Le printemps des sayanim - Jacob Cohen.pdf

8/15/2019 Le printemps des sayanim - Jacob Cohen.pdf

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JacobCohen


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Récit

«Leseulproblèmequenoudevonsnousposerestde

savoi

commentaiderIsraël»D


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MarcAron,présidentduBnaïBri

deFrance,BnaïBritJournal juin1988

«Parispossèdeaussisonlodesayanim,auxiliaire

volontairesjuifsdetou

horizons...RanS.noudonnauncour

sur un réseau unique au


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mondeetquiconstituelaforcedu

Mossad...Nousdisposond'unréservoirdemillionsde

Juif

horsdesfrontièresd'Israël..Cesystèmepermetau

Mossadde

fonctionneravecun personneldebase

squelettique. Pensez


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qu'uneantenneduKGBemploieaumoinscen

personnes,làoù

leMossadn'enabesoinque

desixousept»VictoOstrovsky

MOSSAD,unagentdeservicessecretsisraélien

parle

PressesdelaCité,1990


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«MeirAmitcomprittrèstôqueseskatsasavaientbesoin

de

soutiensurleterraindeleur

missions.Cefutlaraison pou

laquelleildéveloppaleréseaudessayanim

collaborateur

volontairesjuifs...Lesayan

acceptait en dernière


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instanceune

allégeanceencoreplu primordiale-etpresque

mystique

enversIsraël»GordonThomas,Histoiresecrètedu

Mossad

NouveauMondeéditions2006

«Arrivée au Maroc, en


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1954, de la premièredélégationdu

Mossad...Ilestchargédefairepasserlesjuifsdu

MarocclandestinementenIsraël...Peuàpeuémerge

l'organisationclandestinedanslesrangsdelaquelles'enrôlentdescentainesde

juifs.»Michel-MeirKnafoLEMOSSADetlessecret

du


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réseau juif au Maroc1955-1964, Biblieurope

2008.

L'auteur exprime sa cordiale

reconnaissanceà WinnieGuieupourlacouverture

Pour contacter

l'auteur

[email protected]

Ce livre est dédié


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Àtousceuxquisebatten

PourlaJusticeenPalestin


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Youssef El Kouhen tentaitd'échapper à la sensationsoudainedu Chrétien poussédans l'arène aux lionsL'image lui rappelaquelque

chose.Illuipréféracelledukamikaze, mais sanconnotationexplosive.

Il y avait beaucoup demonde.Maispeudefemmes


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Commeavant chaque tenueles manifestations de

fraternitén'enfinissaientpasTriples accoladesexclamations et tapechaleureuses. Youssefs'avança prudemment à

l'intérieur dutemple. On leregardait avec curiositéPersonnenevintluisouhaite

la bienvenue. L'image del'arènes'incrustadenouveauIlportalesdoigtsàsoncou


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Heureusement Florenceétaidéjà là, accompagnée d'une

soeur. Il les embrassa avecsoulagement.

À l'instar d'un célèbrerévolutionnaireenvisiteaux

EtatsUnis, il pensa : «Maintenant je suis dans lagueule du loup ».Florence

semblaitnesedouterderien

Quelques hommes se


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hasardèrent à les saluerFlorence Meyeret Martine

Thoreau avaient déjà mileurs décors. Même robenoire, même médaillonmêmesgantsblancs.Maisletablier deFlorence était à

dominante rouge. Celui deson amie totalementblancbavette rabattue. Elle

avaient presque la mêmesilhouette, mais les cheveuxnoirs de la seconde


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c o n t r a s t a i e n tavec lablondeur de son

accompagnatrice. Lorsquecelle-ci leurdisait son nomlesfrèressemblaientravis.Ed é c o n t e n a n c é s . Q u e l q u echose dans l'assemblage du

triolesembarrassait.

Youssef regrettait d'avoir

mis une cravate. C'était uneconcession ridicule poupasser inaperçu comme s


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cela étaitpossible ! et poune pas prêter le flanc à une

critiquefacile.

Ilfitunsautauxlavabos,se

regarda dans la glace. Ih é s i t a i t . Donnait-i

l'impression de l'Arabeendimanché, ou del'intellectuel éclairé ? I

retira la cravate, ouvrit lep r e m i e rbouton. C'étaimieux.


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Ce symbole de labienséance vestimentaire le

p o u r s u i v a i tdepuis sonadhésion.Iln'enraffolaitpaset plus que tout, ilétaidevenu un objet dediscrimination.Aumoinsàla

GrandeLoge,costumenoirecravate étaient de rigueupourtous.

Cela avait commencé paune remarque fraternelle


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Même lespiques relevaiendu « fraternel ». Après

l'initiation, il s'étaitrenducomptequecertainsfrèressedispensaientdelacravate,eque dans les locaux del'obédience, d'autre

s'habillaientenjeanett-shirt

La première fois qu'il se

présenta sans cravate, unfrère luiordonna, justeaprèla triple accolade : « Tu


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fit une moue admirativeMaisleportdelacravaten

semblait pas une obligationpour tous. Le premiesurveillants'habillaitcommeun pitre, en survêtemendépareillé, avec destenni

aux couleurs vives. Seplanchestournaientautourdel'occultisme et de la magie

deschiffres.Maisilgravitaid a n sl'orbite de GérardL'autre apprenti lui avai


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révélé un jour queSilmon'aimaitnilesArabesnile

Juifs,etqu'ilflirtaitavecleidées du FN. Ceinformations,illestenaitdel'orateur, un Juifpied-noicommelui.

Avec ses lunettes ovales esonélégancedécontractée,i

optafinalementpourletypeintellectuel. Le temps avaipassé. Il seprécipita vers le


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temple. Tout le monde étaienplace.Ilmitsoncordone

son tablier à dominantebleue, et ses gants. Juste àtemps.Levénérableassénaiun coup de mailleautoritaire.

Youssefrestabouchebée.Imit quelques secondes à

réaliser.LevénérableétaitleJuifpied-noirdesonatelierautrefois orateur. Il est vra


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que sa présence se faisairare. L'ancienapprenti

devenu maître en mêmetemps que lui, l'excusaisystématiquement pouraisonsprofessionnelles.

Gilles Talibani sembla luaussisurprisparlaprésencedeYoussef.Maisilserepri

vite, et lança le rituel del'ouverture.


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Bien que l'atmosphère fûdissipée,émailléed'échange

frivoles,commesilesfrèresseretrouvantenfinentreeuxselibéraientd'uncérémoniasacrilège, El Kouhenredoublaitd'efforts pour se

montrer irréprochable. Lepieds en équerre, lamaindroite bien relevée, collée à

la gorge, il donnail'impression de vivre un

moment d'une extrême


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solennité.

Ils se rassirent. Youssefprivilégiait la colonne dunord pourmieux suivre le

planches.Martinenepouvans'asseoir que surla colonne

dumidi,Florencerestaàsecôtés. Leur maintienétaiexemplaire. Le buste droit

les mains à plat sur lecuisses,le pouce et l'indexformantunangledroit.Dan


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unelogeféminine,cetableaul'impressionnaittoujours.

L'appelnefitqueconfirmecequ'ilpressentait.Jusqu'àl

lettre s, tous les frèreavaientunnomàconsonance

uive,plutôt d'origine nordafricaine. Puis AhmedSidaoui se leva àl'appel de

sonnom.Youssefseraidit.«Ainsi donc ce traître estunfrangin,etenplusdanscette


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loge!»,maugréa-t-il.

Puis les visiteurs seprésentèrent. Le nom deFlorence suscitaun intérê

non dissimulé. En seprésentant, tourné ver

l 'Orient,El Kouhen senticonverger vers lui desregardssuspicieux.

Le vénérable pria le frèresecrétaire de donner lecture


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fermée.Leconférencierétaiun profane, auteur d'unlivre

portantlemêmeintitulé.

Pour un historien d'origine

marocaine, le sujet semblaiprometteur. Youssef se

préparaitàsavourerl'instantMais bienvite il déchantaL'indignation le gagnait. Le

tableau dressé parl'auteuétait apocalyptique. Depopulations juives expulsée


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américainauMarocdanssepourparlers avec laFrance

contre quarante-cinq milleJuifs.Etsescamionsétaienpartis les ramasser dans lecampagnes marocaines, sanl e u rdemander leur avis

abandonnant sur placemalades etvieillards. Unetelle distorsion historique

n'était pas sansjustificationYoussef commençait àcomprendre. L'auteurfaisai


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maillet le secoua. Il levamachinalement la main

dr oi t e .Quelques rires lufirent prendre conscience desa bévue. Ilabaissapiteusementlamain.Levotepour l'adoption du tracé

repritnormalement.

Levénérablecommuniquala

suite de l'ordre du jourYoussefcrut percevoir uncertain triomphalisme. Déjà


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évi demmentapprouvé. Levénérable termina su

l'excellence des relationfranco-israéliennes. Leprésident de la Républiquefut saluécomme unvisionnaire. La France avai

abandonné sa politique«arabe ». Une attitude dignede la patrie des droits de

l'homme.

Youssef El Kouhen fut sur


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guida vers leplateau del'orateur. C'était un homme

d'une soixantained'années, àl'apparence affable, presquefrêle. Il faisait office decouvreur.Youssefendéduisiquesesfonctionsprécédente

avaientétéimportantes.

De fait, Gilles Taliban

l'accueillit avec beaucoupd'égards,rappelant son rôleessentiel dans la création de


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L'Astre de laPaix, ses deuxannées de vénéralat, et son

combat inlassablepour ladéfensedelaCommunautéela sécurité de l'Israël. Illudonna enfin la parole enrappelant le sujet de la

planche« Compte rendu duvoyageenIsraël».

André Scemama s'éclaircilagorge,prononçalaformulerituelle. Sa voix était plu


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assurée qu'on ne l'auraipensé.Youssefpritsesaises

imitantlaplupartdesfrèrescroisa lesjambes, se reposasur l'accoudoir. Le souvenilui revint enmémoireQuelques mois auparavant

on avait fait lire uncommuniqué dans les logesinvitant les frères et leur

amisàparticiperàcevoyageTalibaniavaitalorsajoutéuncommentairedesoncru,qu


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devoird'assurerlasécuritédeses citoyens. Longtemp

Israël futmenacé dedestruction. Et cette menacen'apastotalementdisparu.

« Je vous en donne un

exemple. On nous a faivisiterlabarrièredesécuritéC'estunevisionterriblepou

nous, quivivons dans unmonde pacifié depuis dedécennies. Onimagine


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aisémentlesdifficultés,voirlesdrames,quesubissentle

Palestiniens. Ces aspectn'ont pas été éludés. Noaccompagnateurs ont étésoumis à un feu nourri deq u e s t i o n s .Mais le

participants ont compriaussilesbesoinssécuritaired'Israël. Grâce à la barrière

les attentats suicides ondiminuéde98%.


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démagogie ! Les Arabes enavaient encore beaucoup à

apprendre. Et de plus, leconférencier se montraid'une modestie touchante. In'avait fait qu'apporter sapetitepierre.Sesréférencesà

la paix résonnaient encored'unesincéritépoignante.

-MontrèscherfrèreAndrédit Talibani, une foisl ' e x a l t a t i o nquelque peu


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Il y a généralement unsilence entre le coup de

m a i l l e tautorisant lacirculationdelaparoleetlpremière demande.Mais làplusieurs mains se levèrend'un coup. L'impatience

préfigurait la nature deinterventions. Youssef lesguettaitavecappréhension.

La désillusion était tropattendue pour qu'il se


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hérissât. Toutesleinterventionsallaientdansle

mêmesens.Ceuxquiavaienfait le voyage dressaient untableau dithyrambique. Unpeupledynamique, solidaireet pacifique. Tous les

secteurs de lasociété, del'éducation à la santé, enpassant parl'environnemen

et l'habitat, étaient d'unniveau hors ducommun. Ecela dans un clima


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d ' I s r a ë l ,partout, tout letemps. Seuls les média

s'acharnaient, pour deraisons évidents, sur cettepetitedémocratieentouréededictaturessanguinaires.

Mêmelefrèrearabeyallade sa contribution, mielleuxe tgrandiloquent, avec son

accent bien typé, entraînand e shochements de têteapprobateurs, et des sourire


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planche. Ellene manque pad'intérêt.Ilseraitdifficilede

revenir point parpoint. Jevoudrais soulever une seulequestion.Etc'estlepointdevue de l'historien. Leconflits ne relèvent pas de

sentiments. C'est pluprofond et plus concret. Leconflitisraélo-palestinien ne

repose pas que sul'incompréhensionentredeuxpeuples (Youssef fixait


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obstinémentl'orient,ignoranles regards chargés

d'antipathie).Àlabase,ilyl'occupation et lacolonisation. Et le refud'Israël de laisser lePalestiniens avoir leur État

La méfiance el'incompréhensionensontlaconséquence. Or la planche

semble ignorer cetélémenfondamental (degrognements sourds lu


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parvenaient.Il raffermit savoix). Tous les conflits

coloniaux ont eu plus oumoins la mêmeconfiguration, et ne se sonréglésqu'avecl'indépendancedes peuples dominés

Entretenir l'illusion d'unesolutionfondéesurlabonnevolonté, en ignorant la

réalité, nefera qu'aggravel'impasse, et le prix à payepour la paix seraencoreplu


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tu,c'estcettecommunionqunous voulons retrouver. S

nous avons fondécette logeetjesuisheureuxquetuaiepu la découvrir, c'estpouétablirunlieudedialogueede rapprochement, dans un

esprit de bonne volonté. Cen'est pas un lieu deconfrontat ion,où chacun

vient avec ses convictionpour les imposer auxautresC'est ainsi que nou


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-Paslapeine.ResteavecMartine.

Elle essayait de deviner leraisonsdecerevirement.Son

amiavaitlatêtedesmauvaiours. Elle connaissait sa

propensionàlasolitude.Ilneservait à rien d'insister. Elleserrafurtivementsamain.Le

vénérable déboula à cemoment-là,etfitsemblantdenepasl'avoirremarqué.


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- J'espère que vous restezaux agapes. Vous êtes nos

invités,bienentendu.

- Je reste avec mon amie

répondit Florence. Notrefrère ne sesent pas bien. I

doitrentrer.- Oh ! Comme c'es

dommage!

Youssef faisait des efforts

La coupe débordait. I


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Se rendre à l'ambassaded'Israël le remplissait d'unegrandefierté. À peine sortdu taxi, il bombait le torselevait les yeuxvers la

bâtiment et le drapeauL'émotionl'étreignait.C'étaiplus fort que lui. Le

déploiement de forces lec o m b l a i tparticulièrementC'était la marque d'une


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l'État juif. Ses agentdévoués. Des individu

entiers, et sans fiorituresDéterminés etrugueux, avecl'arrogance de ceux qui nedoutentnideleurforcenideleur droit. Ensemble il

recréaient une sociétéminiature dans laquelle ledifférences s'estompaient

S i m p l e semployés oudiplomates chevronnés. Pludeséfaradesnid'ashkénazes


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dé ni gr em en td'Israël. Detoutes façons, la France ne

lui inspirait plusconfianceL'islam gagnaiinexorablementduterrain.Iimaginaitlepire.

Une dernière boufféed'inquiétudeavantd'arriveràl'ambassade. Comme pou

marquer le passage del'ombreàlalumière.Dansletaxi, il ne manquait pas de


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La porte s'ouvribrusquement, et ce fu

commeunouragan.Avecuneexclamation tonitruanteSulitzer attira Talibani danssesbras.Ilétaitmoinsgrandmaisplusrond.Lescheveux

frisés, les yeux pétillants. Iportait une cravate sur unec h e m i s ebleue. Le

secrétaires roucoulaiendevanttantd'amitiévirile.I

commanda du café à l'une


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des deux jeunes filles, en lacomplimentantexagérément.

Le bureau était granddécorécommeunmusée.De

photographies racontaienl'histoire du pays, depui

l ' é p o q u emythique depionniers, les grandevictoires militaires, et le

dirigeants charismatiquesUne partie était réservée àl'actualitéculturelle,avecun


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accent particulier sur lecinéma et lalittérature

Affiches de films, portraitsd'écrivains, salons efestivals.Denombreuxpetitdrapeaux parachevaient latouchepatriotique.

Malgré ses nombreusevisites, Gilles ressentait à

chaque foisune émotionparticulière, proche de lachair de poule. Il nesavai


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nouveausayan.

-Ah!Lafamilles'agranditseréjouitTalibani.

Ilappréciacetteconfidencespontanée. Malgré leucomplicité, il évitait lecommentaires,etencoreplusl e squestions. C'était un

domaine sensible, ultraconfidentiel. Il luisuffisaid'avoirconfiance.


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- Il a été touché. Cela sevoyait. Et il m'a affirmé à

p l u s i e u r sreprises sonattachementprofondàIsraëlMais le statut desayan legênait.Ildevaitsurtoutavoipeurqueçasesache.D'où la

discrétionautourdesavisite

-Est-cebienlemomentde

tergiverser, nom de Dieuo u ssommes entrés dan

uneguerretotale,surtousle


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fronts.C'esteuxounous!

Lediplomateappréciaitsoncôté entier. Si tous les Juifsétaientcommelui!Etsion

pouvait trouver une astucep o u rleur faire faire leu

servicemilitaireenIsraël!-Jeleluiaifaitcomprendre

évidemment. Il avait peupoursa crédibilité. Je lui agaranti une discrétion


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absolue.Ilm'acru.C'esttoude même un de nos point

forts.

-Notrepolitiquecommence

à payer. Il faut agir partoutlàoùc'estpossible.

-C'estpourcelaquejel'areçu tout de suite. À sa

convenance. Désolé pour leretard.

- Penses-tu ! Entre nous ! Je


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Sulitzer. Ils sont plussionistesquenous.»

- Mon cher, dit-il d'un tonconfidentiel, « Éta

palestinien » neveut riendire. C'est une formule san

portée réelle. MêmeSharonl'a répété des dizaines defois.Toutlemondefeintd'y

croire. Y compris lesPalestiniens.Çafaitdurerlenégociations.Vingtansdéjà


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Unjour,onleurlaisserauneespèce d'État croupion don

on contrôlera l'essentielSais-tu cequ'est un Étacroupion?

Il lui donna quelque

exemples. Gilles n'était qu'àmoitiérassuré.

-Pourquoialorsévoquerleterritoiresoccupés?

- Mais parce qu'ils le sont


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Sulitzeréclataderire.Etilslesontdeplusenplus.Onva

rien leur laisser, à cesb â t a r d s .Talibani eut unrictus complaisant. Ilgarderont quelques villedont ils ne pourront jamai

sortir. Seulement, il faureconnaîtrequ'il y a unproblème. D'où le

incantations. Nos meilleuralliés évoquent aussi le

territoires occupés. Mais il


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l a i s s e n tfaire. Lemultinationales y

investissentdéjà.Letramwayd ugrand Jérusalem esconstruit par une sociétéfrançaise.Onnementionneraplus le partage de la ville

Les grands blocs depeuplement nous reviendrondedroit.Nousinstallonsde

faitsaccomplis,irréversibles

- Mais alors, les Juifs de


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gauche...

- Non, il faut faire ladistinction.Parmieux,ilyadevraissionistes,etdesgen

commeThéoClean.

-Ah,cefilsdepute!

- Tu vois, ta réaction es

symptomatique. On ne peup a smettre tout le mondedanslemêmesac.


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confidence. Puis sur un tonsérieux«FoideGolani»?

- Jusqu'à la mort ! lançaTalibaniavecémotion.

- MST a des relationspéciales avec le MossadC'est leMossad qui a assurésa protection au Pakistan

lorsqu'il a faitson enquêtesur le journaliste américainassassiné. Sinon il neserai


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pas allé. C'est tropdangereux. Aucun autre

service secretn'aurait étécapabledeleprotéger.

Gillesleregardaunmomenbouche bée, puis détourna le

regard vers lephotographies. Il ne lusemblait pas convenablede

montrersessentiments.Quemondeétrange!Ilavaitdéjàbénéficié de quelque


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soulignait son rôleinsignifiant dans cette

immense partied'échecsAinsi que les nouvelleresponsabilités auxquelles in'avait jamais été confrontéComment mener le double

eusanssetrahir,nitrahirlaconfiancedesonami?C'esque MST, enplus de la

méfiance qu'il provoquaitfaisaitl'objetdeplaisanteriedouteuses. On moquait se


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effet.Illisaitdansl'espritdeTalibani comme dans un

livre ouvert. Les Orientauxl'étonneraient toujours. Queque soit leur rang, ilembarquaient avec unenthousiasme bon enfant, e

se laissaientgentimenmanipuleraunomdel'idéalAlors que le visiteu

précédentashkénazeluiavaidonnédufilàretordre.Etonpouvait les mettre dans la


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mésaventure.MaislafamilleKaiserfeld rendait tant de

servicesàIsraël!

Le diplomate le voyai

empêtré dans ses réflexionsL aconnaissance est un

honneur et un fardeau. Maiil en attendaitquelquechangement. Il lui semblai

incroyable qu'un hommedelatrempedeMSTfûtperçuavecméfiance,mêmeparde


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Juifs francs-maçons. Lemoment n'était plus à ce

futilités.

- Au fait, j'ai de bonnes

nouvelles. Le boss escontent dutravail de

sayanimfrançais.-Leboss...Legrand?Méï

?balbutiaGilles,étranglépal'émotion.

- Eh oui ! Méïr Dégaine


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sonvisiteur.

- Plus tard peut-être. Si leconditions le permettentPour lemoment, il vau

mieux laisser le Bnaï Brihors de tout cela. No

ennemis n'attendent qu'unprétexte pour renouveleleursaccusations.

- Tu as raison, admifacilementTalibani.


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Ilcommandaducafé.Ilsledégustèrent en fumant

L ' e u p h o r i ede Talibansemblait intacte. Tellemenacquis à la cause qu'ilne seformalisait de rien. Lediplomate n'eut pas besoin

d'expliquerlestenantsetleaboutissants.

-Sinon,danstaloge?

- Tout va bien. On


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est soumise à un vote. Isuffitdelabloquer.

- Au risque de relancerl'accusation de

communautarisme.

- Nous avons trouvé laparade. Je t'ai déjà parlé dufrèrearabequiestavecnous

AhmedSidaoui.Plussionistequelui,tumeurs.Ilafaitlevoyage d'Israël l'année


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s o nrôle à la perfectionParfoisilenfaittrop.Illu

arrive de mettreune kippapendant les agapes. Ça noufaitdoucementrigoler.

Sulitzerserégalait.Lascène

devaitêtred'ungrandcomique.

-Etl'autreArabe,comments'appelle-t-il?

- Youssef El Kouhen.


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Son seul nom procurait unf r i ssonirrépressible. Mais

quelle fierté d'imaginer lamise en branle decettepuissantemachine,grâcetoudemêmeàsesinformationsBientôt, des agents trè

spéciaux allaient s'occuperéduire ausilence ? Enguerre,malheurauxvaincus

- de ces troublefêtes. Ahqu'ilaimeraitsavoir!IlallaisurveillerdeprèsElKouhen


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Ou rendre visite à la logeAbdelkader. En casd' «

incidents»,ilsauraitqueleMossadavaitfrappé.

Sulitzerleregardaitavecunléger sourire. Pour le

visiteur, ilsétaient sur lamême longueur d'onde. Ilança le cri de guerrede

Golanis. Le diplomateconsulta sa montre. MaiGillesvoulaitencorerester.


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s'appelle Meyer. Elle esprobablementd'originejuive

J'ai essayé d'en savoid a v a n t a g ependant leagapes, mais il y avaibeaucoup de monde, et elleavaitl'airdes'enfoutre.

-Etlui?

-Iln'étaitmêmepaslà.Ilapris la poudre d'escampetteC'était trop pour lui de


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partager des agapes avec deJuifs. Touspareils. Ils on

beau se dire progressistesMaiseux,fautpastoucheràleursfemmes.

Uri Sulitzer se marrai

intérieurement. CeOrientaux, tous lesmêmesJuifs et Arabes. Surtou

s'agissantdesfemmes.S'ilnel'arrêtait pas maintenant, ilen auraient pour un bon


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moment.Detoutesfaçons,in'y coupera pas. Il se leva

Gillesravalasadéception.Lediplomate le raccompagnaavecbeaucoupd'égards.


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Florence Meyer entreprid'abord le tour de tous leétalages.C'était comme unrituel.Mêmesiellenedevaiacheter quequelques fruits

Les sollicitations fusaient, àchoisir ou à goûter.Elleralentissait mais san

s'arrêter, essayant de retenil e smeilleurs choix. Unetechnique apprise auprès de


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Youssef. Les marchandavaient une faconde

envahissante.Elledevaitleurésister, tout en restangracieuse.

Malgré ses rare

apparitions, certaincommerçants sesouvenaiend'elle, et la saluaient. Cela

l'étonnait, mais luifaisaiplaisir. Elle n'avait jamaisconnu ce genre de marché


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auparavant. Dans lequinzième, tout était bien

ordonné etpolicé. Onattendait son tour, et on selaissait servir. Il eut étéinconcevable d'éplucher uneclémentineetdelagoûter.E

si leclient était sollicitéc'était toujours sur un tonprévenant. Iln'yavait jamai

de surenchère verbale ecacophonique.


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effet. Surtout le trajet de larueduVolgaàlaplacedela

Réunion. Un autre mondes'offrait à elle. Une réalitélongtemps demeuréevirtuelle, chargée defantasmes. Onplaquai

volontiers la Goutte d'Osouventsansyavoirmislepieds à tous les quartier

réputésmélangés.Elles'étaiimaginé vaguement deespèces de petites médinas


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desmarchés bariolés, et defoules bruyantes e

compactes.

La première nuit chez son

ami, elle avait suggéré letaxi.Savoituren'étaitpasen

état. La ligne 9 verMontreuil avaitéveillé uneappréhension irrépressible

sans oser l'exprimeouvertement.Commeilétaicompliquéd'atteindresarue


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Youssef arrêta le taxi aucroisement des rues d'Avron

et des Pyrénées. C'était unebelle soirée de printempsMalgré l'heuretardive, il yavaitdumondeauxterrassedes cafés. Desmusique

supportables s'enéchappaient. L'atmosphèreg é n é r a l einclinait à la

sérénité. Mais devant la rueétroiteetsombre,etquelqueeunes traînassant à l'entrée


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de l'immeuble, elle ne puréprimer un mouvement de

crainte. La main de Yousseflarassura.

L'adaptationsefittrèsviteParfois,ilss'asseyaientàune

terrasse avant de rentrerSurtout après une tenue. Env e n a n tpour une nuit

Florence avait l'impressionde voyager. Maisc'essurtout le marché du jeud


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condition. Elle-même auraipu avoirpareille réaction

quelques mois auparavantSans connotationpéjorativeespérait-elle. D'ailleurscombien de francs-maçonauraientbesoindedescendre

de leur piédestal rhétoriquee tmettre en pratique leurgrandsprincipes!

Meyer s'arrêta enfin devanun étalage. Le commerçan


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le passage de laProvidencele couffin en mouvement

C'était une de sespréféréesDéjà le nom. Sans voituresDes pavés, des arrièrecourset la petite école de laProvidence. Elle était aux

angeslorsquelevacarmedelarécréationl'accompagnait.

C'était une matinée denovembre tout à faiacceptable.Pastropfroide,e


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lesoleilnedésespéraitpasdevaincrelabrume.

D'ouvrir l'appartement avecles clés de Youssef et de se

retrouver là, toute seule, lufaisait une drôle

d'impression. Elleposa lecouffin, déambula sans buprécis. Evitant toute posture

investigatrice. Elle craignaide basculer dans levoyeurisme,etlesjugement


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Le lit défait avec le plateaudu petitdéjeuner. Une

commode et une armoiredépareillées. Unechaînestéréo.Desétagèresbourréede livres, et des revues àmême le sol. Un tapi

incertain. Des photos deproches, etquelquereproductions assemblées au

hasard, comme le tableaudeMagritte,unclassique,oulmosquée de Jérusalem avec


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undômedoré.

Florence alluma la chaîneElle aurait pu se forcer emettre unsemblant d'ordre

Mais Youssef n'y tenait pasElle se laissaenvelopper pa

la musique. C'était le mêmedisque de jazz quiles avaiaccompagnésunepartiedela

nuit. Le saxophone tiraitdecomplaintes langoureusesElle revivait les étreinte


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n ipromesses mêmeimplicites. Sans qu'une toile

nesetisse,mêmeàl'insudeamants, comme la glissadeirrésistible vers un autesymbolique.

Non que cela fût sonsouhait. Bien au contraireElleappréhendait en généra

ces moments où la relationbasculedans la permanenceL'approchedelatrentainen'y


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Curieusement, les hommecraquaient en premier. Leur

enthousiasme du début, «In'y a pas mieux que laliberté, j'enai toujours rêvé», s'estompait devant sadétermination. Il

commençaient à douter, àappréhender la fin, efinissaientparpousseràplus

decontraintes.

Cela, Meyer l'avai


186/1042

expérimenté depuis sonentrée àl'université. Se

parents lui avaient aloroffert un studio dans lequinzième. Son désid'indépendance n'avait cessédepuisdeseraffermir.

Avec Youssef, elle n'avaitdécelé aucun de ces signe

annonciateurs. Comme s'il'avaitdevinée,etnevoulaià aucunprix la contrarier


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Elle n'avait même pas eu àl'insinuer. Ils se

comprenaient. Leur relationavait gardé une réserveé t o n n a n t e ,avec deattentions renouveléesComme si la partie n'étai

amaisjouée.

Il avait fallu qu'elle tombe

sur un Arabe. Le mot la fis o u r i r e .Impossible d'yéchapper. On ne pouvai


188/1042

l'utiliser ni l'entendresanuneoncedemalignité.Ence

moment pourtant, elle ypensait avec une tendresseamusée. Et certaineassociationslafirentpresquerire.

Mais le temps s'étirailentement. Le déjeuner étai

e n c o r eloin. Elle devaibouger.Loindesoncadredevie, et desactivité


189/1042

familières, Florence sesentait confinée, comme un

oiseau en cage. Elle serhabilla,pritdelalecture,edescenditaucafé.

Le spectacle de la rue

l'accapara un momentToujours cettesensation dequartier exubérant mai

pacifié, de petites genvaquant à leurs occupationsDe nombreuses personne


190/1042

s o r t a i e n tdu magasindiscount tout proche

lourdement chargées. Desclients, bravant le froidfumaientsurlaterrasse.

Elle ne pouvait teni

longtemps cette posture. Àl'instar deplusieurconsommateurs,commeceux

du café d'en facecontemplant la rue d'un oeimorne.ElledépliaLeMond


191/1042

diplomatique à la pagevoulue.

Avec sa prudencehabituelle, Youssef lui avait

indiquél'article sur MST. Ihésitait souvent, connaissan

sesinclinations.Florence n'avait jamais eu

un intérêt prononcé pour lapolitique. Déjà la politiquenationale, avec se


192/1042

f i n a s s e r i e sinextricablesl'ennuyaient profondément

Elle votait, maisselonl'inspiration du momentAlors, la politiqueétrangère...surtout présentéeavec une austérité auss

décourageante.

Elle avait grandi à l'époque

de la grande désillusionDroite etgauche avaienalterné, et montré plu


193/1042

d'appétit pour le pouvoiqu'unepropensionàlabonne

gouvernance. Elles'impliquaitplutôt dans cequ'elleaimaitetprofessait.

Assez gâtée par l'existence

fréquentantunmilieuaiséecultivé,Meyeraspiraitàunevie pleine et harmonieuse

D è sl'université, et sanpouvoir se l'expliquer, lesannées soixantelu


194/1042

apparurent comme uneépoquebénie,culturellemen

i n t e n s e ,où élégance seconjuguait avec insoucianceau point d'enadopter lecodesvestimentaires.

Elle lut les premierparagraphes. Lec o n t r o v e r s e saujourd'hu

avaient un caractère féroceÀ travers l'affaire Siné- ledessinateur historique de


195/1042

Charlie-Hebdo renvoyé poudesproposrailleurs-l'article

analysait l'appui de MST ede sesréseaux au magazineet en particulier à sondirecteur, PhilippeGale. Leraisons inavouables de cette

implication massive. Etladémesuredesmoyensmisenbranle pour écraser un

humoriste qui avait osé s'enprendreàun«intouchable»Cequiparaissaitaprioriune


196/1042

démonstration de forceimpressionnante, pouvai

aussi révéler le symptômed'unaffaiblissement.Lasuiteallaitleprouver.VictoireauxpointspourSiné.

Le mythe se fissuraitFlorence se rappelaicomment, à laSorbonne, ce

intellectuelfaisaitcraquerlefilles. MST avaittout poului.Lecharme,l'intelligence


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le succès. Son regard develours. Ses éternelle

chemises blanches. Sac h e v e l u r eabondantesavamment négligée. Et sondébit impressionnant.Unefois, il avait donné une

conférence dans le grandamphithéâtre. On voulait letouchercommeunerockstar

Youssef y fut pourbeaucoup. Les différences


198/1042

entre euxétaient éclatantesLa rencontre fortuite à la

bibliothèque duGrandOrient, et la découverte deleur appartenancemaçonnique,constituaientunciment initial. Ils faisaien

par t i ed'un monde à partavec ses codes et semystères, et safascination

ambiguë.

Chacunsepréservait.Aucun


199/1042

ne voulait peser sur l'autreFlorence poursuivait se

sorties artistiques et seescapades enItalie. Youssefrendaitvisiteàsesparentsleweek-end enbanlieue, sanrenoncer à ses engagement

politiques. Ellel'avait invitéchez ses parents. Lui n'avaipas encore évoquécette

possibilité.

Ledéclicsefitàl'occasion


200/1042

d'une autre empoignademédiatique. Un sociologue

au-dessus de tout soupçonavait oséun parallèle entrel'occupation israélienne ed ' a u t r e soccupationhistoriques. MST lança

immédiatement unepétitionqui recueillit les soutienhabituels. Les grand

ournaux lui ouvrirent leurcolonnes. Il passa dans leémissions people. Canal +


201/1042

l'invita à cinq reprises. Onl'auraitpresque imaginé en

chevalier intrépide et sanreproche, enéquipage blancimmaculé, chassant deennemismalfaisants.

Sonargumentaireétaitausslimpide, pour un non-initiéqu'uneeaudesource.Certe

il y avait une occupationisraélienne. Une anomaliequ'il déplorait, comme la


202/1042

majorité dela populationisraélienne. Prête à y

renoncer contre une paixvéritable.Maislacompareràd'autres revenait àd é l é g i t i m e rl'existenced'Israël, et donc ouvrir la

voieàunnouvelHolocausteC'était l'expression d'unantisémitisme historiquee

viscéral, qui n'osait pas direson nom, ce mêmeantisémitisme qui avait fai


203/1042

des ravages en Europe. Cenouveaux antisémite

ignoraient, ou feignaiend'ignorer, quel'armée juiveétait la plus morale dumonde.

Sur ce point en particuliercomme sur d'autres, ElieDiesel,rescapédescampsde

la mort, prix Nobel de lapaix, figureuniverselle del'humanismejuif,luiapporta


204/1042

unsoutiensansréserve.Suivpar des hommes politiques

des journalistes, deintellectuels, deassociations... L'avocaWilliamGoldnavet,présidende France-Israël, qu

dégainaitl'armedelaplainteaussi vite qu'un héros dewestern, poursuivit le

sociologue pouantisémitisme.


205/1042

L'affaireémutparailleurslemonde maçonnique

l o r s q u ' o ndécouvrit quel'accusé était un grandrésistant,etvénérablemaîtred'unelogedontlespositionhumanistes étaien

indéniables.

Florence prit spontanémen

fait et cause pour MSTCertainsmots avaient unerésonance terrifiante. La


206/1042

famille de son pèreavaisouffert de l'holocauste

L'antisémitisme était unec h o s eabjecte. Et puil'intellectuel avait l'air sconvaincant. Et siséduisantTout ce beau monde qui le

soutenait ne pouvait setromper.

Youssef se désolait de tantdenaïveté.Lefosséétaittropgrand.Iln'auraitfaitaucune


207/1042

tentative pour le réduire sFlorencenel'avaitprovoqué

Avec l'enthousiasme d'unee u n efemme généreuse e

sans malice, elle l'invita àsigner lapétition. Il venaid'arriver chez elle. La table

était mise, leschandelleallumées. Il admirait sadélicatesse et son goût

L'ordinateur affichait le sitede soutien. Il secoua la têted'un airnavré. Son


208/1042

incompréhension fut aussprofondequesincère.Alorsi

tenta de démonter lemanipulations et les réseauxd'influence.

Florencerepritsalecture

lorsquesontéléphonevibra.-Lesalutsurtoi!

compagnonvaillantetgalant

-Quelleforme!T'esoù?


209/1042

-AuMuguet.

-Bonneambiance?

- Rien d'exceptionnel

Quelques consommateurplus oumoinsamorphes.Ilyaundetescompatriotesqune me lâchepas des yeuxmaisilrestedanssoncoin.

-Enes-tusûre?

- Je commence à les


210/1042

connaître.

-As-tuachetédesfruits?

-DesclémentinesduMaroc

Etdesavocats.

- Merci. J'apporterai le

poulet comme prévu. Il meresteuncours.J'arriveraipeu

aprèsmiditrente.-Etlesfrères?


211/1042

-Versuneheure.

Ellehésitauncourtinstant.

-Dis-moifranchement,ma

présencenevousdérangepas?

-Pasdutout.Onenadéjàparlé.

-Maistesamis?

- Je leur ai expliqué. Il n'y a


212/1042

aucuninconvénient.

-C'estquandmêmeuneréuniondetravail.

-Ilyad'abordleplaisirdse retrouver. Et on enpr of i t e r apour parler del'affaire. D'ailleurs tontémoignageseraintéressant.

-Tuparles!Jesuispasséeàcôté.


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-Justement!Commentilréussissent à mener leu

machinationsanséveillerlesoupçons.

La remarque n'était pas àsonavantage,maisellenele

soupçonna pas de mauvaiesprit.

-Avez-vousdéjàunplan?

-Sincèrement,non.Jevai

leur raconter ce qui s'es


214/1042

réellement passé. Il faudrafaire des recherches su

l'historiquede cette loge. Àmonavis,elleadûbénéficied'une bonne dosedecomplaisance des instancesupérieures.

- Tu n'avais pas évoqué lacréation d'une loge

concurrente?

- Si ! C'est ce qui paraît a


215/1042

priorilepluslogique.

Legarçonpassaàcôté.Ellelui fit signe pour un autrecafé.Ledéjeuners'annonçai

passionnant.

- Ils sont comment, lefrères?

- Ouverts et cultivés. L'unest avocat, d'originetunisienne.L'autre est pro

d'économie, originaire


216/1042

d'Algérie. Ils sont à laGrandeLoge.

-Jenepourraijamaisleur rendrevisite.

-Onviendratevoir,promis.

-Certainesobédiencesontducheminàfaire.

-Tuasraison,hélas!Quelis-tu?


217/1042

-L'articlesurMST.Quelimposteur!C'estunfrangin

-Non,jenecroispas.IlseraitplutôtlegenreBnaï

Brit.

-Lamaçonneriejuive?

-C'estça.

-T'asrienlà-dessus?

- Je dois avoir quelque


218/1042

chose.Onenreparlera.Jenevais pastarder à reprendre

moncours.

-Youssef,merciencorepou

lepetit-déj'aulit.

-C'estnaturel.

-Veux-tuquejerangeun

peu?-Non,merci.Justelatable.


219/1042

-Quevontpensertesamis?

-Ilss'enfichent.

-Dansquelguêpiermesuis-

efourrée?

-Ciao,bella!Jedoiscommencer.

-Àtoute,darling!L'enthousiasme fit soudain

place au doute. La décision


220/1042

d'assister au déjeuner ne lusemblait plus auss

opportune. Laperspective deconnaître des amis deYoussef, des frères, avecunbagage intellectueintéressant, l'enchantait

C'étaient plutôtlecirconstances.Florenceavaiunmauvaispressentiment.

La politique ne devrait paentrerdanslesloges,pensait


221/1042

elle.Danssonobédience,leplanches ne pouvaient porte

que sur lesymbolisme et laphilosophie. Exit donc leq u e s t i o n séconomiquessociales et politiques quexacerbent lesdifférences e

sèment la zizanie. Ainsicette fameuse loge« judéosioniste » comme l'appelai

désormais Youssef n'auraipas pu exister sous sa formeactuelle.


222/1042

La tenue ne l'avait pasurprise outre mesure. Le

G r a n dOrient était connupour sa propension à traitedessujetsd'actualité.Ellenes'étaitrenducompted'aucunedérive. Onavait évoqué un

voyage de groupe en IsraëlSon ami s'étaitexprimélibrement.Levénérableavai

eu le dernier mot. Leritueavait été respecté en tou

points.


223/1042

Elle aurait conservé cetteimpressionsiYoussefnelui

e navait expliqué lelendemain les enjeuxvéritables.

Son malaise venait en fai

de là. Rétrospectivement, iremontait même à l'entréedansletemple.Lasympathie

empressée des frèresL'attitude désemparée deYoussef. Sonvotedéplacée


224/1042

les réactions narquoises. Demanière générale,elle

appréciaitpeuladésinvolturequi régnait dans les templeduGrandOrient.Etenfinledépartprécipitédesonami.

Les agapes, dit-on, sonpartie intégrante de la tenueMettantdecôtédesréserve

éventuelles, Florence s'yconformait. Elleaffrontaiavec le sourire cette


225/1042

ambiance si particulière defrères en goguette, dont le

traits d'esprit frisaient leniveau des finsde banquetS'y était ajoutée, ce soir-làl'obsession duvénérable, ede quelques acolytes, de

découvrir le degré de saudéité, et la nature de sarelation avec Youssef. En

out r e ,certains d'entre euxavaient mis une kippa. Uncomble dans cetemple de la


226/1042

laïcité.

Heureusement, c'était unbuffet. Elle entraîna Martineau boutd'un déla

raisonnable, se contentand'ungestelargedelamain,e

d'unebisevirtuellepourtousMaintenant,touscesdétail

prenaient un sens bienparticulier.Elle comprenaila nécessité d'une riposte


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Mais cette escaladene ludisait rien qui vaille. Elle

replia le journal, rêvassa unlong moment avant derentrer.


228/1042

LaréuniontouchaitàsafinDes mouvementd'impatiencetraversaienl'assistance. On guettait legestes du président.Mai

celui-ci semblait avoid'autrespréoccupations.

Richard Zerbib ressentaiune lassitude inconnueusqu'alors.C'étaitunhomme


229/1042

dynamique,svelteetélégantau sourireconquérant. De

rares mèches argentéestempéraient unejeunesseinsolente. On l'abordairarement avec indifférenceD enombreuses femmes lu

marquaientdel'intérêt.Maiil n'avaitplus le goût de s'yattarder.

La soirée fuparticulièrement chargée


230/1042

D'abord l'initiation dedeuxnouveaux membres. Un

coupledepharmaciens.Àlao i ede les accueillir - il

semblaient dévoués, esurtout d'unegénérositéavantageuse - se mêlait la

craintedutrop-plein.LalogeBen Gourion était trèsollicitée. À cause de son

p r e s t i g e ,et de senombreuses personnalitésEnsuite la conférence de


231/1042

Daniel Sardonipsychanalyste, sur « le

refoulé antisémite demilitants islamistes ». Onn'avait pas compris grandchose,mais ce fut un grandmomentd'exaltation.

Le trésorier égrenait lecomptes trimestriels

CertainsprenaientdesnotesPersonne ne soupçonnail'humeur duprésident. Il es


232/1042

vrai que ses nombreuxvoyages,etunepigmentation

naturelle, le gratifiaient d'unhâle flatteur. Seulesonépouses'eninquiétait.Depuilederniercongrès,elleavairemarqué des moment

d'absenceinhabituels.

Richard percevai

l'impatience des membresLa plupartavaient deprofessions exigeantes. Leu


233/1042

participation au BnaïBriétait plus un événemen

communautaire de prestigequ'unecorvée intellectuelleIlssignaientsuffisammentdechèquespour gagner leurgalons.Maisilyavaitauss

lebuffet,quiagissaitcommeun aimant. La mairie duseizième offrait, non

seulementunebellesallederéunion à la loge BenGourion,maisaussiunetable


234/1042

bien garnie. Partisaninconditionneld'Israël,etde

organisations juives qui s'enréclamaient, lemaire nelésinait pas sur les moyensEt les agapes étaienl'occasion de se montrer. La

réussite sociale n'atteignaitoutson éclat que devant leplusgrandnombre.

Seulement, il y avait aussles trois invités. Des goïm


235/1042

certes,mais prestigieux. Ilapportaient un soutien

précieux. On lesavaiautorisés exceptionnellemenà participer aux travaux. Onnepouvaitfairemoinsquedeleur donner la parole, et le

applaudirdetoutcoeur.

Cette présence en soi ne

contrariait pas le présidentE nd'autres circonstances, il'auraitconsidéréecommeun


236/1042

privilège.Etl'allongementdela tenue un plaisir. Mais

Zerbib yvoyait là le dernieélément d'un enchaînemenplus oumoinsimposé.Et leperspectives ne lusemblaient pas de bon

augure.

En quelques années, sa vie

avait pris un tournané t o n n a n t .Cardiologue àvingt-cinqans,ils'étaitauss


237/1042

investi à l'hôpitalet danl'enseignement. Les congrè

lui conférèrent unedimension internationaleSéducteur précoce, ceattributions nefirenqu'accentuer ses penchant

pour les plaisirs. Jusqu'à sonmariage.

Richardétaitaumieuxun«Juif de kippour ». Latradition nel'avait jamai


238/1042

concerné. Seul le hasard luavait fait épouser une

ashkénaze. Une quasi-athéeAprès la naissance de leup r e m i e renfant, elleabandonna son travail debiologiste. Mais pou

meubler son temps libreViviane Weil renouaquelquescontacts.Unedese

amies l'introduisit à laW I S O ,l'organisationinternationale des femme


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sionistes. De là, elleadhéraau Bnaï Brit, un ersatz de

franc-maçonnerie juive. Sonmarin'ytrouvarienàredireC'étaient des institutionlaïques.

Maisiln'avaitpasprévulapression, sournoise eindicible,qui s'y exerçait

Une femme seule suscite lacompassion. Lasolituded'une femme juive est plu


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poignante.Sielleestmariéeon se pose des questions

Comment un mari peut-iabandonner ainsi sa femmeet la priver du privilèged'apparaître à son bras, ed'exhiber devant le monde

s o nbonheur conjugal ? Neprofiterait-il pas de sonabsence pourprendre son

plaisirailleurs?Lesrumeurdisaient qu'il était behomme,etquesonpasséne


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parlaitpasensafaveur.

Zerbib se résolut àdemandersonadmissionàlaloge BenGourion. Acceptée

avec un enthousiasmedélirant. Qui n'a pasde

problèmesdecoeur?Quecesoit l'organe physiologiqueo ule carrefour de

sentiments.

Insensiblement, la vie du


242/1042

couple allait changer. Lessortiessefaisaientdeplusen

plus entre coreligionnairesPour respecterleconvictions de quelques-unsonchoisissaitlesrestaurantcacher. Les questions

communautaires prenaienune placeprépondéranteC'était aussi l'époque où la

communauté juives'enfermait dans une espècedeforteresseassiégée.Faceà


243/1042

u n emenace jugéeexistentielle, il fallait un

retour aux sources et uneunion sans faille. Leorganisations juives s'ymirentaussi,etselivrèrentàunesurenchèreidentitaire.

Richardsedemandaitencorecommentilenétaitarrivélà

lorsqu'il reçut un appel suson portable privéL'interlocuteurse présenta


244/1042

comme l'attaché culturel àl'ambassade d'Israël.C'étai

une affaire d'importance. Isouhaitait le rencontrer, auplusvite.

Ces deux dernières années

lesépouxZerbibavaientétéinvités à la fête nationaleisraélienne. Preuve d'une

promotiondont Richard seserait bien passé. Unexhibitionnisme de


245/1042

nationalisme patriotique emystique, qui lui rendait a

posterioriles réunions duBnaï Brit d'une neutralitéangélique. En outre,lehommes se rappelaiensoudaind'unsoucicardiaque

Quantaux femmes, les pludésirables étalaient leupouvoir deséduction. Le

autres se vengeaient sur safemme.


246/1042

Uri Sulitzer le reçupromptement, et commanda

ducafé.Lecardiologuejetaàpeineuncoupd'oeilaudécor

Mauvais signe, pensa lediplomate. D'habitude, le

Juifsséfarades se pâmaiend'admiration devant lephotos et lesdrapeaux. La

moitié du travail était déjàaccomplie. Mais onl'avaiprévenu.


247/1042

- Je suis très heureux defairevotreconnaissance.

Zerbib inclina la tête, ensignederéciprocité.Sulitze

compritqu'il devait d'abordleveruneambiguïté.

- C'est MST qui m'a donnévotrenuméroprivé.

Le visiteur eut unmouvement d'étonnement

vite maîtrisé.


248/1042

- Sans trahir un secre

médical,MSTnejurequepavous. Ilparaît que vous êteun magicien. Un jour ou

l'autre, il faudraque je mefasse examiner. On vit dans

untelstress.Lecardiologueposasacarte

devisitesurlebureau.

- Je ne vous aurai pa


249/1042


250/1042

- Savez-vous ce qu'est unsayan ? demanda

abruptementSulitzer.

-Non!

-Dansunsens,celamefaiplaisir. Cela montre qu'onpeutl'êtredans laplus totalediscrétion.Certainsmembre

de la logeBen Gourion lesont.Pourvousexprimermaconfiance, je peuxvou


251/1042

révéler que MST l'est aussiJe le fais avec son

autorisation,bienentendu.

Richard Zerbib attendi

patiemmentlasuite.

- Le sayan est uninformateurquipeut,danslecadre de sesdiverse

activités,nousaider,danslamesuredesespossibilités.

- Qui, « nous » ?


252/1042

-Jenepeuxpasentrerdanles détails pour le moment

Mettons les services del'ambassade.

- Je me vois mal dans ceexercice.

- Vous serez le premierétonné. Tenez par exemple

en tantque président de laloge Ben Gourion, voupourriez parrainerune


253/1042

rencontre sportive entreeunes israéliens e

palestiniens, etcontribuer àsaréussite.

-Volontiers.

-Cegenred'événementpeutfaireavancerlapaix.

-Certes.Maiscomment?- Je vous indiquerai

L'essentiel est d'abord d'avoi


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votreaccord.

- Et c'est tout pour êtreconsidérécomme...euh...

- Sayan. C'est un paimportant. Mais on pourraivousdemanderautrechose.

Sulitzer ne sentait pas son

interlocuteur envahi par unenthousiasmedélirant.

- Vous aimez Israël, n'est-ce


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pas?

-Bienentendu.

-Yêtes-vousdéjàallé?

-Unefois.

-Quellesontétévosimpressions?

-C'estunpaysdynamique,moderne,puissant.


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Lediplomatesoupira.Iltrituraitsonpaquetde

cigarillos.

-Vouspermettez?

-Vousêteschezvous.

-Jevousremercie.Ceque'aiàvousdireesttrès

important.Ilallumauncigarillo,et

souffla plusieurs fois.


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- Vous savez, Israël donnecette impression de force

indestructible. Tant mieuxnous sommes forts. Mais lamenaceest permanente. Noennemissontdeplusenplud é t e r m i n é s .Toutes les

occasions sont bonnes pounous nuire, nous porter lecoup fatal. La guerre ne se

gagne pas que sur le fronmilitaire.Notreseulechance

de survie réside dans notre


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unité, l'unité dupeuple juitoutentier.Sanselle,c'estle

débutdelafin.

Sulitzerl'observaitàtraver

les volutes de fumée. À songrand soulagement, le

visiteurfinitpardemander:- Qu'attendez-vou

réellementdemoi?

Il se redressa et reposa le

cigarillo.


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inhumaine. Le sortdepopulations civile

palestiniennes tourmente lebonnesâmes. Et c'est Israëqu'onmontredudoigt,n'estcepas?

-Evidemment.-Ilsemblequeêtesassezlié

avecledocteurPearson.

-C'estexact.Maisjenevois

pas le rapport.


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-LedocteurPearsonestundes dirigeants de

l'associationinternationalede cardiologie. Son autoritémorale est trèsgrande. Noun'aurionseuquedeslouangeà lui adresser s'il ne s'étai

mis en tête de visiter leterritoires palestiniens et deprendre des position

politiques contraires àl'éthiquemédicale.Ilavisité

la Cisjordanie il y a six mois


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Il vient de faire unséjour àGaza.Lesaviez-vous?

-Ilm'enavaitinformé.

- D'après norenseignements,ilauraitfaides déclarationsd'uneviolence déplacée. Est-cequ'ilfaisaitdelapolitique?

-Àmaconnaissance,non.

- Vous voyez où mène la


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propagandedenosennemis?Transformer un savant en

militant. C'est indigne. Il nefautpasmélangerlesgenresProbablementuncardiologuearabe ou unAnglo-Saxonilluminé qui lui aurait fai

tournerlatête.

Le diplomate prit un

nouveau cigarillo. Zerbib nes edemandait plus d'où itenaitcesinformations.


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-IlyabienuncongrèsàMarbelladansquelquesjours

?

-Exact.

-Vousyserez?

-Biensûr.

-Ilestvraiquevousfaitepartie du bureau del'association.J'aimerais que

vous notiez les interventions


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du docteur Pearson,ed'autres éventuellement

surtout celles qui vouparaissentlesplusvirulentesou qui contiennent depropositions antiisraéliennesLes noms des orateurs e

leurstitres.

-Queleurferez-vous?

La question jaillispontanément, avec un


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soupçon de crainte.Sulitzesourit, un sourire particulie

qui aurait fait le bonheurdesonamiGillesTalibani.

- Voyons ! Nous nerecourons plus à ce genre

d'expédients.Nousessaierondelesfairechangerd'avis.

-Comment?

- Par la persuasion

Monsieur Zerbib. Par la


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persuasion. Ah,encore unechose. C'est le plu

important. Si une résolutionanti-israélienne venait à êtresoumise, faites tout votrepossiblepour qu'elle ne soipas adoptée. Et soyez san

crainte. Votrenom ne seraamaismentionné.

Richard Zerbib se sentaipris au piège. Il aurait vouludire:«Vousfaiteserreursur


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lapersonne.Adieu!»,sortidel'ambassade,ettournerla

page. Mais il était tropimpliqué maintenantComme son épouse. Touteunepartiedeleurviesocialtournait autour de ce

organisations. Il ne pouvaim ê m epas repousser cetteoffre en particulier. Les

informateurs de saloge, ed'autres, auront vite fait derépandredesrumeurssursa«


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pour lesimplantations, labarrière de sécurité, le

routesdecontournement.Lesoirées spéciales, pour lebien-être dusoldat israélienles volontaires civils, leeunes boursiers. Lesfond

pour tous les procès intentécontre ceux qui propageninsidieusement les idée

antisémites. Car si lemembresdonnaientbeaucoupet tout le temps, il leu


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importait que celafûsouligné.

Richard repensait aucongrès. Pour la première

fois, celui-cis'étaitransformé en calvaire. Lu

qui y allait pour seressourcer, retrouver lesconfrères, partager le

expériences,dans un climade confiance, et une libertéinégalée. Il se prenaità


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observer et à se méfier. Tecongressiste n'était-il pas un

ennemi en puissance ? Maic'étaitledocteurPearsonqulebouleversait.

D'abord, il était comme un

père de substitution. Dès sapremière participation, ledocteur l'avait pris sous son

aile,etl'avaitaidéàintégreles instances dirigeantes. Epuis c'était unhomme


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commechacunaimeraitavoidans son entourage. Vif

bourru, débonnaire, amateude whisky et de bons motsvivanten gentleman farmeloin de la capitale, ceEcossais rougeaud,et qu

osaitsouventlekilt,semblaisortir d'un livre delégendesIlavaitarrêtél'enseignemen

unanauparavant,etréduitlenombredesesconsultationsCefutpourluil'occasionde


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rejoindre une commissionmédicale britannique, en

c h a r g edes territoirepalestiniens.

Zerbib se souvenait encorede son témoignage après sa

visiteen Cisjordanie. C'étaiémouvant, mais cela restaidans le ton.Le docteur fu

d'ailleursmoinstouchéparlasituation sanitairegénéraleque par le nombre et la


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dureté des barrages, souveninjustifiés, qui rendaient la

vie infernale auxPalestiniens.

Mais en abordant lasituation à Gaza, son

expression avaitchangéJamais intervention ne fuaussi dénuée d'agrément

Quelquefûtl'exposé,mêmesurlessujetslesplusgravesledocteurl'émaillaittoujour


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les enfants. Cela avait unnom.C'étaientdescrimesde

guerre. Des crimes contrel'humanité.Riennejustifiaicettebarbariegratuite.

Assis au premier rang

Richardnesavaitplusoùsem e t t r e .D'autant que leconférencier semblai

souventrevenirverslui.Ilnepouvait mettre en doutel'intégrité du docteur. E


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l'argumentairecomplexemisaupointparlesorganisation

sionistes pour dédouaneIsraël, lui sembla soudaindérisoire.Mais il devait seressaisir.Carsonbienfaiteurvenait de franchirune ligne

rouge.

Nous médecins, disait-il

avons une responsabilitéparticulière. Fermer les yeuxserait un crime de non


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assistance àpeuple endanger.MaisPearsonavouai

sa perplexité. RayerCésaréedes lieux de congrès lusemblait un premier pas, unavertissement adressé àIsraël.Quelquescardiologue

a r a b e s ,jusqu'alors sur ladéfensive, applaudirent leréveil de laconscience du

corpsmédical,etappuyèrenla résolution. Laconférenceétait partagée. Zerbib pri


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alors la parole, trouva lemots adéquats pour rappele

l'holocauste, le regain del'antisémitisme, et la survieproblématique d'Israël. Larésolution fut repoussée deustesse. Le docteur avai

voté pour.Et dans sonexpression se lisaienl'incompréhension e

l'amertume.

Amère victoire, pensait le


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cardiologue, en seremémorant unefin de

congrèsdifficile.Larelationavec Pearson ne serait pluamaislamême.Etlorsqu'i

en rendit compte à UrSulitzer,sansdissimulerson

dépit,lediplomateleconsolaaveccesmots:

- Rappelez-vous, MonsieuZerbib, les paroles deChurchill :« Wright or


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wrong,mycountry».

En entendant le trésoriefinir son exposé, devant unes a l l eregonflée pa

l'importance des sommesRichardsedemandaitenquo

la phrase de Churchill leconcernaitvéritablement.

Heureusement, il y avaicette rencontre sportive àparrainer.Uneopérationpou


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l'occasionpourvousrappelelesalondulivreduBnaïBrit

quisetiendraici-mêmedantroissemaines.Jesaisquelaréunionaétélongue,maisjevousdemandeencoreunpeude patience. Ce soir, nous

a v o n sl'honneur et la joied'accueillir trois invités demarque, quenou

connaissons au moins àtraverslepetitécran.Ilssonvenussoutenirunprojetpou


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la coexistence, auquel noudevons donner tout l'écla

nécessaire.Voussavezqu'ilspartagent nos convictions, equ'ils combattent lefanatismeetleterrorisme.Cesont des amis de la

Communauté et d'Israël. Jevous demande de leapplaudir. Et je donne la

parole àMonsieur MamadouSoroporo.


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Le désagrément d'attendrefitplaceàunmouvementde

curiosité, puis de gratitudeVoir de si près cespersonnages dela télévisionEtilsétaientlàpoureux.Ilavaient patienté pourleu

dire des choses qu'ilaimaiententendre.C'étaitdemoinsen moins fréquent, à

une époque où les Juifcomptaient leursamis, et où

les médias s'acharnaient su


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Israël.

Le président de SOSRacisme déploya sa masseavec unesouplesse

étonnante. Il frisait les deuxmètres. Et d'unecorpulence

fortappréciable.Ilportaituncostume beige, unechemisenoire et une cravate mauve

L'assistance fit mine de nepas s'en offusquer. Desgouttesdesueurperlaientsu


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son front.Sa peau était d'unnoir sans nuance. La

confiance dominait,maiavec un petit poind'interrogation. On savaibien queSOS Racisme étail'allié de l'UEJF, qu'ils

travaillaient etmanifestaienmain dans la main, ledrapeau israélien bien en

évidence, et que depuis sacréation, essentiellement pad e sJuifs, proches de


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Mitterrand et d'Israëll'organisation n'avaitjamai

trahileuridéalsioniste.Maiqui pouvait garantir que lamajorité d'Arabes et de

oirs, malgré les verrouadministratifset financiers

netrahiraitpas?Danscettesalle homogène deBlancaisés et bien mis, la

silhouette du géant noiincommodait. On ne savaiplus comment le regarder


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Quelquesfemmes,lapluparportaient un tailleur chic

sortirent unmouchoiparfumé, et se tamponnèrendélicatement le visagemettantencauselechauffageexcessif

- Mesdames, Messieurs, diSoroporo en s'épongeant le

front,j'essaierai d'être breSOS Racisme s'est toujourtenu à voscôtés pou


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pourdénoncer une opérationmédiatique,sousprétexteque

les joueurs palestiniensinterdits de sortieretourneront à leursituationantérieure.Maisilsn'ontriencompris au symbole.Nou

combattrons ces ennemis delapaix,etferonsensortequedenombreuxjeunesissusde

l'immigrationyassistent.J'acontacténotreamiàtous,lemaire de Paris. Monsieu


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Del anoixm'a promis denavette gratuites entre le

stade et diversquartiers. Ceseraungrandsuccès.Jevouremercie.

Les réserves s'estompèrent

Les applaudissements furenconvenables. On semblaisurpris, presque soulagé, pa

u n eintervention claire esansfaussenote.


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Les applaudissementdiminuèrent lorsque Rober

Têtard seleva, à l'invitationdu président. Ce qui legênait, c'étaitd'abord satenue et sa barbe de troiours. Et puis ils se

rappelaient sa façon detoujours vitupérer à latélévision.Rarement contre

les Américains et lesIsraéliens, certes. Maisse

références enragées aux


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droits de l'hommel'assimilaient apriori aux

critiques d'Israël. Onn'appréciait pas trop, demanièregénérale,ladérive«droit-de-l'hommiste ». Avecs aveste informe sur un tee

shirt noir, le président deRSFpiaffaitd'impatience.

- Bonsoir. Je suis heureuxd'être parmi vous. J'admirebeaucoup le Bnaï Brit. J'a


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des relations particulièreavecl'organisationauxEtats

Unis. Ces gens se battenpour ladémocratie et laliberté, en Amérique, epartout dans le monde.Jeleur suis reconnaissant pou

l'aide qu'ils apportent àReporters sans frontièresAussi, c'est avec un grand

plaisir queje soutiendrai larencontre sportive israélopalestinienne. C'estun pa


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important pour la paix. RSFmobilisera toutes se

relations dans le monde demédiaspourquel'événemenbénéficie d'une couvertureconsidérable et objective. Yen amarre des reportage

partiaux. Il ne faut tout demême pasoublier qu'Israëpossède une des presses le

plus libres dumonde. Rienquecefaitenditassezsurlavoc a t i ondémocratique du


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pays. Malgré les risques, lea u t o r i t é sisraélienne

permettront aux jeunePalestiniens de sortir et deretournersansencombrechezeux, et se feronaccompagner pardeux

ournalistes des territoiresdont ce sera la premièremission à l'étranger. Nous

recevrons ces confrères, eleurexpliqueronsqueseulledialoguepeutfaireavancerla


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paix.Qu'onnesetrompepad'adversaire. Notre ennem

estl'extrémisme.Merci.

Lesparolesavaienttouché

malgré un débit belliqueuxL'approbation fut générale

Maislesregardsdemeuraieninterrogateurs. Qui pouvaigarantirlemaintiendecette

politiquecourageuse?

L'ambiance changea


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radicalement dès que leprésident eutprononcé le

nomdutroisièmeinvité.LeapplaudissementscrépitèrentLesvisagesrayonnaient.Lefemmes remisèrentleurmouchoirs. On oublia le

buffet et la chaleur. Ce behommedanslasoixantaine,àla chevelure argentée e

abondante, habillé d'uncostume bleu, les ravissaitUne telleprésence tenait de


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lamagie.Voilàunjournalistdignedecenom,fidèleàse

convictions. Jamais lamoindre concession auxidéologies en vogue, de larepentanceàunprogressismede bonaloi. Parm

l'assistance, les pieds-noirétaient particulièremenémus. En souvenir d'une

Algérie mythique qu'in'avait cesséde défendre. Epuis, qui ne se souvenait de


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sonfameux«Droitdesavoi»consacréàunepatrouillede

Tsahal dans lesterritoires ?Bravantlapenséeunique,lereportage s'étaitattaché àsuivre un groupe de soldatdans leur missionpérilleuse

mais nécessaire. S'infiltrande nuit dans des maisonpalestiniennes, reléguan

leurshabitantsaufondd'unepiècela guerre hélas ! avaisesexigencesdéployantleur


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a r m e ssophistiquéesattendant patiemmen

l'apparition de l'ennemipoul'abattre. Sans états d'âmeLes soldats faisaient leudevoir. C'étaient des jeunesgars,beauxetsensibles,dur

etvulnérables,loinduclichéd

Documents

Le printemps des sayanim - Jacob Cohen.pdf