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Tél : 21 30 10 20 – Fax : 21 30 18 51
01 BP ; 302 COTONOU – ROUTE DE L’AEROPORT
www.finances.bj
DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES
-o0o-
DIRECTION DE LA PREVISION ET DE LA CONJONCTURE
PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2017
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER
Octobre 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
2
Sommaire
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................ 3
LISTE DES GRAPHIQUES..................................................................................................................... 3
INTRODUCTION ................................................................................................................................ 7
CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL .................................................................. 8
1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET REGIONAL ..................................................................................................... 8
2. EVOLUTION DES MARCHES ........................................................................................................................................... 13
CHAPITRE 2 : SITUATION ECONOMIQUE NATIONALE ............................................................................... 18
1. RETOUR SUR LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE 2015 ............................................................................... 18
2. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU PREMIER SEMESTRE 2016 ET PERSPECTIVES ....................................... 20
3. EXECUTION DU BUDGET DE L'ETAT, GESTION 2016 ................................................................................................ 25
CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ECONOMIQUES POUR 2017 ........................................................................ 33
1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL ............................................................................................................... 33
2. PERSPECTIVES POUR LES DIFFERENTS MARCHES ................................................................................................ 35
3. PERSPECTIVES ECONOMIQUES NATIONALES POUR 2017 ..................................................................................... 36
CHAPITRE 4 : ACTIONS BUDGETAIRES ET FISCALES POUR 2017 ................................................................ 39
1. GRANDES OPTIONS DU PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2017............................................................... 39
2. LES GRANDES MASSES DU BUDGET DE L’ETAT ...................................................................................................... 62
3. EQUILIBRE GENERAL DE LA LOI DE FINANCES 2017 ............................................................................................... 65
CONCLUSION ............................................................................................................................. 66
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
3
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Taux de croissance par secteur d’activité de 2010 à 2015 selon le SCN93, prix constants 2007 ........................................................................................................................................... 18 Tableau 2: Taux de croissance des éléments de la demande de 2010 à 2015 .................................. 19 Tableau 3: Evolution du taux d’inflation de 2014 à 2015 .................................................................. 22 Tableau 4: Situation monétaire intégrée au 30 juin 2016 (en milliards FCFA) .................................... 24 Tableau 5: Point de réalisation des recettes au 30/06/2016 (en milliards FCFA) ................................ 25 Tableau 6: Point d’exécution des dépenses publiques au 30/06/2016 base engagement (en milliards FCFA) ........................................................................................................................................ 29 Tableau 7: Bilan du PIP au 31 mars 2016 par source de financement (en milliards FCFA) ................. 31 Tableau 8: Bilan du PIP au 31 mars 2016 par secteur d’activité (en milliards FCFA). ......................... 32 Tableau 9: Evolution des taux de croissance et d’inflation dans les principaux pays du monde .......... 34 Tableau 10: Prévisions de croissance pour l’année 2017 sur la base du SCN 93 .............................. 38 Tableau 11: Prévisions des recettes budgétaires pour 2017 (en milliards FCFA) ............................... 63 Tableau 12: Prévisions des dépenses budgétaires pour 2017 (en milliards FCFA) ............................ 64 Tableau 13: Equilibre global de la Loi de Finances, gestion 2017 (en millions FCFA) ........................ 65
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution du taux de croissance et du taux d’inflation dans l’Union ............................... 13
Graphique 2 : Evolution mensuelle de l’euro par rapport au dollar de janvier 2015 à juillet 2016 ......... 13 Graphique 3: Evolution mensuelle du naira par rapport au CFA de janvier 2015 à juillet 2016 ............ 14
Graphique 4 : Evolution mensuelle du yuan par rapport au CFA de janvier 2015 à juillet 2016............ 15 Graphique 5: Evolution de l’indice A de Liverpool (en cents US/livre) de janvier 2015 à juin 2016 ....... 16
Graphique 6 : Evolution du cours du pétrole (en$/baril) de janvier 2015 à juin 2016 ........................... 16
Graphique 7: Evolution du cours du riz (en$/t) de janvier 2014 à juin 2015 ....................................... 17
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
4
SYNTHESE L’environnement économique mondial a été
caractérisé au premier semestre 2016 par un
rythme de croissance modéré en lien avec les
performances enregistrées dans plusieurs
économies. Aux Etats-Unis, l’activité
économique s’est améliorée au deuxième
trimestre 2016 avec un taux de croissance de
+1,2% après +0,8% au premier trimestre. Il est
prévu une croissance de 2,2% pour l’ensemble
de l’année. L’économie de la zone Euro est en
léger ralentissement au deuxième trimestre
comparativement au premier. Le Japon a vu
son économie stagner au deuxième trimestre,
alors que le Royaume-Uni est confronté à un
ralentissement de sa croissance. Dans les
pays émergents d’Asie, l’activité poursuit sa
phase de décélération au cours du premier
trimestre 2016 malgré la hausse de l’économie
indienne. L’Amérique latine connaît une
deuxième phase de récession économique en
lien avec la situation dégradante de la grande
économie brésilienne. La croissance reste
faible en Afrique subsaharienne et se situe à
1,6% en 2016, soit environ 0,5 point de moins
qu’en 2015.
Dans l’UEMOA, il est attendu un taux
d’accroissement de 7,1% du PIB en 2016, soit
une hausse timide de 0,1 point. Cette
croissance serait portée par une amélioration
des performances de tous les secteurs et dans
tous les Etats membres.
La croissance de l’économie nigériane est en
récession depuis le 31 août 2016 due
essentiellement à la chute des cours du
pétrole avec pour conséquence une pénurie
de devises, à la faible production d’énergie
électrique et à une perte de confiance des
investisseurs (FMI). Le taux de croissance
économique du Nigéria ressortirait à -1,8%
contre une prévision initiale, en avril 2016, de
2,3%.
Le marché des changes est caractérisé par
une stabilité de l’Euro par rapport au dollar
comparativement à son niveau de la même
période de l’année 2015. Par contre, le Naira
s’inscrit dans une tendance baissière par
rapport au FCFA. Quant au yuan, il s’est
déprécié par rapport au FCFA.
Le marché des matières premières a été
marqué au premier semestre 2016 par une
remontée des prix du riz thaïlandais, des cours
du coton et du Brent.
Au Bénin, la croissance économique
ressortirait à 5,0% en 2016 comme en 2015
contre une prévision initiale de 5,8%, en lien,
entre autres, avec l’évolution de la conjoncture
aux plans national et sous régional,
notamment au Nigéria.
Au niveau des prix, le taux d’inflation s’est
établi à 0,3% en 2015. Sur l’ensemble de
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
5
l’année 2016, les prévisions tablent sur un taux
d’inflation de 0,6%.
Au plan des finances publiques, les recettes
budgétaires se sont établies à fin juin 2016 à
419,14 milliards FCFA sur une prévision
annuelle de 1 037, 82 milliards FCFA, soit un
taux de mobilisation de 40,4%. Comparée au
niveau des recettes de la même période de
2015, elles sont en régression de 7,6%.
Les administrations financières ont recouvré
392,18 milliards FCFA sur une prévision de
892,12 milliards FCFA, soit un taux de
réalisation de 44,0%. Comparées aux
réalisations de la même période de l’année
précédente, les recettes des régies ont
enregistré une baisse de 5,1%. Il en est de
même des autres recettes qui ont enregistré
une baisse de 33,3% par rapport à leur niveau
de 2015 en lien avec la mobilisation des prêts
extérieurs et des ressources liées au Comptes
Spéciaux du Trésor.
Les dépenses budgétaires ont été
caractérisées au premier semestre 2016 par
un niveau d’engagement de 516,99 milliards
FCFA sur une prévision de 1 231,94 milliards
FCFA, soit un taux d’engagement de 42,0%.
Comparées au niveau d’engagement atteint au
premier semestre 2015, les dépenses
budgétaires ont enregistré un repli de 8,1%,
induit par la régulation budgétaire qui s’est
renforcée avec la mise en place d’une nouvelle
administration et la prise d’un collectif
budgétaire. Les dépenses courantes sont
ressorties à 399,39 milliards FCFA à fin juin
2016, en baisse de 1,0% imputable
notamment à la baisse des dépenses de
fonctionnement et celles des transferts. En ce
qui concerne les d’investissements, les
dépenses ont été exécutées à hauteur de
95,94 milliards FCFA, sur une prévision de
342,23 milliards FCFA, soit un taux
d’exécution de 28,0%.
L’orientation de la politique économique du
Gouvernement, pour la période 2017-2021,
s’inscrit dans le cadre d’orientation du
Programme d’Actions du Gouvernement
(PAG) dont l’objectif global est de « Lancer de
façon durable le développement
économique et social du Bénin ».
Spécifiquement pour 2017, la politique
économique visera la mise en œuvre de la
tranche 2017 du Programme d’Actions du
Gouvernement dont les secteurs prioritaires
sont le tourisme et la culture, l’agriculture, le
cadre de vie, les infrastructures et transports,
le numérique, le capital humain, l’énergie et
l’eau.
L’objectif du Gouvernement est de réaliser des
investissements structurants susceptibles de
mettre l’économie sur un sentier de croissance
soutenue et inclusive pour l’amorce d’une
véritable transformation structurelle.
Sur la base de ces orientations, et en
tenant compte de l’évolution prévisible de
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
6
la conjoncture aux plans mondial et
régional, le taux de croissance devrait
s’accélérer en 2017 pour s’établir à 6,0%
dans un environnement non inflationniste.
Les ressources intérieures attendues (y
compris les CST1) se chiffrent à 1 007,73
milliards FCFA, en hausse de 6,2% par rapport
au Budget 2016. La prévision de ces recettes
par administration financière est projetée
comme suit :
les Douanes : 383,50 milliards FCFA
contre 363,70 milliards FCFA en 2016,
soit une baisse de 5,4% ;
les Impôts : 415,20 milliards FCFA
contre 407,70 milliards FCFA en 2016,
soit une hausse de 1,8% ;
le Trésor : 68,00 milliards FCFA contre
67,35 milliards FCFA en 2016, soit une
hausse de 1,0%.
Les prévisions de dépenses budgétaires
s’établissent à 1 697,99 milliards FCFA, en
hausse de 48,9% par rapport à la gestion
2016. Il se dégage alors un solde budgétaire
global négatif de 690,26 milliards francs CFA.
1Compte Spéciaux du Trésor
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
7
INTRODUCTION
Les indicateurs de l’activité économique mondiale sont en progression modérée. La consommation des
ménages, principal moteur de l’économie américaine, est soutenue par le dynamisme des marchés
boursiers améliorant ainsi la croissance au deuxième trimestre. En Asie, la situation est peu reluisante
suite à la contraction des exportations. Cependant, la demande domestique et l’investissement public
soutiennent la croissance. En Afrique subsaharienne et précisément dans l’UEMOA, il est attendu une
amélioration des performances de tous les secteurs et dans les états membres.
Au regard de l’ensemble de ces facteurs, le Fonds Monétaire International projette pour l’année 2016, un
taux de croissance économique de 3,1% comme en 2015.
Au Bénin, les prévisions macroéconomiques réalisées pour l’année 2016 ont connu deux révisions
successives pour s’établir à 5,0% contre une prévision initiale de 5,8%.
En perspective pour 2017, le Gouvernement compte lancer la mise en œuvre d’importants projets
d’investissement afin de poser les bases du décollage économique national dans le cadre de la mise en
œuvre du programme d’investissement découlant de son programme d’actions. Ainsi, le taux de
croissance projetée est de 6,0% contre 5,0% en 2016.
Le présent Rapport Economique et Financier (REF) retrace le cadre macroéconomique et financier dans
lequel s’exécutera la Loi de Finances pour la gestion 2017. Il s’articule en quatre chapitres. Les deux
premiers chapitres sont respectivement consacrés aux tendances de l’environnement économique
international et national au cours du premier semestre 2016. Les perspectives économiques tant
internationales que nationales sont abordées dans le troisième chapitre. Le quatrième chapitre décrit les
actions budgétaires et fiscales pour l’année 2017.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
8
CHAPITRE 1 : ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL
Ce chapitre aborde la situation économique mondiale en 2016 ainsi que l’évolution du marché des
matières premières et celui des changes.
1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET REGIONAL2
L’économie mondiale poursuit sa croissance à un rythme modéré. Les indicateurs d’activité se sont
stabilisés, suggérant la persistance d’une trajectoire régulière pour l’économie mondiale. Des incertitudes
continuent d’assombrir les perspectives pour les pays qui subissent les effets de certaines évolutions
caractérisant actuellement l’environnement international : la faiblesse des prix des matières premières qui
affecte défavorablement les pays qui en exportent ; le resserrement des conditions financières
notamment dans les économies de marché émergentes en partie lié à la normalisation de la politique
monétaire américaine ; le rééquilibrage progressif de l’économie chinoise ; et les risques géopolitiques, y
compris la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.
Aux États-Unis, la croissance du PIB s’est améliorée au deuxième trimestre 2016 avec un taux de
+1,2% en rythme annualisé après +0,8% au premier trimestre. Principal moteur de l’économie
américaine, la consommation des ménages est soutenue par le dynamisme des marchés boursiers,
de l’immobilier et de l’emploi. Les créations d’emplois des mois de juin et juillet 2016 ont permis de
combler le trou d’air de mai 2016. De ce fait, la masse salariale augmente progressivement. Cependant,
l’investissement des entreprises est de nouveau en baisse au deuxième trimestre de l’année 2016 et ce,
malgré des indices de confiance ISM3 mieux orientés.
Quant à l’inflation, au cours du mois de juillet 2016, elle a baissé et se situe à 0,8% contre une réalisation
de 1,0% en juin 2016. Cette évolution est due à la baisse du prix des produits pétroliers et des autres
énergies. Le FMI prévoit pour l’année 2016 une inflation annuelle de 0,8%.
Dans la Zone Euro, l'économie de la zone euro a progressé de 0,3% au cours du deuxième trimestre
2016. Cette progression modérée du Produit Intérieur Brut (PIB) des 19 pays de la zone euro marque un
ralentissement par rapport au premier trimestre, où le taux de croissance était estimé à 0,6%. Dans
l'ensemble de l'Union européenne, la croissance au deuxième trimestre est de 0,4% après une
progression de 0,5% au premier trimestre.
2 Dans l’ensemble de cette section, sauf indication contraire, les chiffres relatifs à la croissance économique pour l’ensemble de l’année 2016 sont issus des Perspectives Économiques Mondiales, FMI, juillet 2016. Ceux relatifs à l’inflation annuelle pour 2016 proviennent de la publication du mois d’avril de la même institution. S’agissant des données conjoncturelles, elles sont issues des notes de Conjoncture de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE, France), de juin 2016. 3 L’indice ISM (Institut for Supply Management) est un indicateur d’activité du secteur manufacturier aux Etats-Unis.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
9
L’économie de la zone est sujette aux incertitudes liées au Brexit qui s'explique notamment par le
ralentissement au cours de la période des économies de la zone. En effet, dans les grandes économies
de la zone, la croissance a ralenti notamment en Allemagne avec une croissance au deuxième trimestre
de 0,4% après 0,7% au premier trimestre, en Espagne avec 0,7% au premier trimestre pour 0,8% au
deuxième puis la France et l’Italie qui stagnent (0%) après respectivement 0,7% et 0,3% au premier
trimestre. La reprise de l’activité du secteur privé de la zone euro reste poussive, comme le montre
l'indice PMI4 Composite (53,2 en juillet après 53,1 en juin). La Banque Centrale Européenne (BCE)
poursuit l’assouplissement de sa politique monétaire, dans un contexte marqué par des niveaux
d’inflation très bas.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 0,2% en juillet 2016, en hausse par rapport au
mois de juin où il était de 0,1% d’après l'Office Statistique de l'Union Européenne. Il faut noter que cette
hausse est due essentiellement au cours du pétrole. Le FMI table sur un taux d’inflation de 0,4% sur
l’ensemble de l’année pour la zone.
Au Japon, le japon a vu son économie stagner au deuxième trimestre 2016 par rapport au premier, où la
croissance économique était estimée à 0,4% (+1,7% en rythme annualisé). Au cours de ce trimestre, la
troisième économie mondiale a souffert d’un nouveau recul de 0,4% des investissements non résidentiels
des entreprises et d’une contribution négative du commerce extérieur, alors que les exportations ont
chuté de 1,5% dans un contexte de croissance mondiale faible et de ralentissement des pays émergents.
Le récent renforcement du Yen, valeur refuge qui a les faveurs des cambistes en périodes d’incertitudes,
alourdit en outre le climat, en pénalisant durement les entreprises exportatrices. Aussi faudrait-il ajouter
que la consommation des ménages a connu une légère hausse de 0,1% de même que la demande
publique qui elle aussi a connu une hausse de 0,6%.
Quant à l’inflation, le Japon a enregistré une baisse des prix de 0,5% en glissement annuel en juillet
2016, au même rythme que dans les deux précédents mois alors que le FMI prévoit un taux de -0,2%
pour l’ensemble de l’année. Cette tendance des prix est due au déclin du coût du logement et des
transports au moment où les prix de la nourriture sont restés stables.
Au Royaume-Uni, la reprise économique s’essouffle. La croissance trimestrielle a ralenti, passant de
0,6% au 4ème trimestre 2015 à 0,4% au 1er trimestre 2016. Ce ralentissement serait dû au regain de
prudence avant le référendum sur l'Union européenne du 23 juin. L'investissement des entreprises a
chuté de 0,6%, alors qu'elles ont commencé à envisager les risques d'un Brexit.
4 PMI : Purchasing Managers Index ;
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
10
Grâce à une forte progression de la production industrielle, l'économie britannique s’est accélérée de
0,6% au deuxième trimestre qui est marqué par le vote en faveur de la sortie de la Grande-Bretagne de
l'Union Européenne. Il faut aussi noter la baisse de la Cotation Livre-Sterling par Dollar US qui a chuté au
cours de l’année notamment après le vote favorable à sa sortie de l’Union Européenne.
Au niveau des prix, l’inflation a augmenté de 0,6% en juillet 2016, contre 0,5% en juin. Il faut noter que
cette augmentation du taux, bien qu’étant faible entre juin 2016 et juillet 2016 est la plus élevée depuis
novembre 2014. Ceci résulte de la hausse des prix des carburants, des boissons alcoolisées et des
services d'hébergement, combinée à une baisse plus faible des prix alimentaires. Le FMI prévoit pour la
Grande Bretagne un taux d’inflation de 0,8% pour l’année 2016.
Dans les pays émergents d’Asie, l’activité des pays émergents d’Asie a poursuivi sa phase de
décélération au cours du premier trimestre 2016. La contraction des exportations se prolonge. La
demande domestique et l’investissement public en particulier, ont en revanche soutenu la croissance. Si
le risque déflationniste demeure présent, le "stress" financier lié aux sorties de capitaux s’est pour sa part
modéré.
En Chine, la croissance économique s'est poursuivie au deuxième trimestre. Au cours de ce trimestre, le
taux de croissance est identique à celui du premier trimestre à raison de 6,7% au taux annualisé. La
consommation finale a de nouveau été le principal facteur de la croissance du PIB. La contribution de
l’investissement s’est stabilisée grâce aux infrastructures et à la construction. Le marché de l’immobilier
semble en passe d’atteindre un nouveau plafond de cycle.
Il faut noter que l’investissement privé a tout de même fortement reculé au cours des six premiers mois
de l’année 2016, passant à 2,8% contre 3,9% pour les cinq premiers mois de l’année. Ce recul serait dû
aux surcapacités dans les industries traditionnelles et aux difficultés pour les entreprises privées
d’accéder à certains marchés et aux prêts bancaires.
Après son pic en avril 2016 avec un taux de 2,7%, l’inflation en Chine tente de descendre vers la
prévision de l’année du FMI qui est de 1,8%. Dans cet élan, l'inflation a encore légèrement diminué au
cours du mois de juillet 2016 passant de 1,9% de juin à 1,8% en juillet. Cette tendance baissière est due
au recul des prix des produits alimentaires.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
11
En Inde, le PIB a progressé de 7,1% sur les trois mois clos fin juin (contre une prévision de 7,6%) après
une hausse de 7,9% au trimestre précédent. En ce début d’année, l’Inde confirme sa place de pays ayant
la plus forte croissance au monde. En enregistrant une hausse de 7,9% de son PIB au premier trimestre
2016 et de 7,6% sur l’année fiscale 2015-2016 se terminant au 31 mars, l’Inde fait mieux que la Chine.
L’Inde résiste à la morosité de la conjoncture internationale grâce au dynamisme de son marché intérieur.
La bonne santé de son économie repose sur la hausse de la consommation des ménages, qui compense
le léger reflux de l’investissement des entreprises et des dépenses publiques.
En Inde, l’inflation s’est accrue à un taux de 6,5% au mois de juillet 2016 après une hausse de 5,8% en
juin contre une prévision du FMI pour l’année à 5,3%. Cette hausse est due aux prix des produits
alimentaires et à ceux des produits manufacturiers qui n’ont cessé de croitre.
Dans les pays d’Amérique latine, on enregistre une deuxième année de récession d'affilée en ce début
d’année 2016. Ceci se constate par la récession économique du Brésil, la plus grande économie de la
zone, en 2016. Le produit Intérieur Brut du Brésil a reculé de 0,3% au premier trimestre de cette année
par rapport au dernier trimestre 2015. Sur cette période, le secteur qui a le plus souffert est celui de
l'industrie, en recul de 1,2% par rapport à la période janvier-mars 2015, l'agroalimentaire (- 0,3%) et les
services (- 0,2%). En revanche, les exportations de biens et services ont connu une forte expansion de
6,5%, alors que les importations ont reculé de 5,6%. La consommation des ménages a chuté de 1,7% et
les investissements de 2,7% mais la consommation des administrations publiques a augmenté de 1,1%.
Malgré la forte chute de l’activité économique, l’inflation reste élevée dans la zone. En Argentine, le taux
d’inflation est proche de 40%, au Brésil, en Colombie et en Uruguay de 10% puis de 4% au Chili et au
Pérou. Ce taux est dû à la dépréciation des devises dans les pays de la zone et aussi à la hausse des
produits alimentaires.
En Afrique subsaharienne, la croissance devrait rester faible pour se situer à 1,6% en 2016, soit
environ 0,5 point de moins qu’en 2015, en relation avec la persistance des effets des chocs extérieurs
majeurs (notamment la chute des cours des produits de base). En Afrique du Sud, le PIB devrait rester
inchangé en 2016, seule une modeste reprise étant prévue pour 2017.
Dans la zone CEDEAO, la croissance serait atone en 2016 avec un taux de 3% comme en 2015 tandis
qu’au Nigéria, l’activité économique devrait désormais connaître une contraction en 2016, le pays
s’adaptant aux pénuries de devises provoquées par la baisse des recettes pétrolières, la faible production
d’énergie électrique et une perte de confiance des investisseurs. Ces révisions apportées à la croissance
du plus grand pays à faible revenu sont la principale raison de la rétrogradation des perspectives de
croissance du groupe des pays en développement à faible revenu.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
12
Au Nigeria où l’essentiel des revenus est tiré du pétrole, l’économie a enregistré une récession depuis le
31 août 2016 due essentiellement à la baisse du cours du pétrole avec pour conséquence une pénurie de
devises, la faible production d’énergie électrique et à une perte de confiance des investisseurs (FMI). Le
déclin enregistré durant le 2ème trimestre tient en grande partie au recul du secteur pétrolier qui a été en
baisse de 17,5% sur 1 an, après un recul de 15,6% au premier trimestre 2016 contre 10,7% au dernier
trimestre 2015. Le pays a enregistré un taux d’investissement étrangers « historiquement » bas au
deuxième trimestre, en chute de 76% par rapport à la même période en 2015 et une inflation de 17,1%
pour juillet. Au 2ème trimestre 2016, le PIB réel du Nigeria a diminué de 2,06% (sur 1an).
Dans l’espace UEMOA, il est attendu initialement un taux de croissance de 7,3% mais révisé en baisse
à 7,1% en 2016 contre 7,0% en 2015. Cette croissance, attendue dans tous les États membres, serait
portée par une amélioration des performances de tous les secteurs. La bonne tenue du secteur primaire
serait en rapport avec les efforts d’investissement dans le cadre de la mise en œuvre des programmes
nationaux de développement. Au niveau du secteur secondaire, il est attendu, d’une part, une bonne
tenue des BTP, en liaison avec la poursuite des travaux de construction d’infrastructures de base, et,
d’autre part, des industries extractives. Les performances du secteur tertiaire seraient portées par le
commerce, les transports et les communications. La bonne tenue du commerce serait en relation avec la
commercialisation des excédents agricoles des campagnes agricoles précédentes. Les résultats attendus
au niveau des transports s’expliqueraient par la modernisation des infrastructures portuaires et les
performances des communications seraient portées par les différentes innovations des sociétés de
télécom et la promotion de nouveaux produits.
En 2015, l’activité économique s’est déroulée dans un contexte caractérisé par une évolution modérée
des prix malgré la pression de la demande en produits alimentaires en provenance des pays limitrophes,
notamment le Ghana et le Nigéria. Cette situation est en rapport avec la bonne production céréalière
enregistrée en 2014 dans plusieurs Etats membres, la baisse des prix à la pompe du carburant, dans le
sillage du repli des cours du brut et les mesures prises par les Gouvernements pour un meilleur
approvisionnement des marchés en produits agricoles. Sur l’ensemble de l’année, le taux d’inflation
annuel moyen est ressorti à 1,0% contre -0,1% en 2014. La hausse enregistrée est liée principalement à
celle des prix de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisés ». Cette augmentation a
été atténuée par la diminution observée au niveau des prix de la fonction « transport ».
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
13
Graphique 1: Evolution du taux de croissance et du taux d’inflation dans l’Union
Source : RSM, Commission/UEMOA, 2016
Au regard de l’évolution attendue des cours des produits alimentaires sur le marché international, du
niveau des cours du pétrole et des perspectives de production vivrière dans la région, la hausse des prix
devrait rester modérée en 2016. En effet, au cours du premier trimestre, le taux d’inflation moyen a été de
0,7% contre 0,5% au cours du premier trimestre 2015. Cette légère accélération est imputable à la
fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » dont les prix ont augmenté de 2,2% au
cours du premier trimestre 2016 contre 0,4% au cours du premier trimestre 2015. Si cette tendance se
maintient, le taux d’inflation resterait en-dessous de 3% en 2016. Tous les États membres respecteraient
la norme communautaire en matière d’inflation.
2. EVOLUTION DES MARCHES
Cette partie est consacrée à l’analyse du marché des changes et à celui des matières premières en 2016.
1.1 Evolution du marché des changes
Euro/Dollar
Au cours du premier semestre 2016, l’euro a connu une stabilité par rapport au dollar comparativement
à son niveau de la même période de l’année 2015. Le cours de la monnaie européenne est resté à 1,12
dollar tant au premier semestre 2015 qu’au premier semestre 2016.
Graphique 2 : Evolution mensuelle de l’euro par rapport au dollar de janvier 2015 à juillet 2016
Source : DPC, sur la base des données de la Banque Centrale Européenne
-2
0
2
4
6
8
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
tx de croissance tx dinflation
1.00
1.05
1.10
1.15
1.20
dollars/euro
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
14
Cette stabilité de l’euro cache cependant des disparités. En effet, l’analyse de l’évolution mensuelle de
l’euro par rapport au dollar montre que de janvier 2015 à janvier 2016, l’euro est passé de 1,16 dollar à
1,09 dollar, soit une baisse de 6,6% avant de s’apprécier de 3,4% pour se situer à 1,12 dollar en juin
2016.
Naira/FCFA
Au cours du premier semestre 2016, le naira s’est inscrit dans une tendance baissière en passant de 3,17
FCFA en janvier à 2,76 FCFA en juin ; ce qui correspond à une baisse de 12,8%. En glissement annuel,
le naira a enregistré une dépréciation de 10,2% en ressortant à en moyenne 3,04 FCFA au premier
semestre 2016 contre 3,24 FCFA un an plus tôt. Selon Le Monde5, cette crise économique et financière
sans précédents dans lequel se retrouve l’Etat Nigérian est essentiellement due à la chute des cours
mondiaux du pétrole, qui compte pour environ 70% des revenus de l’Etat et 90% des réserves de devises
étrangères du Nigeria et à l’insécurité grandissante créée par le Groupe djihadiste de l’Islam radical
Boko-Haram, bien que la banque centrale nigérienne ait dévalué sa monnaie en juin 2016 de 17,6%6.
Graphique 3: Evolution mensuelle du naira par rapport au CFA de janvier 2015 à juillet 2016
Source : DPC, sur la base des données d’Afristat, août 2016
Yuan/FCFA
Au cours du premier semestre 2016, le yuan chinois s’est déprécié de 4,9% par rapport au FCFA en
ressortant en moyenne à 89,95 FCFA contre 94,59 FCFA au premier semestre 2015. Cette régression
est en lien avec la perspective de durcissement de la politique monétaire de la FED, la forte chute des
cours de matières premières ainsi que le ralentissement de la production industrielle et de la croissance
des ventes de détail en Chine ayant provoqué une baisse importante des exportations.
5 Le journal le monde Afrique parution du 16 juin 2016. 6 Préalablement établi à 197 unités naira pour un dollar américain, le taux de change officiel est revu à 231,7 unités pour 1 dollar américain le 20 juin 2016
2.002.202.402.602.803.003.203.403.60
Naira
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
15
Graphique 4 : Evolution mensuelle du yuan par rapport au CFA de janvier 2015 à juillet 2016
Source : DPC, sur la base des données d’Afristat et de la BCE, août 2016
2.1 Matières premières
Le marché des matières premières a été marqué au premier semestre 2016 par une remontée des prix
du riz thaïlandais, des cours du coton et du pétrole Brent.
Le coton7
Au premier semestre 2016, les cours du coton ont connu une tendance baissière sur le premier trimestre
de l’année et une reprise au deuxième trimestre. Les cours sont passés de janvier 2016 à mars 2016 de
68,75 cts/lb à 65,45 cts/lb, soit une baisse de 4,8%. En revanche, ces cours sont passés d’avril 2016 à
juin 2016 de 69,27 cts/lb à 74,10 cts/lb, soit une hausse de 7,0%. En juin 2016, l’indice A de cotlook a
enregistré une progression de 2,4% en glissement annuel et connu son plus haut niveau depuis
septembre 2014. Les prix du coton bénéficient de la baisse de la production dans les cinq pays
producteurs de coton et une demande supérieure aux attentes8.
Pour la campagne 2015/2016, la production mondiale de coton est ressortie à 23,6 millions de tonnes en
recul de 6,0% selon la FAO et l’OCDE9 par rapport à la campagne précédente tandis que l’ICAC l’estime
à 21,3 millions de tonnes.
S’agissant de la consommation mondiale de coton au premier semestre 2016, elle est évaluée à 24,7
millions de tonnes, soit une baisse de 3,9% en glissement annuel.
Quant à l’offre mondiale de coton, elle reste abondante et se situerait à 42,4 millions de tonnes en raison
du niveau élevé de stocks initiaux estimés par la FAO à environ 18,8 millions de tonnes pour la
campagne 2015/2016.
7 Source des prix du coton : Afristat/BCE, août 2016 8 ICAC, publication du 1er août 2016 9 Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO, 2016-2025
20
40
60
80
100
120
YUAN
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
16
Graphique 5: Evolution de l’indice A de Liverpool (en cents US/livre) de janvier 2015 à juin 2016
Source : DPC, sur la base des données Afristat et de la BCE, août 2016
Le pétrole10
D’un cours mondial de 44,38 $/baril en janvier 2015, le prix du pétrole a connu une baisse de 24,2% pour
se situer en fin d’année à 33,65 $/baril. En janvier 2016, la baisse des prix s’est poursuivie en s’affichant
à 26,50 $/baril, son plus bas niveau depuis 12 ans. Le prix du baril a enregistré une remontée pour
s’établir à 45,84 $/baril au mois de juin 2016, soit une hausse de 73,0% par rapport à janvier 2016.
Graphique 6 : Evolution du cours du pétrole (en$/baril) de janvier 2015 à juin 2016
Source : DPC, sur la base des données d’Afristat et de la BCE, août 2015
Cette reprise des cours du pétrole résulte d’une demande mondiale croissante de l’or noir, en lien avec la
faiblesse des prix, et d’un repli de la production mondiale. Selon l’Agence Internationale de l’Energie
(AIE), la demande mondiale du pétrole devrait croitre de 1,3 million de barils par jour cette année, contre
une anticipation précédente de 1,2 million de barils par jour pour atteindre 96,1 millions de barils par jour.
La baisse de la production mondiale est imputable : (i) aux gigantesques incendies dans la province
pétrolifère de l’Alberta au Canada qui ont faibli la production du pays ; (ii) aux attaques rebelles contre les
installations pétrolières au Nigéria et (iii) au ralentissement de la production des pays hors OPEP qui
devrait baisser en 2016 de 900.000 barils par jour, pour atteindre 56,8 millions de barils par jour.
10 Source des cours du pétrole: Afristat/BCE, août 2016
606264666870727476
0
10
20
30
40
50
60
70
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
17
Le riz11
Au cours du premier semestre 2016, le marché mondial de riz a enregistré une hausse des cours
internationaux, après la tendance baissière observée au second semestre 2015. Le cours moyen au
premier semestre de 2016 est de 410,17 $/tonne, en hausse de 8,0% par rapport au cours moyen au
semestre précédent et en baisse de 0,2% par rapport au cours moyen du premier semestre 2015.
L’augmentation des prix observée depuis le début de l’année 2016 devrait se poursuivre, du fait de la
dissipation en mai 2016 du phénomène climatique El Nino12.
Graphique 7: Evolution du cours du riz (en$/t) de janvier 2014 à juin 2015
Source : DPC, sur la base des données Afristat et de la BCE, août 2016
Sur la base des dernières estimations de la FAO, la production mondiale de riz en 2016 devrait atteindre
746,9 millions de tonnes (496,0 millions de tonnes, en équivalent riz usiné), soit une hausse de 1,1% de
plus que le faible niveau de 2015. L’essentiel de la croissance prévue devrait être imputable à une
amélioration des conditions météorologiques.
11 Source des prix du riz : Afristat/BCE, août 2016 12
El Nino, un courant chaud qui s'observe sur la partie ouest de l'océan Pacifique et qui provoque des vents violents accompagnés de fortes inondations
050
100150200250300350400450500
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
18
CHAPITRE 2 : SITUATION ECONOMIQUE NATIONALE
1. RETOUR SUR LES PERFORMANCES ECONOMIQUES DE 2015
Le taux de croissance de l’économie ressortirait à 5,0%13 en 2015 contre 6,5% en 2014 et 6,9% en
2013. Ce ralentissement serait essentiellement imputable à la contre-performance de la campagne
2015/2016, suite aux conditions climatiques défavorables, au ralentissement des activités portuaires en
lien avec l’attentisme des opérateurs économiques du fait des élections législatives, communales et
locales au Bénin et à l’élection présidentielle au Nigéria en 2015, ainsi qu’à la baisse des cours du
pétrole avec pour corolaire la contraction de la demande au Nigéria.
L’analyse sectorielle montre qu’en 2015, le secteur primaire enregistrerait une augmentation de 3,5% de
sa valeur ajoutée contre une hausse de 5,1% un an plus tôt. Ce ralentissement serait notamment le fait
du secteur agricole en raison d’une pluviométrie défavorable.
S’agissant du coton, la production pour la campagne 2015-2016 a affiché un repli d’environ 31,6% en
comparaison à l’année 2014 pour s’afficher à 269 218,5 tonnes en 2015 contre 393 325 tonnes en 2014.
Tableau 1 : Taux de croissance par secteur d’activité de 2010 à 2015 selon le SCN93, prix constants 2007
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Secteur primaire -1,9 2,0 3,2 5,3 5,1 3,5
Secteur secondaire 3,3 -1,8 2,5 3,7 7,2 6,8
Secteur tertiaire 3,2 7,2 4,2 7,1 7,1 4,8
Impôts et Taxes nettes de Subventions 4,2 -1,8 12,4 13,7 6,2 5,3
PIB 2,1 3,0 4,6 6,9 6,5 5,0
Source: INSAE, DGAE, FMI, juin 2016
Dans le secteur secondaire l’activité resterait soutenue. Le taux de croissance du secteur ressortirait à
+6,8% en 2015 après une hausse de 7,2% en 2014. Cette progression en 2015 serait notamment tirée
par l’activité d’égrenage de coton en réponse à la hausse de la production de la campagne cotonnière
2014-2015. Cependant, les industries agro-alimentaires afficheraient un ralentissement (5,9% en 2015
contre 6,4% en 2014) en relation avec l’évolution du secteur agricole.
Les activités dans le secteur tertiaire, seraient marquées par une décélération de la croissance de la
valeur ajoutée estimée en hausse de 4,8% en 2015 contre une hausse de 7,1% l’année précédente. Ce
ralentissement résulte des effets conjugués des élections au Nigéria et au Bénin, de la persistance de la
baisse des cours du pétrole et de la dépréciation du naïra par rapport au FCFA ; toutes choses qui ont
pesé sur l’activité portuaire et sur les activités de service marchands, en particulier le commerce.
13 Source : FMI-DGAE-INSAE, juin 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
19
Du côté de la demande, la croissance économique serait principalement soutenue par la consommation
finale, notamment celle de l’administration publique qui afficherait une progression de 11,5% en 2015
contre une hausse de 2,1% en 2014. La forte progression de la consommation publique serait tirée par
la hausse des dépenses courantes en 2015, notamment les dépenses de personnel et celles de
transferts qui ont enregistré des augmentations respectives de 8,2% et 70,5% par rapport à 2014.
S’agissant des investissements, l’année 2015 connaîtrait un recul de 7,8% de la Formation Brute de
Capital Fixe, induit principalement par l’arrêt des travaux d’exploration pétrolière.
Tableau 2: Taux de croissance des éléments de la demande de 2010 à 2015
2010 2011 2012 2013 2014 2015
PIB 2,1 3,0 4,6 6,9 6,5 5,0
Consommation finale 1,6 2,3 3,4 4,3 3,6 3,6
Ménages 1,8 2,3 2,6 4,1 3,9 1,8
Administration 0,9 1,9 7,2 5,2 2,1 11,5
FBCF 9,6 2,6 0,4 42,0 -3,3 -7,8
Exportations de biens et services 5,6 -9,7 24,1 19,4 40,0 3,6
Importations de biens et services 7,0 -5,8 13,6 28,0 15,9 -5,8
Source: INSAE/DGAE, FMI, juin 2016
Au niveau du commerce extérieur, le déficit structurel de la balance commerciale s’améliorerait pour
s’établir à 6,0% du PIB en 2015 contre 7,4% en 2014 et 6,7% en 2013. Il en est de même pour le déficit
courant en pourcentage du PIB qui passerait de 9,2% en 2014 à 7,6% en 2015. Somme toute, et tout
comme en 2014, le solde globale de la balance des paiements ressortirait excédentaire en 2015. Il
s’établirait à 1,7% du PIB en 2015 contre 3,7% du PIB en 2014 et 2,2% du PIB en 2013.
L’évolution des prix en 2015 affiche un taux d’inflation qui est ressorti à 0,3% contre -1,1% en 2014 et -
1,0% en 2013. Ce taux d’inflation, contenu dans la limite des 3% prescrite par les critères de
convergence de l’UEMOA, est principalement induit par la composante alimentaire. Elle a été toutefois
amortie par la baisse des cours du pétrole de 51,2% entre 2013 et 2015 et ses effets induits sur les coûts
du transport et les prix des produits alimentaires.
Les opérations financières de l’Etat ont été marquées en 2015 par une hausse, aussi bien de la
mobilisation des recettes budgétaires que de l’exécution des dépenses publiques. En effet, les recettes
publiques sont ressorties à 819,5 milliards FCFA en 2015 contre 780,8 milliards de FCFA un an plus tôt,
soit une hausse de 5,0%. Quant aux dépenses totales, elles enregistrent une importante augmentation
d’environ 36% en passant de 916,5 milliards en 2014 à 1242,3 milliards FCFA en 2015.
L’amélioration des recettes est imputable à la bonne performance enregistrée dans la mobilisation des
recettes de l’administration des Impôts en liaison avec : (i) le renforcement des contrôles fiscaux et
l’intensification des actions de recouvrement sur toute l’étendue du territoire national ; (ii) l’assainissement
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
20
du fichier des contribuables de la Direction des Centres des Impôts des Moyennes Entreprises ; (iii) la
lutte contre la fraude fiscale liée aux importations en collaboration avec la Douane. Les recettes
douanières, quant à elles, ont connu une baisse de 4,5% du fait du repli de 10,1% des importations en
raison de la conjoncture défavorable marquée par la tenue des élections au Bénin et au Nigéria, la baisse
des cours mondiaux du pétrole et ses effets néfastes sur l’économie nigériane. En ce qui concerne, les
recettes non fiscales, après une baisse de 37,5% en 2014, elles connaissent un rebond de 33,7% en
2015 pour ressortir à 106,4 milliards FCFA.
Du côté des dépenses publiques, la hausse est favorisée aussi bien par les dépenses courantes en lien
avec l’organisation des différentes élections que par les dépenses d’investissement.
En somme, le déficit global (base ordonnancement), dons compris, s’est établi en 2015 à 7,9% du PIB
contre 1,9% en 2014, l’inscrivant largement au-dessus de la norme communautaire des 3% prescrite par
l’UEMOA. Ce déficit est financé dans une large proportion par des prêts projets et des appuis
budgétaires. Le reste a été comblé par les émissions de titres publics sur le marché financier régional.
Ainsi, l’encours de la dette publique s’est accru sur la période sous revue en ressortant à 2.080,5 milliards
de FCFA en 2015 contre 1.461,9 milliards de FCFA en 2014. En pourcentage du PIB, la dette publique
représente 42,4% en 2015 contre 30,5% un an plus tôt, soit un bond d’environ 10 points de pourcentage
entre 2014 et 2015.
La situation monétaire à fin décembre 2015 est marquée par une hausse de 7,2% de la masse monétaire
qui s’est affichée à 2.173,3 milliards FCFA contre 2.026,9 milliards FCFA à fin décembre 2014.
L’accroissement de la masse monétaire est induit par (i) la consolidation des Avoirs Extérieurs Nets
(AEN) qui enregistrent une progression passant de 1.060,0 milliards FCFA en 2014 à 1143,7 milliards
FCFA en 2015 et (ii) l’amélioration du crédit intérieur, tiré par la Position Nette du Gouvernement (PNG)
qui affiche une position créditrice de 80,9 milliards FCFA contre 113,0 milliards FCFA en 2014.
Par contre, le crédit à l’économie a fléchi de 1,8%, montrant ainsi un repli du financement bancaire en
faveur des entreprises et des ménages.
2. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU PREMIER SEMESTRE 2016 ET PERSPECTIVES
L’activité économique au premier semestre 2016 est marquée, entre autres, par : (i) la tenue effective des
élections présidentielles au Bénin ; (ii) l’amélioration de la fourniture de l’énergie électrique ; (iii) la bonne
tenue de la campagne cotonnière et vivrière ; (iv) le retour à un taux de change flottant du naira.
Comme prévue, l’élection présidentielle s’est tenue au Bénin en mars 2016. Malgré le climat social
apaisé qui a marqué cette période électorale, le phénomène d’attentisme qui la caractérise a pesé sur la
conjoncture économique. Il en a découlé un ralentissement dans le rythme de mobilisation des recettes
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
21
publiques, en particulier les recettes douanières. Ainsi, à fin mars 2016, les recettes de la Douane ont
affiché une baisse de 8,4% par rapport à la même période de 2015.
Au niveau de l’énergie, A l’instar des années antérieures, le premier trimestre 2016 est marqué par des
coupures fréquentes et parfois prolongées de l’énergie électrique ; ce qui amène les entreprises à faire
face à des coûts supplémentaires dans leur processus de production. Cependant, une amélioration du
phénomène est observée depuis le second trimestre de l’année en lien avec les différentes mesures
prises par le Gouvernement pour améliorer l’offre de l’énergie électrique.
En ce qui concerne le coton, en lien avec la bonne performance de la filière au cours de la campagne
2014-2015 sanctionnée par une production de 393.325 tonnes, les prévisions initiales avaient tablé sur
des niveaux de production pour 2015 et 2016 respectivement de 400.000 tonnes et 420.000 tonnes.
Cependant, à la réalisation, la production de coton au titre de la campagne 2015-2016 s’est affichée à
269.218,5 tonnes, en raison essentiellement d’une poche de sécheresse apparue à la période des semis.
Cette situation a conduit à une révision à la baisse des ambitions pour 2016 à 350.000 tonnes.
A fin septembre 2016, les emblavures pour la campagne cotonnière 2016-2017 s’affichent autour de
418.279 ha. En considérant un rendement historique de 0,850 tonne à l’hectare la production devrait
alors se situer pour cette campagne, à environ 355.537 tonnes. Il en résulte que les prévisions révisées
de production cotonnière pour la campagne 2016/2017 pourraient être tenues, voire dépassées.
Au niveau des vivriers, les données disponibles14 montrent une nette amélioration de la pluviométrie par
rapport à 2015. Ainsi, les statistiques de production agricole quoique incomplètes, sont globalement
orientées vers la hausse pour la grande majorité des spéculations.
S’agissant du Nigéria, en lien avec la chute des cours mondiaux du pétrole15, le pays, première
puissance économique d’Afrique, s’est retrouvé dans une crise économique sans précédent. Les devises
étrangères se sont ainsi mises à manquer, entrainant une chute du naira sur le marché informel. Au 1er
juin 2016, le naira s’échangeait à 1,80 FCFA sur le marché informel alors que le cours sur le marché
formel était à 3,09 FCFA. Malgré ce phénomène, les autorités nigérianes avaient décidé, depuis mars
2015, de maintenir le taux de change officiel inchangé par rapport au dollar. Cependant, le 20 juin 2016,
la Banque Centrale du Nigéria a lâché son emprise sur la monnaie en laissant celle-ci flotter au gré du
marché. Le 30 juin, le naira s’échangeait à 2,15 FCFA sur le marché officiel contre 1,80 FCFA sur le
marché informel.
14 Les données de productions de la zone nord ne sont pas encore disponibles. Les données disponibles pour le moment ne concernent que la mi-saison. 15 Le cours du pétrole a chuté d’environ 25% entre 2015 et le 1er semestre de 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
22
Au regard de la conjonction de tendance favorables et défavorables en 2016 et en attendant de
mieux cerner l’impact de la politique monétaire du Nigéria sur l’économie béninoise en 2016, la
prévision de taux de croissance pour 2016 a été maintenue à 5,0% comme en 2015.
2.1 Inflation
Au niveau des prix, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) s’est établi au mois d’août
2016 à 110,2 contre 112,4 le mois précédent, soit une contraction de 2,0%. Cette baisse est
principalement imputable à la diminution des prix des produits de la fonction « Produits alimentaires et
boissons non alcoolisées » (-6,1%).
En glissement annuel, l’indice est également ressorti en diminution de 1,2% par rapport au mois d’août
2015 en raison principalement des baisses enregistrées par les fonctions « Transport » (-3,4%) ;
« Logement, eau, gaz électricité et aitres combustibles » (-1,8%), « article d’habillement et chaussures »
(-1,8%) et « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-1,3%).
L’indicateur de convergence de l’UEMOA situe l’évolution des prix à fin août 2016 à 0,5%, l’inscrivant
ainsi au-dessous du plafond de 3,0% prévu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des
Etats membres. Sur l’ensemble de l’année 2016, les prévisions indiquent un taux d’inflation de 0,6%
contre 0,3% en 2015.
Tableau 3: Evolution du taux d’inflation de 2014 à 2015
Source : INSAE, septembre 2016
0.9%
5.4%
3.8%
1.3%
7.9%
2.2%
2.1%
2.7%
6.7%
1.0%
-1.1%
0.3%
-2%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Seuil UEMOA Inflation
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
23
2.1 La dette publique
La dette publique du Bénin a connu une évolution à la hausse de fin 2015 à juin 2016 et fait suite à la
hausse simultanée de la dette extérieure et de la dette intérieure. En pourcentage du PIB, la dette
publique ressortirait au 30 juin 2016 à 44,7% contre 41,6% au 31 décembre 2015.
2.1.1. Dette extérieure
L’encours de la dette extérieure au 30 juin 2016 est ressorti à 1096,1 milliards de FCFA contre 1043,6
milliards de FCFA à fin décembre 2015, soit une hausse de 5,0%. Ce niveau d’endettement extérieur
représente 20,8% du PIB. La hausse de l’encours de la dette extérieure est consécutive à la hausse
simultanée de l’encours de la dette bilatérale (229,9 milliards à fin juin 2016 contre 222,2 milliards FCFA
à fin décembre 2015) et celui de la dette multilatérale (866,2 milliards de FCFA à fin juin 2016 contre
821,4 milliards de FCFA à fin décembre 2015).
2.1.2. Dette intérieure
L’encours de la dette intérieure (bon de trésor compris) est évalué à fin juin 2016 à 1263,1 milliards de
FCFA contre 1036,9 milliards de FCFA à fin décembre 2015, soit une hausse de 21,8%. Les bons du
trésor ressortent à 206,5 milliards au 30 juin 2016. En pourcentage du PIB, cet encours représente 23,9%
contre 20,7% à fin décembre 2015.
2.2. Commerce extérieur
Le second semestre de l’année 2016 est marqué par une baisse simultanée des importations et des
exportations.
Les importations, pour le compte du premier semestre de l’année 2016 s’affichent à 509,1 milliards de
FCFA contre 641,06 milliards de FCFA au premier semestre 2015, soit une baisse de 21%. Quant aux
exportations, ils sont de 122,8 milliards de FCFA au premier semestre 2016 contre 169,5 milliards au
premier semestre de 2015, soit une baisse de 28%. La baisse des exportations pourrait s’expliquer, entre
autres, par la mesure de suspension de l’exportation du bois intervenue au second trimestre et la contre-
performance enregistrée par le coton au cours de la campagne 2015/2016. Du côté des importations, les
tendances seraient liées à l’évolution défavorable de la conjoncture économique dans la sous-région.
Les réexportations ont également connu une baisse entre les premiers semestres des années 2016 et
2015. En effet, ces dernières sont évaluées à 22,9 milliards de FCFA au premier semestre 2016 contre
53,3 milliards au premier semestre de l’année 2015, soit une évolution à la baisse de 57%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
24
2.3. La situation monétaire
A fin juin 2016, la masse monétaire s’établirait à 2.113,9 milliards FCFA contre 2.173,3 milliards de FCFA
au 31 décembre 2015, soit une baisse de 2,7%. Quant aux Avoirs Extérieurs Nets, ils s’affichent à
1.165,3 milliards FCFA au 31 juin 2016 contre 1.143,7 milliards FCFA à fin 2015, soit une légère hausse
de 1,8%.
Tableau 4: Situation monétaire intégrée au 30 juin 2016 (en milliards FCFA)
déc-15 janv-16 févr-16 mars-16 avr-16 mai-16 juin-16
AVOIRS EXTERIEURS NETS 1 143,68 1 156,95 1 205,55 1 179,31 1 172,04 1 111,12 1 165,27
BCEAO 302,22 248,90 303,29 250,73 241,15 146,63 206,50
BANQUES 841,45 908,05 902,25 928,58 930,89 964,49 958,77
CREDIT INTERIEUR 983,57 987,26 986,57 1 012,03 978,99 1 039,48 934,42
PNG -80,92 -74,03 -83,04 -59,83 -94,46 -47,53 -154,41
Crédits à l'économie 1 064,49 1 061,29 1 069,61 1 071,86 1 073,45 1 087,01 1 088,83
ACTIF = PASSIF 2 127,25 2 144,22 2 192,12 2 191,34 2 151,03 2 150,60 2 099,69
MASSE MONETAIRE 2 173,33 2 123,22 2 120,29 2 147,94 2 135,41 2 155,18 2 113,92
AUTRES ELEMENTS NETS -46,08 20,99 71,82 43,39 15,61 -4,57 -14,23
Source : BCEAO, août 2016
S’agissant du crédit intérieur, la situation créditrice de la Position Nette du Gouvernement s’est renforcée
en passant de -80,92 milliards en janvier 2016 à -154,41 milliards en juin 2016, soit une progression de
90,8%.
Au niveau du crédit à l’économie, il est également enregistré une augmentation du financement des
banques aux entreprises et aux ménages. En effet, le crédit à l’économie a affiché une amélioration de
2,3% en passant de 1 064,49 milliards en janvier 2016 à 1 088,83 milliards en juin 2016.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
25
3. EXECUTION DU BUDGET DE L'ETAT, GESTION 201616
Cette partie aborde le point des recouvrements des recettes budgétaires et l’exécution des dépenses au
premier semestre 2016.
3.1. Les recettes budgétaires
Au cours du premier semestre 2016, les recettes budgétaires se sont globalement établies à 419,14
milliards FCFA sur une prévision annuelle de 1.037,82 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de
40,4%. Comparées à la même période de l’année 2015, les recettes publiques ont connu une baisse de
34,61 milliards FCFA correspondant à une régression de 7,6%.
Tableau 5: Point de réalisation des recettes au 30/06/2016 (en milliards FCFA)
Rubriques Prévisions 2016 Réalisation au Taux de réalisation
(%) Glissement (%)
30-juin-15 30-juin-16
Recettes des régies 892,12 413,33 392,18 44,0 -5,1
DGDDI 413,70 188,63 158,32 38,3 -16,1
DGI 407,70 98,85 210,42 51,6 5,8
DGTCP 70,72 25,85 23,44 33,1 -9,3
Autres recettes 145,69 40,42 26,95 18,5 -33,3
Autres Budgets 33,18 13,49 13,93 42,0 3,3
FNRB 25,72 10,60 10,32 40,1 -2,6
FR 3,46 1,32 2,05 59,3 55,9
CAA 4,00 1,57 1,57 39,2 -0,3
Ressources extérieures 87,22 17,96 11,97 13,7 -33,4
Prêts 78,75 13,45 9,09 11,5 -32,4
Dons 0,0 0,0 0,0 0,0 -
Allégements de la dette 8,47 4,51 2,88 34,0 -32,2
Comptes spéciaux du trésor 25,29 8,97 1,05 4,1 -88,3
TOTAL 1 037,82 453,75 419,14 40,4 -7,6
Source : DGB/MEF, Rapport d’exécution au 30 juin 2016 du Budget Général de l’Etat, gestion 2016, août 2016
Au 30 juin 2016, les recettes des administrations financières s’élèvent à 392,18 milliards FCFA sur une
prévision de 892,12 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 44,0%. Comparées aux réalisations de
la même période de l’année précédente, les recettes des régies financières sont en baisse de 5,1%.
S’agissant des autres recettes, elles ont enregistré une baisse en glissement de 33,3% en lien avec la
mobilisation des prêts et les allègements de la dette. Il faut cependant noter la bonne performance dans
la mobilisation des ressources du Fonds Routier comparativement aux prévisions et aux réalisations de la
même période de l’année dernière.
16 Les chiffres utilisés dans cette partie se rapportent à la Loi de Finances Initiale (LFI), gestion 2016. La Loi de Finances Rectificative (LFR), gestion 2016, n’est entrée en vigueur qu’au cours du second semestre 2016.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
26
Les recettes des régies financières
La Direction Générale des Douanes et Droits Indirects
Les recettes douanières ont été recouvrées à fin juin 2016 à hauteur de 158,32 milliards FCFA sur une
prévision annuelle de 413,70 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 38,3%. Comparées aux
réalisations de la même période de 2015, les recettes douanières ont enregistré une baisse de 16,1%.
Cette contre-performance est, entre autres, imputable à la morosité de la situation économique et à la
récession au Nigéria du fait :
de la baisse drastique du cours du pétrole liée, entre autres, à la levée de l’embargo sur le
pétrole iranien ;
de la diminution du pouvoir d’achat des opérateurs économiques due à la hausse du cours du
dollar et à la baisse de celui du naïra ;
du durcissement des mesures de prohibition d’entrée au Nigéria de certains produits pourvoyeurs
de recettes par voie terrestre.
La Direction Générale des Impôts
Les recettes réalisées par la Direction Générale des Impôts au titre du premier semestre 2016
s’établissent à 210,42 milliards FCFA sur une prévision de 407,70 milliards FCFA, soit un taux de
mobilisation de 51,6%. En glissement annuel, les réalisations de la DGI ont connu une hausse de 5,8%.
Ce taux de mobilisation est induit par la bonne performance au niveau des postes : Impôt sur les sociétés
(62,3%), AIB au cordon douanier (60,9%), IRPP sur revenus non commerciaux (68,9%), IRPP sur
revenus des capitaux mobiliers (60,1%), IRPP sur salaire militaire (63,3%) et la taxe unique sur les
produits pétroliers (73,1%).
Il faut cependant souligner la faible performance de certains droits et taxes. Il s’agit notamment (i) de la
taxe sur l’huile et corps gras alimentaire (3,2%), (ii) de la taxe unique sur le transport routier (19,1%),
l’acompte forfaitaire spécial sur véhicule (9,9%) et (iii) de l’acompte forfaitaire sur véhicule (20,6%).
La Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
Au 30 juin 2016, sur une prévision de 70,72 milliards FCFA, les recettes de la DGTCP ont été recouvrées
à hauteur de 23,44 milliards FCFA, soit un taux de recouvrement de 33,1% par rapport à l’objectif annuel.
Comparées au niveau de recouvrement à la même période en 2015 qui est de 25,85 milliards FCFA, les
recettes du Trésor ont régressé de 2,41 milliards FCFA, soit une baisse de 9,3%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
27
Cette contreperformance est due en partie au faible recouvrement des redevances GSM. En effet, la
mise en œuvre des dispositions de l’article 2 de la loi n° 2016-01 du 29 février 2016 portant ratification du
décret de majoration et annulation de crédits à titre d’avance sur le Budget de l’Etat, gestion 2015 a fait
générer pour les opérateurs GSM d’importants crédits, dus à l’annulation du relèvement des redevances
GSM pour compter du 1er septembre 2015. Il en découle alors que lesdites redevances payées par ces
opérateurs en surplus pour compter du 1er septembre 2015 devront être régularisées sur le paiement des
redevances en 2016, ce qui a impacté négativement la mobilisation des recettes au cours 1er semestre
2016.
Les autres recettes
Il s’agit essentiellement des recettes des autres Administrations, des recettes intérieures exceptionnelles,
des ressources extérieures et des comptes spéciaux du Trésor.
Les recettes des autres Administrations
Composées des recettes du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB), du Fonds Routier (FR) et de
la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), les recettes des autres Administrations ont été recouvrées à
hauteur de 13,93 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 33,18 milliards FCFA, soit un taux de
recouvrement de 42,0%. Par rapport à leur niveau à fin juin 2015, les recettes des autres Administrations
sont en hausse de 3,3%.
Les recettes du FNRB au 30 juin 2016, ont été recouvrées à hauteur de 10,32 milliards FCFA, soit un
taux de réalisation de 40,1% par rapport à l’objectif annuel. En glissement annuel, les recettes ont connu
une baisse de 2,7% due au retard observé dans la transmission au trésor des ordres de recettes.
L’amélioration des produits issus des ordres de recettes pourrait être engagée à travers la révision à la
hausse de la quotité cessible qui est actuellement de 20% pour les pensionnés et de 33% pour les
salariés.
Les recettes du Fonds Routier (FR) s’élèvent au 30 juin 2016 à 2,05 milliards FCFA sur une prévision
annuelle de 3,46 milliards FCFA. Ce niveau de mobilisation correspond à un taux de recouvrement de
59,3%. En glissement annuel, les réalisations à fin juin 2016 ont connu une progression de 55,9%.
Au 30 juin 2016, les recettes de la CAA, constituées essentiellement des prêts rétrocédés, sont
recouvrées à hauteur de 1,57 milliard FCFA sur une prévision de 4,00 milliards FCFA, soit un taux de
réalisation de 39,2%. Comparées à la même période en 2015, les recettes de la CAA ont enregistré une
baisse de 0,3%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
28
Les ressources extérieures
Les ressources extérieures comprennent les prêts, les dons et les allègements de dette. Au 30 juin 2016,
elles ont été mobilisées à hauteur de 11,97 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 87,22 milliards
FCFA, soit un taux de réalisation de 13,7%. La mobilisation des ressources extérieures à fin juin 2016 a
connu, en glissement annuel, une diminution de 33,4%.
Les Comptes d’Affectations Spéciales
Les ressources prévues au titre de la gestion 2016 se chiffrent globalement à 25,29 milliards FCFA. Au
30 juin 2016, la mobilisation des comptes d’affectations spéciales se chiffre à 1,05 milliard FCFA, soit un
taux de mobilisation de 4,1%. Ces comptes sont relatifs aux Opérations Militaires à l’Extérieur (OME) et à
l’éducation (FAST TRACK).
3.2. Les dépenses publiques
Les dépenses inscrites au Budget de l’Etat, gestion 2016, s’élèvent à 1 231,94 milliards FCFA en
progression de 18,92 milliards FCFA par rapport à celles de l’année précédente.
Au 30 juin 2016, les dépenses publiques ont été engagées à hauteur de 516,99 milliards FCFA, soit un
taux d’engagement de 42,0%. En glissement annuel, le montant des engagements s’est inscrit en baisse
de 8,1%. Cette régression est en lien avec la régulation budgétaire qui s’est renforcée avec le passage à
une nouvelle administration et la prise d’un collectif budgétaire.
Les dépenses courantes
Composées des charges de la dette publique, des dépenses de personnel, des dépenses de
fonctionnement et des dépenses de transferts, les dépenses courantes ont été engagées à hauteur de
399,39 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 765,17 milliards FCFA, soit un taux d’engagement
de 52,2%. Comparés à la même période de l’année 2015, les engagements au titre des dépenses
courantes sont en baisse de 1,0% imputable au repli des dépenses de fonctionnement et celles de
transferts.
Le service de la dette publique
Sur une prévision de 64,27 milliards FCFA, le niveau d’engagement du service de la dette publique a
atteint 23,87 milliards FCFA au premier semestre 2016, représentant un taux de réalisation de 37,1%. En
glissement annuel, le niveau d’engagement du service de la dette publique est en hausse de 100,2%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
29
Les dépenses de personnel
Au premier semestre 2016, les dépenses de personnel ont été engagées à hauteur de 189,96 milliards
FCFA sur une prévision de 336,80 milliards FCFA, soit un taux d’engagement de 56,4%. En glissement
annuel, le niveau d’engagement des dépenses de personnel est en hausse de 10,5%. Cette hausse des
dépenses de personnel se justifie par l’évolution importante des rappels sur salaires opérés pendant les
six premiers mois de l’année 2016.
Tableau 6: Point d’exécution des dépenses publiques au 30/06/2016 base engagement (en milliards FCFA)
Rubriques Prévisions
2016
Réalisation au Taux de réalisation (%)
Glissement (%) 30-juin-15 30-juin-16
DEPENSES COURANTES 765,17 403,46 399,39 52,2 -1,0
DETTE PUBLIQUE 64,27 11,92 23,87 37,1 100,2
Intérieure 40,13 3,33 18,06 45,0 442,3
Extérieure 24,07 8,59 5,8 24,1 -32,5
Dépenses de personnel 336,80 171,91 189,96 56,4 10,5
Réparties 283,21 143,22 163,13 57,6 13,9
Non réparties 53,59 28,69 26,83 50,1 -6,5
Dépenses de fonctionnement 115,96 94,2 58,22 50,2 -38,2
Achats de Biens et Services 95,66 75,83 46,55 48,7 -38,6
Acquisitions et grosses réparations 20,30 18,37 11,67 57,5 -36,5
Dépenses de transfert 248,14 137,35 127,33 51,3 -7,3
Subvention d’exploitation 115,20 74,62 71,38 62,0 -4,3
Transferts Courants 132,94 62,73 55,95 42,1 -10,8
DEPENSES D’INVESTISSEMENT 342,23 99,41 95,94 28,0 -3,6
Ressources intérieures 172,63 78,52 52,26 30,3 -33,4
Ressources extérieures 169,60 20,89 43,68 25,8 109,1
BUDGETS AUTONOMES 72,65 37,37 38,87 53,5 4,0
FNRB 61,30 31,37 34,09 55,6 8,7
Fonds Routier 9,00 5,21 4,03 44,7 -22,6
CAA (fonctionnement) 2,35 0,78 0,75 31,9 -4,1
COMPTES SPECIAUX DU TRESOR 51,88 10,35 21,67 41,8 109,4
Total Général 1 231,94 562,5 516,99 42,0 -8,1
Source : DGB/MEF, Rapport d’exécution au 30 juin 2016 du Budget Général de l’Etat, gestion 2016, août 2016
Les dépenses de fonctionnement
Au premier semestre 2016, les dépenses au titre du fonctionnement sont ressorties à 58,22 milliards
FCFA sur une prévision annuelle de 115,96 milliards FCFA, soit un taux d’engagement de 50,2%.
Comparé à la même période de 2015, le niveau d’engagement des dépenses de fonctionnement a connu
une baisse de 38,2%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
30
Les dépenses de transferts
A fin juin 2016, les engagements au titre des dépenses de transferts s’élèvent à 127,33 milliards FCFA
sur une prévision annuelle de 248,14 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 51,3%. Ce niveau
d’engagement est en baisse de 7,3% par rapport à celui atteint au premier semestre 2015. La baisse des
dépenses de transferts est tirée aussi bien par les transferts courants que par les subventions
d’exploitation.
Les dépenses d’investissement
A fin juin 2016, les investissements publics ont été exécutés à hauteur de 95,94 milliards FCFA sur une
prévision de 342,23 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 28,0%. En glissement annuel, le taux
d’exécution des investissements publics est en baisse de 3,6%.
Les dépenses des autres budgets
Il s’agit des dépenses du Fonds National des Retraites du Bénin (FNRB), de la Caisse Autonome
d’Amortissement (CAA) et du Fonds Routier (FR). Les engagements des autres budgets se chiffrent au
30 juin 2016 à 38,87 milliards FCFA sur une prévision annuelle de 72,65 milliards FCFA, soit un taux
d’engagement de 53,5%. En glissement annuel, ces engagements ont enregistré une hausse de 4,0%.
Les engagements du FNRB se chiffrent au 30 juin 2016 à 34,09 milliards FCFA sur une prévision
annuelle de 61,30 milliards FCFA, soit un taux d’engagement de 55,6% contre 60,1% à la même période
en 2015. En glissement annuel, les engagements du FNRB ont enregistré une hausse de 8,7%.
Les engagements de la Caisse Autonome d’Amortissement à fin juin 2016 s’élèvent à 0,75 milliard FCFA
sur une prévision annuelle de 2,35 milliards FCFA, soit un taux d’engagement de 32,0%. En glissement
annuel, le niveau d’engagement a enregistré une baisse de 4,1%.
Au 30 juin 2016, les engagements du Fonds Routier (FR) sont ressortis à 4,03 milliards FCFA sur une
prévision annuelle de 9,00 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 44,7%. En glissement annuel,
les engagements du FR ont connu une baisse de 22,6%.
Comptes d’Affectation Spéciale (CAS)
Au 30 juin 2016, les engagements au titre des comptes d’Affectation Spéciale se sont affichés à 21,67
milliards FCFA sur une prévision annuelle de 51,88 milliards FCFA, soit un taux d’engagement de 41,8%.
En glissement annuel, les engagements au titre des comptes d’affectation spéciale ont enregistré une
hausse de 109,4%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
31
3.3 Le Programme d’Investissement Public (PIP)
Réalisation par source de financement
Les ressources ordonnancées pour le financement du Programme d’Investissement Public (PIP) au
premier trimestre 2016 ont connu une diminution de 14,7% par rapport à la même période de l’année
2015. Au 31 mars 2016, les dépenses engagées au profit du PIP se sont chiffrées à environ 32,33
milliards de FCFA sur une prévision annuelle de 342,23 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de
9,5%. Ce niveau de réalisation a été effectif grâce aux ressources intérieures qui ont été ordonnancées à
hauteur de 16,65 milliards FCFA, correspondant à un taux de réalisation de 9,7%. Comparées au 31
mars 2015, les ressources intérieures ordonnancées ont connu une baisse de 2,26 milliards FCFA. En ce
qui concerne le financement sur les ressources extérieures, il est observé une régression de 17,4% par
rapport au 31 mars 2015. Le montant ordonnancé se chiffre à 15,67 milliards de FCFA, avec un taux de
réalisation de 9,2%. Les ressources mobilisées sur dons, sur la période, enregistrent une baisse de 7,92
milliards de FCFA, soit 87,3% en comparaison au montant ordonnancé en 2015. S’agissant des prêts, ils
affichent un taux de réalisation de 14,6% pour un montant de 14,52 milliards de FCFA.
Tableau 7: Bilan du PIP au 31 mars 2016 par source de financement (en milliards FCFA)
RUBRIQUES PREVISIONS
2016
REALISATION AU TAUX DE REALISATION (%)
GLISSEMENT (%)
30-mars-15 31-mars-16
Budget national 172,63 18,91 16,65 9,7 11,9
BN CPT 66,90 10,07 3,99 18,9 60,4
BN EXC 105,72 8,84 12,65 3,8 43,1
TEED/TTE 0 0 0 - -
Portefeuille 0 0 0 - -
Aide Budgétaire 0 0 0 - -
Autofinancement 0 0 0 - -
Collectivités Locales 0 0 0 - -
SOURCES INTERIEURES 172,63 18,91 16,65 9,7 -11,9
Prêts 99,35 9,91 14,52 14,6 46,5
Dons 70,25 9,07 1,15 1,6 -87,3
SOURCES EXTERIEURES 169,60 18,98 15,67 9,2 -17,4
TOTAL GENERAL 342,23 37,89 32,33 9,5 -14,7
Source : DGPSIP/MPD, Sept 2016
Réalisation par secteur d’activité
Pour ce qui concerne les secteurs d’activité de l’économie, les ressources ordonnancées au premier
trimestre 2016 pour le financement du PIP mettent en avance les secteurs sociaux avec un taux de
réalisation de 14,3%, suivi du secteur de l’administration et des secteurs productifs avec des taux de
réalisation respectifs de 8,0% et 7,5%.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
32
Les secteurs sociaux, composés des sous-secteurs, santé, éducation, habitat, environnement et autres
secteurs sociaux, affichent au 31 mars 2016, une réalisation financière de 13,55 milliards de FCFA sur
une prévision annuelle de 94,55 milliards de FCFA. Comparé à la même période de l’année précédente, il
est observé une hausse d’environ 1,62 milliard de FCFA du montant ordonnancé ; ce qui est imputable
aux résultats enregistrés au niveau du sous-secteur « Environnement ». Les ressources ordonnancées
pour le sous-secteur « environnement » sont à hauteur de 11,97 milliards de FCFA avec un taux de
réalisation de 68,0% et une hausse en glissement annuel de 19,0%.
En ce qui concerne le secteur "Administration", les ressources ordonnancées au 31 mars 2016 sont à
hauteur de 4,89 milliards de FCFA avec un taux de réalisation de 8,0% et une baisse en glissement
annuel de 24,4%.
S’agissant des secteurs productifs, le total des dépenses au 31 mars 2016 s’élève à 13,89 milliards FCFA
contre 18,53 milliards FCFA à la même période de 2015, soit une baisse correspondant à 4,6 milliards de
FCFA correspondant à une baisse de 25,1% en glissement annuel. Cette baisse s’explique par la contre-
performance enregistrée dans les sous-secteurs « Rural », et « Industrie, commerce et Services,
artisanat et tourisme » par rapport aux niveaux atteints en 2015. Les ressources ordonnancées au niveau
du sous-secteur « Rural » au 31 mars 2016 ont atteint un taux de réalisation de 1,6% avec une baisse en
glissement annuel de 90,6%. Quant aux sous-secteurs « Industrie, commerce et Services, artisanat et
tourisme », les ressources consommées représentent 1,7% par rapport aux attentes et affichent une
baisse en glissement annuel de 76,9%.
Tableau 8: Bilan du PIP au 31 mars 2016 par secteur d’activité (en milliards FCFA).
RUBRIQUES PREVISIONS
2016
REALISATION AU TAUX DE REALISATION
(%)
GLISSEMENT (%)
31-mars-15 31-mars-16
Secteur rural 31,17 5,2 0,49 1,6 -90,6
Industrie, commerce et services, artisanat et tourisme
32,51 1,93 0,54 1,7 -76,9
Eau, électricité et mines 45,58 0,7 6,13 13,4 775,8
Infrastructures 80,16 10,69 6,72 8,4 62,9
Total secteurs productifs 186,42 18,53 13,89 7,5 -25,1
Santé 17,37 5,44 0,21 1,22 -96,1
Education 23,79 2,66 1,09 4,6 -59,0
Habitat 29,95 1,89 0,11 0,4 -94,2
Environnement 17,61 0,6 11,97 68,0 19,0
Autres secteurs sociaux 5,84 1,34 0,17 2,9 -87,3
Total secteurs sociaux 94,55 11,93 13,55 14,3 13,6
Administration (souveraineté) 61,26 6,47 4,89 8,0 -24,4
TOTAL GENERAL 342,23 36,92 33,34 9,5 -9,7
Source : DGPSIP MPD, Sept 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
33
CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ECONOMIQUES POUR 2017
1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE MONDIAL
L’économie mondiale devrait connaître une légère accélération en 2017, en particulier dans les pays
émergents. La croissance économique devrait se raffermir pour atteindre 3,4% en 2017 contre 3,1% en
201617.
Aux Etats-Unis, le ralentissement de l’activité économique constaté au cours du dernier trimestre 2015
se poursuivrait en 2016. Ainsi il est prévu une croissance de 2,2% et 2,5% pour les années 2016 et 2017
contre 1,9% enregistré en 2015.
S’agissant de l’évolution des prix, le FMI table sur un taux d’inflation de 1,5% en 2017 contre 0,8% en
2016.
Dans la Zone Euro, dans un contexte de retrait du Royaume Uni de la zone euro, la croissance
atteindrait 1,4% en 2017 contre 1,6% en 2016. La consommation privée resterait le principal moteur de la
croissance, grâce à la bonne orientation du marché du travail et à la faiblesse de l’inflation.
L’investissement reprendrait de l’élan à l’horizon de la prévision, soutenu par l’assouplissement des
conditions de financement et l’amélioration des perspectives.
Sous l’hypothèse d’un prix du baril de pétrole figé à 49$ et d’un taux de change fluctuant autour de
1,12$/€, l’inflation augmenterait modérément d’ici la fin de l’année, portant la moyenne annuelle à +0,4%.
Au royaume uni, la sortie de l’Union Européenne ne militerait pas en faveur de son activité économique
en raison de l’incertitude qui planerait sur son économie ainsi que l’évolution des prix du pétrole et
l’amélioration des conditions de marché. Le FMI prévoit la croissance britannique à 1,7% et 1,3%
respectivement pour 2016 et 2017, soit des replis respectifs de 0,5 point et de 0,9 point par rapport à
2015.
En ce qui concerne l’évolution des prix, le FMI prévoit une hausse de l’inflation à hauteur de 1,9% en
2017 après sa récente montée à 0,8% en 2016.
Au Japon, après une courte reprise en 2015, l’économie ralentirait à nouveau. Apres sa réalisation en
2015 de 0,5% le FMI projette la croissance nipponne à 0,3% en 2016 et 0,1% en 2017 contre 0,5% en
2015.
17 Les données relatives à la croissance économique pour l’année 2017 sont issues des Perspectives Économiques
Mondiales (PEM) du FMI de juillet 2016. Celles relatives à l’inflation annuelle sont tirées de la même publication du mois d’avril 2016.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
34
S’agissant de l’inflation, elle devrait atteindre 1,2% en 2017 après une prévision négative de -0,2% en
2016 selon le FMI.
L’Asie émergente devrait continuer d’enregistrer les plus fortes performances au monde malgré le
ralentissement de l’activité économique en Chine. Cette évolution tient à l’impulsion donnée par la baisse
des prix du pétrole et le raffermissement de la demande extérieure. Sur cette base, le FMI prévoit une
croissance de 6,3% en 2017, en léger repli par rapport à la prévision de 6,4% attendue pour 2016.
En Chine, le ralentissement économique devrait se poursuivre en lien avec le déclin du
surinvestissement. La croissance devrait tomber à 6,6% cette année et à 6,2% en 2017. Un nouveau
fléchissement est attendu dans le secteur industriel, car l’excédent de capacité continue de se détendre,
en particulier dans l’immobilier et les secteurs en amont, ainsi que dans l’industrie manufacturière. La
croissance du secteur des services devrait être robuste, car l’économie continue de se rééquilibrer en
privilégiant la consommation au détriment de l’investissement. La croissance élevée du revenu, la solidité
du marché du travail et des réformes structurelles visant à stimuler la consommation devraient maintenir
le processus de rééquilibrage en bonne voie sur l’horizon de prévision.
Le niveau des prix resterait soutenable avec un taux d’inflation prévisionnelle de 2% en 2017 contre 1,8%
en 2016.
En Inde, l’activité économique devrait s’affermir. La croissance devrait ralentir légèrement pour s’afficher
à 7,4% en 2016 et 2017. Cette croissance restera portée par la consommation privée, qui profite de la
baisse des prix de l’énergie et de la hausse des revenus réels. Étant donné le regain de confiance et le
redressement de l’activité industrielle, une reprise de l’investissement privé devrait encore affermir la
croissance. Cette performance serait induite par les récentes réformes mises en œuvre par les autorités
indiennes et qui devraient favoriser la reprise des investissements.
S’agissant de l’inflation, elle resterait élevée à un niveau de 5,3% en 2017 comme en 2016.
Tableau 9: Evolution des taux de croissance et d’inflation dans les principaux pays du monde
Pays Croissance économique Inflation
2014 2015 2016 2017 2014 2015 2016 2017
Etats-Unis 2,4 2,4 2,2 2,5 1,6 0,1 0,8 1,5
Zone Euro 0,9 1,7 1,6 1,4 0,4 0,0 0,4 1,1
Japon 0 0,5 0,3 0,1 2,7 0,8 -0,2 1,2
Royaume Uni 3,1 2,2 1,7 1,3 1,5 0,1 0,8 1,9
Chine 7,3 6,9 6,6 6,2 2,0 1,4 1,8 2,0
Inde 7,2 7,6 7,4 7,4 5,9 4,9 5,3 5,3
Afrique Subsaharienne 5,1 3,3 1,6 3,3 6,3 6,6 7,0 -
Nigeria18 6,3 2,7 -1,8 1,1 8,1 9,6 10,7 -
Source : FMI, avril & juillet 2016
18 Les données sur l’inflation proviennent des perspectives régionales du FMI du mois d’avril 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
35
En Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance globale en 2016 devrait être négative après le
taux nul réalisé (0%) en 2015. Cependant, l’activité économique devrait s’affermir dans tous les pays de
la région en 2017, avec une croissance de 1,6%.
En 2017, la croissance en Afrique subsaharienne devrait s’accélérer pour atteindre 3,3%, grâce à un
léger rebond des prix des produits de base. Dans les pays exportateurs de pétrole, les prévisions de
croissance ont été revues à la baisse, notamment de 2,1 points par rapport aux prévisions initiales, pour
s’établir à 2,0% en 2016.
Au Nigeria, le FMI prévoit désormais une récession pour 2016, avec un recul de -1,8% de l’activité
économique. Pour les pays importateurs de pétrole, riches en ressources naturelles, l’effet de la baisse
des prix du pétrole sur la croissance a été plus faible. En Afrique du Sud, le PIB devrait rester inchangé
en 2016 (+0,1% contre +0,6% évoqué en avril) avec une modeste reprise de 1,0% prévue pour 2017 en
raison de la baisse des prix des produits de base, la défiance des investisseurs ainsi que le resserrement
des politiques publiques.
Dans l’espace UEMOA, au regard de l’évolution attendue des cours des produits alimentaires sur le
marché international, du niveau des cours du pétrole et des perspectives de production vivrière dans la
région, la hausse des prix devrait rester modérée en 2016. En effet au cours du premier trimestre, le taux
d’inflation moyen a été de 0,7% contre 0,5% au cours du premier trimestre 2015. Cette légère
accélération est imputable à la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » dont les prix
ont augmenté de 2,2% au cours du premier trimestre 2016 contre 0,4% au cours du premier trimestre
2015. Si cette tendance se maintient, le taux d’inflation resterait en-dessous de 3% en 2016. Tous les
États membres devraient respecter la norme communautaire en matière d’inflation.
2. PERSPECTIVES POUR LES DIFFERENTS MARCHES
Le coton
Selon, la FAO, le prix du coton sur le marché international connaîtrait une baisse de 3,2% pour ressortir à
1239,7 $/kg en 2017 contre 1280,3 $/kg projeté pour 2016.
Le niveau de la production devrait s’établir à 23,9 millions de tonnes en 2017 contre 23,6 millions de
tonnes en 2016. L’offre mondiale de coton devrait ainsi s’afficher à 41,4 millions de tonnes en 2017, soit
un repli de 2,4% par rapport à 2016 en lien avec le resserrement des stocks à la fin de la campagne
2015/2016 qui sont estimés à 19,7 millions de tonnes.
Les échanges commerciaux devraient progresser de 2,7%, passant de 7,3 millions de tonnes en 2016 à
7,5 millions de tonnes en 2017, en raison d'une hausse attendue des exportations des Etats-Unis, du
Brésil et de l’Australie.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
36
Le pétrole
Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la consommation mondiale de pétrole augmentera plus que
prévu en 2016 et conservera sa vigueur en 2017. La demande mondiale, tirée par l’Inde, la Corée du Sud
et la Chine, ressortirait à 97,4 millions de barils par jour (mbj) en 2017 contre une estimation de 96,1 mbj
en 2016, soit un accroissement de 1,4%.
En ce qui concerne la production, elle augmenterait de 0,3 mbj en 2017 dans les pays hors-OPEP et
devrait également croître modestement dans les pays de l’OPEP.
Cependant, il est attendu une hausse des prix de 23,7% en 201719 par rapport à 2016 en s’établissant en
moyenne à 53,2$ le baril contre une moyenne de 43$ le baril attendu pour l’année 2016.
Le riz
Selon la FAO, la production mondiale de riz pour la campagne 2016/2017 devrait se situer à 495,2
millions de tonnes (en équivalent riz usiné) contre 490,6 millions de tonnes pour 2015/2016, soit un
regain de 0,9%.
De même, la consommation mondiale devrait progresser de 1,5% en 2017 par rapport à 2016, dépassant
pour la deuxième année consécutive le niveau de production. Ainsi, à la clôture de la campagne de
2016/2017, les stocks mondiaux pourraient chuter de 4,0 millions de tonnes par rapport à leur niveau
d’ouverture et atteindre 165,5 millions de tonnes. Il est donc attendu une hausse des prix mondiaux du riz
qui doivent passer de 399,6 $/tonne à 407,6 $/tonne.
3. PERSPECTIVES ECONOMIQUES NATIONALES POUR 2017
Les perspectives de l’économie pour 2017 s’inscrivent dans le cadre d’orientation du Programme
d’Actions du Gouvernement qui a retenu comme objectif global du Gouvernement pour la période 2017-
2021, de « Lancer de façon durable le développement économique et social du Bénin ». Les
objectifs spécifiques de ce Programme sont : (i) créer les conditions pour la consolidation de la
démocratie et l’enracinement de la bonne gouvernance ; (ii) développer les bases pour la transformation
structurelle de l’économie et (iii) améliorer les conditions de vie des populations. Ces différents objectifs
spécifiques sont déclinés en axes stratégiques opérationnalisés à leur tour à travers des actions
concrètes par ministère.
Ainsi, l’année 2017 constitue la première année de mise en œuvre de ce programme, auquel est arrimé
un vaste programme d’investissement structurant visant à poser les bases du décollage économique du
Bénin et à mettre l’économie sur un sentier de croissance rapide et soutenu, pour l’amorce d’une
19 Source : Banque Mondiale, PinK Sheet
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
37
véritable transformation structurelle. Ainsi, les chantiers prioritaires concernent le tourisme et la
culture, l’agriculture, le cadre de vie, les infrastructures et transports, le numérique, le capital
humain, l’énergie et l’eau.
Sur la base des orientations économiques du Gouvernement et en tenant compte de l’évolution prévisible
de la conjoncture aux plans mondial et régional sur la période 2017-2019, le taux de croissance devrait
connaître une accélération en 2017 pour s’établir à 6,0%. Cette accélération de la croissance serait
induite par :
- l’amélioration de la situation économique au Nigéria en lien avec un début de remontée des
cours du pétrole ;
- l’augmentation significative des investissements aussi bien publics que privés en lien avec le
démarrage de la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement. Ainsi, il est prévu
pour la gestion 2017, plus de 800 milliards d’investissement public, marquant ainsi un
accroissement de 187,8%20 par rapport à 2016 ;
- le renforcement de l’amélioration de la fourniture en énergie électrique devant créer un
environnement favorable à l’activité des entreprises ;
- l’amélioration de l’activité des industries manufacturières, en lien avec la détente au plan
économique au Nigéria et la hausse de l’activité d’égrenage de coton en réponse à la hausse de
la production prévue en 2016 de 30,0% par rapport à 2015 en s’établissant à 350 000 tonnes ;
- la hausse des recettes publiques ;
- la bonne tenue aussi bien de la production de coton que celle des vivriers. Ainsi, la présente
prévision table sur un niveau de production de coton de 375.000 tonnes pour la campagne
2017/2018 contre environ 350.000 tonnes au titre de la campagne 2016/2017.
Ces perspectives de croissance devraient se réaliser dans un environnement non inflationniste, avec un
taux d’inflation qui ressortirait inférieur au plafond communautaire de 3,0% prévue par l’UEMOA.
20 Ce taux d’accroissement est calculé à partir de la nomenclature du budget.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
38
Tableau 10: Prévisions de croissance pour l’année 2017 sur la base du SCN 93
2016 2017
Secteur Primaire 6,2 6,6
Agriculture 7,3 7,9
Elevage 3,5 3,5
Pêche, sylviculture et exploitation forestière 3,1 2,5
Secteur secondaire 4,6 7,0
Activités extractives 2,8 3,0
Industries Agro-alimentaires 6,2 6,5
Autres Industries manufacturières 2,2 6,3
Electricité et eau 3,7 5,6
BTP 5,0 8,2
Secteur Tertiaire 4,5 5,5
Commerce, restaurants et hôtels 3,4 4,5
Transports, postes et télécommunications 4,0 5,4
Banques et autres institutions financières 9,8 10,2
Administration publique et sécurité sociale 4,8 5,9
Education 5,5 6,3
Santé et action sociale 5,3 6,5
Autres services 4,8 5,5
Service d'intermédiation financière indirectement mesuré (SIFIM)
9,0 9,9
Impôts et Taxes nettes de Subvention 4,9 5,0
Total PIB 5,0 6,0
Source : DGAE, septembre 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
39
CHAPITRE 4 : ACTIONS BUDGETAIRES ET FISCALES POUR 2017
1. GRANDES OPTIONS DU PROJET DE LOI DE FINANCES, GESTION 2017
Il est présenté dans cette partie, les options fondamentales du projet de Loi de Finances, gestion 2017 à
travers les principales fiscales prévues.
1.1. Les mesures économiques et sociales
Les objectifs retenus dans le projet de budget, gestion 2017, sont en phase avec le cadre d’orientation du
Programme d’Actions du Gouvernement dont l’objectif global est de « Lancer de façon durable le
développement économique et social du Bénin ».
Pour ce faire et afin de mettre l’économie sur un sentier de croissance rapide et soutenu, le
Gouvernement compte mettre en œuvre, dès 2017, un vaste programme d’investissement. Cette
politique orientée vers l’investissement permettra de soutenir l’activité économique d’aujourd’hui tout en
préparant la compétitivité future de l’économie.
Ainsi, les chantiers prioritaires concernent : le tourisme, l’agriculture, le cadre de vie, les
infrastructures et transports, le numérique, le capital humain, l’énergie et l’eau.
Cette orientation de la politique économique du Gouvernement est soutenue par un certain nombre de
mesures fiscales nouvelles ou reconduites qui se présentent comme suit.
1.2. Les mesures fiscales et non fiscales
Les mesures fiscales :
1.2.1. Les mesures proposées par la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI)
Elles sont relatives aux mesures à reconduire et aux nouvelles mesures.
Les mesures reconduites
Reconduction de l’exonération des droits et taxes de douane et de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA) sur les autobus, autocars et minibus de toutes catégories
importés, fabriqués ou vendus à l’état neuf en République du Bénin et destinés au
transport en commun
L’article 4 de la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion 2016 a
reconduit, pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2016, le régime fiscal d’exonération des
autobus, autocars et minibus vendus à l’état neuf en République du Bénin.
Cette mesure, instituée par la loi de finances, gestion 2002, vise à promouvoir, au Bénin, les transports
urbain et interurbain afin de réduire la pollution de l’air.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
40
Les résultats attendus n’étant pas encore atteints, la mesure est reconduite pour la gestion 2017.
Reconduction de la réduction du taux spécial de la taxe de statistique pour la
réexportation des produits pétroliers
L’article 5 de la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion 2016 a
reconduit, pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2016, la réduction du taux de la taxe de
statistique sur les produits pétroliers en régime de réexportation de 5% à 1% de la valeur en douane des
produits en vue de soutenir les entreprises importatrices de produits pétroliers ayant des opportunités de
réexporter ces produits par voie terrestre vers les pays de l’hinterland.
La baisse du taux de la taxe de statistique étant une condition pour le développement et la pérennisation
de cette nouvelle activité, cette mesure est reconduite pour la gestion budgétaire 2017.
Les nouvelles mesures :
Non reconduction de l’exonération sur le matériel informatique et les groupes
électrogènes en vue de se conformer à la directive n°02/98/CM de l’UEMOA portant
harmonisation des législations des Etats membres en matière de taxe sur la valeur
ajoutée
La loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion 2016 a reconduit et étendu
aux groupes électrogènes, pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2016, la mesure d’exonération
sur les matériels informatiques. Cette mesure instaurée depuis la loi de finances pour la gestion 2000
visait la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’utilisation des
ordinateurs comme outil de développement des entreprises. Bien qu’ayant favorisé le développement des
TIC au Bénin, cette mesure fait l’objet de critiques dont en premier lieu, sa non adéquation à la directive
n°02/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 portant harmonisation des législations des Etats membres en
matière de taxe sur la valeur ajoutée complétée par la directive n°02/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009
portant modification de la directive ci-dessus citée. Cette directive qui vise l’harmonisation et la cohérence
des systèmes internes de taxation, l’égalité de traitement des opérateurs économiques au sein de l’Union
et, à terme, l’amélioration du rendement dudit impôt prévoit en ses articles 21 et 22 la liste commune des
opérations et activités à exonérer par les Etats membres. Sur cette liste ne figurent ni l’exonération du
matériel informatique ni celle du groupe électrogène contrairement aux dispositions actuellement
appliquées au Bénin. Cette situation contraire à cette directive, crée, une inégalité de traitement fiscal
dans l’espace UEMOA et est préjudiciable au Trésor Public béninois.
C’est pour toutes ces raisons qu’il est proposé que cette mesure d’exonération ne fasse plus l’objet de
reconduction et ce pour compter de la loi de finances pour la gestion 2017.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
41
1.2.2. Les mesures proposées par la Direction Générale des Impôts (DGI)
Les mesures proposées par la DGI portent essentiellement sur les diverses modifications des articles du
Code Général des Impôts.
Institution de la nomenclature des prix de transformation des Permis d’Habiter
(PH) en Titre Foncier (TF) et de location des immeubles du Domaine Privé de l’Etat
et des Collectivités territoriales ainsi que d’autres frais de délivrance d’actes
fonciers
L’entrée en vigueur de la loi 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et domanial en République du
Bénin entraine quelques changements du cadre juridico-institutionnel foncier autant qu’elle induit des
améliorations des procédures et des actes de formalisation foncière en vue d’une mise en œuvre
diligente de la politique de sécurisation foncière. Dès lors, il importe de définir la nomenclature des frais
d’obtention des nouveaux actes et de ceux préexistants.
Création d’un article dans la loi de finances gestion 2017 en vue de permettre
pendant une période transitoire définie, l’accomplissement gratuit, sans pénalité
de retard, de la formalité de l’enregistrement des actes antérieurs à la loi de
finances rectificative pour la gestion 2016 et pour valider les mesures
réglementaires prises dans ce cadre
Avant la promulgation de la loi n°2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances rectificative pour la
gestion 2016, les actes des mutations par décès et entre vifs, des mutations d’immeubles, de fonds de
commerce, de meubles et les actes de créance soumis à la formalité de l’enregistrement donnaient lieu à
la perception de droits proportionnels ou progressifs dont les taux ou barèmes sont fixés par le Code
Général des Impôts (CGI). Les modifications du CGI faites par la loi de finances rectificative, gestion
2016 pour rendre gratuite la formalité de l’enregistrement n’étant pas rétroactives, il est proposé, pour
atteindre l’objectif visé par cette mesure de gratuité qui est essentiellement de faciliter l’enregistrement
massif des actes concernés, d’étendre ces mesures aux actes antérieurs.
Insertion d’un article dans la loi de finances gestion 2017 en vue de substituer,
dans tous les articles du Code Général des Impôts concernés, la dénomination
« Direction Générale des Impôts » à celle « Direction Générale des Impôts et des
Domaines » et l’appellation « Directeur Général des Impôts » à celle « Directeur
Général des Impôts et des Domaines », suite à la prise en charge de la gestion des
domaines par l’Agence Nationale du Domaine et du Foncier (ANDF).
Conformément à la loi n°2013-01 du 14 Août 2013 portant Code Foncier et Domanial en République du
Bénin, les attributions relatives à la gestion du domaine public et privé de l’Etat sont de la compétence de
l’Agence Nationale des Domaines et du Foncier (ANDF), structure mise sous la tutelle du ministère
chargé des finances.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
42
Tenant compte du texte législatif ci-dessus rappelé, le décret n°2014-757 du 26 décembre 2014 portant
attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de l’Economie, des Finances et des
Programmes de Dénationalisation a consacré la modification de la dénomination de la Direction Générale
des Impôts et des Domaines (DGID) qui est devenue Direction Générale des Impôts (DGI) et ses
attributions ont été revues en conséquence. Cette nouvelle dénomination a été reprise par le décret
n°2016-421 du 20 juillet 2016 portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de
l’Economie et des Finances et la gestion domaniale n’est plus une attribution de la DGI mais de l’ANDF.
Aussi, en application du décret n°2014-757 du 26 décembre 2014 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation,
l’arrêté n°2841/MEFPD/DC/SGM/DGI/SP du 06 juillet 2015 portant Attributions, Organisation et
Fonctionnement de la Direction Générale des Impôts a-t-il été pris.
Suite à ce changement de dénomination et de transfert d’attributions, il est suggéré la création d’un
article dans la loi de finances gestion 2017 en vue de remplacer, d'une part, dans les articles 34, 36, 124,
155, 167, 165-6, 183, 246, 259 bis, 264 bis nouveau, 269 bis nouveau, 274 nouveau, 279 nouveau, 280
nouveau-4, 280 nouveau-10, 280 nouveau-15, 294, 617, 627, 630, 631, 634, 636, 651, 652, 653, 656,
660, 667, 669, 671, 673, 674, 677 nouveau, 679 nouveau, 687, 742, 751, 752, 761, 996, 1038, 1095
nouveau, 1096 quater, 1108 nouveau et 1132 du CGI, la dénomination « Direction Générale des Impôts
et des Domaines » par « Direction Générale des Impôts » et, d'autre part, dans les articles 78, 173-5,
182, 187, 223 nouveau, 245 nouveau, 246 nouveau, 267, 299, 411, 635, 639, 643, 728, 751, 752, 980,
986, 987 nouveau, 995, 996 nouveau, 1032, 1085 bis, 1085 ter, 1096 nouveau, 1097 nouveau, 1098
nouveau, 1100, 1101, 1104 nouveau, 1114, 1135, 1150, 1165 et 1171 du CGI l’appellation « Directeur
Général des Impôts et des Domaines » par « Directeur Général des Impôts ».
Exonération de pénalités de retard de toutes les déclarations des exercices
antérieurs souscrites spontanément en régularisation au cours de la période du
1er janvier au 31 décembre 2017 en vue d’inciter les entreprises à sortir de
l’informel
Conformément aux dispositions du Code Général des Impôts (CGI), notamment en son article 1096 ter,
les déclarations souscrites hors délai sont sanctionnées par le paiement des pénalités de retard. Compte
tenu du coût parfois important de ces pénalités, certaines entreprises du secteur informel, bien que
disposées à régulariser spontanément leur situation auprès de l’Administration fiscale, se résignent et y
renoncent finalement.
Pour éviter que les pénalités de retard soient un obstacle à la formalisation et par conséquent à
l’élargissement de l’assiette, il est proposé de dispenser du paiement des pénalités, du 1er janvier au 31
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
43
décembre 2017, toutes les entreprises qui procèderont à la souscription spontanée de leurs déclarations
des exercices antérieurs et au paiement des droits y afférents.
Modification de l’article 10 de la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de
finances pour la gestion 2016 en vue de revoir la répartition de la redevance de
régulation des marchés publics et des délégations de service public.
L’article 10 de la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion 2016 a
repris et modifié l’article 20 de la loi n°2014-25 du 23 décembre 2014 portant loi de finances pour la
gestion 2015 qui a institué, en République du Bénin, une redevance de régulation des marchés publics et
des délégations de service public, des produits des ventes des dossiers d’appel d’offres versés à
l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) et des délégations de service public et frais
d’enregistrement des recours non juridictionnels.
Ainsi, le produit de la redevance de régulation des marchés publics et des délégations de service public
est réparti à raison de :
- 60% au Trésor Public;
- 40% à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.
Mais, cette répartition ne tient pas compte des charges liées aux opérations d’assiette et de
recouvrement de la redevance.
Pour corriger cette situation, il est proposé d’affecter désormais 90% au budget national et 10% à
l’Autorité de Régulation des Marchés Publics au lieu de 60% au Trésor Public et 40% à l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics. Un arrêté du Ministre en charge des Finances définit les modalités de la
répartition du produit affecté au budget national.
Exonération des droits et taxes de douane et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA) sur les véhicules neufs à quatre roues importés, fabriqués ou vendus à l’état
neuf en République du Bénin et destinés à la mise en place d’une flotte de taxis
dans les grandes villes du Bénin
Cette mesure vise à promouvoir, au Bénin, le transport urbain. En effet, cette politique fiscale permettra
de résorber, progressivement dans les grandes agglomérations, la pratique de taxis motos et doter nos
villes de taxis modernes pour faciliter et rendre plus agréable les déplacements aux touristes.
Modification des articles 19, 40, 50, 146, 212, 1084-20 et 1084-28 du Code Général
des Impôts (CGI) et création d’un article 154 bis en vue d’exonérer les revenus des
exploitants agricoles, des artistes et sportifs professionnels
Le Programme d’Actions du Gouvernement 2016-2021 vise, comme indiqué supra, entre autres objectifs,
à faire de la fiscalité, un véritable outil d’impulsion économique. Ce programme prévoit des mesures
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
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fiscales qui contribuent à accroitre le pouvoir d’achat des citoyens, à favoriser l’auto emploi des jeunes et
à dynamiser l’entrepreneuriat au Bénin.
En matière d’agriculture, le Gouvernement s’engage à accompagner la promotion des exploitations
agricoles (agriculture, pêche, élevage) au moyen d’une fiscalité appropriée.
Dans le domaine du sport, il s’agit de capter l’investissement privé en offrant en retour une défiscalisation
intégrale de l’investissement et de la rémunération des sportifs professionnels.
Enfin, en ce qui concerne la politique de soutien aux vocations et talents artistiques, la défiscalisation
inclut également l’exonération de tous impôts des revenus des artistes.
Eu égard à ce qui précède, il parait bien indiqué que les revenus agricoles ainsi que les revenus des
peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et autres personnes, considérés comme artistes dans le CGI
et ne vendant que le produit de leur art, soient désormais exonérés de l’impôt sur le revenu.
La présente modification doit donc viser à compléter les exonérations des articles 19, 40 et 50 du Code
Général des Impôts.
L’article 212 est également modifié en vue d’exonérer du Versement Patronal sur Salaires, les
personnes physiques ou morales promotrices d’activités sportives ou artistiques pour les rémunérations
versées aux sportifs professionnels et aux artistes.
Quant à l’Impôt sur les Sociétés, la mesure vise à compléter les dispositions de l’article 146 pour
exonérer les personnes morales exerçant des activités agricoles au sens des articles 15, 16 et 17 dudit
Code.
Par ailleurs, un nouvel article, l’article 154 bis, est créé en vue d’admettre en déduction de la base
imposable à l’Impôt sur les Sociétés, le montant des investissements réalisés au profit de la promotion
du sport par les entreprises.
Il convient également de modifier les dispositions de l’article 1084-20 et 1084-28 relatives à la TPS pour
tenir compte des micros et petits exploitants agricoles, peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs et
autres personnes considérées comme artistes et ne vendant que le produit de leur art qui sont désormais
exonérés de la Taxe Professionnelle Synthétique (TPS).
Modification de l’article 21 point 4-a du CGI en vue d’instituer une clé de la
répartition des dépenses mixtes entre charges professionnelles et charges privées
applicables aux entreprises individuelles qui n’auraient pas réparti spontanément
lesdites charges
Certaines entreprises individuelles exposent en charges des dépenses à la fois personnelles et
professionnelles (mixtes) sans déterminer la part revenant à l’activité professionnelle. Lors des contrôles
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
45
fiscaux, des difficultés apparaissent et l’application stricte des textes milite en faveur du rejet total de ces
charges. Mais, il est évident qu’une partie de ces dépenses a effectivement concouru à la réalisation des
activités professionnelles. Il s’ensuit la prise en compte d’une partie de ces dépenses dans une proportion
teintée d’arbitraire pour certains contribuables qui ne peuvent se débiner qu’en apportant la preuve de
l’exagération.
Pour pallier ces difficultés, il est proposé de modifier l’article 21 point 4-a pour affirmer que la ventilation
des charges mixtes entre activités professionnelles et activités privées incombe aux contribuables et qu’à
défaut la loi leur impose une répartition non susceptible de contestation.
Modification des articles 21, 50 et 213 du CGI en vue de permettre la déduction des
cotisations des entreprises au titre de l’assurance de retraite complémentaire des
employés d’une part et d’exonérer lesdites cotisations des impôts sur les salaires
d’autre part.
Les employés du secteur public ou du secteur privé sont généralement affiliés à un système de retraite.
En raison de la faiblesse des pensions versées, plusieurs entreprises prévoient de souscrire à une
assurance de retraite complémentaire au profit des employés.
Au Bénin, ces cotisations sont actuellement frappées d’impôt contrairement à la pratique au Sénégal, en
Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. L’exonération desdites cotisations des impôts sur les salaires aura pour
effet d’inciter les entreprises à souscrire davantage à ce produit d’assurance qui permettra d’améliorer la
performance des compagnies d’assurance.
Modification de l’article 149 du CGI en vue de rétablir son contenu avant la
modification introduite par la loi n°2015-49 du 29 décembre 2015 portant loi de
finances pour la gestion 2016 et d’y créer les tirets 3 et 4 pour la dérogation à la
limitation de la déductibilité des dons et libéralités à 1‰ du chiffre d’affaires,
instituée par ladite loi de finances
La modification de l’article 149 du CGI par la loi n°2015-49 du 29 décembre 2015 portant loi de finances
pour la gestion 2016, pour y insérer au tiret 2 la dérogation de déduire du bénéfice imposable en
complément de la limitation à 1‰ du chiffre d’affaires, la totalité des dons et libéralités faites à l’Etat, ses
démembrements et aux fédérations sportives désignées à cet effet, a supprimé de facto, par erreur, le
contenu initial de ce tiret 2, qui est la limitation de la déduction des dons et libéralités à 1‰ du chiffre
d’affaires.
C’est pour corriger cette erreur qu’il est proposé de rétablir l’article 149 dans sa version antérieure à la loi
de finances pour la gestion 2016 et de compléter ensuite ladite version par les tirets 3 et 4 pour la
déduction dérogatoire des dons et libéralités faits à l’Etat, ses démembrements et aux fédérations
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
46
sportives désignées par arrêté conjoint du Ministre chargé des Sports et du Ministre chargé des
Finances.
Modification de l’article 159 du CGI par la suppression de son alinéa 5, en vue de le
conformer à l’article 7 de l’Acte Uniforme de l’OHADA portant Organisation et
Harmonisation des Comptabilités relatif, entre autres, à la coïncidence de
l’exercice comptable avec l’année civile
La loi n°2011-43 du 22 décembre 2011 portant loi de finances pour la gestion 2012 a modifié l’article 20
du Code Général des Impôts pour faire coïncider la période d’imposition avec l’année civile
conformément à l’article 7 de l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises.
Malheureusement, cette mise en conformité n’a pas été étendue à l’article 159 du CGI dont l’alinéa 5
offre encore à certaines entreprises la possibilité d’avoir une période d’imposition qui ne coïncide pas
avec l’année civile, disposition différente de celle définie à l’article 20 du CGI, lequel article est par ailleurs
visé à l’article 148 du CGI en matière d’impôt sur les sociétés.
La présente modification vise à supprimer l’alinéa 5 de l’article 159 du CGI pour rendre cet article
conforme à l’article 7 de l’Acte Uniforme de l’OHADA portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises.
Modification de l’article 168 du CGI en vue de le mettre en conformité avec l’article
28 du CGI qui fixe les seuils des différents régimes d’imposition
Jusqu’à la loi de finances pour la gestion 2015, les régimes d’imposition à l’impôt sur le revenu à savoir le
régime du réel et le régime du réel simplifié sont prévus par l’article 28 du CGI. Mais, les seuils des
régimes d’imposition sont fixés par l’arrêté n°018 du 1er février 2011 conformément aux dispositions de
l’article 29 du CGI.
Avec la loi de finances gestion 2015, les seuils d’imposition aux régimes du bénéfice réel sont fixés par
l’article 28 du CGI et l’article 29 est supprimé.
Or, l’article 168 au point 4, continue de faire référence dans son contenu à l’arrêté du Ministre chargé des
finances qui précise les seuils d’imposition aux différents régimes.
La présente modification a pour objectif de corriger l’article 168 pour faire référence aux seuils fixés par
l’article 28 du CGI et non à l’arrêté du Ministre des Finances.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
47
Modification de l’article 169 du CGI en vue de préciser en son point 1 que seules
les ventes d’eau non conditionnée sont exonérées de l’acompte sur impôt assis
sur les bénéfices (AIB) et de rendre conformes ses points 2 à 6 à l’article 28 du CGI
L’exonération des ventes d’eau de l’AIB prévu par l’article 169.1 est abusivement interprétée par les
revendeurs qui achètent en gros ou demi-gros auprès des sociétés industrielles productrices d’eau
minérale ou conditionnée pour échapper à la retenue de l’AIB alors qu’ils exercent pour la plupart dans
l’informel. Afin de pouvoir formaliser ces revendeurs d’eau minérale ou conditionnée, il est proposé de
modifier le point 1 de l’article 169du CGI pour clarifier que seules les ventes d’eau conditionnée sont
exonérées de l’AIB.
Par ailleurs, les points 2, 5 et 6 de cet article sont modifiés pour y supprimer la référence à l’arrêté du
Ministre chargé des Finances fixant le seuil d’imposition et tenir compte des seuils des régimes du réel
fixés par l’article 28 du CGI.
Modification du point 1 de l’article 173 du CGI en vue de l’extension de l’obligation
de retenue à la source de l’acompte sur impôt assis sur les bénéfices (AIB) aux
régisseurs ou comptables de services publics et de la substitution à la référence
faite à l’arrêté du Ministre chargé des Finances fixant un seuil à l’article 28 du CGI
Les régisseurs ou comptables de services publics ne figuraient pas parmi les personnes autorisées à
opérer les retenues à la source. Le point 1 de cet article a été modifié en vue de légaliser l’obligation à
eux imposée et d’opérer les retenues d’AIB à la source.
Ledit article est par ailleurs modifié pour tenir compte des seuils fixés par l’article 28 du CGI.
Modification de l'article 174 du CGI en vue d'y inclure toutes les sanctions
applicables en cas de non-respect des obligations fiscales liées à l'AIB
L’article 174 du Code Général des Impôts fait état des sanctions prévues en matière d’AIB. Ces
sanctions, dans leur application, comportent quelques difficultés qu’il convient de corriger.
D’abord, le point 2 du même article, de par le renvoi à l’article 263 qui, à son tour, renvoie aux articles
1096 bis et 1096 ter du CGI évoque successivement les pénalités pour retard de déclaration (1096 bis) et
celles prévues pour une insuffisance de déclaration (1096 ter).
Les points 3 et 4 de l’article 174 ayant prévu la conduite à tenir en cas d’insuffisance ou de défaut de
déclaration, il ne paraît plus opportun de garder ces renvois aux articles 1096 bis et 1096 ter qui
constitueraient une sanction supplémentaire.
Ensuite, les points 3 et 4 ont prévu les amendes applicables pour défaut de reversement ou de
déclaration d’AIB sans rappeler que les droits omis doivent être préalablement rappelés. Il convient alors,
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
48
à travers la présente modification, d’effectuer ce rappel tout en ramenant les amendes à l’article 1096
quater dédié à cet effet.
Enfin, le point 5 de l’article 174 dispose : « les demandes de validation de l’AIB payé au cordon douanier
introduites hors délai sont passibles des sanctions prévues à l’article 1096 quater -a-2 du présent code. »
Ainsi libellé, le retard de la demande de validation de l’AIB payé en régime intérieur semble être omis. Il
s’avère alors indispensable de corriger cette omission.
Par ailleurs, l’alinéa 1096 quater-a-2 a été supprimé pour devenir 1096 quater-h.
Aussi, est-il nécessaire de préciser que le point 1 de l’article 174 renvoie à certaines dispositions du Code
des Douanes. Ce Code ayant été actualisé par la loi n° 2014-20 du 27 juin 2014 portant Code des
Douanes en République du Bénin, il serait important que le point indiqué ci-avant soit modifié en tenant
compte des nouveaux articles correspondants.
La présente modification vise donc à rendre cohérent les différents points de l’article 174.
Modification de l’article 182 du CGI en vue de rétablir son dernier alinéa omis par
la loi de finances rectificative pour la gestion 2016 afin de le rendre conforme au
délai de déclaration mensuelle
La loi n°2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances rectificative pour la gestion 2016 a supprimé
l’alinéa 2 de l’article 182 du CGI afin de réinstituer la déclaration mensuelle pour les contribuables
relevant du régime simplifié d’imposition (RSI). Mais, elle a omis, par erreur, l’alinéa 4 institué par la loi
n°2015-41 du 29 décembre 2016 portant loi de finances pour la gestion 2016 et qui devait devenir
alinéa 3.
La présente modification vise à restituer intégralement cet article.
Création de l'article 194 nouveau du CGI en vue de soumettre les gains de jeux de
hasard à une contribution spéciale de 15% retenue à la source
Nonobstant les dispositions relatives à l’exonération de l’impôt sur le revenu des gains issus des jeux de
hasard, il est proposé de soumettre ces gains à une contribution spéciale de 15% dont le paiement se
fera par une retenue à la source opérée par les personnes distributrices.
Modification de l’article 224 nouveau du CGI en vue d’y insérer l’exonération de la
TVA sur les rémunérations perçues par les courtiers et autres intermédiaires
d’assurances
Les rémunérations perçues par les courtiers et les autres intermédiaires d’assurance sont comprises
dans la base soumise à la Taxe Unique sur les Contrats d’Assurance (TUCA).
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
49
Or, tous les éléments contenus dans la base d’imposition de la TUCA ne sont plus soumis à la Taxe sur
la Valeur Ajoutée (TVA).
Par conséquent, lesdites rémunérations sont exonérées de TVA.
La présente modification vise à clarifier cette situation et à mettre fin aux interprétations de ces
dispositions en précisant clairement que ces rémunérations ne sont pas soumises à la TVA.
Modification de l’article 226 du CGI en vue de clarifier le régime fiscal des
entreprises d’intérim
Il se développe depuis la fin des années 90 une activité dite entreprise d’intérim qui se traduit par le
recrutement de main d’œuvre pour le compte d’autres entreprises ou le louage de personnel pour
l’exercice de tâches ponctuelles. La première est une vraie activité d’entremise se traduisant par une
rémunération qui ne comprend pas le salaire du personnel mis à disposition. La seconde qui maintient le
personnel mis à disposition dans un lien de subordination caractéristique d’un contrat de travail est une
activité de louage de main d’œuvre.
Le traitement fiscal en matière de TVA et d’impôt sur le revenu n’a toujours pas fait la part entre ces deux
types d’activités et la base d’imposition en TVA ne fait pas de discernement entre louage de service et
opérations d’entremise.
L’article 219 du CGI place les activités salariées hors champ d’application et de ce fait le personnel utilisé
par les sociétés dites d’intérim ne paie pas une TVA d’amont susceptible de venir en déduction de la TVA
facturée. La modification de l’article 226 du code général des impôts vise l’atteinte de cet objectif. Par
conséquent, il est inséré à l’article 226 un point f ainsi rédigé.
Modification du point 2 de l’article 235 du CGI en vue d’admettre en déduction, en
matière de TVA, les frais de carburant pour les véhicules affectés exclusivement
aux activités de transport public de personnes ou de marchandises assujetties à la
TVA
Le carburant constitue une matière consommable essentielle pour l’exercice des activités de transport
public de personnes ou de marchandises assujetties à la TVA et, l’application de l’exclusion de la TVA
payée lors de l’achat de cette matière consommable du droit à déduction telle que prévue par l’article 235
du CGI entrave la compétitivité du secteur des transports.
Pour lever cette entrave et favoriser le développement des activités de transport, il est proposé la
modification du point 2 de l’article 235 du CGI pour permettre la déduction de la TVA grevant les frais du
carburant utilisé par les véhicules affectés exclusivement aux activités de transport public de personnes
ou de marchandises.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
50
Modification du dernier alinéa de l’article 239 du CGI en vue de substituer au
renvoi fait à l’article 262 du CGI un renvoi à l’article 263 du même code
La loi n° 2010-46 du 30 décembre 2010 portant loi de finances pour la gestion 2011 a supprimé l’article
262 du Code Général des Impôts mais l’article 239 du même code qui renvoie à cet article supprimé n’a
pas été corrigé.
La présente mesure vise à modifier l’article 239 du CGI en substituant au renvoi à l’article 262 du CGI un
renvoi à l’article 263 du CGI qui a prévu les mêmes sanctions que l’article 262 déjà supprimé.
Modification de l’article 240 du CGI pour substituer au renvoi qui y est fait pour
l’application de pénalités prévues à l’article 265 du CGI déjà supprimé, un renvoi à
l’article 1096 ter du CGI qui prévoit la même sanction
La loi n° 2010-46 du 30 décembre 2010 portant loi de finances pour la gestion 2011 a supprimé l’article
265 du Code Général des Impôts et les sanctions qui y étaient prévues ont été transférées à l’article
1096 ter du même code.
Or, l’article 240 du CGI n’a pas été modifié pour prendre en compte cette suppression et substituer à
l’article 265 du CGI l’article 1096 ter du CGI.
Il convient donc de modifier l’article 240 du CGI en y remplaçant le renvoi à l’article 265 du CGI par le
renvoi à l’article 1096 ter du CGI.
Modification de l’article 253 du Code Général des Impôts en vue de substituer au
renvoi qui y est fait à l’article 264 du même code un renvoi à l’article 1096 ter du
CGI
L’article 253 du CGI renvoie, entre autres, à l’article 264 du même code pour les sanctions applicables
aux redevables qui n’ont pas souscrit leur déclaration et qui n’ont pas régularisé leur situation dans les
trente jours de la mise en demeure qui leur est faite. Or, l’article 264 du CGI a été supprimé par la loi n°
2010-46 portant loi de finances pour la gestion 2011 et son contenu a été transféré à l‘article 1096 ter du
code général des impôts.
La présente modification vise à substituer au renvoi fait à l’article 264 du CGI déjà supprimé un renvoi à
l’article 1096 ter.
Modification de l’article 260 du CGI en vue d’harmoniser le délai de conservation
des documents comptables avec le délai de dix ans mentionné à l’article 1097
nouveau alinéa 1 du CGI et de remplacer le renvoi qui y est fait à l’article 262 du
CGI par un renvoi à l’article 263 nouveau du CGI
Le droit de contrôle de l’Administration s’exerce sur les exercices antérieurs mêmes prescrits lorsqu’il est
question de remonter à l’origine d’un déficit, d’une provision non justifiée ou d’un crédit de TVA. Or, ce
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
51
droit de contrôle ne peut être effectif que si le contribuable est tenu de conserver ses documents
comptables dans un certain délai.
L’article 260 du CGI prescrit un délai minimum de cinq ans pour la conservation par les redevables de la
taxe sur la valeur ajoutée, des livres comptables, doubles des factures, mémoires, marchés, feuilles
d’honoraires, bons de commande, bon de livraison et toutes autres pièces justificatives des éléments
contenus dans les déclarations souscrites au titre de l’exercice de référence, alors que le délai général
prévu aux articles 1096 nouveau, 1097 du CGI et à l’article 24 de l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises du 22 février 2000, est de 10 ans.
La présente modification vise à porter le délai de conservation des documents prévu par l’article 260 du
CGI de cinq (05) ans à dix (10) ans.
Par ailleurs, le même article renvoie à l’article 262 du CGI pour les sanctions applicables en matière de
conservation de documents. Or, ce dernier article est déjà supprimé et son contenu transféré à l’article
263 nouveau du CGI. Il est donc nécessaire d’en tenir compte dans la modification de l’article 260.
Modification de l’article 263 bis nouveau du CGI en vue de réinstituer l’imposition
de la taxe sur les boissons à l’eau gazéifiée
La loi n°2012-42 du 28 décembre 2012 portant loi de finances pour la gestion 2013 a modifié l’article 263
bis nouveau du CGI pour réviser à la hausse les taux de la taxe sur les boissons. Mais, par erreur, il a été
inséré au premier tiret du premier alinéa de cet article l’exclusion de l’eau gazéifiée des boissons non
alcoolisées taxées au taux de 7% au lieu de l’eau non gazéifiée.
Cette exclusion par erreur est d’autant patente qu’elle est contraire à la volonté du législateur déjà
affichée dans l’article 261 bis nouveau du CGI de n’exclure du champ d’application de la taxe que l’eau
non gazéifiée.
La modification proposée a pour but de corriger l’erreur constatée en substituant dans le premier tiret du
premier alinéa de l’article 263 nouveau du CGI « l’eau non gazéifiée » à « l’eau gazéifiée ».
Modification de l’article 268 bis du CGI en vue de substituer au groupe de mots « impôt
sur les bénéfices industriels et commerciaux » le groupe de mots « impôt sur le revenu
des personnes physiques » ou « impôt sur les sociétés ».
Les dispositions de l’article 268 bis du CGI comportent encore la mention « impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux » alors que la loi n° 2010-46 du 31 décembre 2011 portant loi de finances
pour la gestion 2011 a déjà substitué aux impôts cédulaires l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et l’impôt sur les sociétés.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
52
Pour conformer l’article 268 bis du CGI à la loi de finances citée ci-dessus, il est proposé de le modifier
en y remplaçant le groupe de mots "impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux" par « l’impôt sur
le revenu des personnes physiques ou l’impôt sur les sociétés ».
Modification de l’article 274 nouveau du CGI en vue de réinstituer les modalités de
perception de la taxe sur les produits de parfumerie et cosmétiques
La modification de cet article par la loi n°2012-42 du 28 décembre 2012 portant loi de finances pour la
gestion 2013 a modifié l’alinéa 1 de l’article 274 nouveau du CGI pour porter le taux de la taxe sur les
produits de parfumerie et cosmétiques de 5% à 7% mais a omis de confirmer le maintien des alinéas 2 et
3 de cet article.
La présente mesure vise à corriger et à rétablir les alinéas 2 et 3 de l’article 274 du CGI.
Extension des droits d'accise au thé, au marbre, aux lingots d'or et aux pierres précieuses
par la création des chapitres : quinquies, sexies, septies, octies et des articles 280
nouveau-17 à 280 nouveau-36 y afférents
Les droits d'accises constituent des impôts indirects qui complètent la TVA. D'une manière générale, les
accises se justifient par l'obligation pour l'Etat de faire face aux coûts sociaux élevés induits par la
consommation par les populations de certains biens. Au Bénin, elles frappent l'alcool, le tabac, les
produits cosmétiques, les produits pétroliers et certains biens de luxe. Conformément à la directive
n°03/98/CM/UEMOA du 22 décembre 1998 modifiée par la directive n°03/2009/CM/UEMOA du 27 mars
2009, elles ont été, en 2013 étendues au café, aux sachets en plastique, aux véhicules à grosses
cylindrées.
La présente mesure a pour but d'élargir davantage le champ d'application des droits d'accise et d'y
soumettre les opérations concernant le thé, le marbre, les lingots d'or et les pierres précieuses,
conformément à la directive suscitée en créant quatre (04) nouveaux chapitres et des articles y afférents
dans le CGI.
Création des articles 281 bis à 286 bis du code général des impôts en vue d’instituer une
taxe d’entretien des infrastructures routières
Cette mesure vise à amener les utilisateurs des infrastructures publiques à contribuer à leur entretien et à
la construction de nouvelles. Cette taxe concerne les véhicules à quatre roues immatriculés au Bénin et
utilisés pour le transport privé des personnes ou des marchandises.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
53
Suppression des articles 313 à 321 du CGI relatifs au droit de communication en matière
de droit d’enregistrement en vue de les transférer aux articles 1095 nouveau 1, 1096
nouveau, 1096 nouveau 2, 1097 nouveau et 1097 nouveau 2 du CGI
Le droit fiscal du Bénin après les indépendances était régi par la loi portant impôts directs et taxes
assimilés de 1964 et l'ordonnance portant codification des droits d'enregistrement et de timbre de 1966.
Ces deux textes comportaient des dispositions propres relatives au droit de contrôle et au droit de
communication. La codification de l'ensemble de la législation fiscale en 1983 devrait fusionner les
dispositions communes à ces deux types de prélèvements fiscaux et supprimer les dispositions
redondantes. Actuellement, les mêmes dispositions subsistent au niveau du premier livre titre III relatif
aux droits d'enregistrement et au deuxième livre titre unique des dispositions générales.
La présente mesure a pour but de transférer aux articles 1095 nouveau 1, 1096 nouveau, 1096 nouveau
2, 1097 nouveau et 1097 nouveau 2 du CGI les dispositions particulières relatives aux droits
d’enregistrement des articles 315, 316, 318 et 926 de la TUCA et de supprimer les articles 313 à 321 et
926.
Les articles 1096 nouveau et 1097 nouveau sont modifiés et un article 1095 nouveau 1 est créé.
Modification de l’article 326 du CGI pour supprimer le groupe de mots « le reste sans
changement » et ajouter la phrase « Ces droits sont assis sur les valeurs »
L’article 326 du Code général des impôts (CGI) modifié par la loi n°2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi
de finances rectificative pour la gestion 2016 mentionne, par erreur, juste après le premier paragraphe, le
groupe de mots "Le reste sans changement" et omet dans le même temps le dernier paragraphe
notamment la phrase "Ces droits sont assis sur les valeurs".
La présente modification vise à rétablir la bonne version de l’article 326 du CGI en y supprimant le groupe
de mots « Le reste sans changement » et en y insérant la phrase « Ces droits sont assis sur les
valeurs ».
Modification des articles 404 à 409 et 409 bis du CGI en vue d’indiquer, selon le temps de
retard, les taux de pénalités applicables à l’occasion de l’enregistrement des actes soumis
en retard à la formalité « gratis »
Conformément aux dispositions des articles 404 à 409 du CGI, l’enregistrement hors délai d’un acte sous
seing privé ou d’une mutation verbale sujet au droit proportionnel est sanctionné par une amende dont le
montant est égal à celui du droit simple avec un minimum de 2500 francs. Il convient de faire remarquer
au passage que cette peine est appelée droit en sus. C’est ainsi que, par exemple, pour deux actes
soumis à un droit proportionnel de même montant enregistrés hors délai, le premier, un (01) mois après
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
54
le délai légal, le second, trois (03) ans après le délai légal, il serait appliqué le même montant d’amende.
Ce qui est source d’injustice et de polémique.
Les difficultés réelles d’application de cette peine de droit en sus, liées surtout aux plaintes des
requérants qui jugent cette mesure inique, ont fait qu’en pratique et avec la Loi de finances, gestion 1991,
il est appliqué une pénalité dite différée ainsi qu’il suit :
- moins de trois (03) ans de retard : pénalité 20% du droit simple ;
- retard de trois (03) ans à moins de six (06) ans : pénalité 40% du droit simple ;
- retard de six (06) ans à moins de neuf (09) ans : pénalité 80% du droit simple ;
- retard de neuf (09) ans et plus : pénalité 100% du droit simple.
Bien que cette modalité de pénalité soit préférable à la peine de droit en sus, elle n’a pas fait l’objet de
codification. C’est pourquoi il urge de modifier les articles sus-indiqués pour donner une existence légale
à cette pratique qui découle de la loi de finances gestion 1991. Il faut dire qu’en réalité, la disposition de
cette loi de finances qui optait pour une application harmonisée des sanctions fiscales de 20% à 80%
n’avait pas pris en compte les spécificités de l’enregistrement.
Par ailleurs, il convient d’actualiser lesdits articles pour tenir compte des sanctions applicables aux actes
dont l’enregistrement est devenu « gratis » à la faveur de la loi de finances rectificative pour la gestion
2016.
De plus, conformément aux dispositions de l’article 409 bis du CGI, modifié par la loi n° 2016-14 du 20
juillet 2016 portant loi de finances rectificative pour la gestion 2016, des actes visés pour être enregistrés
« gratis », notamment les actes de formation de sociétés, les actes de mutation de propriété ou d’usufruit
de biens meubles ou immeubles à titre onéreux ou à titre gratuit entre vifs, les contrats de marchés, les
actes de créance (crédits directs, engagements par signature) sont soumis à une amende fiscale
lorsqu’ils sont déposés hors délai à l’enregistrement.
Cette amende est fixée à cent mille (100 000) francs majorée de cinquante mille (50 000) francs par mois
ou fraction de mois de retard à partir du quatrième mois à compter de la date de signature des actes
concernés.
Mais cette modalité de liquidation de l’amende aboutira, pour des actes ayant accusé des mois, voire des
années de retard, à des montants très élevés, supérieurs même au droit d’enregistrement à payer si la
formalité n’était pas « gratis ».
Il convient alors de plafonner cette amende à payer pour corriger cette situation.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
55
Aussi, les actes portant échanges d’immeubles sont-ils enregistrés « gratis » en application de la loi citée
ci-dessus (article 564 du CGI). Mais, la sanction applicable pour l’enregistrement hors délai n’a pas été
précisée. Il convient donc de corriger cette irrégularité.
Enfin, il est nécessaire de procéder à certaines corrections liées à l’usage ou non du mot « nouveau » qui
suit certains articles cités afin de rester conforme aux terminologies du code.
Modification de l’article 410 du CGI en vue de supprimer dudit article l'expression droit
progressif pour se conformer à la gratuité de la formalité de l’enregistrement instituée par
la loi de finances rectificative pour la gestion 2016
La loi n° 2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances rectificative pour la gestion 2016 a modifié des
articles du CGI pour rendre gratuit la formalité de l’enregistrement, supprimant du coup la perception du
droit progressif. Mais, par omission, l’article 410 du CGI n’a pas été modifié à l’occasion pour y supprimer
le groupe de mots « ou progressif ».
La modification proposée vise à supprimer le groupe de mots " ou progressif" de cet article.
Modification de l’article 467 du CGI en vue de remplacer le mot « donateur » par
« donataire »
Lors de la reprise de l’article 467 du CGI par la loi n°2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances
rectificative pour la gestion 2016, le mot « donateur » a été écrit par erreur en lieu et place du mot
« donataire ». Pour corriger cette erreur de sémantique, il est proposé de modifier l’article 467 du CGI
afin de remplacer le mot "donateur" par "donataire".
Suppression de l'article 472 du CGI en vue de maintenir au CGI uniquement les
dispositions de l’article 471 relatives aux sanctions en matière d’omissions constatées
dans les déclarations de succession n’ayant donné ouverture à aucun droit
L’article 472 du CGI sanctionne les omissions constatées dans les déclarations de succession n’ayant
donné ouverture à aucun droit par une amende de 2500 francs.
Or, l’article 471 dudit code, conformément à la loi de finances rectificative pour la gestion 2016, prévoit
déjà une pénalité de 20% de la valeur des biens omis pour sanctionner cette irrégularité.
Les dispositions de l’article 472 du CGI sont donc devenues inutiles et Il convient de les supprimer pour
éviter tout risque de divergence de points de vue.
Création des articles 694 bis, 698-1, 702 bis et 707 bis dans le code général des impôts en vue d’instituer une mesure pour limiter la fraude fiscale des non-résidents qui importent et mettent en consommation certains produits par le biais de sociétés éphémères ou de prête-nom
La simplification de formalité de création d'entreprises a favorisé un système de fraude en fiscalité
intérieure se traduisant par la création de sociétés importatrices dites éphémères et des sociétés de
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
56
paille. Ces sociétés font en un laps de temps des importations importantes, ne font aucune déclarations
et disparaissent. Une première tentative de les contrer a été d'étaler l'exonération de la première année
d'activité sur trois ans et ce, de manière progressive. Mais, le phénomène qui continue, fausse le jeu de
la libre concurrence et occasionne des manques à gagner au Trésor Public. Le cas le plus répandu est
celui des importateurs non résidants qui, dans un premier temps, manifestent les marchandises en
transit, et par la suite, font une rectification du connaissement pour la mise à la consommation au nom
d’un gérant de paille ou prête-nom qui ne souscrit aucune déclaration fiscale. L’institution d’un
prélèvement (un droit de timbre proportionnel) pour sanctionner les rectifications de connaissement
constitue un moyen pour freiner ce phénomène. En effet, un impôt égal à 10% de la valeur en douane
des marchandises sera exigé préalablement à l’opération de rectification. Les consignataires seront tenus
responsables de son paiement.
Les articles 694 bis, 698-1, 702 bis et 707 bis du code général des impôts sont créés dans ce sens.
Modification de l’article 949 du CGI en vue de rétablir les alinéas 1 et 2 omis par erreur lors de sa modification par la loi n° 2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances rectificative pour la gestion 2016
L’article 949, lors de sa modification par la loi n° 2016-14 du 20 juillet 2016 portant loi de finances
rectificative pour la gestion 2016, a été amputé, par erreurs, de ses dispositions aux alinéas 1 et 2 par
erreur.
La présente modification tend à ramener dans le texte de l’article les alinéas 1 et 2 précédemment
amputés.
Modification de l’article 1018 bis du CGI en vue de corriger l'expression " enseigne commerciale" et de préciser les mentions obligatoires figurant sur la plaque signalétique
La modification effectuée par la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la
gestion 2016 avait étendu l’obligation de pose de plaque signalétique à tous les contribuables exerçant
une activité professionnelle. Les mentions « enseigne commerciale » ont été complétées par « plaque
signalétique professionnelle ». Mais les renseignements que doit comporter la plaque, ne font état que du
seul numéro du registre de commerce qui n’est valable que pour les commerçants omettant le numéro
d’identification professionnel pour les non commerçants.
La présente modification vise à ajouter dans les renseignements à mentionner obligatoirement sur la
plaque signalétique, le numéro d’identification professionnelle qui est fourni lors de l’immatriculation de
l’entreprise dans sa catégorie professionnelle.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
57
Modification de l’article 1085 bis du CGI afin d’harmoniser le délai de réponse qui y est accordé aux contribuables avec le délai de trente (30) jours fixé par tous les articles du CGI qui accordent des délais de réponse, de production de documents ou de justification
La loi n° 2012-42 du 28 décembre 2012 portant loi de finances pour la gestion 2013 a modifié les articles
121, 133, 166, 197, 199, 239, 251, 253, 370, 927, 1009, 1018, 1084-5, 1084-13, 1085-A, 1085-F, 1085
ter, 1085 quater, 1096 bis, 1096 ter du Code Général des Impôts (CGI) pour porter de vingt (20) jours à
trente (30) jours le délai accordé aux contribuables pour souscrire certaines déclarations, donner suite à
une mise en demeure, demande de renseignements, de justifications ou d’éclaircissements relatifs aux
déclarations souscrites et aux actes déposés et, d’une manière générale, à toute notification de
redressement, d’évaluation ou de taxation émanant de l’administration fiscale. Mais, par omission, cette
modification n’a pas été étendue à l’article 1085 bis du CGI qui fixe toujours à vingt (20) jours, le délai
imparti au contribuable pour faire des observations.
La modification de l’article 1085 bis du CGI est proposée pour corriger cette omission en substituant au
délai de vingt (20) jours qui y est mentionné le délai de trente (30) jours accordé par tous les autres
articles.
Institution des articles 1095 nouveau 1, 1097 nouveau 2 et modification des articles 1096 nouveau, 1096 nouveau 2 et 1097 nouveau du CGI en vue de prendre en compte les contenus des articles 315 à 321 relatifs au droit de communication en matière de droit d’enregistrement
Il a été proposé le transfert des dispositions particulières aux droits d’enregistrement des articles 315,
316, 318 et la suppression des articles 313 à 321 du Code Général des Impôts. Les articles 1096
nouveau, 1096 nouveau 2 et 1097 nouveau sont modifiés et les articles 1095 nouveau 1 et 1097
nouveau 2 sont institués dans ce sens.
Modification des articles 1096 bis et 1096 ter en vue d’en corriger le titre et d’en reprendre la numérotation des paragraphes pour faciliter sa compréhension
L’article 1096 bis comporte les sanctions applicables en matière de retard ou d’absence noté dans les
déclarations.
L’article 1096 ter comporte, à son tour, les sanctions pour des insuffisances constatées dans les
déclarations.
Or, ces deux articles sont contenus sous le titre « pénalités de retard » alors que le 1096 ter ne vise pas
les retards. Il est donc proposé de revoir le titre et la numérotation des différentes parties de cet article.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
58
Modification de l’article 1096 quater du CGI en vue de prendre en compte les corrections apportées à l'article 174 et de ramener le délai de souscription des déclarations à trente (30) jours après une mise en demeure
L’article 1096 quarter fixe les amendes applicables aux différentes infractions à la législation fiscale. Un
point i a été créé en vue de fixer l’amende applicable aux importateurs, producteurs ou revendeurs, aux
régisseurs, aux comptables des services publics ainsi qu’aux bénéficiaires de prestations de services qui
n’ont pas effectué ou reversé la retenue à la source visée à l’article 168 du CGI.
Par ailleurs, au point a3 de cet article, il est prévu une sanction applicable de 20 jours après une mise en
demeure. Or, l’article 1085-A a prévu un délai général de 30 jours pour répondre à toute demande de
l’Administration.
La présente modification vise à corriger cette incohérence.
II.44- Institution des articles 1103-1 à 1103-4 au CGI en vue de règlementer l'octroi des exonérations et le suivi du respect des cahiers des charges
L'article 98 de la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin, repris
par la loi organique n° 2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances (LOLF), classe dans
les matières relevant du domaine de la loi les règles concernant l'assiette, le taux et les modalités de
recouvrement des impositions de toute nature. Ainsi, toute dérogation faite en matière fiscale devrait
également revêtir la forme légale.
Aussi, l’article 6 de la loi organique exige-t-il que, pour toute disposition d’ordre législatif ou réglementaire
entrainant des charges nouvelles ou des pertes de ressources, aucune loi définitive ne soit votée et
qu’aucun décret ne soit pris sans que les charges ou pertes de ressources aient été prévues, évaluées et
soumises à l’avis motivé du Ministre en charge des finances.
Dans la pratique, il est noté que les structures étatiques ou semi étatiques signent des accords, des
contrats, en y insérant des dispositions d'exonération sans obtenir l’accord préalable du Ministre en
charge des finances.
Par ailleurs, les dispositions du Code des investissements, du Code minier, du code pétrolier et autres
régimes dérogatoires institués par voie législative prévoient, en général, des mesures d’allègements
fiscaux au profit des bénéficiaires desdits agréments. En retour, ces derniers se doivent de respecter un
cahier des charges en termes de création d’emplois, de niveau d’investissement à réaliser, d’impératifs
de transformation de matières premières locales, de protection de l’environnement, etc.
Mais, il est assez courant de constater, à la pratique, que lesdits cahiers des charges ne sont
généralement pas respectés ou le sont partiellement alors que les titulaires d’agrément s’en prévalent
pour jouir des avantages fiscaux prévus en leur faveur. Cette situation occasionne des pertes de recettes
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
59
à l’Etat sans une réelle contrepartie en matière économique, sans oublier l’iniquité et la concurrence
déloyale qu’elle engendre entre les opérateurs économiques. Il serait donc souhaitable de faire en sorte
que les avantages fiscaux ne soient acquis qu’au profit des bénéficiaires de régimes dérogatoires qui
respectent scrupuleusement leurs cahiers des charges. Les défaillants devront être traités comme des
opérateurs relevant du droit commun.
La présente mesure vise à faire cesser ces pratiques dommageables aux finances publiques et contraires
aussi bien à la constitution du 11 décembre 1990 qu’à la loi organique relative aux lois de finances.
Modification de l’article 1108 du CGI en vue de rétablir les alinéas 8 et 10 omis dans la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion 2016
La modification opérée par la loi n° 2015-41 du 29 décembre 2015 portant loi de finances pour la gestion
2016 a omis de mentionner, après l’alinéa 7, la mention « le reste sans changement ».
De ce fait, les alinéas 8, 9 et 10 de l’article 1108 ont été supprimés contre l’exposé des motifs.
La présente modification a pour but de corriger cette anomalie en rétablissant les alinéas 8, 9 et 10 de
cet article.
Modification des articles 1154 et 1158 du CGI en vue de l’harmonisation du délai de saisie en matière fiscale avec celui prévu par l'Acte Uniforme du 10 avril 1998 portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution et celui prévu par les articles 585 et 952 de la Loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes en République du Bénin.
Le code des impôts, en ses articles 1154 et 1158, fait état d’un délai de trois jours à observer avant
d'engager les saisies conservatoires. Or, l'Acte Uniforme relatif à l'Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique contient des règles de supranationalité qui prévoient un délai de huit jours. Ces dispositions sont
déjà internalisées à travers les articles 585 et 952 de la Loi n° 2008-07 du 28 février 2011 portant Code
de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes en République du Bénin.
La présente modification vise à conformer les dispositions des articles 1154 et 1158 du CGI à la loi n°
2008-07 du 28 février 2011 portant Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes en République du Bénin et au droit OHADA en matière de recouvrement forcé.
Modification de l'article 1178 du CGI en vue de sanctionner le défaut de reversement des
impôts retenus à la source par les régisseurs et comptables publics
En général, la loi fiscale sanctionne plus durement la rétention des retenues à la source opérées par les
contribuables car il s’agit d’un manquement qualifié d’escroquerie. Ainsi, lorsqu’un contrôle fiscal révèle
des retenues à la source non-reversées, il est procédé aux rappels des droits assortis d’accessoires.
Indépendamment de ces rappels, l’article 1178 du CGI prescrit d’autres sanctions dissuasives en termes
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
60
d’amende à l’encontre des fonctionnaires, comptables et tous débiteurs sans citer de façon limitative
toutes les retenues à la source.
La présente modification ambitionne de faire viser dans le point 3 de l’article 1178 du CGI toutes les
retenues à la source en même temps qu’il mentionne les régisseurs et les comptables publics qui sont
aussi astreints aux obligations déclaratives et de paiement de ces prélèvements à la source.
1.2.3. Les mesures proposées par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
Création du compte d’avance intitulé ‘’Fonds spécial pour la mise en place d’une flotte de taxi auto’’ : 51 95 999 96 610 en vue d’y retracer les opérations y afférentes dans les livres du Trésor
En vue de doter les grandes villes du Bénin de taxis auto modernes pour faciliter et rendre plus agréable
les déplacements aux touristes et aux populations, le Gouvernement a fait l’option d’acquérir des
véhicules de tourisme par le biais d’un fonds intitulé ‘’Fonds pour la mise en place d’une flotte de taxis
auto’’ dans les grandes villes du Bénin.
En respect des dispositions de l’article 44 de la loi n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de
finances, la présente mesure vise à rendre disponible le compte ‘’ Fonds spécial pour la mise en place
d’une flotte de taxi auto’’ : 51 95 999 96 610, pour y retracer les opérations dans les livres du trésor.
Création des comptes d’affectation spéciale intitulés respectivement ‘‘Promotion de la
Recherche Agricole’’ : 39 95 999 96 111 et ‘‘Prévention et Gestion des Catastrophes’’ : 25
95 999 96 155 en vue d’y affecter les recettes et d’y rattacher les opérations dans les livres
du trésor
Pour le quinquennat 2017-2021, le Gouvernement a fait le choix d’une agriculture d’envergure par le
développement des filières à hautes valeurs ajoutées (ananas, anacarde et produits maraichers), le
développement de l’aquaculture continentale et le renforcement des filières conventionnelles (riz, maïs,
manioc).
En vue de veiller à la promotion et à la vulgarisation de la recherche agricole en lien avec cette option de
politique économique et d’assurer la contribution de la recherche au développement de l’agriculture, il est
proposé une affectation des recettes dans le compte d’affectation ‘’Promotion de la Recherche Agricole’’
créé, en respect des dispositions de l’article 44 de la LOLF, à cet effet, pour compter de la gestion
budgétaire 2017.
Par ailleurs, le Bénin, à l’instar des autres pays du monde, n’est pas épargné des aléas socio-naturels
notamment les inondations, les tremblements de terre, les incendies, les accidents routiers et les autres
effets de changement climatique. Ainsi, il s’avère nécessaire pour réduire les risques de vulnérabilité de
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
61
notre économie et autres calamités, de renforcer la capacité de notre pays en terme de prévention ou de
gestion provenant de ces facteurs.
En conséquence, il est proposé pour la mise en place d’un fonds, la création du compte d’affectation
spéciale intitulé ‘‘Prévention et Gestion de Catastrophes’’ : 25 95 999 96 155, en respect des dispositions
de l’article 39 de la LOLF pour y retracer les recettes à y affecter dans les livres du trésor pour compter
de la gestion budgétaire 2017.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
62
2. LES GRANDES MASSES DU BUDGET DE L’ETAT
La politique budgétaire pour l’année 2017 s'inscrit dans la vision du Gouvernement de mobiliser les
ressources et d’engager des dépenses budgétaires nécessaires à la réalisation de l’objectif de croissance
soutenue de l’économie nationale. Elle s’inscrit également dans la mise en œuvre de la Loi organique
n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances.
En conséquence, les opérations budgétaires, au titre de la gestion 2017 affichent un montant total de
1 007,73 milliards FCFA, en hausse de 6,2% par rapport au Budget 2016. Cette progression serait tirée
essentiellement par l’ensemble des régies.
La répartition des prévisions de recettes en 2017 par Administration Financière se présente comme suit :
les Douanes : 383,50 milliards FCFA contre 363,70 milliards FCFA en 2016, soit une
hausse de 5,4% ;
les Impôts : 415,20 milliards FCFA contre 407,70 milliards FCFA en 2016, soit une hausse
de 1,8% ;
le Trésor : 68,00 milliards FCFA contre 67,35 milliards FCFA en 2016, soit une hausse de
1,0%.
En ce qui concerne les autres recettes budgétaires, les prévisions pour 2017 s’établissent à 84,14
milliards FCFA contre 51,30 milliards FCFA en 2016, soit une hausse de 64,0%. Cette hausse serait
imputable à une forte progression des Fonds de concours et recettes assimilées de 40,8% et à celle des
Dons Budgétaires de 100% par rapport à 2016.
Quant aux Budgets annexes et autres recettes, ils devraient enregistrer une hausse de 14,0% en lien
essentiellement avec la hausse des recettes des Comptes d’Affectations Spéciales.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
63
Tableau 11: Prévisions des recettes budgétaires pour 2017 (en milliards FCFA)
Prévisions 2016 Prévisions 2017 Ecart
(2017)-(2016) Variations
2017/2016 (%)
Budget Général 871,69 920,14 48,45 5,6
Recettes des régies 820,39 836,00 15,61 1,9
DGDDI 363,70 383,50 19,80 5,4
DGID 407,70 415,20 7,50 1,8
DGTCP 67,35 68,00 0,65 1,0
Autres recettes Budgétaires 51,30 84,14 32,84 64,0
Dons budgétaires 0 15,84 15,84 -
Allègement de la dette 8,47 8,00 -0,47 -5,5
Fonds de concours et recettes assimilées
42,83 60,30 17,00 40,8
Budgets annexes et autres recettes 76,83 87,59 10,76 14,0
Autres recettes 33,18 33,10 -0,08 -0,2
FNRB 25,72 25,40 -0,32 -1,2
FR 3,46 4,40 0,94 27,3
CAA 4,00 3,30 -0,70 -17,5
Compte d’Affectation Spéciale 43,65 54,49 10,83 24,8
Total Operations Budgétaires 948,52 1 007,73 59,21 6,2
Source: DGB-DGAE / MEF, septembre 2016
Pour la gestion 2017, les prévisions de dépenses budgétaires s’établissent à 1 697,99 milliards FCFA, en
hausse de 48,9% par rapport à la gestion 2016. Cette hausse des dépenses totales en 2017 serait
notamment imputable à la hausse des dépenses en capital.
Les dépenses courantes seront en baisse de 0,9% en 2017. Cette baisse par rapport à 2016 serait
induite par la baisse des dépenses de transfert. S’agissant de la dette publique, elle enregistrerait une
hausse de 26,5% par rapport à 2016. Quant aux dépenses des « Autres Budgets », elles enregistreraient
un accroissement de 7,1% par rapport à 2016.
En ce qui concerne les dépenses en capital, elles connaîtraient une hausse de 187,8%, imputable à des
progressions importantes de 316,0% et de 63,4% respectivement du financement intérieurs et du
financement extérieur par rapport à 2016.
Les dépenses liées aux comptes spéciaux du Trésor connaîtraient également une augmentation de
24,8% par rapport à leur niveau de 2016.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
64
Tableau 12: Prévisions des dépenses budgétaires pour 2017 (en milliards FCFA)
Prévisions 2016 Prévisions 2017 Ecart (2017)-
(2016) Variation
2017/2016(%)
DEPENSES ORDINAIRES 745,72 761,13 15,41 2,1
Dépenses courantes 663,72 657,43 -6,29 -0,9
Dépenses de personnel 346,00 354,63 8,63 2,5
Dépenses de fonctionnement 99,01 102,60 3,59 3,6
Dépenses de transfert 218,71 200,20 -18,51 -8,5
Dette publique 82,00 103,70 21,70 26,5
DEPENSES EN CAPITAL 280,91 808,32 527,40 187,8
Ressources intérieures 138,31 575,32 437,00 316,0
Ressources extérieures 142,60 233,00 90,40 63,4
AUTRES BUDGETS 70,06 74,06 4,00 7,1
FNRB 61,11 65,85 4,74 7,8
Fonds Routier 6,70 6,00 -0,7 -10,5
CAA 2,25 2,21 -0,05 -2,0
COMPTES SPECIAUX DU TRESOR 43,65 54,49 10,83 24,8
BUDGET GENERAL 1 140,35 1 697,99 557,64 48,9
Source: DGAE - DGB / MEF, septembre 2016
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
65
3. EQUILIBRE GENERAL DE LA LOI DE FINANCES 2017
Les ressources de la Loi de Finances pour la gestion 2017, les plafonds des charges et l’équilibre qui en
résulte sont contenus dans le tableau ci-après :
Tableau 13: Equilibre global de la Loi de Finances, gestion 2017 (en millions FCFA)
OPERATIONS BUDGETAIRES
OPERATIONS RESSOURCES CHARGES
2016 2017 2016 2017
BUDGET GENERAL 948 519 1 007 725 1 140 346 1 697 986
Recettes Totales du Budget général 871 688 920 139
Dépenses du Budget Général 1 026 632 1 569 442
Budget annexe et autres budgets 33 177 33 100 70 060 74 058
Comptes d'affectation spéciale 43 654 54 486 43 654 54 486
SOLDE BUDGETAIRE GLOBAL -191 827 -690 261
SOLDE BUDGÉTAIRE HORS PIP 26 976 -329 851
OPERATIONS DE TRESORERIE
BESOIN DE FINANCEMENT 474 968 1 002 861
Charges de Trésorerie 283 141 312 600
Solde budgétaire global 191 827 690 261
RESSOURCES DE FINANCEMENT 474 968 1 002 861
Produit des cessions d'actifs 0 0
Emission de dettes à moyen et long terme 122 970 285 300
Remboursement de prêts et d'avance du Trésor 18 898 947
Variation des dépôts des correspondants du Trésor 0 0
Tirage sur FMI 0 0
Autres ressources de trésorerie 333 000 716 614
TOTAL GLOBAL DE LA LOI DES FINANCES 1 423 487 2 010 586 1 423 487 2 010 586
Source : DGB-DGAE/MEF, octobre 2016
En somme la loi de finances, gestion 2017, s’équilibre en ressources et en charges à 2010,59 milliards
FCFA.
RAPPORT ECONOMIQUE ET FINANCIER 2017
66
CONCLUSION
Les perspectives économiques mondiales sont favorables. La croissance économique devrait se raffermir
pour atteindre 3,4% en 2017 contre 3,1% en 2016.
L’environnement économique national a été marqué, au premier semestre, par des évènements socio-
économiques tels que : (i) l’attentisme des opérateurs économiques conséquemment aux élections
présidentielles de 2016 au Bénin, (ii) une amélioration du délestage électrique, (iii) le retour de la
monnaie nigériane à un régime de change flottant etc. Au regard de cette conjoncture, le taux de
croissance devrait ressortir à 5,0% en 2016 comme en 2015.
En 2017, la politique économique du Gouvernement devrait être orientée vers la mise en œuvre de la
tranche 2017 de son programme d’actions auquel est arrimé un vaste programme d’investissement. Les
chantiers prioritaires de ce programme concernent : le tourisme et la culture, l’agriculture, le cadre de
vie, des infrastructures et transports, le numérique, le capital humain, l’énergie et l’eau.
Sur cette base, le taux de croissance de l’économie devrait s’afficher à 6,0% en 2017 contre 5,0% en
2016 dans un environnement non inflationniste.
Au niveau des finances publiques, les recettes de l’Etat s’établiraient à 1 007,73 milliards FCFA avec une
prévision de dépenses de 1 697,99 milliards FCFA. Il se dégage donc un déficit de 690,26 milliards FCFA
pour 2017.