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REPONSE DU MARQuIS DE FOItESTA Â UNE NOTICE GÉNÉALOGIQUE SIGNÉE « BEY DE FORESTA » MARSEILLE - (BIBLIOTHEQUE 1876 Document 011111111 IIIIIIIItlIIO 111111 0000000485630 t- --

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  • REPONSEDU

    MARQuIS DE FOItESTA

    Â UNE

    NOTICE GÉNÉALOGIQUE

    SIGNÉE « BEY DE FORESTA »

    MARSEILLE

    - (BIBLIOTHEQUE

    1876

    Document

    011111111 IIIIIIIItlIIO 1111110000000485630

    t- --

  • t .4'I.;

  • INTRODUCTION

    Monsieur Etienne-Emilien Rat de Foresta a livré h la publicité sousle titre de « Notice Généalogique sur la maison de FORESTA » laprétendue rectification d'un article sur ma famille inséré dans lesdpplément de l'Armorial Générai de &ance édité en 873 parMM.. Firmin Didot.

    J'étais loin de mon pays et je venais d'être douloureusement frappépar la mort de mon frère, le Père Albéric de FORE5TÂ, de la C' deJésus, lorsque, au sujet d'un court article nécrologique publié par leSport, de Paris, (1) je lus avec étonnement. dans le numéro de ce journaldu 31 mai 487G une lettre que M. Em. Rey publie de nouveau en tètede sa Notice.

    Il importe h la complète intelligence de ce qui doit suivre pie cetteletfre et ma réponse soient reproduites ici; ceux des lecteurs qui n'enauraient point encore connaissance les trouveront l'une et l'autre h lafin de ce mémoire (pièces justifièat'ives, n" I et 2).

    (1) J'ai su depuis lors que «t article avait pour auteur M. Hard il'IIauterive, directeurde l'Annuaire de la Noblesse de France.

    --A

  • —4-

    M. Emilien Bey croit devoir faire observer que le Sport s'adressantà un public « tout spécial, » il lui a paru nécessaire de recourir à unepublicité « plus générale. » Ce fut à celle du Sémaphore de Marseillequ'il s'adressa z ce journal reproduisit, dans son numéro du 7 juin,la lettre de M. Roy au Sport.

    Pourquoi ce choix du Sémaphore qui, n'ayant pas parlé de la mortde mon frère, ne fournissait à M. Roy aucun prétexte épistolaire? Toutsimplement parce que ce dernier , recherchait avant tout le bruit,parce qu'il voulait essayer de faire 'du scandale.

    Le Sport comptant fort peu de lecteurs h Marseille, M. Em. ltcyjugeait piquant de m'attaquer à la fois dans la ville que j'habite et parl'organe d'un journal hostile à mes opinions.

    Pour me défendre, j'aurais eu le droit de choisir aussi mon terrainet de recourir à la publicité de journaux amis qui m'auraient ouvertleurs colonnes avec empressement; mais la polémique tapageuse npour moi peu d'attrait je me bornai donc à adresser aux deux jour-naux dans lesquels on avait ouvert le feu contre moi la réponse qui setrouve aux pièces justificatives (no 2).

    M. Em. Bey écrivit une dernière lettre au Sémaphore pour annoncerqu'un mémoire était « sous presse » et que, dans ce travail, il feraitjustice de mes « dédains épistolaires.

    Il me parait utile, à ce propos, de signaler dès le début une de cesétonnantes contradictions que nous retrouverons fréquemment sous laplume de mon adversaire.

    Dans une feuille volante, sorte de lettre d'envoi jointe à chaqueexemplaire de sa brochure, il affirme, ce que j'admets sans peine, quecette polémique « n'aurait pu se poursuivre dans les journaux sansfatiguer le public o mais il ajoute avec cette incroyable assurancequi ne lui fait jamais défaut « C'est ainsi que j'ai été amené à traiter

    « la question dans un travail spécial (lue j'ai l'honneur de vous« envoyer. »

    Or il oublie que ce « travail spécial » débute précisément par ceslignes « Cette notice était sous presse lorsque le journal le Sport a

    F- '

  • —o —

    « publié un article qui a motivé de ma part la rectification suivante. »- Et il cite sa lettre au Sport.

    Puisque sa notice était sous presse lorsqu'a paru l'article du Sport,

    comment a-t-il pu 6tre amené li l'écrire par la publication de ce mêmearticle et par la polémique qui l'a suivi?-

    Il y a ici plus qu'une contradiction: M. Em. Bey se donne undémenti à lui-même et l'une de ses deux assertions est évidemmentfausse.

    SPj'insisie sur ce détail futile en apparence, c'est pour donner lamesure de la logique ci de la sincérité que nous verrons présider 'atout son travail.

    La vérité, la voici

    Lorsque l'article du Sport a paru, la notice était sous presse; elle yétait même depuis fort longtemps, ce que M. Em. Bey se garde bien dedire. Elle est en effet, nous pouvons l'affirmer, la troisième transfor-mation d'une oeuvre qui, par des modifications successives, aboutitdans le n° 3 à des conclusions absolument contraires h celles du

    mémoire n° 4Tout cela m'a été révélé depuis peu. Je sais maintenant que ce travail

    souterrain se poursuivait depuis bien des mois. La mine était prête, ilne manquait plus qu'une occasion pour la faire éclater.

    Parlons sans métaphore, M. Bey ne cherchait qu'une entrée 'enmatière. Les hommages rendus à -la mémoire de mon frère, modeste etsaint religieux, sont venus fort h propos la lui fournir.

    On comprendra ma surprise mêlée, jel'avoue,d'une viveindignationlorsque je me vis l'objet d'une agression si violente et si injuste.

    Je ne connais pas personnellement M. Rey et c'est pour la secondefois seulement que ma famille et lui se trouvent en présence.

    Quelques années après la [Révolution de Juillet, c'est là un de messouvenirs d'enfance, un document signé « Bey de Foresta » ayantparu dans un journal de la localité, le frère de mon père, ancienconseiller h la cour d'Aix démissionnaire en 4830, publia dans la

    I

  • -6—

    Gazette du Midi une lettre par Laquelle il déclarait ne reconnaître hpersonne en dehors de notre famille le droit de s'attribuer le nom deFo R E ST A

    Notons qu'à ce moment les prétentions de mon adversaire se bor-naient à joindre notre nom au sien. Alors cependant et sous le régimede 1830, l'ôccasion était bien propice pour exercer les revendi-cations qu'il affiche si bruyamment et si tardivement aujourd'hui. Legouvernement de cette époque était, si je ne me trompe, de son choixet de son goût ; mon père au contraire, après une carrière politiquequi lavait mis en évidence pendant la Restauration, se trouvait par-miles victimes du grand naufrage de 1830. Fixé depuis Tors en Pro-vence, estimé de tous et n'ayant jamais cessé de porter son titre, il nepouvait être inconnu de M. Bey qui lui-même habitait Marseille où ilétait inscrit au tableau des avocats. Mais ce dernier se serait bien gar-dé d'affronter un pareil adversaire et d'ailleurs lesprétentions d'aujour-d'hui n'avaient point encore germé dans son esprit.

    La situation réciproque de nos deux familles n'a pas changédepuis lors ce qui s'et modifié, c'est la fortune de M. Bey. Celui-ci ne trouvant plus sa naissance en rapport avec sa position financièreactuelle, poursuit l'oeuvre chimérique de se faire admettre par sescontemporains pour un vrai rejeton de la famille de FORESTA, je displus, pour le chef de cette famille.

    Administrateur du chemin de fer de P. L. M. et des Docks de Mar-seille, il répand à profusion le pamphlet qu'il n publié contre monpère et contre moi. Le personnel dont il dispose lui procure sans doutede nombreux lecteurs, je pourrais même ajouter qu'il lui fournit aussides distributeurs complaisants, car, si je suis bien informé, lesDocks de Marseille serviraient d'entrepôt b cette nouvelle et singulièremarchandise.

    La notice témoigne d'une ignorance complète desrègles et usagesétablis en matière nobiliaire i elle prouve aussi que l'auteur ne saitpresque rien des choses de ma famille, L'érudition à bon marché dont

    L

  • -7—

    il fait étalage, il l'a puisée dans ces auteurs qu'il affecte de mépriser etdont , il accuse mon père ou moi d'avoir dirigé la plume trop complai-sante. Mais il ignore, touchant les Fonesn, une foule de particularitésessentielles qu'il apprendra par ma réponse s'il la lit, et dont il auraitété informé plus tôt s'il avait daigné me convier dans l'intimité de lacorrespondance à une polémique courtoise, au lieu de livrer brutale-ment à la publicité ses prétendus griefs.

    Je me suis demandé tout d'abord sije prendrais la peine de répqq4r.e,la notice de M. Bey; certaips passages 4e ce travail ne mériterqint pas,en effet, d'être pris au sérieux, taudis que d'autres dénotent un tellepassion que je ne puis attendre. aucune jqstiqe de monaveugle de parti pris qui recherche l'éclat et non lq lumère.

    Je m'empresse donc de déclarer que ce n'est point à N. Bey que je

    m'adresse ici, J'aurais, negli. gé ses attaques si. j'en avs seul été l'objet;mais tant d'outrages à la mémoire de mon père ne poiyient restersans protestation de ma part. Celui qui fut toute sa vie un type 4lip

    eup et de loyaqté n'est phls !à pour se défendre ; j'ai çlâ pçenre laplume et c'est ainsi qte, moi aussi, j'ai. 44 qmni h réfuter qpç10 par

    article le venimeux réquisitoire de M. Em. Rey.Obligé de le suivre sur le terrain, où il m'a eppdqit n! gr n'çh

    c'est-à-dire devant le public, je m'efforcerai d'être calme et de pprépondre à ses injures que par des raisons. Mais l'oeuvre s'identifietellement avec l'auteur qu'il ne me sera pas toujours possible, en com-battant l'une, d'épargner l'autre. M. Em. Rey ne devra donc s'enprendre qu'à lui-même s'il se sent blessé des coups que je serai bienforcé de lui porter pour ma légitime défense.

    Le provocateur, c'est lui le lecteur impartial ne l'oubliera pas.

    Je passerai légèrement sur les coups d'épingle de l'introduction.Que m'importe l'étonnement de mon adversaire de me voir dater

    ma lettre de Frohsdorf I Je n'ai pas le don d'ubiquité, et j'ai l'habitude- comme tout le monde—de dater mes lettres du lieu où je me trouve.

  • -8—

    Attribuant à la notoriété qu'il veut bien me prêter une couleur très-politique, il tient à « éviter toute confusion entre l'hôte de Frohsdorf »et sa propre e personnalité.

    Il pouvait certes s'épargner ce souci un tel danger n'était guère àcrainciré pour lui.

    Que M. Em, Rey connaisse mesopinions jotitiques cela n'a rien desurprenant je n'en ai jamais changé et n'en ai jamais fait aucunmystère.

    i'voue que j'en sais beaucoup moins surson compte, mais je necherche pas à m'éclairer sur ses opinions actuelles et je me borné àconstater que le mot de fidélité ,vehii bien naturellement sous ma plume,paraît lui être antipathique.

    • Avec l'étonnement le mieux joué; M. Eut Roy constaté (page L desa notice) que M. Maxence de FOESTÀ continue à signer Màrquis deFORESTA! D -

    Cette -remarque né semble vraiment de la haute comédie. S'imagi-nait-il dàn6 que vaincu, cohfondu, écrasé par sa dialectique, j'allaisvenir, sur sa simple injonction; faire amende hoiiorable aulx pieds de&ès-hùt et très'-puissant seigneur l'arrière-petit-fils de noble Jeanlièy?

  • I

    S'il est un fait qui s'impose par son évidence, c'est qu'avant lemilieu du siècle dernier la famille Bey et la mienne n'avaient jamaiseu le moindre point de contact.

    En I 7&7, une fille de notre maison, Pauline-Félicité de Foresta,épousa noble Jean Rey, bisaïeul de celui qui m'attaque aujourd'hui.

    Lorsque Pouline Félicité allia, comme le dit son arrière petit-fils,« la noblesse plusieurs fois séculaire des Foresta à la noblesse plus

    récente des Bey », elle devint tout simplement madame Bey et chacuncroira comme moi que, par le fait de cette union, elle entra dans unefamille nouvelle sans que la situation de la sienne fût en rien modi-fiée.

    Les prétentions de M. Bey sont bien différentes: D'après lui, à daterde Ce mariage, nous les vrais Foresta, et Foresta de la BRANCHE kINÉS(comme nous le démontrerons bientôt), nous ne sommes plus rien;Les REY deviennent les seuls, les véritables F0RE5TA. C'estpresque parcondescendance que M. Em. Bey daigne nous laisser notre nom.

    « La conformité du nom de Foi-esta, dit-il quelque part, prêtait si« bien à l'équivoque »

    Et si je m'insurge contre cette prétention vraiment inouïe, M. Em.

  • - 40 -

    Rey sera tenté de me répondre. comme le fameux personnage deMolièie à Orgon

    « C'est à vous d'en sortir, vous qui parlez on maître,La maison est à moi ..........D

    N'ose-t—il pas en effet (p. 5.) accuser mon père d'avoir, sous la 11es-tauration, « construit sa maison avec les matériaux de la sienne ?

    Comment 1 mon père aurait construit sa maison avec les matériauxde la maison Roy I - Vraiment je croyais avoir affaire à un adversaireplus sérieux.

    Voilà donc un nouveau venu qui, par le fait de l'alliance contractéepar son bisaïeul avec une personne appartenant à la branche cadettede notre famille, se prétend aujourd'hui l'unique, le vrai chef, non-seulement de cette branche, mais de toute la maison de Forestaqui cependant compte encore, Dieu merci, de nombreux rejetons.

    Et cela on France, dans ce pays de la loi Salique, où le ventre n'ajamais anobli (4), où la femme o toujours suivi la conuition de sonmari, bien loin de lui apporter la sienne 1 Mais que deviendrait doncla.famille si de semblables fantaisies pouvaient impunément se produi-re et si nous ne trouvions dans l'usage et dans les lois une garantiecontre de tels empiétements?

    Enoncer la prétention de mon adversaire de se substituer ainsi auxForesta, devrait suffire pour en faire justice.

    o Il y a des axiémes pour la noblesse n, comme le fait. remarquer unécrivain fort compétent en ces matières (2), ils sont tirés de la natu-

    re même de Phumanité leur essence appartient à toutes les sociétésn civiles qui ont vécu sous le ciel. s

    (I). Sauf dans l'ancienne province de champagne où la chose avait lieu, d'après quelquesauteurs mais dans des condilions qui n'ont rien de commun avec le cas qui nous occupe.

    (2). M. V. Bouton.

  • - 44 -

    « Si une damoiselle espouse un roturier, » écrit un de nos vieuxauteurs, « elle perd sa noblesse et devient roturière, et de même cou

    -« dition que son mary, si tôt que le mariage est parfait. Et si elleespouse un gentilhomme de moindre qualité qu'elle, elle ne suyvra

    « pas le rang de la famille dont elle est yssiie, mais celui dont son

    e mary est sorti et extrait. - L'enfant suit l'estat et la qualité de sonu père.

    Toutes les substitutions, tous les testaments du monde invoqués parM. Bey ne feront pas de lui un véritable FOUESTA.

    Descendre indirectement d'une famille par les femmes est une chose,

    être le représentant, le chef de cette famille en est une autre, et j'affir-me, avec tous les généalogistes, que la première condition exclutformellement la seconde.

    M. Em. Roy représente tout simplement une branche de la familleBey qualifiée Bey de Foresta. Nous verrons plus loin si cette qualifi-cation peut se justifier autrement que par une sorte de possessiond'état dont je n'ai pas à examiner les conséquences légales.

    -- En supposant donc que la faculté d'ajouter au nom de Bey celuide Foresta puisse à h rigueur être admise, je soutiens que par le faitmême que mon adversaire appartient à la famille iley (ce qu'il neniera jamais, je suppose), il ne peut se faire admettre comme un vraiForesta, bien moins encore se poser comme chef de notre famille.

    Il n'est pas jusqu'à l'ordre établi dans la juxtaposition des noms quin'ait ici sa signification et son importance.

    Tout le monde 'comprendra par exemple que les Forbin d'Oppèdeet les Forbin Janson, les Forbin des Issarts et les Forbin la Barbenappartiennent à diverses branches d'une même famille caractériséespar les noms de leurs différents fiefs ; il en sera de même pour lesForesta-Collongue et les Foresta-Castelar mais ces deux noms patro-nymiqi.Ïes Bey et Foresta accolés l'un à l'autre n'éveilleront jamaisd'autre idée que celle d'un Roy simplement allié aux Foresta.

    t

  • - 4 ! 9 -

    Or, la premièr6 condition pour se poser en chef d'une famille, c'estde lui appartenir, d'en être issu par le sang. Les audacieuses subtilitésde M. Bey pour prouver le contraire de ce que j'avance ici necon-vaincrontjmais pei'sonhe.

    'jAvant d'entreprendre la démolition de l'échafaudage élevé par notre

    adversaire, rappelons d'abord, pour ceux de nos lecteurs qui n'auraientpas connaissance de sa notice, les deux prétention-, formulées pal' luidans sa lettre au Sort et au Sémaphore

    Je ne serais point, d'après lui, le cuac DE LA MAISON DE Foaasn.Je n'aurais droit qu'au titre de MARQUIS DE LA ROQUETTE.

    La notice, renchérissantsur ces assertions qu'elle délaie en 86 pages,cherche à établir que le vrai chef de la maison de Foresta, c'est M.Rey. et que le seul ayant droit au titre de marquis, c'est encore lui (4).

    - À ces affirmations audacieuses je réponds par d'autres affirma-tions dont j'espère démontrer l'évidence

    MARQUIS DE LA ROQUETTE, seul je le suis.

    (I) flans le mémoire n 2, déjà imprimé, mais qui n'a pas été répandu dans le public, il yavait quelque chose d'assez plaisant. Le titre de marquis que M. Be y n'ose encore s'attribuerformellement, mais auquel il est évident qu'il aspire, il déclarait iiiagnani Ille ment qu'il ne leprendrait pas

    « Marquis ne daigne,iloij je suis. o

    semblait-il dire en s'appropriant la eélb,'e devise des Rohan.C'était h la fois désintéressé et prudent; peut-étre en effet ne suffirait-il pas qu'il eût la fan-

    taisie de se parer de ce titre pour qu'on le lui dansât... sans l'ire. — Dans le mémoire u' 3il est bien moins affirmatif.

  • - 43 -

    MARQUIs DE FORESTA, 1111 acte royal dont nul ne saurait contesterl'autorité m'autorise à me qualifier ainsi.

    CHEF DE LÀ FAMILLE, ce titre, depuis la mort de mou père, n'appar-

    tient qu'à moi seul.

    il]Pour justifier ses prétendus droits, M. Em. Bey invoque S'a

    de Pauline-Félicité de Foresta qui, par suite de la profession deson frère Brune—Marie dans l'ordre de Malte, se trouva être l'héritière

    substituée des biens (notons dès maintenant qu'il ne peut s'agir que

    des seuls biens) de Jéan-Paul de F'oresta IL" du nom, son bisaïeul.Mais il ignore ou feint d'ignorer que ce Jean-Paul de Foresta n'a

    jamais ét.é propriétaire de la terre de la Roquette sur laquelle reposait le

    marquisat de notre famille, et qu'il n'apu, par conséquent, transmettre

    h soit petite-fille un droit qu'il n'avait pas lui-même

    ivemo dot qnod non ltabet.

    Ici quelques détails généalogiques me paraissent nécessaires.

    M. Rey dans S'a s'est étendu sur CO sujet avec complaisance et

    je voudrais éviter d'en importuner de nouveau le lecteur; je ne diraidonc àcet égard que ce qui me paraitra tout-à-fait indispensable àl'intelligence de ce qui doit suivre (4).

    (1) M. Em. Bey qui, dans sa notice, s'étend longuement sur la généalogie (les F'oIcsTA, s'y

    montre bien sobre de détails concernaot les REÇ ses véritables aïeux'.

    Manquerait-il de documents ik leur égard '1 L'origine de sa ramille ne Sc perd pourtant pas

    Jans la nuit des temps et les recherches sont faciles. Nous en avons rail quelques—unes cl

    nous pourrions au besoin lui cil comiiluniquer le résultat.

  • -

    'yê

    La famille de FOUESTA, originaire de Lombardie, s'est établie enFrance, sous le règne de François 4Cr•

    CHRISTOPHE DE FORESTA , mort à Aix en 4553, laissa une fille et deuxfils

    FRANC0I5, lainé, dont nous descendons mes frères et moi, auteur dela branche aînée dite des Seigneurs de Collon-gue et de Vend.

    JEAN-AtIGUSTIN, le second, qui devint premier président au Parlement,et fut l'auteur d'une seconde branche, dite des Seigneurs du Gastelar.

    M. Em. Bey, qui ne peut donner un démenti complet à l'histoire,n'osant appeler branche a'uéecette branche évidemment cadette, affectede l'appeler branche frmncipaie.

    Cette branche des Seigneurs du Castelar, marquis de la Roquette,dont nous allons nous occuper tout d'abord, est éteinte aujourd'hui,nous le prouverons en dépit de la prétention émise par M. Em. Bey dela faire revivre en sa personne.

    L'auteur de la dite branche, le Premier Prèsident Jean-Augustinot F0IW5TÀ, laissa quatre fils

    4° CHRISTOPUE 11° du nom20 PHANÇ015 Il l , qui n'a eu que des filles30 JEAN-PÂUL, 4uia conûîtuéia descendance;£° GAsnrin, de qui la liguée sest éteinte 'en la personne de son fils

    Jean-Augustin 110 du nom. (Voir le tableau généalogique ci-joint.)

    La terre de la Roquette, située dans la haute Provence, entre Qiiin-son et Montmevan, futérigée en marquisat par Louis -XIV, au mois dedécembre 1651, en faveur de Jean-Augustin de Fouusn (10 du nom,arrière petit-fils de Christophe et fils, nous venons de le voir, de Gas-pard, lequel possédait ce fief à titre de baronie.

  • il

    - 45

    Les lettres d'érection de la terre en marquisat portent formellement,(cela est fort important à retenir), que le titre fera retour h la 'Cou-ronne si le dit sieur Jean-Augustin de FonEsn vient à décéder sansenfants mâles ou femelles.

    Or, notons-le sans plus tarder, Jean-Augustin mourut sans enfantsen 4664.

    JEAN-PAUL, 30 fils du 'Premier Président, eut de son mariage avecMarguerite de LEINCI1H, trois fils et deux filles.

    L'aîné fut FRÂNÇoIs qui, marié h Eléonore de FoRBIN LA BÀBBUi, eutlui-même pour fils

    JEAN-PAUL I e du nom, marié h Louise de GAntIER GIRENTON. Co der-nier eut pour fils aîné -

    GA5PABD BRUNO DE Foassn qui épousa en 1683, Scanne Françoisede, P0N'rEvEz-MAusoÙsouET et eut pour fils

    JEAN-PAUL DE FORESTA 111e du nom, marié 'à Anne 'de DUUNY D'ENTRE-CASTEAUX. Ses enfants furent

    JEAN-LoUls-PAUL DE FoEesn, mort sans postérité en 4764 (4)BRUN0-MABIE DE FOBESTA, Chevalier, puis Bailli Grand-Croix de l'Or-

    dre de MaltePAULINE-FÉLICITÉ DE FORESTA, mariée eu 4747 avec noble Seau Rgy,

    écuyerEt deux autres filles dont nous xfau-rons pas h nous occuper dans

    ce mémoire.

    Contrairement aux assertions 'de M. Em. Bey, je prétends 'qu'en lapersonne de Brune-Marie s'éteignit cette branche cadette de la maisonde Foresta, dite des Seigneurs 'du Castelar.

    Certes je crois être autorisé h dire qu'il fut le dernier de sa 'braûche,

    (I) M. Bey I'appeII Jean-Paul 1W du nom,

  • - 46 -

    puisqu'il ne se maria point et que sou frère unique, Jean-Louis-Rouide Foresta était mort sans postérité près de quarante ans avant lui.

    On n toujours reconnu en effet qu'une branche s'éteignait lorsqu'ellene laissait aucun rejeton mâle; mais tel n'est point l'avis de M. Bey quiprétend faire revivre cette branche en la personne des enfants dePauline-Félicité, la soeur du Bailli de FnnEsrÀ.

    Ce dernier mourut à Paris le 27 novembre 4819 il avait, cinq ansauparavant, c'est-à-dire en 1844, adopté gaiie-Josepli de F0RE5TA,mon père, issu do la branche des Seigneurs de Collongue et de Vendet lui-môme Chevalier non-profès de l'ordre de Malte.

    Mon père se trouva donc dès 4819 investi, comme l'eût été le proprefils du Bailli, de tousles droits qi4els qu'ils fussent, dont celui-ci pou-vait être en possession comme dernier rejeton de sa branche.

    Bornons-nous pour le moment à fixer ce point important nousreviendrons plus loin sur cette adoption dont M. Em. Bey cherche, àcontester et la légalité et les effets, parce qu'elle jette sur son cheminun obstacle infranchissable.

    Nous allons voir maintenant sur quel acte sont basées les étrangesprétentions de M. Bey.

    V

    Le testament de Jean-Paul de F0ItE5TA, IF du nom, que M. E. Beyappelle « be clef de voûte » de sa démonstration, porte ta date du 25octobre 1719,

    Jean-Paul IF, après. diverses dispositions, institue pour héritier deses biens l'enfant à naître de son petit-fils Jean-Paul (111° dunom) « non constitué en ordres, sacrés ny engagé par des voeux à la'e religion de Maithe.

    A défaut d'enfants mâles, les dits biens devront passer à l'aînée desfilles et à l'héritier de celle-ci, lequel portera le nom et les armes desForesta.

    la

  • - 17

    Ces biens se transmettront ainsi iiidéfinineut u et c'est, dit letestateur, par substitution réelle, graduelle et perpétuelle. »

    Or, le Bailli de FonEsn s'étant trouvé le dernier mule de sa bran-che, l'héritage, qui avait donné lieu en famille à diverses discussionset qui, après la mort de Jean-Louis--Paul, frère ainé du Bailli, étaitdevenu l'apanage de celui-ci, passa, loi'sque le Bailli prononça sesgrands voeux, à Pauline-Félicité, leur soeur.

    Nous examinerons plus loin la valeur du testament de Jean-Paul110 , acte très compliqué, très-étrange, passablement confus et abso-lument irrégulier. Mais en supposant que cet acte fût légal, nouspouvons dire clés à présent quo les droits qu'il attribuait à Pauline-Fé-licité et à ses descendants ne concernaient que les biens dont le testa-teur avait la libre disposition.

    Il n'était pas cri effet 'au pouvoir de Jean-Paul, (et rien ne prouved'ailleurs qu'il en ait eu l'intention) de frustrer les roides de sa famille,fussent-ils engagés dans l'ordre de Malte, de leurs droits éventuelssoit à un titre transmissible nvant tout de môle en môle, soit à Ilion-fleur de se dire les aînés de leur branche.

    Les divers actes que cite M. Em. Bey pour prouver l'ascquiesce-ment du Bailli et dont nous examinerons ultérieurement la valeur nefont absolument mention que des biens et nulle part nous ne voyonsque Bruno-Marie ait préteiidu aliéner son droit comme chef de sabranche, droit dont il fut investi à la mort de Jean-Louis-Paul, sonfrère, et que plus tard il transmit par la' voie de l'adoption à Marie-Joseph de Foresta, mon père.

    M. Bey, pour donner quelque vraisemblance à la thèse impossiblequ'il soutient, aurait dû proé rer 'au moins

    40 Que Pauhine-Félicité appartenait à la branche aînée de la famille.20 Que le testament de Jean-Paul de Foresta 11 0 du nom, établis-

    sant la substitution perpétuelle sur laquelle mon adversaire se base,

  • - 18 -

    était légal et qu'il créait des droits au profit des descendants de Pan-une—Félicité.

    30 Que le substitué avait reçu, quant à la transmission du nom etdes armes, l'institution royale sans opposition de la part desmembresalors vivants de la famille.

    4° Que la TERRE et le MARQUISAT de la Roquette étaient compris dansles biens substitués et avaient été l'apanage de Pauline-Félicité.

    Une seule de ces conditions venant à manquer, tout le systèmeéchafaudé par M. Eut Rey s'écroule, c'est ce que comprendra le lec-teur le plus étranger à ces matières.

    Or, nous soutenons qu'aucune de ces conditions nes'est réalisée.

    Bien plus, et notre adversaire aurait—il gain de cause sur tous cespoints, que d'un mot nous le confondrions encore

    Il est élémentaire, en effet, en droit nobiliaire, que dans le cas desubstitution, le rameau substiind pasêe après tous les autres cerameau ne devient jamais la branche aînée et nul de ses membres nepeut prétendre au titre de chef du nom et des armes aussi longtempsqu'il existe une autre branche de la famille.

    M. Eut Rey, pour s'assurer de l'existence de cette règle souve-raine, indiscutable et invariablement suivie, n'avait, avant d'accumu.1er tant d'énormités dans sa Notice, qu'à recourir auï lumières dequelque généalogiste expérimenté. Le plus modeste élève de l'Écoledes Chartes l'aurait, au besoin, mis au courant de ce qu'il parait siprofondément ignorer.

    .Ceci suffirait pour couper court à tout et pôur ruiner de fond encomble l'argumentation de notre advrsaiM; nous voulons cependant,pour ne laisser absolument tien dans l'ombre, discuter à fond lesquatre points indiqués plus haut.

  • - 19 -

    VI.

    Ordre des branches.

    M. Em. Rey ne tenant ses prétendus droits que de Pauline Félicité,sa bisaïeule, il faudrait au moins, pour justifier la préséance qu'ilréclame, que Pauline Félicité eût appartenu h la branche aînée de lafamille:

    Nous avons dit plus haut qu'il n'en était rien, nous allons ledémontrer.

    Pour établir l'ordre relatif des branches, il faut, cela est de toute•évidence, remonter â leur auteur commun.

    Cet auteur est Christophe de FORESTA, père de François et de Jean-Augustin.

    François fut incontestablement l'aîné et j'épargnerais au lecteurainsi qu'à moi l'ennui d'une dissertation h ce sujet, si mon contra-dicteur n'émettait, timidement il est vrai, un doute- h cet égard, eufaisant observer (Note 2 de la page 19) que, d'après la Critique du

    -. Nobiliaire de .Provence, Jean-Augustin serait le frère aîné de François.Tous ceux qui se sont occupés de l'histoire de notre province

    savent le peu de cas qu'il faut faire- des assertions de l'auteur de laCritique, écrivain passionné, mal informé et qufsembte n'avoir prisà tâche que de chercher le succès dans le scandale.

    A son témoignage nous apposons celui de tous les autres auteursqui ont traité de la noblesse de Provence. Citons seulement parmi lesanciens ceux qui méritent le plus de confiance, ..4rtefeuil, l'AbbéRobert et La Chenaye-Dcsbois. Tous reconnaissent que François fut

    - l'afné et Jean-Augustin le second des fils de Christophe. -J'invoque le témoignage de ces auteurs parce que chacun peut fhci7

    lement y recourir; mais nous trouv3ïs une preuve bien plus tbrtc.

    1

  • encore dans tous nos documents de famille que M Roy ne pourraitmanquer de connaître, s'il était réellement un Foresta.

    On sait avec quel soin religieux l'ordre de primogéniture est toujoursobservé dans les actes anciens. Or, jeu possède un grand nombre oùil est question de ces deux enfants de Christophe, et dans lesquelsFrançois est toujours désigné le premier.

    Je citerai notamment trois de ces actes à cause de leur importance

    l 0 Les Lettres de naturalisation qui furent concédées par le RoiFrançois P r h François de FonEsn et à son frère, eu Juin 1532.

    20 Le Testament de Christophe deFonEsTÀ leur père, du lb mai 1552(notaire Tizati à Aix). - Nous y lisons

    o Proedictus DOminU.S Christophorus de Aura (I) Foresta testatornom inavit hceredes .suos universaies videlicet Ma gni/icos DominosF1utctscuM n JonArNEst AnousTiNuat de Aura Fore sta, fihios sucs ex

    « dicta Domina Pelegrmna (2) legitimos et naturelles, œqualitcr et acquisu pontionibus .....

    31 Une Transaction passée entre les Seigneurs Barons de Trets et lacommunauté du dit lieu, à la date du 2février 1 554 (notaire Tizoti). (3)

    Les deux fils de Christophe, parmi les biens dont ils héritèrent,gardèrent en indivis cette importante Baronie de Trots dont ils 4e-vinrent ainsi Go-seigneurs.

    (t) Cette branche italienne des Foresta, affiliée à t'illustre maison Doni&, en porta le nainquelle ne quitta qu'en Fiance.

    () Pélègre de Candulli, d'une Uts-ancienne famille génbise. Christophe l'avait épouséeavant de quitter l'Italie.

    (3) Cet acte est curieux h plus l'un titre; il fournirait le sujet d'une intéressante étude sU,'les rapports du Seigneur avec ses vassaux dans nos contrées h cette époque de notre histoire.C'est en quelque sorte ta charte du pays de Trois et elle ne cessa de le régi] , qu'à la révolutionde 1789.

    Nous avons une expédition de cet acte qui fut plus tard livré h l'impression en 19 pages'petit In-folio et tiré au nombre de neuf exemplaires, si j'en crois une note jointe k celui que4ossèdent nos archives de famille et qui parle le numéro 1.

  • - -

    Après avoir rappelé divers procès pendant le cours desquels mou-rut Christophe dé FORESTA, l'acte que nous venqns de citer poursuit:

    u A lui survivant deux enfants, héritiers également; savoir messirert FnANçols De Eonesn, conseiller du Roi, maUre d'hôtel ordinaireu de Monseigneur le Dauphin, et messire JEAN AuousTlN DE FORESTA,u conseiller du Roi au Parlement du pays de Provence (1), Sieurs etu Barons modernes du dit i'rets. u

    Et plus loinu Par mandement et ordonnances de MM. FRAwçors et JEAN-

    « AucusTiN nu FORESTA, Sieurs et Barons de la ville de Trois, sont faites« les ordonnances et inhibitions qui s'ensuivent etc.

    Nous pourrions multiplier les citations à l'infini; mais à quoi bon?Nous n'avons qu'à invoquer le témoignage de notre adversaire lui-môme, en renvoyant nos lecteurs au Tableau généalogique qu'il ajointà sa notice. Ce tableau contient quelques erreurs (2), et nous y relève-rons plus loin à l'article de la Roquette une véritable énormité ; maisil est exact quant à la filiation. On y voit FR,tNcols, chef de la branchede Coliongue et de Vend, au premier rang et JEAN-AUGUSTIN, auteurdes Seigneurs du Gaslelar, au second.

    li est vrai que, par une de ces subtilités qui sont familières h monadversaire, ancien avocat (3), celui-ci, n'osant pas appeler formelle-ment cette branche des Seigneurs du Castelar la branche aînée, afièctede l'appeler la u branche principale. »

    (I) Il fut nommé Président en cette même année 1554 et premier Président en t558. parlettres patentes.du 5juillet: en remplacement dL! célèbre Baron el'Opp&le.

    (2) lI rait de ma bette-mère, seconde femme de Marie-Joseph marquis de Foresta, mon père,une dame du Palais de S. Â. B. madame la duchesse de PAnMc, la confondant avec Marie-Natal je. ma soeur, à qui ce titre a appartenu. -

    13) M. Bey parait en outre avoir été un littérateur distingué. On ma fait lire en effet un artietc publié dans la Revue de Provence en 1830 sous ce titre attrayant: De l'amour depuis laCf,arlc. Cet article signé « Bey de Foresta » PrOit"e que M. Etnilien Bey a toujours eu dii goûtpour la haute politique.

  • • Pourquoi b panche principale? Est-cc parce qu'elle n produit Pau-une-Félicité de Foresta, destinée à devenir épouse et mère des lley?

    Franchement cette raison me semble insuffisante.

    FIIANÇ0IS DE FoRl!sTA étant l'alaé des deux fils de Christophe, tous sesdescendants, à quelque ramification qu'ils appartiennent, sont de labranche aînée, ceci n'a pas besoin d'être démontré. Cette branche, ditede Collongue et de Vend, est la nôtre, elle compte aujourd'hui denombreux représentants parfaitement résolus à défendre leurs droits.

    Donc aussi, tous les descendants de JEÂN-AUOUSTIN, second fils deChristophe, sont de la branche cadette. C'est d'elle que sont issus Bau-No-MARIE DE F0BE5TÂ, bailli de l'ordre de Malte et PÂULINE-FÉLICITÉ sasoeur dont il sera si souvent question dans ce mémoire.

    Quant ti la distinction captieuse établie par M. Bey entre la bran-clic de Collongue et celle de Venel, elle ne saurait être admise. Cesont là deux ramifications de la branche aînée: elles descendent l'uneet l'autre de FluNçols par filiation directe et se confondent si bien en-semble que tous les Foresta de ma branche se sont appelés FORESTA-C0LL0NGuE; y compris mon père, baptisé sous ce nom.

    S'il a cessé de porter le nom de Collongue, c'est que la terre deCollongue était depuis longtemps sortie de notre famille (4) et que

    (I) Antoine de Fonasn II' du nom, petit-fils de Christophe et Ils de François, l'auteurde notre branché, avait eu de son mariage avec Anne d'Ilostager, entu"autres fils, Scipion deForesta qui hérita de la terre seigneuriale (le Collongue. Par contrat du 16 décembre 1655,N ?t ltavnaud h Aix, il la vendit h Jacques de Clapiers au prix de 135 000 livres.

    Peu d'années après, cette terre fut acquise par Jean de Siniiane la Caste qui, parlettres patentes du mois de mars 1684, en obtint l'érection en marquisat avec commutationdu nom de CoUangue en celui de Soutane.

    La terre de Venél, détachée du fief de Cobongue auquel elle avaitjusque-lti été annexée, tutléguée par le susdit ANtonr 0E FOBESTA h Sn, p,oN-ANTO,nE, lainé des enfants qu'il avaiteus de son mariage avec Marthe de Raimond-Modène. La postérité (le Scipion s'est éteinte;Dons descendons de son frère Sc! pion-Antolue (Voir le tableau généalogique).

    Quant ii la terre de Vend, elle fut vendue presque en même temps que celte de Cnllnngue,et c'est le nom de cette dernière Seigneurie que tous les membres de notre branche, jusqu'hMarie-Josepli mon père, ont joint au nom (le Fom'esta.

  • - 23.—

    notre brandie étant aujourd'hui la seule 4e la maison de FORESTA, puis-

    que celle des seigneurs du Castelar se perdait dans la nôtre depuisl'adoption de mon père par le Bailli de Foresta, aucune confusion

    n'était plus à craindre. (4)- Mais si Pauline-Félieité, comme nous lavons démontré, apparte-

    nait il branche cadettè, comment soli arrière petit-fils petit-il être le

    chef et, comme il le dit, le e fils aîné e de ma famille?Réponde qui pourra à cette question. Je me borne à faire observer

    que M. Em. 11y se plaint quelque part des tours d'adresse de mon.

    père.Je me permettrais bien h propos des tours de mon adversaire, d'é-

    crire le mot d'escamotage, si ce mot n'éveillait l'idée d'une habiletédont ses procédés me paraissent absolument dépourvus.

    M. Em.Re' qui ne veut pas ètre réduit, comme il le dit, au rôle de

    o cadet de famille. » affectionne -ce titre d0 fils aîné de la maison de

    Foresta qu'il s'adjuge avec complaisance (Voyez p. 73 de sa notice). -Cette qualification quasi-royale me parait ici bien prétentieuse et sou-verainement déplacée. Je n'aurais jamais songé à me l'attribuer; maispuisque M. Em. lley la revendique pour lui, il est de mon devoir de lalui contester formellement.

    Il y a, dans toute famille noble, un chef du nom ct des einnes; je

    crois avoir cléjh démontré par ce qui précède et j'achèverai de prouverque c'est bien h moi, chez les Foresta, que ce modeste rôle est dévolu.

    Quant à M. Bey, nous ne nous bornons pas à vouloir, comme il 1esuppose, le réduire au rôle de cadet. Nous contestons formellementqu'il appartienne à notre famille et nous soutenons qu'il n'en est pasplus le fils cadet que le fils aîné.

    Qu'il soit et reste le CHEF DE LA mâiso!ç FIE!, cela- doit suffi re à son

    ambition.

    (I) Non père ne pouvait soupçonner que, bien longtemps après lui, M. El U. Rey soulève-rait les prétentions que nous le voyons afficher aujourd'hui si bruyamment.

  • - 24 -

    Il n'est pas un lecteur impartial et intelligent qui ait pu tirer de sonmémoire une autre conclusion que celle-ci : c'est que, par le fait dutestament de Jean-Paul 110 du nom (en admettant sa validité que nousdiscuterons tout à l'heure), Pauline-Félici té atout simplement pu trans-mettre les biens substitués h son fils, Ni. Jean-Baptiste Rey, en luiimposant l'obligation de joindre h son nom celui de F'oresta.

    Mais qui donc admettra que joindre à son nom celui d'une mèredont on a recueilli l'héritage puisse vous donner le droit de vousdire le chef de la famille de cette mère, surtout si cette famille compted'autres représentants? (1)

    J'ajoute qu'à la place de mon adversaire, je serais plus jaloux dunom que nies ancêtres m'ont transmis avec leur sang.

    On ne peut être à la fois le chef de deux familles: or, M. lley quiest incontestablement le chef de la famille Rey, ne peut être en mêmetemps le chef de la mienne.

    Pour moi, je l'affirme, eussé-je le droit formel de joindre à mon nomde gentilhomme celui , de quelque illustre aïeule, j'aurais encore lafierté de préférer à tout autre titre celui de chef du nom qu'ont avantmoi porté et honoré mes pères.

    VilTestament de Jean-Paul de Foresta, W du nom

    Ce document confus, dont nous avons déjà donné plus haut l'analyse,établissait, comme nous l'avons vu, une substitution « réelle, graduelle« et perpétuelle; n ce 'sont les propres termes dont se sert le testa-teur. (2)

    (I) ?e perdons pas de vile ce que nous avons (lit (rage 18) relativement 'n une branchesubstituée. Les autres branches masculines, quel que soit leur nombre, prennent toujoursrang avant elle, elle chef «un rameau substitué ne peut jamais devenir le chef de la famille.

    (2) Le testament du 25 octobre 1710 fut déposé chez M' Beinaud, notaire 'n Aix et ouvertle 23 décembre 1721.

  • - -25 -

    Ni. Bey veut bien reconnaître (p. 32) que « le droit nouveau n'au-toriserait pas de semblables dispositions. »Nous prendrons la liberté de lui apprendre une chose qu'il devrait

    savoir en sa qualité d'avocat, c'est qu'à l'époque où le testament aété fait, la loi n'autorisait pas davantage les dispositions dont ils'agit.

    Dans notre -ancien droit, les fidéicommis devinrent d'un usage fré-quent sous le nom de . substitutions pour établir un ordre de successiondifférent de celui de la-loi. Ils étaient valables jusqu'au 1 O degré desubstitution selon quelques auteurs, et pendaut 400 ans selon d'autres.

    Mais cet abus avait cessé longtemps avant le XVIII0 siècle. Eneffet, sur la proposition du chancelier de l'Hôpital, une ordonnancerendue à Orléans en janvier 1560 défendit pour l'avenir (article 59) desubstituer au-delà de deux degrés après la première disposition. Cettedéfense fut confirmée par l'article 51 de l'ordonnance de Moulins defévrier 4566 et par l'ordonnance de 1147.-

    Plus tard, la loi du 14 novembre 1792 prohiba entièrement lessubstitutions etle code civil, qui maintient cette prohibition, se montreencore plus sévère que la loi de 4792 en frappant de nullité, même àl'égard du donataire ou del'héritier, la disposition faite à charge desubstitution (Voir pièces justificatives, n°3).

    Après avoir ainsi rappelé sommairement les modifications successi-vement apportées à la législation dé notre pays sui cette matière, voyonsquelle est l'application qu'il y a lieu de faire de cette législation à lacause actuelle.

    Le testament qui nous occupe n été écrit en 1719 et par conséquentsous l'empire de l'ordonnance de 1560. Donc la substitution perpétuellequ'il contient est complètement illicite et, si tant est qu'elle ait pulégalement sortir à effet, êIle a dû s'arrêter au 2' degré.

    Or Jean-Louis-Paul, arrière-petit-fils du testateur, se trouvantl'héritier insiit?Jd, son frère Bruno-Marie luifut substitué au .lcr:degré

  • - 26 -

    (au second degré, dit M. Em. Bey, page 6) et leur soeur Pauline-Féli-cité ayant recueilli au 2 degré les biens grevés de substitution, c'est helle que devaient s'arrêter, d'après la loi alors en vigueur, les effets decette substitution que la loi moderne aurait complètement prohibée.

    .Pauline-Félicité n'avait donc pas le droit de substituer en faveur des

    on fi ls aîné 1.-B. Bey (aïeul de M. Emilien): elle n'avait pas le droit,

    intervenant au contrat de mariage de ce fils, le 46 février 1778, d'yfaire insérer cette clause: « Voulant que le dit M. Bey soit fils aîné,« soit tenu de porter h l'avenir le nom et les armes de Foresta et de« les joindre à son nom et h ses armes sans pouvoir les séparer. u (4)

    Il n'est jamais permis en effet de disposer de ce qui n'est pas votrepropriété exclusive.

    M. Eut Bey en prend h son aise au sujet de ce testament 4e Jean-Paul II. Peu lui importe que l'acte soit légal ou non: « Nous n'avons.« pas, dit-41 (p. 32), à juger le testament; il nous suffit que ses dispo-cc sitions aient été fidèlement respectées par leu. héritiers de Jean-e Pont. J)

    Fort bien I Si cependant elles sont attentatoires aux droits d'autrui,doivent-elles être observées ? C'est ce que nous examinerons plusloin. - Mais auparavant nous devons constater que ces mêmes dispo-sitions ne pouvaient pas être et n'ont pas été aussi fidèlement res-pectées que le prétend M. Bey.

    L'auteur de la notice choisit parmi les clauses du testament de Jean-Paul 11° celles qu'il lui convient de citer il écarte très-habilementcellés qui sont en contradiction évidente avec son système.

    Je dénonce le procédé sans le qualifier et, comme moi aussi je pos-sède une ancienn 'e expédition du testament de 4749, je suis fort heu-

    (I) Du reste, M. J. -13. Roy se croyait si peu sûr de soc, fait k cette époque, que le 17février 1778, dans l'acte de célébration de son mariage, le seul qui en constate la validité,il se gardait bien de prendre le nouveau noni qu'on lui avait imposé la veille. Pat' quellesingulière contradiction devait-il le faire prendre plus tard ii ses enfants? (voir pièces justifi-catives, n' 4)

    ri

  • - 27 -

    reusement en mesure de combler les lacunes volontaires du travail

    que je réfute.

    Voici en regard l'un de l'autre un passage très-essentiel du testa-

    ment et le texte tronqué qu'en donne M. Rey

    Texte inséré dans la

    notice (i. 30)

    « J'institue et nomme pour mon« héritier ........ .n, non cons-

    « titué en ordres sacrés, ny engagépar des voeux à la religion de Mal-

    « the,' lequel sera et demeurera char-« gé de rendre mon bien et héritage« lin tic ses enfants mélos suivant le« choix et nomination qu'il en fuira

    »

    Texte authentique

    J'institue et nomme pour mon« héritic.. ........ filmé, non cons-

    e titué en ordres sacrés, ny engagé

    par des voeux à la religion de Mal-

    « the, lequel scia et demeurera char-gé de rendre mea bien et héritagesans aucune détraction de

    « quarte (t) que je prohibe très-

    g expressément, à un de ses en-

    « fants rnMes suivant le choix et no-

    « inination qu'il en fairi....»

    On remarquera qu'il n'y n pas même dans le texte de M. Rey quel-

    ques points pour remplacer le membre de phrase omis dans sa citation.

    Le lecteur qui n maintenant le texte complet sous les yeux n déjà

    compris la pensée du testateur qui se reproduit plusieurs fois du reste

    dans l'expression de ses volontés dernières c'est que son o bien et

    héritage » ne devra jamais être divisé ni aliéné , ; que rien n'en sera

    distrait dans le cours de Ta substitution « graduelle et perpétuelte »

    établie par son caprice.

    (t) On cannait la valeur de cette expression.En droit romain on distinguait la quarte fatcidierinc et la quarte trébeuieune.Cette dernière était la part que, dans certains cas, l'héritier chargé de rendre l'hérédité â

    un autre avait la faculté do retenir.C'est précisément cette retenue que le testateur prohibe ici formellement.- Ou verra combien ses intentions ont été peu respectées.

  • - 28 -

    Plus Ioin,i\i. Bey, arrêtant ses citations, prétend qu'il vient de e re-produire les clauses essentielles n de ce testament.

    N'est-ce donc pas dans un acte de cette importance une clauseessentielle que celle-ci dont je constate encore l'omission savammentcalculée ?

    e Je PROHIBE très-expressément à mon dit petit-«fils et à tous les institués et substitués d'allié-cc ner des fonds de mon héritage.

    Or, il est bien certain cependant que les fonds de cet héritage ontété divisés et aliénés.

    Que sont en effet devenus les biens légués à Pauline-Félicitéson bisaïeul, et dont nous aurons plus tard l'occasion de voir l'énumé-ration ?N'ont-ils pas été partagés entre tous ses enfants?

    M. Em. Bey, lui-même, possède-t-il encore aujourd'hui la (erre deSaint-Marcet (I), le seul des biens substitués qui fut donné h songrand' père, M. L-B. Bey, par Pauline-Félicité, au moment de sonmariage?

    En tout cas, M. Em. Bey, vivant sous la loi moderne, n'a pointrecueilli sa part des biens de son aïeul, à titre de biens substitués, etil ne lui serait plus loisible aujourd'hui d'observer la clause du testa-ment de Jean-Paul II, qui l'obligerait à les substituer en faveur deses descendants et à les faire hperpétuité substituer par eux.

    Cet héritage, hélas I a subi les conditions de tous les héritages mo-dernes. il a été divisé, dispersé, aliéné notons qu'il l'a été presqueaussitôt après la mort du testateur, et avant même que la loi de 4792e pM mis fan au régime des substitutions.

    (I) La propriété que M. Bey appelleainsi (p. 14) est, dans les actes du Iemps, qualifiée deDomaine d,, Saint-Marcel. Elle ne doit pas être confondue avec la terre de Saint—Marcelqui appartient aux Forbin depuis plusieurs siècles.

  • - -

    La volonté formelle de Jean-Paul Il a été violée dès le début, etl'héritier institué, lui-même, n'a pas reçu l'intégralité des biens grevésde substitution.

    M. Bey qui, bien involontairement sans doute, nous fournit souventdes armes contre lui, a soin de nous signaler mi acte sur lequel nousreviendrons plus tard (4) et dans lequel nous lisons que Jean-Paul III

    n'étant que simple usufruitier de cette succession (celle de son aïeule Jean-Paul II), n'aurait pas dû aliéner les biens, ET QU'IL. AVAIT CEPEN-(t DAM FAIT DES ALIÉNATIONS IMPORTANTES. ))

    Donc les dispositions du testament n'ont pas été fidèlement respec-tées; donc les conclusions que M. Bey prétend tirer. dudit testamentmanquent de base, et cet acte ne lui donnerait par lui-même aucundroit de porter le nom et les armes des Foresta, puisque d'après lavolonté formelle du testateur, ce nom et ces armes devaient &retransmis avec les biens substitués et rester inséparables de la possesionINTÉGRALE de ces biens.

    VIII

    Transmission du nom et des armes.

    Un des principaux privilèges de notre, ancienne monarchie atou-jours été de conférer la noblesse h ceux qui, parleur naissance,nepossédaient pas la noblesse de race ou d'extraction,

    II Le roi seul pouvait conférer des lettres d'anoblissement.; .&étaitK là un des attributs essentiels de la souveraineté. n (2)

    « Saint Louis est probablement le premier de nos rois qui créa des

    (I) Accord et transaction entre la darne de J3runy d'Itntrecasteaux, Illarqtiise tic ForesLi,son fils Jeari-Louis-Paul et sa fille Madame licy, du 45 jaiIier 1757, notaire Ilich'ind ilMai-seille.

    (2) Dalloz—ftépertoire de législation, W Noblesse, n 7.

  • - 30 -

    « nobles en considérant la collation de cette dignité facultative à l'an-« torité souveraine comme celte des grades et fonctions. »

    « C'est de Philippe le Hardi cependant qu'on a conservé la mention« d'un premier anoblissement en faveur de Raoul, son àrgentier et son' orfèvre. n

    u Dès lors il y eut deux noblesses, celle de race et celle d'ano-blissement. ,, (1)

    u La noblesse soit de race, soit de concession, ne se transmettaitci que par rndic et en légitime mariage. Les filles nobles jouissaient« bien de la noblesse de leur père, mais elles ne la transmettaient pas« à leurs enfants. n (2)

    M. Em. Bey serait bien loin de l'entendre ainsi, h en juger, par lesprétentions qu'il manifeste. Son système, s'il était admis, conduiraitlogiquement h cette conséquence que tout gentilhomme aurait puautrefois soit anoblir le premier venu, soit conférer une noblessesupérieure à un noble de modeste extraction. Il n'aurait eu, en luidonnant sa fille ou sa petite-fille en mariage, qu'à lui léguer ses biens,avec obligation de prendre son nom et ses armes, On le voit, rienn'eût été plus facile.

    Mais les choses ne se passaient point de la .sorte et jamais, sous l'an-cien régime, on n'aurait toléré pareil empiétement .sur l'autoritéroyale et sur le droit des familles.

    Ainsi que nous le voyons dans l'exposé des motifs de la loi relativeaux prénoms et changements de nom par le conseiller Miot (séance du4 e germinal an XI), la législation ancienne voulait « qu'on ne pût« changer do nom (3) qu'en vertu de lettres patentes enregistrées

    (I) Ed. de llartbélerny -- La noblesse en Franco avant et depuis 1780.(2) Dalloz. V' Noblesse, ii' .io.-(3) Cc qui concerne le changement (te riant s'applique i l taule addition (le 'toril,Voir

    Dallez. V Nom, n" 36-40-43-44 et note 2 du n' 34.

  • - 31 -

    « dans les cours, et ce en exécution de l'ordonnance d'Amboise,« rendue le 26 mars 4555 par Fleuri II; que défenses étaient failes à« toutes personnes de changer de nom sans en avoir obtenu ds let-« tres de permission et dispense h peine de 4000 livres d'amende,« d'être punies comme faussaires et privées des degrés et priviléges« de la noblesse.

    Les lettres patentes portaient toujours en outre cette clause n saufn notre droit en autre chose et l'autrui on tout n.

    « Ainsi on tenait pour principe1 0 « Que le roi seul pouvait permettre le changement ou l'addition

    • du nom.20 a Que cette permission n'était jamais accordée que sauf le droit

    • des tiers qu'ils pouvaient faire valoir en s'opposant à l'enregistre-• ment dans les cours.

    30 cc Que le changement de nom et d'armes ne pouvait avoir lieu,• même après un testament qui en imposait la condition, lorsqu'il y• avait opposition de la part des mâles portant le nom et les armes. «(I)

    4° « Que les femmes ne pouvaient communiquer leur nom et leurs• armes h leur mari ou à leurs enfants sans lettres du prince. » ( 2)

    Tel était l'état de la législation avant 1789.

    La législation actuelle n'autorise un changement ou une additionde nom qu'en vertu d'un décret et sauf le droit des tiers.

    Denizart enseigne que le nom, les armes et le rang des famillesu ne tombent pas dans le commerce et sont inaliénables. La longue« possession d'un nom ne saurait, dit-il, être considérée comme une

    prescription faisant acquérir le nom (3).« La possession, ajoute le même auteur, ne résulte pas (lu simple

    (I) Dalloz, R4per oire, V' Nom, n' S à la note et n 5.(2) Id., n' 5.(3) Id. • ,p 23.

  • - 32 --

    fait d'avoir porté un nom. Ainsi, il n été jugé 'r que des enfants nee peuvent ajouter ?t ieni' nom paternel celui de leur naÔre; bien que,et suivant un usage local, leur père eût toujours joint ce nom au sien,u cet usage ne constitue pas une possession suffisante pour établir la

    propriété. n (Arrêt de la Cour de Nîmes, du 15décembre 1810) (1).II a été jugé encore que: e le droit d'ajouter un nom au sien ne

    u peut, en l'absence dune autorisation royale et dans le silence des« actes de l'état-civil, résulter de ce que l'aïeul de celui qui prend èe« nom aurait en 4 î4 épousé une femme qui le portait, de ce que son

    père t'aurait pris en '1772, etc... » (2).

    - Nous pourrions multiplier les citations ; mais en voilàvoila assez pourétablir que l'addition d'un nom, et surtout d'un nom noble ài sonpropre nom de famille, n'a jamais dépendu du caprice d'un testateurou d'un héritier.

    Certes, je ne prétends point que la chose ne se soit jamais produitemais l'abus ne détruit pas la règle, et cette règle est que, pour ajouterun nom au sien, il faut l'autorisation du souverain et l'acquiescementde tous les membres de la famille à laquelle appartient ce nom. M. Reypeut-il produire cette double autorisation? Nous sommes bien certainsqu'il ne possède ni l'une ni l'autre (3).

    (I) ballez, V Nom, n' 24.—L'usage (le joindre ii son 110m celui d'une mère ou (tulle renune estd'une application fréquenté dans les villes de commerce. Mais cet usage, s'il offre quelque utilitéart point de vue de la distinction b établit' calte diverses maisons commerciales, ne peut étre(rue toléré et ne sautait, du l'este, trouver ici sert application.

    (2) Oalloz, VO Nom, n' 24Arrêt de la cour de Paris du i5 avril 1837,(3) À la note 2 dc la page 44 de son mémoire, M. Bey soulève, comme présentant une fraj»

    pente analogie avec sa situation, le précédent historique de l'origine clos RoJr,N-C1,AuoT.Il déclare il est vrai qu'il ne cherche i'a b « établir un rappt'ocliement prétenlicuk entre

    les Ray et les Chabot s le rapprochement serait en effet par trop étrange rirais celte réserverie srrtfit pas, il faudrait au moins que la comparaison ttit exate.

    Or quelle analogie peut-il y avoir entre Isiarguerite de Rou,w, dernière héritière de sa hraia-abc, transmet tant h sou fils Louis de RORAN'trrkmroT, avec le nota et les armes de Rohan, unduché-pairie dont elle était en lég itime possession et complète jouissance, et Pauline-Péhibilé

  • - 33 -

    • Peut-il s'autoriser d'un consentement tacite de notre part?Mais j'ai déjà dit plus haut (p. 5) que mon oncle de Foresta, alors

    chef de ana famille, avait, après 1830, publiquement protesté contrela prétention émise par mou adversaire de joindre au nom de Bey celuide Foresta, prétention à laquelle se bornait autrefois toute sonambition.

    Si, depuis lors, ma famille ne s'est plus préoccupée de cette ques-tion et si nous ne songeons même pas aujourd'hui à nous prévaloir denotre droit pour mettre fin à un état de choses dont la régularité est sicontestable, c'est qu'il doit cesser tout naturellement avec M. Bey, cedernier n'ayant pas d'enfant màle.

    Au surplus, rien ne pouvait jusqu'à ce jour nous faire soupçonnerles incroyables prétentions que la brochure de M. Réy nous a sitardivement révélées, et nous avons trop facilement perdu de vue cettemorale de la fable

    Ldiskez4etzr prendre un pied chez vous .....

    de FOJIESTA qui na jamais songé h disposer en faveur de son ils d'un titre qu'elle n'avait paselle-même, qu'elle n'a jamais porté et au sujet duquel elle n'a jamais élevé la moindreprétenionî

    Dans le contrat de mariage de 4.-B. Bey nique! Pauline$éliité inlerient, celle-ci im-pose cri effet àson fis r'nbligatiori de prendre non pas le titre, mais le nom et les craies desb'oresta.; et h ce sujet nous devons rappeler ici que le tLslament de Jean-Paul III ne luidonnait même pas cc droit, car, Al. Bey nous l'apprend, elle ne faisait donation h son fils quede l'un des biens substitués (la terre de SI-Marcel), tandis que la volonté formelle du testateurétait que les biens substitués ne fussent ni séparés, ai divisés, la jouissance du fient et desarmes étant attachée h la possession intégrale de ces biens.

    Au reste, rappelons aussi que Pauline-Félicité ayant joui de la substitution au 2' degré,n'était plus apte h substituer elle-même.

    Four en flair avec l'dndlogie découverte par notre adversaire, disons encore que. chez lesChabot, le due seul porte le nom de I10UAN-Cuanov et que cette transmission du duché deRouan reçut pour sanction d'abord ]'autorisation i'oyale, puis la nouvelle érection du duché-pairie eu 1048, l'enregistrement en 1032 et l'arrêt du Conseil d'Etat de 1704 noafinnant lasubstitution des noms et armes pleines des RoUAN. - L'héritier de Pauline-Félicité ne peutinvoquer, quant k lui, d'autre autorité que celle de sa bisaleule et la sienne; ce n'est point assez,- Jamais sanction royale n'est venue valider ses prétentions.

    :3

    (BI D [lÛTij

    -\LS'eA,'/

    n

  • - I4.

    Les amis le M. Em. Bey comprendront, dit-il, que son tort estd'avoir trop attendu pour rompre le silence. »

    J'ignore quel est ii cet égard l'avis des amis de M. Em. Bey maïsje Sais que les miens, d'accord en cela avec le public impartial quis'occupe de cette affaire, sont surpris de voir qu'il ait attendu sa 140année pour produire avec tant d'éclat les revendications qu'il essaiede soutenir avec d'aussi pauvres raisons.

    Ix

    Extrait du supplément de l'Armorial général de d'Hozier,

    Il fallait à M. Emilien Bey un prétexte pour soulever les questionsqu'il n si longtemps laissées dans l'oubli. Ce prétexte il la .trouvé dansla publication d'un court article généalogique inséré, il y a trois ans,dans le supplément de l'Armorial général de d'HozIEn, publié par lamaison Didot.

    C'est cet article que sa Notice a la prétention de rectifier.

    Dominé par l'idée que je n'ai d'autre objectif que de l'écarter de mafamilt avec laquelle il prétend identifier la sienne, il me fait un véri-table grief et se tient pour très-offensé de la non indication, dans cetarticle, de la descendance de Pauline-Félicité de Foresta, sa bisaïeule.

    Je dois affirmer en toute sincérité que je ne me suis jamais préoc-cupé de M. Em. Bey et que, dans cette notice dont j'accepte la res-ponsabilité sans en étre l'auteur, on n'a pas plus songé à écarter sonnom qu'à laisser de côté celui de tant de familles avec lesquelles labranche du Castelar a contracté dès alliances.

    Les nombreux souscripteurs de la belle publication éditée parMM.. Didot savent comme moi que les familles citées dans d'HoZIERavaient droit à une notice gratuite debo ligues seulement, destinée .àétablir dans une des livraisons supplémentaires la fiuioiion du sous'

  • - 35 -

    cripteur, en le rattachant h ceux de ses ancêtres qui figurent dans lecorps de l'ouvrage.

    Je ne songeais donc nullement à faire paraître dans ce supplémentune généalogie complète. Ce travail sur ma famille a été fait par M.Lainé qui l'a publié en I 88 dans le tome IF de ses Archives généalo-giques et historiques de la noblesse de Fronce. Il n'y aurait eu, saufquelques légères corrections et additions, qu'à le reproduire intégra-lement dans la réimpression d d'Elozier.

    M. Bey alu, dit-il, cet article de M. Lainé et il le traite sans plusde façon que celui qui n paru dans l'armorial de MM. Didot, les décla-rant l'un et l'autre l'oeuvre d'écrivains « complaisants et mal informés. »

    lia pu voir cependant dans l'ouvrage de M. Lainé, h l'article dePauline-Félicité de Foresta, la mention de son mariage avec noble JeanBey, écuyer. Que demande-t-il de plus? Aurait-il eu la plaisanteprétention d'imposer au consciencieux rédacteur des Archives généalo-giques, h propos d'un. article sur les Foresta, une généalogie entièrede la famille Bey? En tout cas, c'est à M. Lainé qu'il aurait dû; il y aplus de quarante ans, adresser ses réclamations. Reste h savoir com-ment elles auraient été accueillies.

    Pour en revenir à la réimpression du d'Hozier, je ne pouvais avoird'autre intention que d'y faire paraitre une notice très-succinte, des-tinée seulement h établir la filiâtion directe, depuis le premier Forestafixé en Provence, jusqu'au chef actuel du nom et des armes. -

    Mon but était évident mais M. Bey n'en affecte pas moins de leméconnaître et de travestir cette courte notice en une véritable généa-logie, afin de s'arroger le droit de dire qu'elle est incomplète.-

    Est-ce bien sérieusement que M Em; Bey m'accuse (p. 48) d'avoirdans l'intention absurde de mettre ma seule branche « en relief nrejeté dans l'ombre les deux branches principales (il tient à l'ad-jectif) « des Foresta-Collonguc et des Fore.sta-Gastelar »

    Mais la branche de Collongue, la mêmeque celle de Vend, est pré-sisément la mienne. C'est à elle qu'appartiennent, depuis François filsaîné de Christophe, toué les Fofesta cités dans l'article qu'il incrimine

  • - 36 -

    Si leur titre de Seigneurs de Collongue et de Venel ne leur est pas

    toujours donné, c'est uniquement par abréviation, et je dois recon-

    naître ou reste qu'en effet l'article dont il s'agit n'est pas suffisamment

    clair à son début pour établir l'identité des deux branches qui, h vrai

    dire, n'en forment qu'une: non la branche principale (style de mon ad-

    versaire), mais la branche ciliée.

    Quant i la branche du Castelar t laquelle appartenait Pauline-Féli-

    cité, son honneur m'est plus cher qu'il ne peut l'être à tout autre et si

    je ne puis lui reconnaître le titre de branche aînée du de branche

    principale, je sais les droits qu'elle a au respect de tous, car mieux

    que personne et mieux que M. 11e; lui-même, je suis au courant de ce

    qui la concerne.

    Je sais tout ce qu'elle a produit d'hommes distingués, même long-

    temps avant que noble Jean lie; ait daigné s'unir h Pauline-Félicité de

    Foresta.

    Les deux Jean-Augustin de FOHE5TA, l'un premier Président du

    Parlement de Provence, qui a joué un rôle très-important pendant

    les troubles de la ligue, l'autre, son petit-fils, second Président et

    Marquis de la Roquette, tous ces juges du palais de Marseille magis-

    trats éminents au mérite desquels un historien de notre cité a rendu un

    juste hommage (4), bien d'autres encore que la branche du Castelar a

    produits, je les connais, et mes archives, un peu plus complètes que

    celles de M. lie;, me fournissent sur leur compte beaucoup derensei-

    gnenents qu'il ignore. (e).

    (1) Aug. Fabre Notice historique sur les anciennes rues de Marseille.(2) Indépendamment d'un grand nombre d'actes antéffieurs ,, l'établissement des Vorcstt en

    Provence, nous possédons au complet les archives (le notre brandie de Collongue et de VendCelles de la branche du Castelar ont été brillées en 1793 par celui h (lui le dépôt .en avait étécontié. Nais nous avons pu, mon père et moi, les reconstituer presque intégralement, grâce auxactes très-tiouibreux et (eux expéditions en double (liii formaient les anciens titres de la Roquette.

    Livrés aux Maurellet avec la terre 'lui leur fut vendue par Jean-Paul de Foresta 11 1-' du non,,ainsi que mous le verrous plus loilly ces litres ont fait retour ii mou père, lorsqu'il :1 racheté (lel'héritière des Maurellet cet ancien fief (le noire famille.

  • - 37 -

    Ce n'est donc pas sérieusement pie M. Bey essaie de faire croireque j'ai volontairement laissé dans l'oubli une partie de ma famillemais tout prétexte lui est bon pour m'attaquer. En fait de suppositionsmalveillantes il ne s'arrêtera même pas là; il ira jusqu'à nous accuserde choses aussi impossibles qu'absurdes. Nous allôns voir, b l'articlede la Roquette, jusqu'où la passion a pu l'entraîner dans celte voie.

    X

    La terre de la Roquette

    Le long chapi Ire que M. Rey consacre h l'acquisition (le CC domaine

    par Marie-Joseph de FonEsTA, 'mon père, est un vrai chef-d'oeuvre;nous le résumerons en quelques lignes avant . cle le réfuter.

    D'après M. Rey, le domaine de la Roquette, acquis par mon pèreen 4847, ne serait pas l'ancienne seigneurie de ce nom ayant appartenuà la famille de Foresta et, ce qui le prouverait, c'est que mon pèreaurait acheté le domaine dont il s'agit de M' Magnan née de1MÂU1%EL1,ET, descendante de Gaspard—Nicolas de MuhInLLnT en faveurde qui cette terre de la Roquette aurait été érigée en marquisat en 4708.

    II y aurait eu donc deux terres de la Roquette érigées foutes . deux enmarquisat, et celle que je possède aujourd'hui ne serait pas la vraie.

    Les imputations les plus odieuses ne coûtent rien h M. Iley; dans cer-tains passages dosa notice, il ose accuser Marie-Joseph « d'usurpation,

    lui reprocher d'avoir usé « d'artifices, » d'avoir trompé » le Roi I

    - A propos de la terre de la Roquette, il va jusqu'à dire que mon pèreaurait o joué sur la conformité de nom u et commis une véritable« supercherie » (1) eh exposaM à Louis XVIII qu'il était en possessionde la terre de la Roquette ayant appartenu autrefois h la fhmille deF0BE5TA.

    (I) Pages 03-05-7041.

  • - 38 -

    Après de semblables assertions, il aurait dû tout au moins prendrela peine de nous dire dans quelle localité est située la véritable sei-gneurie de la Roquette et en mains de qui se trouvent aujourd'hui lesterres qui la composaient. Mais il s'en garde bien, .et peur cause.

    Et puis, comme il comprend cependant que ses imputations calom-nieuses pourraient l'exposer à un procès en diffamation, après avoiraccusé formellement mon père des actes odieux que je viens de rap-peler, il ajoute en guise de correctifle fait serait trop grave pour

    que je puisse émettre autre chose qu'un doute (1); » et il finit parme sommer d'éclaircir ce point douteux.

    De semblables procédés peuvent être commodes; mais le lecteur lesappréciera comme ils le méritent.

    Si, renversant pour un moment les rôles, je me permettais de diresérieusement k mon tour

    Il y a, dans le passé de M.,Em. Rey, des faits qui me semblent singu-lièrement obscurs. Je ne trouve pas naturel qu'après des débuts bienmodestes il ait si rapidement atteint la position financière et accumuléles millions dont on assure qu'il se montre si glorieux aujourd'hui.. -Tout me porte h croire qu'il a, dans telle ou telle circonstance,« trompé » les uns ou usé de « supercherie » envers les autres. Et si,pour -me mettre à mon tour à l'abri de la police correctionnelle,j'ajoutais simplement les faits sont trop graves pour que je -puisse» émettre autre chose qu'un doute, mais il importe à l'honneur de M. IIey« que ces points soient éclaircis ; »

    Que penserait-on de moi, que diraient M. Rey et ses amis?Ils trouveraient ce langage aussi répréhensible qu'outrageant, et

    ils auraient raison.or je ne vois -pas pourquoi je tolérerais de la part de M. Bey des

    procédés dont on s'indignerait - à bon droit si j'en usais moi-mArneenvers lui.

    (1) Page 63.

    e

  • - 39 -

    ii était cependant bien - facile h mon adversaire de s'assurer de la

    vérité et de s'épargner la grotesque supposition des DEUX MARQUISATS de

    la Roquette. Il ifavaitqu'à consulter le premier notaire venu de l'unedes petites localités de cette contrée.

    La notoriété, les actes dont il devait bien supposer quej'étais dé-tenteur et que je ne pouvais, manquer de produire, bien d'autresconsidérations encore auraient dû le mettre sur ses gardes et l'empê-cher d'avancer ce qu'il savait très-bien ne pas pouvoir prouver

    Mais la passion qui n'écoute rien, ne voit rien non plus; cite trouvedans son aveuglement et dans sa surdité son premier chtiment, - et

    c'est justice.

    XI

    A la narration si prodigieusement fantaisiste de l'auteur de la notice,'

    nous allons opposer les faits dans toute leur simplicité ; on sera con-fondu de l'assurance avec laquelle M. Em. Bey a abordé et traité unsujet qu'il ignorait si complètement.

    l'ai dit h la page 21 de ce mémoire que, dans son arbre généalogi-

    que exact quant à la filiation, M. Em. Re)' avait énoncé une véritable

    énormité. C'est lorsqu'à l'article de Jean-Augustin Il, premier mar-quis de la Roquette, marié h Isabeau de Foresta, sa cousine, il pré-

    tend qu'ils laissèrent leur- héritage h leur neveu Lazare Duchesne.Ce dernier fui, il est vrai, l'héritier de Jean-Augustin, mais non

    celui d'1sbeau de Î0RE5TA, sa femnie. Or, c'est en la possession decelle-ci que nous allons voir passer la terre de la Roquette.

    Le Président Jean—Augustin de FORESTA était mort sans postérité,

    comme nous l'avons vu plus haut, et, par suite de ce décès; le titrede

    Marquis de la Roquette avait fait retour à. la couronne, puisque les

    lettres patentes de 1654 contenaient formellemen t cette clause pour le

    cas où il viendrait h décéder sans enfants. -

  • - 40 -

    M. Em, Rey, de qui nous avons déjà signalé les contradictionsétonnantes, est bien obligé de donner quelque part ce texte exact deslettres patentes de 1651 mais il ne se gêne nullement pour l'altérerailleurs, lorsque cela petit être ulile à son système.

    C'est ainsi que dans une note de la page 24, il prie le lecteur de rete-nir cette clause qui attribue, la succession du Marquisat de la Roquetteaux enfants màsles ou femelles de Jean-Augustin, et il affirme qu'ellea reçu plus tard son application en ],a de f auline- Félicité, lais-sant croire que celle-ci descend eu ligne directe du premier titulairemais comme rien n'est plus contraire à la vérité et comme Pauline-Félicité, malgré tout le bon vouloir de son arrière-petit-fils, ne peutPasser pour une petite-fille delean-Angustin, marquis de la Roquette,attendu que celui-ci est mort sans enfants, l'habile et consciencieuxauteur, à la page 10, c'est-à-dire lorsque le lecteur inattentiC a perdude vue la note de la page 24 déjà bien éloignée, écrit avec assuranceces lignes étonnantes

    « N'oublions pas que l'ordonnance de Louis XIV, à laquelle il faut• toujours revenir, réservait le droit de réunion à la Couronne du• marquisat de la Roquette pour le cas seulement où il n'existerait• aucun Successeur SIc ou femelle.

    Et bien, c'est faux, absolument fliux. Voici le texte des lettresroyales: «. .. à la charge toutefois que si le dit sieur Jean-Augustin dee Foresta, Président et marquis de la Roquette, vient à décéder sans« Enfants mâles ou femelles, au dit casseulement le dit Nar-« quisat demeurera réuni à Notre domaine, suivant la susdite ordon-

    nance. oAu mot « Enfants » de l'ordonnance royale on substitue le

    mot « Successeur o et tout • est dit; c'est facile et commode IAprès ce que nous avons déjà vu, je ne m'étonne pas du procédé, je

    ne le qualifie pas non plus; je le signale, cela suffit.

    Le Président Jean-Augustin dont nous venons de parler et quimourut à Aix sans postérité Je 4 août 4664, avait, en septembre 1664,

  • - 44 -

    épousé Isabeau de Fonv.sn, sa nièce h In mode de Bretagne, fille deGaspard de F0RESTA soit germain; elle lui survécut 34 ans.

    Messieurs du Chesne recueillirent l'héritage de leur oncle, le Pré-sident de Foresta; allais la terre de la Roquette, qui en faisait partie,ne devait pas rester entre leurs mains. (1)

    Isabeau de FORESTÂ, veuve de Jeau-Augutiu, la revendiqua pour secouvrir de ses droits dotaux entamés parle président, soit

    Un mémoire (2) pour Messire Jean-Paul de FOBESTÀ Marquis de laRoquette et Baron de Trots, demandeur, contre Honoré Jean, Viguierdu lieu de Régusse, défendeur, nous apprend (page 2) que i Madame« la Présidente de la Roquette avait acquis cette terre jure creditoris« sur la succession de feu M. le Président de la Roquette son époux. »

    Nous lisons h la page 3 du même acte sue, « pour décider la ques-« tien (en litige) il fallait remonter aux baux qui avaient été passés« depuis la mort du Président avec la Dame Présidente de laRoquette,• son épouse, qui avait acquis cette terre en payement de partie de sa• dot, avec une jouissance pleine et entière de tous les fruits depuis• le jour qu'elle était entrée en possession.

    Plus Ibm (page 8) il est encore dit

    On convient que ],a Marquise de la Roquette n'a pas acquise cette terre comme héritière du sieur Président son époux, maisu comme créancière de sa dot et droit, en payement des quels cette.

    (I) M. Em . Bey ne cite que Lazare du CUESNE comme héritier de Jean-Augustin de FORESTA.

    mais il ne fut pas le seul. Il avait en effet un truc, Jean-Baptiste du dnasNE. Abbé et Cha-

    noine en I'Eglise métropolitaine d'Aix, et une soeur, veuve de François de TIIQMÀSSI,i en sonvivant conseiller au Parlement.-

    Tous les trois se paria gèrent l'héritage de Jean-Augustin. Ils étaient lus et fille de Jean-

    Baptiste du Chesne, lui-même Président au Parlement de Provence, lequel avait epousé eujanvier 1612 Claire dû F0aESTA, désignée N. .. de Foresta dans le tableau généalogique dressé

    par M. Bey, bien air on lé voit de ce qui concerne c sa branche,

    Cette Claire de FoaiesTA était 611e de Gaspard de FOI,L'sTA et lune des soeurs du PrésidentJean-A.ugustin, Marquis de la Hoquette.

    2) Imprimé cii 16 pages in-quarto.

    D

    1

  • - 42 -

    • terre lui a été baillée par Messieurs du Chaine comme héritiers de• feu M. le Président de la Roquette. n

    Un Arreit du Conseil d'Estat du Boy (I). h la date du 47 mars 4154,rendu en faveur du marquis de la Roquette qui se trouvait alors êtreM. de Maurellet, comme.nous le verrons tout-à-l'heure, complète nosrenseignements et nous fait savoir que le prix moyennant lequel laterre de la Roquettefut désemparée en faveur d'Isaheau de Foresia parles héritiers de son mari fut de soixante dix-huit mille livres.

    Mais il faut, chose difficile, condenser ce travail déjà trop long et.abréger des détails que nous pourrions multiplier h l'infini, tant abon-dent entre nos mains les documents relatifs à la Roquette.

    Notons sans commentaires

    - Du 45 mars 1671: Transaction passée rière Mn Beauzin notaire hAix entre Messieurs nu Cu[sNE et leur soeur d'une part, et Isabeau deFOIIESTA de l'autre, par laquelle sont réglées les sommes dues à cettedernière sur les bien et héritage du Président son mari, advenus auxsieurs et dame (lu Chesne.

    - Du 4mars 4678 (même notaire) : Rapport de collocation portantestimation des biens désemparés h dame Elisabeth de FORE5TA et entreautres l'estime de la terre et marquisat de la Roquette, droits seigneu-riauxet généralement ce qui en dépend.

    - Du 45 juin 1679 : Investiture donnée à dame Isabeau de F'oiwsn,Marquise de la Roquette, dame du dit lieu, où les droits sont mentionnés.

    - Notons h la même date : Hommage prêté au Roy, comte de Pro-vence, par Isabeau de FoREsn pour raison de la dite place, seigneurie etmarquisat de la Roquette, etc., etc.

    Mais horndns 1h, pour le moment, nos citations.

    (I) Imprimé h Aix chez la Vvo David, 6 pages grand In-4'.

  • - 43 -

    XII

    Testament d'Elisabeth de Foresta, Dame et Marquisede la Roquette.

    Isabeau de FORESTA possédait une grande fortune dont elle fit le plusnoble usage. Habitant alternativement Marseille et sa Baronie de [retsqu'elle tenait de son père Gaspard, elle (iota 005 deux locali tés, ainsi quela ville d'Aix, d'un grand nombre d'institutionscharitables et mourut'u Marseille le 44 mai 1698, ayant, par un acte h la date du 5 de ce mêmemois, notaire Bezaudun h Marseille, consigné ses dernières volontés.

    M. Bey appelle le testament de Jean-Paul il « la clef de vodte de sadémonstration o ( p. .27).

    Le testament disabeau de FOItESTÀ, marquise de la Roquette, ébranle

    singulièrement cette clef de voûte; on peut même dire qu'il réduit enpoussière tout l'édifice si laborieusement construit par l'arrière-petit-fils de Pauline-Félicité.

    La testatrice, en effet, ne laisse à Jean-Paul de FOBESTA II, son cou-

    sin et l'auteur du testament de 4749 contenant la fameuse substitution,que l'usufruit de ses propriétés parmi lesquelles était comprisela terre de la Roquette.

    Après un grand nombre de legs particuliers et de dispositions cha-ritables, elle s'exprime ainsi

    Je lègue et laisse à Jean-Paul de Foresta, mon cousin, conseiller« du Boy et son juge de Palais en cette ville, les fruits et usu-e fruits de mes biens et héritages pour en jouir pendant sa vie et« tant qu'il vivra en ce monde, à la réserve des susdits legs et prélé-« gats par moi faits, etc. »

    Quant à la nue-propriété de ses biens, elle la lègueI o A Antoine de CLAPIERS, baron de Gréoulx.2' A Marc-Antoine de GAUTIER, Seigneur d'ErGuLNES, ses petits—

    neveux.

  • - 44 -

    Et 30 h Gaspard-Bruno de FORESTA, fils de l'auteur du testament de1719, messire Jean-Paul son cousin.

    - Abrégeons les détails et mentionnons seulement les actes avecleurs dates. Nous eu avons sous les yeux les expéditions anciennes etauthentiques libre h chacun d'en consulter les minutes.

    Cette aride nomenclature complétera l'historique de la terre de laRoquette si outrageusement défiguré par M. Rey.

    Jean—Paul de F0RE5TA 11 l'auteur de la substitution, héritier fiduciai-re d'Isabeau de FOBBSTÂ et simple usufruitier, no l'oublions pas, de laterre de la Roquette, meurt en Avril4721.

    - Par acte du lb avril 1122, notaire Reynaud h Aix, son filsGaspard-Bruno, héritier pour un tiers disaheau de Foresta, fait h sonpropre fils, Jean—Paul 111e du nom, donation entre vifs de tous ses bienset notamment « du tiers qui lui compète dans l'héritage (resté indivis) de

    Dame Jj'iisabeth de FORESTA de la Roquette, dont le Sien?' DONNANT sen trouve cohéritier avec Messieurs de Clapiers et baron d'Eyguines.»- Le 41 août 4723 Transaction (le partage entre les dits trois

    co-héritiers, en vertu de laquelle la terre de la Roquette est, commede juste, attribuée h Jean-Paul de FORESTA III qui Se troue aux droitsde son père, par suite de la donation entre vifs que lui n faitecelui-ci quelques mois auparavant (4).

    La dite transaction fut déposée le 26 du même mois chez Vaugier,notaire h Aix.

    tIET

    En 1723, la Roquette sort des mains des Seigneurs du Castelarpour n'y plus rentrer.

    • (1) Par cette transaction dcpa.rtige la terre et barohie de Trots, dépendant de ]'héritageilsaheau, devint l'apanage des Messieurs (Te Clapiers et d'Eyguines.

  • - -

    - Par acte du S mars de cette année, notaire Cuzin h iMarseille,vente est faite pariean-Paul de FoltEsn Iii h Gaspard-Nicolas de MAil-

    ULLET « du dit marquisat terre, place, fief et Seigneurie de la Roquette,avec la haute, moyenne et basse justice, etc. au prix de quatre-vingt-

    cinq mille livres. »14e vendeur fait cession au dit sieur de lIaurellet de s tous les biens

    « et droits seigneuriaux et autres dépendant de la dite terre sans« exception ny réserve, de la mo.nire qu'il l'a rapportée de l'hoirien de defJ'unte daine Eiisabcth de foi-esta à son décas Marquise de la dite

    « terre de la Roquette, en quallité de donataire universel de Messiren Gaspard Brune de Foresta soit héritier pour un troisième deu la dite deffunte Dame Marquise do la Roquette. u

    Et plus loin l'acte ajouteSe réservant (e (lit sieur marquis de Foresta la qualifi-

    a cation de marquis de la Roquette sa vie durant, sans que le

    « dit sieur Maurellet puisse s'en formaliser. s

    - Du 13juillet 4123: Hommage prêté par Gaspard-Nicolas de Mau-

    reflet comme Seigneur de la Roquette.— Du 30 juillet 4123 Investiture de la terre et seigneurie de la 110

    quette par le Parlement de Provence, en faveur du même.- Du mois d'août 1723 Lettres de Confirmation par Louis XV et,

    en tant que de besoin, de nouvelle érection du Marquisat de la Roquetteen faveur du même Gaspard-Nicolas de Maurellet les dites lettresenregistrées au greffe du Parlement de Provence lei 7 septembre 1723,ensuite de l'arrêt rendu le 43 du même mois par la cour du dit Par-lement (1).

    (I) On a vu, dans le plaisant article consacré h la terre la Roquette par M. Bey, qu'ils'appuie sur Aveofouit pour faire remonter lulannée 1703 la conlirination dit cri

    de Caspard—Nicolas de MAuRELI,rçr li en tire ]a ennelusion, bien éloignée de la lie risée.d'.4rtcfeuit, que ce marquisat serait « tout autre o quo celui qui fut l'apanage (le la maison(le rORESTA.

    Artefcuti, l'ail (le nos plus consciencieux généalogistes, n'est cependant pas un oracle; son

  • - 4.6 -

    - Beaucoup plus tard, aux dates du 26 et du 9 avril 1751 Dommagepar Gaspard-Amie! de MÀUILELUT, fils du précédent, comme Marquisde la Roquette.

    - en outre, claque nous lisons à ce sujet dans un ouvrage quifait autorité et qui a pour titre Précis des ordonnances, édits, décla-rations, lettres patentes, etc, par M. Barrique de Montvalon, imprimépar ordre du Parlement (1)

    « LA ROQUETTE, au sieur de Foi-esta et à ses enfants mâles. Déc.s 4654. enreg. le 20 sept. 4652, fol. 709.,reuouvellé au sieur Mau-cc rouet et à ses descendants mâles. Août 4723. enreg. le 43 sept.cc suiv. fol. 364.

    L'accord avec les. actes qui sont en notre possession et que nousvenons de citer peut-il être plus complet ?

    De tout ce qui précède il résulte de la manière la plus évidéntcqu'il n'y a-jamais eu qu'un seul marquisat de la Roquette, et per-sonne ne peut plus douter déjà qu'en acquérant de madame Magnan.née de Mau relief, le domaine de la Roquette, mon père soit bienréellement rentré en possession de l'ancienne seigneurie do sa famille,

    article ambigu est fait, j'en conviens,pour dérouter un peu celui qui n'a lias, pour se retrou-ver dans ce dédale, le fil conducteur des actes que nous. fournissent nos archives de famille.

    Indépendamment de plusieurs expéditions des lettres patentes concédées a Gasparci—Nicotasde MAURELLET, j'en possède L'original sur parchemin, revêtu du grand sceau et signé de tamain nIa Roi Louis XV. -

    Tous ces actes font partie des titres de propriété qui ont été remis h mon pi:rel tau 'hé—litière des MKURELLET, lois du rachat de la terre de la Roquette.

    (I) A Aix, chez la veuve de Joseph David, 1752; liii vol. in-18, p. 33 des notes, h l'articleMAI,0055.

  • t

    - ,' -

    XIV

    Maintenant que nous sommes fixés sur le sort de cette Seigneuriede la Roquette, M. Em. Bey peut invoquer la fameuse substitution;elle ne s'y applique en aucune manière.

    Jean-Paul Il, auteur de cette substitution, n'était pas lui-même eneffet possesseur de la Roquette; il n'en a jamais eu que l'usufruit.

    Quant à la nue-propriété, elle a passé par-dessus sa Mie, pour

    aller directement d'!sabeau de FoaEsn sa tante, à Gaspard-Bruno son

    fils, lequel, après avoir possédé la terre en indivis avec Messieurs deClapiers et d'Eyguines, a fait donation entre vifs de tous ses biens àson propre fils Jean-Paul fIT.

    Celui-ci, dès que la Roquette fut devenue sa propriété exclusive,s'empressa de la vendre, avec tousses droits, à (L-Nicolas de Maurellet.

    Et non-seulement il vendit la terre, mais il ne s'en réserva le titreque sa vie durant, ce qui signifie qu'il s'interdisait de le transmettre à

    ses enfants. (I)Sa fille Pauline-Félicité n'a, par conséquent, jamais eu en sa pos-

    session ni la terre, ni le titre ; quel droit aurait-elle donc pu léguer à

    son arrière petit-fils M;Em. Rey? Aucun é yideiiment, et tout est purefantaisie de la part de celui-ci dans les revendications qu'il affiche.

    (I) Et d'ailleurs il ne l'aurait pas pu, car, par le fait de cette vente, le titre faisait retozb

    4 la couronne.Une lettre très-Curieuse (lu marquis de Maurellet a son frère vient confirmer. tout ce

    que nous disons ici en nous basant sur les actes les plus authentiques Nous y lisons ce qui suit:Ce que M. de F'oresta m'a vendu, mon cher frère, n'a jamais appartenu à M. son grand-

    « père. Cella (sic) vient (le madame de la Roquette qui laissa ses biens à trois co—héritiers, qui

    « sont M. de Fei'csta père de celiuy d'aujourd'huy, de cabris (clapiers) et d'Aiguines. liajouissance de son dit héritage h M: de Foresta, le grand—père, après la, mort duquel les co-héritiers devaient se partager la succession. Avant d'y procéder, M. (le Foresta père fit d

    « nation gônéralte de tous ses biens h M. son bIs, b la réserve de 25 mille livres qu'il disposerait -à sa volonté, etc., etc.

  • p

    —48—

    Le titre, qu'on ne l'oublie pas, avait, dès la mort du Président Jean-Augustin de FonuisTÀ, fait une première fois retour à la Couronne. Isa-beau de FORESTA, veuve du Président, le releva et fut autorisée à le

    porter, puisque nous possédons l'acte constatant quelle prêta foi ethommage comme dame et Marquise de la Roquette.

    Mais ses héritiers, savoiiH Jean-Paul II lnsufruitier, Gaspard-Brunole nu-propriétaire et Jean-Paul III, fils de ce dernier, lie le portèrentpas longtemps car Isabeau de Foresta mourut en 4698 et la vente à

    1M. de Naurellet eut lieu en 1723. Ièi, pour la deuxième fois, le titre

    fait retour à la Couronne et ce retour est si formel que le nouveau pro-priétaire est obligé de demander à son profit la confirmation du titre,

    lit qui lui est accordée avec nouvelle érection en tant que de besoin (4).

    À partir du décès de Jean-Ruai Il1 et en exécution de la vente, par

    lui consentie aux MAURELLET, de la terre de la Roquette et de la cession

    du titre qui y était attaché, aucun Foresta ne pouvait, plus porter le

    titre de marquis.

    Si on le donna parfoi