La Figure d'Epistemon Rabelais, Condorcet, Castoriadis, Durand

8/17/2019 La Figure d'Epistemon Rabelais, Condorcet, Castoriadis, Durand

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Georges Bertin, Epistémon et le partage du savoir.

Colloque international Jules Verne.

Le partage des savoirs : réalités et utopies.

24 et 25 janvier 2008. Nantes.

Le partage des savoirs et la fgure

d!pisté"on#

de $ran%ois &a'elais ( Cornélius Castoriadis.

)eorges *ertin.

CN+, des -as de la Loire.

/ L’esprit humain est exposé aux plus surprenantes

injonctions, sans cesse il a peur de lui-même Georges

Bataille, L’Erotisme, Minuit, 1957.

&ésu"é.

La fgure d’Epistémon che !a"elais, celui #ui dit $ je sais % dans

l’histoire, et #ui $ perd la tête %, n’est &il pas l’image de la science,

du sa'oir, plus e(actement, che cet immense auteur, celui d’un

$ partage du sa'oir %, écartelé entre voces et res )

*é"at encore actuel au +icle des Lumires, comme nous le

montrerons che -ondorcet et de a/on plus actuelle dans les écrits

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de -ornélius -astoriadis pour opter a'ec Gil"ert *urand 0 la

nécessité de restaurer la pensée sm"oli#ue.

Mots 1les : sa'oir, connaissance, imaginaire social, autonomie,

sm"oli#ue.

$ran%ois &a'elais 21393)41553.

6l a #uatre cent cin#uante cin# ans cessait le rire de ran/ois

!a"elais. Et $ pour ce que rire est le propre de l’homme %, il est

intéressant, au moment o8 cette rencontre #uestionne le $ partage

des sa'oirs %, de nous interroger ensem"le sur une des fgures #ui

pour tre anne(e 0 l’un de ses héros, sans doute moins

traditionnellement connus #ue Gargantua, :antagruel ou :anurge,

mais dont le nom !-6!,7N signife précisément $ celui qui

sait, qui est instruit, qui a de l’expérience ». !a"elais utilise l0 ce

#ue l’on a appelé un procédé anthroponmi#ue pour désigner un

phénomne. -ette fgure nous sem"le de ait ré'élatrice de la

rupture #u’engendre tout rapport au sa'oir en mme temps #u’elle

interroge la scolasti#ue dont notre épo#ue est loin d’tre li"érée,

compris au c;ur de la cité sa'ante.

« Ainsi donc comme ilz cherchoient, ils le trouvèrent tout roide

mort, et sa teste entre ses bras toute sanglante !ors "usthenes

s#écria $ «%a & male mort, nous as tu tollu le plus par'aict des

hommes &» A laquelle voix se leva (antagruel, au plus grand deuil

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qu#on vit jamais au monde "t dist ) (anurge $ «%a & mon am*,

l#auspice de vos deux verres et du 'ust de javeline estoit bien par

trop 'allace &» +ais (aiiurge dist $ «"n'ans, ne pleurez goutte, il est

encores tout chault, je vous le guerira* aussi sain qu#il 'ut jamais»

e disant print la teste, et la tint sur sa braguette chauldement, a-n

qu#elle ne print vent "usthenes et arpalim portèrent le corps au

lieu o. ilz avoient banqueté, non par espoir que jamais guerist, mais

a-n que (antagruel le vist /outes'ois, (anurge les recon'ortoit,

disant $ «0i je ne le guer*s, je veulx perdre la teste 1qui est le gaigé

d#un 'ol2 3 laissez ces pleurs et me aidez» Adonc, netto*a très bien

de beau vin blanc le col, et puis la teste, et * s*napisa de pouldre

de diamerdis, qu#il portoit tousjours en une de ses 'asques 3 après

les oignit de je ne s4a* quel oignement $ et les a'usta justement

vene contre vene, ner' contre ner', spond*le contre spond*le, a-n

qu#il ne 'ust tort*coll*, car telles gens il haissoit de mort e 'aict,

lu* -t ) l#entour quinze ou seize points d#agueille, a-n qu#elle ne

tombast de rechie' 3 puis mit ) l#entour un peu d#un unguent qu#il

appeloit resuscitati'

0oudain "pistemon commen4a respirer, puis ouvrir les *eulx, puis

baisler, puis esternuer, puis -t un gros pet de mesnage 5ont dist

(anurge $ «A ceste heure est il guer* asseurement» "t lu* bailla )

boire un verre d#un grand villain vin blanc, avec une roustie sucrée

"n ceste 'a4on 'ut "pistemon guer* habilement, excepté qu#il 'ut

enroué plus de trois semaines, et eut une toux seiche, dont il ne

peult onques guérir, sinon ) 'orce de boire 6»

:ar e(emple, #ue se passe4t4il concrtement lors de la résurrection

d’Epistémon ) :anurge, 0 l’aide d’onguent et de manipulations

parodi#uement médicales, ressuscite un décapité. Bou


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transcendance, mais, sous la "ou


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les métaulx cachéz au ventre des ab*smes, les pierreries de tout


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pou'ant considérer sans hérésie #u’en, de certains sens, l’esprit

meurt, comme la tte d’Epistémon ut tranchée.

+ans touteois prescrire la ré#uentation des disciplines

thémati#ues, il décou're #ue la 'aleur et le sens de ma 'ie, c’est 0

l’homme d’en décider D #u’il peut tre cause de soi4mme, dessiner

son parcours mme s’il sait #u’il peut tre interrompu 0 tout

moment, "rutalement, #u’il peut décider de de'enir ce #u’il est de

dé'elopper ses dons, de penser. 6l a l0 une posture tragi#ueD

a


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-he lui le processus scientif#ue est ?ustement aculté 0 s’ou'rir au

monde sensi"le, naturel et social, au sein d’une attention 'igilante

et l’enseignement #u’il donne doit tre re/u en proondeur et a'ec

un 'érita"le esprit criti#ue. !ien 0 'oir a'ec une #uelcon#ue

croance ou dé'otion. -’est 0 la aculté intelligente de l’autre #u’il

s’adresse, car l’entendement ne 'ient #u’0 celui #ui se connat lui4

mme car les études sont indissocia"les de la prati#ue des 'ertus.

Ftopie pédagogi#ue, 'oire utopie politi#ue, dont Hhélme portera le

témoignage, sagesse ra"elaisienne, surtout, ondée sur la li"erté de

pensée 2 ?ailz ce que vouldras2

Et la méthode en est donnée dans le ameu( épisode des paroles

gelées décrit au uart Li're en pleine pantagrueli#ue na'igation D

$ !ors nous jeta sur le tillac pleines mains de paroles gelées, et

semblaient dragées, perlées de diverses couleurs %. Iinsi sont

dénoncés 0 la ois les langages #ui asser'issent lhomme,

limpuissance des mots pour e(primer lintégrité dune pensée,

lécart #ui séta"lit entre les mots et les choses alors #ue la pensée

!enaissante est a'ide d’un sa'oir unitaire o8 tous les sa'oirs se

ondraient3. Jous sommes ici 0 l’encontre d’un idéal de science

proane séparée, positi'e, o"?ecti'e, #ui sera celui du positi'isme5,

loin de lidéal de la ségrégation du sacré et des 'aleurs culturelles

au proft de la caste cléricale #ui a produit l’éloignement de la

sphre scientif#ue de la société #uand on a pu o"ser'er, et ce dés

la fn du 1Kme sicle, le monde des res se li"érer des voces, #uand

la rée(ion occidentale $ se libère de la tradition orphique et de

tout accès ) la transcendanceB % , dénie toute e


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accorde une grande place 0 l’imaginaire, lors#ue les signes de

l’;u're sem"lent con'erger 'ers #uel#ue n;ud sémanti#ue7 et se

trou'e ainsi au ondement d’une $ éducation nouvelle %,

déendant le principe dune participation acti'e des indi'idus 0 leur

propre ormation, #uand lapprentissage, a'ant dtre une

accumulation de connaissances, doit a'ant tout tre un acteur de

progrs glo"al de la personne. -’est ainsi #ue le :antagruélisme

sera défni comme $ ga*eté d’esprit con-cte en mespris des choses

'ortuites %. 6l n’est pour autant pas détaché de préoccupations

métaphsi#ues, "ien distinguées ici de l’emprise cléricale de son

temps, 2c la satire des :apimanes, celle des scolasti#ues

représentés par Hu"al Oolopherne et Po"elin Bridé, les précepteurs

de Gargantua, les#uels étaient, eu(, arri'és 0 rendre Gargantua $

'ou, niais, tout rêveux et rassoté »Q. Et !a"elais est loin de négliger

les théories de l’harmonie des sphres, des correspondances

pthagoriciennes entre microcosme et macrocosme, mieu(, il se

rére e(plicitement 0 la doctrine platonicienne de la participation 0

l’au4del0 des Ames démoni#ues, intermédiaires, des morts et des

'i'ants et c’est le sens du 'oage d’Epistémon au( Eners pendant

le temps o8 il eut la coupe testée.C !essuscitant, Epistémon

réin'estit ses trois Ames par trois mou'ements D

4 "aillement, son Ame sensiti'e,

4 éternuement, son Ame intellecti'e,

4 pet, son Ame 'égétati'e.

Et comme il a 'u la Mort, il sera enroué trois semaines d’une tou(scheRdont il ne put guérir sinon 0 orce de "oire. Et l’on se

sou'ient #ue toute l’a'enture pantagruéli#ue elle4mme se conclut

sur cet in?onction de la *i'e Bouteille D %rin&, in'itation 0 "oire, 0

sa'ourer la 'ie, 0 se remplir l’esprit $ de toute vérité, savoir,

philosophie %.

) Gaignebet, ibidem.

& !bidem, p. 35&.

&

http://var/www/apps/conversion/tmp/scratch_7/%2Fwiki%2FApprentissagehttp://var/www/apps/conversion/tmp/scratch_7/%2Fwiki%2FConnaissancehttp://jcraymond.free.fr/Celebrites/R/Rabelais/Personnages/Personnages.php#Gargantua%23Gargantuahttp://var/www/apps/conversion/tmp/scratch_7/%2Fwiki%2FConnaissancehttp://jcraymond.free.fr/Celebrites/R/Rabelais/Personnages/Personnages.php#Gargantua%23Gargantuahttp://var/www/apps/conversion/tmp/scratch_7/%2Fwiki%2FApprentissage


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!a"elais était en e


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1. peuple sou'erain, 2do8 le recours au su


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=r le grand mathématicien et phsicien JeUton, mem"re de la

!oal +ociet, in'enteur, en 1VC7, de la théorie de la pesanteur,

était aussi cél"re comme ésotériste ameu( étudiant les concepts

alchimi#ues et ?oignait les deu( pans de la connaissance, proane et

sacrée, 0 lencontre dune pensée "inaire. Les rosicruciens

enseignaient en e


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Jature. +a 'ision est donc paraitement $ orientée % en ce sens

#uelle nous ait nous tourner 'ers l=rient des intelligences célestes

ici traduit en termes rationalistes. LEtre +uprme, le Grand

Irchitecte de lFni'ers, le Grand Oorloger seront les mthes de

su"stitution #ui indi#uent cette recherche et ont sortir les

théoriciens dun rationalisme seulement o"?ecti. Jous ne sommes

pas encore au positi'isme matérialiste dIuguste -omte et

reconnaissons l0 une pensée parado(ale tentant de concilier l=rient

des 6ntelligences célestes a'ec les Lumires de la !aison et du

:rogrs.

Loin da"olir le sacré, la sécularisation du monde chrétien 'a au

contraire luni'ersaliser. Les philosophes ont en e


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-astoriadis allait 0 la rencontre des mathémati#ues, de la "iologie,

de la pschanalse ou du moins de #uel#ues "Atisseurs dans ces

sciences. 6l 'oulait éprou'er la pertinence des concepts #ui étaient

de son e(ercice de pensée et 'érifer #ue W le véritable travail de la

réGexion est indissociable de la création imaginative W qui est une H

énorme novation dans l#ordre de l#être W, 'oant une W parenté

pro'onde W entre l#art, la philosophie et la science qui H essa*ent de

donner une 'orme au chaos IJ cette indétermination pro'onde de

l#être dans ses pro'ondeurs, corollaire de sa puissance de création

dont les 'euillets in-nis du cosmos incarnent les déterminations

successivesW, reusant de séparer les ormes créées en art, en

philosophie, en sciences, et considérant la société comme une

création de limagination humaine. +’altérant sans cesse, elle

émerge de l’appropriation de l’altérité.

Le propre de lhomme, pour lui, nest pas la logi#ue X ou pas

seulement la logi#ue X mais limagination. =n con'iendra #ue nous

ne sommes gure éloignés du $ pour ce que rire est le propre de

l’homme % du -hinonnais.

-astoriadis 'a dés lors s’atta#uer au( ondements épistémologi#ues

de ce #ui conduit l’humanité 0 un monde ondé sur l’insignifance, 0

une société #ui ne propose plus de nou'elles signifcations

imaginaires en appelant de ses ';u( une société dans la#uelle

cha#ue indi'idu est li"re de créer pour sa 'ie le sens #u’il 'eut et

peut donner. -ar, pour lui, « l’autonomie, dans le domaine de la

pensée, c’est l’interrogation illimitée, qui ne s’arrête devant rien et

qui se remet elle :même constamment en causeR Kn individu

autonome, c’est un individu qui n’agit, autant que c’est possible,

qu’après réGexion et délibération6L %.

-astoriadis onde le rapport au sa'oir sur la raison. 6l est certes

déterministe mais sans e(cs. :our lui, le partage du savoir

s’éta"lit d’a"ord entre le legein 2le représenter socialQ et le

teuMhein 2le aire socialQ13, ce #ui l’amne 0 proposer une criti#ue de

13 "astoriadis ". 'E L’A+T-".$ $- /L.T.Q+$, L’individu privatisé, =évrier 1%%&.14 "astoriadis ". L’institution imaginaire de la société, #aris, Le *euil, 1%)5.

13

http://www.monde-diplomatique.fr/1998/02/http://www.monde-diplomatique.fr/1998/02/


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la techni#ue issue des sa'oirs de l’homo 'aber défnie par la

a"rication d’instruments, donc la possession d’outils. :our lui,

depuis "ien des lustres, la #uestion de la techni#ue a cessé d’tre

simple o"?et de recherche scientif#ue ou de rée(ion philosophi#ue

pour de'enir source de préoccupation du ait de l’énorme impact de

la technologie contemporaine sur l’homme concret, sur la nature,

sur la société et son organisation #uand elle r'e d’une société

c"ernétiséeQ. Elle se distingue des sa'oirs mais est aussi mise en

;u're d’un tpe de sa'oir déterminé pour autant aussi #u’elle ne

prend pas en considération les fns ultimes de l’acti'ité dont il

s’agit, elle n’est ?amais neutre, et il dénonce l’autonomisation #uasi

irré'ersi"le du processus technologi#ue contemporain #ui doit

conduire l’humanité 0 l’a"ondance et la conduit 'ers la

déshumanisation totale et la catastrophe. Les techni#ues

comportent en e


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de création $ chaque écart par rapport au comportement t*pique

institue de nouvelles 'a4ons de se comporter A une même situation,

l’homme peut donner des réponses diérentes6B »

-ar la fnalité de sa'oirs est "ien, comme che !a"elais et

-ondorcet, l’autonomie, soit l’am"ition de produire Wun être

autonome capable de gouverner et d#être gouverné ».

:osant comme e(igence de lautonomie de Wse donner soi:même ses

lois, sachant qu#on le 'aitW 1, il sagit ensuite de trou'er un su?et

pour de'enir cette société autonome #ui resterait société instituante

ne restant pas fgée dans la Wpensée héritéeW, Wauto:institution

explicite et permanente de la sociétéW, car lautonomie est

signi-cation imaginaire, mais surtout ce Wqui est ) la 'ois

présupposition de notre pensée et notre 'aire 1parler, réGéchir,

délibérer, mettre en question2 et visée devant nous et l’o"?ecti #u’il

assigne au sa'oir est "ien de li"érer la créati'ité par la li"erté, en

créant Wles institutions qui, intériorisées par les individus, 'acilitent

le plus possible leur accession ) leur autonomie individuelle et leur

possibilité de participation eective ) tout pouvoir explicite existant

dans la sociétéW17.

L6maginaire social, tel #ue nous le partageons dans nos é'idences,

est au?ourdhui soumis #uasi mécani#uement 0 la loi du progrs

technologi#ue entée sur le principe de réalité dont Oer"ert

Marcuse1C nous rappelait #ue reud a'ait ait un uni'ersel. -eci

tra'aille en creu( nos représentations sociales 'ouées au( principes

hérités de léclairement et de la mstifcation institués.

:artant du point de 'ue prédominant des su?ets, et postulant leur

incontourna"le capacité 0 mettre en oeu're une rationalité

agissante dans un sstme moensYfns orienté 'ers le(pansion, les

réérences spatiales #ui dominent nom"re de ces approches

sem"lent en témoigner lors#uelles pensent limaginaire social en

16 "*R!'!* "ornélius, L’institution .maginaire de la Société, #aris, Le *euil, 1%)5.1) !bidem.

1& $ar+use -erbert, $ros et civilisation, #aris, $inuit 1%63, p.155

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termes de(plication 2ex:plicare Q mettre ) platQ, soit par un

processus a"strait de démonstrations logi#uement e


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Gil"ert *urand oppose ?ustement deu( catégories mthi#ues #ui

sont, pour nous, des clés de lecture des tendances se(primant 19D

• dun c>té, les sociétés de la Modernité triomphante se rérent

implicitement au mthe de Pessé. Mthe de la mécani#ue atale

dune histoire hpostasiée, il est celui de sociétés ermées sur

lunidimensionnel et la atalité, mthe progressiste

grossirement rationalisé, mthe caché du procs linéaire de

lhistoire, il aligne les 'aleurs sur un modle passé et a pour e


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recommencements, il produit une démstifcation du progrs en

sou'rant au( puissances de la pluralité.

I'ec *a'id !iesman nous pensons en ele de l6maginaire. -e #ue !eich

appelait lénergie dans la#uelle il 'oait, si on par'enait 0 la délier,

la capacité de sau'egarde du potentiel de lhumanité.

nstruire le pro1?s de l@attitude "atérialiste. *o8 la nécessité o8 nous sommes, a'ec Indré Breton, dinstruire

le procs de lattitude Wréaliste après le procès de l#attitude

matérialiste 12 a*ant pris conscience du 'ait que, sous couvert de

civilisation, sous prétexte de progrès, on est parvenu ) bannir tout

ce qui peut se taxer ) tort ou ) raison de superstition, de chimère, )

proscrire tout mode de recherche de la vérité qui n#est pas

con'orme ) l#usageWKK

. =n les 'oit "ien, ces sociétés situées du c>téde la Herre4Mre4Jature et des rthmes ondateurs, e(primées dans

le sensualisme local, comme le souligne Michel Ma


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da"ord par sa #ualité intrins#ue et aussi parce son insertion dans

un tissu 'i'ant est en rapport a'ec des sa'oirs groupau( ou sociau(.

6l signife, au sens premier de ce terme, le rapport dialecti#ue

entretenu au( populations ou au( pu"lics.

+lternatives.

Ilors #ue les pou'oirs mettent en place des procédures de

sur'eillance technologi#ues pour e


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-astoriadis rappelait #ue si les sociétés li"érales comportent une

orte composante démocrati#ue, cest le résultat des luttes et dune

histoire de plusieurs sicles, une de leurs institutions, le WcitoenW,

étant "ien une création histori#ue dun tpe dindi'idus inconnu

ailleurs, et #ui peut mettre en cause la représentation du monde

instituée, contester lautorité, penser #ue la loi est in?uste et agir

pour la changer. uand la crise sociale, per/ue comme une crise des

'aleurs, crise de ci'ilisation, anomie, ou pathologie sociale trou'e

une solution dans lédifcation dune science de la morale, la

sociologie ne trou'e t4elle pas également une parade dans la

constitution de prati#ues #ui tentent de mettre plus de cohésion l0

o8 la conscience des solidarités de'ient plus ai"leK3)

*e ce point de 'ue, nous pensons #ue la mise au ?our de

limaginaire radical est lautre orme de la réalité de limaginaire #ui

émerge en tant #ue signifcation imaginaire sociale de'ant tre

partagée. Lun et lautre étant en #uel#ue sorte les deu( aces dun

mme Panus e(actement comme les secrets de la matire peu'ent

sappréhender et en ondes et en corpuscules.

I cet endroit, les reconnaissances mthi#ues ne sont certes pas

négligea"les, ournissant au( uns et au( autres une "ase de tra'ail

communD cest le partage du savoir que l@on se re1onnaAt

1o""un qui li'?re.

Pean *u'ignaud parlait aussi dautogestion de limaginaire et

mettait laccent sur le politi#ue #uand il accordant un grand poids 0

la tradition dans lin'ention sociale comme instrument de

dnamisme, pour aller au de'ant dactions nou'elles et de

connaissances reconnues parce #uinconnues en les ondant sur des

sou"assements pschi#ues et "iologi#uesK5.

Le partage du sa'oir se situe ici moins dans la poursuite e


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ensem"liste KV%, nou'elle orme de scholasti#ue, et au( Po"elin

Bridés contemporains #ui tentent de nous aire conondre tour et

alentour 0 coups d’e(pertises et d’audits &les#uels ne 'isent #u’0 la

reproduction du mme4 pour, plongeant au c;ur des magmas de

l’e(istence sociale, décou'rir $ ce qui se laisse altérer

conditionnellement mo*ennant ) la 'ois ses interstices libres, et sa

régularité %. Et ces deu( moments du partage sont essentiels, écrit4

il, car la réalité de partage des sa'oirs est 0 la ois mou'ante, il a

de l’indétermination, et celle4ci 'a de pair a'ec une détermination,

des propriétés relati'ement f(es et sta"les, 4nous a?outerons des

structures anthropologi#ues,4 au ondement des sa'oirs et dont

nous parlent les Mthes.

-ar le monde histori#ue est le monde du aire humain, du partage

des sa'oirs #ui s’éta"lit entre des humains autonomes, les

scientif#ues et les réalités #u’ils o"ser'ent, et en mme temps dans

la redécou'erte mieu( la re'alorisation par la +cience de l’Oomme

des racines les plus permanentes, celles #ue nous partageons

précisément a'ec les générations #ui nous ont précédés, a'ec les

racines les plus sm"oli#ues de l’homo s*mbolicus

*’un c>té, nous pou'ons constater a'ec Gil"ert *urand, l’énorme

ré'olution scientif#ue et logi#ue #ui a déerlé 0 partir d’Einstein et

de :lanc\, de Jiels BohrR et de l’autre une +cience de l’Oomme

décou'rant 0 l’in'erse la permanence des structures archaN#ues et

plurielles de la représentation du 0apiens RS .

-e partage du sa'oir, entre rationaliste scientiste et part maudite

de l’imaginaire, ?amais 'raiment réconciliés, n’est4il pas le n;ud

constituti de notre modernité dés lors #ue la raison n’est plus ce

#u’elle était) W "n'er ou iel qu#importe, au 'ond de l#inconnu pour

trouver du nouveauWKC.

)eorges *ertin# +ngers# le 0=B92B0.

26 "astoriadis "ornélius, op4 cit4 p. 4)5.2) 'urand Gilbert, 0eau)1Arts et archétpes, #aris, #:=, 1%&%, p. 266.

2& Baudelaire "/arles, Les !leurs du mal , lenDon, #oulet $alassis, reprint 1%%%.

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