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1 MINISTERE DE LA JUSTICE --------------- BURKINA FASO -------------- SECRETARIAT GENERAL --------------- Unité-Progrès-Justice DIRECTION GENERALE DE LA JUSTICE PENALE ET DU SCEAU Ouagadougou, le NOTE TECHNIQUE RELATIVE A L’APPLICATION PAR LE BURKINA FASO DES RECOMMANDATIONS ADOPTEES A LA VINGT-SEPTIEME REUNION DES CHEFS DES SERVICES CHARGES AU PLAN NATIONAL DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC ILLICITE DES DROGUES, AFRIQUE, TENUE A HURGHADA DU 18 AU 22 SEPTEMBRE 2017 Informations relatives à la soumission du questionnaire Nom du pays : Burkina Faso Date de soumission : Informations aux fins de suivi Personne à contacter : Monsieur Sékou TRAORE Titre et Organisation : Directeur des Affaires Pénales et du Sceau Adresse : [email protected] Téléphone +226 70 14 22 77

MINISTERE DE LA JUSTICE BURKINA FASO ......Au plan judiciaire, les articles 138 et suivants de la loi n 016-2016/AN du 03 mai 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux

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MINISTERE DE LA JUSTICE ---------------

BURKINA FASO --------------

SECRETARIAT GENERAL ---------------

Unité-Progrès-Justice

DIRECTION GENERALE DE LA JUSTICE

PENALE ET DU SCEAU

Ouagadougou, le

NOTE TECHNIQUE RELATIVE A L’APPLICATION PAR LE

BURKINA FASO DES RECOMMANDATIONS ADOPTEES A LA

VINGT-SEPTIEME REUNION DES CHEFS DES SERVICES

CHARGES AU PLAN NATIONAL DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC

ILLICITE DES DROGUES, AFRIQUE, TENUE A HURGHADA DU 18

AU 22 SEPTEMBRE 2017

Informations relatives à la soumission du questionnaire

Nom du pays :

Burkina Faso

Date de soumission :

Informations aux fins de suivi

Personne à contacter : Monsieur Sékou TRAORE

Titre et Organisation : Directeur des Affaires Pénales

et du Sceau

Adresse : [email protected]

Téléphone +226 70 14 22 77

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Publication du site Web de l’ONUDC

Acceptez-vous que le questionnaire soit publié en l’état sur le site

Web de l’ONUDC

NON

ou

OUI

Réponses au questionnaire

Thème I

Mesures efficaces contre le blanchiment d’argent et les flux

financiers illicites

Recommandation 1

Les gouvernements sont encouragés à utiliser les mécanismes de

détection et de répression existants, tant formels qu’informels, afin

de renforcer la coopération régionale et internationale ainsi que les

échanges d’informations entre les services de détection et de

répression et les cellules d’enquête financière aux niveaux national

et international.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso adopte une approche collaborative en matière de coopérations

nationale, régionale et internationale.

Au titre de la coopération intracommunautaire, l’article 76 de la loi n°

016-2016/AN du 03 mai 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de

capitaux et le financement du terrorisme au Burkina Faso prévoit que : « La

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CENTIF [cellule nationale de traitement des informations financières] est tenue

de :

1. communiquer, à la demande dûment motivée d’une CENTIF d’un Etat

membre de l’UEMOA, dans le cadre d’une enquête, toutes informations et

données relatives aux investigations entreprises à la suite d’une déclaration de

soupçon au niveau national ;

2. transmettre les rapports périodiques (trimestriels et annuels) détaillés sur ses

activités à la BCEAO.

Les CENTIF mettent en place un mécanisme de coopération et de partage de

bonnes pratiques entre elles ».

L’article 77 de la loi susvisée prévoit que : « La BCEAO a pour rôle de favoriser

la coopération entre les CENTIF. A ce titre, elle est chargée de coordonner les

actions des CENTIF dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux

et le financement du terrorisme et d’établir une synthèse des informations

provenant des rapports élaborés par ces dernières. La BCEAO participe, avec les

CENTIF, aux réunions des instances régionales et internationales traitant des

questions relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement

du terrorisme. La synthèse établie par la BCEAO sert de support à un rapport

périodique destiné à l’information du Conseil des ministres de l’Union sur

l’évolution de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du

terrorisme ».

Au titre de la coopération internationale, l’article 78 de la même loi

mentionne que la CENTIF peut communiquer, sur leur demande ou à son

initiative, aux Cellules de renseignements financiers étrangères, les

informations qu'elle détient sur des sommes ou opérations qui paraissent avoir

pour objet le blanchiment du produit d'une activité criminelle ou le financement

du terrorisme.

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Au niveau national, la CENTIF reçoit des DOS qui lui sont transmises en

grande majorité par les banques. Les autorités d’enquêtes utilisent les

renseignements financiers produits par la CENTIF.

Au plan judiciaire, les articles 138 et suivants de la loi n° 016-2016/AN du 03

mai 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement

du terrorisme au Burkina Faso organisent l’entraide judiciaire en matière de

blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cette entraide est

confiée aux autorités judiciaires.

Le Burkina Faso dispose d’un cadre juridique complet et d’une structure

institutionnelle solide pour enquêter et poursuivre le blanchiment de capitaux,

ainsi que pour saisir et confisquer les produits du crime.

Recommandation 2

Les gouvernements sont encouragés à rationaliser la coopération et

la coordination au niveau national, par exemple en créant à ce

niveau des mécanismes ou des équipes spéciales inter institutions.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

La cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF)

dispose des correspondants au niveau des ministères en charge de la justice, des

finances et de la sécurité. Selon l’article 63 de la loi n°016-2016/AN relative à la

lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au

Burkina Faso : «Dans l’exercice de ses attributions, la CENTIF peut recourir à

des correspondants au sein des services de la police, de la gendarmerie, des

douanes, du trésor, des impôts ainsi que des services judiciaires de l’Etat et de

tout autre service dont le concours est jugé nécessaire dans le cadre de la lutte

contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Les

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correspondants identifiés sont désignés ès qualité par arrêté de leur ministre de

tutelle. Ils collaborent avec la CENTIF dans le cadre de l’exercice de ses

attributions ».

Le mécanisme institutionnel de coopération et de coordination nationales, a été

mis en place sous l’égide du Comité national de coordination des activités de

LBC/FT (CNCA). La CENTIF et les autorités d’enquête et de poursuite pénale

coopèrent généralement. La coopération et la coordination opérationnelles

existent entre les autorités compétentes d’enquêtes et de poursuites pénales

d’une part et entre elles et la CENTIF, d’autre part. Il existe également une

collaboration et une coordination opérationnelles entre les autorités de

régulation et de surveillance des IF (banques, SFD, compagnies d'assurance,

marchés boursiers) dans le cadre du Comité de stabilité financière de l'UEMOA.

Recommandation 3

Les gouvernements sont invités à envisager de mettre en place, si

nécessaire, des cellules spécialisées pour faire face aux nouvelles

menaces telles que l’utilisation du darknet et de monnaie virtuelles

pour blanchiment de l’argent de la drogue, et à coopérer étroitement

avec le secteur privé à cet égard.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Dans le secteur de la monnaie électronique, les conditions et modalités

d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique sont régies par

l’instruction n°08-05-2015 du 21 mai 2015 relative aux conditions et modalités

d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique et la loi

n°016/LBC/FT.

Conformément aux dispositions de l’article 36 de l’Instruction susvisée, les

Autorités de supervision sont la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de

l’Ouest, la Commission Bancaire de l’UMOA et le Ministre en charge des

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Finances. Ces dernières s’assurent que les établissements de monnaie

électronique respectent les dispositions de la présente Instruction.

Pour les émetteurs de monnaie électronique : La plateforme du mobile

money est assez sécurisée, les opérations sont soumises à des procédures et

l’utilisation du produit exige l’identification de l’utilisateur. La plateforme

permet de retracer facilement les transactions, car toute opération faite est

toujours rattachée à un numéro de téléphone portable spécifique et les

informations sur ces transactions (numéro de téléphone portable de

l’expéditeur, numéro de téléphone portable du bénéficiaire, montant et date)

restent enregistrées.

Les Etablissements de Monnaie Electronique disposent de politiques LBC/FT y

compris la nomination de responsable de conformité et des programmes de

formation en LBC/FT.

Recommandation 4

Les gouvernements sont encouragés à rationaliser les enquêtes

pénales en ayant recours aussi bien à l’approche consistant à

remonter jusqu’à l’infraction à partir de l’argent que celle consistant

à remonter jusqu’à l’argent à partir de l’infraction.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a adopté le 03 mai 2016 la loi n° 016-2016/AN relative à la lutte

contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Burkina

Faso. Cette loi prévoit en son article 93 des techniques d’enquête consistant pour

les autorités d’enquête (juges d’instruction) en :

- la surveillance des comptes bancaires et des comptes assimilés aux comptes

bancaires, lorsque des indices sérieux permettent de suspecter qu’ils sont

utilisés ou susceptibles d’être utilisés pour des opérations en rapport avec

l’infraction d’origine ou des infractions prévues par la présente loi ;

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- l’accès à des systèmes, réseaux et serveurs informatiques utilisés ou

susceptibles d’être utilisés par des personnes contre lesquelles existent des

indices sérieux de participation à l’infraction d’origine ou aux infractions

prévues par la présente loi ;

- la communication ou la saisie d’actes authentiques ou sous seing privé, de

documents bancaires, financiers et commerciaux ;

- la mise sous surveillance ou l'interception de communications ;

- l'enregistrement audio ou vidéo ou la photographie d’actes et d'agissements

ou de conversations ;

- l'interception et la saisie de courrier.

En outre, le nouveau code procédure pénale adopté le 29 mai 2019 suivant la loi

n°040-2019/AN portant code de procédure pénale règlemente minutieusement

les techniques spéciales d’enquête.

Toutes ces techniques d’enquête sont des moyens aux mains des enquêteurs

pour remonter jusqu’à l’infraction à partir de l’argent que celle consistant à

remonter jusqu’à l’argent à partir de l’infraction.

Recommandation 5

Les gouvernements sont encouragés à améliorer leurs capacités

d’analyse stratégique et criminelle, notamment en matière de

recherche en typologie criminelle.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a procédé à une évaluation nationale de ses risques de BC/FT

du 1er juillet au 30 septembre 2017. Les résultats de l’ENR ont permis

d’effectuer une analyse stratégique et criminelle et dans cette optique un plan

d’action a été élaboré.

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Des projets d’études de typologies sont inscrits au titre du programme d’activités

2019 de la Cellules de Traitement des Informations Financières (CENTIF).

Recommandation 6

Les gouvernements sont encouragés à établir les profils financiers

des principaux fauteurs de menaces afin d’être davantage en mesure

de les frapper financièrement.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a procédé à une évaluation nationale de ses risques de BC/FT

du 1er juillet au 30 septembre 2017. Le processus de réalisation de l’ENR était

inclusif pour toutes les parties prenantes clés des secteurs public et privé.

Les conclusions de l’ENR indiquent que les principales sources de revenus de la

criminalité sont les fraudes fiscales et les droits d’accises, le détournement de

fonds publics, le trafic de drogues, le change illicite, l'enrichissement illicite, la

criminalité liée au trafic de l'or et de la faune. Ces infractions sont considérées

comme présentant un niveau élevé de risque de Blanchiment de Capitaux.

L’ENR a également indiqué que la plupart des EPNFD, en particulier les

opérateurs immobiliers, les exploitants des transports, les hôtels-restaurants et

les activités de jeux de hasard présentent généralement un risque élevé en raison

de leur niveau de compréhension et de mise en œuvre limités des obligations en

matière de LBC/FT et l’absence de supervision et de réglementation du secteur.

Thème II

Renforcement de la coordination des plateformes de

communication régionales destinées à faciliter la détection et la

répression des infractions en matière de drogues en Afrique.

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Recommandation 7

Les gouvernements sont encouragés à élaborer des politiques visant

à promouvoir et renforcer encore davantage la coopération inter-

institutions, et à désigner au niveau national un point focal unique

afin d’assurer efficacement l’échange d’informations et la

transmission des demandes adressées aux autorités compétentes.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Ces dernières années le Burkina Faso a renforcé son cadre juridique de

coopération nationale, régionale et internationale. Les articles 74, 75, 76, 77, 78,

79, 80, 81 et 82 de loi n°016-2016/AN relative à la lutte contre le blanchiment

de capitaux et le financement du terrorisme au Burkina Faso traitent de cette

question.

Le Directeur des affaires pénales et du sceau a été désigné comme point focal

pour assurer efficacement l’échange d’informations et la transmission des

demandes adressées aux autorités compétentes.

Au niveau national pour assurer la fluidité dans la transmission de

l’information, des points focaux ont été désignés entre les ministères

stratégiques intervenant dans la lutte contre les infractions en matière de

drogue.

La CENTIF dispose des correspondants venant des ministères en charge de la

justice, des finances et de la sécurité. Ces derniers sont des relais

informationnels entre leur structure d’origine et la CENTIF.

Recommandation 8

Les gouvernements devraient encourager leurs services de détection

et de répression à mieux exploiter les plateformes de

communication, mécanismes régionaux et initiatives mis en place

par l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL),

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l’Organisation mondiale des douanes (OMD), l’Office des Nations

Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ainsi que diverses

organisations de coopération régionales.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

S’agissant de la plateforme de communication de l’OMD, le Burkina Faso est

membre de l’OMD depuis le 16 septembre 1966. Dans le cadre de la mise en

place de la plateforme, les douanes burkinabè ont bénéficié de la part de l’OMD

d’un renforcement de capacités en matière de Système harmonisé et de

décisions anticipées du 3 au 7 septembre 2018.

Au sujet de la plateforme de communication d’INTERPOL, il faut noter que le

Burkina Faso est partie prenante à la mise en œuvre du programme « Système

D’Information Policière pour l’Afrique de l’Ouest » (SIPAO).

Au sujet de la plateforme de communication de l’Office des Nations Unies contre

la drogue et le crime (ONUDC), le Burkina Faso participe à deux cadres

informels de coopération des pays du Sahel à savoir : la Plateforme de

Coopération Judiciaire Pénale des Pays du Sahel (PCJP-Sahel) et du WACAP.

Des points focaux ont été désignés à cet effet.

Recommandation 9

Les gouvernements sont encouragés à continuer de renforcer les

capacités de leurs services compétents, afin qu’ils soient en mesure

d’enquêter pour remonter la filière des drogues saisies en quantité

importante et de prendre part à des enquêtes conjointes visant à

démanteler des réseaux de trafiquants.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

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Le Burkina Faso a procédé à la création de pôles judiciaires spécialisés au sein

des tribunaux de grande instance Ouaga I et de Bobo-Dioulasso à travers la loi

n° 005-2017/AN du 19 janvier 2017 portant création, organisation et

fonctionnement des pôles judiciaires spécialisés dans la répression des

infractions économiques et financières et de la criminalité organisée. Les

affaires relatives aux stupéfiants, aux produits psychotropes et aux précurseurs

relèvent de la compétente desdits pôles.

L’article 8 de ladite loi prévoit que les enquêtes relatives aux infractions visées à

l’article 4 de la présente loi, sont menées par des officiers et agents de police

judiciaire spécialisés qui agissent sous l’autorité et le contrôle du procureur du

Faso du pôle judiciaire spécialisé.

Le Gouvernement du Burkina Faso a adopté le 19 septembre 2018 le décret

n°2018-0974/PRES/PM/MSECU/MJDHPC/MINEFID portant création,

organisation et fonctionnement de la Brigade spéciale d’investigations

antiterroriste et de lutte contre la criminalité organisée (BSIAT) qui est une

unité spéciale dédiée à la lutte antiterroriste et la criminalité organisée.

Enfin, les membres des pôles judiciaires spécialisés et de ces unités d’enquêtes

bénéficient de renforcement de capacités dans la conduite de leurs enquêtes.

Recommandation 10

Les gouvernements sont encouragés à continuer de s’impliquer dans

le projet de communication aéroportuaire (AIRCOP), le Programme

mondial de contrôle des conteneurs, le projet Crimjust, l’initiative de

« mise en réseau de réseaux » et les autres programmes et projets de

l’ONUDC, de l’Organisation mondiale des douanes et d’INTERPOL

axés sur le renseignement et la coopération transfrontalière, afin de

lutter contre le trafic international de drogues et la criminalité

transnational organisée.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

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S’agissant de la plateforme de communication de l’OMD, le Burkina Faso est

membre de l’OMD depuis le 16 septembre 1966. Dans le cadre de la mise en

place de la plateforme, les douanes burkinabè ont bénéficié de la part de l’OMD

d’un renforcement de capacités en matière de Système harmonisé et de

décisions anticipées du 3 au 7 septembre 2018.

Au sujet de la plateforme de communication d’INTERPOL, il faut noter que le

Burkina Faso est partie prenante à la mise en œuvre du programme « Système

D’Information Policière pour l’Afrique de l’Ouest » (SIPAO).

Au sujet de la plateforme de communication de l’Office des Nations Unies contre

la drogue et le crime (ONUDC), le Burkina Faso participe à deux cadres

informels de coopération des pays du Sahel à savoir : la Plateforme de

Coopération Judiciaire Pénale des Pays du Sahel (PCJP-Sahel) et du WACAP.

Des points focaux ont été désignés à cet effet.

Recommandation 11

Il faudrait créer des synergies entre les secteurs public et privé

(systèmes bancaires, fournisseurs de services de communication

mobile, service d’immigration, secteur financier non bancaire et

entreprises de logistiques, par exemple).

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a procédé à la mise en place de cadres de synergie entre les

secteurs public et privé. Il s’agit entre autres de :

- Le cadre institutionnel pour l’élaboration des politiques nationales et la

coordination concernant les questions de LBC/FT tant au niveau politique

qu’opérationnel est en place. Il est dénommé CNCA LBC/FT et mis en place

par Arrêté interministériel du 02 octobre 2014. Il sert de plateforme par le

biais duquel les responsables de l’élaboration des politiques et les autorités

compétentes au Burkina Faso coopèrent, coordonnent au niveau national et

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élaborent ainsi que mettent en œuvre les politiques de LBC/FT. Le Comité

est composé de 13 structures publiques et privées (Ministères en charge de la

justice, des finances, de la sécurité, des banques, du secteur financier non

bancaire, des opérateurs de changes, de la société civile). Le Comité se réunit

2 fois par an de façon périodique.

- La Commission Consultative du Gel Administratif (CCGA), organe créé en

2013 et qui a pour attributions, entre autres, de proposer la désignation de

personnes ou entités en vertu de la Résolution 1373 ;

Le Burkina Faso a procédé à une évaluation nationale de ses risques de BC/FT

du 1er juillet au 30 septembre 2017. Le processus de réalisation de l’ENR était

inclusif pour toutes les parties prenantes clés des secteurs public et privé.

Recommandation 12

Les cadres juridiques applicables au trafic de drogues et à la

criminalité organisée, dans lesquels figurent des dispositions

relatives à l’échange d’informations, aux livraisons surveillées et à

d’autres mécanismes de détection et de répression, devraient faire

l’objet d’une harmonisation entre les pays afin de favoriser la

coopération internationale telle que prévue par les cadres juridiques

internationaux en vigueur.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a révisé l’ensemble de son dispositif juridique pour prendre en

compte les techniques spéciales d’enquête. Il s’agit de :

- la loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant code de procédure pénale ;

- la loi n° 016-2016/AN relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et

le financement du terrorisme au Burkina Faso.

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En outre, l’adoption la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal a

permis la prise en compte de la peine mixte et les peines alternatives à

l’emprisonnement (le travail d’intérêt général).

La loi n°040-2019/AN du 29 mai 2019 portant code de procédure pénale innove

en encadrant les règles relatives à l’extradition.

Recommandation 13

Les gouvernements devraient recourir autant que possible aux

structures, mécanismes et réseaux informels existants au niveau

régional, ainsi qu’aux agents de liaison aux frontières et aux agents

de liaison étrangers.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso participe à deux cadres régionaux informels de coopération des

pays du Sahel à savoir : la Plateforme de Coopération Judiciaire Pénale des Pays

du Sahel (PCJP-Sahel) et du WACAP. Des points focaux ont été désignés à cet

effet.

Ces cadres informels permettent le partage d’information et de coopération

judiciaire.

Thème III

Trafic de nouvelles substances psychoactives, comme le khat, les

benzodiazépines et le tramadol, et mesures de détection et de

répression pour y faire face.

Recommandation 14

Les gouvernements sont encouragés à examiner et réviser la

législation nationale pertinente pour tenir compte de l’apparition

continuelle de nouvelles substances dont il est fait abus et qui ont un

effet négatif sur la santé publique.

Des mesures ont-elles été prises ?

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OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a révisé le Code pénal le 31 mai 2018 suivant la loi n°025-

2018/AN portant code pénal. Cette loi traite au Titre VIII du Livre III des

infractions liées aux stupéfiants et aux drogues.

Recommandation 15

Les gouvernements, en particulier leurs organismes de détection et

de répression et leurs services de santé, sont encouragés à renforcer

la coordination des autorités nationales au niveau régional,

notamment en vue d’améliorer le partage de l’information.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Le Burkina Faso est membre de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé. A ce

titre, il participe à tous les programmes conduits par cette organisation dans le

cadre du secteur de la santé, y compris le partage de l’information.

Recommandation 16

Les gouvernements sont encouragés à améliorer les capacités de

leurs agents de première ligne et de leurs laboratoires de

criminalistique afin de mieux identifier les nouvelles substances

psychoactives.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Le Burkina Faso dispose d’un laboratoire de police technique et scientifique logé

à la Direction générale de la police nationale. Ce laboratoire peut être saisi sur

les questions de criminalistique et d’identification des substances psychoactives.

Recommandation 17

Les gouvernements sont encouragés à utiliser les instruments,

outils, mécanismes et informations disponibles aux niveaux régional

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et international pour faire face aux problèmes que posent les

drogues de synthèse et les drogues d’origine végétale ainsi que le

détournement de précurseurs.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso est parti aux instruments juridiques suivants :

- la convention de 1961 sur les stupéfiants et son protocole additionnel de

1972 ratifiée par le Burkina Faso le 31 octobre 1962

- la convention de 1971 sur les substances psychotropes ratifiée par le

Burkina Faso le 31 décembre 1986

- la convention internationale de 1988 sur les trafics illicites des stupéfiants

et des substances psychotropes ratifiée par le Burkina Faso le 05 mai

1992.

Au niveau national, le Burkina Faso a adopté les textes réglementaires et

législatifs suivants :

- la loi n°23/94/ADP portant code de la santé publique ;

- la loi n°017-99/AN du 29 avril 1999 portant code des drogues ;

- la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal ;

- l’arrêté n°2010-318/MS/CAB/DGPLM du 21 octobre 2010 portant

établissement des tableaux des plantes et substances classées comme

stupéfiants, substances psychotropes et précurseurs au Burkina Faso.

Tous ces instruments juridiques permettent de faire face aux problèmes que

posent les drogues de synthèse et les drogues d’origine végétale ainsi que le

détournement de précurseurs.

Thème IV

Prise en compte des besoins particuliers des femmes et des filles

dans le contexte du problème mondial de la drogue

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Recommandation 18

Les gouvernements sont encouragés à recueillir des données

ventilées par sexe et par âge en milieu carcéral et en dehors afin de

mieux évaluer les besoins spécifiques des femmes et des filles en ce

qui concerne le problème de la drogue, et à faciliter l’élaboration de

politiques, de programmes et d’interventions équilibrés, fondés sur

des données factuelles et offrant un bon rapport coût-efficacité en

matière de réduction de l’offre et de la demande de drogues et de

lutte contre le VIH/SIDA.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Le ministère de justice élabore chaque année des statistiques ventilées par sexe

et par âge en milieu carcéral. Ces statistiques prennent en compte les infractions

relatives aux stupéfiants.

Recommandation 19

Les gouvernements devraient élaborer et mettre en œuvre des

mesures de réduction de la demande de drogues et de lutte contre le

VIH/SIDA qui repose sur des informations stratégiques et soient

adaptées aux besoins spécifiques des femmes toxicomanes.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Le Burkina Faso incrimine la vente, la consommation, la fabrication, la

production et le trafic de stupéfiants.

Aussi, le pays dispose également d’un secrétariat permanent du Comité National

de Lutte contre le SIDA et les IST (CNLS/IST) et d’un secrétariat permanent du

Comité National de Lutte contre la Drogue (SP/CNLD). Ces deux structures

mènent des actions de lutte contre la drogue et le VIH/SIDA.

Recommandation 20

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18

Les gouvernements sont encouragés à garantir la proportionnalité

des peines et à mettre en place et appliquer des peines de

substitution à l’emprisonnement tenant compte des différences

entre les sexes, en particulier pour les femmes ayant commis des

infractions mineures liées à la drogue ou qui ont des enfants ou

d’autres personnes à charge, conformément aux instruments

internationaux tels que les Règles des Nations Unies concernant le

traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de

liberté aux délinquants (Règles de Bangkok).

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Au Burkina Faso, le cadre juridique prévoit des mesures alternatives à

l’emprisonnement au profit de toutes les personnes remplissant les conditions

pour en bénéficier et non exclusivement au profit des femmes. Au titre du cadre

juridique, on peut citer :

- la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal ;

- la loi n°007-2004 du 06 avril 2004 portant administration du travail

d’intérêt général au Burkina Faso.

Recommandation 21

Les gouvernements sont encouragés à élaborer des mécanismes de

coordination favorisant la collaboration entre toutes les parties

concernées, notamment les entités gouvernementales, les

organisations de la société civile et les femmes toxicomanes, afin

d’assurer une approche équilibrée, intégrée et multisectorielle de la

réduction de l’offre et de la demande de drogues et de la lutte contre

le VIH/SIDA.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification

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Le Secrétariat Permanent du Comité National de Lutte Contre la Drogue est Chargé :

• de coordonner l'action de tous les intervenants dans la lutte contre le

trafic et 1'abus des drogues;

• d'appliquer et d'animer la politique définie par le gouvernement en

matière de lutte contre les stupéfiants et les autres substances

psychotropes

Les actions concernées sont :

- la prévention avec les acteurs sociaux ;

- la répression des contrevenants à la règlementation concernant les

stupéfiants ;

- la prise en charge sanitaire des toxicomanes ;

- la réinsertion sociale des toxicomanes.

Toutes ces actions concernent toutes les couches sociales. Il n’y a pas de mesures

spécifiques concernant les femmes.

Recommandation 22

Les gouvernements sont encouragés à offrir la protection nécessaire

aux femmes qui se livrent au trafic de drogues sous la menace ou la

contrainte, comme l’exige le Protocole visant à prévenir, réprimer et

punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des

enfants, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la

criminalité transnationale organisée, s’il est établi que ces femmes

sont victimes de la traite des personnes.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée

prévoit en article 6.6 un droit à la compensation. Pour lui donner effet, le

législateur burkinabè a prévu des réponses même si l’on peut les juger timides

et sectorielles. Ainsi, s’agissant des victimes potentielles, on relèvera qu’aux

termes l’article 41 de la loi n°061-2015/CNT portant prévention, répression et

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réparation des violences à l’égard des femmes et des filles, et prise en charge des

victimes « Un fonds d’appui à la prise en charge des femmes et des filles victimes

de violences est créé en vue d’assurer la viabilité financière des mesures et

structures de prise en charge des femmes et des filles victimes de violences. »

De même, le récent code de procédure pénale tel que modifié par la loi n°040-

2017/AN du 3 juillet 2017, qui en son article 677-31 permet au président du

tribunal, d’envisager des mesures conservatoires sur les biens meubles ou

immeubles aux fins de l’indemnisation ultérieure (après jugement) des victimes

de certaines infractions telle la traite de personnes.

Recommandation 23

les gouvernements devraient, dans le cadre des efforts qu’ils

déploient pour lutter contre le problème de la drogue par une action

multisectorielle, accroître la présence des femmes dans les services

de détection et de répression et dispenser aux agents de ces services,

et aux autres professionnels concernés, une formation tenant

compte des différences entre les sexes.

Des mesures ont-elles été prises ?

OUI.

Justification :

Le Burkina Faso a pris des mesures pour accroître la présence des femmes dans

les services de détection et de répression. Cette mesure a conduit le pays à

intégrer le quota genre dans le recrutement des agents de sécurité.

Des actions de renforcement de capacité sont organisées au profit des agents des

services de détection et de répression tenant compte des différences entre les

sexes.

Le SP/CNLD a organisé en collaboration avec l’ONUDC en 2018 une session de

formation au profit des acteurs opérationnels dans la lutte contre la drogue.

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L’Ambassade de France a financé courant novembre 2018 une session de

formation au profit des forces de sécurité et de défense sur les techniques de

dissimilation et de détection de drogues.

Recommandation 24

Les gouvernements et la communauté internationale sont invités à

mettre en place des programmes de développement alternatif

spécialement destinés aux femmes dans les zones de culture illicite.

Des mesures ont-elles été prises ?

NON.

Justification :

Le Burkina Faso n’a pas encore déterminé une zone de culture illicite. Le pays

n’est pas encore reconnu comme pays de production.

Le Burkina Faso est reconnu comme étant un pays de transit de la drogue.