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CEPECO ONGD / asbl
Centre pour la Promotion et l’Education des Communautés de base
Promotional and Educational Centre for local Communities
B.P. 247 Boma I
Bas - Congo
Dem. Rep. of Congo
Tél: 00243 (0) 9 98 32 20 67 E-mail: [email protected]
“We believe in the Mercy of God”
PROJET SUR LA GESTION DES FORETS
DES COMMUNAUTES LOCALES /FORESTS MONITOR
COORDINATION LOCALE DU BAS-‐CONGO
RAPPORT SYNTHESE SUR LES ETUDES ANTERIEURES
MENEES DANS LA PROVINCE DU BAS-‐CONGO
DANS LES DOMAINES DE :
FORET, CLIMAT, HYDROGRAPHIE, SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE.
REALISE PAR :
Pasteur jacques BAKULU, Coordonnateur du CEPECO /BOMA
Pascal TSASA, Chef de Bureau chargé de Forêts /Environnement
Provincial/ MATADI
pour un
monde
meilleur
Vizol MBADU, Assistant Technique du CEPECO /BOMA
Simon VITU, Administrateur du CEDER / TSHELA
Joseph KHONDE, Directeur Technique de l’EDAAP / LEMBA
Jean Claude MPIKA, Coordonnateur de l’ITENAC /SONA –BATA
Ocley TUASAULUA, Animateur principal du CPPR / MBANZA-‐
NGUNGU
Bernadette MASIALA, Chargé de l’Administration et de Finance
du CEPECO / BOMA.
AVRIL 2009
TABLE DES MATIERES
Titre
I. Introduction…………………………………………………………………………………………………………………
II. Présentation de la Province du Bas-‐Congo…………………………………………………………………..
2.1. Situation géographique et superficie…………………………………………………….
2.2. Population……………………………………………………………………………………………
2.3. Divisions administratives………………………………………………………………………
2.4. Industrie……………………………………………………………………………………………….
2.5. Végétation ……………………………………………………………………………………………
III. Méthodologie………………………………………………………………………………………………………………
3.1. Méthodologie générale………………………………………………………………………...
3.2. Cibles des Recherches…………………………………………………………………………..
3.3. Déploiement sur terrain………………………………………………………………………..
3.4. Facilités et difficultés Méthodologiques………………………………………………..
IV. Contenu du travail……………………………………………………………………………………………………….
4.1. Forêt……………………………………………………………………………………………………..
4.1.1. Localisation……………………………………………………………………………………
4.1.2. Classification, caractéristiques et richesses…………………………………….
4.1.3. La vie de la population et l’usage de la forêt…………………………………..
4.1.4. Influence du Code Forestier et Gestion des forêts………………………….
4.1.5. Importance écologique…………………………………………………………………
4.1.6. Les conséquences de la déforestation …………………………………………..
4.1.7. Agroforesterie………………………………………………………………………………..
4.2. Climat……………………………………………………………………………………………………
4.3. Hydrographie………………………………………………………………………………………..
4.4. Sociologie et Anthropologie………………………………………………………………...
4.5. Autres domaines…………………………………………………………………………………..
a. Développement communautaire……………………………………………………..
Recommandations…………………………………………………………………………………………………………………
5.1. A l’Etat Congolais…………………………………………………………………………………………….
5.2. Aux Exploitants Forestiers, Agricoles et Miniers……………………………………………….
5.3. Aux O.N.G………………………………………………………………………………………………………..
VI. Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………….
RAPPORT SYNTHESE DES DONNEES RECOLTES SUR LES ETUDES ANTERIEURES MENEES DANS LA PROVINCE DU BAS-‐CONGO DANS LES DOMAINES CI –APRES, FORET, CLIMAT,
HYDROGRAPHIE, ANTROPOLOGIE ET SOCIOLOGIE.
I. INTRODUCTION
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la Foresterie Communautaire (Gestion des Forêts des communautés locales) / Forest Monitor initié par le Ministère National de l’Environnement, conservation de la nature et Tourisme, une collecte des données a été lancée par l’ONG CEPECO / BOMA, Coordonnateur locale du projet sur les études antérieures menées dans la province du Bas-‐Congo dans les domaines suivant :
1. Foresterie
2. Climat
3. Hydrographie
4. Anthropologie
5. Sociologie ; en date du 13 Mars au 13 Avril 2009(soit un mois durant)
Ceci en vue d’avoir une idée générale sur la pensée intellectuelle de la Province c’est -‐ à-‐ dire les différentes visions des acteurs du terrain en rapport avec les différents domaines.
Ces données aideront à déceler et à combler les diverses lacunes existantes ça et là dans la réalisation du présent projet.
Ce rapport est le fruit du travail mené sur terrain par une équipe de sept Facilitateurs sous la supervision du Coordinateur local du projet.
II.PRESENTATION DE LA PROVINCE DU BAS-‐CONGO
1.1. Situation géographique et superficie
Elle s’étend sur une superficie de 53.947 km² (soit 2,3 % de la superficie de la (RDC)
Elle est située entre la quatrième et la sixième latitude Sud et entre la douzième et la sixième longitude Est.
Le Bas-‐Congo est borné au Nord par la République du Congo Brazzaville, au sud de l’Angola, à l’Est par la ville province de Kinshasa et le Bandundu, à l’Ouest par l’océan Atlantique et la province Angolaise de Cabinda.
1.2. Population
Sa population s’élève à 2.545.070 habitants (au 31 Décembre 2005).
1.3. Divisions administratives
Le Bas-‐Congo compte :
Trois districts : Bas-‐Fleuve, chef lieu Tshela
Cataractes, chef lieu Mbanza -‐Ngungu
Lukaya, chef lieu Inkisi
Deux villes : Boma, Port International
Matadi : chef lieu de la province
Port International.
Dix territoires : Tshela, Lukula, Seke Banza, Muanda, Luozi,
Songololo, Mbanza-‐Ngungu, Madimba,
Kimvula, Kasangulu.
1.4. Industrie
Voici quelques usines de production :
Cimenteries de Lukala et Kimpese, SCAM, MIDEMA, GRANDS ELEVAGES, PEK , COMPAGNIE SUCRIERE DE KWILU NGONGO, JVL, CEQUA, ELBEMA, AGRIUMBE, LUKI,...
Les ports de Boma et de Matadi génèrent des recettes à l’état par des services : OFIDA, OCC, OGEFREM, DGI, DGRAD, FPI, le commerce Extérieur, les transports et communications, l’énergie,
Il ya des sociétés pétrolières : PERENCO REP LUREX (ONSHORE), CHEVRON OIL COMPANY (OFF-‐SHORE), SURESTREAM PETROLIUM, SOCO-‐DRC…
Pour l’extraction, il ya le MALTA FOREST, CONGO BITUME…
La population du Bas-‐Congo pratique une agriculture de subsistance et la pêche artisanale.
1.5. VEGETATION
-‐ Les Mangroves à palétuviers dans le littoral (Territoire de Muanda)
-‐ La forêt semi décidue du Mayombe (District du Bas-‐Fleuve)
-‐ La savane arbustive clairsemée des galeries forestières (District des Cataractes et de Lukaya).
II. METHODOLOGIE
Méthodologie générale
La collecte donnée était menée par sept facilitateurs issus des différents structures: CEPECO / BOMA, CEDER/ TSHELA, EDAAP/ LEMBA, C.P.P.R / Mbanza-‐Ngungu, I.T.E.A.C / Sona-‐Bata et un représentant de la coordination provinciale de l’Environnement du Bas-‐ Congo à Matadi ; tous membres du Réseau Ressources Naturelles RRN / Bas-‐Congo suivant les orientations de deux différents réunions à savoir :
1. Réunion de planification
2. Réunion de lancement des travaux sous la présidence du Coordonnateur local du projet.
3.2. Cibles des Recherches
Pour mieux réaliser le travail par rapport à la vision du projet, nous avions retenu comme cibles :
1. Les services Etatiques
2. Les Institutions Académiques
3. Les organisations non gouvernementales Nationales et Internationales.
4. Les organismes des Nations Unis
5. Les exploitants Forestiers Industriels et Agricoles.
3.3. Déploiement sur terrain
Les facilitateurs ont été déployés dans l’ensemble de la province tout en contactant les cibles prévus.
3.4. Facilités et difficultés méthodologiques
a. Facilités
-‐ Disponibilité des moyens financiers
-‐ Disponibilité et accessibilité des responsables des différents services
-‐ Motivation et enthousiasme de certains interlocuteurs contactés sur le travail.
b. Difficultés
-‐ Réticence de certains responsables de services
-‐ Demande des grais exorbitants avant de libérer les documents ;
-‐ Difficultés d’accessibilité dans certains endroits ;
-‐ Manque des moyens de déplacement appropriés à la Coordination locale ;
-‐ Refus des Exploitations Forestiers Industriels dans la libération des documents ;
-‐ Absence des données techniques et rapports dans certains services de l’Etat.
III. CONTENU DU TRAVAIL
A ce niveau, nous voulons donner les grandes lignes de la compilation des documents récoltés sur terrain dans les domaines concernés par notre travail.
3.1. Forêt
3.1.1. Localisation
Généralement le District du Bas-‐Fleuve et celui de Boma (Territoire de Muanda) est traditionnellement la région la plus forestière de la province du Bas-‐Congo. Certes, il est évident de rencontrer bon nombre de galeries forestières dans le District de la LUkaya et des Cataractes notamment dans le territoire de Luozi.
La superficie totale de cette forêt est de 1.000.000 ha, occupe 19 % de la superficie totale de toute la province (essentiellement pour la forêt du Mayumbe) et 612.000 ha constituent des galeries Forestières dans les Districts de la Lukaya et des Cataractes.
3.1.2. Classification, Caractéristiques et Richesses
a. Classification
Le Bas-‐Congo possède tous les trois types de forêts qui sont décrites par le Code Forestier notamment :
1° Les forêts classées
-‐ Réserve de la biosphère de Luki (R.B.L.)
-‐ Le jardin botanique de Kisantu
-‐ Diverses Réserves Forestières de l’Etat comme :
DISTRICT RESERVE FORESTIERE SUPERFICIE (ha)
BAS-‐FLEUVE
LUKI
PANGI
KIMALELE
LUFU
ZINGU –ZINGU
IZIMI
BUNDI
MAO
MAMI
KM 28
KIFULU
PATU
KIEMI
KIEMI-‐TETI
LUKUNGA
TUBA
LAC-‐ VUNDU
32.000
678
700
1.600
920
3.280
2.047
1.937
3.111
2.600
446
200
980
1.735
640
990
4.300
SOUS -‐TOTAL (19) 71.256
CATARACTES
MATUNDULU
MATIVA
360
177
SOUS –TOTAL (2) 537
LUKAYA
KINKONJDA
JARDIN BOTANIQUE
300
230
SOUS –TOTAL (2) 530
TOTAL
22 RESERVES FORESTIERES
+
1 PARC MARIN DES MANGROVES DE MUANDA
72.093
76.000
TOTAL GENERAL 23 RESERVES 148.093
2° Les forêts protégées
-‐ Dix sept (17) anciens titres forestiers à convertir en contrats de concessions forestières occupant 545.450 hectares pour neuf (9) sociétés forestières du Bas-‐Congo.
N.B. Actuellement sauf trois (3) titre seulement qui ont été convertis appartenant à la société FORABOLA / BOMA du groupe SOFORMA et ses titres se situent dans le District du Bas-‐Fleuve plus précisément dans ses trois territoires qui sont : Tshela, Lukula et Seke – Banza.
-‐ Une cinquantaine des concessions agricoles occupe plus de 48.532 hectare de la zone forestière sans compter la PEK (Elevage gros bétail), J.V.L. (gros bétail et cultures vivrières), l’INERA MVUAZI (gros bétail + matériels végétaux sélectionnés) et la société des boissons des Cataractes (gros bétail), des grandes concessions agropastorales situées dans les Districts des Cataractes et de la LUKAYA. La liste n’est pas exhaustive et seules les concessions agricoles disposant ou supposées disposer d’un bail emphytéotique ou d’un certificat d’enregistrement été prises en compte.
Le reste des forêts non classées et non protégées sont du domaine de production permanente.
3° Les forêts de production permanente
Sont constituées plus des brousses et savanes souvent pauvres. C’est ainsi qu’on peut visiblement remarquer la destruction des forêts du Bas-‐Congo en général et la forêt du Mayombe en particulier, même si on peut encore rencontrer certaines forêts presqu’à l’état primaire ou secondaire (cas de la forêt de MADIAKOKO dans le secteur de MADUDA).
b. Caractéristiques et richesses
On rencontre dans la province du Bas-‐Congo les principales formations végétales suivantes :
-‐ Les Mangroves à palétuviers dans le littoral (Territoire de MUANDA) ;
-‐ La forêt semi –décidue du Mayombe (District du BAS -‐ FLEUVE) ;
-‐ La savane arbustive clairsemée des galeries forestières (Districts des CATARACTES et de la LUKAYA).
Son peuplement varié est riche de 303 sortes d’essences forestières appartenant à 4 différentes classes et une gamme variée des animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons divers.
On y trouve aussi multiple produits forestiers non ligneux, plantes médicinales y compris les mines et les hydrocarbures.
3.1.3. La vie de la population et l’usage de la forêt
Il est très important de signaler que dans la province du Bas –Congo la vie des communautés locales ne dépendent que de la forêt, sans laquelle elles ne peuvent pas survivre. Voici quelques activités principales quotidiennes :
-‐ L’agriculture ;
-‐ La chasse ;
-‐ La pêche ;
-‐ La cueillette ;
-‐ Le ramassage ;
-‐ La carbonisation ;
-‐ L’exploitation des bois d’œuvres ;
-‐ Les matériels des constructions ;
-‐ La récolte des PFNL (Produits Forestiers non ligneux) ;
-‐ L’usage des US et coutumes dans les sites sacrés ;
-‐ La pharmacopée
-‐ L’exploitation artisanale de l’or et du diamant ;
-‐ L’exploitation des bois de chauffe ;
-‐ Le ravitaillement des eaux des ménages etc.
Certes, les différentes activités des communautés locales dans la forêt aboutissent soit à la conservation ou à la destruction de celle-‐ci$
Jusqu’à preuve du contraire, l’Etat gère seul toutes les forêts y compris celles des communautés locales.
Le Code Forestier n’est pas bien reçu par les communautés locales suite à plusieurs raisons :
-‐ La non implication des communautés locales pendant son élaboration ;
-‐ Les dispositions de certains articles du Code Forestier lèsent les communautés locales et ne cadrent pas avec les réalités de la province ;
-‐ La faible vulgarisation du Code Forestier fait qu’il ne soit pas connu dans plusieurs coins et recoins tels que : Territoires, Secteur, Groupements et villages ;
-‐ Son application est compromise par manque des mesures d’applications (ordonnances – lois et arrêtés ministériels) en faveur des communautés locales ;
-‐ Le non renforcement des capacités de l’Administration Forestière Provinciale du Bas –Congo ;
-‐ La non consultation et le non respect des avis et considérations des communautés locales dans l’attribution des concessions forestières.
Ceci étant, nous avons constaté que le Code Forestier n’influence nullement sur la gestion des forêts au niveau du Bas –Congo.
4.1.4 Importance écologique
La forêt du Mayombe en particulière et celle du Bas-‐Congo en général joue un grand rôle dans la vie des êtres vivants.
Elle contribue efficacement à :
-‐ La régulation climatique au niveau local, national et international (rôle du rideau végétal contre les vents Alizés de l’Océan Atlantique) ;
D’où il ya atténuation des effets néfastes dus aux changements climatiques ;
-‐ Etre le réservoir de la biodiversité ;
-‐ La régulation du cycle hydrographique ;
-‐ La production de l’humus en vue de rendre le sol cultivable fertile ;
-‐ La lutte contre les érosions et la désertification (couverture efficace du sol).
3.1.4. Les conséquences de la déforestation
-‐ Dégradation très avancée des infrastructures routières (surtout dans le Bas-‐Fleuve) servant jadis à l’évacuation des produits agricoles et forestiers (bois) ;
-‐ La disparition de certaines essences forestières exploitables comme l’IROKO et le MOABI à cause de manque de politique de reboisement ;
-‐ La disparition de certaines espèces animales ;
-‐ La destruction des biomasses qui entraîne la disparition des espèces forestières consistantes ;
-‐ Faillite et fermeture de certaines entreprises d’exploitation forestière. D’où la prolifération du phénomène « SCIEURS DE LONG »qui déjà reconnu officiellement mais massacrent malheureusement les moindres tiges qui ont échappé à l’exploitation industrielle, voire la réserve de Biosphère de LUKI n’est pas exclu ;
-‐ Déduction et déplacement de certaines sociétés du secteur forestier (notamment le groupe SOFORMA et la société SOCOFOR) dans d’autres provinces du pays (Equateur, Bandundu et la province Orientale) sous d’autres appellations ;
-‐ Rareté et coup élevé des produits forestiers ligneux (planches, meubles…) ;
-‐ Augmentation de la chaleur à l’aire libre ;
-‐ Perturbations climatiques ;
-‐ Réduction de la production agricole ;
-‐ Déplacement des éléphants du terroir du Bas-‐Congo à cause de la disparition de l’essence forestière de MOABI car ces derniers se nourrissent de ses fruits ;
-‐ Disparition des buffles dans la forêt du Bas-‐Congo (Mayombe suite aux bruits d’exploitation industrielle et artisanale des bois d’œuvre.
3.1.5. Agroforesterie
Le système forestier pratiqué dans la province est presque exclusivement de type agro forestier variante sylvo -‐ agricole -‐ culture vivrière et très secondairement la variante sylvo – bananière très localisé dans la réserve de LUKI.
Les objectifs poursuivis son généralement multiples et peuvent être résumés comme suit :
-‐ L’augmentation et / ou le maintien de la fertilité des sols agricoles ;
-‐ La lutte antiérosive sur les flancs de colline ;
-‐ La production du fourrage pour bétail ;
-‐ La production du bois de feu et / ou de services ;
-‐ L’augmentation de la production vivrière par l’augmentation des rendements des cultures vivrières par l’unité de surface mise en valeur ;
-‐ L’augmentation de la production maraîchère.
La principale contrainte à laquelle l’exploitation est confrontée au Bas-‐Congo est l’appauvrissement de la forêt. L’alerte a plusieurs fois été donnée. Le résultat de l’inventaire d’aménagement exécuté par le SPIAF en 1 978 – 1982 a confirmé l’imminence du désastre.
4.2. CLIMAT
Le Bas-‐Congo appartient au groupe des climats tropicaux humides : AW4 selon la classification de KOPPEN (saison sèche d’hiver à 4 mois secs). Le climat est caractérisé par un fort contraste entre deux saisons bien distinctes sur le plan de précipitation, de l’insolation, des températures, du rayonnement…
La saison des pluies s’étend d’Octobre à Mai avec une petite saison sèche en janvier – Février, marquée par un ralentissement des pluies. La saison est ici particulièrement sensible avec des précipitations quasi nulles.
Malgré sa position proche de l’Equateur et en bordure de l’océan, le Bas – Congo est paradoxalement la région la moins arrosée du pays (moins de 1000 mm sur le littoral) avec la plus grande variation interannuelle des précipitations.
Les températures sont constamment élevées (24 à 26 ° en moyenne) atteignant des maxima de l’ordre de 35 ° et pouvant descendre au dessous de 20° en saison sèche notamment sur les massifs montagneux et les crêtes. Les écarts thermiques journaliers sont relativement importants (6 à 9°) en raison de l’importance nuageuse durant la journée.
L’insolation est particulièrement faible (de l’ordre de 50 % entre 7 et 17 heures), notamment au Mayombe où elle inférieure à 20 % en saison sèche (la durée annuelle d’insolation ne dépasse pas 1.300 heures par an, soit 3 à 4 heures par jour). Ceci explique la faiblesse de l’évaporation notamment dans les stations de vallées qui bénéficient ainsi d’un avantage correspondant à 150 mm d’eau. Les vents au sol sont caractérisés par un gradient Ouest – Sud Ouest particulièrement marqué en saison des pluies.
L’humidité relative en moyenne journalière est de l’ordre de 80 % avec une légère diminution en saison sèche. Au lever du jour (6 heures), on enregistre de maximum de 90 à 100 % partout et en toutes saisons. L’après -‐ midi (15heures), les minima sont sensiblement plus bas : 40 à 60 % seulement.
Notons aussi que le Bas-‐Congo est une région privilégiée par l’importance de son réseau météorologique : plus de 120 stations pour 56.000 Km² (soit une pour 450 Km² ou une tous les 22 Km).
4.3. HYDROGRAPHIE
Dans la province du Bas –Congo on rencontre la présence de plusieurs grands et moyens cours d’eau notamment :
-‐ La côte Atlantique (en plein Golf de Guinée) qui prend la zone littorale de Muanda avec une distance de 35 km environ) ;
-‐ La partie inférieure du fleuve Congo qui part de l’embouchure jusque vers le pool MALEBO en passant par Boma – Matadi et Inga. Ce qui permet l’existence de deux ports internationaux (porte d’entrée et de sortie de notre pays) et du puissant barrage d’Inga ;
-‐ Le fleuve Tshiloangu qui draine le nord du Mayombe ;
-‐ Quelques grandes rivières (Inkisi, Lukaya, Kwilu, Mpozo, Lukula, Luki, Mbavu, Lubuzi, Minlambi, Ndongi, Ngomwila, Lukunga, Luozi, etc.)
Le débit du fleuve Congo à son embouchure est de 30.000 à 60.000 m³ /séconde.
Il sied de signaler que la navigation sur le fleuve Congo au niveau de la province ne se limite que de Banana jusqu’à Matadi.
Le tronçon Matadi – Kinshasa est impraticable suite à des nombreuses chutes et Cataractes qui caractérisent cette région.
Notons aussi l’existence d’un projet de construction d’un grand port en eau profonde au niveau de Banana.
Le débit total de tous les affluents du fleuve Congo dans la province du Bas-‐Congo est seulement de 1,5 %. Ce qui fait que la stabilité du débit général du fleuve Congo est plus influencée par les cours d’eau d’autres provinces du pays.
En dehors du fleuve, les autres rivières ont des dimensions plus modestes. La plus importante est l’INKISI qui prend sa source en Angola et s’achève par une série de chutes entre Sanga et Zongo. Son débit reflète les caractéristiques climatiques de la région avec un étiage très prononcé en saison sèche.
Le Mayombe est parcouru par un réseau hydrographique particulièrement dense, cette région bien arrosée : la Lukula constitue la rivière la plus importante rejoignant le Tshiloangu et formant la frontière avec le Cabinda. Tout le réseau hydrographique régional a connu une évolution
complexe due aux rajeunissements successifs du niveau de base constitué par le fleuve à l’activité tectonique et aux cycles d’aplanissement.
En ce qui concerne l’hydrogéologie, les potentialités en eaux souterraines du Bas-‐Congo sont mal connues et peu étudiées. Pourtant l’approvisionnement de la population rurale en eau potable devrait être une priorité sur le plan de la santé publique. Les pompes et les forages installés par différents acteurs sont peu nombreux et plus de la moitié semble être hors d’usage ; un programme d’hydraulique villageoise s’impose dans la province défavorisée.
3.2. SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE
La province du Bas-‐Congo dispose d’une immense richesse du point de vue culturel susceptible d’influencer le développement intégral de la région à travers :
-‐ Ses multiples proverbes comme moyen d’éducation et de communication ;
-‐ La palabre comme moyen de résolution pacifique de différents conflits ;
-‐ Quelques interdits alimentaires contribuent à la protection et à la conservation de la biodiversité ;
-‐ L’initiation des jeunes à la vie active ;
-‐ Ses multiples dialectes issus de la langue « KONGO »facilitent la compréhension inter –tribale ;
-‐ L’illustration des habitudes kongo à travers les œuvres d’art contribue à la promotion artisanale au niveau local. La présence de ses œuvres d’art est remarquable dans certains musées du monde.
Il s’est avéré que certaines cultures jouent un grand rôle soit à la déforestation et d’autres à l’entretien du sol. Dans le cas d’espèce, nous pouvons citer le manioc et le riz d’un coté et le soja de l’autre.
Le manioc et le riz constituent l’aliment de base pour les populations du Bas-‐Congo. Les racines du manioc apportent près de 1/3 de l’énergie totale consommée par les Congolais en moyenne. Le manioc, outre les racines, a aussi les feuilles, représentant les principales légumes du pays qui est une importante source de protéine.
La province du Bas-‐Congo est caractérisée par l’homogénéité ethnique des Kongo qui se répartissent néanmoins en plusieurs groupes possédant chacun certaines particularités.
Les groupes prépondérants sont les Bayombe, les Banianga, les Bandibu et les Bantandu.
3.3. AUTRES DOMAINES
Développement communautaire
-‐ Plusieurs actions du développement ont été menées dans la province du Bas-‐Congo en vue d’améliorer les conditions de vie des communautés locales mais il s’avère que ses populations vivent toujours dans la misère et dans la pauvreté car la plupart de ces projets ont été élaboré à l’insu de la base et n’ayant pas visé les domaines prioritaires ;
Dit-‐ on « ce qui se fait sans moi, est contre moi ».
-‐ L’utilisation abusive des fonds destinée à la réalisation des projets ;
-‐ Le non respect de la démarche à suivre dans la réalisation des projets ;
-‐ La transformation du suivi et de l’évaluation d’une action policière par certains ONG.
Au vu de tout ce qui précède, et après plusieurs échecs constatés sur terrain, les acteurs du développement tant en amont qu’à la médiane ont étudié de nouvelles approches (MARP = méthodes accélérées des recherches participatives) en vue d’impliquer les communautés locales aux actions du développement ayant trait à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Jusque là, un contre poids se fait sentir entre les deux approches car certains organismes continuent avec l’ancien système.
En ce qui concerne le domaine sanitaire dans la province du Bas-‐Congo, 90 % des infrastructures sont mal équipées, les hôpitaux sont éloignés même à 100 km des villages. La dégradation avancée des routes ne facilite pas la population locale à l’accès aux institutions sanitaires.
Plusieurs maladies sont manifestes dans la province du Bas-‐Congo dont les plus influentes sont :
La malaria, la typhoïde, les M.S.T, la tuberculose, la tripanozomiase…
En rapport avec la pandémie du SIDA, cette maladie est considérée comme grave et constitue une crise en santé publique et un problème de développement.
Selon PNLS « Programme National de lutte contre le SIDA » :
-‐ En 1997, le taux du VIH/ SIDA a été estimé à 5,1% dans la province ;
-‐ En 1999, une seconde étude a été réalisée et a donné le taux de 10 %.
Ainsi, tenant compte de cette situation, divers partenaires se mobilisent pour mener des actions concrètes sur terrain qui visent non seulement à freiner la propagation de la pandémie mais également à améliorer les conditions de prise en charge de cas dépistés (Infections sexuellement transmissibles ou les IST et Infections opportunistes ou IO y compris).
IV. RECOMMANDATIONS
A l’issue du travail de dépouillement des différents documents quelques recommandations ont été formulées à l’endroit de :
1. L’Etat Congolais
-‐ Tenir compte des suggestions, avis et considérations des communautés locales formulées antérieurement dans le domaine de la gestion forestière ;
-‐ Veiller au respect de l’approche participative dans la gestion des forêts ;
-‐ Associer les communautés locales à chaque fois qu’il ya prise de décision dans le domaine de la gestion des forêts ;
-‐ Veiller au respect et à l’application des cahiers de charges des communautés locales auprès des Entreprises ;
-‐ Veiller à l’application stricte des lois du pays (Code Forestier et Code Minier) dans la gestion des forêts.
2. Aux Exploitants forestiers agricoles et miniers
-‐ Respect strict et application correcte des cahiers des charges des communautés locales ;
-‐ Respect strict des biens des communautés locales ;
-‐ Respect strict des lois du pays (Code Forestier et Code Minier) ;
-‐ Respect strict des clauses des contrats entre l’exploitant et l’Etat Congolais ;
-‐ Respect et application du plan d’aménagement forestier recommandé par le Ministère de l’Environnement.
3. Aux ONGs
-‐ Poursuivre la vulgarisation du Code Forestier ;
-‐ Veuillez aux intérêts des communautés locales ;
-‐ Servir de moteur de Lobbying auprès des Autorités Politico Administrative à tous les niveaux et à la communauté internationale ;
-‐ Accompagner, sensibiliser les communautés locales dans la gestion durable de la forêt.
4. Aux Communautés locales
-‐ S’organiser en communautés locales de développement pour défendre leurs droits ;
-‐ Respect des lois du pays (Code Forestier et Code Minier) ;
-‐ Comprendre la nécessité de la forêt dans leur vie quotidienne ;
-‐ Contribuer à la protection et à la conservation de la forêt ;
-‐ L’auto prise en charge dans la gestion forestière ;
-‐ Prise en compte des sensibilisations menées par différents services.
V. CONCLUSION
A l’issue de nos recherches, nous avons montré que la forêt au Bas-‐Congo regorge une richesse immense.
Et cette forêt est source de vie incontournable pour les communautés locales en particulier et pour toute la population de la province en général.
Elle joue un grand rôle dans la régularisation climatique et la stabilisation hydrographique. I
Il s’est révélé qu’il existe un conflit dans la gestion des forêts et l’application du Code Forestier entre l’Etat, les Exploitants forestières, miniers, agricoles et les communautés riveraines.
Malgré la présence de cette forêt et les potentialités qu’à la province du Bas-‐Congo, les populations sont restées toujours pauvres et vivent dans la misère.
BIBLOGRAPHIE
ORD. INTITULE DE L’OUVRAGE AUTEUR ANNEE
01. Monographie du Bas-‐Congo PNUD /UNOPS Octobre 1998
02. Forêt en RDC, Post –conflit Ministère National 2007
de l’Environnement
03. Gestion de l’Environnement, Noël KIAYA KATIETE Kimpese
Des Etudes d’impact environnemental Octobre 2008
Et social
04. Plan d’aménagement simple Bertin TCHIKANGUA et Avril 2008
De la Réserve de Biosphère de LUKI finalisé par Laurent NSENGA
05. Impact de déboisement dans le Pascal KUKUKA 2001
Groupement de Boko, secteur de
Ngufu, District de LUKAYA
06. L’industrie de bois de MALANGA et Pacifique BAFUIDI NSONI Novembre 1997
Son apport socio économique SAKANANU
Sur la population locale (des origines
À nos jours
07. Journal officiel de la République Mobutu SESE SEKO 1980
Du Zaïre N°12 du 15 Juin 1980
Ord. n° 80.097 du 21 Avril 1980
08. Rapport des ONGD Zaïrois sur la CNONGD Juillet 1992
CNUED 1992 à RIO de Janeiro au
Brésil
09. Comment bâtir la vie, manuel pour Sœurs Religieuses -‐
Les agents de développement des
Eglises
10. Etudes des impacts humains sur le MUNGANGA KABEMBA Janvier 2000
Peuplement floristique dans le cas
Du Territoire de Tshela
11. Résultats de l’inventaire d’aménagement VANGU LUTETE et Juin 1982
Forestier du Bas-‐Fleuve, (Région du MABIALA MAKHETE
Bas-‐Zaïre)
12. Draft consolidé du programme Ministère National de Mars 2008
National Forêts et Conservation de l’Environnement
La nature
13. Etude de la biodiversité et Faunique MUENDO KABEMBA Octobre 2006
De la Reserve de Biosphère de LUKI
Rapport final
14. Stratégie nationale de conservation I.C.C.N Juillet 2008
Commentaire en RDC (2007-‐2011)
15. La production des briques cuites et ses Patrice PHAKU Août 2007
Conséquences sur le plan environnemental NIANGA
De la ville Urbano – rurale de Boma
(Analyse situationnelle)
16. Etudes d’impact socio – économique de Jean Marie MUANDA Août 2006
L’exploitation industrielle du bois dans et Vizol MBADU
La province du Bas-‐Congo
17. Document de référence sur l’agro-‐ Bruno Pérodeam et Février 2004
Foresterie Laurent NSENGA
18. Fiches d’enquêtes socio – économique F.A.O -‐
Sur les forêts des populations autochtones
Du Bas-‐Fleuve
19. Bref aperçu sur la consommation de DIBANDI PANZU Mars 2009
L’énergie combustible dans la ville
De Boma
20. Etat des lieux sur la problématique Vizol MBADU et Mai 2008
Forestier du Bas-‐Congo Léonie TSONI
21. Situation Environnemental de la Christophe MABIALA Mars 2009
Cité de MUANDA
22. Atlas du Zaïre Institut géographique -‐
Du Zaïre
23. Conférence Agricole Provinciale Gouvernorat du Août 1999
Du Bas-‐Congo Bas-‐Congo
24. Cartes géographique du Bas-‐Fleuve, Institut géographique -‐
Du Territoire de Tshela et de la du Congo
Ville de Boma
25. Opportunité d’investissement dans Gouvernorat du Juin 2008
Le Bas-‐Congo du Bas-‐Congo
26. Projet d’appui institutionnel BCCO(Kimpese) Mars 2009
multi -‐ sectoriel (PAIM)
27. Sociologie civisme Cl. Meeus 1994
28. Diagnostic participatif UNOPS /PNUD 2005 -‐ 2006
Du secteur de Lubuzi et
Du village Mbuku-‐kizu
29. Enquêtes sur taux de propagation UNOPS / PNUD Juin 2004
Du SIDA dans l’aire de l’antenne de
Boma
30. La Géologie du Bas-‐Congo Prof Benjamin LUKIDIA 2007
LUKOMBO
31. Situation de l’exploration et Ir . Anselme MBAKU 2007
Production des hydrocarbures NYIMI
Dans la région côtière du Congo
32. Les minerais du Bas-‐Congo Dr. Félix MVUEMBA juillet 2007
NTANDA
33. Carte économique de la région Institut géographique Sept. 1981
Du Bas-‐Zaïre et de la ville de du Zaïre
Kinshasa
34. Généralités sur la culture de manioc, NZITA PUATI Matthieu 2008.
Ses maladies et ses insectes nuisibles.