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OCTOBRE 2013 # 14 THE NAKED AND FAMOUS DEAF HAVANA THE BLOODY BEETROOTS ARCTIC MONKEYS CHVRCHES HEARTSOUNDS KINGS OF LEON THE STAVES LAYERS EMPRESS DRY THE RIVER DIRTYMADSOUND LACEY ET PLUS ENCORE...

Playsound #14

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Magazine dédié aux musiques actuelles : chroniques, découvertes, dossiers...

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OCTOBRE 2013 # 14

THE NAKED AND FAMOUSDEAF HAVANA

THE BLOODY BEETROOTS ARCTIC MONKEYS

CHVRCHES HEARTSOUNDSKINGS OF LEON

THE STAVESLAYERS

EMPRESS DRY THE RIVER

DIRTYMADSOUND LACEY

ET PLUS ENCORE...

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_OCTOBRE 2013 #14_RÉDACTEUR EN CHEFYannis Mouhoun

_DIRECTEUR DE PUBLICATIONMatthias Meunier

_RÉDACTION MAGSami ElfakirEmmanuel Van ElslandeMartin Van BoxsomElie DibMarina LayBazil HamardMarie-Audrey EspositoMaximilien de Boyer Marc Andrieu

_CONCÉPTION GRAPHIQUEMatthias Meunier

[email protected]

_SITE WEBwww.playsound.fr

_UN PROJET DE : www.medias-culture.fr

_PLAYSOUNDQUELLE RENTRÉE !Pour tout chroniqueur musical qui se respecte, cette rentrée 2013 est à bien des égards excitante. Arcade Fire, Panic! At The Disco, MGMT, Arctic Monkeys... La scène pop interna-tionale est en feu, prête à endommager les tympans de bon nombre de jeunes gens. Si le retour quasi-simultané d’un si grand nombre de poids lourds du paysage musical est une chose rare, la qualité des opus proposés depuis le mois de juin est également absolument remarquable. Qu’il s’agisse du dernier effort studio de Franz Ferdinand ou du bijou proposé par The Naked & Famous le mois dernier, chacun trouvera assez facilement de quoi rythmer ses journées. La qualité des productions ces derniers mois montre que les têtes d’affiche du festival rock qui se joue quotidiennement dans nos oreilles sont en forme, et on ne peut que s’en réjouir. Des salles de concert pleines, des téléchargements dopés sur les différentes plateformes de diffusion : l’enthousiasme emboite le pas à la créativité. De quoi donner la chance à ces formations qui nous font du bien de vivre de leur passion, et de continuer à nous faire rêver aujourd’hui comme demain. Que la fête soit belle !

_Yannis Mouhoun

_Playsound est une plateforme créative de découverte, d’actualité et de chroniques couvrant les dif-férentes facettes de la culture rock au sens le plus général du terme. Le projet comprend un site riche de son flux de news multi-genres, d’un espace de critiques complet ainsi qu’un laboratoire numérique via une plateforme dédiée à la pro-motion de jeunes talents.

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_ÉDITO_NEWS_DOSSIER : WEBZINES MUSICAUX, LA CHASSE AU NÉANT_ÇA N'ENGAGE QUE MOI_L'ACTU EN 140 CARACTÈRES_TALENTS_ZOOM : THE STAVES_SOUVENIR_FOCUS : LA FLÊCHE D'OR... EN PLEIN COEUR_ILS L'ONT DIT_RÉTRO : MGMT_CHRONIQUE : MGMT_SÉLECTION : THE NAKED AND FAMOUS _CHRONIQUES EN BREF_DÉBAT : LA PROVOCATION COMME MOYEN DE COMMUNICATION _FOCUS : ROSS ROBINSON

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_Un album de remixes pour Linkin ParkPlus d’un an après la sortie de son cinquième opus Living Things, Linkin Park revient avec Recharge, un album de remixes. La sortie de la galette est prévue pour le 29 de ce mois tandis qu’un système de pré-commande sur le site officiel du combo a d’ores et déjà été mis en place. La tracklist complète a été dévoilée, révélant entre autres la participation de Steve Aoki ainsi que la présence d’un nouveau titre intitulé A Light That Never Comes.

_The Beatles On Air – Live At The BBC Volume 2Dix ans après le premier volume, bonne nouvelle pour les beatlemaniaques avec l’annonce officielle de la sortie du deuxième volet des enregistrements Live at the BBC. Au programme, 37 titres live (dont 2 inédits) accompagnés de 23 interviews enregistrées entre 1963 et 1964, disponible en double CD (+ livret 48 pages) et en vinyle (4 LP 180 gr). En attendant sa sortie le 11 novembre prochain, un premier trailer est déjà disponible.

Un nouveau DVD live pour les StonesLes mythiques Rolling Stones ont annoncé la sortie d’un nouveau DVD/Blu-Ray live intitulé Sweet Summer Sun – Hyde Park Live pour le 11 novembre prochain. Celui-ci contiendra un concert de deux heures (seize morceaux au total) filmé à Hyde Park en Angleterre devant 200 000 fans ainsi que des images inédites du groupe en coulisses.

_The Killers : sortie d’un Best OfBien qu’étant actuellement en tournée mondiale, The Killers en profitent pour annoncer qu’ils seront bientôt de retour dans les bacs avec un best of intitulé Direct Hits. Ce successeur de Battle Born comportera non seulement quinze titres ayant poussé le groupe de Brandon Flowers sur le devant de la scène, mais aussi deux inédits, dont l’efficace Shot At The Night que le groupe offre en exclusivité.

_5ème EP de Butch Walker disponible !Butch Walker est célèbre pour ses nombreuses productions outre-Atlantique (Katy Perry, Fall Out Boy, Panic! At The Disco, Plasticines, Avril Lavigne, Gavin De-Graw…). Pourtant, peu le savent, mais l’Américain est aussi un véritable homme-or-chestre. Septembre a marqué la sortie de son 5ème EP, intitulé Peachtree Battle, disponible sur iTunes et dont un extrait est disponible sur Playsound.fr.

_NEWS EN BREF

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_NEWS EN FIL ROUGE + DE NEWS SUR PLAYSOUND.FR/NEWS

_Le nouvel album d’Anthony Green se dévoileOn en sait maintenant un peu plus sur Young Legs, le troisième album solo d’Anthony Green (également frontman des excel-lents Circa Survive). La galette sortira donc le 12 novembre prochain sur Moshtradamus Records, le propre label de Green. L’artiste en a également profité pour livrer un premier extrait de Young Legs.

_Beck : nouveau singleTroisième single estival pour l’Américain Beck ! Après Defriend-ed et I Won’t Be Long, l’artiste nous offre Gimme, nouveau titre aux sonorités toujours aussi originales. Le single, qui ne figurera pas sur le prochain album de Beck, est disponible sur iTunes mais aussi en version vinyle.

_Nouveau titre des Pretty RecklessLa bande à Taylor Momsen a partagé hier un nouveau titre intitulé Going To Hell, extrait de l’album du même nom. Si la date de sortie de ce dernier n’est pas encore connue, le single sera quant à lui téléchargeable sur iTunes très prochainement (disponible depuis le 24 septembre dernier aux États-Unis).

_Un album de b-sides et un inédit pour Grizzly BearLe 18 septembre dernier, les membres de Grizzly Bear ont soufflé la première bougie de l’album Shields paru l’an dern-ier. En cette occasion, les quatre New Yorkais ont dévoilé le titre Will Calls, merveille de 7 minutes qui était censée figurer sur Shields. Mais la surprise ne s’arrête pas là : en effet, les Américains ont annoncé qu’un album des B-sides de Shields était aussi prévu pour novembre.

_Halestorm : un second EP de reprisesDeux ans après avoir repris une liste de chansons sur Re-AniMate : The CoVeRs EP, Halestorm s’apprête à sortir le deuxième volume (tout simplement intitulé ReAniMate 2.0 : The CoVeRs eP) le 15 octobre. Au programme cette fois-ci : Judas Priest, AC/DC, en passant par Pat Benatar, Fleetwood Mac, Marilyn Manson ou encore le célèbre Get Lucky de Daft Punk.

_New Found Glory dévoile un inéditLes Américains de New Found Glory ont dévoilé un inédit intitulé Connect The Dots. Il s’agit du premier titre studio du groupe depuis la sortie de son dernier album en date, Ra-diosurgery, en 2011. Cet inédit sera présent sur Kill It Live, un album live dont la sortie est prévue pour le 8 de ce mois.

_Foals : sortie d’un DVD liveAprès le succès de son album Holy Fire, Foals a annoncé la sortie d’une version deluxe de la galette qui sera accom-pagnée d’un DVD (en pré-commande sur le site du groupe). Il sera composé d’un live filmé au Royal Albert Hall de Lon-dres le 28 mars dernier ainsi que d’un documentaire intitulé Nothing Left Unsaid. Le trailer est à visionner sur Playsound.fr. Sortie le 28 octobre prochain.

_You Me At Six : retour en grandes pompesEntrés en studio en juillet afin d’enregistrer leur quatrième album, les compères de You Me At Six ne chôment définitivement pas. Ainsi, l’album Cavalier Youth est d’ores et déjà annoncé pour l’automne, tandis que le tonitruant Lived A Lie fait figure de single parfait afin de lancer sa promotion.

_A Day To Remember : une sortie d’album sur le fil du rasoir !Prévu pour le 8 octobre 2013, ce n’est pourtant que le 2 que nous saurons si le nouvel album d’A Day To Remember verra le jour. Si tel est le cas, Common Courtesy ferait suite à What Separates Me From You (2010), le dernier opus en date du groupe qui rencontre actuellement des problèmes juridiques avec le label Victory Records. Verdict très prochainement.

_ ON EN A PARLÉ _AZERTY

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_DOSSIER

Le mois passé, Playsound vous proposait dans les pages de son magazine numéro #13 une réflexion quant à l’impact du numérique sur l’industrie du disque dans son ensemble. Si la façon de faire et de consommer la musique a été assez largement impactée par cette révo-lution technologique de grande ampleur, la façon d’en parler et de la couvrir médiatique-ment a -elle aussi- été sujette à de nombreux changements. Depuis le milieu des années 2000, on voit fleurir sur la toile une multitude de webzines, plus ou moins sophistiqués, plus ou moins fédérateurs. Dans un contexte de conjoncture, le numérique a eu le mérite de rabattre les cartes du paysage médiatique. Mais qu’en est-il réellement ? Peut-on parler de renversement de paradigme ? Éléments -éparses et subjectifs- de réponse.

Dans l’ensemble, le cordon sanitaire qui existait entre une supposée «réelle» presse papier et les dits webzines «in-dépendants» s'effrite. Les médias spécialisés traditionnels investissent de plus en plus dans le numérique, tandis que certains webzines proposent des magazines connexes faisant office de valeur ajoutée. Syndrome de deux mondes qui s’attirent autant qu’ils se répulsent.Le point commun entre ces deux «offres» ? La non-viabilité des modèles, liée au morcellement de l’offre -et donc de l’audience- sur internet. A la presse écrite, il ne reste que le prestige et le souvenir d’un faste et glorieux passé. Tandis que les médias traditionnels licencient faute d’annonceurs, les webzines reposent entièrement sur le bénévolat et les contributions bienveillantes : économiquement parlant, il n’y a pas de place pour un tel nombre d’acteurs.

Parler du cercle des webzines revient à mettre en lumière une valse des vaniteux. Dans ce combat à la fois violent et silencieux, chacun pense pouvoir trouver sa place en reprenant les codes propres à la presse écrite. Force est pourtant de reconnaître que ces acteurs 2.0 ne donnent pas à leur ambition les moyens nécessaires pour réussir. En faisant de la qualité une question, au mieux, secondaire, les webzines ont été en mesure de trouver un consensus qui à bien des égards peut laisser perplexe : sous couvert de la «diversité», on justifie l’absence totale de ligne éditoriale. Sans structure aucune, ce chaos journalistique aime qu’on le qualifie d’alternatif. La médiocrité qui lui colle à la peau est faussement qualifiée de transgressive, d’impétueuse. La réalité est pourtant implacable : les postures médiatiques ne suffisent en aucune circonstance à créer du fond.

S’ils ont le mérite de sensibiliser des communautés en-tières aux musiques pas assez promues et ainsi de favoriser l’émergence de nouveaux artistes, les webzines doivent faire preuve de clarté dans leur positionnement s’ils veulent con-quérir la pléthore de lecteurs potentiels qui parcourt internet quotidiennement. La multiplication des acteurs n’implique pas nécessairement un changement de protagonistes, il est donc essentiel de définir quel public on souhaite cibler afin de proposer un contenu en phase avec les attentes de ce dernier. Internet est une chance, au sens où il constitue une rampe de lancement intéressante pour un bon nombre de plumes qui s’affinent et s’affutent par le biais des publications. Internet est un eldorado, pour ceux qui intègrent leur offre médiatique à un projet plus global, cohérent et innovant.

_Yannis Mouhoun

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WEBZINES MUSICAUX : LA CHASSE AU NÉANT

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_ÇA N'ENGAGE QUE MOIAprès douze ans d'absence en studio, Bertrand Cantat a fait son retour le 30 septembre chez vos disquaires – physique ou numérique – avec Détroit, son nouveau projet. Accompagné de Pascal Humbert, l'ancien leader de Noir Désir tente avec ce premier extrait de se refaire une place au soleil comme à l'époque de 666.667 Club (2001). Un come-back au goût étrange.

Normalement, un nouvel album studio d'un ponte du rock national est une bonne nouvelle pour les amateurs du genre. Les radios diffusent au moins un bon morceau et les médias nationaux se débouchent les oreilles. Mais dans ce cas présent, il s'agit de Bertrand Cantat. Son retour officiel en nom propre – même s'il officie sous un pseudonyme, après avoir multiplié des collaborations diverses et variées, impose une profonde question : doit-on se réjouir de son retour ?Les cas de rockers meurtriers sont nombreux à l'étranger (le producteur Phil Spector, Tim Lambesis de As I Lay Dying) mais rares en France. L'affaire divise d'ailleurs le pays en deux depuis l'annonce du décès de Marie Trintignant le 1er août 2003. Si son père confesse sans détour «détester» Cantat, le Bordelais suscite néanmoins le pardon de certains fans. Deux camps s'affrontent parmi les aficionados de Noir Désir : les dégoutés contre les compréhensifs. Les premiers sont contre toute présence scénique ou studio du chanteur. Quant aux seconds, ils appliquent benoitement l'adage : «en prison il a payé sa dette à la société». Mais Cantat est-il un condamné comme les autres ? Non.

L'HOMME LIBREEn s'affichant publiquement à nouveau il montre son «aspiration au bonheur», comme écrivait Thomas Jefferson en 1776, à l'occasion de la Déclaration d'In-dépendance des États-Unis. Un état vital pour Cantat, tant ses proches le qualifiaient de déprimé après sa sortie de prison en 2007, or la remise en forme du musicien passe par la scène. Il y a effectué plusieurs apparitions avec Eiffel, Amadou et Mariam et Shaka Ponk. Facilement visible sur Internet, ces instants montrent le meurtrier joyeux et expressif sur scène. L'homme pressé par son passé essaie donc de profiter de son statut d'homme libre.Mais qu'en est-il du bonheur, de la quiétude, des autres partis ? Celui des par-ents de Marie et aussi de la famille de Krisztina Rády. Rappelons que la première femme et mère des enfants du néo-chanteur de Détroit, s'est suicidée en janvier 2010 après être retournée vivre à ses côtés. Car la sortie du premier single, et « a fortiori » de l'album en novembre, vont donner lieu à un gros tapage. Ainsi les familles de ces deux femmes devront subir une exposition médiatique qui pourrait s'avérer insupportable pour elles. Très peu de parents ont à supporter une telle

épreuve : constater la joie d'un meurtrier admiré par une foule. Comment supporter qu'un «chan-teur-poète» puisse livrer librement ses pensées (sauf sur l'affaire Trintignant ) sur son séjour en prison par exemple (selon Europe 1). Pire, qu'il ose prodiguer ne serait-ce qu'un peu de moral dans l'une de ses réflexions.Car au-delà du style et de la qualité des compo-sitions, ce sont les dix textes de l'album Horizons qui seront épiés par les avocats de la famille Trintignant. Selon divers médias, Barclay au-rait prévu une enveloppe en cas de procédures contre le groupe. Une information démentie par Me Caillart, l'avocat du chanteur maudit, mais qui révèle bien toute la tension qui règne autour de ce nouveau groupe dont le travail est pour l'instant relégué au second plan.

_Maximilien de Boyer

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LE RETOURDE BERTRAND CANTAT

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_CANTERBURY (@CANTERBURYMUSIC)

_DAVE ELITCH (THE MARS VOLTA) (@DAVEELITCH)

_TSUGI (@TSUGIMAG)

_SIGUR RÓS (@SIGURROS)

On joue à PARIS avec @kighofficial le 7 novembre. Les tickets sont ici – http://bit.ly/19fXfhe

En train d'écouter le nouveau NIN en mangeant un Snickers glacé. Tu peux pas test.

[NEWS] Trans Musicales : Stromae et London Gram-mar au programme, ça vous parle ou bien ?http://bit.ly/13iFa1x

Sigur rós en guest star dans la saison 4 de @GameOfThroneshttp://bit.ly/1dXypb8

_L'ACTU EN 140 CARACTÈRES_P

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_ARCHIVE (@ARCHIVEOFFICIAL)

_ARCADE FIRE (@ARCADEFIRE)

_MOBY (@THELITTLEIDIOT)

Si vous avez raté la rediffusion du Mouv' de la Fête de l'Humanité, vous pouvez la réécouter ici : t.co/M8VBZTKy1v

Notre nouvel album Reflektor est maintenant disponible en prévente ici http://t.co/wiJQiNBdAZ pic.twitter.com/ijlYXbLCgC

Merci à tous pour vos voeux d'anniversaire ! Thanks! Gracias! Obrigado! Grazie! Spasibo! Danke ! instagram.com/p/eHGjCmrEDv/

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_FAUVECORP ≠ (@FAUVECORP)

Studiohttp://instagram.com/p/eUH21zAd77/

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llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #2lllllllllllllllllllllllllllllll EMPRESSPour Empress, tout commence il y a deux ans quand quatre musiciens déci-dent de quitter leur formation respec-tive pour créer un groupe à leur image. Désormais, les Anglais aiment ce qu'ils font et ça se voit ! Ils donnent tout sur des titres loin d'être formatés ou taillés pour les radios grand public. Il n'est d'ail-leurs pas vraiment évident de mettre une étiquette sur le son produit par le quatuor tant il est varié. On y retrouve un petit côté Deftones avec des com-positions aussi violentes qu'elles peu-vent être calmes et une voix à l'identité bien marquée. Après avoir tourné avec de grands noms de la scène hardcore comme Cancer Bats ou Bring Me The Horizon, la formation s'apprête à sortir son tout premier album qui promet d'être explosif. En attendant, un nouveau single intitulé Blurred Lines est d'ores et déjà en écoute sur la toile accompagné de son clip vidéo. Si vous aimez un rock bien pêchu mais nuancé, lancez-vous et commencez l'expérience Empress !

_GenreMétal alternatif

_LabelIndépendant

_PaysAngleterre

_Site Officielweareempress.com

lllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #1lllllllllllllllllllllllllllllllllll LAYERS Encore peu connus, les Anglais de Layers semblent déjà avoir toutes les cartes en main pour plaire. Le quatuor, qui a récem-ment reçu des éloges de la part de Ker-rang! Radio, vient tout juste de sortir son premier EP éponyme. On y retrouve cinq titres bourrés d'énergie et aux rythmes recherchés. La basse est souvent mise à l'honneur avec une alternance entre un son bien groovy et des riffs plus lourds pour un rendu qui n'est pas sans rappeler, par moments, Incubus. Quelques lignes de chant crié bien placées donnent davan-tage de relief à l'ensemble. Si vous voulez vous faire une idée de ce que les Layers ont à vous offrir, commencez par décou-vrir leur premier clip pour le titre Corners sorti l'année dernière. Bien que celui-ci ne figure pas sur l'EP, il rejoint clairement son univers et vous donnera un aperçu du contenu de ce mini-album : des sonorités originales servies par un groupe simple, sans artifice.

_GenreRock alternatif

_LabelTill Deaf Do Us Party Records

_PaysAngleterre

_Site Officiellayersband.co.uk_T

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llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #3llllllllllllllllllllllllllllll DRY THE RIVERDe plus en plus souvent comparés aux grands Mumford And Sons pour leur talent d’écriture et de composition, les cinq Anglais de Dry The River ont réussi à s’imposer comme des valeurs sûres de la scène folk en 4 ans seulement.Forts de trois splendides EP portés par la charismatique voix de Peter Liddle, les Anglais reviennent en 2012 avec Shallow Bed : enregistré en analogique, le premier album du groupe a tout pour plaire. On est séduit par la beauté insolente de History Book et de New Ceremony, la mélancolie de Bible Belt et surtout les harmonies de Weights & Measures. Composé d’une for-mation rock classique à laquelle s’ajoute un violon (dont la présence est loin d’être anecdotique), le seul reproche que l’on peut faire à ce disque produit par Peter Katis (Interpol, The National), c’est de ne pas être commercialisé en France…En attendant le successeur de Shal-low Bed, on patiente avec la chanson éponyme qu’a composé le chanteur du groupe pour le film Zaytoun : suite à ce chef d’oeuvre plein d’émotion, la rivière est peut être asséchée mais nos larmes coulent à flots.

_GenreFolk Rock

_LabelTransgressive Records

_PaysAngleterre

_Site Officieldrytheriver.net

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #4lllllllllllllllDIRTYMADSOUNDRemarqué Il y’a quelques années par la qualité de ses mix et sa technique poussée, Youri Ortelli aka Dirtymadsound a su franchir rapidement les échelons pour faire aujourd’hui partie des grands noms de l’electro suisse. Débutant en tant que batteur dans des groupes de rock, ce jeune Suisse s’est très vite tourné vers l’électro tout en gardant des breaks fracassants et des changements de rythmes variés afin de nous livrer un son mémorable oscillant entre Bass Music et Electro Clash. Que ce soit seul ou en compagine d’OXSA (un autre DJ prodige), ce genevois de tout juste vingt ans a déjà beaucoup tourné dans les grands clubs et festivals de son pays natal, mais aussi en France et Outre Atlantique. Véritable concentré d’énergie sur scène, ses performances endiablées ne font qu’accroître sa notoriété sur la scène électro, il n’est donc pas étonnant de le retrouver à l’affiche aux côtés des pointures que sont Borogore, Pendulum, Don Rimini ou encore Netsky. Actuellement en préparation d’un nouvel EP prévu pour l’hiver prochain, nul doute que l’histoire ne fait que commencer pour DirtyMadSound.

_GenreElectro

_LabelArgent Sale

_PaysSuisse

_Site Officielsoundcloud.com/dirtymadsound

llll lllllllllllllllllllllllllllllll TALENT #5lllllllllllllllllllllllllllllll LACEYOn ne sait plus où donner de la tête tant l'Angleterre ne cesse de nous offrir de nouveaux talents ! Lacey, combo originaire de Nottingham, vient s'ajouter à cette longue liste. Ce nom évoquera sûrement quelque chose chez les fans de Brand New dont font clairement partie les quatre Anglais. En effet, Graz, Josh, David et Pete ont décidé de rendre hommage à leur groupe préféré et tout particulièrement à son frontman, Jesse Lacey, en empruntant son nom pour désigner leur groupe. En attendant de devenir aussi connu que ses aînés, Lacey enchaîne EP sur EP. Son troisième en date, intitulé Outlaws, vient tout juste de sortir. Quatre titres aux refrains entêtants dont les mélodies tirant parfois sur le pop-punk rappellent la saison estivale. La formation est encore peu connue mais son rock accessible et son nouvel EP prometteur, actuellement en streaming sur Punktastic, pourraient très bien changer la donne. Il ne reste plus aux Anglais qu'à faire le grand saut en composant un premier album !

_GenreRock

_LabelIndépendant

_PaysAngleterre

_Site Officielfacebook.com/laceyofficialuk

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_TALENT ZOOMAh, les sirènes. Ces êtres magnifiques qui nous bercent et nous invitent religieuse-ment à naviguer dans leurs eaux aux apparences si clémentes, si paisibles. Ces splendeurs qui ont le don de nous envoûter à l’aide de sérénades mystiques et d’appels aussi sensuels que grandiloquents. Ces merveilles qui ont fait chuter les héros les plus vaillants et noyer les équipages les plus conquérants. Bien que souvent liées par les abîmes ténébreux qui les retiennent prisonnières de leurs propres barreaux, elles peuvent également communier à travers une voûte plus puissante encore que celle des Dieux : le lien du sang.À l’image des jumelles Canadiennes Tegan & Sara et du trio californien HAIM, les Staves ont appris à dompter les mythes et à perpétrer la légende, à leur façon. En effet, ces trois sœurs Britanniques originaires de Watford ne semblent pas vouloir réveiller la fureur des flots. Bien au contraire, leur premier album, Dead & Born & Grown, se veut être le reflet d’une innocence dénuée de toute intention blâmable. Loin de n’être qu’un simple ersatz des artistes cités précédemment, The Staves est un groupe qui, à travers sa simplicité et sa sincérité, nous offre des moments dignes des plus beaux contes et des romances les plus intimes. Il suffit d’écouter le titre le plus évocateur de cet album, Mexico, pour comprendre, avant de fermer les yeux et de vivre un moment introspectif sans égal. Par ailleurs, le groupe a d’ores et déjà pris ses marques sur scène avec des artistes exceptionnels, eux aussi capables de nous offrir des fragments d’Olympe aussi bien en concert qu’en studio : The Civil Wars et Bon Iver. Dès lors, on commence à comprendre la manie qu’ont ces sœurs à jouer dans des lieux antiques et sacrés, tels que la Pepper Canister Church de Dublin. C’est probablement dans ces havres de recueil et d’harmonie qu’opère la magie qui entoure leur œuvre. D’aucuns trouveraient ces trois sœurs lassantes ou ennuyeuses, la critique n’a pas suivi cette piste ô combien inadaptée au talent des frangines: nos homologues de Q, du Telegrah ou encore de Mojo ont accordé à ce premier album des notes stellaires, allant de quatre à cinq étoiles : un exploit pour un premier opus, qui plus est outre-Manche. Cependant, étrangement, les avis des plus grands disparaissent dès lors que les premières notes raisonnent tendrement aux portes de nos convictions. Loin des filles sages et policées dépeintes par le portrait légitime de la première impression, les Staves nous offrent des mélodies épurées aux sonorités angéliques. Winter Trees et Eagle Sons, autres titres splendides, rappellent un groupe si magistral que les comparaisons à son sujet sont rarissimes : les Fleet Foxes. Comme eux, ces filles nous offrent l’intemporalité, en nous balançant constamment entre la simplicité des ères révolues et la complexité titanesque des siècles à venir, sans même que nous n’ayons le temps d’émettre la moindre opinion à leur sujet. En réalité, elles nous emmènent dans les lieux enchantés et rassurants vers lesquels nous nous ruons dès que nous pensons nous être trompés de direction, ces refuges men-taux qui nous servent d’abri de fortune dans les tempêtes les plus féroces. Les Staves nous rappellent que ces endroits ne sont jamais aussi éloignés qu’on ne le croit, et que personne ne peut refuser de les visiter dès lors que leurs portes sont

grandes ouvertes. Elles nous invitent ain-si à contempler les océans sans songer aux marées, et à retrouver cette part d’enfant qui chaque jour souffre de ne pas assez contribuer à notre bonheur. Dans ce monde épuisé, à quoi bon re-fuser une telle odyssée parmi les étoiles ?

_Emmanuel Van Elslande

_GenrePop folk

_LabelAtlantic Records UK

_PaysAngleterre

_Site Officielthestaves.com

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S Cette nouvelle rubrique de PS va nous permettre de vous faire part d’un évènement musical qui a marqué les rédac-teurs de votre magazine préféré, les artistes rencontrés lors d’interviews ou encore nos lecteurs fidèles. Alors à vos plumes ! En attendant, Martin Van Boxsom, rédacteur de PS, vous raconte une soirée animée à La Boule Noire en compagnie du Bloodhound Gang.

Dans la petite salle de la Boule Noire en ce samedi 13 octo-bre 2007, le public s’entasse. Nombreux sont les fans venus voir le Bloodhoung Gang lors de leur exceptionnel passage en France. Avec cette bande d’adulescents attardés, chacun savait que ce concert pouvait rapidement tourner à la fête. Dès les premières secondes, le groupe soigne son public avec une distribution générale de cognac, tout en descend-ant eux-mêmes quelques Kros. Ambiance d’internat sur un campus américain : sexe, alcool et canulars entre copains. Sur scène, un extincteur est vidé, une pinte est bue cul sec, puis vomie, puis rebue, et les slammeurs se font remonter le caleçon jusqu’à la tête avant d’être poussés à nouveau dans la fosse. Certes, l’humour est scabreux, l’ambiance très pipi-caca, mais, je vous l’avoue, je ne me suis jamais autant amusé à un concert. C’était peut-être grâce au cognac et aux bières qu’on se faisait offrir, okay. Mais peu importe ! L’am-biance était à la fête. Une fête arrosée entre copains prêts à tous les paris (« 25€ à celui qui pissera dans ma casquette ! »), où tout le monde se rassemble sur scène pour danser sur le finale, The Bad Touch, une ode à la levrette. À la sortie, un pote se fait rouler des pelles par le chanteur, le guitariste nous offre quelques bières, une groupie montre ses seins. L’un des roadies me glisse un pass VIP non daté entre les mains. Pas le temps de rester discuter plus longtemps, le dernier métro nous appelle. Avec mon pote, on repart le sourire jusqu’aux oreilles. Avec 10 ans d’âge mental en moins, mais sûrs et certains d’avoir vécu là le meilleur concert de notre vie.

_Martin Van Boxsom

_SOUVENIR

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Devant l'offre et la diversité des salles et clubs parisiens, il n'est pas toujours très simple de choisir sa prochaine soirée. Dans le populaire 20ème arrondissement, la Flèche d'or traverse les années et reste un lieu d'expression musicale à part.

Difficile d'écrire ce papier sans évoquer l'histoire des lieux. La salle occupe l'ancien bâtiment de la gare de Charonne, active de 1867 à 1934, et doit son nom au train qui reliait alors Londres à Paris. Il suffit d'ailleurs de pénétrer dans la jolie verrière qui sert aujourd'hui d'espace de détente, pour apercevoir les vieux rails rouillés, vestiges du passé.Dans les années 90, l'endroit se transforme en café/concert, avant de devenir, 20 ans plus tard, une salle de concerts incon-tournable proposant une programmation de haut niveau re-groupant aussi bien artistes émergents et combos confirmés.

A la Flèche d'Or, le visiteur s'y sent bien. La proximité entre la scène et le public renforce évidemment ce sentiment de bien-être en créant, le temps d'un concert, une communion parfaite qui rend la musique live définitivement magique. Ici, les murs ont tremblé, le sol a reçu des litres de bière, des milliers de bras se sont levés, tout ça est perceptible : ça pue le rock n'roll ! Il est plaisant d'y croiser aussi bien le quadra dynamique, que l'étudiant en Converse, le hipster dans le coup, l'Anglais bourré (pléonasme ?), le journaliste attentif, le simple curieux ou la groupie du premier rang. Cette mixité donne une atmosphère et une ambiance propres à l'endroit, nous sommes assez loin de l'assistance bobo peu enthou-siaste que l'on attribue souvent (à tort pourtant) aux salles parisiennes. On aime se retrouver sur l'indispensable terrasse donnant sur la rue pour trinquer ou refaire le concert du soir, l'occasion d'ailleurs d'y retrouver souvent les artistes du soir la clope au bec. Pas de décoration superflue, ici c'est la musique et l'échange qui font l'endroit cosy.

Mais si la Flèche d'or est aujourd'hui ce qu'elle est, c'est avant tout grâce à sa programmation pointue et la volonté de faire découvrir des talents. Beaucoup de ceux qui remplissent aujourd'hui les festivals sont passés par là, de The Kills à Ben Harper, en passant par Gossip, Pete Doherty,Vitalic ou Band Of Horses pour ne citer qu'eux.Les incontournables soirées [Pias Nites], à ne jamais louper si vous voulez avoir « un coup d'avance », ont vu passer Alt-J, Band Of Skulls, Eiffel, Deus et tout récemment Jagwar Ma, trio hype du moment. Beaucoup d'habitués ont ainsi eu le privilège d'assister à de moments rares et peuvent aujourd'hui affirmer « j'y étais ! ». Le tarif d'entrée est toujours abordable et la qualité du son quasi irréprochable alors n'hésitez pas à pousser la porte dans les semaines à venir, pour les concerts de Cloud Control, The Boxer Rebellion, The View et Dirty Beaches.

Bien sûr, les plus nostalgiques de la rue de Charonne regrettent le temps des concerts gratuits, des scènes ouvertes et d'une restauration plus poussée... La façon de « consommer » la musique a considérablement évolué ces dernières années, les normes de sécurité drastiques imposées aux salles et les nuisances sonores ont souvent imposé des changements. Tout le monde a dû s'adapter pour que finalement perdure l'essentiel, continuer à s'émouvoir de la musique en « live » et à jamais s'en souvenir. Rien que pour ça, merci la Flèche d'or.

_Marc Andrieu

LA FLÈCHE D'OR... EN PLEIN COEUR

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“C'était quelqu'un qui communiquait beau-coup. Je pense que John aurait vraiment aimé ça. Il aurait été convaincu de l'utilité de toutes les formes de réseaux sociaux.”Huffington Post US

“Les labels indépendants ont soutenu la musique durant ces trente dernières années. Les meilleurs artistes sont passés par ces labels. Les Smiths n’auraient jamais vu le jour sur une Major, et nous non plus.” NME

“Je n’aime pas le morceau Titanium car il reste constamment en tête. Je crois même que Guetta nous a contactés pour une collaboration.” Digital Spy

“Nous sommes vraiment inspirés à l’heure actuelle et prêts à enregistrer. Nous avons joué sur de très grandes scènes au cours de cette dernière année et c’est quelque chose qui va certainement se ressentir sur le prochain album” NME

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Alléluia. Alors qu’on trépignait d’impatience, MGMT est enfin de retour en ce mois de septembre avec un album du même nom très mystérieux, mais encore plus démesuré. L’occasion de revenir sur l’histoire d’un groupe à succès qui semble déconnecté du réel.

Comme souvent, les histoires de groupes débutent sur une amitié innocente de jeunesse. Celle de MGMT ne déroge bien évidemment pas à la règle. En 2002, Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden deviennent de bons amis à la Wes-leyan University après quelques soirées passées ensemble et des discussions sur leurs goûts respectifs. Les deux étudiants, qui suivent alors des cours de musique, forment MGMT et donnent leur premier concert en jouant devant une bande de potes de fac le générique de Ghostbusters. En 2005, diplôme en poche, les deux jeunes adultes un peu paumés décident de s’installer à New York et sortent leur premier EP Time to Pretend sur un label indé local, leur permettant ainsi de partir en tournée. Seulement MGMT, simple occupation sans grand avenir à l’époque, va devenir un investissement à plein temps le jour où Andrew et Ben vont recevoir une offre de contrat venant de Columbia Re-cords. Ce dernier raconte : « Nous n’avions jamais cru que ça arriverait un jour. Même le jour de la signature du contrat nous ne réalisions pas qu’un gros label puisse s’intéresser sérieusement à notre musique ».

UN SUCCÈS IMPRÉVULe groupe, des étoiles plein les yeux, entre donc en studio en 2007 avec Dave Fridmann, producteur entre autres des Flaming Lips, et enregistre son premier album Oracular Spec-tacular. Le duo bénéficie déjà d’un certain engouement de la part de la presse et le titre Time to Pretend présent sur leur EP vient rejoindre les hits Kids et Electric Feel qui vont propulser cet album dans le haut des charts. Le groupe va vendre plus d’un million de copies et sera considéré comme la révélation de l’année en récoltant de nombreux prix dans différentes catégories. Leur look hippie chic et leur musique pop aux accents psychédéliques soufflera un énorme vent frais sur la sphère indie et influencera de nombreux groupes par la suite. Le matraquage étant total, impossible dans les mois qui suivent d’échapper à la diffusion d’un de ces titres à la radio, au supermarché ou chez le coiffeur. La re-connaissance est unanime et le succès colossal. Pas sans conséquences, puisque le groupe avouera par la suite avoir été dépassé par les événements. MGMT devient désormais mainstream après un seul et unique album et doit faire face à un rythme de vie effréné à base de drogues, voyages et tournées interminables.

BAD TRIPAprès un tel succès, le groupe réalise que les choses ont véritablement changé et que MGMT est désormais devenue une véritable marque. Beaucoup de gens tentent de s’ap-proprier leur image et les deux musiciens ne souhaitent plus êtres perçus comme un simple groupe pop bon à pondre des mélodies simplistes calibrées pour la bande FM. MGMT s’at-taque donc en 2009 à l’enregistrement de Congratulations, un album radicalement différent du précédent. Un album qui présente toujours une pointe de sarcasme dans les paroles mais qui s’apparente davantage à une quête psychédélique avec des morceaux plus pointus et recherchés. Moins évident pour l’auditeur lambda qui se sent floué. Une sorte de révolte face à un succès trop violent qui laisse un goût amer dans la bouche des concernés : « C'est davantage une réaction aux choses que nous avons vécues en tournée, à une épopée sans temps mort qui a duré un an et demi. […] On se posait plein de questions, nos vies étaient assez instables après cette tournée. Nous étions deux âmes désenchantées, malgré le succès ». Les ventes seront nettement inférieures à celles d’Oracular Spectacular, mais la réception de l’album par la critique s’avérera positive, saluant la mutation réussie des deux énergumènes.

REPOS ET BIDOUILLAGESApaisés par cette expérience fructueuse d’un point de vu musical et humain, les deux ambassadeurs du rétro cool profitent de la fin de la tournée Congratulations pour faire un break. Andrew se met au surf pendant que Ben se bi-douille des ordinateurs et des synthés old school. Une année s’écoule avant que MGMT ne se remette vraiment au boulot. Sans pression, le duo improvise de longues heures sur des synthés et des séquenceurs en laissant la magie opérer. Cer-taines de ces improvisations anecdotiques serviront ainsi de bases pour des morceaux futurs. Les deux Américains, qui livrent aujourd’hui leur troisième album seulement, semblent pourtant avoir déjà tout connu : succès fulgurant, tournées internationales, pression insurmontable, renaissance. Une carrière riche pour un groupe qui l’est tout autant en idées lumineuses et qui n’en a certainement pas fini de bouleverser la blogosphère à coup d’incantations vaudou renversantes.

_Sami Elfakir

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01 _Alien Days02 _Cool Song No 203 _Mystery Disease04 _Introspection05 _Your Life Is a Lie06 _A Good Sadness07 _Astro-Mancy08 _I Love You To Death09 _Plenty Of Girls In the Sea10 _An Orphan Of Fortune

Indie rock

Dave Fridmann

Columbia Records/Sony Music

_Date de sortie

_Tracklist

_Genre

_Producteur

_Label

_CHRONIQUE

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Cheveux longs et ondulés, vêtements hippies chics, dégaine de jeunes drogués, Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden ont débarqué d’une autre planète le 2 octobre 2007 avec Oracular Spectacular. Un album plein d’innocence fasci-nant et fracassant les codes de l’indie pop. La triplette Kids, Time to Pretend et Electric Feel ayant mis tout le monde d’accord, le groupe revient en 2010 avec Congratulations, un album moins évident, prenant certains fans à contre-pied mais récoltant toujours la même reconnaissance auprès de la critique. Octobre 2013, MGMT est toujours dans le game et relance la machine à rêves avec un album du même nom. Un album plus psychédélique et tortueux que jamais. Un album très ambitieux. Peut-être trop, même.

Depuis Congratulations, il semble évident que nous n’avons plus affaire aux mêmes gamins naïfs d’il y a quelques années, en pleine bourre après quelques énormes tubes sortis de nulle part. Andrew et Ben, épaulés par des musiciens expérimentés, ont désormais pris du gallon et se refusent à s’enfermer dans ce diktat de la pop song calibrée. Comme une révolte face à un succès qui les dérange, MGMT accouche d’un album totalement invendable où les mélodies entêtantes laissent place à des synthés en roue libre. Cette tournure encore plus complexe résulte peut-être dans la volonté du groupe de découvrir de nouveaux sons. Ou tout simplement des influences récentes d’Andrew qui s’est imprégné des travaux obscurs de groupes psyché anglais des 80’s. Quoi qu’il en soit, on entre véritablement dans le rêve avec Alien Days et son intro féerique. Cette ballade introduit des synthés qui se feront omniprésents et un chant susurré aux effets hypnotiques, le tout restant relativement accessible. S’en suit un changement d’univers particulièrement réussi sur Mystery Disease où une voix divine semble nous adresser la parole, bien soutenue par des nappes sonores angoissantes. Toujours dans une thématique très joyeuse, le groupe nous assène des coups de couteaux sur le plus gros hit de l’album Your Life is a Lie. Deux minutes de guitares saturées et de phrasés simples mais incisifs. Solide.

Toujours plongé dans un profond sommeil, entre le rêve et le cauchemar, cette succession d’ovnis soumet l’inconscient à rude épreuve. Mais alors que l’expérience irrationnelle se passe merveilleusement bien jusqu’ici, une sensation d’étouffement se fait ressentir. La faute à une overdose d’expérimentations et à une surenchère de sons insignifiants. Comme deux gamins en pleins délire, Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden tripotent des boutons sans vraiment savoir où ils vont, sans vraiment savoir faire le tri (A Good Sadness, Astro-Mancy). Il devient alors quasi-impossible de suivre leurs aventures scabreuses tant le trip va trop loin avec I Love You Too, Death où le duo américain semble s’isoler dans un délire onanique trop personnel pour être partagé. Seul le plus conventionnel Plenty Of Girls in the Sea vient remettre un peu d’aplomb dans cette deuxième partie d’album bien terne et morose avec son refrain juvénile et ses cœurs entêtants.

MGMT est un album très ouvert à l’interprétation. Certains y trouveront un côté romantique, un album sans limite figeant la démesure d’un groupe au sommet. D’autres, plus terre-à-terre, y verront des bons titres suivis de quelques égarements orchestrés par des junkies un peu paumés. Au final, peu de tubes à proprement parler se détachent de cette aventure hallucinogène qui marque une nouvelle étape dans la carrière du groupe de Boston. Une étape un peu brouillonne, mais qui s’avère assez cohérente et qui dénote une énorme créa-tivité de la part d’un groupe qui se permet de prendre toutes sortes de liberté.

_ Orchestrations 4/5

_ Créativité 4/5

_ Intérêt 2/4

_ Lyrics 2/3

_ Cohérence 1/2

_ Artwork 1/1

_ Note globale 14/20

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_Sami Elfakir

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THE NAKED AND FAMOUSIN ROLLING WAVES

_ProducteurJustin Meldal-Johnsen × RifoThom Powers × Aaron Short

_MusiciensAlisa Xayalith × Thom Powers × Aaron Short × Jesse Wood × David Beadle_LabelSomewhat Damaged

_Date de sortie 13_09_13

_Tracklist01 _ A Stillness02 _ Hearts Like Ours03 _ Waltz04 _ Rolling Waves05 _ The Mess06 _ Grow Old07 _ Golden Girl08 _ I Kill Giants09 _ What We Want10 _ We Are Leaving11 _ To Move With Purpose12_ A Small Reunion

Ils ont récidivé. Trois ans après le spectaculaire Passive Me, Agressive You, The Naked and Famous est de retour avec un nouvel effort studio intitulé In Rolling Waves. Impressionnants de maturité et de justesse, les Néo-Zélandais signent ici un opus complexe et achevé. The Naked and Famous affirme son identité à travers 12 titres épurés, conjuguant avec un sens de l’harmonie sans pareil élégance et énergie. Appuyées par des nappes de synthétiseur et des percussions puissantes, ainsi que par quelques pistes de piano et de guitare savamment saupoudrées, la bande signe des morceaux tous plus efficaces les uns que les autres. Plus éloignés des sonorités très catchy présentes sur Passive Me, Agressive You (Punching In A Dream, Young Blood), ces derniers mettent en exergue de façon accrue les mélodies remarquables sorties tout droit de l’imagination débordante de la formation. Men-tion spéciale pour le duo vocal entre Alisa Xayalith et Thom Powers, porteur de toutes ses promesses. Douce-amère, la musique du quintet est et restera marginale car elle est suptile. Et au fond, voilà tout ce qu’on peut lui souhaiter : se préserver

On aime : The Mess, What We Whant_Yannis Mouhoun

_ Orchestrations 4/5

_ Créativité 5/5

_ Intérêt 3/4

_ Lyrics 3/3

_ Cohérence 2/2

_ Artwork 1/1

_ Note globale 18/20

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ARCTIC MONKEYSAM

Attendus au tournant, c’est en fait un véritable virage musical que prennent les Arctic Monkeys sur leur nouvel album AM. Partis en Amérique pour enregistrer, les quatre garçons inspirés nous plongent dans un univers stoner sur One For The Road et I Want It All puis, gage de nouveauté, sur des influences Hip Hop bien senties avec les splendides Arabella et Why’d You Only Call Me When You’re High ? Mais c’est surtout le tonitruant RU Mine ? qui fait de cet album un indis-pensable : le titre a beau être sorti il y’a de ça plus d’un an, la claque est toujours aussi monumentale ! Bien loin de ce à quoi ils nous avaient habitués, le quartet de Sheffield montre ainsi qu’il sait encore surprendre... et quelle surprise !

_On aime : Arabella, RU Mine ?, Snap Out Of It

THE BLOODY BEETROOTS HIDE

Beats techno, nappes ambiantes, symphonies baroques, riffs punks... Bob Rifo refait du Bloody Beetroots, 4 ans après Romborama, avec un léger je-ne-sais-quoi en plus, qui fait que le tout... marche un peu moins bien. Malgré les ap-parences, et sa pochette, Hide est bien plus dans une démarche clubbing bien lissée qu’une invitation au pogo foutraque. L’album est néanmoins efficace et propose de savoureux morceaux, mais il manque peut-être un peu de vie et d’homogénéité. Résistera-t-il à une écoute prolongée ?

_On aime : The Furious, The Source, Volevo Un Gatto Nero (You Promised Me)

DEAF HAVANAOLD SOULS

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Deaf Havana est un groupe qui évolue ! Alors que d'autres nous resservent la même recette album après album, les six Anglais nous livrent, encore une fois, un opus bien différent des précédents. Old Souls possède un son résolument plus folk et reposant. C'est confirmé : le côté post-hardcore du combo, déjà absent du deuxième album, fait bel et bien partie du passé. Il y aura très certainement des déçus, nostalgiques de la péri-ode Meet Me Halfway, At Least mais, avec un son plus accessible, le sextette touchera, à n'en pas douter, un tout nouveau public.

_On aime : Night Drives, 22

_Bazil Hamard

_Martin Van Boxsom

_Marie-Audrey Esposito

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_CHRONIQUES EN BREF

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KINGS OF LEONMECHANICAL BULL

Nashville, Tennessee. C’est là qu’a tout commencé pour les quatre prodiges de la famille Followill. C’est d’ailleurs depuis cette Amérique ensablée que les Kings of Leon ont su délivrer des flots d’émotions bouleversantes, avec les lamentations nocturnes d’Only By the Night, le voyage crépusculaire de Come Around Sundown ou l’explosion imprévisible de Because of the Times. Et c’est peut-être en s’éloignant de leurs terres sacrées que les Kings of Leon ont perdu la fougue habitée de leurs débuts. Pourtant, Mechanical Bull marque le retour d’un rock sudiste à l’âme aventurière, plus triomphant que jamais. Une résur-rection dans les règles de l’art.

_On aime : Supersoaker, Wait for Me, Comeback Story

HEARTSOUNDSINTERNAL EYES

Si l'on vous demande ou se situe le berceau mondial du punk-rock vous répon-dez évidemment la Californie. Et bien pas besoin de déroger à la règle puis-que Heartsounds est né à San Francisco... Si le nouvel opus de la formation ne transcende pas par son originalité, Heartsounds apporte néanmoins une bonne grosse dose de bonne humeur à votre quotidien au gré de riffs de guitare sciselés et de breaks de batterie dynamités. Quant au chant partagé par Ben Murray et la sympathique Laura Nichol, il nous rappelle sans vergogne que certaines chanteuses de punk-rock, aussi rares soient-elles, ne tombent pas toutes dans le piège d'opter pour un chant simpliste et mielleux comme la plupart de leurs consoeurs à collants fluoréscents.

_On aime : Cycle, Where are You ?, The World Up There

CHVRCHESTHE BONES OF WHAT YOU BELIEVE

Si Depeche Mode a su enseigner la saveur du silence en 1990, ce n’est pas The Bones of What You Believe, effort brillant du trio écossais CHVRCHES, qui va pousser le monde à en profiter plus longtemps. En effet, à coups d’harmonies synthétiques surfant sur la vague la plus sucrée et catchy de la scène anglophone des nineties (Donna Lewis, Prince, Peter Gabriel), CHVRCHES propose une es-capade unique au cœur d’astres phosphorescents et de constellations étincelan-tes, rythmant un voyage au tréfonds du ciel. Un album à écouter les yeux fermés, au sens propre, tout comme son single Gun, pépite d’ores et déjà intemporelle.

_On aime : We Sink, Gun, The Mother We Share

_Emmanuel Van Elslande

_Matthias Meunier

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POUR OU CONTRE : LA PROVOCATIONCOMME MOYEN DE COMMUNICATION ?

Méthode banale depuis quelques années, la provocation marche plutôt bien pour faire parler de soi et se mettre sur le devant de la scène. Musicalement, les exemples sont d’ailleurs légion. Parmi les plus récents, on retrouve Robin Thicke. Qui connaissait cet homme il y a six mois de cela? Le chanteur, ayant du mal à percer, décide alors de tenter un coup magistral. En plus d’inviter une star de son milieu (Pharell) et de lui demander de composer LE tube de l’été, il tourne l’un des clips les plus suggestifs du début du siècle. Aujourd’hui, il est l’une des figures les plus « bankables » et il s’est fait un nom sur la scène internationale. Que dire de Miley Cyrus qui s’est laissée aller à une chorégraphie très (trop ?) vulgaire lors des derniers MTV Awards ? Néanmoins, on ne parle plus que d’elle quitte à se mettre à écouter sa musique qui, faut-il le dire, n’a rien de transcendant. Ces deux cas permettent de mettre en évidence l’influence de la provoc’ pour faire le buzz. La société actuelle ne fonctionne d’ailleurs qu’avec cela. Et ça ne date pas d’hier. Les groupes qui sortaient du lot étaient ceux qui dérapaient et franchissaient la ligne rouge (les Rolling Stones et leur penchant pour les substances illicites). Sauf qu’aujourd’hui le degré de la provocation passe par le trash. Sous forme sexuelle ou violente, et avec la propagation rapide des informations avec l’avènement d’Internet, la provocation prend très vite de l’ampleur et se retrouve sous tous les regards. Alors, quand un artiste est en panne d’inspiration, ou qu’un groupe connaît une période difficile au niveau des ventes de ses albums, une solution subsiste pour s’accrocher au top des charts : sortir des sentiers battus et prendre des risques sur l’image qu’il véhicule auprès du grand public. Réussite ou échec, force est de constater que la provocation est une forme de communication qui peut très vite vous faire passer du haut de l’affiche à un paria du domaine dans lequel vous excellez.

_Elie Dib

La com' du pauvre. La provocation est un acte par lequel son auteur (ou son agent, dans le cadre de ce merveilleux monde du showbiz) cherche « à provoquer une réaction violente », selon le Larousse. Une « réaction violente » qui doit se transformer en un formidable bouche-à-oreille puis en vente de disques. Et quel est le meilleur moyen pour se démarquer face à la concurrence, dans une industrie en crise, lor-squ'on est un jeune artiste, ou un plus expérimenté à la relance ? Provoquer. Tendre un doigt bien haut, montrer ses fesses (ou plus …) à la télé. Essayer de choquer les honnêtes gens en démontrant qu'on est un homme à femme, un rebelle ou une femme libre dans sa tête et son corps.Si la provocation servait à faire avancer une cause par le passé, elle a pris une toute autre définition de nos jours avec les réseaux sociaux. Il y a en effet une différence entre un Johnny Cash ouvrant son concert à la prison de Folsom par Folsom Prison Blues (dans laquelle il s'imagine descendre un type par curiosité), et Miley Cyrus exhibant son récent corps de femme dans un clip. Ça leur fait une très grosse pub mais la symbolique entre les deux actes est incomparable, et est à la hauteur de la différence de talent. Car c'est bien beau de provoquer, mais qu'en est-il de la musique de la demoiselle ? Qui arrive à se concentrer sur son travail tandis qu'elle chevauche nue une boule de chantier ? Pas grand monde. Idem pour Pete Doherty. Connu pour ses frasques scéniques et privées, il n'est que le leader d'un groupe moyen qui n'inscrira jamais son nom dans les annales du rock.En fin de compte, la provocation est devenu un facile outil de communication avec lequel le talent passe au second plan. En un mot : navrant.

_Maximilien de Boyer

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_DÉBAT

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L’oreille musicale, Ross Robinson doit l’avoir. Seulement il est beaucoup plus à l’aise derrière les manettes que sur scène. C’est d’ailleurs au sein du seul groupe dont il a fait partie, Detente, que l’Américain commença à tâter les joies de la production d’album. Fondé en 1984, et membre du line-up original en tant que guitariste, Robinson a très vite voulu im-prégner de sa patte les compositions de sa formation. Peu à l’aise avec les paroles, il se concentra alors sur les effets et le mixage des titres. Mais c’est réellement en 1991 qu’il endosse le rôle de producteur en s’attaquant à l’album Concrete de Fear Factory . Il expérimente alors beaucoup, se forme avant de faire la rencontre de sa vie. Et elle se nomme Korn. La bande à Jonathan Davis doit remercier sa bonne étoile d’avoir rencontré Ross Robinson, tout comme la réciproque pourrait être vraie. Car ce dernier va enregistrer la première démo du groupe de Bakersfield, Niedereyer's Mind. On retrouve d’ail-leurs dessus des morceaux qui vont faire exploser Korn aux yeux du monde entier (Blind, Daddy ou encore Alive). Et, c’est très vite remarqué par le label de Sony, Immortal Records, que la formation américaine signe son premier opus, Korn en 1993 et va, par la même occasion, créer la réputation de Robinson qui devient le Parrain du Nü-metal, style qu’il instaure avec des sons lourds, des guitares avec de fortes reverbs et distorsions et un chanteur torturé, immortalisé par Jonathan Davis. Et comme tout metteur en scène a ses acteurs fétiches, Robinson réitère l’expérience avec Korn sur Life is peachy qui va s’avérer être un succès retentissant. Entré directement en 3ème place des charts américains et porté par le single A.D.I.D.A.S, le combo prend de l’envergure et met par ailleurs en avant le travail remarquable de Robinson qui ne va pas s’arrêter en si bon chemin.

Car l’énergumène est du genre boulimique. Et alors que des artistes de renom font appel à ses services (Machine Head et Sepultura en tête), Ross va aller dénicher, en 1997, sa seconde perle rare. D’abord réfractaire à l’idée d’écouter la démo de ce groupe venant de Jacksonville, c’est par l’intermédiaire de Fieldy, bassiste de Korn, que Robinson tend une oreille sur les compositions du Biscuit Mou. Impressionné par la motivation du groupe et l’excellente cover du Faith de George Michael, qu’il ne souhaitait d’abord pas mettre sur le premier album du groupe, le producteur signe alors Three dollar bill, y’all. D’abord poussif, l’opus finira par lancer la carrière de Limp Bizkit avec les prestations live du groupe, et la personnalité atypique de ses membres.

Et comme le dit le célèbre proverbe, jamais deux sans trois. Car un an plus tard, Ross Robinson va recevoir une démo d’un groupe qui reste volontairement anonyme mais dont les compositions sont brutes, intenses et violentes. Emballé, il fait alors la rencontre d’une hydre à huit têtes. Robinson tient alors là un nouveau groupe qui allait provoquer un séisme dans le monde du métal : Slipknot. Il l’avoue d’ailleurs volontiers mais l’enregistrement du premier album de la formation de l’Iowa s’est avéré « agressif et chaotique », Robinson étant très exigeant sur la teneur qu’il voulait donner à la galette. On connaît la suite de l’histoire.

Aujourd’hui, entre gérant de son propre label I Am Recordings (sur lequel il fit signer le side-project de Wes Boreland, Black Light Burns) et co-propriétaire de boîtes de nuit à New York, Ross Robinson a réussi son pari. Celui d’asseoir sa notoriété et être l’un des producteurs les plus « bankables » de la scène métal depuis le début du siècle.

_Elie Dib

On dit souvent que derrière chaque grand homme se trouve une femme. On pourrait tout aussi dire que derrière beaucoup de groupes de métal se cache un Ross Robinson. Il est vrai qu’être le dénicheur de talents devenus des poids lourds de l’industrie musicale comme Korn, Slipknot ou encore Limp Bizkit, permet de fanfaronner.

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OCTOBRE 2013 # 14