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YMAActus, La revue, n° 8 - janvier 2009 Le Journal de l’école Ymaa Paris XI d’art martial externe , interne et énergétique Chinois 08 janvier > Mars 2009

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YMAActus, La revue, n° 8 - janvier 2009

Le Journal de l’école Ymaa Paris XI d’art martial externe , interne et énergétique Chinois

N° 08 janvier > Mars 2009

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SOMMAIRE EN BREF.... Plusieurs infos… MAA Suite de l’interview du Dr Yang Jwing Ming Technique La cérémonie du Thé ... Un élément : la neige Technique Sport des 5 animaux : l’oiseau Moralité : La loyauté Autres écoles En France

EDITORIAL Un mot du président Après les fêtes de fin d’année, la fatigue et la surcharge de travail nous avançons encore et encore, nous pratiquons encore et encore ... Notre école fêtera le 1er Mars 2009, son dixième anniversaire ! Et Oui, cela fait dix que l’école a ouvert ses portes dans le Dojo Cezam à Cha-renton. Je m’en souviens comme si c’était hier. Banal la remarque ! Me direz-vous ! Oui ! Je sais ! Mais je me souviens de cette sensation, ce jour là. J’étais seul, car pas encore d’élève. Il faisait froid car le Temple Zen, qu’était le dojo Cezam, était un lieu traditionnel sans chauffage. Une larmichette au coin de l’œil, le sweat de la YMAA sur le dos, j’étais dans un lieu magique et je m’entraînais au Kungfu, au Taijiquan et au Qigong. Et comme toujours : « les chemins de mille lieux commencent toujours par un premier pas ». Quelques jours après certains de mes anciens élèves en Karaté, en Kungfu de l’école de Pascal Plée (dojo de la Montagne à l’époque) sont venus s’entraîner sous mes conseils. Cette fin de saison, l’école comptera 15 inscrits fin Juin. Le départ d’une aventure… Voilà pourquoi, je m’en souviens bien. Dans ce numéro vous retrouverez la seconde partie de l’interview tra-duit du Dr Yang, des témoignages d’élèves et les rubriques habituelles Comme la Moralité, la technique qigong ainsi que les news… Au fait, bonne année du Buffle de terre MARQUES Victor Président YMAA Paris XI et pelleport

YMAA, LA REVUE

N° 08 - Premier 2009

Revue édité par le groupe YMAA Paris XI et 66pelleport,

Directeur de publication : MARQUES Victor Rédacteur en Chef : MARQUES Victor Coordination : LABIANO Patricia Comité de rédaction : Victor MARQUES, Aurélia Schmidt, Claudine Oum Conception graphique : MARQUES Victor Remerciements : Traductions : Neil Gotleib, Impression : Sponsors : Sources : livres de Maître Yang Jwing Ming

YMAA Paris XI Au126, l’atelier-club 126 rue Oberkampf 75011 PARIS

YMAA Pelleport Centre 66 pelleport 66 rue Pelleport 75020 PARIS

www.grueblanche.com Téléphone : +33 (0) 6 82 04 33 11 Messagerie : [email protected]

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En BREF ...

Une fin et un début Des repas de fin d’année, des remises de cadeaux par certains élèves qui ont fait des dons de matériel au club

(couvertures pour les méditants du sa-medi matin, des pattes d’ours pour les entraînements au Sanda (Combat), tou-

jours des moments agréables.

Nouvelle année

Le 26 janvier 2009, nous quitterons l’an-née du Rat pour passer dans l’année 4707, année du buffle de terre.

Un site pour la YMAA Pelleport La YMAA Pelleport possède désormais

son site. Enfin son blog… N’hésitez pas à formuler des remarques

pour l’améliorer… Rendez-vous sur :

ymaa66pelleport.wordpress.com

Pour 2009 et 2010 ENVOYEZ NOUS VOS ARTICLES

Une séance Photos Un moment professionnel. . Entouré de son matériel, drap noir, projecteurs, ordi-nateur, câbles, flash, Benoît Soualle, pho-tographe professionnel, nous a immortali-sé à grâce à son objectif. De cette séance de nombreux apprentissages pour les assistants présents. L’attitude, la techni-que, l’expression, l’immobilité étaient cer-tains détails qu’il fallait maîtriser pour obte-

nir des clichés de qualité. Merci Benoît pour ce moment de

découverte.

La journée de la femme A l’occasion de la Journée de la femme le dimanche 8 mars 2009, une journée por-tes ouvertes va avoir lieu au siège social de l’école « au 126, l’atelier club » .

N’hésitez pas à communiquer l’information autour de vous.

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Anniversaire 10 ans L’école fête ses 10 ans, le 21 mars 2009, pour assister à cet événement, veuillez vous inscrire sur l’adresse suivante :

http://www.au126.com/taichi/21mars09/21mars09.swf

Cours Enfants et Adolescents

Depuis le 12 novembre 2008, l'école offre des cours d'enfants et des cours pour adolescents au "au126" (rue Oberkampf). Horaires le Mercredi cours Enfants de 16h30 à 17h30 cours Adolescents de 17h30 à 18h30

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YMAA Interview (Partie n° 2) du Dr Yang Jwing Ming par Michael A. Demarco, dans « Journal of Asian Martial Arts, Vol. 12-Número 2

Maintenant que vous nous avez présenté des détails de votre famille, de vos études et de votre travail j’aimerai insister sur votre apprentissage martial. Qu’est-ce qui vous a attiré dans vers ces arts ? Pré-sentez nous quelques détails concernant votre pre-mier Maître ? Vous souvenez vous de votre première rencontre avec lui ? Depuis mon enfance, j’ai toujours été attiré par les spec-tacles d’arts martiaux de rue avec des artistes venant de la Chine continentale. En plus, les films d’arts martiaux m’ont donné le grand rêve d’enfant de devenir un Super-man. De plus, lorsque quelqu’un se moquait de mes habits de famille vivant pauvrement, je me battais avec les moqueurs. Je n’avais pas de chaussures jusqu’au lycée. Je portais les vêtements de mon frère aîné avec des trous et des renforts partout. Toutefois, l’influence la plus importante pour apprendre les arts martiaux, était de me convaincre que je ne devais pas avoir peur ou être un lâche. Comme je l'ai déjà dit précédemment, la situation n’était pas très différente de celle des jeunes américains des années 60. Il y avait la Guerre du Vietnam et tout le monde avait peur d’être incorporé. A Taiwan, la situation était pire pendant les années 60. A cause de la Guerre de Vietnam, l’espoir de Jiang Kaishek de contre-attaquer la Chine continentale est redevenu d’actualité. Tous les adolescents avaient peur de la guerre mais en même temps ils ne pouvaient pas montrer leur lâcheté. Dans ces conditions de déséquilibre psychologique, appren-dre les arts martiaux peut aider à sentir fort et plus confiant. Cependant, le problème n’était pas que politique. Ce n’était pas facile de trouver un professeur d’arts mar-tiaux qui vous accepterait comme élève. Presque aucun artiste martial n’enseignait pour de l’argent. Il n’y avait pas de rapport d’argent entre professeur et élève. Un professeur enseignait parce qu’il aimait enseigner et un élève apprenait parce qu’il voulait apprendre. Par exem-ple, j’ai appris de trois maîtres sans dépenser un sou. C’était aussi pour cette raison qu’un professeur n’accep-tait pas facilement un élève. Les professeurs ne choisis-saient que les étudiants sincères et engagés. S’ils ne vous aimaient pas, ils vous « dégageaient » sans dis-cussion. Les maîtres avaient le pouvoir absolu. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Tout le monde peut trou-ver un professeur, à partir du moment où l’élève est prêt à payer. L’entraînement est fait pour s’amuser et c’est une affaire commerciale. La relation entre le professeur et l’élève est très superficielle. La moralité martiale n’est pas sérieusement mise en valeur. Les étudiants choisis-sent un professeur et le professeur les supplie de rester et de s’entraîner. Pour moi, ceci est très étrange. C’est le monde à l’envers. A cause de ça, la qualité de l’ensei-gnement a considérablement baissé. Le désir d’ensei-gner et d’apprendre n’y est plus. Un élève n’apprendra que ce qu’il a acheté. Puisque c’est un commerce, il y a beaucoup de professeurs qui ont étudié dix styles diffé-rents en trois ans seulement. Je ne peux qu’en rire : Je suis alors trop stupide, car moi, il m’a fallut 41 ans pour apprendre juste trois styles et avoir encore des connais-

sances superficielles. C’est grâce à mon camarade de classe de collège, M. Chen Nianxiong, que j’ai pu faire la connaissance de mon Maître de Grue Blanche. Je ne savais pas qu’il pra-tiquait le gongfu avec ce maître depuis quelques an-nées. Comme j’aimais le combat, un jour il m’a demandé si je voulais apprendre à me battre correctement et ap-prendre d’un maître d’art martial. Naturellement, j’avais hâte et je me sentais très heureux à l’idée de cette ren-contre. Cet après-midi là, tout de suite après l’école, il m’a ame-né au Pic de Guqifend, situé près du lycée. Quand j’y suis arrivé, le maître était en train de travailler dans la rizière. On s’est approché de lui doucement le long du chemin étroit dans la rizière. Mon cœur battait fort et j’étais inquiet. J’avais peur de ne pas être admis. M. Chen m’a présenté en lui parlant de mon désir d’être un de ses élèves. Il m’a regardé et il a souri. Puis, il a dit à Chen : « Amène-le au cours de ce soir ». Ce fut le beau jour de ma vie. Le soir venu, j’ai découvert que j’étais le nombre 19 de ce groupe. Maître Cheng avait déjà donné des cours en groupe auparavant. Moi, j’étais le plus jeune de cette génération. Donc, pendant les sessions d’entraînement, c’était moi qui distribuais les serviettes et l’eau au Maître et à tous mes collègues de classe. Au cours des pre-miers six mois, tout-ce que j’ai appris ce fut quelques positions de base de la Grue Blanche et quelques en-chaînements. Nous, les élèves juniors étions heureux et reconnaissants du fait que de temps en temps, un des élèves des plus âgés venait nous corriger, nous donner quelques coups de pieds ici et là. Presque un an plus tard, alors que je pratiquais, la dou-leur due à un ulcère commença . J’avais ce problème depuis l’âge de 9 ans. Je me suis assis dans un coin de la pièce avec le visage pâle. Mon maître s’est approché de moi, m’a posé des questions et puis il a utilisé ses doigts pour me toucher le poignet. Il m’a dit que j’avais un problème dans les organes internes. Je lui ai deman-dé comment je pourrais régler ce problème. Il m’a dit : « La pratique de Taijiquan peut t’aider à décontracter les organes internes et te soigner. Cela voulait dire qu’il ac-ceptait que je cherche un Maître de Taijiquan et que j’apprenne de lui. Cela voulait dire aussi qu’il me donnait

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Número 2- 2003 ». Traduction Neil GOTLEIB et Victor MARQUES

de Dazunquan et Luohanquan. Maître Cheng pratiqua avec le Maître Jin Shaofeng pen-dant 23 ans. Après le décès de son maître, Maître Cheng et trois de ses camarades d’entraînement restèrent près de la tombe, pour la protéger et la garder propre pendant trois ans avant de se séparer. Quand j’ai commencé mon entraînement avec Maître Cheng, il avait déjà cinquante ans en 1950. J’étais un des étudiants du troisième groupe auxquels il avait enseigné. Le Maître Cheng vivait comme un ermite et était illettré. Pourtant, sa compréhension du sens de la vie était une des plus grandes que je n’ai ja-mais vu. Il y a quelques anecdotes concernant Maître Cheng et moi-même. Un après-midi, je lui ai rendu visite et je lui ai demandé pourquoi le même mouvement était appliquée différem-ment par deux de mes camarades d’entraînement. Il m’a regardé et il m’a demandé : « Petit Yang, combien font un plus un ? » Sans hésiter, j’ai dit : « Deux. » Il sourit et se-coua la tête : « Non, Petit Yang, ce n’est pas deux. » J’é-tais troublé et pensais qu’il blaguait. Il a continué : Ton père et ta mère ensemble font deux. Après leur mariage ils ont cinq enfants. Tu peux donc voir que un plus un ne font pas deux, mais sept. Les arts sont vivants et créatifs. Si tu les considères comme morts, on peut dire que c’est deux. Mais si tu les fais vivre, ils peuvent être plus nom-breux. C’est ça la philosophie en arts martiaux chinois, ils évoluent. Actuellement, j’ai cinquante ans ; lorsque en arrivant à mon âge, si ta compréhension en arts martiaux est la même que la mienne aujourd’hui, alors j’aurais échoué et tu m’aurais déçu. » De cette anecdote on peut voir que la mentalité des arts est créatrice. S’il n’avait pas appris à créer, après avoir appris toutes les techniques de son professeur, le grand musicien Beethoven ne serait pas devenu aussi grand. C’est la même chose avec le peintre Picasso. S’il n'avait pas su comment être créatif, après avoir appris toutes les techniques de la peinture, il ne serait pas devenu un tel génie. Donc, on peut voir que les arts sont vivants et pas morts. Cependant, si vous n’apprenez pas assez de tech-niques et n’avez pas atteint un profond niveau de compré-hension, alors lorsque vous commencez à créer, vous aurez perdu le bon chemin et votre art sera défaillant. On dit dans le milieu des arts martiaux chinois : « Le profes-seur vous amène sur le chemin ; Cultiver, dépend de vous

la permission d’étudier d’un autre maître. Les étudiants qui apprennent actuellement devraient comprendre que, tradi-tionnellement, si vous étudiez avec un autre maître sans le consentement de votre maître d’origine, c’était considéré comme une trahison. Mon maître de Grue Blanche, M. Cheng Gingsao est né le 15 novembre 1911 et est décédé le 5 mai 1976. Il était le deuxième fils de la famille Chen. Après un accord de son père et de sa grand-mère, il fut adopté par la famille Cheng pour porter le nom Cheng après sa naissance. Même si son père était un expert en Taizuquan et d’autres styles qui m’étaient inconnus, il n’a jamais eu l’opportunité de les apprendre de son propre père. Vous devriez savoir que pour protéger le secret d’un style, un Maître ne pas-sait habituellement pas le secret de son art aux personnes hors de la famille. Bien qu’il ait appris le Taizuquan de son frère, la profondeur de ses connaissances était superfi-cielle, m’a-t-il dit. Quand le maître Cheng avait 15 ans, il a rencontré le Grand maître Jin Shaofeng qui vivait en ermite dans la montagne. Il fut accepté comme son neuvième élève. Grand-maitre Jin venait de la Chine continentale. Sa plus grande expertise, était du style de la Grue Blanche du Sud. Il connaissait aussi le Poing des Cinq Ancêtres (Wuzuquan), qui inclut des éléments des styles de Grue Blanche (Baihequan), Taizuquan, Dazunquan, Luohan-quan et la Boxe du Singe (Houquan). Song Taizu était le premier de la Dynastie Song (960-1279), qui est considéré le créateur de Taizuquan. Dazun-

quan et Luohanquan appartiennent aux arts martiaux bouddhistes provenant du Temple du Shaolin et la Boxe du Singe fut transmise et est devenu populaire dans la Province de Fujian. Les créateurs de Dazunquan, Luohan-quan et la Boxe du Singe sont inconnus. On sait aujourd-’hui que Dazunquan, et Luohanquan descendent des monastères bouddhistes de la Dynastie Tang chinois. (618-907), tandis que la Boxe du Singe fut créée il y a très longtemps. Beaucoup soupçonnent qu’elle découle du Qi-gong médical des Cinq Animaux. La grande expertise de mon maître était en Paume du Pa-pillon (Hudiezhang) et en 18 Mains de Luohan (Shibaluohanshou). Ces deux styles d’arts martiaux inter-nes/externes représentaient le haut niveau d’entraînement

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suis approché de lui et je lui ai dit que je me sentais frus-tré d’apprendre si lentement et que ma compréhension était superficielle par rapport à mes camarades d’entraî-nement. Il m’a regardé d’un visage doux et il m’a dit : « Pourquoi regardes-tu autour de toi ? » Si tu aimes labou-rer, c’est parce que tu veux labourer. Tu ne dois pas tenir compte du regard des autres et aussi à la vitesse a la-quelle tu apprends. C’est la même chose en ce qui concerne ton apprentissage des arts martiaux. Incline toi et continue de creuser. Ne regarde pas autour de toi. Si tu regardes et que tu es en tête, tu es fier de toi et satisfait. Si tu regardes et que tu es à la traîne, tu es déprimé. Alors, simplement incline toi et continue de creuser. Un jour lorsque tu sera fatigué et que tu te reposeras, tu ver-ras que tu auras semé les autres, si loin derrière toi qu’ils seront hors de vue. Je n’avais pas complètement compris de qu’il voulait dire avant que je ne vienne en Amérique des années plus tard. Avec seulement quelques histoires, vous pouvez voir quel genre de personne était le Grand Maître Cheng. Retour-nons maintenant à l’histoire de mon parcours d’apprentis-sage. Une semaine après que le Maître Cheng m’ait suggéré d’apprendre le Taijiquan, j’appris qu’il y avait un profes-seur d’anglais/taiji dans le lycée régional près de mon ly-cée. J’ai décidé d’aller le voir et de le supplier de m’accep-ter comme élève. Un jour, je me suis levé tôt et je suis allé à la salle de réunion de son lycée. Je l’ai vu en train d’en-seigner le Taijiquan à cinq élèves. J’ai regardé de loin pendant un moment. Lorsque j’ai vu que cela était possi-ble, je me suis approché de M. Gao, en le saluant hum-blement. Je lui ai dit que j’avais un problème avec mes organes internes et que je souhaitais apprendre le Taiji-quan pour me guérir. A ce moment, M. Gao avait vingt neuf ans. Il avait appris le Taijiquan de son père depuis l’âge de six ans. Il est ve-nu à Taiwan avec Jang Kaishek. Je ne savais pas et je n’ai pas posé de question sur l’origine du style. Je ne sa-vais que le style que nous apprenions était du style Yang. Je n’avais aucune idée de la généalogie du style. Cela m’était égal puisque le but de mon apprentissage était de regagner la santé. A cette époque, c’était impoli de poser des questions sur l’expérience d’un professeur. Tous les professeurs étaient stricts. Cela était particulièrement le cas en ce qui concerne M. Gao.

». De plus, lorsque vous apprenez un art, vous devez com-prendre que la men-talité de l’apprentis-sage est de sentir et d’accéder à l’es-sence même de l’art. Uniquement si votre cœur peut atteindre l’essence de l’art, vous atteindrez la racine de l’art. Avec cette racine, vous pourrez grandir et devenir créatif. Maitre Cheng m’a aussi raconté une autre histoire. Il était

une fois un garçon qui rendit visite à un vieil homme et lui demanda: « honorable vieil homme, j’ai entendu dire que vous pouviez changer une pierre en or. Est-ce vrai ? » « Oui, jeune homme. Veux-tu une pièce d’or comme tous les autres ? Laisse moi en changer une pour toi. » Le garçon répondit : « Oh, Non, je ne veux pas de pièce d ‘or ! Ce que je veux, c’est apprendre l’astuce que vous utilisez pour changer les pierres en or. » Que pensez-vous de cette petite histoire ? Lorsque vous apprenez quelque chose, si vous n’accédez pas l’essence de l’apprentissage vous restez à la surface, comme si vous teniez uniquement les branches et les fleurs. Mais, si vous pouvez sentir les arts profondément, vous pourrez alors créer. Sentir profondément vous permet de réfléchir et à terme de comprendre la situation. Sans ce profond sentiment, ce que vous voyez sera superficiel. Ce sentiment est la clé de la compréhension de l’art. Mon maître de Grue Blanche m’a raconté une autre une autre histoire lorsque j’avais dix-sept ans. Il y avait une jeune pousse de bambou qui venait de sortir de terre. Elle a regardé le ciel et a sourit, et s’est dit, « Quelqu’un m’a dit que le ciel est si haut que l’on ne peut l’atteindre. Je ne crois pas que cela soit vrai » La pousse était jeune est se sentait fort. La pousse pensait que si elle continuait à grandir, un jour elle atteindrait le ciel. Donc, elle a continué à grandir et à grandir. Dix ans passèrent, puis vingt ans. Et de nouveau le bambou regarda le ciel. Le ciel était encore très loin et il était encore bien au delà de sa portée. A terme, il réalisa quelque chose et com-mença à s’incliner. Plus il grandissait, plus bas il s’inclinait. Mon professeur m’a toujours demandé de me rappeler que « Plus le bambou grandit, plus bas il s’incline » Enfin, mon maître de Grue Blanche m’a raconté une autre histoire qui a influencé énormément ma façon de voir la vie. Un jour, après l’école, je suis allé voir Maître Cheng. Je l’ai vu devant sa maison, jouant sur son huquin (un genre de guitare chinoise), son instrument préféré. Je me

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Ces deux livres m’ont apporté une renommée au delà de mes attentes de la part de la société occidentale. Depuis lors, je continue de faire des recherches, d’étudier, d’en-seigner et de pratiquer, et j’espère que ma compréhen-sion du Taijiquan atteindra un niveau plus profond en-core. Ce nouveau défi est particulièrement intéressant, puisque ma compréhension de la théorie du Qi Gong chi-nois devient de plus en plus profonde. Comme vous sa-vez, le Qigong chinois est la fondation interne de tous les arts martiaux chinois, surtout les arts internes. La première année où je suis allé à l’Université de Tam-kang à Taipei pour étudier la physique, j’ai rencontré un nouveau camarade de classe, Nelson Tsou. Au bout de quelques mois, j’ai découvert qu’il apprenait le Long Poing de Shaolin chez Maître Li Maoching. Le style de Long Poing est un style de combat à longue distance avec des applications de coups de pied fortement mises en avant. Le style de la Grue Blanche se spécialise elle, dans l’utili-sation des mains en combat à courte distance. Lorsque M. Tsou a appris que je travaillais la Grue Blanche du Sud, on a décidé de se tester. On est donc allé dans la salle de classe et on a écarté toutes les chaises pour qu’on puisse se donner des coups. Après quelques rounds, j’ai réalisé que c’était très difficile de me rappro-cher de lui parce qu’il savait comment garder à une bonne distance de sécurité entre lui et moi. Toutefois, il a décou-vert qu’une fois que j’étais suffisamment près de lui, il avait des difficultés lors de mes attaques. Après quelques combats, je lui ai demandé de m’appren-dre le Long Poing. En seulement quelques mois, le Tam-kang Guoshu Club était fondé. Puis, je commençais à ap-prendre du Long Poing avec le Maître Li. Je me rappelle que lorsque nous avions commencé, il y avait 105 étu-diants dans le groupe. Mais, après quelques séances de combat de Maître Li, ce groupe avait diminué jusqu’à un peu près vingt étudiants en quelques mois. Quatre ans plus tard, lorsque j’y ai fini mes études, il ne restait que quatre étudiants qui avaient survécu à l’entraînement. Quelques années plus tard, j’étais accepté à l’Université Nationale de Taiwan à Taipei pour faire un diplôme de masters en physique. J’ai continué mes études avec Maî-tre Li au lycée de Jianguo, où il enseignait et par la suite je suis devenu son assistant. En seulement un an, on m’a invité à donner des cours d’arts martiaux au lycée de Banqiao, situé dans la banlieue de Taipei. Trois ans

Après m’avoir regardé un moment, il m’a dit : « Veux-tu vraiment apprendre le Taijiquan ? » « Oui, maître, » ai-je répondu. « Tu devras être ici tous les matins à six heures et demie. Tu ne manqueras pas un jour, sinon tu seras renvoyé. » « Oui maître, » ai-je répondu. Puis, il m’a demandé de rester debout sans bouger. Il a placé ses paumes sur ma poitrine et tout d’un coup, il m’a envoyé à 5 mètres. Il m’a demandé de me rapprocher de lui à nouveau. Il m’a dit : « Maintenant, tu connais le puis-sance du Taiji. Maintenant tu obéiras. » Je commençai des entraînements journaliers éprouvants avec lui. Ce n’était pas comme dans les cours du Maître de Grue Blanche. C’est surprenant, mais six mois plus tard la douleur de mon ulcère s’atténua et peu après disparu. Des techniques simples et des mouvements de la colonne ont résolu un problème qui m’a gêné pendant presque sept ans. Je continuais à pratiquer jusqu’à presque l’âge de 19 ans, lorsque je dus déménager à Taipei pour l’université. J’ai étudié avec lui deux ans et demie au total. Ce n'est que quand je suis allé en Amérique en 1974 que j’ai commen-cé à réaliser que la raison pour laquelle j’avais une bonne base en arts martiaux et une profonde compréhension, était grâce à l’entraînement avec M. Gao. Ce qui m’a le plus surpris lorsque je suis allé à Taipei et que je compa-rais M. Gao avec d’autres instructeurs, c’est que M. Gao insistait sur le mouvement du corps et sur les applications martiales, tandis que les autres ignoraient tous ces as-pects vitaux bien qu’ils soient mentionnés dans les textes anciens de Taijiquan. Ce ne fut pas avant le début de l’année 1975, quand l’uni-versité de Purdue m’a demandé de donner des cours de taijiquan en faculté dans le département "arts dramati-ques", que je commençais à creuser plus profondément dans la théorie et à chercher l’essence et la signification de chaque mouvement. C’est seulement à ce moment là, que j’ai compris que ce que Maître Gao m’avait enseigné, était une fondation précieuse que je ne l’aurais jamais trouvée avec d’autres sources.. Pour expliquer plus de théorie à mes élèves, je commençais à collectionner les anciens documents de Taijiquan, à les étudier, à les inter-préter plus profondément et expérimenter les enseigne-ments avec eux. En seulement quelques années, je com-mençais à toucher l’essence cruciale de la pratique du Taijiquan. Pour réunir ces idées d’une manière plus com-plète, je commençais à les rassembler dans un livre. A mon grand étonnement, après avoir complété ce livre, ma compréhension de Taijiquan avait atteint un niveau plus profond. Le titre du livre était Style Yang Tai Chi Chuan, Vol.1. (Titre actuel : Théorie du Tai Chi et Puissance mar-tiale). Pour comprendre ce que j’ai appris du Maître Gao et pour lier la théorie et la pratique, j’ai écrit un livre sur les applications de Taijiquan. Le deuxième livre était donc édi-té sous le titre Style Yang Tai Chi Chuan avancé, Vol. 2. (titre actuel : Applications martiales du Tai Chi Chuan).

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de Grue Blanche. Sans ce style, je n’aurais jamais eu suf-fisamment de maîtrise et d’expérience pour comprendre d’autres styles. Le Long Poing me fournit un bon concept, une stratégie et des compétences pour du combat à longue distance. C’est ce qui manque en Grue Blanche. Je crois que c’est à cause de ma formation en Long Poing que ma compré-hension et ma pratique sont devenues plus complètes. En ce qui concerne la manifestation de la puissance, je peux facilement appliquer le coté dur de la Grue Blanche dans la théorie et la pratique du Long Poing. Aussi, à cause de ma compréhension du coté doux de la Grue Blanche, je peux facilement appliquer la théorie et la pratique dans mon Taijiquan. En fait, je viens d’écrire un livre de Taijiquan qui va sortir cette année, intitulé La Théorie du Taijiquan du Dr Yang. La fondation théorique rencontrée dans ce livre est un mélange de ma compré-hension et de mon expérience avec la Grue Blanche et le Taijiquan. Lorsque les gens liront ce livre, ils compren-dront bientôt que le Dao des arts martiaux reste le même quelque soit le style. Il est quelquefois dit, que chaque style est comme un langage individuel. Si vous commencez avec un style, il va affecter votre façon d’apprendre et de pratiquer un autre style. Si vous faîtes ça dans l’apprentissage des langues, il y a habituellement des traces au ni-veau de l’accent. C’est certainement vrai dans les arts martiaux. Au bout du compte, vous êtes la manifesta-tion de ce que vous avez étudié. Dans votre propre pratique, quel art vous incarne ? Comme je l’ai mentionné précédemment, le style de la Grue Blanche est le coeur de mes arts martiaux, puisque je l’ai pratiqué pendant treize ans, ce qui est le style que j’ai pratiqué le plus longtemps par rapport aux deux au-tres. Maintenant que je commence à appliquer la théorie du qiqong, de plus en plus dans le Taijiquan, je réalise que le coeur de mes arts est en train de glisser progressi-vement vers le qiqong. Quelles sont vos raisons d’avoir étudié les arts mar-tiaux ? Apprenez-vous toujours par vous-même ou apprenez-vous avec d’autres professeurs ? L’ancienne raison pour laquelle j’ai étudié les arts mar-tiaux a été expliquée lors d'une de mes réponse précé-dente. Maintenant la nouvelle raison ou le nouveau sens de mon étude est de comprendre l’art lui-même. Je com-mence à comprendre ce que mon maître de Grue Blanche m’a dit : « Ce que vous apprenez n’est pas les arts mar-tiaux. Ce que vous apprenez c’est une façon de vivre. » C’est si vrai ! Et c’est ça ce que je ressens maintenant. De temps en temps j’apprends quelque chose de diffé-rents maîtres, juste pour avoir le goût et la sensation de leurs styles. Je n’ai pas l’intention de maîtriser un autre style. Je préfère passer le reste de ma vie à essayer d’ar-river à une compréhension plus profonde de ces arts et à atteindre une meilleure qualité dans la pratique, surtout en Taijiquan. La raison de ceci est due à mon âge (56 ans). Ce n’est plus très facile de faire comme un jeune mainte-

plus tard, j’ai obtenu un diplôme de masters et j’étais incor-poré par l’Académie de l’Air Junior pour enseigner la phy-sique. Après un an de service, je suis retourné a à l’Uni-versité de Tamkang pour enseigner la physique et j’ai continué mes études avec Maître Li jusqu’au 8 août, 1974, jour où je suis arrivé aux USA pour mes études de docto-rat. Maître Li est né le 5 juillet, 1926 à Qingdao (Province de Shandong), où il a grandi. Plus tard, lorsque la deuxième guerre mondiale a éclaté, il fut incorporé dans l’armée. Pendant qu’il était à l’armée il a commencé à apprendre le Long Poing de Shaolin (Changquan) avec Han Qingtang, la Mante Religieuse (Tanlangquan) avec Fu Jiabin et le Sun Bin Quan avec Gao Fangxian. Grandmaître Han était de la première génération de professeurs renommés de l’Institut Centrale de Guoshu de Nanking. Lorsque les for-ces de Jiang Kaishek se sont retirées à Taiwan, on l’a invi-té à enseigner les arts martiaux chinois à l’Académie Cen-trale de Police. Le Grandmaître Han était très reconnu pour ses grandes compétences dans les techniques de clés (qinna). En plus du style de la grue blanche de shaolin, avez vous appris quelques techniques de Taizuquan ? Cette technique n’est pas très connue, Pouvez-vous en parler ? Le Grandmaître Cheng n’a pas beaucoup appris de Taizu-quan de son père. Cependant, je crois qu’il a appris du Taizuquan avec le Grandmaître Jin Shaofeng. Grand-maître Jin connaissait aussi les Cinq Ancêtres du poing (Wuzuquan) qui, comme mentionner ci-dessus, était cons-truit de Grue Blanche (Baihe), de Taizuquan, de Dazun-quan, de Luohanquan et de la Boxe du Singe (Houquan). J’en arrive à cette conclusion, car le Grandmaître Jin connaissait aussi la Paume du Papillon (Hu Die Zheng) et aussi les Dix-huit Mains de Luo Han (Shi Ba Luo Han Shou). Ces deux pratiques appartiennent au Dazunquan et aussi aux Mains de Luo Han. Malheureusement, à ce moment, je n’avais pas atteint un niveau de compétence pour apprendre et comprendre ces deux styles. J’ai aussi appris de la Griffe du Tigre (Huzhua) avec lui. Cependant, je ne connais pas la source. En fait, la Griffe du Tigre était un style populaire pratiqué dans beaucoup de styles du sud. Vous avez eu l’opportunité d’avoir été formé dans le style de la grue blanche de shaolin, le style yang de taijiquan et le style du long poing. En regardant en ar-rière, comment les analysez-vous ? S’intègrent-ils har-monieusement dans votre pratique, et y a t-il des diffé-rences importantes entre la théorie et la pratique de chaque style ? Pour commencer : La Grue Blanche m’a fourni une solide base de compréhension de l’interne et externe, le doux et le dur. Ceci, parce que la Grue Blanche est «un style doux-dur » qui englobe la théorie et la pratique interne et externe. En fait, grâce à ma formation en Grue Blanche, j’arrive à comprendre clairement la théorie du Taijiquan. Ceci, parce que le Dao (la théorie) reste le même malgré les différences de style. La seule différence est dans la façon de le manifester. J’apprécie vraiment ma formation

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beaucoup de temps à étudier la théorie de l’art. La théorie est semblable à un plan d’une ville. Avec ce plan, une personne est capable de se guider jusqu’à son objectif. Sans ce plan, elle restera étudiante pour toujours. Donc, soyez humble et conservez une bonne attitude d’appren-tissage. Comme mon maître de Grue Blanche m’a dit : « Plus le bambou grandit, plus bas il s’incline » Si l’étude et la pratique d’un art possède une limite, alors ce n’est pas un art éternel. Après toutes ces années d’enseignement, incluant les séminaires partout dans le monde, quelles observa-tions pouvez-vous faire au sujet du caractère du vos étudiants ? Comment gérez-vous la diversité de vos étudiants ? En règle général, les étudiants vivant dans des pays pau-vres, comme les pays de l’Europe de l’Est, pratiquent plus durement et leur esprit est également plus haut que ceux des pays riches. Donc, c’est relativement facile de trouver un élève engagé dans ces pays. Toutefois, la situation est en train de changer rapidement puisqu’ils ont plus de li-berté et plus accès aux modes de vie occidentaux. Ensuite, des étudiants vivant dans des pays possédant une longue et profonde histoire, semblent tenir plus long-temps dans leur entraînement. Je crois que c’est à cause de la discipline traditionnelle qui est présente dans le dé-veloppement culturel. Cependant, la chose la plus importante, c’est l’environne-ment d’apprentissage et de pratique. Si l’école a un bon professeur qui s’entraîne dur, normalement l’étudiant fera de même. Le professeur est l’exemple des élèves. Et pas seulement ça ; si le professeur est humble et continue à se former à partir de diverses sources, normalement, les étudiants seront ouverts d’esprit et prêt à accepter du nouveau savoir. Y a-t-il un conseil particulier que vous voudriez don-ner, que vous auriez souhaité recevoir lorsque vous avez commencé à l’âge de 15 ans ou plus tard lorsque vous étiez plus expérimenté ? Oui, d’abord, apprendre moins vite et mettre l’accent sur la qualité plus que sur la quantité. Ensuite, si quelqu’un souhaite comprendre et atteindre un niveau profond dans les arts martiaux, il doit considérer l’art comme un mode de vie. Si la motivation est due à un désir d’impressionner les autres ou pour participer à des tournois, alors l’art sera sans profondeur. Bien que l’apparence extérieure soit bonne, le sentiment profond de l’art est absent. Troisième-ment, ne vous précipitez pas lorsque vous cherchez un professeur. Un bon professeur peut vous amener sur le bon chemin alors qu'un mauvais professeur vous fera ac-quérir de mauvaises habitudes et vous éloignera du bon chemin d’entraînement. En Chine, il y a une expression : « Un étudiant passera trois ans pour chercher un profes-seur qualifié et un professeur passera trois ans pour tester un élève.» Éditions Les années du Dr Yang consacrées à l’enseignement

nant. Je continue à apprendre en étudiant des documents anciens et aussi en enseignant. Honnêtement, les étu-diants sont souvent mes meilleurs professeurs. En ensei-gnant, j’ai beaucoup appris. Il y a une grande variété de techniques dans le sys-tème que vous enseignez comme les techniques à mains nues et les techniques d’armes. Lesquelles, vous apportent le plus de joie dans votre pratique ac-tuelle ? A mains nues, je préfère le Taijiquan parce qu’il me fournit un sentiment paisible et calme et aussi parce que l’es-sence du Taijiquan est si profonde. C’est le plus difficile et c’est un défi, que de transformer la théorie de Taijiquan en pratique. Comme arme, je préfère l’épée et la lance. L’épée est considérée comme la reine des armes courtes, tandis que la lance est considérée comme le summum des armes longues. La raison de cette croyance est simplement due au fait que, pour maîtriser ces deux armes, vous devez maîtriser beaucoup d’autres armes auparavant. Sans l’ex-périence de ces autres armes, ce que vous manifestez dans l’épée et la lance sera superficiel. La théorie d’utilisa-tion de ces deux armes est difficile à comprendre et mani-fester l’esprit pendant l’utilisation de ces deux armes est encore plus difficile. Dans votre enseignement quels sont les aspects de la pratique les plus importants sur lesquels doivent se concentrer vos étudiants ? La partie la plus importante de l’entraînement devrait être les exercices de base. Ces exercices de base sont les fon-dements de toutes les compétences à développer dans le futur. Si l’on a de solides fondations dans ces exercices de base, la manifestation future de l’art ne sera pas superfi-cielle. Ces exercices de base développent la qualité dans les arts. Les exercices de base importants sont l’enracine-ment, le mouvement du corps, la manifestation de la puis-sance et aussi le sens de l’ennemi. Ensuite, beaucoup d’artistes martiaux aujourd’hui, se concentrent trop sur les formes (séquences) et ignorent l’essence la plus importante de l’art : la signification de chaque mouvement. Naturellement cette signification est l’essence totale du style. Pour comprendre ces essences, un élève doit passer beaucoup de temps à comprendre les applications martiales de chaque mouvement et aussi à maîtriser les compétences jusqu’à ce qu’elles puissent être utilisées en vrai combat. Sans cela, toutes les dé-monstrations basées uniquement sur les formes seront vides et sans vie. Par ailleurs, sans la connaissance des applications martiales de l’art, l’esprit ou l’âme de la pré-sentation manqueront. Donc, un étudiant devrait prendre le temps, apprendre lentement et se concentrer sur la qua-lité et l’application de chaque mouvement. Il doit beaucoup pratiquer jusqu’à ce que toutes les applications deviennent des réflexes naturels utilisés sans réfléchir. Enfin, pour les étudiants qui souhaitent devenir des artis-tes très compétents ou des professeurs, ils doivent passer

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Pourriez-vous nous parler dans les grandes lignes du commencement de votre entreprise et qu’est-ce que cela a nécessité ? Quelles furent les douleurs et les joies qui en découlèrent ? Quand j’ai commencé l’école YMAA le 1er octobre 1982, je n’avais pas d’argent à investir. Quand j’ai commencé YMAA Publications Center le 1 janvier 1984, je n’avais pas non plus beaucoup d’argent disponible. J’ai emprunté de l’argent pour publier les premiers livres. Puis, quand les revenus de l’école ont augmenté, ils furent transférés dans la YMAA Publication Center pour la sauver et l’aider à grandir. Pour l’instant, YMAA Publication Center a beau-coup de dettes. Cependant, elle est indépendante depuis quelques années. Actuellement, nous anticipons la renta-bilité. La douleur la plus sérieuse fut de chercher de l’argent pour sauver la YMAA Publication Center de la faillite. La chose la plus douloureuse fut lorsque deux distributeurs ont fait faillite et par conséquence nous avons perdu pres-que $120.000. Le flux de trésorerie disponible était faible. L’autre problème fut de chercher la bonne personne pour gérer les aspects financiers. Bien sûr, le manque de capi-

dans son atelier et ailleurs dans le monde, ont laissé un impact profond sur l’étude et l’appréciation des arts mar-tiaux chinois. Une autre influence majeure, qui croît en-core, est son activité d’édition. Cela nous a intéressé de voir comment son œuvre a évolué dans ce domaine pro-fessionnel et nous avons parlé de cette partie de son tra-vail autant que de son rôle de praticien des arts martiaux. Comment et pourquoi avez-vous commencé les édi-tions YMAA ? Les quatre premiers livres étaient édités par Unique Publi-cations. Avant que mes livres soient acceptés, j’avais es-sayé beaucoup d’autres éditeurs. La plupart d’entre eux demandaient que je fasse des changements dans la struc-ture ainsi que dans le contenu de mes livres. La raison : ils voulaient simplement éditer des livres d’un point de vue marketing. Cependant, beaucoup de mes livres sont pro-fonds et élaborés ; donc le marché est relativement réduit. Pour moi, promouvoir l’art est plus important que de faire de l’argent. Naturellement, je comprends leur point de vue. Partiellement, la YMAA fut créée dans un but de publica-tion de mes livres, qui ont un niveau théorique relative-ment plus élaboré et profond par rapport à la plupart de livres grand public des arts martiaux. A cause du petit mar-ché pour ces livres, la YMAA a perdu plus de $ 700.000 depuis sa création en 1984. Pour survivre, nous avons commencé à publier des livres qui ont un marché plus large. Nous avons compris que pour survivre, nous de-vions publier des livres qui ont plus de marché, et que pour promouvoir et préserver les arts, nous devions aussi publier des livres de grande qualité. Les raisons pour lesquelles j’ai commencé la "YMAA Pu-blication Center" sont : 1. Préserver l’essence des traditions martiales ; 2. Militer et promouvoir la qualité dans le milieu du qiqong et des arts martiaux ; 3. Amener l’étude et la pratique des arts martiaux sur un plan plus respectable pour qu’ils soient mieux considé-rés par la société, tout comme le golf, le tennis, le basket, etc. Jusqu’à maintenant, la plupart de personnes pensent que les arts martiaux sont uniquement pour le combat. En fait, la maîtrise de soi dans les arts martiaux est plus éle-vée que dans tous les autres sports. ; 4. Traduire et faire des commentaires des documents existants. La plupart de documents sont écrit en chinois. Sans la traduction de ces documents, la seule source de compréhension serait celle du professeur. Avec ces docu-ments un étudiant pourrait ainsi saisir l’essence des arts que peut-être son professeur n’aurait pas. Quand avez-vous décidé de diversifier en publiant les œuvres d’autres auteurs ? En fait, depuis le début, la YMAA a prévu de publier des livres d’autres auteurs, du moment que la qualité était bonne et qu’il y avait un marché. Cependant, pendant les premières années comme le nom de YMAA était inconnu, on n’a reçu que quelques manuscrits. Maintenant c’est beaucoup plus facile puisque le nom et la réputation de la YMAA sont établis dans le monde entier.

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est actuellement plus professionnel. Avant 1992 je faisais tout moi-même, la couverture, le « copier – coller », les contacts avec l’imprimeur et la distributeur. J’ai payé un rédacteur pour corriger mon anglais, bien sûr. Toutes ces taches étaient faites par une personne non –professionnelle : moi. Aujourd’hui, tout est différent. Nous avons des maquettistes professionnels pour dessiner la couverture, des rédacteurs professionnels pour éditer les livres, un critique pour évaluer les manuscrits soumis et un bon distributeur (National Book Network). Les sujets couvrent une gamme allant de mes propres livres à ceux des autres. Qu’est que vous espérez accomplir dans les 10 pro-chaines années avec la YMAA Publications ? D’abord, la maintenir en vie. Puis, continuer à augmenter le rythme allant de huit, aujourd’hui, à trente titres par an. Et pas seulement ça, mais d’entrer dans la production des DVD et continuer à introduire les arts orientaux de bon qualité au grand public. Aussi, j’aimerais continuer à amé-liorer la qualité des produits, non seulement la présenta-tion, mais aussi le contenu. Ici termine la deuxième partie d’un entretien de deux par-ties avec Dr. Yang concernant ses études et sa pratique des arts martiaux, ainsi que sa carrière dans l’édition. Je voudrais remercier personnellement Dr. Yang d’avoir par-tagé tant d’informations et de nous permettre de publier beaucoup de photos inédites. J’espère que le contenu de cet entretien viendra améliorer la compréhension générale des traditions des arts martiaux chinoises ainsi qu’offrir des perspectives sur la vie d’un homme exceptionnel qui a tellement apporté à ce domaine. Son travail reflète le concept du « civil et martial » (wen wu)», symbolisé par le logo de notre journal. Des remerciements spéciaux aux représentants YMAA David Ripianzi et Carol Shearer-Best pour leur assistance dans le processus de l’entretien, particulièrement avec les communications et assistances en rédaction et matériels illustratifs.

tal a toujours été le plus grand souci. En contrepartie, la chose la plus agréable est de recevoir d’innombrables lettres de compliments, des mails et des appels qui souvent m’encouragent à continuer. Autre chose de très agréable, c’est que lorsque il y a un bon livre introduit sur le marché, on ressent un grand plaisir. Mais bien sûr, apprendre à travers l’écriture est ma grande joie intérieure. Aussi, grâce à mes publications, je suis invité à offrir des séminaires partout dans le monde. Les publications de la YMAA sont traduites en plus de dix langues. Le nombre d’écoles continue de croître. Nous sommes partis d’une poignée d’écoles et nous avons, aujourd’hui, 56 écoles dans 16 pays. Quels sont les problèmes principaux auxquels vous avez fait face comme éditeur de livres et de vi-déos, comme par exemple, gérer la romanisation des termes, l’édition et la distribution ? Au début, incorporer le chinois dans le texte était toujours un grand problème. Il n’y avait pas de police d’écriture chi-noise. Je devais les peindre à la main et les prendre en photo. Après, je devais faire un « copier - coller » des ca-ractères lorsque c’était nécessaire. Quelle romanisation devait-on utiliser ? La façon traditionnelle ou le nouveau système Pinyin ? Actuellement, ces problèmes sont réso-lus. Cependant, la distribution reste le défi le plus grand puisque nous n’avons pas beaucoup de capital pour inves-tir dans le marketing. Je ne peux qu’espérer que de plus en de ventes seront générées par le « bouche à oreille ». En fait, la bonne réputation de la YMAA a toujours était son meilleur atout. Quand vous regardez vos premiers livres par rapport aux livres plus récents, qu’est-ce qui traverse votre esprit lorsque vous voyez les produits finis côté à côte du point de vue de l’aspect de l’édition et du « design » ? Bien sûr, il y a une sensation différente pour chacun. Tout

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Un dimanche triste comme tant d’autres à Paris La Pluie dans la cour du dojo ruisselle sur les pavés et lave mon esprit. Je pénètre dans un authentique espace de détente et de bien être. J’oublie en un instant l’effer-vescence de la vie citadine. Je m’installe, assise sur les jambes croisées, face à notre initiatrice. La bouilloire qui chante à la préparation du thé souligne le silence. Nous com-mençons par une méditation, nous retrouvons harmo-nie entre notre corps et notre es-prit, nous lâchons prise. L’initiation com-mence, une douce musique de fond égrène ses notes, préliminaire à la détente. On se laisse envoûter par les gestes précis, harmonieux de notre initiatrice, les senteurs douces, la magie des ri-tuels d’orient agit. Les émotions gustatives, tactiles, olfac-tives se mélangent, nos sens sont en éveil. C’est un thé qui vient de l’Est de l’île de Taiwan et qui n’est pas commercialisé en France. On se trouve sur les hautes montagnes, cueilli à la main. Seules les feuilles hautes sont choisies. Le Wu Long Dung Ti, dont la finesse du goût échappe aux palais inexpérimentés, possède de magnifiques notes de réglisse, de châtaigne, et laisse un goût un peu âpre sur la langue. Le deuxième thé, le Bai Hao Wu Long (Beauté Orientale), les chinois le dédaignaient car une mite atteignait ses feuilles, lui donnant un goût très particulier. Il était destiné aux occidentaux. Mais pourtant, dans nos coupelles à thé une douce senteur fleurie et boisée s’échappe. Après presque 3 heures de volupté, nous sortons du dojo. Bizarrement le temps gris ne me touche plus, je suis au-réolée d’une subtile protection. Je rentre en rêvant...

A l’arrêt, face au vide. L’heure n’est plus au choix, le combat doit commen-cer….Observer pour mieux l’appréhender, premiers re-gards pour la tester. Nous nous sommes déjà rencontrées, mais cette journée me la présente sous un tout nouvel as-pect. Elle est là, fière, devant moi. Plus dense, plus forte, plus opaque, presque invincible. Une fois lancée, je la dé-couvre dure. Ce premier contact avec elle laisse peu d’ou-vertures. Immobile, elle n’en reste pas moins difficile à im-pressionner.

Je repars, persuadée que cette nouvelle tentative devrait mieux fonctionner. Plus technique, plus ancrée,… nouvel-les tentatives qui ne suffiront pas encore à absorber ses coups. De nouveau face à elle, je me trouve submergée par un nombre grandissant d’attaques et de bosses. Dès lors, je n’ai plus qu’une solution. Écouter. Non seulement mes sensations, qui m’aident à identifier comment elle par-vient à me déséquilibrer, mais aussi des énergies qu’elle déploie.

Après de nombreux échanges, je l’entends mieux. Nos échanges deviennent de plus en plus fluides et agréa-bles. Ces bonnes leçons m’inspirent encore plus de res-pect pour elle. Je reste là un bon moment, contemplant sa beauté. Mon regard se porte alors sur d’autres horizons et je peux deviner bien d’autres combats en cours ou qui se préparent… et d’avancées sur la Voie.

Témoignage La cérémonie du Thé ... Claudine OUM

www.buddhachannel.tv

www.long-jing.com

Un élément : la neige ... Aurélia Schmidt

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TECHNIQUE

le sport des 5 animaux (Wu Jing Xi, 五禽戲) (Marques Victor)

L’oiseau bat des ailes (Niao chi, 鳥翅) (3 battements de bras sur place et inclinaison du buste sur une jambe)

L’oiseau décolle (Niao qi, 鳥起) (3 pas en ouvrant les bras et 3 cercles sur une jambe)

L’oiseau plane (Niao xiang, 鳥翔) (Bouger le buste, les bras écartés dans différentes directions)

L’oiseau atterrit (Niao luo, 鳥絡) (Un pas et cercles des bras pour retrouver le calme )

Le Qigong du Sport des 5 animaux est un des exercices de Qi Gong les plus anciens et les plus populaires de Chine. Créé par le médecin chi-nois Hua Tuo (華陀) (145-220) pendant la pé-riode des Han de l’Est et des Trois Royaumes (25-420 d.C.), cet enchaîne-ment est pratiqué avec de plus en plus de popu-larité hors des frontières chinoises. Suite : Voir YMAActus, La revue n°4

L’oiseau épouvante (Niao gu, 鳥顧) ( vriller le corps et écarter les bras pour ouvrir la poitrine)

L’oiseau (Niao , 鳥) pour les Poumons saison Automne, son Se

TECHNIQUE

le sport des 5 animaux (Wu Jing Xi, 五禽戲) (Marques Victor)

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YMAActus, La revue, n° 8 - janvier 2009 14

Autres YMAA en FRANCE Les autres ...

Instructeurs (toujours présents) Assistants Instructeurs en Shaolin Kung Fu : Victor MARQUES Assistants Instructeurs en Taiji Quan : Charles YOTTE Julien PETITFOUR Pascal PLÉE Victor MARQUES Assistants Instructeurs en Qin Na : Charles YOTTE Pascal PLÉE Victor MARQUES Directeur technique Pascal PLÉE (France) Directeurs d’écoles Alberto Rodriguez (Dijon) Didier GIROIR (Marennes) Julien Petitfour (Paris IV) Patrick bandiera Pascal PLÉE (France) Victor MARQUES (paris XI et Vincennes) Yan Bellaunay (Lyon) Écoles Officielles YMAA France, Paris XI M. MARQUES Victor Au 126, l’atelier club 126 rue Oberkampf 75011 PARIS Tél. : +33 6 82 04 33 11 Messagerie : [email protected] Site : www.ymaacharenton.com YMAA France, Paris M. PLÉE Pascal 34 rue de la Montagne Sainte Geneviève 75005 PARIS Tél. :+33 1 43 25 57 42 Fax : +33 1 44 41 63 38 Messagerie : [email protected] Site : www.ymaa-france.com YMAA France, Paris turenne M. Julien Petitfour 43, rue de Turenne 75003 Paris, France Tél. :+33 142 77 93 28 Messagerie : [email protected] Site : www.ymaaturenne.com YMAA France, Vincennes M. MARQUES Victor Centre Arkanciel 17 rue de Paris 94300 VINCENNES Tél. : +33 6 82 04 33 11 Messagerie : [email protected] Site : www.grueblanche.com Écoles provisoires YMAA France, Marennes M. Giroir Didier 11 bis Rue du Colt Lucas, 17320 Marennes, France Tél. :+33 6 65 74 37 10 YMAA France, Dijon M. Alberto Rodriguez 28, Rue De La Préfecture, 21000 Dijon, France Tél. :+33 3 80 57 63 59 Messagerie : [email protected] YMAA France, Lyon M. Yan Bellaunay & M. Sylvain Chareyre 5 rue de la Ruche 69003 Lyon Tél. :+33 6 86 57 95 69 Messagerie : [email protected] YMAA France, Dijon sud M Patrick Bandiera Tél : 06 84 39 74 23 YMAA France, Champs sur Yonne Rue Croix Bersan 89290 Champs sur Yonne Tél : 03 86 53 87 86

Histoires de Moralité

5. Loyauté (Zhong Cheng, 忠誠忠誠忠誠忠誠) La loyauté est la racine de la confiance. Vous devez être loyal en-vers votre professeur et vos amis, comme ils doivent l'être envers vous. La loyauté permet au respect mutuel de croître. Dans les arts martiaux chi-nois, il est tout particulièrement néces-saire que la loyauté préside à la rela-tion entre l'élève et le maître. Cette loyauté se construit sur la base de l'obéissance au maître. L'obéissance est une condition sine qua non pour apprendre. Si vous désirez sincère-ment apprendre, il faut vous libérer de toute fausse dignité. Vous devez vous incliner tant mentalement que spirituel-lement devant votre maître. Cela, et seulement cela, vous ouvrira les portes de sa confiance. Un profes-seur n'offrira pas ses connaissances à un élève dont la principale préoccupa-tion serait sa propre dignité. Gardez à l'esprit que face à un professeur, il n'y a pas de dignité. Voici une histoire que l'on m'a racontée quand j'étais petit enfant.

Il y a fort longtemps, en Asie, vivait un roi. Per-sonne n'avait jamais vu son visage. Lorsqu'il apparaissait devant ses ministres ou en public, il portait toujours un masque. Le visage gravé sur le masque avait une expression sévère et solen-nelle. Et parce que personne ne pouvait voir son vrai visage, tout le monde le respectait, lui obéissait et le craignait. Ainsi pouvait-il diriger son pays de manière plus efficace. Un jour, son épouse lui dit: « Si tu dois porter un masque pour conduire ce pays, soit ! Mais c'est à ton masque et non à toi, que le peuple montre de la loyauté et du respect. » Le roi, qui voulait prouver que c'était bien lui qui gouvernait le pays, et non son masque, décida de retirer ce dernier et de montrer son véritable visage aux ministres et officiels. Les officiels purent enfin voir les expressions du roi libéré de son mas-que, et, ainsi, deviner ses pensées. Il ne fallut

pas longtemps pour qu'ils ne soient plus effrayés par leur souverain. Les mois passèrent et la situation se dégrada progressivement. Le roi avait perdu la dignité so-lennelle qui le faisait tant craindre des foules. Pire encore, les officiels commencèrent à perdre le respect qu'ils avaient envers lui. De plus, ils se disputaient' maintenant entre eux en présence de leur souverain, et commençaient même à discuter ses décisions. Le roi se rendit bientôt compte que l'unité et la coopération entre les officiels s'était détériorée. Sa capacité à gouverner le pays avait graduellement disparu, et le royaume allait vers le chaos. Le roi réalisa que pour regagner le respect de son peu-ple et sa capacité à diriger le pays, il devait faire quelque chose. Il donna donc l'ordre de décapiter tous ceux, parmi les officiels, qui avaient vu son visage, et en fit élire de nouveaux. Il remit alors son masque et peu après, le pays fut de nouveau uni et sous son contrôle. Portez-vous un masque ? Est-ce envers votre masque que les gens sont loyaux ? L'expression de votre visage est-elle vraiment le reflet de vos pen-sées ? Doit-on mettre un masque sur cette société masquée ? De quel poids et de quelle épaisse est votre masque ? Avez-vous déjà retiré votre masque et regardé votre véritable visage dans un miroir ? Si vous pouviez le faire, cela vous rendrait humble. Et ensuite seule-ment, vous pourriez porter un masque sans pour autant que votre vie soit diri-gée par lui.

Le Roi des masques est un film chinois.

Son titre, Bian Lian 变脸 en chinois signi-

fie "changer le visage". C'est une figure

traditionnelle de l'opéra Chuan où l'acteur

change très rapidement de visage pour

exprimer les différentes

émotions qui l'animent.

www.chine-informations.com