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La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux : 1926, esquisse 1927, la clef des songes 1 1928, le miroir vivant 1929, la trahison des images 1930, la clef des songes 2 1966, les deux mystères

La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux :

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La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux : 1926, esquisse 1927, la clef des songes 1 1928, le miroir vivant 1929, la trahison des images 1930, la clef des songes 2 1966, les deux mystères. Ces productions semblent relever - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux :

La vérité

Introduction : "la trahison des images"

René Magritte (1898-1967)

5 tableaux : 1926, esquisse

1927, la clef des songes 1 1928, le miroir vivant

1929, la trahison des images 1930, la clef des songes 2 1966, les deux mystères

Page 2: La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux :

Ces productions semblent relever

de la même intention :

questionner le monde des signes,

questionner le rapport de la pensée aux choses, éprouver la signification.

Mais, qu'est-ce que signifier ?

Page 3: La vérité Introduction : "la trahison des images" René Magritte (1898-1967) 5 tableaux :

1. la réalisation dorée sur fond noir “esquisse” de 1926 présente trois choses : une forme non figurative, une forme ressemblant à une pipe, et "la pipe" écrit en lettres cursives. L'on peut ici se demander si la forme figurative ne le devient pas par la force du signe graphique qui la désigne alors implicitement. Le mot apparaîtrait donc comme "une étiquette" sur les choses.

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2. la réflexion se poursuit avec le tableau de 1927, nommé la clef des songes. Quatre cases comportant quatre objets de gauche à droite et de haut en bas : une besace, un couteau, une feuille, une éponge. Les trois premiers dessins sont associés à des mots différents : la neige, l'oiseau, la table. Seule l'éponge est associée au juste mot. Magritte semble là nous interroger sur la valeur du signe graphique et sonore et son caractère arbitraire. Le choix qu'il établit aurait pu faire office d'un principe de convention admis ensuite par les partenaires du langage.

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3. le miroir vivant de 1928 ne présente aucune représentation figurative, seulement des locutions nominales enfermés dans des formes creuses communiquant entre elles par des "couloirs". Peut-être peut-on y voir une réflexion sur le pouvoir suggestif des mots. Et si le spectateur se contentait d'un signifiant, d'un mot pour laisser libre-cours à sa propre faculté de former des images en son esprit ?

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4. La trahison des images produit implicitement une leçon sur l'art en général et la peinture en particulier. "Ceci n'est pas une pipe" ; la proposition désigne sans conteste le dessin d'une pipe associé. Deux idées peuvent s'en dégager. La première consiste à admettre le scepticisme de l'artiste à l'égard de la valeur du signe (signifiant selon les linguistes). L'accord entre le signifiant et le signifié relevant d'un arbitraire, la liberté de l'artiste en déjoue les normes conventionnelles. D'autre part, l'artiste n'est pas que "joueur" lorsqu'il reconnaît la différence et la distinction nécessaire à faire entre l'objet-modèle et sa représentation : le dessin-pipe ne se bourre pas, ne se fume pas... Le peintre produit une réalité qu'on ne peut identifier à la réalité et qui est représentation de la réalité.

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5. La clef des songes 2 : là Magritte propose une identification totalement défectueuse.

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6. Les deux mystères en 1966, présentent un tableau dans le tableau avec apparemment son modèle : toujours cette pipe. Mais la représentation apparaît plus parfaite que son modèle, totalement démesuré, imparfait (monochrome, il rappelle la tâche de 1926), sans matière et sans attribut... Pourrait-on en conclure que la représentation est plus vraie que nature ? Sans doute doit-on comprendre que le talent de l'artiste consiste à transfigurer la réalité. L'art ne se limite pas à la tentative d'imitation ; l'artiste est celui qui parvient à nous ouvrir les yeux sur des réalités que nous ne savons pas ou plus regarder...

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On définit habituellement la vérité comme la conformité de la pensée ou de son expression (signes langagiers ou logiques et mathématiques) avec la réalité. Attention vérité n'est pas réalité, mais pensée ou représentation de cette réalité.

En interrogeant la fonction du langage en particulier et de la signification en général, Magritte nous amène à questionner le rapport de la pensée au réel et donc la valeur de ce rapport. Y a-t-il une exigence de vérité en art ? Non, et pourtant il semble bien que la démarche de l'artiste ne fera jamais l'économie de ce problème de la vérité.

On jouera avec la vérité considérant peut-être même que le relativisme individuel y est toléré : à chacun sa vérité... n'est-ce pas ainsi que l'on pourrait lire la trahison des images de 1929, comme si Magritte allait jusqu'à nous dire "c'est tout ce que vous voulez, sauf une pipe..."

Mais la vérité du propos est celle-ci : "La fameuse pipe, me l'a-t-on assez reprochée ! Et pourtant, pouvez-vous la bourrer ma pipe ? Non, n'est-ce pas, elle n'est qu'une représentation. Donc si j'avais écrit sous mon tableau "ceci est une pipe", j'aurais menti !"

Apparences et illusions sont les modes qui caractérisent la représentation artistique du réel. Jeu permanent avec la vérité, elle ne saurait pour autant être associée au mensonge. Car il semble bien que l'art ait à voir avec la vérité... moins positive (rationnel et réel) qu'idéale (pure pensée).