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Rapport de �n de séjour

Fanny Lhardy

16/07/2016

Contents

1 Introduction 2

2 Questions pratiques 2

2.1 Préparation du départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22.2 Vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3 Bilan et suggestions 5

Figure 1: National Gallery of Ottawa, pendant le Winter Break

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1 Introduction

Je suis une élève normalienne de l'ENS de Lyon, actuellement en �n de M1 Géosciences. Je viensde passer huit mois au Canada à Brock University, Saint Catharines, Ontario, où j'ai e�ectué le FallTerm et le Winter Term, suivis de trois mois à Montréal pour un stage en laboratoire à l'UQAM.Mon voyage aura duré du 16 Août 2015 au 30 Juillet 2016, soit presque un an.

Je rédige ce compte-rendu de mon séjour avec une intention multiple : d'une part, je souhait-erais valider l'UC3 du diplôme de l'ENS de Lyon, et d'autre part, je vais transmettre ce rapportaux organisateurs du programme ORA (Ontario / Rhone Alpes Student Exchange Program), enespérant que mon expérience sera utile à une nouvelle génération d'exchange students. Bien quej'ai e�ectué un stage de recherche à l'étranger non obligatoire, c'est le séjour à l'étranger que jesouhaite valider : je fournirai donc en annexe le certi�cat de séjour et non pas la convention destage. Je précise également que j'autorise les responsables du programme ORA ainsi que ceux duservice Mobilité internationale de l'ENS de Lyon à di�user ce rapport.

2 Questions pratiques

2.1 Préparation du départ

J'ai su que je voulais partir un an à l'étranger à l'Automne dernier, soit assez tôt dans l'annéescolaire. Après trois années passées en CPGE, j'avais du mal à me réadapter à une vie au rythmenormal, sans objectif de la magnitude des concours, et j'avais besoin d'un projet. Un peu déçuede ma vie à Lyon, j'ai donc voulu bouleverser le quotidien et découvrir de nouveaux lieux et unenouvelle culture, ainsi que parfaire ma maîtrise de l'anglais, une langue que j'apprécie beaucoup.Il se trouvait aussi qu'un échange s'inscrivait bien à ce stade de mon cursus à l'ENS, car je savaisdéjà à l'époque que l'année 2016/2017 serait consacrée à la préparation de l'Agrégation.

J'ai donc pu commencer à me renseigner sur les programmes d'échanges assez tôt, ce qui estune bonne chose car la préparation d'un tel échange doit vraiment s'anticiper, la première étape dela sélection des candidatures (une pré-sélection par l'établissement) se faisant début Janvier dansle cas du programme ORA. J'avais choisi ce programme et le Canada car je souhaitais étudier dansun pays anglophone et les grands espaces naturels m'attiraient, ainsi qu'un climat plutôt nordique.En prévision du dossier de candidature, je me suis donc inscrite au TOEFL �n Novembre et l'aipassé le 16 Décembre.

J'ai été pré-selectionnée et ma candidature est ensuite passée par deux autres étapes : lasélection par le programme ORA puis la validation de l'université canadienne. Le programmeORA donnant accès à une quinzaine d'universités d'Ontario, j'ai passé un certain temps à errer surleurs sites internet pour déterminer lesquelles o�raient un programme de géologie, si ce programmecorrespondait à mon année d'étude (le M1), et si les enseignements m'intéressaient. J'ai pu aboutiralors à une liste de voeux comprenant trois des universités proposées. Lors d'un entretien avecla responsable du programme ORA, ma liste de voeux a été remaniée en fonction du nombre deplaces par université (il faut faire en sorte que le plus d'étudiants possible partent et donc répartirles voeux, certaines universités étant trop demandées). Brock University s'est donc retrouvée entête de liste. J'ai également appris à cette occasion qu'il n'était pas possible de postuler pour unepremière année de Graduate Studies mais qu'il fallait viser la quatrième année d'Undergraduate,une année qui n'existe pas dans le cursus français.

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Après avoir reçu con�rmation de Brock University, j'ai dû remplir un certain nombre de papiers.Il est indéniable que la préparation d'un tel échange demande du temps et de l'investissement(notamment nerveux et émotionnel). En Mai et Juin, j'ai donc refait mon passeport et demandé unpermis d'étude à Immigration Canada. J'ai aussi candidaté pour l'obtention du forfait transportde l'ENS de Lyon, qui m'a en partie remboursé mon billet d'avion. En Juillet, j'ai cherché unlogement à Saint Catharines. J'ai préféré l'option o�-campus qui garantissait plus d'autonomie etd'indépendance. J'ai facilement trouvé une collocation idéalement située (cinq minutes en bus del'université, et sur la ligne principale) grâce â des conseils d'anciens étudiants sur le groupe Facebookdu programme ORA. A Saint Catharines, les maisons d'étudiants (quatre à six en moyenne),meublées et pour un loyer généralement compris entre $350 et $550, sont nombreuses. La plupartdes Room Leases prévoyant le versement du premier loyer et du dernier à l'avance, il convient doncde ré�échir à ses options sans compte en banque canadien (par exemple la Western Union). J'ai aussipris mon billet d'avion en Juillet, et pour économiser, j'ai choisi de prendre un aller-retour plutôtqu'un aller simple (même si je n'avais pas encore mes dates d'examens avant Noël) ainsi que desescales (aux Etats-Unis, j'ai donc fait une demande d'ESTA). D'ailleurs, les prochains exchangestudents auront à faire attention : désormais, une nouvelle autorisation, similaire à l'ESTA, estnécessaire pour entrer au Canada.

C'est également en Juillet que je me suis attelée à une étape qui s'est révélée beaucoup pluscompliquée qu'anticipé : la registration. Il s'agit d'un enregistrement aux cours que l'on souhaitesuivre, et c'est assez formel car le étudiants canadiens paient cher leur éducation. Il a donc fallu queje me renseigne sur les cours qui m'intéressent et correspondant à peu près à mon niveau, et ce dansplusieurs départements (car les départements de géologie et de géographie sont bien plus liés qu'enFrance). Il a fallu que je m'assure que l'emploi du temps qui résultait de mes choix était compatible,et également que j'avais les prérequis attendus. En e�et, pour suivre un cours de quatrième année,les étudiants canadiens ont souvent à valider un cours de troisième année. Si l'on arrive d'une autreuniversité, il faut que vos prérequis soit véri�és par l'enseignant et qu'il vous accorde une override.J'ai alors dû échanger des dizaines d'emails avec le service international et les enseignants car lecursus français (CPGE) que j'ai suivi était très mal compris par les canadiens. On m'a par exemplerefusé un cours de biodiversité sous prétexte que je n'avais pas fait de biologie aprè le bac, alorsque je suis issue de BCPST et que j'en passe l'Agrégation l'an prochain. Parallélement, il a aussifallu que je m'inscrive au M1 de l'ENS de Lyon, et j'ai donc fait une procuration à une amie pourle dépôt des documents lors de la chaîne de rentrée.

Je suis arrivée au Canada le 16 Août pour participer à la session d'orientation du programmeORA. J'ai donc pu pro�ter des deux semaines de vacances qu'il me restait pour m'installer ete�ectuer certaines démarches. J'ai par exemple ouvert une ligne de téléphone chez �do (il fauts'attendre à des forfaits bien plus chers qu'en France, et les appels entrants sont également payants...)et un compte en banque chez Scotiabank. J'ai choisi cette banque car des frais sont associés auxretraits d'argent dans des distributeurs autres que ceux de votre banque, et ce sont ceux de Sco-tiabank qui étaient présents sur mon campus. Cela s'est fait facilement bien qu'il faille s'habituerà avoir deux cartes et deux comptes bancaires (chequing et saving). En revanche, j'ai eu de grossoucis avec ma banque française pour ajouter ce compte canadien en compte destinataire, car lescomptes canadiens n'ont pas d'IBAN. La conseillère �nancière que j'avais rencontrée en prévision demon départ ne connaissait pas la combinaison de chi�res spéci�que au Canada qu'il fallait ajouterdevant le numéro de compte lors de l'ajout d'un compte destinataire et j'ai dû me passer d'argentsur mon compte canadien pendant deux semaines, pendant lesquelles mes parents tentaient de

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résoudre le problème avec ma conseillère.Bien que les exchange students n'ont pas à payer la tuition, il faut s'attendre à des frais en

début de semestre, tels que l'abonnement aux bus, la souscription obligatoire à l'UHIP (l'assurancesanté de la province) et l'achat des textbooks, excessivement chers au Canada.

2.2 Vie quotidienne

Une fois ce genre de problèmes réglé, le quotidien s'installe bien qu'il faille s'adapter aux di�érencesculturelles (l'omniprésence de la voiture dans le quotidien, la nourriture...) et pratiques (le voltage,les températures hivernales, les magasins ouverts le dimanche...) entre le Canada et le France. Ilest di�cile de réaliser à l'avance à quel point visiter le Canada sans voiture peut être compliqué, ouà quel point les échelles sont grandes (à l'aide d'une carte de Toronto, j'ai parfois voulu aller d'unpoint A à un point B en cinq minutes alors qu'ils étaient à vingt minutes de marche). Certains deces chocs culturels sont positifs (la politesse des canadiens, la sensation de sécurité dans les rues,même tard le soir...) alors que d'autres sont négatifs. J'ai par exemple été choquée de la mentalitéassez peu écolo de certains canadiens, et consternée de constater qu'il était vraiment di�cile demanger sain et peu cher sur le campus (pas de restaurant scolaire mais des ventes de fast food oude sushis). En revanche, l'université o�rait des installations sportives très sympas (notamment unepiscine olympique...), et les student services y sont très développés. On peut par exemple recevoirde l'aide pour la rédaction de son CV ou bien aller à des ateliers d'écriture d'essays. J'ai moi-mêmeparticipé à ce système en donnant des cours de français, ce qui était à la fois un moyen de me faireun peu d'argent de poche et une expérience tout à fait intéressante.

Il faut également s'habituer à un autre système académique. L'orientation donnée aux cours,les connaissances attendues, le rythme du semestre, et même la mentalité des enseignants (qui sontcapables de commencer un cours en racontant leurs vacances...), tout cela est di�érent. Toutefois,j'ai pu m'y adapter facilement, notamment grâce à la disponibilité et à l'organisation des professeurs.En e�et, l'université attend des enseignants qu'ils désignent des o�ce hours pendant lesquelles lesétudiants peuvent les visiter, mais aussi qu'ils fournissent en début de semestre un course outline,sur lequel sont inscrites les principales dates (midterm exams, essays à rendre...). J'ai constaté qu'ilétait extrêmement utile de faire un planning semestriel, car si la charge de travail est raisonnable,la plupart du travail à fournir est de longue haleine.dans les classes avancées et demande parconséquent un minimum d'organisation. J'ai notamment eu à réaliser des research projects dansplusieurs cours, pour lesquels un term paper doit être rendu et une soutenance faite, tous les deuxen �n de semestre.

Il faut également s'adapter à l'anglais et gérer l'éloignement. Même si l'on se fait des amis à lafois parmi les canadiens et les exchange students, la solitude est une réalité.

En�n, il faut également prévoir la "suite" : étant à l'étranger, on est malgré tout un peucoupé de ce qu'il se passe en France et il est parfois compliqué de suivre ce que l'on attend de nousadministrativement (les inscriptions en M2, les remises de diplômes...). Comme l'année universitairecanadienne se terminait en Avril, j'ai voulu organiser un stage de recherche à Montréal plutôt quequatre mois de vacances, ce qui impliquait de nouvelles démarches administratives (convention destage, permis de travail, logement). J'ai alors eu des problèmes excessivement compliqués avecl'immigration du fait d'une situation vraiment spéci�que (d'une part je postulais en étant déjà surle sol canadien, d'autre part je suis normalienne et mon stage était donc non rémunéré, ce quifaisait que je pouvais rentrer dans la catégorie de "visiteur commerciel"). Mon séjour à Montréal

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est cependant très agréable, et je découvre au Québec des facettes du Canada que je ne connaissaispas encore.

3 Bilan et suggestions

Je suis vraiment contente d'avoir eu cette expérience. J'ai pu découvrir une autre culture et unautre système de pensée (plusieurs même, étant donné l'importance de la communauté chinoise àNiagara...), ce qui me permet d'avoir plus de recul sur ma propre culture et mes convictions. J'ai lesentiment qu'en rentrant, je vais davantage apprécier certaines choses que m'o�re la France et queje prenais pour acquis (par exemple, l'accès au bon vin et aux bons fromages...). J'ai égalementgagné en indépendance : après avoir fait face, seule, à des situations compliquées, et ce dans unelangue étrangère, je vais désormais relativiser l'importance des problèmes que je pourrais rencontrerdans le futur.

J'ai reçu une aide extensive du service international de Brock University et je dois égalementremercier le programme ORA pour son Handbook, un document vraiment utile. Toutefois, jeregrette de ne pas avoir trouvé d'interlocuteur idéal dans les deux situations délicates que j'airencontrées, à savoir mon problème bancaire en tout début d'année et mes problèmes d'immigrationliés à mon stage. J'ai reçu un grand nombre de renseignements erronés en particulier pour ce quiest du permis de travail, ce qui m'a conduit à faire plusieurs erreurs importantes. Ce n'est quetrès tardivement que j'ai pu parler avec un spécialiste de ces questions, soit une avocate spécialiséeen droit de l'immigration. Le site d'Immigration Canada étant peu clair, leur hotline peu e�caceet les lois de l'immigration changeant fréquemment, j'aurais souhaité que l'on m'ait tout de suiteadressée vers un interlocuteur privilégié.

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