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Université d’Antananarivo -------------- Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie -------------- Département Economie -------------- MEMOIRE Pour l’obtention du DIPLOME DE MASTER RECHERCHE ÈS SCIENCES ECONOMIQUES Option : « Economie de Développement » Présenté et soutenu publiquement par VOLANESY Bahia Le 15 Mars 2016, devant le Jury ci-dessous Professeur RAMIARAMANANA Jeannot, Encadreur Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean, Président du Jury Docteur LAZAMANANA Pierre, Examinateur LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de Madagascar

LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

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Université d’Antananarivo --------------

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie --------------

Département Economie --------------

MEMOIRE

Pour l’obtention du

DIPLOME DE MASTER RECHERCHE

ÈS SCIENCES ECONOMIQUES

Option : « Economie de Développement »

Présenté et soutenu publiquement par

VOLANESY Bahia

Le 15 Mars 2016, devant le Jury ci-dessous

Professeur RAMIARAMANANA Jeannot, Encadreur

Professeur RAZAFINDRAVONONA Jean, Président du Jury

Docteur LAZAMANANA Pierre, Examinateur

LE VOLONTARIAT DANS

LE PAYS EN DEVELOPPEMENT

Cas de Madagascar

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VOLANESY Bahia

LE VOLONTARIAT DANS

LE PAYS EN DEVELOPPEMENT

Cas de Madagascar

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v

SOMMAIRE

INTRODUCTION ..................................................................................................................1

PARTIE . I LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE : les éléments constitutifs .....................7

Chapitre . I Le contexte de Madagascar ............................................................................7

Chapitre . II Généralités sur le volontariat ........................................................................ 18

Chapitre . III Méthodologie adopté ................................................................................... 28

PARTIE . II EVOLUTION DU VOLONTARIAT : de la théorie à la pratique .................... 36

Chapitre . I Revue de la littérature et image du volontariat.............................................. 36

Chapitre . II Mécanisme du volontariat ............................................................................ 49

PARTIE . III CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT AU DEVELOPPEMENT : Forces et opportunités… .................................................................................................................. 68

Chapitre . I Le dynamisme du volontariat au développement .......................................... 69

Chapitre . II Les pistes de réflexion en matière de la stratégie de la promotion du volontariat à Madagascar ...................................................................................................... 78

CONCLUSION .................................................................................................................... 94

Page 6: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

vi

REMERCIEMENTS

La réalisation du présent mémoire n’aurait pas été possible sans la contribution de

nombreuses personnes, à qui nous adressons nos vifs et sincères remerciements particuliers :

v Au professeur RAMIARAMANANA Jeannot, notre Directeur de mémoire qui malgré

ses multiples responsabilités, a bien voulu consacrer de son temps pour encadrer avec

rigueur notre travail. Il a dirigé nos travaux de recherche avec beaucoup de

compréhension ;

v A tous les Enseignants de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de la

Sociologie de l’Université d’Antananarivo, particulièrement ceux du Département de

l’Economie sans qui nous n’aurions pas pu accéder à notre niveau actuel d’études et

de connaissances ;

v A Monsieur RAVELOMANANTSOA Paul Gérard, Directeur Général de l’INSTAT et

Monsieur RAKOTOARY Bina Joad et ses équipes, qui nous ont fourni des appuis

techniques sur les enquêtes et les traitements d’informations ;

v A Monsieur TSIANDOPY Jeannot, qui nous a prodigué de son aide et son appui pour

le suivi de notre travail ;

v A tous les volontaires et responsables des structures de volontariat, pour leur

disponibilité et leur collaboration durant la période des collectes des données ;

v Aux collègues du troisième cycle pour leur étroite collaboration et leur

encouragement ;

v Aux collègues du Ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions

qui ont manifesté de leur soutien pour nous permettre de mener à bien ce travail;

v A toute notre famille notamment notre mère, notre mari, nos sœurs et nos enfants, qui

nous ont soutenue financièrement, matériellement, moralement et qui nous ont

Page 7: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

vii

également montré de leurs encouragements et ont consenti des sacrifices, tout au long

de nos études ;

v A tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre nous ont apporté leur aide et leurs

engagements pour la réalisation de ce travail.

Que chacun trouve ici l’expression de notre sincère et profonde gratitude.

VOLANESY

Page 8: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

viii

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AGOA: : African Growth and Opportunity Act

AIV : Année Internationale du Volontariat

APD : Aide Publique au Développement

AVI : Australian Volunteers International

CMV : Collectif Marocain du Volontariat CNV : Cellule de la Coordination de la promotion du Volontariat

CNVP : Centre National Promotion du Volontariat du Mali

CSB : Centre de Santé de Base

CSP : Catégorie Socio Professionnelle

CV : Curriculum Vitae

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté ENSOMD : Enquête National de Suivi des Objectifs du Millénaire de Développement

EPM : Enquête Permanent auprès des Ménages

ETP : Equivalent à Temps Plein

IDE : Investissement Direct à l'Etranger

IDH : Indicateur de Développement Humain

INSTAT : Institut National de la Statistique

IPH : Indicateur de Pauvreté Humain

IRD : Institut de Recherche pour le Développement

ISC : Indice de la Société Civile

JICA : Agence Internationale de la Coopération Japonaise

JIV : Journée Internationale des Volontaires

JOCV : Japan Overseas Corporation Volunteers

KOICA : Agence Internationale de la Coopération Coréenne

Page 9: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

ix

MCRI : Ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions

MRI : Ministère des Relations avec les Institutions

MSIS : Multi Sector Information Service

ODD : Objectifs de Développement Durable

OIV : Organisation Impliquant les Volontaires

OMD : Objectifs du Millénaire de Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

OSC : Organisation de la Société Civile

PIB : Produit Intérieur Brut

PNB : Produit National Brut

PNVB : Programme National du Volontariat du Burkina-Faso PROVONI : Programme du Volontariat du Niger

PROVONAT : Programme de la Promotion du Volontariat National au Togo

PTF : Partenaire Technique et Financier

RSE : Responsabilité Sociale des Entreprises

SCAC : Service de Coopération et d'Action Culturelle

SCN : Service Civique National du Sénégal

SIF : Singapour International Foundation

SN : Service Nationale SNU : Système des Nations Unies TICA : Agence Thaïlandaise pour le Développement Internationale et la Coopération

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Le volontariat est le ciment d’une

société entre les couches sociales.

Sans volontariat, (...) la société serait

d’une grande pauvreté.

Jacques Borlée

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1

INTRODUCTION

A l’échelle mondiale, le volontariat est une action universelle. Pratiquement il existe

dans presque tous les pays. Son importance est reconnue depuis la résolution 40/212 du 17

décembre 1985 adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans le cadre de la

Journée Internationale des Volontaires (JIV) pour le développement économique et social à

laquelle l’Assemblée invite, « les gouvernements, les institutions, les organisations non-

gouvernementales, de prendre des mesures pour faire mieux connaître l’importance du

volontariat et à inciter les gens à se porter volontaires aussi bien dans leur pays qu’à

l’étranger »1.

Bien que la pauvreté reste un problème endémique dans le monde entier, « le

volontariat est considéré comme une activité de développement économique et social »2. Cette

décision a été prise lors du Sommet Mondial pour le Développement Social à Copenhague en

1995. Le volontariat serait un élément important de toute la stratégie visant à lutter contre la

pauvreté, à assurer le développement durable et l’intégration sociale, notamment en éliminant

l’exclusion sociale et la discrimination.

Ainsi, le volontariat a pris une place importante dans la réalisation des Objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD). Il représente une ressource énorme et largement

inexploitée, qui commence seulement à être perçue par les gouvernements des pays en

développement afin de contribuer au développement. Face à la nécessité des efforts du

volontariat qui se voit accentuée par l'impact adverse des problèmes globaux qui affligent les

secteurs les plus vulnérables de la société que l'Assemblée Générale exprime sa conviction

dans la résolution 52/17. L'année 2001 fut proclamée Année Internationale des Volontaires

(AIV) par l’Assemblée Générale des Nations Unies du 20 novembre 1997. Dans cette

résolution 123 pays reconnaissent l'assistance qu'apportent les volontaires dans le domaine du

développement économique et social. L’objectif est la valorisation et l’intégration du

volontariat dans le programme de développement de chaque pays membre. Parmi ces pays, 20

pays francophones du continent africain ont signé cette résolution dont Madagascar. La

résolution invite les Gouvernements, les Organisations Impliquant les Volontaires (OIV), les

1 Organisation des Nations Unies, Document Officiel de l’Assemblée Générale, 120 ème séance plénière, 1985. 2 Organisation des Nations Unies, Document Officiel du Conseil Economique et Social, 1985.

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2

organisations communautaires à collaborer en vue de définir les moyens de faire connaître,

faciliter, coordonner et à promouvoir le volontariat.

Pour la plupart des gouvernements des pays en développement, ils s’intéressent aux

formes classiques et locales de volontariat. En Afrique, le volontariat acquiert davantage

d’importance dans le cadre du développement. Il reste et continue de se heurter à une

conception étroite qui se limite en mouvement bénévole organisé à travers l’assistance

mutuelle et l’initiative personnelle. Dans le souci d’atteindre l’OMD, plusieurs des Etats

africains ont initié ces 10 dernières années un programme national de mobilisation des

volontaires basé dans le cadre des jeunes. Plus précisément, ils sont préoccupés par la

vulnérabilité des jeunes dans le climat économique actuel car « les jeunes entre 12 et 25 ans

comptent 1,3 milliard de la population africaine »3.

Ces initiatives sont instaurées suivant les contextes culturels propres à chaque pays. Le cas de

Togo, Bénin et Burkina Faso sont très développés en matière du volontariat national. Ils sont à

2200 à 3000 volontaires par an. A noter que ces démarches sont souvent appuyées par le

Programme de Volontaires des Nations Unies (PVNU), notamment dans la phase de

lancement.

Madagascar fait partie de ce lot des pays africains. Même si le volontariat a été toujours

présent dans la culture malagasy à travers l’entraide entre le « fokonolona » qui se traduit par

le biais de « fihavanana ». Il ne s’est réalisé qu’à partir de l’année 2000, suivant la première

célébration de la Journée Internationale des Volontaires (JIV) organisée par les associations et

organismes impliquant les volontaires nationaux et internationaux. Douze ans après, il existe

un fort engagement de l’Etat qui a mis en place une institution chargée de la promotion du

volontariat. Cette initiative implique plusieurs acteurs à qui s’organisent pour des actions

portant sur la reconnaissance et la valorisation du volontariat national par secteur et par

domaine. Actuellement, on a estimé 609 0004 personnes volontaires nationales. C’est

pourquoi on a choisi le thème axé sur le volontariat dans le pays en développement. Selon le

cas des pays développés, le volontariat contribue au développement d’un individu, voire de

la communauté et d’un pays. Or son évolution est encore latente dans les pays en voie de

développement en particulier Madagascar.

3 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2007 : développement et générations futures, Washington D.C., 2007. 4 INSTAT, Rapport sur la situation du Volontariat à Madagascar, Décembre 2013, p.78

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3

D’une part, au début de ce travail, nous allons nous inspirer de la déclaration des

acteurs dans le cadre de la réflexion sur la promotion du volontariat national malagasy durant

la mise en œuvre d’un atelier national. Selon leurs concertations « le volontariat national n’est

pas suffisamment structuré, facilité et encouragé pour accompagner les efforts de

développement socio-économiques du pays »5. D’autre part, nous avons fait référence à la

première étude sur le volontariat national à Madagascar selon laquelle le volontariat est

considéré comme étant un chaînon de sortie de crise et de développement. Il est mentionné

que « la reconciliation nationale ainsi que la necessité impérieuse de faire face à des urgences

sociales et humanitaires constituent des axes majeurs de la Politique Générale de l’Etat»6.

1. La problématique Face à ce contexte national, la question qui se pose et qui constitue la problématique

de notre recherche est de voir : « En quoi le volontariat peut-il soutenir et changer le

rythme et la nature du développement ? »

On entend par développement « un mouvement continu sur le long terme, de nature

qualitative et quantitative »7. Il modifie durablement les structures économiques, sociales et

démographiques de la société. Cependant le développement génère de la croissance et vis

versa. Donc la nature et le rythme de la croissance sont liés au rythme et à la nature du

développement. La croissance, selon F. Perroux, correspond à l’augmentation soutenue et

durable de la production des biens et services. Elle est souvent mesurée par le Produit

Intérieur Brut (PIB). Ce dernier est un indicateur qui mesure la richesse monétaire produite

pendant une activité économique. Il ne tient compte que de la création de la richesse

monétaire. Donc, il ne permet pas de situer le mode de vie réel de la population c’est-à-dire le

PIB n'est pas le « BIB » ; ou « Bonheur Intérieur Brut »8.

La nature du développement s’inscrit sur sa durabilité et sa continuité. Et le rythme du

développement dépend des situations démographiques (espérance de vie ; etc.), sociaux

5 MRI, Compte rendu de l’atelier d’analyse des problèmes : « Ensemble pour le volontariat national, 5 Décembre 2012, p.4 6 MRI-PVNU, Rapport sur le Volontariat à Madagascar, 2014, p.3. 7 RAMIARAMANANA Jeannot, cours de développement : Exposé de groupe durant le cours, 2015. 8 Le Bonheur National Brut est un indice qui a été développé par la petite république du Bhoutan qui se situe au Nord de l'Inde, au Tibet, coincée dans les montagnes tibétaines. Il a été l'un des premiers pays à lancer ce mouvement d'aller au-delà de la sphère économique, au-delà du PIB. Ils ont développé toute une batterie d'indicateurs, puis construit un indice, qui s'appelle le Bonheur National Brut, qui permet d'intégrer des éléments économiques, des domaines concernant l'environnement, et des domaines concernant la qualité de la vie, mais avec une caractéristique propre au Bhoutan, celle de mettre beaucoup l'accent sur la spiritualité, la spiritualité essentiellement bouddhiste qui constitue la façon de vivre des habitants du Bhoutan.

Page 14: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

4

culturels (amélioration de la scolarisation, niveau d’étude, niveau de formation, etc.),

économiques (augmentation de la productivité des facteurs, développement des

infrastructures, etc.) et la mobilisation ainsi que la participation de tous les acteurs

(population, acteurs économiques et institutions publique).

Nos réflexions s’orientent sur le fait que le volontariat serait un appui et parmi les

moyens pour transformer l’allure et l’image du développement. Pour ce faire, nous allons

déterminer les objectifs et les hypothèses.

2. Les objectifs de la recherche Notre étude s’inscrit dans le cadre global de la lutte contre la pauvreté. Or le

volontariat est reconnu comme universel. C’est pourquoi, notre objectif général est de

montrer les perspectives pour promouvoir le domaine du volontariat dans son ensemble à

Madagascar.

Plus spécifiquement, cette étude vise à :

- Identifier les parties prenantes des actions volontaires ;

- Fournir une analyse sur l’apport du volontariat au développement;

- Présenter une vision de la stratégie pour favoriser l’expansion du volontariat à

Madagascar.

3. Les hypothèses de la recherche

Nous nous attacherons à confirmer les principales hypothèses suivantes dans notre

recherche:

v Hypothèse 1 : le volontariat est un levier de développement sur le plan

économique, social, culturel et politique.

v Hypothèse 2 : le volontariat contribue à la lutte contre la pauvreté.

v Hypothèse 3 : on peut promouvoir le volontariat.

Mais, pour pouvoir atteindre les objectifs cités supra, notre travail se présente suivant

l’agencement classique des travaux scientifiques. Ce qui fait qu’après cette partie

introductive, nous allons présenter une partie consacrée au cadre général de l’étude. Cette

partie montrera le contexte de Madagascar et la notion du volontariat. Ensuite, nous

Page 15: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

5

aborderons la question méthodologique. Après, nous étudierons dans la deuxième partie les

résultats des données collectées. Enfin, la troisième partie sera consacrée aux analyses et

discussions. Dans cette dernière partie, nous présenterons une série de propositions et des

mesures susceptibles de contribuer au développement du volontariat à Madagascar.

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PARTIE I :

CADRE GENERAL DE

L’ETUDE :

Les éléments constitutifs

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7

PARTIE . I LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE : les éléments constitutifs

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est opportun de présenter le cadre de l’étude. Donc

cette première partie va nous montrer le contexte de Madagascar. Ce sont des informations

existantes et qui nous semblent essentiels à la réalisation de notre travail. Elles servent un outil

de rapprochement toute au long de notre étude. Une fois que ce travail soit effectué, nous

entamerons la notion du volontariat en passant aux différents concepts de base. Enfin, nous

attaquerons sur la question méthodologique. Donc, cette partie est axée sur la description de la

situation de Madagascar et des hommes qui le peuplent, du concept du volontariat ainsi que des

méthodes utilisés.

Chapitre . I Le contexte de Madagascar

L’objet de ce chapitre est de montrer la spécificité de notre pays car elle aura une

importance dans l’approche du volontariat. Pour ce faire, nous allons voir son histoire, ses

données géographiques et les caractéristiques indispensables à toute étude de développement.

Section I. Evolution historique, géographique et organisationnelle de la Grande île

La connaissance de l’histoire de Madagascar au préalable est indispensable pour pouvoir

mettre en exergue l’étude du développement de notre pays par rapport à la thématique du

volontariat.

1. L’origine du peuple malagasy

Les origines du peuplement de Madagascar sont mal connues. La population de l'île

révèle plusieurs composantes, témoins de plusieurs vagues d'immigration. Certaines

populations sont venues du continent africain, d’autres sont des immigrants venant d'Indonésie

lesquels s'installent dans l'île pour y laisser une empreinte très forte. C’est ainsi que la langue

parlée d’aujourd'hui à Madagascar, quelle que soit son origine, est la langue malagasy qui

appartient au groupe des langues malaises et de la famille austronésienne.

À partir du XIXème siècle, l’ère du développement des échanges, la grande île est

devenue un lieu et une population cosmopolites où se croisent diverses nationalités9.

9 Les nationalités comme : Indonésien, arabe, africain, comorien, français, anglais, créole.

Page 19: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

8

Après avoir identifié le peuple malagasy, on va parler de ses caractéristiques

géographiques. La connaissance des données géographiques de Madagascar nous permet de se

situer et de connaître la structure physique, environnementale et territoriale du pays. Elle sert à

faire un rapprochement du peuple et du milieu où il vit.

2. L’emplacement et caractère géographique de Madagascar

Selon l’antiquité géologique, Madagascar est séparée de l’Afrique à partir de l’ère

secondaire. Actuellement, elle est située à 400 km à l’est des cotes mozambicaines. Elle est la

quatrième grande île au monde qui occupe une superficie de 287 041 km2 avec une longueur de

1580 km du Nord au Sud et une largeur de 570 km de l’Est à l’Ouest.

En général, Madagascar connaît deux saisons : une saison chaude et humide puis une

saison sèche et fraîche. Mais les climats présentent une réelle diversité selon les zones. Au

centre de l’île, le climat peut être assimilé à un climat de type subtropical. Sur la côte est, le

climat est très humide car elle est exposée annuellement aux alizés et aux cyclones. L’extrême

sud est très sec et les pluies sont rares. À l’Ouest, le climat est de type subdésertique. Il est

moins pluvieux et se caractérise par des climats arides. Du Nord au Nord-Ouest, les régions

reçoivent des pluies abondantes pendant la mousson.

On voit que Madagascar est dans la partie de l’hémisphère sud. Il ne connaît pas les

problèmes de frontière par rapport à sa position. De ce fait, la population peut circuler et visiter

tous le pays sans contrainte. Pourtant, son immense superficie reste encore l’un des problèmes

en matière de connexion entre les régions car les infrastructures ne sont pas suffisantes voire

inexistante. C’est pourquoi, on trouve des endroits isolés dits zones enclavées surtout durant la

période de pluie.

3. L’évolution de l’organisation du peuple malagasy

Etant données la diversité de l’origine du peuple et l’étendue de notre pays, la population

s’organise suivant sa coutume. Néanmoins, avant son annexion, Madagascar était une

monarchie. A cette époque, la communauté malagasy vivait en système clanique c’est-à-dire à

travers les « foko » appelés « fokonolona ». En principe, ce dernier est organisé selon le mode

patriarcal. Ses membres ont des lois particulières pour la gestion des affaires locales. Le

« fokonolona » était l’ensemble des habitants d’un territoire suffisamment restreint dit

« fokontany »10. Son premier rôle était de faire exécuter les travaux communautaires tels que :

les travaux de construction ou d’entretien des canaux, barrages, digues, etc. Mais, ils ont aussi

10 République de Madagascar, Archives Nationales FF 64.

Page 20: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

9

le pouvoir de délibérer et réaliser ensemble leurs décisions collectives pour résoudre les

problèmes locaux dont les problèmes de naissance, de décès, de sécurité, de justice, d’échange,

de propriété foncière, etc.

A partir de 1881, le pouvoir en place édicte un « code des 305 articles »11 modifiant la

coutume malagasy dans un sens chrétien et moderniste en développant l’initiative des

« fokonolona » à travers le « Charte de fokonolona »12 ou le « fanekem-pokonolona ». Dans

cette charte, le Chef du « fokonolona » ou le « mpikarakara » est chargé de faire appliquer

toutes les décisions. Lorsque Madagascar devint un territoire français, le « fokonolona »

devient un simple rouage subalterne de l’administration coloniale dans le but de lutter contre le

vagabondage et l’oisiveté. Désormais, toutes les constitutions de Madagascar, de la première

République à la quatrième République fut gardé le principe du « fokonolona ». Mais le rôle

attribué au Fokonolona disparaît peu à peu. Citons, la deuxième Constitution malagasy adoptée

en 1975, qui était sous l’influence de la « Charte de la révolution socialiste malagasy appelée

le Livre Rouge »13. La charte attribuait théoriquement un rôle essentiel aux « Fokonolona ». De

même la Constitution de la troisième République écrivait dans l’article 35 que « Le Fokonolona

est la base du développement »14. Ceci est inséré dans l’article 152 de la Constitution de la

quatrième République « Le fokonolona organisé en fokontany au sein des communes est la

base du développement et de la cohésion socioculturelle et environnementale. »15

Donc, à travers toute l’histoire de Madagascar, on mentionne le rôle attribué au

fokonolona. Malgré cela, ceci n’est pas toujours effectif. Alors que, l’organisation de la

communauté malagasy est constamment sous l’égide du Fokontany. Cependant, on devrait

procéder à l’identification des besoins des fokonolona en son sein afin de participer à

l’élaboration de la stratégie de développement. Le Fokontany doit aussi assurer la promotion de

la participation des citoyens. Ce qui n’est pas le cas actuellement car la participation des

villageois est devenue presque imaginaire.

Cette organisation du peuple malagasy ne peut être séparée de l’organisation politique,

administrative et territoriale. Ce fonctionnement a toujours fonctionné en veilleuse durant la

période monarchique, la colonisation et l’ère républicaine.

11 Mr INDRAY Grégoire, cours des Histoires des Institutions de Madagascar en 1ère Année, Université de Toamasina, 2003. 12 Extrait du décret du 9 mars 1902 réorganisant le Fokonolona. 13 Ibidem 14 République de Madagascar, article 35 de la Constitution de la troisième République. 15 République de Madagascar, article 152 de la Constitution de la quatrième République.

Page 21: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

10

4. L’organisation institutionnelle et administrative

Elle concerne le fonctionnement des organes de l’Etat vis-à-vis des citoyens, de leurs

rapports et de leurs obligations ainsi que de leurs droits et devoirs.

La division du territoire de Madagascar est toujours inscrite dans les constitutions. C’est

aussi le cas du découpage administratif. Ce dernier est constitué de trois niveaux dont les

provinces en étant la clé de voûte de l’administration, les préfectures et les sous préfectures et

les communes. Cette dernière est le pouvoir décentralisé et considéré comme l’embryon de la

dynamique locale. Ensuite, il a été changé en quatre niveaux à savoir les provinces, les

Fivondronampokontany, les Firaisampokontany et les Fokontany. Actuellement, il est subdivisé

en 22 Régions avec 119 Districts, 1 579 Communes et 17 485 Fokontany et 121 679

Localités16. Ce découpage administratif de Madagascar est effectif depuis 2003.

L’organisation administrative de Madagascar se manifeste, d’une part, via les services

des administrations centrales (la présidence, la primature, les ministères sectoriels et les

différentes institutions publiques) et d’autre part, à travers les collectivités territoriales

décentralisés et déconcentrées. Ce découpage administratif demeure le cloisonnement entre le

pouvoir central et les organes décentralisés et déconcentrés car il caractérise un accru de

responsabilité que d’autonomie surtout sur le plan financier.

Figure 1: La politique de la décentralisation et la concentration budgétaire

Gouvernement

22 Régions

119 Districts

1579 Communes

17485 Fokontany

95% du budget

1,5% du budget

0% du budget

3,5% du budget

0 % du budget

Source : Le Ministère de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, 2011

et nos conceptions 16 Journal Officielle de Madagascar, loi 2004-001 du 17 juin 2004

Page 22: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

11

Si les peuples s’organisent à travers la base de la division administrative, normalement, le

pouvoir administratif doit être fort à la base. Ce qui signifie que l’autonomie publique entraîne

une affectation budgétaire proportionnelle à ses responsabilités.

La présentation du contexte de Madagascar, nous permet de donner une vue d’ensemble

des caractéristiques de notre pays. Si on parle de l’histoire de Madagascar, le but est d’étaler

son origine mais aussi de faire un lien sur la pratique du volontariat. Ceci est utile avant

l’engagement des volontaires. Puisque l’engagement ne se limite pas dans un endroit à un autre.

Donc, les volontaires ont besoin d’un certain niveau de connaissance de la communauté où il va

intervenir comme la langue utilisé, les us et coutumes, etc. Ces informations sont utiles pour

vivre harmonieusement auprès de la communauté. Quant aux caractères géographiques, ces

notions servent comme un moyen de faciliter le mouvement des volontaires. Elles permettent

une bonne préparation morale, physique et matérielle. Le volontariat est une organisation.

Donc, l’exposition de l’organisation institutionnelle et administrative de notre pays est une

manière de voir aussi, comment, le peuple malagasy s’organise et par quel moyen. Sur ce, on a

un point de repère sur l’organisation des structures selon leur zone d’intervention et leur cible.

Après avoir présenté l’évolution historique, les caractéristiques géographiques et

organisationnelles de Madagascar, nous allons voir les spécificités de la population.

Section II. Profils socio démographiques du pays

Il est adéquat de voir les caractéristiques socio démographiques de Madagascar afin

d’avoir une connaissance des particularités de la population malagasy.

1. Les caractéristiques et la répartition de la population

Madagascar demeure relativement peu peuplé par rapport à sa superficie. En 1993, date

du dernier recensement de la population, Madagascar comptait 12 238 914 habitants17. En

2013, elle aurait dû être renouvelée mais compte tenu de la situation de crise dans laquelle se

trouve le pays, elle n’a pu être effectuée. De 1993 à l’heure actuelle, les nombres avancés de la

population sont les résultats de projections des techniciens de l’INSTAT. Selon leur calcul, la

population est estimée à 23 000 000 en 2015. Cette population se répartit entre 20,3% résidant

en milieu urbain et 79,7% en milieu rural. Sur les six provinces, Antananarivo abrite les 30%

17 INSTAT, Extrait de l’Atlas du Recensement Général de la Population et de l’Habitat du 1993

Page 23: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

12

de la population de Madagascar suivi de Fianarantsoa avec 22% de la population et Toamasina

15%. Les provinces de Mahajanga et d’Antsiranana ne couvrent qu’aux environs de 7 à 10%

chacune. La population est de caractère jeune puisque plus de 20% sont âgées de 0 à 5 ans et

49% sont entre 5 à 15 ans. Selon le genre, la population malagasy comptait de 50,5%

d’individus féminins contre 49,5% d’individus masculins.

2. Les spécificités des ménages malagasy

Selon le rapport de l’INSTAT, le ménage malagasy compte 4 individus en moyenne.

Ceci est valable dans le milieu rural ou urbain. En général, les ménages se répartissent en

quatre types. Premièrement, il existe des ménages élargis qui sont composés par un noyau

familial et des personnes apparentées avec un taux de 25%. Ensuite, les familles nucléaires

c’est-à-dire composés uniquement des parents et de leurs descendants directs sont représentés

de 60% des ménages constitués. Enfin les ménages unipersonnels et les couples représentent

respectivement 5% et 6% de l’ensemble des ménages. L’âge moyen des chefs de ménages se

situe entre 30 à 49 ans. Etant donné que les femmes vivent plus longtemps que les hommes et

compte tenu d’autres circonstances les ménages sont souvent dirigés par des femmes avec un

taux de près de 20%. Cette caractéristique de ménage aura un impact sur la situation de la

population.

3. La situation de la population

Le concept de développement humain place « l’homme au premier plan » 18 c’est-à-dire il

se concentre sur l’accroissement et l’amélioration du bien être d’un individu. Le

développement humain consiste au développement des aptitudes humaines telles que

l’amélioration de la santé et du savoir.

3. 1 La situation sanitaire

La condition sanitaire est l’un des facteurs de mesure en termes de l’espérance de vie de

la population. Elle comprend l’accès à l’eau potable et la situation nutritionnelle. A

Madagascar, il existe une forte amélioration de l’accès à l’eau potable dont le pourcentage est

de 70% dans le milieu urbain contre 38,5% dans le milieu rural. Malgré ce progrès plusieurs

maladies frappent la population malagasy. Selon l’enquête menée par l’INSTAT, les

principales maladies demeurent entre la malaria, les maladies diarrhéiques, les toux ou les

infections respiratoires. Il est à noter que la forte incidence du paludisme est liée probablement

au climat à Madagascar. Or, toute maladie nécessite un traitement. Mais l’accès aux soins du

18 PNUD, Rapport National sur le Développement Humain, Madagascar, 2003, p.1.

Page 24: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

13

peuple malagasy dépend de l’existence des centres sanitaires et d’accès aux traitements et le

coût y afférent. Concernant le traitement des maladies, environ 66% de la population se font

traiter dans les centres de santé publics dont la majorité des consultations sont effectuées dans

les Centre de Santé de Base (CSB), surtout chez les ruraux. Le recours aux cliniques et aux

médecins privés affiche une proportion de 20%. Cette situation se retrouve dans toutes les

régions de Madagascar. Quant à l’espérance de vie à la naissance dans notre pays, elle est à

l’ordre de 53 à 55 ans.

3. 2 Le degré de l’éducation

Le niveau d’instruction de la population constitue un meilleur profil du capital humain à

Madagascar. Pour la population active, ce niveau d’instruction est relativement faible. Selon

l’Enquête Périodique auprès des Ménages (EPM), la population est classée en quatre catégories

selon leur niveau scolaire : sans instruction (ceux qui n’ont jamais fréquenté ou qui ont atteint

au maximum la troisième année du primaire); niveau primaire (ceux qui ont achevé la classe de

huitième jusqu’à la classe de quatrième du collège) ; niveau secondaire (ceux qui ont achevé la

classe de troisième du collège jusqu’à la classe de terminale) ; niveau supérieur (ceux qui ont

obtenu le baccalauréat ou ont déjà fréquenté un établissement d’enseignement supérieur).

La situation du niveau d’éducation à Madagascar est en position de faiblesse depuis le niveau

secondaire jusqu’au niveau universitaire.

Nous avons étalé les caractéristiques et la répartition de la population. Le but est

d’effectuer une liaison sur la situation démographique de la population et les personnes

volontaires. Ce lien correspond aux répartitions des volontaires selon leur critère d’âge, le

genre ou bien la situation matrimoniale. Une connaissance de certaines informations sur la

population nous permet de faire une estimation du profil des volontaires à Madagascar. Les

renseignements dans ce domaine servent des explications sur les pratiques des actions

volontaires. Ils peuvent refléter les domaines d’activité des structures et les types d’intervention

des volontaires.

Page 25: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

14

Section III. Situation économique de Madagascar

Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Selon le classement par

PIB publié par le FMI, il se trouve que le pays occupe la 130ème place sur 191. Plusieurs efforts

ont été entrepris par les gouvernements pour sortir le pays de cet état à travers diverses

politiques. Effectivement, bon nombre de documents ont été élaborés pour nous faire

progresser à savoir le Document Cadre de Politique Economique (DCPE), le Document

Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) ainsi que le Madagascar Action Plan

(MAP). Ces stratégies ont été adoptées dans le but de lutter contre la pauvreté. Cependant, le

pays reste toujours pauvre.

1. Le portrait de la situation macroéconomique

Madagascar est un pays confronté à de nombreuses difficultés sociales, économiques et

une forte instabilité politique. Tout cela reflète la situation économique du pays. Les

principaux indicateurs montrent que les conditions macroéconomiques sont restées

généralement stables de 2012 à 2014. Le taux de croissance était de 3% en 2014 et la

croissance annuelle du PIB était de 2,97% pour la même période. L’industrie extractive et le

secteur des services sont les principaux moteurs de cette croissance. Le ratio recettes fiscales

par rapport au PIB demeure faible (10,1%) et l’objectif de 11,6% visé dans la loi de finances

rectificative n’a pas été atteint. Les dépenses courantes continuent à absorber une part

importante des dépenses totales (75%).Les dépenses d’investissement sur financement interne

ont doublé par rapport à l’année précédente. Cependant, le total des investissements publics n’a

été que de 3,5% du PIB, ce qui est insuffisant pour répondre adéquatement aux besoins du

pays. Ces dépenses d’investissement ont été orientées vers les secteurs sociaux (éducation et

santé), l’agriculture et les travaux publics.

1. 1 Le niveau de revenu

Le secteur primaire qui utilise 80% de la population est relativement faible en matière de

revenu. Il connait un niveau de salaire le plus bas qui est de valeur de 978 00019 Ariary par an.

Cette situation est due à la vulnérabilité du secteur face aux cataclysmes naturels, à la

dégradation de l’environnement et aux techniques de production rudimentaires.

Le secteur secondaire occupe la place intermédiaire, avec un salaire de 1 070 000 à

1 676 000 Ariary par an. Cette situation provient du développement des industries des zones

19 INSTAT, Résumé du Rapport sur l’Enquête de Suivi des OMD 2012-2013, p. 21

Page 26: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

15

franches, des entreprises crevettières et des industries d’extraction minière dénotant un

dynamisme et une ouverture vers les marchés extérieurs. Mais, la situation devient précaire

suite aux différentes crises et qui ont entrainé la fermeture de plusieurs usines.

Le secteur tertiaire a plusieurs branches tels que le transport, le tourisme, le commerce,

etc. Ces activités sont très différentes et ne permettent pas de bien définir le salaire des

opérateurs.

1. 2 Le phénomène de l’emploi et le chômage

L’image de l’emploi se présente sous l’angle du marché du travail c’est-à-dire entre

l’offre et la demande d’emploi. A Madagascar, la population active est relativement jeune et le

niveau d’instruction est relativement faible. En 2015, le nombre des chômeurs à Madagascar

atteint de 4 millions dont la moitié est les jeunes.

Le chômage est un problème universel mais dans notre pays c’est un phénomène

essentiellement urbain. Ceci est prouvé par la proportion de 7,6% en ville contre 3% à la

campagne. La vulnérabilité au chômage diffère aussi selon le genre. Le taux s’élève de 4,8%

chez les femmes sur 2,9% chez les hommes. Le chômage atteint plus les jeunes de moins de 25

ans avec un taux de 5,9%.

2. Etat des lieux des secteurs d’activité

L’accroissement de la richesse à Madagascar provient de l’amélioration de chaque

secteur d’activité. Or, on observe des écarts très importants entre les secteurs d’activités.

2. 1 Le secteur primaire

Le secteur primaire est constitué par l’agriculture, l’élevage et la pêche. Madagascar est

classé parmi les pays à vocation agricole où 14 millions20des malagasy sont dans ce secteur.

Ceci caractérise l’importance de la production agricole.

L’agriculture tient la première place dans le secteur primaire. Parmi les productions

agricoles, la culture du paddy tient une place prépondérante. Cependant, la production ne

couvre pas la consommation du riz pendant toute une année, vu que le riz est la base

alimentaire de notre pays. Les cultures vivrières, sont majoritairement destinées à

l’autoconsommation et le riz connaît une tendance à la baisse à cause des conditions

climatiques et des techniques rudimentaires. Cela implique de faibles rendements. De plus, les

20 Ministère de l’AGRICULTURE, Service de la Statistique Agricole, 2014

Page 27: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

16

cultures de rente et les cultures d’exportation, destinées à la commercialisation, sont en position

de faiblesse à cause du problème de la normalisation et des problèmes des débouchés.

L'élevage dans la Grande île est affecté à la consommation et la vente locale. En fait,

l'absence d'infrastructures et des organisations dans cette filière freine le développement du

secteur. D’ailleurs, les paysans ne considèrent pas l'élevage comme une activité totalement

indépendante.

La pêche devrait être la force du secteur primaire car Madagascar est un lieu favorable.

De nos jours, cette filière a enregistré une progression face aux diversifications telles que : la

pêche industrielle, artisanale, traditionnelle, continentale, l’aquaculture et la pisciculture. C’est

pour cette raison que la production a enregistré une amélioration.

2. 2 Le secteur secondaire

L'intérêt du secteur secondaire réside dans le bâtiment et les travaux publics, l'agro-

alimentaire, l'agro-industrie, l'industrie du textile et de l'habillement et l'industrie extractive et

l'énergie. Grâce à ces diversités, le secteur secondaire devrait apporter plus de valeur ajoutée

dans notre économie. Pourtant, le pays a traversé des périodes de crise. En effet, elles ont

laissées des impacts sur le secteur industriel, en particulier le secteur privé. Actuellement, le

secteur textile est encouragé à partir des appels aux investissements directs étrangers. Ceci est

manifesté par l'éligibilité et la qualification de Madagascar pour l'AGOA21 qui pourrait les

adhérer. En matière de l'industrie extractive, Madagascar dispose d'une forte potentialité. En

effet, il regorge de produits miniers très diversifiés couvrant la majeure partie de l'île, tels les

matériaux de carrière (marbre, granite...), les gemmes et minéraux de collection (rubis, saphir,

émeraude...), les minerais (nickel, titane, cobalt...), les minéraux industriels (mica, graphite...)

et les ressources énergétiques (charbon, hydrocarbures, chromite...).

2. 3 Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est composé de sept sous-secteurs, à savoir : les transports, la

télécommunication, les banques, les bâtiments et travaux publics, l’assurance, le commerce et

le tourisme. L’expansion de ce secteur a été favorisée surtout par la mise en œuvre des mesures

telles que l’assainissement et la privatisation des sociétés d’Etat. Mais, la conjoncture politique

et économique de Madagascar a crée une défaillance dans ce secteur. Même si la section

hôtellerie, tourisme, transport et télécommunication a gardé son essor en matière d’exploitation, 21 AGOA : African Growth and Opportunity Act est une loi adopté en Mai 2000 par le congrès américain dans le but de soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain.

Page 28: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

17

elle n’a pas donné les résultats attendus pour la croissance économique rapide. Les sous-

secteurs transport et commerce sont les branches qui contribuent les plus à la formation du

PIB.

Il ressort que la présentation de la situation de Madagascar nous permet de faire un lien

sur la contribution du volontariat à son développement. Le revenu, l’emploi sont des

informations utiles pour le développement. La projection en matière du volontariat se place sur

les catégories socio professionnelle des volontaires. Cependant, l’état de lieux des secteurs

d’activités nous sert un indice et un critère de vérification sur les domaines qui nécessitent une

forte mobilisation et d’intervention prioritaire en tant que piste de réflexion sur la stratégie

nationale pour la promotion du volontariat à Madagascar.

Après avoir passé en revue le contexte de notre pays, nous allons voir dans le chapitre

suivant la présentation du volontariat en passant par son concept, sa signification et ses

principaux types.

Page 29: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

18

Chapitre . II Généralités sur le volontariat

Dans ce chapitre, nous nous sommes amenés à parler des concepts autour du volontariat.

Nous débuterons dans la première section les théories de base incarnant le volontariat. Puis,

nous aborderons dans la seconde section la définition et le type de volontariat.

Section I. Les différents concepts du volontariat

A partir de notre recherche documentaire, nous avons trouvé deux principales théories

reliées au volontariat. La première est la théorie du club ou la théorie du groupe et la deuxième

est la théorie de la citoyenneté.

1. La théorie du club

1. 1 Définition de la théorie du club

Avant de procéder à la genèse de la théorie de club, il est adéquat de connaître la

définition du club. Le mot « club » est issu de l'idée de groupe. Il était depuis longtemps étudié

par les sociologues. Son concept implique une association fondée sur les deux règles

fondamentales en économie : l'hédonisme, comme fin, et l'utilitarisme, comme moyen. Ce qui

fait que, la recherche du " bonheur " passe par la maximisation sous contrainte de l'utilité

individuelle. Donc, des agents économiques décident de se réunir à un moment donné afin de

faire valoir un intérêt commun.

1. 2 Les Fondements de la théorie du club

Après avoir esquissé une définition du concept de club, nous devons mentionner les

principales influences théoriques que l'on retrouve, à des degrés différents. On note,

premièrement, les travaux de l'école suédoise dont l'équilibre négocié d’E. Lindahl (1919) est

l'exemple le plus intéressant de fourniture privée d'un bien public. On ajoute, ensuite, le modèle

de C. Tiebout (1956) sur la migration comme mode de révélation des préférences. Puis les

réflexions de J. Buchanan et G. Tullock (1962) sur les coûts des différentes règles de décision

collective. Et enfin, l'approche sociologique évoqué par M. Olson (1965). Il explique sa

logique de théorie de groupe en disant que : « les différents intérêts personnels n’existerait que

si les individus sont préoccupés par leur bien-être, et les effets de groupe ne viendraient pas

d’un altruisme mais d’un combat pour l’équilibre du pouvoir par les pluralistes » 22.

22 OLSON Mancur, Logique de l’action collective, Edition PUF, Paris, 1965, p. 157.

Page 30: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

19

1. 3 Liaison de la théorie de club au volontariat

En effet, la « théorie économique du club », est fondée sur le principe d'échange

volontaire. Il tend à montrer que le groupe doit être simplement considéré comme intermédiaire

méthodologique parce que cette démarche relève donc d'une approche positive de la

communauté et de l'interaction sociale. Cette dernière permet d'introduire la notion de relation

sociale qui accède dès lors au statut de communauté. Ce qui signifie qu’il est le siège

d'interactions sociales et d'un calcul altruiste.

Ainsi, la théorie du club met en exergue les rapports coopératifs existant entre les

individus qui partagent un bien public. Trois auteurs économistes établissent le lien entre

l’intérêt individuel et l’intérêt collectif dont Latham, Bentley et Truman. Le premier considère

la structure de la société comme « associationnelle », c’est-à-dire que les associations et les

groupes sont la base même de la société. Donc l’intérêt et le comportement de groupe sont

primordiaux. Le second évoquait qu’un groupe n’existe qu’à travers son intérêt, ainsi un intérêt

n’existe pas tant qu’un groupe ne s’est pas formé. Le troisième disait que la société a assisté à

une complexification de la machine sociale, autrement dit pour combler les besoins nouveaux,

il faut former de nouvelles organisations.

En résumé la théorie du groupe ouvre des perspectives intéressantes dans l’analyse du

phénomène coopératif puisqu’elle intègre la dimension sociale par le biais du bien collectif. Ce

qui nous mène au concept de la participation citoyenne.

2. La théorie de la participation citoyenne

2. 1 L’Origine de la citoyenneté

La notion de citoyenneté puise son origine dans la Grèce antique, suite à l’invention de la

cité grecque dite polis23. Ce statut de citoyen demeure donc le privilège de chaque individu. Les

Révolutions américaine et française et la naissance des États-nations du XVIIème siècle, surgit le

véritable concept de citoyenneté. C’est-à-dire tout homme peut être appelé citoyen sans

hiérarchisation. L’idée moderne de la participation est apparue dans les années 60 à cause des

revendications de la population et s’est intensifiée et devenue officielle durant les années 80.

23La cité est fondée sur l’égalité de tous les citoyens masculins, mais les femmes, les étrangers et les esclaves en sont exclus

Page 31: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

20

Cette participation du public aux prises de décisions est déclarée aussi durant la conférence

mondiale de Rio24.

Le concept de « citoyenneté » est connu depuis l’ère de l’antiquité. Selon son

étymologie, « citoyenneté » vient du latin « civitas », qui désigne le statut juridique qui permet

à un individu de devenir citoyen. Il accorde à l’homme le droit d’être reconnu comme un

membre d’une société et de prendre part à la vie politique de celle-ci. Donc, la citoyenneté

donne accès à un ensemble de droits comme les droits humains, politiques, civils et sociaux,

tout en créant des devoirs. Aujourd’hui, le terme « citoyen » s’est internationalisé, avec une

nouvelle notion de la citoyenneté qui va désormais s’identifier au « civisme » ou le

comportement propre au « bon citoyen ».

2. 2 Le sens de la citoyenneté

D’abord, le concept peut être défini comme un statut social, codifié de manière juridique

et qui donne un ensemble de droits et de devoirs légaux tels que : les droits civils (les droits

nécessaires au respect de liberté individuelle, liberté d’association, de parole, de conscience) ;

les droits politiques (le droit de vote, de participer à l’exercice du pouvoir, etc.) et les droits

sociaux (le libre accès à la protection sociale). Ensuite, il s’agit d’un statut légal formel qui

unit des individus à un État. Dan ce sens, la question de la citoyenneté est considérée comme

une composante du lien social. En effet, elle engendre l’égalité des droits et des devoirs dans la

société démocratique d’aujourd’hui. Ce lien est ramené à une identité collective qui peut être

partagée, en dépit des différences de classe, de race, de genre, de religion, etc.

De plus, la citoyenneté implique également une participation à la vie de la cité.

Néanmoins, les citoyens n’ont pas l’obligation. Ils ont le choix, c’est-à-dire, ils peuvent décider

de participer ou non à cette vie commune comme l’exercice du droit de vote. Par contre, il doit

contribuer dans l’exécution des grandes orientations de la politique nationale. Dans cette

option, la citoyenneté serait qualifiée de la citoyenneté active. Ainsi, la citoyenneté active

assure le maintien de la cohésion sociale et permet de faire naître une solidarité.

2. 3 L’interdépendance de la citoyenneté et le volontariat

Parmi les activités considérées comme relevant de la citoyenneté active, nous trouvons le

volontariat. Le volontariat est considéré comme indissociable de la citoyenneté active, car les

citoyens peuvent s’impliquer dans la vie sociale. C’est en ce sens que les deux concepts

volontariat et citoyenneté sont entremêlés. De la citoyenneté au volontariat, il existe une

24 Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, 10ème principe, 1992.

Page 32: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

21

grande évolution car le volontariat est une forme d’engagement citoyen mais cet engagement

est avant tout un acte individuel qui implique des choix et des responsabilités de sa part.

Section II. La notion du volontariat

La notion de volontariat a fait l’objet de plusieurs définitions dans la littérature. Le

concept est fort diversifié. Il est lié aux activités de projets de développement et le plus souvent

aux organisations de la société civile, aux ONG, aux associations et aux organisations

traditionnelles. Selon certains spécialistes en la matière, cette notion ne couvre pas les mêmes

réalités d’un pays à un autre. Toutefois, elle constitue un label légitimant la personne en soi,

une valeur et un don de soi. De surcroît, il renvoie à un ensemble de termes à connotation

positive qui englobent l’engagement et la solidarité.

1. La détermination des termes autour du volontariat

Selon l’histoire, au moyen âge, l’expression « charité »25 a été caractérisée par nos

sociétés de l’aumône, c’est-à-dire celui qui possédait tend la main au pauvre, celui-ci l’aidait à

obtenir le salut. Cette action est une interaction marquée par une reconnaissance mutuelle. Suite

à la révolution industrielle, la société a crée de nouvelles règles du jeu. Le volontariat a fait

partie de cette disposition. Il est devenu donc un moyen de réhabiliter le rôle indispensable du

don et de la gratuité. Il est ancré dans une longue tradition sur les actions sociales. Après la

deuxième Guerre Mondiale, le volontariat s’est appuyé sur la conquête de la liberté

d’association. Son essor et son développement est dû à l’engagement associatif qui se situe au

cœur des systèmes démocratiques car la proximité de l’association permet à la fois de ramener

l’individu à la poursuite d’un intérêt personnel vers la perspective d’un intérêt général. Le

volontariat peut être défini comme un caractère d’un bon citoyen.

Donc, avant de voir le sens du volontariat, il s’avère nécessaire d’apporter une explication

sur les termes entre le salariat et bénévolat par rapport au volontariat afin d’éviter toutes sortes

de confusion.

1. 1 Le salariat

La notion de salariat a été dégagée par la jurisprudence. L’existence d’une relation de

travail salariée dépend du contrat de travail signé par les cocontractantes. A cet effet, trois

critères doivent être réunis pour qu’il y ait contrat de travail : une prestation de travail fournie

25 JACQUES Zwick, « le volontariat, tendances et limites » in Des associations, Fondation Marcel Hicter, Paris, 1987, p. 12.

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22

dans le but de se procurer des revenus ; une rémunération en espèces et/ou en nature et un lien

de subordination juridique, c’est à dire l’exécution du travail sous l’autorité d’un employeur.

Celui-ci a le pouvoir de donner des ordres, des directives, il peut en contrôler l’exécution et il

peut sanctionner d’éventuels manquements.

1. 2 Le bénévolat

Le bénévolat est une activité libre qui n’est encadré par aucun statut. Il est pratiqué par la

personne appelé bénévole. Le terme « bénévole » est issu du mot latin « benevolus » qui

veut dire « qui veut bien »26. C’est une appellation de celui qui accomplit un acte de manière

désintéressée, sans rémunération. Par définition : « le bénévolat est la situation dans laquelle

une personne fournit de façon désintéressée une prestation pour une personne ou pour un

organisme »27. Les conditions présomptives du bénévolat sont : l’activité libre (non

obligatoire) ; désintéressée (sans but lucratif) ; servant l’intérêt général (et non des intérêts

particuliers) ; exercée pour un groupe de personnes différent de sa famille ou de ses amis

(communauté plus ou moins grande) ; dans un cadre formel ou informel.

1. 3 Le volontariat

A partir de ces différentes définitions que nous avons données, nous allons déterminer

le terme volontariat.

L’expression « Volontaire » vient aussi du mot latin « voluntarius» qui est une

personne qui s’engage, pour une durée limitée, à temps plein, pour une mission d’intérêt

général. En contrepartie de cet engagement, « il peut percevoir une indemnité qui n’est pas

assimilable à un salaire »28. Cette définition concorde avec la définition formulée par Van

Buggenhout et D'hondt (1998). Dans le cadre d'une recherche effectuée pour la Fondation Roi

Baudouin, ces deux auteurs ont tenté d'établir une définition juridique applicable au volontariat.

Ils sont parvenus à la conclusion que le volontariat était constitué de six éléments qui le

distinguent, d'un point de vue juridique, des autres activités. C’est une activité ayant un

caractère non contraignant au profit d'autres individus ou de la collectivité qui, de manière non

rétribuée, effectuée dans un cadre plus ou moins formel par une personne physique.

26 CONFEJES, Guide de promotion du volontariat au sein des Etats et Gouvernement membres de la Confejes, Sénégal, 2006, p.14. 27 HALBA Bénédicte : « Bénévolat et volontariat en France », La Documentation Française, Paris, 2003. 28 HALBA Bénédicte, Gestion du bénévolat et du volontariat : développer son projet et les ressources humaines bénévoles, De Boeck, 2006.

Page 34: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

23

Depuis la déclaration de l’Année Internationale du Volontariat en 2001, l’Assemblée

Générale des Nations Unies a défini le volontariat sur trois conditions :

v En premier lieu, le volontariat est l’action menée sur une base volontaire, du plein gré

de l’individu c’est-à-dire sans rétribution ni obligation. Mais la décision de se porter

volontaire peut bien être influencée par une pression exercée par les pairs, les valeurs

personnelles ou encore par le sens des obligations d’ordre culturel ou social.

v En deuxième lieu, la récompense financière ne doit pas être le but principal de l’action

et les volontaires sont placés à temps plein qui prévoit le paiement des dépenses à savoir

les frais de transport, d’hébergement et de repas.

v En troisième lieu, l’action des volontaires doit être pour le bien commun (au profit d'une

ou de plusieurs personnes). Il est écrit que le volontaire est quelqu’un qui travaille en

faveur du bien être de la communauté.

Toutes ces définitions servent une référence mais à chaque pays de s’y référer et

d’ajouter sa particularité. C’est pourquoi, le volontariat se présente sous plusieurs formes.

2. Les formes du volontariat

L’aspect du volontariat dépend de la situation économique du pays parce que ce

développement permet de tisser des liens entre les individus.

2. 1 Le volontariat international

Par définition, le volontariat international est un engagement des volontaires à l’étranger.

Il comprend des missions à court et à long terme par le biais d’agences étatiques ou non-

gouvernementales. Il est devenu un des programmes d’aide au développement dans des

organisations du volontariat internationales. La reconnaissance, les mérites et la contribution

vitale des volontaires a vu le jour lors des délibérations de plusieurs grandes organisations non

Gouvernementales en 1996 lors du forum organisé au Japon par le Programme des Volontaires

des Nations Unies (PVNU) et l'Organisations des Nations Unies (ONU). Alors l'administrateur

du PNUD a contacté par écrit les 54 représentants permanents auprès des Nations Unies des

Gouvernements membres du conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC),

demandant leur point de vue. Ainsi 1997, une suite favorable a été accordé qui donne lieu à la

résolution de 1997/44 du 22 juillet 1997, en proclamant 2001 Année Internationale des

volontaires. Ainsi, lors de sa 52ème session, par sa résolution 52/17 du 20 novembre 1997

Page 35: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

24

soutenue par 123 pays dont Madagascar, l'Assemblée Générale a décidé d'entériner le plan

d'actions proposé par la résolution de l'ECOSOC.

Avant même de cette décision, plusieurs pays développés dans le monde, ont pratiqué le

volontariat international. Pour ces pays le volontariat est une affaire de l’Etat. Grâce à son

envergure, ces pays ont monté des programmes de volontariat international bien qu’ils ont

connu du volontariat national pour le leur service de leur propre pays. Donc, le volontariat

international devient un système d’envoie des volontaires des pays du Nord vers ceux du Sud.

En Europe, on trouve le Service Volontaire Européen (SVE) permettant la mobilisation

de jeunes volontaires dans l’espace européen. Ce système mobilise jusqu’à 100 000 jeunes par

an surtout dans le pays tels que la France, l’Italie et le Royaume Uni. D’ailleurs, ces pays ont

chacun un centre national qui promeut le volontariat.

En Amérique, il y existe plusieurs programmes de volontariat mais l’United State Peace

Corps est le plus connu. Depuis 196229, le Corps de la paix a partagé avec le monde ses de

personnes ressource plus précieuse. Ils servent dans 73 pays en Afrique, Asie, Caraïbes,

Amérique centrale et du Sud, en Europe et au Moyen-Orient. Ce sont des citoyens américains,

généralement avec un diplôme d'études collégiales, qui travaille à l'étranger pour une période

de deux ans après trois mois de formation. Ils collaborent avec les membres des communautés

locales, et leurs missions sont axées dans les domaines de l'éducation, la sensibilisation des

jeunes, le développement communautaire, l'environnement, et la technologie de l'information.

Ils partagent la culture américaine afin de comprendre les cultures des autres pays. Le travail

est généralement lié au développement économique et social. De 1961 à 2015, près de 220.000

Américains ont rejoint le Corps de la paix et ont servi dans 140 pays.

En Asie, on peut citer la Singapour International Foundation (SIF), l’Agence

Thailandaise pour le Développement International et la Coopération (TICA), l’Agence

Japonaise de Coopération Internationale (JICA) et la Korea International Cooperation Agency

(KOICA). Cette agence Coréenne a été fondée le 1er avril 1991, en tant qu’agence

gouvernementale responsable de programmes d’aide pour la réduction de la pauvreté et le

développement socio-économique dans des pays en voie de développement, non seulement en

renforçant la coopération au développement international mais aussi en consolidant le

partenariat avec les pays en voie de développement. Sa mission consiste à contribuer à

l’amélioration de la qualité de vie et l’éradication de la pauvreté des pays en voie

29 Le président Kennedy dans un discours à la Maison Blanche le 22 Juin, 1962 « mes compatriotes américains: demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays ».

Page 36: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

25

développement. Les principaux bénéficiaires des actions de coopération de la KOICA étaient

l'Irak, l'Afghanistan et le Vietnam.

En Océanie, il existe l’Australian Volunteers International (AVI) qui est un organisme

sans but lucratif et indépendant. Il est à la fois opérateur de développement et du volontariat.

Ces volontaires interviennent en Afrique et en Moyen Orient, mais la plus grande partie

demeure en Asie Pacifique.

Le volontariat international est devenu une pratique et un mode vie des pays développés

mais cela est complémentaire avec le volontariat national. Puisque, en 1985, l’Assemblée

générale des Nations Unies a appelé les communautés, les particuliers et les gouvernements à

célébrer tous les ans, le 5 décembre, la Journée Internationale des Volontaires (JIV).

2. 2 Le volontariat national

Le volontariat national réside dans le fait de valoriser ceux qui s’engagent et agissent

pour le développement de leur pays, et de stimuler l’engagement volontaire et la « culture du

service » dans le pays. Ce type du volontariat est le plus en vogue dans les pays en

développement. Dans l’Afrique occidentale, on trouve le Programme de Volontariat du Niger

(PROVONI) et le Programme National de Volontariat (PNVB) du Burkina-Faso. Le

PROVONI est issu du cadre de la lutte contre la pauvreté et de l’atteinte des OMD ainsi que la

lutte contre la crise alimentaire et nutritionnelle de 2005. A cet effet, le gouvernement nigérien

a signé avec les Agences du Système des Nations Unies un Plan Cadre pour l’Aide au

Développement pour la période 2004-2007. Ce programme a permis l’expérimentation sur le

volontariat en Niger. Le PNVB s’inscrit dans le cadre de la Politique Nationale de la Jeunesse

du Burkina Faso, adoptée en 2008. Il est chargé de structurer et gérer le développement d’une

nouvelle forme d’engagement : le « Volontariat National » dans le but de lutter contre la

pauvreté et promouvoir la bonne gouvernance, mener des actions et développer des outils

permettant de favoriser et de promouvoir l’engagement des volontaires.

En Afrique du Nord, on a le Collectif Marocain du Volontariat (CMV) du Maroc. Le

CMV est un réseau d’associations marocaines qui s’est constitué en 2009. Son objectif est de

promouvoir le dispositif du volontariat national et international comme moyen de construction

d’une politique de jeunesse au Maroc. Il conduit aussi des échanges de volontaires nationaux et

internationaux.

Dans les îles de l’Océan indien l’île Maurice est la plus avancée. Elle a crée une plate

forme dénommée Non-State Actor Unit (NSA) en 2009. Cette plate forme rassemble tous les

acteurs de la société civile afin d’agir d’une manière collective sur le développement et

Page 37: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

26

l’autonomisation des communautés. Puis, le Gouvernement Mairicien a mis en place eu projet

de volontariat appelé Volonteer Pou Moris suivant la recommandation du suivi de l’AIV. Qaunt

à Madagascar, il ne dispose pas encore un programme national. Mais seulement une direction

rattachée au Ministère qui s’occupe de la promotion du volontariat à l’echelle nationale.

La ressemblance de tous ces programmes du volontariat dans les pays cités ci-dessus

touche leurs objectifs. Ils relèvent de la lutte contre la pauvreté, de la valorisation ainsi que de

la promotion de la place des citoyens. Pour la phase de lancement du Programme National de

Volontariat, tous ces pays ont connu l’aide et l’appui du Programme des Volontaires des

Nations Unies (PVNU), du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et

quelque fois de la France Volontaire. Pour chaque pays, les actions de promotion et de

valorisation du volontariat sont menées auprès des différents acteurs du développement.

Cependant, dans le sens d’une approche participative et intégrée, il existe des actions qui

permettent de toucher l’ensemble des acteurs de la société, d’une part et d’autre part, la

stratégie de mobilisation de ressources financières pour assurer le développement et la

pérennité du dispositif de volontariat national.

Le volontariat est sans frontière, donc son évolution résulte de la mondialisation et la

globalisation.

2. 3 Les nouvelles formes du volontariat

La mondialisation et l’ère numérique sont entrain de changer la face du volontariat. Cette

évolution du volontariat procure des occasions pour les individus de se porter volontaire et

d’accroitre leur engagement. Selon le Rapport Mondial du Volontariat en 2011, on a ajouté

quatre aspects de volontariat tels que :

v Le volontariat en ligne : c’est l’activisme à travers les Technologies de

l’Information et de la Communication (TIC). Cette dernière procure à chaque

individu une opportunité et un accès à plusieurs possibilités de participer à la vie

de la communauté.

v Le Volontourisme: c’est un volontariat à court terme pratiqué surtout par les

étudiants pendant les périodes des vacances ou les personnes interrompant leur

carrière suivant leur congé.

v Le volontariat de la diaspora : est un volontariat pratiqué par la population qui

vit à l’étranger. Le retour périodique de ces personnes dans leur pays d’origine

Page 38: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

27

vise à renforcer les capacités des réseaux de la société civile et insuffler dans les

communautés locales une mentalité favorable à la collectivité et au civisme.

v La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) ou Volontariat des

Entreprises : est une pratique de volontariat des employés soutenue par les

employeurs. Ce volontariat d’entreprise est souvent une composante des stratégies

des entreprises dans leur engagement communautaire.

Après avoir présenté le cadre de l’étude, nous allons aborder la méthodologie de notre

recherche.

Page 39: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

28

Chapitre . III Méthodologie adopté

Toute recherche consiste à effectuer une investigation systématique afin de produire de

nouvelles connaissances ou de trouver des moyens pour résoudre un problème ou pour

répondre à un besoin. Pour parvenir aux résultats escomptés de notre recherche, nous avons

procédé à une double approche qualitative et quantitative.

Section I. Les Méthodes de collecte des données

2. 1 Le mode qualitative

Les méthodes qualitatives de notre travail sont essentiellement présentées de la manière

suivante : une grande partie de nos investigations a été fondée sur des démarches consultatives

pour la collecte d’informations. Pour acquérir une masse d’informations sur le sujet, nous

avons suivi plusieurs étapes.

1. 1 Les recherches bibliographiques

Nos recherches bibliographiques ont été faites auprès de la bibliothèque de l’Université

d’Antananarivo, de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en ce qui concerne la

revue de la littérature, la thématique sur le développement et les méthodologies de recherche.

D’autres thèmes particuliers ont aussi retenu notre attention. Ensuite, nous avons fait la

recherche d’information sur le volontariat auprès de la Coordination Nationale pour la

promotion du Volontariat (CNV) au niveau du Ministère de la Communication et des Relations

avec les Institutions (MCRI), du Programme des Nations Unies pour le Développement

(PNUD), du Programme des Volontaires des Nations Unies (PVNU), du Service de

Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) au sein de l’Ambassade de France. Cette

documentation nous a largement servie pour inventorier les travaux menés en matière de

volontariat

1. 2 La revue par internet :

Des recherches sur Internet nous ont aidée dans la connaissance de la situation actuelle du

volontariat dans le monde à partir des sites web : www.uno.org; www.volontariat.net. Elles

ont été aussi complétées par des articles en lignes comme www.iriv.com. et les sites des

quotidiens malgaches en ligne : notamment www.midi-magadascar.mg. et

www.lexpressmada.com. Nous avons aussi consulté différents sites consacrés aux

questionnements relatifs au volontariat notamment les sites des organismes internationaux et

nationaux en particulier les sites gouvernementaux.

Page 40: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

29

1. 3 La documentation

Plusieurs documentations ont été effectuées telles que : la consultation des documents

d’analyses statistiques, socio économiques et démographiques à l’Institut National de la

Statistique (INSTAT), de rapports annuels d’activité concernant le sujet au sein des différents

organismes et institutions.

2. 2 La méthode quantitative En plus des différentes informations obtenues lors de la recherche documentaire et

l’analyse des données disponibles auprès des services ou entités concernés, nous avons effectué

des enquêtes. L’enquête est le moyen de disposer des données actualisées pour le volontariat et

pour recueillir plus d’information. Pour ce faire, nous avons élaboré des questionnaires pour

les volontaires et un guide d’entretien pour les responsables des structures.

2. 1 Les outils de collecte d’information

2.1. 1 Le questionnaire

Le questionnaire est un formulaire comportant des questions utilisées pour recueillir des

renseignements auprès des personnes enquêtées. Nos questionnaires comportent des questions

fermées et des questions ouvertes30. Ces questions fermées permettent d’obtenir des données

qui doivent être analysées statistiquement. Par contre, les questions ouvertes peuvent être utiles

pour déterminer quels sont les avis et les comportements de la population étudiée par rapport au

thème. Pour la confection des questionnaires, les critères suivants ont été retenus : la situation

des volontaires, leur engagement, leur cadre d’engagement et leur perception sur le volontariat.

2.1. 2 Le guide d’entretien Le guide d’entretien a été utilisé pour récolter des renseignements portant sur le sujet. Ce

guide sert de repère pour mener les conversations, mais en laissant aussi la possibilité d’ajouter

d’autres questions susceptibles de surgir durant l’entrevue. Les questions formulées devront

être compatibles au thème. La présentation des questions en séquence logique permettra le bon

déroulement de la discussion. Les cibles pendant cette conversation sont les coordonnateurs

exécutifs et les chargés de programme de l’entité. Cette méthode permet de dégager la

problématique et la vérification des hypothèses31.

2. 2 La population étudiée La population d’étude est composée des structures et des volontaires.

30 Cf. ANNEXES N° 1. 31 Cf. ANNEXE N° 2.

Page 41: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

30

2. 2. 1 Les personnes volontaires Dans cette étude, les individus volontaires font partie de l’unité statistique. Ils sont

composés des volontaires nationaux et internationaux qui interviennent dans le territoire de

Madagascar. Le volontaire est défini comme : une personne qui s’engage de manière libre et

responsable, qui donne de son temps, de son travail et de son énergie, qui s’investit sur son

temps professionnel ou familial, quelque soit son statut ; pendant une période déterminée

(quelque jours, plusieurs semaines voire des années) pour une durée limitée d’une manière

ponctuel ou à plein temps dans une activité d'intérêt général. Il se distingue à la fois du

bénévole et du salarié, c’est pourquoi il peut percevoir des indemnités à titre de moyens de

subsistance.

2. 2. 2 Les structures du volontariat Durant l’enquête, les structures du volontariat sont considérées comme la population de

l’étude. L’unité statistique est l’ensemble des structures qui sont enregistrées d’une manière

formelle. On entend par structure du volontariat, toute entité qui accueille ou envoie des

volontaires. Cette entité peut être : une association, une fondation, une ONG, une structure de

santé, un établissement ou une école, un organisme international et une administration.

2. 3 L’échantillonnage Etant donné qu’il est difficile de réaliser une enquête de type exhaustif, un

échantillonnage a été réalisé.

2. 3. 1 La base de sondage La base de sondage est composée des listes des structures de volontariat. Ces structures

sont enregistrées formellement au sein des réseaux des partenaires de la Coordination Nationale

du Volontariat à Madagascar au sein du Ministère de la Communication et des Relations avec

les Institutions. La constitution de cette base de sondage a débuté par le recueil de la liste des

structures enregistrés auprès des différents ministères tels que le Ministère de la Santé, de

l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique, de l’Enseignement Supérieur, de

l’Intérieur, de la Communication, de l’Environnement, de la Jeunesse, de la Fonction Publique,

des Affaires Etrangères et de la Population ainsi que du Système des Nations Unies de

Madagascar. Cet exercice a permis de recenser 2955 structures nationales et internationales.

Ces structures intègrent les individus volontaires au nombre de 22 300.

Page 42: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

31

2. 3. 2 La taille de l’échantillon La détermination de la taille de l’échantillon a été faite de manière à définir la taille

nécessaire pour assurer la représentativité de l’échantillon choisi. Le calcul est basé sur la

formule suivante :

� =t�p�1 − p�

m� Avec : v n : taille de l’échantillon requise

v t : niveau de confiance = 1,96

v p : proportion de la population étudiée

v m : marge d’erreur à 5% (valeur type de 0,05)

Pour une représentativité des résultats escomptés, la précision est souhaitée de 5% au plus

avec un degré de confiance de 95%.

Notre travail est cadré à Madagascar, or il existe de multiples structures et volontaires.

C’est pourquoi, on a choisi la méthode de tirage aléatoire à deux degrés. A ce titre, nous avons

effectué le premier tirage qui a permis de tirer au hasard le nombre des structures. Le second

tirage a permis de tirer au hasard des volontaires y afférent. Donc, dans chaque liste des 12

institutions, nous avons tiré 5 structures soit au total 60 structures. Puis, nous avons tiré 3

volontaires soit au nombre de 180 volontaires. Toute collecte de données est confrontée à des

cas possibles de non réponse, de refus de participation. Alors, nous avons 49 structurés et 149

volontaires.

Page 43: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

32

Figure 2: Schéma représentative de l'échantillon

Structures identifiés

2 955

Structures tirés et contactés

60

Structures ayant participé au guide

d’entretien 49

Volontaires recensés 22 300

Volontaires tirés 180

Volontaires ayant répondu aux

questionnaires 149

Source : Nos propres conceptions

Il est annoté que toutes les personnes qui ont accepté de répondre au questionnaire sont

inclus dans l’étude. Celles qui ont refusé de faire partir de cette enquête sont exclues.

Section II. La méthode de traitement des données Il s’agit ici d’une enquête sur terrain qui permet d’avoir une vue d’ensemble du

volontariat à Madagascar par rapport à son développement afin de soumettre une proposition

de stratégie de la promotion du volontariat. Donc le traitement des données relève d’une

nécessité absolue.

1. Les instruments de traitement des données collectées

1. 1 La saisie des données collectées

Afin de manier les données, nous avons utilisé des logiciels. En amont, on a pratiqué

l’EXCEL 2007 pour l’élaboration des questionnaires depuis la création jusqu’à la rédaction. En

Liste de structures issues

12 institutions

Page 44: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

33

aval, on a employé le logiciel CS Pro32 pour la saisie des données collectées. Un informaticien

a été sollicité pour la formation et le démarrage des travaux de saisie en collaboration avec le

chercheur. Deux opératrices de saisie ont été présélectionnées pour les travaux de saisie. Elles

ont subi une formation de mise à niveau pour se familiariser avec le questionnaire. Le

chercheur s’est chargé de la vérification des questionnaires venus du terrain avant de les

transmettre à la saisie.

1. 2 L’analyse et traitement des données collectées

Les données collectées ont été traités sous le logiciel SPSS33 10.0. Ce logiciel s’articule

sur deux axes. Premièrement, il existe l’apurement des données. Il sert à corriger les données

incohérentes. Deuxièmement, on a l’exploitation des données. Elle permet de faire le traitement

et l’analyse des données suivant le plan d’analyse.

L’analyse des données a été faite sur la base d’une statistique descriptive avec les

indicateurs statistiques simples comme la somme et la moyenne. Les données de l’enquête ont

été présentées sous forme des tableaux ou des figures.

2. Les difficultés durant l’enquête

2. 1 Les obstacles durant la réalisation de l’enquête

Malgré les efforts que nous avons apportés pendant l’exécution de l’enquête, nous

avons connu des adversités. Le manque de données statistiques officielles sur le volontariat à

Madagascar est le principal obstacle. Certains organismes sélectionnés pendant

l’échantillonnage n’ont pas répondu à notre demande de réaliser les enquêtes. Le remplissage

du questionnaire envoyé par voie électronique parait difficile pour quelques individus.

Certaines personnes enquêtées craignent la non-confidentialité de l’enquête et ont besoin d’être

rassurées à la préservation du caractère secret de l’enquête.

2. 2 Les problèmes rencontrés sur le terrain

Durant la réalisation du terrain, on a été exposé aussi à quelques difficultés

notamment l’absence du responsable de l’organisation, le siège non identifié et/ou déplacé, la

difficulté d’atteindre les volontaires faute de disponibilité, le non respect du deadline pour les

questionnaires envoyés par mail.

32 CS Pro (Census and Survey Processing System) 33SPSS ("Statistical Package for the Social Sciences") est un logiciel utilisé pour l'analyse statistique pour les Sciences sociales

Page 45: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

34

Nous avons vu, précédemment, les outils et les méthodes de notre travail. L’objectif à

atteindre consistait à apporter des éléments qui nous ont permis de montrer Madagascar dans

son ensemble. Parallèlement, nous avons mis en exergue le volontariat. Cette notion s’avère

intéressant avant la prise en compte de la question méthodologique. Ces informations ci-dessus

sont nécessaires dans la mise en œuvre de l’analyse des données collectées.

Page 46: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

PARTIE II :

EVOLUTION DU

VOLONTARIAT :

de la théorie à la pratique

Page 47: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

36

PARTIE . II EVOLUTION DU VOLONTARIAT : de la théorie à la pratique

A présent, tout l’enjeu consiste à étudier comment le volontariat se présente d’une

manière théorique et pratique. Dans un premier temps, nous allons présenter les principales

influences théoriques du volontariat par rapport à la science économique. Nous essayons de

faire une liaison de la situation du volontariat au niveau international et national. Dans un

second temps, nous nous consacrerons aux caractéristiques du volontariat à Madagascar en

faisant apparaître les empreintes des individus volontaires et des structures sur la pratique du

volontariat.

Chapitre . I Revue de la littérature et image du volontariat

Section I. Le cadre théorique du volontariat

1. La théorie de l’économie du bien être 34

« Le bien être mesure la satisfaction d’un individu ou d’une collectivité »35

L’économie du bien-être est la branche de la théorie néoclassique qui étudie les

différents états de l’économie sous l’angle du bien être sociale. Elle cherche à évaluer les

politiques économiques en termes d’effets sur le bien-être de la communauté. Elle utilise des

techniques micro-économiques afin de déterminer l'efficacité d'une économie à allouer les

ressources, ainsi que les conséquences de cette allocation sur la distribution des revenus. Elle

part de la supposition que les individus sont les mieux placés pour juger leur propre bien-être

(rationalité), qu'ils cherchent à l'améliorer (utilité), et que celui-ci peut être mesuré soit

directement en termes monétaires (utilité cardinale), soit sous la forme de préférences

ordonnées (utilité ordinale). Le terme de bien-être économique est aussi utilisé dans le

volontariat.

En économie, la définition du bien-être n’est ni précise ni consensuelle. Souvent la

théorie du bien-être est utilisée en référence comme un sentiment de satisfaction à l’égard de la

vie sociale et matérielle. Donc, ce sentiment peut se porter sur des champs multidimensionnels

de la vie. Il s’agit du cadre de dimension matérielle (logement, revenu, patrimoine…) et

immatérielle (estime de soi, liens sociaux…). Ceci est expliqué par A. MASLOW36 à travers la

34Pigou (1877-1959) est l’initiateur de l’économie de bien-être, se basant sur les réflexions de Marshall sur les économies d’échelle ainsi que sur la distinction entre coût social et coût privé. 35C Bialès, M. Bialès et al, Dictionnaire d’économie et des faits économiques et sociaux contemporains, Foucher, 2002, p.60. 36 MASLOW Abraham, Theory of human motivation, Psychological, revue n°50, 2003, p. 370

Page 48: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

37

pyramide des besoins. Il indique que les besoins économiques sont plus importants à satisfaire

que les besoins sociaux.

Toutes les approches du bien-être s’inscrivent dans le monde qui nous entoure. Sous

l’influence de l’environnement, il peut être individuel ou collectif. D’une part, il est individuel

lorsqu’il répond à la satisfaction des besoins particuliers. D’autre part, le bien-être collectif

aborde la notion du bien commun qui assure la cohésion sociale et promeut l’intérêt général.

1. 1 Les deux théorèmes de l’économie de bien-être

Il existe deux théorèmes de l'économie du bien-être qui sont évoqués par A. C. Pigou :

Le premier théorème dit : tout accroissement de la somme disponible des biens

économiques va dans le sens d’une augmentation de bien-être.

Il signifie que personne n'a à dire aux producteurs les biens qu'il faut produire, et aux

consommateurs ce qu'il faut acheter, et à quel prix. En fait, chaque agent économique, en

agissant de manière purement égoïste, prend des décisions qui vont dans le sens du bien-être

social. Sous ces conditions, il n'y a donc pas besoin d'intervention des pouvoirs publics.

Le second théorème dit : tout transfert de richesse des plus riches au plus pauvres

représente un accroissement du bien-être.

Ce second théorème est plutôt associé à une idée que si un investisseur se donne un

objectif efficace, alors il peut l'atteindre sans que les agents économiques puissent prendre leurs

propres décisions.

1. 2 La nouvelle théorie du bien-être : l’optimum de Pareto

Le concept « optimum de Pareto » se conçoit sur les bases de l’économie du bien-être.

C’est l’état de l’économie où on ne peut plus améliorer le bien-être d’une personne sans

déprécier celui d’une autre. L'approche néoclassique considérait qu'au stade d'équilibre général,

le marché reflète un équilibre au sens de Pareto, c'est-à-dire qu'il n'existe aucune autre situation

qui permet d'augmenter le niveau de bien-être d'une personne sans dégrader celui d'un autre.

Cet état d'équilibre est profitable à tout le monde. Donc les actions des individus sont guidées

dans un sens favorable à toute la collectivité.

Les personnes qui bénéficient de ces gains de réallocation de ressources doivent être en

mesure de compenser les pertes subies par les autres personnes, et dans ce cas la réallocation de

ressources peut être jugée par Pareto supérieure.

L’économie du bien-être est une théorie au service de l’évaluation des situations

sociales et de la décision publique. Or les moyens et les critères qui permettent de juger et de

Page 49: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

38

comparer la qualité des situations sociales intégreraient l’économie normative. Cette dernière

est liée aux différents concepts de développement social et à l’économie sociale.

2. Le développement social selon les différentes théories

Le développement social est considéré comme une alternative nouvelle pour affronter le

marché par le biais de la construction sociale. Selon l’histoire, il est fondé sur l’économie de la

solidarité. Or celle-ci est au centre des diverses conceptions théoriques de l’économie dont les

conceptions utilitaristes et non-utilitaristes notamment celles basées sur les besoins essentiels et

celles basées sur les capacités (ou capabilités).

2. 1 L’approche utilitariste L’expression « utilitarisme » désigne la doctrine selon laquelle le bonheur est le bien

suprême de la vie, mais la valeur ultime revient au bonheur de la communauté.

A travers l’histoire, l’utilitarisme a connu plusieurs noms. A l’époque romaine, on parlait

de « l’utilitas publica ou utilitas communis » qui signifie le bonheur et le bien être. Les

philosophes des lumières comme David Hume (1711-1776) et Helvetus (1715-1771) parlent

aussi du principe de l’utilité publique « Nous devons chercher les règles qui sont, dans

l’ensemble, les plus utiles et les plus bénéfiques (…), c’est l’intérêt et le bonheur de la société

(…) même dans la vie de tous les jours, nous avons recours constamment au principe de

l’utilité ». A. Smith adhérait aussi au principe de l’utilité. Il disait dans la théorie des sentiments

moraux que « Toutes les institutions de la société tirent leur valeur (…) uniquement du degré

avec lequel elles tendent à promouvoir le bonheur (…). David Ricardo (1772-1823) a aussi

évoqué que « le seul but légitime de tout gouvernement est le bonheur du peuple qui vit sous sa

juridiction (…), la démocratie, l’aristocratie et la monarchie doivent être considérées

uniquement comme un moyen pour atteindre ce but ».

Donc, les approches utilitaristes, s’inspirent essentiellement de la théorie néoclassique

(welfarisme). Selon ces approches, on considère qu’à partir du moment où la fonction d’utilité

permet de capter les préférences individuelles, le bien-être pourrait se traduire comme la théorie

de l’égoïsme universel de l’homme. L’utilité repose sur une hypothèse considérant que tous les

individus agissent selon un comportement. Dans cette perspective, la classification de l’utilité

est mesurée par le désir et la satisfaction individuelle. Or, ceci ne repose pas sur la raison du

principe de l’utilité. Comme dit Bentham : « une action est dite conforme au principe de

l’utilité (…) lorsque sa tendance à augmenter le bonheur de la communauté est plus grande que

sa tendance à le diminuer ».

Page 50: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

39

2. 2 L’approche des besoins essentiels

L’approche non-utilitariste des besoins essentiels remet en cause la capacité de la

métrique de préférence pour rendre compte du niveau de bien-être. La critique qu’elle soulève

concerne en particulier l’information retenue pour définir la pauvreté. Selon cette approche, la

pauvreté est le fait d’être privé des moyens matériels permettant de satisfaire un minimum

acceptable de besoins. Plutôt que de se limiter à la seule notion de dépenses individuelles, les

tenants du « basic needs approach » considèrent ainsi qu’évaluer la pauvreté à partir des seuls

revenus ignore une large partie des besoins humains (Streeten, Stewert, 1981). Selon eux, la

pauvreté reste une réalité qui ne peut s’exprimer qu’à travers une série de besoins nécessaires à

la survie.

Cependant, l'un des défis dans l’utilisation de cette approche réside dans une définition

consensuelle des besoins qui sont essentiels pour une société donnée et l’établissement d’une

relation entre leur niveau de satisfaction et celui du bien-être. C’est d’ailleurs face à cette

difficulté que certains auteurs utilitaristes tentent de se repositionner en proposant d’intégrer les

besoins de base dans une fonction d’utilité exprimée en termes de coûts nécessaires pour

acquérir ceux-ci. Ce qui reviendrait à construire un seuil de pauvreté monétaire défini par les

coûts de besoins de base. Quoique reconnaissant le bien-fondé des politiques orientées vers

l’accroissement des revenus, cette approche tente de privilégier des politiques visant à soutenir

la satisfaction des besoins telle une alimentation adéquate, l’accès à la santé, l’éducation de

base, etc. Ces besoins sont dits «essentiels» car leur satisfaction est considérée comme

préalable à l’atteinte d’une certaine qualité de vie.

2. 3 L’approche des capabilités

L’approche théorique qui a entrainé le plus grand bouleversement dans la conception de

développement est celle des « capabilities » proposée par Amartya Sen (1984, 1985, 1987).

Dans cette approche, la focalisation sur le revenu est abandonnée au profit d’une vision plus

large du bien-être. La notion de «capabilité », selon lui, désigne un ensemble de

« fonctionnements » qu’un individu doit être en mesure de mettre en œuvre. Autrement dit c’est

un ensemble de libertés élémentaires caractérisées par des possibilités de choix et d’action.

Selon Sen, la pauvreté est, avant tout, une privation des capacités élémentaires. Mais cette

conception ne vise en rien à nier l’évidence qu’un revenu faible constitue bien une des causes

essentielles de la pauvreté, pour, au moins, la raison que l’absence de ressources est la

principale source de privation des capacités d’un individu (Sen, 2000). L’approche par les

capabilités s’inscrit dans une réflexion plus philosophique tentant de concilier les théories de

Page 51: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

40

choix et de justice sociale. A ce titre la position de Sen vis-à-vis de l’utilitarisme néo-classique

prend racine dans sa lecture de la Théorie de la Justice de Rawls (1971), en s’y démarquant

toutefois très rapidement par des critiques ouvertes.

En effet, Sen reproche à Rawls sa croyance excessive au rôle des biens premiers, en ne

considérant que les ressources dont sont dotés les individus sans prendre en compte la liberté

que chacun a de les utiliser en vue d’accomplir la vie qu’il souhaite. A cet effet la proposition

rawlsienne d’égalité des biens premiers demeurent insuffisante car elle ne tient pas compte de

la diversité des individus et de leur hétérogénéité dans l’usage qu’ils peuvent faire de ces biens

premiers. Par exemple pour atteindre un même état de bien-être, un individu handicapé

nécessite davantage de biens premiers qu’une personne valide, pourtant aucune compensation

ne lui sera attribuée. L’étude de la pauvreté dans l’espace des fonctionnements tente ainsi de

s’inscrire dans une logique qui vise à fournir un schéma plus complet de la privation. Selon

cette approche, le bien-être devrait prendre en compte l’étendue de la liberté de choix de

l’individu entre tous les fonctionnements qui lui sont accessibles. Ces fonctionnements étant

fortement déterminés par les opportunités et les contraintes liées à l’environnement

socioéconomique. Le bien-être doit alors être mesuré par un ensemble de capabilités dans cet

environnement mais aussi par l’ensemble des fonctionnements effectivement accomplis.

De ce concept de capabilité, Sen distingue deux autres notions essentielles que sont: les

« capacités » et les «potentialités ». Les capacités, elles, désignent le fait d’être capable de faire

quelque chose («doing») dépendant notamment des caractéristiques personnelles et des

opportunités sociales et économiques. Les potentialités désignent le fait d’en avoir les moyens

(«being») au travers des dotations en capital humain et physique. En ce sens les capabilités

englobent à la fois les potentialités qui font état des moyens dont disposent les individus mais

aussi leurs capacités à en tirer profit pour échapper à la situation de pauvreté. L’espace des

fonctionnements, quant à lui, est défini par Sen par tout ce qui est possible de faire par les

individus, toutes les façons d’être et d’agir. Les fonctionnements peuvent aller des plus

élémentaires (être bien nourri, être cultivé, avoir un certain confort de vie, être bien chauffé,

etc.), à certains accomplissements très complexes (être en mesure de prendre part à la vie de la

communauté, appartenir à un certain statut social, etc.).

Dans cette configuration, un individu est donc considéré comme pauvre s’il n’a pas les

capacités nécessaires pour atteindre un sous-ensemble de fonctionnements considéré comme

minimal. En ce sens, la capabilité étant alors une résultante de la combinaison des différents

fonctionnements, une première condition nécessaire à la lutte contre la pauvreté serait les

renforcements de capacités afin d’assurer à tous un accès aux ressources, aux biens et aux

Page 52: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

41

services. Cette approche a connu de multiples développements, tant sur le plan empirique

qu’opérationnels notamment avec les indicateurs IDH (indicateur de développement humain) et

IPH (indicateur de la pauvreté humaine) élaborés par le PNUD.

2. 4 L’approche de l’économie sociale et solidaire

L’économie sociale et solidaire est une appellation qui regroupe les initiatives solidaires

impulsées par les citoyens pour démocratiser l’économie. Ces initiatives touchent plusieurs

secteurs et prennent souvent des formes juridiques. A priori, l’économie sociale est une

approche née à partir des mouvements des salariés qui ont mis en commun leur outil de travail

et leur capital. C’est un concept élaboré par Léon Walras. Puis, il a été développé par Michel

Rocard en proposant de réunir les acteurs de l’économie sociale tels que : les associations, les

mutuelles et les coopératives. A l’heure actuelle, cette approche s’inscrit dans l’action

économique dans un cadre éthique qui associe les quatre valeurs cardinales dont : le

volontariat, l’autonomie, l’égalité et la solidarité. A posteriori, l’économie solidaire est un

vocable plus récent. Il a été forgé par des sociologues. Elle regroupe les initiatives régies par

des systèmes d’échange locaux. C’est le point central de la démocratie où elle est basée sur la

gestion de l’offre et de la demande ainsi que dans l’élaboration des politiques publiques. Elle

correspond aussi à la réaction spontanée afin de faire face à la montée de l’exclusion, aux

excès de l’individualisme.

Les initiatives solidaires sont vues en tant que nouveau secteur économique entre marché

et Etat. Ce nouveau secteur est placé à l’intérieur du triangle réunissant les trois logiques de

l’économie du marché et de l’économie publique. Ceci est présenté à travers le schéma suivant.

Figure 3: Le triangle de l'économie sociale et solidaire

ECONOMIE SOCIALE

ET SOLIDAIRE

Société civile

Etat Entreprise

Logique réciprocitaire

Logique redistributive Logique marchande

Source : J.L LAVILLE, Economie solidaire : une perspective internationale, 2009, p.77

Page 53: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

42

Selon cette figure, l’économie sociale et solidaire est vue en tant nouveau secteur

économique entre marché et Etat. Elle est considérée comme troisième secteur c’est-à-dire un

secteur citoyen qui doit trouver sa place à côté de l’économie de marché et de l’économie

publique. A ce titre, elle répond au développement des échanges non monétaire et aux

initiatives citoyennes en vue de démocratiser l’économie.

3. La théorie du développement et le volontariat

Le volontariat a un lien avec la théorie de développement. Mais, tout d’abord, il est

pertinent de determiner le terme « développement ».

3. 1 Origine de la théorie du développement

Le mot développement est utilisé pour la première fois par le Président américain

TRUMAN, lors de son discours du 20 janvier 1949. C’est un terme générique qui peut faire

l’objet de différentes lectures notamment sur le plan politique, économique et sociologique.

L’approche politique du développement est une implémentation des principes de la

transparence, la démocratie et de la primauté de droit. Cette dimension politique du

développement se focalise autour du rôle de l’Etat au sein du processus du développement. Il

vise sur les conditions essentielles de la bonne gouvernance. Quant à l’approche économique

du développement, elle concerne l’ensemble des transformations structurelles qui rendent

possibles et accompagnent la croissance économique et l’élévation du niveau de vie. Cette

approche économique du développement fait allusion à la croissance économique. En principe,

la croissance pour un Etat passe par l’ouverture des marchés, l’accroissement des capitaux

d’investissement et de la réduction de la dette. Donc, ces processus doit être caractérisé par la

production des biens et services qui se fait d’une manière continue et évolutive selon les

besoins de la société. Enfin, l’approche sociologique du développement fait l’objet d’analyse

de plusieurs economistes. F. PERROUX (1961) définit le développement comme « la

combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire

croitre cumulativement et durablement son produit réel et global»37. Cette définition ressort

une évidence et une clarité parce que le développement est considéré comme un processus de

croissance ou d’amélioration des facteurs sociaux qui garantissent le mieux être de la

population. Cette approche reflète la réalité en matière du volontariat car elle place l’homme au

centre de développement.

37 PERROUX F. « l’économie du XXème siècle », Paris, PUF, 1964, p.155

Page 54: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

43

3. 2 Liaison du volontariat à la théorie du développement Le volontariat est lié au concept de développement. Selon STIGLITZ : « le

développement ne doit pas être seulement une question de négociation entre les bailleurs de

fonds et le gouvernement. Il doit être plus profondément et s’appuyer sur la société civile, sur

des groupes qui contribuent au necéssaire renforcement de ces capacités collectives »38. Il s’agit

donc une mobilisation des acteurs tels que les associations et les groupements des personnes

mais surtout de la population. Il reconnaît que la participation de tout à chacun constitue le

développement. Cette participation trouve son prolongement dans l’approche du

développement durable. Cet assemblage a mis en évidence la mise en place de l’OMD et

actuellement vers l’ODD. Le volontariat est donc considéré comme une forme d’assistance

mutuelle et d’initiative personnelle, sa participation permet d’apporter une contribution au

développement socio économique et assurer le développement durable.

Section II. Etat de lieux du volontariat

Lors l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1997, une proposition a été faite par le

Gouvernement Japonais, consistant à la valorisation et la reconnaissance des actions

volontaires. Cette idée fut l’objet de la délibération du Conseil Economique et Social en

proclamant l'année 2001 en Année Internationale des Volontaires (AIV)39. L'idée en faveur

d'une Année Internationale des Volontaires, permettra de faciliter et de reconnaître la

contribution vitale ainsi que les efforts fournis par les volontaires à travers le monde. L'AIV en

2001 a pour but de mettre en valeur la reconnaissance, la facilitation, la mise en réseau et la

promotion du volontariat. Tout particulièrement il incite les activités menées au niveau local.

En réalisant ces objectifs, l'Assemblée Générale attendait de cette année des résultats

importants tels qu'une prise de conscience accentuée du volontariat, et un potentiel futur pour le

service volontaire, des offres supplémentaires de service provenant d'un nombre

considérablement accru d'individus ainsi que l'augmentation du réseau des ressources qui

accroîtrait l'efficacité de ces services.

1. La situation du volontariat à l’échelle mondial

1. 1 Les valeurs universelles du volontariat

Le volontariat trouve son origine dans la plupart des plus anciennes traditions. Ceux-ci

sont prouvés par plusieurs formes traditionnelles de volontariat dans de nombreux pays du 38 STIGLITZ, discours prononcé à la CNUCED, octobre 1998. 39 Nations Unies, Résolution 52/17 de l’Assemblée Générale de la 52 ème session du 20 novembre 1997.

Page 55: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

44

monde. En Norvège, le volontariat est fermement enraciné dans les croyances traditionnelles et

les pratiques communautaires. Par exemple, le mot « DUGNAD »40 décrit un système

traditionnel de coopération au sein d’un groupe social (famille, communauté, nation,…) qui

s’applique au travail collectif. C’est aussi un système qui consiste à contribuer en temps ou en

argent avec un sens d’appartenance à la communauté et à l’initiative des relations entre groupe

social. Dans le monde arabe, le volontariat a été associé à l’assistance portée à autrui lors des

cérémonies ou dans les moments difficiles. Il est considéré comme un devoir religieux et œuvre

charitable. Par exemple le mot « TATAWA’A »41 signifie « faire le don de quelque chose » est

équivalent au volontariat parce qu’il signifie comme un engagement dans une

activité charitable. En Afrique Australe, le mot « UBUNTU »42 définit les rapports des

individus entre les uns et les autres. C’est un acte de faire preuve de considération à l’égard du

bien-être de chacun dans un esprit mutuel. Ces différentes cultures marquent des initiatives

personnelles pour des prestations de services collectifs

Au regard du bilan des indépendances en Afrique, en ce qui concerne les politiques de

développement socioéconomique, celui-ci reste mitigé en dépit de l’enjeu démographique que

la jeunesse représente. En effet, dans la plupart des pays francophones du sud, l’implication de

la jeunesse dans les processus de développement demeure indispensable et mérite d’être

accélérée et amplifiée. Les programmes de volontariat comme forme de participation qui met le

jeune au cœur du développement, semblent de plus en plus, être perçus par les Etats comme

une condition indispensable au développement économique et social durable.

C’est ainsi que dans certains pays, des programmes ambitieux de volontariat ont été

initiés et mis en œuvre avec des résultats diversement appréciés. Cette approche vise, d’une

part, à impulser la dynamique de changement dans les conditions de vie des populations

africaines et d’autre part, à créer les conditions de l’émergence d’une citoyenneté active chez

les jeunes et favoriser leur insertion harmonieuse et équilibrée dans la société. Elle est

également conforme à la vision des Nations Unies qui ont décrété le 5 décembre de chaque

année Journée Internationale des Volontaires (JIV) et l’année 2001, comme Année

Internationale des Volontaires (AIV).

40 PVNU, Rapport sur la situation du volontariat dans le monde, 2010, p.2 41 Ibidem 42 Ibidem

Page 56: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

45

1. 2 Les caractéristiques du volontariat international

Les programmes du volontariat international ont souvent des racines profondes ancrées

dans l’histoire des pays. L’une des plus anciennes est la Service du Volontariat. Elle

commençait depuis la première Guerre Mondiale pour cause de restructuration des pays

dévastés par la guerre. Les volontaires internationaux s’opèrent dans plusieurs cadres tels que

les programmes de coopération intergouvernementale et non gouvernementale, au sein des

organismes internationaux et dans les services de coopération de certaines ambassades. Les

caractéristiques communes du volontariat international se situe au niveau de la durée

déterminée, l’existence d’objectifs, des tâches et contenu clairement défini, le soutien

approprié, la protection sociale et juridique. Dans le cadre de leur statut, ceci diffère d’un pays

à un autre. Dans tous les cas, les volontaires ont droit à une indemnité de vie et de couverture

sociale. Ils reçoivent une formation de préparation au départ comme la formation linguistique

ou bien de la préparation à la connaissance du contexte, de la mission et de compréhension du

volontariat.

1. 3 La dynamique du volontariat international

Plusieurs pays occidentaux tout comme l’Organisation des Nations Unies ont mis sur

pied des mouvements de volontariat à l’international. Ces organisations disposent des

représentations dans la plupart des pays du « Sud ». Il est important que ces structures

s’impliquent auprès des partenaires locaux à la construction d’un dispositif de volontariat local

efficace capable de renforcer les réponses humanitaires surtout durant la période des crises. Il

est inutile et improductif de maintenir le volontariat à l’écart des situations d’urgence qui

nécessitent l’implication de toutes les énergies possibles. S’il est compréhensible que pour des

raisons sécuritaires et politiques, la coopération par l’envoi des volontaires dans les zones de

crise puisse s’avérer dangereuse, il est difficile de justifier l’absence de synergies de mise en

place d’un volontariat humanitaire local. La réponse aux catastrophes ou aux situations de

conflit ne se construit pas dès l’apparition de la crise, c’est une dynamique mise en place en

amont pour pouvoir œuvrer à la prévention, à la réponse proprement dite et à la reconstruction

après la crise. C’est une construction qui peut se matérialiser à travers des projets en commun,

des programmes stratégiques visant à la fois à sensibiliser les populations sur les questions

humanitaires et à entretenir un dispositif de mobilisation des compétences locales permettant

aux populations de participer au renforcement des politiques humanitaires locales et

internationales.

Page 57: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

46

Pour des motifs conceptuels, la coopération internationale à travers le volontariat est

problématique au sein du système humanitaire, ce qui crée un vide dans les dispositifs parce

que toute réponse humanitaire se veut participative. Le volontariat en tant que dynamique de

participation citoyenne devrait être au cœur des situations d’urgence. Les organisations de

promotion du volontariat à l’international ont un champ d’action très large, et dans le contexte

actuel de multiplication des crises et catastrophes naturelles, la véritable solidarité passe par

l’appui aux dispositifs locaux de prise en charge des réponses humanitaires. Le volontariat est

une action contribuant au développement d’un pays. Elle se manifeste par les actions locales

portées par une forte motivation sociale pour une cause utile à l’épanouissement des

concitoyens. Elle peut prendre la forme d’un altruisme transfrontalier c’est-à-dire un

engagement d’expatrié à la promotion d’un développement d’un pays. Elle peut aussi

s’exprimer sous l’angle de l’esprit philanthropie. Ce qui nous amène au volontariat de notre

pays.

2. Le contexte du volontariat à Madagascar

2. 1 Le rattachement culturel du volontariat

Dans le cas de Madagascar, le volontariat s’exprimait plus particulièrement à travers de

l’entraide. Ceci faisait partie intégrante de la culture et de la mentalité de la société malagasy.

C’est la forme la plus courante du « Fihavanana » comme on dit le proverbe : « Asa vadi-

drano, tsy vita raha tsy ifanakonana » qui signifie « à plusieurs, une tâche se réalise

facilement ». A priori, le volontariat à Madagascar se présente suivant le contexte historique.

Durant la période monarchique, aux environs de l’an 1800, l’ordre public local est sous l’égide

du fokonolona. Ce dernier gère les travaux d’intérêt général. Pendant la colonisation, le

volontariat se présentait à plusieurs formes. D’un côté, il était de l’apanage de la frange aisée de

la population à travers les actions sociales et la charité des missionnaires laquelle avait

accompagné la conquête coloniale. D’un autre côté, il se présente sous l’angle des prestations

de service à l’autorité centrale appelé « fanompoampanjakana » et au niveau régional ou local

dit « fanompoampokonolona »43. Après l’indépendance jusqu’à la fin des années 80, il était

synonyme du Service National (SN) et la pratique du bénévolat dans les associations. Vers la

fin des années 90, « la société civile malagasy commence à se restructurer, le volontariat est

apparu dans son visage moderne et devenu un appui au développement humain »44.

43 Texte officiel de 1896 44 CIVICUS, PNUD Madagascar, MSIS, CNPC. Détermination de l’indice de la Société Civile. Etude de cas : Dimension Engagement citoyen, thème : volontariat, 2011, p.7

Page 58: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

47

2. 2 La valorisation du volontariat

En 2000, des tentatives de mise en place de cadre légal ont été manifestées. Mais aucun

texte ni loi spécifique au volontariat n’est sorti. Dix ans plus tard, le Gouvernement malagasy a

nommé un Point Focal, entité responsable pour étudier et analyser toutes les questions liées au

volontariat pour le développement, basé au sein du Ministère de la Population et des Affaires

Sociales. Ce point focal a accompagné les initiatives prises par le réseau des Organisations

Impliquant des Volontaires, sous le leadership du Programme VNU. A partir de ce moment,

Madagascar adhère aux différentes résolutions internationales sur le volontariat à savoir

l’Année Internationale des Volontaires, la résolution RES/60/134 du 16 décembre 2005 qui

invite l’ensemble des partenaires, particulièrement les acteurs issus du secteur privé, à renforcer

le volontariat et à l’intégrer comme un véritable outil afin d’améliorer le développement

économique et social et la résolution A/RES/63/153 réaffirme la valeur essentielle du

volontariat dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

L’année 2012 fut une année marquante dans l’histoire du volontariat à Madagascar. Une

structure dénommée Coordination Nationale du Comité Interministériel pour la Promotion du

Volontariat pour la Paix et le Développement (CN/CIPVPD) a été mise en place au sein du

Ministère des Relations avec les Institutions (MRI). Cette décision fait partie de l’initiative du

Gouvernement durant la période de transition suite à l’application des résolutions durant la

célébration du 10ème anniversaire de l’Année Internationale du Volontariat (AIV+10). Avec

l’avènement de la IVe République, le comité est devenu une direction rattachée Cellule de

Coordination Nationale du Volontariat (CNV)45 au près du Ministère de la Communication et

des Relations avec les Institutions (MCRI). Sa mission est de promouvoir le volontariat à

Madagascar afin de mettre en place et soutenir le système de volontariat communautaire,

assurer la gestion des bases des données des volontaires nationaux et enfin coordonner et

harmoniser les actions en matière du volontariat. Son plus grand défi est actuellement

d’élaborer une politique nationale, car sans cette vision et cette politique, le volontariat reste au

stade embryonnaire. Il faut également mobiliser des ressources financières. En 2014, La

Coordination Nationale pour la promotion du Volontariat a lancé, la première année du

volontariat à Madagascar, à Toamasina. Ce lancement a été jumelé avec la présentation du

premier rapport sur le sujet. Ce rapport constitue la première référence en matière du

volontariat national à Madagascar.

45 Décret N° 2015-140 fixant les attributions du Ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions ainsi que l’organisation générale de son Ministère.

Page 59: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

48

Ce chapitre a été consacré à une revue de littérature sur le concept relative au volontariat.

Il nous sert un point dans la compréhension du sujet. A cet égard, il nous met en évidence les

concepts théoriques pour nous guider dans la vision de la pratique du volontariat.

Page 60: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

49

Chapitre . II Mécanisme du volontariat

Dans cette partie du travail, nous procédons à une description de la population de l’étude

et des résultats de notre enquête. Nous mettrons en exergue l’étude des variables : les

volontaires et les structures impliquant les volontaires pour pouvoir donner une précision pour

chaque aspect de la question durant les interventions sur terrain. Notre intérêt portera

successivement sur les individus volontaires (âge, genre, niveau de l’éducation, situation

familiale, niveau de revenu, etc.), et sur les organismes (statut, cadre organisationnel, etc.).

Section I. Le panorama des acteurs du volontariat

L’étude des caractéristiques des volontaires tient compte de leur profil, leur type et leur

cadre d’engagement.

1. Les profils des volontaires identifiés

Cette section est exclusivement consacrée au profil des volontaires tant sur le plan socio

démographique que socio économique.

1. 1 Les caractéristiques socio démographiques des volontaires

1.1.1 La structure d’âge des volontaires

Du point de vue démographique, l’âge détermine le caractère de la population d’un pays.

Donc, il est important de voir la classification des volontaires par âge.

Figure 4 : Répartition des volontaires selon leur âge

Source : Nos propres enquêtes, 2015

0,0

10,0

20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

Moins de 18 ans

18 ans à 35 ans

36 ans à 50 ans

Plus de 50 ans

Volontaires InternationauxVolontaires Nationaux

Age

Page 61: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

50

L’analyse par âge des volontaires permet de tirer un premier constat que le volontariat

concerne des personnes de tout âge.

En ce qui concerne les volontaires internationaux qui interviennent à Madagascar, ils

sont tous majeurs. Ils s’engagent à partir de l’âge de 18 ans. Ils sont majoritairement jeunes

(57%). Par contre, les volontaires nationaux connaissent une proportion de 4,1% pour les moins

de 18 ans. Mais, il est constaté que la tranche d’âge entre 18 à 35 ans est la plus représentée.

C’est une forte proportion des volontaires nationaux (56, 2%). De ce fait, l'âge moyen des

volontaires est de 37 ans pour les internationaux contre 34 ans pour les nationaux.

1.1.2 Le caractère des volontaires selon le genre

Dans le contexte de développement humain, il est important d’intégrer l’approche genre.

Le tableau ci-dessus nous permet de voir le taux de participation des personnes volontaires

suivant leur sexe.

Tableau I : Répartition des volontaires selon le genre

SEXE EFFECTIF POURCENTAGE Homme 93 62,42 Femme 56 37,58 TOTAL 149 100

Source : Nos propres enquêtes, 2015

Bien que, la proportion des femmes impliquées dans les activités sociaux tend à

s’accroître, celles-ci reste minoritaires pour cette étude. Pendant l’enquête, on a constaté que

l’effectif des hommes est important par rapport aux femmes. Donc l’analyse montre que, les

volontaires sont majoritairement masculins soit de 62% hommes contre 38% femmes. Pour

illustrer ce point, il est communément admis que les femmes sont beaucoup plus occupées dans

les tâches ménagères. Dans le cas des volontaires nationaux, plusieurs femmes sont chef de

ménages. Sur ce point, on peut dire que les femmes sont plus occupées aux tâches ménagères.

De plus, dans les cas des actions volontaires qui requièrent des savoirs, les femmes sont

faiblement représentées.

1.1.3 Le niveau d’étude des volontaires

Le niveau d’étude est l’un des éléments du développement humain. Donc il est important

de savoir le niveau d’instruction des volontaires.

Page 62: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

51

Figure 5: Répartition des volontaires selon leur niveau d'instruction

Source : Nos propres enquêtes, 2015

On constate que tout le monde peut se porter volontaire quelque soit le niveau

d’instruction. D’après cette figure, on voit que le niveau d’étude est un des facteurs qui pousse

chaque personne à participer à la vie communautaire. Jusqu’ici ceux qui ont plus de

connaissance participent le plus au volontariat.

Les volontaires internationaux qui interviennent à Madagascar ont leur spécificité. Ils

sont tous majeurs et atteint un niveau académique de Baccalauréat. La tranche d'âge entre 18 et

35 ans sont majoritairement au niveau de la Licence avec un taux de 56%. Par contre, la

tranche d'âge entre 36 et 50 ans, la moitié des volontaires ont un niveau Master. La tendance

tend vers les hommes sur le plan éducationnel avec un taux de 64,3% contre 35,7% des

femmes. Selon les résultats de l'enquête, la moitié des hommes ont atteint le niveau Master par

contre 60% des femmes ont un niveau licence. Concernant les volontaires nationaux, les

hommes sont les plus instruits que les femmes, soit 62,5% contre 37,5%. En effet, les données

révèlent des écarts importants en faveur des hommes ayant un niveau universitaire 70,7%

contre 29,3% de ceux ayant le niveau inférieur ou égal au Baccalauréat.

Apparemment, la tranche d’âge de 18 à 35 ans défini les jeunes. Ce sont des jeunes

étudiants notamment des stagiaires pour une première expérience ou des jeunes engagés dans le

cadre d’une vie associative. A partir de 36ans, ce sont des personnes qui ont déjà une

expérience professionnelle et en mesure de partager des compétences.

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

70,00

80,00

NIVEAU D’ETUDE

PrimaireCollègeLycéeUniversité

Page 63: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

52

1. 2 Les caractéristiques socio économique des volontaires

Les caractéristiques socio économiques des volontaires apparaissent sous l’angle de la

situation professionnelle des volontaires avant, durant et pendant son engagement. Ceci intègre

les caractéristiques de son ménage.

1.2. 1 La situation matrimoniale des volontaires

La situation matrimoniale est un moyen de voir la mobilisation des volontaires par

rapport à son statut marital.

Figure 6: Répartition des volontaires suivant leur situation matrimoniale

Source : Nos propres enquêtes, 2015

Nombreux sont les volontaires mariés. Ils représentent 55,70% contre 36,9% de

célibataires et 7,4% de veufs et divorcés. La situation matrimoniale des volontaires diffère de

leur statut. D'un côté les volontaires internationaux sont nombreux en situation de célibataire.

Ils représentent 60,7% contre 28,6% de mariés et 10,7% de divorcés et veufs. D'un autre côté,

les volontaires nationaux sont majoritairement en situation de couple avec un taux de 62%

contre 31,4% de célibataires et 6,6% de divorcés et veufs.

1.2. 2 Les catégories socio professionnelle des volontaires

La parité de l’emploi à Madagascar reste encore un des problèmes majeurs. Ce qui

explique la pratique du volontariat selon la catégorie socio professionnelle. Ceci est différent

entre les volontaires nationaux et internationaux.

56%37%

7%

SITUATION MATRIMONIALE

Marié(e)

Célibataire

Divorcé/Veuf(ve)

Page 64: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

53

Tableau II : Catégorie socio professionnelle des volontaires

SITUATION PROFESSIONNELLE EFFECTIF POURCENTAGE

Etudiant 25 16,78 Retraité 5 3,36 A la recherche d'emploi 28 18,79 Profession libérale 11 7,38 Fonctionnaire 24 16,11 Salarié 52 34,90 Sans activité 4 2,68 Employeur 0 0,00 Total 149 100

Source : Nos propres enquêtes, 2015

La situation socio professionnelle des volontaires internationaux et nationaux diffère de

l'une à l'autre. La majorité des volontaires internationaux qui sont en mission à Madagascar

sont des personnes inactives (étudiant, retraité et à la recherche d'emploi46). Ils comptent 71,4%

contre 28,6% des personnes actives. Quant aux volontaires nationaux, les individus en activité

représentent 62% contre 34,7% des personnes inactives (étudiants, sans activité, à la recherche

d'emploi).

1.2. 3 Le niveau de revenu des volontaires

Ceci concerne seulement les volontaires nationaux car ils pratiquent l’activité du

volontariat en même temps que son activité professionnelle. Ce qui n’est pas le cas pour les

volontaires internationaux. Les volontaires ont une proportion forte sur les personnes qui

perçoivent de revenu supérieur à 500 000 ariary. Ceux qui perçoivent un revenu inférieur au

SMIG connaissent une faible proportion équivalente à 8,47%.

2. Les principaux traits des organisations impliquant les volontaires

Dans cette étude, on distingue deux (2) catégories de structure de volontariat :

v Les organisations internationales

Elles sont constituées par les ONG, agencements d’envergure internationales

v Les organismes nationaux

Elles sont composées des structures d’accueil ou d’envoi des volontaires tels que les

ministères, les collectivités décentralisées, les écoles, les groupements religieux, les formations

sanitaires, les associations et les ONG. 46 Il est annoté que le chômeur est defini comme une personne sans emploi, libre de suite et à la recherche d’emploi. Il est classé parmi les personnes actives en matière de la demande d’une part et d’autre part, elles sont inactives en matière d’offre.

Page 65: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

54

2. 1 Les aspects des structures du volontariat

2. 1. 1 Les formes des structures

Les structures qui accueillent des volontaires sont très variées. Ils peuvent être dans le

secteur public ou privé. Mais la plupart est issue des OSC.

Tableau III : Répartition des structures suivant leur statut

STATUT EFFECTIF POURCENTAGE Ministère 5 10,2 Entreprise 0 0,0 ONG 7 14,3 Association 20 40,8 Collectivité Territoriale Décentralisé 3 6,1 Groupement religieux 1 2,0 Formation Sanitaire 3 6,1 Organisme International 6 12,2 Fondation 3 6,1 Coopérative 0 0,0 Autres 1 2,0 ENSEMBLE 49 100,0 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Les structures qui mobilisent le plus des volontaires sont les associations. Elles

représentent 40,8%. Les ONG et les organismes internationaux ont respectivement une

proportion de 14,3% contre 12,2%.

2. 1. 2 Les milieux d’intervention des structures de volontariat

Les zones d’intervention des structures dépendent de la taille de la structure. Il existe des

structures qui ont une envergure nationale, d’autres sont au niveau régional, communal ou

local. Mais, il se peut que la structure intervienne dans chaque zone. Donc, on a compté chaque

intervention de la structure à chaque zone.

Tableau IV : Répartition des structures selon la zone d'intervention

ZONE D'INTERVENTION URBAIN RURAL Province 61,06 56,56 Région 19,47 22,95 District 6,19 6,56 Commune 6,19 8,20 Fokontany 7,08 5,74 ENSEMBLE 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Page 66: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

55

Les structures interviennent plus dans le milieu urbain que dans le milieu rural. Ils

représentent un taux de 52% contre 48%. On constate que les structures suivent la division

administrative. Elles soutiennent les provinces ensuite les régions, puis les communes et les

districts. Une faible proportion collabore avec les fokontany.

2. 1. 3 Les secteurs d’activités des structures

Les structures ont leurs domaines d’intervention suivant leur mission. Toutefois, elles

jouent un rôle de relais pour les politiques publiques afin d’atteindre les besoins de proximité.

De plus, les structures détectent en premier lieu les problèmes au niveau de la communauté.

Donc les solutions proposées devraient être les plus rapides, plus opérationnelles et surtout

mieux adaptés. Les domaines d’intervention de ces structures peuvent être synthétisés suivant

le tableau ci-après.

Tableau V : Répartition des structures suivant leur secteur d'activité

DOMAINE D'INTERVENTION URBAIN RURAL Education 20,00 19,57 Santé 22,22 17,39 Environnement 10,00 14,13 Culturel 6,67 5,43 Agriculture 7,78 9,78 Développement local 6,67 10,87 Administration publique 2,22 1,09 Autres 24,44 21,74 TOTAL 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Les domaines d'intervention des structures dans le milieu urbain ou rural sont axés sur

"autres"47 24,4% contre 22,2%, la santé qui est de 22,2% contre (17,8%) et l'éducation 20%

contre 19%. La raison pour que les structures investissent dans ces domaines est due aux

besoins ressentis et exprimés par la communauté. La justice est une des précieuses services que

la communauté ne peuvent pas atteindre ainsi l’accès à l’éducation et aux soins sont difficiles

pour les ménages les plus pauvres parce que plus de 80% de la population vivent avec moins de

2 dollars par jours.

47 Autres constituent les domaines d’intervention sur les droits de l’homme (droit des enfants, droit de la femme, etc.), la bonne gouvernance, la démocratie.

Page 67: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

56

2. 2 Les types des parties prenantes

Les structures de volontariat sont obligés de travailler avec les partenaires tant sur la

mobilisation des volontaires que sur la mobilisation des ressources. Ceci est indispensable pour

la bonne organisation des actions volontaires.

2. 2. 1 Les cibles des structures

Chaque structure définit ces bénéficiaires suivant leur mission et leurs objectifs.

Tableau VI : Répartition des bénéficiaires des actions volontaires

CILBES EFFECTIF POURCENTAGE Population vulnérable 11 11,00 Communauté 32 32,00 Handicapés 10 10,00 Femmes 7 7,00 Adolescents 12 12,00 Enfants 14 14,00 Personnes âgées 3 3,00 Victimes des catastrophes naturelles 5 5,00 Autres 6 6,00 ENSEMBLE 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Selon le tableau ci-dessus, les structures visent la communauté 32%, ensuite les enfants

14%, les adolescents 12% et la population vulnérable 11%. Cette tendance est due par rapport

au caractéristique démographique et à la situation économique du pays. Par contre les

handicapés, les personnes âgées et les victimes de catastrophes naturelles ont une proportion

faible. Si on se réfère aux caractéristiques géographiques de notre pays, elle est en proie de

catastrophes naturelles telles que le cyclone et la sècheresse. Or les structures qui s’en chargent

de ce secteur est en position de faiblesse.

2. 2. 2 Les partenaires des structures

Dans la réalisation des actions volontaires, l’idée de partenariat a une grande importance.

Ce partenariat peut prendre plusieurs formes, telles que les appuis d’ordre technique, financier,

organisationnel et logistique.

Page 68: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

57

Figure 7 : Répartition des partenaires des structures par milieu

Source : Nos propres enquêtes, 2015

D’après les figures, on voit que les OIV ont la même tendance dans le milieu urbain que

dans le milieu rural. Ils ont plus de recours aux Collectivités Territoriales Décentralisés puis à

l’Etat ensuite aux ONG internationales et nationales et aux entreprises privées. Les entreprises

publiques sont placées au dernier recours.

2. 2. 3 Les acteurs engagés dans les structures

Les structures ont leur façon de fonctionner en matière d’organisation des actions

volontaires. Le besoin des volontaires dépend de leur ressource et de l’objectif à atteindre.

24%

28%

18%

18%4% 8%

PARTENAIRES DANS LE MILIEU URBAIN

Etat gouvernement

Etat collectivités décentralisés

ONG/ Association national

ONG/ Association international

Entreprises publiques

Entreprises privées

22%

31%

17%

18%3% 9%

PARTENAIRES DANS LE MILIEU RURAL

Etat gouvernement

Etat collectivités décentralisés

ONG/ Association national

ONG/ Association international

Entreprises publiques

Entreprises privées

Page 69: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

58

Tableau VII : Répartition des volontaires par type de structure

STATUT NOMBRES DES VOLONTAIRES EFFECTIF POURCENTAGE

Ministère 13 8,72 Entreprise 3 2,01 ONG 23 15,44 Association 56 37,58 Collectivités Territoriales Décentralisés 7 4,70 Groupements religieux 5 3,36 Formation Sanitaire 6 4,03 Organisme International 19 12,75 Fondation 12 8,05 Coopérative 0 0,00 Autres 5 3,36 ENSEMBLE 149 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

D’après ce tableau, on constate une requête des volontaires dans presque tous les types de

structures. De prime à bord, les associations ont une forte demande des volontaires (37,58%),

ensuite les ONG (15,44%) puis les organismes internationaux (12,75%). Les Ministères et les

fondations ont la même proportion, respectivement 8,72% contre 8,05%.

Cette étude s’inscrit pleinement dans l’objectif de voir le volontariat dans son ensemble.

Plus précisément, elle vise à identifier les parties prenantes des actions volontaires. Les

données recueillies ont permis de mieux connaître les profils des volontaires et les structures à

Madagascar. L’image des acteurs a été établie car les volontaires sont identifiés selon leur âge,

leur sexe, leur niveau d’étude, leur cadre socio professionnelle et leur niveau de revenu. De

même les structures sont présentées suivant leur type, leur zone d’intervention, leur secteur

d’activité, leur cible et leur partenaire. Toutefois, cette analyse continuera sur les perspectives

du marché des actions volontaires.

Section II. Les marchés des actions volontaires

Le marché est un lieu où l’offre et la demande se rencontrent et font l’objet des échanges.

Les marchandises à échanger sont de natures différentes. Dans notre cas, il s’agit des actions

des volontaires.

Page 70: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

59

1. L’offre du volontariat

Par définition, l’offre en microéconomie désigne la quantité d’un produit que les agents

économiques sont prêts à vendre à un prix donné. Par contre en macroéconomie, c’est

l’ensemble des ressources en biens et services. Dans notre cas, les volontaires sont les agents

qui offrent les actions volontaires. Il s’agit de l’engagement des personnes à un mouvement

volontaire.

1. 1 L’engagement des personnes volontaires

L’engagement des volontaires dépend de plusieurs facteurs dont la motivation, la durée

d’engagement, l’accès à l’information et enfin l’avantage octroyé par les structures.

1.1.1 Les sources d’information

La voie pour connaître l’existence d’engagement volontaire est très variée. Celle-ci

dépend des moyens des organisations impliquant les volontaires.

Tableau VIII : Répartition des volontaires selon moyen de connaître le volontariat

CONNAISSANCE POURCENTAGE DES

VOLONTAIRES Nationaux Internationaux

Bouche à oreille 47,11 7,14 Masse média 7,44 17,86 Affichage 6,61 0,00 Internet 11,57 71,43 Annonce 9,09 0,00 Réseau 18,18 3,57 TOTAL 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Les organismes impliquant les volontaires ont leur réseau d’intermédiaire pour faire appel

aux volontaires. Au niveau national, l’information de bouche à oreille occupe la première

place (47,1%). Elle a été suivie de l’information par réseau (18,2%) et de l'internet 11,6%.

L'affichage, la masse média et l'annonce ont un taux de 23, 1%. Au niveau international, la

connaissance du volontariat est due aux évolutions de la technologie, c’est-à-dire via de

l'internet avec un taux de 71,4% contre la masse média à 17,9%, suivies de bouche à oreille

(7,1%) et le réseau (3,6%). L'affichage et l'annonce devient un moyen caduque.

1.1.2 Les motivations perçues par les volontaires

Afin de bien cerner le phénomène du volontariat, il nous a semblé important d’en

connaître les motivations des volontaires.

Page 71: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

60

Le choix de l’engagement relève de chaque personne et du lien social. Donc, chaque

engagement s’impose souvent à un moment particulier de la vie, par exemple, « le passage de

la vie professionnelle à la retraite ou encore de la vie estudiantine à la vie professionnelle »48.

Le choix peut être aussi influencé par des moments difficiles (décès, maladie, catastrophes

naturelles, etc.). Il peut être aussi guidé par des rétributions de nature différentes comme les

rétributions sociales, éthiques, psychologiques et personnelles.

Tableau IX : Répartition des volontaires suivant leur motivation des volontaires

MOTIVATION POURCENTAGE DES

VOLONTAIRES Internationaux Nationaux

Pour une participation 3,70 20,77 Développement personnel 5,56 15,03 Conviction religieuse 0,00 5,19 Contribution au développement 25,93 25,41 Partage de compétence 18,52 3,28 Acquérir une expérience 12,96 4,64 Rendre utile à la communauté 27,78 16,12 Par plaisir 3,70 9,02 Autres 1,85 0,55 TOTAL 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

L'acte de donner correspond souvent à un besoin. Mais il est vraiment difficile de

connaître concrètement la motivation de chacun. Pourtant, l'engagement des volontaires dépend

des raisons qui les poussent à faire les actions volontaires. Pour la plupart des volontaires

internationaux, ils sont engagés dans le but de se rendent utiles à la communauté soit un taux de

28%. Ceci est suivi par la contribution au développement avec un taux de 26%. Ainsi le

partage de compétence (19%) et l'acquisition de nouvelles expériences (13%). Dans le cas des

volontaires nationaux, la contribution au développement prend la première place (25%). Elle a

été suivie par la simple participation (21%) et le besoin de rendre utiles à la communauté

(16%).

48 HALBA Bénédicte, Bénévolat et volontariat dans la vie économique, sociale et politique. La documentation française, paris 1997.

Page 72: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

61

1. 2 La pratique d’action volontaire

1.2. 1 Les champs d’action des individus volontaires

Les volontaires ont leur mission à chaque engagement. Cette spécialité est due à une

formation antérieure ou pendant la formation octroyée par les structures.

Tableau X : Répartition des volontaires suivant leur mission

MISSION DES VOLONTAIRES EFFECTIF POURCENTAGE

Assistance sociale 63 42,3 Administration 11 7,4 Education/formation 28 18,8 Animation, sensibilisation et encadrement 40 26,8 Conseil juridique 3 2,0 Autres 4 2,7 TOTAL 149 100,0 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Les volontaires sont majoritairement dans l’assistance sociale avec un taux de 42,3%.

L’animation, la sensibilisation et l’encadrement se placent au second rang (26,8%) suivies de

l’éducation et la formation (18,8%). Ces caractéristiques sont liées aux missions des structures

même.

Tableau XI : Répartition des volontaires selon le domaine d’intervention des structures

Domaine d'intervention POURCENTAGE DES

VOLONTAIRES Internationaux Nationaux

Education 25,81 25,10 Santé 19,35 12,76 Développement local 12,90 21,81 Administration publique 0,00 2,47 Services sociaux 6,45 24,69 Gestion de risques et catastrophes 3,23 3,70 Environnement 12,90 6,17 Autres 19,35 3,29 TOTAL 100 100 Source : Nos propres enquêtes, 2015

Les volontaires sont plus engagés dans des structures spécialisées telles que l’éducation.

Cette forte proportion est due à la faiblesse du niveau de l’éducation de la population

Page 73: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

62

malagasy. Selon l’EPM 2010, on a une forte proportion de gens atteint à peine le niveau

primaire. Ceci est à de l’ordre de 70% à 80% que ce soit chez les filles ou chez les garçons.

1.2. 2 Les avantages perçus par les volontaires Le volontariat est différent du bénévolat et du salariat. Donc une intervention ou un

engagement nécessite un minimum de subsistance ou autre forme d’avantage qui dépend de la

structure d’accueil.

Figure 8: Avantages perçu par les volontaires par type de structures

Source : Nos propres enquêtes, 2015

En tant que volontaire, il perçoit certains avantages. Ces avantages dépendent de la

structure qui mobilise les volontaires. Les avantages des volontaires internationaux se déclinent

sur trois types dont: les indemnités, l’assurance et l’équipement.

Les résultats ressortent parmi ces avantages, les volontaires bénéficient d’une formation.

Les types de formations offertes sont liés à leur mission dans la structure d’accueil mais

quelques fois, ils ont un trait de préparation liés aux questions d’ordre générale et de sécurité.

1.2. 3 La durée d’intervention des volontaires La durée d’intervention des volontaires marque l’ancienneté des volontaires en matière

de volontariat.

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

40,00

Volontaires Nationaux

Volontaires Internationaux

Page 74: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

63

Figure 9: Répartition des volontaires selon leur ancienneté

Source : Nos propres enquêtes, 2015

Selon le nombre d’années, la grande majorité d’entre eux ont exercé le volontariat entre 2

à 5 ans d’ancienneté. Il est à l’ordre de 50% pour les volontaires internationaux et 55% pour

les nationaux. Néanmoins, 28,57% des volontaires internationaux s’engagent dans un contrat

de moins d’un an par rapport aux volontaires nationaux (10,47%). Dans le cas d’un contrat

d’engagement de plus de 5 ans, les nationaux sont de 34,76% par rapport aux internationaux

(21,43%). L’engagement des volontaires nationaux est illustré par le schéma ci-dessous.

Figure 10: Répartition des volontaires suivant leur fréquence d'engagement

Source : Nos propres enquêtes, 2015

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

Moins d'un an 2 à 5 ans Plus de 5 ans

POURCENTAGE DES VOLONTAIRES InternationauxPOURCENTAGE DES VOLONTAIRES Nationaux

010203040

Tous les jours

Au moins une fois par semaine

Au moins une fois par mois

Au moins une fois par an

Occasionnellement Homme

Femme

Page 75: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

64

Les volontaires nationaux s’engagent d’une manière ponctuelle ou permanente selon leur

disponibilité. Celle-ci peut être occasionnelle, tous les jours ou une fois par semaine ou bien

une fois par mois ou encore une fois par an. On voit ici que les volontaires font des actions

volontaires au moins une fois par mois.

Quant aux volontaires internationaux, leur capacité d’engagement est bien définie. Ils

font leur intervention à temps plein. Donc leur engagement relève bien de leur disponibilité

mais ceci est cadré dans un moment bien défini soit pendant les vacances ou des congés.

2. La demande du volontariat

La demande du volontariat est une action de faire savoir l’existence des besoins en

matière des actions volontaires.

2. 1 Enrôlement des volontaires

L’organisation des structures a une place très importante dans la mise en œuvre des

actions volontaires. Pour cela, des procédures et des moyens devraient être à leur disposition

pour recruter des volontaires.

2. 1. 1 Les critères de recrutement

Le recrutement des volontaires rentre dans la planification des activités des structures. La

planification de recrutement dépend de la taille de la structure ou bien de la source de

financement. C’est pour cette raison que les critères de recrutement dépendent d’une structure à

une autre. Les structures ont plusieurs critères pour chaque volontaire à engager.

Tableau XII : Répartition des structures selon les critères de recrutement

STATUT DE STRUCTURE

CRITERES DE RECRUTEMENT

Aptitude physique

Niveau d'étude

Qualité humaine

Aptitude linguistique Autres

Association 16 13 15 7 2 Collectivités Territoriales Décentralisés 3 1 2 0 0 Fondation 3 3 1 3 0 Formation Sanitaire 2 3 1 0 0 Groupement religieux 1 1 0 0 0 Ministère 4 4 1 0 0 ONG 6 6 3 2 0 Organisme International 4 4 3 4 3 ENSEMBLE 40 35 26 16 5

Source : Nos propres enquêtes, 2015

Page 76: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

65

L’aptitude physique prend la première place dans la mobilisation des volontaires. Cette

condition réside surtout dans le cas des volontaires qui devraient se déplacer de temps en temps

ou bien de faire des missions dans des endroits éloignés ou encore dans des zones enclavées. Le

niveau d’étude place au second rang. La connaissance intellectuelle reste une option importante

dans la pratique des actions volontaires. Elle est qualifié importante dans les missions qui sont

plus technique. La qualité humaine est une des valeurs du volontariat. Enfin, l’aptitude

linguistique réside parmi les critères d’embauche des volontaires.

2. 1. 2 Les moyens de sélection des volontaires

Généralement, la sélection des volontaires suit la procédure classique de recrutement

comme l’examen des curriculum vitae et/ou l’entretien ou l’interview. Parfois, les structures

exigent du test écrit.

Tableau XIII: Répartition des structures selon le mode de sélection des volontaires

STATUT DE STRUCTURE

MODE DE SELECTION DES VOLONTAIRES

Interview Test écrit Examen CV Autres

Ministère 5 0 3 0 Association 18 4 12 0 ONG 6 2 6 0 Collectivités Territoriales Décentralisés 2 1 3 0 Fondation 3 0 3 0 Formation Sanitaire 3 0 3 0 Groupement religieux 0 1 1 0 Organisme International 5 3 5 1 Autres 5 0 3 0 ENSEMBLE 42 11 37 1

Source : Nos propres enquêtes, 2015

D’après les résultats, les structures emploient multiples moyens pour enrôler les

volontaires. Chaque structure utilise au moins deux méthodes. Le principal est l’interview qui

est reflété par la connaissance des futures actions volontaires via bouche à oreille. Il y a aussi

l’examen du curriculum vitae suite à la candidature spontanée. Parfois, les structures font un

test écrit s’il s’agit d’une mission qui nécessite des compétences techniques.

Page 77: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

66

2. 2 Gestion budgétaire des structures

2. 2. 1 Les ressources financières

Les actions volontaires sont financées majoritairement par les Partenaires Techniques et

Financiers que ce soit dans le milieu rural (65,9%) ou dans le milieu urbain (62,9%). Mais

chaque structure a son propre bailleur. Les organismes internationaux sont financés par les

gouvernements et les agences de coopérations de leur affiliation. Les ministères qui ont des

actions volontaires permanents sont cofinancés par l’Etat et les PTF.

2. 2. 2 Les dépenses des structures

La question de budgétisation est une affaire très confidentielle. L'obtention des données

concrètes s'avèrent très difficile durant notre collecte sur terrain. Mais selon les réponses des

responsables des structures, le budget se répartit en 80% des activités destinées à la mission et

20% concernent le fonctionnement. Afin de faciliter les missions des volontaires, les structures

prennent en charge divers avantages dont la formation et divers indemnités.

Cette deuxième partie a été consacrée à l’analyse du volontariat. Elle visait à faire

comprendre le contexte conceptuel du volontariat et l’évolution de l’approche théorique. Cette

perspective nous a conduits à percevoir l’image du volontariat pour nous permettre de discuter

sur le volontariat national et international. Sur la base de la théorie sur le volontariat que nous

avons pu analyser les dispositifs du volontariat à Madagascar. Donc, nous avons retenu que le

volontariat implique deux principaux acteurs. Du côté de l’offre, c’est la personne volontaire.

Selon cette étude, le volontariat est destiné à tout le monde. Il implique des hommes et des

femmes à partir de l’âge de 15 ans, pauvres ou riches, avec ou sans instructions. Ces

volontaires ont leur motivation pour s’engager selon leur conviction pendant une durée assez

longue. Du côté de la demande, il s’agit des structures. Ces dernières sont issues en général du

secteur civil. Elles interviennent dans le milieu urbain ou rural selon leur cible et leur

financement.

A présent, tout l’enjeu consiste à étudier comment le volontariat peut contribuer au

processus de développement.

Page 78: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

PARTIE III :

CONTRIBUTION DU

VOLONTARIAT AU

DEVELOPPEMENT :

Forces et opportunités

Page 79: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

68

PARTIE . III CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT AU DEVELOPPEMENT : Forces et opportunités

La troisième partie de cette étude évoquera la contribution du volontariat au

développement de Madagascar. Dans cette partie, nous essaierons de répondre aux hypothèses

en guise de vérification. Dans un premier temps, nous concentrerons sur les apports du

volontariat au développement de notre pays. Il s’agit de présenter dans quelle mesure le

volontariat peut influencer le développement tant sur le plan économique que sur le plan social.

Ensuite, nous nous attacherons à évoquer les effets du volontariat dans le processus de

développement. Le but est de faire apparaître les éléments qui tendent à contribuer à la lutte

contre la pauvreté. Bien entendu, la question de la stratégie de développement du volontariat

joue un rôle très important dans le processus de développement. Ces stratégies seront les

principales tendances que nous souhaitons mettre en lueur.

Page 80: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

69

Chapitre . I Le dynamisme du volontariat au développement

Section I. Les valeurs du volontariat

Le volontariat est destiné à tout le monde. Il inclut plusieurs catégories socio

professionnelles comme des personnes pauvres, aisées et instruites, et des personnes qui ont du

temps et des moyens. Il touche les hommes, les femmes, les jeunes, les retraités et les

handicapés. Le volontaire qui s’engage pour une cause vise principalement à apporter sa

contribution à l’édification du développement. En réalité le volontaire par le contact direct qu’il

favorise avec la population bénéficiaire contribue à une meilleure compréhension des enjeux et

difficultés du développement. Cette situation donne au volontaire le privilège de connaître les

réalités de terrain.

Le volontariat véhicule les valeurs morales et le respect dans la différence culturelle. En

effets, un volontaire qui s’implique dans une région dont il n’est pas originaire permet de faire

comprendre que la citoyenneté active l’oblige à porter son concours et de se sentir responsable

à cette région sans prendre en compte les facteurs ethniques ou raciaux, culturels, territoriaux et

religieux. Le volontariat confère une plus value importante à la société. A travers de leur

implication, les volontaires apportent une réponse aux besoins sociétaux non satisfait par le

secteur privé ou les instances publiques. Du point de vue économique, le volontariat peut être

considéré comme une activité productive. Cette force de travail met en évidence le poids réel

d’un travail agoral. Du point de vue sociologique, le volontariat représente comme une activité

porteuse de sens à destination d’autrui. Il offre une occasion à tout à chacun d’aider les autres,

d’occuper son temps libre d’une manière constructive et de développer les relations sociales.

1. Le poids économique du volontariat

Au départ, la pratique du volontariat vise à une solidarité envers les personnes

nécessiteuses ou tout simplement à accompagner un processus d’amélioration des conditions de

vie de la population dans une localité donnée. Ainsi, les personnes motivées vont donner leur

temps, leurs compétences voire leur moyens matériels et financiers pour se mettre au service

d’une action ou d’une cause sans attendre une rétribution. De ce fait, les volontaires se

déploient dans des divers domaines en fonction de leurs compétences et de leur intérêt. Donc,

ils peuvent s’impliquer dans tous les secteurs porteurs de développement local et solidaire.

Dans tous les cas, leur intervention est directement dirigée vers la population bénéficiaire.

L’intervention peut se présenter indirectement sous forme de renforcement de capacité ou

d’appui institutionnel auprès des acteurs. Il s’agit d’un levier qui peut être bénéfique aux

organisations de la société civile, des collectivités territoriales décentralisées.

Page 81: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

70

L’ampleur des contributions du volontariat et le rôle important qu’il joue dans la bonne

marche des sociétés exigent que l’on mesure. Il existe plusieurs raisons pour quantifier le

volontariat :

v la valorisation du volontariat permet aux volontaires de savoir les impacts de leurs

actions ;

v l’exploitation du volontariat en terme de valeur induit les organisations de dégager des

nouvelles perspectives sur leurs programmes, d’être plus efficace en matière de

relations publiques, d’améliorer leur redevabilité, détendre leur choix portant sur la

mobilisation de ressources ;

v l’évaluation des actions volontaires incite les autorités d’être convaincues sur

l’importance du volontariat dans la prise de décision et de la tenir compte dans la

politique nationale ;

v la mesure du volontariat sert à la communauté internationale d’instaurer les analyses de

situations mondiales.

Le travail volontaire est à classer dans le travail extra-agoral. Afin d’asseoir la notoriété

du travail des volontaires, il est primordial de quantifier cet apport. La comptabilisation de la

valeur des volontaires est abordée de deux manières dont : l’évaluation en terme d’heure de

travail et en terme d’Equivalent à Temps Plein.

1. 1 Le nombre d’heure de travail volontaire

Le nombre d’heure de travail est une mesure pour quantifier le travail des personnes

actives. Si on veut connaitre la totalité des actions volontaires, on doit le calculer par rapport à

la norme du nombre d’heure de travail. Pour cette année 2015, la population malagasy est

estimée à 23 000 000 dont 31% constitue la population en âge de travailler soient de 7 130 000

personnes. Supposons qu’un volontaire s’engage à 2 heures par semaine. On aura 112 heures

par an par volontaire. En multipliant cette valeur au nombre de la population active, on aura

798 560 000 heures de travail volontaire accomplit par an. En divisant ce nombre d’heures de

travail volontaire par rappoert au nombre d’heure normal d’un travailleur (selon le code de

travail de Madagascar, un travailleur doit fournir 40 heures par semaine à son employeur c’est-

à-dire 2 240 heures par an), nous avons une équivalence de travail fourni de 356 500 individus.

Page 82: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

71

1. 2 Equivalent à temps plein (ETP)

L'équivalent temps plein (ETP) est une unité de mesure de la capacité de travail. Il

mesure le volume de travail en termes de nombre d'heures. Il est utilisé pour quantifier le

volume du temps de travail réel. Cet indice permet aussi de savoir le nombre heures de travail

effectués par les volontaires. A Madagascar, la loi détermine l’ETP à l’équivalence de 2 200

heures par an. Si on divise le nombre d’heure de travail volontaire de la population active par

ce volume horaire, on aura 362 982 d’ETP pour l’année 2015.

2. Les dimensions sociaux du volontariat Le volontariat apporte beaucoup a la personne, notamment la possibilité de

reconnaissance sociale, de création d'un réseau de contacts et de développement de ses

compétences, tout en étant d'une utilité sociale indéniable. La participation socioprofessionnelle

se présente donc comme une façon de concevoir le sens du travail qui dépasse largement la

croyance suivante: hors du travail-emploi, il n'y a pas de reconnaissance de l'utilité sociale de

l'individu. La trajectoire professionnelle doit ainsi élargir la notion d'activités professionnelles

pour intégrer le volontariat. L'identité vocationnelle s'élargit aussi; elle devient une identité

socioprofessionnelle comprenant une plus de l'ensemble des engagements sociaux.

2. 1 Le volontariat, la paix et la cohésion sociale

La cohésion sociale est considérée comme un facteur favorable au développement

durable. Elle a un rôle à jouer aussi dans le contexte de paix. Selon le rapport sur le

développement dans le monde en 2011, plus de 1,5 milliards d’êtres humains vivent dans les

pays touchés par la violence politique, les conflits, la criminalité et l’insécurité. De son côté le

volontariat favorise les efforts à favoriser la paix via la participation réciproque à la solidarité et

à la vie communautaire. Il contribue aussi à la prévention et à l’atténuation ainsi qu’à

l’élimination des causes des conflits. Les rapports au sein de la communauté, le sentiment

d’appartenance aux réseaux sociaux et les initiatives volontaires caractérisent une aide efficace

pour éviter les conflits et maintenir la paix.

2. 2 Le volontariat et l’inclusion sociale

Le concept de l’inclusion sociale est né des préoccupations concernant la pauvreté, la

marginalisation et d’autres formes de dénuement. L’inclusion sociale est relative au concept

normatif qui met l’accent sur le droit des individus à participer à la vie de leur communauté. Il

s’accordait au mécanisme du volontariat. Selon la Banque Mondiale, l’inclusion sociale est un

Page 83: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

72

processus qui engendre les personnes pauvres d’avoir la possibilité et les ressources nécessaires

pour participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle. Le Sommet Mondial pour

le Développement social de 1995 à Copenhague lançait un appel en faveur d’une société pour

tous où chaque individu, avec ses droits et ses responsabilités, a un rôle actif à jouer. Quelques

années plus tard, l’Assemblée Générale des Nations Unies a reconnu le volontariat comme « un

mécanisme supplémentaire de promotion de l’intégration sociale »49 parce que le volontariat est

un cadre favorable à la participation de chaque individu et de jouer un rôle important dans la

vie de la société.

Du point de vue individuel, l’action volontaire permet de surmonter les sentiments

d’isolement personnel et la perte de confiance en soi. Le volontariat aussi peut améliorer les

compétences professionnelles et sociales par le biais des réseaux sociaux. Au niveau des

communautés, le volontariat favorise le sentiment d’appartenance et de bien être dans la

communauté. A ce sens, le volontariat s’attache à la participation de tout le monde comme les

femmes, les jeunes, les handicapés aux personnes âgées, les migrants etc. Ils ont la chance et la

possibilité d’inclusion à travers les actions volontaires.

D’après ces analyse, nous savons que, le volontariat est une ressource renouvelable et peu

couteuse. Cette ressource est souvent considérée comme non productive du point de vue strict

de la comptabilité nationale. Pourtant, elle peut répondre à un certain nombre de besoins socio

économiques. L’apport quotidien des volontaires pour la société est inestimable en tant

qu’innovateur sociaux, créateur d’emploi, consommateurs des biens et services et tant d’autres.

Ce qui permet de répondre à notre première hypothèse.

Section II. Les porteurs d’accélération du processus du développement

1. Le volontariat face aux facteurs mobilisateurs du développement

1. 1 Mobilisation en terme de capital social

Le capital social au sens strict du terme est synonyme des réseaux entre les personnes.

Dans le concept du développement durable, la notion du capital social se manifeste à travers

des relations sociales et d’approche participative. Les relations sociales font référence à

l’éventail des relations auxquelles les individus ont recours dans leur vie quotidienne. C’est à

partir de ces relations que le volontariat se manifeste. Il s’agit d’une adhésion dans une

49 PNUD, VNU, Rapport sur la situation du volontariat dans le monde, 2011, p.60

Page 84: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

73

structure. Cette structure peut être une structure traditionnelle ou des organisations selon la

nature des besoins et les relations sociales existantes.

L'approche participative est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre la

population et agents techniques, sur le respect mutuel et le principe de partenariat, ainsi que sur

la reconnaissance du savoir-faire local. A ce titre, elle doit être considérée comme une

méthodologie privilégiée d'intervention, qui permet la prise en charge progressive et concertée

des actions de développement. Dans le cas de Madagascar, on a recensé 2955 structures

formelles de volontariat. Donc, si chaque structure se spécialise par domaine, par secteur et par

milieu on a un pays extra-développé.

1. 2 Amélioration du capital humain

Le capital humain est l'ensemble des aptitudes, talents, qualifications, expériences

accumulées par un individu et qui déterminent en partie sa capacité à travailler ou à produire

pour lui-même ou pour les autres. Il est formé de trois éléments qui déterminent une certaine

aptitude de l’individu à travailler :

v les compétences ;

v les expériences et

v les savoirs.

La prise en compte du capital humain dans l'analyse économique du volontariat a

constitué une avancée importante. Une accumulation de capital humain est un facteur essentiel

de croissance économique. Dans ce sens, le volontariat mobilise la participation de chaque

individu aux actions qui permettent d’obtenir une opportunité en matière d’acquisition de

compétence. En ce qui concerne les jeunes diplômés, le volontariat permet d’obtenir une

formation et encadrement en matière de première insertion professionnelle. Pour ceux qui sont

en activité, ils ont une occasion d’accroitre leur expérience. Dans les deux circonstances, les

volontaires acquièrent une nouvelle expérience à partir des échanges auprès de la communauté.

Ce qui signifie que leur participation à l’amélioration de la vie communautaire facilite la

participation et la mobilisation de la population. Donc, le volontariat rend la population active

et l’engage à acquérir un certain niveau d’aptitude.

Le volontariat participe ainsi de la formation de l’humain de façon intégrale tant sur le

plan personnel que professionnel. C’est ici que les valeurs du volontariat rejoignent la vaste

campagne de l’éducation civique et de réarmement morale. Ces derniers reposent sur la

Page 85: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

74

question de la consolidation de la solidarité et l’intégration de la participation citoyenne dans

tout le processus du développement.

Pour les plus âgés, l’engagement volontaire offre la possibilité de transférer des

compétences aux plus jeunes et ouvre par conséquent les voies des dialogues

intergénérationnels. Ce dispositif est de ce fait de nature à valoriser et réinvestir les

compétences des retraités.

1.2. 1 L’accroissement de l’expérience professionnelle

Le volontariat est un moyen d’acquérir de l’expérience, un savoir et de tester ses

aptitudes à prendre des initiatives. Selon le concept du développement humain par le PNUD :

« le développement ne se limite pas (…) à la progression ou au recul du revenu national. Il a

pour objectif de créer un environnement dans lequel les individus puissent développer

pleinement leur potentiel et mener une vie quotidienne et créative, en accord avec leurs besoins

et leurs intérêts. La véritable richesse des nations, ce sont leur habitants (…) »50

C’est aussi un moyen de développement des compétences. Le volontariat est vu comme

un moyen d'acquérir des compétences, connaissances et habiletés particulières et d'élargir son

réseau de relations. « Le volontariat est un moyen d'acquérir de l'expérience, du savoir mais

aussi de révéler certaines aptitudes à prendre des initiatives »51. Tout comme le travail-emploi

et aussi la formation continue, le volontariat s'avère ainsi l'une des principales sources facilitant

la formation ou la consolidation de l'identité socioprofessionnelle.

1.2. 2 L’accès à l’emploi Le volontariat et l'engagement dans la vie associative peuvent, dans certains cas, servir de

tremplin à des chômeurs pour retrouver un emploi et de première insertion professionnelle pour

les jeunes sortants d’écoles. « La participation socioprofessionnelle, via le volontariat, est une

des façons de renforcer son identité personnelle et d'aller chercher les meilleures

opportunités »52. En ce sens, on trouve une entrée tardive des jeunes sur le marché de travail

qui est à la fois la conséquence de l’allongement des études et la difficulté de trouver un

premier emploi. Ces facteurs peuvent inciter les jeunes à s’investir dans des expériences de

volontariat pour enrichir leur parcours. Le volontariat peut être une forme d’apprentissage. Il

50 PNUD, Rapport mondiale sur le développement humain, 2011. 51 MICHEL Le Net, HALBA Bénédicte : Bénévolat et Volontariat dans la vie économique, sociale et politique, LA DOCUMENTATION FRANCAISE, Paris, 1997, p. 112 52 MICHEL Le Net, HALBA Bénédicte : Bénévolat et Volontariat dans la vie économique, sociale et politique, LA DOCUMENTATION FRANCAISE, Paris, 1997, p. 94.

Page 86: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

75

constitue un tremplin pour une nouvelle orientation professionnelle. C’est pourquoi, on

constate que les jeunes sont de plus en plus concernés. Le volontariat devient un lieu essentiel

de formation citoyenne, humaine et morale pour toutes les générations car il ouvre des

perspectives d’avenir afin d’explorer des possibilités infinies qu’offre le secteur.

1.2. 3 L’acquisition de la formation La formation constitue la clé pour le développement du volontariat. C’est un moyen

efficace en pratique de compétence voire d’en acquérir de nouvelles. La formation est une

obligation pour les salariés mais pour les volontaires, celle-ci les aidera à mieux remplir leur

mission. Il faut entendre par formation, toute action qui permet de valoriser, développer ou

produire de la compétence individuelle ou collective au profit des personnes et des structures

d’accueil. Chacun, indépendamment de son âge, de sa condition, de ses compétences, a la

possibilité de s’engager dans le cadre du volontariat. Cependant, l’activité que le volontaire

exerce demande un certain nombre de connaissances qu’il ne possède pas toujours. La

formation est indispensable mais son accès demeure très limité vue que le coût de la formation

n’est pas toujours à la portée des structures d’accueil et son financement reste moins assuré.

Le volontariat offre également la possibilité de développer des compétences et d’en

acquérir de nouvelles pour les valoriser plus tard. Il est par conséquent une aubaine pour les

jeunes sortis des écoles et des universités qui font face à la réalité du marché de l’emploi de

plus en plus exigeante de l’expérience au service de la compétitivité. Lorsqu’on considère la

tranche d’âge de 15 ans et plus, on constate qu’elle représente 60% de la population totale.

Cette tranche d’âge constitue une proportion la population inactive. Cette dernière est

essentiellement composée des élèves et étudiants, des retraités et des chômeurs. La tranche des

jeunes sortis des écoles et des universités est de plus de 10 000 par an. Ils sont souvent sans

stage et ont peu d’expérience professionnelle probante. Ceci augmente le nombre de chômeurs.

Il faut bien noter qu’il ne s’agit pas d’encourager la précarité de l’emploi ou de faire la

concurrence sur le marché du travail, mais d’offrir un cadre légal et institutionnel qui permette

d’acquérir une expérience personnelle et professionnelle dans une durée limitée à des

conditions bien balisées.

2. Le volontariat en tant que facteur multidimensionnel du développement

2. 1 Conservation du capital naturel

Le capital naturel fait référence aux ressources naturelles, à la biodiversité et à

l’écosystème. Ces ressources naturelles s’étendent comme des biens publics intangibles. De ce

Page 87: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

76

fait, le niveau de la solidarité et le sentiment d’un but commun de la communauté facilitent leur

durabilité. La protection du capital naturel fait référence à la notion du développement durable.

Or ce dernier est défini comme « un développement qui assure la satisfaction des besoins des

générations présentes sans compromettre la capacité pour les générations futures à satisfaire les

leurs »53. Selon le concept, il englobe quatre principes fondamentaux, à savoir, la prise en

compte de l’équité intra et intergénérationnelle, la préoccupation du long terme, l’imbrication

des sphères économiques et écologiques et la prise de décision.

Le principe du volontariat contribue à l’idée du développement durable. Ce qui fait que,

le volontariat se manifeste par diverses actions qui constituent la conservation des ressources

naturelles. Le rôle du volontariat sera de mobiliser la population locale en faisant appel à des

processus consultatifs et participatifs. Ceci a été déclaré, en 1992, à la conférence de Rio : « le

meilleur moyen de traiter des problèmes environnementaux est d’assurer la participation de

tous les citoyens concernés, au niveau qu’il convient. Chaque individu doit avoir la possibilité

de participer aux processus de prise de décision »54. Au-delà de la dynamique participative, on

doit passer aux démarches de partage des responsabilités entre les acteurs. Donc, on assiste à la

gestion du capital naturel qui est basée sur trois objectifs principaux :

v l’éco-développement, liant étroitement l’écologie et l’économie, en vue de créer des

richesses, des activités productives et de l’emploi ;

v l’auto-développement, faisant émerger et organisant les volontés et les solidarités au

sein d’une dynamique de développement local ;

v le co-développement, favorisant les solidarités internes et externes et confortant les

synergies et le partenariat.

Par conséquent, le volontariat devient un engagement stratégique associé à une

conservation qualitative et quantitative des ressources naturelles qui permet d’instaurer une

gouvernance de confiance mutuelle. Cette démarche fait naître la valorisation du bien commun

qui relève des biens publics dans le processus de développement.

2. 2 Accroissement du capital physique

Le capital physique est une image globale de l'état des équipements et des infrastructures

ainsi que des actifs incorporels d'une économie à un moment donné. Ce stock de capital

53 WCED (World Commission on Environment and Development): “our common future”, Oxford University Press, Oxford, 1987. 54 Conférence de RIO, 10ème principe, 1992.

Page 88: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

77

physique provient de l'accumulation des investissements réalisés par les entreprises, les

ménages et l'État au cours du temps. Il reflète les capacités de production futures d'un pays. Le

volontariat permet la mise en place des infrastructures car il est perçu comme un mécanisme

d’exécution et une force de travail. L’accès au service de volontariat permet de soutenir et

compléter la prestation destiné à la mise en place des infrastructures comme les routes, les

barrages, les ponts, les écoles, etc. Particulièrement, dans les pays en développement, l’action

volontaire renforce l’action de l’Etat en matière des travaux. Ceux-ci demandent beaucoup de

main d’œuvre, de matériaux et quelque fois ils font appel à des personnes spécialisés.

L'augmentation de la quantité de capital physique permet d'assurer la production de biens

et de services à l'avenir. De plus, elle permet de substituer des capitaux économiques dans les

activités de production pour contribuer à un développement durable. Cette substitution doit

être faite dans des proportions et dans des conditions favorables.

1. 3 Incitation du capital financier

Le capital financier, est formé par des avoirs sous forme d'actifs financiers. Le volontariat

fait référence à l’économie sociale et à l’économie solidaire. Le terme économie sociale se

conjugue par deux notions. D’un côté « l’économie » qui est la source de la hausse de richesse

via la production des biens et services. De l’autre côté le « social » qui est l’avantage obtenu à

partir des bénéfices économiques. Donc, la pratique du volontariat marque la contribution

citoyenne et la participation active de la population. Mais leur prestation nécessite une

mobilisation et des transferts de fonds. Les flux financiers au sein des structures se présentent

sous forme d’auto financement, de subvention et d’aide au développement.

Un grand pays comme la France finance un programme de volontariat à une valeur de 15

millions d’euro équivalent à 195 milliards d’ariary. Or, l’institution en charge de la promotion

du volontariat à Madagascar ne dispose que 0,07% de ressources financières de son Ministère

tutelle. Il nous faudrait de mobiliser plus de fonds afin de mettre en place un système de

volontariat.

Page 89: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

78

Chapitre . II Les pistes de réflexion en matière de la stratégie de la promotion du volontariat à Madagascar

Dans ce chapitre, nous répondrons à la dernière hypothèse : « on peut promouvoir le

volontariat ». Ce qui nous pousse à résoudre le comment de la promotion du volontariat.

Actuellement, le souci des acteurs dans le phénomène du volontariat relève de la connaissance

et la reconnaissance. De ce fait, des propositions seront avancées d’une part, pour favoriser la

culture du volontariat et d’autre part pour donner une amélioration de l’information et de la

perception dans ce domaine. Ces propositions sont construites en tenant compte de ce qui existe

déjà dans notre pays et en s’inspirant quand cela est possible des tendances des pays étrangers.

Le mode de présentation des suggestions vise la politique de la mise en place du système

du volontariat. A côté de cela, on met en exergue les étapes à suivre en matière d’organisation

du volontariat. Enfin, nous avancerons des recommandations pour faire durer le volontariat.

Section I. Les manœuvres de la promotion du volontariat

1. Les démarches de la mise en place du système du volontariat

Les pays du Sud connaissent une explosion démographique vertigineuse. En effet, la

structure de leur population fait ressortir une forte proportion de la frange jeune. Cette présence

majoritaire des jeunes au sein de la population pose de nombreux défis à leurs économies

notamment en termes d’éducation, de santé, d’emploi, de participation citoyenne, etc.

1. 1 La fixation du cadre légal et règlementaire

Si nous voulons que le volontariat soit jugé comme un élément de l’accélération et du

changement de processus de développement, le contexte juridique est réellement indispensable.

Sur ce point, Madagascar a fait le premier jet concernant la loi sur le volontariat. Il existe pour

la première fois un cadre légal qui clarifie l’organisation du volontariat. La loi adoptée porte

officiellement le titre de « LOI N° 2015-015 relative au volontariat à Madagascar » du 22 juin

201555.

Afin de nous situer dans le contexte du cadre juridique, nous allons présenter le

raisonnement du législateur en indiquant ce que la loi dit et ce que cela implique.

1. 1.1 Le processus d’élaboration des textes

Le Gouvernement de chaque pays est le premier interpellé dans la stratégie de promotion

du Volontariat. Il sert de l’appui dans l’élaboration des projets de textes, du cadre juridique et

55 cf. ANNEXE N°3.

Page 90: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

79

réglementaire qui devront régir la structure nationale dans un esprit consensuel. En outre le

gouvernement devra également accompagner la préparation des projets de textes par une

approche de vulgarisation et de plaidoyer auprès des partenaires impliqués dans la mise en

œuvre du programme (Groupes parlementaires, Départements ministériels, OSC, ONG

nationales et internationales, etc.). Cette phase est la plus importante au préalable et à la

poursuite du projet.

Dans le cas de notre pays, la manière de la préparation du cadre juridique relative au

volontariat s’est tenue en trois étapes.

La première étape était de mobiliser des parties prenantes. Ces derniers nommaient les

représentants pour former le comité de pilotage. Ce comité est composé des représentants du

secteur public dont le gouvernement et les ministères sectoriels, de l’OSC et les PTF. Ce

comité a été mis en place en janvier 2015. Ils ont le rôle de rédiger une proposition de loi.

La seconde étape consiste à la soumission du projet de loi auprès du Conseil des

gouvernements pour donner leur consentement. Ensuite, il sera présenté aux Conseils des

Ministres pour aval. Ce processus s’est déroulait entre le mois de mars et le mois d’avril 2015.

La dernière étape est la remise du projet de loi au sein de l’Assemblée Nationale pour

adoption en loi durant la première session ordinaire. Le traitement d’un projet de loi auprès de

cette institution se fait d’une part, à travers d’un travail de commission et d’autre part à la

séance plénière. Donc, l’adoption définitive se fera par vote des parlementaires.

1. 1.2 Le contenu du texte

La structure de la loi nécessite une bonne articulation afin de bien appréhender la

cohésion des parties prenantes.

Selon sa structure, la loi présente d’une manière générale et distinctive le terme

volontariat et les actions selon les types de volontariat à Madagascar. Sur ce point, le volontaire

est considéré comme une personne physique de nationalité malagasy ou étrangère. Mais il ne

jouit pas du statut d’un agent public ou d’un salarié selon le contrat d’engagement. Quant à la

structure de volontariat, elle doit être une organisation qui travaille dans le domaine de

développement social, économique et culturel pour servir la communauté. Les actions

volontaires devraient se reconnaître dans la question de la paix et du développement.

Ensuite le texte définit le cadre d’engagement des volontaires. Il montre les conditions

nécessaires pour être volontaire dans le territoire malagasy. Elles viennent après les dispositifs

Page 91: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

80

concernant les droits et devoirs des volontaires. En terme de droit, les volontaires peuvent

bénéficier d’une formation afin d’assurer leur mission. Ils peuvent percevoir des subventions

non assujettis à aucune taxe. Ils peuvent jouir d’un repos en cas d’action en plein temps

pendant 6 mois et plus. En termes de devoir, les volontaires devraient exécuter leur mission en

tenant compte du cadre règlementaire mentionné dans le contrat d’engagement ainsi que des

règles que stipule l’organisation à laquelle il s’est engagé.

La loi stipule aussi les obligations énoncées au titre des structures d’accueil des

volontaires. Elle implique l’agrément et le cadre de gestion des volontaires. Il existe aussi un

volet destiné aux parties prenantes. Le but est de mettre de l’ordre dans le système de

volontariat et de faire ressortir l’utilité de la recevabilité pour chaque action volontaire.

L’adoption de cette loi relative au volontariat permet de confirmer et d’affermir

l’engagement de l’Etat. Elle permet aussi d’éviter toute confusion au statut des volontaires.

Normalement, elle conduit à la création d’une ligne budgétaire affectée sur le budget de l’Etat.

Face à l’inexistence du décret d’application, l’application du texte est difficile. De ce fait, les

concernés ont manifesté des remarques et des suggestions

1. 2 Les risques éventuels soulevés dans le texte

1.2. 1 La faiblesse du statut des volontaires nationaux

Dans le monde, il n’existe aucune définition universelle du volontariat. Chaque pays a sa

formulation. Les opinions sont divergentes au sein des acteurs. Il existe une rivalité entre les

volontaires internationaux et les volontaires nationaux en matière de reconnaissance que la

communauté attache aux volontaires. Dans le cas des structures, les volontaires internationaux

et nationaux n’ont pas le même traitement s’ils interviennent dans une même structure puisque,

leur statut est diffèrent.

Un contrat écrit du volontaire peut s'avérer intéressant. Etant donné la diversité du

monde du volontariat, il ne semble pas réalisable, aujourd’hui, de rendre la rédaction d'une telle

charte obligatoire. Une réglementation complémentaire au niveau des communautés et/ou

régions demande une approche sectorielle plus ou moins différenciée. Les organisations

devront dès lors être soigneusement et continuellement prises en considération lors de

l'élaboration d'une réglementation visant à promouvoir la situation juridique du volontaire.

Page 92: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

81

1.2. 2 L’instabilité de l’organe en charge du volontariat

D’après le texte, l’institution du volontariat est gérée par le Ministère en charge du

volontariat. Actuellement, cet organe est sous tutelle du Ministère de la Communication et des

Relations avec les Institutions sous forme d’une direction centrale. Dans sa position, il ne peut

supporter un rôle et une attribution de la gestion des volontaires. D’une manière pratique, il faut

prévoir une instance d’envergure nationale, indépendante et autonome.

1.2. 3 L’insuffisance de la communication et de l’information

Une législation promulguée nécessite une forte dissémination en matière de

communication et une large diffusion de l’information. La communication doit être faite au

niveau national vu que le volontariat pour la plupart des gens est un concept nouveau. Donc,

une étape de sensibilisation régulière est indispensable au niveau de la population.

La discussion concernant la délimitation du volontariat est loin d'être close. D'une part,

on propose qu'il revienne à l'organe de coordination, pour la création duquel il est plaidé, de

préciser la définition. D'autre part, la raison de la sensibilité est explicitée: les réglementations

existantes en faveur de certaines activités ne correspondant pas à la stricte définition répondent

à une nécessité sociale. Sans ces réglementations, la survie de ces activités est menacée. Il est

dès lors plaidé pour qu'une réglementation soit également prévue le plus rapidement possible

pour les formes concernées de travail semi-agoral, afin de remplacer l'actuelle réglementation

au sein du volontariat. On plaide partout pour un traitement distinct du travail volontaire et de

l'engagement volontaire.

L’adoption du cadre règlementaire se poursuit par la mise en place d’un organisme en

charge du volontariat. Il serait un organe de la mise en œuvre de la Politique Nationale du

Volontariat.

2. La mise en place de l’organe du volontariat En reconnaissant la valeur intrinsèque du volontariat, il est indispensable et nécessaire de

la faire partie intégrante de la politique publique. Cette démarche implique une délimitation

claire du statut de l’organisme. Il existe multiples façons de définir sa position. Primo, un

rattachement à une instance de haut niveau (présidence, primature) pour mettre en évidence le

caractère transversal. Ce système facilitera les décisions prises à caractère politique ou

financier. Secundo, on doit créer un organisme de type d’agence qui dispose d’une véritable

autonomie de ressource tant sur le plan technique que financier.

Page 93: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

82

2. 1 L’orientation des missions et objectifs d’une institution de volontariat

L’institution en charge du volontariat pourrait avoir une mission de grande envergure afin

de permettre une efficacité et une efficience de la contribution au processus de développement.

Les objectifs sont axés sur trois points essentiels. En premier lieu, elle doit assurer l’élaboration

et la mise en œuvre de la Politique Nationale du Volontariat. Celle-ci retrace les stratégies et les

mécanismes aptes à promouvoir le volontariat. Deuxièmement, l’institution en charge du

volontariat doit garantir la gestion des volontaires depuis le recrutement, l’engagement jusqu’au

suivi-évaluation. Elle doit assurer la promotion du volontariat national pour le développement.

Troisièmement, cet organisme devrait élargir le partenariat et la coopération à travers les

différentes parties prenantes. Les missions et les objectifs devraient assurer la mobilisation

collective des bailleurs, de l’OSC, du secteur privé et de la population pour pouvoir atténuer les

problèmes sectoriels dans chaque milieu.

La mise en œuvre de cette mission dévolue à l’institution suppose un cadre de référence

institutionnel en conformité avec les dispositions légales et réglementaires du pays concerné.

A cet effet, il doit prendre en compte les options politiques majeures du pays basées sur un

ensemble de stratégies et politiques nationaux et sectorielles. Cette référence maintient la

responsabilisation de la société civile et des collectivités locales et/ou territoriales dans la mise

en œuvre des actions de développement local. D’autant plus que les dispositifs à mettre en

place doivent correspondre à des caractéristiques précises et des mécanismes aptes à

promouvoir la gouvernance interne et locale, la transparence et la traçabilité des

investissements.

Il s’agit de :

v Permettre à chaque citoyen de mieux s’insérer dans la société (insertion

économique sociale et culturelle) ;

v Accroitre chez le peuple l’adhésion aux valeurs citoyennes et les rendre acteurs

dans leur communauté ;

v Accéder au mieux à la contribution de la population en mettant leurs compétences

à profit dans un cadre nouveau dans les cas de catastrophes naturelles ;

v Permettre aux gens de travailler pour une cause d’intérêt général tout en faisant

reconnaitre leurs talents ;

v Permettre le développement d’une expertise locale par le transfert des

compétences.

Page 94: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

83

2. 2 Le choix des secteurs à investir

On peut distinguer le volontariat de compétence et le volontariat d’initiation ouvert à tous

sans conditions particulières. Cependant, il est important, dans une perspective citoyenne de

permettre un accès au volontariat dans tous les domaines. Chaque structure doit disposer d’un

statut lié à sa mission ou bien à son affiliation. De nombreuses branches d’activités demandent

une expertise telle que:

v de la capacité technique (agriculture, environnement, assainissement, énergies

nouvelles et renouvelables, technologies de l’information et de communication) ;

v de l’aide sociale (éducation à la paix et à la citoyenneté, les infrastructures

socioéducatives, la santé, la promotion de la femme, l’aide aux personnes

défavorisées et handicapées, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et la

gestion des risques et catastrophes) ;

v des arts et de la culture (les us et coutumes, la conservation du patrimoine

culturel, l’artisanat et les arts comme l’art plastique, la musique, la littérature, la

danse).

Dans tous les cas, tous les secteurs ont besoin de mobilisation de ressources humaines et

financières. Pour que l’organe en charge du volontariat puisse se positionner en bonne et du

forme, il est important de responsabiliser tous les acteurs.

2. 3 La responsabilisation des acteurs

Dans l’organisation du volontariat, il existe cinq principales parties prenantes dont le

Gouvernement, l’OSC, les PTF, le secteur privé et la population.

Vu la diversité du volontariat et de ses formes, des modèles universels de développement

ne peuvent être mis en place sans le Gouvernement. Ce dernier doit développer une stratégie

globale pour la promotion du volontariat. Donc, il devrait être le premier responsable du

pilotage de la Politique Nationale du Volontariat. Pour cela, il fait partie des bailleurs

privilégiés. Par ses rôles, l’Etat doit procurer des locaux pour abriter l’institution en charge du

volontariat. Il devrait assister et faciliter le processus devant régir cette organisation afin de

mobiliser les acteurs impliqués. Les mesures de facilitation et la promotion des activités

volontaires peuvent être d’application partout et par tous les pouvoirs publics, peu importe le

niveau. Ces stratégies se révèlent être plus efficaces lorsqu’elles sont développées en

collaboration avec les principaux acteurs des secteurs volontaires et communautaires ainsi que

des entreprises.

Au centre de cette stratégie devrait se trouver :

Page 95: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

84

v la notion d’indépendance du volontariat ;

v la reconnaissance de l’apport non négligeable de l’Etat en matière de promotion de

participation ;

v la nécessité d’accorder au volontariat l’espace qui lui permette de se développer à sa

manière, unique et variée.

Les Collectivités Territoriales Décentralisées sont les institutions de proximité de

volontariat. C’est un organe de coordination, d’orientation et de décision où convergent

l’ensemble des projets. Elles contribuent aussi au processus démocratique qui renforce la

gouvernance locale. Les tâches dévolues à la collectivité locale sont incontestables et devront

être prise en compte.

La société civile qui est un organe à part entière. Elle contribue à la réalisation du

programme nationale. Elle assure la mobilisation des volontaires depuis la sensibilisation, le

recrutement, la préparation, l’affectation jusqu’à la réalisation des missions.

En tant que organes pilier de développement, la société civile veillera à :

v assurer une représentation aux différentes concertations sur l’élaboration de la Politique

Nationale du Volontariat et aux différentes stratégies de mise en œuvre ;

v Contribuer aux programmes de sensibilisation et de mobilisation au profit de la

promotion du volontariat;

v Participer à la sélection, la formation des volontaires qui seront affectés à des

organisations hôtes sur le terrain ;

v Assurer le logement aux volontaires affectés à leur programme ;

v Collaborer à l’élaboration et implantation des outils de suivi évaluation des activités.

Le secteur privé constitue, d’une part, un bras de soutien dans la réalisation du

programme national et d’autre part, il constitue un organe de mise en œuvre pour assurer la

réalisation de l’action volontaire destinée au profit de la communauté.

La population étant bénéficière et partie prenante joue un rôle crucial dans la réalisation

des actions volontaires. Au préalable, leurs besoins doivent être bien déterminé afin que

l’institution en charge du volontariat puisse l’identifier et de l’insérer dans la politique

nationale. Ce processus permet de voir par milieu et par secteur les problèmes pour développer

une localité ou une communauté.

Page 96: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

85

Les PTF servent un relais d’appui au processus du volontariat. Ils contribuent

conjointement avec le gouvernement pour le financement du programme. En même temps, ils

participent aussi dans la mise en œuvre des stratégies de développement du volontariat. Leur

rôle est de faciliter la coopération bilatérale ou multilatérale entre les pays et nations sous

forme de coopération Nord-Sud ou Sud-Sud.

Figure 11: Les relations des acteurs du développement en matière du système de volontariat

Système du volontariat

Communautaire

Services territoriales

Décentralisés et Déconcentrés

Bailleurs de Fonds et PTF

Communes

Fokontany

Fokonolona

Associations et ONG

Contrat de projet et protocole d’accord

Transfert de fonds et appui

technique

Contrat de fonctionnement et réalisation du

projet

Identification des besoins et

mobilisation de la population

Constitution d’une

organisation formelle

Etude et montage du

projet

Source : Nos propres conceptions

L’institutionnalisation du volontariat constitue un moyen d’encourager les différentes

organisations. Cette orientation encourage la capacité de chaque institution pour permettre de

mieux jouer leur rôle. La base du système du volontariat est une démarche individuelle au sein

du Fokonolona ou de la communauté où il est identifié les besoins de la population. Cette

population se mobilise à travers des associations ou ONG afin de constituer une organisation

formelle. Dans ces différentes structures, la communauté peut établir un document consistant

leur projet de développement. Le document doit être déposé auprès de la Collectivités

Page 97: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

86

Territoriales Décentralisés dont il fera un objet d’étude et d’analyse des Services Territoriales

Déconcentrées. Après l’étude, si le projet est réalisable, il sera soumis au PTF afin d’obtenir le

contrat ou le protocole d’accord de sa réalisation. A son tour, le PTF conclura le projet avec la

Commune concerné.

Section II. Les démarches de l’institutionnalisation du volontariat

Au préalable, nous insistons sur l'importance d’un traitement égal de tous les volontaires.

Un statut fédéral doit donner à tous les volontaires. . Ils devront avoir les mêmes droits et les

mêmes devoirs dans tous les secteurs, qu'il s'agisse d'une structure de petite ou de grande

ampleur, d'un engagement permanent ou provisoire. A cet effet, une politique sur le volontariat

s’avère indispensable.

1. La politique de la promotion du volontariat

1. 1 La stratégie de mise en place du système du volontariat

Le premier rôle du système du volontariat est de rassembler tous les acteurs œuvrant

dans le volontariat à Madagascar. Il permet de répertorier leurs activités. Mais, il faut souligner

que le développement d’une région ou d’un pays dépend largement de l’harmonisation des

efforts apportés par les promoteurs. La revendication du service des volontaires signifie

chercher à développer le système social, économique, culturel dans un cadre donné. Il importe

donc d’effectuer une étude de synchronisation des actions à mener afin d’éviter les handicaps.

Mais si l’on arrive à regrouper les activités de manière à les répartir intelligemment dans

chaque région, l’on pourra faire face à des résultats palpables à moyen ou long terme.

1. 1.1 L’organisation de base du système du volontariat

La mise en place d’un système de base débutera par la création d’un Centre National du

Volontariat. Son opérationnalisation prendra du temps car elle est destinée à déclencher des

processus organisationnels conflictuels dans le monde du volontariat à Madagascar, tout en

impliquant des changements au sein des structures politiques et administratives ainsi que des

changements d’attitude et de comportement de tout le monde vis à vis du volontariat. Face à

ces difficultés, nous avons élaboré un modèle d’organisation de base.

Le raisonnement de ce modèle réside sur le principe de la valorisation de la coutume

malagasy à partir d’un mouvement communautaire. La conservation des us et coutume permet

la stabilité et l’équilibre de chaque communauté. Ensuite, cette impulsion communautaire se

Page 98: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

87

transforme en mouvement populaire. Il s’avère qu’il existe une harmonisation entre les

générations qui se traduit par la cohésion sociale. Cette dernière promeut la participation et la

responsabilisation des citoyens. A partir de cette étape, on a un mouvement volontariste de la

part de la population. Enfin, cette organisation volontaire incitera le processus vers le

développement via la mobilisation de tous les acteurs

Figure 12: Modèle d’organisation de base du volontariat

Source : Nos propres conceptions

Les défis de cette nouvelle approche sont donc complexes. Mais, par le biais d’une

volonté farouche, le système peut démontrer que le développement socio-économique de

Madagascar passera par le volontariat et que tout citoyen malagasy doit y participer. La finalité

de la démarche s’exprimera non seulement en termes de volume de réalisations techniques mais

aussi en l’émergence d’une société nouvelle. En promouvant le Volontariat National à

Madagascar, le système peut permettre de tirer des leçons utiles à l’échelle régionale et

internationale.

•Insertion des jeunes•Activation des seniors•Mobilisation des citoyens

•plaidoyer•lobbing•coopération•partenariat

•Entente intergénération•Cohésion sociale•Participation citoyenne•Responsabilisation et debroullardise

•Ritualisation•Conservation•Stabilité•Equilibre

LOGIQUE COMMUNAUTAIRE (valorisation des us et coutumes)

LOGIQUE POPULAIRE

(mouvement populaire)

LOGIQUE VOLONTARISTE

(mouvement volontaire)

LOGIQUE DEVELOPPEMENT

(variation des parties

prenantes)

Page 99: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

88

1. 1.2 La technique de mise œuvre

Cette stratégie sera mise en œuvre par le biais d’un cadre de résultats concrets. Ces

programmes devront apparaître les interventions prioritaires à l’échelle nationale. Pour assurer

l’inclusion, la responsabilisation et la transparence, le système devra établir un comité de

pilotage à plusieurs niveaux composés des acteurs du volontariat et les instances susceptibles

dans ce domaine.

1. 2 La pérennisation de l’organe de volontariat

1.2. 1 La coordination des réseaux des structures impliquant les volontaires

Le processus d’installation des réseaux nationaux du volontariat se fait par des étapes

graduelles des structures au niveau local, régional et national. Dans chaque niveau, on trouve

les représentants de l’Etat, les PTF, le secteur privé, les représentants des organisations du

volontariat.

Premièrement, la mobilisation des Organisations de la Société Civile dans la mise en œuvre et

suivi des politiques de développement doit être poursuivie et renforcée. A ce titre, elles

pourront être un partenaire crédible et constituer un réel contre-pouvoir susceptible d'influencer

les actions et les décisions de façon constructive aux niveaux national, régional et local. Mais, il

faut mettre en place un vaste programme de renforcement des capacités de la société civile qui

porterait, entre autres sur :

v le renforcement de leurs compétences techniques ainsi que sur leurs capacités

matérielles et de gestion ;

v le renforcement de leur représentativité en regroupant davantage les structures

membres ;

v la mise en place de cadres de concertation au niveau national avec l’Etat et le

renforcement des cadres sectoriels aux niveaux local et régional avec les

collectivités locales et/ou territoriales.

Cette orientation confortera la nécessité de renforcer leurs capacités institutionnelles

pour leur permettre de mieux jouer leur rôle d’interface entre la population et le service public.

Page 100: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

89

Il s’y ajoute que bon nombre des OSC présentent une expérience volontariat national aussi bien

humanitaire que de développement et leurs contributions seraient très utiles dans la mise en

place d’une institution de volontariat.

Deuxièmement, le renforcement des capacités de la Collectivité Territoriales Décentralisées

sont incontournables, notamment à travers :

v la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation des acteurs de la

décentralisation ;

v la mobilisation des ressources financières locales ;

v la planification participative au niveau des communes qui dépend non seulement

de bonnes intentions, mais exige des systèmes qui institutionnalisent

l’implication de la population, ainsi qu’au savoir-faire au sein des agents de

développement en vue de faciliter la participation communautaire ;

v le suivi évaluation et l’animation du dispositif d’appui technique aux

collectivités, etc.

La prise en compte de ces points aurait ouvert à des opportunités qui renforcent la

gouvernance locale.

Troisièmement, la consolidation des organisations communautaires de base et traditionnelles,

telles que les groupements d'intérêts économiques, familiaux ou culturels, de développement

caritatives ou confessionnelles, est à pourvoir parce que c’est une forme de solidarité. Ces

organisations qui essaient de trouver une réponse à l’amélioration de leurs conditions de vie.

Ainsi, elles peuvent atteindre à des milliers de membres. L’impact de leurs actions est

considérable bien que la plupart de la population soit touchée. Cependant, les moyens

matériels, financiers et surtout la valorisation des ressources humaines, restent encore

insuffisants pour accompagner cette énergie populaire.

Donc, l’institution nationale de volontariat constitue un puissant moyen d’encourager ces

différentes organisations à prendre elles-mêmes en charge leur développement et à contribuer à

leur tour jusqu’à la pérennisation de ces actions dans lesquels ils s’investissent. Néanmoins, il

est indispensable de mieux connaître les mérites du volontariat, de faciliter encore plus son

travail et de mieux promouvoir les services qu'il peut rendre. Il faudrait alors que nous attirions

l'attention de l'opinion publique sur ses résultats surtout les plus spectaculaires partout où ils se

Page 101: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

90

produisent pour une visibilité plus grande. Dans ce sens, un suivi évaluation des volontaires

devrait être concrétisé.

1.2. 2 L’accompagnement de la population volontaire

L’accompagnement des volontaires se traduit par la formation, l’encadrement et le suivi

évaluation. A chaque exercice d’une activité volontaire, il se peut rencontrer à des situations

parfois inconfortables. La formation est un moyen indispensable pour les volontaires afin de les

aider durant son engagement. En principe, cette formation est de courte durée. Il sert

d’orientation pour l’accomplissement de la mission.

Mais avant tout, il faut insérer le volontariat dans le système éducatif de base. Il s’agit

d'expliquer le rôle du volontariat afin de développer leur conscience sociale et citoyenne ainsi

que leur engagement face aux autres. Il faut faire de l'école un laboratoire de vie c’est-à-dire

expérimenter le plus démocratique possible les différentes manières d'accomplir le bien

commun et de transformer l'environnement de manière respectueuse grâce à une meilleure

compréhension des milieux de vie. En pratique, l'apprentissage de la citoyenneté doit se faire

lors de la socialisation, au niveau primaire où on prend des habitudes de vie. C’est donc le

moment d’enseigner des règles de vie sociale et de les appliquer. S’ils ne le font pas dès leurs

jeunes âges, ils risquent d’avoir le sentiment qu’il est impossible d’agir comme citoyen et de

changer les choses.

1.2. 3 La diversification de la source de financement

Dans la mesure du possible, tous les flux de financement existants liés au volontariat

devraient intégrés dans le fonds d’affectation spéciale pour le pays. Les volontaires, relève de la

Politique Nationale, seront financés soit par ce fonds d’affectation spéciale, soit directement par

les différents bailleurs. Afin d’accroître la diversité du financement du programme, des

possibilités de partenariat avec le secteur privé et des bailleurs de fonds seront recherchées.

2. Les recommandations

2. 1 Au niveau du Gouvernement

2. 1. 1 Promouvoir les cadres légaux Les pays devraient procéder à l’élaboration ou à la révision des lois afin d’encourager le

volontariat, protéger les volontaires, et supprimer les obstacles juridiques. Il pourrait envisager

la distinction entre le volontariat et d’autres types de liens légalement reconnus ou règlementés.

Page 102: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

91

Le problème majeur est en l’occurrence que le rôle des volontaires devrait être de compléter le

travail des personnes rétribuées, ou apporter une valeur ajoutée mais pas de remplacer les

salariés. Il devrait permettre le remboursement des dépenses des volontaires et protéger les

volontaires pendant leurs activités. Il est à éviter que le volontariat n’ait un effet négatif sur le

droit aux indemnités et aides sociales. Il doit proposer des systèmes de soutien additionnels

aux volontaires et favoriser un volontariat.

La législation peut aider au développement de ce secteur. L’établissement d’un cadre

légal s’appliquant au volontariat pourrait permettre de mieux développer le secteur. La

législation devrait garantir la protection et la promotion du volontariat et veiller à ce que les

dispositions légales ne le découragent pas. Les buts visés par une telle législation et les

objectifs politiques poursuivis doivent être transparents, et développés en partenariat avec les

organisations du secteur. Il faut éviter une législation trop contraignante qui pourrait créer une

préoccupation majeure du secteur du volontariat.

2. 1. 2 Coordonner le secteur volontariat

Un rapprochement des différentes organisations qui travaillent sur des sujets connexes

serait souhaitable de manière à éviter les duplications et promouvoir l’échange d’expérience.

L’influence exercée par les organisations de volontariat sur les décideurs politiques est

essentielle pour assurer une prise en compte adéquate des besoins des groupes vulnérables.

Dans les pays où la coordination du secteur du volontariat est peu développée, il est impératif

que les organisations se préoccupent activement de créer une plateforme de communication et

d’échange de bonnes pratiques qui leur permette d’identifier ensemble les besoins qui doivent

être intégrés en priorité dans l’agenda social de leurs pays.

2. 1. 3 Mesurer la valeur économique du volontariat

La collecte des données statistiques pourrait jouer un rôle important sur le

développement. Or le volontariat ne dispose pas de ce type d’informations, il est essentiel

d’obtenir ces données. Il faut également tenir compte des considérations qui émanent le rôle du

volontariat dans l’évaluation du bien-être sur les moyens de mesurer le bien être social pour

compléter le produit intérieur brut (PIB). La nécessité de prendre en compte ces indicateurs

sociaux au-delà du PIB pour mesurer la richesse nationale pourrait être reconnue et apparaître

dans la collecte de données au niveau du pays.

Page 103: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

92

2. 1. 4 Encourager la reconnaissance et la validation de

l’expérience volontaire

La recherche a montré l’importance de l’impact du volontariat dans le domaine de

l’éducation non formelle et informelle. La reconnaissance dans ce domaine encourage le

partage de l’expérience et des bonnes pratiques en matière de volontariat.

2. 2 Au niveau des OIV

2. 2. 1 Mettre en place des meilleurs gestions des volontaires

La gestion des volontaires est une question essentielle. Son importance nécessite des

plans stratégiques. Néanmoins, pour améliorer et établir des systèmes efficaces de gestion des

volontaires. Il semblerait qu’en raison des changements qui s’opèrent aux niveaux de la

démographie et de la main d’œuvre, de larges réserves de volontaires potentiels pouvant

participer à l’expansion du secteur du volontariat. Les structures devraient élaborer des

stratégies pour assurer un environnement plus favorable aux volontaires. La

professionnalisation des pratiques de gestion des ressources humaines est donc indispensable

pour améliorer le recrutement, la formation et la fidélisation des volontaires. Ce sont en

particulier, les besoins spécifiques des différents groupes concernés (personnes âgées, jeune,

etc.) qui doivent être mieux pris en compte.

2. 2. 2 Offrir une formation adéquate aux volontaires

Les organisations de volontaires devraient, avec le soutien financier et administratif du

secteur public et le PTF, garantir la formation des volontaires soit assurée de manière cohérente

sur une base structurée et régulière. Les organisations qui engagent des volontaires devraient

donc être très attentives à la manière dont elles répondent aux attentes et aux exigences des

volontaires en termes de formation et de soutien.

2. 2. 3 Encourager l’usage d’outils d’accréditation

Les organisations qui engagent des volontaires devraient s’investir davantage dans la

mise en œuvre de procédures et dispositifs de validation de l’apprentissage non formel et

informel et encourager les volontaires à utiliser des outils. On pourrait par exemple définir les

compétences clés requises pour chaque poste, ou identifier les compétences et ressources

requises par l’organisation et établir un relevé des compétences et qualifications disponibles.

Ceci serait particulièrement approprié en cas d’engagement de jeunes volontaires qui sont de

plus en plus conscients de l’importante des compétences qu’ils peuvent acquérir grâce au

volontariat.

Page 104: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

93

2. 3 Au niveau des citoyens En principe, les citoyens constituent la clé de voûte du développement. Donc, leur

mobilisation s’avère très utile et indispensable dans la réalisation des actions volontaires. La

participation de chaque citoyen à chaque action se traduit par sa contribution et sa

responsabilisation à son développement et à son bien-être.

2. 3. 1 Intégrer la population au processus de développement

Face à la réalité qui existe dans notre pays, le processus de développement est une tâche

qui revient non seulement à l’Etat mais aussi à l’ensemble de la communauté. Ceci est prouvé

par le propos de Malcolm : « l’homme joue un double rôle central dans le processus de

développement : d’un côté, il est bénéficiaire ultime, de l’autre côté, il constitue l’acteur

essentiel des mécanismes de croissance et de création de richesse que l’on désigne sous la

terminologie développement économique » 56. Cette approche consiste dans un premier temps à

faire participer l’ensemble de la population aux programmes de lutte contre la pauvreté et au

processus de développement où chaque individu devrait prendre part à la vie de la société sur

n’importe quel domaine et devenir les acteurs de la promotion du développement.

2. 3. 2 Renforcer la participation des citoyens La participation des citoyens se manifeste au niveau de la communauté. Dans notre cas,

la population malagasy s’organise toujours dans le Fokontany. C’est dans ce cadre que chaque

citoyen devrait agir et assumer ses responsabilités. Le mécanisme de l’entraide, l’action

collective font partie du mouvement populaire en matière de travaux d’intérêt collectif. De

façon général, l’implication des citoyens est le moyen de participer à la vie sociale et de créer

un espace de développement.

56 GILLIS Malcolm, Economie du développement, Nouveaux Horizons, Paris, 1998, p. 185

Page 105: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

94

CONCLUSION

Les stratégies de la lutte contre la pauvreté dans les PED ont été toujours orientées vers

les dimensions monétaires. Celles-ci sont considérées comme la voie la plus fiable et la plus

crédible pour éradiquer l’extrême pauvreté ou pour atteindre le développement durable. Mais

compte tenu de la complexité du phénomène de développement, ces dernières années, plusieurs

organisations internationales notamment les Nations Unies ont adopté autre approche pour les

moyens d’accélérer le développement en favorisant les volets multidimensionnels comme le

volontariat. Ce système n’est pas appréhendé par le revenu mais conçu à partir d’un ensemble

d’éléments relatifs aux capacités des individus, aux potentialités et aux opportunités qui sont à

leur portée. Ce nouveau système fondé sur la stratégie d’intervention collective trouve sa

forme opérationnelle dans des programmes de développement nationaux et internationaux. Ces

programmes sont instaurés dans plusieurs pays du monde. La plus répandue dans les PED est le

volontariat national. Souvent, il est soutenu par divers acteurs compte tenu de son importance

durant l’atteinte des OMD mais surtout pour appuyer la réalisation de l’ODD.

Cette étude part du concept du volontariat qui s’inscrit dans une démarche de volonté

individuelle. Ensuite, elle stimule la mobilisation collective face aux problématiques liées au

développement de la communauté. Cette conception théorique, fondée sur la notion du bien-

être semble avoir été suivie jusqu’à la prise en compte de la participation citoyenne. En se

focalisant sur la réalité de Madagascar, l’objectif principal de cette mémoire était de tirer,

quelques enseignements sur le rôle du volontariat pour promouvoir son développement.

La première partie de cette étude a fait apparaître la situation de Madagascar, la notion du

volontariat et la conception méthodologique. Ceci s’avère très utile dans le maniement des

résultats obtenus sur le terrain. Il est intéressant de savoir l’image de Madagascar pour mettre

en évidence la pratique du volontariat.

La deuxième partie de cette recherche s’est intéressée à l’image du volontariat. Ceci est

examiné aussi bien sur le plan théorique que sur le plan pratique. Du fait que le concept est

devenu une politique et une stratégie internationale et nationale, on a mis en exergue la

situation du volontariat. Nous nous sommes intéressés plus particulièrement sur les volontaires

et les structures, dans cette optique, nous avons étudié les mouvements des volontaires c’est-à-

dire leur niveau d’information en la matière jusqu’à leur mode d’engagement. Quant aux

structures, nous avons analysé la manière dont il organise les actions volontaires.

Page 106: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

95

La dernière partie a été consacrée sur les perspectives du volontariat à Madagascar

puisque le programme de volontariat apparait ainsi comme un dispositif technique dont le rôle

peut être assimilé à celui du mouvement citoyen. De ce fait, de nombreux résultats obtenus

dans cette étude renforcent l’idée généralement positive du rôle du volontariat. Cependant, nos

résultats montrent aussi que les actions volontaires ne peuvent se faire que si l’environnement

s’y prête, en d’autres termes si les conditions nécessaires sont réunies. Même si, le volontariat

est considéré comme un outil efficace de développement de Madagascar, il est nécessaire que

l’accès aux informations doive apparaître comme une condition indispensable à sa promotion.

Des mesures drastiques permettraient de mettre en place une Politique Nationale sont à

pourvoir. A cet égard, dans l’optique d’un meilleur soutien à la participation de tous les acteurs,

des sensibilisations, des communications devraient entreprises sur le plan national. Les

suggestions venant de notre part sont à titre indicatif pour les gouvernants de ce pays en tant

que résultats de recherche.

En conclusion des recommandations qui devraient permettre de donner une suite à cette

étude. Nous nous permettons d’insister sur la nécessité d’approfondir les recommandations en

vue de leur opérationnalisation. Pour ce faire, une stratégie nationale doit être élaborée et

diffusée afin que les différents travaux qui devraient être réalisé aient tous un référentiel

commun. Il serait souhaitable de travailler de manière complémentaire et continue sur ce thème

avec les autres partenaires et notamment les partenaires publics. Des actions de plaidoyer

pourraient ainsi être engagées tout en tenant compte des spécificités nationales. Pour une mise

en place généralisée d’un volontariat national autonome, l’appui structurel et l’encadrement

d’organismes internationaux déjà mobilisés sur ce thème au niveau national serait dans un

premier temps nécessaire. L’implication du secteur privé devrait faire l’objet d’une attention

particulière. Les entreprises citoyennes auraient un rôle à jouer, car dans un contexte

économique de chômage récurrent des jeunes, des formations spécifiques répondant à des

besoins précis pourraient être leur confiées. Il est à noter que cette piste de réflexion, du fait de

sa nouveauté mérite une réflexion plus approfondie en même temps d’une étude de faisabilité.

Page 107: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xi

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www.clong-volontariat.org/

www.volontariat.net/

www.midi-madagascar.mg/

www.lexpressmada.com/

Page 110: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xiv

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire

Annexe 2 : Guide d’entretien

Annexe 3 : Extrait de loi sur le volontariat à Madagascar

Page 111: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xv

ANNEXE 1 : Questionnaire

QUESTIONNAIRE POUR LES VOLONTAIRES

CODE QUESTIONS MODALITES REPONSES

1 INFORMATIONS GENERALES (FAMOTOPOTORANA ANKAPOBENY)

11 Votre situation matrimoniale (Toe-piankohonana)

1. Mariée (Manam-bady) 2. Celibataire (Mpitovo) 3. Divorcé, Veuf (Nisara-bady,Maty vady)

12 Votra âge (Taona)

1. Moins de 18 ans (latsaka ny 18 taona) 2. 18 ans à 35 ans (18 hatramin'ny 35 taona) 3. 36 ans à 50 ans (36 hatramin'ny 50 taona) 4. plus de 50 ans (Mihoatra ny 50 taona)

13 Votre sexe (Lahy sa vavy)

1. Homme (Lahy) 2. Femme (Vavy)

14 Votre niveau d'instruction (Kilasy farany nodiavina)

1. Non scolarisé (Tsy nandia fianarana) 2. Primaire (Ambaratonga I) 3. Collège (Ambaratonga II) 4. Lycée (Ambaratonga III) 5. Université (Ambaratonga ambony)

15 Votre situation professionnelle (Ny asanao)

1. Fonctionnaire (Mpiasam-panjakana) 2. Salarié (tsy miankina) 3. Profession libérale (Miasa tena) 4. Etudiant (Mpianatra) 5. A la recherche d'emploi (Mitady asa) 6. Employeur (mpampiasa) 7. Chômeur ( Tsy an'asa)

16 Nombre d'enfants (Isan-jaza)

1. (1) 2. (2 - 4) 3. (˃ 4)

17

Combien de personnes exercent d'activités de volontariat dans votre famille? (Firy ny olona manao asa an-tsitrapo ao an-tokantrano?)

18

Quel est le Revenu mensuel de votre ménage (Ohatrinona eo ho eo ny fidiram-bola ao an-tokantrano isam-bolana?)

1. ˂ 50 000 Ariary 2. 50 000 - 150 000 Ariary 3. 150 000 - 250 000 Ariary 4. 250 000 - 500 000 Ariary

5. ˃ 500 000 Ariary 2 ENGAGEMENT DU VOLONTAIRE ( SEHATRA ASA ANAOVANA NY ASA AN-TSITRAPO)

Page 112: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xvi

21

Depuis combien de temps vous êtes volontaire? (Firy taona izay no nidiranao nanao asa an-tsitrapo)

1. Moins d'1 an (iray taona latsaka)

2. 2 à 5 ans (2 hatramin'ny 5 taona) 3. Plus de 5 ans (Mihoatra ny 5 taona)

22

Comment avez-vous connu l'existence du volontariat? (Manao ahoana no nahafantarano ny asa filtsahana an-tsitrapo?)

1. Bouche à oreille (lova-tsofina) 2. Masse Media (Filazam-baovao) 3. Affichage (peta-dridrina) 4. Internet (Aterineto) 5. Annonce (filazana) 6. Réseau (tambazotram-pifandraisana)

23

Quelles sont votre motivation poure xercer les actions volontaires ? Inona ny antony nanosika anao hanao ny filatsahana an-tsitrapo?)

1. Pour une participation (Mba ho fandraisana anjara) 2. Developpement personnel ( fivoarana manokana)

3. Conviction religieuse (fikirizana ara-pinoana) 4. Contribution au developpement (fandraisana anjara amin'ny fampandrosoana) 5. Partage de compétence (fizarana traikefa)

6. Acquérir une expérience (Mba ahazoana traikefa) 7. Rendre utile à la communauté (fanampiana ny fiaraha-monina) 8. Par plaisir (fialam-boly) 9. Autre à préciser (hafa, lazao)

24

A quelle fréquence exercez-vous les actions volontaires ? Im-piry miantoana ny asa an-tsitrapo nataonao)

1. Tous les jours (Isan'andro) 2. Au moins une fois par semaine (indray isan-kerinandro farafahakeliny) 3. au moins une fois par mois (indray isam-bolana farafahakeliny) 4. Au moins une fois par an (saiky indray isan-taona) 5. Occasionnellement (tsindraindray)

25

A combien d'heures consacrez-vous votre temps au volontariat en moyenne ? (Firy ora eo ho eo ny asa an-tsitrapo ataonao?)

1. (1 - 4)

2. (4 - 8)

3. (˃6) 3 CADRE D'ENGAGEMENT (SEHATRY NY ASA AN-TSITRAPO)

31 Quel est le nom de l'organisation à laquelle vous êtes engagé? (Iza no anaran'ny sehatr'asa nanaovanao asa an-tsitrapo?)

32 Quel est le type de cette organisation? (Inona no

1. Institution publique (Sehatra miasa @ fanjakana)

Page 113: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xvii

karazany?) 2. Entreprise (Orinasa) a.public (fanjakana) b.privé (tsy miankina) 3. ONG a.national (nasionaly) b.international (iraisam-pirenena) 4. Association (Fikambanana) 5. Fondation 6. Groupement religieux (fikambanana ara-pinoana) 7. Collectivités Territoriales Décentralisés (ratsa mangaika ny fanjakana) a. Région (faritra) b. District (distrika) c. Commune (kaominina) d. Fonkotany 8. Formation sanitaire (toeram-pitsaboana) a. CSB b. Hopital (hopitaly) 9. Autre à préciser (hafa, lazao)

33 Dans quel secteur d'activité excerce-t-il cette organisation? (Inona ny sehatra iasany?)

1. Education (fampianarana)

2. Santé (fahasalamana)

3. Developpement local (fampandrosoana ifotony)

4. Administration publique (fitatanana ara-panjakana)

5. Services sociaux (asa sosialy)

6. Gestion des risques et catastrophes (fitantanana ny vokatry loza voajanahary)

7. Environnement (tontolo iainana) 8. Autres à preciser (hafa lazao)

34 Quel est votre mission en tant que volontaire ? (Inona no andraikitra sahaninao?)

1. Assistance sociale (asa sosialy) 2. Administration (fitantanana) 3. Education/formation (fampianarana) 4. Animation, sensibilisation et encadrement ( fanetseketsehana sy famporisihana ary fiahiana ) 5. Conseil juridique (fanampiana momba ny lalàna) 6. Autre à préciser (hafa, lazao)

35

Dans quel milieu avez-vous exercé ? (Farita andrenivohitra sa ambanivohitra)

1. Milieu urbain (an-drenivohitra)

2. Milieu rural (ambanivohitra)

36 Avez-vous perçu des avantages? ( Inona no tambiny azonao?)

1. Indemnité (vola) 2. Assurance (fiantohana)

Page 114: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xviii

3. Frais d'hébergement (saran'ny trano fatoriana)

4. Frais de déplacement (saran-dalana)

5. Frais de restauration (solon-tsakafo)

6. Frais de communication (saram-pifandraisana)

7. Equipement (fampitaovana)

8. Autres à préciser (Hafa, lazao)

37 Avez-vous reçu de formation? (Nahazo fampiofanana ve ianao?)

1. Oui (Eny)

2. Non (tsia)

38

Avez-vous signé avec l'organisation: document/convention/charte/contrat (Nanao sonia ve: taratasy/fifanekena/fifanarahana)

1. Oui (Eny)

2. Non (tsia)

4 PERCEPTION SUR LE VOLONTARIAT

41 Pour vous, que signifie être volontaire? (Midika inona aminao ny filatsahana an-tsitrapo?)

42

Les actions volontaires sont-elles important pour le développement à Madagascar ? (Manan-danja ho an'ny fampandrosoana ny Madagasikara ve ny asa filatsahana an-tsitrapo?)

1. Oui (Eny)

2. Non (tsia)

43 Si oui, Illustrez. (Raha eny, hamarino)

44 Quels bénéfices tirez-vous de vos expériences en tant que volontaire? (Inona ny tombotsoa azaonao tao anatin'ny filatsahana an-tsitrapo?)

45

Encouragiez-vous le volontariat à Madagascar? (Ilaina ve ny famporisihina ny asa filatsahana an-tsitrapo eto Madagasikara?)

1. Oui (Eny)

2. Non (tsia)

46 Si oui, de quelle manière (Raha eny, inona ny torohevitrao?)

47 Quelles recommandations donneriez-vous pour promouvoir le volontariat à Madagascar? (Inona avy ireo toromarika omenao mba hampiroboroboana ny filatsahana an-tsitrapo eto Madagasikara?

Page 115: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xix

ANNEXE 2 : Guide d’entretien

GUIDE D'ENTRETIEN POUR LES COORDONNATEURS/ CHARGE DES PROGRAMMES DES STRUCTURES

CODE QUESTIONS MODALITES REPONSES 1 IDENTIFICATION DE L'ORGANISATION

11 Nom de l'organisation

13 Siège

14 Contact 1. Tél

2. Mail

15 Statut de votre organisation

1. Ministère 2. Entreprise 3. ONG 4. Association 5. Collectivité Territoriale Décentralisé 6. Groupement religieux 7. Formation Sanitaire 8. Organisme International 9. Fondation 10. Coopérative

16 Secteur économique de l'organisation

1. Public 2. Privé

17 Votre Zone d'intervention

1. Province a. Antananarivo b. Antsiranana c. Mahajanga d. Toamasina d. Fianarantsoa d. Toliara 2. Région 3. District 4. Commune 5. Fokontany

18 Dans quel milieu 1. Urbain 2. Rural

19

Depuis combien de temps vous intervenez à Madagascar? (pour les structures privées nationaux et étrangères)

2 ACTIVITES DE LA STRUCTURE

Page 116: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xx

21 Quel est votre domaine d'activité?

1. Education 2. Santé 3. Environnement 4. Culturel 5. Agriculture 6. Développement local 7. Administration publique 8. Autres à préciser

22 Quel est votre cible (si plusieurs veuillez les indiquer par importance)

1. la population vulnérable 2. la communauté 3. les handicapés 4. les femmes 5. les adolescents 6. les enfants 7. les personnes âgées 8. les victimes des catastrophes naturelles 9. Autres à préciser

23 Dans le cadre de vos activités, collaborez-vous avec d'autres organismes?

1. Etat

a. gouvernement

b. collectivités décentralisés

2. ONG/ Association

a. national

b. international

3. Entreprises

a. public

b. privé 3 ORGANISATION DE LA STRUCTURE

31 Votre organisation dispose-t-il des agents comme:

1. des salariés

2. des volontaires

3. des salariés et des volontaires

32 Comment se répartissent- ils durant les deux dernières années

2013 2014

a Salariés b Volontaires

33 Combien d'heures interviennent-ils?

1. par jour

2. par semaine

Page 117: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxi

3. par mois

4. par an

34 Combien de volontaire engagez vous par an?

35 Comment se répartissent les volontaires selon le genre

1. Homme

2. Femme

36 Pourriez-vous classifier les nombres des volontaires selon leur âge durant les deux dernières années

2013 2014

a Moins de 18 ans b 18 à 35 ans c 36 à 50 ans d plus de 50 ans

37 par quelle voie passeriez-vous votre avis de recrutement?

1. Bouche à oreille

2. Internet

3. Masse média

4. Agence

5. Affichage

6. Réseau

7. Autres à préciser

38 Quel est votre outil de sélection des volontaires?

1. interview

2. test écrit

3. Examen de CV 4. Autres à préciser

39 Quels sont les critères de recrutement?

1. Niveau d'étude 2. Aptitude physique 3. Qualité humain 4. Aptitude linguistique 5. Autres à préciser

39 Quels sont les niveaux d'étude requise de vos volontaires?

1. Inférieur au BACC

2. BACC 3. BACC plus

4 RESSOURCES DES STRUCTURES

41 Quel type d'avantage octroyez-vous aux volontaires?

1. Formation 2. Encadrement 3. Equipement

Page 118: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxii

4. Indemnité 5. Assurance

42 Quels sont les types d'indemnité que vous donnez aux volontaires

1. Déplacement

2. Hébergement 3. Restauration

4. Communication

43 Avez-vous de financement? 1. Oui 2. Non

44 D'où viennent vos ressources financières?

45 Comment gérez-vous vos budgets?

5 PERCEPTION DU VOLONTARIAT

51 Pour votre organisation, que signifie volontariat ?

53

Les actions volontaires sont importantes pour le développement à Madagascar

1. Oui

2. Non

54 Si oui, Pourquoi?

55 Quels sont les avantages fournis par les actions volontaires au développement?

54 Encouragiez-vous le volontariat à Madagascar?

1. Oui 2. Non

55 Si oui, de quelle manière

56 Quelles recommandations donneriez-vous pour promouvoir le volontariat à Madagascar?

Page 119: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxiii

ANNEXE 3 : Extrait de Loi relative au Volontariat à Madagascar

Page 120: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxiv

Page 121: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxv

TABLE DES TABLEAUX

Tableau I : Répartition des volontaires selon le genre ............................................................. 50 Tableau II : Catégorie socio professionnelle des volontaires ................................................... 53 Tableau III : Répartition des structures suivant leur statut ....................................................... 54 Tableau IV : Répartition des structures selon la zone d'intervention ........................................ 54 Tableau V : Répartition des structures suivant leur secteur d'activité ....................................... 55 Tableau VI : Répartition des bénéficiaires des actions volontaires .......................................... 56 Tableau VII : Répartition des volontaires par type de structure .............................................. 58 Tableau VIII : Répartition des volontaires selon moyen de connaître le volontariat ................. 59 Tableau IX : Répartition des volontaires suivant leur motivation des volontaires .................... 60 Tableau X : Répartition des volontaires suivant leur mission .................................................. 61 Tableau XI : Répartition des volontaires selon le domaine d’intervention des structures ......... 61 Tableau XII : Répartition des structures selon les critères de recrutement ............................... 64 Tableau XIII: Répartition des structures selon le mode de sélection des volontaires ................ 65

Page 122: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxvi

TABLE DES FIGURES

Figure 1: La politique de la décentralisation et la concentration budgétaire ............................. 10 Figure 2: Schéma représentative de l'échantillon ..................................................................... 32 Figure 3: Le triangle de l'économie sociale et solidaire ........................................................... 41 Figure 4 : Répartition des volontaires selon leur âge .............................................................. 49 Figure 5: Répartition des volontaires selon leur niveau d'instruction ....................................... 51 Figure 6: Répartition des volontaires suivant leur situation matrimoniale ................................ 52 Figure 7 : Répartition des partenaires des structures par milieu .............................................. 57 Figure 8: Avantages perçu par les volontaires par type de structures ....................................... 62 Figure 9: Répartition des volontaires selon leur ancienneté .................................................... 63 Figure 10: Répartition des volontaires suivant leur fréquence d'engagement ........................... 63 Figure 11: Les relations des acteurs du développement en matière du système de volontariat.. 85 Figure 12: Modèle d’organisation de base du volontariat ........................................................ 87

Page 123: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxvii

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE ............................................................................................................................ v

REMERCIEMENTS ............................................................................................................... vi

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ...............................................viii

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

1. La problématique .................................................................................................... 3

2. Les objectifs de la recherche ................................................................................... 4

3. Les hypothèses de la recherche ............................................................................... 4

PARTIE . I LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE : les éléments constitutifs ....................... 7

Chapitre . I Le contexte de Madagascar ............................................................................7

Section I. Evolution historique, géographique et organisationnelle de la Grande île ........ 7

1. L’origine du peuple malagasy ................................................................................. 7

2. L’emplacement et caractère géographique de Madagascar....................................... 8

3. L’évolution de l’organisation du peuple malagasy ................................................... 8

4. L’organisation institutionnelle et administrative .................................................... 10

Section II. Profils socio démographiques du pays ............................................................ 11

1. Les caractéristiques et la répartition de la population ............................................. 11

2. Les spécificités des ménages malagasy ................................................................ 12

3. La situation de la population ................................................................................. 12

3. 1 La situation sanitaire ...................................................................................... 12

3. 2 Le degré de l’éducation .................................................................................. 13

Section III. Situation économique de Madagascar ......................................................... 14

1. Le portrait de la situation macroéconomique ........................................................ 14

1. 1 Le niveau de revenu ....................................................................................... 14

1. 2 Le phénomène de l’emploi et le chômage....................................................... 15

2. Etat des lieux des secteurs d’activité ..................................................................... 15

2. 1 Le secteur primaire ........................................................................................ 15

2. 2 Le secteur secondaire ..................................................................................... 16

2. 3 Le secteur tertiaire ......................................................................................... 16

Chapitre . II Généralités sur le volontariat ........................................................................ 18

Section I. Les différents concepts du volontariat ............................................................ 18

1. La théorie du club ................................................................................................. 18

Page 124: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxviii

1. 1 Définition de la théorie du club ...................................................................... 18

1. 2 Les Fondements de la théorie du club ............................................................ 18

1. 3 Liaison de la théorie de club au volontariat .................................................... 19

2. La théorie de la participation citoyenne ................................................................. 19

2. 1 L’Origine de la citoyenneté ............................................................................ 19

2. 2 Le sens de la citoyenneté................................................................................ 20

2. 3 L’interdépendance de la citoyenneté et le volontariat ..................................... 20

Section II. La notion du volontariat ................................................................................. 21

1. La détermination des termes autour du volontariat .............................................. 21

1. 1 Le salariat ...................................................................................................... 21

1. 2 Le bénévolat .................................................................................................. 22

1. 3 Le volontariat ................................................................................................ 22

2. Les formes du volontariat ..................................................................................... 23

2. 1 Le volontariat international ............................................................................ 23

2. 2 Le volontariat national ................................................................................... 25

2. 3 Les nouvelles formes du volontariat ............................................................... 26

Chapitre . III Méthodologie adopté ................................................................................... 28

Section I. Les Méthodes de collecte des données ........................................................... 28

2. 1 Le mode qualitative ........................................................................................... 28

1. 1 Les recherches bibliographiques .................................................................... 28

1. 2 La revue par internet : .................................................................................... 28

1. 3 La documentation .......................................................................................... 29

2. 2 La méthode quantitative .................................................................................... 29

2. 1 Les outils de collecte d’information ............................................................... 29

2.1. 1 Le questionnaire ....................................................................................... 29

2.1. 2 Le guide d’entretien ................................................................................... 29

2. 2 La population étudiée ..................................................................................... 29

2. 2. 1 Les personnes volontaires ......................................................................... 30

2. 2. 2 Les structures du volontariat ..................................................................... 30

2. 3 L’échantillonnage .......................................................................................... 30

2. 3. 1 La base de sondage ................................................................................... 30

2. 3. 2 La taille de l’échantillon ........................................................................... 31

Section II. La méthode de traitement des données ........................................................... 32

Page 125: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxix

1. Les instruments de traitement des données collectées ............................................ 32

1. 1 La saisie des données collectées ..................................................................... 32

1. 2 L’analyse et traitement des données collectées .............................................. 33

2. Les difficultés durant l’enquête ............................................................................. 33

2. 1 Les obstacles durant la réalisation de l’enquête .............................................. 33

2. 2 Les problèmes rencontrés sur le terrain .......................................................... 33

PARTIE . II EVOLUTION DU VOLONTARIAT : de la théorie à la pratique ...................... 36

Chapitre . I Revue de la littérature et image du volontariat.............................................. 36

Section I. Le cadre théorique du volontariat ................................................................... 36

1. La théorie de l’économie du bien être ................................................................... 36

1. 1 Les deux théorèmes de l’économie de bien-être ............................................. 37

1. 2 La nouvelle théorie du bien-être : l’optimum de Pareto .................................. 37

2. Le développement social selon les différentes théories .......................................... 38

2. 1 L’approche utilitariste .................................................................................... 38

2. 2 L’approche des besoins essentiels .................................................................. 39

2. 3 L’approche des capabilités ............................................................................. 39

2. 4 L’approche de l’économie sociale et solidaire ................................................ 41

3. La théorie du développement et le volontariat ....................................................... 42

3. 1 Origine de la théorie du développement ......................................................... 42

3. 2 Liaison du volontariat à la théorie du développement ..................................... 43

Section II. Etat de lieux du volontariat ............................................................................ 43

1. La situation du volontariat à l’échelle mondial ..................................................... 43

1. 1 Les valeurs universelles du volontariat ........................................................... 43

1. 2 Les caractéristiques du volontariat international ............................................. 45

1. 3 La dynamique du volontariat international ..................................................... 45

2. Le contexte du volontariat à Madagascar............................................................... 46

2. 1 Le rattachement culturel du volontariat .......................................................... 46

2. 2 La valorisation du volontariat......................................................................... 47

Chapitre . II Mécanisme du volontariat ............................................................................ 49

Section I. Le panorama des acteurs du volontariat .......................................................... 49

1. Les profils des volontaires identifiés ..................................................................... 49

1. 1 Les caractéristiques socio démographiques des volontaires ............................ 49

1.1.1 La structure d’âge des volontaires .............................................................. 49

Page 126: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxx

1.1.2 Le caractère des volontaires selon le genre ................................................ 50

1.1.3 Le niveau d’étude des volontaires ............................................................... 50

1. 2 Les caractéristiques socio économique des volontaires ................................... 52

1.2. 1 La situation matrimoniale des volontaires .................................................. 52

1.2. 2 Les catégories socio professionnelle des volontaires ................................ 52

1.2. 3 Le niveau de revenu des volontaires .......................................................... 53

2. Les principaux traits des organisations impliquant les volontaires ......................... 53

2. 1 Les aspects des structures du volontariat ....................................................... 54

2. 1. 1 Les formes des structures .......................................................................... 54

2. 1. 2 Les milieux d’intervention des structures de volontariat ............................ 54

2. 1. 3 Les secteurs d’activités des structures ....................................................... 55

2. 2 Les types des parties prenantes....................................................................... 56

2. 2. 1 Les cibles des structures ........................................................................... 56

2. 2. 2 Les partenaires des structures.................................................................... 56

2. 2. 3 Les acteurs engagés dans les structures ..................................................... 57

Section II. Les marchés des actions volontaires ............................................................... 58

1. L’offre du volontariat ............................................................................................ 59

1. 1 L’engagement des personnes volontaires ....................................................... 59

1.1.1 Les sources d’information .......................................................................... 59

1.1.2 Les motivations perçues par les volontaires ................................................ 59

1. 2 La pratique d’action volontaire ...................................................................... 61

1.2. 1 Les champs d’action des individus volontaires........................................... 61

1.2. 2 Les avantages perçus par les volontaires ................................................... 62

1.2. 3 La durée d’intervention des volontaires ..................................................... 62

2. La demande du volontariat .................................................................................... 64

2. 1 Enrôlement des volontaires ............................................................................ 64

2. 1. 1 Les critères de recrutement ....................................................................... 64

2. 1. 2 Les moyens de sélection des volontaires ................................................... 65

2. 2 Gestion budgétaire des structures ................................................................... 66

2. 2. 1 Les ressources financières......................................................................... 66

2. 2. 2 Les dépenses des structures....................................................................... 66

PARTIE . III CONTRIBUTION DU VOLONTARIAT AU DEVELOPPEMENT : Forces et opportunités………… .......................................................................................................... 68

Chapitre . I Le dynamisme du volontariat au développement .......................................... 69

Page 127: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxxi

Section I. Les valeurs du volontariat .............................................................................. 69

1. Le poids économique du volontariat ...................................................................... 69

1. 1 Le nombre d’heure de travail volontaire ......................................................... 70

1. 2 Equivalent à temps plein (ETP) ..................................................................... 71

2. Les dimensions sociaux du volontariat .................................................................. 71

2. 1 Le volontariat, la paix et la cohésion sociale .................................................. 71

2. 2 Le volontariat et l’inclusion sociale ................................................................ 71

Section II. Les porteurs d’accélération du processus du développement ......................... 72

1. Le volontariat face aux facteurs mobilisateurs du développement ....................... 72

1. 1 Mobilisation en terme de capital social .......................................................... 72

1. 2 Amélioration du capital humain ..................................................................... 73

1.2. 1 L’accroissement de l’expérience professionnelle ...................................... 74

1.2. 2 L’accès à l’emploi ..................................................................................... 74

1.2. 3 L’acquisition de la formation ..................................................................... 75

2. Le volontariat en tant que facteur multidimensionnel du développement ............... 75

2. 1 Conservation du capital naturel ...................................................................... 75

2. 2 Accroissement du capital physique ................................................................ 76

1. 3 Incitation du capital financier ......................................................................... 77

Chapitre . II Les pistes de réflexion en matière de la stratégie de la promotion du volontariat à Madagascar ………………………………………………………………………………..78

Section I. Les manœuvres de la promotion du volontariat .............................................. 78

1. Les démarches de la mise en place du système du volontariat ............................... 78

1. 1 La fixation du cadre légal et règlementaire ..................................................... 78

1. 1.1 Le processus d’élaboration des textes ........................................................ 78

1. 1.2 Le contenu du texte ................................................................................... 79

1. 2 Les risques éventuels soulevés dans le texte ................................................... 80

1.2. 1 La faiblesse du statut des volontaires nationaux ......................................... 80

1.2. 2 L’instabilité de l’organe en charge du volontariat ...................................... 81

1.2. 3 L’insuffisance de la communication et de l’information............................. 81

2. La mise en place de l’organe du volontariat .......................................................... 81

2. 1 L’orientation des missions et objectifs d’une institution de volontariat ........... 82

2. 2 Le choix des secteurs à investir ...................................................................... 83

2. 3 La responsabilisation des acteurs ................................................................... 83

Section II. Les démarches de l’institutionnalisation du volontariat .................................. 86

Page 128: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

xxxii

1. La politique de la promotion du volontariat ........................................................... 86

1. 1 La stratégie de mise en place du système du volontariat ................................. 86

1. 1.1 L’organisation de base du système du volontariat ...................................... 86

1. 1.2 La technique de mise œuvre ...................................................................... 88

1. 2 La pérennisation de l’organe de volontariat .................................................... 88

1.2. 1 La coordination des réseaux des structures impliquant les volontaires ........ 88

1.2. 2 L’accompagnement de la population volontaire ......................................... 90

1.2. 3 La diversification de la source de financement ........................................... 90

2. Les recommandations ........................................................................................... 90

2. 1 Au niveau du Gouvernement .......................................................................... 90

2. 1. 1 Promouvoir les cadres légaux ................................................................... 90

2. 1. 2 Coordonner le secteur volontariat ............................................................. 91

2. 1. 3 Mesurer la valeur économique du volontariat ............................................ 91

2. 1. 4 Encourager la reconnaissance et la validation de l’expérience volontaire .. 92

2. 2 Au niveau des OIV ........................................................................................ 92

2. 2. 1 Mettre en place des meilleurs gestions des volontaires .............................. 92

2. 2. 2 Offrir une formation adéquate aux volontaires .......................................... 92

2. 2. 3 Encourager l’usage d’outils d’accréditation .............................................. 92

2. 3 Au niveau des citoyens .................................................................................. 93

2. 3. 1 Intégrer la population au processus de développement .............................. 93

2. 3. 2 Renforcer la participation des citoyens...................................................... 93

CONCLUSION ...................................................................................................................... 94

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ................................................................................ xi

ANNEXES ............................................................................................................................ xiv

TABLE DES TABLEAUX................................................................................................... xxv

TABLE DES FIGURES ..................................................................................................... xxvi

TABLE DES MATIERES .................................................................................................. xxvii

Page 129: LE VOLONTARIAT DANS LE PAYS EN DEVELOPPEMENT Cas de …

Titre : Le volontariat dans un pays en développement : cas de Madagascar

Résumé :

Le volontariat joue un rôle central dans la dynamique et mobilisation de la population.

C’est un concept dont les vertus ne sont pas encore très valorisées à Madagascar. Ce travail

exploratoire confirme l’hétérogénéité du volontariat. Il peut être combiné dans tous les

domaines d’activités sur le plan national et international. Néanmoins, le volontariat ne peut

prétendre comme une solution à tous les problèmes. Seulement, il peut être considéré comme

un mode de restructuration qui relève de la mobilisation, de la responsabilisation et de la

contribution des citoyens à travers le processus de développement de la nation. Au départ, il

est considéré comme une éveille citoyenne qui se présente sous forme de motivation

personnelle. Mais à la longue, il devient une activité commune caractérisée par une

manifestation de solidarité où elle facilite le changement et l’accélération du développement.

Mots clés : volontariat, développement, solidarité.

Title: Voluteering in the developing country: case of Madagascar

Abstract:

Volunteering plays a central role in the dynamics and mobilization of the population. It is

a concept whose virtues have not yet been highly valued in Madagascar. This exploratory work

confirms the heterogeneity of volunteering. It can be combined in all areas of activity at

national and international level. However, volunteering can claim as a solution to all problems.

Only he can be considered a way of restructuring that is within the mobilization, accountability

and citizen input through the nation's development process. Initially, it is considered a civic

awakening that is in the form of personal motivation. But over time, it becomes a common

activity characterized by a demonstration of solidarity where it facilitates change and

accelerating development.

Keywords: volunteering, development, solidarity