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Jean-François Mollière William Gradit & Luca Vébobe • Lahaou Konate • Remise des trophées • URSS’88 • Les Bleues au TQO #44 JUIN 2012 www.basketnews.net 3:HIKNME=\UZUU^:?a@k@e@e@k; M 03247 - 44 - F: 5,00 E MAXI-BASKET N°44 – JUIN 2012 DOM-TOM : 5,60 BEL 5,40 Port.cont : 5,20 Comment Kévin Séraphin est devenu Mister K Limoges Une saison de MVP Du côté de chez Ludovic Vaty J.O. Les adversaires de la France

Maxi-Basket 44

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L'original depuis 1982

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William Gradit & Luca Vébobe • Lahaou Konate • Remise des trophées • URSS’88 • Les Bleues au TQO

#44jUin 2012

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MAXI-BASKET N°44 – JuIN 2012 DOM-TOM : 5,60 € BEL 5,40 € Port.cont : 5,20 €

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Édito • maxi-basket 03

JUiN 2012sommaire #44

04 échos

16 kevin séraphin

24 William Gradit & luc-arthur vébobe

30 Focus : lahaou konate

32 ludovic vaty

38 photos : limoGes

47 un-contre-un : nicolas lanG

48 remise des trophées lnb

52 adversaires Français J.o.

62 Œil des scouts : tornike shenGelia

64 les Grands clubs : virtus boloGne

66 rétro : urss’88

72 tQo Féminin

78 Fondamentaux

82 contrôle surprise : pascal donnadieu

dÉfeNse !Par Pascal LeGeNdRe

Q uel a été l’événement du référendum Maxi-Basket/BasketNews/L’Équipe 2012 ? Le triomphe de Blake Schilb ? De Fabien Causeur ? Le doublé

pour la deuxième année consécutive d’Evan Fournier ? Oui et non. C’est surtout que John Linehan n’a pas été consacré « Défenseur de l’Année ». Gloire à Andrew Albicy ! Cela s’est joué à 2 voix près et si l’on décortique les résultats, on s’aperçoit que ce sont les votes des journalistes qui ont fait pencher la balance du côté du Gravelinois ; les capitaines et coaches donnant leur préférence à l’Américain de Nancy. Un événement car Linehan avait été élu précédemment Défenseur de l’Année en NCAA, en Pro A (2006, 2010 et 2011) et en EMKL, la ligue d’Estonie. Et chacun se souvient de ce compliment ultime délivré par Kobe Bryant : « John Linehan est le joueur qui m’a posé le plus de problème défensivement. » Les deux joueurs se sont affrontés du temps du lycée, à Philadelphie. Dénominateur commun entre les champions de France 2010, Cholet, et 2011, Nancy ? John Linehan. La façon dont, il y a deux ans, il avait littéralement broyé en finale Zack Wright, auteur juste auparavant d’une « série » dantesque contre Roanne, est gravée à jamais dans la mémoire collective. Et l’année dernière il s’est permis en plus de mettre le lay-up décisif.Pourquoi les records de points en Pro A ont-ils été battus dans les années 70-80 ? Ça ne défendait pas. Ou mal. Revoir des images de cette époque est forcément cruel. Les joueurs n’avaient pas les qualités athlétiques, l’intensité, et aussi le conditionnement mental. Eric Beugnot, par son physique et sa volonté exacerbée, fut en avance sur son temps, mais le premier grand défenseur du basket français, la référence, fut Richard Dacoury. Ensuite, bien que limité par la taille, Jim Bilba fut un cauchemar pour tous les intérieurs d’Europe, question de placement, de vivacité, d’envie… Ce n’est pas un hasard si les deux furent réunis dans l’équipe qui en France révolutionna l’approche défensive, le Limoges CSP de Bozidar Maljkovic, qui en fut récompensée par le titre européen suprême. Même les

plus indolents de l’équipe durent se plier aux exigences du coach serbe. Le style destructeur ne plaisait pas aux esthètes, à certains commentateurs, à quelques coaches – dont celui du Benetton Trévise, Petar Skansi, vaincu en finale –, mais c’était d’une efficacité terrible. Jamais le CSP n’aurait triomphé avec ses seules qualités d’attaque même si Michael Young était un finisseur redoutable.À l’inverse, Laurent Sciarra fit carrière avec l’étiquette de « passoire ». Il était suffisamment malin pour que ça

n’affecte pas trop l’équipe, du moins en apparence. Nick Galis, la principale force offensive européenne des années 80-95, aurait pu partager ses primes avec son équipier, à l’Aris comme en équipe nationale, Panayotis Yannakis qui défendait pour deux.Un joueur n’est vraiment « grand » que s’il est efficace des deux côtés du terrain. Faut-il rappeler que Michael Jordan a été AUSSI élu NBA Defensive Player of the Year, en 1988. Question : Taylor Rochestie, incontestablement formidable balle en mains (2e évaluation et 2e marqueur de Pro A) peut-il prétendre à la réussite dans une ligue majeure européenne, genre espagnole, alors qu’il a un mal fou à contenir

individuellement ses vis-à-vis ?On l’a dit et répété, la marque des équipes de France, des deux sexes, des différentes générations, c’est la défense. La façon dont Mike Piétrus avait croqué le Lituanien Ramunas Siskauskas à l’Euro 2005 avait été tout simplement sidérante. Définitivement la performance globale d’un joueur ne s’exprime pas que dans sa ligne de stats et le nombre d’interceptions n’est qu’un indicateur, sachant que certains spécialistes sont justement des escrocs de la défense. L’arrivée de Joakim Noah avec les Bleus a apporté en la matière un bonus considérable. Aux Jeux Olympiques, la France donnera encore la parole à la défense pour trouver le chemin du podium. Au préalable Andrew Albicy cherchera à gagner sa place au poste de meneur de jeu. La récompense obtenue à la Soirée des Trophées est une preuve supplémentaire que le Gravelinois ne manque pas d’atouts. Mais comme les autres candidats ne sont pas non plus permissifs, ce ne sera pas forcément suffisant pour être dans les 12. l

Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE ([email protected]) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET ([email protected]) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN ([email protected])MAXI-BASKET EST édITé pAr NOrAC prESSE(CApITAl : 25 000 euros). Siège Social : 3 rue de l’Atlas – 75019 Paris. TéléphONE : 02-43-39-16-21prINCIpAuX ASSOCIéS : Print France Offset, Le Quotidien de Paris éditions, Investor.

RÉDACTION DE PARIS3 rue de l’Atlas – 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76 RÉDACTION DU MANS75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 – 72005 Le Mans Cedex 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53

JOURNALISTES Thomas BERJOAN, Jérémy BARBIER, Yann CASSEVILLE, Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD.RÉDACTION AUX USA Pascal GIBERNÉ (New York).

Correspondants à l’étrangerDavid BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).Ont collaboré à ce numéroClaire PORCHER, Gaétan SCHERRER et Frédéric TRIPODI.Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 – [email protected]).

RÉALISATION GRAPHIQUE Conception charte graphiquePhilippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistiqueThierry DESCHAMPS (Zone Presse)MaquettisteCyril FERNANDO

ABONNEMENTS Laurence CUASNET (02-43-39-16-20, [email protected]) – NORAC PRESSE – Service abonnements – B.P. 25244 – 72005 Le Mans Cedex 1

PUBLICITÉ RÉGIE Loïc BOQUIEN (01-73-73-06-48, 06-87-75-64-23, [email protected])

IMPRESSIONROTO PRESSE NUMERIS 36 Boulevard Schuman – 93190 Livry Gargan

RÉGLAGEÀ JUSTE TITRES : Badice BENARBIA (04 88 15 12 42) [email protected] PARITAIRE : 0117 K 80492 RCS : Paris B 523 224 574 ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution

La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.

Gloire à andrew albicy !

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Par Yann CASSEVILLE et Pascal LEGENDRELES ÉCHOS

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Les pronos de maxi-Basket

Pas sI MaUVaIs !

PRO a3 bons résultats sur 16, dont le premier, le BCM. Nous avions trouvé 7 des 8 équipes en playoffs. Nous n’avions pas prévu les bugs des historiques, ASVEL et Élan Béarnais, ni les jolis parcours des Franciliens, PL et Nanterre.Classement final Nos pronostics + Diff.1 Gravelines-Dk Gravelines-Dk =2 Chalon Nancy -33 Orléans Chalon +14 Le Mans Cholet -45 Nancy Roanne -26 Paris Levallois Le Mans +27 Roanne ASVEL -58 Cholet Orléans +59 Dijon Pau-Lacq-Orthez -610 Strasbourg Strasbourg =11 Nanterre Dijon +212 ASVEL Paris Levallois +613 Poitiers Hyères-Toulon -314 Le Havre Le Havre =15 Pau-Lacq-Orthez Poitiers +216 Hyères-Toulon Nanterre +5

PRO B0 bon résultat sur 18. À notre décharge, qui avait imaginé un instant que Vichy et Rouen seraient concurrents, mais pour le maintien ?Classement final Nos pronostics + Diff.1 Limoges Rouen -132 Boulazac Limoges +13 Châlons/Reims Vichy -154 Aix-Maurienne Bourg-en-Bresse -55 Fos-sur-Mer Châlons-Reims +26 Bordeaux Fos-sur-Mer +17 Boulogne-sur-Mer Évreux -18 Évreux Boulazac +69 Bourg-en-Bresse Nantes -410 Antibes Bordeaux +411 Lille Aix-Maurienne +712 Saint-Vallier Le Portel -313 Nantes Boulogne-sur-Mer +614 Rouen Lille +315 Le Portel Saint-Vallier +316 Denain Quimper -117 Quimper Antibes +718 Vichy Denain +2

NaTiONaLE 15 bons résultats sur 18, dont le champion, Saint-Quentin. Mais un gros raté : Souffelwersheim (pronostiqué 14e et 2e au final).Classement final Nos pronostics + Diff.1 Saint-Quentin Saint-Quentin =2 Souffelywersheim Orchies -1 3 Orchies Angers -84 Charleville-Mz Brest -65 Blois Saint-Étienne -16 Saint-Étienne Blois +17 Cognac Cognac =8 Sorgues Clermont -7 9 Challans Challans =

10 Brest Sorgues +211 Angers Charleville-Mz +712 Liévin Liévin =13 Rueil Chartres -114 Chartres Souffelywersheim +1215 Clermont Le Puy -216 Montbrison Rueil +317 Le Puy Montbrison +118 Centre Fédéral Centre Fédéral =

LFB6 bons résultats sur 14 ! Le duo de tête, quatre des cinq premières équipes, et un relégué sur deux. Excellent, non ?Classement final Nos pronostics + Diff.1 Bourges Bourges =2 Lattes Montpellier Lattes Montpellier =3 Challes-les-Eaux Tarbes -24 Mondeville Challes-les-Eaux +15 Tarbes Arras -66 Hainaut Nantes Rezé -27 Basket Landes Basket Landes =8 Nantes Rezé Mondeville +49 Charleville-Mz Charleville-Mz =

10 Villeneuve d’Ascq Villeneuve d’Ascq =11 Arras Lyon -212 Aix-en-Provence Hainaut +613 Lyon Aix-en-Provence +114 Nice Nice =

Ah, les pronostics d’avant-saison… Les coaches nous en parlent souvent. Au début de saison, quand on les donne « trop favoris » pour certains, ou quelques mois plus tard pour d’autres, quand ils sont ravis de nous railler de les avoir placés « si bas ». Et cette saison, ça donne quoi ? 14 bons pronostics sur 66. Comparé à notre score de 2011 (4/66), pas de doute, on s’améliore !

Puisque qu’on vousle disait que le BCM de Johnson et Akpo allait

terminer premier !

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Par Yann CASSEVILLE et Pascal LEGENDRELES ÉCHOS

Hyères-Toulon vs Châlons-en-Champagne

bonnet d’âne

Prévisions d’avant-saisonn 14e sur 14. « On vise  la 12e place. Alors pour nous c’est  simple  :  de  toute  façon,  il  nous  faut  gagner  9 matches et… réaliser quelques exploits », déclarait en septembre le coach Francis Charneux, le coach qui avait maintenu sa confiance au même groupe de Français (Pascal Dassonville, Pascal Jullien, Eric Dezelus) et changé ses deux Américains.n 13e sur 16, même si l’on émettait des réserves sur la santé de Damir Krupalija victime d’un sévère mal de dos. Seulement c’était avant d’apprendre que le HTV était au bord de la faillite et qu’il devait se lester d’Alex Gordon, Tony Dobbins, Maxime Zianveni, puis de Krupalija (6 matches seulement).

Le coachn Francis Charneux fut démis de ses fonctions alors que son bilan était de 1 victoire pour 3 défaites et qu’il avait trois saisons au club derrière lui. Arnaud Chaplain hérita des commandes de la galère.n Paroles d’Alain Weisz : « Je  dois  reconnaître  que pendant au moins deux mois, j’ai eu la haine. La haine, entre guillemets, de m’être fait baiser. J’ai eu le sentiment d’avoir trompé les joueurs que j’avais fait venir. »

Bilan sportifn Si Marcus Campbell fit une saison honnête, Herb Jones fut coupé au bout de 11 matches et l’ESPE fit ensuite appel à trois autres Américains. Son apport français était aussi trop faible pour la 1ère division. Si bien que l’équipe ne trouva jamais la bonne carburation offensive se retrouvant à 4 points de moyenne en-dessous de l’avant-dernière attaque, Le Mans. n L’équipe a démarré sa saison en sachant qu’elle jouerait en Pro B la saison suivante. La pénalité de 3 points infligée pour non respect sur la réglementation sur la gestion financière des clubs n’a rien arrangé. Des joueurs-clés sont donc partis et le HTV a récupéré quelques has-been genre Kareem Reid et plusieurs cadres se sont blessés. Il a gagné deux matches quand

Alexis Ajinça est venu faire un petit tour en ville mais a subit 20 défaites d’affilée. Aucun club n’avait encaissé autant de points depuis une vingtaine d’années quand ça scorait à tout-va dans le basket français. La marge des défaites est de près de 20 points. Énorme.

Financesn Dans l’optique de passer en SEM avant la fin de la saison les dirigeants de l’ESPE voulurent réduire leur passif estimé aux alentours de 600,000F. Pour ce faire une baisse de 25% sur les salaires fut demandée aux joueurs français.n « Entre le bilan prévisionnel d’avril 2011 à fin juin et  la  réalité  des  choses,  il  y  avait  une  énormité  au milieu  »,  a constaté Roland Palacios qui a pris la présidence d’un radeau pourri. Le HTV, subventionné à hauteur de 85%, un record, possède une masse salariale famélique de 600,000 euros.

* En 1988-89, le Caen BC n’a obtenu que 2 victoires en 30 matches mais comme Nantes, Antibes et Tours, 18 rencontres avaient été perdues par pénalité pour ne pas avoir respecté le règlement sportif indiquant que seuls deux joueurs non sélectionnables en équipe de France pouvait être inscrits sur la feuille de marque.

Sa victoire sur Le Havre lors de l’avant-dernière journée aura permis à Hyères-Toulon d’éviter de présenter le plus faible rapport victoires/défaites de l’Histoire de la Ligue. Seulement à y regarder d’un peu plus près on constate que les Toulonnais méritent de partager le bonnet d’âne.

Saison cauchemardesque pour le HTV de Karem Reid, mais pas pire que celle des Châlonnais en 1994-95

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Nombre de victoires

Nombre de défaites

Pourcentage de victoires

Points marqués

Points encaissés

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10,07,7

3

71,175,5

95,3

87,5

Hyères-Toulon (saison 2011-12)

Châlons-en-Champagne(saison 1993-94)

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Par Yann CASSEVILLE et Pascal LEGENDRELES ÉCHOS

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Du basket à la Park Suite arena de montpellier ?

RêVons Un PeUU ne équipe de basket à Montpellier, présidée

par Louis Nicollin, qui jouerait dans la Park Suite Arena ? Pourquoi pas. « Montpellier 

mériterait  une  grosse  équipe  de  basket  », a estimé l’homme fort du foot français dans les colonnes de L’Équipe. « J’adore  le  basket.  Sincèrement.  Pas  le basket  américain,  non,  le  basket  français,  avec  des joueurs  qui  parlent  français,  sinon,  ça  m’emmerde. C’est un sport qui ne coûte pas cher et, avec l’Arena, 

nous disposons d’un outil parfaitement fonctionnel. »La Ligue prévoit deux wild cards en Pro A pour la saison 2013-14, en principe pour des clubs déjà en Pro B, mais le président Alain Béral est favorable à donner une ou des invitations à des villes au fort potentiel et déjà bien équipée. C’est le cas de Montpellier.La Park Suite Arena aura coûté 70 millions d’euros et depuis son inauguration en septembre 2011 elle

est devenue la plus belle et la plus grande salle de sport de… Province. Grâce à elle, le Montpellier Agglomération Handball (MAHB), club le plus titré de France avec notamment 14 titres de champions de France et 1 Ligue des Champions, est passé dans la 4e dimension et il peut recevoir avec son et lumière 9,000 spectateurs dans les grandes occasions.Du basket là-bas, ça aurait de la gueule, n’est-ce pas ? l

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Final Four de l’Euroleague

Le choUette week-end de SPaNOuLiSÀ Istanbul, Vassilis Spanoulis a rencontré des amis, mis un costard, puis un maillot, joué deux matches de basket, remporté un titre de MVP du Final Four et gagné l’Euroleague. Voilà ce qui s’appelle passer un chouette week-end.

Vassilis arrive à l’aéroport atatürk.

Vassilis fait un peu la tête en posant avec le trophée

avant le Final Four.

Vassilis discute entre barbus avec Juanca Navarro.

Vassilis s’apprête à mettre Victor Sada dans le vent.

Vassilis regarde les SmS de son pote

Dimitris Diamantidis.

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Par Pascal LEGENDRE

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Vassilis montre la bonne direction

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Vassilis veut des souvenirs

pour la vie.

Vassilis est heureux de

son séjour sur le Bosphore.

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Le plus intéressant à l’interview Joueur    David Mélody Dijon

Coach   Alain Weisz Hyères-Toulon

Dirigeant Christophe Le Bouille Le Mans

C’est aussi à vous de juger ! Mais la performance d’Alain Weisz est d’autant plus méritoire qu’il est allé cette saison de défaite en déroute.

Le plus drôle à l’interview Joueur   Stephen Brun Nanterre

Coach   Guillaume Quintard Nantes

Dirigeant Christophe Le Bouille Le Mans

Non seulement Christophe Le Bouille est intéressant mais en plus il peut nous faire rire. Bravo au coach nantais de s’immiscer au milieu des représentants de la Pro A. Quant à Stéphane Brun, il a compris qu’un bon humour permet de postuler après sa carrière de basketteur à un job de… journaliste.

Le plus bavard à l’interview Joueur  Steed Tchicamboud Chalon

Coach   J.D. Jackson Le Mans

Dirigeant Hervé Beddeleem Gravelines-Dk

Steed est davantage un tchatcheur qu’un escroc. Celui qui réussira à couper la parole à J.D. n’est pas né.

Le plus langue de bois à l’interview Joueur  Cyril Akpomedah Gravelines-Dk

Coach   Christian Monschau Gravelines-Dk

Dirigeant   Christian Fra Nancy

Heureusement que le BCM peut compter sur son directeur-général pour donner des scoops…

Le plus rapide à retourner un coup de fil Joueur   Aymeric Jeanneau Strasbourg

Coach  J.D. Jackson Le Mans

Dirigeant   Francis Flamme Paris-Levallois

Pour Aymeric, c’est normal, il est aussi président du Syndicat des Joueurs.

Le plus difficile à joindre Joueur   Cyril Akpomedah Gravelines-Dk

Coach   Jean Manuel Sousa Le Havre

Dirigeant   Frédéric Forte Limoges

Un message, deux messages, trois, cinq, des SMS… Toujours pas de réponse.

La conférence de presse de la saison, Prix Spécial du JuryCoach  Laurent Sciarra Vichy

Celle du match Vichy vs Maurienne. Pour « les requins et les dauphins » et « Copacabana mes couilles ». Mythique.

http://auvergne.france3.fr/info/le-coup-de-gueule-de-laurent-sciarra-72356578.html

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Par Yann CASSEVILLE et Pascal LEGENDRELES ÉCHOS

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interviewés et interviewers

Les PRéféRés de La RédactIonLa Rédaction de Maxi-basket/basketnews s’est amusée par référendum démocratique à désigner par catégorie (joueurs, coaches et dirigeants) leurs proies préférées en Pro A et Pro B.

Christophe Le Bouille

Stephen Brun

Aymeric Jeanneau

Christian Monschau

Frédéric Forte

Steed Thicamboud

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Camp d’été : [email protected] Camp Pro : [email protected]

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CAMP D’ÉTÉ CIBOURE - SAINT-JEAN DE LUZ

Du 09 Juillet - 18 Août (6 semaines)

Filles et Garçons de 10 à 18 ans

Direction générale et technique :

Freddy Hufnagel & Jean-Marc Dida

Freddy Hufnagel et Alain Larrouquis

Présentent sur la Côte Basque

L’ACADEMIE DE BASKET-BALL BASCO-BÉARNAISE

CAMP PRO BIARRITZ - ANGLET

09 Juillet – 28 Juillet (3 semaines)

Joueurs professionnels

Direction générale et technique :

Freddy Hufnagel & Alain Larrouquis

Head Coaches :

Jacques Monclar - Claude Bergeaud

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Quel souvenir principal gardes-tu des J.O. ?La cérémonie d’ouverture. Les Jeux commencent, c’est une revue de tous les sportifs, français et étrangers. C’est vraiment la partie des J.O. que je ne voulais absolument pas rater. Au début Alain Jardel ne voulait pas qu’on y aille (rires) ! Parce qu’on jouait le lendemain, la cérémonie est longue donc on peut la payer. Mais on a insisté très lourdement et on n’a pas du tout regretté.

Avec du recul, quand tu regardes ta carrière, est-ce que cet événement reste à part ?Oui, réellement. Avant, pendant, après. Sur le terrain, ça reste un match, un tournoi comme un championnat du Monde, mais quand on sort du gymnase on est dans une atmosphère complètement différente de tout ce qu’on peut vivre. Il y a un mélange avec tous les sportifs, un

monde incroyable. Quand tu vas manger, qu’il y a tout le monde, tu es plus occupé à regarder autour que ce qu’il y a dans ton assiette.

Quand on participe aux Jeux, on peut aussi en profi ter ?Quand on joue au basket, pas beaucoup. Le tournoi s’étale sur toute la durée des Jeux. Malgré tout, les jours de repos, on avait un entraînement et on essayait de se rendre à d’autres compétitions. J’ai pu voir de l’athlé, du hand féminin, de la gymnastique. Si vous demandez au coach il aurait préféré qu’on reste dans nos chambres.

Edwige disputera peut-être ses deuxièmes Jeux. Après une participation, il y a toujours autant d’envie ?Oui, carrément ! Moi, ça m’a toujours fait rêver. Le temps passe très, très vite une fois qu’on est là-bas. Je n’ai pas vu défi ler les Jeux. Tu rentres chez toi et tu te dis : je n’en ai pas profi té ! Peut-être que quand tu participes une deuxième fois aux Jeux, tu n’en profi tes pas plus – parce que tu ne peux pas faire n’importe quoi – mais mieux.

Comment considères-tu le TPO pour les fi lles : un piège ou non ?Un piège si on commence à penser que ça va être facile. Maintenant ça me semble tout à fait abordable. Après, une fois là-bas… Certaines équipes comme les Américaines me semblent diffi ciles à jouer, maintenant on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Tout dépend comment tu abordes la compétition. Tu peux avoir des équipes qui profi tent plus qu’elles ne devraient et qui se plantent. ●

EDWIGE LAWSON« ON A VU MOHAMED ALI »Tu vas tenter de participer à tes deuxièmes Jeux après ceux de 2000. Tu te rends compte de rareté de la performance ?Je ne me dis pas que c’est quelque chose d’incroyable. Les Jeux, c’est plus une expérience d’équipe. Et nous, il reste une dernière étape, la qualifi cation. Je pense plus à vivre l’événement qu’au fait d’y participer deux fois. De temps en temps les fi lles me demandent une anecdote mais on en parlera une fois qu’on sera sûres à 100% d’être à Londres.

Que retiens-tu de Sydney 2000 ?Il y a évidemment la cérémonie d’ouverture, c’était énorme, un moment que je n’oublierai jamais. L’entraîneur aurait préféré qu’on la regarde, moi j’étais très jeune donc je ne savais pas trop quoi dire mais heureusement les autres joueuses, plus expérimentées, avaient insisté. Il y a également le village olympique, avec les autres sportifs, comme Steve Nash. On a vu Mohamed Ali quand même ! Il y avait une foule d’athlètes pour lui. C’est complètement différent des compétitions que l’on a l’habitude de faire.

Et vous arriviez quand même à rester concentrées sur votre objectif ?Oui, parce que dès qu’on est sur le terrain, c’est parti. Et même, je trouve qu’être dans un événement aussi énorme donne encore

plus d’adrénaline. Tu as envie de te surpasser, de faire des exploits.

Quels sports avais-tu regardé ?On avait été voir la fi nale du 100 m. C’est Ato Boldon qui avait gagné je crois (en réalité, Ato Boldon avait terminé deuxième derrière Maurice Greene, ndlr). Mais bon, on a

l’habitude de voir ça à la télé, avec les ralentis, mais en live, ça va trop vite ! Avec Audrey (Sauret) on allait aussi souvent voir les matches des garçons au basket, les Français, les Américains.

En cas de voyage à Londres, est-ce que tu aborderas l’événement d’une autre manière qu’à Sydney ?Je les aborderais peut-être un petit peu différemment dans le sens où j’irais voir un peu plus d’autres sports. Et ça reste une compétition à part, j’ai très, très envie de participer une deuxième fois à un tel événement. Ce n’est pas donné à tout le monde de représenter son pays devant tout le monde. ●

Internationaux

TOUS AVEC LES BLEUSPARTAGER LEUR EXPÉRIENCE, ENTRETENIR UN LIEN FORT ENTRE LES GÉNÉRATIONS, CONTRIBUER À LA CULTURE BASKET, ÊTRE FORCE DE PROPOSITIONS, LES INTERNATIONAUX SE MOBILISENT POUR SOUTENIR LES BLEU(E)S DANS LEUR QUÊTE OLYMPIQUE.D’ICI LONDRES, LES ANCIENS INTERNATIONAUX PARLENT AUX BLEU(E)S ACTUEL(LE)S À TRAVERS CETTE RUBRIQUE.

Propos recueillis par Yann CASSEVILLE

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CATHY MELAIN« JE N’AI PAS VU DÉFILER LES JEUX »

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BasketNews n°583/584 - jeudi 22 décembre 2011

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JEUDI 5 JANVIER 2012 - N° 585

BasketNews n°585 - jeudi 5 janvier 2012

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Photos : Stephen Dunn/Getty Images et Hervé Bellenger/IS

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JEUDI 15 MARS 2012 - N° 595

LES QUARTS

LE COMPARATIF

BON SUR LE TERRAIN,

ET APRÈS ?

DÉJÀ UN « ROY »,

BIENTÔT UN « KING »

BasketNews n°595 - jeudi 15 mars 2012

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Kirilenko (CSKA), McCalebb (Sienne),

Hendrix (Maccabi) et Navarro (Barça) :

la bataille pour le Final Four commence.

CHALON ILLUMINE LES AS

ET MAINTENANT LE TITRE ?

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LES BLEUS… BOURGES… EDOUARD CHOQUET… REAL MADRID… ALAIN GILLES… LES ARBITRES FRANÇAIS

JEUDI 23 FÉVRIER 2012 - N° 592

BasketNews n°592 - jeudi 23 février 2012

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DE CAYENNE À WASHINGTON

COMMENTKÉVIN EST DEVENU

MISTER KÀ 15 ANS, SON AMBITION ÉTAIT D’EMBRASSER UNE CARRIÈRE

DE POMPIER. CINQ ANS PLUS TARD KÉVIN SÉRAPHIN ÉTAIT DRAFTÉ EN NBA. CET ÉTÉ, ON LE RETROUVERA SAUF ACCIDENT AUX JEUX DE LONDRES. À SEULEMENT 22 ANS. EN COMPAGNIE

DE SES ENTRAÎNEURS SUCCESSIFS, RETOUR SUR L’ASCENSION FULGURANTE DE CELUI QU’ON APPELLE DÉSORMAIS MISTER K.

Par Antoine LESSARD

PORTRAIT • MAXI-BASKET 17

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18 MAXI-BASKET

« Je l’ai rencontré chez ses parents, en Guyane. C’était un garçon très timide, mais il avait déjà un physique imposant. À notre première poignée de main, ma main avait disparu

dans la sienne ! » Jacky Périgois, ancien assistant-coach à Cholet cette saison à Angers (NM1), a rencontré Kévin Séraphin en 2004. Kévin commençait à peine le basket, il évoluait avec les minimes deuxième année du Pole Espoirs de Guyane. Le garçon avait été repéré sur un terrain de foot. À l’époque, Cholet Basket organise chaque année un camp de basket en Guyane pour détecter des potentiels. Dans la foulée, les meilleurs éléments sont invités dans les Mauges pour un camp d’été d’une semaine. Cet été 2004, Kévin fait le voyage en métropole. Ce n’est pas une première pour lui, il a vécu un an et demi à Noisy-le-Grand au cours de son enfance. « Il était assez grand, équilibré, athlétique », se souvient Jean-François Martin, le responsable de la formation à CB, filière d’excellence s’il en est, depuis une vingtaine d’année. « Il avait déjà une certaine proportionnalité dans son physique, de

grandes mains, de grands pieds, mais il était loin d’être habile. Il découvrait le basket. »Le jeune Kévin est alors plus intéressé par le métier de pompier que par le basket. À Cayenne il sèchait les matches du week-end pour se rendre à l’école de pompiers. Le staff choletais ne le retient pas après ce premier camp, mais le fait revenir l’été suivant en 2005. « À l’époque, on est en N1 avec Poitiers, je suis entraîneur des cadets France, et je participe au camp d’été de Cholet », relate Antoine Brault, aujourd’hui assistant-coach au PB 86. « Jean-François Martin me demande si je peux prendre Kévin. Mes dirigeants me disent OK, on prend le gamin.» Voici comment Kévin a atterri à Poitiers pour sa première année en métropole. « Notre mission était de le mettre dans le droit chemin en terme scolaire parce qu’il était en grande difficulté, qu’il acquière des habitudes d’entraînements et le faire travailler individuellement. » Entre les cadets France et l’équipe de Nationale 3 avec qui il s’entraîne en deuxième partie de saison, les premiers pas de Kévin s’avèrent laborieux. « Il a fallu lui apprendre à courir, à attraper un ballon. Le basique. L’erreur qu’on a faite, c’est de ne pas l’avoir pris L’ŒIL DE SON COACH PERSO

« À 70% DE SON POTENTIEL »

SÉBASTIEN MORIN, EX-PRÉPARATEUR PHYSIQUE À CHOLET BASKET, EST DÉSORMAIS LE COACH PERSONNEL DE SÉRAPHIN À

WASHINGTON. DEPUIS 2006, IL A SUIVI SON ÉVOLUTION.

« J’ai rencontré Kévin en 2006. Il avait déjà une carrure impressionnante. Avec Serge Krakowiak (le kiné), on était plus impressionné

par son ossature que ses muscles. Serge me disait « regarde ses chevilles, on dirait qu’il a une double entorse à chaque cheville. » À la base, Kévin est un monstre physique naturel, mais il n’avait pas de force, pas de coordination et il peinait sur les courses. Ses deux premières années avec moi n’ont pas été très simples. Je l’ai viré deux-trois fois de la salle de musculation parce qu’il ne faisait rien. Il n’en voyait pas l’intérêt parce qu’il dominait physiquement les jeunes de son âge et que tout le monde lui disait qu’il était fort. Mais il n’était qu’à 20% de son potentiel physique. Pour situer, à l’époque, Rodrigue Beaubois travaillait certains exercices à 70 kg et Kévin à 80 kg, pas plus ! Il fallait qu’il ait un déclic, qu’il réalise par lui-même qu’il devait travailler. Le déclic, il l’a eu en 2008, quand il a commencé à s’entraîner avec les pros et à se mesurer à plus fort que lui. Randal Falker et surtout Claude Marquis lui ont fait réaliser qu’il n’était pas si fort que cela. Un jour Kévin est venu me voir en toute humilité : « Seb, je n’ai pas toujours été très clean, mais j’ai du mal contre Claude, il me bouge et pas lui ! Acceptes-tu de me faire bosser ? ». En un an, il est passé de 80-85 kg maxi au développé couché à quasi 120 kg. La force amène une coordination intrinsèque, ce qui lui a permis d’être mieux équilibré dans ses gestes techniques. Il se challengeait par rapport a Claude. Il a encore plus travaillé le jour où il est revenu de Dallas. Son agent lui avait offert un séjour pour découvrir la NBA. À son retour, Kévin était comme un enfant excité. Depuis le début, nous avons travaillé sa force, son gainage, tâché de faire attention aux déséquilibres

musculaires, mais je voulais aussi qu’il soit mobile, le plus possible par rapport a sa taille et sa masse. Il aimait bien le travail d’appui qu’on faisait le mardi. Certainement le rapport avec sa passion pour la danse. J’ai aimé dernièrement que son coach (Randy Wittman) dise qu’il était certainement le joueur avec les appuis les plus rapides pour son poids.

L’appel au secours En juin 2010, Kévin était au top de sa forme. Il faisait 120 kg. Malheureusement, sa blessure au genou en demi-finale l’a ralenti. Kévin est parti aux USA. Je finissais mon contrat avec Cholet Basket et je suis parti à Houston pour de nouveaux challenges. Un après-midi, alors que j’étais à Houston, j’ai reçu un coup de téléphone de Kévin. « J’ai besoin de toi, ma blessure m’a ralenti. J’ai pris du poids. Pas de soucis, tu fais combien ? 132 kilos et un bon 19% de masse grasse. » Je suis parti le rejoindre. Aujourd’hui, je vis entre Washington et la France. Avec cette folle saison NBA où les matches s’enchaînent, nous n’avons pas beaucoup travaillé ses qualités physiques mais nous avons changé ses routines d’avant match et de jour du match, ses cycles de sommeil, son alimentation. À seulement 22 ans, Kévin est devenu pro et responsable. Je juge Kévin à 70% de son réel potentiel. Cet été, avant et après les J.O., nous avons un plan de travail à base d’haltérophilie et de souplesse pour qu’il devienne plus explosif encore et nous voulons améliorer sa course. Kévin a des objectifs précis en tête. Je suis impressionné par sa volonté de réussir et tout ce qu’il met en place pour y arriver. Il n’y a pas de hasard. Sa réussite lui appartient. »

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PORTRAIT • MAXI-BASKET 19

une année plus tôt. Il aurait dû venir dès sa première année cadets, parce qu’il avait à apprendre le b.a-ba technique. En revanche, il était surdimensionné physiquement, il avait déjà les mêmes attitudes qu’il a aujourd’hui », assure Antoine Brault. Sans compter que l’adaptation extra-basket, le dépaysement ne sont pas simples à gérer pour le garçon de 15 ans. « Kévin était passionné des pompiers. Le deal, c’était de l’amener une fois par semaine chez les pompiers pour qu’il continue. C’était un garçon adorable, attachant, toujours prêt à rendre service. » À la fin de l’année, Jean-François Martin décide de le rapatrier sur Cholet.

Barré en cadets à CholetLe jeune pivot intègre l’équipe des cadets France choletais, mais ne joue pratiquement pas. « Il avait un retard technique, c’était difficile notamment du fait de la concurrence », raconte Matthieu

Mousserion, son entraîneur cette saison-là. « Il était à côté de jeunes qui avaient plus de basket derrière eux, des fondamentaux, une culture de jeu plus développée. C’était compliqué de lui donner des responsabilités. » Aujourd’hui la comparaison de

leurs trajectoires fait sourire, mais cette saison 2006-07, Kévin est barré par des garçons comme Erwan André ou Maxime Chupin.Il va finalement trouver

refuge dans l’équipe réserve seniors, en Régionale 3. Une formation entraînée par Sébastien Morin, le préparateur physique des pros. Celui qui deviendra son coach personnel en NBA (voir encadré). « Kévin n’avait pas sa place en cadets France, il ne pouvait pas continuer comme cela », dit Sébastien Morin « Je lui ai expliqué que ce n’était pas une sanction, qu’il allait progresser, voir une autre réalité du basket, jouer avec des mecs qui ont un boulot, une famille. » Cependant

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Au rebond, Ian est solide

« À 15 ans, il avait déjà les mêmes attitudes qu’il a

aujourd’hui » Antoine Brault

À 19 ans, en finale de

l’EuroChallenge’09, perdue face à la

Virtus Bologne (77-75)

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20 MAXI-BASKET

LA SPHÈRE SÉRAPHIN

ILS ONT COMPTÉ KÉVIN REVIENT SUR CEUX QUI L’ONT AIDÉ À SE CONSTRUIRE EN TANT QUE JOUEUR, DEPUIS SON ARRIVÉE EN MÉTROPOLE JUSQU’À SA DRAFT EN 2010.

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SES COACHESAntoine Brault (Poitiers, 2005-06) « Le premier entraîneur que j’ai eu en France. C’est là que j’ai vraiment commencé le basket, en cadets France. Je m’entraînais aussi à l’époque avec les seniors de Nationale 3. J’avais énormément de mal. Je n’y arrivais pas. »Jean-François Martin (Espoirs Cholet, 2006-09) « Mon premier coach à Cholet. Il passait du temps avec moi. Il m’a vraiment appris les bases. »Sébastien Morin (Cholet, 2006-07) « C’est mon coach perso, qui entraînait les seniors région. Il m’a bien aidé dans mon développement physique. Cela n’a pas toujours été facile avec lui parce que mes deux premières années, j’étais un peu feignant au niveau de la muscu. »Jean-Aimé Toupane (Equipe de France U20, 2009) « Il m’a donné ma chance en équipe de France. Je faisais partie des cadres. Il mettait des systèmes en place pour moi. Il a tout fait pour me mettre à l’aise. »Erman Kunter et Jim Bilba (Cholet, 2007-10)Sylvain Delorme (assistant espoirs Cholet, 2008-09) « Dans ma deuxième année espoir, il m’a beaucoup apporté. Il m’a montré autre chose que ce que Jean-François me montrait, surtout dans le jeu individuel, au niveau des dunks, de l’agressivité. Cela a vraiment fait monter mon niveau d’agressivité. »

SES COÉQUIPIERSGarry Florimont (Cholet 2006-07, aujourd’hui à Évreux) « Quand je suis arrivé au centre de formation, il jouait en espoirs. C’était quelqu’un contre qui j’étais motivé de jouer, que je voulais dépasser. »Claude Marquis (Cholet, 2008-11) « Chez les pros, c’était ma source de motivation. Il était vraiment physique, il fallait que je me surpasse. C’est là que j’ai vraiment pris conscience qu’il fallait que je fasse de la musculation si je voulais passer au niveau pro. » Steeve Ho You Fat (Espoirs Cholet, 2007-09) « Je le voyais jouer sur les playgrounds quand il rentrait en Guyane. Je le trouvais fort. Cela m’a donné encore plus envie de partir. L’été 2007, où je suis rentré, je sortais de ma saison cadets, ça me saoulait de n’être qu’un joueur moyen, on s’est entraîné tous les jours, et l’année d’après, j’ai commencé à dominer. »Rodrigue Beaubois (Cholet, 2006-09) « Le jour où il s’est fait drafter (en 2009), je lui ai dit ne t’inquiète pas, je te rejoins l’année prochaine (rires). Cela a été une motivation pour travailler encore plus et m’améliorer. »

SON ENTOURAGESes agents, Bouna Ndiaye et Jérémy Medjana, et sa famille, qui s’occupe également des intérêts de Kévin. Son père de la communication et sa mère de la partie financière. « Les personnes les plus importantes. Mon père, ma mère et mon petit frère (Steve, qui joue à la JSF Nanterre). Pour eux, je ne pouvais pas échouer. »

Saison 2009-10, Kévin en discussion avec Erman Kunter

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rien n’est simple là-encore. Ainsi lors de son premier match, face à Saint-Nazaire, Séraphin se fait manger au rebond par un pivot d’1,85 m ! « Kévin voulait avoir de la détente à tout prix, je lui ai expliqué qu’avant cela, il devait apprendre à se placer au rebond. Au début, il m’a fait perdre des matches, mais à la fin il me les faisait gagner. Il a aimé jouer dans cette équipe. L’année d’après il voulait en être le capitaine, mais je savais bien qu’il ne rejouerait plus avec nous. » Jean-François Martin continue à croire en son protégé. « À la fin de cette année entre cadets et seniors région, il est venu s’entraîner avec nous en espoirs et je lui ai dit que l’année suivante, il serait l’intérieur n°1. C’était un challenge pour lui, la première fois qu’on lui disait qu’il allait être un joueur majeur. C’était à lui d’être le mieux préparé pour assumer tout cela. » Cet été 2007, Kévin va le passer sur les playgrounds en Guyane. « Tout l’été, j’ai travaillé, je bossais avec Steeve Ho You Fat, j’arrivais sur le terrain à 16h, je repartais à 23h. Tous les jours. Tout le temps, tout le temps », nous racontait-il l’an passé (cf Maxi-Basket n°32). Le travail paie. En 2007-08, dès son premier match avec les espoirs, sur le parquet du Paris Levallois, il rend une copie à 23 points et 13 rebonds. « Ah oui, il avait tapé fort ! Il avait tout de suite montré qui il allait être et ce qu’il allait faire pendant la saison », pointe J-F Martin.

23 d’éval’ en Pro A à 18 ans Cet après-midi de septembre 2007, Jérémy Medjana, l’associé de Bouna Ndiaye, est dans les tribunes de Marcel Cerdan. Il repère immédiatement le potentiel. « Il m’avait impressionné

parce que sur une action, il était monté en détente sèche au dunk sur la tête d’un joueur sénégalais qui faisait presque 2,10 m. Dès que j’ai vu cette action, j’ai tout de suite pensé que c’était un joueur NBA. J’ai appelé Bouna pour lui dire qu’à Cholet, il y avait un joueur NBA à 200%. On s’est rencontré

tout de suite après le match avec Kévin et ses parents. » À la fin de sa première saison espoir, Kévin commence à s’entraîner avec Erman Kunter et l’équipe professionnelle. « C’est là, au contact des pros, qu’on s’est aperçu que sa dimension physique, athlétique, avec l’intensité et la vitesse, et son adresse – il est très adroit avec ses mains

- pouvaient l’amener très haut », dit Jean-François Martin. « C’est venu de lui-aussi, un garçon travailleur, ambitieux, et pas du genre à se dégonfler. » La saison suivante, en 2008-09, Kévin profite de la blessure de Claude Marquis pour se faire un nom en Pro A. Pour son cinquième match avec les pros, à quelques semaines de son 19e anniversaire, il compile 12 points et 5 rebonds en 18 minutes au Rhénus de Strasbourg. « Son premier match d’impact, je n’oublie pas des choses comme cela », rigole Erman Kunter. Puis 17 points à 100%, 7 rebonds et 23 d’évaluation la semaine suivante face à Nancy. Deux flashes qui resteront sans suite, car au retour de son ainé guyanais, Séraphin retrouve sa place de troisième pivot. Il ne jouera que 5 minutes en moyenne sur le reste de la saison. « Cela n’a pas toujours été facile avec Erman, on a eu beaucoup de prises de bec », avoue aujourd’hui son agent. « Sa dernière année, pour son premier match à Rouen, il n’avait pas joué une seconde. On était prêt à tout faire pour le transférer s’il ne jouait pas. C’était tendu. » La situation

Kévin , 15 ans, numéro 13 des

Cadets France de Poitiers entrainés

par Antoine Brault (à gauche).

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« Dès que j’ai vu cette action, j’ai tout de

suite pensé que c’était un joueur NBA »

Jérémy Medjana

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22 MAXI-BASKET

de Kévin s’éclaircit finalement, lorsqu’en novembre 2009, Claude Marquis décide de quitter Cholet pour terminer la saison à Caserte.

« Quand il se donne un objectif… »Le jeune pivot intègre le cinq de départ, enchaîne les bons matches et surtout, Cholet aligne les victoires. En quart-de-finale des playoffs face à Poitiers, Kévin réussit son premier double-double. 10 points et 11 rebonds. Après une bonne prestation au Hoop Summit au mois d’avril et sa fin de saison en boulet de canon, tous les feux sont au vert en prévision de la Draft. Si techniquement, le joueur est loin d’être prêt et manque de vécu – 15 fois titulaire seulement sur une cinquantaine de matches en Pro A et une quinzaine en coupe d’Europe –, ses capacités physiques et plus encore sa marge de progression font fantasmer les scouts NBA. Kévin raffole du combat intérieur, il ne recule pas devant les plus gros pivots du championnat. Sa puissance n’est pas loin d’être inédite dans l’hexagone.La saison de Kévin sera stoppée net en demi-finale face au

BCM, après un choc avec J.K. Edwards. Son dernier match en Pro A. « Cela lui aurait apporté de jouer une saison en Euroleague, mais cette blessure au genou a décidé ses parents », dit Jean-François Martin. « Et puis les challenges, ça le motive. Je me disais qu’il allait être impressionné face aux Dwight Howard and Co, mais pas du tout. J’ai compris son choix, comme quand il est allé à Vitoria plutôt qu’à Cholet pendant le lock-out. Cela montre l’état d’esprit de Kévin. Il a choisi un contexte plus difficile et un coach réputé pour être dur (Dusko Ivanovic). C’est comme l’été dernier, quand il est arrivé au stage de l’équipe de France, il m’a dit « tu sais, Jean-François, ma place, je vais la prendre. » Je savais qu’il allait surprendre tout le monde. Quand il se donne un objectif, ce ne sont pas des paroles en l’air. » « Sa personnalité est une arme », complète Sébastien Morin. « Il se remet en question en permanence, écoute beaucoup et s’entoure de personnes qui n’ont pas peur de lui dire ses quatre vérités. » « Il n’est pas dans l’auto-satisfaction », renchérit Medjana, « au contraire il a tendance à être critique avec lui-même quand il fait des

Saison 2008-09, en espoirs, face à l’Orléanais Frens Johwe Casseus. Kévin sera élu dans le meilleur cinq du championnat.

Repères

2,06 m, pivotNé le 7 décembre 1989

à Cayenne (Guyane)

• Clubs :Poitiers (2005-06), Cholet (2006-10), Washington (2010-12), Caja

Laboral (2011).Drafté en 17e position par les Bulls en 2010

• Palmarès : Médaillé d’argent à l’Euro U20 en 2009, Champion de France en 2010, Médaillé d’argent à

l’Euro en 2011.21 sélections

en Équipe de France

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Page 23: Maxi-Basket 44

PORTRAIT • MAXI-BASKET 23

LES GRANDES DATES DE SA CARRIÈRE

ASCENSION EXPRESSE !KÉVIN RETRACE LES GRANDS MOMENTS DE SA JEUNE CARRIÈRE.

29 septembre 2007 Son premier match espoir contre Paris. « Je sortais d’une saison en région, j’ai travaillé et bam, 23 points et 13 rebonds ! Je me suis demandé ce qu’il se passait. »26 janvier 2008 Son premier match en Pro A, à Chalon. « J’avais joué 7 minutes, c’était contre le petit frère de Badiane (Moussa). Je n’avais pas fait grand-chose, ça m’a montré que le niveau pro, ce n’est pas forcément facile. »8 novembre 2008 Son premier « gros » match en Pro A : 17 pts à 7/7, 7 rbds, 23 d’éval en 20 min contre Nancy. 11 avril 2009 Le Hoop Summit : 8 pts, 9 rbds et 4 ctrs. « Le match qui a changé toute ma vie. Après cela, j’avais de fortes chances d’aller en NBA. »26 juillet 2009 Kévin est sélectionné dans le meilleur cinq de l’Euro U20. « Avant, j’avais conscience que je faisais partie des meilleurs jeunes de mon âge en France. Quand j’ai été élu dans ce 5, j’ai pris conscience que je faisais partie des meilleurs joueurs de ma génération en Europe. À ce moment-là, le niveau de confiance augmente et tout augmente. »29 mai 2010 En demi-finale des playoffs contre Gravelines, il se blesse aux ligaments du genou. « Un moment très difficile, à quelques semaines de la Draft, je sais déjà que j’ai des chances d’être dans le Top 20. Sur le moment, j’essaie de me relever et je retombe tout de suite. Je me dis « mais merde ! »24 juin 2010 La Draft NBA. Kévin est appelé sur l’estrade par David Stern. 17e choix par les Bulls. Ses droits seront cédés aux Wizards. « Pour l’instant, c’est le plus beau jour de ma vie, sans hésiter. »16 novembre 2010 Son premier match NBA, contre Toronto. 2 pts en 2 min. « J’étais énormément stressé. Je ne savais pas comment ça allait se passer. C’était très particulier. »7 décembre 2010 2 pts, 4 rbds, 4 co en 19 min au Staples Center face aux Lakers « J’avais fait un très bon match le jour de mon anniversaire (21 ans). Le match qui suit, contre Sacramento, je suis titulaire. »5 septembre 2011 France-Serbie à l’Euro, décisif avant le deuxième tour. 11pts et 4 rbds en 17 min. « C’est l’un des plus gros matches de l’équipe de France et j’étais présent à ce moment-là. Je suis content d’avoir apporté. »7 mars 2012 14 points, 9 rebonds et 23 d’éval’ en 25’ lors d’une victoire face aux Lakers. Fiche statistique annonciatrice d’une fin de saison en boulet de canon. « C’est le match après lequel j’étais lancé pour ma série. Cela a été comme un détonateur. C’est là que j’ai commencé à prendre confiance. Cela m’a permis d’enchaîner ».

bons matches. C’est une éponge, il enregistre tous les conseils que tu lui donnes et il les applique. »

« Le couteau entre les dents »Outre ses qualités propres, indiscutables, et son éthique de travail, le numéro 13 des Wizards avait besoin d’un environnement favorable pour réussir en NBA. Deux événements lui ont permis d’éclater au printemps. D’abord le remplacement du head coach des Wizards Flip Saunders par Randy Wittman le 24 janvier. Ensuite le deal passé entre Washington et Denver le 15 mars qui a envoyé JaValee McGee dans le Colorado en échange du Brésilien Nene. Les observateurs ont alors découvert qu’un pivot de talent avait croupi sur le banc des Wizards, que sa 17e place à la Draft 2010 n’était finalement pas un si mauvais choix. Ils ont mesuré les progrès réalisés par Séraphin dans sa lecture du jeu après son expérience du basket FIBA de très haut niveau en équipe de France puis au Caja Laboral.« Quand je le revois sur son premier camp à Cholet où il est limite pas capable de mettre un pied devant l’autre, et aujourd’hui voir ce qu’il est capable de faire en NBA*, ce qu’il a pu faire en

Espagne l’hiver, oui je suis admiratif », dit Antoine Brault. « Il a su se servir de qualités physiques et athlétiques hors du commun, il a des mains, il est habile, il est à l’écoute… Qu’il continue à saisir les opportunités, il ne faut pas que cela s’arrête là. » « S’il peut faire l’alchimie entre sa puissance naturelle et la connaissance du jeu, cela peut être exceptionnel », augure Erman Kunter. L’avenir immédiat, c’est l’équipe de France. Kévin a prévenu qu’il ne viendrait pas faire de la figuration au rassemblemement des Bleus. « J’arriverai au stage le couteau entre les dents. » 22 ans et déjà pratiquement indispensable chez les Bleus. Tel est Mister K. l*Kévin a compilé 15,8 pts, 7,4 rbds et 2,1 co sur le mois d’avril.

SES STATS EN CARRIÈRE

Saison Club M Min %Tirs %LF Rb Co Pts Eff.

2008-09 Cholet (Pro A) 19 9 53,2 63,6 2,4 0,4 3,0 4,0

2008-09 Cholet (EuroChallenge) 11 7 50,0 66,7 1,9 0,3 2,0 2,9

2009-10 Cholet (Pro A) 29 16 52,7 55,6 4,2 0,9 6,2 7,9

2009-10 Cholet (Eurocup) 6 21 51,4 75,0 6,5 1,2 6,5 10,3

2010-11 Washington (NBA) 58 11 44,9 71,0 2,6 0,5 2,7 3,9

2011-12 Vitoria (Espagne) 10 18 61,8 64,3 2,7 1,2 7,7 7,9

2011-12 Vitoria (Euroleague) 7 19 55,1 80,0 5,0 1,0 8,9 11,3

2011-12 Washington (NBA) 57 21 53,1 67,1 4,9 1,3 7,9 10,4

EN ÉQUIPE DE FRANCE

2011 Eurobasket 9 9 56,3 85,7 1,9 0,4 4,7 4,3

« Quand il est arrivé au stage de l’équipe de France,

il m’a dit : tu sais, Jean-François, ma place, je vais la

prendre. » Jean-François Martin

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LUC-ARTHUR VEBOBE(CHOLET)

WILLIAM GRADIT(CHOLET)

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LES GRANDS ENTRETIENS DE MAXI-BASKET • MAXI-BASKET 25

ILS SE SONT RENCONTRÉS IL Y A PRESQUE DIX ANS, JEUNES COÉQUIPIERS À PARIS AU SEIN D’UNE ÉQUIPE COACHÉE ALORS PAR JACQUES MONCLAR. EN 2011, LUC-ARTHUR VEBOBE

ET WILLIAM GRADIT SE SONT RETROUVÉS À CHOLET, COLS BLEUS D’ERMAN KUNTER MAIS AUSSI FINALISTES MALHEUREUX DE LA DERNIÈRE FINALE DE PRO A. DISCUSSION AVEC DEUX

GUERRIERS DES PARQUETS MAIS AUSSI DEUX FORTES TÊTES QUI ONT PARFOIS EMPRUNTÉ DES CHEMINS DE TRAVERSE AVANT DE DONNER LEUR PLEINE MESURE.

Propos recueillis par Jérémy BARBIER

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Votre premier point commun est d’être parti assez jeune aux Etats-Unis, en college ou en NCAA, pour y parfaire votre formation. Qu’est-ce que cela vous a apporté à l’époque ?Luca Vébobe : À ce moment (en 1999), j’avais arrêté l’école depuis six mois et je partais là-bas uniquement pour le basket. Je suis né à Antibes, j’y avais vécu toute ma vie et comme pas mal de gens de mon entourage, je pensais que j’avais besoin de bouger un peu, histoire de me débrouiller tout seul. C’est une vraie expérience. Quand tu pars tout seul à l’étranger et qu’il faut se débrouiller, tu grandis d’un coup. Pour William, je ne sais pas…William Gradit : Cela me faisait plus rêver que le centre de formation en France. Cela m’a aussi permis de devenir bilingue et de vivre le rêve, d’être au cœur de la culture américaine. C’est le chemin qui me paraissait le plus logique. Pour moi, c’était la seule issue pour faire quelque chose.

Vous êtes devenus coéquipiers à Paris lors de la saison 2003-2004. Dès votre première rencontre, vous avez tout de suite été proches ?W.G : Moi, j’étais quand même plus jeune…L.V : Il aime bien faire le petit jeune avec moi. Il croit qu’il n’a pas trente piges (ndlr : William a eu 30 ans quelques jours après cet entretien). W.G : Tu dois quand même avouer que ça fait la différence dans le milieu professionnel. C’était mon premier contrat pro, je n’avais pas d’expérience alors que toi…L.V : Ouais, j’avais déjà joué. Pour en revenir à la question, on a cash traîné ensemble.W.G : Ca a été direct.L.V : Je connaissais Mam (ndlr : Mamoutou Diarra) avec qui nous sommes de la même génération. On traînait ensemble et William était là aussi. Ca a cliqué, on est tout de suite devenu amis. Il faisait partie des mecs qui passaient à la maison. Et puis il habitait en-dessous de chez Mam donc quand je passais voir l’un, j’allais aussi voir l’autre.

Jacques Monclar était alors votre entraîneur. Il évoque parfois cette époque avec…émotion dirons-nous. Quel était le quotidien de cette équipe ? W.G : Moi, mon quotidien, c’était courir. (Rires) Eux, ils avaient le droit au ballon et moi, c’était plus la course qu’autre chose. Je prenais cher.L.V : Avec Jacques, quand tu es jeune, c’est ça. Tu te rends compte après que cela sert. Tu as la rage sur le coup mais tu comprends ensuite pourquoi il fait comme ça. Toi, en plus, tu avais déjà pris un an de Jacques.W.G : J’étais hors forme quand je suis arrivé la première année. Quand tu es arrivé, ça commençait à aller mieux.L.V : Je me souviens que tu commençais à jouer.W.G : Ouais, il me faisait rentrer de temps en temps.L.V : Je me rappelle très bien qu’on avait perdu les cinq premiers matches de la saison. On n’était pas très bien. On avait une bonne équipe sur le papier mais ça ne prenait pas trop. Il y avait Lolo (Sciarra), Mam, William… Franchement, on avait vraiment une bonne équipe mais aussi une équipe de fous furieux.

De cette période, avez-vous une anecdote savoureuse et tout de même avouable ?W.G : Jacques en a déjà balancé une sur moi, celle ou il m’a laissé à Strasbourg. Toi, tu n’étais pas encore là !L.V : Non.W.G : Une fois, on ne s’est pas compris pour le couvre-feu. Lolo m’appelle pour me dire qu’il fallait que je rentre à l’hôtel. Moi, j’étais tranquille au McDo en train de manger mon cheese. Il devait être 00h00 ou 1h00 et je dis à Lolo que Jacques m’avait dit que je pouvais rester. Le lendemain matin, le coach me dit que je reste à Strasbourg, que je ne rentre pas avec eux. J’ai pêté un câble et retourné le hall d’entrée de l’hôtel. J’avais mis un coup de poing dans le mur et je m’étais pratiquement fêlé les deux métatarses. Finalement, j’ai pris le train et je suis arrivé en même temps qu’eux. Après ça, il m’a fait jouer. Il n’est pas rancunier. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que j’ai vraiment commencé à jouer.L.V : C’est ça qui est bien avec Jacques, il n’y a pas de rancune.W.G : Mais il aime ça aussi. Il a besoin de joueurs comme ça, qui ont du répondantL.V : Ouais. On se dit tout ce qu’il y a à se dire sur le coup puis on passe à autre chose.

Avec le recul, quelle a été l’influence de Jacques Monclar sur vos parcours ?L.V : Il m’a lancé, tout simplement. J’étais aux Etats-Unis et j’avais une grosse envie de revenir en France pour jouer. Il m’a d’abord fait venir à Antibes puis après une saison à Chalon où ça ne s’est pas bien passé, il m’a fait venir à Paris. Je me suis blessé

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« J’AI RETOURNÉ LE HALL

D’ENTRÉE DE L’HÔTEL »

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la première année et quand les nouveaux proprios ricains sont arrivés (ndlr : groupe d’investisseurs mené par Mark Fleisher), ils ne savaient pas trop s’ils voulaient me garder. J’étais aux Antilles pour m’entraîner et je sais qu’il a dit ce qu’il fallait pour que je reste au club. Jacques, je lui en dois plus d’une, je le sais très bien. W.G : Jacques et Lolo m’ont vraiment appris le basket. Je pensais que je connaissais en rentrant des Etats-Unis mais en fait, je ne connaissais rien du tout. De Jacques, j’ai gardé la rigueur au niveau de l’intensité à l’entraînement. Lolo, c’était plus la lecture du jeu. J’ai défendu sur lui pendant des mois, ça forge.L.V : Lolo, je lui en dois aussi une belle. Ça me fait chier ce qui s’est passé pour lui à Vichy cette année. C’est quelqu’un qui mérite le respect. Je ne peux pas dire ce qu’il a fait pour moi mais on va dire qu’il a bien sauvé ma carrière lui aussi.

Vous avez tous les deux une réputation de joueurs sanguins, pas celle de mauvais garçons mais de basketteurs à fort caractère. Pensez-vous que cela vous a porté préjudice au cours de vos carrières ?L.V : C’est certain qu’une ou deux fois, cela ne m’a pas rendu service. (Il rit) Après, je pense que c’est aussi ce qui fait nos qualités sur le terrain : ne rien lâcher, avoir envie. Il y a les deux côtés de la médaille on va dire. W.G : Ça m’a un peu porté préjudice, je ne vais pas le nier. Ça a parfois été difficile de trouver des clubs. Certains coaches en ont profité quand j’arrivais quelque part. On te fait sentir qu’étant donné ton passé, tu ne peux trop rien dire. Du coup, tu es obligé de fermer ta gueule sur tous les sujets pour ne pas faire de vagues.

Cela s’arrange avec l’âge ?W.G : Avec le temps, l’âge et les résultats. J’ai quand même été performant et c’est ce qui m’a le plus aidé.L.V : Je ne sais pas si c’est l’âge ou ce qui peut t’arriver dans la vie. L’âge est juste un chiffre et si tu ne vis pas certaines choses, tu n’apprends pas obligatoirement. J’ai arrêté de jouer au basket pendant presque trois ans à cause d’une blessure et je peux te dire qu’à ce moment, tu réalises la chance que tu avais et que si elle venait à se représenter, il n’y a rien qui pourrait la gâcher.

Vous avez tous les deux connus des périodes de

galère et même le chômage. Comment vit-on cette inactivité forcée ?L.V : Attends, moi, je me suis même retrouvé au RMI ! À la limite, ce n’est même pas un problème de thunes car tu peux toujours trouver un job si tu es vraiment dans la merde. Quand ça arrive, tu te demandes surtout si tu ne vas pas dire adieu à une partie de ta vie alors que jamais tu aurais pensé que ça puisse venir aussi vite. C’est plus que de l’argent, c’est ta passion qui s’arrête, tout ce que tu as fait depuis que tu es petit. Quand ça m’est arrivé, j’ai mûri d’un coup.W.G : J’ai eu ma période de galère après Vichy. J’ai bien, bien galéré après Vichy. (Il rit) Je voulais partir à l’étranger et ça ne s’est pas fait. Je n’ai rien eu pendant plusieurs mois, pas de propositions. C’est pour ça que j’avais finalement signé en Pro B avec Clermont. Comment on le vit ? Tu t’entraînes tout seul car il faut bien faire quelque chose mais tu es quand même dans l’attente. Au final, tu prends un peu ce qui arrive, tu ramasses les miettes. C’est galère et frustrant, surtout quand tu as un peu d’ambition. Il y a aussi le regard de tous les gens autour : la famille, les amis, les enfants…

Pendant ces périodes de doutes, avez-vous sérieusement envisagé arrêter le basket ?W.G : Je ne voulais pas forcément arrêter le basket mais c’est vrai qu’à un moment, j’étais un peu dégouté, des gens plus qu’autre chose. La mentalité de certaines personnes m’a saoulé.L.V : Moi, c’était comme un grand huit. Il y a des jours où tu as la pêche et d’autres ou tu te dis que c’est mort. À un moment donné, j’avais l’impression de patiner. J’essayais d’accélérer mais je n’allais nulle part. Heureusement que j’étais soutenu par ma famille, les amis ou mon agent. J’étais toujours très bien entouré et les médecins qui m’ont suivi sur Monaco y ont toujours cru. Quand tu as ces gens autour de toi qui ne lâchent pas l’affaire, tu y crois.

Cholet a relancé vos carrières en Pro A. Tant dans le club que dans la ville, c’est un environnement où vous vous êtes immédiatement sentis à votre aise ?L.V : Quand je suis arrivé sur place, je me suis dit que j’allais pouvoir me concentrer sur le basket. (Il sourit) Le groupe était vraiment chaleureux à mon arrivée donc ça a tout de suite

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« ON AVAIT UNE BONNE

ÉQUIPE MAIS AUSSI UNE ÉQUIPE

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fonctionné. Et puis les fans ici sont incroyables. La salle a toujours été pleine et même cette année ou ça a été un peu plus difficile, la salle est toujours remplie.W.G : Moi, j’étais en mission donc je n’avais pas le choix. J’étais obligé de réussir. À Cholet ou dans un autre patelin, ça aurait été la même chose. J’avais une nouvelle chance dans un très bon club donc je ne pouvais pas me plaindre. Je savais que j’arrivais uniquement pour le basket.

Et finalement, il y a tout juste un an, vous vous retrouviez ensemble en finale du championnat à Bercy. C’était inespéré ?L.V : Déjà, en sortant de Pro B, le simple fait d’avoir été appelé par Cholet, champion en titre et qualifié pour l’Euroleague, c’était incroyable. J’étais comme un gamin. Je me suis retrouvé avec des sacrés joueurs, certainement la meilleure équipe dans laquelle j’ai pu jouer. Il y a eu l’Euroleague, le All Star Game… C’était un truc de fou.W.G : Ça prouve que tout peut arriver. Je m’étais fixé des limites et pendant un temps, je me suis un peu contenté de ce que j’avais. Je ne visais pas assez haut. La proposition de Cholet (ndlr : William avait d’abord signé en qualité de pigiste médical de Fabien Causeur en janvier 2011), c’était en effet un peu inespéré. Mon arrivée dans ce club était une superbe opportunité.L.V : Après, en ce qui concerne la finale à Bercy, c’est un petit peu un sujet tabou pour moi. Je n’ai jamais pu revoir le match, ça me fait trop mal. C’est mon meilleur et mon pire souvenir à la fois.W.G : Pour moi, sur le coup, ça a été horrible. J’ai joué 5 minutes, planté 2 points et je n’ai plus joué après. Je m’en souviens car cela m’a un peu vexé. Mais avec le recul, c’est un bon souvenir car après Bercy, je me suis dit que si je pouvais jouer en finale, je pouvais jouer un peu partout en fait. Je sais que j’ai une vraie carte à jouer dans le basket. Je me suis calmé, je ne fais plus de conneries. Cholet m’a fait mûrir.

Cholet, c’est aussi et surtout la rencontre avec Erman Kunter. En quoi est-il différent des autres coaches que vous avez pu connaitre ? L.V : (Il rit) C’est quelqu’un de spécial, franchement. Il fait partie des coaches dont je me souviendrai toute ma vie. Il y a des jours où tu vas le détester et des jours où tu vas l’adorer. (Il rit) Cela prend un certain temps pour le cerner. Il a une sorte de sixième sens bizarre qui lui permet de te dire comment les choses vont se passer. (Il prend l’accent turc) « Ça, ça va arriver comme ça, c’est sûr ! » Et généralement, c’est vrai. (Rires)W.G : Il a cru en moi et je le remercie pour ça. Il m’a fait confiance. Il a son propre style, avec beaucoup d’entraînements.L.V : On doit être une des équipes qui s’entraine le plus en France, si ce n’est celle qui s’entraîne le plus. Avec lui, c’est tout dans l’intensité, dès 9h30 et à raison de deux fois par jour. À chaque fois qu’on parle avec d’autres joueurs de ce que nous faisons, ils sont surpris. Dès l’échauffement, c’est à fond ! W.G : Parfois c’est dur, d’autres fois non, ça dépend de ton état de forme. J’ai longtemps connu les entraînements avec Jean-Louis Borg et c’était différent car on avait un peu plus de repos pour gérer notre corps. On avait également un effectif moins large donc tu pouvais moins te permettre de tirer sur la corde.

De l’extérieur, Erman Kunter a cette image de coach particulièrement exigeant. Quand on joue sous ses ordres, on peut tout de même plaisanter avec lui en dehors du terrain ?WG : Il a son humour à lui…L.V : Je ne sais pas comment on le voit de l’extérieur. Moi, avant d’arriver, je le voyais comme un mec vachement strict tout le temps. En fait, avant l’entraînement, tu peux rigoler avec lui, il n’y a pas de soucis. Il est super sympa. Par contre, dès que l’entraînement commence, il met le masque.W.G : Avec lui, ce qui compte, c’est ce que tu fais sur le terrain.

« PENDANT UN TEMPS, JE ME SUIS UN PEU CONTENTÉ DE CE QUE J’AVAIS »

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Le jour où il m’a pris, il m’a tout de suite dit que ce que je faisais en dehors, c’était mon problème. C’est appréciable, c’est clair.L.V : À partir du moment où tu t’arraches à l’entraînement… Si ça marche avec toi sur le terrain, tu sais que tu vas y retourner. Enfin, en général ! Parfois, tu penses avoir bien fait les choses et tu ne rejoues pas du match sans vraiment savoir pourquoi. Le match d’après, tu es de retour dans le cinq. Il est difficile à cerner mais il a énormément de charisme et de prestance.

Il semble en effet que la hiérarchie collective n’est jamais gravée dans le marbre. En tant que joueur, est-ce parfois difficile à accepter ?L.V : Tu peux être frustré. Parfois, je ne vais jouer que 15 minutes alors que j’aimerais apporter plus. Mais quand cela se passe comme ça, en général, c’est que les mecs sur le terrain taffent et il faut savoir l’accepter. Tout dépend ce que l’on veut. Si je voulais jouer 30 ou 35 minutes par match, je pourrais aller dans une équipe qui vise le maintien. En signant à Cholet, le but est de gagner quelque chose et dans ces équipes, tu as dix joueurs qui peuvent jouer. W.G : C’est vrai que la situation peut changer du jour au lendemain mais il faut l’accepter, penser à autre chose. Et puis si tu n’es pas content, tu vas voir ailleurs. On est des grands garçons quand même. (Il rit)

L’un comme l’autre, avez-vous le sentiment d’avoir progressé individuellement sous le maillot du CB ?W.G : Complètement. Rien que cette saison, cela fait deux ou trois mois que je me sens très bien. Je pense que j’ai vraiment passé un cap. Je me sens plus en confiance aujourd’hui et j’ai montré que je pouvais scorer sur quelques matches. Le prochain objectif est d’être plus régulier dans ce domaine.L.V : Clairement aussi. Erman m’a canalisé. Je savais en arrivant ici qu’il y avait déjà des scoreurs. Il m’a donné un rôle précis et

maintenant que j’ai épuré un peu mon jeu, il me laisse faire plus de choses. Cette année, je me sens meilleur que je ne l’ai jamais été.

Malgré tout, vous conservez cette image de cols bleus. Vous n’êtes pas les basketteurs les plus talentueux du monde mais vous faites partie de ces joueurs indispensables dans un collectif. Vous êtes d’accord quand je dis cela ?L.V : Je ne suis pas d’accord du tout, je suis le plus talentueux du monde. (Il éclate de rire). Plus sérieusement, à un moment donné, tu sais ce qu’il faut faire pour être sur le terrain. Pour moi, je sais que cela passe par défendre dur et à partir du moment où je suis sur le terrain, je sais qu’il se passera d’autres choses. W.G : Comme Luca, je pense que je fais des trucs que tout le monde n’a peut-être pas envie de faire. C’est une question d’intensité. Avec les années et les entraînements qui passent, la défense est un automatisme. Cela fait partie de mon quotidien, c’est quelque chose que je sais faire et que je n’ai pas besoin de travailler individuellement, contrairement à l’attaque.

Terminons par du très classique. Comment pourriez-vous décrire l’autre ?W.G : Luca ? Real nigger (Il éclate de rire). Voilà, c’est un vrai quoi ! On se comprend, c’est un personnage attachant. On a un peu le même vécu, les mêmes centres d’intérêts. Il y a beaucoup de similitudes entre nous.L.V : (Il rit) C’est un vrai personnage que tu me demandes de décrire en quelques mots. Sous ses airs de bad boy, c’est un mec qui dira tout le temps oui si tu as un service à lui demander. Il est super gentil en fait, il n’est pas ce qu’on pourrait croire. De l’extérieur, je sais que les gens ont des a priori sur lui. Il a son côté « caillera » mais quand tu dépasses ça, c’est un gars sur qui tu peux compter. l

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« MOI, JE ME SUIS MÊME

RETROUVÉ AU RMI »

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Léo, très bien entouré à l’Euro cadets 2008. De gauche à droite : Milan Ryska (République Tchèque), Jonas Valanciunas (Lituanie), Enes Kanter (Turquie), Léo et Dmitry Kulagin (Russie) pour un 5 idéal.

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« il me rappelle Pape Sy » Rémy Valin

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«   La seule chose qui pourrait lui arriver, c’est que, comme on commence à parler de lui, ça lui monte à la tête », craint Rémy Valin, son coach à Évreux. « Mais je

commence à bien le connaître et je pense que ça n’arrivera pas. » Bien vu coach ! Il est 16h00, mercredi 16 mai quand Lahaou nous rappelle. Soit quatre heures avant le dernier match de la saison régulière. C’est la première fois que le jeune arrière parle à la presse nationale. Quelques heures plus tard, il réalise sa meilleure évaluation en carrière pro (20, 13 pts à 4/5 aux tirs, dont 2/2 à 3-pts, 4 rbds, 4 pds en 26’).  «  Humainement, c’est quelqu’un d’exceptionnel  », poursuit  coach  Valin.  «  Depuis que je coache, c’est un joueur avec qui je prends le plus de plaisir à travailler. Il est humble, sérieux, enthousiaste, bosseur. »Portrait dithyrambique pour un  joueur de Pro B avec des stats  à  l’année  (7,1  pts  à  43,0%,  2,6  rbds  et  7,4  d’éval.  en 26’) très banales ? La photographie à l’instant « T » ne dit pas tout. Il y a trois ans, Lahaou évoluait à l’AS Orly en… excellence région seniors ! Un gamin génial de 16 ans au milieu des hommes ! « Il est passé en dehors des filières », nous explique son entraîneur. « Son parcours est atypique. C’est dur en France d’être repéré quand on n’est pas dans les circuits fédéraux ou les centres de formations. » Lahaou a commencé le basket dans le club près de chez lui à l’AS Orly.  Il  domine.  «  Je suis parti à Charenton dès que ma mère m’a laissé partir », nous lâche-t-il un sourire dans la voix.  « En première année minimes. J’ai fait trois saisons là-bas, j’ai été champion de France avec Evan Fournier. Après, je suis reparti à l’AS Orly parce que je n’avais pas de propositions. J’ai donc joué en seniors excellence région. J’étais dans le cinq majeur, en deuxième année cadet. J’ai pu progresser convenablement, même si physiquement, j’étais vraiment frêle. Le coach, comme il me l’avait promis, m’a trouvé un agent qui m’a trouvé un test à Toulon. J’ai fait une saison, avec les cadets et les espoirs. Je n’ai pas eu la chance de rentrer tôt dans un centre de formation ou un pôle. Mais dans ma tête, j’ai toujours voulu devenir pro, même en région. »

Des cannes de feuAprès une saison, le HTV lui propose un contrat espoirs. «  Mais je voulais aller au dessus. En N1, je savais que j’aurais ma chance pour imposer mon jeu et progresser. Chris Singleton (coach  de  Denek  Urcuit,  ndlr)  a eu un coup de cœur après avoir vu des vidéos. J’ai fait une bonne petite saison, j’ai été en présélection de l’équipe de France U20. Je n’ai pas été pris, mais c’était une super expérience. »  Lahaou  a  raccroché  les  wagons  du  haut niveau  en  deux  saisons.  Une  progression  fulgurante. Rémy Valin le repère la saison dernière en N1. Il flaire le 

bon coup. « Son premier atout, c’est d’avoir des cannes de feu  », nous confie-t-il. «  Il a des jambes de très haut niveau. Ça lui permet de pouvoir défendre très très dur, sur des meneurs ou des extérieurs. Il est déjà une arme défensive très performante. Cette saison, il a stoppé des joueurs comme Rodrigue Mels, Jason Siggers. Grosse pression sur l’homme. Il manque encore de puissance par rapport à des joueurs de plus haut niveau, notamment sur le haut du corps, mais ça va venir avec du travail. Cette vitesse lui permet également d’aller vite sur de la contre-attaque, sur ses pénétrations. »En  attaque,  Lahaou  doit  encore  bosser  son  tir  extérieur (11/55 à 3-pts cette saison, soit  20,0%). « Il se découvre encore beaucoup au niveau du jeu offensif  »,  ajoute son  entraîneur.  « Une fois qu’il aura passé le cap de la confiance et de l’automatisme en match, il va faire mal au niveau de l’adresse. À l’entraînement, il est phénoménal. Et ça lui permettra d’exploiter encore plus son drive. Pour l’instant, c’est un avaleur d’espace sur demi-terrain.  » « Pour le tir, ça va venir, il faut que je m’habitue à la pression du match  »,  reconnaît  Konaté.  Déjà,  sur  les  12  derniers matches de la saison, sa moyenne de points est grimpée à  11,0.  Avec  lui,  les  progrès  sont  continus.  Parti  d’aussi loin,  jusqu’où  peut-il  aller  ?  Son  agent  Nicolas  Paul  l’a inscrit à la Draft. « Ça peut paraître bizarre, je comprends que les gens se disent : c’est qui ce petit qui s’inscrit ? », admet Lahaou. « Mais on tente de se faire connaître un peu plus, ça ne fait jamais de mal. Je n’ai rien à perdre. » « Son inscription à la Draft, c’est pour déboucher sur des workouts, des invitations à des camps comme Trévise », ajoute son coach. « C’est pour découvrir d’autres choses, d’aller se montrer, c’est toujours intéressant. Mais il a les qualités de vitesse, d’envergure, d’adresse pour exister sur le très haut niveau. »

amara, le modèleLa  saison  prochaine,  Lahaou  jouera  encore  à  Évreux. Il  va  falloir  confirmer.  «  Il va être ciblé, il va falloir qu’il s’adapte, il aura plus de responsabilités, je serai plus exigeant  »,  prévient  d’emblée  Rémy  Valin.  «  C’est un joueur qui prend ce que lui donne le jeu. Il arrive toujours à s’en sortir. Il me rappelle Pape Sy. Il est grand, un arrière capable de faire beaucoup de choses. » Lahaou préfère une  autre  comparaison.  «  Quand j’étais petit, j’étais en totale admiration devant Amara Sy, son jeu, son parcours. On me l’a présenté au Quai 54 il y a trois ans. Il m’avait donné de bons conseils, de s’accrocher, d’y croire. Il était super. » Amara Sy avait alors parlé à un gamin qui jouait  en  région.  Un  jour,  ils  se  croiseront  peut-être  en compétition officielle. l

LaHaOU KONaTÉ

SORTi DE NULLE PaRT

Le jeune arrière d’Évreux (1,96 m, 20 ans) est une rÉvÉLation de La fin de saison de Pro B. totaLement inconnu au BataiLLon, iL a même inscris son nom Pour La Prochaine draft nBa. Qu’est-ce Que c’est Que cette Énigme ?

Par thomas Berjoan

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32 MAXI-BASKET

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DU CÔTÉ DE CHEZ…

LUDOVICVATY

IL Y A DEUX ANS, IL ÉTAIT BLESSÉ À LA CHEVILLE, VENAIT DE SE FAIRE ÉVINCER DE L’ÉQUIPE DE FRANCE, SE RETROUVAIT SANS CLUB ET PERSONNE N’AVAIT VOULU DE LUI

À LA DRAFT NBA. AUJOURD’HUI, LUDOVIC VATY EST LA PREMIÈRE ARME OFFENSIVE DE LA RAQUETTE DE GRAVELINES, MEILLEURE ÉQUIPE DE PRO A SUR LA SAISON. LE

JOUEUR DU BCM EST UN HOMME DISCRET, MAIS IL EST SURTOUT L’UN DES MEILLEURS PIVOTS OFFENSIF QUE COMPTE LE BASKET FRANÇAIS.

Propos recueillis par Florent de LAMBERTERIE

Photos : Hervé BELLENGER

“ SANS MON FILS, JE PENSEQUE J’AURAIS PÉTÉ UN CÂBLE ”

DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 33 DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 33

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34 MAXI-BASKET

Ton enfanceJe viens de Guadeloupe, où j’ai d’abord longtemps grandi avec ma grand-mère. Je suis fils unique et ma mère était caissière, elle l’est toujours d’ailleurs. Elle travaillait pas mal, ses journées commençaient à huit heures et se terminaient vers vingt heures, pendant que moi j’étais en cours. Comme je devais me coucher à neuf heures le soir, je ne la voyais quasiment pas, sauf le week-end. Après l’école, j’aimais bien faire du vélo, j’en faisais tout le temps, j’allais voir mes cousins. Plus tard, au moment où je suis entré au collège, ma mère a trouvé un logement et je me souviens que ça a été difficile pour moi de quitter ma grand-mère parce que j’étais tout le temps avec elle depuis tout petit.

Le basketJ’y suis venu totalement par hasard. À 13 ans, j’avais un ami qui faisait du basket et son entraîneur leur avait demandé à tous de chercher des grands, pour voir s’ils seraient intéressés pour venir jouer. Moi à l’époque, je devais mesurer 1,90 m, j’étais déjà le plus grand de ma classe. Le sport, c’était pas trop mon truc, j’avais dû faire une semaine de foot et basta mais quand on m’a proposé d’essayer le basket, j’ai dit pourquoi pas ? Donc un après-midi, je suis venu à l’entraînement et j’ai tout de suite aimé ça, manier le ballon, mettre la balle dans le panier. Ça m’a tout de suite plu et depuis, je n’ai plus jamais quitté les salles de basket. En plus j’ai eu de la chance parce que l’entraîneur a vu que j’avais quelque chose et il m’a directement envoyé au CREPS, ce qui m’a permis de pas mal progresser. On s’entraînait tous les soirs et dès que j’avais un peu de temps, j’allais jouer sur un terrain près de chez moi où il y avait tout le temps du monde. J’ai commencé tard mais ça s’est enchaîné vite derrière.

L’INSEPAprès ma deuxième année au CREPS, j’ai participé au tournoi Guy-Mar-Gua (Guyane, Martinique, Guadeloupe). Il y avait Rodrigue Beaubois, Jessie Bégarin dans mon équipe et c’est la Guadeloupe qui a gagné, on a obtenu un ticket pour aller jouer un tournoi en France. J’étais déjà venu en métropole mais j’étais petit, je ne m’en souviens plus. Au tournoi, il y avait Claude Bergeaud, qui m’a repéré. Il est parti voir mes parents pour leur dire qu’il voulait me prendre à Pau. Entre temps, les dirigeants de l’INSEP m’avait aussi repéré et eux-aussi voulaient me prendre. Du coup, Pau et l’INSEP ont trouvé un arrangement pour que je fasse mes trois ans à l’INSEP, puis d’aller à Pau, c’était le deal. Je n’ai pas hésité un seul instant, au contraire, pour moi c’était excitant. Il faut savoir que pour un Guadeloupéen, aller en France, c’est un peu un objectif, une chance. C’est pour ma mère que ça a été différent. Mais mon oncle s’est beaucoup renseigné et elle lui a fait confiance. Aujourd’hui, on peut se dire qu’elle a bien fait. À mon arrivée à l’INSEP, c’était assez difficile. Déjà, il y avait le détachement avec ma mère et puis le climat, ça faisait beaucoup. Le niveau de jeu aussi était totalement différent, j’étais un peu à la ramasse les trois premiers mois. J’ai souffert, sur le terrain, ça courait plus, c’était plus technique.

Multi médaillé en jeuneEn 2004, j’ai remporté l’or avec l’équipe de France à l’euro cadet. C’était ma première expérience en équipe de France, j’étais assez curieux parce que j’entendais les gars en parler. Dans l’équipe il y avait Antoine Diot, Nicolas Batum, Alexis Ajinça… On s’entendait tous super bien, aujourd’hui encore d’ailleurs, et en 2006, on n’avait quasiment pas changé l’équipe et on gagne l’or en junior cette fois. C’était une grosse génération, le talent qu’il y avait dans cette équipe, franchement ! En plus, les deux fois où on gagne l’or, c’était en Grèce, dans la même salle. Pour moi c’est symbolique de la réussite de cette génération. Côté adversaire, le plus fort

c’était Danilo Gallinari. Quand on jouait contre l’Italie, c’était vraiment l’homme à abattre, il ne fallait pas l’oublier parce que sinon, il te mettait dix points d’affilée.

2006-07, première saison pro avec PauC’était l’époque de Gordon Herbert. En arrivant, je savais que c’était une grosse écurie mais moi je n’ai pas pensé à ça, je voulais m’entraîner dur pour jouer quelques minutes en pro. Au poste de pivot, il y avait Michael Wright, Ian Mahinmi, Alexis Ajinça et moi. Les entraînements c’était très difficle, il fallait gagner sa place. J’ai beaucoup appris cette saison et en fin d’année, Gordon Herbert m’a donné quelques minutes avec les pros. Cette saison-là, on n’avait pas été bon en championnat mais on avait fait le top 16 de l’Euroleague. C’était très impressionnant, je me souviens que quand Herbert m’a fait rentrer contre le Barça, la qualité de jeu me paraissait incroyable. Sur le côté, on ne s’en aperçoit pas mais sur le terrain, ça allait super vite. Le mec qui m’a vraiment impressionné, c’est Luis Scola. Sur les post-up, il était intenable, il n’y avait rien à faire. Et sur le jeu sans ballon, il était incroyable. Tu voyais la passe partir, tu te disais que ça allait sortir en touche et puis non, Scola arrivait de nulle part, récupérait la balle et marquait.

2008-09, l’année de la descentePersonnellement, pour moi c’était une bonne saison même si collectivement c’était pas ça. Le club m’avait fait confiance, ils n’avaient pas repris un Américain sur le poste 5 qui aurait pu prendre ma place. Je pense que je ne les ai pas déçus. Collectivement, c’est sûr que c’était difficile parce qu’à chaque fois, on devait changer de joueurs, de coaches, on reprenait tout de zéro, on avait beaucoup de retard sur les autres équipes. Même si quand j’y repense, on ne perdait pas de beaucoup. C’était vraiment l’année galère.

OrléansJ’étais en fin de contrat et je ne savais pas trop ce que j’allais faire. Aller en Pro B ne me faisait pas peur mais Orléans et Nancy étaient intéressés. Nancy, sincèrement, ça ne me disait pas trop, je ne sais pas vraiment pourquoi, une sorte d’intuition. À Orléans, j’avais deux coéquipiers des équipes de France de jeunes, Aldo Curti et Adrien Moerman, et ils m’avaient dit que le coach savait faire progresser les jeunes, c’était vraiment ce que je voulais en quittant Pau, donc j’ai choisi Orléans. Au début avec Philippe Hervé, c’est assez compliqué, il faut vraiment entrer dans sa logique, rester dans ses schémas offensif et surtout défensifs, presque être à ses ordres en fait. C’est pas évident mais une fois que tu connais ses méthodes, c’est très efficace. On jouait en Euroleague cette saison et même si on n’y a pas fait grand-chose, ça nous a bien aidés pour la suite du championnat.

Eté 2010J’avais décidé de quitter à Orléans pour Grenade et puis c’est l’année où j’ai tenté la Draft. Je pars faire des workouts, ça se passe plutôt bien et puis deux jours avant la Draft, le médecin des Lakers me dit que je dois arrêter le basket parce que je risque de mourir sur le terrain. J’avais une arythmie cardiaque, mais que j’ai depuis toujours, ça n’a jamais empiré mais le médecin n’a pas voulu prendre de risques. Batum à l’époque, on lui avait diagnostiqué un problème cardiaque mais il a eu le temps d’aller faire des contre-expertises une semaine avant la Draft, pour prouver qu’il n’avait rien. Moi, en deux jours, c’était trop court. Aujourd’hui encore, je me dis que sans cela, j’aurais peut-être été drafté, d’autant que les Lakers, Miami et Utah étaient intéressés. J’ai donc dû revenir en France et je me suis remobilisé, je voulais essayer le championnat espagnol vu que c’est le meilleur d’Europe. Sauf qu’entretemps, j’ai eu une entorse à la cheville. Ça a commencé aux workouts où je me suis arrêté deux jours et puis en équipe de France, le kiné a vu que je boitais aux entraînements. Il m’a manipulé la

CÔTÉ COUR

Repères

Né le 21 novembre 1988 aux Abymes (Guadeloupe)

• Taille:2,06 m

• Poste:Pivot

• Clubs:INSEP’03-06, Pau-Orthez’06-09,

Orléans’09-11, Gravelines-Dunkerque depuis 2011

• Palmarès:Médaille d’or Euro Cadet’04, médaille d’or Euro Junior’06,

médaille de bronze championnat du monde

junior’07, vainqueur de la Coupe de France’07 et 10, sélectionné

au All-Star Game LNB’11

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DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 35

cheville et là j’ai ressenti une grosse douleur. Je n’ai plus pu m’entraîner, plus possible de tenter ma chance en équipe de France. Dans le même temps, Grenade s’est renseigné et ils ont su que j’avais mal à la cheville, que je ne m’entraînais pas. Dès mon arrivée en Espagne, ils m’ont fait des examens et ont vu qu’il me manquait un ligament à la cheville, un ligament que j’avais déjà pété il y a quelques années, à l’INSEP. À l’époque à l’INSEP, quand tu te faisais une entorse tu te strappais pendant deux semaines mais ils ne voulaient pas qu’on soit strappé à chaque entraînement. Pour eux, c’était pour solidifier la cheville mais pour moi ça n’a pas marché, je me faisais pas mal d’entorses. Je pense que j’ai abîmé ma cheville là-bas. Bref, pour Grenade, il fallait m’opérer, ça voulait dire cinq à six mois d’arrêt or je devais être un joueur majeur, ils ont préféré arrêter. Franchement à ce moment-là, le moral n’allait pas. Heureusement, ma femme était enceinte et mon bébé, Logan, qui aura bientôt deux ans, n’allait pas tarder à venir. Heureusement qu’il était là parce que sans lui, je pense que j’aurais pété un câble.

Retour à OrléansJ’avais quand même prévenu assez longtemps à l’avance que je n’allais pas rester mais le club ne l’a pas entendu. C’est vrai qu’on ne s’était pas quittés en bons termes mais ils cherchaient un poste 5 parce que l’équipe ne marchait pas trop. Moi, je cherchais un club, je m’étais remis de mes blessures, ça

arrangeait tout le monde. D’autres équipes étaient intéressées mais il y avait le buy-out à payer donc c’était compliqué. Le mieux c’était de revenir à Orléans et c’est ce que j’ai fait.

GravelinesL’été dernier, je n’étais pas du tout content de ma saison mais j’ai su que Cholet et Gravelines me voulaient. Le projet de Christian Monschau m’a plu et puis surtout cette idée d’une équipe avec beaucoup de Français et peu d’étrangers, ça aussi ça m’a

beaucoup plu. Christian m’a dit qu’il voulait me faire progresser sur la vision de jeu en attaque, affiner mes mouvements dos au panier... J’ai aussi eu Yannick Bokolo au téléphone pour savoir comment ça se passait. Tout ça m’a plus, j’ai signé là-bas. Je ne pensais tout de même pas qu’on ne perdrait que trois matches sur la saison. Ce qu’on a fait, c’est fort.

Ton jeu d’attaqueJ’ai beaucoup bossé à Pau avec Paul Henderson et puis j’ai joué quatre ans avec Alexis Ajinça,

qui est quand même assez long. Je pense que c’est grâce à lui que j’ai développé tout mon arsenal de feintes en attaque. Il est grand Alexis, si tu ne feintes pas, tu te fais contrer ! Si, je devais citer un modèle, je dirais Tim Duncan. J’aime beaucoup ce joueur et les gars me disent souvent que je lui ressemble. Le shoot avec la planche ? Aux entraînements, je n’ai aucun problème à le passer mais en match, c’est vrai que je n’y pense pas, je pense plutôt à attaquer le panier.

“ DEUX JOURS AVANT LA DRAFT, LE MÉDECIN DES LAKERS ME DIT QUE JE

DOIS ARRÊTER LE BASKET PARCE QUE JE RISQUE

DE MOURIR SUR LE TERRAIN. ”

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36 MAXI-BASKET

Plus jeune tu rêvais d’être…Depuis que je suis tout petit, j’ai toujours adoré tout ce qui est électronique. J’ai d’ailleurs fait un BEP électronique et j’aurais bien aimé être électricien, ou un boulot comme ça. Quand j’étais petit, tout ce qui était électronique ne faisait pas long feu avec moi, au bout d’un moment j’ouvrais les appareils pour voir comment ça fonctionnait. Jusqu’à maintenant, ça me fascine. Aujourd’hui encore, dès qu’il y a un petit problème sur un appareil électronique, j’ouvre pour voir ce qui ne marche pas, si je peux le réparer.

Une journée sans basketMaintenant qu’il y a mon fils, je passe beaucoup de temps avec lui mais ça ne m’empêche pas d’être un geek. Je joue beaucoup à Call Of Duty, ça doit faire cinq ans que j’ai commencé et depuis je n’arrive pas à décrocher. À Gravelines, on est nombreux à y jouer, il y a Yannick (Bokolo), Cyril (Akpomedah), Rudy (Jomby), Dounia (Issa). Plus tôt dans la saison, on se faisait des soirées entre nous à jouer à Call Of Duty mais les autres ont décroché, il n’y a plus que Cyril et Yannick qui continuent.

CÔTÉ JARDIN

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DU CÔTÉ DE CHEZ • MAXI-BASKET 37

Si tu étais • Unpersonnagedefiction?

Superman

• Unobjet?Une voiture

• Unanimal?Un lion

• L’undesseptpéchéscapitaux?

L’avarice, même si je ne le suis pas du tout dans la vie

1. Call Of duty2. Drake

3. Priscillia4. Michael Jordan

5. Rasta Rocket6. Superman

L’un ou l’autre• GravelinesouOrléans?

Gravelines

• Vinoubière?Vin, blanc

• Matinousoir?Soir

• NBAouEuroleague?Euroleague

• Maindroiteoumaingauche?Main droite

• Blondeoubrune?Brune, comme ma femme.

• Dunkaubuzzeroucontreaubuzzer?

Le contre de la victoire.

Ta plus grosse bêtiseJe devais avoir onze ans, j’ai essayais de piquer des cale-pieds dans un magasin chez moi, en Guadeloupe. En fait ils trainaient dans une boîte de chaussures et vu qu’il n’y avait pas de prix dessus, je m’étais dit que je pouvais les prendre, mais en fait non. On m’attendait à la sortie, ils ont appelé les flics, on a été au travail de ma mère, elle a dû quitter le travail et payer ce que j’avais pris. Ça, ça m’a marqué. Je me suis fait bien engueuler.

Dans ton IpodJ’écoute un peu de tout mais le plus souvent du zouk, du R’n’B et du Dancehall, ça dépend de mes humeurs. Pour le R’n’B, en ce moment j’écoute beaucoup Drake. En zouk, j’aime beaucoup d’artistes mais en ce moment c’est surtout Priscillia.

Tes lecturesJe lis beaucoup les magazines de voitures, j’aime beaucoup ça. Et puis aussi les magazines de basket.

Un talent cachéPour rigoler, à chaque fois que je dis à ma femme, Deborah, que je vais faire à manger, je fais toujours pâtes, steaks et crème fraîche. Elle dit toujours que c’est mon talent caché, pour rigoler. En fait, ça veut dire que je ne cuisine pas trop (rires), je laisse ma femme s’en occuper, elle cuisine très bien.

Ce qui te fait rireJ’aime bien voir les bêtisiers à la télé, quand les gens se cassent la figure.

Trois personnes avec qui dînerMichael Jordan, Tim Duncan et pour changer du basket, on va dire Drake.

Trois choses à emmener avec toi sur une île déserteLa console, un bon colombo pour finir mes jours et un

bon canapé, je me ferais un petit salon.

Un superpouvoirLire dans les pensées, pour savoir ce que pensent vraiment les gens parce qu’il y a beaucoup d’hypocrites, surtout dans le basket (rires). Mais à Gravelines je n’en ai pas encore vus.

24 heures dans la peau de quelqu’un d’autreDans celle du président de la République. Je ne m’intéresse pas à la politique mais vu que le président est assez puissant… Bon, même si j’aime bien tout ce qui est électronique, je n’irais pas démonter les missiles

nucléaires pour autant, c’est un peu dangereux quand même, je n’irais pas m’aventurer sur ce terrain-là.

Un film culteRasta Rockett. C’est un vieux film mais qui me fait vraiment rigoler. En plus, quand je suis venu en France, je me disais que le froid c’était vraiment pas possible, comme dans le film. Mais voilà, je l’ai fait.

Ton plus gros défautJe m’énerve assez vite sur le terrain. C’est même arrivé que je me batte d’ailleurs, lors de ma première année à Orléans, en playoffs contre Roanne, on en était venu aux mains avec Nick Lewis. Depuis, j’essaie de travailler dessus, de prendre sur moi. Par contre en dehors du terrain, je suis complètement l’inverse, je suis deux personnes différentes, je ne peux pas l’expliquer.

Ta plus belle qualitéLa gentillesse, on me dit souvent que je le suis, parfois même trop.

Toi dans vingt ansJe m’imagine bien entraîner des jeunes basketteurs. Après, le lieu, ce sera sans doute en Guadeloupe, ou en tout cas dans un pays chaud. De ce côté-là, à Gravelines c’est pas tous les jours faciles, surtout avec le vent. l

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“ IL Y A BEAUCOUP D’HYPOCRITES,

SURTOUT DANS LE BASKET. ”

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38 maxi-basket 38 maxi-basket

FRED SaRRE• Deux fois récompensé en Pro A, Frédéric Sarre a été élu par ses pairs Entraîneur de la saison 2011-12 en Pro B. On lui a dit de faire remonter le club, il s’est exécuté.

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UnE SaiSon DE mVP

LimOgES n’A PAS mOiSi En PrO B. LE CSP FErA SOn étErnEL rEtOur PArmi L’éLitE En OCtOBrE PrOChAin. En AttEnDAnt LES LimOugEAuDS Ont truSté LES trOPhéES inDiviDuELS.

Photos : Jean-François molliERE-agence Ciamillo & Castoria et Hervé BEllEnGER-iS

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KYlE mcalaRnEY & CHRiS maSSiE• un bon choix dans le recrutement américain ? une évidence. Kyle mcAlarney (n°2 au référendum des étrangers) et Chris massie (n°1) sont deux spécialistes hors normes : le premier du shoot à 3-pts (51,8%) et le deuxième du rebond (11,4 rbds).

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Jo GomiS• Pour la Pro B, le pedigree de Joseph gomis est exceptionnel. Athlétique, expérimenté, redoutable défenseur, bon scoreur, Jo go a rallié un peu plus de suffrages que son concurrent direct, David Denave de Saint-vallier.

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lE PUBliC• Quel est le public le plus brûlant de France, toutes divisions confondues ? C’est toujours celui de Beaublanc. même si en finale de la Coupe de France à Bercy, les Limougeauds se sont rendus compte que leurs collègues de Chalon ne sont pas mal non plus !

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« KOBE, À 1/21, IL NE

LÂCHE PAS »

NICOLAS LANG (CHALON-SUR-SAÔNE)

BIEN QUE MOINS EN VERVE CETTE SAISON, NICOLAS LANG (2,00 M, 22 ANS) A RÉUSSI DES TIRS TRÈS IMPORTANTS POUR L’ÉLAN. ET AVEC ILIAN EVTIMOV, IL A TROUVÉ UN PARTENAIRE DE SHOOTS IDÉAL ! Propos recueillis par Yann CASSEVILLE

Ton geste favori ?Le shoot après dribbles. Pas forcément des dribbles vers le panier, ça peut être aussi des dribbles hésitation. J’aime bien ce genre de mouvements, je suis en rythme, ça me permet de bien préparer mon geste.

Ce que tu travailles le plus ?Le jeu post-up, les mouvements dos au panier, parce que je suis quand même assez grand pour un extérieur donc ça peut être un avantage.

Un spot de tir favori ?45 degrés, plutôt à gauche.

39,1% à trois-points en 2010-11, 28,0% cette saison : comment tu l’expliques ?Je crois que j’ai commencé avec 2/18 (2/19, ndlr). Je me disais « ce n’est pas possible que ça continue, je fais trop de shoots toute l’année ! » Je ne peux pas l’expliquer. Il faut juste continuer à shooter.

Le shoot : c’est inné, ça se travaille, les deux ?Mon shoot, je pense que ça vient surtout de mon père. Dès que j’ai eu une balle dans les mains, il m’a tout de suite appris les fondamentaux du tir, je n’ai pas pu la lancer comme je voulais ! Après, c’est du travail. Et je pense que c’est surtout mental.

As-tu une routine, un nombre de séries avant ou après chaque entraînement ?Avant j’en faisais toujours plus et ça m’a handicapé parce que je me tuais à la salle. Les coaches m’ont dit de me calmer. Là, généralement, la veille de match, avec Ilian Evtimov on fait des séries de 25 tirs – 5 à chaque spot – et on ne part pas tant qu’on n’en a pas mis 20. Ilian, c’est un Bulgare donc il s’arrange toujours pour ajouter une série s’il est en retard et s’il a perdu les trois-points, il veut mettre des lancers.

Qui gagne ?C’est moi, il faut l’écrire (rires) ! Non, je ne sais même pas s’il y en a un qui a gagné deux fois de suite.

Plutôt chambreur ou silencieux ?J’aime bien parler. C’est pas vraiment pour chambrer, c’est pas méchant, c’est plus pour mettre en confi ance.

Tes meilleures séries ?À trois-points, c’est 27 de suite, chez moi. Aux lancers ça doit être 100. Mon père en avait mis 92, et depuis il me chambrait : « tu ne me battras jamais ! »

Tu as marqué le trois-points victorieux au Mans, tu aimes prendre ces derniers shoots ?Tout le monde dit que c’est clutch, mais quand t’as la balle en main tu ne t’en rends même pas compte. Sur le coup pour moi c’était un shoot normal. Après d’une manière générale j’aime bien ces tirs. J’adore être en jeu dans le dernier quart-temps.

Et ce tir miraculeux pour devenir champion de France cadets ?*On m’en parle encore, j’ai entendu beaucoup de choses, « c’est le talent et compagnie », mais ça n’a rien à voir, c’est de la chance.

Un tir qui t’a marqué ?J’ai toujours été fan de Kobe Bryant. Sa confi ance en lui. Le gars est à 1/21, il ne lâchera pas, j’admire ça. Le shoot qui m’a marqué, c’est contre Detroit en fi nale 2004, côté gauche, deux mètres derrière la ligne, pour arracher la prolongation.

Gamin, Kobe était ton modèle ?Clairement. Après je ne suis pas con, je sais que je n’aurai jamais un mètre de détente sèche !

Quelque chose que tu n’as pas et que tu travailles ?Le dunk (rires) ! Non, j’aimerais améliorer mon jeu de passes.* Inscrivez « Pau Chalon fi nale cadets » sur Dailymotion

UN CONTRE UN • MAXI-BASKET 47

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Joseph GomisMVP français Pro B

Chris MassieMVP étranger Pro B

Andrew Albicy Meilleur défenseur Pro A

Blake SchilbMVP étranger Pro A

Gregor Beugnot Meilleur entraîneur Pro A

Eric Chatfi eldMeilleur marqueur Pro A

Ferdinand Prénom Meilleure progression Pro B

Frédéric Sarre Meilleur entraîneur Pro B

Fabien CauseurMVP français Pro A

Evan Fournier Meilleur jeune et meilleure progression Pro A

Axel JulienMVP du championnat espoir

Antoine Mathieu Meilleur entraîneur de centre de formation

LA LISTE DES LAURÉATS

LA BELLE SOIRÉE DU

BASKET FRANÇAIS

VENDREDI 18 MAI, LA LIGUE NATIONALE DE BASKET AVAIT INVESTI L’HÔTEL WESTIN, À PARIS, AFIN DE DÉCERNER SES TROPHÉES RÉCOMPENSANT LES MEILLEURS ACTEURS DE LA SAISON 2011-12. PLONGÉE AU CŒUR DE CET ÉVÉNEMENT TRÈS CHIC AVEC LES PLUS BELLES PHOTOS DE LA SOIRÉE.

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TROPHÉES LNB • MAXI-BASKET 49

1 Alain Gilles, à droite, président d’honneur de la Soirée des Trophées

2 Les lauréats 20123 Alain Béral en compagnie de François

Roux, directeur général de Sport+et Infosport+

4 La famille choletaise avec au centre Fabien Causeur MVP français de la Pro A

5 Nicolas Batum et Evan Fournier : génération NBA

6 Alain Pelletier, ex-président de la LNB, et Christophe Le Bouille (MSB)

7 Greg Beugnot (coach Chalon), Isabelle Severino (ex-championne d’Europe de gymnastique) et Jacques Monclar

8 L’internationale Émilie Gomis et l’ancien international Philip Szanyiel

9 L’entrée de l’hôtel Westin,rue Castiglione à Paris

10 David Cozette, Vincent Masingue (PL)11 Maher Abid, président de l’Élan Béarnais

et Evan Fournier12 Nicolas Batum, Eric Chatfi eld (PL)

et le chroniqueur de foot Pierre Ménès13 Alain Gilles, le basketteur français

numéro 1 du XXe siècle14 Le président de la Ligue Nationale

de Basket, Alain Béral, fait son discours d’ouvertrure6

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1 Michel Renault, président de la DIJON, et Olivier Meunier son directeur général

2 Joseph Gomis (Meilleur français de Pro B, Limoges)

3 Blake Schilb (MVP étrangerde Pro A, Chalon)

4 L’ancien international Jean-Michel Sénégal

5 Frédéric Forte, président du Limoges CSP, et son épouse

6 Ruddy Nelhomme, coachdu Poitiers Basket

7 Stephen Brun (Nanterre)et sa compagne

8 Sylvère-Henry Cissé, journaliste à la Matinale de Canal Plus

9 Emilie Gomis, championne d’Europe 2009, et Jimmy Vérove, champion d’Europe 1993

10 Elsa Toffi n-Danfl ous (ALM Évreux), Jean-Charles Brégeon (SLUC) et son épouse

11 L’équipe dirigeante du promu SQBB en compagnie de Edgar Vely De l’agence Triple Double

12 Gilles Moretton (ASVEL), Alain Béral (président de la LNB), Hervé Beddeleem (BCM) et Michel Renault (JDA)

13 Le médaillé olympique Stéphane Risacher, Louis Labeyrie (Hyères-Toulon), Evan Fournier (Meilleur jeune et meilleur progression) et Vincent Masingue (PL)

14 L’équipe de BasketballNetwork15 Laurence et Richard Dacoury en

compagnie de Isabelle Severino, championne d’Europe de gymnastique

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16 Les Manceaux Charles Kahudi et Taylor Rochestie et leurs compagnes

17 Hervé Beddeleem d’une main !18 Nico Batum aux lancers-francs19 Patrick Chiron, président de Cholet

Basket, aux lancers20 Jean-Paul Genon, GM d’Aix-Maurienne,

Pascal Donnadieu, coach de Nanterre,et Mohammed Sy, GM de Fos/Mer

21 Pascal Julien (Le Portel) et Olivier Bourgain (Boulogne) ont échangé leurs maillots!

22 Rémy Delpon, GM de l’Élan Chalon23 Charline Servage (Lyon BF) et Marie-

Noëlle Servage (FFBB)24 John Linehan (SLUC) en famille25 Jacques Monclar aux commandes

pour RMC avec Nico Batum26 Dominique Juillot, président de Chalon,

dans ses œuvres27 Olivier Bourgain (GM de Boulogne),

Jean Galle, ancien coach de l’équipe de France, et Jean-Aimé Toupane, nouveau coach de Hyères-Toulon

28 Léo Westermann (ASVEL)et sa compagne

Plus de photos sur la page offcielle Facebook de la LNB

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Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

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• maxi-basket 53 Les adversaires de la France

FaCE aUx BLEUS aUx JEUx

QUELS DÉFiS !

Magnifique génération argentine, qui brûle ses derniers feux olympiques, après dix ans de succès et l’or athénien en 2004. terrifiant

team Usa, ciselé et mené de main de maître par Mike krzyzewski, le mythique entraîneur de l’université de Duke, un personnage

paradoxalement méconnu. Insondable tunisie, championne d’afrique 2011 à la surprise générale, dont on ne sait pas grand-chose, voire rien.

tous seront face à l’équipe de France à Londres. Mais aussi deux des survivants du tournoi de Qualification Olympique, probablement à

chercher dans cette liste : Lituanie, Russie, Grèce et Macédoine. À moins de deux mois du premier entre-deux, Maxi-Basket s’intéresse à ceux

qui veulent avoir la peau des bleus.

Dossier réalisé par Claire PORCHER, Gaétan SCHERRER et Fabien FRiCONNET

• Lors de sa dernière rencontre avec les États-Unis, en 2010, au Madison Square Garden de New York, la France avait été secouée par quelques dunks surpuissants dont celui-ci de Tyson Chandler.

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• maxi-basket 55 Les adversaires de la France

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Après l’or des Jeux en 2008 et du championnat du monde en 2010, Mike Krzyzewski veut signer un ultime triomphe. Le mois dernier, Coach K a annoncé lors d’une

conférence du comité olympique américain que son engagement à Londres serait certainement l’ultime. « Je pense que cela sera la dernière fois », a-t-il déclaré, tout en spécifiant qu’il continuerait à être impliqué auprès de la fédération américaine. Coach K restera, quoi qu’il arrive, celui qui ramena l’équipe nationale sur le toit du monde en revenant aux affaires en 2005 (il avait déjà été head coach entre 1983 et 1990). Car après leur succès à Sydney contre la France en finale des Jeux 2000, ce fut le passage à vide : l’échec du championnat du monde at home (Indianapolis) en 2002 (6e) puis la déroute olympique en 2004 (3e), où Team USA a été frappé de plein fouet par la progression du basket international.Pour redorer le drapeau américain, Jerry Colangelo est nommé directeur d’USA Basketball et choisit Krzyzewski pour mener la croisade avec lui. Les deux Chicagoans ont conquis le monde. « Son palmarès parle pour lui », expliquait Colangelo au moment de son choix. « Sa loyauté et son engagement pour son pays sont plus qu’évidents, ainsi que son succès comme leader d’hommes. » Le programme, la préparation, le règlement intérieur, tout a changé. Avec des principes simples mais essentiels, recette des succès de Coach K à Duke. « Il y a cinq qualités fondamentales qui font une bonne équipe : communication, confiance, responsabilité collective, attention et fierté. J’aime à penser que chacune est un doigt de la main. Chacune individuellement est importante. Mais toutes ensemble, elles sont imbattables », explique le technicien.

L’esprit collectif avant toutLa communication a toujours primé dans son travail avec les équipes. « Le face-à-face est le meilleur moyen de communiquer », explique Krzyzewski. Pour développer la confiance, il met en avant l’honnêteté. « Dans notre programme, la vérité est la base de tout ce que nous faisons. Il n’y a rien de plus important, rien de plus puissant », explique-t-il. Ainsi, tout le monde doit accepter de se dire les choses les yeux dans les yeux, pour donner le meilleur d’eux-mêmes mais surtout pour être capable de devenir une meilleure équipe. Car Coach K a fait de ces résultats internationaux un objectif majeur pour des joueurs qui n’avaient pas toujours conscience de la portée d’un tel titre. Il inculque aux joueurs cet esprit collectif qui a parfois fait défaut à Team USA (comme l’importance d’adapter leur jeu au basket international). Le patriotisme, ce dévouement pour la nation et l’équipe doit l’emporter sur la satisfaction personnelle. Derrick Rose se souvient d’un temps-

mort pendant lequel l’emblématique coach a dit à l’équipe : « Êtes-vous en train de me dire que vous ne pouvez pas plonger sur le sol pour récupérer un ballon pour l’ensemble des États-Unis ? » Vu comme ça... Les joueurs sont réceptifs à ces principes. « Il est comme je l’imaginait et plus encore. J’étais excité et j’attendais cette opportunité depuis longtemps. En jouant pour lui, tu réalises à quel point c’est un grand coach. Il communique extrêmement bien avec ses joueurs. Il est très intense, il a une vraie passion pour ce qu’il fait et un grand sens de l’humour », a expliqué Kobe Bryant.Coach K a gagné le respect de ses joueurs car sa réputation le précède, son expérience aussi. Il a appris aux côtés des meilleurs sur les bancs des terrains olympiques (Bob Knight en 1984 et Chuck Daly en 1992). Cette aventure avec l’équipe nationale est pour lui le plus grand honneur de sa carrière, surpassant les quatre

titres nationaux en NCAA ainsi que son entrée au Hall of Fame. Depuis sa nomination en 2005, Krzyzewski affiche un bilan quasi parfait de 49 victoires en 50 matches. Avec, bien sûr, la conquête

du titre olympique en Chine en 2008 avec la domination de la Redeem Team (8-0 avec une marge de 27,9 points de moyenne) et le championnat du monde 2010, avec une équipe « B » (Love, Durant, Chandler, Odom, Rose…), sans la pléiade de stars de Beijing (Anthony, Bryant, James, Paul…) « Mike Krzyzewski est la bonne personne au bon moment », expliquait Jerry Colangelo. Tout simplement.

Back-to-back ?Après Londres, il passera le flambeau à John Calipari, Mike d’Antoni, Gregg Popovich ou un autre candidat à sa succession. En attendant, la liste des 12 joueurs de la sélection sera dévoilée le 7 juillet. Un roster d’ores et déjà amputé de Derrick Rose, Dwight Howard, LaMarcus Aldridge ou encore Chauncey Billups. « L’objectif pour nous lors des premières semaines est de garder les joueurs frais mentalement, émotionnellement et physiquement », a expliqué Mike Krzyzewski. Son principal problème est le manque de big men, lui qui aime à évoluer avec un seul pur intérieur mais dominant et un ailier surdimensionné au poste 4. Coach K peut devenir cet été le premier technicien américain à réaliser un back-to-back olympique depuis Henry « Hank » Iba en 1968. Un dernier service à la nation dans le costume de head coach. Pour réussir, il devra déjà briller en poule contre la Tunisie, l’Argentine et certainement des armadas européennes sorties du TPO. Et bien sûr la France, pour un remake de la finale à Sydney, dernier Jeux Olympiques des Bleus l

La DER DE COaCH K

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Par Claire PORCHER

« La bonne personne au bon moment »

Jerry Colangelo

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L es diamants sont éternels, dit-on. Cette équipe d’Argentine là, pour laquelle il est difficile de ne pas éprouver de l’affection et de l’admiration, restera

éternelle dans les cœurs, et semble vouloir entreprendre de le rester sur le terrain, aussi. À Londres, c’est un pan de l’Histoire du basket mondial que l’on aura la chance d’admirer. Une fois de plus. Peut-être – sans doute ? – la dernière, avant que le rideau ne s’abatte, tant l’horloge a tourné. Ouvrons grand les yeux car la prochaine génération n’aura rien de comparable.Tous veulent revenir et tous vont puiser dans leurs réserves pour cela. Pablo Prigioni a 35 ans, El Manu Ginobili 35, Andres Nocioni 33, Luis Scola 32, Leo Guttierez 34, Carlos Delfino 30. On peut même évoquer Fabricio Oberto, 37 ans, Walter Herrmann, 32 ans, et Federico Kammerichs, 32 ans.Ceux-là ont contribué à lever haut leur drapeau national sur les terrains intercontinentaux depuis une bonne dizaine d’années. Leur histoire commune paraît avoir débuté au Championnat des Amériques, en 2001, qu’ils ont remporté, mais leur première grande victoire, en vérité, remonte au 4 septembre 2002. Il s’agissait du dernier match du tour préliminaire du Championnat du Monde. Aux États-Unis, dans la patrie du basket. À Indianapolis, dans l’état du basket. Ce jour, l’Argentine inflige la première défaite de son Histoire à un Team USA composé de joueurs NBA. 87 à 80. Pour qui ne connaissait pas cette bande argentine, ou mal, c’est une révélation. Ces joueurs-là, artistes ou artisans, semblent avoir joué ensemble les yeux fermés toute leur vie.

Sauvés par manuIls ne sont pas récompensés à la mesure de leur parcours puisqu’ils concèdent le titre de champion du Monde à la Serbie, en finale. Mais une décennie de succès s’ouvre. Neuf médailles entre 2001 et 2011. Sur leur continent, l’or en 2001 et 2011, l’argent en 2003, 2005 et 2007, le bronze en 2009. Au Mondial, l’argent en 2002. Aux Jeux Olympiques, le bronze en 2008. Et bien sûr l’or en 2004.Il y a huit ans à Athènes, leur bonne étoile veille sur eux. Sans un panier extraterrestre de Manu Ginobili, quasi à l’horizontale, au buzzer, au bout d’une dernière contre-attaque folle, ils eussent perdu le match d’ouverture contre la Serbie, précisément. Une victoire qui les sauve – ils perdront dans la foulée contre l’Espagne et l’Italie – et les propulse vers les quarts de finale, où ils effacent la Grèce, puis les demi-finales, où ils marchent une fois de plus sur le Team USA (de Tim Duncan et Allen Iverson), puis la finale, où ils dansent leur joie après avoir battu l’Italie.Cette génération a vu passer trois entraîneurs. Ruben Magnano, l’homme d’Indianapolis et d’Athènes, désormais aux commandes du Brésil – vaincu en finale du Championnat des Amériques 2011 précisément par ses anciens pupilles. Puis Sergio Hernandez, homme intelligent, malicieux et drôle,

surnommé « La Brebis » – Dieu sait pourquoi. Puis enfin, depuis 2010 son ancien assistant, Julio Lamas, qui avait officié à la tête de la sélection dans les années 90, et dont l’un des assistants se nomment désormais… Sergio Hernandez. Il y a quelque chose de familiale, de filiale, dans cette équipe. Un esprit.L’Argentine, troisième nation mondiale à l’indice FIBA (derrière les USA et l’Espagne, la France étant… 12e), repart donc en conquête. Il serait inconcevable de ne pas montrer son plus beau visage aux Jeux Olympiques. « Jouer les Jeux a été l’un des plus beaux moments de ma carrière », livre Manu Ginobili au site Internet de la FIBA, lui qui va disputer ses troisième Jeux et qui court après un troisième podium. « Gagner l’or pour votre pays est une chose incroyable. Et quand on est argentin, ça l’est encore plus car on ne gagne pas souvent de médaille olympique. »

Oberto veut revenir !« Les Jeux ne sont pas un tournoi normal. C’est la chose dont vous allez vous souvenir pour le reste de votre vie », s’émerveille le meneur Pablo Prigioni, l’horloger de l’équipe, sur qui le temps ne semble pas avoir de prise, comme dans le cas de ses comparses. « Je travaille dur chaque jour, je prends soin de moi, de mon corps, je fais attention à ce que je mange. Je fais tout ce qu’il faut pour être en mesure d’affronter les

jeunes joueurs qui vont me presser pendant quarante minutes. Je ne m’arrêterai jamais. Bon, ok, peut-être à 40 ou 42 ans. »Les Jeux ont également attisé l’envie de plusieurs

anciens, qui avaient raccroché. Ainsi, Fabricio Oberto, qui n’a pas joué au basket de la saison, s’est-il mis en tête de tenter sa chance. Il n’est pour le moment pas assuré de quoi que ce soit mais la fédération argentine l’a inclus dans une « sélection B », principalement composée de jeunes joueurs que l’on souhaite préparer pour l’avenir, et qui va partir en tournée en Angola (!) avant de disputer le « Championnat d’Amérique du Sud », qui aura lieu du 16 au 22 juin… en Argentine. Dans cette sélection, on trouve également Leo Guttierez et même Walter Herrmann, qui avait pris du recul après les Mondial 2006.Ceci posé, au-delà de la beauté de la chose, l’Argentine a-t-elle une chance de médaille ? Disons que sa place est en quart de finale, là où il ne fera pas bon la jouer. Mais, comme les Bleus, elle va devoir s’extirper d’un groupe considérablement fort, avec, outre la Tunisie, les USA, la France et deux des derniers qualifiés, soit possiblement deux de ces trois nations : Russie, Grèce et Lituanie. Déjà un Everest. Ginobili, lui, n’a pas vraiment de doute. « Notre équipe a du talent, nous avons un groupe de joueurs qui sait jouer ensemble à la perfection. Il sera dur d’aller chercher l’or, à cause des États-Unis et de l’Espagne, qui ont l’air au-dessus, mais je suis sûr que l’on peut se battre pour une médaille. » l

DERNiER TaNGO À LONDRES

iLS SoNT ToUS pLUS qUe TreNTeNaireS. CerTaiNS aVaieNT qUiTTÉ L’ÉqUipe NaTioNaLe depUiS deS aNNÉeS. MaiS LeS hÉroS de La « GÉNÉraTioN dorÉe » arGeNTiNe VeULeNT ToUS doNNer UN derNier rÉCiTaL à LoNdreS. eT GaGNer UNe MÉdaiLLe. SaVoUroNS TaNT qU’iLS SoNT eNCore Là Car ça Ne dUrera paS.

Par Fabien FRiCONNET

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« Se préparer à affronter les jeunes joueurs »

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• La dernière valse pour Manu Ginobili et ses vieux comparses ?

• maxi-basket 57 Les adversaires de la France

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es• Salah Mejri, le MVp de

l’afroBasket 2011.

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• maxi-basket 59 Les adversaires de la France

tunisie

E n juin 2011, Adel Tlatli peaufinait l’organisation d’un stage de préparation pour ses joueurs, en vue du Championnat d’Afrique des Nations joué à Madagascar.

Sur le palmarès du coach de la sélection tunisienne de basket, en poste depuis plus de sept ans (un record), ne figurait alors que le championnat arabe des nations. Une compétition non reconnue par la FIBA. Avant le début de l’AfroBasket 2011, des tensions sont évoquées entre le staff et les cadres de la sélection, mais cela n’empêche Tlatli de croire que le titre est à la portée de sa sélection, en constante progression. L’enjeu de la compétition : une place pour les Jeux Olympiques de Londres. Un graal que le basket tunisien n’a jamais atteint. Un objectif plausible mais épineux, que le coach présente à ses joueurs comme un « rêve ». Devenu réalité deux mois plus tard. En faisant chuter l’Angola, septuple championne d’Afrique en titre, en finale de la compétition (67-56), la Tunisie est devenue, l’été dernier, la meilleure équipe de basket du continent africain. Poings levés pendant l’hymne national, les basketteurs tunisiens ont réalisé l’exploit de remettre leur pays sur le devant de la scène sportive, renouant avec le passé glorieux de la sélection qui dominait la discipline, un demi-siècle plus tôt. Depuis novembre 2011, Adel Tlatli coordonne désormais la préparation la plus ambitieuse de sa carrière : dans une cinquantaine de jours, son équipe écrira une nouvelle page de l’Histoire du sport tunisien.

avec mehdi LabeyrieApothéose de la montée en puissance des rouge & blanc depuis plusieurs années, les Jeux Olympiques ne seront pas de tout repos pour la Tunisie, tombée dans le groupe le plus ardu de la compétition. « Ca va être très dur », explique le sélectionneur-adjoint Kacem Ouerchefani, à La Presse de Tunisie. « Les équipes qui figurent dans notre groupe sont très aguerries, ce sont de gros morceaux aux énormes potentialités. Mais nous sommes une équipe en pleine ascension qui a impressionné tout le monde avec son parcours. À ce niveau, tout ce qu’on peut demander aux joueurs, c’est de se donner à fond et d’apprendre. Nous ne pouvons pas promettre des victoires, mais ce qu’on peut promettre, c’est de faire bonne figure et de ne pas être quelconque. »Cette promesse, la sélection tunisienne la remplira grâce à un effectif expérimenté qui possède déjà des automatismes encourageants, car nombreux sont ceux qui ont assidument participé à la récente montée en puissance de l’équipe. Les cadres de l’effectif national devraient répondre présents, représentés par un trident surprenant. Le scoreur Makrem Ben Romdhane (2,03 m, 100 kg), meilleur marqueur de la Tunisie lors des derniers Mondiaux en 2010 ; le meneur

Marouan Kechrid (1,78 m), natif de la banlieue parisienne et cerveau de l’équipe ; le pivot Salah Mejri (2,17 m, 99 kg, premier « 7-footer » de l’histoire du basket tunisien), géant de 26 ans à l’envergure effrayante qui évolue à Anvers, révélation et MVP du dernier AfroBasket. La liste des douze n’a pas encore été définitivement fixée, mais il est probable que l’ossature classique de la sélection reste en place d’ici les J.O. Si la grande majorité des joueurs choisis par Adel Tlatli dans sa présélection (24 joueurs) récitent leurs gammes dans le championnat tunisien ou dans l’une des ligues voisines (Maroc, Égypte, Arabie Saoudite), on notera la présence de deux « expats » français : Mehdi Labeyrie qui évolue au Portel (Pro B) et Mohammed Ben Ammar, de Toulouse (Nationale 3).

Sans complexeCes joueurs, qui n’évoluent pas tous au niveau professionnel, se prépareront pourtant avec des moyens et un sérieux olympique.

Rassemblement à Tunis, camp d’entraînement à Nabeul (à l’Est du pays), stage en Turquie, tournoi en Chine, la Tunisie achèvera sa route vers Londres par des affrontements de haut

vol, à l’extérieur, face à l’Espagne puis la Grande-Bretagne. Un programme qu’Adel Tlatli juge « riche et certes un peu fatigant, mais on aura cinq jours à Londres pour récupérer et s’acclimater ». La Tunisie, qui s’était déjà retrouvée dans un groupe impossible lors des derniers championnats du Monde (États-Unis, Slovénie, Brésil), possède désormais une réputation bien plus prestigieuse. « Nous avons gagné beaucoup de respect et d’estime depuis notre première participation au Mondial et le sacre africain en 2011, ce qui nous a valu beaucoup d’invitations et nous a épargné beaucoup de dépenses pour la préparation », explique le coach tunisien. Hors de question de prendre ces Jeux Olympiques à la légère : l’effectif ne veut pas faire que de la figuration et ira à Londres avec le sentiment de n’avoir rien à perdre. « Il faut composer avec le tirage au sort. On aurait bien voulu affronter des sélections asiatiques, mais enfin... », explique le sélectionneur-adjoint. Inébranlable, le Président de la Fédération Tunisienne de Basket-ball, Ali Benzarti, assure quant à lui qu’il « rêve de jouer les Américains. C’est un bon thermomètre pour évaluer notre progression. Le basket-ball tunisien peut aller loin et rivaliser avec les grands ». Forte de son statut de Champion d’Afrique, la sélection se frottera sans complexe face à l’élite du basket mondial. « On ne va pas les négliger », prévient Vincent Collet. Une prudence sage, car le basketball tunisien ne veut pas manquer ses premières olympiades. Et a les moyens de remplir cet objectif. l

LE RÉvEiLpeTiT poUCeT dU GroUpe a, La TUNiSie a rÉCeMMeNT priS dU GaLoN daNS Le MoNde de La BaLLe oraNGe. aprèS aVoir parTiCipÉ poUr La preMière FoiS de SoN hiSToire aU MoNdiaL eN 2010 (CiNq dÉFaiTeS eN aUTaNT de MaTCheS), L’ÉqUipe a ÉTÉ SaCrÉe ChaMpioNNe d’aFriqUe eN 2011. MoNTÉe à La 32e pLaCe aU CLaSSeMeNT FiBa, La SÉLeCTioN TUNiSieNNe S’apprêTe dÉSorMaiS à paSSer UN paLier SUppLÉMeNTaire, eN FaiSaNT SeS dÉBUTS oLYMpiqUeS. SoN oBjeCTiF : Faire BoNNe FiGUre.

Par Gaétan SCHERRER

« Nous avons gagné beaucoup de respect »

Le coach adel Tlatli

Page 60: Maxi-Basket 44

R éinventé par la FIBA en amont des Jeux de Pékin 2008, notamment pour des raisons mercantiles (plus de matches sous son égide) et politiques (limiter

l’influence des tournois de « zones », c’est-à-dire, pour être plus clair, circonvenir en partie le pouvoir de FIBA Europe), le Tournoi de Qualification Olympique a une vertu majeure : donner une deuxième chance aux « nations fortes » de poinçonner le ticket olympique. Enfin… Les tickets olympiques, puisque trois places sur douze seront rendus disponibles du 2 au 8 juillet prochains à Caracas, au Venezuela.L’un des qualifiés sera reversé dans le Groupe B, celui de l’Espagne, du Brésil, de l’Australie, de la Chine et de la Grande-Bretagne. Les deux autres viendront alourdir le Groupe A, celui

de la France, qui promet d’être terrifiant, avec les USA, l’Argentine et le Petit Poucet tunisien. Alourdir, oui, car parmi les douze nations engagées dans ce TQO, peu nombreuses sont celles qui sont (quasi) condamnées d’avance : sans doute la Jordanie, le Nigeria (ou le Venezuela), la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande (à moins que l’Angola ne s’effondre).Par conséquent, les Bleus devraient voir apparaître, dans leur groupe, deux des pays suivants : Grèce, Lituanie, Russie, Macédoine, Porto-Rico, la République Dominicaine, Venezuela, Nigeria, Angola ou Nouvelle-Zélande. Avec, on s’en doute, un très fort a priori positif pour l’une des trois grosses nations européennes. Les quatre poules de ce TQO sont d’ailleurs ainsi distribuées que l’on pourrait se retrouver, en demi-finale, avec des affrontements Grèce-Russie et Lituanie-Macédoine. Les deux finalistes et le vainqueur du match pour la troisième place iront à Londres.

On attend PapanikolaouMême dans le contexte d’un TQO relevé, on n’imagine pas la Russie (qui hérite de la République Dominicaine et de la Corée dans son groupe, deux qualifiés par poule) manquer le voyage. On n’oublie pas que l’équipe de David Blatt, à l’Euro 2011, a affiché le meilleur bilan de la compétition (10 v, 1 d) à égalité avec le champion espagnol, ne perdant, comme les Bleus en 2009, que le quart de finale (contre la France). Derrière les cadres de sa frontline – Kirilenko, Khryapa et Mozgov – Blatt va bénéficier du retour de Sasha Kaun, qui va lui donner une vraie rotation au pivot, replaçant l’excellent Vorontsevich dans un rôle d’intérieur polyvalent. Bykov, Monya,

Fridzon et Ponkrashov seront toujours là et le joyau Alexey Shved a un an plus de plus.Comment ne pas attendre, également, la Lituanie à Londres ? Les Baltes (Nigeria et Venezuela avec eux) sortent de deux compétitions solides (3e au Mondial 2010, 5e à l’Euro 2011) même si la déception de Kaunas a été dure à encaisser. L’équipe de Kestutis Kemzura pourrait s’appuyer plus avant sur l’axe Mantas Kalnietis (meilleur marqueur des siens à l’Euro) – Jonas Valanciunas. On pourrait voir apparaître un autre « gamin », l’intérieur Donatas Motiejunas (2,13 m, 21 ans), excellent avec Gdynia en Euroleague (12,5 points et 7,9 rebonds). Quant à Marijonas Petravicius, blessé pendant l’Euro, il apportera une profondeur formidable au jeu intérieur. Pour le reste : Jasikevicius, Kaukenas, Jasaitis, Pocius, Songaila, Jankunas, les Lavrinovic, etc.La Grèce paraît un ton en dessous sur le papier, surtout depuis les retraites de Papaloukas et Diamantidis, mais l’on dit ça à chaque fois et les hommes d’Elias Zouros sont systématiquement dans le bon courant (6e à l’Euro 2011). Autour des arrières expérimentés Spanoulis, Zisis et Calathes et des cadres Bourousis et Fotsis, il y a de quoi monter une formation compétitive, avec les « nouveaux venus » au plus haut niveau, Sloukas (22 ans), Vasileiadis, Kaimakoglou, Mavroeidis, Vougioukas et, bien sûr, Kostas Papanikolaou (2,03 m, 21 ans), meilleur marqueur (18 points à 100%) et héros de la finale d’Euroleague remportée par Olympiakos.

La République Dominicaine peut jouerOn sera attentif, également, au parcours de la Macédoine (Angola et Nouvelle-Zélande dans la poule), passée, contre toute attente, à un panier d’une médaille de bronze à l’Euro. L’ex-République yougoslave a tout du « one shot », de l’équipe d’un seul été, mais tant que le meneur américain naturalisé Bo McCalebb sera aux commandes (21,4 points, 3,7 passes et 2,1 interceptions à l’Euro), qui sait vers quels exploits il pourra porter les Pero Antic, Vlado Ilievski, Predrag Samardziski et les jumeaux shooteurs Vojdan et Damjan Stojanovski ?Des outsiders ? Beaucoup. Le Venezuela chez lui, dans un « Poliedo de Caracas » rénové et que l’on attend bouillant. Cinquièmes du Championnat des Amériques, les Vénézuéliens se reposeront sur la star Greivis Vasquez, meneur bon scoreur de grande taille (1,98 m, 25 ans), acteur du rush en playoffs des Memphis Grizzlies en 2011 et plutôt pas mal du tout chez les modestes Hornets de la Nouvelle-Orléans cette saison (8,9 points et 5,4 passes).L’Angola, sempiternel champion d’Afrique (les six titres de 1999 à 2009), a vécu une CAN 2011 agitée, avec le

60 maxi-basket

TOURNOi DE QUaLiFiCaTiON OLYmPiQUE

FORCÉmENT DU LOURD POUR LES BLEUS

iL MaNqUe deUx ÉqUipeS poUr CoMpLÉTer La poULe deS BLeUS à LoNdreS. qUi ? eT Si C’ÉTaiT La rUSSie eT La LiTUaNie ? oU La GrèCe eT La MaCÉdoiNe ? eFFraYaNT. Le ToUrNoi de qUaLiFiCaTioN oLYMpiqUe, qUi Se TieNT dU 2 aU 8 jUiLLeT à CaraCaS, aU VeNezUeLa, priMera, qUoi qU’iL arriVe, TroiS TrèS ForTeS NaTioNS. reVUe d’eFFeCTiF.

Par Fabien FRiCONNET

Le Tournoi de Qualification Olympique Disputé au venezuela du 2 au 8 juillet. Les 3 premiers sont qualifiés pour les J.O.

Groupe a

Grèce

Jordanie

Porto Rico

Groupe B

Lituanie

Nigéria

Venezuela

Groupe C

Rép. Dominicaine

Corée du Sud

Russie

Groupe D

Angola

Macédoine

Nouvelle-Zélande

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• maxi-basket 61 Les adversaires de la France

licenciement en cours de route du coach, Michel Gomez, et une défaite inattendue en finale contre la Tunisie. La belle génération angolaise n’est pas morte et a prouvé, à l’occasion, qu’elle pouvait jouer quasiment les yeux dans les yeux avec les bonnes formations mondiales.Quatrième du Championnat des Amériques, Porto Rico a encore des arguments à faire valoir. À commencer par une paire d’arrières talentueuse et déroutante : Carlos Arroyo et J.J. Barea. Sont attendus également l’ailier Renaldo Balkman, en rupture de NBA, Edwin Ubiles, très fort en D-League, et l’ailier de Roanne, John Holland. Mais dans la famille « île des Caraïbes », on a plutôt envie de se

méfier de la République Dominicaine. La patrie des frères Greer, sous la houlette de coach John Calipari (champion NCAA 2012 avec Kentucky), qui a décidé d’en reprendre pour un été, a enlevé le bronze

du dernier Championnat des Amériques, en battant Porto-Rico à Mar Del Plata en Argentine. Il y a du monde ! Al Horford, des Atlanta Hawks (23 points à 80%, 12 rebonds, 7 passes, 2 interceptions et 2 contres face à Porto-Rico), l’extérieur Francisco Garcia, des Sacramento Kings, le turbulent intérieur Jack Michael Martinez et le meneur Ronald Ramon. l

TOURNOi DE QUaLiFiCaTiON OLYmPiQUE

FORCÉmENT DU LOURD POUR LES BLEUS

Tant que Bo mcCalebb sera aux commandes

de la macédoine…

• Bo McCalebb, le meneur de Montepaschi Sienne, va t-il emmener la Macédoine jusqu’aux jeux de Londres ?

J.O. de LondresDu 28 juillet au 12 août

Le tirage au sort Groupe a

États-Unis

France

Argentine

Tunisie

Qualifié 1

Qualifié 2

Groupe B

Espagne

Autralie

Brésil

Chine

Grande-Bretagne

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DANS

L’ŒIL DES SCOUTS

CAUCASE HÉROS

3 221. C’est, en kilomètres, la distance qui sépare Tbilissi, capitale de la Géorgie de Charleroi, place forte du basket belge. Deux villes très éloignées mais

qui possède un point commun de 2,07 m, Tornike Shengelia. Son nom ne vous dit sans doute pas grand-chose et pourtant, à tout juste 20 ans, cet athlétique intérieur vient déjà de boucler une première saison d’Euroleague plus qu’encourageante (8,3 pts, 4,3 rbds) en qualité de titulaire, s’il vous plaît. « L’Euroleague, c’est une magnifique vitrine et un challenge rêvé pour moi », se félicitait le jeune homme chez nos confrères belges de dh.be. « Mon but est de m’améliorer dans tous les domaines jour après jour. Je suis l’un des éléments les plus jeunes de l’équipe et j’emmagasine donc toute l’expérience possible. » À Charleroi, on se frotte les mains d’avoir su flairer un tel filon pour un prix plus que modique. Car en dépit d’un salaire de jeune basketteur, « Toko », comme on le surnomme, est déjà l’un des éléments majeurs du champion de Belgique en titre. Un investissement plus que rentable, d’autant qu’il n’a rien couté au Spirou.

Titulaire en sélectionInitialement, rien ne prédisposait Shengelia à franchir les frontières de la Wallonie. C’est en effet sur les terres d’un autre royaume, celles d’Espagne, que sa carrière a vraiment débuté. Fils de Kakha Shengelia, ancien pivot de l’équipe nationale géorgienne, et d’une mère elle aussi basketteuse, Tornike est tombé dans la marmite dès sa naissance. Grand par la taille et habile de ses mains, il se démarque rapidement parmi ses jeunes compatriotes. Tant et si bien qu’en 2007, un émissaire de Valencia le repère lors d’un tournoi pour jeunes talents organisé à Batumi, en Géorgie, et rapatrie le jeune garçon dans sa couveuse, à même pas 16 ans. En championnat de jeunes puis en EBA, la quatrième division, le Géorgien fourbit ses armes et pointe même du nez à plusieurs reprises avec les pros. En 2008-09 tout d’abord, où il dispute cinq matches ACB (4,0 pts, 2,0 rbds) et un d’Eurocup puis l’année suivante, où il effectue trois apparitions en Eurocup (3,3 pts, 1,7 rbd), compétition remportée par Valencia. Des débuts plutôt prometteurs mais qui ne suffisent pas à convaincre Neven Spahija, pas plus que Manolo Hussein, son successeur. « À Valencia, on n’y croyait plus », détaillait à nos confrères du Soir Jacques Stas, le GM de Charleroi qui a tout de suite sauté

sur l’occasion. C’est ainsi qu’à l’été 2010, Tornike signe pour trois ans avec le Spirou, qui le prête dans la foulée au Verviers-Pepinster, histoire de s’aguerrir un peu. Après une première saison convaincante en Belgique (7,0 pts, 4,1 rbds en ligue Ethias), Toko s’envole pour la Géorgie, où il rejoint l’équipe nationale espoir en vue de l’Euro de la division B. Le deuxième niveau continental où Shengelia va rapidement montrer qu’il n’a rien à y faire. Porté par des stats de folie (29,9 pts à 54,7%, 12,0 rbds et 2,3 cts), Toko décroche l’or ainsi que le titre de MVP de la compétition. Il enchaîne avec l’équipe senior à l’Euro lituanien où, placé en tant que titulaire dans la raquette aux côtés de Zaza Pachulia, il aide les siens à atteindre le deuxième tour du tournoi (8,8 pts, 4,6 rbds, 1,1 pd). Son nom commence à fortement intéresser les scouts NBA et on parle de lui comme l’un des cinq meilleurs prospects européen.

En 4 ou en 3 ?Un temps annoncé en début de deuxième tour, les principaux mock drafts le placent désormais aux alentours de la 50e place, voire même un peu plus loin. La faute en partie à une vilaine blessure au pied qui l’a éloigné des parquets pendant près de quatre mois, juste après son bon passage en Euroleague. Une prévision qui ne garantit rien mais le jeune homme a tout de

même décidé de maintenir son nom, persuadé qu’il a un coup à jouer. « Mon rêve deviendra réalité en NBA, et le plus tôt sera le mieux. » Dès la saison prochaine ? Toko a quelques arguments. Grand, athlétique et mobile, le joueur court comme

un arrière et possède un toucher de balle étonnant pour son gabarit. Capable de remonter tout le terrain en dribble et d’attaquer le cercle en pénétration, Shengelia peut également placer quelques moves poste bas et possède un timing et une agressivité qui le rendent particulièrement redoutable au rebond. Un bémol toutefois, une musculature un peu légère pour tenir des postes 4 en NBA et un shoot extérieur pour le moment pas assez fiable pour être décalé au poste 3. Dans tous les cas, qu’il aille en NBA ou pas, Charleroi – qui a déjà placé Didier Mbenga et Saer Sene outre-Atlantique et chez qui Shengelia a signé jusqu’en 2013 – en sortira gagnant. « Cette réussite crédibilise notre filière » se félicite Jacques Stas, « ajouté à notre nouveau statut en Euroleague, cela suscite l’intérêt d’autres espoirs et de leurs agents. » Peut-être même plus loin qu’aux frontières de la Géorgie. l

Repères

• Né le 5 octobre 1991 à Tbilissi• Géorgien• Taille : 2,07 m• Poste : Intérieur• Clubs : Valencia (2007-10), Verviers-Pepinster (2010-11), Charleroi (2011-12)• Palmarès : Médaille d’or à l’Euro Espoirs Zone B 2011, MVP• Stats en Euroleague’12 : 8,3 pts à 50,0%, 4,3 rbds et 1,0 pd en 21 minutes.

Il a 20 ans, est tItulaIre en euroleague et jouera peut-être bIentôt en nba. le secret le mIeux gardé du basket belge joue à charleroI et Il est géorgIen.

Par Florent de LAMBERTERIE

« À Valencia, on n’y croyait plus. »

Jacques Stas, GM de Charleroi

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TORNIKESHENGELIA

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64 maxi-basket Les GRaNDs CLUbs eUROPÉeNs

L ongtemps bloquée aux portes du Final Four, la Vir-tus accède enfin au der-

nier carré en 1998 et ne manque pas son coup. Au Palau San Jordi de Barcelone, Bologne est net-tement la meilleure équipe sur le papier (Rigaudeau, Danilovic, Sa-vic, Nesterovic, Sconochini et les role players italiens Abbio, Frosini, Binelli et Morandotti). D’ailleurs, en demi-finale, le Partizan Belgrade de Tomasevic, Drobnjak, Varda et Lukovski ne fait pas un pli (61-83), défoncé par Savic et Nesterovic (37 points à 16/18). En finale, la Virtus ne cille pas mais ne flambe pas en at-taque contre l’AEK Athènes, finissant pour étouffer l’hétéroclite formation grecque (58-44 !) derrière les 14 points de Rigaudeau, les 13 points et 5 passes de Danilovic et les 10 points, 6 rebonds et 8 passes de Sconochini. Premier titre pour la Virtus et pour Ettore Messina.L’année suivante, à Munich, il est ques-tion de « doublé ». L’ennemi juré, la For-titudo Bologne, est écarté en demi-finale (62-57) mais, in fine, c’est le virevoltant Zalgiris Kaunas qui desserre l’étau et impose son jeu d’at-taque (82-74) malgré les 27 points de Rigaudeau. De retour de blessure, Danilovic n’y est pas (3/11 aux tirs, 4 balles perdues).Après un interlude d’un an (finale perdue de Coupe Saporta contre l’AEK Athènes), la Virtus retrouve la finale de l’Euroleague, la première de l’ère ULEB, sur une série de cinq matches fabuleux contre le Tau Vitoria. Des stars à tous les étages, des moments de bravoure, du sus-

pens. L’affaire va au bout des cinq manches et Bo-logne conclut chez lui (82-74). Manu Ginobili est élu MVP.

Enfin, dernière escapade en haute altitude l’année suivante, pour un Final Four joué… à Bologne. Il ne peut pas échapper à la Virtus de Messina, Rigaudeau, Ginobili, Smodis, Jaric, Andersen, Becirovic, Griffith. Et pourtant, c’est le Panathinaikos de Zeljko Obradovic (le bourreau attitré de Messina) qui s’impose dans la consternation générale, 89 à 83. Ginobili et Smodis flambent (50 points à deux) mais Dejan Bodiroga assure (quelle surprise !) avec 21 points, 7 rebonds et 4 passes et Ibo Kutluay se charge de l’exécution : 22 points. C’est la fin de la Virtus régnante que l’on a connue.l

La CLaSSE iTaLiENNE

NOTRE HaLL OF FamE Premier cinq

Antoine Rigaudeau 1997 à 2003

Michael Ray Richardson 1988 à 1991

Emanuel Ginobili 2000 à 2002

Predrag Danilovic 1992 à 1995, 1997 à 2000

Zoran Savic 1996 à 1998

Deuxième cinq Roberto Brunamonti 1983 à 1996

Marco Bonamico 9 saisons entre 1975 et 1989

Kresimir Cosic 1978 à 1980

Radoslav Nesterovic 1997 à 1999

Augusto Binelli 1983 à 2000

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On peut quitter sa salle historique et garder son âme et son succès. Et même avoir encore plus de succès. Jusqu’en 1993, la Virtus évoluait dans son « Madison », vieille enceinte construite en 1956 et qui « puait » le basket. Puis les Noirs et Blancs ont troqué les 5.721 sièges du Ma-dison pour les 8.300 du PalaMalaguti, abandonnant le Madison aux ri-vaux, la Fortitudo. Le PalaMalaguti, achevé de construire en 1993 donc, a ensuite subi un relookage extrême en 2008, montant à 11.000 places, avec des écrans géants, un nouveau parquet et toutes les distractions nécessaires autour du match (restaurants, musées, etc.). l

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La SaLLE : LE PaLamaLaGUTi

1998-2002 : LES aNNÉES EUROLEaGUE

UN (PETiT) RÈGNERigaudeau et Ginobili lors de la saison

2000-01, au cours de laquelle ils remportent l’Euroleague.

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O n prend le pari que vous ne trouverez per-sonne, à Bologne, pour dire du mal d’Et-tore Messina. Le stratège italien a donné

à la Virtus ses lettres de noblesse en l’installant sur l’échiquier européen puis en la menant au sommet du basket continental. Et ils n’étaient pas nombreux à le voir venir.C’est que, lorsqu’il se lance dans la carrière, Mes-sina n’est pas l’un de ces anciens joueurs à forte stature ou un maître yougoslave révéré. En vérité, le Sicilien fait ses débuts… à 16 ans, à Venise. Après avoir fait ses classes comme assistant à Udine, il re-joint la Virtus en 1984 (il a alors 24 ans), où il occupe tout à la fois les fonctions d’assistant des différents coaches qui défilent et celle de patron de la forma-tion, qui lui vaudront de multiples récompenses. À l’été 1989, alors qu’il n’a pas encore 30 ans, il se voit confier l’équipe première. Les dirigeants ne le regretteront pas.En effet, dès sa première saison il remporte la Coupe d’Italie et… la Coupe des Coupes (C2) ! À Florence, en finale, sa Virtus bat le Real Madrid 79 à 74. Les relations entre le coach et son joueur star, Micheal Ray Richardson, sont orageuses. Plus d’une fois, Messina est à deux doigts de demander la tête de son joueur. Mais les deux finissent pas trouver une sorte de modus vivendi. Messina démontre alors que, malgré son jeune âge, il a la classe et la poigne.Le premier titre de Lega de cette nouvelle ère se fait attendre. Mais, en 1993, enfin, la Virtus, renforcée l’été d’avant par Predrag Danilovic – un choix de Messina –, remporte la finale du championnat contre la Benetton Trévise de Toni Kukoc (3-0), également fi-naliste malheureuse de l’Euroleague (Limoges). Sur ce, Messina ne peut pas résister à l’appel national et prend la sélection en main jusqu’en 1997. La Virtus continue de gagner, avec coach Alberto Bucci, mais l’Europe se refuse à elle.Messina fait son retour en 1997 et, comme lors de son premier passage, offre instantanément un titre continental à son club. Mais cette fois, c’est le gros : l’Euroleague. En 1998, puis en 2001, la Virtus est la meilleure équipe du continent. À son crédit, égale-ment deux finales d’Euroleague (1999 et 2002), deux Lega (1998 et 2001) et trois Coupes (1999, 2001 et 2002). Au final, neuf trophées en neuf saisons (89-93 puis 97-02), dans un contexte hyper concurrentiel. Ça va… l

ÉPiSODE 7

ViRTUS BOLOGNECETTE SaiSON

TOUJOURS UN PEU COURT

L’HiSTORiQUEETTORE FOREVER

Chris Douglas-Roberts

D epuis sa banqueroute au terme de la saison 2002-2003, qui lui a valu une re-légation expresse en Série B1, à savoir

la troisième division, la Virtus n’a pas retrouvé son lustre d’antan. La victoire en EuroChallenge en 2009, à domicile et contre Cholet en finale, a donné des raisons à ses bouillants tifosi de bomber à nouveau le torse mais, en championnat, la Virtus a, jusqu’ici, toujours été un peu courte. Les Bianconeri se sont réinstallés parmi les équipes qui comptent mais, hor-mis en 2006-07 (3e et finaliste malheureux contre la Montepaschi), ils n’ont pas réussi à devenir un candi-dat sérieux au titre. L’actuelle saison, plutôt positive, ne fait pas exception.Le nouveau coach, le jeune Alessandro Finelli (42 ans), natif de Bologne, et qui s’est surtout illustré dans les catégories inférieures, a toutefois dirigé avec un certain talent une équipe sans superstar mais équilibrée et dangereuse. Elle repose en grande

partie sur les qualités du combo guard finlandais Petteri Koponen (13,8 pts et 2,6 pds), du meneur in-ternational Giuseppe Poeta (11,1 pts et 3,8 pds), de l’arrière-ailier US Chris Douglas-Roberts, en rupture de NBA (11,9 pts), de l’ailier géorgien Viktor Sani-kidze (12,0 pts et 10,9 rbds), connu chez nous pour avoir jouer à Dijon, et du pivot international Angelo Gigli (9,3 pts et 7,2 rbds).Cette troupe a terminé à la cinquième place, comme la plupart des saisons précédentes, avec 20 victoires et 12 défaites et c’est Sassari, crédité du même bi-lan, que le tableau des playoffs a mis sur la route de la Virtus en quart de finale, sans avantage du terrain. Avec la perspective de retrouver l’ogre Montepaschi en demi-finale, du 28 mai au 5 juin. Un obstacle im-possible à passer ? En théorie, oui, mais la Virtus est la seule équipe à avoir battu Sienne deux fois cette saison en Lega ! À l’aller (75-71) comme au retour en Toscane (78-69). l

Par Fabien FRiCONNET

PaLmaRÈS• 2 Euroleague : 1998 et 2001• 1 Coupe des Coupes : 1990• 1 EuroChallenge : 2009• 15 titres de champions d’Italie : 1946 à 49, 1955, 1956, 1976, 1979, 1980, 1984, 1993 à 95, 1998 et 2001• 8 Coupes d’Italie : 1974, 1984, 1989, 1990, 1997, 1999, 2001 et 2002

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J.F. Mollière-Agenzia Ciamillo-Castoria/M.Marchi

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L’URSS championne oLympiqUe à SéoUL’88

BaSket-BaLtePolitiquement à l’agonie, l’union Soviétique gagna l’or à Séoul grâce à SeS contactS devenuS intenSifS avec leS américainS et SeS géniaux joueurS lituanienS.

Par Pascal LEGENDRE

• la grande équipe d’urSS a planté le drapeau rouge sur le toit du monde. les joueurs, en haut, de gauche à droite : arvidas Sabonis, valery tikhonenko, victor Pankrashkine, alexandre Belostenny, alexandre volkov, Sergueï tarakanov et valéry goborov. en bas, de gauche à droite : rimas Kurtinaitis, Sarunas marciulionis, valdemaras chomicius, tiit Sokk et igors miglinieks.

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L es Milwaukee Bucks n’ont pas encore déménagé au Bradley Center. En ce mois d’octobre 1987 ils donnent l’hospitalité à la 1ère édition de l’Open McDonald à la

Mecca, une salle surannée édifiée en 1950. Leurs hôtes sont le Tracer Milan, champion d’Europe en titre, et l’URSS que l’on qualifie de meilleure équipe nationale hors États-Unis même si c’est la Grèce qui a été sacrée championne d’Europe à Athènes quelques mois auparavant.À vrai dire les Bucks ont d’autres chats à fouetter que de fo-caliser sur un tournoi international, ils ont une saison NBA à préparer ! De plus Sidney Moncrief, John Lucas, Ricky Pierce et Craig Hodges sont inopérants pour différentes raisons, al-lant des blessures à des contrats pas encore ficelés, et le coach Del Harris n’a ainsi que la moitié de ses huit joueurs majeurs à disposition.L’URSS de Mikhaïl Gorbatchev, patrie du communisme triomphant, qui s’étend sur 11 fuseaux horaires et qui comp-tabilise 288 millions d’habitants, est à l’agonie mais on ne le sait pas encore. Elle en est à l’heure de la Glasnost (transpa-rence, liberté d’expression) et de la Perestroïka (reconstruc-tion) et elle a soulevé le rideau de fer pour ses athlètes en les mettant en liberté surveillée. Ainsi quelques-uns de ses

basketteurs ont été draftés par les franchises NBA et cer-tains sont allés se tester l’été précédent au summer camp des Atlanta Hawks. Les Hawks ? Ce n’est pas un hasard. Son propriétaire n’est autre que Ted Turner, le boss de la chaine de télé TBS qui a retransmis en 1986 les Goodwill Games, qui ont réuni notamment Américains et Soviétiques. Ils ont déjà un regard tourné vers l’extérieur alors que l’essentiel du pays est encore replié sur lui-même.« Ils savent ce que c’est, le basket », complimente Domi-nique Wilkins, l’étoile des Hawks. « Il y a des joueurs trom-peurs. Lorsque vous les voyez comme ça, en civil, vous ne pouvez pas deviner qu’ils ont autant de talent. Ils ne payent pas de mine. Mais sur le terrain, on se rend compte qu’ils se débrouillent avec la balle. Ils ont de grands shooteurs et de bons jumpeurs. Certains peuvent jouer en NBA dès mainte-nant. » Le coach Mike Fratello ajoute : « Ils contre-attaquent mieux que la plupart de nos joueurs de college. Cela fait par-tie de leur système, il y a très peu d’égoïsme. Ils récupèrent la balle, et c’est parti. » Les Américains se méfient des tirs à longue portée des joueurs au maillot rouge siglé CCCP et Jack Sikma constate que son équipe est dépouillée de ses tireurs d’élite : « Nous serons privés de nos deux long range shooters, Lucas et Hodges, c’est un handicap. » Il ajoute toutefois, malicieux : « Mais j’ai essayé le tir à 3-points à l’entraînement, c’est près… J’aimerais tenter quelques shoots en match. » Précision utile, pour ce McDo la Fé-dération Internationale et la NBA ont mixé leurs règles et la ligne à 3-pts a été tracée à 6,75 m. L’URSS a un forfait majeur à déplorer, celui d’Arvidas Sabonis, 23 ans, dont on dit alors qu’il est en délicatesse avec son tendon d’Achille. D’une façon générale les Soviets paraissent fragilisés au poste 5.Le commentateur télé Dick Vitale essaye de faire monter la pression. « C’est l’uniforme soviétique contre l’améri-cain, et cela implique beaucoup de choses, d’émotions, de fierté. » Sarunas Marciulionis vient de bénéficier d’une ovation spéciale et il est très motivé : « je suis de Lituanie et il y a une importante communauté litua-nienne à Chicago. J’ai parlé avec ses émigrés et je suis très excité de jouer devant eux. Nous ferons tout notre possible pour battre les Bucks. Nous tâcherons de profiter des leçons apprises avec les Hawks. » Au Kremlin, on croit sans doute à une intoxication des agences de presse capitalistes et on demande probablement confirmation à l’agence TAS. 100 à 127. Les Soviets viennent de prendre 27 points dans les dents. Et ce n’est pas cher payé car il y en avait QUARANTE-NEUF d’écart à la fin du 3e quart-temps. Les Américains ont fini les mains en haut du gui-don avec sur le terrain leur arrière banc en quête de contrat. Au Pentagone on doit rigoler de la sup-posée précision balistique soviétique ; les Reds ont mis 18 tirs à 3-pts de suite à côté de la cible. Intimidés, les Soviets ont fait dans leur froc. Seuls Marciulionis, le bien caréné Alexander Volkov et le débonnaire role player Victor Pankrashkine n’ont pas sombré dans le ridicule. « Ils sont très costauds. Ils le sont probablement même plus que certaines équipes de la NBA. Mais ils ne font pas les aller-retours sur le terrain aussi vite que nous. Nous sommes beaucoup plus rapides qu’eux. Notre défense leur a posé beaucoup de problèmes. Ils ont seulement un gars (Mar-ciulionis) capable de manier le ballon devant nous, et ce que nous avions à faire, c’était de le neutraliser », juge Jerry Reynolds.Au complet, quelques mois plus tard, les Bucks ne termineront jamais que 4e ex-æquo sur 6 équipes de la Central Division. L’URSS paraît être un nain face à l’hyperpuissance

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• ci-dessus : valdemaras chomicius à l’open mcdonald avec mike d’antoni à sa poursuite.

• Page de droite : Sergueï tarakanov en défense sur dino radja en finale des j.o. de Séoul.

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américaine. Dans un an, à Séoul, se dit-on, la crème du bas-ket universitaire doit avaler l’URSS aussi facilement qu’un Red Neck dévore un Burger King.

La collaboration des HawksEn cette fin des années quatre-vingts, le basket est en net gain de vitalité dans l’empire soviétique. Son audience dépasse celui du hockey-sur-glace et il se positionne en numéro 2 derrière le foot. Pourtant les infrastructures sont indignes du « paradis » du socialisme. Ainsi à Minsk, la salle est située à une trentaine de kilomètres du centre-ville, dans une obscure banlieue. Le correspondant de Maxi-Basket, Jean Bogey, sorte de Tintin chez les Soviets du basket-ball, n’en croit pas ses yeux. « Le revêtement en tartan est suré-levé de 50 cm par rapport au sol de la salle et ce à un mètre des lignes. Un sorte de ring, quoi. » Et à Kiev, comme le pa-lais des sports est occupé par un spectacle, les matches sont relégués dans une salle de 500 places. En tant que capitaine du CSKA et chef des Komsomols (Jeunesses Communistes)

pour l’équipe nationale, et en vertu des libertés nouvelles de la Glasnost, Sergueï Tarakanov s’insurge contre la légèreté des pouvoirs sportifs.En fait, le championnat national prend toute sa saveur pour les super-finales qui opposent le CSKA au Zalgiris Kaunas. Les Russes face aux Lituaniens. Les opprimants contre les opprimés. Vladimir Tkachenko vs Arvidas Sabonis. La force brute opposée au génie. L’engouement est si fort que le club de l’Armée décide de réquisitionner le Palais des Sports, si-tué dans l’enceinte du grand stade olympique Lénine, d’une contenance de 15.000 places. En avril 87, c’est le Zalgiris qui domine le CSKA et sitôt le championnat soviétique clôturé, l’équipe nationale reprend tous ses droits. Les internationaux sont en stage en Bulgarie, dans le Caucase, disputent quelques tournois, vont en finale de l’Euro à Athènes où ils sont tout autant vaincus par Galis and Co que par le sulfureux public athénien. Ce n’est pas terminé. Les plus jeunes s’envolent pour Atlanta où ils se joignent aux Hawks pour des entraînements et des matchs

de préparation. C’est ensuite l’Aus-tralie et la Nouvelle-Zélande, dans le but de s’acclimater au décalage et au Pacifique en vue des Jeux de Séoul. Le Tournoi Open de Milwaukee sert alors de cerise sur le gâteau. C’est ce qui s’appelle un été studieux.La saison suivante, le championnat est interrompu deux mois pour cause de tournée aux USA où l’équipe nationale se frotte aux meilleures universités. Et à l’époque ce sont de sérieux tests. Pour éviter la dispersion, la fédération soviétique prend la décision de ne pas engager ses clubs en Coupes d’Europe. Cette fois le CSKA sort vainqueur du duel sempiternel face à un Zalgiris meurtri par l’absence de Sabonis. Les relations sovietico-américaines se sont définitivement détendues puisque l’URSS reçoit cette fois les Hawks pour une tournée de trois semaines avec trois matches au programme : à Tbilissi en Géorgie, à Vilnius sur les terres de Sarunas Marciulionis, et à Moscou. Relus vingt-quatre ans plus tard les chiffres paraissent surréa-listes : 500.000 demandes de places seraient parvenues aux organisateurs pour voir le match à Tbilissi et la barre du million serait atteinte en Lituanie ! Dans ce pays au communisme revendi-qué et au pouvoir d’achat étriqué, les places se seraient revendues jusqu’à 10 fois le prix. Six mille privilégiés assistent à un simple entraînement ! « Une énorme masse, très silencieuse, c’était incroyable, tout juste un dis-cret applaudissement quand il y avait quelqu’un qui smashait », témoigne le francophile Larry Lawrence embarqué dans cette aventure d’un autre âge. Les

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Les Reds ont mis 18 tirs à 3-pts de suite à côté de la cible.

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Hawks de Do Wilkins et Spud Webb, à la recherche de leur forme, perdent un match, celui à Moscou, 132 à 123. C’est une révolution. Les lignes commencent à bouger.Les conservateurs américains, dont John Thompson, qui a été nommé à la tête de la sélection américaine, n’ap-précient pas vraiment ce rapprochement avec l’URSS honnie. De là à parler de « collaboration », il n’y a pas si loin.

Sabonis, ce hérosRappel des épisodes précédents : aux Jeux, les États-Unis ont raflé l’or à chaque fois, mais la série a pris fin à Munich, en finale, lors des « 3 dernières se-condes » les plus longues et les plus controversées de ce sport. L’URSS a hissé le drapeau rouge sur le toit du Monde. L’Amérique a pris sa revanche en 1976. Quatre ans plus tard, les USA boycottent les J.O. de Moscou et en 1984, l’URSS s’inspire du Code d’Hammourabi, œil pour œil, dent pour dent, en ne se rendant pas à Los Angeles.En 1988 les pros de la NBA sont toujours triquards aux Jeux Olympiques et les signes d’affaiblisse-ment des universitaires sont visibles une fois la génération Jordan (voir Maxi n°43) passée. Les États-Unis de David Robinson s’imposent pénible-ment au Mondial’86 en Espagne. Un an plus tard les Yankees sont vaincus par le Brésil du génial Oscar Schmidt au Pan American Games.Le tournoi de Séoul semble démarrer pour eux sous les meilleurs auspices puisqu’ils pulvéri-sent l’Espagne, 97-53. Et puis ils hoquettent bi-zarrement face au Canada (+6) avant d’anéantir quatre autres adversaires et de se retrouver en demi-finale nez à nez avec l’URSS.Absent depuis deux ans des confrontations in-ternationales le géant Sabonis est de retour. Une incroyable résurrection. On le croyait per-du définitivement pour le basket suite à une rupture du tendon d’Achille et une récidive. C’est le docteur Cook, des Portland Trailbla-zers, qui a fait un miracle médical mais en précisant que le pivot soviétique prendrait un risque insensé en participant aux Jeux Olympiques. « Sabonis est l’exemple même de la prédiction de Lénine qui disait que les capitalistes vendraient un jour aux commu-nistes la corde qui servirait ensuite à les pendre. Je pense que nos adversaires di-rects nous exploitent. Il ne faut pas prépa-rer Sabonis à jouer contre nous », éructe alors John Thompson.De toute façon, il paraît inconcevable qu’un joueur resté dix-huit mois sur la touche, puisse être compétitif pour une compétition comme les J.O. De fait, un Sabonis alourdi, empâté, se traîne les premiers jours sur le terrain coréen et n’est utile que grâce à la force de ses bras et sa science du jeu inégalé. « Ar-vidas est arrivé des États-Unis pour

passer deux jours à Moscou, puis il s’est entraîné avec nous deux semaines. Très durement. C’est pour ça qu’il n’a pas joué contre Porto Rico. Il était un peu fatigué », dira ensuite le coach Alexandre Gomelski. « C’est un garçon très intelligent. Et il ne profite pas seulement de sa force, il est aussi mon deuxième me-neur de jeu sur le terrain. C’est lui qui indique où se placer. » Ce que Sabonis réalise face aux États-Unis (13 pts et 13 rbds) et à la Yougoslavie en finale (20 pts et 15 rbds), pas une bête blessée ne l’aurait fait. Le Litua-nien jugule David Robinson et Vlade Divac, porte sur ses puissantes épaules toute l’URSS. Le 28 septembre 1988, les Rouges abattent le chêne américain, 82 à 76.

Haro sur John ThompsonLes critiques tombent drues sur John Thompson jugé cou-pable d’autoritarisme et qui a très mauvaise presse. Les langues des joueurs se délient. « Il ne nous dit pas ce qu’il veut. Il le fait pour l’équipe mais pas individuellement. C’est confus », témoigne Charles Smith de Pittsburgh. Trois années plus tard dans Gentlemen’s Quarterly, le si bien élevé David Robinson n’ira pas par quatre chemins : « Thompson était un dictateur. Vous deviez aller dans SA direction. C’était toujours SA salle, SON équipe, SON ceci, SON cela… Il voulait toujours vous faire peur, vous dégra-der. Il me disait que je ne pouvais pas jouer… » Le terme de dictateur est repris par Alex Wolff, journaliste à Sports Illustrated qui nous commente : « C’est un coach qui crie aux entraînements, qui dit « vous faites ce que je dis, point final. » Charles Smith (un homonyme de celui de Pittsburgh) qui joue pour lui à Georgetown est habitué à ça. Mais pas

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Un million de demandes de places pour voir les Hawks

en Lituanie.

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David Robinson et Danny Manning, par exemple. Ce sont des joueurs sensibles, des gens sensibles, intelligents. Le coach de Danny à Kansas est quelqu’un qui sait écouter, lui faire confiance. Pas comme Thompson. Pour lui il y a l’Amérique contre le reste du Monde, le capitalisme contre le collecti-visme. C’est trop de pression pour des garçons de 20 ans. » Manning, joueur universitaire de l’Année, vient de rendre co-pie blanche, zéro point. Bref, la même méthode utilisée avec brio quatre ans auparavant par Bobby Knight à Los Angeles et vantée par tous a échoué en Corée du Sud. Comme quoi…Le style de jeu imposé par Thompson est apparu également en décalage avec les canons internationaux. Il a voulu des joueurs ultra physiques, hyper rapides, capables de défendre comme des damnés tout terrain, comme à Georgetown. Il a rejeté Steve Kerr et Rex Chapman. Il n’a pas sélectionné les meilleurs me-neurs. Il n’a retenu qu’un seul vrai shooteur longue distance, Hersey Hawkins, qui par malheur, blessé, n’était pas apte au service. L’équipe américaine a souffert aussi de sa jeunesse (un

peu plus de 21 ans de moyenne d’âge), de son inexpérience, de son impréparation, de sa suffisance. « Thompson a coa-

ché comme un pied. Même les petits vont shooter en-dessous », juge alors le meilleur de nos arbitres, Yvan Mainini. « Il disait à qui voulaient l’entendre qu’ils gagneraient de 30 points. »À l’inverse, guidée par le matois Alexandre Gomelski, l’Union Soviétique a joué avec finesse, roublardise, se basant sur un groupe qui a accumulé des heures et des heures de vol au comp-teur. Cette expérience sera aussi décisive en finale face à une Yougoslavie coriace mais encore un peu verte.Rimas Kurtinaitis (28 points en 33 minutes, 4/10 à 3-pts) a fait un récital contre les États-Unis. « Il n’est pas très fort physique-ment, mais nous avons de bonnes combinaisons spéciales pour ce joueur. Il lui faut de bonnes positions de shoots à 3-pts », commente son coach. Kurtinaitis est Lituanien, comme Sabonis, Marciulionis et Chomicius. Avec l’Estonien Sokk et le Letton Mi-glinieks, cela fait la moitié de l’équipe qui est balte. Plus deux Ukrainiens et un Ouzbek, pour seulement quatre Russes.L’URSS va tomber quelques mois plus tard dans le Néant, mais son immense exploit est gravé dans le marbre pour l’éternité et les Jeux de Séoul auront aussi permis au Monde entier de savoir combien est grande la Lituanie du basket-ball. l

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• à gauche : john thompson et sa mythique serviette blanche.

• ci-dessus : arvidas Sabonis est ressuscité, alléluia !

• à droite : gloire à alexandre gomelski, 60 ans, père du basket soviétique.

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kurtinaïtis est Lituanien, comme sabonis, Marciulionis et Chomicius.

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• Sandrine Gruda a pour mission d’emmener les Bleues à Londres.

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Les BLeues en quête de J.O.

LOndOn caLLingLeS BLeueS vont jouer en turquie et en queLqueS matcheS Leur participation aux jeux oLympiqueS de LondreS.

Par Pascal LegendRe

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une formule d’une extrême simplicité7 pays sont déjà assurés de participer aux Jeux Olympiques de Londres (29 juillet au 12 août) : Angola, Australie, Brésil, Chine, États-Unis, Grande-Bretagne et Russie. 12 équipes ont été admises à ce Tournoi de Qualification Olympique (du 25 juin au 1er juillet) afin de se disputer les 5 billets encore en jeu. Soit 2 africaines (Mali, Mozambique), 3 américaines (Argentine, Canada, Porto-Rico), 2 asiatiques (Corée du Sud, Japon), 4 européennes (Croatie, France, République Tchèque, Turquie) et 1 océanienne (Nouvelle-Zélande).Ces équipes sont réparties en 4 groupes de 3 et se rencontrent entre elles. La France est ainsi dans le Groupe D avec la Canada et le Mali. Celles qui se classent 3e sont éliminées.Les équipes se croisent ensuite dans une sorte de « quarts de finale ». Le 1er du groupe A contre le 2e du groupe B, le 1er du groupe B contre le 2e du groupe A, le 1er du groupe C contre le 2e du D, le 1er du groupe D contre le 2e du groupe C.

C’est ainsi que la France devrait être opposée à la Corée du Sud ou à la Croatie.Les vainqueurs de ces « quarts » sont qualifiés pour les J.O.Les perdants sont en repêchages. Pour

subtiliser le 5e et dernier billet en jeu, il faut gagner ses deux derniers matches.

Bienvenue à ankara !Le TQO se tiendra dans le nouvel Eldorado du basket féminin, la Turquie. Ankara est la capitale administrative du pays et la deuxième ville après Istanbul. La vieille ville du nom d’Ulus est réputée pour ses ruelles étroites, ses monuments historiques et ses restaurants.L’Ankara Arena a été inaugurée en avril 2010 et construite à l’occasion du Championnat du Monde masculin en Turquie de la même année. Sa capacité est de 10.400 spectateurs.Le tirage au sort évite à la France de tomber frontalement en quarts contre la Turquie, en argent à l’Euro 2011, et dont on sait que les supporters sont bruyants, déchainés…. et n’ont pas forcément apprécié la reconnaissance du génocide arménien par la France. On imagine que les matches de la Turquie seront une affaire nationale et que les gradins seront vides pour le reste du programme.

Le canada, premier adversaire«  Je  crois  en  ce  groupe,  c’est  assurément  le  meilleur  que j’ai  entraîné  », déclare le coach Allison McNeill. Ce n’est pas du vent.Dans la liste des 25 amenées à participer au tryout, le camp de sélection, on trouve des joueuses de tous les horizons. Certaines exercent au Canada, ce n’est pas une majorité, d’autres en NCAA, une en Australie, et beaucoup en Europe. Donc elles sont expérimentées.

• La canadienne Kim Smith et emmeline ndongue vont se retrouver nez à nez à ankara.

Les matches de la FranceMardi 26 juin France – Canada

Mercredi 27 juin France – Mali

Vendredi 29 juin Quarts de finale

Samedi 30 juin Match de classement éventuel

Dimanche 1er juillet Match de classement éventuel

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• Bien connue à charleville, djene

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La France, la République tchèque et la turquie sont données favorites de ce tqO 2012.

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Stephany Skrba est un bon repère. La jolie Canadienne a eu un gros impact à Lattes-Montpellier (meilleure évaluation après Edwige Lawson) même si une blessure l’a interdite de fin de saison régulière. Et n’a-t-elle pas été recrutée dernièrement par Bourges ? Lizanne Muprhy a quant à elle été vue passagèrement à Tarbes (9,9 pts) alors que Krysten Boogaard (1,95 m) a été plutôt discrète à Nice.En fait, il suffit de se passer la vidéo du France-Canada disputé à Ostrava au Mondial 2010 pour juger que les filles au maillot avec la feuille d’érable sont coriaces. Les Bleues avaient été ravies de s’imposer de deux points après un 3e quart-temps hyper défensif… 6 à 3 ! Le Canada, c’est du basket organisé, sans chichi, avec en pointe l’ailière Kim Smith qui avait marqué un quart des points de son équipe au championnat du Monde.

Les 3 derniers France-canada9 sept. 2010 Villeneuve d’Ascq Amical 65-4429 sept. 2010 Ostrava Ch. du Monde 49-4716 juin 2011 Beauvais Amical 72-67

Le mali, deuxième adversaireAprès José Ruiz et Hervé Coudray, le Mali a fait appel à un troisième entraîneur français, Michel Perrin. L’ancien meneur de Rennes a déjà une connaissance approfondie du basket africain puisqu’il a coaché les équipes nationales du Cameroun (garçons et filles) et de la Centre-Afrique. Il exerce actuellement à Genève.Le coach n’est pas le seul lien avec la France. Ainsi Diana Gandega est née à Paris. Djene Diawara (1,92 m), qui possède les deux nationalités, a porté les maillots de Mondeville et Charleville. C’est une valeur sûre de la LFB et elle a cumulé 11,3 pts et 8,1 rbds au Mondial 2010. La vétérante (34 ans) Hamchétou Maïga-Ba a été vue à Nice, Mondeville et Tarbes, club avec lequel elle fut championne de France il y a deux ans. Elle s’honore d’un long parcours en WNBA et aussi d’un trophée de MVP étrangère de la LFB en 2007.Le pilier central de l’édifice malien paraît être Djénébou Sissoko (1,84 m) qui a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle en Pologne et qui vient de signer à Namur. La dame score beaucoup : 16,3 au Mondial en République Tchèque. À l’intérieur et en zone intermédiaire. D’ailleurs les Maliennes n’usent qu’avec parcimonie de la ligne à 3-pts.«  L’objectif  est  clair  :  qualifier  notre  pays  pour  les  Jeux Olympiques de Londres », a déclaré dans la presse nationale la secrétaire générale de la fédération Salamatou Maïga dite bébé. Michel Perrin qui possède un contrat déterminé jusqu’à la fin du TQO sait à quoi s’en tenir. Mais n’est-ce pas un peu (beaucoup ?) ambitieux pour une équipe qui ne s’est classée que 3e du dernier AfroBasket organisé chez elle à Bamako ?

il n’y a jamais eu de France-mali.

Option n°1, la corée du sudLa Corée représente pour le basket féminin français un souvenir douloureux, celui d’un échec en quart de finale des Jeux de Sydney, en 2000, ce qui l’avait privé de s’insérer dans le carré d’as. Beaucoup plus puissantes, les Bleues s’étaient révélées incapables de contrôler les Asiatiques insaisissables, qui refusaient le contact mais qui possédaient un jeu de passes et une faculté de prendre des shoots ouverts tout à fait exceptionnels.Depuis, toujours en compétitions officielles, les Françaises

ont pris deux fois leur revanche. La Corée a baissé d’un cran dans la hiérarchie internationale. Mais leur griffe reste la même, le collectif. Méfiance aussi vis-à-vis des idées reçues : leur 2e marqueuse et 1ère rebondeuse aux Jeux d’Asie 2010, une certaine Ha Eun-Joo mesure 2,00 m !

Les 3 derniers France-corée du sud27 sept. 2000 Sydney Jeux Olympiques 59-6816 sept. 2002 Changshu Ch. du Monde 90-802 oct. 2010 Karlovy Vary Ch. du Monde 61-46

Option n°2, la croatieL’Histoire permet de mieux comprendre le présent, d’envisager l’avenir mais… il faut parfois s’en méfier. Euro 2011 à Katowice. France bat Croatie, 86 à 40. 46 points de marge, du jamais vu depuis 2006 face au Sénégal et depuis 1991 face à une équipe européenne, de Série B, l’Autriche.Les Croates sont-elles aussi misérables dans le basket féminin ? Les Bleues vont-elles se qualifier les doigts dans le nez si elles leur sont opposées ? Évidemment non. D’ailleurs elles se sont ensuite rebiffées, les Croates. Le lendemain ›››

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elles bousculaient les Grecques, un peu plus tard c’est l’Espagne qui passait à la trappe. Les équipières d’Ana Lelas, blessée, finissaient en boulet de canon, victoire sur la Lituanie et le Monténégro, bien moins fringants qu’en début de tournoi.Qu’on se le dise, cette équipe-là, très gourmande en shoots à 3-pts, est versatile. Quand elle commence à prendre l’eau, c’est panique à bord. Mais quand la réussite est là, personne n’est à l’abri d’un sabordage.

Les 3 derniers France-croatie13 août 2008 Crikvenica Qualif. Euro 59-5530 août 2008 Villeneuve d’Ascq Qualif Euro 75-5018 juin 2011 Katowice Ch. d’Europe 86-40

en 2008, l’europe avait fait le panier garniIl y a quatre ans le TQO s’était tenu à Madrid. Les 4 équipes européennes (Bélarus, Espagne, Lettonie et République Tchèque) s’étaient qualifiées directement pour Pékin en gagnant leurs quarts de finale. Le Brésil avait chipé le dernier ticket en barrages.La France, seulement 8e à l’Euro 2007, n’avait pas eu droit de

se qualifier pour le TQO.La France, la République Tchèque et la Turquie sont généralement données favorites de ce TQO 2012.

une préparation made-in-FranceLa préparation des Bleues a ressemblé à une fusée à plusieurs étages : 16 joueuses ont été convoquées au 1er stage à Bourges. Celles qui ont été approuvées au casting ont été rejointes par d’autres candidates du 12 au 18 mai, mais il a encore fallu attendre quelques jours – le 24 à Lyon – pour que l’ensemble des forces vives soit réuni.Toute la prépa se fait sur le sol français, essentiellement dans la région lyonnaise, avec trois France-Pologne (2, 3 et 4 juin), un France-République Tchèque (14), un France-Croatie (15), un France-Canada (16) et un original France-Porto Rico pour terminer (21). On l’aura noté, les Françaises n’ont pas peur en amont d’affronter leurs adversaires ou possibles adversaires du TQO.

Le retour de Pierre vincentPierre Vincent, c’était 320 victoires pour 89 défaites (78,2%) en 8 saisons à Bourges, 4 titres de champion de France, 5 Coupes de France, 3 Tournois de la Fédération, 2 participations au Final Four de l’EuroLeague.

• pierre vincent compte sur les filles pour regoûter aux délices de la victoire.

La France devrait être opposée à la corée du sud ou à la croatie.

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Pierre Vincent, c’est 34 victoires pour 7 défaites (82,9%) en 4 saisons en équipe de France, 1 titre de champion d’Europe, une médaille de bronze, une 6e place au championnat du Monde.… Et Pierre Vincent, c’est maintenant 18 victoires pour 26 défaites (40,9%) cette saison à l’ASVEL, championnat, Coupe de France et Eurocup inclus, et sans Semaine des As et playoffs.Les filles vont peut-être lui redonner le goût de la gagne.

et celui de valérie garnierThierry Moullec, conseiller technique sportif des Pays de Loire, et François Brisson, qui occupe la même fonction en Ligue de Bretagne, sont les deux adjoint de Pierre Vincent depuis… 2000 et le sacre européen des juniors génération Tony Parker. Le trio a été reconstitué en 2008 lorsque Pierre Vincent a pris en mains l’équipe de France féminine et a été maintenu jusqu’à aujourd’hui. Moullec & Brisson ont l’habitude de diriger le premier stage qui se tient à Bourges, que le head coach soit occupé par ses affaires berruyères ou désormais villeurbannaises.Le staff s’enrichit de Valérie Garnier, celle-là même qui a

succédé à Pierre Vincent à Bourges et qui fut déjà assistante en équipe nationale, de 2004 à 2006, à l’époque d’Alain Jardel.

La ve flotte américaineLe 23 avril, le roster de Team USA a été rendu public. Maître mot, continuité. De Sue Bird à Diana Taurasi, en passant par Sylvia Fowles et Maya Moore, elles sont toutes là. Seulement deux retouches ont été effectuées vis à vis de l’équipe championne du Monde il y a deux ans, et le seul départ notable est celui de Candice Dupree, mais avec le « renfort » de Seimone Augustus et Candace Parker les États-Unis n’y perdent pas au change.Team USA c’est un geyser de talents et une équipe brodée main. Les Américaines ont été réunies le 11 mai et disputeront 4 matches et un dernier tournoi à Istanbul pour se faire les dents. Elles n’ont pas perdu aux Jeux Olympiques depuis Barcelone face à la CEI, une équipe formée de joueuses des anciennes Républiques Soviétiques (73-79), soit 33 victoires d’affilée. Qui sont les hyper favorites pour les J.O. de Londres ? l

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• maya moore, l’une des 12 merveilles américaines.

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78 MAXI-BASKET FONDAMENTAUX

Par Thomas BERJOANLE FLOPPINGLE TOPDU FLOPDAVID STERN EN A FAIT LE NOUVEL ENNEMI PUBLIC EN NBA. LA POLÉMIQUE ENFLE DEPUIS QUELQUES SAISONS, ELLE A FAIT LES GROS TITRES AUTOUR DES PLAYOFFS NBA ET CONCERNE DÉSORMAIS TOUT LE BASKET DE HAUT NIVEAU.

Par Thomas BERJOAN

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Vlade Divac, en particulier contre

Shaq, tombait beaucoup au

sol. Flopping ou bonne défense ?

COMMENT ÇA MARCHE ?

15.000 dollars. Finalement, ce n’est pas si cher payé que ça. C’est ce que ça aura coûté à Frank Vogel, le prometteur coach des

Pacers d’Indiana pour coller la pression au corps arbitral avant la série contre le Heat. « Miami est l’équipe qui fl oppe le plus en NBA. Il va être très intéressant de voir comment les offi ciels vont siffl er et s’ils vont récompenser le fl opping. À chaque pénétration vers le cercle, ils ont des gars qui ne jouent pas la balle. Ils glissent devant les attaquants. Et la plupart du temps, ils tombent avant même le contact. » Sans les nommer, Udonis Haslem, Shane Battier et aussi LeBron James, souvent accusés de jouer la comédie, sont visés. « On s’en fout », a simplement répliqué coach Erick Spoelstra. « Une partie de notre philosophie défensive est de placer nos corps devant les attaquants. On fait ça depuis des années. »Quelques jours plus tard, coach Vogel en a remis une couche. « Le fl opping

est un problème dans notre ligue. Je pense simplement que ce n’est pas bon pour le jeu. On a les meilleurs athlètes du monde. Il n’y a rien de plus excitant pour nos fans que de voir une action athlétique au dessus du cercle. Quand l’intention du défenseur est de se laisser tomber et d’espérer un coup de siffl et, ce n’est pas bien. » Et cette fois, loin de le sanctionner, juste avant le Game 1, le grand patron David Stern est fi nalement allé dans le sens de Vogel. « Il s’agit d’une préoccupation légitime », a admis Stern à notre consoeur Lisa Salters sur ESPN. « Il y a quelques années, j’avais demandé à la commission sportive que l’on commence à coller des amendes et des suspensions aux fl oppeurs, et on m’a pratiquement jeté hors de la salle en me disant : laisse couler. Je pense désormais qu’il est temps de considérer plus sérieusement cette question. Parce qu’il s’agit uniquement de tromper les arbitres. Il ne s’agit pas d’une action légitime pour moi. C’est de la comédie. On devrait remettre des Oscars, pas des trophées de MVP. » LeBron était-il visé ?

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LeBron James provoque ici un passage en force contre Tyson Chandler

lors de la dernière fi nale NBA. Il y avait faute ou

LBJ a-t-il fl oppé ?

COMMENT ÇA MARCHE ?

Où est la frontière ?Au-delà de la polémique, le problème est réel mais épineux. Parce qu’éminemment subjectif. Udonis Haslem résume bien la chose. « Un passage en force, c’est un passage en force. C’est à l’arbitre de décider. » Avant le fl opping, la frontière entre une faute du défenseur et un passage en force de l’attaquant n’était déjà pas toujours simple à déterminer. Elle repose sur le concept fl ou de « réduction de l’espace ». Qui réduit la distance entre l’attaquant et le défenseur. En théorie, ça va. À vitesse réelle, entre deux mastodontes aussi puissants que véloces lancés à pleine vitesse, l’arbitre dispose d’une poignée de dixièmes de seconde pour décider. Pas cadeau. Les fl oppeurs jouent dans cet intevalle. Quelle défi nition alors pour le fl op ? On pourrait le résumer ainsi : il s’agit pour un défenseur d’absorber un contact modéré de l’attaquant et de réagir de façon à faire croire que ce contact était bien plus intense, donc illégal.Mais fl opper n’est pas à la portée du premier venu. Déjà, jouer le contact pour un défenseur est un jeu dangereux qui se solde la plupart du temps par une faute en faveur de l’attaquant. Il faut un positionnement parfait, à l’idéal immobile sur ses appuis et les bras qui reste dans le cylindre du défenseur. Donc, cela nécessite une part de lecture et d’anticipation. De plus, si jamais l’arbitre ne siffl e pas, le défenseur qui se laisse tomber au sol est hors jeu. Un bon fl oppeur doit donc posséder un très bon contrôle de son corps et pas mal d’expérience. Les joueurs deviennent généralement meilleurs fl oppeurs à mesure que les années passent.

Divac, le père du fl opping !Certains ont élevé cette pratique, assez récente dans l’histoire du basket, au rang d’art. Vlade Divac pourrait bien être le plus grand fl oppeur de tous les temps. Peja Stojakovic, son propre coéquipier, en sélection et aux

Sacramento Kings, le considère comme « le père du fl opping ». Disons que le grand barbu possède tous les attributs. Une intelligence de jeu diabolique mais aussi des capacités physiques approximatives. Car bien souvent – encore que les exemples de LeBron James et Blake Griffi n, connus pour être des fl oppeurs très sérieux contredisent ce constat – on considère que le fl opping est l’arme par défaut des faibles. C’est en tout cas comme ça que le présentent les victimes. Rasheed Wallace, l’ancien de Portland, Detroit et Boston place le fl opping sur une échelle qui sépare les vrais joueurs, les durs, les testostéronés, qui défendent les yeux dans les yeux. Comme des hommes quoi. Et puis, il y a les autres. « Ce sont des put… de coups de siffl ets de mer… ! », lâchait-il en 2008 dans un langage fl euri. « Vous avez vu ces coups de siffl ets ? Les chats fl oppent en permanence et les mecs

siffent. C’est pas du basket, c’est de la put… de comédie ! » Shaquille O’Neal a longtemps été sur le même crédo, critiquant ses adversaires qui se couchaient face à sa force physique. Jusqu’au jour où le Shaq a été surpris en fl agrant délit de fl opping, face à Dwight Howard, le 3 mars 2009.

Stan Van Gundy l’avait alors reproché au Gros Papa qui l’avait très mal pris !Parmi les meilleurs fl oppeurs, Divac, au moment de la grande rivalité avec les Lakers avait reconnu, son sans humour, plus fort que lui en la matière : Derek Fisher. « Je crois qu’il est encore meilleur que moi ! », avait expliqué le pivot serbe. Côté Européens, Hedo Turkoglu a longtemps été performant, ainsi que Manu Ginobili et Luis Scola. Pour les spécialistes US, Battier, Griffi n et James reviennent le plus souvent, prolongeant ainsi l’art des Rodman, Stockton, Robert Horry, Reggie Miller et Danny Ainge.En voyant cette liste, la conclusion fi nit par s’imposer d’elle-même. Les fl oppeurs sont moins des joueurs faibles physiquement que des individus malins. Charge aux arbitres de l’être plus. Bonne chance ! ●

« Miami est l’équipe qui fl oppe le plus en NBA »

Franck Vogel

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BONNE SOIRÉE !Le 11 mai, à l’occasion des demi-finales du Final Four de l’Euroleague, Maxi-Basket a organisé en collaboration avec Basketball Network une soirée conviviale au restaurant « Arrêts de Jeu » dont Boris Diaw et Ronny Turiaf sont deux des actionnaires.

1• Boireouregarderdubasket, pas besoin de choisir.

2• NicolasRaimbault,propriode«ArrêtsdeJeu» et Jimmy Vérove, champion d’Europe 1993 avec Limoges.

3• Unautrechampiond’Europe93,Jean-MarcDupraz (ex-coach du Paris-Levallois) avec Thomas Drouot (coach des Espoirs du PL) et Christophe Daniel (coach des filles de Charenton).

4• VincentCollet,coachdesBleus,intervientenvisioconférence, pour apporter son expertise. Il sera imité par Frédéric Forté, président de Limoges, un 3e champion d’Europe français.

5• RudyetEvasontvenuspasserunbonmoment.6• NicolasSeignezdelaFFBBafficheses

préférences.7• JuancaNavarrocompteunvraifanenFrance!

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EN PARTENARIAT AVEC

D epuis quand joues-tu au poker ?Depuis 2005 à peu près. Un tout petit peu avant la grosse vague.

Tu joues souvent ?J’ai un peu ralenti mais durant ma période vichyssoise, je jouais pas mal. Des tournois en ligne et j’allais souvent au casino.

Tu joues gros en général ?Non, j’essaye de ne pas jouer trop gros, je veux que ça reste vraiment un plaisir et de ne pas me faire aspirer vraiment par le truc. Parce qu’on sait comment c’est ! On peut vraiment y laisser des plumes, c’est hyper addictif. C’est aussi pour ça que c’est bien. Mais les mois où j’étais vraiment dans le négatif, j’essayais de m’arrêter, de ne pas perdre trop. Et les mois où j’étais dans le positif, même quand je gagnais bien, je restais calme. Je n’ai jamais eu trop de grosses pertes, mais jamais des gains trop élevés non plus. Je suis resté dans une bonne moyenne.

Le plus que tu aies gagné ?Ça doit être un truc genre 2.500 ou 3.000 euros au casino. Mais après, j’y suis retourné la même semaine et j’en ai perdu la moitié, tu vois ! (Il rigole).

Tu es quel genre de joueur ? Agressif ? Tu joues la sécurité ?Agressif-serré, je pense. Je ne joue pas trop large mais quand j’y vais, je suis agressif. À une époque, j’étais à fond dedans, je lisais des bouquins, je regardais les vidéos sur Internet. Phil Ivey est super connu mais il m’impressionne quand même. Après, je kiffe vraiment Tom « Durrrr » Dwan. Il est vraiment fort, c’est un malade, il est imprévisible, il joue vachement large et il a une lecture de dingue.

Quelle est ta main préférée ? Ça dépend de la position que j’ai à la table, de la taille de mon tapis, mais en

général, j’aime bien un petit As-Dame assorti, le truc où on ne me voit pas venir. Ou As-10. Ce sont des mains dangereuses, ce sont des mains faibles en vrai mais j’aime bien.

Est-ce que le fait d’être un bon basketteur peut aider à être un bon joueur ? Et inversement ?

Je pense qu’un sportif a de la lecture des situations, un peu de gestion

du stress. Mais on a aussi les défauts du sportif, le côté

fonceur, le côté défi, je n’ai pas peur, le côté fierté. Le poker, ce n’est pas ça. Il faut du recul, quand tu es dans une

mauvaise passe, il faut apprendre à faire le dos rond, à laisser glisser. Et ça, les sportifs n’y arrivent pas. On est dans le défi, nous.

Qui joue bien dans ton équipe ?Ici, je suis dégouté, personne ne joue. Pas un

mec qui joue au poker à Gravelines ! Je suis le seul, donc je joue moins. À Vichy, ça jouait de fou à l’époque, toute l’équipe. On ne faisait que ça ! Dès qu’on partait en déplacement, 10 minutes après le départ du bus, ça jouait. C’était mortel. n

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2012-13 sont à remporter lors de ce tournoi gratuit.

Jean-François Mollière

Dounia Issa

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1 L’URSS fut sacrée championne olympique en 1972, en battant les USA en fi nale, par quel

score ? ❏ 51-50 ❏ 62-60 ❏ 77-76

« Je trouvais que 51-50 ça ne faisait pas beaucoup de points. »

2 Lequel de ces coaches de NBA a coaché le Real Madrid ?

❏ George Karl ❏ Scott Skiles ❏ Doug Collins

George Karl a coaché le Real en 1989-90 et 91-92.

3 Qui a déclaré dans BasketNews « Quand il a fallu pousser l’équipe, rien. Toujours le

dernier à l’entraînement. Les séances supplémentaires, il ne les faisait jamais »

❏ Paco Laulhé à propos d’Antoine Mendy ❏ Jean-Denys Choulet à propos d’Uche Nsonwu

❏ Pierre Vincent à propos de Phil Goss

«Par contre Uche nous a défoncés samedi, ce n’est pas bien !» (rires)

4 Où est né Stephen Brun ?

❏ Caen ❏ Paris ❏ Cholet

Nous avions donné « faux » au coach en prenant comme référence le Guide Offi ciel de la

LNB qui indiquait Paris. Quelques heures plus tard, il nous a rappelés pour nous passer

son… joueur au téléphone qui nous a annoncés qu’il est « né à Caen et que c’est une

erreur de la Ligue. » Dont acte.

5 En quelle année l’entraîneur adjoint fut-il admis offi ciellement par la fédération

internationale ?

❏ 1936 ❏ 1972 ❏ 1984

6 Qui a été élu Défenseur de l’Année en NBA ?

❏ Tyson Chandler ❏ Serge Ibaka ❏ Dwight Howard

Dwight Howard l’a été en 2009, 10 et 11.

7 Comment se dit « basket-ball » en lituanien ?

❏ Krepsinis ❏ Kepykla ❏ Knyga

Pascal fait répéter avant de dire « la dernière »… En fait Knyga signifi e livre et

Kepykla

boulangerie. Krepsinis est aussi un célèbre magazine de basket lituanien.

8 Dans lequel de ces clubs étrangers a joué la MVP française 2012, Edwige Lawson ?

❏ Fenerbahçe ❏ Samara ❏ Salamanque

9 Quel maillot a porté cette saison Brandon Jennings ?

❏ Milwaukee Bucks ❏ Indiana Pacers ❏ Detroit Pistons

« Je ne sais pas du tout ! Milwauke ?! Je l’ai dit au pif. J’en ai déjà dit deux ou trois au

hasard, il faut bien que j’en aie une de bonne ! »

10 Au dernier Euro, j’ai marqué 9,0 pts de moyenne à 43,2% de réussite aux tirs, j’ai obtenu

81,2% de réussite aux lancers et j’ai fait un total de 4 contres. Qui suis-je ?

❏ Nando De Colo ❏ Boris Diaw ❏ Joakim Noah

Sans hésiter ! Et à propos du pourcentage de Noah aux lancers : « je pense que c’est le

type de joueur qui a la faculté de mettre les lancers-francs importants. »

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CONTRÔLE SURPRISE !

PASCAL DONNADIEUPar Pascal LEGENDRE

« Un moment j’ai eu peur d’être capot », avoue le coach de

Nanterre qui a obtenu cette année, sans trembler, le droit de

poursuivre l’aventure en Pro A et une bonne moyenne à ce quizz

pas si facile. D’autant qu’un point supplémentaire est venu

s’ajouter de façon originale.

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Pascal Allée / Hot Sports

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« Un moment j’ai eu peur d’être capot », avoue le coach de

poursuivre l’aventure en Pro A et une bonne moyenne à ce quizz

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InformationTarkett France - Service Information, Documentation, Echantillons2, rue de l’Égalité, 92748 Nanterre Cedex - 410 081 640 RCS NanterreTél. : 01 41 20 42 49 - fax : 01 41 20 47 00e.mail : [email protected] - www.tarkett-sports.fr *U

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