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La goutte de
trop! oul’incontinence urinaire
féminine
Annick Larochelle, MD. MSc, FRCSC, FACOGUrogynécologue
Professeur adjoint, Université de MontréalHôpital Pierre-Boucher
Longueuil
Objectifs1. Comprendre la physiopathologie de l'incontinence
urinaire.
2. Savoir évaluer, questionner, examiner et
investiguer une patiente souffrant d'incontinence
urinaire.
3. Savoir amorcer le traitement de 1ère ligne.
4. Connaître les indications de consultations aux
spécialistes.
Définitions (ICS)
Fuite d’urine involontaire qui se démontre objectivement et qui provoque un problème hygiénique ou social chez la patiente.
IU à l’effort (IUE)
Fuite involontaire d’urine lors d’un effort, lors des exercices physiques, à l’éternuement ou à la toux
IU d’urgence (IUU)
Besoin soudain d’uriner suivi d’une fuite involontaire d’urine
Prévalence
55% de la population féminine
Incontinence d’effort: 29 - 75%
(moyenne = 48%)
Incontinence par impériosité: 7 - 33%
Incontinence mixte ( E + U): 14 - 61%
Thom D, 1998
Hunskaar S, 1999
Classification IU d’effort
IU d’urgence ou par impériosité
VHA idiopathique
Vessie hyperréflexique/neurogène
IU mixte (IU de stress + d’urgence)
IU par trop plein
IU fonctionnelle
IU totale
Physiologie de la miction
MICTION
PΣ: centre sacré S2-S4
Récepteurs cholinergiques
M2 < M3
Σ: segment thoraco-
lombaire T10-L2
Récepteurs β (vessie)
et α (urètre)
β
α
Μ
Quel est le mécanisme de
l’incontinence urinaire?
1. P urétrale > P vésicale
2. P vésicale > P urétrale
3. P vésicale ≥ P vésicale
4. Aucune de ces réponses
1. 2. 3. 4.
0% 0%0%0%
Impact sur la qualité de vie• Isolement social
• Arrêt des activités entraînant
des fuites
• Dysfonction sexuelle
• Impact financier
• Affecte estime de soi
• Association démontrée avec la
dépression
Yip SK 2007
Watson AJ 2000
Zorn BH 1999
Étiologie IUS
Perte du support urétral
Parité
Nulli 10,1% - C/S 15,9% - Vaginal 21%
Obésité
Efforts chroniques: toux, constipation…
Âge
Insuffisance du sphincter interne (ISD)
Âge
Parité
Chx pelvienne antérieure (hystérectomie)
RoRx
Lauren N Wood 2014
Rortveit G 2003
Étiologie IUU
Âge
Tabagisme
Irritation de la vessie: infection, lithiase, inflammation, néoplasie.
Causes neurologiques (lésion des voies inhibitrices au-dessus du centre sacré de la miction– AVC, SEP, trauma spinal, démence, Parkinson..)
Vessie hyperréflexique
Lauren G Wood 2014
Qu’est-ce qu’une pollakiurie?
1. < 4 mictions / jour
2. >12 mictions/ jour
3. De 4 à 7 mictions /
jour
4. ≥ 8 mictions / jour
1. 2. 3. 4.
0% 0%0%0%
Terminologie POLLAKIURIE ou fréquence anormale des
mictions: ≥ 8 mictions/jour
URGENCE OU IMPÉRIOSITÉ: plainte d’un besoin
soudain et urgent d’uriner
NYCTURIE: >1 miction/nuit ad 70 ans puis on
augmente de 1X/nuit par décade
> 70 ans = > 2 mictions / nuit
> 80 ans = > 3 mictions / nuit
DYSURIE: difficulté à la miction (indolore)
Questionnaire Contexte de l’IU
Efforts Urgences
Sévérité de l’IU Fréquence, quantité, pads, atteinte de QoL
Sx irritatifs
Sx obstructifs
Sx de prolapsus
Habitudes de vie et médicaments
Tentatives de tx
Examen physique Test de la toux (vessie pleine)
Évaluation de la mobilité uréthrale (Test du Q-tip)
Atrophie, évaluation prolapsus, masse pelvienne
TR
Examen neuro (S2-S4) État général, état d’alerte, démarche Réflexes achilléens (S1), bulbocaverneux (S2-S4) Forces motrices (flexion + extension des hanches,
genoux, chevilles) Sensibilité des dermatomes sacrés
Investigations A/C urine
Calendrier mictionnel
Résidu post-mictionnel PRN: cas par cas
Pad test: objectivation et quantification 1hre: aN > 1g 24hre: aN > 4g
Bilan urodynamique PRN Débitmétrie vidange Cystométrie remplissage Profil urétral fonction urétrale
De quoi souffre Mme Jean?
1. IU par impériosité
2. IU à l’effort
3. IU mixte
4. IU par trop plein
5. IU fonctionnelle
1. 2. 3. 4. 5.
0% 0% 0%0%0%
De quoi souffre Mme Pilote?
1. IU par impériosité
2. IU à l’effort
3. IU mixte
4. IU par trop plein
5. IU fonctionnelle
1. 2. 3. 4. 5.
0% 0% 0%0%0%
Syndrome de la vessie hyperactive
VHA
Caractérisé par:
Besoins urgents d’uriner
Fréquence anormale des mictions
Nycturie
Avec ou sans IU (« wet ou dry »)
Dx de detrusor hyperactif (DH) = Dx urodynamique
L’un ne va pas nécessairement avec l’autre
64% des VHA ont un dx de DH
83% des DH ont un syndrome de VHA
Physiopathologie reste imprécise
Robinson & Cardozo 2014
Hashim & Abrams, 2006
IUE vs IUU
Ginette 62 ans, P2, fumeuse, IMC à 30
Très incommodée par des besoins urgents d’uriner
Elle a l’impression d’être continuellement à la
toilette et nuit à son travail
Aussi, n’arrive plus à faire son zumba car elle a
trop de fuites et ça la gêne énormément
Stress test positif
Elle a déjà de la physio et a perdu 15 livres
Quelle approche thérapeutique
devrions-nous adopter chez elle?
0%
0%
0%
0%
0%
0%
0% 1. Urétropexie
2. Anticholinergiques
3. Pessaire
4. Anticholinergiques Urétropexie PRN
5. Urétropexie Anticholinergiques PRN
6. Selon l’atteinte de la QoL
7. Toutes ces réponses
Approche thérapeutique But du traitement:
AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE
Stratégie par étapes:
De l’approche conservatrice (comportementale,
physiothérapie, médication) vers l’approche plus
invasive (chirurgicale).
TraitementsApproches:
Conservatrice
Changements des habitudes de vie
Physiothérapie
Thérapie comportementale
Pharmacologique
Chirurgicale
Changements des habitudes
de vie Perte de poids
Perte de ≥ 5% peut déjà faire une différence
Jusqu’à de ≥ 70 % de fréquences des IU
Changement de la diète
Éviter caféine, alcool, boissons gazeuses
Éviter de boire excessivement
Éviter de boire la nuit
Tx de la constipation
Arrêt de tabagisme
Physiothérapie
Kegels:
3 sessions de 8 – 12 contractions, 8 – 10 sec, sur 15 à 20 semaines
S’assurer que la patiente peut contracter et isoler les muscles releveurs de l’anus… SINON
Cônes vaginaux:
Succès de 50-70%
Contraction passive
15 min 2X/jour
Biofeedback
+/- électrostimulation
Herbison GP & Dean N, Cochrane Datab Syst Rev 2013
Physiothérapie Revue Cochrane 2014 (21 études/1281 patientes)
665 physio / 616 contrôles
Inclut dx IUE, IUU et IU mixte
8 X chances de guérison
56% vs 6%
17 X chances d’amélioration ou guérison
55% vs 3,2%
Amélioration de la vie sexuelle
Peu d’effets secondaires
Dumoulin C, Cochrane Database Syst Rev, 2014
Thérapie comportementale
Rééducation vésicale
Surtout pour la VHA
Peut aider l’IUE en améliorant l’hygiène mictionnel
Souvent associée à de la physiotx
Établir un horaire de mictions
Q 1h00 X 1 semaine
Q 1h30 X 1 semaine
Q 2h00 X 1 semaine … peut s’étaler sur une période
de 6 semaines
Traitements
VHA avec IUU
Estrogénothérapie
Si signe d’atrophie
NNT=5
Antimuscariniques
Agonistes beta-adrénergiques
Tx antimuscarinique Tous les anticholinergiques sont d’efficacité
comparable
Selon Cochrane 2009:
4 épisodes IUU/ semaine
5 mictions/semaine
avec NNT = 7
Orienter le choix en fonction des co-morbidités de la
patiente
Connaître les contre-indications
Glaucome à angle fermé non-contrôlé
Agents anti-muscariniquesNom
générique
Chlorure
d’oxybu-
tinine
LI
Chlorure
d’oxybu-
tinine
LP
Chlorure
d’oxybu-tinine
LC
L-tartrate de
toltérodine LP
Succinate
de
solifénacine
Chlorure de
Trospium
Darifénaci-
ne
Nom de
marque Ditropan Ditropan XL Uromax Detrol LA Vesicare Trosec Enablex
Spécificité
vésicale Aucune Aucune Aucune Modérée Élevée Aucune Modérée
Sélectivité
muscarinique
M3
Non Non Non Non Oui Non Oui
Présentations Comprimés
à
5 mg ou
sirop
à 1 mg/ml
Comprimés à
5 et 10 mg
Comprimés à 5,
10, 15 mg
Gélules à 2 et 4
mg
Comprimés
à 5 et 10 mg
Comprimés
à 20 mg
Comprimés
à 7,5 et
15 mg
Posologie Un compr. à
5 mg ou 1c.
(5 mL) de
sirop BID ou
TID (max.
QID si bien
toléré)
5 ou 10 mg
QD
(jusqu’à
30 mg QD si
bien toléré)
10 ou 15 mg
QD (à adapter
jusqu’à un
maximum de 20
mg)
4 mg QD
(peut être réduit
à 2 mg QD si
non toléré)
5 ou 10 mg
QD
20 mg BID
(au moins
1 h avant les
repas ou
avec
l’estomac
vide)
7,5 ou 15
mg QD
(dès la
troisième
semaine de
traitement)
Tx anticholinergiques selon les
comorbidités
Prolongation du QT:
Éviter Vésicare et Detrol
Si insuffisance hépatique:
½ dose de Detrol, Vesicare et Enablex
Si insuffisance rénale:
½ dose de Detrol, Vesicare et Trosec
Effets SNC Système CYP 450 Effets cardiaques
(tachycardie)
Trosec Trosec Enablex
Vesicare
Enablex
Agonistes β3-
adrénergiques Mirabegron (Myrbetriq) 25 – 50 mg die
• Relâchement du détrusor, contrôlé par lesrécepteurs β3.
• Capacité d’étirement accrue du dôme de la vessie, ce qui augmente la capacité de la vessie.
• Ne perturbe pas le processus de miction.
• Efficacité comparable aux antimuscariniques
• Avantages:• Glaucome à angle fermé ≠ contre-indication
• de sécheresse buccale
• de constipations
• observance
• Tx de 2e ligne formulaire
Tx de 3e ligne
VHA-IUU Toxine botulinique type A
VHA réfractaire au Tx médical
Patiente intolérante à tous les
antimuscariniques/agonistes β3-adrénergiques
Injections au niveau du detrusor de 100U
Neuromodulation
Périphérique: efficacité 60%
Stimulation du nerf tibial postérieur
Sacrée: Efficacité 75-80% (méthode 2 phases)
Implique une chirurgie et ses complications potentielles
Traitement de l’IUE
Approche conservatrice Estrogénothérapie locale
Si signe d’atrophie
NNT=5
Tx pharmaco Duloxétine 30-80 mg die
Imipramine 10-150 mg die
Efficacité de 54-64%
• Effets 2nd > bénéfices
• Utiles pour les ptes avec IUE peu sévères et/ou réticentes à la chx
• ≠ tx de 1ère ligne
Quiz – Comment appelle-t-on
ces dispositifs ?
1. Une suce et un bracelet
2. Des pessaires
d’incontinence
3. Des pessaires de
prolapsus pelvien
4. Les plus récents modèles
de diaphragmes
1. 2. 3. 4.
0% 0%0%0%
Pessaires ou autres dispositifs
Anneau avec boule d’incontinence Efficacité autour de 60%
Uresta
Meilleure compliance
50% IUS
36% IUU
Incontinence urinaire de stressTraitement chirurgical
1. Bandelettes vaginales sans tension: mèche de polypropylène 1ère génération (1996) = TVT: succès de 85% à 7 ans
2ième génération (2001) = TOT
3ième génération (2006) = mini-bandelette (single-incision sling)
2. Urétropexie rétropubienne de Burch: succès 70% à 20 ans
Par laparotomie, par LPS
Albo ME, N Engl J Med 2007
Quiz – Que sont ces instruments?
1. Instruments de torture
2. Instruments
laparoscopiques
3. Tunneliseurs
4. Guides pour l’insertion de
stérilet
1. 2. 3. 4.
0% 0%0%0%
TVT vs TOT selon Cochrane 2015
TVT
Succès subjectif: 51 - 88%
Plus de dysfonction
mictionnelle (7 vs 4%)
TOT Succès subjectif de 43 – 92%
Plus de douleur au niveau de
l’aine (12% vs 1,7%)
Moins de PS
Moins de perforation vésicale
Temps opératoire plus court
Mini-bandelette Une seule incision vaginale
Évite le passage rétro-pubien ou transobturateur
Moins de tissu synthétique
Sous anesthésie locale
Convalescence plus courte et retour au travail plus rapide
Efficacité comparable à 12-36 mois (moyenne 18 mois)
Mostafa A, Eur Urol 2014
IU de stress
persistante ou récidivante
1. Sling: Taux de continence = 47%
Taux de satisfaction = 80%
2. Bulking agents (collagène, PTFE, gras autologue, silicone…):
Efficacité variable qui avec le temps
3. Sphincter artificiel
4. Diversion urinaire
Procédures à abandonner
Plicature de Kelly-Kennedy
Réparation para-vaginale
Suspension à l’aiguille (Raz, Stamey…)
Urétropexie rétropubienne de Marshall-Marchetti-
Kantz (MMK)
Indications de référer en spécialité
1. Douleur pelvienne ou abdominale associée
2. Hématurie en l’absence d’infection
3. Fistule VV ou diverticule suspecté(e)
4. Dx incertain
5. Prolapsus génital important
6. ATCD de chx pelvienne reconstructive ou RoRx
7. Résidu post-mictionnel augmenté persistant