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GUIDE PRATIQUE N°4 Sur financement Production et conditionnement de la tomate (Lycopersicum esculentum) Janvier 2008

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GUIDE PRATIQUE N°4

Sur financement

Production et conditionnement de la tomate

(Lycopersicum esculentum)

Janvier 2008

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Guide pratique n°4

Avant-propos

Ce document met en évidence une partie de la livraison de l’IITA faite sur le Projet Food for Progress (FFP) 2004. Les interventions clés du projet étaient regroupées en quatre volets complémentaires à savoir: Production agricole, Nutrition maternelle et infantile, Activités génératrices de revenu-développement communautaire et Micro-crédit. Par le biais d’une sous-traitance avec CARE International Cameroun, l’exécution du volet Production agricole et autres activités connexes a été confiée à l’IITA.

Par ailleurs, les rapports thématiques renseignent sur les approches méthodologiques, les résultats obtenus et les tendances qui se dégagent de l’exécution du volet Production agricole et autres activités connexes du projet. Bien que des guides pratiques aient été développés comme supports matériels de terrain pour la vulgarisation entre paysans, ils ont aussi pu jouer le même rôle pour les agents des services décentralisés du Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER).

Chacun des rapports thématiques est organisé en sept parties principales comme convenu lors de la réunion technique tenue le 10 Octobre 2007 dans la salle de conférence de l’IITA à Nkolbisson. Leur canevas se présente comme suit :

- Introduction ; - Objectifs visés par la promotion de l’utilisation des technologies

agricoles ; - Approches et méthodologies utilisées ; - Résultats clés de la promotion des technologies agricoles ciblées ; - Conclusion et recommandations ; - Références et bibliographies ; - Annexes. Il en est de même des guides pratiques qui devront comporter sept sections principales à savoir : - Généralités sur la culture ciblée ; - Exigences agronomiques et biophysiques ; - Différentes variétés et leur rendement ; - Techniques culturales ; - Contraintes biotiques et abiotiques ; - Utilisations et transformation de la culture ciblée ; - Adresses utiles.

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Guide pratique n°4

Les personnes ressources suivantes ont contribué à la finalisation des rapports thématiques : 1. Rapport thématique sur le manioc Elias Nukenine de la Faculté des Sciences, Université de Ngaoundéré, Cameroun 2. Rapport thématique céréales à graines Michel Nkeng Ndoumbe et Maurice Gandebé de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD) à Nkolbisson et Wakwa, respectivement. 3. Rapport sur les filières porteuses Jacob Forgwe Teboh et Dorothy Kenyi Malaa de la Faculté d’Economie et de Gestion de l’Université de Dschang et IRAD Dschang, respectivement. 4. Rapport sur la gestion des sols Martin Yemefack de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), Nkolbisson. 5. Rapport sur la mécanisation Raphäel Ambassa-Kiki, consultant indépendant, précédemment en service à l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), Nkolbisson. 6. Rapport sur l’adoption et l’impact des technologies agricoles Johannes TABI, Julius Nkeh Lapbim et Dorothy K. Malaa de la Faculté d’Economie et de Gestion de l’Université de Dschang, consultant indépendant et IRAD Dschang, respectivement. 7. Rapport du suivi sanitaire des petits bétails Emmanuel Suh Niba et Lot A. Ebangi de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), Wakwa. François Damasse de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) de Nkolbisson a rédigé les guides pratiques et contribué à l’organisation de l’atelier de finalisation desdits guides tenu du 4 au 6 décembre 2007 au siège du projet à Meiganga. En plus de l’équipe de l’IITA, y ont également pris une part active le personnel de terrain du MINADER et des organisations partenaires de l’IITA à travers les sites du projet (Belel, Meiganga, Garoua-Boulaï et Betaré-Oya). Les participants à cet atelier en provenance des délégations d’Arrondissement du MINADER et des organisations partenaires étaient composés de :

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Guide pratique n°4

- Jacques Bayzina et Toug Guenwa, MINADER Belel - Patrice Nyadong et Salomon Donfack, MINADER Bétaré-Oya - Baba Betare, Martin Ngbondo et Sylvain Adamou, MINADER Garoua-

Boulaï - Gbeugba Toulale, Mefire Ahmadou et Pierre Haman, MINADER

Meiganga - Simon Thygard, Gandimba Bouba et Benjamin Moussa, PADI

Garoua-Boulaï - Moïse Oyono Mballa et Léopold Mbeng, CODAS Caritas, Bétaré-Oya Les rapports thématiques et les guides pratiques ont été édités par une équipe de rédacteurs scientifiques pour la vulgarisation de l’IRAD sous la supervision de Rose Ekindi Mbonga de l’IRAD, Nkolbisson. Quoique leurs noms n’aient pas été spécifiquement mentionnés, un grand nombre de personnes ressources, en particulier les animateurs locaux dans les sites du projet, ont contribué activement à la mise en œuvre du volet Production agricole et autres activités connexes, ainsi qu’à l’élaboration des rapports et des guides pratiques. En plus d’informer sur les contributions de l’IITA dans l’exécution du projet FFP 2004, nous espérons que ces rapports thématiques et guides pratiques vont contribuer à relever le défi de la promotion de l’utilisation des technologies agricoles comme instrument effectif de lutte contre la malnutrition et la pauvreté au Cameroun, et particulièrement dans les provinces de l’Est et de l’Adamaoua. Michael Boboh Vabi David Chikoye Socio-économiste, Chef d’équipe IITA Deputy Director Research for Development .

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Guide pratique n°4

1 Description botanique

La tomate (Lycopersicum esculentum) appartient à la famille des Solanacées. Elle est originaire de l’Amérique du Sud et est cultivée dans toutes les régions agroclimatiques du Cameroun. Sa graine est petite et poilue (300 graines au gramme). La plantule produit de 7 à 14 feuilles composées comportant des folioles. La tige, les jeunes feuilles et les fruits sont recouverts de poils. La fleur, à corolle jaune, contient un ovaire qui laisse deviner la forme du fruit. Elle est surmontée d’un style entouré par des étamines. La croissance de la tige peut être déterminée ou indéterminée. Au Cameroun, les zones de culture de la tomate sont les provinces de l’Ouest, du Centre, de l’Extrême-Nord et du Nord-Ouest.

2 Conditions écologiques

La tomate a besoin de la chaleur. Les températures favorisant les meilleurs rendements se situent entre 20 et 26 °C. A des températures plus élevées, le rendement est moindre et la coloration devient orange pâle. La plus belle coloration du fruit (rouge franc) est obtenue quand l’air ambiant se situe autour de 18 °C la nuit et 27° C le jour.

- la tomate a besoin d’une humidité relative de 75 % qui permet d’avoir des fruits de bon calibre, sans défaut de coloration.

- la tomate a besoin d’eau. Une déficience hydrique peut être la cause d’un déséquilibre physiologique entraînant la perte de nombreux fruits.

- enfin, la tomate a besoin d’un sol profond, meuble, bien aéré et bien drainé. La texture sableuse ou sablo-limoneuse est préférable. Le pH optimal se situe entre 6 et 7, mais la tomate tolère aussi les sols alcalins.

On évitera les sols trop acides, gorgés d’eau et ombragés. On évitera les sols lourds pour les variétés à croissance déterminée.

3 Matériel végétal

Le choix des variétés doit tenir compte des caractéristiques suivantes : - la précocité (65-75 j); tardive (75-80 j) ; - le port de la plante (indéterminé ou déterminé) ; - la forme du fruit (long en poire, long carré, rond) ;

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- la fermeté du fruit (moyenne, bonne, très bonne) et surtout la tolérance vis-à-vis de la sécheresse, des champignons, des bactéries et des nématodes.

Il doit également tenir compte de la destination de la production (marché). Les variétés à port déterminé présentent l’avantage d’être cultivées sans tuteur ; en dehors de la caracoli, toutes les autres variétés (Tableau 1) sont à croissance déterminée.

Tableau 1. Exemples de variétés adaptées aux conditions écologiques

Pour les hautes terres Pour les basses terres Rossol VFN Rossol VFN Mongal F1 Mongal F1 Bandera F1 Caracoli Bw (bacterial wilt) Roma VF Monita Lerica F1 Calinago Bw Tima Carioca Bw Rio Grande Rio Grande Roma VF

4 Techniques culturales

4.1 Conduite de la pépinière

Choisir le site près d’un point d’eau, sur un sol fertile, léger, bien drainé et riche en matière organique. Labourer le sol et confectionner une planche ou des casiers de semis (en saison sèche). On évitera les sols où on a cultivé d’autres Solanacées (pomme de terre, tabac, aubergine, etc.) sur une période d’au moins trois ans. Fumure de fond - Fumure organique : enfouir 4 kg/m2 de fumure organique (compost,

fiente de poulet, fumier de vache ou de porc, etc.) au moins une semaine avant le semis.

- Fumure minérale : enfouir 300 kg/ha d‘un engrais riche en potasse, par exemple : 12-14-19 + 5 MgO (engrais maraîcher), et arroser régulièrement, soit 36 kg d’azote(N)/ha - 42 kg de phosphore (P205)/ha - 57 kg de potasse (K20)/ha. La formule est : (36 N – 42 P2O5 – 57 K2O).

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Semis - Désinfecter le sol juste avant le semis, soit en enfouissant un

insecticide-nématicide comme le Carbofuran, connu sous le nom commercial de Furadan 10 G (5 g/m² = 1 cuillérée à café), soit avec de l’eau bouillante (l0 litres/m2), soit par solarisation, et un fongicide comme le Fosétyl AL (Aliette 1g /m²) contre la fonte des semis.

- Besoins en semences : 300-400 grammes pour repiquer un hectare, soit 3 à 4 grammes pour 100 m2.

- Semer dans de petits sillons de 1 cm de profondeur espacés de 15-20 cm, à raison d’une graine tous les centimètres et recouvrir d’une fine couche de terre, suivie d’un léger tassement du sol. La profondeur du semis est de 6 à 12 mm.

- Pailler la planche de semis avec des palmes ou de l’herbe sèche (enlever la paille dès les premières levées et confectionner l’ombrière).

- Durée de la germination : 4 à 6 jours - Faire des traitements chimiques réguliers par pulvérisation foliaire à la

levée, à partir du stade de deux feuilles ; appliquer (dans l’eau d’arrosage) des produits phytosanitaires (insecticides et fongicides).

Planche 1. Pépinière

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Guide pratique n°4

Entretien

- Eliminer les plants apparemment malades ; - Arroser régulièrement, en évitant tout excès d'eau ; - Lutter contre les rongeurs, en mettant des appâts empoisonnés à côté

de la pépinière ; - Traiter environ une fois par semaine avec des fongicides et des

insecticides afin d'éviter le développement des maladies et les dégâts des ravageurs ;

- Effectuer des binages réguliers pour aérer le sol et désherber ; - Réduire l’ombrage progressivement avant le repiquage.

4.2 Conduite de la parcelle (Plantation)

Choix du terrain - La parcelle ne doit pas avoir porté de tomate ou d'autres Solanacées

(aubergine, piment, tabac, etc.) sur une période d'au moins 3 ans ; - Eviter les sols avec des dalles caillouteuses ; - Eviter les sols infestés de nématodes ; - Eviter les terrains à forte pente et ceux exposés aux vents dominants Préparation du sol

La préparation du sol consiste à : - nettoyer le terrain et le labourer. - Epandre la fumure organique et les engrais de fond. La fumure doit

être localisée à une bande d'environ 20 à 30 cm de profondeur (voir paragraphe fertilisation).

- Désinfecter le sol avec des nématicides (ex : Carbofuran) ; un délai de 15 à 20 jours doit être respecté entre la désinfection et le repiquage.

- Confectionner les billons ou lignes de repiquage. Repiquage

Le repiquage s'effectue lorsque les plants ont 4 à 6 feuilles vraies, soit 3 à 4 semaines après le semis.

Avant le repiquage : - effectuer un arrosage, surtout si le sol est sablonneux. - Appliquer le Carbofuran dans les trous de plantation (ex Bastion

10 G : 1/2 cuillérée à café pour 10 plants).

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- juste avant le repiquage, désinfecter les plants en trempant les racines jusqu’au niveau du collet dans un fongicide.

Au cours du repiquage : - éliminer les plants malades et chétifs. - Repiquer les plants vigoureux . - Choisir des plants homogènes parmi les plus vigoureux . - Habiller les plants avant le repiquage en réduisant les racines et les

feuilles . - Eviter l'assoiffement des plants en arrosant juste après le repiquage . - Eviter les repiquages en période chaude.

Planche 2. Repiquage

Densité

En culture non palissée (la tige seule est conduite) : 80 cm entre les doubles rangs (espacés de 40 cm) et 40 cm sur le rang. La densité est de 40 000 plants/ha, soit 10 000 pieds pour ¼ d’hectare.

En culture palissée (on conduit par exemple deux branches) : 120 cm entre les rangs simples et 50 cm sur le rang double. La densité est de 17 000 plants/ha en rangs simples, avec un écartement de 120 cm entre les doubles rangs (espacés de 50 cm) et de 50 cm sur le rang simple. La densité est de 24 000 plants/ha en rangs doubles. Arroser copieusement au goulot pour sceller les plants en terre. Fertilisation

Pour un objectif de production de 40-50 t/ha et une densité de plantation de 30 000 plants/ha

Fumure organique de fond : 15-30 t/ha

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Enfouir 0,5-1kg de fumier de bovin bien décomposé par trou de plantation et arroser régulièrement.

Fumure minérale : sa formule est : 195 N -120 P2O5 -273 K2O

Par exemple, pour un plant de tomate, il faut apporter 30 g d’engrais maraîcher (12-14-19+5MgO), 15 g de nitrate de potassium et 7 g de nitrate de calcium à fractionner de la manière suivante :

- fumure de fond : 30 g/plant d’engrais maraîcher (12-14-19), soit deux cuillérées à café bien pleines. Pour des besoins de commodité, l’engrais de fond est apporté en même temps que la fumure organique ainsi qu’un nématicide au moins une semaine avant le semis. Arroser régulièrement ce mélange ;

- Fumure de couverture : o à l’induction florale, 7 g/plant de nitrate de calcium (une

cuillérée à café pleine). o à la nouaison, 15 g/plant de nitrate de potassium (deux

cuillérées à café pleines).

En fonction de la disponibilité des engrais sur le marché, le producteur/ vulgarisateur devra faire des combinaisons de manière à se rapprocher de la formule de fertilisation recommandée plus haut, tout en évitant autant que faire se peut, des formulations contenant du chlore.Le potassium représente le principal constituant minéral du fruit, de ce fait, il constitue l'élément majeur dans un plan de fumure de la tomate . Autres formes d'apport

En fumure de fond, l'azote peut être apporté sous forme de sulfate d'ammoniaque (21 %). Afin d'éviter toute croissance luxuriante permettant le développement des maladies; la même source d'azote peut être utilisée en début de cycle (1 à 2 mois). Le DAP (phosphate d’ammoniaque) (18 % N-46 P) est la principale source d’engrais utilisée pour les besoins en phosphore. Dans les sols légers ou de type calci-magnésique, des cas de carences peuvent être observés. A cet effet, des apports d'oligo-éléments (Fe, Mn, Mo, Cu, Zn) doivent être effectués soit en fertilisation, soit en application foliaire.

5 Irrigation

La tomate est une plante assez sensible à la fois au déficit hydrique et à l'excès d'eau. Un déficit hydrique, même de courte durée, peut réduire sérieusement la production. De même, un excès d'eau, notamment aux stades de faible consommation peut provoquer l'asphyxie des racines et le dépérissement total des plants. Les stades où les besoins en eau sont critiques se situent entre la floraison, la nouaison et le grossissement des

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fruits. En effet, un stress hydrique au stade de la floraison provoque une coulure des fleurs et une mauvaise nouaison.

Il est recommandé d'assurer une bonne alimentation en eau durant tout le cycle de la culture. Un stress hydrique qui précède ou suit une irrigation normale entraîne des éclatements de fruits qui par la suite prédisposent aux attaques des maladies et ravageurs.

Eviter les excès d'humidité notamment la présence d'eau libre dans la parcelle.

Arroser de préférence le matin ou le soir avant le coucher du soleil, afin que le feuillage puisse sécher rapidement.

Remarque: La fréquence d'arrosage est fonction de l'état hydrique de chaque situation pédoclimatique, de même que la dose.

6 Entretien en cours de culture

Remplacer systématiquement les manquants dans les deux semaines qui suivent le repiquage.

Biner régulièrement autour des plants.

Tailler (en culture palissée sur la variété indéterminée). Taille à une branche, éliminer systématiquement tous les bourgeons ou gourmands partant de l'aisselle des feuilles.

Taille à deux branches, conserver un gourmand partant de la base et éliminer tous les autres bourgeons.

Tuteurage (convient à la culture de saison des pluies)

Tuteurer à 50 cm du sol avec des piquets, ou du fil de fer, car tous les systèmes sont bons pour éviter que le feuillage ou les fruits ne touchent le sol.

Autres soins :

- Désherber régulièrement le champ et les alentours.

- Faire des rondes sanitaires suivies d'un brûlage des parties atteintes hors de la parcelle.

- Débarrasser le champ de tous les débris en fin de culture

- Autres travaux d'entretien

Palissage : Il concerne toutes les variétés à croissance indéterminée qui nécessitent un tuteur pour que la tige demeure verticale. Une ficelle doit être fixée au piquet au niveau de chaque plante. La ficelle est accrochée sur la 1ère ou la 2ème feuille basale de la plante d'une façon lâche afin de

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Guide pratique n°4

ne pas engendrer de dégâts (blessures ou coupures). Lors du 2ème passage, on enroule manuellement la plante autour de la ficelle à un tour complet entre 2 feuilles et ainsi de suite jusqu'à la fin du cycle. Si on applique la technique de couchage, il faut veiller à palisser de telle sorte que les fruits ne touchent pas le sol.

Planche 3. Palissage en lignes simples jumelées.

Planche 4. Palissage à deux branches

Effeuillage : L'opération consiste à enlever toutes les feuilles âgées, jaunâtres ou apparemment malades sur toute la hauteur de la tige. Le degré d'effeuillage dépend de la variété. Les variétés à forte densité de feuillage doivent être effeuillées plus que celles à faible densité de feuillage. Toutefois, un effeuillage très sévère peut réduire le rendement et la qualité des fruits. Le premier effeuillage doit être fait 40 à 60 jours après plantation puis l'opération se répète chaque fois qu'il est nécessaire.

Ebourgeonnage : La tomate est conduite en une seule branche. Il faut supprimer tous les bourgeons axillaires à un stade précoce. Un ébourgeonnage tardif peut engendrer un affaiblissement des plants. Il faut procéder à un badigeonnage (avec un fongicide) de la tige au niveau des bourgeons enlevés car les blessures des tiges peuvent éventuellement constituer une porte d'entrée aux maladies.

Ecimage : il concerne les variétés de tomate à croissance indéterminée. Afin d'arrêter la plante à un niveau de croissance déterminé et limiter le nombre de bouquets floraux, un écimage est nécessaire. L'opération consiste à pincer la tige principale au niveau désiré. Elle doit se faire 2 à 3 feuilles après le dernier bouquet afin de permettre un grossissement normal des fruits des bouquets supérieurs.

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Planche 5. Ebourgeonnage et écimage

7 Récolte et post-récolte

7.1 Récolte et conservation

Durée du cycle : 110 à 160 jours dont 20 à 30 jours dans la pépinière. La récolte est manuelle et échelonnée sur plusieurs semaines. Le stade de récolte est fortement tributaire de la variété, des conditions climatiques, de la destination et des moyens de transport. La récolte doit se faire en temps sec, mais en dehors des heures les plus chaudes. Le stade de maturité de cueillette sera choisi en fonction des délais de livraison sur les marchés. Moins il est mûr, mieux il supporte le transport. Le stade de maturité doit être postérieur au stade « étoile blanche » pour garantir une maturation. Mais d’autre part, un fruit cueilli rouge se conserve très peu de temps et voyage très mal. Le stade optimal est le fruit tournant (commençant à rougir), qui sera mûr après une semaine. Eviter de trop remplir les caisses en rangeant les fruits afin d'éviter les frottements et les écrasements. Eviter l'exposition de la production au soleil. Réduire au maximum le délai entre la récolte et la livraison.

7.2 Conditionnement

Calibrage Le calibrage de la tomate est déterminé par le diamètre maximum de la section équatoriale du fruit. Séparer les gros fruits des petits tout en éliminant les fruits malades ou abîmés

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Emballage Les tomates doivent être conditionnées et emballées de façon à assurer une protection convenable du produit. Chaque cageot doit porter le nom de la variété.

8 Ravageurs, maladies et protection phytosanitaires

8.1 Maladies et ravageurs

Malgré l'utilisation de variétés hybrides, résistantes aux nématodes et aux maladies vasculaires (fusariose et verticilliose), la tomate demeure sujette aux attaques d'autres maladies et ravageurs occasionnant parfois des dégâts très importants.

Tableau 2. Les principaux ravageurs

Ravageurs Dégats Moyens de lutte

Nématodes

Gales sur les racines Arrêt de la végétaion

Rotations culturales Nématicides : le Carbofuran Eau bouillante : 10 litres/m² en pépinière

Pucerons : Vecteur de maladies virales

Enroulement des jeunes feuilles

Callidim 400, Cypercal 50, Decis

Aleurodes : Vecteurs des viroses

Rabougrissement des plants Enroulement des jeunes feuilles

Callidim 400, Cypercal 50, Decis,

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Ravageurs Dégats Moyens de lutte

Acariens. Vecteurs de l’acariose

bronzée

Brunissement et dessèchement des feuilles

Les acaricides: produits soufrés, binapacryl, le tétradifon

Les chenilles

Destruction du feuillage

Cypercal 50 Systoate 40

Les punaises

Piqûre sur les feuilles

Cypercal 50 Systoate 40

Thrips : Insectes piqueurs suceurs

Ponte dans les feuilles)

Callidim 400, Cypercal 50, Decis,

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Tableau 3. Les principales maladies en pépinière

Maladies Symptômes ou dégâts Méthodes de lutte, Matières actives et exemples de produits de traitements

Pythium sp Pourriture noire de la tige Eau 10l d’eau bouillante /m²

Sclerothium rolfsii Sur les tiges et feuilles Pourriture des racines Manebe Plantineb

Alternariose Alternaria solani

Tache nécrotiques, halo jaune

Manèbe Mancozèbe

Plantineb Ivory 80 Dithane M-80

Fusariose (Fusarium oxysporium)

Attaque la tomate quand la température su sol dépasse 28°C

PelT 44

Septoriose Septoria lycopersici

Petites taches foliaires à la face inférieure des feuilles

Pelt 44

Mildiou Phytophthora infestans

Présence d’un duvet à la face inférieure des feuillesTaches foliaires brun sombre

Manèbe Chlorothalonil +Cabendazim

Eviter les eaux d’irrigation porteuses de germes Pulvérisations cupriques Utilisation de fongicides classiques de contact: Manèbe, Mancozèbe Les fongicides systémiques: Métalxyl, Foséthyl-al

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Maladies Symptômes ou dégâts Méthodes de lutte, Matières actives et exemples de produits de traitements

Plantineb, Banko Plus Moisissure grise de la tomate

Sur feuille et tige: Apparition des taches brunâtres accompagnées d'un duvet grisâtre Sur fruit, on observe une pourriture molle grise

Alterner les produits de la famille benzimidazoles et les dicarboximides Manèbe

Eviter les excès d'eau, et d'azote Plantineb

Oidium externe

Apparition de taches jaunes sur la face supérieure des feuilles, et d'un duvet blanc sur la face inférieure

Traitements chimiques

supprimer les feuilles basales attaquées Utilisation du soufre, des benzimidazoles

Pseudomonas solanacearum (syn : Rastonia solanacearum)

bactérie qui pénètre dans la plante par le système radiculaire et provoque le flétrissement puis la mort

Utilisation des variétés résistantes, rotations culturales, eau bouillante injection à 100 °C cuivre + zinèbe

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Guide pratique n°4

8.2 Désordres physiologiques

Nécrose apicale Sur le fruit, on observe une tache brunâtre qui se nécrose par la suite et provoque son dessèchement. Le fruit est alors sujet aux attaques des champignons. Les 2 ou 3 premiers bouquets sont les plus touchés par cette anomalie Lutte : apport d'engrais azoté à base de nitrate et de calcium, irrigation régulière, ébourgeonnage et effeuillage à temps, traitement chimique avec le nitrate de chaux ou le chlorure de calcium. Tomate creuse Le fruit prend une forme triangulaire ou cordiforme. les loges sont vides, présentant parfois peu de graines. la chair est moins épaisse. Lutte : fertilisation potassique fractionnée, éviter l'apport excessif d'azote et de phosphore, Irrigation régulière. Eclatement au cours du grossissement du fruit On observe des gerçures au niveau du collet qui peuvent évoluer si les conditions deviennent favorables, en éclatement circulaire ou radial. Lutte : Irrigation régulière, aération judicieuse des abris, fertilisation rationnelle, utilisation de variétés tolérantes. Lutte intégrée contre les maladies et ravageurs de la tomate Dans le but de préserver l'environnement et protéger le consommateur des effets néfastes d'une utilisation abusive de pesticides, afin de respecter les normes de tolérance des résidus dans les pays destinataires et de faire intégrer notre agriculture dans le marché international, le recours à la lutte intégrée dans les différentes stratégies de protection phytosanitaire s'avère indispensable. Elle consiste en l'utilisation de tous les moyens aussi bien culturaux, biologiques que chimiques (en cas de nécessité) pour une meilleure optimisation de la lutte contre les maladies.

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