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Marcel Proust et Eugène Atget bien que contemporains ne se connaissaient pas. Leurs œuvres monumentales témoignent de cette même volonté patiente et méticuleuse de restituer la vie de leur temps, ce Paris légendaire de la Belle époque. Tandis que Proust s’attachait à décrire la complexité de l’âme humaine, Atget, lui, photographiait les rues, les places, les jardins, les échoppes qui allaient servir de décor au peuple parisien. Dans cet ouvrage les photographies de l’un font subtilement écho aux mots de l’autre, c’est Odette ou encore Albertine qu’on croit reconnaître derrière les passantes furtives, c’est l’hôtel de la duchesse de Guermantes que dissimulent les lourdes porte-cochères. Ces deux regards croisés sur un Paris irrémédiablement perdu suscitent une émotion teintée de mélancolie. Paris du temps perdu s’inscrit dans la collection demi format qui vise à rééditer des ouvrages emblématiques de la photographie.
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Couverture : Rue de Viarmes, 1907.Courtoisie de George Eastman House,International Museum of Photographyand Film.
Marcel Proust et Eugène Atget, bien que contemporains, ne seconnaissaient pas. Toutefois, leurs œuvres monumentales témoignentd’une même volonté patiente et méticuleuse de r estituer la vie de leurtemps, ce Paris légendaire de la Belle Époque.
Tandis que Proust s’attache à décrire la complexité de l’âme humainedans sa Recherche du temps perdu, Atget, lui, photographie dès 1895les rues, les places, les jar dins, les échoppes qui servent de décor a upeuple parisien. Deux pr ojets à l’ambition colossale, qui allaient serévéler d’autant plus précieux que la Pr emière Guerre mondiale devaitbientôt profondément bouleverser la vie des Parisiens et leur ville.
Les photographies de l’un font subtilement écho aux mots de l’autr e,c’est Odette ou Albertine que l’on croit reconnaître derrière les passantesfurtives, c’est l’hôtel de la duchesse de Guermantes que dissimulentles lourdes portes cochères. Ces deux r egards croisés sur un Parisirrémédiablement perdu suscitent une émotion teintée de mélancolie.
19,90€
ISBN : 9782-84230-432-4
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Voilà des carottesÀ deux ronds la botte.
« Oh ! s’écria Albertine, des choux, des carottes, des oranges. Voilà rien que des choses que j’ai envie de manger. Faites-en acheter par Françoise. Elle ferales carottes à la crème. Et puis ce sera gentil de manger tout ça ensemble. Ce sera tous ces bruits que nous entendons, transformés en un bon repas […] »
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C’est l’enchantement des vieux quartiers aristocratiques d’être, à côté de cela,populaires.
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Je comprenais que ce qui m’avait paru ne pas valoir vingt francs quand cela m’avait été offert pour vingt francs dans la maison de passe où c’étaitseulement pour moi une femme désireuse de gagner vingt francs, peut valoirplus qu’un million, que toutes les situations enviées, plus même que les tendresses de famille, si on a commencé par imaginer en elle un êtremystérieux, curieux à connaître, difficile à saisir, à garder.
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Ce que j’aime dans les nourritures criées, c’est qu’une chose entendue,comme une rhapsodie, change de nature à table et s’adresse à mon palais. Pour les glaces (car j’espère bien que vous ne m’en commanderez que prisesdans ces moules démodés qui ont toutes les formes d’architecture possible),toutes les fois que j’en prends, temples, églises, obélisques, rochers, c’est commeune géographie pittoresque que je regarde d’abord et dont je convertis ensuiteles monuments de framboise ou de vanille en fraîcheur dans mon gosier.
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En somme, l’idée d’un logis, simple contenant de notre existence actuelle et nous préservant seulement du froid, de la vue des autres, était absolumentinapplicable à cette demeure, ensemble de pièces, aussi réelles qu’une coloniede personnes, d’une vie il est vrai silencieuse, mais qu’on était obligé de rencontrer, d’éviter, d’accueillir, quand on rentrait. On tâchait de ne pasdéranger et on ne pouvait regarder sans respect le grand salon qui avait pris[…] l’habitude de s’étendre entre ses appuis de vieil or, sous les nuages de son plafond peint.
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