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Mutations du journalisme ` a l’` ere du num´ erique: un ´ etat des travaux Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-Cheynel To cite this version: Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-Cheynel. Mutations du journalisme `a l’` ere du num´ erique: un ´ etat des travaux. Revue fran¸caise des sciences de l’information et de la communication, Soci´ et´ e Fran¸caise des Sciences de l’Information et de la Communication, 2014, <10.4000/rfsic.1097>. <hal-01310987> HAL Id: hal-01310987 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01310987 Submitted on 2 Dec 2016 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es.

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Mutations du journalisme a l’ere du numerique: un etat

des travaux

Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-Cheynel

To cite this version:

Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-Cheynel. Mutations du journalisme a l’ere du numerique: unetat des travaux. Revue francaise des sciences de l’information et de la communication, SocieteFrancaise des Sciences de l’Information et de la Communication, 2014, <10.4000/rfsic.1097>.<hal-01310987>

HAL Id: hal-01310987

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01310987

Submitted on 2 Dec 2016

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinee au depot et a la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publies ou non,emanant des etablissements d’enseignement et derecherche francais ou etrangers, des laboratoirespublics ou prives.

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Revue française des sciences del’information et de la communication 5 | 2014État des recherches en SIC sur l’informationmédiatique

Mutations du journalisme à l’ère du numérique :un état des travaux

Arnaud Mercier and Nathalie Pignard-Cheynel

Electronic versionURL: http://rfsic.revues.org/1097ISSN: 2263-0856

PublisherSociété Française de Sciences del’Information et de la Communication

Printed versionDate of publication: 1 juillet 2014

Brought to you by Université de Lorraine

Electronic referenceArnaud Mercier and Nathalie Pignard-Cheynel, « Mutations du journalisme à l’ère du numérique : unétat des travaux », Revue française des sciences de l’information et de la communication [Online], 5 | 2014,Online since 17 July 2014, connection on 02 December 2016. URL : http://rfsic.revues.org/1097 ; DOI :10.4000/rfsic.1097

This text was automatically generated on 2 décembre 2016.

Les contenus de la Revue française des sciences de l’information et de la communication sont mis àdisposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’UtilisationCommerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Mutations du journalisme à l’ère dunumérique : un état des travaux

Arnaud Mercier and Nathalie Pignard-Cheynel

Introduction

1 Proposer un état de l’art exhaustif des recherches consacrées au journalisme numérique

est une entreprise vaine dans l’espace ici imparti. Nous avons dû nous résoudre à des

choix drastiques, en orientant notre propos autour de la question du renouvellement des

pratiques journalistiques à l’ère du numérique. Un second parti pris nous conduira à

présenter majoritairement des travaux francophones que nous mettrons en perspective

avec la littérature internationale de recherche publiée en anglais. Notons que bien

évidemment des travaux de qualité existent dans d’autres langues européennes sur cette

thématique. En langue italienne (Carotenuto, 2009 ; Stefanini, 2013), en espagnol

(Montagut, 2012) en portugais (Rodrigues, 2009) ou en allemand (Kaiser, 2013), pour ne

citer que ceux-là. Signalons aussi des travaux francophones sur les évolutions

numériques du journalisme en Afrique, comme le numéro de revue dirigé par A. Lenoble-

Bar et A. Chéneau-Loquay (2010).

2 La recherche sur les pratiques journalistiques est à l’image de son objet : riche,

foisonnante, protéiforme, tiraillée entre l’immédiateté de l’analyse du présent et la mise

en perspective sur le long terme, en prise avec des formes d’engouement et de résistances

critiques. Elle irrigue en outre plusieurs des champs des SHS au premier rang desquels les

SIC, mais également la sociologie (des médias, des publics, de l’internet), l’histoire,

l’économie, les sciences de gestion et même plus récemment l’informatique et les

humanités digitales.

3 Mais ce texte étant publié dans la Revue française des sciences de l’information et de la

communication, nous mettrons un accent particulier sur les travaux en SIC, nombreux sur

ce domaine, et qui apportent des contributions importantes à la compréhension des

phénomènes de transformation en cours.

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4 Nous laissons donc sciemment de côté les travaux sur les modèles économiques, sur la

question centrale de la convergence (pour cela cf. l’excellente revue anglophone

Convergence), ou encore celles des publics et des usages de consommation de l’information

(bien que nous traiterons ces aspects de manière indirecte à l’aune de la question des

pratiques). Le lecteur intéressé par ces problématiques pourra se référer au texte de

Dagiral et Parasie (2010) qui dresse un état de l’art de ces questions et des « principales

orientations de la recherche sur la presse en ligne, aussi bien dans le contexte anglo-

saxon que dans le contexte français » (même si les références sont là surtout orientées

vers la sociologie).

5 Certains travaux d’importance sur le journalisme numérique sont liés à l’organisation de

la recherche française en sciences de l’information et de la communication par des

réseaux structurants (présentés notamment dans Pélissier, 2009). Le Réseau d'études sur

le journalisme, (REJ) se présente comme un espace coopératif, interdisciplinaire et

international, de chercheurs sur le journalisme et les médias. Le « GIS Journalisme »

fédère quatre laboratoires français (le CARISM, le CRAPE, ELICO et le GRIPIC) et organise

chaque année un colloque international sur le journalisme. Pointons aussi le rôle

structurant des projets ANR intégrant pleinement les SIC, notamment de Franck Rebillard

(Rebillard & Loicq, 2013), sur le pluralisme de l’information en ligne (IPRI, 2009-2012)

dans la lignée d’un projet préalable (Rebillard, 2006), l’ANR AMMEJ (« Acteurs et marchés

des médias : la production journalistique et son environnement ») porté par le CARISM

(2008-2012) (Leteinturier, 2014), du projet ARC du FNRS et de l’université de Louvain

piloté par Benoit Grevisse « Transformation du rapport à l’information en communication

multimédia » (2009-2013), ou notre propre projet ANR (2014-2016) sur la circulation des

liens URL issus des sites d’information via les réseaux socionumériques poursuivant des

menées dans le cadre de l’Observatoire du webjournalisme-Obsweb (créé fin 2009 au sein

du CREM). On notera aussi que plusieurs revues du champ ou qui lui sont liées, ont

récemment apporté des contributions importantes à la réflexion sur le journalisme

numérique, sous forme d’articles isolés mais surtout de dossiers thématiques (Réseaux,

2010 ; Les Cahiers du journalisme, 2011 ; TIC et société, 2012 ; Réseaux, 2012 ; Sur le journalisme,

2013).

6 Lors de cette période de bouleversement, les rédactions sont obligées de réfléchir elles-

mêmes à leur réorganisation interne, à l’accompagnement au changement pour les

journalistes, et à leur nouveau modèle économique. On a ainsi vu émerger un discours

autoréflexif de la part de journalistes, le plus souvent en responsabilité dans des médias

ou des centres de formation. Leurs publications créent ainsi de stimulantes passerelles

avec la recherche (Fogel & Patino, 2005 ; Joannès, 2007 ; Poulet, 2009 ; Ramonet, 2011 ;

Scherer, 2012 ; Antheaume, 2013 ; Cornu, 2013). On trouve aussi des collaborations mixant

académiques et journalistes (Le Champion, 2012). Tout comme il existe, en français

comme en anglais, de nombreux manuels de journalisme centrés sur l’aide à l’adoption

des nouveaux outils numériques et des nouvelles écritures. Enfin, des blogs ont fait florès,

pour partager réflexions et veille sur les évolutions du métier et des technologies qui lui

sont liées (cf. notre webographie finale).

7 Cet article est l’occasion de soulever un questionnement épistémologique qui traverse

plus ou moins clairement nombre de travaux sur ce que nous nommons le

« webjournalisme ». Car étudier des réalités sociales si peu stabilisées induit une

interrogation centrale : faut-il se risquer à étudier des pratiques, des objets, des terrains

amenés à disparaître ou à se transformer si rapidement que le chercheur peut vite se

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trouver confronté à une forme de caducité de ses données ? Faut-il se résoudre comme

Amandine Degand l’exprime dans l’avant-propos de sa thèse (2012) à publier des résultats

qui « à peine publiés » seraient « déjà périmés » ? Ou faut-il à l’inverse faire le choix d’une

mise à distance pour mieux saisir les permanences dans le changement, ainsi que nous y

invitent Florence Le Cam et Denis Ruellan (2014) ? Ils estiment qu’« après avoir beaucoup

œuvré pour percevoir les mutations rapides de l’activité d’information et des métiers qui

l’exercent, la recherche réfléchit désormais à distinguer les permanences structurelles

qui échappent aux transformations en cours ». Plusieurs chercheurs nous convient en

effet à prendre conscience de la dialectique entre « transformations et continuités »

(Meikle & Redden, 2011) ou entre « tradition et changement » (Boczkowski &

Mitchelstein, 2009) afin de mettre à distance toute tentation de lecture technico-

déterminée et historiciste des mutations en cours.

8 En conséquence de tout ce qui précède, nous avons choisi de présenter les travaux

académiques francophones sur le journalisme numérique en évoquant d’abord les

questions de réorganisation des rédactions, d’évolution des activités et des compétences

nouvelles et de redéfinition identitaire de la profession. Puis nous aborderons les

recherches liées à l’extension des territoires du journalisme avec les nouvelles

collaborations que cela impose. Pour prolonger, nous exposerons une des dimensions qui

a marqué les travaux académiques récents : celle du journalisme dit participatif ou

citoyen (Tétu, 2008). Notre exposé se poursuivra par les enjeux liés à l’intégration des

réseaux socionumériques dans la chaîne de production et de consommation de

l’information. Nous conclurons alors notre exposé vers les enjeux de la formation au

métier du journalisme, tels qu’ils commencent à être appréhendés dans les publications.

(Ré)organisation des rédactions, (nouvelles)compétences et identité des journalistes en ligne

9 Les travaux sur le journalisme en ligne ont débuté dès les années 1990 mais se sont

surtout développés dans les années 2000. Les premières études, notamment anglo-

saxonnes, sont marquées par une vision utopiste euphorique et enthousiaste, faisant des

nouvelles technologies un puissant ferment a priori de renouvellement de la démocratie,

de la gouvernance et du journalisme. Des écrits annonçaient la transformation complète

des médias d’information et/ou du journalisme voire la mort de la presse payante au

profit d’une information renouvelée, en ligne, gratuite et participative.

10 Puis les travaux ont pris une tournure plus empirique pour mettre en perspective

l’activité des journalistes dans les rédactions web avec ce que l’on peut connaître de leurs

routines, de leur culture professionnelle, des relations entre les journalistes et leur

hiérarchie au sein de groupes industriels de presse. L’ère du numérique a conduit de

nombreux chercheurs à requestionner le métier de journaliste et son organisation, voire

à considérer qu’il fallait « le repenser » du fait de ses « transformations structurelles »

(Peters & Broersma, 2013). Dans une perspective déconstructiviste, toute derridienne,

Hansen analyse la situation des journalistes contemporains comme des « apories du

journalisme numérique » (Hansen, 2012).

11 L’habituelle sociologie du journalisme a été mise au service d’études en rédaction, parfois

monographiques et ethnographiques, sur la façon dont les nouvelles technologies sont

introduites et utilisées dans les rédactions (Pavlik, 2000 & 2001 ; Boczkowski, 2004a et

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2010 ; Paterson & Domingo, 2008). Jane Singer étudia le journalisme à l’aune des « défis à

la notion de professionnalisme journalistique » (Singer, 2003), ou encore de la

« resocialisation des journalistes écrits dans des rédactions en convergence » (Singer,

2004). Mark Deuze (2004 & 2005), revisita « l’identité professionnelle et l’idéologie des

journalistes » pendant que Florence Le Cam (2005) étudiait dans sa thèse de doctorat les

reconfigurations identitaires à l’œuvre chez les journalistes québécois en prise à la

redéfinition de leur identité à l’heure numérique, avec l’avènement de la polyvalence, des

compétences multimédia, d’une temporalité de travail accélérée et d’une remise en cause

du sens du travail collectif. Avant elle, Nicolas Pélissier testa la catégorie

« cyberjournaliste » en s’interrogeant : « s’agit-il de modifications en profondeur

susceptibles de bouleverser l’identité et le savoir-faire de la profession ? » (Pélissier,

2003 : 99). Deux ans avant (Pélissier, 2001), il traquait déjà les transformations en cours.

En France, le premier ouvrage publié fut la thèse de Yannick Estienne (2007) qui s’inscrit

dans une tradition de sociologie critique. Ayant conduit une étude des rédactions web,

Estienne parle à cet égard d’un « professionnalisme hybride » opposant les « travailleurs

de l'information en ligne » (qualifiés de « dominés ») à la figure du « journaliste

professionnel », analyse que l’on retrouve dans le mouvement des « forçats de l’info »,

jeunes journalistes web qui dénoncent des conditions de travail dégradées.

12 Dès le début des années 2000, des chercheurs observent l’appropriation des potentialités

de l’internet. En France, Valérie Cavelier Croissant (2002) expose dans sa thèse la

dissociation, lors de l'appropriation d'Internet par les éditeurs de presse, entre les

préoccupations économiques et le niveau de réflexion sur le renouvellement du modèle

éditorial. L’argentin Pablo Boczkowski (2004a & 2004b) analyse finement les étapes de

l’appropriation de l’internet par la presse américaine. Dans une perspective plus souvent

sociologique ou économique, des chercheurs français étudient de façon précise les

transformations organisationnelles induites (Charon, 2010 ; Charon & Le Floch, 2011 ;

Dupuy, 2013). Danielle Attias, dans sa thèse (Attias, 2007), souligne l’apparition de

rédactions multi-supports, souvent dans une logique de mutualisation des coûts. Les

réorganisations peuvent aller de la fusion complète des rédactions avec rubriquages

refondus, à la recréation de rédactions dédiées aux applis mobiles, dans le but de devenir

des rédactions « web first », l’édition papier arrivant après.

13 D’autres travaux scrutent les pratiques managériales au sein de rédactions, recomposées

pour s’adapter au numérique (Carbonnel & Mercier, 2011 ; Charbonneaux & Le Cam,

2012). Stéphane Cabrolié a quant à lui conduit une monographie du site LeParisien.fr pour

étudier « la recomposition » d’une rédaction numérique (Cabrolié 2009 & 2010), tandis

que Caroline Datchary a étudié le « desserrement des formats de production » à

Mediapart (Datchary, 2010). De nombreux travaux étrangers proposent des monographies

ou des ethnographies de ces changements organisationnels dans les rédactions, au fur et

à mesure qu’ils apparaissent dans chaque pays et chaque rédaction. Citons pour exemple,

l’étude sur la BBC, qui évoque un « choc culturel » pour restituer les difficultés des

journalistes à intégrer ces transformations (Lee-Wright, 2010). Florence Le Cam poursuit

par ailleurs ses analyses en réfléchissant à « l’identité transnationale » des journalistes

contemporains. Elle cherche à repérer « certaines des particularités qui caractérisent les

journalistes en ligne et qui commencent à fonder une identité » (Le Cam, 2012 : 62). Même

démarche que Jane Singer qui indique en introduction de l’ouvrage sur le journalisme

participatif : « Nos entretiens suggèrent l’existence de certaines idiosyncrasies nationales

[…]. Mais vous trouverez aussi un bon nombre de similarités parmi les journalistes, dans

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les divers pays, sur la manière dont ils se pensent eux-mêmes, dont ils produisent

l’information et sur leurs publics » (Singer & al., 2011 : 5). Signalons aussi la thèse de

Juliette de Maeyer (2013) sur « l’usage journalistique des liens hypertextes » et la façon

dont s’est construit un débat de doctrine, international, sur le « bon usage » de ces liens.

14 Au final, la notion même de professionnalisme a pu être remise en débat à l’aune des

évolutions du métier de journaliste (Aldridge & Evetts, 2003) car « l’invention progressive

des rédactions intégrées accompagne une diversification, plus importante des rôles »

(Degand & Grevisse, 2012 : 33). On peut donc défendre l’idée que l’on assiste à un

changement du « paradigme journalistique » (Brin & al. , 2004) Michael Schudson

évoquant « la reconstruction du journalisme américain » (Schudson & Downie : 2009).

Mais l’ancien paradigme est loin d’être déjà enterré. Cette situation d’entre-deux

correspond à une dialectique entre « déstructuration et restructuration » (Demers, 2007).

D’autres font un constat plus pessimiste. Deuze (2008), empruntant la terminologie du

sociologue Zygmunt Baumann, parle de « journalisme liquide », alors qu’Ingrid Sturgis

(2012) ose demander : « Are traditional Media dead ? », poursuivant en sous-titre : « Can

journalism survive in the digital world ? ». Cette réflexion s’est accrue depuis, avec la

montée en puissance des rédactions web et du « digital journalism » (Jones & Salter,

2012). On parle alors du « journalisme 2.0 », qui nécessite de « nouvelles compétences »,

en France (Le Champion, 2012) comme en Belgique (de Maeyer, 2010). Les auteurs

évoquent encore un « changing journalism » (Lee-Wright & al., 2012) et « ses promesses »

(Steensen, 2011). Stuart Allan évoque toutefois l’émergence d’une véritable « écologie des

informations en ligne », décelant « un climat où des initiatives apparemment disparates

peuvent commencer à se consolider dans des formes journalistiques, des pratiques et des

épistémologies viables » (Allan, 2013 : 154).

Journalisme et dernières innovations technologiques

15 Une partie des études conduites sur les transformations du secteur de l’information en

général et du métier de journaliste en particulier, sont arrimées aux dernières

nouveautés technologiques. Les chercheurs peuvent être conduits à regarder avec une

certaine fascination ce qui se déroule sous leurs yeux, découvrant de nouveaux outils et

leurs appropriations diverses, en même temps que les journalistes et les citoyens. Le

sentiment de voir l’histoire en train de s’écrire, dans un contexte d’accélération du

changement technique et social si bien décrit par Hartmut Rosa (2010) contribue aussi à

l’accélération du tempo de la recherche. On voit donc apparaître, très vite aux États-Unis

(sans doute encouragés par les logiques — dérives ? — de financement des recherches sur

programme et avec des visées opérationnelles pour les bailleurs de fonds), mais peu (pour

l’instant) en France, des articles ou études sur des nouveautés techniques ou

technologiques encore en phase de test par les journalistes. On trouve déjà une étude

exploratoire publiée sur les usages du drone pour l’information (Goldberg, Corcoran &

Picard, 2013) ou sur les fameuses Google glasses (Rossi, 2013).

16 Le domaine de la recherche qui s’étend le plus en l’espèce, concerne la nouvelle étape de

l’évolution numérique, celle de la mobilité. De plus en plus de citoyens (a fortiori de

journalistes) sont équipés de supports mobiles avec lesquels ils peuvent chercher de

l’information sur des sites ou des applis mobiles (Schmitz Weiss, 2013). Applis de presse

que Carmen Costa Sánchez (2012), en Espagne, passe à la critique, à l’aide de quatre

notions : « utilisabilité, multimedialité, hypertextualité et interactivité ». Les citoyens

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peuvent aussi produire (photos, vidéos) diffuser (sur leurs réseaux socionumériques) et

recevoir des informations (ou alertes « push » (Fidalgo, 2009), flux RSS, fil Facebook ou

Twitter). Cela vient bouleverser davantage encore l’écosystème de l’information, et même

bousculer les fragiles équilibres que la presse en ligne avait pu parfois trouver. De même,

les journalistes peuvent tourner, monter, diffuser avec des supports mobiles (comme

Nicolas Becquet en offre d’excellentes démonstrations sur son blog http://mediatype.be/

). Les anglophones ont inventé la contraction MoJo, pour désigner ce Mobile Journalism

(Martyn, 2009). Et des travaux émergent déjà, notamment venant des pays scandinaves,

avec celui qui apparaît comme le spécialiste : Oscar Westlund, qui a soutenu sa thèse de

doctorat sur la « Mobile Media (R)evolution » (Westlund, 2011). On retrouve la même

dialectique que posée en introduction de cet article, entre changement radical ou

ajustement. Et il est vrai que cela représente « un nouveau moyen de publier » (Wolf &

Hohlfeld, 2012), ce qui fait s’interroger ces deux auteurs : « Revolution in Journalism ? ».

Par conséquent, « c’est une aire importante d’enquête scientifique qui s’ouvre »

(Westlund, 2011 : 301). Pour autant, des voix appellent à la prudence scientifique :

« comme la rhétorique du journalisme citoyen, il est difficile de voir jusqu’où s’étend le

journalisme mobile, et quelle signification il aura » (Goggin, 2011 : 109).

Extension des territoires du journalisme

17 Un autre pan des recherches sur les transformations des pratiques et des productions

journalistiques à l’heure du numérique vise à étudier des formes émergentes,

renouvelées, du journalisme, renvoyant à l’idée d’une plasticité structurelle du territoire

professionnel.

18 Les pratiques « d’auto-publication » ont été abordées par plusieurs chercheurs en France,

notamment au sein du réseau d’études sur le journalisme (REJ). Valérie Jeanne-Perrier,

Nicolas Pélissier et Florence Le Cam y ont consacré un chapitre dans l’ouvrage de

Roselyne Ringoot et Jean-Michel Utard (2005), les appréhendant comme des

« observatoires privilégiés des effervescences et des débordements journalistiques ».

Florence Le Cam (2006) montre pour sa part les « tiraillements des frontières du groupe

des journalistes » à travers le développement, en dehors des médias traditionnels, des

weblogs d’actualité aux États-Unis (et au Québec dans sa thèse). Dans la lignée de ces

travaux, mais adoptant une approche plus frontalement interactionniste (étudiant les

formes de coopération et les espaces de mise en relation des individus et des contenus),

Olivier Trédan (2012) développe l’idée d’une « extension des territoires professionnels »

par l’émergence de nouveaux acteurs aux marges du monde journalistique dont les

frontières se révèlent poreuses. Chloë Salles a pour sa part observé les tactiques mises en

place autour de la plateforme de blogs du journal le Monde pour en saisir les enjeux

individuels et collectifs (2010).

19 Les recherches sur l’extension des territoires du journalisme s’attachent également à

analyser des pratiques et des formats journalistiques spécifiques au numérique — ou qui

connaissent un regain d’intérêt grâce aux possibilités techniques des dispositifs

socionumériques — comme le datajournalisme, le webdocumentaire, les newsgames, le live

blogging ou encore le SEO (Search engine optimization). Un point commun de ces travaux est

de croiser la question des pratiques – souvent collaboratives –, celle des formats, objets

voire genres journalistiques et celle du rapport au public. En outre, la plupart empruntent

une perspective de constructivisme social pour saisir ces objets mouvants et hybrides.

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20 La datajournalisme a fait l’objet de plusieurs publications de la part de chercheurs

français, en plus des tout premiers manuels professionnels (Joannès, 2010a ; Gray & al.,

2013). Eric Dagiral et Sylvain Parasie en ont montré les racines et origines, notamment

aux États-Unis avec le data-driven journalism (2013), l’inscrivant dans le temps long des

pratiques socio-professionnelles. Ils ont par ailleurs mis en exergue la figure du

« journaliste hacker » (2011) dont les pratiques hétérogènes le situent à la croisée de

l’éditorial et du technique, soulignant à leur tour l’émergence de nouveaux acteurs

revendiquant la double légitimité, des mondes de l’informatique et de la presse. Olivier

Trédan insiste plus spécifiquement sur la dimension collective de cette pratique et s’en

saisit comme d’un objet frontière « à l'intersection de plusieurs mondes sociaux, celui du

journalisme et de la programmation notamment » (Trédan, 2011). L’intérêt dès lors est

d’étudier les dynamiques d’acteurs et les coopérations qui se nouent entre les journalistes

et des acteurs extérieurs au champ (infographistes, webdesigners, développeurs, etc.).

Sachant que le datajournalisme met souvent ses pas dans ceux qui militent pour

l’ouverture publique des archives et données statistiques (mouvement dit « Open data »).

Le journalisme de données a également été étudié par le GRIPIC (Celsa) dans le cadre du

programme de recherche Jourdain (2012-2013) sous un angle davantage discursif. Une

première publication (Charbonnaux, Gskouskou-Giannakou 2013) interroge la filiation

avec le journalisme d’investigation en analysant les discours professionnels qui

accompagnent cette pratique dans deux pays européens, l’Allemagne et la Grèce.

21 En France, peu de recherches ont été menées sur les newsgames (on en trouve davantage

sur les serious games dont ils forment un sous ensemble) à l’inverse des États-Unis où un

ouvrage de référence tant pour la recherche que pour les professionnels a été publié

(Bogost et alii, 2011). Olivier Mauco, l’un des spécialistes français du jeu vidéo, a proposé

un « panorama du phénomène des newsgames » (Mauco, 2011), des productions à

l’intersection des jeux vidéo et du journalisme mais dont sont parfois exclus les

professionnels de l’information, étendant là encore les territoires du journalisme et

contribuant à une diversification des formes journalistiques en ligne1. Notons également

le travail mené sur le newsgame « Primaires à gauche » (mis en ligne sur lemonde.fr en

juin 2011), mais davantage orienté sur les logiques d’usage et de réception (Useille &

Lamy, 2012 ; Blanchard & al., 2011).

22 Les travaux sur le webdocumentaire sont encore plus rares dans l’espace francophone.

Samuel Gantier y a consacré deux articles (Gantier, Bolka, 2011 et Gantier, 2012) dans

lesquels est exploré ce « format médiatique hybride aux frontières poreuses et instables

[qui] réunit des champs professionnels disparates et souvent divergents ». Evelyne

Broudoux insiste pour sa part davantage sur les modalités narratives à l’œuvre dans le

webdocumentaire (Broudoux, 2011).

23 Notons enfin le travail singulier et pionnier de Guillaume Sire qui, explorant les domaines

du référencement, des moteurs de recherche et du marketing, a consacré une thèse en

information-communication aux pratiques et stratégies de Search Engine Optimization

(SEO) au sein de rédactions françaises. Il y dévoile les « négociations et les traductions

sous-tendues par la configuration médiatique au sein de laquelle l’infomédiaire Google et

les éditeurs de presse en ligne coopèrent » (Sire, 2013). Un travail qui s’inscrit dans

l’approche socio-économique de l’information en ligne en analysant le rôle et la place des

infomédiaires (Rebillard & Smyrnaios, 2009 et 2010).

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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Participation et intégration des publics

24 En France, l’un des objets de recherche qui a concentré le plus de travaux sur le

journalisme en ligne durant la deuxième moitié des années 2000 est sans conteste le

journalisme « participatif » ou encore appelé « citoyen ». Discutées conceptuellement, ces

expressions renvoient globalement à « l’intervention de non-professionnels du

journalisme dans la production et la diffusion d’informations d’actualité sur Internet »

(Rebillard, 2011) tandis que les premiers travaux aux États-Unis s’appuient davantage sur

la dimension « citoyenne » (Bowman & Willis, 2003). Denis Ruellan (2007) préfère quant à

lui le qualificatif de « journalisme ordinaire », pratiqué par des gens ordinaires qui

produisent et diffusent de l’information sans prendre forcément les journalistes comme

référence. Dans la recherche anglo-saxonne, les néologismes fleurissent pour saisir ces

collaborations entre professionnels et amateurs ; c’est le modèle « pro-am » qu’Axel

Bruns qualifie de produsage (Bruns, 2010).

25 Terrain fertile d’études et de réflexions, le participatif est l’objet d’avis et de conclusions

contrastés, tant pour les chercheurs en sciences humaines et sociales qu’au sein de la

profession. Des chercheurs soulignent avec enthousiasme les évolutions engendrées par

cette « prise de pouvoir » des amateurs (Deuze & al., 2007) tandis que d’autres sont plus

mesurés, observant des mutations et des transformations teintées de résistances dans un

champ professionnel aux frontières « floues » (Ruellan, 1993 et 2007). D’autres encore,

dénoncent des approches scientifiques trop optimistes, et adoptent une posture critique

en déconstruisant l’idéologie et les discours euphorisant qui accompagnent le

développement du journalisme participatif (Rebillard, 2007). Ces travaux relativisent

fortement la promesse du « tous journalistes » (incarnée par exemple aux États-Unis par

Jay Rosen, Dan Gillmor ou en France par Joël de Rosnay) par des enquêtes empiriques des

profils de contributeurs qui soulignent le caractère élitiste et discriminée de ces pratiques

(Barbe, 2006 ; Trédan, 2007 ; Aubert, 2009). Une réalité qui avait déjà été soulignée par

Kim et Hamilton (2006) dans leur étude des plus de 36000 contributeurs au site sud-

coréen OhMyNews, pionnier du journalisme participatif.

26 Toute une série de travaux, notamment anglophones, s’attachent à étudier les modalités

et les conséquences de ce rôle nouveau des amateurs dans l’écosystème médiatique, et la

manière dont ils pèsent sur les journalistes et les contraignent à évoluer. L’année 2008 fut

à ce titre prolifique. Neil Thurman (2008), tout en proposant une typologie des sept

principales formes de participatif, insiste sur la difficulté des rédactions anglaises à

s’adapter à la demande croissante d’expression de la part des lecteurs, tant pour des

questions organisationnelles, techniques que de culture professionnelle (son enquête date

de 2005). Steve Paulussen et Pieter Ugille (2008) parviennent à des conclusions similaires

dans leur étude qui entend saisir, dans une perspective socioconstructiviste, les facteurs

qui façonnent l'adoption du contenu généré par l'utilisateur (au sein de rédactions

belges) : le lent développement du journalisme participatif est davantage dû, selon eux, à

l’organisation structurelle des salles de rédaction, aux routines de travail et aux

croyances professionnelles qu’à la réticence des journalistes à ouvrir le processus de

production de l’information. À une plus large échelle, un collectif international de

chercheurs publia la même année une étude comparative de 16 sites d’information

européens et américains qui relativise l’intégration du participatif dans les médias en

ligne (Domingo & al., 2008). Trois ans plus tard, leurs recherches croisées et enrichies

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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d’enquêtes qualitatives en rédaction, font l’objet d’un livre devenu référence pour la

recherche sur le journalisme participatif (Singer & al., 2011). Le chapitre d’Alfred

Hermida, notamment, souligne l’attitude paradoxale des journalistes (et des médias) à

l’égard de la participation amateur qui mêlent appréciation voire soutien d’un côté et

appréhension de l’autre, face à l’effritement de la frontière entre production

journalistique et contributions de l’audience (qui avait été mise en évidence par Hermida

& Thurman, 2008). Ari Heinonen (2011) travaille quant à lui sur les relations qui

s’établissent entre journalistes et internautes, et ce à tous les stades de leur participation

à l’information en ligne.

27 En France, les chercheurs se sont également attachés à analyser la manière dont les

médias, menacés dans leur traditionnel rôle de gatekeeper qui dérive vers celui de

gatewatcher (Bruns 2003), mettent en place des manières de contrôler, de canaliser, mais

aussi de valoriser ces élans contributifs (commentaires, blogs, chats, etc.), modifiant leurs

rapports à l’audience. À travers une étude de cas du site Rue89, Aurélie Aubert (2008) a

montré que les informations fournies par les citoyens eux-mêmes devenaient une source

pour les journalistes de la rédaction. Les sociologues Roland Canu et Caroline Datchary

(2010) se sont penchés sur un autre emblème des sites « NEL » (« nés en ligne »),

Mediapart, pour questionner l’articulation entre pratiques participatives et affirmation

identitaire d’un journalisme professionnel bâti sur des savoirs et des savoir-faire. Valérie

Croissant et Annelise Touboul (2009) explorent cette même question à travers une

approche sémiologique. Elles analysent la mise en scène de la parole ordinaire (des

internautes) sur les forums de sites d’information et la manière dont journalistes et

médias utilisent les dispositifs participatifs dans un « processus de différenciation du

discours des usagers par rapport au discours journalistique ». Nathalie Pignard-Cheynel

et Arnaud Noblet (2010) envisagent le participatif comme un « impératif » que les sites

d’information peuvent difficilement occulter, bien qu’il prenne des formes (réaction,

suggestion, contribution) et des modalités de valorisation (juxtaposée, intégrée, semi-

intégrée et externalisée) diverses.

28 À noter également les approches sémiologiques qui se sont emparées de la question du

journalisme participatif à travers l’analyse des sites d’information (et notamment de leurs

pages d’accueil). À l’échelle internationale, quelques travaux ont été menés en ce sens

depuis les années 2000 (notamment Schultz, 2000 ; Knox, 2007 ; Bergland & al., 2010 ;

Bachmann & Harlow, 2011), tandis qu’en France, A. Touboul (2006 et avec F. Rebillard,

2010) ont étudié les « signes mobilisés pour organiser, mettre en scène et exploiter la

parole des internautes » sur les pages d’accueil des sites d’information, en soulignant in

fine la faible visibilité. Notons que beaucoup de rédactions ont choisi ces dernières années

d’externaliser, vers des sociétés spécialisées, la gestion (chronophage) de ces

commentaires et forums citoyens (Degand & Simonson, 2012) ; ce qui n’est pas le moyen

le plus sûr d’établir des interactions entre les journalistes et leur public.

29 Enfin, si la plupart des études françaises menées sur le journalisme participatif ont étudié

des sites s’inscrivant dans une tradition écrite, quelques travaux ont également été menés

sur les pratiques amateurs de photo journalisme et de vidéo. Jérémie Nicey (2012) s’est

ainsi attaché au décryptage des procédures de certification de contenus amateurs au sein

de l’agence de photos Citizenside qui, tout en renouvelant les pratiques journalistiques

classiques, en réactivent les prérequis. Tandis que Laurie Schmitt (2012) dans une

perspective socio-économique, a consacré une thèse en SIC à la manière dont les médias

se saisissent des photographies amateurs.

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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Journalisme et réseaux socio-numériques

30 Les études sur le journalisme numérique reposent pour une large part sur l'analyse des

usages par les lecteurs et les journalistes des nouvelles technologies et des nouveaux

dispositifs numériques qui se créent régulièrement dans nos sociétés contemporaines.

Suivant donc une chronologie liée aux phases d'émergence, d'appropriation et de plein

usage de ces outils, les travaux sur le journalisme en ligne se sont emparés récemment de

la question des réseaux socionumériques, après avoir traité des blogs ou des dispositifs

participatifs intégrés aux sites d'information.

31 Les journalistes se sont progressivement emparés de ces réseaux numériques à titre

personnel puis, et/ou professionnel, pour en faire un moyen supplémentaire de

s'informer, de produire de l'information ou de la diffuser. On notera qu'il s'agit

d'appropriations innovantes puisque ni les créateurs de Facebook, Twitter, LinkedIn,

Google + ou encore Pinterest ou Instagram (pour ne parler que des principaux réseaux

occidentaux) n'ont conçu à l'origine leur dispositif sociotechnique pour l'actualité et la

presse. YouTube a même été plutôt conçu comme une alternative aux médias mainstream.

Tous ces dispositifs sont de création assez récente (LinkedIn : 2003 ; Facebook : 2004 ;

You Tube : 2005 ; Twitter : 2006 ; Pinterest : 2010 ; Instagram : 2010 ; Google + : 2011) et ont

mis quelques temps avant d'être adoptés par des millions d'internautes et donc par des

journalistes. Aussi, les travaux académiques sur les usages de ces réseaux ou médias

sociaux en sont au commencement et ont vocation à s’accroître au fur et à mesure que

leur adoption croît ainsi que la part de trafic générée par ces réseaux (les analyses de la

société Shareaholic2 montrent ainsi une érosion du trafic en provenance des moteurs de

recherche au profit des réseaux socionumériques). Notons par ailleurs que les États-Unis

étant le berceau de ces plateformes en ligne, les premiers colloques et publications sur ces

réseaux sont logiquement anglophones.

32 L'information en ligne est devenue plus encore qu'avant une « expérience sociale », grâce

au couplage entre réseaux socionumériques et possibilités de partage en mobilité avec les

smartphones (Rosenstiel & al., 2010), les comptes des internautes leur permettant à la fois

« de filtrer, d'accéder et de réagir à l'information ». Cela modifie en profondeur

« l'écologie de la production et de la consommation d'informations » (Newman & al.,

2011). Et les habitudes de commentaires et de partages sur Facebook et Twitter, ou le

recours à des hashtags qui construisent un fil d'actualité propre à un événement ou une

thématique, renouvellent les interactions entre producteurs d'information et citoyens.

Tout récemment, Josiane Jouët et Remy Rieffel (2013) ont étudié ce qui changeait dans la

consommation d'informations à l'ère du numérique, tout comme David Tewksbury et

Jason Rittenberg (2012) dans le monde anglophone.

33 Pour l'instant les premières et plus nombreuses études portent sur l'appropriation par les

journalistes des réseaux socionumériques, et singulièrement de Twitter. Très vite, une

étude (Newman, 2009) porta sur les conséquences possibles de l'arrivée de Facebook et du

micro-blogging dans le processus d'information, dans les rédactions britanniques et

américaines. En 2009, les premiers écrits paraissent aux États-Unis sur la montée en

puissance de Twitter chez les journalistes. Déjà 73 % des journalistes interrogés, papier ou

en ligne, déclaraient que les réseaux sociaux étaient importants ou assez importants pour

enquêter et produire leurs articles (Cision, 2009) ; Paul Farhi (2009) parla lui

« d'explosion ». Ronald K. Raymond et Yixin Lu (2011) ont également mis au jour le fait

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que Facebook aidait beaucoup de journalistes dans leur recherche de sujets et pour leurs

investigations. Un sondage auprès de 200 journalistes américains montra que 75 %

disaient utiliser Facebook pour leurs reportages et 69 % Twitter (Society for New

Communications Research, 2011).

34 Dans notre étude de janvier 2012 portant sur plus de 600 comptes de journalistes ou de

médias français sur Facebook et autant sur Twitter, nous avons montré, grâce à un

questionnaire en ligne, que les journalistes français privilégient Twitter sur Facebook. Les

usages de Facebook laissent moins percevoir une dimension exclusivement

professionnelle mais bien une combinatoire avec des usages plus personnels et

relationnels (Mercier & Pignard-Cheynel, 2012). Alors que l'utilité de Twitter est évidente

sous plusieurs aspects pour les journalistes interrogés, Valérie Jeanne-Perrier (2012b)

parlant d’ailleurs de « rapide institutionnalisation ».

35 Les travaux académiques récents portent donc plus particulièrement sur Twitter, dans

son ensemble (Pélissier & Gallezot, 2013), pour les journalistes en particulier (Ahmad,

2010), et dans la presse quotidienne régionale de façon plus précise encore (Pignard-

Cheynel & Sebbah, 2012 ; Jeanne-Perrier, 2012a). L’australien Axel Bruns (2012) a

développé un programme entier de recherche sur ce sujet, associé à des outils de

visualisation des communautés de partage, des temporalités de circulation (http://

mappingonlinepublics.net/), ce qui est un des enjeux majeurs de ce qu’on appelle

désormais les humanités numériques. Il coopère notamment avec Caja Thimm, de

l’université de Bonn (Thimm, 2014). On retrouve cette préoccupation en France, dans

l’analyse du rôle de Twitter comme « infomédiaire » (Rieder & Smyrnaios, 2012)

notamment par le prisme du pluralisme de l’information. Dans cette lignée, Alfred

Hermida évoque, dans un travail pionnier, un « ambient journalism » pour pointer le

risque de noyer la production d’information journalistique dans un vaste flux hyper-

réactif d’informations en tout genre. Il suggère que le journalisme développe des

approches et des systèmes qui aident le public à réguler le flux d'informations accessibles

et qui facilitent la collecte et la transmission des nouvelles (Hermida, 2010a et 2010b).

Arnaud Mercier (2014) liste une série d’usages dominants de Twitter par les journalistes :

un fort usage publicitaire pour les écrits de la rédaction ou autopromotionnel pour les

journalistes, un lieu d’interpellation entre confrères qui fonctionne comme nouveau

« club des journalistes », un espace pour railler ses confrères et un espace

d'éditorialisation, permettant de donner son avis en dehors de la neutralité attendue dans

les articles publiés.

36 Au-delà de Twitter, on voit apparaître une diversification des réseaux étudiés dans le

cadre d’analyses sur le journalisme. Gilles Bastin (2012) s’emploie, par une enquête en

ligne sur le réseau, à comprendre ce que LinkedIn permet de révéler des trajectoires

professionnelles. Nous avons-nous-mêmes proposé une étude comparative sur 210 titres

de presse dans le monde et leur utilisation très contrastée de Pinterest (Mercier, 2013b).

Meryl Alper (2014) étudie les polémiques générées par le recours à Instagram par des

journalistes professionnels. Un collègue brésilien propose une étude sur les usages

d’Instagram à partir d’une monographie de la rédaction du Jornal do Commercio, à Recife

(Aragão, 2012). Nul doute que ces études vont se multiplier. La revue Sur le journalisme a

d’ailleurs lancé un appel pour le printemps 2014 sur les liens de sociabilité

professionnelle qui se nouent grâce aux différents réseaux socionumériques.

37 Les travaux portant sur les pratiques de live blogging peuvent être envisagés dans le

prolongement des études sur les réseaux socionumériques. Bien que cantonnées à des

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dispositifs techniques spécifiques (Covert-it, Scribble-live...), ces couvertures en direct

d’événements d’actualité (souvent breaking news, sport, procès, etc.) empruntent la

grammaire des échanges sur les réseaux sociaux en ligne, plus spécifiquement celle de

Twitter. Plus populaires sur les sites d’information anglo-saxons (Thurman & Walters,

2013) que français, ils renouvellent les modes narratifs de l’actualité mais également la

relation entre journalistes et lecteurs grâce à des modalités contributives pleinement

intégrées (Pignard-Cheynel & Sebbah, 2014).

38 La rapidité avec laquelle l'information (ou la rumeur) circule sur les réseaux

socionumériques a posé rapidement des problèmes déontologiques amenant les

rédactions à produire des chartes du bon usage, pour défendre les intérêts économiques

des rédactions et éviter les risques de dérapage. « Tweet first, verify later ? » s’interroge

ainsi Nicola Bruno (2011). Plusieurs travaux se sont emparés de ces enjeux éthiques pour

pointer les difficultés rencontrées ou remettre en perspectives les régulations mises en

place (Newman, 2009 ; Jeanne-Perrier, 2010 ; Lasorsa & al., 2012) parlant de

« normalisation » tout comme Mercier (2013a) analysant les formules écrites dans les

profils Twitter des journalistes (« mes tweets n’engagent que moi », etc.). Cela peut se

faire en élargissant la problématique à tous les professionnels du web (Domenget, 2012).

Les réseaux ou médias sociaux qui permettent le dépôt et partage en ligne

d’innombrables photos et vidéos intéressent également les chercheurs, enrichissant la

problématique du « journalisme amateur » via les réutilisations possibles d’images

déposées en ligne par des témoins sur place (Andén-Papadopoulos & Pantti, 2011). Cela

pose aussi la question de l’accès à une information morcelée par ces plateformes de dépôt,

comme YouTube (Hanson & Haridakis, 2008).

Conclusion : La formation au journalisme au défi deces mutations

39 Les travaux sur les mutations du journalisme numériques ici exposés oscillent donc entre

différentes perspectives mais dont la complémentarité est évidente et permet de cerner

les transformations profondes que le métier connaît ou va connaître. On retrouve les

perspectives traditionnelles de sociologie du journalisme, évaluant la profession à l’aune

des nouvelles compétences à acquérir et des restructurations organisationnelles dans les

rédactions. Ces travaux soulignent donc que l’identité professionnelle est requestionnée,

comme cela a été le cas plusieurs fois dans l’histoire du journalisme. Par ailleurs, les

études d’usages et d’appropriation des innovations permettent de saisir la façon dont les

journalistes adoptent ou non de nouveaux outils, de nouvelles technologies, en subissant

ces transformations ou au contraire pour essayer d’en être maîtres. L’impact sur la

production journalistique est aussi scruté, pour évaluer si le rapport à l’information reste

identique et les standards du métier inchangés ou pas. D’autres travaux s’emploient à

repositionner les journalistes dans l’écosystème relationnel qu’impose le numérique. Les

chercheurs dévoilent la difficile gestion des interactions directes avec les internautes et

l’intégration prudente de leurs aspirations à participer à la production de l’information.

D’autres travaux pointent que si les journalistes ont toujours été au cœur d’un système de

production en interactions (et tensions) avec d’autres métiers (typographes, directeur

artistique…), la fabrication de l’information numérique fait entrer dans le processus de

nouveaux métiers (infographistes, webdesigners, développeurs…) obligeant à trouver de

nouveaux « arrangements ».

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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40 Pareilles transformations du métier de journaliste doivent impacter un jour ou l’autre les

formations, d’une simple adaptation à des refontes plus profondes. Cela produit des

débats donnant lieu à de trop rares publications, compte tenu de l’importance des enjeux.

Deux revues ont toutefois consacré un numéro à cela : Médiamorphoses en 2008 et Les

Cahiers du journalisme en 2010, soit des revues qui ont toujours assumé une position à

cheval entre revue académique et lieu d’expression auto-réflexive des professionnels des

médias. Les débats sur le numérique que portent les contributions ici réunies concernent

l’adaptation aux mutations de la presse, la culture de l’innovation, la polyvalence

journalistique, l’informatique, les « agilités numériques ».

41 Dressant un panorama des différentes compétences à acquérir pour maîtriser le

journalisme en ligne, deux chercheurs soulignent que « l’exploration des nouvelles

formes d’éditorialité aux nouveaux outils et aux stratégies de veille d’information en

ligne, esquisse de nouveaux fondamentaux pour la pratique journalistique » (Le Cam &

Trédan, 2008 : 111). Par conséquent, « il semble désormais impossible d’envisager un

enseignement du journalisme qui ne comprenne pas un apprentissage des techniques de

captation numérique du réel, ni des outils de diffusion en ligne, notamment des services

dits du web 2.0 (Twitter, Facebook, etc.) » (Estienne & Vandamme, 2010 : 163). Remy

Rieffel (2008 : 43) s’interroge : « Faut-il encourager la polyvalence ou la spécialisation par

support ? ». Pour le journaliste formateur, Alain Joannès, la réponse est claire. « Un

journaliste devrait s’intéresser à la programmation [pour] pouvoir discuter utilement

avec les programmeurs, savoir ce qu’ils peuvent apporter, ce qu’il est raisonnable de leur

demander » (Joannès, 2010b : 151).

42 Reste à savoir quelles adaptations proposées aux fondamentaux de l’enseignement du

journalisme (Pélissier & al., 2010). Denis Ruellan (2008) défend une approche mesurée de

l’adaptation des formations, refusant de courir trop vite derrière les innombrables

progrès. Et de rappeler le temps nécessaire de la recherche pour comprendre et donner

sens aux mutations en cours. Néanmoins, Camille Laville appellent les formateurs au

journalisme à « impérativement se saisir des transformations du métier au risque de

créer un écart infranchissable entre les représentations qu’ils véhiculent et la réalité de

pratiques en mutation constante » (Laville, 2008 : 96).

43 Les acteurs de la formation en journalisme seraient d’ailleurs de plus en plus convaincus

« qu’il faut transmettre aux étudiants une ‘culture numérique’, des dispositions à

l’innovation et une curiosité pour les nouveaux médias. Pour cela, il convient d’adapter

les formations et de les faire évoluer vers plus de souplesse, de malléabilité, de réactivité

et d’agilité », tout ceci primant « sur le fait de transmettre un bagage de compétences

trop pointues et de se concentrer sur des outils trop rapidement périssables » (Estienne &

Vandamme, 2010 : 166-167).

44 Notons qu’aux États-Unis, l’intégration de l’informatique dans les cursus en journalisme

est une question vive et même déjà une réalité parfois. Dès 2010 Roland Legrand plaidait

pour la formation des journalistes à la programmation3. Brad Stenger, lors de sa

conférence au « Computation + Journalism Symposium 2013 », a défendu la même cause.

D’ailleurs, au printemps 2012, la prestigieuse école américaine de Journalisme de

Columbia dispensa un cours intitulé Frontiers of Computational Journalism pour ses

étudiants inscrits dans un double diplôme en Sciences informatiques et Journalisme. Les

sujets abordés comprenaient : la représentation d'espaces vectoriels ; les algorithmes et

sélection d’histoires (filtrage) ; les modèles de websémantique ; la visualisation des

informations ; la représentation des connaissances et le raisonnement ; l'analyse de

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réseau social ; l'inférence quantitative et qualitative ; la sécurité de l'information. Débat

et pratiques qu’aucun collègue et aucune école française n’ont (encore ?) intégrés.

45 L’initiation à l’informatique sera-t-elle la nouvelle étape des journalistes web français et

un nouvel horizon pour la recherche sur les mutations du métier à l’heure numérique ?

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Trédan O., 2011, « Quand le journalisme se saisit du Web : l’exemple du datajournalism »,

Communication présentée lors du colloque Mejor 2011 – Université de Brasilia, 25-28 avril,

http://surlejournalisme.com/?page_id=2701

Trédan O., 2012, Les mondes du blog. Contribution à l’analyse du phénomène des blogs en France, Thèse

en Information-Communication, université de Rennes 1.

Useille P., Lamy A., 2012, « Écran vidéoludique et journalisme : vers de nouvelles pratiques

informationnelles », MEI, 34, p. 121-131.

Westlund O., 2011, Cross-media News Work : Sensemaking of the Mobile Media (R)evolution, Doctoral

dissertation, Department of journalism, media & communication, University of Gothenburg.

https://gupea.ub.gu.se/bitstream/2077/28118/1/gupea_2077_28118_1.pdf.

Westlund O., 2013, « Mobile news : A review and model of journalism in an age of mobile media »,

Digital Journalism, 1 (1), p. 6-26.

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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Page 25: Mutations du journalisme à l'ère du numérique : un état ... · Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux Arnaud Mercier and Nathalie Pignard-Cheynel

Wolf C., Hohlfeld R., 2012, « Revolution in Journalism ? Mobile Devices as a New Means of

Publishing », In Martin C., von Pape T., (eds), Images in Mobile Communication, Germany, VS Verlag

fu¨r Sozialwissenschaften, p. 81-100.

Note : Pour ne pas alourdir l’article, la webographie présentée ci-dessous sera proposée dans la version

publiée sous forme d’un lien vers le site d’Obsweb (http://www.obsweb.net) afin de permettre une mise à

jour régulières des références.

Webographie : blogs et sites de curation sur le journalisme numérique et ses évolutions

http://www.miseajournalisme.com/

http://www.newsresources.org/

http://www.mediacademie.org/

http://meta-media.fr/

http://obsweb.net/

http://mediatype.be/

http://www.jeanabbiateci.fr/

http://www.journalismes.info/

http://atelier.rfi.fr/

http://blog.slate.fr/labo-journalisme-sciences-po/

http://www.davanac.me/

http://www.erwanngaucher.com/

http://www.observatoiredesmedias.com/

http://benoitraphael.com/

http://www.themediatrend.com/

http://www.ouestmedialab.fr/

http://askmedia.fr/blog/

http://www.scoop.it/u/david-sallinen

http://www.scoop.it/u/beatrice-dillies

http://www.scoop.it/t/les-outils-du-journalisme

http://www.scoop.it/u/philippe-gammaire

http://www.scoop.it/t/journalisme-graphique

http://www.scoop.it/t/tutoriels-pour-journalistes-web

http://www.scoop.it/t/medias-sociaux-by-michel-dumais

http://www.scoop.it/t/tl-outils-web

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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NOTES

1. Son analyse souligne les similitudes entre les stratégies des producteurs de newsgames et celles

des infomédiaires que nous n’abordons pas dans cet article qui s’en tient à la problématique des

pratiques journalistiques.

2. https://blog.shareaholic.com/search-traffic-social-referrals-12-2013/

3. http://www.pbs.org/mediashift/2010/06/why-journalists-should-learn-computer-

programming153

ABSTRACTS

This article presents a series of thematic tables concerning the French academic research on

digital journalism, complemented by parallels with foreigner works. It first discusses the issues

of editorial reorganization, evolution of new activities and skills and identity redefinition of the

profession. After, are discussed research related to the territorial extension of journalism with

new collaborations that imposes. The presentation is followed by a discussion of the literature on

named participatory or citizen journalism. It continues with a presentation of the most

contemporary works on issues related to the integration of social media in the chain of

production and consumption of information. The article concludes with a reflection on the issues

of training for journalists.

Cet article présente en une succession de tableaux thématiques, les travaux académiques

francophones sur le journalisme numérique. Il évoque d’abord les questions de réorganisation

des rédactions, d’évolution des activités et des compétences nouvelles et de redéfinition

identitaire de la profession. Sont ensuite abordées les recherches liées à l’extension des

territoires du journalisme avec les nouvelles collaborations que cela impose. La présentation se

poursuit par une discussion des travaux scientifiques sur le journalisme dit participatif ou

citoyen. Elle se prolonge par l’exposé des travaux les plus contemporains sur les enjeux liés à

l’intégration des réseaux socionumériques dans la chaîne de production et de consommation de

l’information. L’article se conclue par une réflexion sur les enjeux de la formation au métier du

journalisme.

INDEX

Mots-clés: journalisme en ligne, identité professionnelle, compétences professionnelles,

journalisme participatif, réseaux socionumériques, médias, innovation

Keywords: online journalism, professional identity, professional skills, participatory journalism,

social media

Mutations du journalisme à l’ère du numérique : un état des travaux

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AUTHORS

ARNAUD MERCIER

Professeur en Information-Communication à l’Université de Lorraine, à Metz. Co-responsable du

Master Journalisme et médias numériques. Membre du CREM. Coresponsable du projet ANR

INFO-RSN : Circulation et partage des informations sur les réseaux socionumériques et

transformations du journalisme. Responsable de l’Observatoire du webjournalisme. Ses travaux

portent actuellement sur les usages journalistiques et politiques des réseaux socionumériques.

NATHALIE PIGNARD-CHEYNEL

Maître de Conférences en Information-Communication à l’Université de Lorraine, à Metz.

Coresponsable du Master Journalisme et médias numériques, après avoir dirigé l’École de

journalisme de Grenoble. Membre du CREM. Coresponsable du projet ANR INFO-RSN : Circulation

et partage des informations sur les réseaux socionumériques et transformations du journalisme.

Ses travaux portent actuellement sur les dispositifs de couverture live mis en place au sein des

rédactions numériques.

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