194
http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

http://portaildoc.univ-lyon1.fr

Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0)

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 2: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

UNIVERSITE CLAUDE BERNARD - LYON 1

FACULTE DE PHARMACIE INSTITUT DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET BIOLOGIQUES

2016 THESE n°36

T H E S E

pour le DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

présentée et soutenue publiquement le 30 mai 2016

par

Mlle RIOU Anaëlle

Née le 09 Septembre 1990

A Guilherand-Granges (07)

*****

Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmétiques

*****

JURY

M. LOMBERGET Thierry, Maître de Conférences, Habilité à Diriger des Recherches

Mme BOLZINGER Marie-Alexandrine, Professeur

M. LEBLANC Michel, Docteur en Pharmacie

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 3: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

RIOU Anaëlle Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmétiques Th. D. Pharm., Lyon 1, 2016, 193 p.

RÉSUMÉ

Les perturbateurs endocriniens sont, à l’heure actuelle, accusés d’être nocifs pour la santé humaine. En effet, ils sont suspectés d’induire des cancers hormono-dépendants, des problèmes de fertilité ou encore des malformations génitales.

Après quelques rappels sur le système endocrinien et les molécules susceptibles d’interagir avec celui-ci, ce travail recense différentes études et travaux les concernant afin de comprendre comment ils peuvent agir et quelles sont les conséquences sur la santé de l’homme. Dans un deuxième temps, une attention particulière a été portée aux perturbateurs endocriniens retrouvés dans les produits cosmétiques. Enfin, ce travail a voulu faire le lien entre pharmacie officinale et perturbateurs endocriniens via un questionnaire destiné aux pharmaciens officinaux : comment ceux-ci se positionnent-ils dans leur exercice par rapport à ce sujet d’actualité ? Quelles sont leurs connaissances dans ce domaine ? Quelles sont leurs attentes et celles de leurs patients ? A l’issu de cette enquête, et à la demande des professionnels de santé interrogés, une brochure d’information sur le sujet est proposée. MOTS CLÉS Perturbateurs endocriniens Produits cosmétiques Parabènes

JURY M. LOMBERGET Thierry, Maître de Conférences, Habilité à Diriger des Recherches Mme BOLZINGER Marie-Alexandrine, Professeur M. LEBLANC Michel, Docteur en Pharmacie

DATE DE SOUTENANCE Lundi 30 mai 2016

ADRESSE DE L’AUTEUR 12 rue de la solidarité – 69008 LYON

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 4: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

3

UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1

• Président de l’Université M. Frédéric FLEURY

• Présidence du Conseil Académique M. Hamda BEN HADID

• Vice-Président du Conseil d’Administration M. Didier REVEL

• Vice-Président de la Commission Recherche M. Fabrice VALLEE

• Vice-Président de la Formation et de la Vie Universitaire M. Philippe CHEVALIER

Composantes de l’Université Claude Bernard Lyon 1

SANTE

• UFR de Médecine Lyon Est Directeur : M. Jérôme ETIENNE

• UFR de Médecine Lyon Sud Charles Mérieux Directeur : Mme Carole BURILLON

• Institut des Sciences Pharmaceutiques et

Biologiques Directrice : Mme Christine

VINCIGUERRA

• UFR d'Odontologie Directeur : M. Denis BOURGEOIS

• Institut des Techniques de Réadaptation Directeur : M. Yves MATILLON

• Département de formation et centre de recherche

en Biologie Humaine Directeur : Anne-Marie SCHOTT

SCIENCES ET TECHNOLOGIES

• Faculté des Sciences et Technologies Directeur : M. Fabien DE MARCHI

• UFR de Sciences et Techniques des

Activités Physiques et Sportives (STAPS) Directeur : M. Yannick VANPOULLE

• Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon

(ex ISTIL) Directeur : M. Pascal FOURNIER

• I.U.T. LYON 1 Directeur : M. Christophe VITON

• Institut des Sciences Financières et

d'Assurance (ISFA) Directeur : M. Nicolas LEBOISNE

• ESPE Directeur : M. Alain MOUGNIOTTE

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 5: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

4

ISPB – Faculté de Pharmacie Lyon

LISTE DES DEPARTEMENTS PEDAGOGIQUES

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE SCIENCES PHYSICO-CHIMIQUE ET PHARMACIE

GALENIQUE

• CHIMIE ANALYTIQUE, GENERALE, PHYSIQUE ET MINERALE

Monsieur Raphaël TERREUX (Pr)

Monsieur Pierre TOULHOAT (Pr - PAST)

Madame Julie-Anne CHEMELLE (MCU)

Monsieur Lars-Petter JORDHEIM (MCU-HDR)

Madame Christelle MACHON (AHU)

• PHARMACIE GALENIQUE -COSMETOLOGIE

Madame Marie-Alexandrine BOLZINGER (Pr)

Madame Stéphanie BRIANCON (Pr)

Madame Françoise FALSON (Pr)

Monsieur Hatem FESSI (Pr)

Monsieur Fabrice PIROT (PU - PH)

Monsieur Eyad AL MOUAZEN (MCU)

Madame Sandrine BOURGEOIS (MCU)

Madame Ghania HAMDI-DEGOBERT (MCU-HDR)

Monsieur Plamen KIRILOV (MCU)

Monsieur Damien SALMON (AHU)

• BIOPHYSIQUE

Monsieur Richard COHEN (PU –PH)

Madame Laurence HEINRICH (MCU)

Monsieur David KRYZA (MCU –PH - HDR)

Madame Sophie LANCELOT (MCU - PH)

Monsieur Cyril PAILLER-MATTEI (MCU-HDR)

Madame Elise LEVIGOUREUX (AHU)

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE PHARMACEUTIQUE DE SANTE PUBLIQUE

• DROIT DE LA SANTE

Monsieur François LOCHER (PU –PH)

Madame Valérie SIRANYAN (MCU - HDR)

• ECONOMIE DE LA SANTE

Madame Nora FERDJAOUI MOUMJID (MCU - HDR)

Madame Carole SIANI (MCU – HDR)

Monsieur Hans-Martin SPÄTH (MCU)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 6: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

5

• INFORMATION ET DOCUMENTATION

Monsieur Pascal BADOR (MCU - HDR)

• HYGIENE, NUTRITION, HYDROLOGIE ET ENVIRONNEMENT

Madame Joëlle GOUDABLE (PU –PH)

• INGENIERIE APPLIQUEE A LA SANTE ET DISPOSITIFS MEDICAUX

Monsieur Gilles AULAGNER (PU –PH)

Monsieur Daniel HARTMANN (Pr)

• QUALITOLOGIE – MANAGEMENT DE LA QUALITE

Madame Alexandra CLAYER-MONTEMBAULT (MCU)

Monsieur Vincent GROS (MCU-PAST)

Madame Audrey JANOLY-DUMENIL (MCU-PH)

Madame Pascale PREYNAT (MCU PAST)

• MATHEMATIQUES – STATISTIQUES

Madame Claire BARDEL-DANJEAN (MCU-PH)

Madame Marie-Aimée DRONNE (MCU)

Madame Marie-Paule PAULTRE (MCU - HDR)

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE SCIENCES DU MEDICAMENT

• CHIMIE ORGANIQUE

Monsieur Pascal NEBOIS (Pr)

Madame Nadia WALCHSHOFER (Pr)

Monsieur Zouhair BOUAZIZ (MCU - HDR)

Madame Christelle MARMINON (MCU)

Madame Sylvie RADIX (MCU -HDR)

Monsieur Luc ROCHEBLAVE (MCU - HDR)

• CHIMIE THERAPEUTIQUE

Monsieur Roland BARRET (Pr)

Monsieur Marc LEBORGNE (Pr)

Monsieur Laurent ETTOUATI (MCU - HDR)

Monsieur Thierry LOMBERGET (MCU - HDR)

Madame Marie-Emmanuelle MILLION (MCU)

• BOTANIQUE ET PHARMACOGNOSIE

Madame Marie-Geneviève DIJOUX-FRANCA (Pr)

Madame Marie-Emmanuelle HAY DE BETTIGNIES (MCU)

Madame Isabelle KERZAON (MCU)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 7: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

6

Monsieur Serge MICHALET (MCU)

• PHARMACIE CLINIQUE, PHARMACOCINETIQUE ET EVALUATION DU MEDICAMENT

Madame Roselyne BOULIEU (PU –PH)

Madame Magali BOLON-LARGER (MCU - PH)

Madame Christelle CHAUDRAY-MOUCHOUX (MCU-PH)

Madame Céline PRUNET-SPANO (MCU)

Madame Catherine RIOUFOL (MCU- PH-HDR)

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DE PHARMACOLOGIE, PHYSIOLOGIE ET TOXICOLOGIE

• TOXICOLOGIE

Monsieur Jérôme GUITTON (PU –PH)

Madame Léa PAYEN (PU-PH)

Monsieur Bruno FOUILLET (MCU)

Monsieur Sylvain GOUTELLE (MCU-PH)

• PHYSIOLOGIE

Monsieur Christian BARRES (Pr)

Monsieur Daniel BENZONI (Pr)

Madame Kiao Ling LIU (MCU)

Monsieur Ming LO (MCU - HDR)

• PHARMACOLOGIE

Monsieur Michel TOD (PU –PH)

Monsieur Luc ZIMMER (PU –PH)

Monsieur Roger BESANCON (MCU)

Monsieur Laurent BOURGUIGNON (MCU-PH)

Madame Evelyne CHANUT (MCU)

Monsieur Nicola KUCZEWSKI (MCU)

Madame Dominique MARCEL CHATELAIN (MCU-HDR)

• COMMUNICATION

Monsieur Ronald GUILLOUX (MCU)

• ENSEIGNANTS ASSOCIES TEMPORAIRES

Monsieur Olivier CATALA (Pr-PAST)

Madame Corinne FEUTRIER (MCU-PAST)

Madame Mélanie THUDEROZ (MCU-PAST)

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES A

• IMMUNOLOGIE

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 8: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

7

Monsieur Jacques BIENVENU (PU –PH)

Monsieur Guillaume MONNERET (PU-PH)

Madame Cécile BALTER-VEYSSEYRE (MCU - HDR)

Monsieur Sébastien VIEL (AHU)

• HEMATOLOGIE ET CYTOLOGIE

Madame Christine VINCIGUERRA (PU - PH)

Madame Brigitte DURAND (MCU - PH)

Monsieur Yohann JOURDY (AHU)

• MICROBIOLOGIE ET MYCOLOGIE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE AUX

BIOTECHNOLOGIE

INDUSTRIELLES

Monsieur Patrick BOIRON (Pr)

Monsieur Jean FRENEY (PU –PH)

Monsieur Frédéric LAURENT (PU-PH-HDR)

Madame Florence MORFIN (PU –PH)

Monsieur Didier BLAHA (MCU)

Madame Ghislaine DESCOURS (MCU-PH)

Madame Anne DOLEANS JORDHEIM (MCU-PH)

Madame Emilie FROBERT (MCU - PH)

Madame Véronica RODRIGUEZ-NAVA (MCU-HDR)

• PARASITOLOGIE, MYCOLOGIE MEDICALE

Monsieur Philippe LAWTON (Pr)

Madame Nathalie ALLIOLI (MCU)

Madame Samira AZZOUZ-MAACHE (MCU - HDR)

DEPARTEMENT PEDAGOGIQUE DES SCIENCES BIOMEDICALES B

• BIOCHIMIE – BIOLOGIE MOLECULAIRE – BIOTECHNOLOGIE

Madame Pascale COHEN (Pr)

Monsieur Alain PUISIEUX (PU - PH)

Madame Emilie BLOND (MCU-PH)

Monsieur Karim CHIKH (MCU - PH)

Madame Carole FERRARO-PEYRET (MCU - PH-HDR)

Monsieur Boyan GRIGOROV (MCU)

Monsieur Hubert LINCET (MCU-HDR)

Monsieur Olivier MEURETTE (MCU)

Madame Caroline MOYRET-LALLE (MCU –HDR)

Madame Angélique MULARONI (MCU)

Madame Stéphanie SENTIS (MCU)

Monsieur Anthony FOURIER (AHU)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 9: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

8

• BIOLOGIE CELLULAIRE

Madame Bénédicte COUPAT-GOUTALAND (MCU)

Monsieur Michel PELANDAKIS (MCU - HDR)

• INSTITUT DE PHARMACIE INDUSTRIELLE DE LYON

Madame Marie-Alexandrine BOLZINGER (Pr)

Monsieur Daniel HARTMANN (Pr)

Monsieur Philippe LAWTON (Pr)

Madame Sandrine BOURGEOIS (MCU)

Madame Marie-Emmanuelle MILLION (MCU)

Madame Alexandra MONTEMBAULT (MCU)

Madame Angélique MULARONI (MCU)

Madame Valérie VOIRON (MCU - PAST)

• Assistants hospitalo-universitaires sur plusieurs départements pédagogiques

Madame Florence RANCHON

• Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche (ATER)

Madame Charlotte BOUARD (86ème section)

Madame Laure-Estelle CASSAGNES (85ème section)

Monsieur Karim MILADI (85ème section)

Madame Laurence PAGES (87 ème section)

Pr : Professeur

PU-PH : Professeur des Universités, Praticien Hospitalier

MCU : Maître de Conférences des Universités

MCU-PH : Maître de Conférences des Universités, Praticien Hospitalier

HDR : Habilitation à Diriger des Recherches

AHU : Assistant Hospitalier Universitaire

PAST : Personnel Associé Temps Partiel

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 10: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

9

Remerciements

Merci à Monsieur Thierry Lomberget,

pour son accompagnement dans la réalisation et l’aboutissement de ce travail de thèse.

Merci à Madame Marie-Alexandrine Bolzinger,

pour m’avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury.

Merci à Monsieur Michel Leblanc,

pour son soutien en tant que membre de jury.

Merci à Madame Valérie Ducharne et à son groupement Giphar,

pour leur participation dans la réalisation de mon questionnaire.

Merci à mes parents et ma sœur,

pour leur éternel soutien.

Merci à Gaspard, Maryne, Charleyne, Camille et à Alixia

pour leur soutien chacun à leur manière.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 11: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

10

Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS ..................................................................................................... 15

LISTE DES FIGURES .................................................................................................................. 19

LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. 22

INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................. 23

CHAPITRE 1 : LE SYSTEME ENDOCRINIEN ....................................................................... 24

I. Définitions ..................................................................................................................... 24

II. Les glandes endocrines ................................................................................................... 26

1. L’hypothalamus .................................................................................................................... 26

2. L’hypophyse ......................................................................................................................... 28

3. L’épiphyse ............................................................................................................................ 30

4. La thyroïde ........................................................................................................................... 31

5. Les glandes parathyroïdiennes ............................................................................................. 33

6. Le thymus ............................................................................................................................. 34

7. Les glandes surrénales .......................................................................................................... 35

7.1. Les hormones et leurs différents rôles .......................................................................... 35

7.1.1. Les hormones corticosurrénales ........................................................................... 35

7.1.2. Les hormones médullosurrénales ......................................................................... 37

8. Le pancréas ........................................................................................................................... 37

9. Les ovaires ........................................................................................................................... 38

10. Les testicules .................................................................................................................... 40

III. La chimie des hormones ................................................................................................. 41

1. Les mécanismes d’action des hormones .............................................................................. 43

1.1. Comment agissent les hormones hydrophiles ?............................................................ 43

1.2. Comment agissent les hormones lipophiles ? ............................................................... 44

CHAPITRE 2 : LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS OU PE ..................................... 46

I. Définition ....................................................................................................................... 47

II. La naissance du concept de PE : la déclaration de Wingspread ......................................... 48

1. Quels ont été les objectifs de cette conférence ? .................................................................. 48

2. Quelles en ont été les conclusions ? ..................................................................................... 49

III. Les différentes classes de PE ........................................................................................... 49

IV. Multipotents et omniprésents ........................................................................................ 51

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 12: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

11

1. Utilisation des perturbateurs endocriniens ........................................................................... 51

2. Dans l’environnement .......................................................................................................... 51

3. Dans le corps humain ........................................................................................................... 53

4. Les polluants organiques persistants .................................................................................... 54

V. Leurs actions .................................................................................................................. 56

VI. Des effets suspectés mais non avérés ............................................................................. 58

1. Qu’observe-t-on ? ................................................................................................................. 58

1.1. Chez les animaux ......................................................................................................... 58

1.2. Chez l’homme/la femme .............................................................................................. 62

1.3. Chez les travailleurs exposés aux PE ........................................................................... 65

1.3.1. Les salariés du secteur de l’industrie pharmaceutique ......................................... 65

1.3.1.1. Production d’hormones stéroïdiennes.............................................................. 65

1.3.1.2. Fabrication de corticostéroïdes .......................................................................... 66 1.3.2. Les agriculteurs manipulant les pesticides ........................................................... 67

1.3.3. Les applicateurs de pesticides .............................................................................. 68

VII. Leurs particularités ......................................................................................................... 69

1. Absence de consensus sur la définition ................................................................................ 69

2. Effet faible dose / Effet non monotone – courbe en U ......................................................... 70

3. Effet cocktail ........................................................................................................................ 71

4. Fenêtre d’exposition / délai de latence ................................................................................. 72

5. Effets transgénérationnels .................................................................................................... 75

5.1. La première preuve de cet effet transgénérationnel : le DES ....................................... 76

5.2. Le Vinclozoline ............................................................................................................ 76

6. La bioaccumulation .............................................................................................................. 77

7. La complexité des mécanismes et récepteurs impliqués ...................................................... 78

VIII. Les cas avérés ou qui font réfléchir ................................................................................. 79

1. Le diéthylstilbestrol ou DES ................................................................................................ 79

2. Le Chlordécone aux Antilles ................................................................................................ 79

IX. Méthodes d’évaluation des PE ........................................................................................ 80

1. Tests in vitro ......................................................................................................................... 82

1.1. Test de liaison au récepteur .......................................................................................... 82

1.2. Croissance des cellules MCF-7 ou ZR-75 .................................................................... 83

1.3. La transfection de cellules humaines ............................................................................ 83

1.4. Test sur des levures recombinantes .............................................................................. 83

1.5. Test de stéroïdogénèse sur des cellules H295R ............................................................ 83

1.6. Test de l’activité de l’aromatase ................................................................................... 84

2. Tests in vivo .......................................................................................................................... 84

2.1. Test utérotrophique ...................................................................................................... 84

2.2. Test Hershberger .......................................................................................................... 84

2.3. Test OCDE 407 ............................................................................................................ 84

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 13: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

12

2.4. Synthèse de la vitellogénine ......................................................................................... 85

2.5. Le sexe des tortues ....................................................................................................... 85

2.6. Test pubertaire .............................................................................................................. 85

2.7. Etudes de toxicité subchroniques ................................................................................. 85

2.8. Etudes de toxicité à long terme (OCDE 414, 415, 416…) sur 12 ou 24 mois ............. 85

2.9. Etudes de toxicité de la reproduction ........................................................................... 85

3. Les tests in silico .................................................................................................................. 86

CHAPITRE 3 : LES COSMETIQUES ........................................................................................ 87

I. Définition ....................................................................................................................... 87

II. Règlementation ............................................................................................................. 87

1. Etiquetage ............................................................................................................................. 87

2. Ingrédients ............................................................................................................................ 88

3. Conditions de mise sur le marché ........................................................................................ 90

4. La surveillance du marché cosmétique ................................................................................ 90

5. Publicité, allégations et labels .............................................................................................. 91

5.1. La publicité et les allégations ....................................................................................... 91

5.2. Les labels ...................................................................................................................... 92

CHAPITRE 4 : LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS DANS LES PRODUITS

COSMETIQUES ....................................................................................................................................................... 94

I. Les phtalates .................................................................................................................. 94

II. Les parabènes ................................................................................................................ 97

III. Les filtres et absorbeurs UV ........................................................................................... 104

1. Les cinnamates avec le méthoxycinnamate d’éthylhexyle ou OMC .................................. 104

2. Les benzophénones ............................................................................................................ 105

2.1. Benzophénone-1 ......................................................................................................... 105

2.2. Benzophénone-2 ......................................................................................................... 105

2.3. Benzophénone-3 ou BP-3 ........................................................................................... 106

2.4. 4,4’-dihydroxybenzophénone ..................................................................................... 107

2.5. Camphre de 3-benzylidène ou 3-BC .......................................................................... 108

2.6. Camphre de 4-méthylbenzylidène ou 4-MBC ............................................................ 108

IV. Les siloxanes ................................................................................................................. 109

1. L’octaméthylcyclotétrasiloxane ......................................................................................... 109

2. Le décaméthylcyclopentasiloxane ...................................................................................... 110

V. Les alkylphénols ............................................................................................................ 111

VI. Le triclosan ................................................................................................................... 113

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 14: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

13

VII. Les phénols ................................................................................................................... 114

1. Le résorcinol ....................................................................................................................... 114

2. Le BHA .............................................................................................................................. 115

VIII. Le bisphénol A ............................................................................................................... 116

IX. Le phénoxyéthanol ........................................................................................................ 117

CHAPITRE 5 : LES GRANDS AXES DE LA REGLEMENTATION CONCERNANT LES

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ........................................................................................................ 119

I. 2001 : la classification CMR ............................................................................................ 119

II. 2005 : Création du PNRPE par le MEDDE ........................................................................ 120

III. 2007 : Mise en place de REACh ...................................................................................... 120

1. Qu’est-ce que REACh ? ..................................................................................................... 120

2. Les objectifs de ce règlement ............................................................................................. 121

3. La mise en œuvre ............................................................................................................... 121

3.1. L’enregistrement ........................................................................................................ 122

3.2. L’évaluation ............................................................................................................... 123

3.3. L’autorisation ............................................................................................................. 123

3.4. La restriction .............................................................................................................. 124

4. Mise en application concrète de la directive REACh ......................................................... 124

IV. 2008 : 1ère version de la liste SIN .................................................................................... 124

V. 2009 : l’ANSES aussi concernée par les PE ...................................................................... 126

VI. 2009-2013 : Mise en place du PNSE 2 ............................................................................. 128

VII. 2010-2015 : PNRM ......................................................................................................... 128

VIII. 2011 : Etude Elfe ........................................................................................................... 128

IX. Septembre 2012 : élaboration de la stratégie nationale sur les PE ................................... 129

X. Décembre 2012 : La loi interdisant le BPA dans les contenus alimentaires est adoptée par le

parlement français................................................................................................................ 129

XI. Avril 2014 : Enquête ESTEBAN........................................................................................ 129

XII. Avril 2014 : Lancement de la stratégie nationale contre les PE élaborée en septembre 2012

130

XIII. 29 avril 2014 : Trois décisions concrètes contre les perturbateurs endocriniens ont été

annoncées par Ségolène Royal, à l’issue du Conseil national de la transition écologique ......... 130

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 15: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

14

XIV. Novembre 2014 : l’ANSES doit expertiser 5 nouvelles substances en 2015 ...................... 131

XV. Janvier 2015 : Entrée en vigueur de l’interdiction du BPA dans tous les contenants

alimentaires suite à la loi de décembre 2012. (182, 198) ........................................................ 132

CHAPITRE 6 : COMMENT SE POSITIONNENT LES PHARMACIENS OFFICINAUX

PAR RAPPORT AUX PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ? ..................................................... 133

CONCLUSION ............................................................................................................................. 142

BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................... 144

ANNEXES ..................................................................................................................................... 159

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 16: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

15

Liste des abréviations

3-BC : camphre de 3-benzylidène

4-MBC : camphre de 4-méthylbenzylidène

AC : autorités compétentes

ACTH : hormone corticotrope ou adrénocroticotrophine

ADH : hormone antidiurétique

ADN : acide désoxyribonucléique

AFSSET : agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail

AhR : récepteur aux hydrocarbures aromatiques

ANSES : agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement

et du travail

ANSM : agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

AR : récepteur aux androgènes

ARN : acide ribonucléique

ATBC : acétyl citrate de tributyle

BBP : phtalate de benzyle et de butyle

BHA : hydroxyanisole butylé

BHT : hydroxytoluène butylé

BP-3 : 3-benzophénone

BPA : bisphénol A

CE : commission européenne

CIRC : centre international de recherche sur le cancer

CLP : classification, labelling, packaging

CMR : cancérogène, mutagène et reprotoxique

CPNP : la notification électronique des cosmétiques

CRF : corticotropin releasing factor ou corticolibérine (ancienne appellation)

CRH : corticotropin releasing hormone ou corticolibérine

CSP : code de la santé publique

CSSC : comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs

DAS : acide diaminostilbène disulfonique

DBCP : dibromochloropropane

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 17: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

16

DBP : phtalate de dibutyle

DDE : dichlorodiphényltrichloroéthylène

DDT : dichlorodiphényltrichloroéthane

DEHP : phtalate de diéthylhexyle

DEHTP : di-2-éthylhexyl téréphtalate

DES : diéthylstilbestrol

DGCCRF : direction générale de la consommation, de la concurrence et de la

répression des fraudes

DHEA : déhydroépiandrostérone

DiDP : phtalate de di-isodécyle

DINCH : di-isononyl cyclohexane-1,2-dicarboxylate

DMEP : phtalate de bis(2-méthoxyéthyle)

DNIP : phtalate de diisononyle

DPS : décisions de police sanitaire

DRASS : directions générales des affaires sanitaires et sociales

ECHA : agence européenne des produits chimiques

EFSA : autorité européenne de sécurité des aliments

EHMC : 2-éthylhexyl-4-méthoxycinnamate

EI : effet indésirable

EPA : agence de protection de l’environnement

ER ou ERE : récepteur aux œstrogènes

ERI : excès de risque individuel

FSH : hormone folliculo-stimulante

GH : hormone de croissance

GHIH : growth hormone inhibiting hormone ou hormone inhibitrice de l’hormone de

croissance

GHRH : growth hormone releasing hormone ou hormone de libération de l’hormone de

croissance

GnRH : hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires

GPR30 : G-protein coupled estrogen receptor

HAP : hydrocarbure aromatique polycyclique

INCI : nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques

INRS : institut national de recherche et de sécurité

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 18: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

17

INSERM : institut national de la santé et de la recherche médicale

LH : hormone lutéinisante

MCI : méthylchloroisothiazolinone

MEDDE : ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

MIT : méthylisothiazolinone

MSH : melanocyte stimulating hormone ou hormone mélanotrope

NoAEL: dose sans effet toxique observé

NP : nonylphénol

NPE : dérivés éthoxylés des nonylphénols

OCDE : organisation de coopération et de développement économiques

OMC : octyl-p-méthoxycinnamate

OMS : organisation mondiale de la santé

ONG : organisation non gouvernementale

OP : octylphénol

OSPAR : convention pour la protection du milieu marin de l’atlantique du nord-est

PBT : (substance) persistante, bio-accumulative et toxique

PCB : polychlorobiphényle

PE : perturbateur(s) endocrinien(s)

PET : polyéthylène téréphtalate

PIH : prolactin inhibiting hormone ou hormone inhibitrice de la prolactine

PNR EST : programme national de recherche environnement santé travail

PNRM : plan national de résidus des médicaments dans les eaux

PNRPE : programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens

PNSE : plan national santé environnement

POPs : polluants organiques persistants

ppm : parties par million

PRF : prolactin releasing factor ou facteur stimulant la prolactine

PTH : hormone parathyroïdienne

QSAR : quantitative structure activity relationship

REACh : registration, evaluation, authorisation of chemicals

SCCS : scientific commitee on consumer safety

SIN : substitution immédiate nécessaire

T3 : tri-iodo-thyronine

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 19: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

18

T3R : récepteur à la T3

T4 : thyroxine

TBG : thyroxine binding globulin ou globuline liant la thyroxine

TBT : tributylétain

TRH : thyrotropin releasing hormone ou thyréolibérine

TSH : thyroïd stimulating hormone ou thyréostimuline

UE : union européenne

UHT : upérisation à haute température ou ultra-high temperature

UVA : rayons ultra-violets de type A

vPvB : very persistent and very bioaccumulative

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 20: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

19

Liste des figures

Figure 1 : Les glandes endocrines chez l'homme (3) .......................................................... 25

Figure 2 : Emplacement de l'hypothalamus (4) ................................................................... 27

Figure 3 : Structure chimique de l'ADH (5) ........................................................................ 27

Figure 4 : Structure chimique de l'ocytocine (6) ................................................................. 28

Figure 5 : Emplacement de l’hypophyse (4) ....................................................................... 29

Figure 6 : Localisation de l’épiphyse parmi les ventricules du cerveau (8) ........................ 30

Figure 7 : Structure chimique de la mélatonine (9) ............................................................. 31

Figure 8 : Emplacement de la thyroïde (10) ........................................................................ 31

Figure 9 : Structure chimique de la T3 (11) ........................................................................ 31

Figure 10 : Structure chimique de la T4 (11) ...................................................................... 32

Figure 11 : Emplacement des glandes parathyroïdiennes (12) ............................................ 33

Figure 12 : Structure chimique de la PTH (13) ................................................................... 33

Figure 13 : Emplacement du thymus (14) ........................................................................... 34

Figure 14 : Emplacement des glandes surrénales (15) ........................................................ 35

Figure 15 : Structures chimiques du cortisol, de la cortisone et de la corticostérone (16) .. 36

Figure 16 : Structure chimique de l’aldostérone (17) .......................................................... 36

Figure 17 : Structures chimiques de la noradrénaline (1) et de l’adrénaline (2) (18).......... 37

Figure 18 : Emplacement du pancréas parmi l’appareil digestif (19) ................................. 38

Figure 19 : Emplacement des ovaires (20) .......................................................................... 39

Figure 20 : Structures chimiques des hormones ovariennes : estradiol (1), estrone (2),

estriol (3) et progestérone (4) (21) ...................................................................................... 39

Figure 21 : Emplacement des testicules dans l’appareil reproducteur masculin (22) ......... 40

Figure 22 : Structure chimique de la testostérone (23) ........................................................ 41

Figure 23 : Structures chimiques de la DHEA (à gauche) et de l'andostènedione (à droite)

(23) ...................................................................................................................................... 41

Figure 24 : Mode d’action des hormones hydrophiles ........................................................ 44

Figure 25 : Mode d’action des hormones lipophiles ........................................................... 45

Figure 26 : Schéma de propagation d'un pesticide dans l’environnement après le traitement

d’une plante (39) .................................................................................................................. 52

Figure 27 : Structures chimiques du DDT (1), du lindane (2), du toxaphène (3) et de

l'aldrine (4) (48,49,50,51) .................................................................................................... 55

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 21: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

20

Figure 28 : Structures chimiques du chlordane (1), du dieldrine (2), de l'endrine (3), de

l'heptachlore (4), de l'hexachlorobenzène (5) et structures générales des dioxines (6), des

furanes (7) et des PCB (8) (54,55,56,57,58,59,60,61) ......................................................... 56

Figure 29 : Mécanismes d'action des PE (28) ..................................................................... 57

Figure 30 : Les différentes cibles des PE (71) ..................................................................... 62

Figure 31 : La courbe en U des PE (28) .............................................................................. 70

Figure 32 : Les périodes critiques pour l'exposition aux PE (86) ........................................ 74

Figure 33 : L'effet transgénérationnel (33) .......................................................................... 75

Figure 34 : Structure chimique du DES (90) ....................................................................... 76

Figure 35 : Structure chimique du vinclozoline (92) ........................................................... 76

Figure 36 : La bioaccumulation (43) ................................................................................... 77

Figure 37 : La chaîne alimentaire (43) ................................................................................ 78

Figure 38 : Structure chimique du chlordécone (98) ........................................................... 80

Figure 39 : La durée de durabilité minimale d'un cosmétique (104) ................................... 88

Figure 40 : La durée d'utilisation après ouverture (104) ..................................................... 88

Figure 41 : Exemple d'une étiquette d'un produit cosmétique (104) ................................... 89

Figure 42 : Le label "BIO" (110) ......................................................................................... 92

Figure 43 : Le label "ECO" (110) ........................................................................................ 93

Figure 44 : Structure chimique du BBP (118) ..................................................................... 96

Figure 45 : Structure chimique du DnPP (118) ................................................................... 96

Figure 46 : Structure chimique du phtalate de diisopentyle (118) ...................................... 96

Figure 47 : Structure chimique du DiDP (118) ................................................................... 96

Figure 48 : Structure chimique du DEHP (118) .................................................................. 97

Figure 49 : Structure chimique du DMEP (118) ................................................................. 97

Figure 50 : Structure chimique du DBP (118) ..................................................................... 97

Figure 51 : Structure chimique générale d'un parabène (120) ............................................. 98

Figure 52 : Structure chimique du méthylparabène (121) ................................................... 98

Figure 53 : Struture chimique de l'éthylparabène (122) ...................................................... 98

Figure 54 : Structure chimique du propylparabène (123) ................................................... 99

Figure 55 : Structure chimique de l'isopropylparabène (124) ............................................. 99

Figure 56 : Structure chimique du butylparabène (125) ...................................................... 99

Figure 57 : Structure chimique de l'isobutylparabène (126) ............................................... 99

Figure 58 : Structure chimique du benzylparabène (127) ................................................... 99

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 22: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

21

Figure 59 : Structure chimique du méthylisothiazolinone (143) ....................................... 103

Figure 60 : Structure chimique du méthylchlorothiazolinone (144) ................................. 103

Figure 61 : Structure chimique de l'OMC (113) ................................................................ 105

Figure 62 : Structure chimique du benzophénone-1 (118) ................................................ 105

Figure 63 : Struture chimique du benzophénone-2 (118) .................................................. 106

Figure 64 : Structure chimique du benzophénone-3 (118) ................................................ 106

Figure 65 : Structure chimique du 4,4'-dihydroxybenzophénone (118) ............................ 108

Figure 66 : Structure chimique du 3-BC (118) .................................................................. 108

Figure 67 : Structure chimique du 4-MBC (118) .............................................................. 109

Figure 68 : Structure chimique de l’octaméthylcyclotétrasiloxane (118) ......................... 110

Figure 69 : Structure chimique du décaméthylcyclopentasiloxane (118) ......................... 110

Figure 70 : Structure chimique du nonylphénol (160) ...................................................... 112

Figure 71 : Structure chimique de l'octylphénol (118) ...................................................... 112

Figure 72 : Structure chimique du triclosan (118) ............................................................. 113

Figure 73 : Structure chimique du résorcinol (118) .......................................................... 114

Figure 74 : Structure chimique du BHA (118) .................................................................. 115

Figure 75 : Structure chimique du BPA (118) ................................................................... 116

Figure 77 : Structure chimique du phénoxyéthanol (182) ................................................. 117

Figure 78 : Dates limites d'enregistrement en lien avec REACh (188) ............................. 122

Figure 79 : Un aperçu de la base de données concernant la liste SIN (118) ..................... 125

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 23: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

22

Liste des tableaux

Tableau 1 : Quelques exemples de quelques PE (28) .......................................................... 51

Tableau 2 : Les effets retrouvés chez les animaux (33) ...................................................... 59

Tableau 3 : Exemples d'effets de certains PE sur la faune (74) ........................................... 61

Tableau 4 : Les effets potentiels en fonction de la fenêtre d'exposition (34) ...................... 73

Tableau 5 : Comment évaluer un PE d'après l'OCDE ? (101) ............................................. 81

Tableau 6 : Principes des tests utilisés (100) ....................................................................... 82

Tableau 7 : Les effets de 6 phtalates sur la fertilité et le développement (111) .................. 95

Tableau 8 : Classification des substances CMR (185) ...................................................... 127

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 24: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

23

Introduction générale

Les perturbateurs endocriniens sont, à l’heure d’aujourd’hui, au centre de nombreuses

préoccupations.

Il y a quelques années encore ce concept était totalement inconnu du grand public.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : on compte plusieurs milliers d’articles sur le sujet. A la

télévision, dans les magazines destinés aux professionnels de santé comme au grand public

et bien sûr, sur internet. Les articles sont partout. Et les inquiétudes autour du sujet aussi.

On les associe aux mots « cancers », « maladies », « infertilité », « puberté précoce »,

« diabète », « disparition d’espèces animales » et bien d’autres encore.

Mais qui sont-ils vraiment ? Que se cache derrière ce concept ? Quelles sont leurs

conséquences directes sur l’homme ?

C’est pour répondre à toutes ces questions et parce que le domaine dans lequel j’exerce y

est directement impliqué que j’ai décidé de mener ce travail afin de rassembler au mieux

des connaissances sur le sujet.

Et comme, après plusieurs heures de recherches, je me suis rendue compte que le sujet était

vaste, j’ai décidé de me centrer sur les perturbateurs endocriniens rencontrés dans les

produis cosmétiques.

Pour conclure ce travail, j’ai interrogé mes confrères officinaux afin de savoir comment ils

se positionnaient par rapport à ce concept. Quelles étaient réellement leurs connaissances

sur le sujet ? Leurs attentes ? La position de leur patientèle etc. J’ai donc construit un

questionnaire que j’ai soumis à mes confrères et j’ai intégré leurs réponses à la fin de ce

travail.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 25: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

24

Chapitre 1 : Le système endocrinien

Ce premier chapitre est important pour appréhender les suivants. En effet, comment peut-

on évoquer une perturbation endocrinienne si l’on ne sait pas comment fonctionne le

système endocrinien physiologiquement parlant ? C’est ce que ce premier chapitre va

mettre en lumière. Comment fonctionne t-il ? Quels sont les différents rôles des

hormones ? Et enfin, par quels mécanismes d’action agissent-elles ?

I. Définitions

Le système endocrinien est l’un des deux réseaux de communication de l’organisme.

L’autre étant le système nerveux. Ces deux systèmes travaillent en synergie afin d’assurer

la bonne activité cellulaire (1,2). Le système nerveux s’adapte aux situations qui

nécessitent des réponses rapides tandis que le système endocrinien est, lui, adapté aux

situations nécessitant des réponses plus durables (2).

Le système endocrinien est essentiel car il permet une parfaite coordination et régulation

des fonctions primordiales à l’homme telles que la croissance, le développement, le

comportement, la reproduction, la production, l’utilisation et le stockage de l’énergie,

l’homéostasie ou encore la réponse aux différents stimuli.

Pour coordonner et réguler tous ces processus physiologiques, ce système est constitué

d’un ensemble d’organes appelés « glandes endocrines ». Ces glandes ont la particularité

de libérer dans la circulation sanguine des hormones ou « messagers chimiques ». Une fois

larguées, ces hormones ont une action sur des cellules et/ou organes cibles de l’organisme

via des récepteurs spécifiques. C’est alors cette action qui entraine la réponse biologique.

Ces différentes glandes endocrines sont sous contrôle de l’hypothalamus qui sécrète des

substances régulatrices et de l’hypophyse qui elle, sécrète des stimulines.

Les différentes particularités de ces hormones sont (1) :

- D’être actives à de faibles concentrations,

- D’avoir une efficacité proportionnelle à la quantité sécrétée,

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 26: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

25

- D’être sécrétée par des cellules endocrines, regroupées en glandes endocrines

richement vascularisées,

- De comporter une sécrétion de base associée à des pics selon le rythme de sécrétion

- D’être libérée dans le sang,

- D’avoir une action à distance sur des tissus ou organes cibles plus ou moins

proches au niveau de leur anatomie.

Le schéma suivant permet de visualiser les différentes glandes endocrines impliquées dans

le système endocrinien (figure 1). Ces glandes endocrines sont : l’hypothalamus, la glande

pinéale ou épiphyse, la glande pituitaire ou hypophyse, la parathyroïde, la thyroïde, le

thymus, les glandes surrénales, le pancréas, les ovaires et les testicules (2).

Figure 1 : Les glandes endocrines chez l'homme (3)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 27: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

26

Attention, il est important de différencier ces glandes endocrines des glandes exocrines qui

elles, sécrètent des substances en dehors de la circulation sanguine. Ces glandes sont, par

exemple les glandes salivaires avec la salive, les glandes sudoripares avec la sueur, les

glandes lacrymales avec les larmes, les glandes mammaires avec le lait, les glandes sébacées

avec le sébum, le foie avec la bile, l’estomac avec le suc gastrique, le pancréas avec le suc

pancréatique etc. Toutes ces substances sont libérés via un canal excréteur vers le milieu

extérieur comme la peau, le tube digestif ou encore l’appareil respiratoire (1,2,3).

Cependant, une glande peut être à la fois exocrine et endocrine. Elle est alors qualifiée de

« glande mixte ». C’est le cas par exemple des testicules qui ont une fonction endocrine avec

la synthèse d’androgènes et une fonction exocrine avec la production de gamètes mâles.

En résumé, pour être optimal, le système endocrinien doit remplir certaines conditions. A

savoir :

- délivrer la bonne quantité d’hormones

- avoir un nombre de récepteurs suffisants au niveau de la cellule ou organe cible

- avoir un approvisionnement en sang suffisant pour permettre le transport optimal des

hormones vers la cellule ou organe cible

Si ces conditions ne sont pas remplies, cela entraîne un déséquilibre endocrinien avec des

conséquences pathologiques possibles. C’est le cas du diabète par exemple.

Détaillons à présent ces différentes glandes endocrines ainsi que les hormones qu’elles

sécrètent afin de mieux comprendre dans le chapitre 2 comment vont agir les perturbateurs

endocriniens.

II. Les glandes endocrines

1. L’hypothalamus

L’hypothalamus est situé sous le thalamus, au-dessus de la tige de l’hypophyse et du cerveau

(figure 2). Il est formé par les parois du troisième ventricule.

On dit de l’hypothalamus qu’il est le « cerveau endocrinien » de l’organisme puisque sa

fonction est de réguler les sécrétions des différentes glandes endocrines de l’organisme soit en

les stimulant, soit en les inhibant.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 28: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

27

Lorsque l’hypothalamus reçoit un signal provenant du système nerveux, il sécrète des

substances connues sous le nom de neuro-hormones qui stimulent ou inhibent la production

des hormones hypophysaires. Il fait donc le lien entre les systèmes nerveux et endocrinien

(1,2).

Figure 2 : Emplacement de l'hypothalamus (4)

Les hormones primaires sécrétées par l’hypothalamus sont :

- L'hormone antidiurétique (ADH) ou vasopressine (figure 3). Cette hormone permet la

réabsorption rénale de l’eau comme son nom l’indique mais elle a aussi une action de

vasoconstriction et entraîne donc une hypertension artérielle.

Figure 3 : Structure chimique de l'ADH (5)

- L'ocytocine (figure 4). Cette hormone est impliquée dans divers processus, tels que la

contraction de l'utérus pendant l'accouchement et la stimulation de la production de

lait maternel.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 29: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

28

Figure 4 : Structure chimique de l'ocytocine (6)

Ces deux hormones sont stockées au niveau du lobe postérieur de l’hypophyse (1,2,7).

- La corticolibérine (CRH), encore appelée Corticotropin Releasing Factor (CRF). Cette

hormone stimule l’ACTH au niveau de l’antéhypophyse.

- La gonadolibérine (GnRH) qui stimule l'antéhypophyse afin de libérer les

gonadotrophines, la FSH et la LH.

- L'hormone de libération de l'hormone de croissance ou somatocrinine (GHRH) et

l'hormone inhibant l’hormone de croissance (GHIH). La GHRH stimule

l'antéhypophyse pour libérer l'hormone de croissance (GH), la GHIH l’inhibe.

- L’hormone de libération de la prolactine (PRF) et l'hormone inhibant la prolactine

(PIH). La PRH active l'antéhypophyse qui stimule la production de lait via l’action de

la prolactine. Inversement, la PIH inhibe la prolactine, et par conséquent, la production

de lait.

- L’hormone de libération de la thyréostimuline ou thyréolibérine (TRH) qui stimule

l'hormone stimulant la thyroïde (TSH) au niveau de l’antéhypophyse.

La sécrétion des hormones hypothalamiques est soumise au phénomène de rétrocontrôle

exercé par les hormones hypophysaires correspondantes.

2. L’hypophyse

L’hypophyse, encore appelée glande pituitaire est localisée à la base du crâne (figure 5). Elle

est composée de deux lobes : un lobe antérieur et un lobe postérieur. Le lobe antérieur ou

antéhypophyse produit et libère des hormones. Le lobe postérieur ou posthypophyse, lui, ne

produit pas d’hormones par lui-même. Il s’agit en fait d’une excroissance du tissu

hypothalamique. Il contient donc les extrémités des cellules nerveuses de l’hypothalamus.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 30: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

29

L’hypothalamus envoie donc directement des hormones via ces nerfs, puis c’est le lobe

postérieur de l’hypophyse qui les libère dans la circulation. Il se comporte donc plus comme

un « lieu de stockage » plutôt que comme une glande endocrine (1,2).

Figure 5 : Emplacement de l’hypophyse (4)

Nous allons donc nous intéresser au lobe antérieur qui lui, produit et libère six hormones.

Ces hormones sont (1,2) :

- La corticotrophine ou hormone corticotrope (ACTH). L’ACTH a pour rôle de stimuler

les glandes surrénales afin de produire les corticostéroïdes et plus particulièrement les

glucocorticoïdes,

- La thyréotrophine ou hormone thyréotrope (TSH) qui permet la stimulation des

hormones thyroïdiennes,

- Les gonadotrophines avec l’hormone folliculo-stimulante (FSH) d’une part et

l’hormone lutéinisante (LH) d’autre part. La FSH et la LH fonctionnent en synergie

afin d’assurer le fonctionnement normal des ovaires et des testicules. La FSH permet

la stimulation de la production de gamètes tandis que la LH favorise la production

d’hormones gonadiques.

Ces quatre hormones régissent le fonctionnement hormonal de glandes endocrines alors que

les deux suivantes ont des cibles non endocriniennes :

- L'hormone de croissance (GH) aussi appelée somatotrophine. La GH est essentielle

dans les premières années de vie dans la croissance et la division de la plupart des

cellules de l’organisme notamment au niveau des os et des muscles squelettiques,

- La prolactine (PRL) qui permet la stimulation et le maintien de la lactation.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 31: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

30

Les hormones « stockées » au niveau du lobe postérieur sont l'hormone antidiurétique (ADH)

ou vasopressine ainsi que l'ocytocine.

Une troisième structure a été identifiée entre les lobes antérieur et postérieur, il s’agit de

l’hypophyse intermédiaire qui sécrète la mélano-stimuline (MSH) qui agit principalement sur

les mélanocytes de la peau en assurant la synthèse de mélanine à partir des UVA.

Le rôle principal de l’hypophyse est de réguler les fonctions des autres glandes endocrines en

synergie avec l’hypothalamus. En effet, l’hypothalamus envoie des signaux à l’hypophyse,

qui elle-même envoie des signaux aux autres glandes endocrines afin de stimuler ou d’inhiber

leur production d’hormones.

3. L’épiphyse

L’épiphyse ou glande pinéale, en forme de « pomme de pin » est située en arrière du troisième

ventricule (figure 6).

Figure 6 : Localisation de l’épiphyse parmi les ventricules du cerveau (8)

L’épiphyse est constituée de cellules gliales et de cellules sécrétrices appelées pinéalocytes

qui sécrètent une hormone : la mélatonine. Cette hormone est sécrétée la nuit et contribue au

maintien du rythme circadien. (Le rythme circadien correspond au cycle biologique de 24

heures caractérisé par l’alternance veille-sommeil).

La mélatonine (figure 7) interviendrait également dans d’autres processus biologiques comme

la reproduction, la croissance des cellules ou le contrôle du poids corporel.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 32: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

31

Figure 7 : Structure chimique de la mélatonine (9)

4. La thyroïde

La thyroïde est une glande en forme de papillon localisée à la base du cou, contre la trachée

(figure 8). Elle est composée de deux lobes attachées par une bande de tissu thyroïdien appelé

isthme.

Figure 8 : Emplacement de la thyroïde (10)

La thyroïde produit deux hormones thyroïdiennes principales :

- la T3 ou tri-iodo-thyronine (figure 9)

Figure 9 : Structure chimique de la T3 (11)

- et la T4 ou tétra-iodo-thyronine (figure 10), encore appelée thyroxine

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 33: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

32

Figure 10 : Structure chimique de la T4 (11)

Précisons que la T3 n’est que très faiblement sécrétée par la thyroïde. En effet, elle est

principalement obtenue par la conversion de la T4 au niveau du foie.

A noter également que, dans une moindre mesure, elle sécrète la calcitonine ou

thyrocalcitonine dont le rôle est détaillé dans le paragraphe ci-dessous.

Les hormones thyroïdiennes, de structure chimique similaire sont riches en iode et ont un rôle

multiple au niveau de l’organisme. En effet, elles (10,11) :

- Augmentent le métabolisme de base,

- Augmentent la consommation d’oxygène et la production de chaleur,

- Sont essentielles au développement du système nerveux central et au développement

du squelette avec notamment la maturation et l’ossification des cartilages de

conjugaison,

- Agissent sur la croissance et le développement de différents tissus comme par exemple

les phanères (ongles, cheveux, poils),

- Permettent le développement de l’appareil génital lors de la puberté.

La calcitonine, elle, a pour effet principal de diminuer le taux de calcium circulant via

l’inhibition de la résorption osseuse. Elle a également un rôle sur la diminution du phosphore,

en effet, c’est un antagoniste direct de la parathormone libérée par les glandes parathyroïdes

(1,2,10,12).

La quantité d’hormones thyroïdiennes est maintenue constante dans le sang grâce à la

régulation hypothalamo-hypophysaire.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 34: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

33

Lorsque les taux d’hormones thyroïdiennes diminuent, l’hypothalamus stimule la TRH

(thyrotropin-releasing hormone) ou protiréline qui va elle-même stimuler l’antéhypophyse

afin de produire plus de TSH (thyroid-stimulating hormone) ou thyréostimuline qui, à son

tour, va stimuler la thyroïde pour qu’elle sécrète davantage de T3 et T4.

Par ailleurs, lorsque les taux de T3 et T4 sont supérieurs à la normale, un rétrocontrôle négatif

a lieu et permet d’inhiber les sécrétions de TRH et de TSH dans le but de retrouver un taux

d’hormones thyroïdiennes normal.

5. Les glandes parathyroïdiennes

Il s’agit de quatre petites glandes situées en arrière de la thyroïde (figure 11).

Figure 11 : Emplacement des glandes parathyroïdiennes (12)

Les glandes parathyroïdiennes sécrètent l’hormone parathyroïdienne (PTH) ou parathormone.

Figure 12 : Structure chimique de la PTH (13)

La PTH a un rôle dans la régulation des taux de calcium et de phosphore de l’organisme. Pour

cela, elle agit à 3 niveaux.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 35: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

34

Au niveau des reins, la PTH favorise la réabsorption du calcium (donc la diminution de la

calciurie), la réabsorption du phosphore (donc la diminution de la phosphaturie) et participe à

la transformation de la vitamine D dans sa forme active (12).

Au niveau de l’intestin grêle, la PTH augmente l’absorption du calcium et du phosphore par

l’intermédiaire de la vitamine D transformée au niveau rénal.

Enfin, au niveau des os, la PTH participe à l’ostéolyse ce qui entraîne la libération de calcium

et de phosphate.

La régulation se fait via le taux de calcémie circulant et irrigant les parathyroïdes. Donc, si la

calcémie diminue, la sécrétion de PTH augmente et inversement. Cette régulation est donc

indépendante de l’hypophyse.

6. Le thymus

Le thymus se trouve derrière le sternum, entre les poumons (figure 13)

Figure 13 : Emplacement du thymus (14)

Il faut savoir que le thymus est actif jusqu’à la puberté. Après, il se rétrécit pour laisser place

à de la graisse.

Cette glande sécrète la thymosine et la thymopoïétine, qui ont toutes deux un rôle dans

l’immunité. En effet, ces hormones sont nécessaires au développement et à la production des

cellules T ou lymphocytes T. Les lymphocytes immatures produits par la moelle osseuse se

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 36: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

35

divisent et se transforment en lymphocytes T matures lors de leur passage dans le thymus et

sous l'influence de ces hormones. Ensuite, ils migrent vers les ganglions lymphatiques à

travers le corps et aident ainsi le système immunitaire dans la lutte contre les maladies (14).

7. Les glandes surrénales

Il s’agit de deux glandes situées au-dessus des reins (figure 14) et composées de deux parties

distinctes : la corticosurrénale ou cortex qui est la partie externe de la glande et la

médullosurrénale ou moelle qui est la partie interne de la glande.

Figure 14 : Emplacement des glandes surrénales (15)

7.1. Les hormones et leurs différents rôles

7.1.1. Les hormones corticosurrénales

Le cortex surrénalien est composé de trois zones distinctes : une couche externe ou zone

glomérulée, une couche intermédiaire ou zone fasciculée et enfin une couche externe ou zone

réticulée. Ces différentes zones sécrètent deux groupes d’hormones majeurs et un groupe

d’hormones mineur.

La zone fasciculée libère les glucocorticoïdes qui comprennent (3,7,15) :

- L’hydrocortisone (figure 15), communément appelé le cortisol. Les principaux rôles

du cortisol sont de réguler le métabolisme des glucides, des protides et des lipides en

favorisant la néo-glycogénèse, via son action hyperglycémiante et en inhibant la

lipogenèse, de contribuer à réguler la pression artérielle de part son action anti

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 37: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

36

hypertensive, d’être actif sur le métabolisme osseux et la croissance et enfin d’avoir

une action immunologique et anti-inflammatoire.

- La cortisone (figure 15)

- La corticostérone (figure 15) qui agit en synergie avec l’hydrocortisone afin de réguler

la réponse immunitaire et de supprimer les réactions inflammatoires.

Figure 15 : Structures chimiques du cortisol, de la cortisone et de la corticostérone (16)

Les glucocorticoïdes sont régulés par l’axe hypothalamo-hypophysaire. En effet, si le taux de

cortisol diminue, un signal est envoyé à l’hypothalamus qui stimule la CRH ou corticoréline,

encore appelée CRF (corticotropin releasing factor) qui à son tour stimule l’antéhypophyse

qui va alors libérer l’ACTH, l’hormone corticotrope ou adrénocorticotrophine et qui, à son

tour va stimuler les glandes surrénales afin de produire d’augmenter le taux de cortisol.

Lorsque le taux de cortisol est trop important, l’axe hypothalamo-hypophysaire est inhibé par

un rétrocontrôle négatif du cortisol lui-même.

La zone glomérulée libère les minéralocorticoïdes avec principalement l’aldostérone (figure

16) (3,7,15).

Figure 16 : Structure chimique de l’aldostérone (17)

L’aldostérone provoque la réabsorption des ions sodium et de l’eau et provoque l’élimination

du potassium au niveau rénal. Il permet donc de maintenir le bon équilibre entre les ions

sodium et les ions potassium tout en aidant au contrôle de la pression artérielle. La libération

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 38: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

37

d’aldostérone a peu de rapport avec l’axe hypothalamo-hypophysaire : sa libération est

fonction de la concentration des ions dans le sang, de l’osmolarité sanguine ainsi que de la

pression artérielle.

Enfin, la zone réticulée libère la 3ème catégorie d’hormones appelées gonadocorticoïdes ou

hormones sexuelles stéroïdes avec notamment l’androstènedione et la déhydroépiandrostérone

ou DHEA. Ces hormones sexuelles sont surtout produites avant la naissance et au moment de

la puberté (3,7,15).

7.1.2. Les hormones médullosurrénales

La médullosurrénale, elle, produit les catécholamines : l’adrénaline et la noradrénaline (figure

17). Ces deux hormones sont impliquées dans la réponse au stress de l’organisme. Leurs

sécrétions sont induites par le système nerveux sympathique et ont pour effets, entre autre, de

provoquer une augmentation de la fréquence cardiaque, une vasoconstriction, une

augmentation de la pression artérielle, une augmentation de la glycémie et une

bronchodilation (3,7,15).

Figure 17 : Structures chimiques de la noradrénaline (1) et de l’adrénaline (2) (18)

8. Le pancréas

Il s’agit d’une glande située à l’arrière de l’estomac, entre celui-ci et la colonne vertébrale

(figure 18). Le pancréas est qualifié de « glande mixte » car il a une double fonction :

endocrine et exocrine avec la sécrétion d’enzymes pancréatiques (amylase, lipase) et

d’électrolytes (bicarbonate) qui contribuent à la digestion. Cependant, seule sa fonction

endocrine nous intéresse pour ce travail (1,2, 19).

(1) (2)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 39: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

38

Figure 18 : Emplacement du pancréas parmi l’appareil digestif (19)

Le pancréas, dans sa fonction endocrine, sécrète deux hormones principales qui sont l’insuline

et le glucagon. Plus particulièrement, l’insuline est sécrétée par les cellules bêta des îlots de

Langerhans et le glucagon par les cellules alpha des îlots de Langerhans.

L’insuline est une hormone hypoglycémiante qui permet de diminuer le taux du glucose dans

le sang en permettant le stockage du glucose en glycogène au niveau du foie. Le glucagon lui,

est une hormone hyperglycémiante qui permet d’augmenter le taux de glucose dans le sang en

activant la destruction du glycogène en glucose au niveau du foie. Tous deux contribuent

donc à la régulation de la glycémie.

9. Les ovaires

Ils sont au nombre de deux et situés de chaque côté de l’utérus (figure 19).

On les appelle gonades. Il faut savoir qu’ils ont une double fonction : une fonction exocrine

avec la production de gamètes, ici les ovocytes et une fonction endocrine avec la sécrétion

d’hormones sexuelles. Ce sont donc des glandes mixtes. Cependant, seule la fonction

endocrine nous intéresse pour ce travail (1,2,20).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 40: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

39

Figure 19 : Emplacement des ovaires (20)

Les ovaires produisent les œstrogènes et la progestérone (figure 20).

Parmi les œstrogènes, on distingue l’œstradiol qui est le principal œstrogène mais aussi dans

une action moindre l’œstrone et l’œstriol. Cette production est cyclique. En effet, l’œstradiol

est sécrété par les follicules ovariens pendant tout le cycle (phase folliculaire et phase lutéale)

et par le placenta s’il y a grossesse. Alors que la progestérone, elle, est principalement

sécrétée pendant la phase lutéale par le corps jaune ovarien, c’est-à-dire lors de la deuxième

partie du cycle. Elle sera aussi sécrétée par le placenta lors de la grossesse (1,2).

(1)

(4)

(2)

(3)

Figure 20 : Structures chimiques des hormones ovariennes :

estradiol (1), estrone (2), estriol (3) et progestérone (4) (21)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 41: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

40

Ces hormones ont pour rôles principaux de développer et de maintenir les caractères sexuels

secondaires féminins ainsi que de réguler le cycle menstruel.

L’hypothalamus sécrète la GnRH (gonadotropin-releasing hormone) qui à son tour agit sur

l’antéhypophyse afin de sécréter les deux hormones hypophysaire gonadotrophines à savoir la

FSH (hormone folliculo-stimulante) et la LH (hormone lutéinisante). Ces deux hormones

agissent ensuite sur les ovaires.

Une diminution des taux d’hormones ovariennes entraîne une augmentation de la sécrétion de

GnRH qui elle-même entraîne une augmentation des sécrétions de FSH et de LH afin

d’augmenter les taux d’hormones ovariennes. En revanche, s’il y a une augmentation des taux

d’hormones ovariennes, l’axe hypothalamo-hypophysaire sera inhibé afin de permettre un

retour à la normale (3,15,20).

10. Les testicules

Il s’agit d’une paire d’organes producteurs de sperme, situés à l’intérieur du scrotum (figure

21). Ce sont des gonades. Et il faut savoir qu’ils ont une double fonction : une fonction

exocrine avec la production de gamètes, ici les spermatozoïdes et une fonction endocrine avec

la sécrétion d’hormones sexuelles. Ce sont donc des glandes mixtes. Cependant, seule la

fonction endocrine nous intéresse pour ce travail (1,2,22).

Figure 21 : Emplacement des testicules dans l’appareil reproducteur masculin (22)

Ces glandes sécrètent principalement la testostérone (figure 22) qui est le principal androgène

retrouvé dans les testicules et produit au niveau des cellules de Leydig.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 42: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

41

Figure 22 : Structure chimique de la testostérone (23)

Figure 23 : Structures chimiques de la DHEA (à gauche) et de l'andostènedione (à droite) (23)

Il existe d’autres androgènes moins actifs comme la déhydroépiandrostérone (DHEA) et

l’androstènedione (figure 23).

Pendant la puberté, la testostérone assure principalement le développement des organes

sexuels masculins et tout au long de la vie, elle assure le maintien de la libido, la production

de spermatozoïdes, le maintien de la force et de la masse musculaire ainsi qu’une densité

osseuse suffisante (3,22).

La régulation est faite par l’hypothalamus et l’hypophyse. En effet, une diminution du taux de

testostérone entraîne une augmentation de la sécrétion de GnRH qui elle-même entraîne une

augmentation des sécrétions de FSH et de LH afin d’augmenter le taux de testostérone. En

revanche, s’il y a une augmentation du taux de testostérone, l’axe hypothalamo-hypophysaire

sera inhibé afin de retrouver un taux normal de testostérone (3,22).

III. La chimie des hormones

Pour rappel, les hormones du système endocrinien :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 43: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

42

- sont sécrétées en faibles quantités par des tissus spécialisés, appelés glandes

endocrines

- sont déversées directement dans la circulation sanguine

- agissent sur des cellules spécifiques, via des récepteurs spécifiques, en produisant des

effets, eux-aussi spécifiques

- agissent conjointement avec le système nerveux

Les hormones peuvent être classées en trois groupes selon leur nature biochimique (24,25) :

- Les hormones peptidiques. Ce sont des polymères d’acides aminés. Elles sont de

tailles et de structures variables. Ces hormones agissent par l’intermédiaire de

récepteurs protéiques membranaires qui servent de relais pour transmettre les signaux

à l’intérieur de la cellule. Parmi ces hormones peptidiques, on peut citer la TRH, la

vasopressine ou encore l’insuline, le glucagon ou encore l’hormone de croissance.

- Les hormones monoaminées. Elles dérivent des acides aminés et plus spécifiquement

de la tyrosine et du tryptophane. Ces molécules sont de petites tailles et sont

constituées des catécholamines (adrénaline, noradrénaline), de la mélatonine ainsi que

des hormones thyroïdiennes. Les catécholamines et la mélatonine circulent librement

dans le sang et agissent sur les cellules cibles via des récepteurs transmembranaires

spécifiques alors que les hormones thyroïdiennes, elles, sont liées à des protéines

plasmatiques et principalement à l’albumine et la TBG (thyroxine binding globulin)

lors de leur transport sanguin et elles agissent par liaison avec des récepteurs

intracellulaires.

- Les hormones stéroïdes. Elles sont synthétisées à partir du cholestérol et sont des

molécules hydrophobes. Ces hormones traversent les membranes plasmiques et

doivent se lier avec des protéines plasmatiques pour circuler dans le sang. Une fois au

niveau de l’organe cible, les hormones pénètrent dans le cytoplasme où elles se

couplent à des récepteurs intracellulaires qui font partie de la famille des récepteurs

nucléaires. Ces hormones sont sécrétées par les gonades, les corticosurrénales et le

placenta.

Parmi ces trois classes d’hormones, certaines sont hydrophiles et d’autres lipophiles (24,25) :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 44: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

43

- Les hormones hydrophiles. Elle sont solubles dans l’eau, transportées en solution dans

le plasma, ne pénètrent pas dans le cytoplasme, agissent sur des récepteurs

membranaires via l’activation d’enzymes et correspondent aux hormones peptidiques

ainsi qu’aux catécholamines et à la mélanine,

- Les hormones lipophiles. Elles sont insolubles dans l’eau, sont liées à une protéine de

transport dans le sang. Elles pénètrent dans le cytoplasme par diffusion à travers la

membrane plasmique, agissent sur des récepteurs intracellulaires (cytosolique ou

nucléaire) ce qui induit l’activation du récepteur par un ligand et aboutit à l’expression

ou la répression de gènes. Ces hormones correspondent aux hormones thyroïdiennes

ainsi qu’aux hormones stéroïdes.

1. Les mécanismes d’action des hormones

Pour qu’il y ait action, la cellule cible doit posséder des récepteurs auxquels l’hormone peut

se lier. Et c’est donc la présence de ces récepteurs hormonaux qui assurent à la cellule cible sa

sensibilité vis-à-vis de l’hormone. Ces récepteurs sont retrouvés soit au niveau de la

membrane plasmique pour les hormones hydrophiles, soit directement dans la cellule pour les

hormones lipophiles (24,25).

1.1. Comment agissent les hormones hydrophiles ?

Les récepteurs membranaires sont des protéines qui permettent le passage de l’information de

l’hormone vers le cytoplasme sans que celle-ci ne pénètre à l’intérieur de la cellule.

Schématiquement, les hormones hydrophiles agissent en 5 étapes (25) :

1. Liaison de l’hormone hydrophile au récepteur membranaire

2. Stimulation des protéines effectrices qui sont des enzymes et qui sont couplées

au récepteur membranaire

3. Synthèse de vecteurs intracellulaires, appelés messagers secondaires et qui sont

porteurs de l’information

4. Cascade enzymatique

5. Effet biologique

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 45: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

44

Figure 24 : Mode d’action des hormones hydrophiles

1.2. Comment agissent les hormones lipophiles ?

Schématiquement, les hormones lipophiles agissent selon 9 étapes (25) :

1. Sécrétion de l’hormone par la cellule endocrine

2. Transport par le sang sous forme liée à une protéine de transport spécifique

(comme par exemple la transcortine) ou ubiquitaire (comme par exemple

l’albumine)

3. Libération de l’hormone au niveau de la cellule cible

4. Passage de la membrane plasmique par diffusion

5. Liaison au récepteur spécifique cytoplasmique et passage à travers la membrane

nucléaire puis liaison à l’ADN ou liaison au récepteur spécifique nucléaire puis

liaison aux parties spécifique de l’ADN

6. Activation de la transcription et de la traduction du gène grâce à l’activation de

l’ARN polymérase

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 46: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

45

7. Passage de l’ARN mature à travers la membrane cellulaire

8. Production et libération de protéines au niveau cytosolique

9. Réponse cellulaire

Figure 25 : Mode d’action des hormones lipophiles

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 47: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

46

Chapitre 2 : Les perturbateurs endocriniens ou PE

D’où vient cet engouement pour les perturbateurs endocriniens (PE) ? Au cours des dernières

décennies, les études épidémiologistes ont mis en avant des phénomènes qui pourraient être

liés à des substances ayant des propriétés endocriniennes comme l’augmentation des

malformations de l’appareil uro-génital masculin à la naissance, l’augmentation de l’incidence

du cancer du testicule ou encore la baisse de la qualité du sperme (26,27,28).

Cependant, les mécanismes d’interaction avec le système endocrinien sont complexes et

encore insuffisamment décrits ce qui pose problème pour affirmer ou infirmer leurs relations

directes avec l’augmentation et/ou l’apparition de certains troubles et pathologies. En effet, ils

sont caractérisés par de nombreuses particularités comme un effet à faible dose et non

monotone (plus les doses sont faibles, plus les effets sont importants), une chronicité (une

exposition quasi quotidienne et ce, sur plusieurs années) et multiplicité des expositions, des

périodes critiques d’exposition, un délai de latence etc… ; particularités que nous détaillerons

au cours du chapitre.

Mais cet engouement vient également du fait que ces substances sont de plus en plus

présentes dans l’environnement général. On en retrouve dans de très nombreux produits du

quotidien et elles se comptent par centaines. On peut par exemple citer les parabènes dans les

produits cosmétiques, le bisphénol A et les phtalates dans les plastiques, le chlordécone utilisé

comme pesticide, les retardateurs de flamme présents dans les tapis de sol et bien sûr les

médicaments. Mais la liste est encore longue… Au total, ce sont plus de 800 substances qui

sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (26,27,28).

Ils sont donc sujets à de nombreuses interrogations au sein de la société mais aussi dans le

domaine de la recherche. C’est pourquoi, le gouvernement français a créé en 2005 le

Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens (PNRPE) afin

d’essayer de remédier au mieux à ces interrogations. Nous détaillerons ce point dans le

chapitre 5.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 48: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

47

I. Définition

Les PE ont récemment fait l’objet d’attentions particulières. Le concept est apparu aux Etats-

Unis au début des années 1990 et est sujet à de nombreuses polémiques et interrogations.

C’est pourquoi, il n’y a pas, à l’heure actuelle, de consensus absolu concernant leurs

définitions (27,28,29).

Pour ce travail, nous reprendrons la définition de l’OMS datant de 2000 qui est la plus

communément admise grâce à son caractère international et qui dit qu’un perturbateur

endocrinien est « une substance exogène ou un mélange de substances qui altère la(les)

fonction(s) du système endocrinien et qui induit des effets nocifs sur la santé d’un organisme

intact, de sa descendance ou de ses (sous) populations ». Un perturbateur endocrinien

potentiel est définit quant à lui comme « une substance ou un mélange exogène possédant des

propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne chez un organisme intact,

chez ses descendants ou (sous) populations » (30).

Cependant, d’autres agences semblent apporter plus de précisions dans leur définition.

L’agence américaine de protection de l’environnement (US EPA), par exemple, dit qu’un PE

est « un agent exogène qui interfère avec la synthèse, la sécrétion, le transport, la liaison,

l’action ou l’élimination des hormones naturelles responsables de l’homéostasie, la

reproduction, le développement et le comportement » (31).

En résumé, deux éléments semblent nécessaires pour qualifier une substance de perturbatrice

endocrinienne : une modification de l’homéostasie endocrinienne et l’induction d’un effet

nocif sur la santé.

De plus, si nous nous penchons sur la définition de la santé selon l’OMS, celle-ci insiste sur le

fait que la santé dépend du bon fonctionnement du système endocrinien, système responsable

de la sécrétion d’hormones essentielles à de nombreuses fonctions de l’organisme, détaillées

dans le chapitre précédent. On comprend donc bien, qu’une substance qualifiée de

perturbatrice endocrinienne peut entraîner une altération de la santé chez l’homme (30,32).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 49: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

48

Cependant, à l’heure actuelle, si les différentes définitions s’entendent sur le mécanisme

d’action des perturbateurs endocriniens, toutes, ne mentionnent pas les effets potentiellement

néfastes associés à ces perturbations. Et c’est pourquoi, comme nous le verrons plus loin, cela

entraîne des problématiques au niveau de la réglementation de ces substances

(27,28,29,30,31,32).

II. La naissance du concept de PE : la déclaration de

Wingspread

Le terme de « perturbateur endocrinien » est apparu aux Etats-Unis il y a une trentaine

d’années. En effet, Theo Colborn, professeur de zoologie et experte en santé

environnementale, a conduit en 1988, des recherches environnementales dans les Grands Lacs

aux Etats-Unis. Ses recherches ont mis en évidence que des produits chimiques pouvaient être

transmis par des prédateurs tout au long de la chaîne alimentaire, altérant le développement de

leurs descendants. C’est pourquoi, elle a, au vu de ces preuves, rassemblé en 1991 21

scientifiques issus de 15 disciplines différentes au cours de la conférence de Wingspread

(annexe n°1).

Cette conférence scientifique pluridisciplinaire a rapporté, à la suite d’observations faites dans

le monde animal « qu’un grand nombre de substances produites par l’homme et émises dans

l’environnement, ainsi que quelques substances naturelles, ont le potentiel de perturber le

système endocrinien de tous les animaux, y compris celui de l’homme ». Il s’agit du premier

avertissement international (28,33,34,35).

1. Quels ont été les objectifs de cette conférence ?

Les objectifs de cette rencontre étaient (33) :

- De mettre en commun les découvertes de chacun et d’évaluer l’ampleur du problème

- De tirer des conclusions fiables des données existantes

- De proposer des programmes de recherches afin de dissiper les incertitudes qui

subsistent

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 50: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

49

2. Quelles en ont été les conclusions ?

Les 21 spécialistes indiquent notamment que, de manière certaine (33) :

- de nombreux composés libérés dans la nature sont capables de dérégler le système

hormonal des animaux

- ces composés ont, à l’heure d’aujourd’hui, affecté de nombreuses populations

d’animaux sauvages

- les effets varient selon les espèces et les composés mais 4 règles semblent

s’appliquer :

o les substances incriminées peuvent agir différemment sur l’embryon et sur

l’adulte

o les effets se retrouvent principalement sur la génération suivante, ces effets

sont le plus souvent absents chez les parents exposés

o la période d’exposition est cruciale, c’est elle qui détermine l’ampleur et la

nature des effets

o la période d’exposition la plus critique correspond à la vie embryonnaire, mais

les effets peuvent survenir au long terme pour ne se manifester qu’à l’âge

adulte

- les études faites en laboratoire confirment les anomalies sexuelles observées dans la

nature et permettent d’appréhender les mécanismes biologiques mis en jeu

- ces composés affectent également l’être humain

Suite à cette déclaration, l’idée selon laquelle des polluants seraient capables de mimer

l’action des hormones naturelles et d’en modifier le rôle naît alors progressivement.

D’autres déclarations internationales suivront comme celle de Prague en 2005 (annexe n°2)

qui confirmera les constats faits en 1991.

III. Les différentes classes de PE

On distingue quatre classes différentes d’hormones (31,32,35,36) :

- Les hormones naturelles produites par l’organisme comme la testostérone, l’œstrogène

etc…

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 51: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

50

- Les hormones naturelles fabriquées par les plantes comme par exemple les phyto-

œstrogènes ou par les champignons et moisissures nommés myco-œstrogènes. Ces

substances ont des structures qui imitent ou interagissent avec les œstrogènes et

peuvent donc provoquer des effets de type œstrogéniques ou anti-œstrogéniques.

Concernant les phyto-œstrogènes, les plus étudiés sont les lignanes présents dans les

lentilles, les pois chiches ou encore le soja. Quels seraient donc les risques associés à

une forte consommation de ces produits ? Et concernant les myco-œstrogènes, on peut

citer par exemple le zéaralénone. On le retrouve dans le maïs utilisé dans l’élevage

porcin par exemple.

NB : Certains lignanes présentent la particularité d'avoir des caractéristiques structurales

(cycle et groupements hydroxyle en particulier) communes avec les hormones sexuelles, leur

permettant de se lier aux récepteurs des œstrogènes. On les qualifie alors de SERM (specific

estrogen receptor modulators) ou, plus couramment, de phytœstrogènes.

- Les substances chimiques produites par l’industrie pharmaceutique pour leur effet

hormonal comme les contraceptifs ou les molécules utilisées dans le traitement de la

stérilité. Leur structure est similaire voire identique aux hormones naturelles. Si l’on

prend l’exemple de la pilule de contraception, celle-ci, une fois ingérée et excrétée par

la femme, se retrouve dans les eaux usées des stations d’épuration. Or, les stations

d’épuration éliminent très mal ces composés organiques qui sont alors susceptibles de

se retrouver dans le milieu naturel… (37)

- Les substances chimiques employées dans l’industrie, l’agriculture ou dans les biens

de consommation mais dont l’effet hormonal est non intentionnel. L’effet hormonal

peut être dû à la similarité de structure par exemple. C’est ce groupe qui est sujet à

controverse et qui contient la plupart des substances à évaluer pour affirmer ou

infirmier leur rôle dans la perturbation endocrinienne.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 52: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

51

IV. Multipotents et omniprésents

1. Utilisation des perturbateurs endocriniens

Le schéma suivant permet d’illustrer quelques PE selon leurs familles chimiques. Et, d’après

les sources potentielles, on comprend bien leur caractère omniprésent (28,35,38).

Familles chimiques Sources potentielles Exemples de substances

Phtalates Plastiques, cosmétiques Dibutyl phtalate

Alkylphénols Détergents, plastiques,

pesticides Nonylphénol

Retardateurs de flamme

Mousses pour mobiliers,

tapis, équipements

électroniques

Polybromodiphényles

Phénoliques Plastiques, cosmétiques Bisphénol A, parabènes

Hydrocarbures aromatiques

polycycliques

Produits de combustion :

fumée de cigarette,

émissions de moteurs

diesels, incendies

Benzo[a]pyrène

Composés organochlorés Pesticides anciennement

utilisés

DDT

(dichlorodiphényltrichloroéthane),

Lindane, pentachlorophénol, alachlore

Triazines, dérivés nitrés Pesticides actuels Atrazine

Œstrogènes stéroïdiens Médicaments contraceptifs Ethinylestradiol, 17-β-estradiol

Tableau 1 : Quelques exemples de quelques PE (28)

2. Dans l’environnement

Les sources exposant aux PE sont diverses de par leurs natures très variées d’où la difficulté

de définir quelles sont les populations exposées. On les retrouve dans l’eau, l’air, les

poussières, l’alimentation, les produits industriels comme par exemple les médicaments, les

cosmétiques, ou encore les produits phytosanitaires ainsi que dans les sols. Ils peuvent

provenir d’effluents industriels ou urbains, de ruissellement des terres agricoles (contenant

des pesticides par exemple) ou encore d’incinération et de rejet des déchets (28,30).

Ci-dessous l’exemple de la dispersion dans l’environnement d’un pesticide utilisé pour le

traitement d’une plante (figure 26) :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 53: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

52

Figure 26 : Schéma de propagation d'un pesticide dans l’environnement après le traitement d’une plante (39)

On remarque que le pesticide se propage dans le sol, dans les eaux par ruissellement, dans

les nappes phréatiques par infiltration lors de précipitations ainsi que dans l’air par

volatilisation où il peut être redéposé à un autre endroit (39).

Le sol et les sédiments constituent donc un réservoir, susceptible de contaminer d’autres

compartiments de l’environnement comme l’eau et l’air (39).

Une fois dans l’environnement, le polluant peut être rapidement dégradé, persister de manière

inchangée, se transformer en produits de dégradation parfois plus toxiques que le composé de

départ, se combiner à d’autres composés ou encore être « piégés ». Par exemple, un sol

contaminé en métaux lourds peut ne pas être toxique pour les organismes vivants s’ils sont

non assimilables (c’est le cas par exemple lorsque les polluants sont adsorbés très fortement à

la surface des particules du sol) (30).

En dehors de quelques cas d’accidents industriels comme par exemple la catastrophe de

Seveso en 1976 en Italie (40) (il s’agit d’une explosion d’une usine de pesticides qui propagea

un nuage de dioxine), c’est donc l’ensemble de la population qui est potentiellement exposée

aux PE, de manière chronique, à de faibles doses et à tous les stades de la vie y compris

pendant la vie fœtale. Cette exposition peut se faire par ingestion, inhalation, absorption ou

encore par passage trans-placentaire (30).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 54: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

53

Le milieu professionnel, lui, est exposé à des doses plus importantes de PE notamment les

agriculteurs ainsi les industries pharmaceutiques et chimiques (fabrication de pesticides)

comme le soulève l’INRS en 2002 (30).

NB : Suite à la catastrophe de Seveso, deux études de cohortes ont été réalisées afin de

surveiller la population exposée.

Les résultats ont été :

- Des modifications du sex ratio en faveur des filles, (35,40)

- Des risques plus élevés de certaines pathologies comme les cancers ou le diabète,

(40,41)

- Un lien entre l’exposition aux dioxines et le risque de cancer du sein (40,42).

3. Dans le corps humain

Certains PE sont des substances hydrophiles et ont une élimination rapide mais la plupart sont

des substances lipophiles, c’est-à-dire qu’elles présentent une affinité pour le tissu adipeux et

ont la capacité de contaminer toute la chaîne alimentaire pour ensuite s’accumuler dans

l’organisme. Une fois dans l’organisme, ces substances sont susceptibles d’être transmises au

fœtus via le sang ou le liquide amniotique ou encore au nourrisson via le lait maternel (34).

Ainsi on peut donc les doser dans le sang, le tissu adipeux, le lait maternel, le liquide

amniotique, le sang du cordon, ou encore les urines.

Il est rappelé que 80 à 90% de ces substances toxiques passent dans le lait maternel et

l’absorption chez le nourrisson est 10 fois plus élevée que chez l’adulte.

Par ailleurs, les concentrations augmentent à chaque maillon de la chaîne alimentaire réalisant

ainsi un phénomène d’accumulation. On parle de « bioaccumulation » ou

« bioamplification ». (34,38) (cf partie VII, sous partie 6).

Il faut savoir également, que les PE peuvent migrer des contenants alimentaires (conserves

métalliques, cannettes, bouteilles plastiques etc...) vers les denrées qu’ils renferment. Et ceci

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 55: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

54

est d’autant plus important que le contenu est gras, qu’il séjourne longtemps dans l’emballage

ou qu’il est directement chauffé dans son contenant… (39).

Donc, une fois le polluant absorbé par l’organisme, il peut subir des transformations

biologiques appelées « biotransformations » qui ont pour but de détoxifier le polluant en

métabolites ou produits de biotransformation moins toxique. Cependant, il peut arriver que

ces métabolites soient plus toxiques que le composé initial. C’est le cas, par exemple, des

métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

4. Les polluants organiques persistants

Les chercheurs ont mis en évidence que certains polluants et contaminants résistent à la

dégradation et à la détoxification mis en œuvre par l’organisme pour se protéger. On les

désigne par le terme de polluants organiques persistants ou POPs. Ce sont des molécules

lipophiles, qui ont donc tendance à s’accumuler dans le tissu adipeux de l’organisme ainsi que

dans le lait maternel chez la femme allaitante. Ainsi, le tissu adipeux peut être

particulièrement riche en POPs. Une étude de Hue en 2007 montre que la concentration de ces

POPs augmente en fonction de l’âge. Ils s’accumulent donc dans l’organisme tout au long de

la vie (62).

Les polluants organiques persistants ou POPs sont caractérisés par 4 propriétés

(43,44,45,46,47) :

- Leur toxicité

- Leur persistance dans l’environnement ; c’est-à-dire la résistance aux dégradations

biologiques et naturelles entraînant une dégradation très lente

- Leur bioaccumulation : ils s’accumulent dans les tissus et leurs concentrations

augmentent le long de la chaîne alimentaire

- Leur capacité à contaminer des zones loin de la source primaire d’exposition via les

courants aquatiques et aériens ou via des animaux migrateurs contaminés dans un

environnement et introduits dans la chaîne alimentaire dans un autre environnement.

On peut donc retrouver certaines de ces substances en Arctique !

Parmi ces POP, on retrouve les produits industriels comme les PCB, les insecticides

organochlorés comme le DDT, le lindane, l’aldrine ou encore le toxaphène (figure 27), ainsi

que des organohalogénés comme les dioxines.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 56: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

55

Figure 27 : Structures chimiques du DDT (1), du lindane (2), du toxaphène (3) et de l'aldrine (4) (48,49,50,51)

Il faut savoir que la fabrication ou l’utilisation de ces substances toxiques est aujourd’hui

interdite ou très règlementée dans le monde occidental. Cependant, à cause de leur grande

résistance dans l’environnement et leur utilisation toujours présente dans certains pays

tropicaux et subtropicaux, ces substances sont toujours détectées dans certaines denrées bien

que leur concentration soit globalement en diminution depuis 20 ans.

Cependant, dans le cadre de la Convention de Stockholm adoptée en 2001 (52,53) et entrée en

vigueur le 17 mai 2004, 150 pays dont la France se sont engagés à interdire ou à limiter 12 de

ces POPs. Il s’agit de 8 insecticides : l’aldrine (figure 27), le chlordane (figure 28), le DDT

(figure 27), la dieldrine (figure 28), l’endrine (figure 28), l’heptachlore (figure 28), le mirex et

le toxaphène (figure 27) ; d’un fongicide : l’hexachlorobenzène (figure 28) ainsi que des

dioxines, des furanes et des PCB (figure 28).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 57: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

56

Figure 28 : Structures chimiques du chlordane (1), du dieldrine (2), de l'endrine (3), de l'heptachlore (4), de

l'hexachlorobenzène (5) et structures générales des dioxines (6), des furanes (7) et des PCB (8)

(54,55,56,57,58,59,60,61)

V. Leurs actions

Si tous les scientifiques n’arrivent pas à établir une seule et même définition des PE,

concernant leurs interactions avec le système endocrinien, ils en arrivent au même constat :

celui qu’ils agissent selon trois mécanismes distincts (2,28,29,47) :

- Par effets similaires à ceux des hormones ; c’est-à-dire en mimant l’action de

l’hormone naturelle. On parle alors d’effet agoniste. En effet, la substance se fixe sur

le récepteur hormonal et l’active de la même façon que l’hormone naturelle. On

obtient donc une réponse similaire à celle de l’hormone naturelle (figure 29 : 1)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 58: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

57

- Par blocage de l’effet hormonal c’est-à-dire en empêchant la transmission du signal

hormonal. On parle alors d’effet antagoniste. En effet, la substance se fixe sur le

récepteur hormonal mais cette fois-ci celle-ci bloque l’émission de la réponse

hormonale (figure 29 : 2)

- Par influence sur la disponibilité des hormones c’est-à-dire en interférant avec les

processus physiologiques de production, de régulation, de transport ou encore de

dégradation des hormones ou de leurs récepteurs ce qui entraîne des modifications des

taux de concentrations des hormones de l’organisme (figure 29 : 3)

- Il peut aussi y avoir un effet indirect lorsque la substance perturbe un mécanisme en

lien avec le système hormonal. Par conséquence, la molécule agit indirectement sur les

différents processus du système hormonal.

Figure 29 : Mécanismes d'action des PE (28)

En conséquence, la perturbation endocrinienne se caractérise par une modification du système

hormonal susceptible d’entraîner un effet délétère et non par un effet toxique direct.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 59: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

58

VI. Des effets suspectés mais non avérés

Les épidémiologistes observent depuis plusieurs années une augmentation de pathologies

diverses touchant les organes de la reproduction ou altérant la fertilité. Si l’on rapproche ces

constats avec la présence de plus en plus marquée des PE dans notre environnement, une

relation tend à s’établir. Cependant, les chercheurs ont besoin de preuves scientifiques, et

c’est pourquoi de nombreux travaux de recherche sont conduits pour définir l’impact sanitaire

de ces substances.

Comme nous allons le voir dans cette partie, si les relations de cause à effet sont clairement

établies dans le monde animal, ce n’est pas toujours le cas pour l’homme. En effet, le

problème est de prouver un lien entre un composé ou un groupe de composés et une

conséquence médicale donnée. De même, cette conséquence médicale peut être elle-même la

conséquence de plusieurs facteurs et il est alors difficile d’établir quelle part revient au PE. De

plus, il existe une susceptibilité génétique pour un toxique donné qui peut varier d’un individu

à l’autre. Et l’on comprend bien que des études cas-témoins sont impossibles à réaliser dès

lors que l’on considère la substance comme potentiellement toxique. Tous ces facteurs

amènent dont à des suspicions d’effets chez l’homme plus qu’à des effets avérés

scientifiquement.

1. Qu’observe-t-on ?

1.1. Chez les animaux

Le tableau 3 ci-dessous permet de présenter de manière simplifiée les différents effets des

perturbateurs endocriniens retrouvés chez les animaux (33).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 60: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

59

NB : L'imposex se produit quand -généralement suite à l'exposition à un PE- des

caractéristiques mâles, comme le développement d'organes génitaux mâles (pénis et canal

déférent par exemple), se développent chez un gastéropode femelle normal.

- Vers la fin des années 50, on observe la disparition des loutres en Angleterre avec une

mise en cause d’un insecticide : le Dieldrine. Le lien a été établi en 1980. (63)

- Au milieu des années 60, on observe une diminution de la fertilité des visons du lac

Michigan en lien avec des poissons contaminés par les polychlorobiphényles (PCB)

(64)

- Dans les années 80, on observe des malformations chez les bébés alligators du lac

Apopka après un accident d’usine proche du lac et produisant du Dicofol, un

insecticide de la famille des DDT. Cela aurait induit une démasculinisation ainsi

qu’une stérilité chez les alligators (65).

- En Floride, des malformations chez les bébés panthères seraient corrélées à

l’utilisation exagérée de DDE et PCB (66).

- Des poissons exposés aux effluents d’une usine de papier présenteraient une

intersexualité (67).

- En Europe de l’Ouest, on observe une altération de la reproduction des phoques en

lien avec l’exposition au PCB (68).

- Enfin, un déclin des populations est observé chez les oiseaux marins, les poissons de

mers ou encore les ours polaires. En effet, ceux-ci présenteraient des troubles de la

Tableau 2 : Les effets retrouvés chez les animaux (33)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 61: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

60

reproduction ainsi qu’une diminution de la taille des organes génitaux ce qui altèrerait

directement leur reproduction (69).

Ces observations ont un point commun : des anomalies de la reproduction, du comportement

sexuel ou encore de la fertilité. Et l’on comprend bien évidemment que sans reproduction,

nous allons vers la disparition de populations entières.

Ces différents effets jusqu’alors seulement observés, seront confirmés expérimentalement. En

effet, si l’on prend l’exemple des souris et des rats exposés en période prénatale et néo-natale

au bisphénol A (BPA), considéré comme un PE, il est mis en évidence par de nombreuses

études des malformations des organes génitaux, une augmentation de la taille de la prostate,

une diminution du nombre de spermatozoïdes, une puberté précoce retrouvée chez les

femelles ou encore une hyperactivité (70,71,72).

Ces expériences en laboratoire ont ainsi permis de mettre en évidence un lien entre

l’exposition à certains PE et des conséquences sur le système reproducteur, sur l’émergence

de cancers dits hormono-dépendants tels que les cancers du sein, des testicules, de la prostate,

ou encore de la thyroïde, des effets néfastes sur le développement neurologique ainsi que

divers troubles métaboliques comme le diabète ou encore l’obésité (33).

Mais, il faut rester prudent quant à l’extrapolation des effets observés chez l’animal à

l’homme de par la grande variabilité entre les différentes espèces. En effet, pour des raisons

pratiques évidentes, les études réalisées en laboratoire ont généralement lieu sur des rongeurs.

Et les variations avec le métabolisme de l’homme sont nombreuses. Pour illustrer ce propos,

gardons l’exemple du BPA : celui-ci subit très rapidement une modification inhibant son effet

œstrogénique et donc, par conséquent sa toxicité dans l’organisme humain après ingestion

alors que les rongeurs sont beaucoup plus sensibles au BPA après ingestion. Il paraît donc

hasardeux d’extrapoler les observations animales à l’homme sans tenir compte des variabilités

existantes entre les différentes espèces (73).

De plus, concernant une étude menée sur des animaux de laboratoire, il est nécessaire de

pouvoir répondre à certaines questions afin de pouvoir apprécier objectivement les résultats et

la fiabilité de l’étude (33) :

- Sur quelles normes se base l’étude ? Des normes nationales ou internationales ?

- Est-ce que la méthode utilisée est validée et peut être répétée à l’identique ?

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 62: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

61

- Les expériences-contrôles ont-elles été correctement effectuées ?

- Quelle était l’espèce choisie pour l’étude ? Comment s’est fait l’exposition ?

Tous ces différents facteurs sont à prendre en compte.

Enfin, pour résumé cette partie, voici quelques exemples d’effets des PE sur la reproduction

observés dans la faune sauvage au niveau mondial (tableau 3) (74).

Espèces Pays Polluant(s)

identifié(s) Effet(s) observé(s)

Mammifères

Panthère de

Floride USA

Mercure

p,p’-DDE

PCB

Cryptorchidie

Diminution du nombre

et de la mobilité des

spermatozoïdes

Béluga Canada PCB Hermaphrodisme

Ours polaire Russie Organochlorés

PCB

Diminution de la

testostérone sérique

Oiseaux Goéland USA DDT

Méthoxychlore Féminisation

Reptiles

Tortue

serpentine Canada Organochlorés Féminisation

Alligator USA p,p’-DDE

Développement anormal

des gonades

Diminuyion de la taille

du pénis

Amphibiens Grenouille

léopard USA Atrazine

Dysgénésie des gonades

Hermaphrodisme

Poissons

Gardon Grande

Bretagne

Perturbateurs

endrocriniens

Non renseigné

spécifiquement

Intersexualité

Diminution du nombre

et de la mobilité des

spermatozoïdes

Carpe Canada Composés

œstrogéniques

Intersexualité

Anomalies de la

spermatogénèse

Diminution du nombre

et de la mobilité des

spermatozoïdes

Poisson chat Afrique du

sud p-nonylphénol Intersexualité

Tableau 3 : Exemples d'effets de certains PE sur la faune (74)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 63: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

62

1.2. Chez l’homme/la femme

En 2002, l’OMS attire l’attention sur certains changements observés chez l’homme qui

pourraient résulter d’une perturbation endocrinienne mais elle reste prudente en mentionnant

que ces perturbations pourraient également avoir d’autres origines. En effet, les progrès

concernant les diagnostics, les grossesses plus tardives, le meilleur dépistage prénatal peuvent

également entrer en jeu et expliquer ces anomalies tout comme les facteurs génétiques et les

habitudes de vie (30,31,75).

Figure 30 : Les différentes cibles des PE (71)

Cependant, les effets suivants, en consensus avec les observations animales et

épidémiologiques pourraient en être la conséquence :

- Augmentation des cancers hormono-dépendants tels que : sein, testicules, prostate :

o Cancer des testicules : en 2008, l’incidence était de 6,7 ; en augmentation de

2,5% par an depuis 1998, (76)

o Cancer de la prostate : en France, son taux a augmenté de près de 5,3% par an

entre 1975 et 2000. Son nombre a donc été multiplié par quatre, (33)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 64: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

63

o Cancer du sein : en France, le nombre de cancers du sein est passé de 21 000 à

près de 50 0000 depuis 1980. En éliminant l’effet de l’âge, son incidence a

doublé ce qui correspond à une hausse de 2,4% par an, (33)

o Cancer de la thyroïde : en France, entre 1978 et 2000, son incidence a

augmenté de 2,89 % par an chez les hommes et de 4,80 % par an chez les

femmes. Cependant, l’INSERM estime que ce phénomène n’est pas lié aux

retombées du nuage radioactif Tchernobyl. (33)

- Modification du rapport de garçons / filles à la naissance :

o On observe dans plusieurs pays d’Europe, une diminution de la naissance de

garçons depuis les années 1950, (36)

- Diminution de la qualité du sperme :

o Depuis 50 ans, on observe une diminution de la qualité du sperme ainsi que de

sa qualité. Ce taux est de 3% par an en Europe. Se pose alors la question des

facteurs environnementaux car il est possible de mettre en évidence de telles

anomalies chez le rat en lui administrant certains PE aux doses retrouvées dans

l’environnement, (36)

o Une étude de Carlsen et al. en 1992 met en évidence une diminution de 50%

de la qualité du sperme et une diminution du volume séminal de 25% en un

demi-siècle et ceci au niveau mondial, (77)

o Une autre étude de Le Moal et al. en 2012 met en évidence chez les hommes

de 35 ans en France, une diminution du nombre de spermatozoïdes entre 1989

et 2005 ainsi qu’une augmentation du nombre d’anomalies au niveau de ceux-

ci, (78)

o Une étude de Slama et al. en 2012 portant sur la fertilité des couples met en

évidence que le taux de couples n’ayant pu concevoir après 1 an sans

contraception passe de 14% en 1991 à 24% en 2012. (79)

- Augmentation de la cryptorchidie et des malformations de l’urètre :

o Hypospadias (anomalie de position du méat urétral) : le taux d’intervention

chirurgicale est de 1,1 pour 1000 garçons de moins de 7 ans par an avec une

augmentation annuelle de 1,2%, (80)

o Cryptorchidie : les interventions chirurgicales augmentent de 1,8% par an (80).

La cryptorchidie est définie comme l’arrêt de migration testiculaire et entre

donc dans les facteurs de risque associé à l’apparition du cancer du testicule.

- Modifications de comportement chez les nourrissons et les jeunes enfants :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 65: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

64

o Maturation sexuelle retardée chez les adolescents vivants dans les zones

contaminées par les PCB et la dioxine. (81)

- Puberté précoce :

o Diminution de l’âge de la puberté chez les filles en France : 18 ans au 19ème

siècle contre 12 ans aujourd’hui, (82)

o Dans les pays occidentaux, l’âge de la puberté diminue de 0,18 an par

décennies en France et de 0,3 an en Norvège, Finlande ou encore aux Etats-

Unis.) (33)

Cependant, et en consensus avec les observations animales et épidémiologiques, les effets

cités ci-dessous pourraient en être la conséquence (2,28,36,47) :

- troubles de la reproduction chez les hommes avec diminution de la qualité et de la

quantité du sperme,

- troubles de la fonction reproductrice féminine avec des anomalies de la différenciation

sexuelle, de la fonction ovarienne, de la fertilité, de l’implantation de l’embryon ou

encore du développement du fœtus,

- inversement du « sex-ratio » : ce qui correspond à un plus grand nombre de naissance

filles,

- malformations de l’appareil reproducteur masculin : cryptorchidie, hypospadias,

hypoplasie testiculaire ou encore kyste épididymaire,

- troubles de la maturation sexuelle comme l’apparition de puberté précoce,

- altérations de la fonction thyroïdienne avec développement du cancer de la thyroïde

ainsi que de troubles du comportement (déficit de l’attention et hyperactivité chez

l’enfant),

- altérations du système immunitaire,

- augmentation de l’incidence de certains cancers dits hormono-dépendants : cancer des

testicules et de la prostate chez l’homme et cancer du sein et de l’ovaire chez la

femme.

L’OMS nous met en garde. En effet, les connaissances concernant les PE sont encore trop

lacunaires pour pouvoir déterminer exactement les causes et les effets. Ces troubles pourraient

aussi dépendre de facteurs environnementaux comme l’âge ou la nutrition.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 66: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

65

1.3. Chez les travailleurs exposés aux PE

Dans la sphère professionnelle, les expositions aux PE sont multiples. D’où les problèmes

pour établir des relations causales entre substance incriminée et anomalie de la santé.

Cependant, à la différence de la population générale, ces expositions sont souvent plus fortes.

Les mécanismes d’action sont-ils les mêmes que ceux observés à faibles doses ? Et peut-on

imputer directement aux PE les anomalies observées chez les travailleurs ?

Cependant, l’Institut National de Recherche de la Sécurité (INRS) récence différentes études

réalisées dans divers secteurs du monde professionnel (83).

1.3.1. Les salariés du secteur de l’industrie pharmaceutique

1.3.1.1. Production d’hormones stéroïdiennes

- Selon une étude sur des travailleurs exposés/non exposés de Suciu et al. en 1973 (83),

on observe une augmentation statistiquement significative de la fréquence des

douleurs testiculaires et des troubles de la libido chez 22 salariés affectés à la

fabrication d’une hormone progestative : l’acétoxyprogestérone. Il a été mis en

évidence chez 7 de ces 22 salariés une baisse des 17-cétostéroïdes urinaires. Ceci

serait lié au blocage périodique de l’hormone lutéinisante (LH) par les hormones

progestatives et ce blocage serait réversible donc les effets disparaîtraient après

amélioration des conditions de travail qui se traduit par la non-exposition à la

substance impliquée.

- Une étude de rapport de cas de Harrington et al. en 1978 (83) a mis en évidence 5 cas

de gynécomasties avec ou sans troubles de la libido ainsi qu’1 cas de galactorrhée

parmi 25 salariés hommes travaillant à la fabrication des estrogènes de synthèse. Chez

les salariés femmes, on récence 12 cas de syndromes intermenstruels parmi 30

femmes exposées. On a aussi observé que le taux d’éthinyl-estradiol sanguins étaient

plus élevés chez les personnes les plus exposés, c’est-à-dire celles qui se trouvaient à

la production et au contrôle qualité.

- Une autre étude exposés/non exposés de Mills et al. en 1984 (83) a mis en évidence

une augmentation statistiquement significative de la fréquence de gynécomasties (8

cas), des nodules mammaires (7 cas) et des écoulements mammaires (3 cas) chez 22

hommes exposés aux estrogènes synthétiques et à la progestérone. On note aussi des

irrégularités du cycle menstruel chez 5 femmes sur 6 exposés aux mêmes substances.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 67: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

66

Au niveau des dosages hormonaux, on note une diminution statistiquement

significative du taux d’estrogènes naturels sanguins chez les sujets comparés aux

sujets témoins. Cependant, on ne note pas de différence au niveau des taux de LH,

FSH, prolactine et testostérone.

1.3.1.2. Fabrication de corticostéroïdes

- Dans une étude de rapport de cas de Newton et al. en 1978 (83), on observe une

dépression de l’axe corticotrope chez 12 salariés employés dans la fabrication de

bétaméthasone. On recense 1 cas de nausées et vomissements ainsi qu’un test anormal

au Synactène® chez 8 salariés sur 12. Une amélioration est notée lors de

l’amélioration des conditions de travail qui correspond à l’arrêt de l’exposition à la

substance.

Quelques rappels de terminologie :

- Une étude de rapport de cas est une description de cas inhabituel et intéressant.

- Une méta-analyse consiste à rassembler les données issues d'études comparables et à

les ré-analyser au moyen d'outils statistiques adéquats. Elle regroupe les études

pertinentes qui essaient de répondre à une question précise de manière critique et

quantitative.

- Une étude de cas-témoins observe de manière rétrospective les caractéristiques des

malades (les cas) comparées à celles des sujets indemnes de la maladie (les témoins).

Elles sont particulièrement adaptées pour les maladies rares ou celles qui présentent

une longue période entre l’exposition et l’issue.

- Une étude de cohorte ou étude exposés-non exposés est une étude d'observation, le

plus souvent prospective, dans laquelle un groupe de sujets exposés (à des facteurs de

risque d'une maladie ou à un traitement particulier) est suivi pendant une période

déterminée et comparé à un groupe contrôle non exposé

- Une étude d’observation rétrospective prend en compte des données recueillies dans

le passé à l’aide des dossiers médicaux par exemple : la mesure de l’exposition

survient après la survenue de l’événement.

- Odd ration = rapport de la cote d'un évènement arrivant à un groupe A d'individus,

par exemple une maladie, avec celle du même évènement arrivant à un groupe B

d'individus. Si l'odds ratio est :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 68: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

67

o proche de 1, la maladie est indépendante du groupe

o supérieur à 1, la maladie est plus fréquente dans le groupe A que dans le

groupe B

o inférieur à 1, la maladie est moins fréquente dans le groupe A que dans le

groupe B

o proche de zéro, la maladie est beaucoup moins fréquente dans le groupe A que

dans le groupe B

- Risque relatif RR = risque de survenue d'un événement dans un groupe par rapport à

l’autre

1.3.2. Les agriculteurs manipulant les pesticides

Chez les agriculteurs, la plupart des études recensées dans la littérature étudie la relation entre

pesticides et cancers hormono-dépendants.

- Cancer de la prostate : un excès de risque non significatif est mis en évidence dans 20

études (1 rétrospective, 10 cas-témoins et 9 mortalité proportionnelle) alors que 6

études (1 méta-analyse et 5 rétrospectives) sont négatives (83),

- Cancer du testicule : 9 études retrouvent un excès de risque non significatif (2

rétrospectives, 6 cas-témoins et 1 mortalité proportionnelle), 8 études sont négatives (1

méta-analyse, 6 cas-témoins et 1 mortalité proportionnelle) mais 1 étude cas-témoin

est positive et statistiquement significative avec 357 cancers retrouvés (83),

- Cancer du sein : 3 études sont négatives (1 méta-analyse, 1 rétrospective et 1 mortalité

proportionnelle) (83),

- Cancer de l’endomètre : 3 études montrent un excès de risque non statistiquement

significatif (1 rétrospective, 1 prospective, 1 mortalité proportionnelle) (83),

- Cancer de l’ovaire : 2 études sont négatives (1 rétrospective et 1 prospective) alors

qu’une étude rétrospective est positive et statistiquement significative (83),

- Cancer de la thyroïde : 2 études sont positives mais non statistiquement significatives

(1 étude rétrospective et 1 mortalité proportionnelle) (83).

NB : Excès de Risque Individuel (ERI) : Probabilité pour un individu exposé de développer la

maladie considérée du fait de la source de pollution étudiée.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 69: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

68

1.3.3. Les applicateurs de pesticides

- Cancer de la prostate : 1 étude rétrospective est retrouvée positive et statistiquement

significative pour l’exposition aux herbicides : 1148 cas de cancers avec une relation

dose-effet (Morrison, 1994). 6 études retrouvent un excès de risque non

statistiquement significatif (1 étude rétrospective, 4 cas-témoins, 1 mortalité

proportionnelle) et 4 études sont négatives (2 rétrospectives, 2 cas-témoins) (83),

- Cancer du testicule : 3 études retrouvent un excès de risque non statistiquement

significatif (2 rétrospectives et 1 cas-témoins) alors que 2 études cas-témoins sont

négatives (83),

- Cancer de l’ovaire : une étude cas-témoin retrouve un excès de risque statistiquement

significatif avec 60 cas de mésothéliomes primitifs de l’ovaire recensés. (Donna,

1984) (83).

NB : attention, certaines études prenaient en considération les herbicides et d’autres les

pesticides.

Pour conclure, les auteurs constatent que les agriculteurs et les applicateurs de pesticides

semblent avoir une plus forte incidence de certains cancers hormonaux, notamment celui de la

prostate mais ces études n’ont pas pu permettre ni d’identifier quels étaient les pesticides

imputés et ni quels étaient les différents niveaux d’exposition.

De plus, si l’on s’attarde à d’autres études ayant pour objet un pesticide donné, on retrouve

des anomalies du sperme pour la plupart d’entre elles (83) :

- DDT (insecticide) et oligospermie (Kelce, 1995),

- Chlordécone (insecticide) et diminution du nombre et de la mobilité des

spermatozoïdes (Willems, 1981),

- Vinclozoline (fongicide) et oligospermie ainsi qu’une perturbation du taux de FSH (en

augmentation) (Zaber, 1995),

- DBCP et azoo- ou oligospermie et diminution de la fertilité masculine ainsi

qu’augmentation des avortements spontanés et anomalie du sex-ratio. On retrouve

aussi une augmentation du taux de FSH, ainsi que du ratio

testostérone/gonadotrophine avec une relation dose-effet. (Whorton, 1977),

Certaines études s’attardent à leur tour à des xénœstrogènes autres que les pesticides (83) :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 70: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

69

- Dans une étude de 1996 conduite par Grajewski et s’intéressant aux fabricants de DAS

(acide diaminostilbène-disulfonique)

o Observation d’une diminution de la libido par diminution de la testostérone

sérique chez 37% des 43 salariés,

o Diminution du taux de testostérone totale plasmatique statistiquement

significative avec une relation dose-effet et durée d’exposition-effet chez les

36 sujets exposés comparés aux 22 sujets témoins. On note cependant des taux

de FSH, LH, estradiol, prolactine sanguine normaux.

- Dans une étude cas-témoins conduite en 2000 par Ohlson et s’intéressant au

diéthylhexylphtalate(DEHP) dans l’industrie plastique, il est mis en évidence une

augmentation du risque de séminome (cancer des cellules du testicule) chez les

personnes exposées aux DEHP, soit 148 cas comparés aux 314 témoins.

- Concernant l’étude d’exposition aux dioxines conduite par Egeland en 1994, on

observe une diminution de la quantité du sperme ainsi que des anomalies du sex-ratio

(avec augmentation des filles) chez 248 salariés exposés comparés aux 572 témoins.

On note également une diminution du ratio testostérone/gonadotrophine ainsi qu’une

augmentation des taux de LS et FSH.

- Dans une dernière étude portant sur les PCBs, on note une augmentation du volume de

la thyroïde ainsi que du taux d’acide anti-peroxydase et anti-thyroglobuline chez 238

salariés fabricants ces PCBs. Dans une deuxième étude de 35 cas comparés à 89

témoins, on observe une augmentation des thyroïdites auto-immunes chez les

personnes exposées. (Bahn 1980 et Langer 1998)

VII. Leurs particularités

1. Absence de consensus sur la définition

Ils sont bien définis selon leur mode d’action. En effet, ils entraînent une interaction avec le

système hormonal mais leur définition n’inclut pas le type d’effets générés. Certaines

définitions considèrent que les PE ont des effets délétères sur l’organisme comme l’OMS,

alors que d’autres n’incluent pas cette dimension comme l’Agence américaine de protection

de l’environnement. On comprend donc la difficulté pour réglementer ces substances. Quelles

substances interdire ? A quel titre ? (28,30)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 71: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

70

Par ailleurs, certains chercheurs tendent à démontrer que ces substances chimiques peuvent

stimuler ou réduire l’activité d’une hormone sans nécessairement perturber le fonctionnement

du système endocrinien.

De plus, étant donné que l’on connaît encore mal les effets de ces substances sur l’homme,

d’autres chercheurs jugent qu’il est encore trop tôt pour qualifier leur action de

« perturbatrice » (28,30).

2. Effet faible dose / Effet non monotone – courbe en U

Classiquement et intuitivement, « la dose fait le poison » comme dirait le célèbre Paracelse.

C’est-à-dire que plus la dose est importante, plus l’effet produit est important ; c’est ce qu’on

appelle les substances à effet monotone (28,84).

Dans le cas des PE, il se pourrait qu’ils interagissent avec les récepteurs hormonaux en ne

suivant pas ce principe, et qu’ils soient plus actifs à des doses faibles qu’à des doses fortes ;

ce seraient donc des substances à effet non monotone. La relation effet-dose n’est donc pas

linéaire. Et les courbes auraient un aspect inhabituel en « U ». (figure 31) Cependant, cet

effet, dénotant avec les principes de la toxicologie classique est difficile à démontrer (32).

Figure 31 : La courbe en U des PE (28)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 72: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

71

Si cet effet tend à être démontré grâce aux différents programmes de recherche actuels

concernant les PE, cela voudrait donc dire que les PE agiraient sans effet de seuil et donc à de

très faibles doses, c’est-à-dire à des doses inférieures aux valeurs de référence. Or, il est

important de garder à l’esprit que nous sommes tous exposés à de faibles doses de PE

environnementaux de manière chronique et ubiquitaire (84).

En résumé, l’une des caractéristiques des PE serait qu’il n’existe pas de dose seuil en dessous

de laquelle l’exposition est sans effet. C’est ce qu’ont mis en évidence Sheehan et al. dans une

étude de 1999. En effet, en étudiant le phénomène d’inversion de sexe induit par l’œstradiol

chez les embryons de tortues, ils ont démontré qu’il n’existait pas de dose seuil en dessous de

laquelle le phénomène n’était plus du tout observé (85).

Ces effets seraient plus importants dès lors que l’exposition aurait lieu pendant le

développement ou durant la période de gestation. (cf partie 4 : fenêtre d’exposition / délai de

latence).

3. Effet cocktail

La toxicologie étudie les substances indépendamment les unes des autres afin d’en

caractériser les effets propres. Or, dans l’environnement général, les organismes sont exposés

à une multitude de substances se trouvant dans différents milieux (eau, air, alimentation…) et

qui sont susceptibles d’agir en synergie. C’est ce que l’on appelle « l’effet cocktail »

(28,32,86).

C’est ainsi que des substances qui sont considérées comme non toxiques lorsqu’elles sont

prises indépendamment peuvent présenter des effets nocifs si elles agissent en synergie.

Mais l’on peut aussi voir les effets d’un mélange dépasser la somme des effets de chacune des

substances prises séparément.

Une étude de Hayes et al. en 2006 (87) a mis en évidence la synergie d’action du S-

métolachlore avec l’atrazine. Cette synergie démultiplie les effets nocifs de l’atrazine chez les

amphibiens ; alors que le S-métolachlore est un herbicide qui seul n’a aucun effet sur les

amphibiens.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 73: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

72

On comprend aisément le travail supplémentaire à fournir pour tester toutes les différentes

combinaisons de substances possibles.

Hayes et al. (87) proposaient alors de ne plus étudier les substances de façon « pures » mais

de partir des combinaisons déjà existantes dans la nature, combinaisons auxquelles chacun

d’entre nous est exposé chaque jour.

4. Fenêtre d’exposition / délai de latence

Les PE sont également caractérisés d’une part par une fenêtre d’exposition et d’autre part par

un délai de latence. La fenêtre d’exposition correspond à la période pendant laquelle une

personne se trouve exposée à une substance (ici, perturbatrice endocrinienne). Et le délai de

latence correspond à la période entre l’exposition et la survenue d’effets indésirables (32,34).

Concernant la fenêtre d’exposition, il a été mis en évidence que les expositions aux PE à l’âge

adulte auraient des conséquences très différentes des expositions lors de périodes dites

« vulnérables » comme la période intra-utérine, la période post-natale, les premières années de

vie ou encore lors de la puberté. Lors de ces périodes, les hormones jouent un rôle essentiel au

développement physiologique de l’organisme et les PE sont donc susceptibles de nuire à ces

différentes étapes alors qu’à l’âge adulte, ces mêmes étapes sont abouties et qu’une exposition

serait compensée par les mécanismes de régulation du système hormonal. Aucun dommage ne

serait alors perceptible malgré une perturbation réelle au niveau moléculaire (28,34).

Les PE induiraient des modifications épigénétiques. Il ne s’agit pas de mutations génétiques

mais de processus (acétylation, méthylation, phosphorylation, ubiquitinylation de la

chromatine, modifications post-transcriptionnelles, etc.) qui altèrent l’expression des gènes et

qui sont susceptibles de se transmettre aux descendants dès lors qu’elles affectent les gamètes.

(cf partie 5 : effets transgénérationnels) (2,32)

Pour prendre une métaphore, la génétique renvoie à l’écriture des gènes, l’épigénétique à

leur lecture : un même gène pourra être lu différemment selon les circonstances.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 74: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

73

En conclusion, ce ne serait donc pas la dose qui ferait le poison mais la période d’exposition

comme l’écrit Théo Colborn dans son livre « Our Stolen Future » en 1996.

Il se pourrait donc qu’une maladie apparaissant à l’âge adulte ait pour origine une exposition

fœtale. C’est le cas des filles de mères traitées au DES durant leur grossesse et qui a conduit

au développement de cancer du vagin à l’âge adulte.

Pour illustrer ces propos, prenons l’étude menée par André Cicolella (34) qui met en évidence

que le BPA entraînerait des modifications irréversibles selon la période de l’exposition. Chez

l’adulte, l’exposition aux polluants aggrave et accélère le développement de pathologies sous-

jacentes en interagissant avec les gènes (tableau 5).

Période fœtale Enfance Age adule

Système

reproducteur

Malformations au

niveau de l’appareil

reproducteur

Baisse de la fertilité

Cancers hormonaux

(seins, testicules,

prostate)

Système nerveux

central

Atteinte du système

nerveux central

Effets neurotoxiques

Problèmes

d’apprentissage

Troubles du

comportement

Développement Retard de croissance

intra utérin

Système respiratoire Allergies respiratoires

Système cardio-

vasculaire

Maladies cardio-

vasculaires

Système imunitaire Troubles de

l’immunité

Système métabolique

Perturbations du

métabolismes (diabète

de type 2, obésité)

Tableau 4 : Les effets potentiels en fonction de la fenêtre d'exposition (34)

Il a été mis en évidence également, un délai de latence entre l’exposition et l’apparition des

effets. Ce délai peut parfois être particulièrement long.

En effet, si l’organisme est plus vulnérable à une exposition durant les stades de

développement, les effets de cette exposition sont en général différés et touche le plus

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 75: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

74

généralement l’individu au stade adulte voire la génération suivante (comme dans le cas du

DES par exemple). La prise en compte de cette période de latence est donc indispensable pour

la bonne évaluation des effets d’une substance.

Cette latence peut résulter du temps nécessaire pour la mise en place des mécanismes

physiopathologiques qui entraînent la dysfonction mais aussi du fait que la ou les fonctions

concernées, comme la reproduction par exemple, ne s’expriment pleinement qu’après un

certain délai de maturation (au cours de la puberté).

Cette latence est un inconvénient majeur dans l’identification des PE mis en jeu. En effet, lors

de l’apparition des troubles, le PE ou ses métabolites ne sont souvent plus présent dans

l’organisme (86).

Figure 32 : Les périodes critiques pour l'exposition aux PE (86)

Ce schéma met en évidence d’une part, les « périodes critiques » d’exposition à un PE. On

considère que si l’exposition a lieu durant ces périodes, les effets seraient maximum. Et

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 76: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

75

d’autre part, on voit très bien que la majorité des « périodes critiques » a lieu durant la vie

intra-utérine.

Ainsi, on comprend aisément qu’une exposition pendant la période fœtale peut avoir des

effets irréversibles sur les différentes étapes du développement (86).

Une exposition chez l’enfant peut également avoir de graves effets de part le développement

incomplet et immature des différentes organes.

Chez l’adulte, la période de fécondité est une période vulnérable. En effet, le cycle menstruel

chez la femme est rigoureusement réglé par les interactions entre plusieurs hormones et la

spermatogénèse chez l’homme fait également intervenir une série de mécanismes régulés par

l’axe hypothalamo-hypophysaire-gonadique (86).

5. Effets transgénérationnels

Les PE sont non seulement susceptibles d’affecter la génération exposée, mais également les

descendants de cette génération par l’altération des mécanismes d’expression des gènes. On

parle de processus « épigénétiques » (2,32,86).

En effet, comme nous l’avons abordé dans la partie précédente, l’effet transgénérationnel met

en lumière l’hypothèse d’une programmation épigénétique : les PE interféreraient avec le

processus normal de méthylation de l’ADN ce qui conduiraient à des anomalies d’expression

des gènes. Et lorsque ces modifications épigénétiques toucheraient les cellules germinales, les

effets seraient alors susceptibles d’être transmis aux descendants (35,36).

Figure 33 : L'effet transgénérationnel (33)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 77: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

76

5.1. La première preuve de cet effet transgénérationnel : le DES

Chez les descendants masculins de mères exposées au diéthylstilbestrol (DES) (figure 34), il a

été rapporté une augmentation du taux d’hypospadias et de cryptorchidies ainsi qu’une

diminution de la fertilité alors que chez les descendants féminins. Cette exposition a entraîné

des anomalies du développement de l’appareil reproducteur, des cancers et notamment du

vagin ainsi que des cas de stérilité (88,89).

Figure 34 : Structure chimique du DES (90)

De plus, dans une étude menée en 2007 par Cravedi et al. (45), des anomalies de la

reproduction en 2ème génération ont également été mises en évidence. On peut donc conclure à

une atteinte transgénérationnelle.

5.2. Le Vinclozoline

Le vinclozoline (figure 35) est un fongicide utilisé en horticulture. Il a été également retrouvé

une atteinte transgénérationnelle pour ce composé. En effet, après injection du fongicide à des

souris femelles enceintes, on a observé une intersexualité chez les souriceaux mâles associées

à des malformations péniennes et à une hypofertilité. Ces anomalies ont été retrouvées jusqu’à

la 3ème génération. Les chercheurs ont conclu en postulant que les PE interfèrent avec les

processus normal de la méthylation de l’ADN, ce qui conduit à des anomalies de l’expression

des gènes associés aux fonctions de reproductions et donc transmis aux générations futures

(91).

Figure 35 : Structure chimique du vinclozoline (92)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 78: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

77

Cependant, les expériences animales ne peuvent pas être extrapolées si simplement à

l’homme.

Toutefois, il peut être affirmé que les PE entraîneraient des pathologies sur plusieurs

générations.

Cet effet transgénérationnel a été observé par Crews et al. dans une étude en 2007 (93) chez

des rats exposés à ce fongicide anti-androgène. Ils ont mis en évidence que les descendants

(sur trois générations) de mâles exposés à ce composé connaissaient un succès reproducteur

moindre que les rats témoins, c’est-à-dire que les femelles préféraient les mâles dont l’ancêtre

n’avait pas été exposé au fongicide alors que les mâles n’avaient aucune préférence

concernant les femelles issues ou non d’ascendants traités au vinclozoline. On peut donc

conclure non seulement à un effet transgénérationnel mais aussi à un effet trans-population.

6. La bioaccumulation

Une autre particularité des PE réside en leur bioaccumulation (figure 35). En effet, certains

d’entre eux s’accumulent au fil de la chaîne alimentaire pour se concentrer dans les derniers

maillons, c’est-à-dire, entre autre, l’homme. Les maillons situés en fin de chaîne peuvent

concentrer des doses de pesticides pouvant atteindre 10 000 fois celle des premiers maillons

(47).

Figure 36 : La bioaccumulation (43)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 79: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

78

Ce schéma montre l’exemple de la bioaccumulation des pesticides, ici les PCB au niveau de

la chaîne alimentaire aquatique des Grands Lacs aux Etats Unis d’Amérique. Les taux sont

donnés en parties par million (ppm). Et l’on voit bien que plus on avance dans la chaîne

alimentaire, plus le polluant se concentre.

Figure 37 : La chaîne alimentaire (43)

La figure 37 rappelle le cycle de la chaîne alimentaire et l’homme est considéré comme un

« super-prédateur ». On comprend donc l’ampleur que peut avoir chez lui la bioaccumulation,

également appelée bioamplification des PE (88).

Il est aussi important de rappeler que les aliments que nous consommons ont pu être

transformés en amont, ce qui ajoute en plus de la bioaccumulation déjà existante des produits

indésirables qui peuvent être nocifs…

7. La complexité des mécanismes et récepteurs impliqués

La multiplicité des récepteurs impliquée dans la perturbation endocrinienne complexifie les

connaissances des mécanismes mis en jeu (86).

Une illustration est apportée concernant le bisphénol A (BPA) qui interagit avec 3 types de

récepteurs aux œstrogènes (ERalpha, ERbêta, ERRgamma), avec le récepteur orphelin des

dioxines ou arylhydrocarbone (AhR), avec le récepteur aux hormones thyroïdiennes (T3R) et

avec un récepteur couplé aux protéines G (GPR30). Dans le cas du DDT, des travaux ont

montré l’implication des récepteurs aux œstrogènes, au glutamate et AhR (94,95).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 80: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

79

VIII. Les cas avérés ou qui font réfléchir

1. Le diéthylstilbestrol ou DES

Le DES, un œstrogène de synthèse, commercialisé sous le nom de Distilbène® en 1948 en

France, a été prescrit pendant près de 3 décennies afin éviter les avortements spontanés, de

diminuer le risque de fausses couches et d’autres complications liées à la grossesse

(28,33,96).

Pendant cette période, environ 200 000 femmes auraient été traitées par le DES pendant leur

grossesse, et 160 000 enfants seraient nés.

Il a été interdit en France en 1977 suite au lien établi entre administration de DES à des

femmes enceintes et survenue de cancers du vagin et du col de l’utérus chez les filles des

mères traitées (33,35).

Les principaux troubles observés suite à l’exposition in utero au DES sont nombreux : cancer

du vagin, de l’utérus et des trompes, des troubles de la fertilité, des grossesses extra-utérines,

un risque accru de fausses couches précoces et tardives, d’hémorragies, etc... A savoir que des

anomalies ont aussi été observées chez les garçons telles que des cryptorchidies, des

hypospadias, des kystes épididymaires. Aujourd’hui, d’autres anomalies telles que le cancer

du sein seraient susceptibles d’être également liées à cette exposition in utero. (28,35,96).

C’est pourquoi ces femmes et ces enfants font aujourd’hui l’objet d’un suivi particulier tout

comme la troisième génération qui paraît souffrir des mêmes maux du fait de l’effet

transgénérationnel (96).

2. Le Chlordécone aux Antilles

Cet insecticide organochloré a été utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies pour lutter

contre le charançon (97).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 81: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

80

Figure 38 : Structure chimique du chlordécone (98)

Il est aujourd’hui interdit et classé cancérogène possible pour l’homme (groupe 2b) par le

CIRC. En effet, il possède des propriétés œstrogéniques qui le classe dans le groupe des PE et

de récentes études montrent une relation entre l’exposition au chlordécone et la survenue de

cancer de la prostate ; cependant, le lien de causalité n’est encore pas établi de manière

certaine (33,35,97).

L’étude de Multigner conclut au fait que l’exposition à la chlordécone est associée à un risque

accru de survenance du cancer de la prostate : le risque est multiplié par 1,8 pour toute

personne ayant une concentration en chlordécone dans le sang supérieure à 1µg/l (99).

Mais en réalité, en dehors de cas comme le DES ou de situations accidentelles, il n’a pas

encore été établi de manière certaine une relation entre exposition à une substance et effets

néfastes sur la santé de l’homme via une perturbation endocrinienne (27).

IX. Méthodes d’évaluation des PE

Pour évaluer un mécanisme de perturbation endocrinienne, les scientifiques disposent d’une

part de tests in vitro et d’autre part de tests in vivo.

In vivo, ces tests permettent de mettre en évidence

- une activité œstrogénique et/ou anti-œstrogénique : il s’agit du test utérotrophique

- une activité androgénique ou anti-androgénique : il s’agit du test de Hershberger

In vitro, les tests s’appuient principalement sur les mécanismes d’action cellulaires et

moléculaires. Les résultats ne peuvent cependant pas être extrapolés car ils ne tiennent pas

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 82: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

81

compte des phénomènes d’absorption, de transport, de biotransformation et d’éliminations

subis par le xénobiotique en question (1,74,100,101,102).

Tableau 5 : Comment évaluer un PE d'après l'OCDE ? (101)

Biens qu’ils soient simples et rapides à mettre en œuvre, les tests in vitro présentent

l’inconvénient de produire de nombreux faux-négatifs. Certains composés ne présentant pas

un effet œstrogénomimétique in vitro peuvent l’être in vivo à la suite de leur métabolisation.

Par ailleurs les tests in vitro sont tellement sensibles qu’ils peuvent induire une réponse

positive, alors qu’in vivo, le composé testé n’a aucun effet xéno- œstrogénique.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 83: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

82

Tableau 6 : Principes des tests utilisés (100)

1. Tests in vitro

Ces tests permettent de répondre aux problèmes de coût, d’éthique et de réalisation des tests

in vivo. Ils évaluent l’effet d’une substance sur des cellules (100,101,102).

1.1. Test de liaison au récepteur

Ce test permet de mesurer l’affinité de liaison au récepteur pour une substance à tester. Pour

cela, on incube la molécule à tester avec le récepteur lié à son ligand standard radiomarqué.

Le déplacement du ligand radiomarqué par la molécule à tester permet d’évaluer l’affinité de

cette molécule pour le récepteur (100,101,102).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 84: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

83

1.2. Croissance des cellules MCF-7 ou ZR-75

La croissance de ces cellules mammaires est stimulée par l’œstradiol. Ces cellules sont donc

incubées en présence du produit à tester. On pourra ensuite évaluer l’activité œstrogénique ou

anti- œstrogénique du produit par inhibition éventuelle de la croissance de ces cellules

(100,101,102).

1.3. La transfection de cellules humaines

La transfection de cellules humaines par un plasmide codant pour l’expression d’un récepteur

répondant à l’œstradiol pourrait être un bon moyen pour détecter l’effet œstrogénomimétique

de certains composés. Massaad et al. ont développé en 1998 une séquence ERE hypersensible

à l’œstradiol. Cette séquence, appelée overERE, est formée de deux ERE chevauchants ; elle

lie d’une manière coopérative deux dimères de récepteur de l’œstradiol de part et d’autre de la

double hélice d’ADN. Ces deux séquences chevauchantes ont un effet synergique sur la

transcription ; c’est donc un bon moyen de détecter de nouvelles molécules mimant l’effet de

l’œstradiol (100,101,102).

1.4. Test sur des levures recombinantes

Le vecteur d’expression du récepteur de l’œstradiol ainsi qu’un gène rapporteur contenant

dans son promoteur un élément de réponse à l’œstradiol sont introduits dans les levures. Ces

levures sont ensuite incubées en présence de la molécule à tester. Si cette dernière mime

l’effet de l’œstradiol, elle activera le gène promoteur. Ce test permet également d’être adapté

à la détection de l’activité androgénique (100,101,102).

1.5. Test de stéroïdogénèse sur des cellules H295R

Les cellules H295R proviennent d’un carcinome adrénocortical malin, développé chez une

patiente. Il s’agit d’une lignée immortalisée qui possède la capacité de synthétiser la plupart

des enzymes impliquées dans la stéroïdogénèse ainsi que les hormones sexuelles :

testostérone, œstradiol et progestérone. Ce test est donc utiliser pour détecter des

modifications dans la synthèse des hormones stéroïdes sous l’influence de la substance à

tester (100,101,102).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 85: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

84

1.6. Test de l’activité de l’aromatase

Ce test permet, à partir de microsomes issus de placenta humain de détecter les substances qui

inhibent l’activité de l’aromatase, enzyme chargée de l’aromatisation du cycle A du motif

stéroïde (100,101,102).

2. Tests in vivo

Ils évaluent l’effet d’une substance sur un organisme vivant, le plus souvent il s’agit du rat de

laboratoire. Les trois premiers essais décrits dans ce paragraphe sont validés par les

laboratoires internationaux comme le WHO mais il en existe d’autres cités après

(100,101,102).

2.1. Test utérotrophique

Il a pour but de détecter les substances à activité œstrogénique ou anti-œstrogénique. Pour

cela, on expose des rattes immatures à la substance à tester par voie orale ou cutanée. Trois

jours après l’exposition, on évalue les variations du poids de l’utérus (100,101,102).

2.2. Test Hershberger

Il permet un dépistage des substances androgéniques ou anti-androgéniques. Pour cela, on

évalue les variations pondérales de différents tissus ou organes sexuels mâles induites par les

substances à tester. Ces tissus ou organes sont le plus souvent la prostate, la vésicule

séminale, le muscle bulbo-caverneux, les glandes de Cowper, le pénis etc. Une augmentation

de poids statistiquement significative d’au moins deux tissus cibles indique un résultat positif

pour la substance testée. A l’inverse, la substance est dite anti-androgène lorsqu’elle induit

une diminution significative de la croissance des tissus (100,101,102)

2.3. Test OCDE 407

Pour ce test, on administre par voie orale ou cutanée d’une substance pendant 28 jours sur des

animaux, des souris par exemple, mâles ou femelles sexuellement matures. Cette étude

permet de recueillir de nombreuses données comme le poids et l’histologie des tissus et

glandes endocrines, les taux sériques des hormones, le déroulement des cycles hormonaux ou

encore la qualité et la quantité spermatique (100,101,102).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 86: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

85

2.4. Synthèse de la vitellogénine

Chez la truite, le gène de la vitellogénine est réglé par l’œstradiol. C’est pourquoi ce test

consiste à placer des truites mâles dans un milieu contenant le produit à tester. Le taux de

vitellogénine est ensuite dosé afin de déceler la présence d’un composé mimant ou non l’effet

de l’œstradiol (100,101,102).

2.5. Le sexe des tortues

Le sexe des tortues est déterminé par la température, les œufs incubés à une température de

26°C donneront des mâles alors que les œufs incubés à 31°C donneront des femelles.

Cependant, le déterminisme du sexe peut être inversé à la suite d’ajout d’œstradiol. Ainsi, les

œufs de tortue placés à 26°C sont enduits du produit à tester. Le sexe à la naissance permettra

de déterminer si cette molécule a une action œstrogénique (100,101,102).

2.6. Test pubertaire

Ce test sert à identifier les substances chimiques capables d’interagir avec le système

endocrinien, essentiellement les gonades, en identifiant les effets sur le développement

pubertaire chez le rat femelle ou mâle juvénile ou péripubertaire (100,101,102).

2.7. Etudes de toxicité subchroniques

Il s’agit là, d’administrations de doses répétées pendant 90 jours (100,101,102).

2.8. Etudes de toxicité à long terme (OCDE 414, 415, 416…) sur 12 ou 24 mois

Ces études ont pour objectif d’identifier le ou les organes cibles, les effets critiques, les signes

de toxicité et de définir une NoAEL (100,101,102).

NB : les numéros font références aux lignes directrices de l’OCDE concernant pour les essais

de produits chimiques (exemple : OCDE 414)

2.9. Etudes de toxicité de la reproduction

Ces études sont de trois types : étude de toxicité pour le développement prénatal, étude de

toxicité pour la reproduction sur une génération et étude de toxicité pour la reproduction sur

deux générations ultérieures (100,101,102).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 87: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

86

3. Les tests in silico

Le but de ces approches in silico est de pouvoir prédire, à l’aide de bases de données

informatiques, le caractère PE d’une molécule quelconque. Une telle modélisation repose sur

le principe que l’activité d’une molécule peut être prédite grâce à sa structure, par analogie

avec des molécules connues. Différents types de modèles peuvent être utilisés, mais nous ne

retiendrons que le modèle QSAR ou Quantitative Structure-Activity Relationship qui consiste

à prédire l'effet ou le comportement d'une molécule d'après sa structure chimique

(100,101,102).

D’autres difficultés résident dans l’étude de l’impact des différentes xénohormones : certaines

pouvant être sans effet quand elles sont testées à faibles doses individuellement, alors que

testées en combinaison, elles seraient toxiques aux mêmes doses. De plus, les phénomènes

impliqués sont multifactoriels et les effets observés non spécifiques. En outre, les PE

pourraient entraîner des effets néfastes, même lors d’exposition unique et faible mais à une

période critique de la grossesse, effets qui ne pourraient être mis en évidence qu’à l’âge

adulte.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 88: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

87

Chapitre 3 : Les cosmétiques

Avant d’étudier spécifiquement les différents PE retrouvés dans les produits cosmétiques, il

convient de faire un bref chapitre sur les cosmétiques en général.

I. Définition

Un produit cosmétique est une « substance ou un mélange destinée à être mis en contact avec

les parties superficielles du corps humain (l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les

ongles, les lèvres et les organes génitaux externes) ou avec les dents et muqueuses buccales,

en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier

l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou d’en corriger les odeurs » (103).

On peut classer les produits cosmétiques en trois classes distinctes (104):

- Ceux à rincer comme les shampoings, les gels douche ou encore les produits pour le

rasage, etc.

- Ceux qui restent sur la peau comme les déodorants ou anti-transpirants, les crèmes,

gels ou huile pour la peau ou encore les produits antirides ou solaires, etc.

- Et le maquillage comme les fonds de teint, les poudres, les rouges à lèvres, les

mascaras, etc.

Attention, tout produit destiné à être ingéré, inhalé, injecté ou implanté dans l’organisme ; les

compléments alimentaires à visée esthétique appelés de manière abusive « cosmétiques par

voie orale » ; les solutions de lavage oculaire, auriculaire ou encore nasal ainsi que les

produits de tatouage ne sont pas considérés comme étant des produits cosmétiques (104).

II. Règlementation

1. Etiquetage

D’après le code de la santé publique (CSP), l’emballage du produit cosmétique doit comporter

(104) :

- Le nom commun du produit

- Les nom et adresse du fabriquant

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 89: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

88

- Le pays d’origine pour les produits importés

- Le poids ou le volume du contenu, à l’exception des emballages contenant moins de

5g ou moins de 5mL et pour les échantillons gratuits et les unidoses

- La durée d’utilisation annoncée soit par la mention « à utiliser de préférence avant

fin », soit par un symbole suivi de la durée d’utilisation après ouverture :

Figure 39 : La durée de durabilité minimale d'un cosmétique (104)

Figure 40 : La durée d'utilisation après ouverture (104)

- Les précautions particulières d’emploi

- Le numéro de lot

- La fonction du produit (sauf si cela ressort de la présentation du produit)

- La liste des ingrédients

2. Ingrédients

La liste des ingrédients figure sur l’emballage ou en cas d’impossibilité pratique, sur une

notice placée dans l’emballage. Les ingrédients sont mentionnés dans l’ordre décroissant de

leur importance pondérale et par leur dénomination commune appelée « noms INCI » ; ou à

défaut par une autre dénomination (chimique, numéro EINECS, IUPAC, CAS ou colour

index) (104, 105, 106).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 90: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

89

Le numéro EINECS permet d'identifier une substance chimique répertoriée dans l'Inventaire

Européen des Substances chimiques Commerciales Existantes (EINECS).

La nomenclature IUPAC est un ensemble de systèmes permettant de nommer les composés

chimiques. Elle est développée et mise à jour par l'Union internationale de chimie pure et

appliquée (IUPAC en anglais).

Le numéro CAS d'une substance correspond à son numéro d'enregistrement unique auprès de

la banque de données de Chemical Abstracts Service (CAS), une division de l'American

Chemical Society (ACS).

Quelques exceptions (104, 105, 106) :

- Les ingrédients en concentration inférieure à 1% peuvent être mentionnés dans le

désordre après ceux en concentration supérieure à 1%,

Un conservateur dosé à 0,9% pourra donc être inscrit après une huile essentielle dosée à

0,1% ! C'est d'ailleurs parfois le cas, pour nous faire croire que la précieuse plante est en

meilleure place dans la liste…

- Les colorants peuvent être mentionnés dans le désordre après les autres ingrédients. Ils

sont désignés soit par leur numéro (exemple : E106), soit par leur dénomination,

- Les termes « parfum » ou « arôme » indiquent la présence d’ingrédients ayant pour

rôle de parfumer le produit cosmétique. Cependant, s’il s’agit de substances

susceptibles de provoquer des allergies, elles doivent être détaillées dans la liste des

ingrédients,

- Tout ingrédient présent sous la forme de nanomatériau doit être clairement indiqué

dans la liste des ingrédients. Le nom de l’ingrédient est suivi de la mention [nano].

Ci-dessous l’exemple d’une étiquette de produits cosmétiques :

Figure 41 : Exemple d'une étiquette d'un produit cosmétique (104)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 91: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

90

La nomenclature INCI (= International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) a été conçue

en 1973 et rendue obligatoire en 1998 en Europe. Elle permet un langage international. Les

deux inconvénients majeurs sont dans un premier temps, l’aspect incompréhensible pour les

consommateurs et dans un deuxième temps, la non connaissance des quantités exactes, des

origines des matières premières et de leurs modes de fabrication (107).

Cependant, c’est aujourd’hui le seul moyen de connaître, même de manière imparfaite, ce que

contient un produit cosmétique. Et l’on peut considérer que les 5 premiers ingrédients de la

liste représentent en moyenne 70% des ingrédients. Il est donc important pour le

consommateur de s’attarder sur ces premiers ingrédients pour faire les meilleurs choix.

3. Conditions de mise sur le marché

Dans un premier temps, le fabricant désigne une personne responsable pour le produit

cosmétique mis sur le marché. C’est le fabricant lui-même qui garantit la sécurité et constitue

le dossier technique ou dossier d’information sur le produit (DIP). Le dossier technique est

mis à disposition des autorités de contrôle si nécessaire, conservé pendant 10 ans à partir de la

date à laquelle le dernier lot a été mis sur le marché et comprend notamment la formule

qualitative et quantitative du produit, la description des conditions de fabrication, une

déclaration de conformité aux bonnes pratiques de fabrication, et un rapport de contrôles et

d’évaluation de la sécurité pour la santé humaine. Ce rapport d’évaluation est actualisé

pendant toute la durée de vie du produit cosmétique (104).

4. La surveillance du marché cosmétique

Elle est encadrée par l’ANSM qui évalue, inspecte et contrôle la qualité et la sécurité des

produits cosmétiques grâce à des équipes d’experts internes et externes, des équipes

d’inspecteurs et des laboratoires d’analyses. Elle vérifie l’application de la réglementation, la

conformité de la composition et de la qualité des produits, etc. L’agence possède également

un système de gestion des effets indésirables liés à l’utilisation des produits cosmétiques

(104).

La DGCCRF (direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression

des fraudes) et la DRASS (directions générales des affaires sanitaires et sociales) coordonnent

également l’évaluation des produits cosmétiques en partenariat avec l’ANSM.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 92: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

91

La surveillance peut aboutir à des demandes de mise en conformité, des mesures de police

sanitaire ou décisions de police sanitaire (DPS), des recommandations ou encore à des

modifications de la réglementation (104).

La cosmétovigilance est un système de surveillance et d’enregistrement des effets indésirables

liés aux produits cosmétiques après leur mise sur le marché. Toute personne, quelle qu’elle

soit, peut déclarer un effet indésirable. (Cf déclaration en annexe n°3) Cependant, elle impose

aux personnes responsables, aux distributeurs ou encore aux professionnels de santé de

déclarer sans délai à l’ANSM tous les effets indésirables graves dont ils ont connaissance. Ils

peuvent également déclarer les autres effets indésirables et ceux susceptibles de résulter d’un

mésusage. L’ANSM prendra ensuite les décisions qui s’imposent (104).

Un effet indésirable grave se définit comme une réaction de l’organisme à l’utilisation

normale ou raisonnablement prévisible d’un produit cosmétique, entraînant une incapacité

fonctionnelle temporaire ou permanente, un handicap, une hospitalisation, des anomalies

congénitales, un risque vital immédiat ou un décès. (article 2, point p du règlement

cosmétique)

Un mésusage, quant à lui résulte d’une utilisation non conforme du produit cosmétique

comme mentionné sur l’emballage. (par exemple, sa zone d’application)

5. Publicité, allégations et labels

5.1. La publicité et les allégations

La publicité et les allégations concernant les produits cosmétiques sont régies par l’Autorité

de Régulation Professionnelle de la Publicité ou ARPP. (annexe n°4)

L’article 20 du règlement 1223/2009 relatif aux produits cosmétiques stipule que les

allégations doivent répondre à 6 critères communs établis par la Commission européenne

(108,109) :

- Conformité aux lois,

- Véracité,

- Fondement sur des preuves,

- Honnêteté,

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 93: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

92

- Loyauté,

- Permettre un choix avisé aux consommateurs.

5.2. Les labels

Les deux principaux labels retrouvés sur l’emballage des produits cosmétiques sont les labels

« bio » et « eco » de la charte COSMEBIO® (annexe n°5).

Le label « BIO » (figure 42) certifie (110) :

- au minimum : 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle.

- au minimum : 95% des ingrédients végétaux sont issus de l’Agriculture Biologique

- au minimum : 10% de l’ensemble des ingrédients sont issus de l’Agriculture

Biologique

NB : Les produits cosmétiques comportent souvent 50 à 80% d’eau par définition non

certifiables.

Figure 42 : Le label "BIO" (110)

Le label « ECO » (figure 43) certifie (110) :

- au minimum : 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle

- au minimum : 50% des ingrédients végétaux sont issus de l’Agriculture Biologique

- au minimum : 5% de l’ensemble des ingrédients sont issus de l’Agriculture Biologique

NB : Les produits cosmétiques comportent souvent 50 à 80% d’eau par définition non

certifiable.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 94: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

93

Figure 43 : Le label "ECO" (110)

Ces logos ne sont délivrés que par l’association COSMEBIO® qui est la plus importante

association professionnelle française de cosmétique écologique et biologique. Elle fédère

l’ensemble des acteurs de la filière cosmétique et représente à ce jour près de 400 adhérents

français et étrangers: laboratoires et marques distributrices, fabricants à façon et sous-traitants,

fournisseurs d’ingrédients… (110).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 95: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

94

Chapitre 4 : Les perturbateurs endocriniens dans les

produits cosmétiques

I. Les phtalates

Les phtalates sont des composés utilisés comme agents fixateurs dans les produits

cosmétiques afin d’augmenter le pouvoir pénétrant du produit ou encore d’empêcher le vernis

de craqueler (33,111, 112).

Les phtalates se cachent dans nos produits cosmétiques sous d’autres noms comme

« parfum » (112).

Ils sont particulièrement incriminés en raison de la perturbation endocrinienne qu’ils

entraîneraient. En effet, plusieurs études les qualifient de PE : ils seraient notamment toxiques

pour la reproduction.

Une étude de 2012 a montré que l’exposition aux phtalates des testicules de l’homme adulte

est responsable d’une diminution de près de 30% de la production de testostérone ainsi que de

la réduction de la taille des testicules adultes (113).

Une autre étude menée en 2010 chez des jeunes filles a mis en évidence que les phtalates

seraient responsables d’une puberté précoce chez celles-ci (114).

Une autre étude menée en 2009 auprès d’un échantillon de femmes régulièrement exposées

aux phtalates met en évidence un risque 3 fois plus élevé pour celles-ci de donner naissance à

un garçon souffrant d’hypospadias (115).

Ces exemples d’études ont permis de mettre en évidence un lien entre phtalates et

perturbation endocrinienne.

L’INRS a dressé, en avril 2004, le tableau suivant qui met en évidence le lien entre les 6

phtalates les plus couramment utilisés et leurs effets potentiels sur la fertilité et le

développement chez les rongeurs (111).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 96: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

95

Tableau 7 : Les effets de 6 phtalates sur la fertilité et le développement (111)

D’autres rapports ont confirmé ultérieurement les données précédentes à savoir que le DBP, le

BBP, le DNIP, le DIDP et enfin le DEHP montrent des effets délétères sur la fertilité et le

développement (116).

C’est pourquoi une réglementation a été mise en place en 2011 et sont désormais interdits

dans les produits cosmétiques les phtalates suivants (117) :

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 97: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

96

- le phtalate de butyle et de benzyle ou BBP (figure 44) :

Figure 44 : Structure chimique du BBP (118)

- le phtalate de di-n-pentyle ou DnPP (figure 45) :

Figure 45 : Structure chimique du DnPP (118)

- le phtalate de diisopentyle (figure 46) :

Figure 46 : Structure chimique du phtalate de diisopentyle (118)

- le phtalate de diisodécyl ou DiDP (figure 47) :

Figure 47 : Structure chimique du DiDP (118)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 98: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

97

- le phtalate de bis (2-éthylhexyle) ou DEHP (figure 48) :

Figure 48 : Structure chimique du DEHP (118)

- le phtalate de bis (2-méthoxyéthyle) ou DMEP (figure 49) :

Figure 49 : Structure chimique du DMEP (118)

- et le phtalate de dibutyle ou DBP (figure 50) :

Figure 50 : Structure chimique du DBP (118)

II. Les parabènes

Le mot « parabène » ou « paraben » provient de la structure chimique de celui-ci. En effet, un

paraben résulte d’une réaction d’estérification entre un acide PARA-hydroxyBENzoïque et un

alcane dont la longueur de la chaîne carbonée et la conformation sont variables (119).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 99: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

98

Voici la structure générale d’un parabène (figure 51) : les différents composés de cette famille

diffèrent par la nature du groupe alkyle R.

Figure 51 : Structure chimique générale d'un parabène (120)

Les principaux composés de la famille des parabènes utilisés sont (119) :

- Le méthylparabène (ou 4-hydroxybenzoate de méthyle (E218) et son sel de sodium

(E219)) (figure 52) :

Figure 52 : Structure chimique du méthylparabène (121)

- L’éthylparabène (ou 4-hydroxybenzoate d'éthyle (E214) et son sel de sodium (E215))

(figure 53) :

Figure 53 : Struture chimique de l'éthylparabène (122)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 100: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

99

- Le propylparabène (ou 4-hydroxybenzoate de propyle (E216) et son sel de sodium

(E217)) (figure 54) :

Figure 54 : Structure chimique du propylparabène (123)

- L’isopropylparabène (figure 55) :

Figure 55 : Structure chimique de l'isopropylparabène (124)

- Le butylparabène (figure 56) :

Figure 56 : Structure chimique du butylparabène (125)

- L’isobutylparabène (figure 57) :

Figure 57 : Structure chimique de l'isobutylparabène (126)

- Le benzylparabène (figure 58) :

Figure 58 : Structure chimique du benzylparabène (127)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 101: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

100

Bien que ces noms soient les plus régulièrement utilisés, de nombreux synonymes les

désignent. On les appelle aussi para-hydroxybenzoates ou 4-hydroxybenzoates (ex : para-

hydroxybenzoate de méthyle, 4-hydroxybenzoate de méthyle). Enfin, en alimentation, on les

désigne par des codes allant de E214 à E219 (128).

Les parabens sont naturellement présents en faibles concentrations dans certains aliments

comme les produits dérivés des abeilles (propolis, gelée royale…), l’orge, la fraise, le cassis,

la pêche, la carotte, l’oignon, la vanille… ainsi que des aliments préparés à base de plantes

(jus de raisins et autres jus de fruits) le vinaigre de vin mais également certains fromages

(128).

Dans le corps humain, on les retrouve comme précurseur du coenzyme Q10. (128)

Cependant, ceux qui nous intéressent ici sont issus de l’industrie cosmétique et, même s’ils

peuvent être d’origine natuelle (cf les labels de la charte COSMEBIO) sont généralement

synthétiques.

En cosmétique, les parabènes sont utilisés comme conservateurs de part leurs propriétés

antibactérienne et antifongique. Ces mêmes propriétés font qu’ils sont aussi très largement

utilisés dans les aliments, les boissons ou encore les produits pharmaceutiques (119,128).

Ils sont utilisés depuis les années 1920 et ont été synthétisés afin de remplacer d’autres

conservateurs, le formaldéhyde ou d’autres dérivés aldéhydes, jugés trop dangereux pour la

santé et dont l’usage dans les cosmétiques est désormais restreint aux vernis à ongle.

En 2006, selon l’ANSM, les parabènes étaient présents dans plus de 80% des produits

cosmétiques. En effet, leur large spectre d’activité sur les bactéries et sur les moisissures, leur

efficacité à de faibles concentrations, leur bonne stabilité vis-à-vis du pH et de la température,

leur absence d’interactions avec les autres substances du mélange, leur faible apparente

toxicité, leur effet synergique lorsqu’ils sont utilisés en mélange ainsi que leur faible coût en

font les conservateurs les plus employés (129).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 102: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

101

Les formulateurs les considéraient donc, au début de leur utilisation, comme « pratiques,

efficaces, bien tolérés et sans danger ».

Cependant, de nombreuses études récentes tendent à montrer que les parabènes auraient une

activité œstrogénique et seraient susceptibles d’entraîner des troubles de la fertilité ou encore

des tumeurs œstrogèno-dépendante comme le cancer du sein (130,131).

Ci-dessous quelques exemples d’études éclairant sur l’activité PE des parabènes. Cette liste

est non exhaustive, du fait des très nombreuses études qui paraissent tous les jours dans les

journaux scientifiques.

Des études indiquent que le méthylparabène, appliqué sur la peau à une concentration telle

qu’on le trouve dans les produits cosmétiques, accélère le vieillissement cutané et augmente

les dommages subis par l’ADN si la peau (et donc le parabène) est exposée au soleil

(132,133).

D’autres études mettent en évidence leur capacité à entraîner des troubles de la reproduction

en mimant l’activité des œstrogènes (116, 134, 135). Des études contradictoires auraient par

ailleurs montré que la liaison des parabènes aux récepteurs œstrogéniques serait beaucoup

plus faible (entre 100 000 et 1 000 000 fois) que la réponse physiologique induite par

l’œstradiol (136). Ceci démontre bien la polémique de ce sujet.

Toutefois, il faut noter que des grands organismes de recherche indépendants des industriels

viennent parfois apporter des informations certifiées. Par exemple, l’INSERM a fait un lien

significatif entre la présence de butylparabène chez des hommes consultant pour infertilité et

l’altération de l’ADN des spermatozoïdes (137).

Dans une autre étude, des parabènes ont été détectés dans des tissus de cancer du sein humain,

ce qui soulève des questions sur une possible association entre les parabènes présents dans les

produits de beauté et le cancer (138).

Ces exemples d’études et bien plus encore ont donc conduit à adapter la réglementation

concernant ces produits (139,140).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 103: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

102

Le propylparabène ainsi que le butylparabène sont inscrit sur la liste de Substitution

Immédiate Nécessaire (SIN) et classés PE par la Commission Européenne. Ils ont des

propriétés œstrogéniques et anti-androgéniques et ils affecteraient donc les fonctions et

organes sexuels. Le butylparabène aurait en plus une action sur les hormones thyroïdiennes

(118).

Qu’en est-il concernant la réglementation des parabènes ?

Jusqu’alors, la CE prévoyait une concentration maximale d’utilisation dans les produits

cosmétiques fixée à 0,4% pour un seul parabène et à 0,8% dans le cas d’un mélange de

parabènes (141). Le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs

(CSSC) a confirmé que, pour les petites molécules de parabène telles que le méthylparabène

ou l’éthylparabène, ces limites étaient considérées comme sûres mais qu’il fallait évaluer les

risques concernant les molécules plus longues comme le propylparabène ou encore le

butylparabène (116, 128,140, 141).

C’est pourquoi, en septembre 2014, la CE a annoncé une diminution des concentrations

autorisées pour le propylparabène et le butylparabène. A présent, les limites sont fixée à

0,14% qu’ils soient seuls ou mélangés. De plus, elle interdit ces deux mêmes substances dans

les produits sans rinçage pour le siège et destinés aux enfants de moins de 3 ans en raison de

leur risque de pénétration percutanée élevée en cas de lésions cutanées (141).

A partir d’octobre 2014, elle a interdit l’utilisation de cinq autres parabènes dans les produits

cosmétiques. A savoir, l’isopropylparabène, l’isobutylparabène, le phénylparabène, le

benzylparabène et le pentylparabène (116, 128,140).

Extrapolons un peu et intéressons nous quelques instants à un produit de substitution aux

parabènes : le méthylisothiazolinone ou MIT (figure 59). En effet, nous avons vu que les

parabènes sont qualifiés de PE, c’est pourquoi les industriels cherchent des produits de

substitution. Ce produit est donc utilisé pour les mêmes propriétés que les parabènes (142).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 104: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

103

Figure 59 : Structure chimique du méthylisothiazolinone (143)

Cependant, en 2014, Bruxelles soulève un autre problème puisque le MIT est soupçonné de

provoquer des irritations et des eczémas. C’est pourquoi, à partir de juillet 2015, sa

concentration maximale a été fixée par le CSSC à 0,0015% dans les produits à rincer (142).

De plus, il est interdit d’utiliser les mélanges de méthylchloroisothiazolinone (figure 60) et de

MTI afin de réduire le risque d’allergies cutanées. Cet exemple met donc en évidence la

difficulté à remplacer ces produits…

Figure 60 : Structure chimique du méthylchlorothiazolinone (144)

Au vu de ces problèmes de substitution, le nouvel enjeu technique serait donc de formuler

sans conservateur ? Pourtant, ils semblent indispensables quant à la protection des

cosmétiques vis-à-vis des bactéries et champignons, qui tendent à proliférer dans un

environnement aqueux.

La société Cosmetolab s’est donc intéressée au principe de stérilisation UHT du lait afin de

l’appliquer aux cosmétiques. Ce procédé consiste à chauffer le produit à très haute

température puis à le refroidir immédiatement pour éviter l’apparition de bactéries (145).

Un autre exemple : le laboratoire Beiersdorf a pu enlever les conservateurs de la crème Nivea

bleue en modifiant le procédé de fabrication. Il s’agit d’une émulsion eau dans huile et le

procédé consiste à réduire la taille des gouttes d’eau dispersées dans l’huile (146).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 105: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

104

III. Les filtres et absorbeurs UV

Les crèmes solaires sont les cosmétiques phares de l’été. Et pourtant, depuis plusieurs années,

elles sont remises en cause par certains scientifiques en raison des filtres ultraviolets ou UV

qu’elles contiennent (147).

Qu’est-ce qu’un filtre UV ? Il s’agit d’une substance capable de filtrer (c’est-à-dire de ne pas

laisser passer) certaines radiations contre les effets nocifs de celles-ci. Il existe 2 catégories de

filtre : les filtres organiques encore appelés filtres chimiques et les filtres minéraux encore

appelés écrans ou filtres physiques (148).

Les filtres minéraux correspondent à l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane. Il s’agit de

pigments blancs qui reflètent et diffusent les radiations UV-A et UV-B. Ils agissent donc

comme un « miroir ». Ces filtres ne pénètrent pas dans la peau mais restent en surface.

Les filtres organiques absorbent les rayons ultraviolets et ce sont ces composés organiques

que les scientifiques pointent du doigt. En effet, ces derniers agiraient comme des PE (116).

Chaque filtre chimique protège contre une gamme donnée de longueurs d’onde. Donc, pour

une protection contre tous les UV, il faut associer plusieurs filtres différents qui peuvent être,

dans ce cas, absorbés par la peau.

Intéressons nous à présent plus précisément aux différents filtres suspectés d’agir comme PE.

1. Les cinnamates avec le méthoxycinnamate d’éthylhexyle ou OMC

Le méthoxycinnamate d’éthylhexyle (figure 61) est un agent absorbant les UV-B. Il est

principalement retrouvé dans les écrans solaires, les crèmes cosmétiques, les lotions, les

rouges à lèvres ainsi que les huiles solaires (142).

Le méthoxycinnamate d’éthylhexyle aussi appelé 2-ethylhexyl 4-methoxycinnamate, octyl

methoxycinnamate, octinoxate, OMC ou encore EHMC possède une activité œstrogénique et

une action sur la thyroïde, affectant par conséquent les fonctions physiologiques telles que le

développement ou encore la reproduction (149).

La Commission Européenne l’a classe comme PE et il est inscrit sur la liste SIN (149).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 106: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

105

Figure 61 : Structure chimique de l'OMC (113)

Actuellement, les concentrations d’OMC utilisées en France sont les suivantes (149) :

- 10% maximum dans les produits de protection solaire,

- 7,5% maximum dans les baumes à lèvres,

- 0,12% maximum dans les gels douche,

- 0,2% maximum dans les huiles corporelles et solaires.

2. Les benzophénones

2.1. Benzophénone-1

La benzophénone-1 (figure 62) encore appelé 2,4-dihydrobenzophenone ou resbenzophenone

est qualifié de PE par la Commission Européenne et est retrouvé sur la liste SIN (139).

Ce composé agirait comme un œstrogène faible. Son activité anti-androgénique, elle, serait

plus importante (139).

Figure 62 : Structure chimique du benzophénone-1 (118)

2.2. Benzophénone-2

Le benzophénone-2 (figure 63) est un filtre UV, classé comme PE par la Commission

Européenne. En effet, il aurait un effet œstrogénique, un effet anti-androgénique et affecterait

également les fonctions thyroïdiennes (139).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 107: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

106

Cette substance affecterait également la fonction immunitaire et le métabolisme.

Il a été établi une corrélation entre l’exposition au benzophénone-2 et l’hypospadias (139).

Les synonymes de cette substance sont le BP-2, le 2,2 ', 4,4'-tétrahydroxybenzophénone.

Figure 63 : Struture chimique du benzophénone-2 (118)

2.3. Benzophénone-3 ou BP-3

La benzophénone-3 (figure 64) est un filtre UV couramment utilisé. Appliquée sur la peau,

elle est absorbée par l’organisme (139).

La benzophénone-3 est classée comme PE par la Commission Européenne en raison de son

activité œstrogénique, son activité anti-androgénique ainsi que son action sur la thyroïde

(139).

Figure 64 : Structure chimique du benzophénone-3 (118)

Cette substance est retrouvée dans la liste SIN (118).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 108: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

107

Chez l’homme, il a été établi des corrélations entre des concentrations urinaires élevées de

benzophénone-3 pendant la grossesse et une diminution du poids de naissance chez les filles

ainsi qu’une augmentation du poids de naissance chez les garçons (150,151).

Attention aux différents synonymes utilisés tels que BP-3, oxybenzone ou encore 2-hydroxy-

4-méthoxybenzophénone.

La benzophénone-3 a été réévaluée par l’ANSM en 2010 car cette substance est suspectée

d’être un PE de catégorie 2 selon le rapport DHI. C’est-à-dire qu’aucune donnée in vivo ne

montre d’effet PE mais que certaines études in vitro indiquent un potentiel de PE (150).

L’ANSM a demandé, le 21 décembre 2010 à la Commission européenne de (150) :

- Restreindre la concentration de benzophénone-3 en tant que filtre UV à 6% chez

l’adulte dans les produits cosmétiques de protection solaire et à 0,5% en tant que

protecteur des formules,

- Interdire son utilisation à la concentration de 6% dans les produits cosmétiques de

protection solaire chez les enfants jusqu’à 10 ans car la marge de sécurité relative à la

benzophénone-3 calculée pour les enfants jusqu’à l’âge de 10 ans est inférieure à 100.

Par conséquent, elle ne permet pas d’assurer la sécurité sanitaire d’utilisation dans les

produits cosmétiques en tant que filtre UV à la concentration de 6%.

NB : la marge de sécurité d’un ingrédient cosmétique correspond à sa NoAEL (qui est la dose

considérée sans effet indésirable observé) sur la SED (qui correspond à la dose d’exposition

systémique prévue pour l’ingrédient). Ce rapport doit être supérieur à 100. Ce qui signifie

que l’exposition maximale attendue chez l’homme via les produits cosmétiques est 100 fois en

dessous de la plus forte dose sans effet chez l’animal.

2.4. 4,4’-dihydroxybenzophénone

Le 4,4’-dihydroxybenzophénone (figure 65) est un filtre UV aux propriétés œstrogénique et

anti-androgénique. Il provoquerait l’aneuploïdie, une anomalie chromosomique (nombre

anormal de chromosomes) qui affecterait la reproduction (139).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 109: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

108

Figure 65 : Structure chimique du 4,4'-dihydroxybenzophénone (118)

2.5. Camphre de 3-benzylidène ou 3-BC

Le 3-benzylidène-camphre (figure 66) est un filtre UV retrouvé principalement dans les

crèmes et laits solaires. Il est qualifié de xénœstrogène puissant avec une action œstrogénique,

anti-androgénique et progestative (139).

Figure 66 : Structure chimique du 3-BC (118)

Le 24 août 2011, l’ANSM a interdit « la fabrication, l’importation, l’exportation, la

distribution en gros, la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux, la détention en vue de la

vente ou de la distribution à titre gratuit et l’utilisation de produits cosmétiques contenant la

substance 3-benzylidene camphor » en raison de récentes études in vivo et in vitro qui mettent

en évidence le caractère PE de cette substance (152).

2.6. Camphre de 4-méthylbenzylidène ou 4-MBC

Le 4-méthylbenzylidène-camphre (figure 67) est un filtre UV. Il a également une action

œstrogénique puissante et un effet anti-androgène. De plus, il interagirait avec la progestérone

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 110: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

109

et les hormones thyroïdiennes. C’est pourquoi la Commission Européenne le qualifie de PE

(139).

Figure 67 : Structure chimique du 4-MBC (118)

Les synonymes utilisés pour cette substance sont camphre de 3-(4-méthyl benzylidène), 4-

MBC.

A l’origine, cette substance pouvait être utilisée dans les produits cosmétiques en tant que

filtre UV à une concentration maximale de 4% (153).

Cependant, la conclusion du CSSC est qu’il n’est pas certain que l’usage d’un produit de

protection solaire contenant 4 % de 4-MBC ne présente pas un risque pour la santé des

consommateurs (153).

Ainsi, quelle que soit la méthodologie retenue, la marge de sécurité est insuffisante pour

conclure à l’absence du risque du 4-MBC utilisé en tant que filtre UV chez l’homme.

IV. Les siloxanes

1. L’octaméthylcyclotétrasiloxane

L’octa-méthyl-cyclo-tétra-siloxane (figure 68) est retrouvé dans de nombreux cosmétiques

tels que les anti-transpirants et déodorants, les laques pour cheveux, les crèmes pour le corps,

les huiles de bronzage ou encore dans les rouges à lèvres et vernis à ongle, pour ses propriétés

émollientes.

Il est inscrit dans la liste SIN. En effet, il est classé comme perturbateur endocrinien et

reprotoxique de catégorie 3 c’est-à-dire qu’il s’agit d’une substance préoccupante pour la

reproduction. Il entrainerait en effet une baisse significative de la fertilité (154).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 111: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

110

De plus, cette substance est enregistrée auprès de REACh.

Figure 68 : Structure chimique de l’octaméthylcyclotétrasiloxane (118)

2. Le décaméthylcyclopentasiloxane

Le décaméthylcyclopentasiloxane (figure 69), est une silicone utilisé en cosmétique comme

agent anti-statique, émollient, conditionneur capillaire, humectant, solvant et agent de

contrôle de la viscosité (154).

Figure 69 : Structure chimique du décaméthylcyclopentasiloxane (118)

Le CSSC est d'avis que le cyclométhicone ne présente pas de risque pour la santé de l'homme

lorsqu'il est utilisé dans les produits cosmétiques aux concentrations habituelles (154).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 112: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

111

V. Les alkylphénols

Dans cette catégorie figure un grand nombre de molécules : nonylphénol, nonoxynol,

octylphénol, O-phénylphénol, propylphénol, amylphénol, heptylphénol, dodécylphénol,

méthylphénol (ou crésol), éthylpénol (ou xylénol) et le 4-tert-octylphenol.

Ils sont principalement retrouvés dans les shampooings, les colorants capillaires, les crèmes à

raser ou encore dans les nettoyants pour visage et corps.

Des études ont mis en évidence certains effets toxiques et perturbateurs endocriniens des

alkylphénols (116).

En effet, chez les animaux, les alkylphénols réduiraient le nombre de spermatozoïdes,

altèreraient l’équilibre des hormones de la reproduction et enfin provoqueraient des

malformations au niveau des organes reproducteurs (155,156,157).

Une étude menée en 2013 par l’équipe du docteur Chen a mis en évidence un lien significatif

entre altération de la reproduction et baisse de la fertilité et présence de 4-tert-octylphénol, 4-

n-octylphénol et 4-n-nonylphénol (158).

Ces alkylphénols auraient également une action sur la thyroïde et pourraient entraîner des

hypothyroïdes congénitales. C’est ce que met en évidence une étude de 2013 en montrant que

les concentractions en alkylphénols dans le groupe des enfants atteints d’hypothyroïdie était

significativement plus élevé que chez les enfants non atteints (159).

De plus, les études sur les animaux mettent en évidence un lien entre prolifération des cellules

cancéreuses et nonylphénol chez la souris, ou encore des altérations de la reproduction chez

les poissons avec apparition de malformations urogénitales (156).

Le nonylphénol (figure 70) est, quant à lui, considéré comme PE avéré en raison de son

caractère persistant. Il est classé dans la catégorie 3 des substances toxiques pour la

reproduction : cette catégorie correspond aux substances préoccupantes pour la reproduction

(118).

Cette substance aurait une activité œstrogénique avérée et est inscrite sur la liste SIN (113).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 113: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

112

Figure 70 : Structure chimique du nonylphénol (160)

Dans les produits cosmétiques, le nonylphénol (NP) et ses dérivés éthoxylés (NPE) sont

interdits d’utilisation par la réglementation cosmétique en raison de leur potentiel de PE. Ils

ont été inscrits en novembre 2005 par la directive 2005/80/CE à l’annexe II de la directive

cosmétique 76/768/CEE, annexe comportant la liste des substances qui ne peuvent entrer dans

la composition des produits cosmétiques (161).

Le 4-octylphénol (figure 71) appelé encore 4-tert-octylphenol, para-tert-octylphenol ou

octylphenol appartient également au groupe des alkylphénols retrouvés dans les cosmétiques

et est lui aussi inscrit dans la liste SIN. Il est considéré comme PE en raison de ses effets

néfastes sur la reproduction et de son caractère persistant. Il est également inscrit sur la liste

candidate de REACh au classement comme « extrêmement préoccupant » (118).

Figure 71 : Structure chimique de l'octylphénol (118)

L’union européenne limite les concentrations en alkyphénols à 1% dans les produits

cosmétiques (153).

On notera qu’une proposition de loi visant à interdire l'utilisation des phtalates, des parabènes

et des alkylphénols a été déposée le 13 juillet 2010. Cette proposition de loi a été adoptée par

l’assemblée nationale le 3 mai 2011 pour l’article suivant :

« La fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des

parabènes ou des alkylphénols sont interdites. »

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 114: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

113

Cependant, la Commission des Affaires Sociales n’a pas adopté cette loi et a souhaité

remplacé le mot « interdites » par « suspendues jusqu’à l’adoption par les agences de sécurité

sanitaire compétentes, d’une évaluation des risques et des bénéfices présentés par ces produits

attestant de leur innocuité pour la santé publique » (116,153).

VI. Le triclosan

Le triclosan (figure 72) est un biocide utilisé comme conservateur dans les produits

cosmétiques en raison de ses propriétés antibactériennes (162).

Figure 72 : Structure chimique du triclosan (118)

On le retrouve entre autre dans les dentifrices, les savons, les lotions hydratantes, les crèmes à

raser, les déodorants ou encore dans les cosmétiques anti-acnéiques (162).

Or, depuis quelques années ce produit préoccupe les scientifiques car il induirait des

perturbations endocriniennes. En effet, il a été inscrit sur la liste SIN (163) et enregistré

auprès de REACh en raison de son pouvoir perturbant sur le système endocrinien et de son

caractère bioaccumulable. Il aurait des effets œstrogéniques (164,165) et thyroïdiens (166). Il

favoriserait entre autre, le développement de certains cancers, de malformations congénitales

et altèrerait la fertilité (165,166, 167).

D’après l’arrêté du 6 février 2001, le triclosan peut être utilisé comme conservateur

antibactérien dans les produits cosmétiques à une concentration maximale de 0,3% (168).

Une étude menée sur 2517 participants âgés de plus de 6 ans entre 2003 et 2004 aux Etats-

Unis a montré que le triclosan était présent dans l’urine de 74,6% des individus testés. Il a

donc la capacité de traverser la barrière cutanée et les muqueuses (169).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 115: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

114

La Commission Européenne vient de juger le triclosan suffisamment dangereux pour

l’interdire dans les nouveaux produits de rasage dès octobre 2014 (170, 171). En effet, les

micro-coupures induites par le rasage seraient susceptibles de favoriser la pénétration du

triclosan dans l’organisme.

De plus, selon de récentes études il aurait également un effet néfaste sur la fonction

musculaire et en particulier celle du muscle cardiaque (172) et serait susceptible d’entraîner

des résistances aux antibiotiques (173).

VII. Les phénols

1. Le résorcinol

Le résorcinol (figure 73), aussi appelé résorcine ou 1,3-benzènediol est utilisé dans les

produits cosmétiques et notamment dans les produits et lotions capillaires (teintures en

particulier). Cependant, il affecterait la glande thyroïde. Il aurait également des effets sur le

métabolisme des œstrogènes et du glucose (139).

Figure 73 : Structure chimique du résorcinol (118)

En effet, il a été démontré que le résorcinol agirait comme PE (174) :

- Par action anti-thyroïdienne par blocage de la synthèse des hormones thyroïdiennes,

- Par effet œstrogénique in vivo

En France, le résorcinol est classé dangereux pour l’environnement car très toxique pour les

organismes aquatiques.

En Europe, la concentration de résorcinol est limitée à 5% dans les colorants capillaires

fonctionnant par oxydation. Cependant, en pratique, beaucoup de fabricants limitent les

teneurs en résorcinol libre dans les teintures capillaires par oxydation à 1,25% et limitent les

teneurs dans les shampooing et lotions capillaires à 0,5%. (175)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 116: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

115

Le résorcinol est inscrit sur la liste SIN et enregistré auprès de REACh et la Commission

Européenne l’a qualifié de PE (175).

2. Le BHA

Le BHA (ou Butylated Hydroxy Anisole) (figure 74) est un antioxydant utilisé comme

conservateur dans les produits cosmétiques. Il est également nommé tert-butyl-4-

methoxyphenol, 2-tert-butylhydroxyanisole, butylated hydroxyanisole est encore connu sous

le code E320 (mélange des deux isomères). Il est particulièrement rencontré dans les

cosmétiques dits « gras » tels que les baumes à lèvres et rouges à lèvres, les crèmes et

produits hydratants, les fonds de teints ou encore les ombres et crayons à paupières (139).

Figure 74 : Structure chimique du BHA (118)

Or, le BHA aurait des effets œstrogéniques et anti-androgéniques. En effet, il a été observé

chez des rats nourris au BHA une diminution du taux de testostérone et d’hormones

thyroïdiennes ainsi que des malformations des spermatozoïdes. De plus, leurs descendants

étaient de plus petite taille et avaient un retard de maturation sexuelle avec des organes

reproducteurs plus petits que la norme. Des effets similaires ont été observés chez le cochon.

En 2014, un consensus national de lutte contre l’utilisation des PE a incité l’ANSES à

expertiser le BHA. En effet, il serait susceptible de perturber le bon fonctionnement des

hormones sexuelles et d’avoir des effets néfastes sur la fertilité au niveau des espèces

animales (176).

De plus, le BHA fait partie de la section B de la convention pour la protection du milieu

marin de l’Atlantique du Nord-Est (OSPAR). L’OSPAR (acronyme pour Oslo-Paris car cette

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 117: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

116

nouvelle organisation remplace les conventions d’Olso et de Paris) regroupe 15

gouvernements qui coopèrent pour protéger l’environnement marin de l’Atlantique du Nord-

Est. La section B correspond aux substances jugées préoccupantes de part leurs toxicités sur

les organismes marins et leurs potentiels de bioaccumulation et qui sont traitées de façon

adéquate par des initiatives CE ou par d’autres forums internationaux (176).

Le BHA est inclus dans la liste SIN en raison de ses activités œstrogénique, androgénique et

sur la thyroïde. Il est donc susceptible d’altérer plusieurs fonctions dont la croissance et la

reproduction. C’est pourquoi la commission européenne le classe comme PE. Il a été

enregistré auprès de REACh (118).

VIII. Le bisphénol A

Attardons nous quelques instants sur le cas du bisphénol A ou BPA (figure 75). Il n’est pas

directement impliqué dans la composition des produits cosmétiques mais il s’agit d’une

substance chimique utilisée dans la fabrication des plastiques. Nous sommes donc

susceptibles de le retrouver dans les contenants des produits cosmétiques…

Figure 75 : Structure chimique du BPA (118)

Le BPA est un œstrogénomimétique, c’est-à-dire une substance apote à mimer l’œstradiol,

très proche structuralement (cf chapitre 1, page 41). Cependant, plusieurs travaux suggèrent

que le BPA agirait également sur les récepteurs androgéniques ou thyroïdiens (177, 179).

L’ANSES a conclu à l’existence d’effets avérés chez l’animal : effets sur la reproduction, sur

la glande mammaire, sur le métabolisme, le cerveau, le comportement ou encore des effets

cardiovasculaires (179).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 118: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

117

Pour autant, les études n’ont pas conclu à un effet cancérogène du BPA chez l’homme car les

résultats chez l’animal ne peuvent être extrapolés directement à l’homme en raison des

différences entre les espèces.

Malgré cela, l’ANSES a proposé en 2012 au niveau européen un classement plus sévère du

BPA qualifié comme reprotoxique de catégorie 2.

La loi du 24 décembre 2012 a interdit, en France, le BPA dans les conditionnements à usage

alimentaire destinés aux enfants âgés de 0 à 3 ans à partir du 1er janvier 2013, et dans

l’ensemble des conditionnements à usage alimentaires à partir du 1er janvier 2015. Cependant,

aucune réglementation n’impose son absence dans les contenants de nos produits

cosmétiques… (180)

Par ailleurs, en janvier 2015, l’EFSA (l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a

réévalué de manière complète le dossier sur le BPA et les experts ont conclu que cette

substance ne posait pas de risque pour la santé des consommateurs de tout âge y compris donc

pour les nourrissons. Il est donc probable que l’impact du BPA sur la santé de l’homme soit

réévalué dans de nouvelles études (181).

IX. Le phénoxyéthanol

Cette substance (figure 77) est utilisée comme conservateur dans les produits cosmétiques. Sa

concentration maximale est fixée à 1% dans les produits cosmétiques (182).

Figure 76 : Structure chimique du phénoxyéthanol (182)

Cependant, l’ANSM recommande, après un rapport de juin 2012, de ne pas utiliser de

produits contenants cette substance dans les spécialités cosmétiques destinés au siège des

enfants de moins de 3 ans et de restreindre la concentration maximale autorisée à 0,4% au lieu

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 119: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

118

de 1% jusqu’alors. La Commission de Cosmétologie de l’ANSM a approuvé ces

recommandations.

En effet, le phénoxyéthanol serait responsable d’irritations oculaire ainsi que d’hématotoxicité

chez le lapin ou encore d’hépatotoxicité chez le rat (182).

Cependant, à l’heure d’aujourd’hui, aucun signalement de cosmétovigilance n’a été recensé,

et c’est pourquoi la Commission de Cosmétologie n’a pas jugé nécesaire de modifier la

restriction actuelle à 1% du phénoxyéthanol dans tous les types de produits cosmétiques pour

l’adulte (182).

Ceci est un exemple afin de prendre en compte la difficulté de substituer un produit par un

autre dont on ne connaît pas encore les risques potentiels pour l’homme…

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 120: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

119

Chapitre 5 : Les grands axes de la règlementation

concernant les perturbateurs endocriniens

Cette partie a pour but de faire le point sur la réglementation en vigueur concernant les

perturbateurs endocriniens à l’instant présent. Elle recense donc les grands axes de la

règlementation par ordre chronologique.

I. 2001 : la classification CMR

Le sigle CMR signifie cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction.

La directive 67/548/CEE de l'Union Européenne a établi une classification des substances

chimiques susceptibles de présenter ce type de dangers pour l’homme (183).

Cette classification comporte trois catégories :

- Catégorie 1 : substances dont les effets chez l’homme sont avérés. La relation de cause

à effet à été établie,

- Catégorie 2 : substances dont les effets sont présumés chez l’homme et prouvés chez

l'animal. La présomption d’une relation de cause à effet pour l’homme est forte,

- Catégorie 3 : substances dont les effets sont suspectés chez l’homme. Cependant les

études restent insuffisantes.

Cette classification a été remplacée par une nouvelle classification, la réglementation CLP

(pour Classification, Labelling, Packaging) qui est entrée en vigueur en janvier 2009 et pour

laquelle (33) :

- La catégorie 1 devient la catégorie 1A,

- La catégorie 2 devient la catégorie 1B,

- La catégorie 3 devient la catégorie 2.

Seule la codification change.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 121: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

120

II. 2005 : Création du PNRPE par le MEDDE

Le Ministère en charge de l’Ecologie et du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE)

a crée en 2005, le Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens

(PNRPE) qui permet de soutenir les recherches concernant ceux-ci. Le PNRPE s’articule

autour de 7 grands thèmes de recherche prioritaires dont par exemple le développement

d’outils et de stratégies permettant d’améliorer l’évaluation des dangers et des risques des PE,

le phénomène « cocktail » ou encore l’analyse du risque sanitaire et des coûts induits par

l’exposition aux PE (184).

III. 2007 : Mise en place de REACh

1. Qu’est-ce que REACh ?

REACh est un règlement européen entré en vigueur le 1er juin 2007. Son but est de sécuriser

la fabrication et l’utilisation de substances chimiques dans l’industrie européenne

(185,186,187).

REACh est un acronyme anglais signifiant Registration, Evaluation, Autorisation of

Chemicals ; autrement dit l’enRegistrement, l’Evaluation et l’Autorisation des substances

Chimiques (33).

Il s’agit donc de recenser, d’évaluer et de contrôler les substances chimiques fabriquées ou

importées sur le marché européen.

Pour cela, REACh a créé l’Agence Européenne des Produits Chimiques, l’ECHA.

Il faut savoir que toutes les entreprises de l’Espace économique européen qui fabriquent,

utilisent ou importent des substances chimiques sont directement impliquées.

Quelles substances sont concernées ? Les substances naturelles comme les huiles essentielles,

les substances organiques comme les solvants, les métaux ou encore, et celles-là nous

intéressent particulièrement les substances susceptibles de provoquer des perturbations

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 122: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

121

endocriniennes. Ces substances sont évaluées soit dans leur état brut soit à l’état de mélange

dans des préparations et/ou objets.

REACh oblige donc les entreprises qui fabriquent ou importent des substances chimiques à

évaluer les risques liés à leur utilisation, ainsi qu’à prendre les mesures nécessaires pour gérer

tout risque identifié pour la santé et/ou pour l’environnement. On comprend donc bien que la

preuve de la sécurité des substances appartient aux industriels eux-mêmes.

2. Les objectifs de ce règlement

L’objectif principal est d’évaluer plus de 30 000 substances chimiques d’ici 2018 afin

d’établir leurs risques potentiels, dans le but de protéger la santé humaine et l’environnement,

d’instaurer une information complète et transparente sur la nature et les risques des

substances, de sécuriser les manipulations de ces substances auprès des salariés, de limiter les

essais sur les vertébrés en incitant les industriels à partager leurs données ainsi que de

renforcer la compétitivité de l’industrie (185,186,187).

3. La mise en œuvre

Les industriels doivent dorénavant enregistrer au niveau européen les substances qu’ils

fabriquent ou importent en quantité supérieure à 1 tonne par an (185,186,187).

Après cet enregistrement, plusieurs hypothèses sont possibles :

- La substance est déclarée sans risque et peut être utilisée,

- La substance présente des risques qui peuvent être maîtrisés et peut donc être utilisée

sous conditions,

- La substance présente des risques qui impliquent soit une utilisation encadrée, soit une

interdiction : dans ce cas-là, elle devra être remplacée par une substance de

substitution.

La mise en place de ce règlement se fait selon 4 procédures essentielles : l’enregistrement,

l’évaluation, l’autorisation ou la restriction (185,186,187).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 123: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

122

3.1. L’enregistrement

Il s’agit d’enregistrer, comme nous l’avons précisé plus haut, les substances produites ou

importées en quantité supérieure ou égale à 1 tonne par an dans l’UE. Cet enregistrement est

fait par le producteur ou l’importateur auprès de l’ECHA (185,186,187).

Pour les nouvelles substances chimiques, l’enregistrement est obligatoire depuis le 1er juin

2008.

Pour les substances déjà existantes dites substances « phase-in », elles peuvent bénéficier d’un

étalement dans le temps. Cependant, elles doivent avoir fait l’objet d’un pré-enregistrement

avant le 1er décembre 2008 auprès de l’Agence européenne des produits chimiques. Ces

substances seront ensuite à enregistrer en fonction de leur tonnage et en tenant compte de la

date limite du calendrier d’enregistrement. Par exemple, les substances fabriquées ou

importées en quantité supérieures ou égales à 100 tonnes par an ont dû être enregistrées avant

le 31 mai 2013 (185,186,187).

Figure 77 : Dates limites d'enregistrement en lien avec REACh (188)

Tous les fabricants et importateur doivent fournir un dossier d’enregistrement qui comprend

(185,186,187) :

- Un dossier technique recensant

o Identité du fabriquant ou importateur

o Identité de la substance

o Informations sur la fabrication et les utilisations

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 124: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

123

o Classification et étiquetage proposé

o Conseils d’utilisation

o Résumés des études physicochimiques, toxicologiques et écotoxicologiques

- Un rapport sur la sécurité chimique si la substance est fabriquée ou importée à plus de

10 tonnes par an :

o Evaluation des dangers, évaluation de l’exposition, caractérisation des risques

si la substance est classée cancérogène, mutagène ou Persistantes,

Bioaccumulables et Toxiques (PBT), ou encore très persistantes et très

bioaccumulables (vPvB)

o Description des mesures de gestion des risques

REACh introduit le principe « Pas de données, pas de marché ». Ceci signifie qu'une

substance non enregistrée conformément aux dispositions du règlement REACh ne peut pas

être fabriquée, importée ou mise sur le marché dans la communauté européenne. En d'autres

mots, la substance ne pourra plus être utilisée dans la CE.

3.2. L’évaluation

L’ECHA évalue la conformité des dossiers et les propositions d’essais tandis que l’évaluation

des substances se fait par les Autorités Compétentes (AC) des états membres.

Les états membres ont à leur charge l’évaluation des substances. Cette tâche est coordonnée

par l’ECHA.

Pour information, l’évaluation des propositions d’essais s’applique à tous les dossiers dont la

substance est produite ou importée à plus de 100 tonnes par an et pour lesquels les

demandeurs proposent de réaliser un essai sur un vertébré. L’ECHA doit obligatoirement

donner son feu vert à de tels essais (185,186,187).

3.3. L’autorisation

La procédure d’autorisation vise à imposer une utilisation encadrée des substances chimiques

les plus préoccupantes comme les substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la

reproduction (CMR), les substances persistantes, bioaccumulables et toxiques (PBT), les

substances très persistantes et très bioaccumulables (vPvB) ainsi que les substances qui

suscitent un niveau de préoccupation équivalent telles que les PE (185,186,187).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 125: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

124

Les autorisations d’utilisation sont octroyées par la Commission Européenne après examen de

l’intégralité du dossier.

Cette procédure vise à garantir que les risques liés à ces substances sont maîtrisés et que ces

substances sont progressivement remplacées par d’autres substances ou technologies

appropriées (28).

Par ailleurs, la Commission Européenne peut aller jusqu’à interdire la production ou

l’utilisation de ces substances.

3.4. La restriction

Dès lors qu’un état membre ou que la Commission Européenne estime que la mise sur le

marché ou l’utilisation d’une substance entraîne un risque qui n’est pas maîtrisé, un dossier

sur la substance est préparé afin de l’inclure dans une annexe, l’annexe XVII, du règlement

REACh qui précise quelles sont les restrictions concernant la substance.

Si par la suite, un industriel veut utiliser une substance incluse à l’annexe XVII, il doit se

conformer aux conditions décrites qui peuvent aller jusqu’à l’interdiction totale d’utilisation

de la substance en question (185,186,187).

4. Mise en application concrète de la directive REACh

En décembre 2011, une première substance, le 4-tert-octyphénol, a été inscrite en tant que PE

sur la liste des substances extrêmement préoccupantes. Comme décrit précédemment, il

agirait comme un xéno-œstrogène et altèrerait les spermatozoïdes (28,189).

IV. 2008 : 1ère version de la liste SIN

La liste SIN (Substitution Immédiate Nécessaire) est un projet piloté par 9 ONG d’envergure

européenne et/ou internationale dont l’objectif est d’accélérer le remplacement des produits

chimiques dits « extrêmement préoccupants » (139).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 126: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

125

La Liste SIN est une liste exhaustive des substances qui répondent aux critères « Substances

Extrêmement Préoccupantes » telles que définies par REACh et auxquelles nous sommes

exposés quotidiennement par le biais des produits et biens de consommation : détergents,

peintures, équipements électroniques, matériaux de construction, mobilier, jouets,

cosmétiques, vêtements, etc…

Les Substances Extrêmement Préoccupantes correspondent aux critères suivants :

- Reconnues pour leurs effets CMR, c’est-à-dire cancérigènes, mutagènes et/ ou

reprotoxiques,

- Reconnues comme PBT : persistantes, bioaccumulables et toxiques,

- Ou celles reconnues pour des effets qui suscitent un niveau de préoccupation

équivalent. Parmi ces substances figurent les perturbateurs endocriniens pour lesquels

émergent des preuves scientifiques d’atteintes probables à la santé humaine et/ou à

l’environnement.

La base de données de la Liste SIN contient toutes les substances listées ainsi que leurs

impacts sur la santé humaine et l’environnement, leurs caractéristiques techniques et leurs

usages potentiels.

Ci-dessous, un aperçu de la base de données SIN (disponible sur le site

http://sinlist.chemsec.org/) (118) : la raison d’inclusion à la liste et son statut REACh sont en

particulier explicités.

Figure 78 : Un aperçu de la base de données concernant la liste SIN (118)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 127: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

126

V. 2009 : l’ANSES aussi concernée par les PE

L’ANSES agit autour de 2 grands axes : l’évaluation des risques et la production de

connaissances. Et l’ensemble de ces travaux s’inscrit dans différents plans nationaux,

notamment le Plan Nationel Santé Environnement 2 (PNSE 2), le Plan Nationel de Résidus

des Médicaments dans les eaux (PNRM), le plan écophyto (pour réduire l’utilisation des

produits phytosanitaires en France) et le PNRPE (184).

Les missions de l’ANSES sont de (184) :

- Hiérarchiser les substances à étudier en priorité,

- Identifier les produits et articles de consommation grand public contenant des

substances toxiques pour les fonctions de reproduction et la fertilité ou susceptibles de

l’être,

- Caractériser les expositions de la population générale et des travailleurs à ces

substances,

- Procéder à une évaluation des risques prenant en compte les périodes de vulnérabilité

particulières de certains groupes de population,

- Identifier les substitutions possibles pour certaines de ces substances pour lesquelles

un risque sanitaire aurait été mis en évidence.

Pour l’heure, les travaux menés par l’agence l’ont poussée à proposer à l’ECHA fin 2012 un

classement du BPA en tant que toxique pour la reproduction (passage de la catégorie 2 à la

catégorie 1B) au niveau européen. Ce changement de classe aurait pour conséquence directe

l’application de mesures réglementaires plus sévères comme l’obligation de mise en place de

mesures de prévention voire même de l’interdiction de mise sur le marché de mélanges

contenant du BPA à destination des consommateurs.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 128: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

127

NB : Classification des substances CMR depuis 2010

Cancérogènes Mutagènes Toxiques pour la

reproduction

Catégorie 1A : substances dont

le potentiel cancérigène pour

l’être humain est avéré

Catégorie 1A : substances dont

la capacité d’induire des

mutations héréditaires dans les

cellules germinales des êtres

humains est avérée (données

épidémiologiques)

Catégorie 1A : substances dont

la toxicité pour la reproduction

humaine est avérée

Catégorie 1B : substances dont

le potentiel cancérogène pour

l’être humain est supposé

(données animales)

Catégorie 1B : substances dont

la capacité d’induire des

mutations héréditaires dans les

cellules germinales des êtres

humains est supposée (test in

vivo sur des cellules de

mammifères)

Catégorie 1B : substances

présumées toxiques pour la

reproduction humaine

Catégorie 2 : substances

suspectées d’être cancérogènes

pour l’homme

Catégorie 2 : substances

préoccupantes du fait qu’elles

pourraient induire des

mutations héréditaires dans les

cellules germinales des êtres

humains

Catégorie 2 : substances

suspectées d’être toxiques pour

la reproduction humaine

Tableau 8 : Classification des substances CMR (185)

Et la ministre de l’écologie et du développement durable Ségolène Royal, a interdit le BPA

dans tous les contenants alimentaires et les tickets de caisse. Cette interdiction est entrée en

vigueur dès le 1er janvier 2015. Le BPA étant déjà interdit dans tous les contenants

alimentaires destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge ainsi que dans les biberons

(190).

L’ANSES exerce également des missions de veille, de recherche et de référence (184).

Enfin, l’agence soutient la recherche grâce aux appels à projets qu’elle lance chaque année

dans le cadre de son Programme National de Recherche Environnement-Santé-Travail, le

PNR EST. Cet outil est essentiel pour développer les connaissances en appui aux politiques et

aux travaux d’évaluation des risques sanitaires de l’ANSES.

Ainsi, depuis 2006, l’agence a soutenu 28 projets portant sur les PE pour un montant d’aide

de 3 millions d’euros.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 129: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

128

VI. 2009-2013 : Mise en place du PNSE 2

Il s’agit du 2ème Plan National Santé-Environnement dont deux des principales actions sont

d’une part de « mieux gérer les risques liés aux reprotoxiques et aux PE » et d’autre part de

« renforcer les disciplines de recherche majeures et les thématiques prioritaires pour la

prédiction et l'évaluation des risques et dangers environnementaux, notamment sur les

pathologies en forte augmentation ou ré-émergentes et sur les risques émergents »

(28,184,191).

VII. 2010-2015 : PNRM

Il s’agit du Plan National de Résidus des Médicaments dans les eaux. Il vise à permettre

d’améliorer la connaissance et la réduction des risques liés aux rejets de médicaments

humains et vétérinaires dans l’environnement. Les médicaments peuvent eux aussi agir

comme PE (28, 192).

Les 3 grands axes de ce plan sont (192) :

- L’évaluation des risques environnementaux et sanitaires

- La gestion des risques environnementaux et sanitaires

- Le renforcement et la structuration des actions de recherche.

VIII. 2011 : Etude Elfe

Il s’agit d’une Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) qui suit depuis 2011

plus de 18 000 enfants et leur mère de leur période périnatale jusqu’à leur 20 ans (193).

Cette étude permettra de répondre entre autre à cette question : « Quel est l'impact des

polluants présents dans notre environnement sur la santé et le développement ? » via des

analyses réalisées chez les mères et les nouveau-nés. Les substances évaluées sont des

polluants retrouvés au niveau environnemental comme les phtalates, le bisphénol A, les

retardateurs de flammes, les pesticides etc… (28, 184,193)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 130: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

129

IX. Septembre 2012 : élaboration de la stratégie

nationale sur les PE

Lors de la conférence environnementale de septembre 2012, le gouvernement s’est engagé à

élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (194).

Les ministères de l’écologie et de la santé ont donc animé un groupe de travail réunissant des

élus des parlements français et européens, des organismes publics de recherche, d’expertise et

de surveillance, des associations de protection de l’environnement et de défense des

consommateurs, des représentants d’entreprises et organisations professionnelles et enfin les

ministères concernés.

L’objectif principal de cette stratégie est de réduire l’exposition de la population et de

l’environnement aux perturbateurs endocriniens. Pour cela, quatre grands axes stratégiques

ont ainsi été retenus (194) :

- La recherche, la valorisation et la surveillance

- L’expertise des substances

- La réglementation et la substitution des PE

- La formation et l’information

X. Décembre 2012 : La loi interdisant le BPA dans les

contenus alimentaires est adoptée par le parlement

français.

Cette loi vise à interdire « la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché

de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ». Cette loi est

entrée en vigueur dès 2013 pour les contenants destinés aux bébés et a été étendue à tous les

contenants dès janvier 2015 (190).

XI. Avril 2014 : Enquête ESTEBAN

L’enquête ESTEBAN (Environnement, SanTE, Biosurveillance, Activité physique, Nutrition)

conduite par l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) a démarré en 2013. Cette étude est

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 131: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

130

menée sur un échantillon de 4000 adultes âgés de 18 à 74 ans et de 1000 enfants âgés de 6 à

17 ans.

L’étude ESTEBAN permettra, entre autre, de mesurer l’exposition de la population à plus

d’une centaine de substances chimiques présentes dans l’environnement via des dosages

sanguins, urinaires, capillaires sur les organismes afin de connaître le niveau d’imprégnation

de la population aux différents polluants étudiés et de pouvoir mettre en place d’éventuelles

réglementations ou mesures de prévention (28,184).

XII. Avril 2014 : Lancement de la stratégie nationale

contre les PE élaborée en septembre 2012

Les 5 axes de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens de 2014 sont (195) :

- Soutenir la recherche pour mieux connaître les perturbateurs endocriniens et leurs

effets sur la santé et l’environnement, notamment en finançant des programmes de

recherche,

- Développer l’innovation dans l’industrie, en stimulant la mise en œuvre de produits de

substitution innovants et non toxiques,

- Renforcer l’expertise et lancer dès cette année l’analyse d’au moins huit substances

chimiques par an suspectées d’être des perturbateurs endocriniens,

- Porter ce sujet majeur de santé publique au niveau européen et faire de la France un

pays moteur de la protection de la santé et l’environnement en Europe,

- Améliorer l’information des citoyens, dans leur vie quotidienne comme sur les lieux

de travail.

XIII. 29 avril 2014 : Trois décisions concrètes contre

les perturbateurs endocriniens ont été annoncées

par Ségolène Royal, à l’issue du Conseil national de

la transition écologique

Ségolène Royal, à l’issue du conseil national de la transition écologique a ordonné (196) :

- D’éliminer la présence du bisphénol A dans les tickets de caisse,

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 132: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

131

- De cibler les contrôles sur les phtalates et accélérer la substitution du BPA dans les

jouets pour enfants,

- D’expertiser les 5 substances suivantes suspectées d’être PE d’ici fin 2014. Il s’agit :

o du méthylparabène présent dans les produits cosmétiques et d’hygiène,

o de l’acide orthoborique présent dans les jouets, les adhésifs et lubrifiants,

o du BHA présent notamment dans les cosmétiques et les médicaments,

o de deux plastifiants, le DINCH et le DEHTP utilisés pour fabriquer des

plastiques dans des produits de consommation courante. Ces substances ne

sont pas suspectées d’être PE mais il est indispensable de vérifier si ces

substituts ne présentent pas de risque.

XIV. Novembre 2014 : l’ANSES doit expertiser 5

nouvelles substances en 2015

Les substances devant être expertisées par l’ANSES sont les suivantes (197) :

- l’iprodione, un fongicide utilisé en tant que produit phytopharmaceutique et suspecté

d’être un perturbateur endocrinien,

- le 2,6-di-tert-butyl-p-cresol (BHT), utilisé comme anti-oxydant dans de nombreuses

applications industrielles, ainsi que dans les cosmétiques. Cette substance est proche

du BHA, substance dont l’expertise a été confiée à l’Anses pour l’année 2014 en

raison de préoccupations relatives à son caractère de perturbateur endocrinien,

- le salicylate de méthyle, analogue structurellement au méthylparabène, qui est aussi

l’une des substances dont l’expertise a été confiée à l’Anses pour l’année 2014 en

raison de préoccupations relatives à son caractère de perturbateur endocrinien,

- le tributyl O-acetylcitrate (ATBC) utilisé en tant que substitut à des phtalates pour des

usages comme plastifiants dans les jouets par exemple ;

- l’acide téréphtalique, utilisé en tant que précurseur pour la fabrication du PolyEthylène

Téréphtalate (PET), une alternative aux polycarbonates fabriqués à partir de bisphénol

A, à la base de nombreux produits industriels destinés aux consommateurs. Pour ces

deux dernières substances, les données à ce jour ne permettent pas de conclure sur le

caractère perturbateur endocrinien ou non.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 133: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

132

XV. Janvier 2015 : Entrée en vigueur de l’interdiction

du BPA dans tous les contenants alimentaires suite

à la loi de décembre 2012. (182, 198)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 134: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

133

Chapitre 6 : Comment se positionnent les pharmaciens

officinaux par rapport aux perturbateurs endocriniens ?

Dans cette dernière partie, j’ai voulu faire le lien entre perturbateurs endocriniens et l’officine

qui est ma filière de spécialisation. Il nous a paru intéressant de faire un état des lieux des

connaissances du pharmacien d’officine autour de cette thématique à l’aide d’une enquête,

ayant pour support le questionnaire suivant.

Les résultats qui sont présentés ci-après ont été obtenus après avoir réalisé l’enquête sur un

échantillon d’une cinquantaine de pharmacies, pour la plupart concentrées dans la région

Rhône-Alpes.

Je tiens, avant de commencer son exploitation, à remercier particulièrement Mme Valérie

DUCHARNE, mon maître de stage de 6ème année qui a diffusé ce questionnaire aux membres

de son groupement GIPHAR.

Le questionnaire a été envoyé par e-mail aux pharmacies et leur ont permis d’y répondre en

ligne. Je remercie donc également toutes les pharmacies qui ont participé à cette enqûete.

Le principal biais de ce questionnaire est justement que les pharmacies y ont répondu via e-

mail. On peut donc se questionner sur la fiabilité des réponses. Ont-elles fait des recherches

en parallèle sur internet ? Ont-elles pris le temps nécessaire de répondre de manière complète

aux différentes questions ouvertes ?

Cependant, voici les résultats de cette enqûete et une première analyse des réponses aux 11

questions posées.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 135: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

134

Question 1 : Vous et votre officine : Votre officine est une pharmacie de :

Ce premier graphique nous montre que le questionnaire a ciblé tous les types de pharmacies.

Et par conséquence tous les types de clientèle/patientèle mis en évidence dans le graphique

suivant de la question 2.

Question 2 : Quel est le type de clientèle/patientèle de votre officine ?

De ville31%

De quartier36%

De centre commercial

9%

Rurale24%

Types de pharmacies

0

10

20

30

40

50

60

Type de patientèle en %

Aisée

Actifs

Familles

Personnes âgées

De passage

Fidèle

Etudiante

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 136: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

135

Question 3 : Quel est le pourcentage de vente approximatif des produits de parapharmacie au

sein de votre officine ?

Les pourcentages en italique indiquent le pourcentage de vente de produits

parapharmaceutiques et le pourcentage en gras indique le nombre de pharmacie qui sont

concernées par la tranche en italique.

Ce graphe met en donc évidence que les cosmétiques représentent entre 6% et 20% du CA des

différentes pharmacies. C’est donc une part importante de ventes quotidiennes au comptoir.

< à 5%

22%

entre 6 et 10%

33%

entre 11 et 15%

19%

entre 16 et 20%

19%

> à 20%

7%

% de vente de produits de parapharmacie

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 137: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

136

Question 4 : Vous et les perturbateurs endocriniens en général : Pouvez-vous donner une

rapide définition de ce qu'est un perturbateur endocrinien ?

Pour la majorité d’entre elles, celle-ci est incomplète mais l’idée principale est là.

Voici quelques exemples de réponses données :

« Substances qui va avoir un effet sur les hormones »

« Modificateur des fonctions endocriniennes en agissant soit sur les glandes directement , ou

en perturbant les messages délivrés par les hormones »

« Molécules qui ressemblent aux hormones tout en entraînant un déséquilibre hormonal »

« Molécules qui interfèrent avec le système endocrinien »

« Bloqueurs d’hormones avec des conséquences sur l’être humain »

ou encore « Substances ayant une incidence sur le système hormonal ».

0 10 20 30 40 50 60

Non acquise

A améliorer

Incomplète

Aquise

en %

Définition d'un PE

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 138: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

137

Question 5 : Pouvez-vous citer des molécules qualifiées de perturbateurs endocriniens ?

La majorité des substances citées ont été décrites dans les médias (grand public ou plus

spécialisés).

Par exemple : Environ 36% des pharmacies sondées ont cité les parabènes et 45% ont cité des

molécules suspectées d’être PE mais non retrouvées dans les produits cosmétiques

(insecticides, pesticides, médicaments, distilbène…)

NB : Cette question était une question ouverte.

0

10

20

30

40

50

60

Parabènes Phtalates Bisphénol A Triclosan Filtressolaires

Silicones Autresmolécules PE

horscosmétiques

N'ont pas su

% d'officines ayant cités des molécules PE

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 139: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

138

Question 6 : Quelles sont, selon vous, les conséquences de ces perturbateurs sur la santé de

l'homme ?

Sur ce graphe il me semble important et judicieux de souligner qu’environ 17% des

pharmacies sondées ne pouvaient citer aucune conséquence supposée sur la santé de l’être

humain, ce qui souligne un manque de connaissance sur ce sujet.

NB : cette question ne proposait pas de réponses. Il s’agissait d’une question ouverte.

Question 7 : A votre avis, dans quels types de produits vendus à l'officine sont-ils présents ?

NB : cette question était également une question ouverte, afin de ne pas orienter les réponses.

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Ne sait pas

Aucunes au vu des faibles quantités

Fonction organe, quantité et PE

MAI, diabète

Dysfonctionnements hormonaux

Malformations fœtales

Problèmes de croissante et développement

Problèmes thyrodïdiens

Puberté précoce

Cancers

Troubles sexuels

Quelles sont les conséquences pour l'homme ?

0 10 20 30 40 50 60

Ne sait pas

Biberons

Médicaments

Produits solaires

Déodorants

Vernis

Dentifrices

Shampooings

Crèmes

Cosmétiques au sens large

Où sont présents les PE à l'officine ?

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 140: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

139

Question 8 : Avez-vous recherché des informations sur ces perturbateurs endocriniens du fait

de l'intérêt médiatique actuel ?

Question 9 : Comment gérez-vous votre politique d’achat ?

Ce graphe a regroupé plusieurs questions du questionnaire.

Les pharmaciens semblent donc sensibles aux allégations mises en avant par les

commerciaux. Ils prêtent également attention à la liste des ingrédients des produits proposés.

Oui36%

Non64%

Avez-vous fait des recherches d'informations sur les PEs ?

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Pensez-vous qu'il s'agit simplement d'unlobbying de la part des laboratoires ?

Est-ce un argument de la part descommerciaux ?

Les allégations "sans parabènes", "naturel"etc. entrent-elles dans votre politique

d'achat ?

Prêtez-vous attention à la liste desingrédients lors de vos achats ?

L'officinal et sa politique d'achat

Oui

Non

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 141: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

140

Question 10 : Vous et votre conseil-patient

Ce graphe a également regroupé plusieurs questions du questionnaire.

La clientèle est, d’après les réponses, demandeuse à plus de 60% d’informations sur les PE et

pourtant seulement 36% des pharmacies ont fait des recherches par elles-mêmes sur ce sujet

(cf question 8).

De plus, les patients sont, d’après les pharmaciens officinaux, sensibles aux ingrédients des

produits qu’ils achètent. C’est pour eux, un point qui paraît important.

0 10 20 30 40 50 60 70

Estimez-vous qu'ils font attention àla liste des ingrédients des produits

cosmétiques ?

Est-ce une demande qui croît ?

Les patients sont-ils demandeursd'informations sur les PEs ?

L'officinal et le patient

Oui

Non

Ne se prononce pas

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Mettez-vous ces allégations en avant lorsd'un conseil patient ?

Est-ce pour vous un argument de vente ?

L'officinal et son argumentaire de vente

Oui

Non

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 142: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

141

Les patients sont de plus en plus sensibles à la liste des ingrédients des produits qu’ils

utilisent, c’est pourquoi les pharmaciens utilisent les allégations sans PE comme un argument

de vente.

Question 11 : Pour terminer, un dépliant concernant les perturbateurs endocriniens à

l’officine vous semble-il intéressant ?

.

C’est en réponse à cette dernière question, qu’il nous a semblé important de proposer un

dépliant d’informations au sujet des perturbateurs endocriniens qui pourrait servir au patient

et au pharmacien d’officine. La première version de ce dépliant d’informations figure en

annexe n°6.

05

101520253035404550

Oui, pour l'équipeofficinal

Oui, pour le patient Oui, pour l'équipeofficinal et le patient

Non, cela n'est pasintéressant

Un dépliant concernant les PEs est-il intéressant ?

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 143: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

142

Conclusion

A l’heure actuelle, si la définition des perturbateurs endocriniens est encore délicate à mettre

au point, les scientifiques semblent unanimes quant aux mécanismes d’action de ceux-ci. Ils

entrainent un dérèglement du système hormonal de 3 manières différentes : soit en bloquant

l’action de nos hormones, soit en mimant leur action, soit en interférant avec la disponibilité

de celles-ci. Mais l’évaluation de cette perturbation sur l’organisme est-elle facilement

quantifiable ? C’est sur ce point qu’apparaît la principale discordance entre scientifiques et

organismes officiels devant la définition de perturbateurs endocriniens.

Cependant, plusieurs études suspectent fortement un lien entre perturbateurs endocriniens et

effets néfastes sur la santé de l’homme : cancers hormono-dépendants, puberté précoce,

problèmes de fertilité ou encore anomalies génitales à la naissance.

Par ailleurs, ces effets observés pourraient être le résultat d’une exposition plusieurs années

auparavant. On parle de « latence ». C’est pourquoi il est donc difficile, encore aujourd’hui,

d’établir un lien avéré entre l’exposition à un perturbateur endocrinien (voire à un « cocktail »

de ces composés) et de possibles effets sur la santé humaine.

Les objectifs de ce travail ont été multiples : faire un état des lieux des composés suspectés

d’être des perturbateurs endocriniens, comprendre quelles sont leurs particularités, où se

situent les textes règlementaires les concernant et, enfin, faire un lien avec le domaine de la

pharmacie officinale.

Par ailleurs, les règlements en vigueur imposent aux industriels de substituer ces composés.

Mais la question qui se pose alors est de savoir si ces substances de substitution ne sont pas

aussi voire plus nocives que les composés que l’on souhaite remplacer. A-t-on le recul

nécessaire ? Des études tendent déjà à montrer les problèmes liés à l’utilisation de ces

substances qui induiraient majoritairement des irritations cutanées.

Ce travail s’est ensuite plus particulièrement centré sur les perturbateurs endocriniens

retrouvés dans les produits cosmétiques. En effet, ils font partie des produits principalement

incriminés, avec notamment les « parabènes » qui sont les conservateurs de référence de la

grande majorité de nos cosmétiques.

Enfin, pour faire le lien avec le domaine de la pharmacie officinale, un questionnaire destiné

aux pharmaciens d’officine a permis d’appréhender les connaissances et le positionnement de

ceux-ci face aux perturbateurs endocriniens. Quelles sont leurs connaissances ? Quelles sont

leurs politiques d’achat et de vente par rapport aux perturbateurs endocriniens ? Est-ce un

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 144: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

143

sujet d’actualité qui les intéresse ? Comment se positionnent leurs patients face à ces

molécules potentiellement dangereuses ? Sont-ils demandeurs d’informations ? Ces questions

ont servi de base à la réalisation d’une brochure d’informations sur les perturbateurs

endocriniens à destination de ces professionnels de santé et à leurs patients. L’objectif était de

présenter de manière simple et compréhensible par tous, ce que sont les perturbateurs

endocriniens, comment ils agissent et comment les reconnaître dans la liste parfois longue des

ingrédients des produits cosmétiques.

Pour finir, ce travail ne s’est pas focalisé sur les possibles conflits d’intérêts qui peuvent

exister dans le domaine des produits cosmétiques. On peut toutefois citer la condamnation de

la Commission Européenne, en décembre 2015, par le Tribunal de l’Union Européenne pour

avoir manqué à ses obligations dans le vaste dossier des perturbateurs endocriniens.

L’actualité rattrape donc ce sujet de thèse car, à la suite de cette condamnation, cette

commission s’était engagée à donner une définition précise des perturbateurs endocriniens

dans le courant de l’été 2016 afin d’éventuellement interdire les plus nocifs.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 145: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

144

Bibliographie

(1) Ludwing S. Comportement d’un « perturbateur endocrinien » et d’un « non

perturbateur endocrinien » vis-à-vis de la toxicité testiculaire chez le rat. Thèse de

doctorat : Biologie cellulaire et moléculaire : Université Paris-Sud 11 ; 2011

(2) Desmots S, Brulez C, Lemazurier E. Perturbateurs de la fonction endocrinienne et

santé : un point non exhaustif sur les connaissances. Environnement, Risques et

Santé. 2005 ; 4 (3) : 195-204

(3) Stéphanie Mas. Cours sur le système endocrinien.

http://mas.stephanie.free.fr/cours_le_systeme_endocrinien.htm, consulté le 14

janvier 2014.

(4) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce qu’une tumeur de l’hypophyse ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/pituitary-gland-

tumour/pituitary-gland-tumours/?region=on, consulté le 09 août 2014.

(5) Wikipédia. Vasopressine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Vasopressine, consulté le 10

octobre 2014.

(6) Wikipédia. Ocytocine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ocytocine, consulté le 10

octobre 2014.

(7) Thomasson R. Effets ergogéniques, métaboliques et hormonaux des

glucocorticoïdes chez l’homme et l’animal. Thèse de Doctorat : Université

d’Orléans ; 2011

(8) Société canadienne du cancer. Anatomie et physiologie de l’encéphale et de la

moelle épinière. http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/brain-

spinal/anatomy-and-physiology/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(9) Wikipédia. Mélatonine. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9latonine, consulté

le 10 octobre 2014.

(10) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer de la thyroïde ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/thyroid/thyroid-

cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(11) Wikipédia. Hormones thyroïdiennes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone_thyro%C3%AFdienne, consulté le 10

octobre 2014.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 146: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

145

(12) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer de la parathyroïde ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-

type/parathyroid/parathyroid-cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(13) Wikipédia. Parathormone. https://fr.wikipedia.org/wiki/Parathormone, consulté le

10 octobre 2014.

(14) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer du thymus ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/thymus/thymus-

cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(15) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer de la glande surrénale ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/adrenal-gland/adrenal-

gland-cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(16) Wikipédia. Hormones stéroïdiennes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone_st%C3%A9ro%C3%AFdienne, consulté le

9 août 2014.

(17) Wikipédia. Aldostérone. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldost%C3%A9rone,

consulté le 10 octobre 2014.

(18) Wikipédia. Catécholamine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9cholamine,

consulté le 9 août 2014.

(19) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer du pancréas ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/pancreatic/pancreatic-

cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(20) Société canadienne du cancer. Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/cervical/cervical-

cancer/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(21) Wikipédia. Hormones stéroïdienne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hormone_st%C3%A9ro%C3%AFdienne, consulté le

10 octobre 2014.

(22) Société canadienne du cancer. Anatomie et physiologie du testicule.

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/testicular/anatomy-and-

physiology/?region=on, consulté le 9 août 2014.

(23) Wikipédia. Androgène. https://fr.wikipedia.org/wiki/Androg%C3%A8ne, consulté

le 10 octobre 2014.

(24) Decourt J, Fontaine Y.A, Lafont R, Universalis, Jacques Young J. Hormones.

http://www.universalis.fr/encyclopedie/hormones/, consulté le 10 octobre 2014.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 147: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

146

(25) Waugh A, Grant A, Cosserat J. Anatomie et Physiologie normales et pathologiques.

11ème ed. Paris : Elsevier Masson ; 2011.

(26) Multigner L, Kadhel P. Perturbateurs endocriniens, concepts et réalité. Archives

des Maladies Professionnelles et de l’Environnement. 2008 ; 69 :710-717

(27) Comité de la prévention et de la précaution. Les perturbateurs endocriniens : quels

risques ? Paris : Ministère de l’écologie et du développement durable ; 2003

(28) ORS. Les perturbateurs endocriniens. N°10 : Les dossiers santé – environnement de

l’ORS. 2013

(29) ANSES. Perturbateurs endocriniens : présentation et travaux de l’ANSES.

https://www.anses.fr/fr/content/perturbateurs-endocriniens-1, consulté le 13 janvier

2014.

(30) OMS. Rapport historique sur les effets pour l’homme de l’exposition aux

perturbateurs endocriniens chimiques.

http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2013/hormone_disrupting_2013021

9/fr/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter, consulté le 17 février 2014.

(31) PREVOR. Les perturbateurs endocriniens. http://www.prevor.com/fr/les-

perturbateurs-endocriniens-pe, consulté le 15 janvier 2014.

(32) WWF. Perturbateurs endocriniens et biodiversité. Rapport de recherche. WWF ;

2011.

(33) Barbier G. Rapport sur les perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution.

Rapport de recherche. Paris : L’Office parlementaire d’évaluation des choix

scientifiques et technologiques ; 2011.

(34) Duval G, Simonot B. Les perturbateurs endocriniens : un enjeu sanitaire pour le

XXIème siècle. Air Pur. 2010 ; 79 : 9-17.

(35) Cancer et environnement. Perturbateurs endocriniens et risques de cancers.

http://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx,

consulté le 7 décembre 2015.

(36) INRS. Le point des connaissances sur les perturbateurs endocriniens. ED 5008.

2010.

(37) Colin R, Faur C, Hequet V, Le Cloirec P, Stavrakakis C et al. Analyse et

comportement de perturbateurs endocriniens en station d’épuration d’eaux usées

domestiques. European journal of water quality. 2008 ; 2 : 145-155.

(38) Institut national du cancer. Risques de cancers et perturbateurs endocriniens. 2009.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 148: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

147

(39) DRAAF. Lutte contre les pollutions. http://www.ddaf45.agriculture.gouv.fr/Lutte-

contre-les-pollutions, consulté le 15 janvier 2014.

(40) Mocarelli P. Seveso, the Dioxin Disaster. What We Have Learnt 30 Years Later.

Birth Defects Research. 2009 ; 85 : 233-246.

(41) Pesatori AC, Consonni D, Bachetti S, Zocchetti C, Bonzini M, Baccarelli A et al.

Short and long-term morbidity and mortality in the population exposed to dioxin

after the “Seveso accident”. Industrial Health. 2003; 41 : 127-138.

(42) Eskenazi B, Mocarelli P, Warner M, Chee WY, Gerthoux PM, Samuels S et al.

Maternal serum dioxin levels and birth outcomes in women of Seveso, Italy.

Environmental Health Perspectives. 2003; 111 : 947-953.

(43) Portail santé, environnement, travail. Perturbateurs du système endocrinien.

http://www.sante-environnement-

travail.fr/minisite.php3?id_rubrique=869&id_article=2670, consulté le 16.06.2014.

(44) Vandelac L, Bacon MH. Perturbateurs endocriniens et polluants organiques

persistants : inquiétante érosion de la santé, de la fertilité et des capacités

intellectuelles. Ruptures, revue transdisciplinaire en santé. 1999 ; 6(2) : 237-267.

(45) Cravedi JP, Zalko D, Savouret JF, Menuet A, Jégou B. The concept of endocrine

disruption and human health. Med Sci. 2007 ; 23(2) : 198-204

(46) AFSSET. Perturbateurs du système endocrinien. 2006.

(47) Ministère de l’Ecologie et du Développement durable. Programme national de

recherche : Perturbateurs endocriniens. Rapport de recherche. 2005.

(48) Wikipédia. Dichlorodiphényltrichloroéthane.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dichlorodiph%C3%A9nyltrichloro%C3%A9thane,

consulté le 15 janvier 2016.

(49) Wikipédia. Lindane. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lindane, consulté le 15 janvier

2016.

(50) Wikipédia. Aldrine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldrine, consulté le 15 janvier

2016.

(51) Wikipédia. Toxaphène. https://fr.wikipedia.org/wiki/Toxaph%C3%A8ne, consulté

le 15 janvier 2016.

(52) Stockolm Convention.

http://chm.pops.int/Home/tabid/2121/mctl/ViewDetails/EventModID/871/EventID/

230/xmid/6921/Default.aspx, consulté le 15 janvier 2016.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 149: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

148

(53) Décision 2006/507/CE du Conseil du 14 octobre 2004 concernant la conclusion, au

nom de la Communauté européenne, de la convention de Stockholm sur les

polluants organiques persistants. (J.O. du 31.07.2006)

(54) Wikipédia. Chlordane. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chlordane, consulté le 15

janvier 2016.

(55) Wikipédia. Dieldrine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dieldrine, consulté le 15 janvier

2016.

(56) Wikipédia. Endrine. https://fr.wikipedia.org/wiki/endrine, consulté le 15 janvier

2016.

(57) Wikipédia. Heptachlore. https://fr.wikipedia.org/wiki/Heptachlore, consulté le 15

janvier 2016.

(58) Wikipédia. Hexachlorobenzène.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexachlorobenz%C3%A8ne, consulté le 15 janvier

2016.

(59) Wikipédia. Dioxine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxine, consulté le 15 janvier

2016.

(60) Wikipédia. Furane. https://fr.wikipedia.org/wiki/Furane, consulté le 15 janvier

2016.

(61) Wikipédia. Polychlorobiphényle.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Polychlorobiph%C3%A9nyle, consulté le 15 janvier

2016.

(62) Hue O, Marcotte J, Berrigan F, Simoneau M, Doré J, Marceau P, et al. Plasma

concentration of organochlorine compounds is associated with age and not obesity.

Chemosphere. 2007; 67 : 1463-7.

(63) Macdonald S.M, Mason C.F. Statut et besoins de conservation de la loutre (Lutra

lutra) dans le Paléarctique occidental. Conseil de l'Europe, 1992 ; 43 (92), 48.

(64) Mason, C.F. Decline in PCB levels in otters. Chemosphere. 1998 ; 36 (9) : 1969-71.

(65) Guillette L.J. Jr, Gross T.S., Masson G.R., Matter J. M., Percival H.F., et

Woodward A.R. Developmental abnormalities of the gonad and abnormal sex

hormone concentrations in juvenile alligators from contaminated and control lakes

in Florida, Environ Health Perspect. 1994; 102(8):680–688.

(66) Facemire C.F., Gross T.S., Guillette L.J. Reproductive impairment in the Florida

panther: nature or nurture? Environ Health Perspect 1995 ; 103 :79–86.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 150: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

149

(67) Matthiessen P. et Sumpter JP. Effects of estrogenic substances in the aquatic

environment. Fish ecotoxicology.Birkhäuser Verlag, Basel. 1998; 102: 321–335.

(68) Reijnders P.J. Reproductive failure in common seals feeding on fish from polluted

coastal wate. Nature. 1986; 324(6096):418.

(69) Vos J.G., Dybing E., Greim H.A., Ladefoged O., Lambré C., Tarazona J.V., Brandt

I., et Vethaak A.D. Health effects of endocrine-disrupting chemicals on wildlife,

with special reference to the European situation. Crit Rev Toxicol. 2000 ; 30(1) :

71-133.

(70) Howdeshell K.L., Hotchkiss A.K., Thayer K.A., Vandenbergh J.G. et vom Saal

F.S. (1999). Exposure to bisphenol A advances puberty, Nature, 401, p.763–764.

(71) Vom Saal, F.S., Cooke P.S., Buchanan D.L., Palanza P., Thayer K.A., Nagel S.C.,

Parmigiani S., et Welshons W.V.(1998). A physiologically based approach to the

study of bisphenol A and other estrogenic chemicals on the size of reproductive

organs, daily sperm production, and behavior, Toxicol. Ind. Health, 14, p.239-260.

(72) Wetherill Y.B., Akingbemi B.T., Kanno J., McLachlan J.A., Nadal A.,

Sonnenschein C., Watson C.S., Zoeller R.T. et Belcher S.M. (2007). In vitro

molecular mechanisms of bisphenol A action Reproductive Toxicology, Volume

24, Issue 2, p.178-198.

(73) Hengstler J.G, Foth H, Gebel T, Kramer PJ, Lilienblum W, Schweinfurth H et al.

Critical evaluation of key evidence on the human health hazards of exposure to

bisphenol A. Crit Rev Toxicol. 2011 ; 41 (4) :263-91.

(74) Delbès G, Levacher C , Habert R. Le testicule fœtal est-il en danger ? Med. Sci.

2005 ; 21 (12) : 1083-1088.

(75) HEAL. Health Costs in The European Union. How much is related to EDCs ? 2014

(76) Kudjawu Y. Evolution nationale et variations régionales du taux de patients opérés

pour cancer des testicules en France, 1998-2008. Bulletin épidémiologique

hebdomadaire. 2012 n°7-8-9.

(77) Carlsen E, Giwercman A, Keiding N, Skakkebaek N.E. Evidence for decreasing

quality of semen during past 50 years. British Medical Journal. 1992 ; 305 : 609-

613.

(78) Le Moal J. Evolution de la concentration spermatique en France entre 1989 et 2005

à partir des données de la base Fivnat. Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

2012.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 151: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

150

(79) Slama R. La fertilité des couples en France. Bulletin épidémiologique

hebdomadaire. 2012 ; n°7-8-9.

(80) Suzan F. Cryptorchidies et hypospadias opérés en France chez le garçon de moins

de 7 ans (1998-2008). Bulletin épidémiologique hebdomadaire. 2012 ; n°7-8-9.

(81) Den Hond, E, Roels HA, Hoppenbrouwers K, Nawrot T, Thijs L, Vandermeulen C

et al. Sexual Maturation in Relation to Polychlorinated Aromatic Hydrocarbons:

Sharpe and Skakkebaek's Hypothesis Revisited. Environmental Health

Perspectives. 2002 ; 110 : 771-776.

(82) Tinggaard J, Mieritz MG, Sorensen K, Mouritsen A, Hagen CP, Aksglaede L et al.

The physiology and timing of male puberty. Current Opinion on Endocrinology,

Diabetes and Obesity. 2012 ; 19.

(83) INRS. Perturbateurs endocriniens et risques professionnels. Documents pour le

médecin du travail. 2012 ; 92 : 337-352.

(84) Vandenberg L, Colborn T, Tyronz BH, Jerrold JH, David RJ, Duk-Hee L et al.

Hormones and Endocrine-Disrupting Chemicals : Low-Dose Effects and

Nonmonotonic Dose Responses. Endocrine Reviews. 2012 ; 33(3) : 378-455.

(85) Sheehan DM, Willingham E, Gaylor D, Bergeron JM, Crews D. No threshold dose

for estradiol-induced sex reversal of turtle embryos : how little is too much ?

Environnemental Health Perspectives. 1999 ; 170 (2) : 155-159.

(86) Bourguignon JP, Parent AS. L’origine développementale de la santé et des

maladies : Le cas des perturbateurs endocriniens. Journal du Pédiatre Belge. 2010 ;

12(2) : 46-49.

(87) Hayes, T.B. Case P, Chui S, Chung D, Haeffele C, Haston K et al. Pesticide

mixtures, endocrine disruption, and amphibian declines: are we underestimating the

impact ? Environmental Health Perspectives. 2006 ; 114 : 40-50.

(88) Réseau des femmes en environnement. Comment des produits d’usage courant

menace notre santé ? http://benhur.teluq.uquebec.ca/SPIP/pe/IMG/pdf/Sabotage-

hormonal-2009.pdf, consulté le 16.03.2014.

(89) National Institutes of Health. Endocrine disruptors. 2010.

(90) Wikipédia. Diétylstilbestrol.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Di%C3%A9thylstilbestrol, consulté le 15 janvier

2016.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 152: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

151

(91) Stouder C, Paoloni-Giacobino A. Transgenerational effects of the endocrine

disruptor vinclozolin on the methylation pattern of imprinted genes in the mouse

sperm. Reproduction. 2010 ; 139 : 373-379.

(92) Wikipédia. Vinclozolin. https://en.wikipedia.org/wiki/Vinclozolin, consulté le 15

janvier 2016.

(93) Crews D, Gore A, Hsu T, Dangleben N, Spinetta M, Schallert T et al.

Transgenerational epigenetic imprints on mate preference. Nalt Acad Sci USA.

2007 ; 104 (14) : 5942-5946.

(94) Rasier G., Parent AS, Gérard A, Lebrethon MC, Bourguignon JP. Early maturation

of Gonadotropin-releasing hormone secretion and sexual precocity after exposure

of infantile female rats to estradiol or dichlorodiphenyltrichloroethane. Biol

Reprod. 2007;77: 734-42.

(95) Rasier G, Parent AS, Gérard A, Denooz R, Lebrethon MC, Charlier C et al.

Mechanisms of interaction of endocrine disrupting chemicals with glutamate-

evoked secretion of Gonadotropinreleasing hormone. Toxicol Sci. 2008;102: 33-41.

(96) Prescrire rédaction. Diéthylstilbestrol (DES) : des dommages trente ans plus tard.

Prescrire. 2007 ; 27 (287) : 700-702.

(97) Quenel P. Pesticides organochlorés et santé publique aux Antilles françaises.

Rapport de BASAG. 2011.

(98) Wikipédia. Chlordécone. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chlord%C3%A9cone,

consulté le 15 janvier 2016.

(99) Multigner L, Ndong JR, Giusti A, Romana M, Delacroix-Maillard H, Cordier S et

al. Chlordecone exposure and risk of prostate cancer. Journal of clinical oncology.

2010 ; 28 (21) : 3457-3462.

(100) Quignot N, Barouki R, Lemazurier E. Perturbation endocrinienne et évaluation du

risque pour la reproduction humaine : entre défis scientifiques d’aujourd’hui et

enjeux de demain. Environnement, Risques et Santé. 2011 ; 10(6) : 454-468.

(101) OCDE. Ligne directrice de l’OCDE pour les essais de produits chimiques. 2007.

(102) Ferreira C. Effets des perturbateurs endocriniens sur la fertilité mâle. Th D Vét,

Créteil ; 2010.

(103) Article L.5131-1 du code de la santé publique.

(104) Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Produits

cosmétiques. http://www.sante.gouv.fr/produits-cosmetiques-accueil,2043.html,

consulté le 23 août 2014.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 153: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

152

(105) ANSM. Réglementation des produits cosmétiques.

http://ansm.sante.fr/Activites/Surveillance-du-marche-des-produits-

cosmetiques/Reglementation/%28offset%29/3, consulté le 23 août 2014.

(106) Réglementation cosmétique.

http://www.reglementationcosmetique.fr/reglementation/, consulté le 23 août 2014.

(107) Chanteloube F. La réglementation cosmétique et ses adaptations aux matières

premières cosmétiques. OCL. 2004 ; 11(6) : 407-410.

(108) ARPP. Produits cosmétiques. 2009

(109) ARPP. Allégations santé. 2002

(110) Cosmebio. http://www.cosmebio.org/fr/, consulté le 23 août 2014.

(111) INRS. Le point des connaissances sur les phtalates. ED 5010. 2004

(112) Koniecki D, Wang R, Moody RP, Zhu J. Phtalates in cosmetic and personal care

products : Concentrations and possible dermal exposure. Environnemental

Research. 2011 ; 111 : 329-336.

(113) Desdoits-Lethimonier C, Albert O, Le Bizec B, Perdu E, Zalko D, Courant F et al.

Human testis steroidogenesis is inhibited by phthalates, Hum Reprod. 2012; 27 (5) :

1451-1459.

(114) Breast Cancer and Environment Research Centers. Investigation of relationships

between urinary biomarkers of phytoestrogens, phthalates, and phenols and

pubertal stages in girls. Environ Health Perspect. 2010 ; 118(7):1039-46.

(115) Ormond G, Nieuwenhuijsen MJ, Nelson P, Toledano MB, Iszatt N, Geneletti S.

Endocrine disruptors in the workplace, hair spray, folate supplementation, and risk

of hypospadias: case-control study. Environ Health Perspect. 2009 ; 117(2):303-

307.

(116) Lachaud Y. Rapport fait au nom de la commission des affaires sociales sur la

proposition de loi visant à interdire l’utilisation des phtalates, des parabènes et des

alkyphénols. Rapport de recherche. 2011.

(117) RES. Risques liés aux phtalates. Articles parus d’octobre 2012 à mars 2013 dans la

littérature scienfique. 2013.

(118) Chemsec SIN List. http://sinlist.chemsec.org/search/, consulté le 12 mars 2016.

(119) GreenFacts. Les parabènes utilisés dans les cosmétiques. Fiche d’information.

(120) Wikipédia. Parabène. http://fr.wikipedia.org/wiki/Parab%C3%A8ne, consulté le 6

octobre 2014.

(121) INRS. Fiche demeter : méthylparabène. 2013

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 154: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

153

(122) INRS. Fiche demeter : éthylparabène. 2013

(123) INRS. Fiche demeter : propylparabène. 2013

(124) INRS. Fiche demeter : isopropylparabène. 2013

(125) INRS. Fiche demeter : butylparabène. 2013

(126) INRS. Fiche demeter : isobutylparabène. 2013

(127) INRS. Fiche demeter : benzylparabène. 2013

(128) Corre C, Dalvai J, Dampfhoffer M, Lamberlin M, Terrasson R. Les parabens :

quelle problématique pour la Santé Publique ? EHESP. 2009.

(129) Cancer et environnement. Les parabènes. www.cancer-environnement.fr, consulté

le 6 septembre 2015.

(130) Byford JR, Shaw LE, Drew MG, Pope GD, Sauer MJ, Darbre PD. Oestrogenic

activity of parabens in MCF7 human breast cancer cells. Journal of steroid

biochemistry and molecular biology. 2002 ; 80 : 49-60.

(131) Boberg J, Taxvig C, Christiansen S, Hass U. Possible endocrine dirupting effects of

parabens and their metabolites. Reproductive toxicology. 2010 ; 30 : 301-312.

(132) Handa, O, Kokura S, Adachi S, Takagi T, Naito Y, Tanigawa T et al.

Methylparaben potentiates UV-induced damage of skin keratinocytes. Toxicology.

2006 ; 227 : 62-72.

(133) Okamoto, Y, Hayashi T, Matsunami S, Ueda K, Kojima N. Combined activation of

methyl paraben by light irradiation and esterase metabolism toward oxidative DNA

damage. Chemical Research in Toxicology. 2008 ; 21(8) : 1594-99.

(134) Tavares RS, Martins FC, Oliveira PJ, Ramalho-Santos J, Peixoto FP. Parabens in

male infertility-is there a mitochondrial connection? Reprod Toxicol. 2009; 27(1)

:1-7.

(135) Harville HM, Voorman R, Prusakiewicz JJ. Comparison of paraben stability in

human and rat skin. Drug Metab Lett. 2007 ; 1(1 ):17-21.

(136) Meeker JD, Yang T, Xiaoyun Y, Calafat AM, Hauser R. Urinary concentrations of

parabens and serum hormone levels, semen quality parameters, and sperm DNA

damage. Environment Health Perspective. 2011 ; 119(2) : 252-257.

(137) INSERM. Reproduction et environnement. Rapport de recherche. 2011.

(138) Darbre, P.D, Aljarrah A, Miller WR, Coldham NG, Sauer MJ, Pope GS.

Concentrations of parabens in human breast tumours. Journal of Applied

Toxicology. 2004 ; 24(1) : 5-13

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 155: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

154

(139) Réseau environnement santé. Liste SIN : Substitution Immédiate Nécessaire.

Dossier de presse. Bruxelles ; 2011.

(140) RES. Protéger notre environnement et notre santé des perturbateurs endocriniens.

2012.

(141) European Commission. New EU rules on the use of butylparaben and

propylparaben in cosmetics products. http://ec.europa.eu/growth/tools-

databases/newsroom/cf/itemdetail.cfm?item_id=8222&lang=en&title=New-EU-

rules-on-the-use-of-Butylpara%C2%ADben-and-

Propyl%C2%ADpar%C2%ADaben-in-cosmetics-products, consulté le 21

septembre 2015.

(142) SCCS. Opinion on Methylisothiazolinone.

http://ec.europa.eu/health/scientific_committees/consumer_safety/docs/sccs_o_178.

pdf, consulté le 5 janvier 2016.

(143) Wikipédia. Méthylisothiazolinone.

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thylisothiazolinone, consulté le 15 janvier

2016.

(144) Wikipédia. Methylcholothiazolinone.

https://en.wikipedia.org/wiki/Methylchloroisothiazolinone, consulté le 15 janvier

2016.

(145) Cosmetolab. http://www.cosmetolab.fr/, consulté le 11 avril 2016.

(146) Beiersdorf. Recherche et développement. http://www.beiersdorf.fr/research/la-

recherche-et-developpement/la-recherche-sur-la-peau, consulté le 11 avril 2016.

(147) Schlumpf M, Schmid P, Durrer S, Conscience M, Maerkel K, Henseler M et al.

Endocrine activity and developmental toxicity of cosmetic UV filters-an update.

Toxicology. 2004; 205(1-2) :113-22.

(148) Wikipédia. Filtre ultraviolet. http://fr.wikipedia.org/wiki/Filtre_ultraviolet, consulté

le 18 octobre 2014.

(149) AFSSAPS. Evaluation du risque lié à l’utilisation de l’octyl methoxycinnamate

dans les produits cosmétiques. 2012.

(150) AFSSAPS. Avis de l’Afssaps relatif à l’utilisation de la benzophénone-3 dans les

produits cosmétiques de protection solaire. 2011

(151) Kim S, Jung D, Koh Y, Choi K. Effects of benzophenone-3 exposure on endocrine

disruption and reproduction of Japanese medaka (Oryzias latipes) – A two

generation exposure stydy. Aquatic toxicology. 2014 ; 155 : 244-252.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 156: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

155

(152) AFSSAPS. Décision du 24 août 2011 relative au retrait et à l’interdiction de la

fabrication, l’importation, l’exportation, la distribution en gros, la mise sur le

marché à titre gratuit ou onéreux, la détention en vue de la vente ou de la

distribution à titre gratuit et l’utilisation de produits cosmétiques contenant la

substance 3-benzylidene camphor. 2011

(153) ANSM. Evaluation du risque lié à l’utilisation du 4-methybenzylidene camphor

dans les produits cosmétiques. 2012.

(154) SCCS. Opinion on Cyclomethicone : octamethylcyclotetrasiloxane and

decamethylcyclopentasiloxane. 2010.

(155) Gregory M, Lacroix A, Haddad S, Devine P, Charbonneau M, Tardif R et al.

Effects of chronic exposure to octylphenol on the male rat reproductive system. J

Toxicol Environ Health A. 2009;72(23):1553-60.

(156) Bian Q, Wang X. Toxic effect and mechanism of alkyl-phenol compounds on

reproduction and development. Wei Sheng Yan Jiu. 2004 ;33(3):357-60.

(157) Dodson R, Nishioka M, Standley LJ, Perovich LJ, Green Brody J, Rudel RA.

Endocrine disruptors and asthma-associated chemicals in consumer products.

Environmental Health Perspectives. 2012 ; 120 (7) : 935-943.

(158) Chen M, Tang R, Fu G, Xu B, Zhu P, Qiao S et al. Association of exposure to

phenols and idiopathic male infertility. J Hazard Mater. 2013 ; 15 : 250-251.

(159) Jung H, Hong Y, Lee D, Pang K, Kim Y. The association between some endocrine

disruptors in human plasma and the occurrence of congenital hypothyroidism.

Environ Toxicol Pharmacol. 2013. 35 (2) : 278-83.

(160) INERIS. Nonyphenols et ethoxylates. 2011.

(161) Directive Européenne n°2005/80/CE de la Comission du 21 novembre 2005 portant

modification de la directive 76/768/CEE du Conseil du 27 juillet 1976 relative aux

produits cosmétiques vue de l’adaptation au progrès technique de ses annexes II et

III (J.O.C.E n°303 du 22 novembre 2005 page 32).

(162) ANSM. Point d’information sur l’utilisation du triclosan en tant que conservateur

dans les produits cosmétiques : les évolutions en cours au niveau européen. 2012.

(163) Chemsec Sin List. http://sinlist.chemsec.org/search/search?query=triclosan,

consulté le 04 octobre 2015.

(164) Foran CM, Bennett ER, Benson WH. Developmental evaluation of a potential non-

steroidal estrogen : triclosan. Marine environnemental research. 2000 ; 50 : 153-

156.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 157: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

156

(165) Stocker TE, Gibson EK, Zorrilla LM. Triclosan exposure modulates estrogen-

dependent responses in the female wistal rat. Toxicological sciences. 2010 ;

117(1) : 45-53.

(166) Crofton K, Paul K and al. Short-term in vivo exposure to the water contaminant

triclosan : evidence for disruption of thyroxine. Environnemental toxicology ans

pharmacology. 2007 ; 24 : 194-197.

(167) Kumar V, Chakraborty A, Kural M, Roy P. Alteration of testicular steroidogenesis

and histopathology of reproductive system in male rats treated with triclosan.

Reproductive toxicology. 2009 ; 27 : 177-185.

(168) Arrêté du 6 février 2001 fixant la liste des agents conservateurs que peuvent

contenir les produits cosmétiques. (J.O. 12 février 2001)

(169) Calafat AM, Ye X, Wong LY, Reidy JA, Needham LL. Urinary concentrations of

triclosan in the US population : 2003-2004. Environnemental Health Perspectives.

2008 ; 16(3) : 303-307.

(170) Règlement n°358/2014 de la Commission du 9 avril 2014 modifiant les annexes II

et V du règlement (CE) n°1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif

aux produits cosmétiques. (J.O. 10 avril 2014)

(171) SCCS. Opinion on triclosan - Antimicrobial resistance. 2010

(172) Cherednichenko G, Zhang R, Bannister RA, Timofeyev V, Li N, Fritsch EB et al.

Triclosan impairs excitation-contraction coupling and Ca2+ dynamics in striated

muscle. Proc Natl Acad Sci U S A. 2012 ; 13.

(173) Birosova L, Mikulasova M. Development of triclosan and antibiotic resistance in

Salmonella enterica serovar Typhimurium. J Med Microbiol. 2009 ; 58 : 436-441

(174) SCCS. Opinion on Resorcinol. 2010

(175) Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie. Présentation de

la stratégie nationale contre les perturbateurs endocriniens : trois décisions

concrètes. 2014.

(176) OSPAR. http://www.ospar.org/, consulté le 22 octobre 2015.

(177) Cancer et Environnement. Bisphénol A. http://www.cancer-environnement.fr/231-

Bisphenol-A.ce.aspx, consulté le 04 octobre 2015.

(178) Cancer et Environnement. Recommandations. http://www.cancer-

environnement.fr/338-Recommandations.ce.aspx, consulté le 04 octobre 2014.

(179) ANSES. Bisphénol A. https://www.anses.fr/fr/content/bisph%C3%A9nol-1,

consulté le 04 octobre 2015.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 158: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

157

(180) Loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012 visant à la suspenstion de la fabrication, de

l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement

à vocation alimentaire contenant du bisphénol A ; J.O.R.F. Loi et décrets ; 26

décembre 2012 : 20395.

(181) EFSA. Communiqué de presse du 21 janvier 2015.

http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/150121, consulté le 2 février 2015.

(182) ANSM. Evaluation du risque lié à l’utilisation du phénoxyéthanol dans les produits

cosmétiques. Rapport de recherche. 2012

(183) Directive 67/548/CEE du Conseil du 27 juin 1967, concernant le rapprochement

des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives à la

classification, l'emballage et l'étiquetage des substances dangereuses ; J.O. Lois et

décrets ; 16 juillet 1967 : 1-98.

(184) PNRPE. Les perturbateurs endocriniens en 12 projets. Comprendre où en est la

recherche. Rapport de recherche. Paris : PNRPE ; 2012

(185) Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. REACh.

http://www.developpement-durable.gouv.fr/REACH,30375.html, consulté le 04

octobre 2015.

(186) INERIS. Substances chimiques : le règlement RECAh.

http://www.ineris.fr/fr/dossiers-thematiques-ineris/504, consulté le 04 octobre

2015.

(187) Ministère du travail, de l’emploi. Risques chimiques (REACh).

http://www.travailler-mieux.gouv.fr/spip.php?page=risque-

donnees&id_article=251, consulté le 04 octobre 2015.

(188) CNRS. REACh. http://www.prc.cnrs-gif.fr/reach/fr/registration_obligation.html,

consulté le 04 octobre 2015.

(189) Park YJ, Mohamed ESA, Kwon WS, You YA, Ryu BY, Pang MG. Xenoestrogenic

chemicals effectively alter sperm functional behavior in mice. Repro Tox. 2011; 32:

418-424.

(190) Loi n° 2012-1442 du 24 décembre 2012 visant à la suspension de la fabrication, de

l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à

vocation alimentaire contenant du bisphénol A ; J.O.R.F. Lois et décrets ; 26

décembre 2012 : 20395

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 159: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

158

(191) Ministères chargés du Développement durable, de la Santé, de la Recherche et du

Travail. PNSE. 2ème plan national 2009-2013. Rapport de recherche. Paris : PNSE ;

2009

(192) Ministères de la République. PNRM. Rapport de recherche. Lyon : PNRM ; 2011

(193) ELFE. Etude ELFE : comment grandissent nos enfants ? http://www.elfe-

france.fr/index.php/fr/, consulté le 04 octobre 2015.

(194) Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens. http://www.developpement-

durable.gouv.fr/IMG/pdf/2014-04-

29_Strategie_Nationale_Perturbateurs_Endocriniens.pdf, consulté le 04 octobre

2015.

(195) Les perturbateurs endocriniens en cinq questions. http://www.developpement-

durable.gouv.fr/-Les-perturbateurs-endocriniens-en,5051-.html, consulté le 04

octobre 2015.

(196) Trois décisions concrètes contre les perturbateurs endocriniens.

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Trois-decisions-concretes-

contre,38958.html, consulté le 04 octobre 2015.

(197) Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens : Les substances expertisées

pour l’année 2015. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Strategie-nationale-

sur-les.html, consulté le 04 octobre 2015.

(198) Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Bisphénol A :

Entrée en vigueur de l’extension de l’interdiction à tous les contenants alimentaires.

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Bisphenol-A-Entree-en-vigueur-de-

l.html, consulté le 04.10.2015.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 160: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

159

Annexes

Annexe n°1 : La déclaration de Wingpread

LA DECLARATION DE WINGSPREAD

Altérations du développement sexuel induites par les produits chimiques :

le sort commun des animaux et des hommes

Énoncé du problème

De nombreux composés libérés dans l'environnement par les activités humaines sont capables

de dérégler le système endocrinien des animaux, y compris l'homme. Les conséquences de

tels dérèglements peuvent être graves, en raison du rôle de premier plan que les hormones

jouent dans le développement de l'organisme. Face à la contamination croissante et

omniprésente de notre environnement par des composés susceptibles de produire de tels

effets, un groupe de spécialistes de toutes disciplines s'est réuni à Wingspread (Wisconsin,

États-Unis), du 26 au 28 juillet 1991, afin de faire le point sur les connaissances à ce sujet.

Les participants provenaient de diverses disciplines : anthropologie, écologie, endocrinologie

comparée, histopathologie, immunologie, mammalogie, médecine, psychiatrie,

psychoneuroendocrinologie, physiologie de la reproduction, toxicologie, gestion de la faune,

biologie des tumeurs, zoologie et droit.

Les objectifs de cette rencontre étaient :

1. De mettre en commun les découvertes de chacun et d'évaluer l'ampleur du problème ;

2. De tirer des conclusions fiables des données existantes ;

3. De proposer un programme de recherches afin de dissiper les incertitudes qui subsistent.

Déclaration commune

La déclaration suivante est le fruit d'un consensus entre les participants.

1. Nous savons avec certitude que :

· Un grand nombre de produits chimiques de synthèse libérés dans la nature, ainsi que

quelques composés naturels, sont capables de dérégler le système endocrinien des animaux, y

compris l'homme. Il s'agit notamment des composés organochlorés, qui, du fait de leur

persistance, s'accumulent dans les chaînes alimentaires. Ceux-ci comprennent certains

pesticides (fongicides, herbicides et insecticides) et produits chimiques, ainsi que d'autres

produits synthétiques et certains métaux [1].

· De nombreuses populations d'animaux sauvages sont d'ores et déjà affectées par ces

composés. Les effets incluent le mauvais fonctionnement de la thyroïde chez les oiseaux et les

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 161: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

160

poissons ; une baisse de fertilité chez les oiseaux, les poissons, les coquillages et les

mammifères ; une diminution des éclosions chez les oiseaux, les poissons et les tortues ; des

malformations grossières à la naissance chez les oiseaux, les poissons et les tortues ; des

anomalies du métabolisme chez les oiseaux, les poissons et les mammifères; la féminisation

des mâles chez les poissons, les oiseaux et les mammifères ; des anomalies de comportement

chez les oiseaux : la masculinisation des femelles chez les poissons et les oiseaux ; des

déficits immunitaires chez les oiseaux et les mammifères.

· Les effets varient selon les espèces et les composés. Toutefois, on peut faire quatre

remarques : a. les composés concernés peuvent avoir des effets très différents sur l'embryon et

sur l'adulte; b. les effets se manifestent surtout sur la génération suivante, et non chez les

parents exposés ; c. la période d'exposition au cours du développement de l'organisme est

cruciale, déterminant l'ampleur et la nature des effets ; d. la période d'exposition la plus

critique correspond à la vie embryonnaire, mais les effets peuvent ne pas se manifester avant

l'âge adulte.

· Les études en laboratoire confirment les développements sexuels anormaux observés dans la

nature et permettent de comprendre les mécanismes biologiques mis en jeu.

· Les humains sont également affectés par ces composés. Le distilbène, un médicament de

synthèse, et beaucoup de composés cités en note ont des effets œstrogéniques. Les femmes

dont les mères ont ingéré du distilbène sont particulièrement touchées par le cancer du vagin,

par diverses malformations de l'appareil reproducteur, par des grossesses anormales et des

modifications de la réponse immunitaire. Les hommes et les femmes exposés pendant leur vie

prénatale présentent des anomalies congénitales de l'appareil reproducteur et une baisse de

fertilité. Les effets observés chez les victimes du distilbène sont semblables à ce que l'on

observe chez les animaux contaminés, dans la nature et en laboratoire. Cela suggère que les

humains partagent les mêmes risques.

2. Nous estimons extrêmement probable que :

· Certaines anomalies du développement constatées aujourd'hui chez les humains concernent

des enfants adultes de personnes ayant été exposées à des perturbateurs hormonaux présents

dans notre environnement. Les concentrations de plusieurs perturbateurs des hormones

sexuelles mesurées dans la population américaine actuelle correspondent aux doses qui

provoquent des effets chez les animaux sauvages.

· À moins que la contamination de l'environnement par les perturbateurs hormonaux soit

rapidement contrôlée et réduite, des dysfonctionnements généralisés à l'échelle de la

population sont possibles. Les dangers potentiels, tant pour les animaux que pour l'homme,

sont nombreux, en raison de la probabilité d'une exposition répétée ou constante à de

nombreux produits chimiques connus pour dérégler le système endocrinien.

· En approfondissant la question, de nombreux parallèles nouveaux devraient surgir entre les

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 162: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

161

études portant sur la faune sauvage, celles effectuées en laboratoire et celles concernant

l'homme.

3. Les modèles actuels prévoient que :

· Les mécanismes d'action de ces composés sont variables, mais d'une manière générale : a. ils

imitent les hormones naturelles en se liant à leurs récepteurs ; b. ils inhibent les hormones en

les empêchant de se lier à leurs récepteurs ; c. ils réagissent directement ou indirectement avec

les hormones elles-mêmes, d. soit en perturbant leur synthèse, e. soit en modifiant le nombre

de récepteurs dans les organes.

· Les hormones mâles et femelles peuvent altérer le développement cérébral, qu'elles soient

exogènes (source externe) ou endogènes (source interne).

· Toute perturbation du système endocrinien d'un organisme en formation peut altérer son

développement : ces effets sont habituellement irréversibles. Ainsi, de nombreux caractères

liés au sexe sont déterminés par les hormones pendant une courte période de temps au début

du développement et peuvent alors être influencés par de faibles variations de l'équilibre

hormonal. Les faits suggèrent que ces effets sont alors irréversibles.

· Les effets constatés sur la reproduction des animaux sauvages devraient préoccuper les

humains qui exploitent les mêmes sources de nourriture, le poisson contaminé par exemple.

Le poisson est une source majeure de contamination chez les oiseaux. Les mécanismes de

dérèglement hormonal par les organochlorés chez les oiseaux sont les mieux connus à ce jour.

Ils nous aident à comprendre comment l'homme pourrait partager le sort des animaux, car le

développement du système endocrinien des oiseaux est très semblable à celui des

mammifères.

4. Nos prévisions comportent de nombreuses incertitudes parce que :

· La nature et l'ampleur des effets sur l'homme sont mal connues. Nous possédons peu

d'informations sur la contamination des humains, en particulier sur les concentrations de

polluants chez l'embryon. Cela est dû au manque d'effets réellement mesurables et d'études

portant sur plusieurs générations et simulant la contamination ambiante.

· Alors que nous possédons de nombreuses données sur la diminution de l'aptitude des

animaux à se reproduire, les données sur les modifications du comportement sont moins

étayées. Mais les faits sont suffisamment pressants pour que l'on cherche à combler

rapidement ces lacunes.

· Le pouvoir de nombreux composés œstrogéniques, comparé à celui des œstrogènes naturels,

est inconnu. Ce point est important, car les concentrations sanguines en certains composés

dépassent celles des œstrogènes du corps.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 163: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

162

5. Nous estimons que :

· Les tests de toxicité devraient être élargis pour prendre en compte une éventuelle activité

hormonale.

· Il existe déjà des méthodes pour analyser les effets œstrogéniques ou androgéniques des

composés à effet hormonal direct. La réglementation devrait étendre ces analyses à tous les

nouveaux composés ou produits secondaires. Si les tests sont positifs, des effets fonctionnels

devraient être recherchés au moyen d'études sur plusieurs générations, et ne pas porter

seulement sur les malformations congénitales. Ces procédures devraient s'appliquer aussi aux

produits persistants libérés dans le passé.

· Il est urgent de donner la priorité aux effets reproducteurs ou fonctionnels lorsque l'on

évalue les risques pour la santé. La recherche d'effets cancérogènes ne suffit pas.

· Il est nécessaire de réaliser un inventaire complet des composés chimiques lorsqu'ils sont

mis en vente et libérés dans l'environnement. Ces informations doivent être plus facilement

accessibles. Elles nous permettront de réduire la contamination. Plutôt qu'établir des normes

de pollution séparées pour l'air, l'eau et le sol, il est nécessaire d'envisager les écosystèmes

dans leur ensemble.

· L'interdiction de la production et de l'emploi des produits chimiques persistants n'a pas

résolu le problème de la contamination. De nouvelles approches sont nécessaires pour réduire

celle-ci et pour empêcher de nouvelles contaminations par des produits nouveaux aux

caractéristiques similaires.

· L'impact sur les animaux sauvages et les animaux de laboratoire est si profond et si insidieux

qu'il est nécessaire de lancer un vaste programme de recherche sur l'homme.

· Il faut remédier au manque d'information des communautés scientifiques et médicales

concernant les perturbateurs hormonaux dans l'environnement, leurs effets fonctionnels et la

notion d'exposition se transmettant d'une génération à l'autre. Les déficits fonctionnels ne se

manifestant pas à la naissance et parfois pas avant l'âge adulte, ils passent souvent inaperçus

des médecins, des parents et des organismes de contrôle, et la cause n'est jamais identifiée.

6. Pour améliorer notre aptitude à prévoir :

· II faut entreprendre des recherches fondamentales supplémentaires sur le développement des

organes sensibles aux hormones. Par exemple, nous devons connaître la quantité d'une

hormone donnée requise pour provoquer une réponse normale. Nous avons besoin de

marqueurs biologiques du développement normal pour chaque espèce, chaque organe et

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 164: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

163

chaque étape du développement. Avec ces renseignements, nous pourrons déterminer les

concentrations qui provoquent des altérations pathologiques.

· Des collaborations interdisciplinaires sont nécessaires pour établir des modèles animaux,

dans la nature ou en laboratoire, afin d'extrapoler les risques encourus par les humains,

· Il faut sélectionner une espèce « sentinelle » à chaque niveau de la chaîne alimentaire,

espèce qui nous permettra d'étudier les déficits fonctionnels. Cela nous permettra également

de mieux comprendre la circulation des contaminants dans les écosystèmes.

· Des phénomènes mesurables (marqueurs biologiques) dus à l'exposition à des perturbateurs

hormonaux doivent être trouvés, aux niveaux de la molécule, de la cellule, de l'organisme et

de la population. Les marqueurs moléculaires et cellulaires sont très importants pour une prise

en compte précoce du dérèglement. II est important de déterminer les concentrations normales

d'isoenzymes et d'hormones.

· Pour évaluer l'exposition des mammifères. il est nécessaire de connaître les concentrations

de produits chimiques dans l'organisme et dans l'ovule fécondé, afin d'extrapoler la dose de

ces produits chez l'embryon, le foetus, le nouveau-né et l'adulte. Il faut également évaluer le

danger en répétant en laboratoire les faits observés dans la nature. À la suite de cela, il faudra

déterminer en laboratoire les effets de doses différentes. Ces doses seront ensuite comparées à

la contamination mesurée dans les populations sauvages.

· Il faut entreprendre de nouvelles études de terrain, afin d'expliquer l'afflux annuel dans des

régions polluées d'espèces migratrices dont les populations semblent stables, malgré la

vulnérabilité relative de leurs petits.

· Pour de nombreuses raisons, il faudrait réétudier les victimes du distilbène. D'abord,

l'emploi du distilbène correspond à une époque où l'on relâchait de grandes quantités de

produits chimiques, en l'absence de toute norme légale. Les résultats des études sur le

distilbène ont donc peut-être été influencés par la contamination générale par d'autres

perturbateurs endocriniens. Deuxièmement, l'exposition à une hormone pendant la vie foetale

peut augmenter la sensibilité de l'organisme à cette hormone plus tard dans la vie. De ce fait,

les premières victimes du distilbène atteignent seulement l'âge où divers cancers pourraient

commencer à se manifester, en conséquence d'une exposition ultérieure à des substances

œstrogéniques (cancers du vagin, de l'endomètre, du sein et de la prostate). Il est important

d'établir un seuil de risque. Même les doses les plus faibles connues ont produit des cancers

du vagin. Le distilbène pourrait fournir le modèle le plus extrême pour rechercher les effets de

substances œstrogéniques moins puissantes. Ainsi. les marqueurs biologiques déterminés chez

les victimes de cet œstrogène synthétique permettront d'étudier les effets résultant de la

contamination ambiante.

· Les effets des perturbateurs endocriniens sur l'homme, qui vit plus longtemps que la plupart

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 165: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

164

des animaux, sont peut-être plus difficiles à percevoir. C'est pourquoi nous avons besoin de

méthodes de dépistage précoce, afin de déterminer si l'aptitude reproductrice de l'homme est

en train de décliner. Ce dépistage précoce est aussi important pour l'individu que pour la

population, car la stérilité est un problème inquiétant qui a des impacts psychologiques et

économiques. Il existe maintenant des méthodes de détermination des taux de fertilité chez

l'homme. Il faudrait élaborer de nouvelles méthodes impliquant la mesure de l'activité

enzymatique du foie, le comptage des spermatozoïdes, l'analyse des anomalies de

développement et l'examen des lésions histopathologiques. Ces analyses devraient être

complétées par des marqueurs biologiques plus nombreux et plus fiables du développement

social et comportemental de l'individu, par les antécédents familiaux des patients et de leurs

enfants, et par l'analyse chimique des tissus et produits liés à la reproduction, notamment le

lait.

Dr Howard A. Bern, Université de Californie. Berkeley

Dr Phyllis Blair, Université de Californie, Berkeley

Sophie Brasseur, Institut de recherche pour la gestion de la nature, Pays-Bas

Dr Theo Colborn, Fonds mondial pour la nature (W WF) et Fondation W. Alton Jones

Dr Gerald R. Cunha, Université de Californie. San Francisco,

Dr William Davis, Agence américaine de protection de l'environnement

Dr Klaus D. Döhler, Développement et production Pharma Bissendorf Peptide SA, Hanovre,

Allemagne

Glen Fox, Centre national de recherche sur la faune sauvage, Environnement Canada

Dr Michael Fry, Université de Californie, Davis

Dr Earl Gray [2], Directeur du département de toxicologie du développement et de la

reproduction

[1] Les produits chimiques connus pour leurs effets sur le système endocrinien comprennent :

le DDT et ses produits de dégradation, le DHEP ou di-2-éthyl-hexyl-phtalate, le HCB

(hexachlorobenzène), le dicofol, la chlordécone, le lindane et autres hexachlorocyclohexanes,

le méthoxychlore, l'octachlorostyrène, les pyréthroïdes de synthèse, des herbicides (triazines),

des fongicides (carbamates, triazoles), certains PCB, le 2.3,7,8 TCDD et autres dioxines, le

2,3,7,8 TCDF et autres furanes, le cadmium, le plomb, le mercure, la tributyltine et autres

composés de la même famille les alkylphénols (détergents non biodégradables et anti-

oxydants présents dans les polystyrènes modifiés et les PVC), les produits à base de styrène,

les aliments à base de soja et des produits pour animaux de laboratoire et animaux

domestiques.

[2] Bien que les recherches décrites ici aient été financées par l'Agence américaine de

protection de l'environnement, elles ne reflètent pas nécessairement ses vues et n'ont pas

valeur d'approbation officielle. De même, la mention de certaines entreprises ne signifie pas

leur approbation et ne constitue pas une publicité.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 166: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

165

Annexe n°2 : L’appel de Prague (version française réalisée par le Réseau

Environnement Santé)

APPEL DE PRAGUE MAI 2005

Introduction

Des experts internationaux et des scientifiques représentant de nombreuses disciplines se sont

réunis à Prague, du 10 au 12 mai 2005, pour un séminaire de travail sur les substances

chimiques interférant avec le système hormonal appelées perturbateurs endocriniens. L'atelier

a été organisé pour discuter des dernières recherches Européennes sur les risques pourla santé

associés à ces produits chimiques. Une grande partie de ce travail émane de grands projets de

recherche financés par l'Union Européenne, et réunis dans le comité pour la recherche sur les

perturbateurs endocriniens, le CREDO.

Les résultats présentés au séminaire de Prague ont renforcé les préoccupations concernant les

conséquences sur le long terme de l'exposition de l'homme et de la faune sauvage aux

perturbateurs endocriniens.

Les perturbateurs endocriniens sont un groupe très diversifié de substances chimiques,

incluant certains pesticides, des substances chimiques produites en masse, les retardateurs de

flamme, les agents utilisés comme plastifiants, des ingrédients utilisés en cosmétique, les

produits pharmaceutiques, des produits naturels tels que les œstrogènes d'origine végétale et

bien d'autres. Ces substances peuvent altérer le fonctionnement du système hormonal et

provoquer des effets nocifs enmimant les effets des hormones naturelles, en bloquant leur

action normale, ou eninterférant avec la synthèse et/ou l'excrétion des hormones.

La déclaration suivante a été acceptée par les scientifiques soussignés. Ce document est

destiné à informer les citoyens européens, les décideurs politiques et les régulateurs sur les

progrès de la recherche, mais aussi à mettre en évidence les lacunes et les failles de la

réglementation actuelle et faire des suggestions constructives qui pourraient conduire à une

meilleure protection de la santé humaine et la faune sauvage en Europe et dans le monde.

Actualisation de la recherche : Inquiétudes concernant de santé de l'homme

1. Nous sommes préoccupés par la prévalence élevée des troubles de la reproduction

masculine dans certains pays européens. Il y a eu une augmentation du nombre de

malformations génitales chez les petits garçons, et les données récentes indiquent que dans

certaines parties de l'Europe, la qualité du sperme est proche des niveaux qui pourraient

altérer la fertilité.

2. L'incidence des cancers, tel que le cancer du sein, le cancer des testicules et de la prostate,

continue à augmenter dans de nombreux pays européens, bien qu'il existe des différences

notables entre les pays. Les descendants de personnes qui ont migré d'un pays à un autre

adoptent l'incidence du cancer de leur nouveau pays d'accueil. Cela montre que ces cancers

sont liés à des facteurs environnementaux, y compris à l'alimentation.

3. Les malformations génitales, le cancer du testicule, et dans certains cas une qualité du

sperme altérée surviennent au début de la vie, voire même au cours du développement in

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 167: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

166

utero. Ces maladies ont des causes communes qui surviennent au cours du développement des

organes reproducteurs chez le fœtus, contrôlé par des hormones. Le problème est que les

perturbateurs endocriniens pourraient interférer avec ces processus pour perturber le

développement des organes génitaux masculins pendant la grossesse. De même, un

dérèglement hormonal pourrait conduire à la formation du cancer du sein chezles femmes et

les anomalies du développement pubertaire chez les filles.

4. Le système immunitaire des jeunes enfants peutêtre affecté par l'exposition aux biphényles

polychlorés (PCB) et aux dioxines au cours du développement in utero. Ceci a pour

conséquence, d’augmenter la probabilité la probabilité de contracter des maladies

infectieuses. Les PCB et les dioxines sont des polluants actifs sur le planhormonal présents

dans l'alimentation. Ces substances se dégradent très lentement, s'accumulent dans les graisses

des tissus et sont capables d'atteindre le fœtus en développement. Après la naissance, ils sont

transmis aux bébés via le lait maternel. Nous craignons que ces contaminants, aux niveaux où

on les trouve dans les aliments, ne provoquent des effets indésirables chez les jeunes enfants.

Les hormones stéroïdiennes et thyroïdiennes sont impliquées dans le développement et le

vieillissement du cerveau, ainsi que dans de nombreuses autres fonctions. Les contaminants

environnementaux qui affectent ces systèmes peuvent accroître le risquede dysfonctionnement

du cerveau.

5. Même si à ce niveau il n'y a pas de lien clair entre l'exposition aux perturbateurs

hormonaux thyroïdiens, le cancer, le retard mental, la diminution de la fertilité et la

neurodégénérescence chez l'homme, ces questions nécessitent une évaluation d'urgence, car

d'après nos connaissances de base de la physiologie des hormones thyroïdiennes, on peut

s'attendre au développement de ces problèmes.

6. Peu ou pas d'informations sont actuellement disponibles concernant les effets des

perturbateurs endocriniens sur l'état des maladies en dehors du système de reproduction,

comme le syndrome métabolique, le développement neuronal, les cancers de l'enfant, le

développement cognitif, les problèmes immunitaires, les troubles psychologiques

d'apprentissage, le développement de la mémoire, et d'autres. Dans de nombreux cas, il existe

des liens de causalité entre les perturbateurs endocriniens et ces maladies.

Davantage d'informations scientifiques sont nécessaires.

7. L'utilisation de technologies de recherche novatrices pour comprendre les mécanismes

d'action des perturbateurs endocriniens au niveau moléculaire est indispensable. Grâce à la

compréhension des mécanismes moléculaires qui sont affectés par les perturbateurs

endocriniens, il sera plus facile d'extrapoler les d'informations entre les différents tissus

exposés.

Actualisation de la recherche : le lien de cause à effet

8. Il n’y a pas de doute sur le fait que les citoyens européens connaissent une augmentation

des troubles de la reproduction et des cancers hormono-dépendants. Ce qui n'est pas clair,

cependant, c'est de savoir si ces maladies sont liées à l'exposition aux perturbateurs

endocriniens. Établir un lien est difficile, car les maladies de l'homme sont le résultat

d'influencesinterdépendantes, dont les substances chimiques ne sont qu'un facteur

déterminant. Ce n'est que lorsqu'une de ces substances exerce un impact très fort qu'il est

possible de découvrir son rôle dans le processus de la maladie, comme c'est le cas avec les

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 168: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

167

œstrogènes stéroïdiens et le cancer du sein. Il est beaucoup plus difficile de prouver des

influences minimes, quoiqu’existantes, de la part des produits chimiques sur la santé. Ainsi,

nous sommes convaincus que l'incapacité à démontrer des liens directs entre les troubles liés

aux hormones et l'exposition aux substances chimiques ne devrait pas être retenue pour

indiquer une absence de risque.

9. L'identification des produits chimiques en cause est compliquée parce qu'il est possible que

les troubles puissent se manifester longtemps après que l'exposition a eu lieu. Les agents

pathogènes peuvent alors avoir disparu des tissus, occultant ainsi l'identification des risques.

Actualisation de la recherche : Effets sur la faune sauvage

10. Au-delà du fait que la faune représente un objectif de protection qui est aussi un droit,

elleagit comme une sentinelle pour les effets produits par les perturbateurs endocriniens qui

peuvent encore être inaperçus chez l'homme. Les phoques qui vivent dans la mer Baltique et

la mer du Nord ont subi des défaillances au niveau de la reproduction et un déclin dela

population qui peut être attribuée à l'impact des PCB et des dioxines. Les mêmes substances

chimiques peuvent également affecter le système immunitaire des phoques, les rendant plus

vulnérables aux infections virales.

11. Partout en Europe, les poissons mâles exposés aux rejets des stations d'épuration montrent

des niveaux anormaux de protéines du jaune d'œuf femelle en raison de la présence de

perturbateurs endocriniens, comme les œstrogènes stéroïdiens et les produits de dégradation

tensio-actifs dans les effluents des eaux usées. Des anomalies de la reproduction chez les

poissons, notamment l'apparition d'œufs dans les testicules des poissons mâles, ont également

été observées. Il a été démontré que ces poissons ont une capacité de reproduction réduite et

que les mâles produisent des spermatozoïdes de moins bonne qualité. Les conséquences

pourraient se traduire par des impacts défavorables sur des populations entièresde poissons,

comme cela a été démontré dans des études récentes en laboratoire sur plusieurs espèces de

poissons. Les poissons exposés à la pilule contraceptive, à des concentrations retrouvées dans

les rivières européennes, ont montré une perturbation du développement sexuel et une

détérioration des capacités en matière de reproduction au stade adulte, comprenant la

réduction ou l'inhibition de la production d'œufs et de la fertilisation des œufs, ainsi que des

difficultés à libérer leur semence et une survie plus faible de leur progéniture.

12. Les invertébrés sont également vulnérables aux effets des perturbateurs endocriniens. Le

Tributylétain, un ingrédient utilisé dans les peintures antisalissures appliquées sur les coques

des navires a eu pour conséquence la formation d'organes sexuels masculins chez les

mollusques femelles, se traduisant par une diminution de leur population. Plus récemment, il a

été démontré que le bisphénol A, un produit chimique industriel, et les substances anti-UV

utilisées dans les crèmes solaires entraînent une augmentation de la production d'œufs chez

les escargots aquatiques. Les conséquences de telles anomalies pour l'équilibre et le bien-être

de l'ensemble des écosystèmes ne sont pas encore prévisibles, mais la gravité des effets

observés indique un impact potentiel des perturbateurs endocriniens sur la biodiversité de la

faune sauvage.

Actualisation de la recherche : Exposition

13. Des progrès considérables ont été accomplis dans l'identification de nouvelles substances

chimiques ayant des effets actifs sur le système endocrinien. Il s'agit notamment de produits

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 169: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

168

chimiques utilisés comme filtres UV, des antioxydants employés dans les cosmétiques et des

substances chimiques utilisées comme conservateurs dans les aliments. Il est clair que les

citoyens européens sont exposés simultanément à un grand nombre de perturbateurs

endocriniens. Cependant, nous ne connaissons pas toute laportée de notre exposition à travers

notre alimentation, l'eau potable, l'air et les produitsde consommation. Ce manque de

connaissances entrave gravement les efforts visant à explorer un lien entre l'exposition et les

effets qui en résultent chez l'homme.

14. Les niveaux de PCB et de dioxines dans les tissus humains se sont stabilisés à environ un

tiers du pic de pollution dans les années 1970. Cela indique que l'exposition interne à ces

substances se poursuivra, avec des populations européennes qui auront à vivre avec une

charge de pollution qui sera présente pour des générations à venir.

15. Nous sommes préoccupés, car l'Europe connaît actuellement une augmentation de la

pollution par les produits chimiques bromés très persistants qui sont utilisés comme

retardateurs de flammes dans de nombreux articles de consommation, y compris le mobilier et

les ordinateurs. Ces substances et leurs produits de dégradation se retrouvent dans le lait

maternel, les aliments, la faune sauvage et de nombreux milieux environnementaux. Les

connaissances actuelles en ce qui concerne les expositions ainsi que le profil toxicologique de

ces substances chimiques sont insuffisants pour une évaluation appropriée des risques

humains et écologiques.

Actualisation de la recherche : Les contrôles sécuritaires et la réglementation

16. Un élément fondamental dans l'évaluation de la sécurité chimique repose sur l'hypothèse

de l'existence d'une dose seuil en dessous de laquelle il n'y a pas d'effets. Il se peut que cela ne

soit pas défendable lorsqu'il s'agit des perturbateurs endocriniens, parce que certaines

substances chimiques ayant une activité hormonale agissent de concert avec les hormones

naturelles déjà présentes dans les organismes exposés. Ainsi, même de petites quantités de

produits chimiques peuvent s'ajouter aux effets d'ensemble, indépendamment des seuils qui

pourraient exister pour ces substances en l'absence d'hormones naturelles. En outre, en raison

de la sensibilité limitée des méthodes de tests établis, il est probable que les effets ne sont pas

correctement évalués.

17. Une autre complication est que les effets hormonaux sont souvent masqués par d'autres

réponses toxiques. Bien que les essais de routine n'administrent généralement pas de faibles

doses, ce n'est pourtant que lorsque des examens sont effectués dans ces conditions que ces

effets se manifestent. En outre, une caractéristique des perturbateurs endocriniens est

l'apparition tardive des effets néfastes, longtemps après que l'exposition a cessé. Les méthodes

actuelles d'analyses ne sont généralement pas conçues pour prendre en compte cette

possibilité.

18. Ces difficultés sont exacerbées lorsque les effets d'expositions simultanées à de

nombreuses substances chimiques (Effet cocktail) sont étudiées. Des études récentes ont

montré que " l'effet cocktail " peut se produire même lorsque chaque composant est présent à

une dose qui, individuellement, ne produit pas d'effets. Ces observations affaiblissent encore

la conviction que les doses seuil peuvent être appliquées résolument au cours de l'évaluation

du risque sanitaire lié substances chimiques. Une dose d'un seul produit chimique jugé sûr

isolément après examenpeut donner un faux sentiment de sécurité lorsque l'exposition

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 170: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

169

comprend un grand nombre d'autres actifs endocriniens qui peuvent interagir les uns avec les

autres.

Les lacunes du cadre réglementaire actuel

19. Les méthodes normalisées qui existent pour évaluer la sécurité des produitschimiques ne

sont pas conçues pour identifier les perturbateurs endocriniens ou pour anticiper leurs effets

probables sur l'homme et la faune sauvage. De nombreux polluants maintenant reconnus

comme perturbateurs endocriniens, tel que le tributylétain et certains phtalates (utilisés

comme plastifiants dans les biens de consommation), ont uniquement été identifiés par des

études scientifiques, et non par des contrôles sécuritaires de routine. A cemoment là, des

dommages considérables à l'environnement avaient déjà été causés. Par conséquent, il y a un

besoin urgent d'améliorer les méthodes de tests réglementaires et d'en développer de

nouvelles.

20. En raison de la faiblesse de la réglementation en vigueur pour identifier les perturbateurs

endocriniens, les programmes de surveillance biologique et chimique deviennent de plus en

plus importants pour la détection des effets non encore identifiés lors de l'évaluation des

risques des substances chimiques. Les programmes de surveillance existants n'ont pas la

capacité de traiter adéquatement le problème des perturbateurs endocriniens. La surveillance

chimique et biologique doit donc être réalisée de concert.

21. L'exposition environnementale correspond à un mélange de produits chimiques et non pas

un seul agent. Toutefois, cet état de fait ne se reflète pas dans les protocoles d'analyses et les

dispositions pour prendre en compte les "effets cocktail" sont totalement inexistants. Des

recherches récentes indiquent que cela peut conduire à une importante sous-estimation des

risques. La question commence à recevoir l'attention des autorités réglementaires, mais il est

nécessaire que les régulateurs et les scientifiques coopèrent pour développer des approches

réalistes afin de faire face à la question des mélanges chimiques.

22. Les protocoles de tests reposent actuellement sur les effets des PE sur le tractus

reproducteur mâle et femelle. Ces protocoles doivent être développés pour évaluer les effets

des perturbateurs endocriniens sur d'autres tissus concernés.

Les mesures proposées et les dispositions à prendre

23. A l’avenir, la réglementation des perturbateurs endocriniens aura à faire face à la tension

entre la plausibilité biologique de dommages graves et peut-être irréversibles, et des retards

dans la production de données pertinentes pour l'évaluation globale des risques. Compte tenu

de l'ampleur des risques potentiels, nous croyons fermement que l'incertitude scientifique ne

doit pas retarder la mise en place de mesures de précaution pour réduire les risques.

24. Il existe différents cadres pour guider les décisions concernant la sélection des

perturbateurs endocriniens qui doivent subir des tests supplémentaires. La définition des

priorités est habituellement obtenue à l'aide de tests de dépistage pour sélectionner les

substances chimiques devant subir des contrôles approfondis, ce qui retarde la prise de

mesures réglementaires jusqu'à ce que des données supplémentaires soient disponibles. Bien

que des tests de dépistage ne soient pas suffisants comme base pour l'évaluation des risques,

ils devraient être utilisés pour déclencher une action réglementaire de précaution sur la base

de l'hypothèse réfutable que des résultats positifs pourraient être annonciateurs de risques.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 171: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

170

Des mesures de précaution peuvent comprendre l'étiquetage, des dispositions visant à réduire

l'exposition, des restrictions dans les modes d'utilisation, voire l'interdiction de certaines

substances chimiques.

25. Les substances déjà connues pour avoir des propriétés perturbant le système endocrinien

devraient être incluses dans laproposition du règlement européen sur les produits chimiques

REACH, et soumises à la procédure d'autorisation. Initialement, les substances devraient être

tirées des listes existantes détaillées dans la stratégie de l'UE pour les perturbateurs

endocriniens. Par un processus dynamique, il est impératif que de nouvelles substances

entrent et sortent de la liste en tenant compte de nouvelles informations, en incluant en

particulier les études académiques dès qu'elles sont disponibles.

26. Des mesures devraient être prises pour restreindre l'utilisation des produits chimiques

persistants comme, par exemple les retardateurs de flamme bromés, afin de mettre un terme à

leur accumulation chez l'homme et dans l'environnement. Nous craignons que l'inaction ne

mène à une répétition des événements dangereux qui ont conduit à l'accumulation des

dioxines et des PCB chez l'homme et la faune sauvage.

27. La libération des perturbateurs endocriniens depuis les stations d'épuration devrait être

réduite de manière significative. Une fraction importante de la pollution provient des

hormones stéroïdiennes sécrétées par l'homme, et le contrôle de celles-ci ne peut pas être

facilement régulé. Par conséquent, des améliorations technologiques dans le traitement des

eaux usées pour éliminer ces hormones ainsi que d'autres perturbateurs endocriniens sont

nécessaires. Toutefois, lorsque cela est possible pour les substances artificielles, la priorité

devrait être donnée à la prévention de la dissémination plutôt qu'a des solutions de bout de

chaîne.

28. Il est regrettable que les pressions commerciales et les droits de propriété gênent

l'accessibilité publique aux données recueillies par des entreprises industrielles aux fins de

l'identification des dangers. Nous proposons que les données pertinentes obtenues à partir de

l'expérimentation animale soient rendues publiques dès que possible. Cela permettrait d'éviter

la répétition coûteuse des expériences, et de tenir compte des questions d'éthique en s'assurant

que le meilleur usage peut être fait des données sur les animaux pour le développement de

tests alternatifs.

Les priorités de la recherche

29. Les défis posés par les perturbateurs endocriniens ne peuvent être résolus à court terme, et

il y a un besoin urgent de poursuivre les recherches pour soutenir une meilleure protection de

la santé des citoyens européens et de l'environnement. Pour faciliter la planification du

prochain 7ème programme-cadre de financement de la recherche de l'UE, nous proposons que

les activités de recherche dans ce domaine soient faites dans l'ordre de priorité suivant :

30. L'absence d'image globale de la gamme complète des perturbateurs endocriniens entrave

les progrès de l'évaluation des risques. D'autres recherches approfondies au cours des cinq à

dix prochaines années sont nécessaires pour combler les lacunes. L'accent devrait être mis sur

le développement de nouvelles méthodes d'analyses chimiques ainsi que sur le développement

et la validation des techniques de dosage biologique dirigé. Des biobanques avec du matériel

de référence sur les hommes et la faune, couvrant les pays européens avec des différences

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 172: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

171

marquées pour les troubles pertinents et/ou l'exposition aux substances chimiques devraient

être créées.

31. Une meilleure compréhension des modes d'action possibles des perturbateurs endocriniens

est nécessaire afin de reconnaître les fonctions de l'organisme qui pourraient être à risque. Ce

n'est que sur la base de telles recherches qu'il sera possible de développer des biomarqueurs et

des biotests appropriés sur les effets des troubles générés chez l'homme et la faune sauvage.

Un renforcement considérable des liens avec la recherche fondamentale dans les processus de

la maladie est nécessaire. Les effets des perturbateurs endocriniens sur de nouveaux tissus

cibles, ainsi qu'un plus large éventail de voies de signalisation cellulaires doivent être

élucidés, en particulier celles qui sont étroitement liées aux conditions de la maladie.

32. Les effets des perturbateurs endocriniens sur un éventail plus large de voies de

signalisation cellulaires doivent être élucidés, enparticulier ceux qui sont étroitement liés aux

conditions de la maladie. L'accent devrait être mis sur les voies de signalisation impliquées

dans des pathologies majeures telles que le syndrome métabolique, l'obésité et les maladies du

cœur.

33. Le développement de nouveaux tests et de nouvelles méthodes de dépistage pour

l'identification des perturbateurs endocriniens pertinents pour les humains et la faune sauvage

doit être poursuivi impérativement. Cette évolution devrait tirer parti des technologies

modernes telles que la génomique, la protéomique, la bioinformatique et la métabolomique.

34. Davantage d'informations mécanistiques sur la façon dont les perturbateurs endocriniens

sont impliqués dans les maladies humaines sont nécessaires. Ces informations doivent tenir

compte de la complexité des scénarios concernant les effets et l'exposition, avec des objectifs

multiples, une exposition à plusieurs contaminants ainsi que le fait que les niveaux

d'exposition sont faibles et que le temps d'exposition est long.

35. D'autres travaux systématiques sur l'effet cocktail seront nécessaires pour soutenir une

amélioration des procédures d'évaluation des risques. La recherche devrait être étendue à

l'exploration des relations entre le temps d'exposition et la dose, et à des enquêtes sur les

effets d'une exposition séquentielle à plusieurs substances chimiques. L'accent devrait être

mis sur la compréhension des bases mécanistiques des effets combinés.

36. Les conséquences de la perturbation endocrinienne sur la faune sauvage devraient être

examinées en urgence pour l'équilibre et le bien-être des écosystèmes parce que certaines

études de cas ont déjà montré que les perturbateurs endocriniens constituent une menace pour

la biodiversité. L'accent devrait être mis sur une meilleure articulation entre les études

réalisées en laboratoire et les enquêtes de terrain, étant donné la large couverture des groupes

de vertébrés et d'invertébrés.

37. Dans la recherche sur la faune, le travail mécanistique reliant les effets constatés sur

l'organisme aux effets à l'échelle des populations et des écosystèmes devrait être encouragé. Il

est nécessaire d'appliquer la méthodologie rigoureuse de l'épidémiologie chez l'homme

audomaine de la faune sauvage. Des liens avec une approche écologique des systèmes

devraient être encouragés.

38. Des programmes spéciaux axés sur la détection des effets possibles sur l'enfant nouveau-

né à l'origine de problèmes dans l'enfance et à l'âge adulte devraient être initiés afin de

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 173: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

172

surmonter le défi de la longue brèche temporaire possible entre un épisode d'exposition et des

conséquences indésirables déclarées.

Ont signé : Dr Ronny van Aerle (University of Exeter, UK) , Dr Radka Alexy (Institute of

Environmental Medicine and Hospital Epidemiology, Germany); Dr Axel Alléra (Universität

Bonn,Germany); Prof. Felix Althaus (University of Zurich, Switzerland); Dr Anna Maria

Andersson (University Department of Growth and Reproduction, Rigshospitalet, Denmark);

Christian Annussek (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Dr

Jean Bachmann (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Dr

Thomas Backhaus (University of Bremen, Germany); Alice Barbaglio (University of Milan,

Italy); Prof. Dominique Belpomme (Association for Research and Treatments Against

Cancer, Hospital Georges Pompidou, France); Prof. Vladimir Bencko (Charles University in

Prague, CzechRepublic); Patrizia di Benedetto (Johann-Wolfgangg Goethe Universität

Fankfurt am Main, Germany); Dr Emilio Benfenati (University of Milan, Italy); Nicola

Beresford (Brunel University, UK); Dr Pia Berntsson (Lund University, Sweden); Dr Linda S.

Birnbaum (U.S. Environmental ProtectionAgency); Prof. Bruce Blumberg (University of

California, USA); Dr Francesco Bonasoro (University of Milan, Italy); Prof. Eva Bonefeldt-

Jorgensen (University of Aarhus, Denmark); Prof. Jean-Pierre Bourguignon (Universite de

Liege, Belgium) Cornelius Brandelik (Johann-Wolfgangg Goethe Universität Fankfurt am

Main, Germany); Prof. Maria Luisa Brandi (University of Florence, Italy); Dr Jayne Brian

(Brunel University, UK); Dr Cepta Brougham (Athlone Institute Technology, Ireland); Prof.

Miren P. Cajaraville (University of the Basque Country, Bilbao, Spain); Prof. Daniela

CandiaCarnevali (University of Milan, Italy); Prof. Justo P. Castano (Universidad de

Cordoba, Spain); Sofie Christiansen (Danish Institute for Food and Veterinary Research) Dr

André Cicolella (INERIS National Institute of Risks and Environment, France); Dr

Annamaria Colacci (Environmental Protection and Health Prevention Agency Emilia

Romagna Region, Italy); Dr Ana Dulce Correia (CIIMAR - Interdisciplinary Centre for

Marineand Environmental Research, Portugal); Prof. Mark Cronin (John Moores University,

UK); Dr Maiken Dalgaard (Danish Institute for Food andVeterinary Research); Dr Michele

De Rosa (University of Naples, Italy); Prof. Barbara Demeneix (Muséum National D'Histoire

Naturelle, France); Dr Diego Di Lorenzo (Ospedale Civile di Brescia, Italy); Angela Dinapoli

(Johann-Wolfgangg Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Dr Martina Duft

(Johann-Wolfgangg Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Prof. Rik Eggen

(EAWAG - Swiss Federal Institute of Aquatic Science and Technology, Switzerland); Gaby

Elter (Johann-Wolfgangg Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany) Maria Jose Lopez

Espinosa (San Cecilio University Hospital, Spain); Prof. Jerzy Falandysz (University of

Gdansk, Poland); Prof. Carla Falugi (Laboratory of Experimental Embryology and

Cytotoxicology, Genova, Italy); Dr Michael Faust (Faust and Backhaus Environmental

Consulting, Germany) Prof. Karl Fent (University of Applied Sciences Basel, Switzerland);

Denise Fernandes (CSIC University of Barcelona, Spain); Dr Mariana F. Fernandez (Hospital

Universitario San Cecilio, Universidad de Granada, Spain); Dr Maria Fickova (Institute of

Experimental Endocrinology, Slovakia); Dr Frederic Flamant (Ecole Normale Supérieure de

Lyon, France) ; Sandro Freitas (CIIMAR - Interdisciplinary Centre for Marine and

Environmental Research, Portugal); Prof. Silvana Galassi (University of Milan, Italy); Alicia

Granada Garcia (San Cecilio University Hospital, Spain); Dr Sébastien Garry (Agence

Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, France); Prof. Gunther Gauglitz (Tübingen

University, Germany); Dr Andreas Gerecke (EMPA - Swiss Federal Laboratories for

Materials Testing and Research); Dr Anton Gerritsen (RIZA - Institute for Inland Water

Management and Waste Water Treatment, Netherlands); Dr Madana Ghisari (University of

Aarhus, Denmark); Prof. Andreas Gies (Director and Professor at the German Federal

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 174: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

173

Environmental Agency - UBA); Rachel Gomes (University of London School of Pharmacy,

UK); Dr Martin Göttlicher (GSF - National research centre for environment and health,

Germany); Dr Konstanze Grote (Charité Universitätsmedizin Berlin, Germany); Prof. Jan-

Åke Gustafsson (Karolinska Institute, Sweden); Dr Arno Gutleb (Norwegian School of

Veterinary Science); Prof. LarsHagmar (Lund University Hospital, Sweden) Prof. Helen

Håkansson (Karolinska Institute, Sweden); Prof. Peter-Diedrich Hansen (Technische

Universität Berlin, Germany); Dr Catherine Harris (Brunel University, UK); Dr Stefan

Hartung (University Clinic Hamburg-Eppendorf, Germany); Dr Ulla Hass (Danish Institute

for Food and Veterinary Research) Prof. Tyrone B Hayes (University of California Berkeley,

USA); Maren Heß (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Dr

Elizabeth Hill (University of Sussex, UK); Dr Philip S Hjelmborg (University of Aarhus,

Denmark); Lut Hoebeke (Flemish Environmental Agency VMM, Belgium) Prof. Ieuan

Hughes (University of Cambridge, UK); Prof. Ilpo Huhtaniemi (Imperial College, UK); Dr

Philippe Irigaray (Association for Research and Treatments Against Cancer, France); Dr

Michael Jakusch (Austrian Research Centers); Gemma Janer (CSIC University of Barcelona,

Spain); Prof. Olli Jänne (University of Helsinki, Finland); Prof. Bernard Jegou (University of

Rennes, France); Prof. Tina Kold Jensen (University of Southern Denmark); Dr Susan Jobling

(Brunel University, UK); Dr Andrew C. Johnson (Centre for Ecology and Hydrology, UK);

Dr Niels Jonkers (University of Venice, Italy); Dr Niels Jørgensen (University Department of

Growth and Reproduction, Rigshospitalet, Denmark); Prof. Pierre Jouannet (Université René

Descartes/Hôpital Cochin, France); Dr Olivier Kah (University of Rennes, France) Dr Ioanna

Katsiadaki (Centre for Environment Fisheries and Aquaculture Science, UK); Dominik

Kayser (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany); Dr Hannu

Kiviranta (National Public Health Institute, Finland);Prof. Werner Kloas (Leibniz-Institute of

Freshwater Ecology and Inland Fisheries, Germany);Prof. Annette Klussmann-Kolb (Johann-

Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany);Dr Martin Köhler (EMPA - Swiss

Federal Laboratories for Materials Testing and Research);Prof. Heinz-R. Köhler (University

of Tübingen, Germany);Dr Andreas Kortenkamp (University of London School of Pharmacy,

UK);Dr Tanja Krueger (University of Aarhus, Denmark);Dr Cinzia La Rocca (Istituto

Superiore di Sanità, Italy);Dr Pavel Langer (Institute of Experimental Endocrinology,

Slovakia);Dr Jens-Jørgen Larsen (Danish Institute for Food and Veterinary Research);Dr

Giuseppe Latini (Perrino Hospital, Italy);Ramon Lavado (CSIC University of Barcelona,

Spain);Prof. Paul Layer (Darmstadt University of Technology, Germany);Dr Carole LeBlanc

(University of Massachusetts Lowell, USA);Dr Henrik Leffers (University Department of

Growthand Reproduction, Rigshospitalet, Denmark);Prof. Juliette Legler (Free University

Amsterdam, TheNetherlands);Prof. Walter Lichtensteiger (University of Zurich,

Switzerland);Dr Manhai Long (University of Aarhus, Denmark);Prof. Ulrich Loos

(University of Ulm, Germany);Dr Pedro P. Lopez-Casas (Centro de Investigaciones

Biologicas, Spain);Prof. Jan Krzysztof Ludwicki (National Institute of Hygiene, Poland);Dr

Ilka Lutz (Leibniz-Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries, Germany);Prof.

Adriana Maggi (University of Milan, Italy);Dr Kim Mahood (Medical Research Council

Human Reproductive Sciences Unit, UK);Prof. Sari Mäkelä (University of Turku,

Finland);Prof. Alberta Mandich (University of Genova, Italy);Prof. Gian Carlo Manicardi

(Università di Modena e Reggio Emila, Italy);Dr Alberto Mantovani (Istituto Superiore di

Sanità, Italy);Prof. Luigi Manzo (University of Pavia and Maugeri Foundation Medical

Centre, Italy);Francesca Maranghi (Istituto Superiore di Sanità, Italy);Prof. Antonio

Marcomini (University of Venice, Italy);Prof. Robert Marks (Ben-Gurion University of the

Negev, Israel);Dr Francis L Martin (Lancaster University, UK);Rebeca Martin-Skilton (CSIC

University of Barcelona, Spain);Dr Alessandra Massari (University of Genoa, Italy);Dr

Francesco Massart (University of Pisa, Italy) Prof. Peter Matthiessen (Centre for Ecology and

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 175: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

174

Hydrology, UK);Prof. Ian Mayer (University of Bergen, Norway);Prof. Jesus del Mazo (CIB,

CSIC University of Madrid, Spain) Dr John Meerman (Vrije Universiteit, The

Netherlands);Wiebke Meyer (University of Bremen, Germany);Dr Christian Micheletti

(University of Venice, Italy);Dr Christophe Minier (Université du Havre, France);Dr Steven

Morris (Centre for Environment, Fisheries and Aquaculture Science, UK);Dr Daniela Mozzi

(University of Milan, Italy);Dr Serge Nef (University of Geneva, Switzerland);Gerrit Nentwig

(Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany);Prof. Leif Norrgren

(Swedish University of Agricultural Sciences);Prof.Jörg Oehlmann (Johann-Wolfgang Goethe

Universität Fankfurt am Main, Germany);Prof. Michael Oehme (University of Basel,

Switzerland);Dr Matthias Oetken (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main,

Germany);Prof. Nicolas Olea (University of Granada, Spain);Prof. Stina Oredsson (University

of Lund, Sweden);Prof. Farzad Pakdel (University of Rennes, France);Dr Ragnor Pedersen

(University of London School of Pharmacy, UK);Dr Giulio Pojana (University of Venice,

Italy);Dr Ingemar Pongratz (Karolinska Institute, Sweden);Dr Cinta Porte (CSIC - Chemical

and Environmental Research Institute of Barcelona, Spain);Dr Tom Pottinger (Centre for

Ecology and Hydrology, UK);Dr Dominik Rachon (Medical Universityof Gdansk,

Poland);Prof. Daniela Reali (University of Pisa, Italy);Prof. Maria Armanda Reis-Henriques

(CIIMAR - Interdisciplinary Centre for Marine and Environmental Research,

Portugal);Maarten Roggeman (Federal Public Service Health, Food Chain Safety and

Environment, Belgium);Dr Ed Routlege (Brunel University, UK);Dr Agustin Ruiz

(NEOCODEX, Spain);Dr Tamsin Runnalls (Brunel University, UK);Dr Vasilios A. Sakkas

(University of Ioannina, Greece);Dr Matthew Sanders (Centre for Environment, Fisheries and

Aquaculture Science, UK);Dr Eduarda Santos (University of Exeter, UK);Ursula Sauer (ARC

Seibersdorf Research, Austria);Prof. Margret Schlumpf (University of Zurich,

Switzerland);Claudia Schmitt (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main,

Germany) Dr Martin Scholze (University of London School of Pharmacy, UK);Prof. Karl

Werner Schramm (GSF - National research centrefor environment and health, Germany);Dr

Ulrike Schulte-Oehlmann (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main,

Germany);Prof. Helmut Segner (University of Bern, Switzerland);Prof. Richard Sharpe

(Medical Research Council Human Reproductive Sciences Unit, UK);Dr Elisabete Silva

(University of London School of Pharmacy, UK);Prof. Leopoldo Silvestroni (Segreteria

Particolare del Sottosegretario di Stato, Ministero della Salute, Italy);Prof. Niels Skakkebaek

(University Department of Growth and Reproduction, Rigshospitalet, Denmark);Stefanie

Skaliks-Adler (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany);Prof.

EdwardSkorkowski (Gdansk University Biological Station, Poland);Prof. Olle Söder

(Karolinska Institute, Sweden);Prof. Carlos Sonnenschein (Tufts University School of

Medicine, USA);Dr Eugen Gravningen Sørmo (Norwegian University of Science and

Technology, Norway);Prof. Ana M. Soto (Tufts University School of Medicine, USA);Dr

Marcello Spanò (BIOTEC-MED, ENEA CR Casaccia, Italy);Prof. Polyxeni Nicolopoulou

Stamati (Medical School University of Athens, Greece);Sid Staubach (Johann-Wolfgang

Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany);Michela Sugni (University of Milan,

Italy);Prof. Charles Sultan (CHU de Montpellier, France);Prof. John Sumpter (Brunel

University, UK);Prof. Shanna H.Swan (University of Rochester, USA);Dr Chris E. Talsness

(Charité Universitätsmedizin Berlin, Germany);Dr Manuel Tena-Sempere (University of

Córdoba, Spain);Dr Remi Thibaut (CSIC University of Barcelona, Spain);Prof.Dagnac

Thierry (BRGM - Bureau of Geological and Mining Research, France);Dr Michaela Tillmann

(Institute of Hydrobiology, Dresden University of Technology, Germany);Dr Gunnar Toft

(Aarhus University Hospital, Denmark);Prof. Jorma Toppari (University of Turku,

Finland);Dr Paolo Tremolada (University of Milan, Italy);Dr Rita Triebskorn (Steinbeis-

Transferzentrum für Ökotoxikologie und Ökophysiologie, Germany);Prof. Tomás Trnovec

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 176: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

175

(Slovak Medical University, Slovakia);Prof. Charles Tyler (University of Exeter, UK);Dr

Anne Van Cauwenberge (Hygiene Institute, Mons, Belgium);Prof. Terttu Vartiainen

(National Public Health Institute, Finland);Dr Leo van der Ven (Netherlands National

Institute for Public Health and the Environment);Prof. Nico P.E. Vermeulen (Vrije

Universiteit, The Netherlands);Dr Luigi Viganc (IRSA-CNR University of Milan, Italy);Dr

Anne Marie Vinggaard (Danish Institute of Food and Veterinary Research);Christian Vogt

(Johann-Wolfgang GoetheUniversität Fankfurt am Main, Germany);Martin Wagner (Johann-

Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany);Prof. Rosemary Waring

(University of Birmingham, UK);Dr Burkard Watermann (LimnoMar Laboratory for Aquatic

Research and Comparative Pathology, Germany);Dr Emily Willingham (University of

California, USA);Gertraud Wirzinger (Johann-Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am

Main, Germany);Prof. Alicja Wolk (Karolinska Institute, Sweden);Dr Leah Wollenberger

(Technical University of Denmark);Dr Annalisa Zaccaroni (University of Bologna, Italy);Dr

Daniel Zalko (Institut National de la Recherche Agronomique, France);Prof. Renato Zenobi

(ETH - Swiss Federal Institute of Technology Zürich, Switzerland);Simone Ziebart (Johann-

Wolfgang Goethe Universität Fankfurt am Main, Germany)

Les affiliations sont données pour fins d'identification uniquement et tous les signataires ont

signé à titre personnel.

Signataires à la date du 4 mai 2006

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 177: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

176

Annexe n°3 : Formulaire de déclaration d’un effet indésirable sur à l’utilisation d’un

produit cosmétique

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 178: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

177

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 179: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

178

Annexe n°4 :

LA RECOMMANDATION “PRODUITS COSMÉTIQUES” DE L’ARPP

PRÉAMBULE

Un “produit cosmétique” est défini comme “toute substance ou préparation destinée à être

mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes

pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les

muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les

parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger

les odeurs corporelles” Art. 2 du Réglement CE n° 1223/2009 du Parlement Européen et du

Conseil du 30 novembre 2009 relatifs aux produits cosmétiques.

On entend par “allégation” toute revendication, indication ou présentation, utilisées pour la

publicité d’un produit. Toute allégation doit être véridique, claire, loyale, objective et ne doit

pas être de nature à induire en erreur.

La publicité doit proscrire toutes les déclarations ou les représentations visuelles susceptibles

de générer des craintes irrationnelles ou infondées.

Ces dispositions visent la publicité qui s’adresse au consommateur.

Elles sont applicables à toute allégation publicitaire pour les produits cosmétiques, quel que

soit le support utilisé : télévision, radio, médias électroniques, téléphone, affichage, presse,

PLV, conditionnements, notices, etc.

Les allégations publicitaires doivent respecter les dispositions de la dernière version du

“Manual on the scope of application of the Cosmetics Directive 76/768/EEC” qui est

disponible au lien suivant :

http://ec.europa.eu/consumers/sectors/cosmetics/cosmetic-products/borderline-products/

Elles doivent également respecter les dispositions des Recommandations de l’ARPP, et en

particulier “Mentions et Renvois”, “Vocabulaire publicitaire”, “Développement Durable”.

PRINCIPES GÉNÉRAUX

CONCURRENCE

< La publicité ne doit comporter aucune mention tendant à faire croire que le produit possède

des caractéristiques particulières alors que tous les produits similaires possèdent les mêmes

caractéristiques, notamment du fait de la catégorie du produit considéré ou de la simple

application de la réglementation en vigueur.

< Les messages ne doivent pas être construits sur des arguments dénigrants visant un ou des

produit(s) concurrent(s).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 180: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

179

PREUVES

< Toute allégation doit s’appuyer sur des preuves appropriées.

< L’allégation doit être en adéquation avec la nature et l’étendue des dites preuves.

PRÉSENTATION DES PERFORMANCES D’UN PRODUIT

Nature des tests

< Lorsque des études ou des tests sont mentionnés dans une publicité, leur nature doit être

explicitement indiquée : tests scientifiques statistiquement valides (évaluation par des experts

professionnels sous contrôle médical ou non, tests instrumentaux, études sensorielles sous

protocole, tests ex vivo/in vitro) ou tests de satisfaction (tests d’usage par des consommateurs

sur un nombre suffisant de sujets).

< Afin de ne pas induire en erreur le consommateur, la mesure de l’efficacité d’un produit ne

peut être reliée qu’à des tests scientifiques.

< Lorsque le message s’appuie sur des tests de satisfaction, il ne peut faire état que du

pourcentage d’individus satisfaits ou ayant perçu l’effet revendiqué.

< La présentation de tests scientifiques ou de satisfaction doit clairement les distinguer les uns

des autres lorsqu’ils sont utilisés dans un même message publicitaire.

< Ces tests doivent être réalisés en conformité avec les Lignes Directrices Cosmetics Europe

“Evaluation de l’efficacité des produits cosmétiques”.

Présentation des résultats

Résultats chiffrés

< Quand les allégations publicitaires comportent des revendications chiffrées, la publicité doit

se référer aux résultats moyens, obtenus sur l’ensemble de la population testée (le nombre

total de sujets doit être indiqué), et statistiquement valides.

< L’indication d’un résultat quantifié obtenu sur une population inférieure à celle qui fait

l’objet du test est possible à l’ensemble des conditions suivantes :

- La population partielle ne doit pas être inférieure au tiers de la population totale qui a

fait l’objet du test ;

- Ce résultat obtenu sur la population partielle doit être un résultat moyen ;

- Le résultat moyen de la population partielle ne doit pas être supérieur à trois fois le

résultat moyen de la population totale qui a fait l’objet du test ;

- Le résultat partiel doit être complété par l’indication écrite du résultat moyen obtenu

sur la population totale dans les mêmes conditions de visibilité et lisibilité ; le nombre de

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 181: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

180

sujets concernés par le résultat moyen partiel doit être clairement indiqué ainsi que celui de la

population totale qui a fait l’objet du test.

< Certains termes, comme par exemple “quartile” ou “dernier quartile”, ne revêtent aucune

signification précise pour le consommateur, sont de nature à l’induire en erreur et sont donc à

proscrire.

Représentations visuelles

Lorsque la publicité se réfère à des schémas ou à des démonstrations, par exemple de type

“avant/après”, les visuels utilisés doivent refléter de façon proportionnée et cohérente les

performances du produit et être représentatifs de l’échantillon testé.

Résultats in vitro

< Lorsque les résultats, présentés dans la publicité, sont issus d’essais in vitro, cette précision

doit figurer dans la publicité.

< Dans tous les cas, la présentation des résultats issus d’études in vitro ne doivent pas laisser

croire à un résultat in vivo.

llustrations des performances

< Des techniques numériques peuvent être utilisées pour améliorer la beauté des images afin

de communiquer sur la personnalité et le positionnement de la marque et/ou tout avantage

spécifique du produit.

< Cependant l'illustration de la performance d'un produit ne doit pas être trompeuse :

- Les techniques numériques ne doivent pas modifier les images des modèles de telle

manière que leurs formes ou leurs caractéristiques deviennent trompeuses sur le résultat

pouvant être atteint par le produit.

- Les techniques de pré et post production sont acceptables tant qu'elles ne donnent pas

l'impression que le produit possède des caractéristiques ou fonctions qu'il n'a pas.

Par exemple, les cas suivants ne sont pas jugés trompeurs :

- l'exagération évidente ou des images de beauté stylisées qui ne sont pas censées être

considérées de façon littérale,

- les techniques qui améliorent la beauté des images et qui sont indépendantes du

produit ou des effets annoncés.

CAUTION

< Une recommandation, émanant d’un ou des membre(s) d’une profession médicale,

paramédicale ou scientifique, peut s’appliquer à un ingrédient, à un produit ou à un message

général relatif à l’hygiène ou la beauté, sous réserve qu’elle repose sur des preuves objectives

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 182: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

181

et vérifiables et qu’elle ne reflète pas seulement l’opinion personnelle du ou des

professionnel(s) représenté(s).

< Lorsque la recommandation émane d’un professionnel lié à l’entreprise promouvant le

produit, ce lien doit être clairement annoncé dans le message publicitaire.

< Le professionnel, s’il est nommé, doit avoir une existence physique réelle ; néanmoins

l’appel à un comédien pour le représenter est possible.

< Ces messages ne doivent pas donner lieu à une confusion pour le consommateur entre le

produit cosmétique et un médicament.

RÉFÉRENCE À DES PROCÉDÉS OU ACTES MÉDICAUX OU

CHIRURGICAUX

La référence à des procédés ou actes médicaux ou chirurgicaux n’est possible que si elle

n’induit pas le consommateur en erreur en lui faisant croire implicitement que le produit

donnera des résultats équivalentsou comparables à ces procédés ou actes médicaux ou

chirurgicaux.

RÉFÉRENCE À UN MÉCANISME D’ACTION

Il est possible de se référer au mécanisme d’action du produit ou de ses ingrédients si ce

mécanisme repose sur des justificatifs objectifs et que la revendication principale du produit

porte clairement sur un bénéfice cosmétique visible.

ALLÉGATIONS SPÉCIFIQUES

ALLÉGATION “NOUVEAU”

< Le terme de “nouveau” et ses dérivés ne doivent être utilisés qu’en relation avec une

modification réelle

- soit de la formule du produit ou de son utilisation,

- soit de sa présentation ou de son conditionnement, à condition qu’il soit bien spécifié

que la nouveauté est à ce seul niveau.

< Il est d’usage de limiter l’utilisation de ce terme à une durée d’un an.

ALLÉGATIONS “SANS”

< Afin de contribuer à une image valorisante des produits cosmétiques, la publicité doit être

essentiellement consacrée aux arguments positifs.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 183: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

182

< A ce titre, l’utilisation d’une allégation indiquant l’absence d’un ou de plusieurs ingrédients

ou d’une catégorie d’ingrédients n’est possible que si cette allégation respecte les conditions

spécifiques suivantes :

- Elle ne constitue pas l’argument principal du produit mais apporte au consommateur

une information complémentaire ;

- Elle n’est pas dénigrante, notamment elle ne met pas en avant un risque ou un danger

pour la santé ou l’environnement.

- Elle est loyale et non mensongère, en particulier lorsque l’ingrédient ou la

combinaison d’ingrédients peuvent être apportés de manière indirecte, notamment par

l’intermédiaire d’une autre matière première.

ALLÉGATIONS “ENVIRONNEMENTALES”

L’ensemble de la Recommandation “Développement Durable” de l’ARPP a vocation à

s’appliquer aux communications du secteur. En particulier :

< La publicité doit proscrire toute déclaration de nature à tromper directement ou

indirectement le consommateur sur la réalité des avantages ou propriétés écologiques des

produits ainsi que sur la réalité des actions que l’annonceur conduit en faveur de

l’environnement.

< La publicité ne doit pas donner ou paraître donner une garantie totale d’innocuité dans le

domaine de l’environnement, lorsque les qualités écologiques du produit ne concernent qu’un

seul stade de la vie du produit ou qu’une seule de ses propriétés.

< Le choix des signes ou des termes utilisés dans la publicité, ainsi que des couleurs qui

pourraient y être associées, ne doit pas suggérer des vertus écologiques que le produit ne

posséderait pas.

ALLÉGATION “HYPOALLERGÉNIQUE”

Le terme “hypoallergénique” est le seul mot dérivé d’allergie qui puisse être utilisé, sans

explication particulière, pour qualifier des produits conçus de manière à minimiser le plus

possible les risques d’allergie.

Tous les autres termes dérivés du mot “allergie” sont interdits. Le terme “allergie” ne peut

être utilisé qu’avec une grande prudence. L’utilisation de ce terme doit être conforme aux

usages de la profession.

ALLÉGATIONS “AMINCISSEMENT/CELLULITE”

< L’amaigrissement est la conséquence, soit d’une maladie, soit d’un traitement spécialisé,

soit d’une modification de régime. Il ne peut donc être fait aucune référence, dans le cadre

d’une allégation cosmétique, à ce terme ou à ses dérivés, ainsi qu’à la perte de poids.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 184: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

183

< L’utilisation du mot “mincir”, ou de ses dérivés, est acceptable pour exprimer une

amélioration de l’apparence esthétique sans ambiguïté dans l’expression.

< Dans ce cas, étant donnée la variation des résultats selon les individus, les allégations

quantifiées d’une diminution de mensuration et/ou toute indication précise du délai

d’obtention d’un résultat ne sont permises que sous réserve de preuves scientifiques.

< Les produits qui font état d’une action esthétique peuvent se référer nommément à la

cellulite, par le terme “anticellulite” par exemple, pour autant que visuel et allégation restent

dans le domaine de l’embellissement de la peau, de son apparence, de son maintien en bon

état (par exemple : “lissage”, “peau plus ferme”, “peau plus souple”...).

< Toute revendication relative à la prévention ou au traitement de la cellulite est proscrite,

l’action revendiquéene doit porter que sur les signes, effets ou aspect de la cellulite.

ALLÉGATIONS “ANTI-ÂGE / ANTI-RIDES”

< Un produit peut revendiquer une action sur les signes ou les effets du vieillissement. En ce

sens, les allégations relatives à l’atténuation ou à la diminution des rides ou des ridules sont

envisageables.

< En ce sens, l’emploi du mot “rajeunir” ou de ses dérivés, doit exprimer une apparence de

plus grande jeunesse de la peau, sans ambiguïté dans l’expression publicitaire.

ALLÉGATIONS “CHUTE DES CHEVEUX”

< Sont admises :

- L’utilisation du terme “antichute” pour qualifier un produit ou un traitement destinés

à freiner, ralentir, limiter ou prévenir la chute des cheveux. La publicité ne doit pas laisser

croire à un résultat définitif.

- Les revendications sur la pousse ou la croissance des cheveux existants.

< Sont interdits :

- Les notions de repousse, pousse ou naissance de nouveaux cheveux, ou toute autre

périphrase tendant à faire croire que le produit puisse constituer un remède à la chute des

cheveux.

- Les termes “calvitie”, “stoppe la chute des cheveux” ou toute autre expression

analogue.

ALLÉGATIONS “HYDRATATION”

On entend par produits hydratants les produits destinés à améliorer ou maintenir l’équilibre en

eau de l’épiderme.

Un produit cosmétique ne peut pas être présenté comme susceptible d’hydrater ou de

réhydrater en profondeur la peau.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 185: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

184

PRODUITS PARTICULIERS

PRODUIT COSMÉTIQUE NATUREL

Un produit cosmétique ne peut être qualifié de “naturel” que si le produit fini contient un

minimum de 95 % (p/p) d’ingrédients définis comme “naturels” ou “d’origine naturelle”,

selon les règles en usage (par exemple : réglementation nationale ou communautaire, cahier

des charges ou référentiels publiés).

PRODUIT COSMÉTIQUE BIOLOGIQUE

< Un produit cosmétique ne peut être qualifié de “biologique” que s’il remplit au moins une

des conditions suivantes :

- il contient 100 % d’ingrédients certifiés issus de l’agriculture biologique ;

- il a été certifié “biologique” par un organisme certificateur ;

- il peut être justifié qu’il a été élaboré selon un cahier des charges publié, ayant un

niveau d’exigence, en termes de composition et de teneur en ingrédients certifiés issus de

l’agriculture biologique, équivalent au(x) niveau(x) d’exigence requis par les organismes

certificateurs.

< L’utilisation d’un signe ou d’un symbole dans la publicité ne doit pas prêter à confusion

avec des labels officiels.

< La publicité ne doit pas attribuer à ces signes, symboles ou labels une valeur supérieure à

leur portée effective.

PRODUITS DE PROTECTION SOLAIRE

< Les allégations concernant les produits de protection solaire doivent être conformes à la

Recommandation de la Commission Européenne du 22 septembre 2006 relative aux produits

de protection solaire et aux allégations des fabricants quant à leur efficacité.

< En particulier, les messages d’information suivants, sur le bon usage du soleil, doivent être

intégrés dans la communication publicitaire, chaque entreprise ayant la liberté de choisir le

support le plus approprié et de reprendre les trois notions suivantes sous la forme ou

l’expression de son choix :

- “Ne restez pas trop longtemps au soleil, même si vous utilisez un produit de

protection solaire”

- “N’exposez pas les bébés et les jeunes enfants directement au soleil”

- “La surexposition au soleil est une menace sérieuse pour la santé”

< Aucune allégation suggérant les caractéristiques suivantes ne devrait être faite :

- protection à 100 % contre le rayonnement UV (comme “écran total” ou “protection

totale”)

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 186: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

185

- aucun besoin de renouveler l’application, quelles que soient les circonstances

(comme “prévention durant toute la journée”).

PRODUITS DE SOIN OU D’HYGIÈNE POUR LES PEAUX À TENDANCE

ACNÉIQUE

< Sont interdites les allégations relatives au traitement ou à la prévention de l'acné (par

exemple : anti acnéique, contre l'acné), au traitement ou à la prévention des papules, pustules,

kystes et microkystes ainsi qu’à l’action endocrinienne sur la production de sébum.

< Sont possibles les autres allégations sous réserve qu'elles soient justifiées par des preuves

scientifiques.

PRODUITS DE SOIN ET D'HYGIÈNE BUCCO-DENTAIRE

< Sont interdites les allégations relatives au traitement de la carie dentaire ou au traitement de

la gingivite (par exemple : réduction de l'inflammation ou des saignements gingivaux).

< Sont possibles les allégations relatives à la prévention de la carie dentaire ou à la prévention

ou à la réduction des saignements ou de l'inflammation gingivale occasionnelle.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 187: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

186

Annexe n°5 : La charte COSMEBIO®

La cosmétique écologique et biologique est une démarche éthique et scientifique

fondée sur des savoirs traditionnels tout en bénéficiant des progrès des sciences du vivant et

de la nature.

Son évolution est récente, remarquable et fondée sur une volonté de transparence. Elle

entraine dans son mouvement l’ensemble des acteurs de la filière œuvrant dans les matières

premières, les ingrédients, la production, l’extraction, la transformation, la formulation et la

distribution.

Elle concerne également les consommateurs qui manifestent de manière forte et croissante

leur intérêt pour une cosmétique écologique et biologique. Ils la perçoivent comme une

alternative de confiance.

Ce mouvement dynamique et vertueux doit être entretenu dans son devenir par un

engagement et un investissement soutenu de la part de l’ensemble des acteurs de la

cosmétique écologique et biologique.

Les adhérents de l’Association Cosmebio, représentant les acteurs du développement

de la filière,ont la conviction qu’une cosmétique écologique et biologique, formulée et

préparée à partir de produits naturels, écologiques et biologiques, est une source de bienfaits

pour nos consommateurs et de progrès pour la société et l’ensemble de nos métiers.

Les acteurs de la filière considèrent que la cosmétique écologique et biologique doit

prendre en considération les hommes qui la soutiennent, la démarche scientifique qui

l’améliore et enfin la nature en qui elle puise son efficacité et sa légitimité. Ils sont conscients

que leur engagement réel et sérieux est une condition nécessaire au développement de

l’Association Cosmebio.

Le marché de la cosmétique écologique et biologique est en constante mutation.

Il y a de plus en plus d’opérateurs, de nouveaux consommateurs, de standards qui se

développent et s’harmonisent au niveau européen et international. Les acteurs de la filière ont

besoin de repères crédibles et de qualité que seuls des engagements concrets peuvent apporter.

Pour y répondre, les industriels de la cosmétique écologique et biologique élaborent

des produits sur la base d’un cahier des charges agréé par l’Association Cosmebio, et qui sont

certifiés par des organismes accrédités.

C’est pourquoi l’action de l’Association est fondée sur 3 thèmes fédérateurs,

Les hommes, l’éthique et la responsabilité sociale

Une démarche scientifique pour une cosmétique écologique et biologique

encadrée et contrôlée

Le respect de la nature et le soutien à l’agriculture biologique

Par suite, il est demandé à tous les adhérents de contribuer à 8 engagements qui soutiennent

les thèmes fondateurs de l’Association.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 188: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

187

Ces engagements sont précis et vérifiables. Ils sont de natures différentes.

Trois engagements sont des guides de conduite : la communication responsable, les

évaluations de commerce équitable et de biodiversité.

Quatre engagements représentent des obligations : la formation, une information claire des

consommateurs, la part de produits labellisés et le respect de la charte graphique Cosmebio.

Un engagement est pris à titre collectif : le Rapport Annuel de Développement durable de

l’Association Cosmebio.

Les Hommes, l’Ethique et la Responsabilité Sociale

La cosmétique écologique et biologique s’inscrit tout d’abord dans une vision

harmonieuse et respectueuse de notre société, des hommes et de leur environnement.

Cela s’exprime, dans nos métiers, par

Des projets d’entreprise qui considèrent les hommes et les femmes qui y travaillent

comme des chances et non comme des charges,

Des conditions de vie et de travail compatibles avec la dignité et l’épanouissement

personnels,

Un consommateur informé clairement, de manière transparente et avec honnêteté pour

maintenir et développer le lien de confiance entre le producteur et le consommateur,

Un commerce plus solidaire et équitable,

Une filière qui s’engage et doit être prise en considération dans son ensemble et par

tous ses acteurs : matières premières, ingrédients, production, extraction,

transformation, formulation, distribution, consommation et recyclage.

En particulier, les adhérents de Cosmebio s’engagent à…

Engagement n°1 : participer aux journées de formation Cosmebio

Toute entreprise qui intègre l’Association s’engage à faire participer un ou plusieurs référents

de son choix à une journée de formation par an aux principes directeurs de l’Association

Cosmebio, de son référentiel et de ses évolutions.

Cette formation est dispensée par l’Association Cosmebio.

Engagement n°2 : élaborer une évaluation sur les pratiques du commerce solidaire et

équitable

Tout adhérent s’engage à effectuer et/ou à faire effectuer auprès de ses fournisseurs concernés

une Evaluation sur ses pratiques du Commerce Solidaire et Equitable qui intègre les

fondamentaux du Commerce équitable sous un an à compter de la date de son adhésion. Une

grille d’évaluation est proposée par l’Association Cosmebio. Elle est auto-administrée et doit

être retournée à l’Association Cosmebio qui pourra intégrer ces informations de manière

anonyme et statistique dans son Rapport Annuel de Développement Durable.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 189: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

188

Une cosmétique écologique et biologique à la pratique encadrée et

contrôlée

Notre vocation est de développer et de promouvoir une cosmétique véritablement

écologique et biologique, qui doit respecter cinq principes depuis l’origine et la

transformation des matières premières jusqu’au produit fini et son évolution future.

1er principe – la garantie / la certification

Nos produits sont certifiés par des organismes certificateurs indépendants, accrédités et agréés

par Cosmebio. Le respect de la conformité des produits se fait selon les cahiers des charges

agréés par Cosmebio.

2ème principe – la naturalité des ingrédients

Les ingrédients utilisés sont issus de ressources naturelles non animales diverses,

renouvelables et préférentiellement issues de l’agriculture biologique certifiée. L’utilisation

de ces ressources doit être durable et responsable ; elle doit respecter la biodiversité et exclure

la bio piraterie.

3ème principe – la transformation

Les procédés de transformation et de fabrication sont encadrés- non polluants, respectueux de

la santé humaine et de l’environnement. Ils peuvent être physiques ou chimiques s’ils

répondent aux principes de la Chimie Verte.

4ème principe – les emballages

Les répercussions environnementales des emballages au cours de leur cycle de vie sont prises

en considération et minimisées. La capacité des emballages à être recyclés est impérative.

5ème principe – l’amélioration continue.

La filière doit investir dans sa connaissance et sa maîtrise des ingrédients et des procédés. Les

formulations doivent viser des niveaux de performances toujours plus ambitieux, et les

techniciens et les ingénieurs poursuivre un programme de formation continue pour renforcer

en permanence leurs compétences.

Engagement n°3 : labelliser tout ou partie des produits d’une marque

Toute marque commerciale qui contient le mot BIO dans sa dénomination et qui détient ou va

détenir au moins un produit certifié et labellisé Cosmebio devra labelliser Cosmebio 100%

des produits de la marque commerciale concernée.

Toute entreprise adhérente dont la marque commerciale détient un produit sous le label

Cosmebio doit labelliser Cosmebio au moins 20% des produits de la marque commerciale

concernée d’ici à 3 ans.

Engagement n°4 : informer clairement les consommateurs

Pour tout produit labellisé Cosmebio, l’entreprise adhérente devra, sous 6 mois à compter du

certificat de conformité au référentiel, communiquer sur le site de l’Association Cosmebio la

liste des ingrédients du produit concerné selon la nomenclature internationale des ingrédients

cosmétiques (INCI).

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 190: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

189

Le respect de la nature et le soutien de l’agriculture biologique

La cosmétique écologique et biologique vient de la nature. Elle s’attache à utiliser des

ingrédients naturels écologiques et biologiques selon des procédés d’extraction et de

transformation qui préservent au mieux leurs propriétés naturelles.

La cosmétique écologique et biologique respecte le patrimoine universel de la nature, en

s’engageant :

à utiliser durablement les ressources naturelles,

à s’interdire le brevetage du vivant et l’utilisation d’organismes génétiquement

modifiés - OGM,

à prendre en compte le respect de la vie animale,

à se conformer aux accords internation aux concernant la préservation de la

biodiversité et la lutte contre la bio piraterie,

à limiter la pollution de la biosphèrepar la diminution des emballages et des déchets,

réduction des émissions de gaz à effet de serre, ...

En particulier, les adhérents de Cosmebio s’engagent à...

Engagement n°5 : contribuer à l’évaluation de la biodiversité

Tout candidat s’engage à effectuer et à remettre à l’Association une évaluation de la

biodiversité sur ses produits labellisés Cosmebio, sous un an à compter de la date de son

adhésion. Une grille d’évaluation est proposée par l’Association Cosmebio. Elle est auto-

administrée et doit être retournée à l’Association Cosmebioqui intégrera ces informations de

manière anonyme et statistique dans son Rapport Annuel de Développement Durable.

Engagement n°6 : adopter une communication responsable

Tout adhérent s’engage à suivre les préconisations de la charte de communication Cosmebio

pour toute communication se référant aux produits portant le label Cosmebio.

Cette charte de communication s’appuie sur une grille d’autodiagnostic, développée à partir

des textes de référence publiés par les autorités de régulation de la publicité et aussi à partir

des meilleures pratiques en France, en Europe et à l’étranger à propos de la communication

des produits et des services se réclamant d’une démarche de développement durable.

Engagement n°7 : respecter la norme d’utilisation du logo Cosmebio

Tout candidat s’engage à respecter strictement la charte graphique qui prescrit la conformité

de l’utilisation du logo Cosmebio sur tous supports de communication : emballages, publicité,

etc. La charte graphique Cosmebio est remise à chaque adhérent lors de son inscription à

l’Association.

La Charte Cosmebio réunit les engagements collectifs entre l’Association et ses

membres dans le respect de ses thèmes fondateurs. Elle se développe et évolue aujourd’hui

vers des valeurs principalement axées sur les hommes, la démarche scientifique et le respect

de la nature. Pour le consommateur, la cosmétique écologique et biologique lui assure une

alternative de confiance par une parfaite transparence au niveau de l’ensemble de la filière.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 191: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

190

Pour confirmer l’engagement collectif qui l’unit à ses membres, l’Association Cosmebio

s’engage à :

Engagement n°8 : éditer un Rapport Annuel de Développement Durable.

Pour confirmer l’engagement de son collectif et assumer sa responsabilité au sein de la filière

et vis-à-vis de la Société, l’Association Cosmebio s’engage à éditer chaque année un Rapport

de Développement Durable qui indiquera l’état des lieux, les objectifs et les progrès

accomplis par ses adhérents sur ses thèmes fondateurs et sur leurs indicateurs clés.

Samuel GABORY

Président

Avec les Membres du Comité d’Administration

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 192: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

191

Annexe n°6 : Ebauche de brochure destinée aux professionnels de santé et à leurs patients

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)

Page 193: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

192

RIOU

(CC BY-NC-ND 2.0)

Page 194: Les perturbateurs endocriniens dans les produits cosmetiques

193

L’ISPB-Faculté de Pharmacie de Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon1

n’entendent donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les

thèses; ces opinions sont considérées comme propres à leurs auteurs.

L’ISPB-Faculté de Pharmacie de Lyon est engagé dans une démarche de lutte contre le

plagiat. De ce fait, une sensibilisation des étudiants et encadrants des thèses a été réalisée avec

notamment l’incitation à l’utilisation d’une méthode de recherche de similitudes.

RIOU (CC BY-NC-ND 2.0)