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Introduction
Le stage en milieu de travail que j’ai effectué consistait à faire l’inventaire floral et
faunique du campus de l’UQTR. Engagé par le comité environnemental, j’ai été dirigé par
madame Nathalie Cardinal, membre exécutif du dit comité et vice-rectorat aux ressources
humaines de l’UQTR. Le campus recouvre un territoire de 58,7 hectares en plein cœur de
Trois-Rivières. Au Sud, il est délimité par le boulevard des Récollets et la rue Ste-Marguerite
et au Nord, par le boulevard des Récollets et des Forges. Le terrain de l’UQTR compte
environ 23 hectares de forêt, ce qui en fait un site exceptionnel compte tenu de sa situation
géographique.
L’objectif principal du stage était d’inventorier la flore et la faune présente sur le
campus. Parallèlement à cela, le comité environnemental m’a chargé de rédiger des panneaux
d’interprétation en lien avec la biodiversité du campus. Ces panneaux borderaient les
multiples sentiers pédestres s’y trouvant. L’inventaire floral serait de type qualitatif, c'est-à-
dire que seul la présence d’une espèce est noté et non l’abondance. Les résultats allaient être
remis sous forme de base de données et seraient conjugués à ceux de Benoît Tremblay,
obtenus à l’été 2004 et 2005 lors de randonnées périodiques dans les sentiers.
Recherche dans la littérature
La première semaine de mon stage consistait à fouiller la littérature pour réunir le plus
d’information possible en rapport avec la flore et la faune trifluvienne. J’ai d’abord cherché à
connaître la situation géomorphologique de Trois-Rivières et le genre de flore que la région
abritait. Ensuite j’ai voulu en savoir plus sur l’historique du campus de l’UQTR à partir du
début du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui. Tout ça m’a permis de me faire une meilleure idée
du travail qui m’attendait.
Géomorphologie de Trois-Rivières
La région de Trois-Rivières possède une géomorphologie unique qui mérite d’être
soulignée. La ville est en fait construite sur un delta sablonneux créé par la jonction de la
rivière St-Maurice avec le fleuve St-Laurent. Il y a environ 12 000 ans, alors que la fonte des
glaces était bien entamée, le glacier du plateau laurentien stagnait dans la mer de Champlain
2
et par conséquent la faisait gonfler1. Au niveau de Trois-Rivières, cette étendue d’eau
occupait l’actuelle plaine du St-Laurent. Par ailleurs, le mouvement du glacier était
accompagné d’une forte sédimentation marine. La profondeur d’eau de la mer de Champlain
couvrant la ville de Trois-Rivières pouvait alors dépasser 150 m.
Au fur et à mesure que la fonte s’est accentuée, le continent s’est soulevé
provoquant le retrait de la mer de Champlain par périodes intermittentes. C’est durant cette
période d’eau douce, il y a environ 8 000 ans avant aujourd’hui, que la mer de Champlain a
fait place au lac Lampsilis, nom donné au bateau de recherche de l’UQTR. Les eaux alors
transporté par la rivières St-Maurice et le fleuve St-Laurent ont contribué à l’accumulation de
dépôts sablonneux dans le delta trifluvien2. Chaque retrait successif des eaux correspond à
une avancée du delta du St-Maurice et à la formation d’une terrasse sablonneuse sur le sol
trifluvien. Ces terrasses donnent à la région une morphologie en marches d’escalier. Fait à
noter, le campus chevauche quatre de ces terrasses (Annexe 1). La plus visible étant celle du
talus menant à la rivière Milette.
C’est donc le sol sec et sablonneux qui rend la flore régionale si unique. Beaucoup
d’espèces comme le pin gris (Pinus banksiana), l’aster à feuilles de linaire (Ionactis
linariifolius) et le liseron dressé (Convolvulus spithamaeus) affectionnent ce type de terrain et
sont presque exclusives aux Trois-Rivières.
Brève historique du campus3
Pour bien comprendre la formation des divers groupements végétaux qui composent le
campus, il est impératif d’aborder l’aspect historique de celui-ci. Les premières photos
aériennes en ce qui à trait au terrain de l’UQTR actuel remontent aux années 50 (Annexe 2).
À cette époque, les terres en question étaient divisées en dizaine de lots appartenant à
plusieurs propriétaires. Les trois lots correspondant au secteur de la rivière, au Sud-Ouest du
campus, appartenaient à la famille Milette. Ceux-ci ont d’ailleurs dirigé, jusque dans les
années 50, un commerce de glace qui eut un impact majeur sur la communauté trifluvienne de
1 MAIRE, A., JP Bourassa, A. Aubin. Description des milieux à larves de moustiques de la région de Trois‐Rivières. Document de cartographie écologique, vol XVII, Grenoble. p. 52. 2 SEGUIN, Armand. Régionalisation de l’espace rural dans la région administrative de Trois‐Rivières au Québec. Thèse (3e cycle). Université Louis Pasteur, Strasbourg I, 1984. p. 123‐124. 3 COUSINEAU, Diane. Évolution de l’espace du Campus de l’Université du Québec à Trois‐Rivières. Mémoire présenté à la section de géoraphie du département des sciences humaines. Mai 1992. 88 p.
3
l’époque. Par la suite, le développement hydroélectrique les ont poussés à se recycler dans
l’exploitation du sable qui forme le talus menant à la rivière Milette. Le pont Laviolette
repose d’ailleurs sur ce sable. À l’époque, le marais avait été agrandi grâce à la construction
d’un barrage qui leur permettait l’exploitation d’une plus grande superficie de glace.
En haut du talus, quelques lots appartenaient au séminaire de Trois-Rivières. Ces lots
situés à l’emplacement de la pinède blanche sont restés inutilisés et ont permis à la pinède,
aujourd’hui centenaire, de croître librement. Mis à part ce groupement, l’actuel campus se
résumait à un champ parsemé d’arbres épars. Il faut attendre que les franciscains prennent en
charge ce terrain, au début des années 60, pour voir une évolution rapide du territoire. En
plus de construire les actuels pavillons Nérée-Beauchemin et Pierre-Boucher, les franciscains
ont plantés quelques arbres et laissé s’implanter du pin gris et du bouleau gris. Ces
groupements correspondent aujourd’hui à la jeune pinède grise et au boisé situé à
l’intersection des Forges et des Récollets. À cette époque, quelques pins rouges, mélèzes et
épinettes de Norvèges sont aussi plantés dans certains secteurs de l’actuel campus, pour entre
autre isoler le territoire de l’urbanisation déjà bien entamée. Jusqu’à l’ouverture de l’UQTR
en 1969, les boisés sont peu touchés et peuvent donc croître librement.
Les décennies 70 et 80 sont caractérisées par les travaux et initiatives de sœur Estelle
Lacoursière. En plus de procéder à des inventaires floraux, elle met sur pied plusieurs projets
dont le but est de sensibiliser la population à la protection des milieux naturels et
l’amélioration de l’environnement. Au fil des ans, Madame Lacoursière aménage des jardins
de plantes indigènes et introduites. Situés dans le secteur actuel de la piste cyclable à la
hauteur de l’IRH, et derrière le pavillon Benjamin-Sulte, ces jardins se sont succédé et
certains vestiges sont encore visibles aujourd’hui. Il est donc possible de rencontrer Celtis
occidentalis, Ginko Biloba, convallaria majalis et Zanthoxylum americanum dans ces
sections.
La sauvegarde des secteurs boisés du campus est en grande partie attribuable aux
efforts gigantesques de madame Lacoursière. Si aujourd’hui nous pouvons admirer et profiter
de cet espace vert en plein Trois-Rivières, c’est grâce aux multiples batailles qu’elle a menées
contre l’administration de l’UQTR et certains architectes avides de béton, pour conserver le
tout intact.
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Inventaire floral
L’inventaire floral a été effectué entre le 11 mai et le 15 août 2009. Les espèces
florales rencontrées étaient inventoriées de manière qualitative, leur abondance n’était donc
pas prise en compte. Sauf exception, les sorties d’observations avaient lieux une fois par jour
et étaient habituellement suivi d’une période d’identification en laboratoire. Les espèces
suffisamment abondantes et n’ayant pu être identifiées sur place étaient récoltées et
emmenées au laboratoire pour fin d’analyse. À noter que chaque spécimen nouvellement
observé était photographié dans son état naturel. Ces photos seront gravées sur DVD et une
copie sera remise au comité environnemental et une autre, laissée à l’herbier de l’UQTR. Les
expéditions se faisaient principalement à travers les sentiers mais quelques fois en dehors de
ceux-ci. La base de donné contient tout l’information amassée lors de l’inventaire, soit le
nom latin des espèces, si l’espèce en est une introduite, la date d’observation, l’observateur, le
lieu d’observation (le boisé ayant été divisé en 5 secteurs) et l’existence ou non d’une
photographie. Toutes ces espèces étaient classées en ordre alphabétique de famille.
J’ai décidé de diviser le campus en 5 secteurs distincts, soit le milieu humide, le milieu
ouvert, la vieille pinède blanche, la jeune pinède grise et la piste cyclable (Annexe 3). Cette
organisation permet de mieux comprendre la distribution des espèces à travers le terrain de
l’UQTR.
Milieu humide
Le passage de la rivière Milette sur le campus de l’université a permis la formation
d’un milieu humide riche en biodiversité. Au pied du talus menant à la rivière, le sol plus
argileux permet une meilleure rétention des eaux et a rendu possible la formation d’un marais.
Ce marais à physionomie changeante selon les précipitations procure un habitat idéal pour
certaines espèces de grenouilles, couleuvre et salamandres. Fougères, quenouilles (Typha
latifolia), Iris versicolore (Iris versicolor) (fleur emblème du Québec), saules (Salix sp.) et
impatientes du cap (Impatiens capensis) sont parmi les nombreuses espèces florales à fort
besoin en eau qu’on y retrouve. Quelques Populus deltoides d’un diamètre impressionnant
bordent aussi la rive nord de la rivière Milette. Au bord du boulevard des Récollets, la ville
entretient la pelouse mais à la demande de l’UQTR, conserve une bande tampon d’une dizaine
de mètres entre celle-ci et le marais. Cette procédure permet la protection et le maintient du
milieu humide et par le fait même, d’un secteur adjacent ouvert et ensoleillé.
5
Milieu ouvert
Ce milieu particulier, traversant la pinède blanche, a été créé artificiellement par le
passage d’une ligne électrique, démantelée à la fin des années 90. Le défrichement continuel
de cette section a permis la formation d’un secteur très ensoleillé. Ces conditions ont favorisé
l’installation d’espèces typiques des milieux ouverts telles que la verge d’or (Solidago sp.), le
framboisier (Rubus idaeus) et le mûrier (Rubus allegheniensis). À travers ce sentier, on
rencontre aussi des bleuets (Vaccinium angustifolium), de l’herbe à la puce (Toxicodendron
rydbergii), des cerisiers (prunus sp.), l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) et une espèce
particulièrement intéressante, l’aster à feuille de linaire (Ionactis linariifolius). Sans
intervention humaine et à long terme, les espèces arborescentes devraient recoloniser ce
milieu. Toutefois, le processus de colonisation est ralentit par l’abondance des plantes
herbacées et arbustives conjugués avec le sol sec et compact. À noter que certaines espèces
n’ont pas été observées dans ce sentier, mais ont quand même été considérées dans un milieu
ouvert. On a qu’à penser aux bords de stationnement, de sous-bois très ensoleillés ou de
bâtiments.
Jeune pinède
Le début du sentier Le Pic Chevelu traverse une jeune pinède grise. Planté sur
quelques rangs par les franciscains dans les années 60, ce boisé s’est beaucoup densifié
depuis4. Le pin gris étant caractéristique des sols sablonneux, Trois-Rivières est un des rares
endroits où il prospère dans la vallée méridionale du St-Laurent5. Sous le couvert de ce
groupement, une bleuetière tapisse les bords du sentier. Plusieurs espèces florales typiques
des pinèdes grises accompagnent cette section. Thé-des-bois (Gaultheria procumbens),
Trientale boréal (Trientalis borealis), Sabot-de-la-vierge (Cypripedium acaule) et fleur-de-
mai (Epigaea repens) sont quelques unes des plantes qu’on rencontre sur le sentier.
Vieille pinède
Cette section du sentier Pic chevelu traverse une vieille pinède à pins blancs.
Âgé de plus de 90 ans, ce groupement est un joyau de notre campus. Ce boisé parsemé de
pins rouges et gris est le seul gardé intacte depuis le début du siècle dernier. Certains
spécimens situés dans le talus descendant vers la rivière Milette sont même plus que
4 COUSINEAU, Diane. Évolution de l’espace du Campus de l’Université du Québec à Trois‐Rivières. Mémoire présenté à la section de géoraphie du département des sciences humaines. Mai 1992. p.23‐25. 5 VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions Du Bien Public. 1977. p. 13‐14
6
centenaire, les anciens propriétaires les ayant conservés pour éviter l’érosion. Cette pinède
abrite une faune et une flore très riche. L’ombrage créé par ces arbres permet de réduire
l’évapotranspiration, idéal pour accueillir des plantes telles la clintonie boréale (Clintonia
borealis), le monotrope uniflore (Monotropa uniflora), le thé-des-bois (Gaultheria
procumbens) et la pyrole elliptique (Pyrola elliptica) et à feuille d’Asaret (Pyrola asarifolia).
Piste cyclable
Comme il a été question plus haut, la piste cyclable a été l’hôte de jardins de plantes
indigènes et introduites. Pour cette raison, on y rencontre certaines espèces inhabituelles pour
notre climat. J’ai intégrer ce milieu à l’inventaire pour éviter toute confusion en rapport à la
présence de certaines espèces introduites sur notre campus. Même si proportionnellement ce
secteur est négligeable il est important d’en tenir compte. À noter qu’ici, la présence abusive
de Toxicodendron radians peut éventuellement devenir un problème.
Résultats
La base de données contenant les résultats est classée par ordre alphabétique de
famille. Chaque espèce à l’intérieur d’une même famille est aussi classée par ordre
alphabétique. Pour chaque spécimen observé par moi-même, la date et le milieu
d’observation a été noté, ainsi que la présence ou nom d’une photographie. Au final, les
inventaires de Benoît Tremblay, fait à l’été 2004 et 2005, et de moi-même ont permis de
répertorier 297 espèces florales réparties uniquement sur le campus de l’UQTR. Sur ce total,
M. Tremblay a été l’observateur unique de 108 espèces, et moi de 68 espèces. Pendant l’été
2009, 167 spécimens ont été photographiés, classés par ordre alphabétique de famille, et
enregistré sur DVD.
Chaque milieu apporte son lot d’espèces caractéristiques enrichissant la biodiversité
du campus. Le milieu ouvert a été celui hébergeant le plus d’espèces avec un total de 85,
suivi de près par le milieu humide avec 66. Vient ensuite la jeune pinède avec 51, la vieille
pinède avec 40, et la piste cyclable avec 27.
Il faut évidemment considérer que cette liste n’est pas complète, et que l’inventaire de
Benoît Tremblay ne figure pas dans les colonnes des milieux. Par contre, il est intéressant de
voir que le milieu ouvert supporte le plus grand nombre d’espèces. L’ensoleillement
important conjugué avec le sol bien drainé permet à une grande diversité d’espèces, à
tendance xériques, de s’y implanter. Il ne faut pas oublier que ce milieu faisait autrefois parti
7
de la pinède blanche, c’est pourquoi on y retrouve certains vestiges de celle-ci (ex. Acer
rubrum, Viola sp, et Melampyrum lineare). De plus, le milieu ouvert englobe aussi tout
secteur très ensoleillé du campus et couvre ainsi une grande superficie, pas seulement le
sentier de l’ancienne ligne électrique. Les milieux humides sont souvent une mine d’or de
biodiversité et celui du campus ne fait pas exception. Le secteur de la rivière Milette inclus
un marais à fort taux d’ensoleillement, une rivière, et un genre de plaine inondable, au nord de
la rivière, changeant de physionomie selon les précipitations reçues. Ce vaste milieu offre
donc un habitat idéal pour bon nombre d’espèces florales.
Il est peu surprenant d’observer moins d’espèces dans la vieille pinède que dans la
jeune. La vieille pinède a pratiquement atteint son maximum de développement, ce qui fait
d’elle une forêt peu altérer et stable. Il est difficile pour tout nouvelle espèce de s’y installer
compte tenu que chaque espèce y est bien implantée et que la compétition est forte. La jeune
pinède est quand à elle en plein processus de développement et abrite un plus grand nombre
d’espèce prêtes à compétitionner. Par contre au fur et à mesure que la pinède vieillira,
seulement les spécimens les plus forts et les mieux adaptés vont conserver leur place dans le
milieu.
Finalement, la biodiversité de la piste cyclable renferme plusieurs espèces introduites,
mais son haut taux d’ensoleillement à l’ouest du campus et ses fortes perturbations font d’elle
un milieu idéal pour certaines espèces, comme par exemple Ionactis linariifolius.
Inventaire de l’herpetofaune
L’inventaire de l’herpetofaune s’est fait en collaboration avec Jean-Claude Bourgeois,
chargé de cours à l’UQTR. Pour s’assurer de la légalité de nos manipulations, un permis
éducatif a été demandé au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec.
L’inventaire des amphibiens et reptiles a débuté officiellement le 7 juillet 2009. Comme pour
la flore, l’inventaire était qualitatif. Pour atteindre nos objectifs, trois méthodes ont été
utilisés, soit la recherche active, passive légère et passive intense6 (Annexe 4).
6 RODRIGUE, David, Sébastien Rouleau et Mathieu Ouellette. Méthodes d’inventaire pour les amphibiens et les reptiles du Québec. Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint‐Laurent. Juin 2009.
8
Méthode active
La recherche active consistait à fouiller les habitats potentiels des amphibiens et
reptiles. Au moyen d’excursions dans le marais et la rivière Milette, les spécimens pouvaient
être observés ou entendus. Cette méthode visait spécifiquement les anoures et urodèles. Pour
faciliter l’identification auditive, les chants d’anoures susceptibles de se retrouver sur le
campus ont été apprit préalablement. À quatre reprises, de telles sorties ont eu lieu entre le 15
et le 31 juillet. Lors de celles-ci, aucun spécimen n’a été observé, mais des grenouilles vertes
ont été entendues à maintes reprises. Les pluies abondantes lors de cette période ne m’ont pas
permis de faire de bonnes excursions dans la rivière, la visibilité de l’eau étant presque nulle.
Méthode passive légère
Une méthode dite passive légère a aussi été utilisée. Des planchettes artificielles ont
été installées à la surface du sol dans le but de créer des abris propices aux salamandres
terrestres et à plusieurs espèces de couleuvres. Deux types de planchettes ont été utilisés. La
première en bois, d’une dimension d’environ 25 cm. X 70 cm., et la deuxième en bardeau
d’asphalte, d’une dimension d’environ 80 cm. X 50 cm. 20 planchettes de bois et 25 bardeaux
d’asphaltes ont été disposés dans les écotones du milieu humide. Selon la littérature, les
salamandres terrestres prennent quelques semaines voire des mois à s’habituer à ce genre
d’abris. Il est donc normal de ne rien capturer au début. Ces planchettes étaient visitées une
fois par jour, le matin entre 9h et 10h ou en début de soirée, entre 18h et 19h. Autrement, la
température sous celles-ci devient trop élevée et rend leur efficacité nulle. Cette efficacité
varie donc fortement sur une base quotidienne selon la température. L’activité des
salamandres et des couleuvres étant plus élevée au printemps et à l’automne7, cette période est
l’idéale pour augmenter les chances de captures. Pour toutes ces raisons, les captures ont été
presque nulles. J’ai pu observer une fois la présence d’une salamandre que je crois être une
salamandre à deux lignes, mais elle s’est enfuie trop rapidement pour que je puisse en être
certain. Le gros désavantage de cette méthode est que les planchettes agissent comme système
ouvert, c’est-à-dire qu’elles ne retiennent pas les animaux.
7 RODRIGUE, David, Sébastien Rouleau, Mathieu Ouellette. Méthodes d’inventaire pour les amphibiens et les reptiles du Québec.Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint‐Laurent. Ecomuseum. Juin 2009. p. 12.
9
Méthode passive intense
Le but de cette méthode était de capturer les individus au sein de différents habitats à
l‘aide de clôtures de déviation visant à les faire tomber dans des pièges. Les animaux qui
circulent sur le sol s’y buttent et sont déviés. Ils progressent généralement de façon parallèle
à la clôture. Des pièges-fosses faits avec des chaudières d’environ 4 gallons étaient disposés,
à 5 pieds d’intervalles, le long de la clôture pour permettent de capturer les individus8. Deux
clôtures du même genre ont été montées, une en bordure du marais (35 pieds) et l’autre en
bordure de la rivière Milette (40 pieds). Pour augmenter les chances de capture, la clôture
menant au marais a été construite en forme de « T ».
Le gros désavantage de cette méthode est qu’elle génère un risque considérable de
mortalité d’individus autant chez les espèces ciblés (herpétofaune) que celles non-ciblées
(petits mammifères et invertébrés). Pour éviter les dessications ou les coups de chaleurs chez
les individus capturés, des feuilles mortes étaient appliquées dans un coin de la chaudière
permettant à ceux-ci de s’abriter. Ces pièges, étaient visités et vidés de leur eau à tous les
jours de manière à minimiser les noyades. Si je devais m’absenter plus de 2 jours, je
refermais les chaudières avec des couvercles. Avec ces clôtures de déviation, une grenouille
des bois et un elfe rouge ont été capturés. Malheureusement, quelques micromammifères se
sont noyés dans les chaudières durant l’été.
Résultats
Compte tenu de la période de l’année où l’inventaire a été fait, les résultats sont quand
même satisfaisants. Il ne faut pas oublier que les couleuvres, grenouilles et salamandres sont
moins actives avec l’assèchement et les températures élevés de l’été. Ainsi, avec la méthode
active, une grenouille verte a été entendue, avec les planchettes, une salamandre que je crois
être à deux lignes a été observée et avec les clôtures de déviations, un elfe rouge et une
grenouille des bois ont été capturés.
8 KARNS, Daryl R. Methods for the Study of Amphibians and Reptiles in Minnesota. Field Herpetology. Museum of Natural History. James Ford Bell. University of Minnesota. Occasional Paper : 18, September, 1986. p. 40‐48.
10
Panneaux d’interprétations (Annexe 5)
Un des objectifs que je devais atteindre lors de mon stage était la rédaction de
panneaux d’interprétation. Ces panneaux allaient être produits par le comité environnemental
de l’UQTR et disposés dans les différents sentiers du campus. Au cours de l’été, j’ai pu me
familiariser avec le boisé du campus, son historique, sa situation géomorphologique, et
quelques aspects intéressants de son écologie qui méritent d’être connu par la communauté
universitaire et trifluvienne. J’ai donc produit l’esquisse de ces panneaux en tenant compte de
certains points que je me devais de respecter. Premièrement, l’information véhiculée devait
être accessible à tout groupe d’âge et digne d’intérêt pour la population en général. De plus,
cette information devait être concise pour ne pas surcharger les éventuels panneaux. Des
photos ont été jointes au travail pour appuyer la documentation de manière à rendre le tout
visuellement attrayant.
Au total, six panneaux ont été rédigés. Quatre traitent des différents milieux, soit
humide, ouvert, jeune pinède et vieille pinède, un traite de la situation géomorphologique de
Trois-Rivières et le dernier, de la problématique de l’herbe à la puce. À chaque milieu, un ou
deux aspects généraux, soit historiques ou écologiques sont abordés pour compléter
l’information. J’ai écris une première version, pour laquelle Esther Lévesque m’a fait
quelques recommandations de manière à pouvoir réajuster le tir pour la seconde version.
Critiques et recommandations
Avec un peu de recule, je suis maintenant en meilleure position de faire quelques
recommandations. Évidemment, les méthodes d’inventaires utilisées ne sont pas infaillibles
et quelques faiblesses peuvent être décelées. En ce qui a trait à l’inventaire florale, même si
des visites presque quotidiennes étaient faites dans le boisé, certains secteurs n’ont peut-être
pas été couverts convenablement durant tout l’été. Je pense ici aux secteurs hors-sentiers,
plus difficile d’accès, que je n’ai pu explorer sur une base régulière. De plus, mon contrat, et
par le fait même mon inventaire, s’est terminé le 15 août. Étant donné que la floraison
continue jusqu’en octobre, une bonne quantité de plantes n’a pu être répertoriée. Pour être
solide, un inventaire floral doit se faire sur plusieurs années. Ainsi, une de mes
recommandations serait, pour les 2 ou 3 prochaines années, de continuer cet inventaire et ce,
jusqu’à la fin octobre, toujours dans le but d’étendre les connaissances de notre campus.
11
L’inventaire des amphibiens et reptiles, malgré les résultats modestes obtenus, nous a
permis de confirmer qu’une herpetofaune est active sur le campus. Évidemment, comme il a
été question plus haut, la période de l’année n’était pas idéale. Non seulement le niveau de
l’eau de la rivière était trop élevé, mais l’activité des amphibiens et reptiles était aussi réduite.
Tout cela a fait en sorte que la recherche active est devenue difficile et les pièges presque
inefficaces. Tout de même, il serait intéressant de prolonger cet inventaire sur au moins deux
années, d’entamer la construction des installations et de faire des recherches actives dès la
fonte des neiges et ce jusqu’en octobre. Les résultats obtenus seraient alors beaucoup plus
prêt de la réalité.
Pour compléter un inventaire faunique, il serait impératif de toucher à la faune aviaire
et mammalogique. Avec toutes les manipulations et excursions que l’inventaire floral et
herpetofaunique impliquait, il a été difficile pour moi de toucher à ces deux sphères de
l’écologie du campus. J’ai récemment fait une demande à David Joly, étudiant au doctorat à
l’UQTR et ornithologue amateur, pour qu’il me fasse parvenir une liste des espèces d’oiseaux
qu’il a pu observer sur le campus ces dernières années. Cette liste sera un bon point de départ
pour un éventuel inventaire ornithologique. Pour les années à venir, je recommande que
d’autres stages pour étudiants en biologie soient offerts. Notre campus recèle une biodiversité
hors du commun et il est de notre devoir de l’étudier pour mieux la connaître.
Conclusion
Le stage en milieu de travail auquel j’ai participé s’est avéré très formateur. En plus
de me permettre d’assimiler la taxonomie des plantes vasculaires apprise lors du cours du
même nom, j’ai pu me familiariser avec les techniques d’inventaires de l’herpétofaune. De
plus, l’aspect multidisciplinaire de ce stage m’a permis d’en apprendre beaucoup sur
l’historique du campus et sur la situation géomorphologique particulière de Trois-Rivières.
Même si l’inventaire herpétologique n’a pu être terminé, les quelques captures encouragera
sans doute les décideurs à faire en sorte de le compléter dans les années à venir. C’est sans
parler des inventaires aviaires, mammalogique et pourquoi pas entomologique qui devraient
être menés éventuellement. Bref, beaucoup de travail reste à faire sur le campus pour en
arriver à mieux connaître la biodiversité qui le compose. En espérant que d’autres pourrons
prochainement contribuer à l’édification de ces connaissances.
12
Remerciements
Je tiens à remercier quelques personnes qui m’ont aidé tout au long du stage. D’abord
Nathalie Cardinal, qui malgré ses connaissances limitées en biologie a su me diriger, me
conseiller et m’appuyer tout au long de ma démarche. M. Jean-Claude Bourgeois, chargé de
cours en herpétologie, qui m’a assisté dans l’inventaire des amphibiens et reptiles et surtout,
qui m’a permis de me familiariser avec les techniques de captures. N’oublions pas Sœur
Estelle Lacoursière, pour l’ensemble de son œuvre et le travail colossal qu’elle a fait pour la
conservation des milieux naturels du campus et qui m’a gracieusement offert une visite guidée
des sentiers. Finalement, j’aimerais aussi remercier Esther Lévesque, professeur d’écologie
végétale, qui m’a fait des recommandations et commentaires très constructifs en rapport aux
panneaux d’interprétation, ainsi que Denis Gratton, professeur de géographie, qui m’a aidé
pour la question géomorphologique de Trois-Rivières.
13
Annexe 1
Géomorphologie de Trois-Rivières
Figure 1 Terrasses sablonneuses du delta de Trois‐Rivières.
14
Annexe 2
Photos aériennes du campus de 1950 à aujourd’hui
Figure 2 Photo aérienne du campus en 1955.
Figure 3 Photo aérienne du campus en 1964.
15
Figure 4 Photo aérienne du campus en 1969, au nord de la piste cyclable.
Figure 5 Photo aérienne du campus en 1969, au sud de la piste cyclable.
16
Annexe 3
Division des milieux écologiques du campus
Figure 6 Division du campus selon les différents milieux écologiques.
Légende :
Jeune pinède
Vieille pinède
Milieu ouvert
Milieu humide
Piste cyclable
17
Annexe 4
Méthode passive légère
Figure 7 Planchettes utilisé pour la recherche passive légère des salamandres et couleuvres.
Méthode passive intense (clôtures de déviations)
Figure 8 Clôture de déviation en « T » menant au marais.
Figure 9 Clôture de déviations du marais, avant la finalisation du « T ».
18
Figure 10 Des poteaux de bois étaient placé aux 5 pieds pour garder la feuille de polythène à la verticale.
Figure 11 Chaudière placée le long de la clôture.
Figure 12 Clôture de déviation adjacente à la rivière Milette.
19
Annexe 5
Panneaux d’interprétations
Le milieu ouvert
Ce milieu particulier traversant la pinède blanche, a été créé artificiellement par le
passage d’une ligne électrique démantelée à la fin des années 90. Le défrichement continuel
de cette section a permis la formation d’un secteur très ensoleillé. Ces conditions ont favorisé
l’installation d’espèces typiques des milieux ouverts telles que la verge d’or (Solidago sp.), le
framboisier (Rubus idaeus) et le mûrier (Rubus allegheniensis). À travers ce sentier, on
rencontre aussi des bleuets (Vaccinium angustifolium), de l’herbe à la puce (Toxicodendron
rydbergii), des cerisiers (prunus sp.), l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) et une espèce
particulièrement intéressante, l’aster à feuille linaire (Ionactis linariifolius). Sans intervention
humaine et à long terme, les espèces arborescentes devraient recoloniser ce milieu. Toutefois,
le processus de colonisation est ralentit par l’abondance des plantes herbacées et arbustives
conjugué avec le sol sec et compact.
Prunus pensylvanica Rubus idaeus
Asclepias syriaca
20
Aster à feuille de linaire (Ionactis linariifolius)
Considéré comme l’emblème floral de Trois-Rivières, l’aster à feuille de linaire est
caractéristique des sols sablonneux trifluviens. Vestige d’une époque plus chaude et plus
sèche, cette plante a su conserver sa place dans la flore régionale, quatre à cinq mille ans après
son apparition9. Au Québec, on le retrouve uniquement dans le delta sablonneux de Trois-
Rivières et sur la portion laurentidienne de la rivière Sainte-Anne10. Même si localement
l’aster à feuille de linaire est abondant, il est susceptible d’être désigné menacé ou vulnérable.
Ionactis linariifolius n’est pas un bon compétiteur, il aime les milieux ouverts et
périodiquement perturbés. C’est pourquoi on le retrouve majoritairement le long de la piste
cyclable, un secteur très achalandé.
Ionactis linariifolius 9 VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions du bien public, 1977. p. 27‐28. 10 Frère Marie‐Victorin. Flore laurentienne. Éditions Gaëtan Morin, 3e édition, 1995. p.607.
21
Le milieu humide
Le passage de la rivière Milette sur le campus de l’université a permis la formation
d’un milieu humide riche en biodiversité. Fougères, quenouilles (Typha latifolia), Iris
versicolore (Iris versicolor) (fleur emblème du Québec), saules (Salix sp.) et impatientes du
cap (Impatiens capensis) sont parmi les nombreuses espèces florales à fort besoin en eau
qu’on y retrouve. Au pied du talus menant à la rivière, le sol plus argileux permet une
meilleure rétention des eaux et a rendu possible la formation d’un marais. Ce marais à
physionomie changeante selon les précipitations procure un habitat idéal pour certaines
espèces de grenouilles et de salamandres.
Iris versicolor Arisaema triphyllum
Impatiens capensis Convolvulus sepium
La rivière Milette
La rivière Milette a joué un rôle prépondérant dans le développement de Trois-
Rivières. Au début du siècle dernier, à une époque où l’électricité n’avait pas encore fait son
apparition dans les foyers québécois, la famille Milette y mis sur pied un commerce de
22
glace11. L’étang Milette, alors beaucoup plus vaste, servait de glacière pouvant desservir
toute la population trifluvienne. Un barrage situé à la hauteur de la descente de ciment
permettait l’accumulation de l’eau, facilitant ainsi la coupe des blocs de glace. Au début des
années 50, avec l’arrivée du réfrigérateur, le commerce des Milette se réoriente vers
l’exploitation des pentes sablonneuses et abruptes bordant la rivière. Cette sablière reste
active jusqu’à la vente des lots appartenant à la famille Milette, en 196412. Au début des
années 80, des inondations successives du Boulevard des Récollets ont poussé la ville à
creuser l’étang Milette pour permettre une meilleure rétention des eaux pluviales dans le
secteur.
Marais Rivière Milette
Jeune pinède
Le début du sentier Le Pic Chevelu traverse une jeune pinède grise. Planté sur
quelques rangs par les franciscains dans les années 60, ce boisé s’est beaucoup densifié
depuis13. Le pin gris étant caractéristique des sols sablonneux, Trois-Rivières est un des rares
endroits où il prospère dans la vallée méridionale du St-Laurent14. Sous le couvert de ce
groupement, une bleuetière tapisse les bords du sentier. Plusieurs espèces florales typiques
des pinèdes grises accompagnent cette section. Thé-des-bois (Gaultheria procumbens),
11 FERRON, Pierre. Étude des milieux naturels. Les espaces qu’il faut protéger (2e partie). Coalition verte de Trois‐Rivières. Document électronique. 2006. p. 66. 12 COUSINEAU, Diane. L’évolution de l’espace du campus de l’Université du Québec à Trois‐Rivières : 1950‐1990. UQTR. 1992, p. 16‐18. 13 Ibid, p. 23‐25. 14 VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions Du Bien Public. 1977. p. 13‐14
23
Trientale boréal (Trientalis borealis), Sabot-de-la-vierge (Cypripedium acaule) et fleur-de-
mai (Epigaea repens) sont quelques unes des plantes qu’on rencontre sur le sentier.
Le pin gris (Pinus Banksiana)
Le pin gris est une essence de résineux très particulière. Ses cônes sont recouverts
d’une cire extrêmement résistante que seule une chaleur intense peut faire fondre. Sauf
exception, l’unique moyen pour les graines d’être libérées en masse de leur cône est par le
feu15. Ces cônes peuvent rester accrochés à l’arbre plus de 15 ans. Les pins gardent ainsi un
réservoir de graines sur leurs branches et après un incendie, le pin gris est avantagé pour
recoloniser une forêt dévastée. Lorsque la pinède grise est bien implantée et dépourvue de
perturbation, le pin blanc apparaît graduellement sous le couvert ombragé créé par les Pins
Gris. Éventuellement, il prendra le dessus et la forêt atteindra son maximum de
développement, appelé équilibre dynamique, au stade Pinède Blanche16. On remarque
d’ailleurs que ce phénomène est en cours dans le boisé du Geai bleu.
Le Sabot-de-la-Vierge (Cypripedium acaule)
Le sabot-de-la-vierge est un des rares représentants de la famille des Orchidées qu’on
retrouve sur le campus. Sa fleur solitaire à l’apparence peu commune passe difficilement
inaperçue. Cette plante à floraison printanière préfère les endroits partiellement ensoleillés,
ce qui fait de la jeune pinède grise un milieu idéal pour le rencontrer17. À noter que les plus
chanceux auront peut-être le privilège d’observer un spécimen albinos.
15 Frère Marie‐Victorin. Flore Laurentienne. Éditions Gaëtan Morin. 3e édition, 1995. p. 142. 16 VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions du Bien Public. 1977. p. 31‐32. 17 Ibid, p. 29‐30.
24
Cypripedium acaule
La fleur-de-mai (Epigaea repens)
Étant une des premières fleurs qui fait son apparition au printemps, il est difficile de
passer sous silence l’épigée rampante, mieux connue sous le nom de fleur-de-mai. Ce petit
arbuste rampant parfumera vos premières balades printanières en forêt. Les fleurs se
dissimulant souvent sous ses grandes feuilles, son odeur est le meilleur moyen de la localiser.
Le sol sablonneux des pinèdes grises est un endroit idéal pour accueillir la fleur-de-mai18.
Alors ouvrez vos narines.
Epigaea repens
18 VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions du Bien Public. 1977. p. 21
25
Vieille pinède
Cette section du sentier Pic chevelu traverse une vieille pinède à pins blancs. Âgé de
plus de 90 ans, ce groupement est un joyau de notre campus. Ce boisé parsemé de pins
rouges et gris est le seul gardé intact depuis le début du siècle dernier, sur le terrain de
l’UQTR. Certains spécimens situés dans le talus descendant vers la rivière Milette sont même
plus que centenaire, les anciens propriétaires des lots les ayant conservés pour éviter l’érosion.
Cette pinède abrite une faune et une flore très riche. L’ombrage créé par ces arbres permet de
réduire l’évapotranspiration, idéal pour accueillir des plantes telles la clintonie boréale
(Clintonia borealis), le monotrope (Monotropa uniflora), le thé-des-bois (Gaultheria
procumbens) et la pyrole elliptique (Pyrola elliptica) et à feuille d’Asaret (Pyrola asarifolia).
Monotropa uniflora Clintonia borealis
Gaultheria procumbens
26
La paruline des pins (Dendroica pinus)
Le développement avancé de la pinède blanche attire aussi l’attention d’une quantité
impressionnante d’espèces d’oiseaux, dont la paruline des pins. Celle-ci recherche
particulièrement les peuplements de grands pins mûrs où les arbres sont bien espacés et le
sous-bois peu dense19. Cette espèce est l’exemple parfait du rôle favorable que le campus peut
jouer sur la biodiversité régionale. Selon l’édition 1995 de l’Atlas des oiseaux nicheurs du
Québec, on compte seulement 17 mentions de nidification confirmées pour l’espèce. Une de
ces mentions provient du campus de l’UQTR.
Liste commenté des oiseaux du Québec
Paruline des pins (Dendroica pinus) (Photos propriété de Birds of North America20)
19 GAUTHIER, Jean et Yves Aubry. Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec. Service canadien de la faune, Environnement Canada. Montréal, 1995, p.896‐899. 20 RODEWALKD, Paul G., James H. Withgott, et Kimberly G. Smith. Pine Warbler (Dendroica pinus). Birds of North America Online. Cornell Lab of Ornithology. [EN LIGNE] http://bna.birds.cornell.edu.biblioproxy.uqtr.ca/bna/species/438/articles/introduction.
27
Géomorphologie de Trois-Rivières
La région de Trois-Rivières possède une géomorphologie unique qui
mérite d’être soulignée. La ville est en fait construite sur un delta sablonneux créé par la
jonction de la rivière St-Maurice avec le fleuve St-Laurent. Il y a environ 12 000 ans, alors
que la fonte des glaces était bien entamée, le glacier du plateau laurentien stagnait dans la
mer de Champlain et par conséquent la faisait gonfler21. Au niveau de Trois-Rivières, cette
étendue d’eau occupait l’actuelle plaine du St-Laurent. Par ailleurs, le mouvement du glacier
était accompagné d’une forte sédimentation marine. La profondeur d’eau de la mer de
Champlain couvrant la ville de Trois-Rivières pouvait alors dépasser 150 m.
Au fur et à mesure que la fonte s’est accentuée, le continent s’est soulevé
provoquant le retrait de la mer de Champlain par périodes intermittentes. C’est durant cette
période d’eau douce, il y a environ 8 000 ans avant aujourd’hui, que la mer de Champlain a
fait place au lac Lampsilis, nom donné au bateau de recherche de l’UQTR. Les eaux alors
transportées par la rivière St-Maurice et le fleuve St-Laurent ont contribué à l’accumulation
de dépôts sablonneux dans le delta trifluvien22. Pour chaque retrait successif des eaux, on
remarque une avancée du delta du St-Maurice et la formation d’une terrasse sablonneuse sur
le sol trifluvien. Ces terrasses donnent à la région une morphologie en marches d’escalier.
Fait à noter, le campus chevauche quatre de ces terrasses. La plus visible étant celle du talus
menant à la rivière Milette.
C’est donc le sol sec et sablonneux qui rend la flore régionale si unique. Beaucoup
d’espèces comme le pin gris (Pinus banksiana), l’aster à feuilles de linaire (Ionactis
linariifolius) et le liseron dressé (Convolvulus spithamaeus) affectionnent ce type de terrain et
sont presque exclusives aux Trois-Rivières.
21 MAIRE, A., JP Bourassa, A. Aubin. Description des milieux à larves de moustiques de la région de Trois‐Rivières. Document de cartographie écologique, vol XVII, Grenoble. p. 52. 22 SEGUIN, Armand. Régionalisation de l’espace rural dans la région administrative de Trois‐Rivières au Québec. Thèse (3e cycle). Université Louis Pasteur, Strasbourg I, 1984. p. 123‐124.
28
Liseron dressé (Convolvulus spithamaeus)
Exemple de photo pour illustrer les 4 terrasses de Trois-Rivières…ici pas très précise car
dessiné avec « paint »)
29
Herbe à la puce
L’herbe à la puce : Bien la reconnaître pour mieux s’en éloigner23
Tout le monde a déjà entendu parler de la toxicité de l’herbe à puce (Toxicodendron
radicans). Mais à moins d’avoir déjà flirté avec cette plante, peu de gens sont en mesure de
bien la reconnaître. Sur le campus, on la retrouve plus abondamment dans deux secteurs, soit
au bout du sentier du Grand Pic et en bordure de la piste cyclable, à la hauteur de l’IRH.
L’herbe à la puce se manifeste sous trois formes principales, soit dressée, rampante ou
grimpante. Ses feuilles alternes sont composées de 3 folioles. La foliole centrale est
symétrique tandis que les deux latérales sont asymétriques. Les marges de ces folioles sont
souvent entières mais parfois en partie dentées. L’herbe à la puce est présente dans des
habitats variables. Sa capacité à se multiplier facilement, par graines ou par rhizomes (tiges
souterraine) en fait une plante dont il est très difficile de se débarrasser.
La toxicité de cette plante vient d’une substance appelée Urushiol24. Cette toxine est
contenue dans la résine secrétée par les canaux résinifères des racines, des tiges, des feuilles et
des fruits. C’est donc le contact avec un organe abîmé de la plante qui cause les
démangeaisons. Cependant, l’épiderme des feuilles étant très fragile, une simple friction
causée par le vent, un insecte ou tout autre contact peut libérer la résine. 23 Jardin botanique de Montréal. L’herbe à la puce : Fiche d’information. Le carnet horticole et botanique.[EN LIGNE]. http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/fiches/herbe_puce.htm. Site consulté le 12 août 2009. 24 Développement durable, environnement et parc. Herbe à la puce. Gouvernement du Québec. [EN LIGNE]. http://www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code‐gestion/cpe‐indesirable/herbe‐puce.pdf. Site consulté le 12 août 2009.
Foliole Latérale asymétrique
Foliole centrale symétrique
30
Environ 85% de la population est susceptible de réagir à l’Urushiol. Les symptômes
apparaissent habituellement 24 à 48 heures suivant le contact et se caractérisent par une
intense démangeaison accompagnée de rougeurs. Chez certaines personnes plus sensibles, on
peut aussi observer un gonflement et la formation de cloques. En moyenne, les symptômes
disparaissent après 10 à 14 jours.
Si vous avez été en contact avec l’herbe à la puce, lavez les parties exposées et tout
vêtement susceptible d’être contaminé à l’eau froide. Pour soulager la démangeaison,
appliquer une compresse d’eau fraîche ou imbibée d’une solution de bicarbonate de soude.
L’utilisation de calamine peut aussi être envisageable.
31
Annexe 6
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
DÉPARTEMENT DE CHIMIE-BIOLOGIE
PLAN DE STAGE
En marge du cours
STAGE EN MILIEU DE TRAVAIL (BIO 1005)
Par
Hubert Plamondon
Étudiant inscrit au programme 7675
Baccalauréat en science biologique et écologiques
Stage dans les sentiers du Campus de
L’Université du Québec à Trois-Rivières, Qc
Hubert Plamondon Nathalie Cardinal Nom de l’étudiant Nom du tuteur
3 juin 2009
32
Introduction
Le stage dont il est question se fait sur le campus de l’Université du Québec à Trois-
Rivières25. Plus spécifiquement, il aura lieu dans les sentiers boisés du campus. Mon tuteur
pour ce stage est madame Nathalie Cardinal26, membre du comité de l’environnement et vice-
rectorat aux ressources humaines de l’UQTR. Mon stage consiste à faire l’inventaire floral et
faunique du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Stage
À l’aide de différentes méthodes, je ferai l’inventaire des espèces florales et fauniques
présentes sur le campus de l’université. L’objectif de ce stage est d’avoir une vision
d’ensemble de la diversité écologique présente sur le campus en tenant compte de ses
différents milieux. Cet inventaire servira éventuellement au comité environnemental, à
monter un site web et des panneaux d’interprétation qui seront installés dans les sentiers du
campus.
Pour atteindre ces objectifs, il sera important de prendre d’abord connaissance des
multiples aménagements réalisés sur le campus dans le passé. Ainsi, la formation des
différents milieux écologiques qui constitue le campus sera mieux compris et m’aidera à
cerner davantage la distribution des espèces. À partir de ce moment, l’inventaire floral
débutera et se poursuivra jusqu’à la fin du stage. La technique utilisée sera simple, sur une
base quotidienne, les sentiers seront ratissés et les arbres, arbustes et plantes herbacées seront
identifiés à l’espèce. Les spécimens plus difficiles à identifier sur place seront prélevés et
apportés au laboratoire pour un examen morphologique complet. À noter que des photos
seront prises pour chacune des espèces rencontrées. Au cours de l’été, les floraisons
successives me permettront ainsi de faire une liste exhaustive et très complète de la flore du
campus. Pour procéder à l’inventaire faunique, les oiseaux, les amphibiens et les mammifères
seront répertoriés. Les oiseaux seront inventoriés avant le 15 juin, tôt le matin, de manière
auditive. Une liste des oiseaux observés sur le campus datant de 1990 constitue le point de
départ de cette démarche. L’inventaire des amphibiens et mammifères sera fait à partir d’une
liste datant aussi de 1990. L’identification à partir d’observation et de capture sera utilisé
pour compléter et valider cette liste.
25 Université du Québec à Trois-Rivières, 3351, boul. des Forges, C.P. 500, Trois-Rivières (QC) G9A 5H7 819 376-5011 26 Nathalie Cardinal, Comité de l’environnement (www.uqtr.ca/environnement), UQTR, Tél.: (819) 376-5011 poste 2214, Courriel: [email protected]
33
Calendrier du stage
Date 2009 Semaine Description
Activités pré-stage
Avril Prise en compte des différentes offres de stage et
soumission de ma candidature.
Fin avril Acceptation de ma candidature et organisation du plan de
stage.
Stage
4 au 8 mai 1 À travers la littérature, prise de connaissance des
multiples aménagements faits sur le campus et de la flore
et faune globale retrouvés sur le territoire de Trois-
Rivières.
11 au 15 mai 2 Début de l’identification florale, surtout axée sur les
arbres.
18 mai au 19 juin 3 à 7 Identification florale des arbustes et plantes herbacées à
floraison printanière, et inventaire des oiseaux.
22 juin au 14 août 8 à 15 Identification florale des arbustes et herbacées à floraison
estivale, et inventaire des amphibiens et mammifères.
10 au 14 août 15 Rédaction du rapport de stage
14 août 15 Fin du stage et remise du rapport, signé par le tuteur.
Post-stage
Avant la fin août Remise de l’évaluation par le tuteur
Début septembre Évaluation par le professeur et compilation des notes.
Remise de notes.
34
Bibliographie
COUSINEAU, Diane. L’évolution de l’espace du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières : 1950-1990. UQTR. 1992, 88 p.
DESROCHES, Jean-François et David Rodrigue. Amphibiens et reptiles du Québec et des maritimes.Éditions Michel Quintin. Waterloo, 2004. 288 p.
Développement durable, environnement et parc. Herbe à la puce. Gouvernement du Québec. [EN LIGNE]. http://www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/cpe-indesirable/herbe-puce.pdf. Site consulté le 12 août 2009.
FERRON, Pierre. Étude des milieux naturels. Les espaces qu’il faut protéger (2e partie). Coalition verte de Trois-Rivières. Document électronique. 2006. p. 66.
Frère Marie-Victorin. Flore Laurentienne. Éditions Gaëtan Morin. 3e édition, 1995. 1093 p.
GAUTHIER, Jean et Yves Aubry. Atlas des Oiseaux nicheurs du Québec. Service canadien de la faune, Environnement Canada. Montréal, 1995, 1295 p.
Jardin botanique de Montréal. L’herbe à la puce : Fiche d’information. Le carnet horticole et botanique.[EN LIGNE]. http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/fiches/herbe_puce.htm. Site consulté le 12 août 2009.
KARNS, Daryl R. Methods for the Study of Amphibians and Reptiles in Minnesota. Field Herpetology.
Museum of Natural History. James Ford Bell. University of Minnesota. Occasional Paper : 18, September, 1986. 88 p.
MAIRE, A., JP Bourassa, A. Aubin. Description des milieux à larves de moustiques de la région de
Trois-Rivières. Document de cartographie écologique, vol XVII, Grenoble. p. 52. RODEWALKD, Paul G., James H. Withgott, et Kimberly G. Smith. Pine Warbler (Dendroica pinus).
Birds of North America Online. Cornell Lab of Ornithology. [EN LIGNE] http://bna.birds.cornell.edu.biblioproxy.uqtr.ca/bna/species/438/articles/introduction.
RODRIGUE, David, Sébastien Rouleau, Mathieu Ouellette. Méthodes d’inventaire pour les
amphibiens et les reptiles du Québec.Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent. Ecomuseum. Juin 2009. 47 p.
SEGUIN, Armand. Régionalisation de l’espace rural dans la région administrative de Trois-Rivières au Québec. Thèse (3e cycle). Université Louis Pasteur, Strasbourg I, 1984. 385 p.
VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (1). Éditions du Bien Public. 1977. 40 p.
VERRETTE, René. Plantes du sol trifluvien (2). Éditions du Bien Public. 1977. 44 p.