La Scolastique et le thomisme by Louis RougierReview by: L. GuinetIsis, Vol. 8, No. 1 (Feb., 1926), pp. 219-221Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/223703 .

Accessed: 08/05/2014 19:59

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surface du globe, d'apris la methode de J. MILNE, methode que I'au- teur prefere maintenant, apres l'avoir combattue, a la m'thode qu'il avait employee dans sa Geographie sismologique.

Le volume est complete par une notice biographique de six pages ecrite en juin 1923 par ARMAND RENIER, qui a pris, en outre, le soin de dresser la bibliographie complete des quelque cent cinquante publications de DE MONTESSUS DE BALLORE, toutes, sauf une, con- sacrees aux tremblements de terre. L. G.

Louis Rougier. - La scolastique et le thomisme. XLIV + 812 p, gr. 8?; GAUTHIER-VILI,ARS, Paris, 1925. [90 fr ]

Le mouvement neo-thomiste semble avoir accru sa vigueur depuis que le pape a proclam6 solennellement que la doctrine de THOMAS d'Aquin est la doctrine propre de l'Eglise, et surtout a l'occasion du sixieme centenaire de la canonisation du Doctor Angelicus (1323). Aux articles de revues s'ajoutent les volumes d'apolog6tique, de critique, les etudes sur la morale thomiste, les morceaux choi- sis, etc. (1), concurremment d'ailleurs avec un regain d'interkt trouve par de nombreux philosophes dans 1'6tude de la philosophie medievale (2). On cherche dans un retour a la scolastique c l'unique remede aux defections de la pensee lasse et au malaise dans la mesure ou il derive d'un abatardissement de l'esprit ~.

L'entreprise poursuivie par Louis ROUGIER d'un examen histo- rique et critique de la mentalite scolastique et de la valeur du thomisme, en dehors bien entendu de tout souci d'orthodoxie doc- trinale, vient donc bien a son heure, et pour qui connait la critique du rationalisme presentee par l'auteur dans ? les Paralogismes du rationalisme (Isis, IV, 633) et la Structure des theories deduc- tives ? (Isis, VI, 226), l'ampleur qu'il donne a 1'examen de la sco- lastique, et la position qu'il prend, n'apporteront point de surprise:

(1) Pourm'en tenir g quelques uns parmi les ouvrages frangais, je citerai, outre la collection de la Revue No-scolastique et de la Revue Thomiste. une reedition en cinq vol., avec notes du P. XAVIER FAUCHER, de la Somme th4olo- gique, les morceaux choisis de GONZAGUE TRUC (Isis, VII, 538), une Introduction, d la Somme tkhologique de St Thomas d'Aquin, par A. LEGENDRE. ine Initia- tion thomiste du R P. PiGuEs; ST THOMAS D'AQUIN, la vocation, l'oeuvre, la vie spirituelle par L. H. PETITOT; l'Intellectualisme de St Thomas, de PItRRE ROUSSELOT, S. J.; ui Essai crilique sur l'hyldmorphisme, par PEDRO DESCOQS, S. J.; trois vol. d'6tudes de la Bibliothequet thomiste; ]e ST THOMAS d'Aquin, d'ETIENNE GILSON, dans la collection: les moralistes chretiens.

(2) ETIENNE GILSON: le Thomisme (Isis,V. 500; VII5 38), Saint BONAVaNTURE; RAouI. CARTON: ROGER BACON; D. BERTRAND BARRAUD: BERNARDIN OOHIN. Ces travaux appartiennent a une collection d'Etudes de la philosophie mddievale dirigee par ETIENNE GILSON, et publi6e par J. VRIN, Paris.

surface du globe, d'apris la methode de J. MILNE, methode que I'au- teur prefere maintenant, apres l'avoir combattue, a la m'thode qu'il avait employee dans sa Geographie sismologique.

Le volume est complete par une notice biographique de six pages ecrite en juin 1923 par ARMAND RENIER, qui a pris, en outre, le soin de dresser la bibliographie complete des quelque cent cinquante publications de DE MONTESSUS DE BALLORE, toutes, sauf une, con- sacrees aux tremblements de terre. L. G.

Louis Rougier. - La scolastique et le thomisme. XLIV + 812 p, gr. 8?; GAUTHIER-VILI,ARS, Paris, 1925. [90 fr ]

Le mouvement neo-thomiste semble avoir accru sa vigueur depuis que le pape a proclam6 solennellement que la doctrine de THOMAS d'Aquin est la doctrine propre de l'Eglise, et surtout a l'occasion du sixieme centenaire de la canonisation du Doctor Angelicus (1323). Aux articles de revues s'ajoutent les volumes d'apolog6tique, de critique, les etudes sur la morale thomiste, les morceaux choi- sis, etc. (1), concurremment d'ailleurs avec un regain d'interkt trouve par de nombreux philosophes dans 1'6tude de la philosophie medievale (2). On cherche dans un retour a la scolastique c l'unique remede aux defections de la pensee lasse et au malaise dans la mesure ou il derive d'un abatardissement de l'esprit ~.

L'entreprise poursuivie par Louis ROUGIER d'un examen histo- rique et critique de la mentalite scolastique et de la valeur du thomisme, en dehors bien entendu de tout souci d'orthodoxie doc- trinale, vient donc bien a son heure, et pour qui connait la critique du rationalisme presentee par l'auteur dans ? les Paralogismes du rationalisme (Isis, IV, 633) et la Structure des theories deduc- tives ? (Isis, VI, 226), l'ampleur qu'il donne a 1'examen de la sco- lastique, et la position qu'il prend, n'apporteront point de surprise:

(1) Pourm'en tenir g quelques uns parmi les ouvrages frangais, je citerai, outre la collection de la Revue No-scolastique et de la Revue Thomiste. une reedition en cinq vol., avec notes du P. XAVIER FAUCHER, de la Somme th4olo- gique, les morceaux choisis de GONZAGUE TRUC (Isis, VII, 538), une Introduction, d la Somme tkhologique de St Thomas d'Aquin, par A. LEGENDRE. ine Initia- tion thomiste du R P. PiGuEs; ST THOMAS D'AQUIN, la vocation, l'oeuvre, la vie spirituelle par L. H. PETITOT; l'Intellectualisme de St Thomas, de PItRRE ROUSSELOT, S. J.; ui Essai crilique sur l'hyldmorphisme, par PEDRO DESCOQS, S. J.; trois vol. d'6tudes de la Bibliothequet thomiste; ]e ST THOMAS d'Aquin, d'ETIENNE GILSON, dans la collection: les moralistes chretiens.

(2) ETIENNE GILSON: le Thomisme (Isis,V. 500; VII5 38), Saint BONAVaNTURE; RAouI. CARTON: ROGER BACON; D. BERTRAND BARRAUD: BERNARDIN OOHIN. Ces travaux appartiennent a une collection d'Etudes de la philosophie mddievale dirigee par ETIENNE GILSON, et publi6e par J. VRIN, Paris.

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isis, viii. 1926

? La scolastique se revele... comme une philosophie dominee par Ie plus prodigieux pseudo-probleme qui ait jamais obsede l'esprit humain, celui de l'accord du rationalisme hellenique avec les dogmes r6veles des trois grandes religions mediterraneennes, met- tant en oeuvre une mentalit6 propre a flatter les illusions structu- rales de notre intellect qui, en se stabilisant pendant un millenaire dans tout le monde civilise, a risque de fourvoyer a jamais l'esprit humain dans une impasse sans issue. > (p. XLIII).

L'ouvrage, plein d'6rudition, est partage en quatre livres: 1J Le probleme scolastique (1-204); 2. La synthese thomiste (205-556); 3. Les ecoles antithomistes et l'echec de la scolastique (557-702); 4. L'affranchissement du joug de la scolastique (703-799). Dans le livre 1, l'auteur etudie les origines du probleme scolastique, la faGon dont la scolastique pose le probleme de la connaissance: < concilier en une vaste synthese einbrassant l'universalite des choses, les donnees de l'experience sensible, les principes communs de la raison naturelle et les principes propres de la foi, qui sont les dogmes reveles, en subordonnanf l'experience a la raison qui I'interprete, et la raison a la foi qu'elle a pour but de justifier > (p. 3). Apres avoir montr6 comment les Peres de l'Eglise cherchent a decouvrir dans les textes profanes, chez PLATON et les neo-plato- niciens, les verites revelees, les dogmes, et note l'attitude de saint AUGUSTIN, die SCOT ERIGENE, BERENGER DE ToURS, LANFRANC, ROSCELIN, saint ANSELME, PIERRE ABELARD, des ecolatres de Char- tres de la premiere moitie du xIIe siecle, de HUGUES DE SAINT- VICTOR, RICHARD DE SAINT-VICTOR, saint BONAVENTURE, ALBERT LE GRAND, il en arrive a l'exposition de la solution thomiste du probleme scolastique : le choix de la philosophie paienne la plus incompatible avec les dogmes du christianisme (et aussi du judaisme et de l'islamisme), la philosophie d'ARISToTE, pour realiser l'accord de la raison, don de Dieu, avec la parole enregistree dans les livres sacres. Nous assistons la aux etapes par lesquelles, chez les precur- seurs de THOMAS d'Aquin, tant chez les neo-platoniciens hellenes que chez les latins, l'identite ontologique de l'essence et de l'exis- tence chez ARISTOTE se transforme en une distinction ontologique et reelle qui devient la veriti fondamentale de la philosophie chre- tienne; cependant que le probleme se posait de facon parallMle aux penseurs arabes et hebreux et trouvait les solutions d'AvERROEs et de MAIMONIDE. Cet expos6 de l'elaboration du thomisme et de la synthese thomiste occupe pres de cinq cents pages du volume.

Mais cette distinction r6elle de I'essence et de I'existence, intro- duite par l'Aquinate dans le peripatetisme original pour l'adapter a sa destination apologetique est bient6t rejetee par un grand nom- bre de docteurs de la scolastique, et I'auteur nous fait assister main-

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tenant i lha decomposition du systeme thomiste, avec HENRI le Grand, DUNS SCOT, OCKAM, SUAREZ, etc., decomposition contre laquelle ne parviendront plus a lutter les decrets pontificaux. C'est que maintenant s'est produite la rupture entre la mentalit6 medie- vale et la mentalite scientifique, c'est que la pens6e scientifique ne reconnait plus d'autres sources de verit6 que l'exp6rience ration- nellement interpretee. Les etapes de l'affranchissement de 1'esprit humain du joug de la scolastique font l'objet de la derniere partie du travail de Louis ROUGIER, commence en 1913 et termin6 seule- inent en 1924, et auquel je ne ferai qu'un reproche, celui de man- quer d'un index analytique: la table des matieres, tres detaillee, n'en 'tient pas lieu. L. GUINET,

David eugene Smith. - Histo3ry. of Mathematics. Volume II. Special topics of elementary mathematics. xii + 725 p., many illustrations Boston, GINN, 1925. ($4.40; price of the two volumes $8.80.)

I wrote a long review of the first volume in Isis, VI, 440-4, and must refer to it the reader wishing to have a complete account of this very important work. I have nothing to change in my review of vol. 1, except 'this. I said (on p. 442): < The two volumes are meant to be read and used simultaneously and not successively. I imagine that the boys and girls using them will study the second volume under compulsion, but will read the first one with more spontaneity and thus with more pleasure. > Now that I have read the second volume, I do not think that a great deal of compulsion will be needed to get the students to read it, tha't is, those who are really interested in their studies. Putting myself as much as I could in their place, I find it even likely that some of them will prefer the second volume. At any rate, good as the first volume was, the second is better still. The first volume contained many details which were rather irritating to the historian and especially to the medievalist. The second volume, being divided by topics, contains far more mathematical information than the first and will thus prove more interesting to the reader who is, first of all a ma- thematician and, only secondarily, a historian.

The reading of the second volume has completed my conversion to the author's method of teaching the history of mathematics. I call it the authors' method for, as far as I know, he has followed it consistently -ever since he began teaching the history of mathe- matics at Teachers College, Columbia University, New York, that is, a good many years ago. It is interesting to recall that he published in 1910 (Open Court, Chicago) a translation of KARL FINK'S history of elementary mathematics (Tiibingen 1890), which was divided in a similar way. Of course, JOHANN TROPFKE'S G Geschichte des Elementar-Mathematik > (2 vol., 1902-3) was also divided by sub-

tenant i lha decomposition du systeme thomiste, avec HENRI le Grand, DUNS SCOT, OCKAM, SUAREZ, etc., decomposition contre laquelle ne parviendront plus a lutter les decrets pontificaux. C'est que maintenant s'est produite la rupture entre la mentalit6 medie- vale et la mentalite scientifique, c'est que la pens6e scientifique ne reconnait plus d'autres sources de verit6 que l'exp6rience ration- nellement interpretee. Les etapes de l'affranchissement de 1'esprit humain du joug de la scolastique font l'objet de la derniere partie du travail de Louis ROUGIER, commence en 1913 et termin6 seule- inent en 1924, et auquel je ne ferai qu'un reproche, celui de man- quer d'un index analytique: la table des matieres, tres detaillee, n'en 'tient pas lieu. L. GUINET,

David eugene Smith. - Histo3ry. of Mathematics. Volume II. Special topics of elementary mathematics. xii + 725 p., many illustrations Boston, GINN, 1925. ($4.40; price of the two volumes $8.80.)

I wrote a long review of the first volume in Isis, VI, 440-4, and must refer to it the reader wishing to have a complete account of this very important work. I have nothing to change in my review of vol. 1, except 'this. I said (on p. 442): < The two volumes are meant to be read and used simultaneously and not successively. I imagine that the boys and girls using them will study the second volume under compulsion, but will read the first one with more spontaneity and thus with more pleasure. > Now that I have read the second volume, I do not think that a great deal of compulsion will be needed to get the students to read it, tha't is, those who are really interested in their studies. Putting myself as much as I could in their place, I find it even likely that some of them will prefer the second volume. At any rate, good as the first volume was, the second is better still. The first volume contained many details which were rather irritating to the historian and especially to the medievalist. The second volume, being divided by topics, contains far more mathematical information than the first and will thus prove more interesting to the reader who is, first of all a ma- thematician and, only secondarily, a historian.

The reading of the second volume has completed my conversion to the author's method of teaching the history of mathematics. I call it the authors' method for, as far as I know, he has followed it consistently -ever since he began teaching the history of mathe- matics at Teachers College, Columbia University, New York, that is, a good many years ago. It is interesting to recall that he published in 1910 (Open Court, Chicago) a translation of KARL FINK'S history of elementary mathematics (Tiibingen 1890), which was divided in a similar way. Of course, JOHANN TROPFKE'S G Geschichte des Elementar-Mathematik > (2 vol., 1902-3) was also divided by sub-

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