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Section 1: Introduction à la liturgie Catholique LE CHRISTIANISME CATHOLIQUE LA SÈRIE LUKE E. HART Le culte catholique

LE CHRISTIANISME CATHOLIQUE LA SÈRIE LUK EEcélébrer la communauté, c’est-à-dire eux-mêmes. Ils détestent les symboles et commandements solides, mais aiment la liturgie vaporeuse

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Section 1:

Introduction à la liturgie Catholique

LE CHRISTIANISME CATHOLIQUE LA SÈRIE LUKE E. HART

Le culte catholique

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C’est avec affection et reconnaissance que les Chevaliers deColomb dédient cette série à Luke E. Hart, évangélisateurmodèle et Chevalier Suprême de 1953 à 1964.

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Les Chevaliers de Colomb présententLa série Luke E. Hart

Éléments de base de la Foi Catholique

INTRODUCTION À LALITURGIE CATHOLIQUE

P A R T I E D E U X • S E C T I O N U N D E L AC H R É T I E N T É C A T H O L I Q U E

Quelles sont les croyances d’un Catholique?Comment un Catholique prie-t-il?Comment un Catholique vit-il?

Selon leCatéchisme de l’Église Catholique

parPeter Kreeft

Sous la direction dupère Juan-Diego Brunetta, O.P.

Directeur du Service d’information catholiqueConseil Suprême des Chevaliers de Colomb

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Nihil obstatLe père Alfred McBride, O.Praem.

ImprimaturLe Cardinal Bernard Law

19 décembre 2000Le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont des déclarations officielles qu’un livre ou un dépliant estlibre d’erreurs doctrinales ou morales. Ces déclarations ne sous-entendent pas que les personnesqui ont accordé le Nihil Obstat et l’Imprimatur sont en accord avec le contenu, les opinions ou lesdéclarations exprimés.

Copyright © 2008 par le Conseil Suprême des Chevaliers de Colomb. Tous droits réservés.

Extraits du Catéchisme de l’Église Catholique, édition définitive, © Texte typique latin, LibreriaEditrice Vaticana, Citta del Vaticano, 1997. Pour utilisation au Canada, copyright © ConcacanInc., 1998. Tous droits réservés. Reproduit avec la permission de la Conférence des évêquescatholiques du Canada. Pour obtenir le texte complet, visitez : www.editionscecc.ca

Les citations de l’Écriture sainte sont extraites de la version La Bible, traduction officielle de laliturgie, tel que présentée sur le site Internet Bible de la Liturgie, Copyright AELF - Paris -1980 - Tous droits réservés.

Les extraits en langue latine et en langue anglaise du Droit Canon sont utilisés ici avec l'accordde l'éditeur © 1983 Société de droit canon d’Amérique, Washington D.C.

Des citations tirées de documents officiels de l’Église, de Neuner, Josef, SJ et Dupuis, Jacques,SJ., éditeurs : The Christian Faith : Doctrinal Documents of the Catholic Church, 5e édition (NewYork : Alba House, 1993) Utilisation autorisée.

Avec l’autorisation de l’éditeur, tous droits réservés, nous avons utilisé des extraits du VaticanCouncil II : The Conciliar and Post-Conciliar Document Revised Edition, édité par Austin FlanneryOP, copyright © 1992, Costello Publishing Company, Inc., Northport, NY. Ces extraits, entout ou partie, ne sauraient être reproduits, ni stockés dans un système de gestion d’information,ni retransmis sous quelque forme ni par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique,photographique, magnétique, numérique ou tout autre, sans l'autorisation explicite de laCostello Publishing Company.

Couverture : Juste de Gand (1435-1480), La Communion des apôtres. Galleria Nazionale delleMarche, Urbino, Italie. © Scala/Art Resource, New York.

Toute représentation, transmission ou reproduction intégrale ou partielle de ce livre, sousquelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photographique,magnétique, numérique ou tout autre, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, est strictementinterdite. Communiquer par écrit avec :

Knights of Columbus Supreme CouncilCatholic Information Service

PO Box 1971New Haven, CT 06521-1971 USA

www.kofc.org/[email protected]

Téléphone : 203-752-4267Télécopieur : 203-752-4018

Imprimé aux États-Unis d’Amérique

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U N M O T S U R C E T T E S É R I ECe livret en est un d’une série de 30 livrets qui offrent une

expression familière des principaux éléments du Catéchisme del’Église Catholique. Le pape Jean-Paul II, sous l’autorité duquel leCatéchisme fut d’abord publié en 1992, exprima le désir que detelles versions soient publiées afin que chaque peuple et chaqueculture puissent s’approprier son contenu comme le leur.

Ces livrets ne remplacent pas le Catéchisme, mais sontofferts seulement dans l’esprit de rendre son contenu plusaccessible. La série est à certains moments poétique, familière,enjouée et imaginative; en tout temps, elle s’efforce d’être fidèleà la foi.

Le Service d’information catholique recommande de lirechaque mois au moins un livret de la série Hart afin d’obtenir unecompréhension plus profonde, plus mature de la Foi.

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D E U X I È M E PA R T I E : L E C U LT E C AT H O L I Q U E

SECTION 1: INTRODUCTIONÀ LA LITURGIE CATHOLIQUE

1. La liturgie n’est pas « vaporeuse »Nous devons commencer par une réflexion très générale sur

toute la question de la liturgie, car elle aura un effet profond surtous les aspects de la liturgie comme la couleur de la lumièrechange quelque chose à tout ce qu’elle éclaire.

Pour bien des gens, la liturgie semble être quelque chose de« vaporeux », vaguement douillet et endormant. Des termesliturgiques comme « mystère pascal » et « signes sacramentels »semblent plutôt lointains, sans rapport avec la vraie vie, commeun conte de fées. Beaucoup détestent le sujet de la liturgie parcequ’il semble « vaporeux » si on le compare aux symboles et auxcommandements, les deux autres parties de la foi catholique.D’autres éprouvent exactement le même sentiment « vaporeux »,mais ils l’aiment : ils pensent que c’est plus « créatif » et aimentcélébrer la communauté, c’est-à-dire eux-mêmes. Ils détestent lessymboles et commandements solides, mais aiment la liturgievaporeuse.

Les deux ont tort. La liturgie n’est pas vaporeuse comme uneexpérience ou un sentiment humains; elle est solide,objectivement réelle. Elle n’est pas une œuvre d’art ancien oumoderne inventée par l’homme; elle n’est ni une antiquitédélicate, ornementée et démodée, ni une chose pratique etmodernisée ayant de la « pertinence » pour notre époque.

En effet, elle n’est pas du tout une chose, mais une Personne,Jésus-Christ, qui se fait réellement présent et agissant dans laliturgie. « C’est ce mystère du Christ que l’Église annonce etcélèbre dans sa liturgie » (CÉC 1068).*

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*CÉC = Catéchisme de l’Église Catholique

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Qui plus est, cette Personne n’est pas morte, mais vivante.Le Christ n’est pas seulement l’objet de nos pensées et de nossymboles, mais Il agit réellement sur nous dans ses sacrements.(C’est pourquoi Il les a institués!) Et l’action qu’Il réalise est, enun mot, le salut. « [D]ans la liturgie, l’Église célèbreprincipalement le mystère pascal [la mort et la résurrection duChrist] par lequel le Christ a accompli l’œuvre de notre salut »(CÉC 1067).

Toutefois, ces événements passés ne sont pas répétés commes’ils avaient été incomplets lors de leur premier accomplissementhistorique. Le Christ a dit sur la croix : « Tout est accompli. »(Jean 19, 30) « Le mystère pascal du Christ est célébré, il n’estpas répété; ce sont les célébrations qui se répètent » (CÉC l104).

Enfin, « [l]a liturgie chrétienne non seulement rappelle lesévénements qui nous ont sauvés, mais les actualise, les rendprésents. » (CÉC l104) Le Christ n’est pas seulement remémoré,comme un mort qui n’est plus, mais Il est rencontré tel qu’Il estréellement, « vif et fringant » comme un étalon.

« C’est toujours un choc de rencontrer la vie quand on secroyait seul […] quand on sent la ligne [à pêche] se tendre,quand on entend respirer près de soi dans l’obscurité […] Nouscrions : “Attention, c’est en vie!” Il vient un moment où lesenfants qui jouaient aux cambrioleurs chuchotent subitement :était-ce un vrai bruit de pas dans l’entrée? Un moment vient oùdes gens, qui se mêlaient de religion (“l’homme en quête deDieu”!), ont subitement un mouvement de recul. Et si nousL’avions vraiment trouvé? Nous n’avons jamais voulu en venir là!Pire encore : imaginez qu’Il nous ait trouvés? » [traduction] (C.S.Lewis, Miracles)

2. La liturgie, œuvre de DieuLe mot liturgie veut dire « œuvre » ou service public.

L’essence de la liturgie est l’œuvre ou l’action réelle accomplie parla grâce de Dieu dans le Christ, et non les cérémonies où elle

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s’insère et qui ont été inventées par les hommes. Elle n’est passeulement une chose que nous faisons, mais aussi une chose queDieu fait.

Son action, c’est de nous racheter, de nous sauver du péchéet de nous rendre saints. La liturgie, ce n’est pas les cérémonies,mais l’œuvre qui se fait par elles.

C’est dans « la liturgie, […] surtout dans le divin sacrificede l’Eucharistie, [que] “s’exerce l’œuvre de notre rédemption” » 3

(CÉC 1068). Elle est accomplie, vraiment réalisée, pas seulement

symbolisée. Un sacrement réalise effectivement ce qu’il signifie (voirla partie II, section 2). « Par la liturgie, le Christ, notreRédempteur et Grand Prêtre, continue […] l’œuvre de notrerédemption » (CÉC 1069). Dans tous les sacrements, le Christest réellement présent et agit sur nos âmes, qu’Il sauve etsanctifie au moyen des signes matériels. En fait, les troisPersonnes de la Trinité sont présentes : le Père devient « Dieuavec nous » (« Emmanuel ») en son Fils, et le Fils devientprésent en nous dans le Saint-Esprit.

En plus d’être une œuvre de Dieu, la liturgie est aussi uneœuvre de l’homme, qui ne s’ajoute pas à l’œuvre de Dieu, mais quiy participe. « Le mot “liturgie” signifie originellement “œuvrepublique” […] Dans la tradition chrétienne, il veut signifier quele Peuple de Dieu prend part à l’“œuvre de Dieu”. 4 » (CÉC 1069)Par la liturgie, Dieu nous donne la dignité de participer à sonœuvre, l’opus Dei, qui est l’œuvre de notre rédemption.

C’est une œuvre commune de Dieu et de l’homme parce quec’est l’œuvre de l’Église, qui est le Corps du Christ, lequel est àla fois Dieu et Homme. Le Christ, Tête de l’Église, n’est pas plusséparé de son Corps que votre tête n’est séparée de votre corps.L’Église n’a pas été décapitée!

Dans la liturgie, « “le culte public intégral est exercé par leCorps mystique de Jésus-Christ, c’est-à-dire par le Chef et par ses

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membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tantqu’œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église, estl’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Églisene peut atteindre l’efficacité” » 1 (CÉC 1070).

3. Diversité et caractère changeant de la liturgieLa liturgie est plus diverse et plus changeante que les

symboles ou les lois parce qu’elle est une œuvre commune deDieu et de l’homme, pas seulement une œuvre de Dieu. Elle estmoins « unilatérale » que les symboles et les lois, car les symbolesrésument la vérité qui vient de Dieu et non de l’homme, et lescommandements résument les exigences morales qui viennent deDieu et non de l’homme.

Mais bien que les formes de la liturgie soient diverses etchangeantes, sa substance ne l’est pas; elle est aussi solide,résistante et abrupte que la croix.

Quand les gens pensent à la liturgie catholique, certainspensent aux cathédrales gothiques avec leur intérieur sombre etmystérieux, aux vitraux, à l’encens et à la musique d’orguesolennelle. D’autres pensent à la simplicité et à l’intérioritémonastiques. D’autres pensent à l’enthousiasme des bons vivantset à la musique de guitare. D’autres encore pensent à l’ennui et àl’envie de dormir qu’ils ressentent. Mais tout cela est accidentel,comme des vêtements. La liturgie n’est pas essentiellement uneaffaire de beauté esthétique ni de sentiments psychologiques; elleest essentiellement l’œuvre de notre salut, accomplie par Dieudans le Christ et appliquée à notre vie au moyen des ritessacramentels de l’Église.

« Le mystère célébré dans la liturgie est un, mais les formes desa célébration sont diverses. » (CÉC 1200) En effet, « [l]a richesseinsondable du mystère du Christ est telle qu’aucune traditionliturgique ne peut en épuiser l’expression » 1 (CÉC 1201).

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La règle fondamentale de toutes les choses de l’Église peutse résumer dans la fameuse formule à trois volets de saintAugustin : « Dans les choses nécessaires : l’unité; dans les chosesaccessoires : la diversité; en toutes choses : la charité. »[traduction] Cela s’applique particulièrement à la liturgie.

1) « Dans les choses essentielles, l’unité. » « “Dans laliturgie, […] il existe une partie immuable – parce qu’elleest d’institution divine –, dont l’Église est gardienne, etdes parties susceptibles de changements, qu’elle a le pouvoir,et parfois même le devoir, d’adapter aux cultures despeuples récemment évangélisés.” » 7 (CÉC 1205) Leschangements adaptatifs ont pour but la meilleurepropagation de l’essence immuable de la liturgie; ils nesont pas faits juste pour changer.

2) « Dans les choses accessoires : la diversité. » L’Églisecatholique a de nombreux rites différents, car « catholique »veut dire « universel », et « universel » veut dire« beaucoup en un » ou « un en plusieurs ». « L’Église estcatholique : elle peut intégrer dans son unité, en lespurifiant, toutes les vraies richesses des cultures. » 3

(CÉC 1202) « La célébration de la liturgie doit donccorrespondre au génie et à la culture des différentspeuples. 5 Pour que le mystère du Christ soit “porté à laconnaissance de toutes les nations […]” (Romains 16, 26),il doit être annoncé, célébré et vécu dans toutes lescultures, de sorte que celles-ci ne sont pas abolies maisrachetées et accomplies par lui. » 6 (CÉC 1204)« Les traditions liturgiques, ou rites, actuellement enusage dans l’Église sont le rite latin (principalement lerite romain, mais aussi les rites de certaines Égliseslocales comme le rite ambrosien, ou de certains ordresreligieux) et les rites byzantin, alexandrin ou copte,syriaque, arménien, maronite et chaldéen. “[…] la sainteMère l’Église considère comme égaux en droit et en

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dignité tous les rites légitimement reconnus, et […] elleveut, à l’avenir, les conserver et les favoriser de toutesmanières.” » 4 (CÉC 1203)

3) « En toutes choses, la charité. » « “La diversitéliturgique peut être source d’enrichissement, elle peutaussi provoquer des tensions, des incompréhensionsréciproques et même des schismes. Dans ce domaine, ilest clair que la diversité ne doit pas nuire à l’unité. Ellene peut s’exprimer que dans la fidélité à la foi commune[…] L’adaptation aux cultures exige une conversion ducœur, et, s’il le faut, des ruptures avec des habitudesancestrales incompatibles avec la foi catholique” » 1

(CÉC 1206), par exemple le sati en Inde ou le vaudou enHaïti.

4. La liturgie dans l’histoireD’où est venue la liturgie?« Le jour de la Pentecôte, par l’effusion de l’Esprit Saint,

l’Église est manifestée au monde. 1 Le don de l’Esprit inaugureun temps nouveau […] : le temps de l’Église, durant lequel leChrist […] communique son œuvre de salut par la liturgie de sonÉglise, “jusqu’à ce qu’Il vienne” (1 Corinthiens 11, 26) » [à la findes temps] (CÉC 1076).

Comme l’Écriture, la liturgie est essentiellement historique;elle est un événement, pas seulement une idée. L’Incarnation, lamort et la résurrection du Christ « est un événement réel, advenudans notre histoire, mais il est unique : tous les autres événementsde l’histoire arrivent une fois, puis ils passent, engloutis par lepassé. Le […] Christ, par contre, ne peut pas rester seulementdans le passé, puisque […] tout ce que le Christ est, et tout cequ’Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe del’éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est renduprésent. L’Événement de la Croix et de la Résurrection demeure »(CÉC 1085).

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Qu’est-ce que cela veut dire, que le Christ est « présent »dans la liturgie? Au moins trois choses : qu’Il est réellementprésent et non absent; aussi, qu’Il est présent et non passé; enfin,qu’Il s’offre Lui-même comme un présent, c’est-à-dire comme undon de grâce.

Les sacrements sont des événements historiques, comme leChrist. Ils arrivent. Ils sont le prolongement de la « BonneNouvelle », des faits et des événements de l’Évangile, qui sontrendus présents ici et maintenant. « [L]e Christ agit désormaispar les sacrements, institués par Lui pour communiquer sa grâce.[…] Ils réalisent efficacement la grâce qu’ils signifient en vertude l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit Saint. » (CÉC1084) « Il est là présent par sa vertu dans les sacrements, au pointque lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ Lui-même quibaptise. » (CÉC 1088)

5. Relation entre les liturgies de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance« L’Esprit Saint accomplit dans l’économie [l’ordre]

sacramentelle les figures de l’Ancienne Alliance. Puisque l’Églisedu Christ était “admirablement préparée dans l’histoire dupeuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance”, 1 la liturgie del’Église garde comme une partie intégrante et irremplaçable, enles faisant siens, des éléments du culte de l’Ancienne Alliance :– principalement la lecture de l’Ancien Testament; – la prière desPsaumes; – et surtout la mémoire des événements sauveurs et desréalités significatives qui ont trouvé leur accomplissement dans lemystère du Christ (la promesse et l’alliance, l’Exode et la Pâque,le Royaume et le Temple, l’Exil et le Retour). » (CÉC 1093)

« Cette catéchèse [l’harmonie des deux Testaments] dévoilece qui demeurait caché sous la lettre de l’Ancien Testament : lemystère du Christ.» (CÉC 1094) L’Ancienne et la NouvelleAlliance se complètent l’une l’autre, s’interprètent l’une l’autre ets’expliquent l’une l’autre.

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D’une part, l’Exode et la Pâque juive, le Temple et la loiéclairent et approfondissent la compréhension et l’appréciationque nous avons pour le Christ. Les chrétiens devraient, pour cetteraison, bien connaître l’Ancien Testament ainsi que la loi et laliturgie juives. « Une meilleure connaissance de la foi et de la viereligieuse du peuple juif, telles qu’elles sont professées et vécuesencore maintenant, peut aider à mieux comprendre certainsaspects de la liturgie chrétienne. […] La liturgie de la Parole,dans sa structure propre, trouve son origine dans la prière juive.[…] [Y] ont leurs parallèles […] nos prières les plus vénérables,dont le Pater. […] Le rapport entre liturgie juive et liturgiechrétienne, mais aussi la différence de leurs contenus, sontparticulièrement visibles dans les grandes fêtes de l’annéeliturgique, comme la Pâque. Les chrétiens et les juifs célèbrent laPâque : Pâque de l’histoire […] chez les juifs; Pâque accompliedans la mort et la Résurrection du Christ chez les chrétiens »(CÉC 1096).

D’autre part, la plus profonde signification de ces élémentsde l’Ancienne Alliance ne peut se comprendre qu’à la lumière duChrist, à qui ils se réfèrent. « Ainsi, le déluge et l’arche de Noépréfiguraient le salut par le Baptême, 5 […] la manne au désertpréfigurait l’Eucharistie, “le vrai pain du ciel” (Jean 6, 32). »(CÉC 1094)

Saint Thomas d’Aquin explique le principe sous-jacent à cesymbolisme :

« Il convient certainement à la Sainte Écriture de nous livrerles choses divines sous le voile de similitudes empruntées auxchoses corporelles. Dieu, en effet, pourvoit à tous les êtresconformément à leur nature. Or, il est naturel à l’homme des’élever à l’intelligible par le sensible, parce que toute notreconnaissance prend son origine des sens. Il est donc parfaitementconvenable que dans l’Écriture sainte les choses spirituelles noussoient livrées au moyen de métaphores corporelles. » (Sommethéologique, Isaïe, 1, 9)

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« L’auteur de l’Écriture sainte est Dieu. Or, il est au pouvoirde Dieu d’employer, pour signifier quelque chose, non seulementdes mots, ce que peut faire aussi l’homme, mais également leschoses elles-mêmes. [Autrement dit, les événements historiqueset les choses désignées par les mots de l’Écriture sont souventorganisés providentiellement par Dieu pour désigner ousymboliser d’autres réalités.] Pour cette raison, alors que danstoutes les sciences, ce sont les mots [humains] qui ont valeursignificative, [dans] celle-ci [l’Écriture] […] les choses mêmessignifiées par les mots employés signifient à leur tour quelquechose. La première signification, celle par laquelle les motssignifient certaines choses, correspond au premier sens, qui est lesens historique ou littéral. La signification par laquelle les chosessignifiées par les mots signifient encore d’autres choses, c’est cequ’on appelle le sens spirituel, qui est fondé sur le sens littéral etle suppose. À son tour, le sens spirituel se divise en trois sensdistincts. En effet, [1] dit l’Apôtre (Hébreux 10, 1], la loiancienne est une figure [un symbole] de la loi nouvelle, et [2] laloi nouvelle elle-même […] est une figure de la gloire à venir; enoutre, [3] dans la loi nouvelle, ce qui a lieu dans le chef est lesigne [le modèle] de ce que nous-mêmes devons faire. » (Sommethéologique, Isaïe, 1, 10)

6. L’Esprit Saint et la liturgie« “Tu demandes comment le pain devient Corps du Christ,

et le vin (…) Sang du Christ? Moi, je te dis : le Saint-Esprit faitirruption et accomplit cela qui surpasse toute parole et toutepensée. (…) Qu’il te suffise d’entendre que c’est par le Saint-Esprit, de même que c’est de la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit que le Seigneur […] assuma la chair.” » 2 (Saint JeanDamascène; CÉC 1106).

C’est la puissance du même Esprit qui a changé le chaos encosmos lors de la Création (Genèse 1, 2), qui a changé l’eau en vinaux noces de Cana (Jean 2, 1-11), qui a changé le pain et le vin

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pour qu’ils deviennent la chair et le sang du Christ dansl’Eucharistie (Luc 22, 14-20) et qui transformera notre chair etnotre sang en « corps spirituels » à la résurrection (1 Corinthiens15, 35-58).

« Le terme de la mission de l’Esprit Saint dans toute actionliturgique est de nous mettre en communion avec le Christ pourformer son Corps. » (CÉC 1108)

« La mission de l’Esprit Saint dans la liturgie de l’Église est depréparer l’assemblée à rencontrer le Christ; de rappeler et de manifester leChrist à la foi de l’assemblée; de rendre présente et d’actualiser l’œuvresalvifique du Christ par sa puissance transformante et de faire fructifierle don de la communion dans l’Église. » (CÉC 1112)

L’Esprit complète la liturgie comme Il complète et parfaitl’économie [plan] trinitaire du salut. L’Esprit révèle le Christ, et leChrist révèle le Père. Le Père envoie le Fils, et le Fils, en unionavec le Père, envoie l’Esprit. « Dans la liturgie de l’Église, Dieu lePère est béni et adoré comme la source de toutes les bénédictions de lacréation et du salut, dont Il nous a bénis en son Fils, pour nous donnerl’Esprit » (CÉC 1110).

7. Qui célèbre la liturgie?La réponse de l’Écriture à cette question, résumée dans le

catéchisme, vous surprendra probablement.« L’Apocalypse de St Jean, lue dans la liturgie de l’Église,

nous révèle d’abord[1] un trône dressé, et siégeant sur le trône, Quelqu’un 1:

“le Seigneur Dieu” (Isaïe 6,1) 2.[2] Puis l’Agneau, “immolé et debout” (Apocalypse 5, 6) 3

: le Christ crucifié et ressuscité, l’unique Grand Prêtre[…].

[3] Enfin, “le fleuve de Vie qui jaillit du trône de Dieu etde l’Agneau” (Apocalypse 22, 1), l’un des plus beauxsymboles du Saint-Esprit. » 3 (CÉC 1137)

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Celui qui est adoré dans la liturgie céleste est donc laTrinité. Et qui sont les adorateurs?

« [P]articipent au service de la louange de Dieu […] :1) les Puissances célestes [les anges], 4

2) toute la création (les quatre Vivants),3) les serviteurs de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance

(les vingt-quatre vieillards) [les douze tribus d’Israëlplus les douze apôtres],

4) le nouveau Peuple de Dieu (les cent quarante-quatremille5) [nombre qui symbolise la totalité : 12 x 12 x1 000],

5) en particulier les martyrs “égorgés pour la Parole deDieu” (Apocalypse 6, 9),

6) et la toute Sainte Mère de Dieu (la Femme) 6 [vêtue dusoleil] […],

7) enfin “une foule immense, impossible à dénombrer, detoute nation, race, peuple et langue” (Apocalypse 7, 9). »(CÉC 1138)

La liturgie est bien plus grande que l’univers! Dans laliturgie, toute la création adore Dieu, réalisant la dernière et laplus haute aspiration du psalmiste : « Que tout ce qui respireloue le Seigneur! » (Psaumes 150) « C’est à cette liturgie éternelleque l’Esprit et l’Église nous font participer » (CÉC l139), nonseulement au ciel après la mort, mais dès maintenant sur la terre,demain matin, ou chaque fois que « nous célébrons le mystère dusalut dans les sacrements » (CÉC 1139).

La liturgie n’est pas dans le monde, c’est le monde qui estdans la liturgie. La liturgie céleste entoure le monde, et la liturgiede la terre participe à celle du ciel, puisque l’Église militante(l’Église terrestre) et l’Église triomphante (du ciel) forment uneseule Église. Pendant la liturgie, « cette foule immense de

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témoins est là qui nous entoure » (Hébreux 12, 1), comme lesathlètes au stade sont entourés de partisans qui les acclament.

8. Rôle du clergé et des laïcs dans la liturgieCe n’est pas seulement le clergé qui célèbre la liturgie, mais

c’est toute l’Église. Si l’Église terrestre et l’Église céleste formentune seule Église, le clergé et les laïcs de l’Église terrestre formentassurément une seule Église et non pas deux. « C’est toute laCommunauté, le Corps du Christ uni à son Chef [le Christ], quicélèbre. “Les actions liturgiques ne sont pas des actions privées,mais des célébrations de l’Église [entière]” » (CÉC 1140).

« “[M]ais elles atteignent chacun de ses membres, de façondiverse, selon la diversité des ordres, des fonctions et de laparticipation effective.” » 8 (CÉC 1140) Car l’Église est unorganisme, pas seulement une organisation, et dans unorganisme, chaque organe est unique tout en étant un avecchaque autre organe et avec tout le corps (voir 1 Corinthiens 12).Deux pièces de monnaie dans une pile ne sont ni uniques, niorganiquement unies entre elles; un poumon et un rein dans uncorps sont les deux. Or, l’Église est un corps.

« “La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soientamenés à cette participation pleine, consciente et active auxcélébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de laliturgie elle-même” » 1 2 (CÉC 1141). « “Dans les célébrationsliturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s’acquittant de safonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu dela nature de la chose et des normes liturgiques.” » 5 (CÉC 1144).Ceux qui participent au culte liturgique sont comme les acteursd’une pièce ou les instruments d’un orchestre : chaque partie estnécessaire et fonctionne en vue du tout. Nous n’allons pas àl’église comme nous allons au restaurant, pour prendre des repasindividuels, mais comme nous allons combattre dans une arméeou jouer dans une équipe de hockey, afin de réaliser une grandeœuvre en commun.

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Cette tâche commune s’accomplit de façon ordonnée, sousune direction. « [N]ous [le Corps] avons plusieurs membres, quin’ont pas tous la même fonction » (Romains 12, 4). « Le ministreordonné [évêque, prêtre ou diacre] est comme “l’icône” du ChristPrêtre. » (CÉC 1142) En conséquence, la fonction du clergé estde servir les laïcs, comme l’a fait le Christ (voir Jean 13, 3-17).« Le ministère ordonné ou sacerdoce ministériel 4 est au service dusacerdoce baptismal » (CÉC 1120), c’est-à-dire le sacerdoce detous les croyants baptisés (voir la partie II, section 7).

Le sacerdoce ordonné est essentiel, car « [i]l garantit que,dans les sacrements, c’est bien le Christ qui agit » (CÉC 1120).Sans les prêtres, nous aurions seulement une « association »religieuse humaine au lieu d’un agent divin de salut. Les prêtressont notre lien non seulement avec la vraie foi, mais aussi avec levrai Sauveur, le Jésus historique. « La mission de salut confiée parle Père à son Fils incarné [mission qui inclut la liturgiesacramentelle et y trouve même son suprême aboutissement] estconfiée aux apôtres et par eux à leurs successeurs [les évêquesqu’ils ont ordonnés, puis les évêques que ces derniers ontordonnés, jusqu’à nos évêques actuels] : ils reçoivent l’Esprit deJésus pour agir en son nom et en sa personne. » 5 (CÉC 1120)Quand l’abbé Bessette dit : « Ceci est mon Corps », c’est Jésus-Christ qui parle, pas l’abbé Bessette. Ce n’est pas le corps del’abbé Bessette qui nous sauve!

La « succession apostolique » des évêques et des prêtressacramentellement ordonnés nous relie au Christ. « Ainsi, leministre ordonné est le lien sacramentel qui relie l’action liturgiqueà ce qu’ont dit et fait les apôtres, et, par eux, à ce qu’a dit et fait leChrist, source et fondement des sacrements. » (CÉC 1120)

9. Les sources des symboles sacrésL’homme est un faiseur de symboles. « Dans la vie humaine,

signes et symboles occupent une place importante. L’homme, étantun être à la fois corporel et spirituel, exprime et perçoit les réalités

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spirituelles à travers des signes et des symboles matériels. Commeêtre social, l’homme a besoin de signes et de symboles pourcommuniquer avec autrui, par le langage, par des gestes, par desactions. Il en est de même pour sa relation à Dieu. » (CÉC 1146)

« Une célébration sacramentelle est tissée de signes et desymboles » (CÉC 1145) provenant de trois sources principales : lanature, la société et l’histoire.

La nature, source de symboles : « Dieu parle à l’homme à traversla création visible. Le cosmos matériel se présente à l’intelligencede l’homme pour qu’il y lise les traces de son Créateur. 1 Lalumière et la nuit, le vent et le feu, l’eau et la terre, l’arbre et lesfruits parlent de Dieu, symbolisent à la fois sa grandeur et saproximité. » (CÉC 1147) « En tant que créatures [de Dieu], cesréalités sensibles peuvent devenir le lieu d’expression de l’actionde Dieu » (CÉC 1148). « Les grandes religions de l’humanitétémoignent, souvent de façon impressionnante, de ce senscosmique et symbolique » (CÉC 1149). Le symbolisme est lelangage naturel de toutes les religions, car les réalités invisiblesdoivent être signifiées par des signes visibles.

La société, source de symboles : « Il en est de même des signeset des symboles de la vie sociale des hommes : laver et oindre,rompre le pain et partager la coupe peuvent exprimer la présencesanctifiante de Dieu » (CÉC 1148).

L’histoire juive, source de symboles : « Le peuple élu reçoit deDieu des signes et des symboles distinctifs qui marquent sa vieliturgique […] Parmi ces signes liturgiques de l’Ancienne Alliance,on peut nommer la circoncision, l’onction et la consécration des roiset des prêtres, l’imposition des mains, les sacrifices, et surtout laPâque. L’Église voit en ces signes une préfiguration des sacrementsde la Nouvelle Alliance. » (CÉC 1150)

L’Église utilise ces trois sources de symboles. « La liturgie del’Église présuppose, intègre et sanctifie des éléments de lacréation et de la culture humaine en leur conférant la dignité de

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signes de la grâce, de la création nouvelle en Jésus-Christ. » (CÉC1149) À titre d’exemple du principe selon lequel « la grâcerachète et perfectionne la nature », c’est-à-dire que les actessurnaturels du Créateur utilisent et perfectionnent ses créaturesau lieu de les écarter, « [l]es sacrements de l’Église n’abolissentpas, mais purifient et intègrent toute la richesse des signes et dessymboles du cosmos et de la vie sociale. En outre, ilsaccomplissent les types et les figures de l’Ancienne Alliance, ilssignifient et réalisent le salut opéré par le Christ, et ilspréfigurent et anticipent la gloire du ciel. » (CÉC 1152) (Cestrois derniers points sont les trois sens symboliques desévénements de l’Écriture selon saint Thomas d’Aquin,mentionnés plus haut, au paragraphe 5).

10. Quatre genres de symboles dans la liturgie : actions, paroles, imageset musique

Actions. « Une célébration sacramentelle est une rencontredes enfants de Dieu avec leur Père, […] et cette rencontres’exprime comme un dialogue, à travers des actions et des paroles.[…] [L]es actions symboliques sont elles-mêmes déjà un langage »(CÉC 1153). Les actions sont aussi un genre de paroles; ellesdésignent autre chose qu’elles-mêmes; elles disent quelque chose.Souvent, d’ailleurs, « les actions en disent plus que les paroles ».

Paroles. « La liturgie de la Parole est partie intégrante descélébrations sacramentelles. […] [Non seulement la Parole elle-même, mais aussi] les signes de la Parole de Dieu doivent être misen valeur : le livre de la Parole (lectionnaire ou évangéliaire), savénération (procession, encens, lumière), le lieu de son annonce(ambon), sa lecture audible et intelligible, l’homélie du ministre quiprolonge sa proclamation, les réponses de l’assemblée (acclamations,psaumes de méditation, litanies, confession de foi). » (CÉC 1154)

Images. « L’image sacrée, l’Icône liturgique, représenteprincipalement le Christ. » (CÉC 1159) « Tous les signes de lacélébration liturgique sont relatifs au Christ : les images sacrées de

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la sainte Mère de Dieu et des saints […] aussi […] signifient leChrist qui est glorifié en eux. Elles manifestent “la nuée de témoins”(Hébreux 12, 1) […] transfiguré[s] “à sa ressemblance” »7

(CÉC 1161).Une image « ne peut pas représenter le Dieu invisible et

incompréhensible; c’est l’Incarnation du Fils de Dieu qui ainauguré une nouvelle “économie” des images : “Autrefois Dieuqui n’a ni corps, ni figure, ne pouvait absolument pas êtrereprésenté par une image. [C’est pourquoi les musulmans, quiadorent le vrai Dieu mais nient son incarnation, interdisent touteimage.] Mais maintenant qu’Il s’est fait voir dans la chair et qu’Ila vécu avec les hommes, je peux faire une image de ce que j’ai vude Dieu. (…) Le visage découvert, nous contemplons la gloire duSeigneur.” » 5 (CÉC 1159).

Musique. « “La tradition musicale de l’Église universelle acréé un trésor d’une valeur inestimable qui l’emporte sur lesautres arts” » 1 (CÉC 1156). « Celui qui chante prie deux fois »,dit saint Augustin.

Les anges chantent. De même que nos vies sont entouréespar leur garde, de même notre musique liturgique est entouréepar la leur. Elle fait partie de leur musique, des chants de l’Églisetriomphante au ciel.

« Le chant et la musique remplissent leur fonction de signesd’une manière d’autant plus significative qu’ils sont “enconnexion plus étroite avec l’action liturgique”, 4 selon troiscritères principaux : la beauté expressive de la prière, laparticipation unanime de l’assemblée […] et le caractère solennelde la célébration » (CÉC 1157), qui est solennelle parce que laraison d’être de la liturgie est sainte : la gloire de Dieu et lasanctification de l’homme entouré par cette gloire.

Voici comment cette gloire est décrite par l’auteur del’épître aux Hébreux lorsqu’il décrit le contraste entre l’Ancienneet la Nouvelle Alliance. En lisant ce passage stimulant, n’oubliez

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pas que ce qu’il décrit n’est pas la vie après la mort, ni le ciel,mais ce que les catholiques font chaque dimanche à l’église.

« Quand vous êtes venus vers Dieu, il n’y avait rien dematériel comme au Sinaï, pas de feu qui brûle, pas d’obscurité, deténèbres, ni d’ouragan, pas de son de trompettes, pas de parolesprononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à neplus entendre. […] Le spectacle était si terrifiant que Moïse dit :Je suis terrifié et tremblant. Mais vous êtes venus vers lamontagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalemcéleste, vers des milliers d’anges en fête et vers l’assemblée despremiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtesvenus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes desjustes arrivés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, lemédiateur d’une Alliance nouvelle, et vers son sang répandu surles hommes, son sang qui parle plus fort que celui d’Abel. Prenezgarde de ne pas rejeter celui qui vous parle; car si les fils d’Israëln’ont pas échappé au châtiment quand ils ont rejeté celui qui lesavertissait sur la terre, à plus forte raison nous non plus, si nousnous détournons de celui qui nous parle du haut des cieux. Savoix a jadis ébranlé la terre. Maintenant il fait cette annoncesolennelle : une dernière fois, je ferai trembler, non seulement laterre, mais encore le ciel. Ces mots “une dernière fois” indiquentle bouleversement de ce qui sera ébranlé parce que ce sont deschoses créées, afin que subsiste ce qui est inébranlable. C’estpourquoi, nous qui recevons une royauté inébranlable, soyonsreconnaissants et servons Dieu d’une manière qui lui soitagréable, avec soumission et crainte. Car notre Dieu est un feudévorant. » (Hébreux 12, 18-29)

La « royauté inébranlable » est la même chose que « servirDieu d’une manière agréable ». Ce qui en est le centre a l’aird’une petite rondelle de pain : c’est Jésus-Christ.

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11. Cycles liturgiques et temps sacrésLa liturgie a ses propres temps. En fait, elle transforme le

sens du temps. Si on en juge par les critères profanes, elle est uneperte de temps. Mais cette perte de temps (et d’énergie, et mêmed’argent) est la chose la plus importante et la plus joyeuse quel’homme puisse faire pendant sa vie sur terre. Si les hommes nel’avaient pas compris, les cathédrales n’auraient jamais été bâties.

Non seulement la liturgie transcende le temps profane, maiselle transforme aussi les temps de notre vie terrestre. Elle sanctifietous les temps par ses temps sacrés spéciaux.

« Le Peuple de Dieu, dès la loi mosaïque, a connu des fêtesfixes » (CÉC 1164) réglées selon des cycles annuels,hebdomadaires et quotidiens. En effet, la vie humaine vientnaturellement en cycles, comme les saisons, et en vagues, commela mer.

Le centre du cycle liturgique annuel est Pâques. « À partir duTriduum Pascal [les trois jours sacrés allant du soir du Jeudi Saint,passant par le Vendredi Saint et se terminant le dimanche dePâques], comme de sa source de lumière, le temps nouveau de laRésurrection emplit toute l’année liturgique » (CÉC 1168). « Pâquesn’est pas simplement une fête parmi d’autres : elle est la “Fête desfêtes”, “Solennité des solennités”, comme l’Eucharistie est lesacrement des sacrements (le Grand sacrement) » (CÉC 1169). Lecentre et la source de mouvement du cycle hebdomadaire est lemême événement, la Résurrection du Christ, célébrée chaquedimanche. « Chaque semaine, au jour qu’elle a appelé “Jour duSeigneur”, elle fait mémoire de la Résurrection du Seigneur »(CÉC 1163). « “Quand nous méditons, ô Christ, les merveillesqui furent accomplies en ce jour du dimanche de ta sainteRésurrection, nous disons : Béni est le jour du dimanche, car c’esten lui que fut le commencement de la création (…) le salut dumonde” » 8 (CÉC 1167).

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Le cycle quotidien est observé par « la Liturgie des Heures,[aussi appelée] “l’Office divin”. 1 Cette célébration […] “s’estconstituée de telle façon que le déroulement du jour et de la nuitsoit consacré par la louange de Dieu” » 3 (CÉC 1174). Ellecomprend cinq temps de prière. Tout le clergé et certainsmembres d’instituts religieux sont tenus de faire ces prièreschaque jour. Les papes récents ont appelé notre époque « l’ère deslaïcs », et « “[o]n recommande aux laïcs eux-mêmes la récitationde l’office divin, soit avec les prêtres, soit lorsqu’ils sont réunisentre eux, voire individuellement.” » 9 (CÉC 1175) L’Office divincomprend des prières, des psaumes et des lectures de l’Écriture.Il unit l’Écriture et la prière et nous forme à la lectio divina, la« lecture divine », l’une des meilleures méthodes de prièrechrétienne, « où la Parole de Dieu est lue et méditée pour devenirprière » (CÉC 1177).

12. Lieux sacrésLa liturgie sanctifie tous les lieux par ses lieux sacrés,

comme elle sanctifie tous les temps par ses temps sacrés.« Le culte “en esprit et en vérité” (Jean 4, 24) de la Nouvelle

Alliance n’est pas lié à un lieu exclusif. Toute la terre est sainte etconfiée aux enfants des hommes » (CÉC 1179), et tous leshommes sont saints et confiés à Dieu : « nous sommes, nous, letemple du Dieu vivant » (2 Corinthiens 6, 16).

Toutefois, cela n’interdit pas de mettre à part des lieuxspécifiques. Sans eux, nous oublions le caractère sacré de tous leslieux, de toute la création, de tous les hommes; d’où le besoin debâtiments religieux. « “La maison de prière [l’église] oùl’Eucharistie est célébrée et conservée, où les fidèles serassemblent, où la présence du Fils de Dieu notre Sauveur […]est honorée, […] cette maison doit être belle et adaptée à la prièreet aux célébrations eucharistiques.” 2 […] [Cette maison de Dieu]doi[t] manifester le Christ » (CÉC 1181). Tel est le critèrefondamental de l’art et de l’architecture liturgiques chrétiens. Il

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est naturel que les églises catholiques soient plus ornées et plusmagnifiques que les églises protestantes. Une église protestanteest conçue surtout pour être un lieu de prière et de culte, maisune église catholique est conçue surtout pour abriter lacélébration et l’adoration de l’Eucharistie.

13. Éléments visibles de l’église« L’autel de la Nouvelle Alliance est la Croix du Seigneur 4

de laquelle découlent les sacrements du mystère pascal. » (CÉC1182) C’est pourquoi un crucifix est placé au-dessus. Le crucifixsymbolise la Croix, mais l’autel est la Croix, car le Christ y devientréellement présent. « Sur l’autel, qui est le centre de l’église, estrendu présent le sacrifice de la Croix sous les signes sacramentels.Il est aussi la Table du Seigneur [la “Dernière Cène”], à laquellele Peuple de Dieu est invité. » 5 (CÉC 1182)

« Le tabernacle doit être situé “dans les églises en un lieu desplus dignes, avec le plus grand honneur.” 6 [Le tabernacle est labelle boîte dorée au centre de l’autel, qui contient le painconsacré de l’Eucharistie.] La noblesse, la disposition et lasécurité du tabernacle eucharistique 7 doivent favoriserl’adoration du Seigneur réellement présent dans le Saintsacrement de l’autel. » (CÉC 1183)

« Le siège de l’évêque (cathèdre) ou du prêtre “doit exprimerla fonction de celui qui préside l’assemblée et dirige la prière.” » 8

(CÉC 1184)« L’ambon : “La dignité de la Parole de Dieu requiert qu’il

existe dans l’église un lieu qui favorise l’annonce de cette Paroleet vers lequel, pendant la liturgie de la Parole, se tournespontanément l’attention des fidèles.” 9 (CÉC 1184)

« Le rassemblement du Peuple de Dieu commence par leBaptême; l’église doit donc avoir un lieu pour la célébration duBaptême (baptistère) et favoriser le souvenir des promesses duBaptême (eau bénite). » (CÉC 1185)

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« Le renouvellement de la vie baptismale exige la pénitence.L’église […] exige [donc] un lieu approprié à l’accueil despénitents. » (CÉC 1185)

« L’église doit aussi être un espace qui invite aurecueillement et à la prière silencieuse » (CÉC 1185).

« Enfin, l’église a une signification eschatologique[l’eschatologie est ce qui concerne les fins dernières]. Pour entrerdans la maison de Dieu, il faut franchir un seuil, symbole dupassage du monde blessé par le péché au monde de la Vie nouvelleauquel tous les hommes sont appelés. L’église visible symbolise lamaison paternelle vers laquelle le Peuple de Dieu est en marche etoù le Père “essuiera toute larme de leurs yeux” (Apocalypse 21, 4).C’est pourquoi aussi l’église est la maison de tous les enfants de Dieu,largement ouverte et accueillante. » (CÉC 1186) L’Évangile del’Église est gratuit : « Celui qui a soif, qu’il approche. Celui qui ledésire, qu’il boive l’eau de la vie, gratuitement. » (Apocalypse 22, 17)

14. Liturgie et spiritualitéLa liturgie n’a aucun but « pratique ». Son but est

simplement d’adorer Dieu et d’élever l’homme à la vie de Dieu.Son « oeuvre » active consiste à recevoir la Parole de Dieu et sagrâce. Ses paroles viennent du silence dans lequel elle entend etrépercute la Parole de Dieu.

La liturgie nous apprend à entendre la voix de Dieu encréant en nous le silence intérieur dans lequel l’âme peutentendre sa voix. Car la voix de Dieu n’est pas sonore et évidente,mais ressemble davantage à un murmure subtil, comme Élie l’adécouvert il y a longtemps :

« [I]l y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait lesmontagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pasdans l’ouragan; et après l’ouragan, il y eut un tremblementde terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement deterre; et après ce tremblement de terre un feu, mais le

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Seigneur n’était pas dans ce feu; et après ce feu, le murmured’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvritle visage avec son manteau » (1 Rois 19, 11-13).La raison d’être des paroles et de la musique liturgiques est

de créer le silence dans lequel nous entendons Dieu, de protégeret d’entourer ce silence comme un cadre entoure une photo. Laliturgie nous aide à perfectionner l’art de l’écoute pendant toutenotre vie. En effet, nous pouvons entendre Dieu (et lesprofondeurs du cœur de nos semblables) seulement dans lesespaces qui se trouvent entre les passions plus criardes, dans desmurmures subtils et discrets, car l’amour est subtil et discret, etDieu est amour.

Le critère d’une bonne liturgie est donc celui-ci : crée-t-ellele silence, le silence d’un amour plein de joie, d’un culte pleind’émerveillement, d’une adoration pleine de révérence?

C’est une raison pour laquelle la foi de nos ancêtres étaitsouvent plus grande que la nôtre. Leurs âmes étaient ravies au cielpar la musique de Bach, de Mozart, de Palestrina et de Haendeldans des églises dont les « sermons sculptés dans la pierre »exprimaient les vives couleurs, la passion et la joie des saints, carelles avaient été bâties par des saints avec les quelques sous, lessueurs et le sang d’immigrants pauvres et opprimés, mais fiers etreconnaissants, prêts à mourir pour leur foi. Qui voudrait mourir(ou vivre) pour une foi dont l’âme est exprimée par les rythmesérotiques d’une musique profane jouée par des « présidentsd’assemblée » bavards, qu’on prendrait pour des disc-jockeys, àdes assemblées qui murmurent timidement les chants dans desbâtiments laids et utilitaires?

On a dit que Luther avait gagné les coeurs des Allemandspar ses hymnes plutôt que par sa théologie. Nous ne pouvons pasnous donner entièrement à une foi, même si notre esprit la trouvevraie et si notre conscience la trouve bonne, si notre cœur latrouve laide, superficielle et sans joie. Nous ne pouvons pas

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embrasser de tout notre cœur une foi sans beauté, pas plus qu’unefoi sans bonté ou sans vérité.

En effet, la beauté de la liturgie n’est pas une « décoration» additionnelle, mais une expression de la vérité et de la bonté dela foi catholique. Ainsi, une liturgie superficielle et laide estpresque toujours l’indication d’une pauvreté doctrinale et d’unrelâchement moral, car la liturgie n’est pas quelque chose quis’ajoute de l’extérieur à la doctrine et à la morale, au symbole età la loi; elle est le symbole et la loi, la foi et les œuvres, la véritéet la bonté mêmes, rendus visibles.

La section du catéchisme sur la liturgie commence par cettevision indispensable et essentielle des trois dimensions de la foicatholique constituant un seul et même mystère : « C’est cemystère du Christ que l’Église annonce et célèbre dans saliturgie » (CCC 1068). Les trois sont un par leur centre parceque le Christ en est le centre. Le Christ qui a dit : « Je suis lavérité », le Christ qui est la révélation finale du Dieu dontl’essence même est amour est bonté, est aussi le Christ qui « s’estfait chair [et] a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire,[…] plein de grâce et de vérité » (Jean 1, 14).

___________________________Notes dans les citations du catéchisme

3 SC 2.4 Cf. Jn 17, 4.1 SC 7.1 Cf. EN 63-64.7 Jean Paul II, l. ap. « Vicesimus quintus annus » 16. Cf. SC 21.3 Cf. LG 23; UR 4.5 Cf. SC 37-40.6 Cf. CT 53.4 SC 4.1 Jean Paul II, l. ap. « Vicesimus quintus annus » 16.1 Cf. SC 6; LG 2.

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1 LG 2.5 Cf. 1 P 3, 21.2 S. Jean Damascène, f.o. 4, 13.1 Cf. Ap 4, 2.2 Cf. Ez 1, 26-28.3 Cf. Jn 1, 29.3 Cf. Jn 4, 10-14; Ap 21, 6.4 Cf. Ap 4–5; Is 6, 2-3.5 Cf. Ap 7, 1-8; 14, 1.6 Cf. Ap 12.8 SC 26.1 Cf. 1 P 2, 4-5.2 SC 14.5 SC 28.4 Cf. LG 10 § 2.5 Cf. Jn 20, 21-23; Lc 24, 47; Mt 28, 18-20.1 Cf. Sg 13, 1; Rm 1, 19-20; Ac 14, 17.7 Cf. Rm 8, 29; 1 Jn 3, 2.5 S. Jean Damascène, imag. 1, 16.1 SC 112.4 SC 112.8 Fanqîth, Office syriaque d’Antioche, Vol. 6, La partie de l’été, p. 193 b.1 Cf. SC IV.3 SC 8.4.9 SC 100.2 PO 5; cf. SC 122-127.4 Cf. He 13, 10.5 Cf. IGMR 259.6 MF.7 Cf. SC 128.8 IGMR 271.9 IGMR 272.

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« La foi est un don de Dieu nous permettant de le connaître et del’aimer. La foi, tout autant que la raison, constitue un moyend’arriver à la connaissance. Toutefois, il n’est pas possible de vivredans la foi, à moins de passer aux actes. Grâce à l’aide de l’EspritSaint, nous arrivons à décider de répondre à la révélation divine etde lui donner suite en vivant notre réponse. »(Édition américaine du Catéchisme catholique, 38. Notre traduction)

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« En faveur des nouvelles générations, les fidèles laïcs ont à apporterune contribution précieuse, plus nécessaire que jamais, par un effortsystématique de catéchèse. Les Pères du Synode ont manifesté leurgratitude pour le travail des catéchistes, reconnaissant qu'ils ont «unetâche de grande valeur dans l'animation des communautésecclésiales». Il va de soi que les parents chrétiens sont les premierscatéchistes, irremplaçables, de leurs enfants (…). Mais nous devons tous,en même temps, être convaincus du «droit» qui est celui de tout baptiséd'être instruit, éduqué, accompagné dans la foi et dans la viechrétienne. »

Jean-Paul II, Christifideles Laici, 34Exhortation apostolique sur la vocation et la mission

des fidèles laïcs dans l’Église et dans le monde.

À propos des Chevaliers de ColombLes Chevaliers de Colomb, organisme de bienfaisance fraternel fondé en1882, à New Haven, au Connecticut, par le vénérable serviteur de Dieul’abbé Michael J. McGivney, constituent l’organisme laïc catholique leplus important du monde entier, puisqu’ils comptent plus de 1,7 millionde membres répartis dans les Amériques, l’Europe et l’Asie. LesChevaliers s’entraident et soutiennent leurs communautés, encontribuant chaque année des millions d’heures de bénévolat à descauses de bienfaisance. Les Chevaliers ont été les premiers à soutenirfinancièrement les familles dont des membres parmi les corps depoliciers et de pompiers ont péri par suite des attentats terroristes du 11septembre 2001, et à collaborer de près avec les évêques catholiquespour protéger la vie humaine innocente et défendre le mariagetraditionnel. Pour en apprendre davantage sur les Chevaliers de Colomb,visiter le site www.kofc.org.

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