Restauration et maintien de la biodiversité des poissons

EPHE International Coral Reef Fish Workshop Univ. California Moorea, French Polynesia

Restauration et maintien de la biodiversité des poissons dans les récifs coralliens Enjeux sociaux et contraintes scientifiques

Un colloque International co-organisé par:

Centre de Recherches Insulaires et

Observatoire de l'Environnement Ecole Pratique des Hautes Etudes

UMR 8046 EPHE-CNRS, UR 128 IRD

Richard B. Gump South Pacific Research

Station University of California

Berkeley

http://nature.berkeley.edu/gump/Research/fish_workshop.shtml

Moorea, Polynésie Française

2-6 Avril 2002

Sous le Haut patronage de :

l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, France

University of California, USA (Pacific Rim Program)

Polynesia Education and Research Laboratories, UC Berkeley, USA

le Secrétariat Permanent pour le Pacifique

le Ministère de la Recherche

et pour la Polynésie française

- Ministères en charge de la Recherche, de l’Environnement et de la Pêche - - Municipalité de Moorea-Maiao -

- l’Initiative Française Pour les Récifs Coralliens -

http://nature.berkeley.edu/gump/Research/fish_workshop.shtml

mailto:[email protected]

EPHE

6 à 7 7 à

Sunday

Monday

Tuesday

Wednesday

Thursday

Friday

Saturday

B

B

B

B

Early Ar

B

International CoMoorea

CRIOBE April

8 8 à 9 9 à 10 10 à 11 11 à 12

Early Ar

Field Trip

Opening CeremonyBEACHCOMBER

PANEL 2

PANEL 3

PANEL 5a

rival Field Trips (arranged on request)

ral Reef , French P

2-6, 2002

12 à 13

LUG

rival Fiel

ArriveGUMP

BUG

LUG

LCR

LUG

Fish Workshop Univ. California olynesia

PEARL - Gump Station

13 à 14 14 à 15 15 à 16 16 à 17 17 à 18 18 à 19 19 à 22

NCH

UMP

d Trips (arranged on request)

FieldTrip

/Register or CRIOBE

PANEL 1

PANEL 4

Depart 16h50 Ferry

AquafishVisit

PANEL 5b

FFET UMP

NCH UMP

UNCH IOBE

NCH UMP

Dinner CRIOBE

Dinner CRIOBE

FETIA URA Sunset Cruise

BANQUET GUMP

Dinner GUMP

Closing Ceremony PAPEETE

AHI MA’A Tahitian Feast GUMP


CRIOBE April 2-6, 2002 PEARL - Gump Station

OBJECTIFS : * Ce workshop sera basé sur les connaissances et les résultats de recherches

obtenus essentiellement sur l’île de Moorea et sur l’ensemble de la Polynésie française. Les propositions de conservation et de gestion durable des poissons lagonaires seront utilisables pour tous les pays de la zone.

** La participation à cette conférence se fera sur invitations. Nous aurons trois

objectifs prioritaires.

1 Attirer des nouveaux scientifiques sur Moorea pour débuter des recherches sur le long terme ou tout du moins, faire en sorte que ces scientifiques intègrent la Polynésie française et ses problèmes dans leurs programmes de recherche.

2 Pour encourager les collaborations dans les recherches déjà existantes sur ce

thème en Polynésie française. 3 Pour diffuser l’état des connaissances dans le domaine aux Autorités locales

et aux gestionnaires de l’ensemble du Pacifique Sud et pour identifier, avec ces gestionnaires, les recherches prioritaires à mener en développement pour les pays possédant des écosystèmes coralliens. Seront particulièrement attendus les recommandations sur la gestion durable des stocks de poissons lagonaires en liaison avec la mise en place d’Aires Marines Protégées.



PROGRAMME :

Mardi 2 avril 2002

Cérémonie d’ouverture officielle – Hôtel Moorea Beachcomber

7h15: Le Truck transfert de Ono Ono, Paopao au Beachcomber (RSVP) 8h00 – 8h30 Accueil par Dr Neil Davies, Directeur de l’UCB à Moorea 8h30 – 9h30 Ouverture officielle par les représentants de l’Etat, du

Gouvernement, de l’île de Moorea, de l’EPHE, et de l’UCB 9h 30 :

Photographie Official - Pause Café

10h15 – 11h15:

Conférences plénières

Yvanhoé TEAMOTUAITAU (Papa Matarau)

Papetoai, Moorea

Te ti’a-ara tai

René P. Galzin, Directeur du CRIOBE

EPHE, France Les poissons lagonaires en Polynésie française

11h30: Le Truck transfert à la Baie de Cook ; RSVP 12h00: Buffet (Gump Station, pk 11.5, Baie de Cook) 13h00: Transfert à Ono Ono, Paopao (départ 13 h 15) ; RSVP

Les propos du premier matin seront tenus en français, en tahitienne, et en anglais

grâce à une traduction simultanée. Les discussions scientifiques seront tenues en anglais.



THEMES DES DISCUSSIONS SCIENTIFIQUES : Mardi 14h00 -18h00 Atelier 1 : « Les enjeux sociaux et les conflits associés à la

restauration et au développement durable des poissons des récifs coralliens »

Arsène Stein

Service de la Pêche, Tahiti, Polynésie française

Actual lagoon fisheries impacts in the French Polynesian economy?

Barbara Walker1 and Eric G. Edlund2

1 University of California Santa Barbara, USA 2 University of Montana, USA

Mapping Moorea’s lagoon: understanding the effects of the Plan de Gestion de l'Espace Maritime (PGEM)

Michel Kulbicki

Institut de Recherche pour le Développement, Nouvelle Calédonie

What can we do with marine protected areas in the lagoon of Moorea?

Claude Chauvet

Université de Nouvelle Calédonie, Nouvelle Calédonie

New Caledonia’s marine protected area experiment

Pierre Labrosse Secrétariat Général de la

Communauté du Pacifique, Nouvelle Calédonie

Reef and lagoon fish management and exploitation in the pacific islands: a reality or challenge?

Craig W. Osenberg

University of Florida, USA

Marine protected areas: a critique of current assessment approaches



Mercredi 08h30 – 12h30 Atelier 2 : « Fonctionnement de la biodiversité et structure

des peuplements de poissons des récifs coralliens »

Andrew J. Brooks University of California Santa Barbara, USA

Predictability of fish assemblages on coral patch reefs

Eldredge Bermingham

Smithsonian Tropical Research Institute, Panama

Inferring the pattern and process of marine speciation from species-level phylogenies

Mireille Harmelin-Vivien

UMR CNRS 6540, Université de la Méditerranée, France

The evolution of fish feeding and latitudinal gradients of fish diversity

Owen McMillan

University of Puerto Rico, Puerto Rico

Molecular tools for grouper population biology

Serge Planes

EPHE - ESA CNRS 8046, Université de Perpignan, France

Understanding genetic diversity pattern throughout the pacific

Bret Danilowicz

University College Dublin, Ireland

The contribution of physical forcing, biological input, and spatial scale to the metapopulation theory of marine fishes



Jeudi 08h30 – 12h30 Atelier 3 : « Facteurs qui limitent les populations de poissons

et qui contrôlent la structure des peuplements de poissons dans le Pacifique sud »

Benjamin Victor Ocean Science

Foundation, USA Larval dispersal in reef fishes: how far, how long, and does it really matter?

Mark Meekan

Northern Territory University, Australia

Larval growth, settlement and survivorship in coral reef fishes

Craig W. Osenberg

University of Florida, USA

Density-dependence in reef fish: insights from a meta-analysis

Jeffrey S. Shima

Victoria University, New Zealand

Cryptic density dependence: effects of spatial-temporal covariation between density and habitat quality in reef fish

Sally J. Holbrook

University of California Santa Barbara, USA

Variation in morphological attributes of patch-forming corals and patterns of associated fish assemblages

Geoff P. Jones

James Cook University, Australia

What’s a coral reef to fish on coral reefs and what will happen if all the corals die?



Jeudi 14h00 – 18h00 Atelier 4 : « Approches alternatives de restauration et de

maintien de la biodiversité des poissons des récifs coralliens dans le pacifique tropical»

Russell J. Schmitt

University of California, Santa Barbara, USA

Identifying and targeting restoration bottlenecks: an eco-technology approach

Peter Doherty Australian Institute of

Marine Science, Australia Implications of a population bottleneck during the settlement of coral reef fishes

Vincent Dufour

Aquafish Technology S.A., France

Collecting post-larvae of coral reef fishes and invertebrates: a multiple purpose and sustainable exploitation principle

Hunter S. Lenihan University of California,

Santa Barbara, USA Experimental coral reef restoration: lessons learned from temperate latitude oyster reefs

Colette M. St. Mary

University of Florida, USA Density dependence in a marine

ornamental and its effects on the efficacy of alternative management strategies

Michael J. Kingsford

James Cook University, Australia

Connectivity among reefs by fishes during the presettlement phase



Vendredi 08H30 – 12h30

Atelier 5a : « Synthèse, recherches prioritaires à développer et projets en collaboration »

Neil Davies

University of California Berkeley, USA

Polynesia: a divine experiment in biocomplexity

René Galzin and José Garcia-Charton

EPHE - ESA CNRS 8046, Université de Perpignan, France

Research initiatives from Panel 1

Serge Planes EPHE - ESA CNRS 8046,

Université de Perpignan, France


Sally Holbrook1 and Craig Osenberg2

1 University of California Santa Barbara, USA 2 University of Florida, Gainesville, Florida, USA


Russell Schmitt1 and Colette St. Mary2

1 University of California Santa Barbara, USA 2 University of Florida, USA


Samedi 12H00 – 16h00

Atelier 5b: « Synthèse, recherches prioritaires à développer et projets en collaboration »



Restauration et maintien de la biodiversité des poissons dans les récifs coralliens

Enjeux sociaux et contraintes scientifiques

Introduction

POLYNESIE : UNE DIVINE EXPERIERENCE DE BIOCOMPLEXITE

Neil Davies University of California Berkeley, USA

Les îles de Polynésie représentent un système modèle pour la compréhension des forces qui façonnent les communautés bioculturelles ; ceci étant, les interactions complexes entre les humains, leur culture, la biologie et l’environnement physique. L’étude des écosystèmes dans leur globalité, humains inclus, nécessite un niveau sans précédent, interdisciplinaire, interinstitutionnel, et souvent international. Ceci constitue la nouvelle science de biocomplexité. La biocomplexité aborde les propriétés émergées des écosystèmes ; les caractéristiques et comportements dans leur ensemble qui sont inexplicables lors de l’examen individuel des composants. Une telle tentative, pourtant, ne peut être entreprise sans une connaissance solide des plus bas niveaux d’organisation, de la molécule à la population. Nous atteignons donc la sophistication requise pour aborder la biocomplexité. Je prétends que les îles du Pacifique pourraient significativement influencer la biocomplexité au 21 eme siècle, tout comme elles ont été profondément impactées par les sciences géologiques et biologiques au 19 eme et 20eme siècles. Les îles du Pacifique appartiennent à la province biogéographique Indo-Pacifique, une région qui comporte la plupart de la biodiversité mondiale. Consistant généralement en de discrets écosystèmes dont la diversité diminue graduellement à partir des principales sources continentales sud-asiatiques, les îles du Pacifique ont été reconnues depuis longtemps par les biologistes comme des laboratoires naturels pour l’étude de l’évolution et de la biologie. Les anthropologistes ont également identifié un laboratoire culturel exceptionnel dans ce dispositif biologique unique. Les anthropologistes considèrent les cinquante sociétés ethnographiques connues en Polynésie comme un système aisément traçable pour des raisons familières aux biologistes, en particulier le fait que les sociétés polynésiennes représentent un genre culturel unique qui s’est installé et adapté à une variété d’habitats locaux. L’organisation géographique, biologique et culturelle de la Polynésie offre donc aux scientifiques une opportunité sans parallèle pour une collaboration sur l’étude de la biocomplexité : • Système insulaire – facilite une approche comparative puissante • Nouveaux paysages – toutes les lignées à partir d’une colonisation réussie



• Chronologie claire – l’histoire du développement insulaire dans les îles du Pacifique central est documentée de façon unique, grâce au mouvement des plaques pacifiques au-dessus des points chauds

• Communautés inhabituellement simples – petites îles, isolées, avec une biodiversité relativement faible

• Axe quasi-unidirectionnel de colonisation, et gradient de diversité d’Ouest en Est • Le dernier endroit avoir été virtuellement perturbé par les humains • Nombreuses sociétés humaines dérivées d’un ancêtre commun récent (c’est à dire

monophylétique) • Epoques bioculturelles bien définie : Pré-humaine, Polynésienne, Euro-

Polynésienne, Moderne Les systèmes complexes ont été compris dans le passé grâce au réductionnisme scientifique ; focaliser sur les éléments relativement simples et travailler sur des niveaux plus complexes en mesure des connaissances détenues est avantageux. Pendant que la biocomplexité examine une entité holistique de façon inhérente, la communauté bioculturelle, l’étude des systèmes simplifiés est toujours judicieuse. Nous devrions donc entamer l’étude des communautés bioculturelles dans des régions relativement simples, comme Moorea, située à l’extrémité orientale du gradient de biocomplexité dans le Pacifique Sud. A partir de Moorea, la diversité augmenter, ainsi que la biocomplexité, en allant vers l’Ouest, jusqu'à atteindre les plus riches écosystèmes dans le sud-est de l’Asie. Nul part sur Terre on ne peut bénéficier de la possibilité d’augmentation progressive de la biocomplexité dans un tel contexte. Pour les scientifiques, la Polynésie constitue un véritable cadeau de Dieu ; une « expérience divine » pour ainsi dire.





Atelier 1 : « Les enjeux sociaux et les conflits associés à la restauration et au

développement durable des poissons des récifs coralliens »

L'objectif est d'aborder les questions suivantes : a) Quels sont les enjeux sociaux mis en cause par la restauration et la conservation? b) Quelle a été, quelle est et quelle pourrait être l'importance sociale et économique des poissons récifaux pour les nations insulaires du Pacifique? c) Quelles sont les exploitations actuelles des poissons récifaux et comment celles ci apparaissent-elles en conflit avec les objectifs de restauration et de maintien de la biodiversité? d) Quelles autres perturbations anthropiques ou naturelles dégradent les communautés de poissons récifaux du Pacifique? Cette session considérera les expériences à l'échelle intertropicale, en mettant l'accent sur les îles du Pacifique. L'objectif principal est de produire des recommandations pour des programmes de recherches nécessaires au support des PGEM en cours de mise en place pour l’île de Moorea et pour les autres îles de la Polynésie Française.

LES POISSONS LAGONAIRES EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

René P. Galzin

Ecole Pratique des Hautes Etudes, ESA 8046 CNRS, Université de Perpignan, France En Polynésie française, si le développement de la pêche hauturière est en extension, rien n'est prévu pour la gestion raisonnée des poissons du lagon. Que deviendront les 5 500 tonnes de poissons lagonaires pêchés en Polynésie française en l'an 2000 avec 200 000 habitants, face aux 400 000 habitants prévus à l'horizon 2025 ? Les résultats récents en génétique des populations montrent maintenant que la gestion de ces poissons du lagon doit se faire à l'échelle de l'île (auto recrutement) et non à l'échelle du Territoire (allo recrutement). Si nous voulons éviter le déclin des poissons dans le lagon de l'île de Moorea nous proposons un plan de gestion intégré sur cinq années. Ce plan nous fait préserver les adultes en créant des Aires Marines Protégées et en instaurant des tailles minimales de première capture à respecter pour les poissons. Il nous fait aussi augmenter le recrutement en jeunes poissons en réhabilitant les zones frangeants de nurseries et de grossissement.



IMPORTANCE ACTUELLE DE LA PECHE LAGONAIRE DANS

L'ECONOMIE DE LA POLYNESIE FRANÇAISE

Arsène Stein Service de la Pêche, Tahiti, Polynésie française

Autrefois garde-manger des populations, prélevés selon des règles strictes afin de pallier aux risques de famine, les lagons ont été progressivement livrés à l'exploitation "libérée" de ses ressources. Vers la fin des années 80, une estimation de l'exploitation globale, autoconsommation comprise, fait état de 5 500 tonnes pour l'ensemble de la PF, à comparer aux 2100 tonnes pour la pêche côtière et hauturière. En 2002, la situation a complètement changé du fait d'un très important développement de la flottille océanique dont les tonnages ont atteint en 2001 environ 10.000 tonnes tandis que les tonnages lagonaires ont vraisemblablement diminué. Le ralentissement récent de l'activité "perliculture" pourrait néanmoins relancer cette activité dans l'archipel des Tuamotu, le principal fournisseur de poisson lagonaire de la PF. La pêche lagonaire reste ainsi, avec son millier de pêcheurs, une valeur sûre du tissu socio-économique local malgré l'existence de problèmes réels de ressources signalés dans les zones très urbanisées.



CARTOGRAPHIE DU LAGON DE MOOREA : COMPRENDRE LES EFFETS DU PLAN DE GESTION DE L'ESPACE MARITIME (PGEM)

Barbara Walker

University of California, Santa Barbara, CA, USA

Eric G. Edlund University of Montana, MT, USA

Dans cet exposé, les auteurs décrivent le projet en cours dont l'objectif est d'appréhender les effets sociologiques et écologiques du nouveau plan de gestion du lagon de Moorea. La pérennité de la gestion des ressources naturelles dépend de facteurs tant sociaux qu'écologiques. C'est pourquoi cette étude transdisciplinaire a été conçue pour mesurer les effets du nouveau plan de gestion dans trois domaines distincts, à savoir les facteurs socioéconomiques y compris la valeur accordée aux ressources lagonaires et l'évolution de l'utilisation du lagon par toute une série d'intervenants, les facteurs écologiques y compris la mesure de la diversité des espèces et de la qualité de l'habitat et enfin les facteurs géophysiques qui touchent à la mesure de la pollution d'origine terrestre due aux sédiments et nutriments charriés à la sortie des cours d'eau. Les auteurs présentent des données de référence recueillies en 2000 et 2001 devant servir aux comparaisons et aux évaluations de l'utilité des aires marines protégées qui seront menées dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur du PGEM. Des couches de données ont été compilées et analysées dans un environnement de système d'information géographique (SIG) Arc View. Le SIG est à la disposition de chercheurs utilisant les services cartographiques ArcIMS et souhaitant collaborer en ligne.



QUE POURRIONS NOUS FAIRE AVEC DES AIRES MARINES PROTEGEES DANS LE LAGON DE MOOREA?

Michel Kulbicki

Institut de Recherche pour le Développement, IRD Nouméa, Nouvelle Calédonie

Les Aires Marines Protégées (AMP) sont une des solutions pour nous aider à gérer les peuplements de poissons du lagon de Moorea. Les points suivants seront abordés dans notre démonstration: 1/ Qu'attendons nous d'une Aire Marine Protégée? 2/ Comment les Aires Marines Protégées peuvent -elles apporter des solutions aux questions posées? 3/ Quelles contraintes sont -elles liées aux usages dans les Aires Marines Protégées? A la lumière des réponses à ces différentes questions des idées sont proposées afin de suivre les effets induits par ces mesures de protection. En particulier une base théorique nous donnera les principaux paramètres qui nous permettront de surveiller les peuplements de poissons (diversité, densité, biomasse, structure). Un nombre de questions pratiques seront ensuite examinées comme par exemple le rôle des indicateurs dans ce programme de suivi, les différents types de suivi à mettre en place et l'utilisation des résultats de ces différents suivis par les différentes communautés des usagers du lagon (utilisateurs, managers, scientifiques).



LES AIRES MARINES PROTEGEES EN NOUVELLE CALEDONIE

Claude Chauvet Université de Nouvelle Calédonie, Nouméa, Nouvelle Calédonie

La Nouvelle-Calédonie est entourée d'un vaste lagon soumis à une faible pression anthropique: 1 kg/ha..an-1 en moyenne, depuis 3,5 kg/ha..an-1 dans l'extrême sud jusqu'à 0 kg/ha..an-1 dans l'extrême nord. Cependant les 1500 km2 autour de la ville de Nouméa nécessitent une gestion particulière et vigilante. Un ensemble d'AMP avec différents statuts (permanentes, tournantes, intégrales) a été installé entre 1982 et 1990. Des évaluations pluriannuelles ont démarré en 1988 et des études visant à comprendre l'impact des différents statuts sur l'ichtyofaune ont été menées entre 1993 et 1998. De plus entre 1999 et 2001 le comportement spécifique des poissons a été étudié. Ces études ont montré que la Richesse Spécifique, la Biomasse et la Taille Moyenne augmentent dans les AMP, mais différemment selon leur taille, leur proximité de la côte et leur fréquentation humaine. A l'inverse, la Densité, notamment celle des juvéniles décroît. En ce qui concerne les comportements, l'ichtyofaune peut être divisée en deux parties: les résidents et les non résidents. Une partie des non résidents vient uniquement la nuit, une autre partie est attirée par les plaisanciers. Les résultats montrent que les AMP fonctionnent comme un "aspirateur" vis-à-vis des individus résidents et comme un "DCP" vis-à-vis des non résidents. Pour différentes raisons, le système des AMP tournantes a été abandonné en 1996 au profit d'une vaste réserve fixe. Les résultats étaient en effet, à l'opposé des bénéfices souhaités. Dans le contexte du lagon sud-ouest, (où la pêche n'est pas la principale activité, au contraire du tourisme et de la plaisance) les AMP apparaissent comme des outils efficaces contre les dégradations, pour l'éducation et la découverte des écosystèmes marins et d'une façon générale pour permettre de façon durable le développement des activités touristiques et de plaisance dans le respect de l'environnement marin.



LA GESTION DE L'EXPLOITATION DES POISSONS RECIFO-LAGONAIRES DANS LE PACIFIQUE INSULAIRE : UNE REALITE OU UN

DEFI ?

Pierre Labrosse Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique, Nouméa, Nouvelle Calédonie

Un certain nombre de mesures de gestion et de conservation des ressources récifo-lagonaires ont été conçues de très longue date par les sociétés insulaires de l'Indo-Pacifique (réserves marines totales ou partielles, quotas individuels ou collectifs, attributions de zones maritimes à des individus ou des groupes). Malgré les quelques efforts qui sont entrepris pour enregistrer et mieux comprendre ces connaissances et ces systèmes de gestion locaux, le savoir traditionnel sur l'environnement marin et récifal et les pratiques qui lui sont liées se perdent progressivement depuis la première colonisation des îles du Pacifique par les pays occidentaux. Par ailleurs, les données scientifiques font le plus souvent défaut, d'où l'idée de baser la gestion des pêcheries sur les connaissances traditionnelles qui reposent sur la perception qu'ont les communautés de pêcheurs de leur système de pêche. Dans ce contexte où l'information est rare, les communautés rurales et les gouvernements locaux ne sont pas toujours bien armés pour faire face aux problèmes de gestion des ressources récifo-lagonaires. Indépendamment de la faiblesse de leurs moyens, les bras de levier et commandes dont ils disposent sont aussi peu connus que l'écologie des ressources qui contient probablement certains éléments de réponse aux questions qui sont posées. La mise en place de réserves marines protégées reste une mesure de gestion précautionneuse très attrayante, mais dont les effets restent mal connus et souvent non chiffrés. Plus que réalité, la gestion de l'exploitation des poissons récifo-lagonaires ressemble davantage à un défi à relever dans un contexte évolutif qui amène de nouvelles questions et où les objectifs des gouvernements et des communautés rurales peuvent être antagonistes.



AIRES MARINES PROTEGEES : UNE CRITIQUE DES APPROCHES ESTIMATIVES ACTUELLES

Craig W. Osenberg

University of Florida, Gainesville, Florida, USA Les Aires Marines Protégées (MPAs en anglais) représentent un puissant outil de gestion pour la protection des ressources marines. Il ne fait aucun doute que ces MPAs peuvent avoir des résultats significatifs et positifs sur les populations et écosystèmes marins. Pourtant, les investissements sont potentiellement élevés. Un important capital politique peut être dépensé lors de la création de MPAs. Si elles n’atteignent pas les attentes, la définition future des MPAs peut être remise en cause. Il est donc important que les scientifiques fournissent un dossier complet, incluant les bénéfices et les possibles résultats négatifs. Lors de cette présentation, nous utilisons une récente revue des MPAs par Halpern (2002) afin de mettre en valeur une variété de facteurs qui n’ont pas été correctement estimés lors de l’investigation empirique de MPAs. En particulier, nous discutons et critiquons les estimations des effets des MPAs. Jusqu'à ce jour, presque toutes les études utilisent un design contrôle-impact et notent que les MPAs ont des effets locaux (dans la limite de chaque MPA). L’aspect le plus controversé et le plus important des MPAs (le « débordement ») n’a pas été couramment estimé, et demande une approche différente. Nous discutons l’application du design BACPS dans ce contexte. Notre but n’est pas de détraquer l’établissement précipité de réserves marines, mais plutôt de suggérer plusieurs voies qui faciliteraient un suivi scientifique.





Atelier 2 : « Fonctionnement de la biodiversité et structure des peuplements de

poissons des récifs coralliens »

Les objectifs de cet atelier sont les suivants : a) identifier les diversités et structures des communautés de poissons tropicaux du Pacifique attendues pour un modèle non perturbé; b) comprendre les origines et l'histoire biogéographique des poissons tropicaux en relation avec les gradients longitudinaux et latitudinaux au sein du Pacifique; c) déterminer dans quelles mesures les tendances actuelles ont modifié les structures ancestrales. Cette session s'intéressera particulièrement sur les directions prises dans les années 50 afin d'établir les conditions originales à partir desquelles il sera possible de déterminer dans quelles mesures la biodiversité et la structure des communautés de poissons ont été modifiées par les activités récentes. Ceci permettra de définir les bases biologiques pour une restauration et apportera une plate-forme commune pour des études biologiques et anthropologiques.



PREDICTABILITE DES ASSEMBLAGES DE POISSONS SUR LES MASSIFS CORALLIENS ISOLÉS

Andrew J. Brooks

University of California, Santa Barbara, California, USA

Les attributs des assemblages de poissons sur les massifs coralliens isolés reflètent à la fois les processus déterministes et stochastiques. Notre incapacité a prédire précisément les caractéristiques de ces assemblages pourrait provenir d’un manque de connaissance des mécanismes sous-jacents ou de la stochasticite inhérente a ces systèmes. Nous avons surveille les poissons associes aux coraux qui forment des massifs isolés, Porites rus, dans le lagon de Moorea, en Polynésie française, afin d’examiner le degré avec lequel les attributs des coraux prévoyaient l’aspect des assemblages de poissons. Les caractéristiques physiques des colonies, telles que taille, morphologie et degré d’isolation par rapport aux autres colonies, ont grandement varié en richesse spécifique, abondance totale et composition des assemblages de poissons. Les analyses de régression multiple ont révélé que la variation de l’espace vivant potentiel (aire de surface vivante, nombre de cavités, volume de leur espace intérieur) était à l’origine de la moitié de la variation de la richesse spécifique et de l’abondance totale des poissons sur une colonie corallienne. Par opposition, la composition spécifique est apparue plus influencée par l’organisation physique du lagon (hauteur de la colonne d’eau, distance aux zones profondes, degré d’isolation). Les relations déduites d’analyses initiales ont permis la prédiction de 65 à 78 % de la variation de la richesse spécifique parmi les différents types de coraux. L’ensemble des résultats indique que les attributs physiques des coraux peuvent contribuer à la variation spatiale de la structure de l’assemblage et apporter un point de départ pour l’étude des mécanismes sous-jacents.



DEDUIRE LE MODELE ET LE PROCESSUS DE SPECIATION MARINE A PARTIR DES PHYLOGENIES AU NIVEAU SPECIFIQUE

Eldredge Bermingham

Smithsonian Tropical Research Institute, Panama Le nombre croissant de phylogénies au niveau spécifique chez les poissons récifaux autorise une meilleure étude de la spéciation marine. Bien qu’elles soient encore peu nombreuses pour une synthèse extensive et une interprétation concluante, les phylogénies au niveau spécifique permettent une vision accrue des modes géographiques de spéciation, du tempo de diversification marine, et des modifications de la répartition géographique des poissons récifaux à travers l’évolution. La détection des modèles géographiques de spéciation et l’estimation des taux nets de diversification fournissent des conditions historiques « de base » pour les poissons récifaux, ce qui constitue l’un des buts du workshop de Moorea. De plus, les phylogénies des poissons au niveau spécifique peuvent être placées dans un contexte qui inclut des organismes terrestres et dulçaquicoles, ce qui autorise une estimation plus précise de l’impact contemporain des communautés de poissons récifaux et de probables remèdes pour leur réhabilitation.



EVOLUTION DE L’ALIMENTATION DES POISSONS ET DU GRADIENT LATITUDINAL DE DIVERSITE ICHTYOLOGIQUE

Mireille Harmelin-Vivien

Centre d’Océanologie de Marseille, UMR CNRS 6540, Université de la Méditerranée, France

Le comportement alimentaire des poissons récifaux a évolué au cours des temps géologiques. Les plus anciennes familles sont toutes carnivores, alors que la consommation d’algues, de phanérogames et d’invertébrés sessiles est uniquement apparus chez les Perciformes. L’évolution de l’alimentation chez plusieurs familles de poissons pour qui des arbres phylogéniques sont disponibles (Chaetodontidae, Scaridae, Acanthuridae) est présentée. Les différents mécanismes de l’évolution agissent à plusieurs niveaux et à travers plusieurs processus : au niveau moléculaire sur l’évolution du génome, au niveau de l’organisme sur la physiologie digestive et au niveau de la communauté sur les interactions compétitives et de différentiation de niche. Les implications de ces processus évolutifs en biogéographie et la comparaison latitudinale de la structure trophique des assemblages de poissons sont discutées.



COMPRENDRE LE MODELE DE DIVERSITE GENETIQUE

A TRAVERS LE PACIFIQUE

Serge Planes EPHE - ESA CNRS 8046, Université de Perpignan, France

L’Indo-Pacifique a été reconnu comme la province biogéographique la plus diverse parmi les écosystèmes marins. Cette diversité montre un gradient de plus forte diversité dans la zone Indonesie-Philippines et une décroissance de richesse spécifique vers l’Est. Les trois théories majeures (centre d’origine, centre d’accumulation, centre de débordement) ont proposé des mécanismes qui mènent à une plus forte diversité dans la zone Indonésie-Philippines. Jusqu'à maintenant, la biogéographie classique basée sur la richesse spécifique est inapte à distinguer le modèle le plus probable parmi les trois cités. Nous investiguons l’approche génétique comme un nouvel outil qui pourrait donner une perspective de l’évolution en biogéographie. La logique d’une telle approche est que la diversité génétique est en corrélation avec la richesse spécifique. Les premiers résultats sur les poissons récifaux ont révélé une hiérarchie des facteurs affectant la diversité génétique et par conséquent la richesse spécifique.



OUTILS MOLECULAIRES POUR LA BIOLOGIE DES POPULATIONS DE MEROUS

Owen McMillan

University of Puerto Rico, Puerto Rico

Avec le progrès des marqueurs microsatellitaires hypervariables, il est maintenant possible d’identifier des individus uniques (et dans certains cas leurs gamètes et leur progéniture) et de les placer dans un contexte écologique et microévolutif plus large. Cette capacité a d’importantes ramifications vers l’identification des centres de diversité, d’exploration des frontières des espèces, et de reconstruction des modalités historiques et contemporaines de flux génique. Pourtant, le coût horaire et financier associé au développement des loci microsatellitaires pour des espèces particulières est souvent restrictif. Nous avons testé 12 loci microsatellitaires initialement développés pour un projet sur Epinephelus gutattus et 16 autres espèces de mérous. Les espèces examinées étaient repartis dans deux genres principaux, Epinephelus et Mycteroperca, et comprenaient des individus collectés dans le Pacifique occidental, le Pacifique oriental, l’Océan Indien et l’Atlantique. Onze paires parmi les douze fonctionnèrent et amplifièrent les régions génomiques homologues. Pour la plupart des loci, la répétition microsatellitaire fut présentée chez toutes les espèces testées et des variants alleliques furent identifiés. Nous avons identifié 100 a 150 loci supplémentaires qui contenaient des répétitions microsatellitaires chez E. guttattus. Ces derniers loci amélioreront grandement la panoplie des outils moléculaires disponibles pour les mérous et permettront des études démographiques plus détaillées de cet important groupe de poissons récifaux, écologiquement et économiquement.



CONTRIBUTION DU FORCING PHYSIQUE, DE LA CONTRIBUTION BIOLOGIQUE, ET DE L’ECHELLE SPATIALE A LA THEORIE DE

METAPOPULATION CHEZ LES POISSONS MARINS

Bret Danilowicz University College Dublin, Ireland

Résumons la comparaison des poissons tempérés et tropicaux dans les secteurs suivants :

1) Dans quelle mesure la modélisation physique prédictive indique-t-elle le modèle de dispersion larvaire ?

2) Evidence de choix chez les poissons : mouvement sélectif des poissons au-delà du forcing biologique.

3) Qu’en est-il des conclusions citées ci-dessus, qui sont influencées par l’échelle spatiale et les méthodes utilisées dans les études régionales ?

Fournissons un exemple de preuve du renversement des modèles de dispersion chez le hareng atlantique, qui ne correspond pas à l’hypothèse actuellement acceptée de metapopulation / adopted-migrant chez les poissons tempérés. Cet exemple intègre les conclusions tirées de la théorie de metapopulation chez les poissons tempères vs. tropicaux.





Atelier 3 : « Facteurs qui limitent les populations de poissons et qui contrôlent la structure des peuplements de poissons dans le Pacifique

sud »

La capacité de rétablir les communautés dégradées de poissons récifaux et de mettre en place une utilisation mesurée de la ressource dépend principalement de notre connaissance scientifique de ce qui contrôle la présence et l'abondance des populations de poissons récifaux. Dans cette session, nous examinerons l'état des connaissances au regard de l'importance relative de a) l'apport larvaire (recrutement), b) la disponibilité en habitat, ainsi que c) les interactions de type prédation, parasitisme et compétition, agissant en tant que contraintes sur les populations. Ceci nous conduira à établir les relations entre ces processus à l'échelle de la population et les paramètres de biodiversité et de structure des communautés. En plus de cette approche écologique, les aspects concernant le maintien de la diversité génétique dû à : a) l'adaptation locale, b) la dispersion larvaire et adulte et c) la spéciation, seront abordés. Il est primordial de caractériser les goulots d'étranglement et les processus affectant la biodiversité afin de proposer des mesures appropriées et efficaces pour une meilleure restauration des communautés.



DISPERSION LARVAIRE CHEZ LES POISSONS RECIFAUX :

SUR QUELLE DISTANCE ? PENDANT COMBIEN DE TEMPS ? ET CELA IMPORTE-T-IL VRAIMENT ?

Benjamin Victor

Ocean Science Foundation, Irvine, CA, USA Nous ne savons toujours pas grande chose à propos de la dispersion larvaire des poissons récifaux. Des preuves récentes suggèrent que la rétention des larves puisse être courante ; pourtant, il est clair qu’une rapide dispersion à longue distance intervient. Il est important de séparer l’importance écologique de la dispersion de la signification biogéographique et évolutive : celles-ci constituent des processus assez différents. D’un point de vue écologique, le rôle du recrutement dans la régulation de population et la rétention d’une fraction des propagules est fondamental. Au cours de l’évolution, la capacité de dispersion des espèces de poissons récifaux n’a pas grande chose à voir avec la densité ou les fractions de rétention. Comprendre l’échelle géographique et spatiale de dispersion larvaire est aussi capitale pour la préservation des poissons récifaux. La connectivité des populations de poissons récifaux affecte profondément l’organisation des réserves marines et les décisions en matière de gestion des pêcheries.



CROISSANCE LARVAIRE. INSTALLATION ET SURVIE DES POISSONS RECIFAUX

Mark Meekan

Northern Territory University, NT, Australia Les taux de croissance variables des larves dans le plancton sont considérés comme un déterminant principal des fluctuations du recrutement qui caractérisent les populations de poissons marins. La preuve de cette idée dérive largement des milieux tempérés et on suggère parfois que cela ne soit pas le cas des régions tropicales, ou la température privilégie une croissance larvaire rapide. A partir d’un certain nombre de nouvelles études sur les poissons récifaux, nous effectuons une revue des preuves qui montrent que la croissance larvaire a une forte influence sur l’amplitude d’installation et les modalités du recrutement des poissons récifaux sous les tropiques. Ce travail démontre également que des avantages en matière de taille et de croissance intervenant pendant la phase planctonique peuvent avoir une forte influence sur l’issue des phénomènes de mortalité, des semaines voire des mois après l’installation des jeunes poissons dans les habitats benthiques. Ce lien entre les phases pré- et post-installation intervient en raison de la nature cumulative du phénomène au cours duquel une mortalité sélective agit. De tels liens n’interviendraient pas seulement entre les phases de cycle de vie chez les mêmes individus, mais aussi entre les différentes générations via les effets maternels sur la taille à l’éclosion.



DENSITÉ-DÉPENDANCE CHEZ LES POISSONS RECIFAUX : APERCUS A PARTIR D’UNE META-ANALYSE

Craig W. Osenberg

University of Florida, FL, USA La survie densité-dépendante peut jouer un important rôle dans la dynamique de population. L’intensité de densité-dépendance chez les poissons marins continue pourtant à engendrer un débat considérable. Certains investigateurs prétendent que la densité-dépendance joue un rôle capital, homogénéisant essentiellement la variation introduite par l’approvisionnement larvaire variable, tandis que d’autres prétendent que l’approvisionnement larvaire conduit à des modalités d’abondance locale et donc à une faible modification consécutive des phénomènes de densité-dépendance. En utilisant une méthode quantitative basée sur une série temporelle du recrutement de Berverton-Holt, nous avons mené une meta-analyse basée sur une étude bibliographique de journaux publiés dans 20 revues depuis 30 ans. Dans l’ensemble, les effets de la densité sur la survie étaient importants mais hétérogènes (variables selon les études). Nous avons donc examiné le rôle de facteurs variés sur l’intensité de densité-dépendance (région d’étude, âge des poissons, durée d’étude, présence ou absence de prédateurs). Nous avons également examiné des différences entre les études qui concluaient que la survie était densité-dépendante vs. densité-indépendante. Les études pour lesquelles les auteurs concluaient que la survie était densité-dépendante ont montré d’importants effets per capita de densité. Pourtant, ces études ont été menées dans des systèmes à densité ambiante plus réduite. L’effet global de la densité sur la survie était donc relativement homogène : les systèmes à forte densité-dépendance per capita présentaient de plus faibles taux d’installation, ce qui compensait les interactions inter-cohortes plus intenses.



DENSITE CRYPTIQUE DEPENDANCE : EFFETS DE LA VARIATION SPATIO-TEMPORELLE ENTRE DENSITE ET QUALITE D’HABITAT

CHEZ LES POISSONS RECIFAUX

Jeffrey S. Shima Victoria University of Wellington, New Zealand

L’importance et l’intensité de la densité-dépendance continue d’engendrer un débat en raison de son importance centrale pour la dynamique et la régulation des populations. Nous montrons ici comment les effets confondants des caractéristiques de l’habitat peuvent masquer de forts effets densité-dépendants. En particulier, nous explorons la variation et la covariation spatio-temporelle en ce qui concerne (1) les densités de poissons récifaux récemment installés (Thalassoma hardwicke), (2) les caractéristiques environnementales et la qualité du site, et (3) l’intensité de la mortalité densité-dépendante. Les critères environnementaux des récifs isolés ont été variables dans l’espace et le temps et influençaient la survie densité-dépendante. Des sites de qualité supérieure (comme des récifs présentant de plus grand nombre de recrues pour tout niveau donné de recrutement) ont montré une installation plus intense, tandis que cette relation a masqué le phénomène de densité-dépendance quand la variation de qualité entre les sites (ou dans le temps) n’était pas distinguée (une limitation courante de nombreuses études d’observation de la densité-dépendance). Nos travaux illustrent comment la covariation spatio-temporelle de la densité d’installation et de qualité de site peut masquer les modalités de densité-dépendance à plus grande échelle, contribuant au phénomène que nous appelons densité cryptique dépendance. L’intégration des modalités et des conséquences de la covariance peut altérer la manière selon laquelle nous étudions la dynamique de population, particulièrement des organismes marins chez qui le lien entre les phénomènes affectant la survie d’installation et de post-installation restent méconnus.



VARIATION DES CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES DES CORAUX ISOLES ET MODALITES DES ASSEMBLAGES DE POISSONS

ASSOCIES

Sally J. Holbrook University of California, Santa Barbara, California, USA

Les assemblages de poissons sur les coraux isolés peuvent montrer une remarquable variation de la composition spécifique et de l’abondance au cours des courtes échelles spatiales, tandis que la compréhension des mécanismes sous-jacents peut constituer un challenge pour les biologistes. De manière croissante, il a été reconnu que l’aspect structural de l’habitat a une influence sur les gains et les pertes d’individus sur les habitats isolés locaux. Ceci suggère qu’une partie au moins de la variation spatiale des caractéristiques des assemblages locaux puisse être expliquée par la variation des facteurs mesurables de l’habitat, et que les types de massifs présentant différents attributs supporteront divers assemblages de poissons. Dans le lagon de Moorea, en Polynésie française, plusieurs espèces de Porites forment couramment des récifs à massifs isolés. Une espèce, Porites rus, présente une forme branchue qui résulte en colonies d’architecture complexe avec de nombreux trous et des cavités intérieures dans lesquelles les poissons peuvent s’abriter. Par contraste, les colonies de type P. lobata représentent des structures massives qui souffrent parfois d’un manque de trous et toujours de branches et de cavités intérieures. Nous avons suivi des assemblages de poissons associés aux récifs à Porites. Parmi les colonies de taille similaire, P. rus a eu substantiellement et significativement une plus forte richesse spécifique et une plus forte abondance globale par rapport à P. lobata, ainsi que des différences en matière de composition spécifique. Ces différences de structure des assemblages de poissons apparaissent être en relation avec des différences entre ces coraux isolés majeurs en matière de variété des microhabitats que chacun présente.



QU’EST-CE QU’UN MASSIF CORALLIEN POUR LES POISSONS DANS UN RECIF CORALLIEN ET QU’ARRIVERA-T-IL SI TOUS LES CORAUX

MEURENT ?

Geoff P. Jones James Cook University, Queensland, Australia

Une variété de perturbations anthropiques contribue au déclin du recouvrement corallien et pourrait remettre en cause la biodiversité des récifs coralliens. Pourtant, de récentes études ont aussi suggéré que la dynamique des communautés de poissons récifaux puisse être indépendante des modifications de structure de l’habitat. Ceci entraîne la question suivante : la biodiversité en poissons montrera-t-elle une résilience face à la dégradation des récifs coralliens ? Pour répondre à ceci, nous avons examiné les modalités de la diversité en poissons récifaux et la structure communautaire des habitats répartis entre 0 et 100 % de recouvrement corallien, en Australie, Papouasie Nouvelle-Guinée, Tuvalu et Thaïlande. Contrairement aux modèles décrits précédemment, nous avons observé de manière permanente des relations paraboliques entre la richesse spécifique en poissons et le recouvrement corallien, avec une plus grande diversité à des niveaux intermédiaires de recouvrement corallien (40-60 %). Des faunes ichtyologiques sur des sites proches de 0 % en recouvrement corallien ont été aussi diverses que celles observées avec un recouvrement proche de 100 %, bien que la structure taxinomique de ces communautés empiète très peu. Nous avons émis l’hypothèse qu’une plus grande diversité en poissons à un niveau intermédiaire de recouvrement corallien pourrait résulter de : (1) une spécialisation et une limitation de l’habitat pour les assemblages de poissons (avec des habitats modérément perturbés supportant une plus grande variété d’habitats), ou (2) des interactions écologiques directes parmi les espèces de poissons, qui réduisent la diversité en poissons à des niveaux extrêmes de recouvrement corallien. Ces hypothèses ont été testées lors d’une expérience de petite échelle au cours de laquelle la structure de l’habitat a été modifiée, ainsi que l’abondance des poissons prédateurs résidents et des compétiteurs dominants. Il a été mis en évidence que la richesse spécifique locale est augmentée par une plus grande diversité en substratum corallien, associé aux habitats modérément perturbés et est largement indépendante des interactions parmi les espèces de poissons. Des informations détaillées sur la spécialisation de l’habitat chez les poissons récifaux sur un site de Papouasie Nouvelle-Guinée suggère que 11 % des poissons montrent une dépendance par rapport au corail vivant (pour la nourriture et/ou l’abri). Lors d’un événement de totale décimation corallienne, nous prédisons l’extinction régionale immédiate d’environ 60 espèces de poissons (principalement Chaetodontidae, Gobiidae, Labridae et Pomacentridae) et l’extirpation d’une famille de poissons récifaux (Caracanthidae).





Atelier 4 : « Approches alternatives de restauration et de maintien de la biodiversité des poissons des récifs coralliens dans le pacifique

tropical»

Sur la base de notre connaissance des facteurs contrôlant les tailles de populations et la structure des communautés, des approches alternatives pour la restauration des habitats dégradés et pour le développement d'une gestion raisonnée seront discutées. Parmi les options à considérer, nous aborderons principalement la notion d'Aire Marine Protégée (MPA). Parallèlement, d'autres méthodes de conservation basées sur des techniques actives (qui se focalisent sur les taux de renouvellement démographique et/ou les ressources naturelles critiques telles que l'habitat ou la nourriture), ou sur une base d'aquaculture, seront considérées. Les aspects sociaux, économiques et politiques de ces méthodes alternatives seront discutés.



IDENTIFIER ET CIBLER LES GOULOTS D’ETRANGLEMENT POUR LA RESTAURATION :

UNE APPROCHE ECO-TECHNOLOGIQUE

Russell J. Schmitt University of California, Santa Barbara, California, USA

La réponse politique principale à la restauration de la biodiversité et des tailles de populations de poissons dégradées consiste à diminuer les menaces et à attendre que le système récupère de lui-même. Les taux de récupération naturels peuvent être excessivement longs, suscitant le besoin de méthodes, bénéfiques d’un point de vue environnemental et pro-actives, afin d’accélérer le processus. Les biologistes et ingénieurs de UC Santa Barbara développent cette approche conceptuelle par une restauration pro-active appelée eco-technologie (en raison d’analogies avec le secteur bio-technologique). Plutôt que de manipuler les gênes d’un organisme pour obtenir un produit médicinal ou agricole désiré, l’éco-technologie implique la manipulation des taux démographiques clés des espèces afin de faciliter le recouvrement des écosystèmes endommagés. L’application réussie d’une approche éco-technologique repose sur deux facteurs : (1) l’identification de goulots d’étranglement écologiques pour la restauration d’un système donné, et (2) le développement d’outils pratiques pour simplifier l’identification des goulots. A partir de travaux effectués en collaboration avec Sally Holbrook sur les poissons demoiselles (genre Dascyllus) dans le lagon de Moorea, nous avons illustré plusieurs goulots potentiels qui peuvent réduire les abondances locales de poissons récifaux et qui déterminent le développement de techniques destinées à surmonter ces contraintes. Sous la dépendance du site dans un lagon, la présence ou l’absence de chacune des trois espèces de Dascyllus dépend des caractères qui influencent les taux d’approvisionnement en jeunes en provenance du plancton (par exemple, disponibilité de l’habitat disponible, flux larvaire local, intensité des signaux environnementaux) et des taux de perte consécutifs de coloniaux (mortalité par prédation). Ce challenge consiste à inventer des stratégies alternatives et des techniques qui ciblent chacun des goulots potentiels pour la restauration, et à fournir des outils effectifs et pro-actifs pour la préservation marine.



IMPLICATIONS DU GOULOT D’ETRANGLEMENT AU COURS DE L’INSTALLATION DES POISSONS RECIFAUX

Peter Doherty Australian Institute of Marine Science, Townsville, Queensland, Australia

Le réapprovisionnement des populations marines constitue un phénomène clé qui implique souvent une transition brusque entre les habitats larvaires et juvéniles. Le risque de mortalité au cours de cette transition est inconnu pour tout poisson à larve pélagique en raison de la difficulté à quantifier l’approvisionnement larvaire dans une colonne d’eau tridimensionnelle. Une collaboration entre les chercheurs australiens, français et américains (mission COVARE) a exploité la nature fermée du lagon de Moorea pour estimer le flux nocturne de recrues à travers les récifs peu profonds. Par comparaison avec les comptages quotidiens de densités de poissons nouvellement installés, 60 % des recrues potentielles de Naso unicornis ont été perdues avant leur premier recensement. La survie au moment de ce goulot d’étranglement n’a été influencée ni par l’age ni la taille des individus. Une forte mortalité suggère que la collecte d’individus avant l’installation et leur croissance en captivité puisse augmenter la rentabilité des pêches de poissons d’ornement en même temps qu’une augmentation des opportunités économiques pour les pêcheurs traditionnels. Les résultats suggèrent que les prédateurs naturels remettent en cause le coût effectif de toute tentative de repeuplement des stocks de poissons en décroissance.



COLLECTE DE POSTLARVES DE POISSONS RECIFAUX ET D’INVERTEBRES : UN OBJECTIF MULTIPLE ET UN PRINCIPE

D’EXPLOITATION DURABLE

Vincent Dufour Aquafish Technology S.A., Pérols, France

Comme les agriculteurs du Néolithique le comprirent voici 6000 ans, l’utilisation de graines au lieu d’organismes adultes représente la meilleure optimisation du potentiel biologique du cycle de vie à stratégie de dispersion (type K). Les organismes récifaux ont toujours ce potentiel lors de la phase d’installation, puisque leur abondance est de un a deux ordres de grandeur plus élevée que celle des populations adultes. La collecte de larves permet deux axes : (1) gestion des populations naturelles par repeuplement des zones endommagées, ou protégées ; et (2) développement de pêcheries durables qui sont fortement exploitées et pour qui la reproduction en captivité est impossible, et ceci tout particulièrement pour les espèces visées par les marches de l’aquariologie et de l’aquaculture. Ce principe d’utilisation et de protection de l’installation est utilisé depuis des décennies pour l’élevage d’huîtres et de moules à l’aide de collecteurs de naissain.



RESTAURATION EXPERIMENTALE DES RECIFS CORALLIENS : LECONS TIREES DE RECIFS A HUITRES TEMPERES

Hunter S. Lenihan

University of California, Santa Barbara, California, USA La restauration d’habitats marins nécessite plus que la réduction des menaces, l’introduction d’organismes ou la construction de structures physiques. Une nouvelle méthode pro-active de restauration, appelée éco-technologie, implique la considération des attributs fonctionnels d’un habitat, l’identification des goulots d’étranglement et l’évaluation de solutions alternatives par contraste expérimental. Nous avons récemment appliqué une telle stratégie integratrice pour la restauration d’habitats et de communautés récifaux à huîtres dans des estuaires de Caroline du Nord. Les récifs à huîtres correspondent à l’équivalent tempéré des récifs coralliens, principalement parce qu’ils aident au maintien de la biodiversité dans les estuaires. Bien sur, une fonction majeure des récifs coralliens consiste au maintien de la diversité en espèces de poissons par l’approvisionnement d’habitats d’installation, d’abris, de proies et d’autres ressources. Nous effectuerons une synthèse des leçons tirées de notre expérience de restauration des récifs à huîtres pour démontrer que comment la manipulation de la structure physique et chimique de l’habitat, ainsi que le placement tactique de récifs dans le paysage sous-marin, peut être utilisé pour influencer les taux démographiques des poissons récifaux, ce qui inclut leur installation, croissance, condition physique et survie. Plus loin, nous discuterons comment une suite d’avancées technologiques dans la restauration des récifs coralliens, qui inclut le « papier tue-mouche » récifal, des transplants de coralliens et des signaux chimiques d’installation, peuvent être combinés à des changements hydrodynamiques pour l’examen des interactions écologiques telles que celle observée entre le recouvrement en corail vivant et la diversité spécifique ichtyologique.



DENSITE DEPENDANCE CHEZ LES ORGANIMES D’ORNEMENT ET SES EFFETS SUR L’EFFICACITE DE STRATEGIES ALTERNATIVES DE

GESTION

Colette M. St. Mary

University of Florida, Gainesville, Florida, USA

Dans de nombreuses régions du monde, les poissons et invertébrés marins d’ornement sont collectés et vendus sur le marché aquariologique, ce qui correspond à une pêcherie d’importance croissante. Peu de stratégies de gestion ont été proposées pour ces pêcheries, bien qu’elles représentent des systèmes inhabituellement malléables : par exemple, les stades benthiques sont relativement liés au site et aisément échantillonnables, et de nombreuses espèces sont soumises à des études expérimentales. Le modèle stochastique de population est ici développe afin d’investiguer l’efficacité des stratégies d’exploitation mises au point pour la gestion d’une pêcherie d’organismes marins d’ornement. Des études de terrain extensives sur la demoiselle Dascyllus trimaculatus à Moorea ont été utilisées pour définir les fonctions et estimer les paramètres qui gouvernent la dynamique de cette population inexploitée. Les sources d’incertitude dans les prédictions du modèle ont été évaluées et les réponses aux différentes règles de contrôle-exploitation simulées. Les effets résultant d’une incertitude due à l’installation larvaire variable ont été comparables en amplitude aux effets de l’incertitude des paramètres estimés. De plus, en dépit de l’installation facilitée par les résidents, les captures n’ont pas varié selon une fonction unimodale par rapport au taux de capture. Au lieu de cela, les captures ont typiquement augmenté avec le taux de capture. L’absence d’une courbe de capture en cloche a apparemment résulté d’une interaction entre l’installation facilitée et la densité-dépendance consécutive. Nous discutons les implications de ces leçons pour la gestion d’espèces similaires.



CONNECTIVITE ENTRE LES RECIFS PAR LES POISSONS PENDANT LA PHASE DE PRE-INSTALLATION

Michael J. Kingsford

James Cook University, Queensland, Australia.

A l’installation, les recrues potentielles de poissons récifaux et d’invertébrés cherchent des habitats convenables sur les récifs. Par conséquent, les formes larvaires pourraient maintenir leur position près des récifs où peuvent reconnaître et répondre aux récifs individuels sur de grandes distances (de l’échelle du km à la dizaine de km). Au cours de cette présentation, nous décrivons quatre approches que mes collaborateurs et moi-même avons utilisé pour faciliter la compréhension de la phase d’installation chez les poissons récifaux. Nous avons étudié l’océanographie, la physiologie, le comportement et les signatures des éléments traces chez les poissons. Le suivi d’un traceur à partir de One Tree Island a indiqué que le transport passif vers d’autres récifs (distants de 4 à 10 km) peut intervenir rapidement, mais qu’une rétention passive des particules a aussi été observée. Les récifs exportent des masses d’eau qui pourrait avoir leur propre signature et quelques-unes unes de ces masses peuvent être aperçues à des kilomètres des récifs. Des recrues potentielles (Apogonidae) sont physiologiquement capables de détection de l’odeur de différentes masses d’eau et nous avons montré qu’elles peuvent s’orienter vers les masses d’eau préférées. L’eau environnant certains récifs montre une composition élémentaire différente de celle des eaux récifs Nous avons trouvé que ceci est enregistré dans les otolithes de poisson et que ceci, combiné à des analyses d’incrémentation quotidienne, fournit une forte résolution du temps que le poisson a passé dans les différentes masses d’eau. Nous prétendons que la connectivite entre les récifs peut intervenir via transport passif, rétention, signaux récifaux et que les capacités des poissons peut faciliter l’installation sur les récifs d’origine.



Speaker Email Address Institution Bermingham, Eldredge [email protected] Smithsonian Tropical Research Institute, Panama Brooks, Andrew J. [email protected] University of California, Santa Barbara, USA Chauvet, Claude [email protected] Université de Nouvelle Calédonie, Nouméa, Nouvelle Calédonie Danilowicz, Bret [email protected] University of Dublin, Dublin, Ireland Davies, Neil [email protected] University of California, Berkeley, USA Doherty, Peter [email protected] Australian Institute of Marine Sciences, Townsville, Australia Dufour, Vincent [email protected] Aquafish Technology, Montpellier, France Edlund, Eric G. [email protected] University of Montana, USA Galzin, René [email protected] Ecole Pratique des Hautes Etudes, Perpignan, France Garcia-Charton, José [email protected] Université de Murcia, Murcia, Espagne Harmelin, Mireille [email protected] Centre National de la Recherche Scientifique, Marseille, France Holbrook, Sally [email protected] University of California, Santa Barbara, USA Jones, Geoffrey [email protected] James Cook University, Townsville, Australia Kingsford, Michael J. [email protected] James Cook University, Townsville, Australia Kulbicki, Michel [email protected] Institut de Recherche pour le Développement, Nouméa, Nouvelle Calédonie Labrosse, Pierre [email protected] Communauté du Pacifique Sud, Nouméa, Nouvelle Calédonie Lenihan, Hunter S. [email protected] University of California, Santa Barbara, USA McMillan, W. Owen [email protected] University of Puerto Rico, Puerto Rico Meekan, Mark [email protected] Australian Institut of Marine Sciences, Townsville, Australia Osenberg Craig [email protected] University of Florida, USA Planes Serge [email protected] Centre National de la Recherche Scientifique, Perpignan, France Schmitt, Russell J. [email protected] University of California, Santa-Barbara, USA Shima, Jeff [email protected] Victoria University, New Zealand St Mary, Colette [email protected] University of Florida, USA Stein, Arsène [email protected] Service de la Pêche, Papeete, Tahiti Victor, Ben [email protected] Ocean Science Foundation, USA Walker, Barbara [email protected] University of California, Santa Barbara, USA




























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Restauration et maintien de la biodiversité des poissons