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LES CONSTANTES DES EQUATIONS FONCTIONNELLES DES FONCTIONS L Par P. Deli~ne__ International Summer School on Modular Functions, Antwerp 1972

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LES CONSTANTES DES EQUATIONS FONCTIONNELLES DES FONCTIONS L

Par P. Deli~ne__

International Summer School on Modular Functions, Antwerp 1972

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Del-2

-502-

Contents

- Introduction

§i. Repr@sentations virtuelles d'un groupe fini

§2. Groupes de Well

§3. Rappels sur les fonctions L

§4. Existence des constantes locales

§5. Formulaire

- §6. R~duction modulo ~ des constantes locales

- §7. Fonction L modulaires

- §8. ReprEsentations %-adiques des groupes de Well locaux non archim@diens- Structures de Hodge et groupes de Well locaux

archim6diens.

- §9. Syst~mes compatibles de representations ~-adiques

- §lO.La th@orie de Grothendieck

- §ll.Appendice. Le ca!cul de E modulo les racines de l'unit@

Bibliographie

3

7

21

26

35

48

54

58

66

7 4

8 1

93

96

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INTRODUCTION

- 5 0 3 - Del-3

Les r~sultats essentiels de cet article sont les suivants .

(A) On donne une d@monstration simple du th@or~me de Langlands [9] (d~j~ prouv@ au

signe pros par Dwork [6] ) qui permet d'~crire la constante des @quations fonction-

nelles des fonctions L d'Artin (ou de Weil [19] ) comme produit de constantes lo-

cales.

Le th~or~me ~ d~montrer est local~ et la d~monstration de Langlands

avait l'~l~gance d'@tre purement locale. Pour l'essentiel, il s'agit de d@montrer

une identit~ (multiplicative) entre sommes de Gauss un peu g@n~ralis~es chaque fois

qu'on a une relation ~-lin@airc entre caract~res de groupes de Galois locaux induits

par des caract~res de repr@sentations de dimension un de sous-groupes. Langlands cons-

truisait un ensemble g@n@rateur de telles relations, et ramenait les identit@s ~ d@-

montrer ~ des identit~s entre sommes de Gauss qu'il d~montrait en s'appuyant sur le

th~orgme de Stickelberger.

La d@monstration pr~sent@e iciest tr~s proche de la d~monstration

[5] de l'identit~ de Hasse-Davenport(cf. aussi Weil [18] ). Elle utilise un argument

global (4.12), et le fait que les constantes locales ~ d@finir sont de nature essen-

tiellement triviale ~ l'infini, dans le cas non ramifi~, et dans certains cas tr~s

ramifies (4.14).

(B) Soient K un corps de fonctions et P : Gal (~/K) 4 GL(n,~) une repr@senta-

tion ~-adique du groupe de Galois de K, presque partout non ramifi@e. Grothendieck a

-s montr@ que le produit eul~rien @tendu aux places de K (avec p remplac@ par une

ind~termin@e t)

Z (P,t) = ~ det (l-Fvt deg(v) , (~) P(Jv))-i E ~%[[t]] v

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Del-4

est une fraction rationnelle, et qu'une ~quation fonctionnelle relie

V

Z(P,t) :

z(P,t)

v Z(P,pt -I) = e Z(P,t)

(la constante e est un mon~me a tb). Cette th~orie est r6sum~e au §i0. Le r~sul-

tat (A) sugg6re une formule pour exprimer la constante e comme produit de constan-

tes locales. Nous montrons que cette formule est vraie lorsque P appartient A un

syst6me compatible infini de repr6sentations %-adiques (9.3 et 9.9) . D'aprgs Weil

[16] et Jacquet-Langlands [8 ] , cette formule, appliqu@e au syst~me compatible de

repr6sentations ~-adiques d6fini par une courbe elliptique sur K , permet d'associer

une forme modulaire pour GL(2,K) A toute courbe elliptique sur K

Ii serait tr~s int6ressant de savoir si la formule obtenue reste va-

lable pour une quelconque repr6sentation ~-adique.

Voici le contenu des divers §§, et leur interd6pendance.

Le d~but du § 1 rassemble quelques r6sultats sur ]es repr@sentations

induites des groupes finis qui nous seront utiles.

La fin du § (l.ll-fin) ne sert pas darts le reste de l'article. Pour

Gun groupe r~soluble, on y d~crit un ensemble R de relations lin~aires (sur ~ )

entre les caract~res de G induits par des caractgres de dimension un de sous-groupeS,

et on montre que toute telle relation est combinaison lin~aire d'~l~ments de R. Le

r~sultat, et sa d~monstration, sont contenus implicitement dans [9] .

Les §§2 et 3 servent essentiellement A fixer les notations. Au §2,

on rappelle la structure du groupe de Galois d'un corps local [i0] , on d~finit les

"groupes de Weil" (variante des groupes de Galois) et on donne quelques ~nonc~s de

la th6orie du corps d6 classe. Le lecteur prendra garde que, dans tout cet article,

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Del-5

l'isomorphisme de la th6orie du corps de classe local transforme uniformisante en

inverse de la substitution de Frobenius (la raison est donn@e en 3.6). Le §3 est un

rappel de la thAse de Tate, et de Artin [i] .

Le 44 contient la d@monstration du r@sultat annonc6 en (A) ci-dessus ;

le formulaire du 45 donne une liste de propri~t@s fondamentales des constantes loca-

les construites au 44, et quelques identit~s entre sommes de Gauss qui en r@sultent.

Les §§6,7 et 8 (qui ne d~pend que du §2) sont pr61iminaires A la d6-

monstration de [B), denn6e au §9. Dans les %nonc6s des 443 et 4 , nous avions @t~

tr~s attentifs A n'utiliser que des formules "rationnelles", ne contenant ni passage

la limite ni racine carr6e (fGt-ce d'un entier positif) Nous en r@coltons le fruit

aux §§6 et 7. Au §6, pour K un corps local non archim6dien et V une repr6sentation mo-

dulaire de W(K/K) sur un corps A de caract~ristique ~ # p, nous d@finissons (par

transport de structure pour ~ = 0 et par r~duction mod ~ pour ~ # O) une constante

locale ¢ (V, ~, dx) E A ~

Au §7, pour K global de caract~ristique p

tion modulaire de W(K/K), nous prouvons par r~duction mod

nelle pour la fonction L E A(t) correspondante.

et V une repr@senta-

une 6quation fonction-

Au 48, nous donnons des classes d'isomorphie de repr6sentations

~-adiquesdu groupe de Well d'un corps local une description purement alg6brique, in-

d~pendante de la topologie de ~£ Ceci sert ~ d~finir la compatibilit6 de repre-

sentation % et ~'-adique. La notion introduite est plus fine que celle de Serre

Fi2] .

Le 49 donne la d@monstration de (B) (9.3 et 9.9). L'id6e est que pour

d6montrer une identit6, il suffit de la d@montrer mod £ pour une infinit6 de £

Nous donnons aussi, pour les corps de fonctions, une r6ponse partielle A une question

de Serre en montrant (9.8) que deux repr6sentations ~ et £~-adiques, dormant lieu

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Del-6

au m~me polyn6me caract~ristique de Frobenius (suppos~ dans @[t])en presque routes

les places, v~rifient une compatibilit~ aux places r~siduelles.

Le §iO rgsume la th@orie de Grothendieck des fonctions L (cf [7]

et SGA 5), qui nous a servi de fa~on cruciale au §9. En iO.Ii, je tente d'expliquer

le sel de sa m~thode. Les r~sultats farfelus Io.~ r@sultent aussitOt de ce qui pr@-

c~de. J'ignore leur signification.

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§i,- REPRESENTATIONS VIRTUELLES D'UN GROUPE FINI

Del-7

i.i Soit K un corps (commutatif). Le cas le plus important pour nous

sera celui 05 K est alg6briquement clos de caract4ristique 0, par exemple K = E .

Soit G un groupe . On notera RK(G) le groupe de Grothendieck de la cat@gorie des

K[G] - modules de dimension finie sur K . II s'identifie au ~-module fibre de base

l'ensemble des classes d'isomorphie de representations lin6aires K-irr4ductiblesde G

sur K . C'est un anneau commutatif ~ unit4 (pour le produit tensoriel sur K) et

m~me un %-anneau au sens de Grothendieck. Ses 41~ments sont les repr4sentations

virtuelles de G sur K .

Pour d6finir un homomorphisme f de RK(G) daus un groupe commuta-

tif X , il suffit :

a) de d4finir f(v), pour V une repr4sentation de G sur K ;

b) de v4rifier que pour toute suite exacte de repr4sentations

0 > V ~ -- > V > V" > 0 ,

on a f(V) = f(V') + f(V").

Appliquant cette r~gle, on d6finit la dimension d~une representation

virtuelle

dim : R K (G)

et son d4terminant

> 2Z ,

det : R K (G) > Hom (G,K~).

Si H est un sous-groupe d'indice fini de G , on d~finit l'induction

G RK(H ) • RK(G ) Ind H: i

comme correspondant h l'extension des scalaires V; > K[G] ®K[}I] V

foncteur exact ; il passe donc aux repr4sentations virtuelles). Pour f : G

on d4finit la restriction

Res H : RK(H ) > RK(G ) G

(c'est un

H,

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Del-8

-508-

comme restriction des scalaires de K[H] g K[G~ . Pour f su~ectif, on parle parfois

plut~t d'inflation.

Pour tout groupe G , on note G ab le plus grand quotient abdlien

de G . Un K-quasi-caract&re X de G est un homomorphisme X : G -------> K ~ ; on

l'identifie au K-quasi-caract~re de G ab par lequel il se factorise, et on note [~]

la representation de dimension 1 correspondante.

Pour G fini, nous emploierons indiff~remment les mots "caractSre" et "quasi-caract~re".

"Caract~re" ne signifiera jamais "caract6re d'une repr6sentation de dimension > i".

Proposition 1.2 - ~oient G un groupe, H un sous-groupe d'indice fini et t :

G ab > H ab le transfert. Pour P une reprgsentation virtuelle de dimension O

H et x E G ab , on a

det(Ind~(~))(x) ~ det(p) (t(x))

de

On montrera (~ peine) plus g~ndralement que, si C est le d~terminant

de la representation de permutation de G sur G/H

e : G ....... ~, ~G/H ........ > +- i

on a, pour ~ de dimension quelconque,

det(Ind~(~)) (x) = e dim 0 det(p) t(x))

C'est assez ~vident en termes topologiques. Soient B G le classi-

fiant de G et B H celui de H , vu comme rev&tement ~ [G : H] feuillets de BG:

f : B H ' ~ B G . Les representations de G s'identifient aux syst~mes locaux de

G foncteur f Le transfert K-vectoriels de dimension finie sur BG, et Ind H au

HI(B G) > HI(B H) est transpose aux morphismes trace fT : HI(BG ,X) ~ HI(BH ,X) ,

(X groupe ab~lien). Pour X = K ~ , f! correspond ~ la norme : si ~ E HI(BG,K ~) est

la classe d'un systgme local de rang 1 de K-vectoriels L, f[(~) est la classe de

N(L), syst&me local sur B G qui localement sur B G est le produit tensoriel des

images r~ciproques de L par ~:H ] sections disjointes.

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Del-9

dimV Posons det V = A V (pour V un syst~me local) et soit ~_

le syst6me local det f~KK . La proposition 1.2 r@sulte de l'existence d'un iso-

morphisme canonique, pour V syst~me local sur B H

det f{~V = C~ dim V ® N(det V )

La construction de cet isomorphisme est locale sur B G ; elle se ram6ne ~ la

Construction 1.3 - Pour (Vi)i 6 I une famille finie de

d , et C = det(KI), on a canoniquement

K-vectoriels de dimension

det (el V.)l ~-- e~j ® ~ det (V.)l '

La fl~che est, pour i I ...i la suite des ~l~ments de I , n

(eil,l A ... A eil,d ) A .... A (ein,l A .... A ein,d ) ~ >

®d

(ilA...Ai n) ® (eil,iA~.. Ae i d ) ® ,.. ® (e i IA..,A e i ,d )

Parenth6se 1.4. PlutSt qu'un classifiant B G , on eut plus intrins6quement

pu prendre dans le raisonnement pr6c@dent le topos classifiant B G de

Grothendieck (SGA 4 IV 2.4 pg, 315 (pour E = (Ens)).

Supposons G fini, Nous dirons que K est assez zros s'il contient toutes

les racines de l'unit6 d'ordre divisant le ppcm des ordres des @l@ments de G .

Un groupe H sera dit p-61@mentaire s'il est produit d'un p-groupe par un groupe

cyclique, @16mentaire s'il est p-61@mentaire pour un nombre premier p convenable.

Nous aurons besoin de la variante suivante du th6or6me de Brauer sur les carac-

t~res induits ~u'on obtient en omettant partout "de dimension 0").

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Del-lO

Proposition 1.5. S i K est assez gros, toute representation virtuelle de

G dimension 0 de G est somme de representations virtuelles IndH(X), avee

x virtuel de dimension O~ H EIEmentaire et x combinaison linEaire de

representations de dimension 1 de H .

D'apr&s le thEor&me de Brauer applique g la representation triviale 1G

de G , il existe une d~composition

G I G = ~ IndH(Z H) (H EIEmentaire).

H

Pour y representation virtuelle de dimension 0 de G, on a alors

= d G Ind,(Rest(y). y ~ y. In H(ZH) = E m ZH) '

avec dim (Res~(y).z H) = O. Ceci nous ram~ne & supposer G @iEmentaire.

Par lin~arit@, on peut supposer y de la forme p - dim(p).l G , avec p

irrEductible, donc (puisque G est nilpotent) induite par un caract~re

X d'un sous-groupe H de G contenant le centre Z . On a alors

= d G d G p-dim(p).l G In H(X-I H) + (In H(IH) - [G:H]I G)

Le premier terme est du type voulu, et le second est l'inflation d'une reprEsen-

tation virtuelle de dimension O de G/Z. On conclut par une recurrence sur l'ordre

de G (noter que IG/Z I < IGI si G ¢ [e}).

Scholie 1.6. Un homomorphisme f : RK(G) ....... > X est connu quand on connait sa

valeur en 1 G et en les IndH(X-IH) , G pour H EIEmentaire et X un caract~re de

1.7. Soit A un anneau de valuation discr&te d'inEgale caractEristique p de

corps des fractions K et de corps rEsiduel k = A/m. Rappelons la d~finition

de l'homomorphisme de decomposition ([ii] III 2.2)

d : RKCG) - > Rk(G) :

pour V une representation de G sur K et E un rEseau G-invariant,

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Del-ll

d([V]) = [E ®A k]

Proposition 1.8.

d4composition d

On suppose K assez gros. Le noyau de l'homomorphisme de

est alors engendr4 par les

IndH([X'] - IX"I) ,

pour H un sous-~roupe 414mentaire et X', X" ~ H°m(H, K~) eongrus mod m .

L'homomorphisme d'anneaux d commutant ~ l'induction, le raisonnement de 1.5

nous ram~ne au cas o~ G est ~l~mentaire, donc produit d'un p-groupe P par

un groupe H d'ordre premier ~ p. Les corps K et k ~tant assez gros, on a

RK(G) = RK(P) ® RK(H), et de m~me pour R k . Pour un groupe d'ordre premier

p, d est bijectif° On a donc

Ker(RK(G) > Rk(G)) = Ker(RK(P) > Rk(P)) ® RK(H)

Appliquant le th~or~me de Brauer ~ H, on voit qu'il suffit de prouver 1.8

pour un p-groupe. Ce cas est trivial, car tout caract6re X E Hom(P,K~)

d'un p-groupe est congru ~ 1 mod m.

1.9.

groupes finis et on abr~ge RK(G) en R(G). Pour G commutatif, on note

le groupe des caract~res de G .

Soit R+(G) le ~-module fibre de base l'ensemble des classes de

G-conjugaison de couples(H,x) : H sous-groupe de G et X caract~re de

On d~finit dans R+(G) une multiplication par la r~gle

(1.9.1) (A,~).(B,~) = ~ (A x N B y , (~XlAXNBY).(~YlAXNBY))

(x,y)EG~(G/A×G/B)

Dans la fin de ce num~ro, on suppose que K = ¢, on ne consid~re que des

G~

H .

((x,y) parcourt des repr~sentants des orbites de G dans G/A × G/B,

A x = xAx -1 et x est le caracter~ ~(x-lax) de AX). Pour cette mul-

tiplication, R+(G) est un anneau commutatif d'unit~ (G,I), et on

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Del-12

d6finit un homomorphisme d'anneaux

: R+(G) > R(G) par (H, X) I > Ind'(X) (1.9.2) b

Cet homomorphisme est surjeetif d'apr~s le th~or~me de Brauer. Pour X un

caraet~re de G, la multiplication par (G, X) se note .X et s'appelle

torsion par X :

( 1 . 9 . 3 ) (H,~) . X = (H,~ . (x tH))

Pour G' c G, on d~finit l'induotion

(1.9.4) Ind : R+(G') > R+(G) : (H, X) ~ > (H, X)

Pour u : G > G' un morphisme, on d~finit la restriction

: R+(G ~) > R+(G) : (H,x) ~ > E (u-l(sHs-l),xSo (1.9.5) Res u)

sEu(G)\ G'/H

(s parcourt un ensemble de repr~sentants des doubles classes). On dispose

de diagrammes commutatifs (pour le second, of. [II] p. 75)

R+(G') Ind > R+(G) R+(G') Res > R+(G)

R(G') Ind > R(G) R(G') Res ) R(G)

et on a la formule, pour R ~ R÷(G),

G G (I.9.6) R'(H,x) = IndH(ReSH(R)- X )

On parle d'inflation lorsque u est surjectif :

: R+(G')~ > R+(G) : (H,x) J > (u-IH, Xou) (1.9.7) Infl

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Del-13

Notation 1.9.8~ Pour toute fonction additive de repr4sentation F, on note de

m~me la fonction qu'elle d~finit sur R(G), et le compos4 Fob. Ainsi,

dim(v) = dim(b(v)) ....

Variantes I.i0.

(i) On note R~(G) le sous-groupe de R+(G) engendr4 par les (H,x) - (H,I).

Pour (H,x) pareourant la base canonique de R+(G), g l'exception des (H,I),

414merits formant une base de R~(G). On v4rifie que R?(G) est un id4al de ces

R (G). Soit R°(G) c R(G) l'ensemble des repr4sentations virtuelles de dimension +

0 de G . D'apr~s 1.5, l'application naturelle, induite par (1.9.2), de

R~(G) dans R°(G) est surjective.

(ii) Pour G un groupe topologique (fini ou non), on note R+(G) et <(G)

les groupes analogues aux pr4c4dents obtenus en se limitant aux sous-groupes ferm4s 1

d'indice fini et aux quasi-caract~res continus. Les fonctorialit4s 1.9 se g4n4ra-

lisent, mutatis mutandis.

La fin de ce § ne servira plus par la suite. Nous y exposons des r6sultats

tir~s de Langlands [9].

Lemme I.iI. S upposons ~ue G = H.C, avec C commutatif distingue, et soit X

un caract~re de H . Pour tout ~ E C ~, soit G c G le fixateur de ~ (G a$it

sum C ~ par con~ugaison). S i xIHNC = ~IHnC, on note [X,~} le caract~re de

G = (H n G ). C qui prolonge xIHNG e t ~ . On a, pour ~ parc ourant un

ensemble de repr~sentants des classes de G-conjugaison de caractgres de C tels

que XI~C = ~IH~C,

G IndH(k) = ~ Ind~

xlnnc = ~IHnc

E C~/G

( h, ~] )

La v~rification est laiss~e au lecteur.

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Del-14

-51J~-

1.12. Un ~l~ment R de Ker(R+(G) > R(G)) sera dit de type I, II ou III

s'il existe un quotient A d'un sous-groupe B de G tel que R s'obtienne

A partir d'un ~l~ment S de l'un des types respectifs suivants de

Ker(R+(A) > R(A)) par inflation de A ~ B, torsion par un caract~re de B

et induction de B ~ G . On d~signe par % un hombre premier.

I A -~ m /% S = (e, [i]) - ~ (A, X) xEA ~

II A est une extension centrale de (~ /~)2par un groupe ab~lien Z ,

Hi(i=l,2) l'image r~ciproque darts A des premiers et second facteurs ~ /~ ,et

Xi un caract&re de H i . On suppose que kllZ = k21Z, et que ce csract~re de Z

est non trivial s~r un commutateur.

z C > H 1

H2C ..... > A

La relation S est

S = (HI,X1) - (H2,x2)

III A est un produit semi-direct H.C~ X est un caract~re de H et le sous-

groupe distingu4 C est minimal parmi les sous-groupes commutatifs dis tingu4s

non triviaux de A. Pour tout caract~re ~ de C , A est le fixateur de

et [X,~] est le caract~re de A qui prolonge xIHNA et ~ . S exprime

la relation suivante, oN ~ parcourt un ensemble de repr4sentants des orbites

de A agissant dans C W par conjugaison

A d A IndH(X) = Z In A ([k,~])

~EC~/A

Ces relations sont des cas particuliers de I.ii (pour I, H = {e}, C = A ;

pour II, H = HI, C = H 2 ; pour III~ H et C sont H et C).

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-515- Del-15

Toute relation d~duite par induction, inflation ou torsion d'une relation

de type I (resp. II, III) est encore du m~me type.

Th~or~me 1.13. (Langlands [9] § 18). S~ G

b : R+(G) > R(G) est en$endr~ (comme

de type I et II .

est nilpotent, le noyau de

-module) par les relations

Leone 1.13.1. S i G est commutatif, Ker(b) est engendr~ par les relations

de type I .

II faut montrer que pour tout sous-groupe

la relation

H de G et tout X E H ~ ,

G (1) IndH(X) = ~ [~]

E G~

I H = X

est cons4quence (= combinaison lin6aire) de relations de type

sont les suivantes : pour H' C H" C G avec [H":H'] premier, et

de H' (toujours induit par un caract6re de G),

G Ind,, (X) = E IndH,~ (~)

• 1 H '=X

que (i) en r6sulte se voit en prenant une suite de Jordan-H~Ider de

La v6rification du lemme suivant est laiss6e au lecteur.

I . Celles-ci

X un caract~re

G/H.

Lemme 1.13.2. Soient C un sous-groupe commutatif distinsu~ de G, T u n

ensemble de repr6sentants de C~/G, ~ E T, et G le fixateur de ~ . Soit

(H i ) une famille de sous-groupes de G contenant C, e t Xi un caract6re de

avec xilC E T . Si la relation

E n i Ind,. (Xi) = O 1

est vraie dans R(G), la relation

H i ,

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Del-16

-51F)

est vraie dans R(G ).

G E n . Ind ~ (Xi)

xilC=~ l H i

Soit Z le centre de G et prouvons 1.13 par r6currence sur l'ordre de

G/Z . D'apr~s 1.13.1, on peut supposer G non commutatif. Soit donc C un

sous-groupe commutatif distingu6 contenant Z , tel que [C:Z] = Z soit premier,

et d'image centrale dans G/Z .

Soit une relation

(i) E n i Ind~ (Xi) i

= 0

Elle est consequence de relations induites par les relations

H.Z

(a i) IndHl (X i) = ~ [)<~] 1

X i IHi=ki

et d'une relation (2) analogue A (I), avec H. ~ Z . I

Les relations (a.) sont combinaisons lin6aires de relations de type I ; i

on peut le d@duire de 1.13.1 appliqu@ ~ HiZ/Ker(xi).

La relation (2) est cons@quence de relations induites par des relations i.iI

pour HC, H, C, X (avec H D Z)

HC (b) IndiC(x) = Z Ind ([X,~])

xLHac = ~IHnc (~c)

E C*/H

et d'une relation (3) analogue ~ (i), avec cette fois H. ~ C. Appliquons i

1.13.2 ~ (3), pour l'exprimer comme somme de relations induites par des relations

G

(4) ~ n i IndH~/ (Xi) l I

= O

avec H i ~ C et ]<ilC = ~.

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-517-

Del-17

L'image de C dans G /Ker(~) est centrale (car ~ , invariant par G ,

est injeetif sur C/Ker(~)). L'hypoth~se de r@currence s'applique done

G , et les relations (4) sont du type voulu. Prouvons que les relations (b)

le sont. Si HC # G, cela r@sulte de l'hypoth~se de r~currence, appliqu~e g HC.

Si HC = G, H est distingu@, car il contient Z et que C est central mod Z.

Soit A l'intersection des noyaux des conjugu@s de X • La relation (b) est

l'inflation d'une relation analogue pour G/A. Si l'hypoth~se de r~currence

s'applique ~ G/A, on a gagn@. Sinon, on se retrouve dans la m@me situation

qu'avant, avec A = [e,}, et on conclut par le

Lemme 1.13.3. Avec les notations pr~c~dentes, s i A = [e}, la relation (b)

est de la forme II.

Le groupe H est conmmtatif, car des caract~res s~parent ses ~l~ments.

Le groupe Z est cyclique, car un seul caract~re s~pare ses ~l~ments.

Pour c E C et h E H, posons u(e,h) = ch c-lh -I . C'est un ~l~ment

de Z, car C est central mod Z. II d~pend biadditivement de c et h ,

et d~finit ~ : C/Z ® H/Z > Z • Soit c engendrant C/Z. Puisque Z

est le centre et que G # Z, ~(c~ ) : H/Z > Z est injec.tif, d'image

cyclique tu~e par ~ et non triviale. D~s lors, IC/Z I = IH/ZI = %, et G

est extension eentrale de C/Z X H/Z par Z . Le caract~re X est distinct

d'au moins un de ses conjugu~s (sinon H serait central) ; il est donc non

trivial sur un commutateur, et on est dans la situation II.

Th~orgme 1.14. (Langlands [9]). S_! G est r~soluble, le noyau de

b : R+(G)' > R(G) est engendr~ pa F les relations de type I, II at IIl.

Lemme 1.14.1. S i G est r6soluble, le sous ~-module N(G) de R+(G) engendr@

par le@ relations de type I, II e_!t III est un id6al.

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-518-

Del-18

Prouvons 1.14 et 1.14.1 par une r4currence simultan4e sur l'ordre de

(A) 1.14 pour les sous-~roupe9 propres de G implique 1.14.1 pour G .

G •

Soient R E R+(G) de type I, II ou III, H un sous-groupe et X un

caract~re de G. Prouvons que R.(H,x) E N = N(G). Si H = G, cela r4sulte de ce que

N est stable par torsion par un caract~re de G . Si H # G, on a (1.9.6)

G G G R-(H,x) = IndH(ReSH(R). X) , avec ReSH(R) E Ker(R+(H) > R(H)).

Vu l'hypoth~se, Rest(R) E N(H) et R.(H, X) qui se d4duit de Rest(R) par

torsion et induction est dans N(G).

(B) 1.14.1 pour

1.14 PONE G .

G e__!t 1.14 pgur les groupes d'ordre plus petit imDliquent

Soit Z le centre de G . D'aprgs 1 13, on peut supposer (et on suppose)

que G n'est pas nilpotent. Distinguons deux cas.

(BI) Z # [e}

D'apr~s le th4or~me de Brauer dans G/Z, il existe des sous-groupes nilpotents

H i D Z de G et des caract~res Xi de Hi/Z tels que

G/Z

IG/Z = ~ n.l IndH./Z (Xi) i

L'hypoth~se de r4currence s'applique A G/Z , de sorte que

S = (G,I) E ni(Hi, Xi) E N(G)

Soit R E Ker(b). On a (1.9,6)

R = R.S + ~ n i Ind,. (Res~.(R) Xi) i I

P u i s q u e S E N(G), on a R.S E N(G), On c o n c l u t en n o t a n t que , d ' a p r g s 1 . 1 3

G ou l ' h y p o t h & s e , R e s H . ( R ) E N(H i )

1

(B2) Z = [e}

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-519-

Del-19

Soit C un sous-groupe commutatif distingu~ non trivial minimal et,

pour ~ E C ~, soit G son fixateur. Proc~dons comme dans la d~monstration de

1.13. On trouve que toute relation R E Ker(b) est combinaison lin~aire de relations

(a) induites par des relations i.ii pour HC, H, C, X (H c G, X caract~re

de H, H ~ C) et de relations induites par des relations exprimant une identit~

G

(b) ~ n i IndH~ (7/) = O i

avec H i ~ C et xilC = ~ (~ caract~re de C). Puisque Z = [e},

IG /Ker(~) I < IGI et l'hypoth&se de r4currence s'applique & ces derni~res.

Consid4rons une relation (a). Si HC # G, on applique l'hypoth&se de r4currence.

Si HC = G, H N C est distingu4 car distingu4 dans H et dans C . Par

minimalit6 de C, H n c = [e} : la relation est du type III.

Remarque 1.15, Ii est vraisemblablement possible d'extraire de [9] la

description d'un syst~me g~n~rateur de Ker(R~(G) > R°(G)), pour des

groupes convenables G . Je n'ai pas eu le courage de m'y essayer.

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-5?0-

Del-2O

§ 2. GROUPES DE WEIL.

2.1. Racines de 1'unit4.

Soit K un corps s~parablement clos d'exposant caract4ristique p,

Pour tout entier n , on note ~ /n(1)(~)~ ou simplement ~ /n(1)~le groupe

des racines n i~mes de l'unit4 de K Pour nlm, on dispose d'une application de m

transition ~ /m(1) > ~ /n(1) : x ~ > x n ; on pose

Pour

A

(I) = lim ~ /n(1)

n

un nombre p r e m i e r , on pose de m~me

2Z

Les applications 6videntes

~(i) = tim ~ /~k(1)

(1) > ~ ~(]) induisent un isomorphisme

(1) "~ > H ~ £ (1 )

A

Pour tout ~ -module V, on pose V(1) = V ~ ~ (1). Pour V un ~ k-module,

on a V(1) "~ > V ®~ Z~ (i). Pour le ~ -module ~/~ , ~/~ (i) est canoniquement

i somorphe au g roupe de r a c i n e s de l ' u n i t 4 de ~ : pour _B..n E ~ e t x E 2Z ( 1 ) , m

- - n - -

d'image x dans ZZ /m (i), 1'image de --® x dans ~/~ (I) est identifi4e ~ x n m

Pour % # p, 2Z%(1) e s t l i b r e de r ang 1 s u r ;~£ . Pour i E 7z , on

no t e ~ ( i ) sa p u i s s a n c e t e n s o r i e l l e i i~me ( p o u r i ~ O, ~ ( i ) e s t l e dua t

de ~ £ ( - i ) ) . Pour t o u t ~ - m o d u l e V, on pose e n c o r e V( i ) = V ®-- 2~ ( i ) .

2.2. Notations.

2.2.1. Soit K un corps local. On note II II la valeur absolue normalis~e de K :

si dx est une mesure de Haar,

d ( a x ) = llall dx

i.e

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-521- Del-21

Pour s E C , on note ~s le quasi-caract~re x~--+IIxll s de K ~ dans @~.

Si K est non archim~dien ( ~ ~ ou ¢), on note @ l'anneau de la

valuation v de K , ~ une uniformisante, k le corps r~siduel ~/(~),

d p la earact~ristique de k , et on pose d = [k:~p], q = p = ~ k. On a

donc llxll = q-V(X)

2.2.2. Supposons K non archim~dien. On d~signe par

de K et on note ~ la elSture int~grale de @ dans K ,

de @ (une cloture alg~brique de k), et v la valuation de

, qui prolonge eelle de K .

On dispose d'une filtration en trois crans du groupe de Galois

GaI(K/K) ~ I ~ P

une clSture s~parable

le corps r~siduel

, ~ valeurs dans

GaI(K/K),

de quotients successifs

GaI(K/K)/I ~ Gal(~/k) ~

I/P ~ ~ (i) (~)

P : un pro-p-groupe

On l'obtient comme suit (pour les d~monstrations, on renvoie ~ [i0]).

a) Par transport de structure, GaI(K/K) agit sur @ et ~ , Le groupe

d'inertie I est le noyau de la fl~che de r~duction

Le quotient Gal(~/k)

v' : GaI(~/K) > Gal(~/k)

est canoniquement isomorphe ~ ~ , de g~n~rateur topologique

la substitution de Frobenius ~ : x l > x q

b) Le groupe d'inertie sauvage P est l'unique pro-p-groupe de Sylow de I .

A

Le morphisme ~quivariant t : I > ~ (I)(~), de noyau P, est caract~ris~ par

la congruence (modulo l'id~al maximal de ~)

o(x) ~ t(o).v(×) (o E I, x E~)

x

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Del-22

oB

Pour ~ # p

- 5 2 2 -

t(o).v(x) E ~/Z (I) (~) -~-~ ~

premier, on note t~ l'application compos~e

t~ : I > ~ (I) (~) > m~(1) (~)

2.2.3. Soit k un corps fini g q ~l~ments de cl~ture alg~brique

On note W(~/k) le sous-groupe de Gal(~/k) ~ ~ engendr~ par

: x ~ > x q . On a canoniquement

W(~/k) ~ ~ (engendr~ par ~)

-i Le Frobenius g~om~trique F E W(~/k) est par d~finition q0

2.2.4, Soient K, K comme en 2.2.2.Le grouped e Weil W(~/K), ou groupe de

Weil absolu de K , est le sous-groupe de GaI(K/K) form~ des O tels que

v'(~) soit une puissance entigre du Frobenius ~ . On le munit de la topologie

induisant la topologie naturelle de I, et pour laquelle I est ouvert

O >I

0 ~ f

> ~(Z/K)

[ > Gal(K/K)

> w(~/k) ) o

> G a l ( ~ / k ) ~ ) 0 V t"

2Z

Le groupe GaI(K/K) est le compl~t~ de W(K/K) pour la topologie des

sous-groupes ouverts d'indice fini ; pour L une extension finie de K dans ~ ,

le sous-groupe correspondant de W(K/K) s'identifie g W(~/L). On appellera

parfois Frobenius g~om~triques les ~l~ments de GaI(~/K) ou W(K/K) d'image F.

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- 5 2 3 - Del-23

2.2.5. Supposons K archim~dien, de cloture alg~brique ~ . On d~finit

W(~/K) cormne l'extension suivante de GaI(~/K) par K~ .

I) K ~--- ~ : W(K/K) est engendr~ par ~ et un ~l~ment F , avec

F 2 = -I et F z F -I = ~ pour z E K~

2) K --~ ¢ : W(~/K) = ~ .

2.3. La th~orie du corps de classe local fournit un isomorphisme entre

W(K/K) ab et ~ .

Supposons K non archim~dien. Pour une raison expliqu~e en 3.6, nous

normaliserons alors cet isomorphisme (= choisirons lui ou son inverse)

de telle sorte que les Frobenius g~om~triques correspondent aux uniformisantes.

p C > I ~ > W(~/K) > W(~/k) =

i+(~) C > ~ C > K~ ~ v >

Une representation de W(~/K) est non ramifi~e (resp. mod~r~ment ramifi~e)

si elle est triviale sur I (resp. sur P). De m~me, un quasi-caractgre X

de ~ est non ramifi~ (resp. mod~r~ment ramifi~) s'il est trivial sur ~

(resp. i+(~)). Pour % premier ~ p, l'action de GaI(~/K) sur ~ %(1)

est non ramifi~e, d~crite par le quasi-caract~re ~i = llXll de K~ .

Pour K complexe, l'isomorphisme de la th~orie du corps de classe local

est celui ~vident sur 2.2.5 ; pour K r~el, c'est celui qui rend vrai 2.3.1,

2.3.2 ci-dessous.

Soit L c~ une extension finie de K, de sorte que W(~/L) cW(~/K).

Les diagrammes suivants (oN N est la norme et t le transfert) sont

commutatifs ([IO] XIII § 4)

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0ei-24

-524-

(2.3.1)

W(~/L) > W (~/L) ab

W (K/L) > W(~/K) ab

N

L*

NL/K

K~e

(2.3.2)

W(~/K) ab

W(~/L) ab

m~

L*

2.4. Soient K un corps de fonctions d'une variable sur IF et k son corps P

des constantes (fermeture alg6brique de • dans K). Soient ~ une clSture P

s~parable de K , ~ la cl~ture alg~brique de k dans ~ et Gal°(~/K) le

noyau de l'applica~ion de restriction de GaI(~/K) dans Gal(~/k). Le

groupe de Weil global (absolu) W(~/K) est, en analogie avec 2.2.4, d@fini

par le diagrarmne

> GaI°(K/K) > W([/K) ...... > W([/k) > 0

P > Gal°(~/K) ........... > GaI(~/K) --> Gal(~/k) > 0 f

Soient v une place de K et supposons choisie une place de K au-dessus

de v . On dispose alors d'un diagra~m~e commutatif

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-525- Del-25

o > i > w(~ /K ) v v v

F 0 > GaI°(K/K) > W([/K)

> W([Ikv) >~

> wG/k) > o

Zg

[kv:k]

2Z

La th~orie du corps de classe global

W([/K) ab

rendant commutatifs les diagrammes

W(K /K )ab ......... v v

K~ v

fournit un isomorphisme

- - A~/K~ (groupe des classes d'id~les)

> w([/K)

> /~ / K~

2.5. Pour la d~finition dss groupes de Weil globaux dans le cas des corps de

nombres on renvoie g Weil [19] ou ~ [2] XIV. Nous ne nous en servirons

qu'incidemment.

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- 5 2 6 -

Del-26

§ 3. RAPPELS SUR LES FONCTIONS L .

3.1. Soit K un corps local et reprenons les notations 2.2.1. On d4signera

par dx une mesure de Haar sur K, par d~x une mesure de Haar sur K ~

et par ~ un caract~re additif non trivial de K .

3.2. Pour X un quasi-caract6re (= homomorphisme continu) X : KI~

on d6finit comme suit L(X) E ¢ U {=}.

(3.2.1) K -~ ~ . On pose F~ (s) = -s/2 F ( _~s 2

de K dans @ et N = 0 ou 1 ,

i(~-~ ~s ) = F~ (s)

(3.2.2) K -~ ¢

de K dans ¢ et N m O,

L(z-N.~ s) = F¢(s)

(3.2.3) K non archim4dien. On pose

>¢~ ,

, et, pour x le plongement

3.3.

On pose ~¢(s) = 2.(2~) -s ~(s), et, pour z un plongement

L(X) = 1 (X ramifi4) ,

L(X) = I (X non ramifi~)

I-X(~)

et dx ~tant donn~s, on pose, pour f une fonction C ~ A support

compact sur K

f ( y ) = f ( x ) t)(xy) dx

On d 4 f i n i t e ( X , ~ , d x ) E ¢~ p a r l ' ~ q u a t i o n f o n c t i o n n e l l e l o c a l e de T a t e

( i n d 4 p e n d a n t e de f )

~ (x) X- l(x) d~x

(3.3.I) = s(X,~,dx) f f(x) X(x) d~x

L~IX -I ) L(X)

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~527- Del-27

(on prend la m~me mesure de Haar d*x

membres sont d~finis par prolongement analytique en X

X.~ s (s E ¢). Dans ces familles, C est de la forme

On a

(3.3.2) e(X,~,a dx)

(3.3.3) c(X,~(ax),dx) =

dans les deux membres). Les deux

dans les familles

A . e Bs

= a.e(X,~,dx) ,

×(a).ILal1-1 ~(×,~,~)

3.4. Pour K non archim~dien, nous poserons :

plus petit entier

X ramifi~

La constante locale

suivantes.

(3.4.1) K-~-~ ~

n(~) = le plus petit entier n tel que @I~ -n @ = I ;

a(X) = le conducteur de X (0 si X est non ramifi~, le

m tel que XI(I+(~) m) = 1 si X est ramifi~) ;

sw(X) = 0 pour X non ou mod~rement ramifi~, a(x)-I pour

y = un ~l~ment de K ~ de valuation n(~) + sw(x)+l.

e est donn~e par (3.3.2), (3.3.3) et les formules

Soient x le plongement de K

et dx la mesure de Lebesgue,

dans ¢ et N = 0 ou I. Pour ~ = exp(2~ ix)

c(x-N.~s,~,dx ) = i N

(3.4.2) K ~-~ C Soient z un plongement de K dans ¢ et N ~ 0 . Pour

= exp(2~i Tr¢/R (z)) et dx = dz A d~ = 2 da db (pour z = a + bi),

c(z -N ~s~ ~, dx) = i N

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-528-

Del-28

3.4.3. K non archim6d£en.

Si X est non ramifi6, que f@ dx = 1 et que n(9) = I,

(3.4.3.1) ¢(X, 9,dx) = 1

Pour X ramifi$, on a

] k-l(x) = v(fx (3.4.3.2) c(X,~,dx) = ~(X) dx dfn E K ~ n ) --n

k-l(x) ~(x) dx

= r x- l(x) ~(x) dx ¢

On verra qu'il est naturel d'unifier ces deux formules de la fa~on suivante :

si on d6finit ¢o(X,~,dx) par les formules

(3.4.3.3)

o n a

(3.4.3.4)

g(X,~, dx) : go(X,@, dx) (X ramifi6), et

s(X,@,dx) = eo(X,~,dx)-(-X (~))-I (X non ramifi~),

eo(k'~'dx) =(-l@~jy x-l(x) ~(x) dx

De (3.4.3.3) et (3.4.3.4), on d~duit que pour w non ramifi~,

(3.4.3.5)

, (~ n(~)+sw(X)+l) ¢O(XW , ~ dx) =

C (X~, ~, dx) = ~(~n(~)+a(x)).

(X , ~ , dx) o

¢ (X , ~ , d x )

3.5. Supposons K non archim4dien, et reprenons les notations 2.2.1. Soit V

un espace vectoriel de dimension finie sur uncorps E de caract4ristique 0 ,

ou sur ¢ . Les repr4sentations p : W(K/K) > GL(V) seront toujours suppos4es

continues : un sous-groupe ouvert de I agit trivialement. Pour V l'espace

d'une repr4sentation et V I le sous-espace des invariants sous l'inertie, on pose

(3.5.1) Z(V;t) = det(l - Ft d, V I) -I ,

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- 5 2 9 - Del-29

(3.5.2) L(V) = Z(V;I) (e E U {=})

t Notons w : W(~/K) > E((t)) ~ le caractgre non ramifi~ tel que

~ t ( F ) = t d ( e n u n s e n s g v i d e n t , o n a ~ s = ( p - S ) ) . On a

(3.5.3) Z(V,t) = L(V ®~t)

3.6. C'est pour que (3.2.3) et (3.5.2) soient compatibles que nous avons

normalis~s l'isomorphisme du corps de classe local de telle sorte que les

Frobenius g~om~triques correspondent aux uniformisantes. Tant (3.2.3) que (3.5.2)

sont tr~s naturels : 3.2.3 s'impose du point de vue analytique (cf. 3.3.1), et

3. 5.2 suit la tradition des g~om~tres:c'est le Frobenius g~om~trique qui tend

agir sur la cohomologie des vari~t~s alg~briques avec pour valeurs propres

des entiers alg~briques.

3.7. Les representations (continues) complexes irr~ductibles de W(~/K) sont,

pour K complexe, les quasi-caract~res. Pour K r~el, elles sont, outre les

quasi-caract~res de K ~, les representations induites par les quasi-caract~res

X de K~ tels que X ~ X o o , pour o la conjugaison complexe de

Pour toute representation complexe V, exprim~e, dans le groupe de Grothendieck

des representations de W(K/K) comme somme de representations simples, on d~finit

L(V) cormne suit

I) K -- ~ et V = ~ [Xi] + Z

L(V) = ~ LK(Xi) i

K ~ C et V = ~ [Xi] :

L(V) = ~ L(Xi) i

2)

I ndW~ ( )(j )

~. L~ (Xj)

J

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Del-30

- 5 3 0 -

Proposition 3.8. Soient K un corps local et K une cl~ture al$4brique de K .

(i) Pour toute suite exacte 0 > V' > V > V" > 0 de repr~.§entations

complexes de W(K/K), on a

(3.8.1) L(V) = L(V') L(V")

(ii) Soient L une extension finie s4parable de K dans K et V L une

repr4sentation complexe de W(K/L). Soit V K la repr4sentation induite de

W(~/K). On a

(3,8.2) L(V K) = L(VL)

Prouvons (ii) pour

de K et L, on a

I K V K =

(isomorphisme de

HOmW(~/L) (W(~/k),

(fonctions covariantes de W(~/k) dans V L ,

par translation ; cf. le diagramme commutatif

F¢(s) = F~ (s). Fm (s+l) ,

Ind([~s]) = [~s ] + [x-l.~s+l]

K non archim4dien. Notant k et ~ les corps r4siduels

I K ~W(~/K) _ ,W(~/k) IL

In~w(~/L) (V L) = ±now(~/%) (V L )

W(~/k)-repr4sentations), les deux membres s'identifiant

V L )

W(K/L) agissant sur W(~/k)

correspondant

L'assertion (i) est triviale. Dans le cas archim4dien, l'assertion (ii)

r4sulte de la formule de duplication

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-531- Del-31

w(i/L), I l l > w(~l~)

W(~IK) > w(~l~) )

Ceci ram&he (3.8.2) au lemme bien connu suivant.

Lemme 3.9. Soient F un endomorphisme de V, nun entier et F n l'endomor-

phisme de V n = V @ cn tel que Fn(V ® e.)z = v ® ei+ I (0 ~ i < n-l) __et

Fn(V ® en_ I) = F(v) ® eo . On a

det(l - F t) = det(l-F t n) n

Par le principe de prolongement des identit~s alg~briques, on peut supposer F

diagonal, darts une base convenable de V ; on se ram~ne dgs lors aussitSt au

cas oN dim(V) = I, et o~ F est la multiplication par un hombre an(a # 0). Dans

la base fi = a-l(v ® e.)z ' on a alors Fn(f.)l = a fi+l (i E ~ /n). Les

vecteurs propres de F n sont les ~ x(i)f i (X caract~re de ~ /n), et

det(l-F t) = ~ (i- ~t) = 1 - ant n n ~n=l

3.10. Soit K un corps global (/A-corps, au sens de [15]). Pour toute place

v de K , on notera K le corps local compl~t~ de K en v . Les objets v

d~finis plus haut pour tout corps local seront, pour Kv, notes avec un indice

On note /A l'anneau des addles de K , II II la valeur absolue (v~rifiant

d(ax) = liall dx pour une mesure de Haar dx sur /A), et U s le quasi-caract~re

II II s x de /A ~ . Notant x la composante de x ~ /A dans K on a donc

v v

Iixll -- ]7 llXvllv v

On d~signera par dx l'unique mesure de Haar sur A telle que

V .

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Del-32

(mesure de Tamagaw~, par d¢~x

non trivial de ~/K, de composantes locales

sur A , on pose

-532-

/A/K dx = i

une mesure de Haar sur A ~, et par ~ un caract~re

~v " Pour f C = g support compact

f(y) = f(x) ~(xy) dx

3.11. L'~quation fonctionnelle globale de Tate [14] s'~crit, pour X un

quasi-caract~re de /AC~/K ~ et X' = ~i ~-I

(3.11.1) /~(x) X'(x)dx ~ =j f(x),~(x)d~x

(int~grales d~finies par prolongement analytique dans les familles X.~s).

P o s o n s

(3.11.2) L(X) = -~- L(Xv) v

(d~fini par prolongement analytique), et, pour dx = ® dx v

(3.11.3) e(X) = ~ ¢(Xv' ~v' dXv ) v

Le produit 3.11.3 est ind~pendant du choix de ~ et de celui de la

d~composition de dx , cormne on d~duit de (3.3.2) et (3.3.3). Si, pour presque

tout v , Jr% dXv = I, presque tous ses facteurs sont ~gaux ~ 1 o

Les formules (3.3.1) et (3.11.1) fournissent l'~quation fonctionnelle

globale des fonctions L de Hecke

(3.11.4) L(X) = ~(X) L(X')

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- 5 3 3 -

Del-33

3.12. Les r~sultats ~nonc~s ci-dessous sont d~montr~s dans [i] et [19] .

Soient K un corps global, K une clSture alg@brique de K et V

une representation complexe de GaI(K/K)). (Toujours suppos@e continue

l'action de GaI(K/K) se factorise par un groupe de Galois fini GaI(K'/K)

Pour chaque place v de K, soit encore v une place de ~ au-dessus, et V v

la repr@sentation d@duite de V par restriction au sous-groupe W(~v/K v) du

groupe de d@composition Gal(~ /K ). v v

(A) Pour X un quasi-caract~re de $~/K*, de composantes locales Xv ,

le produit infini

L(V,x) = ~ L(V v ® ~v ) v

peut ~tre d~fini par prolongement analytique en X : dans les familles

X.~ s , il converge pour Re(s) grand, et se prolonge en une fonction

m~romorphe de s.

(B) Notons V~ le dual de V . On a

L(V,x) = e(V,x) L(V~,W 1X -1) .

avec ¢(V, X) E ¢~ de la forme A. e Bs pour X variant dans les familles X.~ s .

(C) Soit L une extension finie de K dans ~_, NL/K la norme, V L une GaI(K/K)

reprgsentation de GaI(~/L), et V K = Ind GaI(K/L) (V L) . Pour X un

quasi-caract~re deA~/K*~ , on a

e(VK,~) = e(V L, X ° NL/K) •

(A) et (B) se d~montrent par r~duction au cas o~ dim V = I,

via le th~or~me de Brauer. (C) r~sulte de (B) et de ce que,

L(VK,X) = L(V L, X o NL/K)

(cons6quence de 2.10).

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-534-

Del-34

On a aussi, de m~me,

(D) ~(V' + V" , X) = £(V',x). e(V",$1) ,

ce qui permet de d~finir e(V,x) pour V seulement une representation virtuelle.

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-538-

Del-35

§ 4. EXISTENCE DES CONSTANTES LOCALES

Th6or&me 4.1. Ii existe une et une se.ule fonction ¢ , v@rifiant les conditions

(I) ~ (4) ci-dessous, qui associe un nombre ¢(V,~,dx) E ¢~ & chaque classe

d'isomorphie de sextuples (K, K, ~, dx, V, p) fori~@s d'un corps local K ,

d'une cl~ture alg6brique [ de K, d'un caract~re additif non trivial

: K > ¢~, d'une mesure de Haar dx su___~r K , d...'un espace vectoriel v

de dimension finie sur ¢ et d'une ~epr@sentation p : W(~/K) > GL(V).

(i) Pour toute suite exacte de representations

0 > V' > V > V" > 0 ,

on a ¢(V,~,dx) = c(V',~,dx) ¢(V",~,dx).

Cette condition montr@.. ~ue e(V,~,dx) ne d@pend que de la classe de V

dans le groupe de Grothendieck des representations de W(~/K) £..t permet de

donner un sens & ¢(V,~,dx) pour V seulement une representation virtuelle.

(2) ¢(V,~,a dx) = a dimv ¢(V,~,dx)

En particulier, pour V virtuel de dimension 0, ¢(V,~,dx) est

ind~pendant de dx. On le note ¢(V,~).

(3) Si L e s..t une extension [email protected] finie de K dans ~ et que V K es..t

la r epr@sentation virtuelle de W(~/K) induite par une representation virtuelle

de dimension z~ro V L d__~e W(K/L), on a

(4) Si dim V = I, p

¢(V K, ~) = ¢(VL, ~ o TrL/K)

~tant d~fini par un quasi-caraet~re X de K ~ , on a

¢(V,~,dx) = ~(X,~, dx)

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- 5 3 6 -

D e l - 3 6

4.2. Soit v = E nij(Hi,xi j) E R ° (W(K/K)) (I.i0). On suppose les H i deux i,j +

deux non conjugu6s. Soit K i l'extension de K d6finie par Hi, et notons

encore Xi le quasi-caract6re de K9 d6fini par Xi . Pour un choix quelconque i

de mesures de Haar sur les K i , et ~ un caract6re additif de K, on pose

(4.2.1) ~(v,~) = K ¢(ki,j , ~ o TrK./K , dxi) i,j i

Ii r6sulte de (3.3.2) que ¢ est ind6pendant du choix des dx i .

Lemme 4.3. Avec la notation 1.9.8, pour v 6 R~(W([/K)), ~ on a

c(v, ~(ax)) = det(v)(a) e(v, ~)

II suffit de le v6rifier pour v de la forme (H, X) - (H,I), H

correspondant ~ une extension L de K dans K . Soit v la repr6sentation O

virtuelle IX] - [I] de W(~/L). La formule (3.3.3) fournit

8(v, ~(ax)) = det(Vo)(a) e(v,~)

On sait ([I0] XII § 4) que l'inclusion de K ~ dans L ~ s'identifie au

transfert W(K/K) ab >W(K/L) ab . Puisque b(v) = Ind(vo) , 4.3 r~sulte

de 1.2.

Lemme 4.4. Le th~or~me est vrai dans le cas archim~dien

Pour K ---~ ¢, on d~finit c par les formules (I) et (4), et (2) est

automatique. Pour K ---~ ~ , on v~rifie sur 2.9 que l'application

b : R~(W(K/K) > R°(W(~/K))

est surjective, de noyau engendr~ par les K s - X t , pour

x s = (~< ®s ) - W~] - [×-%~+i]

Pour V une representation virtuelle et v E R~ (W(~/K)) tel que

b(v) = V - dim(V).[l], on pose

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-537- Del-37

(4.4.1) ¢(V,~,dx) = e(v,~). ~(l,~,dx) dim V

V~rifions que le second membre est ind~pendant du choix de v, i.e. que pour

v v~rifiant b(v) = O, on a ¢(v,~) = 1 . D'apr~s 4.3, il suffit le v~rifier

pour ~(x) = exp(2~ ix). Pour ce choix de ~ , l'assertion r~sulte de la

d~termination ci-dessus de Ker(b) et du fait que le second membre de (3.4.1),

(3.4.2) soit ind~pendant de s .

II est clair que e d~fini par (4.4.1) v~rifie (i) ~ (4).

On se restreint maintenant au cas non archim~dien.

4.5. Soit K un corps local non archim~dien,

K et K ~ ~ l'extension non ramifi~e maximale de K . Soit nr

groupe distingu~ ouvert du groupe d'inertie I = Gal(~/Knr) et

correspondante de K . Pour g E I/J, on pose nr

une cl~ture s~parable de

J un sous-

L ifextension

~i/j(~) = inf (VL(O(x)-x) I x entier dans L)

et on d~finit des fonctions ai/J et swi/J par les formules

(4.5.1) al/j(~) = -;i/j(O) pour O # e

pour o # e SWl/j(O) = l-~i/j(o)

E al/j(o) = E swl/j(o) = o

D'apr~s Artin (voir [i0] VI § 2 Th. i),

AI/J de I/J, la repr4sentatiQn d'Artin. D'apr~s loc. cit. prop. 2, swi/J est

de m~me le caract~re d'une repr4sentation Swi/J , la repr4sentation de Swan.

Ces representations ne sont d~finies qu'~ isomorphisme pr~s. AI/J est somme

de SwI/J et de la repr4sentation d'augmentation de I/J . Pour I D J D K,

on a (loc. cit. prop. ~)

J/K (4.5.2) (AI/K) ~ AI/J et donc

al/J est le caract~re d'une representation

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D e l -38 - 5 3 8 -

(SWI/K)J/K ~ Swi/J

Si d est la valuation du discriminant 6L/K , i.e, la valuation de la diff,- n=

rente ~L/K ([i0] III§ 3 prop. 6) et que r d~signe une representation

r~guli~re, on a

(4.5.3)

Soit

caract~re

formules

(loc. cit.prop. 4)

AI/K [ J/K

V une representation de

. On d~finit les conducteurs d'Artin et de Swan de

= d. rj/K + Aj/K

W(K/K), triviale sur J ~ I, et de

V par les

(4.5.4) a(V) = dim Homi/J (AI/j,V) = sw(V) + dim V - V 1

i

sw(V) = dim Homi/j(Swi/j,V) - ~ SWl/j(o) ~(g)

i / J

D'apr~s 4.5.2, ces conducteurs sont ind~pendants du choix de

Pour V de dimension i, d~fini par un quasi-caract~re

(4.5.5) a(V) = conducteur a(X) de X

J .

X, on a (loc. cit. prop. 5)

Les notations pr~c~dentes sont donc compatibles avec celles introduites en 3.4.

Avec la notation 1.9.8, on a

Ler~ae 4.5. Pour v E R~(W(~/K))et X un quasi-caract~Fe non ramifi~ de K~ , on a

¢(v.x, ~) = X(~) a(v) ¢(v,¢)

Ii suffit de le verifier pour v de la forme (H,k) - (H,~), H d~finissant

une extension L de K et X,~ ~tant deux quasi-caract~res de L#. Soit d la valuation de

la diff~rente de l'extension L/K, f le degr~ de l'extension r~siduelle,

I CW(K/K) et J CW(K/L) les groupes d'inertie et K ~ J assez petit.

Calculons a(v) . La formule d'adjonction pour les representations induites,

(4.5.3) et (4.5.5) fournissent, pour tout quasi-caract~re V de H (i.e. de L ~)

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- 5 3 9 - Del-39

(4.5,1) W HOml/K(Al/K, indj(vlj)) a((H,~)) = dim Homl/K(AI/K, IndH(~)) = f dim I

= f dim Homj/K(Aj/K + d rj/K, [VIJ]))

= f a (v) + fd d'o~

a(v) = f(a(~) - a(~))

Pour M un quasi-caraetgre de L~, X~ un quasi-caract~re non ramifi~ de L ~, et

n = n (4 ° TrL/K) comme en 3.4, on a d'aprgs (3.4.3.1) ou (3.4.3.2),

d ~o~

c(~.XI , ~ o Tr, dx)

e(~ ~ ~ o Tr, dx)

= XI(~ a(V)+n)

o (a(k) - a(u) e(v- X, 4) e (v,~) -I = X NL/K )

= X(f(a(~) - a(~)))

ce qui est la formule annone~e.

Terminolo$ie 4.6. Soient K 1 une extension galoisienne (finie ou non) de K,

de groupe de Galois G , ~ un quasi-caract~re de K ~ et ~ un caract~re

additif non trivial de K . On dira qu'il existe une ~, ~ - th4orie des

constantes pour KI/K s'il existe c$ du type suivant

(0) Pour H un sous-groupe ouvert de G, d4finissant une extension finie

L de K , V une repr4sentation de H, et dx une mesure de Haar sur L ,

e ~(V, dx) 6 ¢~ est d~fini.

(I) Pour une suite exacte de repr4sentations O > V' > V > V" > O ,

(V" Ea,~(V , dx) = a ~(V', dx) 8 ,~ , dx)

C~ garde donc une sens pour les representations virtuelles.

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Del-40

-540-

(2) On a

s~(V, a dx)= adimV~,~(V,dx)

En particulier, pour V

on le note C ,@(V).

(3) Pour H I c H 2 C G,

virtuelle de dimension

virtuel de dimension O, c~

d~iinissant L I ~ L 2 ,

0 de HI, on a

H 2 ~(IndHl (V)) = c~(V)

(4) Pour V de dimension i, d~fini par

est inddpendant de dx ;

et V une representation

un caract~re X de L ~ ,

(V dx) = E(X.~ONL/K ~ o TrL/K, dx)

Lemme 4.7. Soient KI/K e__~t ~ comme plus haut, e__~t ~ un caract6re additif

non trivial de K . II existe au plus une ~,~- th6orie des constantes pour

KI/K . Pour qu'il en exist@ une, il faut et suffit ~ue pour tout

v E Ker(R~(G) > R(G)), on ait

¢(v ~, ~) = 1

Soient H C G, L et V comme plus haut. D'apr~s 1.5, il existe

v E R~(H) d'image V - dim (V). [i] dans R(H). On a n~cessairement

(4.7.1) e~(V,dx) = ~(v.(~oNL/K), ~ o TrL/K). e(~oNL/K, ~ o TrL/K, dx) dim V

d'o~ l'unicit4. L'hypoth~se assure que E ,~ , d4fini par cette formule,

est ind4pendant du choix de v ; on v4rifie ais4ment les axiomes (0) ~ (4).

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-541-

Dei-41

Lemme 4.8. (i) Soit $ un quasi rcaractgr @ non ramifi~ de K ~ (resp.

~' = ~ (ax) un caract~re additif non trivial). Pour qu'il existe une ~,~-th~orie

des constantes pour KI/K, il faut et il suffit qu'il en existe une ~.~,~-th~orie

(resp. une ~,~'-th~orie). Pour H, L e__tt V comme plus haut, ~L = ~ o TrL/K ,

~L = ~ ° NL/K et 0 L = ~ o NL/K , on a alors

a(V~ L) ÷ dim(V)n(~e) (4.8.1) C ~,~(V,dx) = ~e(~ )

(4.8.2) ~,(V,dx) = ilaliL dim(V) • det(V ~L ) (a).

e~(V, dx)

c~(V, dx)

La premiere assertion r~sulte du crit~re 4.7 et de 4.5 (resp. de 4.3). Ii

suffit de prouver (4.8.1) (4.8.2) pour K = L. De plus, on peut supposer

que soit V E R°(GaI(KI/K)), soit V = [i]. Dans le premier cas, on applique

4.5 et 4.3. Dans le second, on utilise (4.7.1) et la d~finition 3.4.3.

On dira qu'il existe une ~-th~orie des constantes pour KI/K si pour tout

(pour un) ~, il existe une ~,~-th~orie des constantes pour KI/K. Pour

K 1 ~ L ~ K, il existe alors une ~ o NL/K-th~orie des constantes pour KI/L.

R~duetion 4.9. Le th~or~me 4.1 est impliqu~ par l'assertion suivante

(~) Pour tout corps loca! non archim~dien K et toute extension galoisienne

finie KI/K, i l existe un quasi-earact~re non ramifi~ ~ de K~, et une

~-th~orie des constantes pour KI/K.

D'apr~s 4.8, l'assertion (~) implique que, pour ~ une cloture s~parable

de K et ~ un quasi-caract~re non ramifi~ quelconque de K~, il existe une

~-th~orie des constantes pour ~/K . La discussion ci-dessous nous permettra

de passer du groupe de Galois au groupe de Weil.

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Del-42

~542-

4.10. Toute representation V de W(K/K) est triviale sur un sous-groupe

d'indice fini convenable J de l'inertie I . Soit F un Frobenius g~om@trique.

Puisque I/J est fini, une puissance convenable F n de F agit trivialement

sur I/J par conjugaison, done est centrale dans W(~/K)/J. On dira que V

a un type si une puissance F m de F n n'a qu'une valeur propre a . Le type

de V est alors l'~l~ment de la limite inductive

m

lim 4 [Xn' ~n,m } (Xn = ¢~' ~n,m (x) = x n )

nlm

d~fini par a E X = ¢~ . Toute representation irr~ductible a un type. m

Les r e p r g s e n t a t i o n s de W(~/K) de type donn~ T formant une c a t g g o r i e

ab~lienne ~ , et la cat~gorie de toutes les representations de W(~/K) %

est somme de ces sous-cat~gories. Si R (W(~/K)) est le groupe de Grothendieck T

de ~ , on a done T

(4.10.1) R(W(~/K)) = O R (K/K) T

T

Les representations semi-simples de type 1 sont exactement les representations

(continues) de GaI(~/K). Si XT est un quasi-caractgre de type T (il existe des quasi-

caraet~res, m~me non ramifies, de tousles types), la torsion par X~ d~finit

donc un isomorphisme

(4.10.2) ® X~ : R(GaI(~/K)) ~ > RT(W(~/K))

Soient L une extension s~parable finie de K dans ~ , et f le

degr~ de l'extension r~siduelle. Si une representation V de W(~/L) est

de type O , la representation induite de W(~/K) est de type O f . On dit

f que V est de K-type T si ~ = T . L'ensemble des representations de K-type

donn~ est donc stable par induction.

Variante 4.10.3. Les arguments precedents s'appliquent g tout groupe extension

de ~ par un groupe fini, et aux limites projectives de tells extensions. Le

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- 5 4 3 -

Del-~

cas des groupes de Weil globaux noussera utile plus tard.

4.11. Admettons (~). Pour tout type T , soit XT un caract&re non ramifi~

de type T . Puisqu'il existe une X~ -th~orie des constantes, on peut d~finir

e sur RT(W(~/K)) par la formule

g(V, ~, dx) = ¢XT ' (V ® ~r I dx)

II r~sulte de l'unicit~ 4.7. que cet ¢ est ind~pendant du choix de XT

On dgfinit ensuite g sur R(W(K/K)) par additivit6 (4.10.1). D'aprgs

4.7, s'il existe une th~orie 4.1, elle est donn~e par cet g .

On a fait ce qu'il fallait pour que g v~rifie (i), (2), (4) et (3) lorsque V L

a un type. II reste g vgrifier (3) pour V L de la forme [k o NL/K]-[~ o NL/K] ,

avec k et ~ deux quasi-caract~res non ramifi~ de K ~ , de types donngs.

On a, par (3.4.3.1), (3.3.2), (3.3.3)

g([~ o NL/K]-[~ONL/K], ~OTrL/K) = (X~-IIoNL/K (~(~°TrL/K))

D'apr~s 4.8, on a d'autre part

c(Ind([XONL/K]_[~ONL/K]) ' ~) = (~ -I)(~(Ind(~oNL/K)) + [L:K]n(~))

Soient d la valuation de la diff~rente de L/K, e l'indice de ramification

et f le degr~ de l'extension r~siduelle. La formule (4.5.1) fournit

a(Ind(~oNL/K)) = fd

de sorte que la formule ~ d~montrer se r~duit

f.n(~oTrL/K) = f d + [L:K] n(~) , soit

n(~oTre/K) = d + e.n (~) ,

qui est essentiellement la d~finition de la diff~rente ([i0] III § 3).

Le point clef de la d~monstration de (~) est le lemme suivant.

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De!-44

-544 -

Lemme 4.12. Soit K'/K une extension galoisienne de corps globaux. Pour chaque

place w de K, on choisit une place de K' au-dessus, et on la note encore w .

Soient ~ un quasi-caract~re du groupe des classes d'id&les de K, e t v une

place de K £u[ ne se d~compose pas dans K'. S i, pour toute place finie

w # v de K, il existe une ~w-th~orie des constantes pour Kw/K w , alors,

il existe une ~v-th~orie des constantes ~our K'/K ..... vv

Soient ~ un caract~re non trivial de ~K/K, et ~v sa v-composante. Nous

allons construire une C~v, ~v-th~orie des constantes pour K$/K v

On a GaI(K'/K) = GaI(K'/K ). Un sous-groupe H de GaI(K'/K ) d~finit v v v v

donc, outre une extension L de K , une extension L de K de compl~t~ L v v v

Soit dx la mesure de Tamagawa sur /A L ~AL/L de volume I), et posons

dx = ® dx , avec dx choisi & l'avance. Toute representation V de H w v v

w d~finit une representation V de GaI(K'/L) et, par restriction, des representations

\~7 des groupes de d~composition GaI(E/Kw). Une constante globale e(V,&) a

~t~ d~finie en 3.12. Soit w une place de L, et notons encore w la place de

K image. Pour w infinie, on dispose (4.4) de constantes locales

C(Vw.(&ONL/K)w,(~OTrL/K)w, dx w) • Pour w finie autre que v, on dispose aussi

,' (V w dx ) Notant les unes et les autres par hypoth~se de constantes OD ~w ' w "

6~(V w, 4, dXw), on pose

6 (Vv,dX v) ~v~v

e(v,~) =

~- c (Vw,~,dx ~) w~v

ne d~pend pas du choix de la d~composition dx = ~ dx On v~rifie que C~"~vv w

et v~rifie les axiomes (O) ~ (4). Le point clef est 3.12(C).

Lemme 4.13. Soit K'/K une extension galoisienne de corps locaux. II existe une

extension galoisienne de corps globaux IK'/I K, et une place v de 1K qui ne

se d~compose pas dans I K', telle que K sridentifie au compl~t~ de 1K e__nn v

--et K' ~ une sous-extension de IK'v /IKv "

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-545-

Del-45

C'est trivial : on prend d'abord IK'/I K avec iK'v ~ K' ~ K = iKv , puis on

remplace 1K par l'extension d4finie par un groupe de d4composition en v .

Lemme 4.14. Soient K u n corps global, S un ensemble fini de places finies

d_~e K e_!t m : S > N . II existe un caract~re ~ du grouPe des classes

d'id~les tel que, pour w E S, le eonducteur de ~w soit ~ m(w), et que pour

toute place finie hors de S, C~ w soit non ramifi~.

Si K est un corps de nombres~ on peut en effet librement specifier

-~ ~ , car ee sous-groupe compact de ~ ne rencontre ~ qu'en {I}. w fini w

Si K est un corps de fonctions~ de corps de constantes k, on a

sur

-~-0 ~ N K~ = k~ , w w

et on remarque qu'il existe des caract~res de

grand, qui soient triviaux sur k ~.

G ~ , de conducteur arbitrairement w

D'apr~s 4.12, 4.13 et 4.14, l'assertion 4.9 (~) et donc 4.1 r~sultent des

deux lermnes suivants, o~ K'/K est une extension galoisienne finie de corps locaux

non archim~dien, de groupe de Galois G et ~ un quasi-caract~re de K~.

Lemme 4.15. Si C~ et K'/K

constantes pour K'/K

sont non ramifies, il existe une ~-th~orie des

Choisissons pour ~ un caract~re de

dx)dim(V ) de prendre e~(V,dx) = (

@L

K tel que n(~) = 0 . Ii suffit alors

Lemme 4.16. Pour K'/K donn~, il existe m tel que, si le conducteur

est ~ m, il existe une ~-th~orie des constantes pour K'/K.

m de

Soit ~ de conducteur m et n = [m+l] . La fonction ~(l+a) est alors

2 additive en a pour v(a) ~ m-n. Si ~ est un caract6re additif non trivial

de K, il existe donc y, de valuation -(m + n (~)) et bien d6fini modulo

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-546-

Del-46

(-(n+x(~)) ), tel que

~(l+a) : ~(y a) pour v(a) ~ n.

Pour ~ un quasi-caract~re de K ~ , de conducteur ~ m-n, on a alors

(4. ZQI) ¢(X ~, ~, dx) = ~ I x-l(x)~-l(x)~(x)dx. U e O~/(l+(~n)) -m-n(~,)U

Pour ~-m-n(~)U non contenu dans y(l+(~m-n)), l'int6grale partielle correspondante

est nulle : c'est l'int6grale d'un caract6re additif non trivial. Puisque X est

constant de valeur X(Y) sur y(l+(~m-n)), on a donc

e(X~, ~, dx) = k-l(y) e(~, ~, dx)

Nous allons montrer que, pour m assez grand, on obtient une ~,~-th~orie

des constantes pour K'/K en posant, pour H c G d~finissant une extension L

de K et V une representation de H

e~,~(V,dx) = det(v)-l(y), e(~ONL/K ' ~OTrL/K, dx)dim V

Les axiomes (0) (i) (2) sont triviaux. L'axiome (3) r~sulte de ce que

l'inclusion de K ~ dans L ~ s'identifie au transfert W(K/K) ab > W(~/L) ab

([I0] XIII § 4) et de 1.2. Reste l'axiome (4).

Soit H C G correspondant g L/K, et e l'indice de ramification.

Rappelons que pour u E ~L et n = le plus petit entier tel que n e e 2v(u),

(4.16.2) NL/K(I+u) = 1 + TrL/K(U) (mod TT n)

On le v~rifie en ~crivant la norme de (l+u) comme le produit de ses conjugu~s.

Nous noterons 0(I) tout nombre born~ en terme de

D'apr~s 4.18.2, si ~ est de conducteur m ,

em- 0(i). De plus, pour --v(a)e ~[m~l] + 0(1)'-

~°NL/K

K'/K seulement.

est de conducteur

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-547- Del-47

~ONL/K (l+a) = ~(l+Tr(a)) = ~ (y Tra) = ~oTrL/K(Ya)

Pour tout caract~re X de H , de conducteur 0(I), on peut refaire le

raisonnement fait plus haut ; on obtient la formule voulue

~(~ONL/K ,~orrL/K,dX) = x-l(y). C(~ONL/K, ~OTrL/K, dx)

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Del-48

-548-

§ 5. FORMULAIRE.

5. Formulaire.

(5.1) Outre la eonstante locale e(V,@,dx) d4finie par 4.1, nous consid~rerons

aussi, dans le cas non archim4dien, la constante c d4finie par o

E(V,9,dx) = Eo(V,~,dx). det(-F,VI) -I

Les constantes e et e ont les propri4t4s suivantes. o

(5.2) £ et £ sont additifs en V, doric gardent un sens pour V virtuel. o

(5.3) £ et ~o sont ind~pendant de dx pour V virtuel de dimension O .

On les note c(V,~) et eo(V,~). Plus pr4cis~ment,

dim V E(V,~,a dx) = a E (V,~, dx)

et de m~me pour

(5.4)

o

£(V,~(ax), dx) = det(V)(a) !fall -dim V ~(V,~,dx)

et de m~me pour

(5.5) Pour K

on a

(5.5.1)

et

E o

non archim@dien et X un quasi-caract~re non ramifi4 de K ~,

£(Vx,~,dx) = X(a(V)+dim(V).n(~)). E(V,~,dx)

Co(VX,~,dx ) = x(~dim(V)+sw(V)+dim(V)-n(~ ))) Eo(V,@,dx)

En particulier, si on pose

et de m~me pour

(5.5.2)

E ( V , ~ , d x , s ) = E(V ~ S ' ~' dx) ,

~o~ on a

e(V,~,dx,s) = £(V,~,dx).q -(a(V)÷dim(V)'n(~))'s

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-549-

Dei-49

Pour W

(5.5.3)

-(sw(V)+ dim(V)(n(~)+l)).s eo(V,~,dx,s) = eo(V,~,dx), q

une repr4sentation non ramifi4e, on a de mame

c(V ® W,~,dx) = det W(~ a(V)+dim(V)'n(~)) c(V,~,dx)dim W

eo(V ® W,~,dx)= det W(~ sw(V)+dim(V)'<n(~)+l)) eo(V,~,dx) dim W

(5.6) Pour L/K une extension s~parable finie, V L une repr4sentation virtuelle

de dimension O de W(~/L) et V K la repr4sentation induite de W(K/K), on a

(5.6.1) e(VK, ~) = ~(VL,~O TrL/K) ,

et de m~me pour C . En d'autres termes, il existe o

k(L/K, ~, dXL, dXK) £ ~

tel que, pour V L de dimension quelconque,

(5.6.2) e(VK,~,dXK)=k(L/K,~,dXL,dXK)dim(VL ). e(VL,~OTrL/K,dX L)

La m~me formule vaut pour o

Dans Langlands [9], c'est (5.6.2) qui fournit le cadre de la th6orie.

De plus, il prend syst4matiquement pour dx la mesure de Haar autoduale pour

, et il l'omet de la notation. Les cons tantes sont de plus normalis4es pour

~tre de valeur absolue complexe I. Tout ceci lui impose une autre formule

(5.4).

5.7. Soient V ~ le dual de V et dx ~ la mesure de Haar duale de

relativement ~ ~ . On a

(5.7.1) ¢(V,~,dx). C(V~.wI, ~(-x), dx') = 1

En partieulier, si K est non archim~dien et que V

dx

est unitaire, de sOrte

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Del-50

-550-

que V ~ = V , on a -dim(V)

(5.7.2) le(V,,,dx) 12 (dx' 1 a (V)+dim(V) . n(l$) =\dxl " q

-i 5.8. E apparait dans l'@quation fonctionnelle locale de Tate ; posant X' = ~i)~ :

(5.8.1) /f(x)~i'(x)d~ex = ~(X,~,dx) ff(x) X(x) d~x (Tare) .

L(X') L(X)

Pour K non archim~dien, y 6 K~ de valuation l+sw(x)+n(~), on a (3.4.3.4)

(5.8.2) fy x-l(x) $(x) dx ¢o (X'{'dx) = -i~.

5.9. Pour K non archim~dien, si X est non ramifi~ on a

¢(X,~,dx ) = X(n(~)) qn(~) f~dx En particulier, si n(~) = O et que ~@ dx = i

on a

e(X,$,dx) = I

l 5.10. Prenons K non archim4dien, a(X) ~ 1 , n(~) = -i et ~ dx = i.

J( ~) Soient Xk et ~k les caract~res de k ~ et k d4finis par X et ~ . On a

(5.10.1) eo(X,),dx) = - T(Xk,~ k) ,

o~ ? est la somme de @auss

(5.10.2) ?(Xk,$k ) = - E X-~(x) Sk(X) ,

x(k ~

~gale A 1 pour Xk trivial. En particulier,

(5.10.3) ¢o([X]-[l ],)) = T(Xk, ~ k )

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-551-

Del-51

5.11. Soit K un corps global. Pour V une repr6sentation du groupe de Weil

global de K, ~ un caract6re additif de non trivial de AK/K et dx = ® dx v v

de Tamagawa sur ~K' on pose

la mesure

(5.11.1) L(V) = ~ L(V ) v

v

(5.11.2) ¢(V) = ~ ~(Vv' ~v' dXv) v

L'4quation fonetionnelle globale s'4crit

(5.11.3) L(V) = e(V) L(V ~W I)

D4monstrations : 5.2, 5.3, 5.6

5.4 et 5.5 r4sultent de 4.8.

et 5.8 sont 4.1 (I) et (2), (3), (4) (et 3.3) -

II suffit de prouver (5.7.1) pour V d~fini par un caract~re ; la formule

r~sulte alors de (5.8.1) et de la formule d'inversion de Fourrier. (5.7.2)

r~sulte de (5.7.1) et de (5.3) (5.4).

5.9 r~sulte de (3.4.3.1) et (5.10) de (5.8.2).

Enfin, 5.11 r~sulte de ce qui precede et de (3.11.4) par des arguments

connus [I], [19].

La restriction de 4.1 au cas des extensions et des caract~res mod4rement

ramifi4s 4quivaut aux identit~s suivantes sur les sommes de Gauss (5.10.2).

On y d4signe par k un corps fini ~ q 414ments et par ~ un caract~re

additif non trivial de k .

5.12. (Hasse-Davenport). Soient k' une extension de k de degr~ n et X

un caractgre de k ~. On a

T(XoNk,/k, ~°Trk,/k) = ~(X,~) n

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Del-52

- 5 5 2 -

5.13. Soient X un caract~re de k ~ et n un entier premier ~ q. Soit X

un ensemble de repr~sentamts des classes d'isomorphie de couples (k',x')

form, s d'une extension k' de k et d'un caract~re X' de k '~ tel que

(a) X'(x) = XONk,/k(X n) et

(b) X' n'est pas de la forme X"°Nk,/k,, pour k" inter- f,

m~diaire entre k et k' , i.e. X 'q # X' pour 0 < f' < [k':k].

Posons

T(X,~ n) = Xn(X,~). ~ T(X',~oTrk,/k)

(k',X')6x

Alors,

(5.13.1) kn(X,~) est ind~pendant de X

Cette identit~ se d~visseen les deux suivantes.

5.14. (Langlands [9] 7.8). Soient £ un nombre premier ~ q, f l'ordre

de q dans (~ /~)~, k' une extension de k de degr~ f, T un ensemble

de repr~sentants des orbites de Gal(k'/k) dans les earact~res (non triviaux)

d'ordre ~ de k ~ et X un caract~re de k ~ . On a

T(X~ ~ ~) "~- T(~,~oTrk,/k )

~6T

= T(X'~) K ~(X°Nk'/k'~' ~°Trk'/k)

~ET

5.15 (Langlands [9] 7.9). Soient £ un nombre premier divisant q-l, T l~en -

semble des caract~res d'ordre £ de k~ , X un caract~re de k~ qui n'est

pas une puissance £i~me k' une extension de degr~ ~ de k et X' un

caract~re de k '~ tel que X'(x ~) = XoNk,/k(X). On a

T(X'~) K T(~,~) = T(X',~OTrk,/k)

~6T

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-553-

Del-53

5.16. D~monstrations. Si K'/K

corps locaux non archim~dien et

on a encore n(~OTrK,/K) = -i, de sorte que 5.10 s'applique tant ~ K qu'~

Soit V une representation mod~r6ment ramifi~e W(~/K). On peut toujours

l'~crire con~e somme de repr6sentations induites par des caract~res moderns Xi

d'extensions non ramifi~es K~/K. i

est une extension mod~r~ment ramifi~e de

un caract~re additif de K tel que n(~) -i,

m v "

V = dim(V).[l] + E Ind([~i]-[l]) + E (Ind([l])-[Ki:K][l]) i i

Soient kl le corps r~siduel de K~ et ~. le caract~re de k ~ d~fini par l i

Pour dx une mesure de Haar sur K telle que I dx = I, on trouve )( ~)

(5.16.1) eo(V,*,dx) = (-I) dim V ~ T(X~, ~kOTrk~/ki ) i

La formule (5.12) s'obtient en prenant une extension non ramifi~e K'/K ,

et en ~crivant que, pour X un caract~re (ici mod~r~ment ramifi~) de K ~, on a

X i •

Ind(XoNK,/K - [i]) = ~ [~]-[~] ,

o~ ~ parcourt les caract~res non ramifies d'ordre divisant [K':K]. Cette

formule (5.12) assure que le second membre de (5.16.1) ne d~pend que de V .

Les identit~s 5.13 s'obtiennent en prenant une extension totalement ramifi~e

de degr~ n K'/K, et en conjugant 5.6.1 et (5.16.1) pour V induite par un

caract~re mod~r6 X de K'

(5.14) et (5.15) sont le cas particulier de (5.13.1) o~ n est un

hombre premier % .Dans 5.14 (resp. 5.15), on suppose que le caract~re X

de K '~ est (resp. n'est pas) une puissance ~i~me

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-554-

Del-54

§ 6. REDUCTION MODULO ~ DES CONSTANTES LOCALES.

Soient K un corps local non archim~dien, ~ une clSture s~parable de K

et reprenons les notations 2.2. Soit A un anneau commutatif dans lequel p

soit inversible. On simplifierait l'expos~, sans perte de g~n~ralit~, en

supposant qne A est local, voire un corps~ Pour x E K, llxll a par hypoth~se

un sens dans A .

6.1. Une mesure de Haar ~ sur K, ~ valeurs dans un ~ [I/p]-module M est

une fonction simplement additive de parties compactes ouvertes de K, ~ valeurs

dans M, et invariante par translation. La fonction additive d~finie par

est l'unique mesure de Haar ~ valeurs dans ~ [l/p] telle que ~o(G) = I, et

toute mesure de Haar ~ valeurs dans M est de la forme m.~o (m = ~o(@) E M) .

On peut int~grer une fonction localement constante ~ support compact

valeurs dans A contre une mesure de Haar ~ valeurs dans A .

6.2. Soient O : W(K/K) ......... > GLA(V) une representation du groupe de Weil sur

un A-module libre (ou projectif) V, et J un sous-groupe distingu~ ouvert de

sur lequel p soit trivial. Pour tout hombre premier % # p, on sait que la

representation de Swan Swi/J peut se r~aliser comme un ~[I/J]-module

projectif. Si A est une ~ ~-alg~bre, HomI/j(SwI/j,V) est donc un A-module

projectif. Si A est de plus local, il est libre ; son rang est le conducteur

de Swan de V . Plus g~n~ralement, on v~rifie qu'on peut toujours d~finir le

conducteur de Swan de V comme une fonction localement constante ~ valeurs

enti~res sur Spec(A). Ce conducteur est invariant par extension de l'anneau

des scalaires A .

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- 5 5 5 - Del-55

6.3. Si ~ est une racine (pn)i~me de l'unit~ darts A , l'ordre de ~ est

une fonction localement constante sur Spec(A) : deux q u e l c o n q u e s des polyn~mes

-1 c y c l o t o m i q u e s ~ . (X) e n g e n d r e n t l ' i d g a l t r i v i a l de A[X] ( p u i s q u e p E A),

1 P

de s o r t e que A e s t p r o d u i t s d ' a n n e a u x A. (1 ~ i ~ n ) , l a i gme coordonn4e 1

i de ~ v ~ r i f i a n t ~ i ( ~ ) = O . Sur S p e c ( A i ) , ~ e s t d ' o r d r e p

P

Si ~ e s t un c a r a c t ~ r e a d d i t i f ( c o n t i n u ) de K ~ v a l e u r s dans A ~ , i l

e s t ~ v a l e u r s dans l e s r a c i n e s ( p n ) i g m e s de l ' u n i t 4 . Ceci pe rme t de d 4 f i n i r n (~ )

comme une f o n c t i o n l o c a l e m e n t c o n s t a n t e s u r Spec(A) ; en un i d g a l p r e m i e r ~ ,

n (~ ) e s t + ~ s i ~ e s t t r i v i a l mod X , e t l e p l u s g r and e n t i e r n t e l que

~1~ -n ~ s o i t t r i v i a l mod k (ou dans le l o c a l i s 4 Ak, c ' e s t p a r e i l ) . Par

abus de l a n g a g e , on d i t que n (~ ) e s t non t r i v i a l s i n (~) n ' e s t n u l l e p a r t + ~.

6.4. Pour ~ un caract~re additif non trivial de K g valeurs dans A ,

X E Hom(K~,A~), et dx une mesure de Haar ~ valeurs dans A , on peut maintenant

d~finir

go(X,~, dx) E A~

par la formule (3.4.3.4) (plus pr~cis~ment, si Spec(A) n'est pas connexe, on

commence par 4crire A = ~A i , avec n(~) et Sw(X) constant sur Spec(Ai). i

On d~finit alors la i gme projection de go par (3.4.3.4)).

Th~or~me 6.5. Ii existe une et une seule fonctions go du type suivant

(a) Pour K un corps local non archim4dien, ~ une clSture s~parabl@ de K,

A u__nn corps de caract~risti~ue # p, V une representation de W(~/K) da~>

un vectoriel de dimension finie sur A , @ un caract~re additif non trivial

valeurs dans A et dx une mesure de Haar (non nulle) ~ valeurs dans A , on a

go(V, ~,dx) ~ A ~

(b) C o est invariant par extension du corps A

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Del-56

(c) Soit A

-556-

un anneau de valuation discrete de caract~ristique r~siduelle # p,

son corps des fractions et s =A/m son corps r~siduel. Pour V une repr~sen

tation de W(K/K) dans un A-module fibre de rang fini, et pour @ e t dx

valeurs dans A, on a ~o(V , ~, dx) E A ~ , e t

eo(Vs, ~, dx) = Co(V , 4, dx) mod

(d) Les conditions (i) ~ (3) de 4.1 sont v~rifi~es

(e) Pour dim V = i, c o est donne par 6.4.

m .

Par descente galoisienne, il suffit de traiter le cas o~ A eat un corps

s~parablement clos. Si A est de caract~ristique 0, l'~nonc~, ~tant purement

alg~brique, r~sulte du cas A = ¢ trait~ en 4.1. Supposons donc A de caract~-

ristique ~ # O.

Soient G un quotient fini de GaI(~/K) et A un anneau de valuation

discrete d'in~gale caract~ristique de corps r~siduel A/m = A . On suppose

relev~ en un caract~re additif ~ valeurs dans A ~ , dx en une mesure de Haar

valeurs dans A, et que le corps des fractions ~ de A est assez gros (1.4)

relativement g G .

Pour tout caraetgre X d'une sous-groupe de G ~ valeurs dans ~, en

fait dans A ~ , la constante c ° correspondante est clairement dans A . D'apr~s

5.7.1, elle est m~me dans A ~ . On en d~duit que, pour toute representation V

de G sur ~ , on a Co(V , ~, dx) E A ~ •

On sait que l'homomorphisme de d~composition d : R (G) .... > RA(G) est

surjectif (les representations virtuelles se rel~vent). Pour V E RA(G), et

V E R (G) tel que d(v) = V, on pose

¢o (v, 4, dx) = r6duction mod m de Co(V , ~, dx)

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-557-

Del-57

D'apr~s 1.8, pour l~gitimer cette d~finition, il suffit de v~rifier que

(~) Pour H ~ G d~finissant une extension L de K, ~L = ~ ° TrL/K '

et X', X" deux caract~res de H ~ valeurs dans ~ , si X' est X" sont

congrus mod m, on a

G , , ) ~o(IndH([X I-IX ], ~L ) ~ i mod m

Les conducteurs de Swan de X' et X" sont tous deux 4gaux au conducteur

de Swan de X' mod m. Pour y ~ I+Sw(x')+n(~L) = , on a donc

e =o fy-l@~ x'-l(x) ~L(X) dx /f-l@~ x"-l(x) ~L(X) dx

Num~rateur et d~nominateurs sont des unit~s, et sont clairement congrus

On a donc e = I. o

Pour V une repr4sentation de GaI(K/K), on obtient ainsi une fonction

ayant les propri4t4s annonc4es. Ses propri4t4s formelles sont les m~mes que

celles explicit~es dans le formulaire 5.1 dans le cas A = ¢ . Pour passer

de GaI(~/K) ~ W(K/K) on peut donc reprendre l'argument utilis4 en 4.9,

mod m .

o

l'aide de la deuxi~me formule (5.5.1).

Remarque 6.6. Dans tout ce num~ro, il a ~t~ essentiel de travailler avec e o

plutSt qu'avec e . D'abord pour avoir ~ utiliser le conducteur de Swan (invariant

par r~duction mod ~) plutSt que le conducteur d'Artin, ensuite pour n'avoir pas

distinguer, dans la d~finition de Go(X, 4, dx), entre les cas non ramifi~ et

mod~r~ment ramifi~. La signification de ~ apparaltra plus clairement au o

num~ro suivant.

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- 5 5 8 -

Del-58

§ 7. FONCTIONS L MOD~AIRES

7.1. Soit X une courbe projective non singuli6res sur ~ On suppose P

X irr6ductible, on note K son corps de fonctions rationnelles et on

identifie points ferm~s de X et places de K . On ne suppose pas X g~om~-

triquement irr~ductible, i.e. ~ alg~briquement ferm~ dans K . P

7.2. Soit A un anneau noeth6rien. On sait ce qu'est un faisceau constructible

de A-modules sur Xet (SGA 4 IX 2.3 ). Pour tout x E X, et pour k(~)

une extension sgparablement close de k(x), un tel faisceau G a une fibre

G~x en x , qui est un A-module de type fini. Ce dernier ne d6pend que de la

cloture s6parable de k(x) dans k(~), et Gal(k(x)/k(x)) agit sur ~xx

par transport de structure~ De plus, pour v une place de K (point ferm6

de X), et iv une cloture alg£brique de Kv, on dispose d'une fl6che de

sp6cialisation

s p v : ok7 ~ > G[ V

I Cette fl6che est 6quivariante ; son image est donc contenue dans G~ v

V

On dit que G est Don ramifi~ en v si SPv est un isomorphisme° Un faisceau

constructible est presque partout non ramifi6.

Une fois choisies une cloture s6parable K de K et une place de

au-dessus de chaque place de K, on peut r6ciproquement d6finir un faisceau

constructible de A-modules comme suit.

(a) On ae donne les fibres G~K et Gk-~-v) (respectivement des A-GaI(K/K) -

ou A-Gal(k(v)/k(v))-modules, de type fini sur A).

(b) On se donne les fl~ches de sp6cialisation (6quivariantes pour l'action des

groupes de ddcomposition)

spv : Gk(v ) >~

Pour que (a) (b) d6finissent un faisceau, il suffit que les

presque tous des isomorphismes.

SPv soient

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-559-

Del-59

7.3. II nous sera commode de modifier la d4finition pr4c4dente en rempla§ant

les groupes de Galois par des groupes de Well. Soit Y un sch4ma sur P

Soient ~p une cl~ture alg~brique de ~p et ~ = Y ®~ Fp . Un faisceau de

P Weil (resp. un faisceau de Weil de A-modules constructible ) G sur Y est

un faisceau (resp. un faisceau de A-modules constrcutible) ~ sur ~et ' plus

une action de Frobenius sur G , au-dessus de son action sur ~ .

~Remarque (inutile) :

topos Y wet

Spec(%)et

sur

Les faisceaux de Weil en ensembles sur Y forment un

• On peut le d4crire comme un 2-produit fibr4 de topos : identifiant

au topos classifiant

Ywet =

BZg , on a

Y4t XB~ BZg

Nous appellerons simplement faisceaux les faisceaux de Weil ; les faisceaux

Yet seront appel4s faisceaux 4tales.

7.4. Un faisceau 7.3. de A-modules constructible peut se d4crire en termes

g a l o i s i e n comme e n 7 . 2 , e n r a m p l a ~ a n t p a r t o u t G a l ( K / K ) , G a l ( K /K ) e t v v

Gal(~ /k ) par W(K/K), W(K /K ) et W(~ /k ) = Zg v v v v v v

7.5. Soit K un corps local non archim~dien. On d~finit un faisceau de Weil v

sur Spec(@ v) en paraphrasant 7.3. Soit < une cloture s~parable de K v

Ii revient au m~me de se donner un faisceau (de Weil) de A-modules constructible

G sur Spec(~ v) ou de se donner

a) la fibre ~KK , un A-W(</k )-module de type fini sur A • v ~

v b) la fibre G~ , un A-W(</kv)-module , de type fini sur A ;

v c) la fl~che de sp~cialisation~ W(Kv/Kv)-4quivariante :

sp : % >% v v

Soient v une place de K et X v = SpeC(~v). Par restriction, tout

f a i s c e a u ( d e W e l l ) de A - m o d u l e s c o n s t r u c t i b l e s u r X e n d 4 f i n i t u n s u r X v

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-560-

Del-80

Un faisceau est plat si ses fibres sont des A-modules plats.

7.6. Soit K v un corps local non archim~dien. On pose deg(v) = [kv:lFp]

t et on note ~ l e q u a s i - c a r a c t ~ r e non r a m i f i ~ de W(~ /K ) , 5 v a l e u r s d a n s

v v

A(t), tel que wt(F ) = t deg(v) v

Soit G un faisceau constructible plat sur Spec((gv). On pose

(7.6.1) Z(G v, t) = det(l-Fvtdeg(v),G ~ )-i = det(l_Fv ' G~ ® t)-I

v v

Pour p inversible dans A, on d~finit un conducteur

(7.6.2) a(G) = sw(G~ ) + dim(G~K )-dim(G~ ) v v v

(un entier si A est local, une fonction localement constante sur Spec(A)

en g~n~ral).

Supposons que A soit un corps de caract~ristique # p. Soient ~ un

caract~re additif non trivial de K ~ valeurs dans A ~ , et dx une mesure v

de Haar ~ valeurs dans A, comme en 6.5. On pose

(7.6.3) e(Gv,~,dx,t) = Co(% ® t, ~, dx). det(-Fv tdeg(v), G~v ) -i

est un monOme. D'apr6s (5.5.2), son degr6 en t est a(G).deg(v).

Remarque 7.7. Soit M une repr6sentation de W(~ /K ). En termes galoisiens, ou v v

d6finit des faisceaux j !M e t j .M s u r Spec(C9 v) p a r l e s f l ~ c h e s de s p g c i a -

lisation

j! M : 0 >M

I J. M : M v

Les quantit6s ~ et 6 des § pr6c6dents s o

relative respectivement A j~M et j!M . Au contraire de j. , le foncteur j!

commute A la r6duction mod ~ . Ceci peut expliquer pourquoi, au § 6, nous n'avons

consid6r~ que ~o

~M

'identifient ~ la quantit~ (7.6.3)

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-561-

Del-61

7.8. Soit G un faisceau constructible de

place v de K, G induit un faisceau G v

A-modules plats sur X. Pour chaque

sur Spec(@ ). On pose v

(7.8.1) Z(G,t) = ]~Z(Gv, t) C A[[t]] v

7.9. Supposons que A soit un corps de caract~ristique # p. Ii existe sur

l ' a n n e a u d e s a d d l e s d e K u n e u n i q u e m e s u r e de H a a r & v a l e u r s d a n s ~ [ l / p ]

telle que fA/K dx = i. On peut @crire dx = ® dXv (dXv = mesure de Haar v

sur K v , & valeurs dans ~ [1/p] ; pour presque tout v , f~ dXv = i). v

Les dx d~finissent des mesures de Haar & valeurs dans A . v

S'il existe un caract~re non trivial ~ de A/K, & valeurs dans A ~ , on

pose

(7.9.1) c(G,t) = ~ ¢(Gv, ~v,dXv, t) v

Presque tousles termes du produit sont ~gaux ~ I, et le produit ne d@pend

pas du choix de ~ ni de la d@composition choisie de dx .

i&me Soit A' d@duit de A par adjonction d'une racine primitive p de i.

Ii existe ~ ~ valeurs dans A '~ . La constante globale correspondante, @tant

ind@pendante de @ , est invariante par GaI(A'/A), doric dans A . Ceci permet

de d@finir c m@me s'il n'existe pas de caractgre ~ .

7.10. Notons i l'inclusion de Spec(K) dans X . Si V est une repr@sentation

de W(~/K), on note !~ V le faisceau sur X de fibre en ~ @gale ~ V, et

I pour lequel les SPv sont : SPv: V v£ > V .

Th@or~me 7.11. Soit A un corps de caract@ristique ~ # p. Soient G u__~n

faisceau constructible de A-vectoriels, et V la fibre de G en

(i) Z(G,t) est une fraction rationnelle en t .

(ii) Pour t > = , Z(G,t) est asymptotique g e(G,t). En d'autres termes,

Z(G,t)/c(G,t) est une s@rie formelle en t -I de terme constant i.

(iii) Z(i~V,t) = ~(i~V,t) Z(i~V~,pt -I) .

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-562-

Del-62

Soit S un ensemble fini de places contenant toutes les places o~ la repre-

sentation V est ramifi~e. Soit j IPinclusion de X-S dans X, et soit

j~V le faisceau sur X, de fibre g~n~rale V, non ramifi~ en dehors de S, et

de fibre nulle en v E S. On v~rifie aussitOt que (i) (ii) ~quivalent

(i') Z(jTV, t) est fonction rationnelle de t ,

(ii') Pour t > = , Z(j! V,t) ~ G(jyV, t).

Supposons que ~ ~ O. Pour toute representation W de W(K/K), non ramifi~e

en dehors de S (identifi~e gun faisceau localement constant sur X-S), posons

R°j~ = j~W = i~W , RIj~w = le faisceau nul en dehors de S, de fibre en v E S

~gale ~ HI(Iv,W), et

(7.11.1) Z(Rj~W, t) = Z o, (R j~ W,t) Z(RIj~w~t) -I

......... > ~ ~(i) Pour toute representation W Soit P' le noyau de t~ : I v .

de I v sur A , on a canoniquement

p1 (7.11.2) Hi(I ,W) = Hi(l /P',W )

v v

Pour toute representation W

(7.11.3) H°(~ ~(I),

de ~ ~(I), on a canoniquement

m ~(i) W) = W (invariants)

HI(~ ~(i), W) = W~ ~(I) (-i) (coinvariants tordu).

Hl(~ ~(I), W) = O (i ~ 2)

Puisque la dualit~ ~change invariants et coinvariants, on a (cf. 2.3).

Lenmle 7.11.4. Pour ~ # O, H°(Iv,W) e t HI(Iv , ~i w~) sont canoni~uement

en dualitY.

Nous n'utiliserons pas que cette dualit~ peut s'interpr~ter comme un

cup-prodult ~ valeurs dans HI(Iv,A(1)) = Hom(Iv, A(1))--~--~ A , engendr~ par

t~ mod ~ .

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- 5 6 3 -

Del-63

Pour ~ = O, dans le courant de cette d~monstration, nous poserons

HI(Iv 'W) = dfn H°(Iv ' ~i W~)~ '

et d~finirons Z(Rj~W,t) par (7.11.1). Cette d6finition est justifi~e par

7.11.5 et 7.11.6 ci-dessous. Pour W une representation de W(~ /K ), nous v v

poserons encore

Zv(Rj~W,t) = det(l-Ft deg(v),H°(Iv,W))-l.det(l-Ft deg(v),H l(Iv,W))

Soient A un anneau de valuation'discrete d'in~gale caract~ristique ~ # p

et W un A-module libre sur lequel W(K /K ) agit. Soient ~ le corps des v v

fractions de A, s = A/m le corps r~siduel.

Lemme 7.11,5. Zv(Rj~W s,t) = Zv(RJ~,t) mod m.

La d~monstration ci-dessous perdra son myst~re au § iO.

Soient P' = Ker(t% : I > ~ ~(i)), ~ un g~n~rateur de ~ ~(i),

F un Frobenius g~om~trique et K le complexe concentr~ en degr~s O et 1

K : W P' ....... O-i > W P'

q-i L'endomorphisme E o i de W P' est inversible: il suffit de le voir apr~s

i=l ~n r~duction modulo l'id~al maximal de A . Aprgs r~duction, puisqu'un O est

i l'identit~, (7 est unipotent et q est l'unique valeur propre de E

Soit F = (Fo,F I) l'endomorphisme de K de composantes F ° = F et

q-i oi)_ 1 F 1 = F o ( Z . La quantit~

1

Z = det(l_Fotdeg(v), W P') -I det(l- Fltdeg(V),w P')

est de formation compatible g l'extension des scalaires ~ ~ ou s . Apr~s

extension des scalaires ~ ~ (resp s), on a

Z = det(l-~t deg(v), Ho(K)) -I det(l-~t deg(v), HI(K)). On conclut en notant que

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Del-64

-564-

(Hi(K), Hi(F)) ~ (Hi(Iv,W) F) ?] - -

(Hi(Ks) , Hi(~)) ~ (Hi(Iv,Ws), F)

et

Variante 7.11.6. Supposons A complet et soit W un A-module sur lequel

W(K /K ) agit continQment pour la topologie Z-adique (et non plus, comme v v

auparavant, pour la topologie discrete). On pose encore

et on d4finit

Le H 1

(7.11.6.1)

p~ Hi(Iv W?]) = (W?] )2Z Z(1)

Zv(Rj~W , t) comme auparavant.

(-i)

d4fini plus haut peut s'interpr4ter cormme un

HI(Iv,W?]) = Sire HI(lv,W/~ n) ®A~

(coinvariants tordu).

H 1 continu :

La formule de r4duction 7.11.5 reste valable (avec la m~me d4monstration).

Lemme 7.11.7. La formule (iii) 4quivaut A

(7.11.8) Z(j!V,t) = g(j!V,t). Z(Rj~V, pt -I)

7.11.7 r4sulte de l'identit4 locale

v v ( t-l)deg(v)' HI det(l-F tdeg(v),H°(Iv,V))-I = det(-Fvtdeg(v),H°(Iv,V))-l.det(l-F p (Iv,VW))-

Si on remplace V par la repr4sentation V ®w t de W(~ /K ) sur A((t)), vv

cetce formule se simplifie en

det(l-Fvl,H°(Iv,V)) = det(-Fv,H°(Iv,V)).det(l-Fv,Hl(Iv,0Ul®V~))

qui r4sulte de la dualit4 locale 7.11.4.

Prouvons 7.11. Si A = ¢, le produit infini Z(j~V,t) converge pour Itl

assez petit, et

L(V,s) = Z(j!V,q -s)

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-565-

Del-65

Z est donc une fonction m~romorphe de t ; l'~quation fonctionnelle montre

qu'elle est ~ croissance mod~r~e pour t > ~ ,donc une fonction rationnelle

de t . L'~quation fonctionnelle de la fonction L fournit (iii).

Les ~nonc~s (i) et (iii) sont purement a lg~briques. Etant vrais pour

A = C (ainsi que (i') et (7.11.8)), ils restent vrais pour A de caract~ristique 0.

Supposons maintenant A de caract~ristique ~ # O.

Soit J un sous-groupe ouvert distingu~ de W(K/K), contenant I pour v

v E S . Si une representation V de W(K/K)/J sur A se rel~ve en caract~ristique

O, les assertions (i') et (7.11.8) pour V s'obtiennent par r~duction mod

(compte tenu, pour (7.11.8), de 7.11.5). Les quantit~s Z(j!V,t), Z(Rj~V,t)

et c(j~V,t) d~pendent additivement de V (une extension donne un produit).

Pour obtenir (i) et (7.11.8) en g~n~ral il suffit donc de savoir que, apr~s

extension des scalaires toute representation de W(K/K)/J se rel~ve virtuellement

en caract~ristique O. La m~thode de 4.10 (cf. 4.10.3) ram~ne cette question au

cas des groupes finis, i.e. au th~or~me de Brauer.

L'~nonc~ (ii') r~sulte de (7,11.8) et ce que, pour t = O, Z = i.

Proposition 7.12. Si A est un corps de caract~risti~ue pet G un faisceau

constructible de A-vectoriels, Z(G,t) est encore une fraction rationnelle en t.

Dans la d~monstration de 7.11 (i) nous n'avons en effet pas fait usage de

l'hypoth~se ~ # p.

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De1-66

- 5 6 6 -

§ 8. REPRESENTATIONS ~-ADIQUES DES GROUPES DE WElL LOCAUX NON ARCHIMEDIENS.

STRUCTURES DE HODGE ET GROUPES DE WElL LOCAUX ARCHIMEDIENS.

8.1. Soit K un corps local non archim~dien. Nous utiliserons les notations

2.1 et 2.2.

Soient ~ un nombre premier # p et EX une extension finie de @~

(on pourrait prendre pour E~ , plus g~n~ralement, un corps valu~ extension

de ~). Une repr6sentation X-adique V de W(~/K) est une representation

continue pour la topologie k-adique ~ : W(~/K) > GL(V) de W(~/K) sur

un E~-vectoriel de dimension finie.

Le r~sultat suivant est d~montr6 darts [13].

Th~or~me 8.2. (Grothendieck). Soit (V,p) une representation

W(K/K). Ii existe N E End(V)(~l), nilpotent, tel que pour

d'indice fini de I, on ait

~-adi~ue de

dans un sous-groupe

o n a

~(~) = exp(N.t~(O))

Ce N E End(V)(-l) est unique, donc invariant par Galois : pour

= v'(w) p(w) N ~(w) -I q N

w ~ W(~/K),

Nous allons utiliser 8.2 pour d~crire les representations X-adiques de

W(~/K) en termes ind~pendants de la topologie de EX . Ce sera fait deux fois :

8.3 est plus intrins~que, et 8.4, qui nous suffit, plus ~l~mentaire.

8.3.1. A isomorphisme unique pros, il existe un et un seul groupe alg~brique

sur ~ , isomorphe ~ ~a ' et muni d'un is omorphisme ~(I) N > G(~) .

On le note ~ (I). a

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-567-

Del-67

8.3.2. Soit J ~ I un sous-groupe invariant ouvert de W(~/K), et

J' = J n Ker(t~). Le quotient W(~/K)/J' est extension du groupe diseret

W(~/K)/J par J/J' ; appliquant ~ eette extension t~ : J/J' > ~ ~ > ~a(1),

on obtient une extension W~ de W(K/K)/J) par ~a(1) (voir Serre [12] II 1.3).

0 " > J/J' > W(K/K)/J' > W(~/K)/J > 0

l l > W(K/K)/J ) 0 0 > @a(1) ~ > Wj ....

forment un syst~me projeetif, et 8.2 signifie que toute 8.3.3. Les Wj

representation ~-adique de W(K/K) se faetorise par une representation

i.e par une representation du schema en groupes alg~brique d'un Wj , .

W~(~/K) = lim Wj

J

8.3.4. Soient Ij ~ l'image r@ciproque de I/J~W(K/K)/J et I ~ = ~lim Ij~ .

.T

Associons ~ o E I/J, image de ~ E I/J, l'61~ment ~(~) $(-t~($)) de Wj .

Cette section d~finit des scindages

~ (I) X I/J Ij = a et

I ~ = ~ (i) × I a

0 0 0 On a un diagramme

0 > I > W(K/K) > 2Z

t t II 0 .......... > I X @ (i) >W~(K/K) ) 2Z

a

t T 0 > ia(1) : ~::::;Gail )

0 0

>0

>0

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Del-68

-568-

8.3.5.

W(~/K)

W~(~/K)

Soit IW~ le produit semi-direct de W(~/K) par G (i), sur lequel a

-i v'(w) agit par w x w = q .x. II existe des isomorphismes ~ entre

et 'W ~ qui rendent com~utatif

I × ~ (i) > W~(~/K) > W(~/K) a

II I0 11 I × ~ (I) > 'W~(~/K) > W(K/K)

a

et on v~rifie facilement que deux quelconques sont conjugu~s par un ~l~ment

de ~a(1) (~) (l'ind~termination est dans le choix d'un rel~vement d'un

Frobenius F E W(~/K), et on utilise que q-i # 0 ; voir 8.4.3 ci-dessous).

8.3.6. Soit 'W le schema en groupes sur ~, produit semi-direct de

v'(w) W(~/K) par ~a ' sur lequel W(~/K) agit par w x w -I = q .x. Chaque

isomorphisme ~a N > ~a(l ) (i.e. ~--~ ~(i)) d~finit un isomorphisme

'W N > ,W % d'oN une classe de tels automorphismes modulo ~ agissant

sur 'W ~ via son action sur ~ (i). a

On v~rifie (voir 8.4.3) ci-dessous) que ce groupe d'automorphismes agit

trivialement sur l'ensemble des classes d'isomorphismes de representations

de 'W ~ . Au total, on a obtenu que

(8.3.7). Les classes d'isomorphie de representations ~-adiques de W(K/K)

sont en correspondance bijective naturelle avec les classes d'isomorphie de

repr6sentations sur Ek du schema en groupes sur ~ 'W .

D~finition 8.4.1. So.it E un corps de caract~ristique O. Une representation de

de 'W(K/k) su___r_r E £#t un couple ~ = (p',N') consistant en

(a) une representation de dimension finie p' : W(K/K) > GL(V) de

W(K/K) sur E

(b) un endomorphisme nilpotent N de V, tel que

(8.4.1.1) p'(w)N p'(w) -I = qV'(W)N

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-569-

8.4.2. Choisissons un Frobenius g6om6trique F E W(K/K) et un isomorphisme

T : ~(I) " ~ 9~ . On associe comme suit une repr£sentation (p',N') de

'W(K/K) sur E k ~ une repr6sentation k-adique (V,p) de W(K/K) :

(a) Pour O E I, on pose (N 6tant d~fini par 8.2)

~'(F n 6) = p(FnO), exp (-t%(o).N)

(b) N' C End(V) correspond ~ N, via T .

Del-

Lemme 8.4.3. La classe d'isomorphie de

choix de F et T .

(p',N') ne d~pend ~ue de O , non des

Changeons F en F p , pour obtenir (p",N'). On a

Changer T en aT

pour toute repr~sentatiDn

(p',N') ~ (p',a N').

Soient I' = Ker(~') et

4~ Aut(I/l')). Pour

de E , soit V ~ le plus grand sous-espace de

valeurs propres de Fn I V~ soient dans ~ .

~"(Fn~) = exp(n t~(p)) p'(Fno) = A p'(Fn~) A -I pour

A = exp((l-q-l) -I t~(p))

change (p',N') en (p',aN'). Nous montrerons que

(p',N') de 'W(K/K) sur un corps E, et tout a E E,

que

n tel que F n sont central dans W/I' (par exemple,

une classe de conjugaison dans une clSture alg~brique

V, stable par F n , tel que les

On v~rifie que

(a) V ~ est stable sous -n

(b) N V ~ C V q

O'(W(~/K)), et V = ~ V ~

Si A est la transformation lin~aire, laissant stable les

AIV ~ = k(~), avec ~(q-n ) = a k(~), on a donc

V ~ et telle

A(p',N') A -I = (p', a N')

De 8.4.3 on d~duit aussitSt la conclusion 8.3.7.

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-570-

Del-70

8.5. Soit (p',N') une repr4sentation de 'W(~/K) sur E . Soit u la

composante unipotente de p'(F) : p'(F) = p'(F) ss . u. Puisque N ~ E E d(V)

est vecteur propre de ~'(F), uet N' eommutent. Puisqu'une puissance de F

est centrale dans Im(p') , une puissance de u, donc u centralise Im(p').

Si w I, w 2 E W(~/K)-I, ~'(w I) et p'(w 2) ont une puissance commune. On en

d~duit que u n est la composante unipotente de ~'(FnO) (~ ~ I), et, pour

n # O , aussi celle de

qui en est le conjugu4 par

(8.5.1)

p'(F n ~). exp (a N)

exp((l-q-n)-l.a.N). Posons

T SS = pl U -n p (F n ~) (FnO)

I SS ~) D4finition 8.6. (i) (p , N est la F-semi-simplifi~e de (p',N')

(ii) On dit que (p',N') est F-semi-simple si ~' = O 'ss, _i'e_" si pour un

(resp. pour tout) w 6 W(~/K)-I et un (resp. tout) a C E,

p'(w) exp (aN)

est semi-simple.

Pour une representation k-adique, on d~finit encore sa F-semi-simplifi~e

par (8.5.1), et la F-semi-simplicit~ comme en (ii).

8.7. Le formalisme 8.3 ou 8.4 permet de comparer des representations k-adiques

pour diff~rents corps EX . Pourae faire, introduisons la terminologie classique

suivante

Soit F une extension de E, et ~ une repr4sentation de 'W(K/K) sur

On dit qne ~ est d~finie sur E si, pour toute (pour une) extension alg~bri-

quement close ~ de F, ~_ est isomorphe ~ ses eonjugu~s sous Aut(~/E). F

Soient F 1 et F 2 deux extensions de E, et ~i une repr4sentation de

'W(~/K) sur F i . On dit que ~I et

sur E et que, pour ~ ~ FI, F 2 ~ E

F .

~2 sont compatibles si elles sont d~finies

une extension alg~briquement close commune

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-571-

Del-71

de F 1 et F2 ' ~IF et ~2F sont isomorphes.

D4finition 8.8. Soient E un corps de nombre, k I e t k 2 deux places finies

ne divisant pas p de E e__!t Pl ' P2 des repr4sentations k I - e__~t k2-adiques

de W(K/K). On dit ~ue Pl e--it P2 sont compatibles si les repr4sentations

correspondantes de 'W(K/K) le sont (8.7).

On laisse au lecteur la v4rification du plaisant exercice suivant.

Proposition 8.9. Supposons (Vl,Pl) e t (V2,P2) F-semi-@imples. Soit W l'unique

filtration finie croissante de V i telle ~ue N W k CW k-2 et que N induise

un isomorphisme

N j Gr~ (V i) - > GrwJ(V i)

Pour que ~i e--it 02 sont compatibles, il faut et il suffit que les caractgres

des repr4sentations de W(K/K) sur les Gr~(V I) e_.!t Gr~(V 2) soient ~ valeurs

dans F et respectivement 4gaux.

Exemple 8.10 (on fait E = ~). Soit

representations de W(~/K) c GaI(~/K)

F-semi-simples et compatibles.

A une vari4t~ ab41ienne sur K . Les

sur les V~(A) = T~(A) ® ~ sont

Variante 8.11. Soit G un groupe alg4brique lin4aire sur E de caract~ristique O.

Une representation de 'W dans G (sur E) est un coup]e

(~',N') : p' : W(~/K) > G(E) (trivial sur un sous-groupe ouvert) et

N' E Lie(G), (8.4.1.1) ~tant v~rifi4. Pour E = E k , les formules (8.4.2)

associent une repr4sentation de 'W dans G A toute representation continue

pour la topologie k-adique p : W---> G{Ek). Sa classe d'isomorphie g~om~trique

(apr~s extension des scalaires A F~) ne d~pend pas des choix arbitraires

faits: la premiere partie de la d~monstration 8.4.3 s'applique encore, il reste

montrer que (p',N')~----(p',a N'). Pour ce, on note que le sous-groupe alg4brique

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-572-

Del-VP

H de G qui centralise Im(p') et envoie N' sur un multiple contient un

m p'(Fm), donc un 414ment g tel que adg(N') = q N . Le caract~re X : H > ~m

de H donnant l'action sur N' ne peut donc qu'~tre surjectif.

Si G est d4fini sur un corps de nombres E, on d4finit la compatibilit~

de repr4sentation )~-adiques W(~/K) > G(E k) comme en 8.7, 8.8.

Le sorite 8.5, 8.6 se g4n4ralise tel quel.

8.12. Facteur locaux : Soit (p',N') une representation de 'W(~/K)

E-vectoriel V . Par abus de notation, on pose

V I : Ker(N,)P '(I)

c'est une representation de W(~/k). On d~finit un conducteur, un facteur

local et des constantes locales par les formules

(8.12.1) a(V) = sw(V,p') + dim V - dim V I

(8.12.2) Z(V,t) : det(l-Ft d, VI) -I

sur un

(8.12.3)

(8.12.4)

Pour

¢o(V,t) = Co(P',t)

~(V,t) = Co(~',t). det(-Ft, VI) -I

(p'N') d4finis par une repr4sentation k-adique p sur V, on a

V I = V p ( I )

Z(V,t) = det(l-Ft, V p(I))

Co(V,t) = c o (semi-simplifi~e de V,t)

Le cas archim~dien : Dans le cas non archim~dien, ce que fournit la g~om~trie

(la cohomologie ~-adique) sont des representation ~-adiques, i.e. des repr~sen-

tations de 'W(K/K), non des representations de W(K/K).

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-5'7 3- Del-73

Dans le cas archim~dien, de m@me, la g4om4trie fournit non des representations

de W(~/K), mais des structures de Hodge. Voici la r&gle & utiliser pour passer

des structures de Hodge aux repr4sentations.

(A) K complexe. La g~om4trie fournit des vectoriels

bigraduation de Hodge

V = ~ V pq

V sur K, munis d'une

n (par exemple, pour X une vari~t4 alg~brique sur K, H (X,K) est muni d'une

telle d~composition). On en d~duit une representation (semi-simple) p de

W(~/K) = K ~ sur V en posant

p(z).v pq = z -p E -q v pq (v pq E V pq)

(B) K r4el La g~om~trie fournit des vectoriels V sur ~ , munis d'une

bigraduation de Hodge V = • V pq et d'une involution F telle que

F (V pq) = V qp . Par exemple, pour X une vari4t4 alg~brique sur K,

GaI(K/K) = ~ /2 agit sur X(~) et Hn(X(K),K) est muni d'une telle structure .

On en d~duit une repr4sentation (semi-simple) ~ de W(K/K) sur V en

posant

p(z)°v pq = z -p E -q v pq (z E K~ CW(~/K), v pq E V pq) et

p(F).v pq = iP+q F (v pq)

Ces formules different de celles de [3] 1.12 (d4figur~ en outre par une

faute "d'impression" p. 21 ~2)~ parce qu'aux places finies j'utilisais dans

loc. cit. l'inverse de l'isomorphisme de la th4orie du corps de classe local

utilis~ ici.

Aux places finies, H2(~I, ~£) ~-- ~(I) correspond au quasi-caract~re

~I " De m~me, H2 (p i(~),~), structure de Hodge de type (-I,-i), avec

F = -i si K = ~ , correspond au quasi-earact~re ml de W(~/K) o

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Del-74

-574-

§ 9. SYSTEMES COI~ATIBLES DE REPRESENTATIONS ~-ADIQUES.

Pour simplifier l'exposE, nous ne consid4rerons dans ce § que des repr4-

sentations de groupes de Galois (plut~t que des representations de groupes

de Weil). Comme en 7.1, on note X une courbe projective et lisse sur ~ , P

irrEductible sur ~p, de corps de fonctions K .

9.1. Soit E k un corps local extension finie de @~ , avec ~ # p. Soit W

une representation l-adique de GaI([/K), i.e. une representation continue pour

la topologie de E l et presque partout non ramifi4e de GaI([/K) dans un

vectoriel de dimension finie sur E l . Le groupe de Galois Etant compact, il

existe dans W un rEseau invariant W ° (un r4seau

de W tel que E l W ° = W). Les facteurs locaux

tdeg(v) Zv(W,t) = det(l-F v

est un sous-@k-module libre

I W v)-i

sont donc dans ~k lit]I, ainsi que leur produit Z(W,t). Soit GaI°(K/K) le

noyau de l'application de GaI(~/K) dans Gal(~p /~p ). D'apr~s un thEor~me

de GROTHENDIECK, Z(W,t) est une fraction rationnelle, est m@me un polyn~me si

O --

wGal (K/K) = W = 0

GaI°(K/K)

et vErifie une Equation fonctionnelle

(9.1.1) = eGr(W,t ) Z(W~I,t -I) ,

o~ £Gr ~ deg(v).a(i~W v) (8.12.1). V

Le lecteur trouvera au § I0 un rEsumE de la thEorie de Grothendieck.

z~w,t)

est un mon~me de degr4

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9.2. Soient E

divisant pas p

tout X £L. On d4signe encore par X l'id4al premier de @ d4fini

par k Supposons donn~, pour chaque k 6 • , une representation

k-adique kV de GaI(~/K) . On suppose que~ pour route place v de

les repr4sentations k-adiques kVv de W(~v/K V) soient compatibles, au sens

strict (8.8). II nous suffirait en fait de savoir que leurs F-semi-simplifi4es

(8.6) sont compatibles (cf. aussi 9.8). La fraction rationnelle Z(kV, t) £ @(t)

-575- Del-75

un corps de nombre, ]L un ensemble infini de places finies ne

de E et @ ~ E l'anneau des 616ments de E >~-entiers pour

= ]]- e(kV v, ~v,dXv, t) E @(t) v

(comme d'habitude, les ~v sont les composantes

et ® dx est une mesure de Tamagawa). v

Z(V,t) et e(V,t).

et la "constante" (ua mon6me)

e(xv, t)

sont done ind6pendantes de

d'un caractAre non trivial de ~/K

On note ces fonction et eonstante

K,

Th~or~me 9.3. Sous les hypotheses pr~c4dentes,

(9.3.1) Z(V,t) = c(V,t) Z(V~,pt -I)

-[1- Puisque ~ est infini, l'application ~ ......... >If @/k est injective :

il suffit de prouver 9.3.1 aprgs r4duction mod k pour tout k E L . Nous

allons pour cela mettre 9,3.1 sous une forme compatible ~ la r~duction mod k,

et justifiable, mod k , de (7.ii.8).

Soient S un ensemble fini de places de K, contenant toutes les places o3

V se ramifie et j l'inclusion de X-S dans X . Pour toute representation

k-adique W, non ramifi~e en dehors de S, nous poserons

Z (Rj~W, t)

e(j!W,t)

tdeg (v) Wv )-I Z(jTW,t) = ~ det(l-F v v~s

Iv)-I?v~E S det(l-Fvtdeg(V),Wvl t deg(v) W v (-i)) -I det(l_Fv v v

]]- e(W ~,dx, t). ]]-C (W ,~,dx, t) v~S v' vES o v

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- 5 7 6 -

Del-76

Un calcul facile, d~j~ fait en 7.11.7, montre que (9.3.1) ~quivaut

(9.3.2) Z(j!W,t) = e(j!W,t) Z(Rj~ W,t)

On conclut par 7.11.6 et 7.11.8.

Stabilit~ 9.4. Soient F une extension de E et LF l'image r~ciproque de

Un syst~me compatible de representations ~-adiques (~ E ~) d~finit

par extension des scalaires un systgme compatible de representations ~-adiques

(~ E ~F ). Si X est un caract~re du groupe des classes d'id~les, ~ valeurs

dans les racines de l'unit~ de F, les xV. X forment encore un systgme

compatible, justiciable de 9.3.

~L

Corollaire 9.5. Soit X un caract~re du groupe des classes d'id~les, ~ valeurs

dans les racines de l'unit~ d'une extension finie de E (cf. 9.4). Soient

S(X) (resp. S(V)) l'ensemble des places de K o~ X (resp. V) se ramifie.

Supposons que S(V) @ S(X) = ~ . On a

e((V-dimV[l])~X]-Ll]),t) = par d4finition

e(Vx, t) e (V,t) -I ~()i,t) -dim(V) e([l],t) dim(V) =

a(y~) 71- ~V (~-(Vv))~v ~ den V (~ )

yES(V) v E S(X) v v

C'est un corollaire de 5.5.3.

Exemple 9.6. (pour E = ~ , ~ = les hombres premier autres que p). Si F

courbe elliptique sur K, les HI(F,~) forment un syst~me compatible est une

de repr~sentatio~-adiques. Si l'invariant modulaire j n'est pas constant,

pour tout caract~re X comme en 9.5, les fractions rationnelles Z(Fx, t)

correspondantes sont des polynSmes, et v4rifient 9°5.

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-577-

Del-77

9.7. On renvoie ~ Weil [16] pour la relation que 9.5 implique, lorsque

dim(V) = 2 , entre Z(V,t) et "formes modulaires" sur GL(2,A)/GL(2,K).

Le cas le plus int~ressant est fourni par 9.6.

On obtient des r~sultats plus precis en invoquant Jacquet-Langlands. Soit

par exemple E une courbe elliptique sur K, d'invariant modulaire non constant.

D'apr~s le dictionnaire de Langlands (voir [4] § 3 ), pour chaque place v

K, la representation de GaI(</K v) ~W(~v/Kv ) sur HI(E,~), d~finit une

representation admissible irr~ductible TT v de GL2(Kv). Les representations

HI(E,~), pour ~ variable, ~tant compatibles, ~v peut ~tre d~fini sur

et est ind~pendant de ~ . Nous consid~rerons la representation complexe

de

correspondante. La representation ~v est de dimension infinie, de poids 2

(i.e. le centre K S de GL(2,K v) agit par ~2 ), eta presque toujours un

veeteur GL(2,(gv)-invariant. D'apr~s 9.3, 9.6 et [8] 11.5 le produit tensoriel

restreint ~(E) = ® ~ figure comme facteur direct dans la representation v

v admissible L ° (GL(2,/A)/ (GL(2,K)) de GL(2,/A) dans l'espace des fonctions

~2 localement constantes sur GL(2/A)/GL(2,K), se transformant sous l'action du

centre par le quasi-caract~re ~2 ' ~ support compact modulo le centre et

cuspidales.

_ _ des representations Th~orgme 9.8. Soient %, ~ des places de E et kV, V

~- e_~t ~-adiques de GaI(K/K). Soit S un ensemble fini de places de K e t

supposons que, pour v ~ S, lessemi-simplifi~es de ~V v et V soient .............. ~ v

compatibles. Alors, pour toute place v, les semi-simplifi~es de %V v et V v

sont compatibles.

S est prls assez grand pour contenir toutes les places ramifi~es Si

pour kV v ou Jv' l'hypothgse se r~duiL

(~) Pour v ~ S, les polyn8mes caract~ristiques de F v agissant dans ~V v

et V sont darts E[t] et ~gaux. ~v

Le th6or~me 9.8 est done une r~ponse partielle~ dans le cas le moins

int~ressant des corps de fonctions, ~ la question 1 de Serre [12] 1 12.

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Del-78

- 5 7 8 -

On prendra garde aux points suivants.

(a) La conclusion porte seulement sur les semi-simplifi6es des representations

locales, non sur leur F-semi-simplifi6e. En d'autres termes, avec les notations

de 8.4.2, on consid6re seulement la semi simplifi6e de p' , et non N .

(b) Pour X = Z , xV ~ V , le th6orAme affirme que les semi-simplifi6es

des representations locales xV v de W(Kv/Kv ) sont d6finies sur E , i.e.

ont un caractAre A valeurs dans E .

On peut supposer, et on suppose que S contient toutes les places o~

agit via un groupe infini. Pour v 6 S, il nty a d~s lors plus ~ distinguer

entre semi-simplifi6e de ~V v et F-semi-simplifi6e.

I v

Appliquons le th6or~me de Grothendieck rappel~ en 9.1

Z(xV, t) = eGr(kV,t) Z(xV{~ wl,t -I) ;

cette identit~ se r4crit

Zv(kV, t). v~S

Zv(kVe ~l,t-l) -I v~S

= ~Gr

~Zv(lV~l,t-l) yES

-~Zv(kV~l,t) vES

o~ le premier membre est darts E(T) et le m~me pour ~V et V . Le second

membre est donc dans E(T), ind~pendant de X . D~composant le second membre

en le produit d'un mon~me et drune fraction rationnelle valant 1 en t = O, on

trouve par le calcul local de 7,11,7 que

Iv) tdeg(v) (det(l-F t deg(v) )V / det(l-F ~Viv(-l))

v C S v ~ v '

V . Les facteurs de ce produit sont additifs en ~V v est le m~me pour xV et

(une extension donne un produit ; cela r~sulte de (7.11.6.1)), donc les m~meS

pour xV v et s~ semi-simplifi~e V ss v . Pour celle-ci, invariants de I v et

coinvariants de I sont pareils, et on trouve que v

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-579- Del-79

(9.8.1) ~ (det(l - Fvtdeg(v)~ kvSSlv)/det(l-Fv(Pt) deg(v),ivSSiv))

vES

est le m~me pour kV et V .

Soit v o E S, et tordons xV et V par un caract~re k du groupe des

classes d'id~les non ramifi4 en v et tr~s ramifi~ en les v E S autres que v O O

(X est ~ valeurs dans une extension de E ; pour l'existence, cf. 4.14).

Les hypotheses faites sur (kV, V) sont stables par torsion. Pour X convenable,

apr~s torsion, les facteurs de 9.8.1 relatifs aux v # v deviennent i. O

Celui relatif ~ v ° subit une modification trivia]e, qui se lit sur X(Fv).

(vss) Iv). Appliquant l'invariance de (9.8.1) Posons xPv(T) = det (I-F v T, k V

(kVX, u'VX)' on trouve que, pour chaque v E S, on a, dans E(T),

(9.8.2) kPv(T)/kPv(qT) ~Pv(T)/~Pv(q T)

La transformation qui ~ une fraction rationnelle R valant 1 en O

associe R (T) = R(T)/R(q T) est injective : pour les diviseurs, on a q

N

div (R) = lim div( ]TRq(q T)) (limite simple). ~J

De 9.8.2, on d~duit donc que kPv(T) E E[T] et que

(9.8.3) kPv(T) = Pv(T)

Les hypotheses faites sur kV et V sont respect4es par passage de K

une extension finie K' (remplacer S par son image r4ciproque). Toute

extension finie locale K~/K v ~tant induite par une extension globale

car GaI(</K v) est un sous-groupe ferm~ de GaI(K/K)), on trouve que 9.8.3

vaut aussi pour les representations de W(</K$) d~finies par xV et V .

Prenant pour K' les diverses extensions telles que les semi-simplifi4es de v

ces representations soient non ramifi4e, on trouve que, pour tout F E W(</Kv),

F ~ I v , on a

det(l-Fvt, xV) = det(l-Fvt, ~V)

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Del-80

-580-

En dehors de I v ~ les caract~res des repr4sentations kV et V

coYncident donc.

nent

Les m~mes arguments, o~ on ne retient de 9.8.3 que l'4galit4 des degr4s, don-

que pour tout sous-groupe ouvert J de I v et tout caract~re k de J ,

ss vSS.x)J ) dim((iV .X) J) = dim((

D'apr~s le th4or~me de Brauer, ceci implique que

ont m~me caract~re. Les caract~res de iV et V

W(K /K ), et ceci ach[ve la d4monstration v v

kvSS llv et jSSll v

coTncident donc sur tout

Proposition 9.9. Soit (kv)xcL un syst#me infini de repr4sentations k-adiques.

On suppos 9 que pour toute (ou presque toute : 9.8) place v d__ee K, les semi-

simplifi4es des iV v sont compatibles. Alors, pour chaque k ,

(9.9.1) Z(kV, t) = ¢(iV,t) Z (kV ~ , pt -I)

Posons

zSS(iv,t ) = ~ det(l-Fv tdeg(v), (kV$ s) Iv) -I

v

e (iV,t) = ~ v ss ss ¢( k , ~ , dx, t)

v

Un calcul local montre que (9.9.1) ~quivaut

(9.9.2) zSS(iv,t) = cSS(kv,t) zSS(iv~,pt-l)

(le quotient des facteurs locaux en v des deux membres de (9.9.1) ou (9.9.2) est

additif en kVv, et ces quotients coYncident dans le cas semi-simple).

L'identit~ ~ prouver (9.9.2) est ind6pendante de ~ . On la prouve mod k

pour chaque k , et on conclut comme en 9.3.

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-581- Del-81

§ I0. LA THEORIE DE GROTHENDIECK

IO.I. Soient X une courbe projective non singuli~re sur le corps fini ~ , P

~p une el~ture alg~brique de ~p, ~ d~duit de X par extension des scalaires

de ~ ~ ~ , ~ un nombre premier premier ~ pet A un anneau noeth~rien tug P P

par une puissance de ~ .

Soit G un faisceau (de Weil : 7.3, 7.4) constructible de A-modules

plats. Notons encore G le faisceau ~tale sur ~ qui s'en d~duit•

10.2. Les groupes de cohomologie ~tale Hi(X,G) sont des A-modules de type finis.

N'~tant pas projectifs, ils ne nous seront d'aucun usage. Nous devrons utiliser

un objet plus fin RI~(X,G) EOb Dparf(A) qui leur donne naissance. Rappelons

que Dparf(A) peut se d~finir comme la cat~gorie des complexes finis de

A-modules projectifs de type fini, les morphismes ~tant les morphismes de complexes

pris ~ homotopie pr~s. RF(~,G) est un complexe fini de A-modules projectifs

de type fini, concentr~ en degr~s O,I et 2 si on veut, bien d~fini ~ homotopie

pr~s~ et dont les groupes de cohomologie sont les Hi(~,G).

Par "transport de structure", la substitution de Frobenius ~ E Gal(~ /~ ) P P

agit sur RI~(X,G) ; c'est un endomorphisme du complexe Rr(X~G), bien d~termin~

homotopie pros, et induisant sur la cohomologie l'automorphisme de Frobenius.

10.3. Pour K

de K , on pose

un complexe fini de A-modules projectifs et u un endomorphisme

Si u et v sont des endomorphismes homotopes, on a

det(l-ut,K) = det(l-vt,K) ,

de sorte que det(l-ut,K) est bien d~fini pour

Prenant l'oppos~ du coefficient de t

de det(l-ut,K), on d~finit la trace

K COb Dparf(A) et u E End(K).

dans le d~veloppement en s~rie formelle

• i

(10.3.1) det(l-ut,K) = ~ det(l-ut,K1) (-I) E A(t) i

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-582-

Del-82

(10.3.2) Tr(u, K) = Z(-I) i Tr(u, K i)

Si u est une auto-~quivalence d'homotopie (i.e~ induit un automorphisme sur la

cohomologie), on peut trouver (K',u') isomorphe dans Dparf(A) ~ (K,u), avec

u' un automorphisme du complexe K . On pose alors

(10.3.3) det(u,K) = ~ det(u,Ki) (-l)i ,

-I et cette quantit~ ne d~pend pas des choix arbitraires faits. Si u est un

inverse homotopique de u, on a

(10.3.4) der(l-ut, K) = det(-ut, K) det(l-u-lt -I, K)

Si D(K) est le dual de K (complexe de composantes les

v et u un eontragr~dient de u, on a aussi

-i (10.3.5) det(l-ut, K) = det(-ut, K) det(l -ut , D(K)).

Une esquisse de la d~monstration du th~or~me suivant est donn~e en 10.8.

D(K) i = Hom(K-i A)),

Th~or~me 10.4. (Grothendieck). On a

(10.4.1) Z(G,t) = det(l-Ft, ~P(~,G)) -I

Dans les applications, les hypotheses faites sur G sont trop restrictives.

Ii y a lieu de prendre cormne "coefficients" un ~l~ment de Dparf(X,A) , i.e.

un complexe fini G ~ de faisceaux (de Weil) de A-modules sur X, qui localement

pour la topologie ~tale sur ~ soit homotope ~ un complexe fini de faisceaux

constructibles de A-modules plats. Utilisant 10.3, on peut, pour x un point ferm~

de X , d~finir

Zx(G~,t ) = det(l_Fx tdeg(x), G~) -I

On pose

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- 5 8 3 - Del-83

x

On d~finit encore ~(~,G~), de groupes de cohomologie les groupes d'hypercohomo-

logie de X ~ valeurs dans G ~ , et on a

(10.4.2) Z(G~,t) = det(l-Ft, RI~(~, G~)) -I

10.5.

(A(1)

D(G ~) = RHomA(G~ , A(1) [2]) E Dparf(X,A)

de i ~me faisceau de cohomologie de (2~+i) i~me hyperext local de G ~

A(1). La dualit~ de Poincar~ prend la forme

(10.5.1) RI~(X,D(G~)) = D(RF(X,G~))

Appliquant 10.3.5, on obtient l'~quation fonctionnelle

(10.5.2) Z(G,t) = det(-Ft, RI~(G,t)) -I Z(D(G), t -1)

Tout G ~ E Dparf(X,A) a un "dual ~ valeur dans le complexe dualisant

plac@ en degr~-2)"

avec

10.6. Soient j : U ~ > X un ouvert de X (compl~ment d'un ensemble fini

S de points ferm~s) et G ~ E Dparf(U,A). On note j! le foncteur d~riv~ du foncteur

exact "prolongement par O" et Rj~ le foncteur d~riv~ du foncteur image directe

par j .

J! : Dparf(U,A) ........ > Dparf(X,A)

Rj~ : Dparf(U,A) > Dpar f(X,A)

Le th~or~me de dualit~ locale (prouv~ notamment en dimension un) donne

(10.6.1) D(j !G~) = Rj,~(D(G~) )

Pour G un faisceau localement constant de A-modules projectifs sur U ,

v V de dual G , on a D(G) = G(1) [2] et (10.5.2) prend la forme

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Del-8~

_5~_

(10.6.2) Z(j!G,t) = det(-Ft, RF(j!G) )-I Z(Rj~(~)(1), t -I)

10.7. Nous allons expliciter cette formule. Les fonctions Z des deux membres

sont produits de facteurs locaux. Pour le membre de gauche, le facteur local

en x point ferm~ de X est

gx(J!G,t) = det(l-Fxtdeg(x), G'ix )-I si x~S

i si x ES

Pour le membre de droite, c'est

V Zx(Rj{~G(1) , t)

v =<det(l-Fx tdeg(x), G~x(1)) -Iw si x ~ S

det(l-Fx tdeg(x), RI'(Ix,GK(1)))-I si x ~ S

Y Cette derni6re formule se lit ainsi : GK(1) d4finit une representation

de W(L/Kx), ~ laquelle on applique le foncteur d6riv6 du foncteur "invariants

sous I" . On obtient ainsi un complexe de A-modules projectifs, sur lequel Frobenius

agit, et on effectue la construction 10.3. Explicitons :

(a) le foncteur "invariants sous I" est compos~ du foncteur

"invariants sous P' = Ker(t~)" : I-modules > I/P'-modules et du

foncteur "invariants sous ~ ~(I)" , Le premier foncteur est exact et transforme

A-module projectif en A-module projectif ; pour tout I-module V, on a

RF(I, V) = RF(m Z(1), V P')

Pour tout ~ ~(I) module W, on peut calculer RF(~%(1), W) en prenant

une r~solution de W par des modules coinduits ~(~ ~(1),M) = module des

fonctions localement constantes de ~ ~(i) dans M, sur lequel ~ ~(I) agit

par f(x) I ~ > f(~x). Pour o un g~n4rateur de ~(I), on a une suite exacte

o ~ >w >~(zg~(1),w) ~ > Z(~(1), w) > o

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-585-

Del-85

flAches m l > (i I > im) et f; ?- (i I > f(gi) - u(f(i))). Passant

aux invariants, on identifie RF(Zg ~(i), W) au complexe

(10,7.1) W > W

Quant on change ~ en ~; (~ ~ 2Z~), l'unique diagramme commutatif

a(z~ ~(1),w) ~ > ~(Tz ~(1),w) > o

a(m ~(1),w) ................ o > a(zz Z(1),w) >o

fournit par passage aux invariants

i-~ W~" >W

i-~ ~ W ...... >W

o~, pour n entier convergeant dans ZZ

(10.7.3) l-g ~ n-I i __ w = lim E ~w

1 - a 0

vers ~ ,

On conclut que Rr(ZZ~(1),W) se repr6sente comme 6tant n'importe lequel

des complexes (10.7.1), ces complexes, pour O variable , 6tant identifi6s

par les isomorphismes (10.7.2).

Quand on part d'un W(K/K)-module

structure" sur

V , Frobenius agit par "transport de

~(I, V) = [ V P' i - O > V P']

Quel que soit le Frobenius g~om~trique F et O engendrant ~ ~(i), F d~finit

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Del-86

-586-

I-(~ [V P' .... > vPi

[vP'.. l-Oq > V P' ]

qui, via (10.7.2), s'identifie g l'automorphisme du complexe

- [V P' I - O > V.j ~- de composantes (F, I-~ o F) , o0 l-~q

est d4fini comme en (IO.7.3). On a donc

I-~ 1 - (oq) I/q

l-Oq 1 - O q

o~

de

det(l-Ft, RI~(I,V)) = det(l-Ft, vP~. det(l---

F d~signe un quelconque Frobenius g@om~trique et

~ ( I ) .

La formule 10.6.2 se r~crit

i - (7 ° F t , vP') - I

I - ~q

un quelconque g4n4rateur

(10.7.4)

T[ det(l-Fx tdeg(x), G~x) x~S

= det(-Ft, R_T~(j ! G) ) -i

det (l-Fx t-deg(x) 'xG-(1))-I

x£S

IT det(l-F t -deg(x) ~(I)) -I. det(l i - ~ Ft-deg(x) k(1)) x ~S x ' i _ ~q x

10.8. Par passage ~ la limite projective, les r~sultats precedents se g~n~ralisent

aux faisceaux ~-adiques (ou ~-adiques), et on obtient les ~nonc~s de 9.1. La

raison (cf. 10.5.2) de la formule simple (9.1.1) est le r~sultat local que, pour

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- 5 8 7 - Del-87

G localement constant sur U # j " X, on a

jw D(G) = D(jwG)

Toutefois, la formule obtenue pour la "constante" (d~terminant de - Ft

agissant sur la cohomologie) n'est pas tr~s explicite, et on n'en a pas de

th~orie locale.

Remarque 10.9. Soient X une courbe projective non singuli~re sur un corps

alg4briquement clos ~ et V un faisceau localement constant de A-modules

libres sur Xet . Pour simplifier, on suppose X connexe de genre g ~ I et A local.

Voici deux m4thodes pour attacher ~ V un A-module libre de rang i •

(a) Ecrivons RI~(X,V) comme un complexe fini K de A-modules libres.

Alors, det(R~(X,V)) = ® det (Ki) (-l)i [oR det = puissance ext4rieure

i maxima le ] ne d4pend , ~. i s o m o r p h i s m e c a n o n i q u e p r g s , que de R_r'(X,V). On n o t e

h(V) son dual.

(b) Soit K = ~ n. P. un diviseur eanonique (@(K) ~ [ll_), et i 1 x

NK(V) = ®i det(Vp1)" ~ni " L'ensemble des diviseurs canoniques positifs forme

un espace p r o j e c t i f , e t l e s NK(V) f o r m e n t un sys t~me l o c a l n ~ c e s s a i r e m e n t

trivial sur cet espace projectif. Les

canoniquement isomorphes, et on pose

NK(V) pour K variable sont donc

< ~i v > = NK(V)

Si (X,V) est d4fini sur k c [ , i.e. est donn6 comme provenant par

extension des scalaires de (Xo,V o) sur Spee(k), le groupe de Galois

Gal(~/k) agit sur h(V) et < ~I,v > par des caract~res Xk(V) et XI~(V)

(A valeurs dans A~).

Ces constructions se g4n4ralisent au cas k-adique.

Proposition 10.9.1. Supposons v4rifi4e l'une des conditions suivantes

(a) A = ~k et V se trivialise sur un rev@tement fini de X ;

(b) V est de rang 1 .

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Del-88

-588-

Alors, ~ih(V) = XQ(V). ~(l-g)dim(V) '

o~ ~n est le caraet~re donnant l'action de Galois sur Z~ j~(n).

Un argument standard, utilisant Cebotarev, nous ram&ne au cas o~ k est

un corps fini et oN ~ est sa cloture alg~brique. Ii s'agit de montrer que

Xh et ~ ~(l-g)dimV prennent la m~me valeur sur le Frobenius. Dans le cas

(a), le groupe de Weil W(~ /K ) de X agit contin~ment, pour la topologie o o o

discrete, sur (Vo) ~ , de sorte qu'on peut appliquer 9.3. o

Comparons (9,3) ~ (10.7.4) (pour S = @). Ce sont des ~quations

fonctionnelles reliant les m~mes fonctions Z . Exprimant qu'elles ont la

m~me constante, on trouve (10.9.1) (il peut ~tre plus cormaode de ne faire ce

calcul que pour V virtuel de dimension O, et de v~rifier (10.9.1) directement

pour V = %g ~).

Dans le cas (b), on proc~de de m~me en utilisant 10.12.1 ci-dessous.

Ii serait tr~s int~ressant de pr~ciser (10.9.1) en d~finissant un

isomorphisme canonique entre h(V)et < ~I,v> ((l-g)dim(V)), et de g~n~raliser

(10.9.1) au cas ramifi~.

Remarque IO.IO. Le th~or~me 10.4 est sans doute encore valable pour A un

anneau noeth~rien de caract~ristique p, i.e. tel que pA = 0 . La formule de traces

requise devrait r~sulter de la formule des traces en cohomologie coh~rente

(Woodshole trace formula). La d~monstration n'a toutefois pas ~t~ r~dig~e.

I0,ii. D~monstration de 10.4.

Dans [7], 10.4 n'est d~montr~ que pour des faisceaux ~-adiques, car la

m~thode de d~monstration, basle sur la formule des traces de Lefschetz sur

pour les puissances de l'endomorphisme de Frobenius, requ~rait que l'on divise par

un entier arbitraire pour passer de Lefschetz ~ (I0.4.1) (passage par la d~riv~e

logarithmique de Z).

Pour obtenir 10.4 tel quel, il faut utiliser SGA 4 XVII 5.5, la formule des

traces de Lefschetz sur les symn(x), et d~velopperen s~rie les deux membres

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-589-

Del-89

de I0.4.1, le second se d~veloppant comme

det(l-Ft, RI'(X,G)) -I = ~ Tr(F,symn(RI'(X,G)) t n ,

n

i~me (Sym n est le foncteur d~riv4 du foncteur (non additif) puissance sym4trique n

Par ailleurs, la m4thode de d4monstration de [7], par fibrations par courbes

successives, ram~ne la formule des traces ~ d4montrer au cas des courbes :

).

Formule des Traces i0.ii.I. Soient X une courbe pro~ectiye et lisse sur Fq ,

U un ouvert de X et G un faisceau (de Weil) localement constant de A-modules

projectifs. On a

E Tr(F x, G ) = Tr(F,RF(~, j,G)) xEU(~ ) x

q

Dans cette formule, les Frobenius sont relatifs ~ ~q , et ~ = X ®~ ~q q

On peut supposer que ~ est le sous-corps des constantes du corps des fonctions q

K de X, sans quoi les deux membres sont 0 .

La m~thode de d~monstration expos~e par Grothendieck dans le s~minaire oral

SGA 5 consiste ~ se ramener ~ la formule de Lefschetz sur le nombre de points

fixes d'endomorphismes de courbes compl~tes (d~j~ prouv~ dans [17]), en ~tudiant

la cohomologie de rev~tements de ~ comme representations du groupe du rev~tement.

Soit ~ une cloture alg~brique de K , contenant le corps des fonctions

de ~ . Le faisceau G d~finit une representation de W(~/K) sur le A-module

projectif G~ . L'intersection J de GaI°(K/K) et du noyau de cette represen-

tation d~finit un rev~tement ~tale connexe f : ~' >~ de ~ sur lequel

G devient trivial. Posons H = W(~/K)/J : H est une extension de ~ par le

groupe H ° du rev~tement U'/U, et ~KK est une representation de H .

Soit j' l'inclusion de ~' dans une courbe projective non singuli~re

~'. La cohomologie ~-adique ~ support propre de ~' est une representation de

Des arguments standards permettent de faire mieux, et de d~finir

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Del-90

-590-

£) ", R.T'c(U", m = mr ' ( g ' , J v Z~ ,e) Dparf(~ £[Iio]), sur lequel

semi-lin~aire relativement ~ son action sur ~ ~[Ho]

~tant l'action 6vidente). On a canoniquement

et l'action de

H agit (de fa~on

H c H o

(10.11.2

H o

P,.I"('~, j !G) = [~ ' ( 'X ' , j 1 7z 2) ®TZ G~ ] , %

isomorphisme compatible ~ l'action de Frobenius sur les deux membres.

Ecrivons Rr(~', j!~ #) comme un complexe fini de ~ #[Ho]-modules

projectifs, sum lequel Frobenius agit. Les composantes de ce complexe

apparaissent cormne des ~[H+]-modules, pour H + le sous-monoide de H

extension de ~ c ~ par H ° . On leur applique le lemme suivant.

Lemme 10.11.3. Soient H + un produit semi-direct de ~ par un groupe fini

H o, M u__~n ~ £[H+]-module, projectif de rang fini en tant ~ue ~ £[Ho]-module,

A une ~#-alg~bre et V u n A[H+]-module, projectif de rang fini comme

A-module. Soient ~M e_~t XV les caract~res de M e t V

(i) il existe une fonction ~ sur H, ~ valeurs dans ~ ~ , telle que, pour

h E H e t Ho(h) = centralisateur de h dans Ho, on ait

XM(h) = Tr(h,M) = I Ho(h) l ' X 4~(h) dfn

(ii) pour F E H/H O ,

H

Tr(F, (M ®gg V) o) = z ~(h) %(h)

h - - > F , mod

Ho-cOnjugaison

Appliquant Lefschetz, on calcule ~ pour RF(~',jl ~ #) (virtuellement la

difference de P~(~',~ £) et d'une quantit6 61~mentaire) et 10.11.2, 10.11.3

fournissent la formule voulue.

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- 5 9 1 -

Del-91

10.12. Le cas ab~lien, et une application farfelue.

Soit X : W(K/K) > A e un quasi-caract~re ~ valeurs dans A~ ,

non ramifi~ en dehors d'un ensemble fini S de places de K . Soit j l'inclusion

de U = X - S dans X, et jT[X ] le faisceau de rang un sur U d~fini par X

et prolong~ par 0 . Posons

g(jt[x],t) = ]~ Co(kv.~ t, *v,dXv ). T~e(x~t,*v,dX v) • yES v~S

~t est comme en 7.6 ; g est d~fini en 6.4 ; g , pour un caract~re non o

ramifi~, est d~fini par 3.4.3.3.

Proposition 10.12.1. On a

det(-Ft, RF(j![X])) = ¢(j![x],t)

Cette proposition precise 10.7.4.

Soit H le quotient de W(~/K) par Ker(X). Ii suffit de traiter le cas

universel oN A = ~ /%n[H]. Ce cas se rel~ve en caract~ristique O, et 10.12.1

s'obtient par r~duction.

10.13. Prenons par exemple pour A les nombres duaux sur ~ /~n :

A = ~/~n[e] (e 2 = 0), pour ~ un homomorphisme continu du groupe des classes

d'id~les /A~/~ ~ dans le groupe additif ~ / n , et posons

X = i +C~.g

La ramification de ~ est automatiquement mod~r~e. Soit S un ensemble

fini de places en dehors desquelles ~ est non ramifi~. Appliquant 10.4 pour

X et pour le caract~re trivial, et faisant le rapport, on trouve

(10.13.1) la s~rie formelle

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Del-92

- 5 9 2 -

L~(~,t) = ~ ~v(~v ) t deg(v) = ~ t n . E @v(17v) v~ S n

l_tdeg(v) deg(v) In

est dans ~ /~n(t).

Pour toute place v de K, choisissons une uniformisante v

i~me I' Adjoignons ~ ~ /zn une racine primitive p de unit4, et soit ~ un

i~mes caractgre additif non trivial de A/K, ~ valeur dans les racines p de

l'unit4. Prenons le quotient de (10.7.4) pour X et de (10.7.4) pour le

caract~re trivial, et utilisons (10.12.1). Apr~s simplifications, on obtient

l'identit4 suivante. Dans le premier membre, les deux premieres sommes (infinies)

sont sormn4es par (iO.13.1). Les sommes portent toutes sur toutes les places de K .

-deg(v) ~- C~v(-l) i (10.13.2) >--?v(~v) t deg(v) +>-~v(~v) qv t +

l_tdeg(v) . -deg(v) I t deg(v) i -qv ~

5- )-Z Z %(x) , , l+n. = n ~vk~v v .x) x £k e

v

On v4rifie de fagon 414mentaire que la validit4 de (10.13.2) ne d4pend

pad du choix des uniformisantes ~v (se rappeler que, pour x E k~v' on a

(q-l) ~(x)=O). Dans le premier membre, les ~ (-i) sont d'ordre 2, donc v

nuls si Z # 2.

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-593- Del-93

ii. Appendice. Le calcul de e modulo les racines de l'unit4.

Cet appendice est une variation sur un th~me de Lakkis et Dwork, Mon

attention a 4t4 attir~e sur leurs r4sultats par J.P. Serre,

Nous noterons a N b la relation suivante entre nombres complexes in-

versibles:

1/2 a ~ b : a/b est produit d'une racine de l'unit4 par une puissance de q

Soit K un corps local non archim4dien et reprenons les notations de

I n12 2.2.1, 2.2.2 et 3.1. La mesure de Haar dx sera suppos~e telle que dx = q ,

avec n entier. Soient V une repr4sentation complexe (d'un quotient fini) de

GaI(K/K) , et V P les invariants sous l'inertie sauvage. C'est une sous-repr~sen-

tation de V

Th~or~me ii.i On a c(V, 4, dx) ~ c(V P, 4, dx)

Lemme 11.2 Modulo l'~quivalence N , e(V, 4, dx) est ind~pendant d£ 4 e t dx

R~sulte aussitSt de 5.3 et 5.4.

Ce lenm~e nous permettra d'abr4ger e(V, ~, dx)

Lemme 11.3 Si le caract~re de V est r~el~ i.e. si V

alors C(V) N I

On peut supposer que | dx = 1 J

5.7.1, 5.4 et 5.5,

en e(V)

est isomorphe ~ V ~ ,

de

et que n(4) = 0 . On applique alors

Soient L une extension finie de K dans K , W une repr4sentation

GaI(K/L) et Ind(W) la representation induite de GaI(K/K)

Lemme Ii.4 On a eL(W) ~ eK(Ind(W))

Soit W' la repr4sentation triviale de mame dimension que W . Pour

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Del-94

*L = ~IK ° TrL/K

- 5 9 4 -

, on a (5.6.1)

C(W-W', ~L ) = £(Ind(W) - Ind(W'), ~K )

et on conclut en appliquant 11.3 ~ W' et ~ ind(W')

11.5. Soient L et W comme ci-dessus, PL

PL L et regardons W comme une representation de

On a

le groupe d'inertie sauvage de

H = P. GaI(KfL). triviale sur P .

Ind(W) P = ind~al(w PL)

D'apr~s 11.4, le th4orgme pour W ~quivaut donc au th4or~me pour Ind(W) ; par

Brauer, ceci nous ram~ne au cas o~ V est de dimension un, d4fini par un caractgre

d'ordre fini X de K ~ . Si ~ est mod4r4, [Xf = IX] , et 11.1 est trivial.

Si X est sauvagement ramifi~, IX] P = 0 et II.I r~sulte du lemme suivant.

Lermne 11.6 Pour X sauvagement ramifi~, e(X, ~, dx) ~ i

[m+l~ Soient m le conducteur de X , n = . 2 " et y l'414ment de K e

de valuation -m-n(~) , bien d4fini modulo (-n-n(@)) , tel que (cf 4.16)

X(l+a) = ~(a y) pour v(a) e n

D6composons X en X= XI )<2 , avec 7.1 d'ordre premier ~ pet

d'ordre une puissance de p Comme en 4.16, on prouve que

( 1 1 . 6 . 1 ) s(x, ~, dx) = x - l ( x ) ~(~)dx = -fl(x) ~(x) dx (l+(~-n))

!

= I X 2 (x) ~(x) dx ~(y) -I

y(l+(nm-%) J

Si m est pair (m=2n) , la fonction int~gr~e est constante et 11.6 clair. Pour

m impair (m=2n-l) , voici deux fa~ons de proc~der.

(a) ~i-l(x) ~(x) est un caract~re quadratique non d~g~n~r~ sur

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y(l+(~m-n))/(l+(~n)) ; d'aprgs Weil, la somme de ses valeurs est ~ 1

(b) D'apr~s (11.6.1), il suffit de prouver que e(~, ~, dx) ~ I . Le carr4

de ce nombre~ multipli4 par une puissance convenable de q , appartient ~ un corps

N de racines p -igmes de l'unit~, et est de valuation i en toutes les places de ce

unique place divisant p • C'est donc une racine de corps, sauf peut-~tre en I'

l'unit4.

~( dx I Corollaire 11.7 Prenons ~ e_!t dx tels que n(~) = -i et que ~)

Alors, c(V, @~ dx) est un entier al$~brique.

D~eomposant V en V P + W , on voit qu'il suffit de traiter les deux

cas suivants.

(a) V est mod~r~ment ramifi~e. Dans ce cas, V est une somme de representations

induites de repr4sentations de dimension un de sous-groupes, et c est~ au signe

pros, un produit de sommes de Gauss (of 5.10).

(b) V P = 0 Darts ee cas, c ~ 1 et il suffit de prouver que la valeur absolue

complexe lel est une puissance positive de q . Ceci r~sulte de 5.7.2 (o~

dx'/dx = q ).

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SGA S~minaire de g~om~trie alg~brique du Bois-Marie. SGA 4 est publi~

dans les Lecture Notes (269,270,305). SGA 5 est

diffus~ par I'IHES.