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Honoré Vinck L'enseignement occidental et la productivité rurale Author(s): P.C.C. EVANS Source: Aequatoria, 25e Année, No. 4 (1962), pp. 145-146 Published by: Honoré Vinck Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25839144 . Accessed: 10/06/2014 15:44 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Honoré Vinck is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Aequatoria. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.63 on Tue, 10 Jun 2014 15:44:46 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

L'enseignement occidental et la productivité rurale

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Honoré Vinck

L'enseignement occidental et la productivité ruraleAuthor(s): P.C.C. EVANSSource: Aequatoria, 25e Année, No. 4 (1962), pp. 145-146Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25839144 .

Accessed: 10/06/2014 15:44

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L enseignement occidental et la

productivity rurale.

L'enseignement occidental a ete blame en Afrique tropicale comme etant nui sible a la vie rurale et a l'agriculture. On l'a rendu responsable de l'aversion des eleves pour le travail raanuel, d'encourager parmi eux le desir d'etre uniquement des employes de bureau, de provoquer un mouvement de la population rurale vers lea centres urbains et le mepris de l'agriculture. II sera probablement necessaire bientot de formuler des politiques nouvelles d'enseignement dans les pays indepen dants de l'Afrique actuellement en cours de developpement et, par consequent, il faudrait examiner le bien-fonde de ces accusations.

Le reproche contre l'instruction occidentale parait s'appuyer sur certaines hy potheses. La premiere de ces suppositions est que cette instruction est, par sa na ture meme, antipathique a l'agriculture et a la vie agraire. II est demontre qu'une instruction de ce genre n'est qu'un moyen parmi plusieurs pour la propagation des valeurs humanistiques de l'Europe Occidentale qui, avec leur respect pour la person nalite humaine et le droit a un niveau de vie ameliore, engendrent inevitablement le mecontentement des conditions sociales et economiques appauvries, qui sont associees a la terre en Afrique tropicale. Les memes valeurs humanistiques trans mises inconsciemment aux peuples africains conduisent aussi inevitablement a la demande de l'independance politique. L'instruction occidentale, par contre, n'a pas conduit a une aversion pour l'agriculture et la vie agraire en Amerique, au Canada, en Nouvelle Zelande ou en Australie, car ces pays offraient aux emigrants vers le nouveau monde un moyen d'echapper aux mauvaises conditions urbaines et indus trielles qui existaient en Europe. Done, l'enseignement occidental n'est pas antirural

par sa nature. D'ailleurs, l'ecole n'est pas entierement responsable de la transmis sion des valeurs europeennes ; le contact europeen tout entier en est responsable.

La deuxieme hypothese est que l'ecole constitue un agent tout-puissant de

changement social. II est demontre que cette supposition est erronee; l'homme blanc sur les lieux etait le modele par excellence des valeurs europeennes et du niveau de vie europeen. Les peuples africains cherchaient a l'imiter; ils employaient les ecoles occidentales comme instrument pour y parvenir, car ils croyaient que e'etait au moyen de ces ecoles que l'homme blanc avait remporte son succes. Pour tant l'ecole, & moins de canaliser les aspirations d'un peuple dans son ensemble, est incapable d'accomplir un changement social de grande envergure.

Selon la troisieme hypothese, si l'ecole a joue un role malfaisant, elle est neanmoins susceptible d'etre transformee en influence salutaire pour des change ments sociaux, conduisant a l'enseignement du point de vue professionnel des pro blemes agraires pressants. Toutefois les efforts faits pour resoudre au moyen de l'ecole les problemes agricoles n'ont nulle part en Afrique tropicale ete couronnes du

moindre succes.

II est sugere que les ecoles en Afrique tropicale sont capables de contribuer a la productivite rurale. Une maniere pragmatique d'aborder les problemes d'en

seignement est justifiee pour des raisons pedagogiques et economiques. Un appel est lanc6 pour une attitude rurale ou une tendance rurale veritablement integree et des

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suggestions sont emises concernant les moyens d'y parvenir. On insiste sur la neces

sity, en cas de reussite, d'une intervention par l'etat en vue de formuler des politiques agricoles appropriees, de sorte que le travail effectue par l'ecole puisse etre poursuivi avec succes lorsque les enfants la quittent. ( P.C.C. EVANS, dans : AFRICA, XXXII, 4 ).

Influences africaines en Indonesia. La constatation de certaines similitudes culturelles entre Flndonesie et la cote

orientale d'Afrique a conduit le Rev. A. M. Jones a conclure que des colons in

donesiens s'etaient etablis sur la cote africaine, apportant avec eux certains elements

culturels. Si les ressemblances prouvent qu'il y eu contact continu entre les popu lations de 1'Afrique et de Tlndonesie, il n'y a cependant aucune preuve que des In

donesiens se soient jamais etablis en Afrique. II faut plutot suggerer que les traits

culturels en question sont d'origine africaine et qu'ils ont passe en Indonesie par le truchement de l'esclavagisme. L'histoire prouve que la traite des esclaves par les Arabes a dure plus de quinze siecles et que cela suffit a rendre compte de la

presence de Noirs en Oceanie, Des geneticiens et des anthropologues physiques sent

d'accord que les peuples de la zone noire, qui s'etend de TAfrique par Tlnde jus

qu'en Melanesie et en Australie, ne se sont pas developpes independamment les

uns des autres. L'expansion de ces peuples peut etre attribuee a la traite des es

claves, En particulier, les ressemblances dans la musique entre rAfrique et Fln

donesie sont dues a Finfluence exercee sur la culture indonesienne par des Negres dJAfrique importes en Melanesie par les Arabes esclavagistes. (D. W. JEFFREYS, dans: Afr. Mus. II, 4).

Problemes de lEglise au Basutoland. Au Basutoland le defrichement a dure environ 60 ans. L'heure de rimpjanta

tion definitive a sonne plus tot qu'on ne l'aurait pense: deux des trois dioceses sont

gouvernes par des eveques basotho. Normalement, cette periode d implantation de

vrait prendre entre 50 et 75 ans. Malheureusement le Basutoland est happe lui aussi par cette frenesie d'independance et de progres qui secoue tous les pays d'Afrique et risque de les mener a la catastrophe. G'est la que se place le premier grand probleme de TEglise au Basutoland. Notre jeune chretiente sera-t-elle assez

vivante, assez souple et assez dynamique pour maintenir son equilibre au milieu de la disorganisation generale ? Sera-t-elle assez forte pour sortir victorieuse de cette veritable course contre la montre? Nous n'oserions Faffirmer. Comme dans bien des

pays d'Afrique, l'Eglise du Basutoland a subi le phenomene de Tetouffement. Le nombre croissant des conversions a fait baisser la qualite des neophytes. Insuffisam ment instruits, malgre Theroi'sme des missionnaires, la foi de nos Chretiens est

superficielle. Baptises, sont-ils Chretiens ? Confirmes, sont-ils apotres, prets a defendre leur Foi ? Comprennent-ils leur engagement de Chretiens dans le domaine social et

politique ?

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