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Mars 2012 Le Gala FIFA Ballon d’Or | Les transferts en 2011 | Le prolage stéroïdien | Préparatifs au Brésil | Célébrations en Russie | Ambitions au Qatar | Zambie, championne d’Afrique | Silvio Velo, étoile du cécifoot | DeMerit, star de cinéma Messi écrit l’Histoire Troisième FIFA Ballon d’Or consécutif

Messi écrit l'Histoire

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Bringing the world’s youth

together through football.

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Mars 2012

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Mars 2012

Le Gala FIFA Ballon d’Or | Les transferts en 2011 | Le profi lage stéroïdien | Préparatifs au Brésil | Célébrations en Russie | Ambitions au Qatar | Zambie, championne d’Afrique | Silvio Velo, étoile du cécifoot | DeMerit, star de cinéma

Messi écrit l’HistoireTroisième FIFA Ballon d’Or consécutif

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ÉDITORIAL

« J’ai été

profondément

choqué et attristé

par les incidents

tragiques survenus

à Port-Saïd. J’ai par

ailleurs demandé

un rapport complet

sur ce drame afi n de

faire en sorte que de

telles catastrophes

puissent être évitées à

l’avenir. »

Des semaines pleinesd’émotionChers amis du football,

Les deux premiers mois de l’année ont déjà mis en scène de nombreux grands moments qui nous ont rappelé à quel point le football apporte de la joie dans le monde entier. Mais les terribles incidents de Port-Saïd, en Égypte, nous ont montré que cette joie peut être ternie.

En janvier, les stars du football masculin et féminin s’étaient donné rendez-vous à Zurich à l’occasion du Gala FIFA Ballon d’Or, un événement qui a vu l’inévitable Lionel Messi récompensé de la plus haute distinction individuelle masculine pour la troisième année consécutive. Au cours d’une soirée pleine d’émotion, la capitaine de la sélection féminine japonaisechampionne du monde, Homare Sawa, a hérité du trophée de la Joueuse Mondiale de la FIFA tandis que Sir Alex Ferguson a reçu le Prix du Président de la FIFA en signe de reconnaissance de ses vingt-cinq années de fi délité et de succès au service des Red Devils.

En février, j’ai eu la chance de me rendre dans la capitale gabonaise, Libreville, afi n d’assister à la fi nale de la Coupe d’Afrique des Nations, et j’aidonc été témoin du sacre historique de la surprenante équipe de Zambie.

Si le Gala FIFA Ballon d’Or et la Coupe d’Afrique des Nations ontsymbolisé la joie de vivre à laquelle le football doit toujours être associé, une épouvantable tragédie est venue nous rappeler les dangers auxquelsnotre sport est exposé. J’ai été profondément choqué et attristé par lesincidents tragiques survenus à Port-Saïd, et j’ai exprimé ma plus profonde compassion envers tous ceux qui ont été affectés lors de ce jour noir qu’a connu le football. J’ai par ailleurs demandé un rapport complet sur ce drame afi n de faire en sorte que de telles catastrophes puissent être évitées à l’avenir.

S’il reste malheureusement beaucoup de travail à accomplir afi n de faireen sorte que les stades de football du monde entier puissent uniquement être des lieux de joie, de fête et de paix, nous pouvons toutefois continuer à nous inspirer des impressions positives que génère notre sport, qui sont fort heureusement largement plus nombreuses que les impressions négatives.

Ce nouveau numéro de FIFA World contient justement plusieurs bellesdet incroyables histoires, notamment celles de Silvio Velo, le capitaine de l’équipe argentine de cécifoot, et du défenseur américain Jay DeMerit, dontla carrière a connu une progression atypique qui a récemment fait l’objet d’un documentaire.

Nous ferons également le point sur nos trois Coupes du Monde de la FIFA™ à venir : nous commencerons par jeter un œil aux préparatifs de Brésil 2014, puis nous nous intéresserons à l’excitation grandissante suscitée par Russie 2018 avant de découvrir les incroyables ambitions sportives du Qatar à tout juste dix ans de la grande échéance de 2022.

Le football a acquis une renommée mondiale sans précédent ces dernièresannées et nous devons redoubler d’efforts afi n qu’il soit en permanenceperçu de manière positive. Je reste persuadé qu’avec diligence, passion et respect, notre sport continuera de faire le bien de par le monde.

Joseph S. Blatter

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Événementsinternationaux

Ponts d’orEn janvier, plusieurs clubs européens ont mis à profi t la pause hivernale pour faire peau neuve, sans regarder à la dépense. Selon les chiffres publiés en février parla fi liale FIFA Transfert Matching System,les transferts internationaux ont atteint 400 millions de dollars (US) pendant cette période, soit 25% de plus qu’en janvier 2011 (320 millions de dollars). Le plusprodigue a sans doute été le Paris Saint-Germain qui a ainsi fait venir l’internationalbrésilien Maxwell du FC Barcelone etl’international italien, natif du Brésil, Thiago Motta de l’Inter de Milan. Si les clubs européens se partageaient 84% de la note des transferts internationaux conclus en janvier, le recul de ce pourcentage, qui s’élevait à 92% sur la même période de 2011, semble néanmoins indiquer qu’ils ne sont désormais plus les seuls dans la course aux meilleurs joueurs mondiaux.

Sacrée Zambie !C’est une surprenante équipe de Zambiequi a remporté la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF après s’être imposée en fi nale face à la Côte d’Ivoire aux tirs aubut. Dans la capitale gabonaise de Libreville,les deux équipes n’ont pu se départageraprès 120 minutes et seize tirs au but avant que le m ilieu zambien Stoppila Sunzun’offre une victoire 8-7 après un échec de l’Ivoirien Gervinho. La Zambie a ainsiremporté son premier titre international à l’issue d’une CAN 2012 décidemment riche en surprises. Pour tout savoir sur lacompétition, rendez-vous page 38.

Journée noire en ÉgypteAu moins soixante dix-neuf personnesont perdu la vie et plus de mille ont étéblessées dans les heurts qui ont suivi unmatch du championnat égyptien entre les clubs Al-Masry et Al-Ahly à Port-Saïdle 1er février dernier. Après cette tragédie,la FIFA a annoncé qu’elle travaillerait en étroite collaboration avec les autoritésdu football égyptien pour déterminer les causes des débordements meurtriers.L’instance dirigeante du football mondiala débloqué une aide fi nancière de 250 000 dollars (US) pour les familles des victimes. « J’ai dit après la tragédie que c’était un

jour noir pour le football. Je suis toujourstrès choqué par ce qui s’est passé », a dit Joseph S. Blatter, Président de laFIFA. « Beaucoup de victimes étaient desjeunes. La communauté du football, dont la FIFA, doit soutenir ses frères et sœurségyptiens », a-t-il également déclaré.

Suspensions pour trucagede matchEn février dernier, la FIFA a clairement signifi é au monde sa tolérance zéro pour les trucages de matches et les paris illégaux en étendant au monde entier la portée de vingt-six sanctions prises par les fédérationsde football turque et fi nlandaise. Les vingt-quatre sanctions – allant de l’interdiction d’un an à l’interdiction à vie de pratiquer toute activité liée au football – prononcées par la Fédération Turque de Football contredes joueurs, entraîneurs, offi ciels de club et offi ciels de match étaient l’aboutissementd’une vaste enquête menée dans le cadre du championnat national turc. À l’issue d’une enquête similaire en Finlande, deux joueurs ont été écartés de toute activité liée au football pendant deux ans.« L’engagement de la FIFA dans la luttecontre la manipulation de matches estindéfectible », a déclaré Jérôme Valcke,Secrétaire Général de la FIFA. « Si vous nejouez pas selon les règles, vous serez puni. »

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BLOC-NOTESZOOM ACTUALITÉS DOSSIERS

Dans cenuméro

6Libreville, Bata, ManchesterClichés des quatre coins de la planète football

12L’or lui va si bienLionel Messi encore primé

20Embellie au BrésilLa coopération s’intensifi e pour 2014

24L’épopée russeCentenaire de la Fédération Russe de Football

28TransfertsTout sur les mouvementsde joueurs

38Rois d’Afrique Triomphe et émotions pour la Zambie

44Football qatariAspirations, ambitions, visions

49Du pub au cinémaL’étonnant parcours de Jay DeMerit

54Histoire de footballRencontre avec un monum ent du cécifoot

60AssociationsLe succès de São Tomé, la démission de Capello

62Classement mondialLa Zambie et le Gabon récoltent les fruits de la CAN

64ArchivesLev Yachine, l’« Araignée Noire »

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ZOOM

Haut encouleursLes supporters gabonais célèbrent le deuxième but inscrit par leur équipe face au Niger lors de la phase de groupes de la CAN 2012 tandis que ce supporter sénégalais (à droite) a du mal à cacher son impatience de voir son équipe affronter la Guinée équatoriale.

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Douche froideSous la neige, l’international norvégien Brede Hangeland semble consterné par la défaite de Fulham, battu 3-0 en championnat par Manchester City.

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Lettres à la FIFAUne sélection de commentaires envoyés à FIFA World et FIFA.com.d

Édition de janvier/février

Vos points de vue nous intéressent, que ce soit sur FIFA World ou sur tout aspect du football dinternational. Vous pouvez nous contacter en écrivant à feedback-fi faworld@fi fa.org ou à FIFA World, FIFA-Strasse 20, Boîte postale,CH-8044, Zurich, Suisse.

Janvier/février 2012

La reconstruction d’Haïti | La sécurité du football | L’envol du football féminin | Cap sur le Brésil | Gros plan sur 2012 | Comité Exécutif à Tokyo | Green Goal | Former des gardiens | Il était une fois l’Éthiopie | Class ements mondiaux 2011

MAÎTRES DU MONDEBarcelone remporte la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA

Bravo au Barça !Merci à cette merveilleuse équipede Barcelone pour les performances réalisées lors de la Coupe du Mondedes Clubs. Cela montre au monde entier comment il faut jouer et aimer le football. Santos a reçu une leçon de football. S’ils continuent ainsi, ils entreront dans l’Histoire !

Utilisateur de FIFA.com (Australie)

Quelle performance de Barcelone !Leur maîtrise et leur domination ont été nettes dès la première minute de jeu. Mais il ne faut pas juger Messi et Neymar sur cette fi nale. Santos est unebonne équipe mais Barcelone est une dream team. Attendons donc la Coupe du Monde au Brésil pour savoir qui est le meilleur des deux.

Utilisateur de FIFA.com (Brésil)

Neuf des onze joueurs du Barça sont issus du célèbre centre de formation de La Masia ! Cela prouve qu’il est payantde travailler à une formation durable et réfl échie, ainsi que d’avoir la foi dans un style et une philosophie de jeu.

Utilisateur de FIFA.com (États-Unis)

Cap sur le BrésilZico réalise de grandes choses avecl’Irak. Il semble bien parti pour nous emmener au Brésil en 2014. L’Irak a

toujours eu de bons résultats avec dessélectionneurs brésiliens.

Hassan (Irak)

Je suis Argentin mais je tire mon chapeauau Venezuela ! Cela fait des années que l’Argentine n’a pas gagné de titre. J’espère que cela changera lors de laCoupe du Monde en 2014 et que Messi donnera raison à ceux qui le comparent à Maradona. Allez l’Argentine !

Utilisateur de FIFA.com (Mexique)

Je souhaite le meilleur au Venezuela et à la Bolivie dans ces éliminatoires. Je voudrais que le football sud-américain soit le plus compétitif et le plus homogène possible, et qu’onarrête de parler de « petites équipes ». Je souhaite aussi que la Colombieprogresse et gagne.

Walterino (Colombie)

Avec cette victoire 2-1 sur les Tonga, lesSamoa américaines ont montré à quel point le football y a progressé depuiscette défaite 31-0 face à l’Australie il y aonze ans de cela.

Utilisateur de FIFA.com (États-Unis)

Le groupe [du troisième tour desqualifi cations de la CONCACAF] duMexique, avec le Costa Rica, le Salvadoret le Guyana est particulièrement intéressant. Les Mexicains sont favorismais on ne sait jamais, les outsiders auront à cœur de créer l’exploit. L’état de forme sera prépondérant et leséquipes qui auront les joueurs les plusfrais devraient l’emporter.

Utilisateur de FIFA.com (États-Unis)

Contre le trucage de matchesC’est bien triste de voir les sommes d’argent gagnées grâce à ces pratiques

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illégales. Mais c’est quelque part rassurant de voir que le problème est pris à bras le corps.

Utilisateur de FIFA.com (Mexique)

Je suis d’accord avec le fait que lefootball doive combattre le trucage de matches et je suis heureux de voir que le département Sécurité de la FIFA joueun rôle important en mettant en œuvre des mesures préventives.

Utilisateur de FIFA.com (Angleterre)

Un grand monsieurLe « docteur » Socrates était d’une précision chirurgicale sur le terrain,et très élégant. Son football était

artistique, bien épaulé qu’il était par Zico, Falcao et Eder. Peut-être n’enverrons nous jamais plus de ce type.Puisse-t-il reposer en paix.

Utilisateur de FIFA.com (États-Unis)

Les grands joueurs donnent toujoursl’impression que les choses sont faciles et Socrates était de ceux-là. Il était capitaine d’une des meilleures équipesnon titrée en Coupe du Monde.

Utilisateur de FIFA.com (Trinité-et-Tobago)

Je me souviens de la Coupe du Monde 1982 ; Socrates était au-dessus du lot. Il donnait l’impression de voler sur leterrain, avec le ballon collé à ses lacets.

Son but face à l’URSS était vraiment superbe. Je garderai d’excellentssouvenirs de ce joueur. Repose en paix.

Utilisateur de FIFA.com (Pays de Galles)

SupermessiL’attaquant du Barça et de la sélection argentine a été sacré meilleur joueur du monde en janvier dernier , et ce, pour la troisièmefois consécutive. Pour plus d’informations sur cet événement, rendez-vous en page 12.

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ACTUALITÉS

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13FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Si elle ne fut pas une surprise pour la majorité des supporters, la nouvelle consécration du prodige argentin Lionel Messi marqua tout de même le point d’orgue du Gala FIFA Ballon d’Or de cette année. Élu Joueur Mondial de la FIFA en 2009 – l’ancêtre du FIFA Ballon d’Or –, puis lauréat du FIFA Ballon d’Or en 2010, l’attaquant vedette du FC Barcelone a de nouveau cette année été élu meilleur joueur du monde.

Le résultat des votes des entraîneurs et des capitaines des équipes nationales ainsi que des journalistes sélectionnés par le magazine français France Footballne pouvait être plus explicite. À 24 ans, Messi a recueilli plus du double des voix attribuées à son plus proche rival, Cristiano Ronaldo, élu Joueur Mondial de la FIFA en 2008. Xavi, son coéquipier du Barça, arrive quant à lui pour la troisième fois consécutive à la troisième place avec un peu plus de neuf pour cent des votes.

Ce troisième titre, Messi l’a amplement mérité après avoir contribué à une nouvelle année pleine de succès pour le club catalan qui s’est adjugé en 2011 le championnat d’Espagne, la Supercoupe d’Espagne, la Ligue des Champions et la Supercoupe de l’UEFA et, pour couronner le tout, comme pour confi rmer sa suprématie, une deuxième Coupe du

Sacré meilleur joueur de l’année pour la troisième fois consécutive, Lionel Messi estdéfi nitivement le meilleur footballeur de sa génération.

Par Mark Ledsom, Zurich

Jamais deux sans trois !

Monde des Clubs de la FIFA en trois ans. Ce qui a davantage tenu les spectateurs de la fastueuse cérémonie en haleine ce soir-là fut de savoir si oui ou non Messi allait écrire une nouvelle page de l’histoire du football.

Et c’est bien et bien ce qu’il fi t en devenant le premir joueur à être élu trois fois de suite meilleur footballeur du monde, Ronaldo et Zidane ayant remporté trois titres de Joueur mondial de la FIFA non-consécutifs, et Michel Platini ayant été reçu trois Ballon d’Or France Footballconsécutifs entre 1983 et 1985, mais la distinction n’était décernée à l’époque qu’aux joueurs européens évoluant dans des clubs européens.

« C’est un grand plaisir et un immense honneur de recevoir ce titre pour la troisième fois », a déclaré Messi après avoir reçu le trophée des mains de Ronaldo. « Je veux le partager avec tous ceux qui ont voté pour moi et je tiens à remercier mes coéquipiers du Barça et de la sélection argentine. »

Le Barça dans la lumièreLa cérémonie du Gala FIFA Ballon d’Or 2011 était cette année véritablement inscrite sous le signe du Barça, le club catalan comptant cinq joueurs dans l’équipe type de l’année. Ainsi, Messi et Xavi ont

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rejoint Gérard Piqué, Dani Alves, Andrés Iniesta dans le FIFA/FIFPro World XI.

Quatre grands joueurs du Real Madrid – Iker Casillas, Sergio Ramos, Xabi Alonso et Cristiano Ronaldo – ainsi que Nemanja Vidić et Wayne Rooney de Manchester United viennent compléter cette prestigieuse liste, dressée par des membres du syndicat international des joueurs (FIFPro)..

Fort d’autant de talentueux joueurs, l’entraîneur du Barça, Pep Guardiola, a

tout naturellement reçu la récompensede l’Entraîneur de l’Année FIFA pour lefootball masculin, devançant l’entraîneurde Manchester United, Sir Alex Ferguson, etl’entraîneur de Real Madrid, José Mourinho,qui avait reçu la toute première distinctiondu genre l’année dernière.

« Je voudrais partager cette distinctionavec José Mourinho et Sir Alex Fergusoncar c’est un honneur de les avoir commecollègues, eux comme tous les autres

entraîneurs du monde entier qui aiment ce sport », a déclaré Guardiola, qui a fait ses classes au centre de formation du Barça et qui compte à son actif plus de 400 apparitions pour l’équipe première du club ainsi que 13 titres avec le club catalan dont il a pris les rênes en juin 2008.

« Je voudrais également dédier ce prix aux milliers de personnes qui ont travaillé pour le Barça depuis plus de 100 ans pour faire de ce club ce qu’il est aujourd’hui, l’un des meilleurs du monde », a ajouté Guardiola. « C’est une grande fi erté d’être l’un des artisans de cette réussite. »

Sawa la douceParmi les autres grands vainqueurs de cette mémorable soirée fi gure le Japon, qui a remporté pas moins de trois récompenses.

En hommage au triomphe du pays du soleil levant lors de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, Homare Sawa, capitaine des Nadeshiko, s’est vu sacrer Joueuse Mondiale de la FIFA, tandis que leur sélectionneur, Norio Sasaki, a été élu Entraîneur de l’Année FIFA pour le football féminin.

« Je suis vraiment heureuse d’avoir pu écrire une nouvelle page de l’histoire du football japonais et je le suis d’autant plus parce que cette récompense prouvera aux jeunes de notre pays qu’un joueur nippon est lui aussi capable de remporter un Ballon d’Or », a déclaré Sawa, vêtue d’un kimono traditionnel, à l’issue de la cérémonie.

Le triomphe de Sawa vient détrôner la Brésilienne Marta qui, après avoir tenu le haut de l’affi che des Joueuses Mondiales de la FIFA durant cinq années consécutives, se retrouve cette année sur la deuxième marche du podium.

L’attaquante américaine Abby Wambach, dont l’équipe s’est inclinée de justesse face aux Japonaises lors de la captivante fi nale de la Coupe du Monde Féminine 2011, se retrouve, elle, en troisième place.

« J’étais déjà heureuse de faire partie des trois nominées aux côtés de Marta et d’Abby. Cette récompense est une vraie surprise, je suis vraiment ravie de l’avoir remportée », a ajouté Sawa. « Ce trophée

FIFA Ballon d’Or :Lionel Messi (47,88%)Cristiano Ronaldo (21,6%)Xavi (9,23%)

Joueuse Mondiale de la FIFA :Homare Sawa (28,51%)Marta (17,28%)Abby Wambach (13,26%)

Entraîneur de l’année FIFApour le football masculin :Pep Guardiola (41,92%)Sir Alex Ferguson (15,61%)José Mourinho (12,43%)

Entraîneur de l’Année FIFA pour le football féminin :Norio Sasaki (45,7%)Pia Sundhage (15,83%)Bruno Bini (10,28%)

FIFA Ballon d’Or 2011 – les vainqueurs

Onze-Type FIFA/FIFPro :Iker Casillas ; Dani Alves, Gerard Piqué, Sergio Ramos, Nemanja Vidić ; XabiAlonso, Andrés Iniesta, Xavi ; CristianoRonaldo, Lionel Messi, Wayne Rooney

Prix Puskás de la FIFA :Neymar

Prix du Président de la FIFA :Sir Alex Ferguson

Distinction Fair-play de la FIFA :Fédération Japonaise de Football

Le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, lance les festivités du gala.

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15FIFA WORLD I ACTUALITÉS

La troisième consécration consécutive de Lionel Messi au sommet du football mondial a donné lieu à de nombreuses spéculations lors du Gala FIFA Ballon d’Or, certains allant jusqu’à le considérer déjà comme le meilleur joueur de tous les temps.

Si le modeste génie argentin refuse de se voir comparé à ses illustres aînés et a rappelé à Zurich qu’il souhaitait « simplement essayer de profi ter de chaque instant, de vivre de grands moments et de remporter des titres », plusieurs personnalités du football d’hier et d’aujourd’hui, présentes au gala, n’ont pas tari d’éloges à son égard.

« Messi est actuellement le meilleur joueur du monde et peut-être même le meilleur de tous les temps », a déclaré Franz Beckenbauer, ancien champion du monde et double lauréat du Ballon d’Or. « Mais l’avenir nous dira s’il est effectivement le numéro un. »

L’ancien international français Raymond Kopa, qui a remporté trois Coupes d’Europe consécutives avec le Real Madrid et s’est vu décerner le Ballon d’Or en 1958, s’est pour sa part risqué à relever que la majorité des titres remportés par Messi relevait du football de clubs.

« Il ne faut pas non plus oublier que lorsqu’il joue avec l’Argentine, c’est plus diffi cile pour lui », a expliqué Kopa. « Il est entouré de très bons joueurs. C’est comme moi. Si j’ai gagné le Ballon d’Or, c’est qu’autour de moi, il y avait du monde. On ne devient pas numéro un tout seul. »

D’autres se sont dits quelque peu sceptiques quant au bien-fondé d’une comparaison entre des joueurs de générations différentes.

« Messi, c’est tout un ensemble. C’est un tueur dans l’âme. Il a l’air gentil, sympathique mais pour marquer des buts comme ça, il faut être un tueur », a déclaré le président de l’UEFA, Michel Platini, le seul autre joueur à avoir remporté trois Ballons d’Or consécutifs. « Il ne faut pas essayer de le placer dans le temps. C’est le grand joueur de cette génération, comme il y a eu d’autres grands joueurs dans d’autres générations. »

« Je n’ai jamais entendu quelqu’un comparer Adriano Celentano, les Beatles et Édith Piaf mais dans le football, ça se fait. »

Comme Kopa, Platini pense que le fait de remporter une Coupe du Monde avec l’Argentine pourrait assurer à Messi une place au fi rmament du football, aux côtés de Pelé ou de Maradona.

« Messi restera un grand joueur avec ou sans Coupe du Monde… Mais la Coupe du Monde a bien sûr quelque chose de spécial », a insisté l’ancien

meneur des Bleus. Prenez Diego Maradona, tout le monde se souvient de ce qu’il a fait en 1986, en revanche personne ne se souvient vraiment ce qu’il a accompli à Naples ou à Barcelone. C’est la Coupe du Monde qui reste dans la mémoire collective. »

Si Alex Ferguson juge également diffi cile de comparer les générations, le manager de Manchester United estime toutefois que Messi a déjà mérité sa place parmi les plus grands footballeurs.

« La question des générations a toujours donné matière à discussion. Beaucoup se sont déjà demandés si un joueur comme Pelé aurait été capable de jouer au niveau actuel », a précisé Ferguson. « Mais je crois que les grands joueurs peuvent jouer dans n’importe quelle génération. Ils seraient capables de jouer à n’importe quel niveau tout simplement parce que ce sont de grands joueurs. Et Lionel Messi, sans hésitation, fait partie de cette catégorie-là. »

Assis aux côtés de Ferguson, l’entraîneur de Messi, Pep Guardiola, semblait être heureux de voir son confrère de grande expérience partager son avis.

« C’est une bonne question pour Sir Alex car il a eu la chance de voir de grands joueurs comme Pelé et Di Stéfano évoluer sur le terrain », a déclaré Guardiola en souriant. « Je suis d’accord avec Sir Alex pour dire que Leo fait partie de ces grands joueurs. Ce sont des paroles de poids. Il ne tient désormais qu’à lui de continuer à en être digne et de tout faire pour rester au sommet. »

est en fait très lourd. J’ai l’impression qu’il pèse le poids de mes dix-huit années passées au sein de l’équipe nationale et des trente années de football féminin au Japon. »

« Nous avons remporté la Coupe du Monde Féminine quelques mois après le terrible tremblement de terre qui a frappé le Japon en 2011. Malgré tout, nous avons toutes fait ce qu’il fallait pour remporter cette compétition. Beaucoup de gens nous ont dit que notre victoire leur avait remonté le moral et leur avait donné le

courage de continuer. Rendre heureux mes compatriotes me ravit. »

Monté sur scène pour recevoir son titre de meilleur entraîneur, Sasaki a lui aussi tenu à mentionner l’importance majeure pour son pays de la victoire de son équipe lors de ce tournoi.

« En Allemagne, à chaque match de la Coupe du Monde Féminine, nous avons fait preuve de courage et avons tenté de l’insuffl er au peuple japonais en leur témoignant notre soutien », a expliqué Sasaki lors du gala. « De nombreuses

personnes de la famille du football nous ont également aidés et je tiens à les remercier. Je suis vraiment très touché et ravi car, pour moi, cette récompense rend aussi hommage à toute l’équipe japonaise. »

L’incroyable engagement dont la Fédération Japonaise de Football a fait preuve auprès du peuple japonais après la terrible catastrophe a également été récompensé. La Distinction Fair-play de la FIFA a en effet été décernée à la fédération non seulement pour ses activités

Le meilleur de tous les temps ?

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16 FIFA WORLD I MARS 2012

menées après le tremblement de terre mais aussi en signe de reconnaissance des performances des équipes japonaises qui ont remporté deux Prix du Fair-play de la FIFA en l’espace de huit jours, lors de la Coupe du Monde U-17 et de la Coupe du Monde Féminine, ainsi que pour l’organisation exemplaire de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA.

« Nous avions déjà reçu une fois la Distinction Fair-play de la FIFA, après l’organisation avec la République de Corée de la Coupe du Monde 2002 mais celle de cette année est très spéciale », a déclaré Junji Ogura, président de la JFA et ancien membre du Comité Exécutif de la FIFA. « L’année dernière, nous avons fêté les 90 ans de notre fédération. Notre équipe féminine nous a permis de devenir pour la première fois champions du monde. Je suis vraiment un président comblé. »

Légendaire FergusonAprès être arrivé deuxième derrière Guardiola dans la catégorie Entraîneur de l’Année FIFA, Sir Alex Ferguson a eu une nouvelle fois de quoi se réjouir en recevant le Prix du Président de la FIFA, en reconnaissance de « son engagement et son dévouement extraordinaire au service du football » tout au long des trente-sept années de sa carrière d’entraîneur. En lui remettant la distinction, le Président de la FIFA a souligné les trente trophées remportés par Alex Ferguson tout en évoquant ses vingt-cinq années au sein de Manchester United.

« De nos jours, à l’heure où la pression qui pèse sur les épaules des entraîneurs est énorme, la longévité de Sir Alex Ferguson relève de l’exception et prouve que la stabilité, la continuité, la formation des jeunes et la confi ance dans l’entraîneur portent leurs fruits », a expliqué Joseph S. Blatter avant de remettre le prix à Sir Alex Ferguson.

« Quel honneur pour moi de recevoir cette distinction à mon âge  ! », s’est exclamé l’entraîneur en souriant. « Cette récompense me va droit au cœur et rend hommage à mes vingt-cinq années passées à Manchester United, ce club si spécial qui a toujours partagé ma vision et ma passion,

qui a toujours eu le courage de jouer et d’essayer de gagner. On ne gagne pas toujours, on perd parfois. Mais on essaie toujours de gagner et c’est ce qui compte le plus. »

Si le gala a récompensé la longévité de l’engagement d’un homme pour le football, il a également salué à l’inverse l’action éclair de Neymar qui, en douze secondes, est parvenu à inscrire le plus beau but de l’année, ce qui lui a valu de remporter le Prix Puskás de la FIFA.

« C’est le plus beau but que j’ai jamais marqué », a déclaré, du haut de ses dix-neuf ans, la jeune étoile montante de la sélection brésilienne et du FC Santos, en décrivant son but sensationnel contre Flamengo lors d’un match du championnat brésilien disputé en juillet dernier. Après avoir récupéré le ballon le long de la ligne de touche, Neymar élimine deux adversaires, joue un une-deux avec un coéquipier, mystifi e à deux joueurs de Flamengo, puis trompe le gardien sous la pression de deux défenseurs.

«  L’action était tout simplement parfaite », s’est réjoui Neymar dont le but a reçu les voix de plus de 1,5 millions d’utilisateurs des sites Internet de FIFA.com et de France Football, reléguant ainsi les ltout aussi spectaculaires buts de Wayne Rooney, attaquant de Manchester United, et de Messi respectivement à la deuxième et troisième place.

Si certains pensent déjà que le jeune phénomène brésilien pourrait être un jour sur le podium à la place de Messi, Neymar se dit, en attendant, simplement heureux de recevoir ce prix et le serait bien sûr encore plus s’il se voyait un jour remettre le FIFA Ballon d’Or.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Ainsi, l’approche de Neymar semble pour l’instant la bonne car Messi n’entend pas laisser sa place l’an prochain, comme l’indiquent ses propos. Toutefois, il est encore bien tôt pour envisager un quatrième titre consécutif.

Le modeste Argentin a conclu à l’issue de la fastueuse cérémonie : « Merci à tous et voyons ce que nous pouvons encore accomplir ! »

En bref

En ligneCette année encore, le Gala FIFA Ballond’Or aura été suivi par la planète en-tière. Et pour cause, un total de trente-six chaînes de télévision ont retrans-mis la cérémonie dans 185 territoires– contre 170, l’année dernière, pour la première édition de l’événement. Le site Internet offi ciel de la FIFA a suscité un intérêt encore plus grand auprès du public, FIFA.com ayant enregistré près de quatre fois plus de visiteurs et de pages vues que l’année dernière. Plus de 125 000 utilisateurs ont suivi le gala en direct sur le site Internet de la FIFA et plus de 1,5 millions de votes ont étépostés en ligne pour élire le lauréat du Prix Puskás de la FIFA, récompensant leplus beau but de l’année.

La tournée des trophéesLa Fédération Japonaise de Football (JFA) exposera les trois trophées qu’elle a remportés lors du Gala en l’hommage des habitants des régions de l’Est du Japon qui ont été gravement touchés par le tsunami. Ces trophées seront présentés début avril lors du match amical que l’équipe nationale féminine du Japon disputera face aux États-Unis.En annonçant cette initiative à Tokyo deux jours après le gala, le président de la JFA, Junji Ogura, a expliqué que la fédération espérait ainsi continuer à encourager les efforts de reconstruc-tion dans les régions dévastées.

Le Japon à l’honneur : Sasaki, Sawa et Ogura posent avec leur distinction lors du gala.

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17FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Q+R

Peu avant de recevoir le Prix du Président de la FIFA en hommage à ses trente-septans de carrière en tant qu’entraîneur, lelégendaire Sir Alex Ferguson a répondu aux questions des journalistes de FIFA World qui ont tenté d’en savoir un peu dplus sur les raisons de son succès.

FIFA World : Vous travaillez commeentraîneur depuis 1974. En quoi lefootball a-t-il changé depuis cetteépoque ?Ferguson : Le football a énormément changé. Lorsque j’ai commencé, on pouvait signer des contrats beaucoupplus longs avec les joueurs. Quand j’étais entraîneur à Aberdeen, on avaitl’habitude de plaisanter sur le fait de proposer des contrats contenant des options de huit ans. L’attention desmédias était également très différente à l’époque. C’était moins intense etles joueurs avaient moins de pression. On peut donc dire que le football a fondamentalement changé et quebeaucoup de ces changements, tels que l’avènement des sciences du sport, ont bien sûr été positifs.

Beaucoup d’entraîneurs connaissent immédiatement le succès lorsqu’ilsarrivent dans un nouveau club maisont des difficultés à se maintenir aumeilleur niveau. Comment êtes-vous parvenu à rester toujours aussi performant sur la durée ?Je pense en réalité qu’il est plus facile de maintenir une certaine motivation etde continuer de s’adapter quand vousrestez dans le même club. J’ai également l’avantage de travailler avec les mêmes personnes depuis plus de vingt ans. Tout le monde dans le club sait qui estl’entraîneur, ce qui contribue à la stabilité

Sir Alex FergusonLauréat du Prix du Président de la FIFA

et nous permet de poser les jalons de nos futurs succès.

Quand vous avez débuté dans lefootball, de célèbres entraîneurscomme Matt Busby, Bill Shankly et Jock Stein étaient encore en activité.Comment pensez-vous qu’ils se se-raient adaptés au football moderne ?J’ai moi-même dû m’adapter avec les années et ils en auraient fait de même.On n’aime peut-être pas toujours tousles changements qui se font mais il faut trouver une manière de les géreret se donner un nouveau cap. Il fauttrouver une nouvelle approche pourintégrer le changement et ne pas allerà son encontre. Plus on avance dansl’âge, plus on devient têtu et hostile auchangement. Mais ça ne marche pas.

Entraîner une équipe de football est devenu très compliqué aujourd’hui.Les médecins spécialisés, lesnutritionnistes, les psychologues

et autres statisticiens ont tousleur mot à dire. Est-il important pour un entraîneur d’avoir desconnaissances dans ces domaines ? J’ai un contrôle général sur tout cela, bien sûr, mais je laisse les spécialistes faire leur travail. Ces domaines sont désormais trop différents. À mes débuts,j’avais juste à m’occuper de ma propreéquipe et des jeunes. Et ce sont lesdeux domaines dans lesquels je suis encore très impliqué. Mais je ne pourrais certainement pas superviser tous les différents aspects d’un club aujourd’hui.C’est effectivement trop complexe.

Vous avez dit vouloir prendre votre retraite dans trois ans. Avez-vous hâte de vivre une vie plus paisible ?Non, je n’ai pas hâte d’être à la retraite,pas du tout ! J’exerce cette activitédepuis si longtemps que je ne sais pascomment je vais occuper mes journées quand l’heure sera venue. Le plusimportant est de rester actif.

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18 FIFA WORLD I MARRS 2012

Un trophée méritéHomare Sawa est sacréée reine du foot-ball féminin au terme dd’une longue etimpressionnante carrière. Enfant prodigede l’équipe nationale fémminine du Japon,elle en deviendra une capittaine expérimen-tée. Elle fait ses débuts surr la scène interna-tionale en 1993 à l’âge de 15 ans, où elledémontre une grande foorce de caractèreet une véritable volonté dee gagner, notam-ment en marquant quatrre buts face auxPhilippines, ce qui lui vautt d’être titulariséedans l’équipe nationale.

En 2001, elle part tennter sa chance àdes milliers de kilomètres de chez elle, auxÉtats-Unis, où elle rejoinnt l’Atlanta Beatdans la ligue professionnelle de la Women’sUnited Soccer Associattion (WUSA) etinscrit le premier but de l’’histoire du club.Après la dissolution de la WUSA en 2003,Sawa rentre au Japon eet rejoint le NTVBeleza. Elle y restera jusqu’à sa prochaineescapade aux États-Unis lors de laquelleelle entrera dans les rangss du WashingtonFreedom, au sein de la nouvelle Ligue defootball féminin professioonnel (WPS) quivoit le jour en 2009. Peuu avant la Coupedu Monde Féminine de la FIFA 2011™,,Sawa rentre au Japon et rrejoint son actutueelclub, INAC Kobe Leonessaa. En Allemaggnne,,elle montrera au mondee entier toouusuu lllllllleeseesseseeeeprogrès physiques et techhniques qquu’eeeeellllllllleee e aaaccomplis durant ses annnées passsééeesss auauuuauuuxxxxxx xÉtats-Unis et mènera ainnsi son ppaayyss ààà à à àà lalavictoire lors d’une fi nale captivannttee e fafaaaaaaaacecaux Américaines.

Allemagne 2011 a marqqué sa cinnnqquuiièèmmmmmmmmeemmparticipation en Coupe du Monde FFFéémmiinniinnnneennnende la FIFA™ après ses ppremierss ppaass eeeeeeeeennnNorvège, en 1995. Sa perrsévérancccee aa sasasaaaaannsnsaucun doute porté ses frruits, carr avva eceececc lllllleee eee e Japon, elle n’avait atteint jusquueee-lààààà leleeeeeesssss ss squarts de fi nale de la commpétition qqqu’’u’unnnnnunuuu ee seule fois en cinq éditions.

Et comme si le trophéee ne suffi sait t t paass,sssSawa a également rempoorté deux disssstincccc----tions individuelles en Allemmagne : le BaBaBaB llooononod’Or adidas pour son rôle décisif daaansn llllllaavictoire du Japon et le Soulier d’Or aaddididdd ddaaas sspour les cinq buts qu’ellee a inscrits.

« Sawa est l’icône des Nadeshiko »,explique le sélectionneur de l’équipe fémi-nine japonaise, Norio Sasaki, qui souligne par ailleurs l’importance qu’elle joue dannss s son équipe et ce qu’elle représente popooouuur le football de son pays. « Elle incarnee e ppaarr-r-faitement le football de notre équuuiipipe.e.. JJee souhaite que le monde entier apppppprrennnnnee e àà à à connaître notre football à traveveeerrs SSSaaawwwaa,a c’est pour ça qu’elle est notre ccacaapiittataaininneee. »»»

Ayant goûté au succès monddiiaiaal, SSSaaawwwaaa vvviissese désormais un autre titre preststs igigggieieeeieieuxxuxxuxxx aaaaavvevevvvec c ses coéquipières lors du pproroocchaainnnn grgrannddd d rendez-vous en 2012. Si leess s JaJaappooopoooonanaanannaaaisisissisiseseseseses rrrremememem---portaient l’or olympiqueueee, elellleleess eenenentrtrreerraaiaienent tdans l’histoire commmeeee ététtaanannt t lalala ppreremmmière équipe à décrochererr ccoonnnssésééccuuutitivveemmement la Coupe du Mondee FFFFééémmiininniinnee eeett lllee ttittrree olymmmmmmmm-------pique, le parfaiaiitttt mmooommmemeentntt pppoouour r SaSaSawa pooooouuuoouoooo r r rr

se retirer. AuAuujojojojoururuurd’d’’d’hhuhhuh ii ii ââgâgâgâgéeéeéeeé ddddeee trtrtrenene te-troisans,s,s, llllaaa JaJapoponananaisisiseee aaa enenen eeeeffffffffetetetet lllaiaiaiaissssssséééé enneee tetenddndndrerere qququ’eellllllee e sososo huhuhhuh iiaiaiitataiitit ppprere dndndndndrerereer saaa a rerereretrtrtrtrrtraiaaiaiaiaa tetet aprprprprèsèsèsèsleleesss JJeJeeuxuxxx OOOOlylyymmpmpiqiqqueueeuess.s.

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19FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Et de trois !Pour Lionel Messi, qui avait pourtant PPplplpp acé la barre haut, 2011 fut une nouvelle ananaannnnénnnénée e extraordinaire. Avec l’aide de ses cococ éqéquiuipipiers du FC Barcelone, le prodigearara gegeeg nttinni aa rafl é tous les trophées.

DDeeD uuxu jjoouuuursrsr à peine après avoir remportélee FFIFFFFA AAA Baaallonnn d’Or 2010, le jeune joueur ororororororoororororororororororororo igigiggiiigggigigiggigigigigggggggininaiirrereeerereeere ddde Rooosario poursuit sur sa lancée eteteeteeee donneneneeeee tttttouououoo t tt dded suite le ton en inscrivant soss n prprprrprprpremememememmemeememememmmieieieieeieieieerrr trrtt iipplélél de l’année lors du match alallleleler r deeee qqqqqqquauaauu rrtttrt-d-d- ee--fi nale de la Coupe duRoRooi,i,i rememmmmmppopooportrttr ééééé 55-00 0 face au Betis Séville. MiMiMMiMiM s s ss ààà papaarrtrtrrt llle ee e ttrtt oopophéhéh e e de la Coupe du Roi,quququqquuqq i iii rerererrrerr viv ntnttntnt fififififififinnnnaalla ememmennt t à sos n grand rival, le ReReRRReReRRRealaalaalaalala MMMMMMMMMMMaaadaddada ririririd,,d, pppprer sqsqsqs uee aaauccu unu titre n’aura

011 au club catalan, et ce échappé en 20nt grâce à Messi. particulièremenrça remporte son troisième En mai, le Ba

pion d’Espagne consécutif titre de champoser 3-1 face à Manchester avant de s’impoun but décisif de Messi) lors United (après ua Ligue des Champions. Tout de la fi nale de lat à son club de décrocher en permettanttitre européen en l’espace son troisième tessi est, lui, sacré pour la de six ans, Meconsécutive meilleur buteur troisième fois cion.de la compétitiaison démarre avec la même La nouvelle sarça remporte une troisième intensité. Le Ba’Espagne consécutive au Supercoupe dnale gagnée 5-4 au score terme d’une fi

au Real Madrid et lors de cumulé face amarque trois des cinq buts laquelle Messide la passe décisive pour et est l’auteur s. Neuf jours plus tard, le les deux autren marque un autre but et jeune Argentine passe décisive face à Porto réalise une autreBarça de remporter 2-0 la permettant au

de l’UEFA. En fi n d’année, SuS rpercoupe dn que Messi fait jouer son c’cc’’c’ese t au Japonéquipe catalane. Il permet inii fl flfluueu nce sur l’

ça de devenir le premier club enennen efffffffet au Barçeux Coupes du Monde des àà rrererr mmpmporter deA, confi rmant son statut de CCClubuubbs dded la FIFApe du monde, dirigée par le mmememeem illlell urrrre équipr du monde.mmmmeeeilleeeur jjoueure talent de Messi ne se BBiiB eeenn sûr, leniquement à l’aune de ses mmmmmememesusurre pas unéquipier barcelonais Xavi, bbuts. Son coéminé au FIFA Ballon d’Or, égalalemememmenne t nomer ce qui fait de lui un joueur tteteteeenntnttnttnnte e dee rrréééséé ume

eexxe cceceppptioiooooonnnnel :ent dans tout », explique-t-il. ««« Ill eesssts eeexcelleonté de gagner qui fait de «««« IIlII aaa cccceettttte volooueur au monde. Il est très luuluuuiii llelee mmmmmeeieilleur joextrêmement rapide. Son taatataalleell nnttuuueux et e : il inscrit des buts, il a un jjejeeu eesesese t très richmalgré sa petite taille mais boooonnn n jeu aérientout, c’est sa personnalité : ssososon principal atn d’une grande humilité, un c’est quelqu’unueur qui fait toujours passer véritable vainquant tout le reste. C’est un son équipe avale football et pour tous les exemple pourulent pratiquer ce sport. »enfants qui veu

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20 FIFA WORLD I MARS 2012

Le déplacement organisé en janvier, soit un peu plus de deux ans avant l’échéance, a permis plusieurs rencontres de haut niveau avec le Comité Organisateur Local (COL) et le gouvernement brésilien ainsi qu’un point sur la situation dans les villes organisatrices de Fortaleza et de Salvador de Bahia.

Nommé au conseil d’administration du COL à la fi n de l’année dernière, Ronaldo a également pu rencontrer ses homologues de la FIFA. Face aux journalistes, le double champion du monde affi chait un bel optimisme « compte tenu de la volonté de tous les Brésiliens de montrer qu’ils ne sont pas seulement de grands joueurs mais aussi de grands organisateurs. »

Les délégations de la FIFA et du COL se sont tout d’abord arrêtées à Brasília où le

Sous contrôleLa supervision des préparatifs de la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™ s’est intensifi ée en janvier avec l’envoi sur place d’une délégation de la FIFA, conduite par son Secrétaire Général Jérôme Valcke, pour la première d’une série de visites bimestrielles.

Secrétaire Général de la FIFA et le ministre des Sports brésilien, Aldo Rebelo, ont fi xé les axes prioritaires de l’inspection. Jérôme Valcke a tenu à faire le tour des grands stades, aéroports et projets de transport urbain, et a rappelé que le parlement brésilien devait approuver rapidement la loi relative à la compétition-phare de 2014.

« Une discussion en tête à tête sur les questions relatives à cette fameuse loi est primordiale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, tandis que les débats sur certaines subtilités législatives telles que l’assurance responsabilité et le prix des billets se poursuivaient.

Interrogé sur les demandes du Brésil à la FIFA, Jérôme Valcke a fait preuve d’humour. « Comme vous avez remporté cinq Coupes

du Monde, vous pensez probablement que vous pouvez demander, demander, demander...! », s’est-il amusé. « Il est vrai

que pour obtenir des choses, il faut les demander. C’est comme ça dans la vie. Mais les discussions sont très avancées. Maintenant, il est temps de signer des accords. »

ÉchéancesAldo Rebelo s’est dit convaincu que les questions en suspens trouveraient rapidement une solution, tablant sur l’adoption du projet de loi général par le parlement avant mars.

«  Le Brésil souhaitait organiser l’événement et, à l’époque, nous avions accepté toutes les exigences », explique-t-il. « Nous comptions avoir le projet de loi approuvé avant la fi n de 2011, nous ne sommes donc pas aussi avancés sur le plan législatif que sur celui de

Ronaldo rencontre les ouvriers travaillant à la construction de l’Arena Fonte Nova de Salvador de Bahia.

« Les discussions sont très avancées.

Maintenant, il est temps de signer des accords. »

Jérôme Valcke, Secrétaire Général de la FIFA.

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l’infrastructure. Nous devons passer à la vitesse supérieure. »

Après avoir rencontré Aldo Rebelo, les délégations de la FIFA et du COL se sont rendues dans le nord du pays pour les deux premières inspections de stade de l’année. À Fortaleza, elles ont lancé le compte à rebours de l’inauguration, prévue le 30 décembre 2012, de l’Estádio Castelão qui accueillera l’une des demi-fi nales de la Coupe des Confédérations de la FIFA.

Elles ont ensuite mis le cap sur Salvador de Bahia pour visiter le chantier de l’Arena Fonte Nova qui devrait être offi cialisé comme site de la Coupe des Confédérations

de la FIFA en juin 2012. « Ce sera un immense défi  », a déclaré Jérôme Valcke. « Mais après ma rencontre avec l’équipe, je suis convaincu que si nous continuons

Ronaldo et le Secrétaire Général de la FIFA, Jérôme Valcke, inspectent l’évolution des travaux de l’Estádio Castelão de Fortaleza.

de travailler avec le même enthousiasme, l’hébergement et les transports seront prêts à temps. »

Échanges bénéfi quesLes délégations de la FIFA et du COL ont ensuite regagné Rio de Janeiro au sud pour assister à une réunion du conseil d’administration du COL, la veille de leur départ.

Cette première réunion organisée au Brésil après plusieurs autres dans le monde entier au cours des deux dernières années a couvert de nombreux aspects techniques de l’organisation des compétitions préliminaires et de

« Tous les Brésiliens ont la volonté de montrer

qu’ils ne sont pas seulement de grands joueurs mais aussi de

grands organisateurs. »Ronaldo, membre du conseil

d’administration du COL.

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23FIFA WORLD I ACTUALITÉS

la compétition fi nale, et a débouché sur plusieurs déclarations.

São Paulo a été désignée pour accueillir en décembre le tirage au sort de la Coupe des Confédérations de la FIFA, dont le lieu exact reste à confi rmer tandis que la date limite de l’annonce du slogan offi ciel de la Coupe du Monde a été fi xée provisoirement en mars. Un point a été fait sur la procédure d’évaluation des camps de base des équipes, sachant que le choix

des premiers sites sera annoncé d’ici à la mi-2012. Il a également été question des programmes de marketing.

« Cette réunion du conseil d’adminis-tration du COL a été très fructueuse », a conclu Jérôme Valcke. « J’espère vraiment que le ministre des Sports participera à toutes celles qui suivront jusqu’en 2012, car l’échange d’informations à ce niveau élevé est crucial et très bénéfi que pour toutes les parties. Je suis très heureux que

nous marchions main dans la main et dans la même direction avec le gouvernement fédéral. »

La prochaine étape de son tour du Brésil en 2012 mènera le Secrétaire Général dans les stades de Recife et de Cuiabá avec Ronaldo et Pelé, en mars. Il assistera également, à cette occasion, à la prochaine réunion du conseil d’administration du COL, consacrée à l’état des projets à Brasília.

Notre séjour de cinq jours au Brésil en janvier dernier a constitué une étape importante et il a été aussi la meilleure façon pour nous de commencer l’année 2012. Pour la première fois, nous avons pu avoir un véritable aperçu de l’état d’avancement des sites au Brésil. Ainsi, nous n’avons plus besoin de nous appuyer uniquement sur des rapports d’évaluation. Les nombreux rapports négatifs des médias ces derniers mois ont presque réussi à me faire douter de la volonté des Brésiliens d’organiser la Coupe du Monde de la FIFA™ – ce qui était quasiment impossible à imaginer, car je sais très bien que tout amateur de football rêve de vivre un jour une Coupe du Monde brésilienne. En compagnie de Ronaldo et du ministre des Sports, Aldo Rebelo, nous avons passé un moment inoubliable. Et pour cause : nous avons été

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FIFA

séduits par le formidable accueil que nous a réservé le peuple brésilien, les villes hôtes et les autorités locales, ainsi que par les incroyables paysages d’une riche diversité que recèle ce merveilleux pays. La passion pour le football et l’énorme attente suscitée par la Coupe du Monde de la FIFA™ étaient palpables à chaque coin de rue, ce qui nous a donné un nouvel élan en vue d’organiser cette compétition.

Nous avons été en particulier rassurés par les ouvriers de construction qui ont affi rmé qu’ils travailleraient jour et nuit afi n de garantir que les stades soient livrés à temps. Et à ce sujet, il convient de reconnaître le dur labeur de ces personnes. Aussi, en signe de remerciement, Ronaldo et moi avons clairement fait savoir que nous offrirons gratuitement des billets aux ouvriers afi n

qu’ils assistent à un match de Coupe du Monde dans les stades sur lesquels ils auront travaillé, tout comme nous l’avions fait avec les ouvriers des stades d’Afrique du Sud 2010.

Avoir l’occasion de voyager aux quatre coins du Brésil aux côtés d’une icône telle que Ronaldo est assurément unique. Son humilité et sa présence font rêver les gens, et ce sont ces rêves qui rendent une Coupe du Monde de la FIFA™ spéciale. En tant que Français, j’ai eu la chance de voir mon pays gagner la Coupe du Monde chez elle – une expérience unique que j’espère que les Brésiliens pourront vivre en 2014. Réaliser ce rêve relèvera bien entendu de la responsabilité de l’équipe nationale brésilienne, mais en compagnie du COL et du gouvernement brésilien, nous pouvons, quoi qu’il arrive, faire en sorte que le Brésil triomphe pour ce qui est de l’organisation de l’événement.

Il nous reste beaucoup de travail à accomplir d’ici au 13 juillet 2014, date à laquelle nous pourrons enfi n dire que nous avons réussi. Nous pourrons dire que la FIFA, le COL, le gouvernement brésilien et tout le peuple du Brésil auront marqué le but le plus important qui soit : le succès de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™. Pour atteindre cet objectif, nous devons continuer sur le même rythme que celui que nous avons adopté depuis le début de l’année. Je me réjouis d’ores et déjà de nos prochaines visites à Recife, Brasília et Cuiabá en mars. J’aurai à mes côtés Ronaldo et Pelé – deux véritables mythes du pays du football.

Jérôme Valcke

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2424242424242424244422242422 FIFA WORLD I MAMAMAMAMAMAMAMAMAMAMAAAAMARSRSRSRSRSRRRSRRSRSRSRSRRSS 22222222222220000000000011111111111122222222222

Alors que la Fédération Russe de Football (RFU) célébrait son centenaire à Saint-Pétersbourg en janvier, la perspective de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ était dans tous les esprits.

Par Mikhail Malkin, Saint-Pétersbourg

C’est dans un lieu chargé d’histoire, le Théâtre Mikhaïlovski de Saint-Pétersbourg qu’étaient réunis les dirigeants du football russe, d’Europe de l’Est et du reste du monde, le 19 janvier dernier pour le centenaire de la fédération. Fondée quelque 80 ans après l’ouverture du théâtre, la RFU a connu les aléas d’un siècle mouvementé (cf. encadré).

Preuve de la place qu‘occupent le football et la prochaine Coupe du Monde de la FIFA™ dans la Russie moderne, l’allocution d’ouverture de la soirée a

La Russie entre passé, présent et avenir

été prononcée par Vladimir Poutine en personne. « Aujourd’hui est un grand jour pour les innombrables amateurs de football et de sport en général que compte la Russie », a déclaré le Premier ministre russe. « Il y a cent ans jour pour jour, la Fédération Russe de Football était créée pour réunir tous les amoureux du football du pays. Depuis ce jour, la Russie fait partie intégrante de la grande famille internationale du football. »

Se plaçant ensuite dans la perspective de 2018, le président Poutine a confi rmé qu’il

était question de dispenser les titulaires de billets de la Coupe du Monde de la FIFA™ de visas et de leur offrir la gratuité des transports entre les villes organisatrices.

« Nous nous sommes lancés corps et âme dans la préparation de l’événement », a-t-il déclaré, ajoutant : « Ce grand projet est porté à la fois par le gouvernement, les milieux d’affaires, les organisations publiques et les supporters. Je ne doute pas un seul instant de son succès : nous organiserons l’un des meilleurs tournois de l’histoire du football mondial. »

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252525252525222525252FIFA WORLD I ACTUALITÉS

PassionnésAyant assisté à la cérémonie d’ouverture de la 20e Coupe de la CEI et rencontré les représentants de divers groupes de supporters en marge des festivités du centenaire, le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter, s’est dit très impressionné par leur passion pour le football et par leur adhésion sans réserve à l’organisation de la Coupe du Monde en Russie en 2018 :

« Face aux supporters, j’ai su que la volonté d’organiser l’événement était autant la leur que celle des dirigeants du pays. Nous sommes convaincus que la Russie organisera un tournoi exceptionnel. »

« Cette première édition de la Coupe du Monde de la FIFA en Europe de l’Est rassemblera tout le monde en Russie », a également observé le Président Blatter qui a rencontré les dirigeants de 15 fédérations régionales au cours de sa visite.

Sous la double casquette de président de l’UEFA et de vice-président de la FIFA, Michel Platini a exprimé son enthousiasme à travailler avec les Russes durant la phase préparatoire de 2018, après les avoir affrontés sur le terrain durant sa carrière de joueur.

« Je n’ai jamais réussi à les battre, bien que j’aie disputé cinq matches contre eux », se rappelle-t-il avec le sourire, et d’ajouter :

« Mes contemporains et moi-même avons été bercés toute notre jeunesse par les exploits de Lev Yachine et les jeunes d’aujourd’hui se délectent encore des images en noir et blanc montrant les arrêts spectaculaires de ce gardien légendaire tout de noir vêtu. La Russie est bien sûr un immense pays qui couvre onze fuseaux horaires et cela doit se refl éter dans le niveau de son football. Je suis

« Nous organiserons l’un des meilleurs

tournois de l’histoire du football mondial. »

Vladimir Poutine, Premier ministre de la Fédération de Russie

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sûr qu’elle continuera de progresser etque la Coupe du Monde de la FIFA 2018y contribuera. »

Victoire à domicile ?Pendant que la soirée se poursuit avec un spectacle coloré retraçant le cheminparcouru par le football, des débuts jusqu’au sport numéro un mondial qu’il est devenu aujourd’hui, le président de la RFU, Sergeï Fursenko – partageant l’optimisme

De l’ombre à la lumière

Alors que la Russie s’apprête à accueillir le monde en 2018, il convientde rappeler que la Fédération Russe de Football avait été créée dans lebut de participer à l’une des toutes premières compétitions sportivesinternationales de l’histoire.

En janvier 1912, à quelques mois seulement des Jeux Olympiques d’étéorganisés cette année-là à Stockholm, une poignée d’expatriés nommésMacPherson, Hartley, Pearson et Duperron s’étaient réunis au restaurantVienna à Saint-Pétersbourg pour fonder la Fédération Panrusse de Football.

Après une courte défaite 2-1 face à la Finlande lors des Jeux (ainsi qu’unevéritable correction 16-0 subie face à l’Allemagne lors du « tournoi deconsolation » qui suivit), la Russie eut tout juste le temps de disputercinq matches amicaux supplémentaires avant que l’empire – et avec luila Fédération Panrusse de Football – ne soient balayés par la Révolution.À part quelques matches amicaux contre la Turquie dans les années 20, ilfallut attendre 40 ans avant que les joueurs russes ne disputent à nouveaudes compétitions internationales reconnues par la FIFA, cette fois dans legiron de la Fédération de Football d’Union Soviétique.

Forte d’un réservoir de joueurs à l’image de son vaste et puissant pays,l’équipe soviétique connut rapidement le succès sur le terrain, à commencerpar une médaille d’or lors des Jeux Olympiques de Melbourne en 1956.Elle poursuivit son ascension, remportant quatre ans plus tard la premièreédition du championnat d’Europe de l’UEFA (baptisé à l’époque Couped’Europe des Nations) après avoir battu la Yougoslavie 2-1 en fi nale à Paris.Elle devait encore décrocher un titre olympiqueà Séoul en 1988, avant que la dislocation del’Union Soviétique, trois ans plus tard, ne donnelieu à de nouveaux ajustements.

La Fédération Russe de Football, telle qu’on laconnaît aujourd’hui, fut créée en février 1992 etréintégrée dans la FIFA un peu plus d’un an plustard mais eut du mal dans les premières annéesde son existence à entretenir le prestigieuxpalmarès hérité de l’époque soviétique.

Vingt ans après cette refondation, la RFUaffi che néanmoins de belles réalisations danslesquelles les futurs organisateurs de la Coupe

du Monde de la FIFA™ puisent une nouvelle confi ance. L’EURO 2008 a marqué un tournant décisif pour l’équipe masculine seniors qui, avec son football attractif, s’est hissée, pour la première fois depuis l’ère soviétique, en demi-fi nales d’une grande compétition.

Les juniores se sont quant à elles offert en 2005 leur premier titre de l’ère post-soviétique – celui de championnes d’Europe féminines des moins de 19 ans – qui témoigne de l’effi cacité du programme pour la jeunesse. Marchant dans leurs pas, les garçons ont remporté un an plus tard le Championnat d’Europe des moins de 17 ans de l’UEFA.

Sur le sable et en salle également, la Russie a réussi à s’imposer. Ayant terminé dans les quatre premiers lors de ses trois dernières Coupes du Monde de Futsal de la FIFA, elle a réalisé une percée encore plus spectaculaire en beach soccer en battant le Brésil, champion du monde en titre, à Ravenne l’année dernière, alors qu’elle n’avait pas dépassé la phase de groupes en 2007.

Tout juste 99 ans après la fondation de la RFU, la victoire de la Russie sur le Brésil, maître incontesté du beach soccer, a enfi n fait tomber dans son escarcelle le titre mondial tant attendu dans la catégorie seniors et nourri les ambitions sportives de la fédération.

Le contraste entre la fédération d’aujourd’hui et celle des origines en 1912 est saisissant. Naguère simple participante, elle se prépare à accueillir bientôt la plus grande scène de football international et à passer ainsi, de l’ombre à la lumière.

de Platini sur l’avenir du football en Russie – va jusqu’à suggérer que son pays pourrait avoir de sérieuses chances de décrocher la victoire à domicile en 2018.

«  Pelé a dit un jour que la Russie remporterait la Coupe du Monde de la FIFA lorsque le Brésil gagnerait le championnat du monde de hockey sur glace », a-t-il déclaré à FIFA World. « Comme nous avonsremporté la Coupe du Monde de BeachSoccer de la FIFA l’année dernière, je dirais

que la balle est maintenant dans le camp du Brésil ! »

«  Plus sérieusement, nous voulons renforcer notre expérience avant 2018  ; nous allons donc tout mettre en œuvre pour obtenir l’organisation du championnat d’Europe juniors. Nous ferons de notre mieux pour atteindre tous nos objectifs et je crois fermement que nous pouvons à la fois organiser la Coupe du Monde de la FIFA en 2018 et la remporter ! »

Le capitaine Igor Netto reçoit le trophée Henri Delauney à la suite de la victoire de l’Union soviétique lors

du premier Championnat d’Europe des Nations en 1960.

Page 28: Messi écrit l'Histoire

28 FIFA WORLD I MARS 2012

Tout sur les transferts

L’an dernier, les clubs de football du monde entier ont dépensé plus de 3 milliards de dollars (US) en transferts internationaux, mais les chiffresrécemment publiés dans le tout premier rapport offi ciel sur le sujet révèlent que les transferts des grandes stars qui font la une des journaux ne constituent qu’un faible pourcentage du total.

Les passionnés de football ont l’habitudedes contrats signés par des grands joueursqui quittent un grand club pour en rejoindreun autre moyennant un bon gros chèque.Mais un rapport intitulé Global Transfer Market – premier du nom – révèle que,tbien loin des milliards brassés au plus hautniveau, la grande majorité des transfertsn’implique pas le moindre kopeck.

Élaboré par FIFA TMS, fi liale de la FIFA chargée de superviser le système de régulation des transferts en ligne dont l’utilis ation a été rendue obligatoire pour tous les clubs professionnels en octobre 2010, ce rapport contribue à l’objectif principal de TMS qui est d’augmenter la transparence en matière de transferts internationaux et ce, grâce à la publication

de statistiques détaillées sur les transfertsde chaque année civile.

« Le système de régulation des transfertsa été créé pour plusieurs raisons, maisprincipalement pour que les transfertsinternationaux soient menés de manièrecorrecte, tant juridiquement que fi nanciè-rement », explique Marco Villiger, directeurdes Services Juridiques de la FIFA. « En

Les transferts onéreux, comme celui de Samuel Eto’o à Anzhi Machackala, ne représentent qu’une part minime du marché des transferts internationaux.

Page 29: Messi écrit l'Histoire

29FIFA WORLD I ACTUALITÉS

La grande majorité des paiements de transferts est un montant forfaitaire. Toutefois il n’est pas rare qu’une partie (10% en 2011) soit conditionnée aux performances du joueur avec son nouveau club (nombre de matches disputés ou buts marqués par exemple), tandis que l’indemnité de formation et la contribution de solidarité (8% au total) constituent la reconnaissance du coût de la formation du jeune joueur.

vérifi ant les données fi nancières des deux clubs – tant dans le système lui-même que par le biais des enquêtes de suivi effec-tuées par notre département Intégrité et Conformité –, TMS entend contribuer à minimiser le risque de corruption et de blanchiment d’argent dans le football. »

« De plus, le système a déjà été adapté pour régulariser les transferts de joueurs mineurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, afi n d’éviter que des joueurs bien trop jeunes soient vendus à l’étranger. »

« Avec cette publication offi cielle, nous faisons un pas vers la transparence du marché des transferts. Global Transfer Market sera d’un grand intérêt pour les t

60

50

40

30

20

10

0

OFC

CONMEBOL

AFC

CONCACAF

CAF

UEFA

DécNovOctSeptAoûtJuilJuinMaiAvrMarsFévJan

Transferts

DécNovOctSeptAoûtJuilJuinMaiAvrMarsFévJan

Types de transferts

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0

professionnels du football, mais le grand public y trouvera aussi son compte et y apprendra probablement beaucoup de choses s’il ne connaît des transferts que ce que les journaux récapitulent à la dernière page de la rubrique sport. »

Les plus généreuxDans la mesure où TMS se consacre exclu-sivement aux transferts de footballeurs entre associations, il ne couvre pas ceux qui sont effectués au sein d’un même pays ou territoire. Il révèle en revanche

« Le grand public apprendra probablement beaucoup de choses s’il ne connaît

des transferts que ce que les journaux récapitulent à la dernière page de la

rubrique sport » Marco Villiger, Directeur des Services Juridiques de la FIFA

82%

10%

7%

1%

indemnité de

indemnité de transfert conditionnelle

indemnité de formation

contribution de solidarité

Total :USD 3,1 milliards

70%

10%

12%

8%

Types de transferts

Périodes de transferts par confédération

La grande majorité des transferts réalisés en 2011 implique des joueurs libres de tout contrat.

Indemnité fi nancière des transferts internationaux

Périodes d’enregistrement : Activités de transferts en 2011

Page 30: Messi écrit l'Histoire

30 FIFA WORLD I MARS 2012

l’ampleur des sommes payées par les clubspour recruter des joueurs hors de leurpropre association.

Au total, les clubs ont dépensé 3,1 mil-liards de dollars (US) en transferts interna-tionaux en 2011, un chiffre qui correspondà une indemnité de transfert moyenne de1,5 millions de dollars par joueur. Mais,comme pour ces transferts qui font la une,ce chiffre est trompeur.

Le rapport nous permet de voir au-delà,car il indique que cette moyenne est tiréevers le haut par quelques indemnités deplusieurs millions. Ainsi, le transfert mé-dian impliquera une indemnité d’à peine200 000 dollars.

Contrairement à la perception communedu marché des transferts, seulement 14%des transferts internationaux signés en2011 ont impliqué une indemnisationfi nancière entre les clubs, ce qui fait que86% des transferts n’ont pas occasionné lamoindre contrepartie fi nancière, un chiffreassez étonnant. La principale raison est que70% des joueurs recrutés étaient libres aumoment de signer – soit que leur précédentcontrat avait expiré ou avait été résilié,soit qu’ils signaient là leur premier contratprofessionnel.

Il est également intéressant de noterque deux tiers des accords de transfertssont réalisés sous forme de prêt. Et si l’onajoute à ce chiffre le grand nombre designatures de joueurs libres, il apparaît aufi nal que les transferts défi nitifs de club àclub – ceux qui tirent à eux la couverturemédiatique – ne constituent que 10% du

total des transferts réalisés en 2011 (voir graphique).

« Bien sûr les médias vont continuer à se concentrer sur le glamour des grands transferts, mais nous espérons que notre publication élargira la perception des gens sur le marché des transferts et montrera que nombre de joueurs sont transférés d’un pays à l’autre sans qu’aucun gros chèque ne soit signé », explique Mark Goddard, responsable général de TMS.

24h/24Le nombre total de transferts était de 11 500 en 2011, ce qui représente envi-ron une transaction toutes les 45 minutes.

Si la première édition de la publication Global Transfer Market renferme d’innom-tbrables et intéressantes statistiques, tant pour les professionnels que pour le grand public, elle n’est pour l’équipe de TMS qu’une première étape, l’idée étant d’ajou-ter encore davantage d’informations et d’analyses dans les années à venir.

« Il est évident que ce n’est qu’un début. Car lorsque l’on observe tous ces chiffres, et même le montant total des transferts, on a envie de les comparer à d’autres données. Trois milliards de dollars c’est beaucoup d’argent, en effet, mais nous ne pourrons réellement juger cette somme et évaluer la tendance qu’au vu des chiffres de l’an prochain », souligne Goddard.

Un lien vers l’édition 2011 de Global Transfer Market est disponible sur la page tInternet de FIFA TMS : www.fi fatms.com.

Page 31: Messi écrit l'Histoire

31FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Profi l du footballeur moyenes conclusions deUne de Global Transfer 2011Market est qu’il existe de grandes diffé-entre les milliers de joueurs transférésrences eau international l’an dernier.au niveamoins, l’analyse des données queNéanbs doivent entrer dans le systèmeles clubulation des transferts permettent de réguapoler et de dresser certaines d’extraristiques communes. Sur la base descaractérations relatives à l’âge, à la nationalité informasalaire des joueurs, le rapport révèleet au s– statistiquement du moins – le que –balleur type est un Brésilien de 23 ans footbn’est pas payé autant qu’on pourrait qui

maginer.l’imLa jeunesse du joueur type s’explique

par le fait que 75% des joueursptransférés sont âgés de 27 ans outmoins. Passé la trentaine, les joueurscontinuent d’être transférés mais le nombre diminue de manière signifi cative après l’âge de 35 ans.

La prépondérance des Brésilienssur le marché des transfertsinternationaux n’est pas unenouveauté, mais elle est à présentquantifi ée à 13% du total. Et sil’on ajoute les 7% de transfertsimpliquant des joueurs argentins,

les deux poids lourds sud-américainslrésentent un cinquième desreptions internationales de joueurs (voir transac

que).graphiqbase d’un éventail de données relativesSur la bnel de dix associations, TMS a estiméà un pane annuel moyen d’un joueur à quelquele salaire0 dollars US, une rémunération assez244 000qui est, tout comme pour le montant élevée qes indemnités de transfert, fortementtotal deers le haut par un petit nombre de tirée veextrêmement élevés. En calculant ausalaires

re le salaire médian, le rapport arrivecontrair00 dollars, la moitié des footballeursà 43 00t plus et l’autre moitié gagnant moins gagnante somme.que cettpport annuel de TMS compareLe raent les salaires moyens et médianségalemu PIB par habitant des différents pays,au vu duainsi que les footballeurs ont dansnotantble une qualité de vie supérieure à lal’ensem

ne.moyenn

Salaire des joueurs

Répartition par âge

Répartition par nationalité

Le rapport révèle une nette baisse de l’intérêt pour les joueurs âgés de plus de 28 ans.

Les footballeurs brésiliens et argentins sont les plus prisés dans le monde.

L’analyse des salaires révèle une grande disparité de rémunération entre les joueurs. Néanmoins, les footballeurs de tous les pays sont plutôt bien lotis comparativement au PIB par habitant.

Transferts

1 200

1 600

1 000

1 400

800

600

400

200

0Brésil Argentine France Uruguay Colombie Serbie Nigeria Angleterre Espagne Portugal

13%

7%

3% 3% 3% 3% 3% 2% 2% 2%

16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38

Transferts

1 200

1 000

800

600

400

200

0

Âge du joueur

USD

600 000

700 000

500 000

400 000

300 000

200 000

100 000

0

Europeoccidentale 1

Europeoccidentale 2

Europeoccidentale 3

Asie Europede l’Est

Amériquelatine 1

Amériquelatine 2

Amériquedu Nord

Afrique Moyen-Orient

Salaire médian

Salaire moyen

PIB par habitant

Salaire moyen mondial : 244 000 USDSalaire médian mondial : 43 000 USD

Page 32: Messi écrit l'Histoire

32 FIFA WORLD I MARS 2012

Le bon profi lLes experts médicaux de la FIFA espèrentajouter une nouvellecorde à leur arc dans la lutte contre le dopage, en se servant du profi l stéroïdiendes joueurs pour démasquer lestricheurs potentiels.

Tandis que Barcelone entrait dans les TTannales de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA en remportant le trophée pour la deuxième fois en décembre dernier, le département médical de la FIFA réalisait une autre grande première « en coulisses » de cette compétition avec sa procédure pilote de lutte contre le dopage.

Dans les semaines qui ont précédé le grand rendez-vous mondial des clubs au Japon, les responsables du contrôle de dopage de la FIFA ont réalisé des tests ino-pinés hors compétition au sein de chacune des sept équipes participantes afi n d’établir le profi l stéroïdien des joueurs.

Cette nouvelle méthode de contrôle répond au fait que bon nombre de subs-tances dopantes sont produites natu-rellement par l’organisme. Une légère

augmentation de ces substances est d’au-tant plus diffi cile à détecter que leur niveau « normal » est extrêmement variable d’une personne à l’autre. Le profi lage est basé sur une approche différente puisqu’il consiste à comparer les résultats des tests d’un individu à ses résultats antérieurs les plus élevés et non à un seuil unique et absolu. Les médecins peuvent ainsi déceler des variations des marqueurs biologiques indi-viduels qui les amènent à suspecter une éventuelle manipulation.

Si les variations des marqueurs biolo-giques d’un joueur d’un test à l’autre ne constituent pas une preuve de tricherie en tant que telles, elles peuvent faire suspecter une manipulation et, partant, justifi er des tests de suivi et l’enrôlement du joueur dans le groupe cible de joueurs soumis aux contrôles internationaux établis par la FIFA – autrement dit les internationaux considérés comme une catégorie très exposée au dopage et sur laquelle la FIFA concentre ses tests.

La FIFA contre le dopage – chronologieCela fait maintenant près d ’undemi-siècle que la FIFA s’attelleà lutter contre le dopage dans lefootball. Depuis les premiers con-trôles de dopage introduits dansla cadre de la Coupe du Mondede la FIFA 1966 jusqu’aux der-niers tests sur le profi l stéroïdien,voici les principales dates :

1966Les contrôles de dopage sont introduits lors d’une Coupedu Monde de la FIFA™. LaFIFA devient ainsi l’une despremières fédérations spor-tives internationales – aux côtés de celles du cyclisme(UCI) et de l’athlétisme (IAAF)– à introduire des contrôlesde dopage dans son cham-pionnat du monde. Le CIOsuivra à l’occasion des Jeux Olympiques de 1968.

1970La FIFA étend ses activitésantidopage afi n de couvrir l’ensemble de ses compéti-tions, dans le but de garantir que les résultats des compé-titions et matches internatio-naux refl ètent la valeur desparticipants.

1974Un membre de la sélectionhaïtienne devient le premier jjoueur renvoyé d’une Coupedu Monde de la FIFA™après avoir été convaincude dopage.

1994Après un contrôle positif lorsde la Coupe du Monde 1994,la FIFA crée le F-MARC, uninstitut de recherche indé-pendant ayant pour objec-tif de protéger la santé desjjoueurs et de promouvoir lefootball en tant qu’activitébénéfique pour la santé.Depuis, aucun autre joueur n’a été contrôlé positif lorsd’une Coupe du Mondemasculine.

Le profi lage stéroïdien sera effectué lors de chaque compétition de la FIFA en 2012.

Page 33: Messi écrit l'Histoire

33FIFA WORLD I ACTUALITÉS

« Le profi lage stéroïdien et le profi lage sanguin sont peut-être les moyens actuel-lement les plus effi caces de combattre le dopage », explique le Prof. Jiri Dvorak, médecin en chef de la FIFA. « Leur princi-pal avantage est d’être basés sur la cohé-rence physiologique des joueurs. » On voit constamment apparaître de nouvelles substances sur le marché alors qu’il faut parfois plusieurs années pour mettre au point des méthodes effi caces pour les détecter mais la physiologie humaine est transmise héréditairement et reste à peu près identique au fi l des générations.

« Une autre conséquence positive de cette étude est qu’elle donne de la visibi-lité à notre programme de lutte contre le dopage, exerçant – il faut l’espérer – un effet dissuasif sur les tricheurs potentiels et leurs conseillers. »

Comme le Prof. Dvorak tient également à le souligner, le profi lage vise autant à contrer l’usage de substances illégales qu’il sert les intérêts du joueur. « En indiquant les déviations par rapport aux valeurs de base d’un joueur, le profi lage permet d’identifi er plus facilement les maladies ou les ano-malies à un stade précoce », explique-t-il.

Approche spécifi quement adaptée au sportLa FIFA n’est pas la seule fédération inter-nationale de sport à vouloir adopter une approche antidopage ciblée de longue haleine. Les fédérations internationales de cyclisme et de ski ont déjà introduit le profi lage sanguin dans leurs concepts de contrôle. Cela étant, l’instance dirigeante du football mondial est la première à réfl échir à l’utilisation du profi l stéroïdien individuel.

Elle lui a donné la préférence sur le pro-fi lage sanguin en se fondant sur les résul-tats d’une vaste série de tests sanguins réalisés lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2002™ et de l’EURO 2008 de l’UEFA qui n’avaient mis en évidence aucune ma-nipulation sanguine au niveau de l’élite internationale dans le football.

«  Il n’est pas pratique ni économique de multiplier les tests antidopage, aussi

faut-il se demander quels avantages les athlètes cherchent à se procurer dans leur discipline », explique le Prof. Dvorak. « Le profi lage sanguin consiste à examiner les différentes composantes de l’hématimètre pour déceler les cas de dopage. Il a du sens dans les sports d’endurance tels que le cyclisme ou le ski de fond. Le profi l sanguin introduit par l’Union Cycliste Internationale est une stratégie parfaitement valable, ciblée sur les substances interdites les plus courantes dans le cyclisme. »

Heureusement, le football est plutôt épargné par le dopage, la majorité des contrôles positifs étant imputables à des substances dites « sociales » comme la marijuana tandis que les stimulants, les

2011La FIFA effectue une étudepilote lors de la Coupe duMonde des Clubs de la FIFA2011 sur l’utilisation du pro-fi lage stéroïdien.

1999L’Agence mondiale antido-page (AMA), une agenceindépendante fondée par le mouvement sportif et lesgouvernements de plusieurspays, est mise en place afi nde combattre le dopageet de superviser la confor-mité avec le Code mondial antidopage – document harmonisant les politiquesantidopage de toutes lesdisciplines.

2004La FIFA signe un accord de collaboration avec l’AMA et le CIO dans le cadre duquel elle effectue plusieurs amen-dements à ses Statuts et à son Code disciplinaire afi n degarantir que les infractions pour dopage fassent l’objet de sanctions appropriées dans l’ensemble des asso-ciations membres de la FIFA.

2008La FIFA ratifi e l’édition 2009 du Code mondial antidopage qui stipule que les cas de do-page doivent être traités et sanctionnés de manière indi-viduelle. Cette même année, la FIFA crée sa propre unité antidopage, une équipe composée de personnel médical et juridique traitant spécifi quement les questions de dopage.

2009 Le 1er janvier 2009, la FIFAr

intègre les dispositions ap-plicables du Code mondial antidopage à son propreRèglement antidopage.

stéroïdes anabolisants et les glucocorticos-téroïdes sont nettement moins représentés.

Diffuser le messageAlors qu’une analyse des résultats de l’étude pilote menée par le Laboratoire suisse d’analyse du dopage a démontré qu’aucune des valeurs des joueurs n’était anormale, une étude de faisabilité et des coûts engendrés a révélé que le profi lage stéroïdien est une méthode effi cace.

« Les résultats de l’étude prouvent clai-rement que le profi lage stéroïdien est une méthode précise et fi able pour établir le modèle stéroïdien d’un joueur, et cette méthode nous permettra bientôt de détec-ter toute manipulation liée à l’utilisation d’hormones stéroïdiennes dans le football professionnel », a déclaré le Dr Martial Saugy, chef du laboratoire.

La FIFA souhaite introduire dans le cou-rant de cette année le profi lage stéroïdien lors de toutes ses compétitions, et son équipe médicale partagera ses conclusions et expériences initiales avec ses collègues des confédérations et de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Si le programme n’en est toujours qu’à ses premiers pas, l’AMA a toutefois bien accueilli cette solution.

« Nous avons été ravis d’apprendre que la FIFA a mené cette enquête », a déclaré à FIFA World le directeur général de l’AMA, dDavid Howman. « Le dopage pose au sport des défi s sans cesse plus complexes et le mouvement antidopage se doit d’explorer toute voie qui lui permettra d’exclure les tricheurs. Nous avons hâte de nous asseoir autour d’une table avec la FIFA afi n d’en apprendre davantage sur leurs expériences en matière de profi lage stéroïdien. »

« Le profi lage stéroïdien et le profi lage sanguin

sont peut-être les moyens actuellement les plus effi caces de

combattre le dopage. »Prof. Jiri Dvorak, médecin en chef de la FIFA

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Page 35: Messi écrit l'Histoire

35FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Avec sa touche de rouge caractéristique de l’oiseau national brésilien, le merle à ventre roux, le logo de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2013, a été offi -ciellement présenté dans l’Estádio Nacional de Brasília, alors que les organisateurs célébraient le jour J-500 avant le coup d’envoi de la compétition. Cet oiseau, qui fi gure depuis 2002 parmi les symboles nationaux du Brésil, constitue le principal élément visuel du logo offi ciel du tournoi.

Organisé pour la neuvième fois l’année prochaine, la Coupe des Confédérations de la FIFA met aux prises le champion du monde en titre, les champions de chacune des six confédérations et l’équipe nationale du pays hôte.

En 2001, l’événement a pour la première fois été utilisé comme galop d’essai en Corée et au Japon pour les organisateurs de la Coupe du Monde de la FIFA dispu-tée l’année suivante, et ce principe a été conservé avant les Coupes du Monde 2006 et 2010 en Allemagne et en Afrique du Sud. Toutefois, la grande qualité des équipes participantes et le football généralement attrayant offert au public ont fait de cette compétition bien plus qu’un simple « tour de chauffe » avant le grand rendez-vous.

En effet, le succès rencontré a été si grand que les seize matches disputés lors d’Afrique du Sud 2009 ont été retrans-mis dans 149 territoires et ont enregistré une audience totale de 550 millions de téléspectateurs.

« Pour nous tous, au Comité Organisateur Local, la Coupe des Confédérations est bien plus qu’un tournoi de préparation avant la Coupe du Monde », a déclaré le légendaire

Brésilien Ronaldo, membre du conseil d’administration du COL et vainqueur de la Coupe des Confédérations de la FIFA, Arabie saoudite 1997. « Nous sommes déterminés à organiser une grande fête l’année prochaine, un véritable festival de champions. »

Le tournoi prend formeCinq des huit participants sont déjà connus avec, aux côtés du Brésil et de l’Espagne championne du monde en titre, le Mexique champion de la CONCACAF, le Japon

champion de l’AFC et l’Uruguay champion de la CONMEBOL. Deux autres équipes viendront cette année s’ajouter à la liste des participants à l’issue de l’EUR O 2012 de l’UEFA et de la Coupe des Nations de l’OFC, liste qui sera enfi n complétée en début d’année prochaine une fois que nous connaîtrons le vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations 2013.

« Je pense que nous aurons la plus belle brochette d’équipes nationales depuis que

le tournoi existe », a ajouté Ronaldo. « Ce sera une excellente occasion pour les sup-porters brésiliens d’assister à des matches de football du plus haut niveau dans des enceintes neuves ou modernisées, tout en donnant au monde un avant-goût de notre sens de l’hospitalité. »

Comme pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ un an plus tard, le mythique Maracanã de Rio de Janeiro accueillera le 30 juin 2013 la fi nale de la compétition. Des matches seront également dispu-tés à Belo Horizonte et Fortaleza, tandis que Recife et Salvador attendent encore l’approbation fi nale de la FIFA et du COL Brésil 2014. L’annonce défi nitive du ca-lendrier des matches et des villes hôtes confi rmées sera faite en juin prochain et le tirage au sort sera effectué à São Paulo le 1er décembre.

Les hôtes de la compétition compteront parmi les favoris pour remporter le titre, les Brésiliens ayant déjà remporté le tournoi à trois reprises – record absolu – en 1997, 2005 et 2009.

L’un des instigateurs du sacre de 2005, le milieu offensif vedette Ronaldinho, a profi té de la cérémonie du jour ‘J-500’ pour exprimer sa volonté de faire partie de l’événement l’année prochaine.

« C’est une compétition extrêmement importante, une sorte d’avant-première de la Coupe du Monde », a déclaré le champion du monde 2002 et double Joueur Mondial de la FIFA. « La prochaine édition aura une atmosphère particulière puisqu’elle se jouera au Brésil. C’est pour-quoi je suis très motivé, et j’espère être de la fête. »

Brésil 2013déploie ses ailes

Le 1er février, la FIFA et le Comité Organisateur Local Brésil 2014 ont lancé le compte à rebours des 500 jours avant la prochaine Coupe des Confédérationsde la FIFA en dévoilant le logo offi ciel du tournoi.

Page 36: Messi écrit l'Histoire

36 FIFA WORLD I MARS 2012

Si la sélection féminine des États-Unis avait connu un parcours exceptionnellement cahoteux dans la compétition préliminaire de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Allemagne 2011™, tout s’est avéré beaucoup plus net cette fois-ci, l’équipe de Pia Sundhage ayant plané sur le tournoi de qualifi cation de la CONCACAF.

Après deux premiers matches remportés face à la République dominicaine et au Guatemala sur des scores fl euves de 13-0

et 14-0 respectivement, les États-Unis ont conclu la phase de groupes sur un net 4-0 contre le Mexique, ce même Mexique qui, après une victoire surprise sur les Américaines 2-1 en novembre 2010, les avait contraintes à disputer les barrages pour Allemagne 2011.

« Il fallait qu’on se rachète », admet Carli Lloyd, auteur de trois des quatre buts de la rencontre. « Il n’y a pas de seconde chance pour se qualifi er aux Jeux Olympiques, alors

on a tout donné. » Cette même volonté a permis aux États-Unis d’inscrire trois buts en demi-fi nales face au Costa Rica sans en encaisser, s’assurant ainsi sa qualifi cation pour Londres 2012. La cerise sur le gâteau est ensuite venue en fi nale avec une franche victoire 4-0 contre les hôtes canadiennes devant 25 427 spectateurs, public record dans cette compétition.

« Nous comprenons que les supporters regardent d’un mauvais œil des matches

ObjectifLondres

jj

Après un tournoi régional de qualifi cation remporté haut la main à Vancouver au mois de janvier, les États-Unis paraissent plus que jamais

p g q p

déterminés à décrocher l’or olympique cette année.

Les États-Unis célèbrent leur victoire 3-0 face au Costa Rica, synonyme de qualifi cation pour Londres 2012.

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37FIFA WORLD I ACTUALITÉS

Événements internationaux

FIFA 12 numéro unEn franchissant le cap des dix millionsd’exemplaires vendus dans le monde enfévrier, FIFA 12 a atteint un record his-torique dans le domaine des jeux vidéosportifs. Ce jeu édité par le concepteurde jeux vidéo sportifs EA SPORTS, baséau Canada, est le dix-neuvième de lasérie FIFA depuis le lancement de lafranchise en 1993.

Le Japon offi cialiséAprès avoir reçu les garanties gouver-nementales requises en février dernier,la FIFA a confi rmé le choix du Japoncomme pays organisateur de la Coupedu Monde Féminine U-20 de la FIFA2012. Le Japon avait été proposé commealternative à l’Ouzbékistan lors de laséance du Comité Exécutif tenue à Tokyoen décembre dernier, où le remplace-ment du pays organisateur initialementdésigné était apparu comme inévitable.« Cela représente un grand défi maisaussi une magnifi que opportunité demaintenir l’élan et l’intérêt suscités parle titre remporté en Allemagne l’été der-nier », a déclaré Junji Ogura, présidentde la Fédération Japonaise de Football.Le tournoi est programmé du 19 aoûtau 8 septembre prochains.

La Thaïlande se prépareLes dirigeants du football asiatiqueétaient réunis à Bangkok, le 17 janvierdernier, pour le lancement du compteà rebours de la Coupe du Monde deFutsal de la FIFA 2012. La présentationde l’emblème offi ciel et de la mascotteoffi cielle – un éléphant avec un ballonde football – a marqué un temps fortde la cérémonie rythmée et coloréequi s’est déroulée en présence de laPremier ministre thaïlandaise YingluckShinawatra. Cette septième édition de lacompétition – la première sous ce formatà vingt-quatre équipes – aura lieu du 2au 18 novembre prochains.

remportés 13-0 ou 14-0, mais après nos performances en demi-teinte dans le dernier tournoi de qualifi cation, nous voulions donner un message clair à toute notre région et au monde entier », explique l’attaquante Abby Wambach qui, avec six buts inscrits à Vancouver, dont deux en fi nale, compte désormais à son actif le deuxième plus grand nombre de buts dans l’histoire du football féminin international, « seuls » 27 buts la séparant désormais de la détentrice du record absolu, Mia Hamm et ses 158 buts internationaux.

« Pour nous, aucun match n’est gagné d’avance, ce qui explique nos résultats. »

Consolation pour le CanadaSi elles ne sont pas parvenues à contenir leurs voisines américaines en fi nale, les Canadiennes ont tout de même pu se consoler en décrochant la deuxième place qualifi cative du tournoi grâce à leur victoire 3-1 contre le Mexique en demi-fi nales. Emmenées par la puissante attaquante Christine Sinclair, sacrée meilleure buteuse du tournoi avec neuf réalisations, les Canadiennes promettent déjà d’élever leur niveau de jeu d’ici à Londres 2012.

« Nous avons beaucoup appris de cette fi nale », a déclaré leur sélectionneur, John Herdman, à l’issue de la rencontre. « Les Américaines peuvent dominer un match grâce à leur physique et leur vitesse. Mais avec une préparation physique plus approfondie, une meilleure sélection des joueuses et une gestion mieux adaptée de l’équipe, nous sommes capables de réduire l’écart qui nous sépare d’elles. Il ne nous manque pas grand-chose. »

Alors que le Canada peut se réjouir de sa deuxième participation au Tournoi Olympique de Football féminin – après Pékin 2008 –, les États-Unis chercheront à conforter leur fl amboyant palmarès

olympique déjà nettement au-dessus du lot. Après avoir accueilli et remporté le tournoi inaugural lors d’Atlanta 1996, les Américaines ont systématiquement décroché l’or lors des éditions suivantes, sauf à Sydney, en 2000, où elles ont dû se contenter de l’argent.

Les listes s’allongentLa liste des douze équipes participantes est désormais presque fi nalisée pour Londres 2012, seules les représentantes de l’Océanie devant encore être déterminées en avril.

Aux côtés des hôtes britanniques, le Brésil et la Colombie ont été les premiers à se qualifi er, en 2010, leur tournoi qualifi catif pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2011™ ayant également fait offi ce de qualifi cations olympiques. La Suède et la France ont ensuite décroché les deux billets européens grâce à leur victoire en quarts de fi nale d’Allemagne 2011. Les championnes du monde en titre devraient bien sûr constituer un autre défi de taille pour les États-Unis, les Japonaises ayant également réalisé un sans-faute dans leur propre compétition qualifi cative en septembre dernier, suivies de près par la RDP Corée, également qualifi ée. L’Afrique sera quant à elle représentée par de nouveaux venus dans le tournoi, l’Afrique du Sud et le Cameroun ayant mis fi n à la série de trois victoires consécutives du Nigeria dans les qualifi cations olympiques.

Le tournoi masculin comporte plus d’inconnues puisque sept des seize places disponibles n’ont pas encore été attribuées.

Quatre équipes européennes (les hôtes britanniques, le Belarus, l’Espagne et la Suisse), trois africaines (l’Égypte, le Gabon et le Maroc), et deux sud-américaines (le Brésil et l’Uruguay) se sont déjà assuré une place. L’identité des sept autres participants ne sera connue qu’en avril, après la fi n des qualifi cations de l’AFC, de la CONCACAF et de l’OFC, et après un match de barrage, le 23 avril à Coventry, en Angleterre, qui opposera le Sénégal à l’équipe classée quatrième en Asie.

Juste après ce match surviendra une autre date importante avec les tirages au sort des tournois masculin et féminin prévus le lendemain à Londres.

« Ces victoires sont notre message au monde entier. »

Abby Wambach, attaquante des États-Unis

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La sensation zambienne

La Zambie a écrit l’histoire le mois dernier en remportant sa première Coupe d’Afrique des Nations 2012, à quelques kilomètres seulement du site où la « génération dorée » du footballzambien avait perdu la vie dans une catastrophe aérienne.

Par Mark Gleeson, Libreville

Le retentissement international de cettevictoire décrochée à la force du poignet par la Zambie est presque sans précédent pour une compétition continentale. Si les Chipolopolos ont forcé le respect enss’imposant à l’issue d’une fi n de partie haletante, ils ont surtout rendu, ce faisant, un vibrant hommage aux joueurs de la sélection fauchés en pleine gloire vingt ans auparavant.

En battant le Sénégal et le Ghana, tous deux favoris, les Zambiens se sont qualifi és pour la fi nale hautement symbolique du 12 février à Libreville où ils ont affronté

Joie des uns, désespoir des autres : la Zambie exulte après son tir au but victorieux face à la Côte d’Ivoire, dépitée.

des Ivoiriens archi-favoris. Leur retour dans la capitale gabonaise était chargé d’émotions et de souvenirs, car c’est là que leur sélection, en route pour Dakar où elle devait disputer un match de qualifi cation pour la Coupe du Monde de la FIFA 1994, avait péri dans un accident d’avion quelques minutes après le décollage.

Loin de se laisser submerger par le poids de l’histoire, les protégés du sélectionneur français Hervé Renard ont puisé force et inspiration dans la mémoire de leurs prédécesseurs. À son arrivée à Libreville, deux jours avant la fi nale, la délégation

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zambienne est allée se recueillir sur le lieu du drame et, quoiqu’empreinte de tristesse, cette visite de commémoration a galvanisé la sélection.

« Dix-neuf ans ont beau s’être écoulés, c’est comme si c’était hier », a insisté Kalusha Bwalya, président de la Fédération Zambienne de Football, légende vivante dans son pays et seul survivant de la génération de 1993 car, retenu par le PSV Eindhoven où il évoluait à l’époque, il devait rallier Dakar par un autre vol. « Beaucoup de gens ont payé un lourd tribut à cette équipe et je suis sûr que nos hommes connaissent toute l’histoire de ces héros qui ont péri au large des côtes gabonaises. Je suis heureux que nous puissions faire le lien entre l’ancienne et la nouvelle équipe – c’est une bonne chose pour nous et pour le peuple zambien. »

Nourrissant visiblement de grandes ambitions, les Zambiens devaient accomplir ce que d’aucuns n’ont pas hésité à nommer leur destin, un sentiment renforcé en deuxième période lorsque le capitaine ivoirien Didier Drogba a raté un penalty. Au prix d’un engagement physique

extraordinaire et au terme d’un énorme suspense – culminant par une séance de tirs au but – les Zambiens ont enfi n pu célébrer la victoire.

« On a trouvé la force quelque part, mais sincèrement je ne sais pas trop où », a déclaré Renard, très ému, pendant que ses joueurs paradaient avec le trophée. « On en a parlé dès le début. Quand nous sommes partis en stage en décembre, j’ai dit aux joueurs ‘La fi nale se jouera au Gabon, là où l’avion s’est écrasé, et notre premier match est contre le Sénégal, contre qui l’équipe devait jouer en 93’. Ces joueurs sont fantastiques. Ce ne sont pas les meilleurs mais on avait une force qui nous animait et qui a fait la différence. »

Signe du destin ou fruit de la réussite, l’issue hautement symbolique de la

Premier sélectionneur dont le limogeage a été annoncé, à cinq jours de la fi nale entre la Côte d’Ivoire et la Zambie, Amara Traoré n’a pas survécu à l’élimination prématurée du Sénégal – un coup dur pour ce jeune sélectionneur prometteur.

«  Je suis triste pour ce sélectionneur qui incarnait la volonté de réussir au haut niveau », a déclaré son homologue ivoirien François Zahoui.

S’il est probable que d’autres sélectionneurs subiront le même sort dans les jours et les semaines à venir, les limogeages pourraient s’avérer moins nombreux qu’ils ont pu l’être lors des précédentes éditions de la compétition.

Cela s’explique principalement par la proximité temporelle de la compétition préliminaire de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ à laquelle quinze des seizeparticipants de la Coupe d’Afrique des Nations s’apprêtent à prendre part.

Pour les sélectionneurs qui parviendront à sauver leur tête malgré les piètres performances de leur équipe, le temps sera néanmoins compté pour redresser la barre, d’autant que certaines sélections ont déjà été tirées dans des groupes diffi ciles.

Le Maroc, par exemple, qui était présenté comme un potentiel vainqueur de la CAN 2012, a échoué sur la première marche. Il doit désormais sepréparer à affronter des adversaires comme la Côte d’Ivoire, prête à en découdre après avoir manqué le titre de peu.

Ce n’est sans doute pas sans quelque appréhension que le Ghana, quadruple champion d’Afrique, ira retrouver à Ndola en juin prochain la Zambie qui l’a battu en demi-fi nales de la CAN.

Cap sur le Brésil pour les sélectionneurs survivants

Le sélectionneur du Sénégal, Amara Traore, a été remercié deux semaines après l’élimination prématurée de son équipe.

« Dix-neuf ans ont beau s’être écoulés, c’est

comme si c’était hier. Je suis heureux que nous puissions faire le lien entre l’ancienne et la

nouvelle équipe. »Kalusha Bwalya, président de la

Fédération Zambienne de Football

Celui qui reprendra les reines du Sénégal devra disputer des matchesde qualifi cation contre le Liberia et l’Ouganda en juin prochain. Il devradonc aider ses protégés à retrouver la grande forme qui leur a permisde rester invaincus durant toute la campagne de qualifi cation pour laCoupe d’Afrique des Nations 2012 en oubliant la pression qui les a fait manquer leur CAN, comme bon nombre de leurs concurrents d’Afriquede l’Ouest.

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compétition n’aura en tout cas laissé personne indifférent.

Débuts inéditsLes victoires, dès le premier jour, de la Zambie sur les favoris sénégalais et de la Guinée équatoriale (co-organisatrice mais néanmoins considérée comme le Petit Poucet de la compétition) sur la Libye, dans les dernières minutes du match d’ouverture, n’étaient que les premières d’une longue série de surprises que nous réservait cette CAN 2012.

Bien qu’ayant survolé la compétition préliminaire, les Sénégalais, qui évoluent pour la plupart dans de grands clubs européens, sont sortis contre toute attente tête basse dès le premier tour, après trois défaites en trois matches. Quant à la défaite de la Libye face à une équipe à cent places

Les Maliens Mustapha Yatabaré et Cheick Diabaté devancent le défenseur gabonais Edmond Mouele lors du quart de fi nale entre les deux équipes.

Duel acrobatique entre le Zambien Hichani Himoonde et l’Ivoirien Max-Alain Gradel lors d’une fi nale âprement disputée.

d’elle dans la hiérarchie mondiale, elle a été considérée comme l’un des plus grands séismes de l’histoire de la compétition. À l’issue de la rencontre entre le Sénégal et la Guinée équatoriale, disputée sur une pelouse détrempée par la pluie torrentielle qui s’était abattue sur Bata, on semblait s’acheminer vers un nul 1-1 déjà improbable en soi avant que l’arrière droit équato-guinéen Kily, joueur de Langreo en quatrième division espagnole, n’inscrive le but de la victoire d’une frappe de vingt-cinq mètres dans les arrêts de jeu.

Les outsiders équato-guinéens étaient ainsi les premiers à se qualifi er pour les quarts de fi nale. Ils furent rejoints deux jours plus tard par leurs co-organisateurs gabonais qui provoquèrent un nouveau coup de théâtre en s’imposant 3-2 face au Maroc. Et c’est là encore à quelques minutes

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de la fi n que les Panthères arrachèrent la svictoire sur un coup franc parfaitement enroulé de Bruno Zita Mbanangoyé alors que les Marocains venaient juste de revenir au score.

« En football, lundi tu es un roi, le lendemain tu n’es plus rien », commentait le sélectionneur du Maroc et ancien international belge Éric Gerets, voyant son équipe rejoindre la liste des favoris dont l’aventure s’est achevée au bout de deux matches seulement. « Nous avons choisi le métier le plus diffi cile du monde et nous devons en accepter les conséquences mais

Motivé par la défaiteÀ l’instar des stars ivoiriennes Kolo Touré et Gervinho, le jeune attaquant gabonais Pierre-EmerickAubameyang a raté son tir au but face au Mali, signant l’élimination de son pays en quarts de fi nale.Or, contrairement à la Côte d’Ivoire, grande favorite de cette CAN 2012, les Panthères ne semblaientspas devoir dépasser la phase de groupes, comme lors de trois de leurs quatre précédentes CAN,et c’est à ce même Aubameyang qu’elles doivent d’être allées plus loin.L’attaquant stéphanois âgé de vingt-deux ans est l’auteur de trois des six buts marqués par sonéquipe durant le premier tour, dont celui de la victoire 1-0 sur les Tunisiens, champions d’Afrique2004, qui avait propulsé l’équipe coorganisatrice en tête de son groupe devant le poids lourdnord-africain.La popularité d’Aubameyang au Gabon n’a cessé de grandir durant la phase de groupes, chacunede ses apparitions sur les écrans géants des stades de Libreville et de Franceville étant saluée parles vivas de la foule. Ses coéquipiers se montrent également très élogieux à son égard, le milieu deterrain Eric Mouloungui considérant que les buts qu’il a marqués contre le Niger et le Maroc ontoffert à l’équipe nationale le soutien d’une opinion publique initialement sceptique.On comprend donc la stupeur et l’incrédulité qu’avait provoquées l’arrêt par le gardien malienSoumalia Diakité du tir de l’attaquant gabonais.Effondré, celui-ci avait quitté le terrain en pleurs, soutenu par son père Pierre, ancien capitainedu Gabon. Outre les innombrables lettres de réconfort qui avaient affl ué de tout le pays, il avaitégalement reçu un message de consolation du président gabonais Ali Bongo Ondima en personne.S’étant risqué à sortir au restaurant le lendemain du match, le joueur avait été ovationné par lesconvives. La reconnaissance de ses compatriotes n’était sans doute pas anodine pour celui qui, éligible aussibien pour l’équipe de France que pour l’équipe d’Italie, a fi nalement opté pour le Gabon en 2009après avoir été sélectionné chez les Bleuets. Malgré les hauts et les bas de ce grand tournoi, ilsemble satisfait de cette décision.« Je ne m’attendais pas à de telles réactions », a-t-il déclaré. « J’ai été très touché et je suismaintenant plus motivé que jamais à défendre mon pays. »

je sais que les Marocains sont des gens trèsgénéreux et qu’ils aiment le football doncj’espère que nous parviendrons à changerles choses à l’avenir et à leur redonner lesourire. »

Après une première défaite face à la Côted’Ivoire, le Soudan, mené à deux reprisespar l’Angola lors de son deuxième matchde groupe, est parvenu à refaire son retardet à arracher le nul 2-2. Sa victoire 2-1 sur leBurkina Faso – la première en compétitionfi nale d’une CAN depuis quarante-deuxans – lui a ensuite permis de se qualifi ercontre toute attente pour les quarts de

fi nale. Si la Zambie, tirant parti du carton rouge infl igé au joueur Saif Eldin à la dix-neuvième minute de jeu a fi nalement mis fi n à la belle aventure des Faucons de Jediane en s’imposant 3-0, ceux-ci onttoutefois réalisé un bel exploit en passant le premier tour pour la première fois depuis 1970, année où ils avaient remporté la CAN à domicile.

Les grands, imperturbablesEn dépit des résultats imprévus et des sorties inopinées, on voyait néanmoins se profi ler inexorablement une « fi nale de rêve » entre les deux géants ouest-africains de la CAF : le Ghana et la Côte d’Ivoire.

Les Ivoiriens en particulier ne laissaient transparaître aucun signe de nervosité, le sélectionneur François Zahoui évoquant même le « calme et la sérénité » de son équipe qui, avec trois victoires, a largement dominé son groupe. Le Ghana avait lui aussi terminé en tête grâce à deux victoires contre le Botswana et le Mali et à un match nul contre la Guinée.

Les deux favoris avaient ensuite franchi les quarts de fi nale sans encombre, le Ghana battant la Tunisie 2-1 après prolongations, et la Côte d’Ivoire mettant fi n aux espoirs de la Guinée équatoriale (3-0).

Le Gabon allait tomber le lendemain face au Mali, aux tirs au but.

Commentant la défaite, l’attaquant Éric Mouloungui avait déclaré : « Le public est déçu comme nous-mêmes, mais je crois qu’on leur a fait plaisir. Avant la compétition, ils étaient sceptiques, pessimistes même. Mais nous avons redressé la tête, nous les avons entraînés avec nous et avons changé leurs attentes. »

Organisation bien huiléeLes prouesses des coorganisateurs sur le terrain ne doivent pas faire oublier celles des équipes responsables du bon déroulement de l’événement. La collaboration du Gabon et de la Guinée équatoriale – qui avaient repris les standards élevés de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010™ et mis en place une infrastructure parfaitement fonctionnelle de part et d’autre de leur frontière – a été citée en exemple par le président de la CAF Issa Hayatou.

Le Gabonais Aubameyang tente de passer entre les

Tunisiens Khalil Chemmam et Hocine Ragued lors du dernier

match du groupe C.

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Groupe A21.1. Guinée équatoriale – Libye 1-021.1. Sénégal – Zambie 1-225.1. Libye – Zambie 2-225.1. Guinée équatoriale – Sénégal 2-129.1. Guinée équatoriale – Zambie 0-129.1. Libye – Sénégal 2-1

Groupe B22.1. Côte d’Ivoire – Soudan 1-022.1. Burkina Faso – Angola 1-226.1. Soudan – Angola 2-226.1. Côte d’Ivoire – Burkina Faso 2-030.1. Soudan – Burkina Faso 2-130.1. Côte d’Ivoire – Angola 2-0

Groupe C23.1. Gabon – Niger 2-023.1. Maroc – Tunisie 1-227.1. Niger – Tunisie 1-227.1. Gabon – Maroc 3-231.1. Gabon – Tunisie 1-031.1. Niger – Maroc 0-1

Groupe D24.1. Ghana – Botswana 1-024.1. Mali – Guinée équatoriale 1-028.1. Botswana – Guinée équatoriale 1-628.1. Ghana – Mali 2-01.2. Botswana – Mali 1-21.2. Ghana – Guinée équatoriale 1-1

Quarts de fi nale4.2. Zambie – Soudan 3-04.2. Côte d’Ivoire – Guinée équatoriale 3-05.2. Gabon – Mali 1-1 a.p. (4-5 t.a.b.)5.2. Ghana – Tunisie 2-1 a.p.

Demi-fi nales8.2. Zambie – Ghana 1-08.2. Mali – Côte d’Ivoire 0-1

Match pour la troisième place11.2. Ghana – Mali 0-2

Finale12.2. Zambie – Côte d’Ivoire 0-0 a.p.

(8-7 t.a.b.)

a.p. = après prolongationst.a.b. = tirs au but

Résultats de la Coupe d’Afrique des Nations 2012

« C’est la première fois que deux pays déposaient une candidature conjointe pour organiser une compétition fi nale de la CAN et cela a été un succès », a-t-il déclaré, mentionnant au passage le précédent de la CAN 2000 où le Ghana et le Nigeria s’étaient mis ensemble pour remplacer au pied levé le Zimbabwe, pays organisateur initialement prévu.

«  Il n’est pas stipulé dans nos statuts que la Coupe d’Afrique des Nations doit être organisée par un seul pays et, pour les petits pays qui doivent accueillir seize équipes, la co-organisation peut être une formule intéressante. Cela peut donner l’opportunité d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations à nos associations membres qui n’ont pas encore eu cette chance. »

Coup de théâtre fi nalTandis que, malgré un bon parcours, les équipes organisatrices voyaient leurs espoirs de trophée s’envoler, le Ghana et la Côte d’Ivoire continuaient de marcher d’un pas assuré vers la victoire. C’était sans compter sur les ambitions de la Zambie.

Après avoir résisté tant bien que mal face au Ghana en demi-fi nale, les protégés de Renard fi nirent en effet par prendre le contrôle du match à seulement douze minutes de la fi n – se qualifi ant in extremis

pour la fi nale grâce à un but du jeune remplaçant Emmanuel Mayuka sur une passe d’Isaac Chansa.

L’autre demi-fi nale ne connut pas de tel renversement de situation et la Côte d’Ivoire obtint son billet pour la fi nale après avoir logiquement dominé le Mali, sur un but de Gervinho parti en solo offrir la victoire aux Éléphants.

Forte de ses cinq victoires en cinq matches (et six victoires en six matches en compétition préliminaire) sans aucun but concédé, la Côte d’Ivoire partait largement favorite face à la Zambie mais savait qu’elle se devait de garder la tête froide.

Peut-être avait-elle retenu les leçons du passé et de ses deux dernières fi nale de CAN : après un score nul et vierge à l’issue des prolongations, elle l’avait fi nalement emporté contre le Ghana aux tirs au but en 1992 mais avait dû s’incliner face à l’Égypte également aux tirs au but en 2006.

Pour les supporters ivoiriens, il était d’autant plus cruel de repartir les mains vides que la sélection avait réalisé une campagne admirable, ne perdant aucun match et n’encaissant aucun but pendant le temps réglementaire. Compte tenu du contexte historique de sa présence à Libreville, la Zambie mérite quant à elle les hommages pour son éclatante victoire.

Ultime hommage : les joueurs zambiens et leurs entraîneurs se recueillent sur le site de l’accident d’avion de 1993.

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IIIIllll yyyyy aaaaa uuuunn ààààà ppppeeeeiiiinnnneeee pppplluuss dd’’unnnn aaaann,, llee QQQaattaarr aa ssuurrpppriis ddee nooommbbreeuuxx aaammmaaattteeeuuurrrsss ddddeeee ffffooooooottbbbbaaaalllll eeeeennn ddddéééécccrrroocchaaaaaanntttt llee ddrroooiitt dd’’oorrggaannnisseerr la Cooupppee dduuu MMMooonnndddeee dddeee lllaaaa FFFFIIIIFFFFAAAA 22222200022222222™™™™.. AAAAuuuujjoooouurrdddd’’’hhuuii, ll’éémmiirraatt tttrraavvaaiilllee dd’aaarrraaaccche--piieedd – ssuurr llee ttterrrrraaaiiinn ccccoooommmmmmmmeeee eeeennnn ddddeeeehhhhoooorrrrsss ––– ppoouurr pppprroouuuvveerr qqquuee sseess ddééttrraaccteurrs aavaient ttoort.

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Vue aérienne des 250 hectares du complexe ASPIRE qui s’occupe de former la prochaine génération de footballeurs qataris.

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Le Qatar a dû faire face à un certain scepticisme en Occident depuis sa victoire lors de l’annonce effectuée à Zurich en décembre 2010, mais il est déterminé à démontrer qu’il peut organiser le plus grand spectacle de football de la planète et constituer une vitrine de qualité pour toute la région du Moyen-Orient.

Sur le plan sportif, il est évident que les Qataris ne compteront pas faire de la fi guration en 2022. Ils sont bien au contraire décidés à monter une équipe qui sera à la hauteur de l’événement, et tout indique que leur travail commence à porter ses fruits.

L’an dernier, le club d’Al-Sadd a été sacré champion d’Asie et s’est classé troisième de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, deux faits d’armes qui prouvent que le football qatari avance à pas de géant.

La victoire d’Al-Sadd aux tirs au but sur les Sud-Coréens des Jeonbuk Motors

en fi nale de la Ligue des Champions de l’AFC est notamment un événement sans précédent dans l’histoire du pays, un message clair envoyé à ceux qui pensait que le sport dans ce petit émirat se limitait à la fauconnerie et aux courses de chameaux.

« Le succès d’Al-Sadd a été une grande source de fi erté pour nous, c’était la preuve du bon développement de notre football », explique Hassan Al-Thawadi, secrétaire général du comité directeur de Qatar 2022. « Je suis certain que les initiatives prises par l’équipe nationale et des clubs comme Al-Sadd vont faire en sorte que nous aurons une bonne équipe en 2022 et que nous en serons fi ers. »

Al-Thawadi est également convaincu que les performances d’Al-Sadd ont donné une première réponse à ceux qui disaient – pendant la procédure de candidature tout comme après l’annonce du pays hôte – que le Qatar n’est pas un pays de football.

« Après cette soirée historique, nous ne nous attendions pas à être attaqués de la sorte, avec tant de préjugés et d’inexactitudes », confi e-t-il. « Mais cela nous a au moins permis de bien voir d’emblée tout ce qu’il faudra affronter pour montrer le vrai visage du Qatar et du Moyen-Orient. »

« Chaque Coupe du Monde de la FIFA est une vitrine pour la culture du pays hôte », poursuit-il. « Dans notre cas, l’héritage ne sera pas uniquement perçu au Qatar, il le sera aussi dans toute la région. Le Moyen-Orient se passionne pour le football, mais

jamais les projecteurs n’ont été braqués sur lui. Nous l’avons toujours dit : 2022 sera la Coupe du Monde du Moyen-Orient. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, mais il existe une initiative concrète visant

« Le Moyen-Orient se passionne pour le football, mais jamais les projecteurs n’ont été braqués sur lui.

Nous l’avons toujours dit : 2022 sera la Coupe du Monde du Moyen-

Orient. »Hassan Al-Thawadi, secrétaire général du

comité directeur Qatar 2022

Le responsable de Qatar 2022, Hassan Al-Thawadi (ci-dessus), estime que la victoire d’Al-Sadd lors de la Ligue des Champions de l’AFC 2011 (à gauche) montre à quel point les standards du football qatari se sont améliorés.

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à développer une Coupe du Monde 2022 à la saveur résolument moyen-orientale. »

Carte jeuneLe centre de formation d’ASPIRE – une académie multisports ultramoderne construite à Doha qui regroupe des dizaines de jeunes sportifs triés sur le volet et entraînés par des entraîneurs et éducateurs spécialisés recrutés dans le monde entier – est un des meilleurs exemples de l’ambition du Qatar.

Ainsi, Eduard Graper, un recruteur néerlandais anciennement au service de l’Ajax Amsterdam, est celui qui forme les entraîneurs d’ASPIRE et supervise le centre de développement technique. Et pour lui, le Qatar ne peut qu’aller de l’avant. « C’est une culture différente ; rien ne se passera du jour au lendemain. Mais les installations scientifi ques et de recherche sont uniques au monde », explique-t-il. « Même à Manchester United, ils n’ont pas ça. »

L’objectif affi ché est qu’un maximum des diplômés d’ASPIRE deviennent des stars de demain. Déjà trois promotions sont sorties de l’académie depuis sa création, dont la moitié de l’actuelle équipe des moins de 19 ans, à l’image de Muhammad Hussein, jeune espoir qui symbolise les ambitions du Qatar.

« Le Qatar s’intéresse de plus en plus au football », confi e ce dernier à FIFA World. « Cela met une pression certaine sur les épaules des joueurs et un climat de professionnel s’est installé, ce qui est très positif. Et puis il y a des exploits comme celui d’Al-Sadd, qui prouvent que rien n’est impossible. En travaillant dur et en y croyant jusqu’au bout, nous pouvons réaliser nos objectifs. »

Futur dépositaire des ambitions sportives du pays à l’échelle internationale, Hussein est également conscient du rôle d’ambassadeur du Moyen-Orient qu’aura à jouer le Qatar lors de l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA™.

« Cela va complètement changer la per-ception des gens », explique-t-il. « Tout le monde pense que le Moyen-Orient a des problèmes politiques, que nous manquons de stabilité et de sécurité. Mais venez donc au Qatar – maintenant ou en 2022 – et vous

serez impressionnés par la sécurité qui y règne et par l’hospitalité des Qataris et de tous les Arabes en général. Je suis persuadé que l’opinion effectuera un virage à 180°. »

Soutien localComme dans plusieurs autres pays d’Asie, le championnat du Qatar a longtemps été une destination privilégiée pour les joueurs européens et sud-américains en fi n de carrière. Mais si cette tendance perdure et si les douze clubs de la Stars League continuent d’accueillir des anciennes gloires, de gros efforts sont actuellement faits pour encourager la formation de jeunes talents locaux.

« Il y a de la qualité ici, et l’environnement est idéal pour les futures stars du sport qatari », se félicite Ivan Bravo, directeur général d’ASPIRE et ancien directeur de la planifi cation stratégique du Real Madrid. « Organiser une Coupe du Monde et avoir d’excellents stades et installations est une chose, mais c’est en menant la population locale vers le succès que l’on génère vraiment la passion et la fi erté. Les étrangers du de la Stars League sont d’ailleurs eux-mêmes impressionnés par ce que les Qataris sont en train d’accomplir. »

« On assiste aux débuts du profession-nalisme au Qatar », constate Pa Modou Kah, défenseur norvégien d’origine gam-bienne qui a passé sept ans aux Pays-Bas avant d’offrir ses services au club d’Al-Khor. « Le chemin est encore long pour qu’ils deviennent une grande nation de football, mais à terme ils y parviendront. Et tous les joueurs qui comme moi ont connu d’autres championnats y contribuons en quelque sorte en apportant notre expérience. Les gens sont très ouverts ici et essayent de s’entraider tant que possible. »

Si tout est mis en œuvre pour que les footballeurs du Qatar soient performants en 2022, les dirigeants ne diraient pas non si l’équipe nationale remportait quelques succès d’ici là. Aussi, même si le Qatar a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir rivaliser avec les places fortes du football asiatique, se qualifi er pour Brésil 2014 est un rêve que tout le pays ne peut s’empêcher de caresser.

Entraînée par le Brésilien Sebastião Lazaroni, l’équipe nationale du Qatar a commencé par s’imposer 4-2 sur l’en-semble des deux matches face au Vietnam, lors du deuxième tour des qualifi cations asiatiques. Alors que nous mettons

Le Qatar veut bâtir une équipe capable de rivaliser avec les puissances footballistiques habituelles du continent asiatique.

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sous presse, l’équipe est encore en course pour atteindre le quatrième tour de la compétition préliminaire ; elle est en effet classée deuxième et, avant la dernière journée, compte trois points d’avance (et une différence de buts confortable) sur son poursuivant direct, le Bahreïn.

« La Fédération Qatarie de Football a compris qu’elle avait besoin de restructurer son football », explique Mushtaq Al-Waeli, responsable en chef du développement

et de la planifi cation au sein de la QFA. L’accent est dorénavant fortement mis sur la jeunesse, en conjonction avec le travail de l’académie ASPIRE. L’objectif est de permettre aux joueurs de suivre un programme de développement spécifi que jusqu’à l’équipe nationale. »

Vue d’ensembleComme Al-Waeli l’explique, les dirigeants ont pris la décision d’investir massivement dans le sport afi n d’en faire un vecteur de changement social dans le pays, où l’on déplore un des taux d’obésité les plus élevés au monde. « L’émir veut que nous enrôlions la population, que nous utilisions le sport pour faire évoluer les choses », explique-t-il.

C’est aussi un objectif que partage l’Australien Wayde Clews, directeur sportif d’ASPIRE : « Peut-être que seul un faible pourcentage de nos athlètes atteindra le plus haut niveau, mais nous créons pour eux ici un environnement sportif, un mode de vie positif et sain. »

Avec quelque 700 jeunes qui fourbissent leurs armes dans les différents centres de formation du pays, le football qatari peut se tourner vers l’avenir.

«  Il faut comprendre que ce pays ne jouit pas d’une longue tradition sportive », souligne Eduard Graber dont les entraîneurs, issus des plus grandes nations du football, supervisent près de 10 000 enfants chaque année dans les écoles avant de recruter les meilleurs pour des programmes d’entraînement spécialisés.

« J’essaye de créer un environnement propice au football, et chaque semaine nous invitons une équipe étrangère à venir nous affronter. Mais il faut du temps. L’Europe a mis du temps pour en arriver là. Dire que les gens espèrent que le Qatar y arrivera en dix ans ! Tout dépend du vivier de joueurs que vous avez à disposition. Or au Qatar, nous ne comptons que 4 500 licenciés. »

Pour Hassan Al-Thawadi, qui a mené au succès la candidature de Qatar 2022, la taille du pays n’est toutefois pas un obstacle. « D’ici à 2022, vous verrez des joueurs qataris évoluer dans la Liga ou en Premier League », confie-t-il avec assurance. « Vous trouverez aussi de plus en plus de jeunes joueurs européens dans nos championnats du Moyen-Orient. S’il est bien un pays qui a montré que rien n’est impossible, c’est le Qatar. »

« Organiser une Coupe du Monde et avoir

d’excellents stades et installations est une chose, mais c’est en

menant la population locale vers le succès que l’on génère vraiment la passion et la fi erté. »Ivan Bravo, directeur général d’ASPIRE

Les supporters qataris espèrent avoir de nombreuses raisons de faire la fête en 2022.

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Les tournois de la « pub-league », ces matches de football informels qui se jouent tous les dimanches en Angleterre, en marge des vingt-quatre divisions offi cielles de la FA, n’ont rien de très hollywoodiens. Et pourtant, l’ascension d’un joueur américain qui a disputé ce type de tournois à l’aube d’une carrière internationale est désormais à l’affi che des deux côtés de l’Atlantique.

Tourné au cours des semaines qui ont précédé la Coupe du Monde de la

En 2010, le défenseur américain Jay DeMerit a réalisé un improbable exploit en passant d’une ligue de football amateur en Angleterre à la Coupe du Monde de laFIFA™. Son histoire vient d’être adaptée àl’écran dans un documentaire tout aussi surprenant que son ascension.

Par Mark Ledsom

Du pub au grand écran

p

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FIFA 2010™, le documentaire Rise & Shine: the Jay DeMerit Story retrace l’histoire deyJay DeMerit, qui a quitté sa ville natale de Green Bay à l’âge de 23 ans pour rejoindrel’Angleterre, n’étant pas parvenu à intégrer un club de la Major League Soccer. Et contre toute attente, celui-ci gravit une à une les marches du succès : après avoir démarré au plus bas de l’échelle, il progresse dans lesdivisions amateurs avant de décrocher uncontrat professionnel avec le Watford FC,club anglais qui se verra promu en PremierLeague (voir De Green Bay à Vancouver :détour et retour).

La convocation du défenseur dans la sélection américaine pour la Coupe du Monde fut l’élément déclencheur qui incitales producteurs de Rise & Shine à réaliserle documentaire. Mais le tournage du fi lm allait s’avérer une aventure à l’image de la carrière de DeMerit.

« Cela fait toujours beaucoup de bruit aux États-Unis lorsqu’un joueuraméricain rejoint la première divisionanglaise. Certains avaient déjà penséfaire un véritable film hollywoodienavec des acteurs autour de Jay maisces projets n’ont rien donné », expliqueNick Lewis, qui a co-réalisé le fi lm avecRanko Tutulugdzija, ancien coéquipier deDeMerit à l’université.

« À l’approche de la Coupe du Monde, Ranko et moi avons discuté de la possibilité de faire de l’histoire de Jay documentaire et nous sommes tombés d’accord sur le fait que le fi lm devait être tourné tout de suite car il allait quitter l’Angleterre à la fi n de la saison. »

Pour la petite histoire, Lewis est avocat de métier et Tutulugdzija est acuponcteur… Aucun d’eux n’aurait pensé un jour réaliser un fi lm.

Des amateurs passionnés« Nous avions déjà engagé un réalisateur professionnel anglais, mais peu avant de débuter le tournage, il a dû se retirer du projet car sa femme enceinte souffrait de complications », explique Lewis. « Il nous a donc fallu d’un jour à l’autre prendre une décision : annuler le projet ou nous débrouiller par nous-mêmes. Je pourrais vous parler pendant une heure de nos tergiversations mais au fi nal nous avons décidé d’aller jusqu’au bout. »

« Dans un certain sens, la situation dans laquelle nous étions refl était le parcours de Jay. Nous n’avions aucun plan ni aucune expérience, tout comme quand il s’est envolé pour l’Angleterre. Tout ce que nous avions, c’était une idée et la motivation suffi sante pour la réaliser. »

Pendant l’intense période du tournage, les réalisateurs amateurs se sont rendus à Green Bay, Chicago, Los Angeles, Boston, Londres, Watford, Johannesburg et Rustenburg afi n d’interviewer les amis de DeMerit, sa famille et ses coéquipiers durant toutes ces dernières années et de fi lmer les nombreux endroits tant familiers à l’Américain.

Une fois le tournage terminé, l’étape du fi nancement allait s’avérer être un nouveau défi . Pour réaliser des économies, le travail de production fut essentiellement réalisé sur ordinateur portable. Mais les deux cinéastes amateurs manquaient encore de ressources pour distribuer le fi lm et acquérir les droits dispendieux des enregistrements des séquences de jeu impliquant DeMerit.

Sans fonds personnels, ils se tournent alors vers Kickstarter.com, un site Internet dédié à la levée de fonds pour les projets créatifs. Promettant à ceux qui voudraient bien les aider diverses récompenses comme des copies gratuites du fi lm ou les chaussures que portait DeMerit en Afrique du Sud, ils obtiennent fi nalement les 215 000 dollars (US) dont ils avaient besoin.

Rencontre avec la chanceEt comme souvent dans les belles histoires, la chance n’est jamais très

La carrière professionnelle de DeMerit a pris un nouvel essor sous les couleurs du Watford FC.

DeMerit aux prises avec Lionel Messi lors d’un match amical en mars 2011.

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Rise & Shine: the Jay DeMerit Story retrace l’improbable ascension de yDeMerit aux sommets du football au fi l d’interviews du joueur lui-même, mais aussi de ses amis, de ses coéquipiers et des entraîneurs qui l’ont guidé tout au long de son parcours.

Le documentaire s’ouvre sur Green Bay, dans le Wisconsin, où a grandi le défenseur américain. Écolier sportif déjà prometteur à l’époque, DeMerit retiendra l’attention un peu plus tard à Chicago, dans l’équipe de l’Université de l’Illinois. Il aura pourtant du mal à se faire une place au sein de la Major League Soccer et contournera cet obstacle en entamant un parcours certes sinueux mais qui lui permettra plus tard de rejoindre la sélection américaine.

Encouragé par un ami anglais à venir tenter sa chance en Europe, DeMerit rejoint alors le Vieux Continent avec moins de deux mille dollars en poche. Comme le montre le fi lm, DeMerit et son ami ne manqueront pas d’inventivité pour se faire remarquer et iront même jusqu’à aller à vélo de terrains en terrains en Belgique et aux Pays-Bas et à brandir des lettres de recommandation écrites à la main par un dénicheur de talents qui à l’époque n’avait en réalité pas encore pu juger des capacités de DeMerit. Ainsi, le jeune Américain gravit-il un à un les échelons de sa lente ascension,déterminé à atteindre les sommets du football anglais.

« Il est arrivé ici, clamant qu’il voulait passer professionnel. Il pensait qu’il en avait l’étoffe », se souvient Dennis Bainborough, ancien entraîneur du Southall FC, club de neuvième division anglaise où DeMerit a passé une saison entière. « Je n’y ai pas cru la première fois que je l’ai vu. Il était si maladroit, si naïf », reconnaît Bainborough.

Après des débuts diffi ciles, alors qu’il est hébergé par la mère de son ami et fait des petits boulots pour participer un peu aux dépenses familiales, DeMerit persévère et refuse de s’arrêter aux réponses négatives. Fort d’une petite réputation à Southfall, il se voit offrir l’opportunité de jouer quelques matches pour Northwood, dont un match amical contre l’équipe professionnelle du Watford FC.

Watford, qui évoluait à l’époque dans la deuxième division anglaise, est impressionné de voir ce défenseur effi cace contenir son attaquant islandais Heiðar Helguson et lui propose une période d’essai de deux semaines avant

De Green Bay à Vancouver : détour et retour

de l’inviter à disputer un autre match amical de pré-saison, cette fois face à une équipe de première division espagnole, le Real Saragosse. DeMerit saisit l’occasion et convainc le club de lui proposer un contrat d’un an.

Après une première saison professionnelle réussie, DeMerit voit son contrat prolongé d’une année supplémentaire. À la fi n de la saison, lors d’un match de barrage pour la montée en Premier League face à Leeds United, grand favori à l’époque, DeMerit inscrit le premier but de la victoire 3-0 qui permet à Watford de retrouver l’élite. L’Américain est alors élu homme du match et son but marqué de la tête entre dans les annales du club comme étant le « but à 70 millions de livres ».

« Ce moment reste le plus spécial qu’il m’ait été donné de vivre sur un terrain car il représente tout mon parcours. Mes amis, ma famille, mes anciens entraîneurs, mes anciens coéquipiers du championnat amateur étaient tous dans le stade », explique le joueur devant ce but qui symbolise son ascension du championnat amateur à la première division.

« Vous voyez tous ces grands joueurs et vous vous dites ‘mais qu’est-ce que je fais ici ?’ Alors que trois ans auparavant, vous les regardiez à la télévision dans un pub avec vos amis, avant de jouer un match informel. »

En mars 2007, soit quatre ans après avoir quitté les États-Unis – ce que bon nombre de ses amis et membres de sa famille considérèrent à l’époque comme pure folie –, DeMerit est convoqué pour la première fois en équipe nationale. Il représentera ainsi son pays d’abord lors de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009 – lors de laquelle les Américains ont atteint la fi nale après avoir mis fi n au record de l’Espagne, invaincue pendant 35 matches –, puis lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2010™.

En voix-off à la fi n du documentaire, DeMerit reconnaît que ce sont le travail, la persévérance et sa foi inébranlable qui lui ont permis de réaliser son rêve.

Peut-être faudrait-il ajouter la patience à cette liste. Après avoir rejoint Vancouver Whitecaps fi n 2010, DeMerit fait fi nalement ses débuts dans la MLS à l’âge de 32 ans, tout juste neuf ans après avoir été refusé par les recruteurs. Si Vancouver n’est qu’à trois heures et demie d’avion de sa ville natale Green Bay, DeMerit aura, lui, fait quelques détours et mis neuf ans pour y arriver !

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loin. Lors du festival des fi lms de football de New York Kicking and Screening, Lewis et Tutulugdzija font la rencontre d’un ancien employé de la FIFA, qui va leur donner un petit coup de pouce. Aujourd’hui cinéaste indépendant, autrefois chef du bureau de la Coupe du Monde de la FIFA™, Alex Klosterkemper, séduit par le message du documentaire, a envoyé une copie de leur fi lm au département FIFA Films, qui gère l’utilisation externe des séquences de matches de ses compétitions. FIFA Films proposera fi nalement aux deux cinéastes les séquences de jeu de Jay à moindres coûts.

« Notre fi lm n’aurait certainement pas vu le jour sans ces droits. C’est vraiment à ce moment-là que nous avons compris que notre projet allait aboutir », se souvient Tutulugdzija. « Encore une fois, il y avait des similitudes entre notre parcours et celui de Jay. Je doute qu’il n’ait jamais pensé se retrouver dans le tunnel des joueurs lors d’une Coupe du Monde de la FIFA, et encore moins rencontrer l’Angleterre. De notre côté, nous n’avions jamais pensé faire

un fi lm qui serait à l’affi che en Angleterre et aux États-Unis et encore moins qu’une grande organisation comme la FIFA mettrait gratuitement à notre disposition ces séquences de match. »

L’acquisition des droits sur les séquences a permis aux cinéastes de voir leur fi lm

diffuser dans près de 150 cinémas aux États-Unis. Cinquante-cinq autres salles obscures ont diffusé le fi lm lors de son lancement en janvier au Royaume-Uni.

« Beaucoup de séances de projection ont été organisées pour les supporters, surtout dans les villes où Jay a grandi ou a joué, mais on a été surpris de recevoir autant de lettres et d’e-mails de la part de personnes qui ne s’intéressent pas forcément au football ni à un autre sport et qui ont tout de même apprécié le fi lm », a expliqué Tutulugdzija.

«  Jay n’a jamais cessé de croire en ses capacités et c’est ce qui retient certainement l’attention du public, cette mentalité positive et le goût du travail, d’aller de l’avant. Si le fi lm marche bien aux États-Unis, c’est parce qu’il ne porte pas tant sur sa carrière de footballeur mais véhicule un message plus large sur son parcours et sur la façon dont il y est arrivé. »

Retrouvez sur la page Internet de FIFA World le lien vers le fi lmd Rise & Shine  :www.fi fa.com/fi faworld

« Je doute qu’il n’ait jamais pensé se

retrouver dans le tunnel des joueurs lors d’une Coupe du Monde de la FIFA et nous, nous

n’avions jamais pensé faire un fi lm qui serait à l’affi che en Angleterre et

aux États-Unis. »Ranko Tutulugdzija,

co-réalisateur de Rise & Shine

DeMerit rivalise dans les airs avec l’Anglais Emile Heskey pendant la phase de groupes de la Coupe du Monde de la FIFA 2010™.

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Questions et réponses

Peu après la première projection de Rise & Shine en Angleterre et avant d’entamer sa deuxième saison de MLS au sein de l’équipe des Vancouver Whitecaps, Jay DeMerit a répondu aux questions de FIFA World, livrant son sentiment sur ce projet dcinématographique.

FIFA World : Votre carrière footbal-listique a pris un tournant pour lemoins surprenant. Quel effet celafait-il de voir sa carrière sur grand écran ?

Jay DeMerit : Je trouvais le projet unpeu bizarre et j’étais très sceptique au départ, d’abord parce que ma carrièren’est pas encore terminée et ensuite parce que je savais que j’aurais un gros travail d’introspection à faire. Mais les deux auteurs de cette aventure ont eu raison de me parler de leur idée. Ils ontsu me convaincre et m’ont expliqué que l’histoire porterait davantage sur monparcours plutôt que sur ma personne en tant que telle. J’ai été à la première du fi lm à Seattle. C’est effectivement assez drôle de se voir sur grand écran dans une salle de cinéma mais c’était aussi un honneur de voir l’aboutissement de

Jay DeMerit

ce projet, sachant combien le football anglais et le football états-unien ont contribué à rendre les choses possibles.

Au début, le film revient sur vosdifficultés et les refus que vous avez essuyés lorsque vous avez commen-cé à jouer au football en Angleterre.Pensez-vous que c’est ce qui rend votre histoire intéressante ?

Oui, c’est en effet le message général. J’ai récemment discuté à Nick et Ranko [les réalisateurs du fi lm] et nous nous disions justement que c’était bien plus qu’une histoire de football. Le fi lm se concentre plus sur le fait d’avoir un rêve et de tout faire pour l’accomplir.

Faire ce film semble également avoir été toute une aventure…

Oui, c’est drôle de voir que ces deux histoires sont liées. Là aussi, il y a eu beaucoup de revers et les réalisateurs ont dû, eux aussi, faire preuve de beaucoup de persévérance pour que ce fi lm voie le jour. Il leur a fallu utiliser les médias sociaux et réunir tout l’argent nécessaire. On était à 130 000 dollars à trente jours de la sortie. On a bien cru à un moment

que ce fi lm ne sortirait pas mais au coursdes deux dernières semaines, tout s’estaccéléré notamment grâce à l’aide d’or-ganisations comme la FIFA. On a donc réussi grâce aux contributions venues detoutes parts du football.

Vous vous apprêtez désormais à débuter votre deuxième saison entant que capitaine de Vancouver, après une première saison plutôt difficile au sein de la MLS.

C’est vrai mais nous savions tous qu’en tant que nouvelle équipe dans ce cham-pionnat, nous aurions beaucoup de défi s à relever. La dernière saison a été mar-quée par de nombreuses blessures, des changements d’entraîneurs et de joueurs. Nous n’avions pas non plus notre propreterrain. Des choses que nous avons désormais réglées. Nous venons de recru-ter un excellent joueur, Sébastien Le Toux de Philadelphie, et nous avons un nouvel entraîneur avec une nouvelle approche et qui a soif de victoires. J’ai donc hâte dedébuter la saison.

Et qu’en est-il de votre carrièreinternationale ? Vous n’avez plusété convoqué depuis que JürgenKlinsmann a pris les rênes de lasélection américaine.

Je n’ai pas eu personnellement de nouvelles de Jürgen Klinsmann mais je sais qu’il démarre un nouveau cycle envue de la prochaine Coupe du Monde. Ils’intéressera bien sûr à d’autres joueurs et leur donnera une chance de montrer leur talent. De mon côté, j’essaie de res-ter fi dèle à ce que je sais faire de mieuxet j’espère que les gens savent ce que j’aià offrir. Je souhaite bien sûr continuer dejouer en équipe nationale et j’espère que je pourrai encore montrer mes qualitésà Vancouver. Mais si ce n’est pas le cas, tant pis, c’est le football. Les hauts et les bas de ce sport, je les connais mieux quequiconque !

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55FIFA WORLD I DOSSIERS

La vie des grands footballeurs est habituellement synonyme de contrats de plusieurs millions, de publicité et de renommée mondiale. Silvio Velo fait toutefois exception à la règle. À quarante ans, dont vingt sous les couleurs de l’Albiceleste’ , l’attaquant argentin se donne corps et âme pour le cécifoot, discipline qui sera cette année à Londres encore à l’affi che des Jeux Paralympiques.

« Être considéré comme le meilleur du monde dans sa discipline est bien sûr un très grand honneur, mais je pense que mes amis et ma famille le savourent plus que moi. Je n’ai jamais accordé trop d’importance à ce type d’étiquette », nous a confi é Velo à Buenos Aires, où son talent sur le terrain lui a valu le surnom de « Maradona du cécifoot ».

Son histoire est tout à fait exceptionnelle et constitue un bel exemple de persévérance et de détermination. Quatrième de treize frères et sœurs, Velo est né non-voyant des suites d’une infection de toxoplasmose ; il a voué dès sa plus tendre enfance une grande passion pour le football, dont il écoutait les matches à la radio. « J’écoutais sans cesse des matches – de mon équipe bien sûr, Boca Juniors, mais aussi des

Le Maradona du cécifoot

Le capitaine argentin Silvio Velo est considérécomme un des joueurs les plus talentueux de sa discipline : le cécifoot, adaptation du football pour les défi cients visuels. En pleine préparation pour tenter de décrocher l’or aux prochains JeuxParalympiques, le double champion du monde aconfi é à FIFA World ses pensées sur Londres 2012, dles droits des handicapés et ce passe-temps qui a changé sa vie.

Par Alejandro Varsky, Buenos Aires

divisions inférieures. Ma cécité ne m’a jamais empêché de suivre passionnément le football. »

Et cette passion lui a valu de disputer ses premiers matches avec des amis voyants, ce qui constituait pour lui un handicap certain mais représentait en même temps un grand défi très stimulant. « Ce n’était pas facile mais c’est une des plus belles choses qui me soient arrivées à l’époque. Pouvoir jouer avec les autres garçons, même si je ne voyais pas le ballon. Faire partie de

l’équipe était un sentiment très spécial, et c’était très important », se souvient-il en souriant.

Mais le football ne fait pas tout dans la vie, et Velo allait être confronté à une nouvelle diffi culté : sa ville natale, San Pedro, située à 160 km de Buenos Aires, n’avait pas de structure éducative pour les non-voyants, ce qui l’a contraint à partir pour une école spécialisée dans la capitale. Et c’est là qu’il a enfi n pu découvrir le cécifoot, qui se joue avec un ballon contenant des grelots pour permettre aux joueurs non-voyants de le localiser. Il était bien loin de se l’imaginer à l’époque, mais cette découverte allait être le tremplin d’une carrière impressionnante.

Une fi gure nationaleUn jour, en 1991, Silvio a été appelé par l’un de ses professeurs. Il s’agissait d’Enrique Nardone, un des créateurs des règles de la discipline, qui voulait lui offrir une place dans la toute première sélection argentine de cécifoot. « J’ai tout de suite accepté, comment aurais-je pu refuser ? J’avais rêvé toute ma vie de jouer au football

Velo en action face au Brésil lors de la Copa América de cécifoot 2009.

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et d’intégrer l’équipe nationale. Je savais que c’était ma chance et je ne l’ai pas laissé fi ler », se souvient Velo.

Et le succès ne s’est pas fait attendre, les Murciélagos (chauve-souris) se faisant srapidement un nom en remportant notamment deux titres de champions du monde. « Le cécifoot est de plus en plus connu, mais il a encore besoin de

promotion. Ce serait fantastique de le passer à la télévision ».

Si son talent balle au pied lui a offert une grande reconnaissance dans son pays, Velo reste néanmoins conscient des diffi cultés auxquelles les mal-voyants et non-voyants sont encore confrontés au quotidien.

« Le public manque d’informations et ne sait pas comment nous aider dans

notre quotidien, comme pour traverser la route par exemple », souligne Velo, qui parcourt toujours en train 320 km par semaine pour s’entraîner avec la sélection. « Je suis privilégié, tout le monde veut m’aider parce que je passe à la télévision et qu’on me voit dans des magazines. C’est pourquoi je pense qu’il est important de profi ter de ma renommée pour apporter

À quoi sert le bandeau ? – Les bases du cécifoot

Initialement basées sur les Lois du Jeu de Futsal, les règles du cécifoot ont été développées par un trio international composé de l’Argentin Enrique Nardone, de l’Espagnol Carlos Campos et du Brésilien Ramón Souza.

En tenant compte du niveau de capacité visuelle des participants, les règles prévoient que les équipes soient composées de cinq joueurs chacune, dont seul le gardien de but est voyant. Compte tenu des avantages évidents que la vue leur confère, les gardiens ne sont pas autorisés à quitter leur zone de deux mètres sur cinq. Pour pallier les variations dans les capacités visuelles des joueurs de champ, ils portent tous un bandeau afi n de garantir qu’ils jouent dans les mêmes conditions.

Sur un terrain de quarante mètres sur vingt entouré de panneaux rebondissants pour que la balle ne sorte pas du jeu, les joueurs ont deux dispositifs pour les aider : le ballon, qui contient des grelots, et les indications données par les trois guides que sont le gardien de but, l’entraîneur et un assistant spécial positionné derrière le but adverse.

« Il est important que les spectateurs soient silencieux pendant le match pour qu’on puisse bien entendre le ballon et les guides », précise Silvio Velo, ajoutant que les joueurs crient « Voy ! » pour signifi er qu’ils attaquent le ballon.

Le cécifoot sera au programme des Jeux Paralympiques pour la troisième fois cette année, les deux premières éditions ayant été remportées par le Brésil. Huit équipes masculines s’affronteront en deux groupes de quatre avec quatre places de demi-fi nalistes à la clé. Les matches se disputeront dans la toute nouvelle Riverbank Arena du Parc olympique, en alternance avec l’autre tournoi de football des Jeux Paralympiques : le football à sept pratiqué par des athlètes souffrant de paralysie cérébrale.

Le Brésilien Severino Silva tire un penalty lors du tournoi à cinq équipes des Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004.

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57FIFA WORLD I DOSSIERS

Les clés du cécifoot• Compte à rebours  : pendant les deux dernières

minutes de chaque période, le chronomètre s’arrête pour les coups francs, remises en jeu, coups de pied de but et corners.

• Prolongations : si un match à élimination directe se conclut sur un nul à la fi n des cinquante minutes de jeu (un match de cécifoot consiste en deux périodes de vingt-cinq minutes), les équipes jouent alors dix minutes de prolongations. Si elles sont toujours à égalité après les prolongations, il est alors procédé à une séance de tirs au but pour déterminer le vainqueur.

• Zones des guides  : le terrain est divisé en trois et chaque équipe a droit à un guide par zone : l’assistant spécial à l’avant, l’entraîneur pour le milieu de terrain et le gardien pour la zone défensive.

ma pierre à l’édifi ce. Pour ma part, je raconte mon histoire et j’essaie d’aider les autres. »

Silvio est bien placé pour parler de promotion du handisport, lui qui était porte-drapeau de la délégation argentine lors de deux éditions des Jeux Paralympiques et était l’une des cent personnalités choisies à Buenos Aires

pour porter la fl amme olympique des Jeux Olympiques de Pékin. C’est pourquoi il sait si bien mettre des mots sur l’importance du sport pour l’épanouissement des non-voyants  : « Le football m’a tout donné. C’est grâce à lui que je suis devenu qui je suis aujourd’hui ; il enseigne le sacrifi ce, la discipline, l’esprit d’équipe et la solidarité. Le sport m’a inculqué toutes ces valeurs

et je les mets désormais en pratique dans ma vie de tous les jours. »

Objectif : orEt il s’en est passé des choses depuis que Silvio Velo a accepté de rejoindre les Murciélagos – deux décennies d’anecdotes set de triomphes qui lui ont valu la recon-naissance de nombreuses personnalités

Les bandeaux sont utilisés afi n d’empêcher les joueurs souffrant de cécité partielle d’être avantagés.

L’Allemagne affronte la Turquie en 2010 lors d’une manifestation de cécifoot organisée devant le parlement allemand.

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Les Chauves-souris montrent l’exemple

Depuis ses débuts en 1991, la sélection argentine de cécifoot a attiré l’attention des amateurs de football, non seulement grâce à ses bons résultats – deux titres de champions du monde, deux Copas América et une Coupe Pré-olympique – mais aussi pour le courage et la détermination de ses joueurs.

« Les Chauves-souris ont fait énormément pour les non-voyants », explique fi èrement le capitaine Silvio Velo. « Avant, les gens considéraient les non-voyants comme de pauvres âmes qui mendient dans la rue ou vendent des bisc uits dans le train. Nous avons détruit ce mythe. »

Velo, qui a été sacré champion, meilleur buteur et meilleur joueur lors du Championnat du monde 2002 au Brésil, est le porte-parole de l’équipe depuis plus de quinze ans et a, à ce titre, été reçu par plusieurs présidents

argentins. « C’est impressionnant de se retrouver face à une des fi gures les plus importantes du pays. C’est un des nombreux grands honneurs que m’a offerts ma carrière », affi rme-t-il.

En 2005, Velo et les siens ont même été invités sur le plateau de la célèbre émission télévisée de Diego Maradona, La Noche del Diez, pour promouvoir leurs activités. Pour Velo, qui avait été désigné pour discuter avec Maradona devant des millions de téléspectateurs, cette invitation a revêtu un caractère très important : « Ça nous a vraiment aidé à faire passer notre message. Tous les sportifs sont égaux. Que l’on soit voyant ou non, on doit tous faire des sacrifi ces. Je n’ai peut-être jamais pu voir Maradona réaliser un petit pont, mais mon cœur bat au rythme de la même passion. C’est la magie du football : il permet aux aveugles de faire des choses qui sont habituellement réservées aux voyants. »

Les « chauves-souris » argentines se sont fait un nom sur le terrain comme en dehors.

et instances, dont un événement organisé l’année dernière en son honneur par les au-torités de la ville de Buenos Aires. Célébré en présence d’un clinquant parterre de grands footballeurs et autres vedettes du monde du spectacle, cet hommage a été particulièrement plaisant pour les plus fi dèles admirateurs de Velo, sa femme Claudia et ses cinq enfants.

« Tous les compliments que j’ai reçus m’ont vraiment fait chaud au cœur après tous les sacrifi ces que j’ai dû faire », reconnaît celui qui, non content de ses deux titres de champion du monde et de son statut de meilleur joueur de cécifoot au monde, se donne encore une mission à accomplir  : décrocher l’or aux Jeux Paralympiques de Londres en septembre prochain.

Ce serait la cerise sur le gâteau pour Velo qui a déjà remporté le bronze et l’argent.

En 2004, quand le cécifoot a fait son entrée aux Jeux Paralympiques, lui et les siens ont fl irté avec la consécration, ne s’inclinant en fi nale qu’aux tirs au but face au Brésil. Quatre ans plus tard, semblant avoir appris leur leçon, ils ont remporté la séance de tirs au but, contre l’Espagne cette fois-ci, pour décrocher le bronze.

«  On a fini deuxièmes aux Jeux panaméricains et je veux me préparer au mieux pour décrocher l’or à Londres. Ça ne sera pas facile vu qu’il y a des équipes comme le Brésil, la Chine et l’Espagne, mais je me donnerai à fond pour y arriver. Ce serait un terme idéal pour ma carrière. »

Et même quand le moment sera venu pour le capitaine argentin de raccrocher ses crampons, ses nombreuses activités hors du terrain lui garantiront un emploi du temps bien chargé. Quand il ne s’entraîne pas avec l’équipe nationale, ou qu’il ne

travaille pas depuis sa maison de San Pedro sur son autobiographie ou une série télévisée, il parcourt les entreprises, les prisons et les écoles du pays.

« J’essaie de faire passer mon message en soulignant l’importance du positivisme. ‘Est-ce que j’ai vraiment des raisons de pleurer ?’ J’aurais pu choisir de m’apitoyer sur mon sort mais il faut tirer le maximum de ses autres sens et aller de l’avant en croquant la vie à pleines dents », explique-t-il.

Et il est indéniable qu’il a su mettre sa philosophie en pratique  : « La vie m’a plutôt gâté ! Je n’ai pas à me plaindre. En plus, si je n’avais pas été aveugle, je prendrais aujourd’hui ma retraite d’un club quelconque. Mais j’ai encore la chance de jouer pour la sélection argentine – à ma propre manière ! Et tout ça grâce au football, à la passion et à l’esprit qui m’animent. »

Page 60: Messi écrit l'Histoire

60 FIFA WORLD I MARS 2012

BLOC-NOTES

www.the-afc.com www.cafonline.com www.concacaf.com

Asie Afrique Amérique du Nord, centrale et Caraïbes

Associations membres

Les associations membres souhaitant soumettre des informations à FIFA World peuvent envoyer un courriel à l’adresse feedback-fi faworld@fi fa.org. Nous vous précisons que les contributions doivent nous parvenir plus d’un mois avant de pouvoir être publiées dans FIFA World.

La formation aux métiers du football était à l’ordre du jour ces dernières semaines en Asie, lorsque la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur, a accueilli le séminaire de formation d’élite annuel de la Confédération Asiatique de Football. Organisé en deux parties, du 9 au 20 janvier et du 1er au 14 février, le séminaire comportait le nombre record de vingt-neuf cours suivis au total par près de huit cents participants venus de tout le continent. « Je suis convaincu que l’avenir c’est l’Asie, et que l’Asie c’est l’avenir », a lancé le président de l’AFC par intérim Zhang Jilong au début de l’événement. « C’est pourquoi nous avons besoin d’un plus grand nombre de meneurs disposant des bonnes connaissances et compétences pour travailler ensemble au développement continu du football en Asie. »

Ce mois-ci a également été l’occasion de donner le coup d’envoi de la phase de groupes de la Ligue des Champions de l’AFC qui oppose trente-deux équipes. Tout comme les huitièmes de finale qui suivront, la phase de groupes est divisée en deux zones, est et ouest, dont les meilleures équipes se retrouveront en quarts de finale. Les Pohang Steelers de République de Corée, triples champions d’Asie – la dernière fois en 2009 – ont eu des débuts hésitants dans le groupe E en concédant le nul face aux champions de 2008, les Japonais de Gamba Osaka. Les Qataris d’Al-Sadd, champions en titre, sont quant à eux tout simplement absents de la compétition, leur sixième place au classement national ayant été insuffisante pour les qualifier cette année.

La CONCACAF a pleuré en février le décès de deux anciennes légendes du football, l’ancien international des États-Unis Harry Keough et l’ancien entraîneur de jeunes et valeur sûre de l’équipe nationale du Honduras Rodolfo Trinidad Ramírez Godoy. Keough, décédé dans sa maison de Saint-Louis à l’âge de 84 ans, a représenté son pays à la Coupe du Monde de la FIFA 1950 avec la fameuse équipe américaine qui a créé la surprise en battant l’Angleterre 1-0. Seuls trois de ses coéquipiers de l’époque – Walter Bahr, Clarkie Souza et Frank Borghi – sont encore en vie aujourd’hui. Godoy, mieux connu de son surnom « Popo », a quant à lui défendu les couleurs du Honduras pendant treize ans avant de devenir entraîneur. Son plus grand succès a été le Championnat juniors de la CONCACAF 1976 à Porto Rico, où il a conduit le Honduras à la deuxième place synonyme de qualification pour la Coupe du Monde U-20 de la FIFA 1977 – toute première participation de son pays à une compétition de la FIFA.

Ted Howard (États-Unis) a été désigné secrétaire général par intérim de la CONCACAF en janvier après la décision du membre du Comité Exécutif de la FIFA Chuck Blazer de quitter le poste qu’il occupé pendant vingt et un ans. Aujourd’hui âgé de 66 ans, Howard était directeur exécutif de la North American Soccer League de 1971 à 1984, directeur marketing de la société Ohlmeyer Communications pendant trois ans et directeur marketing de la NBA de 1988 à 1998, date de son entrée à la CONCACAF. Outre ses fonctions au sein de la confédération, il siège également à la Commission des Arbitres de la FIFA et à la Commission Stades et Sécurité de la FIFA.

L’archipel de São Tomé-et-Príncipe a célébré un rare succès en janvier dernier en s’imposant pour la première fois de son histoire dans une confrontation officielle comptant pour une compétition. L’ancienne colonie portugaise, qui abrite quelque 160 000 âmes, a battu le Lesotho 1-0 dans une rencontre aller-retour comptant pour les qualifications à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations de la CAF. Un penalty transformé par Jair Nunes après trois petites minutes de jeu a suffi pour offrir la victoire aux hommes de Gustave Clément Nyoumba lors du premier des deux matches, avant qu’un nul 0-0 à Maseru leur assure la qualification pour le deuxième tour préliminaire de la compétition qualificative. São Tomé affrontera ensuite la Sierra Leone, contre qui ils avaient créé la surprise en 2002 en s’imposant 2-0 au match aller du premier tour de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™ – avant toutefois de s’incliner 4-0 au match retour. Leur seule et unique autre victoire remonte à novembre 1999, lorsqu’ils avaient battu la Guinée équatoriale 2-0 en match amical.

Le Sud-Soudan a reçu de la Confédération Africaine de Football le statut de membre provisoire lors du congrès de la CAF tenu à Libreville, au Gabon, le 10 février. Une cérémonie de levée de drapeaux a été organisée pour accueillir le pays le plus jeune du monde, dont l’indépendance a été déclarée en juillet dernier. La Fédération Sud-Soudanaise de Football a été fondée en début d’année et une première élection de sa direction sera organisée en avril. La fédération prévoit de développer les infrastructures et l’administration footballistiques du pays d’ici à 2014 en vue d’obtenir le statut de membre de la FIFA à part entière.

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61FIFA WORLD I BLOC-NOTES

Amérique du Sud

www.oceaniafootball.com

Océanie

www.conmebol.com www.uefa.com

Europe

La constante amélioration du niveau du foot-ball féminin en Nouvelle-Zélande a de nou-veau été mise en évidence en janvier lorsque deux des jeunes talents les plus prometteurs du pays ont signé des contrats avec des clubs européens. Aroon Clansey, doublure de la gardienne de l’équipe nationale Jenny Bindon lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ l’année dernière, a signé pour le club de ses rêves, Liverpool, tandis que l’arrière centrale Anna Green s’est engagée auprès du club allemand du Lokomotiv Leipzig. « Ça me fait vraiment plaisir et un peu peur en même temps parce que Liverpool est vrai-ment un très grand club », a déclaré Clansey, ardente supportrice des Reds. « Ce sera un honneur pour moi. » Les Football Ferns, qui ont marqué leur tout premier point en Coupe du Monde l’année dernière grâce à leur match nul contre le Mexique, comptent désormais plusieurs joueuses dans les cham-pionnats les plus relevés d’Europe, Rebecca Smith et Amber Hearn évoluant déjà en Bundesliga féminine avec le VfL Wolfsburg et le FF USV Jena, tandis que la capitaine Hayley Moorwood joue pour Chelsea en première division féminine anglaise.

Les Tonga ont accueilli en février un cours FIFA Futuro III pour instructeurs d’arbitres auxquels ont pris part des entraîneurs et pré-parateurs physiques d’arbitres venus de tout le Pacifique. Sous la direction du responsable en chef du développement de l’arbitrage au sein de la FIFA, Fernando Tresaco-Gracia, ce premier séminaire de ce type organisé en Océanie a permis de former les partici-pants sur une vaste gamme de questions de développement de l’arbitrage tout en leur proposant des sessions pratiques.

La Colombie a confié les rênes de sa sélection à José Pékerman, qui a conduit l’Argentine en quarts de finale de la Coupe du Monde 2006 et dont la première tâche sera de remettre le pays sur le droit chemin dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014™. À 62 ans, Pékerman remplace Leonel Álvarez, licencié en décembre après que la Colombie

n’a récolté que trois maigres points sur ses trois premiers matches de qualification dont deux étaient disputés à domicile. L’Argentin, qui est passé par le Deportivo Independiente Medellín lorsqu’il était joueur, est le premier sélectionneur étranger de la Colombie depuis plus de trente ans, le dernier en date ayant été son compatriote Carlos Bilardo. Mais Pékerman jouit surtout d’un brillant palmarès à la tête de la sélection argentine des moins de 20 ans, avec laquelle il a décroché trois titres en Coupe du Monde U-20 de la FIFA, en 1995, 1997 et 2001.

Le sélectionneur de l’Uruguay, Óscar Tabárez, a reçu un honneur exceptionnel en janvier dernier lorsque l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) l’a nommé « Champion de l’UNESCO pour le sport ». Tabárez, qui a conduit l’Uruguay à la quatrième place de la Coupe du Monde de la FIFA 2010™, a reçu cette distinction « en reconnaissance de son engagement dans la promotion de programmes d’éducation et de sport pour les enfants vulnérables en Uruguay, pour ses activités dans le cadre du Tabárez Project, et pour son dévouement aux idéaux et objectifs de l’organisation ». Il est l’une des treize per-sonnalités du monde du sport à avoir reçu ce titre, et seulement le deuxième footballeur après Pelé.

L’instance dirigeante du football européen a présenté en janvier des chiffres alarmants sur les finances des plus grands clubs du conti-nent. La publication du quatrième Rapport de benchmarking sur la procédure d’octroi de licence aux clubs de l’UEFA révèle que les clubs européens de première division ont enregistré des pertes dont le total s’élève à 1,6 milliards d’euros au cours de l’exercice fiscal 2010. Décrivant ces résultats comme un signal d’alerte pour les propriétaires de club et une justification supplémentaire des nouvelles mesures de fair-play financier de l’UEFA, le secrétaire général Gianni Infantino a souligné que, si les recettes des clubs avaient aug-menté de 6,6% pour atteindre 14,4 milliards d’euros, cette croissance avait été contreba-lancée par une augmentation de 9,3% des dépenses. « Nous sommes toujours dans les temps, et la croissance des recettes est encourageante », a ajouté Infantino. « Mais les chiffres [des dépenses] ne peuvent pas continuer à croître de la sorte. »

La Fédération Anglaise de Football a an-noncé le départ surprise de son sélectionneur Fabio Capello le 8 février, à quatre mois du coup d’envoi de l’EURO 2012 de l’UEFA. Le célèbre entraîneur italien dirigeait la sélection anglaise depuis décembre 2008, l’ayant conduite jusqu’en quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2010™, puis tout au long de son bon parcours dans les qualifications pour l’EURO. Capello a démissionné en raison d’un désaccord avec la fédération anglaise sur le retrait du brassard de capitaine de John Terry.

Page 62: Messi écrit l'Histoire

62 FIFA WORLD I MARS 2012

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

1 Espagne 0 1566 22 Allemagne 1 1369 243 Pays-Bas -1 1359 -64 Uruguay 0 1317 85 Angleterre 0 1179 66 Portugal 1 1155 557 Brésil -1 1152 98 Italie 1 1115 339 Croatie -1 1101 1010 Danemark 1 1090 5811 Argentine -1 1081 1412 Chili 0 996 2313 Russie 0 989 1814 Grèce 0 979 1515 Côte d’Ivoire 3 967 7816 Suisse 0 950 5217 France -2 930 1518 Suède -1 924 3319 Bosnie-Herzégovine 0 920 5120 République d’Irlande 3 893 2921 Mexique 0 882 1622 Australie -1 832 -3423 Ghana 3 819 4024 Norvège 0 793 525 Serbie 2 791 16

Turquie 4 791 2227 Paraguay 0 781 6

Slovénie -2 781 129 République tchèque 2 775 2630 Japon -11 762 -107

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

31 États-Unis 2 750 2932 Colombie 3 746 3733 Pérou 1 743 3134 République de Corée -4 714 -3835 Israël 2 708 4336 Algérie -4 684 -5037 Hongrie 0 678 1338 Slovaquie 1 675 2739 Belgique 1 663 1640 Équateur 2 644 1041 Arménie 4 639 2742 Pays de Galles 7 635 4443 Zambie 28 630 17144 Mali 25 625 14945 Gabon 46 617 23046 Venezuela -5 615 -2747 Iran -3 606 -1748 Écosse 0 602 349 Panamá -2 594 -650 Jamaïque 2 589 1651 Monténégro -1 585 052 Roumanie 3 583 2153 Libye 10 581 6754 Salvador 10 576 70

Estonie -2 576 356 Nigeria -11 573 -39

Tunisie 3 573 3258 Afrique du Sud -2 559 859 Honduras -8 549 -30

Ukraine -5 549 -19

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

61 Égypte -25 545 -15362 Maroc -1 543 2063 Costa Rica -1 539 1764 Sierra Leone -4 533 065 Guinée 14 517 8166 Cameroun -10 502 -4967 Belarus -2 494 -768 Sénégal -25 490 -13569 Cap-Vert -11 477 -7270 Pologne -2 470 -2471 Autriche 0 469 10

Canada 3 469 14Haïti 9 469 36

74 Lettonie -4 463 -375 Burkina Faso -9 462 -3776 RP Chine -2 456 177 Ouzbékistan -10 455 -4078 Albanie -1 452 279 Finlande 6 439 34

Irak -6 439 -1881 Géorgie -5 436 -1582 Jordanie -1 431 583 Angola 2 424 1984 Guatemala 5 422 2285 Trinité-et-Tobago -7 416 -3286 Irlande du Nord 1 412 987 Ouganda -5 411 088 Bulgarie -5 408 -289 Arabie saoudite -2 407 490 Antigua-et-Barbuda -6 405 -2

La Zambie à toute vitesse

La Coupe d’Afrique des Nations, qui s’est achevée début février, a marqué de son em-preinte la dernière édition du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. C’est ainsi que la Zambie, tout récemment sacrée championne d’Afrique à Libreville, fait son entrée parmi les cinquante premiers. Forts de ce premier titre international, les Chipolopolo se retrouvent ainsi à la 43e place du classement.

Finaliste malheureuse, la Côte d’Ivoire (15e, plus 3) reste quand même la meilleure équipe africaine, tandis que les pays hôtes – le Gabon (45e, plus 46) et la Guinée équatoriale (110e, plus 41) – progressent à grands pas grâce à un bon parcours à domicile (quarts de fi nalistes). De son côté, le Mali (44e, plus 25), troisième de la compétition, réalise une excellente opé-ration, à l’inverse de l’Égypte, victorieuse des trois dernières éditions mais incapable de se

qualifi er cette année, qui perd 153 points ce mois-ci et se retrouve à la 61e place.

Dans le Top 10, l’Allemagne (2e, plus 1) est passée devant les Pays-Bas. Le Portugal (6e, plus 1) et l’Italie (8e, plus 1) progressent égale-ment, tandis que le Danemark (10e, plus 1) fait son entrée parmi les dix premiers au détriment de l’Argentine. Ces évolutions sont à mettre sur le compte de la dépréciation des matches d’années antérieures car aucune équipe du Top 10 n’a disputé de rencontre en février.

Cette édition du classement prend en compte 51 matches internationaux, dont 32 disputés dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations, et 19 rencontres amicales. Le prochain Classement mondial FIFA/Coca-Cola paraîtra dès le 7 mars 2012, soit une semaine plus tôt que prévu afi n de permettre à la Confédération Asiatique de Football de se

Le capitaine de la sélection zambienne, Christopher Katongo, brandissant un trophée bien mérité.

servir d’un classement mondial le plus à jour possible pour le tirage au sort de son qua-trième tour de qualifi cations pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™.

Page 63: Messi écrit l'Histoire

63FIFA WORLD I BLOC-NOTES

Remarque : les équipes n’ayant pas joué pendant plus de quatre ans n’apparaissent pas dans le classement.

Calendrier de la FIFA – avril 20122-4 mars Assemblée générale annuelle de l’IFAB, à Londres22 mars Congrès de l’UEFA, à Istanbul26-30 mars Séances des commissions de la FIFA, à Zurich29-30 mars Séance du Comité Exécutif de la FIFA, à Zurich17-19 avril Finale aller de la Ligue des Champions de la

CONCACAF

23 avril M atch de barrage pour le Tournoi Olympique de Football masculin, à Coventry

24 avril Tirage au sort des Tournois Olympiques de Football, à Londres

24-26 avril Finale retour de la Ligue des Champions de la CONCACAF

Élections Les associations membres suivantes ont élu un nouveau président depuis la dernière édition de FIFA World :

Portugal : Fernando GOMES DA SILVASamoa américaines : Alex GODINET (réélection)Malawi : Walter NYAMILANDU MANDA

(réélection)Émirats arabes unis : Yousuf AL SERKAL (par intérim)

Tadjikistan : Rustam EMOMALIGuyana : Franklin WILSONSyrie : Salah EDEEN RAMADANTurquie : Husnu GURELI (par intérim)Seychelles : Roch HENRIETTE (par intérim)

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

91 Koweït 4 399 2792 Guyana 0 388 293 Lituanie 0 383 194 Togo 6 380 3095 Oman -5 377 -1696 Qatar 1 372 897 Bahreïn -2 366 -698 Malawi 1 362 399 Zimbabwe 3 348 7100 Vietnam 1 347 3101 ARY Macédoine 2 345 10102 Mozambique 3 332 13103 Islande 1 330 5104 Botswana -10 328 -45105 Bermudes 1 321 7106 RDP Corée 1 314 2107 Bolivie 2 309 0108 Rwanda 2 308 4109 Azerbaïdjan 2 306 6110 Guinée équatoriale 41 305 158111 Niger -13 302 -59

Soudan 9 302 37113 Porto Rico -5 301 -9114 Liban -2 299 6115 Gambie 3 292 21116 Cuba -3 290 0117 Saint-Kitts-et-Nevis -3 287 2118 Îles Féroé -4 285 0119 RD Congo -3 280 4120 Namibie 2 271 12

Nouvelle-Zélande -2 271 0122 Syrie -5 270 -5123 Kenya -2 267 7124 Liechtenstein 6 263 17125 Liberia -2 258 0126 Suriname -1 254 0127 Chypre -1 252 -1128 République centrafricaine 0 251 0129 République dominicaine 0 247 0130 Congo 1 245 0

Thaïlande -6 245 -12132 Émirats arabes unis 6 243 20

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

133 Grenade -1 240 -1Luxembourg -6 240 -12

135 Belize -2 238 8136 Bénin 0 237 9137 Éthiopie -4 230 0138 Kazakhstan 1 225 5139 Tanzanie -2 224 -1140 Tadjikistan 0 218 0141 Tchad 1 207 19142 Moldavie -7 205 -24143 Burundi -2 199 0144 Nicaragua 1 189 24145 St-Vincent-et-les-Grenadines -1 172 1146 Indonésie -3 161 -22147 Yémen 2 159 6148 Singapour -1 155 -6149 Turkménistan -3 154 -10150 Malaisie -2 153 -4151 Samoa -1 149 0152 Népal 1 144 0153 Curaçao -1 142 -4154 Bahamas 1 141 0

Inde 4 141 3156 Philippines 1 139 0157 Bangladesh 1 138 0158 Madagascar 2 135 0159 Fidji 2 133 0

Malte -3 133 -7161 Lesotho -8 131 -13162 Palestine 0 128 7163 Hongkong 5 126 17

Nouvelle-Calédonie 3 126 10165 Aruba -1 120 0166 Chinese Taipei 1 116 6

Guinée-Bissau -4 116 -5168 São Tomé-et-Príncipe 28 113 86169 Barbade -4 107 -12170 Mongolie -1 106 0171 Laos 3 105 9172 Cambodge -2 104 3173 Vanuatu 1 103 7174 Myanmar -2 99 0

Class. Équipe Class. +/- Janv.-fév.

2012

PointsFév.

2012

Points +/- Janv.-fév.

2012

175 Maldives -2 98 0176 Dominique -5 95 -5177 Tonga -1 88 0178 Afghanistan -1 85 0179 Swaziland 1 83 8180 Îles Vierges américaines -2 82 0181 Pakistan -2 76 0182 Îles Salomon -2 75 0

Sri Lanka -2 75 0184 Tahiti 0 73 0185 Îles Caïmans -2 72 -2186 Sainte-Lucie -1 65 0187 Samoa américaines -1 61 0188 Comores -1 55 0189 Seychelles -1 53 0190 Érythrée -1 45 0191 Somalie -1 43 0192 Kirghizistan -1 42 0193 Guam -1 36 0194 Papouasie-Nouvelle-Guinée -1 34 0195 Maurice -1 32 0196 Macao 1 29 3197 Îles Cook -2 28 0198 Îles Vierges britanniques 0 23 0198 Djibouti 0 23 0200 Anguilla 1 9 0201 Bhoutan 1 6 0

Brunei 1 6 0203 Mauritanie 1 4 0204 Timor oriental 1 2 0205 Andorre 1 0 0

Montserrat 1 0 0Saint-Marin 1 0 0Îles Turks-et-Caicos -5 0 -13

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64 FIFA WORLD I MARS 2012

Archives de la FIFAGoodison Park, Liverpool, Angleterre 25 juillet 1966

Les récentes manifestations organisées par la Fédération Russe de Football dans le cadre de son centenaire (voir article page 24) sont l’occasion idéale de revenir sur la carrière d’un des plus grands joueurs russes de l’histoire : le gardien de but Lev Yachine, surnommé «  l’Araignée Noire » en raison de ses bras interminables et de sa tenue entièrement noire.

La carrière de Yachine est en tout point remarquable. Avec l’Union soviétique, il a remporté le Tournoi Olympique de Football masculin de Melbourne en 1956 et le Championnat d’Europe des Nations en France en 1960. Il a également disputé trois Coupes du Monde de la FIFA™ (1958, 1962 et 1966) et fi gurait même au sein de l’équipe soviétique lors de l’édition 1970, même s’il n’a pas été aligné durant cette épreuve. Cependant, ses treize apparitions en Coupe du Monde en font encore aujourd’hui le recordman russe. Avec Yachine dans les buts, l’Union soviétique a toujours au moins atteint les quarts de fi nale de l’événement-phare de la FIFA. Son meilleur résultat est une quatrième place lors d’Angleterre 1966, lorsque Yachine n’a pu empêcher les siens de s’incliner 2-1 en demi-fi nale face à l’Allemagne de l’Ouest. La photo

ci-contre représente l’un des arrêts les plus spectaculaires de sa carrière, lorsque, lors de ce même match, il est parvenu à détourner un coup franc surpuissant de l’Allemand Emmerich au prix d’un plongeon spectaculaire.

Au sommet de son art en 1963, Yachine a été élu Footballeur européen de l’année (ancêtre du FIFA Ballon d’Or) par le magazine France Football, et reste à ce jour le seul gardien à avoir remporté cette distinction.

Lev Yachine a révolutionné le rôle de gardien de but. Maître dans l’art d’organiser sa défense, il venait également soutenir ses coéquipiers en sortant de sa surface afi n d’annihiler les attaques adverses. Ainsi est né le concept du gardien moderne – un modèle toujours suivi dans les écoles de football de nos jours. Après avoir été tant idolâtré en tant que joueur, Yachine a gagné encore davantage de respect une fois ses crampons raccrochés en raison du travail qu’il a accompli pour la Fédération Russe de Football. Il a reçu le prestigieux Ordre du Mérite de la FIFA en 1988 pour ses services rendus au football, et, en 1998, il a été désigné gardien de but de l’équipe-type du XXe siècle de la FIFA.

Lev Yachine est décédé des suites d’un cancer en 1990, à l’âge de 60 ans.

Page 65: Messi écrit l'Histoire

65 FIFA WORLD I BLOC-NOTES

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neutralPrinted Matter

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FIFA WORLD I MARS 2012

FIFA World – n°27,

mars 2012

Publication offi cielle mensuelle

de la Fédération Internationale

de Football Association (FIFA)

Éditeur :

FIFA, FIFA-Strasse 20,

Boîte postale, CH-8044 Zurich,

Tél. :  +41-(0)43-222 7777

Fax :  +41-(0)43-222 7878

Internet :

www.FIFA.com/fi faworld

Courriel :

feedback-fi faworld@fi fa.org

Président :

Joseph S. Blatter

Secrétaire Général :

Jérôme Valcke

Contenu :

Division Communication et

Affaires publiques de la FIFA

Directeur :

Walter de Gregorio

Rédacteur en chef :

Mark Ledsom

Adjoint au rédacteur

en chef :

Andrew Loan

Dessins/illustrations :

Beach

Articles :

Mark Ledsom, Andrew

Loan, Albert Miller, Mikail

Malkin, Taras Barabash,

Vasily Konov, Mark Gleeson,

Andrew Warshaw, Alejandro

Varsky, Ravi Kumar, Suleiman

Habuba, Steven Torres, Brian

Homewood, Priscilla Duncan,

André Vieli, Dominik Petermann

Traductions :

Gabriela Straube

(responsable) ; Andrew Hurley,

Stuart Makin, Zoë Morrow,

Gwenn Ward (anglais) ;

Maxime Ferréol, Alexandre

Károlyi, Nicolas Samier, Estelle

Valensuela, Camille Lovichi

(français) ; Helena Barrio,

Alfonso Ferrer, José Ibarra,

Juan F. López Vera, Maritza

García Arias (espagnol) ; Sandra

Locher, Reto Gustin (allemand)

Production :

Hans-Peter Frei (responsable) ;

Philipp Mahrer,

Linda Schwartz (mise en page),

Repro Studio Büsser AG

Impression :

Bruhin AG, Suisse

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Pictures, AFP Image Forum,

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Action Images, Gustavo Ortiz,

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12 février 2012

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À venirDans l’édition d’avril de FIFA World :

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Gardien de la planèteLutz Pfannenstiel, footballeur devenu activiste écologique

Les dix rescapésCoup d’œil sur les nations asiatiques encore en lice pour Brésil 2014

Au nom de la loiRetour sur l’assemblée générale annuelle de l’IFAB

Page 67: Messi écrit l'Histoire

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Page 68: Messi écrit l'Histoire

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Bringing the world’s youth

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