alin. Nous avons présenté des résultats préliminaires pour le lithium [82℄.A plus long terme, nous nous �xons omme obje tif l'étude ombinée RMN/DM de systèmes al alinsmixtes pour étudier plus en détail les possiblités o�ertes par la RMN [54℄.2.3.2 Des systèmes modèles.Dans la perspe tive d'un développement de méthodes Reverse Monte Carlo intégrant des donnéesRMN, je me suis tourné vers des systèmes modèles simples (SiO2 et B2O3) pour y étudier plus endétail les possibilités d'une analyse �ne des e�ets de orrélation RMN/RMN (paramètres RMN orrélés) et RMN/stru ture. Une étude ré ente de la sili e vitreuse [67℄ a proposé l'extra tion d'unedistribution de paramètres stru turaux orrélés (SiOSi,SiO) à partir du spe tre DAS de l'oxygène-17.Con ernant l'oxyde de bore, nous avions aussi en tête la question de la fra tion d'anneaux boroxols.Dans le as de la sili e vitreuse, des modèles générés par une DM ab-initio ne permettaient pasd'obtenir une a ord satisfaisant ave les données expérimentales, ni de rendre ompte orre tementde la orrélation onnue entre les deux paramètres ηq et Cq. Nous avons alors utilisé des modèles, en ollaboration ave P. Kroll et F. Mauri, générés par une méthode dite de réseau [83, 84℄. Le spe tresimulé montre un ex ellent a ord ave les données expérimentale (�gure 2.11). Dans le travail deGrandinetti et oll. [67℄, il avait été déduit des données RMN de l'oxygène-17 une augmentation del'angle SiOSi ave la distan e SiO, une tendan e inverse à elle observée dans les sili ates ristallins.14

Page 17: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1Quadrupolar asymmetry parameter η

q

0

2

4

6

8

10

Qua

drup

olar

cou

plin

g co

nsta

nt C

q (M

Hz)

Fig. 2.10 � Distribution des paramètres quadrupolaires (Cq, ηq) de 23Na dans le verre Na2O-4SiO2prédit par dynamique molé ulaire ab-initio [78, 77℄. Les ourbes en tirest représentent un ajustementpar une distribution de type GIM (Eq. 2.4) ave σq = 2.29.Nos modèles ont montré le même type de orrélations RMN/RMN que eux observés expérimen-talement mais ne s'a ordent pas néanmoins sur l'interprétation d'un angle SiOSi roissant ave ladistan e SiO. Le proto ole d'extra tion des paramètres RMN pourrait être en ause ou le paramétragedes relations RMN/stru ture utilisées. En e�et, la faible dispersion des fa teurs géométriques (angle,distan e) des données disponibles à partir de systèmes ristallins pose de sérieuses limites [85℄. Nousavons don utilisé nos modèles pour paramétrer les relations RMN/stru ture et étudier la onsistan eentre les informations données par la RMN de l'oxygène-17 et du sili ium-29. Ce travail est en oursde �nalisation.En ollaboration ave G. Ferlat et F. Mauri (IMPMC, Paris VI), nous avons réalisé une analysesimilaire sur l'oxyde de bore vitreux B2O3. I i nous nous sommes atta hés plus parti ulièrement auproblème de la prédi tion de la fra tion d'anneaux boroxols, notamment à partir de la orrélation dudépla ement himique isotrope du bore ave l'angle moyen des trois liaisons B-O-B. Un travail ré enta montré une dépendan e linéaire [86℄ et que la di�éren e observé de 4-5 ppm (δiso) entre les boresdes anneaux boroxols et en dehors, provenait don d'une di�éren e d'angle moyen B-O-B autour de haque bore. Nous avons véri�é ette dépendan e dans des é hantillons obtenus par dynamique molé- ulaire ave des fra tions d'anneaux élevées f = 22 % et f = 75 %. Pour es derniers, une pro édurespé iale a été utilisée en ollaboration ave A. Takada (Asahi Glass Co. Ltd, Yokohma, Japon) endérivant la stru ture vitreuse de la modi� ation d'un système ristallin, l'enneaborate de ésium [87℄(Cs2O-9B2O3), omportant une fra tion molaire importante d'anneaux boroxols. Des simulations duspe tre de l'oxygène-17 montrent un ex ellent a ord ave les données expérimentales (�gure 2.12(d)).En revan he, si nos simulations suggèrent que la dépendan e angulaire de la onstante de ouplagequadrupolaire Cq de l'oxygène ave l'angle moyen observée dans les sili ates est onservée, le para-mètre d'asymétrie quadrupolaire la perd. Ces résultats laissent présager de nombreuses possiblitéspour la prédi tion de distributions angulaires à partir des données expérimentales du bore-11 et del'oxygène 17. 15

Page 18: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-120-80-40040MAS dimension (ppm)

-80

-40

0

40

Isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

4 4,5 5 5,5 6 6,5 7Quadrupolar Coupling constant C

q (MHz)

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

Qua

drup

olar

asy

mm

etry

par

amet

er η

q

-120-80-40040MAS dimension (ppm)

-80

-40

0

40

Isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

100 120 140 160 180SiOSi angle (degrees)

100

120

140

160

180

Pred

icte

d Si

OSi

=f[

Cq,η

q] an

gle

(deg

rees

)

Experimental

Simulation

(a)

(b) (d)

(c)

Fig. 2.11 � Analyse par RMN premiers-prin ipes de la RMN de l'oxygène-17 dans la sili e vitreuse.Spe tre DAS experimental [67℄ (a) et simulé (b) de l'oxygène-17 dans la sili e vitreuse. ( ) Distributionre onstruite par noyaux des paramètres quadrupolaire de l'oxygène Π(Cq, ηq) ; (d) Comparaison entrel'angle SiOSi re onstruit par une méthode de régression non paramétrique bivariée (à partir desvaleurs de Cq et ηq) et l'angle du modèle. La ligne ontinue représente un a ord parfait.115 120 125 130 135 140

<BOB> angle (degrees)

10

15

20

25

11B

Iso

trop

ic c

hem

ical

shi

ft (

ppm

)

non-ringring

120 130 140 150 160BOB angle (degrees)

5

6

7

17O

Qua

d. C

oupl

ing

Con

st. C

Q (

MH

z)

-400-300-200-100010020030040017

O chemical shift (ppm)

120 130 140 150 160BOB angle (degrees)

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

17O

Qua

d. a

sym

met

ry p

ar. η

Experiment

MD f=22%

MD f=75%

(a) (b)

(c)(d)

Fig. 2.12 � (a) Variation du dépla ement himique isotrope du bore en fon tion de l'angle moyenB-O-B dans un modèle d'oxyde de bore vitreux simulé par DM (f=75%). Variation de la onstantede ouplage quadrupolaire Cq (b) et du paramètre d'asymétrie ( ) de l'oxygène-17 dans le modèled'oxyde de bore vitreux simulé par DM (f=75%) en fon tion de l'angle BOB. (d) Comparaison entrele spe tre MAS de l'oxygène-17 à 8.4T experimental[REF℄ et simulé dans deux modèles de l'oxydede bore vitreux ave f=22% et f=75% . 16

Page 19: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Ces di�érents travaux, dont beau oup sont en ours de �nalisation ou de réda tion, montre toutle potentiel de ette nouvelle possibilité o�erte par la RMN premier prin ipe asso ié à la dynamiquemolé ulaire. Au ontraire des te hniques usuelles (fa teur de stru ture) plut�t sensible aux distan esentres les noyaux, la RMN premier prin ipe apporte de pré ieuses informations omplémentaires surles angles de onne tions. A très ourt terme, voilà un outil que le RMNiste utilisera quotidiennementau même titre que la transformée de Fourier. Notons aussi des travaux ré ents pour orréler desmesures dire tes de distan es (SEDOR) entre al alin et sili ium [88℄ à des simulations de dynamiquemolé ulaire, de même que des expérien es de orrélation double-quanta 29Si-29Si [89℄.L'utilisation de la simulation étant un des outils majeurs pour la ompréhension et la prédi tiondes dommages ausés par irradiation, nous en envisageons l'utilisation pour la prédi tion de la si-gnature de défaut ou de zones endommagées. Des résultats préliminaires expérimentaux que nousavons obtenus semblent indiquer que les irradiations aux ions lourds induisent un désordre plus granddans une matri e borosili atés sur la base d'un élargissement important des spe tres RMN [90℄. A etitre, en parallèle des travaux préliminaires ont été présentés sur un verre sodoborosili atés ternaire(15Na2O-15B2O3-70SiO2) pour démarrer une phase de validation des modèles de verres sur la basedes spe tres RMN [91℄.Pour on lure, soulignons que s'il est possible à présent de al uler la signature RMN d'un systèmede plusieurs entaines d'atomes, la simulation de la dynamique d'un système de spins ne peut-êtreobtenue que pour une dizaine de spins. Bien que la onsidération de petits systèmes modèles soit laplupart du temps su�sante pour obtenir de bonnes prédi tions, ertains phénomènes généralementrassemblés sous les termes de di�usion de spin et relaxation, demandent l'utilisation de modèles et/oude théories avan ées : le al ul ab-initio de la dynamique de spin dans une grande assemblée de spinsnu léaires reste en ore hors de portée. Dans la même perspe tive, une appro he prélimaire pour laprise en ompte de ouplage vibrations/RMN avait été proposée [92℄. La partie suivante s'ins rit dans ette démar he de développements d'outils et théories pour la ompréhension de tels phénomènes olle tifs, mais en orrélation ave les te hniques modernes de la RMN omme le MAS.2.4 Des spins bien ordonnés.La des ription des systèmes fortement ouplés reste un problème déli at de la physique a tuelle. A e titre, les spins nu léaires ont longtemps fourni des modèles simples pour l'élaboration et la valida-tion de on epts ou théories : les intera tions magnétiques entres les spins nu léaires sont lairementet simplement dé�nies ; la manipulation des spins par des irradiation de hamp radiofréquen e estparfaitement ontr�lée. Citons l'exemple de la théorie de la relaxation [93℄, la matri e densité et le on ept de température de spin [94℄, la théorie de l'hamiltonien moyen [95, 96℄. Ave l'introdu tionde la rotation à l'angle magique et des séquen es multi-impulsionnelles de dé ouplage/re ouplage, ilest à présent possible dans la majorité des as de s'a�ran hir de es e�ets multiparti ulaires pourne onsidérer soit que des spins nu léaires isolés, soit des paires de spins ou petit groupes de spins.Généralement, les e�ets liés à des systèmes de grande taille sont englobés dans le phénomène dedi�usion de spin, qui onnaît a tuellement un regain d'intérêt par les possibilités qu'il o�re d'a éderà des distan es dans les systèmes biologiques [97℄. Dans les années 60-70, la théorie de la températurede spin [94℄ avait été élaborée en partie pour dé rire de tels phénomènes mais dans des expérien essans rotation de l'é hantillon ou ave des séquen es multimpulsionnelles permettant de modulerà volonté les intera tions e�e tives (via la théorie du Hamiltonien moyen). A la �n de ma thèse,je me suis intéréssé aux phénomènes d'ordre dipolaire mais en présen e de rotation à l'angle ma-gique de l'é hantillon. Rappelons qu'en présen e d'un hamp magnétique statique extérieur, les spins17

Page 20: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

nu léaires s'alignent le long de e hamp : 'est l'ordre Zeeman que le RMNiste manipule quotidienne-ment. Dans un système de spins nu léaires fortement ouplés (intera tions dipolaires homonu léairesou autres), il est possible d'aligner les spins dans le hamp lo al, 'est à dire dans le hamp réépar ses voisins : 'est l'ordre dipolaire [98℄. Une représentation en terme de la polulation des niveauxd'énergie p(E) est donnée à la �gure 2.13(a-b). En présen e de rotation à l'angle magique, haqueintera tion dipolaire de paire de spins est moyennée à zéro et onduit don à l'a�nement des raiesobservées.De l'observation faite de la saturation rapide de l'ordre dipolaire ave une faible fréquen e derotation [99℄, il avait été on lu que l'ordre dipolaire ne pouvait subsister à des fréquen es de rota-tion plus élevées. Nous avons revisité e problème en introduisant une extension de la théorie desproje teurs [100, 101, 18℄ pour prendre en ompte des variations quasi-adiabatiques (faible fréquen ede rotation). Par une analyse détaillée, nous avons montré que le taux de saturation pour être fa -torisé en trois termes : un terme dépendant uniquement de la géometrie du mouvement (angle etfréquen e de rotation), un terme dépendant uniquement de la stru ture ristalline onsidérée, et unterme dépendant de la dynamique du système (de la di�usion de spin). Qualitativement, le problèmepeut-être vu omme suit : la rotation à faible fréquen e induit une variation dans le temps du hamplo al. Si elle- i est très lente, haque spin est apable de suivre e hamp lo al : 'est l'hypothèsed'adiabati ité. Pour des variations plus rapide, le spin va ommen er à perdre son alignement ar ilva pré esser autour du hamp lo al. La proje tion du spin sur e hamp lo al donne l'intensité del'ordre dipolaire qui subsiste à haque instant : 'est le r�le des proje teurs dépendant du temps quenous avons introduit. Ré emment, il a été souligné qu'une telle appro he était sans doute né essairepour analyser quantitativement les e�ets des mouvements lents dans ristaux-liquides qui ne pou-vaient dé�nitivement pas être dé rit par le théorie onventionelle de Red�eld [102℄. Nous pensonsque e formalisme peut être appliqué de manière générale pour aborder des problèmes de di�usionde spin ou de al uls de dynamique de spin pour des assemblées importantes de spins nu léaires.Dans le as de la fréquen e de rotation rapide, par une analyse perturbative à l'aide de la théorie deFloquet (ou transformation anonique), nous avons montré que des intera tions dipolaires résiduellespermettaient d'aligner les spins dans le petit hamp lo al qu'elles réaient. Ces intera tions faisantintervenir des intera tions à trois orps, nous pouvons les dé rire omme l'alignement d'un spindans le hamp réé par ha une des paires voisines de spins. Nous avons montré l'existen e d'un telordre pseudo-dipolaire, notamment par des expérien es de mélanges thermiques bien dé rites par desthéories développées aux temps héroïques de la RMN du solide (Théorie de Provotorov) [103, 17, 19℄.Cette ordre onstitue un réservoir dans lequel l'énergie ou aimantation des spins peut être sto kée.Nous avons montré que et ordre pouvait être employé pour de nouvelles expérien es de polarisation roisée (ADRF-CPMAS) aussi bien pour les spins 1/2 [104℄ que les noyaux quadrupolaires [105℄ omme l'illustre les �gures 2.13( ,d)-2.14. Ce type de méthode est intéressant ar il apporte desavantages par rapport à la te hnique onventionnelle de transfert d'aimantation (Hartman-Hahn) :l'intensité du hamp rf BI1 né essaire au vérouillage e� a e de l'aimantation des protons doit ex éder3 ou 4 fois la fréquen e de rotation12, et son transfert e� a e vers des noyaux peu abondants (13C)né essite alors un hamp rf BS

1 = BI1 ± nνR, (n = 1, 2). Ave la montée en hamp des aimantsa tuels, les fréquen es de rotation né essaire à l'obtention de spe tres résolus deviennent aussi plusimportantes13. Les hamps rf né essaires à l'expérien e de polarisation roisée sont alors très exigeantsvis à vis des te hnologies de tête de mesures. En revan he, dans un transfert par ordre dipolaire, levérouillage de l'aimantation des protons est inutile et le hamp radiofréquen e sur le noyau re evant12Pour éviter tout e�et de résonan e rotationelle qui onduirait à une perte d'aimantation des protons13La montée en hamp s'a ompagne de l'augmentation des e�ets d'anisotropies de dépla ement himique ar ellessont linéaires ave le hamp. 18

Page 21: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

l'aimantation des protons (par exemple 13C) est très faible (de 100Hz à quelques kHz).

Fig. 2.13 � Représentation s hématique (à haut hamp magnétique) de la densité de populationd'énergie p(E) d'un ordre Zeeman (a) et d'un ordre dipolaire pur (b). Les zones ha hurées représententl'élargissement par les intera tions dipolaires ( ) Prin ipe de la polarisation roisée dite Hartmann-Hahn entre des spins abondants S et une spin isolé I : l'appli ation simultanée d'un hamp rf BS1(ωI

1 = −γIBI1) sur les spins S et BI

1 sur le spin I (ωS1 = −γSBS

1 ) tel que ωI1 = ωS

1 permet un transfertd'aimantation des spins I vers le spin S. (d) Prin ipe de la polarisation roisée par ordre dipolaire : siles spins I sont préparés dans un ordre dipolaire ara térisé par un hamp lo al d'intensité ωIlocal alorsl'appli ation d'un hamp rf BI

1 sur le spin I (ωS1 = −γSBS

1 ) tel que ωIlocal = ωS

1 permet un transfertd'aimantation des spins I vers le spin S.

19

Page 22: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

0 1 2 3 4

νRF13

C (kHz)

0

4

8

Tra

nsfe

rt E

ffic

ienc

y (a

rbitr

ary

unit)

τCP= 10 ms

τCP= 20 ms

τCP= 50 ms

τCP= 100 ms

Fig. 2.14 � Exemple de ourbe d'e� a ité du transfert d'aimantation des protons vers le arbone-13dans l'adamantane en présen e de rotation rapide (νR = 12.5 kHz) ; les protons sont préparés dansun ordre pseudo-dipolaire [103℄. Cet exemple montre la faible intensité des hamp rf né essaire à etransfert.

20

Page 23: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Chapitre 3Matériaux d'intérêt pour le nu léaire.Con ernant le on�nement des dé hets nu léaires, le verre de référen e a tuellement utilisé enFran e est le verre R7T7, mis au point il y une trentaine d'année de manière semi-empirique : sa omposition a été dé�nie par des ontraintes sur sa faisabilité industrielle et l'amélioration de sespropriétés. Ce verre est extrêment omplexe, plus d'une trentaine d'oxydes auxquels sont ajoutésles produits de �ssion qui deviennent partie intégrante de la stru ture vitreuse. La loi de 1991 (LoiBataille) avait dé�ni plusieurs axes de re her he pour la gestion des dé hets radioa tifs à vie longue,notamment sur la faisabilité d'un sto kage des olis vitri�és en formation géologique profonde etla séparation poussée de ertains radionu léides à vie longue (a tinides mineurs, ésium, iode) envue de leur transmutation. Dans e ontexte de nouvelles matri es de onditionnement spé i�ques( éramiques) ont été évaluées omme solution alternative à la transmutation. Con ernant toutes esmatri es, des études de omportement à long terme sont a tuellement en ours en laboratoire pourprédire au mieux le omportement du olis vis-à-vis de l'altération par l'eau (une agression externedu olis) ou de l'autoirradiation (une agression interne du olis). Dans la suite de ma thèse, j'ai aussipoursuivi des études sur les sili ates de al ium hydratés et iments, utilisés pour le onditionnementdes dé hets de faible a tivité, qui seront présentés en premier. Viendront ensuite les études sur lesmatri es de onditionnement spé i�que : une étude fondamentale sur les mé anisme d'in orporationd'un élément trivalent dans l'hydroxyapatite, apport de la RMN en soutien aux étude sur l'élaborationde phosphates pour le onditionnement spé i�que du ésium et des a tinides mineurs, et �nalementune étude stru turale de hollandites envisagées pour le sto kage du ésium. Con ernant les verres desto kage, seront présentés nos résultats sur l'apport de la RMN à l'étude de l'altération des verrespar lixiviation et par irradiations externes, puis les résultats on ernant les développements en ourssur l'élaboration de futurs verres de sto kage. Nous terminerons sur la question de l'extension de etype d'études à des matériaux de sto kage réels soulevant deux problèmes : elui du paramagnétismesoit inhérent du fait de la présen e d'éléments paramgnétiques dans la stru ture, soit résultant dese�ets d'auto-irradiation, elui de la manipulation d'é hantillons radioa tifs. Nous dé rivons ertainesméthodologies que nous avons envisagées pour répondre à es problématiques.3.1 Les Sili ates de al ium hydratés (CSH).Les iments sont des matériaux de grande di�usion utilisés dans le bâtiment ; ils sont utilisés dansle nu léaire omme matériaux de stru ture ainsi que omme matri e d'enrobage de dé hets de faiblea tivité. Il est don important d'avoir des informations sur la stru ture et la texture de es maté-riaux, ainsi que leur stabilité et leur apa ité de rétention. Les sili ates de al ium hydratés (CSH)sont les onstituants majoritaires des iments de Portland et sont responsables de leur prin ipales21

Page 24: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

propriétés de ohésion et de durabilité. L'étude des ara téristiques stru turales des CSH est don essentielle, et la RMN du proton et du sili ium est l'un des rares outils pour ara tériser l'ordre lo aldans es matériaux nano ristallins et poreux. Les iments ont une stru ture en feuillet Td-Oh-Td(�gure 3.1(a,b)), formé d'un plan de al ium entre deux haînes tétraédriques de sili ium de lon-gueur variable. L'organisation à l'é helle atomique de es sili ates n'est pas parfaitement onnue, enparti ulier lorsque le rapport Ca/Si augmente.3.1.1 La polarisation roisée revisitée.La polarisation roisée 1H-29Si1 est un outil in ontournable de la RMN pour l'étude des CSH.Nous avons revisité l'interprétation des expérien es de polarisation roisée, plus pré isement de ladynamique du transfert d'aimantation des protons vers le sili ium. En e�et, la distan e entre lesprotons et le sili ium est parfois largement plus grande que elle ren ontrée dans les matériauxorganiques (polymères,. . . ) qui sont les systèmes ayant servi de référen e à l'élaboration des théoriespour l'interprétation quantitative de la polarisation roisée. Les mouvements molé ulaires de esprotons distants peuvent onduire à des temps de relaxation dans la référentiel tournant T1ρ très ourts2. Ce i peut onduire à une situation inhabituelle où le temps de transfert, noté TIS , est pluslong que T1ρ. Or, l'hypothèse d'une situation inverse était impli itement faite dans tous les travauxpré édents, une situation qui détermine la quanti� ation des di�érents sites de sili ium observés. Nousavons montré que l'utilisation d'une expérien e TORQUE [106℄ permet de lever ette ambiguïté, arla dynamique de polarisation roisée seule ne permet pas de statuer sur la situation : TIS > T1ρ ouTIS < T1ρ. A l'aide de es nouvelles données, nous avons mis en éviden e l'existen e au sein de esmatériaux de di�érents types de protons ne pouvant être résolus par leur dépla ement himique maisayant des mobilités di�érentes : eux de l'interfeuillet et eux de la surfa e externe des nano ristaux,de mobilité moins restreinte. En outre, e résultat ramène à une réinterprétation sur la quanti� ationdes di�érents sites dans beau oup de travaux antérieurs.3.1.2 Stru ture des CSH.Dans le adre du post-do torat de P. Bertani, nous avons exploré l'apport de te hniques avan éespour la ara térisation de CSH sur des é hantillons à di�érents rapport Ca/Si enri his en sili ium-29 [107, 108℄. Les artes de orrélation homonu léaire double-quanta (DQ) 29Si-29Si nous ont permisd'obtenir des informations sur la onne tivité des tétraèdres de sili ium, les artes 1H-29Si de orrélerles di�érents environnements du sili ium aux di�érentes espè es de protons. Nous avons observé qu'àfaible rapport rapport Ca/Si, les molé ules d'H2O sont la prin ipales sour e de polarisation pour tousles sites de sili ium en raison de leur proximité. A haut rapport Ca/Si, la présen e de proton CaOHdans l'interfeuillet peut-être mise en éviden e et sont orrélés à tous les sites de sili ium. Le rapportCa/Si in�uen e notablement la longueur des haînes sili atées et tend à la formation de dimèresplut�t qu'à une formation bimodale de longeur de haine. Ces résultats tendent plus à favoriser lemodèle de la tobermorite omme modèle stru tural des CSH que elui de la jennite.Ces méthodologies sont a tuellement en ours d'appli ation pour des études sur la durabilité des iments [109, 110℄ ainsi que sur l'in orporation de l'aluminium dans les CSH [59, 60℄.1Te hnique de transfert d'aimantation des protons vers le sili ium, initialement introduite en RMN pour son apporten sensibilité.2T1ρ est le temps de vie de l'aimantation vérouillée des protons pendant son transfert vers le sili ium.

22

Page 25: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-95-90-85-8029

Si Single Quantum Chemical shift (ppm)

-200

-190

-180

-170

-160

-150

29Si

Dou

ble

Qua

nta

Che

mic

al s

hift

(pp

m)

Q2-Q2v

(c)

Q1-Q1

Q1-Q2

Q2p-Q2

Q2i-Q2

Q3-Q2v

Q3-Q3

Fig. 3.1 � (a) Représentation de la stru ture de la tobermorite omposée d'un plan de al ium(points rouges) bordé par deux plans de tétraèdres de sili ium. L'espa e entre les ou hes de sili ium(interfeuillet) ontient des molé ules d'eau, des groupes hydroxyls et des ions al ium. (b) Modèle destru ture des CSH. Sont indiqués les di�érents environnements de sili ium tels qu'ils sont déterminéspar RMN double-quanta représentée en ( ) (Ca/Si=0.9) et indiquant les di�érentes onne tivités.D'après [107℄.

23

Page 26: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

3.2 Les nouvelles matri es ristallines de onditionnement.3.2.1 Phosphates.Dans la nature, il existe des solides mixtes apatites-britholite de omposition respe tive Ca10(PO4)6(F,OH)2et Ca4TR6(SiO4)6(F,OH)6, TR étant une terre rare trivalente. Les omposés de stru ture apatite ontpour propriétés de pouvoir in orporer de nombreux éléments tels que les radioéléments trivalents,tout en onservant leur stru ture, et sont don des andidats potentiels pour le onditionnement desradioéléments. Le travail de thèse de J. Imba h [111, 20℄ s'ins rivait dans e adre et portait plusspé i�quement sur la solution solide hydroxyalapatite-hydroxylbritholite-(Y). L'obje tif était unemeilleure ompréhension des modi� ations stru turales ausées par la substitution ouplée Ca2++P5+

⇔ Y3++Si4+. Les é hantillons avaient été préparés par voie hydrothermale en ollaboration ave F. Brunet, du Laboratoire de Géologie de l'ENS Paris.

Fig. 3.2 � Vue de la stru ture de l'hydroxyapatite.Les mesures RMN ( omplétées par des mesures de di�ra tion sur poudre3, infrarouge et mi ro-s opie à balayage) nous ont permis de mettre en éviden e un propention du ation trivalent (Y3+)à se pla er préferentiellement dans les sites de al ium le plus pro hes des protons (Ca2 sur la �-gure 3.2). L'analyse quantitative des spe tres RMN MAS du proton et du phosphore ont permisde ara tériser leurs nouveaux environnements et l'utilisation de artes de orrélation (HETCOR)1H-31P et 1H-29Si ont montré une proximité préférentielle des protons les plus dépla és (par rapportà la référen e hydroxyalapatite) ave le sili ium. Ces analyses RMN montre �nalement que deuxmodes de substitution dans l'hydroxylapatite existent1. substitution du al ium et du phosphore par l'yttrium et le sili ium respe tivement ;2. apparition de la unes de proton pour assurer la ompensation de harge de l'yttrium.Les expérien es HETCOR se sont révélées très utiles pour identi�er les phases annexes, ave une sen-sibilité meilleure que les mesures par di�ra tion. Des expérien es de orrélation double quanta (DQ)1H-1H ont montré un en hainement non aléatoire des sites hydroxyls au sein des anaux, notam-ment une tendan e à la ségrégation des sites hydroxylapatite (Ca2)3OH) à fort taux d'in orporationd'yttrium en faveur d'en hainement plut�t du type Y-O-Y-Ca-O-Ca-O-Y-O-Y plut�t que Y-O-Y-Ca-O-Y-O-Y-Ca-O-Y [20℄. La mise en éviden e du deuxième mé anisme d'in orporation onduisant3Ces mesures ne montraient au un hangement de symétrie rystalline lors de l'in orporation de l'yttrium24

Page 27: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

�nalement à la formation d'une oxyhydroxybrotholite, a été on�rmée par des expérien es de al i-nation suivie d'analyses RMN.Les méthodologies appliquées à ette étude de l'apatite l'ont été ensuite dans le adre de lathèse de L. Campayo [21℄ en ollaboration ave F. Audubert (CEA, Cadara he) sur l'élaborationd'un phosphate de ésium de stru ture rhabdophane. Nous y avons mis en éviden e l'intérêt de laRMN pour l'identi� ation des phases annexes, soit dans des proportions trop faibles pour être dé-te tés pas des te hniques de di�ra tion, ou ne pouvant pas être résolues par es même te hniques.L'identi� ation de es phases annexes in orporant du ésium se sont révélées primordiales pour la ompréhension du omportement à la dissolution. Lors de e travail, nous avions abordé la problé-matique des é hantillons fortement paramagnétiques que nous exposerons par la suite. J'ai poursuivi ette ollaboration dans le adre de la thèse de D. Bregiroux [23℄ sur l'analyse par RMN de monazitesde terres rares [112, 113℄. Entre autres, nous y avons montré que des mesures RMN MAS 31P à trèshaute fréquen e de rotation permettait de ara tériser l'homogénéité de solutions solides .-1500-1000-500050010001500

MAS dimension (ppm)La Ce Pr Nd Pm Sm Eu

Isotropic dimension (ppm)

-300

-200

-100

0

100

200

300

400

Isot

ropi

c sh

ift (

ppm

)

-120-100-80-60-40-200204060

MAS dimension (ppm)-200-1000100200

MAS dimension (ppm)

Nd

Ce

Eu

Sm

Pr

Yb

x=0.01

x=0.05

x=0.1

x=0.5

La Ce

(a)(b)

(d)(c)

vROT

= 5 kHz

vROT

= 10 kHz

vROT

= 31.25 kHzFig. 3.3 � (a) Spe tres RMN MAS du noyau 31P à 11.75 T de phosphates terre rares (monazites) [112,23℄ et (b) variation du dépla ement isotrope en fon tion de la nature de la terre rare. ( ) Spe tres dela solution solide La0.99Ce0.01PO4 en fon tion de la fréquen e de rotation. (d) Spe tres de la solutionsolide La1−xCexPO4 (νR = 31.25 kHz) ; les lignes en tirets indiquent les dépla ements isotropes desp�les x=0 et x=1.3.2.2 Les Hollandites.Les matri es éramiques de type hollandite BaxCsy(M,Ti)8O16 (x+y<2, M ation trivalent) pos-sèdent de grande apa ité d'a ueil du ésium (et de son �ls le baryum), une bonne stabilité sousirradiation β et γ, ainsi que d'une bonne durabilité himique. A e titre, le CEA a développé des hol-landites férrifères BaxCsy(Fe,Al)3+2x+y(Ti)4+8−2x−yO16. En ollaboration ave D. Gourier et D. Caurant(LCAES, ENSCP) et dans le adre de la thèse de V. Aubin-Chevaldonnet [22℄, nous nous sommes25

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intéressés à la ara térisation de hollandites simpli�ées de type BaxAl3+2x (Ti)4+8−3xO16 pour y étudierles modi� ations stru turales sous irradiation β [114, 53℄ et de type BaxCsy(Ga,Al)3+2x+y(Ti)4+8−2x−yO16pour y étudier l'in orporation du ésium, en remplaçant le fer paramagnétique par le gallium [115℄.Le spe tre MAS de l'aluminium de e type de omposé est insu�sant pour y résoudre di�érents sitesmais l'analyse quantitative du spe tre MQMAS permet de mettre en éviden e l'existen e de troisenvironnements, omme le montre la �gure 3.5. Compte tenu de la faible teneur en aluminium de es é hantillons, ils ne peuvent être liés à di�érentes substitutions Ti/Al des o tahèdres adja ents.En revan he, di�érentes possibilités d'o upation des trois sites ationiques adja ents, o upés parun ion baryum ou une la une, peut expliquer es trois environnements (des al uls ab-initio permet-traient de on�rmer ette hypothèse). Des variations importantes de es trois environnements sontobservées lors l'in orporation du ésium (�gure 3.5(b)), attendu à proximité des o tahèdres o upéspar le Gallium, dont le r�le est e�e tivement d'a omoder ette in orporation.

Fig. 3.4 � Vue de la stru ture de la Hollandite.Nous avons entrepris des mesures sur des é hantillons férrifères et il est intéressant de noter quedans e as, le paramagnétisme de l'ion Fe2+, induit un élargissement onséquent du spe tre del'aluminium. La variation du spe tre en fon tion de la quantité de fer, indique lairement l'e�et dedépla ement de la résonan e de l'aluminium par une intera tion de onta t entre le spin nu léairede l'aluminium et le spin élé tronique du fer4(�gure 3.5(d)). En revan he, l'analyse des spe tresd'é hantillons férrifères ontenant du ésium s'est révélé beau oup plus déli ate [22℄.Con ernant les défauts induits par irradiation, la grande sensibilité de la RMN de l'aluminium apermis de on�rmer5 la formation de la unes d'oxygène à proximité des sites d'aluminium, onduisantà des sites d'aluminium en oordinen e plus faible que l'on observe dans la gamme des dépla ement himique en oordinen e V.Nous poursuivons a tuellement es travaux en ollaboration ave J.V. Hanna (ANSTO) sur desé hantillons dopés 49Ti pour obtenir des informations supplémentaires sur l'organisation des baryumsdans les anaux. Nous envisageons ensuite de la irradier pour y étudier les dépla ements des ionsdans les anaux sous irradiation.4Des mesures de di�ra tion indique lairement qu'il n'y a au un hangement de oordination de l'aluminium5En a ord ave des mesures RPE et Mössbauer sur la hollandite Ba1.16Fe2.32Ti5.68O16

26

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-20-15-10-505MAS dimension (ppm)

-4

-2

0

2

4

6

8

10Is

otro

pic

dim

ensi

on (

ppm

) ExperimentSimulation

-15-10-50510Isotropic dimension (ppm)

-80-60-40-20020406080100120MAS dimension (ppm)

-40-20020406080MAS dimension (ppm)

BCAG

BAG

BA

(a) (b)

(d)(c)

E=1.5 MeV

BA

Fe#1

Fe#0

Fe#2

E=1.0 MeV

Fig. 3.5 � (a) Spe tre MQMAS à 11.75T de 27Al expérimental (lignes ontinues) et simulés (lignes entirets) [53℄ de la hollandite BA (Ba1.16Al2.32Ti5.68O16) et (b) dé onvolution de sa proje tion isotrope(BAG : Ba1.28Al1.64Ga0.92Ti5.44O16 ; BCAG : Ba1Cs0.28Al1.46Ga0.82Ti5.72O16). ( ) Spe tres MAS de 27Alde la hollandite BA montrant l'e�et d'irradiations éle troniques [53℄. (d) E�et de l'in orporation dufer sur le spe tre MAS de l'aluminium(Ba1.28Al2.24−xFexTi5.44O16 x=0.32, 0.64 et 0.92 pour Fe#0,Fe#1 et Fe#2, respe tivement). [22℄.3.2.3 Stru ture des verres altérés par l'eau.Lors de la lixiviation des verres, il se forme à la surfa e une pelli ule d'altération ommunémentappelée gel. Ses propriétés sont importantes pour les études de omportement à long terme desverres de on�nement des dé hets radioa tifs dans l'hypothèse d'un onta t ave l'eau en sto kagegéologique. Dans le as du verre français, ette ou he de surfa e possède diverses propriétés di�usivesqui modi�ent la inétique de dissolution du verre et diminuent fortement la vitesse d'altération duverre (�gure 3.6). En outre, elle possède de bonnes propriétés de rétention d'éléments tels que lesmétaux de transition, les terres rares et les a tinides. Elle est en revan he appauvrie en bore etal alin tels que Na6 et Li, qui sont généralement hoisis omme tra eurs de l'altération ar passantpratiquement totalement en solution [116℄. Pour une meilleure ompréhension de l'impa t possiblede la stru ture et de la texture du gel sur es propriétés, nous avons entrepris une ara térisationpar RMN des gels d'altération. Nous nous sommes intéressés à di�érents aspe ts : ara térisationdu réseau vitreux du gel et de la surfa e des pores via la RMN des protons. Nous avons re her hénotamment les méthodes pour établir un lien entre les observations faites par RMN (notammentle proton) et la morphologie ou texture du gel, ara térisée par d'autres te hniques telles que leSAXS qui montre un taille de porosité généralement entrée de 2-4 nm, ave une in�uen e fortedu zir onium sur la taille des pores alors inférieurs à 2 nm [117, 118℄. En outre, ompte tenu de la omplexité du verre industriel, nous travaillons sur des verres de ompositions simpli�és, notammenta�n de déterminer l'in�uen e des éléments les plus représentatifs.Dans un premiers temps, nous avions exploré une appro he originale pour étudier les phénomènes6Si les Al alino-terreux (Ca) sont absents, le sodium est partiellement retenu dans la ou he d'altération.27

Page 30: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

de repolymérisation onduisant à la formation du gel par RMN de l'oxygène-17. Nous avons omparéle spe tre MQMAS d'un verre sain enri hi en oxygène-17 à elui d'un verre altéré (non marqué 17O)dans un solution enri hie en oxygène-17 [65℄. Ce dernier témoigne de la re onstru tion d'un réseaualuminosili até que nous avons ara térisé en quanti�ant ha un des sites observés. Ces donnéessont pré ieuses dans les modèles de simulation, notamment Monte Carlo [119℄, pour rendre omptede ette re onstru tion. Nous avons plus ré emment her her à analyser plus en détail le r�le duzir onium (élément insoluble qui in�uen e fortement la morphologie et la dynamique de dissolutiondu verre et de formation du gel) par la même appro he et mis en éviden e lairement la présen e,dans des proportions fortement dépendante de la omposition initiale du verre, de liaisons Si-O-Zrave une signature RMN très pro he de elle du verre. [36℄ Ce i témoigne de l'in orporation dans leréseau sili até du zir onium lors de la phase de re ondensation du gel.Nous avons mené une étude de l'in�uen e de la omposition initiale du verre sur la stru ture degel en fon tion des onditions d'altération, a ide ou basique. Notons que très peu de travaux RMNsur es problématiques ont été rapportés dans la littérature [120℄ (ou �nalement e sont les inétiquesd'altération qui sont priviliégiées pour analyser es phénomènes) et pour l'analyse des spe tre protonsnotamment, les travaux publiés dans le domaine des gels de sili es, zéolithe ou verre hydratés trempésfournissent des points de omparaison ou des éléments pour interpréter nos di�érents sites (voirréféren es dans [121℄). Dans les onditions a ides, quelque soit la omposition initiale du verre, legel ne retient que le sili ium et le zir onium. En revan he, à l'aide de la polarisation roisée et de arte de orrélation 1H-29Si, nous avons mis en éviden e la présen e de sites proton supplémentaireslié à la présen e du zir onium, dont l'interprétation n'est pas en ore établie. Nous avons aussi notédes di�éren es signi� atives sur les spe tres de protons en lien ave la taille de la porosité. Nousavons pu mettre en éviden e des intera tions silanols-eau molé ulaire très di�érentes en fon tion des onditions d'altération. L'analyse est beau oup plus omplexe pour les gels basiques ar la rétentionde l'aluminium au sein du réseau sili até entraîne une perte de résolution du spe tre sili ium. Des artes MQMAS témoigne du rempla ement de sodium par le al ium en tant que ompensateur lorsde la lixiviation. Comme souvent pour e type de matériaux, une di� ulté est l'identi� ation desdi�érents sites sur le spe tre proton ompte tenu du fort re ouvrement des di�érents raies. Pour esgels, nous avons her hé une méthodologie pour identi�er à la fois es sites selon leur dépla ement himique mais aussi en fon tion d'un paramètre lié à la dynamique : T2 (temps de dé roissan ede l'é ho) et T1ρ (relaxation dans le référentiel tournant), pouvant être liés à la fois à l'intensité desintera tions dipolaires ave les protons voisins (information sur la proximités) et/ou à la mobilité [122,123℄. Cette appro he ré emment proposée permet de orréler le dépla ement himique d'une espè e àune distribtion de temps de relaxation obtenue par une analyse de Lapla e [124℄. Pour réaliser ettedernière, nous avons transposé une méthode de maximum entropie mais à l'aide d'une appro he dualeexposée dans les référen es [125, 126℄. Ce type d'analyse ouplée permet de di�éren ier très nettementdes sites selon des proximités (T2) et/ou dynamique (T1ρ omme le montre les �gures 3.7(a,b).Nous avons aussi exploité des expérien es de dé ouplage homonu léaire7 et la mobilité de l'eauest nettement mis en éviden e par la présen e d'une ta he en forme d'étoile (�gure 3.7( )) : le tempsde orrélation des mouvements des molé ules est inférieur au temp de y le de la séquen e et nepermet don pas d'a�ner la raie. Ce i souligne que la largeur de raie est essentiellement dûe à dese�ets dynamiques (mobilité), largeur dont nous avions soulignée qu'elle était fortement dépendantede la porosité de l'é hantillon. Nous voyons que e type d'expérien es fa ilitent l'interprétation desspe tres de proton, permettent d'a éder fa ilement à des informations d'ordre dynamique pouvantêtre reliée ensuite à une information sur la porosité.7Méthodes visant à éliminer la ontribution à la largeur des raies des intera tions homonulaires 1H-1H28

Page 31: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Temps d’alteration

Per

te d

e m

asse

nor

mal

isee

(N

L)

V0

Vr

Fig. 3.6 � (Gau he)Cli hé MEB d'une pelli ule d'altération.(Droite) Représentation s hématique dela inétique de dissolution du verre. Sont représentées la vitesse initiale de dissolution orrespondantau phénomènes d'interdi�usion de l'eau et d'hydrolyse, et la rédu tion de la inétique vers une vitesserésiduelle qui est suivie de la formation de la pelli ule d'altération.Nous poursuivons a tuellement l'exploitation de es méthodes pour omprendre le r�le du Zir- onium, en orrélation ave des e�ets de ompositions ainsi que des métholodogies basées sur l'en-ri hissement séle tif du gel par de l'oxygène 17, pour y di�éren ier les environnements à la surfa edes pores qui peuvent ontr�ler la di�usion de ertaines espè es (al alins) au sein du gel. Nous avonsaussi débuté une exploration de la RMN du al ium-43, un élément retenu dans le gel pour en dé-terminer le r�le himique. Nous avons a quis une série de spe tres dans des sili ates ave un r�ledi�érent du al ium (modi� ateur, ompensateur ou mixte8) et observé une grande sensibilité à esdi�érents types d'environnement. Ces spe tres ont été analysés à l'aide de nos outils de quanti� ationprésentés auparavant. Il est intéressant de noter que dans le as d'une omposition mixte, il n'a pasété possible de partionner le spe tre en une ontribution de al ium modi� ateur et une de om-pensateur. A e titre, une a quisition de spe tre MQMAS est né essaire pour une analyse plus �ne.Ces résultats semblent suggérer un r�le mixte du al ium dans e type de omposition. La présen ede zone dépolymérisée mélangeant sodium et al ium est d'ailleurs observée dans des borosili ates, omme le montre la �gure 2.6. Ces résultats expérimentaux apportent des référen es pour mener desinvestigations plus poussées à l'aide de al uls ab-initio [127, 128℄.3.2.4 Les e�ets d'irradiation.Les e�ets d'irradiation sont essentiels pour la prédi tion du omportement du olis sur le longterme. A e titre, la RMN peut fournir une ompréhension stru turale à l'é helle atomique desmodi� ations observées de propriétés ma ros opiques (gon�ement, dureté,...). Compte tenu de ladi� ulté d'une analyse par RMN d'é hantillons radioa tifs (dis utée plus loin), es e�ets d'irradiationsont simulés par des irradiations externes. Dans le as des verres nu léaires, il avait été montrépar B. Boizot et oll. par RMN et Raman [129℄ que des modi� ations de oordinen e du sili ium(Q2→Q3) et du bore ( onversion des bores tétra oordonnés vers des bores tri oordonnés) et laformation d'oxygène molé ulaire indiquaient lairement une migration des al alins sous irradiation8Composition des verres respe tive : 60SiO2-20Al2O3-20CaO, 60SiO2-20Na2O-20CaO et 60SiO2-10Na2O-20Al2O3-20CaO. 29

Page 32: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-5 -4 -3 -2 -1log

10(T

2 [s] )

-10

-5

0

5

10

15

20

1 H C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

)

-5 -4 -3 -2 -1log

10 (T

2 [s] )

-10

-5

0

5

10

15

20

1 H C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

)

2345678MAS dimension (ppm)

0

1

2

3

4

5

6

7

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

050100150200MAS dimension (ppm)

-100

-80

-60

-40

-20

ISO

TR

OPI

C d

imen

sion

(pp

m)

(a) (b)

(d)(c)

Si-O-Zr

Si-O-Si

Si-OH H2O

Fig. 3.7 � Exemple de développement de méthodes pour l'analyse des spe tres proton des gels, et desmatériaux poreux en général.(a) et (b) Carte de orrélation entre la distribution p(T2) (obtenue partransformée de Lapla e de la dé roissan e de l'é ho) et le dépla ement himique du proton de gelsdu verre 64.9SiO2-17.3B2O3-Na2O-4.1Al2O3 [121℄ obtenues en ondition a ide (a) et basique (b). ( )Carte de orrélation 1H-1H par dé ouplage homonu léaire montrant que la raie de l'eau (H2O) exhibeun élargissement dynamique (mobilité) et le massif des silanols une forte distribution de dépla ement himique. (d) Spe tre 17O MQMAS triple quanta d'un gel d'altération montrant la parti ipation duzir onium au réseau sili até vitreux (Liaison Si-O-Zr).

30

Page 33: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

éle tronique. En revan he, il n'avait pas été possible de statuer sur le devenir des al alins (expulsionà la surfa e, lustérisation au sein de réseau vitreux). Des modi� ations beau oup moins importantessur des verres omplexes de type R7T7 avaient été observées [130℄ indiquant un phénomène de blo agede la migration. Pour le on�rmer, en ollaboration ave B. Boizot et N. Ollier (CEA, Laboratoiredes solides irradiés), nous nous sommes intéressés à l'in�uen e de l'e�et al alin mixte (Mixed AlkaliE�e t ou MAE) sur le omportement du verre sous irradiation éle tronique. En e�et, le MAE est ara térisé par une dé roissan e de plusieurs ordres de grandeur de la ondu tivité ionique lorsquedeux al alins sont mélangés dans des proportions à peu près égale, ave une variation non linéaireentre les deux p�les de plusieurs propriétés telles que la température de transition vitreuse ou la ondu tivité ionique. Nous avons étudié deux séries de verres à inq oxydes [47℄ ave les ouplagesd'al alins Na/Li et Na/K. Nous avons onduit une analyse ombinée RMN/Raman de la stru turedu verre et avons mis en éviden e l'existen e d'une variation non linéaire de la fra tion de boreen oordinen e 4 (�gure 3.8( )). La grande sensibilité du bore permet de mettre en éviden e desmodi� ations de oordination ; une modi� ation de la polymérisation du réseau est visible par RMNdu sili ium et on�rmée par spe tros opie Raman. Nous avons noté des e�ets de blo age séle tif de lamigration des al alins : le mélange Na/Li bloque séle tivement la migration des ations modi� ateursde réseau (pas de modi� ation des espè es Qn observée) ; en revan he, le ouplage Na/K entraîneun e�et inverse (�gure 3.8(a-b))blo age séle tif des ations ompensateurs des bores tétraédriques.Ces e�ets sont doute à orréler ave la stru ture et omposition initiale du verre, omme la variationde la fra tion tétraédrique. Si des modi� ations de l'environnement de l'aluminium sont égalementobservées (�gure 3.8(d)) (pas de modi� ation de oordinen e), elles peuvent reliées à des modi� ationsde ompensateurs ou à une déformation des tétraèdres sous irradiation.En terme de modi� ation de l'organisation des al alins au sein du réseau, nous avons mis en oeuvredes te hniques simples de mesures de dé roissan e d'é ho de spin pour sonder globalement l'intensitédes variations de oupages dipolaires 23Na-23Na. Au temps d'é ho ourt la dynamique de dé roissan eest modélisée par une gaussienne ave un oe� ient (se ond moment) qui peut être fa ilemementrelié à la répartition des al alins, noté MNa−Na2 [131℄. En introduisant de manière simultanée uneimpulsion sur le lithium-7 on ajoute à la dé roissan e de l'é ho l'e�et des intera tions dipolaires 23Na-

7Li onduisant à un se ond moment MNa−Na2 +MNa−Li

2 . L'analyse des deux expérien es permet alorsde sonder des variations de répartition des al alins. Si les données des verres sains pen hent plut�t enfaveur d'une répartition homogène, la variation de MNa−Li2 montre une diminution des intera tions

23Na-7Li sous irradiation et indique don des phénomènes de ségregation. Les mesures de relaxationssemble aussi indiquer un a roissement des intera tions 23Na-23Na. Nous avons débuté une séried'expérien es d'irradiation sur des verres enri his en oxygène-17 pour étudier plus pré isemment lesmodi� ations du réseau vitreux.L'analyse ré ente que nous avons faite sur un verre aluminoborosili até irradié aux ions lourds [90℄ont montré des résultats similaires. Une modi� ation de la oordinen e des bores mais ave un degréde désordre supérieur du réseau vitreux après irradiation. Nous avons mis au point un proto olespé i�que pour irradier de façon homogène des poudres de granulométrie très �ne (quelques µm).Nous envisageons a tuellement de renouveller ette expérien es sur des verres enri his en oxygène-17pour orroborer nos observations.3.2.5 Cara térisation de verres omplexes pour le on�nement.En ollaboration ave D. Caurant et O. Majérus (LCAES, ENSCP), et dans le adre de la thèsed'A. Quintas [25℄ (CEA Mar oule), nous avons une mené une étude exhaustive de la stru ture d'unverre ri he en terre rare dans le adre d'études sur de nouvelles matri es vitreuses de on�nement31

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-10-5051015202511

B chemical shift (ppm)

pristineirr. 1GGy

5Ox-K

5Ox-(Na,K)

(a)

-140-120-100-80-6029

Si chemical shift [ppm]

pristineIrr. 1GGy

(b)

5Ox-Li

5Ox-(Li,Na)

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1(mol. %) Na

2O / Na

2O + Z

54

56

58

60

62

64

66

68

[ B

O4 ]

%

5Ox Z=Li2O

5Ox Z=K2O

(c)

-40-2002040608010027

Al chemical shift [ppm]

PristineIrr. 1GGy

(d)

5Ox-Li

5Ox-Na

5Ox-KFig. 3.8 � (a,b,d) Comparaison entre les spe tres MAS de verres sains (lignes ontinues) et irradiés(lignes en tirets) de verres à inq oxydes [132℄ (νROT = 12.5 kHz and B0 = 11.75 T) 1GGy orrespondapproximativement à 25% de la dose β totale reçu par la olis durant le sto kage. ( ) Variation dela fra tion des bores en oordinen e 4 en fon tion de la omposition d'un verre d'al alin mixte [47℄.

32

Page 35: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

ave une apa ité d'a ueil a rue des produits de �ssion. Ce verre est ara térisé par une forte teneuren terre rare (rempla é par La pour les études RMN). A l'aide des outils d'analyses que nous avonsdéveloppés, nous avons mené une ara térisation stru turale �ne de e verre, notamment à l'aide denombreuses variations autour de la omposition de référen e. Une étude détaillée de la substitution ouplée Na/Ca a permis de mettre en éviden e des e�ets de ompensation préférentiel ainsi que desmodi� ations de oordinen e du bore [55℄. L'observation de plusieurs régimes dans les variationsobservées a pu être orrélée à des phénomènes de démixion se produisant lors de l'ajout de al ium.Ces résultats montre le r�le non inter hangeable des deux ions. Une étude détaillée des e�ets du ation ompensateur de l'aluminium tétraédrique a pu être entreprise grâ e à l'analyse détaillée desspe tres MQMAS de l'aluminium [56℄. Une appro he similaire par RMN MQMAS 23Na a été adoptéepour l'étude de l'in�uen e du molybdène sur la stru ture du réseau vitreux et sa solubilité dans unborosili ate mixte Na/Ca [58℄. Ces travaux sont menés en raison de la di� ulté d'in orporation duMo dans les verres borosili atés.Dans le adre de la thèse de J.N. Ca hia [24℄ et en ollaboration ave X. Des hanels (CEAMar oule), nous avons étudié par RMN l'e�et de l'in orporation d'une terre rare (La,Hf) sur lastru ture d'un verre aluminoborosili até. Une solubilité a rue des éléments trivalents par rapportaux éléments tétravalent avait été observée [133℄. Les éléments trivalents (La,Nd,...) ont un r�le demodi� ateur intermédiaire dans une matri e aluminoborosili até, leur in orporation onsomme desal alins (entraînant une baisse de la fra tion de bore en oordinen e 4) et onduit à une dépolymé-risation du réseau visible par RMN du sili ium. Ils exhibent une meilleur solubilité dans es verresque les éléments tétravalent parti ipent à la formation du réseau (Hf,Pu,Th) [24, 134℄.3.2.6 Vers la RMN en A tif.L'extrapolation des études pré édentes à des matériaux ontenant des a tinides implique de ré-pondre à deux questions :1. dans quelle mesure le paramagnétisme d'un a tinide va-t-il gêner l'a quisition de spe tre RMNMAS haute-résolution ? ;2. quelles seront les ontraintes à la manipulation d'é hantillons radioa tifs ?A la première question, les di� ultés liées au paramagnétisme ont déjà été présentées dans le as des phosphates et des hollandites. La �gure 3.9 montre un exemple de la perte de résolutiondu spe tres de bore en fon tion de la quantité de terre rare in orporée dans le verre. Toutefois, laRMN MQMAS permet de ompenser et élargissement . En e�et les élargissements paramagnétiquessur di�érentes transitions d'un même noyau quadrupolaire sont fortement orrélés. En onséquen e,la orrélation entre deux de es transitions (i i la transition triple-quanta −3/2 ↔ 3/2 et entrale−1/2 ↔ 1/2) onduit à une refo alisation et élargissement, qui agit don omme une dispersion ohérente du dépla ement himique. Si l'information sur le dépla ement est perdue, dans le asparti ulier du bore, la résolution étant prin ipalement d'origine quadrupolaire (au hamp magnétique onsidéré i i 11.75T), on onserve une résolution des espè es tétra- et tri- oordonnées. Dans le asde l'aluminium où la séparation spe trale des di�érentes oordinen es a pour prin ipale origine ledépla ement himique, ette solution ne devrait pas être e� a e. En revan he, sur l'oxygène-17 laquestion reste ouverte.Pour débuter une étude plus exhaustive, nous avons analysé une série de omposés simples (mo-nazites de terre rare) ave un noyau simple le phosphore-31 (I=1/2). Les spe tres RMN MAS ont étéprésentés à la �gure 3.3. Les spe tres des autres terres rares ne sont pas présentés ar il n'ont pu être33

Page 36: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

-10 0 10 20 30MAS Chemical Shift (ppm)

-20

0

20

40

60

Isot

ropi

c C

hem

ical

Shi

ft (

ppm

) BO3

BO4

-

-25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 2511

B Chemical shift (ppm)

(a) (b)

Ce2O

3 1%

Ce2O

3 5%

Ce2O

3 10%Fig. 3.9 � (a) Spe tres RMN MAS 11B à 11.75T d'un verre sodoborosili até à teneur roissantede érium montrant la perte de résolution des sites de bore en oordinen e 3 et 4. (b) Spe tresMQMAS triple-quanta 11B montrant que la résolution des sites de bore est onservée du fait de ladi�éren e d'intera tion quadrupolaire ([3]B : Cq ≈ 2.5 MHz,[4]B : Cq ≈ 0.1 − 0.5 Mhz ). La �è heindique la dire tion des élargissements dû au paramagnétisme, identique à elle de la distribution dedépla ement himique.a quis, l'é hantillon ne pouvant être mis en rotation9. Nous avons employé la méthode brute for e :utiliser une fréquen e de rotation rapide pour d'a�ran hir des e�ets d'élargissements. En e�et, aupremier ordre, l'e�et du ouplage spin nu léaire-éle tronique agit omme une intera tion d'anisotro-pie de dépla ement himique, mais de forte intensité. L'utilisation de la rotation à l'angle magiqueest alors une méthode pour s'en a�ran hir, dans la limite de la fréquen e de rotation a essible. Dansle as ontraire, au regard de l'intera tion, nous nous retrouvons dans une situation de fréquen elente, nous avons alors essayer de re ourrir à l'utilisation de te hniques développées par le passé pour ette situation. Le PASS (Phase alternated Spinning Sidebands) [135℄ onsiste à moduler ha unedes bandes de rotations par un train d'impulsions de 180◦. L'exemple présenté à la �gure 3.10 estspe ta ulaire : l'obtention d'un spe tre isotrope montre la omplexité du spe tre que le spe tre ob-tenu en rotation à l'angle magique ne permettait pas de présager. De manière similaire, l'utilisationde la séquen e MAT montre elle aussi la possibilité de re onstruire un spe tre isotrope.Con ernant la deuxième question, le problème est prin ipalement lié au risque d'explosion ( rash)du rotor10 entraînant par la-même une dispersion de l'é hantillon. Ce problème a été dis uté parI. Farnan proposant un rotor à triple barrière de on�nement [136℄. A l'intérieur du rotor, un premierinsert en une matière plastique assure une prote tion ontre la rupture en as de rash. Un se ondinsert à l'intérieur assure une prote tion ontre les e�ets d'irradiation. A l'aide de e dispositif, I. Far-nan et oll. ont déte té par RMN du sili ium l'amorphisation du zir on sous irradiation α dans desé hantillons ontenant du plutonium, soit l'isotope 238Pu (T1/2=87 ans), où 239Pu (T1/2=24000 ans).Une première limite à ette appro he est l'utilisation de rotor assez volumineux pour s'a ommoderde e système de prote tion. Cela limite les fréquen es de rotations utilisables mais des méthodes omme le PASS ou MAT peuvent apporter des solutions [73℄. La se onde limite tient à la diminutionimportante du volume de l'é hantillon, et en onséquen e de la sensibilité de l'expérien e. L'utilisa-tion d'une bobine interne ouplée indu tivement à la bobine externe d'émission/ré eption est une voieproposée ré emment [137℄. Une autre appro he que nous expérimentons a tuellement dans le adre9Il reste le plus souvent ollé dans l'aimant s'il n'est pas dilué ave une poudre non-magnétique.10Le tube ontenant l'é hantillon sous forme de poudre34

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Spin

ning

sid

eban

d or

der

(Θ d

imen

sion

)

k=0k=+1k=+2k=+3

k=+4

k=-1k=-2k=-3k=-4

-1200-800-40004008001200

-1200-800-4000400800120031

P Chemical shift (ppm)

νROT= 12.5 kHz

νROT

νROT "infinite"

MAS

PASS

Fig. 3.10 � Exemple de séparation des bandes de rotation sur un phosphate CaNdCs(PO4)2 destru ture Rhabdophane [113, 21℄

35

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-300 -200 -100 0 100 200 300MAS dimension (ppm)

-80

-60

-40

-20

0

20

40

isot

ropi

c di

men

sion

(pp

m)

31P MAT NMR - La

0.99Ce

0.01PO

4B

0= 11.75 T - v

ROT = 5 kHz

Fig. 3.11 � Spe tre MAT à 11.75T du noyau 31P de la monazite LaPO4 dopée à 1% de érium. Cespe tre est à omparer ave le spe tre MAS de la �gure 3.3. Malgré la faible fréquen e de rotationνR=5 kHz, les raies des sites résolus à νR=31.25 kHz sont bien observées (lignes en tirets).d'un projet pour le développement de la RMN MAS du tritium est de onserver les performan esinitiales de la sonde (système de rotation et rotors in hangés) mais d'assurer le on�nement autourde la tête de mesure ( ontr�le des gaz de rotation de l'é hantillon et étan héi� ation de la hambreMAS).Pour on lure, les résultats de I. Farnan [138℄ sont assez en ourageants. En e�et, la présen e deplutonium dans des proportions relativement importantes ne semble pas induire des e�ets dégra-dant la résolution du spe tre. Des expérien es pour véri�er e point sur des matri es vitreuses sonta tuellement en ours, en ollaboration ave C. Berthon (CEA Mar oule).

36

Page 39: RMN du solide: des matériaux du nucléaire sous tous les spins

Chapitre 4Projets de re her he4.1 Projets transverses CEAVerres de sto kage. Con ernant les études stru turales des verres et des gels d'altération, ellesse poursuivent dans le adre d'un programme transverse au CEA (VESTALE) et d'un programme duGDR MATINEX (Collaboration LCAES-ENSCP). Il s'agit de omprendre l'in�uen e de la omposi-tion sur la stru ture du gel d'altération et le r�le spé i�que de ertains éléments omme le zir oniumet le al ium. Nous envisageons l'utilisation d'expérien es plus sophistiquées de orrélations hétéronu- léaires, en poursuivant notre appro he par la RMN de l'oxygène-17. Dans le adre d'un programmedu GDR MATINEX, nous parti ipons à l'étude de l'in�uen e de la terre rare sur la inétique d'al-tération et sur la stru ture du verre et de son gel d'altération. Un post-do torat est a tuellement�nan é sur ette thématique.RMN en a tif et paramagnétisme. Ces études sont onduites dans la adre du projet d'a -quisition d'un spe tromètre RMN du Solide pour travailler en a tif à Mar oule dans l'installationAtalante (laboratoire dédié à l'étude des matériaux radioa tifs, Collaboration C.Fillet et C. Berton,CEA Valrh�). Ce projet a trouvé un �nan ement et nous poursuivons nos investigations sur les dif-férentes méthodologies et instrumentations à développer pour l'étude par RMN MAS d'é hantillonradioa tifs. La �nalité d'un tel projet omporte, entre autres, l'étude par RMN des e�ets d'auto-irradiation. La validation de di�érentes solutions de on�nement ou de nouvelles solutions déte tionssont a tuellement à l'étude.Matri es de sto kage de l'hydrogène solide L'objet de e projet est le développement d'outilsde ara térisation basés sur la RMN des matri es solides de sto kage de l'hydrogène. Un stage post-do toral est en ours sur ette thématique. Nous développons a tuellement des méthodologies RMNpour l'étude d'alanates dopés ainsi que le développement d'un montage permettant une analyse RMNsous pression [139℄.4.2 Projet ANR RMNSOLIDE-HR-HC 2005-2008Ce projet est en ollaboration ave trois partenaires : Centre de Re her he sur les Matériaux àHaute Température (Orléans, UPR 4212) , Laboratoire de Chimie de la Matière Condensée (UMR7574, CNRS-Université de Paris VI) et le Laboratoire de Cristallographie et Physi o himie du Solide(Lille, UMR 8012) et s'intitule Développements méthodologiques et instrumentaux en RMN SolideHaute Résolution à très Haut Champ Magnétique.Dans e projet, nous proposons de mettre en ommun nos expertises omplémentaires autour de la37

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ara térisation stru turale par résonan e magnétique nu léaire de réseaux d'oxydes. Nous intervenonsdans le adre de la démar he exposée dans le premier hapitre sur la modélisation des spe tres RMNde systèmes amorphes et l'utilisation de al uls ab-initio ombinée à de la dynamique molé ulairepour améliorer notre onnaissan e des relations stru tures/RMN. Un stage postdo toral démarreradébut novembre pour poursuivre le travail débuté sur des systèmes modèles (SiO2, B2O3, NS4,...),notamment l'intégration de résultats de te hniques de orrélations hétéronu léaires (via la liaison himique ou par proximité spatiale) pour aborder des questions de stru ture à moyenne distan e.4.3 Projet ANR MASTRIT (2005-2008)Ce projet est en ollaboration ave trois partenaires : Servi e de Marquage Molé ulaire et de Chi-mie Bioorganique (CEA Sa lay-DSV/DBJC), Servi e de Biophysique des Protéines Membranaires(CEA Sa lay-DSV/DBJC) et le Laboratoire de Biote hnologie et Pharma ologie génétique Appli-quée (ENS de Ca han) et s'intitule Long range distan e measurement by solid state Tritium NMR.Observing the stru ture and dynami s of biologi al omplex systems at work. Ce projet s'ins rit aussi omme une étude préliminaire d'utilisation de la RMN du solide sur des é hantillons faiblementradioa tifs.La mesure de distan e est l'une des appro hes la plus utilisée de la RMN du solide, surtout pourrésoudre des questions de biologie stru turale aussi bien en phase liquide que solide. Dans e domaine,un ordre de grandeur des distan es qui peuvent être mesurées est de 5-6 Åpour des mesures baséessur la paire 13C-13C. Or pour ertaines questions, il serait né essaire de pouvoir mesurer des distan esbeau oup plus grandes de l'ordre de 15 Å. Pour y répondre, nous étudions la possibilité d'utiliser lenoyau le plus sensible du tableau périodique : le tritium 3H (ν0 = 533 MHz ontre ν0 = 500 MHzpour 1H à 11.75T). Un marquage séle tif 3H o�re l'avantage ne pas onduire à une dénaturationde la molé ule (par rapport au �uor qui est a tuellement une voie explorée par di�érents groupes).Pour la déte tion, ne se pose au un problème de bruit de fond et on ernant la himie, il est parfoisplus simple de marquer un site ave un tritium que d'avoir à opérer une dilution isotopique de 1Have 2H. Le sensiblité du tritium permet en outre de travailler à des doses a eptables (environ100mCi) des mesures de distan e. Nous avons élaboré un proto ole pour sé uriser une sonde MAS(étan héi� ation, système de ré upération des gaz de rotation,...). La �abilisation du prototype dela sonde triple résonan e (1H :3H/X) est en ours. En parallèle, nous avons débuté sur des systèmesmodèles la validation des te hniques de mesures de distan es sur des paires 1H-1H [140℄. L'a essibilitéde e nouvel isotope pour la RMN du solide o�re des perspe tives très stimulantes pour de nombreusesappli ations dont notamment des études pour les matériaux tritigènes dans le adre du projet ITER.

38

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Chapitre 5Con lusionLa ri hesse de la RMN tient à la diversité de ses outils permettant d'obtenir des informationsà la fois statique : les environnements d'un atome dans un matériau ; et dynamique : les mobilitésou mouvements de es di�érentes espè es ; elle n'est plus à démontrer. Nous nous sommes atta hési i à les appliquer et à les développer si né essaire pour des problématiques liées aux matériauxdésordonnés. Nous les avons ensuite appliquées à des matériaux d'intérêt pour le nu léaire, plusparti ulièrement pour le on�nement des dé hets. Ces matériaux, devant s'a omoder d'élémentsradioa tifs, présentent toujours un ertain degré de désordre : stru tural ou de substitution. De efait, une analyse lo ale telle que peut la fournir la RMN est essentielle pour une bonne onnaissan ede la stru ture de es matériaux. La ompléxité de la omposition de es matériaux nous amène àdes questions fondamentales omme l'intera tion entre al alins et al alino-terreux (Na/Ca) dans unematri e vitreuse, l'e�et al alin mixte, la stru ture du réseau vitreux, l'interféren e du paramagnétismeave la résolution des spe tres RMN. Les outils développés i i dépassent don le adre des matériauxdu nu léaire.Nous avons montré l'importan e de la modélisation des spe tres RMN ar la quantitativité estet reste sans au un doute une propriété essentielle de ette spe tros opie pour ses appli ations. Lesnouvelles possibilités o�ertes par l'avan ée signi� ative des al uls ab-initio ont été illustrées. LaRMN premier prin ipe fournit des données essentielles pour la validation de modèles de stru tures,les ontraintes stru turales pour ajuster au mieux les méthodes de simulations. L'émergen e ontinuedes nouvelles te hniques de orrélation impliquant des noyaux quadrupolaires apporteront les élé-ments manquants pour ara tériser au mieux l'ordre lo al et à moyenne distan e dans les matériauxamorphes.Les projets présentés à la �n de e mémoire s'ins rivent dans ette démar he, notamment lesmatériaux pour le sto kage solide de l'hydrogène où des aspe ts dynamiques (di�usion de l'hydrogène,mouvement des groupement stru turaux, relaxation,) jouent un r�le aussi important que des aspe tsstru turaux ; l' exploration de la RMN MAS du tritium et la RMN MAS des é hantillons fortementparamagnétiques. Ils sont don motivants pour poursuivre es études. Des solutions pour résoudre lesdi� ultés pour l'étude des matériaux radioa tifs sont à l'étude ; la RMN devrait apporter les élémentsnouveaux à la ompréhension à l'é helle atomique des modi� ations ma ros opiques induites sousauto-irradiation.39

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