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Mark Padmore © Marco Borggreve orchestredechambredeparis.com le programme Jeudi 14 février Théâtre des Champs-Élysées la musique nous rapproche

le programme - Orchestre de chambre de Paris · un saxophone, jusqu’à une machine à vent dans la percussion. La ligne vocale, les paroles de Wilhelm Müller, rien n’est changé,

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Page 1: le programme - Orchestre de chambre de Paris · un saxophone, jusqu’à une machine à vent dans la percussion. La ligne vocale, les paroles de Wilhelm Müller, rien n’est changé,

Mark Padmore—

© Marco Borggreve

orchestredechambredeparis.com

le programmeJeudi 14 févrierThéâtre des Champs-Élysées

la musique nous rapproche

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SCHUBERTSymphonie no 8 en si mineur « Inachevée »

— Entracte —

ZENDERSchuberts Winterreise – Voyage d’hiver,

une interprétation composée pour ténor et petit orchestre

Douglas Boyd directionMark Padmore ténor

Durée du concert : environ 2h10, entracte compris

le concertNuit d’hiver avec Schubert

Bonus numériques sur orchestredechambredeparis.com

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QUOI ? Symphonie no 8 en si mineur « Inachevée », D 759

QUI ? Franz Schubert (1797-1828)

QUAND ET OÙ ? Création : le 17 décembre 1865, à Vienne

COMMENT ? I. Allegro moderato, II. Andante con moto

QUELLE DURÉE ? 25 minutes

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les œuvres

C onnaissez-vous une musique heureuse ? », demandait Schubert à ses amis. Et la réponse tombait : « Moi, pas. » Ceci est vrai dès ses premières œuvres, et même quand la musique paraît radieuse, ou légère, et peut-être même insouciante. La célèbre Truite, que tout le monde chantonne sans en connaître les paroles, n’est-elle pas

une tragédie miniature ? Il y a toujours dans l’âme schubertienne un fond de souffrance, parfois inexprimée, quand il ne sourit pas à travers les larmes. Ainsi cette symphonie, dont il n’acheva que deux mouvements, Dieu sait pourquoi. Ne s’ouvre-t-elle pas sur un poignant murmure venu des profondeurs ? Puis ce premier thème, qui lentement se déroule, navré, avant qu’un nouveau motif, en majeur celui-là, merveilleux d’apparente sérénité, ne s’élève sur des palpitations que viennent briser de grands accords tragiques… Le second mouvement, à son tour, oppose de multiples affects, détentes et violences, tendresse à peine avouée et climats mystérieux, qui semblent ne jamais devoir se dissiper. Quelle vie d’émotion chez ce jeune homme de vingt-cinq ans ! Ruptures, changements d’éclairages, incoercible tristesse, solitude et errance traduites en lignes vocales dans ces arcs-en-ciel de l’âme…

Il faut avoir vu, à Vienne, l’autographe original de la partition de Schubert : très belle écriture, fine, élégante, parfaitement lisible. Et puis tout s’arrête après l’Andante. Il reste des notes jetées, des esquisses, des bribes, deux pages orchestrées. On ne peut rien en faire (même s’il en a existé quelques tentatives). Un début… puis rien. Grande émotion. ■

« 

Cette année-là…Schubert note un rêve. Texte bouleversant : « Si je voulais chanter l'amour, il se muait en douleur, et si je voulais à nouveau ne chanter que la douleur, elle se transformait pour moi en amour. » Et puis, entendant une « musique ravissante » : « J'éprouvai la béatitude éternelle comme ramassée en un instant. »

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QUOI ?Schuberts Winterreise, une interprétation composée pour ténor et petit orchestre © Breitkopf & Härtel, Wiesbaden

QUI ? Hans Zender (1936), d’après Franz Schubert (1797-1828)

QUAND ET OÙ ?Création de la version originale de Schubert : 1827, à Vienne Création de la version revisitée par Hans Zender : 1993, à Francfort

COMMENT ?

I. Gute Nacht, II. Die Wetterfahne, III. Gefrorne Tränen, IV. Erstarrung, V. Der Lindenbaum, VI. Wasserflut, VII. Auf dem Flusse, VIII. Rückblick, IX. Irrlicht, X. Rast, XI. Frühlingstraum, XII. Einsamkeit, XIII. Die Post, XIV. Der greise Kopf, XV. Die Krähe, XVI. Letzte Hoffnung, XVII. Im Dorfe, XVIII. Der stürmische Morgen, XIX. Täuschung, XX. Der Wegweiser, XXI. Das Wirtshaus, XXII. Mut, XXIII. Die Nebensonnen, XXIV. Der Leiermann

Textes de Wilhelm Müller

QUELLE DURÉE ? 85 minutes

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A vec Voyage d’hiver, Schubert pousse plus loin l’expression de la douleur et du désespoir. Quatre ans plus tôt, il a eu la révélation de la terrible et impitoyable maladie qui le condamnait à brève échéance, destin tragique qu’il partage avec tant de grands romantiques, de Hoffmann à Hugo Wolf.

Au début de l’année 1827, celle de ses trente ans, il traverse une profonde vague dépressive. Il travaille en secret. À bout de forces. Un jour, il déclare à ses amis : « Je vais vous chanter un cycle de lieder sinistres. Ils m'ont beaucoup plus touché que d'autres. » Ce sont les premiers de ce qui constituera Voyage d’hiver. Survient, à l’orée du printemps, la mort de Beethoven, qui le bouleverse. En compagnie de ses amis, revenant de l’enterrement du maître, n’a-t-il pas porté un toast au prochain qui le suivrait dans la tombe, vœu prémonitoire ? Il faut attendre l'automne pour le voir capable de se remettre au travail. Et c’est alors une intense fièvre créatrice qui s’empare de lui, comme pour conjurer les assauts dépressifs qui le tenaillent. Il accumule chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre, Trios, Impromptus, Fantaisie à quatre mains, dernières sonates pour piano, grande Messe en mi bémol, Quintette à deux violoncelles, tout cela en à peine une année. Et d’abord ce cycle de vingt-quatre lieder pour ténor et piano, aux paysages intérieurs désolés. Ce voyageur solitaire, dans les frimas et une nature glacée comme l’est son cœur, c’est lui-même, bien sûr, errant parmi ses souvenirs, dont la nature reflète l’âme.

Après avoir « revisité » Haydn puis Debussy, le compositeur allemand Hans Zender a abordé ce Voyage d’hiver pour l’interpréter, le commenter, le « revisiter » à son tour. Lui-même parle d’une « interprétation composée ». La voix est celle du ténor, la voix même de Schubert dans la version originale de l’œuvre. Or ce n’est plus le

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piano qui l’escorte, mais le « petit orchestre » d’un ensemble instrumental de vingt-cinq musiciens extrêmement diversifié, chacun jouant de plusieurs instruments, dont trois percussionnistes, un accordéon, un harmonica, une guitare, une harpe, un saxophone, jusqu’à une machine à vent dans la percussion. La ligne vocale, les paroles de Wilhelm Müller, rien n’est changé, ou presque, des vingt-quatre lieder, si ce n’est que les silences sont « habités » de mouvements de marche obsessionnels, de sifflements d’un vent glaçant, de silences affolants. Hiver terrible.

Hans Zender parle très clairement de son travail. Il se fonde sur le constat de la liberté inhérente à toute interprétation. Chanteurs et pianistes ne s’expriment jamais en respectant le texte de façon rigoureuse et métronomique, mais s’autorisent, fort heureusement, la liberté de varier les nuances, les couleurs, les accents pour mieux dégager la puissance expressive des textes. Mais sa démarche le mène plus loin. « S’y ajoutent les différentes possibilités de “lire” la musique : sauter dans le texte, répéter certaines lignes à plusieurs reprises, interrompre la continuité, comparer différents modes de lecture d’une même partie. Une autre possibilité extrême, dont je me suis servi dans mon interprétation, est le déplacement des sons dans l’espace. » Émiettement du dispositif instrumental, mélodies de timbres, passages parlés plongent l’auditeur dans le monde de l’expressionnisme allemand du début du siècle dernier. Et voici que, familier de Pierrot lunaire, Zender fait du voyageur de Schubert un frère de Schönberg. Surprenante de prime abord, cette lecture revisitée devient vite envoûtante. ■

Cette année-là…Contemporain de Schubert, le génial peintre Caspar David Friedrich figure la solitude de l’homme dans l’univers, au milieu de paysages désolés et glacés : Corbeaux sur un arbre, Paysage d’hiver avec église, Cimetière sous la neige…

Textes : Gilles Cantagrel

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les textesHans ZENDER

Voyage d’hiver de SchubertSchuberts WinterreiseTextes de Wilhelm Müller

I. Bonne nuitÉtranger je suis arrivé,Étranger m’en vais aujourd’hui.Le joli mai m’avait souriDe ses mille gerbes de fleurs.La belle me parlait d’amourEt la mère de mariage ;À présent, le monde est si sombre,Le chemin sous la neige enfoui.

Et je ne puis, pour mon départ,Désormais décider de l’heure :C’est à moi de trouver ma routeDans cette nuit qui m’environne.L’ombre blafarde de la luneAccompagne seule mes pas,Et sur les étendues livides,Je cherche trace du gibier.

Pourquoi donc plus longtemps attendreQue l’on me chasse de ces lieux ?Que les chiens fous hurlent, s’ils veulent,Aux portes des logis bien clos !L’amour a l’âme vagabonde,C’est Dieu qui l’a créé ainsi ;Un jour ici, un jour ailleurs,Ô ma mignonne, bonne nuit.

Je ne veux point troubler ton rêve,Ton repos en souffrirait trop,Tu ne m’entendras pas partir,Doucement je ferme la porte !Et sur le porche, à mon passage,Je grave ces mots : Bonne nuit,Afin qu’ainsi tu te souviennesQu’en partant j’ai pensé à toi.

II. La girouetteLe vent joue avec la girouetteSur le toit de ma bien-aimée.Et moi je crois, dans ma folie,Qu’elle se rit du fugitif.

I. Gute NachtFremd bin ich eingezogen,Fremd zieh ich wieder aus.Der Mai war mir gewogenMit manchem Blumenstrauß.Das Mädchen sprach von Liebe,Die Mutter gar von Eh –Nun ist die Welt so trübe,Der Weg gehüllt in Schnee.

Ich kann zu meiner ReisenNicht wählen mit der Zeit:Muß selbst den Weg mir weisenIn dieser Dunkelheit.Es zieht ein MondenschattenAls mein Gefährte mit,Und auf den weißen MattenSuch ich des Wildes Tritt.

Was soll ich länger weilen,Bis man mich trieb’ hinaus?Laß irre Hunde heulenVor ihres Herren Haus!Die Liebe liebt das Wandern,Gott hat sie so gemacht –Von einem zu dem andern –Fein Liebchen, gute Nacht!

Will dich im Traum nicht stören,Wär schad um deine Ruh,Sollst meinen Tritt nicht hören –Sacht, sacht die Türe zu!Schreib’ im VorübergehenAns Tor dir gute Nacht,Damit du mögest sehen,An dich hab ich gedacht.

II. Die WetterfahneDer Wind spielt mit der WetterfahneAuf meines schönen Liebchens Haus.Da dacht ich schon in meinem Wahne,Sie pfiff’ den armen Flüchtling aus.

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Que ne l’a-t-il compris plus tôt,Ce signe au front de sa demeure :Jamais il n’eût cherché iciUne fille qui fût fidèle.

Le vent se joue avec les cœursComme sur les toits, mais sans bruit.Et que leur importe ma peine ?Leur fille est un riche parti.

III. Larmes de gelDes larmes de gelTombent de mes joues :Ah, sans le savoirAurais-je pleuré ?

Ô larmes, mes larmes,Étiez-vous si tièdesQue le gel vous figeComme fraîche rosée ?

Pourtant de mon cœurVous jaillissez brûlantes,Comme si vous vouliez faire fondreToute la glace de l’hiver !

IV. L’image figéeEn vain je cherche dans la neigeLa trace de ses pas,Là où, prenant mon bras,Elle allait par les prés fleuris.

Je veux baiser le sol,Transpercer glace et neigeDe mes larmes brûlantes,Jusqu’à ce que la terre à mes yeux apparaisse.

Où trouver une fleur ?Un seul brin d’herbe verte ?Les fleurs ici sont mortesEt le gazon jauni.

D’ici n’emporterai-jeLe moindre souvenir ?Quand se taira ma peine,Qui me parlera d’elle ?

Et dans mon cœur glacéSa froide image est prise :Que mon cœur se réchauffeEt ses traits se perdront.

Er hätt es eh’r bemerken sollen,Des Hauses aufgestecktes Schild,So hätt er nimmer suchen wollenIm Haus ein treues Frauenbild.

Der Wind spielt drinnen mit den HerzenWie auf dem Dach, nur nicht so laut.Was fragen sie nach meinen Schmerzen?Ihr Kind ist eine reiche Braut.

III. Gefrorne TränenGefrorne Tropfen fallenVon meinen Wangen ab:Ob mir es denn entgangen,Daß ich geweinet hab?

Ei Tränen, meine Tränen,Und seid ihr gar so lau,Daß ihr erstarrt zu EiseWie kühler Morgentau?

Und dringt doch aus der QuelleDer Brust so glühend heiß,Als wolltet ihr zerschmelzenDes ganzen Winters Eis.

IV. ErstarrungIch such im Schnee vergebensNach ihrer Tritte Spur,Wo sie an meinem ArmeDurchstrich die grüne Flur.

Ich will den Boden küssen,Durchdringen Eis und SchneeMit meinen heißen Tränen,Bis ich die Erde seh.

Wo find ich eine Blüte,Wo find ich grünes Gras?Die Blumen sind erstorben,Der Rasen sieht so blaß.

Soll denn kein AngedenkenIch nehmen mit von hier?Wenn meine Schmerzen schweigen,Wer sagt mir dann von ihr?

Mein Herz ist wie erstorben,Kalt start ihr Bild darin:Schmilzt je das Herz mir wieder,Fließt auch ihr Bild dahin.

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V. Le tilleulDevant le porche, à la fontaine,Est planté un tilleul ;J’ai rêvé dans son ombreTant de rêves charmants,

Gravé dans son écorceTant de mots amoureux ;Dans la joie, dans la peine,Toujours vers lui j’allais.

Longtemps j’ai dû marcherDans la profonde nuit,Et j’ai, dans les ténèbres,Encore fermé les yeux.

Et ses rameaux bruissaient,Comme s’ils me disaient :Ami, reviens à moi,Ici est ton repos !

Les vents glacés sifflaientEt fouettaient mon visage,Mon chapeau s’envola,Mais je ne me retournai pas.

De ce lieu bien des heuresÀ présent me séparent,Et toujours j’entends murmurer :Ici est ton repos !

VI. TorrentTant de larmes de mes yeuxSont tombées dans la neige ;Ses flocons glacés ont soifDe ma peine brûlante.

Quand l’herbe sera près d’éclore,Soufflera un vent plus doux,Et la glace éclatera,Et la molle neige fondra.

Neige, tu sais mon désir ;Oh, dis-moi, où va ton cours ?Tu n’as qu’à suivre mes larmes,Le ruisseau t’accueillera.

Avec lui va par la ville,À travers les rues joyeuses ;Sens-tu comme mes larmes brûlent ?C’est la maison de mon aimée.

V. Der LindenbaumAm Brunnen vor dem ToreDa steht ein Lindenbaum:Ich träumt’ in seinem SchattenSo manchen süßen Traum.

Ich schnitt in seine RindeSo manches liebe Wort;Es zog in Freud und LeideZu ihm mich immerfort.

Ich mußt’ auch heute wandernVorbei in tiefer Nacht,Da hab ich noch im DunkelDie Augen zugemacht.

Und seine Zweige rauschten,Als riefen sie mir zu:Komm her zu mir, Geselle,Hier findst du deine Ruh!

Die kalten Winde bliesenMir grad ins Angesicht,Der Hut flog mir vom Kopfe,Ich wendete mich nicht.

Nun bin ich manche StundeEntfernt von jenem Ort,Und immer hör ich’s rauschen:Du fändest Ruhe dort!

VI. WasserflutManche Trän’ aus meinen AugenIst gefallen in den Schnee;Seine kalten Flocken saugenDurstig ein das heiße Weh.

Wenn die Gräser sprossen wollen,Weht daher ein lauer Wind,Und das Eis zerspringt in Schollen,Und der weiche Schnee zerrinnt.

Schnee, du weißt von meinem Sehnen:Sag mir, wohin geht dein Lauf?Folge nach nur meinen Tränen,Nimmt dich bald das Bächlein auf.

Wirst mit ihm die Stadt durchziehen,Muntre Strassen ein und aus:Fühlst du meine Tränen glühen,Da ist meiner Liebsten Haus.

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VII. Sur le fleuveToi qui murmurais si gaiement,Fleuve limpide, fleuve ardent,Comme te voilà silencieux,Sans même un seul signe d’adieu.

D’une écorce rude, inflexible,Voilà que tu t’es recouvert,Et tu gis, glacé, immobile,Dans ton lit de sable étendu.

Sur ton froid manteau j’ai gravé,Avec le tranchant d’une pierre,Le nom de celle que j’aimais,Et sous ce nom le jour et l’heure :

Le jour de nos premiers regards,Le jour aussi de mon départ ;Autour du nom, autour des dates,J’ai tracé un anneau brisé.

Mon cœur, en cette onde immobile,Reconnais-tu ta propre image ?Et sous son écorce sans vieBouillonne-t-elle aussi ardente ?

VIII. Regard en arrièreQuelle brûlure sous mes pieds,Bien que je foule glace et neige ;Je ne veux plus reprendre haleineTant que les tours seront en vue.

J’ai trébuché à chaque pierreTant j’ai couru pour fuir la ville ;Les corbeaux criblaient de grêlonsMon chapeau, du toit des maisons.

Ton accueil, pourtant, fut tout autre,Ô toi, ville de l’inconstance !À perdre haleine, à tes claires fenêtres,Le rossignol, l’alouette chantaient.

Les tilleuls ronds étaient en fleurs,Et les clairs ruisseaux babillaient,Et deux beaux yeux, hélas, brillaient !L’ami, c’en était fait de toi !

Ah, quand ce jour revient à ma mémoire,Que je voudrais pouvoir regarder en arrière,M’en retourner, tout chancelant,Et rester immobile et muet à sa porte.

VII. Auf dem FlusseDer du so lustig rauschtest,Du heller, wilder Fluß,Wie still bist du geworden,Gibst keinen Scheidegruß.

Mit harter, starrer RindeHast du dich überdeckt,Liegst kalt und unbeweglichIm Sande ausgestreckt.

In deine Decke grab ichMit einem spitzen SteinDen Namen meiner LiebstenUnd Stund und Tag hinein:

Den Tag des ersten Grußes,Den Tag, an dem ich ging;Um Nam’ und Zahlen windetSich ein zerbrochner Ring.

Mein Herz, in diesem BacheErkennst du nun dein Bild?Ob’s unter seiner RindeWohl auch so reißend schwillt?

VIII. RückblickEs brennt mir unter beiden Sohlen,Tret ich auch schon auf Eis und Schnee.Ich möcht nicht wieder Atem holen,Bis ich nicht mehr die Türme seh.

Hab mich an jedem Stein gestoßen,So eilt’ ich zu der Stadt hinaus;Die Krähen warfen Bäll’ und SchloßenAuf meinen Hut von jedem Haus.

Wie anders hast du mich empfangen,Du Stadt der Unbeständigkeit!An deinen blanken Fenstern sangenDie Lerch’ und Nachtigall im Streit.

Die runden Lindenbäume blühten,Die klaren Rinnen rauschten hell,Und ach, zwei Mädchenaugen glühten! –Da war’s geschehn um dich, Gesell!

Kommt mir der Tag in die Gedanken,Möcht ich noch einmal rückwärts sehn,Möcht ich zurücke wieder wanken,Vor ihrem Hause stille stehn.

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IX. Feu folletDans les entrailles de ces gorges,Un feu follet m’a attiré :Savoir comment j’en sortirai,Voilà qui ne m’inquiète guère.

L’errance est mon lot familier,Tous les chemins vont à leur terme :Nos joies aussi bien que nos peines,Tout n’est que jeu d’un feu follet !

Par le lit à sec du torrentJusqu’en bas me glisse sans crainte ;Tous les fleuves vont à la mer,Toutes nos peines à la tombe.

X. HalteCe n’est qu’en m’allongeant pour trouver le reposQue je sens combien je suis las ;L’errance jusqu’alors me maintenait alerte,Sur d’hostiles chemins.

Mes pieds jamais ne réclamaient de halte,Pour s’arrêter il faisait bien trop froid ;Mon dos ne sentait point la charge,La tempête toujours me poussait en avant.

D’un charbonnier la hutte étroiteMe sert pour un moment d’abri ;Mais mes membres, hélas, ne trouvent nul repos,Tant leurs blessures sont ardentes.

Et toi, mon cœur, dans la lutte et l’orage,Toujours indomptable et hardi,Ce n’est qu’en reposant que tu sens la morsureDu ver qui te dévore avec son dard de feu.

XI. Rêve de printempsJe rêvais de bouquets aux couleurs chatoyantes,Comme on en voit en mai fleurir,Je rêvais de prairies à l’herbe verdoyante,Et du chant joyeux des oiseaux.

Quand les coqs ont poussé leur cri,Alors mes yeux se sont ouverts ;Il faisait froid, il faisait sombre,Les corbeaux hurlaient sur le toit.

Pourtant, sur le carreau des vitres,Qui a dessiné ces feuillages ?Ah ! vous vous moquez du rêveurQui voyait des fleurs en hiver ?

IX. IrrlichtIn die tiefsten FelsengründeLockte mich ein Irrlicht hin:Wie ich einen Ausgang finde,Liegt nicht schwer mir in dem Sinn.

Bin gewohnt das Irregehen,’s führt ja jeder Weg zum Ziel:Unsre Freuden, unsre Leiden,Alles eines Irrlichts Spiel!

Durch des Bergstroms trockne RinnenWind’ ich ruhig mich hinab –Jeder Strom wird’s Meer gewinnen,Jedes Leiden auch sein Grab.

X. RastNun merk ich erst, wie müd ich bin,Da ich zur Ruh mich lege;Das Wandern hielt mich munter hinAuf unwirtbarem Wege.

Die Füße frugen nicht nach Rast,Es war zu kalt zum Stehen,Der Rücken fühlte keine Last,Der Sturm half fort mich wehen.

In eines Köhlers engem HausHab Obdach ich gefunden;Doch meine Glieder ruhn nicht aus,So brennen ihre Wunden.

Auch du, mein Herz, im Kampf und SturmSo wild und so verwegen,Fühlst in der Still erst deinen WurmMit heißem Stich sich regen!

XI. FrühlingstraumIch traümte von bunten Blumen,So wie sie wohl blühen im Mai,Ich träumte von grünen Wiesen,Von lustigem Vogelgeschrei.

Und als die Hähne krähten,Da ward mein Auge wach;Da war es kalt und finster,Es schrien die Raben vom Dach.

Doch an den FensterscheibenWer malte die Blätter da?Ihr lacht wohl über den Träumer,Der Blumen im Winter sah?

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Je rêvais d’amours infinies,

Et la fille était si jolie,

De caresses et de baisers,

De bonheur et de voluptés.

Quand les coqs ont poussé leur cri,

Alors mon cœur s’est réveillé ;

Et je suis seul, bien seul ici,

Songeant à mon rêve envolé.

Alors je referme les yeux,

Mon cœur bat encore si fort.

Quand reverdiras-tu, feuillage, à la fenêtre,

Quand tiendrai-je en mes bras celle que j’aime tant ?

XII. Solitude

Comme un nuage sombre

Passe dans l’air serein,

Aux cimes des sapins

Quand souffle un vent léger,

Ainsi je suis ma route

Et vais, traînant le pas,

Traversant cette vie si joyeuse et si claire,

Moi qui suis solitaire et qu’on ne salue pas.

Ah, que l’air est tranquille !

Ah, que le monde est beau !

Quand les tempêtes faisaient rage,

Hélas, j’étais moins malheureux.

XIII. La poste

Le cor du postillon résonne dans la rue.

Qu’as-tu donc à bondir ainsi,

Mon cœur ?

Non, la poste pour toi n’apporte nulle lettre.

Pourquoi cette inquiétude étrange,

Mon cœur ?

Vois, la poste vient de la ville

Où j’avais une tendre amie,

Mon cœur !

Veux-tu y aller voir toi-même et demander

Comment on se porte là-bas,

Mon cœur ?

Ich träumte von Lieb um Liebe,

Von einer schönen Maid,

Von Herzen und von Küssen,

Von Wonne und Seligkeit.

Und als die Hähne krähten,

Da ward mein Herze wach;

Nun sitz ich hier alleine

Und denke dem Traume nach.

Die Augen schließ ich wieder,

Noch schlägt das Herz so warm.

Wann grünt ihr Blätter am Fenster?

Wann halt ich mein Liebchen im Arm?

XII. Einsamkeit

Wie eine trübe Wolke

Durch heitre Lüfte geht,

Wenn in der Tanne Wipfel

Ein mattes Lüftchen weht:

So zieh ich meine Straße

Dahin mit trägem Fuß,

Durch helles, frohes Leben,

Einsam und ohne Gruß.

Ach, daß die Luft so ruhig!

Ach, daß die Welt so licht!

Als noch die Stürme tobten,

War ich so elend nicht.

XIII. Die Post

Von der Straße her ein Posthorn klingt.

Was hat es, daß es so hoch aufspringt,

Mein Herz?

Die Post bringt keinen Brief für dich:

Was drängst du denn so wunderlich,

Mein Herz?

Nun ja, die Post kommt aus der Stadt,

Wo ich ein liebes Liebchen hatt’,

Mein Herz!

Willst wohl einmal hinübersehn

Und fragen, wie es dort mag gehn,

Mein Herz?

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XIV. La tête blanche

D’un voile blanc le givre

A poudré mes cheveux.

Je me suis cru alors devenu un vieillard,

Et m’en suis réjoui.

Mais comme une rosée bientôt tout disparut,

Et mes cheveux sont toujours noirs.

Ah, comme je hais ma jeunesse,

Qu’il est long le chemin qui conduit au tombeau !

Du crépuscule au petit jour,

Plus d’une tête devient blanche.

Mais la mienne, qui le croirait ?

N’a point changé de tout ce long voyage.

XV. La corneille

Une corneille m’a suivi

Depuis les portes de la ville,

Aujourd’hui encore elle est là,

Volant au-dessus de ma tête.

Corneille, étrange créature,

Ne me quitteras-tu jamais ?

Penses-tu, comme d’une proie,

De mon corps faire ta pâture ?

Va, mon bâton de pèlerin

Ne me mènera plus très loin.

Qu’au moins je trouve en toi, corneille,

Fidélité jusqu’au tombeau !

XVI. Dernier espoir

Çà et là, aux branches des arbres,

Quelques feuilles encore ont laissé leurs couleurs ;

Au pied des arbres, immobile,

Je demeure souvent perdu dans mes pensées.

Alors je contemple une feuille,

Et je suspends à elle mon espoir ;

Que le vent joue avec ma feuille,

Et je tremble de tout mon corps.

Ah ! si la feuille tombe à terre,

Tous mes espoirs avec elle s’effondrent,

Et je n’ai plus moi-même qu’à tomber,

Pleurant sur le tombeau de mon espoir défunt.

XIV. Der greise Kopf

Der Reif hat einen weißen Schein

Mir übers Haar gestreuet.

Da glaubt’ ich schon ein Greis zu sein,

Und hab’ mich sehr gefreuet.

Doch bald ist er hinweggetaut,

Hab wieder schwarze Haare,

Daß mir’s vor meiner Jugend graut –

Wie weit noch bis zur Bahre!

Vom Abendrot zum Morgenlicht

Ward mancher Kopf zum Greise.

Wer glaubt’s? Und meiner ward es nicht

Auf dieser ganzen Reise!

XV. Die Krähe

Eine Krähe war mit mir

Aus der Stadt gezogen,

Ist bis heute für und für

Um mein Haupt geflogen.

Krähe, wunderliches Tier,

Willst mich nicht verlassen?

Meinst wohl bald als Beute hier

Meinen Leib zu fassen?

Nun, es wird nicht weit mehr gehn

An dem Wanderstabe.

Krähe, laß mich endlich sehn

Treue bis zum Grabe!

XVI. Letzte Hoffnung

Hie und da ist an den Bäumen

Manches bunte Blatt zu sehn,

Und ich bleibe vor den Bäumen

Oftmals in Gedanken stehn.

Schaue nach dem einen Blatte,

Hänge meine Hoffnung dran;

Spielt der Wind mit meinem Blatte,

Zittr’ ich, was ich zittern kann.

Ach, und fällt das Blatt zu Boden,

Fällt mit ihm die Hoffnung ab,

Fall ich selber mit zu Boden,

Wein’ auf meiner Hoffnung Grab.

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XVII. Au villageLes chiens aboient, les chaînes grincent,Les humains dorment sur leur couche,Rêvant de tout ce qu’ils n’ont pas,Dans le bien et le mal trouvant leur réconfort.

Au matin tout s’est envolé.Leur part, pourtant, ils l’ont goûtée,Et ce qu’ils ont laissé ils espèrent encoreLe retrouver sur l’oreiller.

Aboyez, chassez-moi, chiens qui montez la garde,À l’heure du sommeil empêchez mon repos !C’en est fini de tous mes rêves,Ah, parmi les dormeurs pourquoi donc m’attarder ?

XVIII. Matin d’orageComme l’orage a déchiréLe manteau gris du ciel !Des lambeaux de nuages flottentÇà et là, dans un vain combat.

Et de rouges éclairs de feuParmi eux se fraient un passage :Allons ! voilà ce que j’appelleUn matin qui comble mes vœux !

Mon cœur contemple dans le cielSa propre image peinte ;Il n’y a rien, rien que l’hiver,L’hiver froid et cruel !

XIX. MirageUne lueur amie danse devant mes yeux,Je la suis dans sa course folle ;Je me plais à la suivre, et je vois bien, pourtant,Qu’elle égare le voyageur.

Ah ! celui dont la peine à ma peine est pareille,Se livre volontiers à ce piège charmant,Qui au bout de la nuit, du gel et de l’effroiLui fait voir la clarté et la chaleur d’un toitOù l’attend une âme bien chère.Mais je n’emporte qu’un mirage !

XX. Le poteau indicateurPourquoi éviter les cheminsOù vont les autres voyageurs,Rechercher les sentes cachéesParmi les rocs couverts de neige ?

XVII. Im DorfeEs bellen die Hunde, es rasseln die Ketten,Es schlafen die Menschen in ihren Betten,Träumen sich manches, was sie nicht haben,Tun sich im Guten und Argen erlaben:

Und morgen früh ist alles zerflossen –Je nun, sie haben ihr Teil genossenUnd hoffen, was sie noch übrig liessen,Doch wieder zu finden auf ihren Kissen.

Bellt mich nur fort, ihr wachen Hunde,Laßt mich nicht ruhn in der Schlummerstunde!Ich bin zu Ende mit allen Träumen –Was will ich unter den Schläfern säumen?

XVIII. Der stürmische MorgenWie hat der Sturm zerrissenDes Himmels graues Kleid!Die Wolkenfetzen flatternUmher in mattem Streit.

Und rote FeuerflammenZiehn zwischen ihnen hin.Das nenn ich einen MorgenSo recht nach meinem Sinn!

Mein Herz sieht an dem HimmelGemalt sein eignes Bild –Es ist nichts als der Winter,Der Winter kalt und wild!

XIX. TäuschungEin Licht tanzt freundlich vor mir her,Ich folg ihm nach die Kreuz und Quer,Ich folg ihm gern, und seh’s ihm anDaß es verlockt den Wandersmann.

Ach, wer wie ich so elend ist,Gibt gern sich hin der bunten List,Die hinter Eis und Nacht und GrausIhm weist ein helles, warmes Haus,Und eine liebe Seele drin –Nur Täuschung ist für mich Gewinn!

XX. Der WegweiserWas vermeid ich denn die Wege,Wo die andern Menschen gehn,Suche mir versteckte StegeDurch verschneite Felsenhöhn?

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Je n’ai pourtant rien fait de malPour fuir la vue de mes semblables ;Quel est ce désir insenséQui m’entraîne vers les déserts ?

Des poteaux bordent les chemins,Des villes indiquant la route,Et moi, je marche et marche encore,Et sans repos, je cherche le repos.

Un poteau se dresse soudain,Implacable, devant mes yeux ;Il me faut suivre cette routeD’où nul jamais n’est revenu.

XXI. L’aubergeÀ la porte d’un cimetièreMa route aujourd’hui m’a mené.Ici, je trouverai le gîte,Ai-je en moi-même aussitôt dit.

Ô vertes couronnes des morts,Vous êtes peut-être l’enseigneConviant le marcheur harasséÀ entrer dans la fraîche auberge.

Les chambres, dans cette demeure,Sont-elles toutes occupées ?Je suis las jusqu’à m’effondrer,Je suis blessé d’un coup mortel.

Hélas, auberge sans pitié,Ainsi tu me fermes ta porte ?Allons, plus loin, plus loin encore,Marchons, mon fidèle bâton !

XXII. Courage !Si la neige cingle ma face,Je l’écarte et la fais tomber ;Si mon cœur en mon sein murmure,Clair et haut me mets à chanter.

Je n’entends pas ce qu’il me dit,Car pour lui je n’ai point d’oreilles,Et je ne sais rien de sa plainte,Car se plaindre est bon pour les fous.

Allons gaiement de par le monde,Contre le vent et les orages !S’il n’est sur terre point de Dieu,Alors nous sommes dieux nous-mêmes !

Habe ja doch nichts begangen,Daß ich Menschen sollte scheun –Welch ein törichtes VerlangenTreibt mich in die Wüstenein?

Weiser stehen auf den Wegen,Weisen auf die Städte zu,Und ich wandre sonder Maßen,Ohne Ruh, und suche Ruh.

Einen Weiser seh ich stehenUnverrückt vor meinem Blick;Eine Straße muß ich gehen,Die noch keiner ging zurück.

XXI. Das WirtshausAuf einen TotenackerHat mich mein Weg gebracht.Allhier will ich einkehren:Hab ich bei mir gedacht.

Ihr grünen TotenkränzeKönnt wohl die Zeichen sein,Die müde Wandrer ladenIns kühle Wirtshaus ein.

Sind denn in diesem HauseDie Kammern all besetzt?Bin matt zum Niedersinken,Bin tödlich schwer verletzt.

O unbarmherzge Schenke,Doch weisest du mich ab?Nun weiter denn, nur weiter,Mein treuer Wanderstab!

XXII. MutFliegt der Schnee mir ins Gesicht,Schüttl’ ich ihn herunter.Wenn mein Herz im Busen spricht,Sing ich hell und munter.

Höre nicht, was es mir sagt,Habe keine Ohren;Fühle nicht, was es mir klagt,Klagen ist für Toren.

Lustig in die Welt hineinGegen Wind und Wetter!Will kein Gott auf Erden sein,Sind wir selber Götter.

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XXIII. Les trois soleilsTrois soleils aux cieux m’apparurent,Longuement je les contemplai ;On eut dit, à leur regard fixe,Qu’ils ne voulaient pas me quitter.

Ah ! vous n’êtes point mes soleils !Que vos regards fixent un autre !Oui, j’avais trois soleils, naguère,Les deux meilleurs ont disparu.

Puisse le troisième les suivre !Dans la nuit je serai bien mieux.

XXIV. Le veilleurLà-bas, tout au bout du village,Un homme sur sa vielle joue ;De ses doigts raidis par la bise,Il tourne comme il peut sa roue.

Les pieds nus, il va sur la glace,Çà et là, d’un pas chancelant ;Mais jamais sa pauvre sébileDe quelques sous ne se remplit.

Personne ne daigne l’entendre,Personne jamais ne le voit ;Seuls les chiens accourent et grognentAutour du vieillard malheureux.

Et lui laisse aller toutes chosesAinsi qu’il leur convient d’aller,Il tourne la roue, et sa vielleJamais ne cesse de chanter.

Ô vieillard étrange et fantasque,Faut-il que je suive tes pas ?Veux-tu faire tourner ta viellePour accompagner mes chansons ?

Traduction : Michel Chasteau, avec l’aimable autorisation d’Harmonia Mundi.

XXIII. Die NebensonnenDrei Sonnen sah ich am Himmel stehn,Hab lang und fest sie angesehn,Und sie auch standen da so stier,Als wollten sie nicht weg von mir.

Ach, meine Sonnen seid ihr nicht!Schaut andren doch ins Angesicht!Ja, neulich hatt’ ich auch wohl drei:Nun sind hinab die besten zwei.

Ging nur die dritt erst hinterdrein!Im Dunkeln wird mir wohler sein.

XXIV. Der LeiermannDrüben hinterm DorfeSteht ein Leiermann,Und mit starren FingernDreht er, was er kann.

Barfuß auf dem EiseWankt er hin und her,Und sein kleiner TellerBleibt ihm immer leer.

Keiner mag ihn hören,Keiner sieht ihn an,Und die Hunde knurrenUm den alten Mann.

Und er läßt es gehen,Alles, wie es will,Dreht, und seine LeierSteht ihm nimmer still.

Wunderlicher Alter,Soll ich mit dir gehn?Willst zu meinen LiedernDeine Leier drehn?

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Douglas Boyd est directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris depuis septembre 2015.

Douglas BOYDchef d’orchestre

P récédemment, il occupe les postes de directeur musical de la Manchester Camerata, de chef principal invité de l’Orchestre symphonique du Colorado et du City of London Sinfonia, de partenaire artistique du Saint Paul Chamber Orchestra et de chef principal du Musikkollegium Winterthur. Douglas Boyd est également directeur artistique du Garsington Opera.

Récemment, son parcours l’amène à diriger les plus grands orchestres de Grande-Bretagne, dont l’Orchestre national royal d’Écosse, les orchestres de la BBC, les orchestres symphoniques de Birmingham et de Bournemouth, l’Orchestre de chambre d’Écosse, les London Mozart Players et le Royal Northern Sinfonia. En Europe, il collabore notamment avec l’Orchestre du Gürzenich de Cologne, l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre de chambre de Suède, l’Orchestre du Festival de Budapest et l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg. Chef d’orchestre reconnu à l’étranger, il dirige l’Orchestre philharmonique de Nagoya au Japon et connaît un franc succès en Australie avec les orchestres symphoniques de Sydney et de Melbourne. Par ailleurs, il est régulièrement invité à diriger aux États-Unis et au Canada.

À l’opéra, il dirige La Flûte enchantée au Festival de Glyndebourne, Les Noces de Figaro, Don Giovanni, La Clémence de Titus de Mozart pour l’Opera North et La grotta di Trofonio de Salieri à l’Opéra de Zurich, Fidelio, Eugène Onéguine, Così fan tutte ainsi que la création de Roxanna Panufnik Silver Birch pour le Garsington Opera.

Douglas Boyd enregistre les concertos de Bach pour Deutsche Grammophon, son premier enregistrement en tant que chef d’orchestre et soliste, et peut se prévaloir aujourd’hui d’une vaste discographie.

Actuellement, en parallèle à ses concerts avec l’Orchestre de chambre de Paris, il se produit en Australie, et, entre autres, avec l’Orchestre de chambre de Los Angeles, le Musikkollegium Winterthur, l’Orchestre philharmonique de la BBC, la Kammerakademie Potsdam, l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg et les orchestres symphoniques d’Anvers et du Minnesota. ■

la direction d’orchestre

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Né à Londres, Mark Padmore étudie à la Kent Junior Music School et joue de la clarinette au Kent Youth Orchestra. Il obtient ensuite une bourse pour intégrer la section musique du King’s College de Cambridge, et en sort diplômé en 1982. Il mène depuis une carrière internationale à l’opéra, en concert et en récital.

Mark PADMOREténor

À l’opéra, il travaille avec des chefs tels que Peter Brook, Katie Mitchell, Mark Morris et Deborah Warner. Dernièrement, il a chanté le rôle principal de The Corridor et The Cure de Harrison Birtwistle au Festival d’Aldeburgh et au Linbury Studio Theatre de Londres, les rôles de Captain Vere dans Billy Budd de Britten et de l’Évangéliste dans une

mise en scène de la Passion selon saint Matthieu pour le Festival de Glyndebourne.

Mark Padmore collabore avec des orchestres internationaux de premier plan. Durant la saison 2016-2017, il est en résidence avec l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise, puis à l’Orchestre philharmonique de Berlin en 2017-2018.

En parallèle, il se produit en récital dans le monde entier, notamment pour des cycles de lieder de Schubert à Amsterdam, Barcelone, Birmingham, Londres, Liverpool, Paris, Tokyo, Vienne et New York. Il compte parmi ses partenaires Kristian Bezuidenhout, Jonathan Biss, Imogen Cooper, Julius Drake, Till Fellner et Simon Lepper. Des compositeurs tels que Sally Beamish, Harrison Birtwistle, Jonathan Dove, Thomas Larcher, Nico Muhly, Alec Roth ou encore Mark-Anthony Turnage ont déjà écrit spécialement pour lui.

Des enregistrements récents s’ajoutent à sa discographie déjà bien fournie : la Missa solemnis de Beethoven et La Création de Haydn avec Bernard Haitink et l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise (BR Klassik), ainsi que des lieder de Beethoven, Haydn et Mozart avec Kristian Bezuidenhout (Harmonia Mundi). En 2016, le magazine Musical America l’a élu Chanteur de l’année, et l’Université du Kent lui a décerné un doctorat honoris causa en 2014. Il est directeur artistique du St Endellion Summer Music Festival en Cornouailles. ■

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Pouvez-vous nous présenter le Voyage d’hiver que vous chantez ce soir ?

Mark Padmore Le Winterreise est une œuvre pour voix et piano composée par Schubert en 1826. C’est une œuvre extraordinaire sur « l’étranger », celui

qui est en marge de la société. C’est une œuvre fondamentale dans le répertoire du lied, que j’adore chanter.

Ce soir, avec l’Orchestre de chambre de Paris, nous allons en donner la version orchestrée, revisitée, en quelque sorte, par Hans Zender. C’est donc légèrement différent de la version originelle : la composition de l’orchestre n’est pas classique, les timbres sont particuliers – et cela ajoute beaucoup à cette notion « d’étrangeté ». C’est une version très puissante.

Que ressentez-vous lorsque vous chantez la musique de Schubert ?

Mark Padmore Schubert est comme un ami, proche de chacun. Il est plutôt naïf et se laisse voir, dans sa musique, à cœur ouvert. Il est mort très jeune, à trente et un ans, après avoir vécu toutes les passions de la vie. Il a composé plus de six cents lieder et est vraiment le maître de ce répertoire intime.

Certains passages du Voyage d’hiver sont très célèbres, comme par exemple Le Tilleul mais aussi, à la toute fin, Le Veilleur, dans lequel la musique est réduite à presque rien – un accord sans tierce, quelque chose de vraiment étrange. Cela m’évoque le monde de Samuel Beckett.

Comment abordez-vous cette version de Hans Zender ?

Mark Padmore Ce Schuberts Winterreise proposé par Hans Zender est très intéressant pour l’orchestre car il lui donne une vraie place. D’ordinaire, l’orchestre ne joue pas – ou peu – de lieder, qui sont accompagnés par le piano.

Le texte est très important et doit être parfaitement lisible pour chacun. Il faut faire attention au texte : c’est lui que l’on joue, que je chante. Avec l’Orchestre de chambre de Paris, cela va être magnifique ! ■

Mark PADMORE

trois questions à…

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Conseil d’administration, équipe administrative et technique surorchestredechambredeparis.com

les musiciens

Mme Brigitte Lefèvreprésidente du conseil d’administration

M. Nicolas Droindirecteur général

VIOLONSDeborah Nemtanusolo super solistePhilip Bridepremier soloFranck Della VallesoloOlivia HughessoloSuzanne Durand-Rivièreco-soloNicolas AlvarezJean-Claude BouveresseNathalie CrambesMarc DuprezHélène Lequeux-DuchesneGérard MaîtreFlorian MavielMirana TutuianuPauline VernetHanna ZribiShir Hayat*

ALTOSJossalyn JensensoloSabine BouthinonAurélie DeschampsClaire ParruitteSarah ChenafJulien Lo PintoSimon Lemberski*

VIOLONCELLESBenoît GrenetsoloÉtienne CardozeLivia StaneseSarah VeilhanSébastien RenaudOri Ron*

CONTREBASSESEckhard RudolphsoloCaroline Peachco-soloTanguy Menez

FLÛTESMarina Chamot-LeguaysoloSarah Van Der Vlist

HAUTBOISIlyes Boufadden-AdloffsoloGuillaume Pierlot

CLARINETTESFlorent PujuilasoloKevin Galy

BASSONSFany MasellisoloHenri Roman

CORSNicolas RamezsoloGilles Bertocchi

TROMPETTESJean Bollingersolo invitéJean-Michel Ricquebourgsolo honoraire

TROMBONESRobinson KhouryNicolas VazquezPatrick Sabaton

TIMBALESNathalie Gantiezsolo

PERCUSSIONSIonela ChristuRémi BernardJean-François Durez

HARPEValeria Kafelnikov

ACCORDÉONAnthony Millet

GUITAREJean-Marc Zvellenreuther

L’Orchestre de chambre de Paris utilise également des cors et des trompettes naturels ainsi que des timbales d’époque, des instruments adaptés pour chaque répertoire.

* L’Orchestre de chambre de Paris, en partenariat avec l’Université de Tel Aviv, accueille pour ce concert trois étudiants musiciens de la Buchmann-Metha School of Music. Cette collaboration est née de la volonté de l’orchestre de s’investir dans la formation des futurs artistes musiciens tout en favorisant leur insertion professionnelle. Après avoir été auditionnés et sélectionnés, ces élèves ont été accompagnés par les chefs de pupitre de l’orchestre et accueillis en renfort des musiciens pour jouer la Symphonie « Inachevée » de Schubert. Nous remercions l’association des Amis français de Tel Aviv, sans qui cette opération n’aurait pu avoir lieu.

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Créé en 1978, l’Orchestre de chambre de Paris, l’un des orchestres de chambre de référence en Europe, franchit cette saison quarante ans d’existence.

Orchestre de chambrede Paris

© Pierre Morales

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A vec son directeur musical Douglas Boyd, il recherche l’excellence artistique et porte une nouvelle vision de la musique et de son rôle dans la cité. Communauté de quarante-trois artistes engagés à Paris, l’orchestre donne vie à quatre siècles de musique et s’attache à

renouveler la relation entre un orchestre et sa ville.

Depuis quarante années, l’Orchestre de chambre de Paris collabore avec les plus grands chefs et solistes, avec lesquels il poursuit la mise en valeur d’un vaste répertoire allant de la période baroque jusqu’à la création contemporaine, et défend une lecture chambriste originale. Innovant dans son rapport au public, il propose des expériences musicales participatives et immersives, et développe de nouveaux contenus digitaux. Sa démarche citoyenne revendique une volonté de partage et l’ambition de nouer des liens entre tous.

Associé à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre de chambre de Paris se produit également au Théâtre des Champs-Élysées et propose des concerts au Centquatre-Paris, à la cathédrale Notre-Dame, au Théâtre 13 et à la Salle Cortot.

Les artistes associés à la saison 2018-2019 partagent la démarche artistique de l’Orchestre de chambre de Paris  : Fabio Biondi, premier chef invité, accompagné du pianiste François-Frédéric Guy, du ténor Mark Padmore et du compositeur Arthur Lavandier. Au fil des concerts, l’orchestre s’entoure de chefs et de solistes renommés comme Sascha Goetzel, François Leleux, Emmanuel Pahud, Speranza Scappucci, Christian Tetzlaff, Lars Vogt, Alisa Weilerstein, et, plus que jamais, de grandes voix comme Stéphanie d’Oustrac et Sonya Yoncheva. Il est présent dans des productions lyriques à l’Opéra-Comique et au Théâtre des Champs-Élysées.

À la Philharmonie de Paris, il célèbre les cent cinquante ans de la mort d’Hector Berlioz avec L’Enfance du Christ et propose une orchestration inédite de ses mélodies irlandaises, un « Gala bel canto » qui réunit les étoiles montantes du chant, un Stabat Mater de Rossini mais aussi un week-end autour de la Syrie. Tourné vers l’international, l’Orchestre de chambre de Paris donne cette saison une importante série de concerts en Allemagne et en Espagne. ■

L’Orchestre de chambre de Paris, labellisé Orchestre national en région, remercie de leur soutien la Ville de Paris, le ministère de la Culture (Drac Île-de-France), les entreprises partenaires, accompagnato, cercle des donateurs de l’Orchestre de chambre de Paris, ainsi que la Sacem, qui contribue aux résidences de compositeurs.

© Pierre Morales

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Venez échanger autour du concert ! 

Pour en savoir plus sur le programme du concert, des médiateurs issus du Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris

vous livrent quelques clés d’écoute et vous invitent à des moments d’échange autour des œuvres.

L’Orchestre de chambre de Paris vous propose de toutes nouvelles rencontres autour de la musique. Lors des concerts des 14 et 21 février au Théâtre des Champs-Élysées, venez échanger avec des médiateurs issus du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris sur les œuvres au programme. Sous forme de courtes prises de parole devant des petits groupes, ils vous apportent un éclairage sur le contexte, le style et l’esthétique des œuvres pour mieux vous immerger dans la musique.

Une occasion d’apprendre et de dialoguer autour du programme du concert pour enrichir votre expérience musicale.

QUAND ?À 19 h 30 et à l’entracte

OÙ ?À la corbeille et au 1er balcon du théâtre,

emplacements signalés par des panneaux

QUELLE DURÉE ?environ 15 minutes

L’Orchestre de chambre de Paris mène une démarche citoyenne et agit pour l’insertion professionnelle de jeunes artistes musiciens, en partenariat avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Il permet ainsi à des musicologues issus du Conservatoire qui ont suivi une formation à la médiation pendant leur cursus de se perfectionner et de se familiariser avec des interventions autour de présentations de concert. Ces rencontres s’inscrivent dans le cadre de ce partenariat.

L’ORCHESTRE DE CHAMBRE DE PARIS DÉVELOPPE DEPUIS 2012 UN PROGRAMME D’ACTIONS ÉDUCATIVES ET DE FORMATION EN ISRAËL, EN PARTENARIAT AVEC LES AMIS FRANÇAIS DE L’UNIVERSITÉ DE TEL AVIV ET L’ÉCOLE DE MUSIQUE BUCHMANN-MEHTA DE L’UNIVERSITÉ DE TEL AVIV.

CE PROGRAMME BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE LA VILLE DE PARIS ET DE L’AIDE DE L’INSTITUT FRANÇAIS.

Au cours de l’année 2018, ce programme de formation professionnelle et de coaching d’orchestre a été intensifié en vue d’associer les meilleurs instrumentistes de l’École de musique Buchmann-Mehta à une partie d’un programme de la saison de concerts parisiens de l’Orchestre de chambre de Paris.

Plusieurs solistes de l’Orchestre de chambre de Paris autour de Deborah Nemtanu ont assuré des séances de formation ou des master classes auprès de jeunes étudiants de l’École de musique Buchmann-Mehta. À cette occasion, trois musiciens de l’école, Shir Hayat, violoniste, Simon Lemberski, altiste, et Ori Ron, violoncelliste, ont été sélectionnés pour participer à l’une des œuvres du concert de ce soir. Ils seront associés aux musiciens de l’Orchestre de chambre de Paris dans la Symphonie « Inachevée » de Schubert.

L’Association française de l’Université de Tel AvivFondée en 1970, l’Association française de l’Université de Tel Aviv est une structure à but non lucratif. Sa mission principale est d’agir en faveur de la prestigieuse Université de Tel Aviv, qu’elle assiste dans ses plans de développement à long terme. Elle travaille aussi au renforcement des relations entre l’université et l’ensemble de la communauté française par le biais de programmes d’échanges avec les principales institutions d’enseignement supérieur françaises (Collège de France, Sciences Po, la Sorbonne Paris IV). L’adhésion à l’association est ouverte à toute personne souhaitant aider l’université à atteindre ses objectifs de développement.

L’Université de Tel AvivAvec plus de 30 000 étudiants, 1 100 enseignants titularisés, 9 facultés, 126 départements et 133 centres de recherche, l’Université de Tel Aviv est l’université de recherche la plus grande, la plus diversifiée d’Israël. Elle est aussi à la huitième place dans le monde pour le nombre de diplômés ayant créé des start-up (licornes) les plus rentables dans le monde.

L’École de musique Buchmann-Mehta L’École de musique Buchmann-Mehta est la plus grande école de musique d’Israël. Sa renommée dépasse les limites du pays grâce aux brillantes réalisations et aux succès de ses professeurs et de ses étudiants. L’école forme l’élite des jeunes musiciens d’Israël et les prépare à des carrières professionnelles dans la musique. Elle produit ainsi la future génération de musiciens de l’Orchestre philharmonique d’Israël.

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Venez échanger autour du concert ! 

Pour en savoir plus sur le programme du concert, des médiateurs issus du Conservatoire supérieur de musique et de danse de Paris

vous livrent quelques clés d’écoute et vous invitent à des moments d’échange autour des œuvres.

L’Orchestre de chambre de Paris vous propose de toutes nouvelles rencontres autour de la musique. Lors des concerts des 14 et 21 février au Théâtre des Champs-Élysées, venez échanger avec des médiateurs issus du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris sur les œuvres au programme. Sous forme de courtes prises de parole devant des petits groupes, ils vous apportent un éclairage sur le contexte, le style et l’esthétique des œuvres pour mieux vous immerger dans la musique.

Une occasion d’apprendre et de dialoguer autour du programme du concert pour enrichir votre expérience musicale.

QUAND ?À 19 h 30 et à l’entracte

OÙ ?À la corbeille et au 1er balcon du théâtre,

emplacements signalés par des panneaux

QUELLE DURÉE ?environ 15 minutes

L’Orchestre de chambre de Paris mène une démarche citoyenne et agit pour l’insertion professionnelle de jeunes artistes musiciens, en partenariat avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Il permet ainsi à des musicologues issus du Conservatoire qui ont suivi une formation à la médiation pendant leur cursus de se perfectionner et de se familiariser avec des interventions autour de présentations de concert. Ces rencontres s’inscrivent dans le cadre de ce partenariat.

L’Orchestre de chambre de Paris vous propose de toutes nouvelles rencontres autour de la musique. Lors des concerts des 14 et 21 février au Théâtre des Champs-Élysées, venez échanger avec des médiateurs issus du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris sur les œuvres au programme. Sous forme de courtes prises de parole devant des petits groupes, ils vous apportent un éclairage sur le contexte, le style et l’esthétique des œuvres pour mieux vous immerger dans la musique.

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les prochains concerts

Mardi 5 et mercredi 6 mars – 15 hCité de la musique

LE PETIT PRINCE création

Texte d’après ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRYDessins originaux de JOANN SFAR et projections animées

Musique de MARC-OLIVIER DUPIN

Marzena Diakun directionBenoît Marchand récitant

En famille, à partir de 6 ansCoproduction Orchestre de chambre de Paris, Philharmonie de Paris

#OCP1819orchestredechambredeparis.com

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Jeudi 21 février – 20 hThéâtre des Champs-Élysées

FABIO BIONDI À LA FRANÇAISE !

BODIN DE BOISMORTIER Don Quichotte chez la duchesse, suite d’orchestre

LECLAIR Concerto pour violon en ut majeur, op. 7/3

RAMEAU Les Boréades, suite d’orchestre

Fabio Biondi direction et violon