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LES MUSICIENS DE LA GRANDE GUERRE
PROGRAMME
Claude DEBUSSY (1862 – 1918) Danse (1890) Transcription pour ensemble de clarinettes
Glwar (Beat Box)
Le foyer du soldat de la Dame au chocolat chaud de Chris CHENEL
Franck BRIDGE (1879 – 1941) Four short Pieces for Violin and Piano, H.104 (1912) Meditation, Spring song, Lullaby, Country dance Erik SATIE (1866 - 1925) 3ème Gnossienne pour piano (1890) Jan SIBELIUS (1865 – 1957) Andante festivo (sans op. 1922) pour orchestre à cordes
Ambiant (Beat Box)
Affaires d'honneur de Christiane JOANNY
Francis POULENC (1899 – 1963) Sonate pour deux clarinettes (FP. 7, 1918) Presto – Andante – Vif
Dans les tranchées d’Yves GILLOT
Turner LAYTON (1894 – 1978) After you’ve gone (1918) William Christopher HANDY (1873 – 1958) Saint Louis Blues (1914)
Permettez-moi de souhaiter que le fracas des marmites et l’effroi des hécatombes ne
tarissent pas chez nous la source du Sentiment, ne détruisent pas votre sensibilité, ne l’ai-
guise au contraire. Souvenez-vous que l’Art n’est que tendresse. Que les Œuvres immor-
telles sont celles qui s’inspirèrent de toute bonté, de tout amour.
Gustave CHARPENTIER, compositeur français
Claude DEBUSSY (1862 – 1918)
L es dernières années de la vie de Claude Debussy furent particulièrement éprouvantes. Vers 1910, la Fa-culté de médecine lui diagnostique un cancer.
Sa santé se détériore rapidement et ses souffrances
sont de plus en plus difficiles à supporter.
En 1914, le déclenchement des hostilités a pour effet
immédiat d'imposer le silence à toutes ses activités
musicales. Dans une lettre à un de ses amis, il
parle « des heures où l'on n'aperçoit guère plus que
le suicide pour en sortir ».
En mars 1915, le décès de sa mère l’affecte encore un
peu plus. Dans ce contexte de combats extérieurs et
intérieurs, le compositeur sort du silence en affirmant
des choix esthétiques personnels.
Les œuvres qu'il compose – En Blanc et Noir par
exemple - sont, selon ses biographes « des œuvres de
guerre, dans tous les sens de l'expression : œuvres de
temps de guerre, économes, soumises à un rationne-
ment qui concentre leurs moyens et condense leurs ef-
fets ».
Claude Debussy meurt le 25 mars 1918. Tout d’abord
inhumé au cimetière du Père-Lachaise, sans discours
et sous les tirs d’obus des Pariser Kanonen, il repose
désormais au cimetière de Passy. Sa fille Chouchou
meurt de la diphtérie le 14 juillet 1919, elle est enterrée
à ses côtés.
Franck BRIDGE (1879 – 1941)
F ranck BRIDGE reçoit, au Royal College of Music, l’enseignement de Charles Villiers STANFORD. Al-tiste, il a l’occasion de jouer, sa vie durant, avec de
nombreux quatuors à cordes dont l’English String Quar-
tet. D’après son élève Benjamin
BRITTEN, BRIDGE était animé de
fortes convictions pacifistes, et
fut profondément affecté par
la première guerre mondiale.
Pendant le conflit et immédia-
tement après, il écrivit de nom-
breuses pièces pastorales et
élégiaques, manifestant une
sorte de recherche de consola-
tion spirituelle. Parmi ces
œuvres, citons Summer (1914)
pour orchestre, Lament (1915)
pour cordes, écrit en hommage aux victimes du torpil-
lage du Lusitania, ou encore A Prayer (1916/18) pour
chœur et orchestre.
Jan SIBELIUS (1865 – 1957)
T out d’abord étudiant en droit, il se tourne définiti-vement vers la musique en s’inscrivant en classe de violon à l’Institut Wegelius d’Helsinki. Très marqué par la
découverte des œuvres de DVORAK, R. STRAUSS,
BRUCKNER et WAGNER, il compose abondamment
pour orchestre : La Suite Lem-
minkaïnen, la musique de
scène Karelia, le poème sym-
phonique Finlandia, ses pre-
mières symphonies,…
Mais en 1914, alors qu’il con-
nait la consécration en Europe
et aux Etats-Unis, la Guerre
éclate, marquant pour lui le
début de quatre années d’iso-
lement extrême. Malade et
déprimé, il songe un temps au
suicide. En 1918 s’ensuit une
guerre civile sanglante qui verra les forces nationalistes
vaincre les gardes rouges, et proclamer l’indépen-
dance de la Finlande. Cette parenthèse douloureuse
refermée, SIBELIUS reprendra ses activités, retrouvant
sa renommée d’antan.
Francis POULENC (1899 – 1963)
T rès tôt initié au piano, par sa mère, il commence à composer et rencontre à l’âge de 16 ans quelques personnages de tout premier plan : Erik SATIE, Claude DEBUSSY, Maurice RAVEL puis Igor STAVINSKI qui apprécie son côté
« avant-gardiste ». Il fait également, en 1917, la connaissance de COCTEAU,
APOLINAIRE et ELUARD. C’est à cette époque que se crée le « Groupe des Six » -
constitué, outre de Francis POULENC, de Georges AURIC, Louis DUREY, Arthur HO-
NEGGER, Darius MILHAUD et Germaine TAILLEFERRE – qui se veut une réaction de
la jeune génération contre de romantisme et le wagnérisme. Le 17 janvier 1918,
POULENC est mobilisé malgré la fin imminente de la Guerre. Basé à Vincennes, il
ne perd pas le contact avec le Paris des arts, et conduit sereinement les débuts
de sa carrière de compositeur. Après avoir rencontré un certain succès avec la
Rapsodie nègre et les Mouvements perpétuels, Poulenc se met à l'écriture de
deux œuvres au printemps 1918 : la Sonate pour deux pianos et la Sonate pour
deux clarinettes. Ces deux pièces sont créées lors du même con-
cert à Paris, le 5 avril 1919.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Facult%C3%A9_de_m%C3%A9decinehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer_du_rectumhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Suicidehttps://fr.wikipedia.org/wiki/25_marshttps://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_1918https://fr.wikipedia.org/wiki/1918https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_du_P%C3%A8re-Lachaisehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Pariser_Kanonenhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_de_Passyhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Dipht%C3%A9riehttps://fr.wikipedia.org/wiki/17_janvierhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Janvier_1918https://fr.wikipedia.org/wiki/1918https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapsodie_n%C3%A8grehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvements_perp%C3%A9tuelshttps://fr.wikipedia.org/wiki/Parishttps://fr.wikipedia.org/wiki/5_avrilhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Avril_1919https://fr.wikipedia.org/wiki/1919_en_musique_classique
Naissance du Jazz...
After you’ve gone est une chanson composée en 1918 par Turner LAYTON (1894 – 1978)
sur des paroles d’Henry CREAMER. Elle fut enregistrée, pour la première fois, le 22 juillet
1918 par Marion HARRIS (1896 – 1944).
Saint Louis Blues est une chanson composée par
William Christopher HANDY (1873 – 1958) en 1914.
La première version sera produite par le Prince Or-
chestra en 1916, suivi de l'Original Dixieland Jazz
Band qui l’enregistre en 1917.
Ces deux chansons font dès leur origine partie des
standards du jazz. Elles sont reprises par les plus grands : Louis ARMSTRONG,
Duke ELLINGTON, Benny GOODMAN, Django REINHARDT, Sidney BECHET,
Ella FITZGERALD,…
COMEDIENS par ordre d’apparition
Loréna DANHYER, Nolwenn DANHYER,
Carmine CLAUDOT, Juliette ISKRA, Emma OLIVARES,
Friedrik GATTER, Agathe CAVROIS, Morgan KERGRAIS,
Samy BELAID, Tristan KERGRAIS, Adrien SCHÜLLER,
Thomas GUINEGAGNE, Maxime RENARD,
Augustin BRIÈRE, Paul BRIÈRE, Léna MARTIN,
Zoé RÜTER-ABERDAM et Floriane OLIVARES
Professeur d’Art dramatique : Geneviève BOIVIN
INSTRUMENTISTES par ordre d’apparition
Priscilla MONDET, Philippe SOHM, Bastien CURALLUCCI
et Emmanuel GRULOIS, clarinettes
Véronique MORISOT, violon
Adrien STADLER, Carine BROUSSE
et Morgan KERGRAIS, piano
Alexandre ADLER, Marc-Florent TOUATI,
Finaritra RAZAFINDRAMIADANA, saxophones
Manolo RAZAFINDRAMIADANA, guitare
Daniel RAKOTOARISOA, batterie
Loréna DANHYER, Nolwenn DANHYER
et Zoé RÜTER-ABERDAM, violons
HUMAN BEAT BOX
Adrien SCHÜLLER, Samy BELAÏD
et Thomas GUINEGAGNE
ORCHESTRE A CORDES
Loréna DANHYER, Nolwenn DANHYER,
Zoé RÜTER-ABERDAM , Clémence HOUILLON,
Paul BRIÈRE et Thomas GUINEGAGNE, violons
Mélanie CARQUILLE et Carole COUDERT, alti
Vincent THIBAULT, violoncelle
Direction : Véronique MORISOT
Orchestre du 45ème régiment français d’artillerie
https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prince_Orchestra&action=edit&redlink=1https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Prince_Orchestra&action=edit&redlink=1https://fr.wikipedia.org/wiki/Original_Dixieland_Jass_Bandhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Original_Dixieland_Jass_Band
Depuis avant-hier… ce tocsin, ces femmes qui pleu-
rent et surtout l’enthousiasme horrible des jeunes gens
et tous les amis qui ont dû partir et dont je n’ai pas de
nouvelle. Je n’en peux plus. Ce cauchemar de toutes
les minutes est trop atroce. Je crois
que je vais devenir fou ou que je vais
céder à l’obsession.
Maurice RAVEL, compositeur français
Affecté à la section TM 171
Lettre du 3 août 1914
L’homme est vraiment un être bien inférieur dans
l’échelle des êtres, pour que la guerre, l’horrible
guerre, soit sur terre une nécessité. Que penser de
nous, du rang que nous occupons dans la création,
devant ce spectacle de boucherie, de tuerie, qui a
l’Europe pour scène ? Il fait aujour-
d’hui un temps radieux, calme par-
fait… et nous sommes en guerre !
Sale animal que l’homme !
Jean CRAS, compositeur français
Commandant de marine
Lettre du 11 octobre 1914
Je redoute quelquefois de revenir à la vie normale,
avec tant de perte – spécialement celle de Butter-
worth [George BUTTERWORTH,
compositeur tué lors de la bataille
de la Somme, le 4 août 1916]. Il
m’a laissé presque tous ses manus-
crits, et maintenant j’apprends
qu’Ellis est mort [Francis Bevis ELLIS,
tué également dans la Somme, le
25 septembre 1916]. Parmi les sept
qui s’engagèrent en août 1914,
trois sont déjà partis…
Ralph VAUGHAN-WILLIAMS, compositeur anglais
Engagé volontaire au Royal Army medical Corps
Lettre à Gustav HOLST, septembre 1916
Quand je songe à l’horreur du drame qui se joue ac-
tuellement, à toute cette brutalité imbécile contre la-
quelle il nous faut lutter jusqu’au bout,
il me semble que jamais plus nous ne
verrons quelque chose d’intelligent et
beau reparaitre parmi ces ruines… au
point de vue artistique du moins on
ne peut nier que l’héroïsme de ceux
qui se font tuer si bravement soit aussi
beau que les plus belles œuvres de
génie.
Albert ROUSSEL, compositeur français
Lieutenant au 13ème Régiment d’artillerie
Lettre 15 janvier 1916
Dès que la guerre commença, la dernière chose à
laquelle je pensais était que j’étais violoniste. À côté
de moi, il y avait un prince, un sculpteur, un mathé-
maticien, un professeur, et personne ne demandait ce
qu’on avait été. On oubliait tout sauf
le travail qu’on avait à faire. Pourquoi
exigerais-je l’immunité artistique ?
Fritz KREISLER, compositeur autrichien
4ème bataillon de Ulhans
Armée austro-hongroise
Quatuor à cordes formé par Paul HINDEMITH (à gauche)
Anton WEBERN, compositeur autrichien Officier du 4ème régiment d’Infanterie, instructeur des sous-officiers
Paul WITTGENSTEIN, pianiste autrichien Lieutenant au 6ème régiment de dragons, amputé du bras droit en 1914
Paul HINDEMITH, compositeur allemand 222ème régiment d’Infanterie – Son père fut tué au front en 1915
Rudi STEPHAN, compositeur allemand Sous-officier de l’armée du Sud du Kaiser, tué en 1915 sur le front russe en Galicie
Erwin SCHULHOFF, compositeur tchèque Infanterie, blessé sur le front italien en 1917
André CAPLET, compositeur français Sergent au 129ème régiment d’infanterie, blessé à deux reprises er gazé en 1914
Jacques IBERT, compositeur français Brancardier, infirmier anesthésiste à l’hôpital d’Amiens
Albéric MAGNARD, compositeur français Tué par les Allemand en 1914, alors qu’il défendait sa propriété
Reynaldo HAHN, compositeur français Caporal au 31ème régiment d’infanterie
Arthur BLISS, compositeur anglais Lieutenant au 13ème Royal Fusilliers, blessé en 1916
Enrique GRANADOS, compositeur espagnol Tué lors du torpillage du Sussex en 1916