Les Noms Du Pere Seminaire Du 20111963 de Jacques Lacan

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    Les Noms du Pre, sminaire du 20/11/1963, de Jacques Lacan

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    LES NOMS DU PERE

    Jacques Lacan 1

    20 novembre 1963

    Je n'ai pas l'intention aujourd'hui de me livrer aucun jeu qui ressemble un coup de thtre,

    je n'attendrai pas la fin de ce sminaire pour vous dire que ce sminaire est le dernier que je

    ferai. Aussi bien pour certains, initis aux choses qui se passent, ceci ne sera-t-il pas une

    surprise, pour les autres, c'est par gard pour leur prsence que je ferai cette dclaration.

    Jusqu' la nuit dernire trs tard... une certaine nouvelle m'a t annonce... J'ai pu croire que

    je vous donnerai cette anne ce que je vous donnais depuis dix ans, il tait prpar, je ne ferai

    rien de mieux que de vous donner le premier : j'ai annonc que je vous parlerai cette anne des

    Noms du Pre.

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    Les Noms du Pre, sminaire du 20/11/1963, de Jacques Lacan

    Pas possible de le faire entendre : pourquoi ce pluriel concernant les noms ? Ce que j'entendais

    apporter de progrs dans une notion que j'ai amorce ds la troisime anne de mon

    Sminaire, quand j'ai abord le cas Schreber, la fonction des Noms du Pre ponctuer dans mon

    enseignement pass les repres o vous avez pu voir se fonder les linaments :

    - premirement, 15, 22, 29 janvier et 5 fvrier 1958, la mtaphore paternelle

    - deuximement, les sminaires du 20 dcembre 1961 et ceux qui suivent, janvier 62,

    concernant la fonction du nom propre.

    - troisimement, les sminaires de mai de mon anne sur le transfert concernant ce qui est

    intress du drame du pre dans la trilogie claudlienne.

    Vous rfrer ces sminaires pour voir dans quelle direction je voulais poursuivre mon

    discours ... Il y a l, d'une faon dj trs avance dans sa structuration, quelque chose qui et

    pu me permettre de faire le pas suivant. Ce sminaire s'enchane celui sur l'angoisse. Avant

    d'aller plus loin, ce qu'a apport mon sminaire sur l'angoisse... On a pu donner tout leur poids des formules telles que l'angoisse est un affect du sujet. L'ordonner en fonction aussi de la

    structure, celle du sujet dfini comme le sujet qui parle, qui se fonde, qui se dtermine dans un

    effet du signifiant. O et quel temps, rfrence au niveau de la synchronie, quel temps ce

    sujet est-il affect de l'angoisse ?

    ( schma au tableau )

    Ce dont, quel que soit ce temps, ce temps sur lequel nous allons nous tendre, ce dont le sujetest dans l'angoisse affect, c'est vous ai-je dit, par le dsir de l'Autre. Il en est affect d'une

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    http://espace.freud.pagesperso-orange.fr/topos/psycha/unar/logisi2.htm#metapahttp://espace.freud.pagesperso-orange.fr/topos/psycha/unar/logisi2.htm#metapa
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    faon que nous devons dire immdiate, non dialectisable et c'est en ceci que l'angoisse est,

    dans l'affect du sujet, ce qui ne trompe pas.

    Je vous ai dit de l'angoisse dont vous voyez ainsi se dessiner dans ce qui ne trompe pas quel

    niveau plus radical - que tout ce qui a t driv dans le discours de Freud - s'inscrit sa fonction

    de signal. Pas moyen de situer cette fonction, sinon ce niveau. A le poser ainsi se confirme et

    reste valable comme Freud lui-mme l'a ressenti assez pour le maintenir, que toutes les

    premires formulations qu'il a donnes de l'angoisse, transformation directe de la libido, etc.

    restent encore comprhensibles. Que n'ai-je dit d'autre part concernant l'angoisse, m'opposant

    la tradition psychologisante qui distingue l'angoisse de la peur de par ses corrlats,

    spcialement corrlat de la ralit, je change ici les choses, disant de l'angoisse : elle n'est pas

    sans objet. Cet objet a dont j'ai dessin aussi bien que j'ai pu les formes fondamentales : ce qui

    est chu du sujet dans l'angoisse, cet objet a, qui est le mme que je dsigne comme la causedu dsir.

    A l'angoisse, l'angoisse qui ne trompe pas se substitue pour le sujet ce qui doit s'oprer au

    moyen de cet objet a, il peut s'oprer plus d'une chose ... ceci est suspendu, - ce qui tait

    rserv pour l'avenir - et que vous ne perdrez pas tout fait, car vous le trouverez dans un livre

    paratre dans six mois, c'est ceci qu'est suspendue la fonction de l'acte et encore quelque

    chose d'autre. L'anne dernire et pour l'instant ce quoi je me suis tenu : la fonction de ce

    petit a dans le fantasme, dans la fonction qu'il prend d'tre le soutien du dsir, du dsir en tantque ce qu'il est donn au sujet d'atteindre de plus intensif dans sa ralisation de sujet au niveau

    de la conscience... c'est par cette chane que s'affirme une fois de plus sa dpendance au dsir

    de l'Autre, du dsir.

    Ai-je besoin, ne suis-je pas trop tent de rappeler pour qu'il n'y ait pas trop de confusion, le

    caractre radical, tout fait restructurant, qu'ont ces conceptions tant du sujet que de l'objet.

    Bien sr, nous-mmes parlons depuis longtemps et nous nous dtachons de toute conception

    du sujet qui en fait un pur corrlat de l'intelligent l'intelligible, du nous antique, de toute foi faite la connaissance. Ici, l'angoisse se montre en position cruciale. Dans Aristote, pour la tradition

    antique, [agonia], pathos local qui s'apaise dans l'impassibilit du Tout. Il reste quelque chose

    de la position antique jusque dans la pense positiviste, celle sur laquelle se fonde et vit

    maintenant encore la science dite psychologique.

    Assurment quelque chose y reste fond de cette correspondance de l'intelligence l'intelligible

    et ce n'est pas sans fondement qu'elle peut nous montrer que l'intelligence humaine n'est pas

    autre dans son fondement que l'intelligence animale ; - cf. les thories de l'volution, lesprogrs de l'intelligence, son adaptation -. Ceci nous permet une thorie partant de cet

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    intelligible suppos dans les donnes des faits, de dduire que ce procs se reproduit chez

    chaque individu, hypothse mme pas aperue de la pense positiviste, c'est que ces faits

    soient intelligibles. L'intelligence, dans cette perspective, n'est rien de plus qu'un affect parmi

    d'autres, un affect fond sur un affect, l'intelligibilit.

    D'o cette psychologie de tireuses de cartes, mme du haut des chaires universitaires. L'affect

    n'est ici qu'intelligence obscure ; il n'y a qu'une chose qui chappe celui qui reoit cet

    enseignement : c'est son effet d'obscurantisme subsistant de cette perspective. C'est une

    entreprises de technocrates, talonnage psychologique des sujets en mal d'emploi entrs

    courbs sous l'talon du psychologue dans les cadres de la socit existante.

    L'essence de la dcouverte de Freud est ceci, dans une opposition radicale. Les premiers pas

    de mon enseignement ont chemin dans les pas de la dialectique hglienne ; tape

    ncessaire pour faire brche dans ce monde dit de la positivit. La dialectique hglienne se

    ramne des racines logiques, dficit intrinsque de la logique de la prdication : savoir que

    l'universel ne se fonde que de la ngation ; que le particulier seul y trouver l'existence y

    apparat comme contingent. Toute la dialectique hglienne faite pour combler cette faille y

    montre - dans une prestigieuse transmutation - comment l'universel, par la voie de la scansion :

    thse, antithse, synthse, peut arriver se particulariser. Mais quels qu'en soient les effets de

    prestige de la dialectique hglienne, que par Marx elle soit entre dans le monde, achevant ce

    qui de Hegel tait la signification, par la subversion d'un ordre politique et social fond surl'ecclsial, l'Eglise quelle que soit sa ncessit, la dialectique hglienne est fausse et

    contredite tant par l'observation des sciences de la nature que par le progrs historique de la

    science fondamentale, savoir des mathmatiques.

    C'est ici que l'angoisse est le signe comme l'a vu tout aussitt un contemporain du

    dveloppement du systme de Hegel, Kierkegaard, l'angoisse est pour nous le tmoin d'une

    bance essentielle qui porte le tmoignage que la doctrine freudienne est celle qui en donne

    l'claircissement.

    Cette structure du rapport de l'angoisse au dsir, cette double bance du sujet l'objet chu de

    lui o au-del de l'angoisse il doit trouver son instrument, la fonction initiale de cet objet perdu

    sur lequel insiste Freud, l est la faille qui ne nous permet pas de traiter du dsir dans

    l'immanence logicienne.

    De la seule violence comme dimension forcer les impasses de la logique, l Freud nous

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    ramne au coeur de ce quelque chose sur quoi fonder les bases de ce qui tait pour lui

    l'illusion, qu'il appelait selon le mode de son temps l'alibi, la Religion, que j'appelle quant moi

    l'Eglise.

    C'est sur ce champ mme par lequel l'Eglise tient intacte et dans tout l'clat que vous lui voyez,

    contre la rvolution hglienne, c'est l que Freud s'avance au fondement mme de la tradition

    ecclsiale, qu'il nous permet de tracer le clivage d'un chemin qui aille au-del, infiniment plus

    loin, structuralement plus loin que la borne qu'il a pose sous la forme de mythe du meurtre du

    pre.

    C'est sur ce terrain scabreux, mouvant, que l, cette anne, je voulais m'avancer avant dereprendre l'ordre ecclsial. Car, pour ce qui est du pre, leur pre, les servants de l'Eglise, les

    pres de l'Eglise, qu'ils me laissent leur dire que sur le pre je ne les ai pas trouvs suffisants.

    Certains savent que je pratique depuis mon ge pubertaire la lecture de Saint-Augustin. De

    Trinitate,il y a peu prs dix ans que j'en ai pris connaissance. Je l'ai rouvert ces jours-ci pour

    ne pouvoir que m'tonner combien sur le pre il dit peu de choses. Il a su nous parler du Fils et

    combien du Saint-Esprit mais je ne sais quelle fuite se produit, automaton sous sa plume quand

    il s'agit du pre. Comment ne pas protester, chez un esprit si lucide, contre l'attribution radicale

    Dieu du terme de causa sui. Absurdit ponctue qu' partir du relief de ceci que je vous ai dit,

    qu'il n'y a de cause qu'aprs l'mergence du dsir.

    Ce qui est cause et cause du dsir - pas quivalent de l'antinomie cause et cause de soi - ne

    pourrait tre en aucune faon tenu pour quivalent antinomique de la cause pour lui. Augustin

    contre toute pit intellectuelle, flchit sur ce que je voulais vous articuler avec toutes sortes

    d'exemples : Acher Ehy, l'hbreu. Je suis ce que je suis, ego sum qui sum, je suis.

    Qu'on y trouve un je suis celui qui suis dit Saint Augustin - dj en franais sonne faux etboiteux - par quoi Dieu s'affirme identique l'Etre, ce Dieu, au moment o Mose parle, ne

    serait qu'une pure absurdit.

    Voici donc le sens de cette fonction du petit a dans les formes diverses dont je vous ai parl

    l'anne dernire, o ceux qui me suivent ont pu voir o elle s'arrtait.

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    Dans l'angoisse, l'objet petit a choit. Cette chute est primitive ; la diversit des formes que prend

    cet objet de la chute est dans une certaine relation au mode sous lequel s'apprhende pour le

    sujet le dsir de l'Autre. C'est ce qui explique la fonction de l'objet oral. Elle ne se comprend - j'yai longtemps insist - que si cet objet, le sein, que le sujet lche, dont il se dtache, cet objet

    fondamentalement est de son appartenance.

    Si ce moment-l cet objet s'introduit dans la demande l'Autre, dans l'appel vers la mre elledessine sous un voile l'au-del o se noue le dsir de la mre : tonn le bb renverse la tte

    en se dtachant du sein.

    Ce sein, il n'est qu'apparemment appartenance l'Autre ; voir les rfrences biologiques, le

    complexe nourricier se constitue diffremment dans un contexte animal. Ici le sein est une

    partie profonde et une partie plaque au thorax de la mre.

    Une seconde forme : l'objet anal. Phnomnologie du cadeau, du don : en lchant les fces, lui

    concdant comme un ordre dominant la demande de l'Autre videmment imposteur, non pas

    la demande l'Autre, un temps plus avant, ce qui chez l'Autre est encore ambigu, le dsir.

    Comment les auteurs n'ont-ils pas reconnu que c'est l que s'accroche le support de ce qu'on

    appelle oblativit, que c'est par une vritable ambigut, par un escamotage rvlateur de fuite

    panique devant une angoisse qu'on a pu situer la conjonction oblative au niveau de l'acte

    gnital. Par ailleurs c'est l que l'enseignement de Freud d'une traduction qui s'en conserve

    nous situe la bance de la castration.

    L'anne dernire j'ai insist sur ceci que tout ce que Freud a dit nous montre, c'est que

    l'orgasme n'est pas seulement ce que les psycho-biologistes de son poque ont appel le

    mcanisme de la dtumescence. Il faut savoir articuler que ce qui compte de l'orgasme

    reprsente exactement la mme fonction, quant au sujet, que l'angoisse. L'orgasme est en

    lui-mme angoisse, pour autant qu' jamais par une faille centrale le dsir est spar de la

    jouissance.

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    Qu'on ne nous objecte pas les moments de paix, de fusion du couple, o chacun mme peut se

    dire que l'autre est bien content. Nous analystes allons y regarder de plus prs pour voir ce qu'il

    y a dans ces moments d'alibi fondamental : un alibi phallique. La femme se sublime en

    quelque sorte, dans sa fonction de gaine, elle rsout quelque chose, quelque chose qui va plus

    loin et reste infiniment au dehors. C'est pourquoi je vous ai longtemps comment ce passaged'Ovide o se fabule le mythe de Tirsias. Aussi bien faut-il indiquer ce qui se voit de traces de

    cet au-del inentam de la jouissance fminine dans le mythe masculin de son prtendu

    masochisme.

    Plus loin, symtrique, comme sur une ligne courbe redescendante par rapport ce sommet de

    la bance du dsir - jouissance au niveau gnital - j'ai ponctu la fonction du petit a dans la

    pulsion scopique.

    Son essence est rsume en ceci que plus qu'ailleurs le sujet est captif de la fonction du dsir.

    C'est qu'ici, l'objet est trange, l'objet a pour ceux qui ne m'ont pas suivi dans ma premire

    approximation, c'est cet oeil qui dans le mythe d'Oedipe est l'quivalent de l'organe castrer.

    Ce n'est pourtant pas tout fait de cela qu'il s'agit. Dans la pulsion scopique o le sujet

    rencontre le monde comme spectacle qu'il possde, il rit... que ce leurre par quoi ce qui sort de

    lui et ce qu'il affronte, est, non pas ce vrai petit a, mais son complment l'i(a), son image

    spculaire, voil ce qui parat tre chu de lui.

    Il est pris, il se rjouit, il s'esbaudit dans ce que Saint-Augustin dnonce et dsigne d'une faon

    si sublime - j'eusse voulu aussi vous faire parcourir ce texte - dsigne comme concupiscence

    des yeux. Il croit dsirer parce qu'il se voit comme dsirant et qu'il ne voit pas que ce que

    l'Autre veut lui arracher, c'est son regard. La preuve, c'est ce qui arrive dans le phnomne de

    l'Unheimlich : chaque fois que soudain, par quelque incident foment par l'Autre, cette image de

    lui dans l'Autre apparat au sujet comme prive de son regard ; ici se dfait toute la trame de la

    chane dont le sujet est captif dans la pulsion scopique et c'est le retour l'angoisse la plus

    basale, l'Aleph de l'angoisse. Tel est ce quoi se rassemble dans sa structure la plusfondamentale, le rapport du sujet au petit a et l'Aleph sera l pour nous aider le symboliser.

    Je n'ai pas encore dpass la pulsion scopique, le franchissement que je dsigne de ce qui s'y

    manifeste et va y pointer vers l'imposture : ce fantasme que j'ai articul sous le terme de

    l'agalma, sommet de l'obscurit o le sujet est plong dans la relation du dsir, l'agalma est cet

    objet dont il croit que son dsir le vise et il porte son extrme la mconnaissance de cet objet

    comme cause du dsir.

    Telle est la frnsie d'Alcibiade et le renvoi que lui fait Socrate: "occupe-toi de ton me", de ceque Platon fera plus tard : ".. ton me et occupe-toi de cet objet que tu poursuis, ce n'est que

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    ton image"; cet objet dans sa fonction de vise et de cause mortelle. "Fais ton deuil de cet objet

    ; alors tu connatras les voies de ton dsir, car moi, Socrate je ne sais rien ; c'est la seule chose

    que je connais de la fonction de l'Eros".

    C'est ainsi que je vous ai mens la porte, cinquime terme de cette fonction du petit a, par

    quoi va se montrer l'ventail, l'panouissement, de ce petit a dans le rapport prgnital la

    demande de l'Autre. Nous allons voir le petit a venir de l'Autre, seul tmoin, de ce lieu de

    l'Autre qui n'est pas seulement le lieu du mirage, ce petit a, je ne l'ai pas nomm ; pourtant je

    l'ai montr dans une des runions de notre socit, j'aurais pu l'clairer aux journes sur la

    paranoa, je me suis abstenu. A savoir ce dont il s'agissait, savoir de la voix.

    La voix de l'Autre doit tre considre comme un objet essentiel. Tout analyste sera appel

    lui donner sa place, ses incarnations diverses, tant dans le champ de la psychose que dans la

    formation du sur-moi.

    Ceci, abord phnomnologique, ce rapport de la voix l'Autre, le petit a comme chu de l'Autre,

    nous pouvons en puiser la fonction structurale porter l'interrogation sur ce qu'est l'Autre

    comme sujet. Par la voix, cet objet chu de l'organe de la parole, l'Autre est le lieu o a parle. Ici

    nous ne pouvons plus chapper la question : qui ?, au-del de celui qui parle au lieu del'Autre, et qui est le sujet, qui y a-t-il au-del dont le sujet, chaque fois qu'il parle, prend la voix ?

    Il est clair que si Freud, au centre de sa doctrine, met le mythe du pre, c'est en raison de

    l'invitabilit de cette question. Il n'est pas moins clair que, si toute la thorie et la praxis de la

    psychanalyse nous apparaissent aujourd'hui comme en panne, c'est pour n'avoir pas os sur

    cette question, aller plus loin que Freud.

    C'est bien pourquoi l'un de ceux que j'ai forms comme j'ai pu a parl propos d'un travail, qui

    n'est point sans mrite, de la "question du pre".

    Cette formule tait mauvaise, c'est mme un contresens sans qu'on puisse le lui reprocher. Il

    ne peut tre question de la question du pre, pour la raison que nous sommes au-del de la

    formule que nous puissions formuler comme question.

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    Les Noms du Pre, sminaire du 20/11/1963, de Jacques Lacan

    Comment nous aurions pu aujourd'hui dessiner l'abord du problme ici introduit ? Il est clair que

    l'Autre ne saurait tre confondu avec le sujet qui parle au lieu de l'Autre, ne ft-ce que par sa

    voix, l'Autre, s'il est ce que je dis, le lieu o a parle, il ne peut poser qu'une sorte de problme :

    celui du sujet d'avant la question.

    Or Freud, cela, il l'a admirablement ressenti. Puisque je dois partir d'aujourd'hui rentrer dans

    un certain silence, je ne manquerai pas de vous signaler ici qu'un de mes lves, Conrad Stein,

    a dans ce champ, trac la voie. Je vous eusse pris de vous reporter son travail, car il est

    bien satisfaisant.

    Ce qu'il a fait, comment malgr tout l'erreur et la confusion du temps, Freud a mis le doigt surce qui mrite de rester malgr toute la critique sans doute fonde du spcialiste, sur la question

    du Totem, cf. Lvi-Strauss. Il n'en reste pas moins, et Freud est la vivante dmonstration,

    combien celui qui est au niveau de la recherche de la vrit peut dpasser de haut tous les avis

    du spcialiste. Qu'en resterait-il sinon qu'il doit s'agir du sujet d'avant la question ?

    Si mythiquement le pre ne peut tre qu'un animal, le pre primordial, le pre d'avant l'interdit

    de l'inceste ne peut tre avant l'avnement de la culture, et conformment au mythe de l'animal

    sa satisfaction est sans fin : le pre est ce chef de horde.

    Mais qu'il l'appelle Totem, et justement la lumire des progrs apports par la critique de

    l'anthropologie structurale de Lvi-Strauss qui met en relief l'essence classificatoire du Totem,

    ce qu'il faut en second terme, c'est mettre au niveau du pre la fonction du nom (rfrez-vous

    un certain de mes sminaires, celui o j'ai dfini le nom propre.) Le nom, c'est cette marque,

    dj ouverte la lecture, c'est pour cela qu'elle se lira de mme en toutes les langues, y est

    imprim quelque chose, peut- tre un sujet qui va parler. Bertrand Russel s'y trompe quand il dit

    on pourrait appeler John un point gomtrique sur un tableau, il peut toujours l'interroger avecl'espoir qu'il lui rponde !

    J'avais aussi marqu comme rfrence les caractres que A.Gardiner a dcouverts sur des

    poteries phniciennes de Haute-Egypte, antrieures la dcouverte de l'alphabet, ceci pour

    illustrer que la poterie n'a jamais pris la parole pour dire sa marque de fabrique, mais qu'il y a

    dans le signifiant ce ct qui attend la lecture et que c'est ce niveau que se situe le nom. Ici je

    vous dsigne quelque chose de la direction suivre, voyez quel apport nous donne maintenant

    la voie que nous abordons.

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    Car ce pre, est-ce que nous ne pouvons pas nous, aller au-del du mythe pour prendre

    comme repre ce qu'implique le mythe dans ce registre que donne notre progrs sur ces trois

    termes de la jouissance, du dsir et de l'objet. Car tout de suite nous verrons concernant lepre, le pre pour que Freud trouve ce singulier quilibre, cette sorte de con... conformit de la

    loi et du dsir vraiment conjoints, ncessits l'un par l'autre dans l'inceste, sur la supposition de

    la jouissance pure du pre comme primordiale. Mais ceci, qui est cens nous donner

    l'empreinte de la formation du dsir chez l'enfant dans son procs normal, est-ce que ce n'est

    pas l qu'il vaut qu'on se pose la question de savoir pourquoi a donne des nvroses.

    C'est ici que l'accent aussi que j'ai permis de mettre sur la fonction de la perversion quant sa

    relation au dsir de l'Autre comme tel qui reprsente la mise au pied du mur de la prise au piedde la lettre de la fonction du Pre - tre suprme, cf. Sade - sens toujours voil et insondable.

    Mais de son dsir comme intress dans l'ordre du monde, c'est l le principe o ptrifiant son

    angoisse, le pervers s'installe comme tel.

    Arcature premire : comment se composent et se conjuguent le dsir dit normal et celui qui se

    pose au mme niveau, Ie dsir pervers ? Position d'abord de cette arche d'o par la suite, pour

    comprendre un ventail de phnomnes qui vont depuis la nvrose insparable nos yeux

    d'une fuite devant le terme du dsir du pre, auquel on substitue le terme de la demande, celuidu mysticisme aussi, dans toutes les traditions, sauf celles vous verrez ascse, assomption

    plonges vers la jouissance de Dieu.

    Ce qui fait l'entrave dans le mysticisme juif et plus encore dans le chrtien, et plus encore pour

    l'amour, c'est l'incidence du dsir de l'Autre.

    Je ne peux pas vous quitter sans avoir au moins prononc le nom, le premier nom, par lequel je

    voulais introduire l'incidence spcifique de la tradition judo-chrtienne, pas celle de la

    jouissance, mais du dsir d'un Dieu, le dieu Elohim.

    C'est devant ce Dieu premier terme, que Freud srement au-del de ce que nous transmet sa

    plume, s'est arrt. Ce Dieu dont le nom n'est que le nom Chadda que je n'aurais jamais

    prononc.

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    Ce nom dans l'Exode au Chapitre VI, l'Elohim qui parle dans le buisson ardent qu'il faut

    concevoir comme son corps, qu'on traduit par la voix et dont on n'a pas voulu vous expliquer

    qu'il est bien autre chose, ce Dieu parlant Mose lui dit ce moment : "Quand tu iras vers

    eux, tu leur diras que je m'appelle Je suis, Ehy, Je suis ce que je suis".

    La proprit de ces termes : dsigner des lettres qui composent le nom, toujours certaines

    lettres choisies parmi les consonnes. Je suis, je suis le cortge, il n'y a aucun autre sens

    accorder ce Je suis que d'tre le nom : Je suis.

    Mais ce n'est pas sous ce nom que je me suis annonc vos anctres. "Dieu d'Abraham,

    d'Isaac et de Jacob et non Dieu des philosophes et des savants", dit Pascal en tte desPenses. De celui-l, on peut dire qu'un Dieu a se rencontre dans le rel, comme tout rel est

    inaccessible, a se signale par ce qui ne trompe pas : l'angoisse. Ce Dieu qui s'est annonc

    Abraham, d'abord, l'a fait par un nom de l'Elohim au buisson ardent : El Chadda, les Grecs,

    ceux qui ont fait la traduction des Septantes taient beaucoup plus au courant que nous.

    Ils n'ont pas traduit Ehy par : je suis celui qui suis, comme Saint-Augustin, mais par

    l'tant,[eimi to on], et non pas [einai], l'tre ; a a un sens, ils ont pens comme des Grecs que

    Dieu, c'est l'tant suprme, on ne dtache pas les gens de leurs habitudes. Ils ne l'ont pastraduit comme de nos jours par Tout-Puissant mais prudemment par theos. Tout le reste tant

    seigneur, kirios, le chem, le nom qu'on ne prononce pas.

    Qu'est-ce qu'El Chadda ?

    Il n'tait pas prvu que je vous le dise aujourd'hui. Je ne forcerai pas la porte, ft-elle de l'enfer,pour vous le dire, mais j'entends introduire ce que j'eusse pu vous dire par quelque chose

    d'essentiel : - rendez-vous Kierkegaard - la Akeda, le sacrifice d'Abraham sous la forme o

    l'on pntre dans une tradition o les images ne sont pas interdites, - la figuration de ces

    choses est interdite chez les Juifs - pourquoi de temps en temps dans le , on a quelque fivre

    s'en dbarrasser ? Voir les images d'Epinal, Michelet, etc. Ce qu'on voit sur les images ce

    niveau, tout ce qu'il faut en somme, non pas pour suppler mon sminaire car les noms n'y

    sont pas, mais les images y sont, en ventail de tout ce que je vous ai dit. J'ai assez avanc

    pour que vous y retrouviez ce que j'ai annonc de la mtaphore paternelle.

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    Les Noms du Pre, sminaire du 20/11/1963, de Jacques Lacan

    Il y a un fils, la tte bloque contre le petit autel de pierre (tableau de Caravage), il grimace, il

    souffre, le couteau d'Abraham est lev au-dessus de lui, l'ange qui est l, prsence de celui

    dont le nom n'est pas prononable.

    L'ange, un ange, qu'est-ce qu'un ange ? Ces anges, comment les supprimerez-vous de la bible

    ? disais-je un pre minent, je l'ai rendu fou. Mon dernier dialogue avec le pre Teilhard de

    Chardin, j'ai cru que je le ferai pleurer, cet homme.

    - Est-ce que vraiment vous me parlez srieusement ?

    - Oui, mon pre, il s'agit des textes. Avec son nominateur de la plante, qu'est-ce qu'il faisait

    des anges ?

    Cet ange retient le bras d'Abraham et sans le consentement du pre Teilhard, quoiqu'il en soit

    de cet ange, c'est bien au titre d'El Chadda qu'il est l. Toujours vu traditionnellement l. C'est

    bien ce titre que se droule tout le pathtique du drame o nous entrane Kierkegaard. Avant

    ce geste qui retient, Abraham est venu l pour quelque chose. Dieu lui a donn un fils et luidonne I'ordre d'amener son garon pour un mystrieux rendez-vous, les mains aux pieds lies

    comme une brebis, pour le sacrifier. Avant de nous mouvoir, nous pourrions nous souvenir

    que, d'aller sacrifier son petit garon l'Elohim du coin l'poque, c'tait courant. Ca a continu

    si tard qu'il a fallu pour que a cesse que l'ange et les prophtes arrtassent les Isralites sur la

    voie de recommencer.

    Voyons plus loin, ce fils me direz-vous, c'est son fils unique. Ce n'est pas vrai, Ismal a dj

    quatorze ans, mais Sarah est reste infconde jusqu' l'ge de quatre-vingt-dix ans. Ismal estn du couchage du patriarche avec une esclave.

    Le son dj de la primaut d'El Chadda, celui qui a tir Abraham du milieu de ses frres et de

    ses pres, il y avait tellement de pres qui vivaient encore : Sem qui a vcu cinq cents ans, et,

    dans toutes les lignes, ils ont eu des enfants vers l'ge de trente ans - quoiqu'il en soit cet El

    Chadda s'il est bien pour quelque chose dans cet enfant du miracle de Sarah qui dit : "je suis

    fltrie" - cherchez du ct du corps jaune, la mnopause existait l'poque ! -, on peut

    concevoir qu'Abraham y tenait donc Isaac, c'est l'enfant de la promesse.

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    Sarah meurt quelque temps aprs. Beaucoup de monde se trouve l et Ismal fait sa rentre.

    Aprs la mort de Sarah, Abraham, ce patriarche, va se montrer tel qu'il est, un formidable

    gniteur. Il pouse et aura cinq enfants, mais ce n'est pas des enfants qui ont reu la baraka deSarah. Cette toute puissance tombe la limite mme du territoire de son peuple. Un autre

    lohim d' ct donne le bon truc pour repousser l'envahisseur, El Chadda y dcampe avec les

    tribus qui l'ont amen l'assaut.

    El Chadda est celui qui lit et promet et fait passer par son nom une certaine alliance

    transmissible d'une seule faon par la baraka paternelle, c'est celui qui fait attendre un fils

    mme une femme de quatre-vinqt-dix ans et bien autre chose encore.

    Un petit livre qui date de la fin du XI sicle de Scholomo Ben Isaac de Troyes, un ashknaze,

    vous lirez d'tranges commentaires du malheur d'Abraham. Dans la Michna, il y a un dialogue

    d'Abraham avec Dieu, quand l'ange dit "n'tends pas", Abraham dit : "Si c'est ainsi, je suis

    venu ici pour rien ; je vais lui faire au moins une lgre blessure pour te faire plaisir, Elohim...".

    Ce n'est pas tout ce qu'on peut voir sur l'image d'Epinal, il y a encore autre chose, droite et gauche dans le tableau de Caravage, cette tte de blier que j'introduis sous la forme du

    schofar, la corne lui est incontestablement arrache.

    Quant ce qu'est ce blier, c'est l-dessus que je voudrais terminer. Car il n 'est pas vrai que

    l'animal paraisse comme mtaphore du pre au niveau de la phobie. La phobie n'est qu'un

    retour ; c'est ce que Freud disait en se rfrant au Totem. L'homme n'a pas tellement tre fier

    d'tre le dernier venu de la cration, celui qu'on a fait avec de la boue, ce qui n'est dit d'aucun

    tre. Il va se chercher des anctres honorables et nous en sommes encore l : il lui faut unanctre animal. Dans la "Sentence des pres", le "Pirk Avot" - beaucoup moins important que

    le Talmud - traduit en franais par Rachi, il est dit catgoriquement que selon la tradition

    rabbinique, le blier dont il s'agit est le blier primordial. Il tait l - Hass Mim Berechit - ds

    les six jours de la cration, ce qui le dsigne pour ce qu'il est : un Elohim. Ce n'est pas celui

    dont le nom est imprononable, mais tous les Elohim. Celui-l est reconnu comme l'anctre de

    la race de Sem - donc des origines -.

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    Alors cette tte de blier aux cornes emmles dans une haie qui l'arrte, ce lieu de la haie, je

    voudrais vous le commenter, le texte mme fait sentir qu'il se rue sur le lieu du sacrifice. De

    quoi vient-il avidement se repatre, quand celui dont le nom est imprononable le dsigne, lui,pour le sacrifice ?

    Ce qu'Elohim dsigne pour sacrifice Abraham la place d'lsaac, c'est son anctre, le dieu de

    sa race.

    Ici se marque le tranchant entre la jouissance de Dieu et ce qui d'une tradition le dsignecomme dsir, dsir de quelque chose dont il s'agit de provoquer la chute, c'est l'origine

    biologique. Ici est la cl de ce mystre o se lie la version l'gard de la tradition judaque, la

    pratique des rites mtaphysico-sexuels, au regard de ce qui unit la communaut dans la fte eu

    gard la jouissance de Dieu. Quelque chose se manifeste qui, comme tant le dsir, met

    essentiellement en valeur cette bance qui spare la jouissance du dsir et le symbole en est

    que, c'est dans le mme contexte la relation d'El Chadda Abraham, la circoncision signe de

    l'alliance du peuple celui qu'il a lu, la circoncision dsigne ce petit morceau de chair tranche

    l'nigme duquel je vous avais amen par quelques hiroglyphes, ce petit a.

    Je vais vous quitter ici. Avant de vous quitter, je vous dirai que si j'interromps ce sminaire je ne

    le fais pas sans m'excuser auprs de ceux qui depuis des annes ont t mes fidles auditeurs,

    ceux qui, nourris des mots, des termes, des voies et des chemins appris ici, comme ceux qui

    retournent cette empreinte contre moi. Dans les dbats rcents et confus, un groupe s'est

    montr vritablement dans sa fonction de groupe men deci-del aux tourbillons aveugles. Un

    de mes lves a essay de sauver un dbat confus au niveau analytique, il a cru devoir parler...

    que la vrit, que la vritable pice, le sens de mon enseignement, c'est qu'on ne l'attrape

    jamais. Quel incroyable contresens ! Quelle impatience enfantine au mieux.

    Est-ce l pour autant justifier une fonction mtonymique de la vrit ? O a-t-on vu, comme en

    mathmatique, que chaque chapitre renvoie au suivant ? Je m'approchais un certain point de

    la densit o vous ne pouviez pas parvenir - il n'y a pas que les attributs de l'infatuation et de la

    sottise, esprit en forme d'pluchure, comit de rdaction, il y a autre chose - j'ai en effet cherch

    ; je la trouve parfois la vrit de la praxis qui s'appelle psychanalyse. Quelle est sa vrit?

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    Si quelque chose s'y avre dcevant, cette praxis doit s'avancer vers une conqute du vrai par

    la voie de la tromperie, car le transfert n'est pas autre chose, tant qu'il n'y a pas de nom au lieu

    de l'Autre, inoprant. Si ma marche est progressive, prudente, n'est-ce pas tout ce que j'ai tentde promouvoir dans cette voie contre quoi j'ai toujours me prononcer, sans quoi elle risque de

    glisser vers la voie de l'imposture.

    Depuis deux ans, ayant confi d'autres le maniement intrieur d'un groupe, pour laisser la

    puret ce que j'ai vous dire : pas de diffrence entre le oui et le non.

    1 Cette version manque du schma et les critures en hbreu en note de bas de page, qui

    sont prsentes dans les version internet et papier.

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