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R a p p o r t d e d i a g n o s t i c a r c h é o l o g i q u e
N O I S Y - L E - G R A N D2 P l a c e d e l a L i b é r a t i o n
9 3 0 5 1 S E I N E - S A I N T - D E N I S
A r r ê t é d e p r e s c r i p t i o n d e d i a g n o s t i c n ° 2 0 0 9 - 0 9 6
A r r ê t é d e d é s i g n a t i o n d u r e s p o n s a b l e
d u d i a g n o s t i c n ° 2 0 0 9 - 2 3 7
P a r
C r i s t i n a G o n ç a l v e s - B u i s s a r t
Bobigny : Conseil général de la Seine-Saint-Denis,
Direction de la culture, du patrimoine, du sport et des loisirs
Service du patrimoine culturel - Bureau de l’Archéologie
Saint-Denis : DRAC Ile-de-France, Service Régional de l’Archéologie
2009
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
2
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
3
TABLE DES MATIÈRES
FICHE SIGNALÉTIQUE p.4
GÉNÉRIQUE DE L’OPÉRATION p.5
Arrêté de prescription p.6
Arrêté de désignation p.7
Introduction p.8
1. Environnement p.11
1.1 Cadre topographique et géomorphologique p.11
1.2 Contexte historique et archéologique p.13
1.2.1 Etymologie p.13
1.2.2 Le contexte historique p.13
1.2.3 Le contexte archéologie p.15
2. Déroulement de l’opération p.19
3. Les données de terrain p.21
Conclusion p.32
Bibliographie p.33
Listing des figures p.35
Listing des photographies numériques p.37
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
4
F i c h e s i g n a l é t i q u e
Identité du siteDépartement : Seine-Saint-Denis
Commune : Noisy-le-Grand
Adresse : 2 place de la Libération
Cadastre : section AD / parcelles : 145-148, 151-
156, 571, 572 et 574
Statut du terrain : Commune de Noisy-le-Grand
Propriétaire : Commune de Noisy-le-Grand
L’opération archéologique Arrêté de prescription n°2009-096
Arrêté de désignation n°2009-237
Titulaire de l’autorisation de fouille : Cristina Gon-
çalves-Buissart
Organisme de rattachement : Conseil général de la
Seine-Saint-Denis
Raison de l’urgence : projet de réhabilitation et d’ex-
tension de la mairie
Surface d’emprise du projet : 12199 m2
Dates d’intervention sur le terrain : Du 31/08 au
02/09/09
RésultatsMots-clefs du thesaurus
- sur la chronologie : /
- sur la nature des vestiges : /
Notice sur la problématique de la recherche et les principaux résultats de l’opération archéologi-que :
Situé en haut du coteau dominant la Marne et dans
le secteur médiéval qui s’étend au dessus de l’église
Saint-Sulpice, ce diagnostic, préalable à la réhabili-
tation et à l’extension de l’Hôtel de Ville de Noisy-le-
Grand, avait pour objectif de compléter les observations
issues d’une première campagne réalisée par l’INRAP
en 2004. Il s’avère qu’il n’a pas livré de traces d’occu-
pation anciennes, mais permet néanmoins de mieux
cerner la couverture sédimentaire de ce secteur de la
commune de Noisy-le-Grand.
Lieu provisoire de dépôt du matériel archéolo-gique :
Centre d’Archéologie de la Seine-Saint-Denis
1 à 5 route de Saint-Leu
93 800 Epinay-sur-Seine
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
5
G é n é r i q u e d e l ’ o p é r a -t i o n
Suivi scientifique du dossier :Marie-France Gleizes (Ingénieur d’étude, S.R.A.
Ile-de-France),
Bruno Foucray (Conservateur régional de l’archéo-
logie, S.R.A. Ile-de-France)
Cristina Gonçalves-Buissart (Conseil général de la
Seine-Saint-Denis)
Josabeth Millereux (Conseil général de la Seine-
Saint-Denis)
Ivan Lafarge (Conseil général de la Seine-Saint-
Denis)
Réalisation des fouillesResponsable d’opération du diagnostic:
Cristina Gonçalves-Buissart
Equipe de fouille.
Cristina Gonçalves-Buissart
Enregistrement des données :
Cristina Gonçalves-Buissart
Photographies :
Cristina Gonçalves-Buissart
Post-fouilleInformatisation des données :
Cristina Gonçalves-Buissart
Réalisation des plans :
Cristina Gonçalves-Buissart
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
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R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
7
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
8
Introduction
L’opération de diagnostic a eu lieu préalablement à
la réalisation de la réhabilitation et de l’extension de la
mairie.
Le contexte archéologique a donc donné lieu à une
prescription de diagnostic. L’opération de diagnostic a
été réalisée du 31 août au 2 septembre 2009, par un
membre de l’équipe du Département de la Seine-Saint-
Denis.
Fig.1 : Local isat ion de l ’ intervent ion dans la région I le-de-France et dans le département de la Seine-Saint-De-
nis.
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Seine-Saint-Denis
Val-de-Marne
YvelinesHauts-de-Seine
Seine-et-Marne
Paris
Essonne
Val-d'Oise
Marne
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Oise
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0 15 km
N
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
9
Fig.2 : Local isat ion de l ’ intervent ion au sud de Neui l ly-sur-Marne et au nord de Noisy- le-Grand.
Fig.3 : Local isat ion cadastrale de l ’ intervent ion.
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N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
10
Fig.4 : Local isat ion de l ’ intervent ion. Orthophotographie 2002.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
11
1.1 CADRE TOPOGRAPHIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE (FIG.5-6)
Noisy-le-Grand est situé sur la rive gauche de la
Marne. Cette commune occupe tout le sommet et le
versant septentrional d’un coteau au pied duquel coule
la Marne. Il n’y a aucun autre cours d’eau qui traverse
la commune.
D’après la carte géologique du BRGM (feuille XXIV-
14), le terrain d’assiette du projet se trouve dans une
zone de limon des plateaux, sur les marnes de Brie et
les marnes vertes
Fig.5 : Contexte géomorphologique de l ’ intervent ion d’après les cartes géologiques au 1/50000, XXII I -14,
XXIV-14, XXII I -15, XXIV-15.
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1 . E N V I R O N N E M E N T
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
12
Fig.6 : Contexte topographique et hydrographique de l ’ intervervent ion (hydrographie : état 1820).
Seine
Seine
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R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
13
1.2 CONTEXTE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE (FIG.7-10)
1 . 2 . 1 É t y m o l o g i e
L’origine du nom de Noisy proviendrait soit de
«noyers » qui constituaient une partie de la forêt, soit
du celte « nois », hauteur, en relation avec la situation
géographique du lieu ; l’épithète « le grand » serait
liée soit à l’étendue du territoire soit au fait que la com-
mune ait été une résidence royale franque.
Noisy-le-Grand est mentionné sous les formes
suivantes : Nucetum 6e siècle ; Noisiacum 1059-1060;
Nociacum 1089-1090 ; Noisiacensi 1090 ; Nucenum
Magnum 1096 ; Nuisiacum 1096-1097 ; Villam Nu-
seium 1119 ; Nusiacum 1147 ; Noisiaco Magno 1201-
1202 ; Noisi Magno 120 7; Nusiacum Magnum 1239 ;
Noesciaco 1262 ; Noysi 1380. Une continuité d’occu-
pation depuis l’époque mérovingienne est plausible.
Le village est chef-lieu paroissial depuis le début du
13e siècle au plus tard
1 . 2 . 2 C o n t e x t e h i s t o r i q u e ( F i g . 7 - 9 )
La première mention de Noisy figure dans l’Histoire
des Francs, rédigée au 6e siècle par Saint Grégoire
de Tours. Le lieu est domaine des rois francs : on y
indique une villa regia de Chilpéric. L’auteur évoque
ainsi l’assassinat du prince Clovis, fils de Chilpéric,
vers 580 sur ordre de Frédégonde.
« Clovis étant venus à Chelles, où résidait son
père, Frédégonde s’y rendit également, et comme elle
maîtrisait entièrement Chilpéric, elle lui persuada que
Clovis voulait le détrôner et lui ravir la couronne de la
vie. Dans ce moment, Chilpéric partait pour la chasse;
il fit arrêter Clovis par deux de ses ducs et ordonna
qu’on le désarmât et qu’on lui donnât que de mauvais
habits. C’est en cet état qu’il fut livré à Frédégonde, qui
le fit charger de chaînes et enfermer dans une prison à
Noisy. Au bout de trois jours, pendant lesquels on tira
de lui le nom de tous ses amis, il fut livré aux assassins
ordinaires de la reine, qui se jetèrent sur lui et le poi-
gnardèrent sans pitié pour sa jeunesse et sa qualité de
seul héritier du roi. » (Anonyme 1899 6-7).
Le prince est enterré sous la gouttière de la cha-
pelle. Cet oratoire et le palais de Chilpéric ne sont pas
localisés exactement ; ils se trouvaient aux alentours
de l’église Saint-Sulpice. L’occupation du site est at-
testée par la présence d’inhumations.
En 1060, Henri Ier fait don aux moines de Saint-
Martin-des-Champs du village de Noisy avec tous
les revenus et droits sur les terres, forets, vignes et
pâturages qui en dépendent. Au 12e siècle, les moines
entreprennent la construction d’une église paroissiale,
sous le double vocable de Notre-Dame et de Saint-
Sulpice. Sulpice, évêque de Bourges, serait mort en
591, ce qui confirme la fondation ancienne de l’église
et du village de Noisy.
Au cours du Moyen Age, le domaine est partagé
en plusieurs fiefs laïques. A partir du 17e siècle, les
moines cèdent leurs droits sur Noisy. En 1706, ils n’ont
plus aucune possession. Ainsi, Madame de Maintenon
devient propriétaire d’une partie de la commune.
“Au 18e siècle, l’ancien village se développe au
nord de la rue Cossonneau avec l’église, des cultures
ainsi que le domaine de Villefix, un fief que le roi Henri
Ier avait cédé à l’un de ses officiers. Au sud, il existe
la ferme Saint-Martin et principalement des champs
cultivés et des vignes. La carte des Chasses de 1764
indique que la situation du bourg ne semble pas avoir
évolué. C’est surtout au 19e siècle que les construc-
tions apparaissent et vont former un maillage qui va
évoluer jusqu’à nos jours. De domaines vastes et de
champs cultivés au 18e siècle, Noisy-le-Grand va se
morceler en parcelles de plus en plus étroites et cons-
tituer le centre ville actuel” (Adrot 2005 : 14).
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
14
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Fig.7 : Carte de Delagr ive 1740.
Fig.8 : Carte des Chasses 1764.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
15
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La plupart des cartes anciennes ne livrent pas d’in-
formations significatives quant à l’occupation ancienne
de l’emprise à diagnostiquer.
1 . 2 . 3 C o n t e x t e a r c h é o l o g i q u e
( F i g . 1 0 )
a- Les découvertes fortuites
En 1771 est mis au jour, le long de la rue du Doc-
teur-Sureau, un mur lié à de la terre, d’une trentaine
de centimètres d’épaisseur et de hauteur conservée,
vers la rue des Mastraits, des vestiges de murs de na-
ture semblable où s’ouvre peut-être une porte, le long
de la rue Pierre Brossolette, un sarcophage en plâtre
vraisemblablement mérovingien, et à l’ouest du terrain,
deux autres sarcophages et des ossements humains.
La source de ces découvertes ne permet pas de situer
avec précision la limite ouest du terrain.
A plusieurs reprises avant 1919, des sarcophages
en plâtre furent découverts. Une sépulture aurait livré
un anneau sigillaire figurant une Vierge à l’Enfant.
Fig.9 : Carte de 1835.
En 1980, sans doute à l’emplacement du bâtiment
situé à l’angle de la rue Pierre Brossolette et de la rue
du Docteur Sureau, un sarcophage en plâtre est dé-
couvert mais non-fouillé. Il s’agit d’une tombe à cuve
trapézoïdale, aux parois épaisses de 8 à 10 cm et au
couvercle en deux parties.
Au 20 rue du Docteur Sureau (Fig.10 n°14) a été
identifié, en 1998, lors de travaux de terrassement, un
petit creusement n’excédant pas 1m de profondeur. Le
mobilier collecté est composé d’une base d’andouiller
de cerf aux deux extrémités sciées et de tessons de
céramique (un tesson non-tourné de La Tène Finale ou
au gallo-romain précoce, un ensemble du 3e siècle, un
ensemble attribuable au haut Moyen Age et deux bords
en bandeaux de production sableuse des 12e-13e
siècles). Cette découverte est suivie, en 2002, d’une
nouvelle mise au jour d’un creusement d’environ 2m2 et
1m de profondeur qui a livré des tessons de granuleuse
plutôt carolingienne, d’un tesson de non-tournée, de
quatre tessons gallo-romains, de deux fragments de
verre bleu, d’un poinçon en os, d’un éclat de silex et
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
16
d’ossements animaux.
b- Les opérations d’archéologie préventive
Plusieurs opérations d’archéologie préventive ont
pu être réalisées sur le territoire de Noisy-le-Grand,
soit par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis, soit
par l’INRAP.
Les opérations d’archéologie préventive négatives
Certaines interventions n’ont pas révélé la présence
d’une occupation anthropique ancienne. C’est le cas
pour :
- la rue Roger-Salengro (Fig.10 n°1 - Opération
CG93 - 2000),
- l’extension de l’usine Marne-Aval, chemin de ha-
lage, chemin rural de la Plaine (Fig.10 n°2 - Opération
INRAP - 2001),
- le « Clos des Plantes », boulevard du Mont d’Est
(Fig.10 n°3 - Opération INRAP - 2001),
- l ’avenue Montaigne “5e collège La Varenne”
(Fig.10 n°4 - Opération INRAP - 2002),
- le 198 rue Emile Cossoneau (Fig.10 n°5 - Opéra-
tion INRAP - 2005).
Les opérations d’archéologie préventive positives
Une opération a été menée en 1991 lors de la démo-
lition d’un bâtiment d’habitation au n° 10 de l’impasse
Alexandre (Fig.10 n°6). Un portail en pierre de taille
associé à un tronçon de mur a été mis au jour attribué
au 15e siècle ; il est constitué de deux portes accolées
prenant appui sur un pilier central.
Les structures médiévales situées sur les terrains
diagnostiqués en 1996 préalablement à la réalisation
de la ZAC du Clos Saint-Vincent (Fig.10 n°7) étaient
trop arasées pour justifier une fouille. Ces éléments se
rattachaient au site de l’Ermitage et de la ferme Saint-
Martin (Héron 1992, Héron 1994, Héron 1997). L’église
Saint-Sulpice (Fig.10 n°10) est attestée en 1089-1090,
la partie la plus ancienne étant l’abside nord. L’hypothè-
se de restitution du plan de l’église, avant les travaux du
13e siècle, nous rapproche des plans des édifices bien
connus du 11e siècle en Ile-de-France. Les caractéris-
tiques de la construction du 11e siècle sont un appareil
de moellons en opus spicatum, des piles quadrangulai-
res massives, des petites ouvertures et des arcades en
plein cintre ainsi que la voûte en berceau.
Préalablement à la réalisation du collège du Clos
Saint-Vincent (Fig.10 n°8), un diagnostic a été mené en
octobre 2000 par une équipe du Conseil général de la
Seine-Saint-Denis. Des traces d’occupation humaines
ont été observées mais “elles sont peu denses et non
datées. Ces structures, fosses, restes de constructions
sur poteaux et fossés marquent une fréquentation ex-
tensive du site” (Cercy 2002 : 25).
Au 20 rue du Docteur Sureau (Fig.10 n°14), un
diagnostic préalable à la restructuration d’un des bâti-
ments du Groupe scolaire Françoise Cabrini a permis la
découverte , en 2001, d’un creusement d’environ 2m2 et
1m de profondeur qui a livré des tessons de granuleuse
plutôt carolingienne, d’un tesson de non-tournée, de
quatre tessons gallo-romains, de deux fragments de
verre bleu, d’un poinçon en os, d’un éclat de silex et
d’ossements animaux.
Au lieu-dit “la Rive Charmante” (Fig.10 n°9), un
diagnostic archéologique a été réalisé par l’INRAP en
octobre 2002. “Des traces d’occupations humaines
anciennes ont été identifiées mais le caractère ténu
des vestiges semble montrer que l’essentielle du ou
des sites se localise à l’extérieur de l’emprise sondée.
Les vases attribuables à la culture de Cerny révèlent
très probablement la périphérie d’un site” (Lanchon,
Lejeune 2002).
En novembre-décembre 2002, une opération de
diagnostic a été réalisée préalablement à l’extension
du cimetière suivie d’une campagne de sondages dans
l’église Notre-Dame et Saint-Sulpice (Fig.10 n°10).
Celle-ci est attestée en 1089-1090 (Depoin 1912 n°40 :
71). “L’ensemble des observations archéologiques rela-
tives aux différentes phases de construction de l’église
correspondent avec les différentes phases perceptibles
dans les élévations et permettent de mieux compren-
dre l’évolution structurelle de l’église” (Lafarge, Jarbad
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
17
2003b : 45). Quasiment tous les sondages ont livré
des inhumations qui permettent de considérer l’église
comme une zone d’inhumation du 7e au 19e siècle,
soit 12 siècles de vocation funéraire. Les tranchées,
concernant l’extension du cimetière, n’ont, quant à
elles, pas révélées d’inhumations et ont montré une
occupation peu dense, de type agraire et probablement
discontinue
En avril 2005, l’INRAP est intervenu sur “l’Ilôt du
Marché” (Fig.10 n°11). “Les structures archéologiques
découvertes ont subi un arasement lors de la cons-
truction des bâtiments au 19e siècle et une destruction
quasi complète lors de la démolition contemporaine.
Cependant, il reste des traces d’une occupation des
16-17e siècles en rapport certainement avec les activi-
tés du domaine de Villefix, qui a perduré jusqu’au 18e
siècle”. Seul un fossé du 12-13e siècle atteste d’une
occupation plus ancienne (Adrot 2005 : 29).
Un diagnostic a été réalisé, en juillet 2007 par l’IN-
RAP (Fig.10 n°12), rue Robert-Schumann dans le cadre
d’un lotissement. “Malgré un important niveau de rem-
blai, des niveaux néolithiques ont été détectés. Ils ont
livré un corpus lithique qui comprend un peu d’outillage
(deux grattoirs et deux éclats retouchés), un percuteur,
un fragment de meule en grès et quelques fragments
de céramique et de faune. L’occupation est donc attes-
tée par deux fosses et un trou de poteau et peut être
mise en parallèle avec le site voisin de la “Haute Ile” à
Neuilly-sur-Marne” (Samzun 2007)
Préalablement à la construction de deux immeubles
d’habitation situés au 128-132, rue Pierre Brossolette-
4, rue des Mastraits (Fig.10 n°13), une opération de
diagnostic archéologique a été entreprise du 02 au 14
mai 2007 par une équipe du Conseil général de la Sei-
ne-Saint-Denis. L’emprise concerne 1816 m² et a révélé
un ensemble funéraire du haut Moyen Âge (Pérugini
2007). Cette opération a donc été suivie d’une fouille
de novembre 2008 à mai 2009 par une équipe du Con-
seil général de la Seine-Saint-Denis et de l’INRAP. Les
vestiges mis au jour concernent une nécropole du haut
Moyen Âge de 650 sépultures. La particularité du site
réside dans la densité d’inhumations et dans l’état de
conservation du corpus osseux, du mobilier funéraire,
principalement en alliage cuivreux et des contenants.
La période mérovingienne est représentée par 350 in-
humations environ dont 160 en fosses non aménagées,
130 en sarcophages de plâtre, 2 en fosses plâtrées, 25
en cuves mixtes (pierres et plâtre) et 25 en coffrages
de pierres. La diversité des contenants utilisés atteste
d’une certaine liberté dans la gestion funéraire. Cette
occupation s’étend du début du 6e siècle au 8e siècle
d’après la datation du mobilier. A l’occupation méro-
vingienne succède un cimetière carolingien qui s’ins-
talle plus à l’ouest. Ces sépultures se caractérisent par
l’absence de mobilier et la présence de calage et de
logettes céphaliques. (Informations orales Cyrille Le
Forestier, rapport en cours).
Dans le cadre de l’aménagement du parking, entre
l’Hôtel de Ville et le parc, des études de sol ont été réali-
sées. Les sondages ont révélé la présence de “cavités”.
Le rapport établi parTechnosol les identifie comme
d’anciennes carrières. Leur hauteur est de 1,70 m pour
6 à 6,50 m de long et 2 à 3 m de large.
Dans le parc de la mairie (Fig.10 n°15), un premier
diagnostic a été réalisé par l’INRAP les 18 et 19 no-
vembre 2004 sur les parcelles AD574 et AD572 d’une
superficie totale de 4368 m2. Les autres parcelles du
projet étaient alors bâties et donc non accessibles. Le
diagnostic n’a pas livré de traces d’occupations humai-
nes anciennes et n’a pu sonder davantage les”cavités
souterraines” (Cortès 2004).
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
18
Fig.10 : Contexte archéologique de l ’ intervervent ion.
- n°1 : Rue Roger-Salengro (Opération CG93 - 2000)
- n°2 : Extension de l’usine Marne-Aval, chemin rural de la Plaine (Opération INRAP - 2001)
- n°3 : « Clos des Plantes », boulevard du Mont d’Est (Opération INRAP - 2001)
- n°4 : Avenue Montaigne “5e collège La Varenne” (Opération INRAP - 2002)
- n°5 : 198 rue Emile Cossoneau (Opération INRAP - 2005)
- n°6 : 10 de l’impasse Alexandre (Opération CG93 - 1991)
- n°7 : ZAC du Clos Saint-Vincent (Opération CG93 - 1996)
- n°8 : Collège du Clos Saint-Vincent (Opération CG93 - 2000)
- n°9 : “La Rive Charmante” (Opération INRAP - 2002)
- n°10 : Eglise Notre-Dame et Saint-Sulpice (Opération CG93 - 2002)
- n°11 : “Ilôt du Marché” (Opération INRAP - 2005)
- n°12 : Rue Robert-Schumann (Opération INRAP - 2007)
- n°13 : 128-132, rue Pierre Brossolette- 4, rue des Mastraits (Opérations CG93/INRAP - 2007-2008-2009)
- n°14 : Groupe scolaire Françoise Cabrini - 20 rue du Docteur Sureau (Opération CG93 - 2001)
- n°15 : Parc de la mairie (Opération INRAP - 2004)
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R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
19
Ce diagnostic intervient donc en complément de
l’opération de l’INRAP de 2004 sur les parcelles AD572
et 574. Le projet porte également sur les parcelles
AD145, 146, 147, 148, 151, 152, 153, 154, 155 et 571
d’une superficie totale de 5712 m2. La parcelle AD156,
occupée par la mairie, est concernée également par le
projet mais n’était pas accessible au moment du dia-
gnostic car le bâtiment était en cours de désamiantage.
En fonction des résultats de ce second diagnostic, un
tranche complémentaire pourra être envisagée pour la
parcelle AD156.
L’arrêté de prescription de diagnostic porte sur une
superficie de 12199 m2 mais seuls 5712 m2 étaient donc
réellement accessibles. Le terrain disponible est com-
posé de deux terrains en friche (parcelles AD151, 152,
154 et 155) , d’une voie de circulation et de parkings.
L’implantation des tranchées a fait l’objet d’une con-
certation préalablement avec la mairie afin de pouvoir
maintenir en état une partie de la voirie pour permettre
la circulation des camions (pour l’évacuation des gra-
vats de la mairie). Les tranchées ont ainsi été disposées
sur les places de stationnement et sans condition pour
les parcelles AD151, 152, 154 et 155. En partie sud de
la parcelle AD148, aucune tranchée n’a été exécuté afin
de conserver du stationnement pour l’entreprise de dé-
samiantage et étant donné la compacité des recharges
de grave ciment mises en place pour le parking.
Ce sont ainsi 9 tranchées qui ont pu être réalisées.
Elles totalisent une longueur de 174,40 m soit une fe-
nêtre d’observations de 349,40 m2 pour une superficie
du terrain accessible de 5712 m2 soit 6,1 %.
Ces tranchées ont été réalisées à l’aide d’une pelle
mécanique à chenilles de 16 tonnes équipée d’un godet
de curage de 2m de largeur. En partie est du terrain
d’assiette, le recours au godet à dents a été indispensa-
ble pour traverser l’épaisse couche de grave ciment.
Le terrain a une altitude maximale de 80m Ngf en
partie sud, soit en haut du coteau, et de 74,60 m Ngf en
partie nord.
En profondeur, les tranchées ont atteint les niveaux
susceptibles de déceler des vestiges archéologiques,
soit au maximum 1,80 m.
Sur les terrains en friche, la couverture sédimentaire
est composée de haut en bas :
- d’un niveau de terre végétale brune de 0,40 à 0,60
m d’épaisseur;
- d’un niveau de remblais limoneux, avec débris di-
vers (tuiles, plâtre, éléments de démolition..) pouvant
atteindre jusqu’à 1,20 m d’épaisseur ;
- d’un niveau de colluvion de limon brun ;
- d’un substrat marno-calcaire altéré.
Sur les parkings, la couverture sédimentaire pré-
sente une stratigraphie différente, composée de haut
en bas :
- d’un niveau d’enrobé et bitume d’une épaisseur
de 0,10 m qui repose par endroits sur un lit de sable et
gravillons avec une couche de bidime ;
- d’un niveau de remblais de 0,60 à 1 m d’épais-
seur;
- d’un substrat marno-calcaire altéré.
Aucune structure n’ayant été repérée, des logs ont
été relevés ponctuellement dans chaque tranchée et
ont été photographiés à l’aide d’un appareil numérique.
Le relevé topographique a été mené par le responsable
d’opération.
2 . D É R O U L E M E N T D E L ’ O P É R AT I O N ( F I G . 1 1 )
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
20
TR1
TR2
TR3
TR4
TR5
TR6
155
154
14814
7
146
145
571
572
574
151 152 153
156
RueGeorgesLaigneau
RueLéonBernard
Placedela
Libération
RN370BoulevardPaulPam
brun
TR2n°delatranchée
Tranchée
Empriseàdiagnostiquer
Limitesparcellaires
Log2
Log
148
n°desparcelles
Arbres
50m
010
2030
40
EmprisediagnosticINRAP2004
Tranchée
INRAP
TR2n°delatranchée
INRAP
TR1
TR2
TR3
TR4
TR5
TR6
TR7
TR8
TR9
Log1
Log2
Log1
Log2
Log1
Log2
Log
Log
Log1
Log2
Log
Log
Log1
Log2
Fig. 11 : Local isat ion des tranchées.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
21
TRANCHÉE 1 (FIG.11-15 ET 19)
Cette tranchée a été implantée sur les parcelles
AD151-152, perpendiculairement à la rue Georges-
Laigneau. Sa longueur est de 18,70 m.
La couverture sédimentaire, relevée à partir de deux
logs (Fig.13-14-19), est composée de haut en bas :
- d’un niveau de terre végétale avec cailloutis de
0,40 m d’épaisseur;
- d’un substrat marno-calcaire altéré. Ce dernier a
été testé sur 0,40 m.
Ponctuellement, on observe des traces de limon
ocre sous la végétale.
Fig.12 : Fond de la t ranchée 1 avec marno-calcaire al-téré et lambeaux de l imon sur la coupe ouest.
Le nettoyage de cette tranchée n’a pas permis d’ob-
ser de structures archéologiques. Une perturbation,
avec du mâchefer, a été identifiée.
Fig.13 : Log1 de la t ranchée 1.
Fig.14 : Log2 de la t ranchée 1.
Fig.15 : Perturbat ion de la t ranchée 1.
3 . L E S D O N N E E S D E T E R R A I N ( F I G . 1 1 - 4 0 )
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
22
TRANCHÉE 2 (FIG.11 ET 15 -19)
Cette tranchée a également été implantée sur les
parcelles AD151-152, perpendiculairement à la rue
Georges-Laigneau et parallèlement à la tranchée 1.
Elle mesure 21 m de long.
Elle présente une couverture sédimentaire légère-
ment différente de la tranchée 1, la terre végétale étant
hétérogène et mêlée de nombreux débris. Elle a pu
être relevée à partir de deux logs (Fig.16-17-19) et est
composée de haut en bas :
- d’un niveau de terre végétale de faible épaisseur ;
- d’un niveau de remblais limoneux brun avec des
fragments de brique, de plâtre et débris divers conservé
sur 0,70 m d’épaisseur ;
- d’un substrat limoneux ou marno-calcaire altéré
selon les endroits.
Fig.16 : Log1 de la t ranchée 2.
Fig.17 : Log2 de la t ranchée 2.
Un sondage a été entrepris en fin de tranchée pour
tester les limons. Ceux-ci présentent une faible épais-
seur, 0,20 m au maximum. Aucune structure n’a été
observée.
Fig.18 : Vue générale de la t ranchée 2.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
23
0 20 40 60 80 100 cm
Terre végétale limoneuse et débris divers
020
4060
80100 cm
��������
Marnes de Brie altérées
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
Limons
020
4060
80100 ��������
�����������
0 20 40 60 80 100 cm
Terre végétale limoneuse et débris divers
Remblais de démolition
020
4060
80100
��������
120140
160180
200 cm
0 20 40 60 80 100 cm
Terre végétale limoneuse et débris divers
020
4060
80100 cm
��������
Marnes de Brie altérées
�����������
Terre végétale limoneuse
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais
Limons
020
4060
80100 ��������
Terre végétale limoneuse
Marnes de Brie altérées
80,27 m ngf
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
��������
120140
160180
200 cm
Marnes de Brie altérées
80 m ngf
����������� �����������������������
Fig.19 : Logs des tranchées 1, 2 et 3.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
24
TRANCHÉE 3 (FIG.11 ET 19 -22)
Cette tranchée a été implantée sur les parcelles
AD154-155, au plus haut du coteau. Elle a pu être réa-
lisée après défrichage du terrain. Elle mesure 18,70 m
de long.
Deux logs (Fig.19-20-21) permettent de restituer la
couverture sédimentaire. On observe ainsi de haut en
bas :
- un niveau de terre végétale, hétérogène, compo-
sée d’un limon brun ;
- un niveau de remblai de démolition très important
présent surtout en partie sud de la tranchée ;
- un substrat marno-calcaire relativement compact.
Fig.20 : Log1 de la t ranchée 3.
Aucune structure archéologique n’a été mise au
jour.
Fig.21 : Log2 de la t ranchée 3.
Fig.22 : Fond de la t ranchée 3.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
25
TRANCHÉE 4 (FIG.11, 23-25 ET 30)
Cette tranchée a également été implantée sur les
parcelles AD154-155. Elle mesure 20,5 m de long.
La couverture sédimentaire est peu différente de la
tranchée précédente (Fig. 23, 24 et 30). Elle atteste :
- d’un niveau de terre limoneuse apportée pour ni-
veler le terrain. Il est présent sur une épaisseur de 0,50
m et repose dur une bâche plastique ;
- d’un niveau sous-adjacent composé de remblais de
démolition de type gravats sur 1,10 m d’épaisseur
- d’un substrat marno-calcaire.
Les remblais de démolition sont plus conséquents
en partie sud du terrain et confirment les démolitions
effectuées préalablement à notre intervention. Les
bâtiments sont encore visibles sur l’orthophotographie
de 2002 (Fig.4).
Fig.23 : Vue de la coupe de la t ranchée 4.
Le fond de la tranchée, qui a atteint les marnes de
Brie, présente par ailleurs des perturbations modernes.
Aucune structure archéologique n’a été observée.
Fig.24 : Vue du début de la t ranchée 4 avec des remblais plus importants.
Fig.25 : Vue générale de la t ranchée 4 avec une tranchée récente.
TRANCHÉE 5 (FIG.11, 26-28 ET 30)
Cette tranchée a été implantée sur la parcelle AD153
au niveau des places de stationnement, en partie sud
de la voie de circulation. Elle mesure 14,5 m de long.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
26
Fig.26 : Vue de la t ranchée 5 dans son environnement.
La couverture sédimentaire (Fig.27 et 30) est com-
posée de haut en bas :
- d’un niveau d’enrobé et de bitume sur 0,10 m
d’épaisseur ;
- d’un niveau de limon brun très hétérogène corres-
pondant à des remblais, sur une épaisseur de 0,60 m ;
- d’un niveau de sable de 0,30 m d’épaisseur ;
- d’un niveau de l imon brun à ocre sur 0,50 m
d’épaisseur ;
- d’un substrat marno-argileux vert avec silex pré-
sent surtout en partie occidentale de la tranchée.
On observe une remontée d’eau à partir de 2 m de
profondeur.
Fig.27 : Log de la t ranchée 5.
Aucune structure archéologique n’a été observée.
Fig.28 : Fond de la t ranchée 5.
TRANCHÉE 6 (FIG.11 ET 29 -33)
Cette tranchée a été implantée dans le prolonge-
ment de la tranchée 5 également au niveau des places
de stationnement, en partie sud de la voie de circula-
tion. Elle mesure 25 m de long.
Fig.29 : Vue de la t ranchée 6 dans son environnement.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
27
0 20 40 60 80 100 cm
Terre végétale limoneuse et débris divers
Remblais de démolition
020
4060
80100
�������
120140
160180
200 cm
Marnes de Brie altérées
80,29 m ngf
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
�������
120140
160180
200 cm
Marnes vertes
77,82 m ngf
Bâche plastique
Enrobé
Sable
Limons
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
��������
120140
160180
200 cm
77,77 m ngfEnrobé
Remblais de démolition Bidim
Enrobé
Marnes de Brie altérées
Fig.30 : Logs des tranchées 4, 5 et 6.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
28
La couverture sédimentaire, relevée à partir de
deux logs (Fig.30-32), met en évidence la stratigraphie
suivante :
- un niveau de bitume de 0,10 m d’épaisseur ;
- un niveau de remblais de 0, 20 m d’épaisseur
correspondant probablement à un niveau de chantier
préalable à la mise en place de l’enrobé et des places
de stationnement, puisqu’il repose sur du bidim ;
- un nouveau niveau de remblais limoneux brun
hétérogène avec notamment des éléments de gravats
conservé sur 1 m d’épaisseur ;
- un substrat de limon marneux altéré.
Aucune structure archéologique n’a été observée.
Fig.31 : Vue de la coupe tranchée 6.
Fig.32 : Log2 de la t ranchée 6.
Fig.33 : Vue du fond de la t ranchée 6.
TRANCHÉE 7 (FIG.11, 34 ET 38)
Fig.34a : Vue des tranchées 6 et 7. La t ranchée 7 est au premier plan.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
29
Cette tranchée a été implantée dans le prolonge-
ment de la tranchée 6 également au niveau des places
de stationnement, en partie sud de la voie de circula-
tion. Elle mesure seulement 9 m de long en raison de
la présence d’un tuyau d’eau et d’un arbre limitant le
recul de la pelle.
La couverture sédimentaire, relevée à partir d’un log
(Fig. 34b et 38), est identique à celle de la tranchée 6
avec, de haut en bas :
- un niveau de bitume de 0,07 m d’épaisseur ;
- un lit de sable et gravillons de 0,18 m ;
- une couche de bidime ;
- un niveau de remblais limono-marneux avec nodu-
les calcaire de 0,80 m d’épaisseur ;
- un substrat limoneux très altéré avec remontée de
marno-calcaire par endroits.
Fig.34b : Log de la t ranchée 7.
Aucune structure archéologique n’a pu être obser-
vée.
TRANCHÉE 8 (FIG.11, 35-33 ET 38)
Cette tranchée a été implantée dans le prolonge-
ment de la tranchée 7 également au niveau des places
de stationnement, en partie sud de la voie de circu-
lation. Elle a été réalisée à l’aide d’un godet à dents
du fait de la compacité des niveaux supérieurs. Elle
mesure 9 m de long puisque limitée aux emplacements
de parking.
La couverture sédimentaire, relevée à partir d’un log
(Fig. 35 et 38), est identique à celle des tranchées 6 et 7
pour les couches supérieures, avec, de haut en bas :
- un niveau de bitume de 0,07 m d’épaisseur ;
- un lit de sable et gravillons de 0,18 m ;
- une couche de bidime ;
- un substrat marno-calcaire très altéré.
On note ainsi l’absence de remblais et de limons en
place.
Fig.35 : Log de la t ranchée 8.
Aucune structure archéologique n’a été observée.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
30
Fig.36 : Vue générale de la t ranchée 8.
On constate que toutes les tranchées réalisées au
niveau des places de stationnement (tranchées 5 à 8)
présentent une stratigraphie relativement similaires. El-
les attestent surtout des différents aménagements liés
à la mise en place de la voirie et des stationnements.
Même en haut du coteau, les limons sont donc très
érodés voire inexistants. Les aménagements récents
reposent ainsi sur des remblais de nivellement ou di-
rectement sur les marnes de Brie.
TRANCHÉE 9 (FIG.11, 37-40)
Cette tranchée a été implantée le long du parc de la
mairie, parallèlement à la rue Léon-Bernard et perpen-
diculairement à la RN370 (Boulevard Paul-Pambrun).
Elle est ainsi également parallèle aux tranch ées 1 et
2, et aux tranchées 4, 5 et 6 de J.L. Cortès de 2004
(Cortès 2004). Il s’agit de la tranchée la plus longue qui
mesure 36 m.
La couverture sédimentaire a été relevée à travers
deux logs (Fig.37-40) qui montrent la stratigraphie
suivante :
- un niveau de bitume et grave ciment d’une épais-
seur de 0,30 m. Celui-ci est notamment très compact.
Ce phénomène résulte de la mise en place d’un parking
avec voies d’accès sur le flanc d’un coteau. Ainsi la
Ville de Noisy-le-Grand a sollicité , lors des travaux, un
revêtement stable du terrain.
- un niveau de remblais limoneux homogène de 0,60
à 0,80 m d’épaisseur ;
- un substrat limono-marneux très altéré en partie
sud et des argiles vertes en partie nord de la tranchée.
Fig.37 : Log1 de la t ranchée 9.
En partie sud de la tranchée, la stratigraphie est
différente de ce qu’avait observé J.L. Cortès en 2004
(Cortès 2004) mais elle s’en rapproche en partie nord,
avec notamment l’apparition des marnes vertes. En
effet, le responsable du diagnostic de 2004 avait relevé,
dans sa tranchée 6, d’une profondeur moyenne de 0,70
m, une couche végétale directement sur les marnes
vertes (Cortès 2004 : 13).
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
31
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
��������
79,89 m ngfEnrobé
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
�������
78,40 m ngfEnrobé
Sable et gravillons Bidim
Limons altérés
0 20 40 60 80 100 cm
020
4060
80100
�������
79,79 m ngfEnrobé
Sable et gravillons Bidim
Marnes de Brie altérées
cmcm
Grave ciment
Marnes de Brie altérées
0 20 40 60 80 100 cm
Remblais limoneux
020
4060
80100
��������
76,97 m ngfEnrobé
Grave ciment
Marnes de Brie altérées
Argiles vertes non en place
cmcm
Fig.38 : Logs des tranchées 7, 8 et 9.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
32
Fig.39 : Log2 de la t ranchée 9.
Fig.40 : Vue générale de la t ranchée 9 pr ise du nord. On observe les di fférences de substrats en place.
Aucune structure archéologique n’a été observée.
Conclusion
Ce diagnostic, entrepris en complément d’une pre-
mière opération réalisée par l’INRAP en 2004, confirme
ses données. Les niveaux en place sont fortement
érodés par les aménagements successifs de parkings
et voiries, aussi bien en partie basse que haute du ter-
rain d’emprise du projet. Malgré la contrainte d’un plan
d’implantation, les tranchées sont représentatives de la
couverture sédimentaire générale du site. Il aurait été
néanmoins intéressant d’examiner plus attentivement
les cavités souterraines mises au jour lors des études
de sol mais leur situation, en partie nord de la voirie et
en limite du parc, ne nous permettait pas d’y accéder.
Bien que situé en haut du coteau dominant la Marne
et dans le secteur médiéval qui s’étend au dessus de
l’église Saint-Sulpice, ce diagnostic n’a pas livré de
traces d’occupation anciennes. Il permet néanmoins de
mieux cerner la couverture sédimentaire de ce secteur
de la commune de Noisy-le-Grand.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
33
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R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
35
L i s t i n g d e s f i g u r e sFig.1 : Localisation de l’intervention dans la région Ile-de-France et dans le département de la Seine-Saint-
Denis.
Fig.2 : Localisation de l’intervention au sud de Neuilly-sur-Marne et au nord de Noisy-le-Grand.
Fig.3 : Localisation cadastrale de l’intervention.
Fig.4 : Localisation de l’intervention. Orthophotographie 2002.
Fig.5 : Contexte géomorphologique de l’intervention d’après les cartes géologiques au 1/50000, XXIII-14,
XXIV-14, XXIII-15, XXIV-15.
Fig.6 : Contexte topographique et hydrographique de l’intervervention (hydrographie : état 1820).
Fig.7 : Carte de Delagrive 1740.
Fig.8 : Carte des Chasses 1764.
Fig.9 : Carte de 1835.
Fig.10 : Contexte historique et archéologique de l’intervervention.
Fig. 11 : Localisation des tranchées.
Fig.12 : Fond de la tranchée 1 avec marno-calcaire altéré et lambeaux de limon sur la coupe ouest.
Fig.13 : Log1 de la tranchée 1.
Fig.14 : Log2 de la tranchée 1.
Fig.15 : Perturbation de la tranchée 1.
Fig.16 : Log1 de la tranchée 2.
Fig.17 : Log2 de la tranchée 2.
Fig.18 : Vue générale de la tranchée 2.
Fig.19 : Logs des tranchées 1, 2 et 3.
Fig.20 : Log1 de la tranchée 3.
Fig.21 : Log2 de la tranchée 3.
Fig.22 : Fond de la tranchée 3.
Fig.23 : Vue de la coupe de la tranchée 4.
Fig.24 : Vue du début de la tranchée 4 avec des remblais plus importants.
Fig.25 : Vue générale de la tranchée 4 avec une tranchée récente.
Fig.26 : Vue de la tranchée 5 dans son environnement.
Fig.27 : Log de la tranchée 5.
Fig.28 : Fond de la tranchée 5.
Fig.29 : Vue de la tranchée 6 dans son environnement.
Fig.30 : Logs des tranchées 4, 5 et 6.
Fig.31 : Vue de la coupe tranchée 6.
Fig.32 : Log2 de la tranchée 6.
Fig.33 : Vue du fond de la tranchée 6.
Fig.34a : Vue des tranchées 6 et 7. La tranchée 7 est au premier plan.
Fig.34b : Log de la tranchée 7.
Fig.35 : Log de la tranchée 8.
Fig.36 : Vue générale de la tranchée 8.
Fig.37 : Log1 de la tranchée 9.
N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
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Fig.38 : Logs des tranchées 7, 8 et 9.
Fig.39 : Log2 de la tranchée 9.
Fig.40 : Vue générale de la tranchée 9 prise du nord. On observe les différences de substrats en place.
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
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N° tranchée Listing des photos numériques
Tranchée 1 2 vues log1
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3 vues de la perturbation avec mâchefer
3 vues générales de la tranchée
Tranchée 2 2 vues de la tranchée dans son environnement
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2 vues de détail du fond de la tranchée
3 vues générales de la tranchée
Tranchée 3 3 vues log1 avec détail remblais de démolition
1 vue de détail des remblais de démolition
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2 vues de détail du fond de la tranchée
2 vues générales de la tranchée
Tranchée 4 3 vues log
1 vue de la coupe de la tranchée
4 vues générales de la tranchée
Tranchée 5 1 vue de la tranchée dans son environnement
3 vues de la coupe de la tranchée
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1 vue de détail du fond de la tranchée
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Tranchée 6 1 vue de la tranchée dans son environnement
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1 vue de détail du fond de la tranchée
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2 vues TR6-TR7
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Tranchée 8 3 vues log
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N O I S Y- L E - G R A N D , 2 P L A C E D E L A L I B E R AT I O N
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N° tranchée Listing des photos numériques
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3 vues de la coupe de la tranchée au niveau des limons
2 vues de la coupe de la tranchée au niveau des marnes vertes
1 vues générales de la tranchée
1 vue de détail du fond
R A P P O R T D E D I A G N O S T I C A R C H É O L O G I Q U E
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