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I, u c p l d une image corporelle saine — milieu scolaire ' - Rapport synthèse des années 1 et 2 Joëlle Brassard M.Sc. Ph. D. (cand) Lyne Mongeau Dt.P. Ph. D. (cand) ws 115 B823 1999 Avril 1999 Collectif action alternative en obésité INSPQ - Montréal

Rapport synthèse des années 1 et 2 - santecom.qc.ca · Corrélations entre les différentes échelle s e t l'IMC chez les garçons 9 1 Tableau 10 Scores moyen des s échelle selos

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I , u c p l „ d une image corporelle saine — milieu scolaire

' -

Rapport synthèse des années 1 et 2

Joëlle Brassard M.Sc. Ph. D. (cand) Lyne Mongeau Dt.P. Ph. D. (cand)

ws 115 B823 1999

Avril 1999

Collectif action alternative en obésité

INSPQ - Montréal

SANTÉCOM

On peut se procurer des copies supplémentaires de ce rapport au

Collectif action alternative en obésité 7378 rue Lajeunesse #210 Montréal Qué H2R 2H8 Tél: (514)270-3779 Fax: (514) 278-7132

Dépôt légal : 2e trimestre 1999 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada

ISBN : 2-9806066-2-6

institut national de santé publique du Québec 4835, avenue ChristopheiColomb, bureau 200

Montréal (Québec) H2J3G8

Tél.: (514) 597-0606

L'évaluation de l'an 2 du projet «Bien dans sa fête, bien dans sa peau» ainsi que la rédaction de ce rapport ont été rendues possible grâce à une subvention obtenue dans le cadre du Programme de subvention en santé publique de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de Lanaudière.

REMERCIEMENTS

Tout au long de ce projet de nombreuses personnes ont collaboré ou soutenu le projet. Nous tenons à les remercier toutes. Certaines personnes ont toutefois apporté une contribution particulière, notamment :

> Le personnel enseignant et non enseignant ainsi que la direction des écoles Le Prélude de Mascouche et Ozias Leduc de St-Hilaire.

> Mesdames Monique Bélanger et Brigitte Lachance, respectivement de Santé Canada et du MSSS, pour leur soutien continuel et parce qu'elles croient profondément à ce projet.

> Madame Lucie Richard, professeure au Département des Sciences infirmières de l'Université de Montréal pour ses précieux conseils sur le plan méthodologique.

> Drs Laurent Marcoux et Luc Boileau, respectivement directeur de la santé publique de la DSP de Lanaudière et de la Montérégie ainsi que M. Luc Morel, coordonnateur du module promotion/prévention de la DSP de la Montérégie, pour diverses contributions.

> La direction et les intervenants du CLSC Lamater de Terrebonne.

> Madame Vayola Bien-Aimé pour sa contribution à l'élaboration du questionnaire ainsi que Isabelle L'Écuyer, Mike Bénigéri et Évelyne Savoie qui ont travaillé au traitement initial des données du projet.

> Nous tenons également à remercier les personnes qui ont pris le temps de lire et commenter les premières versions de ce document soit, Mesdames Guylaine Arbour et Monique Ducharme de la DSP de Lanaudière.

> Finalement, un dernier merci à Richard Lévesque qui a participé à la conception graphique et à la mise en page de ce document.

Rapport synthèse des années 1 et 2 2

TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES ANNEXES 7

NOTE AUX LECTEURS

AVANT-PROPOS

I DESCRIPTION DU CAAO 10 A Origine B Philosophie .. / y C Activités et perspectives futures 73

n HISTORIQUE DU PROJET " BIEN DANS SA TÈTE, BIEN DANS SA PEAU " ZZZZZZZZl4 A Les débuts du projet. J4 B L'An 7 ]6 C L'An 2 .. js

INTRODUCTION ,22

DÉFINITION DES CONCEPTS ; 23

CHAPITRE I .2(5

1.1 PROBLÉMATIQUE 26

1.1.1 L'ORIGINE DU PROBLÈME 27

1.2 REVUE DE LITTÉRATURE

1.2.1 ESTIME DE SOI 30 1.2.2 IMAGE CORPORELLE 32 1.2.3 CONDUITE ALIMENTAIRE 34 1.2.4 PROGRAMMES DE PRÉVENTION EN SANTÉ

1.3 CADRE THÉORIQUE .43

1.4 LES OBJECTIFS DU PROJET "BIEN DANS SA TÈTE, BIEN DANS SA PEAU" 45

1.5 MÉTHODES D'INTERVENTION 47

1.5.1 L'AN 1 47

Rapport synthèse des années 1 et 2 3

1.5.2 L'AN 2 50

CHAPITRE II 53

2.1 ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION 53

2.1.1 MÉTHODES D'ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION 53 A L'An! 53 B L'An 2 54

2.1.2 RÉSULTATS DE L'ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION 55 A L'An 1 55 B L'An 2 61

2.1.3 DISCUSSION 64

2.2. ÉVALUATION DES EFFETS 65

2.2.1 POPULATION À L'ÉTUDE 65 2.2.2 MÉTHODES 68

A Développement de l'instrument de mesure 68 B Échelles utilisées. 70

2 .23 RÉSULTATS..» 76 A Ordre de présentation des résultats 76 B Première partie : résultats de la première interrogation 77 C Deuxième partie : comparaison des résultats. .. 84 D Troisième partie: analyse de deux sous-groupes 107 E Quatrième partie: résumé des résultats J1 /

CHAPITRE HI 114

3.1 DISCUSSION GÉNÉRALE 114

3.2 RECOMMANDATIONS 118

CONCLUSION 124

BIBLIOGRAPHIE 127 ANNEXE 135

Rapport synthèse des années 1 et 2 4

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1

Calendrier et effectifs des populations à l'étude 67

Tableau 2

Description des échelles utilisées 75

Tableau 3

Degré de satisfaction de l'image corporelle selon le sexe et le niveau scolaire des élèves de l'école Le Prélude 81 Tableau 4

Intention de perdre du poids (élèves de secondaire I, III,V) 86

Tableau 5 Une tentative effective ou plus de perte de poids (élèves de

secondaire I, III,V) 87

Tableau 6 Intention de perdre du poids, nouvelle cohorte (secondaire I) 88

Tableau 7

Une tentative ou plus de perte de poids, nouvelle cohorte

(secondaire I) 89

Rapport synthèse des années I et 2 5

Tableau 8

Corrélations entre les différentes échelles et PIMC chez les filles 90

Tableau 9

Corrélations entre les différentes échelles et l'IMC chez les garçons 91

Tableau 10 Scores moyens des échelles selon l'école 93

LISTE DES FIGURES

Figure 1

Image corporelle masculine 82

Figure 2

Image corporelle féminine 83

Figure 3

Scores moyens de l'échelle du EAT26 94

Figure 4 Scores moyens de l'échelle des connaissances 94 Figure 5

Scores moyens de l'échelle d'attitudes envers l'obésité 95

Rapport synthèse des années 1 et 2 9

Figure 6

Différence entre la silhouette actuelle et désirée, chez les filles,

selon l'école, niveau secondaire I

Figure 7

Différence entre la silhouette actuelle et désirée chez les filles,

selon l'école, niveau secondaire III

Figure 8

Différence entre la silhouette actuelle et désirée chez les filles,

selon l'école, niveau secondaire V

Figure 9

Scores moyens des échelles des élèves de sec. I, selon l'école

Figure 10

Scores moyens des échelles des élèves de sec. Ill, selon l'école

Figure 11

Scores moyens des échelles des élèves de sec. V, selon l'école

Figure 12

Scores moyens des échelles des élèves nouveau sec. I

Figure 13

Scores moyens des échelles chez les étudiants qui sont allés

à un stand ou plus au cours de la deuxième année du projet

Rapport synthèse des années 1 et 2 10

Figure 14

Différence entre la silhouette réelle et désirée chez les élèves

qui sont allés à un stand ou plus lors de l'an 2

Figure 15

Scores moyens des échelles chez les étudiants présentant

un EAT26 supérieur à 20 en début de suivi

Figure 16

Différence entre la silhouette réelle et désirée chez les élèves

présentant un EAT26 supérieur à 20

LISTE DES ANNEXES

Annexe I

Financement du projet

Annexe II Liste des sujets abordés aux stands

Annexe III

Album de photos

Annexe IV

Commentaires des élèves

Rapport synthèse des années 1 et 2 8

Annexe V

Questionnaire

Annexe VI

Résultats concernant les moyens utilisés par les élèves pour perdre du poids

Annexe VII

Scores moyens sur les échelles

Annexe VIII Communications aux parents et bandes dessinées utilisées avec les jeunes (présentées dans la pochette servant de couverture arrière)

Rapport synthèse des années 1 et 2 9

NOTE AUX LECTEURS

Le projet-pilote "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" qui fait l'objet du présent

ouvrage, a été rendu possible grâce à l'initiative du CAAO. C'est pourquoi une

description de cet organisme, de son origine et de ses perspectives d'avenir, sont

abordées au début du document; plus précisément, cette description a été intégrée

dans l'avant-propos. Elle sera suivie par l'historique du projet "Bien dans sa tête,

bien dans sa peau" (toujours dans l'avant-propos) afin de situer le lecteur sur la suite

logique des différentes étapes de mise en oeuvre du projet.

Rapport synthèse des années 1 et 2 10

AVANT-PROPOS

îl DESCRIPTiON DU CÀAÔ

Le Collectif action alternative en obésité (CAAO) est un organisme sans but lucratif

dont la mission est de promouvoir la santé des personnes préoccupées par leur

poids. Il s'agit d'un organisme provincial dont le siège social est situé à Montréal.

A Origine

Le CAAO est né en 1986 d'un regroupement spontané d'intervenants et

d'intervenantes qui avaient une vision commune et différente de la vision traditionnelle

au regard de la problématique de l'obésité et de l'obsession de la minceur. La plupart

avait d'ailleurs développé un programme novateur d'intervention s'adressant aux

personnes qui vivent ce problème. Ce groupe a donc partagé ses pratiques durant

plusieurs mois, puis il a consigné sa philosophie dans un article de fond et a

entrepris de faire connaître cette nouvelle approche de l'intervention en obésité et

obsession de la minceur. C'est aussi à cette époque qu'il a adopté le nom «Collectif

action alternative en obésité» représentant l'approche différente pratiquée par ses

membres.

Rapport synthèse des années 1 et 2 11

Cette période d'explosion (1988-1991), où le CAAO a été très sollicité par le public, les

médias et les professionnels de la santé, l'a forcé à réfléchir sur les besoins de la

communauté en regard de cette problématique. Différentes nécessités se sont faites

sentir:

• travailler de pair avec les personnes touchées par le problème;

• élaborer un plan d'action selon plusieurs axes afin de sensibiliser, conscientiser,

éduquer, faire du lobbying, favoriser l'entraide entre les personnes vivant le

problème et aussi entre les professionnels;

• se doter d'une structure de fonctionnement.

Ainsi, en 1991, le CAAO est devenu un organisme sans but lucratif dûment incorporé.

C'était le début de la mise en place de moyens d'action permettant de réaliser

certains objectifs dans chaque axe d'action identifié. Le recrutement des membres

s'est effectué parmi le bassin des intervenants et des intervenantes, des femmes

ayant participé à un programme de groupe et le grand public. De 90 membres à la fin

de la première année, le nombre a culminé à environ 250 à la fin de 1997.

B Philosophie

Lors de la mise en place du CAAO, la vision commune des intervenants et des

intervenantes au regard de la problématique, comportait les éléments suivants :

• la définition de poids sain doit être élargie afin de tenir compte de ses nombreux

déterminants: biologique, social, comportemental, familial et environnemental;

• les grosses personnes sont victimes d'oppression et de préjugés, nuisant à leur

estime d'elles-mêmes et à la réalisation de leur potentiel dans la vie en général;

Rapport synthèse des années 1 et 2 12

• les personnes préoccupées par leur poids, qui font des diètes à répétition,

développent souvent un sentiment d'échec et d'impuissance face à leur problème

et alors peuvent se désinvestir des comportements santé;

• les filles et les femmes subissent un conditionnement subtil et incessant pour être

autrement que ce qu'elles sont biologiquement, c'est-à-dire ayant un pourcentage

de graisse plus élevé que les hommes et une forme poire;

• la course aux régimes ne représente aucunement la solution aux problèmes de

poids et n'est pas une stratégie de prévention de la prise de poids;

• seule une approche globale qui tient compte de tous ces aspects aidera les

personnes à préserver ou à retrouver un poids sain, à adopter ou à maintenir de

saines habitudes de vie et à vivre harmonieusement.

Ces éléments se traduisent concrètement par des actions. Le CAAO, enrichi

notamment par la venue des membres amis(es), a élargi sa vision au-delà de

l'intervention clinique, afin de dénoncer, de développer, de protéger et de promouvoir.

Ainsi, le Collectif dénonce l'obsession de la minceur et les pratiques alimentaires

aberrantes qui en découlent et qui rongent la santé mentale de milliers de femmes,

d'hommes et d'adolescentes. Par ailleurs, l'excès de poids et l'obésité, dont la

fréquence ne cesse d'augmenter dans nos sociétés, est source de préoccupation

pour la santé publique. Le CAAO n'est pas contre l'amaigrissement mais il est contre

un amaigrissement radical, irréaliste, non-approprié, érigé en norme sociale. Nos

interventions visent donc la promotion d'une saine alimentation, d'une saine pratique

d'activité physique et d'une image corporelle saine. Elles visent aussi la prévention de

l'obésité et de la préoccupation excessive en regard du poids et des aliments.

Rapport synthèse des années 1 et 2 13

Ç Activités et perspectives futures

Depuis ses débuts, via des employés et des bénévoles, le CAAO a offert des services

et des activités au grand public, à ses membres, aux médias et à des groupes

particuliers. Parmi ceux-ci, on retrouve un service d'informations-références

téléphonique, des soirées grand public, des ateliers sans rendez-vous, la célébration

de la Journée internationale sans diète, des groupes d'intervention pour les femmes

et les hommes, du support aux groupes d'entraide, des activités de formation et des

tables régionales de soutien à l'intention des intervenants et intervenantes, un bulletin

d'information, un congrès annuel, une bibliothèque-vidéothèque, le soutien aux

médias et de nombreuses communications ainsi qu'un service d'expertise de tout

genre concernant la problématique.

Outre son volet de services, le CAAO a été actif dans le développement et l'adaptation

d'interventions. En plus du programme «Choisir de Maigrir», qui est le principal

programme affilié au CAAO et dont l'efficacité a été étudiée scientifiquement, le CAAO

a développé un projet-pilote de promotion d'une image corporelle saine en milieu

scolaire «Bien dans sa tête, bien dans sa peau» qui est l'objet de ce rapport. Ce

projet en est à sa troisième année d'implantation et d'évaluation.

Rapport synthèse des années 1 et 2 14

Il HISTORIQUE DU PROJET " BIEN DANS SA TÊTE, BIEN DANS SA

PEAU "

Dans ces quelques pages seront retracées les principales étapes de la mise en

oeuvre et de l'évolution du projet depuis son tout début. Ce survol permettra au lecteur

de se diriger plus facilement ensuite vers des éléments spécifiques. Quoique cette

section retrace les grandes lignes du projet, le lecteur ne doit pas s'attendre à trouver

l'ensemble des justifications et explications qui permettent de bien comprendre

révolution du projet, certaines de ces informations se situant plus judicieusement

ailleurs dans le rapport.

A Les débuts du projet

L'origine du projet-pilote «Bien dans sa tête, bien dans sa peau» remonte au

printemps 1995. À ce moment, le CAAO, ayant depuis longtemps développé des

interventions s'adressant aux femmes obèses et/ou préoccupées par leur poids, a

choisi d'expérimenter une intervention à caractère préventif s'adressant aux

adolescents et adolescentes. Après avoir revu la littérature et constaté la rareté des

programmes efficaces de ce type, le CAAO a soumis une demande de financement

dans le cadre du "Programme de contribution à la promotion de la santé" de Santé

Canada, programme visant l'amélioration de l'état de santé des Canadiens et

Canadiennes. La demande a été acceptée pour une période de 20 mois et avec un

financement de $20 000 (voir l'annexe I pour la liste des bailleurs de fonds et divers

contributeurs). Un financement complémentaire venant de la Direction générale de la

Rapport synthèse des années 1 et 2 15

santé publique (DGSP) du Ministère de la santé et des services sociaux du Québec a

été investi dans le projet pour cette première année d'opération.

La planification du projet-pilote s'est poursuivie de novembre 1995 jusqu'à l'été 1996

afin que l'intervention puisse débuter en même temps que l'année scolaire en

septembre 1996. Durant cette période, différentes tâches ont été réalisées :

• l'embauche de l'intervenante;

• l'amorce du partenariat avec la Direction de la santé publique de Lanaudière

(DSPL), dont une professionnelle avait manifesté son intérêt pour un tel

projet;

• un examen plus approfondie de la littérature scientifique;

• l'élaboration des objectifs opérationnels;

• l'élaboration d'une banque d'activités;

• la recherche d'une école participante (école secondaire Le Prélude de

Mascouche) et d'une école témoin (Polyvalente Ozias-Leduc de St-Hilaire);

• la tenue de groupes de discussion afin de mieux connaître le milieu et de

valider les pistes d'intervention déjà élaborées;

• l'élaboration des instruments d'évaluation.

C'est aussi à cette période que l'intervenante entreprenait des démarches de

sollicitation auprès du secteur privé (des marchands locaux, des producteurs de lait,

de volailles, de porcs du Québec etc.) ainsi qu'auprès des conseillers municipaux et

des députés afin qu'ils soutiennent financièrement le projet.

Au plan de l'évaluation, une demande de subvention devait être soumise en février

1996 à la DSPL afin de bonifier l'évaluation. Cet apport supplémentaire de

financement était souhaité pour réaliser le protocole d'évaluation prévu initialement

mais que la subvention ne permettait pas de réaliser. Notamment, nous jugions

important de profiter de l'opportunité du projet pour combler un vide en terme de

Rapport synthèse des années 1 et 2 16

données québécoises sur la problématique du poids chez les jeunes. Cependant, la

date de dépôt des demandes a été reculée à un point tel qu'il devenait impossible

d'obtenir ce financement à temps pour développer et pré-tester les instruments

d'évaluation. Nous avons donc recruté des étudiants à la maîtrise en santé

communautaire de l'Université de Montréal afin d'associer des ressources au volet

d'évaluation du projet. Un peu plus tard dans l'année, la Direction de la santé

publique de la Montérégie (DSPM) a été associée à la démarche d'évaluation vu son

intérêt pour les données recueillies auprès des élèves de l'école témoin qui se situait

dans son territoire.

Trois groupes de discussion (pré-intervention), l'un constitué de membres du

personnel de l'école participante (mi-avril 1996), et les deux autres constitués d'élèves

de secondaire I et II, et d'élèves de secondaire III et IV, ont eu lieu sous la direction

d'une animatrice extérieure. L'objectif de ces rencontres était de connaître le degré de

conscience et de connaissance de la problématique. Ces groupes de discussion

avaient pour but également de valider la planification des activités. En s'appuyant sur

l'opinion des adultes et des jeunes, les promotrices du projet s'assuraient de cette

façon que les différentes activités ciblaient adéquatement les perceptions et les

croyances des jeunes relativement à l'image corporelle, aux déterminants du poids,

etc.

B L'An 1

En septembre 1996, les activités débutaient dans l'école secondaire Le Prélude de

Mascouche et se sont déroulées tout au cours de l'année et plusieurs collaborations

internes furent établies. La collecte des données pré-intervention fut réalisée en

septembre et en octobre auprès des deux écoles impliquées, l'une pilote et l'autre

témoin. Le travail de préparation et d'analyse des données a été amorcé peu après la

collecte. Certains résultats ont été disponibles au cours de l'hiver 1997.

Rapport synthèse des années 1 et 2 17

Un comité aviseur devait être mis sur pied au début de l'automne 1996, afin de

soutenir les actions du projet et d'assurer la mobilisation du milieu. Ce comité devait

être constitué de membres du personnel de l'école Le Prélude (enseignants,

psychologue), d'un élève, d'un parent et d'un représentant de la Direction de la santé

publique. En raison de difficultés à recruter des membres du personnel et ainsi qu'à

trouver un moment de disponibilité pour toutes ces personnes, ce n'est qu'en janvier

1997 qu'une première rencontre eut lieu, en l'absence de l'élève et du parent.

Le déroulement de l'An 1 du projet, quoique plus que satisfaisant à maints égards, a

rencontré quelques difficultés surtout en ce qui a trait à l'élargissement du partenariat.

Ceci aura des conséquences ultérieurement. Le lecteur aura l'occasion de lire la

description détaillée des activités d'intervention et d'évaluation réalisées plus loin

dans ce rapport.

Au départ, le financement était prévu pour une année seulement, le programme de

subvention qui finançait le projet ayant une perspective de non-récurrence.

Cependant, les instigatrices du projet ont vite compris qu'une seule année

d'intervention était nettement insuffisante et ceci à plusieurs égards. Pour leur part,

les intervenants de l'école ont clairement manifesté le désir que le projet se

poursuive, tel qu'indiqué dans l'évaluation de l'implantation de l'An 1 (nous

reviendrons sur l'évaluation de l'implantation de façon plus détaillée). Afin de donner

suite au projet, peu après la fin des classes en juillet 1997, l'intervenante, le directeur

et la professionnelle de la DSPL ont rédigé ensemble une vingtaine de lettres de

demande de financement pour le projet. La commission scolaire a contribué pour un

montant de 1000$ pour appuyer la poursuite du projet dans une optique de

propagation éventuelle dans ses autres écoles secondaires.

Rapport synthèse des années 1 et 2 18

C L'An 2

En septembre 1997, à peine un millier de dollars était disponible pour commencer

l'année, ne permettant pas l'embauche de l'intervenante. Elle se rendit toutefois

bénévolement à une rencontre au début des classes avec la professionnelle de la

DSPL. Les enseignants intéressés à prendre une part active dans le projet avaient été

invités pour cette rencontre. Ceux qui se présentèrent étaient au nombre de 18, ce qui

est, aux dires de tous, un nombre imposant d'enseignants (compte tenu du nombre

total dans cette école (une soixantaine de professeurs) lorsqu'il est question

d'implication dans un projet qui déborde la tâche purement académique. Il fut

convenu de redémarrer le projet avec "les moyens du bord". L'évaluation du projet

étant cruciale, les instigatrices du projet ont quand même interrogé les nouveaux

élèves de secondaire I de l'école le Prélude en septembre 1997 afin d'avoir une

mesure prétest pour cette nouvelle cohorte.

Parallèlement, des relances furent effectuées relativement aux demandes de

financement soumises en juillet 1997. Deux autres demandes furent adressées aux

deux paliers de gouvernement qui finançaient l'An 1 du projet.

Compte tenu des connaissances acquises depuis le début du projet sur les

contraintes d'implantation d'un tel projet, les instigatrices ont revu le cadre du projet. Il

a semblé plus réaliste de concevoir la mise en oeuvre et l'opérationnalisation du

projet sur une période de cinq ans: la première année du projet ayant principalement

servi à sensibiliser le milieu scolaire. Les deuxième et troisième années

permettraient d'implanter plus efficacement le projet et de mobiliser le milieu. Et enfin,

les quatrième et cinquième années deviendraient des années de consolidation du

projet et les principaux acteurs du milieu deviendraient alors progressivement

autonomes. La demande de financement de l'An 2 reposait donc sur cette prémisse.

Rapport synthèse des années 1 et 2 19

Étant donné les délais requis pour l'analyse des demandes et l'incertitude quand aux

réponses, l'intervention pour la deuxième année n'a débuté qu'en janvier 1998. Cette

incertitude quant au financement a fortement contribué au départ de l'intervenante,

occasionnant un changement d'intervenante dans l'école entre l'An 1 et 2.

Le financement obtenu, inférieur aux besoins, ne permettait toutefois de poursuivre

l'intervention et l'évaluation que de façon partielle. Au plan de l'intervention, certaines

activités ont dû être laissées de côté, entre autres, la rédaction d'un guide

d'intervention. En revanche, durant cette deuxième année, les enseignants ont joué

un rôle plus actif que durant la première année, certains prenant même en charge

seuls des activités développées durant la première année. Certaines activités

réalisées sur une base volontaire ont été intégrées au curriculum. La directrice

adjointe de l'école, sensible aux difficultés de financement du projet et souhaitant sa

poursuite, s'est aussi impliquée de façon plus importante cherchant notamment à

identifier des moyens pour assurer la survie du projet dans l'école.

Afin de contrer l'absence de financement pour l'évaluation de l'An 2, une demande de

subvention fut adressée à la DSPL. Cependant, ni l'école ni le CAAO n'étant

admissible comme tel à soumettre cette demande, une démarche fut entreprise afin

que le CLSC Lamater soit le demandeur. Ceci eut pour effet de consolider le

partenariat plutôt timide établi avec le CLSC jusqu'à ce jour.

En juin 1998, une réunion bilan de l'An 2 s'est tenue à laquelle participaient une

douzaine d'enseignants, la directrice-adjointe de l'école, l'infirmière scolaire, la

coordonnatrice du programme jeunesse du CLSC, l'intervenante, l'agente de

recherche travaillant à l'évaluation et les instigatrices. Lors de cette réunion, la

directrice-adjointe de l'école annonça qu'il y aurait l'année suivante, un comité "Bien

dans sa tête, bien dans sa peau" dans l'école (les enseignants doivent

obligatoirement et ce, à l'intérieur de leur tâche, faire partie d'un comité de ce type).

Par ailleurs, ce comité se limitant strictement à l'opérationnalisation d'activités dans

Rapport synthèse des années 1 et 2 20

l'école, une autre instance était requise pour prendre en charge les autres aspects du

projet. Il fut donc décidé lors de la même réunion qu'un «comité des partenaires» du

projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" assumerait ces autres aspects, les

partenaires étant au nombre de quatre: le CAAO et la DSPL, les instigateurs, l'école et

le CLSC Lamater. L'An 3 s'annonçait meilleur au plan du fonctionnement !

Malgré les difficultés rencontrées, cette deuxième année a permis la réalisation de

produits tangibles: un rapport de l'évaluation de l'implantation de l'An 1 fut rédigé,

nous fournissant des pistes pour ajuster la planification (un peu tardivement

malheureusement, l'année étant déjà passablement avancée) ainsi que deux articles

scientifiques qui seront soumis pour publication sous peu. De plus, différentes

opportunités ont été saisies afin de diffuser les connaissances acquises par le projet.

Quant à la demande pour l'évaluation de l'An 2 soumise à la DSPL, celle-ci a été

acceptée et a permis de défrayer l'évaluation de l'implantation ainsi que la poursuite

du suivi des cohortes relativement à l'évaluation des effets (voir annexe 1 pour le

budget). Les productions issues de cette subvention sont un rapport de l'évaluation

de l'implantation de l'An 2 et le présent rapport.

Quant au financement de l'An 3, il n'était pas toujours disponible pour débuter le projet

en septembre. Les difficultés financières de l'État sont peu favorables aux projets de

développement. De plus, chaque bailleur de fonds potentiel pose ses exigences. Ce

contexte défavorable, combiné à la période estivale, ont reporté la rédaction d'une

troisième demande à l'automne 1998. Celle-ci, portant sur les trois années restantes

du projet, a été soumise à la DGSP et, pour la première fois, au Ministère de

l'éducation (MEQ). Entre temps, Santé Canada a assuré une portion du financement

pour les deux prochaines années, financement conditionnel à la participation d'autres

partenaires. Au moment d'écrire ces lignes, nous venons tout juste d'apprendre que le

DGSP a accepté de fournir une somme importante afin de compléter le montant fourni

par Santé Canada. De plus, un représentant du MEQ s'est montré favorable au projet,

ce qui laisse présager une possible ouverture de ce côté. C'est ainsi que pour la

deuxième fois, l'intervenante a réintégré l'école bien longtemps après le début des

Rapport synthèse des années 1 et 2 21

classes, n'étant pas présente au moment où la planification annuelle dans l'école

s'effectue.

C'est donc d'un projet de un an qu'a émergé un projet étalé sur cinq ans qui vise

ultimement pouvoir êtré pris en charge en grande partie par le milieu. Il évolue

toutefois sur une toile de fond empreinte à la fois de prises de conscience, de

découvertes et d'intérêts grandissants pour cette thématique mais aussi d'énormes

difficultés financières entraînant de lourdes conséquences. Tout en travaillant sur un

contenu relativement pointu, mais qui a la possibilité de s'arrimer à plusieurs autres

thèmes de par son essence même (amener les jeunes à être mieux dans leur peau),

l'expérience décrite ici parle aussi du développement du partenariat entre les milieux

scolaire, communautaire et de santé. Tout un défi I

Rapport synthèse des années 1 et 2 22

INTRODUCTION

À l'aube de la troisième année d'exercice du projet-pilote "Bien dans sa tête, bien

dans sa peau", il apparaissait pertinent de rendre disponible les connaissances

issues du projet, et ce, tant sur l'intervention que sur l'évaluation de l'implantation, que

sur le suivi de la cohorte composée d'étudiants de niveau secondaire.

Depuis le tout début, plusieurs personnes se sont impliquées à différents niveaux :

coordination et concertation, animation et sensibilisation du milieu ainsi que

recherche (analyses quantitatives et qualitatives). Il va sans dire que plusieurs

documents ont été produits depuis deux ans, mais tous dans des créneaux différents.

Outre les articles scientifiques, qui s'adressent davantage à la communauté des

chercheurs, il n'existe aucun outil disponible pour la diffusion des connaissances

issues du projet. La production d'un document traitant de la mise en oeuvre d'un tel

projet d'intervention scolaire, des obstacles et opportunités rencontrés, de l'ensemble

des activités et des résultats observés, pourra servir d'exemple à d'autres

concepteurs de projets, à des intervenants communautaires, à des chercheurs ainsi

qu'à tout autre personne intéressée à cette problématique.

Ce rapport propose donc de retracer les grandes lignes du projet, de sa naissance à

son implantation en passant par son impact dans le milieu. En plus d'être un outil de

travail, ce document se veut un élément mobilisateur autour de ce projet scolaire que

nous aspirons à voir devenir autonome un jour.

Rapport synthèse des années 1 et 2 23

Comme pour tout projet de promotion de la santé, le changement des attitudes et des

mentalités est un processus lent et progressif qui doit être envisagé à long terme.

Pour cette raison, les attentes doivent être minimales et modestes à cette étape-ci en

ce qui concerne les effets du projet.

DÉFINITION DES CONCEPTS

Lorsque l'on traite des problèmes alimentaires, mises à part certaines pathologies du

domaine de la santé mentale que l'on nomme "troubles de l'alimentation" (boulimie

et anorexie nerveuse), on assiste aux premières tentatives de conceptualisation des

termes relevant de ce phénomène. La problématique qui nous intéresse, concerne

les conduites alimentaires au sens large. Ce concept inclut tous les comportements

alimentaires allant de la simple réduction des portions, de la peur du gras

alimentaire, de la consommation de substitut de repas, au jeûne partiel ou total.

Toutes ces pratiques peuvent être occasionnelles ou fréquentes et à différents degrés

d'intensité. Quoiqu'il en soit, elles ne sont pas banales et entraînent des

conséquences sur la santé des adolescents.

Les conduites alimentaires problématiques qui nous intéresse sont une grande

classe d'attitudes et de comportements, regroupant les éléments suivants:

• Lf alimentation dysfonctionnelle, est un ensemble de mécanismes de contrôle de

l'alimentation, dont le but est de garder un corps mince ou d'apaiser un stress ou

l'anxiété. Normalement, l'alimentation est régularisée par des indicateurs de

nature physiologique telles que la faim et la satiété. Dans le cas de l'alimentation

dysfonctionnelle, la régulation s'effectue par des mécanismes de contrôle d'origine

psychologique tels que le désir de manger ou non, des indications émotionnelles

ou des diètes planifiées. Dans ce contexte, l'alimentation est coupée ou séparée

Rapport synthèse des années 1 et 2 24

de ses fonctions de régulation normale (Berg, 1996). Les individus affectés croient

généralement que le poids dépend exclusivement de la quantité d'aliments

ingérés, ils en arrivent soit à faire des excès alimentaires ou encore, à ne pas

manger suffisamment. Bien qu'elle puisse être d'intensité faible, modérée ou

sévère, l'alimentation dysfonctionnelle se place sur un continuum se situant entre

l'alimentation normale et les troubles de l'alimentation plus sévères (anorexie et

boulimie).

• La restriction alimentaire est un comportement de contrôle excessif du poids qui

se manifeste par l'adoption de régimes hypocaloriques sans égard aux signaux de

faim. La chronicité de ce comportement peut mener à une perturbation de la

régulation calorique. Cette perturbation entraîne des troubles de l'humeur et se

traduit par de l'irritabilité, de l'anxiété qui, dans les cas plus graves, peut mener à la

dépression (Apfeldorfer, 1994).

Les conduites alimentaires décrites précédemment, ne conduisent pas

nécessairement les individus vers un état pathologique de troubles de l'alimentation

"classiques" proprement dits. Ces dernières regroupent les pathologies suivantes:

• Lanorexie nerveuse est une "pathologie caractérisée par une perturbation de la

perception de l'image corporelle et par une peur morbide de l'obésité qui se

manifestent par des schémas anormaux de comportement vis-à-vis les aliments,

par une perte de poids importante auto-induite et par une aménorrhée chez la

femme" (Manuel Merck, 1988).

• La boulimie nerveuse est considérée comme une affection distincte, qui peut par

contre, coexister avec l'anorexie. Cette affection se caractérise par des épisodes

récurrentes de compulsion, accompagnées d'un sentiment de perte de contrôle de

ce comportement. Ces épisodes compulsives entraînent régulièrement la

provocation volontaire de vomissements, l'utilisation de laxatifs et/ou de

Rapport synthèse des années 1 et 2 25

diurétiques pour contrer ces périodes de compulsion. Les individus souffrant de

boulimie, peuvent aller aussi jusqu'à jeûner. Pour être diagnostiqué boulimique,

un individu doit présenter une fréquence de deux périodes de boulimie par

semaine pendant au moins trois mois (Manuel Merck, 1988).

• La compulsion alimentaire (binge eating disorder) consiste en une consommation

rapide d'une grande quantité de nourriture. Les individus souffrant de ce désordre,

s'adonnent à cette pratique d'une façon régulière et fréquente, et ressentent

fortemënt la sensation de ne pas avoir la capacité de contrôler ce comportement

(Marcus, 1993).

Les critères diagnostiques de la compulsion alimentaire selon le Diagnostic and

Statistical Mannual, 4th edition (DSM-IV) reposent sur les symptômes suivants:

épisodes récurrents de compulsion alimentaire i.e. manger, à l'intérieur d'une période

de deux heures, une quantité de nourriture définitivement plus importante que la

majorité des gens mangeraient durant une période similaire (en tenant compte du

temps écoulé depuis le dernier repas et du contexte social). Pendant l'épisode de

compulsion, ressentir que l'on est incapable d'arrêter de manger ou de contrôler la

quantité ou ce que l'on mange. Ces symptômes sont généralement accompagnés

par d'autres indicateurs comportementaux de perte de contrôle alimentaire.

Au Québec la prévalence de l'anorexie nerveuse légère est évaluée à 5%, l'anorexie

grave à 1% et la prévalence de la boulimie nerveuse à 4,5% (Steiger et al., 1992). Les

premiers symptômes de la boulimie nerveuse et de la plupart des troubles de

l'alimentation, apparaissent en moyenne entre 15 et 20 ans (Johnson et al., 1983;

Herzog, 1982).

Rapport synthèse des années 1 et 2 26

CHAPITRE I

1.1 PROBLÉMATIQUE

Dans la plupart des pays occidentaux, on assiste à une forte prévalence et à une

augmentation des troubles du comportement alimentaire (De Castro & Goldstein,

1995). Le Canada n'échappe pas à ce phénomène. En effet, l'Enquête Promotion de

la santé Canada 1990, a fait ressortir que les jeunes hommes qui tentaient de maigrir

au moment de l'enquête, était de 16% chez les 15-19 ans. Cette proportion était de

35% chez les jeunes filles du même âge.

Au Québec, peu de données sont disponibles sur ce type de problème. L'Enquête

Santé Québec a cependant permis de mettre en évidence les éléments suivants pour

les 15-19 ans: c'est dans ce groupe d'âge que l'on retrouve le moins d'obésité (2%).

Bien que 69% des jeunes filles présentent un poids santé, 83% de ces dernières,

désirent perdre du poids et 25% désirent une forte diminution. Pour les filles dont le

poids est insuffisant, soit 17%, près du quart (24%) souhaite maigrir (Guyon, 1990).

Ce même auteur évalue à 10 000 au Québec, le nombre d'adolescentes qui veulent

perdre du poids. De cette même enquête, Gagnon (1991), estime le nombre

Rapport synthèse des années 1 et 2 27

d'adolescentes qui désirent maigrir, à plus des trois quarts pour le même groupe

d'âge. L'attitude des garçons est très différentes, puisque la très grande majorité

(75% des 15-19 ans) désire augmenter leur poids (Guyon, 1990).

Ces résultats quoique fragmentaires, laissent entrevoir une problématique dont

l'enjeu pour la santé, pourrait être critique dans certains cas, et qui pourtant, est

largement délaissée par les autorités de la santé publique du Québec.

1.1.1 L'ORIGINE DU PROBLÈME

L'adolescence est une période de la vie caractérisée par des changements

importants. Le corps traverse plusieurs transformations: de la voix, des poils et des

muscles pour les garçons mais de la graisse et des rondeurs pour les filles.

L'adolescence est aussi la période du passage de la relation familiale vers une plus

grande autonomie. Être dans la norme est probablement ce qu'il y a de plus

sécurisant pour les adolescents.

Les modèles corporels tels que les muscles pour les garçons et la minceur chez les

filles, sont parmi les normes les plus puissantes. Le nouveau modèle féminin a un

corps filiforme, des épaules larges et des hanches étroites, tout le contraire de la

femme adulte. Du côté médical, le gras dans l'assiette comme sur le corps est

maintenant considéré comme l'ennemi numéro un, et l'obésité comme un état de

déviance. Chez les femmes, l'insatisfaction reliée au corps et à l'apparence est très

répandue. Les messages véhiculés dans les médias, contribuent fortement à nourrir

ces critères esthétiques. Aujourd'hui, les messages publicitaires contenus dans les

magazines féminins sont passés du domaine domestique au domaine des

cosmétiques. À cet égard, dans une étude auprès d'élèves du primaire et du

secondaire, la fréquence de lecture de magazines féminins a été associée

Rapport synthèse des années 1 et 2 28

positivement à l'augmentation de l'insatisfaction reliée à l'apparence, à la prévalence

du recours aux diètes amaigrissantes ainsi qu'à l'intention de perdre du poids (Field

& al., 1999).

Les normes sociales prévalentes dans la société occidentale, associent minceur

avec performance, réussite sociale, professionnelle et affective. Le corps devient alors

le moyen visible privilégié pour projeter ces qualités (Brownell, 1991). Le modèle

prédominant dans notre société, repose sur l'idée que le gras corporel est

entièremént sous le contrôle volontaire des individus. Le recours à la restriction

alimentaire est le moyen privilégié pour remédier à cet état. Conséquemment,

l'industrie des produits amaigrissants tels que les aliments légers, les substituts de

repas, les algues, thés et autres produits, est de plus en plus florissante et témoigne

de l'ampleur de ce phénomène. Le message sous-jacent, que nous renvoie la

société, est le contrôle, et plus encore, l'auto-contrôle. Cette perception a fait naître le

concept de la responsabilité personnelle pour la santé qui est profondément enraciné

dans notre culture. Bien que la responsabilité personnelle puisse mener à des

conséquences positives (cesser de fumer, faire de l'exercice, manger moins de gras

etc.), elle a aussi ses revers: les individus dont les caractéristiques personnelles ne

correspondent pas à ces critères de prise en charge individuelle, sont blâmés

lorsqu'ils deviennent malades, ils sont proscrits au banc de ceux qui n'ont pas

effectué les changements attendus par la société (Brownell, 1991). Dans le même

ordre d'idée, l'obésité est maintenant stigmatisée, et les valeurs dominantes de notre

société, lui confèrent une tare qu'il faut à tout prix éviter.

Tributaires de ces normes sociales, les adultes (parents et professeurs) sont souvent

eux-mêmes à la diète, lis propagent et cautionnent, bien malgré eux, des croyances

relatives au contrôle alimentaire et à ses déterminants. Ces adultes sont les modèles

les plus proches et les plus signifiants auprès des adolescents. Pourtant, peu d'entre

eux ont conscience de ce rôle qu'ils jouent auprès des jeunes.

Rapport synthèse des années 1 et 2 29

Pour les adolescents, comme pour les adultes, la culture environnante impose ses

normes. Celles-ci se traduisant par des modèles dont les formes corporelles sont de

plus en plus inaccessibles. Pour les jeunes en quêtes de leur identité, les

conséquences risquent toutefois d'être plus graves que chez les adultes. De plus en

plus d'adolescents tentent d'exercer un contrôle sur leur corps. Pression sociale,

manque de connaissances et de sens critique, témérité typique de l'adolescence et

accessibilité des produits d'amaigrissement se conjuguent pour les entraîner dans

l'utilisation de moyens souvent inadéquats qui peuvent entraver leur développement

physique et mental. Afin de pallier à cet état de chose, les professionnels de la santé

et de l'éducation se doivent d'intervenir en amont de ce processus.

Présentement au Québec, on assiste à une absence de programmes sur cette

problématique en dépit de fortes prévalences du phénomène de l'obsession de la

minceur et des troubles de l'alimentation. Quelques projets sur l'image corporelle ou

sur la prévention de l'obsession de la minceur ont déjà fait l'objet de publication dans

la littérature scientifique, mais aucun d'eux n'a démontré d'effets autres que sur les

connaissances. En outre, les deux ou trois projets développés au Canada n'ont pas

fait l'objet d'une évaluation rigoureuse.

Le projet-pilote "Bien dans sa tête, bien dans sa peaun qui est implanté depuis deux

ans à l'école secondaire Le Prélude de Mascouche, a été développé dans une

optique de changement des mentalités et des comportements en matière de contrôle

du poids, d'estime et d'image de soi et d'acceptation des différences.

L'implantation d'un projet tel que "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" se doit de

refléter les préoccupations et les attentes des jeunes face à leur esprit et à leur corps.

Il se doit également d'être un outil de changement, offrant des alternatives au modèle

traditionnel prévalent dans notre société. Cependant, l'implantation d'un projet

scolaire, pose plusieurs défis à ses instigateurs, tant au niveau de l'ouverture et de la

sensibilisation du milieu, que de la formation du personnel, du suivi, de l'évaluation,

en passant par le financement etc.

Rapport synthèse des années 1 et 2 3 0

1.2 REVUE DE LITTÉRATURE

1.2.1 ESTIME DE SOI

L'adolescence est une période caractérisée par une fréquence élevée de

comportements à risques. La mortalité et morbidité reliées à ces comportements

sont particulièrement élevées à cet âge. Par exemple, la mortalité reliée aux accidents

de la route atteint un sommet pour les garçons de 15-24 ans. La consommation de

tabac, d'alcool et de drogues commence aussi pendant cette période, sans compter

l'apparition des maladies transmises sexuellement (WHO, 1986). C'est également

pendant cette période que les jeunes se retrouvent au centre de nombreuses sources

d'influence qui contribuent à former leur personnalité et leur identité propre. Cette

étape de la vie est caractérisée par des phases de comparaisons entre ses propres

caractéristiques et celles de ses pairs. Ce processus d'auto-évaluation met fortement

à contribution le "soi". Le concept de soi est un phénomène très large qui "rend

compte de la perception qu'a une personne de ses propres caractéristiques et

habiletés, ses relations avec les autres et avec l'environnement" (Plath & Belzer,

1985). Le concept de soi est souvent envisagé à travers ses deux principales

composantes qui contribuent à le modeler, à savoir l'image de soi et l'estime de soi.

Il n'existe aucun consensus sur la définition du concept de l'estime de soi, cependant

la plupart des théoriciens considèrent que l'estime de soi est un phénomène qui

s'acquiert tout au long de la vie (Crouch & Straub, 1983; Stanwyck, 1983). Ce

Rapport synthèse des années 1 et 2 31

processus d'apprentissage s'effectue pour un individu, à travers des interactions

complexes entre son milieu familial, son environnement culturel et social et une

multitude d'expériences et de relations qu'il expérimentera au cours de sa vie

(Muhlenkamp & Sayles, 1986). Donc, une part importante de l'estime de soi, "l'estime

de soi fondamentale", s'acquièrerait tôt dans la vie. L'autre composante, dite "estime

de soi fonctionnelle" se formerait plus tard à travers les relations sociales des

individus (Crouch & Straub, 1983).

Selon Rosenberg (1985), une estime de soi élevée serait un bon indicateur

d'acceptation et de satisfaction personnelle et impliquerait le respect envers soi-

même. À cet égard, Rosenberg identifie deux niveaux de respect, soit: le niveau

inconditionnel et conditionnel. Le premier suppose le respect de l'individu pour lui-

même, indépendamment de sa réussite ou de ses qualité. Le second comporte un

élément congruent entre les standards de compétences, de moralité et d'excellence

par rapport à ces standards (Rosenberg, 1985).

Breytspraak & George (1979) pour leur part, désignent l'estime de soi comme étant

l'ensemble des émotions associées au processus cognitif d'auto-évaluation. À cette

définition s'ajoute un autre concept, soit la maîtrise du comportement qui renvoie à la

notion d'efficacité individuelle (Spitzer, 1982). Sous cet aspect, on identifie deux

sources de détermination, l'une d'origine intérieure (sens des responsabilités et

conscience des conséquences de ses actes) et l'autre d'origine extérieure (tendance

à croire que ce qui arrive est la conséquence d'influences externes) (Hallal, 1982). Il

appert que plus la source de détermination intérieure est importante, plus la prise en

charge individuelle de sa santé sera grande (Floria, 1983).

L'importance de la relation causale entre l'estime de soi et une prise en charge

positive de sa santé a été bien documentée dans la littérature. L'estime de soi, vue

sous l'angle de l'acceptation de soi, est un prédicteur important dans la structuration

d'un style de vie qui intègre des comportements sains en matière de santé (Robison,

1997). Muhlenkamp & Sayles (1986) ont d'ailleurs étudié la relation entre le support

Rapport synthèse des années 1 et 2 32

social et l'estime de soi sur la détermination du statut de santé des individus. Les

résultats de leur étude montrent que l'éducation, le support social et l'estime de soi

présentent des corrélations comparables sur la prise en charge individuelle de la

santé des individus.

Plus récemment, une étude avec jumeaux a montré que l'estime de soi serait en

partie sous contrôle génétique des individus. En effet, à partir de données recueillies

auprès de 738 paires complètes de jumelles, le coefficient de corrélation a été estimé

à 0,40 pour les jumelles monozygotes et 0,15 pour les jumelles dizygotes et

l'héritabilité de l'estime de soi à 52% (Roy, 1995).

1.2.2 IMAGE CORPORELLE

L'image corporelle pour sa part, est un élément intrinsèque au "concept de soi", par le

fait même étroitement relié à l'estime de soi. Ce terme désigne plus précisément: "La

perception systématique, cognitive et affective, consciente et inconsciente, qu'un

individu a de son corps, perception qu'il acquiert au cours de son développement et à

travers ses relations sociales" (Eide, 1982). L'image corporelle est un construit

complexe qui fait appel à divers aspects individuels (aspects psychologiques,

somatiques, neurologiques etc.) et s'avère fortement modulé par l'environnement.

Puisque l'image corporelle est un facteur de modélisation du "concept de soi", une

modification de cette perception influencera l'auto-évaluation donc, l'estime de soi

(Eide, 1982; Taggart, 1977).

La source de détermination de l'image de soi diffère entre les sexes. Chez les filles,

l'image corporelle est reliée à la perception que leur corps est sexuellement attrayant

alors que chez les garçons ce concept est en lien direct avec la perception d'un corps

fonctionnel et en bonne condition physique (Plath & Belzer, 1985; Grant & Fodor,

Rapport synthèse des années 1 et 2 33

1986). Cette différence de perception explique en grande partie la différence entre les

sexes observée au niveau du degré de satisfaction corporelle. En effet, les critères

esthétiques de notre société privilégiant la minceur, contribuent à exercer une

pression sur les individus. De par le fait même, l'insatisfaction reliée au corps et à

l'apparence est maintenant très répandue. Les adolescents ont été identifiés comme

étant un groupe à haut risque d'insatisfaction corporelle, et ce risque est encore plus

important pour les filles.

Une étude au sein d'une population collégiale, a fait ressortir que la plupart des

jeunes femmes considérait leur silhouette plus grosse que celle qu'elles estimaient

plus attrayante pour le sexe opposé. Plus encore, la silhouette idéale (pour elles-

mêmes) identifiée par ces jeunes femmes, s'avérait encore plus mince que les deux

silhouettes citées précédemment. En outre, Halmi, Goldberg & Cunningham (1977)

ont trouvé une plus forte association de surestimation du format corporel chez des

sujets plus jeunes (pré-adolescents). Dans une étude australienne portant sur des

enfants de 8 à 10 ans, 50% des filles et 33% des garçons manifestaient le désir d'être

plus mince. De plus, 40% des filles et 24% des garçons avaient déjà fait une tentative

de perte de poids (Rolland et a/., 1995).

Au Québec, l'étude de Bolduc, Steiger & Leung (1993) réalisée auprès de 1162

étudiantes montréalaises âgées en moyenne de 15 ans, a montré que le tiers des

jeunes filles ressentent de l'insatisfaction face à leur image corporelle, 42% se

considéraient trop grosses et 40% s'avouaient préoccupées par le désir d'être plus

mince. De plus, près de 70% des jeunes filles interrogées désiraient perdre du poids.

L'augmentation de la quantité de tissus adipeux lors de la puberté est un des facteurs

déterminants de l'insatisfaction envers l'image corporelle chez les jeunes filles (Killen

& al., 1993). C'est souvent lors de cette période critique de développement que se

manifeste le désir d'être plus mince et qu'apparaissent les premières tentatives de

perte de poids. Pour leur part, les garçons manifestent le désir d'être plus musclés.

L'atteinte de cet objectif, peut entraîner des excès d'exercices physiques, une

Rapport synthèse des années 1 et 2 34

consommation de produits ergogéniques ou de stéroïdes et des tendances aux

troubles de l'alimentation (Marshall, 1995). L'insatisfaction reliée à l'image corporelle

est déterminante du contrôle du poids chez les adolescents (Emmons et a/., 1994,

Middleman et ai, 1998).

1.2.3 CONDUITE ALIMENTAIRE

Dans une enquête publiée aux États-Unis en 1978, 45% des foyers abritaient au

moins une personne à la diète, et ce à n'importe quelle période de l'année. Dans cette

même étude, il est rapporté que 56% de toutes les femmes âgées de 24 à 54 ans

avaient déjà suivi une diète (Nilsen, 1978 dans Killen et al, 1993). Ce comportement

très répandu, n'est pas sans conséquence à long terme. En effet, selon Parham

(1996), chez la femme adulte des tentatives répétées de contrôle du poids qui ne

produisent pas d'effets concrets entraîneraient une diminution de l'estime de soi en

raison du sentiment d'échec qui en découle.

L'état des connaissances actuelles sur le sujet indique que la préoccupation du

poids, les diètes restrictives et autres méthodes d'amaigrissement néfastes pour la

santé, sont également très répandues chez les adolescents (Killen et al. 1993). Dans

une étude sur les adolescentes, Lifshitz and Moses (1988) rapportent que 39% des

filles interrogées suivaient une diète pour perdre du poids, 27% rapportaient avoir fait

des excès incontrôlables de nourriture, 8% ressentaient le besoin de vomir après

avoir mangé et 3% admettent vomir pour contrôler leur poids. Dans le même ordre

d'idée, il a été montré que les jeunes peuvent apprendre de leurs pairs ou de leur

famille, qu'il est possible de manger et de rester mince en utilisant des laxatifs, des

pilules diététiques, des diurétique etc. (Vandereycken, 1995). De tels comportements

dans une population hors clinique sont reliés à l'insatisfaction corporelle, une faible

image de soi et une faible estime de soi (Rosen et al., 1987; Patton et al., 1990).

Rapport synthèse des années 1 et 2 35

Toutes ces pratiques peuvent débuter très tôt chez les adolescents et même chez les

enfants. En période de croissance, des pratiques de contrôle du poids peuvent

s'avérer particulièrement problématiques. En effet, une restriction excessive en

calories peut entraîner des problèmes de croissance et de développement. De

même, des séquences répétées de contrôle du poids, peuvent représenter des

facteurs de risque importants dans le développement de problèmes psychologiques

et physiques (Palla & Litt, 1988).

Au niveau psychologique, Robinson (1993) rapporte une augmentation de

comportements anxieux et de dépression chez les enfants qui se situent au deux

extrémités de la courbe pondérale. L'incidence d'un statut pondéral inférieur à la

moyenne a souvent été associée à des conditions telles que l'anorexie nerveuse et à

la boulimie. Cependant un état de maigreur modéré ou extrême peut aussi être le

résultat d'autres conditions telles que des dystrophies musculaires ou d'autres

maladies d'ordre nutritionnel (Marshall, 1995).

Depuis les vingt dernières années, les résultats d'études ont permis d'identifier une

constellation de facteurs associés à la conduite alimentaire des adolescents tels : le

statut socio-économique, l'âge, le genre, la race, la localisation géographique, la

pression des pairs etc. (Neff et al., 1997; Middleman et al., 1998). D'autres auteurs

considèrent également que ces attitudes et comportements sont gouvernés par

plusieurs facteurs culturels, familiaux et sociaux. Les principaux facteurs contribuant

au développement des troubles de l'alimentation sont: la valorisation de la minceur et

de la jeunesse, la préoccupation de l'apparence, la pression médicale et sociale

contre le gras et l'obésité, les changements du rôle de la femme et l'influence des

médias (Marshall, 1995). L'étude de Ratté, Pomerleau & Lapointe (1993) a permis

d'identifier deux indices de performance associés aux troubles de l'alimentation soit :

la concentration scolaire et le niveau de scolarité des parents.

Rapport synthèse des années 1 et 2 36

L'étude de Mongeau et al. (1999, document en préparation), a permis de documenter

l'influence familiale et environnementale (influence des amis) sur l'intention de maigrir

et sur le recours effectif aux diètes. Généralement, c'est la mère qui semble plus

souvent émettre des commentaires ou agir comme incitatrice en regard du contrôle

du poids des adolescents. Cependant, l'incitatif semble avoir plus d'impact lorsqu'il

vient du père, et ce particulièrement pour les filles. L'âge serait un facteur non

négligeable de l'impact d'une incitation au contrôle du poids de la part des parents. En

effet, les garçons de moins de 15 ans dont les pères incitent directement à contrôler

leur poids, manifestent 7 fois plus le désir d'être plus mince contre 3 fois plus chez

les 15 ans et plus. Les garçons de moins de 15 ans présentent également près de 5

fois plus de risque (RR:4.61) d'avoir fait au moins une tentative de perte de poids

(durant le dernier mois) comparés à un risque presque nul (RR:1.28) chez les

garçons plus âgés. L'influence environnementale par le biais des pairs, n'apparaît

pas agir comme un facteur majeur sur le recours à la diète chez les jeunes. Cette

étude fait ressortir le rôle crucial des parents dans les attitudes et comportements

modulant la conduite alimentaire des adolescents.

1.2.4 PROGRAMMES DE PRÉVENTION EN SANTÉ

La promotion de la santé repose sur la reconnaissance de la capacité des individus à

augmenter leur contrôle individuel sur les déterminants de santé, dans le but de

l'améliorer dans son ensemble (Nutbeam, 1986). Dans cette optique, la promotion de

la santé doit être envisagée comme un ensemble de processus et d'activités et non

comme une fin en soi. Chez les jeunes, augmenter le contrôle sur les déterminants

de la santé est essentiel aux fins d'augmentation de l'autonomie, de l'indépendance

et de l'autodétermination. La promotion de la santé chez les jeunes se résume en une

action globale visant à fournir des outils et à renforcer les capacités des jeunes en

tant qu'individus (Nutbeam, 1997). Dans ce contexte, il devient alors possible de créer

Rapport synthèse des années 1 et 2 37

des conditions qui encouragent les efforts personnels des jeunes et augmentent

ainsi leurs chances de réussite dans l'atteinte des objectifs qu'ils se seront fixés.

Avant de développer le projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" nous avons

répertorié les interventions dans le domaine de la prévention des troubles de

l'alimentation et du tabac et analysé les études sur les évaluations de programmes.

Force nous a été de constater que dans le domaine de l'éducation, les programmes

de prévention des troubles de l'alimentation adoptent presque tous une approche

traditionnelle qui repose sur des présentations magistrales. Ces programmes visent

à améliorer les connaissances sur les déterminants du poids et sur les moyens

appropriés et non appropriés de contrôle du poids.

Le programme californien de prévention des troubles de l'alimentation, développé par

Killen et al. (1993), utilisait ce type d'approche chez une population de jeunes filles

âgées de 11 à 13 ans. Outre l'amélioration des connaissances sur les diètes et les

déterminants du poids, ce programme visait à améliorer l'image corporelle et

promouvoir des moyens de résistance à la pression des pairs. L'intervention se

composait de 18 leçons, présentées sous forme de diaporamas. L'analyse des effets

n'a montré aucune amélioration significative des attitudes et comportements; seule

une amélioration des connaissances chez l'ensemble des étudiants a été observée.

Par contre, chez les filles présentant un risque élevé de troubles de l'alimentation, une

faible augmentation de l'indice de masse corporelle (IMC) a été observée. Suite à ces

observations, les auteurs émirent la suggestion de cibler les personnes à risque

élevé dans la planification de programmes d'intervention (Killen et al., 1993).

L'intervention de Moreno et Thelen (1992), visait à modifier les attitudes et

comportements en matière de contrôle du poids et à promouvoir des moyens de

résistance à toute pression socioculturelle. Ce programme visait également à tester

l'hypothèse selon laquelle un professeur régulier pouvait mener une intervention

aussi efficacement qu'une personne venant de l'extérieur de l'école. L'intervention qui

s'adressait aux filles seulement, reposait sur la présentation unique d'un vidéo suivi

Rapport synthèse des années 1 et 2 38

d'une discussion sur les attitudes, les connaissances et l'intention de suivre un

régime. L'intervention était effectuée dans l'un des deux groupes à l'étude par une

inconnue de 23 ans. L'expérience a par la suite été répliquée dans l'autre groupe,

mais cette fois, avec l'aide du professeur régulier. À un mois d'intervalle, et ce, dans

les deux sous-études, des changements significativement favorables ont été

observés pour toutes les variables mesurées. Ces résultats suggèrent qu'un

programme d'intervention administré par un professeur régulier peut donner les

mêmes résultats qu'un programme administré par une personne issue de l'extérieur

du milieu. La principale limite de l'intervention, telle que stipulée par les auteurs, est

l'absence de mesure sur le maintien des changements obtenus sur une plus longue

période de temps.

Un autre programme de prévention primaire portant sur les moyens appropriés et non

appropriés de contrôle du poids et l'image corporelle a donné des résultats

intéressants. En effet, ce programme, monitoré par une nutritionniste, se basait sur

un principe social et cognitif de changements des comportements, des

connaissances et attitudes reliés à la nutrition et au contrôle du poids. L'intervention

consistait en une session de 10 cours magistraux et de discussions portant sur cette

problématique. Les auteurs ont observé après six mois entre la première intervention

et l'évaluation des effets, que les connaissances, la consommation de certains

aliments (viandes) et la pratique d'activité physique ont été significativement

améliorés. Une autre évaluation (une autre collecte de données) a été effectuée 18

mois plus tard et des résultats modérés ont été observés sur les connaissances

relatives à la nutrition, sur les comportements de compulsion alimentaire et le recours

à la diète. Les variables telles que l'estime de soi, le degré de satisfaction corporelle

et les préférences alimentaires n'ont pas été modifiées par l'intervention. Les

résultats obtenus après deux ans d'implantation, suggèrent que les changements

observés se sont maintenus puisque les résultats se sont avérés similaires à ceux

obtenus à six mois de suivi. (Neumark-Sztainer et al., 1995).

Rapport synthèse des années 1 et 2 39

L'étude de Paxton (1993) fait état des résultats d'un programme de prévention des

troubles de l'alimentation qui consistait en cinq rencontres au cours desquelles furent

effectuées des présentations magistrales et des discussions portant sur les thèmes

de l'image corporelle, les déterminants du poids et les méthodes appropriées et non

appropriées de contrôle du poids etc. Les attitudes et les comportements

alimentaires furent mesurés à trois reprises chez le groupe expérimental et chez un

groupe témoin. Les résultats observés sont demeurés constants tout au long du suivi,

n'indiquant aucun effet attribuable au programme. Les auteurs émettent plusieurs

hypothèses afin d'expliquer l'absence d'effets positifs, soit: une faible taille

d'échantillon, un problème avec les questionnaires auto-administrés et l'insuffisance

d'intensité de ce type d'intervention.

Depuis la mise en oeuvre de notre programme, une autre étude a été publiée. Menée

par une équipe de l'Université Stanford auprès d'une population collégiale, ce

programme de prévention a donné des résultats négatifs. En effet, après 12

semaines de suivi, les étudiantes ayant participé au programme ont présenté plus de

symptômes de troubles de l'alimentation que celles qui n'y ont pas participé. Ce

programme reposait sur une session de 90 minutes de témoignages par les pairs,

sur des histoires de troubles de l'alimentation: les étudiantes en question, avaient

souffert de boulimie ou d'anorexie, et plusieurs d'entre elles n'étaient pas entièrement

remises de cette maladie. En terme de prévention primaire, cette intervention fut un

échec. En ce qui a trait à la prévention secondaire, seulement trois étudiantes ont

consulté des professionnels pour des problèmes de comportements alimentaires.

Ce qui, selon les auteurs, n'est pas suffisant pour considérer l'intervention comme un

succès de prévention secondaire. Les auteurs ont attribué cet échec au fait d'avoir eu

comme objectif, à la fois la prévention primaire et secondaire. Les messages relatifs

à ces deux niveaux de prévention, sont trop différents pour être compatibles. Les

auteurs pensent que le fait de donner de l'information sur la prévalence de ces

comportements, favorise l'idée que ces conduites alimentaires sont très répandues et

donc, normales (Mann et al., 1997).

Rapport synthèse des années 1 et 2 40

Concernant les programmes antitabac, il appert que les études expérimentales sur

des modèles psychosociaux positifs ont donné des résultats encourageants. Moins

de jeunes ont commencé à fumer, lorsqu'exposés à ces programmes. Se basant sur

ces résultats, des guides scolaires de prévention ont été développés (Glynn,1989).

Ces guides à l'intention des professeurs, visaient une démarche s'échelonnant sur

plusieurs années. La communauté était aussi interpellée. Finalement, ces guides

d'intervention n'ont produit que peu d'effets. Les raisons évoquées sont l'absence de

conditions minimales de succès soit un manque d'intensité de l'intervention et de

suivi tout au long de l'année scolaire, ainsi que l'absence d'actions visant les

communautés et les médias (Nutbeam, 1997).

Les comportements et les attitudes des jeunes sont tributaires des modèles et des

valeurs véhiculés dans la société. C'est pourquoi les interventions en promotion de la

santé reposent sur un modèle d'intervention plus large. À cet égard la charte d'Ottawa

pour la promotion de la santé, identifie plusieurs stratégies d'intervention, basées sur

deux principes globaux, soit :

• l'augmentation d'une littérature en santé, accessible aux individus et le

développement de la prise en charge de la santé personnelle;

• la création d'un environnement de support en ce sens (WHO, 1986).

Moreno & Thelen (1992) pour leur part, émettent plusieurs suggestions en vue

d'améliorer les chances de succès des programmes scolaires d'intervention, soient :

• maintenir une durée de suivi assez longue afin d'évaluer le maintien de tout

changement observé, à travers le temps. Selon ces auteurs, l'intensité du

programme en général et des sessions d'intervention devrait être amplifiée afin

d'assurer que ce qui aura été acquis par l'intervention puisse se maintenir et

devenir normatif chez les adolescents;

Rapport synthèse des années 1 et 2 41

• cibler les jeunes adolescents chez qui, les attitudes et comportements sont moins

acquis, donc ce groupe cible serait plus malléable au changement;

• utiliser les pairs lors de discussions de groupes, ce qui avait donné de bon

résultats lors des programmes antitabac;

• mieux documenter à la fois Vintention de suivre une diète, qui souvent se

transforme en contrôle du poids effectif, et l'influence familiale sur les attitudes et

comportements en matière d'alimentation.

Piran (1993) recommande que les programmes de prévention des troubles de

l'alimentation devraient:

• viser à changer le milieu;

• viser davantage les adultes;

• inclure une stratégie fondée sur l'appui des pairs;

• viser le court terme;

• proposer la vitalité;

• offrir des ressources suffisantes pour un période assez longue.

Nutbeam (1997), pour sa part, suggère pour les projets d'intervention, les conditions

minimales de succès suivantes:

• de l'éducation en classe afin de fournir l'information aux jeunes en matière de

santé. Aussi, d'aider les jeunes à développer des outils personnels qui leur

permettront de faire un usage optimal de cette information;

• la création d'un environnement sécuritaire (gymnase, piscine) qui offre aux

étudiants l'opportunité de maintenir une bonne santé physique;

• une participation active des étudiants et enseignants dans l'adoption d'attitudes et

de comportements sains en matière de santé à l'école;

• une implication active des parents et de la communauté dans la vie de l'école;

Rapport synthèse des années 1 et 2 42

• un accès facilité aux services de santé tant physique que mental pour les

étudiants.

À la lumière de la revue de littérature sur les programmes de prévention des troubles

de l'alimentation, il apparaît évident que l'approche utilisée par l'ensemble des

auteurs se limite à une seule stratégie : des présentations en classe visant à

améliorer les connaissances sur les déterminants du poids et sur les méthodes

appropriées et inappropriées de contrôle du poids. Certains programmes visaient

l'amélioration de l'image corporelle et offraient des moyens de résistance à la

pression des pairs. Les effets mesurés par les auteurs sont minimes et font mention

pour la plupart, de l'amélioration des connaissances sur les déterminants du poids et

sur les diètes. En outre, aucune intervention n'a été soutenue sur une période de

temps assez longue pour mesurer le maintien des changements acquis. Les

recommandations des auteurs suite à ces expérimentations suggèrent de viser le

long terme et sont pour la plupart orientées vers une approche multi-cible, multi-

stratégique qui a par ailleurs fait ses preuves dans les programmes antitabac.

L'élaboration de la stratégie d'intervention du projet "Bien dans sa tête, bien dans sa

peau" tient compte du peu d'amélioration sur les attitudes et comportements obtenus

dans les autres programmes ainsi que des recommandations émises par les

différents auteurs.

Rapport synthèse des années 1 et 2 4 3

1.3 CADRE THÉORIQUE

La revue de littérature concernant les programmes d'intervention en santé met en

lumière la difficulté à aborder cette problématique. Les lacunes soulevées par les

auteurs pour expliquer le peu d'effets observés, sont autant d'éléments ayant servi à

l'élaboration de la stratégie de l'intervention. L'approche choisie par le Collectif action

alternative en obésité (CAAO) pour le projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau",

s'inspire d'une démarche en quatre étapes, proposée par Sussman (1992) pour le

développement des projets scolaires. Plus spécifiquement, le modèle utilisé s'appuie

sur un cadre d'action pratique proposé par "l'Association canadienne pour l'éducation

à la santé" (Ministère de l'approvisionnement et des services Canada et l'Association

canadienne pour l'éducation à la santé, 1993). Ce cadre théorique est basé sur une

approche écologique qui intègre quatre composantes principales, soient:

• l'éducation pour la santé;

• les services de soutien pour les élèves et leur famille;

• l'appui social de la part des familles, des pairs, du personnel de l'école, des

politiques publiques et de la communauté;

• un environnement physique sain à l'école comme dans la communauté.

Ce cadre théorique permet de construire une intervention globale qui intègre les

différents déterminants de la santé en tenant compte de l'ensemble des facteurs

pouvant contribuer au bien-être psychologique, social, culturel et physique des

jeunes. Ces quatre composantes se définissent de la façon suivante :

Rapport synthèse des années 1 et 2 44

• l'éducation pour la santé permet aux élèves d'augmenter leurs connaissances,

d'apprendre à structurer les faits, de développer de nouvelles attitudes et opinions,

de pratiquer de nouvelles compétences et d'adopter de nouveaux comportements;

• les services de soutien sont constitués par la gamme de services offerts à l'école

ou dans la communauté et qui permettent de répondre aux besoins des jeunes et

de leur famille. Parmi les services qui touchent plus particulièrement notre

problématique, il y a notamment les services psychosociaux et ceux de l'infirmière

offerts à l'école ou à la clinique jeunesse du CLSC et les services courants du

CLSC;

• l'appui social offre des modèles sains et positifs au sein du personnel de l'école,

dans les familles et les communautés, l'appui par les pairs et les tuteurs, des

programmes où l'adulte peut servir de guide à l'adolescent, un climat scolaire

positif etc.;

• l'environnement physique fait référence surtout aux services alimentaires et à

l'accessibilité à des installations pour la pratique de l'activité physique.

Le projet "S/en dans sa tête, bien dans sa peau" est donc un projet de promotion

d'une image corporelle saine, conçu pour favoriser chez les adolescentes et les

adolescents, ainsi que chez les adultes, l'acquisition d'attitudes positives et de

comportements sains, concernant le corps, le poids, l'alimentation et l'activité

physique. Il vise également à améliorer la perception de l'image corporelle, l'estime

de soi et promouvoir le respect des autres personnes quel que soit leur format

corporel.

Afin d'obtenir des résultats concrets et optimaux, il apparaît évident qu'une telle action

de promotion de la santé doit être suffisamment longue et intensive pour agir sur les

capacités des individus à se prendre en main, pour changer les normes et les

mentalité en visant une transition intergénérationnelle.

Rapport synthèse des années 1 et 2 45

1.4 LES OBJECTIFS DU PROJET "BIEN DANS SA TÊTE,

BIEN DANS SA PEAU"

Les objectifs du projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" sont multiples et

visent l'ensemble de la population du milieu scolaire et de la communauté où a lieu

l'intervention. Les principaux objectifs sont:

Pour les jeunes

• acquérir des connaissances sur les méthodes appropriées et non appropriées de

contrôler leur poids;

• modifier les croyances sur les déterminants du poids et de la physionomie;

• prendre conscience des modèles corporels véhiculés dans les médias;

• améliorer leur estime de soi et la perception de leur image corporelle;

• développer des habiletés de résistance à la pression des pairs.

Pour les adultes

• acquérir des connaissances sur les méthodes appropriées et non appropriées de

contrôler leur poids;

• modifier les croyances sur les déterminants du poids et de la physionomie;

• prendre conscience des modèles corporels véhiculés dans les médias;

• prendre conscience de leur rôle comme modèles auprès des jeunes;

• développer des habiletés de soutien auprès des jeunes.

Rapport synthèse des années 1 et 2 46

Au niveau de l'implantation du projet, les objectifs spécifiques sont:

• l'appropriation des valeurs intrinsèques au projet par le personnel, en tant que

modèle auprès des jeunes de l'école;

• l'implication des enseignants à intégrer la problématique à leur enseignement;

• la mobilisation du personne) et du milieu à organiser et à participer à des activités

favorisant l'intégration des valeurs, par rapport à l'image corporelle et du respect de

soi et des autres.

Rapport synthèse des années 1 et 2 47

1.5 MÉTHODES D'INTERVENTION

1.5.1 L'AN 1

Les méthodes utilisées pour rejoindre les jeunes sont multiples et l'ensemble des

activités et animations ont été effectuées par l'entremise de l'intervenante avec l'aide

de certains enseignants. L'intervenante travaillait à raison de un jour et demi par

semaine. Lors de l'an 1, elle a organisé 28 stands portant sur différents thèmes qui

sont en liens avec la problématique (voir annexe II pour la liste des sujets abordés).

Ces stands avaient pour but de faire réfléchir et réagir sur l'image corporelle et

l'estime de soi, les préjugés, l'impact des diètes sur la santé physique, le rôle des

médias etc. Les méthodes utilisées lors de ces stands, étaient pour la plupart de

nature interactive, visuelle et dynamique. L'intervenante présentait les activités sous

forme de jeux, de sondages, de photos etc. Par exemple, le jeu des miroirs

déformants a été utilisé et semble avoir été très apprécié par l'ensemble des

participants (les élèves et les professeurs). Dans ce jeu, les individus sont invités à

se regarder dans un miroir grossissant, puis dans un miroir amincissant, et enfin,

dans un miroir normal. Ce jeu amène à réfléchir sur l'image corporelle que se font les

gens d'eux-mêmes (voir annexe III, album de photos).

Des mascottes ont aussi été inventées à l'intention du projet. Il s'agit de deux

personnages de bande dessinée nommés Grosso et Modo, l'un rond et l'autre mince.

Rapport synthèse des années 1 et 2 51

Ces personnages sont représentés sur les panneaux constituant le stand ainsi que

dans les bandes dessinées (voir annexe VIII ).

En plus de l'organisation et de l'animation des stands, deux rencontres en classe ont

été effectuées auprès des élèves de niveau secondaire 1, dans les cours de FPS ce

qui donnait également la possibilité d'avoir une clientèle captive contrairement aux

stands et autres activités. Il a été convenu d'intervenir auprès de ces élèves

particulièrement, car la préoccupation par rapport au poids, débute vers cet âge. De

cette façon, l'on pouvait s'assurer d'une intensité plus grande et surtout de les

atteindre tous. Les activités de la première rencontre étaient basées sur des travaux

d'équipe, des discussions et des débats sur des questions d'actualité en lien avec le

sujet, tels que les modèles de beauté, des stéréotypes au niveau de l'apparence etc.

Au cours de la deuxième rencontre, un vidéo humoristique traitant de l'influence des

médias sur l'image corporelle fut présenté. La deuxième activité consistait en un

sondage portant sur le thème de l'image corporelle. Les élèves étaient amenés à

répondre individuellement sur leur propre perception corporelle. La troisième activité

s'effectuait en équipe et consistait en une analyse de cas. Les élèves devaient

analyser une situation fictive portant sur le thème des préjugés envers l'obésité, à

laquelle le héros (un adolescent quelconque), était confronté. Les participants

devaient discuter en groupe et trouver des solutions à la situation en question. Enfin,

le cours se terminait par une réflexion sur l'estime de soi.

Des activités spéciales, au nombre de cinq, ont eut lieu au cours de la première

année, soit :

• un défilé de mode qui visait à démystifier les croyances et les préjugés face à

l'apparence, dans lequel des mannequins avaient des formats corporels variés a

été organisé;

• une conférence fut organisée sur l'heure du dîner au cours de laquelle le comédien

Martin Larocque a témoigné de son expérience personnelle. Lors de son entretien

Rapport synthèse des années 1 et 2 49

avec les élèves, il a parlé des problèmes professionnels, personnels et

relationnels que pouvait rencontrer une personne de forte taille;

• un concours d'écriture dont le sujet portait sur les préjugés et la diversité des

formats corporels;

• un concours d'affiche dont le sujet portait sur les préjugés et la diversité des

formats corporels;

• une courte présentation sur le projet et la remise des prix aux gagnants des

concours, lors du Gala Méritas à la fin de l'année.

L'intervenante a également rencontré les membres du comité de parents. Elle leur a

fait une courte présentation d'une demi-heure sur le projet. Elle leur a présenté les

activités prévues et les a sollicités pour collaborer à l'organisation des activités

spéciales. Cependant, ces personnes étant déjà impliquées au comité de parents

n'étaient pas nécessairement intéressées à participer au projet. Par contre, certaines

d'entre elles ont aidé l'intervenante à trouver des commanditaires dans la région pour

le financement des prix remis lors des concours.

Lors de la première soirée de remise des bulletins, un stand a été organisé, et 150

parents d'élèves s'y sont présentés et ont pu ainsi obtenir de l'information sur le

projet. Deux dépliants ont également été conçus à leur intention (voir annexe VIII). Le

premier traitait de la préoccupation de l'image corporelle, du poids, des

comportements alimentaires des adolescents, ainsi que de l'influence des parents

sur leurs enfants en plus de la description du projet scolaire. Le deuxième dépliant

était axé sur l'effet des régimes, le poids-santé, les formats corporels et les préjugés

par rapport au poids et à l'apparence. Ces dépliants ont été envoyés aux parents des

élèves via les bulletins scolaires en décembre 1996 et en mars 1997.

Au départ, deux journées et demi de formation étaient prévues à l'intention des

membres du personnel de l'école. Cette formation devait servir à sensibiliser le

personnel de l'école à la problématique abordée par le projet. Finalement, une seule

Rapport synthèse des années 1 et 2 50

rencontre très informelle a eu lieu avant l'entrée du projet, entre l'intervenante et

quelques membres du personnel. Lors de cette rencontre l'intervenante les a

informés des grandes lignes du projet. Par la suite, vers la fin de l'année lors d'une

journée pédagogique, une quinzaine de minutes furent allouées aux promotrices du

projet pour rencontrer l'ensemble des enseignants. Lors de cette rencontre

l'intervenante a présenté les résultats préliminaires des questionnaires remplis par

les élèves en début d'année. Le non-respect de cette formation est attribuable au

manque de disponibilité du milieu scolaire.

Finalement, la problématique abordée par le projet a permis à quelques élèves

présentant des symptômes de troubles de l'alimentation, de se manifester. Des

rencontres individuelles ont donc été effectuées par l'intervenante. Sept adolescentes

de niveau secondaire IV et V, l'ont consultée pour un total de 24 rencontres

individuelles. Deux autres jeunes filles sont venues rencontrer l'intervenante pour

obtenir des conseils afin d'aider leurs amies au prise avec des problèmes d'anorexie

et de boulimie. À la fin des classes, deux adolescentes ont été référées au CLSC

Lamater de Terrebonne.

1.5.2 L'AN 2

La deuxième année du projet a débuté en janvier 1998 seulement (dû à des

problèmes organisationnels et financiers). Une nouvelle intervenante a été engagée,

en remplacement de celle de l'année précédente. Bien que cette nouvelle venue se

soit rapidement familiarisée avec le milieu, les contacts déjà établis avec les

professeurs et les élèves par l'intervenante de la première année, ont dû être recréés

en quelque sorte. Par contre, l'intervenante a su attirer d'autres personnes (adultes et

élèves) qui se sont montrées intéressées à la problématique du projet, et qui

finalement, ont participé à plusieurs niveaux.

Rapport synthèse des années 1 et 2 5 1

Les stands ont été maintenus afin d'assurer une continuité. Cependant, puisqu'il

s'agit davantage d'un moyen de sensibilisation, la fréquence a été réduite à six. Les

différents thèmes abordés ont été :

• l'Halloween;

• l'alimentation aphrodisiaque;

• le végétarisme;

• le déjeuner;

• l'activité physique;

• le tabagisme et l'image corporelle.

Les trois premiers thèmes ont été exploités afin de créer des liens entre la nourriture

et le plaisir de manger. Le thème du déjeuner consistait à montrer que les choix sont

sans limites pour bien performer en avant-midi. Le thème de l'activité physique

inspirait le plaisir de s'activer sans discrimination de sexe, d'âge, de format corporel

ou de forme physique. Enfin, le stand sur le tabagisme tentait de démystifier la

relation entre le tabac et la minceur et le rôle de la publicité.

L'intervenante est de nouveau intervenue à l'intérieur du curriculum et cette fois-ci, elle

a rencontré les élèves de secondaire III dans les cours de FPS. Elle a par exemple,

présenté à l'aide d'image et de photos, les astuces de retouchages utilisées pour

créer des effets spéciaux dans les publicités. Elle a aussi abordé le thème de l'image

corporelle en expliquant les risques des diètes et d'une trop grande minceur sur la

santé.

Les activités spéciales telles le défilé de mode, le concours d'affiche et la cérémonie

de remise des prix ont été repris dë la même manière que l'année précédente. Au

cours de cette deuxième année, les professeurs de français et d'éducation physique

ont été plus directement sollicités et ont manifesté une grande ouverture envers le

Rapport synthèse des années 1 et 2 52

projet. C'est avec leur aide que l'intervenante a pu organiser une activité spéciale soit

un midi plein-air. Le concours d'écriture quant à lui, a été intégré à l'intérieur du

curriculum des cours de français. La conférence avec Martin Larocque a été

reconduite mais à l'intérieur des cours de FPS en secondaire V sur le thème de la

séduction.

Un dîner-causerie à l'intention du personnel enseignant, a été organisé sur l'heure du

midi. Ce dîner-causerie animé par l'intervenante, avait pour thème la méthode

Montignac. On y a discuté des bons et mauvais côtés de cette méthode de contrôle du

poids.

Au cours de la deuxième année, les parents ont été peu rejoints. Toutefois, une

conférence s'adressant aux adultes de la communauté a eu lieu au début du mois de

mai, au cours de laquelle Mme Lyne Mongeau, instigatrice et coordinatrice du projet, a

abordé le thème de la préoccupation du contrôle du poids chez les adolescents(es) et

de ce que les parents peuvent faire pour aider leurs jeunes.

Rapport synthèse des années 1 et 2 53

. CHAPITRE II J £

2.1ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION ; ^ J V • ' • • - < " r . v • • . • • . . . • • "" u ' •• . - v '•••>• ^ "i ii:- '•*/••••«•, • • • - ^ :-• • * — • • , t. ; > ^ • ; • — • -jj

STi^l^ÉTH^ËS D'É DE LIMPLANTÀTTON T ^ F l v •- - -. • . " ' V- v — r -y—

A L'An 1

Afin de mieux comprendre l'ensemble des éléments qui ont contribué à la mise en

place du projet, une évaluation de l'implantation de l'an 1 a été réalisée. Elle repose

sur l'analyse du journal de bord de l'intervenante, des groupes de discussion et des

entrevues individuelles (le personnel et la coordonnatrice du projet), le tout constituant

prés de 400 pages de données qualitatives. Le personnel en question représente

ceux et celles qui ont participé, de près ou de loin, depuis le tout début du projet

jusqu'à la fin de la première année d'intervention (juin 1997).

Rapport synthèse des années 1 et 2 54

La méthodologie employée repose sur une grille de codification dont l'unité d'analyse

est le paragraphe. Chaque paragraphe codé a été saisi sur support informatique

(Microsoft Word). Par la suite, les paragraphes ont été triés selon les mêmes codes

après une mise en commun des entrevues et des groupes de discussion. Cette

opération s'est déroulée en deux étapes afin de différencier les propos des élèves de

ceux des membres du personnel.

Le principal objectif de cette analyse est de "dégager l'écart entre les activités prévues

et celles réalisées et les explications potentielles en fonction de la position des

acteurs principaux du projet : les jeunes, les adultes et les intervenants." (Arbour,

1998a).

B L'An 2

Le corpus de données qualitatives soumis à l'analyse de l'an 2 se compose de:

• vingt et un verbatims d'entrevues individuelles réalisées auprès d'adultes et

d'élèves de l'école Le Prélude;

• deux journaux de bord (celui de l'intervenante et de l'agente de mobilisation);

• quatre procès-verbaux de réunions de coordination;

• du procès-verbal de la réunion des partenaires qui relate le bilan de l'année;

• d'un rapport partiel ainsi que d'un rapport final présentés à Santé Canada.

Des 21 entrevues individuelles, 6 ont été réalisées auprès de jeunes de secondaire

111, 6 auprès d'élèves de secondaire Vet 9 auprès du personnel enseignant et non-

enseignant en juin 1998 (Arbour, 1998b). La procédure utilisée est similaire à celle

décrite pour l'analyse qualitative de l'an 1 (mentionnée précédemment). Comparé à

l'an 1, le nombre de questions de recherche a augmenté.

Rapport synthèse des années 1 et 2 55

En plus de dégager les écarts entre les activités prévues et celles réalisées,

l'évaluation de l'implantation de l'an 2 visait à analyser:

• le degré d'appropriation des valeurs intrinsèques au projet par le personnel, en tant

que modèle auprès des jeunes de l'école;

• l'implication des enseignants à intégrer la problématique dans leur enseignement;

• la mobilisation du personnel et du milieu à organiser et à participer à des activités

favorisant l'intégration des valeurs véhiculées par le projet;

• identifier les facteurs facilitants et non facilitants à l'implantation du projet (Arbour,

1998b).

2.1.2 RÉSULTATS DE L'ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION

A L'An 1

• Facteurs facilitants et non facilitants

Comme pour tout projet scolaire la réussite est tributaire de la participation du milieu

scolaire. Au départ, l'institution même, soit l'école le Prélude, a manifesté une grande

ouverture suite à la présentation du projet par le CAAO. Il fut alors convenu d'intégrer

une partie de la problématique au volet santé des cours FPS en secondaire I et de

réaliser des stands pour l'ensemble des élèves de l'école. Au niveau de l'implication,

il s'avère que près du tiers du personnel aurait participé au projet, et ce, à divers

degrés.

Rapport synthèse des années 1 et 2 56

Néanmoins, certains facteurs ont tout de même limité la participation des

enseignants soit principalement :

• l'essoufflement, en effet, la participation au projet a été perçue comme une tâche

supplémentaire pour certains. D'autres avouent avoir eu à faire un choix quant à

l'activité dans laquelle ils voulaient s'impliquer et le projet "Bien dans sa tête, bien

dans sa peau" n'est pas le seul projet dans l'école. De plus, le fait que plusieurs

professeurs soient en fin de carrière, peut expliquer en partie le manque de

motivation.

• Le manque de temps, puisque la plupart des activités se sont déroulées sur les

heures de dîner et que plusieurs enseignants vont dîner à la maison, se reposent

dans la salle des professeurs ou font d'autres activités (récupération, activité

sportive pour les jeunes etc.), certains n'ont donc pu s'impliquer.

• L'intérêt personnel et la disponibilité, il semble que les personnes les plus

disponibles et ouvertes au projet ont été les nouveaux venus, soit les contractuelles

et ceux à temps partiel. L'attrait du nouveau et l'émerveillement ont agit comme

moteur en ce qui a trait à la participation. D'autres encore, ne voyaient pas la

pertinence pour eux d'aborder cette problématique.

En ce qui a trait à la formation du personnel il semble que ce qui avait été entendu au

départ (deux journées et demi de formation), n'ont pas eu lieu faute de disponibilité de

la part du milieu scolaire. Seul une quinzaine de minutes fut allouée à l'intervenante

au mois de mars pour communiquer les grandes lignes du projet et les résultats

préliminaires des questionnaires. Il apparaît que ce facteur a eu un impact négatif

important sur l'ensemble de l'implantation du projet. En effet, le manque de

communication entre les promoteurs du projet et les membres du personnel de

l'école a engendré une certaine ambiguïté quant aux rôles de chacun dans

l'implication au projet. S'ajoutant à cela de nombreuses sollicitations antérieures pour

Rapport synthèse des années 1 et 2 57

la mise en place de projets dont certains avaient laissé un certain goût amer aux

membres du personnel faute de continuité.

• Nécessité et continuité du projet

Malgré les limites mentionnées, à la fin de la première année du projet, certains

professeurs ont avoué avoir été surpris de constater à quel point les jeunes étaient

préoccupés par l'image corporelle et l'obsession de la minceur. Le projet leur a donné

des outils pour aborder ce thème. Les stands semblent avoir été perçus comme un

véhicule d'information dynamique retenant l'attention des jeunes. Les stands étaient

selon eux, très achalandés et plusieurs professeurs, surveillantes, concierges et les

membres de la direction s'y sont rendus. Donc, il apparaît que tout le milieu scolaire

ait été sensibilisé.

Le projet a été perçu par certains comme une démarche préventive des troubles de

l'alimentation chez les adolescents. En conséquence, il a été suggéré d'offrir la

possibilité aux jeunes qui en ont besoin, d'être orientés vers des services

professionnels appropriés. Cette préoccupation à été prise en compte par la

nutritionniste de la santé publique.

La problématique traitée par le projet, qui s'est bien insérée dans l'école, est

également perçue comme étant un bon complément et un enrichissement aux cours

de FPS. Certains enseignants ont aussi suggéré que les thématiques abordées par

le projet puissent être intégrées dans les cours d'éducation physique pour lesquels

ils contribueraient également à enrichir le contenu.

Une des suggestions pour l'amélioration de la qualité de l'intervention, serait

l'implication des élèves à prendre part plus activement dans l'organisation des

activités. Les jeunes ne doivent pas agir seulement comme spectateurs ou

participants ponctuels du projet mais bien comme des acteurs de l'intervention. Les

professeurs sont convaincus que les élèves ont le sens des responsabilités et

Rapport synthèse des années 1 et 2 58

beaucoup de potentiel et qu'ils seraient sûrement heureux d'apporter leur contribution

au projet. Les enseignants sont d'avis que l'impact dans le milieu et chez les jeunes,

en serait d'autant plus grand à long terme.

Les membres du comité aviseur, tout comme l'ensemble des personnes interrogées,

considère que le projet a sa raison d'être et mérite d'être poursuivi. Ne pas le

reconduire reviendrait à perdre les acquis d'une année. Cependant sa viabilité

dépend de l'implication du milieu à plusieurs niveaux. Il a été recommandé d'ailleurs

que ceux qui ont manifesté de l'intérêt pour le projet lors de la première année,

s'impliquent personnellement comme leader. En ce qui concerne la prise en charge

du projet, les avis sont partagés. Certains enseignants considèrent que le leadership

devrait être assuré par une personne de l'extérieur de l'école, d'autres au contraire

pensent que les enseignants peuvent être aussj qualifiés que d'autres

professionnels pour aborder cette problématique. Cependant, toutes les personnes

interrogées sont unanimes à penser que la présence de l'intervenante est essentielle

à l'atteinte des objectifs du projet.

Toutes ces personnes se disent disposées à entreprendre des démarches à

plusieurs niveaux pour la continuité du projet se situent à plusieurs niveaux soit :

"...l'élaboration du contenu, de l'animation auprès des jeunes, de la circulation de

l'information ainsi que de l'utilisation des ressources adéquates pour la bonne

marche du projet." ( Arbour, 1998a).

• Principales recommandations suite à l'analyse qualitative de l'an 1

Les principales recommandations suite à l'analyse de l'an 1 se situent à plusieurs

niveaux. Cependant, toute cette information a été disponible à la fin de la deuxième

année et n'a pu être mise à contribution au moment opportun.

Tout d'abord, il apparaît que le manque de temps pour la présentation du projet a eu

une forte influence sur le degré d'implication de certains membres du personnel et ce,

Rapport synthèse des années 1 et 2 59

tout au long de l'année scolaire. Bon nombre d'entre eux voyaient le projet comme

étant celui de l'intervenante, et par le fait même ne se l'ont pas approprié. L'objectif

d'une prise de conscience de leur rôle de modèle auprès des élèves n'a donc pas été

entièrement atteint.

Puisque plusieurs adultes n'ont pas été eux-mêmes sensibilisés à la problématique

de l'image corporelle et l'estime de soi, il devenait difficile pour eux d'aborder cette

dimension du projet. Cette situation pourrait être en partie responsable du sentiment

d'insécurité et du manque d'intérêt identifiés dans l'analyse qualitative. Il est donc

essentiel que la direction de l'école soit plus sensibilisée à l'importance de former

l'ensemble du personnel, tel que prévu par les responsables du projet. La direction

devrait également solliciter directement et plus activement les professeurs à se tenir

au courant des activités reliées au projet et à motiver les élèves à se rendre aux

stands. Mieux informés, les enseignants pourraient aussi intégrer plus facilement les

différents thèmes abordés par le projet à leur propre enseignement.

Une intégration plus grande de l'intervenante au milieu est également souhaitable. En

effet, si l'intervenante aurait disposé d'un nombre suffisant d'heures, elle aurait acquis

une meilleure connaissance du milieu scolaire. Elle aurait été alors perçue par les

professeurs comme faisant partie intégrante du milieu scolaire, ce qui aurait favorisé

les échanges et amélioré la diffusion de l'information.

Il apparaît aussi évident que la communication demeure une valeur sûre pour la

réussite du projet. Plusieurs approches devraient être envisagées comme par

exemple: multiplier les messages par intercom, utiliser les pigeonniers pour les

messages et mémos, faire de la sollicitation de personne à personne etc..

Dans le même créneau, il semblerait que ceux qui ont été les plus souvent interpellés

par l'intervenante sont les professeurs de FPS. Ces derniers ayant été plus ciblés au

départ, ont donc manifesté une plus grande implication. Ce phénomène aurait

probablement créé une certaine ambiguïté puisque l'ensemble des professeurs n'ont

Rapport synthèse des années I et 2 60

pas été approché d'une manière uniforme. Si cette hypothèse s'avère juste, certaines

personnes ont pu se sentir exclues ou non concernées par le projet. Dans ce cas, le

manque d'intérêt ou de temps ne serait alors pas un facteur déterminant sur le

manque de participation. Sur cette piste, il a été suggéré de prendre une approche

vigilante afin de permettre de meilleures chances d'appropriation du projet par le

milieu scolaire.

L'emplacement du stand devrait également être changé et ce dernjer devrait aussi

être agrandi pour permettre une plus grande accessibilité et une meilleure visibilité.

En effet, selon les élèves, ce n'était vraiment pas la bonne place (à côté des micro-

ondes), surtout lorsque l'intervenante faisait de l'animation sur l'heure du midi. Tout le

monde se bousculait et certaines personnes ne pouvaient alors pas comprendre les

propos de l'intervenante. Il est également recommandé que le stand contienne un

plus grand nombre d'affiches et présente une plus grande quantité d'information.

La participation aux activités des stands a été plus grande chez les étudiants plus

âgés (secondaire III, IV et V). Aussi, il a attiré plus de filles que de garçons. Ceci serait

attribuable au fait que la mode, la pression exercée par les médias et l'image

corporelle préoccupent d'avantage les adolescentes plus âgées, leur physique

s'apparentant d'avantage à celui des jeunes femmes. Les préjugés tels que la

"préoccupation de l'image corporelle est une problématique féminine" et "ceux qui s'y

intéressent sont mal dans leur peau", ajoutés à la crainte d'être vu au stand, bien que

présents chez les deux sexes, étaient peut-être plus importants chez les garçons. À ce

chapitre, il reste beaucoup de travail de sensibilisation et de démystification des

tabous à faire.

Rapport synthèse des années I et 2 61

B L'An 2

• Facteurs facilitants et non facilitants

Au terme de l'an 2, l'évaluation de l'implantation a été effectuée à nouveau. Il est à

noter que la méthodologie utilisée fut sensiblement la même que pour l'année

précédente, bien que les groupes de discussion auprès des élèves aient été

remplacés par des entrevues individuelles.

Les principaux facteurs non facilitants à l'implantation lors de l'an 2 sont:

• le changement d'intervenante et l'arrivée tardive de cette dernière par rapport à

l'année précédente;

• le roulement du personnel qui change à chaque année;

• le manque de collaboration avec le service alimentaire.

Il est également suggéré d'intégrer les activités au curriculum au lieu de miser sur le

volontariat.

Les facteurs facilitants ont été:

• l'intégration des concours d'écriture dans les cours de français;

• la sollicitation des professeurs par l'intervenante à s'impliquer dans l'organisation

des activités;

• les commandites en prix ou en produits qui ont stimulé l'intérêt des élèves;

• la planification des activités;

• la publicité;

Rapport synthèse des années I et 2 62

• l'animation des stands.

• Participation aux différentes activités

Lors des entrevues, les personnes étaient appelées à donner leur appréciation des

activités qui ont eu lieu lors de l'an 2. Les adultes nommaient d'emblée les activités,

mais pour leur part, les élèves présentaient des difficultés à énumérer les activités du

projet. L'intervieweuse a donc nommé les activités une après l'autre. La majorité des

élèves s'est alors souvenue de la plupart des activités.

Les activités considérées les plus populaires autant par les adultes que par les

élèves ont été:

• l'activité de plein air car ce moment s'est avéré privilégié pour échanger entre

professeurs et élèves;

• le stand sur les produits végétariens qui a permis à plusieurs élèves d'apprécier de

nouveaux mets et de se mériter des prix de présence;

• le défilé de mode, qui a fait beaucoup parler, en plus de faire réfléchir sur la

diversité des formats corporelles.

Au niveau de l'évaluation de la participation aux activités, les opinions sont partagées.

Certains évaluent la proportion des jeunes rejoints par le projet à 10%, d'autres de un

tiers à la moitié et une personne évalue la proportion des participants à 90%.

Selon les adultes, bien que plusieurs se sentent concernés par la problématique

pour eux-mêmes ou pour les jeunes, il semble évident que les professeurs de FPS,

d'éducation physique et de français ont été plus sensibilisés. En fait on estime à 25%

le nombre d'adultes dans l'école qui ont été sensibles au projet (Arbour, 1998b).

Rapport synthèse des années I et 2 63

• Principales recommandations de l'analyse qualitative de l'an 2

Afin d'assurer plus de stabilité et un meilleur suivi, l'importance de garder la même

intervenante d'une année à l'autre a été soulevée. Cette dernière devrait aussi

disposer d'un local où les jeunes pourraient la consulter. Il faudrait également

continuer à former le personnel et cette initiative devrait être appuyée par

l'administration de l'école.

Au niveau des activités, il serait souhaitable d'aborder d'autres thèmes lors des

stands pour ne pas perdre l'intérêt des jeunes qui sont à l'école pour une période de

cinq ans.

Les activités en FPS et les activités spéciales comme le défilé de mode, les

dégustations, les témoignages (Martin Larocque) ainsi que l'activité de plein air

devraient être reconduites.

Les recommandations au niveau de la communication interne, vont dans le même

sens que l'année précédente soit : une meilleure diffusion du projet, une utilisation

plus grande des pigeonniers etc. Quant à la visibilité il serait important d'accorder

plus de temps lors de la remise des prix au Gala Méritas, obtenir une participation au

Festival de la santé, écrire des articles et des résumés dans les médias régionaux.

Toutes ces stratégies permettraient en même temps de rejoindre les parents. En

général, les difficultés à rejoindre ces derniers ont toujours été grandes depuis le

début du projet. Il serait donc nécessaire de diversifier les moyens afin de les

sensibiliser aux formats corporels variés.

Rapport synthèse des années I et 2 64

2.1.3 DISCUSSION

À la lumière de l'évaluation de l'implantation, on constate que les gens sont, dans

l'ensemble, "élogieux" envers le projet. Tous s'entendent pour souligner l'aspect

novateur de l'intervention et admettent que le besoin dans le milieu était bel et bien

réel. Les membres du personnel disent avoir été sensibilisés aux problèmes d'image

corporelle des jeunes et certains se sont montrés surpris de découvrir la présence

d'anorexiques ou de boulimiques parmi les jeunes qu'ils croyaient pourtant bien

connaître.

Cependant le projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peaun a une portée plus grande

puisqu'il amène à réfléchir sur des valeurs fondamentales de notre société:

"l'acceptation des individus avec un format corporel différent; comment ces derniers

peuvent prendre leur place dans la société et l'impuissance des gens face au pouvoir

des médias. Une société qui fait la promotion de l'acceptation des différences fait en

sorte qu'elle a un impact sur la santé des gens au sens large : la santé physique et la

santé mentale." (Arbour, 1998a).

Parmi les adultes interrogés, ceux qui se sont le plus impliqués prétendent que le

projet, en plus d'avoir sensibilisé les jeunes à la problématique de l'image corporelle,

a permis une meilleure prise en charge des jeunes et de leur bien-être.

Finalement, il est ardemment recommandé que le processus de sensibilisation, de

démystification et d'acquisition de connaissances sur l'image corporelle, se

poursuive. Puisque que ce projet peut entraîner des retombés positives et globales

sur la santé, la nécessité d'assurer sa continuité à l'école a été soulignée. La réussite

de l'implantation d'un tel projet repose principalement sur la stabilité des ressources

financières et humaines, une meilleure formation du personnel et une planification à

moyen et à long terme des activités en collaboration avec le milieu (Arbour, 1998b).

Rapport synthèse des années I et 2 65

2.2. ÉVALUATION DES EFFETS

2.2.1 POPULATION À L'ÉTUDE

Durant l'an 1, des questionnaires ont été distribués aux élèves de secondaire I, III, V

en début d'année et à la fin de l'année scolaire, aux deux écoles soit l'école

expérimentale (Le Prélude de Mascouche) et l'école témoin (Ozias-Leduc de St-

Hilaire). Cette procédure de sélection par degré scolaire se justifie par le fait qu'il est

plus facile de suivre les élèves par degré que d'essayer de les repérer l'année

suivante dans les différentes classes, ce qui aurait été très coûteux et difficile à gérer.

Aussi, le fait d'échantillonner ces degrés, permettait de connaître l'effet de

l'intervention selon l'âge.

Le choix de l'école témoin est basé principalement sur des considérations de

similarité socio-démograhique. Aussi, la distance séparant les deux écoles est

suffisamment importante, ce qui permet d'éviter qu'il puisse y avoir de la

"contamination" ou transfert de l'information d'une école à l'autre.

La deuxième année, les nouveaux élèves de secondaire I de l'école expérimentale,

ont été interrogés en début d'année. Ces nouveaux élèves constituent une nouvelle

cohorte à l'étude. Les nouveaux élèves de secondaire I de l'école témoin n'ont pas été

interrogés en début d'année, dû à des délais trop courts. Le questionnaire a été de

nouveau distribué à la fin de la deuxième année aux étudiants de secondaire II et IV, et

Rapport synthèse des années I et 2 66

à la nouvelle cohorte d'élèves de secondaire I. Le questionnaire n'a pu être administré

aux de secondaire II de l'école témoin, car l'enseignant a refusé parce qù'il manquait

de temps à cause de la crise du verglas.

Le consentement des parents a été obtenu selon la formule du consentement passif,

c'est-à-dire que suite à la distribution d'une lettre, ceux qui ne désiraient pas que leurs

enfants fassent partie de l'étude, étaient invités à communiquer leur désaccord au

directeur de l'école ou à l'intervenante. Finalement, deux parents se sont prévalus de

ce droit.

Le tableau 1 nous donne un aperçu de la population à l'étude ainsi que l'aspect

temporel de la distribution des questionnaires. Il faut noter ici que puisque l'étude est

longitudinale, la stratégie consiste à suivre les mêmes individus à travers le temps.

Par exemple, les élèves de secondaire I au temps 1 (septembre 1996), se retrouvent

en secondaire II au temps 3 (Juin 1998) etc.

Rapport synthèse des années I et 2 67

Tableau 1

Calendrier et effectifs des populations à l'étude

Niveaux

Expérimentaux Témoins Temps 1: Pré-intervention, septembre 1996 Garçons Filles Total Niveaux Garçons Filles Total

Sec.I 136 113 249 Sec.I 111 112 223 Sec.IH 82 •89 171 Sec.in 130 124 254 Sec.V 42 72 114 Sec.V 134 114 248 TOTAL 260 274 534 TOTAL 375 350 725

: • : ; Temps 2: Post-test 1, juin 1997

Niveaux Garçons Filles Total Niveaux Garçons Filles Total Sec.I 130 116 246 Sec.I 108 112 220 Sec.HI 87 90 177 Sec.ffl 119 121 240 Sec.V 33 71 104 Sec.V 104 93 197 TOTAL 250 277 527 TOTAL 331 326 657

I Temps 3: Post-test 2, juin 1998

Niveaux Garçons Filles Total Niveaux Garçons Filles Total Sec.H Sec.IV

61 67 128 Sec.IV 97 110 207 Sec.H Sec.IV 79 77 156 TOTAL 237 273 510 TOTAL 190 179 369

1 Nouvelle e ohorte Sec, I Temps 1: Pré-interventiion, septembre 1997

Niveau Garçons Filles Total Sec.I* 61 101 161

1 : : • - • 1

Temps 2: Post-test 1, juin 1998 Niveau Garçons Filles Total Niveaux Garçons Filles Total Sec.I * 97 129 226 Sec.I * 93 69 162

Rapport synthèse des années I et 2 68

2.2.2 MÉTHODES

A Développement de l'instrument de mesure

Le principal instrument de mesure servant à l'évaluation de "Bien dans sa tête, bien

dans sa peau" est un questionnaire auto-administré. La première partie du travail de

construction du questionnaire a fait l'objet d'un mémoire de maîtrise. Le travail a

débuté par une recension des écrits, ainsi que par une recherche bibliographique afin

de connaître les autres programmes développés ailleurs sur le sujet. D'autres

démarches, telles la consultation d'experts et l'étude de certains instruments

disponibles, ont été entreprises.

Un examen de diverses questions et échelles mesurant les concepts visés par le

programme, a également été effectué. Certaines échelles telles que le Eating Attitude

Test, version 26 (EAT26), l'échelle d'estime de soi, l'échelle de perception de l'image

corporelle et l'échelle d'attitudes envers l'obésité, ont été sélectionnées (ces échelles

sont décrites dans la section suivante).

En l'absence d'échelles et de questions déjà validées en ce qui a trait à l'intention

(comme prédicteur du recours effectif à la diète (Ajzen and Fishbein, 1977)) et aux

comportements par rapport au contrôle du poids, de nouvelles questions et de

nouveaux items ont été générés. Deux échelles de perception de l'apparence

physique réelle et désirée, ont été sélectionnées (l'une comprenant des silhouettes

jeunes et l'autre des silhouettes plus âgées), afin de déterminer laquelle des deux

était la plus appropriée à la population à l'étude.

Rapport synthèse des années I et 2 69

À partir des questions sur le poids et la taille incluses dans le questionnaire, l'indice

de masse corporelle a été calculé en divisant le poids (kilogrammes) par la taille en

mètres carrés. Cet indice permet de valider la conformité de la silhouette perçue par

les étudiants, comparativement à leur silhouette réelle (IMC).

Afin de compléter l'information, des questions de nature socio-démographique telles

que l'âge, le sexe, le niveau de scolarité des parents, des questions relatives à

l'activité physique et à la consommation de tabac ainsi que des questions concernant

l'influence de la famille et des amis en regard du contrôle du poids, ont été intégrées

au questionnaire. De plus, une section est réservée à la toute fin du questionnaire afin

de recueillir les commentaires des élèves relativement au projet (voir annexe IV).

Au terme de cet exercice, le questionnaire a été prétesté. L'échantillon était composé

d'élèves de niveau secondaire I qui suivent le programme régulier dans une école

secondaire de Longueuil. Suite à un problème relié au manque de réponses

concernant le consentement (actif) des parents, seulement 6 élèves ont pu participer

à l'exercice. Le questionnaire a été administré, et par la suite, un groupe de

discussion a été mené. L'objectif du prétest et de la discussion était de s'assurer de

la compréhension des élèves relativement aux questions de l'instrument développé,

ainsi que de la pertinence du choix de certaines questions ou d'échelles (par

exemple, le choix de silhouettes adultes plutôt qu'enfiants) à l'égard de la population à

laquelle il est destiné. Le groupe de discussion a été conduit par deux animatrices

(l'étudiante à la maîtrise et la nutritionniste participant au programme). La discussion

a porté sur le questionnaire et plus particulièrement sur la clarification des termes, la

compréhension et la distinction des concepts et sur l'évaluation de la durée pour le

remplir. Les animatrices ont invité les élèves à faire des commentaires et des

propositions de questions pertinentes à ajouter (Bien Aimé, 1997).

Enfin, des modifications nécessaires telles que le changement dans les choix de

réponses, la clarification et l'annulation de termes trop techniques ont donc été

apportées. Le questionnaire final se trouve à l'annexe V. Il est cependant à noter que

Rapport synthèse des années I et 2 70

le questionnaire a été légèrement modifié entre les différentes interrogations. Par

exemple, en ce qui a trait aux questions sur le recours aux diètes, le premier

questionnaire mesurait une prévalence à vie ("Aussi loin que tu te souviennes, as-tu

déjà tenté de..."), alors qu'en postest la question fait référence au dernier mois

seulement. Aussi, en postest quelques questions sur la mesure de l'exposition ont

remplacé les questions socio-démographiques.

B Échëlles utilisées : V ;

Suite à la première étape de développement du questionnaire, soit la recherche et

l'examen de différentes échelles, les instruments de mesures qui ont été retenus sont

décrites dans cette section. Le tableau 2 résume l'ensemble des caractéristiques de

chacune de ces échelles.

• Eating Attitude Test (EAT26)

Le EAT26 (Garner & al., 1982), qui est une version réduite du EAT40, a été utilisé pour

évaluer les attitudes et comportements en matière d'alimentation. Cet instrument est

couramment utilisé en clinique pour dépister les troubles de l'alimentation tels que la

boulimie et l'anorexie. Le EAT26 est aussi utilisé dans un contexte non clinique afin de

dépister les individus à risque de développer un comportement déviant relativement à

l'alimentation (Garner & Garfinkel, 1979; Button & Whitehouse, 1981; Thompson &

Schwartz, 1982). Cette échelle de type Likert, est composée de 26 items constituant 3

sous-échelles :

• la diète, dont les items sont reliés à la préoccupation en regard de la minceur;

• la boulimie, qui regroupe les items évaluant les comportements boulimiques tels

que les orgies alimentaires, les vomissements provoqués et les purgations;

Rapport synthèse des années I et 2 71

• le contrôle oral, qui regroupe les items reliés aux phénomènes observés chez les

patients souffrant d'anorexie, soit l'autocontrôlé face à la nourriture et la perception

d'une pression sociale encourageant un gain de poids (Leichner et al., 1994).

Un score total est calculé en additionnant les 26 items (échelle de six points); un

score élevé (égal ou supérieur à 20) est considéré comme un indice de risque élevé.

Au Québec, les propriétés psychométriques de la version française du EAT26 ont été

évaluées et comparées à la version anglaise auprès d'échantillons non-cliniques

d'étudiantes et de patientes souffrant de troubles d'alimentation (anorexie et boulimie

nerveuse) identifiés par cet instrument. Les résultats indiquent que la version

française est équivalente à la version originale anglaise. La distribution des scores, la

consistance interne et la spécificité du score seuil se sont avérées sensiblement les

mêmes pour les deux groupes linguistiques. Les coefficients alpha de Cronbach du

score total sont de 0.86 pour la version française et de 0.83 pour la version anglaise

(Leichner et al., 1994). Dans notre échantillon en prétest, nous avons obtenu un alpha

de Cronbach de 0.91 avec cet instrument.

• Échelle d'estime de soi (EES)

L'estime de soi a été évaluée à partir de la version traduite du Rosenberg's Self-

Esteem Scale (RSE) (1979). Ce dernier est un instrument de nature

unidimensionnelle permettant de capter la perception globale des sujets relativement

à leur propre valeur. Plus spécifiquement, le RSE permet d'évaluer dans quelle

mesure l'individu se considère comme une personne de valeur, possédant un certain

nombre de qualités, démontrant également une attitude positive envers lui-même en

l'absence de sentiment d'échec ou d'inutilité (Vallières et Vallerand, 1990).

Le RSE est largement utilisé puisqu'il se distingue par la brièveté de la passation et

par la généralité de ses items qui reposent sur une évaluation globale des

sentiments positifs ou négatifs qu'un individu peut ressentir envers lui-même. Cette

Rapport synthèse des années I et 2 72

échelle est de type Likert et se compose de 10 items. Les sujets qui obtiennent un

score élevé sont plus susceptibles de présenter une appréciation de soi positive. La

validité et la fiabilité du RSE sont reconnues comme étant élevées ce qui contribue à

sa popularité dans les milieux anglophones.

L'échelle d'estime de soi (EES), qui est la version traduite du RSE, a été évaluée afin

d'établir les qualités psychométriques de cette version canadienne-française. Au

terme des différentes expérimentations auprès d'échantillons d'étudiants de niveau

collégial, les auteurs ont trouvé des coefficients alpha de fiabilité variant de 0.83 à

0.90. La corrélation test-retest obtenue était de 0.84, ce qui confirme la stabilité de

cette version qui, de plus, est très comparable à la version anglaise. Les résultats de

l'analyse factorielle confirmatoire supportent la structure unidimensionnelle de cet

instrument. Lors du prétest, le coefficient alpha de Cronbach de notre échantillon a été

estimé à 0.86 ce qui est comparable aux résultats décrits précédemment.

• Échelle des connaissances

L'échelle des connaissances est composée de 13 questions compilées à partir de

plusieurs questionnaires qui ont déjà été utilisés dans des programmes d'éducation

de la nutrition au Québec. Cette échelle qui inclut des questions de type "vrai" ou "faux"

et "ne sais pas", mesure les connaissances en regard de la nutrition et des

méthodes appropriées ou non de contrôle du poids. Nos données ont fait ressortir un

alpha de 0.71 en prétest.

• Échelle de satisfaction de l'image corporelle (Contour Drawing Rating Scale)

Afin de mesurer le degré de satisfaction relative à l'image corporelle, le "Contour

Drawing Rating Scale" (Thompson & Gray, 1995) a été utilisé. Cet instrument consiste

en une série de silhouettes (mâles et femelles) s'étalant de très mince (silhouette

anorexique) à obèse. Les étudiants, selon leur sexe, sont appelés à identifier leur

silhouette réelle et celle désirée ainsi que leur préférence au niveau de la silhouette

Rapport synthèse des années I et 2 73

du sexe opposé. La différence entre les deux silhouettes (personnelle et désirée), est

un bon indicateur du niveau de satisfaction de l'image corporelle.

• Échelle de perception de l'image corporelle (Body Esteem Scale (BES))

La perception de l'image corporelle a été évaluée à l'aide du "Body Esteem Scale"

(Cash, 1989). Cette échelle a été développée afin de refléter la nature

multidimensionnelle de ce construit. Le BES est une échelle de type sémantique

différentielle et se divise en deux sous-échelles. La première fait référence à

l'évaluation de l'apparence (EA) qu'un individu fait de son propre corps. Le EA est

composé de 7 items et un score élevé sur cette sous-échelle, suggère une bonne

appréciation de son apparence physique. Le coefficient alpha de Cronbach a été

estimé à 0.88. Le coefficient alpha de Chronbach de notre échantillon, obtenu en

prétest, était égal à 0.84.

La seconde sous-échelle fait référence à l'orientation de l'apparence (OA), soit de

l'importance que la personne attache à son apparence. Elle se compose de 12 items,

un score élevé de cette sous-échelle, indique une préoccupation plus grande de son

apparence. Le coefficient alpha de Cronbach a été estimé à 0.84 (Cash, 1989). Le

coefficient alpha obtenu en prétest était de 0.76.

• Échelle de perception du contrôle du poids

L'échelle de perception du contrôle du poids, pour sa part, mesure la perception des

individus en rapport au contrôle du poids. Cette échelle de type sémantique

différentielle (contrôler son poids est: bon...mauvais; utile...inutile etc.), a été construite

spécialement pour le projet et elle est composée de 10 items. Le coefficient alpha de

Chronbach en prétest était de 0.87.

Rapport synthèse des années I et 2 74

• Échelle d'attitudes envers l'obésité

L'échelle d'attitudes envers l'obésité (Crandall, 1994) évalue dans quelle mesure les

individus craignent de gagner du poids ainsi que les préjugés qu'ils manifestent

envers le gras corporel et les personnes obèses. Elle se divise en trois sous-

échelles, soit le "dislike" (dédain) qui se compose de 7 items, et mesure le degré de

sentiments négatifs concernant les grosses personnes (alpha=0,84). Le "fear of fat"

(peur du gras) est constitué de 3 items (alpha=0.79), fait référence à la peur

d'engraisser. Enfin le "willpower" (pouvoir sur les déterminants du poids) qui se

compose dë 3 items, mesure le degré de responsabilité perçue de la personne

obèse en regard de ce qui lui arrive (alpha=0.66) (Crandall, 1994, dans Yurker, Allison

& Faith, 1995). Le score de cette échelle, qui est de type analogue visuel, s'obtient en

additionnant les items de chaque sous-échelles et en divisant ces dernières par leur

nombre respectif d'items. L'addition des trois sous-échelles, donne un score pondéré

de la perception des individus envers le gras corporel. Les coefficients alpha obtenus

en prétest sont: .73 pour le dédain des personnes obèses, de .89 pour la peur du

gras corporel et de .64 pour le pouvoir sur les déterminants du poids.

Rapport synthèse des années I et 2 75

Tableau 2 Description des échelles utilisées

Instruments Auteurs Type d'échelle

Composition Coefficients de fiabilité (alpha Cronbach)

Coefficients de fiabilité obtenus en prétest (alpha Cronbach)

Eating Attitude Test (EAT26)

Gardner & al. (1982)

Likert 3 sous-échelles 26 items

.86 .87

Echelle d'estime de soi (EES)

Rosenberg (1979)

Likert 10 items .83 .86

Echelle des connaissances

Échelle maison Vrai ou Faux 17 items .72

Echelle de satisfaction de l'image corporelle (Contour Drawing Rating Scale)

Thompson & Gray (1995)

Analogue visuelle

2 séries de silhouettes (masculines /féminines)

- -

Echelle de l'image corporelle (Body Esteem Scale)

Cash (1989) Sémantique différentielle

2 sous-échelles 19 items

EA:.88 0A:.84

EA: .84 OA: .77

Echelle de perception du contrôle du poids

Echelle maison Sémantique différentielle

10 items .87

Echelle d'attitudes envers l'obésité

Crandall (1994) Analogue visuelle

3 sous-échelles 13 items

Willpower:.66 Fear of fat:.79 Dislike:.84

Willpower: .64 Fear of fat: .89 Dislike: .73

Rappori synthèse des années 1 et 2 76

2.2.3 RÉSULTATS

A Ordre de présentation des résultats

La première partie de la section "résultats" présente les données pré-intervention

recueillies lors de la passation du premier questionnaire administré à l'école Le

Prélude (pré-test). Cette stratégie a été adoptée dans le but de faire ressortir la

prévalence des problèmes reliés à la conduite alimentaire et au degré de satisfaction

de l'image corporelle des adolescents dans l'école où l'intervention a lieu. Ensuite,

une comparaison entre ces résultats et ceux de l'école témoin sera également

effectuée afin de pouvoir attribuer les résultats s'il y a lieu, au projet et non pas à

d'autres facteurs.

La deuxième partie fait état des résultats des différentes échelles d'une façon

transversale; c'est-à-dire que nous comparons les scores moyens selon les écoles

(pilote et témoin) et selon le moment de l'interrogation afin de voir les différences

entre les écoles et d'observer l'évolution des résultats à travers le temps. Des test t de

Student sur la moyenne pour données indépendantes ont été utilisés afin d'estimer la

signification statistique (.05) des différences observées entre les deux écoles.

Les différences intra-école des scores moyens d'échelles seront analysées d'une

façon longitudinale. Des test t de Student sur la moyenne pour données appariées ont

été utilisés afin d'estimer la signification statistique (.05) entre le prétest et les deux

postests à l'intérieur des deux écoles.

La participation générale aux différentes activités et aux stands des deux années sera

également analysée ainsi que l'appréciation de l'intervention par les étudiants. Cette

Rapport synthèse des années I et 2 77

approche nous permettra d'évaluer à la fois la participation et l'effet de l'intervention

sur l'ensemble des étudiants de l'école expérimentale.

La troisième partie repose sur l'analyse de deux sous-groupes d'étudiants soit ceux

qui apparaissent plus à risque sur l'échelle du EAT26 (EAT>20, environ 8% des

étudiants de l'école expérimentale) en prétest et ceux qui démontrent une participation

plus active à l'intervention de l'an 2. Cette stratégie permettra d'estimer le potentiel

d'influence de l'intervention sur le niveau de risque individuel des étudiants.

Finalement, la quatrième partie de cette section résume l'ensemble des résultats du

volet quantitatif de l'étude. Cette section permettra d'avoir une vue d'ensemble des

effets de l'intervention.

B Première partie : résultats de la première interrogation

• Données de prévalence en début de suivi

L'analyse quantitative des résultats lors de la première interrogation a permis de

dégager les éléments suivants: la distribution de l'indice de masse corporelle (IMC),

Rapport synthèse des années I et 2 78

indique que très peu d'élèves présentent un surplus de poids important. Un IMC1

normal se situe entre 20 et 25, un IMC supérieur à 30 indique un surplus de poids

important et un IMC inférieur à 15 dénote un état de maigreur marqué. À l'école Le

Prélude, 8% des élèves présentent un IMC entre 25 et 30 et seulement 2% des élèves

présentent un IMC supérieur à 30. À l'autre extrémité de la courbe pondérale,

seulement 1% des élèves présentent un IMC inférieur à 15. La très grande majorité

des élèves ont un poids normal (48% ont un IMC qui se situe entre 15-19 et 40% entre

20-24). Pourtant 35% des filles dont l'IMC se situe entre 15 et 20 ont l'intention de

perdre du poids et chez celles présentant un IMC entre 20 et 25, ce pourcentage

augmente à 75%.

Au niveau des conduites alimentaires, 37% de tous les étudiants de l'école Le

Prélude avaient déjà fait au moins une tentative de perte de poids. Chez les filles, ce

pourcentage s'élève à 54%. Près du tiers (36%) de tous les étudiants, avaient

l'intention de perdre du poids et chez les filles ce pourcentage s'élève également à

54%. La moyenne d'âge à la première tentative de contrôle du poids est de 12 ans

pour les deux sexes. L'étendue de l'âge à la première tentative de contrôle du poids

varie de 5 à 15 ans pour les garçons, et de 6 à 16 ans pour les filles.

Les moyens utilisés pour perdre du poids sont multiples: 54% des élèves ont

l'habitude de sauter des repas, 33% rapportent avoir pris des substituts de repas,

18% rapportent avoir déjà fait au moins une tentative de jeûne total et 10% sont déjà

allés chez Weight Watchers et Minçavi (l'annexe VI montre les principaux moyens

utilisés pour le contrôle du poids, selon le sexe et l'école).

Pour leur part, les garçons ont tendance à vouloir gagner du poids et les méthodes

les plus employées sont: faire de l'exercice (41%), manger plus (21%) et prendre des

produits tels que des suppléments alimentaires et des produits ergogéniques (7%).

1 ) L'IMC est un indicateur Rappliquant davantage aux adultes et les seuils délimitant les catégories de poids sont présentés ici à titre indicatif seulement, ils ne reflètent en rien la définition de l'obésité pour les jeunes.

Rapport synthèse des années I et 2 79

La pratique d'exercices physiques fait partie intégrante de la vie des jeunes puisque

47% des garçons et 35% des filles rapportent faire des exercices modérés tels que le

badminton, le ski alpin, le baseball etc. à une fréquence de deux à quatre fois par

semaine. Les garçons semblent pratiquer les sports vigoureux (hockey, course,

soccer etc.) à une fréquence plus élevée que les filles puisque 34% d'entre eux

pratiquent ces sports de cinq à neuf fois par semaine et 14% plus de dix fois par

semaine comparativement à 17% et 4% respectivement pour les filles. Cependant,

48% des filles pratiquent des exercices vigoureux de deux à quatre fois par semaine

contre 42% des garçons.

Les raisons invoquées pour la pratique d'exercices physiques sont multiples. Par

contre ces raisons diffèrent en fonction du sexe. En effet, 10% des filles qui pratiquent

des exercices modérés, invoquent «l'amélioration de l'apparence» et «brûler des

calories» comme motifs de cette pratique. Chez les garçons, 15% invoquent «vouloir

être avec leurs amis» et 10% pour «augmenter leur masse musculaire». Chez les

élèves qui pratiquent des sports vigoureux, 63% des garçons et 55% des filles disent

le faire «pour avoir du plaisir».

En ce qui concerne la consommation de tabac, il s'avère que plus de la moitié, soit

55%, des élèves de l'école n'ont jamais fumé (58% des garçons contre 50% des

filles). Certains élèves fument à l'occasion (6% ) ou ont déjà essayé (26%) alors que

11% des élèves fument régulièrement (6% des garçons contre 14% des filles). De

ces derniers, 13% des filles et 9% des garçons pensent que fumer peut les aider à

contrôler leur poids (empêcher d'engraisser).

La préoccupation en regard du poids et les préjugés envers les grosses personnes

sont aussi très présents chez les jeunes de l'école Le Prélude. En effet, sur une

échelle de 0 (très en désaccord) à 9 (très en accord), 31% des élèves se sont

positionnés aux chiffres 7 , 8 ou 9 à la question «je suis très inquiet de devenir gros»

et 53% (réponses 7,8 et 9) pensent que gagner 25 livres serait ce qui pourrait leur

Rapport synthèse des années I et 2 80

arriver de pire. Plus du tiers (37%) disent ne pas avoir beaucoup d'amis qui sont gros

(réponses 7,8 et 9). Toujours sur la même échëlie, 18% des élèves pensent que les

personnes sont obèses parce qu'elles n'ont pas de volonté et 8% croient que c'est de

leur faute si elles sont grosses. De plus, 36% des jeunes évaluent la proportion du

temps qu'ils passent à faire attention à leur poids allant de «trois quarts du temps» à

«tout le temps». Ce pourcentage s'élève à 43% chez les filles.

• Image corporelle

À partir d'une question de l'instrument de mesure (voir questionnaire à l'annexe V

(P.11; Q. 4)) nous avons pu établir que l'insatisfaction reliée à l'apparence est bien

présente chez la population étudiante, en effet 26% des élèves n'aiment pas leur

apparence telle qu'elle est (14.6% des garçons et 37% des filles), 15% sont

indifférents (11% des garçons et 18% des filles) et finalement 59% aiment leur

apparence (74% des garçons contre 45% des filles). Le tableau 3 présente les

résultats du degré de satisfaction reliée à l'apparence selon le sexe et le niveau

scolaire. On remarque que le degré de satisfaction corporelle pour les deux sexes,

tend vers l'indifférence en fonction de l'augmentation du niveau scolaire. Cette

différence s'avère significative entre les élèves de secondaire I et ceux de secondaire

V (p= 02).

Toujours au tableau 3, on remarque une augmentation de l'indifférence envers

l'apparence avec l'âge. Cette migration du niveau d'indifférence s'effectue cependant,

au détriment de la proportion de ceux qui sont satisfaits. En définitive, ce phénomène

se traduit par une augmentation de l'insatisfaction de l'apparence avec l'âge, ce qui

avait été confirmé dans d'autres études (Halmi, Goldberg & Cunningham, 1977;

Bolduc, Steiger & Leung, 1993).

L'IMC a été mis en relation également avec le degré de satisfaction de l'image

corporelle. Chez les filles dont l'IMC se situe entre 15-20, 25% sont insatisfaites de

leur apparence contre 15% des garçons. Chez le groupe se situant entre 20-25 le

Rapport synthèse des années I et 2 81

pourcentage de filles insatisfaites de leur apparence augmente à 36% (18% chez les

garçons). Enfin, chez le groupe dont l'IMC est entre 25 et 29, 66% des filles se disent

insatisfaites de leur apparence contre 23% des garçons. Toujours au niveau du degré

de satisfaction corporelle, la ménarche pourrait être un facteur important puisque 28%

des préadolescentes se disent insatisfaites de leur apparence contre 36% des

adolescentes. Cette différence confirme l'observation d'une augmentation de

l'insatisfaction de l'apparence avec l'âge, mentionnée précédemment.

Tableau 3

Degré de satisfaction de l'image corporelle selon le sexe et le niveau

scolaire des élèves de l'école Le Prélude

Secondaire 1 Fi l les Garçons

Secondaire III F i l les Garçons

Secondaire V Fi l les Garçons

Satisfaits % N=

49.1 74.3 54 101

44.3 71.0 3 9 5 9

40.3 71.4 29 30

indifférents % N=

12.7 8.1 14 11

20.5 13.3 18 11

23.6 14.3 17 6

Insatisfaits % N=

38.2 17.7 42 24

35.2 15.7 31 1 3

36.1 14.3 26 6

Toutes ces données recueillies en début de suivi, en matière de conduites

alimentaires et de l'insatisfaction reliée à l'apparence, mettent en évidence une

préoccupation reliée au poids et à l'apparence, bien présente chez bon nombre

d'adolescents et ce, plus particulièrement chez les adolescentes. Les prévalences

qu'on y a retrouvées, sont comparables à celles d'autres études sur le sujet (Lifshitz &

Moses, 1988; Killen & al. 1993).

Afin de mieux comprendre la notion de satisfaction ou d'insatisfaction corporelle le

Contour Drawing Test de Thompson (voir tableau 2) a été utilisé. Les figures 1 et 2

Rapport synthèse des années I et 2 82

présentent les silhouettes pour les deux sexes qui constituent cette échelle.

Rappelons ici, que la méthode utilisée consiste à demander aux élèves (par écrit

dans le questionnaire) d'identifier le numéro correspondant à leur silhouette actuelle

ainsi que le numéro correspondant à la silhouette qu'ils désireraient avoir, selon leur

sexe. L'écart entre la silhouette actuelle et désirée représente une bonne estimation

du degré de satisfaction corporelle. Les élèves sont également appelés à indiquer le

numéro de la silhouette qu'ils préfèrent chez le sexe opposé.

La première ligne des figures 1 et 2, nous indique en pourcentage, fa perception

qu'ont les élèves de leur propre silhouette. La deuxième ligne indique les silhouettes

désirées et enfin la troisième ligne montre la préférence de silhouette telle

qu'indiquée par le sexe opposé.

Figure 1

Image corporelle masculine

2 3 4 5 6 7 8 9

1,2 5,9 18,0 34,9 24,3 10,2 4,3 1.2 0.4 1.2 6,5 60,2 30,9 0,4 0 0,4 0 2,8 14,5 63,5 19,3 0 0 0

Ligne 1 = % se voient Ligne 2 = % aimeraient être Ligne 3 = % filles aiment

Rapport synthèse des années I et 2 83

Figure 2

Image corporelle féminine

1 2 3 4 s 6 7 e 9

0,8 7,5 19,5 24,4 i

25,2 11,7 7,1 3,4 0,4

1,9 15,9 33,3 33,0 15,2 0.8 0 0 0

0 0,4 10,7 34,6 48,1 6,2 0 0 0

Ligne 1 = % se voient Ligne 2 = % aimeraient être Ligne 3 = % garçons aiment

Dans le groupe à l'étude, on constate que 66% des filles préféreraient avoir une

silhouette plus mince que celle perçue pour elles-mêmes. Cette tendance est

inversée chez les garçons puisque 70% désirent garder la même silhouette ou aller

vers une silhouette plus corpulente.

Dans l'ensemble, il existe une bonne concordance entre la silhouette actuelle perçue

et l'IMC. Cependant, chez certaines jeunes filles, une distorsion de cette perception a

été remarquée. En effet, 5% des filles dont l'IMC se situe entre 15-20, identifient leur

silhouette actuelle au numéro 6. Pour celles ayant un IMC entre 20 et 25, 10% ont

spécifié les silhouettes 8 et 9. Donc une faible proportion des filles se voient plus

grosses qu'elles le sont.

Rapport synthèse des années I et 2 84

Les résultats en regard de l'image corporelle, tels qu'analysés à l'aide des

silhouettes, nous indiquent clairement que la grande majorité des filles manifestent le

désir d'être plus mince. Il est aussi évident que ce désir augmente avec l'âge. Ceci

vient corroborer les résultats relatifs au degré de satisfaction de l'apparence. Le désir

d'être plus mince semble étroitement relié à la perception de l'image corporelle.

L'étude de Ratté, Pomerleau, Lapointe, (1989) a montré que les jeunes filles de

niveau collégial se perçoivent plus grosses qu'elles ne le sont en réalité. Par le fait

même, leur silhouette idéale se révélerait encore plus mince. Notamment, le fait

qu'une proportion considérable de filles présentant un poids normal et inférieur à la

normal désirent être plus mince et aient l'intention de suivre une diète, suggère que

l'idéal pour les filles n'est pas d'avoir un poids normal, mais bien d'atteindre un format

corporel plus mince que celui prescrit pour la santé (poids santé). Par extension, il a

été montré que plus les filles se perçoivent grosses, plus elles ont tendance à se

former une image corporelle négative (Plath & Belzer, 1985). La corrélation négative

entre l'IMC et l'échelle d'image corporelle (EA) chez les filles de l'école expérimentale,

confirme cette relation (voir tableau 8, section suivante).

C Deuxième/partie l comparaison^dès résultâts

• Comparaisons inter-écoles

Au niveau de la comparabilité entre les deux écoles, on observe des disparités d'ordre

socio-démographique. En effet, il s'avère que le niveau de scolarité des parents est

différent. Par exemple, le pourcentage de mères des élèves de l'école expérimentale

qui ont complété un cours de niveau secondaire, collégiale et universitaire est

respectivement de 54%, 20% et 17%. Ces pourcentages sont respectivement de 42%,

28% et 20% (p<.01) pour l'école témoin. Les pourcentages de mères ayant complété

un cours primaire sont toutefois comparables. En ce qui concerne le niveau de

Rapport synthèse des années I et 2 85

scolarité des pères, il diffère au niveau secondaire (49% expérimentale et 36%

témoin) ainsi qu'au niveau universitaire (19% expérimentale versus 31% témoin), ce

qui donne également une différence significative (p<.01) pour les pères.

Si l'on regarde l'occupation des mères, on constate que 50% des mères des élèves

de l'école expérimentale, occupent un emploi rémunéré à temps plein contre 55% à

l'école témoin. Chez les mères des élèves de l'école expérimentale, 21% occupent un

emploi à temps partiel et 22% tiennent maison contre 18% et 17% respectivement

chez celles de l'école témoin (p=.03). Par contre, concernant l'occupation des pères

des élèves, on ne retrouve pas de résultats significativement différents. En effet, 88%

des pères de l'école expérimentale ont un travail rémunéré à temps plein et 7%

travaillent à temps partiel contre 87% et 6% respectivement à l'école témoin.

Ces différences observées suggèrent de stratifier les analyses selon le niveau de

scolarité des parents. Des tests statistiques (X2) ont donc été utilisés afin d'exercer un

contrôle pour ce facteur. Cependant, les résultats ne se sont pas avérés significatifs.

Ceci s'explique par le fait que nous n'avons accès qu'à une partie de l'information

socio-démographique puisque nous ne disposons pas de l'information sur le revenu

familial. Devant cet état des faits, l'ensemble des analyses ont été effectuées pour

toutes les catégories confondues.

Les tableaux 4 et 5 donnent les résultats des attitudes (intention de faire une diète

amaigrissante) et de comportements (recours effectif à la diète) des adolescents en

prétest et en postest 1 selon l'école. Le tableau 5 doit être interprété d'une façon

transversale puisque la question en prétest fait référence à une prévalence à vie du

recours à la diète alors qu'en postest 1 cette question fait référence au dernier mois.

Donc, les tests statistiques ont été effectués entre les deux écoles selon chacune des

interrogations.

On remarque que les élèves de l'école expérimentale manifestent plus fortement le

désir d'être plus mince (intention de perdre du poids). Cette différence entre les deux

Rapport synthèse des années I et 2 86

écoles a été testée: au prétest, le résultat est statistiquement significatif (p< 01) mais

en postest 1 les résultats entre les deux écoles ne sont plus significatifs (p=.14). Ce

résultat peut être interprété comme étant un effet positif attribuable à l'intervention. Les

comportements relatifs au contrôle du poids (une tentative ou plus de perte de poids)

ne sont pas différents entre les deux écoles, et cela, ni au prétest (p=.80), ni en

postest 1 (p=.10).

Tableau 4

Intention de perdre du poids

(élèves de secondaire I, III.V)

École

Prétest Filles I Garçons

Postest 1

Filles | Garçons

l e Prélude % N=

54,2* " ~

149

17,8 46

54,1

152

19,3

49

[Ôzias-Leduc % | N=

"46,0 ~ 162

~ 12~5

47

52,0 170

i

1 0 ! 54 î

!

I

* La différence entre les deux écoles est significative à p:.05 i) En postest 1 la question concerne l'intention de maigrir dans les deux prochains mois.

Rappori synthèse des années 1 et 2 87

Tableau 5

Une tentative effective ou plus de perte de poids

(élèves de secondaire I, III.V)

Prétest Postest 1

École Filles | Garçons Filles I Garçons

i Le Prélude % 54,2 19,9 46,3 12,6

i N= 149 52 130 41

l i Ozias-Leduc % 59,9 18,9 42,8 12,3

i N= 209 71 140 42

i i

i) En postest 1 la question fait référence au dernier mois.

Les tableaux 6 et 7 donnent les résultats concernant les attitudes et les

comportements pour les nouveaux élèves de secondaire I (ils constituent une

nouvelle cohorte qui a débuté au début de l'an 2 du projet, voir tableau 1). Le tableau 7

tout comme le tableau 5, doit être interprété d'une façon transversale puisque la

quetion a changé en postest 1 (elle fait référence au dernier mois). Donc, les tests

statistiques ont été effectués entre les deux écoles selon chacune des interrogations.

Rapport synthèse des années I et 2 91

Tableau 6

Intention de perdre du poids, nouvelle cohorte

(secondaire I)

• - - • - *

• » V '1

- " < ' ' r •*" ' Prétest Postest 1 1 École . . _ . . . • Filles Garçons Filles Garçons j

' \ . ; ' . V . " | Le Prélude 43,6 >19,7 . - 47,3 10,3 j

44 12 61 • .0

Ozias-Leduc - % N= :

1 ^ • •. .40,6

28

1 20,4 j

1 9 i

i) En postest 1 la question concerne l'intention de maigrir dans les deux prochains mois.

Rapport synthèse des années I et 2 89

Tableau 7

Une tentative ou plus de perte de poids, nouvelle cohorte

(secondaire I)

École

Prétest

Filles I Garçons

Postest 1

Filles I Garçons

Le Prélude % N=

«

48,5

49

16,4

10

34,1

44

4,1*

4

ÎOzias-Leduc % I i N= i

44,9

31

i5,i

14

* La différence entre les deux écoles est significative à p:.05 i) En postest 1 la question fait référence au dernier mois.

On remarque que pour la nouvelle cohorte d'élèves de secondaire I de l'école Le

Prélude, le pourcentage d'élèves qui ont l'intention de perdre du poids au postest 1

est plus élevé. Cependant les résultats ne sont pas significatifs. Au niveau du recours

effectif à la diète, les élèves de l'école Le Prélude qui présentaient un pourcentage

élevé de recours à la diète en prétest (prévalence à vie), ont par contre, manifesté un

moins grand nombre de ces comportements durant le dernier mois comparativement

aux élèves de l'école témoin. Ceci suggère un effet positif de l'intervention pour la

nouvelle cohorte d'élèves de secondaire I.

Les tableaux 8 et 9 présentent les corrélations entre les différentes échelles et l'indice

de masse corporelle des filles et des garçons de l'école expérimentale. L'échelle des

connaissances n'y apparaît pas, les résultats étant tous non significatifs. On

Rapport synthèse des années I et 2 90

remarque que les corrélations entre les échelles sont plus fortes et plus significatives

chez les filles. Cependant les corrélations positivés et négatives, vont toutes dans le

même sens pour les deux sexes.

Les corrélations les plus fortes mettent en relation l'image corporelle (EA) et l'estime

de soi. Chez les filles, il existe une relation assez importante entre le EAT26 et

l'échelle d'attitudes envers l'obésité alors que pour les garçons, cette relation n'est

pas significative. L'indice de masse corporelle est corrélée négativement avec

l'échelle d'image corporelle (EA) chez les filles.

Tableau 8

Corrélations entre les différentes échelles et l'IMC chez les filles

Image corporelle

(OA)

Image corporelle

(EA)

IMC Attitudes envers

l'obésité

Perception contrôle du

poids

Estime de soi

EAT26

Image corporelle (OA)

1.000 -.1147 P= .073

.0991 P= .134

.3870 P= .000

-.2505 P= .000

-.2725 P= .000

.4093 P= .000

Image corporelle (EA)

1.0000 -.3139 P= .000

-.3435 P= .000

.1313 P= .038

.5748 P= .000

-.3476 P= .000

IMC 1.0000 .1927 P= .007

-.1731 P= .008

-.0716 P= .287

.1832 P= .005

Attitudes envers l'obésité

1.0000 -.3886 P= .000

-.4251 P= .000

.4685 P= .000

Perception du contrôle du poids

1.0000 .1182 P=.058

-.3150 P= .000

Estime de soi 1.0000 -.3717 P= .000

EAT26 1.0000

Rapport synthèse des années I et 2 91

Tableau 9 Corrélations entre les différentes échelles et l'IMC chez les garçons

Image corporelle

(OA)

Image corporelle

(EA)

IMC Attitudes envers l'obésité

Perception contrôle du

poids

Estime de soi

EAT26

Image corporelle (OA)

1.000 ,1088 P= .098

-.1600 P= .018

.2474 P= .001

-.1812 P= .004

-.2108 P= .001

.0829 P= .186

Image corporelle (EA) IMC

1.0000 -.1298 P= .062 1.0000

-.0661 P= .373 .0638

P= .410

-.0180 P= .782 -.0835

P= .212

.4108 P= .000 -.1324

P= .052

-.3035 P= .000 .1309

P= .049

Attitudes envers l'obésité

1.0000 -.2038 P= .004

-.3318 P= .000

.1188 P= .000

Perception du contrôle du poids

1.0000 .0710 P=.264

-.1347 P= .029

Estime de soi 1.0000 -.1990 P= .002

EAT26 1.0000

On observe une corrélation négative entre l'échelle d'image corporelle (OA) et l'échelle

d'estime de soi. Par contre, l'échelle d'image corporelle (EA) est fortement et

positivement corrélée avec celle de l'estime de soi. Cette corrélation est plus forte

chez les filles mais elle est également notable au niveau des garçons, ce qui est en

accord avec ce qu'avaient observé Eide, (1982) et Taggart, (1977). À l'instar de ces

deux derniers auteurs, cette différence d'intensité corrélationnelle, suggère également

que l'image corporelle et l'estime de soi sont étroitement reliées chez les filles et que

ces deux concepts se construisent différemment entre les deux sexes.

Le fait que l'échelle d'estime de soi se retrouve au centre de plusieurs corrélations

inter-échelles significatives chez les deux sexes, témoigne de la complexité de ce

construit. La relation significative entre les échelles d'attitudes envers l'obésité, la

perception du contrôle du poids, l'estime de soi, l'image corporelle EA et OA et le

EAT26 est une indication de la relation entre la perception et le comportement.

Cependant cette relation ne nous renseigne pas sur le mécanisme de transition

Rappori synthèse des années 1 et 2 92

(perception-comportement) sous-jacent. Par contre, ces interrelations d'échelles

traduisent la multidimensionnalité des phénomènes d'obsession de la minceur et

des conduites alimentaires.

Pour la section suivante concernant la comparabilité des scores moyens des

échelles des deux écoles, des analyses stratifiées selon le sexe ont été effectuées.

Étant donné que les résultats étaient comparables (les variations des scores

d'échelles allaient tous dans le même sens), il a été décidé de présenter les résultats

pour les deux sexes confondus afin d'en alléger la lecture et faciliter la

compréhension pour le lecteur.

Le tableau 10 montre les résultats moyens des différentes échelles utilisées. Ce

tableau indique les différences inter-écoles pour les niveaux I, III, V en prétest et en

postest 1. En postest 2 les élèves de secondaire V des deux premiers tests ont

gradué vers le CEGEP, donc ils sont sortis de la cohorte. De plus, nous n'avons pu

interroger les élèves de secondaire II à l'école témoin (postest 2). Par conséquent la

comparaison inter-école (postest 2) a été restreinte aux élèves de secondaire IV des

deux écoles.

Rapport synthèse des années I et 2 93

Tableau 10

Scores moyens des échelles selon l'école

Le Prélude Ozias-Leduc

Scores moyens des Echelles Prétest Postest 1 Postest 2** Prétest Postest 1 Postest 2"

j —

'Eat26 " 7.2*** 7.6 7.6 6.0*** 6.8 5.9

a 8.8 9.3 9.3 7.6 9.2 8.5 "Connaissances 8.1*** 9.0 9.5 9.0*** 9.4 9.8

je 2.9 3.3 3.4 2.8 3.0 3.4

! Êstimë de soi 31.7*** 31.2 30.4 27.7*** 30.7 30

a 5.7 6.5 4.8 2.5 7.3 5.0 i Attitudes envers l'obésité 9.6 9.1*** 9.9 9.5 9.8*** 9.0

'a 4.8 4.6 4.8 4.5 4.7 4.3 Image corporelle (OA)* 6.9*** 7.3*** 7.1*** 5.6*** 6.0*** 3.7***

a 7.7 7.5 7.8 7.5 7.2 7.6 1 image corporelle (EA)* 2.6*** 2.8 3.4 " 3.3*** 3.4 4.1

o 6.0 6.0 5.8 5.6 5.7 5.3 Perception du contrôle du poids — -4.9*** -5.4 ' -5.1 -10.7*** -5.7 -4

7.8 7.4 7.6 4.5 7.5 8.1

*(OA) Orientation vers l'apparence; (EA) Évaluation de l'apparence. "En postest 2 les analyses concernent les élèves de secondaire IV seulement. ***t-test. p<05 inter-école; a = Écart-type de la moyenne.

Rapport synthèse des années I et 2 94

Les résultats inter-écoles des scores

moyens des différentes échelles nous

indiquent que les étudiants de l'école

expérimentale manifestaient un plus

grand nombre de comportements à

risque (échelle du EAT26) au niveau du

contrôle du poids, que ceux de l'école

témoin, et ce, dès le début du suivi.

Figure 3

Eat 26

HTPrélude — -Ozias-Leduc,

Prétest Postest 1 Postest2

Cette différence qui était significative en prétest n'apparaît plus significative en postest

1 et en postest 2. Ce qui suggère que les élèves de l'école Le Prélude ont amélioré

leur score moyen sur cette échelle. Rappelons ici qu'un score du EAT26 élevé indique

une plus grande préoccupation de la nourriture et un risque plus élevé du recours à la

diète. Les résultats en prétest montrent que 19% des filles et 1% des garçons de

l'école expérimentale présentaient un EAT26 supérieur à 20, alors que pour l'école

témoin ces pourcentages sont de 11% et 3% respectivement.

Les élèves de l'école expérimentale ont

également obtenu un score moyen

significativement plus faible sur l'échelle

des connaissances. Cependant en

postest 1 ils ont rejoint l'école témoin sur

cette même échelle. Il est à noter que plus

le score est élevé sur cette échelle, plus le

niveau de connaissances sur les

déterminants du poids est élevé.

Figure 4

Connaissances

•Le Prélude — —— -Ozias-Leduc

Prélest Postest 1 Posteat2

Rapport synthèse des années I et 2 95

Les scores moyens des échelles d'estime de soi (un score plus élevé indique une

meilleure estime de soi) et d'échelle de perception du contrôle du poids (un score

élevé indique que les élèves pensent que le contrôle du poids est bénéfique), sont

significativement plus élevés à l'école expérimentale en prétest. En postest 1 et 2 ces

différences ne sont plus significatives suggérant un rattrapage possiblement

attribuable à l'intervention. Par contre, la différence significative demèure constante en

postest 1 et 2 pour l'image corporelle (OA). Un score élevé sur cette échelle indique

une plus grande préoccupation concernant l'apparence, alors qu'un score élevé sur

l'échelle de l'image corporelle (EA), indique une appréciation de l'apparence. Le score

moyen de cette dernière échelle est moins élevé en prétest à l'école expérimentale,

comme c'est le cas pour l'échelle des connaissances, mais elle tend à s'améliorer

par la suite.

On remarque également que le score

moyen de l'échelle d'attitudes envers

l'obésité a diminué en postest 1 chez les

expérimentaux, contrairement à l'école

témoin. Le résultat sur cette échelle est

significatif en postest 1 seulement et est

en accord avec le score moyen de l'image

corporelle (EA) qui a diminué indiquant

une augmentation d'insatisfaction de

l'apparence.

Les comparaisons inter-écoles des scores moyens des différentes échelles montrent

qu'en début de suivi, plusieurs différences s'avéraient significatives entre l'école

expérimentale et l'école témoin. En effet, les étudiants de l'école expérimentale

présentaient une plus grande insatisfaction de l'image corporelle (basée sur les

scores moyens des sous-échelles d'image corporelle EA et OA) et un niveau de

connaissances plus faible.

Figure 5

Attitudes envers l'obésité

&4 Prétest

-Le Prélude — -Ozias-Leduc

Postestl Postestt

Rapport synthèse des années I et 2 96

Le score moyen de l'échelle du EAT26 apparaissait également plus élevé. Ceci est

également appuyé par le fait qu'en début de suivi les filles de l'école expérimentale

manifestaient significativement plus l'intention de suivre une diète. Cependant les

résultats moyens de cette échelle, obtenus en prétest pour les deux écoles, sont

comparables à ceux d'autres études québécoises sur le sujet (Bolduc, Steiger, &

Leung, 1993; Ratté, Pomerleau, & Lapointe, 1989). Par contre, si l'on regarde la

proportion des filles présentant un score du EAT26 supérieur à 20, on y a retrouvé une

proportion plus grande à l'école expérimentale (19% contre 13%) que dans l'étude

d'une population collégiale par Ratté, Pomerleau, & Lapointe (1989), alors qu'à l'école

témoin ce pourcentage était comparable (11%).

Dans l'ensemble, on peut constater une amélioration sur le score moyen des

échelles pour l'école expérimentale puisqu'en postest 1 et 2 on retrouve moins de

différences significatives. Donc, en postest 1 les scores moyens des échelles des

deux écoles sont comparables, suggérant qu'un certain rattrapage a été réalisé à

l'école expérimentale. Ce phénomène apparaît aussi perceptible dans la nouvelle

cohorte d'élèves de secondaire I chez qui on a observé une augmentation des scores

moyens des échelles d'estime de soi et d'image corporelle (EA), malgré que cette

dernière ne soit pas significative.

La Figure 6 montrent les différences entre les silhouettes actuelles et désirées chez

les filles des deux écoles, selon le niveau scolaire. Ces résultats sont relatifs à

l'information recueillie à l'aide des silhouettes représentées dans les figures 1 et 2.

Chez les élèves de secondaire I, la proportion des filles de l'école expérimentale qui

désirent avoir une silhouette beaucoup plus mince que leur silhouette actuelle (plus

de deux silhouettes), augmente entre le prétest et le postest 1 pour revenir près de la

valeur de départ en postest 2. Chez les élèves de secondaire III par contre, cette

proportion augmente sensiblement d'un test à l'autre.

Rapport synthèse des années I et 2 97

Au niveau de la différence entre la silhouette actuelle perçue et la silhouette désirée, il

s'avère que les résultats comparatifs entre les deux écoles pour les élèves de

secondaire I sont tous non significatifs. Ce qui indique que la perception des élèves

des deux écoles est comparable sur cet aspect. Rappelons qu'en postest 2 les

élèves de l'école témoin n'ont pas été interrogés.

Figure 6

Différence entre la silhouette actuelle et désirée, chez les filles,

selon l'école, niveau secondaire I

Le Prélude Prétest

10%

é Ozias-Leduc Prétest

6 % 13%

'(%l Le Prélude Postest 1

9%

OBeaucoup plus maigre*

•Plus maigre**

•Même silhouette

•Plus grosse

Ozias-Leduc Postest 1

60%

Le Prélude Postest 2

* Désirent maigrir de plus de 2 silhouettes. ** Désirent maigrir de 1 à 2 silhouettes.

Rapport synthèse des années I et 2 98

Chez les filles de secondaire III, une proportion significativement plus grande de

celles désirant maigrir de plus de deux silhouettes a été trouvée en postest 1. Par

contre en postest 2 les résultats de cette catégorie sont comparables. La proportion

de filles désirant demeurer à la même silhouette a diminué significativement en

postest 1 chez le groupe témoin alors qu'à l'école expérimentale cette proportion s'est

maintenue (Figure 7).

Figure 7

Différence entre la silhouette actuelle et désirée chez les filles, selon l'école, niveau

secondaire III

Le Prélude Prétest

11% 14%

61%

Le Prélude Postest 1

<0 67%

Le Prélude Postest 2

3%

Ozlas-Leduc Prétest

10% 13%

' w -

Ozias-Leduc Postest 1

11%

Ozlas-Leduc Postest 2

8%

o Beaucoup plus maigre*

•Plus maigre**

•Même silhouette

•Plus grosse

* Désirent maigrir de plus de 2 silhouettes. ** Désirent maigrir de 1 à 2 silhouettes.

Rapport synthèse des années I et 2 99

Pour les filles de secondaires V (Figure 8), on ne retrouve pas de différences

significatives entre les deux écoles. On remarque que le pourcentage de filles qui

désirent une silhouette plus mince a augmenté pour les deux écoles.

Figure 8

Différence entre la silhouette actuelle et désirée chez les filles, selon l'école, niveau

secondaire V

En prétest, à l'exception des élèves de secondaire III du groupe expérimental, la

proportion des jeunes filles désirant garder la même silhouette varie de 25 à 30

pourcent pour les trois niveaux dans les deux écoles. Après 10 mois de suivi

(postest 1), on remarque une diminution marquée de cette proportion.

Rapport synthèse des années I et 2 100

On remarque une tendance vers le choix d'une silhouette plus mince (une à deux

silhouettes) pour tous les degrés scolaires des deux écoles confondus. Plusieurs

hypothèses peuvent expliquer ce phénomène telles qu'un effet de printemps (les filles

portent des vêtements plus légers) ou bien un effet d'âge.

Les analyses comparatives sur l'ensemble des résultats des deux écoles fait

ressortir la difficulté à évaluer les effets du projet "Bien dans sa tête, bien dans sa

peau". En effet, les résultats doivent être interprétés avec prudence puisque nous de

pouvons directement attribuer les changements attitudinaux et comportementaux à

l'intervention proprement dite étant donné que les variations des scores moyens des

échelles sont aussi présentes chez les témoins. Il est important de noter que le

questionnaire administré aux élèves des deux écoles, constitue une intervention en

soi et les témoins tout comme les expérimentaux, y ont répondu plus d'une fois.

Le fait que l'on ait observé des changements significatifs sur l'analyse des silhouettes

indique cependant que l'intervention a eu comme effet de rendre les attentes plus

réalistes en regard de l'image corporelle chez les élèves de l'école expérimentale. Le

fait aussi que l'on ait observé un rattrapage de l'école expérimentale comparée à

l'école témoin sur plusieurs aspects mesurés, suggère également qu'une évolution

positive s'est effectuée depuis le début du suivi. Ces considérations confirment le

besoin de poursuivre l'intervention sur un plus long terme afin de pouvoir en mesurer

les effets dans les attitudes et comportements.

• Comparaisons intra-écoles

Dans cette section, les résultats des scores moyens des échelles seront analysés

dans une perspective d'évaluation des changements attitudinaux et comportementaux

à l'intérieur de chacune des deux écoles. Les tests statistiques utilisés mesurent

donc les différences observées au niveau de chaque école selon le niveau scolaire.

Rapport synthèse des années I et 2 101

Des tests t de Student pour données appariées ont été utilisés afin de déterminer les

différences intra-école entre le prétest et le postest 1; entre le postest 1 et le postest 2

et enfin, entre le postest 2 et le prétest. De cette façon nous pouvons suivre les

mêmes individus à travers le temps. Seules les résultats des scores moyens de trois

échelles (EAT26, connaissances et attitudes envers l'obésité) seront représentés

dans les prochaines figures. Les résultats pour l'ensemble des échelles peuvent être

consultés à l'annexe VII du document.

La Figure 9 présentent les scores moyens des échelles du EAT26, des

connaissances et d'attitudes envers l'obésité pour les élèves de secondaire I. Le

score moyen de l'échelle du EAT26 (indique une plus grande préoccupation de la

nourriture et du contrôle du poids) a augmenté d'une façon significative chez les

élèves témoins de secondaire I.

Figure 9

Scores moyens des échelles selon l'école

Le Prélude Sec. 1

10 9 6

î '

9 6

î ' —

FflTT

fr « s 5 — — — -Connaissances

jS 4

c§ ; robésKd

2 1

Prétest Postesti Pos est2

Ozias-Leduc Sec.

-——-Connaissances

Attitudes envers Tobéslté

Prétest Postesti

Par contre chez les expérimentaux (secondaire I), le score moyen de l'échelle d'image

corporelle (OA) a augmenté significativement entre le prétest et le postest 1, indiquant

une plus grande préoccupation de l'apparence (voir annexe VII).

Rapport synthèse des années I et 2 102

En secondaire III (Figure 10), mise à part le score moyen de l'échelle des

connaissances qui augmente, les scores moyens des différentes échelles se

maintiennent chez les expérimentaux. Chez les témoins, le score moyen de l'échelle

d'image corporelle (EA) augmente (indique une meilleures évaluation de l'apparence)

alors que celui de l'échelle d'attitudes envers l'obésité diminue (indique que les

préjugés envers l'obésité ont diminué), tous deux de manière significative (voir annexe

VII).

Figure 10

Scores moyens des échelles selon l'école

Le Prélude Sec. Ill Ozias-Leduc Sec. Ill

t • 0 E e • e 1 '

2

0

-Eet26

— — -Connaissances

Attitudes envers l'obésité

E 6 O 4 O CO

2

0 Prétest

— — — -Connaissances

Attitudes envers Tobésitâ

En ce qui concerne les élèves de secondaire V du groupe expérimental (Figure 11),

les score moyens des échelles se maintiennent (sauf le score moyen de l'échelle des

connaissances qui augmente significativement). Cependant, chez les témoins le

score de l'échelle d'estime de soi (indique une amélioration de l'estime de soi) a

augmenté en postest 1 pour rejoindre le score moyen de l'école expérimentale.

Rapport synthèse des années I et 2 103

Figure 11

Scores moyens des échelles selon l'école

Le Prélude Sec. V

12

0 Prétest

•Eat26

•Connaissances

Altitudes envers l'obésité

Postest!

12

10 « c „ o 8 fr E 6 * * 8 4

Ozlas-Leduc Sec. V

— — — -Connaissances

Attitudes envers robéslté

Prétest PostesM

Les résultats des élèves de secondaire I et

de la nouvelle cohorte d'élèves de

secondaire I, sont comparables. Cependant

on note que les scores des échelles du

EAT26 et d'estime de soi ont augmenté

significativement chez les nouveaux élèves de

secondaire I en postest 1.

Figure 12

Le Prélude Nouveaux sec. I

10 9 8

S 7 I « E S

4 3 2 1 0

Prétest

- Eat26

- - - -Connaissances

-Attitudes envers robéslté

On remarque que les résultats sur l'échelle des connaissances (indique une

augmentation des connaissances) ont augmenté d'une façon significative pour tous

les niveaux scolaires des deux écoles. L'échelle de perception du contrôle du poids a

augmenté significativement chez les témoins de tous les niveaux en postest 1,

indiquant une perception plus réaliste et plus saine d'envisager le contrôle du poids

(voir annexe VII).

Rapport synthèse des années I et 2 104

Ce qui se dégage de l'analyse des différences intra-écoles, c'est qu'en postest 1 et 2

les résultats par niveaux scolaires des deux écoles sont comparables. On retrouve

moins de différences significatives des scores moyens des échelles entre le postest

1 et le postest 2 chez les expérimentaux, suggérant que la première année

d'intervention auraient été plus déterminante sur les attitudes et les comportements

des jeunes que la deuxième année d'intervention. Il est important de rappeler ici que

l'intervention de la deuxième année n'a débuté qu'en janvier seulement.

• Participation et appréciation des étudiants face au projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau".

En postest 1 et 2 une mesure de participation et d'appréciation du programme a été

introduite dans le questionnaire afin de connaître la fréquentation des stands et

l'appréciation de l'intervention par les élèves.

En ce qui a trait à la participation aux activités de la première année, près de 250

élèves ont assisté à la présentation de l'intervenante dans les cours de FPS. Chez ce

groupe d'élèves, le score moyen de l'échelle des connaissances sur les déterminants

du poids et de la santé, s'est quelque peu amélioré (de 7.17 qu'il était en début de

suivi, il est passé à 8.11 à la fin de la première année).

Pour la fréquentation des stands de la première année (au nombre de 28), 215 élèves

parmi ceux interrogés, sont allés au moins une fois à un stand, ce qui représente

41% de tous les élèves interrogés. De ce nombre, près des trois quarts sont des

filles. La fréquentation des stands se distribue comme suit: 4% des élèves disent

s'être rendus aux stands à chaque semaine, 8% des élèves s'y sont rendus

quelquefois par mois, 5% sont allés de 5 à 10 fois dans l'année et 23% ont fréquenté

les stands de 1 à 4 fois dans l'année. Il s'avère que les élèves de secondaire Vsont

ceux qui ont le plus participé, puisque 66% de ceux-ci se sont rendus aux stands au

moins une fois, contre 33% et 34% des élèves de secondaire I et III respectivement.

Rapport synthèse des années I et 2 105

Au niveau des activités spéciales, 2% des élèves ont participé au concours d'affiche et

4% au concours d'écriture. Il est important de noter que ces activités étaient libres et

requéraient un investissement personnel considérable. Le défilé de mode pour sa

part a attiré 9% des élèves en plus des parents et professeurs. En ce qui a trait à la

communication aux parents, 12% des élèves rapportent que leurs parents (père ou

mère) ont lu un dépliant et 22% ont lu les deux dépliants alors que 57% ne le savent

pas. La conférence-midi animée par le comédien Martin Larocque a attiré 9% des

élèves et 8% des élèves rapportent avoir assisté sur l'heure du midi au vidéo

humoristique traitant de l'influence des médias sur l'image corporelle.

Pour la deuxième année, alors que seulement 6 stands ont été tenus, 28% des

jeunes interrogés disent être allés à au moins un stand. Encore une fois, les stands

intéressent davantage les élèves plus âgés puisque la fréquentation était de 40%

pour les élèves de secondaire IV, 29% pour les élèves de secondaire II et 20% pour

les élèves de secondaire I.

Au niveau de la réponse au questionnaire relativement à la fréquentation des stands,

il est aussi possible que ceux qui rapportent avoir participé, soient ceux qui ont été

plus marqués par ce type d'intervention. Effectivement, lors des entrevues avec des

étudiants de l'école, l'intervieweuse a dû insister pour rafraîchir la mémoire des

jeunes sur les différentes activités qui ont eu lieu à l'école. Ceci peut expliquer l'écart

important qui existe entre ce qui est rapporté par les adultes de l'école, notamment

l'intervenante, et ce qui est rapporté dans le questionnaire par rapport à l'achalandage

des stands. Une certaine confusion au niveau du libellé des questions relatives à la

participation, peut également être soupçonnée. En effet, dans le questionnaire on

demande: "As-tu participé au stand sur le végétarisme?" Il est possible que les élèves

comprennent le mot "participé" dans le sens "d'organisé" le stand. Il est probable que

la combinaison de ces facteurs ait pu contribuer à une forte sous-estimation du

niveau de participation des étudiants de l'école.

Rapport synthèse des années I et 2 106

Il est intéressant de noter également que chez les élèves qui ont fréquenté les stands,

le recours à la diète a diminué significativement, de 46% qu'il était à la fin de l'année

1997, il est passé à 37% en juin 1998. L'intention de suivre une diète a également

diminué. En effet, chez ceux qui ont participé aux stands, 44% disent avoir l'intention

de perdre du poids dans les deux prochains mois alors que ce pourcentage était de

53% en début d'intervention et de 47% à la fin de la première année d'opération. Donc

une diminution constante depuis le début du suivi.

Concernant les activités spéciales organisées à l'école telles que le défilé de mode,

le midi plein-air et le concours d'affiche, 20% des étudiants rapportent avoir participé

au moins à l'une ou l'autre de ces activités. Encore une fois les filles ont été plus

présentes. Par contre, l'activité de plein air a attiré un plus grand nombre de garçons

(53% contre 47% pour les filles). Tout comme pour les stands, on observe une

augmentation de la participation en fonction du niveau scolaire puisque 12% des

participants étaient en secondaire I, 33% en secondaire II et 55% en secondaire IV.

L'appréciation par les étudiants du projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" indique que 22% (65% sont des filles et 35% des garçons) des élèves de l'école

rapportent se sentir «moyennement» à «beaucoup» mieux dans leur peau à la fin de

la deuxième année d'implantation. Près du tiers, soit 28% (69% filles, 31% garçons)

des élèves disent accepter mieux la diversité des corps et 39% (69% filles, 31%

garçons) croient que l'ensemble des étudiants acceptent mieux la diversité des corps.

Enfin, 36% considèrent que l'ensemble des élèves de l'école se sentent mieux dans

leur peau.

Rapport synthèse des années I et 2 107

D Troisième partie: analyse de deux sous-groupes

Si l'on regarde les résultats des scores moyens des échelles pour le sous-groupe qui

a participé aux stands de l'an 2, on remarque que le score moyen de l'échelle

d'attitudes envers l'obésité est très élevé pour l'ensemble de ces étudiants indiquant

que les préjugés envers le gras corporels et les personnes obèses sont importants

chez ce groupe d'élèves. Par contre, pour cette analyse, les résultats n'apparaissent

pas significatifs (test t pour la moyenne avec données appariées), cela est

probablement dû au fait que le nombre d'individus est considérablement réduit (en

moyenne 20 étudiants en secondaire I, 28 en secondaire II et 44 en secondaire IV).

Figure 13

Scores moyens des échelles chez les étudiants qui sont allés à un stand ou plus au

cours de la deuxième année du projet

Il est intéressant de constater que le score moyen du EAT26, bien qu'il soit de

beaucoup supérieur à celui des pairs, a diminué (indiquant une amélioration de la

préoccupation de la nourriture) pour les élèves de secondaire II et IV, contrairement à

l'ensemble de leur niveau respectif. Les scores moyens de l'échelle des

connaissances n'ont pratiquement pas augmenté pour ces deux groupes mais ils

sont comparables aux moyennes de leur pairs (Figure 13).

Rapport synthèse des années I et 2 108

Pour les nouveaux élèves de secondaire I, le score moyen de l'échelle du EAT26 n'a

pas augmenté significativement comparativement aux élèves de secondaire I de

l'année précédente. Les scores moyens de l'échelle d'estime de soi et des

connaissances étaient plus élevés au départ pour ce groupe et ils ont également

augmenté entre les deux tests indiquant une amélioration de l'estime de soi. Le score

moyen de l'échelle d'attitudes envers l'obésité qui était très élevé au départ, a diminué

sensiblement en postest 1, bien que le résultat ne soit pas significatif (Figure 13).

Au niveau de l'évaluation de l'impact du projet, 43% des élèves de ce sous-groupe

avouent accepter moyennement et beaucoup plus la diversité des corps et 35% disent

se sentir mieux dans leur peau (moyennement mieux et beaucoup mieux).

En ce qui a trait à la silhouette désirée, chez ce groupe on constate que le

pourcentage d'élèves qui désirent maigrir de plus de 2 silhouettes n'a pas changé.

Donc le nombre d'élèves désirant demeurer à la même silhouette a augmenté un peu

(Figure 14).

Figure 14

Différence entre la silhouette réelle et désirée chez les élèves qui sont allés à un

stand ou plus lors de l'an 2

•Beaucoup plus maigre*

•Plus maigre**

oMême silhouette

•Plus grosse

* Désirent maigrir de plus de 2 silhouettes. ** Désirent maigrir de 1 à 2 silhouettes.

Rapport synthèse des années I et 2 109

Si l'on regarde un autre sous-groupe soit les étudiants présentant un score moyen du

EAT26 élevé (EAT>20) en prétest, on remarque qu'après seulement 10 mois de suivi

les moyennes de l'échelle du EAT26 et d'image corporelle (OA) ont fortement diminué.

Au bout de 2 ans de suivi, le score moyen de l'échelle d'attitudes envers l'obésité a

diminué d'une façon significative (Figure 15).

Figure 15

Scores moyens des échelles chez les étudiants présentant un EAT26 supérieur à 20

en début de suivi

Le Pré lude Eat26>20 Ozias-Leduc Eat26>20

o J Prétest

"Eat26

— Connaissances

Altitudes envers l'obésité

30

25

| 20

E 15 -I

l 1 0

5

•Eat26

Connaissances

— —— «Attitudes envers l'obésité

Postesti Postest2 Prétest Postesti

Rapport synthèse des années I et 2 110

La proportion de ces élèves désirant maigrir de plus de 2 silhouettes a sensiblement

diminué comparativement au groupe témoin. La proportion de ceux qui désirent

garder la même silhouette a augmenté alors qu'elle diminue chez le groupe témoin

(Figure 16).

Figure 16

Différence entre la silhouette réelle et désirée chez les élèves présentant un EAT26

supérieur à 20

Le Prélude Prétest

Ozias-Leduc Prétest

56%

27*

Le Prélude Postest 1

4% 7%

62%

Ozias-Leduc Postest 1

* Désirent maigrir de plus de 2 silhouettes. " Désirent maigrir de 1 à 2 silhouettes.

33%

Le Prélude Postest 2

2% g%

•Beaucoup plus

•Plus maigre**

oMême silhouette

•Plus grosse

L'effet de l'intervention est plus manifeste sur les deux sous-groupes à savoir, ceux

présentant un score du EAT26 élevé en prétest et ceux ayant participé à au moins un

stand au cours de la deuxième année du projet. Chez les premiers, les scores

Rapport synthèse des années I et 2 111

moyens des échelles d'attitudes envers l'obésité et du EAT26 ont significativement

diminué.

Concernant le groupe d'étudiants ayant participé à au moins un stand lors de la

deuxième année, il s'avère que les moyennes des échelles du EAT26 se sont

maintenues ou ont diminuées comparativement à l'ensemble des élèves interrogés.

Cependant, mis à part les élèves de secondaire I, ce score moyen d'échelle apparaît

sensiblement plus élevé pour les élèves de secondaire II et IV que la moyenne de leur

niveau respectif. Il en va de même pour le score moyen de l'échelle d'attitudes envers

l'obésité qui est également plus élevé pour l'ensemble des 3 niveaux scolaires. Ceci

suggère que les stands ont attiré un groupe d'étudiants plus à risque de développer

une conduite alimentaire déviante. Une participation significativement plus grande

des filles, et surtout des filles plus âgées pourrait expliquer en partie les scores plus

élevés aux échelles du EAT26 et d'attitudes envers l'obésité.

Il appert aussi que les élèves de ces deux sous-groupes semblent plus réalistes

relativement au choix de leur silhouette désirée. En effet, en postest 2, le pourcentage

d'élèves désirant maigrir de plus de 2 silhouettes a diminué plus significativement

chez les expérimentaux présentant un EAT26 supérieur à 20 (début de suivi)

comparativement au groupe témoin. De plus, le pourcentage de ceux désirant garder

la même silhouette a augmenté dans ces deux groupes, alors qu'il a diminué chez

les témoins (EAT26 >20).

E Quatrième partie: résumé des résultats.

L'analyse des résultats met en évidence la prévalence élevée de l'insatisfaction reliée

au poids et à l'apparence chez les adolescents des deux écoles secondaires à

l'étude. Une proportion importante de filles ont déjà fait au moins une tentative de

perte de poids (54%) et les premières tentatives s'effectuent à un âge précoce (12

Rapport synthèse des années I et 2 112

ans en moyenne). Les méthodes utilisées pour le contrôle du poids sont multiples et

vont de la simple réduction dés portions au jeûné total dans certains cas. Les

garçons quant à eux désirent augmenter leur masse musculaire et certains

n'hésiteront pas à consommer des suppléments alimentaires ou des produits

ergogéniques (7%).

Bien que la plupart des élèves de l'école expérimentale présentent un poids normal

(d'après les résultats de l'IMC), bon nombre d'adolescentes veulent quand même

perdre du poids. L'analyse effectuée avec le Contour Drawing Test (Thompson, 1995)

a montré que les élèves sont assez réalistes dans l'identification de leur propre

silhouette (tel que validé par l'IMC). Par contre, les attentes que les filles manifestent

quant à la silhouette désirée attestent une préférence marquée pour les silhouettes

filiformes et élancées et plus souvent qu'autrement, elles désirent des silhouettes

plus minces que la leur. Ce qui est particulièrement préoccupant dans tout ce

processus, est le fait que l'insatisfaction reliée à l'apparence augmente avec l'âge.

L'ensemble des données recueillies montre que sur tous les aspects abordés par la

problématique du projet, les filles sont plus à risque que les garçons. En effet, les

filles ont une moyenne d'estime de soi plus faible, une image corporelle plus

négative, elles sont plus préoccupées et plus insatisfaites de leur apparence, leur

moyenne de l'échelle du EAT26 est plus élevée et en plus, elles ont plus tendance à

fumer que les garçons.

L'analyse de deux sous-groupes d'élèves soit ceux présentant un EAT26 supérieur à

20 en prétést et ceux ayant fréquenté les stands lors de la deuxième année, a révélé

une amélioration sur les scores moyens des différentes échelles. Ces résultats

suggèrent que les élèves qui ont été plus interpellés et par conséquent, plus exposés

à l'intervention, ont connu une amélioration de l'ensemble de leurs attitudes et

comportements.

Rapport synthèse des années I et 2 113

Mis à part les résultats des deux sous-grôupes mentionnés, dans l'ensemble, l'effet

de l'intervention en tant que telle, n'est pas apparu d'une façon évidente. Au départ, les

élèves de l'école expérimentale présentaient un plus grand nombre d'attitudes et de

comportements négatifs pour leur santé. Un certain rattrapage a par la suite été

observé. Des variations d'échelles ont été observées, comme par exemple: l'échelle

du EAT26 a augmenté légèrement chez les élèves des deux écoles, ce qui pourrait

traduire d'un effet d'âge ou de "maturation" entre les différentes interrogations. Le fait

aussi que la moyenne de l'échelle d'image corporelle OA soit plus élevée en postest 1

et 2 qu'en prétest, pourrait également refléter un effet saisonnier, puisque les

interrogations des deux postests, ont eu lieu au printemps, alors que le prétest a eu

lieu à l'automne. La moyenne de l'échelle des connaissances a augmenté mais elle a

augmenté également chez les témoins. Cependant, ces derniers ont également

rempli le questionnaire à plusieurs reprises, ce qui constitue une intervention en soi.

Aussi, les élèves de cette école ont probablement abordé la problématique du

contrôle du poids ou de l'image corporelle dans les cours de FPS puisque ces

thèmes sont inscrits dans le curriculum. Ceci nous amène à nous questionner sur le

choix du groupe témoin, tant au niveau socio-économique qu'au niveau de la

sensibilisation à la problématique abordée (éffet dû questionnaire et la matière

abordée en FPS).

Le manque de temps alloué à la formation des professeurs et l'intensité de

l'intervention qui n'a pu être soutenue autant que prévu (puisque la deuxième année

s'est avérée une demi année) sont autant de facteurs qui ont pu influencer le degré de

changements des attitudes et comportements des étudiants.

Rapport synthèse des années I et 2 114

CHAPITRE m

3.1 DISCUSSION GÉNÉRALE

L'ensemble des résultats concernant le projet-pilote "Bien dans sa tête, bien dans sa

peau", fait ressortir la complexité de mettre sur pied un tel projet. La planification des

activités, la construction et l'évaluation du questionnaire, la sensibilisation du milieu,

l'intervention auprès des jeunes, la recherche de financement, l'évaluation de

l'implantation et des effets etc. révèlent les dimensions multiples d'une telle

entreprise. Malgré plusieurs difficultés rencontrées, telles te financement, les craintes

et préjugés des adultes et élèves de l'école, le projet a pris place dans le milieu.

Grâce aux efforts de l'équipe (coordonnatrice, diététiste responsable etc.), de

nouveaux acteurs tel le CLSC LAMATER se sont associés au projet.

Au Québec, ce projet est unique en son genre et l'aspect de l'évaluation n'a pas été

négligé. En effet, l'évaluation de l'implantation et des effets ont été effectuées pour les

deux premières années, et le seront probablement pour une troisième année

consécutive. À chaque fois, cela a donné lieu à des réajustements au niveau de la

planification des activités, de la concertation et de l'implication des adultes du milieu.

Rapport synthèse des années I et 2 115

Le groupe à l'étude forme une cohorte d'étudiants de niveau secondaire constituant

une source de données précieuses. Les informations recueillies, mettent en lumière

la prévalence élevée d'attitudes et de comportements néfastes pour la santé, chez les

jeunes des deux écoles. Le recours aux diètes et l'insatisfaction reliée à l'apparence

apparaissent comme un phénomèné normatif chéz lès filles des deux écoles.

L'insatisfaction corporelle s'avère un antécédent important de la conduite alimentaire.

Selon l'étude de Rayney et al. (1998), le désir d'être plus mince ou la perception

d'avoir un surplus de poids peut être suffisamment fort pour précipiter les adolescents

et particulièrement les adolescentes, sur la voie de comportements alimentaires

malsains.

Les résultats ont également révélé la complexité des mécanismes qui mènent à une

conduite alimentaire déviante. Les corrélations inter-échelles confirment les notions

théoriques retrouvées dans la littérature, cependant, elles ne nous renseignent pas

entièrement sur les liens de causalité (qu'est-ce qui précède quoi?) existants. La

construction des échelles et des items qu'elles contiennent, explique en partie ce

manque d'indication de cause à effet. Notamment, les items des échelles d'image

corporelle sont des sous-composantes du construit de l'estime de soi. L'échelle

d'attitudes envers l'obésité est étroitement reliée au phénomène de l'obsession de la

minceur, qui est sous-jacente à l'échelle du EAT26, etc. Par contre, bien que toutes

les questions ne soient pas encore résolues, les résultats obtenus tracent la voie à

de nouvelles pistes de recherches qui n'ont pas encore entièrement été explorées.

Un effet d'éveil tel que retrouvé par Mann et al. (1997), dans leur programme

d'intervention (témoignages par les pairs souffrant de boulimie et d'anorexie) chez

des étudiantes de niveau collégial, ne semble pas s'être manifesté suite à

l'intervention, puisque sur certains aspects (échelle d'estime de soi, échelle des

connaissance et échelle d'image corporelle), l'école expérimentale a présenté un

certain rattrapage par rapport à l'école témoin. Au niveau de l'échelle du EAT26, cela

Rapport synthèse des années I et 2 116

apparaît moins évident puisque les scores moyens sont dans l'ensemble plus élevés

à l'école expérimentale.

Toutefois, un des points positifs qui ressort de l'évaluation des effets, est

l'amélioration observée auprès des élèves qui ont fréquenté les stands et ceux qui

présentaient un EAT26 élevé (supérieur à 20) au prétest. Ces résultats suggèrent que

l'intervention doit être poursuivie et soutenue, afin de rejoindre un plus grand nombre

d'étudiants.

Au cours des deux années, l'intensité de l'intervention n'a pu être soutenue autant qu'il

avait été souhaité au départ. En effet, comme le fait ressortir l'analyse qualitative, lors

de la première année, les instigatrices du projet ont dû faire face à plusieurs facteurs

non-facilitants tels que le manque de formation du personnel, la méfiance face à un

nouveau projet, le manque de temps et l'essoufflement des professeurs.

L'intervenante elle-même a également dû se familiariser et s'adapter à ce nouveau

milieu. Lors de la deuxième année, à cause de problèmes d'ordre budgétaire,

l'intervention n'a débuté qu'en janvier. L'ensemble des facteurs non-facilitants

identifiés et le retard de l'intervention en deuxième année, peuvent en partie expliquer

le déficit au niveau des résultats attendus puisque l'intensité de l'intervention n'a pu

être maximisée.

L'intégration des valeurs véhiculées par le projet s'est avérée difficile pour la plupart

des professeurs qui, au cours des deux années, et plus particulièrement lors de la

première, considéraient que la responsabilité du projet incombait exclusivement à

l'intervenante (Arbour, 1998a). Comme le suggérait Plath & Belzer, (1985), est-il

raisonnable de croire que l'intervention d'un éducateur seul, peut suffire à modifier la

perception qu'un individu a de sa valeur et de son image? L'organisation des activités

spéciales telles que la parade de mode et le midi plein-air ont contribué à une

implication plus grande des professeurs.

Rapport synthèse des années I et 2 117

Les jeunes ont besoin d'encouragement dans l'acceptation de leur personnalité

physique et mentale. Puisque l'augmentation des connaissances ne semble pas

suffisante à changer les comportements, la compagnie et l'exemple d'adultes ayant

une influence sur les jeunes (les professeurs) pourrait être une voie privilégiée de

changement.

Rapport synthèse des années I et 2 118

3.2 RECOMMANDATIONS

Les principales recommandations pour la suite du projet se rapportent à plusieurs

niveaux, soit :

• au niveau de l'intervention dans l'école;

• au niveau de l'évaluation des effets;

• au niveau de l'évaluation de l'implantation.

Il est cependant à noter que, dans l'ensemble, les recommandations font presque

toutes référence à une meilleure planification, autant pour la construction du

questionnaire et de la cueillette de données, que pour l'organisation des stands et

des activités.

Dans une perspective générale, pour tout projet d'intervention, la planification des

activités doit s'effectuer tôt en début d'année et même à la fin de l'année précédente.

Malheureusement la planification dépend du financement dont disposent les

administrateurs du projet pour l'ensemble des opérations: les salaires de

l'intervenante et des agents de recherches, l'élaboration des questionnaires et la

préparation des activités. L'écart entre le budget prévu et le budget obtenu a limité la

planification des activités au cours des deux années. Par le fait même, l'évaluation du

projet a été effectuée tardivement à la fin de la première année. Les ajustements n'ont

donc pu être réalisés pour la deuxième année.

Rapport synthèse des années I et 2 119

• Recommandations au niveau de l'intervention

• Au niveau des stands, il faudrait prévoir un titre accrocheur pour les élèves et cela,

pour chacun des thèmes abordés. De cette façon, il serait peut-être plus facile de

recueillir l'information auprès des étudiants en fin d'année, la mémoire des jeunes

serait plus facilement sollicitée si l'on énumère chacun des titres exploités dans le

questionnaire.

L'intercom devrait être exploité davantage en tant qu'outil de transmission de

l'information. Des résumés hebdomadaires des thèmes abordés ainsi que des

invitations à s'y rendre pourraient être diffusés via ce médium.

De brefs feuillets d'information résumant les grandes lignes du thème abordé

pourraient être distribués aux élèves. Il est possible d'envisager que ces feuillets

puissent se rendre à la maison et venir à l'attention des parents. Si cela se révélait

vrai, ces feuillets pourraient devenir des véhicules de communication privilégiés

entre l'école et les familles.

• Il serait aussi souhaitable d'intégrer les jeunes de l'école dans plusieurs activités

et même dans la préparation des stands. La revue de littérature soulève l'aspect de

l'effet des pairs dans les programmes d'intervention. De plus, de cette façon le

projet ne serait pas vu simplement comme un enseignement venant d'adultes.

L'exemple de l'implication d'autres jeunes pourrait paraître plus attrayant pour les

élèves. Cette recommandation ressort aussi dans l'analyse qualitative de l'an 2.

• La communication avec les parents, l'implication de ceux-ci et la difficulté à les

rejoindre en général est ce qui se révèle le plus problématique. L'indifférence

apparente de ces derniers, traduit peut-être une ignorance de l'existence du

phénomène et même de la présence du projet à l'école.

Rapport synthèse des années I et 2 120

Il serait important d'utiliser un médium de communication qui les éveillerait sur le

sujet. La télévision pourrait être une voie privilégiée qui n'a pas beaucoup été

exploitée jusqu'à maintenant. Si l'on pouvait montrer aux parents ce qui se passe à

l'école au niveau des activités ou dans les cours de FPS, ils pourraient

probablement, tout comme les professeurs interrogés, se sentir privilégiés que

leurs enfants puissent bénéficier du projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau".

• Comme l'a déjà fait ressortir l'analyse qualitative, l'augmentation des publications

dans les journaux locaux et l'apparition lors de congrès seraient importants pour la

diffusion de l'information émanant du projet. Cette année est cruciale pour

l'implantation qui mènera le projet vers sa consolidation dans le milieu pour les

années à venir.

• En ce qui concerne les activités spéciales, l'utilisation d'un calendrier s'échelonnant

sur cinq ans devrait être encouragée. Cette suggestion avait été proposée lors

d'une réunion par la directrice adjointe de l'école expérimentale afin de varier les

activités d'une année à l'autre et éviter la redondance qui pourrait à la longue

ennuyer les étudiants (exemple: le défilé de mode à chaque deux ans etc.).

• Les activités physiques en général (patin à glace ou à roulette, randonné, glissade,

bicyclette etc.) font la démonstration d'un mode de vie sain et donnent aux individus

la sensation de maintenir leur condition physique. Ils intéressent davantage les

garçons et sont propices aux rapprochements entre élèves et professeurs. De plus,

l'analyse qualitative a montré que l'une des activités préférées des élèves fut le midi

plein-air (Arbour, 1998b). Se basant sur la théorie (Collingwood & Willet, 1971;

Plath et Belzer, 1985), de telles activités contribueraient peut-être à l'augmentation

de l'estime de soi des jeunes et des adultes de l'école.

Rapport synthèse des années I et 2 121

• Il faudrait insister davantage sur la formation du personnel enseignant de l'école

afin qu'il prenne conscience des responsabilités et du rôle qu'il a à jouer auprès

des jeunes en tant que modèle. Les objectifs du projet devraient leur être soumis

personnellement afin qu'ils comprennent que les changements de mentalité ne

peuvent reposer exclusivement sur l'intervenante. À cet égard, il est ressorti de

l'évaluation de l'implantation que plusieurs professeurs étaient convaincus qu'il

était nécessaire d'avoir l'aide d'une personne de l'extérieur de l'école pour faire

fonctionner le projet. L'un des objectifs de l'an 3, devrait être de modifier cette

croyance qui agît comme une barrière à l'implantation du projet et à sa prise en

charge par le milieu.

• Recommandations au niveau de l'évaluation des effets

• La réorganisation du questionnaire devrait être envisagée. Il serait souhaitable de

changer l'ordre de présentation des échelles. Ainsi, on pourrait éviter qu'une

certaine dormance puisse se manifester sur les dernières échelles, bien que ce

phénomène n'a pas été détecté jusqu'à maintenant. Il faudrait également envisager

de le réduire, en coupant certaines questions. Dans le même ordre d'idée, les

questions ouvertes sur les moyens de maigrir devraient être enlevées puisqu'elles

n'apportent pas plus de lumière sur les comportements. Ces considérations

constituent des points de discussions pour l'avenir.

Les questions adressées aux élèves pour mesurer l'exposition devraient être plus

précises et énoncées plus clairement. Ces questions devraient être formulées par

les investigateurs du projet en collaboration étroite avec l'intervenante et certains

professeurs qui se seront le plus impliqués dans te projet. De cette façon, nous

pourrons mettre à profit l'expérience concrète de ces individus afin d'obtenir une

information maximale auprès des élèves.

Rapport synthèse des années I et 2 122

• Une information supplémentaire pourrait être recueillie lors de la tenue des stands.

On devrait inviter les élèves à répondre à un très court questionnaire d'appréciation

du stand, de l'activité ou du thème abordé. Ce mini questionnaire serait anonyme

mais l'âge et le sexe devraient être demandés afin de documenter l'aspect de la

participation. Une boîte spéciale devrait être placée à l'emplacement du stand afin

de recueillir l'information. Aussi l'observation directe de diverses activités, de

réunions et de certains stands par la personne faisant l'évaluation de l'implantation

ajouterait un élément important pour la compréhension de la dynamique de

l'intervention.

• Il faudrait insister sur la formation des personnes qui sont responsables de

l'administration des questionnaires (assistants de recherches, professeurs) afin

qu'ils puissent mieux expliquer les consignes à suivre aux élèves. L'emphase

devrait être mise aussi sur le code personnel des individus qui a été retrouvé

manquant à plusieurs reprises (ce code aide à suivre l'individu dans le temps).

Ceci aiderait à l'appariement statistique des individus tout au long du suivi.

• La codification du questionnaire, la saisie de données et les analyses devraient

toujours être effectuées par une seule personne. Ceci permettrait d'éviter la

confusion causée par le manque de communication entre les personnes, qui a été

rencontrée en début de suivi.

• Une autre école de la région ou une école d'une région plus semblable au niveau

socio-économique, devrait être recrutée afin de commencer une nouvelle cohorte

d'intervention ou tout simplement de s'en servir comme école témoin. Dans les

deux cas, cette école pourrait servir de témoin si l'on interroge les mêmes niveaux

scolaires. De cette façon on pourrait mieux comprendre les fluctuations que l'on a

observées chez les témoins en cours de suivi.

Rapport synthèse des années I et 2 123

• Un autre mini questionnaire devrait être prévu pour les parents. On devrait essayer

de savoir s'ils connaissent le projet. Qu'est-ce ce qu'ils pensent ou connaissent de

la problématique abordée. Ce questionnaire pourrait leur être proposé lors de la

visite des parents à l'école ou lors d'activités spéciales telles que des classes

ouvertes ou autres.

• Recommandations au niveau de l'évaluation de l'implantation

• Un questionnaire devrait être construit et administré aux enseignants et aux adultes

de l'école. Cette information serait importante afin de connaître la perception des

adultes sur les différents aspects de l'implantation du projet.

• Un monitorage des activités et de la vie du projet devrait être entrepris par la

personne faisant l'évaluation de l'implantation. Ce suivi s'effectuerait notamment

par l'observation directe lors des réunions ou lors des activités à l'école.

• Un modèle théorique qui soutiendrait l'évaluation de l'implantation devrait être

développé. Ce modèle serait utile afin d'orienter et d'optimiser la stratégie

d'implantation à promouvoir auprès d'éventuels promoteurs du projet. Ce modèle

théorique permettrait également de générer de nouvelles hypothèses pouvant être

testée lors de l'évaluation de l'implantation. Cette démarche contribuerait à enrichir

les connaissances relatives aux facteurs de succès et d'insuccès de l'implantation

d'un projet tel que "Bien dans sa tête, bien dans sa peau".

Rapport synthèse des années I et 2 124

CONCLUSION

Au terme de deux années de fonctionnement du projet "Bien dans sa tête, bien dans

sa peau" il apparaît évident qu'il n'a pas pleinement atteint sa maturité. Le travail

d'implantation semble bien amorcé et la popularité du projet est en expansion, tant au

niveau des étudiants que des adultes du milieu.

L'ensemble des résultats obtenus au cours de ces deux années met en lumière la

prévalence élevée de comportements et d'attitudes malsaines pour la santé, chez les

jeunes de ce milieu. Il apparaît évident aussi que les jeunes filles s'avèrent beaucoup

plus vulnérables que les garçons par rapport à la problématique abordée. Les

répercussions de tels comportements sont d'importance pour la santé publique

d'aujourd'hui, pour demain. Le besoin d'intervention est donc criant.

Bien entendu l'implantation d'un projet-pilote de l'envergure de "Bien dans sa tête,

bien dans sa peau" fait face à de nombreuses difficultés. L'école n'est pas plus

équipée que d'autres institutions pour résoudre les problèmes sociaux, elle ne peut

compenser pour des problèmes de pauvreté, de logement inadéquats ou de familles

dysfonctionnelles. Mais à l'intérieur des limites de ses responsabilités, l'école peut

être le véhicule pour promouvoir de meilleures valeurs sociales et de santé. Le

partenariat se révèle donc la clé de réussite d'un tel projet. La multidisciplinarité a un

impact majeur sur les changements de mentalités puisqu'elle permet de fournir une

multitude d'expériences en relation avec les valeurs et objectifs du milieu scolaire.

Ces expériences doivent être intégrées et mutuellement renforcées par le milieu de

l'éducation en collaboration avec celui de la santé.

Rapport synthèse des années I et 2 125

En plus d'avoir sensibilisé le milieu, les résultats du "Bien dans sa tête, bien dans sa

peau" obtenus au cours des deux années, ont permis de documenter et d'améliorer

les connaissances sur la problématique de l'obsession de. la minceur et du

comportement alimentaire des adolescents. Cependant, il est clair qu'il faudrait

développer une meilleure compréhension du processus par lequel les adolescents,

et les jeunes filles en particulier, acquièrent les valeurs socioculturelles prévalentes

dans notre société telle que la beauté et la minceur. Les jeunes, c'est bien connu,

aiment le risque et n'hésiteront pas à utiliser des méthodes de contrôle du poids tout

en sachant que cela est nuisible pour leur santé, si les bénéfices à court terme qu'ils

perçoivent leur apparaissent plus grands que les inconvénients. La complexité de ce

phénomène, et sachant en plus que l'augmentation des connaissances seule ne

suffit pas à freiner cette acquisition des valeurs, met en évidence la nécessité de

poursuivre une intervention dynamique basée sur la participation des jeunes et des

adultes du milieu.

En effet, les jeunes qui se situent à la base de la pyramide démographique, se

retrouvent pourtant au sommet de la pyramide culturelle et sociale de la société. La

base se composant des parents, de la famille et de l'environnement. N'est-ce pas les

adultes qui sont les concepteurs publicitaires? Les créateurs de mode? Les

éducateurs?

Ultimement, afin de changer les comportements chroniques de contrôle du poids et

d'obsession de la minceur, il est impératif de changer les normes culturelles

prévalentes dans notre société. Le paradigme existant à savoir que "minceur égale

santé" doit être remis en question par les professionnels de la santé et de l'éducation.

Tous ces acteurs doivent prendre conscience de l'impact réel de ces valeurs au sein

de la population, et des jeunes en particulier. Il est bien évident cependant que les

changements ne peuvent s'effectuer du jour au lendemain. Il est nécessaire que le

milieu de la santé et celui de l'éducation se concertent afin d'unir leurs efforts en ce

sens.

Rapport synthèse des années I et 2 126

Le projet "Bien dans sa tête, bien dans sa peau" a été spécialement conçu dans le

but d'offrir une voie alternative dans ce domaine. Il faut être réaliste et conscient

surtout que les changements attendus s'échelonneront sur un long terme et que la

poursuite du projet est nécessaire autant pour le bien-être des adolescents et des

adultes du milieu que pour l'avancement des connaissances dans ce domaine.

Rapport synthèse des années I et 2 127

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105.

Annexe I

Financement du projet

Financement du projet

L'Anl

Programme de contribution à la promotion de la santé (Santé Canada)

Période: novembre 95 à mars 97 $20 000

Financement complémentaire de la Direction générale

de la santé publique (DGSP), 96-97 $8 000

DSP Montérégie, ressources humaines, 96-97 $4 000

L'An 2

Fonds pour la santé des population

Santé Canada, 97-98 $18 000

DGSP du MSSS, 97-98 $14 000

RR Lanaudière

(pour l'évaluation de l'An 2 et la production de ce rapport) $21 442

Commission scolaire des Manoirs $1 000

Annexe II

Liste des sujets abordés aux stands

Lés 28 stands de la première année portaient sur les thèmes suivants:

1. S'auto-accepter

2. Les transformations corporelles à l'adolescence

3.Les formats corporels

4. Les déterminants du poids

5. Les comportements alimentaires

6. Le poids santé

7. L'évolution de la beauté depuis le début du siècle

8. Les critères de beauté pour l'homme et la femme

9. Les trucages de cinéma

10. Les chirurgies esthétiques

11. le poids et les mannequins

12. les régimes (effets)

13. Les régimes (suite-quiz)

14. Les pratiques alimentaires saines et malsaines

15. les signaux de faim et de satiété

16. Les troubles de l'alimentation

17. Le courrier de l'amitié et de l'amour (Semaine de la St-Valentin)

18. Le fast-food

19. À la découverte de mets moins connus (dégustation)

20. Les mythes alimentaires

21. Les grignotines et les types de gras

22. les préjugés par rapport au poids et à l'apparence

23. Les préjugés (suite)

24. Activité physique (Semaine Canada en forme)

25. Activité physique (suite)

26. Les protéines, stéroïdes et les muscles

27. Les étiquettes alimentaires et les produits légers

28. Sexualité et estime de soi

Annexe III

Album de photos

AN 1 Octobre 1996 - I e r Stand : «S'accepter» avec le jeu des miroirs

Novembre 1996 - «Les formats corporels» avec le quizz sur puberté

Novembre 1996 - «L'Halloween» avec Madame Gigi qui prédit l'avenir corporel...

Janvier 1997 - «Le poids-santé et les mannequins»

éMOo Wy/. desrmnr ufr qiu nws rcmrrve dcî. mcdefes de. -freublp? àpweï ^ ' 'i'' fiv^^r : £ r- f*vfe -+- ir- a. lo •Éo Weferre recrut iTYainfcnonf les d c ^ J'anwvv r-...

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Février 1997 - «Chirurgie esthétique » et «Les trucages de photos et de cinéma»

Mars 1997 - «Chez Wendo» et Mai 1997 - «Parlons muscles»

4 N 2 Mars 1998 - «Le Déjeunei

ceux PT

•V'-iHTsTCC POUR ûlfoi la cdto df piCTD a ^ocnM: fiâwrf

W^cài tccûfci : ^ftuxtftattj

Mai 1998 - «Le plein-air» et inscription au midi plein-air

Mai 1998 - Cours de FPS Sec V avec Martin Larocque sur la séduction

Mai 1998 - Siar\d sur le végétarisme

Annexe IV

Commentaires des élèves

Commentaires exprimés par les jeunes à la fin du questionnaire (postest 2)

16 ans, secondaire 4, féminin Je trouve que le projet "BDST-BDSP" nous apprend de nouvelles choses mais ne nous aide pas à être mieux dans notre peau (pour la question 8c, de la page 21 ).

16 ans, secondaire 4, féminin Je n'ai pas participé aux activités mais j'aurais dû. Je crois que cette activité devrait revenir Tannée prochaine.

16 ans, secondaire 4, féminin Je n'ai pas participé aux stands organisés car je n'ai pas eu beaucoup de temps cette année mais, je crois que ça m'aurait vraiment aidée.

13 ans, secondaire 2, féminin J'aimerais que "BDST-BDSP " face un stand pour des bons trucs pour maigrir aussi, parce que c'est rare que l'on peut avoir des trucs. Nul part quasiment Merci à l'avance.

14 ans, secondaire 2, féminin J'aimerais beaucoup ça que ça se poursuivre Tan prochain.

12 ans, secondaire 1, féminin C'est cool que l'école nous informe sur notre poids. Ça nous permet de se sentir mieux dans notre peau.

13 ans, secondaire 1, féminin Je trouve votre test fool intéressant et ça me permet de me rendre compte que je n'apporte pas tant d'importance à mon poid et que je suis positive envers moi-même.

12 ans, secondaire 1, féminin Je trouve que c'est bien d'organiser ce projet et je trouve ça l'fun que vous soyez sensibilisés à ce genre de problèmes.

13 ans, secondaire 1, féminin Comment peut-on avoir un corps bien pour nous si nous sommes loin de l'être? Et est-ce normale que je soit une fille et que j'ai beaucoup de muscles? Que pourrais-je faire pour enlever ma graisse?

13 ans, secondaire 1, féminin C'est intéressant pour ceux qui veulent en savoir plus sur les moyens "de maigrir ou d'engraisser" ou autre... Ça peut nous aider à être mieux dans notre peau.

12 ans, secondaire 1, féminin Oui je trouve que cela m'a aidée à m'accepter comme je suis. Merci!!!

13 ans, secondaire 1, masculin Faire des questionnaires comme ça, ça nous permet de voir que dans le fond, on est pas si pir que ça.

14 ans, secondaire 2, féminin Je crois que cela va beaucoup aider. Lâchez pas!

14 ans, secondaire 2, féminin Je trouve ça bien que vous suiviez les élèves comme ça! Continuez de faire le questionnaire! Faites le peut-être un peu plus précis.

17 ans, secondaire 4, féminin Ce questionnaire m'a aidée à me poser des bonnes questions au sujet de mon corps. Merci

15 ans, secondaire 4, féminin Je tiens simpliment à dire que pour moi, le projet mfa beaudoup aidé, l'année passée au début de l'année, je pesais 84 livres. Ce questionnaire m'a ouvert les yeux. Continuez!

13 ans, secondaire 1, masculin Merci c'est là qu'on se rend compte que la majorité des adolescents(e) essaient de maigrir et que souvent leur méthode est exagérée.

13 ans, secondaire 1, féminin Je fais des exercices, des sports et encore je suis à cette foutu taille. J'aimerais beaucoup maigrir et avoir la forme que j'avais en 4ième année.

13ans, secondaire 1, féminin J'ai bien aimé répondre à votre questionnaire mais j'ai de gros problèmes de poids. Je me trouve énorme et vous m'avez donné de bons conseils pour voir à quoi je ressemble vraiment.

16ans, secondaire 4, féminin Je trouve que nous sommes envahis par des médias qui nous passent des messages subliminaux (il faut que tu sois 36,24,36, sinon tu n'es pas belIe)etçam'écoeure!!! PS Le pire c'est que leurs messages subliminaux marchent

16 ans, secondaire 4, féminin Je trouve que ce questionnaire est vraiment nécessaire pour que les jeunes disent vraiment ce qu'ils pensent d'eux-même. C'était excellent!

15 ans, secondaire 4, féminin

C'est l'fun, je peux remarquer que j'ai fait moins de tentatives de régimes.

15 ans, secondaire 4, féminin

J'ai essayé de répondre du mieux que je pouvais mais c'est difficile de répondre exactement ce que je pense parce que c'est assez confia dans ma tête! Je suis un peu complexée mais je voudrais ne pas l'être. 15 ans, secondaire 4, féminin L'an passé j'avais le poids idéal mais j'ai commencé a avoir énormément faim et jésoupais deux fois alors j'ai grossis un peu (je pesais environ 115 ou 120 lbs).

Annexe V

Questionnaire

PROJET D'INTERVENTION

EN MILIEU SCOLAIRE

SUR L'IMAGE CORPORELLE ET

L'OBSESSION DE LA MINCEUR

Un projet du Collectif action alternative en obésité et de l'Université de Montréal financé par

Santé Canada et le Ministère de la Santé et des Services sociaux dn Québec

Bonjour;

Merci de nous aider en participant à ce projet conduit par le Collectif action

alternative en obésité (CAAO). Ce questionnaire permettra de mieux

comprendre les comportements, les perceptions et les besoins des

adolescents(es) concernant l'alimentation, le poids, l'image corporelle ainsi que

les problèmes qui y sont reliés. Nous pourrons ainsi concevoir des activités

bien adaptées et efficaces pour que les jeunes se sentent bien dans leur peau!

Il faut prendre le temps de bien lire chaque question, d'y répondre le plus

franchement possible et au meilleur de ta connaissance. Il n'y a pas de bonne

ou de mauvaise réponse, nous voulons connaître ce que tu penses. N'hésite

pas à poser des questions si tu ne comprends pas un mot ou une expression.

Sois assuré(e) que toutes les informations demeureront confidentielles. Le code

servira à associer tes réponses du début avec celles de la fin du projet et non

pas à t'identifier. Bien sûr, tu es entièrement libre de participer, de refuser de

répondre à une ou à toutes les questions.

Merci de ta collaboration!

Les responsables du projet

2

Pour composer ton code, indique ie mois de ta naissance:

indique ta date de naissance (ex: le 14 ou le 22): indique le prénom de ta mère biologique (ex: Use ou Marie-Anne):

Les prochaines questions portent sur tes intentions en matière de contrôle de poids. Pour chaque item, coche ia case qui correspond le mieux à ta situation :

Dans les deux prochains mois, as-tu l'intention d'essayer de perdre du poids?

• 1 Oui Û2 Non (passes à la question 2, à la page 5)

Si tu as répondu oui à cette question, réponds maintenant aux sections a) à f)

a) Afin de maigrir, as-tu l'intention dans les deux prochains mois de :

Définitivement Plutôt Plutôt Définitivement oui oui non non

. suivre un régime de 1000 cal.ou moins/jour • 1 • 2 •3 • 4

. suivre un régime de plus de 1000 cal./jour • 1 • 2 • 3 • 4

. suivre un régime à base de certains aliments (pamplemousse, soupe,...) Q i • 2 • 3 • 4

. faire un jeûne modifié aux protéines • 1 • 2 • 3 • 4

. faire un jeûne total Q i • 2 •3 • 4

b) Afin de maiarir. as-tu l'intention dans les deux prochains mois de :

Définitivement oui

Plutôt oui

Plutôt non

Définitiver non

. prendre des pilules qui coupent la faim • 1 • 2 • 3 • 4

. prendre des laxatifs (pilules qui font aller à la selle) • 1 • 2 • 3 • 4

. prendre des diurétiques (pilules qui font uriner) • 1 • 2 • 3 • 4

. te faire administrer une série d'injections • i • 2 • 3 • 4

. prendre des gommes, pastilles, pilules de fibres • 1 • 2 • 3 • 4

. prendre des substituts de repas (lait fouetté en poudre, barres) • 1 • 2 • 3 • 4

3

c) Afin de maigrir as-tu l'intention dans les deux prochains mois : Définitivement Plutôt Plutôt Définitivement

oui oui non non

. d'aller chez Nutri-système • 1 • 2 •3 • 4

. d'aller chez Kilo-control • 1 • 2 •3 • 4

. d'aller chez Weight Watchers, Minçavi • 1 • 2 • 3 • 4

. d'aller aux Outremangeurs Anonymes • 1 • 2 • 3 • 4

d) Afin de maiqrir, as-tu l'intention dans les deux prochains mois de : Définitivement Plutôt

oui oui Plutôt non

Définitive non

. consulter un(e) médecin Qi • 2 • 3 • 4

. consulter un(e) diététiste • 2 • 3 • 4

. consulter un(e) psychologue ou psychothérapeute O i • 2 • 3 • 4

. lire des livres ou des revues portant sur la question du poids û i • 2 • 3 • 4

e) Afin de maiarir. as-tu l'intention dans les deux prochains mois : Définitivement Plutôt

oui oui Plutôt non

Définitivei non

. de ne pas déjeuner • 1 • 2 • 3 • 4

. de sauter des repas • 1 • 2 • 3 • 4

. d'éviter les desserts • 1 • 2 • 3 • 4

. de couper les portions • 1 • 2 • 3 • 4

. de ne pas manger de pain • 1 • 2 • 3 • 4

. d'éviter les friandises • 2 • 3 • 4

. de réduire le gras • 1 • 2 • 3 • 4

. de manger moins • 2 • 3 • 4

4

f) Afin de maigrir as-tu l'intention dans les deux prochains mois d'utiliser un ou des moyens, autre(s) que ceux qui sont cités plus haut? Si oui, le(s)quel(s) ?

2. Afin de gagner du poids, as-tu l'intention dans les deux prochains mois, de(d'): Définitivement Plutôt Plutôt Définitivement

oui oui non non

. prendre des produits ergogéniques (stéroïdes, g h , • 1 • 2 • 3 • 4 D H E A )

• 4 . prendre des suppléments alimentaires vendus pour • 2 • 3 • 4 faire augmenter la masse musculaire (créatine, acides aminés, suppléments pour gagner du poids, etc) . t'entraîner de façon intensive • 1 • 2 • 3 • 4

. t'efforcer de manger plus • 1 • 2 • 3 • 4

Les prochaines questions se rapportent à des comportements que tu as pu adopter pour contrôler ton poids. En particulier, nous aimerions savoir si tu as déjà utilisé des régimes, des programmes ou des produits. Indique si tu as fait aucune, une ou plusieurs tentatives en cochant dans la case appropriée.

3. Aussi loin gue tu te rappelles, as-tu déjà essayé de perdre du poids?

• 1 Oui G2 Non (passes à la question 4, à la page 7)

Si tu as répondu oui à cette guestion. réponds maintenant aux sections a) à g)

a) Afin de maigrir combien de fois as-tu tenté de : Aucune Une Plusieurs a) Afin de maigrir combien de fois as-tu tenté de : tentative tentative tentatives

. suivre un régime de 1000 cal.ou moins/jour Q i • 2 •3

. suivre un régime de plus de 1000 cal./jour • 1 • 2 • 3

. suivre un régime à base de certains aliments (pamplemousse, soupe,...) • 1 • 2 • 3

. faire un jeûne modifié aux protéines • 1 • 2 • 3

. faire un jeûne total • 1 • 2 • 3

5

b) Afin de maigrir, combien de fois as-tu tenté de : Aucune tentative

Une tentative

Plusieurs tentatives

. prendre les pilules qui coupent la faim • 1 • 2 • 3

. prendre des laxatifs (pilules qui font aller à la selle) Q i • 2 • 3

. prendre des diurétiques (pilules qui font uriner) • 1 • 2 • 3

. te faire administrer une série d'injections • 1 • 2 • 3

. prendre des gommes, pastilles, pilules de fibres • 1 • 2 • 3

. prendre des substituts de repas (lait fouetté en poudre, barres) • 2 • 3

c) Afin de maigrir, combien de fois as-tu tenté : Aucune Une Plusieurs tentative tentative tentatives

. d'aller chez Nutri-système • 1 • 2 • 3

. d'aller chez Kilo-control • 1 • 2 •3

. d'aller chez Weight Watchers, Minçavi • 1 • 2 • 3

. d'aller aux Outremangeurs Anonymes • 1 • 2 •3

d) Afin de maigrir, combien de fois as-tu tenté de : Aucune Une Plusieurs tentative tentative tentatives

. consulter un(e) médecin Q i • 2 • 3

. consulter un(e) diététiste • 1 • 2

. consulter un(e)psychologue ou psychothérapeute • i • 2 • 3

. lire des livres ou des revues portant sur la question du poids • 1 • 2 •3

6

e) Afin de maigrir.combien de fois as-tu déjà tenté : Aucune Une Plusieurs • tentative tentative tentatives

. de réduire le gras

. de manger moins

. de couper les portions

. de ne pas manger de pain

. d'éviter les friandises

. de ne pas déjeuner

. de sauter des repas

. d'éviter les desserts

• i Û2 Û3

• i Û2 Û3

• 1 Qa

• 1 Û2 a 3

• 1 Û3

• i Û2 Q 3

• 1 Û2 Ga

• l Q 2 Û3

f) Afin de maigrir, as-tu déjà utilisé un ou des moyen(s) autres que ceux qui sont cités plus haut,? Si oui, le(s)quels?

9) Durant la dernière année, dans quelle proportion du temps as-tu "fait attention" pour ne pas engraisser (couper les portions, ne pas manger de desserts, etc.)?

• 1 tout le temps

• 2 le 3/4 du temps

• 3 la 1/2 du temps

• 4 le 1/4 du temps

• 5 jamais

4. Actuellement, suis-tu un régime ou fais-tu une autre démarche en rapport avec le contrôle de ton poids?

• 1 Non G2 Oui, spécifie:

7

5. Afin de gagner du poids, as-tu déjà tenté de(d'):

. prendre des produits ergogéniques (stéroïdes, GH, DHEA) . prendre des suppléments alimentaires vendus pour faire augmenter la masse musculaire (creatine, acides aminés, suppléments pour gagner du poids, etc)

. t'entraîner de façon intensive

. t'efforcer de manger plus

Aucune Une tentative tentative

• 1

• 1

• 1

• 1

• 2

• 2

• 2

• 2

Plusieurs tentatives

• 3

• 3

• 3

• 3

6. Quel âge avais-tu la première fois que tu as essayé de faire quelque chose pour modifier ton poids?

• 1 Je n'ai jamais essayé ni de maigrir, ni d'engraisser

• 2 J'ai déjà essayé de maigrir. La première fois j'avais ans.

• 3 J'ai déjà essayé d'engraisser. La première fois j'avais ans.

Les prochaines questions sont en rapport avec ton poids ou avec la nourriture. Pour chaque phrase, coche la case qui correspond le mieux à ta situation.

Très Toujours souvent Souvent Parfois Rarement Jamais

Je suis terrifié(e) à la pensée d'être trop gros(se) Q i

J'évite de manger quand j'ai faim

Je suis trop préoccupé(e) par la nourriture Q i

J'ai eu des excès de gloutonnerie* durant lesquels je me sentais incapable d'arrêter de manger

Je découpe mes aliments en très petits morceaux. •

• 2 • 3 • 4 • s • e

• 2 • 3 • 4 • 5 • e

• 2 • a • 4 • 5 • e

• 2 • 3 • 4 • 5 • 6

• 2 • 3 • 4 • 5 • e

J'ai conscience du nombre de calories contenues dans les aliments que je mange G i Û2 Û3 OU Gs Oe

consommation d'une grande quantité d'aliments en peu de temps

8

Très

Toujours souvent

J'évite spécialement les aliments riches en glucides (pain, pomme de terre, riz) Q i Û2

. Je sens que les autres aimeraient mieux que je mange davantage G i Q2

. Je me fais vomir après avoir mangé Û2

. Je me sens très coupable après avoir mangé U 2

. Le désir d'être plus mince me préoccupe Eh

. Quand je me dépense physiquement, il me vient à l'idée que je brûle des calories Û2

. Les autres pensent que je suis trop mince G 2

. Je suis préoccupé(e) à l'idée d'avoir trop de grais-se sur le corps Û2

. Je passe plus de temps que les autres à pren-dre un repas O1 CI2

. J'évite de manger des aliments sucrés Û2

. Je consomme de préférence des aliments diététiques (légers, pauvres en gras et en sucre) Û2

J'ai l'impression que la nourriture domine ma vie G i Û2

Je parle volontiers de mes capacités à contrôler mon alimentation..... Q i CL

. Je pense que les autres me poussent à manger...Gi Lk

. Je pense trop à la nourriture Û2

. Je me sens mal à l'aise après avoir mangé des sucreries Û2

. Je m'oblige à me mettre à la diète Q i O2

. J'aime avoir l'estomac vide Q i Q 2

. J'aime essayer les aliments nouveaux et riches Ck

. Je ressens le besoin de vomir après les repas G i Q2

Souvent Parfois Rarement Jamais

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • 5 • e

• 3 • 4 • 5 • e

• 3 • 4 • 5 ' • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • 5 • e

• 3 • 4 • 5 • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • s • e

• 3 • 4 • 5 • e

9

Nous aimerions maintenant connaître ce que tu sais d propos du poids et de ia nutrition. Pour chaque question, réponds par vrai (V) ou faux (F). Tu peux ne pas connaître la bonne

réponse, c'est pas grave...coche alors la case aje ne sais pas»l

1) Lorsqu'on perd du poids rapidement, c'est surtout de l'eau et du muscle que l'on perd

Vrai

• 1

Faux

• 2

Je ne sa pas • 3

2) Il est normal que les femmes aient une proportion de graisse presque deux fois plus élevée que celle des hommes • 1 • 2 • 3

3) Sauter un repas, ça aide à maigrir • 1 • 2 • 3

4) S'ils le veulent, tous les hommes peuvent ressembler aux hommes mus-clés comme on voit dans les films • i • 2 • 3

5) Aucun aliment ne fait engraisser si on lui laisse le temps d'être brûlé • 1 • 2 • s

6) Les exercices aérobiques font brûler des graisses • 1 • 2 • 3

7) Il y a un poids idéal pour chaque grandeur • 1 • 2 • 3

8) Plus on se prive de certains aliments plus on en a le goût et plus on risque d'en abuser • 1 • 2 • 3

9) Le changement de poids entre 10 à 18 ans n'est pas seulement relié à la graisse mais aux os, aux muscles, et à l'eau dans l'organisme • 1 • 2 • 3

10) Le poids-santé est un poids qui correspond à un faible niveau de risque pour la santé Q i • 2 • 3

11) Les suppléments de protéines aident à augmenter la masse musculaire • 1 • 2 • 3

12) Si elles font ce qu'il faut, la majorité des femmes peuvent avoir un corps très mince comme celui que les magazines nous montrent • 1 • 2 • 3

13) Il n'y a pas de danger à remplacer ses trois repas de la journée par des substituts de repas • 1 • 2 • 3

14) A la puberté, il est normal pour une fille qu'elle prenne du poids et que ses hanches s'élargissent • 1 • 2 • 3

15) Fumer la cigarette aide à rester mince • 1 • 2 • 3

16) Les crèmes amincissantes sont un moyen efficace de diminuer la graisse et de combattre la cellulite Q i • 2 • 3

17) L'obésité est un trait que l'on peut hériter de nos parents • 1 • 2 • 3

10

Les prochaines questions se rapportent à ce que tu penses de ton apparence. Pour chaque phrase, coche la case qui correspond le mieux à ton opinion.

En désaccord Plutôt en désaccord

NI l'un, ni l'autre

Plutôt en accord

En accord

. Avant de sortir en public, je fais toujours attention à mon apparence Q i • 2 • 3 • 4 • 5

. Je prends soin d'acheter des vêtements qui me font paraître à mon meilleur G i • 2 • 3 • 4 • s

. Mon corps est sexuellement attrayant G i • 2 • 3 • 4 • s

. J'aime mon apparence telle qu'elle est O i • 2 • 3 • 4 • s

. Je vérifie mon apparence dans un miroir chaque fois que je peux Q i • 2 • 3 • 4 • 5

. Avant de sortir, je passe généralement beaucoup de temps à me préparer Q i • 2 • 3 • 4 • 5

. La plupart des gens considéreraient que je parais bien Q i • 2 • 3 • 4 • 5

. C'est important que je paraisse toujours bien G i • 2 • 3 • 4 • 5

. J'utilise très peu de produits de beauté Q i • 2 • 3 • 4 • s

J'aime mon apparence lorsque je suis dévêtu(e).. O i • 2 • 3 • 4 • 5

Je suis embarrassé(e) lorsque je ne suis pas bien arrangé(e) Q i • 2 • 3 • 4 • s

Je porte habituellement les vêtements qui me tom-bent sous la main sans me soucier de l'apparenc Q i • 2 • 3 • 4 • 5

J'aime comment mes vêtements me vont Q i • 2 • 3 • 4 • s

Je me fous de mon apparence Q i • 2 • 3 • 4 • 5

11

En désaccord Plutôt en Ni l'un, Plutôt en En accord désaccord ni l'autre accord

J'accorde un soin particulier à mes cheveux • 1 • 2 • 3 • 4 • 5

Je n'aime pas mon apparence physique • 1 • 2 • 3 • 4 • 5 Je ne suis pas attrayant(e) physiquement • 1 • 2 • 3 • 4 • s

Je ne pense jamais à mon apparence • 2 • 3 • 4 • s

. J'essaie toujours d'améliorer mon apparence phy-sique Qi Û2 Û3 Q4 Qs

Chaque personne a une opinion d'elle même et nous sommes très intéressés à connaître la tienne. Pour chacune des caractéristiques ou descriptions suivantes, coche la case qui correspond le mieux à ce que tu penses.

Tout à fait Plutôt Plutôt Tout à fait en désaccord en désaccord en accord en accord

1) Je pense que je vaux autant que n'importe qui d'autre Q, q 2 q4 q 5

2) Je pense que je possède un certain nombre de bonnes et belles qualités Gh Q 2 Q 4 Q s

3) En général, je suis porté(e) à me considérer comme un(e) raté(e) Q 2 q 5

4) Je suis capable de faire les choses aussi bien

que la majorité des gens Q i Q 2 q 4 q 5

5) J' ai peu de raisons d'être fier(fière) de moi Q 2 Q 4 Us

6) J'ai une attitude positive vis-à-vis de moi-même.... Q i Q 2 Q 4

7) Dans l'ensemble, je suis satisfait(e) de moi Q 2 Q 4 Q 5

8) J' aimerais avoir plus de respect pour moi-même ... Q i Q 2 Q 4 Q 5

9) Parfois je me sens vraiment inutile Q i Q 2 Q 4 Qs

10) Il m'arrive de penser que je suis un(e) bon(ne) à rien q 2 q 4 q 5

12

Pour les prochains énoncés, ii te suffit de faire une croix dans la case qui correspond le mieux d ton opinion. Voici un exemple: Au mois de janvier, la température est f r o i d e - chaude

...I I I l • .1 i : t i j | très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

Si tu penses que la température au mois de janvier est très froide, tu répondras de la façon suivante: froide.;:. chaude

J i J très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

Pour toi, contrôler son poids c'est :

u t i l e inutile I i I I I 1 1 | | | très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

bon pour la santé mauvais pour la santé l—-—I l 1 i i i i t i très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

intelligent i d i o t I 1 I I I I ! I | |

très un peu nf l'un, ni l'autre un peu très

amusant ennuyeux L—J I 1 I I 1 I I I très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

nécessaire superflu i i l I i i i i i i

très un peu ni run, ni l'autre un peu très

mauvais 1 1 I I I I l l | |

très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

plaisant déplaisant I I I I ! I I I | |

très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

bénéfique dommageable I l I I I I i i i i

très un peu ni Fun, ni l'autre un peu très

agréable désagréable l 1 l 1 I i I I i i

très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

prudent imprudent I l i l l i i i i i

très un peu ni l'un, ni l'autre un peu très

13

Pour les questions suivantes, encercle un numéro de 0 à 9 pour Indiquer combien tu es en accord ou en désaccord avec les points suivants:

Très Très en désaccord neutre en accord

0 2 3 4 5 6 7 8 8

1) Je suis inquièt(e) de devenir gros(se) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

2) Ça m'écoeure quand je gagne du poids 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

3) Une des pires choses qui pourrait m'arriver serait de gagner 25 lbs 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

4) Quelques personnes sont grosses parce qu'elles n'ont pas de volonté 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

5) J' ai du mal à prendre au sérieux les grosses personnes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

6) Je n' aime pas beaucoup les grosses personnes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

7) Les grosses personnes pourraient au moins perdre un peu de poids en faisant un peu d'exercice

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

8) C'est pas mal de leur faute si les grosses personnes tendent à être grosses 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

9) Bien qu'il y ait des grosses personnes intelligentes, je pense qu'elles ne sont pas aussi brillantes que les personnes de poids normal

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

14

Très Très en désaccord neutre en accord

0 1 2 3 4 5 6 7 8 Q

10) J'ai tendance à penser que les personnes qui ont un surplus de poids ne sont pas tout à fait fiables

o 1 2 3 4 5 6 7 8 9

11) Je n'ai pas beaucoup d'ami(e)s qui sont gros(ses) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

12) Si j'étais un employeur qui cherche du personnel, je pourrais éviter d'engager une grosse personne

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

13) Les grosses personnes me font me sentir mal à l'aise o 1 2 3 4 5 6 7 6 9

4 PROPOS DE TES PARENTS... Pour chaque question, coche ia case qui correspond le mieux à ta situation.

Très Presque Souvent Souvent Quelquefois jamais Jamais

a) Ta mère (ou la personne de sexe féminin qui la remplace) a-t-elle suivi des régimes pour maigrir durant sa vie? Q t Q 2 Q 3 Q 4 Q 5

b) Ta mère (ou la personne de sexe féminin qui la remplace) parle t-elle souvent négativement de son poids et/ou de son corps? Q i Q 2 Q 3 Q 4 Q 5

c) Ta mère (ou la personne de sexe féminin qui la remplace) fait-elle des commentaires négatifs sur ton poids? Q 2 Q 3 Q 4 Qs

d) Ta mère (ou la personne de sexe féminin qui la remplace) t'incite t-elle à surveiller ton poids Q2 Q 3 Q 4 Qs

15

Très Presque Souvent Souvent Quelquefois jamais Jamais

e) Ton père (ou la personne de sexe masculin qui le remplace) a-t-il suivi des régimes pour maigrir durant sa vie? Q i Q 2 Q 3 Q 4 Q 5

f) Ton père (ou la personne de sexe masculin qui le remplace) a-t-il entrepris des démarches pour gagner du poids durant sa vie? Q i Q 2 Û3 Û4 Os

g) Ton père (ou la personne de sexe masculin qui le remplace) parle t-il souvent négativement de son poids et/ou de son corps Q 2 Û3 Û4 Qs

h) Ton père (ou la personne de sexe masculin qui le remplace) fait t-il des commentaires négatifs sur ton poids Q1 U 2 Uz Q 4 Qs

i) Ton père (ou la personne de sexe masculin qui le remplace) t'incite t-il à surveiller ton poids Q i Q 2 O3 LU Qs

À PROPOS DE TES AMI$(ES)... Pour chaque question, coche la case qui correspond le mieux à ta situation

Tous(tes) Les 3/4 La 1/2 Le 1/4 Aucun(e)

a) Parmi tes amis(es), combien font des efforts pour perdre du poids û i Q 2 Q 3 Q 4 Q 5

b) Parmi tes amis(es), combien font des efforts pour gagner du poids Q 2 Qa Û4 Qs

c) Parmi tes amis(es), combien font des commentaires négatifs sur leur propre apparence Q i Q 2 Û3 Q 4 Q 5

d) Parmi tes amis(es), combien font des commentaires négatifs sur l'apparence des autres Q i Q 2 Û3 Q 4 Q 5

16

Les prochaines questions portent sur la façon dont tu te perçois et sur comment tu aimerais être.

a) Selon ton sexe, encercle le chiffre qui correspond à la silhouette qui ressemble le plus à ton apparence actuelle.

1 2 3 4 5 6 7 . 8 9

1 2 3 4 5 6 7 8 9

b) Selon ton sexe, encercle le chiffre qui correspond le mieux à l'apparence que tu aimerais avoir

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Les figures de garçons sont sur l'autre page.

17

Pour tes prochaines silhouettes, encercle le chiffre qui correspond le mieux à la silhouette que tu préfères chez lesexe opposé ( chez les filles si tu es un garçon, chez les garçons situes une fille)

18

Les dernières questions sont d'ordre général. Indique la réponse qui correspond le mieux à ta situation.

1. Coche à côté de la phrase qui te décrit le mieux:

• 1 Tu n'as jamais fumé

• 2 Tu as déjà fumé, mais tu n'as pas fumé du tout dans la dernière année

• 3 Tu as fumé une ou quelques fois durant l'année qui vient de passer

• 4 Tu fumes quelquefois 4 tu fumes cigarettes chaque mois

• 5 Tu fumes quelquefois tu fumes cigarettes chaque semaine

• e Tu fumes chaque jour hier, tu as fumé cigarettes

* 1 a) Si tu fumes régulièrement, penses-tu que le fait de fumer f aide à maintenir ton poids stable

ou à ne pas engraisser? • 1 Non G 2 Oui

2. Au cours d'une semaine ordinaire, combien de fois fais-tu:

a) des exercices vigoureux ( course, hockey, soccer, basketball, ski de fond, natation, bicyclette, corde à danser, danse aérobique ) Nombre de fois par semaine

b) des exercices modérés ( baseball, tennis, badminton, volley-ball, ski alpin, football ).

Nombre de fois par semaine

c) des exercices doux ( quilles, marche, mini-golf )

Nombre de fois par semaine

19

3. Lorsque tu fais des exercices, est-ce pour (indique seulement les raisons les plus importantes)

• i avoir du plaisir

• 2 passer le temps

• 3 améliorer mon apparence générale

• 4 brûler des calories

• 5 faire plaisir à mes parents

• 6 augmenter ma masse musculaire

• 7 être avec mes amis(es)

• e diminuer ma masse de graisse

• 9 autre(s) raison(s), spécifie: _ _

4. Quel âge as4u? ans

5. Quel est ton sexe?

• 1 Masculin G 2 Féminin

5a) Si tu es de sexe féminin, as-tu déjà eu tes premières règles (menstruation) ?

• 1 Non • 2 Oui

5b) Si oui, à quel âge? ans

6. Quelle est ta langue maternelle?

• 1 Français G2 Anglais • 3 Autre, spécifie:

7. Où tes parents sont-ils nés?

a) Ta mère: Gi Au Québec

b) Ton père: Qi Au Québec

• 2 ailleurs, spécifie:

• 2 ailleurs, spécifie:

20

8. Quel niveau scolaire tes parents ont-ils complété?

ta mère ton père

Primaire (1ère à 7e année) Secondaire (8ième à 12e année) Collégial (CEGEP) Universitaire Je ne sais pas

• 1 • 2 • 3

• 4 • 5

• 1 • 2 • 3

• 4 • 5

9. Quelle est la principale occupation de ta mère? (ne coche qu'une seule case)

• 1 Emploi rémunéré temps plein

• 2 Emploi rémunéré temps partiel

• 3 Travail saisonnier

• 4 Recherche d'emploi

• 5 Aux études

• 6 Retraitée

• 7 Tenir maison

• e Congé maternité, maladie, ou sans solde

• 9 Je ne sais pas

•10 Autre occupation, spécifie:

10. Quelle est la principale occupation de ton père? (ne coche qu'une seule case)

• 1 Emploi rémunéré temps plein

• 2 Emploi rémunéré temps partiel

• 3 Travail saisonnier

• 4 Recherche d'emploi

• 5 Aux études

• e Retraité

• 7 Tenir maison

• e Congé paternité, maladie, ou sans solde

• 9 Je ne sais pas

•10 Autre occupation, spécifie:

Quel est le métier ou la profession de ta mère? Quel est le métier ou la profession de ton père? (ex: secrétaire, serveuse, professeur, etc.) (ex: plombier, livreur, avocat, etc.)

(Réponds même si tes parents ne travaillent pas actuellement)

21

10. Avec qui vis tu présentement ? (ne coche qu'une seule case)

• 1 Avec ton père et ta mère

• 2 Avec un seul de tes parents

• 3 En garde partagée ( en alternance )

• 4 Avec des membres de ta parenté sans tes parents

•5 En famille d'accueil

• â Autre, précise: ..

10a) Si tu vis avec un seul parent ou en garde partagée. ton(tes) parent(s) vi(t)vent-il(s) avec

un nouveau conjoint (chum ou blonde) ? G i Non G2 Oui

11. Combien pèses-tu? livres ou kilogrammes

12. Combien mesures-tu? pieds et pouces ou centimètres

13. En quelle année es-tu?

• 1 Secondaire I

• 2 Secondaire II

• 3 Secondaire III

• 4 Secondaire IV

• 5 Secondaire V

C'est terminé, merci beaucoupl Si tu veux écrire des commentaires, nous les lirons avec plaisir: .

22

Annexe VI

Moyens utilisés par les élèves pour perdre du poids

*

Moyens utilisés pour contrôler son poids (en pourcentage) selon le sexe et

selon l'école en prétest

Le Prélude Ozias-Leduc

Filles Garçons Filles Garçons

Déjà fait une diète:

Régime 1000 calories 39.4 26.5 25.5 26.1

et moins par jour

Jeûne total 20.9 8.4 17.2 8.9

Prendre des substituts de repas 35.2 24.5 29.2 26.8

Aller chez Weight Watcher ou 12.0 4.1 7.8 8.6

Minçavit

Consulté un médecin 9.9 4.1 11.1 9.8

Consulté une diététiste 10.6 6.1 9.1 8.5

Réduire le gras 88.0 75.9 88.9 82.3

Manger moins 89.3 75.9 86.0 76.1

Pas déjeuner 60.2 33.3 52.9 38.2

Sauter des repas 61.7 33.3 59.9 55.9

Intention de suivre une diète (en pourcentage) selon le sexe et

selon l'école en prétest

Le Prélude Ozias-Leduc

Filles Garçons Filles Garçons

Intentions de faire une diète

Régime 1000 K et plus/jour 34.7 19.2 28.3 34.7

Jeûne total 6.4 17.4 8.3 4.4

Prendre des substituts de repas 23.9 12.5 19.5 25.5

Aller chez Weight Watcher ou 8.9 0.0 4.4 2.1

Minçavit

Consulté un médecin 7.7 4.3 9.5 6.4

Consulté une diététiste 25.2 6.4 19.6 10.7

Réduire le gras 93.8 73.4 87.9 76.1

Manger moins 76.4 60.0 73.6 63.1

Pas déjeuner 16.8 6.4 14.6 4.4

Sauter des repas 22.9 8.5 20.0 11.1

Moyens utilisés pour contrôler son poids chez les filles (en pourcentage)

selon l'école en postest 2

Le Prélude Ozias-Leduc Sec. Il Sec. IV Sec.IV

Déjà essayé:

Régime 1000 calories 19.7 15.8 14.6

et moins par jour

Jeûne total 12.1 9.2 10.0

Prendre des substituts de repas 19.7 22.3 11.8 Aller chez Weight Watcher ou 13.6 3.9 3.6

Minçavit

Consulté un médecin 10.6 2.6 5.4

Consulté une diététiste 5.7 5.8 1.3

Réduire le gras 37.8 46.0 35.4

Manger moins 36.3 48.7 32.7 Pas déjeuner 31.8 29.0 20.0 Sauter des repas 31.8 35.5 27.3

Intention de suivre une diète chez les filles (en pourcentage)

selon l'école en postest 2

Le Prélude | Ozias-Leduc

Sec. Il Sec. IV Sec. IV

Intentions:

Régime 1000 K et plus/jour 10.6 17.1 9.1

Jeûne total 4.5 1.3 1.8

Prendre des substituts de repas 15.1 15.7 7.3

Aller chez Weight Watcher ou 10.6 3.9 3.6

Minçavit

Consulté un médecin 7.5 3.9 5.3

Consulté une diététiste 9.1 10.5 11.8

Réduire le gras 40.9 52.6 39.1

Manger moins 33.3 54.0 30.0

Pas déjeuner 13.6 10.5 8.1

Sauter des repas 13.7 15.8 9.1

Annexe VII

Scores moyens des échelles

Scores moyens des échelles par degré scolaire, selon l'école

Scores moyens des Échelles

Le prélude Secondaire 1

Prétest Postest 1 Postest 2**

Ozias-Leduc Secondaire I

Prétest Postest 1

Eat26 6.1 6.6 7.9 6.3 7.7 (6-1) (5.7) (9.5) (7.6) (9.9)

Connaissances 7.3 8.1 9.03 7.9 8.41

(2.5) (3.0) (3.1) (2.4) (2.6)

Estime de soi 32.3 31.4 28.62'3 27.1 29.31

(5.1) (5.4) (5.6) (2.8) (7.9)

Attitudes envers 9.5 9.2 9.9 9.3 9.9 l'obésité (5.0) (4.6) (4.4) (4.4) (4.7)

Image corporelle 4.9 7.41 8.9* 6.4 7.2 (OA)* (8.3) (8.1) (7-4) (7.7) (6.8)

Image corporelle 2.1 2.8 2.0 2.6 2.0 (EA)* (6.5) (5.3) (5.81) (5.7) (5.9)

Perception du -4.5 -3.7 -3.1 -10.1 -4.91

contrôle du poids (7.9) (7.3) (8.8) (4.5) (7.7)

"En postest 2 les secondaires 1 sont en secondaire 2 1) t-test, p<.05 intra-école prétest/postestl, 2) t-test, p<.05 intra-école postest 2 et 3, 3) t-test, p<.05 intra-école prétest/postest2; ( ) Écart-type de la moyenne.

Scores moyens des échelles par degré scolaire, selon l'école

Scores moyens des Échelles

Le Prélude Secondaire III

Prétest Postest 1 Postest 2 "

Prétest

Ozias-Leduc Secondaire III

Postest 1 Postest 2**

Eat26 8.2 7.8 7.3 5.9 6.1 5.3 (9.1) (8.5) (8.3) (6.7) (8.8) (8.)

Connaissances 8.6 9.31 10.03 9.6 9.71 10.52-3

(2.5) (2.7) (2.9) (2.0) (2.9) (2.9)

Estime de soi 31.7 31.7 30.7 27.7 32.31 30.62"3

(5.6) (6.3) (5.1) (2.3) (5.2) (5.3)

Attitudes envers 10.0 9.5 10.4 9.2 8.6 8.23

l'obésité (4.2) (4.5) (4.6) (4.3) (4.2) (4.2)

Image corporelle 7.2 7.6 7.4 5.4 5.2 4.4 (OA)' (7.3) (7.9) (7.3) (7.1) (7.0) (7.7)

Image corporelle 1.8 1.9 2.2 2.7 3.5 4.62'3

(EA)* (6.0) (6.7) (5.8) (5.1) (5.4) (4.5)

Perception du -4.7 -5.5 -4.5 -10.4 -4.81 -3.53

contrôle du poids * t d A \ r k r i a n t a f i A n u a w i ' a

(6.8) (7.1) (70) ii

(4.47) (6.58) (7.0) v — I M ^ M I W I I V W , b f a ï u a i i w n U O I a p p a i O I I U C

"En postest 2 les secondaires 3 sont en secondaire 4 1) t-test, p< 05 intra-école prétest/postestl, 2) t-test, p<05 intra-école postest2 et 3 3) t-test, p<.05 intra-école prétest/postest2; ( ) Écart-type de la moyenne.

Scores moyens des échelles par degré scolaire, selon l'école

Le Prélude Secondaire V

Scores moyens des Prétest Échelles

Postest 1

Ozias-Leduc Secondaire V

Prétest Postest 1

Eat26 9.0 10.66 5.9 6.2 (9-9) (11.7) (8.2) (9.2)

Connaissances 10.2 11.11 10.7 11.31

(3.0) (3.2) (2.4) (2.5)

Estime de soi 32.0 32.1 28.4 33.01

(4.9) (5.1) (1.7) (5.4)

Attitudes envers 10.1 9.3 9.7 9.3 l'obésité (4-7) (4.8) (4.2) (4.1)

Image corporelle 7.7 7.4 5.5 6.1 (OA)* (7.6) (7.8) (7.6) (7.7)

Image corporelle 1.6 2.0 3.9 4.5 (EA)* (5.8) (6.3) (5.4) (5.4)

Perception du -5.2 -5.1 -11.8 -7.21

contrôle du poids (7.2) (6.6) (4-3) (7.1) *(OA) Orientation vers l'apparence; (EA) Évaluation de l'apparence 1) t-test, p< 05 intra-école prétest/postestl ; ( ) Écart-type de la moyenne.

Scores moyens des échelles par degré scolaire, selon l'école

Le prélude Ozias-Leduc Nouveau secondaire 1 Nouveau 1

Scores moyens des Prétest Postest 1 Postest 1 Échelles Eat26 6.7 7.0' 5.9

(7.2) (8.1) (6.7)

Connaissances 7.2 7.7 8.1 (3.21) (3.38) (2.9)

Estime de soi 26.5 29.61 30.0 (4.3) (7.2) (5.9)

Attitudes envers 9.8 9.6 10.9 l'obésité (4.6) (4.8) (4-3)

Image corporelle 7.1 8.61 7.2 (OA)* (8.8) (7.5) (6.4)

Image corporelle 1.9 2.5 3.0 (EA)* (5.5) (6.6) (5.9)

Perception du -4.5 -5.5 -4.1 contrôle du poids (9.4) (8.3) (7-4)

*(OA) Orientation vers l'apparence; (EA) Evaluation de l'apparence 1) t-test, p< 05 intra-ècole prôtest/portestl ; ( ) Écart-type de la moyenne.

A m o u r e u s e d e M a t h i e u , N a t h a l i e s e p o s e l a q u e s t i o n « d e v r a i s - j e l u i p a r l e r o u m ' a p i t o y e r s u r m o n s o r t ? » . . . L a d é c i s i o n p r i s e , e l l e n e l ' a p a s r e g r e t t é e p u i s q u e c e d e r n i e r e s t d e v e n u s o n c o p a i n , son chum! Catherine Roy, sec.I

« . . . i l e s t v r a i q u ' i l y a t o u j o u r s u n i m b é c i l e p o u r r i r e d e q u e l q u ' u n . . . e t c e q u i c o m p t e c ' e s t q u e t u s o i s b i e n d a n s t a p e a u . » Maxime Couture sec. I

« J e s a i s q u e p l u s i e u r s s e m o q u e n t d e t o i , m a i s m o i j e f a i m e c o m m e t u e s e t s i t u v e u x n o u s p o u r r i o n s ê t r e d e s a m i e s ? J o y e u s e S t - V a l e n t i n ! s i g n é : K a r i n e . . . " C ' e s t l a p l u s b e l l e j o u r n é e d e m a v i e " s ' e x c l a m e E l i s e ! » Joanie Portelance-Galarneau, sec I

« . . . q u e l q u ' u n n ' a p a s l e d r o i t d ' ê t r e j u g é p a r s o n a p p a r e n c e , . . . o n d o i t c o m m e n c e r p a r l e c o n n a î t r e a v a n t d e s e f a i r e u n o p i n i o n . » Karine Galarneau, sec III

« . . . A f o r c e d ' ê t r e v i c t i m e d e p l a i s à n t e r i e s . . . o n c o m m e n c e à y c r o i r e e t o n p e r d t o u t e c o n f i a n c e e n s o i c e q u i n o u s f a i t c r o i r e q u ' o n n e m é r i t e p a s d e

v i v r e . . . O n e s t b e a u c o u p p l u s b e a u e n é t a n t s o i -m ê m e q u ' e n v o u l a n t ê t r e q u e l q u ' u n d ' a u t r e » Emilie Raza, sec. III

« D e s m i l l i e r s d e p e r s o n n e s c o r p u l e n t e s e s s a i e n t d e t o u t e s l e s f a ç o n s p o s s i b l e s d e m a i g r i r p o u r e n t r e r d a n s u n m o u l e ! S o u v e n t , c e u x q u i s e m o q u e n t d e s a u t r e s i g n o r e n t à q u e l p o i n t i l s f o n t d u m a l à l e u r s v i c t i m e s . » Lili-Fleur Blackburn, sec. III

« C e s f i l l e s s a c r i f i e n t l e u r s a n t é p o u r p a r v e n i r à l e u r i d é a l . . . l e u r i n f l u e n c e e s t é n o r m e e t m e n a ç a n t e p o u r l a s o c i é t é » Annie Durocher, sec IV

« . . . c e s f i l l e s s o n t d ' u n e t r o p g r a n d e m a i g r e u r , o n d i r a i t q u ' e l l e s s o n t e n t r a i n d e f o n d r e s o u s n o s yeux.» Anne-Marie Gauvreau, sec.IV

« C e s f i l l e s d o n n a i e n t l e u r p e a u p o u r m o n t r e r l e u r s o s L . e t q u ' e l l e s e x e r c e n t u n e b i e n m a u v a i s e i n f l u e n c e s u r l e s j e u n e s . . . L ' i m a g e p a r f a i t e e s t m a i n t e n a n t b l ê m e , c e r n é e e t s a n s a u c u n e r o n d e u r . . . q u e l a f e m m e p a r f a i t e a p e r d u s e s s e i n s , s e s f e s s e s e t s e s c u i s s e s . . . r i e n d e t r è s e n c h a n t a n t

p o u r n o u s a d o l e s c e n t s e n v o i e d ' é p a n o u i s s e m e n t . » Marie-Eve Bélanger, sec. IV

M e r c i à n o s c o m m a n d i t a i r e s

-Fond pour la santé des popu la t ions de Santé Canada

-Di rect ion généra le de la santé pub l ique du min is tère de la santé et des serv ices soc iaux du Québec

-Commiss ion scola i re Des Manoi rs

-D i rec t ion de la santé pub l ique de la régie rég iona le de la santé: des serv ices soc iaux de Lanaud iére et de la Montérég ie

-CLSC Lamater

-Natre l

-Fonta ine Santé

-Prov igo

-Homer Deser res

-Cul inar

PROJET DE PROMOTION D'UME IMAGE CORPORELLE SRINE EN M I L I E U SCOLAIRE

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LES TRANSFORMATIONS CORPORELLES A L'ADOLESCENCE

La majorité des garçons sont avantagés car les transformations qu'ils subissent vont dans le même sens que les normes, i.e. que leurs épaules s'élargissent et ils développent des muscles. Mais beaucoup de garçons restent quand même complexés dans un corps maigrelet. C'est pourquoi plusieurs d'entre eux vont dans les salles de musculation. De plus, en 1993, 12% des adolescents canadiens âgés de 11 à 18 ans ont utilisé des stéroïdes anabolisants. Plus de la moitié les ont pris pour améliorer leur performance sportive alors que l'autre moitié les prenaient pour changer leur apparence...Assez inquiétant comme phénomène!

Chez les filles, c'est une toute autre histoire! L'arrivée des seins représente un pas vers le monde adulte mais la graisse qui l'accompagne, elle, n'est pas considérée comme normale. Cela fait que les filles sont souvent très complexées par leur corps. Et pourtant, cette graisse est nécessaire pour être menstruée, devenir enceinte et allaiter son enfant! Bref, être femme!

Donc, est-ce que les mannequins fémi-nins représentent bien le corps «moyen» des fem-mes? En vérité, nous naissons tous avec des corps différents et notre' poids, nos formes, sont déter-minés par plusieurs facteurs.

% DE C-RAISSE

Début adolescence Fin adolescence

Filles 19% 23%

Garçons 15% 12%

COMMENT SONT VÊTEPMINtS LE POIVS ET LES F01VAES VU COPPS?

Voici les facteurs qui influencent le poids et les formes corporelles des hommes et des femmes:

- L'hérédité - Les habitudes alimentaires - Le sexe - Le niveau d'activité physique - L'ethnie

L'hérédité est le facteur qui influence le plus le poids et les formes de notre corps. L'alimentation et l'activité physique jouent aussi mais l'un ne va pas sans l'autre...Il faut intégrer les deux, de façon équili-brée et harmonieuse, dans notre vie de tous les jours.

He y. les parents!

votre enfant a-t-il des problèmes

avec la nourriture ou avec son

image corporelle?

Il ne déjeûne jamais, saute des repas Il ne mange pas à sa faim Il mange des portions anormalement petites Il utilise des moyens pour contrôler son poids, est préoccupé par les calories et le gras Il a peur d'engraisser Il mange lorsqu'il vit des émotions négatives Il évite les repas familiaux et les fêtes Il se cache pour manger

EN TANT QUE PARENT. Al-JE UNE INFLUENCE SUR L IMAGE CORPORELLE VE A\0N ENFANT?

OUI. vous en avez une très grande. Un enfant qui grandit avec des parents insatisfaits de leur corps et de leur image grandira en suivant le même modèle ... Alors que faire pour aider votre enfant?

Vous pouvez peut-être prendre quelques minutes pour réfléchir à ces questions.

• Adoptez-vous une attitude positive envers vous et votre enfant? • Aidez-vous votre enfant à s'accepter tel qu'il est? • Utilisez-vous des moyens pour contrôler votre poids? • Vous arrive-t-il de passer des commentaires sur l'apparence des autres? • Vous empêchez-vous de faire certaines activités parce que vous n'êtes pas satisfait de votre corps?

Il est bien important de supporter votre enfant afin qu'il se sente bien dans sa peau.

BIEN VANS SA Tire. BIEN VANS SA PEAU

Cette année, un projet bien spécial se déroule à l'École Le Prélude. Il s'agit du projet/fou dans sa tête, bien dans sa peau, financé par Santé Canada et par le Ministère de la Santé et des services sociaux. Ce projet vise à ce que les jeunes acquièrent des attitudes et des comporte-ments sains concernant leur corps et l'alimenta-tion. Un volet du projet touche les adultes, le personnel de l'école et les parents, qui servent de modèles aux jeunes. Marie-Josée Perrault, diététiste professionnelle, est intervenante auprès des adolescents(es).

Kiosque communautaire et rencon-

tres en classe Un kiosque a été installé de façon permanente dans la cafétéria de l'école. Un nouveau thème est présenté chaque jeudi midi. Ces thèmes sont présentés sous forme interactive, i.e. de jeux, quiz, vidéos, midis-conférences, etc. pour permettre aux jeunes de s'impliquer. Tous les élèves de secondaire I seront aussi rencontrés en classe.

Grosso ft\odo Grosso Modo, nos mascottes, sont deux personnages de bandes dessinées qui amèneront les jeunes à réfléchir de façon humoristique, sur des situations qu'ils vivent fréquemment.

Activités spéciales Des activités spéciales seront mises sur pied telles que* la confection d'un livre de recettes, une parade de mode impliquant des modèles corporels de tout formats, un concours d'affiche promotionnelle, un concours d'écriture, et une Super-Grille à résoudre.

Comité aviseur Un comité sera formé de parents, de membres du personnel et d'élèves de l'école. Il s'occupera de proposer des activités pour le projet Bien dans sa têtey bien dans sa peau, d'apporter des modifications aux activités existantes (si nécessaire), et s'impliquera dans l'organisation des activités spéciales au sein de l'école. Ça vous intéresse? Contactez-moi dans les plus brefs délais!

D*N5

VOTRE AVO EST-IL BIEN VANS SA PEAU?

% des adolescentes canadiennes qui affirment qu'elles doivent

perdre du poids

50%

40%

30%

20%

10%

0% z

L'adolescence est une période de la vie où il se passe beaucoup de changements. Entre autre, il y a les transformations au niveau du corps. Les modèles de beauté qui nous entourent, par exemple celui des mannequins, sont très exigeants. On prône la minceur chez les filles et les muscles chez les garçons. Mais, ces modèles entrent souvent en contradiction avec les changements que le corps subit... ;

i Savez-vous qu'au Canada, plus de 10% des enfants ont des problèmes avec la nourriture? Ces problèmes peuvent être très graves comme dans le cas de l'anorexie et de la boulimie (se priver volontairement de nourriture, faire des orgies de nourriture suivies de vomissements et de prises de laxatifs). Ils affectent de 1 à 4% des adolescentes. On peut également développer d'autres problèmes de comportements avec la nourriture, tels que sauter des repas, faire des diètes, compter ses calories, et j'en passe!

Savez-vous que pour être accepté comme mannequin de nos jours, les femmes doivent mesurer 1,85m (6pi) et peser 55 kg ( 120 lbs)? Il y a toute une différence avec les mannequins des années 1920, où elles mesuraient près de 1,64m (5pi 4po) et pesait 62 kg (136 lb)!

v

37% H i

11 ans 13 ans

A G E

15 ans

En fait, vouloir à tout prix ressembler aux canons de la beauté

peut mener à une mauvaise image de soi et à des comportements

alimentaires malsains.

Prenez platiir à manger !

Voici quelques trucs simple; pour vous maintenir en bonne forme et surtout, < n bonne santé!

I. Vérifiez votre poids-santé

Vérifiez si vous avez réellement du poids à pc rdre en vous fiant à la cliane du poids^anté. Le poids-santé est le poids pour lequel vous avez le moins de risq les d'avoir des problèmes de santé. On utilise la formule du poids-santé pour les gens âgés entre 20 et 65 ans. Trouvez d 'abord vot re i nd i cé de masse corporelle (IMC) et regardez où vous vous situez sur' l'échelle du poids-santé.

IMC = Poids (kg) /Tai l le ( m ) 1 Signification de l'IMC:

Moins de 20: Signe de maigreur Entre 20 et 27: Zone de poids-santé 1 Plus de 27: Excès de poids Plus de 30: Obésité

ex: IMC = 65 kg/(1,67 m)1

Donc J'IMC = 23

N.B.: I pouce = 0,025 m 2,2 lbs = 1 kg

• Il est à noter que le surplus de poids local isé au niveau de l'abdomen est plus nocif pour la santé que celui situé au niveau des fesses, cuisses et h inches.

2. Mangez normalement

• Il est possible de manger des aliments q le vous aimez sans vous priver, sinon, vous deviendrez vite obsédés(es) par les aliments que vous v< us interdisez.

• Une vaste gamme d'aliments font partie d'une saine alimentation. Vous pouvez choisir des aliments varies provenant des 4 groupes du Guide alimentaire canadien. Voici les portions recommandées chaquejour

Groupes Portions/jr Produits céréaliers 5 à 12 Légumes et fruits 5 à 10 Produits laitiers 2 à 4 Viandes et substituts 2 à 3 Autres aliments variables

Ç^sVos ados ont besoin de 3 à 4 portions de produits laitiers chaque jour pour maintenir des os et des dents en bonne santé!

• I l est préférable de prendre 3 repas par jour. En sautant un repas, vous allez vous reprendre ailleurs dans la journée car vous aurez trop faim!

Vous pouvez être à l'écoute des signaux que votre corps vous envoie en apprenant à faire la différence entre les vraies faims et les fausses faims. Les fausses fàihtèrèpïë sentent davantage un goût de manger qu'une faim réelle. Remplacer ces moments par une autre activité agréable.

En suivant le même principe, vous pouvez également laisser des aliments dans votre assiette si vous en avez trop.

L'activité pliysique pratiquée sur une base régulière vous permet de refaire le plein d'énergie et de vous débarrasser du stress quotidien Vous pouvez profiter de ces minutes privilégiées en choisissant une activité que vous aimez.

Les formats corporels Il existe 3 types de formats :

ïu-iMM Ectomorphe •Petite ossature

•Apparence linéaire

Mésomorphe Endomorphe •Ossature moyenne -Ossature moyenne à forte à forte

-Apparence musclée -Apparence costaude -Epaules larges et ronde

mince et angulaire et hanches étroites

Moi, j'suis endomorphe

Et nous sommes tous les deux en santé!

Des préjugés de taille !

II csi facile déjuger l'apparence des gens car c'est la première chose que l'on voit chez une personne. Et la critique est davantage orientée vers les gens qui ne ressemblent pas aux modèles proposés par les médias, i.e., la femme mince et l'homme mince et musclé. Dans notre société, ces modèles idéaux représentent la beauté, la santé et la réussite personnelle et sociale. Egalement, ces gens sont considérés comme étant des personnes disciplinées, performantes et confiantes. À l'inverse, les grosses personnes sont souvent perçues comme étant laides, paresseuses, manquant de volonté cl de discipline et sujettes aux maladies. De plus, ces personnes ont souvent de la difficulté à se faire prendre au sérieux.

Croyez-vous que les gens minces sont en meilleure forme physique et en meilleure santé que les personnes obèses?

La société croit que les personnes de formats corporels différents sont anormales étant donné qu'elles ne correspondent pas aux critères esthétiques des modèles; elles ont un surplus de graisse. Et pourtant, les corps en santé existent en formats variés! Le type de corps dont nous héritons dépend en majeure partie de notre bagage génétique. Donc, le fait d'être gros n'est pas nécessairement relié au fait qu'une personne mange trop. En effet, les reclierchcs scientifiques démontrent que 80% des obèses ne mangent pas plus et même souvent moins que les personnes minces ou de poids moyen! Ceci s'expliquerait par le fait que les pérsoruies obèses brûlent inoins efficacement leurs calories que les personnes de poids moyen

Bien se sentir dans sa peau est primordial pour avoir une bonne image et estime de soi. Il est important de découvrir sa beauté et ses talents personnels et de mettre l'accent sur ce qui nous pjaît. Vous seul en avez la capacité! Soyez positif envers vous et les autres et la vie vous sourira!

RÉGIE RÉGIONALE Mane-Josee Perrault, dietetiste Ij^m DE LA SANTÉ ET DES Collectif action alternative en obésité SERVICES 1°<1IAUX

( 5 1 4 ) 2 7 0 - 3 7 7 9 LANAUDIÈRE fp'RECTlONl De l a s a n i e P u t i i Q u :

La jungle des régimes : On peut s'en sortir !

Au Québec, plus de 77% des Québécoises et 55% des Québécois sont insatisfaits de leur poids. Assez inquiétant comme phénomène, surtout que la majorité d'entre eux sont dans leur poids-santé. Les cas réels d'obésité sont présents chez seulement 10%desfemmeset 10,3%des hommes. Comme les gens sont en quête du corps idéal, le recours aux régimes pour perdre du poids est encroissance. Suivant le modèle de leurs aînés(es), même les enfants les utilisent de plus en plus. L'industrie de l'amaigrissement fait 40 milliards'de dollars par année en Amérique du Nord seulement!

Mais les régimes sont-ils vraiment la solution pour perdre du poids? En fait, i l s'agit plutôt d'une façon peu efficace poui maigrir puisque 95% des gens qui suivent une diète reprennent tout le poids perdu et même plus! En eflet,rlbrsque l'on suit une diète sévère ou déséquilibrée, la perte de poids est rapide mais de courte durée; on perd beaucoup d'eau et de muscles en plus de la graisse. Les muscles jouent le rôle de «fournaise» dans le corps: ils consomment énormément d'énergie (calories), soit 5 fois plus que tes graisses. Donc moins on a de muscles, moins on brûle d'énergie et plus on emmagasine les graisses facilement.

Besoins en énergie

AGE SEXE Kcal Kj 10- 12 M 2500 10 500 10- 12 F 2200 9200

13-15 M 2800 11 700 13-15 F 2200 9200

16-18 M 3200 13 400 16-18 F 2100 ' 8800

19-24 M 3000 12 500 19-24 F 2100 8800

25-49 M 2700 11 300 25-49 F 1900 7900

50-74 M . 2300 9600 50-74 . F 1800 7500

75 + M 2000 8400 75 + F 1700 7100

Source : Santé et Biew-êlre social Canada Ce tableau nous indique rapport en énérgie dont nous avons.besoin chaque jour. Les signaux de faim et de satiété que nous envoie notre corps reste les meilleurs indicateurs.

Les diètes exercent-elles un effet psychologique sur les gen: privation de certains aliments, ce qui fait que l'on développe des tout ce qui est interdit est doublement tentant, après une pério-beaucoup plus et on se sent coupable par la suite! Ne pas réussir ûi soi. La plupart des gens qui échouent Ieurdiète vont penscrqu'ellt plutôt que de pointer du doigt le régime en question qui n'est saj

: qui les suivent? Les régimes misent sur la •oûls démesurés pour ces aliments. Et comme le de privation extrême, on finit par manger i régime peut être très malsain pourl'estiinc de s ont manqué de volonté et vont se culpabiliser s doute pas adapté à leurs besoins!

Donc les régimes ne sout e s efficaces pour perdre du poids à long terme. La combinaison gagnante pour maintenir mh poids-santé est de bien manger en écoutant

son.corps et d'être *!ctifl

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sa peau : projet de promotion d'une

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