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2007, 2012, faut-il donc attendre les crises financières à répétition... ?Dans un monde miné par la destruction du "sens", où le système financier, le modèle économique, les atteintes cruelles à l'équilibre sanitaire et écologique, entraînent "une société à la dérive" : comment réfléchir à une NOUVELLE CIVILISATION basée sur un nouveau paradigme. Et comment il faudra passer de la compétitivité à la convivialité...Aujourd’hui l’efficacité des moyens de production s’est multipliée de façon considérable. Et pourtant nous allons vers une grave crise économique ; Comment est-ce possible ? Y a-t-il une perspective d’espoir politique d’un autre monde possible ?Une civilisation s’éteint… Civilisation du gâchis et de la rareté, de la croissance, de la précarité, de l’esclavage du salariat, de l’argent crédit, des catastrophes écologiques…Une autre s’éveille. Civilisation de la décroissance conviviale réellement démocratique, du partage, de l’abondance, d’un environnement sain, avec des comités citoyens, une monnaie au service des citoyens, une santé autrement…Ce livre de culture général dans l’alternative à la pensée unique (philosophie, économie, politique, histoire de la monnaie, écologie, santé autrement) s’adresse plus particulièrement aux citoyens et militants politiques qui n’ont pas déclarés forfait face à la mondialisation libérale et qui pensent que l’histoire n’est pas finie !Ouvrage collectif avec la participation de : Pierre Andrillon, Monique Beljanski, Philippe Derudder, Bernard Herzog, André Jacques Holbecq, Jean Paul Lambert, Sylvie Simon. Coordination de Marc Jutier. Et des textes d’Emmanuel Broto, Daniel Estulin, Bernard Maris, Patrick Mignard, Henryk Skolimowski, Robert A.F. Thurman.Une présentation vidéo de 3 minutes par M. Jutier (http://video.google.fr/videosearch?q=marc+jutier&hl=fr&sitesearch=#)La table des matières, la couverture (et 4e) et les 380 liens URL du livre.Sur cette page : http://www.jutier.net/contenu/alternet.htm, procédure pour recevoir la version papier par la poste.
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Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 1
Nouvelle
civilisation2012
Édition–Octobre 2008ISB
N:
978-235019-051-8w
ww
.editionspascal.com
Tous droits réservés.Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite
ou transmise sous aucune form
e ou par quelque moyen électronique
ou mécanique que ce soit,
par photocopie,enregistrem
ent ou parquelque
forme
d’entreposage d’inform
ation ou
de systèm
e de
recouvrement,sans la perm
ission écrite des éditeurs.Coédition A
HIM
SA
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 2
Marc Jutier
Nouvelle
civilisation2012
17,rue Pascal-Paris Ve
Éditions Pascal
Ouvrages déjà parus des auteurs :
Pierre A
ndrillon est le rédacteur en chef du m
agazine mensuel Votre santé.
(ww
w.votre-sante.net)
Monique B
eljanskiM
irko Beljanski,C
hronique d’une fatwa scientifique,Ed.G.T
redaniel,2003.La santé confisquée,Ed.G
.Tredaniel,2004.
Cancer :L’approche B
eljanskiavec M.Beljanski,C
.Marcow
ith et H.Janecek,03 /2008.
Philippe D
erudderLa renaissance du plein em
ploi ou la forêt derrière l’arbre,Ed.Guy T
rédaniel,1997.Les aventuriers de l’A
bondance,Ed.Yves M
ichel,1999.R
endre la création monétaire à la société civile,Ed.Y.M
ichel,2006.
Bernard H
erzogest l’auteur de très nom
breux ouvrages.Citons que les derniers :
Le transgénique – les premiers signes d’une catastrophe,Éd.du C
RA
M,2000.
La vie malgré la m
ort - Histoires d’ici et de là-bas,Éd.du C
RA
M,2001.
Les 7 fléaux – le péril écologique,Éd.du CR
AM
,2003.Tourm
ents de l’âme – m
aladies du corps,Ed.G.T
rédaniel,2005.Les dérives de la m
édecine - Plaidoyer pour une médecine à face hum
aine,Ed.G.T
redaniel,2008.
André-Jacques H
olbecqU
n regard citoyen sur l’économie,Ed.Y.M
ichel,2002.U
ne alternative de société :l’écosociétalisme,Ed.Y.M
ichel,2005.C
onjointement de PhD
et AJH
:Les 10 plus gros m
ensonges sur l’économie,Ed.D
angles,2007.La dette publique,une affaire rentable,Ed.Y.M
ichel,2008.
Marc Jutier
Carnet de route d’un jeune iconoclaste,Ed.D
u Fraysse,1999.Le guide de l’écologie politique :108 propositions pour une civilisation qui s’éveille,
Ed.Alias,2003.
Jean-Paul Lambert
(responsable depuis 2000 de la revue PRO
SPER,écologie,distributism
e,usages)Jalons(rom
an),Ed.du Seuil,1958.Le gai m
assacre,la méséducation obligatoire,Ed.O
uvrières,1973.Lettre ouverte aux enflés,Ed.La bouteille à la m
er,1976.Le Porte K
épi,Ed.Galilée,
coll.dirigée par A.G
orz,1978.Le socialism
e distributiste,Jacques Duboin,1878-1976 ;Ecologie et distributism
e ;Le distributism
e,éthique et politique,Ed l’Harm
attan,1998.A
rticles dans :la revue
Espritde 1966 à 1972,La gueule ouvertede 1973 à 1978 et la revue du M
AUSS.
Sylvie Simon
est l’auteure de très nombreux ouvrages.C
itons que les derniers :Le vaccin de l’hépatite B,C
oulisses d’un scandale,avec M.Vercoutère,Ed.M
.Pietteur,2001.Inform
ation ou désinformation ? La désinform
ation médiatique,Ed.G
.Tredaniel,2004.
Vaccination l’overdose,avec J.Bousquet et D.Tarte,Ed.D
éjà,2004.Les dix plus gros m
ensonges sur les vaccins,Dangles,2005.
La Dictature m
édico-scientifique,Ed.Filipacchi,2005.C
e qu’on nous cache sur les vaccins,Ed.Delville,2006.
Les dix plus gros mensonges sur les m
édicaments,D
angles,2007.L’aspartam
e :Sucre ou poison ?Ed.G
.Tredaniel,2008.
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 4
Introduction
Au X
IXèm
esiècle,80% de nos ancêtres travaillaient la terre,
ils vivaient
péniblement
et il
n’y avait
pas de
chômage.
Aujourd’hui les exploitants agricoles,5%
de la population,nousnourrissent
et ils
meurent
de solitude
(première
catégoriesocioprofessionnelle pour le taux de suicide) pour exploiter uneterre saturée d’intrants qui nous em
poisonnent.
Le téléphone et l’AD
SL qui ont un coût de fonction-nem
ent négligeable devraient être gratuits.M
ais ce n’est paspossible parce que des hum
ains passent leurs journées à nousharceler pour nous proposer les m
eilleures offres du marché.
Des m
illions de citadins courent,roulent,polluent,passent descentaines d’heures par an dans des trains en banlieue ou dans des T
GV
pour produire,négocier,
vendre des milliers d’objets
à l’utilité incertaine.Nous vivons dans une société absurde où les
homm
es et les femm
es se battent pour vendre toutes sortes deproduits et de services redondants.
Nous vivons dans un pays où il n’y a pas eu de guerre
depuis des
dizaines d’années.
L’efficacité des
moyens
deproduction s’est m
ultipliée de façon considérable.Il y a une
accumulation de travail hum
ain fantastique dans les usines,les bâtim
ents,les inventions de toutes sortes et il existe encore des
pauvres dans
notre pays
! Pourquoi?
La
réponse est
essentiellement due à la m
ystification bancaire.
L’invention des
banquiers:
l’argent-crédit a
permis
l’explosion du capitalisme.Il est tem
ps que cette invention tombe
dans le domaine public et devienne un argent-service.L’essentiel
de nos problèmes sociaux,
le chômage,
le stress,la pollution,7
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 6
Pourtant cette expression d’écologie politique pourrait désignerun projet de société et donc un program
me politique qui
remplacera «l’économ
isme
»,le «libéralisme-capitalism
e»,pour
les siècles à venir.
Je ne suis donc plus vraiment persuadé que le vocable qui
corresponde le mieux à cette idéologie en construction soit:
écologie politique.Mais,finalem
ent,peu importe ! L’im
portant,c’est de définir les grandes orientations de la civilisation que nousvoulons construire.Pour m
a part,je me retrouve bien dans les
termes
d’Objecteur
de croissance,
de D
issident à
l’ordreéconom
ique,de Résistant à la m
ondialisation capitaliste.
Donc cette idéologie en construction n’a pas de nom
,m
ais on va quand mêm
e,juste pour s’amuser,lui en donner un
!D
’ailleurs les idées de la renaissance qui ont donné naissance aucapitalism
e avaient-elles un nom ? Parlait-on de capitalism
e oud’économ
isme
au X
VI èm
esiècle
? E
videmm
ent,les
ardentsdéfenseurs du libéralism
e diront :voilà le retour des idéologies.C
omm
e si le capitalisme n’en était pas une
! Entendons-nousbien,
il ne s’agit pas de décréter un modèle de société prêt à
l’emploi,
de vouloir le bonheur des gens malgré eux,
mais
simplem
ent de dégager les idées générales et pratiques d’unparadigm
e en construction.L’hom
me est fondam
entalement
mauvais et égoïste et l’addition des intérêts individuels contribue,
comm
e par magie,au bien-être collectif.C
’est « la main invisible
du marché »,tel est l’un des postulats de base du capitalism
e,dulibéralism
e,de l’économism
e ou de l’économie (ces term
es sontparfaitem
ent synonymes).
Au
XIX
ème
siècle,on
oppose socialiste
et économ
istecom
me des laudateurs de deux idéologies contradictoires.
Lesous-titre
d’un des
ouvrages fondateurs
de la
critique du
capitalisme n’est-il pas « C
ritique de l’économie politique » ? A
uX
Xèm
e siècle,les citoyens se reconnaissaient sous le vocable de
Intro
ductio
n
9
la délinquance,viennent de cette calam
ité pour l’humanité
qu’est l’argent-crédit.
On peut transform
er le monde par ses actes de tous les
jours.E
n changeant
ses habitudes
de consom
mation
parexem
ple.Est-il encore utile de dire,de nos jours,que le bonheurn’est pas dans la consom
mation ? La sobriété n’est-elle pas plus
apaisante pour l’esprit et pour la Terre? C
ela dit,La Politiquereste le m
oyen le plus puissant de transformer nos rapports
sociaux ainsi que nos rapports avec la nature.En clair,il vautm
ieux parler et débattre de la vision que l’on peut avoir du « vivreensem
ble » sur un territoire,de la gestion de la cité,plutôt que de se tirer dessus! Bref,
la Politique est incontournable.Les
laudateurs du libéralisme économ
ique-capitaliste s’accomm
odenttrès bien de la dictature financière dans laquelle nous vivons.LaPolitique
a été
sciemm
ent dévalorisée
par l’establishm
entfinancier,industriel et m
édiatique.
Au X
Xèm
esiècle,le comm
unisme a été le projet alternatif au
capitalisme.A
ujourd’hui,ce mot est légèrem
ent « plombé » par
l’Histoire.
Le mot récent d’alterm
ondialisme pourrait désigner
un comm
unisme enrichi d’une réflexion des échecs de l’histoire
du comm
unisme.
L’expression que j’ai choisie depuis mon
engagement
en politique
est plutôt
«écologie politique
».A
ujourd’hui,cette expression est récupérée par les laudateurs del’idéologie dom
inante.Tous les partis font de l’écologie,tous lescandidats aux élections présidentielles de 2007 ont signé le pactecontroversé
de N
icolas H
ulot.O
n est,
sans cesse,
obligéd’expliquer que l’écologie politique est un projet de sociétéradicalem
ent différent
du capitalism
e.M
ême
au sein
desm
ilitants du parti « Les Verts » qui est en principe le parti del’écologie politique,
on trouve des gens qui prétendent que lelibéralism
e économique-capitaliste et l’écologie politique peuvent
faire bon ménage.
Plus de 50%
d’entre eux,d’ailleurs,
nousinvitaient
à approuver
un TC
E m
anifestement
pro-libéral.
8
Nouvelle civilisation 2012
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modèle de société issu de ce paradigm
e est le seul avenirenvisageable
pour l’hum
anité.Le
marxism
e,une
réflexionfondam
entale sur l’instrument de m
anipulation de l’énergiehum
aine et l’apport de philosophies extérieures au paradigme
occidental com
me
le bouddhism
e,sont,
entre autres,
desréservoirs théoriques et pratiques d’une grande richesse pour cem
odèle de société qui est à construire et qui correspond aum
onde fini dans lequel nous vivons.
Depuis le début des années 90,je suis persuadé que le
capitalisme est condam
né et qu’il va mourir au cours du X
XI èm
e
siècle.Cette idée,com
me quoi le capitalism
e est indépassable,est extrêm
ement récente.Elle s’est installée progressivem
ent aucours des années 80.
Il suffit de faire un rapide retour surl’histoire récente,
1871 et la Com
mune de Paris,
1920 etl’im
mense espoir suscité par la révolution russe,les années 30 et
la faillite
du capitalism
e,les
années 50
(Chirac
vendaitl’H
umanité !) et m
ême les années 60 avec la révolution cubaine,
pour constater que non seulement dans l’esprit des gens m
aisaussi dans la réalité de nom
breux pays,le capitalisme était m
ortou agonisant.
Bref,ce n’est pas être fou que de croire que le libéralisme
économique va s’écrouler d’ici 2020,c’est juste faire preuve d’un
peu d’intuition.Que le capitalism
e meure cela ne veut pas dire
que la propriété,les échanges sur les marchés,les m
agasins et lespetites entreprises n’existeront plus ! N
on,bien sûr ! Mais,par
contre,croire que les marchés de capitaux,les bourses,le contrôle
de la monnaie par l’aristocratie financière et que la plupart
des absurdités de notre société de consomm
ation disparaissent et feront partie de l’H
istoire,cela n’a rien de fantaisiste.
Quand
? Q
uand une
majorité
des citoyens
serontconvaincus de l’absurdité,
de l’iniquité,de la violence,
de lastupidité et de l’inefficacité de cette idéologie.
Intro
ductio
n
11
socialiste.M
ais depuis 1983,avec l’adoption de l’économ
ie de m
arché par ces derniers,ce vocable n’a plus de sens.Avec
des personnages controversés et aux contours flous comm
eN
icolas Hulot,bientôt le vocable d’écologiste n’aura plus de sens
non plus !
Soyons clairs ! Le capitalisme est un systèm
e,une visiondu m
onde,une idéologie,
dont il faut se débarrasser,que son
dernier nom soit libéralism
e,néo ou ultra ne change rien à
l’affaire! D
onc par opposition nous somm
es bien des anti-libéraux.
Maintenant,
nous voulons un autre monde.
Nous
somm
es donc
des alter-m
ondialistes.H
istoriquement,
lacontestation
se nom
me
socialisme.
Nous
somm
es,par
conséquent,des vrais socialistes.
Et,pour finir,
le courant depensée
le plus
récent est
l’écologie politique
qui s’oppose
radicalement
à l’économ
ie politique.
Nous
pourrions nous
reconnaître com
me
des anti-libéraux
altermondialistes
socialoécologistes ! Avec un term
e comm
e celui-là,on peut êtrecertain qu’il ne sera pas récupéré.
Donc,en tant
qu’antilibéraltermondialistosocialoécologiste (42 lettres,
qui ditm
ieux!),
je crois
que la
vérité est
plutôt:l’hom
me
estfondam
entalement
bon et
le bien-être
individuel découle
naturellement de ce que chacun donne au collectif.L’hom
me est
fondamentalem
ent bon! C
ela ne veut pas dire que «tout lem
onde il est beau,tout le monde il est gentil».C
ertes,l’esprit estsouvent perturbé par des ém
otions perturbatrices (colère,avidité,jalousie,orgueil...) et les pensées qui en découlent font parfoisposer aux êtres hum
ains des actes négatifs,m
ais la naturefondam
entale de
l’esprit de
tout un
chacun est
amour,
compassion,clarté et sagesse.S’il existait un postulat de base de
l’écologie politique,de l’écologism
e ou de cette idéologie enconstruction
qui s’oppose
donc radicalem
ent à
l’économie
politique,cela ressemblerait plutôt à ça ! Je suis persuadé que le
10
Nouvelle civilisation 2012
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vision est maintenant caduque.Le capitalism
e et l’économism
esont profondém
ent néfastes pour l’humanité et la planète,pour
ceux qui n’auraient pas encore compris.Et l’économ
isme est bien
une idéologie,un paradigm
e avec son histoire,sa naissance,
son apogée et sa phase de déclin.Non,le capitalism
e n’est pas unétat de nature.N
on,ce n’est pas la fin de l’Histoire.
Il nous
faut aussi
réfléchir sur
l’instrument
dem
anipulation de l’énergie humaine,
le symbole d’échange :
lam
onnaie! R
appel historique des premières m
onnaies marchan-
dises à la monnaie fiduciaire actuelle ainsi qu’une petite histoire
du Franc.C
ar,évidem
ment,
comm
ent remettre en cause le
capitalisme sans dém
onter sa grande invention :la mystification
bancaire,la monnaie fiduciaire,le crédit bancaire
?
Il serait difficile de faire une synthèse,un résum
é,un
inventaire des idées,des concepts de cette nouvelle civilisation engestation.
Mais notre m
ission est de développer un projet desociété,
un paradigme qui s’inspire des penseurs,
des philo-sophies,des spiritualités de toute l’H
umanité pour im
aginer denouvelles règles du jeu afin de vivre ensem
ble sur cette petiteplanète si belle et si fragile.
Le Parti Socialiste est dans un vide idéologique total,alors c’est à tous ceux qui croient qu’un autre m
onde est possiblede rassem
bler des propositions programm
atiques concrètes envue des échéances électorales de 2012.
Contribuer à m
ettre en place des consultations citoyennespour construire un véritable program
me de façon plus précise et
une stratégie
politique pour
effectivement
appliquer ce
programm
e.
Autrem
ent dit,être suffisamm
ent fort en terme d’élus à
l’Assem
blée Nationale pour gouverner la France.
Intro
ductio
n
13
Com
ment ? Personnellem
ent,j’opterais pour une solutionpolitique et dém
ocratique.C’est la seule solution acceptable,bien
évidemm
ent !
Les propos de ce livre sont donc multiples
Rassem
bler les critiques faites au paradigme dom
inant,àla civilisation de la m
archandise,à la démocratie libérale décrite
comm
e étant indépassable.En effet,
certains affirment,
depuisl’im
plosion de l’Union Soviétique,que c’est la fin de l’histoire.
Fukuyama a écrit en 1989
:« un consensus assez remarquable
semblait apparu ces dernières années concernant la dém
ocratielibérale
comm
e systèm
e de
gouvernement,
puisqu’elle avait
triomphé
des idéologies
rivales –
monarchies
héréditaires,fascism
e et,tout récemm
ent,comm
unisme.Je suggérais en outre
que la démocratie libérale pourrait bien constituer le point final
de l’évolution idéologique de l’humanité et la form
e finale de toutgouvernem
ent humain,
donc être en tant que telle la fin del’H
istoire».
Quelle
prétention de
se croire
indépassable et
imm
ortel ! Com
me si la civilisation occidentale était le sum
mum
de l’Hum
anité.N
on bien sûr! La démocratie libérale et le
capitalisme qui va avec,est une form
e d’organisation humaine
parmi d’autres,
c’est tout.Elle n’est,
ni en progrès,ni m
ieux que toutes les autres form
es d’organisations,de civilisations quiont existé ou existent encore sur cette planète.N
ous verrons quela notion de progrès est une notion purem
ent occidentale,noussavons que la dém
ocratie a existé sous différentes formes dans
l’histoire et nous comprendrons m
ieux comm
ent le capitalisme a
pour cause principale,l’invention des banquiers :la mystification
monétaire.
Les civilisations naissent,vivent et meurent.La nôtre ne
fera pas exception.La vision du monde des m
archands qui s’estopposée au pouvoir ecclésiastique et aristocratique a été unecontribution essentielle à l’histoire de l’H
umanité.
Mais cette
12
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seulement acceptable,
mais souhaitable,
voire essentiel pour ledéveloppem
ent de la création.Cette m
anière éprouvée d’avancera dom
iné le monde depuis qu’il existe et ne doit pas être niée.
Pour les créateurs,c’est un fait évident qu’elle fait partie de leurpropre expérience.C
ertains diront peut-être qu’il y a une grandedifférence entre voler des idées,des techniques et des styles quisont dans le dom
aine public,et voler des textes qui sont soumis
au copyright.Mais si l’on m
et de côté la crainte des poursuitesjudiciaires qui prévaut de nos jours dans une industrie de l’art oude l’édition enchaînée par les lois,il n’y a rien d’intrinsèquem
entrépréhensible dans le fait qu’un artiste,
qu’un auteur décided’incorporer des «échantillons» de textes préexistants à sonpropre travail.Le fait que des lois,m
otivées par des raisons éco-nom
iques,l’interdisent
n’en fait
pas nécessairem
ent une
démarche indésirable.
L’aspect créatif,l’originalité de cette monographie,c’est
l’assemblage particulier des textes en vue de faire passer un
message
précis.L
es program
meurs
pourront peut-être
comprendre plus facilem
ent ce type d’écriture.La program
-m
ation consiste
aujourd’hui essentiellem
ent à
faire du
copier/coller de bout de programm
e.On ne va pas réécrire en
assembleur une sous-routine qui existe
! Ce livre n’est pas un
logiciel pour ordinateur! C’est un program
me de décondi-
tionnement au logiciel dom
inant de la méga-m
achine.
Ce livre est un outil de travail qui donne un certain
nombre de pistes pratiques et théoriques utiles à la construction
de la civilisation de demain.D
e la non-violence de Gandhi à la
critique du capitalisme de M
arx,du socialisme français de Babeuf
à Jaurès,de l’écologie de Dum
ont à Goldsm
ith en passant parSkolim
owski
pour ne
donner que
quelques exem
ples,l’écologism
e,comm
e j’ai choisi de l’appeler,se nourrit de tout ceque l’on trouve de bon et de généreux dans la littératurem
ondiale.
Intro
ductio
n
15
Une section est consacrée à la santé alternative à la
médecine allopathique,
parce que la remise en question des
dogmes fondateurs de notre civilisation passe aussi par une
réflexion sur le modèle m
atérialiste,la science et son extrémism
e:
le scientisme.
C’est une banalité de dire que la culture internet a
bouleversé et modifié notre approche de la connaissance et de
l’information.Les livres d’idées restent bien pratiques,m
ais ilssont et ils seront forcém
ent de plus en plus profondément
transformés
par cette
culture.C
et ouvrage
est aussi
unecom
pilation d’informations,
de réflexions,de com
mentaires,
d’idées,de références,de citations et de liens UR
L.
Ce livre est un ouvrage collectif augm
enté d’articlesrécupérés sur la Toile,
ou ailleurs.O
n ne réécrit pas ce qued’autres ont déjà si bien écrit.En clair,ce livre est un assem
blagede textes écrits par les auteurs dont les nom
s apparaissent sur lacouverture m
ais aussi issu de multiples horizons et,en tant que
coordinateur de l’ouvrage,je rem
ercie ces auteurs pour leurcontribution
volontaire ou
involontaire.L’acte
et l’art
desélectionner peuvent être une form
e d’inspiration aussi originaleet significative que n’im
porte quelle autre.
Dans nos divers m
édias et supports électroniques noustrouvons
aujourd’hui de
nombreux
artistes et
auteurs qui
travaillent en
«sélectionnant» des
matériaux
culturelspréexistants
pour les
agencer,créer
à partir
d’eux et
lescom
menter.Est-ce du vol ? Les artistes ont-ils le droit,que ce soit
ou non à des fins de lucre,de librem
ent « échantillonner »l’environnem
ent électronique déjà « créé » qui les entoure,pourl’intégrer à leur propre travail ? Telle est la question.A
u royaume
des idées,des techniques,des styles etc.,la plupart des artistes,des auteurs savent que le vol (appelez cela des « influences » sivous voulez avoir l’air politiquem
ent correct) est un acte non
14
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 14
1
Pour ceux qui n’auraientpas encore com
pris que le capitalism
e est une vaste escroquerie !
Le bourrage de crâne sur lesbienfaits de l’économ
ie de marché
et sur le nerf de l’économie :la confiance et la
transparence ! Quelques extraits d’une BD
parue en avril 1999 :C
’est la crise finale ( Hors-série de C
harlie H
ebdo).Le texte est de Bernard Maris.
La prière du FMI:
Faites que
les pauvres
croienttoujours ce qu’on leur dit,qu’ils croient en la rigueur,aux grandséquilibres,
en la force des monnaies,
au profit qui apporte leprogrès,qu’ils croient tous en l’opportunité de devenir Bill G
ates,qu’ils dem
andent pardon quand ils sont trop endettés,qu’ils
empruntent toujours plus pour rem
bourser les emprunts passés,
qu’ils soient serviles comm
e des Mexicains,
humbles com
me
des Indonésiens et rigolo comm
e des Brésiliens.Am
en.M
.Cam
dessus parle :Mouillard,que puis-je faire pour
vous? Je peux tout,vous savez.(Mouillard est le héros m
alheu-reux de cette BD
.C’est un cadre m
oyen qui a gagné,après tirageau
sort parm
i des
milliers
de petits
porteurs,un
voyage au sein des seins des décideurs de l’économ
ie mondiale)
Jean-Pierre
Gaillard
(journaliste boursier):
Lui
expliquer la transparence,ô Maître !
M.C
amdessus :La transparence,la transparence ! je ne
17
Ce livre,forcém
ent inachevé,délivre quelques idées clés,pose quelques questions et donne quelques réponses pour nourrirune réflexion en vue de construire un autre m
onde et contribuerd’une
manière
ou d’une
autre à
l’instauration d’une
6èm
e
République
dans le
cadre d’une
société radicalem
enttransform
ée.
Je voudrais,pour finir cette introduction,m’adresser plus
particulièrement aux jeunes qui entrent à l’université et qui ne
voient pas uniquement les études universitaires com
me un
sésame pour trouver un « bon job »,ce qui est d’ailleurs de m
oinsen m
oins le cas! J’aimerais sim
plement leur faire bénéficier
de m
on expérience
d’étudiant «attardé
» et
«de professeur
d’université en humanité !».En effet,depuis la fin de m
es étudesofficielles dans une école d’ingénieurs,
je n’ai jamais vraim
entcessé de lire et d’étudier.
Je me perm
ettrai donc de vousrecom
mander quelques ouvrages (voir A
nnexeA
.8).
Nota bene 1 :
je n’ai pas fait imprim
er ce livre sur dupapier
recyclé!
Pourquoi? Tout d’abord
parce que
c’estcom
pliqué,en effet les im
primeurs vous disent qu’il va falloir
comm
ander le papier exprès pour vous et qu’en plus c’est pluscher.
D’autre part,
je n’aime pas tom
ber dans l’hypocrisie.Je brûle tous les ans 6 à 8 stères de bois pour m
e chauffer.Il y a des tonnes de papier gaspillé,
chaque jour,en publicité
et en emballage divers et varié.A
lors,j’estime qu’un livre dense,
juste et pertinent doit être lisible et imprim
é sur un beau papierbien blanc !
Nota bene 2 :La totalité des liens U
RLs présent dans
cet ouvrage sont directement cliquable depuis la page
:w
ww
.jutier.net/contenu/alternet.htm.
Et
cette page
estaccessible depuis la page d’accueil du site :
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w.jutier.net
16
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 16
autorité,goût
du secret,
mépris
du travailleur,
appétit de
puissance et d’argent.Primakov,par exem
ple,ex n°1 du KG
B.Q
uoi de
mieux
pour piloter
une économ
ie ultralibérale
?T
chernomyrdine,ex-haut dignitaire du parti,ancien patron de
GA
ZPRO
M,
le plus gros producteur mondial de gaz…
il estm
ultimilliardaire m
aintenant.La R
ussie est un paradis.Plus
d’État,que des flics et des tueurs.Peu d’impôt,m
oins de 20% du
PNB en im
pôt,contre 45% en France.L’im
pôt est collecté parune banque privée,O
NEX
IM,qui le ristourne ensuite à l’État.
Qui sait com
bien ON
EXIM
capte au passage ! c’est comm
e laferm
e générale sous Louis XIV
qui se faisait plumer la m
oitié del’im
pôt par les fermiers généraux ! Et qui sont les conseillers
financiers d’O
NE
XIM
? Tous
des experts
européens et
américains qui privatisent la R
ussie ! Et le fric que se sont fait lesconseillers en privatisation…
le paradis ! Les russes n’exportentque leurs m
atières premières et im
portent de l’agroalimentaire.
Ils troquent contre du gaz ou ils payent avec les subventions de laC
EE,qu’ils n’ont pas mis dans un com
pte en Suisse.La moitié
de l’aide internationale disparaît.Sur les 22 milliards que le FM
Ia prêté aux russes en juillet 1998,juste avant leur dévaluationsauvage,la m
oitié sont retourné illico en placements aux U
SA.
C’était la m
ême chose au M
exique dans les années 80 :le FMI
balançait de la liquidité qui arrosait les nantis,leur permettait de
saigner un peu plus le pays et repartait aussitôt à New
York ! La prière du soir au W
orld Econom
ic Forum de
Davos: N
otre père du marché,qui êtes partout dans toutes les
têtes,qui êtes éternel,qui apportez le bonheur sur Terre,le Prozacet l’ulcère,qui rem
plissez l’eau de lisier et mettez les poissons sur
le ventre,faites que tout s’achète et se vende.Faites que le règnede l’offre et de la dem
ande arrive,que le foie,les reins,la cultureet le cul aient un prix,que le génom
e humain,com
me l’air,l’eau,
la terre,le feu et le trou d’ozone soient privatisés.Faites que lesim
pôts diminuent,les subventions augm
entent,et les socialistesne bougent pas.
Faites que les pauvres soient responsables etcom
mencent par se cacher,
que les assistés soient discrets et
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
nt p
as enco
re co
mpris...
19
sais mêm
e pas ce qu’il y a dans mes caisses,com
ment pourrais-je
savoir ce qu’il y a dans celles des autres ? Aucune banque ne m
em
ontre jamais ses com
ptes ! 75% de l’argent circulent hors bilan.
Les grandes banques ne vont quand mêm
e pas me dire com
biende créances pourries elles ont accum
ulées ! La dette du Brésil est d’environ 200 m
illiards de dollars,taux d’intérêt 20%,soit à
peu près 40 milliards.
C’est pourquoi,
j’ai fait un plan desauvetage pour le Brésil de 42 m
illiards,juste ce qu’il faut pourpayer les intérêts aux banques du nord.
Je prends l’argent ducontribuable du nord,
je le file au Brésil,qui le refile aux
banquiers du nord qui le placent dans des fonds de pension quifont ferm
er des entreprises.M
.G
reenspan parle:
c’est moi qui fabrique l’argent
du monde occidental,du m
onde tout court.Je crée de l’argent etj’achète toutes les créances,m
ême les plus pourries :« FED
buysall notes ».C
haque fois qu’une banque arrive avec une créance,je signe et je dis :tiens ! c’est du dollar ! je balance du liquide etdu liquide,et tant que je balance du liquide,la bourse ne risquerien
! Quand je pense que j’ai sauvé ce petit enfoiré (John
Merriw
ether,patron du « hedge fund » fonds spéculatif LTC
M –
Long Term
e C
apital M
anagement)
qui était
plombé
sur150
milliards de dollars ! C
’est moi qui ai constitué le cartel des
banques qui a sauvé ce type ! et pourquoi les banques ont-ellesaccepté ? parce que je suis derrière pour arroser,je les couvre,je fais m
archer la planche à billets ! M
.M
erriwether
:je vends du risque,
du futur,de
l’avenir.Du hasard.D
u plan sur la comète.D
u lendemain qui
chante ! Et quand je me plante,G
reenspan est là ! Et derrière la planche à billet de G
reenspan,il y a le contribuable qui raquepour les caisses d’épargne am
éricaine en faillite (400 milliards
de $),pour les banques japonaises en faillite (1000 à 2000
milliards de $),pour le C
rédit Lyonnais…M
.Cam
dessus :la Russie est le seul pays qui ait vraim
entcom
pris ce qu’est le libéralisme
! Et qui l’ait appliqué! les
staliniens deviennent patrons.Ils ont toutes les qualités requises :
18
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 18
interroger l’Histoire,les civilisations,réfléchir sur la valeur et sur
la richesse.Ils peuvent dénoncer l’efficacité et la productivité
–ou,
tout sim
plement,
laisser ça
aux gestionnaires
desentreprises,
ils sont
payés pour
ça!–
et revenir
vers la
psychologie,la sociologie,l’histoire,la philosophie.Réfléchir au
travail,au temps,à l’argent.Bref,revenir vers Sm
ith,Keynes et
Marx.Ils peuvent aussi aller à la soupe et vendre leur belle science
contre les lentilles de l’expertise,et se contenter du rôle du
bouffon dont on se paye la poire deux fois par an au mom
ent desprojections de croissance,et tous les jours quand la m
afia russerecycle les dollars qu’en toute fausse candeur ils lui ont prêtés.M
ais alors,qu’ils ne nous parlent pas de « fuite vers la qualité » oude «correction technique
»:qu’ils coiffent un bonnet pointu,
chaussent un nez rouge,remuent les oreilles et se chatouillent
sous les bras.À quoi servaient les économ
istes,dira-t-on alorsdans cent ans ? à faire rire.
Un livre à s’étouffer de rire et bien sûr d’une grande
précision sur
la dénonciation
de la
sacro-sainte science
économique avec une m
ultitude de faits historiques à l’appui.M
erci Bernard pour ton sens de l’humour.À
que j’aimerais savoir
écrire comm
e toi !
La naissance de la «
science» économ
ique
La science économique ou l’économ
ie politique est néecom
me le capitalism
e au sein du paradigme scientiste ém
ergeant.U
n de ses fondateurs Richard C
antillon (1680 ou 1697-1734) aécrit un « Essai sur la nature du com
merce en général».C
’est unpetit m
alin qui arnaque très bien son prochain.Sa petite histoirenous révèle bien l’am
biance de l’époque.Tout jeune déjà Richard
s’occupe de comm
erce de banque à Paris,chez son oncle.Grâce
à son étonnante vivacité d’esprit il a bien compris les m
écanismes
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
nt p
as enco
re co
mpris...
21
cessent de quémander,
que les chômeurs soient dignes et ne
s’inscrivent plus au chômage,que les universités n’enseignent que
la gestion,le comm
erce,et la comptabilité.Faites que la grandeur
et la gloire soient proportionnelles à l’argent accumulé,D
onnez-nous aujourd’hui nos m
archandises,nos actions et nos stock-
options,Délivrez-nous de la tentation de réfléchir,d’être cultivés,
d’aimer la lenteur,de respecter la nature et le savoir,donnez-nous
le courage d’affronter la guerre économique.Faites que nous ne
pensions à rien sinon aux cours boursiers et courrions comm
e desm
alades vers la crise finale.Am
en.D
ominique Strauss-K
ahn :hé,Mouillard tu es pour les
fonds de pension,pas vrai ? Ah,si tous les Français avaient la
lucidité d’un Mouillard.L’Europe exige des fonds de pensions,
les compagnies d’assurance aussi.C
ombien valent les m
archéspublics en France,
Mouillard ? 700 m
illiards au bas mot! et
combien passe en com
missions pour arroser les élus qui truquent
le marché ? A
llez,disons 20%…
Donc com
bien passe dans lespoches des com
missionnaires,
lobbyistes,hom
mes publics et
divers? 140 milliards ! […
] Tu veux être riche Mouillard
?O
UIII!! T
’as autant de chances de devenir riche que de gagnerau loto ! En attendant l’essentiel est que des cons com
me toi
se croient riches,bouffent de la viande avariée,respirent de l’airpollué et trim
ent comm
e des dingues ! TR
AVAILLE,M
ouillard !La France à besoin de toi !
A lire de B
ernard Maris :« A
ntimanuel d’économ
ie»,auxéditions Bréal et « Lettre ouverte aux gourous de l’économ
ie qui nousprennent pour des im
béciles» aux éditions A
lbin Michel,
SeuilPoints Econom
ie.
Dernier paragraphe du livre « Lettre ouverte…
» :M
ais les enfants de Smith,M
arx et Keynes ? Sont-ils condam
nésau rôle de sorcier,de grand prêtre,ou de gourou ? évidem
ment
non.Ils peuvent dénoncer les marchands de salades,parler de la
science économique,
science humaine et non science dure,
20
Nouvelle civilisation 2012
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la concurrence et de la croissance sans fin ? Nous avons inventé
la valeur-travail,
la valeur-argent,
la valeur-com
pétition,et
construit un monde où rien n’a plus de valeur m
ais où toutpossède un prix.A
u fil d’une passionnante mise en perspective
historico-économique,
Serge Latouche revient aux origines decette économ
ie que les premiers économ
istes appelaient la«science sinistre ».Servi par une brillante érudition économ
iqueet philosophique,
cet ouvrage montre la m
anière dont s’estfaçonnée notre obsession utilitariste et quantitative.
Extraits:Q
uesnay est le premier en 1767 à utiliser l’expression «science
économique ».Le développem
ent du capitalisme à la R
enaissancedonnera une grande im
pulsion à la vie économique et à la
réflexion économique.A
uteurs bourgeois,les m
ercantilistes auX
VII èm
esiècles veulent gérer l’État et la nation comm
e une grandem
aison de comm
erce et transposer au niveau «macro
» lesm
éthodes «micro
».Ils s’efforcent d’étendre à la société les
recettes et procédés des marchands qui ont fait leur preuve
:com
ptabilité et bilan.Ils font de l’«arithm
étique politique».
Faisant un pas supplémentaire,
les physiocrates (1750-1775),voient la sphère m
atérielle de la société ou se crée et se consomm
ela richesse com
me un corps vivant avec la circulation sanguine.
L’économie est d’abord une science anglo-saxonne.Pourquoi ne
pourrions-nous pas émettre l’hypothèse que les crises dites
économiques que nous vivons sont en fait des crises culturelles
liées à la sortie de l’économique
? Il est tellement difficile
d’organiser des rapports sociaux et de produire une culture del’au-delà du travail dans une société d’abondance qu’on peutpenser que les sociétés recréent artificiellem
ent des conditions depénurie
et de
pauvreté,replaçant
ainsi la
question de
lasubsistance et du travail au cœ
ur de lien social.N
ous vivonsl’acm
é de l’omnim
archandisation du monde.
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
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re co
mpris...
23
du système de Law
(arnaque de l’époque).De nom
breux clientsde la banque C
antillon offraient,en dépôt de garantie,des actionsau porteur de la com
pagnie des Indes,dont le cours m
ontait.C
antillon,anticipant le retournem
ent des cours,revendait les
titres imm
édiatement au plus haut prix et plaçait ses gains à
Londres ou à Am
sterdam.Le cours des actions et la construction
financière de Law s’écroulent en 1720.
Cantillon,
encore trèsjeune,devient très riche :les dépôts de garantie ne valent plus rienet les clients de la banque C
antillon doivent rembourser leurs
dettes.Malgré des procès qui ont duré parfois plusieurs années,
Cantillon a eu presque toujours gain de cause.Pour lui,la société
peut-être divisée en trois groupes:les propriétaires fonciers
(l’aristocratie),les
salariés (les
gens à
gage) et
enfin les
entrepreneurs (il est l’inventeur du mot).Il m
eurt à Londres dansl’incendie
de sa
maison
probablement
assassiné par
desdom
estiques qu’il aurait congédiés.Un des prem
iers à écrire surla «science
» économique était un escroc…
naturellement !
L’idéologie des thuriféraires de l’économ
ie
Sur ce chapitre,tout est dit dans cet excellent ouvrage deSerge Latouche:
L’invention de l’économie,
264 pages,A
LBINM
ICH
EL,parue en octobre 2005.En s’appuyant sur un travailsém
antique,l’auteur montre com
bien l’imaginaire économ
iqueest m
ouvant.Il récuse le caractère naturel,voire une quelconquefonctionnalité,
de cette discipline et analyse quelques débatsclassiques com
me la fonction de la m
onnaie chez Aristote ou
l’invention de
la notion
de travail
par la
bourgeoisie.La
prégnance de l’économie sur la vie des hom
mes n’est pas plus à
démontrer que leur m
orosité et leur souffrance.Com
ment s’est
construit notre «imaginaire économ
ique»,
notre vision écono-m
ique du monde ? Pourquoi voyons-nous aujourd’hui le m
ondeà travers les prism
es de l’utilité,du travail,de la compétition,de
22
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 22
écraser ton collègue,c’est la saine com
pétition du marché
du travail.Soit efficace,productif,dynamique,innovant,bosseur
et surtout rentable et un jour peut-être on verra ta tête et ledescriptif de ton parcours exem
plaire dans la section carrière duFigaro économ
ique.Le soir,devant ta TV
HD
,tu es épuisé mais ton
esprit,lui,est survolté.Tu auras encore du mal à t’endorm
ir cesoir.Tu as des angoisses.Voyons ! A
vec une belle carrière comm
eça ! C
omm
ent peux-tu avoir des maux de tête ? Vous reprendrez
bien un petit Prozac pour finir votre dessert ?
Bouffez dans les poubelles
et dites merci !
Extrait d’Apache n°9 - été 1996 - Ecrit par :
Travailleurs C
hômeurs Précaires en colère.
Chôm
eurs,R
MIstes,
précaires,nous
somm
es si
nombreux à galérer que c’est une banalité de dire qu’il s’agit là
d’un phénomène de société.Pendant que les gros bourges,eux,
s’enrichissent de façon éhontée,leur systèm
e économique et
politique nous
fout dans
la m
erde et
nous perdons
tout!Pourtant,il nous reste encore quelque chose :notre dignité ! M
aisc’est encore trop ! Tout est fait pour que nous ressentions uncom
plexe de culpabilité par rapport à notre situation,pour quenous nous sentions redevables du peu que nous accorde l’État.R
égulièrement,
on entend les médias,
les politiciens de droitecom
me de « gôche » et les technocrates tenir des discours tendant
à nous faire passer pour des demeurés incapables de s’adapter,
voire pour des parasites.Dès qu’une prétendue enquête parle de
fraude,c’est de «faux chômeurs» dont il est question,bien plus
que de gros bourges détournant des milliards.Q
uand ça n’est pasavec m
épris,c’est avec pitié qu’ils nous traitent ! Mais le résultat
est le mêm
e :nous passons pour des êtres inférieurs! Et ça
marche
:beaucoup d’entre nous s’enferm
ent dans la honte,beaucoup deviennent serviles et acceptent des boulots de m
erde
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
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as enco
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mpris...
25
Vous reprendrez bien un petit P
rozac ?
Tu as du mal à dorm
ir,tu es triste,tu te fais du souci!M
ais pourquoi donc ? Certaines fois,
dans ton embouteillage
matinal,tu te dem
andes ce que tu fais là ? Parfois,tu te dis quetu aurais m
ieux fait de pas l’acheter cette superbe Rono 24
soupapes avec
retensorbe injecté
et triple
carbus,vu
quem
aintenant tu es obligé d’aller bosser pour payer les traites.Bon,adm
ettons,c’est un peu dur la semaine,m
ais ce week-end,
tu vas pouvoir pleinement contribuer à l’effet de serre dans les
superbes embouteillages qui t’attendent vendredi et dim
anchesoir.
D’autres fois,
en réunion comm
erciale,tu as l’im
pressionque le tw
it (expression québécoise dont la définition pourraitêtre
:apprenti Bazarov) qui a sortit ce nouveau plan de comm
is-sionnem
ent aurait mieux fait de s’écrabouiller contre un cam
ionsur le périphérique.
De toute façon,
il faut que tu vendesbeaucoup cette sem
aine parce que sinon tu n’atteindras pas les«objectifs» du plan et tu risques de ne plus être «com
pétitif»,eton pourrait bien se passer d’un collaborateur com
me toi car tu
n’es plus suffisamm
ent «performant».
Bref,tu vieillis,
et lesjeunes loups sont là pour te rem
placer car eux,sont de jeunes«cadres dynam
iques» qui sortent de l’école et qui veulent«gagner» parce qu’ils viennent de s’acheter la nouvelle R
ono 48soupapes pour aller plus vite en clientèle,pour vendre plus,afinde gagner plus et dans deux ans si la croissance repart,
ilspourront s’acheter la nouvelle turbo Pigo injecté d’encore plus desoupapes.Bon,peu im
porte la compagnie pour laquelle tu bosses
–qu’elle produise des arm
es,des produits super-innovants dontpersonne n’a vraim
ent besoin ou qu’elle offre des servicesbidons–,il faut que tu gravisses les échelons de la réussite socialepour devenir directeur m
arketing,directeur produit au directeurfinancier
–tu
pourras alors
jouer sur
le casino
money
international et là tu auras vraiment l’im
pression de brasser degrosses affaires– surtout n’hésite pas à jouer des coudes et à
24
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 24
pour l’imm
ense majorité des perdants,2) J’accepte d’être hum
iliéou exploité à condition qu’on m
e permette à m
on tour d’humilier
ou d’exploiter quelqu’un occupant une place inférieure dans lapyram
ide sociale,3) J’accepte l’exclusion sociale des marginaux,
des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en chargede la société a ses lim
ites,4) J’accepte de rémunérer les banques
pour qu’elles investissent mes salaires à leur convenance,
etqu’elles ne m
e reversent aucun dividende de leurs gigantesquesprofits (qui serviront à dévaliser les pays pauvres,ce que j’accepteim
plicitement).
J’accepte aussi
qu’elles prélèvent
une forte
comm
ission pour me prêter de l’argent qui n’est autre que celui
des autres clients,5) J’accepte que l’on congèle et que l’on jettedes tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s’écroulent,plutôt que de les offrir aux nécessiteux et de perm
ettre à quelquescentaines de m
illiers de personnes de ne pas mourir de faim
chaque année,6) J’accepte qu’il soit interdit de mettre fin à ses
jours rapidement,en revanche je tolère qu’on le fasse lentem
enten inhalant ou ingérant des substances toxiques autorisées par lesÉtats,7) J’accepte que l’on fasse la guerre pour faire régner lapaix.J’accepte qu’au nom
de la paix,la première dépense des
États soit le budget de la défense.J’accepte donc que des conflitssoient créés artificiellem
ent pour écouler les stocks d’armes et
faire tourner l’économie m
ondiale,8) J’accepte l’hégémonie du
pétrole dans notre économie,
bien qu’il s’agisse d’une énergiecoûteuse et polluante,et je suis d’accord pour em
pêcher toutetentative de substitution,
s’il s’avérait que l’on découvre unm
oyen gratuit et illimité de produire de l’énergie,ce qui serait
notre perte,9) J’accepte que l’on condamne le m
eurtre de sonprochain,sauf si les États décrètent qu’il s’agit d’un ennem
i etnous encouragent à le tuer,10) J’accepte que l’on divise l’opinionpublique en créant des partis de droite et de gauche qui passerontleur tem
ps à se combattre en m
e donnant l’impression de faire
avancer le système.J’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions
possibles,pourvu qu’elles me perm
ettent de focaliser ma colère
vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant m
es
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
nt p
as enco
re co
mpris...
27
contre un sous salaire de misère,beaucoup sont prêts à tout pour
se vendre et perdent toute notion de dignité! U
n exemple est
frappant:il est courant de voir des chôm
eurs remercier les
socialistes d’avoir instauré le RM
I.Ces derniers ont participé à la
gestion de ce système capitaliste.Ils ont participé à nous plonger
dans la misère alors qu’ils dépensaient allégrem
ent des milliards
en opérations de prestige et en s’en mettant plein les poches,et il
faudrait leur être reconnaissant de nous avoir filé 2000 francs parm
ois !...Il faut vraiment qu’on soit tom
bé bien bas pour noussentir redevables de ces gens la ! N
on,ça n’est pas à nous d’avoirhonte
! Non,
ça n’est pas nous les parasites,c’est les gros
bourges! Non,
ce n’est pas nous les responsables de cettesituation,c’est le capitalism
e et ceux qui le gèrent !..En acceptantnotre condition de galériens avec hum
ilité,en étant recon-
naissants des miettes qu’on veut bien nous accorder,
nousassurons
donc le
bon fonctionnem
ent de
l’exploitationcapitaliste
!..Bien sûr,
il en restera toujours pour continuer àcroire que l’on doit se plier à la dictature de l’économ
ie capitaliste.À
ceux là il ne leur reste qu’une seule solution pour essayer de sortir de la galère
:écraser les copains,
jouer les carpettes...Pour notre part,notre dignité,nous ne la négocieront pas !
J’accepte le contrat tacite de notre m
onde libreC
e texte est une très « belle » illustration de notre économ
ie de mort.
Il a été mis en circulation sur
Internet le 11 Septembre 2003 par un(e) anonym
e.
Peu importe nos croyances ou nos idées politiques,
lesystèm
e mis en place dans notre m
onde libre repose sur l’accordtacite d’une sorte de contrat passé avec chacun d’entre nous,dontvoici
dans les
grandes lignes
le contenu
:1)
J’accepte la
compétition
comm
e base
de notre
système,
mêm
e si
j’aiconscience que ce fonctionnem
ent engendre frustration et colère
26
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 26
se battre,et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux quine la feront pas.Je suis conscient qu’il vaut m
ieux financer lesdeux bords afin d’être sûr de gagner de l’argent,et faire durer lesconflits le plus longtem
ps possible afin de pouvoir totalement
piller leurs
ressources s’ils
ne peuvent
pas rem
bourser les
emprunts,
20) J’accepte que les multinationales s’abstiennent
d’appliquer les progrès sociaux de l’occident dans les paysdéfavorisés.C
onsidérant que c’est déjà une embellie de les faire
travailler,je préfère qu’on utilise les lois en vigueur dans ces paysperm
ettant de faire travailler des enfants dans des conditionsinhum
aines et précaires.Au nom
des droits de l’homm
e et ducitoyen,
nous n’avons pas le droit de faire de l’ingérence,21) J’accepte que les hom
mes politiques puissent être d’une
honnêteté douteuse
et parfois
mêm
e corrom
pus.Je
pensed’ailleurs que c’est norm
al au vu des fortes pressions qu’ilssubissent.Pour la m
ajorité par contre,la tolérance zéro doit êtrede m
ise,22) J’accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les
industriels de l’agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés
des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes
interdites en occident,23) J’accepte que le reste de la planète,c’est-à-dire quatre m
illiards d’individus,puisse penser différem-
ment à condition qu’ils ne viennent pas exprim
er ses croyanceschez nous,et encore m
oins de tenter d’expliquer notre Histoire
avec ses notions philosophiques primitives,24) J’accepte l’idée
qu’il n’existe que deux possibilités dans la nature,à savoir chasserou être chassé.Et si nous som
mes doués d’une conscience et d’un
langage,ce n’est certainement pas pour échapper
à cette dualité,m
ais pour
justifier pourquoi
nous agissons
de la
sorte,25) J’accepte de considérer notre passé com
me une suite ininter-
rompue de conflits,
de conspirations politiques et de volontéshégém
oniques,mais je sais qu’aujourd’hui tout ceci n’existe plus
car nous somm
es au summ
um de notre évolution,
et que lesseules règles régissant notre m
onde sont la recherche du bonheuret de la liberté de tous les peuples,com
me nous l’entendons sans
cesse dans nos discours politiques,26) J’accepte sans discuter et
Pour ce
ux q
ui n
’auraie
nt p
as enco
re co
mpris...
29
yeux,11)
J’accepte que
le pouvoir
de façonner
l’opinionpublique,
jadis détenue par les religions,soit aujourd’hui aux
mains d’affairistes non élus dém
ocratiquement et totalem
entlibres de contrôler les États,car je suis convaincu du bon usagequ’ils en feront,12) J’accepte l’idée que le bonheur se résum
e auconfort,l’am
our au sexe,et la liberté à l’assouvissement de tous
les désirs,car c’est ce que la publicité m
e rabâche toute lajournée.
Plus je serai malheureux et plus je consom
merai :
jerem
plirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnem
ent denotre économ
ie,13) J’accepte que la valeur d’une personne sem
esure au montant de son com
pte bancaire,qu’on apprécie sonutilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité,etqu’on l’exclue du systèm
e si elle n’est plus assez productive,14) J’accepte que l’on paie grassem
ent les joueurs de football oudes acteurs,et beaucoup m
oins les professeurs et les médecins
chargés de l’éducation et de la santé des générations futures,15) J’accepte que l’on m
ette au banc de la société les personnesâgées dont l’expérience pourrait nous être utile,
car étant lacivilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute del’univers) nous savons que l’expérience ne se partage ni ne setransm
et,16) J’accepte que l’on m
e présente des nouvellesnégatives et terrifiantes du m
onde tous les jours,pour que je
puisse apprécier à quel point notre situation est normale et
combien
j’ai de
la chance
de vivre
en occident.
Je sais
qu’entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfiquepour
nous,17)
J’accepte que
les industriels,
militaires
etpoliticiens se réunissent régulièrem
ent pour prendre sans nousconcerter des décisions qui engagent l’avenir de la vie et de laplanète,18) J’accepte de consom
mer de la viande bovine traitée
aux hormones sans qu’on m
e le signale explicitement.J’accepte
que la culture des OG
M se répande dans le m
onde entier,perm
ettant ainsi aux trusts de l’agroalimentaire de breveter le
vivant,d’engranger des dividendes conséquents et de tenir sousleur joug l’agriculture m
ondiale,19) J’accepte que les banquesinternationales prêtent de l’argent aux pays souhaitant s’arm
er et
28
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 28
2
Qui sont-ils ?
Les principales sociétés secrètes,sectes et organisations
qui dirigent le monde occidental aux U
SA et en France en
particulier.
Le monde se divise en trois catégories de gens :
un très petitnom
bre qui fait se produire les événements,un groupe un peu plus
important qui veille à leur exécution et les regarde s’accom
plir,et enfinune vaste m
ajorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité.
Nicholas
Murray
Butler,
Président de
la Pilgrine
Society,m
embre de la C
arnegie,mem
bre du CFR
.
Qui sont les véritables escrocs? Voleurs de foule,voleurs de
poule.Denis R
obert et les luxembourgeois (5’32’’).
ww
w.dailymotion.com
/video/x4a1iz_voleurs-de-fouledenis-robert-et-les_politics.C
lip musical et…
politique.
L’oligarchie occidentale et l’illusion dém
ocratique
C’est parce que l’argent gouverne le m
onde qu’il importe
de savoir qui gouverne l’argent.Un gouvernem
ent mondial,ou
tout du moins occidental,est en place.Pour com
mencer cette
revue de l’oligarchie occidentale,voici deux citations d’un des
personnages les plus puissant du monde et le tém
oignage de A
.Russo.
Quelque chose doit rem
placer les gouvernements,et le pouvoir
privé me sem
ble l’entité adéquate pour le faire.D
avid Rockefeller
dans New
sweek International du 1
erfévrier 1999.
31
je considère comm
e vérités toutes les théories proposées pourl’explication du m
ystère de nos origines.Et j’accepte que la
nature ait pu mettre des m
illions d’années pour créer un êtrehum
ain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre
espèce en quelques instants,27) J’accepte la recherche du profitcom
me but suprêm
e de l’Hum
anité,et l’accum
ulation desrichesses
comm
e l’accom
plissement
de la
vie hum
aine,28) J’accepte la destruction des forêts,la quasi-disparition despoissons de rivières et de nos océans.J’accepte l’augm
entation dela pollution industrielle et la dispersion de poisons chim
iques etd’élém
ents radioactifs dans la nature.J’accepte l’utilisation de
toutes sortes d’additifs chimiques dans m
on alimentation,car je
suis convaincu que si on les y met,c’est qu’ils sont utiles et sans
danger,29) J’accepte la guerre économ
ique sévissant sur laplanète,m
ême si je sens qu’elle nous m
ène vers une catastrophesans précédent,30) j’accepte cette situation,et j’adm
ets que je nepeux rien faire pour la changer ou l’am
éliorer,31) J’accepte d’êtretraité com
me du bétail,car tout com
pte fait,je pense que je nevaux pas m
ieux,32) J’accepte de ne poser aucune question,deferm
er les yeux sur tout ceci,et de ne formuler aucune véritable
opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et m
es soucis.J’accepte m
ême de défendre à la m
ort ce contrat si vous me le
demandez,
33) J’accepte donc,en m
on âme et conscience et
définitivement,cette triste m
atrice que vous placez devant mes
yeux pour m’em
pêcher de voir la réalité des choses.Je sais quevous agissez pour m
on bien et pour celui de tous,et je vous enrem
ercie.Dernière escroquerie du systèm
e capitaliste :la crise des«subprim
es ».Des centaines de m
illiers d’américains qui rêvaient
d’habiter une trop grande maison se retrouvent,
ou vont seretrouver,
à la rue et une centaine d’escrocs ont empoché
30 milliards de $ de rém
unération en 2007 et à la tête de cepalm
arès se trouve John Paulson,celui que l’on surnomm
e « lesultan des subprim
es » qui a gagné en 2007 :3 000 000 000 de$
!
30
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 30
économique sont quasim
ent tous issus du mêm
e monde,
desm
êmes
milieux
sociaux.Il
se connaissent,
se rencontrent,
partagent les mêm
es vues et les mêm
es intérêts.Ils partagent
donc tout naturellement la m
ême vision de ce que devrait être le
monde idéal futur.Il est dès lors naturel qu’ils s’accordent sur
une stratégie et synchronisent leurs actions respectives vers desobjectifs com
muns,
en induisant des situations économiques
favorables à la réalisation de leurs objectifs,à savoir:l’affaiblis-sem
ent des gouvernements,la déréglem
entation,la privatisationdes services publics,le désengagem
ent des États des secteurs del’éducation et de la recherche,la précarisation des em
plois et lem
aintien d’un niveau de chômage élevé (N
AIR
U ;voir A
nnexe 3)entretenu grâce aux délocalisations et à la m
ondialisation dum
arché du travail ce qui accroît la pression économique sur les
salariés,la
réduction des
aides sociales
afin d’accroître
lam
otivation du chômeur à accepter n’im
porte quel travail.
Tous les éléments de contrôle nécessaires à une future
dictature mondiale sont désorm
ais en place.Le pouvoir n’y estplus de type représentatif ou électif,il est exercé directem
ent parceux qui contrôlent le systèm
e financier et la production desm
archandises.Les instruments de ce pouvoir sont le contrôle de
la technologie,de l’énergie,de la monnaie et de l’inform
ation.
Le somm
et de la hiérarchie du pouvoir occidental,la
classe dirigeante américaine,
se maintient par des alliances de
familles de la haute société ayant des styles de vie sim
ilaires,desliens dans l’industrie et qui sont m
embres des m
êmes clubs
d’élites et des mêm
es écoles privées.Cette classe s’auto-reproduit
et maintient son influence grâce à des institutions qui agissent
dans le domaine politique,
comm
e la National M
anufacturingA
ssociation,la N
ational Cham
ber of comm
erce,le Business
Council,
la B
usiness R
oundtable,le
Conference
Board,
l’Am
erican E
nterprise Institute,
le C
ouncil on
ForeignR
elations… En 1956,C
.Wright M
ills dans son livre « The Pow
er
Qui so
nt-ils ?
33
Nous som
mes reconnaissants envers le W
ashington Post,le
New York Tim
es,Time M
agazine et d’autres grands journaux,leursdirecteurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté laprom
esse de discrétion pendant près de 40 ans.Il nous aurait étéim
possible de développer notre Plan pour le monde toutes ces années
durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités.Le
Monde est m
aintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter unG
ouvernement M
ondial.La Souveraineté Supra-Nationale d’une
Elite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe
d’Autodéterm
ination Nationale des peuples,pratiquée tout au long de
ces derniers siècles.D
avid Rockefeller dans son discours à la
Com
mission T
rilatérale en 1991.
Tém
oignage de Aaron R
usso,producteur et réalisateur defilm
s à Hollyw
ood,sur ce qu’il a appris de la bouche de Nick
Rockefeller,au sujet du 11 septem
bre 2001,de la guerre contrele terrorism
e,du CFR
etc...(13’42’’).w
ww.dailym
otion.com/related/5717370/video/x3qiv7_aaron-
russo-sur-le-911-le-cfr-et-ro_politicsA
aron est décédé le 24 Août 2007,
6 mois après cette
Interview,officiellement des suites de son cancer.
Les responsables des organisations exerçant le pouvoirréel ne sont pas élus,
et le public n’est pas informé de leurs
décisions.La marge d’action des états est de plus en plus réduite
par des accords économiques internationaux pour lesquels les
citoyens n’ont été ni consultés,ni inform
és.Tous ces traitésélaborés ces dernières années (G
ATT,O
MC
,AM
I,NT
M) visent
un but unique:
le transfert du pouvoir des États vers desorganisations non-élues.
Les citoyens continuent à voter,m
aisleur vote a été vidé de tout contenu.
Ils votent pour desresponsables qui n’ont plus de pouvoir réel.Et c’est bien parcequ’il n’y a plus rien à décider que les program
mes politiques de
«droite» et de «gauche
» en sont venus à tant se ressembler dans
tous les
pays occidentaux.
Les
responsables du
pouvoir
32
Nouvelle civilisation 2012
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sociaux.Le vote de la loi sur les comm
issions militaires de 2006 a
évacué les Droits de l’H
omm
e du champ politique des États-
Unis.Le gouvernem
ent américain utilise,aujourd’hui,contre ses
citoyens les formes les plus avancées de surveillance,de contrôle,
ainsi qu’une propagande suscitant peur et intimidation.Ils sont
engagés dans une voie où l’on admet la torture,l’em
prisonnement
à vie à la troisième récidive m
ême pour un délit m
ineure (enC
alifornie),une censure croissante et la classification « secret »pour une grande quantité de docum
ents officiels.
La
trame
d’un pouvoir
diffus,opaque,
presqueinsaisissable,qui tisse ses liens à travers des clubs ferm
és et desrencontres internationales dont le forum
de Davos représente
l’expression la plus ostentatoire.D
ans ces lieux de rencontres,d’échanges,
de tractations gravitent les mêm
es protagonistes,s’élaborent les analyses et les com
promis qui précèdent souvent
les grandes décisions.La C
omm
ission trilatérale est une despièces de cet échiquier polym
orphe,elle consolide l’alliance entrele pouvoir des m
ultinationales,de la finance et de la politique.
Trilatérale
La Com
mission T
rilatérale est une organisation privée quifut créée en 1973 à l’initiative des principaux dirigeants dugroupe Bilderberg et du C
FR,parm
i lesquels David R
ockefeller,H
enry Kissinger et Zbigniew
Brzezinski.La raison de sa créationa été le déclin passager du pouvoir du think tank am
éricain CFR
à cause de sa politique vis-à-vis de la guerre du Vietnam
qui am
écontenté beaucoup d’américains.
Regroupant 300 à 400
personnalités parmi les plus distinguées et influentes – hom
mes
d’affaires,politiciens et décideurs intellectuels– de l’Europe
occidentale,de l’Am
érique du Nord et de l’A
sie Pacifique (Étatsdont la plupart sont égalem
ent mem
bres de l’OC
DE),son but est
de prom
ouvoir et
construire une
coopération politique
et
Qui so
nt-ils ?
35
Elite »,montre com
ment la Seconde G
uerre mondiale a perm
is lacristallisation aux États-U
nis d’un triple pouvoir formé des élites
industrielles,militaires et gouvernem
entales réunies en une seulestructure
centralisée,m
otivée par
des intérêts
de classe.
L’influence du
philosophe Léo
Strauss est
particulièrement
présente dans ces cercles supérieures de généraux,d’industriels,d’universitaires et d’hom
mes politiques.Strauss em
brassait unethéorie qui séduisit les héritiers de grandes fortunes m
enant desvies oisives et ne se souciant que de leur intérêt.
Ses idées setransform
èrent en une idéologie convaincante selon laquelle lesm
édias et le gouvernement ont coutum
e de soumettre les m
assesalors que les vrais « nobles » poursuivent leur propre volonté sanségard pour les lois faites pour contrôler ceux de basse extraction.Strauss aim
ait aussi les secrets,qu’il estim
ait nécessaires aucontrôle de la société,car si les individus inférieurs étaient avertisde ce qui se fait,nul doute qu’ils en seraient bouleversés.« Lesgens ne seront pas heureux d’apprendre qu’il n’existe qu’un seuldroit naturel :le droit du supérieur à diriger l’inférieur,le m
aîtrel’esclave,le sage la foule des sots ».Léo Strauss,A
lbert Wohlstetter
et d’autres appartenant au Com
mittee on Social T
hought del’U
niversité de
Chicago
ont eu
d’importants
crédits pour
promouvoir le program
me des néo-conservateurs à travers leurs
élèves Paul Wolfow
itz,Allan Bloom
,Richard Perle…
L’élite desm
édias américains – com
me en France – est le chien de garde des
messages idéologiquem
ent acceptables,elle contrôle le contenudes inform
ations,décide de ce qui peut être diffusé.Au nom
de lasécurité
nationale,les
États-Unis
et le
Royaum
e-Uni
sontaujourd’hui des sociétés entièrem
ent sous surveillance.Londrescom
me les grandes villes am
éricaines sont équipées de caméras de
surveillance.Les faits et gestes quotidiens des individus sont
enregistrés par
des systèm
es vidéo
et des
systèmes
dereconnaissance vocale pendant que courriels et ordinateurs sontétroitem
ent surveillés.
L’érosion des
classes m
oyennes,les
guerres,la m
isère,et les catastrophes écologiques sont,
histo-riquem
ent parlant,des facteurs conduisant à des soulèvem
ents
34
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 34
La loi du silence,chère à la m
afia,a perm
is jusqu’ici à laT
rilatérale d’agir dans l’ombre,si bien que rares sont les Français
qui savent que cette mystérieuse société existe et qu’elle exerce un
contrôle rigoureux sur les États et l’économie internationale par
l’intermédiaire des affiliés qu’elle com
pte dans la haute finance,la politique,la diplom
atie et l’administration.Les m
embres de la
trilatérale sont,
naturellement,
démocrates,
tout en
ayantconscience du danger que la dém
ocratie peut représenter pourleur plan:«Plus un systèm
e est démocratique,plus il est exposé à
des menaces intrinsèques»,
notait,dès 1975,
un rapport de laT
rilatérale sur la «gouvernabilité» des dém
ocraties.Les noms des
banques,des trusts,des consortiums que représentent la plupart
des affiliés donnent une idée de la puissance dont dispose lam
ystérieuse société qui veut faire de notre univers un monde de
robots dominé par une oligarchie de technocrates et de financiers.
Les affiliés français de la Trilatérale se recrutent aussi bien à
gauche qu’au centre ou à droite.Ceux qui se disent de G
auchevantant «l’internationalism
e»,
et ceux qui se disent de Droite
vantant le «Mondialism
e»,les deux appellations nous conduisant
au Gouvernem
ent Mondial.R
aymond Barre et Sim
one Veil sontles poissons pilotes de la puissante T
rilatérale en Europe.La
présence de M.
Barre auprès du président Giscard d’Estaing
s’explique d’autant mieux que ce dernier ne cache pas son zèle
pour cette mystérieuse société.
Invité à l’un de ses dîners,le
2décem
bre 1975,
Jacques C
hirac devait
définir ainsi
laT
rilatérale:«C’est ce que nous appelons en France une société de
pensée.Elle est l’une des plus ém
inentes.» Au m
eeting tenusecrètem
ent en avril 1989 à Paris,après une annonce publique,lesocialiste M
itterrand et le libéral Giscard d’Estaing ont fait assaut
de courtoisie à l’endroit du chef suprême de la puissante société:
le premier a décerné au banquier D
avid Rockefeller la Légion
d’Honneur,dont le ruban lui a été rem
is très officiellement par le
second.Voir:
Trente ans d’une institution secrète,
pouvoirsopaques de la T
rilatérale :w
ww.m
onde-diplomatique.fr/2003/11/BO
IRA
L/10677
Qui so
nt-ils ?
37
économique entre ces trois zones clés du m
onde,pôles de la
Triade.
À l’instar du groupe Bilderberg,
il s’agit d’un groupepartisan
de l’idéologie
mondialiste
et de
la m
ondialisationéconom
ique.La Trilatérale édite des études (la revue The Triangle
Papers) réalisées par des Task Forces (groupe de travail réunissantdes personnalités de prem
ier plan,généralement d’au m
oins troiszones régionales) et qui,une fois transm
ises à leurs mem
bres etaux gouvernants,ont des répercussions internationales m
ajeuresen
politique étrangère,
qu’il s’agisse
d’économie
ou de
géopolitique (com
munication,
énergie,dém
ographie,grands
équilibres,etc.).
Entre un rapport préliminaire (D
raft Report,
généralement non disponible auprès du public) et le rapport
définitif publié dans la revue Triangle Papers,
le rapport estdiscuté en réunion internationale annuelle.Le rapport peut alorsêtre rem
anié avant publication.U
ne revue est aussi publiée àl’issue de la réunion annuelle,il s’agit de la revue Trialogue.Lesrapports sont disponibles sur le site officiel de la C
omm
issionT
rilatérale:w
ww.trilateral.org
Cette
organisation,est
donc,sem
i-secrète et
inter-nationale et réunit en son sein des personnages considérables,leplus
souvent affiliés
à d’autres
sociétés com
me
la Franc
maçonnerie,le B’nai B’rith,le G
roupe Bilderberg,le CFR
,et quiont entrepris de gouverner,à leur m
anière,le monde occidental
associé au Japon.Les mem
bres de la Trilatérale se recrutent par
cooptation,aussi bien dans les cercles financiers et économiques
que parmi les politiciens et les patrons de presse.Seul critère
:ilsdoivent être jugés capables de com
prendre le grand desseinm
ondialiste de l’organisation et de travailler utilement à sa
réalisation.Son
action feutrée,
volontairement
ignorée des
gouvernements et des m
édias,lui permet de placer aux rouages
essentiels des États des homm
es à elle,d’«infiltrer» les hautessphères du m
onde occidental.La T
rilatérale est formée de la
crème du C
FR,du Bilderberg G
roup et de la Franc-maçonnerie
anglaise,m
ère de toutes les loges francs-maçonnes m
ondiales.
36
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 36
Bones et le Scroll and Key.C
es personnes,après leur prétendueintégration dans un groupe d’élite appelé «JA
SON
Society»,
seraient élues par leurs pairs pour constituer le comité exécutif du
CFR
.D’après ces m
êmes théories du com
plot,le CFR
contrôleaujourd’hui
l’administration
américaine
au term
e d’une
infiltration progressive
de toute
la branche
exécutive du
gouvernement :
le département d’État,
le département de la
justice,la C
IA,
et les militaires les plus hauts gradés.
Jusqu’àprésent,tous les directeurs de la C
IA auraient été m
embres du
CFR
,de m
ême que la plupart des présidents depuis Franklin
Roosevelt.Toujours selon les théoriciens de la conspiration,
leC
FR contrôlerait égalem
ent la grande presse,car la plupart desgrands journalistes am
éricains en seraient mem
bres.
Forum de D
avosW
EF (World Econom
ic Forum – Forum
économique
mondial) :w
ww.w
eforum.com
Le WEF est une organisation qui rassem
ble les homm
esles plus puissants et les plus riches de la planète.
Le critèred’adm
ission au sein de ce réseau est le niveau de pouvoir,de
richesse,et d’influence du prétendant,
dans le domaine de
l’économie,de la politique internationale,de la technologie,ou
des médias.La principale réunion du W
EF a lieu chaque année àD
avos,en Suisse,à la fin du mois de Janvier (38
èmeédition en
2008).Tout au long de l’année,les mem
bres les plus importants
de cette organisation sont reliés par un super-réseau de vidéo-conférence,«W
ellcom»,qui leur perm
et de se concerter à toutm
oment sur les décisions m
ondiales importantes.
Exactement
comm
e dans le film «R
ollerball»,qui décrit un monde futur où
les cartels économiques ont pris le pouvoir et où une élite
planétaire prend
ses décisions
lors de
vidéo-conférencessim
ilaires.Le Forum
économique m
ondial est une rencontred’hom
mes politiques et de chefs d’entreprise qui a pour objectif
Qui so
nt-ils ?
39
Council on Foreign R
elations.Site officiel :w
ww.cfr.org
Le CFR
est une organisation américaine qui rassem
bledes leaders politiques ou économ
iques de haut niveau (comm
eG
eorge Bush,Henry K
issinger,ou David R
ockefeller).Le conseildes relations étrangères est un think tank am
éricain,ayant pourbut d’analyser la situation politique m
ondiale et de conseiller legouvernem
ent des États-Unis en m
atière de politique étrangère.Fondé en 1921,
il est composé,
aujourd’hui,d’environ 4000
mem
bres issus du milieu des affaires,
de l’économie et de la
politique.En fonction des analyses m
enées,le C
FR publie le
magazine Foreign A
ffairset propose des résolutions (de type
politique,m
ilitaire ou autre) au gouvernement am
éricain.Il
exerce une influence certaine sur le rôle que jouent les États-Unis
sur la scène internationale.Il siège à New
York,et possède desbureaux à W
ashington DC
.Aussi,étant donné son influence,son
opacité et sa discrétion dans les médias,
et bien qu’il soitaujourd’hui quelque peu relayé par le think tank néoconservateurPN
AC
,certains voient en lui le véritable organe décisionnel de lapolitique étrangère des États-U
nis,et de fait,
au vu de lapuissance am
éricaine dans le monde,l’un des plus im
portantslobbies au m
onde.À noter que bon nom
bre de mem
bres du CFR
sont égalem
ent des
Bilderbergers,tandis
que d’autres
sontm
embres
de la
Com
mission T
rilatérale,autant
de groupes
régissant l’économie et la géopolotique m
ondiales.Les intérêtsdéfendus
par le
CFR
seraient
ceux des
principalesm
ultinationales.La famille R
ockefeller y a par exemple joué un
grand rôle.De ce fait,certains considèrent que le pouvoir de cet
organe est,d’une part,trop important,et de l’autre,qu’il n’obéit
qu’à une minorité de personnages très riches.U
n courant culturelam
éricain de
type conspirationniste
a élaboré
une véritale
«mythologie
» autour du CFR
,en avançant que ce dernier estcontrôlé par un groupe de personnes issues des sociétés secrètesd’étudiants des universités de H
arvard et de Yale:le Skull and
38
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 38
Éditions Tim
éli.256 pages.Titre original :« Secrets of the Tom
b:
Skull and Bones,the Ivy League and the H
idden Paths of Power»U
n spectre hante l’Am
érique.Le pays serait gouverné par unesociété secrète appelée Skull and Bones.
Com
posé d’anciensélèves de l’université de Yale et fondé en 1832,ce club très ferm
érepose sur trois fondem
ents :le principe de l’élection,le goût dusecret et le développem
ent d’un réseau.En effet,pour pouvoirêtre placé à des postes d’influence,
le Bonesman est choisi et
promet de taire à jam
ais son admission au sein de l’organisation.
Skull and Bones intrigue par sa culture du mystère et l’exercice
de son pouvoir occulte à travers l’Am
érique.Un tel lobby aussi
puissant qui fait du secret un objet de fétichisation méritait une
enquête :A
lexandra Robbins,
journaliste d’investigation,elle-
mêm
e ancienne élève de Yale,retrace ici l’histoire édifiante de
cette société mystérieuse qui recrute parm
i la crème de la crèm
ede l’establishm
ent.Un travail objectif et sérieux qui désam
orceles fantasm
es et permet de faire la part des choses entre m
ythe etréalité,entre conspiration et lobby.
Au delà du folklore ésotérique pratiqué au sein de cette
organisation au cours des rites d’initiation,ou des cérém
oniesannuelles,
les Skull & Bones illustrent surtout com
ment,
auxÉtats-U
nis,s’est perfectionné un systèm
e de reproduction desélites par le biais d’une sélection qui,contrairem
ent au mythe du
self-made m
an,ne doit rien au hasard ou aux qualités individuelles.En effet,les m
embres les plus actifs de l’organisation viennent
d’un « noyau d’environ 20 à 30 familles »,attachées à la défense
de leur héritage et de leur lignée.Voir l’article :w
ww.voltairenet.org/article14367.htm
l
Répertoire des m
embres de l’O
rdre des Skull & Bones :
ww
w.voltairenet.org/article8507.html
Qui so
nt-ils ?
41
de fournir un environnement de collaboration aux plus puissants
de ce monde,dans le but d’am
éliorer la situation économique.Il
se définit lui-mêm
e comm
e «une organisation internationaleindépendante investie dans l’am
élioration de l’état du monde en
engageant des leaders dans les associations pour former des
ordres du jour globaux,régionaux et industriels ».Il fut créé en1971 grâce à son D
irecteur Général de l’époque,
Mm
e Maris
Livanos-C
attaui sous
le nom
de
Forum
européen du
managem
ent,longtemps club européen de dirigeants d’entreprise
réunis à l’initiative de Klaus Schw
ab,professeur de gestion.Legroupe,basé en Suisse,a évolué pour devenir un acteur m
ajeurdans la définition et la m
ise en place d’un agenda global delibéralisation de l’économ
ie et des règles du comm
erce mondial.
À ce titre,
il représente majoritairem
ent les secteurs d’affaireseuropéens et am
éricains.
Skull and bones
Le crâne et les os est une société secrète de l’universitéYale aux États-U
nis.Les deux opposants déclarés de l’électionprésidentielle am
éricaine de 2004 George W
alker Bush et JohnK
erry sont mem
bres de cette organisation.Ce serait la prem
ièresociété secrète qui ait vu le jour à Yale,
sous l’impulsion de
William
Huntington R
ussell en décembre 1830.
À la fin du
XIX
esiècle,elle constitue l’une des plus prestigieuses sociétés
secrètes américaines,avec Scroll and K
ey,Wolf’s H
ead,Book andSnake et Berzelius.Il existe d’autres sociétés portant le nom
Skulland Bones:
à la Pennsylvania State University ou encore à
l’Université Vanderbilt,m
ais ce ne sont que des clubs d’anciensélèves qui n’ont,à part le nom
et le logo,absolument rien à voir
avec le Skull and Bones originel.
Skull and Bones,La vérité sur l’élite secrète qui dirige les
États-Unis
Par Alexandra
Robbins.
Éditeurs:M
ax M
ilo /
40
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 40
assez large et comprend 80%
des participants aux réunions.Legroupe Bilderberg rassem
ble annuellement,
lors d’une réuniond’une durée de 4 jours,des personnalités de tous les pays :leadersde la politique,
de l’économie,
de la finance,des m
édias,des
responsables de l’armée et/ou des services secrets,
ainsi quequelques scientifiques et universitaires.U
n rapport de synthèsede la réunion est rédigé.
Ce rapport serait envoyé à l’issue de
chaque réunion aux grands décideurs mondiaux.Pour le citoyen
lambda,il est très difficile voire im
possible de connaître à l’avancele lieu ou l’objet de la réunion :L’hôtel choisi est entièrem
ent vidéde tout autre client ;la sécurité est en partie assurée par les forcesde l’ordre du pays d’accueil.A
ucune conférence de presse n’alieu.Les discussions se tiennent à huis-clos.Il est interdit auxBilderbergers de prendre des notes ou de faire des déclarations àla presse.
Les discussions menées au sein du groupe sont
organisées de façon à obtenir un consensus parmi les m
embres,
sans devoir recourir à un vote ni à l’adoption de résolutionsquelconques.
Le
standing et
l’influence détenus
par les
participants sont tels que si un consensus se forme autour d’un
projet d’action,celui-ci pourra être réalisé plus facilement et plus
rapidement.
Certains pensent que chaque réunion annuelle
(officiellement la seule) se prolonge par de nom
breux contactsrestreints
entre des
mem
bres de
sous-comm
issions,sur
unproblèm
e particulier concernant un point précis,l’ensemble étant
organisé en faisceaux regroupés au niveau supérieur.w
ww
.dailymotion.com
/related/2016346/video/xt4sd_the-bilderberg-group_eventshttp://questionscritiques.free.fr/Bilderberg/conspiration.htmw
ww.syti.net/O
rganisations/Bilderberg.html
Infiltration dans le Bilderberg
Bilderberg 2007:
Bienvenue aux jusqu’au-boutistes parD
aniel Estulin le 21 mai 2007 (extrait de l’article :
http://questionscritiques.free.fr/Bilderberg/B
ilderberg_2007_210507.htm
)
Qui so
nt-ils ?
43
Bilderberg
La conférence de Bilderberg est une association secrèteannuelle
qui,depuis
1954,réunirait
sur invitation
environ130
ninjas des affaires,académiques ou politiques de différents
pays.Ses mem
bres,des homm
es politiques,des industriels,et desbanquiers,
s’appellent eux-m
êmes
les «B
ilderbergers»
ou«groupe Bilderberg ».L’objectif initial du groupe aurait été,dansle contexte de la guerre froide,de renforcer la coopération entreles États-U
nis et leurs partenaires européens,notam
ment via
l’OT
AN
.A
ussi,du
fait du
caractère très
confidentiel des
conférences et de sa non-médiatisation,le groupe a longtem
ps étéconsidéré
par certains
comm
e une
société secrète.
On
luireproche des possibilités de décisions antidém
ocratiques quipourraient être prise par un groupe aussi puissant.Il dem
euretoujours aujourd’hui l’un des dossiers favoris des adeptes duconspirationnism
e.D
epuis la chute de l’empire soviétique,
onreproche notam
ment à ce puissant lobby l’orchestration de la
mondialisation économ
ique.L’organisation aurait été initiée en1952,financée par la m
ultinationale néerlandaise Unilever et la
CIA
.La première réunion se serait tenu en m
ai 1954 à l’hôtelBilderberg à O
osterbeek (Pays-Bas).O
n compte parm
i sesm
embres fondateurs le Prince Bernhard des Pays-Bas,
Denis
Healey,Joseph R
etinger,David R
ockefeller,mais aussi Jozef Luns
(ex-secrétaire général de l’OTA
N) et Paul Van Zeeland (ex-
premier m
inistre belge et banquier).Le groupe Bilderberg étaitalors une organisation d’influence atlantiste dont le but officielétait,dans un contexte de «guerre froide
»,d’assurer secrètement
la coopération
entre les
États-U
nis et
les gouvernem
entsd’Europe occidentale.Le groupe Bilderberg se com
poserait entrois cercles concentriques :le Bilderberg A
dvisory Com
mittee
(«comité consultatif ») est le cercle le plus central.Il com
prendune dizaine de m
embres.Le Steering C
omm
ittee (« comité de
direction ») est un cercle constitué d’environ 35 mem
bres,exclusivem
ent européens et américains.le « cercle extérieur » est
42
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 42
médias ne considère que le rassem
blement de telles person-
nalités,dont la fortune excède de loin la richesse combinée de
tous les citoyens des États-Unis,ne vaille la peine d’être rapporté
alors que le moindre voyage de n’im
porte lequel d’entre eux faitles gros titres des infos à la télé.U
ne centaine de personnalités de premier plan ont discuté de la
marche du m
onde (2’37’’).C
ourt vidéo pris à l’entrée de laréunion annuelle du groupe Bilderberg 2000.w
ww.dailym
otion.com/video/x2rqgu_bilderberg-bruxelles-juin-
2000_news
Étaient présents à la
conférence Bilberberg 2008
La conférence de Bilderberg 2008 a eu lieu du 6 au 9 juinà l’hotel W
estfields Marriott de C
hantilly en Virginie,à quelques
de kilomètres de l’aéroport international de W
ashington Dulles.
Les participants américains à la rencontre incluaient H
enryK
issinger,Ben S.Bernanke,David R
ockefeller,Vin W
eber,Henry
Kravis,
Robert B.
Zoelick,D
onald Graham
,Vernon Jordan etC
harlie Rose.Les Français présent au Bilderberg 2008 :N
icolasB
averez (journaliste Le Point
et Partner
Gibson,
Dunn
&C
rutcher LLP) ;Henri de C
astries (Patron d'AX
A) ;Bertrand
Collom
b (Patron de Lafarge) ;Hubert V
édrine ;Manuel Valls
(député PS) ;François Pérol (député,secrétaire général en chargedes A
ffaires Economiques) ;
Jean-Pierre Jouyet (Ministre des
affaires européennes) ;Christine O
ckrent (Patronne de Frenchtelevision and radio w
orld service) ;Thierry de M
ontbrial (Patronde l’IFR
IS –Institut Français des R
elations Internationales etStratégiques) ;C
hristophe de Margerie (Patron de Total).Extrait
de la liste officielle :w
ww.infow
ars.com/?p=2564.
Qui so
nt-ils ?
45
La presse indépendante n’a jamais eu la perm
ission d’ypénétrer et aucune déclaration n’a jam
ais été publiée sur lesconclusions des participants,
ni aucun ordre du jour d’unerencontre de Bilderberg n’a été rendu public.
Com
ment,
celapeut-il être possible lorsque la liste des m
embres d’élite du
Bilderberg comprend tous les individus les plus puissants qui
dirigent le
monde
? Les
dirigeants du
Club
de Bilderberg
soutiennent que cette discrétion est nécessaire pour permettre
aux participants
aux débats
de parler
librement
sans être
enregistrés ou rapportés publiquement.A
utrement,déclarent les
Bilderbergers,ils seraient forcés de s’exprimer dans le langage des
comm
uniqués de presse.Sans aucun doute,
cette discrétionperm
et au Club de Bilderberg de délibérer plus librem
ent,mais
cela ne répond pas à la question fondamentale
:de quoi ces
personnes les plus puissantes du monde parlent-elles dans ces
rencontres ?Q
uelles garanties les citoyens ont-ils que le Club de
Bilderberg n’est pas un centre de trafic d’influence et de lobbyingsi on ne leur perm
et pas de savoir de quoi leurs représentantsparlent aux réunions secrètes du C
lub? Pourquoi le Forum
Économique M
ondial de Davos et les rencontres du G
8 sontrapportés dans tous les journaux,où ils sont couverts en unes,avec des m
illiers de journalistes qui y participent,alors que
personne ne couvre les rencontres du Club de Bilderberg,m
ême
si y participent tous les ans les présidents du Fonds Monétaire
International,de la Banque Mondiale,de la R
éserve Fédérale,des
100 plus
puissantes entreprises
du m
onde,telles
queD
aimlerC
hrysler,C
oca C
ola,B
ritish Petroleum
,C
haseM
anhattan Bank,Am
erican Express,Goldm
an Sachs,Microsoft,
les vice-présidents des États-Unis,les directeurs de la C
IA et du
FBI,les secrétaires généraux de l’Otan,des sénateurs am
éricainset des m
embres du C
ongrès,des Premiers m
inistres européens etdes leaders de partis d’opposition,
des rédacteurs en chef deprem
ier plan et des directeurs des principaux journaux dum
onde.Il est surprenant qu’aucun titre des grands groupes de
44
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 44
L’avènement d’une
société mondiale
Dans
un exposé
intitulé «L’internationalisation
desaffaires » présenté lors de la conférence Bilderberg 1968,G
eorgeBall a laissé entrevoir l’orientation économ
ique du groupe Ball,qui était sous-secrétaire d’État aux affaires économ
iques sousJFK
et Lyndon Johnson,m
embre du C
omité de direction du
groupe Bilderberg et directeur principal de Lehman Brothers and
Kuhn Loeb Inc.,a défini la nouvelle politique de m
ondialisationde Bilderberg et la m
anière dont elle façonnerait le nouvel ordrem
ondial.C
omm
e le
note Pierre
Beaudry
dans Synarchy
Movem
ent of Empire (États-U
nis,2005,w
ww.pehi.eu/organisations/SM
E/Synarchy_Movem
ent_of_Empi
re_book_04.pdf ),«...
Ball a exposé les avantages d’un ordreéconom
ique mondial néo-colonial basé sur le concept d’une
«société mondiale »,et décrit certains des obstacles à élim
inerpour y parvenir.Selon Ball,la priorité était d’en finir avec « lastructure politique archaïque de l’État nation ».A
utrement dit,
Ball réclamait un retour à l’ancien systèm
e colonialiste,mais bâti
cette fois-ci sur le concept d’une « société mondiale ».Beaudry
poursuit:Selon
Ball,
«pour être
productifs,nous
devonscom
mencer par reconnaître explicitem
ent le décalage entre ledéveloppem
ent de la société mondiale (concept répondant aux
besoins modernes) et la persistance d’une structure politique
archaïque d’États nations,la plupart de petite ou moyenne taille,
qui évolue trop lentement face aux besoins du nouveau m
onde.».Beaudry conclut :« Il était clair pour Ball que la structure m
ême
de l’État nation,et l’idée d’État,ou d’une assistance générale à unpeuple,représentaient le principal obstacle à toute tentative depillage de la planète,en particulier des nations faibles et pauvres,et à la création d’un em
pire mondial néo-colonial.La priorité de
la société mondiale est évidem
ment basée sur le libre échange
international,lequel est m
esuré par le critère britannique de
Qui so
nt-ils ?
47
Bilderberg 2007 :vers un
empire fasciste m
ondialExtrait de l’article de D
aniel Estulin dans N
EXU
S n°53 de décem
bre 2007
Cette année,la conférence Bilderberg se tenait du 31 m
aiau 3 juin dans l’hôtel R
itz-Carlton d’Istanbul,
en Turquie.Toujours
à huis-clos,
comm
e le
veut la
«tradition»,
lesdiscussions ont porté sur la présidence de la Banque m
ondiale,ladém
onstration de force de la Russie en m
atière d’énergie etl’échec des forces de l’O
tan en Afghanistan...
Bref du grandéchiquier sur lequel l’em
pire mondial place patiem
ment ses
pions.Le 3 juin 2007,la conférence Bilderberg vient de s’achever.A
près un déjeuner somptueux,
la plupart des Bilderbergersregagnent leur pays avec,
dans leurs bagages,des instructions
précises du
Com
ité de
direction sur
la m
anière d’étendre
secrètement les pouvoirs du gouvernem
ent mondial.L’idée est de
donner à chaque pays une constitution politique et une structureéconom
ique nationale appropriées,organisées aux fins suivantes:1) placer le pouvoir politique entre les m
ains de personneschoisies et élim
iner tous les intermédiaires;
2) établir uneconcentration
maxim
ale d’industries
et éradiquer
touteconcurrence injustifiée ;3) établir un contrôle absolu des prix detous
les biens
et de
toutes les
matières
premières
(lesBilderbergers le perm
ettent en tenant les rênes de la Banquem
ondiale,du Fonds monétaire international et de l’O
rganisationm
ondiale du comm
erce) ;et 4) créer des institutions judiciaires etsociales capables de prévenir toute action extrêm
e.
46
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 46
en plus facile parce que le développement des technologies de
télécomm
unication,com
biné aux avancées du savoir et auxnouvelles m
éthodes de manipulation com
portementale,
est entrain de transform
er en affreuse réalité ce qui,à d’autres époquesde l’histoire,n’était qu’une m
auvaise intention.Chaque nouvelle
mesure,
prise individuellement,
peut sembler aberrante,
mais
l’accumulation de changem
ents,dans le cadre d’une progressionperm
anente,mène tout droit à l’asservissem
ent.Il y a pourtant del’espoir.
Un peu partout sur la planète,
des points de tensioncom
mencent à se fracturer et des gens com
mencent à prendre
parti.La population comm
ence à ouvrir les yeux sur l’irrationalitéqui lui est im
posée.N
otre conscience collective comm
ence às’éveiller.Vous voyez,
les pouvoirs établis nous ont dit que lesévénem
ents mondiaux étaient trop difficiles à com
prendre pourles non-initiés.Ils ont m
enti ! On nous a dit qu’il fallait protéger
les secrets nationaux.Évidem
ment ! A
ucun gouvernement n’a
envie que ses citoyens découvrent que ses plus brillants éléments
participent à une collusion massive,à une conspiration et au pil-
lage de la planète.Aujourd’hui,
nous somm
es à la croisée deschem
ins.Nous avons le choix
:devenir un État mondial électro-
nique sous surveillance policière ou rester des êtres humains libres.
Le Siècle :«le club
» du pouvoir en France
Ultra
sélectif,ce
club ou
l’on retrouve
des hauts
fonctionnaires,des chefs d’entreprises,des homm
es politiques dedroite ou de gauche,des journalistes de prem
ier plan,quelquesuniversitaires et des syndicalistes a été créé en 1944 par G
eorgesBérard-Q
uélin,ancien dirigeant du Parti radical et fondateur dela
Société générale
de presse,
décédé en
1990,le
cénaclerassem
ble la quintessence du pouvoir politique,économ
ique,m
édiatique,voire
intellectuel ou
syndical.Plusieurs
de ses
mem
bres font également parti du G
roupe de Bilderberg,cercle
Qui so
nt-ils ?
49
profit,à savoir acheter bon m
arché et vendre à prix d’or.Le
problème est que les gouvernem
ents nationaux ont des prioritésdifférentes,voire contraires...»
Aux États-U
nis,ce système bancaire « indépendant » est
connu sous
le nom
de
Réserve
fédérale,banque
privéeétroitem
ent liée au groupe Bilderberg.En Europe,
le système
bancaire indépendant est géré via la Banque centrale européenne,dont les politiques m
onétaires sont établies par les mem
bresdirigeants de l’élite Bilderberger,
comm
e Jean-Claude T
richet.En G
rande-Bretagne,ce systèm
e indépendant est géré par laBanque d’A
ngleterre,dont les mem
bres sont aussi des mem
bresà tem
ps plein du cercle d’initiés du groupe Bilderberg.Le
système bancaire central indépendant contrôle l’ém
ission dem
onnaie et les taux de crédit et d’intérêt nationaux.La sociétém
ondiale conçue par les Bilderbergers est bâtie partout dans lem
onde,par le biais de fusions et d’acquisitions.
Ces dernières
décennies,toute la politique de déréglementation des industries
et des banques américaines a précisém
ent été établie en réponseà ce scénario,en vue de créer des corporations géantes au serviced’un nouvel em
pire dont l’intention n’est autre que la guerreperpétuelle.
Le groupe Bilderberg n’est pas un but en soi,m
ais lem
oyen d’instaurer un gouvernement m
ondial unique.C
etteorganisation est devenue un gouvernem
ent fantôme qui,lors de
ses conférences annuelles ultra secrètes,décide de la façon dontelle va exécuter ses plans.Le but ultim
e est de transformer la terre
en prison en amenant un m
arché mondial unique,contrôlé par
un gouvernement m
ondial unique,surveillé par une arm
éeunique,financièrem
ent tenu par une banque mondiale et peuplé
d’habitants bardés de puces électroniques dont les besoins vitauxse réduisent au m
atérialisme et à la survie (travailler,
acheter,procréer et dorm
ir),tous connectés à un ordinateur m
ondialsurveillant leurs m
oindres faits et gestes.Et cela devient de plus
48
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 48
300.Nom
bre annuel de candidatures proposées,dont le tiers estrefusé :50.Pour en savoir plus voir « A
u cœur du pouvoir»;Faits&
Docum
ents (1996) d’Emm
anuel Ratier,auteur du seul livre
publié sur le sujet.
Quelques autres m
embres du Siècle
:M
artine Aubry
(ancienne ministre),François Bayrou,Pierre Bilger (ancien PD
Gd’A
lstom),
Bernard
Boulito
(Heinz
et Asics),
Jean-PierreC
hevènement (ancien m
inistre),Bertrand Collom
b (ex-PDG
deLafarge),
Michèle C
otta (journaliste,ancienne directrice de
France2),Teresa C
remisi (Flam
marion),R
achida Dati (m
inistrede la justice),
Renaud D
enoix de Saint Marc (président,
vice-président du C
onseil d’État),R
ichard Descoings (directeur de
Sciences Po),O
livier Duham
el (professeur à Sciences Po),Bertrand Eveno (éditeur),
Laurent Fabius (ancien ministre),
Franz-Olivier G
iesbert ( Le Point),Élisabeth G
uigou (anciennem
inistre),Philippe Jaffré (ancien PDG
d’Elf),Bernard Kouchner
(ministre des A
ffaires étrangères),Étienne Lacour (secrétaire
général du Siècle),André Lévy-Lang (PD
G),Jean-M
arie Messier
(ancien mem
bre),Alain M
inc (conseiller de PDG
et dirigeants),N
icolas M
olfessis (U
niversité de
Paris II),
David
Pujadas(France
2),E
rnest-Antoine
Seillière (ancien
président du
MED
EF),Anne Sinclair (ancienne présentatrice de T
F1),Jean-C
laude Trichet (gouverneur de la Banque C
entrale Européenne),H
ubert Védrine (ancien m
inistre des Affaires étrangères de
François M
itterrand),A
rlette C
habot (journaliste
politique,directrice de l’inform
ation de France 2),Sylvie Pierre-Brossolette(journaliste Le Point).
Qui so
nt-ils ?
51
international.La discrétion de ses mem
bres est à la hauteur deson influence.
Un m
ercredi par mois,
place de la Concorde à
Paris,la fine fleur de la comm
unication et des médias pénètre
discrètement dans les salons de l’A
utomobile club de France.C
en’est pas l’am
our des voitures qui rassemble M
aurice Lévy(Publicis),A
lain de Pouzilhac (Havas),Serge July ( Libération) ou
Patrick Poivre d’Arvor (ex-T
F1),mais un dîner en com
pagnie deN
icolas Sarkozy,
Dom
inique Strauss-K
ahn,T
hierry B
reton,C
laude Bébéar.Tous sont mem
bres du Siècle,le plus prestigieuxdes cercles de décideurs hexagonaux.Les m
inistres mem
bres secom
ptent sur les deux mains,de Jean-Pierre R
affarin à FrançoisFillon.Les barons du Parti socialiste aussi,com
me Lionel Jospin
ou Laurent Fabius.Le milieu des affaires n’est pas en reste,avec
la quasi-totalité
des grands
patrons,de
Louis
Schweitzer
(Renault) à M
ichel Pébereau (BNP Paribas).
Sans oublier laplupart des dirigeants de la presse et de l’édition,d’O
dile Jacob àJean-M
arie Colom
bani,en passant par Claude Im
bert et LaurentJoffrin.C
e n’est ni une mafia,ni une loge,m
ais n’entre pas quiveut.La sélection est rude.« O
n ne choisit pas le Siècle,c’est luiqui vous choisit ! »,souligne Étienne Lacour.Présidé en 2005 parR
enaud Denoix de Saint-M
arc,vice-président du Conseil d’État,
le conseil d’administration com
pte une quinzaine de person-nalités com
me D
enis Jeambar ( L’Express),A
nne-Marie C
ouderc(H
achette Filipacchi Médias),M
arc Tessier (France Télévisions)
et mêm
e Nicole N
otat (Vigeo).T
riées sur le volet,les recrues
gardent le statut d’invités pendant au moins un an avant de
devenir mem
bres.David Pujadas (France
2),Emm
anuel Chain,
Édouard de Rothschild ou Jean-François C
opé ont,depuis peu,décroché le sésam
e.Le Siècle en chiffres.Nom
bre de mem
bresdu club :580.N
ombre d’« invités » en attente de leur acceptation
comm
e mem
bres 160.Âge m
oyen des mem
bres du club :55 ans.Â
ge limite pour devenir m
embre :60 ans et 65 ans pour le rester.
Cotisation annuelle :
150 €
et 62€
par dîner.N
ombre de
parrainages nécessaires
pour soutenir
une candidature
:2.
Nom
bre de mem
bres et invités conviés à chaque dîner mensuel :
50
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 50
théories sur les inégalités naturelles entre individus ou groupesd’individus (notam
ment avec La Politique du vivant,
éd.Albin
Michel,1978).Le C
lub depuis 1974 s’est tissé de nombreux liens
à droite.Alain M
adelin était l’un des plus assidus aux colloques.M
inistre en 1986,il avait pris à son cabinet comm
e chargé desétudes et discours le secrétaire général du C
lub,Michel Leroy.
Alain Juppé,quant à lui,a pris égalem
ent part à des réflexions encom
mun avec le C
lub de l’Horloge.Le président du C
lub,Henry
de Lesquen,a,en 2002,conseillé le président de la République
française,Jacques Chirac,sur les problèm
es de l’insécurité.En2006,on com
pte parmi les adhérents du C
lub de l’Horloge des
mem
bres de
l’UM
P,de
l’UD
F,du
Front national
et des
indépendants.
La French Am
erican Foundationw
ww.french-am
erican.org
Quelques personnalitées de la branche française de la
French-Am
erican Foundation :Nicolas D
upont-Aignan (député
UM
P,D
ebout la République),
Alain Juppé,Valérie Pécresse,
Jacques Toubon,François Hollande,A
rnaud Montebourg,Pierre
Moscovici (député socialiste),A
lain Richard (socialiste,
ancienm
inistre de la Défense),H
enri de Castries (A
XA
),Emm
anuelC
hain (journaliste),Jérôm
e Clém
ent (Président d’Arte),
Jean-M
arie Colom
bani,Laurent Joffrin (PD
Gde Libération),
SylvieK
aufmann (journaliste au M
onde),Anne Lauvergeon (présidente
d’Areva),
Alain
Minc,
Laurent
Cohen-Tanugi
(Sanofi-Synthélabo et m
embre du conseil d’adm
inistration du think tank« N
otre Europe » créé par l’ancien président de la Com
mission
Jacques Delors),C
hristine Ockrent,O
livier Nora (président des
Éditions Grasset),D
enis Olivennes (président de la FN
AC
),etc.D
e multiples rencontres ont lieu entre représentants français et
états-uniens afin de discuter de sujets comm
e la défense,la
politique,le journalism
e,le syndicalism
e...En fait,
il s’agit de
Qui so
nt-ils ?
53
La fondation Saint-Simon
C’est l’organisation qui a le plus œ
uvré pour la conversionidéologique de la gauche française au libéralism
e économique.
Issue des milieux anti-com
munistes de la G
uerre froide,la
Fondation Saint-Simon a discrètem
ent rassemblé en France,
dans les
années 80
et 90,
des personnalités
politiques,économ
iques,culturelles et médiatiques.Entre autres m
embres
éminents:Pierre R
osanvallon,Alain M
inc,Francis Mer,Serge
July,Laurent Joffrin,
Luc Ferry,Alain Finkielkraut,
ou encoreC
hristine Ockrent.
Mem
bre du Club de La H
aye,un réseau
international de think tanks animé par la C
IA,
la FondationSaint-Sim
on a éclipsé les intellectuels de la gauche non-atlantisteet im
posé une forme de pensée unique en France.D
e 1982 à1999,
cette Fondation exerça un véritable magistère sur la vie
intellectuelle et médiatique française.D
ans le prolongement de la
« Troisièm
e voie » chère à Raym
ond Barre,Jacques D
elors ouM
ichel Rocard,
elle rassembla une centaine de personnalités
issues des cercles libéraux et sociaux-démocrates et développa un
discours « ni de gauche,ni de droite ».Voir la suite de «La facecachée
de la
Fondation Saint-Sim
on»
par D
enis B
oneau:
ww
w.voltairenet.org/article12431.html
La
Fondation Saint-
Simon,devenue trop visible,est dissoute en 1999.
Le Club de l’H
orlogew
ww.clubdelhorloge.fr
Il défend le « libéralisme intégral » en m
atière économique
(illustré lors de la publication de l’ouvrage collectif Le Grand
Tabou :l’économie et le m
irage égalitaire,éd.Albin M
ichel,1980),le nationalism
e (par exemple avec L’Identité de la France,éd.A
lbinM
ichel,1985),les mérites,selon le club,de la colonisation m
enéepar les puissances occidentales jusqu’aux années 1960,
et des
52
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 52
la Société estime que plus de 100 instituts libéraux ont été créés
par des mem
bres du MPS.Pour K
eith Dixon,elle « constitue en
quelque sorte la maison m
ère des think tanks néolibéraux ».L’économ
iste autrichien Friedrich von Hayek s’est appliqué à
discréditer toute forme de régulation de l’économ
ie au motif que
celle-ci est trop complexe pour que l’on prétende l’organiser.Sa
théorie de « l’État minim
al » est devenue la religion du Partirépublicain États-unien en opposition aussi bien au « N
ew D
eal »des dém
ocrates qu’au marxism
e des soviétiques.Son école,
financée par les fondations des grandes multinationales,
s’eststructurée autour de la Société du M
ont-Pèlerin,et a obtenu septfois le prix N
obel d’économie.Elle a inspiré les gouvernem
ents dePinochet,R
eagan et Thatcher.Pour la suite voir « Friedrich von
Hayek,pape de l’ultra-libéralism
e» par D
enis Boneau :w
ww.voltairenet.org/article12761.htm
l
Mythologies contem
poraines.C
omm
ent la pensée devintunique
par Susan George (1996) :
ww
w.monde-diplom
atique.fr/1996/08/GEO
RG
E/5779
Les organisations internationales
CN
UC
ED
- UN
CTA
D- w
ww.unctad.org
Créée en 1964,la C
NU
CED
vise à intégrer les pays endéveloppem
ent dans l´économie m
ondiale.Banque M
ondiale - World Bank - w
ww.w
orldbank.orgLe Fond M
onétaire International (FMI,
ou IMF en
anglais) et la Banque Mondiale dessinent l’économ
ie et l’environ-nem
ent de la planète par le biais des prêts accordés aux états duT
iers-Monde
à condition
qu’ils appliquent
une politique
économique d’inspiration ultra-libérale.w
ww.im
f.org
L’OM
C
fixe les
règles du
comm
erce m
ondial,en
réduisant considérablement la m
arge de décision des États dans
Qui so
nt-ils ?
55
«lisser » les points de vue afin d’aboutir à un consensus favorableau partenariat transatlantique.Toutes ces rencontres officielles etofficieuses perm
ettent de créer une comm
union de pensée parmi
les acteurs de la FAF appartenant à des secteurs variés.C
ettefondation organise égalem
ent différents colloques sur la défense,le journalism
e,l’éducation ou la santé.
On trouve parm
i lesparticipants,outre les personnes citées ci-dessus,des nom
s bienconnus
comm
e François
Bayrou,
Bernard
Kouchner,
Jean-François C
opé,Michel Barnier,N
icolas Beytout (Directeur de la
rédaction du Figaro),le général H
enri Bentegeat (chef d’état-m
ajor des armées) etc.Tous ces colloques poursuivent,
bienentendu,
le but suprême de servir au m
ieux les intérêts del’hum
anité ! La grande force de la FAF est d’accueillir en son sein
les représentants
politiques issus
des grands
courants qui
officiellement s’opposent.
En fait,la classe politique française
s’est ralliée
depuis longtem
ps au
dogme
du m
ondialisme-
capitaliste.Cependant,il est utile pour le systèm
e de maintenir
une opposition artificielle alors qu’en fait,nous vivons dans lerégim
e du parti unique.En jouant l’alternance droite-gauche,onfait croire au peuple qu’il y a une autre politique possible.En fait,ces dirigeants politiques U
MPS m
ènent le pays vers la mêm
edirection :l’intégration à un bloc euro-atlantique,prélude à l’Etatm
ondial.Suite :ww
w.voltairenet.org/article146888.html
La Société du Mont P
èlerinw
ww.m
ontpelerin.org
Mont Pelerin Society est une organisation internationale
composée d’économ
istes,d’intellectuels et d’homm
es politiquesréunis pour prom
ouvoir le libéralisme.D
e nombreux m
embres
ont créé
des think
tanks im
portants com
me
la H
eritageFoundation dont la M
PS reçoit d’ailleurs le soutien financierpour organiser sa réunion annuelle.Pascal Salin,ancien président
54
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 54
suppression d’ici
à 2013
des subventions
aux exportations
agricoles.Les travaux menés actuellem
ent par l’OM
C découlent
en majeure partie des négociations qui se sont tenues de 1986 à
1994,dénom
mées
le C
ycle d’U
ruguay,et
de négociations
antérieures qui ont eu lieu dans le cadre de l’Accord général sur
les tarifs douaniers et le comm
erce (GAT
T).L’O
MC
accueilleactuellem
ent de
nouvelles négociations,
dans le
cadre du
Programm
e de Doha pour le développem
ent lancé en 2001.Lorsque les pays se sont heurtés à des obstacles au com
merce et
ont voulu les réduire,les négociations ont contribué à libéraliserle
comm
erce.M
ais l’O
MC
ne
s’emploie
pas seulem
ent à
libéraliser le comm
erce,et dans certaines circonstances,ses règlespeuvent favoriser le m
aintien d’obstacles au comm
erce –par
exemple pour protéger les consom
mateurs ou em
pêcher lapropagation d’une m
aladie.C
ela n’a cependant pas empêché
l’OR
D de pénaliser l’U
nion européenne pour avoir refusé d’im-
porter du bœuf aux horm
ones américain.C
ertains contestent lecaractère dém
ocratique de l’OM
C en avançant que son m
ode defonctionnem
ent favorise les pays riches capables de mener de
front des dizaines de dossiers simultanés.Les décisions se prenant
en suivant le principe du « Qui ne dit m
ot consent »,les petits paysqui ne disposent que d’un seul représentant pour gérer tous lesdossiers seraient donc la plupart du tem
ps consentants malgré
eux.L’OM
C ferait du com
merce une valeur suprêm
e qui serait lasource d’un conflit de droits avec des norm
es internationales enm
atière de
Droits
de l’hom
me,
de protection
sociale et
environnementale,de protection de la santé,etc.
L’A.M
.I :ennemi de la dém
ocratieA
ccord Multilatéral sur l’Investissem
ent (M.A
.I.:M
ultilateral Agreem
ent on Investment).
L’AM
I est un accord économique international négocié
dans le plus grand secret depuis 1995 sous l’égide l’OC
DE
Qui so
nt-ils ?
57
le domaine de l’économ
ie ou de l’environnement.Le D
irecteurgénéral est Pascal Lam
y jusqu’à septembre 2008.L’O
rganisationm
ondiale du comm
erce (OM
C ou W
TO
) se présente comm
e laseule organisation internationale qui s’occupe des règles régissantle com
merce entre les pays.A
u cœur de l’organisation se trouvent
les Accords de l’O
MC
,négociés et signés à M
arrakech par lam
ajeure partie des puissances comm
erciales du monde et ratifiés
par leurs
parlements.
Le but
est d’aider,
par la
réductiond’obstacles au libre-échange,les producteurs de m
archandises etde services,
les exportateurs et les importateurs à m
ener leursactivités.
L’OM
C est née le 1
erjanvier 1995,m
ais le système
comm
ercial qu’elle représente existe depuis 1947.En 1947,
l’Accord général sur les tarifs douaniers et le com
merce (G
ATT
:G
eneral Agreem
ent on Tariffs and Trade) établissait les règles du
système,
dont le cinquantième anniversaire a été com
mém
orélors de la deuxièm
e réunion ministérielle de l’O
MC
,qui s’est
tenue à Genève en 1998.L’A
ccord général a rapidement donné
naissance à une organisation internationale officieuse,existant defait et aussi dénom
mée officieusem
ent GAT
T,qui a évolué au fildes ans à travers plusieurs cycles (ou rounds) de négociation.En1996 à Singapour,il a été décidé de créer trois nouveaux groupesde travail.
Un sur le com
merce et l’investissem
ent,un sur
l’interaction du comm
erce et de la politique de la concurrence etun sur la transparence des m
archés publics.C
es sujets sontgénéralem
ent désignés sous le nom de « questions de Singapour».
En 1999 à Seattle au USA
,la réunion s’est conclue sur un échec.Les délégations des 135 pays m
embres se séparant sans lancer le
cycle du « millénaire ».Les pays du Sud form
ent pour la première
fois un bloc de négociation.Le somm
et de Cancun de 2003 a été
marqué par une alliance de pays du tiers-m
onde,G22,contre les
projets de libéralisation des services qui étaient sur la table desnégociations.C
ette alliance visait à obtenir de la part des paysriches une m
odification de leurs politiques agricoles et a abouti,face au refus de ceux-ci,à l’échec des négociations.En 2005 la6
econférence ministérielle a eu lieu à H
ong-Kong.A
ccord sur la
56
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 56
OM
C :m
ise à jour la «
Diplom
atie discrète»
(article de novembre 2006 par R
aoul Marc Jennar,
extrait du site :ww
w.urfig.org sur les négociations du program
me de D
oha)
Des efforts sont en cours à l’O
MC
pour reprendre lesnégociations du cycle de D
oha.Depuis juillet 2006 Pascal Lam
y,Peter M
andelson et Susan Schwab ont tous plaidé en faveur de la
poursuite de discussions dans le plus grand secret.D
ans sondiscours à la C
NU
CED
,le 27 septembre,Lam
y a déclaré :«Il estim
portant de créer un espace pour des discussions discrètes et laconstruction discrète de ponts de telle sorte que les positionspuissent se rapprocher.» Le 29 septem
bre,Peter M
andelsonexpliquait qu’il venait de term
iner une courte visite à Washington
pour de «discrètes discussions exploratoires».Schwab a dit que
ce qui fonctionnera,ce seront des «dialogues discrets» réguliershors du feu des projecteurs.D
es réunions de haut niveau ayantpour objectif de reprendre les négociations de D
oha ont eu lieu àBrasilia,K
uala Lumpur,R
io de Janeiro,Cairns,Batam
,Genève,
Bruxelles,
Washington
et H
anoi.D
es réunions
informelles,
multilatérales et bilatérales,ont eu lieu à G
enève à l’initiative dePascal Lam
y,du responsable des négociations agricoles,
duresponsable des négociations N
AM
A ou du Président du C
onseilgénéral.D
ans le cadre de la «diplomatie discrète
»,il est possibleque les entretiens les plus inquiétants concernent le N
AM
A(accès au m
arché des produits non agricoles) et les services.Lespropositions jusqu’ici avancées sur le N
AM
A pourraient m
enacerles possibilités de développem
ent industriel dans les pays endéveloppem
ent.En ce qui concerne les négociations sur les
services,bien que la volonté des pays en développement de ne pas
engager autant de secteurs que l’UE et les U
SA sem
ble très forte,il est possible que la pression pour reprendre les négociationsim
pose de nouvelles concessions.Il y a peu,
Mm
e Schwab a
Qui so
nt-ils ?
59
(ww
w.oecd.org) et
dont les
conséquences constituent
unem
enace sans précédent pour la démocratie.
Les médias,
quiappartiennent pour la plupart à des m
ultinationales favorables àl’A
MI,ont été d’une extraordinaire discrétion sur l’existence et le
contenu de ce traité,m
algré sa portée historique.Le principe
central de l’AM
I est de créer tout un ensemble de droits
nouveaux pour les multinationales,au détrim
ent des États et despopulations,
et sans aucune obligation en contrepartie.Les
dispositions de
l’AM
I perm
ettraient notam
ment
à une
multinationale de traîner un État en justice (devant une nouvelle
juridiction internationale prévue par le traité) dès lors que desréglem
entations de cet État créent des différences de traitement
entre les investisseurs nationaux et étrangers,ou encore si ils
créent des conditions de concurrence déloyale.Ces dispositions
semblent anodines,
mais leur portée touche presque tous les
domaines de l’intervention des États.A
insi,les lois en matière de
protection de l’environnement pourront être annulées si elles sont
plus sévères que dans d’autres pays où l’investisseur est établi.De
mêm
e,les subventions versées par les États au secteur culturel,ouà l’éducation publique,sont autant de conditions de concurrencedéloyale par rapport à des pays où ces secteurs ne sont passubventionnés
par l’É
tat.A
vec l’A
MI,
les «investisseurs
»pourront exiger l’annulation des lois nationales,et obtenir uneindem
nisation financière
du préjudice
subi.C
oncrètement,
l’AM
I signifie
l’abdication des
États
en faveur
desm
ultinationales,et la fin de tout pouvoir réel des gouvernements
élus.Il signifierait la fin de la démocratie,en vidant le bulletin de
vote de
tout contenu
réel.E
n 1998,
après trois
ans de
négociations que les gouvernements et les m
édias avaient tenuessecrètes,
un vaste
mouvem
ent d’intellectuels,
d’artistes,et
d’associations citoyennes comm
e Attac a contraint les politiciens
à avouer l’existence des négociations sur l’AM
I et à ouvrir undébat public.
58
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 58
CN
UC
ED rem
et fortement en question certains présupposés
utilisés pour légitimer la libéralisation du com
merce international.
Selon la CN
UC
ED,:«le program
me de réform
e orthodoxe étaitfondé sur la croyance que l’accum
ulation de capital –une
condition préalable à la fois à la croissance de la production et àdes changem
ents dans les structures économiques en ce com
prisla
diversification,l’industrialisation
et la
modernisation
destechnologies– découlerait autom
atiquement d’une am
éliorationde l’allocation des ressources.
Cette attente a été rarem
entsatisfaite
».L’organisation
appelle à
une «réorientation
fondamentale
des politiques»
qui perm
ettrait aux
pays en
développement de m
aintenir un «espace politique» plus large.
Pour que cela arrive,les auteurs du rapport de la C
NU
CED
insistent sur le fait que les règles du comm
erce international nedevraient pas «exclure l’utilisation des politiques m
êmes qui ont
joué un rôle clé dans le développement des économ
ies avancéeset
de vieille
industrialisation.» C
omm
e la
Déclaration
ministérielle de D
oha de 2001 l’indique,les «besoins et intérêts»des
pays en
développement
doivent être
placés «au coeur du program
me de travail» des négociateurs de l’O
MC
.C
e devrait
être le
point de
départ de
toute reprise
desnégociations.
Un accord favorable au développem
ent devraitcom
porter un véritable traitement spécial et différencié pour les
pays en développement.
Ce qui devrait inclure des m
esuresperm
ettant aux gouvernements de protéger le développem
entrural,la souveraineté alim
entaire et les moyens d’existence.Les
pays en développement ne devraient pas subir des intim
idationsafin de les contraindre à abandonner leurs propositions sur lesproduits spéciaux et les m
écanismes spéciaux de sauvegarde.Il est
également essentiel que les négociateurs se concentrent sur des
propositions qui apportent des solutions à la crise des produits debase,
en particulier à la question du coton pour laquelle uneattention spéciale dans les négociations de D
oha avait déjà étéprom
ise.Il est tem
ps de confronter les échecs du modèle
comm
ercial existant et de recentrer les objectifs des négociations
Qui so
nt-ils ?
61
encouragé le lobby des services à être plus actif au Congrès et a
souligné les avantages de la libéralisation des services pourl’em
ploi aux USA
.Elle a déclaré que le lobby agricole était
surreprésenté dans les négociations comm
erciales.Le lobby des
services en Europe est également très actif.D
e retour du somm
etde
l’APE
C
à H
anoi,L
amy
avait déclaré
au C
omité
desN
égociations Com
merciales de l’O
MC
que les négociations quidurent depuis cinq ans devaient produire un accord à la fin de2007 à cette occasion,
il a indiqué qu’un tel aboutissement
demandait un progrès significatif dans le courant du printem
psprochain.
«Nous som
mes quelque part entre la diplom
atiediscrète de ces derniers m
ois et des négociations à part entière»,
a-t-il déclaré.« Il serait de mon point de vue prém
aturé de passerà des négociations m
inistérielles».Il a donné le feu vert pour
reprendre les travaux dans tous les secteurs au niveau des expertsen
autorisant les
différents responsables
«à déterm
iner les
avancées possibles dans chaque domaine et la vitesse à laquelle ce
travail pourrait avoir lieu».
Un C
ycle de Doha
pour le développement ?
Dans son édition du 22 septem
bre,le Financial Tim
esreconnaissait que les affirm
ations selon lesquelles le cycle deD
oha avait le potentiel de sortir des millions de personnes de la
pauvreté «paraissent surévaluées alors que les estimations des
effets de la libéralisation comm
erciale sur la réduction de lapauvreté
subissent de
nettes révisions
à la
baisse.» D
eschercheurs du International Food Policy R
esearch Institute,de laN
ew School for Social R
esearch et du Carnegie Endow
ment for
International Peace sont parvenus à de nouvelles estimations qui
«rendent difficile la vente de Doha com
me une form
idableavancée pour les plus pauvres dans le m
onde.» Dans son
«Rapport sur le C
omm
erce et le Développem
ent» de 2006,la
60
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 60
3
L’instrument de l’escroquerie :
la monnaie crédit
Préam
bule en citations
Com
me plusieurs d’entre vous ici le savent bien,le systèm
em
onétaire contemporain est purem
ent arbitraire,et la fabrication del’argent dans le m
onde ne coûte guère plus que le prix de l’encre et dupapier.C
lifford Hugh D
ouglas (New
castle - Upon Tyne,le 9 m
ars1937).Le privilège de créer et de produire de la m
onnaie est le plusopportun dessein d’un gouvernem
ent.Par l’adoption de ces principes,le besoin ressenti depuis longtem
ps d’uniformiser la m
onnaie auxbesoins sera satisfait.
Les assujettis aux taxes seraient libérés desintérêts.L’argent cesserait d’être le m
aître pour devenir la servante del’hum
anité.Abraham
Lincoln.
Les banques,je les ferm
e.Les banquiers,
je les enferme.
Vincent A
uriol (alors secrétaire d’état de Léon Blum en 1936).
Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation.
Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour noslibertés
qu’une arm
ée debout.
Thom
as Jefferson,
troisième
président des USA
de 1801 à 1809.
L’histoire relate que les banquiers ont utilisé toutes sortesd’abus,intrigues,supercheries et violences possibles pour obtenir le
63
pour atteindre le plein emploi et un développem
ent durable.
Com
plot mondial ?
Il est certain que la démocratie n’est qu’un vernis sur une
oligarchie dont la propagande n’a qu’un seul but :conserver lepouvoir à tout prix.Et il n’est pas im
possible que cela dégénèreen dictature
! Sans tomber dans le délire paranoïaque de la
conspiration ou du « Grand com
plot mondial »,tapez illum
inatidans G
oogle et vous ne serez pas déçu du voyage! Voir,entre
autre,les Illuminatis de Bavière et Bohem
ian grove.Cela dit,je
ne pense pas qu’il existe « un plan » aussi structuré de domination
du monde au profit de quelques uns,
illuminatis ou autres
mégalom
aniaques,et ceci depuis deux siècles.
Je pense,par
contre,que les quelques centaines de personnes qui sont dans lesorganisations que nous avons m
entionnées dans ce chapitre,fonttout ce qu’elles peuvent pour entretenir la m
ystification bancaireafin,sim
plement,de ne pas perdre leur confortable et puissante
position.D’autre part leurs positions sont loin d’être enviables,
tout d’abord parce qu’ils dépensent beaucoup d’énergie à sequereller entre elles et ensuite parce qu’elles sont responsables debien des absurdités et des violences de ce m
onde.Ce qui à pour
conséquence d’amener de la souffrance à beaucoup d’êtres.Elles
ne doivent pas avoir l’esprit très paisible ! Finalement,ce serait
leur rendre un imm
ense service que de les congédier,en Francetout au m
oins,et ceci par un processus politique et démocratique
bien évidemm
ent.Elles pourraient ainsi prendre des vacances!
62
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 62
Com
me
un défi
au bon
sens et
à la
faveur de
l’obscurantisme am
biant,c’est ce dernier scénario qui nous estim
posé.Pour en finir avec l’escroquerie m
onétaire il faudraitrendre sa fonction d’ém
etteur à la banque de France.En
abandonnant leur droit de produire la monnaie,les peuples se
sont asservis aux banques.L’heure n’est plus de constater et dedéplorer,m
ais de comprendre et d’agir.
Petite histoire de la monnaie.
Les hom
mes
ont inventé
la m
onnaie en
raison des
avantages qu’elle procure à la vie collective.Les prem
ièresm
onnaie sont des monnaies m
archandises :coquillages (le cauriest
une des
premières
monnaies
de l’hum
anité,c’est
uncoquillage de 1 à 2 cm
de long),sel (de là le mot salaire),briques
de thé,têtes de bétail (pécuniaire vient du latin pecus qui veutdire troupeau ;R
oupie vient du sanscrit rupa qui veut dire tête debétail)...puis les m
étaux précieux ont détrôné toutes les autresm
onnaies marchandises (les prem
ières monnaies or ou argent pur
sont apparu vers 550 avant J.C.).Puis l’or élim
ina définitivement
le bronze et l’argent.Un jour est venu l’idée de fondre les m
étauxen petits lingots uniform
es et de mêm
e poids,c’est l’apparition dela pièce de m
onnaie,un petit lingot dont le poids et le titre sontgarantis par l’État et certifiés par l’intégrité des em
preintes quirecouvrent sa surface.
Battre monnaie est un droit régalien,
comm
e faire la guerre,signer la paix ou rendre la justice.
Lam
onnaie est le véhicule des échanges entre les homm
es,elle est lem
oyen de paiement dont dispose la population d’un pays.L’État
lui confère cours légal et pouvoir libératoire,ce qui signifie quenous som
mes tous obligés d’accepter la m
onnaie nationale enrèglem
ent d’une dette.
Le système grec tire son originalité et sa force du fait qu’il
a su allier le libre usage de la monnaie à l’affirm
ation du rôle du
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
65
contrôle des gouvernements en contrôlant l’argent et son ém
ission.Jam
es Madison,quatrièm
e président des USA
de 1809 à 1817.
Quand l’argent d’un gouvernem
ent dépend des banques,cesont elles et non les chefs du gouvernem
ent qui contrôlent la situation.N
apoléon Bonaparte
Si les gens de cette nation comprenaient notre systèm
ebancaire et m
onétaire,je crois qu’il y aurait une révolution avantdem
ain matin.H
enry Ford.
Qui doit créer la m
onnaie ?
En abandonnant leur droit de produire la monnaie,
lespeuples se sont m
is dans une situation de servage vis à vis desbanques.
Une
gigantesque escroquerie
monétaire
met
endifficulté les finances des états et dim
inue gravement le niveau de
vie des
citoyens.N
ous som
mes
trahis par
nos experts,
économistes et universitaires qui s’accom
modent d’un systèm
ecom
plexe et obscur aux finalités inavouables.On constate tout
d’abord que si la monnaie existe,c’est parce que des hum
ainsl’ont créée ! La fonction de créer la m
onnaie s’appelle la créationm
onétaire,c’est le terme consacré.U
n simple jeu d’écriture suffit
à créer la monnaie.Posons nous m
aintenant une question laisséedans l’om
bre,mais fondam
entale pour toute société humaine
:Q
ui doit créer la monnaie
? Si la monnaie est créée par un
organisme public com
me la banque de France ou la BC
E,la
monnaie est propriété publique,la société civile est bénéficiaire
directe de l’émission,ce qui est justifié puisque c’est elle qui est à
l’origine de toutes les richesses disponibles sur le marché.Si la
monnaie est créée par un organism
e privé comm
e une banquecom
merciale,la m
onnaie devient propriété des actionnaires,elleest alors prêtée à la société civile qui verse en retour des intérêtsconsidérables aux actionnaires.
64
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 64
La première m
otivation des expéditions vers le futur continentam
éricain,à la fin du XV
èmesiècle c’est :l’O
R !
Au M
oyen Age le prêteur,
l’orfèvre et le marchand
comm
encent à
satisfaire différents
besoins.1)
prêter aux
seigneurs l’argent et l’or lorsque les caisses de ceux-ci sont vides;ils obtiennent,en échange,des privilèges.2) satisfaire le besoin desécurité lors des voyages des m
archands,afin d’éviter les banditsde grands chem
ins.De là,l’introduction du billet à ordre.O
ndépose son or chez l’orfèvre qui donne en échange un billet àordre ré-échangeable à destination chez un confrère orfèvrecontre de l’or.Les m
archands vont se déplacer avec des papiers :les lettres de change.
L’or reste dans les coffres.Le changeur de m
onnaie,l’orfèvre,le spécialiste qui sait reconnaître les bonnes pièces desm
auvaises se transforme en banquier,c’est un com
merçant un
peu particulier,c’est un comm
erçant de monnaie
! Il sert d’inter-m
édiaire entre ceux qui ont de l’or et ceux qui ont besoin decrédit.
L’or ne bouge pratiquement pas du coffre,
bien qu’ilpuisse changer de m
ains grâce à la circulation des reçus émis par
le banquier.Celui-ci peut donc le prêter pour peu de tem
ps enpratiquant l’escom
pte des lettres de change.Ce faisant il prête de
l’or qui ne lui appartient pas et que les propriétaires peuvent luiréclam
er à tout mom
ent.M
ais il prête pour peu de temps et
l’expérience m
ontre qu’il
peut sans
risque se
dessaisirm
omentaném
ent d’une partie de l’or qui lui est confié.C
et or sera rapatrié dans les coffres de la banque àl’échéance des lettres de change que le banquier a achetées.U
nepartie de l’or en dépôt chez lui est ainsi constam
ment prêtée à
l’extérieur,m
ais com
me
les déposants
ne viennent
jamais
réclamer tous en m
ême tem
ps leur or,tout ce passe très bien.Le banquier fait l’interm
édiaire entre ceux qui ont actuellement
de la monnaie et ceux qui en ont besoin tout de suite.Il a rendu
possible la généralisation du crédit.Pour compenser le m
anquede m
onnaie métallique,les billets à ordre s’utilisent de plus en
plus comm
e moyen de paiem
ent.Ainsi,de l’or « dort » sur les
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
67
pouvoir politique,lequel se réservait le monopole de sa création
et jouait un rôle de garant.Le mot m
onnaie vient du temple de
Junon Moneta ou Junon l’avertisseuse,fem
me de Jupiter,déesse
des phénomènes célestes,déesse protectrice de R
ome.C
e temple
était l’endroit ou l’on battait monnaie dans la R
ome A
ntique.Solidus aureus créé par C
onstantin 1eren 330 a été le dollar du
moyen âge jusqu’au X
III èmesiècle.Il disparaîtra vers 1250 lors que
Gènes et Florence frapperont le florin qui était une m
onnaie d’or.Le franc de 1360 valait 3,88 gr d’or fin au titre de 24 carats (soitau 01/02/2008 ;3,88 gr X
20 €= 77 €
).Jean II,dit le bon,tentad’unifier la m
onnaie du royaume de France par l’ordonnance du
5 décembre 1360.
Le franc pesait 0,360 gr d’or au temps de
Louis XIV
et 0,290 gr d’or en 1914.Une m
onnaie marchandise
est une monnaie qui à une valeur en soi,com
me une tête de bétail
ou la monnaie m
étallique d’or ou d’argent.À ne pas confondre
avec la monnaie m
étallique d’aujourd’hui en métal vil qui est,
bien entendu,comm
e tous les jolis papiers colorés en circulation,une m
onnaie fiduciaire.Pour obtenir une m
onnaie frelatée onm
et un peu de cuivre dans l’or,un peu d’étain dans l’argent et unpeu de plom
b dans les deux ! Puis les spécialistes arrivent :leschangeurs pèsent et com
parent les lingots avec du métal qu’ils
savent pur.On essaye plusieurs form
es et finalement,le disque
marqué sur les 2 faces va s’im
poser.Au départ,l’ém
ission despièces est libre.N
’importe qui peut fabriquer et « battre » des
pièces.Mais rapidem
ent,cette activité passe au pouvoir politique.L
a m
onnaie se
trouve donc
parrainée de
royale façon.
L’authenticité,le « bon aloi » des pièces est garantie par le roi,l’em
pereur.Aux V
I,V
II,V
III èmesiècle,on bat m
onnaie dans plus de800 villes.Le R
oi de France a la sienne,l’Église aussi.Sous lerègne de St-Louis,
on compte 80 fabricants de m
onnaie.Les
armées coûtent cher en or et argent.
Ce sont des arm
ées dem
ercenaires.En 1490,la quantité de métal d’argent disponible en
Europe est d’à peu près 3000 tonnes et la quantité d’or de 90 tonnes.C
’est tout ce dont dispose l’Europe pour assurer seséchanges,son com
merce et la politique de conquête de ses rois.
66
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 66
Bank » –actuelle banque centrale
– sous contrôle des plus grandsbanquiers N
ew-Yorkais.
Le 5 août 1914 va avoir lieu la plus grande révolutionm
onétaire de tout les temps selon J.D
uboin.En effet,c’est laprem
ière fois que l’on décrète le cours forcé du billet de banque.C
ontre un billet usagé,la BdF ne donne qu’un billet tout neuf.Le plafond d’ém
ission de la BdF passe de 6,8 milliards à 12 et
l’avance imm
édiate au trésor de 2,9 milliard et portée à 27 en
1918.Mais en fait,c’est le 20 septem
bre 1790 que sera pratiquéle cours forcé (des assignats gagés sur les biens nationaux ) pourla prem
ière fois dans l’histoire de France.A
près avoir faitfonctionner la planche à billet à plein régim
e et provoqué une trèsforte inflation,le D
irectoire stoppa cette aventure en février 1796.Sur l’étonnante histoire des A
ssignats voir :http://fr.w
ikipedia.org/wiki/A
ssignat
La monnaie crédit est un outil
indispensable pour mobiliser
et exploiter l’énergie humaine
L’iniquité,l’injustice,
la pauvreté,la corruption et la
dévastation de l’environnement naturel et social ont pour origine
une cupidité soigneusement cam
ouflée:
la création monétaire.
L’histoire du capitalisme et son succès est,évidem
ment,lié à une
invention,ou plutôt à une m
ystification:
l’argent crédit.La
plupart des gens s’imaginent que notre m
onnaie est créée par legouvernem
ent.C
e n’est pas le cas.C
ertes,l’État im
prime la
monnaie,il est donc,officiellem
ent et techniquement,le créateur
de la monnaie ou m
onnaie primaire.
Cela dit,
les banques enprêtant de l’argent «scriptural» sont les créateurs,
de fait,des95
% de la m
asse monétaire en circulation.
La monnaie
scripturale est en fait gagée sur la monnaie fiduciaire ou m
onnaieprim
aire émise par les banques centrales,
comm
e la monnaie
papier était gagée sur l’or.Le rapport de la m
onnaie papier
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
69
étagères –banks– des orfèvres qui ont l’idée d’en prêter une
partie contre rémunération.U
ne mêm
e quantité d’or,dont ils nesont pas propriétaire,
sert donc plusieurs fois.Ils deviennent
«banquiers» (stockages des valeurs sur des banks).
Le premier à avoir eu l’idée du papier-m
onnaie est unsuédois :Johan Palm
struch c’était à Am
sterdam en 1656.Il a eu
le « mérite » d’avoir le prem
ier pris conscience de cette possibilitéde m
ettre en circulation de la monnaie-papier au delà d’une
couverture or à 100 %,d’offrir aux com
merçants,qui viennent lui
vendre des lettres de change,des billets que l’on peut échanger àtout m
oment contre de l’or.U
n bout de papier contre un autrebout de papier ! C
’est l’invention de la monnaie-papier.En 1630
Charles 1
erréquisitionne 200 000 livres de pièces et de lingotsdéposés par les particuliers dans la tour de Londres.À
compter
de cette date,ceux qui possèdent de l’or jugeront plus prudent dele confier aux orfèvres londoniens.
En 1694 c’est la création de la première banque centrale,
la « Banque d’Angleterre » c’est sim
plement une charte accordée
a un regroupement de banquiers.
Au
XV
III eet
XIX
esiècles la
monnaie m
étallique cède progressivement la place à la m
onnaiescripturale fondée sur la confiance d’être rem
boursé en or àprem
ière demande.
C’est le début de l’ère de « l’étalon or ».
L’étalon or ou monom
étalisme au sens strict se résum
e à 18781914 pour le Franc dit germ
inal (date de définition légale:
le 17 germinal an X
I,soit le 7 avril 1803 a été défini comm
e unFranc 4,5 g d’argent titrant 1000/1000
esoit des pièces de 5g
à 90% d’argent et le reste de m
étal vil).En France,les prix ontété m
ultipliés par six entre 1914 et 1926,tandis qu’ils étaient
restés à peu près stables de 1820 à 1914.Les R
othschild et les Rockefeller,pour ne nom
mer que
ceux-là,aident en sous-main A
lexander Ham
ilton,qui leur devaitson poste de m
inistre des finances des États-Unis,à fonder la
«First National Bank of the U
nited States »,première banque
centrale américaine.Elle deviendra en 1913 la « Federal R
eserve
68
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 68
nécessaires aux activités bénéfiques est le droit régalien dupouvoir politique issu du débat dém
ocratique.La capacité de
battre monnaie sur un territoire et donc la création de la
confiance dans l’échange marchand est le prem
ier devoir de toutgouvernem
ent souverain.Pourquoi le gouvernem
ent devrait-ilpayer de l’intérêt à un systèm
e bancaire privé pour l’usage de sapropre m
onnaie qu’il peut émettre lui-m
ême sans intérêt et sans
dette ? Citons Eric D
illies :« Pour reprendre une métaphore chère
aux Anciens,la m
onnaie est à l’économie ce que le sang est au
corps humain
;s’il en manque,c’est l’aném
ie,s’il y en a trop,c’est la congestion m
ais il ne viendrait à l’idée de personned’em
prunter son propre sang.Alors,il revient à l’État,pour le
service du bien comm
un,d’assurer l’offre à la dem
ande dem
onnaie pour qu’enfin l’économie soit au service de l’hom
me
».
Le fait que le gouvernement ait abandonné cette fonction
aux banques
privées est
une trahison
abominable.
Le
gouvernement se refuse à lui-m
ême un privilège qu’il a accordé
aux banques par la loi,il se fait le serviteur des banquiers et
méprise le peuple.
L’objectif des banques privées n’est pasd’ém
ettre l’argent en fonction des besoins de la population,mais
de faire le plus de profits possibles,et d’amener gouvernem
ents,collectivités
locales,entreprises
et individus
à s’endetter.
L’oligarchie financière
internationale m
entionné au
chapitreprécédent,gonflés d’arrogance et de certitude sur la validité deleur idéologie sont donc favorables à une banque centraleeuropéenne,car c’est le m
eilleur moyen,pour eux,d’em
pêchertout gouvernem
ent national de recouvrer sa capacité de battrem
onnaie et de se maintenir au pouvoir.C
e tour de passe-passe,cette escroquerie m
onumentale du cartel bancaire international
doit cesser.Saint-Louis,roi de France,disait que « Le premier
devoir d’un roi est de frapper l’argent lorsqu’il en manque pour
la bonne vie économique de ses sujets».La pièce d’or frappée par
le souverain local,puis le billet à ordre émis par les Tem
pliers,puis par les Lom
bards,ont perm
is l’ouverture des cultures
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
71
en circulation et de l’or détenu par la Banque de France,par
exemple,a progressivem
ent augmenté au cours du X
IXèm
esiècle.U
n processus de prêt entre banques permet la création ex-nihilo
de la monnaie scripturale.En fait c’est une escroquerie à 2 étages.
D’autant plus que la m
onnaie primaire n’est m
ême plus gagée sur
l’or depuis 1971,ou plutôt sur le $ US qui était gagé sur l’or
(Bretton-woods,1944) com
me nous le verrons plus loin.
Notre m
onnaie nous est donc prêtée par des cartelsbancaires privés.
Le pouvoir politique a,au cours des siècles,
remis aux banques son devoir de créer l’argent de la nation.La
plus grande révolution monétaire de tous les tem
ps a eu lieu le 5 août 1914,soit trois jours après la déclaration de la G
randeguerre.C
omm
e des milliers de gens voulaient retirer l’or qu’ils
avaient déposé dans les banques à la place des billets qu’ilsdétenaient,
le gouvernement français de l’époque a décrété le
moratoire des dépôts et le «cours forcé
» des billets de banques.Les nations belligérantes et les pays neutres suivirent l’exem
ple.Les belligérants ont ainsi eu les m
oyens d’orchestrer une des plusgrands
boucheries de
l’histoire.E
n effet
les «spécialistes
économiques»
de l’époque
prédisaient une
fin rapide
deshostilités faute d’or dans les coffres! La nouvelle m
onnaiepurem
ent fiduciaire à donc permis de construire beaucoup de
canons et d’enrichir quelques profiteurs.R
othschild disait:«si vous perm
ettiez aux banquiersd’ém
ettre l’argent d’une nation,ils ne se soucieraient pas des
lois.».U
ne élite
bancaire internationale
détient le
pouvoirsuprêm
e de création monétaire.C
ela lui donne le contrôle –au
moyen de l’argent-crédit– des destinées des nations et de
l’économie m
ondiale.En fait,tous nos problèmes viennent de là.
C’est parce que l’argent est prêté avec intérêt et avec pour seul
objectif de faire des profits que nous observons l’absurditéd’investissem
ent dans des technologies «gadget» alors que desbesoins de base ne sont pas satisfaits.Le contrôle de la m
assem
onétaire en
circulation et
donc la
création des
crédits
70
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 70
de la masse m
onétaire n’est plus créée pour faciliter le transfertde la production aux consom
mateurs m
ais pour être prêtée àintérêt.
Pourquoi pensez-vous
que les
spéculateurs et
lesfinanciers
tentent-ils aujourd’hui
d’imposer
une dictature
monétariste ? Parce que c’est la seule m
anière pour eux de sem
aintenir au pouvoir.O
n privilégie la valeur symbolique de
l’argent au
détriment
de la
valeur réelle
qu’il est
censéreprésenter.
L’intérêt sur
l’argent,c’est
le plus
sûr m
oyend’appauvrir les citoyens et la planète entière,m
ais les «pros» dela finance n’en ont cure puisque c’est leur gagne pain.Lorsquel’on détruit des denrées agricoles pour garder le prix à un prixsurfait,cela ne profite ni aux producteurs ni aux consom
mateurs
mais uniquem
ent aux spéculateurs.Quand tout va trop bien,on
organise une bonne guerre pour tout détruire et ensuite on prêtede l’argent afin de tout reconstruire.Le problèm
e,c’est que l’onest persuadé que cela a toujours été ainsi,que ce sera toujoursainsi et que cela ne peut pas changer.
Bien évidemm
ent,c’est
faux,il nous suffit sim
plement de nous m
ettre d’accord afind’établir de nouvelles règles du jeu.
La logique du fonction-nem
ent du système bancaire international pousse les banquiers à
prêter pour n’importe quel projet pourvu qu’il soit source de
profit.N
’oublions pas que le seul souci du banquier c’est deprêter l’argent qu’il crée.
On en arrive donc,
aux faillites descaisses
d’épargne am
éricaines ou
au scandale
du C
réditLyonnais.En fait,les énorm
es masses m
onétaires investies dansdes projets absurdes et à l’utilité dérisoire pour le genre hum
ainsont sym
ptomatiques de la stupidité et de l’hypocrisie des règles
de fonctionnement de notre société.
Ce systèm
e à la recherche de toujours plus de profitpréfère développer des technologies gadgets,les biotechnologiespar exem
ple,alors que les deux tiers de l’hum
anité ont desproblèm
es de
nutrition,de
santé et
d’éducation.N
ousinvestissons
de grandes
quantités d’énergie
humaine
poursatisfaire l’avidité insatiable de quelques groupes de personnes.C
eci dit,les banquiers ne sont pas plus responsables que les
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
73
locales,des m
archés locaux à la région,à la nation et puis
finalement aux échanges internationaux.La fonction sociale de
l’aristocratie était de garantir l’ordre et la sécurité sur un territoiredonné.
Le garant
de la
confiance dans
l’échange était
lem
onarque.Les pièces étaient fabriquées en métaux relativem
entrares et inoxydables et frappées à l’effigie du roi régnant sur unterritoire.La m
ontée en puissance des marchands,à partir du
XV
I èmesiècle,puis leur prise du pouvoir,à la fin du X
VIII èm
e,s’esttraduite par leur prise de contrôle du sym
bole de l’échange.
Le problème de l’instauration d’un intérêt sans souci
aucun sur la finalité de l’utilisation du capital est bien connu.L’argent n’est plus produit pour faciliter les échanges de bien etde services et perm
ettre à la production de satisfaire les besoinsde consom
mation m
ais pour satisfaire les besoins solvables etm
ercantiles et
être prêté
à intérêt.
Cela
débouche sur
l’accumulation et la concentration du sym
bole de confiance,lecapitalism
e,l’exploitation,la misère qui côtoie le gâchis et toute
l’absurdité du monde m
oderne.L’argent fut inventé au départpour faciliter les échanges com
merciaux de biens et de services.Il
développe aujourd’hui des effets pervers et les professionnels del’argent l’ont récupéré pour le faire travailler à leur profitpersonnel.Il nous faut donc éduquer ces ignares,renseigner cesniais,leur faire com
prendre que nous ne somm
es plus dupes etque nous en avons assez d’être exploités.Les professionnels del’argent vivent com
me des parasites au détrim
ent de ceux qui lesnourrissent,et si nos ancêtres ont créé l’argent afin de faciliter leséchanges de biens et de services,ce n’est pas pour qu’il soit prêtéà intérêt.Le coquillage a été rem
placé par la pièce de bronze,d’argent et d’or,l’or par le papier valeur et le papier valeur parune m
onnaie fiduciaire.La valeur de cette monnaie,qu’elle soit
électronique ou représentée par des bouts de papier colorés,estuniquem
ent fonction de la confiance que nous voulons bien luiaccorder.
Depuis que les États ont perdu le droit régalien de
battre monnaie en le déléguant aux banques,une part im
portante
72
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 72
européenne ne
va qu’asseoir
davantage la
dictature des
transnationales,des financiers et de la structure décrite au
chapitre précédent.Le m
andat confié à la BCE se lim
ite à«contenir l’inflation » en jouant sur les règles bancaires et enperm
ettant l’injection de plus ou moins de m
onnaie par lesbanques,sous form
es de crédit.
La seule richesse d’une société,d’une com
munauté,
outres les richesses naturelles du sol et du sous-sol du territoireoù cette com
munauté est installée,est sa capacité à m
obiliser,àorganiser le travail,l’activité productrice.La m
onnaie est un outilextraordinaire pour m
obiliser l’énergie humaine.
Au cours de
l’histoire de l’humanité,com
me un âne qui avance avec des coups
de bâton ou grâce à une carotte,le travail manuel,l’im
agination,le génie a été canalisé,
organisé,m
obilisé soit par la force,la
contrainte soit par la croyance,la foi.Les guerriers vainqueursfont travailler les vaincus,
c’est l’esclavage.C
ertains peuventprom
ettre une vie au paradis contre la construction d’unecathédrale.C
ombien de m
onuments,de tem
ples ont été construitpour des raisons religieuses ?
Toutes les sociétés non-occidentales ou vernaculaires sontorganisées sur des valeurs com
munautaires et spirituelles qui
s’opposent aux
valeurs m
atérialistes et
individualistes de
l’occident.Une des raisons de cette « dérive » de l’occident est du
à l’intégrisme catholique de la fin du m
oyen-âge –l’inquisition.
Après
une structure
sociale collectiviste,
hiérarchique et
coercitive,le bien être collectif ne pouvait découler que de
l’addition des intérêts individuels et égoïstes.A
insi est né lepostulat de base du capitalism
e affirmé par A
dam Sm
ith dans la richesse des nations en 1776.
Avec l’arrivée des galions d’or en provenance du nouveau
monde au début du
XV
I ème,
une nouvelle super-structure estapparue.Le C
apitalisme est né de la conjonction de différents
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
75
ingénieurs et les techniciens qui réalisent ces projets stupides.Lesingénieurs,
les techniciens et les ouvriers brefs les salariés quin’ont que leurs forces de travail à offrir ne sont que les esclavesm
odernes des financiers et des technocrates.Les m
aîtres sontobligés de m
aintenir ce système pour se m
aintenir en place et lesesclaves sont obligés de travailler pour vivre.Financiers et salariéssont tenus par la peur et l’avidité.
Quelle
différence entre
le sim
ulacre de
la m
onnaiefiduciaire et le sim
ulacre du simulacre de la fausse m
onnaie?
Certains ultra-libéraux am
éricains proposent que les monnaies
soient privatisées.C’est la généralisation du régim
e de la faussem
onnaie ! Ce que redoute les banquiers centraux et ceux qui sont
en charge de la politique économique et m
onétaire c’est lagénéralisation des m
onnaies privées,des systèm
es d’échangeslocaux.U
ne fausse monnaie dont on saurait que c’est une fausse
monnaie ne serait pas une fausse m
onnaie.L’escroquerie,
lam
ystification bancaire repose bien sur ce secret de polichinelle,lam
onnaie fiduciaire n’a aucune réalité autre que la confiance que l’on a en l’ém
etteur.Le scandale,évidemm
ent,c’est de payerun loyer (un intérêt) sur cette m
onnaie qui est créé ex-nihilo.Et c’est aussi de cette logique de rendem
ent de l’argent prêté quetous nos problèm
es découlent.
Que nous ayons besoin d’un sym
bole qui représente notrem
érite accumulé,soit ! C
e symbole,n’a,évidem
ment,pas besoin
d’avoir une contrepartie en métal précieux.C
e qui est important,
c’est que cette monnaie soit stable et acceptée par tous.
Une
monnaie qui ne rapporte aucun intérêt,qui soit étalonnée sur le
temps de travail hum
ain standard et qui soit contrôlée par lepouvoir politique.La m
onnaie unique européenne est l’appro-priation de l’ém
ission du symbole d’échange par une caste de
technocrates qui
prétend détenir
la vérité
sur «les
loiséconom
iques».Ces lois économ
iques qui ne sont que la mise en
forme de la vision politique des m
archands.La monnaie unique
74
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 74
XV
I ème
siècle les échanges s’y multiplient,
l’augmentation des
moyens de paiem
ent devient aussi nécessaire que celle desm
oyens de transport.Les variations fréquentes et inattendues desquantités d’or en circulation n’ont jam
ais été en rapport avec lesbesoins des m
oyens de paiement du pays.La m
onnaie fiduciairefut une innovation indispensable à l’expansion des échanges.C
’est au courant du XV
II èmesiècle,alors que les routes anglaises
étant peu sures,les voyageurs craignaient d’emporter leurs pièces
d’or en voyage ;ils avaient pris l’habitude de les confier aux
orfèvres de la cité de Londres qui leur en délivraient des reçusappelés goldsm
ith notes.U
n orfèvre,rem
arquant le rôle quejouaient les reçus,
eut l’idée de fabriquer des fictifs pour s’enservir ou les prêter à intérêts.
Si le porteur d’un faux reçuréclam
ait ses pièces d’or,rien n’était plus facile que de lui donnersatisfaction en puisant parm
i celles que les autres clients laissaienten dépôt.Son exem
ple fut suivi par les autres orfèvres,puis parles banquiers de H
ambourg,d’Italie,de H
ollande.Or,ces reçus
fictifs rendaient d’éminents services dans tous les pays qui
manquaient de m
oyens de paiement.
Une banque,
vers 1650,constatant elle aussi que ses
clients retiraient rarement leurs espèces,
décida de créer leprem
ier reçu au porteur à remettre à un déposant.Le billet de
banque était né.À l’origine,le billet de banque n’était donc qu’un
simple certificat de dépôt,une créance sur une certaine quantité
d’or qui lui servait de gage.Le billet de banque devenait une
monnaie
dont l’économ
ie avait
besoin,une
rallonge de
lam
onnaie or.Cependant les troubles et les guerres ébranlaient la
confiance du public dans la solidité des banques.Leurs billetsétaient si nom
breux et si divers que les paniques éclataient quandtrop de porteurs en réclam
aient simultaném
ent le remboursem
ent.Les créer devenant une opération périlleuse si tous les banquierss’y livraient à la fois,
quelques-uns prétendirent en avoir lem
onopole,ce qui exigeait l’intervention de la puissance publique.G
uillaume
III d’A
ngleterre était
à court
d’argent et
dans
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
77
facteurs.L’afflux de métaux précieux
;l’invention de l’imprim
erie;
la réforme protestante et son corollaire la rédem
ption par letravail;
et,plus tard,
au siècle des lumières,
la croyance aubonheur qui découle du progrès et son instrum
ent la techno-science.Les guerriers,les nobles font la guerre pour s’approprierde nouveaux territoires et faire m
ain basse sur le trésor du vaincu.Ils s’em
pressent de dépenser leur or auprès des artisans pouracquérir des biens m
anufacturés et lorsqu’il n’en possèdent plus,l’em
prunte ou le vole pour refaire la guerre ou le dilapider ànouveau.Le travail est totalem
ent indigne pour un aristocrate,le guerrier fait la guerre et l’artisan,le serf,le paysan travaille !Petit à petit l’artisan devient bourgeois fait du com
merce,
construit et thésaurise.L’or est im
mobilisé dans le coffre du
bourgeois qui devient banquier.La grande innovation bourgeoisesera d’im
primer du papier valeur gagé sur l’or.Il peut dorénavant
mobiliser le travail du non-bourgeois –
ceux qui n’ont d’autrerichesse que leur force de travail.C
ette innovation est la clé ducapitalism
e et elle est en faite une mystification.C
ette escroqueriem
onumentale à perm
is une mobilisation sans précédent dans
l’histoire de l’humanité de l’énergie hum
aine.
Mais pourquoi m
anquons-nous de crédits ? Personne nes’étonne aujourd’hui lorsqu’un gouvernem
ent affirme qu’il n’a
pas les
moyens
de m
ener une
politique sociale.
Faute de
croissance,restrictions budgétaires est la formule consacrée des
gouvernements actuels.L’argent est le nerf de la guerre m
ais pasde la paix
! Les parlementaires,
les conseillers généraux,les
maires acceptent sans sourciller que les projets les plus urgents,
les plus facilement réalisables soient ajournés pour cette raison
majeure
:pas d’argent! Pourtant il n’y a rien de plus facile à
fabriquer que le Crédit !
Il est indispensable d’augmenter le volum
e de la monnaie
dans une nation dont l’économie se développe.D
ans l’Europe du
76
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 76
Sur ses billets,la Banque de France avait inscrit la
promesse de les rem
bourser en or.Le cours forcé des billets,
décrété le 5 août,la dispensait de tenir ses engagements.Le billet
de banque n’étant plus convertible en or,il cessa d’être une
monnaie-m
archandise pour devenir une monnaie-papier sans
valeur intrinsèque.Avant le 5 août 1914,le billet était la photo du
lingot d’or dont on était propriétaire.Après le 5 août,la dureté
des temps avait obligé la Banque de France à tirer beaucoup
d’épreuves du cliché pour en distribuer davantage...
Le combat de R
oosevelt contre les banquiers
En 1933,Roosevelt fut contraint d’accorder un m
oratoireà presque toutes les banques am
éricaines.Il dévalua le dollar
de 40%
et mis l’em
bargo sur tout l’or des États-Unis en
réquisitionnant les banques fédérales,les particuliers et mêm
e lem
inerai extrait
des m
ines.C
e stock
fut enferm
é dans
lessouterrains
de Fort-K
nox pour
le com
pte du T
résor qui
n’utiliserait cet or que pour le règlement des États-U
nis àl’étranger.Le dollar faisait ainsi figure de m
onnaie internationale,puisqu’il était encore convertible en or.
Ce privilège n’était
accordé qu’aux banques d’État étrangères pour solder la balancede leur paiem
ent.Pour les particuliers le dollar dem
eurait undollar papier.
À l’âge de 39 ans en 1921,
Roosevelt subit une
attaque de poliomélite qui le paralysa.
Il se retira de la viepublique pendant plusieurs années et étudia l’histoire de son payset
en particulier
l’œuvre
d’Alexander
Ham
ilton.H
amilton,
premier secrétaire du trésor après l’indépendance,proposa à son
pays une politique volontariste de crédit public.R
oosevelt futconvaincu que la question du crédit était fondam
entale pour ledéveloppem
ent et que les égarements de la spéculation boursière,
le règne de l’étalon or et la gestion des dettes et des domm
ages de guerre constituaient un danger pour l’économ
ie mondiale.
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
79
l’impossibilité de lever des im
pôts.Il reçut donc,en 1694,la visited’un groupe de banquiers,
conduits par M.W
illiam Paterson,
qui lui proposèrent une petite combinaison.
Ils créeraient unebanque au capital de 1 200 000 livres-or qu’ils prêteraient au roià 8 %
d’intérêts.En contrepartie,
sa majesté autoriserait leur
banque à émettre,seule,des billets de banque dans la cité de
Londres,pour une somm
e équivalente qu’elle utiliserait pour sonpropre com
pte.Le roi ayant accepté,
la banque s’appela la Banqued’A
ngleterre.Ses fondateurs venaient d’acquérir le monopole de
fabriquer de la monnaie légale.
Les plus grandes réformes
monétaires naissent de circonstances im
prévues...Sir R
obertPeel,plus d’un siècle après,fit décider par le Parlem
ent que les279 banques du R
oyaume-U
ni qui émettaient encore des billets
ne seraient
pas rem
placées quand
elles disparaîtraient.
Lem
onopole de la Banque d’Angleterre s’étendit à tout le pays.
Créée en 1694,elle fut nationalisée en 1946.La France im
ital’A
ngleterre.L’expérience m
alheureuse de Law avait pourtant
prouvé que la masse des billets de banque peut être supérieure à
la couverture métallique.L’erreur de Law
fut d’en émettre plus
que les besoins de l’économie.En 1803,Bonaparte autorisa la
création de la Banque de France en lui concédant pour quinzeans le droit d’ém
ettre des billets à Paris et dans les villes où elleouvrirait des succursales.
Ce m
onopole fut renouvelé jusqu’en1945,année où elle fut nationalisée.Son privilège n’est devenuexclusif qu’après la révolution de 1848 à la suite de la crise quiébranla les banques départem
entales et les obligea de fusionneravec la Banque de France et donc de ne plus ém
ettre elles-mêm
esde billet.La Banque de France n’a jam
ais été tenue de conserverun rapport entre le m
ontant de ses billets et son encaisse-or.C
ette émission de billets,libre à l’origine,fut lim
itée à partir de1870 à un m
aximum
fixé par la loi :le plafond.Mais si l’ém
issionde billets m
enaçait de crever le plafond,on avait soin de le
surélever au préalable.La monnaie-m
archandise terminera son
existence le 5 août 1914.
78
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 78
séduction du profit par laquelle ils induisent les gens à suivre leurascendant frauduleux,
ils ont eu recours à des exhortations,plaidant avec des larm
es dans les yeux pour un retour à laconfiance.
Ils ne connaissent que les règles d’une générationd’égoïstes.Ils n’ont aucune vision collective,et lorsqu’il n’y a pasde vision,
le peuple meurt.
Les marchands du tem
ple ontabandonné leurs sièges dans le tem
ple de notre civilisation.Nous
devons maintenant y faire revenir nos anciennes vérités.
Lebonheur ne réside pas dans la sim
ple possession d’argent.Il tientà la joie d’accom
plir,à l’émotion profonde de l’effort créateur.La
joie et la stimulation m
orale du travail ne doivent plus êtreoubliées dans la folle poursuite de profits évanescents.C
es jourssom
bres que nous vivons vaudront bien tout ce qu’ils nouscoûtent s’ils nous enseignent que notre véritable destinée n’estpas de nous laisser faire,m
ais de pourvoir à nos besoins et à ceuxde nos prochains.La reconnaissance de la fausseté de la richessem
atérielle comm
e critère de succès va main dans la m
ain avecl’abandon de la fausse croyance suivant laquelle les respon-sabilités publiques ou une haute position politique se m
esurentseulem
ent suivant les critères de vanité et de profit personnel,etil faut m
ettre un point final à cette forme de conduite qui trop
souvent,dans la banque et les affaires,
abaisse une confianceabsolue en une injustice,égoïste et sans cœ
ur.Une refondation,
cependant,ne fait pas seulem
ent appel à des changements
d’éthique.C
e pays exige de l’action,et de l’action im
médiate.
Notre toute prem
ière tâche est de mettre les gens au travail.Il ne
s’agit pas d’un problème insoluble si nous y faisons face avec
sagesse et courage.N
ous pouvons en partie réussir si nousem
bauchons directement par l’intervention de l’État lui-m
ême,
nous mobilisant en vue de cette tâche com
me nous le ferions
dans une situation de guerre,mais en m
ême tem
ps,grâce à cetteforce de travail ainsi m
obilisée,en accom
plissant les grandsprojets dont nous avons besoin pour stim
uler et réorganiserl’utilisation de nos ressources naturelles.Finalem
ent,dans notreprogression vers la reprise du travail,nous aurons besoin de deux
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
81
En juillet 1928,il rédigea un article intitulé :A dem
ocratic view ofour foreign policy,
dans lequel il s’élève contre la dérive de lapolitique
extérieure am
éricaine vers
une diplom
atie de
lacanonnière,
et propose
aux autres
républiques des
deuxA
mériques une politique de paix par le développem
ent mutuel.
Il recomm
ande l’arrêt de toute intervention unilatérale de la partdes États-U
nis dans les affaires intérieures des autres pays et unecoopération équilibrée,de m
anière à assurer plus d’ordre dans cethém
isphère et moins d’hostilité.
Les temps sont m
ûrs pourentam
er un autre chapitre.A
près la crise de 1929,R
ooseveltpense que l’heure d’une nouvelle politique économ
ique et d’unenouvelle politique étrangère est venue.
Il se présente contreH
erbert Hoover,le continuateur du systèm
e anglais d’économie
politique aux États-Unis,à la fois pour un retour à l’esprit des
origines et un renouveau qu’il appelle le New
Deal.A
près savictoire de novem
bre 1932,un climat d’hostilité com
mencent à
être créé contre lui par les milieux financiers.Le 15 février 1933,
alors qu’il terminait un discours à M
iami,des coups de feu sont
tirés dans sa direction.Il en réchappe,mais le m
aire de Chicago
est tué et plusieurs personnes grièvement blessées.
Roosevelt attaque l’oligarchie financière dans un discours
prononcé le 4 mars 1933,dans un contexte d’une fuite organisée
contre le dollar.Le dollar est alors convertible en or.
Lesspéculateurs vendent et le pays perd ses réserves de m
étal précieux,avec la com
plicité des grandes banques américaines et anglaises.
Roosevelt fustige les m
archands du temple.
Citons quelques extraits de ce discours du 4 m
ars 1933 :« Les pratiques de m
archands du temple sans scrupules se
trouvent incriminées devant le tribunal de l’opinion publique,et
rejetées par les cœurs aussi bien que par l’esprit des hom
mes.
Oui,ces trafiquants ont tenté de faire quelque chose,m
ais leursefforts portent l’em
preinte d’une tradition périmée.
Face àl’échec de l’ém
ission de crédit,ils n’ont su proposer que le prêtde davantage d’argent.N
’étant plus en mesure de faire valoir la
80
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 80
banquiers qu’est la Réserve fédérale,et lui substituer une Banque
nationale.Le pouvoir de fait qu’avaient et qu’ont d’autant plusaujourd’hui,
les banquiers privés de battre monnaie avec leur
instrument,la réserve fédérale,aurait alors été repris par le T
résorpublic com
me le prévoit d’ailleurs la C
onstitution américaine.
Roosevelt établit que la m
onnaie serait toujours émise par la
réserve fédérale,mais ne serait plus convertible en or.
Afin de lim
iter la spéculation et ainsi d’éviter que seconstituent des géants de la finance,le G
lass-Steagall Act fut voté
en juin et instaura la séparation entre les activités de banque dedépôt,de banque d’affaires et d’assurances.Le 10 avril,R
ooseveltprésenta le prem
ier de ses programm
es de grands travaux :la
Tennessee Valley Authority (T
VA).
La plupart des grandescom
pagnies électriques américaines se trouvaient sous le contrôle
des intérêts Morgan,
qui avaient bloqué tout nouveau projetdepuis la fin de la prem
ière guerre mondiale et ainsi m
aintenu leprix du kw
h à un niveau élevé.Or la T
VA avait pour but de briser
cette politique malthusienne en fournissant de l’électricité bon
marché.L’affrontem
ent entre la présidence et «le gouvernement
parallèle» était dès lors direct.O
n ne donnait alors pas cher de lapeau de R
oosevelt.C
ertains banquiers,étaient partisans de
l’éliminer,
d’autres de le ramener à la raison,
c’est-à-dire auxintérêts de sa classe.
Le Glass-Steagall A
ct a été aboli en 1999.Les banquespeuvent à nouveau exercer à la fois des activités de dépôt,d’affaires et d’assurances et cela est,bien évidem
ment,présenté
comm
e un progrès de l’économie de m
arché ! Aujourd’hui,les
banques centrales ont 2 leviers de comm
andes.Le plus connu estle taux directeur,le loyer de l’argent.Le second est le taux decouverture accordé aux organism
es de crédit.Les politiciens,
qu’ils soient d’extrême droite,de droite ou de gauche,ainsi que
les économistes avec leur prétendue science,sont les com
plicesdes financiers.Leur systèm
e et leurs préjugés,leurs aveuglements
et leur égoïsme,sont la cause de m
illions de vies sacrifiées par les
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
83
protections contre un retour des maux de l’ordre ancien.Il devra
y avoir une stricte supervision de toutes les activités bancaires,decrédit et d’investissem
ent;il devra en mêm
e temps être m
is fin àla spéculation faite avec l’argent des autres,et des dispositionsdevront être prises pour assurer que notre m
onnaie soit à la foisdisponible en quantité suffisante et suffisam
ment solide.»
L’abdication du pouvoir politique face aux banquiers
Face à ce discours,le directeur de la banque d’Angleterre,
Montagu N
orman,se serait écrié :«l’insolent bâtard !» D
ans leclub de banquiers am
éricains qui contrôlaient le fonctionnement
de la Réserve fédérale,
la majorité partagea silencieusem
ent lejugem
ent de Montagu N
orman.
Les Warburg,
les Meyer,
lesLazard,
les Harrim
an,et les associés ultra conservateurs de
J.P.M
organ,en
particulier Thom
as L
amont,
décidèrentd’organiser une entreprise de déstabilisation de la présidence.C
eshom
mes,
regroupés autour de la banque Morgan,
entendaientcontrôler les États-U
nis au sortir de la crise encore davantagequ’ils ne le faisaient en 1928.
Les Morgan avaient placé leurs
associés dans 167 des plus grandes entreprises du pays,allant dela banque aux chem
ins de fer en passant par les compagnies
d’électricité,et ils exerçaient un contrôle direct ou indirecte surtous les grands journaux du pays.Leur prem
ière contre-attaqueconsista à organiser une opération contre le dollar.
Le 6 mars 1933,
en invoquant les pouvoirs que luiconférait un texte datant des années de guerre,le T
rading with the
Enemy A
ct,Roosevelt répliqua en ferm
ant les banques pendantquatre jours et en proclam
ant un embargo sur le retrait ou le
transfert d’or et d’argent.La tension fut alors à son com
ble.R
oosevelt,malgré l’insistance d’une poignée de ses conseillers,
ne se décida pas à aller jusqu’à prendre le contrôle de tout lesystèm
e de banque et de crédit.Il aurait dû abolir ce club de
82
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 82
de les lui prêter à 30 % d’intérêt,Lincoln recourut à l’article 1
de la Constitution des U
SA.Il fit voter par le C
ongrès l’émission
de 449
millions
de dollars
à dos
vert (green-backs),
nonponctionneurs d’intérêt…
Non seulem
ent le Nord gagna la
guerre de Sécession,mais l’A
griculture et l’Industrie nordistes sem
irent imm
édiatement à prospérer.Le retour à la gratuité et à la
suffisance monétaire avait perm
is cette rapide résurrection.Aussi,
en 1864,lors de sa campagne de réélection,Lincoln annonça-t-il
son intention de continuer à émettre la m
onnaie USA
,au lieu del’acheter à Londres.C
ela induisit une réponse du porte-paroledes banquiers de la C
ité de Londres,Sir Goschen,qui publia au
début de 1865 un éditorial dont voici un extrait éblouissant declarté :«Si cette m
alveillante politique financière (de Lincoln)devait perdurer pour de bon,alors ce gouvernem
ent fournira sapropre m
onnaie sans frais.Il sera sans aucune dette.Il aura toutl’argent nécessaire pour m
ener son comm
erce.Il deviendra
prospère à un niveau sans précédent dans toute l’histoire de lacivilisation.C
e gouvernement doit être détruit ou il détruira toute
monarchie sur ce globe.» (in Lincoln M
oney Martyred
Om
niPublication - Palm
sdale USA
)
Com
ment ne pas adm
irer l’aspect prophétique de l’écritd’un hom
me si bien placé.Lincoln fut assassiné le 14 avril 1865
!Le 4 Juin 1963,
Kennedy avait décrété l’ordre exécutif 11110
qui consistait à créer $4,292,893,815 de States Notes par le
Trésor U
S destiné à remplacer à term
e les Federal Notes de la
Federal Reserve.
En cela il rétablissait la Constitution qui
interdisait au Congrès de déléguer le pouvoir de la création
monétaire à des sociétés privés ce qui est le cas de la FED
(Banque Centrale U
S).Kennedy fut assassiné le 22 novem
bre1963,m
ais n’y voyez bien sûr aucune relation de cause à effet.
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
85
guerres civiles et internationales,par la faim,par l’exclusion et le
chômage.Ils nous font croire que l’économ
ie de marché,basée
sur le profit maxim
al serait le seul moyen de vivre ensem
ble.O
n comprend m
ieux de quoi il s’agit quand on relit lalettre écrite en 1865 par un banquier londonien à ses confrères deW
all Street à New
York :« M
essieurs,un certain M
.John
Sherman nous a écrit qu’il n’y a jam
ais eu autant de chance pourles capitalistes d’accum
uler de la monnaie que par «un décret
promulgué
»,selon le plan formulé par l’A
ssociation Britanniquedes Banquiers.
Il donne presque tous pouvoirs à la banquenationale sur les finances de la nation.(...) si ce plan prenait forcede loi,il en découlerait de grands profits pour la fraternité desbanquiers dans le m
onde entier.(...) M.
Sherman dit que les
quelques personnes qui comprennent ce systèm
e ou bien serontintéressées à ses profits ou bien dépendront tellem
ent de sesfaveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe,alors que la grande m
asse du peuple,intellectuellement incapable
de comprendre les form
idables avantages que tire le capital dusystèm
e,portera son fardeau sans complainte et peut-être sans
s’imaginer
que le
système
est contraire
à ses
intérêts.Vos
serviteurs dévoués.» Signé :Rothschild frères.
Le 17 février 1950,Paul Warburg,m
embre du C
ouncil forForeign relations (C
FR) et du groupe de Bilderberg affirm
aitdevant
le Sénat
américain
:nous
aurons un
gouvernement
mondial,que cela plaise au non.La seule question est de savoir si
il sera créé par conquête ou par consentement.
On le voit
aujourd’hui,cela s’est fait sans résistance :FMI,O
MC
,OC
DE...
La création monétaire par les nations elles-m
êmes est une
idée qui donne des boutons aux dirigeants des banques.C
ecin’est pas nouveau,nous pouvons m
éditer sur ces deux exemples :
Fin 1862,le Président des États du N
ord,A
brahamLincoln,avait besoin de 449 M
illions de dollars pour continuer lalutte contre les Etats du Sud.D
evant la proposition des banques
84
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 84
concentriques disposés autour d’un «brain trust» central qui estcom
posé de peu de personnes,à la fois introduites dans les
instances les plus hautes du monde politique des États-U
nis etqui ont de l’influence sur les m
oyens de production les pluspuissants.
La
deuxième
raison c’est
la peur
du changem
ent.L’économ
ie de marché n’est peut-être pas la panacée,m
ais avantde changer pour l’économ
ie distributive,ne pourrions nous pasessayer d’am
éliorer le système existant ! Bien sûr,la résistance
au changement est le principal obstacle à l’instauration d’un
nouveau système économ
ique.
Une autre raison tout aussi im
portante,c’est la mentalité
façonnée par des siècles de rareté,liée au travail nécessaire pourproduire.C
ette lutte qui fut nécessaire pour combattre la rareté,
particulière aux
civilisations européennes,
a forgé
une idée
collective :l’obligation de travail.Pour avoir plus,il faut travaillerplus,
pour produire plus...et évidem
ment:
tout travail mérite
salaire mais pas d’argent pour celui qui ne travaille pas ! M
algrél’ém
ergence d’une
société où
les m
achines perm
ettent de
produire et d’obtenir une production d’abondance,c’est la
mentalité des époques de rareté qui persiste.
Dans toutes les
manifestations pour les défenses catégorielles,
on lit sur lesbanderoles :un em
ploi ! Du travail ! Pas de licenciem
ent ! Etc.C
’est toujours le travail que l’on réclame et ce travail au X
XI èm
e
siècle,grâce à l’automatisation et à l’inform
atique sera toujoursde plus en plus rare –
voir à ce sujet la fin du travail de Jeremy
Rifkin.Q
uant au marché,il a perm
is aux plus forts et aux plusm
alins de s’emparer des biens avant leurs concurrents.D
urant lescinq siècles de l’histoire du capitalism
e,l’hum
anité à survécudans le sang et les larm
es du travail et du marché constituant une
synergie de régulation par la violence satisfaisant la survie de
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
87
Mais pourquoi on n’arrive pas à passer
de l’économism
e au distributisme,
au créditisme ou,autrem
ent dit,à une m
onnaie service au lieu d’un argent crédit?
Premièrem
ent les détenteurs de cet argent crédit n’ontévidem
ment aucune envie de perdre leur pouvoir suprêm
e ! Lesm
édias,aux ordres du pouvoir financier,
ne parlent jamais de
l’escroquerie m
onétaire et
de l’économ
ie distributive.
Bien
évidemm
ent l’économie distributive n’a pas d’intérêt pratique
imm
édiat pour tous ceux qui ont les structures du système en
mains (économ
istes,financiers,
haut fonctionnaires...).Ils ne
voient pas la nécessité de changer les structures du système car
pour eux,tout va bien
! L’organisation mondiale qui prône la
poursuite de l’économie de m
arché intervient de façon discrètem
ais efficace pour permettre d’entretenir un conditionnem
entgénéralisé des populations à ce systèm
e économique.
Dès 1891,C
ecil Rhodes et W
ickham Stead fondaient ce
qui en 1909 s’appela la Round Table d’A
lfred Milner,
et quidébuta
ses activités
au siècle
dernier en A
ngleterre.C
etteorganisation a été reprise en m
ains durant la guerre 1939/45 parles
États-U
nis et
regroupe les
responsables économ
iques,financiers et politiques de la planète entière.
La manifestation
discrète de leur existence surgit dans ce concept de «sociéténouvelle
»,basée sur l’efficacité,l’intérêt personnel,la libérationde
l’individu et
la m
ondialisation de
l’économie.
Cette
organisation m
ondiale est
représentée par
de m
ultiplesorganism
es connus:Trilatérale (dont certains hom
mes politiques
français des deux bords sont mem
bres comm
e nous l’avons vudans le chapitre précédent),le groupe de Bilderberg,organism
esde jum
elage de toute nature,etc.,dont les concepts sont diffuséspar les m
édias.Cette organisation m
ondiale est faite de cercles
86
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 86
mation,chacun voulant éviter de perdre en fin de m
ois le 1% de
dévalorisation.En 1931,
à Schwanenkirchen en A
utriche,le
maire H
abecker créa la Wara qui rem
placera avec succès lam
onnaie légale.La seconde expérience se fit en 1932 et 1933 àW
orgl,toujours
en A
utriche,par
le m
aire M
ichaelU
nterguggenberger.Le chôm
age disparut,de grands travaux
furent réalisés.
Ça
marchait
trop bien.
Ces
expériencescom
mencèrent à faire tache d’huile dans les environs et furent
rapidement interdites par le chancelier Brunig sous l’instigation
de la Reichsbank en septem
bre 1933.Il était reproché à ces
expériences,non pas le système financier dont le fonctionnem
entfut l’objet de contrôles sévères par les services de l’État (ils netrouvèrent d’ailleurs aucune irrégularité),m
ais le fait d’avoir crééune m
onnaie et donc d’avoir usurpé le privilège de la banquecentrale...
les monnaies secondaires disparurent et la banque
centrale d’Autriche poussa un profond soupir de soulagem
ent.Le chôm
age qui avait disparu,reprit avec son cortège de misère
et de détresse et quelques années plus tard c’était l’Anschluss...
Deux expériences de m
onnaie fondante ont été tentées en1956 à Lignières-en-Berry (C
her) et en 1957 à Marens (C
harente-M
aritime).Le but était en fait d’échapper au paiem
ent des « taxeslocales »,rem
placées en 1967 par la TVA
.Elles furent aussitôtarrêtées pour la m
ême raison qu’en A
utriche –seul la banque de
France avait le privilège de battre monnaie.O
n avait pourtantobtenu les m
êmes succès qu’en A
utriche.Elles prirent donc finen
décembre
1958,suite
à une
ordonnance interdisant
«l’émission ou la m
ise en circulation de moyen de paiem
ent ayantpour objet de suppléer ou de rem
placer les signes monétaires
ayant cours légal ».On peut consulter à ce sujet le reportage de
Claude Bourdet dans l’ Illustration
du 09/09/1933 et dans lenum
éro 488 de Science et Vie
de mai 1958.
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
89
l’ensemble par le sacrifice des faibles et les désirs de dom
inationdes forts.
Les clercs,toujours prêts à flatter leurs m
aîtres,ont
inventé les théories économiques justificatives:
le darwinism
esocial,la m
ain invisible du marché,le libéralism
e,le naturalisme.
La nature,constatent-ils,
fait bien les choses.L’exam
en dufonctionnem
ent de la nature,où les gros m
angent les petits,m
ontrait l’exemple à copier par la société pour qu’elle fonctionne
harmonieusem
ent.Adulation de l’efficacité,de la suprém
atie duplus fort,de l’inégalité,des «sacro-saintes lois du m
arché»,de
l’obligation de
travail,tout
cela contribue
à façonner
lesm
entalités,à conforter le système et à ne laisser aucune place à
un autre point de vue,à une fraternité entre les humains dans
l’accès aux biens et aux services produits en abondance.La raretéa créé aussi ce conditionnem
ent à croire que le bonheur consisteà accum
uler,à consomm
er.
À toutes ces raisons s’ajoute que les élus n’ont d’opinions
économiques qu’à travers les dires des experts qui ne sont que les
clercs des milieux financiers.D
’autre part,les élus ne pensent etne décident qu’à court term
e selon les blocages journaliers quisurgissent ici où là sur les routes ou ailleurs...en outre la financeles tient par l’argent nécessaire pour accéder au pouvoir politique.La m
onnaie n’existe pas! La seule réalité ce sont l’énergie,l’enthousiasm
e,l’activité,
l’intelligence hum
aine.L
a vrai
révolution,l’émancipation,le bouleversem
ent adviendra lorsquel’hum
anité aura démystifié la m
onnaie,quand les citoyens se
seront réapproprié l’instrument m
onétaire.
Exem
ples historique d’uneréappropriation de la capacité de battre m
onnaie par les citoyens
Une m
onnaie secondaire dont la valeur est amputée de
1% par m
ois.La rotation d’argent s’accélère et relance la consom-
88
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 88
toujours de
plus en
plus de
banqueroutes et
de saisies
d’imm
eubles.C
ontre un service «imm
atériel» les banquesacquièrent petit à petit la totalité de la propriété privée.C
e quiexplique qu’une infim
e minorité de personnes possèdent la m
oitiéde la planète.
Les banques ont le pouvoir de créer la monnaie
scripturale,soit 95 % de la m
asse monétaire.J.D
uboin,M.A
llais(Prix nobel d’économ
ie en 1988) et tant d’autres ont dénoncécette supercherie depuis la crise des années 30.C
ela dit,il fautadm
ettre que sans cette mystification bancaire,jam
ais ont auraitpu m
obiliser l’énergie humaine nécessaire pour créer cette
«merveilleuse » civilisation industrielle.
Mais ceci est une autre
histoire,c’est l’histoire du capitalisme,et très bientôt le capitalism
efera partie de l’histoire !
Mais revenons sur l’histoire économ
ique et monétaire
récente.L’Europe s’embrase et s’épuise dans ses guerres,tandis
que la nation de l’Oncle Sam
se transforme en m
achine àproduire pour les pays du cham
p de bataille et attire à elle toutl’or du m
onde,en se faisant payer en métal jaune.La Federal
Reserve qui détenait en 1913,15
% des réserves d’or m
ondiales,en contrôle 30
% en 1920 et 75
% en 1944.
À partir de 1934 on pouvait se procurer de l’or à la
Réserve fédérale au taux fixe de 35 $ contre une once d’or.Lors
des accords de Bretton Woods signés le 22 juillet 1944 la
délégation des
États-Unis,
conduite par
Dexter W
hite fait
triompher son plan contre celui de K
eynes.C
’est le «goldexchange standard » – systèm
e de change or – qui s’impose.Le
roi « or » est mort,vive le roi « échange or » ! C
oncrètement cela
veut dire que seul le dollar américain est reconnu com
me « valant
autant que l’or » ce qui lui vaudra le privilège de porter jusqu’en1971,la m
ention « as good as gold ».Dans ce systèm
e,la monnaie
américaine devient « La » m
onnaie de réserve internationale,l’orn’étant plus que la valeur de réserve de dernière instance.
Laparité est fixée à 35 dollars l’once,tandis que toutes les autresm
onnaies s’apprécient,elles,par rapport au dollar.
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
91
Pour une Politique citoyenne
La crise approche.O
fficiellement,
la croissance et lecom
merce sont florissants.O
n produit toujours de plus en plus dem
archandises.Les grosses boites font des profits et tout cela estpossible grâce à la m
ondialisation de la finance et du crédit.Des
spéculateurs empruntent pour acheter des actions et espèrent les
vendre plus cher le lendemain.Parfois,les cours sont trop élevés.
Se produit alors une correction du marché et les cours baissent
pour revenir à un niveau normal.Les m
archés s’équilibrent,toutva bien.Voici le discours officiel ! M
ais en fait,nous somm
es à laveille d’une crise financière sans précédent.D
éjà,il y a eu les crisesen R
ussie,en Thaïlande,en Indonésie,en A
rgentine et mêm
e laC
hine connaît actuellement des tem
pêtes boursières… En fait il y
a des montagnes de dettes publiques et privées qui ne pourront,
bien évidemm
ent,jam
ais être remboursées.
Il n’y a pas que laFrance qui est en faillite com
me disait le prem
ier ministre (pour
une explication complète sur la dette nationale voir l’article
d’André-Jacques H
olbecq,Non M
.Fillon la France n’est pas ensituation de faillite :w
ww.agoravox.fr/article.php3?id_article=29435),
l’endettement des grandes entreprises est abyssal,tous les grands
acteurs de l’économie sont ruinés,
ils ne pourront jamais
rembourser leur dettes.A
lors les banques centrales balancent descentaines de m
illiards d’ €et de d’$,particulièrem
ent depuis lacrise des subprim
es en août 2007,ce qui évite que le capitalisme
s’écroule,pour que les banques continuent à prêter et à prêterencore et ne soient pas à court de liquidités et aient l’idéesaugrenue de dem
ander le remboursem
ent d’une dette ! Car les
banques créent de l’argent ex-nihilo.Les intérêts ne sont que lacerise sur le gâteau pour les banques,au niveau global,ils créentun «trou noir» qui perm
et aux banques d’absorber petit à petittoute la richesse réelle,
contre des chiffres «virtuels» sur desdisques durs.C
’est pour cela qu’il n’y a jamais assez d’argent,que
toutes les entreprises sont forcées de s’accroître et qu’il y aura
90
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 90
aux États-Unis le privilège de pouvoir payer ce qu’ils doivent avec
une monnaie qu’il leur suffit d’ém
ettre,garantie par elle-mêm
eou tout com
me
:les Bons du trésor de la R
éserve Fédérale.D
orénavant,contre un dollar usagé,la Réserve fédérale ne donne
plus qu’un dollar bien propre.À partir du 12 février 1973,c’est
l’abandon des changes fixes ou quasi fixe (+/- 1% par rapport
au $ qui était déjà passé à +/- 2,25% depuis 1971) des m
onnaies,le cours de toutes les m
onnaies est dorénavant fixé par l’offre etla dem
ande sur le marché des changes.
Entre 1971 et 1973,l’once d’or passe de 35 à 42 $.Le FM
I rend une partie de leur oraux pays qui en avaient déposé et vend le reste.L’or n’a plus devaleur m
onétaire.En avril 1972,après plusieurs années d’étudeset de débats,intervient la prem
ière tentative des pays européenspour créer une solidarité m
onétaire entre eux,c’est le « serpentm
onétaire »
européen,m
écanisme
collectif de
contrôle des
marges de fluctuations autour de parités fixes.
Le nouveau système m
onétaire international a été définilors des accords de la Jam
aïque en janvier 1976 ;ils ont modifié
les statuts du FMI en prenant le contre-pied des principales
règles issues des accords de Bretton Woods.
Dans ces statuts
rénovés du FMI,figure qu’il est interdit de fixer la parité de sa
monnaie en or,ce qui était précisém
ent obligatoire auparavant.D
epuis cette date,plus aucune monnaie sur cette terre n’est reliée
à une équivalence matérielle quelconque.
L’argent n’est plusqu’une virtualité qui n’a d’autre valeur que la confiance qu’on luiaccorde,répondant à la seule logique de l’offre et de la dem
ande.La dem
ande est conséquence du taux d’intérêt relatif par rapportaux autres devises et de la confiance envers la valeur relative de lam
onnaie et donc de l’activité économique du pays.Les conseils
européens de Brême (7/07/78) et de Bruxelles (5/12/78) donnent
au SME quatre objectifs principaux.Prom
ouvoir une plus grandestabilité m
onétaire ;stabilisation des taux de change.Progresservers une plus grande convergence des perform
ances économiques,
grâce à une coordination des politiques économiques.Exercer un
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
93
En 1947,à la Havane,c’est la signature des accords du
GAT
T pour un abaissem
ent des barrières douanières.Le planM
arshall de 1947 à 1952,c’est 21 Milliard de $ de dons et 6 de
prêt aux pays européens.Pendant les 30 glorieuses une bonnepartie de l’or am
éricain va retourner vers les nations renaissantesqui,
grâce au redémarrage de leur économ
ie et aux investis-sem
ents américains,
ont du dollar à échanger.La planche à
dollars tourne à fond.Pensez donc,il en faut du dollar dans lem
onde quand on est la devise du comm
erce international.Et
tandis que la quantité de dollars augmente,le stock d’or lui,qui
en garantit la valeur,diminue.C
ette déconnexion de la monnaie
par rapport à l’or physique est compréhensible com
pte tenu del’explosion du com
merce m
ondial et de la spéculation financière,si l’on sait que «seulem
ent» 35 000 tonnes d’or dorment dans les
coffres des Banques Centrales m
ondiales,ce qui représente
«seulement» 600 m
illiards d’ €(novem
bre 2007) soit la moitié
des échanges mondiaux spéculatifs journaliers,ou un peu plus
que le budget annuel mondial de la publicité.
Entre 1960 et 1965 les USA
perdent la moitié de leur
stock d’or.En 1968 pour contrer la spéculation sur l’or,
legouvernem
ent US annonce qu’il ne cédera plus de l’or au taux de
35$/once
qu’aux gouvernem
ents,tandis
que,pour
lesparticuliers,
le prix de l’or sera déterminé par le m
arché.A
udébut des années 70,la situation n’est plus tenable d’autant plusque l’A
mérique,enlisée dans sa guerre au V
ietnam,perd de son
aura.C’est ce qui conduira le président N
ixon,le 15 août 1971 àdécréter la suppression de la garantie or du dollar,
la conver-tibilité du $ en or est suspendue.M
ais le dollar,mêm
e non garantipar l’or,reste la m
onnaie de réserve et la comm
unauté interna-tionale,
qui a constitué au fil des ans des réserves dans cettedevise,essentielle aux échanges,ne peut crier au scandale et lebouder sans s’appauvrir elle-m
ême et risquer une crise m
ajeure.Les A
ccords de Washington,le 18 décem
bre 1971,entérinent ladécision du Président N
ixon.« L’étalon dollar » est né ! Donnant
92
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 92
visant à discipliner les politiques budgétaires des États mem
bresde l’U
.E.afin d’en assurer la com
patibilité avec la politiquem
onétaire unique qui a été mise en œ
uvre à partir du démarrage
effectif de l’union économique et m
onétaire le 1erjanvier 1999.
Formellem
ent,ce Pacte est constitué d’une résolution du Conseil
européens (chefs d’états) adoptée lors du somm
et d’Am
sterdamdes 16 et 17 juin 1997 et de 2 règlem
ents du conseil des ministres
des États mem
bres.Ces textes font suite à certaines dispositions
du Traité d’U
nion Européenne signé à Maastricht le 7 février
1992.C
es restrictions à la libre conduite des politiques bud-gétaires ont été,évidem
ment,des conditions obligatoires pour le
passage à la monnaie unique.
La logique et les fondements
juridiques du Pacte sont liés,bien entendu,au choix de la cons-truction d’une Europe libérale avec un m
arché et une monnaie.
L’abandon de
la souveraineté
nationale en
matière
monétaire sans transfert aux États m
embres de possibilité d’agir
sur la politique budgétaire est devenue logique puisque,selon lesrègles du jeu de l’économ
ie de marché,le pilotage s’effectue par
la manipulation d’instrum
ents monétaires et budgétaires de
façon harmonieuse.U
ne telle image idyllique de « policy m
ix » estdepuis
longtemps
dépassée par
la «vision
supérieure»
destechnocrates libéraux qui considèrent que si l’État n’a pas lam
aîtrise de sa monnaie,
il doit quand mêm
e lui rester lapossibilité d’agir sur son budget.Les « M
andarin-technocrates-libéraux-européens » se sont dit qu’il fallait bien laisser un os àronger à l’État ! Sinon que lui serait-il resté ? M
ais il ne fallaitquand m
ême pas trop lui en laisser ! C
’est pourquoi on s’appliquaà lim
iter la marge de m
anœuvre par ces « fam
eux » critères ou cesrègles
d’or du
traité,en
particulier par
les articles
104,104A
,104B et l’article 104C qui stipule que les États m
embres
évitent les déficits publics excessifs – pas plus de 3% pour le
rapport entre le déficit public et le PIB et pas plus de 60% pour
le rapport entre la dette publique et le PIB.Certains technocrates
ont la conviction que le développement économ
ique – encore
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
95
effet stabilisateur sur l’économie m
ondiale en préfigurant unnouveau dispositif de changes stables.
Créer un em
bryon dem
onnaie comm
une,l’écu,comm
e premier pas vers l’intégration
monétaire.
Durant les « 30 glorieuses » selon Fourastié (l’économ
istede service des années 50 à O
ECE) ou les « 30 désastreuses » selon
René D
umont (l’initiateur du m
ouvement écologiste en France),
la forte croissance de l’après guerre a nourri les espoirs les plusam
bitieux d’un progrès et d’une croissance infinis.Pourtant,dèsles années 50,des voix s’élevaient pour m
ettre en garde contre unretour aux crises cycliques de surproduction.Entre 1950 et 1973,le taux de croissance sera de 4,3%
dans l’ensemble des pays de
l’OC
DE soit une production m
ultiplié par 3 en 25 ans.
Ensuite comm
ence les 30 médiocres (1974-2003).
Lerevirem
ent libéral comm
encera avec la nomination de P.Volcker
en 1979 à la tête de la Federal Reserve System
s (Banque centrale,indépendante du pouvoir politique) qui m
arque l’arrivée desm
onétaristes à la tête de cette institution.La véritable ruptured’avec les pratiques d’inspirations K
eynésienne date du somm
etdes chefs d’Etats à Tokyo en juillet 1979.Les 2 piliers de cetterupture néo-libérale sont le contrôle de la croissance de la m
assem
onétaire et la réduction des dépenses publiques.La politiquebudgétaire devient par principe,m
onétariste oblige,subordonnéeà la politique m
onétaire.Les années 80 sont m
arquées par latotale liberté de m
ouvement des capitaux entre les pays,ce qui
entraîne une spéculation effrénée et des taux de changes auxm
ouvements erratiques.D
’énormes m
asses monétaires sont en
quête d’un bon taux d’intérêt ou d’un bon cours de la devise d’unpays.C
e sera aussi le temps de nom
breuses « innovations » enterm
es de produits et de techniques financières.
Du T
raité de Maastricht découle le « Pacte de stabilité et
de croissance ».C’est un ensem
ble d’engagements et de m
esures
94
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 94
européen se doit de rester un bon élève de la classe néo-libéraleavec une bonne croissance,
un déficit public raisonnable,etc.
Nous som
mes donc prisonniers de la croissance parce que pour
maintenir la confiance en notre m
onnaie européenne,nous
somm
es liés par contrat:le traité de Maastricht qu’un «socialiste
»M
.M
itterrand a signé et nous a convaincu d’accepter parréférendum
en 1992 (on va l’excuser parce qu’il a été traumatisé
par la seconde guerre mondiale et qu’il ne com
prenait rien àl’économ
ie!).N
ous somm
es donc condamnés par ces critères à la
croissance infini.Si l’État veut dépenser plus il faut augmenter le
PIB.
Finalement
que font
les financiers
qui passent
leurexistence à s’exciter devant 3 ou 4 écrans ? R
ien ! Ils ne brassentque des sym
boles dans un monde virtuel et ils n’accordent au
travailleur que ce qu’il lui faut pour produire et se reproduire.Finalem
ent,si
les prem
iers faux
monnayeurs
que sont
lesbanquiers font faillite,
ce ne serait que justice.A
près tout,ils
trompent,ils abusent la population depuis trop longtem
ps.Que
les banques fassent faillite,bon débarras ! Pas de panique ! Mais
cela pose quand mêm
e quelques problèmes.C
ela veut dire queles gouvernem
ents (de droite ou soit-disant de gauche) lestechnocrates et bien sur les financiers nous m
ènent en bateaudepuis trop longtem
ps.Il va falloir les congédier pour abus deconfiance et escroquerie caractérisée.
Mais après tout,
tout lem
onde n’est-il pas un peu responsable ? Qu’est ce qu’on apprend
dans les écoles de comm
erce ? Que la seule m
ine inépuisable,c’est la bêtise hum
aine.A
lors les plus malins pensent qu’ils
n’y a rien de plus légitime que de profiter du «casino m
oneyinternational».
Cette crise sera salutaire,on va rem
ettre les compteurs à
zéro.La partie de Monopoly est term
inée ! D’autre part,d’après
de nombreux participants à la dernière conférence de l’A
SPO en
Irlande le 18 septembre dernier,le pic pétrolier est déjà derrière
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
97
lui!– doit s’appuyer sur une monnaie stable laquelle ne se
conçoit pas en dehors de finances publiques équilibrées.R
appelons que selon l’idéologie de marché,dans le cas
d’économies cloisonnées par des m
onnaies différentes,l’État peutrecourir au déficit budgétaire pour relancer la croissance.M
ais ilsubit les effets de sa politique de m
auvais élève en termes de taux
d’intérêt et de taux de change.
Pourquoi est-on
prisonnier de
la croissance
? Pour
maintenir la confiance dans notre m
onnaie fiduciaire (ce qui estun pléonasm
e puisque fiduciaire veut dire confiance!).
Lesautres nations évaluent notre m
onnaie selon notre « dynamism
e Ȏconom
ique.N
ous som
mes
dans l’obligation
d’avoir une
«croissance forte » pour que les cambistes des grandes banques
du monde entier ne vendent pas les Euros qu’ils détiennent !
Mais aussi et surtout,la croissance est obligatoire pour que les
entreprises et les États puissent continuer à payer les intérêts.S’iln’y a plus de croissance,tout s’écroule com
me un château de
cartes ! Nous som
mes prisonniers par la spirale de la dette.
Les Am
éricains qui sont,de fait,les seuls à faire marcher
la planche à billets (ils n’ont aucune obligation du genre critèresde M
aastricht) contre des « bons du trésor » que les chinoisachètent en grande quantité,
ont tellement abusé que leur
monnaie com
mence à ne plus valoir grand chose ! C
e qui me
ferait bien rigoler c’est que les chinois se retrouvent,s’il y avaitune forte récession et pourquoi pas une révolution aux U
SA,
avec les « bons du trésor émis par la FED
» valant autant que lesem
prunts Russes du début du siècle dernier.C
es oligarques duPC
C qui ont dit à Besson,le transfuge du PS qui accom
pagnaitnotre V
RP national lors de son voyage en chine,que les socialistes
n’avaient rien compris à l’économ
ie de marché,prendraient alors
une bonne leçon de capitalisme !
Les critères de Maastricht sont là pour éviter qu’il y ait
trop de différences entre les partenaires européens.Chaque pays
96
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 96
Le retour de la Politique est donc souhaitable et indispensable.Il va nous falloir réfléchir,discuter et proposer de vraies solutionspour vivre ensem
ble sur notre territoire.La seule solution
souhaitable est que tous ces débats politiques puissent existersans violence excessive.Il y aura,fort probablem
ent,des vitrinesde banques fracassées,des grands bourgeois arrogant m
olestées ;vous savez le genre de personnage qui prend quelques centainesde m
illions d’euros d’argent public et qui vous dit qu’il faut êtreplus dynam
ique,perform
ant,battant,
flexible,pour gagner la
guerre économique ! C
eux-là,à mon avis,feront m
ieux de faireprofil bas et de raser les m
urs.Enfin l’essentiel,c’est qu’il n’y aitpas de m
orts dans les manifestations.
Pas de panique,je vous dis ! Les argentins se sont sortisd’une crise financière.La seule véritable richesse d’un pays,outreles richesses naturelles,
c’est la capacité de sa population às’organiser,à s’entraider et à se faire confiance m
utuellement.La
monnaie ne doit être rien d’autre qu’un instrum
ent de mesure de
ce que chacun donne aux autres.La fonction bancaire comm
e lafonction assurance se doivent d’être confiées à des institutionspubliques.
Mais finalem
ent,ces histoires de monnaies virtuelles,de
disques durs de banques qui enregistrent les milliards que tous le
monde leur doivent et qui ne seront jam
ais remboursés,ce n’est
pas très grave ! Ce qui pourrait être un peu plus problém
atiquec’est que le M
ossad et les dirigeants d’Israël réussissent àconvaincre les U
S d’entrer en guerre contre l’Iran ! Avec notre
VR
P national qui embrayerait directem
ent derrière,la France seretrouverait im
pliquée assez vite dans un conflit qui risquerait dedégénérer !! Espérons que les A
méricains redeviennent isolation-
nistes comm
e autrefois! Poutine a dit qu’il défendrait l’Iran,lefou d’Iran veut rayer de la carte Israël,
Israël détient l’arme
atomique et pointe ses m
issiles sur la dizaine de bunkers danslesquels les Iraniens s’am
usent à enrichir de l’uranium…
bref,tout va bien ! je vous dis.
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
99
nous.Ce pic est de 85 m
illions de barils par jour (86 en juillet2006 et 84,5 en août 2007).La dem
ande augmente,les réserves
raffinées et
non raffinées
aussi,bien
sur,dim
inues et
laproduction va com
mencer à baisser.T
rès vite le prix du baril vagrim
per ce qui provoquera un ralentissement de la croissance et
tout le système va gripper.Bref,Il ne faut pas avoir 150 de Q
Ipour com
prendre qu’une énorme crise du capitalism
e approcheà grands pas.C
ette crise sera différente de la crise des années 30.C
e sera l’arrêt de mort d’un systèm
e devenu absurde,qui a
toujours été violent et qui est fondamentalem
ent puérile.Il seraitpeut-être tem
ps que l’humanité arrive à l’âge adulte,
vous necroyez pas ? En fait,une crise économ
ique et financière globaleserait un bienfait pour l’hum
anité.D
’abord,on arrêterait de
bosser,de consomm
er et de polluer et ensuite,ce pourrait-êtrel’occasion d’une ém
ancipation extraordinaire.Imaginez,dem
aintous les disques durs des ordinateurs de toutes les banquesperdent la m
émoire ;à ce m
oment là,il vaut m
ieux être débiteurque créditeur,
mais concrètem
ent,m
atériellement,
rien n’estperdu.
Seul la possibilité de mobiliser l’énergie hum
aine,le
pouvoir sur l’autre est aboli.C’est une vraie révolution,une réelle
abolition des privilèges.Quoi qu’il en soit,pas de panique.R
estezcool ! Les grands perdants se seront les grands m
anipulateurs definances.Pour 95 %
de la population cela ne sera pas bien grave.L’énergie de tout un chacun sera libérée du carcan,des chaînesde la finance internationale et de ses geôliers:
les financiers.C
ertain pourrait se sentir un peu déboussolé.Et sans l’État,leschoses pourraient dégénérer en colère et affrontem
ents divers.M
ais restons calmes,la richesse,la vraie,votre énergie,n’a pas
disparu.Esclave,Il s’agit juste d’apprendre à t’organiser sans lesm
aîtres de la finance.Salariés,
prolétaires,serez-vous capables
d’assumer votre liberté ?
Dans une société civilisé,la politique c’est ce qui rem
placela lutte arm
é.La vraie politique est donc,bien évidemm
ent,audessus de toute considération économ
ique,financière,monétaire.
98
Nouvelle civilisation 2012
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monétaire ne peut em
pêcher une décision politique issue dusuffrage universel.Il n’y a pas de « dieu » économ
ie ou de « loi »de la finance ou d’im
pératif monétaire.
Certains pourraient se
décourager en pensant que la mondialisation capitaliste est allée
trop loin et que la France ne peut pas décider,seule dans soncoin,de changer les « règles du jeu ».Voyons donc ! il y a deuxsiècles,
dans une
Europe com
plètement
dominée
par une
aristocratie décadente,la France a t-elle demandé l’autorisation
pour se débarrasser du pouvoir divin de la royauté ?
Nous avons inventé «la m
onnaie = symbole d’énergie
humaine
» parce qu’il simplifie les échanges et surtout parce que
l’homm
e considère qu’il a besoin d’un symbole qui représente
son mérite accum
ulé.Il y a eu abus de confiance et cette
situation ne peut perdurer.La société «parfaite
» pourrait êtreune société sans argent dans la m
esure où chacun travaillerait parplaisir et pour le bienfait de la com
munauté.Pour qu’une telle
société existe,il faudrait évidemm
ent qu’il y ait un grand climat
de confiance parmi les individus.C
omm
e chacun sait,dans lecapitalism
e,l’argent sert plus celui qui exploite le travail des
autres que ceux qui travaillent véritablement.
Les enfants despays du tiers-m
onde,les petits exploitants agricoles,les ouvriersdu bâtim
ent etc.ne sont pas les plus riches et pourtant ce sonteux qui travaillent le plus.Les technocrates du FM
I,de l’OM
C,
de l’O
CD
E,de
Bruxelles
ou d’ailleurs,
les banquiers,
lesfabricants d’arm
es,les m
afias diverses et variées légales ouillégales,les m
arketing-men et tous les profiteurs de notre société
de consomm
ation ne sont pas ceux qui rendent les services lesplus utiles à la com
munauté et pourtant ce ne sont pas les plus
pauvres.Donc,l’équation idéale :« argent = m
érite accumulé » est
en grande partie faussée par la corruption et la mystification
bancaire.L’équation actuelle est plutôt :« argent = capacité à êtrele plus m
alin à manipuler et à exploiter la nature hum
aine,et la
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
101
Entre nous,ne croyez-vous pas que tout irait quand mêm
em
ieux si les citoyens comm
ençaient à faire vraiment de la
politique ? La première chose à faire :ne pas obéir à un ordre
qui n’a pas de bon sens ! La deuxième chose à faire :acheter le
minim
um.T
roisième chose à faire :
arrêter de perdre sa vie àvouloir la gagner en travaillant si on n’est pas convaincu(e) que ceque l’on fait est véritablem
ent bénéfique aux autres (par exemple
si vous travaillez dans la « pub » ou dans une usine de mines
antipersonnel,arrêtez
imm
édiatement
et m
ettez vous
auchôm
age,vous aurez l’esprit plus tranquille).Bref,comm
encez à devenir un être libre !
Pour une monnaie
au service des citoyens
La capacité à émettre le sym
bole d’énergie humaine –
lam
onnaie– ne doit pas être détenue par une caste ou une classe
particulière.La capacité d’émettre le sym
bole d’échange ne peutappartenir qu’au pouvoir politique dém
ocratiquement élu par
l’ensemble des citoyens,que cela soit au niveau local ou national.
Les systèmes d’échanges locaux (SEL) sont une réappropriation
de la capacité à garantir l’échange sur un territoire par lescitoyens.
L’éclosion des SELs est bénéfique pour le dévelop-pem
ent de l’économie et des liens sociaux locaux.
Imaginons ! D
emain,la m
onnaie bancaire disparaît de laplanète,
tous les
disques durs
sont effacés
par un
virusinform
atique,que reste-t-il? Tout! l’argent n’est rien.L’essentiel:l’énergie hum
aine,l’enthousiasm
e,l’intelligence,
les valeurs decoopération,le savoir faire,les techniques efficaces,l’organisationdu
travail sont
finalement
les véritables
richesses d’une
comm
unauté.La m
onnaie n’est rien en soi.D
epuis que lepouvoir n’est plus de droit divin,
le pouvoir souverain c’est lepouvoir du peuple par le suffrage universel.
Cela veut dire
qu’aucune considération
macro-économ
ique,financière,
100
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 100
chaque citoyen du berceau au tombeau.La possibilité de rendre
service à la comm
unauté par un service social à la carte.
Origine de L’économ
ie distributive
En 1888 aux USA
,Edw
ard Bellamy (dans le rom
an«Looking Backw
ard ») ébauche une économie de type distributiste
plutôt militaire.
On repère ensuite les propos du m
ajor H.C
.D
ouglas en 1919 en Ecosse.En France,
dans les années quisuivent la grande dépression on retrouve de 1929 à 1939 :
Jacques Duboin,ancien député et Sous-Secrétaire d’État
au Trésor,fonde l’association « Le D
roit au Travail et au Progrès
Social » et la revue « La Grande R
elève».Il dénonce les énorm
esdestructions de richesses destinées à lutter contre l’abondancequi ferait baisser les prix,
il jette les bases d’une économie
distributive;
Louis Even,catholique breton,
fonde le journal « Versdem
ain».Il défend « Le C
rédit Social » impliquant l’idée d’un
dividende universel ;G
ustave Rodrigues,agrégé de philosophie,publie en 1934
« Le Droit à la V
ie» en reprenant des idées de Bellam
y ;G
eorges Valois publie en 1936 un numéro spécial de
Nouvel A
gesur le m
ême sujet ;
Une tentative de Front de l’A
bondance en Juillet 1936avorte,certains refusant de lui donner une coloration politique.R
odrigues et Valois meurent lors de la 2
emeguerre m
ondiale.
Après 1945 :
Le Droit au T
ravail et au Progrès Social prend en Francele nom
de Mouvem
ent Français pour l’Abondance (M
FA),et en
Belgique,celui de Mouvem
ent Belge pour l’Abondance (M
BA).
Ces deux associations acquièrent une très grande audience au
cours des quinze années qui suivent la fin de la guerre mondiale
et jusqu’à l’arrivée de la télévision.Ils n’ont plus à dénoncer la
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
103
nature tout court ».La suspicion,qui pourrait naître dans unesociété sans argent,
c’est-à-dire dans une société basée sur letravail que chacun accom
plit véritablement pour le bénéfice de la
comm
unauté,autrement dit le travail réellem
ent utile,pourraitdifficilem
ent être pire que la corruption actuelle.
En effet,si on analyse les différentes fonctions sociales desindividus dans notre civilisation,
on arrive rapidement à la
conclusion que
le travail
véritablement
utile ou
bénéfiquereprésente un faible pourcentage de toute l’énergie hum
ainedéployée.
Il est évidemm
ent méritoire de contribuer par son
activité au bénéfice de la comm
unauté.Ce qui est contraire à
l’éthique,par contre,
c’est de profiter et de manipuler autrui,
grâce à sa compréhension des m
écanismes psychologiques de
l’humain,à son seul bénéfice.
L’argent «scriptural» ou «électronique» est une bonne
invention,et il ne s’agit pas de les remettre en cause,m
ais au lieud’avoir pour origine la plum
e du banquier à l’état de dette,ilsdoivent naître sous la plum
e d’un organisme national à l’état
d’argent serviteur.
Pour qu’un
gouvernement
soit vraim
entsouverain,il faut qu’il reprenne son droit de créer l’argent libre dedette.C
et outil,cette invention,ce moyen qu’est la représentation
de l’énergie humaine sous form
e symbolique a été accaparé par
des « soi-disant » spécialistes :les banquiers.Les banquiers se sontdécrétés
les spécialistes
de «la
confiance».
La
monnaie-
marchandise «or» s’est transform
ée en monnaie-fiduciaire et les
banquiers,par un tour de passe-passe,
se sont accaparé toute «la confiance
».C
e sont eux qui jugent si votre projet estprofitable et donc digne de confiance.
Peu importe que votre
entreprise produise un gadget inutile ou un service bidon,le
principal c’est qu’il se vende.La divine loi du banquier c’est leprofit ! Le m
onde appartient aux banquiers.Il est plus que temps
qu’un vrai pouvoir politique démocratique récupère la création
monétaire.
Un com
pte alimenté chaque m
ois par l’État pour
102
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 102
Com
ment pousse la m
onnaie ?Par A
ndré-Jacques Holbecq
Vous pensez
vraiment
que c’est
la B
anque centrale
européenne qui,comm
e vous l’avez peut être compris après avoir
entendu dire ou lu,émet au cours d’opérations qui sem
blent unpeu
ésotériques,opérations
appelées «refinancem
ent» ou
«injection de liquidités »,la m
onnaie dont auraient besoin lesbanques com
merciales pour prêter à leurs clients em
prunteurs ?Eh bien,non,il va falloir que vous revoyiez totalem
ent votre pointde vue,
et je vais essayer de vous y aider le plus clairement
possible.De part la loi,leurs statuts,les Banques centrales sont
les « banques des banques »,les garants du système m
onétaire etdisposent du droit d’ém
ission des billets et pièces.Dans la zone
€,
par exemple,cette m
onnaie,dite fiduciaire,représente 16 % de la
masse m
onétaire dite M1 (et 7 %
de la masse m
onétaire dite M3
qui représentait 7 782 milliards d’ €
à fin décembre 2006).
Aucune banque com
merciale ne peut faire cela.Par contre les
banques comm
erciales,celles que vous connaissez bien,
mais
aussi toutes les banques d’affaires qui restent très discrètes,sesont vu accorder le droit exclusif d’ém
ettre du crédit,de « fairecrédit » et,par la m
ême occasion,nous allons voir com
ment,de
créer de la monnaie.
Ce droit dont ne disposent pas d’autres
établissements financiers (certains assureurs par exem
ple) quin’ont pas le « label banque » et qui se contentent de collecterl’épargne et de la re-prêter en bénéficiant de la différence de taux.
Autre idée fausse :les banques prêtent l’argent que leur
ont confié les déposants et qu’on retrouve sur les « dépôts à vue »(votre com
pte bancaire).Eh bien,non,pas plus ! Précisons quele term
e « dépôt » signifie la provision d’un compte soit par une
remise de billets,soit par un virem
ent d’un autre compte,soit
grâce à un crédit accordé par la banque et que la monnaie
scripturale correspond aux dépôts à vue (DaV
) inscrits au passifsdes banques et détenus par les agents non bancaires.Le solde
105
destruction de marchandises pour m
aintenir les profits,ni le
chômage
qui résulte
de l’autom
atisation de
la production,
puisque les destructions de la guerre (de biens matériels et de
main d’œ
uvre) ont relancé l’économie.M
ais ils affirment qu’il ne
s’agit que d’un mom
ent,et que la m
ême crise structurelle
réapparaîtra,en
beaucoup plus
grave,quand
les progrès
techniques feront que l’humanité sera en m
esure de produireencore plus avec encore m
oins de main-d’œ
uvre.M
oins desalaires seront versés,et le scandale de la m
isère dans l’abondanceréapparaîtra.
Certains
des m
embres
du M
FA
choisissentd’orienter leur action vers la politique.Ils constituent,à l’initiativede M
aurice Landrain,les G
ED (G
roupes pour l’Économie
Distributive),et se présentent,sans grand succès,à des élections
à Paris.D
’autres préfèrent militer au sein des syndicats de
salariés,ce sont les GSED
(Groupes de Salariés pour l’Économ
ieD
istributive),surtout actifs à St N
azaire et à Marseille où le
militant le plus actif est le résistant Joseph Pastor.
Après 1975 :
Charles Loriant succède à Jacques D
uboin à la présidencedu M
FA,qui devient le M
FA-SD
(Mouvem
ent Français pourl’A
bondance par le Socialisme D
istributif).Ce m
ouvement perd
peu à peu son originalité,donc son audience,et disparaît avecC
harles Loriant.M
arie-Louise
Duboin
succède à
son père,
JacquesD
uboin,à la direction du mensuel « La G
rande Relève».L’analyse
des évènements perm
et de présenter de nouveaux arguments en
faveur de
l’Économ
ie D
istributive,d’en
débattre et
d’enactualiser les thèses,par exem
ple en proposant le contrat civiquepour
organiser la
démocratie
dans l’économ
ie et
veiller à la préservation des ressources et de l’environnem
ent.R
oger Winterhalter expérim
ente des « Marchés Plus » dans
le cadre de la Maison de la C
itoyenneté Mondiale de M
ulhouse,en réseau avec d’autres initiatives transfrontalières.
104
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 104
votre bilan de banque vous écrivez le crédit (100 000 €) et au
passif vous écrivez 100 000 €en « dépôt à vue » (c’est le com
ptecourant de votre em
prunteur).Sur le compte de l’em
prunteurdans votre établissem
ent (écrivez-le dans un second rectangle)vous aurez en actif « avoir à la banque » 100 000 €
,et en passif sadette
de 100
000 €
.Votre
comptabilité
de banquier
estéquilibrée
:la monnaie ainsi créée est donc concrétisée par une
inscription au compte (D
aV) du client em
prunteur et figure aupassif de votre bilan bancaire.La contrepartie correspond à l’actifde votre banque par la création d’une créance sur le clientem
prunteur (l’acte
de prêt).
Le rem
boursement
du crédit
aboutira,de façon symétrique,à une destruction de m
onnaie endim
inuant à la fois l’actif et le passif du bilan bancaire.La masse
monétaire,constitué essentiellem
ent par la monnaie scripturale,
s’accroît donc
lorsque les
flux de
remboursem
ent (un
«écoulement ») sont inférieurs aux flux des crédits nouveaux (un
« remplissage »),et l’inverse.
Dès que le crédit est inscrit au passif de la banque et
crédité au
nom
de l’em
prunteur,celui-ci
pourra bien
évidemm
ent s’en servir comm
e il l’entend,payer ses fournisseurs,ém
ettre des chèques ou des virements et sortir des espèces que ce
soit directement au guichet ou dans un distributeur de cartes de
crédits (très mal nom
mées;
il s’agit de cartes de paiement
électroniques,mêm
e si les débits peuvent n’être effectifs qu’en finde m
ois).Le dépôt à vue dim
inuera d’autant et de la mêm
em
anière que « l’avoir à la banque »,par contre l’actif de la banquerestera identique au passif de l’em
prunteur.Très vite une partie
de cette monnaie se retrouvera sur d’autres com
ptes dansd’autres banques.
Au vu de ce qui précède on pourrait penser
que le pouvoir de création monétaire d’une banque spécifique est
illimité,
si elle a de la « demande de crédit solvable ».
Mais
le systèm
e bancaire
est com
posé d’une
multiplicité
d’établissements,
ce qui a pour conséquence que le pouvoir de création m
onétaire d’une banque spécifique n’est pas illimité
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
107
(positif) d’un compte bancaire est la représentation d’une dette
de la banque envers vous...à ce titre,elle ne peut évidemm
entprêter à qui que ce soit de l’argent qui ne lui appartient pas et surlequel vous ne lui avez pas donné un accord précis l’autorisant àen disposer.C
e sont bien les crédits qui « font » les dépôts et nonl’inverse.Bien,m
e direz-vous,mais alors quel est donc le processus
de création monétaire par les banques com
merciales,
et decroissance de la m
asse monétaire ? C
omm
e disait Napoléon,un
cours croquis vaut mieux qu’un long discours,alors prenez un
stylo et un bout de papier,tracez deux rectangles l’un à côté del’autre.
En haut du premier écrivez « Banque »,
en haut dusecond,
écrivez « Emprunteur »...
et tracez un trait vertical aucentre de chaque rectangle.
À gauche de ce trait vous écrivez
«actif » et à droite « passif ».Supposons une entreprise ou un particulier qui veut
emprunter 100 000 €
auprès d’une banque.Bien sûr,les « règlesprudentielles » im
posent au banquier de prendre ses précaution,car s’il ém
et,nous allons voir comm
ent,de la monnaie qui va se
retrouver dans le circuit économique ou financier,
c’est-à-direaugm
enter la masse m
onétaire,il faut qu’il puisse « détruire » à unm
oment ou un autre cette m
onnaie pour rééquilibrer son bilan.Le banquier va donc dem
ander à l’emprunteur une hypothèque,
un nantissement,
une assurance,la caution d’une personne
solvable,etc,tout ce qui lui permet d’éviter qu’il ne puisse pas
«effacer» la dette à cause d’un défaut de remboursem
ent.A
ccessoirement (m
ais c’est le plus important de l’histoire),il va
vous demander en plus des intérêts qu’il ne va pas vous prêter lui-
mêm
e (ça n’aurait pas de sens pour lui) et que l’emprunteur va
donc devoir trouver par d’autres moyens (vente,épargne,salaires,
etc.) auprès d’autres détenteurs de monnaie.
Le mécanism
e de la création monétaire se réalise par un
accroissement sim
ultané de l’actif et du passif de la banque quevous allez représenter sur un croquis que vous pouvez faire vous-m
ême.D
ans un premier rectangle,celui de la banque,à l’actif de
106
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 106
instruments
de circulation
sont des
chèques et
les cartes
bancaires).Ce privilège est accordé aux établissem
ents qui ontreçu un agrém
ent des autorités et les banques comm
erciales,pour régler leurs dettes entre elles,sont tenues à l’utilisation de lam
onnaie centrale,celle de leurs com
ptes auprès de la Banquecentrale.C
e « principe » de la création monétaire selon les besoins
est génial,et nous garantit que jamais nous ne m
anquerons dem
onnaie tant qu’il y aura de la demande,
contrairement à
l’époque où la monnaie était gagée sur l’or,
évidemm
ent enquantité lim
itée.M
ais ce système présente un inconvénient
majeur ;les em
prunteurs vont devoir rembourser non seulem
entle
capital em
prunté (afin
que les
banques puissent
solderl’opération
sur leurs
bilans),m
ais aussi
payer des
intérêtssupplém
entaires qui,il n’y a pas d’autre solution,représente de lam
onnaie qui à son tour va devoir être créée suivant ce « système
»,m
onnaie des intérêts qui sera elle-mêm
e productive d’intérêts.Si«nous» voulons rem
bourser toutes les dettes aux différents créateursde m
onnaie (banques centrales et banques comm
erciales),nousne le pouvons pas...la spirale de l’endettem
ent est sans fin.
Plusieurs économistes ont tenté de déterm
iner la part desintérêts cum
ulés dans tout ce que nous achetons...mêm
e si lesestim
ations sont imprécises (suivant le volum
e de l’investissement
nécessaire à telle ou telle production),elles s’établissent entre
25%
et 40%
et dépendent des taux auxquels les entreprises ontem
prunté car ces intérêts,comm
e l’est la publicité,interviennentévidem
ment dans la déterm
ination des prix de vente et secum
ulent à tous les stades de la production.Et nous som
mes
arrivés au fil des droits consentis aux banques comm
ercialesdepuis
1972,et
en France
particulièrement
depuis la
loin°93.980 du 4 août 1993 sur le statut de la Banque de Francequi interdit depuis le 1
erjanvier 1994,« d’autoriser des découvertsou d’accorder tout autre type de crédit au T
résor public ou à toutautre organism
e ou entreprise publics,de mêm
e que l’acquisition
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
109
car les banques doivent répondre aux demandes de retrait de
billets et assurer la conversion de monnaie scripturale en billets,
suivant la demande de ses propres clients,m
ais également des
clients des autres banques.Cette conversion a reçu un nom
:cesont les « fuites ».
C’est quoi « les fuites »,pourrez-vous m
e demander de
préciser? Supposons
qu’une banque
crée de
la m
onnaiescripturale à hauteur de 1 000 €
à la suite d’un crédit accordé àun particulier et crédite donc le com
pte de celui-ci.Ce dernier
décide ensuite de convertir ce nouvel avoir sur son compte,en
billets pour un montant de 200 €
.La banque subit une « fuite »de 200 €
correspondant aux billets qu’elle doit se procurer soitauprès de ses collègues,soit auprès de la Banque centrale.D
ansles deux cas,c’est son com
pte à la Banque centrale qui est débitéd’autant.Parenthèse :les « refinancem
ents »,ce sont simplem
entdes prêts (en général à court term
e) de la Banque centrale auxbanquiers com
merciaux qui ont quelques difficultés à trouver
cette monnaie centrale sur le m
arché monétaire par m
anque deconfiance de leurs collègues (« ce cher am
i n’aurait-il pas proposétrop de crédits à des sociétés devenant insolvables ? »).
Bienévidem
ment la Banque centrale fait payer un intérêt aux banques
comm
erciales et prends des escomptes en garanties...tant que la
banque comm
erciale peut offrir ces garanties,tout va bien !
Reprenons :à la suite de ces opérations,la création de m
onnaiescripturale inscrite au passif de la banque n’est plus que de800
€,
mais la m
asse monétaire dans son ensem
ble (billets etdépôts à vue) a bien augm
enté de 1 000 €.
En résumé,la m
onnaie fiduciaire est émise par la Banque
centrale (parfois qualifiée d’institut d’émission):cette m
onnaiecentrale est ém
ise principalement sous la form
e de billets.Lesbanques
comm
erciales ont
le m
onopole de
la création
dem
onnaie scripturale sous forme d’avoirs m
atérialisés par uneinscription dans les com
ptes bancaires (dont les principaux
108
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 108
intérêt de l’équipement des collectivités publiques,ce qui signifie
que le fonctionnement et les am
ortissements –
les usures desbiens– doivent être supportés par la solidarité nationale (recettesfiscales).Les m
énages y gagneront,les entreprises y gagneront,l’Etat et le pays y gagneront.Seules les banques com
merciales,
qui seraient
rémunérées
comm
e interm
édiaires en
simples
honoraires y perdront,mais après tout est-il honnête de facturer
100 000 €(les intérêts sont les honoraires des banquiers) pour
l’écriture d’un contrat de prêt de 100 000 €avec intérêts cum
ulésà 5 %
sur quinze ans ?
Les dividendes étant versés aux États (mêm
e s’ils ontaccepté
d’abandonner tout
pouvoir régalien
sur l’ém
issionm
onétaire),c’est la collectivité qui recevrait tous les intérêts
« de base »,soit,juste pour donner un exemple,à un taux de 5 %
,c’est plus de 390 m
illiards d’ €d’intérêts qui reviendraient aux
populations de la zone €en 2007.
Alors,je sais,parce que cette objection est habituelle,ce
que vous allez me dire :« l’H
istoire est là pour nous rappeler quele fait de perm
ettre aux gouvernements de créer de la m
onnaie (la« planche à billet ») est la recette de l’inflation.» Il est vrai que lesgouvernem
ents féodaux et monarchiques du passé et certains
gouvernements élus plus récem
ment,qui ont été chargés de la
création monétaire,
ont réveillé des tendances inflationnistes.N
éanmoins,
le fait de confier directement la responsabilité de
toute la création monétaire à une Banque centrale indépendante
(un 4epouvoir) au lieu de laisser,com
me m
aintenant,les banquescom
merciales influer indirectem
ent sur le niveau de créationm
onétaire,ne signifie nullement le retour de l’inflation.En fait,
depuis six ans la masse m
onétaire en circulation augmente de 8
à 10%
par an (M3
:Indice 100 au 01/01/01,
indice 158 au31/12/06) au lieu de l’objectif de 4,5
% sensé perm
ettre ledéveloppem
ent par une augmentation de PIB de 2,5
% et
d’inflation de 2 % par an.L’inflation étant « jugulée » à m
oins de
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
111
de titres de leur dette »,à ce que la France n’a mêm
e plus lesim
ple droit dont disposent les banques comm
erciales,à savoircelui d’ém
ettre de la monnaie (de crédit) et n’a donc plus d’autre
solution que de financer nos besoins (que l’on appelle « déficits »pour vous culpabiliser un peu plus) par l’em
prunt auprès des«rentiers »,ce qui,bon an m
al an,nous coûte,en intérêts,près de45 m
illiards par an,soit 120 millions par jour,les 2/3 d’un A
irbusA
380 par jour,et si on les cumule,un peu plus de 1 100 m
illiardsd’ €
d’intérêts payés depuis 1980 (tout en restant,évidemm
ent,débiteur du principal,c’est-à-dire de 1 200 m
illiards d’ €).
Malgré les rodom
ontades de notre président vis-à-vis de laBC
E,le nouveau Traité qui a été adopté par les parlem
entairessuite à un viol dém
ocratique et un changement de la constitution
ou la plupart des socialistes ont été impliqués (le 4 février 2008)
ne revient aucunement sur l’article 104 du T
raité de Maastricht
qui spécifie « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des
États
mem
bres,ci-après
dénomm
ées «banques
centralesnationales» d’accorder des découverts ou tout autre type decrédit aux institutions ou organes de la C
omm
unauté,aux
administrations centrales,aux autorités régionales ou locales,aux
autres autorités publiques,aux autres organismes ou entreprises
publics des États mem
bres ;l’acquisition directe,auprès d’eux,par la BC
E,ou les banques centrales nationales,des instruments
de leur dette est également interdite.»
Mais que peut-on proposer en échange de ce systèm
em
ortifère? C
omm
e Allais en France,
comm
e Robertson en
Angleterre,
et com
me
bien d’autres
économistes
hélas peu
écoutés,je suggère que toute la monnaie,sous quelque form
e quece
soit,soit
émise
par une
Banque centrale
politiquement
indépendante,dont le m
andat soit non seulement de lim
iterl’inflation,
mais aussi celui de soutenir le financem
ent desentreprises et des m
énages avec des taux d’intérêts nominaux
limités à l’inflation (taux d’intérêt nul),et un financem
ent sans
110
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 110
gouverneurs de banques centrales :ils voient partout le spectre de
l’inflation et
pour le
confronter,ils
relèvent leurs
tauxd’intérêt.O
r,contre toute attente,le fantôme de l’inflation ne se
manifeste pas,puisque les prix à la consom
mation évoluent de
manière très raisonnable,surtout avec une m
asse monétaire qui
galope à la vitesse que l’on sait.La théorie de la masse m
onétairedébouchant sur l’inflation serait-elle fausse
? Partout dans lem
onde,les prix de détail sont désormais soum
is à la dure loi dela m
ondialisation :la concurrence mondiale interdit de relever ses
prix comm
e on le veut.On observe m
ême une baisse continue
des prix sur le segment très porteur des nouvelles technologies.
Aussi les indices de prix sont-ils relativem
ent sages.Mais alors,où
va l’argent qui gonfle la masse m
onétaire ? Cet argent est pour
l’essentiel entre les mains d’une poignée de gens im
mensém
entriches –
cadres dirigeants,sportifs,artistes,rois du pétrole.Ces
gens dépensent,mais pas com
me tout le m
onde.Ils achètent desyachts,
des propriétés,
des bijoux,
des peintures
d’artcontem
porain et des parts de fonds de private equity.La loi del’offre et de la dem
ande fait flamber les prix de ce qu’ils achètent,
qui grimpent autrem
ent plus vite que les prix de détail.Il se créece que l’on appelle l’inflation par les actifs.O
r,mêm
e si elle faitpeur,cette inflation-là n’a jam
ais provoqué l’inflation de base queredoute aujourd’hui M
.Trichet.»
Et puis,en ce qui concerne le financement des déficits
publics,je propose que soient limités constitutionnellem
ent lesdéficits publics à la réalité des investissem
ents (le fonctionnement
et les
amortissem
ents restant
du financem
ent des
recettespubliques),les investissem
ents qui vont « enrichir » nos enfants enterm
es de qualité de vie dans une France et une Europeentretenue et em
bellie,dans lesquelles,
lorsque nous auronsdécidé
la création
d’un bien
ou d’un
équipement
d’utilitépublique,nous ne nous dirons plus «non,nous ne pouvons pas lefaire,ça va coûter trop cher et augm
enter la dette ! » car il s’agirad’une dette équilibrée par un avoir collectif dont,
pour garder
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
113
2 %,il ne sem
ble pas que l’augmentation de la m
asse monétaire
ait un effet très sensible sur celle-ci :le lien de causalité entre lam
asse monétaire et l’inflation n’est plus que théorique.O
n trouved’ailleurs la reconnaissance de cette réflexion dans l’éditorial dubulletin de février 2007 de la Banque de France :« D
e nombreux
observateurs soulignent aujourd’hui l’abondance de la “liquidité
”dans le systèm
e financier international.[...] M
algré tout,la
hausse des prix à la consomm
ation est demeurée globalem
entm
aîtrisée et les anticipations d’inflation ancrées à un faibleniveau.
Seuls les prix des actifs imm
obiliers et financiers ontaugm
enté rapidement.Y
a-t-il un lien de cause à effet avecl’expansion de la liquidité ? O
n ne dispose pas à ce stade d’uncadre com
plet d’analyse théorique.N
éanmoins,
de nombreux
indicateurs permettent de le penser.»
François De W
itt,dans un article sur « mieux vivre votre
argent »
http://ww
w.mieuxvivre.fr/bourse/articles/chronique.asp
?id=175331 ,du 13 juillet 2007,nous donne la réponse mieux
que je ne pourrais le faire:«La m
asse d’argent en circulationdans
le m
onde ne
cesse d’augm
enter.D
’où les
craintesinflationnistes des banques centrales.Pourtant,les prix de détailrestent sages.Explications.
Il se
produit depuis
quelques années
un étrange
phénomène :la m
asse d’argent en circulation dans le monde,plus
techniquement appelée m
asse monétaire,augm
ente de 20 % par
an.Im
pressionnant.Inquiétant m
ême.
La théorie économique
veut en effet que lorsque la masse m
onétaire s’emballe,elle crée
tôt ou tard des pressions inflationnistes.Ce qui paraît tout à fait
normal :un supplém
ent d’argent provoque inévitablement une
demande de produits et de services que l’offre n’est pas en
mesure
de servir
autrement
qu’en augm
entant ses
prix.L’inflation est apparue pour la prem
ière fois dans le monde
lorsque les conquistadores retournèrent d’Am
érique de Sud lespoches pleines d’or.Ils voulaient et ils pouvaient tout acheter etles
prix ont
flambé.
Cette
crainte hante
désormais
nos
112
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 112
Et voici la conclusion :de 1979 à 2006 (en €constants
2006) l’augmentation de la dette est de 913 m
illiards d’ €;le solde
de la différence recettes/dépenses sans intérêts:263 milliards d’ €
;les Intérêts payés:1176 m
illiards d’ €.N
ous pourrons donc écriredans la prochaine édition de «les 10 plus gros m
ensonges surl’économ
ie» :« A
insi,entre 1980 et 2006,la dette a augmenté de
913 milliards d’ €
,alors que nous avons payé 1176 milliards d’€
d’intérêts (...) Si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913
milliards d’ €
sur les marchés m
onétaires,c’est-à-dire si nous
avions pu créer notre monnaie,faire exactem
ent ce qu’ont le droitde faire les banques privées,la dette qui était de 229 m
illiards d’ €début 1980 serait totalem
ent remboursée en 2006 grâce aux 263
milliards d’ €
économisés et nous disposerions en plus d’un solde
de trésorerie positif de 263 - 229 = 34 milliards d’ €
.»Pensez-y :
1167 milliards d’ €
d’intérêts payés pendant27
ans,c’est à peu près 119 m
illions d’ €par jour que nous
payons aux déjà aux plus riches qui d’ailleurs peuvent ainsi nousles reprêter à nouveau contre intérêt.
43 milliards par an,sont l’équivalent de 240 airbus A
350,ou de 3 portes-avions «C
harles de Gaulle
»,ou de 40 000 bellesvillas sur la C
ôte d’Azur,ou de l’isolation (en com
ptant 10 000 €par foyer) de 4 270 000 logem
ents,ou un salaire net de 18000 €annuel,salaire m
édian en France,à 2 380 000 personnes...!Le recours à l’em
prunt par l’État,qui pouvait se concevoirlorsque la m
onnaie était représentative d’une certaine quantité dem
étal (or ou argent) qui à un mom
ent pouvait manquer dans les
caisses de l’État,n’a maintenant plus aucune justification depuis
que la monnaie est totalem
ent dématérialisée.
Nous préconisons au niveau national,soit une reprise du
droit de seigneuriage –droit régalien d’ém
ettre la monnaie,
éventuellement par ém
ission d’une monnaie com
plémentaire
(voir EMS )–,soit,au niveau de la zone euro :
1–Le gouverneur de la Banque C
entrale Européenne(BC
E) doit pouvoir être contraint à une émission m
onétairecentrale
(sans intérêt)
par une
décision conjointe
de la
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
115
l’équilibre com
ptable,nous
n’aurons que
l’amortissem
ent(prélevé celui-là sur les recettes fiscales) à rem
bourser à laBanque centrale de l’ €
.Je m
e permets enfin,
au sujet del’inflation des produits de consom
mation (inflation selon l’Insee)
d’émettre
une hypothèse.
Com
me
l’ont calculé
plusieurséconom
istes,l’intérêt cumulé dans les prix (à tous les stades de la
chaîne de production et de distribution) –puisque la m
ajorité desentreprises doivent se financer par l’em
prunt– serait de l’ordrede
30 à 40 %.L’augm
entation des taux du crédit que l’on voitpoindre sous prétexte de risque d’inflation,loin de faire reculercelle-ci,aurait plutôt un effet contraire puisque les producteursvont bien évidem
ment répercuter les augm
entations des coûts ducrédit sur leurs prix de revient ;attendons pour voir...
L’arnaque de la dette publique...
Que serait la dette publique devenue si nous n’avions pas
abandonné notre droit de seigneuriage,le droit de création
monétaire,au profit des banques?
Page 103
du livre
« Les 10 plus gros mensonges sur
l’économie» Philippe D
erudder et moi-m
ême présentions le calcul
du m
ontant des
intérêts cum
ulés dans
«la dette
desadm
inistrations publiques» en ayant pris pour hypothèse un tauxm
oyen de 5% depuis 1980,et nous étions arrivés à la conclusion
suivante :«Ainsi,entre 1980 et 2004,la dette a augm
enté de 861m
illiards d’ €,
lesquels sont répartis en 211m
illiards d’€de
nouveau capital emprunté et 650 m
illiards d’ €d’intérêts (...)
Si nous n’avions pas eu à emprunter cette m
onnaie sur unm
arché monétaire,
la dette cumulée ne serait que d’environ
417m
illiards d’ €à fin 2004,au lieu de 1067.»
Lisez l’article complet en htm
l :w
ww.societal.org/docs/dette-publique.htm
et le pas à pas permet-
tant d’arriver aux conclusions qui suivent:w
ww.societal.org/docs/interets-dette.htm
114
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 114
Com
ment fonctionne la B
CE
?Par Philippe D
erudder et AJH
La Banque centrale européenne (BCE) a succédé en juin
1998 à l’Institut monétaire européen (IM
E).Ce dernier avait été
créé par le Traité de M
aastricht pour préparer la mise en place
d’une banque
centrale transnationnale
et d’une
politiquem
onétaire comm
une.La BC
E est l’organe de décision del’Eurosystèm
e et du Système européen de banques centrales.
L’eurosystème regroupe la Banque centrale européenne (BC
E) etles banques centrales nationales (BC
N) des États m
embres de
l’Union Européenne qui ont adopté l’ €
;il coexistera avec le
Système Européen de Banques C
entrales tant qu’il y aura desÉtats m
embres de l’U
E qui ne feront pas partie de la zone €.Le
Système européen de banques centrales (SEBC
) comprend la
BCE et les BC
N de tous les États m
embres de l’U
E (article 107,paragraphe
1,du
traité de
Maastricht)
au nom
bre de
27actuellem
ent.Ainsi,par rapport à l’Eurosystèm
e,il comprend en
plus les BCN
des pays qui n’ont pas adopté l’ €.Les BC
N des
États mem
bres ne participant pas à la zone €jouissent au sein
du SEBC d’un statut particulier :elles sont habilitées à conduire
une politique monétaire nationale autonom
e,m
ais elles neparticipent pas à la prise de décisions de la politique m
onétaire dela zone €
ni à sa mise en œ
uvre.« L’objectif principal du SEBCest de m
aintenir la stabilité des prix » et,par conséquent,
àpréserver
le pouvoir
d’achat de
la m
onnaie unique.
Plusprécisém
ent il se donne pour objectif de contenir l’inflationannuelle « au dessous,m
ais à un niveau proche,de 2%
,sur lem
oyen terme ».Toutefois et « Sans préjudice de l’objectif de
stabilité des prix,le SEBC
apporte son soutien aux politiqueséconom
iques générales
dans la
Com
munauté,
en vue
decontribuer à la réalisation des objectifs de la C
omm
unauté,telsque définis à l’article 2 ».(article 105,paragraphe
1,du traité):La C
omm
unauté se donne pour objectifs d’obtenir un niveau
117
comm
ission ou
du conseil
européen (c’est-à-dire
les chefs
d’État),ET des députés européens des pays de la zone euro.
2– Les critères de M
aastricht doivent être revus etspécifier :
a) que les budgets des États doivent être équilibrés en«fonctionnem
ent» + «amortissem
ents».N
ul État de la zoneeuro ne peut déroger à cette régle.
b) que les États peuventfinancer leurs équipem
ents (budget d’investissements) par un
appel à création monétaire sans intérêt de la BC
E.Néanm
oinspour garder une égalité de traitem
ent entre tous les États de lazone euro,
les émissions m
onétaires seront réparties égalitai-rem
ent au prorata de la population de chaque État.Pour justifier cette nécessité,
le lecteur doit savoir quedepuis 1973 la France ne crée plus de m
onnaie ni pour combler
ses propres déficits,que ce soit en fonctionnement (salaires et
retraites des fonctionnaires,loyers,
etc.) ou en investissements
pour son développement (écoles,routes,ponts,aéroports,ports,
hôpitaux,bibliothèques,
etc..) mais em
prunte sur les marchés
monétaire en ém
ettant des obligations (bons du Trésor) sur
lequel évidem
ment
elle doit
payer un
intérêt à
ceux qui
souscrivent (40% du m
ontant par des résidents,60%
par desnon-résidents),ce qui a pour conséquence,com
me nous l’avons
vu plus haut,qu’au fil des années la dette s’alourdit d’un montant
sensiblement égal au «déficit»,qu’il faut couvrir par l’em
prunt,c’est-à-dire par l’ém
ission d’obligations nouvelles auprès dupublic et surtout des investisseurs institutionnels (assurances,banques,etc).
Le déficit public,différence entre les recettes fiscales et lesdépenses publiques,
inclus évidemm
ent dans ces dernières cerecours à l’em
prunt qui équivaut à un cumul des besoins en capital
nouveau,mais aussi en intérêts à payer sur la dette existante.
Et sur cette page ww
w.societal.org/dette/interets.htm :le
montant en tem
ps réel des intérêts payés depuis le 1erjanvier 2007.
116
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 116
économie vient du risque de destruction des m
écanismes du
marché soit par des m
onopoles privés soit par l’État.À partir du
début du XIX
emesiècle,après la révolution industrielle,on assiste à
un changement dans le m
écanisme de création m
onétaire.La
monnaie
devient progressivem
ent de
moins
en m
oins la
contrepartie d’un stock d’or ou d’argent et de plus en plus cellede l’ém
ission du crédit par les banques.Pour les ordo libéraux,ily a double risque.
Si les institutions bancaires sont à leurs yeuxadaptées à la distribution de crédits aux particuliers,elles risquenttoutefois de créer trop de m
onnaie en accordant trop de crédit,cequi provoquerait de l’inflation.
L’État peut-il être un meilleur
garant? Les ordo-libéraux n’ont aucune confiance en lui,eu
égard à la période hyper inflationniste des années vingt sous laR
épublique de Weim
ar et de l’utilisation par les gouvernements
allemands de la banque centrale pour financer leurs dépenses
dans les années trente.Ainsi est née,pour éviter ce double risque
l’idée de créer une banque centrale indépendante qui serait enquelque sorte dans l’ordre m
onétaire l’équivalent de ce qu’estdans l’ordre juridique une cour suprêm
e.
Cela se traduit par le fait que ni la BC
E,ni les banquescentrales nationales (BC
N),ni un m
embre quelconque de leurs
organes de
décision ne
peuvent solliciter
ni accepter
desinstructions des institutions ou organes com
munautaires,
desgouvernem
ents des États mem
bres de l’Union européenne (U
E)ou de tout autre organism
e.Les institutions et organes comm
u-nautaires
ainsi que
les gouvernem
ents des
États m
embres
s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher àinfluencer les m
embres des organes de décision de la BC
E(article 108 du traité).
Instruments de la politique m
onétaire de la BC
ELa banque centrale européenne a à sa disposition une
gamm
e d’instruments pour m
ener à bien les missions qui lui sont
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
119
d’emploi élevé et une croissance durable et non inflationniste
(article2 du traité sur l’U
nion européenne).Le processus de
prise de décisions au sein de l’Eurosystème est centralisé au
niveau des organes de décision de la BCE,à savoir le C
onseil desgouverneurs et le D
irectoire.Toutefois,tant que certains Étatsm
embres n’auront pas adopté l’ €
,il existera un troisième organe
de décision
:le
Conseil
général.La
BC
E est
un organe
indépendant des autres institutions européennes et des Étatsm
embres.D
ans l’exercice des missions relatives à l’Eurosystèm
e,ni la BC
E,ni une BC
N,
ni un mem
bre quelconque de leursorganes
de décision
ne peuvent
solliciter ni
accepterd’instructions
d’un organe
extérieur.Pour
garantir cette
indépendance et une certaine stabilité,les statuts du SEBC
prévoient :un mandat renouvelable d’une durée au m
oins égale àcinq ans pour les gouverneurs des BC
N;
un mandat non
renouvelable d’une durée de huit ans pour les mem
bres dudirectoire
;qu’un gouverneur ne peut être révoqué qu’en cas
d’incapacité ou
de faute
grave (la
Cour
de justice
desC
omm
unautés européennes est compétente pour connaître des
litiges dans ce domaine).
L’indépendance de la BC
EC
ette indépendance est historique et reflète l’idéologieA
llemande,prédom
inante dans le système de banque européen.
Cette école de pensée,l’ordo-libéralism
e,est né dans l’Allem
agnefédérale
d’après-guerre.C
e courant
rassemble
alors des
économistes conservateurs autour de la revue « O
rdo».
Sesfondateurs ont très largem
ent influencé la politique économique
des chanceliers allemands conservateurs ou socio-dém
ocratesancrés dans le dogm
e de « L’économie sociale de m
arché» (en
allemand Soziale M
arktwirtschaft) dont on retrouve la trace dans
tous les textes constitutifs de l’Europe.C’est ainsi que les traités
européens ont
repris les
théories des
ordo-libéraux qui
constituent l’armature intellectuelle des décideurs de l’Europe
d’aujourd’hui.Pour les ordo-libéraux le problèm
e majeur en
118
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 118
billets qu’elle fournit aux banques secondaires,en leur débitantun intérêt sur les som
mes avancées contre des titres de créances,
et en leur imposant un dépôt de garantie,
que les BanquesC
entrales exercent un contrôle sur la création monétaire.
Il faut
bien com
prendre que
ce sont
les banques
secondaires qui créent la monnaie par le crédit.
La Banquecentrale n’est que le chef d’orchestre du systèm
e bancaire,qu’elledirige en exerçant un contrôle « indirect » par pression financière.Le principe au travers de la fixation du taux directeur et dum
ontant de
réserves obligatoires
est de
rendre la
créationm
onétaire plus ou moins coûteuse et contraignante selon que l’on
veut limiter ou favoriser l’ém
ission de monnaie.
Quelques observations sur la
mission quasi unique de la B
CE
La BCE se voit attribuer la m
ission quasi unique de luttercontre l’inflation.
Com
me nous l’avons précisé,
la politiquem
onétaire européenne
est directem
ent inspirée
de l’ordo-
libéralisme qui s’inscrit dans les théories « m
onétaristes ».Pourfaire court cette théorie part du principe que la m
onnaie n’estd’aucune influence sur la croissance m
ais seulement sur les prix.
C’est pourquoi la BC
E n’hésite pas à affirmer que :
–D
’une part «la politique monétaire,
en assurant lastabilité des prix,
est en mesure de contribuer de m
anièresignificative au bien-être général,et notam
ment à un niveau élevé
d’activité économique et d’em
ploi;» –
Que d’autre part cette affirm
ation est le « Reflet des
enseignements tirés des expériences passées ;»
–Et qu’enfin «ce choix est étayé par la théorie économ
iqueet les travaux em
piriques ».Sur le fondem
ent de telles certitudes,pourquoi la BCE
s’intéresserait-elle à autre chose que la maîtrise de l’inflation
? M
ais comprenons bien qu’il ne s’agit en réalité que d’une
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
121
confiées.C
es missions se résum
ent toutefois à une principale,celle de m
aintenir la stabilité des prix.En effet,selon les termes
de la BCE elle-m
ême,
« la politique monétaire,en assurant la
stabilité des prix,est en m
esure de contribuer de manière
significative au bien-être général,et notamm
ent à un niveau élevéd’activité économ
ique et d’emploi.» Pour atteindre cet objectif,
la BCE utilise deux outils principaux :
Le taux directeur ou taux interbancaire.C
’est le tauxd’intérêt auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles.C
etaux influe donc directem
ent sur les taux offerts à l’économie par
les banques.Si le taux directeur augmente,le crédit devient plus
cher ce qui ralentit la demande et donc réduit la création
monétaire.À
l’opposé,si le taux directeur baisse,le crédit devientplus accessible ce qui se traduit par une augm
entation de la masse
monétaire en circulation.
Réserves obligatoires.En application de l’article 19.1 des
statuts du SEBC,le C
onseil des gouverneurs de la BCE a décidé
d’appliquer un système de réserves obligatoires en m
onnaiecentrale.Leur m
ontant est actuellement fixé à 2%
des crédits encours ém
is par les banques comm
erciales.C
e système a pour
objet de stabiliser les taux d’intérêt du marché m
onétaire,de
créer ou d’accentuer un besoin structurel de refinancement et de
contribuer ainsi
à une
meilleure
maîtrise
de la
croissancem
onétaire.Le terme de « refinancem
ent » laisse entendre que lesbanques ont besoin de re-financer les crédits auxquels ellesprocèdent.Il n’en n’est rien.C
e que l’on appelle « refinancement
est le processus par lequel les banques secondaires alimentent en
monnaie centrale le com
pte qu’elles ont à la Banque Centrale.
C’est à partir de ce com
pte qu’elles paient à la Banque Centrale
ce qu’elle leur débite pour la fourniture de la monnaie fiduciaire
dont elles ont besoin;c’est encore à partir de ce com
pte qu’ellesrèglent ce qu’elles se doivent entre elles.Lorsqu’elles n’ont plusassez de m
onnaie centrale sur leur compte,elles en obtiennent en
cédant des titres à la Banque Centrale.C
’est en faisant payer les
120
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 120
crédits,les œ
uvres d’art,les actions etc.
Là,on retrouve des
évolutions du mêm
e ordre,que ce soit dans l’imm
obilier ou dansles bulles spéculatives.A
utrement dit,loin de favoriser le « bien-
être général
et un
niveau élevé
d’activité économ
ique et
d’emploi» la politique m
onétaire de l’Europe,conduite par la
BCE,ne profite qu’à une « élite » possédante au détrim
ent du plusgrand nom
bre.
Sur l’indépendance.N
ous l’avons précisé,c’est l’idéologie ordo-libérale qui aconduit à l’indépendance de la BC
E.Si les banques centrales desprincipaux pays de la planète sont égalem
ent indépendantescom
me aux État-U
nis,au Japon,en Angleterre,au C
anada,onconstate
que leurs
gouvernements
respectifs exercent
unecertaine pression sur leurs décisions.À
contrario,la BCE a été
conçue dès son origine pour être totalement indépendante des
gouvernements
des É
tats m
embres.
Rappelons-le,
car les
conséquences démocratiques sont d’im
portance:
« Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accom
plissement
des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent
traité et les statuts du SEBC,ni la BC
E,ni une banque centralenationale,ni un m
embre quelconque de leurs organes de décision
ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ouorganes com
munautaires,des gouvernem
ents des États mem
bresou
de tout
autre organism
e.L
es institutions
et organes
comm
unautaires ainsi que les gouvernements des États m
embres
s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencerles m
embres d’organes de décision de la BC
E ou des banquescentrales nationales dans l’accom
plissement de leurs m
issions.»(A
rticle 108 du traité de Rom
e sur l’indépendance de la BCE).
Autrem
ent dit,aucun des élus du peuple,aucun dirigeant,aucun Parlem
ent national ni le Parlement européen ne peut
seulement m
ettre en cause la politique suivie par la BanqueC
entrale Européenne,car critiquer serait évidemm
ent «chercherà influencer.»
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
123
position dogmatique en rien dém
ontrée ni par les « expériencesdu passé » ni étayé par « des travaux em
piriques...» Les théorieséconom
iques,au travers de l’histoire et à l’intérieur m
ême du
capitalisme libéral divergent et s’opposent selon les économ
istes.D
epuis les année 70 et principalement depuis le début des
années80 l’économie m
ondiale est dominée par le courant
monétariste qui a succédé au courant kénésien qui a prévalu
pendant les 30 glorieuses et qui n’a été remis en question que
parce que « le capital » n’y trouvait plus assez son compte.
Une chose est certaine,si la BC
E est parvenue à l’objectiffixé en m
atière d’inflation,on ne peut pas dire que ce « succès »se soit traduit ni par de la croissance,la zone euro étant en queuedu peloton m
ondial,ni par une amélioration de l’em
ploi,cettem
ême zone euro se caractérisant là aussi par les plus hauts
niveaux de chômage.
Mais le plus « drôle » est que la BC
E n’applique pas sespropres recettes.
Le courant monétariste dont elle épouse les
théories,préconise une politique m
onétaire restrictive,puisque
toute création monétaire anticipée serait selon elle génératrice
d’inflation.Ainsi est-il conseillé aux autorités m
onétaires de fixerà priori une norm
e de croissance de la masse m
onétaire et de s’ytenir.En bon élève,la BC
E a fixé un taux de croissance de lam
asse monétaire de 4,5%
par an,juste assez pour faire face à uneinflation « norm
ale » de 2% l’an + 2%
de croissance et 0,5% de
«terme correctif ».
Or si l’on regarde l’évolution de la m
assem
onétaire depuis les 5 dernières années,on constate qu’elle aaugm
enté de près de 10%
l’an! O
n est bien loin du compte.
Mais alors,si la théorie est exacte,l’inflation aurait dû s’envoler !
Eh bien non...Il y a là un m
ystère qui devrait ébranler lesautorités dans leurs convictions,
car elles ont fait ce qu’ellesréprouvent :injecter beaucoup plus d’argent qu’elles « n’auraientdû » selon la théorie.O
ù est donc passé cette argent dont on netrouve la trace ni dans les prix ni dans la croissance ? Eh bien il apparaît dans les prix à l’investissem
ent qui échappent au calculde l’inflation,
c’est-à-dire l’imm
obilier,les rem
boursements de
122
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 122
création monétaire par le m
oyen du crédit à intérêt.En Francec’est en 1973 que l’État n’a plus été en droit de dem
ander desavances à sa banque centrale et c’est en 1993 que le traité deM
aastricht en son article 104 interdit à tout État de l’Union de
recourir à
sa B
anque centrale
pour financer
ses besoins.
Rappelons ce « fam
eux » article:
«Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États
mem
bres,ci-après dénomm
ées “banques centrales nationales”,
d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits auxinstitutions ou organes de la C
omm
unauté,aux administrations
centrales,aux autorités régionales ou locales,aux autres autoritéspubliques,aux autres organism
es ou entreprises publics des Étatsm
embres;l’acquisition directe,auprès d’eux,par la BC
E ou lesbanques centrales nationales,des instrum
ents de leur dette estégalem
ent interdite.»Il est à noter que :C
’est comm
e par hasard au mom
ent où le courantm
onétariste comm
ence à s’imposer aux esprits des «élites»
politico-économiques que les États abandonnent sciem
ment leur
privilège régalien de création monétaire en veillant bien à ne pas
ébruiter la chose sur la place publique.Si ce privilège est m
aintenant légalement abandonné au
système bancaire,
il n’en reste pas moins illégitim
e,car une
personne privé (la banque) ne saurait se rendre propriétaire de lam
onnaie,bien collectif traduisant la richesse créée par le travaildes peuples
L’abandon du droit de création monétaire au banques
«privatise» l’argent.En tant qu’entreprises privées,les banques
travaillent d’abord et avant tout pour servir les intérêts de leursactionnaires et non ceux de la collectivité.
Alors que l’État pourrait (et devrait pouvoir) ém
ettre sam
onnaie gratuitement,
il doit «l’emprunter» sur les m
archésfinanciers au prix de l’intérêt.C
ela se traduit par le fait qu’il n’ya jam
ais assez d’argent dans la comm
unauté pour rembourser et
le capital et l’intérêt.Pour faire face aux engagement pris à l’égard
L’instru
ment d
e l’e
scroquerie
125
Il ne faudrait pas oublier que la vraie richesse est offertepar la nature et valorisée par le travail hum
ain.La monnaie n’est
que la représentation symbolique de cette richesse réelle.Puisque
les peuples créent la richesse par leur activité,ils devraient avoirleur m
ot à dire sur la politique monétaire conduite par leurs
autorités.Ce droit légitim
e est retiré aux citoyens européens.De
plus si les homm
es sont en premier et naturellem
ent préoccupéspar la qualité de leur vie,
l’économie et la finance restent
entièrement étrangères à cette préoccupation.Elles ne parlent pas
le mêm
e langage que les homm
es.Elles n’obéissent qu’à une
logique comptable d’où l’hom
me et la nature sont absents.Q
uelleque soient les com
pétences des autorités financières européennes,elles ne peuvent que traduire la vie en chiffres dans la stricteobéissance à la logique com
ptable qui les gouvernent quand lescitoyens,
eux,attendent de leurs représentants politiques une
amélioration globale de la qualité de leur vie traduite dans
l’emploi,l’éducation,la santé,l’écologie,le logem
ent,la culture,la justice etc...
N’oublions pas aussi que la zone euro regroupe
des pays qui sont loin d’être dans une situation économique
identique.Ainsi,l’indépendance de la BC
E conduit d’une part àappliquer les m
êmes m
esures à tous les États mem
bres indifférem-
ment de leurs spécificités et,d’autre part,au m
usellement des
peuples dans l’expression de leurs aspirations légitimes puisque
leurs élus n’ont le droit d’exercer aucune influence sur la politiquem
onétaire.C
’est ce déficit démocratique grave,
conduisant àl’élaboration d’une Europe sans âm
e asservie aux seuls intérêts dela Finance,
qui a poussé une majorité des français et des
hollandais,interrogés par référendum,à refuser le traité pour une
constitution européenne,
et non
par «anti-européanism
e»
primaire com
me les pro-indépendantistes se plaisent à le dire.
Sur le privilège de création monétaire.
La BCE n’est pas l’organism
e qui crée la monnaie,m
aiscelui qui garantit la bonne fin des opérations bancaires conduitespar les banques dites « secondaires » qui elles ont récupérés,à l’issu d’un long bras de fer avec les États,
le privilège de la
124
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 124
Quelques données et quelques
réflexions supplémentaires sur
l’histoire économique contem
poraineet la m
onnaie
La totalité de la monnaie existante sur Terre (m
assem
onnaie et monnaie virtuelle) est inférieure au m
ontant de latotalité des dettes m
ondiales.O
r pour rembourser ces dettes,
nous faisons des emprunts (avec taux d’intérêts) :nous ne faisons
qu’accroître l’écart entre nos capacités réelles de remboursem
entet nos dettes.
La dette extérieure des PED (pays en développem
entaussi appelés pays du Sud) qui représentent 86
% de la population
mondiale) s’élevait à 2 600 m
illiards $ en 2005.Ils reçoivent uneA
PD (aide aux pays en développem
ent) de 68m
illiards de $ paran.
La quasi totalité de cette aide ne profitera jamais à la
population,mais au rem
boursement de la dette.Les créanciers
des PED étant localisés au N
ord,cette aide ne fait que transiterpar les PED
pour revenir au Nord.A
ujourd’hui les PED ne font
que payer les intérêts des prêts:ils ont remboursé neuf fois le
montant
des prêts
initiaux.Pendant
le G
7 de
Cologne
(Allem
agne),une pétition demandant l’annulation de la dette des
pays du Sud est signée par 17 millions de personnes,ce qui en fait
la plus grande pétition au monde.
La dette totale des États-Unis d’A
mérique (pouvoirs
publics,entreprises et ménages) était de 34 000 m
illiards $ en2003.
Pour la France,près de 50%
des créanciers de l’Étatfrançais
sont des
ménages
français.6%
de
ces m
énagesdétiennent 30%
des créances totales de la France.
Jusqu’à 1974,la France partageaient encore avec les
banques privées le droit de créer la monnaie.Q
uand la Franceavait besoin d’argent pour créer des voies ferrées,des logem
ents
127
du système bancaire il ne reste plus qu’à em
prunter à nouveau.Le m
onde est ainsi pris dans une spirale infernale où il faut créertoujours
plus d’argent
et où
la part
d’argent créé
servantl’économ
ie réelle diminue par rapport à la part de l’intérêt.Si
l’argent était gratuit,la totalité émise servirait les intérêts de la
collectivité.M
aintenant qu’il
est «payant»
une part
nonnégligeable de la richesse nationale est utilisée au seul paiem
entde l’intérêt (en France cette part correspond à ce que rapportel’im
pôt sur le revenu!).D
ans la pratique cela revient à détournerl’argent public de sa destination légitim
e:au lieu de servir le bien
public il sert de plus en plus quelques intérêts particuliers.
Les défis que l’humanité a à relever aujourd’hui ne se
heurtent pas à des limites de connaissances,de technologies,de
ressources humaines;ils se heurtent inlassablem
ent au « manque
d’argent ».De cet argent qui pourrait être créé si facilem
ent à lahauteur des besoins justifiés par les actions à m
ener pourrésoudre les problèm
es,m
ais que le système bancaire raréfie
artificiellement
pour lui
donner une
valeur qu’il
n’a pas
intrinsèquement,et parce que,privatisé,il ne peut être ém
is quepour financer des opération « rentables ».O
r les dispositions qu’ilfaudrait prendre pour sortir le m
onde de l’impasse aujourd’hui ne
sont pas «rentables» pour beaucoup.Il n’y a qu’en rendant lepouvoir de création m
onétaire au collectif,c’est-à-dire aux
Nations (ou groupe de N
ations comm
e l’Europe) que l’on pourraposer des actes à la hauteur des enjeux,sans avoir un sou à devoirà quiconque et avec,en prim
e,du mieux être sur la planète et un
travail épanouissant pour tous.Selon
nous,la
question du
privilège de
la création
monétaire est la clé essentielle pour l’avenir de l’hum
anité.Leplus grave,m
alheureusement est que ce sont ceux qui avaient et
ont en charge la défense du bien public qui l’ont sciemm
entbradé aux intérêts privés et que cette question reste absente dudébat
public.C
’est une
véritable trahison
de nos
«élites»politiques;c’est un viol dém
ocratique!
126
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 126
Quelques dates.
1531:création de la prem
ière Bourse des valeurs à Anvers.
1637:K
rach boursier né de la spéculation sur les oignons detulipes.
1661 :invention du billet de banque par la Rikbank de Stockholm
en contre partie de dépôt de pièces en cuivre.1694 :création de la Banque d’A
ngleterre.1720 :faillite du systèm
e de Law.1724 :création de la Bourse de Paris.1800 :création de la Banque de France.1848
:monopole de la BdF d’ém
ission des billets pour la France.1863 :création du C
rédit Lyonnais et de la Société Générale en
1864.1879
:fin du bimétallism
e.1882 :K
rach de l’Union générale.
1913:création de la R
éserve Fédéral américaine.
1936:le Front populaire réform
e la BdF et met fin au pouvoir
des 200 familles.
1944:Bretton-w
oods.1945
:nationalisation de la BdF.1971
:fin de facto de Bretton-woods.Le 15/08,N
ixon décide de suspendre la convertibilité du $ en or.
1973 :flottement généralisé des m
onnaies.1981 :nationalisation des grandes banques en France.1985
:création du MAT
IF.1992
:Traité de M
aastricht instituant l’Union économ
ique et m
onétaire.1997 :m
ise en place de la BCE.
1999 :passage à la monnaie unique.
129
ou des hôpitaux,l’État créait lui mêm
e sa monnaie,et il ne devait
pas payer d’intérêts.L’État em
pruntait auprès de sa banquecentrale,qui créait cette m
onnaie pour l’occasion,et,au fur et àm
esure où l’État remboursait cet em
prunt,la Banque centraledétruisait cet argent,
mais sans faire payer d’intérêts à l’État.
Depuis
1974 en
France,à
l’époque du
serpent m
onétaireeuropéen,l’État s’est interdit à lui-m
ême d’em
prunter auprès desa banque centrale et il s’est donc lui-m
ême privé de la création
monétaire.
Donc,
l’État,c’est-à-dire
nous tous,
s’oblige à
emprunter auprès d’acteurs privés,à qui il doit donc payer des
intérêts,et cela rend évidem
ment tout beaucoup plus cher.
Depuis 1992,
avec l’article 104 du traité de Maastricht (ou
l’article 123 du traité de Lisbonne),cette interdiction pour lesÉtats de créer la m
onnaie a été hissée au plus haut niveau du droitinternational et constitutionnel.C
e hold-up scandaleux coûte à laFrance environ 80 m
illiards par an.La possession de m
onnaie n’est généralement pas la
motivation ultim
e puisque la monnaie est destinée à acquérir des
biens/services.M
ais,du fait de sa nécessité et de son pouvoir
pratiquement universel,elle tend à le devenir.La quête d’argent
est alors une quête de pouvoir personnel et de sécurité,qui
devient une motivation dom
inante dans la vie des individus.Parsynergie,
la consomm
ation de biens devient à son tour unem
otivation dominante,d’où une augm
entation considérable decette consom
mation de biens m
atériels,bien au-delà de ce quenécessite la satisfaction des besoins vitaux.
Cette im
portantefocalisation sur des m
otivations d’appropriation et de jouissancem
atérielle renforce les sources de conflits.De plus,le dévelop-
pement outrancier de la consom
mation,autorisée par les progrès
de la productivité,met en péril l’environnem
ent naturel...
128
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 128
4
Monnaie sur net
et une économie sans profits
monétaires.
« Le jugement éthique porté sur le m
écanisme du crédit
bancaire s’est profondément m
odifié au cours des siècles.(...)À
l’origine,le principe du crédit reposait sur une couverture intégraledes dépôts.(...) C
e n’est que vers le XV
II ième
siècle,avec l’apparitiondes billets de banque,que les banques abandonnèrent progressivem
entce principe.M
ais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public.Par essence,la création m
onétaire ex nihilo que pratiquent les banquesest sem
blable,je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent
bien ce qui est en jeu ici,à la fabrication de monnaie par des faux-
monnayeurs,
si justement réprim
ée par la loi.C
oncrètement elle
aboutit aux mêm
es résultats.La seule différence est que ceux qui enprofitent sont différents.»
La crise mondiale aujourd’hui,M
aurice Allais,Prix N
obelde Sciences Econom
iques 1988.Éd.Clém
ent Juglar 1999.
Petites histoires
La Dam
e de Condé
Nous som
mes à C
ondé-sur-Gartem
pe.Son hôtel de la
Gare est réputé pour ses ortolans et sa discrétion ! U
n vendrediaprès-m
idi débarque une jeune femm
e,d’apparence convenable,bien qu’un peu trop fardée.Elle réserve une cham
bre pour la nuitet,com
me elle n’a pas de bagage,elle laisse en acom
pte un billetde 100
€,tout neuf.Puis elle s’en va visiter la vieille ville.Le
131
Quelques livres
DU
BOIN
Jacques :Pourquoi manquons nous de crédits ?,
LE
DIS,
1961 (U
n grand
classique sur
la m
onnaie m
aistotalem
ent introuvable).
La G
rande R
elève des
Hom
mes
par la
Machine.
Les Editions nouvelles,1932 (Encore plus vieux et encore bien plusintrouvable
!).
HO
LB
EC
Q A
ndré-Jacques :
Un
regard citoyen
surl’économ
ie - Sortir de la « pensée unique »,Yves M
ichel,2002.
CH
ÉLINI M
ichel-Pierre : Histoire du franc au X
Xèm
esiècle,Picard,2001.
DER
UD
DER
Philippe : Rendre la création m
onétaire à lasociété civile,Y
ves Michel 2006.
130
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 130
Le conte de Roseland
Ceci se passait en des tem
ps fort anciens.Dans le com
téde R
oseland vivait une population industrieuse.La prospérité etla convivialité régnaient.N
icolas,le cinquième fils d’un ferm
ier,venait d’atteindre sa m
ajorité.Il vint trouver son père et lui dit :«Père,
la ferme n’a pas besoin d’une cinquièm
e paire de braspour continuer à prospérer.O
r,on entend bien des habitants ducom
té regretter l’absence d’habits de fête.Aussi souhaiterais-je
m’établir tisserand.» « Bonne idée »,répondit son père.«Je peux
te donner la petite grange pour y installer ton échoppe.Mais tu
sais que je n’ai pas trop d’argent et il t’en faudra pas mal.Va donc
voir,de ma part,le G
rand Argentier du com
té.» Ce qui fut dit,
fut fait.Nicolas fut tout étonné,lors de son entrevue,de voir le
Grand A
rgentier si ouvert et les choses si faciles.«Il te faut 250écus ? Les voici.Bon courage,N
icolas !...» Nicolas se confondit
en remerciem
ents ;mais dans le couloir,il fut pris d’un doute :
«Il ne
m’a
fixé,ni
échéance de
remboursem
ent,ni
tauxd’intérêt».Il revint donc frapper à la porte pour dem
ander lesconditions de ce prêt.«N
ous ne te prêtons pas ces écus,nous teles
donnons.L’équilibre
de la
circulation m
onétaire est
actuellement atteint dans notre C
omté.Il faudra donc un peu
plus de pouvoir d’achat à nos sujets pour acheter tes beaux habits.L’argent que nous te donnons pour acheter tes laines,
testeintures,m
ais aussi pour que tu puisses créer une famille,va aller
dans leurs poches par tes achats.Tu serviras la collectivité etl’équilibre subsistera.»
Moralité de cette histoire :1) La m
asse monétaire doit
rester liée aux évolutions du progrès technique,à la production,et à celles de la population d’une nation.Si la population s’accroîtou si les activités augm
entent,la masse m
onétaire en circulationdoit s’accroître aussi,ce n’est pas de l’inflation.2) La m
onnaie estla
propriété de
la com
munauté.
Elle
est ém
ise par
son
133
pâtissier qui a vu la scène dit au patron :«Ca fait six sem
aines quevous m
e devez 100 €
pour la pièce montée que j’ai livrée à
l’occasion de la comm
union de votre fille.» Le patron lui donnele billet de bonne grâce.
Com
me cette scène a été vue par
d’autres,elle se reproduit cinq nouvelles fois,
car le pâtissierdevait aussi 100
€au m
inotier...qui en devait autant au
garagiste...lui-mêm
e débiteur de cette somm
e au boucher...quiavait à régler 100 €
au représentant de la maison Erlida...lequel
devait à son tour acquitter sa chambre à l’hôtel de la G
are pour100 €
.Il redonne donc le billet au patron de l’hôtel.Notre D
ame
revient de promenade.Elle annonce,qu’ayant fait une rencontre,
elle annule sa réservation.Ce qui arrange bien l’hôtelier qui,entre
temps,a eu une dem
ande d’un de ses vieux clients.L’hôtelier luirend donc son billet qu’elle brûle aussitôt.« Il était faux »,dit-elleen souriant.
Moralité de cette histoire :Pourquoi un faux billet a-t-il
été capable de catalyser autant d’échanges? Parce qu’un billet estde la m
onnaie fiduciaire (du latin fiducia:
confiance).C
’estexclusivem
ent une «valeur de confiance» entre les m
embres
d’une comm
unauté.D
ans un autre pays il n’aurait pas étéaccepté.U
n billet faux perd « sa valeur » seulement au m
oment
où il se révèle faux et n’est plus accepté par celui qui le reçoit.C
’est celui qui le détient en dernier qui assume la perte.D
anscette histoire il n’y a pas eu de perte sauf pour la D
ame de C
ondéqui savait de toute façon qu’il était faux.
Serait-ce qu’il y acarence de pouvoir d’achat dans notre société
? En effet la Dam
ede C
ondé,en réservant sa chambre,a accru de 100 €
la masse
monétaire du village,ce qui a perm
is à six personne d’éteindreréciproquem
ent leur dette pour un montant total de 600 €
.La«qualité
» de
la m
onnaie utilisée,
bonne ou
mauvaise,
estindifférente.
132
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 132
L’île des naufragés
L’Île des naufragésfut l’un des prem
iers écrits par LouisEven,et dem
eure l’un des plus populaires pour faire comprendre
la création de l’argent,publiée pour la première fois en 1940 dans
le magazine Vers dem
ain.w
ww.m
ichaeljournal.org/ilenauf.htmw
ww.conspiration.cc/sujets/politique/ile_naufrage.htm
Le site officiel du journal Vers Dem
ain :w
ww.versdem
ain.orgw
ww.m
ichaeljournal.org/galerie.htmVous
trouverez dans
cette page
les plus
récentescaricatures parues dans Vers D
emain,qui représentent bien toute
l’escroquerie du système bancaire actuel.O
n dit qu’une image
vaut mille m
ots...
Des précurseurs :D
uboin,Gesell,A
llais
L’économie distributive
de Jacques Duboin
http://economiedistributive.free.fr/plan.php
L’économie distributivede Jacques D
uboin.Site entretenuepar
M.-L.
DU
BOIN
,sa
fille et
son m
ari.L’hum
anité est
confrontée non
pas à
une crise,
mais
à une
véritablem
utation,[...].Le développement des techniques de production
est tel que de puissantes machines,autom
atisées,informatisées,
peuvent désormais rem
placer le travail de l’homm
e dans toutesles tâches de routine,se substituer non seulem
ent à ses muscles
et à l’agilité de ses doigts,mais aussi à sa m
émoire,à certains de
ses sens et mêm
e aux activités logiques de son cerveau.L’accèsaux m
oyens d’existence passe (sauf pour quelques privilégiés denaissance) par la nécessité de se vendre sur le m
arché de l’emploi.
135
représentant mandaté.Elle ne coûte que le prix du papier et des
salaires pour la fabriquer ou pour l’écrire sur un ordinateur.Mais
aujourd’hui l’État ayant abdiqué son pouvoir régalien de battre lam
onnaie,l’accroissem
ent nécessaire de la masse m
onétaire estfinancé par l’em
prunt (conséquence de la demande de crédit des
agents économiques publics et privés) et coûte des intérêts
exorbitants.L’argent est créé sous forme de dettes et il est devenu
propriété des banques et non plus de la comm
unauté.Le peuplea perdu sa souveraineté.3) Q
ue se serait-il passé pour Nicolas,si
l’argent,au lieu de lui avoir été sagem
ent donné,lui avait été
prêté,et de plus avec intérêt ? En dépensant les 250 écus prêtés,il aurait bien accru la m
asse monétaire de la com
munauté.M
aisen les rem
boursant,c’est-à-dire en s’en privant,il aurait cette foisdim
inué la masse m
onétaire qui serait revenue à son niveauinitial.
Finalement sa nouvelle activité,
au lieu d’enrichir lacom
munauté,l’aurait appauvrie.
Une histoire pas croyable
(extrait du site AD
ED)
La terre est peuplée par deux catégories d’humains.
L’imm
ense majorité de ceux qui produisent toutes les richesses
par leur travail.Et l’infime m
inorité des banquiers qui produittout l’argent par jeu d’écriture.
Pour consomm
er ce qu’elleproduit l’im
mense m
ajorité emprunte tout l’argent à l’infim
em
inorité.Mais l’im
mense m
ajorité n’a pas compris U
n problème
pourtant bien simple.C
’est que si on s’endette éternellement les
taux d’intérêt s’accumulent éternellem
ent.Et on se ruine.C’est
aussi bête que ça.Au point que c’est pas croyable.Et parce que
c’est pas croyable la fête continue pour l’infime m
inorité à moins
qu’un jour dans un éclair de lucidité l’imm
ense majorité ne
réalise que parce qu’elle produit toutes les richesses c’est à elle deproduire tout l’argent par jeu d’écriture.
134
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 134
La crise mondiale d’aujourd’hui
Pour de profondes réformes des institutions financières et
monétaires.Voici un texte essentiel de M
aurice Allais:
ce futd’abord un article clairvoyant et décapant publié dans Le Figarodes 12,19 et 26 octobre 1998,dans la rubrique O
pinions ;puisil fut repris et annoté dans un livre passionnant publié auxéditions C
lément Juglar.
L’ensemble est rem
arquable,vivant,
utile:
c’est de l’économie politique,
à usage citoyen.Lecture
hautement conseillée :http://etienne.chouard.free.fr/Europe/m
essages_recus/La_crise_m
ondiale_d_aujourd_hui_Maurice_A
llais_1998.pdf Tout sur ce personnage hors du com
mun :
http://allais.maurice.free.fr/
ww
w.annales.org/archives/x/allais.html
Banquiers = faux m
onnayeursw
ww.fauxm
onnayeurs.org
Celui qui a le contrôle de la création m
onétaire est celuiqui décide avant tout autre de ce que produit la nation.Sortir duféodalism
e monétaire,préalable incontournable
à une refondationéconom
ique,sociale
et écologique.
La nation
doit pouvoir
émettre la m
onnaie dont elle a besoin,en proportion de son
développement.
Et la monnaie qu’elle crée,
elle doit pouvoirl’affecter aux projets qu’elle décide pour dem
ain,non pas au
paiement
de ceux
qu’elle se
voit im
poser,aujourd’hui,
impuissante,
endettée.Le droit «régalien
» de l’État de battrem
onnaie,les Européens l’ont aboli le 7 février 1992.La grandem
ajorité l’a fait sans le savoir :tandis qu’on focalisait les débatssur l’ €
,on mettait en jeu la décision de libérer plus que jam
ais,totalem
ent,ce qui constitue peut-être le plus grand «aspirateur»du régim
e capitaliste.L’article 104 du T
raité de Maastricht,
137
Mais quand des appareils perfectionnés produisent sans labeur
humain,les salariés «dégraissés» ne peuvent plus «gagner leur
vie»,et ceux qui perdent leur clientèle cherchent de nouveaux
«débouchés».Et c’est toute l’économie qui est alors détournée :
il ne s’agit plus de satisfaire les besoins vitaux mais de produire
au moindre coût,n’im
porte comm
ent,n’importe quoi,pourvu
que le produit puisse séduire un client solvable.Et la croissancedevient une obligation pour servir une rente.Le développem
entd’un
pays est
décidé pour
le profit
de gros
investisseursinternationaux,
au m
épris des
populations.La
spéculationm
onétaire est devenue plus rentable que la production.Mais ceci
oblige à
remettre
en question
les fondem
ents du
système
économique qui dom
ine nos relations sociales.Et c’est difficile.D
’abord parce qu’il faut surmonter la croyance,
savamm
entrépandue,
que le
capitalisme,
devenu universel,
n’a pas
d’alternative,qu’il résulte de lois économ
iques aussi éternellesque celles de la nature.U
n tel changement ne se fera par m
iracleet d’un seul coup.N
otre ambition est d’apporter un espoir,en
montrant qu’il est possible de réaliser,
à plus ou moins long
terme,une société évolutive dans laquelle tout être hum
ain puisseprendre conscience du rôle qu’il y joue et qui donne un sens à savie.C
’est dans cette perspective qu’il nous paraît sain d’envisagertoute réform
e proposée.D
e soutenir,com
me une étape,
toutetransform
ation contribuant à cette évolution et de combattre tout
ce qui contribue à en retarder l’élaboration.
Monnaie fondante de Silvio G
esellSilvio G
esell :un prédécesseur de Keynes ?
Article de D
enis Clerc et de Johannes Finckh publié pour
la première fois dans la revue A
lternatives économiques d’avril
1998,disponible sur Wikipédia.
http://fr.wikisource.org/w
iki/Silvio_Gesell_:_un_pr%
C3%
A9d%
C3%
A9cesseur_de_K
eyneshttp://fr.w
ikipedia.org/wiki/Silvio_G
esell
136
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 136
facteurs nouveaux de la mondialisation sauvage,il faut rappeler
qu’il n’y a de domination du capital sur une entreprise que si
celle-ci est contrainte de rechercher des capitaux… réclam
ant del’intérêt.Enfin,en tant que citoyens participants par l’im
pôt directou indirect au fonctionnem
ent des services publics:sur les
861m
illiards d’ €d’accroissem
ent de la dette de l’État françaisentre 1980 et 2004 (en
€constants 2004) le nouveau capital
emprunté représente 211 m
illiards seulement :650 m
illiards sontdes intérêts que la collectivité,
contrainte à emprunter sur les
marchés financiers une m
onnaie qu’elle pourrait créer,doit payerà des «particuliers»,
ceux qui sont déjà les plus riches,qu’ils
soient français ou étrangers.Or,ce peuple qui ne tolère plus un
régime consacrant l’im
puissance du politique,la mort de l’État
social,et la croissance aveugle,ce peuple qui subit à tout instantla dom
ination du dieu marché,m
éconnaît grandement l’alim
entde base de son bourreau :la m
onnaie.
Ce peuple qui croit que l’argent n’a pas d’odeur,qui croît
qu’il a aboli les privilèges voilà deux siècles,ignore depuis pluslongtem
ps encore
celui des
banquiers.La
construction de
l’Union européenne pourrait bien être m
otivée principalement
par ce hold-up,notamm
ent à travers à l’article 104 du traité deM
aastricht :« Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des
États
mem
bres,ci-après
dénomm
ées“
banques centrales
nationales”d’accorder des découverts ou tout autre type de
crédit aux institutions ou organes de la Com
munauté,
auxadm
inistrations centrales,aux autorités régionales ou locales,auxautres autorités publiques,aux autres organism
es ou entreprisespubliques
des É
tats m
embres
;l’acquisition
directe des
instruments de leur dette,
auprès d’eux,par la BC
E ou lesbanques centrales nationales,est égalem
ent interdite.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
139
transposé en France dans la loi du 4 août 1993,interdit aux
Banques centrales d’autoriser des découverts,d’accorder tout
type de crédit au Trésor public et à tout autre organism
e ouentreprise publics,de m
ême que l’acquisition directe de titres de
leur dette.Parallèlement,les banques ne subissent plus aucune
règle sur les réserves obligatoires,et peuvent ainsi allouer autantde crédits qu’elles le souhaitent (que dem
andé),sur de l’argentqui n’existe pas.
Ce régim
e a de multiples conséquences catastrophiques.
Il n’est pas simplem
ent insupportable parce que les actionnairesdes banques tirent indûm
ent de très gros dividendes...d’une
monnaie
créée ex nihilo.Il implique aussi et surtout une situation
qui assoit dans l’avenir la domination du m
arché :le volum
ed’em
prunts en cours excède toujours plus celui de l’argent encirculation pour les rem
bourser.D’où un surendettem
ent (uneim
puissance) des États et d’un nombre croissant d’individus,
ainsi qu’un
pouvoir sans
cesse accru
pour les
principauxdétenteurs de capitaux
:pouvoir d’achat,de rente,de décision surles orientations de l’économ
ie.D’où un régim
e dans lequel lesforts taux d’intérêts ne nuisent pas,
au contraire,aux prem
iersprêteurs.D
’où un afflux de monnaie excédentaire alim
entant lesbulles spéculatives,
moteurs d’un m
arché condamné à croître
toujours pour survivre.Excédent par ailleurs non mesuré dans une
inflation qui n’est plus qu’un leitmotiv idéologique,
conduisantune m
asse croissante de victimes à prêcher sans discernem
ent pourles intérêts d’un petit nom
bre de rentiers.
Com
me les « taux directeurs » de la BC
E pilotent les tauxd’intérêts du crédit bancaire,ces derniers donnent le «La
» decascades d’intérêts financiers.O
r,ces intérêts pèsent de tout leurpoids sur notre vie au quotidien.En tant que consom
mateurs :
répercutés dans tous les prix,à tous les niveaux de l’équipement,
du développem
ent et
de la
production,ils
sont toujours
répercutés sur les prix et réduisent de plus de 30%
notre pouvoird’achat.En tant que travailleurs :sans m
inimiser les m
ultiples
138
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 138
religions ou idéologies,sous la bannière de l’Hum
anisme et d’une
vraie démocratie.L’aspect poétique et utopique de ce rêve à long
terme est développé dans le m
anifeste.Nous som
mes intim
ement
persuadés que les règles et les structures de nos sociétés doiventet peuvent changer.
Nous souhaitons votre participation dans
cette recherche
de propositions
et d’outils
pragmatiques
permettant l’avènem
ent d’une nouvelle société plus humaine,un
Monde M
eilleur,pour les actuels et futurs citoyens de la Terre,les«C
iterriens».
ww
w.citerre.org/somm
airemct.htm
Un m
onde dans lequel l’argent est au service de l’homm
eet non l’inverse.U
n système économ
ique et social permettant de
combler les besoins fondam
entaux de tous dans un monde en
paix.Il n’est pas de systèm
e indestructible bien sûr,car un
système m
onétaire,quel qu’il soit,n’est qu’un «objet» artificiel,plus ou m
oins performant,plus ou m
oins complexe ou adapté,
mise en place pour répondre à une nécessité.A
u nom de ce m
odeéconom
ique «habituel» on croit normal qu’«un État m
anqued’argent»,que «la pauvreté soit donc inévitable
»,que les infra-structures restent insuffisantes,les sans-abris non secourables etle T
iers-monde exsangue.
Et comble de l’absurde,
on croitl’existence m
ême du systèm
e boursier inévitable,nécessaire et
utile,et le chômage un m
al inguérissable ! Or tout ceci est faux,
non pas maintenant pour beaucoup,évidem
ment,m
ais dans soncaractère inévitable,et surtout dans les bienfaits qu’il est censénous procurer.Le systèm
e monétaire n’est pas ce qu’il devrait
être dans l’état actuel de nos connaissances et de nos moyens.
Il est totalement dépassé.
SEL’idaire
http://selidaire.org/spip/SEL’idaire diffuse
:un A
nnuaire des SEL en France etune C
arte de France des SEL ;un Agenda des Blé,réunions et
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
141
Incursion dans un domaine
trop réservé
ww
w.attac78nord.org/IMG
/pdf/monnaie_attac_au_19_10
_04_.pdf.Ouvrage réalisé par A
ttac 78 Nord.A
menés à revenir
sur bien des idées reçues,nous nous somm
es posé beaucoup dequestions.La discussion nous a conduit à quelques conclusionset propositions:
D’abord,
que dans une démocratie,
c’est audébat politique que devraient revenir les décisions essentiellesrelatives à la m
onnaie du pays,à savoir:sa création,sa masse
totale et les rôles qui lui sont attribués.Ensuite,
que la masse
monétaire d’un pays devrait représenter la richesse qu’il produit
pour la mettre en vente.Et enfin,qu’on cesse de confondre l’être
et l’avoir en mélangeant,
dans une mêm
e comptabilité,
lesm
atériaux avec les ressources humaines.C
elles-ci,par nature,nesont
pas m
esurables.C
e qui
nous am
ène à
défendre une
transformation
de la
monnaie,
que nous
esquissons pour
terminer.A
vec cette nouvelle transformation,l’économ
ie serait lagestion des biens m
atériels.Et le revenu que reçoit un individu neserait plus le prix auquel il parvient à se vendre lui-m
ême,il serait
fondé sur ses besoins personnels et destiné à lui donner lesm
oyens de s’épanouir selon ses goûts,ses aspirations et ses
aptitudes.Mais pour y parvenir,il faut d’abord qu’une m
ajoritéde citoyens prennent conscience de ces enjeux liés à la m
onnaie.
Le Mouvem
ent CiTerrien
VOU
S AVEZ U
N R
ÊVE.YO
U H
AVE A
DR
EAM
:w
ww.yhad.fr
Le notre:
débattre ensemble de m
odèles de sociétésrespectueuses des droits de l’H
omm
e,des valeurs de paix,
dejustice sociale et d’écologie,
nécessaires au soulagement de la
souffrance et de la misère physique ou m
orale dans un esprit detolérance et de liberté,
sans distinction de frontières,races,
140
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 140
respectueuse de la planète,faciliter la transition vers un dévelop-pem
ent rapide
des énergies
propres,stopper
le processus
d’exclusion des citoyens les plus faibles,financer les dépenses
collectives sans augmenter l’im
pôt ou la dette publique.
L’écosociétalisme
http://tiki.societal.orgU
n «mouvem
ent» d’idées qui préconise,pour l’essentiel,l’instauration d’un systèm
e économique et politique basé sur les
droits de
l’Hom
me
et le
respect de
l’environnement,
laréappropriation de la création m
onétaire par la collectivité,la
gestion planétaire des biens comm
uns non renouvelables ounécessaires à la vie,
la répartition des enrichissements collectifs
nationaux sous forme de dividendes distribués équitablem
ent àchaque citoyen,la dém
ocratie participative locale et régionale dansun cadre de subsidiarité.La finalité est l’existence de «la sociétéhum
aine» au travers de son épanouissem
ent,ce qui conditionneréciproquem
ent l’épanouissement de chacun des individus la
composant.Le sociétalism
e nous montre qu’un changem
ent depoint de vue est nécessaire si nous voulons collectivem
ent survivreaux excès du capitalism
e dans ses versions les plus excessives.Lesociétalism
e nous propose également des alternatives aux systèm
eséducatifs et politiques globalem
ent mortifères! C
ombien nous
reste-t-il de temps pour changer? 5 ans,
10 ans,20 ans?
L’ÉCO
SOC
IÉTALISM
E nous propose une alternative crédibleau systèm
e économique ultralibéral et capitaliste.
AD
ED
.Association pour les D
roits É
conomiques et dém
ocratiqueshttp://assoc.w
anadoo.fr/aded/
La question de la création monétaire que nous abordons
ici est une des plus importantes,
sinon la plus importante,
à
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
143
fêtes SEL ;un guide SEL Mode d’Em
ploi ;un bulletin trimestriel
et un bulletin mensuel.H
istoriquement,SEL’idaire est née de la
volonté de :promouvoir en France la diffusion des inform
ationssur les SEL
;favoriser leur création et leur développem
ent ;faciliter
la com
munication
entre eux.
Appelée
à l’origine
«Coordination des S.E.L.»,SEL’idaire existe pour accom
plir destâches et rendre des services utiles aux SEL et par extension,auxpersonnes désireuses d’en créer un.
Le SOC
IÉTA
LISME
ww
w.societal.orgN
otre hypothèse
est que
le capitalism
e ultra-libéral,
système totalem
ent destructeur de l’homm
e et de la planète vitses dernières années:95%
des échanges monétaires sont spéculatifs,
seuls 5%
correspondent à des échanges comm
erciaux.Il ne s’agitpas,
de notre part,de rem
ettre en cause l’entreprise et laproduction de biens et de services nécessaires au fonctionnem
entde la société et apporteurs de confort et de progrès,ce qui noussem
ble être un objectif souhaitable pour l’humanité,
mais de
remise en cause de la «consom
mation exacerbée
»,celle dont
personne n’a besoin mais qui trouve une soi-disant justification
au motif de la création d’em
ploi alors qu’il s’agit d’augmenter les
profits et le C.A
.Crise seulem
ent financière ou crise beaucoupplus destructrice com
pte tenu des «impasses» et notam
ment
énergétique? Les «rustines» ne perm
ettront pas d’éviter sonéclatem
ent,une
crise m
ajeure im
posera de
le rem
ettre en
question avec de nouvelles solutions.On m
arche sur la tête.On
vit comm
e si la « richesse réelle » était illimitée et com
me si
l’argent était limité,
ce qui est,bien évidem
ment,
faux.Il est
simplem
ent incroyable qu’une telle évidence qui crève les yeuxsoit si difficile à faire adm
ettre.N
ous affirmons ici qu’il serait
possible,en seulement 5 ans,de :réduire le chôm
age de moitié,
régler le problème du financem
ent de la sécurité sociale et desretraites,
engager l’économie dans une logique de production
142
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 142
monnaie.Q
ue soit retiré aux banques comm
erciales leur pouvoirde créer la m
onnaie en leur interdisant de prêter plus qu’ellesn’em
pruntent.6) Deux prix N
obel :Irving Fisher aux États-Unis
et Maurice A
llais en France sont parvenus aux conclusionsénoncées ci-dessus.
Nous pouvons affirm
er que les conclusionsprécédentes constituent le fondem
ent de l’économie m
onétaireque l’université ignore superbem
ent! La connaissance économi-
que n’a d’utilité que si elle est prolongée par l’action pour amé-
liorer la condition sociale.Notre association agit en inform
ant lescitoyens et en intervenant tant auprès des élus que des responsa-bles à tous les niveaux.R
efuser l’inacceptable est un devoir citoyen.
Autres sites
Libérons la monnaie :http://liberonslam
onnaie.blogspot.comM
anifeste des Monnaies Libres sur :w
ww.thetransitioner.org
ww
w.caracoleando.orgEspace de diffusion des activités du C
ollectif Richesses,
collectif associatif crée en 2001,en France,en appui et en relaisà la m
ission «Nouvelles R
ichesses» confiée à Patrick Viveret
par la DIES.L’idée centrale est de travailler au changem
ent dereprésentation et de com
ptabilisation de ce qu’est la richesse dansnotre société,et de la fonction que joue la m
onnaie dans notresociété.w
ww.consciencedupeuple.com
/html/jekyll_island.htm
.L’histoire de la F.E.D
.et des banques...
http://fragments-diffusion.chez-alice.fr
Le site de Janpier Dutrieux
:Site dédié à la promotion
d’une économie créditrice,dans le cadre de la pensée fédéraliste.
Il propose une réforme financière ayant pour objet de rendre le
crédit social et de repenser la distribution des revenus,au servicede l’hom
me,de l’hum
anité et de leurs corps intermédiaires.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
145
laquelle soit confrontée l’humanité.T
rop de choses vont mal dans
le monde com
me la pauvreté,le chôm
age,les déficits budgétaires,l’endettem
ent des entreprises et des particuliers.Pourquoi ? Leraisonnem
ent que nous vous proposons de suivre est d’unescandaleuse sim
plicité.Il s’effectue en six étapes.1) Le peuple està l’origine de tous les biens et services disponibles dans lecom
merce.
2) S’il n’y avait rien à acheter,la m
onnaie n’auraitaucune valeur.A
utrement dit c’est la présence des m
archandisesdans les m
agasins qui fait la valeur de la monnaie.3) Parce qu’il
est producteur de toutes les marchandises qui font la valeur de la
monnaie,
le peuple est lui-mêm
e à l’origine de la valeur de lam
onnaie.4) Aïe
! jusqu’à présent tout est allé très vite.Cette fois,
il y a un (petit) préalable à surmonter.Savez-vous ce que signifie
l’expression «créer la monnaie
»,tout sim
plement m
ettre encirculation de la m
onnaie nouvelle venant s’ajouter à celle déjàexistante.A
insi en 1960 la monnaie en circulation en France (ou
masse m
onétaire) convertie en €était équivalente à 14 m
illiardsd’ €
.En 2004,en raison de l’inflation et de l’augmentation de la
productivité,la masse m
onétaire est de 455 milliards d’ €
.Il a doncfallu créer 441 m
illiards d’ €.Eh bien,puisque nous avons conclu
à la troisième étape que le peuple est à l’origine de la valeur de la
monnaie,nous affirm
ons que,seul,le peuple était en droit de créercette m
onnaie lui revenant de plein droit.5) Aussi surprenant que
cela paraisse,l’accroissement m
onétaire de 441 milliards n’a pas
été mis en circulation par l’institut d’ém
ission (ou banquecentrale) dont c’était la fonction d’ém
ettre au nom du peuple.
Pour compenser cette défaillance,la nation (État,entreprises et
particuliers),s’est endettée auprès des banques privées.Celles-ci
sont parvenues à s’emparer du droit de créer la m
onnaie par jeud’écriture et à faire légaliser leur privilège.
Avec le cumul des
intérêts depuis des décennies,il en coûtait en m
ai 2004 unendettem
ent public et privé de 1700 milliards d’ €
dont les intérêtsse m
ontent à 80 milliards d’ €
par an.Pour que les droits et lesintérêts du peuple soient respectés,nous dem
andons:Que soit
rendue à l’institut d’émission sa vocation prem
ière de créer la
144
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 144
ww
w.chomage-et-m
onnaie.orgC
omm
e nous vous pensez que l’importance de la m
onnaieest
sous-estimée
? Vous souhaitez
être éclairé(e)
sur ses
mécanism
es,ses vertus et ses risques,les réformes possibles ?
http://m-lasserre.com
De M
ichel Lasserre.«D
u capitalisme financier au
modèle alternatif FPEA
»,le texte principal de ce site,se diviseen deux parties.La prem
ière partie est le résultat d’une recherchethéorique sur le capitalism
e financier.Elle perm
et de mieux
comprendre com
ment fonctionne le systèm
e socio-économique
actuel,quels sont ses m
écanismes fondam
entaux,et com
ment
ceux-ci nous conduisent inévitablement vers une crise financière
et économique m
ajeure.La deuxième partie présente un m
odèlealternatif,
découlant du modèle capitaliste,
mais fondé sur le
financement public de l’économ
ie ainsi que sur l’affranchissement
de l’entreprise des contraintes de la propriété.« Le modèle FPEA
n’est qu’une évolution du modèle capitaliste,
les améliorations
fondamentales apportées entraînent certes des changem
ents,m
ais elles n’entraînent pas pour autant une transformation
radicale dans la manière de produire et de consom
mer.
» Du
réformism
e alternatif !! Garder la m
onnaie crédit,mais se défaire
du capitalisme financier ? C
ela dit,dans la première partie vous
trouverez une explication très détaillé du fonctionnement du
système bancaire.
http://perso.orange.fr/jegu.jean/O
n aborde ici un problème m
éconnu :le robuste carcanm
onétaire dans lequel l’humanité s’est cadenassée sans en avoir
réellement pris conscience.
Il le faudrait pourtant pour réagirefficacem
ent avant qu’il ne soit trop tard.Savez-vous qui bloqueou débloque les m
illiards qui nous manquent?
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
147
ww
w.geocities.com/new
society_2000/accueil.html
Le site de Pierre Allard de M
ontréal.
ww
w.bayard-macroeconom
ie.comJean Bayard a achevé sa carrière professionnelle dans une
multinationale en qualité de directeur des études financières.En
1980,il s’est intéressé à l’économie et,utilisant essentiellem
entses connaissances com
ptables et financières,s’est livré à des
travaux de recherche concentrés sur les comptes nationaux et
effectués à partir d’une expression mathém
atique démontrant
l’égalité existant entre l’épargne et l’investissement.
ww
w.courtfool.info/fr_Secrets_d_argent_interets_et_inflation.htmSecrets d’argent,intérêts et inflation.Par R
udo de Ruijter,
Pays-Bas.L’argent joue un grand rôle dans notre vie.
Dans la
société aussi,presque tout est déterm
iné par l’argent.Il est
étrange,que seulement peu de gens connaissent les jongleries,par
lesquelles l’argent prend naissance et disparaît.La plupart desgens voient,que leur argent dévalue tous le tem
ps,mais ils ne
savent pas,que c’est provoqué,avant tout,par le système d’argent
lui-mêm
e.Pareillem
ent,l’éternelle
chasse à
la croissance
économique,et la pression toujours croissante sur la productivité
dans les pays industrialisés,sont causées par les principes de cesystèm
e.Le système d’argent peut aussi servir à l’oppression,par
exemple des pays du T
iers-Monde,ou être le m
otif de guerres,com
me celle contre l’Irak.A
imeriez-vous faire un petit tour dans
les coulisses ? Bienvenue dans le cirque des jongleurs de l’argent!1.C
réation de l’argent.2.Inflation permanente.3.Les banques
centrales ont besoin d’inflation .4.Caprices de la m
asse d’argent.5.
La guerre contre l’Irak.6.
L’oppression du Tiers-M
onde.7.L’arm
e de la Chine.8.L’inflation et la croissance économ
ique.9.Encore plus de croissance ou une société durable ?
146
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 146
invitation to come inside and play,
as in open door and openhouse;collaboration as in open hand and open for all;attitude asin open m
ind.The purpose of the open m
oney project is to bringtogether and organize the people and resources necessary for thedevelopm
ent and propagation of open money everyw
here.w
ww.m
onetaryreform.org
British Association for M
onetary Reform
.w
ww.usa-the-republic.com
/banks/index.html
Secrets of the Federal Reserve.Billions$ for the Bankers -
Debts for the People.T
he Historical Influence of International
Bankingww
w.monetary.org
Am
erican Monetary Institute.T
he independent study ofm
onetary history,theory and reform.
ww
w.prosperityuk.comW
hat is Money R
eform? M
oney Reform
(sometim
escalled,M
onetary Reform
) highlights the fact that our economy
today is «debt-based»,
meaning that virtually all m
oney issupplied into the econom
y as a debt owed to the private banking
system.W
e are reliant upon this banking system for the supply of
almost all our m
eans of exchange.In Britain today,97% of our
money stock is created by this private banking system
as a debt,w
hile only 3% is created by the governm
ent debt-free.As w
eexplain on this w
ebsite,that is both a technical absurdity and adem
ocratic offence.As a consequence of virtually all our m
oneycom
ing into existence as a debt,w
e see the indebtedness ofpeople,fam
ilies and countries growing daily.M
oney Reform
ersbelieve the present debt-based system
perpetrates debt slavery,and this is destructive of society,the environm
ent and the planet.M
oney Reform
ers believe this debt-based money supply is the big
issue which governs all the issues.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
149
Sites anglo-saxons sur la monnaie
L’idée de réformer profondém
ent le système m
onétairereste encore confidentielle auprès de l’opinion publique.Elle lereste
aussi,auprès
des politiques,
des économ
istes et
desuniversitaires,ou du m
oins de la plupart d’entre eux.Pourtant cen’est pas une lubie franco-française.
http
://video.go
ogle.co
m/vid
eop
lay?do
cid=
-9050474362583451279
Paul G
rignon’s 47-m
inute anim
ated presentation
of«M
oney as Debt» tells in very sim
ple and effective graphic terms
what m
oney is and how it is being created.
ww
w.jamesrobertson.com
This w
ebsite is based on work of the past thirty years
which continues today.In the 1970s I cam
e to see,as others did,that w
orld society was in an early stage of a «great transform
ation»
affecting every aspect of human life,as has happened from
time
to time in history.w
ww.them
oneymasters.com
«The pow
ers of financial capitalism had a far-reaching
plan,nothing less than to create a w
orld system of financial
control in private hands able to dominate the political system
ofeach country and the econom
y of the world as a w
hole...Their
secret is that they have annexed from governm
ents,monarchies,
and republics the power to create the w
orld’s money...» Prof.
Carroll Q
uigley,renow
ned,late G
eorgetown m
acro-historian(m
entioned by former President C
linton in his first nomination
acceptance speech),author of Tragedy &
Hope
:A H
istory of theW
orld in Our T
ime.
ww
w.openmoney.org
Open m
oney is a means of exchange freely available to all.
Any com
munity,any association –
indeed,any body– can have
their own m
oney.Open m
oney is synonymous w
ith LETS –
an
148
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 148
«Modèle économ
ique rendant possible de produire des richessessans
opérer de
profits m
onétaires.» «M
odèle proposé
enrem
placement du m
odèle expérimenté depuis l’introduction de
l’usage de la monnaie et dont l’universalisation,connue sous le
nom de C
onsensus de Washington :
(http://contrein
fo.info/article.php3?id
_article=856,
ww
w.horizons-et-debats.ch/22/22_10.htm),
a conduit,au début
du XX
I emesiècle,aux im
passes écologiques et internationales quiont déclenché…
» - là,tu pourras bientôt écrire le nom
de lagrande crise qui éclatera en 2010–2020 !
Si on te demande :une économ
ie sans profits monétaires,
à quoi ça peut bien servir ? Tu peux répondre 1.À se passer de
profits monétaires qui doivent toujours aller croissant.2.D
onc àsauver la planète des ravages qu’ils font.3.A
créer des richessesen rapport avec l’usage que les peuples en ont…
4.A m
ontrerque ceux qui aujourd’hui à gauche se déclarent « anticapitalistes»ne savent pas de quoi ils parlent et n’ont aucun projet qui m
érited’être qualifié d’« alternatif ».
Le distributisme ça sert aussi -
5.À relocaliser l’économ
ie :tôt ou tard il va falloir y revenir !
6.À
réviser la notion de travail,celle de travail rém
unéré enparticulier…
7.A m
ettre l’observation des usages,leur maîtrise,
au centre de toute expérience démocratique digne de ce nom
.J’aurais pu com
mencer par ce point-là.Toute réflexion politique
rigoureuse (sur ce qu’on appelle démocratie notam
ment) doit
interroger la maîtrise réelle que la cité a de ses usages –
des façonsdont elle procède pour résoudre les contraintes de base,
que cesoit en m
atière d’hygiène ou de nourriture.Les écologistes y ontpensé m
ais ont cru et croient encore que la défense de la planèteest
compatible
avec une
économie
qui exige
des profits
monétaires croissants.
Si tu veux rendre effective une telle«m
aîtrise »,alors il ne faut plus être tenu par l’obligation de
réaliser des profits monétaires croissants– point 1.Tu pourras
sauver la planète de leurs ravages - point 2.Et –
point 3– créer
des richesses en rapport avec l’usage qu’on en a.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
151
Pour une économie
sans profits monétaires
par Jean-Paul Lambert.
prosperdis.org :ww
w.prosperdis.org/fra/accueil.htmPlein d’ouvrages et articles paraissent,qui m
ontrent lesabus et im
passes du système actuel.En term
es toujours plus vifs.A
vec des chiffres écrasants.Quelques uns seulem
ent vont plusloin que la critique...Q
uand c’est le cas,que proposent-ils ? Des
trucs pour améliorer,m
oraliser,rendre moins agressives la guerre
économique et la précarité.Le systèm
e est absolument pourri…
mais il n’y en a pas d’autre
! Et revoilà refleuries des recettes dugenre faire payer les riches,
taxer… A
vez-vous une idée dessom
mes que rapporterait un m
alheureux pourcentage pris sur lestransactions financières,les ventes d’arm
es,les billets d’avion,lapollution…
? Enorme ! C
’est ce que PRO
SPER appelle financer
les pansements au pourcentage des dégâts.Les taxes ne sont pas
la solution.N
i la croissance… Elles sont le problèm
e.U
NA
UT
RE
MO
DELE
EXIST
E.L’idée
d’une économ
ie sans
profits monétaires date de plus d’un siècle.Elle a donné lieu à des
interprétations diverses.Elle leur a résisté.
Elle hait les tièdes.Plutôt que de l’adoucir,fêtons son audace.
1) Une économ
ie sans profitsm
onétaires… pour quoi faire ?
Tu préfères parler d’économie sans profits m
onétairesplutôt que de distributism
e,pourquoi? Parce que si le distri-
butisme que je présente est fidèle,et m
ême encore plus fidèle aux
principes de base que celui que j’ai rencontré,il en déplace lesperspectives et en invente d’autres.
Du distributism
e,quelle définition tu en donnerais?
150
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 150
du capitalisme vert et ses bidules qui dépensent m
oins ? Divine
surprise ! Enfin des profits propres ! Et tant pis si ces profits-là nechangent rien à ce qu’ils dénoncent:
les rachats d’entreprises,les délocalisations.
Ni au fait (qu’ils dénoncent rarem
ent,leur
sens de la démocratie ne va pas jusque là) que les produits et
services seront toujours décidés dans des bureaux,en fonction duplus grand profit et en cherchant par tous les m
oyens à nous enim
poser l’usage– ou les greffer sur ceux que nous avons déjà.
Qu’est-ce qui pourrait convaincre les anticapitalistes de se
convertir à une économie sans profits m
onétaires? La simple
mise à l’étude des effets du prêt avec intérêts.
Qu’ils osent
reconsidérer une pratique dont le cours imposé,forcé,est adm
iscom
me norm
al.Et de ne plus céder à cette force,comm
e parexem
ple quand ils m’objectent que jam
ais les banquiers ne selaisseront déposséder de ce « droit ».
Ils n’ont pas lu Fukuyama
mais sont convaincus que ce droit sévira jusqu’à la fin de l’H
istoire.Ils l’acceptent com
me « norm
al »,com
me l’ensem
ble de lapopulation sous l’A
ncien Régim
e considérait comm
e normal que
certains aient de naissance plus de droits que d’autres.
De quel droit tu parles ? D
e celui du banquier de créeravec intérêts l’argent dont l’entrepreneur a besoin en écrivant unecertaine som
me sur son com
pte.Percevoir des intérêts c’est « ledroit » du banquier,com
me celui de l’État de lever les im
pôts(depuis quand,
de quel droit ?).M
ais pour payer les intérêtsauxquels le Banquier « a » droit,il faut gagner plus d’argent qu’onn’en a reçu.Il faut donc faire des profits.La différence entre laquantité d’argent prêté et d’argent à venir s’appelle la croissance.Laquelle est donc d’abord une question de profits m
onétaires.Pas de décroissance m
atérielle possible si on continue d’y êtreasservi.M
ais pourtant,tu dis bien que la redistribution des profitsm
onétaires fait marcher l’économ
ie ? La nôtre.Oui.M
ais cela ne
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
153
Vaste programm
e,précise :pourquoi faut-il se passer deprofits m
onétaires ? Parce qu’ils donnent toujours plus de pouvoir à ceux qui
en font le plus,creusent sans cesse l’écart entre riches et pauvres.Parce
que leur
croissance condam
ne à
une croissance
del’em
preinte écologique que la planète ne peut plus supporter.Parce qu’ils transform
ent tout en marchandise
– l’air,l’eau,
lasolidarité.
Parce qu’ils entretiennent la guerre économique et
sociale.Ils changent les travailleurs en machines jetables.Ils font
de la « libre entreprise » une contradiction dans les termes :
ellen’a de liberté que pour autant qu’elle fait des profits,elle achètesa liberté au prix des profits qu’elle doit faire ! A
utant dire qu’ellese prostitue.
Mais qu’est-ce que tu réponds quand on te dit que les
homm
es en veulent toujours plus,que la lutte pour le pouvoir a
toujours existé,et l’écart entre les riches et les pauvres aussi ?
Qu’on n’a jam
ais vu de sociétés entièrement pacifiées.O
u que leprogrès,
justement,
c’est que la machine rem
place l’homm
e?
Que tout va donc pour le m
ieux dans le plus profitable desm
ondes.La preuve :trois cents personnes aussi riches que quatrem
illiards.C
es trois-cents-là,D
ieu a voulu les récompenser…
Ou
:Ça pourrait être pire ! A
lors continuons :vive l’Empire du
Moindre M
al !
Pourquoi tu
dis que
les anticapitalistes
mentent,
sem
entent ? Parce qu’ils n’ont rien d’autre à proposer que dem
oraliser le capitalisme et d’am
ortir ses effets nocifs.Ils marchent
au pas du capitalisme et arriveront toujours en retard.A
vant decom
mencer à réglem
enter sur les conditions de sécurité et ladestruction
de l’environnem
ent,com
bien a-t-il
fallu de
Minam
ata et Seveso ? La politique de réparation et de préventionprônée par les anticapitalistes s’appuie sur les argum
ents basiquesdu m
odèle actuel :les profits à faire pour taxer par-ci,
vendre desdroits à polluer par là.O
bserve comm
ent ils accueillent l’arrivée
152
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 152
crée des richesses matérielles,
engendre des profits ridicules àcôté
des spéculations
financières.A
cheter et
revendre des
entreprises est nettement plus « intéressant » que de produire des
biens et services matériels.
Dans une économ
ie sans profitsm
onétaires,tout ce qu’on cherche,c’est le meilleur em
ploi desressources hum
aines et naturelles.Qu’est-ce qui se passerait si
produire utile,sain,durable et beau n’était plus asservi aux profitsm
onétaires qu’il faut en retirer ? Si le « droit au travail » n’étaitplus bafoué par les profits qu’il faut tirer du travailleur com
me du
reste ? Les anticapitalistes,les décroissancistes,
ne se posent pasla question.Ils refusent m
ême de la m
ettre à l’étude.
Mais com
ment une économ
ie peut marcher sans profits
monétaires ? Im
agine-toi créant une entreprise pour mettre sur
le marché des produits nouveaux,des services inédits.Tu investis,
tu recrutes,tu bosses et fais bosser...Enfin les produits sont là,em
paquetés,pas encore vendus.
Si ce sont des services que tu teproposes de vendre,
les infrastructures et les spécialistes sontprêts,
mais n’ont pas encore vu le prem
ier client.Tout ça existe,m
ais n’a encore fait aucun profit.Com
ment est-ce que ça peut
exister,puisque ça n’a fait aucun profit ?
Parce que
j’en avais
fait avant!
Parce qu’ils
vontrem
bourser la mise ?
Et si tes profits précédents ont été à peine suffisants pourrem
bourser tes frais ? Tu t’en es est tiré de justesse,tu as com
prisqu’il fallait chercher un autre créneau.
La façon dont tu t’esredressé inspire confiance à ton banquier.Il te prête à nouveaude l’argent.
Cet argent,
tu sais d’où il le sort?
Des bénéfices qu’il a tiré des opérations antérieures.Ils s’y
« adosse » (« ratio de solvabilité » ou « ratio Cooke »,
fixé par lesaccords dits de Bâle 1 (1988).R
apport des fonds propres d’unebanque à ses « actifs » (constitués pour l’essentiel par les crédits
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
155
prouve pas qu’elle soit la seule économie possible.Les m
anuelsd’économ
ie parlent de « redistribution » mais sans préciser de
quoi il s’agit.Ils induisent à penser qu’il s’agit uniquement de
redistribuer,répartir,des richesses m
atérielles,comm
e le fait cequ’on appelle « la grande distribution ».O
r il s’agit avant tout deredistribution des profits m
onétaires.D
ont dépend,dans le
système actuel,celle des « richesses »,n’im
porte lesquelles pourvuqu’elles fassent du profit.C
’est à la mise en question de cette
redistribution-là que « le distributisme » doit son nom
,c’est à elleque l’économ
ie sans profits monétaires s’attaque.L’entrepreneur
redistribue ses profits sous forme d’intérêts à son banquier,
dedividendes
à ses
actionnaires,d’investissem
ents divers,
depublicités,de lobbying,de salaires aux travailleurs,de gonflem
entdes « fonds propres »,
qu’il redistribuera le mom
ent venu ennouveaux investissem
ents,et de taxes et impôts à l’État.L’État
redistribue ses taxes et impôts pour faire du service public.
Quand la croissance n’est plus assez forte,
et ceci que legouvernem
ent soit de droite ou de gauche,il brade les entreprisespubliques et serre la vis aux m
inistères et fonctionnaires.Les
travailleurs redistribuent
leurs revenus
en consom
mant.
Laboucle est bouclée.Plus ils consom
ment,plus les entrepreneurs
font de profits,ou plus l’État ramasse de taxes.M
ais les patrons,les banquiers,redistribuent aussi ! Ils consom
ment des articles de
luxe.La raison pour laquelle tous les gouvernements,de gauche
ou de droite,prient pour le retour de la croissance et tentent dela favoriser,
est intimem
ent liée à cette triple redistribution.D
e cette vue d’ensemble,
les anticapitalistes peuvent-ilsdéduire
une pratique
quelconque?
La vue
d’ensemble
del’anticapitaliste s’articule à partir du capital.Il se focalise sur lecapital,
comm
e s’il était le but.Il ne peut en déduire aucune
pratique,sinon celle de surenchérir dans « l’anti ».
Si,en
accumulant les profits,on fait grossir le capital,ce n’est pas pour
le garder au chaud dans un bas de laine.La bonne question estdonc
:à quoi est-ce qu’on l’em
ploie? O
r,aujourd’hui,
lescapitaux m
obilisée par la redistribution entrepreneuriale,celle qui
154
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 154
C’était –
ça reste !– « la misère dans l’abondance
»…Ils n’en ont
pas pour autant absolument abandonné l’usage.D
ans l’économie
sans profits
monétaire
«classique»,
cet usage
revient à
cequ’A
ristote déjà regrettait qu’il ne soit pas resté :1.un moyen de
faciliter la création des richesses.2.un moyen de faciliter leur
circulation,les échanges.
Les distributistes historiques ne vontpas jusqu’à l’idée de supprim
er le chiffrage monétaire,
qui,outre
les dangers qu’ils ont fort bien vus (comm
e son accumulation et
faire dépendre le salariat des cours du marché),
en présenteauxquels ils ne pouvaient encore être sensibles (com
me la gestion
des ressources planétaires)… O
r supprimer le chiffrage m
onétaireconduit aussi à un tout autre usage du m
odèle économique
connu sous le nom de distributism
e ou économie sans profits
monétaires…
C’est l’objet des deux entretiens qui suivent.
2) La banque distributiste les ressources de fonctionnem
ent
Quand j’ai appris l’existence d’un m
odèle économique
concrètement,résolum
ent anti-libéral dit «économie distributive
»,je l’ai appris avec le nouvel usage qu’il com
ptait faire de lam
onnaie.J’ai donc su tout ce qu’il fallait savoir sur le sujet,
assorti de plein de savoirs devenus inutiles,comm
e le fait qu’elleétait
autrefois gagée
sur l’or
–qui
n’a plus
qu’un intérêt
historique.Il n’y avait au final que trois choses à retenir :1.Que
la monnaie,
et ceci dans le nouvel usage comm
e dans l’usageactuel,serait ém
ise « d’un trait de plume » – d’où son nom
dem
onnaie scripturale.2.Q
u’elle serait émise sans intérêts.
3.Qu’à
la différence
de la
monnaie
actuelle,elle
ne serait
pluscapitalisable,
accumulable ou thésaurisable.
Que la m
onnaie soit émise d’un trait de plum
e,c’est déjàdifficile.M
ais à l’idée que la monnaie soit « ém
ise sans intérêt »–
je bloque.Les banques ferment !
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
157
qu’elle a ouverts,donc de l’argent qu’elle n’a ou n’avait pas).C
erapport est de 8%
.Devenu (Bâle II,2004) « ratio M
c Donough »
qui modifie le périm
ètre et le calcul des actifs pour tenir compte
de la part croissante des activités et des risques du marché dans
les bilans bancaires.),mais pour l’essentiel,l’argent est ém
is d’untrait de plum
e ou par des jeux d’écritures entre banques (elles seprêtent les une aux autres).C
e miracle,ce tour de passe-passe a
lieu tous les jours.Pose-toi deux questions :
cet argent doit-ilabsolum
ent être créé assorti d’intérêts ? Et si l’entrepreneur n’apas à rem
bourser la somm
e prêtée plus les intérêts,est-il obligéde faire des profits? R
épondre par la négative à ces deuxquestions conduit tout droit à l’hypothèse d’une économ
ie sansprofits m
onétaires,en d’autres term
es au distributisme,
paropposition au systèm
e actuel qui devrait s’appeler non pascapitalism
e mais redistributism
e,puisqu’il fonctionne sur la
redistribution des profits monétaires.
Tu as répondu à « comm
ent créer des richesses sans fairede profits m
onétaires » :il faut que de l’argent soit prêté sansintérêts.
Mais on n’a plus du tout affaire au m
ême « argent » ? En
effet ! L’argent perd sa capacité d’enrichir les uns au mépris des
autres.Dans le m
odèle distributiste classique,l’argent ne fait plusle m
ême pour deux raisons.La prem
ière,celle sur laquelle nous
avons bondi,parce qu’il est ém
is sans intérêts.Mais cette raison
ne concerne encore que l’enrichissement des banquiers.L’autre
raison est que l’argent émis s’annule au m
oment du passage en
caisse… Tu cales…
C’est difficile à im
aginer… M
ais plus facile,à
mon
avis,que
«faire la
décroissance»
dans un
système
croissanciste par construction !
Note 1 :
L’« équivalent universel » de l’argent a ceci degénial qu’il perm
et de comparer le prix d’une pantoufle à celui
d’un éléphant –et réduit donc tout ce qui existe au prix que ça
peut avoir sur un marché.
Com
bien ça vaut? Les premiers
distributistes en ont dénoncé l’usage à travers la fluctuation descours du m
arché:
quand il y a surproduction les prix s’effondrent.
156
Nouvelle civilisation 2012
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de cette façon l’argument avait alors beaucoup de poids.A
près la crise de vingt-neuf on était furieux de savoir que,du fait de lasurproduction,plein de bonnes choses qui avaient été fabriquées,étaient disponibles,
devaient être détruites pour soutenir lescours,
en d’autres
termes
:pour
assurer les
retours sur
investissements,un m
inimum
de profits.Le poids de l’argument,
aujourd’hui,s’est comm
e inversé.
Car nous com
mençons à prendre en com
pte que lesressources de la planète sont lim
itées.C
e qui nous intéresseaujourd’hui dans une économ
ie sans profits monétaires est
qu’elle permet de faire toute de suite des produits de qualité,dans
des conditions écologiques et sanitaires convenables,qui durent.D
es appareils qui font bon ménage entre eux.
Le premier
avantage s’énonce donc comm
e suit :on pourra enfin produirepour autre chose que pour faire des profits m
onétaires.On ne
sera donc plus privé de choses qu’on aimait ou de rationner des
services dont on a besoin parce qu’ils ne rapportent pas,ou plusassez.O
n produira donc ce dont on a l’usage et décidé qu’on enavait l’usage.C
e qui n’exclut pas de se faire plaisir en produisantdes choses superflues.
Au lieu d’une réduction gérée par des
comm
issaires à la décroissance,on arrive à une limitation et des
luxes choisis.« C
e dont on a l’usage » devient l’objet d’unediscussion perm
anente.La démocratie devient celle des usagers.
Elle débouche,
mais
nous verrons
cela plus
tard,sur
uneexpérim
entation permanente où la m
aîtrise de leurs usages parles usagers prend toute sa dim
ension politique.Le deuxièm
eavantage a tout pour séduire un chef d’entreprise.
Plus deproblèm
es triviaux de bilans négatifs,d’équilibre de budget enfonction
des profits.
Le
troisième
avantage ôte
auxgouvernem
ents leur épine la plus cruelle.Adieu l’inflation et faire
dépendre la vie des nations des taux d’intérêt.
Au sujet de la m
onnaie,la différence entre la m
onnaiedistributive et l’actuelle c’est…
? Qu’elle n’est plus accum
ulable
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
159
Elles vont au contraire enfin pouvoir faire leur métier,tout
leur métier,
leur vrai métier,
actuellement réduit à « faire du
fric»,
dénaturé (je n’emploie pas le m
ot par hasard :je l’ai
entendu dans la bouche d’un banquier) par la puissance quedonne l’accum
ulation de l’argent.La banque jusqu’ici,comm
eles autres,devait faire des profits m
onétaires pour survivre.Ellen’en aura plus besoin.Son fonctionnem
ent sera financé comm
ecelui des autres entreprises.Elle recevra les m
oyens nécessairespour faire ce qu’elle aura désorm
ais à faire,réparti sur deux
postes :celui de la distribution des moyens d’échange et celui de
banque de données.Premier poste
:elle continuera,tout comm
eaujourd’hui,
d’avancer des moyens d’échange à des entreprises
créatrices de richesses,mais elle ne devra plus conditionner ces
avances aux profits monétaires ni ferm
er les yeux sur la façondont ils sont obtenus.Elle pourra enfin s’intéresser aux profitssociaux et écologiques.
Au lieu d’être orientée,
polarisée parl’accum
ulation du
capital,elle
favorisera tout
ce qui
peutaugm
enter la diversité,des expériences entreprises ou des espècesvivantes – au final c’est pareil.D
ans l’hypothèse d’une économie
sans profits monétaires,
les entreprises et les banquiers ne seregardent plus en chiens de faïence.Ils se consacrent à leur cœ
urde m
étier –de tous les m
étiers:produire de belles et bonnes
choses avec le minim
um de peine et de dépenses m
atérielles.D
’où l’idée du cahier des charges qui va décider du prêt.R
apidement,
est-ce que tu peux revenir sur les avantagesde la m
onnaie émise sans intérêts ? Le prem
ier,c’est la possibilitéde distribuer à tous les usagers un revenu garanti sur les richessesdisponibles et non sur les profits qu’il faut en faire (com
me c’est
encore le cas du revenu d’existence défendu par les Verts).Lesm
oyens d’échange dont les usagers sont crédités sont réellement
garantis,puisqu’ils sont directem
ent gagés sur les richessescréées,
et non plus sur les profits qu’il faut en faire sur un marché
concurrentiel et aléatoire.Q
uand l’hypothèse distributiste estapparue,entre les deux guerres,son argum
ent le plus convaincantétait que tout ce qui serait produit pourrait être acheté.Form
ulé
158
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seconde nouveauté… C
ar la pénurie n’est plus ce qu’elle était.A
utrefois,elle dépendait des aléas clim
atiques et n’était pasencore corrigée par la productivité.
Quand le distributism
e am
ontré le bout de son nez,la pénurie était engendrée par un
paradoxe :celui de la surproduction.Elle faisait chuter les courset créait une crise :adieu les profits m
onétaires,leur croissance etredistribution.Sur une planète où les ressources,du fait de lacroissance des dépenses m
atérielle,doivent être surveillées de
près,il
va falloir
gérer l’existence
de ces
ressources,leur
renouvellement,
avec un tout autre sérieux qu’au temps de
l’assolement triennal.
Il va
falloir prendre
en com
pte,pour
des m
otifsécologiques et non plus «économ
iques» (au sens de profitsm
onétaires ou d’économies de dépenses en argent pour acquérir
les m
atières,le
travail,l’énergie),
la distance
qui sépare
l’utilisateur des sources d’approvisionnement,de production,
desm
archés.Le chiffrage par code-barre permet de suivre les choses
plus fidèlement que le chiffrage « prix ».Tu peux changer les prix
sur les produits sans les sortir de leurs cartons ! Les prix ne sontpas « fidèles » à ce qu’il y a dans les cartons.Ils sont « fidèles » auxcours du m
arché.Or la disjonction des deux,elle se pratique déjà
sans que tu le saches,quand tu passes à la caisse.Suppose que le bip ! que tu entends se contente de signaler qu’il fautrenouveler le produit sur le rayon.Q
u’est-ce qu’on perd s’il nesignale plus des prix ?
…Q
u’est-ce qu’on gagne ? Une sorte de décolonisation,
désaliénation des choix.N
os choix sont aujourd’hui pré-choisispar des prix.Si,m
ême en tenant com
pte des frais de transports,tu trouves la m
ême ressource m
oins cher à l’autre bout de laplanète,tu es tenté d’aller la chercher où elle est plutôt qu’à taporte.
Une économ
ie sans profits monétaires qui utilise la
monnaie fera m
algré lui du prix un critère de choix.S’il introduitdes corrections,il le fera après,com
me les décrets lim
itant l’usagede
certains pesticides.
Dans
une économ
ie sans
profits
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
161
–thésaurisable,capitalisable.Q
u’elle s’annule quand le produitou le service ont été consom
més,au m
oment du paiem
ent.
Com
ment ça se passe ? La vulgate distributiste enseigne
qu’au mom
ent de payer un produit ou un service,la caisse
«annule » l’argent qu’il a fallu émettre pour qu’ils existent –
cequ’ils ont coûté,
leur « prix ».Son métier de caisse est de signaler
que le produit ou le service ont été « vendus »,qu’il faudrait lesrenouveler et donc réécrire le chiffre qui perm
ettra de se procurerles m
êmes fournitures,de dépenser la m
ême énergie,etc.L’usage
des prix,de l’argent,de « la monnaie de consom
mation »,
à ceniveau,est celui d’un signal attaché à l’objet ou au service vendus.En fouillant dans les archives,
j’ai constaté que les distributisteshistoriques n’avaient pas poussé très loin l’étude concrète dusystèm
e.L’usage de la monnaie dite « de consom
mation » pour
gérer à la fois des prix et des articles,des valeurs variables et deschoses,ne leur avait pas sim
plifié le travail.Ils avaient aussi unproblèm
e avec l’accumulation d’argent nécessaire à l’achat de
biens d’une certaine importance.Je sais qu’ils y ont beaucoup,
souvent réfléchi,sans en laisser de traces.
Mais depuis deux
nouveautés,disons,
sont apparues.
La prem
ière,c’est
unetechnique
qui révolutionne
le com
ptage –
la com
ptabilitém
atière,de stocks– à distinguer de la comptabilité des bilans.
Cette technique c’est l’usage des codes-barre.La seconde,c’est la
reconnaissance du fait que la planète ne peut plus fournir…A
ujourd’hui,quand un article passe en caisse,
le bip que tuentends signale deux choses :le prix à payer et la disparition duproduit sur son rayon –
et qu’il va donc falloir le renouveler.Il y a donc deux circuits,un circuit m
onétaire,qui gère des prix,et un circuit qui gère des choses.D
ans une économie qui abolit
les profits monétaires,
le circuit des prix,des « valeurs »,
s’impose-t-il vraim
ent ?
Mais il faut bien chiffrer les choses ? Par codes à barres !
L’intérêt du procédé vient mêm
e de rebondir,en raison de la
160
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Son passage en caisse déclenche en amont des procédures de
renouvellement qui peuvent aller jusqu’à changer les com
posantsdu produit lui-m
ême.
Car il va falloir aller les chercher,
et s’ilss’épuisent,en trouver d’autres plus économ
iques,qui vont mettre
en œuvre d’autres techniques.
Le fabricant s’adresse à des fournisseurs.Ils fonctionnent
sur le mêm
e modèle.Leurs produits de base sont enregistrés sous
forme code-barre.Leur vente annule leur disponibilité et appelle
à renouveler.Aujourd’hui tout cela a lieu dans la plus joyeuse des
anarchies.Les plus puissants se taillent des principautés et desem
pires,sur le sol national ou à l’étranger,
soutenus par lesrèglem
ents locaux,les ententes préfectorales pour faciliter les
infrastructures nécessaires,ou la diplom
atie,arm
ée ou non.Les
banques accompagnent les coups,
elles ne servent qu’à lesfinancer.
Mais pas folles,
elles se renseignent et spéculent sur larareté ou l’abondance des m
archandises primaires.
Dans un
monde où les ressources se font de plus en plus rares,
lesapprovisionnem
ents deviennent de plus en plus problématiques.
Les pays rivalisent pour se les assurer.Pour faire tourner une
économie
qui fournit
l’Occident,
les Indiens
et C
hinoiss’introduisent partout et dém
antèlent les réseaux occidentaux.La suite est prévisible.La guéguerre économ
ique déclenche desconflits m
ondiaux.De deux choses l’une :ou bien tu les attends,
les prépare,ou bien tu anticipes sur l’étape suivante.Tu travailles
à l’avènement d’une économ
ie sans profits monétaires,
quiperm
et à la fois de relocaliser les économies et de m
ondialiser lepartage des ressources.
Reprenons.
Les banques existent toujours.Q
uand uneentreprise
a besoin
d’argent…
Disons
plutôt «quand
uneentreprise a besoin d’une attribution de ressources de fonction-nem
ent ».Cette attribution peut se faire sous form
e monétaire ou
autrement.
Mais alors,
que ce soit sous une forme ou un autre,
les
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
163
monétaires,on peut faire tout de suite utile,sain,durable et beau.
Mais si on m
aintient le chiffrage monétaire,
quand bien mêm
e tuaurais choisi une m
atière qui dure,facile à recycler,
si son prixest m
oindre là-bas que tout près tu choisiras là-bas.Plein de
ressources auxquelles tu ne penses pas mais qui sont à ta porte
vont se soustraire à ton attention.D
es ressources qui existentdéjà,ou qui ont existé,des choses qu’on savait faire avant que lalibre circulation des m
archandises n’abolisse les savoir-faire,etqu’on oublie,
et d’autres qu’on pourrait pour ainsi dire inventer,com
me on « invente » un objet trouvé.
Aujourd’hui,un truc chiffré,ça se rem
arque,se désire.Ce
qui ne l’est pas ne se voit pas.Je le constate ici avec les fruits quipourrissent sur place,le bois,les sources,
qu’on n’entretient plus.Le chiffrage non m
onétaire des ressources incite à les partager–
ce qui s’entend aussi bien au sens du nombre de paniers qu’au
sens de travail mis en com
mun.Par ailleurs,si tu m
aintiens lesprix,
en économie distributive com
me dans l’économ
ie actuelle,je crains qu’ils encouragent les productions « haut » et « bas degam
me
»,qui
distingueront la
classe sociale.
Le
chiffragem
onétaire des choses poussera au maintien de la hiérarchie des
revenus.Si on la m
aintient,pour m
oi c’est clair:inutile de
changer de régime.Le suivant em
boîtera les mêm
es défauts.Lesm
ieux payés orienteront la production vers des choses et desservices qu’ils seront les prem
iers à pouvoir acheter,et qui se
«démocratiseront » sur la base du désir m
imétique et de la
violence sociale.Il y aurait encore beaucoup à dire.À
partir dum
oment où on aura décidé de changer d’outil,on le dira plus
facilement,
les arguments contre la m
onnaie seront comm
elibérés,com
me ça s’est produit au sujet du contrôle des naissance
une fois l’usage de la pilule autorisé.
Exclusivement avec les codes à barres,
comm
ent ça sepasse ? C
omm
e maintenant ! L’article proposé a été code-barrisé
dès sa création,sa circulation a été enregistrée à toutes les étapes.
162
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écologiques.Sa
prochaine fonction
sera d’inform
er des
disponibilités en ressources matérielle.
Elle se trouvera mêlée aux
décisions à titre d’informatrice,
non à titre de décideuse.Une fois
la décision prise,sous une form
e expérimentale –
nous allons yrevenir– la banque attribue les ressources.
Sous une forme
monétaire ou autrem
ent,mais il va de soi qu’elle suivra d’une
manière beaucoup plus juste l’expérience en cours si elle la suit
sous une forme m
atérielle et non monétaire.
En poussant à l’abandon de la forme m
onétaire,je trouve
que tu t’engages beaucoup.O
n n’a vu de société sans monnaie.
Qu’il faille étudier plus avant la faisabilité d’une économ
ie sansm
onnaie,c’est certain.
Mais est-ce une raison pour s’interdire
d’avance de la mettre à l’étude
? Car c’est bien ainsi que les
choses se présentent :une économ
ie sans profits monétaires,
onn’a jam
ais vu,donc on ne veut pas en étudier la faisabilité.
Sanscom
pter qu’abolir l’usage de la monnaie,m
ême ceux qui un jour
ont pris
parti pour
une économ
ie sans
profits m
onétairesn’étaient allés jusque là.
Alors on retire l’échelle…
Ce n’est pas
un argument.
Avant d’abolir l’esclavage on n’avait jam
ais vu desociété sans esclaves.
Avant K
epler et Galilée,
on n’avait jamais
vu que la Terre tournait autour du Soleil.Pourquoi la recherche
politique,com
me la recherche scientifique,
ne remettrait pas de
temps en tem
ps les choses à l’endroit ? Qu’est-ce qui com
pte ?La bourse ou la vie ?
Note
2:
Dans
l’économie
sans profits
monétaires
«classiques » la banque distributive a une fonction exclusivement
monétaire.
Elle crédite les entreprises des somm
es nécessairespour se procurer les produits,
machines et services dont elles ont
besoin.Elle crédite les usagers,
simultaném
ent,d’une m
assem
onétaire équivalente afin que tout ce qui est produit puisse êtreacheté.D
ans le modèle proposé par PR
OSPER
,la banque est
principalement une banque d’inform
ation et de gestion desdonnées
matérielles
et de
leur renouvellem
ent.R
essources
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
165
banquiers vont donc continuer de faire la loi ? Ils ne pourrontjustem
ent plus la faire au sens où ils la font aujourd’hui,où,
du faitdes crédits qu’ils accordent ou non,
ils tiennent les entrepreneursen laisse.D
ans une économie sans profits m
onétaires,et a fortioridans
l’hypothèse présentée
par Prosper,
où la
monnaie,
l’équivalent universel,est abandonné,
la banque fonctionneessentiellem
ent com
me
une banques
de données.
C’est
ledeuxièm
e poste,à m
on sens le plus important.
Le but de lanouvelle banque est de recenser les ressources disponibles.Elle nepeut pas les cacher (elle ne doit pas le pouvoir:il faudra donc yveiller).
N’im
porte qui,pianotant n’im
porte où sur un clavierd’ordinateur,
peut savoir combien il y en a et où elles sont,
dansl’«aire
» la plus proche.La connaissance des ressources,
tellequ’elle est gérée par les banques,
n’équivaut pas à une possessionde leur part.
Dans une économ
ie aux ressources rares,la banque
ne fait bien son métier de banque qu’à condition d’indiquer,
entem
ps réel,les conséquences de leur utilisation.A
ucun projet nepourra être refusé si on dispose des m
oyens et que l’anticipationsur ses retom
bées est globalement positive.
Il y a donc de l’espacepour toutes sortes de fantaisies,
ce qui n’est pas le cas du règnede la vertu ou charia écologiste que les décroissancistes appellentde leurs vœ
ux,où l’ascèse consom
matoire signe l’excellence
citoyenne.Via la gestion des m
atières,la banque est branchée sur
l’écologie des usages,la façon dont ils se soutiennent ou se
concurrencent… A
ux quantités dont elles sont informées,
ellesattribuent des coefficients de renouvellem
ent.O
n tentera deprévoir,on aura m
ême tout le loisir d’expérim
enter les incidencesde l’introduction de nouveaux usages sur des usages anciens…O
n ne
parlera plus
d’écologie m
ais d’usologie…
N
ous y
reviendrons,parce qu’il faut distinguer entre la prévision et la
prospective.Aujourd’hui la fonction « banque de données » d’une
banque concerne
les disponibilités
en m
atière de
créditm
onétaire.C
omm
e le
retour sur
investissement
comm
andel’économ
ie,elle se trouve m
êlée à des décisions qui ont plutôt àvoir avec les profits m
onétaires qu’avec les profits humains et
164
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 164
3) L’entreprise distributiste expérience à tous les étages
Au sujet des entreprises,
la première chose qui vient à
l’esprit,dans le modèle actuel com
me dans celui que tu proposes,
est la façon dont elles sont créditées.La prem
ière chose quidevrait venir à l’esprit est le degré de liberté dont les entreprisesdisposent pour entreprendre.
Car « libre entreprise »,
dans lesystèm
e libéral,dem
eure un vœu pieux.
En réalité c’est unecontradiction dans les term
es.Dans le cadre d’une économ
ie sansprofits m
onétaires jamais l’entreprise n’aura été aussi « libre »,
enraison des deux dispositifs com
plémentaires qui sont,
d’une part,que les entreprises sont créditées (soit sous form
e monétaire sans
intérêts,soit sous form
e d’allocation de ressources),des m
oyensnécessaire pour créer des richesses,et d’autre part que les usagerssont crédités des m
oyens correspondants pour avoir accès auxproduits et services qu’ils auront rendus disponibles.Le seconddispositif change tout.
Jusqu’ici,les travailleurs étaient considéréscom
me des m
achines un peu particulières et qu’il fallait salarieren fonction de leur rem
plaçabilité ou qualification.Com
me une
«variable d’ajustement » figurant au chapitre des dépenses.
Leurcollaboration était acquise sur une base servile,
du fait qu’ilstenaient leur droit de vivre de leur salaire.
Les augmentations
qu’ils réclamaient participaient de ce statut.
Cette fois,
ils nevont pas revendiquer d’augm
entations.Ils vont revendiquer le
droit d’être intéressés par ce qu’ils font.Chacun pourra créer une
entreprise ou s’investir librement dans une entreprise existante.
N’étant plus soum
ise à la croissance des profits et fonctionnantsur la base du libre investissem
ent des participants,l’entreprise
fera d’autant plus attention à la façon dont elle utilise lesressources hum
aines et matérielles –
pour en faire du profithum
ain,de la prospérité.N
’étant plus asservie aux profits ni ausalariat,toute entreprise peut désorm
ais être traitée comm
e uneexpérience,
qu’on peut suspendre ou à laquelle on peut renoncer
167
naturelles,capacités de production,parcs de machines disponibles
et délais de livraison,par « aires » du plus proche au plus lointain,
le tout code-barrisé,assorti de coefficients de renouvellements et
de systèmes de blocage ou de m
ise en suspens lorsqu’unedem
ande est trop forte.Des solutions de rem
placement peuvent
être intégrées (cf.les médicam
ents génériques).Le principe dudouble crédit (aux entreprises et aux usagers),qui fait l’originalitéde l’économ
ie sans profits monétaires,
est maintenu.
Mais le
chiffrage par code-barres a pour principal avantage de fouetterl’im
agination pour s’approvisionner au plus court (au lieu d’allerchercher à l’autre bout de la planète parce que c’est m
oins cher)et pour inventer des produits et procédés de substitution.
Ce
mode de chiffrage sem
ble en tout cas mieux accordé avec la
gestion d’une « planète aux ressources rares » qu’un chiffragem
onétaire indifférent aux choses ou qui n’y est sensible qu’àtravers le prix que leur donne leur relative abondance ou rareté.D
ans le cadre du modèle proposé,
les données collectées par labanque sont « décisives ».
Ce n’est pas « la banque » qui prend les
décisions.Elle perm
et de les concerter.Les décisions se prennentau niveau des entreprises,
sur un mode expérim
ental (entretiensuivant) du fait que les usagers disposent du berceau à la tom
bedes m
oyens d’échange non salariés qui leur assurent un droitd’initiative et de grève entiers et perm
anents.
166
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 166
Si tu avais à décrire une entreprise distributiste,par quoi
tu comm
encerais ? Par son « esprit » –expérim
ental,expérienciel.
L’entreprise la plus bassement m
atérielle –fabriquer des clous–
a une histoire,et qui n’a rien d’évident,qui aurait pu être trèsdifférente.C
ette histoire fait intervenir toutes sortes de donnéesconjoncturelles et anthropologiques.
Depuis qu’on a recours à
l’usage de clou,donc,de quoi un clou fait-il usage,
qu’est-cequ’il faut pour le faire,dans quel environnem
ent,par quoi on
peut le remplacer…
,font une suite d’interrogations aussi riche
que savoir « de quoi » le point et la droite de la géométrie
euclidienne font usage,dans quel environnement leur usage se
poursuit,et de s’interroger si ce sera com
me ça jusqu’à la fin de
l’histoire.Tout ce que nous fabriquons,pensons,
s’est construit,pas en un jour.
L’entreprise X est un élém
ent dans un ensemble
vivant d’entreprises,
une fenêtre
comm
e une
autre sur
lacondition hum
aine:
contre quoi,quels désirs,
les humanoïdes
échangent leurs capacités,et celles de la planète.Quand on parle
de création d’entreprise,on pense tout de suite :qu’est-ce qu’elle
apporte de nouveau,qu’est-ce qui la rend nécessaire ? Dans le
cadre du nouveau modèle,la nécessité n’est plus de gagner du
fric.La question est donc de savoir quelles « urgences »,
quelles« nécessités » la distinguent de celles qui sacrifient déjà aux usagesconnus,
reconnus,identitaires,
dans un certain bassin d’usages.J’ai com
mencé à y réfléchir dans le cadre d’une histoire des
savoir-faire,de la culture technique.
Mais la culture technique a
jusqu’à présent comm
e implosé dans celle des savoir-faire,
ceque M
arx appelait « l’idiotisme de m
étier » (l’étanchéité desm
étiers).J’ai élargi à la notion d’usages.
La question se traduisaitdonc
par «
quel usage
avons-nous de
ces savoir-faire
»,indépendam
ment de ce qu’ils produisent m
atériellement.
Elleintroduit à la séduction qu’exercent certains signes,aussi bien auniveau
technique (rapidité
d’exécution,intégration
desfonctions),qu’au niveau des apparences (pourquoi faut-il que çabrille,
soit carré,
ou que
les angles
au contraire
soientadoucis…
).Quelle m
aîtrise avons-nous,pouvons-nous avoir de
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
169
dès qu’elle présente des caractères négatifs ou des difficultés.En quoi l’usage de la m
onnaie ou du salariat rend-il moins
attentif aux dépenses matérielles –
et aux travailleurs ? Observe
aujourd’hui comm
ent,du fait que tout est m
onnayé,tu te crois
dégagé de toute responsabilité à partir du mom
ent où tu as payé.Tu peux le vérifier aussi bien pour l’em
ploi de ressources que pourla façon dont tu traites tes salariés.D
ans une économie distributive
« monnayée »,
mêm
e,où on m
ettrait des prix «politiques » sur lesressources pour réduire,économ
iser leur utilisation,le problème de
leur renouvellement serait encore com
me avalé,
oublié,par le prix.
On gonflera les prix,
comm
e maintenant,
jusqu’au mom
ent où ilfaudra se résigner à interdire l’usage de la m
atière première ou de
l’espèce animale.Le circuit «prix
» continuera de gêner,d’entraverl’attention au renouvellem
ent des ressources.Tandis que si lesressources sont gérées par code-barre,
si chaque fois que tu fais unedem
ande d’attribution tu peux voir,savoir combien il y en a,en
reste,savoir si ta dem
ande est compatible avec une juste répartition
et le renouvellement,
savoir les raisons matérielles pour lesquelles
elle est acceptable ou doit être ajournée,et si par ailleurs la banqued’infos te guide vers des fournitures de rem
placement,
comm
e undictionnaire analogique qui te fournit des m
ots de la mêm
e idée,tu
agis d’une
manière
autrement
responsable et
avec plus
d’imagination.Les prix font aujourd’hui écran entre les choses et
nous.S’ils ajustent l’offre et la dem
ande,ils le font toujours avecretard
– ou anticipent :pas en tem
ps réel.Il n’y aura jam
ais de «vérité des prix »,
pas plus que de « vérité des salaires ».Le plus «juste » des prix spécule encore.D
ans une économie sans profits
monétaires,
en ce qui concerne les producteurs,n’oublions pas
qu’ils apportent leur force de travail gratuitement,
puisque leursm
oyens de vivre leur sont assurés de toute façon.Les rapports avecles autres travailleurs –
ou entrepreneurs,c’est pareil– changent dutout au tout.
Chacun peut opposer un droit de grève perm
anentaux abus,
absences de précautions,calculs stupides,à l’autori-
tarisme et aux planques.Le plaisir que tu prends à t’investir dans
l’entreprise –celui d’y être reconnu,responsable
– devient central.
168
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 168
Mais à quoi ça servirait ? D
es clous,des seringues,
desyaourts,
il en faut,on les fait point ! Point final pour ce qui est
de réfléchir à ce qu’on fait.Fin de l’histoire dans le rétroviseur,où on voit « les gens » aller turbiner pour faire des choses réputéesutiles,
puisque c’est comm
e ça que ça « marche » et que ça
rapporte le plus.Tu oublies que dans une économ
ie sans profitsm
onétaire tes « gens » peuvent rester chez eux si ce qu’on leurpropose de faire,
et surtout la façon dont ils doivent le faire,ne
leur plaît pas,ne leur confère aucune reconnaissance.
C’est
d’ailleurs ce qui explique pourquoi beaucoup déjà préfèrent ce qu’on appelle la «trappe à chôm
age»,
où ils «chôment»
finalement m
oins qu’au boulot.
Ils ne
vont pas
y rester
longtemps:
il faudra
bienrenouveler ce dont ils ont besoin.
Et comm
ent tu fais pour lesdécider ?
Tes distributistes « historiques » avaient prévu un temps de
service social.C
e qui veut dire contrôler le temps de service.
Donc créer un corps d’Etat des C
ontrôleurs,et une vaste
planification du Travail N
écessaire.G
énial ! Il y aura donccom
me aujourd’hui deux tiers de travailleurs qui se lèvent le
matin pour aller s’em
bêter et un tiers à qui ça plaît.Pour motiver
à faire des boulots répétitifs,il faudra créer des compensations
matérielles.
Ceux qui les recevront seront en droit d’exiger qu’on
fasse des choses qui les distinguent,et au lieu de faire tout desuite utile,
sain,durable,beau pour tout le m
onde,on va étaler
la production entre un « haut » et un « bas » de gamm
e.Une
économie sans profits m
onétaires adossée à un « service social »accoucherait
d’une économ
ie dispensant
des avantages
individualisés,c’est-à-dire d’autres façons de faire des profits sur
le dos des autres.M
erci… Par ailleurs,observe ce qui se passe si
accepter certains travaux donne lieu à des avantages.C
eux quiles acceptent en prolongent la pénibilité.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
171
ces usages…? A
ucune,si ces usages,une fois reconnus com
me
tels,sont posés com
me devant « être »,
maintenus parce qu’ils «
sont » les bons,les nôtres,
parce qu’ils ont fait leurs preuves.M
ais tout faire pour les conserver,les em
baumer,ne garantit pas
qu’on réussira à les conserver réellement.C
e dont ils font usage,ce qu’ils utilisent et leur utilité,
leur signification,n’arrêtent pasde changer,dans un environnem
ent forcément instable.
Si « maîtrise » il peut y avoir,
donc,elle ne peut en faire
une digne de ce nom qu’à condition de considérer les usages,
leschoses en usage,
les manières de faire,
comm
e provisoires,pouvant continuellem
ent changer.M
ême m
ortes,périm
ées :ce
qu’on appelle leur « sens »,qui n’est rien d’autre qu’une façond’en faire usage,
peut toujours changer.La seule « m
aîtrise »qu’on peut « avoir » ne peut se faire qu’à titre d’expérience.
Si tute dis « c’est une expérience » tu déclenches un certain recul,
oùtu te m
ets à « penser » l’usage que te font les choses que tu dois,te dois de faire,
dont la vérité n’est jamais acquise.
Après quoi tu
vas désirer continuer– ou arrêter.M
ais le pourras-tu,si tu esasservi au salariat,
au diplôme…
? Je propose donc de comm
encerpar unifier toutes les entreprises sous la m
ême idée d’expérience.
Ou bien l’entreprise introduit une nouvelle expérience.
Ou bien
elle poursuit une expérience qu’on avait oublié de considérercom
me telle,
depuis le temps qu’on la faisait dans tel « bassin »
d’usages.Poursuivre une expérience aussi antique que faire du
pain n’exclut pas d’expérimenter de nouvelles m
éthodes ou des’interroger sur l’efficacité des anciennes,
et aussi nouvelle soit-elle une expérience ne naît jam
ais de rien.Elle engage un tas de
croyances cachées,de séductions,de « signes ».
Tu traites l’entreprise comm
e une classe de philosophie…N
on:
d’usologie.D
e quoi ça fait usage,dans quel environ-
nement d’usages,
de quoi d’autre ça pourrait faire usage,qui
créerait un autre environnement d’usages…
170
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 170
distributistes historiques.Pour y échapper,
je ne vois pourl’instant
qu’une solution,
d’esprit libertaire,
mais
que les
libertaires n’ont,eux non plus,encore jam
ais mise à l’étude (sans
doute pour les mêm
es motifs que les décroissancistes :
il leurfaudrait enclencher un processus constructif non-individualiste).La solution c’est de m
aximiser l’intérêt personnel qu’on peut
avoir à entreprendre ou participer à une entreprise en tantqu’expérience.
Com
ment ça se passe…
? Pour recevoir son crédit,touteentreprise doit com
mencer par chercher si les ressources dont elle
a besoin sont disponibles.Ses initiateurs peuvent le savoir sans
déranger personne par la banque de données.Ils vont chercher à
améliorer les rendem
ents,dim
inuer les dépenses,s’adosseront àdes entreprises qui travaillent dans la m
ême gam
me de produits et
services (elles ne craignent plus la concurrence).N’im
porte quelbureau d’études doit et sait le faire,sauf qu’il le fait dans le plusgrand
secret.D
ans le
cadre d’une
économie
sans profits
monétaires on aura intérêt à faire connaître l’idée le plus tôt
possible,pour y associer le m
aximum
de monde,m
ême si ceux qui
participent à l’étude du projet ne s’engagent pas sur le terrain.Et
comm
e les usagers ne s’investissent plus dans une activitécontraints et forcés par des m
otifs alimentaires m
ais parce qu’elleleur apporte personnellem
ent quelque chose,parce qu’ils peuventyprendre des responsabilités,
en apprendre encore,plus le projet
sera original plus tu auras de chances de les intéresser.Le projetd’entreprise doit être aussi un projet culturel ou éducatif.Et ceciau m
oins à trois niveaux.C
elui des opérations,auxquelles
l’entreprise doit « former » et/ou rendre exécutables très vite par le
premier venu.C
elui du partage des connaissances relatives à toutce qui aboutit à cette entreprise.
Certaines données sur place,
d’autres regroupées dans des séminaires transversaux
:tout ce que
les homm
es ont déjà trouvé pour découper,joindre,
polir… C
eluide l’histoire des usages dans lesquels s’inscrit le projet d’entreprise.U
sages relatifs à l’hygiène,à la cuisine,à l’autonomie...Il y a aussi
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
173
Cette
pénibilité,le
service social
permettrait
de la
partager.Et un jour on finirait par trouver com
ment la dim
inuerou la supprim
er.On peut le trouver aussi vite et encore m
ieuxsans service social.
Si Service Social il y a,le citoyen doit
s’incliner,faire confiance aux bureaux qui organisent son service
et accepter comm
e une fatalité de faire comm
e on le lui dit.Sijam
ais il conteste,il passe pour asocial.
S’il se déplace parce qu’ilest m
otivé,par contre,
sa motivation va vite s’étendre à se
simplifier le travail et s’y rendre heureux,
puisque c’est lui quil’exécute,
pas le bureau d’étude.D
ans une démocratie sans
profits monétaires,la C
onstitution fera figurer dès son premier
article le
droit de
chacun à
disposer d’une
manière
inconditionnelle des
moyens
d’échange pour
partager les
richesses produites.D
onc le service social est inconstitutionnel…
Pourquoi est-ce qu’elle ne garantirait pas les revenusd’une m
anière conditionnelle,sur les produits et services créées
sans profit ? Tu as ton revenu à condition de… Et le droit de
grève permanent,
assuré de fait par la mise à disposition de
chacun des moyens d’échange gagés sur les richesses produites,
devient inconstitutionnel…
C
’est la
voie qu’ont
prise les
distributistes historiques,et qui a fait craindre,
à juste titre,un
totalitarisme à la soviétique.
Seront considérés,récom
pensés,galonnés.D
ans « Cent ans après » (1888),
politique-fiction dontles distributistes historiques se sont largem
ent inspirés,Edward
Bellamy (journaliste am
éricain) imagine deux arm
ées étanches detravailleurs (fem
mes et hom
mes étant séparés) m
archant àl’ém
ulation,galonnés
en fonction
de leurs
services.C
etteexem
plification,qui inspire aujourd’hui la terreur,
était alors trèsbien reçue.Les fantasm
es de «service»,de «sacrifice
»,d’orga-
nisation rigoureuse,d’ordre,
d’utilité,étaient partagés par
l’ensemble de la population.),nom
enklaturisés,ceux qui aiderontà réaliser les objectifs du Plan.À
part la fable de la victoire duprolétariat,
il n’y
avait pas
de différence
significative entre
exécuter le programm
e du Parti Com
muniste ou celui des
172
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 172
fait,contre quoi est-ce que nous ne cessons de râler,sans bien le
voir ? C’est que d’autres fassent des expériences sur notre dos,et
le fassent sous protection,qu’ils s’autorisent de les mener parce
qu’ils ont l’argent ou qu’ils ont été élus.
Note 3 :« K
arl Polanyi (1886-1964) apparaît comm
e laréférence
doctrinale principale
de tous
ceux,économ
istes,sociologues,
historiens ou politologues,qui ne se résignent pas à
la marchandisation générale de nos sociétés.
Une référence plus
maniable
que M
arx,parce
que clairem
ent hum
aniste et
démocratique,
et qui parle aussi bien aux réformistes un peu
radicaux qu’à ceux qui entendent toujours abolir le capitalisme.»
(présentation du n°29 de la Revue du M
AU
SS) Voulez-vous fairepartie des honorables m
embres de cette tribu « un peu radicale »
et prétentieusement anticapitaliste ? Il vous suffira d’user du m
ot« encastré »,
qui traduit l’anglais « embedded ».
Pour dire quoi ?Q
ue toute société est « couchée » (bed = lit ! ) dans une économie,
et la nôtre dans celle dite « de marché ».« La force de Polanyi est
de lier étroitement trois thèm
es de plus en plus d’actualité :1) celui de la non-naturalité du m
arché auto-régulé et de l’Hom
oœ
conomicus ;2) celui qui considère que la tare principale de ce
marché généralisé est de traiter com
me des m
archandises desbiens qui ne peuvent pas l’être (la nature,le travail et la m
onnaie,à
quoi il
faut ajouter
aujourd’hui le
savoir);3)celui
del’autonom
ie de la démocratie par rapport au m
arché :ce n’est pasle m
arché,m
ontre-t-il,qui crée la dém
ocratie (id.) Fort bien,m
ais la fécondité de cette critique,chez Polanyi comm
e chez sesam
ateurs,reste m
alheureusement encore vautrée dans ce dont
elle fait la critique.Elle explore avec toujours plus de finesse lacontre-productivité du systèm
e mais la dénonce,dans chacun de
ses aspects,en fonction de ce qu’il prom
ettait et dont ellecontinue d’attendre de lui qu’il les réalise.C
omm
e si,au mom
entoù l’avionique disposait de m
oteurs suffisamm
ent puissants pourprétendre conquérir l’atm
osphère raréfiée des hautes altitudes,onavait voulu conserver l’hélice.
...une é
conom
ie san
s pro
fits monétaire
s
175
l’organisation intérieure,avec l’idée directrice que tout le monde
doit être au courant et personne indispensable… Il faudra
favoriser le tourisme technique,
interne et externe,l’accueil des«papillons » –
on trouve le mot chez Fourier.
Des gens qui vont
d’une entreprise à l’autre,apprennent d’une entreprise à l’autre,
apportent donc leur expérience,leurs critiques… C
omm
ent faireface quand il y a surchauffe…
J’en passe.Essaie de larguer tesréférences habituelles.
Les chefs qui méprisent,
les ouvriers quifayotent,
le boulot en principe ennuyeux.Les gens enferm
és dansun m
étier.Les libres entrepreneurs d’une économ
ie sans profitsm
onétaires ne craignent pas de perdre leur emploi.Ils craignent de
s’ennuyer.Q
uand j’essaie d’imaginer leur façon de vivre,
je lesvois rebondir d’une expérience à l’autre,avec toujours une pluspassionnante en tête,
« papillonner » d’une entreprise à l’autrepour le plaisir de suivre ce qui s’y fait,apporter des com
pétencesqu’on n’attendait pas…
Et qui décide du lancem
ent ? Le fait d’en avoir les moyens
et la
motivation
des entrepreneurs,
d’abord.E
t en
coursd’expérience,l’expérience elle-m
ême.C
’est l’expérience qu’on enfait,
et cette
expérience seulem
ent,qui
doit décider
de la
continuer ou de l’arrêter.Sur les effets de cette expérience,
il estfacile de se m
ettre d’accord,et pour des motifs autrem
ent justesque les profits m
onétaires.A
ujourd’hui,le PD
G n’a pas intérêt
à les publier trop vite quand ils sont négatifs.D
ans un cadreexpérim
ental,plein de nouveaux param
ètres vont intervenir,contrôlés en tem
ps réel par ceux qui se seront engagés dansl’entreprise,
d’abord,et par les utilisateurs.
Ce n’est pas la
banque,c’est l’expérience qui fait la loi.
La banque est aussisoum
ise que les autres aux critères expérimentaux.
De ses
services,on fait l’expérience,
et on corrige.L’expérience :y a-t-
il jamais eu d’autre loi que celle-là ? Les sociétés,les économ
ies,la façon m
ême dont nous pensons les choses,font depuis toujours
des expériences.On ne le reconnaît que lorsqu’elles deviennent
négatives,bien après.
Alors on déclare avoir fait erreur.M
ais çane peut pas en être une puisqu’elle a appris quelque chose ! En
174
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 174
5
Les dégâts causés
par l’idéologie matérialiste et
capitaliste en particulier« L’ère du m
onde fini a comm
encé » P.Valéry.« N
ous invoquons la Terre,notre demeure,ses m
erveilleuxabîm
es et ses hauteurs fulgurantes,sa vitalité et sa profusion de vie,ettous ensem
ble nous lui demandons de nous enseigner et de nous
montrer le chem
in.Nous invoquons les m
ontagnes,les cascades et lesO
lympes,les hautes vallées verdoyantes et les prairies couvertes de
fleurs sauvages,les neiges éternelles,les somm
ets silencieux et nous leurdem
andons de nous enseigner et de nous montrer le chem
in.Nous
invoquons les eaux qui couvrent la Terre d’un horizon à l’autre,quicoulent dans nos rivières et nos ruisseaux,qui tom
bent sur nos jardinset nos cham
ps,et nous leur demandons de nous enseigner et de nous
montrer le chem
in.Nous invoquons la Terre qui fait pousser notre
nourriture,le sol nourricier,les champs fertiles,les jardins et les vergers
abondants et nous leur demandons de nous enseigner et de nous
montrer le chem
in.Et enfin,nous invoquons ce que nous avons de plussacré,la présence et la puissance du G
rand Esprit d’amour et de vérité
qui baigne tout l’univers et nous lui demandons d’être avec nous pour
nous enseigner et nous montrer le chem
in.»Bénédiction C
hinook.
Et pour rire un peu,deux citations à la gloire de la science « Et lorsque la Terre sera usée,l’H
umanité dém
énagera dansles étoiles ! »
Flaubert,Bouvard et Pécuchet,1880.
« Il est d’ailleurs impossible de prévoir,dès m
aintenant,tousles em
plois bienfaisants de l’énergie atomique.Le biologiste Julian
Huxley proposait,l’autre jour à N
ew York,le bombardem
ent de labanquise arctique.L’énorm
e chaleur dégagée ferait fondre les glaces et
177
Quelques vidéos :
L'argent ne vaut rien en fait - 9’58’’http://fr.youtube.com
/watch?v=hBx16gC
tMt4
Zeitgeist,T
he Movie (avec sous titres en Français) -
122’15”http://video.google.com/videoplay?docid=376748735814
9440770Les 3 premières m
inutes sont exceptionnelles ! Le resteest intéressant,bien argum
enté et sans bavures.T
he story of Stuff,(avec sous titres en Français) - 21’19’’h
ttp://vid
eo.goo
gle.com
/video
play?d
ocid
=-
5195608655837933655&hl=fr
Blocage de l'OTA
N 2008 - 3’21’’
http://ww
w.dailymotion.com
/related/2330219/video/x4um
7k_blocage-de-lotan-2008_news
1000 participants et 500 arrestations,chiffres confirmés
par la police de Bruxelles.1000 personnes originaires de 17 payseuropéens ont pris le m
atin du 22 mars 2008 la direction du
quartier-général de l'OTA
N à Evere pour participer à l'action
internationale non violente NAT
O G
AM
E OV
ER.
Cinq ans
après le début de la guerre en Irak et dix jours avant un important
somm
et de l'OTA
N,des activistes pour la paix de toute l'Europe
transmettent
un m
essage clair
:em
pêcher les
guerres,ça
comm
ence ici.C
ivilisation avancée 10 000 ans avant JC - 19’27’’
http://ww
w.dailymotion.com
/related/9916533/video/x3mpe9_civilisation-avancee-10000-ans-av-1_politics
Docum
entaire sur le mystère des pyram
ides.W
orld Trade C
enter,Enfin La Verité - 17’49’’http://w
ww.dailym
otion.com/related/x5gx7f/video/x3lb81
_world-trade-center-enfin-la-verite_politics
Très,très convainquant !
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 176
Caractéristiques et dim
ensions de notre vaisseau spatial
Rayon équatorial:6
378km
.Vitesse
:29,8km
/s.C
irconférence :40 008 km (M
éridien).Masse :5,98 x 10 exp.24k.
Volume :1,083 x 10 exp.12 km
3.Densité :5,52g/cm
3.Surface
:5,10 x 10 exp.8 km2répartis com
me suit :
133,6 millions de kilom
ètres carrés de terre émergée
(18 % de terres arables ;29 %
de forêt ;21 % de steppes et le reste
de désert),15,3 M de km
2de glaces,361,1 M de km
2d’eau.Tem
pérature moyenne en surface
:14°C
–en augm
entationsensible depuis quelques dizaines d’années.C
omposition chim
ique de la croûte terrestre en % :O
:47,34 ;Si :27,74 ;alum
inium :7,85 ;fer :4,50 ;calcium
:3,47 ;A
n :2,46 ;
potassium :
2,46 ;m
agnésium :
2,24 ;Ti :
0,46 ;hydrogène :0,22 ;carbone :0,19 ;P :0,12 ;souffre :0,12 ;A
b :0,08 ;Mn :0,08 ...
http://solarviews.com
/eng/earth.htmSuperbes photos,anim
ations,caractéristiques et dimensions.
ww
w.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/intro.pt/planete_terre.htm
l.U
n cours d’introduction et de culture scientifique enSciences de la Terre,accessible à tous,axé sur les grands et petitsphénom
ènes qui affectent et régissent notre planète:dérive des
continents,tectonique des plaques,tremblem
ents de terre,volca-nism
e,changem
ents climatiques,
rôle des océans,m
inéraux etroches,histoire des continents et des océans,de la vie sur terre,etc.
http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/Planet-Terre est conçu pour rassem
bler des ressourcesutiles à l’enseignem
ent des Sciences de la Terre au lycée et enprem
ier cycle universitaire.Les dossiers scientifiques présents surPlanet-Terre ont été rédigés en étroite collaboration avec 115chercheurs des universités et du C
NR
S,spécialisés dans les
thèmatiques des Sciences de la Terre.
179
le climat de l’hém
isphère Nord s’en trouverait adouci.Frédéric Joliot-
Curie pense que d’autres bom
bes atomiques,non m
oins pacifiques,pourraient être utilisées pour m
odifier les conditions météorologiques,
pour créer des nuages,pour faire pleuvoir.Cela se traduirait par une
amélioration du rendem
ent agricole et du rendement hydroélectrique.
Que le m
onde fasse confiance aux physiciens,l’ère atom
iquecom
mence seulem
ent.»Le Monde,20 décem
bre 1945.Personnellem
ent,je continue à penser qu’Albert Einstein
aurait du continuer à faire du violon et que du violon !
Déclaration d’un chef indien en 1894
Dans
le catalogue
des idées
reçues,on
associehabituellem
ent à la notion de société primitive le respect de
l’environnement naturel.L’expression la plus ém
ouvante de cetidéal fut peut-être donnée par le chef Seattle,
en réponse auprésident
Cleveland
qui proposait,
au nom
des
États-Unis
d’Am
érique,d’acheter les dernières terres du peuple indien en1894 :«C
omm
ent peut-on vendre ou acheter le ciel,la chaleurde la terre ? C
ela nous semble étrange.Si la fraîcheur de l’air et
le murm
ure de l’eau ne nous appartient pas,comm
ent peut-onles vendre ?» …
texte complet :
ww
w.jutier.net/contenu/chef1894.htm…
«M
ais,pendant
quenous périssons,vous allez briller,illum
inés par la force de Dieu
qui vous a conduits sur cette terre et qui,dans un but spécial,vous a perm
is de dominer le Peau-R
ouge.C
ette destinée estm
ystérieuse pour nous.Nous ne com
prenons pas pourquoi lesbisons sont tous m
assacrés,pourquoi les chevaux sauvages sontdom
estiqués,ni pourquoi les lieux les plus secrets des forêts sontlourds de l’odeur des hom
mes,
ni pourquoi encore la vue desbelles collines est gardée par les fils qui parlent.Q
ue sont devenusles fourrés profonds ? Ils ont disparu.
Qu’est devenu le grand
aigle? Il a disparu aussi.C
’est la fin de la vie et le comm
encement
de la survivance.»
178
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 178
sement
de notre
système
imm
unitaire –
qui est
déjà bien
malm
ené par
bien d’autres
facteurs.L’effet
de serre
(dueau
CO
2),les pluies acides,les dioxydes d’azote (responsable dessm
ogs photochimiques),pollution des m
étaux lourds (plomb et
Mercure),
dioxydes de souffre,pollution des sols (herbicides,
fongicides,insecticides) etc.
ww
w.liberterre.fr/gaiasophia/agriculture/desertification/index.htLa Planète se m
eurt d’extraction,se meurt de com
bustion.La Planète Terre s’enlise,s’ensable,se désertifie.A
u cours des20
dernières années,environ 300 millions d’hectares (six fois la
surface de la France) de forêt tropicales,ont été détruits pourim
planter des
domaines
fermiers
et des
pâturages ou
desplantations à grande échelle d’huile de palm
e,de caoutchouc,desoja,de canne à sucre et autres récoltes.À
l’échelle planétaire,cesont 1370 hectares de sol qui sont désertifiés à jam
ais toutes lesheures,
ce qui
fait 12
millions
d’hectares chaque
année,l’équivalent de la m
oitié de la surface agricole de la France.Au
Mexique,la désertification chasse 700 000 paysans tous les ans
vers les cités ou vers les USA
.En Australie,parler de catastrophe
n’est tout au plus qu’un euphémism
e.Ce pays se prépare à sa
septième année consécutive de sécheresse.L’A
ustralie sera sansdoute le prem
ier pays dit «occidental» à être ruiné par lesprocessus de salinisation et de désertification:
certaines terresA
ustraliennes ont des concentrations de sel trois fois supérieuresà celles de l’océan.Il aura fallu à la société occidentale un siècleet dem
i d’agriculture et d’élevage intensifs pour transformer
l’Australie en un désert.Fast-food and fast-destruction
! Faut-ilvous l’em
baller ou est-ce pour «consumer» de suite? U
n recordque m
ême les U
SA n’ont pas réussi à battre:ils n’ont perdu,en
150 ans de colonialisme,que 75 %
de leur humus! C
’est 150 cmd’hum
us qui est parti à tout jamais dans les océans.En région
tempérée,il faut 500 ans pour produire naturellem
ent 2,5 cmd’hum
us.Cela veut dire qu’il faudra à la nature 30 000 années
pour régénérer ce patrimoine hum
ique aux USA
.En Europe,le
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
181
Equipage du vaisseau spatial
Evolution
de l’effectif:
500 m
illions en
1500 (ère
courante) ;1 milliard en 1805 ;2 m
illiards en 1926 ;3 milliards
en 1960 ;4 milliards en 1974 ;5 m
illiards en 1987 ;6 milliards
en 1999.46 % de la population vit dans les régions urbaines.Sur
GA
ÏA a peu près 3000 différentes langues et dialectes sont
utilisés.O
n distingue
différents groupes
humains
:les
leucodermes (peau claire ou basanée,
cheveux plus ou moins
bouclés,nez m
ince,pas de prognathism
e),les m
élanodermes
(peau foncée,
cheveux crépus,
nez large,
lèvres épaisses,
prognathisme,
dolichocéphalie dominante),
les xanthodermes
(peau jaune-brun,cheveux raides,nez variable,pomm
ettes fortes,face large,
brachycéphalie dominante),
les australoïdes (frontfuyant,arcades sourcilières développées,racine du nez enfoncée,voûte crânienne basse) et les m
étis qui sont les personnes issuesdu croisem
ent de deux ou plus de ces différents groupes.w
ww.ined.fr/fr/tout_savoir_population
http://villemin.gerard.free.fr/Econom
ie/Populati.htm
Rapport succinct des dégâts
Pertes annuelles en forêts et terres cultivables dans lem
onde (en milliers de km
2) :déforestation tropicale (210) ;pertesde terrescultivables par épuisem
ent des sols (200);désertification(60);salinisation (15).Si aucune m
esure de conservation n’estappliquée,
en l’an 2020 une superficie égale à l’Europe seraperdue et en l’an 2060 cette superficie sera égale à l’A
frique.L’ozone :chaque m
olécule de C.F.C
.(durée de vie 100 ans) parl’interm
édiaire des atomes de chlore détruit 100 000 m
oléculesd’ozone par an.La conséquence de la dim
inution d’ozone est uneaugm
entation des rayons U.V.
qui entraîne des cancers de lapeau,des affections de l’appareil oculaire,l’herpès et l’affaiblis-
180
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 180
produire 1 kilo de viande de poulet.A
ux USA
,65
% des
productions agricoles sont destinées à nourrir le bétail (contre1
% en Inde).Sur le plan m
ondial,la production de grains est de1985
millions
de tonnes
dont 60
%
sont consom
més
parl’hom
me,36 %
sont utilisés comm
e aliment pour le bétail et 3 %
sont brûlés comm
e fuel.Si on raisonne en termes de calories,il
faut 50 fois plus d’eau pour produire une calorie de viande qu’unecalorie de pom
me de terre.C
es quelques chiffres nous aident àm
ieux comprendre le dilem
me de la planète que l’on pourrait
(presque) résumer com
me un choix entre l’eau pour les pauvres
ou de la viande pour les riches.Le dilemm
e se complexifie,en fait,
car les riches,maintenant,non seulem
ent veulent de la viande,etencore plus de viande,m
ais ils veulent aussi des agro-carburantspour faire rouler leurs voitures.La folie des nécro-carburants estainsi en train de se répandre com
me une peste sur toute la
planète.Elle accentue d’autant plus la pénurie de l’eau car il fautjusqu’à 3600 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol (à partirde 2,5 kilos de m
aïs).En 2006,aux USA
,20%
de la productionnationale de m
aïs (à savoir 55 millions sur les 270 m
illions detonnes produites) a été brûlée dans les centrales à éthanol.
L’irrigation intensive des cultures n’existe que parce quela structure des sols a été com
plètement détruite et parce
qu’aussi,l’industrie
a inventé
des arroseurs
mécaniques.
L’irrigation intensive des terres agricoles provoque un énorme
problème de salinisation sur toute la planète.Le troisièm
e aspectest lié à la déforestation.Les 300 m
illions d’hectares de forêtstropicales qui ont été détruits durant ces 20 dernières années,l’ont été en grande partie pour des productions agricoles.C
’estune catastrophe planétaire car les forêts sont non seulem
ent unpoum
on mais une im
mense réserve d’eau.L’arbre,par essence,
appelle la pluie.Et quand la pluie vient,elle percole sans aucunruissellem
ent.La déforestation chasse la pluie et am
ène lasécheresse.Et si jam
ais la pluie vient,elle ne percole plus,elle nefait que ruisseler et générer des inondations qui aggraventl’érosion des sols.
Les d
égâts cau
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ar l’idéolo
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urifé
raires
183
taux moyen d’érosion du sol est de 17 tonnes par hectare et par
année alors que le taux moyen de form
ation du sol est d’unetonne par hectare et par année.
À l’érosion s’ajoute la destruction des sols brûlés par
l’agriculture toxique.N
e nous méprenons pas:
de nombreuses
régions Françaises ne sont peut-être pas des déserts de sable mais
elles sont des déserts en gestation.L’agriculture occidentale
moderne est une agriculture hors-sol produisant des alim
ents-poisons.
C’est une agriculture qui bom
barde le sol de tout unarsenal de produits toxiques.
Il faut se rendre à l’évidence:
lacom
munauté internationale a décidé de laisser m
ourir de soif,oude m
aladies liées à des eaux souillées,toute une partie de
l’humanité.
C’est une question de survie pour leur agriculture
moderne qui consom
me quasim
ent 90 % de l’eau douce de toute
la planète.L’agriculture moderne non seulem
ent désertifie les sols,non seulem
ent empoisonne les hum
ains et les animaux m
ais enplus,elle épuise les réserves d’eau douce.Les variétés m
odernes dem
aïs sont la quintessence de ce délire agricole.Un hectare de m
aïsrequiert,aux U
SA,au m
oins 5 millions de litres d’eau m
ais enraison de l’évaporation,ce sont 8 m
illions de litres d’eau qu’il fautam
ener par hectare.Ce qui fait 1000 litres d’eau par kilo de m
aïsproduit.Les variétés de m
aïs traditionnelles pouvaient croître dansles déserts du M
exique ou de l’Arizona.Les H
opis,par exemple,
semaient leur m
aïs à 30 ou 40 cm de profondeur dans le sable du
désert avec des bâtons à semer.C
’est l’agronomie m
oderne qui afait du m
aïs une pompe à eau.Et com
me les réserves d’eau sont
en train de baisser sur toute la planète,les apprentis-sorciers dubricolage génétique nous prom
ettent de nouvelles variétés de maïs
chimériques résistantes à la sécheresse.
La
consomm
ation de
viande,au
niveau planétaire,
rappelons-le,est passée de 44 millions de tonnes en 1950 à 265
millions de tonnes en 2005.
Et cette tendance ne fait ques’am
plifier.Selon l’Université de C
alifornie,il faut 44 000 litresd’eau pour produire 1 kilo de viande de boeuf,13 700 litres d’eaupour produire 1 kilo de viande porc et 6 800 litres d’eau pour
182
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 182
permettent la détection de ces substances dans les échantillons
d’eaux usées.L’eau de boisson,l’eau d’irrigation,est devenue undangereux cocktail de pesticides,de produits pharm
aceutiques etde résidus industriels.
Et pour couronner le tout,l’eau,
bienprécieux et bien collectif de l’hum
anité,est devenue une affaireprivée dans les griffes de quelques m
ultinationales mafieuses.
Voleurs d’eau,Voleurs de terre,Pollueurs d’eau,
Pollueurs deterre,ce sont les m
êmes!
Les vers de terre peuvent abonder dans des terres fertileset saines.U
ne prairie permanente non traitée peut en com
pter de150 à 400 par m
ètre carré,à savoir d’1,5 à 4 millions d’individus
par hectare,ce qui représente une masse d’1 à 3 tonnes de vers
par hectare.En com
paraison,un vignoble ou un cham
p decéréales m
altraités par l’agriculture industrielle et toxique n’encontient que d’un à trois individus par m
ètre carré.À savoir 130
fois moins.Les vers de terre sont la clé de la fertilité des sols.Les
vers de terre sont de grands percolateurs:toutes les eaux de
pluie,y compris de violentes pluies d’orages,(jusqu’à 160 m
md’eau par heure) peuvent être absorbées par le sol grâce au travaild’élaboration de galeries.
Les vers de terre sont de grandsdigesteurs:une biom
asse moyenne de vers de terre (environ une
tonne par hectare) ingère,en une année,400 tonnes par hectarede terre et de m
atière organique (jusqu’à 1 000 tonnes dans leszones
tropicales).Les
vers de
terre sont,
ainsi,de
grandsrégulateurs biologiques du sol,
grâce à leur grande capacitéd’interaction avec les m
icro-organismes.
Ils produisent du mucus
(qui est un substrat organique très énergétique) qu’ils mélangent
dans leur tube digestif avec le sol ingéré (qui contient desparticules m
inérales,organiques,et de la microflore) et de l’eau.
Leur système digestif m
utualiste crée ainsi un milieu idéal pour
les bactéries dormantes dans le sol ingéré
:elles réactivent leurscapacités enzym
atiques et digèrent la matière organique.Les vers
de terre,source par excellence de fertilité,ont «déserté» les terres
agricoles qui sont devenues les poubelles toxiques de l’agro-industrie.
Quel pourcentage de vers subsiste dans les terres
Les d
égâts cau
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ar l’idéolo
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raires
185
Selon les enquêtes publiées par l’IFEN en 2005 en
France,96% «seulem
ent» de nos cours d’eaux et 61% de nos
nappes phréatiques sont pollués par 230 pesticides:la molécule
la plus présente étant l’atrazine qui génère cancers (du sein et des
ovaires),m
aladies cardio-vasculaires,
dégénérescencesm
usculaires,lésions des poumons et des reins,etc.A
ux USA
etau C
anada,des études sérieuses ont mis en évidence la présence,
dans les
eaux,de
très nom
breuses substances
:estrone,
ethinylestradiol (venant des pilules contraceptives),des anti-
inflamm
atoires,des remèdes contre le cancer,des tranquillisants,
etc.Aux U
SA,chaque année un m
illion de patients cancéreuxsont traités par chim
iothérapie.Ces patients génèrent approxi-
mativem
ent,chaque année,
650000 tonnes d’excrém
ents quisont évacuées dans les égouts.D
es chercheurs se sont aperçusque toutes les substances utilisées en chim
iothérapie sortaientintactes des systèm
es de retraitement d’eau.Toutes ces substances
sont mutagènes,carcinogènes,tératogènes et em
bryotoxiques.En 2005,en Suisse,une thèse de doctorat a porté sur la
contamination
de l’environnem
ent par
les substances
pharmaceutiques.
(recherche de
Tauxe W
ürsch,A
nnick;
Tarradellas,Joseph).«Dans la prem
ière partie de cette recherche,la présence et le devenir de cinq m
édicaments très utilisés (A
cideC
lofibrique,Ibuprofène,
Kétoprofène,
Acide M
éfénamique et
Diclofénac) ont été analysés dans trois ST
EPs durant quatre àsept jours consécutifs.
L’Ibuprofène,le K
étoprofène,l’A
cideM
éfénamique et le D
iclofénac sont des anti-inflamm
atoires(N
SAID
s).L’Ibuprofène
et l’A
cide M
éfénamique
sont les
médicam
ents les plus vendus de cette étude:17 tonnes par an et
par substance en Suisse.L’Acide C
lofibrique est un métabolite
du clofibrate,de l’étofibrate et du clofibrate d’étofylline.
Ces
substances hypolipém
iantes sont
utilisées pour
abaisser les
concentrations plasm
atiques élevées
de cholestérol
et de
triglycérides.La m
éthode analytique développée pour analyserces cinq m
édicaments perm
et de récupérer généralement plus de
70%
de ces composés.
Les limites de détection (5-15 ng/l)
184
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 184
écosystèmes dans son sillage
? Dans le passé de l’hum
anité,denom
breuses civilisations ont émergé et puis disparu,parfois à la
suite de la désertification de leurs terres.Ce qui caractérise notre
civilisation occidentale,cependant,
c’est sa capacité à détruiretout
ce qu’elle
touche.Elle
génère un
désert d’am
plitudeplanétaire.Peut-être la m
ission de l’humanité future et survivante
sera-t-elle de réapprivoiser le désert?
ww
w.liberterre.fr/gaiasophia/agriculture/agro-
industrie/index.html
Mettez du sang dans votre m
oteur! La tragédie des nécro-carburants.A
u Salon de l’Agriculture 2007,une partie du H
all2s’était transform
ée en salon de l’automobile
! Ils étaient tous là,Peugeot,
Ford,R
enault,etc.
Avec des grosses planètes qui
pendaient du plafond et des petites fleurs peintes sur les portièresdes voitures.Em
ouvant:ils clament haut et fort qu’ils vont sauver
la planète avec l’éthanol et les huiles de colza!
Internet pour une Terre net
ww
w.delaplanete.orgL
e site
du m
agazine World W
atch en
français.L
eW
orldwatch Institute,situé à W
ashington (D.C
.) suit et évalue lapollution,les changem
ents climatiques,la couverture forestière,
la démographie,la production alim
entaire,les ressources en eau,la diversité biologique,ainsi que d’autres tendances.Identifie etanalyse les stratégies les plus efficaces pour arriver à des sociétésdurables,
du questionnem
ent des
pratiques économ
iquestraditionnelles,de la sagesse négligée des Peuples A
utochtonesaujourd’hui m
enacés.Fondé en 1974,le Worldw
atch Institute,situé à W
ashington,œuvre à la construction d’un avenir m
eilleur.En créant cet institut,Lester R
.Brown a donné à une équipe de
chercheurs les moyens de diffuser dans le m
onde une analysepluridisciplinaire de la crise écologique planétaire.
La mieux
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
187
agricoles françaises,par exemple
? Le calcul est simple.C
omm
el’agriculture biologique ne représente que 2 %
des surfaces et queles vers de terre ne survivent pas dans les terres m
assacrées parl’agro-chim
ie,ce sont donc 98%
des vers de terre qui ont disparu.Selon la FAO
,la surface m
oyenne de terre arable parhabitant était de 0,32 hectare en 1962 (pour une populationm
ondiale de 3,2 milliards),de 0,21 hectare en 1998 (pour une
population mondiale de 6 m
illiards) et sera de 0,16 hectare en2030 (pour une population m
ondiale estimée à 8,3 m
illiards).Selon certains experts indépendants,les projections ci-dessus sonthautem
ent optimistes car la surface m
oyenne de terre arable parhabitant dans les pays pauvres sera seulem
ent de 0,09 hectare en2014.Elle n’était déjà que de 0,08 hectare en 1996 en C
hine.Quel
est l’état de la production de grains à l’échelle planétaire? L’anpassé,l’A
ustralie n’a produit que 10 millions de tonnes de blé au
lieu des 21 millions escom
ptées.En Chine,ces dernières années,la
production de blé est tombée en-dessous de 100
millions de
tonnes alors qu’elle avait été de 127 millions de tonnes en 1997.
Cette baisse est im
putable à la pénurie en eau.En fait,les paysgrands producteurs de grains,
les USA
,la C
hine,l’Inde,
l’Australie,la France sont confrontés à de graves pénuries d’eau.
Dans le sud-ouest de la France,des agriculteurs abandonnent la
culture du maïs irrigué.A
u niveau mondial,les stocks sont au plus
bas depuis 35 années.Ils étaient de 57 jours à fin 2006.Les coursdes
denrées alim
entaires flam
bent.A
ux U
SA,
115%
d’augmentation pour le m
aïs en 15 mois.
Selon des scénariosréalistes,de grandes crises alim
entaires vont se profiler d’ici 2010.
Le Titanic agricole est en train de som
brer et c’est untsunam
i alimentaire qu’il va provoquer.
Une civilisation qui détruit ses sem
ences,qui détruit sessols,
qui détruit ses eaux,qui détruit ses enfants,
c’est unecivilisation en train de m
ourir.La civilisation occidentale est
moribonde.Va-t-elle entraîner le reste de l’hum
anité et tous les
186
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 186
ww
w.sosplanete.netLe point de non retour est proche...Il est grand tem
psd’agir avant qu’il ne soit trop tard!
ww
w.planetecologie.orgw
ww.planetecologie.org/Fr_default.htm
lLe fossé reste énorm
e entre les «écolos» dont la vision estproche de celle du fam
eux discours du chef indien Seattledécrivant
de m
agnifique m
anière les
rapports idéaux
entrel’hom
me,les anim
aux et la nature vierge de l’Am
érique du débutdu X
IXèm
esiècle et les ingénieurs «form
atés technologies de ladépollution
» qui se prennent pour les vrais «pros» de l’environ-nem
ent à la fin d’un XX
èmesiècle.C
e fossé et cette méconnaissance
que les uns ont des autres engendrent trop souvent incompré-
hension,mépris,double discours et sentim
ents négatifs de part etd’autre...Là réside une grosse partie du problèm
e… et donc aussi
une bonne part de la solution :quand associatifs représentant lasociété
civile,professionnels
et institutionnels
réussissent à
s’entendre derrière les mots et à travailler ensem
ble,les chosesavancent et les m
iracles se répètent.Site de la mêm
e équipe :w
ww.ecobase21.org
ww
w.agirpourlenvironnement.org
L’association Agir pour l’Environnem
ent est née début1996,
à l’initiative d’une quinzaine de personnes,responsables
associatifs,m
ilitants écologistes,
professionnels de
l’environ-nem
ent.Face aux lobbies industriels en tout genre et à l’inertiedes politiques de droite com
me de gauche,
notre but est deconstituer un outil efficace au service de la m
obilisation citoyenneen m
atière d’environnement.
Nos dem
andes sont précises etciblées,
les résultats obtenus sont le plus souvent palpables etconcrets.
Pour chaque campagne que nous avons m
enée,plus
d’une quinzaine à ce jour,nous nous somm
es efforcés de fédérerdes partenaires associatifs connus pour leur expérience dans lathém
atique de la campagne.
Ainsi,
nous avons travaillé avec
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
189
connue de ses publications,traduite en plus de trente langues àce jour,le rapport annuel State of the W
orld,est en quelque sortele bilan de santé de la Terre.
ww
w.terresacree.orgU
n site hors du comm
un.L’actualité de la planète au jourle jour,
enjeux mondiaux du siècle,
réchauffement clim
atique,surpopulation m
ondiale,érosion de la biodiversité,
dernierspeuples prem
iers,dignité anim
ale et humaine...
Un dossier
énorme
sur les
nouvelles m
enaces biotechnologiques.
Des
milliers d’articles indispensables.
Base vivante d’informations
incroyables,souvent abominables,m
ais VR
AIES.
ww
w.lalliance.frLes associations se m
obilisent pour la planète.N
ous nepouvons plus nous voiler la face,le diagnostic de la com
munauté
scientifique est clair :la situation environnementale de la Terre est
désastreuse,et les dégâts causés à la planète touchent en premier
lieu les plus démunis.Il est urgent de m
ettre en œuvre au plus vite
des mesures lucides et courageuses afin d’assurer la survie de notre
planète et de ses espèces,y compris celle de notre propre espèce.
ww
w.ciele.orgLe C
iele est une association de protection de l’environ-nem
ent,de prom
otion des énergies renouvelables et de lam
aîtrise de l’énergie créée en 1986.Lieu de ressources ouvert augrand public grâce à son centre de docum
entation,le Ciele réalise
des expositions,organise des conférences et m
et en place dessem
aines de sensibilisation thématiques.Le C
iele est également
Espace Info Energie et bénéficie du soutien de l’AD
EME et de la
Région Bretagne.
Acteur de l’éducation à l’environnem
ent,le
Ciele m
et en oeuvre des actions pédagogiques sur le thème des
déchets,de l’eau,de l’énergie et du jardin.
188
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 188
informent les m
édias locaux,font pression sur les décideurs,
intentent des actions en justice.Nous œ
uvrons pour des sociétésdurables au N
ord comm
e au Sud dans lesquelles :Les besoinsfondam
entaux des générations présentes soient satisfaits sanscom
promettre la capacité des générations futures à satisfaire les
leurs.L’accès et le partage des ressources naturelles soient
équitables ;le droit de chacun à vivre dans un environnement sain
et le devoir de le préserver soient respectés.Présent dans 72 pays,les A
mis de la Terre constitue le prem
ier réseau écologistem
ondial.Mène,notam
ment,des cam
pagnes transversales sur laréform
e des institutions financières,l’agriculture et les OG
M,les
changements clim
atiques et la protection des forêts tropicales.Les A
mis de la Terre- International :w
ww.foei.org
ww
w.sortirdunucleaire.orgLe R
éseau «Sortir du nucléaire» rassem
ble aujourd’hui800 associations et plus de 18500 individus.A
ssociation libre etindépendante,elle est financée exclusivem
ent grâce aux dons etcotisations de ses m
embres.Le R
éseau «Sortir du nucléaire» a
reçu l’agrément en tant qu’association pour la protection de
l’environnement au 1
erjanvier 2006.Notre rôle :réunir toutes les
personnes qui souhaitent exprimer leur volonté d’une sortie du
nucléaire.En nous rassem
blant autour d’une Charte,
nousm
ettons en place un rapport de force pour obtenir des résultatsconcrets.N
otre objectif:obtenir l’abandon du nucléaire en Francegrâce à une autre politique énergétique,en favorisant notam
ment
la maîtrise de l’énergie,et le développem
ent d’autres moyens de
production électrique.Le Réseau «Sortir du nucléaire
» c’est :Un
soutien aux actions et luttes antinucléaires,qu’elles soient localesou nationales.D
es pétitions et des campagnes d’inform
ation.Un
travail d’information pour faire connaître les dangers du nucléaire
et les
solutions pour
en sortir.
Publication d’une
revuetrim
estrielle:
« Sortir du nucléaire».R
éalisation de documents
grand public.U
n travail de sensibilisation auprès des élus,des
collectivités,des syndicats,des associations…
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
191
France Nature Environnem
ent,Greenpeace,les A
mis de la Terre,
le WW
F,le R
éseau Action C
limat,
etc.M
ais nous avons aussicherché à dépasser le seul cercle des associations de protection del’environnem
ent.C
e qui nous a permis de développer des
partenariats avec la Confédération paysanne,A
ttac,la Ligue del’enseignem
ent,la Ligue des droits de l’hom
me,
Enda Tiers
monde,la C
LCV,etc.G
râce à notre réseau de signataires et à nospartenaires,chaque cam
pagne est diffusée à 100.000 personnes,qui à leur tour se m
obilisent pour faire pression sur les pouvoirspublics.w
ww.am
isdelanature.comLe club des am
is de la nature et des animaux lutte contre
toutes les atteintes à l’intégrité de la planète,pour la protection dela nature et de sa biodiversité,
contre toutes les formes de
souffrances animales,
pour le respect de la Vie,
et le droit desanim
aux.ww
w.amisdelaterre.org
La dynamique des A
mis de la Terre entre actions locales,
nationales et internationales favorise la mobilisation pacifique,
démocratique et volontaire de chacun de nous.Elle est nécessaire
pour surmonter les réticences et les incapacités des gouverne-
ments
et des
acteurs économ
iques.E
lle est
également
indispensable pour s’assurer que la construction d’un monde
durable est réalisée avec la participation de tous.Les Am
is de laTerre France est une association fondée sur la dém
ocratie interneet la participation,
permettant à tous les adhérents qui le
souhaitent de prendre part à la vie associative ainsi qu’auxdécisions.C
es principes sous-tendent également la structure de
l’association au plan local :24 associations territoriales Am
is dela Terre (ou groupes locaux),piliers de l’action de l’association,relaient les actions nationales et internationales et défendentl’environnem
ent localement.
Pour mobiliser les citoyens,
ellesorganisent des salons ou des conférences,interpellent l’opinion,
190
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 190
ww
w.ecoconso.beLe R
éseau Éco-consomm
ation vise à encourager descom
portements de consom
mation plus respectueux de l’environ-
nement et de la santé.L’éco-consom
mation s’inscrit dans l’objectif
d’un «développement durable
»,c’est-à-dire qui respecte les
ressources naturelles et les partage équitablement entre tous les
êtres humains,présents et à venir.Pour que notre planète puisse
satisfaire les besoins de nos enfants et de leurs enfants.Ce site
regorge d’informations et de propositions concrètes.
ww
w.cniid.orgLe C
NIID
,Centre N
ational d’Information Indépendante
sur les Déchets,
existe depuis août 1997.U
n mois plus tard,
le 15 septembre,l’association faisait la une des journaux télévisés
de 20h en révélant la contam
ination de certains produits laitiers(yaourts,from
ages,etc.) par les dioxines.Depuis,le présupposé
de départ –«il y a un m
anque dans la société française en matière
d’information indépendante sur les déchets»– s’est vérifié,puis
s’est confirmé avec le tem
ps.La première cam
pagne du CN
IID a
été de dénoncer les dangers de l’incinération.Les campagnes ont
pour but d’informer sur la toxicité des déchets en général,ou sur
un type
de déchet
particulier,de
dénoncer les
atteintesenvironnem
entales et sanitaires liées à leurs traitements et de
proposer des alternatives saines.Nous intervenons par le biais de
conférences partout
en France,
nous envoyons
de la
documentation aux personnes qui le souhaitent,nous proposons
des actions.
D’autre
part,le
CN
IID
fait partie
de la
«Coordination nationale pour la réduction des déchets à la
source »,qui regroupe plus de 290 associations de terrain et dontil assure le secrétariat.
ww
w.confederationpaysanne.frLa C
onfédération paysanne est,par son im
portance,le
2èm
esyndicat agricole français.
Elle remet en cause le m
odèleagricole productiviste des 4O
dernières années qui a engendré :
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
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des th
urifé
raires
193
http://groupes.sortirdunucleaire.org/spip.php?rubrique2 :Liste des 806 associations du R
éseau «Sortir du nucléaire».
ww
w.criirad.orgA
lors que les services officiels indiquent que la France,enraison de son éloignem
ent,a été totalement épargnée par le nuage
radioactif de Tchernobyl,des fam
illes entières consomm
ent,sansle savoir,
du lait,du from
age,des légum
es frais...gorgés de
produits radioactifs.C
’est en réaction au manque de prise en
considération des
conséquences de
cet accident
pourl’environnem
ent et
l’être hum
ain que
la C
RIIR
AD
s’est
constituée en 1986.La CR
IIRA
D a pour vocation :de contrôler
et d’informer les populations sur les pollutions radioactives et les
risques liés au nucléaire,de veiller au maintien,à l’application et
à l’amélioration des règles de contrôle et de radioprotection
existantes et d’obtenir la mise en place de toutes m
esures deprotection sanitaire jugées nécessaires.
Sa spécificité est d’êtreindépendante des exploitants du nucléaire,de l’État et de touspartis politiques.
ww
w.planete-urgence.orgw
ww.infosdelaplanete.org
Planète Urgence est une association loi 1901 reconnue
d’Intérêt Général,apolitique et non confessionnelle.Elle est née
le 1erjanvier 2004,de la volonté de m
ettre en place de nouveauxm
oyens d’action pour :lutter contre la destruction de la Planète,lutter contre les inégalités entre le N
ord et le Sud.Pour son
développement,Planète U
rgence s’est appuyée sur les actifs del’association C
ongé Solidaire dont elle a repris et étendus lesprincipes de fonctionnem
ent et les actions,en m
obilisant lescitoyens et les entreprises sur des projets de terrain,
au Sud,concrets et urgents.
192
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 192
autonomes.Il est intéressant de noter la sim
ilitude des actions etde la répression envers les faucheurs volontaires,
les amis de
l’ortie,les défenseurs de l’herboristerie et K
okopelli:chacun
cherche à sa façon,à protéger et prom
ouvoir la vie et lacontinuité des savoirs.
Pour notre gouvernement,
tout cela estdevenu répréhensible
!
http://biosphere.ouvaton.orgLes sociétés hum
aines sont plus ou moins bien adaptées
au milieu environnant,la société therm
o-industrielle est la moins
durable car elle détruit les écosystèmes.
Les amoureux de la
Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif
comm
un,prendre la défense des intérêts de la Biosphère et
dénoncer avec force cette société de prédation.
ww
w.negawatt.org
Depuis 2002 association négaW
att rassemble aujourd’hui
230 mem
bres tous engagés autour d’un objectif:donner la
priorité à la réduction à la source de nos besoins en énergie touten conservant notre qualité de vie.M
ieux consomm
er au lieu deproduire plus.
Cette «dém
arche négaWatt» s’appuie sur la
sobriété énergétique dans nos usages individuels et collectifs del’énergie,
l’efficacité énergétique
dans nos
équipements
etm
oyens de production,et un recours affirmé m
ais maîtrisé aux
énergies renouvelables.
L’association est
animée
par la
«C
ompagnie des négaW
atts»,un collège de 23 experts et
praticiens de l’énergie.Ce groupe a entrepris un travail créatif et
rigoureux de prospective,un scénario 2000-2050 pour la France,dont une actualisation a été publiée en décem
bre 2005.
ww
w.terre-humanism
e.orgTerre &
Hum
anisme
:la préservation de la terre nour-
ricière et
l’éveil de
l’humanism
e com
me
deux élém
entsfondam
entaux et indissociables...C
réée en 1994 sous le nom des «A
mis de Pierre R
abhi»,
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
195
surproductions,crises
sanitaires,dégradation
des ressources
naturelles disparités entre régions françaises,européennes et
mondiales et dim
inution continue du nombre de paysans.
ww
w.kokopelli.asso.frK
okopelli a
perdu!
Les
verdicts sont
tombés,
l’Association est lourdem
ent condamnée
:12.000
€pour le
grainetier Baumaux ;23.000 €
pour l’État et la fédération desindustriels de la sem
ence (FNPSPF).
Malgré les directives
européennes,les avis de l’O
NU
,du Sénat,
de scientifiques,d’agronom
es affirmant l’urgence de sauvegarder la biodiversité
végétale alimentaire,l’état français refuse de libérer l’accès aux
semences anciennes pour tout un chacun.N
ous avons eu droit augrenelle de l’environnem
ent :il faut sauver la biodiversité ! alorspourquoi condam
ner une association qui sauvegarde avec sesadhérents et ses sym
pathisants,plus de 2500 variétés en risque dedisparition ? Pourquoi condam
ner ces semences dont la FA
Oreconnaît
qu’elles sont
une des
solutions pour
assurer la
souveraineté alimentaire,face aux dérèglem
ents climatiques et à
l’augmentation de la population m
ondiale ? Pourquoi les mêm
esvariétés,selon qu’elles sont vendues par K
okopelli ou d’autresopérateurs
entraînent condam
nation ou
mansuétude
?L’association
propose aux
jardiniers,aux
paysans,d’être
autonomes et responsables,face au vivant.D
ans notre société dutout m
archandise,c’est intolérable.
Le plus grand grief (sousjacent) fait aux sem
ences anciennes ou de pays,est d’être
reproductibles et qui plus est adaptables à de très nombreuses
conditions de cultures,sans le soutien de l’agro chimie.Voilà la
faute de Kokopelli :conserver le levain des savoirs populaires,
agronomiques et génétiques.
À l’heure où l’on veut nous faire
croire que le tout hybride,OG
M,chim
ique,énergie fossile,sontles seules possibilités d’assurer notre alim
entation,propager
l’autonomie sem
encière par l’exemple est devenu répréhensible.
Ce qu’il faut retenir de ces condam
nations,c’est la volonté
affichée d’éradiquer les alternatives techniques et semencières
194
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 194
protection de la nature.Nos objectifs prioritaires sont :préserver
la faune sauvage,faire reconnaître le statut d’«être sensible» à
tout animal,et en prem
ier lieu aux mam
mifères et aux oiseaux,
défendre les droits et intérêts des non-chasseurs.
ww
w.objectifbio.orgO
BJECT
IF BIO est une association non partisane dont
l’objet est d’agir jusqu’aux prochaines échéances électorales partous les m
oyens légaux (Plaidoyers auprès des élus,réunions
publiques,site internet,
publications etc.) pour promouvoir le
passage,progressif et dans les meilleures conditions possibles,à
l’agriculture biologique,alternative la plus pertinente au modèle
agricole intensif.Les principaux organismes fédérant les acteurs
du cycle de production de l’alimentation biologique et des
associations environnementales (A
ssociations de BIOD
YN
AM
IE,B
IOC
OO
P,E
CO
CE
RT,
FNA
B,
MD
RG
F,N
ATU
RE
E
TPR
OG
RES,SY
NA
BIO),fondateurs d’O
bjectif Bio,se sont eneffet regroupés pour inform
er les citoyens sur les dangers del’agriculture conventionnelle et ses conséquences graves sur notreenvironnem
ent,notre alimentation et notre santé et prom
ouvoirla filière biologique française,
aujourd’hui très en retard parrapport au reste de l’U
nion Européenne.Le m
odèle agricoleeuropéen conçu après la guerre pour assurer l’autosuffisancealim
entaire et libérer la main-d’œ
uvre rurale pour l’industrie,adépassé ses objectifs.
La fuite en avant vers une supposée«vocation
» exportatrice
pousse ce
modèle
à la
failliteenvironnem
entale,sanitaire,
sociale et
économique.
Une
alternative existe:
l’Agriculture Biologique.
De plus en plus
développée dans le monde,elle recule en France par absence de
soutien.U
ne forte mobilisation politique est urgente.
C’est
pourquoi,les paysans,
professionnels et consomm
ateurs biodem
andent à ce que soient prises,dans les meilleurs délais,des
mesures en faveur du développem
ent de l’agriculture biologique,par des soutiens axés tant sur le producteur que sur la chaîned’approvisionnem
ent et le consomm
ateur.
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
197
rebaptisée en 1999,l’association Terre &
Hum
anisme oeuvre
pour la transmission de l’agroécologie com
me pratique et éthique
visant l’amélioration de la condition de l’être hum
ain et de sonenvironnem
ent naturel.À travers des activités de form
ation et desensibilisation,
elle place
au coeur
de ses
engagements
lacontribution active à l’autonom
ie,la sécurité et la salubrité
alimentaires des populations,
ainsi que la préservation et larégénération des patrim
oines nourriciers.
ww
w.vegetarisme.fr
L’ambition de l’A
ssociation Végétarienne de France est de
promouvoir le végétarism
e comm
e moyen sim
ple,efficace et
naturel pour:Mettre un term
e à l’exploitation et la souffranceanim
ales;Prendre soin de la santé de chacun et dim
inuerd’autant
les dépenses
médicales;
Réduire
les déséquilibres
alimentaires m
ondiaux en évitant qu’une partie des ressourcesdes pays en voie de développem
ent soit consacrée à l’alimentation
du bétail des pays occidentaux;
Respecter l’écosystèm
e ensupprim
ant les facteurs de pollution et de surexploitation desressources naturelles,dus à l’alim
entation carnée ;Réaliser des
économies substantielles.
ww
w.onevoice-ear.orgPlacée sous le parrainage du regretté professeur T
héodoreM
onod,One Voice est une association française fondée en 1995.
Elle lutte pour que soient compris et reconnus les droits des
animaux au respect,à la liberté et à la vie.
ww
w.graal-defenseanimale.org
Groupem
ent de Réflexion et d’A
ction pour l’Anim
al.
ww
w.roc.asso.frLa Ligue R
OC
est une association nationale (loi de 1901)reconnue
d’utilité publique
et agréée
par le
Ministère
del’Écologie au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la
196
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 196
ww
w.themeatrix.com
/intl/france/T
he Meatrix s’engage à éduquer le public dans le m
ondeentier sur les questions de durabilité,en particulier en m
atière deproduction agricole et de consom
mation alim
entaire.
http://alliancepec.free.fr/Webam
ap/index1.phpA
MA
P,Associations pour le M
aintien d’une Agriculture
Paysanne.
ww
w.dailymotion.com
/video/x1ds9p_alerteA
lerte à Babylone,le film de Jean D
ruon.
ww
w.fruitsoublies.orgA
ssociation pour la sauvegarde du patrimoine local et
traditionnel.Outil de recherche pour la prom
otion d’un monde
fruitierww
w.terrehumaine.org
La Fondation pour une Terre Hum
aine (FTH
) a pourvocation de soutenir le travail des associations de défense del’environnem
ent,en leur accordant des subventions.
ww
w.france-libertes.frD
epuis sa création en 1986,France Libertés-FondationD
anielle Mitterrand agit en faveur des droits de l’hom
me et
œuvre
à la
construction d’un
monde
solidaire,citoyen
etresponsable.Parallèlem
ent à ses actions de sensibilisation,FranceLibertés accom
pagne sur le terrain la mise en œ
uvre de projetsdans
le dom
aine de
l’accès à
l’eau,de
l’éducation,et
del’économ
ie responsable et solidaire.
ww
w.oieau.frL’O
ffice International
de l’E
au (O
IEA
U)
est une
Association loi 1901 déclarée d’U
tilité Publique depuis 1991.L’O
IEAU
a vocation de réunir l’ensemble des organism
es publics
Les d
égâts cau
sés p
ar l’idéolo
gie
des th
urifé
raires
199
ww
w.fne.asso.frC
réée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976,France N
ature Environnement est la fédération française des
associations de protection de la nature et de l’environnement.
FNE est le porte-parole de près de 3000 associations réparties sur
l’ensemble du territoire national.
ww
w.mdrgf.org
Le MD
RG
F,fondé par un ingénieur agronome de l’IN
RA
et un
enseignant,se
bat depuis
1996 pour
soutenir une
agriculture saine,respectueuse de l’environnement et donc de la
vie et dénoncer les conséquences négatives de l’agricultureintensive utilisant des pesticides et engrais de synthèse.Pollutionde l’eau,
de l’air,des sols et des alim
ents par des résidus de
pesticides toxiques,
appauvrissement
de la
biodiversité (ex
:disparition des abeilles),
menaces sur la santé publique
(ex:cancer,m
aladie de Parkinson...).
ww
w.aspas-nature.orgL’A
SPAS œ
uvre pour la protection de la faune sauvage,pour la préservation du patrim
oine naturel et pour la défense desdroits des usagers de la nature.
http://netmc.9online.fr
Notes &
morceaux choisis.Bulletin critique des sciences,
des technologies et de la société industrielle.
ww
w.pmaf.org
La PMA
F a pour objectif de lutter contre les élevagesintensifs,les transports d’anim
aux sur de longues distances,et lescruelles m
éthodes d’abattage.Nous agissons égalem
ent pour quesoit m
is un terme aux m
anipulations génétiques et au clonage desanim
aux.
198
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 198
6
Le Pic pétrolier,
la Décroissance et l’activism
econtre la pub
et la consomm
ation.U
ne croissance indéfinie est impossible,nous n’avons qu’une
seule Terre,mais une civilisation du bonheur est possible.Les solutions
existent,mais l’opinion les ignore car les structures actuelles et les
détenteurs des pouvoirs économique et politique s’y opposent.
Nos
conditions de vie et de travail continuent à se détériorer et les inégalitéssociales s’accentuent.D
e multiples conflits traduisent cette situation de
crise.Elle ne peut que s’aggraver.C’est un seul et m
ême systèm
e quiorganise l’exploitation des travailleurs et la dégradation de vie qui m
eten péril la terre entière.La croissance aveugle ne tient com
pte ni dubien-être,ni de l’environnem
ent.René D
umont (1904-2001).
Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peutdurer indéfinim
ent dans un monde fini est soit un fou,
soit unéconom
iste.Kenneth Boulding.
Bon résumé de l’histoire du pétrole depuis le prem
ierpuits en 1861 jusqu’à la guerre en Irak et des guerres qu’il aengendrée :100 000 000 m
orts.(8’40’’) :w
ww.dailym
otion.com/video/x3ejju_100m
illions_politics
Le Pic pétrolier
ww
w.aspofrance.orgA
SPO France est une association à but non lucratif
201
et privés impliqués dans la gestion et la protection des ressources
en eau,en France,en Europe et dans le Monde (O
rganisations decoopération m
ulti et bilatérale,M
inistères,Agences de Bassin,
Collectivités territoriales,
Universités,
Grandes Écoles,
Centres
de recherche,A
ménageurs régionaux,
distributeurs et profes-sionnels
de l’eau,
industriels,fédérations
professionnelles,organisations non gouvernem
entales ...) afin de créer un véritableréseau de partenaires.
Sites portails
ww
w.univers-nature.comL’environnem
ent sur le Web.Site portail et d’actualité sur
l’environnement.Plus de 14 000 adresses.
ww
w.environnement-annuaire.net
Annuaire
de sites
internet dans
le dom
aine de
l’environnement de l’écologie et de la nature.Plus de 1300 liens
classés en 120 catégories.
http://annuaire.pro/ecologie/Le guide des m
eilleurs sites d’Écologie.
ww
w.prim.net
Site portail de la prévention des risques majeurs fait par le
ministère de l’écologie.
ww
w.ademe.fr
Agence de l’Environnem
ent et de la Maîtrise de l’Énergie.
Établissement
public à
caractère industriel
et com
mercial.
Missions :susciter,anim
er,coordonner,faciliter ou réaliser desopérations ayant pour objet la protection de l’environnem
ent et lam
aîtrise de l’énergie.Dom
aines d’intervention :énergie ;air etbruit ;déchets et sols ;m
anagement environnem
ental (sites etproduits).Effectif :820 salariés.
200
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 200
pic de pétrole des pays de l’OC
DE avec pléthore de graphiques
et un
historique de
l’OC
DE.
Le site
d’Emm
anuel Broto
:w
ww.terredebrut.org
Introduction :[…
] Il en existe une qui n’est pas trèsconnue du grand public et qui possède une très grande influencepolitique dans le m
onde:l’O
CD
E (Organisation de C
oopérationet de D
éveloppement Econom
ique).Schém
atiquement,
cetteorganisation représente les intérêts des pays industrialisés et«m
ilite» pour le développem
ent de l’économie de m
arché.End’autres term
es,l’O
CD
E représente les intérêts capitalistes,principalem
ent occidentaux,au niveau m
ondial.N
ous allonsdans un prem
ier temps revenir sur les conditions d’ém
ergence etl’histoire de l’O
CD
E puis de l’AIE (A
gence Internationale del’Énergie) qui est l’organisation de l’O
CD
E qui s’occupe desaffaires énergétiques.
Nous donnerons quelques chiffres pour
mesurer l’im
portance des pays de l’OC
DE en term
es de surface,de population et en poids économ
ique,financier et militaire.C
ecinous perm
ettra de mieux cerner ce que représente l’ensem
ble despays de l’O
CD
E et l’histoire de ce que nous appellerons « LePrem
ier Monde ».Le Second M
onde,correspond aux pays del’ancien bloc com
muniste et le T
roisième M
onde,appelé plus
vulgairement le T
iers Monde,est assim
ilé au reste du monde,à
ceux à qui il ne reste plus grand chose une fois que les deuxprem
iers mondes se sont servis dans « l’auge » de notre belle
planète bleue.Plusieurs institutions couvrent et régissent les paysdu Prem
ier Monde.
Cependant,
l’OC
DE a un rôle m
oteur,d’arbitre et de guide au niveau économ
ique,social et politique.L’O
CD
E est l’organisation qui définit les frontières du Premier
Monde.A
ppartenir à l’OC
DE,c’est être dans le Prem
ier Monde.
L’OC
DE est une organisation politique défendant des valeurs
idéologiques libérales,c’est à dire les valeurs du pouvoir en placedans le m
onde occidental.Après ces prélim
inaires,nous nous
intéresserons à la production domestique de pétrole et de gaz
naturel de l’ensemble des pays m
embres de l’O
CD
E et à laconsom
mation de ses m
embres.N
ous verrons que la situation
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
203
poursuivant 3 objectifs principaux :Informer sur les ressources
mondiales de pétrole et de gaz naturel et leurs incertitudes.
Expliquer la réalité du phénomène de déplétion.
Étudier ladéplétion et ses conséquences en tenant com
pte de la demande
en énergie ainsi que des aspects technologiques,économiques,
sociaux et politiques.
ww
w.wolfatthedoor.org.uk/francais
Depuis des années les experts nous rendent attentifs aux
dangers de la déplétion du pétrole.Ils ont été accusés de crier auloup.C
ette fois,le loup est réellement à notre porte.
ww
w.oleocene.orgLe m
onde que nous connaissons est appelé à connaîtredans un futur très proche des changem
ents radicaux.N
otrecivilisation est sur le point d’affronter la plus grande crise qu’elleait
jamais
connue.U
ne crise
qui ne
s’est jam
ais produite
auparavant,et qu’elle ne connaîtra jamais plus.C
ette crise,c’estla fin de l’âge du pétrole.C
omm
e tout le monde,vous savez sans
doute que le pétrole ne durera pas éternellement et,si vous deviez
donner une
date,vous
diriez sans
doute qu’il
en reste
suffisamm
ent pour
quarante ou
cinquante ans.
Malheureu-
sement,la réalité est toute autre.D
ans ce site,vous apprendrezentre autres choses:
Pourquoi le pétrole est sur le point dem
anquer.Quelles seront les conséquences sur notre m
ode de vie.C
omm
ent cette
crise explique
déjà en
grande partie
lagéopolitique actuelle.
http://apres.petrole.online.frSom
mes-nous prêts ? Êtes-vous prêts...
à bientôt vouspasser de pétrole ?
ww
w.resornoir.org/doc/tdb/lachutedupremierm
onde.pdfLa C
hute de Premier M
onde.Livre au format pdf de 92
pages par Emm
anuel Broto (Novem
bre 2006).Une étude sur le
202
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 202
Sites Anglophones
ww
w.odac-info.orgw
ww.theoildrum
.comw
ww.oilcrisis.com
ww
w.willyoujoinus.com
ww
w.energybulletin.netw
ww.postcarbon.org
http://dieoff.orgw
ww.peakoil.net :International A
ssociation for the Studyof Peak O
il & G
as.
Décroissance
Derrière la décroissance se regroupent beaucoup plus
largement tous ceux qui contestent l’injonction à la croissance
économique et m
ilitent pour une réduction de la consomm
ationet de la production des pays surconsom
mateurs.Les valeurs que
nous pensons universelles,c’est-à-dire com
mune à tous les
humains –
fraternité,souci du plus faible,
liberté,égalité ou
respect de l’autre et sa culture – sont pour nous au centre de cequi m
otive notre engagement.La notion d’universalité,c’est-à-
dire d’unicité du genre humain –
avec volonté de préserver ladiversité culturelle
– fonde notre engagement.
ww
w.decroissance.orgH
istorique.Le m
ot «décroissance» a été em
ployé laprem
ière fois par Jacques Grinevald,traducteur,disciple et am
idu père de la bioéconom
ie,N
icholas Georgescu-R
oegen,qu’il
rencontre en 1974.L’universitaire Jacques G
rinevald a faitparaître en français le travail du m
athématicien am
éricano-roum
ain dans un petit livre de 1979 intitulé « Dem
ain ladécroissance:entropie-écologie-économ
ie»,traduit et préfacé par IvoR
ens et Jacques Grinevald (Lausanne,éd.Pierre-M
arcel Favre).Toutefois,utiliser le term
e mêm
e de décroissance ne fut possible
205
des pays de l’OC
DE est tout a fait préoccupante sur la question
de la production de l’énergie.La question de l’énergie pourraitbien être le talon d’A
chille du Premier M
onde et de son Empire
planétaire.
Conclusion
:Les pays de l’O
CD
E,dits développés,
setrouvent m
aintenant face au précipice.Il va falloir choisir car
l’enjeu est celui de la conservation de la société ultra-complexe
qu’est la société industrielle.Il paraît très improbable que ceux-ci
arrivent à se sortir de ce mauvais pas qui aurait dû être prévu
depuis de nombreuses années.En fait,si des bonnes décisions
avaient été prises durant les années 70 suite aux chocs pétroliers,il aurait été encore tem
ps de changer complètem
ent l’orientationprise et de réduire considérablem
ent la dépendance des paysriches envers les énergies fossiles et de sortir de l’idéologieproductiviste et capitaliste.M
ais cela aurait nécessité qu’un réelprocessus révolutionnaire m
assif débouche des événements de
68et des années 70.C
ela n’a pas eu lieu et les années 80 ont siffléla fin de la récréation et la rem
ise au pas de tout cette jeunesseagitée.
[…].A
près la fête,après l’exubérance et le profit sans
compter,il va falloir payer l’addition.
http
://non
-a-lintox.org/p
ost/2007/07/02/Les-
consequences-radicales-du-pic-petrolier-sur-leconomie-
mondialeO
il smoke &
mirrors (Pétrole et écrans de fum
ée deR
onan Doyle) présente une analyse sérieuse du m
onde à lalum
ière des évènements im
minents,volontairem
ent occultés,liésaux conséquences prévisibles des contraintes caractérisant lecontexte énergétique m
ondial.Au travers d’une série d’interview
strès bien inform
ées et éloquentes,ce film
montre que les
évènements du 11 septem
bre et la poursuite de la soi-disant«guerre au terrorism
e»,
peuvent être mieux com
pris dans lecontexte plus large de l’im
minence d’une crise pétrolière.
204
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 204
3– Refuser de prendre l’avion.R
efuser de prendre l’avion,c’est d’abord rom
pre avec l’idéologie dominante qui considère
comm
e un droit inaliénable l’utilisation de ce mode de transport.
Pourtant,m
oins de 10 % des hum
ains ont déjà pris l’avion.M
oins de 1% l’em
prunte tous les ans.C
es 1%
,la classe
dominante,
sont les riches des pays riches.C
e sont eux quidétiennent les m
édias et fixent les normes sociales.L’avion est le
mode de transport le plus polluant par personne transportée.
4– Se libérer du téléphone portable.Le système engendre
des besoins qui deviennent des dépendances.Ce qui est artificiel
devient naturel.
Com
me
nombre
d’objets de
la société
deconsom
mation,
le téléphone est un faux besoin créé artificiel-lem
ent par la pub.«Avec le m
obile,vous êtes mobilisable à tout
instant».Avec le portable nous jetterons donc les fours m
icro-onde,les tondeuses à gazon et tous les objets inutiles de la sociétéde consom
mation.
5–B
oycotter la
grande distribution.
La
grandedistribution est indissociable de l’autom
obile.Elle déshumanise
le travail,elle pollue et défigure les pourtours des villes,elle tueles centres-ville,elle favorise l’agriculture intensive,elle centralisele capital,etc.N
ous lui préférerons:avant tout moins consom
mer,
l’autoproduction alimentaire (potager) puis les com
merces de
proximité,les m
archés,les coopératives,l’artisanat.6– M
anger peu de viande.Ou m
ieux,manger végétarien.
La condition réservée aux animaux d’élevage révèle la barbarie
technoscientifique de notre civilisation.L’alimentation carnée est
aussi une grave problématique écologique.M
ieux vaut manger
directement des céréales plutôt que d’utiliser des terres agricoles
pour nourrir des animaux destinés à l’abattoir.M
anger végétarienou m
anger moins de viande doit aussi déboucher sur une
meilleure hygiène alim
entaire.7– C
onsomm
er local.Produire et consom
mer local est
une des conditions majeures pour rentrer dans la décroissance,
non dans un sens égoïste,bien sûr,mais au contraire pour que
chaque peuple retrouve sa capacité à s’autosuffire.Par exemple,
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
207
que parce qu’il est le produit d’une très longue histoire :– cellede la pensée critique de l’aliénation (Feuerbach,M
arx…),– celle
de la critique de la société de consomm
ation (Baudrillard,Lefèbvre,C
louscard…) et du spectacle (D
ebord…),– celle de
l’économie
politique,m
ais aussi
l’histoire de
mouvem
entssociaux (luddism
e,fém
inisme,
anti-McD
o,anti-pub,
etc.).La
décroissance a aussi des filiations multiples (philosophiques,
spirituelles,politiques…
) historiquement proches ou lointaines
(comm
e le refus de la démesure chez les G
recs).La décroissanceest une pensée vivante en perpétuelle évolution.
La questionessentielle n’est pas la paternité du term
e mais ce que nous en
faisons,et quel sens prend progressivement la décroissance.Si la
décroissance n’appartient à personne,son histoire imm
édiate quenous
présentons ici
ne peut
être ignorée.
Suite du
texte:
ww
w.decroissance.org/index.php?chemin=textes/historique
10 conseils pour entrer en résistance par la décroissance (C
asseurs de Pub)
1–Se
libérer de
la télévision.
Pour rentrer
dans la
décroissance,la première étape est de prendre conscience de son
conditionnement.Le vecteur m
ajeur de ce conditionnement est
la télévision.Com
me la société de consom
mation réduit l’hum
ainà sa dim
ension économique –
consomm
ateur–,la télévision
réduit l’information à sa surface,l’im
age.2–
Se libérer
de l’autom
obile.Plus
qu’un objet,
l’automobile est le sym
bole de la société de consomm
ation.Elleconduit inexorablem
ent au suicide écologique par épuisement
des ressources naturelles (nécessaires à sa production) ou par sespollutions m
ultiples qui,entre autres,
engendre la montée de
l’effet de serre.L’autom
obile provoque des guerres pour lepétrole.
L’automobile est un des fléaux écologique de notre
temps.
Nous lui préférerons:
le refus de l’hypermobilité,
lavolonté d’habiter près de son lieu de travail,la m
arche à pied,labicyclette,le train,les transports en com
mun.
206
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 206
conséquences de nos propres mode de vie.Evidem
ment,il n’est
pas de mode de vie «pur» sur la Terre.N
ous somm
es tous dansle com
promis et c’est bien ainsi.
ww
w.decroissance.infoD
ecroissance.info n’est lié à aucune association ou partipolitique.L’ensem
ble des personnes participant au site forme un
collectif informel et indépendant.
Nous ne cherchons pas à
délivrer un message ou être le porte-drapeau d’un «m
ouvement».
Toute personne souhaitant améliorer le site et intégrer l’équipe
rédactionnelle est la bienvenue.Le site decroissance.info est auto-géré.Les décisions im
portantes sont prises collectivement et de
façon transparente.C
e site est dédié à la décroissance et à lasim
plicité volontaire.Notre but est de proposer une plateform
ecollaborative pour discuter et agir en faveur d’un m
eilleuréquilibre entre l’hom
me et la nature.
ww
w.apres-developpement.org/accueil/index.php
Réseau
des O
bjecteurs de
Croissance
pour l’A
près-D
éveloppement – R
OC
AD
e.Sur ce site,vous irez à la rencontred’un m
ouvement d’idées en m
arche vers une nouvelle convivialité.A
fin d’enrichir
ces utopies
par des
expériences concrètes,
contribuez au réseau à tisser des liens en constituant une base dedonnées des alternatives vécues.
ww
w.onpeutlefaire.comForum
d’échange sur les pratiques alternatives.Articles
sur :La santé,le bien-être et l’alimentation.Les alim
ents raffinésdes alim
ents dénaturés (Céréales,sucre,sel,huiles).La pénurie et
l’abondance · Changer son regard sur l’économ
ie.Qu’est-ce qu’un
Écolieu ? · Tentative de définition...Écovillages :utopie ou réalité?
Les Systèmes d’Echange Locaux · Principes et fonctionnem
ent
Les
Réseaux
d’échange de
savoir ·
Présentation et
historique.Et bien d’autres articles encore…
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
209
quand un paysan africain cultive des fèves de cacao pour enrichirquelques dirigeants corrom
pus,il ne cultive pas de quoi se
nourrir et nourrir sa comm
unauté.8– Se politiser.La société de consom
mation nous laisse le
choix :entre Pepsi-Cola et C
oca-Cola ou entre le café C
arte noireet le café «équitable
» Max H
avelaar.Elle nous laisse le choix deconsom
mateurs.Le m
arché n’est ni de droite,ni de « gauche » :ilim
pose sa dictature financière en ayant pour objectif de refusertout débat contradictoire et tout conflit d’idée.La réalité seraitl’économ
ie :aux humains de s’y soum
ettre.Ce totalitarism
e estparadoxalem
ent imposé au nom
de la liberté de consomm
er.Lestatut de consom
mateur est considéré com
me supérieur à celui
d’humain.
Nous préférerons nous politiser,
comm
e personne,dans les associations,les partis,pour com
battre la dictature desfirm
es.La démocratie exige une conquête perm
anente.Elle sem
eurt quand est elle abandonnée par ses citoyens.9–
Développem
ent personnel.La société de consom
-m
ation a besoin de consomm
ateurs serviles et soumis qui ne
désirent plus être des humains à part entière.C
eux-ci ne peuventalors tenir que grâce à l’abrutissem
ent,par exemple,devant la
télévision,les «loisirs» ou la consom
mation de neuroleptiques
(Prozac...).A
u contraire,la décroissance économ
ique a pourcondition un épanouissem
ent social et humain.
S’enrichir endéveloppant sa vie intérieure.Privilégier la qualité de la relation àsoi et aux autres au détrim
ent de la volonté de posséder des objetsqui vous posséderont à leur tour.C
hercher à vivre en paix,enharm
onie avec la nature,à ne pas céder à sa propre violence,voilàla vraie force.
10–C
ohérence.Les idées sont faites pour être vécues.
Nous som
mes tous dans le com
promis,m
ais nous cherchons àtendre à plus de cohérence.C
’est le gage de la crédibilité de nosdiscours.C
hangeons et le monde changera.C
ette liste n’est biensûr pas exhaustive.
À vous de la com
pléter.M
ais si nous necherchons pas à tendre vers cette recherche de cohérence,nousserons
réduit à
nous apitoyer
très hypocritem
ent sur
les
208
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 208
http://nouvellesociete.free.frw
ww.apres-developpem
ent.org/alire/bibliographie.phpw
ww.lalignedhorizon.org/htm
l/lalignedhorizon/bibliographie.htm
:Bibliographies sur la D
écroissance,l’A
près-dévelop-pem
ent et l’Alter-m
ondialisation.
Activism
e contre la pub et la consom
mation
« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision.Mais
dans une perspective “business”,soyons réalistes:à la base,le métier
de TF1,c’est d’aider Coca C
ola,par exemple,à vendre son produit.
Or pour qu’un m
essage publicitaire soit perçu,il faut que le cerveaudu téléspectateur soit disponible.N
os émissions ont pour vocation de le
rendre disponible :c’est à dire de le divertir,de le détendre pour lepréparer entre deux m
essages.Ce que nous vendons à C
oca Cola,c’est
du temps de cerveau hum
ain disponible.»
Ces propos révélateurs sont extraits du livre Les D
irigeantsface au changem
ent(Éditions du H
uitième Jour,
2004).En
septembre 2004,le PD
G de T
F1,dans une interview à Téléram
a(no 2852),
cherchait à atténuer ses affirmations m
ais répétaitpratiquem
ent la mêm
e chose,cette fois en « langue de bois » :« La logique de TF1 est une logique de puissance.
Nous
vendons à nos clients une audience de masse,un nom
bre d’individussusceptibles de regarder un spot de publicité.Pour les annonceurs,letem
ps d’antenne ne représente rien d’autre que des contacts clients.De
l’attention humaine.En particulier celle de la fam
euse ménagère de
moins de 50 ans,largem
ent décisionnaire dans les achats de produitsalim
entaires,d’entretien ménager et de beauté.»
L’incitation à la consomm
ation était interdite ou du moins
très mal considérée dans les sociétés traditionnelles.La fonction
du comm
erçant se devait d’être une réponse aux besoins et désirs
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
211
http://fr.ekopedia.orgLa sim
plicité volontaire est de chercher la simplification
pour améliorer sa qualité de vie.C
ette philosophie de vie est néede
la constatation
que la
consomm
ation n’apporte
pas le
bonheur.D
ans la société de consomm
ation,on consacre son
temps à gagner toujours plus d’argent pour satisfaire des besoins
matériels.
Le principe de la simplicité volontaire est de m
oinsconsom
mer,donc d’avoir m
oins besoin d’argent et moins besoin
de travailler.En vivant en dessous de ses moyens,on gagne alors
du temps pour ce qui est im
portant pour soi.La simplification
comm
ence par remettre en cause les habitudes prises sous
l’influence de la publicité et de la télévision.
http://geolibertaire.orgSite d’inform
ation et d’échange visant à promouvoir les
modes
de vie
écologiques et
la pensée
libertaire.R
egardsm
ilitants sur les dérives capitalistes et autoritaires,autour des
luttes et alternatives sociales et écologiques.
http://ecolib.free.frA
ux réseaux,associations,revues,mouvem
ents,inscrivantleurs
actions dans
l’écologie radicale,
sociale et
libertaire,l’autonom
ie citoyenne,l’autogestion et le fédéralisme.
ww
w.partipourladecroissance.netPour une décroissance au service des valeurs hum
anistes,dém
ocratiques,républicaines.
Groupes locaux
http://bourges.decroissance.infohttp://grenoble.ouvaton.orghttp://m
ontpellier.decroissance.infohttp://paris.decroissance.infohttp://toulouse.decroissance.info
210
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 210
ww
w.casseursdepub.orgLe site de la revue du m
ême nom
.Som
mes-nous des
«casseurs»,
des gens
«pas bien
dans leur
tête»,
comm
es’em
ploient à le faire croire les publicitaires ? Non,bien sûr.A
ucontraire,
nous m
enons un
combat
non-violent fondé
surl’argum
entation.Si nous somm
es des « Casseurs de pub »,c’est
parce que la pub est une machine à casser.U
ne machine à casser
la nature,l’humain,la société,la dém
ocratie,la liberté de la presse,la culture et les cultures,l’économ
ie ou encore l’éducation.Mais la
pub est aussi une machine à casser des choses plus im
portantesquoique m
oins perceptibles :le Verbe et le sym
bolique[…] les
valeurs qui motivent notre engagem
ent sont la liberté,l’égalité,lafraternité,[…
],mais aussi l’am
itié,le partage,la tolérance et lerespect de la différence,ou encore le souci des plus faibles d’entrenous.Les seules valeurs de la pub ce sont le fric,la com
pétition,la loi du plus fort.[…
]Les symboles sont com
me les m
ots.Nous
les utilisons pour décrire et comm
uniquer nos sentiments et nos
valeurs.[…]Les m
ots (ce que les anciens appelaient le Verbe) etles sym
boles sont donc essentiels à notre humanité.S’en prendre
aux mots et aux sym
boles,c’est s’en prendre à l’H
omm
e lui-m
ême.C
’est pourtant exactement ce que font les publicitaires.Ils
déforment les m
ots.Ils piétinent le langage pour amener les gens
à consomm
er toujours davantage.Ils détournent le sens origineldes m
ots pour manipuler nos cerveaux.Pour déclencher l’envie
d’achat chez le consomm
ateur,ils utilisent des stratégies qui
passent inaperçues.Ces stratégies sont faites pour nous séduire.
La publicité,sous ses aspects festifs et joyeux,sympathiques et
drôles,est une dangereuse propagande qui casse,
image après
image,le sens de la vie.Par exem
ple,« La vie,la vraie »,est-ce quec’est vraim
ent être à Auchan ? Le chocolat N
utella,est-ce
vraiment du « bonheur à tartiner » ?
Les publicitaires utilisent nos symboles pour rendre nos
contemporains dépendants de la consom
mation.[…
] Une société
qui sacralise le profane – la science,la consomm
ation ou l’argent,
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
213
du client mais pas,
comm
e aujourd’hui,de les créer et de les
stimuler.Le chem
in de la sagesse consiste en une libération pro-gressive par rapport aux désirs,et notre m
onde de «pub» obéit à
une logique inverse.Cette stim
ulation constante et frénétique créeune société de servitude ou l’hom
me ne connaît plus ni paix ni
repos.Pour la publicité,
peu lui importe les conséquences des
comportem
ents qu’elle induit :alcoolisme,endettem
ent,mépris
des autres…,de l’inutilité des produits qu’elle vend :voiture sur-
puissante,téléphone m
ulti-gadget…,
de la pollution induite :lingette,
bouteille en plastique,m
ini-dose,surem
ballage….
Lapublicité n’est pas non plus dém
ocratique puisqu’elle ne permet
pas le dialogue,il n’y a pas de discussion possible.Le marketing
vit en vase clos par la privatisation de l’espace public au profit desa
seule expression.
Voici donc
une sélection
des sites
deréférences contre la pub et la société de consom
mation.
ww
w.bap.propagande.orgBrigade A
ntiPub.Si vous cherchez de quoi combattre la
publicité,c’est le bon endroit! Forum
s bourrés de conseils,autocollants à im
primer,vidéos,galeries rem
plies à ras bord dephotos d’actions,
techniques,groupes locaux,
assocs,etc.
Breftout ce dont peut rêver un/e antipub :)
ww
w.consomm
e.orgM
es bien chers frères consomm
ateurs,mes bien chères
sœurs consom
matrices,votre calvaire est enfin term
iné ! Depuis
la nuit des temps en effet,
les religions nous ont aveuglé enprom
ettant un paradis après la mort,m
ais le véritable Paradis estici,dans le superm
arché le plus proche et cela tous les jours ! Car
je vous le dis en vérité,la Véritable R
éponse,celle qui soulageraenfin votre âm
e et votre portefeuille,celle qui effacera vos douteset vos peurs,
celle qui occupera votre vie de la naissance à latom
be,cette réponse mes frères,cette unique voie,est celle de la
Croissance Éternelle…
Devenez un fervent dévot de l’Église de la
Très Sainte C
onsomm
ation.
212
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 212
Les publicitaires ont inventé le terme «publiphobe
» pour qualifierceux et celles qui lui résistent.La publicité décrit ses dissidentscom
me des « pisse-froid »,des « coincés »,des m
alades mentaux.
La publicité « psychiatrise » ses opposants,comm
e le faisaient lesrégim
es totalitaires.[…]
La pub est une machine à casser la liberté de la presse.
Aujourd’hui,la presse,la radio,la télévision vivent de la pub que
payent les multinationales pour y m
ontrer leurs produits.Résultat:
les journalistes
ne critiquent
que très
exceptionnel-lem
ent la pub ou la logique des multinationales.Les journalistes
ou les intellectuels qui peuvent s’exprimer largem
ent sont ceux quicollaborent à cette logique.
Ceux qui la refusent n’ont plus la
parole que dans des médias confidentiels.Pourquoi ne lit-on plus
d’articles comm
e celui-ci dans les journaux les plus connus ? Lesjournalistes des m
édias dominants décrivent ceux qui contestent la
pub comm
e des « extrémistes ».A
insi,la pub transforme la presse
en catalogue publicitaire qui noie la presse libre et indépendante.
La pub est une machine à casser les cultures.La « culture
pub » n’existe pas,la pub c’est l’anticulture.
La culture noushum
anise,elle réenchante le monde.La pub réduit l’H
omm
e àun tube digestif dont l’unique fonction est de consom
mer.
Ladiversité des cultures du m
onde dérange la pub dans son désir degagner toujours plus d’argent le plus vite possible.La pub veutdonc détruire les cultures en im
posant des produits et des modes
de vie standardisés sur toute la surface de la Terre.Chacun sur la
planète devra consomm
er pareil et beaucoup.La pub ne supportepas les peuples qui veulent faire de la diversité de leur culture unerichesse.La pub veut créer un m
onde non pas universel,mais
uniforme.Tout en glorifiant,de façon trom
peuse,la différence,quand elle ne rêve que d’indifférenciation.
La pub est une machine à casser la société.La pub ne
promeut pas des valeurs qui hum
anisent mais des antivaleurs qui
détruisent.Elle nous dit de consomm
er tout,tout de suite,de
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
215
et qui profane le sacré,c’est-à-dire les valeurs […
] Devant ce
hold-up des symboles par les publicitaires,
beaucoup de noscontem
porains finissent par penser que les symboles,c’est de la
pub.En refusant les symboles,ils deviennent incapables de parler
des valeurs ou de comm
uniquer leurs sentiments profonds.Voilà
ce que fait la pub.Elle capture et détruit les symboles.Elle casse
et détourne les mots.
En conséquence,elle détruit l’H
omm
e.[…
]Vous savez de quoi ont le plus peur les publicitaires ? Des
gens qui
réfléchissent! «K
eep them
sim
ple and
stupid»
(«Maintenez-les sim
plets et stupides »),disait le patron de
l’agence de publicité DD
B.Pour nous faire consom
mer,
lespublicitaires utilisent tous les m
oyens de la propagande.Leur
«comm
unication » repose sur des slogans martelés à l’infini afin
de les inscrire dans l’inconscient des gens.Ils cherchent à toucherl’affect des gens pour susciter des « conduites réflexes ».
Lestechniques utilisées pour les m
archandises sont les mêm
es quecelles em
ployées par les tyrans.Les publicitaires sont malins,ils
sont souriants et bronzés et parlent de liberté pour mieux rendre
des gens
esclaves de
la consom
mation.
Quand
ils parlent
d’«éthique »,c’est pour mieux continuer à faire leur sale boulot.
La pub est une machine à casser la nature.Parce que la
pub pousse les gens à consomm
er toujours plus.La publicité sertà inventer de faux besoins pour écouler la production toujourscroissante d’objets du systèm
e industriel.[…] Les m
ontagnes detracts publicitaires encom
brent les boîtes aux lettres et sont ungaspillage inutile.
[…]La pub est une m
achine à casser ladém
ocratie et la politique.La pub « comm
unique » de manière
unilatérale :on ne peut pas lui répondre.Le citoyen n’a pas lesm
oyens de contredire les multinationales qui dépensent des
somm
es gigantesques pour la pub.La pub envahit tout l’espace :il devient difficile de poser son regard sur un paysage libre de pub.La pub envahit tout le tem
ps.Elle matraque ses m
essages sur lesradios.Elle s’im
misce dans les film
s diffusés à la télévision en lesinterrom
pant.[…]La publicité ne supporte pas la contestation.
214
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 214
mêm
e intérêt à nous en débarrasser très vite si nous ne voulonspas détruire le m
onde.
Des hom
mes et des fem
mes politiques,des associations,
des intellectuels,des citoyens luttent depuis longtem
ps pourréduire l’em
prise de la pub dans la société.Il ne faut pas hésiterà les rejoindre.N
ous pouvons aussi entrer en résistance contre lasociété de consom
mation en pratiquant la sim
plicité volontaire,en cultivant notre personnalité,
notre vie intérieure,en nous
engageant en politique pour le Bien comm
un.C’est com
me ça
que nous enrayerons la machine à casser.
ww
w.antipub.netM
oins virulente en terme idéologique que la précédente
mais plus im
pliqué sur le terrain.L’association a pour objet
d’aider à la prise de conscience des procédés publicitairesdestinés à la m
ise en condition de la personne,du consomm
ateuret du citoyen et d’en com
battre les nuisances humaines,sociales
et environnem
entales.Particulièrem
ent parm
i ces
dernières,l’association a pour objet de lutter contre l’affichage dégradant lepaysage et le cadre de vie,
les pollutions et gaspillages induits(notam
ment par les prospectus),l’apologie du gaspillage et des
consomm
ations d’énergie et d’agir en faveur du respect et del’application de la législation relative aux publicités,enseignes etpréenseignes.
Elle
agit égalem
ent contre
les pratiques
comm
erciales abusives,pour l’inform
ation objective et pour ladéfense de la vie privée,notam
ment contre les abus des fichiers
informatiques.
Dans un souci perm
anent d’humanism
e et dedém
ocratie,elle vise enfin la sensibilisation du public,notamm
entcelle des plus jeunes qui doivent pouvoir acquérir l’esprit critiquenécessaire à leur futur rôle de citoyens autonom
es;elle s’opposeen particulier à toute introduction de la publicité au sein dusystèm
e éducatif;elle recherche l’implication des citoyens dans le
respect des particularités et convictions de chacun.
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
217
céder à toutes nos pulsions et à toutes nos envies.Pas étonnantavec de tels m
essages que ça pète dans les banlieues les plussensibles! Plus nous som
mes fragiles socialem
ent,plus nous
subissons de plein fouet les conséquences sociales des mensonges
de la pub.Pas étonnant encore que cela soit difficile de vivre
ensemble,dans le couple,en fam
ille,à l’école,au travail,dansnotre ville,notre pays…
quand les seules valeurs qui unissent lesgens sont l’argent et la consom
mation.C
’est sûr,une société neva pas très loin avec les valeurs de la pub !
La pub est une machine à casser la personne hum
aine.La pub ne veut plus d’hum
ains,de citoyens,
elle veut desconsom
mateurs.
Elle réduit chacun de nous à un moyen
:la
consomm
ation.La pub nous impose la fausse idée que l’unique
sens de la vie est la consomm
ation.
La technique de la pub est de nous rendre malheureux
pour ensuite nous proposer d’acheter afin de nous consoler.Lapub nous dit,très clairem
ent mais le plus souvent de m
anière plussournoise,que ceux qui ne sont pas d’accord avec sa logique sontdes idiots,
des personnes tristes qui n’aiment pas la vie,
desringards,des tarés,des inadaptés…
Pour ne pas avoir l’air d’êtrecoincés,
nous avons ensuite peur de dire du mal de la pub.
C’est ainsi que la pub tue notre esprit de révolte et notre capacité
à dire non.A
ujourd’hui,des
publicitaires quittent
ce m
étier en
prenant conscience du mal qu’il fait aux gens.Ils disent qu’ils ne
veulent pas être des salauds toute leur vie.Beaucoup de personnesconviennent m
aintenant que la publicité n’est pas un trucam
usant et
sans conséquences,
mais
qu’au contraire
elleprovoque des catastrophes.
Malheureusem
ent,la plus grande
réussite de la publicité est que ces mêm
es personnes n’imaginent
pas que nous puissions nous passer de pub ! Or,si nous avons
besoin de manger,
d’avoir un toit,des am
is,une fam
ille,par
contre nous pouvons très bien nous passer de la pub ! Nous avons
216
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 216
planète pour vivre simplem
ent en véritables humains.C
e choixest celui de la responsabilité m
ais aussi de l’utopie :il est le seulcapable de redonner un sens à nos valeurs com
me la liberté.
Nous entendons opposer à la logique économ
ique boulimique
l’objectif de vivre avec « moins de biens m
ais plus de liens ».Laconstruction d’un projet politique fondé sur «la gratuité del’usage et le renchérissem
ent du mésusage
» permettrait de
résoudre à la fois les questions environnementales et sociales par
le retour au politique.Seule la perspective d’une « grève généralede la consom
mation » peut rendre la puissance aux petits face à
cette infime m
inorité de puissants qui s’engraisse de notre mal-
vie et
de la
destruction de
toute chose.
Suite du
texte :
ww
w.decroissance.org/?chemin=textes/greve_conso
Revue disponible en kiosque
ww
w.ecologiste.orgL’Ecologiste
est l’édition française de The Ecologist.Revue
trimestrielle disponible en kiosque ou sur com
mande.Q
ue faire ?Q
ue faut-il
faire?
Le
contraire de
ce que
nous faisons
aujourd’hui,et dans tous les domaines…
Cette boutade n’est pas
loin d’être vraie.La société industrielle,
le libre-échange,la
mondialisation économ
ique et les multinationales engendrent des
mécanism
es de destruction de la nature et de la société quis’étendent aujourd’hui à toutes les actions hum
aines et à laplanète elle-m
ême.
La critique de cette société industrielle estd’abord fondée sur le bon sens :la croissance économ
ique infinieest im
possible dans un monde fini.C
ontre cette évidence,notresociété s’active très efficacem
ent –sans que les citoyens ne l’aient
jamais vraim
ent décidé… faute d’avoir le choix ! Pourtant,
auregard
de l’histoire,
les sociétés
stables ne
sont pas
unenouveauté
:il s’agit m
ême de la quasi-totalité des sociétés,
lanôtre m
ise à part ! Ce choix d’une société stable,les écologistes
le construisent depuis les années 70.
Pic p
étro
lier e
t Décro
issance
219
ww
w.actionconsomm
ation.orgA
gir par
la consom
mation
et agir
pour consom
mer
autrement.A
ction Consom
mation a été créée en octobre 2001
par des
citoyens et
mem
bres d’organisations
françaises de
résistance à la mondialisation néolibérale,
de solidarité et derespect de l’environnem
ent,pour promouvoir la consom
mation
responsable comm
e levier économique,levier politique et facteur
de transformation,
individuelle et collective.L’objectif est de
sensibiliser au pouvoir et à la responsabilité des consomm
ateurs,dans leurs gestes d’achat ou de non-achat,[…
]A
ction collective par la somm
e des actions individuelles,la consom
mation responsable se situe à l’articulation entre les
niveaux microéconom
ique,m
acroéconomique,
politique et lescom
portements personnels.
La remise en cause de l’économ
iedom
inante et des institutions établies,l’élaboration de nouveauxm
odes d’organisation de la démocratie –
aux niveaux mondial et
local,ne pourront aboutir valablement que si chacun se m
obilisecontre les fonctionnem
ents en place mais aussi si chacun,à son
niveau et dans ses actes concrets,se libère de ses condition-
nements,reconsidère ses propres com
portements,dans un souci
constant de cohérence entre nos utopies et nos actes.
Manifeste pour une grève générale
de la consomm
ation
Vers la gratuité de l’usage et le renchérissement du
mésusage.C
onclusion de l’ouvrage de Paul Ariès –
paul-aries.fr« N
o Conso
» :vers la grève générale de la consom
mation,
auxEditions G
olias,octobre 2006.« La société de consomm
ation esttriste,injuste et im
possible :non seulement 20 %
des humains
s’approprient 86 % des ressources planétaires m
ais cet « enferclim
atisé » n’est pas généralisable puisqu’il dépasse la capacitém
ême de régénération des écosystèm
es.Nous devons donc en
finir avec cette domination des uns sur les autres et de tous sur la
218
Nouvelle civilisation 2012
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7
Une civilisation s’éteint,une autre s’éveille…
«Quand un problèm
e nous résiste malgré de grands efforts de
recherche,nous devons m
ettre en doute ses principaux postulats.L’im
agination est alors plus importante que le savoir.»
Albert Einstein.
Consom
mer est le nouveau
devoir du citoyen moderne
Mais consom
mation est-elle synonym
e de bonheur ? Tousces produits nous apportent-ils un authentique bonheur,
horsl’im
age de bonheur véhiculé sur l’écran cathodique télévisuel ?C
e gaspillage des ressources naturelles et des matières prem
ièresne m
ène t’il pas plutôt à une catastrophe écologique,à un suicidecollectif?
La
consomm
ation et
la production
effrénée de
marchandises sont des crim
es contre l’humanité.Les gens sont
conditionnés à penser qu’il faut gagner sa vie à la sueur de sonfront.N
os ethnologues définissent le travail comm
e synonyme de
progrès.Vous est-il arrivé de vous arrêter sur un pont traversantune autoroute et de contem
pler le flux des voitures ? Où courent-
ils ces homm
es et ces femm
es dans leur cercueil roulant ? Que
font-ils avec leurs téléphones cellulaires,leurs micro-ordinateurs
portables? Avons-nous perdu la tête ? Le m
atérialisme nous
mène à la catastrophe,nous le savons fort bien,m
ais nous nefaisons rien.Les intellectuels de la fin du X
IXèm
esiècle rêvaientd’une société où l’hom
me serait affranchi du travail,ils pensaient
que la
maîtrise
des énergies
fossiles et
de la
technologieperm
ettraient un monde m
eilleur.En m
oins d’un siècle nousavons réussi à m
aîtriser l’énergie et à façonner une technologie
221
ww
w.ladecroissance.netLA
DEC
RO
ISSAN
CE,le journal de la joie de vivre.
ww
w.revuesilence.netEcologie – A
lternatives – Non V
iolence.La revue Silenceest publiée depuis 1982.Elle se veut un lien entre toutes celles etceux qui pensent qu’aujourd’hui il est possible de vivre autrem
entsans accepter ce que les m
édias et le pouvoir nous présentecom
me une fatalité.
220
Nouvelle civilisation 2012
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privatisation du service public.Face à la peur de l’exclusion,lasoum
ission à la loi du marché devient totale.L’individualism
e etla com
pétition se développent.L’indifférence face à ceux qui sontvictim
es de la misère grandit.Les détenteurs du pouvoir financier
appuyés par leurs relais politiques,intellectuels et médiatiques,et
servis par le prodigieux développement de la technoscience,ont
entrepris et presque réussi la colonisation de la planète.C
estransnationales im
posent à toutes les formes de vie –
humaines
ou non– une m
ême civilisation qui se teinte des cultures qu’elle
absorbe.Partout,
des mém
oires et des savoirs millénaires sont
effacés,des danses et des costumes sont oubliés,des dieux et des
temples délaissés,des peuples et des cultures disparaissent pour
toujours.Partout
des cham
ps sont
surexploités et
desécosystèm
es dévastés.Dans chaque pays,les valets politiques et
technocratiques des firmes transnationales trahissent les intérêts
de leurs comm
unautés en oeuvrant à la généralisation de laguerre économ
ique et à l’uniformisation du vivant.C
ontrairement
à ce que nous répètent les médias et quelques naïfs,ce n’est pas
l’amour entre les hom
mes qui est le véritable m
oteur de cettem
ondialisation-là,mais uniquem
ent la loi du profit.Com
ment et
pourquoi en est-on arrivé là ? Com
ment la technoscience s’est-
elle imposée com
me croyance dom
inante? Pourquoi la vision
politique de la caste des comm
erçants,devenus « économ
iepolitique » puis « science économ
ique »,s’est-elle imposée com
me
la pensée unique ?
C’est à partir de la R
enaissance que l’économie politique
(l’expression apparaît en 1615) devient une discipline de pensée.Elle se détache de la philosophie et se préoccupe exclusivem
entde la création et de la circulation des biens m
atériels.L’économie
politique se transformera en sciences économ
iques,et cette
mutation fut favorisée par le recours de plus en plus fréquent à
l’arsenal mathém
atique,essentiellement l’analyse et la statistique.
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
223
efficace.Nous possédons les m
oyens de ne travailler que quelquesheures par sem
aine pour entretenir notre niveau de vie et unequalité de vie bien supérieure à celle d’aujourd’hui.Pourquoi nepas se réjouir du chôm
age dû à l’amélioration des m
oyenstechniques de production ? Pourquoi gaspiller autant d’énergiehum
aine ? Aujourd’hui,au début du X
XI èm
esiècle,l’humanité n’a
jamais autant souffert des fam
ines,des guerres,de la pollution,dela détresse m
orale et du surmenage,des exclusions,etc,alors qu’il
y a tant et plus de gaspillage,de surconsomm
ation,de productiond’objets inutiles,de publicités…
L’idéologie économique grâce au prodigieux m
atraquagem
édiatique n’est plus considérée comm
e une idéologie,c’est
mêm
e pour certains,Fukuyama et les néo-conservateurs :«La fin
de l’histoire».Selon eux,nous n’avons pas le choix.N
ous devons,bon gré ou m
algré,nous soumettre à la loi du m
arché,à la main
invisible telle qu’Adam
s Smith l’a inventée.H
ors le capitalisme
point de salut ! Ah,
la sacro-sainte économie capitaliste,
cettenouvelle religion qui im
pose sa domination à l’ensem
ble duglobe
! Toute-puissante elle détruit la planète:
pollution desélém
ents naturels,déforestation,
création d’organismes géné-
tiquement m
odifié,brevet sur le vivant...Elle asservit et exclutdes populations entières.Pour m
aintenir son dogme,elle donne à
chacun un contrat social se limitant à :se plier ou être brisé.Le
système éducatif,
la publicité et les médias conditionnent les
esprits,violent la liberté de pensée et dictent les modes de vie.Le
Nord a instauré son m
odèle comm
e le seul et l’unique.Les paysdu Sud et de l’Est,infériorisés,sont m
aintenus dans la servitude,par la guerre si nécessaire.Les m
ultinationales y exploitent à leurgré et sans m
erci,matière prem
ière et main-d’œ
uvre.Le Nord
impose
ses volontés
au reste
de la
planète,qu’il
s’agissed’économ
ie,d’organisation sociale ou de régime politique.Les
écarts de richesses s’agrandissent aussi au Nord.
La politiquelibérale accroît la m
asse des «exclus» et asservit les salariés par laflexibilité et la précarité.Elle s’étend à tous les secteurs par la
222
Nouvelle civilisation 2012
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homm
es.La solution à notre soi-disant problèm
e économique
n’est pas de dépanner la croissance ou d’arriver à une croissancezéro,com
me pouvait le recom
mander le C
lub de Rom
e.La vraieréponse,à long term
e,c’est de sortir du paradigme économ
iquedans lequel nous nous som
mes enferm
és.Nous devons réfléchir
à la notion de croissance.L’augmentation de la production,de la
consomm
ation et donc de la pollution ne sont pas synonyme d’un
accroissement du bien-être et de la qualité de la vie.Tout systèm
evivant produit une énergie excédentaire et cette énergie doit êtreutilisée d’une façon ou d’une autre.À
ce sacrifice,par manque
d’imagination,
nos solutions
sont pitoyables:
la société
deconsom
mation ou pire encore la guerre.
L’économie et le capitalism
e sont nés avec la découvertede l’A
mérique.La république de Venise n’en était qu’un avant
goût.Le capitalisme convenait pour un m
onde en expansion,aum
onde des marchands.Il fallait,sans cesse,trouver de nouveaux
marchés à conquérir,
de nouveaux territoires à exploiter et depeuples à asservir.La soif de pouvoir de cette nouvelle classe,quine réussissait pas à supplanter l’aristocratie,allait s’exprim
er danscette nouvelle aventure de conquête pour im
poser sa vision et sadom
ination aux peuples de la planète.U
n des dogmes fondateurs de l’idéologie capitaliste,c’est
le postulat d’A.
Smith.
Une étude attentive de l’histoire des
solidarités de toutes sortes démontre,sans contestation possible,
que ce postulat est dénué de tout fondement.
Croire en ce
postulat,c’est
nier l’hum
anité elle-m
ême.
Nier
les qualités
fondamentales de l’être hum
ain.Le capitalism
e et la techno-science
ont le
mérite
d’avoir développé
des m
oyens de
productions d’une grande efficacité.L’innovation du capitalisme
c’est la création monétaire ex-nihilo et donc cette capacité à
mobiliser l’énergie hum
aine par un moyen autre que les m
oyenscoercitifs utilisés depuis la nuit des tem
ps :l’esclave,le servage.M
ais la captation de cet outil monétaire par une nouvelle
aristocratie non élue et cachée est inacceptable.Le capitalism
e est efficace pour répondre à la rareté.En
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
225
La «science économ
ique»
est une imposture et le libéralism
e est une idéologie
La science économique n’a qu’un seul objectif :contribuer
à convaincre et soumettre le peuple au choix philosophique et
politique qui
a été
fait au
XV
III ème
siècle par
la caste
descom
merçants.
L’origine de la pensée libérale remonte à la
Renaissance.Face à l’obscurantism
e religieux,la foi en la raisoném
erge comm
e idéal et moyen pour com
prendre la nature.C
ontre la recherche d’un bonheur dans l’au-delà,on propose
l’optimism
e de la science.D
’un point de vue métaphysique,
l’Occident
va basculer
progressivement
de la
croyance en
l’existence d’une
entité ou
d’un soi
permanent,
unique,indépendant,créateur de l’univers :le judéo-christianism
e,à sanégation
:le
matérialism
e scientiste.
Le libéralism
e est
unensem
ble hétérogène d’idées qui se fondent sur la croyance quel’hom
me a la possibilité de se rendre m
aître de l’univers pour leconquérir et en jouir.
En 1970,le club de Rom
e nous avait déjà mis en garde
contre les excès du libéralisme.Leurs avertissem
ents sont restéslettres m
ortes.Pour survivre,
la société de consomm
ation sedevait d’aller toujours plus loin.
La solution n’est ni de typeK
eynésien,économiste qui a préconisé des dépenses publiques
destinées à remplir les poches des consom
mateurs afin qu’ils se
précipitent à consomm
er,ni de type monétariste,économ
ie quiconsiste en la m
anipulation des taux d’intérêts et de la masse
monétaire en circulation ce qui perm
et d’accroître alterna-tivem
ent le
pouvoir d’achat
ou l’épargne.
Si on
réfléchitattentivem
ent,on com
prend que l’argent,le capital,
symbole
d’énergie humaine cristallisé,
n’est en soi rien d’autre qu’uninstrum
ent permettant de m
obiliser les homm
es pour l’action,qu’un canal pour utiliser l’énergie hum
aine et il ne doit êtreutilisé à des fins productives que s’il contribue au bien-être des
224
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 224
civilisation de l’argent crédit et de la marchandise est sur sa fin.
En fait,les civilisations meurent lorsque la m
étaphysique qui lessoutient n’est plus valide.
Com
me les penseurs de la R
enaissance qui ont projeté lavision m
archande et qui sont à l’origine du « monde m
oderne »,il nous faudra bien im
aginer la civilisation de demain.Il s’agit,
maintenant,de poser les bases de cette civilisation,de ce nouveau
paradigme,d’un autre m
odèle de société pour les siècles à venir.L
a critique
de l’économ
ie politique
porté par
Marx
estincontournable m
ais l’histoire malheureuse du com
munism
e auX
Xèm
esiècle a montré qu’elle n’était pas suffisante et viable sur le
long terme.Il m
anque une dimension de transcendance.C
ettedim
ension peut-être trouvée dans une confrontation avec desphilosophies orientales.
Arnold Joseph Toynbee (1889–1975,historien britannique)
a dit que l’événement le plus im
portant de l’histoire récente estl’arrivée du bouddhism
e en occident.On peut,en effet,se poser
la question de l’influence à long terme de cette philosophie dans
la transformation paradigm
atique de notre civilisation.L’occidentdes lum
ières a réussi à se débarrasser de la vision imposée par
l’église catholique et de son pouvoir divin et coercitif mais com
me
l’explique Skolimow
ski,nous avons « jeté le bébé avec l’eau dubain ».Il s’agit de rem
ettre l’être humain au centre et en relation
harmonieuse avec la nature.
Certes le m
odèle matérialiste est
parfois utile,mais il nous faut voir le m
onde humain avec plus de
globalité.Il devient urgent de sortir de la vision purem
entm
atérialiste et scientiste vue comm
e une vérité absolue oudogm
atique.Que nous apprend le bouddhism
e,cette science del’esprit ? La souffrance,l’insatisfaction,dukka en sanscrit,existeparce que nous croyons,nous saisissons un personnage,un «m
oi»qui n’a pas d’existence intrinsèque.D
epuis notre naissance – etm
ême avant ! – nous construisons,nous solidifions sur l’étiquette
– le nom – que l’on nous donne un « ego ».En fait,tous nos
problèmes,nos souffrances viennent de cette saisie.Il s’agit de
lâcher prise
(ce travail
se fait
progressivement!)
sur cette
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
227
fait,il a rempli son rôle historique :com
bler notre avidité,notrenotion de m
anque,il nous a submergé de m
archandises ! Mais
comm
ent s’est installée en occident,au cours de l’histoire,
lacroyance en la rareté ? D
ans nos pays au climat difficile et avant
la maîtrise de l’énergie,point de départ de l’ère industrielle,les
premiers hom
mes qui n’avaient que quelques outils rudim
entairesavaient beau travailler beaucoup,ils produisaient à peine de quoisurvivre.Sans parler d’un hiver trop long,d’un été pluvieux oud’une épidém
ie qui venaient ruiner leurs efforts.Cette pénurie de
fait fut inséparable de la plupart des européens tout au long del’histoire au point qu’elle im
prima dans leurs esprits une réalité
de manque,une conscience de pénurie.D
e cette croyance,decette angoisse com
me quoi il n’y aurait pas assez pour tout le
monde,s’ensuit une peur de m
anquer,de mourir,si habituelle et
si présente qu’elle devient une seconde nature.De cette notion de
rareté découle l’économie de m
arché.L’économie de m
arché estadéquate tant que la dem
ande dépasse l’offre.La crise des
années30 est une crise de surproduction.En ce début de troisièm
e millénaire,
de cette ère duverseau,à la veille de 2012 (voir le calendrier M
aya,en effet,aulever du Soleil du 21 décem
bre 2012 et pour la première fois
depuis 26
000 ans,
le Soleil
se lèvera
pour se
joindre à
l’intersection de la Voie lactée et du plan écliptique),avec le
climat qui se détraque,la dém
ographie qui explose,la finance quis’em
balle,le matraquage idéologique,la guerre économ
ique etm
ilitaire permanente,il faut vraim
ent se cacher les yeux pour nepas voir que de grands changem
ents sont imm
inents.C
etteidéologie de la m
archandise est entrain de mourir et son faire-
part de
décès se
résume
très bien
dans le
slogan alter-
mondialiste
:« Le monde n’est pas une m
archandise ».Il s’agitjuste de la pousser un peu plus vite dans la tom
be avant qu’ellene fasse encore plus de dégâts.C
e système est condam
né,cetteidéologie est m
oribonde.La durée de vie d’une civilisation estbien longue par rapport à notre courte existence hum
aine,mais il
ne faut pas être un grand visionnaire pour comprendre que cette
226
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 226
différents est totalement im
possible.Si les socialistes français et ladroite peuvent se refiler le bébé d’une législature à l’autre,c’estbien parce que sur les principes fondam
entaux ils sont d’accord,que l’économ
ie fonctionne de la mêm
e façon sous les uns et sousles autres,
et que les mêm
es règlements internationaux sont
respectés.Qu’est-ce que des décroissants,des com
munistes,des
autogestionnaires peuvent
bien trouver
d’intéressant aux
principes «démocratiques» d’un systèm
e qui les rejette parprincipe com
me gouvernants ? La gauche aux élections,c’est un
peu comm
e la poule qui se casse éternellement le bec contre la
vitre en essayant d’aller de l’autre côté.Elle ne sert que d’alibi au capitalism
e pour prétendre qu’il va de pair avec la libertéd’expression,puisqu’il autorise m
ême sa propre contestation.C
en’est donc pas d’une alternance qu’il faut m
ais bien d’unerévolution.
Ce qu’il faut,c’est l’instauration d’un systèm
e politiquebasé sur les D
roits de l’Hom
me,le respect de l’environnem
ent,de la planète et du vivant,
la réappropriation de la créationm
onétaire par la collectivité,la gestion des biens comm
uns nonrenouvelables ou nécessaires à la vie par la collectivité,
larépartition des enrichissem
ents collectifs nationaux sous forme
de dividendes distribués équitablement à chaque citoyen,
ladém
ocratie participative locale et régionale dans un cadre desubsidiarité.
La finalité,c’est l’existence d’une société profon-
dément
humaine,
ce qui
conditionne l’épanouissem
ent de
chacun des individus la composant.
L’appropriation par les citoyens de la « part maudite » ne
peut se
faire que
par une
compréhension
du processus
d’accumulation.
La part
maudite
est captée
par la
classedom
inante.L
a véritable
démocratie
c’est de
décidercollectivem
ent de l’utilisation du surplus.Les intellectuels qui ont le loisir,
par définition,de
réfléchir à l’absurdité de l’idéologie dominante devraient être
beaucoup plus critiques vis-à-vis du capitalisme.Si par lâcheté,
par peur de perdre leur poste ou d’être écartés des médias
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
229
construction,sur ses pensées,
ses émotions qui sem
blent nousappartenir.
Et l’on comprend que le bonheur,
la libération atoujours été là.
Il s’agit juste de ne pas prendre au sérieux cepersonnage,
un peu
comm
e si
l’on s’était
identifié à
unpersonnage lors du tournage d’un film
et que le tournage étaitfini.Les gens qui se prennent au sérieux sont ennuyeux et parfoistrès dangereux (les nazis,
les intégristes religieux sont,par
exemple,des gens très sérieux
!).À
partir du mom
ent où l’on prend un peu de distanceavec notre personnage,l’espace devient beaucoup plus vaste etl’on ne peut pas s’em
pêcher de constater que les autres sontsouvent toujours prisonniers de leur personnage,
de leur ego.N
aturellement,on n’a qu’une seule envie c’est de les secouer,un
peu,pour les décoller,un peu,de cette saisie égoïste (le but de cetouvrage n’est pas de donner les bases du bouddhism
e pour celalire l’excellent ouvrage d’A
lain Grosrey
:Le G
rand Livre duB
ouddhisme chez A
lbin Michel ;voir aussi :
ww
w.jutier.net/contenu/bouddha.htm).
Le principal problème d’un m
atérialiste en général et d’unpolitique m
atérialiste en particulier,c’est sa motivation.Pourquoi
agir et pour qui ? un matérialiste ne peut agir que m
otivé par sonpropre intérêt.
La mort vient toujours trop vite
! Sans uneperspective plus vaste ou un « égoïsm
e intelligent » comm
e diraitle dalaï-lam
a,on veut tout et tout de suite.
Erreur grave ! lebonheur,la libération,passe forcém
ent par l’ouverture aux autres,la com
préhension de la souffrance d’autrui,la com
passion.L’égoïsm
e intelligent c’est sur le long terme !
C’est
bien ce
qui m
anquait aux
comm
unistes.L
esocialism
e du XX
I èmesiècle c’est une partie m
arxiste et une partiecom
passion.D
ans une vision matérialiste,le capitalism
e est triomphant.
Au m
oins,il n’y a pas d’hypocrisie sur la motivation des gens.
Tout,tout de suite et après moi…
le déluge !L’alternance entre des systèm
es politiques réellement
228
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 228
non indispensables à la survie en sont des manifestations.Pour
bien comprendre ce dernier point,
il est utile de revenir à lathéorie du potlatch,fête am
érindienne,exposée par Mauss dans
son « Essai sur le don »,forme archaïque de l’échange,paru dans
l’année sociologique de 1925 et sur l’essai de Georges Bataille,
«l a part maudite» écrit en 1949.Voir l’annexe :La Part m
audite,précédé de La N
otion de dépense .La
notion de
«Part m
audite»,
d’énergie hum
aineexcédentaire,
est centrale
dans cette
affaire!
toutes les
civilisations,comm
e l’a si bien démontré G
eorges Bataille dansl’œ
uvre la plus importante de sa vie,
sont déterminées par la
façon d’utiliser
cet excédent.
En fait
dans la
plupart des
civilisations –et on pourrait définir qu’une civilisation existe à
partir du mom
ent où elle dégage un excédent conséquent – il y atoujours des petits m
alins qui sont bien conscients que cette«part m
audite » existe.L’aristocratie faisait la guerre et la fête,m
ais ne travaillait jamais.Leur fonction sociale était de dépenser
cet excédent.N
os moyens de production d’énergie et de biens de
consomm
ation,nos m
oyens d’organisation informatique,
bref,notre technologie de plus en plus perform
ante entraînent unsurplus
d’énergie hum
aine de
plus en
plus im
portant.La
question est toujours la mêm
e :comm
ent sacrifier cet excédent ? C
et excès de forces vives,qui congestionne localement les
économies les plus m
isérables,est le plus dangereux facteur deruine.La décongestion a donc de tout tem
ps,mais au plus obscur
de la conscience,été l’objet d’une recherche fiévreuse.
Lessociétés
anciennes la
trouvèrent dans
les fêtes
ou dans
laconstruction d’adm
irables monum
ents.M
ais ces dérivatifs onttoujours été insuffisants.
Dans l’ensem
ble,une société produit
plus qu’il n’est nécessaire à sa subsistance,elle dispose d’un
excédent,et c’est l’usage qu’elle en fait qui la déterm
ine.C
esurplus est la cause de l’agitation,des changem
ents de structureset de toute l’histoire.L’usage le plus com
mun de cet excédent est
la croissance.L’énergie (la richesse) excédante peut-être utiliséeà la croissance d’un systèm
e (par exemple d’un organism
e).Si le
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
231
dominants,ils continuent à encenser ce systèm
e,ils ne méritent
pas mieux que la servitude à laquelle ils sont soum
is.Le couraged’un penseur,c’est de dire ce qu’il a au fond du cœ
ur,ce qu’ilcroit juste m
ême si cela doit être au détrim
ent de sa petitecarrière.La dissidence,le refus de coopérer,le sacrifice de sonpetit
confort sont
des devoirs
lorsque le
bien collectif
del’hum
anité est
mis
en danger
par quelques
despotes en
l’occurrence l’oligarchie transnationale et financière de l’empire
d’occident.Refusez de participer à la guerre économ
ique,limitez
sa consomm
ation et encouragez vos proches à faire de mêm
e.
Les problèmes de toutes Sociétés
peuvent se résumer à com
ment
canaliser l’énergie humaine et à
comm
ent décongestionner la part m
audite !
1/ C
omm
ent produire
les richesses
? G
râce à
latechnologie,
ce problème est facile à résoudre
! 2/ Com
ment
donner à
chacun l’opportunité
de se
rendre utile
pour la
comm
unauté ou,autrement dit,com
ment donner une activité,
un travail à chacun de sorte que chacun se sente intégré,inclusdans la société ? 3/ C
omm
ent répartir les richesses produites ?Toutes
les révolutions
et les
mouvem
ents sociaux
sont,évidem
ment,
la conséquence d’une mauvaise répartition.
Une
bonne gestion de la cité doit donc éviter les trop grandesdifférences de richesses.4/ C
omm
ent utiliser l’énergie humaine
excédentaire ? Com
ment s’occuper ? C
’est,en fait,le principalproblèm
e de l’humanité !
Pascal disait que tous nos problèmes viennent du fait que
nous ne somm
es pas capable de rester tranquillement assis dans
notre chambre.H
eureusement,sinon la vie serait bien triste ! U
nefois les besoins de base satisfaits,que faire de notre tem
ps ? Ladiversité de l’expression de la vie,l’art,la fête et toutes activités
230
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 230
soviétique,a été un essai raté de tentative de remplacem
ent dusystèm
e capitalism
e parce
que,entre
autres problèm
es,la
récupération de cet excédent l’a été au profit d’une nouvelleclasse :les dirigeants du parti com
muniste.Et aussi,entre autre,
parce que leur système était m
oins efficace pour produire.La
création de monnaie ex-nihilo et cette croissance obligatoire pour
pouvoir payer le loyer sur l’argent dette est le processus decaptation de la part m
audite par la bande d’affairistes.Le
problème,c’est que ce m
ode de fonctionnement,outre qu’il est
scandaleux,est surtout inefficace,néfaste,violent et destructeurde lien social et de l’environnem
ent.La priorité c’est de se
réapproprier sa « part maudite » ou selon le vocabulaire m
arxiste,devenir m
aître de sa plus value.La vraie révolution,la véritableém
ancipation,c’est de devenir maître de sa propre «part m
audite».
Et surtout,c’est d’am
orcer un vrai changement politique,
unerévolution
non-violente et
démocratique,
pour rem
ercier–
congédier ! – les petits malins qui font m
archer le monde sur la
tête pour siphonner,gaspiller notre extraordinaire excédent.
Le Bazarov occidental a bien appris
sa leçon :l’ordre mondial néo-libéral
ne doit pas être remis en cause
Pourtant,les jeunes gens de la fin des années soixante
critiquaient la vanité de la rationalité occidentale,l’hypocrisie dum
ode de vie,l’absurdité de la société de consomm
ation.Après
avoir fumé quelques joints et faute d’avoir trouvé une autre voie,
ils s’empressèrent de réintégrer la société en créant des agences
de pub,de com
munication,
de marketing,
et/ou en créant denouveaux
objets com
blant des
besoins nouvellem
ent créés.
Aujourd’hui,
l’élite de la jeunesse occidentale –les nouveaux
Bazarovs (voir connaissances et valeur d’Henryk Skolim
owski)–
la tête bien pleine de rationalité,ont bien appris leurs leçons.Laseule m
ine inépuisable,c’est la bêtise humaine.A
lors ils passeront
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n s’é
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veille
...
233
système ne peut plus croître ou si l’excédent ne peut en entier être
absorbé dans sa croissance,il faut nécessairement le perdre sans
profit,le dépenser,volontairement ou non,glorieusem
ent ou defaçon catastrophique.
Après un siècle de peuplem
ent et de paix industrielle(1815-1914),
la lim
ite provisoire
du développem
ent étant
rencontrée,les deux guerres ont provoqué les plus grandes orgiesde richesses et d’êtres hum
ains qu’eût enregistrées l’histoire.Endéfinitive,
c’est la grandeur de l’espace terrestre qui limite la
croissance globale.Le potlatch occidental,
c’est la société deconsom
mation.
Certes,
c’est m
ieux que
la guerre
mais
nepourrait-on pas trouver d’autres m
oyens de sacrifier l’excédent ?La solution ultra-libérale,c’est la croissance.Les apologistes des«30 glorieuses» prétendent faire revivre cette croissance par laseule application sans restriction du libéralism
e et refusent dereconnaître
que cette
«gloire»
se paie
trop chère
:par
ladestruction de notre environnem
ent.Ils ne se soucient guère desgénérations futures,
des démunis,
des exclus.N
ous somm
espassés de l’ère du progrès,à l’ère du gaspillage absurde.
Dans nos sociétés post-industrielles,
nous employons
l’excédent à multiplier les services (banques,assurances,etc.),en
organisant des processus de vente toujours plus agressifs,en
créant de nouveaux objets qui répondent à de nouveaux besoinsnouvellem
ent créés.Le travail des artistes et toute la société duspectacle répondent,aussi,à cet im
pératif.Et bien sûr la guerre,m
oyen d’une efficacité redoutable ! Mais une vraie bonne guerre
n’est plus possible et surtout totalement inacceptable.O
n va toutde m
ême pas faire un troisièm
e conflit mondial pour sauver le
capitalisme
! Désolé,
mais nous ne retrouvons plus jam
ais lestrente glorieuses !
Le problème de toute l’histoire de l’hum
anité c’est qu’il ya toujours des plus m
alins ou des plus costauds qui profitent decette
accumulation.
La critique
de M
arx est
née de
sonindignation bien naturelle de la captation de l’excédent par laclasse
bourgeoise.L
e com
munism
e réel,
l’avatar socialiste
232
Nouvelle civilisation 2012
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l’Europe pendant pratiquement un m
illénaire,il est bien normal
que les Européens aient eu envie d’individualisme,de liberté et
de confort.La réform
e,l’im
primerie,
le combat de la science
contre les dogmes de l’Église,
la découverte de l’Am
érique auX
VI èm
esiècle ont donné naissance au capitalism
e.Le siècle des
lumières
a form
ulé et
conceptualisé la
vision du
monde
bourgeois.Le postulat de base du dogme économ
ique est quel’hom
me
est fondam
entalement
mauvais
et égoïste
et que
l’addition des intérêts individuels contribuent,comm
e par magie,
au bien-être collectif.A
dams Sm
ith a appelé cela «la main
invisible du marché
».C
’était un bol d’air indispensable,après
cette société coercitive et totalitaire dont le pire exemple a été
l’Inquisition.Ce postulat convenait à un m
onde où les moyens
humains et techniques étaient négligeables par rapport à la
grandeur de l’espace terrestre.A
u Moyen A
ge,l’aristocratie,d’essence divine,méprise les
activités productrices qu’elle réserve aux paysans.Au cours du
XV
III ème
siècle,l’échange
économique
devient le
lien social
reconnu,par
le com
merce
et le
travail.D
ans nos
paysindustrialisés,
la valeur
sociale de
l’emploi
salarié (et
soncorollaire
:la consom
mation) reste ancré dans les m
entalitéscom
me l’unique garant de l’insertion.O
r la quantité de travaildim
inue grâce à l’amélioration en efficacité des m
oyens deproduction.
Cela pousse chacun à une lutte quotidienne pour
rechercher ou conserver un emploi,à supporter la flexibilité,la
précarité et
les hum
iliations quitte
à devenir
des esclaves
corvéables à
merci.
Le travail,
arme
du systèm
e,dom
ine,contraint puis broie les individus.A
ujourd’hui les lois du marché
organisent la vie sociale.Les rapports de proximité déjà détruits
par la désocialisation,représentent un gisement pour le profit et
l’emploi sous la form
e des services.Pour faire accepter la crise,conséquence
logique et
barbare du
système
capitaliste,les
gouvernements et les m
ultinationales agitent le mythe de la
croissance.C
et «espoir» est un leurre.Les taux de croissance
sont bel et bien en augmentation m
ais ils sont déconnectés du
Une civilisatio
n s’é
tein
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tre s’é
veille
...
235
leur existence à faire consomm
er et à consomm
er des GT
I Turbo,des brosses à dent triples têtes,des couches super absorbantesavec retensorb (m
ais jusqu’où s’arrêteront-ils?).C
eux qui secroient les plus intelligents font courir les autres avec desdiplôm
es,des promotions,des titres et autres carottes,ou ils leur
font peur en brandissant la menace de l’insécurité,du chôm
age,de l’exclusion et autres bâtons.
Essentiellement aveuglés par
l’avidité de biens matériels et de reconnaissance sociale,
nousavons oublié le sens véritable de la vie hum
aine,reliée à celui del’univers :la progression vers l’éveil spirituel.
Le problème de l’écoulem
ent des marchandises deviendra
mêm
e,comm
e l’a montré Vance Packard dans les années 60,un
devoir social du citoyen.Dans les années 2000,les données n’ont
pas vraiment évoluées :il s’agit toujours de trouver de nouveaux
besoins,d’accélérer le taux de rachat,
de trouver de nouveauxm
archés.Pourquoi considérer l’avancem
ent d’une société enterm
e de production,de performance ? N
os technocrates,porte-étendard du sacro-saint progrès,disent qu’on peut toujours allerde l’avant.O
n pourrait croire que le nouvel ordre mondial néo-
libéral ne peut et surtout ne doit pas être remis en cause.
Pourquoi ? Par peur du changement et de l’inconnu peut-être ?
Et puis surtout parce que,du bas en haut de l’échelle sociale,nous nous som
mes trouvés un petit m
orceau de fromage et bien
qu’il ne nous satisfasse pas toujours,nous avons peur de perdrece territoire.N
ous nous efforçons de le protéger de l’agression dum
onde extérieur.Et,comm
e disait notre Coluche national :plus
il y a de fromage,plus il y a de trous et plus il y a de trous,m
oinsil y a de from
age ! Frère citoyen accroche-toi à ton travail etdéfends bien ton bout de from
age,car du travail productif,il enaura de m
oins en moins.Le problèm
e,depuis la fin des « trenteglorieuses »,
ce n’est pas de produire.Com
me l’ont dit et répété
les écologistes depuis les années 70,le problèm
e:
c’est laproduction de toutes ces m
archandises.Le m
onde est rongé par la vision matérialiste.Suite au
totalitarisme de l’église catholique rom
aine qui a régné sur
234
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 234
vision si juste sur la faillite inéluctable de ce processus historique.C
ela dit,le m
atérialisme a désacralisé la nature et a coupé
l’homm
e de ses valeurs intrinsèques,ce qu’il l’a rendu froid,
calculateur,cynique et à la recherche de son profit individuel.L’une
des grandes
mésaventures
de la
pensée occidentale
moderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religions
institutionnalisées.La faillite de l’une des religions institution-
nalisées fut l’équivalent de la chute de la religion en tant que telleet de ses valeurs propres.
Les religions,et surtout les valeurs
intrinsèques,ne sont pas que des instrum
ents permettant au
clergé de faire régner l’ordre,mêm
e s’il est arrivé qu’il s’en soitservi à cette fin.C
e sont des formes et des structures,élaborées
au cours des millénaires d’expérience hum
aine,qui permettent à
l’individu de se transcender et ainsi d’obtenir le meilleur de lui-
mêm
e.L’erreur m
atérialiste,m
arxiste ou capitaliste,c’est de
croire que le bonheur se résume à l’accum
ulation d’objets.Lecapitalism
e se nourrit de toujours plus de consomm
ation,de
produits toujours plus éphémères,pour des citoyens toujours plus
isolés les uns des autres.C
’est bien une remise en cause radicale de la prétention à
l’universalité du projet de civilisation américano-euro-occidental
et de la culture de supermarché véhiculée par les m
édias qu’ilnous faut faire.
C’est m
ettre fin à la colonisation culturelle ettechnologique du m
onde par la civilisation industrielle moderne
et l’idéologie «du progrès»,pour que reprenne la progression,l’évolution,
c’est-à-dire la poursuite de la différentiation et duperfectionnem
ent de la vie sous toutes ses formes.
C’est un
mouvem
ent de décolonisation intégral.Il faut vouloir la m
ort de cette société qui agonise pour préparer celle qui est possible.
Un des problèm
es clé de l’Occident est la croyance en la
religion de la technoscience,le matérialism
e scientiste.La sciencen’est pas une finalité en soi.L’hom
me n’est pas qu’une m
achineà com
mandes chim
iques et la société n’est pas une usine ou unem
égamachine
qui fonctionne
selon des
lois.L
a science
économique est une im
posture.Ce n’est ni plus ni m
oins que les
Une civilisatio
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tein
t, une au
tre s’é
veille
...
237
progrès social.L’augmentation des richesses ne peut en aucun cas
résoudre la
non-satisfaction des
besoins élém
entaires de
l’humanité car c’est la confiscation de m
oyens matériels par une
classe qui en est la cause.Le revenu garanti qui sépare salaire etem
ploi,la gratuité,
application matérielle de l’égalité,
sont despistes à suivre pour une autre société.Il est nécessaire de donnersa vraie place au travail :
une activité socialement utile,
parmi
d’autres.Nos rapports sociaux et nos désirs doivent déterm
iner leprocessus productif et non l’inverse.
Aujourd’hui,
la plupart
des citoyens
confondentenvironnem
entalisme
et écologie
politique.L’environnem
en-talism
e,le développement durable,s’enchâsse donc parfaitem
entdans l’idéologie dom
inante de l’économie de m
arché et viseseulem
ent à essayer de limiter les dégâts du productivism
ecapitalism
e.L’écologie
politique,l’alterm
ondialisme
sera un
projet de société radicalement différent de celui défendu par les
laudateurs de la démocratie bourgeoise qu’ils portent l’étiquette
de droite ou de social-libéral de gauche.Elle est radicale,c’est-à-dire qu’elle porte la critique à la racine m
ême des origines du
capitalisme.
Il s’agit de réfléchir attentivement aux problèm
esqu’engendrent la sacro-sainte croissance,
à ce que l’on entendlorsque l’on parle du progrès et qu’est-ce que le bonheur quidécoulerait naturellem
ent de la religion de la technoscience?
L’ouvrage théorique
fondateur du
capitalisme
s’intitule:
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations.Il a
été écrit par Adam
Smith en 1776.C
e livre marque la véritable
naissance de la théorie économique libérale.D
epuis,à force destatistique et d’analyse,les économ
istes ont réussi à convaincreune bonne partie des citoyens que les rapports hum
ains serésum
aient à
des rapports
marchands
et que
ces rapports
obéissaient à des lois naturelles :les lois de l’économie.C
’est unem
ystification orchestrée par les financiers qui se sont appropriésla capacité de battre m
onnaie.Marx est le prem
ier qui ait remis
en cause
les dogm
es du
capitalisme,
c’est pourquoi
il est
évidemm
ent pas question de se passer de son analyse et de sa
236
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 236
qu’ils en profitent pour asseoir leur pouvoir de sorcier moderne.
Le monde phénom
énal,l’univers,n’est pas «né» au sens où il
serait passé de l’inexistence à l’existence.Il existe seulement selon
notre vérité relative,mais est dépourvu de réalité ultim
e.La véritérelative,
ou conventionnelle,
correspond à
notre expérience
empirique
du m
onde,à
la façon
ordinaire dont
nousl’appréhendons,c’est-à-dire en attribuant aux choses une réalitéobjective.
En ultim
e analyse,
les phénom
ènes sont
dénuésd’existence intrinsèque.C
’est la vérité absolue.Dans ce cas,le
problème de la C
réation est un faux problème.
La Création
devient un problème lorsqu’on réifie les phénom
ènes.C
etteposition n’exclut cependant pas le déploiem
ent du monde des
phénomènes.Il est évident que les phénom
ènes ne sont pas nonexistants.Ils existent de façon interdépendante et non pas com
me
une «collection d’objets» autonomes existant par eux-m
êmes.Le
monde existe à la m
anière d’un rêve,d’un mirage,il est à la fois
apparent et dépourvu d’existence propre.Les phénomènes tirent
leur nature d’une mutuelle dépendance et ne sont rien en eux-
mêm
es.Leur évolution n’est ni arbitraire ni déterminée par un
principe créateur,elle suit les lois de cause à effet au sein d’uneinterdépendance globale,d’une causalité réciproque.Le problèm
ede l’origine de l’univers repose donc sur la croyance en la réalitédes phénom
ènes et de l’existence réelle du temps et de l’espace.
Il est à souligner qu’un certain Gabriel Lafrenière a pondu une
théorie séduisante – La matière est faite d’ondes – et qui va dans
le sens qu’il est absurde de vouloir absolument que l’univers
«existe» concrètem
ent avec des «particules élémentaires».
Enclair on vit dans un cham
ps «de force»,«d’énergie
»,une sorte derêve collectif dont le conditionnem
ent mutuel fait que l’on croit
très fort à «l’existence concrète» du m
onde phénoménal qui est
là devant nous.Du point de vue de la réalité absolue,il n’y a ni
création,ni durée,
ni cessation.C
e paradoxe montre bien le
caractère illusoire des phénomènes.Le point de vue extrêm
e duréalism
e matérialiste est erroné,tout com
me l’est le nihilism
e quiconsidère que rien n’existe.Le m
atérialisme est un point de vue
Une civilisatio
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tein
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tre s’é
veille
...
239
règles du jeu de l’idéologie marchande qui veut s’im
poser endogm
e.Les économistes et m
êmes les physiciens qui m
anipulentun
langage conceptuel
comm
e les
mathém
atiques sont
lessorciers m
odernes.Les prêtres du Moyen âge,qui étaient les seuls
à savoir lire le latin,ou les brahmanes,seuls à connaître par cœ
urles textes védiques,étaient eux aussi les détenteurs des dogm
es deleurs époques.
Petite digression quantique
La vision quantique,née dans les années 20,a permis le
développement d’outils intéressants (entres autres l’ordinateur
qui me perm
et d’écrire ces lignes).M
ais son entêtement à
prouver l’existence de particules élémentaires est absurde.
Ladernière invention des physiciens c’est la théorie des supercordes.Selon cette théorie,
les particules élémentaires de la m
atièrerésultent de la vibration de m
inuscule «bouts de ficelle» dont la
taille est égale à la longueur de Planck.Ce délire de physiciens est
né suite au «problème
» du mur de Planck et a pour but d’unifier
les deux théories du monde phénom
énal que sont la mécanique
quantique et la relativité.Depuis qu’Edw
in Hubble a observé,en
1929,que le spectre d’émission des galaxies était d’autant plus
décalé vers le rouge que celles-ci étaient éloignées de nous,on aim
aginé que l’univers est né d’une imm
ense explosion d’un pointinfinim
ent petit.C’est la théorie du big bang.En 1951,le Pape a
mêm
e donné sa bénédiction au big bang en le comparent au fiat
lux de la Bible.Le problème des astrophysiciens c’est qu’ils ne
s’expliquent pas ce qui c’est passé avant 0,000 000 000 000 000000 000 000 000 000 000 000 000 000 1 secondes aprèsl’explosion prim
ordiale,alors que l’univers était des milliards de
fois plus petit qu’une particules de talc,la longueur de Planckétant de 0,0...
29 zéros 001 cm! O
n est dans la « mousse
quantique»,
selon leur propre vocabulaire! Je crois que les
physiciens se sont fait piéger par le langage mathém
atique et
238
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 238
exploités.Pourquoi accepter d’être punis? De perdre son em
ploi?A
lors que nos parents et nos grands-parents ont été assez géniauxpour créer des m
achines et des robots qui font et feront de plusen plus de travail à notre place.
Et le pire,c’est que nous
continuons à faire grève pour le plein emploi ! C
essons de perdrenotre vie à la gagner.
Depuis l’aube de l’hum
anité l’homm
e autilisé son intelligence pour créer des outils qui rendront sa tâchem
oins pénible.Les nantis ont toujours profité du travail des
autres.Pourquoi,les autres dont le travail ne trouve plus d’utilitéaujourd’hui,ne profiteraient-il pas enfin du travail des m
achines?Si les États avaient géré leurs biens en bons pères de fam
ille,il ya bien longtem
ps que nous ne serions plus des contribuables mais
des «attributaires».D
epuis la Révolution française et son droit universel,
l’État démocratique Français ne se définit plus en opposition aux
autres peuples.Les dém
ocraties libérales (capitalistes) ne sedéfinissent plus par leur opposition aux autres États,com
me le
montre bien la dom
ination des transnationales et la globalisation.D
ésormais,on le sait depuis M
arx,l’opposition ami-ennem
i s’esttransférée en division intérieure entre classes,
entre groupessociaux.La grande différence est que l’État ne représente plusl’unité de la nation m
ais les intérêts de la classe dominante,bien
qu’il se réclame toujours de l’idéologie de l’unité,de la volonté
générale et de l’intérêt national.Dès lors,il devient évident pour
la pensée sociologique et marxiste que la politique consiste dans
la lutte
entre différents
groupes sociaux,
entre différents
«lobbies»,entre des intérêts opposés.Chaque parti représente sa
base sociale,principalem
ent petite bourgeoisie ou salariés,et,
bien que tous aient la prétention de représenter l’intérêt général,c’est bien l’absence d’unité,de cohésion sociale qui dégénère enlutte des classes institutionnalisées,en clientélism
e,en corruptionet,
enfin,en
désintérêt pour
la politique.
Les
écologistespourraient se distinguer justem
ent en restituant la fonction duglobal,
de la totalité,avec pour conséquence de n’avoir pas
vraiment de base sociologique puisqu’ils s’adressent à tous ceux
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n s’é
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tre s’é
veille
...
241
réificateur qui postule l’existence d’une matière im
muable et de
constituants solides de cette matière.
Si on s’interroge surl’existence d’une réalité objective,on ne peut pas dire qu’il n’y arien ni qu’il y a quelque chose.
La science parle d’un universcom
me
un objet.
L’univers n’est
pas indépendant
de la
conscience,m
ais il n’est pas non plus qu’une projection de laconscience (idéalism
e).En fait,le sujet et l’objet,la conscience etles phénom
ènes se façonnent mutuellem
ent.Sur ce type de sujet,voir :Tout l’univers dans un atom
e.
Ce qui est vrai pour le m
onde phénoménal l’est d’autant
plus pour le monde hum
ain.La science économique n’est qu’une
mystification,un dogm
e avec ses prêtres.Le monde hum
ain estune
projection collective
de l’im
aginaire de
chacun.N
oussom
mes à la fois les créateurs,les réalisateurs et les acteurs de la
société.De la com
pétitivité à la convivialité
Nous vivons,
aujourd’hui en Occident,
dans un monde
d’abondance avec une structure politico-socio-économique basée
sur la rareté.De m
ême que ce ne sont pas ceux qui possédaient
de nombreux esclaves qui ont aboli l’esclavage,ce ne sont pas
ceux qui sont les bénéficiaires du système basé sur la rareté,
qu’est le capitalisme,qui vont l’abolir !
L’utopie,aujourd’hui,c’est de continuer à croire qu’il estpossible de gagner sa vie en détruisant le m
onde et que nouspouvons continuer à fonctionner avec une structure politico-économ
ique qui date du XV
III èmesiècle.L’argent n’est plus produit
pour faciliter les échanges de biens et de services,et permettre à la
production de satisfaire les besoins de consomm
ation,mais pour
satisfaire les besoins solvables et mercantiles et être prêté à intérêt.
Quel m
onde avez-vous envie de laisser à vos enfants? Dans le
système actuel,
vos enfants seront soit des assistés soit des
240
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 240
Le culturel est bien plus profond que le politique,derrièredes politiques apparem
ment différentes,
on retrouve le mêm
efond culturel.Prenons l’exem
ple de la technique,de l’efficacité.La gauche,la droite,les anciens pays socialistes et les pays ditslibéraux,
tous ont eu ou ont finalement le m
ême culte de la
technique.La culture,
c’est l’ensemble des grands choix qui
structurent la vision du monde,la vision de la société,la vision
des autres homm
es.Or,on voit bien que tous ces grands choix
sont beaucoup plus profonds que les choix politiques.Pour le direautrem
ent,la technocratie est l’aboutissement d’une tradition qui
n’est pas une tradition seulement politique,m
ais une traditionculturelle.D
epuis le Moyen-Â
ge,l’Occident a laissé le pouvoir
aux marchands qui eux-m
êmes se sont énorm
ément servis des
ingénieurs et de ce qu’on peut appeler la révolution technique.C
ela rejoint presque une sorte de psychanalyse collective.O
npeut dire que l’O
ccident a été complètem
ent fasciné et possédépar le m
ythe de la machine,par le fantasm
e de la mécanique.Les
médecins ont m
is au point une sorte d’ingénierie médicale.D
em
ême,depuis des siècles,on a conçu la société com
me une sorte
de grande mécanique.Saint-Sim
on explique qu’une société estune usine,
et qu’il faut la gérer comm
e une usine.Le peuple,
pendant des décennies et des décennies,s’est vu donner des
leçons de mécanique et a fini par assim
iler toutes les réalités –que
ce soit l’homm
e,la société,le monde ou la vie en général– à de
la mécanique.Il ne faut donc pas s’étonner que cela donne une
technocratie.Technocratie qui peut avoir des formes de gauche
tout comm
e des formes de droite.
Ce qui est en cause,c’est une longue tradition culturelle
qui conduit à la technocratie.Les grands partis politiques ne fontjam
ais que proposer des variantes de technocratie.Il n’existe pasde partis qui donneraient la parole justem
ent à ceux qui sontpeut-être des rebelles,
des résistants,qui voudraient inventer
autre chose.Le combat écologiste est aussi un com
bat culturel.Ils
ont dém
ontrer que
les bases
métaphysiques
de notre
civilisation sont fondamentalem
ent erronées et que si elles ont pu
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...
243
qui respirent,à tous les habitants de la planète.L’écologie ne sertpas sim
plement à lim
iter les dégâts,elle est la réappropriation dela vie pour tous,l’affirm
ation de notre comm
unauté humaine.
Concrètem
ent,en
occident,une
infime
minorité
manipule
et divise
les m
asses populaires
entres artisans/-
comm
erçants et fonctionnaires,salariés et chôm
eurs/rmistes,
privé et
public,travailleur
français et
travailleur issue
del’im
migration.
En fait tous sont esclaves de cette imm
enseescroquerie au bénéfice de quelques financiers,
industriels etm
adarins-technocrates.Ils ont comm
e chiens de garde,et cela àété dit et répété dans de nom
breux ouvrages,des intellectuels,leséconom
istes,les journalistes pour prom
ouvoir la propagandeofficielle.Tous ces intellectuels,
heureusement,
ne se sont paslaissés acheter par le systèm
e dominant.M
ais c’est tellement plus
confortable ! Leur raisonnement est sim
ple :ce n’est pas moi qui
vais changer le monde.O
n est révolutionnaire à 20 ans et à 40 anset bien on fait com
me tout le m
onde et on essaye de voircom
ment on peut profiter au m
ieux de la bêtise humaine et
gagner un maxim
um de pognon ! C
’est comm
e ça que cela c’estpassé en 1968,on critique,on m
anifeste et ensuite on rentre dansle rang et on crée sa boite de « C
om.» ou son agence de pub !
C’est dom
mage d’avoir si peu confiance en l’hum
anité.Le rôledu penseur,du philosophe,du sage,de l’intellectuel,appelez lecom
me vous voudrez,c’est d’élever le niveau,de parler avec son
cœur,de contribuer à alléger le fardeau de ses frères et sœ
urshum
ains.C’est pas parce que l’on est,ou que l’on se croit,un peu
plus intelligent que les autres que l’on doit en profiter.Les civilisations et les paradigm
es qui les soutiennentfinissent toujours par être caduques.C
ela ne veut pas dire qu’ellesn’ont pas eu leur raison d’être.Le capitalism
e a été un système
d’une grande efficacité,m
ais un jour,on constate,
en touteobjectivité,que ce m
odèle n’est plus valable.Et les personnes quisont
à la
tête,pensent,
tout naturellem
ent qu’il
faut le
sauvegarder.Ils s’auto persuadent,
mais ne défendent-ils pas
simplem
ent leur confortable place ?
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transnationales qui règnent en despotes quasi-absolus et pourlesquelles tout est perm
is.L’histoire de l’hum
anité sur Terre nous a appris que c’esttoujours un petit nom
bre qui met en doute le schém
a mental
établi comm
e dogme absolu,qui ose proposer ce que d’autres
–par ignorance et par peurs de toutes sortes,peur du ridicule et
de l’exclusion entre autres– n’oseront jamais.
Le peuple se doit de mettre au pas les com
merçants-
financiers nihilistes et cyniques.C
e n’est assurément pas à la
politique de se soumettre à la loi des m
archés.Cette loi qui n’a
bien entendu rien d’une loi mais est sim
plement une invention
des marchands.
Il s’agit bien de renverser l’ordre des choses.C
ertes,les hom
mes continueront à produire,
à échanger et àconsom
mer m
ais,la politique qui est l’art de gérer la cité se doitde reprendre ses lettres de noblesse.
À
cause de
l’erreur philosophique
fondamentale
dum
atérialisme m
étaphysique que toute notre culture a comm
ise.O
n a pris,la décision métaphysique qui s’est m
aintenue depuis leX
VII èm
esiècle jusqu’à nos jours,d’exclure l’esprit de l’ordre naturelet de traiter tous les problèm
es comm
e étant physiques.La
philosophie du XX
ème
siècle a signé sa propre condamnation à
mort en arrivant,
de diverses manières,
à la conclusion que laphilosophie était finie,que l’exploration de la réalité n’avait pasde sens,si ce n’était en la m
esurant par l’extension des sens quesont les instrum
ents scientifiques.On a oublié que la décision de
considérer la réalité comm
e matérielle a été une décision prise
collectivement et non une découverte objective.Tout ceci nous a
conduit au dogmatism
e actuel,le matérialism
e scientifique.Les m
odèles inventés pour expliquer les phénomènes
physiques,chim
iques,biologiques et autres ne sont justem
entque des «m
odèles».L’arsenal mathém
atique et donc conceptuelqui sous tend ces m
odèles ne représente,en aucun cas,une véritéultim
e.En clair,
la vérité scientifique n’existe pas.M
ême si le
modèle m
atérialiste est parfois utile et pratique pour expliquercertains phénom
ènes,il ne faut surtout pas en rester prisonnier.
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...
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en leur temps avoir une certaine efficacité,elles sont m
aintenantcaduques,
absurdes et
stupides.Finalem
ent,parm
i nos
concitoyens,qui sont ceux qui croient encore aux m
ythes duprogrès technologique,de la croissance,du bonheur découlant dela techno-science ?
Les
citoyens pressentent
parfaitement
que notre
civilisation va droit dans le mur,m
ais,ils ont peur du changement
et ils se demandent ce qui va bien pouvoir rem
placer cettecivilisation qui aura été finalem
ent bien plus destructrice queglorieuse.Il existe une véritable attente,de la part des Français,pour
une nouvelle
vision.L’utopie
d’hier est
l’ordinaired’aujourd’hui.Le fait qu’une idée soit prém
aturée ne signifie pasqu’elle ne soit pas réalisable un jour futur.D
ans notre civilisation,avoir l’esprit ouvert,c’est-à-dire sans préjugé,est assez rare,nonpas parce que l’intelligence en est absente,m
ais par conformism
esocio-psychologique qui veut que l’on soit en accord avec lam
ajorité,faute de quoi on risque de subir l’exclusion du groupe.Si on a une haute idée de l’H
omm
e,on peut se dire quechacun a les m
oyens d’être critique,que rien ne nous empêche
d’ouvrir les yeux.Dans la pratique,cela requiert de l’héroïsm
e.Etpeut-on exiger que tous les gens d’aujourd’hui,
pris dans cesystèm
e,soient des héros ? Il faut distinguer différents niveaux.Le cas de ceux qui veulent le pouvoir ou qui en profitent m
érited’être exam
iné de près.Cela ne veut pas dire qu’il faudrait les
envoyer dans des camps de travail.Pour les intellectuels qui ont
des loisirs,qui ont du temps,qui en principe ont de la culture,
ceux-là peuvent être soupçonnés de lâcheté.Mais pour ce qui est
de l’ensemble des citoyens,il y a des gens de qualité,au sens
humain,littéralem
ent conditionnés par le système.
Les civilisations sont mortelles,elles aussi,et la nôtre se
meurt,
pendant que la nouvelle est déjà en gestation au seinm
ême de l’actuelle.
Et pendant ce temps-là,
notre monde
présente une face de plus en plus uniforme,internationalisée par
l’économie,les sciences,les m
ass-médias et les toutes puissantes
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mythes qui fondent la prétention à la m
aîtrise rationnelle de lanature et la croyance au progrès,
l’idée du développement est
totalement dépourvue de sens et les pratiques qui lui sont liées
sont rigoureusem
ent im
possibles parce
qu’impensables
etinterdites.C
es peuples traditionnels –d’A
frique,d’Am
érique dusud ou d’A
sie– sont heureux car ils ignorent «cette idée neuve en
Europe»,le bonheur,qui découle du progrès.
Revenons aux vraies valeurs,renouons avec notre nature
profonde et réconcilions-nous avec notre mère à tous :la Terre.
Le moine dom
inicain Mathew
Fox a dit dans un écrit au titreprovocateur, M
a dernière déclaration avant d’être réduit au silencepar le Vatican
:«la Terre-mère est en danger,à cause de l’anthro-
pocentrisme de la religion,de l’éducation et de la science de ces
trois derniers
siècles.N
ous avons
besoin d’un
nouveaucom
mencem
ent,axé sur le caractère sacré de la planète...
Nous croyons que tous les adultes peuvent toucher l’enfant divin
qui existe à l’intérieur d’eux-mêm
es.»C
ela dit,la technique nous est bien utile,et il ne s’agit pas,bien entendu,de revenir à la bougie ! M
ais sachons,simplem
ent,utiliser les techniques pour le bien être de l’hum
anité et non pasde
faire l’erreur
métaphysique
fondamentale
qui serait
l’instauration d’une « religion » :le m
atérialisme scientifique.
Il faut remettre les choses à leur place,les techniques sont là pour
nous rendre la vie plus confortable et plus facile ;point final !
L’imagination au pouvoir !
«Lorsqu’un seul homm
e rêve ce n’est qu’un rêve.Mais si
beaucoup d’homm
es rêvent ensemble,c’est le début d’une réalité.»
Hundertw
asserIl est bien norm
al que les maîtres,les dom
inants d’unesociété fassent en sorte que les dom
inés ne puissent pas imaginer
qu’un autre monde est possible.A
près tout,ils n’ont pas envieque ça change,tout baigne pour eux ! Tous les m
oyens sont bons
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...
247
La technoscience s’est instaurée comm
e la religion,la croyancedom
inante en Occident.
Au nom
de cet intégrisme,les gourous de la technoscience
se permettent,entre autre,de m
anipuler le vivant.En fait,aussilongtem
ps que nos démocraties seront aux ordres des pouvoirs
financiers et de leurs gourous les techno-sorciers économistes,
physiciens ou biologistes ;aussi longtemps que la croissance et le
profit de quelques privilégiés passeront avant le respect de lanature,
des êtres vivants en général et des milliards d’être
humains en particulier;aussi longtem
ps que nous accepterons detravailler,
de consomm
er et de vivre sans nous remettre en
question ;aussi longtemps que nous aurons peur d’avoir peur du
changement;
le matérialism
e néo-libéral continuera inexora-blem
ent sa destruction des cultures,des peuples,
des forêtstropicales,de la couche d’ozone...et de notre propre hum
anitéintérieure.
Nous deviendrons alors les rouages parfaitem
entefficaces,productifs et rentables du nouvel ordre m
ondial néo-libéral.Les peuples heureux ignorent le Progrès.Ils ignorent larationalité,
le tem
ps calculé
et les
mathém
atiques,donc
l’économie et le calcul économ
ique.Technique et économie sont
enchâssées dans le social.Leurs représentations en témoignent.
Celles-ci sont le plus souvent tournées vers le passé,donc anti-
évolutionnistes :l’homm
e descend des dieux et non des singes...La construction im
aginaire du progrès comm
e du développement
est dans ces conditions quasi impossible.
Dans beaucoup de
civilisations –peut-être toutes– avant le contact avec l’O
ccident,le concept de développem
ent était tout à fait absent.Ces sociétés
traditionnelles ne considèrent pas que leur reproduction soitdépendante d’une accum
ulation continue de savoirs et de bienscensés rendre l’avenir m
eilleur que le passé.Les valeurs sur
lesquelles reposent le développement,et tout particulièrem
ent leprogrès,
ne correspondent pas du tout à des aspirations uni-verselles profondes.C
es valeurs sont liées à l’histoire de l’Occident,
elles n’ont aucun sens pour les autres sociétés.En dehors des
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Essayons sereinement d’analyser ce que chacun fait de
son temps sur une échelle,pour son utilité,de +10 à –10.Q
uelm
étiers pour quelle utilité et quelle rémunération ? Vous êtes
agriculteur bio :10 (vous êtes indispensable et vous contribuez àla
bonne santé
de vos
concitoyens).Vous
êtes infirm
ière,professeur d’école,etc :8 (on aura toujours besoin de vous).Vousêtes
ouvrier dans
une usine
qui fabrique
des objets
deconsom
mation à l’utilité incertaine :de +5 à –2 ( en fonction de
l’utilité ! de toute façon vous avez décidé que vous n’aviez pas lechoix et qu’il fallait m
ieux faire ça que de rester à la maison à
picoler !).Vous êtes publicitaire et vous avez en charge de faire laprom
o de la nouvelle boisson de chez Coca C
aca :–5 (vous
contribuer à l’embonpoint de la jeunesse et dépensez beaucoup
d’énergie et de papier pour cela !).Vous êtes ouvrier,technicien,ingénieur chez un fabricant de m
issiles :respectivement :-6,-7 et
–8 (vous passez votre temps à faire des trucs qui espérons ne
serviront jam
ais!).Vous
êtes euro-technocrate
ou directeur
financier d’une banque :-10 (vous êtes responsable de toutes lesbêtises du m
onde moderne et en plus vous êtes arrogant et très
bien payé !).Ne le prenez pas m
al,c’était juste un exemple !
Mais vraim
ent,posez vous la question :qu’est-ce que jefais de m
on temps ? Vous travaillez au noir com
me artisan.Bravo,
on a besoin de vous et de toute façon vous payez assez d’impôt
indirect comm
e ça (TIPP,T
VA) ! vous êtes bénévole pour une
association d’aide sociale.Deux fois bravo,m
ais vous devriez êtrepayé si le m
onde marchait à l’endroit ! Bref,à chacun de voir ce
qu’il fait de son temps en dehors du tem
ps passé pour lui et sesproches.
Soyez honnête,regardez vraim
ent les implications de
votre activité sociale (rémunéré ou bénévole) et si jam
ais voustrouvez qu’elle est absurde,
inutile ou nuisible… arrêtez et
changez d’activité ! comm
e on dit,il vaut mieux être chôm
eurque contrôleur dans le m
étro qui devrait,d’ailleurs,être gratuitdepuis bien longtem
ps ! U
ne crise économique et financière globale serait la
meilleure chose qui pourrait arriver pour sortir de l’absurdité du
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veille
...
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pour nous
empêcher
de croire
qu’il est
possible de
vivreautrem
ent:la peur du changem
ent,la carotte de la consom
-m
ation,on ne peut pas changer le monde,c’est com
me ça,etc.
Les mass m
édias et en particulier la télé sont là pour ça !M
ais en
fait,le
monde
n’est que
l’addition des
représentations individuelles.Le monde change à chaque instant,
il renaît à chaque naissance,il meurt à chaque décès.Parfois il
change brusquement parce que les vieilles représentations sont
éculées,m
ortes,néfastes,
injustes,stupides,
absurdes.Il s’agit
juste de croire qu’un autre monde est possible,c’est tout !
Toute civilisation
repose sur
une idée,
une vision
collective.A
lors au
boulot,im
aginons ensem
ble le
futur.Im
aginons le monde que nous voulons.
L’absurdité c’est dem
aintenir une rareté artificielle pour pouvoir continuer à faire duprofit sur les biens issus de nos outils de production.L’absurditéc’est de gaspiller les seules ressources véritablem
ent rares quesont les richesses naturelles.
L’absurdité c’est de continuer àentretenir l’idée que la répartition de la richesse doit se faire,uniquem
ent,en fonction de notre implication dans l’instrum
entproductif.L’absurdité c’est d’entretenir les nouveaux seigneurs :les financiers qui ne font que brasser des électrons dans des fils decuivre.L’absurdité c’est de se stresser pour innover et créer sanscesse de nouveaux m
odèles et gadgets pour vendre plus etgaspiller davantage.
Le bon sens nous invite plutôt à produirelocalem
ent,limiter les déplacem
ents inutiles de marchandises et
de personnes,prom
ouvoir les déplacements peu énergivores
comm
e le train,l’autobus,la bicyclette.Se détresser au travail.Pourquoi produire plus et plus vite alors que c’est justem
ent leproblèm
e ! établir des processus démocratiques dans les grands
entreprises nouvellement nationalisées et les services publiques.
Une double direction,une personne nom
mée par le pouvoir élu
et une autre élue par la base de l’entreprise
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villes occidentales,les gens font 50 km en voiture ou en transport
en comm
un pour se retrouver devant un ordinateur dans unbureau où l’am
biance n’est pas forcément bonne...où finalem
enttout est basé sur le m
ensonge,la loi du profit,il n’y a qu’une règlede base :exploiter la seule m
ine inépuisable,c’est-à-dire la bêtisehum
aine ! Vendre ! Vendre ! vendre ! Pour relancer la croissance !Les gens se déplacent de plus en plus et de plus en plus vite,m
aisfinalem
ent est-ce vraiment utile d’aller de Paris à M
arseille en 3hpour aller négocier un contrat et revenir le soir m
ême ? Plus les
moyens de m
obilité sont efficaces,plus les gens se déplacent pourfaire
marcher
l’économie,
tout ceci
est fondam
entalement
absurde quand on y réfléchit attentivement.Il suffit de constater
l’augmentation
du cancer
dont l’une
des causes
estl’augm
entation des intrants dans l’agriculture intensive.Le stressde la vie m
oderne,le fait que les rapports hum
ains ne sont,souvent,plus que des rapports m
archands.La dégradation de laqualité de vie dans les cités dortoirs.A
ux USA
,les nantis qui,bien souvent,font usage d’anti-dépresseurs,s’enferm
ent dans denouvelles citadelles.Il est donc dém
ontré que la consomm
ation etle
confort m
atériel n’apportent
pas le
bonheur.E
n fait,
l’essentiel:l’amour,l’am
itié,la santé,la beauté,la convivialité,unesprit paisible,la liberté intérieure,l’ouverture aux autres...nes’achète
pas.L
e bonheur
est intérieur.
Réduisons
notreconsom
mation de m
atières premières et d’énergie,
diminuons
notre agitation frénétique.Si on vivait dans une cité où les lienssociaux sont plus agréables,si les gens se déplaçaient m
oins ettravaillaient près de chez eux,si la nourriture était issue d’uneagriculture saine,
s’il n’y avait plus de marketing,
d’agressionspublicitaires,si les gens n’étaient pas toujours obligés d’entretenirun systèm
e qui est tout le temps en train de les trom
per pour leurvendre toutes sortes de produits et de services plus ou m
oinsinutiles ou jetables.Tout le m
onde est prisonnier de ce système
extrêmem
ent pervers,
nous vivons
dans la
douce dictature
capitaliste,la démocratie n’existe pas car le pouvoir politique n’a
plus la capacité de battre monnaie.Le m
onde change parce que
Une civilisatio
n s’é
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...
251
capitalisme,pour qu’il y ait de réels changem
ents.À ce m
oment-
là,les exécutifs des différents pays souverains pourraient déclarerfaillite et se réapproprier la création m
onétaire.Actuellem
ent enFrance,les dettes publiques et privées cum
ulées représentent plusde 60 000 €
par citoyen ! Plus personne ne s’étonne de payer desim
pôts qui servent en grande partie à payer les intérêts sur ladette publique ! Le systèm
e bancaire international a le privilègede battre m
onnaie,c’est lui qui crée l’argent et c’est inacceptable.
Les prochaines années seront décisives pour l’humanité,
avec l’apparition d’une crise économique m
ondiale importante
pouvant potentiellem
ent aboutir
à des
changements
catastrophiques.À ce m
oment-là,il va se produire un véritable
retour de la politique avec un grand «P» c’est-à-dire que les
citoyens vont comm
encer à se poser de vraies questions,à savoircom
ment gérer la cité,com
ment répartir le travail,les richesses,
faire attention à notre planète,etc.Cette civilisation est en train
de mourir.L’idéologie dom
inante est fortement rem
ise en cause.Les gens arrêteront de croire l’économ
iste de service qui leur dit«soyez
un bon
citoyen,SV
P,consom
mez
pour relancer
lacroissance !» C
onsomm
er est devenu un devoir,c’est absurde.C
e systèm
e,cette
idéologie s’effondrera
lorsque les
gensarrêteront de croire à ce discours.
Parfois on peut se demander de quelle crise on parle.
Beaucoup d’événements ont lieu,m
ais la vie actuelle n’est pas sidram
atique,m
ême s’il y a des m
illiers de gens qui font lespoubelles.D
ans l’ensemble tout se passe bien.M
ais la situationest urgente,
il nous faut réagir.N
ous avons l’impression en
Occident que tout le m
onde vit bien puisque que presque tout lem
onde peut
consomm
er à
satiété.M
ais est-ce
que cette
surconsomm
ation ordonnée par les instances dirigeantes nousapporte réellem
ent le bonheur,autrement dit,est-ce qu’on est
plus heureux de consomm
er cette nourriture dénaturée,est-ceque les gens sont si heureux que ça ? D
ans la plupart des grandes
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Notre société est basée,d’un point de vue idéologique,sur
la révolution du siècle des lumières.La rem
ise en question de lajudéo-chrétienté et de leurs prêtres a conduit au m
atérialisme.
Mais on ne peut pas couper l’hom
me de ce qui le rend
profondément
humain.
Il ém
erge forcém
ent en
nous la
compréhension que quelque chose perdure après notre m
ortlorsque l’on réalise notre finitude physique et le fait que nous nesom
mes pas une m
achine.Pour un matérialiste tout est perm
is ;car si rien ne perdure après la m
ort,quoi que l’on fasse dans cettevie,cela ne porte pas de conséquences.«A
près moi,le déluge
».Le
matérialism
e c’est
l’ouverture au
cynisme.
Les valeurs
spirituelles qui ont été développées par toutes les traditions del’hum
anité sont indispensables pour une vie sociale stable etdurable.C
e qui est indispensable,c’est cet acte gratuit d’amour
et de
compassion
pour les
autres et
pour la
nature.U
nm
atérialiste s’en
fout com
plètement
s’il installe
une usine
polluante,il se fout d’exploiter les gens ou de détruire la naturepuisque la seule chose qui com
pte c’est le profit imm
édiat.Une
distinction est à faire entre la religion institutionnalisée sousl’ancien
régime,
par exem
ple,qui
était un
instrument
dem
anipulation des masses et la spiritualité.D
ans sa lutte contrel’aristocratie,la bourgeoisie a rem
is en cause la religion car ellereprésentait
une institution
sclérosée et
décadente,puis
labourgeoisie a été obligée de se réapproprier la religion pour sedonner une justification m
étaphysique à sa domination sur la
classe non détentrice des moyens de production.La religion au
XV
III emesiècle était vraim
ent l’opium du peuple.Pour s’attaquer au
capitalisme,M
arx a été obligé de critiquer le fondement spirituel
de la société.
Au X
VIII em
esiècle,lorsque l’on a rejeté la religion,on a jetéle bébé et l’eau du bain ! Les religions m
ettent en avant les valeursintrinsèques que sont l’am
our,la com
passion,la tolérance,
lagénérosité,l’ouverture aux autres,etc.,bref,chacun sait quellessont les valeurs hum
aines.Si en rejetant la religion nous nous
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
253
de moins en m
oins de gens croient que la consomm
ation estsynonym
e de bonheur.Le bonheur n’a pas vraiment à voir avec
l’avancement de la technologie.La techno-science ne peut nous
apporter qu’un petit plus afin de nous rendre la vie un peu plusconfortable et ça s’arrête là ! C
ette croyance que le progrèstechnique nous apporte forcém
ent et toujours le bonheur est unpostulat qui nous vient du siècle des lum
ières en Europe.Dans
d’autres traditions,
comm
e le
bouddhisme,
le bonheur
estintérieur.U
n yogi (grand pratiquant de la méditation) peut vivre
dans le dénuement le plus total et être parfaitem
ent heureux.À
l’opposé,un riche américain qui vit dans une m
aison superbeavec piscine peut parfaitem
ent prendre des anti-dépresseurs tousles jours parce que c’est un tel bouillonnem
ent dans sa tête qu’iln’arrive plus à supporter les autres ni m
ême lui-m
ême.
Le bonheur n’a vraiment pas grand chose à avoir avec le
confort matériel.R
egardez comm
ent vivent les gens de certainspays d’A
sie ou d’Afrique dans les cartiers populaires.
Ils ontsouvent
bien plus
le sourire
que beaucoup
de citoyens
occidentaux qui se gavent d’anti-dépresseurs pour supporterl’absurdité de notre m
odernité ! il ne faut pas confondre sobriété,pauvreté et m
isère.
Cela dit,la crise est partout.Il y a 10%
de gens qui sontau chôm
age,beaucoup travaillent au SMIC
et n’ont que le strictnécessaire pour payer leur loyer et leur nourriture.Souvent lesconditions de travail sont difficiles,
d’autres encore ont unesituation précaire.
Grâce à des m
oyens de production d’unegrande efficacité nous pourrions travailler très peu m
ais à causede règles du jeu social profondém
ent iniques,les richesses
produites sont
mal
réparties.Seule
la politique
peut nous
apporter les solutions pour sortir du capitalisme agonisant.Le
marché n’ayant pas d’esprit,pas d’état d’âm
e,il ne peut aller quedans
le sens
de son
propre renforcem
ent,se
résorber,se
recroqueviller sur lui-mêm
e comm
e un œuf qui pourri.
252
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 252
Il n’y a aucune raison de lier le libéralisme économ
ique etle libéralism
e politique comm
e le fait Fukuyama.La définition de
James Bryce dans son ouvrage sur la dém
ocratie qui limite les
droits fondam
entaux à
trois catégories
:les
droits civils,
«exemption de contrôle du citoyen en ce qui concerne sa
personne et sa propriété (individuelle et jusqu’à une certainelim
ite!)»;
les droits religieux,«exem
ption de contrôle dansl’expression des opinions religieuses et de sa pratique du culte » ;et ce que Bryce appelle les droits politiques,
«exemption de
contrôle pour tout ce qui ne touche pas au bien-être de lacom
munauté dans son ensem
ble au point de rendre un contrôlenécessaire »,ce qui inclut la liberté de la presse n’est absolum
entpas incom
patible avec un socialisme réel.
Il y a un important chantier pour déconditionner les
classes populaires que le capitalisme,l’économ
ie de marché,le
libéralisme économ
ique –qui sont des expressions parfaitem
entsynonym
es– n’est pas indépassable.Les médias dom
inants ontpresque réussi à m
ettre dans la tête de la plupart de nosconcitoyens qu’il est im
possible d’imaginer un m
onde qui soitradicalem
ent meilleur que le nôtre,ou un avenir qui ne soit pas
fondamentalem
ent démocratique et capitaliste.
Dém
ocratique,bien sur! C
apitaliste,non m
erci! le lavage de cerveau estperm
anent.Parfois
cette propagande
prend des
formes
loufoques.C
omm
e dans ces films de SF qui se passent dans
plusieurs siècles mais toujours avec une société capitaliste com
me
toile de fond !
Le capitalisme est une escroquerie,on connaît les escrocs,
on comprend bien l’instrum
ent de manipulation,m
aintenant ils’agit d’avoir le courage de définir un projet de société qui varem
placer ce système fait pour et par eux-m
êmes.C
omm
e nousallons le voir avec Skolim
owski,les valeurs hum
aines,les valeursintrinsèques,
ne sont pas que des instruments perm
ettant auclergé
de faire
régner l’ordre.
Ce
sont des
formes
et des
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
255
débarrassons aussi de ces valeurs humaines fondam
entales,nousfaisons une grave erreur.Le m
arxisme a rejeté la religion et ils ont
eu bien du mal à retrouver ces valeurs intrinsèques.
Nous ne
pouvons pas nier que l’être humain est un être sensible et qu’il
possède ces valeurs à l’intérieur de lui-mêm
e.À
toutes lesépoques,dans toutes les civilisations et dans toutes les religionsces valeurs intrinsèques sont le fonds com
mun de ce qui a
conduit notre humanité.Beaucoup de gens considèrent que la
religion est un enfermem
ent,une belle histoire avec de belles
images pour les enfants sages.C
ela est dû à l’oppression du clergéqu’ont dû subir nos arrière-grands-parents,nos grands-parents...et cela reste inscrit dans notre inconscient.La religion doit êtreun rem
ède aux interrogations et aux souffrances fondamentales
et non pas un instrument de m
anipulation des classes dominées
par les classes dominantes.
L’achèvement,
le but de la viehum
aine c’est de devenir une bonne personne et non pas de nepenser qu’à soi,à son confort et à sa petite personne.En clair,nous ne pouvons pas nier notre hum
anité.Les différences
métaphysiques entre les différentes traditions spirituelles sont
secondaires.
La spiritualité,ce n’est pas se couper du monde.Bien qu’il
soit parfois bénéfique de se retirer de la vie mondaine afin de
méditer
pour y
voir ensuite
plus clair,
une vraie
pratiquespirituelle ne peut être que tournée vers les autres afin decontribuer à l’am
élioration des conditions générales d’existence.L’action politique est une bonne façon d’utiliser notre existenceau profit des autres puisque nous agissons pour essayer de nousorganiser dans la cité pour que tout le m
onde puisse vivre plusheureux.Je ne fais pas confiance à un politique m
atérialiste.Pourfaire de la politique,
il faut être habité par quelque chose desupérieur.N
ous somm
es là pour servir les autres et il faut,sanscesse,se surveiller afin de ne pas se servir des autres.La politiqueest une action spirituelle.
254
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a suggéré qu’il y a progrès et donc finalité que l’on est obligé decroire que l’histoire aurait un point final ! Il n’y a ni progrès,nicroissance inéluctable,
ni linéarité,ni cycle dans l’histoire.
Labase de l’histoire de l’hum
anité est la représentation majoritaire,
collective et inconsciente que l’on se fait de notre vision du vivreensem
ble.L’histoire est faîte de confrontations des idées des unset des autres.
Nous som
mes tous acteurs et réalisateurs de la
grande pièce de théâtre de l’humanité.
Connaissances et valeurs
D’H
enryk Skolimow
ski qui est docteur en technologie eten philosophie,il est né en 1930 et il vit en californie.Il collaboreactivem
ent à
l’ Ecologist.Il
est professeur
de philosophie
écologique à l’université de lods en Pologne.Il a écrit Eco-
philosophieen 1971 dont est extrait ce chapitre :Connaissances et
valeurs.Il
est indispensable
de le
lire pour
comprendre
l’émergence du scientism
e et la cause de beaucoup de nosproblèm
es actuels.Ensuite,aller faire un tour sur son site…
Nous com
mençons cette étude par certaines distinctions,
indispensables pour comprendre la vision scientifique du m
onde.En m
ême tem
ps,elles sont la cause de beaucoup de nos
problèmes actuels,conceptuels et autres.L’une est la distinction
entre le savoir et les valeurs.Leur séparation fut un événement
considérable dans
l’histoire intellectuelle
de l’O
ccident,conduisant
à l’ém
ancipation des
disciplines scientifiques
spécialisées du corps de la philosophie naturelle.Ce fut aussi un
événement périlleux :à long term
e,il entraîna une conception del’univers sem
blable à un mécanism
e horloger et l’élimination
progressive de notre savoir en désaccord avec cette compré-
hension mécanique,y com
pris les valeurs intrinsèques,qui furentrem
placées par des valeurs instrumentales.Logiquem
ent,deuxprocessus
différents sem
blent avoir
eu lieu
:d’une
part,
Une civilisatio
n s’é
tein
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veille
...
257
structures,élaborées
au cours
des m
illénaires d’expérience
humaine,qui perm
ettent à l’individu de se transcender et ainsid’obtenir le m
eilleur de lui-mêm
e.En fait,toutes les sociétés etles civilisations antérieures au capitalism
e ont développés desstructures basés sur des valeurs fondam
entales de partage et decoopération.Tous les groupes hum
ains et toutes les traditionsspirituelles ont encouragé les individus à développer,la vertu,desvaleurs de générosité,de patience,de détachem
ent,de sobriété,de tolérance,de persévérance,de discipline et d’éthique.Q
u’est-ce que l’éthique ? Sa m
eilleure définition :ne pas faire au autresce que l’on ne veut pas que l’on nous fasse ! C
’est si simple !
La plupart des « valeurs » du capitalisme sont à l’opposé
de ces valeurs intrinsèques.Ce sont les vices du chacun pour soi,
de la compétitivité,de la guerre économ
ique,de l’égoïsme,du
profit individuel,etc.Les principaux laudateurs du capitalisme,
comm
e Madam
e Thatcher par exem
ple,vont mêm
e jusqu’à direque la société n’existe pas que seul l’individu existe
! Quelle
ineptie! Les êtres hum
ains sont grégaires depuis l’aube del’hum
anité.L’hom
me n’est pas un anim
al solitaire et indivi-dualiste.Toutes les études ethnologiques m
ontrent à l’évidenceque l’hum
anité c’est construite par le partage,l’échange et la
coopération.
L’histoire du
capitalisme
fera parti
de l’histoire
del’hum
anité.Que l’on estim
e sa durée à 5 siècles ou plus ou moins,
n’a pas beaucoup d’importance.L’objet de cet ouvrage n’est pas
d’analyser les aspects positifs de cette histoire.Et il y en a eu
certainement quelques uns ! O
n ne refait pas l’histoire,mais ce
qui est certain,c’est que ce n’est pas la fin de l’histoire.
Lelibéralism
e économ
ique,l’économ
ie de
marché
n’estcertainem
ent pas l’achèvement,
le mode ultim
e d’organisationpour le genre hum
ain.Je doute,de toute façon,que l’humanité
aille vers un quelconque « progrès » ou vers une « finalité ultime
».C
e n’est pas parce que Kant,dans la lignée du siècle des lum
ières,
256
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du m
atérialisme
(dont le
marxism
e fut
un aspect),
de la
rationalité scientifique et de l’efficacité technologique,ouvrirentla voie à l’industrialisation qui,
hélas,se développa en âge de
dévastation de
l’environnement.
Le
cap était
mis
sur le
«meilleur» des m
ondes,condamnant les valeurs traditionnelles
(intrinsèques) à l’oubli.La science ne prit pas son essor dans un vide social,m
aisdans une culture en voie de développem
ent.La lutte contre lesaspects figés des religions institutionnalisées fut m
enée au XV
II eme
siècleet X
VIII em
e sièclesiècle avec presque autant d’intensité qu’au
XIX
eme.M
ais ce dernier fut plus agressif et réussit mieux à freiner
l’influence de
la religion
sur la
pensée.La
vision laïque,
rationnelle et scientifique du monde se répandit victorieusem
entà cette époque.Il sem
ble qu’il ne restait plus qu’à l’appliquer ;leparadis terrestre était proche.
La lutte entre la science et lareligion ne se lim
ita plus à l’intellect,à l’explication du monde qui
nous entoure.
Ce
fut aussi
une bataille
idéologique et
eschatologique car il était question de «fin»de la vie hum
aine.R
eprésentant le
statu quo,
la religion
était tournée
versl’intérieur;
elle enjoignait l’homm
e de se perfectionner et dechercher
sa récom
pense ultim
e dans
l’au-delà.La
sciencereprésentait un processus de changem
ent continuel :tournée versl’extérieur,
elle promettait la délivrance ici et m
aintenant,sur
terre.Dans cette lutte,la religion contractait souvent alliance avec
les valeurs intrinsèques,les soutenant et s’appuyant sur elles.Lascience par contre s’alliait au progrès.Les corollaires de ces deuxforces opposées –
les valeurs intrinsèques et le progrès– devinrentdes adversaires.A
insi,des individus «progressistes» et «révolu-tionnaires»
démystifiaient
avec la
mêm
e véhém
ence et
lesreligions et les valeurs traditionnelles qu’ils s’identifiaient auxm
œurs féodaux et bourgeois,
les déclarant indignes des temps
nouveaux qui
aspiraient à
la vigueur,
au rationnel
et au
pragmatism
e.C
e clim
at fut
le terrain
idéal pour
écarterprogressivem
ent les valeurs intrinsèques comm
e les vestiges d’unm
onde désuet.Il n’est donc guère étonnant que les nouvelles
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
259
l’exploration intensive du monde physique,
et d’autre part,la
lente disparition
des valeurs
intrinsèques.C
ependant,cette
séparation logique est trompeuse car nous ne som
mes pas en
présence de deux processus,mais de deux aspects différents du
mêm
e mécanism
e.De plus,la quête d’explications scientifiques
et la forte croissance des sciences physiques coïncidaient avec ledéclin des valeurs intrinsèques et s’inscrivaient dans son contexte.L’augm
entation des connaissances dans le monde de la physique
s’est faite au détriment des valeurs hum
aines.Q
uand les uness’élèvent,les autres chutent.Il s’ensuit que la résurrection desvaleurs intrinsèques et leur rétablissem
ent au centre de nos viespeuvent être m
enés à bien.Ce bouleversem
ent se fera sans douteaux dépens de notre adulation pour la science et les faitsphysiques que nous avions abusivem
ent promus au rang de
divinités.Pour les paragraphes suivants :Les quatre positions
historiques originelles; L’empirism
e classique et L’anti-empirism
e;
voir :ww
w.jutier.net/contenu/skolimow.htm
L’éclipse des valeurs au XIX
èmesiècle
Bien que les progrès des sciences naturelles au XV
II eme siècle
fussent considérables,les valeurs traditionnelles continuèrent àprévaloir.D
es empiristes tels que Locke et H
ume postulèrent la
séparation de la connaissance et des valeurs.Le X
VIII em
esiècle
devait être celui de la transition.Les slogans de l’illum
inationfrançaise furent à la fois libérateurs –
pour ceux attachés auxvisions prom
ues par les religions anciennes– et profondément
contraignants,parce qu’ils ouvraient le chemin au m
atérialisme
vulgaire,au positivisme superficiel et à l’effacem
ent des valeursque connu le X
IXem
esiècle.Le X
IXem
esiècle fut marqué par le triom
phe de la science etde la technologie et par une extension sans précédent de la visionscientifique du m
onde.L’imposition agressive du positivism
e et
258
Nouvelle civilisation 2012
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comm
e secondaires,insignifiantes ou inexistantes dans un monde
où règnent
les faits
nus,l’objectivité
clinique et
la raison
scientifique.Il en faut peut pour réaliser que la pensée de Bazarova rem
porté la victoire;
sa philosophie est incarnée par dessociétés entières.
Le Bazarovisme a im
posé sa domination,
neserait-ce
qu’à titre
implicite,
dans la
société technologique
contemporaine,
en Orient com
ment en O
ccident.U
n regardserein est suffisant pour réaliser que l’U
nion Soviétique étaitautant dom
inée par les Bazarovs que la nôtre.La manie de la
croissance économique (identifiée à tort au progrès) continue,la
pensée endoctrinée appelée analyse des coûts et des profits(considérée à tort com
me la m
éthodologie la plus valable),lesefforts
considérables pour
rationaliser tous
les aspects
del’existence hum
aine,sont tous des pièces du mêm
e puzzle,de lam
ême philosophie.
Nos universités se sont spécialisées pour
produire et former des Bazarovs.
Le problème est grave car,
mêm
e si nous en somm
es profondément conscients,
nous n’ypouvons rien.C
omm
e courant social dominant,le Bazarovism
e aenvahi les structures de notre société et de notre enseignem
ent.L’un des aspects des plus alarm
ants de la situation est que lesBazarovs se considèrent com
me les «flam
beaux du progrès»,«lespionniers de l’hum
anité»,«les nouveaux constructeurs du m
ondeau bénéfice de tous».Ils servent ainsi les intérêts les plus grossiersdu statu quo et sont les pionniers des destructions écologiques ethum
aines.En fait,
ils n’incarnent que le conformism
e et laservitude.En quelques décennies,les «révolutionnaires» et les«progressistes» sont devenus partisans résolus du statu quo.
Au cours de la dernière décade,les vrais révolutionnaires
ont tenté de rallumer notre intérêt pour le bien-être d’une
humanité unie.Ils n’ont pas été les rationalistes à l’esprit solide
qui proposaient de «dégager les décombres de l’H
istoire» pour
tracer des voies nouvelles,mais les «doux rêveurs» qui croyaient
aux valeurs intrinsèques,m
anifestaient des tendances parfoism
ystiques et se déclaraient hostiles à la science et au progrès.Lerésultat de ces changem
ents pénibles quant aux termes «raison
»,
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
261
doctrines sur les valeurs s’efforcent de servir la vision scientifiquedu m
onde et de justifier sa suprématie.La doctrine utilitariste
proclamait que notre éthique et nos actes devaient être basées sur
le principe du plus grand bien pour le plus grand nombre.
Formulé ainsi,l’utilitarism
e ne semble pas soum
ettre l’éthiqueaux diktats de la science.
Toutefois,le courant fut aussitôt
vulgarisé et il en résulta la traduction suivante :la plus grandequantité m
atérielle pour le plus grand nombre d’individus.Tel est
l’éthique sous-entendue par la société technologique ou deconsom
mation.
Nous pouvons donc voir que l’utilitarism
e estdevenu l’allié du progrès m
atériel,sa justification éthique.
Ce
progrès lui-mêm
e est devenu une part essentielle de la visionscientifique et technologique du m
onde.L’historien scrupuleuxpourrait objecter que cette interprétation fait violence au sensprim
itif de l’utilitarisme tel qu’exposé par Jerem
y Bentham et
John Stuart Mill.Les doctrines éthiques sont jugées en fonction
de leur
application dans
la pratique.
L’utilitarisme
fut«instrum
entalisé» et intégré par la société technologique avec
tant de facilité,ce qui m
ontre simplem
ent combien il était en
accord avec l’homogénéisation croissante du «m
eilleur» desm
ondes.Bentham et M
ill étaient après tout des empiristes par
excellence du XIX
èmesiècle et leurs idéologies incarnaient toutes
les limitations typiquem
ent empiristes.D
’autre part,le nihilisme
et le scientisme proclam
aient haut et fort l’évangile de la science,divinisaient les faits et discréditaient tout produit de l’esprithum
ain en
le considérant
comm
e dépourvu
de sens
etréactionnaire.Sergei Bazarov est l’un des représentants des plusfrappants de cette nouvelle pensée.Tel que décrit par Tourgenievdans son rom
an Pères et fils,Bazarov est un robuste défendeurexubérant de la science,
du matérialism
e et du monde qui a
adopté les faits et les connaissances positives comm
e valeurssuprêm
es.Il
renie l’art,
la poésie
et les
autres «niaiseries
romantiques».
Bazarov incarne une synthèse du nihilisme,
dum
atérialisme,
du scientisme et du positivism
e dominants qui,
chacun à sa manière,
considéraient les valeurs intrinsèques
260
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Information – connaissance – sagesse
Entre 1700 et 1900,l’homm
e fut divisé en deux moitiés !
Nous séparâm
es la connaissance de l’homm
e de son essence,deses valeurs,de ses intérêts transcendantaux.La connaissance futisolée et placée dans un récipient à part :le cerveau.C
e dernier futconsidéré com
me un coffre à outils,
renfermant tous les objets
nécessaires au travail en cours.Ainsi prit fin l’unité de l’hom
me et
de sa connaissance,il n’y a plus que des outils spécifiques destinésà des tâches spécifiques.
La connaissance devient information
pure.Le processus entier est dépersonnalisé,mécanisé,adapté à
l’ordinateur.La séparation des faits et des valeurs,de l’homm
e etde sa connaissance,
du phénomène physique et des «autres»
phénomènes,est une conséquence de l’atom
isation de la physiqueaussi bien que du m
onde humain.
Le processus d’isolement,
d’abstraction et de séparation (rendre un phénomène étranger aux
autres),qui était la condition préliminaire de la pratique efficace de
la science moderne,
était en fait un processus d’aliénationconceptuelle.
Cette dernière devint à son tour une aliénation
humaine :l’hom
me se rendit lui-m
ême étranger à sa connaissance
et à ses valeurs.La cause première de l’aliénation contem
poraineest une conception erronée de l’univers où chaque chose estséparée et divisée,
où l’être humain lui-m
ême est atom
isé et«déchiré
».C
ette vision actuelle est artificielle.Pour retrouver
notre santé mentale et recom
poser nos moi divisés,il est nécessaire
de revoir certaines prémices fondam
entales.N
ous devons toutd’abord réaliser que l’état des connaissances d’un individu est unecaractéristique im
portante de l’état individuel.Il s’agit d’une re-form
ulation de la notion de connaissance telle que Platon,Saint-A
ugustin et Copernic la concevait.Tous les trois,en effet,considé-
raient les connaissances non pas comm
e une réserve d’infor-m
ations rassemblées dans la m
émoire,
mais com
me une partie
intrinsèque de l’être humain.Ils affirm
aient que la connaissanceest inséparable des actions et des jugem
ents personnels.
263
«déraison»,
«libération» et «oppression
» fut que les espritslibéraux ne savaient plus que croire.Ils investirent donc en faveurde la raison et du progrès qui devaient logiquem
ent les protégerde l’oppression et de l’exploitation.M
ais entre-temps,la raison
est devenue une sorte d’oppression et le progrès une forcem
utilante.D
ans l’homm
e unidimensionnel,
Herbert
Marcuse
expose remarquablem
ent ce renversement,ce qui nous dispense
d’insister sur ce point.Le climat intellectuel du X
Xèm
esiècle –dans
les pays économiquem
ent développés de l’Occident– n’a pas été
qu’un terrain favorable au triomphe des Bazarovs.
Il a aussicontribué à décourager les autres penseurs à considérer lesvaleurs com
me l’un des centres de la pensée et de la vie hum
aine.L’une des grandes m
ésaventures de la pensée occidentalem
oderne a été le lien des valeurs intrinsèques avec les religionsinstitutionnalisées.A
ux yeux de beaucoup,la faillite de l’une desreligions institutionnalisées fut l’équivalent de la chute de lareligion en tant que telle,
et de ses valeurs propres.C
etteidentification repose sur une logique défaillante.Les religions,etsurtout les valeurs intrinsèques,ne sont pas que des instrum
entsperm
ettant au clergé de faire régner l’ordre –m
ême s’il est arrivé
qu’il s’en soit servi à cette fin.C
e sont des formes et des structures,élaborées au cours
des millénaires d’expérience hum
aine,qui permettent à l’individu
de se transcender et ainsi d’obtenir le meilleur de lui-m
ême.Le
climat du X
Xèm
esiècle nous a rendu insensibles à notre héritagespirituel,et la philosophie n’a guère rem
édié à cette situation.Lespositivistes logiques ont notoirem
ent manifesté leur insensibilité
au problème des valeurs.
Mêm
e des penseurs éminents et des
philosophes équilibrés,tel K
arl Popper,réputé antipositiviste,
nous apportent fort peu.Il est réellement incroyable,voire em
bar-rassant,que Popper dise si peu de choses sur les valeurs et reste sidiscret à leur sujet.L’om
bre du positivisme nous a tous envahis.
L’absence des valeurs a été un sous-produit inévitable du deuil desreligions et de l’ém
ergence d’une vision séculaire du monde.
262
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car,dans un certain sens,elle est très appropriée.Elle convientparfaitem
ent au système économ
ique qui s’intéresse avant tout aurendem
ent maxim
um ;à la société technologique telle que nous
la connaissons.Elle convient à un m
onde conçu comm
e uneusine.U
n système qui exploite l’économ
ie,l’environnement et
l’homm
e,ne peut s’intéresser à une connaissance de sagesse
pure.Mais l’inform
ation et le travail d’expert lui sont vitaux,carson
bon fonctionnem
ent est
basé sur
la com
préhensiontechnologique.
Voilà pourquoi nous abreuvons et nous nousabreuvons nos étudiants d’inform
ations et de savoirs spécifiqueset non de vraie connaissance.
La cause profonde de l’éclipse des valeurs
Qu’elle est la cause de cette éclipse des valeurs et donc de
tous les maux qui en découlent? M
ax Scheler répond ceci :«C
oncevoir le monde sans valeurs est une tâche que l’hom
me a
soumis à une valeur:
la valeur vitale d’une maîtrise et d’un
pouvoir sur toutes choses.»N
ous comprenons aujourd’hui que cette m
aîtrise estillusoire,qu’il nous est im
possible de soumettre le m
onde à notrevolonté
sans nous
détruire nous-m
êmes.
Néanm
oins,nous
maintenons et perpétuons le m
ême systèm
e,destiné à cette
grande,mais finalem
ent pitoyable folie.Il convient d’examiner
également la question de la relation entre la théorie et la pratique.
À
un certain
niveau,la
séparation des
valeurs et
de la
connaissance peut-être
vu com
me
problème
philosophiqueabstrait.
Mais
cette séparation
est partie
intégrante d’un
processus qui nous transforme en Bazarov pour m
aintenir lasociété de consom
mation et la conception du m
onde comm
e uneusine.
Ne regrettons pas qu’il n’y ait aucune relation entre
théorie et pratique.Il y en a une :des théories ingénieuses ont été
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
265
D’après Saint-A
ugustin,une connaissance juste est la based’une conduite correcte et m
ême N
ewton,considéré com
me le
meilleur
atout des
empiristes,
fut loin
de penser
que la
connaissance est information pure,sans rapport avec les autres
valeurs humaines.
De nos jours,
cette vision est toujours envigueur dans les sociétés prim
itives et en particulier chez lestribus am
érindiennes.D
éclarer que notre connaissance est unaspect im
portant de notre être,qu’en tant qu’organism
es bio-sociaux,
nous ne
pouvons agir
indépendamm
ent de
nosconnaissances,n’est pas une expression nostalgique d’un paradisperdu.
Ce n’est qu’une description de la condition hum
aine.C
omm
ent justifier
cette conception
à une
époque où
laconnaissance sem
ble être totalement séparée de la vie
? Sil’intégration
d’un savoir
pertinent est
indispensable à
lacohérence
de la
vie individuelle,
il est
inévitable que
lasuppression d’une telle connaissance ne puisse que provoquerconfusion et incohérence dans la vie.Il n’est pas nécessaire d’êtreperspicace pour voir ce phénom
ène se produire de nos jours.Lesjeunes gens et les m
oins jeunes se perdent,sont indécis et aliénésparce qu’ils m
anquent de connaissance utiles pour les guider.Ilsm
anquent de boussole,d’un centre de gravité pour donner unsens au m
onde qui les entoure.Ils sont par contre remplis de «bits»
et de
données d’inform
atique,ainsi
que de
connaissancesspécifiques
qui se
révèlent si
souvent inappropriées.
La
problématique est pathologique.A
u lieu d’éclairer,la connais-
sance crée la confusion ;et l’accumulation d’inform
ations ne faitqu’aggraver
le processus
d’aliénation.C
ette pathologie
estd’autant
plus m
arquée que
jamais
encore,dans
l’histoirehum
aine,l’enseignem
ent n’avait été poursuivi avec autant dem
oyens.Jamais l’hom
me ne s’est senti aussi éloigné du m
onde etde son sem
blable que de nos jours.La cause est sans doute ancréedans la nature des connaissances que nous recherchons.
Une
connaissance étrangère à l’esprit et aux valeurs humaines ne peut
que désensibiliser et aliéner ceux qui l’acquièrent.Mais soyons
très prudents en disant que cette connaissance est «inappropriée»,
264
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 264
notre «sagesse» de prophètes du progrès m
atériel,car ce derniernous conduit à l’échec.Élim
inons tout un lot de dichotomies et
de distinctions
parce qu’elles
sont souvent
les racines
del’aliénation.
Nous devons réaliser que la sagesse,
qui est uneconnaissance «illum
inée»,est la clé de la vie hum
aine.
Philosophy for a N
ew C
ivilization,by H
enryk Skolimow
ski
ww
w.ecophilosophy.orgIn 2005 H
enryk Skolimow
ski published Philosophy for aN
ew Civilization
in New
Delhi,India.T
his book is an invitationto another kind of philosophy ...not abstract,dry and indifferentto life,
but compassionate,
holistic,caring and guiding life.
Basically it is a book about a philosophy,which m
ay change yourlife,if you take it seriously.W
e don’t have to follow the dictates of
the stupefying technological system.W
e are free people.The
human race is not forlorn and doom
ed.We can m
ake the world a
fair place to live,for all of us.But we need to think deeper,w
ithconsequence,
and while inspired by our ultim
ate destinies.We
need to transcend the plethora of plastic gadgets,insatiable greed,and the paranoia of fear that paralyze us.W
e can do it.We are
proposing a New
Logos for a New
Civilization.T
he dawn of a
New
Civilization is on the horizon.But w
e have to help it to arise.
Gandhi et R
uskin,des exem
ples à suivre…
Les mots à la base de la philosophie de la non-violence en
action sont:ahimsa (absence de violence) et satyagraha (satya :
vérité ;graha :fermeté).G
andhi est né en 1869 dans l’ouest del’Inde.En 1889,il part à Londres faire des études de droit.A
prèsdes débuts m
édiocres comm
e avocat au Gujarat et à Bom
bay,il
Une civilisatio
n s’é
tein
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tre s’é
veille
...
267
conçues et développées pour justifier et maintenir des pratiques
parasitaires à l’égard des autres peuples et de la nature en général.N
otons au passage que le système parasite équitablem
ent lespeuples et la nature.
Il est capital de comprendre les rapports
entre les forces économiques d’une société et sa conception de la
nature et de l’univers,entre nos pratiques quotidiennes et le
regard que nous portons sur le monde.
Les larges visions dum
onde qui
nous sont
imposées
d’une m
anière subtile
etinsidieuse justifient et m
otivent nos pratiques quotidiennes.Et sinous acceptons la vision scientifique du m
onde avec sa rationalitésous-jacente et son extension –
la technologie moderne,
nousavons perdu d’avance.
Parce que cette vision transforme la
connaissance en information,les valeurs en produits économ
iques,les hum
ains en experts,et justifie ces métam
orphoses.Les dangersde la science m
oderne se trouvent dans les conséquences qu’elleentraîne et dans ses exigences im
plicites à l’égard des individus etde l’écosystèm
e.Il est inutile d’affirmer que ce n’est pas la science
qui a tort,mais les gens qui l’appliquent.
Connaissances et personnes sont inséparables.La science
a formé les esprits tout autant que ceux-ci ont donné form
e à lascience.
Le crépuscule
de la
raison scientifique
que nous
observons n’est pas nécessairement celui du genre hum
ain.Q
uand,après nous avoir étouffés,
la raison scientifique nouslibérera de ses puissantes tentacules,nous pourrons enfin rétablirla relation étroite entre connaissances et valeurs.
La connaissance est donc un aspect inhérent à l’être.Laréintégration de la connaissance et des valeurs devra se produireafin d’assurer la survie de l’hum
anité.N
ous ne pourrons faireface aux nom
breux problèmes engendrés par notre présent m
oded’interaction avec la nature et avec nos sem
blables,tant que nousn’adm
ettrons pas l’importance de nos connaissances,qui seront
étroitement liées aux valeurs et gouvernées par elles.
Tout au long des trois derniers siècles,nous avons redéfinile m
onde autour de nous.Et le résultat est la violation de ce
monde et de nous-m
êmes! A
bandonnons la majeure partie de
266
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 266
problèmes,
et abandonner l’idée que «tout ce qui accroît laproduction de ressources données accroît le bien-être
».L’idée
que les biens matériels sont im
portants,et qu’ils sont le pointprincipal dont le bien-être et le bonheur dépendent,est le cœ
urde notre problèm
e.Par opposition,la pensée de Gandhi repose
avant tout sur une éthique,une m
orale religieuse.Il affirm
e,«sans la m
oindre hésitation,mais aussi en toute hum
ilité,queceux qui disent que la religion n’a rien à voir avec la politique,nesavent pas ce que signifie la religion.» Et cette foi est tout lecontraire de l’intégrism
e qui resurgit aujourd’hui dans certainesreligions,dans le christianism
e et l’islam en particulier.
Rajni K
othari,un auteur indien,
écrit:«En définitive,
Gandhi
avait raison
:politique
et religion
sont étroitem
entjum
elées.Ou bien l’État est un instrum
ent de la moralité,ou bien
il devient un instrument d’une action –
que ce soit le progrès oula gloire nationale,
ou la gloire de la personne qui est censéepersonnifier le destin de tout le peuple.
Libéré des impératifs
moraux,l’État devient totalitaire,quelle que soit sa constitution.»
Ceci est égalem
ent vrai pour nos démocraties.
L’article deK
othari montre bien les causes des graves crises du m
ondem
oderne:
intégrismes contre dictatures m
ilitaires,fanatism
esreligieux contre oligarchies d’État.Il insiste sur l’influence desleaders indiens,et de G
andhi en particulier,pour «imprégner la
politique d’un code moral,pour lui associer le concept de service,
de devoir.»
La
persistance,consciente
ou inconsciente,
d’uneprétendue supériorité de notre civilisation par rapport à d’autrescontribue à m
aintenir un préjugé défavorable à l’égard de lapensée de G
andhi.Ce préjugé est particulièrem
ent fort contre lacivilisation indienne sur le plan économ
ique et social.Il reposesur une m
éconnaissance de cette civilisation autant que sur un«racism
e intellectuel».
La persistance
de graves
problèmes
économiques
en Inde
voudrait m
ontrer la
supériorité du
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
269
obtient de s’occuper d’une affaire en Afrique du Sud.C
’est làqu’il form
era sa philosophie et la méthode qu’il nom
mera
satyagraha,l’attachement à la vérité.V
ingt ans plus tard,il revienten Inde,
accueilli comm
e un héros.En 1919,
il lance lesprem
ières campagnes de désobéissance civile sur une grande
échelle,exem
ple encore inégalé dans l’histoire.A
près quelquetrente années de luttes,
pendant lesquelles Gandhi effectue de
nombreux
jeûnes et
séjours en
prison,l’Inde
obtient son
indépendance,sans avoir utilisé la force militaire.Le 30 janvier
1948,il est assassiné par un fanatique hindou.
La
pensée de
Gandhi
peut apporter
une réflexion
nécessaire à l’évolution du monde entier,et des pays occidentaux
en particulier.D
e nombreux auteurs ont déjà m
ontré l’intérêtuniversel de la philosophie de G
andhi.Déjà en 1924,à l’aube des
luttes non-violentes pour l’indépendance de l’Inde,R
omain
Rolland écrivait que cette philosophie est «le véhicule d’une
nouvelle raison
de vivre,
de m
ourir,et
d’agir pour
toutel’hum
anité»
et apporte
«à l’E
urope épuisée
un nouveau
viatique».
Une partie des problèm
es de la société occidentale,com
me l’échec de nom
breux mouvem
ents révolutionnaires,tientà l’ignorance de l’un des principes fondateurs de cette pensée.Laperte de la crédibilité de la politique aujourd’hui découle del’absence d’un m
inimum
d’éthique dans la conduite et la gestiondes affaires publiques.
C’est dans ce dom
aine que la sciencepolitique de G
andhi nous serait le plus profitable.En fait,ce n’estpas seulem
ent cette pensée et cette œuvre que nous devons
redécouvrir,c’est un ensem
ble de philosophies,d’auteurs qui
montrent
que l’approche
exclusivement
économique
desproblèm
es de société est fondamentalem
ent erronée.
John Ruskin est le chef de cette école.L’un des prem
iers,il a dénoncé le capitalism
e qui détruit le tissu social et créé lapauvreté.
Nous devons adm
ettre que le colonialisme culturel
occidental a propagé une vision uniquement m
ercantile des
268
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qui constitue la seule garantie de son propre bien-être.»La société occidentale est donc caractérisée par une
recherche du profit personnel.C
e comportem
ent est le plussouvent inconscient et se révèle à la rencontre d’une société qui aune conception de base différente.
Cela explique à la fois la
fascination des Occidentaux pour la société indienne et le choc
psychologique ressenti par eux à la rencontre de cette société.«Le refus d’une source de m
oralité et d’autorité transcendante àla personne hum
aine et la promotion de l’hom
me com
me centre
de l’univers ayant la charge de le régenter,sont à la base de laconception occidentale du m
onde.» C’est aussi la base de nos
problèmes ! D
evant l’impasse dans laquelle nous nous som
mes
engagés,notre seule possibilité est de chercher des solutions àl’extérieur de notre société.
Il est aujourd’hui admis que les ressources de la planète,
en particulier énergétiques,ne peuvent soutenir une consom
-m
ation comparable à celle des pays occidentaux pour l’ensem
blede l’hum
anité.L’air pur,l’eau potable,les terres cultivables nesont pas inépuisables.
Gandhi avait déjà prévu cette situation
avant qu’elle fasse l’objet de campagnes électorales :«Si la Terre
produit assez pour les besoins de chacun,elle ne produit pas
suffisamm
ent pour l’avidité de tous.»
La pensée de Gandhi s’oppose à celle de D
escartes.Pource dernier,la m
orale n’est qu’une des branches de la philosophie,alors que la m
orale ou l’éthique est le fondement absolu de la
pensée de Gandhi.D
escartes différencie une morale provisoire et
une morale définitive,
et soutient que le progrès de la sciencebénéficie à la m
orale.L’arm
e atomique,
l’expérience des payscom
munistes et des cham
bres à gaz nazies nous montrent où cela
nous mène :à la négation des D
roits de l’Hom
me qui fondent nos
démocraties ou à la destruction de l’hum
anité.G
andhi,par
contre,subordonne tout progrès scientifique ou technique au
contrôle de l’éthique.Si ce contrôle n’existe pas,les découvertes
Une civilisatio
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veille
...
271
matérialism
e occidental.C
es mêm
es analyses sous-estiment,
voire nient,le flux constant de richesses et de personnes qualifiéesdes pays du Sud vers les pays occidentaux,depuis le début de lacolonisation jusqu’à ce jour.
On doit souligner que l’indépen-
dance des pays dominés n’a pas arrêté ce flux.Plusieurs auteurs
ont bien montré les causes du sous-développem
ent économique
de ce pays :la ponction sur l’économie indienne de la puissance
colonisatrice britannique,puis des pays capitalistes à cause du
prix très bas des produits exportés.Erikson écrit que l’Angleterre,
«en dépit de ses lumières et de ses idéaux élevés,a exploité et
drainé le sous-continent indien.L’industrialisation et le dévelop-pem
ent économique de l’Europe occidentale,en particulier de la
France et de l’Angleterre,coïncident avec le développem
ent deleurs puissances coloniales respectives.A
u XV
II èmesiècle,le niveau
de vie des paysans indiens était supérieur à celui d’aujourd’hui.Iln’y avait pas de fam
ines en Inde avant l’installation du pouvoirpolitique colonial.La m
isère n’est apparue qu’avec la colonisation.Le problèm
e démographique est une conséquence de la m
isère,et non une cause com
me,
veulent le faire croire bon nombre
d’Occidentaux.
Bien sûr,aujourd’hui,
un cercle vicieux s’estinstallé,dont l’Inde a bien du m
al à sortir.
Enfin,le système social traditionnel de l’Inde n’a pas pour
objectif un enrichissement économ
ique,mais un développem
entspirituel.
Le
capitalisme
comm
e le
marxism
e affirm
e que
l’industrialisation des pays du Sud est nécessaire au bien-être deleur population.C
e que réfute totalement G
andhi.La croyancequi tient la possession d’un bien-être m
atériel comm
e le butultim
e à atteindre est originaire de l’Occident.
L’objectif del’hindouism
e est
«la fondation
d’une société
universelletotalem
ent im
prégnée de
valeurs religieuses
universellement
reconnues.(…) C
haque individu devrait ainsi associer dans sa viela quête personnelle de la connaissance de soi à une contributionnécessaire au bien-être de tous dans la société.(…
) Chaque
mem
bre de la société doit ainsi contribuer au maintien d’un ordre
270
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mêm
es problèmes et apportait les solutions qui ont plu à G
andhicom
me si elles étaient les siennes.R
uskin est né à Londres en1819.En 1842,il obtient un diplôm
e universitaire à Oxford où il
enseignera plus tard.Ses écrits,nombreux,traitent de peinture,
d’architecture,et de l’art italien.
Il a aussi écrit des contesm
oraux,des essais de géologie et d’économ
ie politique.Il est
mort à Londres en 1900.R
uskin publie les quatre essais en mai
1862.Au début, U
nto This Lastse vendit mal.En 1910,plus de
100 000 copies avaient été vendues,et le livre avait été traduit enfrançais,en allem
and,en italien,et par Gandhi,en gujarati.
Le but de Unto This Lastest double :définir la richesse,et
démontrer que certaines conditions m
orales sont essentiellespour l’obtenir.C
e n’est pas un essai pour définir une nouvellethéorie économ
ique ou pour proposer des politiques particulières.C
’est d’abord et avant tout une critique des croyances et des idéespopulaires.
Les économistes avaient défini un «hom
me éco-
nomique
» qui agit «invariablement pour obtenir la plus grande
quantité de nécessités,de facilités ou de luxe,avec la plus petitequantité de travail et d’effort physique nécessaires dans l’état deconnaissance existant».A
utrement dit,il ne serait m
otivé que parle désir d’un gain m
atériel.Ils n’im
aginent pas qu’un tel êtreexiste,
mais prétendent seulem
ent qu’il est nécessaire d’isolerl’objet de leur investigation,car «c’est la m
éthode que la sciencedoit obligatoirem
ent suivre».
Leurs buts sont de découvrircom
ment
les lois
du m
arché perm
ettent aux
personnes le
souhaitant d’acquérir des richesses,et l’homm
e économique leur
fournit un bon modèle.
Pour Ruskin,
et pour Gandhi,
c’est précisément cela
que la science ne doit pas faire.Si un tel individu n’existe pas,com
ment ce m
odèle pourrait-il être utilisé pour comprendre les
actions humaines dans la réalité ? Plus que tout,dans le cas de la
nature hum
aine,com
ment
est-il possible
de séparer
lacom
préhension d’une action de son jugement m
oral ? Ce que les
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
273
scientifiques ne
sont pas
utilisées pour
une plus
grandeconnaissance
de l’être
humain,
mais
comm
e palliatif
desproblèm
es sociaux ou,pire,comm
e source de profit aux dépensd’êtres hum
ains ou de la nature.Tout progrès scientifique outechnique qui n’est pas accom
pagné d’un progrès social etspirituel
est une
déformation
vicieuse de
notre capacité
intellectuelle.Tenter de résoudre un problème par une avancée de
la technique plutôt que par un progrès social et spirituel,conduità déplacer ce problèm
e dans l’espace ou dans le temps.
Latechnocratie,c’est-à-dire un systèm
e où les techniciens ont uneinfluence prépondérante –
c’est-à-dire le nôtre– ne peut engendrer
une société où l’être humain est pleinem
ent épanoui.La prépon-dérance du m
atériel sur l’humain aboutit à des aberrations à tous
les niveaux de la société.
Pour comprendre la pensée de G
andhi,com
me toute
pensée d’origine non occidentale,nous devons donc dissocier lanotion de culture de celle de civilisation.La civilisation ne peut sedéfinir uniquem
ent par un certain état de la culture,de la science,de la technique,de la politique,de l’économ
ie,du social ou dudroit.Si l’idée de civilisation est associée à une idée de valeur,cene peut-être que de valeurs m
orales.Nous déclarons une société
positive ou évoluée selon des critères propres à notre civilisation,et qui n’ont rien d’universels.
Si nous prenons comm
e critèrel’évolution spirituelle de ses m
embres,la civilisation indienne,qui
a pour leitmotiv la recherche de l’A
bsolu,ne peut être qu’une«grande
» civilisation.
Les Ouvriers de la D
ernière Heure
Gandhi découvrit U
nto This Lasten mars 1904 en A
friquedu Sud grâce à un am
i rencontré dans un restaurant végétarien.D
ans Unto This Last,
Gandhi trouva une grande partie de ses
idées sociales et économiques.
Ruskin était concerné par les
272
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 272
avec leur objection à la démocratie libérale,
qu’ils décriventcom
me l’expression politique d’une pensée qui conçoit chaque
homm
e comm
e la somm
e de ses intérêts personnels,détaché
d’un contexte social.Ils voyaient la division du travail comm
e uneform
e d’esclavage.Ils ne m
ettent pas seulement en cause une
théorie générale,m
ais des situations spécifiquement écono-
miques.D
ans Unto This Last,s’ajoute de façon précise à l’analyse,
l’ironie,la passion et l’imagination.
Le premier essai com
mence avec une attaque de la notion
d’homm
e économique.D
ans la plupart des affaires humaines,il
est normal de regarder le gain personnel com
me secondaire dans
le service désintéressé de son prochain.La m
ême chose doit
s’appliquer à l’industrie et au comm
erce :le travail du fabricantet du vendeur doit être de pourvoir la com
munauté en biens et en
services utiles.Le second anticipe la charge de sentimentalism
e.À
l’aide de fables simples,
il montre que l’honneur dans les
affaires comm
erciales est non seulement désirable,m
ais essentielpour une prospérité véritable.Les économ
istes ne comprennent
pas cet argument car ils isolent l’individu de la société.Le m
odèleproposé pour l’État est la cellule fam
iliale où la survie et laprospérité sont profondém
ent interdépendantes.Ce qui conduit
naturellement à la considération de la juste récom
pense du travaildans le troisièm
e essai.Le concept de justice abstraite existe
derrière toutes les transactions humaines.C
e concept est inné,etquand il est violé,celui qui en souffre se sent lui-m
ême la victim
ed’un crim
e.Un salaire injuste est donc une form
e de vol.Dans le
dernier essai,
sont esquissés
quelques-uns des
critiquesécologistes aux cités m
odernes.Il définit ce qu’est un objet utile,ce que n’avaient pas fait les économ
istes du XIX
èmesiècle.
Puisvient la définition d’une véritable richesse,à savoir,qu’elle ne setrouve pas dans la possession de biens m
atériels,mais dans le
cœur d’individus «nobles et généreux
».Les O
uvriers de laD
ernière Heure,traduction de U
nto This Lastde M.K
.Gandhi :
ww
w.forget-me.net/O
uvriers/ouvriers.pdf
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
275
économistes veulent apparem
ment proposer,c’est que la société
dans son ensemble profite de l’avidité et du m
atérialisme des
individus égoïstes.Il sem
ble qu’ils recomm
andent une telleconduite.
Beaucoup
de politiciens
et d’industriels
lescom
prennent certainement de cette façon,et agissent selon ce
qu’ils prennent pour leurs conseils,ce qui suffit à Ruskin et à
Gandhi pour dém
ontrer l’irresponsabilité de la méthode.
Gandhi,com
me R
uskin,a répété tout au long de sa vieque l’être hum
ain est fondamentalem
ent moral.Il ne dénie pas
qu’il est capable d’avidité,d’imm
oralité et de manque de cœ
ur.Ilaffirm
e simplem
ent que l’on ne peut comprendre l’hum
anité,nim
ême la nature de la richesse ou de l’avidité,si l’on ne reconnaît
pas que l’être humain est aussi capable d’abnégation,d’honneur,
de justice et d’amour.C
e que les méthodes scientifiques abstraites
semblent avoir découvert en lui ne sera pas seulem
ent faux (etdonc inutile),
mais découragera ses vertus dans l’intérêt du
progrès économique.Et l’individu,divisé entre des m
otifs nobleset vils,apprendra que les plus vils sont bénéfiques à la société,etse sentira en conséquence justifié dans son choix égoïste.
Unto This Lastest d’abord un cri de colère contre l’injustice
et l’inhumanité.Les théories des économ
istes ont outragé ses plusfortes
convictions m
orales.Il
critique des
penseurs qui
proclament avoir fondé une science.Lim
iter le message du livre à
des sentiments m
oraux serait accepter ce que lui reprochent sesdétracteurs:
d’être un sentimental qui ne peut faire face à la
réalité.M
ais le
livre est
aussi une
attaque des
méthodes
philosophiques et scientifiques que les économistes tiennent pour
acceptées.Ruskin et G
andhi résistent totalement à la tendance de
la civilisation moderne d’un point de vue intellectuel autant que
moral.Ils contestent la m
éthode,particulière aux temps m
odernes,qui consiste à travailler par spécialisation.La réalité est déform
éequand on isole l’objet de l’étude et quand on détache les considé-rations m
atérielles de la morale.Leur argum
ent peut-être relié
274
Nouvelle civilisation 2012
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réhabilitation du travail manuel,m
éditation,action civique y sontà l’ordre du jour.
Après plus de 50 ans d’expériences,
laC
omm
unauté de l’Arche évolue toujours avec la volonté de
participer à un changement constructif de la société au niveau
local et international.
Esprit /Science ;O
rient/ Occident
Le livre Esprit Sciencepublié aux éditions C
laire Lumière
en 1993,est la traduction française de MindScience
publié parW
isdom Publications,Boston,en 1991.C
’est un livre d’entretiensqui se sont déroulées lors d’un colloque intitulé :Esprit Science :dialogue entre O
rient et Occident.C
e colloque,qui faisait partiedu program
me du départem
ent de formation m
édicale continuede l’université d’H
arvard,s’est tenu le 24 mars 1991 à C
ambridge,
dans l’auditorium K
resge du MIT
(Massachusetts Institute of
Technologie).Il
rassemblait
des experts
en m
édecine,en
psychiatrie,en psychobiologie,en neurobiologie,en éducation,enétude com
parée des religions et en bouddhisme indo-tibétain,
autour d’un dialogue ouvert et d’échanges,traitant des différentsconcepts,des approches variées et des com
préhensions diverses–
orientales et occidentales– de la science de l’esprit.
Extrait:«Du point de vue du m
atérialisme radical,le boud-
dhisme est une idéologie qui adm
et l’existence de l’esprit,qui
est donc fondée sur la foi comm
e les autres religions.Le
bouddhisme,
cependant,ne croit pas en l’existence d’un D
ieucréateur,
mais insiste,
au contraire,sur la nécessité de s’en
remettre à soi-m
ême et de développer le potentiel propre à
chaque individu,si bien que les autres religions le voient comm
eune sorte d’athéism
e.Com
me aucun des deux cam
ps ne compte
le bouddhisme com
me un de ses représentants,cela donne à ce
dernier la possibilité de faire le lien entre les deux.» Le Dalaï-
lama.
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
277
Non-violence et G
andhi sur net
ww
w.desobeir.netLes D
ésobéissants répondent à l’Appel des R
ésistants.A
pprendre à résister par la pratique de la non-violence.
ww
w.mkgandhi.org
A
Place to
learn about
Gandhi,
his life,
work
&philosophy.
This com
prehensive site is regularly updated &m
aintained by non-profit Gandhian O
rganizations in India & has
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ation & m
aterial for researchers,students,
activists & anyone interested in G
andhi.
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w.mahatm
a.comM
ahatma.com
brings to you a complete resource guide on
the legendary Father of the Nation “M
ahatma G
andhi”.
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w.forget-me.net
Alternatives et non-violence sur le net
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w.nonviolence-actualite.orgw
ww.planetenonviolence.org
http://nonviolence.frM
ouvement non-violent de réflexion et d’action né en
1974,le MA
N est une association loi 1901 fédérant une vingtaine
de groupes locaux regroupant plus de 230 adhérents.
ww
w.arche-nonviolence.euEn 1937 Lanza del Vasto,poète,philosophe,découvrait
l’Inde et rencontrait Gandhi.D
e retour en Europe,inspiré par lem
ouvement gandhien et ses ashram
s,il réunit,avec son épouseC
hanterelle,des homm
es et des femm
es pour former ce qui à
partir de
1948 allait
devenir la
Com
munauté
de l’A
rche;
276
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 276
été scindées :on a toujours considéré que la philosophie était
essentielle pour contrôler la partie théorique de la science etqu’ultim
ement elle était indissociable de son aspect em
pirique.A
u sein mêm
e des sciences philosophiques,la science intérieure,philosophie et psychologie confondues,a toujours été proclam
éescience souveraine entre toutes...En O
ccident,les scientifiquesont principalem
ent conçu la réalité comm
e étant le monde
physique,le monde extérieur,le m
onde «là,devant nous».Il leura sem
blé que,pour subvenir aux besoins des homm
es,l’environ-nem
ent devait
être dom
iné,contrôlé
et m
écanisé.A
insi la
physique,la chimie,la biologie et l’astronom
ie,secondées par lesm
athématiques et la géom
étrie sont-elles apparues,aux yeux del’O
ccident,com
me
les sciences
les plus
importantes.
Le
psychisme a été confié aux m
ains des prêtres qui,finalement,se
sont mués en philosophes,en poètes,en artistes et en psychiatres.
Lorsque la psychologie a brigué son entrée dans l’enceinte dessciences,
il n’y a pas si longtemps,
elle a essayé d’imiter les
sciences «dures»...encore aujourd’hui,
le mouvem
ent le pluspuissant en psychologie ou dans les sciences cognitives est laneurosciences qui continue à réduire l’esprit à des processusphysiques du cerveau et à com
biner les approches chimique,
biologique et biophysique pour comprendre et contrôler ce
psychisme physique,
le cerveau-esprit...il est nécessaire de
prendre conscience du fait que la science occidentale est dominée
par le matérialism
e et de garder un regard critique sur les chancesde succès du m
atérialisme scientifique dans la com
préhensiond’un
esprit réduit
à un
processus cérébral...
L’examen
etl’estim
ation d’un
tel processus
de développem
ent intérieur
deviendraient alors une tâche scientifique capitale ;non pas unequête spirituelle,
mais une tâche vraim
ent scientifique...N
ousavons créé des m
achines puissantes qui peuvent accomplir des
choses extraordinaires,
mais
nous avons
épuisé aussi
nosressources,
pollué notre planète et malm
ené l’équilibre natureljusqu’à un point critique.N
ous avons perfectionné l’art militaire
jusqu’à un degré d’efficacité inimaginable dans la destruction.En
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
279
«Bertrand Russell a dit que chacune des trois grandes
traditions philosophiques,les traditions occidentale,chinoise etindienne,avait ses propres qualités.Les occidentaux ont excellédans l’art d’étudier les rapports entre l’hum
anité et la nature etdéveloppé ainsi les sciences extraordinaires de l’univers m
atériel.Les C
hinois ont excellé dans l’art d’étudier les rapports internesde la société de sorte que l’histoire de leur pays a été rem
arqua-blem
ent pacifique et leur civilisation raffinée,bien qu’actuel-
lement m
ise en péril par une difficile confrontation avec lam
odernité.Q
uant aux Indiens,c’est dans l’art d’explorer le
monde intérieur de l’hom
me qu’ils ont brillé et qu’ils ont
développé ainsi la connaissance suprême du soi,de la conscience
profonde,du processus de connaissance et d’expression,ainsi quedes états supranorm
aux.Le plus beau cadeau que les Tibétains
aient fait au monde d’aujourd’hui est leur connaissance de ces
incomparables sciences intérieures,ainsi que leur m
aîtrise de lariche panoplie des techniques de transform
ation de l’esprithum
ain qui en découle.Bien que les occidentaux apprécient lesautres cultures pour leurs m
ultiples qualités et pour leur beautéexotique,telles que leur richesse spirituelle ou leur patrim
oineartistique,
ils ont tendance à se considérer comm
e la têtepensante de la planète en raison de leur m
aîtrise de l’universm
atériel.C
ependant,il
pourrait bien
s’agir d’une
opinionerronée.Il se peut que ceux qui choisissent de ne pas développerde pouvoir sur le m
onde extérieur en aient une meilleure
compréhension
;il se peut que ceux qui ont pour priorité la
connaissance de soi et le contrôle de leur propre esprit et de leursactes possèdent une intelligence supérieure ;il se peut que ce quenous,
les occidentaux,avons à apprendre d’eux soit de nature
scientifique.» «La
psychologie est
la science
de l’esprit.
Elle est,
comm
ent on l’appelle en Inde ou au Tibet,la “science intérieure”
par excellence.
En
Occident,
on considère
qu’elle est
ladescendante de la philosophie,des sciences de la nature,de lam
étaphysique...En Inde,la science et la philosophie n’ont jamais
278
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 278
la science d’une autre culture ;soit,forts de notre pouvoir de fairesauter la planète,nous prendrons l’attitude paternaliste de notreprétendue supériorité,soit,parce que nous avons fait le m
auvaischoix et que,justem
ent,nous somm
es sur le point de faire sauterla planète,notre attitude sera sans parti pris et hum
ble...À cause
de l’erreur
philosophique fondam
entale du
matérialism
em
étaphysique que toute notre culture a comm
ise.Les sciencesoccidentales
viennent juste
de renaître
de la
révolte de
larenaissance
contre le
spiritualisme
régissant la
domination
oppressive de l’église dogmatique et contre ses instrum
ents decontrôle de la pensée.R
ésultat,on a pris,souvent sans le vouloir,la décision m
étaphysique qui s’est maintenue depuis le X
VII em
e
siècle jusqu’à nos jours,d’exclure l’esprit de l’ordre naturel et detraiter tous les problèm
es comm
e étant physiques.La philosophiedu X
Xem
esiècle a signé sa propre condamnation à m
ort en arrivant,de diverses m
anières,à la conclusion que la philosophie était
finie,que l’exploration de la réalité n’avait pas de sens,si ce n’étaiten la m
esurant par l’extension des sens que sont les instruments
scientifiques.On a oublié que la décision de considérer la réalité
comm
e matérielle a été une décision prise collectivem
ent et nonune découverte objective.Tout ceci nous a conduit au dogm
atisme
actuel,le matérialism
e scientifique.Mais le dogm
atisme paralyse
toute science...Le dogm
atisme surgit lorsque l’hypothèse se
sclérose en une idéologie...Q
ui conteste ce dogmatism
e de lascience m
oderne? D
e la part de l’Occident,
nous ne voyonsaucun défi crédible.
Les fondamentalistes religieux ont décelé,
dans la théorie scientifique,des prétentions dogm
atiques à lavérité
absolue et
ils sont
revenus à
un anti-dogm
atisme
préscientifique comm
e le créationisme.Les hum
anistes libérauxont soulevé des problèm
es d’éthique contestant les décisions depratiquer des expériences et de m
ettre en œuvre des technologies
sans en connaître précisément les conséquences.
Les gouver-nem
ents remettent en question l’utilité d’entreprendre d’énorm
esrecherches expérim
entales de base qui reviennent excessivement
cher et dont les applications seront vraisemblablem
ent lointaines.
Une civilisatio
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veille
...
281
résumé,nos pouvoirs d’agir sur la réalité extérieure ont largem
entsurpassé le pouvoir que nous avons sur nous-m
êmes.Là est le
nœud du problèm
e...La plupart de nos actions reposent sur
l’ignorance envahissante
et pénétrante,
camouflée
sous les
intuitions,les suppositions,les grades universitaires,les diplômes,
le réconfort mutuel.La plupart du tem
ps,nous somm
es la proiesans défense des ém
otions fondamentales,le désir,la cupidité,
l’orgueil,la jalousie et la haine.
Nous perdons rapidem
ent lam
aîtrise de nous-mêm
es et comm
ettons des actions qui nuisentaux autres ainsi qu’à nous-m
êmes.Supposons que les hom
mes
potentiellement cupides et coléreux que nous som
mes soient
amenés,sur une planète fragile,à inventer les arm
es nucléaires,chim
iques et biologiques destinées à une destruction massive et à
les mettre entre les m
ains de chefs d’États dépourvus eux-mêm
esde m
aîtrise de soi qui déclencheraient les horreurs inimaginables
d’une troisième guerre m
ondiale...supposons que ce scénario sedéroule ainsi ;celui qui resterait pour l’observer serait en droit dese dire que la décision des G
reco-romains et des Euro-am
éricainsde
mettre
sens dessus
dessous leur
environnement
sansconnaissance et m
aîtrise de soi,aura été une erreur fatale,unedécision stupide et m
onstrueuse,prise par des êtres humains qui
auront pensé de façon tragique,qu’en tant qu’Occidentaux,ils
étaient les êtres les meilleurs et les plus intelligents de la planète...
Par conséquent,je vous propose cette opinion fondamentale :la
décision des Indiens de ne pas développer les sciences extérieures,la technologie,
la mécanisation de l’industrie –
tout ce quireprésente pour nous la civilisation occidentale
– pourrait bien nepas être sim
plement le résultat d’un m
anque d’intelligence,mais
bien au contraire représenter un grand succès de l’intellect.C’est
peut-être nous qui manquons d’intelligence dans notre volonté
d’interférer partout,de manipuler toute chose et de donner libre
cours à nos pouvoirs physiques sans posséder aucune forcem
entale.Il y a une différence importante entre ne pas réussir à
faire quelque chose et décider de ne pas le faire.Bien comprendre
ceci peut grandement changer la m
anière dont nous approchons
280
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 280
ww
w.mindandlife.org
Vision.To establish m
utually respectful working collabo-
ration and research partnerships between m
odern science andBuddhism
–tw
o of the world’s m
ost fruitful traditions for under-standing the nature of reality and prom
oting human w
ell-being.Purpose.To prom
ote the creation of a contemplative,
compassionate,
and rigorous
experimental
and experiential
science of the mind w
hich could guide and inform m
edicine,neuroscience,psychology,education and hum
an development.To
contribute to the epistemological revolution w
hich is taking placethrough m
odern physics as well as philosophy,in order to extend
our understanding of knowledge to one that integrates the diverse
dimensions of our w
orld.M
ission.The M
ind and Life Institute is dedicated tofostering dialogue and research at the highest possible levelbetw
een modern science and the great living contem
plativetraditions,especially Buddhism
.It builds on a deep comm
itment
to the power and value of both of these w
ays of advancingknow
ledge and
their potential
to alleviate
suffering.Lire
:Surm
onter les émotions destructrices de D
aniel Golem
anaux
éditions POC
KET
évolution
Rapports sur les «
bienfaits» de certaines recherches !
La
neuropolice,chaque
jour davantage,
accroît ses
moyens de violer notre for intérieur,de déchiffrer notre activité
mentale,et de m
anipuler nos comportem
ents.Le projet Clinatec,
de clinique expérimentale et secrète,
fomentée par le C
EA-
Minatec de G
renoble est aujourd’hui en France et dans le monde
l’un des projets les plus avancés et les plus dissimulés de
possession technologique.
Sous l’inusable
prétexte m
édical,C
linatec et les laboratoires des neurosciences à travers le monde
développent les outils les plus efficaces de comm
ande cérébrale,
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veille
...
283
Les
fondamentalistes,
toutefois,m
anquent en
général de
crédibilité,répondant
à l’irrationnel
par l’irrationnel.
Les
humanistes
peuvent em
pêcher certains
abus,m
ais ils
sontparalysés car ils baignent dans le m
ême systèm
e de croyancem
atérialiste.Les gouvernem
ents peuvent seulement retarder
temporairem
ent les
développements
puisqu’ils ont
toujoursl’espoir
qu’une éventuelle
application m
ilitaire donnera
desrésultats ;leur avidité de progrès scientifique est trop grande...Lem
atérialiste est une hypothèse solide.D
ans certains contextes,c’est une bonne base d’action,dans d’autres,elle n’est pas aussiefficace.La science tibétaine possède beaucoup de m
odèles del’esprit du corps,et non pas un seul.Elle sait que tous les m
odèlesde réalité sont d’une certaine façon inadéquats à véhiculerl’inconcevable réalité des choses;
elle a donc créé un certainnom
bre de modèles différents,
adaptés aux différents usages.C
’est ce que voulait dire Sa Sainteté dans sa réponse à la questionsur les m
athématiques:les m
athématiques gouvernent-elles les
choses ? Si l’on examine les choses,a-t-il dit,on ne trouvera rien
de ce qu’on cherche.Si l’on cherche ce à quoi se réfère une
appellation,on ne le trouvera pas ;par conséquent ce à quoi seréfèrent les appellations n’existe que conventionnellem
ent.Puis,le D
r Matthysse,
à qui Sa Sainteté a posé cette question,a
répondu,à sa demande,qu’il pensait,qu’au bout de la chaîne des
symboles et des équations,
il n’y avait rien.La philosophie
bouddhiste,cependant,
n’approuvera jamais cette théorie.
Enaucune façon,il n’y a rien.N
ous ne somm
es tout simplem
ent pasrien,com
me chacun le sait de façon certaine.Par conséquent,
toute description
de notre
mode
d’existence est
appeléeconventionnelle,...
c’est l’opinion scientifique bouddhiste.Elle
signifie que toute description de la réalité est conventionnelle etqu’aucune
n’est absolue
et c’est
pour cette
raison que
lebouddhism
e peut utiliser le matérialism
e.Certains bouddhistes
sont,dans certaines occasions,radicalement m
atérialistes,mais
ils ne sont pas empêtrés dans cette doctrine.»
Robert A
.F.Thurm
an.
282
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 282
spiritualité sont
contradictoires et
irréconciliables,le
leadertibétain apporte ici un dém
enti formel et passionnant,dans un
permanent souci didactique.N
é d’une intime com
préhension desécrits
vénérables et
des découvertes
scientifiques les
plusrécentes,un livre rassérénant,et un véritable appel au dialogue.Le dalaï-lam
a s’interroge sur le sens profond de questions situéesau carrefour de la science et de la spiritualité.A
insi,que sont lavie et la conscience ? Y
a-t-il un rapport entre la méditation et les
modifications de nos connexions neuronales ? Entre la création
du monde selon le bouddhism
e et le big-bang ? Entre le videquantique et la vacuité ? A
mateur d’observatoires d’astronom
ie,de laboratoires de génétique ou de neurosciences,le dalaï-lam
adécrypte le sens des écrits vénérables et suggère celui quedevraient prendre les découvertes les plus récentes.S’il interpelleles scientifiques,il recom
mande aussi une grande ouverture à ses
frères bouddhistes.
Car
l’important,
selon lui,
est d’aider
l’humanité dans sa réflexion et de trouver le sens de toute
recherche –qu’elle s’inscrive dans la tradition bouddhique ou
dans la modernité de ce X
XI em
esiècle.Am
is poètes passez votrechem
in,amis cartésien vous êtes chez vous !
Réflexions,penseurs,alternatives
pratiques,vivre autrement…
Le mensonge global sur le m
onde,c’est le spectacle.Lespectacle est le discours du pouvoir.Il est l’im
age du monde que
le pouvoir cherche à nous imposer avec l’aide des m
édias,quisont tous au service de ceux qui les financent.Il est le m
ensongedestiné à nous faire réagir selon des façons calculées par lepouvoir.
Afin qu’on accepte de prendre le spectacle pour la
réalité,le pouvoir va jusqu’à reconstruire la réalité selon le
spectacle.Le spectacle reconstruit la réalité,il est le maître du
monde,il est le pouvoir.Il com
mande aux chefs,m
ême les plus
hauts placés.
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veille
...
285
en prise directe avec les centres de la pensée,de la cognition,desém
otions,du
comportem
ent,de
la volonté.
Les
neuro-technologies couronnent ce rationalism
e policier qui prétendfaire
de nous
des insectes
sociaux,et
de l’hum
anité une
fourmilière-m
achine.C
’est ce
Pancraticon qu’inaugure
laconvergence
des neurotechnologies,
nano-biotechnologies et
technologies de l’information et de la com
munication.La société
de contrôle,nous l’avons dépassée
;la société de surveillance,
nous y somm
es;la société de contrainte,nous y entrons.w
ww.piecesetm
aindoeuvre.com/IM
G/pdf/C
ontrainte.pdf.Les autres publications :w
ww.piecesetm
aindoeuvre.com/spip.php?page=plan
Entre autres,sur les « bienfaits » du WIFI :
ww
w.piecesetmaindoeuvre.com
/IMG
/pdf/Wifi_a_G
renoble.pdfpiecesetm
aindoeuvre,c’est
à visiter
sans hésitation.
Une
argumentation construite et beaucoup d’hum
our.
Tout l’univers dans un atome
Science et bouddhisme,une invitation au dialogue
du Dalaï-
lama (Ed.
Laffont,2006).T
rès régulièrement le D
alaï-Lama,
dans un souci d’ouverture et de réflexion comm
une,rencontredes scientifiques de tous les continents.Ensem
ble ils confrontentleurs
idées et
points de
vue sur
les différents
domaines
scientifiques allant
des neurosciences
(«L’utilisation de
lam
éditation dans le traitement des m
aladies mentales») à la
physique/astrophysique («réalité et univers liés»).Cet ouvrage se
penche sur ce dernier domaine scientifique et sur la notion
paradoxale d’existant/non existant.Le D
alaï-Lama confronte
donc les idées du Bouddhisme aux dernières théories physiques
et astrophysiques ou,autrem
ent dit,le Soutra du C
œur à la
théorie quantique.Qu’aurait fait le D
alaï-Lama s’il n’avait pas eu
l’obligation de remplir sa tâche spirituelle
? «je serais devenuingénieur»,a-t-il déclaré.À
ceux qui penseraient que sciences et
284
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activités;qu’il
déploie un
large spectre
de critiques
bieninform
ées mais parfois im
populaires contre le gouvernement
américain
;qu’il développe des points de vue que l’on peut
globalement qualifier d’anti-guerre :il fut contre la guerre du V
iêtN
am et d’une m
anière générale contre toutes les guerres menées
par les États-Unis depuis,il est m
embre du C
omité International
de Soutien aux victimes vietnam
iennes de l’Agent orange
;qu’ilcritique largem
ent la politique d’Israël vis-à-vis des Palestiniens.C
homsky a largem
ent critiqué d’autres aspects du gouvernement
américain,de la société et des m
édias.
ww
w.castoriadis.orgÉconom
iste,psychanalyste,philosophe,analyste critiquede la politique,C
ornelius Castoriadis est une figure m
arquantede la pensée contem
poraine.Le site de l’Association C
orneliusC
astoriadis.L’Association a été créée après son décès (fin 1997)
afin de contribuer à la diffusion de son œuvre et de sa pensée.Elle
organise ou soutient notamm
ent différents événements consacrés
à l’œuvre de C
astoriadis :colloques,débats,etc.Elle a également
la charge de la conservation et du classement du fonds d’archives
de Castoriadis.
ww
w.karlpolanyi.orgK
arl Polanyi
(1886-1964) a
élaboré une
critiquepénétrante des fondem
ents historiques et philosophiques dulibéralism
e et du déterminism
e économique.D
ans le sillage deson œ
uvre,les Notes de l’Institut K
arl Polanyi visent à renouvelerle débat sur les rapports entre économ
ie et société.
ww
w.passerelleco.infoPasserelle Eco :une association,une revue,un réseau pour
l’écologie pratique
et les
alternatives écovillageoises.
Nous
collectons des pratiques écologiques à mêm
e de développer denouveaux m
odes de vie et de relation,respectueux de la planèteet de ses habitants.À
travers la revue,nous diffusons ces savoirs
Une civilisatio
n s’é
tein
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veille
...
287
Lire:Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations
de Raoul Vaneigem
.(http://arikel.free.fr/aides/vaneigem
/index.html)
Et La société du spectaclede G
uy Debord
(ww
w.jutier.net/contenu/6751.htm)
Quelques penseurs
de l’écologie politique
René D
umont :w
ww.jutier.net/contenu/redum
ont.htmTeddy G
oldsmith :w
ww.teddygoldsm
ith.org et w
ww.edw
ardgoldsmith.com
(english)A
ndré Gorz :
http://jeanzin.fr/index.php?2007/09/25/112-andre-gorzet w
ww.jutier.net/contenu/andregor.htm
Robert H
ainard :ww
w.hainard.chIvan Illich :w
ww.jutier.net/contenu/ivillich.htm
François Partant :ww
w.lalignedhorizon.orgPierre R
abhi :ww
w.pierrerabhi.org et w
ww.m
ouvement-th.org et w
ww.terre-hum
anisme.org
Jean Zin :http://perso.w
anadoo.fr/marxiens et http://jeanzin.fr
Écologie révolutionnaire.Une très haute pensée libre qui
vaut très largement le détour.
Pourquoi le socialisme?
par Albert Einstein (écrit en 1949 pour la M
onthlyR
eview) :w
ww.jutier.net\contenu\alberteinstein.htm
ww
w.chomsky.info
Noam
Chom
sky a toujours été engagé politiquement.O
npeut notam
ment retenir:qu’il pense que le m
ot terrorisme est
une étiquette
facile pour
des gouvernem
ents qui
ont été
incapables de reconnaître la dimension terroriste de leurs propres
286
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 286
ww
w.cerclepep.comLe « C
ercle P.E.P.» a été crée le 5 Mai 2000,à l’initiative
d’une petite Équipe ayant l’ardent désir de « refaire le monde »
et d’œuvrer,pour construire une N
ouvelle Société.Une Société
plus juste et plus équitable,destinée au bonheur et au bien-êtrede l’H
umanité ! N
otre action est entièrement bénévole et s’inscrit
dans le sens des grandes démarches de la «Fondation C
harles-Léopold M
ayer pour le Progrès de l’Hom
me (FPH
)» et del’A
lliance pour un Monde R
esponsable et Solidaire.Le progrèsde l’hum
anité doit apporter à chaque citoyen:plus de richesses,
plus de temps libre,plus de savoir,de nouvelles valeurs dans une
nouvelle société.
http://reevolution.over-blog.comR
éflexion sur l’évolution de la société par un petit groupede jeunes étudiants en sciences politiques qui souhaitent avoirune action concrète.
ww
w.syti.netVortex,fractals,Tao et Star trek…
un peu extrême,m
aisvaut très largem
ent le détour.
ww
w.smartfutur.fr
Kiosque français de la prospective et du futur
http://smartfutur.blogspirit.com
/list/guides_a_telecharger_gratuitem
ent/Guide_2007_Version_5_janvier_2007.pdf
Futur Book.L’annuaire «spécial Futur» pour comprendre
le monde de dem
ain.2eEdition – 2007.A
nnuaire Officiel de la
Prospective.L’Annuaire avec 700 points d’entrée des m
eilleursorganism
es classés par thèmes et par type de langue.
ww
w.johnzerzan.netExtrêm
e mais intéressant ! Le N
ew York T
imes a publié en
1995 une interview pleine page de Zerzan.U
n autre événement
significatif qui l’a projeté dans la célébrité est l’association de son
Une civilisatio
n s’é
tein
t, une au
tre s’é
veille
...
289
et les expériences des associations qui les mettent en œ
uvre,etnous diffusons des tém
oignages et les nouvelles des écolieux devie et des écovillages.Le réseau m
et en lien les éco-acteurs quiproposent leurs ressources et exprim
ent leurs recherches.C
eréseau d’échange et d’entraide développe concrètem
ent uneéconom
ie solidaire et écologique,un autre monde,en m
arche.
ww
w.humanvillage.com
La vocation de Hum
anVillage est de donner la parole
aux homm
es et aux femm
es engagés pour changer le monde.
L’imagination est une énergie renouvelable est le slogan de
Hum
anVillage car nous parions sur l’im
agination et l’intelligencecollective pour préserver la planète et développer la solidarité.H
umanV
illage facilite la comm
unication autour de ces projets viason portail w
eb et les événements organisés par l’association :les
cafés –conférences «C
hic Planète» dont les bénéfices sont
reversés à des actions de terrain.Des services d’échange,de m
iseen relation et d’aide au financem
ent:véritable network citoyen,
l’association favorise les échanges et les passerelles entre lesporteurs de projets,
les volontaires et les éventuels financeurs.H
umanV
illage rassemble déjà plus de 500 associations inscrites,
des milliers de volontaires dans le m
onde,et environ 100
000visiteurs uniques par m
ois.
http://biocentrisme.com
Le bien être et l’épanouissement de la V
ie humaine et non
humaine sur la Terre sont des valeurs en soi.C
es valeurs sontindépendantes des considérations utilitaires que l’hom
me peut
porter sur le monde non hum
ain.Le biocentrisme est un m
odede pensée généré par de nouveaux concepts:
l’interactivité,le
référentiel et le média.
Il se caractérise par la complexité,
lacoévolution et la participation.Il se m
anifeste par de nombreuses
constantes :la culture du vivant,le nouveau rapport à l’animal,la
démocratie participative,l’agrobiologie,les énergies renouvelables,
les médecines « douces »,l’architecture bioclim
atique…
288
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 288
8
Santé et libertés
Le Dr Benjam
in Rush,m
édecin de George W
ashington etsignataire de la D
éclaration d’Indépendance des États-Unis en
1776,avait prévenu
:« À
moins que nous n’incluions la liberté
thérapeutique dans notre Constitution,la m
édecine installera un jourune dictature que nous som
mes incapables de concevoir pour le
mom
ent.»Vivre libre
Aujourd’hui,tout est perm
is.Néanm
oins,somm
es-nouslibres? D
ans le domaine de la santé,
peut-on se soigner enutilisant la m
édecine de son choix? Les professionnels ont-ils
encore la latitude de prescrire les traitements qu’ils jugent les
meilleurs ? Peut-on se faire vacciner librem
ent et refuser telle outelle vaccination pour en privilégier une autre ? A
vons-nous accèsaux inform
ations qui nous concernent,notam
ment à notre
dossier médical ? Pour la m
ajorité d’entre nous,la réponse à cesquestions est non.Pratiquem
ent,que faire pour recouvrer notresouveraineté en m
atière de santé ? Etre libéré des contraintes dutem
ps,de l’espace et du m
al,présent partout et toujours,
insensible aux coups,aux blessures et aux écrasements,n’est-il
pas le but ultime de notre vie,notre objectif,souvent inavoué ?
Mais com
ment faire pour y arriver? C
omm
ent vivre libre?
Difficile,
car,depuis la nuit des tem
ps,l’hom
me cherche à
asservir l’homm
e.Pour nous libérer de nos entraves,
nouscherchons des esclaves,le plus grand nom
bre possible.Écraserl’autre pour être plus libre est souvent notre ligne de conduite.C
en’est pas de notre faute,on nous l’enseigne depuis la m
aternelle.Pour être le prem
ier de la classe,ne faut-il pas passer devant tous
291
nom aux groupes anarchistes de Eugene (O
regon) qui sont plustard devenus l’un des élém
ents moteur aux États-U
nis dansl’utilisation de la tactique des black blocs durant les m
ani-festations d’opposition à l’O
rganisation mondiale du com
merce
lors du somm
et de Seattle (Washington) en 1999.Les anarchistes
qui ont alors utilisé cette technique ont été considérés comm
em
ajoritairement responsables des nom
breuses dégradations etdestructions com
mises sur les vitrines de m
agasins de grandeschaînes (G
ap,Levi’s,
McD
onald’s) et à l’encontre d’agencesbancaires.Zerzan est actuellem
ent l’un des rédacteurs en chef deG
reen Anarchy et quelques articles de sa m
ain ont été publiésdans des m
agazines comm
e AdBusters.
290
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 290
manière de vivre.Vous devez ressem
bler étrangement et avoir les
mêm
es dispositions que votre voisin sinon vous êtes considérécom
me
des ingrédients
de m
auvais aloi,
donc relevant
del’inquisiteur pour être purifiés par le feu du bûcher,du m
oins dela Justice.R
assurez-vous,ce n’est guère déplaisant,on ne se faitrôtir qu’une fois.Vous pensez que ce que je viens d’écrire estridicule.C
ependant,vous le savez,pour le bien de votre santé,vous devrez suivre des règles bien précises afin d’obtenir desrem
boursements de votre caisse d’assurance m
aladie ;à défaut,vous serez désavoué et contraint de payer de votre poche
!Plusieurs patients se plaignaient d’être appelés au téléphone vers20 heures,par le secrétaire du centre de traitem
ents des cancers,pour avoir à effectuer tel exam
en systématique,tel contrôle...ou
devoir subir une intervention.«Ça m
e rappelle la Gestapo et les
mauvaises heures du passé
»,me dirent quelques anciens.C
ela aun autre nom
désormais,plus «soft» :c’est le suivi m
édical,ons’occupe en effet très bien de vous ! Le contrôle périodique desvéhicules est obligatoire.Eh bien,m
aintenant,on va vous obligerà
faire contrôler
régulièrement
votre carcasse
suivant des
dispositions légales,suivant des dispositions précises desquellespeu im
porte comm
ent vous en sortirez pourvu que vous l’ayezfait.
Ainsi vous serez de très bons citoyens.
Et ne réfléchissezsurtout pas aux conséquences des sauces radiogènes ou autres survotre organism
e...R
assurez-vous,com
me disait jadis tout bon
seigneur «mes paysans sont taillables et corvéables à m
erci» !Sous de nouvelles m
anières,nous le devenons.Vous n’avez plus lalibre disposition de votre corps.
On vous rebat les oreilles,on vous inonde la caboche et on
vous rabâche que nous vivons dans une société saine,alors qu’elleest polluée en tous points de vues ! La tuberculose est en train derevenir.La revue la R
echerche avance le chiffre d’un milliard de
tuberculeux dans les vingt années qui viennent.On vous dit que,
selon les règles d’hygiène appliquées et décrites dans les beauxm
anuels adm
inistratifs,tout
est propre
! Alors
que jam
aisl’alim
entation n’a été aussi dénaturée et toxique,com
me les
San
té e
t liberté
s
293
les autres? La course aux premiers rangs est pour beaucoup
d’entre nous la principale motivation.
En fait,nous serons
vraiment libres le jour où il y aura autant de m
aîtres qued’esclaves,
chacun étant le maître et l’esclave de l’autre.
Enm
atière de santé,cette liberté passe par une règle existentielle :disposer librem
ent de son corps et de son esprit.Ce droit absolu
est de plus en plus bafoué car les puissants marchands se
considèrent comm
e les propriétaires de notre corps,«pour le
bien être de l’humanité
».Aujourd’hui,nous som
mes les cobayes
des laboratoires pharmaceutiques,des m
ultinationales de l’agro-alim
entaire et des producteurs d’énergie.Si nous n’y prenons
garde,nous allons en devenir les esclaves.Heureusem
ent,nousavons encore la liberté d’aim
er !A
près avoir réfléchi ensemble durant plus de huit ans sur
l’aspect global de la santé et conclu qu’elle repose sur l’accomplis-
sement de sa personnalité,
l’exploitation de ses talents et ledéveloppem
ent de
relations avec
soi-mêm
e,ses
proches et
l’univers,en utilisant pleinement les ressources de son corps et de
son esprit,nous ouvrons maintenant le débat des libertés et de la
santé. ww
w.votresante.org.Pierre Andrillon
Vous n’avez plus la libre disposition de votre corps
Par Bernard Herzog,docteur en M
édecine,spécialiste enélectroradiologie
(diagnostique et
thérapeutique),licencié
èsSciences (études supérieures en biologie,en physiologie et chim
iegénérales,en physique et en chim
ie biologique).Ancien chef de
travaux de Biophysique,il fut égalem
ent chef de service duC
entre Hospitalo U
niversitaire de Nantes et professeur à la
Faculté de Médecine de N
antes.http://b.herzog.free.fr
De plus en plus,on vous im
pose de nouvelles règles sur la
292
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 292
situation ni les habitudes nutritionnelles désastreuses qui ontentraîné cet abaissem
ent non seulement de la fertilité m
ais ausside la résistivité des sujets.O
n ne pense pas non plus aux risquesde
la fécondation
artificielle.Pour
avoir observé
quelquesm
élanomes com
me fruits secondaires,je m
e permets de poser la
question suivante :est-il sans risque d’inonder un organisme de
protéines étrangères à l’organisme ou d’horm
ones qui bloquenttout l’axe endocrinien ? La désinform
ation organisée ou l’absenced’inform
ation tout
court sont
des faits
qui s’observent
envieillissant.L’inform
ation a été masquée,déform
ée ou tronquéeet on em
ploie de fausses statistiques.Dans le dom
aine médical,
les études sont financées par les laboratoires et,si on lit un peu enlangue étrangère,
on s’aperçoit que des chiffres donnant desstatistiques opposées n’ont pas été relatés,ou n’ont pas été pris encom
pte,bref,en fonction des pays et des frontières,on vaccine ouon ne vaccine pas.Le BC
G ou certaines vaccinations sont très
contestés dans d’autres pays.O
n retrouve un grand nombre de docteurs à la tête des
laboratoires.Le système com
mercial de désinform
ation transforme
le médecin en un lam
piste dont la culture scientifique dérivedirectem
ent des représentants venus sans cesse lui bassiner lam
émoire afin qu’il prescrive correctem
ent.N
os responsablespolitiques n’ont guère le tem
ps de s’informer.Ils s’en rem
ettent àleurs
conseillers qui
deviennent ainsi
des décideurs.
Nous
somm
es dans un système clos où les lam
pistes n’ont rien à dire,en l’occurrence les m
édecins.C
ertains intellectuels carriéristessupposent que bientôt un grand ordinateur pourra délivrer desordonnances en fonction des sym
ptômes ! Pour avoir participé à
plusieurs jurys d’internat ou présidé l’un d’entre eux,j’ai pu
assister à la régression totale du sens clinique,du bon sens,del’écoute et à la valorisation exclusive des Q
CM
(questions à choixm
ultiples),une mode venue d’outre-A
tlantique qui traduit uneschizophrénisation aveugle collective organisée.
On n’apprend
pas à réfléchir en médecine,au contraire ! Le m
édecin est devenum
algré lui un prescripteur,il suffit d’orienter ses prescriptions en
San
té e
t liberté
s
295
champignons radio-actifs im
portés de Bulgarie,les poulets à ladioxine,le bœ
uf aux hormones et les céréales aux O
GM
.Dans
tous les domaines de notre savoir hum
ain,un mensonge m
ille foisrépété devient une forteresse im
prenable.Q
ue pensez-vous dubon sucre qui dynam
ise les sportifs? Sa consomm
ation estvivem
ent encouragée ! Mêm
e un professeur de nutrition soutientvivem
ent son usage tandis que,parallèlem
ent,l’O
MS tire la
sonnette d’alarme sur l’extension,
bientôt exponentielle,des
maladies im
munitaires,
des diabètes,bref de m
aladies ayantrapport avec une nutrition assez aléatoire.Il en est de m
ême pour
le bon caramel.Les conseilleurs ne sont pas les payeurs,m
aiscertains professeurs et nutritionnistes avertis encouragent cesconsom
mations,
en ignorant parfaitement ce qui se passe au
niveau de la biochimie enzym
atique cellulaire.Eh oui,le caramel
constitue un
véritable bitum
e qui
empoisonne
les cellules
hépatiques,entre autres.Que faut-il penser du lait pasteurisé qui
a été porté à une certaine température avant d’être refroidi
brutalement,que sont devenues les protéines dans ce lait ? Je vous
le demande.Est-ce que les bactéries sont capables de survivre au-
delà de 100 °C ou à m
oins 30 °C ? Les revues scientifiques nous
apprennent qu’il y a des bactéries qui vivent à basse température
et d’autres qui survivent parfaitement à des préchauffages qui
prétendument pasteurisent m
ais qui en fait détruisent la tenueprotéinique des laits,lesquels,de surcroît,restent en attente dansles chaînes de super-m
archés,quelquefois plusieurs sem
aines.Q
ue faut-il penser des bonnes vaccinations ? Fernand Delarue et
bien d’autres ayant une plus grande expérience que moi ont
publié à ce sujet ( L’Intoxication vaccinale,éditions Le Seuil).Q
uant aux bons médicam
ents,le Dr Bruno D
onatini leura consacré un livre ( l’Intox et les Vaccinations,
éditions MIF).
J’ajouterais seulem
ent le
fruit de
quelques observations
personnelles.Les spécialistes de la procréation nous informent :
actuellement,
une femm
e sur cinq doit avoir une fécondationassistée pour réussir à procréer.O
n n’envisage pas les problèmes
de culpabilité ou les raisons psychologiques qui ont entraîné cette
294
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:41 Page 294
frapper le corps.» On affam
e,on frappe,
on tue avant tout lecorps,pour atteindre,à travers lui,l’hom
me tout entier.Et cela
parce que l’esprit ne se laisse ni affamer,
ni torturer,ni tuer
directement.
Quand la science officielle est en échec
la révolte devient alors nécessité Par M
onique Beljanski,ingénieur d’étude honoraire au C
NR
S.w
ww.natural-source.com
Dire que seules la science,la technique et l’industrie sont
aptes à sauver le monde,com
me cela fut orgueilleusem
ent affirmé
au somm
et de Rio,est en contradiction totale avec la réalité des
faits :les pollutions industrielles sont sans précédent.L’industriechim
ique a poussé à la consomm
ation inconsidérée d’engraischim
iques ;les sols sont déséquilibrés,l’eau polluée,en particulierpar les nitrates d’origine chim
ique,nitrates qui génèrent des
cancérogènes soit sous forme de dérivés chloronitrés (chlore de
l’eau des villes),soit sous forme de nitrosam
ines.En matière de
santé,il en va de mêm
e :les technocrates de la science ont misé
sur le
tout-chimique.
Résultat:
des traitem
ents agressifs,
génotoxiques,cytotoxiques.Pratiquement pas un m
édicament qui
n’ait d’effet secondaire engendrant de nouveaux problèmes.
Résultat
aussi:baisse
de l’im
munité,
maladies
iatrogènes,allergies,m
yopathies,cancers,maladies auto-im
munes en pleine
expansion,sans que pour autant que les problèmes graves et les
maladies graves n’aient encore de traitem
ent efficace.Et pour
l’instant,face à ces périls,
il y a partout des scandales,des
comprom
issions.A
insi les scientifiques et médecins im
pliquésdans le dram
e du sang contaminé sont toujours ceux qui,
aujourd’hui,détiennent toujours dans les comm
issions décision-nelles,dans les institutions d’État,au m
inistère de la Santé,lepouvoir.Le slogan «J’obéis m
ais ne suis pas responsable» ouvre
San
té e
t liberté
s
297
fonction des intérêts de l’industrie pharmaceutique qui affiche
des progressions de 25 à 40 % par an.«O
n casse l’homm
e,on ledétruit et certains en profitent»,nous disent,dans leurs discours,certains dirigeants politiques.
Savez-vous que
les prescriptions
médicales
sontcom
ptabilisées chez les pharmaciens ? Bientôt ce sera plus facile
quand la Sécurité sociale sera informatisée.Les représentants de
laboratoires viennent
relancer les
médecins
pour la
vented’insuline de synthèse qui com
porte des molécules d’acides
aminés inversés.Elle est très m
al supportée par les patients,mais
les représentants ont des fiches établies au nom de chaque
prescripteur et
ils viennent
harceler les
médecins
nonprescripteurs.
«Vous êtes le seul à ne pas prescrire,dom
mage
parce que...»,suit la litanie des avantages habituels qui ne serontpas donnés.Il y a pire :«N
ous avons les moyens de vous ennuyer.»
Aussi on est en droit de se poser la question :il y a donc un État
dans l’É
tat.Q
ue font
les écologistes
et les
sociétés de
consomm
ateurs face à cette situation? Ils dorm
ent et nosresponsables élus sont-ils devenus aveugles? N
on contents deboire des eaux plus que douteuses,on ose asphyxier nos terressous un épais m
anteau de lisier,de défécations de nos cochons,qu’ils soient sains ou pas peu im
porte,c’est ainsi qu’on sera
sanitraté et
sain de
bactéries,donc
d’épidémies!
Car,
enrecouvrant la terre sous un épais m
anteau de déjections animales,
au lieu de l’engraisser,on l’asphyxie,on prépare ainsi de petitesbactéries qui vont s’enfoncer,
se glisser à travers les eaux deruissellem
ent.Et on les retrouvera ultérieurem
ent dans notreassiette.
On va pouvoir décrire de nouvelles épidém
ies ou desform
es mutantes.A
lors on pourra devenir de bons cobayes pournos laboratoires.N
ous somm
es des capitaux à faire fructifier et,en effet,leurs chiffres d’affaires ne cessent de croître.À
ce régime,
dans quelques années,on ne sera plus six ou sept m
illiardsd’individus m
ais peut-être la moitié m
oins! Dans son livre D
el’esclavage et de la liberté de l’hom
me,N
icolas Berdiaev écrivait:«Les atteintes les plus révoltantes com
mencent toujours par
296
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 296
l’appel de Heidelberg,
André Lichnerow
itz:
«nous les vraisscientifiques ».Q
uel mépris dans ces propos ! Et quelle fatuité,
car,enfin,
les vrais scientifiques sont ceux qui apportent dessolutions satisfaisantes et qui sont ouverts aux discussions,auxidées originales et aux changem
ents.Sinon,c’est l’éternel blabla.C
e concept
quasi religieux
de la
suprématie
de certains
intellectuels (avec hélas un syndrome de dém
ission dans la presseet les m
édias) est une insulte aux souffrances engendrées par lespollutions chim
iques,m
édicamenteuses ou non,
aux médecins
condamnés à se battre avec des traitem
ents toxiques et inefficacesdans un environnem
ent saturé de pollution cancérogène.La révolte devient alors nécessité,
face à des forces decontraintes autosatisfaites bien qu’incapables d’am
éliorer leschoses,sans être en m
esure de répondre aux dangers qui nousenvironnent.
Les écologistes ne sont peut-être pas de «vraisscientifiques»,m
ais ce sont eux qui ont tiré,bien avant tout lem
onde,la sonnette d’alarm
e.C
’est sous leur impulsion que
certaines usines ont été contraintes à prendre des mesures anti-
pollutions,et que le grand public a pris conscience des pollutions.C
ertes,certains d’entre eux ont exagéré,
comm
e le rappellejustem
ent Jacques Robin.
Mais le bilan de leur action est
globalement très bénéfique pour les hum
ains,très sensibilisateur.L’environnem
ent est un rétro-système fragile et com
plexe,aussiagressé par une poussée dém
ographique sans précédent,des
désertifications croissantes;
la faim
,la
pauvreté ne
cessentd’augm
enter dans le monde,ici,à l’est,au sud.C
’est le mom
entoù l’on dém
antele le monde agricole en raison de «surplus»,où
l’on rêve d’une Europe étriquée au sein d’une Europe oùgrandissent
le désordre,
les divisions
(et les
convoitises!).C
onscients d’un hiatus grandissant entre leur rêve humanitaire et
leur science empêtrée dans une technologie ultra-sophistiquée
(donc très coûteuse,très dépendante des pressions économiques
et politiques),les scientifiques se réunissent en som
mets (R
io,Los A
ngeles) qui laissent tous sur un sentiment de frustration
face à la tangible réalité des besoins.
San
té e
t liberté
s
299
sur le crime.
La lâcheté,les conseils insidieux au m
inistre,l’absence de m
ise en garde publique par tous ceux qui savaient–
scientifiques et médecins– puis l’absence de sanctions (quand
ce n’est pas au contraire des gratifications) illustrent la collusiondes intérêts au plus haut niveau.Les connaissances,scientifiqueset politiques,sans conscience hum
aine,ne valent rien:ce sont des
«tripotages de système
».Lorsqu’une menace pèse sur l’hum
anitétout entière,
tous doivent se donner la main et livrer le m
ême
combat.Sinon il faut rom
pre avec les écoles au pouvoir.Et si lem
onde politique soutient ces écoles,le com
bat devient aussipolitique.L’intérêt des m
alades et des soignants,mais aussi celui
des bien portants (tout bien portant est,dans ce contexte,
unm
alade potentiel),converge et exige un recentrage dans les
rapports entre la recherche,les médias,les ressources financières
et la consomm
ation.Seule une pression énorme fera évoluer le
système,
car jamais un pouvoir ne renonce de lui-m
ême à ses
privilèges.Les tenants des sciences biologiques,
médicales,
ycom
pris ceux qui ont été au pouvoir depuis vingt à trente ans,onteu tout loisir d’aboutir à régler certains grands problèm
es :ils onteu le soutien financier de l’État,les m
eilleurs laboratoires,l’appuide la presse,
l’accès à la technologie de pointe,sophistiquée
mêm
e,on s’en vante assez ! Et bien,qu’ont-ils à offrir face auxvirus,aux cancers,aux aplasies,aux dangers des radiations,à lasclérose
en plaques,
à la
myopathie,
etc.? D
ans tous
cesdom
aines,la recherche scientificomédicale n’a pas sorti une seule
molécule spécifique et m
ajeure,active et non toxique ! D
eshypothèses,des prom
esses,des schémas,des projets,des m
illiardsengloutis,
mais tous ces intellectuels orgueilleux n’ont pas de
solution à proposer.Ils préfèrent les rôles de donneurs de leçon,d’experts,d’observateurs,sceptiques et ironiques,parfois m
ême
méchants,car il est plus facile de m
ordre que de comprendre.
L’esprit rebelle
aux changem
ents se
coupe de
l’évolutionconstante qu’im
pose la recherche vivante et se condamne à
l’imm
obilisation.C
et esprit
de dom
ination arrogante
estparfaitem
ent illustré par l’expression d’un des promoteurs de
298
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 298
maladie des vaccinés...» Le 15 janvier 1988,
Jama alertait ses
lecteurs :«Le record d’imm
unisation a été signalé dans les écolesde Brow
ning Mount aux Etats-U
nis,où le plus grand nombre de
cas de rougeole fut recensé,atteignant 98,7 % des étudiants très
correctement vaccinés.» En 1990,le 15 juillet,le m
ême journal
informait ses lecteurs qu’une proportion de 83 %
de malades
victimes d’une épidém
ie prolongée avaient été correctement
vaccinés et,en 1994,Archives of Internal M
edicine confirmait
que la rougeole était en constante augmentation depuis les
vaccinations.Déjà,en 1986,au C
anada,le nombre de rougeoles
était sept fois plus élevé qu’en 1985.Sur 5 575 cas étudiés,
60 % concernaient des sujets bien vaccinés,28
% des sujets non
vaccinés,la situation vaccinale des 12 % restants étant inconnue.
Dès 1987,
l’OM
S considérait que le risque de contracter larougeole était quinze fois plus im
portant chez les vaccinés quechez les non-vaccinés (cf.
le journal belge Le Matin
du 8décem
bre 1987).Le problèm
e de l’aluminium
et du mercure dans les
vaccins,évoqué par Michel G
eorget,fut simplem
ent rejeté parR
obert Sebbag qui expliqua que le mercure était l’objet de
recherches qui prendraient des années pour étudier ses effets,m
ais qu’il serait bientôt retiré à cause des consignes européennes.Q
uant à l’aluminium
,les vaccins n’en contiendraient que des
quantités infimes et,en injection intram
usculaire,il resterait auniveau de la peau,ce qui est totalem
ent faux ! En effet,en août1998,
le Pr Ghérardi a publié dans The Lancet,
avec Michèle
Coquet,Patrick C
hérin et plusieurs collègues,un article sur lam
yofasciite à macrophages,syndrom
e relativement fréquent dans
les pays développés.Ils ont remarqué des inclusions cristallines
dans les macro-phages et l’analyse de ces inclusions par le
PrPhilippe M
oretto a
révélé qu’il
s’agissait de
cristauxd’alum
inium (cf.G
hérardi et all.«Macrophagic m
yofasciitis:areaction to intram
uscular injections of aluminium
containingvaccines»,
in Journal of Neurology
n°246,
1999).Les lésions
histologiques sont toujours observées dans les sites d’injection
San
té e
t liberté
s
301
La médecine de troupeau,
les médias sont-ils les alliés objectifs
des marchands de vaccins ?
Par Sylvie Simon,
auteur de Vaccination,l’overdose,aux
éditions D
éjà;
la Dictature m
édico-scientifique,aux
éditionsFilipacchi ; Exercice illégal de la guérison
et,en collaboration avecle D
r M.Vercoutère, Vaccin hépatite B.Les coulisses d’un scandale.
Manipulations m
édicales et financières,aux éditions M
arcoPietteur.R
adio Vatican et RC
F ont diffusé,le samedi 10 m
ai,uneém
ission sur la vaccination.Etaient conviés à Lyon,le Dr Sebbag,
représentant les laboratoires Aventis-Pasteur,
et le Dr M
artineG
ardénal,m
édecin homéopathe.
Michel G
eorget,agrégé de
biologie,et m
oi-mêm
e devions intervenir par téléphone.Le
DrSebbag a fait l’apologie des vaccins.
Il a déclaré que lesaccidents vaccinaux étaient négligeables.
Fort heureusement,
Michel G
eorget et Martine G
ardénal ont pu faire passer uneinform
ation plus nuancée.Mais,lorsque j’ai évoqué le constat
publié en
1995 par
les laboratoires
Smith-K
line Beecham
,pourtant fabricants de vaccins,faisant état d’une recrudescencede rougeole à la suite de cam
pagnes de vaccinations aux États-U
nis,le Dr Sebbag m
’a reproché de «faire croire» aux auditeurs
que les vaccins étaient inutiles et dangereux.Pourtant,le rapportalarm
ant de SmithK
line Beecham auquel je m
e référais,publiépar Vaccin A
ction n°1 (p.995),est très clair :«Les rougeoles ontété 18 fois plus nom
breuses aux USA
en 1990 (27 672 cas) qu’en1983,
malgré une vaccination systém
atique contre la maladie
depuis 1978.A
insi,18 épidém
ies ont été recensées parmi les
populations scolaires très imm
unisées (71%
à 99%
) et pasm
oins de 77 % des rougeoles déclarées sont apparues chez des
élèves vaccinés.L’échec d’une vaccination préscolaire se traduitdonc par une transform
ation paradoxale de la rougeole en
300
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 300
Vaccins,mais alors on
nous aurait menti ?
Ils sont inefficaces,nous rendent m
alades,détruisent
notre imm
unité naturelle et ils sont obligatoires !Vaccination l’overdose.http://hom
e.scarlet.be/nomoreillusions/vaccination_overd
ose.htmlLes vaccins ont enrayés les épidém
ies.Réponse :Faux !
http://raforum.info/article.php3?id_article=1565
Liberté thérapeutique et vaccinale par Sylvie Simon
ww
w.onnouscachetout.com/them
es/medecine/vaccins-
mensonges.php
Près de 2000 personnes souffrent actuellement de graves
maladies neurologiques,ou sont décédés,et les victim
es (ou leurhéritiers) accusent le vaccin contre l’hépatite B (Eric G
iacometti,
La santé Publique en otage,Ed.Albin M
ichel).Des plaintes pour
empoisonnem
ent et administration de substances nuisibles à la
santé ont été déposées,notamm
ent à l’encontre de ceux qui ontobligé les victim
es à recevoir un vaccin tant inefficace quedangereux.
Elles sont actuellement centralisée chez un Juge
d’Instruction à Paris.Malheureusem
ent,une étude approfondiede cette question,m
ontre que tous les vaccins sont concernés,etpas seulem
ent celui contre l’hépatite B.
Le sucre,un produit meurtrier
Le Pr Bernard Herzog nous rappelle que l’abus de sucre
est dangereux.O
utre qu’il est une véritable calamité pour les
dents,le sucre de betterave ou de canne,blanc ou roux,est dusaccharose pur.
Il est très mal supporté par l’appareil digestif,
surtout l’intestin,
le pancréas
et le
foie.M
al stocké,
mal
303
vaccinale,c’est-à-dire le muscle de l’épaule chez l’adulte et,dans
quelques cas,chez des enfants dans le muscle de la cuisse,sites
habituels des injections vaccinales.Les m
alades se plaignentessentiellem
ent d’une
fatigue persistante
et de
douleursm
usculaires et articulaires diffuses,qui deviennent rapidem
entchroniques et invalidantes.D
es troubles digestifs et urinaires,dela toux ou des céphalées sont égalem
ent observés mais plus
rarement.C
es symptôm
es présentent une grande similitude avec
ceux du syndrome de la guerre du G
olfe ainsi qu’avec lafibrom
yalgie et le syndrome de la fatigue chronique.
La sous-notification est donc vraisem
blablement très im
portante d’autantque seuls cinq centres de pharm
acovigilance (Paris,C
réteil,Bordeaux,N
antes et Marseille) recensent cette m
aladie.Un tiers
des malades présentent une m
aladie auto-imm
une caractérisée,leplus souvent une sclérose en plaques.
Récem
ment,
devant lesm
embres
de la
mission
parlementaire
d’information
sur le
«syndrome du G
olfe»,le Pr R
omain G
hérardi a expliqué que cesyndrom
e pourrait être lié à l’injection de certains vaccins,notam
ment ceux contre les hépatites A
et B ainsi que contre letétanos.
En septembre 1999 et en juin 2000,
les donnéesrecueillies ont été analysées par le C
omité consultatif pour la
sécurité des vaccins de l’OM
S qui “a conclu à un lien de causalitétrès probable entre l’adm
inistration d’un vaccin contenant del’hydroxyde d’alum
inium et la présence de la lésion histologique
caractérisant la MFM
”.En octobre 1999,l’OM
S a réclamé une
étude épidémiologique pour confirm
er les liens entre les lésionsm
usculaires de la MFM
,les symptôm
es cliniques des malades et
les vaccinations.Les journalistes de Radio Vatican ont oublié la
pensée du pape Pie XII,qui avait proclam
é :«Je m’insurge contre
la médecine de troupeau qui asservit le m
alade aux appétitsm
ercantiles des
grands laboratoires
et le
bien-portant aux
appétits plus meurtriers encore des fabricants de vaccins.» O
ncom
prend mieux cette trahison,lorsqu’on sait que R
CF bénéficie
d’un “partenariat”avec A
ventis-Pasteur.Sans comm
entaire.
302
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 302
dissocier le pentose et l’hexose,m
ais la molécule se reform
eaussitôt après le pylore et le pancréas doit tam
ponner l’excèsd’H
Cl.
Il s’y
épuise et,
secondairement,
s’atrophie.U
nm
étabolisme défectueux engendre des carences.
Le système
génétique va se dévier et axer son développement sur la recherche
de cette
carence en
négligeant tout
le reste.
Le
système
imm
unitaire sera déficient.Les défenses seront affaiblies face àl’invasion bactérienne extérieure.Le m
onde bactériel interne vaêtre disposé à se m
arier avec tout étranger apportant une cartegénétique
supérieure à
l’existant.O
n observera
doncprogressivem
ent les méfaits secondaires sans en déceler l’origine.
Les enfants ou les adultes vont évoluer peu à peu vers unedéficience générale.
Cette intoxication sournoise et fort m
alconnue se découvre sur une période de cinq à vingt-cinq ans.Lesaccharose ne com
ble pas les besoins énergétiques et induit deseffets secondaires catastrophiques.Il atténue l’odorat,m
odifie etendort
les glandes
olfactives com
me
les glandes
salivaires,provoque des caries dentaires.Le systèm
e endocrinien lui aussiaccuse une bonne partie de cette agression,notam
ment le foie qui
s’encrasse de plus en plus.Cela engendre des m
éfaits au niveaude la sécrétion biliaire.En posant une allum
ette sur un morceau
de sucre on observe une caramélisation.C
’est exactement le type
de composé qui se crée au niveau des cellules du foie qui
absorbent ce corps étranger,sans pouvoir l’élim
iner,jusqu’à
s’asphyxier.Le saccharose résulte d’une production chim
iqueartificielle qui utilise la chaux vive,pour l’extraction,et des colles.C
’est un faux ami que nous conseillent vivem
ent les publicitésalors qu’il faut absolum
ent l’éviter car il fait dégénérer l’espècehum
aine.Il affaiblit non seulement celui qui l’ingère m
ais aussi sadescendance,car il va jouer un rôle im
portant dans l’installationd’une stérilité à long term
e.Les cellules germ
inales vont setrouver toutes asphyxiées par l’apport trop im
portant de carbone.L’excès de carbone enlève la vie m
ême si le carbone est la source
de vie.Le saccharose devient une plaie s’il est consom
mé de
façon régulière :il induit une intoxication lente et progressive.
San
té e
t liberté
s
305
transporté et mal brûlé dans l’organism
e,il est responsable denom
breuses maladies,
de déminéralisation et d’irritation des
muqueuses et des glandes.L’alcoolism
e par le sucre,l’éthylisme
des bébés ou des personnes âgées,ne buvant pas une goutte
d’alcool,mais faisant des excès de consom
mation de sucre ou de
sucreries,est bien connu.Le sucre industriel est dévitalisé.Après
son raffinage,il ne contient plus de calcium ni de sels m
inérauxet
d’oligo-éléments,
plus de
vitamines
ni de
ferments
oud’enzym
es et plus de cellulose.C
’est une substance “morte”,
inadaptée à la physiologie humaine.Le D
r P.Carton,qui fut un
des pionniers de la diététique moderne,dénonçait déjà les m
éfaitsdu sucre blanc,
responsable de notre déchéance digestive.Le
biologiste P.-V.M
archesseau avait également dém
ontré que cesucre
industriel était
dévitalisé et
particulièrement
toxique.A
ujourd’hui,le Pr Bernard H
erzog va encore plus loin enpréconisant l’interdiction pure et sim
ple du sucre aux enfants.Ilnous en expose ici les raisons.P.A
.
Il faut bien distinguer les sucres naturels assimilables des
sucres artificiels qui ne le sont pas.Nos enzym
es cellulaires sontadaptés au galactose présent dans le lait,au glucose (raisin),aufructose (dans les fruits) et au m
iel.Le saccharose est un
disaccharide (glucose + fructose),un sucre artificiel d’origine
industrielle qui apporte une énergie factice car elle ne se consume
pas mais se caram
élise au niveau des muqueuses intestinales.Il ne
peut pas intégrer les cycles du métabolism
e cellulaire.C
etteunion artificielle d’un hexose et d’un pentose constitue un corpsétranger qui ne fait qu’encom
brer l’organisme.
Il modifie les
fonctions digestives en les ralentissant et,par la création de
spasmes form
ant un film sur les diastases (com
me le pétrole sur
les eaux d’un lac),il bloque leur action.C’est un obstacle à la
physiologie norm
ale.Il
en résulte
de m
ultiples déficiences
enzymatiques et des carences im
munitaires.Le saccharose oblige
l’estomac à une sécrétion en hyperchlorhydrie (H
Cl) accrue qui
provoque des aigreurs.L’hyperchlorhydrie est nécessaire pour
304
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 304
Quelques propositions
programm
atiques pour une santé autrem
ent
Retrouver et respecter le sens sacré de la naissance et
protéger la petite enfance.L’équilibre
psychologique de
l’adulte,son aisance relationnelle et sociale dépendent largement
de la qualité de la naissance et de la petite enfance.C
’estpourquoi,il faudrait :assurer à la fem
me enceinte les m
eilleuresconditions de vie ;encourager les naissances naturelles à dom
icileet en m
aisons de naissance (la naissance n’est pas une maladie et
il n’y a aucune raison qu’un pouvoir médical contrôle cet
événement m
ajeur de la vie);favoriser la proximité m
ère-enfantspendant les 3 ou 4 prem
ières années de vie.
Retrouver une vision globale de la santé et accepter
une médecine plurielle.
L’homm
e n’est pas qu’une machine
dont on répare les pièces défaillantes.La médecine allopathique,
d’une grande efficacité dans l’urgence,m
anque d’une visionglobale de l’hom
me ;d’où ses résultats très m
édiocres en termes
de santé
globale de
l’individu.L
es dim
ensions physique,
énergétique,mentale,sensible et spirituelle doivent être prises en
compte
et traitées
de façon
adaptée par
des m
oyensthérapeutiques diversifiés.
Développer et favoriser les systèm
esthérapeutiques naturels.Pour une vision globale de la santé et lesm
édecines douces
telles que
la diététique,
l’herboristerie,l’A
yurvéda,la naturophathie,l’acupuncture.
Développer la connaissance des conditions de bonne
santé:
cadre de vie,hygiène de vie,
renforcement de l’auto-
imm
unité naturelle,recours aux médecines douces et m
édecinestraditionnelles.
Reconnaître la pratique des thérapies naturelles et
permettre au patient le libre choix de la thérapie à suivre.
307
Depuis
longtemps,
des nutritionnistes
et des
endo-crinologues le soupçonnent d’être à l’origine d’un grand nom
brede m
aladies de surcharge,diabète,obésité,mais il faut y ajouter
les insuffisances imm
unitaires,entraînant des infections O
RL
récidivantes entre autres,mais égalem
ent des problèmes de plus
en plus fréquents de stérilité.La dim
inution générale de larésistivité de notre population face aux agressions infectieuses endécoule pour une bonne part,j’avancerai le chiffre de 30 %
.Ilfaut rem
placer le sucre industriel par les sucres naturels.La
consomm
ation de deux fruits par jour est excellente.Le miel est
un sucre très assimilable,en outre il renferm
e des oligo-éléments
nécessaires et des éléments bactéricides car il ne ferm
ente jamais.
Son usage est sans danger,m
ais il est hyper-calorique.Le
saccharose,au
lieu d’aider
à construire
et à
renforcer le
développement cellulaire,l’arrête par une véritable noyade,une
asphyxie qui résulte de sa formule chim
ique.L’importance du
carbone asphyxie et l’apport considérable d’hydrogène fait naîtreun antioxydant,c’est-à-dire un réducteur.Il engendre l’obésité,notam
ment
chez l’adolescent,
avec toutes
ses graves
perturbations définitives
du développem
ent endocrinien
(hormonal) et des rétentions hydriques (cellulite...).Le sucre va
induire également une fatigue cérébrale parce que le cerveau
n’est plus normalem
ent alimenté en glucose.Etant soum
is à unedrogue perm
anente,il en résulte une difficulté progressive à
l’attention et
une baisse
de résistance
à tous
les travaux,
notamm
ent intellectuels mais aussi physiques.
Il s’installe unevéritable toxicom
anie doucereuse mais calam
iteuse pour l’avenirdu sujet...et de l’espèce hum
aine.N
ote:
La
consomm
ation m
oyenne annuelle
ensaccharose aux U
SA est de 70 kg par individu (à com
parer avecla
fréquence des
obèses,des
diabétiques,des
maladies
imm
unitaires en expansion permanente,des stérilités dans tout
l’Occident).Production m
ondiale du saccharose :100 milliards
de tonnes.Tirez-en les conclusions.L’O
MS prévoit 300 m
illionsde diabétiques en 2010,il y en a 80 m
illions actuellement.
306
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 306
l’instauration de diplômes d’État,
accessibles à tout le monde,
quels que soient les moyens financiers de chacun.L’instauration
de diplômes d’État perm
ettraient de normaliser les prix des
formations.Les cursus d’apprentissage des thérapies naturelles
pourraient être
établis par
l’Observatoire
des M
édecinesN
aturelles,qui
sélectionnerait les
enseignants.C
es cursus
déboucheraient sur des diplômes délivrés selon réussite à des
examens,
lesquels seraient proposés dans les conditions desconcours.
Il serait
absurde de
nier la
qualité de
certainsguérisseurs autodidactes,qui pourraient alors se présenter à cesexam
ens sans passer par un cycle de cours.D
ans le cas decertaines disciplines,
il est difficile d’évaluer la qualité d’unthérapeute par un exam
en.Cette évaluation pourrait être faite par
l’Observatoire des M
édecines Naturelles.
Supprimer
l’Ordre
des M
édecins et
celui des
Pharm
acienset les rem
placer par des syndicats professionnels,de façon à lim
iter leur poids sur la politique de la santé.L’Ordre
des Médecins est la clef de voûte du pouvoir m
édical.Il est ànoter que la déontologie de cet O
rdre interdit la collaborationentre m
édecins et non médecins,ce qui,in extenso,revient à dire
que l’Ordre des M
édecins interdit la collaboration entre lem
édecin et son malade.O
n comprend alors pourquoi le m
édecinn’inform
e pas le malade de la nature et de l’évolution de sa
maladie et de l’efficacité de tel traitem
ent ou de telle thérapie.Lesim
ple mot de «patient» est révélateur à lui seul de l’état d’esprit
de nombreux m
édecins.Cette m
ême déontologie offre égalem
entde nom
breuses contradictions avec la pratique médicale actuelle
:par
exemple
celle concernant
certains vaccins
rendusobligatoires.La déontologie affirm
e que le médecin ne doit en
aucun cas obliger son patient à suivre tel ou tel traitement,or la
vaccination constitue un traitement ;
par conséquent,il serait
parfaitement illégal de rendre obligatoire tel ou tel vaccin...En
cas de délit ou de faute professionnelle grave,la Justice,SEULE,
pourrait radier ou suspendre un médecin de l’exercice de ses
fonctions.
San
té e
t liberté
s
309
La reconnaissance des thérapies naturelles doit passer par lacréation
de registres
officiels,agrém
entés d’un
caducéeéquivalent à celui des m
édecins,avec les droits et les devoirs quecela im
plique.Il serait indispensable d’offrir aux thérapeutes nonm
édecins une place officielle au Ministère de la Santé,
à laD
irection Générale de la Santé,dans les m
édias,etc.et de leurperm
ettre de
travailler en
secteur hospitalier,
en parfaite
intelligence avec le corps médical.
Instaurer un forfait annuel de prévention en hygiènede vie,rem
boursé par la Sécurité Sociale. En pratique,on peutim
aginer que ce forfait permettrait d’accéder à deux consultations
par an,d’une heure environ.
L’hygiéniste,s’appuyant sur le
diagnostic et le suivi du médecin généraliste du m
alade,pourraitégalem
ent proposer
des conseils
en hygiène
de vie,
desprescriptions à base de plantes,de com
pléments alim
entaires,etc.Enfin,l’hygiéniste en question serait rattaché à la Sécurité Socialeet asserm
enté,afin de le responsabiliser face à son devoir
d’informateur en hygiène de vie.
Créer
un O
bservatoire des
pratiques de
santénaturelle,capable d’évaluer et de reconnaître les découvertes,les avancées et les innovations de ces pratiques. A
ctuellement,
l’enseignement des pratiques de santé est relativem
ent figé,car enfin de com
pte c’est l’Ordre des M
édecins qui en reconnaît lavalidité.O
r cet Ordre est très conservateur,tenant ferm
ement à ses
avantages.Ainsi,seules les technologies m
édicales évoluent,mais
en aucun cas les approches thérapeutiques.On en arrive donc au
fait que,en m
arge de la médecine officielle,
il existe une assezgrande diversité d’approches com
plémentaires,non reconnues et
néanmoins très utiles.
Instaurer des diplômes d’É
tat en thérapie naturelle.Pour éviter le charlatanism
e ou l’incompétence,il serait nécessaire
que la reconnaissance des thérapies naturelles s’accompagne de
308
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 308
9
Un program
me politique
fait par et pour les citoyens
Contributions au docum
ent programm
e :C
E QU
E NO
US VO
ULO
NS.
Mettre
l’économique
au service
du politique
et le
politique au service de la sagesse.Il est,au sein de toute société,une juste hiérarchie des pouvoirs.La sagesse m
ontre des objectifset inspire,le pouvoir politique m
et en œuvre ce qui est reconnu
comm
e juste,et le pouvoir m
archand et industriel satisfait lesbesoins m
atériels dans le cadre tracé par le pouvoir politique.Ladém
ission du pouvoir politique devant le pouvoir financier aconduit à cette perversion où la consom
mation devient une fin en
soi,et est perçue comm
e la source de tout bonheur.
CE
QU
E N
OU
S VOU
LON
S
Le Collectif d’initiative national pour un rassem
blement
antilibéral de gauche et des candidatures comm
unes a produit undocum
ent programm
e qui s’intitule:
CE Q
UE N
OU
S VOU
LON
S.Le texte intégral avec les 125 propositions est disponible sur :
ww
w.cequenousvoulons.orgC
e programm
e était représenté par,au m
oins,trois
candidats aux élections présidentielles de 2007,les trois B (Bové,Buffet et Besancenot).La Verte,le m
açon et Arlette auraient pu,
tout aussi bien,représenter ce program
me
! Ce qui fait que
6candidats sur 12 aurait pu s’aligner sur un seul nom
et un seulprogram
me !!!
L’introduction de la version 08 du 20 octobre 2006com
mençait par :
311
Nationaliser
les fabricants
de m
édicaments
allopathiques et supprimer les lois d’obligation vaccinales. Si
les laboratoires tiennent tant à faire des bénéfices,c’est parce
qu’ils sont tenus par des intérêts privés et qu’ils ont avant toutvocation à faire du profit,com
me toute société privée.O
r celapeut com
porter des effets pervers car,un laboratoire,en lançantun m
édicament sur le m
arché ou en le fabriquant,devrait
d’abord protéger la santé publique avant mêm
e que de penser àla notion de bénéfice.Par conséquent,il conviendrait d’intégrerce laboratoire à l’ensem
ble des Services Publics,ce qui implique
sa nationalisation.Les m
édicaments allopathiques à fort effet
secondaire pourraient alors,en cas de nécessité impérieuse,être
délivrés dans
les services
d’urgence des
hôpitaux,via
lespharm
acies centrales de ces établissements.
Et les laboratoiresnationalisés pourraient entam
er des programm
es de recherchem
édicale,sous l’impulsion du M
inistère de la Santé,en fonctiondes crédits dont il disposerait.
De ce fait,
l’on pourrait alorsm
ieux connaître les effets secondaires des médicam
ents et mieux
en étudier les conséquences sur la santé des patients,avant dedélivrer des autorisations de m
ise sur le marché (A
MM
) ;alorsqu’aujourd’hui,
seules les sociétés qui peuvent s’acquitter desautorisations de m
ise sur le marché peuvent les obtenir.
Réintégrer
la vieillesse
et la
mort
au sein
del’existence. V
ieillesse et mort font partie de la vie,et perm
ettentd’en découvrir le sens.D
’où leur importance et la place qu’elles
doivent avoir au cœur de la société.Proposer soins palliatifs et
accompagnem
ent des mourants.La m
ort,comm
e la naissance,n’est pas une m
aladie.C’est un événem
ent naturel de la vie ! Ilfaut que ce passage se passe de la façon la plus paisible possible.
310
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 310
choix :ou bien nous poursuivons dans la mêm
e veine,ou biennous changeons de cap.N
ous proposons d’en finir avec l’impasse
de l’alternance,de passer à une véritable alternative.C’est cela
que nous proposons de construire et de réaliser ensemble,
àtoutes celles et ceux qui ne se résignent pas au pire,
qui nes’accoutum
ent pas au spectacle d’une gauche de renoncement.
Pour rompre avec des logiques qui ont fait la preuve de
leur nocivité ou de leur inutilité,il faut à la fois une visée
ambitieuse,
des mesures concrètes,
la capacité et la volontépolitique de les m
ettre en oeuvre.N
ous voulons pour celabouleverser
la donne
à gauche,
avec l’am
bition de
rendrem
ajoritaire une alternative antilibérale fondée sur le soutien et lam
obilisation populaire.
[…]
Ce texte n’est ni une sim
ple déclaration d’intentions,niun program
me électoral habituel.En effet,il s’agit pour nous de
s’engager autour d’un projet politique durable,qui ne saurait
s’épuiser dans l’élection d’un Président,ni dans l’application dequelques m
esures symboliques.Il est pour nous fondam
ental deredonner du sens à l’action politique et de m
ontrer qu’unevéritable volonté politique est crédible.
Ces propositions,
nous les soumettons donc au débat
public,pour les enrichir et pour qu’elles prennent force collective.C
ar nous le savons bien :aucun programm
e,aucune politique nepeuvent s’im
poser et changer l’ordre des choses s’ils ne sont pasles
fruits d’un
vaste m
ouvement
populaire et
citoyen,où
chacun(e) discute,décide et contrôle.Sans peuple acteur,et enperm
anence,sans lutte collective,
sans mobilisation sociale et
politique vigilante,
aucune transform
ation sérieuse
n’estenvisageable.N
ous ne disons pas :«Faites-nous confiance»,m
ais«Luttons,contestons et bâtissons ensem
ble,à tout mom
ent etpartout.» U
n p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
313
Un autre m
onde est possible,il est nécessaire.Il est plus«réaliste
» que ce monde,transform
é en marchandise,que nous
impose le capitalism
e libéral.N
ous vivons une société où lechôm
age est tenu pour inévitable,où les inégalités s’accroissent,où les discrim
inations deviennent le lot comm
un,où les individussont le jouet de décisions qui leur échappent,où la jeunesse estpointée
du doigt,
désignée com
me
dangereuse,réprim
éelorsqu’elle résiste,où toutes les ressources sont m
ises à sac defaçon insoutenable.U
ne telle société,porteuse de violence,estinjuste,
explosive.Elle n’est pas viable.
La concentration despouvoirs et de la richesse entre les m
ains de quelques uns,audétrim
ent du bien-être et de la citoyenneté du plus grandnom
bre,ne fournit pas de bases acceptables pour vivre ensemble.
Depuis plus de vingt ans,du local au m
ondial,dans tousles dom
aines de la vie,tout est fait pour nous convaincre quenous
somm
es contraints
d’accepter les
dogmes
de la
marchandisation
et de
la spéculation,
les diktats
desm
ultinationales et de la finance.
Certains veulent pousser le plus loin possible le recul des
conquêtes sociales,des libertés individuelles,des services publics,des droits civils et politiques hérités des com
bats républicains :c’est le projet du patronat et de la droite.
D’autres entendent concilier la toute puissance du capital
financier et un socle restreint de droits et de garanties sociales :c’est le program
me de la gauche sociale-libérale.
Dans les deux cas,la m
ain reste aux marchés financiers ;
les profits flambent et le peuple trinque ;les inégalités galopent et
la démocratie s’essouffle.Tout cela,nous l’avons expérim
enté,dans l’alternance aupouvoir de la droite et d’une partie de la gauche qui a renoncé àchanger véritablem
ent les choses.N
ous voici donc devant un
312
Nouvelle civilisation 2012
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d’épanouissement physique et m
ental de chacun et à la capacitéde donner un sens à sa vie.La pensée écologiste est née de la prisede conscience des m
enaces que les activités humaines font peser
sur la planète.L’augm
entation sans précédent des mobilités,
l’accélération d’un progrès technique non maîtrisé constituent
des défis inédits,dont l’enjeu est vital,puisque c’est la vie elle-m
ême qui est m
enacée.L’épuisem
ent des ressources,l’effon-
drement de la biodiversité,les concentrations hum
aines dans devastes m
égalopoles,ou l’accumulation de m
oyens de destructionm
assive,exigent la mobilisation sans retard de toute l’H
umanité.
Une politique harm
onieuse doit permettre à chacun de se
loger,de se nourrir sainement,de se cultiver,de s’inform
er et dese soigner sans rem
ettre en cause par son mode d’existence la
survie de
l’Hum
anité sur
la planète.
Cela
implique
unedécroissance de la production de déchets,de la consom
mation
d’énergies non renouvelables et une utilisation rationnelle desm
atières premières et des espaces fertiles.
La société des siècles à venir sera écologique parce quel’ère du m
onde fini a comm
encé.Au fond,la crise écologique est
une crise relationnelle:entre l’H
omm
e et la nature et l’Hom
me
avec lui-mêm
e.Elle est environnem
entale,urbaine,
sociale etculturelle.Elle concerne sans distinction tous les êtres hum
ains,où qu’ils vivent et quel que soit leur niveau de développem
ent,ouleur position sociale.
Sa résolution conditionne la réponse àtoutes les autres questions.
C’est ce défi sans précédent que
l’Hum
anité se doit de relever,si elle veut vivre.Pour y parvenir,ilest urgent d’agir sur les causes de cette crise afin de perm
ettre àla planète,
et à ceux qui y vivent,de recouvrer harm
onie etéquilibre.L
a relation
des com
munautés
humaines
avec leur
territoire et la vie qui s’y développe,est le reflet d’une culturecollective et d’une organisation sociale.D
ans un pays développécom
me la France,les choix réalisés dans tous les dom
aines de lavie
publique (agriculture,
industrie,transports,
énergie,
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
315
Si nous portons ensemble l’exigence de ce que nous
voulons,une nouvelle donne est possible pour la France,
lem
ouvement populaire est au prem
ier rang et la gauche retrouvele sens de son com
bat.
Fin de l’introduction
« Ce que nous voulons » était une prem
ière étape.Pour2012,nous nous devons de sortir un program
me qui soit à le fois
plus radical et plus cohérent et en tout cas plus convainquant !N
ous tenons,en tant que citoyens Français,
à apporter notrecontribution.
Nous
attendons de
vous chers
lecteurs,des
contributions et des amendem
ents à ce futur programm
e desélections présidentielles et législatives de 2012.Sachez que toutesles
contributions seront
publiées sur
un futur
site w
ebspécifiquem
ent dédié en relation,bien entendu,
avec le site«officiel».Les propositions jugées les plus intéressantes,par lessignataires
de la
présente édition,
seront publiées
dans la
prochaine édition.
Proposition de préam
bule
La prise de conscience de l’existence et de la gravité de lacrise écologique et sociale,
de l’absurdité et de la violence ducapitalism
e,conduit au dépassement des antagonism
es de classeou de catégories socio-professionnelles par la découverte d’unesolidarité de destin entre tous les m
embres du corps social.N
otreprojet politique se doit d’affirm
er la nécessité d’assurer à chacunl’accès à une activité digne et à un revenu décent.
Il viseégalem
ent à réduire les disparités de qualité de vie,d’accès à laconnaissance et à la santé.C
e sont,au-delà des considérationséthiques qui plaident en ce sens,des enjeux fondam
entaux pourla cohésion sociale.Le « progrès » ne se m
esure pas au pouvoird’accum
uler des
biens m
atériels m
ais aux
potentialités
314
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 314
représentative,incapacité à répartir équitablement les ressources
de la planète ainsi que l’effort nécessaire pour les produire,disqualifient le libre échangism
e dans une économie m
ondialisée.
Le
capitalisme
est sous-tendu
par des
philosophiesm
atérialistes et scientistes.Il m
ontre une incapacité à intégrerautrem
ent que de manière m
arginale ce qui relève du qualitatif.Il justifie la production par la nécessité d’am
ortir les machines,de
faire circuler l’argent ou de donner du travail.L’opportunité de laproduction n’est soum
ise à l’examen de son utilité sociale à
aucun mom
ent.Ce systèm
e se satisfait d’une standardisation oùse dissolvent l’intégrité des individus et la diversité du m
onde.
De nouvelles règles
pour une autre cité
Il s’agit de définir les nouvelles règles du jeu qui seront àla base de la société dans laquelle nous allons choisir de vivreensem
ble par la rédaction d’une nouvelle constitution (dontl’application
sera,évidem
ment,
soumise
à R
éférendum).
Premièrem
ent,cette nouvelle constitution aura pour base le
respect de toute forme de vie et de la planète qui les supportent,
un respect de la terre,de sa fragilité,de sa beauté.Nous devons,
par respect pour les générations qui nous suivent,prendre soin denotre patrim
oine collectif :la planète Terre.Deuxièm
ement,une
valorisation de l’individu pour autant qu’il contribue au biencom
mun,
à l’effort
collectif,et
opposée à
l’individualisme
irresponsable.Troisièm
ement,et cela va de soi,un respect tout
particulier à la personne humaine,à sa dignité,au fait que toute
personne doit être considérée comm
e rationnelle,responsable,
tolérante et autonome.Entre autre,l’alternative au capitalism
ec’est un vrai service public pour les besoins de base arbitrée parles citoyens et les assem
blées élues au niveau national et régional.L’initiative et l’entreprise individuelle trouveront leur place dans
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
317
urbanisme,travail,...) sont révélateurs d’un état d’esprit vis-à-vis
de la planète.Ils sont décidés au nom de la collectivité dans les
institutions issues
du suffrage
universel.C
’est pourquoi,
laréponse est nécessairem
ent politique,au sens noble du mot :l’art
de gérer la cité.M
ais,elle est aussi culturelle.
C’est une vraie
révolution des mentalités que l’H
omm
e est invité à réaliser.Lesform
ations qui ont gouverné le pays n’ont jamais été capables de
quitter leur
logique de
croissance,que
ce soit
en m
atièredém
ographique,de consomm
ation d’énergie et d’espace,ou dem
obilités.Les valeurs non marchandes com
me l’harm
onie d’unpaysage ou la convivialité d’un quartier pèsent de peu de poidsface aux exigences de l’économ
isme.La violence parait légitim
e àla droite et à la gauche lorsqu’elle sert l’État ou leur vision duprogrès.
La résolution
armée
des conflits,
l’écrasement
del’individu
par la
machine
étatique,certaines
technologies,exprim
ent cette violence que nous devons rejeter.
La prise en compte des lim
ites de la planète conduit àécarter l’option de la croissance m
atérielle,présentée comm
e uneréponse au chôm
age.Le respect de la vie comm
e éthique de laresponsabilité hum
aine s’oppose à l’exploitation sans retenue desressources de la Terre et à la dom
ination sans partage de tout leterritoire
planétaire.L’exigence
de solidarité
mondiale
nesupporte pas les égoïsm
es nationaux.La non-violence récuse lavision m
atérialiste et déterministe du progrès pour lui substituer
une définition qualitative,humaniste et culturelle.
Pour conserver intacte notre capacité à inventer l’avenir,nous devons rester libres de tout héritage idéologique,sans pourautant être ignorants de l’H
istoire.C’est le pouvoir réel qui nous
intéresse,car lui seul permet de faire changer le cours des choses.
Il ne s’acquiert qu’avec un appui majoritaire de l’opinion,
lesm
oyens de
contrôler la
technocratie,et
l’assurance d’être
autonome vis-à-vis des pouvoirs économ
iques.N
otre ambition
est de contribuer au progrès des comportem
ents collectifs.M
arginalisation du
pouvoir politique
et de
la dém
ocratie
316
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 316
au pouvoir de juin 1997 à mai 2002 a privatisé pour plus de
150m
illiards de FF de bien public.Aucun gouvernem
ent n’avaitautant privatisé depuis 1945 et aussi bien défendu les m
ilieuxd’affaires.
Le démantèlem
ent et la paupérisation des servicespublics s’accélèrent.
Les inégalités se creusent,tandis que les
spéculateurs s’enrichissent de plus en plus et de plus en plus vite.La corruption et la déresponsabilisation sévissent chez certainsélus.Le laisser faire en m
atière de protection de la nature reste larègle,aucun contrôle,aucune sanction ne sont m
is en place pourfaire respecter les réglem
entations en la matière,
pourtant trèsinsuffisantes.
Le 1erjanvier 1999,
la France a perdu son pouvoir debattre m
onnaie qu’elle avait déjà délégué aux banques privéesdepuis fort longtem
ps.Ce seront désorm
ais les technocrates deBruxelles qui piloteront la m
asse monétaire en circulation par le
taux du crédit.Le gouvernement français qui était déjà aux ordres
des transnationales et de l’oligarchie financière internationalen’est plus qu’un exécutif dans tous les sens du term
es.
C’est pour toutes ses raisons que l’urgence politique exige
la constitution d’un parti politique populaire,républicain,laïque,et écologique qui ne soit pas à la rem
orque d’un PS qui à trahisle peuple français.
Car la m
ajorité et l’opposition parlementaire
servent,tels des pro-consuls,la « World C
ompany ».
Les citoyens français qui choisissent de rejoindre lesC
omités C
itoyens Autonom
es (CC
A) pour un rassem
blement
antilibéral,attachés
tant à
la nation
républicaine,lieu
d’expression des principes de liberté,d’égalité,de fraternité,delaïcité,de solidarité et de dém
ocratie qu’aux principes de basesdéfini dans ce préam
bule et cette introduction,appellent les
citoyens français dans leur ensemble à résister à la «W
orldC
ompany
» et à la dictature financière.Et à se rassembler pour
constituer des comités citoyens dans toutes les circonscriptions
législatives de France dans le but de présenter en 2012 des
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ar les cito
yens
319
ces nouvelles règles.Le but de ce program
me Politique est,
justement,de com
mencer à définir les règles de cette alternative
pour déboucher sur une nouvelle constitution.
Depuis l’im
plosion de l’UR
SS,le Saint Empire A
méricain
est la superpuissance économique,
politique et militaire sur
laquelle s’adossent
les grandes
organisations m
ultinationalesindustrielles et financières.Elles veulent nous faire entrer dans un«nouveau m
onde» dans lequel se développent :
–U
ne richesse
globale croissante
de plus
en plus
inégalement répartie ;
–La croissance des inégalités sociales,les inégalités entre
les pays développés et sous-développés :–
La croissance du nombre global de chôm
eurs et deprécaires ;
–La destruction des services publics ;
–La tendance à l’éclatem
ent des États-Nations (sans
lesquels la perspective de la démocratie républicaine est un vain
mot) ;
–La charité institutionnalisée en lieu et place de la
solidarité républicaine ;–
Une rem
ise en cause de la liberté citoyenne par laconfiscation des m
édias,de l’institution scolaire,
des servicespublics (hôpitaux,poste,transports,etc.) au service de la «W
orldC
ompany
» ;–
Une Europe libérale et la «m
archandisation de toutesles activités hum
aines»;–
Une
attaque intolérable
contre les
souverainetésnationale et populaire ;
–L’aggravation des pollutions causées par les tenants des
lobbies industriels et agricoles menant à la destruction de
l’environnement.
Le gouvernement de la gauche plurielle en 1997,
legouvernem
ent de juin 2002 et celui de juin 2007 ont participé ouparticipe de ce m
onde nouveau.L’équipe « socialiste » qui a été
318
Nouvelle civilisation 2012
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gouvernements
corrompus
avance et
conquiert de
la seule
manière dont elle est capable :la destruction ;
–Q
ue la
nouvelle répartition
du m
onde détruit
l’humanité
;–
Qu’au lieu d’hum
anité,ils nous offrent des indices
boursiers ;Et qu’au lieu de dignité,ils nous offrent la m
ondialisationde la m
isère ;N
ous déclarons qu’un autre monde est possible et nous
établissons ensemble ce que nous voulons.
Am
endements et propositions
d’articles supplémentaires
Politique et démocratie
Exercice
de la
citoyenneté par
le peuple
parl’instauration d’une assem
blée des «états généraux
» tous les10 ans.
Depuis deux cents ans,
les différentes constitutions ettextes fondateurs de la république ont toujours été détournés parles spécialistes de l’exercice du pouvoir ce qui n’a pas rendufavorable les conditions d’une vraie souveraineté du peuple lui-m
ême.L’expérience de la réflexion sur les conditions d’existences
et la structure de la société par la réunion des doléances aconstitué,
avant les états généraux à la veille de la révolution(qu’usurperont des Jacobins fanatiques) un phénom
ène encoreactuellem
ent digne d’attention.La mém
oire de cette quête à lasource de la république peut devenir un principe actif apte àrenouveler notre vision et notre pratique de la vie sociale.C
etévénem
ent de notre passé paraît encore aujourd’hui une tentative,assez rare dans l’histoire,pour connaître vraim
ent ce qui est vécupar tous afin d’y rem
édier.À présent,nul n’ignore que la plus
grande partie des représentants élus établissent un dialogue de
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ar les cito
yens
321
candidats qui représenteront véritablement les intérêt du peuple
français.Notre politique a pour objectif la satisfaction des besoins
des personnes
par l’utilisation
équitable et
soutenable des
ressources limitées de la planète.L’abolition de la pauvreté,la
diversité culturelle,
l’équité sociale
et la
dignité hum
ainedevraient être la base de tout program
me politique.
Considérant :
–Q
ue la politique actuelle,ne prend en compte que les
dimensions économ
ique et financière ;–
Qu’un m
atérialisme om
niprésent et organisé s’est emparé
du monde et qu’il génère violence,m
ercantilisme,am
oralisme,
–Q
ue seules,à l’ampleur de la «crise
» sont capables derépondre en profondeur et durablem
ent des solutions d’ordrespirituel ou profondém
ent humain,
elles-mêm
es fondements
véritables de
relations fraternelles
entre les
homm
es,et
fondement d’une relation respectueuse de l’hom
me à la N
ature ;–
Que la politique actuelle est dom
inée par la dictaturem
archande ;–
Que le capitalism
e,son dernier avatar le néo-libéralisme
et sa religion la technoscience mènent l’hum
anité à sa perte ainsiqu’à une dégradation irréversible de notre patrim
oine collectif :la Terre ;–
Que le pouvoir de l’argent hum
ilie les dignités,insultel’honnêteté,et assassine les espoirs ;
–Q
ue le
crime
historique de
la concentration
desprivilèges,des richesses et des im
punités démocratise la m
isère etle désespoir ;
–Q
u’une nouvelle guerre mondiale se livre,m
ais à présentcontre l’hum
anité entière ;–
Que
la nouvelle
répartition du
monde
consiste à
concentrer le pouvoir dans le pouvoir et la misère dans la m
isère;
–Q
ue l’arm
ée m
oderne du
capital financier
et des
320
Nouvelle civilisation 2012
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médiatiques serais la garantie d’une vraie dém
ocratie.En bref,unvrai tissus de débats utilisant,m
ais pas seulement,les nouvelles
techniques de comm
unication,perm
ettant de représenter lesdifférentes expressions des nom
breuses classes de la société et desâges de la vie.
Il est temps de convoquer de nouveaux États
généraux regroupant les points de vues de tous,les critiques,lesaspirations
et les
revendications.M
ais un
tel instrum
entdém
ocratique en
vastes réseaux
ne deviendra
celui de
l’épanouissement hum
ain que si il ne connaît pas de terme,est
toujours repensé.Il est nécessaire de trouver des form
ulesadaptables aux m
ieux être des femm
es et des homm
es par eux-m
êmes.
C’est pourquoi,
nous défendons l’instauration d’uneassem
blée des États généraux tous les 10 ans précédé d’unepériode de collecte des doléances.N
ous devons faire le point surl’attitude intérieure essentiellem
ent altruiste que nous devonspréserver en nous et les m
éthodes qui en favorise le maintien.
Instaurer des référendums d’initiative populaire
(RIP
). Le référendum est l’expression m
ême de la dém
ocratie,dela souveraineté et de la légitim
ité du peuple.Sa souveraineté esttotale.U
n Référendum
d’Initiative Populaire annuel pourrait setenir le dernier dim
anche avant le solstice d’été.En fait,ce ne serapas un référendum
mais un m
ultiréférendum.
En effet,toute
question proposée par n’importe quel citoyen et contre-signée
par 10000 citoyens et ayant le parrainage d’au m
oins 100 élusd’au m
oins dix départements différents pourra être soum
ise à lanation tout entière.Le conseil constitutionnel sera chargé de laréception des questions et des parrainages.A
u solstice d’hiver leconseil constitutionnel annoncera les questions retenues lors duprochain m
ultiréférendum.
Une réappropriation par le pouvoir politique de la
capacité de battre monnaie. Le contrôle de la m
asse monétaire
en circulation et donc la création des crédits nécessaires auxactivités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu
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olitiq
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yens
323
propagande,pour justifier leurs positions ou celles de leurs
appareils avec leurs prétentions arrogantes,leur petitesse d’esprit,leurs opérations de séduction grossière,
leurs clientélismes
démagogues.
Le système parlem
entaire est trop pénible poursurvivre.Et sa survie est la principale préoccupation de ceux à quiil profite.
Et pour éviter la dictature annoncée ou bien laprophétie de «barbarie
» :le retour ;inventons à partir des leçonsde l’histoire avec la m
émoire constante de ce qui peut m
otivertout souhait de changem
ent :l’aspiration au bonheur.«Pas debonheur individuel sans partage
»,c’est une loi existentielle.
Com
me
les appareils
politiques sont
des sectes
dont les
manipulations gèrent les processus d’accession d’élites aux postes
de comm
andements,tentons d’échapper à leur effroyable sens de
l’opportunisme.Les crises de société que nous traversons depuis
une quarantaine d’années sont les symptôm
es de l’absence decom
préhension entre les instances légitimantes et la grande
masse des peuples,
qui dans leur majorités souhaitent vivre,
aimer,
rêver et mourir librem
ent et en paix.U
ne consultationm
utuelle n’est pas établie entre gouvernants et gouvernés.Et
cette lacune de relation engendre des souffrances qui a le tragiqueeffet pervers d’alim
enter le fond de comm
erce des charognardsm
édiatiques.L
e spectacle
du débat
médiatisé
castre les
indignations et les désarme d’im
plications civiques actives.Lesrituels des orgies télévisuelles transform
ent la révolte en objetconsom
mable,
en profit,en accroissem
ent d’influence et depuissance des m
édias eux-mêm
es.Le maintient du pouvoir dans
notre pays s’exerce comm
e une tyrannie douce.Pour maintenir et
anesthésier les catégories du peuple les plus démunies quelques
recettes de plus en plus efficaces.Un petit R
MI pour créer une
dépendance de survie des plus inadaptés au système com
pétitif etles inclure dans un systèm
e de contrôle,l’instrum
entalisationaudiovisuelle pour diriger les rêves et coloniser les âm
es.La
création d’une
structure autonom
e,s’exerçant
de m
anièreindépendante de tous les pouvoirs et se dotant de garantiespréservant des contrôles abusifs des m
achineries politiques ou
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Nouvelle civilisation 2012
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Rédiger une «
Déclaration des devoirs de l’hom
me,
envers lui-mêm
e,envers ses frères du m
onde,envers la
nature et la Terre». La D
éclaration des droits de l’homm
e a étéconçue pour protéger le faible du fort.M
ais,insidieusement,elle
a renforcé chez tous l’égoïsme et l’envie,au détrim
ent du don desoi et de l’esprit de service.L’hom
me,devenu trop conscient de
ses droits,en a oublié ses devoirs.Il doit reprendre conscience deson rôle,de sa fonction et de sa responsabilité dans le m
aintien del’harm
onie dans la société.
Nature et agriculture
Réintégrer l’hom
me au sein de la nature au niveau de
l’espèce comm
e de l’individu.L’homm
e est partie intégrante dela nature.Il y a ses racines,il y puise sa substance,elle le nourrit,elle le guérit et le régénère.Q
uand l’homm
e pollue la nature,il sepollue.Q
uand il la détruit,il se détruit.Quand il lui m
anque derespect,c’est lui-m
ême qu’il insulte.
Subventionner largement l’agriculture biologique.U
neagriculture respectueuse de l’environnem
ent (agrobiologique,c.a.d.
sans intrants chimiques) et un élevage non intensif,
tousdeux,
fortement subventionnés.
L’agriculture biologique produitdes alim
ents beaucoup plus riches en vitamines,en oligo-élém
entset en sels m
inéraux que les aliments classiques.
En France,l’agriculture biologique ne connaît pas de développem
ent suffisant,de plus,nous im
portons jusqu’à 40 000 tonnes par an de produitsbiologiques pour satisfaire la dem
ande intérieure,un com
ble,tandis que des régions agricoles entières sont m
ises en jachère.Installer des espaces agricoles et d’élevages dans les
zones urbaines périphériques.R
approcher les jeunes citadinsde la nature et du contact avec les anim
aux pour y réintroduireune relation avec la nature.M
aintenir les jeunes près de la nature,en contact avec des anim
aux,les aidera à grandir équilibrés.
Un p
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yens
325
du débat démocratique.La capacité de battre m
onnaie sur unterritoire et donc la création de la confiance dans l’échangem
archand est le premier devoir de tout gouvernem
ent souverain.Pourquoi le gouvernem
ent devrait-il payer de l’intérêt à unsystèm
e bancaire privé pour l’usage de sa propre monnaie qu’il
peut émettre lui-m
ême sans intérêt et sans dette ? La m
onnaie aulieu d’avoir pour origine la plum
e du banquier à l’état de dette,doit naître sous la plum
e d’un organisme national en tant
qu’argent serviteur.Pour qu’un gouvernem
ent soit vraiment
souverain,il faut qu’il reprenne son droit de créer l’argent libre dedette.
Une transform
ation du Sénat et une limitation du
cumul
des m
andats.U
ne élection
des sénateurs
à la
proportionnel intégral sur la base de listes nationales par partipolitique pour un m
andat de 5 ans non renouvelable.Limitation
du cumul des m
andats à deux,dont un de faible responsabilité.
Favoriser une
démocratie
de proxim
ité et
participative.Il est un espace juste pour exister en plénitude,
une distance juste pour être bien ensemble.
Trop à l’étroit
l’homm
e s’étiole,dans un espace trop grand il est perdu.
Enespace confiné les relations sont vite conflictuelles,
elles sontinexistantes au sein de la m
ultitude.Les relations de cœur à cœ
urs’épanouissent dans la proxim
ité.Encourager toutes les formes
de participation citoyenne et créer des lieux de débat afin derapprocher le citoyen des lieux de décision.M
ultiplier les cerclesde
réflexion et
retrouver la
tradition des
agoras.R
éforme
institutionnelle afin de créer les conditions d’une démocratie
urbaine à l’échelle des quartiers et des agglomérations urbaines.
Création
de niveaux
de débats
et de
décisions politiques
correspondant aux réalités des solidarités et interdépendancescom
munales.
Pour les
comm
unes de
plusieurs dizaines
dem
illiers d’habitants,il faut des com
ités de quartier qui ont encharge la gestion des services de proxim
ité.
324
Nouvelle civilisation 2012
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plantes naturelles.Stopper la vivisection et l’expérim
entationanim
ale.Stopper
la m
ise en
culture des
organismes
génétiquement
modifiés
(OG
M).
Arrêt
des subventions
àl’aquaculture intensive.Instauration d’une zone côtière protégée,réservée à la petite pêche.M
oratoire sur les techniques de pêcheles plus dévastatrices et arrêt de la pêche «m
inotière» dont
l’unique objectif est de produire de la farine de poisson.
Éducation et solidarité
« Il n’y a qu’un problème,un seul,redécouvrir qu’il est une
vie de l’esprit,plus haute encore que la vie de l’intelligence,la seule quisatisfasse l’hom
me ».Saint-Exupéry
Éduquer à la vie,en m
ême tem
ps que préparer à unm
étier. À côté d’une transm
ission des savoirs et des techniquesqui préparent au m
étier,une éducation doit préparer à l’art devivre.
Développem
ent du
caractère,de
la sensibilité,
del’intelligence du cœ
ur –culture de l’écoute et du respect,de la
discipline et de l’effort,de la com
passion et de la solidarité–
ouverture à la vie intérieure,à la responsabilité,au don de soi età l’esprit de service –
doivent compléter l’accum
ulation desconnaissances et l’exercice de la raison.
Une éducation qui appuie davantage sur l’ensei-
gnement des valeurs hum
aines. Mettre l’accent sur l’enseigne-
ment du partage,de la générosité,de l’éthique,de la patience,de
la solidarité,de la compassion,de la sagesse et de la discipline
plus que sur les connaissances techniques.D
évelopper que lesfondem
ents des relations humaines sont dans la coopération et le
soutien m
utuel,bien
plus que
dans la
compétition
etl’affaiblissem
ent de l’autre.
Prom
ouvoir une culture de non-violence.Développer
Un p
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yens
327
Participation des associations aux décisions agricoles.Perm
ettre la participation des associations de consomm
ateurs,dedéfenseurs de l’environnem
ent et d’acteurs du développement
local à toutes les instances de décision agricole.
Favoriser la relative autonomie alim
entaire locale.Favoriser
les exploitations
agricoles diversifiées
et de
taillehum
aine,fabriquant des produits de qualité pour leur région.
Cela s’oppose a l’industrialisation agricole qui détruit les sols,
pollue les eaux,abaisse la qualité des produits,
multiplie la
nécessité de transports,transforme le paysan en ouvrier agricole
et abaisse ainsi le sens de son travail.
La protection des espèces végétales et animales.
Protéger les espaces naturels,les mettre en réseaux,reconstituer
les biotopes,assainir les cours d’eau et les sols.
Soutenir lesécosystèm
es fragilisés et la biodiversité.Mise en oeuvre du réseau
européen Natura 2000 avec pour objectif la protection de 10%
aum
oins du territoire national.C
réation et extension de Parcsnationaux.
Renforcem
ent des moyens et des prérogatives du
Conservatoire
du littoral
et des
conservatoires régionaux
d’espaces naturels.Préservation des zones hum
ides littorales.A
rrêt du bétonnage des côtes.Arrêt de l’utilisation des pesticides.
Création d’un corps de garde-côtes dotés de m
oyenssuffisants.
Application
de l’accord
de Sintra
(1998) sur
l’interdiction des rejets en mer de substances polluantes et
renforcement
des m
oyens de
contrôle et
de sanctions.
Mobilisation contre le dum
ping comm
ercial sur le transportm
aritime qui conduit à la m
ultiplication des pertes de cargaison.
Autres m
esures.Agrandir et m
ultiplier les jardins dansles villes.U
n urbanisme à l’échelle de l’hom
me.Supprim
er lessubventions à l’exportation agricole.Favoriser l’exode urbain etles éco-villages.
Multiplier les conservatoires de sem
ences des
326
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d’hygiène de vie ;l’école pourrait donc se substituer aux parentset enseigner les règles de base de la santé aux enfants.
Enseigner une connaissance de base des différentes
religions du monde.
Ce qui perm
ettrait la tolérance par lacom
préhension de la multiplicité des voies spirituelles possibles.
Soutenir les grands enseignants spirituels,quelle que soit leur
tradition,dans
leur m
ission d’enseignem
ent et
d’éveil.Prom
ouvoir les livres et la lecture des vies de sages de toutestraditions.Éduquer aux pratiques de base de toute spiritualité.M
éditation,contem
plation,pratiques
de chants,
respect et
attitude d’écoute.
Service civique.Tout les jeunes citoyens de l’âge de
18ans à l’âge de 20 ans seront invités à faire un service civique
de vingt-quatre mois.C
e service social sera rémunéré au salaire
minim
um.D
urant ces vingt-quatre mois le jeune citoyen pourra
expérimenter plusieurs tâches com
munautaires com
me :service
de santé (aide soignant dans les hôpitaux),services sociaux (aideaux personnes âgées et aux handicapés),pom
piers,armée de paix
pour l’aide aux pays défavorisés,services m
unicipaux (voirie,ram
assage des déchets,police,etc.),éducation (soutien scolaire etsurveillance dans les lycées et collèges).C
e service civique seradonc une excellente façon de rentrer dans la vie active.
Instauration d’un revenu d’existence (RE
) pour tousles citoyens.
Il ne peut être question pour des écologistes dedéfendre des politiques keynésiennes de croissance.
L’écologiepolitique défend un m
odèle global de décroissance écologique etn’approuve pas les fluctuations d’un productivism
e sous prétextequ’il n’est pas toujours orienté à la hausse.L’écologie ne doit pasêtre
une contrainte
supplémentaire
mais
une libération.
Com
battre la croissance doit profiter à tous,pour cela il faut
d’abord une meilleure répartition de la richesse.L’im
portant estde voir qu’on ne peut raisonner que dans le cadre d’une politique
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
329
l’attitude à réfléchir et à apprendre par soi-mêm
e.Entraîner audiscernem
ent par la pratique du débat contradictoire.Arm
er etprotéger les esprits des enfants contre la pollution m
entaleprésente dans la publicité,
la télévision ou Internet (violence,racism
e,consum
érisme,
pornographie,m
ensonge,calom
nie,délation...).
Rem
ettre en
valeur les
méthodes
pédagogiquescom
me le com
pagnonnage.Revaloriser les écoles d’apprentissage
et le travail manuel.
Restructurer les rythm
es scolaires.D
évelopper despratiques artistiques,
ludiques,inform
elles et non contraintes.Éveiller la sensibilité et l’expression artistique.U
tiliser le chant,ladanse,
la peinture,les arts de la scène,
à la fois comm
e outild’expression,de créativité et de réalisation personnelle.Éveiller àla conscience de l’intérêt général,
par rapport aux égoïsmes
privés.Introduire des cours de diététique et d’hygiène de viedans les program
mes des écoles prim
aires et secondaires.A
ctuellement,
il est
inconcevable que
l’éducation nationale
n’apprenne pas à nos enfants les bases de l’hygiène de vie et de lasanté.Pourquoi ne sensibiliserions nous pas les adolescents à unealim
entation équilibrée et ne mettrions nous pas en évidence les
dangers d’une alimentation com
me celle qu’on trouve dans les
«fast-food»? La prévention,
cela consiste aussi à informer,
àapprendre et à divulguer les connaissances en hygiène de vie dansle cadre des cours prim
aires et secondaires.Plus tôt cette
prévention est effectuée,meilleure est la sensibilisation,à un âge
où,très heureusem
ent,les m
auvaises habitudes ne sont pasencore com
plètement prises.D
e nos jours,au lieu de divulguerces connaissances,m
alheureusement,que constate-t-on ? :des
petits gâteaux ;des sodas ;des bonbons,chewing gum
s...On voit
mêm
e dans certains établissements scolaires des distributeurs de
bonbons! Bien des parents,par m
anque de connaissance,ne
peuvent pas,à eux seuls,
instruire leurs enfants en matière
328
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 328
fondées sur des ressources renouvelables.A
bandon de projetsautoroutiers.Pouvoir de l’A
DEM
E renforcé.Revaloriser l’artisan,
la petite entreprise et les petites structures de façon générale.R
evaloriser l’esprit de compagnonnage et les m
étiers manuels.
Favoriser les comm
erces de proximité,
créer plus de lieux deservices,d’échanges et de convivialité,pour renforcer le lien socialet faire reculer l’insécurité.
Une dim
inution à la source desdéchets.Produire et consom
mer localem
ent des objets durables.D
es unités de production et de consomm
ation à dimension
humaine.
L’économie relocalisée sera durable,
permettra de
recréer du lien social et assurera leur autonomie aux personnes
comm
e aux collectivités,dans le cadre d’une véritable démocratie.
Réduire
les besoins
en déplacem
ents.Il
faut développer
l’autonomie la plus large possible au niveau régional,freiner les
spécialisations de production qui suscite un double mouvem
entd’achem
inement des m
atières premières et de dispersion des
produits finis,rapprocher les lieux de travail,d’habitat,l’école,lesservices,les com
merces et les loisirs.
Transport.Instaurer
la gratuité
des transports
encom
mun en agglom
ération.L’intérêt pour l’automobile en ville
deviendrait donc marginal –
les rues redeviendraient des lieux derencontres
où les
piétons,les
cyclistes et
autres patineurs
pourraient évoluer et inhaler moins de gaz d’échappem
ent.Lesnouveaux
bus au
gaz circuleraient
mieux
et seraient
plusnom
breux.Il va de soi qu’une amélioration et une gratuité totale
des transports publics sur tout le territoire de l’Ile de France etdans toutes les régions fortem
ent urbanisées ne peuvent quecontribuer pour une grande part à la dim
inution du trafic desvéhicules privés et donc à une am
élioration de la qualité de l’airet de la vie.Subventionner largem
ent les déplacements par train.
La SNC
F doit rester un service public.Les entreprises privées oupubliques à caractère privé sont am
enées à sélectionner lesclientèles les plus rentables,ou à susciter de nouvelles m
obilités,non indispensables,pour m
ieux rentabiliser leurs investissements.
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
331
cohérente,globale.Aucune m
esure ne suffit en elle-mêm
e,il fautque le résultat global soit assuré par une cohérence qui peutdonner du sens,une am
élioration globale de la qualité de la viepar une m
eilleure gestion de nos ressources.L’écologie politiquepropose une stratégie de passage d’un état de l’économ
ie à unautre m
oins productiviste et plus durable.Le revenu d’existence(R
E) pourrait être la première m
arque d’une économie m
oinsproductiviste que le salariat,retrouvant la dim
ension humaine et
la dignité du citoyen.On ne peut raisonner com
me si on pouvait
instituer le revenu d’existence sans changer profondément tout le
reste.Ce n’est pas une m
esure isolée d’aide sociale,c’est l’affir-m
ation de notre comm
unauté humaine.
Autres m
esures.D
évelopper les
enseignements
deslangues m
inoritaires et régionales.Promouvoir l’éducation à la
nature.Économ
ie et infrastructures
Nationalisation ou « régionalisation » de la gestion des
ressources naturelles (eau,hydroélectricité,
pétrole,gaz,
minerais),du transport ferroviaire et des lignes téléphoniques.
Arrêt de la construction de nouveaux incinérateurs sur tout le
territoire national.R
éorienter la production vers des biensdurables,plus économ
es,soucieuse de la santé des personnes et deleur m
ilieu.Développer des énergies renouvelables décentralisées.
Promouvoir un vaste program
me d’économ
ie d’énergie.Stopper laprom
otion du chauffage électrique.Promouvoir la cogénération
(qui consiste à produire en mêm
e temps électricité et chaleur).
Développer l’énergie solaire pour l’habitat (chauffage par plancher
solaire direct;chauffe-eau solaire ;
production d’électricitéphotovoltaïque).
Développer les centrales turbines-gaz à cycle
combiné.
Transférer au rail les transports de marchandises à
longue distance.Des techniques décentralisées,non polluantes et
330
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 330
publique.Les
décisions doivent
être prises
localement
enappliquant le principe de subsidiarité.
Sortir du nucléaire civil.Arrêt de toute construction de
réacteur électronucléaire.Pour les réacteurs actuellem
ent enservice
il faut
utiliser un
mélange
d’uranium
appauvri(surabondant
à Pierrelatte)
et d’uranium
fortem
ent enrichi
d’origine militaire (disponible en abondance !).Pour les déchets,
le retraitement chim
ique du combustible irradié sera abandonné
au profit d’un conditionnement définitif en l’état.L’industrie du
plutonium sera stoppée et,par conséquent,le centre de La H
aguedeviendra un centre de stockage interm
édiaire.Les usines de
Mox
et de
Melox
de C
adarache et
de M
arcoule seront
reconverties.Les déchets nucléaires d’origine étrangère quel quesoit leur niveau de radioactivité seront retournés vers les clientsétrangers selon les term
es de la loi du 30 décembre 1991.Tous les
DH
A (déchets nucléaires de haute activité et de longue vie) et le
plutonium (après m
élange avec les DH
A) présents à La H
agueseront vitrifiés et stockés en surface sur place,
ou retournéslorsqu’il s’agit de produits d’origine étrangère.
Econom
ie libre.Le monde serait bien ennuyeux sans le
superflu et l’inutile! Pour les produits et services non classés
comm
e indispensables,il y aura une économie libre ou «super-
libérale».Son fonctionnem
ent se rapprochera d’un «jeu».Les
entreprises du type «jeu» disposeront de banque SEL.
Lesbanques SEL auront toute liberté pour ém
ettre leur devise etpour s’étendre inter-régionalem
ent.Elles ne devront cependantpas dépasser une certaine taille critique en nom
bre d’adhérentsafin d’éviter l’anonym
at total.A
ucun intérêt ne sera versé ouprélevé.
On déterm
inera en assemblée générale les règles de
fonctionnement
comm
e le
pourcentage prélevé
sur le
fluxm
onétaire afin
d’assurer la
rémunération
des «nouveaux
banquiers SELs»,les plafonds débiteurs,les relations inter-SELs,etc.Les inventeurs,initiateurs,et entrepreneurs de l’entreprise
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
333
Le droit aux transports pour tous ne peut être garanti que par unservice
public.R
éduire les
déplacements
obligatoires.U
nepolitique économ
e en transports est inséparable d’un aména-
gement du territoire.
Pour réduire le caractère obligatoire denom
breux déplacements de m
archandises et de personnes,il fautlutter contre la ségrégation territoriale des fonctions urbaines.Ilconvient aussi d’am
éliorer la qualité de vie dans les villes pour yatténuer le besoin d’évasion.V
ie de quartier,comm
erce,activitéset loisirs de proxim
ité,bref «Small is Beautiful»,le m
aître mot
des années 70,devrait redevenir à la mode.
Réglem
enter et
réduire les
activités des
multi-
nationales.Il faut générer localem
ent de l’activité à un niveauoptim
um en respectant des norm
es environnementales et sociales
élevées.La volatilité des ressources financières qui se déplacenttrès
rapidement
autour du
monde
accroît la
difficulté de
nombreux
pays à
maintenir
les investissem
ents.Les
multi-
nationales peuvent mettre en concurrence des gouvernem
ents etainsi
obtenir des
exonérations fiscales
et l’abaissem
ent des
normes sociales et environnem
entales.Il apparaît clairement que
cette politique ne profite pas aux populations les plus pauvrescom
me cela a été affirm
é pendant longtemps.
Les Nations
doivent pouvoir contrôler et diriger les flux d’investissements
privés étrangers,définir localement les conditions d’exécution et
choisir de préférence des entreprises locales.Autonom
ie ne veuxpas dire autarcie.U
n certain niveau de comm
erce internationalest inévitable m
ais doit être limité à ce qui n’est pas produit sur
place.Il faut accorder priorité au comm
erce local et régional etaux petites et m
oyennes entreprises et promouvoir l’autonom
ielocale.Les citoyens doivent avoir le droit,à travers les processusdém
ocratiques de représentation,de prom
ouvoir des activitéséconom
iques viables et de petite échelle et d’exercer le contrôlesur les ressources naturelles com
munes.Les règles du com
merce
national et international ne doivent pas prévaloir sur les lois quiprotègent les com
munautés locales,l’environnem
ent et la santé
332
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 332
l’environnement naturel.Privilégier les transferts de technologies
«propres»
et des
modèles
de développem
ent les
moins
prédateurs possible pour l’environnement.
Moraliser la politique extérieure de la France.
Lesgouvernem
ents français,de droite ou de gauche,se précipitentchez les dictateurs du m
onde entier pour ouvrir à nos industrielsquelques portes d’un vaste m
arché potentiel qui,s’ils aboutissent,seront payés par la C
OFA
CE ! Il faut dém
anteler tous les réseauxfrançais,
parallèles ou
souterrains,de
ventes d’arm
es,en
comm
ençant par les pays non démocratiques.
Il convient derestaurer le débat parlem
entaire sur la politique étrangère etrenégocier les accords de défense qui nous lient à certains paysafricains
en proposant
une suppression
progressive des
contingents d’intervention.Il convient aussi qu’il y ait un strictcontrôle parlem
entaire des exportations d’armes et un arrêt de la
garantie CO
FAC
E.D
’autre part,les États-U
nis d’Am
ériqueim
posent leur modèle au reste du m
onde.Il faut rompre avec
l’hégémonie am
éricaine et contribuer à changer la donne enm
atière de paix et de sécurité sur le continent européen comm
e,à plus long term
e,dans le monde.Il faut revoir les règles du jeu
mondial pour fonder un nouveau contrat social universel.
Dém
ocratisation des
instances internationales.
Rénovation de l’O
NU
par l’attribution de sièges permanents au
Conseil de sécurité aux États les plus peuplés (Inde,
Brésil,Japon...) et suppression du droit de veto des «superpuissances».R
emplacem
ent du FMI,de la Banque m
ondiale et de l’OM
C par
des organismes internationaux dém
ocratiques chargés de mettre
le comm
erce au service du développement «soutenable
» etsoum
is aux directives politiques de l’Assem
blée générale desN
ations unies.
Participation des
ON
Gs
aux institutions
internationales.C
ontrôle parlem
entaire sur
les politiques
poursuivies en matière d’aide au développem
ent en impliquant
les acteurs sociaux concernés,associations et syndicats.
Un p
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yens
335
disposeront donc de la plus-value pour...? Il n’y aura pas de
problème de conditions de «travail» vu que ceux qui travailleront
dans l’économ
ie entrepreneuriale
de «jeu
» le
feront pour
s’amuser.Les conditions de production seront surveillées par le
conseil de région afin de s’assurer qu’elles sont aux normes
environnementales.Signalons que cette économ
ie existe déjà àl’état em
bryonnaire.Les systèmes d’échanges locaux (SEL) et les
«greens moneys» sont utilisés au C
anada,en Angleterre et en
France depuis plusieurs années.On trouve m
ême un village aux
Etats-Unis qui a ém
is son propre papier-monnaie (Ithaca hours).
Défense et relations internationales
Aides et coopérations ciblées auprès des pays les plus
pauvres. Priorité au programm
e visant à la sécurité alimentaire.
Stabilisation des marchés m
ondiaux des produits agricoles et desm
atières prem
ières.Pour
une véritable
coopération visant
l’autonomie alim
entaire des populations.La coopération Nord-
Sud est aujourd’hui négligée par l’Union européenne.
Écraséssous
le poids
de la
dette et
contraints à
des politiques
d’ajustement structurel par le FM
I les pays du tiers-monde
s’enfonce dans le sous développement.Il faut annuler les dettes
des pays les plus pauvres (sauf si cela favorise des régimes
dictatoriaux) qui les contraignent à une stratégie d’exportationqui pousse à la surexploitation accélérée des ressources naturelles.D
’autre part,il faut réaffirmer les accords de Lom
é (ces accordsdéfinissent
des conditions
d’accès privilégiés
aux m
archéseuropéens
pour les
pays d’A
frique,C
araïbes,Pacifique,
anciennement colonisés par les États m
embres de l’U
nion,ainsique des m
écanismes de stabilisation des cours de leurs produits
d’exportation.Cette convention se trouve m
ise à mal depuis que
les pays européens ont ratifié les accords de Marrakech,créant
l’OM
C).Il faut aussi accroître l’aide aux O
NG
s,les mouvem
entsen lutte pour l’ém
ancipation humaine et pour le respect de
334
Nouvelle civilisation 2012
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d’éducation et de soins médicaux.Il est plus que tem
ps que lapatrie des droits de l’hom
me reconnaisse le T
ibet comm
e payscolonisé par la C
hine,reconnaisse le gouvernement tibétain en exil
et demande officiellem
ent à la Chine d’accepter l’ouverture de négo-
ciations,sans conditions préalables,sur le futur statut du Tibet.
Autres m
esures.U
ne réorientation du budget de ladéfense et de ses actions.U
ne participation active à l’aide aux paysdéfavorisés qui en ont fait la dem
ande (Arm
ée de paix).U
nabandon de la force nucléaire stratégique (cette question doit fairel’objet d’un débat national et être soum
ise à un référendum).
Fabrication des armes sous contrôle d’une com
mission de
l’Assem
blée Nationale.
Réintroduire les droits de douane pour
préserver les marchés nationaux,en particulier agricoles.
Sécurité,publicité…
Sécurité urbaine.C
réation de
lieux de
médiation,
actions cohérentes des différentes institutions et des servicespublics agissant sur le terrain.Priorité à la réinsertion des jeunesdélinquants et à l’éducation.M
odification radicale de la loi de1970 sur les stupéfiants afin de faire reculer les économ
iesm
afieuses et pour une meilleure prévention des risques liés à la
toxicomanie.Protéger les individus de l’exclusion et im
pulser unnouveau m
ode de développement local.
Limiter la publicité sous toutes ses form
es.La publicitéest le fer de lance de l’économ
isme triom
phant.Le harcèlement
publicitaire est une négation de la dignité de l’homm
e.U
nelim
itation par une forte taxation de la publicité sous toutes sesform
es (affichage,
presse et
prospectus).Interdiction
de la
publicité à la télévision pour tout produit s’adressant à un publicm
ineur dans un premier tem
ps et à terme interdiction de toute
publicité à la télévision.
Un p
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ar les cito
yens
337
Soutenir la démocratie.Privilégier l’aide et le com
merce
avec les
démocraties
naissantes.Soutenir
les m
ouvements
démocratiques dans les pays totalitaires.Élaboration d’un droit
international des minorités.D
evoir de soutien et de solidarité aubénéfice de populations victim
es d’atteinte aux droits humains.
Les politiques économiques actuelles prom
ues par la banquem
ondiale et le FMI redistribuent les ressources des pauvres aux
riches! Le remboursem
ent de la dette est une monum
entaleescroquerie et a eu com
me conséquence le transfert de la richesse
des pays pauvres vers les riches créanciers du nord.Les pays
riches ont profité pendant des années des ressources naturelles dusud en les sous payant.
Ils ont,de fait,
contracté une detteécologique envers les pays du sud.
Un juste équilibre des relations N
ord-Sud.Développer
une plus grande générosité dans nos relations aux pays pauvrespar des aides ponctuelles et sur le terrain.
Multiplier les actes
symboliques de fraternité trans-frontières.
Ces actes peuvent
provoquer une prise de conscience et entraîner de nouveauxcom
portements.
Une reconnaissance du gouvernem
ent Tibétain en
exil.Le T
ibet est un pays qui était indépendant depuis l’an 127 av.
J.-C.
En 1949,la C
hine,en lançant son A
rmée de
Libération Populaire,a enclenché un processus d’assimilation de
cette ancienne civilisation.L’occupation du T
ibet est un acted’agression en violation du D
roit international.Le T
ibet,bien
qu’en retard en termes de progrès m
atériel,m
enait une vieheureuse qui le satisfaisait.
Son peuple était tourné vers ledéveloppem
ent spirituel.De 1951 à 1978 plus de 1,2 m
illion detibétains a péri du fait de cette occupation.
Un transfert de
population chinoise intensive est en train d’assurer une «solutionfinale
» au problème tibétain.L’occupant pratique depuis un dem
i-siècle l’em
prisonnement politique,la torture,la destruction d’une
culture,l’avortem
ent forcé et la discrimination en m
atière
336
Nouvelle civilisation 2012
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l’économie m
oderne nous enferment dans une exigence de
croissance incompatible avec celle de l’écologie.Faute de solution
novatrice,l’action politique se résum
e à l’exercice délicat degestion
des contradictions
dans un
climat
grandissantd’insatisfaction et de dégradation de la nature.Pourtant nous nesom
mes plus lim
ités par les moyens.Il y a abondance de solutions,
mais com
me l’action hum
aine est soumise à la censure de l’argent,
la volonté des peuples est asservie à celle de ceux qui ont en chargela finance.A
ucune issue n’est possible à moins de redonner à
l’homm
e la maîtrise sur ses outils,autrem
ent dit la maîtrise de son
destin.Il appartient aux peuples de décider en toute liberté de lafaçon dont ils ont envie de conduire leur existence,l’économ
ie etl’argent n’étant que des outils neutres au service de leur volonté.Ilconvient donc de viser à la réappropriation par le peuple dupouvoir économ
ique et financier au travers d’une organisationpolitique plus représentative d’une véritable dém
ocratie.Le projetéconom
ique peut se résumer com
me suit :
1– La finalité économique :
Passer de l’économie de
marché capitaliste libérale,
à une écologie de marché libéral
raisonné.« Ecologie » :parce qu’inspirée par l’intérêt supérieur depérennité des équilibres nécessaires à l’épanouissem
ent de la viesous toutes ses form
es.« Libérale »:parce que fondée sur la libre expression de
l’initiative individuelle.« R
aisonné» :parce que le mythe de l’auto régulation du
marché s’effondre à l’expérience et que le « laisser faire » ne
répond aucunement à la nécessité de préserver l’environnem
ent.U
ne intervention de l’homm
e,s’im
pose donc ponctuellement
pour corriger les conséquences suicidaires de l’ultra libéralisme.
2– Objectifs :Le défi global consiste à satisfaire au m
ieuxles « besoins et désirs des êtres hum
ains » (B) en réduisant aum
aximum
l’empreinte écologique (E) qu’ils génèrent ;donc une
Un p
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me p
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ar les cito
yens
339
Créer un nouvel indice de développem
ent pourrem
placer le PN
B.
Nous
devons adopter
une approche
beaucoup plus fine pour mesurer notre bien-être.U
n indice basésur le «bien-être
» plutôt que sur le «bien avoir»,un indice de«satisfaction
» plutôt que de «consomm
ation».En rem
placement
des PIB et PNB,cet indice perm
ettra d’apprécier la qualité dudéveloppem
ent en termes sociaux et environnem
entaux.La
méthode de calcul actuel du PIB ne m
esure pas la qualité de lavie,
le progrès
social,la
réduction de
la pauvreté,
ledéveloppem
ent humain ou la qualité environnem
entale.Les
tâches im
portantes com
me
s’occuper des
enfants et
despersonnes âgées ou le travail au foyer ne se voit accorder aucunevaleur.D
’autre part,d’importantes subventions sont accordées à
des transports qui détruisent les habitats naturels au détriment de
la production et du comm
erce local.
Vers une Nation souveraine
et solidaire des autresLes propositions de Philippe D
erudder
Diagnostique :
Pour de multiples raisons,l’économ
ie etl’argent,
qui ne devraient être que des moyens au service de
l’homm
e,sont devenus une fin.
Si autrefois,l’hum
anité étaitm
aintenue au simple niveau de survie,
c’était par manque de
connaissance et de moyens technologiques.
L’homm
e était«victim
e » de son incapacité à produire assez pour tous.Tel n’estplus le cas aujourd’hui.Potentiellem
ent,nous avons maintenant la
connaissance et la technologie pour réponde aux besoins,au moins
essentiels,de toute la planète.Le défi autrefois était de «produireplus »,
aujourd’hui il est de « produire mieux en respectant les
équilibres nécessaires à la vie».C
ar les ressources naturelles nonrenouvelables
s’épuisent,nos
modes
de production
et de
consomm
ation polluent gravement notre environnem
ent naturel.N
ous le savons depuis une trentaine d’années mais les règles de
338
Nouvelle civilisation 2012
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En économie,pour le m
oment,les deux se gèrent de la
mêm
e façon,avec une obligation de rentabilité financière et delibre
exercice de
la concurrence.
Cette
obligation lim
iteconsidérablem
ent les actions d’intérêt général,par nature non
rentables financièrement,qui pourraient répondre efficacem
entaux problèm
es humains et écologiques de notre tem
ps.Ce débat
a pour but de clarifier les choses,laissées pour l’heure dans la plus com
plète confusion,afin de développer entre les deux unecoopération bien com
prise au lieu du conflit.b– R
edonner à l’État (par l’exercice clair et respecté de ladém
ocratie) son pouvoir régalien de création monétaire.
La création monétaire est aujourd’hui entièrem
ent auxm
ains du système bancaire et se fait par le biais de l’em
prunt.Lesbanques,
organismes
privés ne
peuvent créer
l’argent qu’à
condition que l’opération soit rentable financièrement (obligation
de résultat financier).C
ela condamne les États à « payer un
intérêt » sur leur propre monnaie nationale.Il s’ensuit une dette
considérable quasi
irremboursable
à m
oins d’appauvrir
laN
ation! Si le pouvoir de création monétaire est restitué à l’État,
son action n’est plus limitée par la quantité d’argent m
obilisable.Le vrai débat de fond peut s’instaurer indifférem
ment de ce que
les solutions possibles « coûtent ».Face à une solution possible laquestion n’est plus:«com
bien ça coûte?» m
ais «a-t-on les res-sources hum
aines et technologiques»,ce qui élargit considéra-blem
ent le champ des possibles.
Redonner la création m
onétaire à l’État c’est se donner lem
oyen de répondre à toutes les questions récurrentes ne donnantlieu actuellem
ent qu’à rapiéçage :La politique énergétique
:Les énorm
es recettes de lafiscalité sur les énergies fossiles,les lobbies industriels,le coût dudém
antèlement des centrales nucléaires et celui de la recherche et
du développement d’énergies propres et renouvelables,
sontautant d’obstacles à l’ém
ergence d’une politique énergétiqueadaptée aux défis de notre tem
ps.Ce frein n’existerait plus.
Les transports :les recettes fiscales sur les carburants,les
Un p
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olitiq
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ar les cito
yens
341
recherche en tout du meilleur rapport possible B/E.
Pour yparvenir,on peut im
aginer :D
e relocaliser la production industrielle et agricole enobéissant à une logique de subsidiarité.
De
remplacer
les énergies
fossiles par
des énergies
renouvelables non centralisées.D
e repenser
le transport
des personnes
et des
marchandises pour en lim
iter la quantité et les nuisances sansnuire à la liberté de circulation de chacun.
De repenser la gestion de la terre et du sous-sol pour
assurer une suffisance alimentaire saine,
non dégradante pourl’environnem
ent et un recours aux ressources non renouvelablesle plus lim
ité possible.D
e repenser l’éducation dans un souci d’autonomisation
de l’individu et de plaisir d’apprendre.D
’élargir le champ du travail actuellem
ent limité à une
finalité de subsistance à celui « d’activité humaine » reconnaissant
ainsi le travail à la maison,
l’éducation des enfants et l’actuelbénévolat.
De
repenser le
système
de santé
en le
libérant de
l’obligation de profit financier et en laissant à la personne le librechoix thérapeutique.
De repenser la relation « public/privé » pour sortir des
contradictions et
conflits d’intérêt
toujours sous
jacents et
développer « un contrat social de coopération » respectueux,tantde l’intérêt particulier que du bien com
mun.
De repenser la fiscalité pour qu’au lieu d’être ressentie
comm
e une prédation se perdant dans des utilisations obscures,elle soit com
prise,transparente et m
anifestement utilisée pour
incarner les orientations démocratiquem
ent choisies par la Nation.
3– Les moyens :
a– Lancer un débat national pour préciser les domaines
qui relèvent de l’intérêt général et ceux qui relèvent de l’intérêtparticulier.
340
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 340
de plus limité aux activités rentables financièrem
ent.Cela crée la
situation aberrante suivante :d’un côté un chômage grandissant,
de l’autre un imm
ense espace de besoins non satisfaits ! Encoreune fois ce n’est pas la tâche qui m
anque mais l’argent pour la
rémunérer.La création m
onétaire rendue à la Nation perm
et :D
’évoluer dans la conception mêm
e du travail.On peut
envisager de valoriser « l’activité humaine » en l’affranchissant de
l’obligation de rentabilité financière,O
n peut envisager l’instauration d’un revenu d’existencede la naissance à la m
ort,perm
ettant de libérer l’individu del’obligation de « gagner sa vie ».À
ce revenu s’additionnerait unrevenu lié à l’activité
La santé :Le système actuel repose sur la valorisation de
la maladie et non celle de la santé puisque c’est la m
aladie quigénère la richesse économ
ique:
rémunération des m
édecins,systèm
e hospitalier,recherche m
édicale etc.C
omm
e les autrespans de l’économ
ie,le système de santé doit obéir à l’exigence de
rentabilité financière
! O
n ne
peut donc
être m
alade qu’à
l’intérieur d’une certaine enveloppe financière plus ou moins
généreuse selon
les États.
Est-il raisonnable
d’enfermer
laquestion de la santé dans une logique de profit financier ? Laréappropriation de la création m
onétaire par l’État permet :
D’affranchir
toutes les
activités liées
à la
santé de
l’obligation de profit financier.D
e « démarchandiser » la santé et par la m
ême la personne
humaine.D
e libérer
la m
édecine de
la «pensée
uniquepasteurienne
» génératrice
de profits
par le
recours à
unem
édecine technicienne et médicam
enteuse,et de l’ouvrir à la
variété des thérapies nouvelles fondées sur une vision plusholistique de l’individu.
Favoriser la
coopération entre
les différentes
voiesthérapeutiques.
Donner
au citoyen
la responsabilité
de ses
choixthérapeutiques.
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
343
lobbies des transporteurs et de l’industrie automobile,le coût de
la reconversion
et du
reclassement
des professionnels
dutransport qu’il faudrait assurer si ont touchait à leur profession (sion veut éviter l’ém
eute),le coût de l’aménagem
ent du territoireet
celui lié
à l’adaptation
des m
oyens de
transports pour
permettre un déplacem
ent des personnes et des marchandises
efficace et écologiquement viable,
interdisent toute évolutionrapide et adaptée.U
ne fois libéré de la contrainte du coût tout estenvisageable.
L’agriculture:
L’agriculture intensive,le recours à la
chimie et aux biotechnologies,la déforestation,la désertification,
le recours aux monocultures,
etc.sem
blent être la voie quasiincontournable quand on regarde les choses sous l’angle exclusifde la rentabilité financière.G
râce à la création monétaire,gérer la
terre au niveau mondial,dans un souci constant de recherche de
l’autonomie alim
entaire et du respect de l’air de l’eau et du sol,devient possible.
L’éducation :Elle est aujourd’hui inféodée aux besoins del’industrie,du com
merce et de la finance.Préparer les acteurs
économiques futurs est la m
ission prioritaire que se donne l’école.La prépondérance économ
ique et financière disparue,on peut
ouvrir le système éducatif :
À une pluralité de m
oyens laissés au libre choix desfam
illes.Au centrage des program
mes en priorité sur l’autonom
iedes personnes.
–tant au niveau de la pensée (sortir des vérités assénées et
de l’accumulation de savoirs au profit d’une sensibilisation aux
richesses des différences,à l’ouverture et la curiosité d’esprit)–
que des moyens de subsistance:apprendre aux enfants
le travail manuel,le jardinage etc.)
À
des m
odes pédagogiques
insufflant le
«plaisird’appendre » toute sa vie !
L’emploi :il est pour le m
oment le seul m
oyen permettant
d’accéder aux richesses par le biais du revenu qui y est lié.Il est
342
Nouvelle civilisation 2012
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élite auto proclamée.
Mais bien des personnes,
ne faisant paspartie des plus riches pour autant,trouvent la satisfaction de leurintérêt personnel dans le m
onde tel qu’il est régi.Pour faire
court:tout le monde veut que « ça change » m
ais voit toujourschez l’autre la source de ce qui ne va pas.La rem
ise en questionpersonnelle est encore anecdotique.N
e faut-il donc rien faire ?N
on,il est temps de prendre conscience que nous contribuons
tous à creuser notre propre tombe,m
ais encore faut-il le faireavec un certain pragm
atisme;en com
prenant principalement que
ce qui est proposé ici représente un bouleversement profond qui
peut faire peur au lieu de séduire.Il faut donc ajuster la hauteurde la m
arche pour que la majorité ait envie de la gravir.Il faut
surtout que
l’évolution ne
soit pas
imposée
mais
choisie.C
omm
ent parvenir à cela?
Offrir une possibilité de choix.
Par l’organisation de lasociété en deux secteurs interdépendants m
ais fonctionnant surune logique économ
ique différente:
Un secteur d’économ
ie privée,marchande;fondé sur la
recherche du
profit financier,
concurrentiel,continuera
àfonctionner sur les règles actuelles,
financé par les banquesprivées...U
n secteur
d’économie
publique,non
concurrentiel,fondé sur la recherche du profit hum
ain et écologique.Il aura encharge la m
ise en œuvre de tout ce qui relève de l’intérêt général,
financé par un organisme publique,
ayant pouvoir de créationd’une m
onnaie «gratuite» d’intérêt général,
à la hauteur desbesoins estim
és.C
hacun,selon sa sensibilité pourra choisir son secteur.
L’économie publique s’ouvrira en priorité à tous ceux qui
n’ont pas d’emploi actuellem
ent,mais n’exclura pas pour autant
les personnes
qui,actuellem
ent dans
le secteur
marchand,
préfèreront œuvrer dans la logique de l’intérêt général.
Ce
nouveau secteur
permettra
non seulem
ent de
résorbercom
plètement le chôm
age,envoyer aux oubliettes précarité et
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
345
c– D
éfinir un
contrat social
fondé sur
la clarté,
lacom
préhension et la coopération.L’action politique a perdu aujourd’hui en crédibilité car
elle est soumise à l’économ
ique.Quelle que soit la sensibilité au
pouvoir elle ne peut traduire réellement sa différence,
dans lam
esure où elle est gomm
ée par les règles économiques et
financières qui s’appliquent de la mêm
e façon pour tous.U
ne fois le débat sur «intérêt général,intérêt particulier »clarifié,une fois le pouvoir de la création m
onétaire redonné à lasouveraineté du peuple,peut alors s’établir un contrat entre lepouvoir politique et la nation.
Le pouvoir politique ayant pour mission :
D’anim
er le débat publique de façon démocratique pour
permettre l’ém
ergence et le choix des réponses aux grandesquestions de société
D’orienter l’action par la loi et par un usage cohérent et
transparent de la fiscalité.D
e définir
le cahier
des charges
que les
acteurséconom
iques,le plus souvent de droit privé,sauf exception rare,doivent respecter pour produire et distribuer les richesses.
De veiller au bon respect du cahier des charges par le
recours à des organismes de contrôles indépendants.
La Nation :est représentée par chaque citoyen reconnu
dans son unicité.Il est invité à exprim
er au plus haut niveaupossible son potentiel dans l’exercice libre de sa créativité,sim
plement orientée et balisée par les choix de la collectivité.
Autrem
ent dit,l’État définit démocratiquem
ent les règles du jeu,et chacun joue sa partie (réalise sa vie) au m
ieux de son potentiel.
4 – La stratégie.
Ne pas faire peur.O
n touche là au « nerf de la guerre » :l’argent qui confère aujourd’hui un pouvoir considérable à une
344
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projet qui génère l’injection de la quantité d’argent correspon-dante.L’argent créé ne sert qu’une fois;c’est un argent statistique,qui disparaît à prem
ière utilisation,dont le but est simplem
ent dequantifier la richesse créée pour perm
ettre ensuite de fixer lahauteur des revenus (voir plus loin).
Cette richesse est constituée par:
–L’ensem
ble des plus-values réalisées par les acteurs del’économ
ie publique ;–
La valeur totale des biens et services mis gratuitem
ent àdisposition des citoyens,
(par exemple les transports publics,
l’éducation,le système de santé...si tel est le souhait de la nation
lors du débat public) ;–
La valeur
totale des
activités hum
aines reconnues
d’intérêt général (par exemple la valeur du travail du parent au
foyer...).Certains suggèrent que l’on ait de nouveau recours aux
anciennes monnaies nationales (franc,m
ark,lire,etc.).Mais ne
serait-il pas préférable de s’orienter dès le départ sur une unitéouverte sur l’Europe,
pour ne pas alimenter les tentations
nationalistes,éviter toute confusion qui pourrait naître des
images attachées aux m
onnaies du passé,et ouvrir la voie à unepolitique Européenne de bien com
mun ?
Nom
à trouver !...Nous l’appellerons pour le m
oment le
« X »...U
n « X » équivaudra à un euro,pour faciliter les échanges,
mais le « X
» ne sera pas convertible en euro pour que ce dernierconserve sa valeur de devise.
Nous aurons donc une société où les produits et services
pourront être payés avec l’une ou l’autre monnaie,
dans deuxlogiques différentes.
L’économie publique ne pourra toutefois pas se suffire à
elle-mêm
e.Elle devra,
dans certains cas,payer en euros de la
sous-traitance et des fournitures à l’étranger ou a des opérateurs
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
347
exclusion,mais aussi,donnera un contenu différent au « travail »
car il ne s’agira plus de travailler pour « gagner sa vie »,mais de
«réaliser sa vie » en fonction de ses goûts,de ses centres d’intérêt,tout en participant au bien com
mun.
La peur de manquer
disparaissant – grâce à l’introduction d’un revenu d’existence(voir plus loin)– c’est le sens de l’utilité,
du plaisir et de laréalisation de soi qui grandira.
On peut im
aginer comm
e laviolence,
le vandalisme dim
inueront au fur et à mesure que
l’homm
e retrouvera
sa dignité
;on
peut im
aginer l’im
pactconsidérable sur l’évolution des m
entalités,car la vie ne sera plusun espace dangereux où il faut lutter pour survivre,
mais un
espace d’expériences,offrant à chacun la possibilité d’exprimer
ses potentialités dans tous les domaines,au plus haut niveau.
L’économie m
archande accueillera quant à elle tous ceuxqui trouvent plus de m
otivation dans le jeu de la compétition et
de l’enrichissement financier.Les choses ne seront pas figées de
sorte que tout citoyen pourra naviguer d’un secteur à l’autre selonses aspirations.
Deux m
onnaies N
ous aurions donc :D
’un côté une monnaie m
archande internationale,l’euro,m
onnaie circulante,thésaurisable et spéculative.C’est la capacité
d’accès à cette monnaie qui rend la création de richesses réelles
(biens et services) possible...Logique actuelle où l’on ne peutdépenser (donc créer des richesses réelles) qu’à la hauteur de ceque l’on gagne,et/ou de ce que l’on est capable d’em
prunter.D
e l’autre,une monnaie intérieure d’intérêt général;une
sorte de « monnaie locale » non circulante,donc non thésaurisable
et non
spéculative.C
’est la
création de
richesses réelles,
raisonnées en fonction du principe supérieur de préservation deséquilibres écologiques et d’am
élioration de la qualité de la vie,quicrée la m
onnaie.Par exem
ple,si le choix de société estim
enécessaire de ne pas dépasser 15 élèves par classe dans des écolesplus petites et éparpillées,c’est le prix de la m
ise en oeuvre de ce
346
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redéveloppement d’une agriculture et d’un élevage de proxim
ité,de l’artisanat,
du petit comm
erce et de la petite industrie,favorisant la relocalisation et « l’hum
anisation » de la productionet des échanges,représentera le cham
p privilégié du partenariatpublic/privé.M
ais encore une fois,c’est le débat public qui endécidera.
Le débat au niveau local permettra de recenser les
besoins,l’initiative privée y répondra dans le cadre de contratsavec l’État ou les collectivités locales.
Plusieurs entreprises pourront travailler au mêm
e objectif.La « concurrence » ne se fera plus au niveau du prix m
ais de lacréativité dans le but d’am
éliorer en permanence le rapport
«satisfaction des besoins/empreinte écologique - qualité de vie ».
Le profit financier n’étant pas la finalité de l’économie publique,
la revendication quant à la propriété industrielle ou intellectuellen’aura plus sa place ;
les découvertes des uns profiteront auxautres.Les opérateurs de droit public ou privé,œ
uvrant dans ledom
aine de l’économie d’intérêt général,
seront financés eteffectueront leurs transactions en «X
».M
ais le partenariat sera aussi ouvert à des entreprisesprivées déjà installées et œ
uvrant dans le secteur marchand.Il
suffira qu’elles s’organisent pour délimiter avec précision la
production relevant
de chaque
secteur afin
de perm
ettrel’exercice de chaque logique économ
ique.N
ous aurons donc le paysage économique suivant :
–D
es entreprises privées complètem
ent « marchandes »,
–D
es entreprises à économie « m
ixte »,qui auront un pieddans
le m
onde m
archand et
un autre
dans le
monde
del’économ
ie d’intérêt général,–
Des entreprises privées entièrem
ent dédiées à la mise en
œuvre de biens et services relevant de l’intérêt général,
souscontrat avec l’État ou les collectivités locales,
–D
es entreprises d’État entièrement dédiées à l’intérêt
général « vendant » les biens et services qu’elles produisent,–
Des
services publics
d’intérêt général
accessiblesgratuitem
ent aux citoyens,
Un p
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olitiq
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ar les cito
yens
349
qui seront dans l’impossibilité d’accepter la m
onnaie intérieure.N
ous verrons plus loin comm
ent l’État se procurera les euros quilui seront nécessaires.
Le monde m
archand,quant à lui devra accepter les deuxm
onnaies car elles auront,en m
arché intérieur,cours forcé.
Àpartir du m
oment où l’on sait que la m
onnaie que l’on détient seraacceptée en paiem
ent,cela ne pose pas de problème.M
ais,biendes produits,ou bien des com
posants de produits fabriqués enFrance,sont im
portés,donc payés en devises.Le « X » ne rentre
pas dans cette catégorie.Ainsi,plus une entreprise sera dépendante
de fournitures étrangères,plus être réglée en « X
» peut êtredéstabilisant.O
n peut bien sûr imaginer que dans certains cas,ces
entreprises aient la possibilité d’échanger leur trop plein de « X »
en euros selon des modalités à fixer,
mais nul doute que cela
incitera à redévelopper « localement » certaines productions qui se
sont évadées vers des pays à main-d’œ
uvre bon marché et à
législation moins exigeante.L’utilisation d’une m
onnaie intérieure,n’ayant pas de valeur m
archande hors du territoire national(européen rapidem
ent ?) sera un levier puissant pour relocaliserl’économ
ie sans avoir à intervenir !...Le revers de cette médaille est
que cela demandera du tem
ps et des phases d’adaptation.
Un partenariat entre le public et le privé
L’économie publique sera m
ise en œuvre,
soit par desentreprises d’État (le plus rarem
ent possible,sauf en cas de
nécessité évidente) soit par des opérateurs privés mettant leurs
compétences au service de cette économ
ie dans un esprit decoopération et non de com
pétition.L’initiative privée pourra
alors jouer librement dans le respect d’un cahier des charges
précisant les objectifs à atteindre et les conditions à respecterpour
que les
équilibres écologiques
soient respectés.
Les
entreprises jouant dans la cour de l’économie d’intérêt général ne
sont plus jugées sur leur rentabilité financière,m
ais sur leurcapacité
à répondre
au m
ieux aux
objectifs quantitatifs
etqualitatifs dem
andés.L’initiative privée se mettant au service du
348
Nouvelle civilisation 2012
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définira la fourchette à l’intérieur de laquelle s’échelonneront lesrém
unérations en fonction de la responsabilité confiée,du niveaud’étude,de la pénibilité du travail,etc.
Le
secteur d’intérêt
général est
un secteur
où la
motivation n’est plus l’appât du gain m
ais la qualité de la vie,tantpar le fait qu’elle est assurée de la naissance jusqu’à la m
ort,quepar l’im
portance et le sens du contenu qu’il lui donne.En
participant à ce secteur,on ne devient pas « riche d’argent »,mais
« riche d’expérience et de mieux être ».À
ce propos,un nouvelindice de « richesse » sera introduit à côté du PIB,celui du « bien-être et de la qualité de vie
»,dont les com
posantes restent àdéfinir.C
ela fera partie du débat public.C
ertaines personnes
travaillant dans
des entreprises
«mixtes» relèveront des deux logiques,
avec une partie derevenus en «X
» et une autre en euros,au prorata de leur
participation dans chaque secteur.Les personnes investies dans le dom
aine de l’intérêtgénéral pourront changer une partie de leurs revenus en euros,pour se déplacer à l’étranger ou accéder à certains biens etservices uniquem
ent proposés dans cette monnaie.
La fiscalité :C
ertains services d’intérêt général,qui seront précisés lorsde
la clarification
des dom
aines qui
relèvent de
l’intérêtparticulier et de l’intérêt général,com
me probablem
ent la santé,l’éducation,
les retraites etc.seront financés par la création
monétaire et non plus par l’im
pôt comm
e actuellement.
Cela
conduira à une disparition équivalente des « charges sociales ».Les entreprises du m
onde marchand ne s’en plaindront pas,elles
qui ne cessent de répéter que les charges qui pèsent sur ellesnuisent gravem
ent à leur compétitivité.D
e manière générale,on
sort de la logique de redistribution de la richesse par l’impôt pour
entrer dans la logique de création monétaire pour ce qui relève du
bien comm
un.La fiscalité ne s’appliquera que sur les transactions
Un p
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olitiq
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ar les cito
yens
351
–D
es activités humaines,
sans valeur marchande,
mais
reconnues d’intérêt général,financés par la création monétaire.
On peut espérer que ce «m
aillage» aura un effet péda-
gogique fort,car les personnes,
encore très ancrées dans lesvaleurs du capitalism
e libéral au départ,auront l’opportunité
d’expérimenter un dom
aine qu’elles auraient peut-être toujoursrefusé
d’explorer.Évoluant
quotidiennement
dans les
deuxlogiques,
elles pourront librement se faire une opinion,
et quisait? se laisser gagner par l’idée que l’intérêt particulier estindissociable de l’intérêt général.U
n vaste partenariat dont onpeut espérer qu’il sera porteur de réconciliation et d’évolution desm
entalités et des comportem
ents vers plus de respect et dequalité de vie.
Deux types de rém
unérationLes
employés
du secteur
marchand
continueront de
«gagner leur vie »,en euros,par le salaire lié à leur travail,où auprofit financier qu’il dégage.
La rémunération des acteurs de la sphère de l’économ
iepublique s’opérera en « X
» et sera constituée :Par un revenu d’existence,
d’une part,identique pour
tous,mais variable selon l’âge,les besoins financiers n’étant pas
les mêm
es à toute époque de la vie.(On peut im
aginer un revenucroissant de la naissance jusqu’à la fin des études,un revenu pleinjusqu’à la retraite,
et une retraite calculée sur la moyenne de
l’ensemble des revenus issus de l’économ
ie publique pendanttoute la période d’activité.
Ce revenu aura pour objectif de
garantir un minim
um vital perm
ettant une existence descente etdigne dans toutes ses com
posantes.Le revenu d’existence pourravarier d’une période à une autre,
puisqu’il sera assis sur larépartition de la valorisation de la richesse réelle créée.
Par une rémunération liée aux activités exercées tout au
long de la vie dans le domaine de l’économ
ie d’intérêt général,D
’autre part,selon un barème qui aura été préalablem
ent établilors du débat de clarification entre « public et privé ».C
e barème
350
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 350
Notons que cette taxe n’entraînera pas d’augm
entation deprix
globalement,
puisqu’il n’y
aura pas
création d’im
pôtnouveau m
ais transfert d’impôt.C
ertains produits deviendrontm
eilleur marché,d’autre plus chers selon leur influence sur la
qualité et la pérennité de la vie.
Un exercice du pouvoir plus dém
ocratique et décentraliséU
n tel projet ne doit pas être le fait d’un pouvoircentralisé.
Le débat doit se situer le plus près possible descitoyens,
là où ils se trouvent.Les besoins et idées seront
exprimés par les citoyens,collectés,organisés et étudiés dans des
comm
issions regroupant élus et représentants des citoyens etacteurs des secteurs concernés.
Une fois les objectifs fixés,
lessolutions
seront recherchées
par approche
en réseau.
L’informatique perm
ettra de recenser les démarches et projets
analogues entrepris dans d’autres lieux,afin d’élargir le plus
possible la palette des solutions envisageables et le choix desm
ieux adaptées localement.Le « gouvernem
ent central » jouera lerôle de chef d’orchestre en veillant à l’anim
ation saine de ladém
ocratie,et à la cohérence d’ensemble des projets et actions
envisagés.U
ne nouvelle constitution devra être adoptée,pour
permettre l’expression de cette dém
ocratie plus participative.Tous les acteurs politiques relèveront de l’intérêt général
et par conséquent seront rémunérés selon les règles applicables à
ce secteur.Leurs revenus n’étant plus liés au renouvellement de
leur mandat,on peut espérer une classe politique plus ouverte à
l’ensemble des citoyens et centrée sur les vraies questions de
société.Les difficultés de mise en œ
uvre
Une double inconnue :
La conscience collective :Ne nous y trom
pons pas ;mêm
es’il peut sem
bler à première vue que les difficultés de m
ise enœ
uvre d’un tel programm
e seront d’ordre « technique »,elles
Un p
rogram
me p
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ar les cito
yens
353
en euros ;quel intérêt y aurait-il à recouvrer des taxes sur leséchanges en « X
» dès lors qu’il est créé et qu’il disparaît àprem
ière utilisation ? En revanche précisons que les prix de venteseront les m
êmes,qu’ils soient exprim
és en « X » ou en euros pour
ne pas créer de distorsion.
La fiscalité aura deux objectifs :A
ssurer à l’État les ressources en euros pour faire face à lapart de ses besoins payables uniquem
ent avec cette monnaie
Orienter les m
odes de production et de consomm
ationvers ce qui respecte l’écologie et am
éliore la qualité de la vie.O
n s’orientera vers une grande simplification des m
odesde recouvrem
ent de l’impôt en privilégiant pour l’essentiel une
taxation à la consomm
ation,fonctionnant à la m
anière de laT
VA;
Une taxe à taux variables,
d’autant plus élevés que lesbiens et services seront polluants ou générateurs de nuisances.
Cette taxe sera récupérable com
me la T
VA,
sauf parl’utilisateur final.C
ela veut dire que les entreprises qui récupèrentactuellem
ent la TVA
sur leurs investissements,ne la récupéreront
plus.C
ela perm
ettra d’orienter
l’investissement
imm
obilier,m
obilier et technologique.En revanche elle ne sera pas perçue àl’exportation de sorte que les biens et services m
archandsgagneront nettem
ent en compétitivité.Les libéraux qui réclam
entà gorge déployée l’exercice d’une libre concurrence non fausséeseront exhaussés ;car elle l’est sans conteste aujourd’hui par ladisparité des coûts de m
ain-d’œuvre et par ceux que génèrent les
législations nationales et les systèmes de protection sociale.C
esdeux
derniers facteurs
disparaissant,les
conditions de
concurrence deviendront plus loyales et saines.C
ette façon de concevoir l’impôt devrait perm
ettre de neplus le percevoir com
me une pénalité,un frein,une obligation à
laquelle on tâche d’échapper par tous les moyens,
mais de
l’accepter comm
e une contribution nécessaire au bien comm
undont le citoyen pourra percevoir plus nettem
ent les bénéfices auquotidien,au fil du tem
ps.
352
Nouvelle civilisation 2012
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Les arguments « contre » des opposants :
C’est
utopique et
dangereux.Le
premier
argument
«contre» qui sera sans doute soulevé,consistera a affirm
er quedans l’économ
ie,aujourd’hui m
ondialisée,nous allons nous
marginaliser,
peut être nous faire exclure de l’Europe,en ne
jouant plus avec les mêm
e règles.C’est un risque qu’on ne peut
pas exclure,m
ais le danger n’est-il pas encore plus grand desuivre le troupeau lorsque l’on sait intim
ement qu’il va à la
catastrophe ? Ne peut-on pas parier plutôt sur l’intelligence
humaine et penser qu’une fois l’exem
ple montré,
nombreux
seront les pays qui embarqueront dans cette nouvelle voie ? N
epeut-on pas voir là,la « troisièm
e voie » dont on parle tant sansjam
ais la préciser,qui répondra à l’échec du collectivisme et à
l’impasse
du capitalism
e? U
ne troisièm
e voie
où l’Europe
trouverait son identité au lieu de copier bêtement le m
odèleam
éricain tout en le critiquant ? Et en admettant qu’on nous
mette au pain sec,les conséquences ne seraient pas dram
atiques,car nous avons un pays riche plein de ressources.
C’est la
dépendance à notre comm
erce extérieur qui nous fragilise.La
mondialisation
nous conduit
à devenir
de plus
en plus
dépendants de ce que nous ne produisons plus,non que nous nesachions le produire,m
ais parce que nous somm
es plus chers !Enfin,si certains « partenaires » nous tournent le dos,il est fort àpenser que nous saurons m
otiver d’autre pays producteurs de ceque nous n’avons pas,des pays pauvres entre autre,qui verrontdans notre m
odèle le moyen de se libérer de l’esclavage auquel ils
sont réduits.
La
planche à
billets.C
’est un
faux argum
ent,car
aujourd’hui nous somm
es déjà dans un système de « planche à
billets » par la création monétaire « ex nihilo ».N
ous changeonsseulem
ent la règle de la création en confiant ce privilège à lanation,
afin qu’elle n’ait pas à payer,par le biais de l’intérêt,
l’émission de son propre argent.
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
355
seront surtout d’ordre culturel et psychologique.L’inconnu estde savoir si la « conscience collective » est prête,pour une partieau m
oins,de la population.
Sans doute y a-t-il en France denom
breuses personnes précarisées,marginalisées ou qui,m
ême
ayant un emploi,souffrent des conditions de travail qu’elles ont.
Sans doute ces personnes là verront-elles d’un bon oeil lesavantages qu’un tel program
me apporte ;m
ais seront-elles prêtesà s’investir,à jouer le jeu ? N
e vont-elles pas tout simplem
ent«profiter » du systèm
e et « faire le minim
um »,puisqu’il n’y aura
plus la carotte de l’argent pour faire avancer ? Il faudra donc sedonner le tem
ps,malgré l’urgence.Il faudra aussi que les acteurs
de l’économie publique n’aient aucune garantie d’em
ploi (quin’aurait aucun sens dès lors que l’on verse un revenu d’existence)et pouvoir m
esurer précisément la qualité de leur action dans le
cadre des missions qui leur seront confiées.L’exigence de qualité
est le prix à payer en contrepartie des avantages qu’apportera lesystèm
e.Le pouvoir :le pouvoir n’est pas forcém
ent exercé parceux qui sem
blent le détenir.En réalité il est entre les m
ainsd’une « élite m
ondiale » de quelques centaines de personnes quine font pas la une des journaux et que l’on ne voit pas sur nosécrans de télévision.
Mais n’oublions pas qu’à des niveaux
moindre,le m
onde est organisé en pyramide de pouvoir,chacun
défendant âprement ses « privilèges ».Tous ceux qui ont un
pouvoir dans ce monde,reposant le plus souvent sur une fortune
personnelle confortable,verront dans cette nouvelle voie la fin deleur suprém
atie.Rendre les gens autonom
es est sans doute la piredes choses pour ceux qui exercent un pouvoir,
car il est àl’évidence plus facile de diriger des gens qui ont peur et qui ontfaim
.On peut donc s’attendre à toutes sortes de m
anœuvres pour
tuer le poussin dans l’œuf.
354
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 354
Com
prenons que le capitalisme est né à une époque où
l’humanité ne com
ptait qu’un milliard d’âm
es (en 1800) contresix m
illiards et demi aujourd’hui et où les richesses naturelles
semblaient infinies tant les m
oyens de production étaient encoreà ce point artisanaux que leur im
pact sur la nature était sansconséquence,m
ême en occupant la capacité de travail de tous.
Ce qui com
ptait alors,c’était organiser le m
onde du travail,révolutionné par l’industrialisation naissante,et définir les règlesdu jeux entre les divers acteurs,principalem
ent entre ceux qui«entreprenaient»,
prenaient des risques,et ceux qui n’appor-
taient que leur force de travail.N’oublions pas non plus que nous
sortions à peine du moyen-âge et que le travail n’avait encore
jamais été payé ou si peu.
Ainsi,
pour résumer,
le capitalisme donne les pleins
pouvoirs aux propriétaires du capital et vise le plus fort et plusrapide
retour sur
investissement
possible.N
ous parlons
d’enrichissement financier,considéré com
me seule vraie richesse.
Sans doute est-ce la raison pour laquelle tout en économie est
exclusivement traduit en « argent » et que la « richesse » offerte par
la nature au travers des matières prem
ières et celle du travailexprim
ée dans les salaires,sont dans la colonne des dépenses,préjudiciables par conséquent au profit des actionnaires.
Détail qu’il n’est sans doute pas de bon ton de rappeler :
les fortunes issues du capitalisme trouvent bien souvent leur
source dans l’esclavage,soit par le biais du comm
erce d’esclavessoit dans leur utilisation com
me m
ain d’œuvre bon m
arché,ouencore dans la m
anipulation de l’argent par les grands banquiersde l’époque.
Malgré sa dureté qui,après tout,ne faisait que prolonger
à sa manière celle des époques précédentes,ce systèm
e a été trèsstim
ulant;il a permis de fabuleuses innovations dans beaucoup
de domaines,tout en perm
ettant à des populations entières deparvenir à des niveaux de confort im
portants,principalem
ent
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
357
L’inflation.Il y a trois raisons principales à l’inflation.
L’intérêt de l’argent qui impose une augm
entation constante desprix,
la spéculation sur les matières prem
ières et une masse
monétaire
supérieure à
la valeur
des richesses
disponiblesrecherchées.O
r,dans ce que nous proposons,l’argent est créégratuitem
ent et à hauteur de la richesse disponible.Seul persistele risque d’inflation sur les m
atières premières aussi longtem
psque leur gestion n’est pas confiée à une organisation m
ondialed’intérêt collectif.
Le retour
à une
forme
d’économie
dirigée de
typecollectiviste.
Le système,
loin d’être dirigé par une élite quidéciderait de ce qui est bien et m
al,utile et inutile,
renvoiedém
ocratiquement
le débat
vers la
nation en
tentant de
l’orchestrer pour le bien de tous.Il s’appuie sur la reconnaissancedes besoins de l’individu,qu’il interpelle pour qu’il puisse de lui-m
ême organiser ses m
odes de vie,avec le défi nouveau que laplanète a à relever :préserver les équilibres nécessaires à la vie.Puisque les règles économ
iques actuelles ne permettent pas de
relever ce défi,bien au contraire,il devient urgent et essentiel dereprendre les rennes du cheval économ
ique qui s’emballe et ceci,
non d’une
manière
autoritaire,m
ais par
l’exercice d’une
démocratie plus participative.
Quelques réflexions sur
le « post capitalisme »
Pour la
plupart d’entre
nous,évoquer
le «post-
capitalisme
» est irréaliste et dangereux,car il semble que la seule
alternative soit le collectivisme qui a déjà été expérim
enté et quin’a
pas laissé
de glorieux
souvenirs.E
h bien
non!
Ni
collectivisme,
ni capitalisme,
mais un systèm
e qui,s’il n’a pas
encore d’étiquette s’ancrera dans la solidarité et la coopération aulieu de l’individualism
e et la compétition.
356
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 356
Ces principes de base devront se traduire par le fait que
d’une façon ou d’une autre les systèmes ne seront plus fondés sur
des rapports de forces,comm
e opposition entre les intérêts ducapital et ceux du travail par exem
ple,m
ais sur une mise en
comm
un des talents de chacun dans le but prioritaire de satisfaireau m
ieux les besoins de tous dans le strict respect de ce que laplanète peut soutenir ;la sécurité m
atérielle sera offerte à tous dela naissance à la m
ort par le moyen d’un revenu d’existence
auquel s’ajoutera un revenu d’activité;
ceci afin d’éradiquerl’insécurité fondam
entale qui pousse tout individu à constituer leplus gros patrim
oine possible pour se mettre,lui et les siens,à
l’abri du besoin et qui alimente une dynam
ique de lutte pour lasurvie qui entretient un état perm
anent de violences dans lem
onde.La création monétaire ex nihilo sera m
ise au service d’unm
ieux être permanent des peuples.C
haque État pourra avoir sapropre m
onnaie,mais une unité de com
pte mondiale rem
placerale dollar et sera adm
inistrée et émise par une organisation
internationale de type ON
U,débarrassé de son fonctionnem
entanti-dém
ocratique.C
haque monnaie nationale aura une parité
fixe par rapport à l’unité de compte m
ondiale afin d’éviter touteform
e de spéculation sur les changes.Toute évolution de cetteparité ne pourra se faire qu’au travers de cet organism
e.Les Étatspourront sur dem
ande obtenir de cet organisme m
ondial desprêts
sans intérêt
et sans
échéance pour
financer leurs
investissements.
Ces investissem
ents auront préalablement dû
être votés démocratiquem
ent au sein du pays demandeur.
Ilsseront ensuite réexam
inés par la collectivité internationale pourvérifier
qu’ils ne
nuisent ni
à une
autre nation,
ni à
l’environnement.
L’utilisation de
ces fonds
sera strictem
entsurveillée par un organism
e international indépendant dont lesm
embres seront tirés au sort à l’intérieur d’un registre d’experts
assermentés.
En outre les fonds ne seront débloqués que partranches afin d’éviter tout abus et détournem
ent de leur vocation.L’ensem
ble des ressources naturelles sera déclaré patrimoine
mondial et m
is sous gestion et contrôle d’une organisation
Un p
rogram
me p
olitiq
ue fait p
ar les cito
yens
359
pendant la période des 30 glorieuses.Toutefois,ce mieux être des
uns n’a été rendu possible que par l’exploitation outrancière desautres et de la nature !
En quoi le capitalism
e est-il en train d’engendrer sapropre m
ort ?
L’erreur fondamentale qui apparaît aujourd’hui au grand
jour est qu’il a fondé la richesse sur la richesse monétaire et non
sur la vraie richesse,c’est-à-dire,la terre avec tout ce qu’elle offre,valorisée par le travail hum
ain.Cette erreur a conduit à concevoir
les modes de productions et de vie de façon linéaire (production,
consomm
ation,destruction – dans le souci prioritaire de réaliserun profit financier) au lieu de les concevoir de façons cyclique(production,consom
mation,recyclage – dans le souci prioritaire
d’entretenir et valoriser le patrimoine de richesses réelles)
Cette erreur d’appréciation crève m
aintenant les yeux autravers de deux signes :la fragilisation des équilibres écologiqueset l’épuisem
ent de certaines ressources naturelles non renou-velables ;la prépondérance considérable de la sphère financière etspéculative sur l’économ
ie réelle.
C’est pourquoi le systèm
e qui fera suite au capitalisme
devra reconnaître que la vraie richesse réside dans l’existencem
ême de notre planète considérée et respectée dans les équilibres
qui sont ceux inhérents à la vie :concevoir que le travail n’a paspour but de perm
ettre à chacun de « gagner sa vie »,vie qui a déjàété donnée par la nature,
mais de perm
ettre le maintien et
l’épanouissement de la V
ie sous toutes ses formes,que l’activité
soit marchande ou non.
Et deuxièmem
ent,considérer l’argent
non com
me
un bien
privé tirant
sa valeur
d’une rareté
artificiellement m
anipulée,m
ais comm
e outil collectif d’échangeém
is en proportion des richesses créées et des besoins pour unm
ieux être comm
un.
358
Nouvelle civilisation 2012
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broyé,et le capitalisme qui à valorisé l’intérêt particulier,m
aisdans la négation de l’intérêt général.N
ous voilà à un point del’histoire de l’hum
anité où l’évidence,si l’on veut bien mettre de
côté pendant quelques instants nos préjugés,nos habitudes et
surtout nos peurs de perdre ce que nous croyons être notresécurité,nous invite à com
prendre enfin que ces deux intérêts nes’opposent en rien m
ais sont inconcevables l’un sans l’autre.C
’est cela que nous avons à accepter à apprendre,c’est cela quele post-capitalism
e devra incarner.
Nous
attendons vos
propositions sur
le site
:w
ww.jutier.net (en attendant la création du site dédié)
Un p
rogram
me p
olitiq
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ar les cito
yens
361
internationale qui veillera à la pérennité des ressources,à leur
équitable répartition entre les nations selon les besoins exprimés,
à leur remplacem
ent par des ressources innovantes alternatives ence
qui concerne
les ressources
non renouvelables,
à la
détermination de cours fixes valables pour le m
onde entierinterdisant toute form
e de spéculation.L’économ
ie mondiale
sera «relocalisée
»,afin
de tendre
à un
niveau m
aximum
d’autonomie
des peuples.
Les technologies
et com
pétencess’échangeront librem
ent sans marchandage afin de favoriser le
plus haut niveau d’autonomie possible le plus vite possible.C
elaperm
ettra en outre une réduction considérable des tensionsinternationales,
une disparition de l’émigration «forcée
»,une
meilleure
prise en
compte
de l’environnem
ent.L
es seuls
échanges internationaux se feront sur ce qu’il n’est pas possiblede produire localem
ent,ou pour éviter une crise.La recherchedans tous les dom
aines se fera dans le cadre d’une coopérationinternationale et ses aboutissem
ent librement accessibles à la
comm
unauté internationale.
Cet
inventaire est
certes très
incomplet.
Voir «U
nealternative de société :l’écosociétalism
e,(http://tiki.societal.org/tiki-index.php)
par AJ
Holbecq
auxéditions Y
ves M
ichel.N
ous nous
somm
es lim
ités à
lancerquelques grandes lignes afin de m
ettre en valeur le changement
de paradigme nécessaire.Là où aujourd’hui prévalent en tout et
partout les intérêts financiers d’une «élite»,
prévaudront les«bénéfices» sociétaux,
autrement dit tout ce qui génère une
meilleure qualité de vie dans un équilibre harm
onieux entre«intérêt particulier » et « intérêt collectif ».C
ar ce qui ne ressortpeut-être pas clairem
ent de cette proposition,c’est le désir de
«réconciliation » de tout ce qui aujourd’hui s’oppose.En fait sinous
regardons notre
récente histoire,
nous n’avons
faitl’expérience que de deux systèm
es ancrés l’un et l’autre dans unedualité com
pétitive.Le collectivism
e qui à voulu privilégierl’intérêt com
mun,
mais dans la négation de l’individu qu’il a
360
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 360
10
Stratégie politique
La philosophie a préparé,comm
encé,favorisé la révolutionactuelle,cela est incontestable.M
ais les écrits ne suffisent pas,il fautdes actions.Jean-Paul M
arat (1743 -1793).
Se rebeller est juste,désobéir est un devoir,agir est nécessaire !
Portail sur
la R
évolution française
:http://fr.w
ikipedia.org/wiki/Portail:R
%C
3%A
9volution_fran%C
3%
A7aisePour qu’il y ait des m
aîtres,il faut qu’il y en ait qui
acceptent d’être
esclaves!
Dans
l’antiquité,du
temps
deSpartacus,le soulèvem
ent des esclaves était risqué,les révoltésrisquaient leurs vies! A
ujourd’hui,les salariés acceptent un
managem
ent oppressant,ils acceptent la soumission à des petits
despotes par peur de perdre quoi ? Un salaire de m
isère pouracheter des gadgets ? L’exclusion sociale d’une société basée surl’hypocrisie et le m
ensonge ?
Tout stress au travail devrait être interdit.Nos m
oyens deproduction sont de plus en plus efficaces.
On gaspille et on
déploie une
énergie extraordinaire
pour faire
consomm
ertoujours davantage afin de m
aintenir la croissance.Et on se doitd’être toujours plus com
pétitif,dynam
ique et rentable pourgagner la guerre économ
ique.C’est vraim
ent n’importe quoi !
Pourquoi courir comm
e des rats ? NO
N,vraim
ent,il n’y a aucuneurgence à s’agiter de la sorte !
363
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 362
paillettes et la popularité.Il étale devant les caméras du m
ondeentier ses relations privilégiées avec les hom
mes les plus riches de
la planète.« On a vu des peuples opprim
és demander au prince
des spectacles,com
me le seul rem
ède à leurs maux »,
écrivaitM
arat en 1792 dans «Les chaînes de l’Esclavage,(http://classiques.uqac.ca/classiques/m
arat_jean_paul/chaines_esclavage/m
arat_chaines_esclavage.pdf ) ».« Ce ne sont que
jeux,fêtes,danses et chansons.Mais dans ces jeux,le peuple ne
voit point les maux qu’on lui prépare,il se livre aux plaisirs.» O
uencore
:«Q
ue le prince dépense en fêtes,en banquets,
entournois,les deniers publics,on voit ses stupides sujets,loin des’indigner de ces odieuses prodigalités,
admirer en extase ses
folies,et vanter sa magnificence.»
Com
ment ne pas voir que si les m
oyens et la forme des
distractions ont changé,le but recherché est exactem
ent lem
ême
? Le jour de la grève générale des transports,Sarkozy
annonce son divorce.À la fin de la visite de K
adhafi (négativepour l’im
age du prince),on apprend son idylle avec une starlette.Pendant que des pom
piers ramassent le cadavre d’un « sans
grade»,m
ort de froid à quelques pas du Ritz et de l’H
ôtel deC
rillon,Sarkozy
part en
Egypte à
bord du
jet d’un
ami
milliardaire.L’apôtre du « travailler plus pour gagner plus » est
toujours en
vacances,en
Jordanie,lorsque
les personnels
hospitaliers luttent pour réclamer le paiem
ent de 23 millions
d’heures supplémentaires.Enfin,lors d’une conférence de presse
où il annonce la fin prochaine des 35 heures,le prince évoque unprojet de m
ariage.
Il y a des signes que le spectacle comm
ence à fatiguerm
êmes les plus dupes.
Une tendance lourde se dégage des
sondages.Les
cotes de
popularité du
président et
de son
gouvernement sont en chute libre.M
ais cette baisse de popularitén’a rien d’étonnant.Elle traduit la prise de conscience,chez lessalariés
qui subissent
de plein
fouet la
politique du
Straté
gie
politiq
ue
365
La révolution non-violente comm
ence par le refus,le
courage de dire non ! De dire non aux publicités,au m
arketing,à la culture de superm
arché et de TF1,à la consom
mation.La
vraie liberté,c’est la capacité de contrôler ses désirs,ses pulsionsd’achat,c’est la sobriété.La vraie liberté c’est de dire non à touttravail qui ne vous sem
ble pas vraiment bénéfique à la collectivité,
à vos concitoyens ;de dire non à la guerre économique ;de dire
non aux actionnaires,aux banquiers,aux fonds de pensions,auxpatrons qui gagnent 1M
€par an ou plus et qui nous disent que
l’on est en compétition avec les ouvriers chinois et qu’il faut être
plus dynamique et perform
ant !
Les risquophiles sont les fers de lance de la croissance.Ce
sont des homm
es et des femm
es au dessus de la plèbe qui sontcapables de prendre des risques et qui m
éritent des salairesexorbitants et des parachutes dorés.Bullshit ! C
e sont ces abrutisqui contribuent par leur agitation à la production de toutes cesm
erdes de notre société de consomm
ation.Il faut,
de touteurgence,
les empêcher de nuire.Toute cette énergie hum
ainegaspillée dans la production d’objets,d’innovations de pacotille,d’arm
es,d’em
ballages,de
panneaux publicitaires…
c’est,
véritablement,pathétique !
A la lecture du Prince de N
icolas Machiavel,force est de
constater que les ruses et artifices de « l’art de gouverner » n’ontpas changé.
Semer la division
;alterner les m
enaces et lesflatteries
;feindre
la com
passion,vis-à-vis
des souffrances
populaires,pour mieux les perpétuer ;détourner les esprits vers
des sujets futiles:tout cela fait partie,
depuis des siècles,des
méthodes gouvernem
entales des classes dirigeantes.Et Sarkozy,notre
prince contem
porain,notre
hamster
national,notre
champion de l’agitation,notre V
RP de choc,en use à l’excès.
Celui qui s’est posé en cham
pion des opprimés et des
«sans grade » se prélasse dans le luxe,la recherche du plaisir,les
364
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 364
Le FMI,qui est d’habitude le prem
ier à se jeter sur cegenre de situation en rugissant qu’il faut faire des «ajustem
entstructurels»,
c’est à dire libéraliser à outrance,ne l’ouvre pasquand ce genre de crise affecte les pays riches.
Incapable del’anticiper,et encore m
oins de calmer la panique,le FM
I montre
à cette occasion son vrai visage:celui d’une institution dont le
seul but est d’étrangler les pays émergents pour aspirer leurs
économies vers la finance.En dehors de ça,le FM
I ne sert à rien.
Il va devenir un rien plus compliqué de vendre aux
Français les retraites par capitalisation et de chanter les louangesdes fonds de pensions;
puisque sans trop s’y connaître enm
acroéconomie,le pékin m
oyen s’informe un peu quand m
ême,
et constate que le système qu’on veut lui vendre est stable com
me
de la nitroglycérine sur des montagnes russes déréglées.D
e plus,l’im
pression d’incompétence généralisée qui se dégage de cette
affaire ne va pas l’aider à accorder sa confiance à des gens qui,endéfinitive,ne contrôlent rien.
Christine Lagarde,
en déclarant l’été dernier «Je pensequ’on a le gros de la crise derrière nous» fait penser à l’A
lainM
adelin qui affirmait en 1986 que le nuage de T
chernobyl s’étaitarrêté aux frontières françaises.D
e deux choses,l’une :soit elle lepensait sincèrem
ent,alors elle est incompétente ;soit elle a m
enti,ce qui signifierait que son rôle de m
inistre se borne à donner desgages à la spéculation et à rassurer les places boursières.D
ans lesdeux cas,elle n’a aucun pouvoir d’action sur ce qui se passe,et lepolitique se contente d’être spectateur de quelque chose sur quoiil n’a aucune prise.
Au final,qui va payer ? C
omm
e d’habitude,dans ce genrede crise se ne sont pas les spéculateurs et la sous-classe deparasites qui gravitent dans la finance qui vont payer les potscassés,m
ais les salariés qui vont se faire licencier pour cause dechutes des actions de leur entreprise.
Il suffit de prétexter le
Straté
gie
politiq
ue
367
gouvernement,m
ais aussi dans les couches relativement aisées de
la population,que la «rupture
» promise par Sarkozy n’est en
réalité que la poursuite et l’aggravation de la politique menée par
Chirac et V
illepin.
L’attaque contre les régimes spéciaux n’était que le
prélude à une attaque contre toutes les retraites.Les 35 heuressont aujourd’hui en danger.
Alors que plusieurs m
illions depersonnes sont m
al-logées et dans l’impossibilité d’acheter un
logement,
le gouvernem
ent,s’inspirant
directement
de la
politique de Thatcher dans les années 80,veut organiser la vente
des HLM
,alim
entant ainsi la spirale spéculative du secteurim
mobilier.En 2007,le pouvoir d’achat a fortem
ent baissé chezles m
illions de travailleurs du bas de l’échelle salariale,les
précaires et les chômeurs.
La baisse de l’activité économique aux Etats-U
nis et,prochainem
ent,en C
hine,ne pourra qu’aggraver encore les
perspectives.Le
patronat et
le gouvernem
ent redoubleront
d’ardeur pour conserver leurs profits au détriment du reste de la
société.La crise actuelle résulte de la faillite d’un système.Elle
n’est pas,au fond,la conséquence de la politique de Sarkozy.Sile Parti Socialiste était au pouvoir,ses dirigeants seraient en traind’appliquer une politique sem
blable à celle de Sarkozy,puisqu’ilssont,eux aussi,liés corps et âm
e à ce mêm
e système.M
ais quellesconclusions peut-on tirer de la chute des cours en ce débutd’année 2008 ?
Pour comm
encer,et contrairem
ent à ce que braillent àlongueur d’années les ânes du tout-m
arché,celui-ci ne s’auto-régule pas.
Le Marché n’est donc pas,
ô surprise,cette belle
mécanique qui fonctionnerait par la grâce d’une «m
ain invisible»
omnisciente et bienveillante,m
ais une construction bien humaine
n’ayant rien
de «naturel».
En
l’occurrence,le
suivisme
moutonnierdes traders qui passent en fait leur tem
ps à regarderce que fait le voisin pour faire pareil.
366
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 366
autour d’un programm
e qui pose concrètement la nécessité de
briser l’imm
ense pouvoir d’une infime m
inorité de la population,à savoir les Bolloré,
les Lagardère et autres qui contrôlent lesbanques,l’industrie et la grande distribution.La France est unpays très riche.
Ses moyens économ
iques sont parmi les plus
importants au m
onde.Mais sa richesse et ses m
oyens ne sont passous
contrôle dém
ocratique.Tant
qu’une infim
e m
inoritéconservera la propriété des grands m
oyens de production et de lacréation m
onétaire,la richesse produite ne sera jamais au service
de l’ensemble de la société.
ww
w.dailymotion.com
/playlist/x25ow_akiraaaaaa_w
orld/video/xm
eps_keny-arkana-autre-monde-possible_creation
Keny A
rkana > Autre M
onde Possible.Histoire et dégât
de la mondialisation.
Interview de résistants du m
onde entier.D
ocumentaire sans voix off,
dense et très bien documenté.
Redonne courage et déterm
ination si jamais tu avais perdu un
peu la pêche !
Appel du 18 juin 2007.
Appel pour l’union des
mouvem
ents populaires et socialistes
Proposition de texte pour
Un appel à la m
obilisation générale,à l’unification de
toutes les
forces de
résistance civique,
syndicale,politique,
citoyenne,associative,
évidemm
ent écologiste,
radicalement
sociale,en un réseau unifié,résolu et organisé de la Résistance
contre la brutalité capitaliste,un appel à la création d’un parti,m
ouvement,rassem
blement,véritablem
ent socialiste,écologisteet alter-m
ondialiste,à faire circuler parmi les m
ilitants du PCF,
de la LCR
,des Verts,d’Alter Ekolo,des O
bjecteurs de croissance,d’AT
TAC
,des collectifs unitaires,
des Alternatifs…
et de tousceux qui n’ont pas renoncé à construire un projet alternatif aucapitalism
e.
Straté
gie
politiq
ue
369
«contexte»,
et le
tour est
joué!
Et les
contribuables par
l’intermédiaire des banques qui vont réinjecter du pognon dans le
circuit pour éteindre l’incendie.Pognon qui sera celui de nos
impôts.N
ous allons donc cracher pour les errances d’une castede prédateurs écervelés,et ce ne sera pas la prem
ière fois mais
peut-être dernière!
Le marché ne «s’auto-régule
» pas,puisque ce sont les
institutions et les États qui passent derrière pour essuyer lesdégâts;ceux qui vivent de et sur la spéculation sont des escrocsincom
pétents et irresponsables;et contrairement à ce qu’on nous
raconte,il ne s’agit pas du mauvais com
portement de quelques
brebis galeuses,mais d’un processus inhérent au capitalism
e quiruinent au passage des m
illiers de vies.Mais soyons assurés qu’il
se trouvera bien un niais pour assurer qu’on peut «moraliser» les
marchés.Et pour les petits porteurs...ceux qui boursicotent,qui
surfent sur Boursorama,
qui redoutent de voir chuter leurschères,si chères actions.
Vu que le but du jeu,c’est que l’action monte,pas vrai ?
Pour pouvoir gagner des sous.Le plus de sous possible.Et peuim
porte que l’entreprise dont on possède l’action pollue.O
uexploite.O
u licencie massivem
ent pour vous faire plaisir.Ou paye
des milices pour intim
ider ses travailleurs.Mais ça,ce n’est pas
votre problème,n’est-ce pas ? Et puis,vous n’y pouvez rien,pas
vrai ? Acheter des actions et «s’am
user» à spéculer encourage unsystèm
e mortifère qui pille et détruit,m
ais bon,hein,on ne va paspenser à toute la m
isère du monde,c’est vrai,quoi,m
erde.Vous,petits porteurs,c’est très sim
ple :vous allez perdre votre chemise
et c’est bien fait pour vous.Vous n’aviez qu’à pas jouer au petitcapitaliste !
Certaines conclusions découlent de ce constat.
Il fautfrapper le capitalism
e à la tête.Il faut s’efforcer de se rassembler
368
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 368
temps pour dégager un véritable projet alternatif au capitalism
e alaissé un boulevard électoral au PS.
Plus que jamais il est
nécessaire de rompre avec les idées insipides du réform
isme
antilibéral,qui n’offrent aucune solution sérieuse aux fléaux ducapitalism
e et il n’est peut-être pas nécessaire non plus des’appuyer
sur un
mot
chargé d’histoire
comm
e le
mot
comm
unisme.
Un vaste chantier s’ouvre.C
’est à la reconstruction d’uneperspective porteuse d’espoir qu’il im
porte de s’atteler sansattendre.
Confrontées à une droite qui affiche sans com
plexe,pour la prem
ière fois de son histoire,une vision globale et
cohérente,les luttes ne trouveront leur pleine dynamique que si
comm
ence à exister une perspective de transformation radicale
sur le champ politique.
L’enjeu est bien d’entreprendre larefondation d’une vraie gauche.
La seule voie possible c’estd’inventer,de redécouvrir un vrai socialism
e.
Nous,ce que nous voulons c’est nous débarrasser d’une
idéologie qui a fait ses preuves en termes de nocivité pour l’être
humain et la planète.En fait,le clivage politique est toujours le
mêm
e depuis deux siècles.Depuis la R
évolution,il y a ceux quicroient en la vertu de l’économ
ie et ceux qui croient qu’un autrem
onde est souhaitable et de plus en plus indispensable.C
e n’est pas la fin de l’Histoire.Le capitalism
e que l’onappelle aujourd’hui néolibéral n’est pas un horizon indépassablepour l’hum
anité.Cette idéologie va m
ourir comm
e toute sociétéou civilisation.
La plate-forme program
matique com
mune se doit d’être
un projet de société véritablement alternatif au capitalism
e.Labase m
ême de ce projet doit inclure une réappropriation du
contrôle de la monnaie.C
ar sans capacité de battre monnaie le
pouvoir politique
n’est que
la m
arionnette de
la finance
internationale.
Straté
gie
politiq
ue
371
La droite décomplexée a gagné en 2007.Pour 2012,il faut
réinventer une vraie gauche.Le PS,soi-disant socialiste,a réussià prendre un peu plus de 200 sièges à l’A
ssemblée N
ationale mais
les dirigeants
socialistes se
contentent de
tirer pour
seulenseignem
ent de leur échec qu’il faut pousser la mutation de la
vieille social-démocratie.Ils entendent lui perm
ettre de trancherses derniers liens à la tradition socialiste et au m
ouvement
ouvrier,substituer une stratégie d’alliance au centre aux unionsde la gauche d’antan,transform
er leur formation en un outil aussi
performant à cette fin que le fut le N
ew Labour à la conquête du
pouvoir par Tony Blair en Grande-Bretagne.
Si les scenariim
enant à ces objectifs ne manquent pas –
d’une transformation
«à l’italienne » diluant la social-démocratie dans une force de
centre gauche,à la refondation du PS sur une ligne d’adaptationsans fard au libéralism
e,en passant par l’idée d’un parti de toutela gauche se disposant pour des alliances au centre
–,la tendanceest belle et bien celle-là.
Les socialistes n’ont aucune intention de s’attaquer auxseigneurs de la finance et à leur dogm
e:l’économ
ie.Le program-
me de R
oyal c’est la gestion pure et simple du capitalism
e,vaguem
ent dissimulée derrière un bouquet de phrases creuses
sur l’ordre,la justice,l’équilibre,l’harmonie,
le respect .Ce pro-
gramm
e ne contient absolument aucune m
esure susceptibled’am
éliorer les conditions de vie de la masse de la population.
C’est
dans ce
ralliement
au capitalism
e,dans
cette faillite
politique de la direction actuelle du Parti socialiste,dans ce videidéologique,
dans cette
absence de
réponse au
désastreéconom
ique,social
et environnem
ental engendré
par le
capitalisme,que réside l’explication fondam
entale de leur échec.
Mais pourtant,le PS est toujours le principal bénéficiaire
de la mobilisation contre la droite.L’incapacité de notre galaxie
altermondialiste,
écologiste,trotskiste et com
muniste à trouver
un candidat unique pour la présidentielle et surtout le manque de
370
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 370
Il est grand temps de changer de cap.C
ela ne sera pasfacile,
mais si nous acceptons de nous écouter les uns et les
autres,sans toujours penser être les seuls,dans chacun de nospetits clans,
à détenir la vérité,sans toujours m
anipuler noscam
arades des autres clans,alors un beau projet,
un nouveauparadigm
e,une grande idée,une vision pour le futur de la Franceet du genre hum
ain est possible.
Le pouvoir souverain,c’est le pouvoir du peuple.
Cela
veut dire qu’aucune considération macroéconom
ique,financière,m
onétaire ne doit empêcher une décision politique approuvée
par le peuple.Il n’y a pas de dieu économie,de loi de la finance
ou d’impératif m
onétaire.Certains pourraient se décourager en
pensant que la mondialisation capitaliste est allée trop loin et que
la France ne peut pas décider,seule dans son coin,de changer lesrègles du jeu.Voyons donc ! Il y a deux siècles,dans une Europecom
plètement dom
inée par une aristocratie décadente,la Francea-t-elle dem
andé l’autorisation pour se débarrasser du pouvoirdivin de la royauté
? Il est plus que temps de penser à se
débarrasser de la nouvelle aristocratie financière.
Malheureusem
ent,nous
qui préparons
ce projet
desociété qui tôt au tard rem
placera cette dictature financière,nousavons cafouillé pour la désignation de nos candidats aux électionsprésidentielles et législatives.Le rassem
blement de gauche anti-
libérale n’était,tout simplem
ent,pas prêt pour 2007.Sur
les bases
des collectifs
unitaires pour
unrassem
blement antilibéral de gauche,il s’agit de construire des
entités indépendantes
et souveraines,
des com
ités citoyens
autonome
(CC
A).
Ces
CC
As
devraient correspondre
auterritoire de la circonscription électorale législative et auraienttoute
latitude pour
désigner leurs
candidats aux
électionscantonales et législatives.
Notre objectif,ne l’oublions pas,c’est de gouverner pour
mettre en place un projet véritablem
ent alternatif au capitalisme.
Straté
gie
politiq
ue
373
Ce prem
ier point implique une abrogation du traité de
Maastricht,Proposition M
.Jutier : et un retour de la Banque de
France et du franc ainsi qu’une nationalisation des banques.A
mendem
ent P.Derudder :et une révision des statuts de la B
CE
afin que le pouvoir de la création monétaire soit retiré aux banques
comm
erciales et qu’il lui soit confié à elle seule.Si les autres
partenaires de l’Union Européenne traînent des pieds on peut
imaginer aller jusqu’à une sortie de l’Europe et un rétablissem
ent dufranc ém
is par la Banque de France afin de m
ontrer notredéterm
ination dans cette voie essentielle.D’autres m
esures à mettre en
place telles que le revenu citoyen d’existence,Proposition M.Jutier :
la nationalisation de toutes les entreprises cotées en Bourse,
ladissolution de la B
ourse des valeurs mobilières
Am
endement P.
Derudder : une règlem
entation spécifique pour les entreprises cotéesen B
ourse,une réforme des pratiques boursières pour en exclure la
spéculationainsi que toutes autres m
esures qui s’imposent par le
bon sens pour le bien comm
un aux niveaux écologique,sanitaire,agricole,éducatif,adm
inistratif,judiciaire…
Une des conditions pour organiser un tel m
ouvement
populaire d’ici à 2012 est de se débarrasser de cette visionhypocrite et défaitiste qui consiste à tenir un discours plus oum
oins révolutionnaire et à ensuite courir après le PS pour obtenirun strapontin.N
ous n’accepterons de négocier avec le PS que sinous som
mes en position de force.U
ne autre condition c’est quele PC
F,la LC
R,
les Verts et les Alternatifs acceptent de se
dissoudre dans ce mouvem
ent populaire et citoyen.Poursuivredans la voie des concurrences et de l’éparpillem
ent,amènerait à
se résigner à l’inexistence politique.S’il n’y a pas,dans les années à venir,une réorientation
vers de grandes idées radicalement anticapitalistes,vers un projet
de société vraiment alternatif,l’im
mense espoir issu du non de
gauche au référendum sur le T
CE risque de retom
ber et le peuplefinira par se résoudre à croire que c’est la fin de l’H
istoire et qu’iln’y a aucune alternative à cette idéologie de la m
archandise.
372
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 372
le sens du poil les idées et les émotions les plus sim
plistes.L’identité de la France,debout,devant le m
onde,c’est celle de laD
éclaration universelle des droits de l’homm
e et du citoyen,d’une conception universelle de l’identité hum
aine,sans critèresde naissance ou de fortune.
C’est
au peuple
français de
trouver les
solutionsparticulières qui correspondent à sa culture,à son histoire,à sonterritoire.Et de toute façon,il n’est pas possible de lutter contrela m
ondialisation financière sans un réel pouvoir qui puisses’opposer ferm
ement aux transnationales,aux fonds de pensions,
au pouvoir financier mondialisé.
La France pourrait,comm
e il y a un peu plus de deuxsiècles,m
ontrer l’exemple d’un changem
ent radical de régime.La
France,terre d’accueil,
de tolérance et d’échange,territoire
relativement
homogène
aux niveaux
linguistique,historique,
géographique et culturel pourrait être le théâtre d’une vraierévolution non-violente,d’une révolution profonde des rapportssociaux et de notre relation à la nature.L’avenir nous appartient.L’avenir sera ce que nous en ferons.
Cette prem
ière mouture a été com
posée par Marc Jutier
et amendée par Philippe D
erudder.
Straté
gie
politiq
ue
375
Pour cela il nous faut faire naître un parti,un mouvem
ent,uneforce politique structurée qui puisse négocier avec le PS dans unrapport de force à notre avantage.
Notre objectif doit être de
rassembler
des com
ités de
citoyens antilibéraux
pour une
véritable alternative à gauche,plus forts et unis derrière un
candidat unique
à l’élection
présidentielle en
2012 et
descandidatures unifiées aux législatives.
Ce rassem
blement au niveau national pourrait s’appeler
Union des m
ouvements citoyens socialistes (U
MC
S) ou Union
des m
ouvements
populaires et
socialistes (U
MPS).
Il faut
rassembler toutes les énergies antilibérales à gauche,afin qu’elles
finissent par devenir une authentique force politique.
Le mouvem
ent d’émancipation hum
aine qu’aurait pu êtrele com
munism
e est historiquement la base de ce m
ouvement,
mais il doit s’enrichir,se m
ixer et mêm
e se fondre dans un creusetcom
mun des réflexions et des cultures de toute l’hum
anité.
Au
capitalisme
mondialisé
ne peut
s’opposer qu’un
internationalisme.En outre,com
pte tenu de la diversité des luttesalterm
ondialistes,com
ment
construire une
alternativecom
mune
? La base mêm
e,c’est la souveraineté populaire,
l’appartenance à un peuple.Il nous faut partir de l’identité
humaine des peuples qui com
posent les États pour défendrel’intérêt
universel des
droits de
l’homm
e contre
celui des
transnationales de droit privé.
Pour recueillir l’adhésion populaire et donc une majorité
aux élections,il ne faut pas,
bien que le combat contre la
mondialisation
libérale soit
un com
bat international,
nierl’identité nationale qui est un repère pour le peuple afin derésister et construire de nouveaux m
odèles du vivre ensemble sur
un territoire.M
ais gardons-nous,bien sûr,
de tomber dans
l’étroitesse d’esprit du nationalisme qui consiste à caresser dans
374
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 374
rase de l’échec du socialisme réel et de la dictature du prolétariat.
Revenons à Jaurès.À
ses yeux,le socialisme devait être l’achève-
ment
de la
Révolution
comm
encée en
1789.Il
adhéraitpleinem
ent à
l’idée centrale
du socialism
e,qui
était la
substitution,à une société fondée sur « la propriété individuelle etcapitaliste,qui assure la dom
ination d’une partie des homm
es surles
autres hom
mes»,
d’une société
égalitaire et
finalement
comm
uniste,« un système d’universelle coopération sociale qui,
de tout homm
e fasse,de droit,un associé ».
Ayons la déterm
ination de proposer aux Français unprojet de société vraim
ent socialiste,ce que le PC
F ne faitm
alheureusement m
ême plus aujourd’hui.O
n voit bien à quoipeut m
ener une acceptation des règles du jeu capitaliste.Les
dirigeants du PS sont dans une phase de vide idéologique.Ils nesont plus qu’une assem
blée de loups,d’éléphants et de jeuneslions
sans convictions
qui cherchent
comm
ent m
anipulerl’opinion afin de reconquérir le pouvoir.
Le programm
e véritablement socialiste que nous devons
construire ensemble,doit s’enrichir de réflexions sur les dégâts de
la civilisation industrielle,sur l’absurdité d’une vision du monde
purement m
atérialiste.Une vision de l’hom
me plus globale doit
être envisagée.Le socialism
e a tout intérêt de s’enrichir dephilosophies extérieures au paradigm
e occidental.Je pense plusprécisém
ent à Gandhi ou au D
alaï lama.C
e dernier n’a-t-il pasdit,lors de son passage à l’A
ssemblée nationale en juin 1998,qu’il
se considère comm
e fondamentalem
ent socialiste,pour partie
bouddhiste,pour partie marxiste ? La réflexion socialiste ne peut
pas non plus ignorer les penseurs de l’écologie politique,tels queR
ené Dum
ont,Teddy Goldsm
ith,André G
orz,Ivan Illich,SergeLatouche,François Partant,H
enryk Skolimow
ski … Et pour finir
on ne peut pas lutter efficacement contre le capitalism
e si l’onn’inform
e pas nos concitoyens sur la mystification m
onétaire,l’im
mense escroquerie de la finance internationale.
Straté
gie
politiq
ue
377
Lettre ouverte à la secrétaire nationaledu Parti com
muniste français
Le 9 juillet 2007.
Madam
e Marie-G
eorge Buffet,Vous avez dit,juste après les élections législatives de juin,
que « tout doit être examiné,
réexaminé,
plusieurs idées sontém
ises,comm
e celle de décider de la création d’un nouveau parti,de le dépasser pour en fonder un avec d’autres ».Vous avez notéque le m
ot comm
uniste,qui renvoie à l’échec du «socialism
eréel»,représente un «poids» voire «un handicap
» pour le PCF.
Bravo ! Le C
ongrès de Tours et les 21 conditions de Lénine sontm
aintenant très loin ! Les rivalités entre ceux qui croient quel’État exprim
e une classe –la bourgeoisie – et ceux qui croient
qu’il exprime un rapport des classes ou le rapport de leur force
font partie de l’Histoire.
De toute façon,
qui peut pensersérieusem
ent qu’un vrai changement de régim
e – une nouvelleR
évolution – puisse se faire autrement que dém
ocratiquement ?
Nous som
mes tous pour la R
épublique.Les vieilles haines entrestaliniens et trotskistes font aussi partie de l’H
istoire.Par ailleurs,il est m
aintenant clair que le courant de l’écologie politique nepeut porter seul un projet de société alternatif à la m
ondialisationcapitaliste,
il a besoin de s’ancrer dans l’histoire des luttesd’ém
ancipation de ces deux derniers siècles.Il doit travailler main
dans la main avec le courant politique historique de lutte contre
le capitalisme.O
n sait depuis 1983 que l’on ne peut pas compter
sur le PS pour proposer une véritable alternative à l’idéologiedom
inante de la marchandisation du m
onde.Et les comm
unistesn’ont-ils pas une petite revanche à prendre sur ces pharisiens duParti socialiste ?
Ayons le courage de créer un nouveau parti qui fasse table
376
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 376
Voilà ! je tenais à vous faire part de mes encouragem
entsà cette grande idée que serait la dissolution du PC
F.Mais,s’il
vous plaît Madam
e,ne tardez pas trop,car cela prendra bien troisou quatre ans afin de se préparer pour les prochaines échéancesélectorales nationales.Bien à vous.
Marc Jutier
Le PS est m
alade,profitons-en pour l’affaiblir !
Cela fait longtem
ps qu’une partie de la gauche ne sedistingue plus d’une partie de la droite,
au concret de sesattitudes,de ses m
œurs et de ses pratiques.C
ela fait longtemps
qu’ils ont
un discours
et une
pratique européenne
etinternationale
très à
droite.D
es personnalités
marquées
à«gauche
» comm
e ces Kouchner,Besson,A
ttali,Lang,Védrine
et DSK
ont-ils des convictions ? Voyons donc ! Ces gens là n’ont
pas de convictions,ils n’ont que des désirs de pouvoir.Ils en ontrien à faire de trahir les électeurs de gauche.Et ne parlons pas deligne de conduite cohérente et fidèle à des engagem
ents supposésauthentiques de ces guignols! Pour certains,
ils sont vieux etcyniques,ils pensent que Sarko est là pour 10 ans,et ils veulentêtre m
inistres avant de partir !
Ils sont les mieux placés pour savoir que le PS est depuis
bien longtemps dans le vide idéologique le plus total et qu’il n’est
pas prêt de pouvoir affronter cette nouvelle droite décomplexée.
Bref,les rats quittent le navire ! Cela fait longtem
ps que les DSK
,les K
ouchner traînent dans les think-tanks internationalistes etm
ondialistes où s’homogénéisent l’idéologie et les pratiques des
grands financiers,hauts fonctionnaires et chefs de grands médias.
G8,
Bilderberg,D
avos,T
rilatérale,C
omm
ission européenne,conseils européens,
etc,la «gauche
» présente là n’était pastoujours à gauche de la droite,ni la droite à droite de la gauche,
Straté
gie
politiq
ue
379
Ce nouveau socialism
e,ce socialisme du X
XI em
e siècle finirapar devenir,tôt ou tard,m
ajoritaire dans ce pays.Et peut-êtreplus tôt que prévu ! L’H
istoire nous réserve parfois la surprise desoudains retournem
ents ! Qui aurait pu im
aginer la Révolution
en 1785 ou la crise des années 30 en 1925 ? Mêm
e si lecapitalism
e apparaît
aujourd’hui com
me
indépassable à
laplupart de nos concitoyens,il s’agit d’avoir une vision historiqueun peu plus large pour déceler que le capitalism
e finira par n’êtrequ’une petite parenthèse dans l’histoire de l’hum
anité.
Le 18 juin dernier,j’ai fait une proposition de texte pourun appel à la création d’un parti,m
ouvement,rassem
blement,
véritablement socialiste,
écologiste et altermondialiste,
à fairecirculer parm
i les militants du PC
F,de la LCR
,des Verts,d’Alter
Ekolo,des O
bjecteurs de croissance,d’A
ttac,des collectifs
unitaires antilibéraux,des Alternatifs…
et de tous ceux qui n’ontpas renoncé à construire un projet alternatif au capitalism
e.J’aiproposé le titre suivant:
Appel pour l’union des m
ouvements
populaires et socialistes.De nom
breux citoyens ordinaires et despersonnalités politiques plus ou m
oins connues font circuler surInternet des textes qui vont dans le m
ême sens.La rencontre-
débat « Maintenant,à gauche » du 7 juillet est égalem
ent unevolonté de reconstruire une autre gauche.
En fait,si le PC
Faccepte de se dissoudre sans arrière-pensées m
anipulatrices,alorsun im
mense espoir à gauche va naître.D
es dizaines de milliers de
citoyens n’attendent que cela.Des déçus des Verts,des unitaires
de la LCR
,des alterm
ondialistes et mêm
e des bouddhistes-m
arxistes-écologistes comm
e l’auteur de cette lettre seraientenchantés de participer à cette nouvelle aventure que serait lacréation du prem
ier parti politique vraiment novateur de ce
troisième m
illénaire.U
ne suggestion pour le nom de ce nouveau parti :U
MPS
(Union des m
ouvements populaires et socialistes) juste pour faire
un pied de nez aux deux partis qui détiennent 90 % des sièges à
l’Assem
blée nationale !
378
Nouvelle civilisation 2012
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porcs se bousculent devant la gamelle.A
près les élections,les
porcs vont à la gamelle.Le PS n’est plus un parti de gauche ;
aujourd’hui c’est juste une machine à faire arriver des arrivistes.
Pauvres militants PS,
pauvres jeunots qui «y croient»,pauvre
piétaille manipulée par les pontes du PS qui n’ont pas trouvé de
place ailleurs pour leur plan de carrière !
Les trahisons politiques de l’appareil PS ne sont pasnouvelles ;
elles ont comm
encé quand Mauroy a été viré par
Mitterrand au profit de Fabius.La suite coule de source.Le PS
est devenu le deuxième fer au feu de la spéculation triom
phante.L’actualité «socialiste
» n’est que l’héritière de la perfusionanesthésiante de François M
itterrand.Il a tué le syndicalisme,
phagocyté les revendications politiques,et pire,détruit tout espoirde changem
ent et instauré le fatalisme dans les esprits.Je veux
bien croire sa femm
e,D
anielle,quand elle dit qu’il était un
socialiste sincère,m
ais ce pauvre Mitterrand est arrivé à un
mauvais m
oment de l’histoire.
La vague néo-libérale déferlaitd’outre A
tlantique et la guerre idéologique,la guerre froide étaitentrain d’être gagnée par le m
oins pire des deux systèmes!
Finalement,M
ao et Staline,entre autres,ont fait bien plus de mal
au socialisme que bien des ém
inences grises,des financiers ou desnéo-cons !
Plus personne,dans nos «élites intellectuelles»,ne remet
en cause le néo-libéralisme m
assacreur de populations et de laplanète.Le nouveau m
ot d’ordre :«il faut être pragmatique
» !L’appareil du PS a,depuis bien longtem
ps,abandonné la causedu peuple pour s’em
mitoufler dans ses privilèges.Toutes ces
«trahisons» n’en
sont pas,
car on
les voit
arriver depuis
longtemps.
Aucune
surprise.Sim
plement,
tous ces
gens-làrejoignent leur fam
ille naturelle :celle des nantis,des énarques,des exploiteurs,celle des égoïstes au service d’une seule cause :leSaint Fric,roi du m
onde ! Alors assez du PS !
Straté
gie
politiq
ue
381
mais tous là dedans contre les travailleurs en Europe,tous pour
leurs intérêts minoritaires de grands bourgeois.Et préparant les
plans pour nous casser la gueule,nous spolier,nous exploiter,dim
inuer nos droits,s’attaquer à nos retraites,
s’attaquer auxbiens publics,
aux services publics qui étaient hors du circuitm
archand.C’est Lam
y qu’il faut suivre,pour comprendre que ce
qui arrive maintenant n’est guère plus et déjà en cours depuis
longtemps.C
e ne sont pas des ralliements et des trahisons que
font ces braves gens.Ça fait longtem
ps qu’ils sont où ils sont.R
ien de plus,rien ne les distingue des autres.Se rajoute à cela lessoifs personnelles,les arrivism
es particuliers.
Au final ce sont tous des libéraux.
Ceux-là m
ême qui
vouent allégeance au pouvoir des transnationales et sous prétexted’une croissance qui du point de vue écologique,nous détruira,m
ettent à sac le bien comm
un,vendent les services publics,
sabordent la solidarité sociale,encouragent le com
merce des
armes et perpétuent la guerre m
ondiale sans fin.D
onc lerapprochem
ent de «socialistes» avec Sarkozy est tout a faitnaturel.
On se sent m
oins trahis aujourd’hui qu’hier,lorsque
Jospin signait les fameux accords de Barcelone ou qu’une
majorité de responsables socialistes défendaient le O
UI au traité
constitutionnel.A
u moins les choses se clarifient.
La grandetrahison est le fait que le PS a été noyauté,
infiltré,depuis
longtemps,par un courant social-libéral.La sinistre synthèse du
Mans a donc abouti au «Projet du PS
»,en 2006,
le moins
socialiste de son histoire.C
e fut la base du programm
e deSégolène.
Alors,la trahison de K
ouchner,la «promotion
» de DSK
( DSK
? gros dossier ! Voir :w
ww.voltairenet.org/article151921.htm
l),la «collaboration» de J.
Lang,hélas,ne sont pas étonnantes.Elles ont au moins le m
éritede faire tom
ber les masques.Les fuites vers l’adversaire seront
peut-être comm
e des purges salutaires.Durant les élections,les
380
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 380
leurs petits intérêts personnels avant le bien comm
un,l’intérêtgénéral.En fait,tous ceux qui n’ont pas renoncé à construire unprojet alternatif au capitalism
e devraient s’orienter vers uneunification de toutes les forces de résistance civique,syndicale,politique,
citoyenne,associative,
évidemm
ent écologiste
etradicalem
ent socialiste,en un réseau résolu et organisé.Il fautrassem
bler toutes les énergies antilibérales à gauche,afin qu’ellesfinissent par devenir une authentique force politique.Je crois quela seule option susceptible de redonner du pluralism
e et de l’unitéaux « collectifs locaux du non de gauche du référendum
du29
mai 2005
» ,que j’appellerais plus volontiers « Com
ité Citoyen
Autonom
e (CC
A) »,c’est de garantir leur autonom
ie locale laplus large avec un cadre national d’échange très souple et nonune structure pyram
idale avec un secrétariat devenu en 2006 uncollectif national et qui serait devenu dem
ain une directionpolitique.
Mais si,
au contraire,chaque clan continu à tirer la
couverture à lui,à essayer de manipuler les autres clans,alors ça
ne marchera pas ! C
’est bien pourquoi,ce nouveau parti doit seform
er par la base et non pas par des clans au niveau national.C
es clans,(PR
S,Bovistes,
Unitaires PC
F,anciens LC
R,A
lterEkolo,etc) seront,fort probablem
ent,les futurs courants de cerassem
blement
populaire.Les
clans nationaux
doivents’effacer au profit des m
ilitants de bases.
Donc,
sur les bases des collectifs unitaires pour unrassem
blement antilibéral de gauche,il s’agit de construire des
entités indépendantes
et souveraines,
des com
ités citoyens
autonomes
(CC
A).
Ces
CC
A
devraient se
constituerform
ellement,c’est à dire par une inscription et une cotisation
annuelle de 10 ou 20 €par an et par personne.C
es CC
A ou
MPSD
(Mouvem
ents Populaires et socialistes Départem
entaux)devraient correspondre au territoire du départem
ent et auraienttoute
latitude pour
désigner leurs
candidats aux
électionscantonales,
législatives et sénatoriales.C
es CC
A perm
ettraientaux citoyens de débattre véritablem
ent de politique et c’est la
Straté
gie
politiq
ue
383
On est certain depuis 1983 que l’on ne peut pas com
ptersur le PS pour proposer une véritable alternative à l’idéologiedom
inante de la marchandisation du m
onde.L’accentuation dela dérive social-libérale centriste du PS appelle autre chose que laconstruction d’une nouvelle petite force supplém
entaire à lagauche de la gauche.C
’est bien un nouveau grand parti de gauche,une nouvelle force politique à am
bition majoritaire véritablem
entsocialiste,qu’il nous faut construire.Pour contrer la tendance aubipartism
e et le recentrage social-libéral de la gauche,il ne suffirapas de construire une nouvelle petite form
ation à gauche de lagauche,
version protestataire ou version aiguillon du social-libéralism
e.Il faut viser plus grand et plus large.
La création d’une nouvelle force politiqueà am
bition majoritaire sur la base de
Com
ité Citoyen A
utonome (C
CA
)
La LCR
veut se dissoudre et créer un nouveau grand partianticapitaliste,bien ! Jean Luc M
élenchon a créé le PRS et rêve
d’un DIE-LIN
KE à la française,parfait! Les unitaires du PC
F,les Bovistes,
et plein d’autres clans veulent créer une nouvelledynam
ique à gauche,génial ! Maintenant,c’est le PC
F qui doitaccepter de se dissoudre dans ce m
ouvement populaire et
citoyen.Les Verts et les Alternatifs seront obligés de suivre par la
force des choses.N
ous somm
es des dizaines de milliers de
citoyens qui n’attendent que cela.D
es déçus des Verts,des
altermondialistes
et autres
militants
non encartés
seraientenchantés de participer à cette nouvelle aventure que serait lacréation du prem
ier parti politique vraiment novateur de ce
troisième m
illénaire.Poursuivre dans la voie des concurrences
et de l’éparpillement,
amènerait à se résigner à l’inexistence
politique.D’ailleurs,si le PC
F comm
e les autres petits partis degauche
n’acceptent pas
de se
dissoudre,on
pourra très
légitimem
ent se demander si leurs dirigeants,ne font pas passer
382
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 382
La base
mêm
e de
ce projet
doit donc
inclure une
réappropriation du contrôle de la monnaie et une éducation du
peuple à propos de l’outil de mobilisation de l’énergie hum
aine.C
ar sans capacité de battre monnaie et sans une com
préhensionfondam
entale de l’outil monétaire par le peuple,
le pouvoirpolitique n’est que la m
arionnette de la finance internationale.Ce
premier point im
plique une abrogation du traité de Maastricht,
un retour de la Banque de France et du franc ainsi qu’unenationalisation des banques.
Les autres mesures à m
ettre enplace
:le revenu citoyen d’existence,la nationalisation de toutesles entreprises cotées en Bourse,la dissolution de la Bourse desvaleurs m
obilières ainsi que toutes autres mesures qui s’im
posentpar le bon sens pour le bien com
mun aux niveaux écologique,
sanitaire,agricole,
éducatif,adm
inistratif,judiciaire
(voiram
endements dans le texte :A
ppel du 18 juin)… seront discutées
abondamm
ent d’ici 2012 par les militants puis par tous les
Français durant
les prochaines
pré-campagnes
électoralesnationales.
Pour nous rendre crédibles auprès de la population la plusproche des idées véritablem
ent socialistes,il faudrait faire la
distinction entre
objectif et
programm
e.Les
Français sont
conscients du fait que le capitalisme fait du tort à la grande
majorité des citoyens,des peuples et de la planète,m
ais ils necroient pas qu’il est possible de faire autrem
ent et les médias sont
là pour le leur faire croire.Ils nous considèrent com
me des
utopistes,des doux rêveurs qui croient encore à l’être humain.
Notre rôle devrait être de faire com
prendre que nos objectifs neseraient atteints que par étapes,
et que nous ne pouvions quenom
mer les quelques prem
ières,la suite étant tributaire de
l’implication des citoyens et des peuples du m
onde.Il nous
faudra donc insister sur la notion d’étapes,de processus et depriorités,
en montrant les liens avec nos objectifs.
Il nous fautconvaincre que nos étapes sont réfléchies,calculées et réalistes.
Straté
gie
politiq
ue
385
meilleure façon de leur donner envie de se réapproprier la gestion
de la cité.Le scrutin uninominal à deux tours à l’avantage de
permettre aux citoyens d’un territoire de trouver,parm
i eux,leurreprésentant
et c’est,
je crois,
un processus
profondément
démocratique.U
n scrutin à la proportionnelle ne fait que le jeudes « clans » et des appareils au niveau national.Les m
embres de
ces CC
A seraient libres d’être encartés dans n’im
porte quel partide gauche.M
ais quel est l’intérêt d’être encarté dans des partisqui n’ont pas d’avenir et qui vont se dissoudre
! La prim
aire pour la présidentielle de 2012 doit êtreorganisée relativem
ent tôt en 2011.Plus la désignation du
candidat se fera tôt,plus le candidat aura le temps de faire une
pré-campagne suffisam
ment longue pour se faire connaître dans
toutes les circonscriptions et de tous les Français.Si nous
disposons de CC
A constitués;
seuls leurs mem
bres dûment
enregistrés –avant le 31 décem
bre 2010 par exemple
– pourrontvoter lors de cette prim
aire.Et je ne vois pas com
ment on
pourrait procéder autrement si on veut un candidat légitim
e etincontestable.
Le processus de double consensus qui avait étéadopté en 2006 pour désigner un candidat a été,il faut bien ledire,une véritable farce !
Le rassemblem
ent au niveau national pourrait s’appelerU
nion des mouvem
ents citoyens socialistes (UM
CS) ou U
niondes m
ouvements populaires et socialistes (U
MPS).Le nom
sera,de toute façon,décidé par le vote des m
ilitants.La plate-forme
programm
atique comm
une se doit d’être un projet de sociétévéritablem
ent alternatif
au capitalism
e.L
e program
me
véritablement socialiste que nous devons construire ensem
ble,doit s’enrichir de réflexions sur les dégâts de la civilisationindustrielle,
sur l’absurdité d’une vision du monde purem
entm
atérialiste.U
ne vision de l’homm
e plus globale doit êtreenvisagée.
Et on ne peut pas lutter efficacement contre le
capitalisme
si l’on
n’informe
pas nos
concitoyens sur
lam
ystification monétaire,
l’imm
ense escroquerie de la financeinternationale.
384
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 384
1.Le prem
ier de ces dix devoirs est la libéralité,la
générosité,la charité.Le souverain ne doit pas avoir d’avidité nid’attachem
ent pour la richesse et la propriété,m
ais il doit endisposer pour le bien-être du peuple.
2.Un caractère m
oral élevé.Il ne doit jamais détruire la
vie,tromper,voler ni exploiter les autres,com
mettre l’adultère,
dire des choses fausses,ni prendre des boissons enivrantes.C’est-
à-dire qu’il doit au moins observer les C
inq préceptes du laïc.
3.Sacrifier tout au bien du peuple.
Il doit être prêt àsacrifier son confort,son nom
et sa renomm
ée,et sa vie mêm
edans l’intérêt du peuple.
4.Honnêteté et intégrité.Il doit être libre de peur ou de
faveur dans l’exercice de ses devoirs ;il doit être sincère dans sesintentions et ne doit pas trom
per le public.
5.Am
abilité,affabilité.Il doit avoir un tempéram
ent doux.
6.A
ustérité dans les habitudes.Il doit m
ener une viesim
ple et ne doit pas se laisser aller au luxe.Il doit être en
possession de soi-mêm
e.
7.Absence de haine,m
auvais-vouloir,inimitié.Il ne doit
garder rancune à personne.8.
Non-violence (ahim
sa),ce qui signifie qu’il doit non
seulement ne faire de m
al à personne,m
ais aussi qu’il doits’efforcer de faire régner la paix en évitant,en em
pêchant la guerreet toute chose qui im
pliquent violence et destruction de la vie.
9.Patience,pardon,tolérance,compréhension.Il doit être
capable de supporter les épreuves,les insultes et les difficultéssans s’em
porter.
Straté
gie
politiq
ue
387
Une
des conditions
pour organiser
un m
ouvement
populaire qui
soit en
ordre de
bataille pour
affronter les
échéances électorales de 2012 est de se débarrasser de cette visionhypocrite et défaitiste qui consiste à tenir un discours plus oum
oins révolutionnaire et à ensuite courir après le PS pour obtenirun strapontin.N
ous n’accepterons de négocier avec le PS que sinous som
mes en position de force.Il nous faut croire que c’est
possible,que l’on peut gagner.Sinon,il vaut mieux rester couché
et laisser ces pharisiens du PS abreuver le peuple de leurdém
agogie.
Les valeurs du parti au pouvoir sont :l’argent,le profit,lacom
pétition,l’égoïsm
e,l’individualism
e,la
croissance.L
esvaleurs de notre courant politique sont:l’am
our,le partage,lacoopération,l’altruism
e,la convivialité.
Partir des
aspirations populaires
demande
beaucoupd’exigence de la part des futurs élus.
Celle de respecter ses
engagements,de travailler au bien com
mun et d’avoir le courage
de ne pas céder aux intérêts privés.Les futurs élus peuvent,sanscrainte,
s’inspirer,du
dhamm
apadatthakatha qui
aborde le
problème d’un bon gouvernem
ent.Le Bouddha Sakyam
ounim
ontra com
ment
tout un
pays pouvait
devenir corrom
pu,dégénéré et m
alheureux quand les chefs du gouvernement,c’est-
à-dire roi,m
inistres et fonctionnaires deviennent eux-mêm
escorrom
pus et injustes.Pour qu’un pays soit heureux il doit avoirun gouvernem
ent juste.Les principes de ce gouvernement juste
sont exposés par le Bouddha dans son enseignement sur les «D
ixD
evoirs du Roi»,tel qu’il est donné dans les Jataka.Bien entendu
le mot «roi» (R
aja) d’autrefois doit être remplacé aujourd’hui par
le mot «gouvernem
ent».Par conséquent,les «Dix D
evoirs duR
oi» s’appliquent maintenant à tous ceux qui participent au
gouvernement,chef d’état,m
inistres,chefs politiques,mem
bresdu corps législatif et fonctionnaires d’adm
inistration.
386
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 386
des Glières 2 jours avant le 2
etour de l’élection.Ayant pris soin
de ne pas prévenir les anciens résistants eux-mêm
e,M Sarkozy a
fait mine de verser une larm
e à la lecture de la dernière lettre deG
uy Môquet.Il est bon de rappeler que les valeurs portées par la
Résistance étaient à l’exact opposé du projet de société que
défend M Sarkozy,porte-voix d’une droite dure,décom
plexée,ouvertem
ent réactionnaire.
MA
NIFE
STE
P
OU
R U
NE
ALT
ER
NAT
IVE
Voici une très bonne analyse historique du capitalisme et
de la pensée politique de sa contestation.D
es propositions derem
ise en
question de
la civilisation
marchande
par la
relocalisation de l’activité productive,par d’autres types de
rapports sociaux,par l’utilisation de la gratuité comm
e moyen de
lutte,sont entre autres,
des moyens à disposition des citoyens
pour transformer notre civilisation.
ww
w.altermonde-sans-frontiere.com
Extraits
de «M
AN
IFEST
E
POU
R
UN
E
ALT
ER
-N
ATIV
E» U
ne contribution à une critique du système m
archandet à l’élaboration d’une stratégie pour son dépassem
ent parPatrick M
IGN
AR
D.
L’indigence théorique,dans lequel se débat actuellement
la pensée politique,augure m
al d’une alternative rapide ausystèm
e marchand en passe de parvenir à l’expression ultim
e deses contradictions.C
ette phase,à la fois de sa puissance relative,et de sa décadence inéluctable,
n’est pas synonyme d’un
ralentissement des dégâts sociaux et écologiques qui sont la
conséquence logique de son fonctionnement,
c’est mêm
e lecontraire que l’on peut constater.
Il est aujourd’hui un faitindubitable,et qui doit être dit,m
ême si cela est dur et difficile à
accepter:la
Gauche
est m
orte.C
ette G
auche avec
ses
Straté
gie
politiq
ue
389
10.Non-opposition,non obstruction.C
’est-à-dire qu’il nedoit pas s’opposer à la volonté populaire,ne contrecarrer aucunem
esure favorable au bien-être du peuple.En d’autres termes,il
doit se tenir en harmonie avec le peuple.
(Extrait de L’enseignement du B
ouddha d’après les textes lesplus anciens de W
alpola Rahula
aux éditions Point Sagesse)
C’est donc bien du courage,de la sagesse,de l’abnégation
et de la détermination qu’il nous faut pour gagner en 2012.Pour
cela il nous faut faire naître un parti,un mouvem
ent,une forcepolitique structurée qui puisse négocier avec le PS dans unrapport de force à notre avantage.
Notre objectif est d’être
rassemblée et unis en 2012
;derrière un candidat unique à
l’élection présidentielle
et des
candidatures unifiées
auxlégislatives.
Notre objectif c’est de gouverner pour m
ettre enplace un projet véritablem
ent alternatif au capitalisme.
Et pour nous donner du courage
écoutons le message des anciens
Appel
à la
comm
émoration
du 60
eanniversaire
duProgram
me du C
onseil national de la Résistance.
Le 15 mars
1944,le CN
R,dans la clandestinité,a jeté les bases du systèm
esocial français,
que nous voyons,m
ois après mois,
se fairedém
anteler par la droite.Voici ce qu’en disaient les acteurs de cetem
ps lointain,m
ais pourtant si moderne
:Plus que jam
ais,à
ceux et celles qui feront le siècle qui comm
ence,nous voulonsdire avec notre affection :
«Créer,
c’est résister.R
ésister,c’est
créer»… suite vidéo ou texte sur :w
ww.alternatives-im
ages.net(6’17’’).
À l’appel d’anciens résistants,
une manifestation s’est
tenue sur le plateau des Glières,et a rassem
blé 1500 personnes,ce une sem
aine après la venue de...M
Sarkozy.En effet,
MSarkozy,
adepte du
«travail-famille-patrie
»,a
tenté de
récupérer l’héritage de la Résistance en se déplaçant sur le Plateau
388
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 388
existence.Toutes ont disparu.Le système m
archand,à l’image de
ses prédécesseurs,croit lui aussi en la « rationalité » de son
fonctionnement et en l’éternité de sa dom
ination.Lui aussi
disparaîtra pourtant dans les affres de ses contradictions pousséesà leur paroxysm
e.Le discours sur sa temporalité historique et son
caractère éphémère est systém
atiquement accusé de nihilism
e,etl’espoir en un m
onde nouveau,respectueux de l’Hom
me et de
son environnement,est im
médiatem
ent qualifié d’utopique [… ]
Le discours de l’Alternative est,aujourd’hui,en grande
partie inaudible face à la puissance idéologique et médiatique des
appareils de propagande du système m
archand,et face aux
difficultés de repenser cette alternative après les désastreusesexpériences du « socialism
e réel » et les politiques collaboration-nism
es des « Gauche ».Voir article com
plet sur :http://endehors.org/new
s/manifeste-pour-une-alternative
Straté
gie
politiq
ue
391
organisations,ses référents théoriques,ses pratiques a disparu.Q
ue les valeurs qui l’ont fondée,et qui sont universelles et
atemporelles,
nous restent,c’est évident et m
ême souhaitable.
Quelle reste dans les m
émoires et les cœ
urs comm
e mom
ent del’H
istoire,soit,
mais arrêtons de vouloir vivre,
et construirel’avenir,dans ce souvenir.M
aintenir la fiction,vouloir la « fairevivre »,par ce qui ne peut être que des artifices,nous condam
neà errer dans des discours et des stratégies d’un autre tem
ps dontnous
voyons aujourd’hui
les effets
dévastateurs dans
lesrepositionnem
ents,les débats et surtout dans,ce qui est le plusgrave,les luttes.
Cette fiction de la G
auche,les organisations qui la
composent en ont évidem
ment un besoin vital.
C’est elle qui
constitue leur raison d’être et leur seul moyen d’accéder au
Pouvoir.Par l’affect,
la culpabilisation,le m
arketing politique,elles usent de tous les stratagèm
es pour exister et faire vivre cettefiction.C
ette fiction de la Gauche,le systèm
e marchand en a,lui
aussi,absolument besoin ne serait ce que pour m
aintenir,auprèsdes citoyens,l’illusion d’une possible alternance perm
ettant defaire patienter,
de « lâcher du lest » sur quelques questionssociales,faire passer en douceur des m
esures antisociales,voiredésam
orcer les crises… sauvant ainsi l’essentiel du systèm
e.Larem
ise à plat des conceptions,des concepts et des stratégies estdevenu un im
pératif politique catégorique.Au stade où en sont
les organisations politiques,le travail,de réflexion et d’élaborationcollectif est m
anifestement stérile,je n’en prendrais pour preuve
que le dramatique et dérisoire « dialogue » des collectifs unitaires
en France en 2006-2007.Les prétentions,
les préjugés,les
ambitions,
les intérêts
personnels et
bureaucratiques ont
transformé cette initiative,
à priori fort intéressante,en un
capharnaüm d’idées décousues qui a fait que « la m
ontagne aaccouché d’une souris ».
Toutes les civilisations ont cru en l’éternité de leur
390
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 390
l’élaboration collective,
la form
ation,l’action
militante
etl’éducation populaire.PR
S a été fondée en mai 2004 à l’initiative
de Jean-Luc Mélenchon.w
ww.prs12.com
;ww
w.prs86.org
ww
w.republiquesociale.fr :D
es citoyens ayant choisi le camp de la R
épublique,de laG
auche et du Socialisme,que nous soyons m
ilitants politiques,syndicalistes,associatifs,tous en prise avec le m
ouvement social.
Notre devise est issue de la profession de foi de Jean Jaurès aux
élections législatives de 1906 :« Sans la République,le Socialism
eest im
puissant,sans le Socialisme,la R
épublique est vide.»
ww
w.carre-rouge.org :En ce début du
XX
I eme
siècle,le systèm
e fondé sur lapropriété privée des m
oyens de production et l’État bourgeoism
enace l’humanité entière de barbarie.
La mondialisation-
globalisation de la production et des échanges,la financiarisationdes investissem
ents,l’âpreté de la concurrence inter-capitaliste fontpeser sur les peuples,la classe ouvrière,les salariés en général,lesrisques de véritables cataclysm
es.En Afrique,en A
mérique latine,
dans les pays de l’ex-UR
SS,s’écrit déjà dans le sang et la misère
l’avenir que le système capitaliste réserve aux peuples des pays
industrialisés.A
lors qu’il concentre à un niveau jamais atteint
depuis la Seconde Guerre m
ondiale ses contradictions,le capita-lism
e est engagé dans une offensive stratégique contre la classeouvrière internationale :une arm
ée de chômeurs couvre la planète
;la paupérisation jusqu’alors réservée au tiers-m
onde gagne dessecteurs entiers des pays d’Europe et des États-U
nis,frappant deplein fouet notam
ment la jeunesse condam
née aux petits boulots,àla précarité,à la m
arginalisation.Les lois du marché s’appliquent
avec une brutalité inouïe.Dans un ouvrage salué par la critique,Le
passé d’une illusion,François Furet analyse les rapports selon luitissés entre com
munism
e et fascisme depuis la R
évolutiond’O
ctobre,et conclut en ces term
es:«D
éjà privé de Dieu,
l’individu démocratique voit trem
bler sur ses bases,en cette fin de
Straté
gie
politiq
ue
393
Sites militants
ww
w.alternativeunitaire2007.org :N
ous défendons un autre projet de société démocratique,
solidaire,antiraciste,
écologiste,fém
iniste et altermondialiste.
Hier com
me dem
ain,notre combat se poursuit pour rassem
blerles forces de la gauche de transform
ation sociale et ainsi changerle rapport des forces dans ce pays.R
ésister c’est possible,créer unautre m
onde c’est possible !
ww
w.comm
unistesunitaires.net :N
ous militons pour changer l’ordre d’un m
onde démoli
par la logique libérale et la domination du capital.N
ous nousinscrivons dans une visée de transform
ation sociale et noussom
mes partie prenante du m
ouvement antilibéral.N
ous voulonsconstruire un espace com
muniste ouvert en articulation avec les
luttes sociales et le mouvem
ent antilibéral.Ce m
ouvement est à
la fois résolument pluraliste et à la recherche d’une convergence
durable.S’inscrire dans cet espace permet de réinventer un projet
comm
uniste,de redéfinir l’apport critique de notre culture,derefonder notre utilité politique.
ww
w.gaucherepublicaine.org :Le journal du réseau de la G
auche républicaine,laïque,écologique et sociale.
ww
w.pourlarepubliquesociale.org :A
ssociation qui regroupe des militants issus de divers
horizons de la gauche.Elle se fixe comm
e objectif l’élaborationd’un projet politique capable de refonder une alternative degauche à la dom
ination matérielle et culturelle du capitalism
e denotre époque.O
uverte à celles et ceux qui se reconnaissent danssa déclaration de présentation,elle entend contribuer ainsi à unenouvelle
union des
gauches.Ses
modes
d’action sont
392
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 392
ww
w.cinquieme-zone.org :
Les «banlieues»,les quartiers les plus pauvres sont aussiles plus m
al équipés,les plus mal desservis par les transports et
les services publics.Ils sont ceux où la société capitaliste rejetteceux qu’elle exploite le plus et qu’elle condam
ne au chômage et
à la misère m
atérielle et morale.C
hômage,précarité,pauvreté,
racisme,violence,sont les produits d’une société injuste qu’il faut
combattre.Faute de quoi l’injustice et la m
isère seront le terreaudes fanatism
es.Les catégories les plus pauvres de la population,quelle que soit leur origine,les jeunes en particulier,n’ont pasd’autre
solution que
de reprendre
le com
bat collectif
desopprim
és contre les oppresseurs.C’est par les arm
es de l’actionpolitique et syndicale que les générations passées avaient obtenudes am
éliorations.C’est en reprenant ces traditions de com
batque nous enrayerons la spirale de la pauvreté.
ww
w.acontrecourant.org :C
’est un bulletin confectionné par une petite équipe dem
ilitant(e)s issus pour la plupart de la mouvance cédétiste du
temps où la C
FDT
prônait la lutte sociale et l’autogestioncom
me m
oyens d’émancipation du prolétariat et de l’H
omm
e.D
e sensibilité libertaire,dit-on d’A
Contre C
ourant.Possible.
Mais «A
CC
» (un petit nom qui a fait son chem
in) n’a pas le cultede l’étiquette.Il se veut sim
plement outil pour la lutte sociale.D
ece fait,il ne peut être perçu com
me une revue théorique m
ême
s’il lui arrive parfois,après la publication de textes denses,
deprovoquer dans ses colonnes ou ailleurs des débats,disons,d’unecertaine tenue
!
ww
w.le-militant.org :
L’objectif de ce site et des publications qui lui sontaccolées (M
ilitant et Praxis) est de promouvoir la nécessité du
dépassement révolutionnaire du capitalism
e et de l’avènement
d’une société
socialiste autogérée.
Ses rédacteurs
sont des
militants politiques (PS,PC
F,LCR
),syndicaux (CG
T,FSU).
Straté
gie
politiq
ue
395
siècle,la divinité histoire :angoisse qu’il va lui falloir conjurer [...]L’idée d’une autre société est devenue presque im
possible à penser,et d’ailleurs personne n’avance sur le sujet,
dans le monde
d’aujourd’hui,m
ême l’esquisse d’un concept neuf.
Nous voici
condamnés à vivre dans le
monde où nous vivons ».
L’ancienintellectuel stalinien le regrette sincèrem
ent,mais hélas,l’idée de
«révolution » ayant enfanté les monstruosités que l’on sait,il faut
admettre le m
onde comm
e il est,s’en satisfaire,comm
e un moindre
mal.La pensée de François Furet -président de la Fondation Saint-
Simon (voir C
h.2)– vertèbre actuellement toute l’idéologie
dominante.A
ccepter le monde tel qu’il est,sous peine de voir,en
cas de luttes anti-capitalistes victorieuses,de nouveaux goulags
ensanglanter la planète,tel est le postulat.Pour Furet,le choix seréduit à la soum
ission aux lois du marché...
ou à la barbarierévolutionnaire.Q
u’on ne s’y trompe pas,l’argum
ent ne manque
pas de force.La chute du mur de Berlin ne signifie pas,loin s’en
faut,que le stalinisme ait disparu de la scène de l’histoire
:il sertm
aintenant de repoussoir brandi devant les peuples du monde
entier:«Souvenez-vous de Staline,de ses crimes !» s’écrient les
golden boys...Les fondateurs de cette revue prennent radicalement
le contre-pied de cette affirmation.A
u tintamarre m
ultimédia des
hérauts de la pensée unique diffusant le vieil air de pipeau dulibéralism
e orchestré en symphonie triom
phale,nous opposons lanécessaire analyse de la condition hum
aine,de son éco-système plus
fragile et menacé que jam
ais par l’emprise barbare du Leviathan.
L’alternative reste :Socialisme ou Barbarie.…
Le pari que prétendengager notre revue,c’est d’apporter une contribution,si m
odestesoit-elle,à l’arm
ement politique des résistances qui m
ûrissent sousles eaux dorm
antes.Le mouvem
ent des peuples et des travailleursne se com
mande pas :il est l’ordre fondam
ental des sociétés.
ww
w.drapeaurouge.fr :W
eb comm
unautaire de Gauche
:actualités politiques,
chants révolutionnaires,
personnages m
arquants,culture,
mobilisations à venir ...
394
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 394
promouvoir de nouvelles idées fondées sur deux principes:
1°– L’homm
e devenu omnipotent par sa technologie et la
surpopulation doit établir un nouveau rapport avec le monde où
il vit,et dont il est devenu pleinement responsable.2°– Il doit se
réconcilier avec la nature et développer les qualités lui permettant
de vivre en harmonie tant avec ses sem
blables qu’avec les autresêtres vivants,dans le respect de la diversité biologique.
Le combat pour l’écologie est donc d’ordre politique,
économique,
social,juridique,
culturel,scientifique,
technique,philosophique
et com
portemental.
Il ajoute
aux droits
del’hom
me une dim
ension écologiste.Le droit à un environnement
sain est un droit fondamental,constitutif de tous les autres,car
dans un univers privé d’espace,d’arbres,d’eau ou d’oiseaux,iln’y a de liberté qu’illusoire.
L’écologie est le seul courant depensée de notre époque qui propose une rem
ise en questionprofonde des structures de la société,de nouveaux rapports avecles hom
mes,avec le travail,la nature,le T
iers-Monde,qui table
sur l’équilibre global du monde et de la planète,qui offre l’espoir
de mettre un term
e définitif à l’économie qui épuise,au travail
qui aliène,à la culture qui abrutit.Un systèm
e politique soucieuxdu bien public sur le long term
e induit nécessairement une autre
conception de la démocratie.D
e nouvelles structures de décision,des référendum
s d’initiative populaire,le contrôle des financespubliques,
la suppression d’un sénat de notables ruraux,la
construction d’un pouvoir juridictionnel européen,d’organismes
internationaux de protection de l’environnement sont,
entreautres m
esures,des objectifs impérieux.Les énergies propres et
renouvelables doivent être systématiquem
ent développées audétrim
ent du
pétrole et
du nucléaire,
et de
l’expansioninconsidérée
des transports.
L’agriculture productiviste
empoisonne les élém
ents,épuise les terres,détruit les paysages,m
artyrise les animaux.
L’écologie n’est pas un «retour à laterre
»mais
l’écriture d’un
nouveau chapitre
de la
penséepolitique.Il faut en finir avec les m
ythes du développement infini
sur une planète limitée,de la croissance quantitative,du progrès
Straté
gie
politiq
ue
397
http://survie-france.org :Survie est une association qui m
ène des campagnes
d’information et d’interpellation des citoyens et des élus pour une
réforme de la politique de la France en A
frique et des relationsN
ord-Sud.Elle fonde son action sur la légitimité qui incom
be àchacun d’interpeller ses élus et d’exiger un contrôle réel des choixpolitiques dans tous les dom
aines.Elle compte 1600 adhérents,
plusieurs centaines de militants et une vingtaine de groupes
locaux qui
relaient ses
campagnes
dans toute
la France.
L’engagement de Survie repose sur un constat :Les problèm
es dedéveloppem
ent et la pauvreté dans les pays du Sud ont avant toutdes causes politiques.C
’est donc dans le champ politique qu’il
convient d’agir.
ww
w.lacomm
une.org :Le groupe La C
omm
une est la section française de l’Unité
Internationale des Travailleurs - IV
eInternationale.
ww
w.droitsdevant.org :Droits devant !!
ww
w.attac.org :C
onstatant l’asservissem
ent de
parties toujours
plusim
portantes de nos sociétés aux marchés financiers et à la logique
du profit,Attac veut être une force de proposition d’alternatives.
Attac est née en 1998 et sa prem
ière proposition concrète a été lataxation des transactions financières pour créer un fond d’aide audéveloppem
ent et pour freiner la spéculation,cela a donné le nomde l’association A
T T
A C
:Association pour la Taxation des
Transactions financières pour l’A
ide aux Citoyennes et citoyens
pour des propositions concrètes d’alternatives à la pensée uniquenéolibérale et basées sur la solidarité.
ww
w.ecologie-radicale.org :Extrait de La C
harte Convention V
ie et Nature pour une
écologie radicale.Mouvem
ent de réflexion et d’action qui entend
396
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 396
ww
w.alencontre.org ;w
ww.la-sociale.net ;
ww
w.la-gauche.org ;http://reseaucitoyenslibres.free.fr ;http://dialogue-citoyen.blogspot.com
;w
ww.alternative-france.org ;
ww
w.recim.org/bonjour.htm
;ww
w.utopia-terre.org
Quelques sites m
ilitants locaux :w
ww.cac93.org ;w
ww.rezocitoyen.org ;
ww
w.attac-toulouse.org ;http://a.gauche.free.fr ;http://collectif34du29m
ai.free.fr ;http://europesolidaire.online.fr/spip ;http://collectif.200.loiret.free.fr ;http://colvilleurbanne.free.fr ;http://aixagauche.free.fr ;http://fsl47.info ;w
ww.collectif73.org ;
http://collectif-29-mai.over-blog.com
;http://nonbondynois.skyblog.com
;http://collectif63.org/ ;http://egal09.info ;http://collectifnord91.lautre.net/ressources/charte/C
harteV
DEF.21.08.2006.pdf ;
http://collectifnord91.lautre.net ;w
ww.am
is-humanite.com
;http://gagnyantiliberal.canalblog.com
;http://alternative50.over-blog.com
;O
rganisation national :ww
w.collectifdu29mai.org ;
Tous les sites des collectifs du 29 mai :
ww
w.collectifdu29mai.org/-Liens-et-W
eb-infos-.html
Sites pratiques :http://rezo.net ;w
ww.ipol.fr ;w
ww.agoravox.tv ;
L’observatoire de la vie politique française sur internet :w
ww.scrutin.org ;
Le site d’information sur la vie politique française :
ww
w.france-politique.fr
Straté
gie
politiq
ue
399
destructeur,avec les pratiques cruelles envers les homm
es et lesanim
aux comm
e avec les traditions qui les justifieraient,avec lespouvoirs de l’argent et de la technoscience,
les logiques deconsom
mation,les divertissem
ents dégradants.Au m
oment où
les républiques se sont sclérosées dans le clientélisme,
où lesocialism
e s’est effondré,où le libéralism
e impose son ordre :
l’arbre pour l’abattre,l’anim
al pour le torturer,l’hom
me pour
l’exploiter,le monde pour l’avilir,il est grand tem
ps de repenserla société et de lui faire franchir une nouvelle étape vers plus desensibilité,
de conscience
et de
compassion.
Repenser
entièrement le m
onde devient un défi.En ce sens,au-delà desm
entalités,des
nationalités,des
ethnies,des
religions,des
comm
unautarismes,
doit émerger une critique révolutionnaire,
c’est-à-dire im
pliquant un
changement
total,im
médiat
etprofond.
Ce changem
ent est urgent.C
ar les autres questions,aussi graves soient-elles,paraîtront toutes secondaires quand ils’agira de savoir si la vie sera encore possible dem
ain sur Terre.
ww
w.alternatifs.orgParti des A
lternatifs – Rouges et Verts
ww
w.planetenonviolence.org :U
ne colossale quantité d’articles sur l’économie,la non-
violence,la
science,l’écologie,
l’histoire…
à visiter
sanshésitation.
Quelques blogs à gauche toute :
ww
w.unir.asso.fr ;w
ww.lariposte.com
;w
ww.m
aintenantagauche.org ;http://gauchealternative.org ;w
ww.lautrecam
pagne.org ;w
ww.solidaires.org ;
http://lagauche.canalblog.com ;
ww
w.la-gauche-cactus.fr/SPIP/ ;w
ww.ecotheurgie.com
;
398
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 398
Toutes les sociétés finissent par s’écrouler.La nôtre est unpeu com
me ces «program
mes de recherche
» qui finissent pardevenir stériles.Il faut alors accepter de nouvelles idées parce queles précédentes n’ont plus rien à donner.Il suffit d’ouvrir les yeuxpour voir que toutes les autres sociétés ont subi le m
ême sort.
L’exemple de la C
ité grecque,ou celui sans doute encore plusfrappant de la chrétienté m
édiévale,au XIII èm
esiècle,au temps de
Saint-Louis et de Saint-Thom
as.À
cette époque,les gens
devaient croire que la chrétienté était une réalité éternelle,et puiselle
s’est effondrée
relativement
vite.L’idée
que nous
représentons le
somm
et de
l’histoire hum
aine n’est
qu’unpréjugé,un m
ythe parmi d’autres.
Le
néo-libéralisme,
aboutissement
de cinq
sièclesd’histoire du capitalism
e,ne peut perdurer éternellem
ent.Les
mythes fondateurs de la civilisation occidentale sont en train de
s’écrouler.C
omm
e tous
êtres vivants,
système,
empire
oucivilisation,le capitalism
e a vécu et il va mourir,c’est dans l’ordre
des choses.Le comm
erce et donc la consomm
ation ne peuventêtre une finalité.Les financiers ne doivent plus exister et décider,ainsi,de l’avenir des hom
mes,d’autant plus que la philosophie
qui les animent,le plus souvent,est forcém
ent le matérialism
e.Ils’agit de replacer l’ordre des priorités.L’hom
me ne peut pas vivre
sans spiritualité,c’est m
ême le sens profond de l’existence
humaine,étant donné que l’être hum
ain est le seul être sensible àêtre conscient de sa finitude.M
ais qu’est-ce que la spiritualité ?C
’est un ensemble de croyances qui considère que les êtres
sensibles sont animés par un esprit qui perdure,d’une façon ou
d’une autre après la mort.Elle s’oppose à une vision du m
ondequi considère l’esprit com
me un épi-phénom
ène de la matière,à
«l’homm
e machine
».Toutes les religions en sont des expressionsadaptées aux différentes cultures de l’H
umanité.V
ient ensuiteune
éthique d’où
découlent des
valeurs hum
aines et
environnementales.
Puis la gestion de la cité des homm
es,la
Politique,doit s’exprimer en accord avec des valeurs hum
aines
Conclu
sion
401
Conclusion
« En raison des leçons que nous avons comm
encées àapprendre,je crois que nous pouvons dire que le siècle prochain (leX
XI èm
e) sera plus cordial,plus harm
onieux et moins nuisible.
Lacom
passion et les graines de paix pourront fleurir.Je l’espère
profondément.D
ans le mêm
e temps,je crois que chaque individu a
pour responsabilité d’aider à guider notre famille globale dans la
bonne direction.Les vœux pieux ne suffisent pas,nous devons assumer
nos responsabilités.Les grands m
ouvements hum
ains jaillissentd’initiatives individuelles.
Je crois véritablement que les individus
peuvent faire la différence dans la société.Il appartient à chacun denous d’utiliser au m
ieux son temps pour aider à créer un m
onde plusheureux.»
Le Dalaï-lam
a
« Dans chacune de nos délibérations,nous devons réfléchir
aux effets de nos décisions sur les sept générations à venir.»C
haqueréunion du conseil tribal des Iroquois com
mençait par le rappel
de cette obligation.
Malgré les catastrophes écologiques,
les modifications
climatiques,la pauvreté croissante,le renforcem
ent du pouvoirdes puissants au m
épris de la vie sous toutes ses formes,aucune
mesure politique sérieuse n’a été prise par les gouvernem
entssuccessifs.
Si rien ne change,nous courons tout droit à des
catastrophes majeures.Il est donc urgent d’agir,si nous voulons
sauver ce qui reste de notre environnement et de notre hum
anité.N
ous aspirons à une vie simple dans un environnem
ent sain,convaincus que l’être hum
ain a,en lui m
ême,
le potentield’accéder au bonheur,
et que l’effort pour l’accumulation de
biens matériels constitue un obstacle à la réalisation de ce
potentiel.
400
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 400
Il est grand temps de changer de cap,de rom
pre avec le«réform
isme anti-libéral » et de développer un autre projet.
Depuis que le pouvoir n’est plus de droit divin,le pouvoir
souverain c’est le pouvoir du peuple par le suffrage universel.Etcela
veut dire
qu’aucune considération
macro-économ
ique,financière,m
onétaire ne peut empêcher une décision politique
issue du suffrage universel.Il n’y a pas de « dieu » économie ou
de « loi » de la finance.C
ertains pourraient se décourager enpensant que la m
ondialisation capitaliste est allé trop loin et quela France ne peut pas décider,seule dans son coin,de changer les« règles du jeu ».Voyons donc ! il y a deux siècles,
dans uneEurope com
plètement dom
inée par une aristocratie décadente,laFrance a t-elle dem
andé l’autorisation pour se débarrasser dupouvoir divin de la royauté ?
Pour les présidentielles et les législatives de 2007,nous
avons eu tout faux.Il était évident que ni Bové,
ni la LCR
n’allaient mener cam
pagne pour le PCF.
Leur idée était,au
contraire,de m
ettre le PCF à la rem
orque de leurs propresobjectifs.La direction du PC
F voulait des « habits neufs » pour lePC
F,pensant que cela lui donnerait une allure plus acceptableaux yeux des électeurs.M
ême lorsque la saga des « candidatures
unitaires » fut close,elle a tenu à présenter la candidature du PCF
comm
e celle d’une Gauche Populaire inexistante,
ce qui n’atrom
pé personne.En clair,chacun a essayé de tirer la couverturepour lui,de m
anipuler l’autre.Et d’abord,sur quelles bases ? surle program
me « C
e que nous voulons ».Non ! ce program
me
n’était pas suffisamm
ent travaillé.Le rassemblem
ent de gaucheanti-libérale n’était,tout sim
plement,pas prêt pour 2007.
Nous avons 3 ans pour nous organiser,
3 ans pourconstruire des com
ités citoyens sur les ruines des collectifsunitaires.Espérons que les m
ilitants,et surtout les dirigeants,duPC
,de la LCR
,des Verts et autres petits partis accepteront que
Conclu
sion
403
justes,au sein d’une réelle dém
ocratie,et non pas dans une
démocratie hypocrite,une dictature des m
archés tenue par lesfinanciers,les rentiers.Enfin,après une spiritualité,une éthiqueet une politique réellem
ent démocratique,le com
merce trouve sa
place.Une voie existe,ni néo-libérale,ni totalitaire et forcém
entdém
ocratique qui renoue avec notre nature profonde et notrem
ère à tous:la Terre.
On pourrait s’arrêter de s’agiter,
deconsom
mer,de polluer pour réfléchir,parler,partager et peut-
être alors redécouvrirons-nous nos vraies valeurs,notre vertu etnotre sagesse fondam
entale pour repenser nos façons d’agir,notre travail,nos relations avec autrui et avec la nature.
Les grands rassemblem
ents de Seattle,M
illau,Prague,
Nice,G
öteborg et Gênes sont les signes d’une civilisation qui est
en train de mourir.Les néo-ruraux,les eco-villages,les SELs,les
médecines
alternatives,l’agriculture
biologique,l’influence
croissante de certaines traditions orientales comm
e le bouddhisme
et les rassemblem
ents Alterm
ondialistes sont les prémices d’une
civilisation naissante.Le socialisme,l’écologie politique et les idées
que j’ai essayé de rassembler ici,nous offre à tous la perspective
d’une société dans laquelle le cœur et l’intelligence,le corps et
l’esprit,l’être individuel et l’être social trouvent leur place.
Quelle Terre laisserons-nous à nos enfants ? Face à la crise
de l’environnement,
face à la crise globale et radicale de lacivilisation industrielle,des solutions existent,on peut s’en sortir,il suffit de le vouloir.M
ais n’attendez pas que les choses changenttoutes seules,
vous seuls avez le pouvoir de les changer.Les
solutions sont individuelles et demandent un certain courage à
s’engager à résoudre les problèmes à la racine.
Entre autres;lim
iter notre consomm
ation effrénée d’énergie non renouvelableet
de m
atières prem
ières;
s’engager plus
activement
auxdifférents niveaux de décision politique en vue de créer desprocessus
véritablement
démocratiques
pour une
meilleure
répartition des richesses et du travail.
402
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 402
résister et construire de nouvelles solutions « du vivre ensemble »
sur un territoire.Mais gardons-nous,bien sur,de tom
ber dansl’étroitesse d’esprit du nationalism
e qui consiste à caresser dansle sens du poil les idées et les ém
otions les plus simplistes.
C’est
au peuple
français de
trouver les
solutionsparticulières qui correspondent à sa culture,à son histoire,à sonterritoire.Et de toute façon,il n’est pas possible de lutter contrela m
ondialisation financière sans un réel pouvoir au niveau de lanation française.
Un Etat fort qui puisse s’opposer ferm
ement
aux transnationales,aux fonds de pensions,au pouvoir financierm
ondialisé.Si l’Europe basculait dans ce nouveau paradigm
e,cela aurait,évidem
ment,encore plus d’effet.M
ais comm
ent sem
ettre d’accord à 27 pays? D’autant plus que beaucoup des
nouveaux mem
bres de l’Europe sont à peine sortis du stalinisme
et qu’ils n’envisagent,pour le mom
ent,qu’un seul horizon :lecapitalism
e! D
onc,c’est uniquem
ent au niveau national qu’ilpeut y avoir un changem
ent politique radicale.Cela n’em
pêchepas,
bien entendu,de «travailler» de concert avec les autres
mouvem
ent alter-m
ondialistes européens,
sud-américains
ouasiatiques.
La France pourrait,comm
e il y a un peu plus de deuxsiècles,m
ontrer l’exemple d’un changem
ent radical de régime.La
France,terre d’accueil,
de tolérance et d’échange,territoire
relativement
homogène
aux niveaux
linguistique,historique,
géographique et culturel pourrait être le théâtre d’une vraierévolution,m
ais contrairement à l’exem
ple sanglant de 1789,elledonnera
l’exemple
d’une révolution
non-violente,d’une
révolution profonde des rapports sociaux et de notre relation à lanature.
La France et les français sont les mieux placés pour
montrer au m
onde,une autre vision,une autre voie,une autrefaçon de vivre ensem
ble.En effet,la France dispose d’un étatstructuré,d’une adm
inistration bien organisée,de fonctionnairesqualifiés et dévoués.Et pour passer du systèm
e capitaliste à un
Conclu
sion
405
leurs boutiques disparaissent au profit des comités citoyens au
lieu de jouer les « gagne petit » aux législatives avec le financement
public.Sur la base des collectifs unitaires pour un rassemblem
entantilibéral,il s’agit de construire au niveau du départem
ent desentités indépendantes,souveraines et autonom
es.
Notre objectif c’est de gouverner pour m
ettre en place unprojet véritablem
ent alternatif au capitalisme.Pour cela il nous
faut faire naître une force politique structurée qui puisse négocieravec le PS dans un rapport de force à notre avantage.
Un
rassemblem
ent des comités de citoyens anti-libéraux pour une
véritable alternative à gauche plus fort et unis derrière descandidats
uniques aux
législatives et
unis derrière
un seul
candidat aux élections présidentielles en 2012.
Le mouvem
ent d’émancipation hum
aine qu’aurait pu êtrele com
munism
e est historiquement la base de ce m
ouvement,
mais il doit s’enrichir,se « m
ixer » et mêm
e se fondre dans uncreuset
comm
un des
réflexions et
des cultures
de toute
l’humanité.A
u capitalisme m
ondialisé ne peut s’opposer qu’uninternationalism
e.
D’autre part,com
pte tenu de la diversité des luttes alter-m
ondialistes,comm
ent construire une alternative comm
une ? Labase m
ême,c’est la souveraineté populaire,l’appartenance à un
peuple.Ils nous faut partir des l’identités des peuples qui
composent les Etats pour défendre l’intérêt général contre celui
des transnationales de droit privées.
Pour recueillir l’adhésion populaire et donc une majorité
aux élections,il ne faut pas,
bien que le combat contre la
mondialisation
libérale soit
un com
bat international,
nierl’identité nationale qui est un repère pour le peuple afin de
404
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 404
Annexes
A 1.La Part m
audite et la N
otion de dépense
Lors de la parution de La Part maudite en 1949,G
eorgesBataille révélait qu’il travaillait depuis dix-huit ans à l’élaborationde cette représentation du m
onde,dont,seize ans auparavant « LaN
otion de dépense » publiée dans la revue « La Critique sociale »
constituait une première approche.C
’est un exposé systématique
de sa vision du monde :philosophie de la nature,philosophie de
l’homm
e,philosophie de l’économ
ie,philosophie de l’histoire.
C’est la notion d’excès qui est à la base de cette construction.
L’hypothèse de Bataille:
il y a toujours excès,parce que le
rayonnement solaire qui est à la source de toute croissance,et
donné sans contrepartie,donc il y a accumulation d’une énergie
qui ne peut être que gaspillée dans l’exubérance et l’ébullition.L’hom
me est,de fait,une m
achine d’un rendement supérieur à
un;
car quoi
qu’il fasse,
il laissera
après sa
mort
uneaccum
ulation d’énergie
cristallisée sous
forme
d’objets,d’im
mobiliers,d’inventions,d’œ
uvres d’art ou d’écrits.Bataille nous donne dans cet essai son œ
uvre majeur.Voici
donc quelques concepts et citations extraits de cette œuvre
magistrale :«Les phénom
ènes économiques ne sont pas faciles à
isoler,et leur coordination générale n’est pas facile à établir.Il estdonc possible de poser la question à leur sujet :l’ensem
ble del’activité
productive ne
doit-il pas
être envisagé
dans les
modifications qu’il reçoit de ce qui l’entoure ou qu’il apporte
autour de lui ? En d’autres termes,n’y a-t-il pas lieu d’étudier le
système de la production et de la consom
mation hum
aine àl’intérieur
d’un ensem
ble plus
vaste?
La surabondance
del’énergie biochim
ique est la croissance.Les trois luxes de la
nature:la m
anducation,la mort et la reproduction sexuée.Le
don de rivalité.Le potlatch des Indiens du nord-ouest américain
407
nouveau système,il est prim
ordiale d’avoir un état structuré etbien organisé pour que « la révolution paisible » se déroule sansexcès de violence et,en tout cas,sans pertes de vies hum
aines,cequi est,évidem
ment,un im
pératif.
Une fois au pouvoir,au lieu de couper la tête à certains,
ce qui n’est vraiment pas très délicat,
nous nous contenteronssim
plement de congédier de leurs postes les dirigeants de ce
système absurde et de les taxer suffisam
ment pour qu’ils perdent
leur superbe,leur arrogance,bref pour qu’ils deviennent des êtreshum
ains normaux.
J’espère que nous réussirons,cette fois ci,
à avoir unprogram
me un peu plus construit,des com
ités citoyens mieux
organisés,des candidats uniques dans chacune des circons-
criptions et un candidat et un seul aux élections présidentielles.J’en appelle à l’intelligence populaire,forçons les partis de gaucheà se dissoudre dans des com
ités citoyens forts et autonomes.
Rejoignez,si ce n’est pas déjà fait,les com
ités citoyens issus descollectifs du non de gauche.L’avenir politique de notre pays va seconstruire dans ces com
ités.Venez débattre de vos idées avec vosconcitoyens
pour une
véritable alternative
au capitalism
em
oribond.Venez construire le projet politique pour 2012,un
projet de société vraiment dém
ocratique,écologique et social.
L’avenir nous appartient.L’avenir sera ce que nous en ferons.
406
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 406
Alors que l’économ
ie s’est toujours fondée sur la raretépour m
ettre l’accent sur la production,Bataille,
s’inspirant del’Essai sur le don du sociologue M
arcel Mauss,
affirme le
contraire :que c’est à un excès d’énergie qu’il nous faudrait faireface,
lequel ne saurait être réinvesti dans quelque production,m
ais consumé,dépensé en pure perte.M
obilisant l’Histoire la
plus ancienne,il indique com
ment certaines sociétés surent
s’inventer des formes appropriées de dépense :tel fut le sacrifice
pour les Aztèques ou le potlatch pour les A
mérindiens.R
appelantl’H
istoire la
plus récente,
il m
ontre à
quelle dépense
catastrophique s’expose une société qui ne veut pas tenir compte
d’une telle « part maudite ».
De cette « histoire universelle »,
L’Histoire de l’érotism
e et La Souveraineté formeront les deux
volets suivants.Mais,com
me si ces livres devaient n’être que les
éléments d’une œ
uvre plus considérable encore,où les grands
thèmes qui ont toute sa vie été les siens –
le travail,la guerre,letem
ps,l’histoire,
le sacrifice,l’érotism
e,la souveraineté,
etc.–eussent trouvé chacun leur place,Bataille ne les publie pas
ww
w.journaldumauss.net / w
ww.revuedum
auss.com :
Depuis 1981,La R
evue du M.A
.U.S.S.s’est im
posée comm
e unedes toutes prem
ières revues interdisciplinaires et un des lieuxim
portants du débat public en France.Elle offre des perspectivesinédites en sciences économ
iques,en anthropologie,en sociologieou en philosophie politique.A
ux antipodes de l’encyclopédisme,
et grâce à la variété de son questionnement et de ses angles
d’attaque,L
a R
evue du
M.A
.U.S.S.
procède à
un bilan
permanent et raisonné des sciences sociales.« A
nti-utilitariste »,elle
critique l’économ
isme
dans les
sciences sociales
et le
rationalisme instrum
ental en philosophie morale et politique.Elle
incite à penser le lien social sous l’angle des dons qui unissent lessujets hum
ains.D
epuis sa création en 1981 le MA
USS –
Mouvem
entanti-utilitariste dans les sciences sociales– s’est toujours refusé àdissocier les discussions proprem
ent scientifiques de leurs enjeux
Annexe
s
409
est comm
e le comm
erce un moyen de circulation des richesses,
mais il exclut le m
archandage.C’est le don solennel de richesses
considérables offertes par un chef à son rival afin d’humilier,de
défier,d’obliger.Le donataire doit effacer l’humiliation et relever
le défi,il lui faut satisfaire à l’obligation contractée en acceptant :il ne pourra répondre,
un peu plus tard,que par un nouveau
potlatch plus généreux.D
ans la quatrième partie «la société
industrielle»,Bataille nous décrit les origines du capitalism
e et laR
éforme
:la
morale
protestante et
l’esprit du
capitalisme,
l’économie dans la doctrine et dans la pratique du M
oyen âge,laposition m
orale de Luther.Le monde bourgeois :la contradiction
fondamentale de la recherche de l’intim
ité dans les œuvres,
lasim
ilitude de la Réform
e et du marxism
e,la résolution des
difficultés matérielles et le radicalism
e de Marx,les survivances
de la féodalité et de la religion,le comm
unisme et l’adéquation de
l’homm
e à l’utilité de la chose.Pour G
eorges Bataille,La Part m
audite abordait,«
endehors des disciplines particulières,un problèm
e à la clé de tousceux que pose chaque discipline envisageant le m
ouvement de
l’énergie sur la terre –de la physique du globe à l’économ
iepolitique,à travers la sociologie,l’histoire et la biologie.M
ême ce
qui peut être dit de l’art,de la littérature,
de la poésie est enrapport
au prem
ier chef
avec le
mouvem
ent de
l’énergieexcédante,traduit dans l’effervescence de la vie
».Le sens le plusintim
e de cette entreprise est donné par le fait que cette ébullitiondu m
onde,voué à l’“abandon”,à l’“écoulement”
et à l’“orage”,est conçue à l’im
age de celle qui n’a cessé d’animer la vie de
l’auteur.Aussi La Part m
audite occupe-t-elle une place centraledans l’œ
uvre de Georges Bataille.
Ébauché en 1933 avec unarticle intitulé « La N
otion de dépense »,ce projet engendre en1949 le plus systém
atique –et peut-être le plus m
agistral– deslivres théoriques de Bataille : La Part m
audite.Il s’agit,dit-il,d’unouvrage
d’économie
politique,m
ais on
y trouve
aussi des
considérations énergétiques,sociologiques,
anthropologiques ethistoriques.
408
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 408
A 2.N
aissance du socialisme et les
mom
ents importants de son histoire
En France,le mot socialism
e a été inventé dans les années1830 par un philosophe am
i de George Sand,
Pierre Leroux.Pour
lui,cela
signifie une
espèce de
nouvelle religion
comm
unautaire,inspirée de Moïse,de Bouddha et de Jésus.Il
s’agit de supprimer le règne de l’argent dans la société et
d’encourager la solidarité humaine.C
es idées,le comte de Saint-
Simon les a déjà exposées avec plus de rigueur depuis 1820.
Quelques
textes de
référence du
socialisme
naissant:la
République de Platon,U
topia de Thom
as More,la cité du Soleil
de Cam
panela.En juin 1832,
Prosper Enfantin s’enferme dans une
grande maison de M
énilmontant avec quarante disciples.Là,pas
de domestiques,
plus de propriété privée.Tous les disciples,
avocats,banquiers,ouvriers travaillent à leur tour au jardin,à lacuisine,à la rédaction d’un grand livre sur l’avenir de l’hum
anité,à la construction d’un Tem
ple du socialisme.Ils croient à l’égalité
de la femm
e et de l’homm
e,ils veulent abolir le mariage et se
proposent de tout mettre en com
mun,y com
pris leurs épouses etleurs enfants! D
ans la France du roi Louis-Philippe,on les
considère comm
e des fous,mais on vient les voir et on les écoute
parfois.Certains dim
anches,la comm
unauté recevra jusqu’à dixm
ille visiteurs.Au bout de trois m
ois,le gouvernement m
et fin àl’expérience,la police ferm
e la maison et jette Enfantin en prison.
Une autre figure du socialism
e naissant,Charles Fourier,
imagine les Phalanstères.
En 1832,ces disciples créent un
Phalanstère à Condé-sur-Vesgre,
mais ils sont trop sérieux et
travaillent plus qu’ils ne jouent.Fourier les désavoue.À la fin du
XIX
emesiècle,une grosse fabrique de poëles dirigée par G
odin seconvertira en un Fam
ilistère inspiré de Fourier,et fonctionneraprès de cinquante ans.Il y a d’autres fondateurs du socialism
e ence
début du
XIX
eme
siècle:
Ow
en,C
onsidérant,Pecqueur,
411
éthiques et politiques.Inspiré en tout premier lieu par l’Essai sur
le don
de M
arcel M
auss,neveu
et fils
spirituel d’E
mile
Durkheim
,par Karl Polanyi aussi,le M
AU
SS s’est ainsi prononcépour un revenu m
inimum
de citoyenneté,un revenu maxim
um,
la réduction du temps de travail,
la valorisation de la vieassociative,
de l’économie solidaire.
Ces propositions n’ont de
sens qu’à contrer le méga-capitalism
e,à freiner la logique
étendue à l’échelle de la planète de l’accumulation illim
itée desprofits spéculatifs,dont l’histoire récente nous enseigne qu’elleest lourde de m
enaces pour nos démocraties.M
ais au-delà,ouplutôt en deça de ces m
esures,les enjeux à la fois théoriques etpolitiques essentiels se situent pour nous dans la réflexion àm
ener sur la vision de l’homm
e et du monde –
l’anthropologie–
qui est sous-jacente à tout projet de société.C
’est dans cetteoptique que,
à l’encontre des anthropologies utilitaristes,nous
défendons en philosophie politique et dans les sciences socialesun
«paradigme
du don
» qui
tente d’assum
er toutes
lesim
plications de la découverte de M.M
auss.
Potlatch est un mot chinook
Le Chinookan est m
aintenant une langue morte,elle était
parlée par une tribu amérindienne vivant dans le N
ord-Est desÉtats-U
nis d’Am
érique.Le C
hinook Jargon,qui était parlé en
Colom
bie-Britannique et dans les États pacifiques et montagnards
des États-Unis est un m
élange de chinookan,nootkan,chehalish,français,anglais et autres.Potlatch est un m
ot chinook,signifiant«donner»,
le potlatch est un comportem
ent culturel,souvent
sous forme de cérém
onie plus ou moins form
elle,basée sur ledon.
Plus précisément,
c’est un système de dons/contre-dons.
C’est un processus placé sous le signe de la rivalité,
il fautdépasser les autres dons.O
riginellement,la culture du potlatch
était pratiquée autant dans les tribus du monde am
érindien (lesA
mériques)
que dans
de nom
breuses ethnies
de l’océan
Pacifique,jusqu’aux Indes.
Le mot a été introduit en anthro-
pologie en 1936 par Robert H
arry Lowie.
410
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 410
de la « semaine sanglante » du 21 au 28 m
ai,l’armée française aux
ordres d’Adolphe T
hiers a sauvagement m
assacré près de 50 000hom
mes,
femm
es et
enfants.A
ujourd’hui,l’histoire
de la
Com
mune – presque totalem
ent occultée dans les livres scolaireset universitaires – m
érite d’être sérieusement étudiée par tous
ceux qui
aspirent à
un m
onde m
eilleur.A
utres m
oments
importants du socialism
e:
La révolution d’octobre 1917;
LeFront populaire en 1936
;La résistance et le com
munism
ed’après guerre
;Les années 60s ;Mai 1968 ;La naissance des
écologistes et les comm
unautés des années 70s.
Sur l’histoire du socialisme en France :
ww
w.marxistsfr.cjb.net/history/france/index.htm
Vive la révolution :
http://lacarmagnole.free.fr/index1.htm
Archives du m
arxisme en anglais :w
ww.m
arxists.orgA
rchives du marxism
e en français :w
ww.m
arxists.org/francais/index.htm
A 3.N
AIR
U :Le C
hômage
est-il voulu et planifié ?
Le
NA
IRU
:N
on A
ccelerating Inflation
Rate
ofU
nemploym
ent,littéralem
ent le
«Taux de
chômage
quin’accélère pas (n’augm
ente pas) l’inflation».Le N
AIR
U ,le taux
de chômage en dessous duquel il ne faut surtout pas descendre,
pourrait bien être le Diable M
oderne:le chômage qui en résulte
sert avant tout,et délibérément,à faire peur aux citoyens et aux
salariés.Afin de les rendre plus dociles,et d’obtenir d’eux et de la
société quantité de concessions,toujours au nom
de l’Emploi
bien sûr,devenue grande cause nationale...À chaque époque son
Diable et ses form
es de contrôle social.Les discours actuels sontà la culpabilisation de ces «fainéants de chôm
eurs»,qui ne
penseraient qu’à frauder le système.Et si c’était le systèm
e qui
Annexe
s
413
Lamm
enais,Buchez,Cabet (Icarie).C
es socialistes sont nomm
ésutopiques,
parce qu’ils ne cherchent pas à prendre le pouvoirm
ais qu’ils rêvent d’une société future et parfaite.En 1830,la bourgeoisie libérale,les étudiants et le peuple
se soulèvent et chassent le roi,Charles X
,qui avait cru pouvoirgouverner com
me sous l’ancien régim
e et supprimer la liberté de
la presse :trois jours de combats dans Paris,les T
rois Glorieuses,
des milliers de barricades,1500 m
orts.Louis-Philippe s’installe,il est nom
mé « roi des Français » par les libéraux et les m
odérés.Les républicains sont furieux.La condition ouvrière ne changepas.En novem
bre 1831,les canuts de Lyon réclament du pain ou
la mort.
L’armée écrase le m
ouvement.
En juin 1832,les
républicains font encore une révolution manquée à Paris,trois
jours d’affrontements et un m
illier de morts.
Contre le socialism
e utopique,d’autres pensent établir lesocialism
e scientifique.D
epuis Babeuf et la Conspiration des
égaux de 1796,certain com
me A
uguste Blanqui,vont lier
socialisme et révolution.En 1848 et la parution du M
anifeste duParti com
muniste par M
arx et Engels,le socialisme scientifique va
s’imposer.M
arx va s’opposer à son aîné Pierre-Joseph Proudhon.La
révolution de
1848 et
l’insurrection du
23 juin
(plusieurs milliers de m
orts).Le 18 mars 1871,alors que Paris
était assiégé depuis plusieurs mois par les arm
ées de Bismarck,le
gouvernement français a tenté de désarm
er la Garde N
ationale.Le peuple s’est soulevé contre cette trahison,et le gouvernem
ents’est enfuit à Versailles.
Ainsi,
les travailleurs parisiens se sonttrouvés
maîtres
de la
capitale.Pendant
dix sem
aines,les
«comm
unards » ont tenté,dans des circonstances extrêmem
entdifficiles,
de réorganiser la société sur des bases entièrement
nouvelles.Pris de court par les événements,avançant à tâtons,
sans précédents
historiques,affam
és et
faisant face
auxconséquences dram
atiques de l’encerclement de la ville,
ils sesont efforcés de débarrasser la société de l’exploitation et del’oppression.T
ragiquement,la C
omm
une de Paris n’a pas eu letem
ps nécessaire pour venir à bout de cette tâche historique.Lors
412
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 412
A 4.M
édias indépendants et dissidents à l’ordre économ
iqueSites d’inform
ation libre du matraquage
de la pensée unique.
À N
ew York,lors d’un banquet,le 25 septem
bre 1880,lecélèbre journaliste John Sw
inton se fâche quand on propose deboire un toast à la liberté de la presse :« Il n’existe pas,à ce jour,en A
mérique,de presse libre et indépendante.Vous le savez aussi
bien que moi.Pas un seul parm
i vous n’ose écrire ses opinionshonnêtes et vous savez très bien que si vous le faites,
elles neseront pas publiées.O
n me paye un salaire pour que je ne publie
pas m
es opinions
et nous
savons tous
que si
nous nous
aventurions à le faire,nous nous retrouverions à la rue illico.Letravail du journaliste est la destruction de la vérité,le m
ensongepatent,la perversion des faits et la m
anipulation de l’opinion auservice des Puissances de l’A
rgent.N
ous somm
es les outilsobéissants des Puissants et des R
iches qui tirent les ficelles dansles coulisses.N
os talents,nos facultés et nos vies appartiennent àces hom
mes.
Nous som
mes des prostituées de l’intellect.Tout
cela,vous le savez aussi bien que m
oi!» Cité dans:
Labor’sU
ntold Story,de R
ichard O.
Boyer and Herbert M
.M
orais,published by U
nited Electrical,R
adio & M
achine Workers of
Am
erica,NY,1955/1979.
ww
w.acrimed.org :
Action-C
RItique-M
ED
ias [A
crimed]
est née
dum
ouvement social de 1995,
dans la foulée de l’Appel à la
solidarité avec les grévistes.Elle réunit des journalistes et salariésdes m
édias,des chercheurs et universitaires,
des acteurs dum
ouvement social et des « usagers » des m
édias.Elle cherche àm
ettre en comm
un savoirs professionnels,savoirs théoriques etsavoirs m
ilitants au service d’une critique indépendante,radicaleet intransigeante.
415
nous fraudait
tous? À
l’origine,
ce sont
les travaux
d’unéconom
iste d’origine
anglaise,W
illiam
Phillips,qui
ont les
premiers m
is en évidence,en 1958,la relation qui existe entre forttaux de chôm
age et modération salariale.
Se basant sur lesdonnées disponibles en G
rande Bretagne pour la période allantde 1861 à 1957,
il démontra qu’il y avait effectivem
ent unerelation inverse entre la hausse des salaires des travailleurs et letaux de chôm
age.Le principe avancé pour expliquer cet effet estd’une sim
plicité enfantine:
un taux de chômage suffisam
ment
élevé fait pression sur les salariés et modère leurs velléités
salariales.Dit autrem
ent,le marché du travail est d’autant plus
favorable aux entreprises que les candidats à l’embauche sont
nombreux,
ce qui limite l’augm
entation des coûts de main
d’œuvre pour les em
ployeurs…
La volonté
d’utiliser le
chômage
comm
e m
oyen de
pression sur les salaires est manifeste.Le lien avec l’inflation,bien
que moins évident,
révèle l’obsession,à partir du m
ilieu desannées
60s,de
l’école
d’économistes
libérale m
onétariste(M
ilton Friedman) de faire baisser celle-ci à des niveaux très bas,
comm
e c’est le cas de nos jours.Pourquoi cette obsession? Une
phrase de Milton Friedm
an,gourou de la secte m
onétariste,sem
ble relier inflation et travail:«Si les m
énages sous-estiment le
taux d’inflation effectif,ils seront enclins à offrir plus de travail,puisqu’ils surestim
ent le salaire réel proposé,ce qui les conduit àaccepter des propositions d’em
plois qu’ils refuseraient si leursprévisions étaient correctes.»
La suite sur le dossier complet de 12 pages en pdf
(320ko),par «G
uillaume de BA
SKERV
ILLE»,sur
ww
w.societal.org/docs/DO
SSIER-N
AIR
U-C
P.pdfhttp://lenairu.blogspot.com
;http://lenairu.free.fr ;http://linflation.free.frLe chôm
age a une histoire.D
ocumentaire en 2 parties
(2x
52m
in) du réalisateur sardon Gilles Balbastre (2001):
http://lbsjs.free.fr/Balbastre/Balbastre_chomage.htm
.
414
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 414
ww
w.monde-diplom
atique.fr :H
éritier d’une histoire prestigieuse,résolum
ent à partdans un paysage m
édiatique de plus en plus uniforme, Le M
ondediplom
atiqueconjugue une large ouverture sur les questions
internationales avec une vision critique de ce qui reste le plussouvent dans l’« angle m
ort » de la presse :ravages du dogme
libéral,dangers du prétendu « choc des civilisations »,chances etenjeux des nouvelles technologies de la com
munication...
ww
w.voltairenet.org/fr :R
éseau de presse non alignée.Incontournable!
ww
w.cequilfautdetruire.org :C
e qu’il faut dire,détruire,développer…
ww
w.ecorev.org :R
evue critique d’écologie politique.
ww
w.oulala.net :U
n collectif informel qui en a vraim
ent marre de la pensée
unique et de la désinformation quotidienne.C
haque jour quipasse nous apporte son lot de m
ensonges et de contre véritésdistillés par une presse de plus en plus aux ordres,et du pouvoir,et de la finance.La cam
pagne référendaire a largement illustré
cette affirmation en france.Les élections pour la présidentielle et
les législatives de 2007 l’ont confirmé.
ww
w.legrandsoir.info :Journal alternatif d’inform
ation militante
http://contreinfo.info :Les infos absentes des prom
pteurs de JT.
http://vacarme.eu.org :
Vacarme est une revue trim
estrielle publiée sur papier et
Annexe
s
417
ww
w.eric-freidhe.net:L’Infoblog des Luttes,m
aison virtuellement fondée le 30
octobre 2005.Vous trouverez sur ce blog plusieurs centaines devidéos
librement
et légalem
ent téléchargeables
par la
seulevolonté de leurs auteurs et réalisateurs,
des dizaines de liensphotos et audio,
des chroniques livres et DV
D,
d’autres sitesrem
arquables en tous genres ainsi que plein de trucs divers etvariés ayant m
ajoritairement pour point com
mun les Luttes
Sociales et d’Emancipation Populaire
!
ww
w.transnationale.org ;fr.transnationale.org :D
écouvrez la réalité des entreprises et des marques.Liste
par nom,
pays,dirigeant,
ou par thème.
11000 entreprisesdécryptées et notées.
ww
w.nexus.fr :Le m
agazine NEX
US,
est un bimestriel international
vendu en kiosque et par abonnement.Son but est de publier une
information scientifique alternative,
habituellement proscrite,
dans les domaines de la santé,de l’énergie,de la géopolitique,de
la physique,de la biologie,de l’histoire et de l’économie.U
neinform
ation qui
aborde la
connaissance et
les im
plicationsm
ultiples des découvertes actuelles ou passées occultées par lecourant de pensée m
ajoritaire,qu’ils s’agissent des civilisationsdisparues et de leur technologies,des origines de la vie sur Terre,de thérapies basées sur l’inform
ation,de l’énergie du point zéro,etc.U
ne information qui tient com
pte de la mécanique quantique
moderne,frange la plus avancée de la physique,qui réconcilie
matière et esprit par une approche phénom
énologique d’unU
nivers fonctionnant plus comm
e une gigantesque pensée quecom
me
une sim
ple m
achine inerte.
Une
information
pourappréhender
une réalité
infiniment
plus large
de l’identité
humaine,
et de sa place dans l’univers,aboutissant à une
responsabilité et une liberté accrues permettant d’envisager de
réelles réponses aux enjeux cruciaux de notre époque.
416
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 416
journalisme indépendant,
et le directeur de ces publications,Philippe G
rasset,est lui-mêm
e analyste,journaliste indépendant,chroniqueur,écrivain.
ww
w.rezocitoyen.org :Site d’inform
ation alternatif.
ww
w.agoravox.fr :A
goraVox constitue
l’une des
premières
initiativeseuropéennes
de «journalism
e citoyen
» à
grande échelle
complètem
ent gratuite.C’est une plate-form
e multim
édia mise à
la disposition de tous les citoyens qui souhaitent diffuser desinform
ations inédites.D
’une manière générale,
l’objectif de lapolitique éditoriale d’A
goraVox est d’essayer de publier desactualités
concernant des
évènements
ou faits
objectifs,vérifiables et autant que possible inédits.N
ous somm
es en effetpersuadés
que tout
internaute est
potentiellement
capabled’identifier
en avant-prem
ière des
informations
inédites,difficilem
ent accessibles ou volontairement cachées.
http://guidaltern.samizdat.net :
Agenda alternatif,festivals alternatifs,écologiques,salons
écolos,guides
alternatifs,ressources
alternatives,m
édiasalternatifs,groupes d’études et de recherches,réflexions,portailset bases de données,réseaux alternatifs…
http://paris.indymedia.org
ww
w.indymedia.org/fr/
ww
w.geopolitique.com :
Dans une époque dom
inée par la comm
unication,où lesacteurs clés visent à contrôler et orienter le m
oindre message les
concernant,bien souvent,
seules les preuves matérielles et les
données brutes permettent de restituer le sens authentique des
évènements,
ou,a m
inima,
la réalité des engagements et des
Annexe
s
419
archivée en ligne,qui mène depuis 1997 une réflexion à la croisée
de l’engagement politique,de l’expérim
entation artistique et de larecherche scientifique.
http://homm
e-moderne.org/plpl/ :
PLPL.U
n bimestriel sardonique contre les organes du
spectacle de l’ordre mondial capitaliste
http://calle-luna.org :C
ALLE LU
NA
.Revue en ligne d’étude,de réflexion et de
débat.
ww
w.telebocal.org :La T
V citoyenne du 20
ème à Paris.
ww
w.lautrinfo.org :Le site de l’inform
ation différente,alternative,solidaire,libertaire et écologique,la Lutte contre la M
archandisation denotre Environnem
ent et,plus globalement,tout ce que les m
édiasinstitutionnels et/ou soum
is aux exigences de leurs contratspublicitaires,essaient de nous cacher.
ww
w.dedefensa.org :Le 9 septem
bre 1985,nous publiions le premier num
érode
la Lettre d’Analyse de défense,
en français,
en parution
hebdomadaire puis bim
ensuelle.N
ous nous intéressions auxquestions stratégiques,
politiques,industrielles,
au sens le pluslarge de ces divers qualificatifs.N
os axes d’intérêt étaient d’abordl’E
urope et
les É
tats-Unis,
les relations
transatlantiques,l’industrie stratégique (aéronautique,
électronique,arm
ement).
Apparurent ensuite,
pour prendre une place grandissante,les
problèmes culturels et les problèm
es de comm
unication,avec lesnouveaux phénom
ènes politico-technologiques,– ou quand la
technologie devient
directement
une affaire
politique,voire
philosophique.N
otre statut
est celui
de l’analyse
et du
418
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 418
http://desmotscratie.net
http://mondem
eilleur.over-blog.net :Le Blog d’A
driana Evangelizt.La planète,
notre Terre-M
ère est en danger.Que faut-il faire pour la sauver ? Parler ne
suffit plus,il faut que chacun s’investisse et agisse pour le bienêtre com
mun et celui de l’hum
anité.
ww
w.infowars.com
ww
w.propagandamatrix.com
ww
w.prisonplanet.tv
ww
w.martiallaw
911.infoT
his web site is intended for use as an inform
ationresource
tool for
those w
ho have
seen this
Alex
Jonesdocum
entary film and w
ish to dig deeper into the voluminous
amounts of inform
ation,facts and evidence that are presentedduring the film
.It is also a constantly evolving resource of news
and information about crucial topics that im
pact our republic.
http://fr.ww
itv.com :
Toutes les TV
s du monde accessible depuis un site.
Sarko Pipo,c’est rigolo ! :w
ww.pascalhaum
ont.fr/sarkopipo/index.html
ww
w.leplacide.com :
Plus de 2000 dessins humoristiques en ligne.
Annexe
s
421
accords écrits.geopolitique.com
n’est pas un média alternatif,
c’est un média com
plémentaire,diffusant des élém
ents de preuvepréalablem
ent validés,dans le but de démocratiser les m
atériauxà partir desquels il est possible de se forger une connaissanceapprofondie des dossiers stratégiques.
ww
w.leplanb.org :Le Plan B
est un journal bimestriel de critique des m
édiaset d’enquêtes sociales diffusé en kiosques.Sans publicité,il n’estfinancé que par ses ventes.
ww
w.les-renseignements-genereux.org :
Peut-on aborder
des sujets
complexes
de m
anièrepédagogique et concise ? C
’est ce que tente notre collectif.Nous
choisissons des sujets qui nous préoccupent ou nous révoltent.Puis
nous produisons
des synthèses
à partir
d’ouvragesspécialisés.N
ous nous efforçons de rédiger ces brochures selontrois principes :des raisonnem
ents clairs,un vocabulaire limpide,
une recherche de concision.
http://lesperipheriques.org :D
ans le cadre d’une réalité mondiale de plus en plus
chaotique sur laquelle la crise du salariat et la domination des
critères m
archands posent
leurs m
arques de
misère
etd’exclusion,transform
ant ainsi les individus en clientèles docilesou en ressources hum
aines corvéables à merci,
le collectif lesPériphériques vous parlent se propose de donner vie à despratiques culturelles créatives qui représentent pour les citoyensdes
chemins
possibles vers
l’autonomie,
une volonté
des’organiser,d’agir et de penser autrem
ent.Cette dém
arche veutsurm
onter les inconciliables qui séparent le poétique et lapolitique,
le savoir et la saveur,la pensée et la jouissance,
lenécessaire et le superflu,l’ordre et le désordre.
420
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 420
http://classiques.uqac.ca :La bibliothèque num
érique « Les Classiques des sciences
sociales» est
une bibliothèque
unique et
originale dans
lafrancophonie.R
éalisé par l’Université du Q
uébec à Chicoutim
i etplus de 55000 heures de travail bénévole depuis 1999,
ellecom
porte,maintenant 7 collections disponibles regroupant 3023
œuvres originales de 973 auteurs différents (15/11/07).Tous les
titres disponibles sont gratuitement téléchargeables aux form
atsdoc,.pdf et .rtf.
ww
w.wordreference.com
/frD
ictionnaires en ligne gratuits.
ww
w.atlas-historique.net :A
tlas-historique.neta
pour am
bition d’offrir
auxinternautes francophones des repères utiles à la com
préhensionde l’histoire du m
onde contemporain (de 1815 à nos jours) et de
la situation géopolitique du monde actuel à travers un m
édiumparticulier,situé entre l’im
age et le texte ;la cartographie.
Encyclopédies :
http://agora.qc.ca :L’Encyclopédie de L’A
goraest la prem
ière encyclopédievirtuelle,
évolutive et participative en langue française.Elle est
aussi la première qui a été conçue entièrem
ent en fonctiond’Internet,
de façon à tirer profit de la force du réseau,de la
richesse de son contenu,sans subir sa faiblesse,l’éparpillement
des connaissances.Nous introduisons plutôt de l’ordre dans ce
chaos et il n’y a rien de mécanique dans cette opération :chaque
élément qui s’ajoute au noyau original de l’œ
uvre fait l’objet d’unjugem
ent personnel respectant les principes exposés dans laC
harte de
L’Encyclopédie.
Elle
est subdivisée
en douze
catégories ou rubriques (Arts,Économ
ie et écologie,Géographie,
Grandes
questions,H
istoire,Lettres,
Le divin,
L’Hum
ain,
Annexe
s
423
A 5.B
ibliothèque en ligne et autres sites bien pratiques
Un portail num
érique francophone annoncé pour 2008.Les 13 et 14 septem
bre 2007,s’est tenu à Bruxelles un colloqueplacé
sous l’égide
de l’O
rganisation internationale
de la
Francophonie.Un prototype de « portail électronique com
mun »
dont la réalisation a été confiée à la Bibliothèque et Archives
nationales du Québec,a été présenté à cette occasion.D
ans unprem
ier temps,l’accent sera m
is sur la numérisation des titres de
presse.La version finale sera dévoilée au mois d’octobre 2008 à
Québec,à l’occasion du prochain som
met des chefs d’État du
monde francophone.
http://gallica.bnf.fr :G
allica propose un accès à 90 000 ouvrages numérisés
(fascicules de presse compris),
à plus de 80 000 images et à
plusieurs dizaines d’heures de ressources sonores.Cet ensem
bleconstitue l’une des plus im
portantes bibliothèques numériques
accessibles gratuitement sur l’Internet.Les fonds de G
allica sontextraits de la bibliothèque num
érique de la BnF.Cette collection
rassemble des éditions prestigieuses,dictionnaires et périodiques.
Elle concerne de nombreuses disciplines telles l’histoire,
lalittérature,les sciences,la philosophie,le droit,l’économ
ie ou lessciences politiques.C
et ensemble de rom
ans,d’essais,de revues,de textes célèbres et d’œ
uvres plus rares est ici réuni pour perm-
ettre à tout lecteur d’approfondir la connaissance d’une époquedans ses aspects politiques,philosophiques,scientifiques ou litté-raires.
On trouvera dans G
allica majoritairem
ent des imprim
ésnum
érisés en mode im
age et plus de 1000 ouvrages en mode texte.
http://gallica2.bnf.fr :G
allica 2 est la nouvelle version de la bibliothèquenum
érique de la BNF.
422
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 422
Mondialisation,
multinationales.
Peuples premiers,
traditions.R
éseaux,liens divers.Tonus,santé,nutrition.Science-passion.
http://bellaciao.org/fr/ :Bellaciao,
pour indiquer la volonté de ses militants de
s’inspirer,en
les pratiquant,
des valeurs
de la
Résistance,
autrement dit l’antifascism
e,la dém
ocratie directe,le droit à
l’indépendance des peuples par rapport à toute exploitationcoloniale ou néo-coloniale,
dans le respect de l’égalité entreethnies,
religions ou cultures diverses et du refus de la guerrecom
me solution aux controverses internationales.Inform
er sur laparticipation à des m
anifestations,débats,émissions de radio ou
de télévision,à des initiatives culturelles et m
usicales et faireconnaître ses idées ;diffuser les docum
ents les plus significatifs dela
gauche anticapitaliste
internationale sur
ses 4
sitesindépendants (en français,italien,anglais et espagnol) ;présenterune revue de presse ;inform
er sur la publication des ouvrages quiexplorent
les questions
essentielles de
la politique
et de
l’économie,de l’histoire et de la société ;m
ettre à disposition dequi est intéressé à faire des recherches,
des archives riches enm
atériel d’enquête ;ouvrir à qui le souhaite des espaces de
discussion en ligne et d’approfondissement à travers des liens ;
mettre
à disposition
un espace
libre pour
la publication
quotidienne d’articles et de réflexions.
ww
w.utopies-concretes.kiosq.info :A
ssociation pour
la Prom
otion de
l’Internet N
onC
omm
ercial.L’association A
PINC
propose depuis décembre
2001 des services non comm
erciaux autogérés,administrés par
des bénévoles
et destinés
aux projets
non m
archands.L’association rassem
ble des Internautes qui partagent des idéescom
munes :développer,défendre et prom
ouvoir l’Internet noncom
mercial
et le
partage des
connaissances! Les
Utopies
concrètes éclosent un peu partout.Écoles nouvelles,
réseauxd’échange de savoirs et autres SELS,biocoops,initiatives pour la
Annexe
s
425
Politique et société,Sciences et techniques,
Univers,V
ie) quiperm
ettent,selon une méthode qui consiste à éclairer le présent
par le passé,de donner un sens aux événements en les rattachant
au contenu de l’encyclopédie.
ww
w.quid.fr :La m
ême chose que l’édition papier plus une très bonne
sélection de sites.
ww
w.hooseek.com :
En un click,vous avez accès aux résultats fournis par
Google,Yahoo,
Live...Vous avez accès à la mêm
e qualité derésultats avec le m
ême nom
bre de clicks pour y accéder.Mais en
plus,vous avez les réponses des autres moteurs directem
ent sousla m
ain.L’encyclopédie libre :http://fr.wikipedia.org
http://fr.wikipedia.org/w
iki/Portail:Accueil :
Le portail des 400 portails de Wikipédia,dont 20 ont été
distingués pour leur qualité.
http://fr.wikipedia.org/w
iki/Portail:Alterm
ondialisme :
Ce portail a pour objectif d’offrir un accès aux principaux
articles liés à l’altermondialism
e.
Portail encyclopédique intelligent :w
ww.geoscopies.net/index.php
ww
w.mylinea.com
/sos-planete/ :Plus de 1000 sites classés selon les rubriques suivantes:
Alternatives,
vivre autrement.
Biotechnologies,O
GM
,clones.
Com
merce
équitable,développem
ent durable.
Condition
animale.
Condition
humaine.
Conscience,
éveil.É
nergiespropres,
énergies sales.Environnem
ent,écologie,
biodiversité.Jardin,
agriculture bio,déforestation.
Merveilles de la nature.
424
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 424
notion de monnaie),T
homas M
ore (L’utopie ou Le Traité de la
meilleure form
e de gouvernement),Pierre-Joseph de Proudhon
(Système des contradictions économ
iques ou Philosophie de lam
isère ;Théorie de la propriété,D
avid Ricardo (D
es principes del’économ
ie politique et de l’impôt),Jean-Jacques R
ousseau,Jean-Baptiste Say,
Joseph Schumpeter (C
apitalisme socialism
e etdém
ocratie),Arthur Schopenhauer,A
dam Sm
ith (Recherche sur
la nature et les causes de la richesse des nations),Stendhal,LéonT
rotsky (La révolution permanente),R
aoul Vaneigem (A
dresseaux vivants sur la m
ort qui les gouverne et l’opportunité de s’endéfaire ;A
vertissement aux écoliers et lycéens),A
uguste Walras,
Max W
eber (L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme),
Emile Zola (G
erminal)…
Et puis aussi des pages sur :Le Jour dela Terre –22 avril;
L’AM
I –A
ccord Multilatéral sur l’Investis-
sement;
l’Agenda21
;l’A
ir;l’A
limentation
;l’A
miante
;l’A
griculture biologique
;l’A
utomobile
et le
Co-voiturage
;l’Énergie éolienne ;les Espèces m
enacées ;Le Nucléaire ;l’Effet
de serre ;les Marées noires ;les O
GM
s ;le trou dans la couched’O
zone ;les pesticides ;
les Pluies Acides ;
la Dioxine ;
Bilderberg;
le bouddhisme ;
le Tibet ;
La Décroissance ;
LesFractales ;Le théorèm
e de Gödel…
Et pour finir des photos denotre belle planète pris depuis des m
ission Appolo et G
emini.
Encore quelques sites,articles et une revue.
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.htm :
Réflexions à propos de la construction européenne et de
la démocratie en général :que sont devenus la séparation et le
contrôle des pouvoirs ?http://charlieenchaine.free.fr :La revue de presse de C
harlie Hebdo et du C
anardenchaîné.Et un peu plus.
http://lesarkophage.com :
Le Sarkophage - Journal d’analyse politique - contre tousles sarkozysm
es
Annexe
s
427
défense de l’environnement et la lutte contre les O
GM
,groupesde m
édiation en banlieue,monnaies biodégradables…
http://hussonet.free.fr :«idéologue inconnu du m
onde académique se livrant à
une critique incompétente
»
http://hussonet.free.fr/ecocriti.htm :
Une page de liens très bien fourni :Pages thém
atiques ;économ
ique et social ;journaux et revues ;économistes sur le
web
;partis,
syndicats,associations,
portails;
marxism
e ;
économie critique.
ww
w.jutier.net :Petite
contribution au
partage de
connaissance du
coordinateur de cet ouvrage.Articles,photos et une bibliothèque
bien fournie.Section textes &
acteurs :des textes de R
enéD
umont,Teddy G
oldsmith,A
ndré Gorz,R
obert Hainard,Ivan
Illich,Serge Latouche,
Jim N
ollman,
François Partant,Jean-
Marie Pelt,
Karl Polanyi,
Pierre Rabhi,
Jeremy R
ifkin,H
enrykSkolim
owski,
Pierre Thuillier…
et d’autres.Section M
onnaie :des articles,
des liens,des BD
s sur mon sujet favori.
SectionPlanète m
ilitante :U
n peu en vrac pour le mom
ent! SectionSanté
Autrem
ent:C
omm
e son
nom
l’indique !
SectionBibliothéque interne :textes intégraux des auteurs suivant :H
enriBergson,Léon Blum
,Ben Cram
er (Le nucléaire dans tous sesétats),G
uy Debord,Friedrich Engels,K
arl Marx (Le C
apital ;C
ontribution à la critique de l’économie politique
;Le 18
brumaire de L.
Bonaparte.La guerre civile aux États-U
nis ;M
anifeste du Parti comm
uniste),A
ntonio Gram
sci,Ernesto
Guevara,John M
aynard Keynes (T
héorie générale de l’emploi,
de l’intérêt et de la monnaie),
Paul Lafargue (Le droit à laparesse.R
éfutation du droit au travail de 1848 ;La religion duC
apital),R
osa Luxemburg,
Nicolas M
achiavel (Le Prince),T
homas-R
obert Malthus,
Marcel M
auss (Les origines de la
426
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 426
A 6.A
utobiographie des auteurs
Philippe D
erudderForm
é pendant dix ans,sur le terrain,
aux rouages del’entreprise,
il reprend,en 1980,
la direction de l’entreprisefam
iliale qu’il porte,en 5 ans,avec son équipe,à une dimension
internationale.En 1992,pour mettre sa vie en cohérence avec ses
valeurs,il
choisit de
démissionner
de ses
fonctions pour
contribuer,de façon différente,à la mutation qu’il ressent com
me
indispensable.C
e choix l’amène à explorer et expérim
entercom
ment l’hom
me génère pénurie et abondance,sous tous ses
aspects,dans sa vie personnelle comm
e dans ses organisationssocioprofessionnelles.Il vit aujourd’hui,m
oitié au Québec,m
oitiéen France,
où il partage depuis le fruit de ses recherches etexpériences dans ses livres,
conférences et ateliers.Il anim
el’association A
ISES (Association Internationale pour le Soutien
aux Économies Sociétales) dont le but est de soutenir des
expériences visant à mettre l’économ
ie et l’argent au service del’hom
me et de la planète.A
uteur de :« La renaissance du plein em
ploi ou la forêtderrière l’arbre
» - Ed.Guy T
rédaniel ;1997.« Les aventuriers del’A
bondance » - Prix spécial Ch.V
idal 2000 pour une alternative devie,aux éd.Y
ves Michel.« R
endre la création monétaire à la société
civile » - aux éd.Yves M
ichel.« Les 10 plus gros mensonges sur
l’économie
» - Co-écrit avec A
-J.H
olbecq pour les éditionsD
angles;2007.« La dette publique,une affaire rentable» (Préfaced’Étienne C
houard) - Co-écrit avec A
-J.H
olbecq pour leséditions Y.M
ichel ;juin 2008.
André-Jacques H
olbecqPilote de ligne,
ayant terminé sa carrière sur un avion
prestigieux,il revient à ses premières études :l’économ
ie.Il nousapporte,un regard citoyen sur l’économ
ie au travers de ses livres,articles et sites w
eb.En nous aidant à changer nos points de vue,
429
ww
w.ladominationdum
onde.blogspot.com :
de DEN
IS RO
BERT
Articles :Parti Socialiste
? w
ww.m
onde-diplomatique.fr/2007/11/H
ALIM
I/15294 :
Restauration française,L’oligarchie,le Parti socialiste et BH
L.
Crise financière :le krach parfait,par M
artin Wolf
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1726
SORT
IR D
E L’ÉCO
NO
MIE :
http://sortirdeleconomie.ouvaton.org.
Bulletin critique de la machine-travail planétaire (revue de
38 pages) :http://sortirdeleconom
ie.ouvaton.org/sde-n1.pdf
ww
w.nirgal.com/w
akeup/detteà la naissance,
un petit français doit déjà 18 000 €
àdifférents «investisseurs»!
Ça com
mence m
al pour lui,m
ais on ne va pas luiconfisquer sa tétine…
enfin,pas pour le mom
ent…
http://nouvelordremondial.over-blog.org
ww
w.desobeir.net
ww
w.choix-realite.org
428
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 428
Platon et de tant d’autres,cherchent dans les faits,les actes,lam
anifestation d’essences voient dans les actes la manifestation de
la nature des choses et des personnes).Politique :
Seule unesociété ayant aboli l’obligation de faire des profits m
onétairespeut accéder à la m
aîtrise de ses usages et donc surmonter la crise
écologique et sociale.À ce titre,PR
OSPER
refonde et apporte denouvelles perspectives au m
odèle économique connu sous le nom
de distributisme.
Annexe
s
431
loin des
discours «politiquem
ent corrects»
qui tentent
deculpabiliser le citoyen,
le salarié et le contribuable,il analyse
plusieurs dysfonctionnem
ents de
notre économ
ie,tels
lam
onnaie,le déficit ou la dette.Auteur de :« U
n regard citoyen surl’économ
ie » - Ed.Yves M
ichel,2002,« Une alternative de société:
l’écosociétalisme
» (Préface de Patrick Viveret) - Ed Y.
Michel,
2005.« Les 10 plus gros mensonges sur l’économ
ie» - C
o-écrit avecP.D
erudder pour les éditions Dangles ;2007.« La dette publique,
une affaire rentable» (Préface d’É.C
houard) - Co-écrit avec P.
Derudder pour les éditions Y.M
ichel ;juin 2008.A
nimateur
des sites
:w
ww.fauxm
onnayeurs.org;
http://tiki.societal.org ;w
ww.10m
ensonges.org
Marc Jutier
Né à Paris le 11 août 1962,québécois par sa m
ère,vit àM
ontréal de 1977 à 1987 ou il fait des études d’ingénieur àl’école Polytechnique de M
ontréal.Après une courte carrière de
comm
ercial en informatique à M
ontréal puis à Paris,il fait
plusieurs voyages en Asie.
Il a participé à la fondation del’association France-T
ibet.Il a publié en 1999 : Carnet de route
d’un jeune iconoclasteet en 2003 :Le G
uide de l’écologie Politique108 propositions pour une civilisation qui s’éveille.
Jean-Paul Lambert
Études de
philosophie,de
psychologie et
d’histoire.Plusieurs ouvrages publiés (Seuil,G
alilée,Ed.ouvrières) et desarticles dans la revue ESPR
IT,LA
GU
EULE O
UV
ERTE,
laR
evue du MA
USS.
Trente-cinq années au service de «cas
sociaux» et «inadaptés scolaires».
Responsable de PR
OSPER
,revue «usologique
» dont le but est «la maîtrise de leurs usages
par les
usagers»
(ww
w.prosperdis.org).J.-Paul
Lam
bert y
poursuit la réflexion sur deux plans.Epistémologique:de quoi
nos affirmations et croyances font-elles usage,quels usages nous
font-elles,dans quel environnement d’usages.À
ce titre il chercheà contrecarrer les stratégies «essentialistes» (qui,à la m
anière de
430
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 430
mener la vie et faire les choses qui vous inspirent profondém
ent… n’ayez
pas peur.Jane Goodall
Nous ne devons pas attendre que la crise de notre société atteigne
un point de non retour.Nous devons agir ! C
haque personne peut agir.Sichacun fait la part qui lui revient,aussi m
odeste soit-elle,nous pouvonstous ensem
ble arriver à faire ce qui est nécessaire.Mikhaël G
orbachev
Nous devons tirer nos règles de com
portement du m
onde naturel.N
ous devons respecter,avec l’humilité des Sages,les lim
ites de la nature etle m
ystère qu’elles cachent,en reconnaissant qu’il y a quelque chose dansl’ordre du vivant qui dépasse très évidem
ment toute notre com
pétence.Vaclav H
avel
Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est
venue.Victor H
ugo
Être conscient que demain existera et que je peux avoir une
influence sur lui est le propre de l’homm
e.Albert Jacquard
Le monde déteste le changem
ent,c’est pourtant la seule chose quilui a perm
is de progresser.Charles F.K
ettering
Les problèmes du m
onde ne peuvent être résolus par des sceptiquesou des cyniques dont les horizons se lim
itent aux réalités évidentes.Nous
avons besoin d’homm
es capables d’imaginer ce qui n’a jam
ais existé.JohnF.K
ennedy
Ne doutez jam
ais qu’un petit groupe d’individus conscients etengagés puisse changer le m
onde.C’est m
ême de cette façon que cela s’est
toujours produit.Margaret M
ead
Le secret de la vie est d’avoir une mission,une chose à laquelle
vous donnez tout...Et le plus important,c’est que ce soit une chose
totalement hors de portée.H
enri Moore
Annexe
s
433
A 7.Q
uelles citations à méditer.
Aucun problèm
e ne peut être résolu sans changer le niveau deconscience qui l’a engendré.L’im
agination est plus importante que le
savoir.A
lbert Einstein
Le capitalisme a le pouvoir de transform
er en drogue,im
médiatem
ent et continuellement,le venin qui lui est lancé au visage,et
de s’en délecter.Bertolt Brecht
Pourquoi tout ce qui est bon pour nos corps,nos comm
unautés,notre m
onde,notre planète,est-il appelé « alternatif » ?Julia Butterfly
En vérité,le chemin im
porte peu,la volonté d’arriver suffit à tout.A
lbert Cam
us
La bravoure est encore la plus sûre des attitudes.Les chosesperdent de leur épouvante à être regardées en face.A
lexandra David-N
eel
L’homm
e le plus heureux est celui qui fait le bonheur d’un plusgrand nom
bre d’autres.Diderot
Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun m
ais pasassez pour la cupidité de tous.
Vivre tous sim
plement pour que tous puissent sim
plement vivre.
Vis com
me si tu devais m
ourir demain.
Apprends com
me si tu devais vivre toujours.
Une erreur ne devient pas vérité parce que tout le m
onde y croit !G
andhiLaissez-vous guider par votre rêve,mêm
e si vous devezm
omentaném
ent le mettre de côté pour trouver un em
ploi ou payer votreloyer.Et restez toujours ouvert aux opportunités de sortir du cadre pour
432
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 432
A 8.Q
uelques livres à parcourir ou à lire
Pour faire suite au dernier paragraphe de l’introduction,je me
permet de te recom
mander,à toi,l’étudiant qui com
mence tes études
universitaires,quelques ouvrages afin de compléter ta form
ation enhum
anité (à acheter ou à consulter en bibliothèque):
Histoire,H
istoire politique,Histoire de l’exécutif
(Présidence de M
itterrand et de Chirac),H
istoire économique
et Histoire de l’écologie politique,H
istoire des maths et des
sciences,historique du Marxism
e et une histoire d’espions !!
Histoire de la France des origines à nos jours,sous la direction
de Georges D
uby,In extenso,Larousse 2003.
L’Âge des Extrêm
es,Histoire du C
ourt XX
emeSiècle,par Eric J.
Hobsbaw
m,éditions com
plexe,le monde diplo,1999.
Histoire des idées politiques,par O
livier Nay,A
rmand C
olin,2004.
Nouvelle histoire des idées politiques,sous la direction de Pascal
Ory,Pluriel 2001.
République et républicains en France de 1848 à nos jours,par
Claudine G
oldstein,ellipses,2000.
Histoire et figures du socialism
e français,par Pierre Bezbakn,lescom
pacts,Bordas,1994.
La politique en France XIX
eme–X
Xem
esiècle,régimes,institutions,
courants partis,groupes de pression,médias,par H
ubert Néant,par
Hachette Supérieur,1991.
435
Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres,nous l’em
pruntons ànos enfants.A
ntoine de Saint-Exupéry
Dans la vie,il y a deux catégories d’individus :ceux qui regardent
le monde tel qu’il est et se dem
andent pourquoi et ceux qui imaginent le
monde tel qu’il devrait être et qui se disent :pourquoi pas? L’hom
me
raisonnable s’adapte au monde,l’hom
me déraisonnable s’obstine à essayer
d’adapter le monde à lui m
ême.Tout progrès dépend donc de l’hom
me
déraisonnable.George Bernard Shaw
Il faut savoir que les choses sont sans espoir.Et tout faire pour les changer.R
ainer Maria R
ilke
Le problème dans une course de rats est que m
ême si vous arrivez
en tête,vous n’en êtes pas moins un rat.Lily Tom
lin
Ne pouvant produire sans épuiser,détruire et polluer,le m
odèledom
inant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessité
d’urgence des alternatives fondées sur la dynamique du V
ivant.PierreR
abhi
Les homm
es perdent la santé pour gagner de l’argent et,après,dépensent cet argent pour récupérer la santé.A
penser trop anxieusement
au futur,ils en oublient le présent,à tel point qu’ils finissent par ne vivre niau présent ni au futur.Ils vivent com
me s’ils n’allaient jam
ais mourir et
meurent com
me s’ils n’avaient jam
ais vécu.Citation de je ne sais pas
qui!
CELU
I QU
I NE G
UEU
LE PAS LA
VÉR
ITÉ,QU
AN
D IL
CO
NN
AIT LA
VÉR
ITÉ,SE FAIT LE C
OM
PLICE D
ESM
ENTEU
RS ET D
ES FAUSSA
IRES.C
harles Péguy
434
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 434
Guide A
lternatif ;critiques du marché et de notre société
absurde ;des classiques de l’écologie ;les résistances et lesluttes;esprit :es-tu là ? et V
eRépublique
:
Guide des A
lternatives12000 références et adresses pour un autrefutur,4
èmeédition,éditions du Fraysse.
Vivre et penser com
me des porcs,par G
illes Châtelet,folio
actuel.
Les évangélistes du marché,les intellectuels britannique et le néo-
libéralisme,par K
eith Dixon,R
aisons d’agir éditions,1998.
Les nouveaux chiens de garde,par Serge Halim
i,éditionsLiber-R
aisons D’agir,1998.
Fonds de pension,piège à cons ? Mirage de la dém
ocratieactionnariale,par Frédéric Lordon,1998.
La fin du Travail,par Jeremy R
ifkin,la Découverte/Poche,
1997.
Le défi du XX
I èmesiècle,une vision écologiste du m
onde,parEdouard G
oldsmith,éditions du rocher,C
onscience de la terre,1994.R
ééditer en 2002 sous le titre :Le Tao de l’écologie.
L’utopie ou la mort.Le m
onde est mal parti :chez les pauvres,la
famine ;chez les riches l’asphyxie.L’égoïsm
e des nantis nous condamne
tous à la mort,par R
ené Dum
ont,Seuil collection Politique,1973.
Ouvrez les yeux ! Le X
XI èm
esiècle est mal parti,par R
enéD
umont,Politis,éditions arléa,1995.
Et aussi :Un m
onde intolérable ;Pour en finir avec la société dugaspillage ;Les R
aisons de la colèrede R.D
umont.
Annexe
s
437
Mitterrand,une vie,par F.O
.Giesbert,Points,Seuil,1997.
La tragédie du Président– Scènes de la vie politique 1986-2006 par Franz-O
livier Giesbert,j’ai lu,2006.
Histoire de la pensée économ
ique,par Henri D
enis,puf,Thém
iséconom
ie,1990.
Les pionniers de l’écologie,de Donald W
orster,Ed.Sang de laTerre,1992.
Histoire de l’écologie politique,com
ment la gauche à redécouvert la
nature;par Jean Jacob,Albin M
ichel,1999.
Histoire m
ondiale des sciences,par Colin R
onan,Points
Sciences,Seuil,1998.
Histoire des m
athématiques,R
outes et dédales par Am
y Dahan-
Dalm
enico et Jeanne Peiffer,Points Sciences,Seuil,1986.
Promenades m
athématiques,histoire,fondem
ents,applications,parFrédéric Laroche,ellipses,2004.
Précis historique et théorique de Marxism
e-Léninisme,par Jean
Roux,R
obert Laffont,1969.
Histoire secrète du M
ossad de 1951 à nos jours,par Gordon
Thom
as,nouveau monde éditions Points,1999.
436
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 436
L’esprit de la Terre,de T.C.M
ac Luhan,Ed.du Rocher.1998.
Survivre au développement,de la décolonisation de l’im
aginaireéconom
ique à la construction d’une société alternative,par SergeLatouche,m
ille et une nuits,2005.
L’Autre D
avos,Mondialisation des résistances et des luttes,par
François Houtart et François Polet,l’H
armattan,1999.
Pour la désobéissance civique,par José Bové et Gilles Luneau,
la Découverte,2004.
Femm
es,magie et politique,de Starhaw
k,Ed.Les empêcheurs
de penser en rond,2003.
Résister,c’est créer,de Florence A
ubenas et Miguel Benasayag,
Ed.La Découverte.2002.
La formation de la classe ouvrière anglaise,par E.P.T
hompson,
Gallim
ard – Le Seuil,1963,réédition 1988.
Le pouvoir de la bonté,fondement m
ajeur de la philosophie et del’action politique du D
alaï-Lama.Textes réunis par Sydnez Piburn,
préface de Matthieu R
icard,Marabout,2006.
Passerelles entretiens avec des scientifiques sur la nature de l’esprit,D
alaï-Lama,spiritualités vivantes,A
lbin Michel.
Le Cercle des A
nciens,des homm
es-médecine du m
onde entierautour du D
alaï-Lama,Le livre de poche.
La Vem
eRépublique.Volum
e 1 :le régime politique et le volum
e 4 :l’état de droit et la justice,textes et docum
ents,par Dom
iniqueC
hagnollaud et Jean-Louis Querm
onne,Cham
ps,Flamm
arion,2000.
Annexe
s
439
Cette crise qui n’en est pas une,
de François Partant,Ed.del’H
armattan,1994.
Défaire le développem
ent – Refaire le m
onde.30 intervenants ducolloque de m
ars 2002 à Paris,Ed.Paragon.
La mégam
achine,de Serge Latouche,Ed.La Découverte/
Mauss.1995.R
éédition 2004.
Dans le m
iroir du passé,de Ivan Illich,éditions Descartes et
Cie,1995.
La grande implosion,de Pierre T
huillier,Ed.Fayard,1995.
L’imm
atériel,d’André G
orz,Ed.Galilée,2003.
Le développement – H
istoire d’une croyance occidentale,parG
ilbert Rist,Presses de Sciences - Po,1996.
La civilisation technicienne à la dérive,les rendements décroissants
de la technologie,Orio G
iarini et Henri Loubergé,D
unod,1979.
Impasse A
dam Sm
ith,de Jean-Claude M
ichéa,Clim
ats,2002.
L’industrie du mensonge :lobbying,com
munication,publicité &
médias,de John Stauber et Sheldon R
ampton,Ed.A
gone,2004.
Les poules préfèrent les cages.Quand la science et l’industrie nous
font croire n’importe quoi,d’A
rmand Farrachi,A
lbin Michel,1999.
Biopiracy,the plunder of nature and knowledge,by Vandana
Shiva,South end Press
Ecologie spirituelle,pour renouer avec la nature,par JimN
ollman,editions Jouvence,1991.
438
Nouvelle civilisation 2012
Nouvelle civil. 9/07/08 16:42 Page 438
Table des matières
Introduction
Chapitre 1
Pour ceux qui n’auraient pas encore compris
que le capitalisme est une vaste escroquerie !
Le bourrage de crâne sur les bienfaits de l’économie
de marché
La naissance de la «science» économique
L’idéologie des thuriféraires de l’économie
Vous reprendrez bien un petit Prozac ? Bouffez dans les poubelles et dites m
erci ! J’accepte le contrat tacite de notre m
onde libre
Chapitre 2
Qui sont-ils ?
L’oligarchie occidentale et l’illusion démocratique
Trilatérale
Council on Foreign R
elations Forum
de Davos
Skull and bonesBilderbergInfiltration dans le Bilderberg Étaient présents à la conférence Bilberberg 2007Bilderberg 2007 :vers un em
pire fasciste mondial
L’avènement d’une société m
ondialeLe Siècle :«le club
» du pouvoir en FranceLa fondation Saint-Sim
onLe C
lub de l’Horloge
La French Am
erican Foundation La Société du M
ont Pèlerin Les organisations internationalesL’A
.M.I :ennem
i de la démocratie
717172122242526313135383940424345464649525253545557
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Le conte de Roseland
Une histoire pas croyable (extrait du site A
DED
)L’île des naufragésD
es précurseurs :Duboin,G
esell,Allais.
L’économie distributive de Jacques D
uboinM
onnaie fondante de Silvio Gesell
La crise mondiale d’aujourd’hui
Banquiers = faux monnayeurs
Incursion dans un domaine trop réservé
Le Mouvem
ent CiTerrien
SEL’idaire Le SO
CIÉTA
LISME
L’écosociétalisme
AD
EDA
utres sitesSites anglo-saxons sur la m
onnaiePour une économ
ie sans profits monétaires
prosperdis.org 1)U
ne économie sans profits m
onétaires… pour quoi faire ?
2) La banque distributiste les ressources de fonctionnement
3) L’entreprise distributiste expérience à tous les étages
Chapitre 5
Les dégâts causés par l’idéologie matérialiste et
capitaliste en particulierD
éclaration d’un chef indien en 1894 C
aractéristiques et dimensions de notre vaisseau spatial
Equipage du vaisseau spatialR
apport succinct des dégâtsInternet pour une Terre netSites portails
Chapitre 6
Le Pic pétrolier,la D
écroissance et l’activisme contre
la pub et la consomm
ation
OM
C :m
ise à jour.La « Diplom
atie discrète »U
n cycle de Doha pour le développem
ent ?C
omplot m
ondial ?
Chapitre 3
L’instrument de l’escroquerie :la m
onnaie créditPréam
bule en citationsQ
ui doit créer la monnaie ?
Petite histoire de la monnaie
La monnaie crédit est un outil indispensable pour m
obiliser et exploiter l’énergie hum
aineLe com
bat de Roosevelt contre les banquiers
L’abdication du pouvoir politique face aux banquiersM
ais pourquoi on n’arrive pas à passer de l’économism
e au distributism
e,au créditisme ou,autrem
ent dit,à unem
onnaie service au lieu d’un argent crédit ?Exem
ples historique d’une réappropriation de la capacité de battre m
onnaie par les citoyensPour une Politique citoyennePour une m
onnaie au service des citoyensO
rigine de L’économie distributive
Com
ment pousse la m
onnaie ? Par A-J H
olbecqL’arnaque de la dette publique...C
omm
ent fonctionne la BCE ? Par P.D
erudder et AJH
Quelques observations sur la m
ission quasi unique de la BCE
Quelques données et quelques réflexions supplém
entaires sur l’histoire économ
ique contemporaine et la m
onnaieQ
uelques datesQ
uelques livres
Chapitre 4
Monnaie sur net et une économ
ie sans profitsm
onétaires.Petites histoiresLa D
ame de C
ondé
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177
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201
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Chapitre 8
Santé et libertésV
ivre libreVous n’avez plus la libre disposition de votre corpsQ
uand la science officielle est en échec la révolte devient alors nécessitéLa m
édecine de troupeau,les médias sont-ils les alliés
objectifs des marchands de vaccins ?
Vaccins,mais alors on nous aurait m
enti ?Le sucre,un produit m
eurtrierQ
uelques propositions programm
atiques pour une santé...
Chapitre 9
Un program
me politique fait par et pour les citoyens
CE Q
UE N
OU
S VOU
LON
SProposition de préam
buleD
e nouvelles règles pour une autre citéC
onsidérantA
mendem
ents et propositions d’articles supplémentaires
Politique et démocratie
Nature et agriculture
Éducation et solidaritéÉconom
ie et infrastructures.D
éfense et relations internationalesSécurité,publicité…
Vers une Nation souveraine et solidaire des autres
Quelques réflexions sur le « post capitalism
e »
Chapitre 10
Stratégie politique.Se rebeller est juste,désobéir est un devoir,agir est nécessaire
!A
ppel du 18 juin 2007.Appel pour l’union des m
ouvements
populaires et socialistesLettre ouverte à la secrétaire nationale du PC
FLe PS est m
alade,profitons-en pour l’affaiblir !
Le Pic pétrolierSites A
nglophonesD
écroissanceG
roupes locauxA
ctivisme contre la pub et la consom
mation
Manifeste pour une grève générale de la consom
mation
Revue disponible en kiosque
Chapitre 7
Une civilisation s’éteint,une autre s’éveille…
Consom
mer est le nouveau devoir du citoyen m
oderneLa «science économ
ique» est une im
posture et le libéralisme
est une idéologieLes problèm
es de toutes Sociétés peuvent se résumer à
comm
ent canaliser l’énergie humaine et à com
ment
décongestionner la part maudite !
Le Bazarov occidental a bien appris sa leçon :l’ordre m
ondial néo-libéral ne doit pas être remis en cause
Petite digression quantiqueD
e la compétitivité à la convivialité
L’imagination au pouvoir !
Connaissances et valeurs
L’éclipse des valeurs au XIX
èmesiècle
Information - connaissance - sagesse
La cause profonde de l’éclipse des valeursPhilosophy for a N
ew C
ivilization,by H.Skolim
owski
Gandhi et R
uskin,des exemples à suivre…
Les Ouvriers de la D
ernière Heure
Non-violence et G
andhi sur netEsprit /Science ;O
rient/ Occident
Rapports sur les «bienfaits» de certaines recherches !
Tout l’univers dans un atome
Réflexions,penseurs,alternatives pratiques,vivre autrem
ent…Q
uelques penseurs de l’écologie politique
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La création d’une nouvelle force politique à ambition
majoritaire sur la base de C
omité C
itoyen Autonom
e (CC
A)
Et pour nous donner du courage écoutons le message
des anciensM
anifeste pour une alternativeSites m
ilitants
Conclusion
Annexes
A 1.La Part m
audite et la Notion de dépense
La Revue du M
.A.U
.S.S.Potlatch est un m
ot chinookA
2.Naissance du socialism
e et les mom
ents im
portants de son histoireA
3.NA
IRU
:Le Chôm
age est-il voulu et planifié ?A
4.Médias indépendants et dissidents à l’ordre économ
iqueA
5.Bibliothèque en ligne et autres sites bien pratiquesA
6.Autobiographie des auteurs
A 7.Q
uelles citations à méditer
A 8.Q
uelques livres à parcourir ou à lire
Avertissem
ent de l’ÉDIT
EUR
:D
ans cet ouvrage,les propos tenus par l’A
uteur et leur démonstration
politique,quant à la désignation de personnalités citées,
en lien à certainesactivités ou appartenance à des groupes de pression ou de lobbying,sont àla seule responsabilité de celui-ci.Les susceptibles intentions de nuire à cespersonnalités ne sauraient en encun cas être attribuées aux Éditions Pascal,à sa gérance ainsi qu’au directeur de collection.
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