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Stratégies en cas d’échec
• Critères de l’échec du traitement• Dépression résistante ou chronique• Augmentation de posologie• Changement de molécule• Association d’antidépresseurs• Traitements adjuvants
– Lithium– Hormones thyroïdiennes
Selectivity ratios for a series of uptake inhibitors measured in vitro
5-HT selectivity NA selectivity
1,00010,000 100 10 100 100 1,000 10,000
Citalop
ram
Sertra
line
Fluvox
amine
Fluoxe
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Clomipr
amine
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Parox
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Venlaf
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Troubles de l’humeur 2
DU de Psychiatrie Clinique et Thérapeutique
Lille II Dr Maron
Trouble bipolaire: généralités• Un trouble fréquent une maladie psychiatrique grave• Touche l’humeur, le comportement, les cognitions• Maladie chronique, récurrente, évoluant par épisodes
• Associée à une augmentation de la morbidité, de la mortalité. Conséquence multiples
• Sous-évalué et sous-diagnostiqué
HypomanieManie
Dépression
Euthymie
Dépression
Dépressionsubsyndromique
Sév
érité
des
Sym
ptôm
es
ÉPISODE MANIAQUE (d'après DSM IV)
Humeur élevée de façon anormaleAu moins 3 des symptômes suivants, pendant 1 semaineAugmentation de l'estime de soi, idées de grandeurRéduction du besoin de sommeilPlus grande communicabilitéFuite des idéesDistractibilitéAugmentation de l'activité ou agitationEngagement excessif dans des activités à fort potentiel de
conséquences dommageables
ÉPISODE MANIAQUE (d'après DSM IV)
Altération du fonctionnement professionnel ou social ou relationnel
Non organique
ÉPISODE HYPOMANIAQUE (d'après DSM IV)
Humeur élevée de façon anormaleAu moins 3 des symptômes suivantsAugmentation de l'estime de soi, idées de grandeurRéduction du besoin de sommeilPlus grande communicabilitéFuite des idéesDistractibilitéAugmentation de l'activité ou agitationEngagement excessif dans des activités à fort potentiel de conséquences dommageables
ÉPISODE MANIAQUE (d'après DSM IV)
Humeur élevée de façon anormaleAu moins 3 des symptômes suivants, pendant 1 semaineAugmentation de l'estime de soi, idées de grandeurRéduction du besoin de sommeilPlus grande communicabilitéFuite des idéesDistractibilitéAugmentation de l'activité ou agitationEngagement excessif dans des activités à fort potentiel de
conséquences dommageables
ÉPISODE HYPOMANIAQUE (d'après DSM IV)
Modification indiscutable du fonctionnement
Perturbation de l'humeur manifeste pour les autres
Pas suffisant pour entraîner une altération marquée du fonctionnement professionnel ou social
Non organique
CLASSIFICATION DES TROUBLES BIPOLAIRES
Bipolaire I Au moins un épisode maniaque (M)
Bipolaire II Dépression majeure récurrente avec:Hypomanie (m)Cyclothymie (CT) (BP II ½)
Bipolaire III Dépression majeure récurrente avec:Histoire familiale de bipolaritéManie/Hypomanie induiteTempérament Hyperthymique (BP IV)
(Unipolaire strict: dépression majeure récurrente)
Troubles Bipolaires
DSM-IV CIM-10Trouble BP-I Trouble Affectif BP
F30.x - « M » isolé F31.0 « M » récentF31.0 - « M » récent F31.1 « M » sans spF31.x - « M » récent F31.2 « M » avec spF31.6 - « MD » récent F31.3 « D » lég/moyF31.x - « D » récent F31.4 « D » sév. sans spF31.9 - « NS » récent F31.5 « D » sév. avec sp
F31.6 « MD »Trouble BP-II (F31.8) F31.7 en rémission
F31.8 autresTrouble Cyclothymique (F34.0) « M » récurrents
Trouble BP-IITrouble BP NS (F30.9) F31.9 BP sans précision
Fréquence du trouble bipolaire
• Taux de prévalence dépend des critères utilisés• Classiquement 1% de la population. Correspond au trouble
bipolaire I (ECA, NCS)*• Problème du défaut d’identification
• Formes classiques bipolaire I et II: >1,5%– Si spectre bipolaire: jusqu’à 6,5%– Si spectre bipolaire et formes atténuées: > 10%
• Hischfeld, 2003: 3,7% de bipolaires dépistés en population générale (N=127800) en utilisant le Mood DisorderQuestionnaire
* Epidemiological Catchment Area Study, National Comorbidity Study
Les Dix principales causes de handicap dans le monde (15-44 ans)
(Global Burden of Disease, OMS, 2002)
Type de handicapHIV / SIDADépression UnipolaireAccidents de la voie publiqueTuberculoseViolenceAlcoolBlessures auto infligéesSchizophrénieMaladie maniaco-dépressive
Coût en DALYs (X1000)
60 87346 46222 95520 81817 20816 97215 33414 01813186
Colom et al.,2000; Hirschfeld et al., 2005; GBD, OMS, 2002
Han
dica
p123456789
Coût économique: USD 45 Milliards en 1991- Coût direct: Soins: 17%- Coût indirect: 83%
Coût de la non-observance thérapeutique (jusqu’à 64% des patients): cause majeure de rechute et de réhospitalisation
Les Dix principales causes de handicap en Europe (15-44 ans) (Global Burden of Disease, OMS, 2002)
Type de handicapDépression Unipolaire
AlcoolAccidents de la voie publique
Blessures auto infligées
ViolenceCardiopathies ischémiques
Maladie maniaco-dépressive
Schizophrénie
Usage de droguesHIV / SIDA
Coût en DALYs (X1000)
6 115
3 7532 603
2 272
1 7421 545
1 475
1 321
1 2711 138
GBD, OMS, 2002
Han
dica
p
1
2
34
5
67
8
9
10
Caractériser un trouble bipolaire
Polarité Intensité
Cyclicité
TempéramentMixité
DIFFÉRENCES ENTRE MANIE ET HYPOMANIE
MANIE HYPOMANIE
Élévation de l'humeur ++ ++Durée de l'épisode >1 semaine >4 jo ursSévérité ++++ ++Éléments psychotiques ++ 0Retentissement ++++ ++Hospitalisation ++++ +/-
Caractériser une manie
Sévérité :
• Stade 1 = Hypomanie• Stade 2 = Manie• Stade 3 = Manie Délirante
Comorbidité/causes :
• Abus de substances• Lésions SNC droites• Troubles hormonaux...
Cyclicité :
Cycleurs Rapides (> 4 épisodes / an)
Mixité :Non congruence entre humeur, cognitions et psycho-motricité
Goodwin et Jamison,1990
Diagnostic difficile de Manie
� Présentations cliniques atypiques(mixité, délire, troubles du jugement)
� Variantes évolutives(chronique, cycles rapides)
� Caractéristiques prémorbides inhabituelles(absence de traits cyclothymiques ; structure introvertie ou schizoïde)
� Superposition d’autres problèmes(abus ou sevrage ; organicité…)
Akiskal et Puzanthian,1979
Masques trompeurs de l’épisode maniaque
���� Psychose aiguë atypique
���� Trouble schizophrénique
���� Trouble cérébral organique
���� Dépression délirante
���� État labile hystéroïde
...
Akiskal et Puzanthian,1979 , Dunner,1992 , Goodwin et Jamison,1990
Autres variantes de troubles bipolaires
• Cycles rapides– ≥4 épisodes/an
• Symptômes psychotiques– Dans près de 50 % des cas
• Déclenchement dans le post-partum– Augmentation du risque et formes à déclenchement
postnatal
• Type saisonnier– 49% des patients ont un début en hiver ou au printemps
Symptômes psychotiquesdans l’épisode maniaque
Hallucinations(15%)
§ Auditives
§ Visuelles
§Olfactives
§ Tactiles
Délire(50%)
§ Idées de grandeur
§ Idées de référence
§ Idées de persécution
§ Idées nihilistiques
§ Idées somatiques
Goodwin & Jamison,1990
Manies secondaires• Influence environnementale = apparition plus
tardive• Nécessité de contrôle de la pathologie sous-
jacente• Facteurs multiples
– Troubles neurologiques et du SNC– Médicaments– Troubles métaboliques et maladies générales
RELATION ENTRE PSYCHOSE ET TROUBLE DE L'HUMEUR
Continuum ou rupture ?
PSYCHOSE Schizophr énie
Trouble schizophr éniformeTrouble schizoaffectif
Trouble bipolaire avec d élire non-congruentTrouble bipolaire avec d élire congruent
Trouble bipolaire I sans élément psychotiqueTrouble bipolaire II
CyclothymieTROUBLES DE L'HUMEUR
Stabilité du Diagnostic dans le trouble bipolaire
(>3 hospitalisations, 7 ans de suivi)
Diagnostic initial
Chen et al., 1998
Diagnostic à 7 ans
28,9 %28,9 %
16,1 %16,1 %Bipolaire (N=235)Bipolaire (N=235)
Psychotique non Bipolaire (N=701)
Psychotique non Bipolaire (N=701)
BipolaireBipolaire
non Bipolairenon Bipolaire
Diagnostic différentiel entre manie et schizophrénie
En faveur du diagnostic de manie :
� Caract ère sémiologique des épisodes ant érieurs
� Qualit é du fonctionnement pr é-morbide ou inter- épisodique
� Analyse s émiologique de l ’épisode r évélateur :
§ variables comportementales (hyperactivité, instabilité)
§ séquence des symptômes (manie avant éléments psychotiques)
§ prééminence des symptômes thymiques
� Histoire familiale de bipolarit é
� Amélioration avec un thymor égulateur
Dépression unipolaire/bipolaire
• Critères liés au patient• - Histoire familiale de bipolarité• - Atteinte sur 3 générations• - Tempérament « instable », cyclothymique• - Labilité et variabilité de l’humeur• - Trouble de la régulation affective et réponse plus importante aux facteurs de
stress
• Critères évolutifs• - Âge de début plus précoce• - Début dans le postpartum• - Hypomanie pharmacologique• - Durée plus courte des épisodes• - Plus d’épisodes dépressifs antérieurs
• Critères cliniques de l’épisode• - Symptômes psychotiques• - Début brutal• - Ralentissement psychomoteur• - Plus d’abus de substance comorbide• - Installation plus rapide de l’épisode• - Hypersomnie• - Risque de mort par suicide plus important• - Moins de symptômes végétatifs• - Moins de plaintes somatiques• - Moins de perte de poids• - Moins d’anxiété, d’agressivité, d’agitation
Dépression unipolaire/bipolaire
Dépression unipolaire/bipolairePlus de trois épisodes dépressifs majeurs
Trois échecs conjugaux
Trois traitements antidépresseurs antérieurs inefficaces
Trois parents de premier degré présentant des troubles de l’humeur
Une histoire familiale de troubles de l’humeur sur trois générations
Trois activités professionnelles simultanées
Trois champs d’expertise reconnue dans la famille
Compétence dans trois langues (pour les personnes nées aux Etats-Unis)
Trois diagnostics comorbides d’anxiété
Antécédents de personnalité histrioniques, psychopathiques ou antisocial
Traits de labilité de l’humeur, de rêverie, d’activité
Démonstrativité s’accompagnant par trois couleurs
Trois abus de substance
Trois types de comportements impulsifs
Fréquentation simultanée de trois petit(e)s ami(e)s
La « mixité » selon E.Kraepelin
D’après Bourgeois,1995 : Etats mixtes et manies dysphoriques. In Les troubles bipolaires de l ’humeur. Masson: 71-82
Humeur Cognition ComportementPsychomoteur
Manie Pure M M M
Etats Mixtes- «Manie mixte»
- «Dépression agitée»
DMM
D
MDM
D
MMD
M
Dépression Pure D D D
Manies mixtes
• Une semaine de symptômes M et D• 20 à 30 % des manies• Premiers épisodes dans l’enfance (THADA ?)• Fort taux de passage à l’acte• Peu de réponse au traitement
Cycles rapides
• 15 à 20 % des bipolaires• Présentation dépressive• Plus fréquent chez les femmes,
bipolaires II• Importance des comorbidités:
– Abus de substances– Troubles anxieux– Hyperthyroïdie– Personnalité limite
Cycles rapides
• Au moins 4 épisodes dans l’année• Taux de rémission spontanée est élevé• Évolution chaotique
• Notion de cycles ultrarapides• Rôles des antidépresseurs ?
Épisodes intercritiques
• Formes subsyndromiques• Personnalités et tempéraments• Hyperréactivité émotionnelle
• Notion de vulnérabilité– Génétique– Sensibilité au stress
Impact psychosocial du trouble bipolaire (1)
• Interférences avec différents aspects de la vie quotidienne:
• Difficultés conjugales et divorce (50 à 70 %)• Conséquences de conduites à risque et médico-
légales
Hirschfeld, 2003; Woods, 2000; Morselli et al., 2003
44,6 %41,0 %43,5 %36,2 %39,0 %54,6 %
Mener à bien son travailProfiter d’activités de loisirsRelations avec la familleExpression de sa propre opinionSentiment d’être ridiculeSentiment d’être stigmatisé
Impact psychosocial du trouble bipolaire (2)
• Handicaps scolaires ou socio-professionnels49,5 jours de travail perdus par an et par patient
• Chômage (>40 % des patients), absentéisme et risque de perte d’emploi
• Effet positif des traitements
• Rôle du déterminisme fonctionnel cognitif (mémoire verbale immédiate)
• 30 à 60 % des patients bipolaires ne récupèrent pas le fonctionnement social et occupationnel antérieur à la maladie
Hirschfeld et al., 2005; Dickerson et al., 2004; Solomon et al., 1996; Gianfresco et al., 2004; McQueen et al., 2001
Défaut d’identification du trouble bipolaire
Hantouche et al., 1998
Patients avec un diagnostic d’épisode dépressif majeur (N=250)
Unipolaires 72%
BP II 22%
BP I 6%
Patients traités pour dépression (N=649)
Hirschfeld et al., 2005
Bipolaires au MDQ* 21%
* Mood Disorder Questionnaire
Hirschfeld, 2003: En population générale (N=85358), seulement 20% des patients effectivement identifiés comme bipolaires avaient été diagnostiqués antérieurement comme bipolaires
Jorvi Bipolar Study, Finlande: (N=191): 50% des Bipolaires I et 25,6 % des Bipolaires II sont non diagnostiqués auparavant (Mantere et al., 2004)
Réalité du retard au diagnostic• Délai entre premiers symptômes et diagnostic• Délai entre demande de soins et diagnostic correct
– 50%: au moins 3 professionnels de santé avant le diagnostic– 25% 1 médecin dans les 6 mois suivant le début du trouble– 30%: 10 ans entre le début et le diagnostic
• Du premier épisode au traitement: 7,8 ans et 9 épisodes 9 ans, (quand début précoce et symptômes modérés)
Âge 36,134,128,828,419,819,3
Première dépressionPremière dépression
Première visitePremière visite
Premier traitement antidépresseur
Premier traitement antidépresseur
Première maniePremière manie
Premier régulateur de
l’humeur
Premier régulateur de
l’humeur
Diagnostic de trouble
bipolaire
Diagnostic de trouble
bipolaire
Ghaemi et al., 1998
Goldberg et al., 2002 ; Baldessarini et al. 2003; Lish et al., 1994; Suppes et al., 2001
Conséquence du retard• Complications propres de la maladie
• Suicidalité augmentée: surtout aux phases précoces de la maladie et chez le sujet jeune (Osby)
• Traitement comme unipolaire peut conduire à une aggravation de la maladie (virage maniaque ou accélération des cycles)
• Risque de démence augmente de 6% avec chaque épisode bipolaire hospitalisé (Kessing et Andersen, 2004)
• Risque de résistance au traitement antimaniaque de référence augmente avec les épisodes (Swann et al, 2000): évolutivité et résistance de la maladie ?
• Surmortalité
Réponse au traitement antimaniaque en fonction du nombre d’épisodes antérieurs
Swann et al., 1999
Am
élio
ratio
n du
sco
re S
yndr
ome
Man
iaqu
e S
AD
S
16Nombre cumulé d ’épisodes antérieurs
Placebo (n=63)
Divalproate (n=62)
2 1410 128640
2
10
8
6
4
Lithium (n=29)
Errances diagnostiques
• Manies mixtes• Cycles rapides
• Comorbidités psychiatriques• Abus de substances• Manies secondaires
• Age de début
Causes du retard au diagnostic
• Formes cliniques– Formes moins sévères et hypomanies: diagnostic de dépression
BIPOLAIRE II – Comorbidités: Diagnostic de la comorbidité– Début plus précoce: diagnostic de THADA– États mixtes, cycles rapides: absence de reconnaissance– Symptômes psychotiques non congruents: diagnostic de
schizophrénie
• Identification par le patient et l’entourage– Recherche de soins pour dépression (60%, Hirschfeld, 2003)
– Anxiété, sommeil, addictions au premier plan– Origine de la demande de soins (famille, autorité…)
Comorbidités psychiatriques
• Comorbidités plus fréquentes lors des troubles d’installation précoces
• Présence d’une comorbidité anxieuse est associée avec une évolution moins favorable
Boylan et al, 2004; The Stanley Foundation Bipolar Network McElroy et al, 2001
Troubles anxieux 42%Troubles anxieux 42%Troubles du comportement
alimentaires 5%Troubles du comportement
alimentaires 5%
Consommation de substances 42%Consommation de substances 42%
McElroy, 2001
N= 288 Patients bipolaires
65% ont au moins un diagnostic comorbide sur l’axe I du DSM
Âge de début du premier épisode bipolaire Stanley Center Bipolar Registry
Chengappa et al., 2003
0%
5%
10%
15%
20%
25%
0-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-45
Âge de début en années (N=1218)
Pro
port
ion
de p
atie
nts
11,6%
5,6%6,8%
9%
11,8%
15,3%
22,8%
16,8%
N= 6885110144187278205141
Age de début
• Enfant et adolescent– Forte comorbidité avec le THADA– Problème diagnostic avec schizophrénie chez
l’adolescent– Charge génétique, suicidalité, gravité, résistance
au lithium
• Grossesse et postpartum– Formes communes– Formes spécifiques à déclenchement puerpéral
Dépression chez les patients bipolaires (NIMH Collaborative Depression Study)
Judd et al., 2002, 2003
Bipolaire 1 (n=148) Ratio 3:1Suivi moyen: 13,4 ans
Bipolaire 2 (n=86) Ratio 39:1Suivi moyen: 12,8 ans
0
10
20
30
40
50
60
% to
tal d
e se
mai
nes
% en dˇpression % en manie/hypomanie
31,9%
9,3%
50,3%
1,3%
Modalités évolutives
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
1 2 3 4 5
Dur
ée m
oyen
ne d
e l’i
nter
valle
(an
nées
)
4,3
2,8
1,8 1,7 1,5
Nombre d’épisodes
Durée des intervalles libres (euthymiques) diminue en
fonction du nombre de rechutes
(Kraepelin, 1921)
• Notion de Kindling et de malignisation endogène (Post)
• Taux de guérison: 15 % (Angst et al., 2000)
Mortalité et suicide
• Principales causes de décès: Suicides et maladies cardiovasculaires
• 15 à 20 % des patients bipolaires se suicident• Amélioration sous traitement • N=129 42% des patients ont fait au moins une tentative
de suicide Slama, 2004
– Risque: phase dépressive > épisode mixte > phase maniaque– Sous-groupes à risque: maladie à début précoce, nombreux épisodes
dépressifs, antécédents de virage maniaque sous antidépresseur, abus d’alcool
Kessing et al., 2005, Muller-Oerlinghausen et al., 2005; Angst et al.,2000; Evans et al., 2000; Angst et al., 2002; Slama et al., 2004
Mortalité et suicide
• Principales causes de décès: Suicides et maladies cardiovasculaires
• 15 à 20 % des patients bipolaires se suicident• Amélioration sous traitement • N=129 42% des patients ont fait au moins une tentative
de suicide Slama, 2004
– Risque: phase dépressive > épisode mixte > phase maniaque– Sous-groupes à risque: maladie à début précoce, nombreux épisodes
dépressifs, antécédents de virage maniaque sous antidépresseur, abus d’alcool
Kessing et al., 2005, Muller-Oerlinghausen et al., 2005; Angst et al.,2000; Evans et al., 2000; Angst et al., 2002; Slama et al., 2004
Causes de mortalité dans le trouble bipolaire
0
5
10
15
20
25
Maladie
s inf
ectie
uses
Cance
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Maladie
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Cause
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Causes
natu
relle
s
Cause
s non n
ature
lles
HommesFemmes
Osby et al., 2001
Taux de mortalité standardisés dans une population de 15 386 patients bipolaires en Suède (1973-1995)
Impact du traitement sur le retentissement des troubles mentaux
GBD, OMS, 2002
Taux de mortalité chez des patients bipolaires traités comparés à des patients non traités
0
5
10
15
20
25
Cancer
Mal. Cardiovasculaires AVC
Accidents et intoxicationsSuicides
Autres
Patients non traités
Patients traités
NS***
**
**
**
Angst et al, 2002
** p<0,001
* p<0,05
NS Non significatif
N= 220
Suivi sur 22 ans
GÉNÉTIQUE DU TROUBLE BIPOLAIRE
Étude de jumeaux:concordance des MZ (50-70%)>DZ (15-30%)
Chromosomes concernés ?:4 11 12 17 18 21 X
Maladie polygéniquePénétrance incomplète et phénocopiePhénomène d'anticipation
THÉORIE DU KINDLING (POST)
Modèle électrophysiologiqueAnalogie avec la comitialitéEmbrasement facilité par des facteurs de stressPotentiel de malignisation endogène de la maladie
FACTEURS DE VULNÉRABILITÉPSYCHOLOGIQUE
Personnalité pathologique: cas du typus melancolicusNotion de tempérament:
Hyperthymique (hypomanie chronique)CyclothymiqueDysthymiqueIrritable
Formes subsyndromique des troubles de l'humeur
Traitement médicamenteux du trouble bipolaire: Principes généraux
(Sachs, 2003)
• Utiliser un traitement à l’efficacité prouvée
• Utiliser un traitement thymorégulateur à tous les stades de la maladie
• Utiliser un traitement séquentiel adapté aux différentes étapes de la maladie
TRAITEMENT DU TROUBLE BIPOLAIRE
Traitement de la manie
Traitement de la dépression bipolaire
Traitement des états mixtes
Traitement au long cours du trouble bipolaire
Prise en charge des cycles rapides
PRINCIPES DE PRISE EN CHARGEPrincipes
• Sécurité du patient• Confirmation du diagnostic• Alliance thérapeutique• Information du patient et de l’entourage• Action sur les facteurs déclenchants, favorisants,
pérennisants• Action sur les pathologies comorbides• Risque majeur de récidive ou de récurrence
INDICATIONS D’HOSPITALISATION
• Choix pas toujours facile• Risque de suicide• Altération des capacités de jugement• Altération importante de l’état général• Rupture d’avec le cadre habituel• Absence de soutien ambulatoire• Manie, certaines formes de dépression
STRATÉGIE DE PRISE EN CHARGE DU TROUBLE BIPOLAIRE (Gay et coll.)
Confirmer le diagnosticTraiter l'épisode aiguÉtablir une alliance thérapeutique avec le patientInformer patient et entouragePrescrire un traitement préventif thymorégulateurMettre en route une surveillance clinique au long coursÉvaluer le handicap social, professionnel et familial
Objectif du traitement de la manie
• Agir rapidement sur les symptômes– Large spectre de symptômes (psychotiques, agitation, agressivité,
hostilité)– Facilite la prise en charge
• Minimiser les effets adverses– SEP (dont akathisie), dyskinésies tardives, tremblements– Prise de poids, effet secondaire sexuels, augmentation de la
prolactine – Dépression secondaire
• Éduquer pour augmenter les capacités d’insight• Retourner à des niveaux sains de fonctionnement• Préserver la dignité du patient
TRAITEMENT DE L'ÉPISODE MANIAQUEPrincipes
Objectifs: Réduire la symptomatologie - efficacitéÉviter le switch dépressif - sécurité
Hospitalisation
Deux attitudes opposées:Européenne: Antipsychotiques neuroleptiques et sédatifs
Stabilisateurs de l'humeur envisagés à partAméricaine: Stabilisateurs de l'humeur en premier lieu
Antipsychotiques et benzodiazépines comme traitement adjuvant
TRAITEMENT DE L'ÉPISODE MANIAQUEMolécules
LithiumValproateCarbamazépine, OxcarbazépineAntipsychotiques: Olanzapine
RisperidoneAripiprazoleQuétiapineHaloperidolClozapine
ECT ?
Objectifs du traitement de la dépression
• Traiter les symptômes dépressifs• Réduire le risque suicidaire • Améliorer le sommeil, l’anxiété et les troubles du
comportement • Préférer les médicaments qui n’induisent pas la manie et
qui permettent de prévenir de futurs épisodes maniaques ou dépressifs
• Utiliser des médicaments avec une faible incidence d’effets secondaires
TRAITEMENT DE L'ÉPISODE DÉPRESSIFPrincipes
Nécessité d'un traitement agressif, surtout si isolement, aspect mélancolique, risque suicidaireImportance de la prophylaxieRisque de virage et d'entretien des cyclesUtilisation prudente de antidépresseursCoprescription utile: sédatifs, anxiolytiques
TRAITEMENT DE L'ÉPISODE DÉPRESSIF
Bupropion, Nefazodone
Risque important de virage avec les tricycliques (10-30%)
Utilité du lithium: baisse du taux de suicide`Lamotrigine
ECT
Traitement Antidépresseur et Biologique
• Choix de l’antidépresseur• Traitement associé adjuvant• Durée du traitement• Evaluation de l’efficacité• ECT, photothérapie
Objectifs d’un traitement d’entretien
• Obtenir une rémission complète• Traiter les atteintes comorbides et les symptômes
subsyndromiques• Prévenir les rechutes• Procurer un soutien interpersonnel et social• Se concentrer sur l’éducation, l’observance et la
reconnaissance précoce des symptômes• Minimiser les effets secondaires en choisissant des
traitements bien tolérés et à dosage adapté
Thymorégulateur
• Molécule réduisant les variations de l'humeur: activitésur les 2 pôles , sans induire l’autre pôle
• Prévention des récurrences dépressives ou maniaques• Par son action sur le système de régulation de
l'humeur• Pas de modification du cours de la maladie
(accélération des cycles, virages…)• Activité constante• Minimum d’effets secondaires
Modalité thérapeutiques: généralités
Colom, 2003; Zornberg 1993
TRAITEMENT TRAITEMENT DU DU
TROUBLE TROUBLE BIPOLAIREBIPOLAIRE
Pharmacothérapie
Psychothérapie Electroconvulsivo-Thérapie (ECT)
OBJECTIFS DU TRAITEMENT DU TROUBLE BIPOLAIRE
Phase de traitement
Épisodes aigus(Manie ou dépression) Prévention
Objectifs
Traiter les symptômes aigus
Traiterles comorbiditéset les symptômes
résiduels
Maintenir la rémission complète etprévenir les rechutes
Traitement aigu Traitement d ’entretienTraitement de maintenance
Stratégies thérapeutiques: problèmes apparemment résolus
• Utilisation des agents antimaniaques et stabilisateurs de l’humeur à toute phase de la maladie
• Dans la dépression: pas d’antidépresseur seul• Consensus problématique autour de la dépression bipolaire:
manque de données• Manque de données concernant les épisodes mixtes et les
cycles rapides• L’hypomanie devrait être traitée comme la manie• Lithium, Valproate, Carbamazépine et Antipsychotiques sont
plus efficaces dans le traitement de la manie et moins sur la dépression
• Lamotrigine est plus efficace dans la dépression que dans la manie
Stratégies thérapeutiques: problèmes non résolus
• Confusion entre stabilisateurs de l’humeur et antimaniaques• Le traitement optimal de la dépression bipolaire• Le rôle des antidépresseurs• Le risque de virage ou de cycle rapide et les antidépresseurs• L’activité des antipsychotiques comme traitement préventif• Le traitement des cycles rapides, des états mixtes, de
l’hypomanie• Rôle dévolu aux associations médicamenteuses
EFFICACITÉTHÉRAPEUTIQUE IDÉALELarge activité
• Bimodale
• Prévention des rechutes
• Rapidité d’action
• En monothérapie ouassociation
• Dans les comorbidités
Tolérance
• Excellente tolérance
• Ne provoque pas:
–Effets secondairesimportants ouprovoquant l’arrêt du tratement
–Instabilité de l’humeur
–Perturbation fonctionnelles
Remission
Patients n’ontplus les critères
du trouble
Pas de symptômes/ symptômesminimaux
Guérison
Période de rémissiondurable
Rechute
Réémergencede symptômes
similaires àl’épisode avant
rémission
Récidive
Apparition d’un nouvel épisode
Frank et al.,1991
PRISE EN CHARGE DES CYCLES RAPIDES
Taux de rémission spontané est élevéArrêt des médications favorisants les cycles rapidesStabilisateurs de l'humeur sont indispensablesPréférer les anticonvulsivants si dépressionIntérêt de la lamotrigine ?
PRISE EN CHARGE DES ÉTATS MIXTES
Peu de r éponse au traitementIntérêt des combinaisons de traitement (CBZ + valproate)Traitement des atteintes somatiques fr équentes associ éesArrêt des éventuels antid épresseursIntérêt du topiramate ?
Stahl, 2002
VALPROATE ET MANIE
Bonne réponse: Manie sévèreManie modérée et peu sévèreÉtats mixtesPlus efficace dans les cycles rapides
Mauvaise réponse: Bonne réponse antérieure au lithium
Action du Valproate
Stahl, 2002
Information sensorielle - stimuli délétères
Cortex auditif et thalamus auditif
surrénales
Noyau central de l’amygdale
Hypothalamus
Hypophyse
++ CortisolCRF
ACTH
++
Noyau latéral de l’amygdale
++ glutamate- GABA
++ 5-HT
D’après L.Davis, 2005
Raphé
CARBAMAZÉPINE ET MANIE
Bonne réponse: Manie modéréeInstallation précoce de la maladie
Mauvaise réponse: Manie sévèreÉtats mixtesInstallation tardive de la maladie
Stahl, 2002
Lithium
• Oligo-élément découvert en 1817• Utilisé pour le traitement de la goutte et
rhumatisme au 19ème siècle• Utilisé comme substitut du sel jusqu’en
1949• Efficacité sur 10 maniaques en 1949
(Cade)
LITHIUM ET MANIE
Bonne réponse: Manie modérée ou peu sévèrePeu d'épisodes antérieursRéponse antérieure au lithium
Mauvaise réponse: Manie sévèreÉtats mixtes et cycles rapidesNombreux épisodes antérieursComorbidité alcooliqueDifficulté de la surveillance des taux
Efficacité du Lithium(méta-analyse de Baldessarini, 2000)
• 24 études (11 contrôlées, 13 ouvertes)• 360 patients• De 1970 à 1996
• Pas de baisse du bénéfice du Li• Moins bonne réponse sur états mixtes
et cycles rapides• Pas de baisse de l’efficacité sur les 25
ans
Réponse au Lithium
Bonne réponse: Manie modérée ou peu sévèrePeu d'épisodes antérieursRéponse antérieure au lithiumMDE
Mauvaise réponse: Installation précoce du troubleManie sévère ou non pure
États mixtes et cycles rapidesNombreux épisodes antérieursComorbiditéDifficulté de la surveillance des taux
LITHIUM
IndicationsContre-indicationsMode d'actionBilan préthérapeutique: NFS, Thyroïde, Rein,
Coeur, EEGSurveillanceEffets secondaires
Événements individuel
« analogique »
Stress aspécifique
NA 5-HT
DA
Effecteurs
Symptômes
Structures cérébrales
5-HT2A
5-HT2A
αααα1b
αααα1b
D’après JP Tassin, 2004
Régulation émotionnelle et thymique
Stahl, 2002
Antipsychotiques et manie
Stahl, 2002
Antipsychotiques et troubles bipolaires: intérêts
• Effets sur l’humeur, manies induites en particulier
• Parenté avec les neuroleptiques• Hétérogénéité
– Les différents antipsychotiques atypiques sont hétérogènes dans leur profil pharmacologique, d’efficacité clinique, de tolérance
Mécanismes supposés du lien facteur de stress/décompensation
• Action des modifications veille/sommeil ?• Activation du locus coeruleus ?• Patients vulnérables ? (Wehr, 1981)
• Privation de sommeil ? (Wehr, 1987)
• Facteurs de protection ? • Associations de plusieurs facteurs nécessaires?
Événements de vie
Rythmes sociaux
Rythmes circadiens
Récurrence
Perturbation des relations
interpersonnelles
Observance médicamenteuse
Frank E, 2000
Le trouble bipolaire comme un chaos
Intervention sur le mode de vie
• Éducation sur le trouble bipolaire• Hygiène de base sur les rythmes sociaux
et le sommeil• Activité physique• Gestion du stress
Psychoéducation
• Composante génétique importante et facteurs de stress déclenchant
• Résolution de problème• Limitation des fluctuations de l’humeur• Limiter l’exposition aux stresseurs inutiles• Fait référence non seulement à la maledie mais
aussi à l’approche thérapeutique• Explique et souligne la stratégie thérpeutique de
manière simple • Explique la nécessire coopértion du patient et de
son entourageCarter K, 2004
Thérapie interpersonnelle et de rythme social
• Intérêt à encourager le patient à reconnaître l’impactdes évenements interpersonnels sur les rythmessociaux et circadiens Reconnaître et comprendre le contexte social associé avec les symptômesthymiques
• Réguler les rythmes pour obtenir un contrôle sur les fluctuations de l’humeur
• Identifier et comprendre les problèmesinterpersonnels en terme de perte et de deuil de leurétat non-malade, des déficits interpersonnels, des crises et des changements en cours.
Thérapie interpersonnelle et de rythme social
• Thérapie de rythme social– Régulariser les rythmes sociaux– Utiliser des mesures des rythmes sociaux
• Pychothérapie interpersonnelle– Liens entre l’humeur et les événements de vie– Se concentre sur les problèmes
interpersonnels
Frank E, 2006
Vandel, 2005
Vandel, 2005
Vandel, 2005