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UNIVERSITÉ MOHAMMED V AGDAL FACULTÉ DES SCIENCES Rabat N° dordre 2628 THÈSE DE DOCTORAT Présentée par El habib EL AZZOUZI Discipline : Chimie Spécialité : Chimie Physique Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides dans l’environnement : Cas de l’Imazéthapyr Soutenue le 06 Avril 2013 Devant le jury Président : Mohamed HAMAD : PES à la Faculté des Sciences de Rabat Examinateurs : Souad EL HAJJAJI: PES à la Faculté des Sciences de Rabat Mohamed FEKHAOUI : PES à l’Institut Scientifique de Rabat Rachid EL JAOUDI : PES à la Faculté de médecine de Rabat Abdallah ZRINEH : PES à la Faculté des Sciences de Rabat Abderrahim EL HOURCH: PES à la Faculté des Sciences de Rabat Mohammed EL AZZOUZI : PES à la Faculté des Sciences de Rabat Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma

Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

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Page 1: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL

FACULTÉ DES SCIENCES Rabat

N° d’ordre 2628

THÈSE DE DOCTORAT

Présentée par

El habib EL AZZOUZI

Discipline : Chimie

Spécialité : Chimie Physique

Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides dans

l’environnement : Cas de l’Imazéthapyr

Soutenue le 06 Avril 2013

Devant le jury

Président :

Mohamed HAMAD : PES à la Faculté des Sciences de Rabat

Examinateurs :

Souad EL HAJJAJI: PES à la Faculté des Sciences de Rabat

Mohamed FEKHAOUI : PES à l’Institut Scientifique de Rabat

Rachid EL JAOUDI : PES à la Faculté de médecine de Rabat

Abdallah ZRINEH : PES à la Faculté des Sciences de Rabat

Abderrahim EL HOURCH: PES à la Faculté des Sciences de Rabat

Mohammed EL AZZOUZI : PES à la Faculté des Sciences de Rabat

Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc

Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma

Page 2: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

1

AVANT PROPOS

Cette thèse a été réalisée au sein du Laboratoire de Chimie de Valorisation des Ressources

Naturelles et Protection de l'Environnement de l’Université Mohammed V-Agdal, Faculté des

Sciences de Rabat. Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur le

Professeur Mohamed El AZZOUZI pour la confiance qu’il m’a témoigné en m’accueillant au sein

de son laboratoire. Je voudrais également le remercier pour avoir dirigé et encadré ce travail et

aussi pour avoir pris le temps de relire ce mémoire.

Je tiens à exprimer ma gratitude à M. Mohamed HAMMAD Professeur à la Faculté

des Sciences de Rabat pour l’honneur qu’il me fait en acceptant de présider le jury de ma thèse

malgré ses nombreuses responsabilités.

Mes remerciements vont également à M. Mohamed FEKHAOUI, professeur à l’Institut

scientifique et Mme. Souad EL HAJJAJI, professeur à la Faculté des Sciences de Rabat, de

l’honneur qu’ils me font en acceptant d’être rapporteur de ma thèse malgré leur planning très

chargé.

Je remercie infiniment M. Abdelah ZRINEH professeur à la Faculté des Sciences de Rabat,

d’avoir accepté de juger mon modeste travail malgré ses nombreuses occupations.

Je remercie vivement M. Abderrahim EL HOURCH professeur à la Faculté des Sciences

de Rabat, de l’honneur qu’il me fait en acceptant de juger mon travail de thèse.

Je remercie également M. Rachid EL JAOUDI professeur à la Faculté de Médecine de Rabat

de l’honneur qu’il me fait en acceptant de siéger dans le jury de ma thèse et de juger mon humble

travail, malgré son calendrier très serré.

Page 3: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

2

DEDICACE

A Mes Très Chers Parents

Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’immense amour que je vous porte, ni la

profonde gratitude que je vous témoigne pour tous les efforts et les sacrifices que vous n’avez

jamais cessé de consentir pour mon instruction et mon bien-être.

C’est à travers vos encouragements que j’ai opté pour cette noble profession, et c’est à travers vos

critiques que je me suis réalisée.

J’espère avoir répondu aux espoirs que vous avez fondés en moi.

Je vous rends hommage par ce modeste travail en guise de ma reconnaissance éternelle et de mon

infini amour.

Vous résumez si bien le mot parents qu’il serait superflu d’y ajouter quelque chose.

Que Dieu tout puissant vous garde et vous procure santé, bonheur et longue vie pour que vous

demeuriez le flambeau illuminant le chemin de vos enfants.

A mes chères sœurs Fatna ;souad ;khadija et Maryam qui m’ont toujours

soutenu.

A mes chères petites nièces : Fadoua et Ikrame et neveux, Yahya , Youssef

,Asia et Said

Cette thèse est dédiée aussi à toutes celles et ceux qui ont choisi de se consacrer, en sciences

humaines, aux nouvelles méthodes liées à l'informatique. Une petite minorité d'entre eux a

Page 4: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

3

brillamment réussi leur carrière et je suis fier d'avoir des membres de cette "caste" dans mon jury de

thèse.

Ma pensée va particulièrement à ceux qui n'ont pas complètement abandonné leur carrière

académique et qui font de leur mieux pour trouver de temps en temps quelques jours pour travailler

à leur thèse.

Je dédie ce modeste travail aussi à tous les membres de l’Association des Jeunes Chercheurs de la

Faculté des Sciences de Rabat Agdal.

Page 5: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

4

SOMMAIRE

AVANT PROPOS ................................................................................................................... 1

DEDICACE ........................................................................................................................... 2

SOMMAIRE ......................................................................................................................... 4

Liste des figures .................................................................................................................. 5

Liste des tableaux ............................................................................................................... 6

Liste des acronymes et abréviations ................................................................................... 7

PARTIE I

Etude SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 8

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PESTICIDES .................................................... 13

1. Introduction ........................................................................................................................ 13

2. Définition d’un pesticide ................................................................................................. 15

3. Rôle des pesticides .......................................................................................................... 15

4. Classification des pesticides ......................................................................................... 16

2.1. Premier système de classification ....................................................................... 16

2.1.1. Les herbicides.................................................................................................... 16

2.1.1.1. La classification des herbicides .............................................................. 17

2.1.1.2. Le devenir des herbicides dans le milieu ............................................. 18

2.1.2. Les fongicides.................................................................................................... 18

2.1.3. Les insecticides ................................................................................................. 19

2.2. Deuxième système de classification ................................................................... 19

2.2.1. Mode d’action des pesticides ........................................................................ 20

2.2.2. Toxicité des pesticides .................................................................................... 20

3. Dégradation des pesticides ........................................................................................... 22

3.1. Dégradation abiotique ............................................................................................. 23

3.2. Biodégradation .......................................................................................................... 24

3.3. Persistance ................................................................................................................. 24

3.4. Produits de dégradation.......................................................................................... 25

3.5. Elimination physique des pesticides ................................................................... 25

3.5.1. Adsorption .......................................................................................................... 25

3.5.2. Volatilisation ....................................................................................................... 26

4. Commercialisation des pesticides ............................................................................... 27

CHAPITRE II : PRESENTATION DES HERBICIDES IMIDAZOLINONES ........................ 28

1. Introduction ........................................................................................................................ 28

2. Synthèse des imidazolinones ........................................................................................ 29

3. Mode d’action des imidazolinones ............................................................................... 30

4. Utilisation des imidazolinones : cas de l’imazéthayr .............................................. 31

CHAPITRE III : LES CONSTITUANTS DU SOL ............................................................... 32

1. Définition ............................................................................................................................. 32

Page 6: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

5

2. Composantes du sol ........................................................................................................ 32

2.1. Fraction minérale ...................................................................................................... 32

2.1.1. Les argiles ........................................................................................................... 33

2.1.2. Les oxydes et hydroxydes ............................................................................. 34

2.2. Fraction organique ................................................................................................... 35

2.2.1. Les substances humiques.............................................................................. 35

2.2.1.1. Classification des substances humiques ............................................. 36

2.2.1.2. Structure et compositions des substances humiques ..................... 36

2.2.1.3. Substances humiques et les sols ........................................................... 37

PARTIE II

PARTIE EXPERIMENTALE

CHAPITRE I : EXTRACTION ET CARACTERISATION DES ACIDES HUMIQUES ........ 39

1. Introduction ........................................................................................................................ 39

2. Matériels et méthodes ..................................................................................................... 39

2.1. Méthodes de caractérisation des substances humiques .............................. 39

2.1.1. Préparation des échantillons ......................................................................... 40

2.1.1.1. La dialyse ....................................................................................................... 40

2.1.1.2. La lyophilisation ........................................................................................... 40

2.3. Procédures d'extraction et de purification......................................................... 42

2.3.1. Décarbonatation ................................................................................................ 42

2.3.2. Extraction ............................................................................................................ 42

2.3.3. Purification.......................................................................................................... 43

2.3.4. Dialyse des acides humiques ........................................................................ 45

2.3.5. Lyophilisation .................................................................................................... 45

2.4. Caractérisation des acides humiques ................................................................. 45

2.4.1. Analyse élémentaire ......................................................................................... 45

2.4.2. Dosage des groupements fonctionnels ................................................ 45

2.4.2.1. Acidité totale ................................................................................................. 46

2.4.2.2. Acidité carboxylique ................................................................................... 46

2.4.2.3. Acidité phénolique ...................................................................................... 47

2.5. Caractérisation par spectroscopie I.R ................................................................. 47

3. Conclusion .................................................................................................................. 49

CHAPITRE II : L'ADSORPTION DE L'HERBICIDE IMAZETHAPYR SUR L'ARGILE MONTMORILLONITE EN PRESENCE DU CUIVRE ET LES ACIDES HUMIQUES ....... 50

1. Introduction ........................................................................................................................ 50

2. Partie expérimentale ........................................................................................................ 52

2.1. Absorbants ................................................................................................................. 52

2.1.1. Préparation des complexes Cu-montmorillonite...................................... 52

2.1.2. Préparation des complexes M-AH-Cu ......................................................... 52

2.2. Adsorption de l’imazéthapyr .................................................................................. 53

2.3. Analyse ........................................................................................................................ 53

3. Résultats et discussion ................................................................................................... 54

3.1. Etude cinétique .......................................................................................................... 54

3.2. Effet du pH sur l'adsorption de l'imazéthapyr ................................................... 55

3.3. Isothermes .................................................................................................................. 58

4. Conclusion .......................................................................................................................... 61

Page 7: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

6

CHAPITRE III : PHOTODEGRADATION DE L’HERBICIDE IMAZETHAPYR EN ABSENCE ET EN PRESENCE DES ACIDES HUMIQUES DES SOLS ........................... 69

A. DEGRADATION PHOTOCHIMIQUES DE L’IMAZETHAPYR EN ABSENCE DES ACIDES HUMIQUES ......................................................................................................... 70

1. Caractéristiques spectrales de l’imazéthapyr ........................................................... 71

1.2. Détermination des pka ............................................................................................. 72

2. Photodégradation directe de l’imazéthapyr ............................................................... 73

2.1. Etude cinétique .......................................................................................................... 74

2.2. Influence des conditions opératoires .................................................................. 75

2.2.1. Influence du pH sur la photodégradation de l’imazéthapyr .................. 70

2.2.1.1. Variation de la constante de vitesse (k) en fonction du pH ............. 70

2.2.1.2. Détermination des efficacités quantiques à différents pH ............... 72

2.2.2. Effet de l’oxygène sur la photodégradation de l’imazéthapyr .............. 73

2.2.2.1. Irradiation dans un réacteur en pyrex .................................................... 73

2.2.2.2. Irradiation dans un réacteur en quartz .................................................. 75

3. Influence de la longueur d’onde sur la dégradation photochimique de l’imazethapyr .............................................................................................................................. 77

3.1. Effet de la longueur d’onde d’excitation ............................................................. 77

3.2. Effet de la concentration initiale ........................................................................... 78

4. Photoproduits de l’imazéthapyr .................................................................................... 78

5. Conclusion .......................................................................................................................... 80

B. PHOTODEGRADATION DE L’IMAZETHAPYR EN PRESENCE DES ACIDES HUMIQUES DES SOLS .................................................................................................... 81

1. Introduction ........................................................................................................................ 81

2. Caractéristiques physico — chimiques des acides humiques (ah) .................... 81

2.1. Acide humique commercial (aldrich) ................................................................... 82

2.2. Acides humiques naturels ...................................................................................... 82

2.2.1. Caractéristiques pédologique ....................................................................... 82

2.2.2. Caractérisations physico-chimiques ........................................................... 82

3. Caractéristiques spectrales de l’imazéthapyr en présence des acides humiques ..................................................................................................................................... 82

4. Photodégradation de l’imazéthapyr en présence de l’acide humique ............... 83

4.1. Photolyse de l’imazéthapyr en présence de l’acide humique à λ< 340 nm et λ> 290 nm ........................................................................................................................... 83

4.2. Photolyse de l’Imazéthapyr à différentes concentrations en acides humiques aux irradiations λ > 290 nm ............................................................................ 84

CONCLUSION GENERALE .............................................................................................. 86

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 89

Annexe 1 .......................................................................................................................... 95

Annexe 2 ........................................................................................................................ 103

Page 8: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

7

Liste des acronymes et abréviations

FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations

PNUD : Projet des Nations unies pour le développement

OMS : Organisation mondiale de la santé

CAPM: Centre anti poison du Maroc

DDT: dichlorodiphenyltrichloroethane

IUPAC: International Union of Pure and Applied Chemistry

AMIPHY: Groupement national d'importateurs, formulateurs et distributeurs de produits de protection

des plantes au Maroc.

LGC : Laboratoire de génie chimique

O.R.S.T.0.M : Office de la recherche scientifique et technique outre-mer

SH : substances humiques

Page 9: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

8

INTRODUCTION GENERALE

Nul doute de l’intérêt dont revêt l’utilisation des pesticides dans les domaines

agricoles et sanitaires. Avec les six milliards et quelques centaines de millions d’habitants

actuellement dans le monde, le recours à une agriculture véritablement “clean “ pour les

nourrir tous serait une utopie. L’utilisation des pesticides est donc un mal nécessaire dont on

ne peut s’en débarrasser. L’enjeu capital serait en conséquence, de les utiliser avec un

impact sur l’environnement ramené au strict minimum.

L’utilisation des pesticides à travers le monde et au Maroc a connu une nette

évolution, sans pour autant tenir compte, comme il se doit, de leurs impacts sur la santé et

sur l’environnement. Certains de ces produits se caractérisent par leurs spectres de toxicité

très étendus, leur bioaccumulation et leur persistance dans les différents milieux naturels et

les chaînes alimentaires.

En effet, plusieurs études ont montré l’existence des pesticides sous leur forme

initiale ou sous forme de résidus dans différents compartiments de l’environnement (eaux de

surface, eaux souterraines, sols, etc) ainsi que dans les produits agricoles. Il va de pair que

la contamination de l’environnement par les pesticides expose tout un chacun à des

niveaux variables de ces produits qui peuvent avoir des impacts négatifs sur la santé et le

bien-être des populations.

Depuis les années 40, les premiers pesticides sont apparus sur le marché, avec

des résultats très positifs quant à l’augmentation des rendements agricoles permettant le

contrôle efficace des microorganismes nuisibles pour les cultures. Vingt ans plus tard, les

premières accusations d’atteinte à la santé et à l’environnement se firent entendre.

A ce propos, le rapport des Nations Unies publié en 2004 par le FAO, PNUD et par

L’OMS signale que le nombre d’intoxication par les pesticides est estimé de 1 à 5 millions

de cas chaque année. Par ailleurs, on compte environ 220.000 décès dus aux pesticides

par an dans le monde. Si les pays en développement n’utilisent que 25% des

pesticides produits dans le monde, 99% des intoxications dues à ces produits

phytosanitaires se sont produites dans ces pays et particulièrement en zone rurale, le

plus souvent dues à la mauvaise manipulation des produits (dosage, stockage).

Page 10: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

9

A cet effet, la direction européenne (EU directive 98/83/EC) limite le taux de

consommation de ces produits dans les eaux potables à 0,1 μg/L et à 0,5 μg/L pour tous

les pesticides.

Des études récentes sur la qualité des eaux consommables révèlent des niveaux

de contamination très inquiétants. En outre, l’utilisation massive des pesticides durant les

dernières décennies a provoqué de graves déséquilibres au niveau des milieux naturels.

De nombreux résidus et métabolites de ces produits phytosanitaires se retrouvent dans la

plupart des compartiments de l’environnement.

De nombreux pesticides ont été interdits ces dernières années en raison de leur

persistance dans l’environnement. D’autres, qui sont encore utilisés, sont en grande partie

des composés organiques susceptibles d’interagir et de se lier aux cations métalliques

également présents dans les sols. Le rôle joué par ces cations n’est pas à négliger. En

effet, cela peut induire la formation de complexes stables qui modifient alors les propriétés

du pesticide et sa mobilité. L’évaluation de la capacité des pesticides à former des

complexes avec les métaux et la possibilité que cette complexation influence l’adsorption

des uns ou des autres, apparaît donc essentiel.

Les pesticides en général et les herbicides en particulier, sont considérés comme

des micropolluants dangereux même à l’état de traces. L’adsorption et la

photodégradation sont parmi les principales voies de leur dissipation dans

l’environnement. Des recherches bibliographiques ont prouvé que la toxicité de

l’imazéthapyr (herbicide utilisé pour le désherbage de voies ferrées et pour la protection

de certaines cultures), est relativement faible et son adsorption par les sols est

généralement faible mais une partie de ce produit peut rester dans le sol. Malgré cela,

cet herbicide est susceptible de polluer les eaux.

Page 11: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

10

Ce mémoire s’articule autour de deux grandes parties :

La première est une étude bibliographique scindée en 3 chapitres :

Chapitre I

Le premier chapitre dresse un état de l’art sur les pesticides, leurs différents systèmes de

classification. Ensuite, le processus de dégradation des pesticides a été discuté, avant de

faire un aperçu sur leur commercialisation.

Chapitre II

Le deuxième chapitre expose les grands traits caractérisant les herbicides imidazolinones,

en abordant succinctement leurs modes de synthèses et d’actions. La fin de ce chapitre

portera sur l’utilisation des herbicides imidazolinones en abordant en détail le cas de

l’herbicide imazethapyr.

Chapitre III

Ce chapitre est axé sur la caractérisation minéralogique du sol. Nous nous sommes

intéressés dans un premier temps à la fraction minérale, où nous avons évoqués la partie

argileuse, la partie des oxydes et des hydroxydes avant de finir avec celle métallique.

Ensuite, la fraction organique du sol a été décrite, en mettant l’accent sur les substances

humiques, leur classification, leur composition, et leur comportement dans le sol.

Dans la deuxième partie, nous abordons l’aspect expérimental sous 3 chapitres :

Chapitre I

L'importance de l'étude de la matière organique dans les sols méditerranéens a été

soulignée dans ce chapitre. Nous avons ensuite décrit les méthodes de caractérisation

des substances humiques qui se sont avérées nombreuses et variées. L’étude des SH

menée dans ce chapitre comprend plusieurs étapes déterminant la composition, la

structure et les propriétés des échantillons sélectionnés. Les techniques d’analyses

Page 12: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

11

utilisées pour caractériser les différents produits ont été réalisées en suivant les aspects

physico-chimiques, structuraux et moléculaires des SH.

Chapitre II

Ce chapitre est consacré à l’étude de l'adsorption de l'herbicide imazéthapyr sur l'argile

montmorillonite en présence du cuivre et les acides humiques en s’intéressant a l’étude

des isothermes d'adsorption pour chaque adsorbant.

Chapitre III

Ce chapitre consiste à présenter les résultats sur La dégradation photochimique de

l’imazéthapyr en présence et en absence des acides humiques

Enfin, une conclusion générale qui synthétise les principaux résultats de ce travail.

Page 13: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

12

PARTIE I

ETUDE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Page 14: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

13

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PESTICIDES

1. Introduction

L’utilisation des pesticides remonte à des temps anciens puisque déjà dans l’Antiquité.

Pline l’Ancien (77 après J.-C.) décrit le combat contre des organismes présents sur les

vignes à l’aide d’oxyde d’arsenic sous forme d’As2O3.

Durant le 19ème siècle, l’utilisation de composés organiques et de composés soufrés,

comme les polysulfures de calcium sont cités. Avant même 1900, des pesticides

organiques étaient synthétisés et certains sont même encore utilisés aujourd’hui comme le

4,6-dinitro-o-crésol (1882) (Bliefert et Perraud, 2001). A l’heure actuelle, la France est le

3ème consommateur mondial de pesticides (à plus de 90% pour l’agriculture) et le 1er

utilisateur en Europe en volume total (34% des consommations de l’Europe). Trois pays,

la France, l’Italie et l’Espagne, représentent à eux seuls près des deux tiers des

utilisations.

Les pesticides contiennent des ingrédients « actifs », qui s’attaquent aux

organismes visés, et des adjuvants, c’est-à-dire des additifs chimiques qui agiront en

qualité de solvants, diluants ou émulsifiants. Les bilans sur la contamination des eaux par

les pesticides ont montré leur présence excessive dans les eaux, principalement les eaux

de surface. Ces quantités trop élevées sont susceptibles de perturber le milieu aquatique

ou de dépasser les seuils admissibles pour la production d’eau potable (Irace-Guigand et

al., 2004 ; Zhang et al., 2004).

C’est pourquoi, actuellement, de nombreux travaux de recherche portent sur l’étude

du devenir des pesticides dans les eaux et les sols (Worrall et al. 1997 ; Benoit et al.

1999), ou sur les moyens de diminuer ces contaminations, ainsi que sur la biodégradation

de ces composés (Cullington et al. 1999 ; Fogg, 2003).

Pour garantir une sécurité alimentaire dans de nombreux pays, les pesticides

jouent un rôle fondamental dans la protection des cultures.

Page 15: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

14

Par ailleurs, ces produits phytosanitaires jouent aujourd’hui un rôle très

important dans l’agro-business. Par exemple l’Inde qui est le deuxième producteur

mondial de légumes après la Chine (3) avec 5,12 millions d’hectares cultivés, produit en

moyenne 81 millions de tonnes de légumes à l’aide de produits phytosanitaires.

Cependant, les agriculteurs sont aujourd’hui le groupe le plus exposé aux

risques de contact avec les pesticides. Ces derniers peuvent pénétrer dans le corps

humain par plusieurs voies : Orale, respiratoire, cutanée et muqueuse. En plus de

l’exposition directe, les sources de contact peuvent être indirectes à savoir : Les aliments,

l’eau et l’atmosphère. Si les pesticides sont d’abord apparus bénéfiques, leurs effets

secondaires nocifs ont été rapidement mis en évidence. Leur toxicité, liée à leur structure

moléculaire, ne se limite pas en effet aux seules espèces que l’on souhaite éliminer. Ils

sont notamment toxiques pour l’homme.

Estimer les effets sur les écosystèmes d’une pollution liée aux pesticides s’avère

difficile, car il existe un millier de famille de pesticides, soit des dizaines de milliers de

pesticides. Ils sont en outre utilisés en faible doses et leurs comportements sont très

divers. Leur impact dépend à la fois de leur mode d’action, de leur persistance dans le

temps et de leurs sous-produits de dégradation lesquels sont parfois plus toxiques et se

dégradent moins vite que le composé initial (Irace-Guigand et al. 2004; Pesce et al. 2008;

Mazet et al. 2005; Claver et al., 2006).

Les normes marocaines et françaises en vigueur, concernant le taux des pesticides

dans les eaux, sont conformes à la directive européenne (n° 98/83/CE) et limitent la

concentration maximale pour chaque substance à 0,1 μg.L-1(1 millième de milligramme

par litre) et la concentration totale en pesticides à 0,5 µg par litre. Ces normes très strictes

ont pour but de protéger l’environnement et les ressources en eau en incitant à la

généralisation de pratiques agricoles raisonnées.

Désormais, l’accent s’est mis sur la compréhension des modes d’action et la

recherche de cibles nouvelles. Connaissant les cibles, on peut alors établir des relations

structure-activité pour aboutir à l’obtention de matière actives. Ceci est possible grâce au

développement de la recherche fondamentale dans les domaines de la biologie et de la

Page 16: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

15

chimie et aux nouveaux outils fournis par la chimie quantique, les mathématiques et

l’informatique qui permettent la modélisation de ces futures molécules.

2. Définition d’un pesticide

L’étymologie du mot pesticide s'est construite à partir du suffixe « -cide » qui

signifie « tuer » et de la racine anglaise pest (animal, insecte ou plante nuisible)

provenant du latin Pestis (peste) qui désignait le fléau en général. Donc les pesticides

sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les

agriculteurs pour lutter contre les animaux ou les plantes jugés nuisibles aux plantations.

Le terme pesticide couvre un champ plus vaste et général que les expressions

« produit phytosanitaires » ou « produits phytopharmaceutiques » car il englobe toute

substance, naturelle ou de synthèse, capable de contrôler, de repousser ou de détruire

des organismes dits nuisibles, ou indésirables ou les médicament s destinés à protéger

les animaux domestiques, gibiers ou de compagnie (par exemple, le collier antipuces pour

chien).Contrairement aux engrais qui sont utilisés pour augmenter le rendement (Bliefert

et Perraud ,2001).

3. Rôle des pesticides

Les pesticides sont des produits chimiques ou des préparations utilisées pour la

prévention, le contrôle ou l’élimination des organismes jugés indésirables (herbes,

animaux, champignons ou bactéries). Ils jouent un rôle majeur dans l’agriculture. La

quantité annuelle utilisée des pesticides est estimée de 2,5 millions de tonnes. La France

est aujourd’hui le 3ème consommateur mondial de pesticides après les Etats Unies et le

Japon, et la première en Europe avec 76000 tonnes vendues en 2004 ; proportion

considérable au regard de sa surface agricole qui s’élève à environ 30 millions d’hectares.

6000 produits contenant des substances chimiques autorisées sont homologués en

France, et environ 2500 sont régulièrement utilisés ; les fongicides représentent la moitié

du volume des pesticides utilisés, les herbicides un tiers, les insecticides 3% et le reste

sont des produits divers.

Page 17: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

16

4. Classification des pesticides

Les pesticides, aujourd’hui sur le marché, sont caractérisés par une telle variété de

structures chimiques, de groupes fonctionnels et d’activités, ce qui rend leur classification

assez complexe (ACTA, 2006). D’une manière générale, les substances actives peuvent

être classées soit en fonction de la nature de l’espèce à combattre (1er système de

classification), soit en fonction de la nature chimique de la principale substance active qui

les compose (2ème système de classification).

2.1. Premier système de classification

Le premier système de classification repose sur le type de parasites à contrôler. Il

existe principalement trois grandes familles d’activités que sont les herbicides, les

fongicides et les insecticides.

2.1.1. Les herbicides

Les herbicides sont appelés parfois désherbants, notamment en horticulture. Ce sont

des matières actives ou des produits formulés ayant la propriété de tuer les végétaux.

Comme tous les autres pesticides, un produit herbicide se compose de deux types de

constituants : les matières actives qui lui confèrent son activité herbicide et les formulant

qui complètent la formulation. Ces derniers sont soit des charges ou des solvants qui n’ont

qu’un rôle de dilution des matières actives, soit des produits qui améliorent la préparation :

pour sa qualité , la stabilité (émulsifiant, dispersif, etc.…), la présentation (colorant,

parfum, répulsif, etc.…), la facilité d’emploi (vomitif, etc.…), pour son comportement

physique lors de la pulvérisation :mouillant, adhésif…ou même pour son activité

biochimique (surfactant, phytoprotecteur (safener)).

Sur le marché, les herbicides peuvent se présenter sous une multitude de formes,

solides ou liquides. Ces produits phytosanitaires se distinguent par rapport à leur voie de

pénétration dans les végétaux et à leur déplacement dans la plante :

herbicides à pénétration racinaire : appliqués sur le sol, ils pénètrent par les organes

souterrains des végétaux (racines, graines, plantules) ; ce sont les traitements

Page 18: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

17

herbicides de prélevée, effectués avant la levée de la plante considérée (culture ou

mauvaise herbe) ;

herbicides à pénétration foliaire : appliqués sur le feuillage, ils pénètrent par les

organes aériens des végétaux (feuilles, pétioles, tiges) ; ce sont les traitements

herbicides de post-levée, effectués après la levée de la plante considérée (culture ou

mauvaise herbe) ;

herbicides de contact : herbicides qui agissent après pénétration plus ou moins

profonde dans les tissus, sans aucune migration d'un organe à un autre de la plante

traitée ;

herbicides systémiques : herbicides capables d'agir après pénétration et migration

d'un organe à un autre de la plante traitée.

Les herbicides agissent sur différents processus de croissance et de développement

des plantes : ils perturbent le fonctionnement de

la physiologie de la plante : la photosynthèse ou la perméabilité membranaire ;

la croissance : la division cellulaire, l’élongation, etc.… ;

la bio-synthèse des constituants cellulaires : lipides, pigments caroténoïdes, acides

aminés, etc.…

L’efficacité d’un herbicide dépend de la dose épandue : on définit une dose limite

d’efficacité qui peut varier en fonction de la plante ciblée et de la période d’application. Le

spectre d'efficacité correspond à l’ensemble des espèces maîtrisées par un produit à une

dose donnée.

2.1.1.1. La classification des herbicides

Pour classer les herbicides, on ne repose généralement pas sur leur nature chimique,

trop diversifiée, ni sur leur spécificité, qui dépend souvent de la dose d’emploi et du type

d’application. Par contre, il est possible de se baser sur la voie de pénétration et leur mode

d’action.

Les herbicides seront dits sélectifs quand, utilisés dans des conditions normales

d'emploi, ils respectent certaines cultures et permettent de lutter seulement contre

certaines mauvaises herbes de ces cultures. Au contraire, ils seront totaux quand, utilisés

aux doses conseillées pour cet usage, ils sont susceptibles de détruire ou d'empêcher le

développement de toute la végétation avec des persistances d'action variables.

Page 19: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

18

La sélectivité des herbicides correspond à une modification d’au moins une des phases

de l’action des produits dans la plante : mise en contact du produit avec la cible,

pénétration, transport éventuel, site d’activité et métabolisme de dégradation.

2.1.1.2. Le devenir des herbicides dans le milieu

Après leur application dans le milieu, les herbicides se dégradent plus ou moins

rapidement comme tous les autres pesticides :

ils participent en partie au métabolisme dans la plante cible ;

une faible part est exportée par volatilisation dans l’air, par ruissellement par les pluies

ou par lessivage dans les couches inférieures du sol (milieu tempéré);

une part est adsorbée par les argiles et les matières organiques du sol avant de subir

une dégradation biochimique et microbiologique.

La rémanence ou persistance d'action correspond à la durée pendant laquelle un

produit herbicide manifeste son activité ; il est toujours nécessaire de s’assurer de

l’absence d’arrière-effet d’un produit sur la culture suivante.

L'emploi continu des mêmes produits herbicides conduit inévitablement à des

sélections de flore, c'est-à-dire des peuplements souvent mono spécifiques, constitués

des espèces sur lesquelles ces matières actives ne sont pas efficaces. On parle parfois

d’inversion de flore.

Ces nouvelles populations ne peuvent être maîtrisées que si l'on modifie les techniques

de désherbage ou du moins si l'on diversifie les produits utilisés en choisissant d'autres

familles chimiques qui auront d'autres sites d'action.

2.1.2. Les fongicides

Ils permettent quant à eux de combattre de la prolifération des maladies des plantes

provoquées par des champignons ou encore des bactéries. Ils peuvent agir différemment

sur les plantes soit en inhibant le système respiratoire ou la division cellulaire, soit en

perturbant la biosynthèse des acides aminés, des protéines ou le métabolisme des

glucides.

Page 20: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

19

2.1.3. Les insecticides

Ils sont utilisés pour la protection des plantes contre les insectes. Ils interviennent en

les éliminant ou en empêchant leur reproduction. Différents types existent : les

neurotoxiques, les régulateurs de croissance et ceux agissant sur la respiration cellulaire.

Outre, ces trois grandes familles mentionnées ci-dessus, d’autres peuvent être citées

en exemple : les acaricides, contre les acariens ; les nématicides, contre les vers du

groupe des nématodes ; les rodonticides, contre les rongeurs ; les taupicides, contre les

taupes ; les molluscicides, contre les limaces et escargots ou encore les corvicides et

corvifuges, respectivement contre les corbeaux et les autres oiseaux ravageurs de

culture.

2.2. Deuxième système de classification

Le deuxième système de classification tient compte de la nature chimique de la

substance active qui compose majoritairement les produits phytosanitaires. Compte tenu

de la variété des propriétés physico-chimique des pesticides disponibles sur le marché, il

existe un très grand nombre de familles chimiques. Les plus anciennes et principaux

groupes chimiques sont Les organochlorés, Les organophosphorés, Les carbamates,

les triazines et les urées substituées. Les structures chimiques caractéristiques de

certaines de ces familles sont présentées en fig.1.

Figure1 : Structures chimiques des principales familles de pesticides

Page 21: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

20

Ce deuxième système de classification ne permet pas de définir de manière

systématique un composé. Certains pesticides peuvent en effet être composés de

plusieurs fonctionnalités chimiques. Ils peuvent alors être classés dans une ou plusieurs

familles chimiques.

2.2.1. Mode d’action des pesticides

Les modes d’action des pesticides sont divers. Les insecticides tuent les insectes ou

empêchent le déroulement normal d’une des fonctions essentielles de leur cycle de vie

(éclosion des œufs par exemple). Les fongicides s’attaquent aux spores des champignons

en empêchant leur germination ou bloquent les divisions cellulaires des champignons.

Enfin, les herbicides sont destinés à empêcher l’installation d’espèces végétales

concurrentes dans les champs de culture en pénétrant par exemple dans la plante par ses

racines (dérivés de l’urée) (Severin et al., 1991).

2.2.2. Toxicité des pesticides

Les pesticides présentent des risques et des dangers pour la santé humaine et

l’environnement car ils provoquent la plupart des effets nocifs pour ces derniers. La

contamination de l’homme par les pesticides peut e faire par différentes voies. Il peut les

absorber via les aliments, l’eau, par contact avec la peau ou encore par inhalation.

En 1975, l’OMS a établi une classification des pesticides en fonction de leur toxicité

avec comme critère la dose létale 50 (DL50). Le degré de toxicité des pesticides est

étudié sur des rats et animaux de laboratoire au moyen de la DL 50 (dose létale 50). La

DL 50 est une caractéristique de la toxicité aiguë ; c'est la quantité de pesticide ingérée

nécessaire pour provoquer la mort de 50% des rats participant à une expérience en

laboratoire. Cette dose létale 50 est exprimée en ppm. (Partie par million, mg par kg).

On distingue différents degrés de toxicité:

toxicité aiguë: mort de l'animal.

toxicité subaiguë: trouble du métabolisme, du comportement, de la

fécondité.

Page 22: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

21

toxicité chronique (ou indirecte): résulte de l'absorption répétée de

petites doses de produits.

La dose létale 50 ne permet pas de mesurer le danger réel que présentent les

pesticides, les expériences sont faites sur des animaux de laboratoire, loin des conditions

réelles auxquelles l'homme peut être soumis. La toxicité peut se manifester à long terme, il

faut distinguer la toxicité des pesticides pour une dose absorbée en une fois et celle qui

résulte d'absorptions répétées.

Suite aux nombreuses constatations faites sur le terrain après les épandages

insouciants de pesticides toxiques effectués ces 20 dernières années, les scientifiques ont

mis en évidence trois types d'effets de ces produits sur la faune et l'homme, à savoir:

Des effets cancérigènes: provoquant des tumeurs.

Des effets mutagènes: entraînant des modifications du matériel génétique de

la cellule.

Des effets tératogènes: entraînant des malformations de l'embryon.

Au Maroc, selon les statistiques réalisées par le Centre Antipoison marocain (CAPM),

les pesticides constituent la deuxième cause d’intoxication. Durant la période 1995-1999,

le nombre total des cas d’intoxications est de 2179 cas, ce qui représente un taux de 8%

du totale des cas recensées. Le taux de mortalité est élevé, il correspondant à 2,8% du

totale des mortalités par intoxication. Durant cette période, 67% des intoxications ont eu

lieu à domicile, 7,4% pendant le travail, notamment en agriculture et 3,3% ont eu lieu en

milieux publics.

Il ressort de ces données que les intoxications par les pesticides constituent un

problème de santé majeure dans notre pays. Les dépenses engendrées sont énormes et

pèsent lourds sur le budget de l’état. En effet, les études approfondies sur l’impact des

pesticides sur l’homme et l’environnement, quoique très rares, ont montré un potentiel de

contamination des eaux, des denrées alimentaires et des sols.

Ces sondages d’analyses, même s’ils sont insuffisants confirment la nécessité

d’instaurer un suivi exhaustif pour minimiser et contrôler l’impact des produits organiques

persistants et particulièrement les pesticides sur l’environnement. Les connaissances sur

la dynamique de ces produits et leur accumulation dans la nature nécessite de développer

Page 23: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

22

des programmes de recherche, de formation et de développement de technologies

appropriées et adaptées au contexte marocain.

3. Dégradation des pesticides

Dès qu’ils atteignent le sol ou la plante, les pesticides commencent à disparaitre : ils

sont dégradés ou sont dispersés. Les matières actives peuvent se volatiliser, ruisseler ou

être lessivées et atteindre les eaux de surface ou souterraines, être absorbées par des

plantes ou des organismes du sol ou rester dans le sol, rarement plus de 5 à 10 ans

(Leonard, 1990 ; Schiavon et al., 1995).

Les pesticides appliqués dans le sol sont dégradés suivant les deux voies : chimique

et biologique. Depuis plusieurs années, en particulier pour les insecticides le sol, l’industrie

de la protection des plantes proposent aux utilisateurs des molécules fortement

biodégradables. L’intérêt d’une dégradation biologique rapide est d’éviter l’accumulation

des résidus toxique ; cependant le remplacement des organochlorées persistants par des

produits plus dégradable à contribuer à l’apparition de cas de biodégradation accélérée

aboutissant à une transformation trop rapide de l’insecticide, ce qui conduit à une

diminution de la persistance et de l’efficacité pratique du produit . Le même processus se

produit avec des herbicides à assez faible rémanence. Dans les systèmes de culture qui

nécessitent des applications successives – monoculture ou bien mono-traitement pour

certaines rotations- l’emploi de certains pesticides perd de son intérêt au bout de quelques

années. Il devient alors nécessaire de provoquer une rupture dans la prolifération de la

microflore dégradante, en faisant appel à un produit d’une famille chimique différente. La

dégradation traduit la capacité d’un produit à être transformé au cours du temps en un

composé dont la structure moléculaire diffère. On parle généralement de molécule

«mère » pour caractériser la molécule introduite initialement au niveau de la parcelle et de

métabolites pour caractériser les produits issus de la transformation de la molécule « mère

». Le produit ultime de cette dégradation est généralement le dioxyde de carbone. On

parle alors de minéralisation.

La dégradation peut être d´ordre abiotique ou biotique mais il est assez difficile de

les distinguer car un même sous-produit peut avoir pour origine, pour une part un

processus biotique et pour un autre un processus abiotique. Pour le processus abiotique:

Page 24: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

23

oxydation, réduction, hydrolyse et photolyse, la dégradation peut mener à des

molécules plus petites ou à des modifications de structure. Pour les processus biotiques,

les mêmes types de réactions interviennent, en dehors de la photolyse qui est un

processus physique.

La dégradation des herbicides s´accompagne de l´apparition de métabolites, avec

changement de la structure chimique, ce qui provoque des modifications de leur toxicité et

de leur comportement dans les sols par rapport á celui de la molécule mère. Les réactions

de dégradation sont sensibles à différents paramètres environnementaux et dépendent de

la structure chimique des pesticides. Les voies de dégradation prédominantes dans

chaque compartiment de l´environnement sont présentées dans la fig.2.

Figure 2: Taux de transfert des produits phytosanitaires hors de la parcelle agricole

(Robert et al. 1996).

3.1. Dégradation abiotique

La dégradation abiotique correspond à une dégradation physique ou chimique du

produit sans intervention de la biomasse. Les principales réactions sont dues :

au soleil : les rayons incidents, notamment les rayons ultraviolets, mènent à la

photolyse ;

à l’eau : les principales réactions sont l’hydrolyse, l’oxydation (principalement dans les

eaux de surface) et la réduction dans les eaux anaérobies et en profondeur dans les

sédiments ;

Page 25: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

24

aux particules solides du sol : les particules d’argiles ou les acides humiques peuvent

catalyser des réactions telles des complexassions ou des polymérisations.

L’ensemble de ces processus est influencé par des facteurs environnementaux tels que

la température, le pH, les conditions d’oxydoréductions (présence d’oxygène…).

3.2. Biodégradation

Cette dégradation a pour origine l’activité des microorganismes, le pesticide étant

utilisé comme substrat nutritif et dégradé grâce à des enzymes. Généralement la

biodégradation est plus importante que la dégradation abiotique, exception faite des

pesticides récalcitrants. Il est important à ce stade de souligner que l’activité des

microorganismes est importante notamment dans les premiers centimètres du sol (Calvet

et Charnay, 2002). Les deux voies principales sont (ECRIN, 2002):

le métabolisme : le pesticide est utilisé comme source d’énergie unique ou partielle ;

le co-métabolisme : le pesticide ne peut être utilisé directement comme source de

carbone ; ce mécanisme nécessite l’association de plusieurs souches complémentaires

(et la présence d’un co-substrat) ; ce phénomène est lent et peut être inachevé.

L’importance relative des phénomènes est déterminée par des facteurs édaphiques tels

la température, le pH, l’humidité, l’aération et la fertilité. Toutefois un mécanisme peut être

privilégié ou voir sa cinétique augmenter par l’utilisation répétée d’un pesticide sur un

même sol : on parle alors d’adaptation de la population microbienne (qui peut conduire à

la sélection d’une souche privilégiée) (ECRIN, 2002).

3.3. Persistance

Initialement, la notion de persistance a été utilisée pour les pesticides ; elle reflète la

capacité de la substance à ne pas être altérée par des processus physiques, chimiques et

biologiques. « La persistance correspond donc à la stabilité des composés dans

l’environnement, à leur résistance à une décomposition ou à une transformation dans la

nature ». Il est important de souligner que les composés issus de la dégradation d’une

substance initiale et ne pouvant être détruits dans la nature sont aussi considérés comme

persistants mais persistants secondaires voire tertiaires. On fait par ailleurs une différence

entre la persistance voulue et non désirée, dans le sens ou la persistance non désirée

Page 26: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

25

induit un effet au-delà du temps prévu initialement (typiques des composés organiques

chlorés comme le DDT). Cependant « il n’existe pas de mesure absolue de la persistance

des composés. » On s’appuie plus sur des comparaisons entre différents composés. On

s’aide alors des caractéristiques physicochimiques liées à la stabilité ou la réactivité des

substances (comme la vitesse de réaction, le temps de demi-vie) (Bliefert et Perraud,

2001).

3.4. Produits de dégradation

Une fois entrés dans l’environnement, la connaissance des produits de

dégradation formés par les pesticides devient très importante afin d’évaluer leur toxicité

pour la santé de l’homme et l’environnement (Zamy et al., 2004). En général les produits

de dégradation sont moins toxiques que leurs composés parents (Day et al., 1990 et

1996), sauf pour certaines exceptions (Guillard et al., 2001 ; Lanyi et Dinya, 2005). Cela

s’explique de plusieurs façons : le produit dégradé peut représenter la partie active du

composé parent et être ainsi plus toxique pour l’environnement ou alors le produit de

dégradation s’accumule en quantité plus importantes dans l’environnement ce qui le rend

plus toxique que son composé parent. .

L’évaluation de la toxicité des produits de dégradation de pesticides est récente. Il

n’existe que peu d’études et de données sur les produits de dégradation des pesticides, il

est donc difficile de tirer des généralités sur leur toxicité (Sinclair et Boxall, 2003).

L’analyse des produits de dégradation est rendue difficile par leurs faibles

concentrations dans le milieu et l’analyse de composés inconnus n’est pas aisée.

3.5. Elimination physique des pesticides

3.5.1. Adsorption

L'adsorption est un procédé de traitement, bien adapté pour éliminer une très

grande diversité de composés toxiques dans notre environnement. Elle est définie par

l´IUPAC (International Union of Pure Applied Chemistry) comme étant l´enrichissement

(adsorption positive) ou l´appauvrissement (adsorption négative) d´une ou plusieurs

espèces à proximité d´une surface (IUPC, 1972). L’adsorption est essentiellement utilisée

pour le traitement de l'eau et de l'aire. Au cours de ce processus les molécules d'un fluide

(gaz ou liquide), appelé adsorbat, viennent se fixer sur la surface d'un solide, appelé

Page 27: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

26

adsorbant. Ce procédé définit la propriété de certains matériaux de fixer à leur surface des

molécules (gaz, ions métalliques, molécules organiques, etc.) d’une manière plus ou

moins réversible. Au cours de ce processus, il y aura donc un transfert de matière de la

phase aqueuse ou gazeuse vers la surface solide. Le solide acquiert alors des propriétés

superficielles (hydrophobie ou hydrophilie) susceptibles de modifier l’état d’équilibre du

milieu (dispersion, floculation) (Desjardins et al.,, 1990 ; El Azzouzi., 1999 ; Arias et coll .,

2002).

3.5.2. Volatilisation

La volatilisation est définie comme le processus par lequel un composé s’évapore

vers l’atmosphère depuis un autre compartiment environnemental (Voutsas et al., 2005).

Ainsi, le terme de « volatilisation » comprend tous les processus physico-chimiques

de transfert des composés du sol ou des plantes vers l’atmosphère. L’entrée des

pesticides dans l’atmosphère semble aussi importante par volatilisation que pendant leur

application. Elle dépend essentiellement des propriétés physico-chimiques du composé

(pression de vapeur, solubilité et constante de Henry), mais elle peut être influencée par

les conditions météorologiques (température, humidité, ensoleillement (Glotfelty et al.,

1984 ; Lyma et al., 1990)), la nature de la surface d’adsorption du pesticide (Rüdel, 1997),

et les propriétés du sol (Lyma et al., 1990). Ainsi, des études ont montré que la

volatilisation était plus importante à partir des feuilles que du sol (Siebers et, 1993 ; Stork

et al., 1994) ainsi, en l’absence d’humidité dans le sol, il a été montre que la volatilisation

était faible voire nulle (Spencer et al., 1969 ; Majewski et al., 1991 ; Chérif et Wortham,

1997). Par contre, dans un même temps, Cross et al. (2001) ont observé une diminution

de la volatilisation avec la croissance des plantes. La volatilisation serait accentuée lors de

la formation de rosée à l’aube et le soir, lors des mouvements d’humidité à la surface,

permettant d’expliquer les pics de concentrations observés au lever et au coucher de soleil

(Briand et al., 2003). D’après Burkhard et Guth (1981), une élévation de température de

10°C entraîne une volatilisation des pesticides 3,5 fois plus rapide en 24h. La volatilisation

serait aussi influencée par la vitesse du vent (Bedos et al., 2001).

En résumé, la volatilisation est un phénomène complexe dépendant de la nature du

composé et des conditions environnementales (Grass et al. 1994 ; Bedos et al. 2002).

Page 28: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

27

4. Commercialisation des pesticides

Une trentaine de sociétés (filiales directes des multinationales) importent les

pesticides. Parmi ces sociétés quinze sont membres de l’Association marocaine des

Importateurs et formulateurs des Produits Phytosanitaires (AMIPHY) et détiennent

90% du marché des pesticides.

La distribution à l’intérieur du pays est assurée actuellement par les distributeurs et les

revendeurs. Ces derniers sont localisés principalement dans les grandes zones irriguées

et les zones bourse favorables. Elle peut être assurée aussi par les coopératives, les

sociétés privées et par des Appels d’offres de quelques institutions étatiques.

Dans le même contexte, une étude menée 1999 par le Ministère de l’Environnement

dans le périmètre irrigué du Gharb a monté qu’en 1987, le nombre de revendeurs et de

distributeurs a été de 23 et actuellement il a atteint 58. Cette évolution du réseau de

distribution est un indicateur de l’importance de la consommation des pesticides au niveau

national.

Page 29: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

28

CHAPITRE II : PRESENTATION DES HERBICIDES IMIDAZOLINONES

1. Introduction

Les imidazolinones appartiennent à la famille des herbicides. Ils sont introduits dans

l'environnement par leur application aux plantes et/ou aux sols. Dès qu'ils se mettent en

contact avec le sol, ces herbicides subissent une variété de processus de dégradation et

de transport (Tchobanoglous G. et al.,1987) Ils sont commercialisés pour la première fois

par "the American Cyanamid Company" dont les principaux produits sont représentés

dans le tab.1.Ce types d’herbicides est préconisé pour le contrôle des mauvaises herbes

dans les champs de cultures légumineuses, de céréales, de tournesol et d'arachides

(Mansour M. et al., 1989 ; Lichtenthaler R.G. et al., 1990) et utilisés au Maroc dans les

champs de betterave sucrière. Aussi, les imidazolines présentent une activité élevée suite

à leur utilisation à des doses d'environ 2400 g/h.

Tableau 1 : Formules chimiques de la famille des imidazolinones (Tchobanoglous G. et al.,1987 ; Bedding N.D,1983).

1+2

-C6H6 Imazaquin

Substituants

1 2 Nom de l’herbicide

-H -H Imazapyr

-CH3 -H Imazapic

-CH2CH3 -H Imazethapyr

-CH2OCH3 -H Imazamox

COOH

N

HN

O

N

1

2

Page 30: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

29

Généralement, les imidazolinones sont constitués de trois parties essentielles:

Un cycle pyridinique,

Un cycle imidazole,

Groupement acide lié au cycle pyridinique.

C'est une classe d'herbicide composée de cinq produits, dont les structures sont illustrées

dans le tableau 1.

2. Synthèse des imidazolinones

La découverte des herbicides imidazolinone a commencé depuis les tests sur le produit

phtalimide l, qui a donné une activité phytosanitaire à 4kg/ha,

Des lors, un programme de synthèse a été initié autour de cette structure,

Des réactions de substitution et de fonction ont été faites, Comme résultats de ces

recherches, un nouveau produit Z a été préparé, qui malgré sa faible activité herbicide a

montré un effet stimulateur remarquable, La cyclisation de l'acide phtalique 1 en présence

de l'anhydride tri-fluoro-acétique (TFA), a permis d'isoler un imidazoindole 1 (réaction A)

qui a présenté des propriétés similaires au produit Z, Après la synthèse du composé 1, un

autre imidazoindole a pu être isolé par action de la soude en présence du toluène sur le

produit I(réaction B).

Par des réactions d'addition de plusieurs variétés d'alcool, thiols et amines sur le produit 5

(réaction C), un mélange de composés 6 a été isolé.

Enfin, la réaction de l'imidazoisoindole 5 sur le méthyle de sodium (CH3ONa), en présence

du méthanol (réaction D), a permis l'entrée dans la série des imidazolinones.

Page 31: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

30

Figure 3 : Schéma général de la synthèse historique d’imidazolinone

3. Mode d’action des imidazolinones

Certains produits de cette famille sont des herbicides totaux, d'autres sont sélectifs. Étant

absorbé par voies foliaire et racinaire, ils sont indépendants des conditions climatiques. Ils

agissent en bloquant l'activité de l'enzyme AHAS indispensable à la synthèse de 3 acides

aminés essentiels: la valine, la leucine et l'isoleucine. Ceci empêche la plante de croître et

entraîne une sénescence prématurée. Ce mode d'action explique le peu de toxicité de ces

substances à l'égard des animaux et de l'homme, vu que ces derniers ne peuvent

synthétiser ces acides aminés, se les procurant à travers les végétaux. Utilisés sur

céréales ou en désherbage total, ils sont très souples à l'emploi. Leur persistance est de

plusieurs mois.

Page 32: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

31

4. Utilisation des imidazolinones : cas de l’imazéthayr

L’imazéthapyr est un herbicide systémique sélectif qui appartient à la famille des

imidazolinones, des herbicides dont la toxicité est importante chez les mammifères en

raison du mode d’action qui n’a d’effet que sur les végétaux. Il est homologué pour une

utilisation en pré semis, en prélevée ou en post levée sur les cultures en milieu terrestre

destinées à la consommation humaine ou animale. On peut utiliser l’imazéthapyr seul ou

en coformulation avec l’imazamox ou la pendiméthaline pour lutter contre un vaste

éventail de mauvaises herbes à feuilles larges et de graminées indésirables.

L’imazéthapyr ne doit être appliqué qu’une fois par année à une dose de 10 à 100 g

e.a./ha à l’aide d’un équipement au sol. En vertu du paragraphe B.15.002(1) du

Règlement sur les aliments et drogues, la limite maximale de résidus (LMR) pour

l'imazethapyr dans n'importe quel aliment est de 0,1 partie par million (ppm).

Page 33: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

32

CHAPITRE III : LES CONSTITUANTS DU SOL

1. Définition

Le sol correspond à la couche supérieure meuble de la croûte terrestre composée de

particules minérales, de matière organique, d’eau, d’air et d’organismes vivants (Morel.,

1989). (Fig.4). En dehors des constituants primaires issus de la roche mère (silicates,

carbonates), le sol comprend des constituants secondaires minéraux (argiles, oxydes,

hydroxydes) et des constituants organiques formés à partir des résidus végétaux et

animaux (humus). Ces divers constituants ont des propriétés de surface et de charge qui

leur confèrent de remarquables capacités de rétention.

Figure 4: Composition moyenne des sols (Morel., 1989).

2. Les composantes du sol

2.1. Fraction minérale

Les constituants minéraux du sol sont issus de la dégradation des roches. En effet, la

destruction des roches se fait par désagrégation mécanique, ce qui donne des fragments,

et par altération chimique, ce qui produit des ions solubles (cations alcalins et alcalino-

Page 34: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

33

terreux, silicates,...), des gels colloïdaux, des argiles et autres constituants, cristallins ou

amorphes (oxyhydroxydes de fer, d’aluminium, de manganèse et de silicium). Les

minéraux argileux rencontrés dans un sol dépendent du type de sol et de la profondeur.

L'illite est le minéral argileux le plus abondant suivi du chlorite, des smectites et de la

vermiculite ; la kaolinite est plus rare. Les oxyhydroxydes de fer sont essentiellement la

goethite de couleur ocre (α- FeOOH) et l'hématite rouge (α-Fe2O3). Ils assurent les liaisons

entre les argiles et l’humus. L'aluminium est présent sous forme d'ions Al3+ hydratés

particulièrement abondants dans les sols acides. Enfin, le silicium est présent sous forme

soluble (H4SiO4) ou sous forme de silice amorphe.

2.1.1. Les argiles

Les argiles sont des aluminosilicates appartenant à la famille des phyllo silicates hydratés

(Calvet, 2003 ; Sposito, 1989). Leur structure cristalline conditionne leurs propriétés

chimiques. Elles sont constituées d’une superposition de feuillets de 7 à 10 Å d’épaisseur.

Ces feuillets sont composés de couches de tétraèdres Si2O4 (couches T) et de couches

d’octaèdres Al4O6 (couches O) en alternance. Ils sont séparés par des espaces

interfoliaires dans lesquels se placent divers cations. Quatre ions principaux forment la

trame structurale des feuillets (Si4+, Al3+, O2- et OH-). Les différentes argiles (illites,

smectites, kaolinites, Montmorillonite…) se distinguent par la structure et la composition

chimique des feuillets et par les espaces interfoliaires qui varient : espacement et nature

des éléments intercalés (eau, cations divers tels que K+, Na+, Ca2+).

Du fait de leurs propriétés physiques et physico-chimiques, les argiles jouent un rôle

fondamental dans les processus intervenant dans les sols. Ces propriétés résultent, à la

fois des caractéristiques intrinsèques aux argiles (composition chimique, structure et

morphologie) et des conditions physico-chimiques dans lesquelles elles se trouvent. De

par leurs conséquences sur les phénomènes aux interfaces, la taille, la forme et la surface

spécifique sont les caractéristiques morphologiques les plus importantes (Morel., 1989).

Elles dépendent de la granulométrie, de la structure minéralogique et de la répartition des

charges.

Page 35: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

34

La granulométrie confère aux argiles des propriétés analogues à celles des substances

colloïdales. La structure des argiles, organisées en feuillets et espaces interfoliaires de

dimensions variables, conduit aux caractéristiques et propriétés générales suivantes :

- très grande surface spécifique (Robert, 1996) (somme des surfaces externes et

internes) les argiles développant les plus grandes surfaces spécifiques auront des

propriétés de sorption importantes, d’où leur implication fréquente dans les études des

sols,

- possibilité d’insertion dans les espaces interfoliaires d’ions métalliques, de

molécules organiques et d’eau en quantité parfois importante.

La présence de charges électriques (Robert, 1996) va conditionner la réactivité physico-

chimique des constituants avec les ions en solution ou d’autres constituants (molécules

organiques ionisables). Les minéraux argileux peuvent fixer puis relarguer des cations

métalliques. Leur capacité d'échange cationique dépend du type d'argile (Robert, 1996).

Enfin, la nature des cations compensateurs présents dans les espaces interfoliaires de

l’argile est importante. Ils peuvent en effet être à l’origine de phénomènes d’adsorption

(établissement d’interactions cations-dipôles ou de liaisons de coordination).

2.1.2. Les oxydes et hydroxydes

Il existe une très grande variété d’oxydes et d’hydroxydes dans les sols, depuis des

composés bien cristallisés jusqu’à des composés amorphes. Ils sont constitués pour

l’essentiel de fer, d’aluminium, de manganèse et de silicium. Les principaux

oxyhydroxydes bien cristallisés sont la silice (SiO2), l’hématite (α-Fe2O3), la goethite (α-

FeOOH), la gibbsite (Al(OH)3), la boehmite (γ-AlOOH) et le diaspore (α-AlOOH). Les

oxydes et hydroxydes amorphes comme la ferrihydrite (5 Fe2O3, 9H2O) sont toujours

associés à d’autres minéraux, en particulier aux argiles, ce qui rend leur séparation

délicate et leur description difficile.

2.1.3. Les métaux

Les éléments métalliques sont, sous différentes formes, toujours présents au sein de

l’environnement. A l’état de traces, ils sont nécessaires voire indispensables aux êtres

vivants. Mais, à concentration élevée, ils présentent une toxicité plus ou moins forte. Leur

présence dans l’environnement résulte en partie de causes naturelles, en particulier les

Page 36: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

35

métaux, notamment ceux de transition, complexés ou non, présentent un risque particulier

pour l’environnement car, contrairement à de nombreux polluants (pesticides), ils ne

subissent pas de dégradation au cours du temps. Ils s’accumulent dans les sols en se liant

fortement aux matières organiques et aux minéraux. Ces métaux ne présentent pas tous

les mêmes risques en raison de leurs effets sur les organismes, leurs propriétés

chimiques, physico-chimiques et biologiques. Leur toxicité est très variable et leur impact

sur l’environnement très différent. En effet, certains métaux tels que le cobalt, le cuivre, le

fer, le manganèse, le vanadium ou le zinc, sont, à faible dose, indispensables à la vie.

Cependant leur carence peut entraîner des désordres physiologiques (Bubb.,1991)et une

assimilation en excès leur confère un caractère toxique.

2.2. Fraction organique

La fraction organique est une matière hydrocarbonée provenant d'êtres vivants végétaux

et animaux. Elle est composée d'éléments principaux (C, H, O, N) et d'éléments

secondaires (S, P, K, Ca, Mg). Elle peut se diviser en plusieurs catégories :

les organismes vivants constituant la biomasse (racines, faune du sol,

microorganismes…),

les composés en voie de dégradation (cellulose, hémicellulose, lignine,

protéines,…),

les substances humiques.

2.2.1. Les substances humiques

Les substances humiques sont le résultat des processus d’humification (Francou, 2003).

Cette dernière est une transformation de la matière organique pendant laquelle de

nouvelles molécules sont élaborées par voie microbienne et physico-chimique : les

substances humiques. L’humus (Sposito, 1989) est le composé final de la dégradation de

la matière organique. C'est un composé organique stable, à noyaux aromatiques, et,

comme la lignine, riche en radicaux libres. Il comprend des acides fulviques (solubles en

milieu aqueux quel que soit le pH) et humiques (solubles en milieu alcalin), ainsi que

l'humine (totalement insoluble quel que soit le pH). Il comprend également des composés

de masse moléculaire élevée (> 100 000 Da) qui sont polymérisés à partir de noyaux

aromatiques (phénols) provenant de la destruction de la cellulose et de la lignine sous

Page 37: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

36

l'action microbienne. L'humus est généralement associé aux minéraux argileux et forme

les complexes argilo-humiques qui jouent un rôle essentiel dans la structure du sol, ses

propriétés mécaniques, physiques, et chimiques.

2.2.1.1. Classification des substances humiques

Les substances humiques peuvent avoir des origines très diverses: dérivés de charbon,

lignite, léonardite, matière organique d'origine animale, végétale ou bactérienne.

Généralement, on distingue dans ces substances :

les humines (insolubles).

les acides humiques (solubles en milieu alcalin et insolubles en milieu acide).

et les acides fulviques (solubles en milieu alcalin et en milieu acide) (Calace et al.,

2007).

2.2.1.2. Structure et compositions des substances humiques

Les SH sont des polycondensats contenant de 5 à 70 % de composés phénoliques ou

benzène carboxyliques et de 30 à 50 % de chaînes peptidiques et polysaccharidiques. Il

est difficile de définir une formule chimique générique à cause de leur hétérogénéité. On

préfère généralement donner leur composition élémentaire. Les éléments majeurs dans

les AH sont le carbone et l’oxygène. (Stevenson, 1994).

Les SH sont caractérisés par une forte densité des groupes fonctionnels, majoritairement

des groupes oxygénés: carboxyles, alcools, carbonyles (tableau 2 des Analyse élémentaire

et groupements fonctionnels des AH P47), mais aussi des groupes azotés (amines) et soufrés

(sulfate, acide sulfonique). La nature et la distribution de ces groupes varient selon

l’origine des SH. Les AF sont globalement plus riches en groupes fonctionnels que les AH.

Les acides humiques possèdent une masse molaire de 10000 à 100000 g/moles environ.

Page 38: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

37

2.2.1.3. Substances humiques et les sols

Les substances humiques ne sont pas des produits toxiques. Leur présence dans les sols

joue un rôle important dans leur fertilisation. Elles constituent un excellent milieu

échangeur d´ions favorisant ainsi l´alimentation des plantes. De mêmes, elles empêchent

en partie la toxicité des plantes pour certains polluants (pesticides, métaux lourd…). Mais,

leur présence dans l´eau ne reste pas sans conséquences, leurs interactions avec les

produits toxiques et leurs évolutions au cours du traitement de l´eau sont susceptibles de

comporter des risques de pollution par accumulation des micropolluants organiques et

minéraux (Doufik ,1993).

Page 39: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

38

PARTIE II

PARTIE EXPERIMENTALE

Page 40: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

39

CHAPITRE I : EXTRACTION ET CARACTERISATION DES ACIDES HUMIQUES

1. Introduction

L'importance de l'étude de la matière organique dans les sols méditerranéens a conduit

les chercheurs de I'O.R.S.T.0.M. à s'intéresser depuis déjà de nombreuses années au

dosage de l'humus dans les sols. A part quelques cas spéciaux, les matières organiques

sont généralement peu abondantes et bien décomposées. Cette caractéristique

d'ensemble a permis l'utilisation pour l'analyse en série d'une technique mise au point par

C. Thomann en 1963 et qui consiste en une seule extraction directe au pyrophosphate de

soude à pH = 9,8. D'après cet auteur les néosynthèses d'humus sont faibles à ce pH, et

l'extraction est assez complète. Cette technique a donné satisfaction dans de nombreux

sols généralement pauvres en humus, mais nous verrons plus loin que dans d'autres cas

l'extraction est incomplète. La méthode publiée en 1966 par Duchaufour et Jacquin

représente un important progrès.

2. Matériels et méthodes

2.1. Méthodes de caractérisation des substances humiques

Les méthodes de caractérisation des substances humiques sont nombreuses et

variées, elles permettent de décrire de manière qualitative et quantitative ces

macromolécules. L’étude des SH comprend plusieurs étapes déterminant la composition,

la structure et les propriétés des échantillons. Les techniques d’analyses utilisées pour

caractériser les différents produits sont décrites en suivant les aspects physico-chimiques,

structuraux et moléculaires des SH.

Trois types d’échantillons sont analysés dans la suite des travaux : les différentes

matières premières, les phases liquides contenant les SH et les résidus solides de

production.

Page 41: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

40

2.1.1. Préparation des échantillons

2.1.1.1. La dialyse

Les SH, suite à leur extraction, nécessitent une préparation avant d’être analysées. En

effet, la présence d’éléments minéraux dans les solutions de substances humiques peut

perturber certaines analyses (RMN, spectroscopie infra rouge, dosage des groupements

fonctionnels) en générant des artéfacts. Les différentes solutions sont donc purifiées par

dialyse. Cette technique permet de séparer les molécules selon leur poids moléculaire

grâce à l’utilisation de membranes semi-perméables dont les pores permettent aux

particules de petite taille (ions, solvants) de diffuser à travers la membrane. Les composés

de poids moléculaire inférieur au seuil de coupure de la membrane utilisée sont éliminés,

les molécules de taille plus importante sont conservées à l’intérieur de la membrane.

Dans le cas présent, cette technique est utilisée pour purifier les SHB des ions

(principalement K+

) apportés aux solutions lors du procédé de fabrication. La dialyse

s’effectue dans des membranes d’ester cellulose de porosité 100 Da (Spectra/Por CE®).

Pour éviter la détérioration des membranes, le pH initial des solutions de substances

humiques est ramené à 7,3 avec 5 mL d’HNO3 (1N), respectant ainsi les conditions

d’utilisation du manufacturier.

Des membranes de 30 cm de long sont remplies avec 50 mL de solution à purifier et

mises à dialyser contre 5 litres d’eau distillée pendant 4 jours. Le renouvellement de l’eau

de dialyse s’effectue toutes les 24 heures, le suivi journalier de sa conductivité permet

d’observer l’avancement de la purification. La dialyse est arrêtée lorsque la conductivité de

l’eau de dialyse est constante et proche de 0. Les échantillons dialysés sont conservés à

4°C avant d’être lyophilisés.

2.1.1.2. La lyophilisation

La réalisation de certaines analyses nécessite des échantillons en phase solide. Une

étape de lyophilisation permet d’éliminer l’eau des échantillons par congélation et

sublimation. Les échantillons dialysés sont congelés dans l’azote liquide puis placés dans

le lyophilisateur (Christ α1-2) dans des conditions permettant la sublimation des molécules

Page 42: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

41

d’eau (-49°C et 0,05 atm). Après 4 jours de lyophilisation, les échantillons solides sont

stockés dans un dessiccateur à l’obscurité.

L’extraction des substances humiques est réalisée à partir de solutions alcalines (soude,

pyrophosphate de sodium de 0,1 a 0,5N). Elle aboutit à la formation d’une phase insoluble

l’humine et d’une phase soluble. Cette phase soluble présente une couleur brune et son

acidification forme deux fractions, un précipité brun floconneux (acides humiques) et un

surnageant soluble (acides fulviques). Les acides humiques peuvent être également

subdivisés en fractions plus ou moins condensées : acides hymatomélaniques, acides

humiques bruns (peu condensés) et acides humiques gris (condensés) (figure 5). La

séparation des substances humiques, peut également être réalisée par chromatographie

de perméation, qui permet de caractériser la distribution moléculaire des fractions

humiques en fonction de leur taille. On sépare ainsi les acides fulviques, fraction de faible

poids moléculaire (de 5000 à 300000 Da).

Figure 5 : fractionnement des substances humiques.

2.2. Extraction et caractérisation des substances humiques

La teneur et la nature de la matière organique, essentiellement les substances humiques,

dans les sols et en milieu aquatique naturel, jouent un rôle important dans le

comportement des xénobiotiques.

Page 43: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

42

2.3. Procédures d'extraction et de purification

2.3.1. Décarbonatation

La décarbonatation des échantillons est un moyen qui permet d'augmenter le rendement

de l'extraction des substances humiques qui se trouvent piégés dans la matrice minérale.

En effet, 100 g d'échantillon sont traités par HCl 2N pendant 24 h à 4°C, lavés avec de

l'eau distillée et subis un test à HCl 2N, ceci dans le but de s'assurer que la

décarbonatation est totale.

2.3.2. Extraction

Nous avons réalisé l’extraction et la purification des acides humiques, provenant d’un sol

agricole marocain de la région de Chaouia, selon le protocole illustré par le schéma de la

figure 5.

Après lavage à l'eau distillée et dans un tube de centrifugeuse, l'échantillon est dispersé

dans le réactif convenable (NaOH 0,5N). Pour éviter l'oxydation de l'extrait, l'oxygène de

l'atmosphère est éliminé par un flux d'azote N. Le flacon est fermé hermétiquement et le

contenu est agité mécaniquement pendant une nuit.

Par centrifugation, on sépare alors de la phase solide et les substances humiques

contenues dans le surnageant. Le surnageant est ensuite traité par une solution de HCl

6N pendant une nuit, jusqu'à obtention d'un pH voisin de l'unité. Cette opération est

destinée à floculer les acides humiques qui précipitent. Après décantation de quelques

heures à froid, on procède par centrifugation à la séparation des acides humiques et des

acides fulviques.

Page 44: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

43

2.3.3. Purification

La technique habituelle de purification consiste tout d'abord en une procédure de

redissolution dans NaOH 0,5N et reprécipitation par HCl 6N trois fois, puis une

acidification à pH=1 par HCl 6N. Après quelques heures, le culot humique est mis en

suspension dans un mélange HCl/HF 0,5% pendant 36 h. Par centrifugation, on élimine

les particules minérales qui sont fortement associées aux molécules humiques. On fait

subir à ces dernières une dialyse contre de l'eau distillée qui permet d'éliminer les

molécules non humiques.

Page 45: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

44

Figure 6 - protocole d’extraction et purification des acides humiques.

Page 46: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

45

2.3.4. Dialyse des acides humiques

Les acides humiques sont repris dans NaOH 0,5N et sont transférés dans des boyaux à

dialyse en cellulose ayant une limite d'exclusion de 3500 en poids moléculaire.

Par la suite, ils sont dialysés contre de l'eau distillée jusqu'à une résistivité constante c'est

à dire obtention du pH de l'eau distillée. La durée de la dialyse varie avec la nature des

acides humiques et peut durer plusieurs jours.

2.3.5. Lyophilisation

Les acides humiques dialysés sont séchés sous vide à -40° C grâce à un lyophilisateur au

sein duquel la pression est maintenue à une valeur inférieur à 0,1 mmHg. Une fois séchés,

les acides humiques sont conservés sous forme de poudre dans un dessiccateur en

présence de P2O5 et sont soumis à une caractérisation par différentes techniques physico-

chimiques.

2.4. Caractérisation des acides humiques

2.4.1. Analyse élémentaire

Le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l’azote sont les éléments constitutifs essentiels des

acides humiques. Leur teneur a été déterminée dans ces derniers par analyse

élémentaire. Le dosage de ces éléments a été réalisé sur un appareil Perkin-Elmer 40C,

par chromatographie en phase gazeuse des produits gazeux issus de la minéralisation

des éléments en prenant l'hélium comme gaz vecteur.

2.4.2. Dosage des groupements fonctionnels

Parmi la diversité des groupements fonctionnels associés aux substances humiques, les

plus importants sont les groupements carboxyliques COOH et phénoliques Ph-OH qui

sont responsables d'un certain nombre de propriétés caractéristiques, en particulier leur

réactivité avec les pesticides et les ions métalliques.

Les acidités totale et carboxylique des acides humiques étudiés ont été déterminées par

les méthodes usuelles de dosage de ces groupements.

Page 47: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

46

2.4.2.1. Acidité totale

L’acidité totale représente la somme des acidités carboxyliques et phénolique، Elle est

évaluée en milliéquivalents par gramme de produit.

Pour l'acidité totale 50 à 100 mg d'acide humique sont mis en réaction par agitation et

sous atmosphère d'azote (N2) avec 20 ml d'une solution Ba(OH)2 0,2N pendant 24 h (les

ions Ba++, réagissent simultanément avec les groupements COOH et OH Phénoliques).

Après filtration et lavage avec de l'eau distillée, l'excès de la base n'ayant pas réagi est

titré par une solution HCl 0,5N.

2.4.2.2. Acidité carboxylique

Les groupements COOH sont les principaux responsables de l’acidité des

macromolécules humiques. Une grande partie d'entre eux sont portés par les extrémités

libres des chaînes périphériques fixées sur les polycondensats, d'autres sont directement

portés par le nucléus poly condensé.

Ces groupements peuvent être mis en évidence par spectroscopie Infrarouge (Ï.R), et

titrés par réactions acides-bases, ou par formation de dérivés organiques (amidation).

Leur concentration varie de 3 à 10 meq/g.

Pour l'acidité carboxylique, le principe de la méthode est basé sur la réaction d'un acide

carboxylique avec l'acétate de calcium de normalité connue:

2RCOOH + (CH3COO)2Ca----> (RCOO)2Ca+ 2CH3COOH

Cette réaction favorise la formation de l'acide acétique qui est dosé en retour par une

solution basique de normalité 0,1N. Le dosage d'acide acétique libéré correspond à la

quantité des groupements carboxyliques contenus dans l'acide humique.

En effet, 50 à 100 mg d'acide humique sont mis en réaction par agitation et sous

atmosphère d'azote (N2) avec 10 mL d'une solution Ca(CH3COO)2 1N plus 40 mL d'eau

distillée pendant 24 h. Après filtration et lavage avec de l'eau distillée, la solution finale est

titrée par une solution NaOH 0,1N.

Page 48: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

47

2.4.2.3. Acidité phénolique

L’acidité phénolique représente l’acidité des groupements OH liés au noyau aromatique

phénolique. Elle représente l’acidité la plus faible des acides humiques.

Les groupements Ph-OH sont beaucoup moins dissociées que les fonctions COOH, et

participent avec ces derniers à la compléxation des métaux et pesticides, et peuvent

représenter jusqu'à 5 meq/g des composés humiques.

L'acidité phénolique est déterminée par différence entre l'acidité totale et l'acidité

carboxylique.

Le tableau 2 regroupe les résultats de l'analyse élémentaire et des groupements

fonctionnels des deux acides humiques dénommés AH(Sol) extrait du sol et AH(ALD)

commercialisé qui est pris comme référence.

Tableau 2: Analyse élémentaire et groupements fonctionnels des AH.

Acidités en meq/g

AH %C %H %N total COOH PhOH

AH(Sol) 62,9 3,0 1,9 12,42 9,0 3,42

AH(ALD) 48,4 4,7 0,5 8,9 3,2 5,7

2.5. Caractérisation par spectroscopie I.R

L’analyse I.R permet de dégager des spectres comportant des bandes d’absorption. Le

dépouillement du spectre révèle les principales bandes d’absorption qui sont consignés

dans le tableau 3.

Page 49: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

48

Tableau 3: Principales bandes d’adsorption dans l’I.R des acides humiques étudié

Description Localisation Vibration Assignation

Bande large à 3400cm-1 3200-3400 cm-1

Valences OH alcooliques phénoliques et

carboxylique

Double bande centrée à

2920 cm-1

2800-3000 cm-1 Valences C-H aliphatiques

Double large à

3400cm-1

2800-3000cm-1 Valences OH liés, chélates ou pentes dans des

acides

Epaulement à 2500cm-1 2400-2700cm-1

Valences OH liés, chélates ou pentes dans

des acides carboxyliques

Bande fine à 1710 cm-1 1680-1750 cm-1

Valences C=O carboxyles Carbonyles…

Bande large à 1630cm-1 1630 cm-1

Valences C=C aromatiques

C=o quinoniques

C=o associés à des amides

N-H amides

COO

Bande large à 1450 cm-1 1450 cm-1 Déformation Vibration asymétriques des C-H

Bande fine à 1395 cm-1 1395 cm-1

Valences Carboxylates COO-

Bande large centré à 1230

cm-1

1100-1300 cm-1 Valences C-O des COOH

Bande large

à 1040 cm-1

1040 cm-1

Valences C-C

C-O-C

C-OH

Page 50: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

49

3. Conclusion

Les caractéristiques de l'AH(Sol), montre une différence avec celui de Aldrich. AH(ALD).

La différence est importante aussi bien pour l’acidité phénolique que pour le pourcentage

du carbone et de l’azote.

L’analyse élémentaire a confirmé que les acides humiques en question sont d’origine

terrestre et sont analogues à d’autres acides humiques étudiés dans la littérature.

La caractérisation des acides humiques par la spectroscopie I.R a fait apparaître au sein de

ces derniers la présence d’importantes bandes d’absorption (tableau 3) qui l’ont peut

attribuer à la présence de chaîne aliphatiques associées à des noyaux aromatiques et des

groupements fonctionnels oxygénés carboxyliques et phénoliques.

Page 51: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

50

CHAPITRE II : L'ADSORPTION DE L'HERBICIDE IMAZETHAPYR SUR L'ARGILE

MONTMORILLONITE EN PRESENCE DU CUIVRE ET LES ACIDES HUMIQUES

1. Introduction

Le développement agricole, industriel et urbain augmente le taux de pollution,

particulièrement dans l’eau, ce qui conduit à des risques tantôt sur la santé que sur

l'environnement. L’élimination des contaminants des eaux polluées est un objectif

d'importance croissante dans une variété de paramètres environnementaux. L'ampleur de

la contamination de l'eau par les pesticides a récemment soulevé beaucoup d'inquiétude

due aux risques sanitaires liés à l'entrée de ces composés dans la chaîne alimentaire de

l’Homme et des animaux (Pal, 2001).

L’Imazéthapyr appartient à la classe des imidazolinones. Cette classe possède un mode

d'action très spécifique des systèmes inhibiteurs de certaines plantes, mais n'interagit pas

chez les animaux (Document de décision E94-03, 1994).

L’imazethapyr: [acide 2-[4,5- dihydro-4-méthyl-4-(1-méthyléthyl)-5-oxo- 1 H-imidazol-2-yl]-

5-éthyl-3-pyridinecarboxylique] est un herbicide utilisé en pré ou post- levé, il est appliqué

à des doses faibles (Giuseppe A. et al. 1998).Il est efficace pour contrôler les mauvaises

herbes dans la culture du soja (Glycine max (L.) Merr) et de l’arachide (Arachis hypogaea

L.)(Grichar W.et al., 2000).

L’imazethapyr est un herbicide efficace pour le contrôle des mauvaises herbes

dicotylédones et graminées dans le soja et les légumineuses (Gennari el al,

1998;.Stougaard et al, 1990; Nègre et al, 2001). Il a à la fois l’activité sur le sol et celle

foliaire (Stougaard et al. 1990) et est absorbé par les racines et le feuillage et transporté

dans le xylème et le phloème et, de ce fait, accumulé dans les plantes à des points de

croissance (Document de décision E 94-03, 1994). Imazéthapyr est un herbicide

amphotère, ayant un acide carboxylique et un groupe fonctionnel basique pyridine

(Stougaard et al. 1990). Sa structure est représentée sur la fig.7a. Il est à noter que la

fig.7b et 7c sont respectivement la forme protonée et déprotonée de l'imazethapyr.

Page 52: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

51

L'adsorption des pesticides sur les sols est l'un des processus les plus importants qui

affectent leur activité biologique aussi bien que le devenir dans l'environnement. Il s’est

avéré que la fraction d'argile et la matière organique associée sont les adsorbants

primaires pour les pesticides dans le sol (Koskinen et al. 1990) ainsi que d'autres espèces

chimiques : les cations et anions (Liu et al. 2002).

Le cuivre est un élément essentiel pour les plantes et les animaux. Son comportement

dans le sol est très important d'un point de vue agricole et environnemental. Cependant,

une augmentation de son taux dans les sols peut, dans certains cas inhiber la

biodégradation de la matière organique ainsi que son processus de nitrification (Maqueda

et al. 1998).

Plusieurs études ont été publiées sur l'adsorption des pesticides sur les sols marocains (El

M'Rabet, 2002 ; Satrallah et al. 2002) et des métaux lourds (Hoang et al. 1998) sur les

constituants du sol de façon indépendante, mais encore peu d'attention a été accordée à

l'adsorption lorsque ces deux composants sont présents dans le sol ou en solution.

L'effet du pH sur l'adsorption de l'imazethapyr par différents adsorbants a été rapporté par

plusieurs chercheurs (Stougaard et al. 1990; Gennari et al. 1998).Toutefois, à notre

connaissance, aucune étude n'a été faite sur les complexes Cu-montmorillonite (Cu-M) et

Cu-acide humique-montmorillonite (Cu-HA-M).

Figure 7 : a : Structure chimique de l’imazethapyr , b : La protonation de l‘imazéthapyr, c :

ionisation de l‘imazéthapyr (Stougaard et al., 1990).

Page 53: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

52

Le but de cette étude a été de déterminer l'effet du cuivre de l’extrait d’acide humique et

du pH sur l'adsorption de l'imazethapyr sur montmorillonite(M) et d'étudier les isothermes

d'adsorption pour chaque adsorbant.

L’adsorption de l'imazethapyr sur les sols, les argiles et les acides humiques a déjà été

étudiée par un certain nombre de scientifiques (Gennari et al. 1998; Stougaard et al.

1990), mais, à l'exception de l’étude sur la rétention de l'imazethapyr par les sols

marocains (El Madani et al. 2003), aucune étude cinétique n’a été réalisée jusqu'à

présent. Par conséquent, la cinétique d'adsorption de l'imazethapyr sur Cu-M et Cu-M-HA,

a été étudiée.

2. Partie expérimentale

2.1. Absorbants

L'argile utilisée dans cette étude est la montmorillonite (K10avec une fraction<2 um). Les

acides humiques sont des composés complexes du sol. Ils jouent un rôle important dans

l'interaction avec des pesticides (voir chapitre sur les acides humiques).

2.1.1. Préparation des complexes Cu-montmorillonite

Le procédé utilisé pour la synthèse du complexe Cu-montmorillonite (Cu-M) a été décrit

par Cox et al. 1998. Quinze grammes de montmorillonite ont été agités dans 200 mL de

0,1 M CuCl2, pendant 24 h. Le mélange est ensuite conservé à 4°C pendant 16 h pour

faciliter la décantation. Le solide obtenu est lavé trois fois avec de l'eau distillée pour

éliminer l'argile non complexé et le chlorure et il est finalement placé dans un bain de

vapeur à 80 ° C pendant une nuit, pour l'évaporation de l'eau. Le complexe Cu-M obtenu a

été conservé pour éviter toute contamination.

2.1.2. Préparation des complexes M-AH-Cu

Le complexe M-AH-Cu a été préparé selon la méthode décrite par Schnitzer(2000). Cinq

grammes de la montmorillonite K10 ont été agités dans 200 mL d'une solution de CuCl2 0,1

M pendant 24 heures à température ambiante.

Page 54: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

53

Le mélange a été maintenu à 4 °C pendant 16 h pour faciliter la décantation. Le solide

obtenu a été agité pendant 24 h dans une solution de (0,5 g /L) d’acide humique

préalablement solubilisé dans 0,01 M de NaOH. Le solide obtenu est ensuite lavé cinq fois

avec de l'eau distillée et conservé dans un bain d'eau à 80 ° C pendant une nuit afin

d’enlever l’eau par évaporation.

2.2. Adsorption de l’imazéthapyr

Tous les tests ont été effectués en utilisant des tubes de centrifugation de 25 mL. Les

tubes ont été fermés avec des bouchons en PTFE spécialement conçus recouverts de

papier aluminium pour éviter les pertes par adsorption sur les bouchons. Les échantillons

sans argile n'ont montré aucune diminution de la concentration de la solution imazethapyr

dans les conditions expérimentales.

Par conséquent, la dégradation, la volatilisation ou l’adsorption sur les flacons sont

négligeables. Le surnageant a été séparé par centrifugation, puis par filtration en utilisant

des filtres en fibre de verre.

Les isothermes d'adsorption ont été déterminées à la température ambiante et à un pH de

5 (±0,2). Vingt milligrammes d'échantillons de montmorillonite ont été ajoutés à 20 mL des

solutions de concentrations imazéthapyr: 17,3 ; 34,6, 51,8 ; 69,1 ; 85,4 et 103,7 mol/L

dans 0,01 N CaCl2. Les mélanges ont été agités pendant 24 h avant leur analyse, et

l'expérience a été réalisée en trois répétitions.

Des études d'interaction à différents pH ont été effectuées en utilisant la même procédure.

Le pH des échantillons a été ajusté avec H2SO4 ou KOH pour obtenir des niveaux de pH

de 4, 5,6 et 7 (± 02).

2.3. Analyse

L'analyse par HPLC a été réalisée à l'aide d’un Perkin-Elmer 200 équipé d'un détecteur à

barrettes de diode 235 °C (Wellesley, MA, USA). Un LiChrospher l00RP-18(250x4 mm ID,

5 pm) a été utilisé pour les études de l'adsorption de l’imazéthapyr et le débit d'élution

isocratique (60% H2O acidifiée à pH=2 avec H3PO4 et CH3CN

40%) était de 1,0 mL/min. Le volume d'injection était de 50 L et les données ont été

recueillies et quantifiés à 255 nm.

Page 55: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

54

3. Résultats et discussion

3.1. Etude cinétique

Des échantillons de 20 mg de chaque support M, M-Cu et M-Cu-AH dans 10 mL de

solutions d'imazéthapyr de concentration fixée à 69,3 mol/L, sont agités pendant

différents intervalles de temps. Le pH du mélange est ajusté à 5 (±0,2) au début de

l'agitation.

La Figure 8 montre que l'adsorption de l'imazethapyr par l'argile montmorillonite a été

achevée après 240 min. Elle était très lente par rapport aux résultats obtenus pour

l'adsorption du pesticide sur le sol (El Madani et al., 2003). En outre, aucune

diminution de la concentration de l’imazéthapyr après avoir atteint l'équilibre n’est

observé.

Figure 8 : Les cinétiques d’adsorption de l’imazéthapyr sur la montmorillonite (M), la

montmorillonite-Cu (Cu-M) et la montmorillonite-Cu acide humique (Cu-HA -M).

Page 56: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

55

La cinétique d'adsorption de l'imazethapyr par le complexe Cu-M a été plus rapide que

celle obtenue pour la montmorillonite (Figure 8). L'adsorption a été achevée après 15

minutes et aucune diminution de la concentration de l'imazethapyr n’a été observée après

avoir atteint l'équilibre.

On peut en conclure que la saturation de la montmorillonite avec le cuivre permet une

adsorption plus rapide et plus efficace de l'imazethapyr par cette argile. En ce qui

concerne le complexe Cu-M, la cinétique d'adsorption de l'imazéthapyr, de Cu-HA-M est

également plus élevée surtout après 30 min (Figure 8). Pour chacun des trois adsorbants,

on a noté une adsorption rapide de l'imazéthapyr durant les premières minutes de contact,

suivie d'une lente phase d'adsorption.

Selon Pignatello (1989), la cinétique d'adsorption faible serait due à une diffusion lente de

l'herbicide dans les micropores des adsorbants, en particulier de la fraction argile et

matière organique (Mechrafi, 2002).Cela peut aussi résulter d'une limitation de cinétique

d'adsorption (Mechrafi, 2002).

L'équilibre entre les phases liquide et solide a apparemment pris plus de temps pour être

effectué. Les quantités adsorbées sont alors plus importantes lorsque la concentration de

la solution est plus élevée, et il n’y a pas de saturation des sites d'adsorption qui s'est

passé à la gamme de concentration étudiée.

3.2. Effet du pH sur l'adsorption de l'imazéthapyr

Des échantillons e 20 mg de chaque support (Mont),(MontCu) et (Mont-Cu-AH) dans 10

mL de solutions aqueuses d'imazéthapyr de concentration constant 69,13 mol/L, sont

agités pendant 24 heures après ajustement du pH aux valeurs 4, 5, 6 et 7 (±0.2) ajusté par

H2S04 ou KOH selon le pH désiré.

Page 57: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

56

Figure 9 : Effet du pH sur l’adsorption de l’imazéthapyr sur la montmorillonite (M), la montmorillonite-Cu (Cu-M) et la montmorillonite-Cu-acide humique (Cu-HA -M).

Figure 10: Structures chimiques des complexes formés par un herbicide imidazolinone et le cuivre.

Page 58: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

57

Bien que l'adsorption de l'imazéthapyr sur la montmorillonite soit faible, elle semble être

dépendante du pH (Figure 9). Ce résultat est en accord avec ceux obtenus par Loux et al.

(1989) pour H/Al-montmorillonite.

L'effet du pH sur l'interaction de l'imazéthapyr et la montmorillonite peut être expliqué en

terme d'ionisation du groupement carboxylique de cet herbicide (Gennari et al,

1998;Stougaard et al, 1990). A des valeurs de pH élevées, supérieures à 5, l'imazéthapyr

est présent essentiellement sous une forme anionique (-COO-), comme indiqué dans la

Figure (10) et il est repoussé par les charges négatives de l'argile. Dans des conditions de

faible pH, la présence de molécules non chargées et non ioniques (-COOH) augmente en

permettant une interaction croissante avec les charges négatives des colloïdes

montmorillonite.

L’imazéthapyr serait en grande partie ionisé à pH 6, et aucune importante rétention

d'anions ne pourrait être attendue à des valeurs de pH plus élevées si le mécanisme de

rétention était exclusivement ionique.

Contrairement aux résultats obtenus pour la montmorillonite, aucun effet de pH n'a été

observé pour l'adsorption de l'imazéthapyr, dans le complexe Cu-M. on a conclu que la

quantité d'herbicide adsorbée est de même pour les 4 valeurs de pH.

Par conséquent, à pH faible, l’imazéthapyr existe principalement sous la forme (-COOH),

qui est en grande partie adsorbée sur les colloïdes chargés négativement de l'argile et

dans l'espace intercalaire. A des valeurs de pH plus élevées, la forme (-COO-) de

l'imazéthapyr augmente en solution et elle est adsorbée par le cuivre chargé positivement.

Plusieurs chercheurs ont étudié la compléxation du cuivre et des herbicides de type

imidazolinone (Duda et al, 1996; Fursova et al, 2003). Il a été montré que le mécanisme

de liaison peut être créé entre le Cu à l’état ionique et les deux atomes d'azote 1 et 2

(Figure 10) des molécules de type imidazolinone.

Enfin, comme la montmorillonite, il ressort de la Figure 9 que le pH a un effet sur

l'adsorption de l'imazéthapyr par le complexe Cu-HA-M. Ce résultat est en accord avec

les données relatives à l'adsorption de l'imazéthapyr par les acides humiques (Gennari et

al. 1998).

On a observé que l'adsorption de l'imazéthapyr a diminué de 15% avec l'augmentation du

pH de 4 à 7. En outre, la quantité adsorbée à pH 6 et 7 a légèrement diminué. Cela

pourrait être dû à un effet stérique que les macromolécules d'acide humique ont sur les

Page 59: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

58

molécules de cuivre liées à l'argile et / ou action répulsive du groupe carboxylique de

l'acide humique ionisé à pH plus élevé.

3.3. Isothermes

Des solutions aqueuses de 10 mL d'imazéthapyr de concentrations 17,28; 34,56; 51,85;

69,13 ; 85,41 ; 103,7 mol/L en présence de 20 mg de chaque support (Mont). (Mont-Cu)

et (Mont-Cu-AH) sont agitées pendant 24 heures à température ambiante (T = 20°C) et à

pH 5 (±0,2).

Figure 11 : L’isotherme d’adsorption de l’imazéthapyr sur la montmorillonite.

Page 60: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

59

Figure 12 : L’isotherme d’adsorption de l’imazéthapyr sur la montmorillonite-Cu.

Figure 13 : L’isotherme d’adsorption de l’imazéthapyr sur la montmorillonite -Cu-acide humique.

Les isothermes d'adsorption de l'imazéthapyr, respectivement sur M, M-Cu et M-AH-Cu

sont représentées sur les Figures 11, 12 et 13. Ces isothermes ont été bien décrites par

l'équation de Freundlich:

Q = Kf. Csn où, les valeurs n et Kf sont reportées dans le tableau 4 à partir de la

fonction linéaire de Freundlich ln Q = ln Kf + n lnCs.

Page 61: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

60

Tableau 4 : Les constantes de Freundlich (Kf and nf) et les coefficients de corrélation (r2) pour l’adsorption de l‘imazéthapyr sur la montmorillonite, la montmorillonite-Cu-acide humique (Cu-HA -

M) et la montmorillonite-Cu (Cu-M).

Adsorbant Kr nr r2

Montmorillonite 1.670 1.33 0.98

Cu-HA-M 23.860 1.51 0.97

Cu-M 55.578 1.16 0.95

Les valeurs de n sont > 1 dans tous les cas indiquant des isothermes de type S selon la

classification de Giles et al. (1960) (tab.3). Ce type d'isotherme est obtenu lorsque le

solide présente une plus grande affinité pour le solvant plutôt que pour le soluté à de

faibles concentrations. Pendant ce temps, lorsque la concentration augmente dans la

phase aqueuse, les couches de molécules peuvent être formées sur la surface du support

d'argile qui provoque l'adsorption. Des résultats similaires ont été obtenus pour

l'adsorption du carbofuran, et du fenamifos (El M'Rabet, 2002).

Les valeurs Kf sont affectées par les caractéristiques chimiques du supports (tab.4) et

augmentent dans l'ordre M <M-AH-Cu<M-Cu. Selon Jamet et al. (1975), nous pouvons

classer ces adsorbants en deux catégories:

-1 <Kf <4: pour la montmorillonite indiquant que cette argile présente une affinité

moyenne pour l'imazéthapyr;

-Kf > 4: pour les complexes Cu-M et Cu-HA-M indiquant un degré important

d'affinité de l'imazethapyr pour ces deux supports.

Les résultats de cette étude confirment que la capacité d'adsorption augmente avec la

saturation de la montmorillonite avec le cuivre. Ceci est probablement dû à l'augmentation

de l'espace inter foliaire de l'argile résultant du traitement du cuivre, ce qui permet au

pesticide d’être adsorbé, non seulement en surface mais aussi dans l'espace intercalaire.

L'analyse aux rayons X a montré que d001 de l'argile, va de 9,6 Å pour la montmorillonite

à 12,44 Å pour le complexe Cu-M.

Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus à partir des études sur l'adsorption des

pesticides sur montmorillonite homo-ioniques (El M'Rabet, 2002).

Page 62: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

61

Pour le complexe Cu-HA-M, l’adsorption est supérieure avec la montmorillonite seule et

avec moins de Cu- M. Cette constatation indique que l'adsorption se produit également sur

les macro- molécules d'acide humique qui sont probablement responsables d'un effet

stérique qui empêche l'insertion de molécules imazéthapyr dans l'espace intercalaire.

4. Conclusion

Les effets de Cu et Cu-acides humiques sur l'adsorption des herbicides imazethapyr par la

montmorillonite ont été étudié et les résultats obtenus ont montré que:

Le pH semble affecter l'adsorption de l'imazéthapyr dans la montmorillonite et Cu-

HA-M. Cependant, aucun effet du pH n’a été observé pour le complexe Cu-M

probablement dû à une compléxation de l'imazethapyr avec le cuivre à des pH

plus élevés;

La cinétique de l'imazethapyr est plus rapide pendant l'adsorption sur les deux

complexes Cu-M et Cu-HA-M que pour la montmorillonite;

L'équation de Freundlich donne le meilleur ajustement aux données sur la gamme

de concentration étudiée, avec une affinité croissante pour les supports de l'ordre

de M<Cu-HA-M <Cu-M.

L'adsorption plus élevée de l'imazethapyr sur le complexe Cu-M peut être

attribuée à l'intercalation de l’imazethapyr dans l'espace interfoliaire de l'argile et

de l'adsorption sur le cuivre lié à la montmorillonite.

Page 63: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

62

CHAPITRE III : PHOTODEGRADATION DE L’HERBICIDE IMAZETHAPYR EN

ABSENCE ET EN PRESENCE DES ACIDES HUMIQUES DES SOLS

A. DEGRADATION PHOTOCHIMIQUES DE L’IMAZETHAPYR EN ABSENCE DES

ACIDES HUMIQUES

Les acides humiques représentent la fraction importante de la matière organique. Selon

leur origine, les acides humiques ont une capacité remarquable d'absorber l'énergie

lumineuse et peuvent soit, utiliser cette énergie dans leur organisation macromoléculaire

soit, la transférer à d'autres substances qui lui sont associées, par exemple par énergie

donneur-accepteur. Les acides humiques excités jouent alors le rôle de donneur, alors

que le substrat joue le rôle d'accepteur. De même les acides humiques quand ils sont

irradiés à des longueurs d'onde supérieures à 290 nm peuvent agir en tant que photo

sensibilisateurs et peuvent aussi produire des espèces oxygénées pouvant intervenir

dans des réactions de photolyse des pesticides.

Par conséquent, en présence de la lumière les acides humiques peuvent jouer double

rôle, tantôt ils catalysent la photo dégradation, tantôt ils jouent un effet d'écran.

Le présent chapitre a pour objet d’étudier la dégradation photochimique de l’imazethapyr

en absence des acides humiques.

1. Caractéristiques spectrales de l’imazéthapyr

Le spectre d’absorption de l’imazethapyr, à une concentration de 50 ppm dans l’eau

distillée (pH de 3,5), est représenté sur la fig.14. Afin de visualiser l’effet que peut avoir le

soleil sur cette molécule, on a aussi présenté le spectre d’émission d’une lampe au xénon

d’un simulateur solaire (SUNTEST). Le spectre UV-Visible de l’imazethapyr présente un

domaine d’absorption qui s’étend jusqu’à des longueurs d’onde supérieure à 290 nm. Son

coefficient d’absorption molaire est égal 5736 L.mol-1.cm-1 à 290 nm. ce qui nous permet

de dire que I’imazéthapyr est susceptible d’absorber le rayonnement solaire et par

conséquent de se dégrader photochimiquement.

Le spectre d’absorption UV-Visible de l’imazéthapyr est caractérisé par une bande

d’absorption intense située à 222 nm avec un coefficient d’absorption molaire de 12769.

L’absorption est faible et même presque inexistante pour les longueurs d’onde supérieures

Page 64: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

63

à 319 nm, le coefficient d’absorption molaire n’est que de 530 L.mol-1.cm-1 pour λ = 319

nm.

Figure 14 : Spectre d’absorption de l’imazethnpyr eu solution aqueuse à pH= 3,5 et spectre

d’émission de la lampe au xénon du suntest.

1.1. Evolution du spectre d’absorption en fonction du pH

Des solutions tamponnées d’imazéthapyr à une concentration de 50 ppm et à différentes

valeurs de pH ont été préparées. Le tampon utilisé est un tampon phosphate et les

solutions sont ajustées au pH choisi à l’aide de NaOH et H3PO4. Les spectres UV- Visible

de l’imazethapyr à différents pH sont donnés sur la Figure 15.

Page 65: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

64

Figure 15: Spectres d’absorption de l’imazethapyr à différents pH.

Un point isobestique a été observé dans la gamme de pH étudiée à 232 nm. D’après la

littérature (Catastini C., 2002) l’imazethapyr est caractérisé par la présence de deux

équilibres acido-basiques. Nous allons essayer de déterminer le pKa de ces équilibres.

1.2. Détermination des pka

La variation du coefficient d’absorption molaire, en fonction du pH, nous a permis de

montrer qu’il y a deux points d’inflexion. Ceci indique qu’il y a deux pKa dans la gamme de

pH étudiée, Les pKa de l’imazethapyr ont été déterminés d’après l’évolution du spectre

d’absorption en fonction du pH (Fig.17). Nous avons tracé l’évolution du coefficient

d’absorption molaire à 220 nm en fonction du pH, pour des solutions tamponnées (pH =

1,5 à pH = 4,5) à la concentration de 50 ppm. La méthode des dérivées et un ajustement

mathématique ont été aussi utilisés pour déterminer les valeurs de pKa (Catastini C.,

2002).

La méthode d’ajustement mathématique:

Page 66: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

65

αi = fractions molaires

L’absorbance à une longueur d’onde donnée en fonction du pH peut être ainsi obtenue en

utilisant la loi de Beer Lambert dans un mélange:

Asolution = (εA - [A] + εAH [AH]) I

Avec:

Asolution = absorbance totale de la solution à une longueur d’onde donnée

εA et εAH = coefficient d’absorption molaire de la forme anionique et de la forme

moléculaire à une longueur d’onde donnée.

l: trajet optique en cm.

αAH = C

[AH]

C

[A-]

=

= αA- =

Ka + [H+]

Ka + [H+]

[H+]

Ka

AH Ka

A- + H

+

Ka = [A

-] [H

+]

[AH]

C = [A-] + [AH]

Page 67: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

66

On obtient pKa1 = 2,1 et pKa2 = 3,9. Ces résultats sont en accord avec ceux de Mangels

(Mangels G., 1991) qui a obtenu les valeurs suivantes de pKa : pKa1= 2,9 et pKa2= 3,8.

Figure 16 : Evolution de l’absorption de l’imazethapyr à 220 nm (C=50 ppm) en fonction du pH.

D’après les études recensées dans la littérature (Mangels G., 1991) on peut suggérer les

deux équilibres acido-basiques suivants (Figure 17).

Asolution = lc

10-pH

+ Ka

EA-Ka + 10-pH

ԑAH

1 1,5 2 2,5

1700

11800

11900

12000

12100

40

12200

12300

60

12400

70

PH

Coef

fici

ent

d’a

bso

rpti

on

mola

ire

( L. m

ol-

cm -1

)

3 3,5 4 4,5

12500

12600

12700

Page 68: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

67

Figure 17 : Equilibres acido-basiques de l’imazethapyr.

Pour se rapprocher des conditions environnementales, nous avons limité notre zone

d’étude entre pH 3,2 et 9,2. Dans cette zone, l’imazethapyr n’apparaît que sous les deux

formes moléculaire et ionique liées à l’intervention de pKa2 (équilibre de protonation-

déprotonation du groupement carboxylique).

2. Photodégradation directe de l’imazéthapyr

Suite à son spectre d’absorption en présence du spectre solaire, il s’est avéré que

l’Imazethapyr est susceptible de se photodégrader dans l’environnement sous un

rayonnement de longueurs d’onde supérieures à 290 nm.

Deux systèmes d’irradiation ont été utilisés pour étudier la cinétique de disparition de

l’imazethapyr : le simulateur de rayonnement solaire (SUNTEST) muni d’une lampe au

xénon et le réacteur en pyrex dont la source d’irradiation est une lampe HPK 125 W.

Page 69: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

68

Figure 18: Dispositif d’irradiation avec Suntest

Figure 19: Dispositif d’irradiation avec lampe HPK

Page 70: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

69

2.1. Etude cinétique

Afin de comparer le comportement photochimique de l’imazethapyr dans les deux

systèmes d’irradiation, nous avons irradié une solution de pesticide (C=50 ppm) dans l’eau

distillée et suivi l’évolution de la concentration de l’imazethapyr par HPLC (voir

conditions opératoires, chapitre techniques expérimentales) sans autre influence

chimique. Le pH de la solution est égal à 3,5. Pour éviter toute influence des produits de

transformation sur le calcul des cinétiques, le taux de photodégradation de l’imazethapyr

doit être inférieur à 15 %. On a pu vérifier que la disparition de l’imazethapyr se fait suivant

une cinétique d’ordre l. Les études cinétiques de la photolyse de l’imazethapyr dans les

deux systèmes d’irradiation sont représentées sur Figure 20 et 21.

Figure 20: Photodégradation de l’imazethapyr sous irradiation de La Lampe HPK.

Page 71: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

70

Figure 21: Photodégradation de l’imazethapyr dans le suntest.

Pour comparer les cinétiques dans les deux réacteurs, nous avons calculé leur constante

de vitesse et leur temps de demi-vie à partir des données expérimentales. Les valeurs

obtenues dans les deux réacteurs sont récapitulées dans tableau 5.

Tableau 5: Constante de vitesse et temps de demi-vie de l’imazethapyr calculés, dans le réacteur en pyrex muni de la lampe HPK et avec le suntest (pH = 3,5)

K (min-1) t ½ (min)

Suntest 0,0012 577

HPK 0,0079 87

La vitesse de disparition de l’imazethapyr est plus rapide avec la lampe HPK que dans le

suntest du fait de la différence de puissance des lampes.

2.2. Influence des conditions opératoires

2.2.1. Influence du pH sur la photodégradation de l’imazéthapyr

2.2.1.1. Variation de la constante de vitesse (k) en fonction du pH

A la température où nous avons travaillé, à l’obscurité, les solutions aqueuses de

l’imazethapyr sont stables.

Page 72: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

71

Nous avons voulu savoir si le pH pouvait avoir un effet sur la cinétique de

photodégradation de l’imazethapyr. Pour cela, quatre solutions à différents pH ont été

préparées dans un tampon phosphate. Ces solutions sont ajustées au pH choisi soit par

l’hydroxyde de sodium soit par l’ajout de l’acide phosphorique. Les solutions préparées ont

une concentration de 50 ppm et elles sont irradiées dans le réacteur en pyrex qui présente

des cinétiques plus rapides que le Suntest. La fig.22 représente l’évolution des constantes

de vitesse en fonction du pH.

Figure 22: Evolution de la constante de vitesse de l’imazéthapyr en fonction du pH.

Les constantes cinétiques de disparition de l’imazethapyr en fonction du pH et les temps

de demi-vie sont présentées dans le tableau 6.

Tableau 6 : Constantes de vitesse et temps de demi-vie de l’imazethapyr en fonction du pH.

pH 2,7 3,5 4,0 5,7 7,0

K (min-1

) 0 ,0013 0,0013 0,0017 0,0045 0,0045

t ½ (min) 533 533 407 161 161

Page 73: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

72

On constate d’après la figure 24 et le tableau 8 que l’imazethapyr se photodégrade plus

rapidement quand l’acide est sous forme ionique (pH > pKa). Par exemple à pH = 4, la

constante de vitesse est de 1,7 X 10-3 min-1 alors que quand elle est sous forme

moléculaire, en milieu acide (à pH = 2, 7), la constante de vitesse est de 1,3 x 10-3 min-1.

On remarque également que la constante de vitesse est constante quand le pH est

uniquement acide (pH< pKa) ou uniquement basique (pH> pKa). Ceci montre que la forme

ionique est plus réactive que la forme moléculaire. Le pH a une influence appréciable sur

la vitesse de la photodégradation de l’imazethapyr.

2.2.1.2. Détermination des efficacités quantiques à différents pH

Afin de compléter notre étude cinétique nous avons également calculé les efficacités

quantiques de photodégradation. Celles-ci ont été effectuées dans le tampon phosphate à

différentes valeurs de pH et dans le réacteur en pyrex. Les efficacités quantiques

obtenues sont représentées dans le tableau 7.

Tableau 7 : Valeurs des efficacités quantiques calculées à différents pH dans le pyrex.

pH 2,7 3,5 4,0 5,7

103 * ε 0,57 0,79 1,82 1,8

Nous voyons que l’efficacité quantique augmente aux alentours, de pH 4 et qu’elle est

presque stable dans le domaine de pH où seule la forme ionique est présente.

On peut donc penser que l’effet photochimique est d’autant plus marqué que le nombre de

molécules ionisées est plus grand. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus pour

les constantes de vitesse.

Il est à noter que les valeurs de la constante de vitesse ne sont comparables que si les

expériences sont menées dans les mêmes conditions (même flux photonique, même

positionnement de la lampe par rapport au réacteur, même lampe...). Dans notre cas, ces

dernières expériences ont été réalisées avec un flux photonique plus faible que celui des

expériences précédentes réalisées dans l’eau distillée (1,252 x 1016 photons. s-1 contre

1,144 x 1015 photons. s-1), ce qui explique la différence de résultats.

Page 74: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

73

L’efficacité quantique a été calculée pour la photodégradation dans le réacteur pyrex. Par

contre, du fait du mauvais recouvrement des spectres d’émission de la lampe au xénon

(suntest) et d’absorption de l’imazethapyr, les valeurs obtenues pour le suntest ne peuvent

être prise en compte.

2.2.2. Effet de l’oxygène sur la photodégradation de l’imazéthapyr

Pour mieux comprendre le comportement photochimique de l’imazethapyr, on a étudié

l’influence de l’oxygène sur la photodégradation. Trois solutions de concentrations initiales

de 50 ppm ont é té irradiées. Dans une des solutions, on a fait barboter de l’oxygène pour

saturer le milieu en oxygène; dans une autre, on a désoxygéné le milieu par barbotage

d’azote, et dans la troisième, l’oxygène tait présent de façon naturelle.

Il nous a semblé judicieux d’étudier l’influence de la longueur d’onde d’irradiation su le

comportement de l’oxygène sur la cinétique de disparition de l’imazethapvr. Pour cela,

deux réacteurs différents ont été utilisés l’un en Pyrex et l’autre en Quartz. Dans les deux

cas, la cinétique de photodégradation de l’imazethapyr est d’ordre 1 apparent. Les

résultats sont présentés sur les figures 24, 25 et 26.

2.2.2.1. Irradiation dans un réacteur en pyrex

2.2.2.2.

D’après ces résultats, il semblerait qu’il y ait un effet très léger de l’oxygène sur la

photodégradation.

Tableau 8 : constantes de vitesse et temps de demi-vie de l’imazethapyr seul en présence de

l’oxygène.

Photodégradation de

l’imazethapyr Milieu aéré Milieu suroxygéné Milieu désoxygéné

K (min -1).10 3 2,5 2,4 2,6

t 1/2 (min) 277 288 266

Page 75: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

74

Figure 24: Photodegradation de l’imazethapyr en Milieu aéré [O2] = 6,24 x 10-4 mol.L-1.

Figure 25: Photodegradation de l’imazethapyr en Milieu saturé [O2] = 1,29 X 10-3 mol.L-1.

Page 76: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

75

Figure 26 : Photodegradation de l’imazethapyr en Milieu désoxygéné [O2] = 1,29 X 10-5 mol.L-1

2.2.2.3. Irradiation dans un réacteur en quartz

On a également étudié la photolyse de l’imazethapyr dans un réacteur en quartz. Les

résultats obtenus sont représentés sur les courbes des figures 27 et 28. La première

montre la cinétique de photodégradation de l’imazethapyr en milieu aéré et la seconde

dans un milieu sursaturé, toutes les deux dans un réacteur en quartz.

Figure 27 : Photodegradation de l’imazethapyr en Milieu aéré

Page 77: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

76

Figure 28 : Photodegradation de l’imazethapyr en Milieu suroxygéné.

Tableau 9 : Constantes de vitesse et temps de demi-vie de l’imazethapyr en milieu aéré et sursaturé.

Photodégradation del’imazethapyr

Milieu aéré Milieu suroxyéné

K (min-1) 0,0532 0,0418

T ½ (min) 13,03 16,58

L’étude précédente de l’influence de l’oxygène conduite avec différents réacteurs a permis

de mettre en évidence que son rôle est identique quel que soit la longueur d’onde

d’irradiation.

Toutefois, on remarque un effet légèrement plus marqué dans le réacteur en quartz. Afin

de compléter cette étude, on a mesuré l’influence de l’oxygène sur les rendements

quantiques pour des irradiations monochromatiques à λ = 254 nm. Les rendements

quantiques pour l’imazethapyr en milieu aéré, désoxygéné et suroxygéné ont été évalués

Les résultats sont rapportés dans le tableau 10.

Tableau 10: Rendements quantiques de disparition de l’imazethapyr.

Conditions d’irradiation [O2], mol.L-1 Ø imazethapyr

Solution désoxygénée <10-5 2,7×10-2

Solution aérée 6,24×10-4 2,5×10-2

Solution suroxygénée 1,29×10-3 2,4×10-2

Page 78: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

77

D’après les résultats ci- dessus, on constate que la dégradation de l’imazethapyr en

présence de l’oxygène est très légèrement ralentie, on peut envisager que l’oxygène

provoque une inhibition partielle de la réaction photochimique. La phototdegradation de

l’imazethapyr peut mettre en jeu différents processus : des processus inhibés par

l’oxygène et des processus insensibles à la présence de l’oxygène.

3. Influence de la longueur d’onde sur la dégradation photochimique de

l’imazethapyr

Des solutions d’imazéthapyr ont été irradiées en milieu aéré à différentes longueurs

d’onde et le rendement quantique de disparition du l’imazéthapyr a été mesuré.

3.1. Effet de la longueur d’onde d’excitation

Pour étudier l’influence de la longueur d’onde, des solutions ont été irradiées à 254 nm,

270 nm et 290 nm. Les résultats sont présentés dans le tableau 11.

Tableau 11: Rendement quantique de disparition de l’imazethapyr en milieu aéré en fonction de la longueur d’onde d’excitation. [Imazethapyr] = 50 ppm, pH = 3,5

Λexcitation, nm 254 270 290

Φ imazethapyr 0,027 0,005 0,006

Les résultats obtenus pour les différentes longueurs d’onde indiquent une différence

majeure à 254 nm, le rendement quantique est à peu près cinq fois plus important que

ceux mesurés pour les longueurs d’onde 270 et 290 nm.

Ceci nous permet de conclure qu’il y a une influence de la longueur d’onde sur le

rendement quantique et que la phototransformation de l’imazéthapyr à λ = 2 à 4 nm est

plus efficace qu’aux autres longueurs d’onde.

Figure 29: Equilibre céto-énolique de l’imazethapyr.

Page 79: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

78

D’après la littérature (Faure V.,1996), la forme cétone absorbe à des longueurs d’onde

plus courtes que la forme énolique. Aux courtes longueurs d’onde, la forme excitée

obtenue proviendrait majoritairement de la forme cétonique. Si les rendements quantiques

étaient identiques quelle que soit la longueur d’onde, on pourrait supposer que les deux

formes ont la même réactivité vis- à- vis de la lumière. Or, le rendement quantique est

différent, ce qui signifie que la forme cétonique est plus réactive que la forme énolique.

3.2. Effet de la concentration initiale

Les rendements quantiques ( tableau 12) ont été mesurés à une longueur d’onde de 254

nm en milieu aéré. L’étude est faite sur 3 concentrations différentes 12 ppm, 25 ppm, 50

ppm. Pour avoir la même densité optique et pouvoir ainsi déterminer plus facilement

t’influence de la concentration, nous avons utilisé la même cellule de 5 cm de long.

Tableau 12 : Rendement quantique en fonction de la concentration initiale de l’imazéthapyr. λexcitation = 254 nm, pH = 3,5, milieu aéré.

[imazethapyr], ppm 12 25 50

Φ imazethapyr 0,019 0,021 0,027

D’après les valeurs des rendements quantiques à différentes concentrations, il semble

qu’il y ait un processus biomoléculaire.

4. Photoproduits de l’imazéthapyr

Au cours des suivis de la cinétique de l’imazethapyr, des photoproduits sont apparus. Pour

bien les séparer une analyse par HPLC - UV a été effectuée. Ces photoproduits ont pu

être identifiés par ailleurs par un couplage HPLC — MS, détectés par ElectroSpray

Ionisation ESI en mode positif.

Leur séparation a été faite à partir d’une solution d’imazethapyr de concentration 50 ppm

dans l’eau distillée à pH= 3,5.

Page 80: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

79

Tableau 14 : Photoproduits détectés et proposition de structures chimiques par ESI en mode positif.

Composé Tr

(min) [M +

H+]

Spectre d’absorption

IMAZETHAPYR C15H19N3O3

14 290

Photoproduit 1 C9H8N2O2

6,8 177

Photoproduit 2 C11H7N3O

7,3 195

200 220 240 260 280 300 0

20

40

60

80

100

120

140

320 340 360

Spectrum at time 16,39 min

200 220 240 260 280 300 0

1

2

3

4

5

6

7

360 320 340

Spectrum at time 8,58 min

200 220 240 260 280 300 0

2,5

5

7,5

10

12,5

15

17,5 Spectrum at time 9,43 min

Page 81: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

80

Le chromotogramme HPLC — MS présente plusieurs photoproduits. On remarque qu’il y

en a deux qui sont majoritaires et qui sortent l’un à tr = 6,7 min et l’autre à tr = 7.2 min.

Nous avons pu mettre en évidence leurs caractéristiques spectrales ainsi que leurs

structures envisagées (tableau 14), On remarque que leurs spectres d’absorption sont

assez semblables.

Un autre photoproduit a été détecté à 12,7 min avec une masse de 441,2 soit presque

deux fois la masse de l’imazethapyr. Compte tenu de sa masse élevée, ce photoroduit

pourras être formé par un processus de dimérisation. Ce qui serait compatible avec

l’influence de la concentration sur le processus photochimique et la supposition d’un

processus bimoléculaire.

5. Conclusion

On a étudié la dégradation photochimique de l’imazethapyr en absence des acides

humiques.

L’étude en fonction de la concentration en oxygène a été entreprise en vue de préciser et

d’expliquer les hypothèses que cette première ébauche permettait d’esquisser, notamment

sur l’influence de l’état excité triplet sur la cinétique de la molécule.

L’ensemble des résultats trouvés en irradiations monochromatiques (254 nm) nous a

permis de conclure que:

la concentration de l’imazethapyr a un effet sur sa cinétique de dégradation

photochimique, qui est expliqué par un processus bimoléculaire.

Un équilibre céto-énolique a été remarqué après le calcul des rendements quantiques

à différentes longueurs d’onde d’irradiation.

Page 82: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

81

B. PHOTODEGRADATION DE L’IMAZETHAPYR EN PRESENCE DES ACIDES

HUMIQUES DES SOLS

1. Introduction

On parle de photodégradation sous irradiations indirecte quand une molécule, autre que le

pesticide, absorbe la lumière et provoque sa dégradation. Cette dégradation peut être liée

à un transfert d’énergie, à la formation d’espèces réactives, ou à la réaction directe de la

molécule avec le pesticide.

Les pesticides, lorsqu’ils sont entraînés vers les eaux naturelles, se trouvent en contact

d’un grand nombre de substances comme les acides humiques qui constituent l’un des

composants principaux des matières organiques naturelles dans les sols et dans les eaux

naturelles (Burba P., et al., 1985). Les acides humiques absorbent des photons dans la

région UV - visible du spectre solaire jusqu’à 500 nm. Suite à cette absorption, ils peuvent

générer des espèces, ou de dégrader les produits chimiques organiques (Aguer J.P. et al.

1996 ; Canonica S. et al. 1995 ; Zepp R.G. et al. 1985).

Beaucoup de travaux ont été consacrés à l’identification de ces espèces produites par

excitation des acides humiques et certaines ont été identifiées : les électrons solvatés, les

radicaux hydroxyles et l’oxygène singulet tandis que d’autres comme les états triplets

restent à caractériser ( Zepp R.G. et al., 1985 ; Canonica S. et al., 1995 ; Aguer J.P. et al.,

2001 ; Thomas-smith T.E et al., 2001 ; Vaughan P.P. et al., 1998).

Afin d’étudier les phénomènes photochimiques se produisant dans les conditions

naturelles, nous avons étudié l’influence des acides humiques naturels sur la

photodégradation de l’imazethapyr. La spectroscopie de fluorescence a été utilisée pour

rechercher des interactions éventuelles entre la molécule de pesticide et les acides

humiques.

Page 83: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

82

2. Caractérisations physico-chimiques

Le tableau 15 regroupe les résultats de l'analyse élémentaire et des groupements

fonctionnels des acides humiques dénommés AH(Sol) extrait d’un sol agricole

marocain de la région de Chaouia.

Tableau 15: Analyse élémentaire et groupements fonctionnels des AH.

Acidités en meq/g

AH %C %H %N total COOH PhOH

AH(Sol) 62,9

3,0

1,9 12,42 9,0 3,42

3 Caractéristiques spectrales de l’imazéthapyr en présence des acides

humiques

Les spectres UV de l’imazethapyr en présence des AH à différentes concentrations sont

représentés sur la figure 31. L’imazethapyr seul est caractérisé par une bande

d’absorption située à 222 nm (ε = 12769 L.mol-1.cm-1) et un épaulement à 270 nm (ε =

8196 L.mol-1.cm-1). Au-delà de 319 nm, l’imazethapyr n’absorbe plus de lumière.

Figure 30: Spectre UV de l’imazethapyr en présence des acides humiques à différents rapports.

En augmentant la concentration des acides humiques, on observe une augmentation de

l’absorbance et notamment vers les grandes longueurs d’onde.

Page 84: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

83

4. Photodégradation de l’imazéthapyr en présence de l’acide humique

Pour cette étude, on a préparé une solution d’imazethapyr (50 ppm) en présence des

acides humiques à différentes concentrations. Les solutions ont été ajustées avec un

tampon phosphate. Elles ont été irradiées dans un réacteur en pyrex. Pour mieux

comprendre le comportement photochimique des acides humiques, deux longueurs

d’onde ont été choisies λ < 340 nm et λ > 290 nm.

a-Photolyse de l’imazéthapyr en présence de l’acide humique à 290 < λ < 340 nm

Pour l’imazethapyr, au-dessus de 340 nm, les photons sont absorbés uniquement par

les acides humiques.

Figure 31: Cinétique de photodégradation de l’IMAZ, IMAZ + AH + Filtre, IMAZ + AH [50 ppm].

La figure 31 montre la cinétique de photodégradation de l’imazethapyr seul, en présence

des acides humiques et avec un filtre coupant les λ < 340 nm. On a calculé les constantes

de vitesse et les temps de demi-vie de la photodégradation de l’imazéthapyr dans les

différentes conditions, les résultats sont représentés dans le tableau 16.

Page 85: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

84

Tableau 16: Constantes de vitesse de l’IMAZ seul, IMAZ + AH, IMAZ + AH + filtre.

Imazethapyr Imazethapyr+AH Imazethapyr+AH+filtre

K (min-1) 0,0046 0,0028 0,0018

T1/2 (min) 150 247 385

On constate que la présence des acides humiques ralentit la cinétique de la

photodégradation de l’imazethapyr t1/2 (IMAZ)= 1 50 min << t1/2 (IMAZ + AH)= 247 min.

Par ailleurs, la présence d’un filtre coupant les λ > 340 nm permet quand même d’observer

une dégradation alors que dans ces conditions la photolyse directe est impossible. Il

semble donc que l’acide humique génère des espèces actives responsables de cette

dégradation.

b-Photolyse de l’Imazéthapyr à différentes concentrations en acides humiques aux

irradiations λ > 290 nm

Figure 32: Cinétique de photodégradation de l’imazéthapyr en présence des acides humiques

L’imazéthapyr en présence des acides humiques, à différentes concentrations, a été

irradié en milieu aéré avec la lampe HPK dans un réacteur en pyrex. Sur la figure 33, nous

avons représenté les cinétiques de disparition de l’imazethapyr + AH. Elles ont été

Page 86: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

85

effectuées pour une concentration de 50 ppm et suivie par HPLC. On constate que cette

disparition est très rapide d’autant plus que la solution est moins concentrée en AH.

Les constantes de vitesse de l’imazethapyr ont été calculées en présence des acides

humiques à différentes concentrations. Les résultats sont donnés dans le tableau 17.

Tableau 17: Constante de vitesse et temps de demi-vie de l’imazéthapyr en présence des acides humiques.

Imazéthapyr Rapport 1/0,5 Rapport 1/1 Rapport 1/1,5 Rapport 1/2

K (min-1) 0,0104 0,008 0,0053 0,0042 0,0018

T1/2 (min) 69 86 130 165 385

La photodégradation directe de l’imazethapyr est un phénomène relativement rapide

(temps de demi-vie de 69 min). Par contre, en présence des acides humiques, la

photodégradation obtenue est un processus beaucoup plus lent (temps de demi—vie de

130 min pour un rapport de 1/1). La vitesse de photodégradation de l’imazéthapyr dépend

de la concentration en acides humiques.

II ressort de ces résultats que les acides humiques qu’on a testés ont joué un double rôle:

inhibiteur et générateur d’espèces actives. Aux longueurs d’onde inférieures à 340 nm, on

atteste une absorption compétitive du rayonnement lumineux entre l’imazethapyr et les

acides humiques qui jouent un rôle d’écran. En même temps que les AH absorbent les

photons, ils génèrent des espèces actives capables de dégrader l’imazethapyr.

.

Page 87: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

86

CONCLUSION GENERALE

Depuis les années 60, les pays industrialisés ont connus une révolution verte, qui s’est

caractérisée par une augmentation de la production agricole. Cette dernière implique une

augmentation des surfaces de culture, une plantation de cultures sélectionnées et

hybrides aux rendements plus élevés, un remembrement et la lutte contre toutes les

nuisances. C’est une lutte qui passe inexorablement par le recours massif aux pesticides.

Cependant, l’usage des pesticides et leurs résidus soulèvent depuis longtemps, une vive

polémique.

Cette étude synthétise certains travaux que nous avons effectués à propos de L’étude du

comportement de l’herbicide imazéthapyr et ce, dans le but de comprendre, et prévoir le

devenir de ce produit phytosanitaire.

En présence des acides humiques, du cuivre, et de l’argile (montmorillonite), les

principaux résultats ont montré que :

Le pH semble affecter l'adsorption de l'imazéthapyr dans le cas de la

montmorillonite et Cu-HA-M. Cependant, aucun effet du pH n’a été observé pour

le complexe Cu-M

La cinétique d’adsorption de l'imazéthapyr était plus rapide sur les deux

complexes Cu-M et Cu-HA-M que pour la montmorillonite;

L’imazéthapyr éprouve une affinité croissante pour les supports de l'ordre de

M<Cu-HA-M Cu-M.

Quant à la photodégradation de l’imazéthapyr en absence des Acides Humiques à

différentes valeurs de pH, longueurs d'onde et concentrations d'oxygène, les résultats ont

révélé que :

Le pH influe sur le comportement photochimique de l'imazéthapyr en solution.

La forme ionique de la fonction carboxylique se photodégrade plus rapidement

que la forme moléculaire et en l'absence d'oxygène.

Page 88: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

87

la concentration de l’imazéthapyr a un effet sur sa cinétique de dégradation

photochimique, qui est expliqué par un processus bimoléculaire avec formation

de photoproduits.

Un équilibre céto-énolique a été remarqué après le calcul des rendements

quantiques à différentes longueurs d’onde d’irradiation.

Alors, qu’en présence des Acides Humiques, II ressort de ces résultats que ces acides

humiques qu’on a testés ont joué un double rôle: inhibiteur et générateur d’espèces

actives. Aux longueurs d’onde inférieures à 340 nm, on atteste une absorption

compétitive du rayonnement lumineux entre l’imazéthapyr et les acides humiques qui

jouent un rôle d’écran

Perspectives

D’ores et déjà, différentes perspectives de recherche sont identifiées et rapidement

réalisables pour développer les connaissances initiées durant ce travail.

Tout d’abord, alors que nous ne nous sommes intéressés qu’à l’interaction physico-

chimique de l’imazéthapyr, en présence des acides humiques, du cuivre, et de l’argile

(montmorillonite). Il serait intéressant d’étudier cette interaction en présence d’autres

éléments chimiques, notamment le Fer, le zinc…etc, ainsi qu’avec d’autres composés du

sols.

Cette même approche pourra être réalisée pour d’autres herbicides, en présence de

différents éléments chimiques avec des sols variés. Il nous sera alors possible d’identifier

quel herbicide utiliser en présence de quel sol, ce qui permettra son dégradation optimale

dans les meilleurs conditions spatiotemporelle, sans porter atteintes aux différentes

composantes environnementales.

Ces différentes démarches, constitueraient une sorte de rapprochement entre les

techniques précitées et permettraient la validation de ces dernières en termes d’apports

complémentaires à la connaissance du comportement des herbicides.

Page 89: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

88

Celles-ci s’intègrent dans une vision anticipative et préventive sur l’utilisation des

herbicides (ou des pesticides d’une façon générale), surtout que la méthodologie que nous

avons développée ne demande pas de lourds moyens financiers.

Il est enfin fortement recommandé de :

Associer notre démarche à une méthodologie pluridisciplinaire plus large, afin de couvrir

les autres aspects du comportement des herbicides autres que physico-chimique. A titre

d’exemple, nous pouvons citer l’action bactérienne du sol sur l’herbicide. Nous pouvons

aussi parler des caractéristiques géotechniques telles que, la porosité, et la cohésion.

Procéder à des compagnes de sensibilisation des agriculteurs sur les dangers que

peuvent constituer l’utilisation de certains pesticides et plus précisément des herbicides

sans voir lequel de ces derniers sera mieux adapté vis-à-vis des condition de sa

dégradation dépendamment des condition édaphiques.

Page 90: Processus Physico-chimiques d’Elimination des pesticides

89

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Annexe 1

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Prénom, Nom : El Habib EL AZZOUZI

RESUME

Ce travail concerne une contribution à l’étude des processus physico-chimiques

d’élimination des pesticides dans l’environnement en étudiant le cas de l’herbicide Imazéthapyr.

Par des études cinétiques, nous avons pu préciser le rôle de l’argile Montmorillonite et ses

complexes en cuivre et acides humiques extraits des sols Marocains sur l’adsorption de

l’Imazéthapyr en milieu aqueux.

Une étude photochimique de l’Imazéthapyr, en absence et en absence des acides humiques a

été réalisée. En effet le spectre d’absorption de ce pesticide présente un recouvrement non

négligeable avec le spectre d’émission solaire et de ce fait, sa dégradation par absorption directe de

photons ne peut pas être ignorée.

Les résultats ainsi obtenus, nous ont permis de mettre en évidence le rôle joué par les acides

humiques sur la phototransformation de l’Imazéthapyr. Tous les paramètres spectroscopiques et

photochimiques ont été déterminés, en vue d´étudier les effets d´écran ou de transfert d´énergie

entre molécules. Lors de cette étude, nous avons pu préciser le rôle de la présence et l’absence

d’oxygène, à différentes longueurs d’onde sur la photolyse ainsi qu’en fonction de la concentration

du substrat.

L´analyse spectrométrique, la chromatographie liquide lie á la spectrométrie de masse, nous

ont permis d´identifier les principaux photoproduits obtenus par voie direct et radicalaire, ainsi que

les sites réactionnels de la molécule de l’Imazéthapyr.

MOTS CLEFS : Adsorption, Photodegradation, Cinétique, Substances humiques, Imazethapyr,

UV/ visible, LC/MS, Photoproduits.

ABSTRACT

In Morocco, the massive use of pesticides in crop protection appears responsible for a loss

of biodiversity and a source of pollution in most of the water resources necessary for human life

[1]. Recent statistical studies have shown that populations of farmers are most exposed to risks

associated with these chemical products. To reduce the inconvenience due to the uncontrolled use

of pesticides because of their persistence in the environment, research methods to Control Water

Pollution prove necessary.

The adsorption of imazethapyr, an imidazolinone herbicide, has been studied on

montmorillonite and montmorillonite complexes with copper and humic acid. The adsorption was

found greater for complex montmorillonite-Cu and Cu-montmorillonite-humic acid than for

montmorillonite alone. Isotherms shape was similar for all substrates studied. The adsorption of

imazethapyr varies with pH for montmorillonite and for the complex Cumontmorillonite-humic

acid. The pH has no apparent effect on the adsorption of Imazethapyr on Cu-montmorillonite

complex. This might be due to imazethapyr retention at high pH by Cu ions linked to the clay.

Imazethapyr adsorption kinetics was faster for Cu-montmorillonite (15 min) and Cu-humic acid-

montmorillonite (30 min) than for montmorillonite (240 min). The Copper-montmorillonite

complexes and / or humic acid montmorillonite might be used to detoxify water contaminated with

imazethapyr.