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Research Collection Report Etude de la capacité de charge de la forêt classée de Gonsé Author(s): Tiendrébeogo, Jean-Pierre; Sorg, Jean-Pierre Publication Date: 1997 Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-004418126 Rights / License: In Copyright - Non-Commercial Use Permitted This page was generated automatically upon download from the ETH Zurich Research Collection . For more information please consult the Terms of use . ETH Library

In Copyright - Non-Commercial Use Permitted Rights ... · 2.2.2 - Etude du peuplement herbacé 5 2.2.3 - Etude de la strate ligneuse 7 ... bas-fonds, les moyens glacis et les milieux

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Report

Etude de la capacité de charge de la forêt classée de Gonsé

Author(s): Tiendrébeogo, Jean-Pierre; Sorg, Jean-Pierre

Publication Date: 1997

Permanent Link: https://doi.org/10.3929/ethz-a-004418126

Rights / License: In Copyright - Non-Commercial Use Permitted

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MEE/SG/DGEF

Gestion Forestière Intégrée deGonséGTZ B.P 148501 Ouagadougou 01Burkina FasoTel: 00226 30 15 21Fax: 00226 31 08 73

Jean-Pierre TIENDRÉBEOGOOctobre 1997 Dr Jean-Pierre SORG

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TABLE DES MATIERES--------------

I - Introduction 4

II - Méthodologie d'inventaire pastoral 4

2.1 - Echantillonnage des sites d'étude 4

2.2 - Relevé floristique 4

2.2.1 - Principe 4

2.2.2 - Etude du peuplement herbacé 5

2.2.3 - Etude de la strate ligneuse 7

2.3 - Evaluation de la biomasse primaire herbacée 7

2.3.1 - Principe 7

2.3.2 - Méthode 7

2.4 - Évaluation de la participation des espèces herbacées à la production de la biomasse 7

2.5 - Calcul de la capacité de charge 8

2.6 - Recensements du cheptel et inventaire des points d'eau 8

III - Résultats 8

3.1 - Les différentes unités de pâturage de la forêt 8

3.1.1 - Pâturage des bas-fonds 8

3.1.2 - Pâturage sur sols tropicaux lessivés indurés superficiels à moyennement profonds 9

3.1.3 - Pâturage sur sols tropicaux lessivés indurés à concrétions 10

3.2 - Importance du fourrage aérien 10

3

3.3 - Effectif du cheptel pâturant dans la forêt 15

4

3.4 - Bilan fourrager annuel de la forêt 15

3.5 - Enquêtes sur les conditions d'utilisation pastorale de la forêt 16

3.5.1 - Date d'installation des utilisateurs principaux de la forêt 16

3.5.2 - Statut d'appropriation du cheptel des riverains 16

3.5.3 - Objectifs de production animale et exploitations familiales 17

3.5.4 - Parcours saisonniers 17

3.5.5 - Bilan fourrager par saison de la forêt classée de Gonsé 19

3.5.6 - Classification paysanne de l'appétibilité des espèces 19

IV - Conclusion et recommandations 20

4.1 - Le pâturage herbacé 20

4.2 - Le pâturage aérien 20

V - Références bibliographiques 22

VI - Annexes 23

5

I INTRODUCTION

Le projet gestion forestière intégrée de Gonsé mène une approche participative avec les populationsriveraines de 13 villages. L'inventaire forestier de 1995 a montré que 71% de la superficie de laforêt est pâturée. Cette approche intégrée doit donc tenir fortement compte du fait pastoral dansl'élaboration d'un schéma concerté avec les agropasteurs et les pasteurs, principaux utilisateurs de laforêt.

Ce but peut être atteint grâce à un ensemble de moyens dont l'un des plus importants est laconnaissance des ressources et des potentialités pastorales de la forêt.

Cette étude conduite par le Docteur Jean-Pierre Sorg (chef de mission) et Jean-Pierre Tiendrébéogoavait pour but d'évaluer les ressources pastorales de la forêt de Gonsé, de cerner leur utilisation(stratégies et intensité) dans le but de mettre à la disposition des acteurs du projet des outilstechniques de base pour l'élaboration concertée d'un plan d'utilisation raisonné des pâturagesgarantissant aussi la préservation voire l'accroissement du matériel ligneux.

La mission tient à remercier tous les responsables et les acteurs du projet pour leur disponibilité surle terrain et les renseignements précieux qu'ils ont fournis.

II METHODOLOGIE D'INVENTAIRE PASTORAL

L'approche utilisée est la méthode d'étude phyto-écologique de la végétation pâturée développée parle CEPE de Montpellier en raison du temps court de l'étude. D'autres méthodes phyto-sociologique(l'école Zuricho-Montpellieraine) permettant une caractérisation plus fine des pâturages existentmais sont plus coûteuses en temps.

2.1 Echantillonnage des sites d'étude

Nous avons d'abord procédé avec l'appui des agents de la cellule de coordination à un recueil de ladocumentation existante sur la géomorphologie, la topographie (Bunasols 1995), la pédologie et lesétudes sur la végétation (Besmer 1996) et des rapports et études généraux du projet.

Nous avons procédé par la suite à l'échantillonnage stratifié des différents sites de pâturages sur labase des cinq principales unités équipotentielles de sols de la forêt qui ont été identifiées par leBunasols (1988). La production primaire de la biomasse herbacée varie en effet spatialementsuivant la nature du substrat édaphique et dans le temps suivant les conditions pluviométriques(Penning de Vies et Djiteye 1982, Brehman 1991). Ces unités de sols dépendent essentiellement deleur situation topographique, bien que la situation topographique d'ensemble soit monotone dans laforêt. Nous avons également considéré les différentes situations géomorphologiques qui sont :lesbas-fonds, les moyens glacis et les milieux de plateaux.

2.2 Relevé floristique

2.2.1 Principe

6

Analyser le peuplement végétal dans sa composition pour apprécier la qualité pastorale et cerner larelation effet pâture et caractéristiques de la végétation.

2.2.2 Étude du peuplement herbacé

La méthode des points quadrants alignés de Daget et Poisonnet (1971) a été utilisée. Cette méthodepermet l'étude de la composition botanique. Elle est facile à mettre en oeuvre et permet en outre dedéfinir la fréquence spécifique ((FSi) : nombre de points où l'espèce a été recensée) et lacontribution spécifique des espèces : ((CSi) qui représente la participation relative de chaque espècedans le peuplement).

FSiCSi = _________ x 100

_ FSi

Elle permet également d'évaluer le recouvrement du peuplement herbacé, de déterminer la valeurpastorale des herbages et de faire l'analyse structurale du peuplement graminoïde. Elle se prête aussià l'analyse statistique.

Application de la méthode

Elle consiste à recenser les présences des espèces à la verticale de points disposés régulièrement lelong d'une cordelette graduée tendue au dessus du tapis herbacé à l'aide de deux (2) piquets. Lalongueur totale de la corde est dans le cas des savanes tropicales soudaniennes de 20 m . Chaqueligne comporte 100 points de lecture distants de 20 cm. Une tige métallique ou une tige de graminéepérenne (Andropogon gayanus, Cymbopogon giganteus, Vetiveria nigritana, etc.) matérialise laligne de visée jusqu'au sol. Elle est déplacée verticalement le long de la cordelette graduée.

A chaque point, on note toutes les espèces qui sont en contact avec la tige de visée. Chaque espècen'est recensée qu'une fois par point de lecture. Concrètement sur le terrain, la méthode nécessite aumoins l'utilisation par deux personnes. L'observateur vise perpendiculairement à la surface du sol ens'aidant de la tige (voir schéma 1)

ligne de visée

schéma 1

Il annonce toutes les espèces qui ont un contact avec la tige à la seconde personne qui les note sur leformulaire de relevé. L'observateur prend soin d'écarter les espèces au fur et à mesure pour observerles espèces sous-jacentes qui peuvent être en contact avec la tige.

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Analyse des relevés

Les lignes de flore sont disposées sur les parcelles d'étude (parcelles d'au moins 200 m2, aireminimale estimée par plusieurs auteurs pour le domaine phyto-géographique de Gonsé), de manièreà intégrer le plus possible toutes les espèces susceptibles de se trouver dans la formation.

La discrimination des différents types de pâturages de la forêt a été faite en comparant les relevéspar leur cortège floristique (herbacées et ligneux) par un tableau phytosociologique. C'est un tableauà double entrée, où on effectue par le calcul du coefficient de similitude de Jaccard et en tenantcompte des caractéristiques écologiques prépondérantes (dans notre cas la nature des sols), leclassement des relevés en mettant côte à côte les relevés qui ont des coefficients de similitude deJaccard (P) les plus importants. A la fin on observe des plages de coefficients de similitude élevés,séparés par des coefficients faibles. Ces coefficients faibles séparent les différents types depâturages.

cCoefficient de similitude de Jaccard (P) = _______________ x 100

a + b - c

a= nombre d'espèces au relevé R1b= nombre d'espèces au relevé R2c= nombre d'espèces communes aux relevés R1 et R2

La détermination du nombre de points à observer est obtenue par le calcul de l'intervalle deconfiance (IC) :

___________

IC = ± 2 _ n(N- n) N3

N est l'effectif cumulé des contacts de l'ensemble des espèces

n est l'effectif cumulé des contacts de l'espèce dominante.

L'effet du hasard est considéré comme éliminé quant cet intervalle de confiance est inférieur ou égalà 5 %.

Le nombre de points a varié de 200 à 300 soit 2 à 3 lignes suivant les sites.

L'évaluation de la qualité des pâturages a été faite par le calcul de la valeur pastorale (VP) parl'utilisation des contributions spécifiques et des indices de qualité des espèces.

La détermination de la valeur pastorale consiste à calculer d'une part les contributions spécifiquesdes différentes espèces herbacées recensées et d'autre part à définir un indice de qualité spécifique(Is) ou coefficient de valeur pour chaque espèce par une échelle qui varie de 0 à 5.

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La valeur pastorale brute (VPb) est obtenue par la formule suivante :

nVPb = 0,2 _ (CSi x Isi)

i=12.2.3 Étude de la strate ligneuse

Le relevé de la végétation ligneuse, qui joue un rôle important dans l'alimentation des ruminants, aconsisté à faire un inventaire forestier limité au recensement exhaustif de toutes les espèces de lastrate arbustive sur une surface de 1250 m2 (cas des formations où le recouvrement ligneux estsupérieur à 75%) ou de 2500 m2 ( recouvrement ligneux de 19 à 75%). Des mensurationsdendrométriques avaient été prévues pour évaluer ponctuellement quelques paramètresdimensionnels de la population, diamètre à la base, nombre de rejets, hauteur et recouvrement de lacouronne. Mais la mission s'est laissée convaincre de l'existence de données concernant cesparamètres issues de l'inventaire forestier de 1995. La courte durée de la mission rendait égalementinopportun la mise en oeuvre d'un inventaire très poussé.

L'analyse structurale de la végétation ligneuse a porté essentiellement sur l'évaluation de la densitédes différentes espèces recensées. Cette densité correspond au nombre d'individus présents parespèce, rapporté à un (1) hectare.

La valeur pastorale de la végétation ligneuse a été évaluée par la densité des espèces réellementappétées par le bétail (ces espèces ont été identifiées par les études de suivi de comportementalimentaire des ruminants effectuées à la station expérimentale de Gampèla (Tiendrébéogo 1987).

2.3 Évaluation de la biomasse primaire herbacée

2.3.1 Principe

Évaluer la quantité de matière sèche végétale aérienne produite par unité de surface.

2.3.2 Méthode

Cette évaluation concerne la biomasse végétale ou phytomasse herbacée, plus précisément lafraction aérienne (les racines ne sont pas concernées) activement recherchée et appétée par le bétail.L'analyse structurale de la flore par la méthode de relevé recouvre une notion de qualité tandis quel'évaluation de la biomasse sous-tend une notion de quantité. Elle permet de déterminer le volumede fourrage disponible aux différentes saisons de l'année.

L'évaluation de la biomasse potentielle herbacée a été faite par la méthode de la récolte intégrale deplaceaux d'un mètre carré et la précision recherchée sera de 10%. Les parcelles où on effectue lescoupes avaient un couvert herbacé homogène et sans signe évident de tonte car les placeaux del'échantillon n'avait pas été mis en défens. Concrètement elles ont été choisies à des endroits dessites échantillonnés où le couvert est abondant. A la production potentielle obtenue, nous avonsajouté 15% de matière sèche compte tenu d'une exploitation en saison pluvieuse du fait de la nonclôture des parcelles. Ces données de biomasse potentielle ont été comparées avec des productionsprimaires obtenues par de nombreuses études antérieures sur la station expérimentale de Gampèla(Tiendrébéogo 1987, Kagoné 1986, Sawadogo 1986, Darga 1984).

9

Les taux de matière sèche considérés ont été déterminés à partir des mêmes études.

2.4 Évaluation de la participation des espèces herbacées à la production de biomasse

Selon Daget et Poissonnet (1971), il existe une relation linéaire très étroite entre la compositionfloristique et la production de biomasse. Ces auteurs ont appelé "espèces productrices" toutes lesespèces dont la contribution spécifique est au moins égale à 1%. Parmi ces espèces productrices, ilsdistinguent :

- des espèces très productrices avec CSi > 4 +/- 1

- des espèces peu productrices avec 1 < CSi < 4 +/- 1

Cette classification a été utilisée pour apprécier les espèces clés qui participent à la biomasse afin dejuger de la qualité des pâturages en tenant compte du comportement des espèces sous pâture et deleur valeur fourragère.

2.5 Calcul de la capacité de charge

Le chargement possible par saison et par année sera évalué par le calcul de la capacité de chargetenant compte des besoins de l'unité bétail tropical (UBT). L'UBT correspond à un bovin de 250 kgà l'entretien, qui ingère 6,25 kg de matière sèche par jour afin d'assurer son entretien, un gain depoids et la production de lait.

Dans le calcul de la capacité de charge nous avons supposé que la biomasse potentielle étaitconsommable au 1/3 au cours de l'année pour maintenir un peu de couverture herbacée en vue deprotéger le sol contre les divers facteurs d'érosion. La période pluvieuse (période de végétationactive) a été estimée à 120 jours (année à faible pluviométrie).

2.6 Recensement du cheptel et inventaire des points d'eau

L'étude se déroulant en fin de saison pluvieuse, la méthode de dénombrement des animaux a étéfaite par comptage matinal des animaux par les agents villageois du projet dans les quartiers et dansles campements des utilisateurs principaux de la forêt.

L'inventaire des points d'eau avait déjà été faite par la coordination du projet (Boly 1997).

Des enquêtes complémentaires auprès des bergers et des propriétaires ont été administrées par lesagents villageois au cours du dénombrement du cheptel (voir guide d'entretien en annexe).

III RESULTATS

3.1 Les différentes unités de pâturage de la forêt

Trois types principaux de pâturages ont été identifiés.

10

3.1.1 Pâturage de bas-fonds

Ce type de pâturage est composé de 3 sous-unités suivant la durée de l'inondation des berges duMassili sur sol hydromorphe à texture argilo-sableuse (classe de sols V).

Le pâturage à Vetiveria nigritana et à Mitragyna inermis qui occupe une partie du lit mineur duMassili. Cette unité est inondée pendant la majeure partie de la saison pluvieuse. Ce pâturage estd'une qualité médiocre. Il se développe sur sol hydromorphe à pseudogley d'ensemble. La seuleespèce herbacée présente est Vetiveria nigritana qui a une appétibilité presque nulle (planteodorante). Les animaux ne touchent les feuilles basales de cette espèce qu'en saison sèche chaudemais le broutage n'est pas important. Elle occupe cependant une très faible superficie, qu'il estdifficile de déterminer à cette période à cause de l'inondation. A certains endroits de la rivière, elleoccupe même tout le lit mineur. Nous avons estimé cette superficie à environ 100 ha. Mais ce type aété considéré dans le calcul du potentiel de charge comme faisant partie du pâturage de bas-fonds(E) à hydromorphie partielle.

Le pâturage à Balanites aegyptiaca : cette sous-unité a une production de biomasse herbacéenulle. Elle occupe les terres à pente forte près de la rivière qui subissent un fort ruissellementempêchant le développement des herbacées. Elle occupe une superficie d'environ 220 ha. Sacontribution au potentiel de charge est considérée comme nulle.

Le pâturage de bas-fonds à hydromorphie partielle à Panicum anabatistum et Echinochloacolona (E): il est situé sur les berges du Massili sur sols hydromorphe. L'eau n'y stagne pas oustagne temporairement pendant les périodes de crue (mois d'août). L'espèce herbacée dominante estle Panicum anabatistum (Csi=53,9%). La strate arbustive est dominée par les espèces suivantes :Mitragyna inermis (200 pieds/ha), Guiera senegalensis (160 pieds/ha); et Anogeissus leiocarpus(100 pieds/ha)..Ce type de pâturage occupe une superficie d'environ 600 ha, soit près de 10 % de la superficie totalede la forêt. C'est un bon pâturage de décrue et de saison sèche. Ce pâturage a une valeur pastoralecalculée de 58,8 %. La production potentielle relative de biomasse est d'environ 2,3 t/MS/ha. Lacharge potentielle est de 0,3 UBT/ha soit 3,3 ha de pâturage par UBT.

3.1.2 Le pâturage sur sols tropicaux lessivés indurés superficiels à moyennement profonds.(A).

Il se développe sur les sols des classes I et II. Il couvre une superficie de 3058 ha, soit près de 48 %de la forêt classée. Il est caractérisé par Loudetia togoensis et Cymbopogon schoenanthus. LeCymbopogon schoenanthus est une graminée vivace odorante peu appétible et le Loudetia togoensisest une annuelle, de faible valeur nutritive et peu résistante à la tonte . C'est un pâturage médiocremais le faible développement de la strate graminéenne favorise la colonisation par deslégumineuses telles Alysicarpus glumaceus et Zornia glochidiata dont les valeurs fourragères sontbonnes. Les espèces productives dans ce type de pâturage sont Loudetia togoensis (CS =30%),Cymbopogon schoenanthus (CSi = 10,4), Andropogon pseudapricus (CSi= 10%), Eragrostis tenella(CSi= 8%) Alysicarpus ovalifolius (CSi = 4% ) Alysicarpus glumaceus (CSi= 4%) et Zorniaglochidiata (CSi = 4%).Au niveau de la strate arbustive, les espèces les plus représentées sont Guiera senegalensis ( 1226pieds/ ha), Securinega virosa (480 pieds/ha), Combretum aculeatum (100 pieds/ha) et Acaciamacrostachya ( 44 pieds/ha).La valeur pastorale moyenne de ce pâturage est faible (VPb =38%). La production potentielle de biomasse herbacée est de 1,1 t/Ms/ha. La charge potentielle est de 0,16UBT/ha soit environ 5ha/UBT. Cette charge potentielle ne tient pas compte de l'inappétabilité duCymbopogon schoenanthus. Si on considère la contribution spécifique de cette espèce qui est de

11

10,4% (espèce très productive) dans ce type de pâturage, il est nécessaire de réviser la chargepotentielle de ce pâturage à la baisse.

12

3.1.3 Le pâturage sur sols tropicaux lessivés indurés à concrétions (ferreuses et ferriques)(classes de sols III; IV).

Il présente 3 sous-unités :

- la sous unité à Andropogon gayanus et à Andropogon ascinodis (C) qui n'occupe qu’une faiblesuperficie (cas d'une seule parcelle, district 1/parcelle 3). Cette unité est atypique, on ne sait pas sic'est la pression qui est très faible (peu de coupe, peu de pâture, non brûlée, proximité de la route etdu service forestier) ou si elle est caractérisée par une situation écologique particulière (inondationtemporaire). Elle n'a pas été spécifiquement prise en compte dans le calcul du potentiel de charge eta été considérée comme pâturage du type B. Cette sous-unité se développe sur sol d'apports colluviaux. Les espèces herbacées très productricessont Andropogon gayanus (CSi=36,6%), Andropogon ascinodis. (CSi= 29%), Cymbopogonschoenanthus (CSi= 9,4%) et Pennisetum pedicellatum (CSi= 4%). La strate arbustive est dominéepar Securinega virosa (820 pieds/ha), Guiera senegalensis (176 pieds/ha), Acacia macrostachya(148 pieds/ha), Combretum glutinosum (116 pieds/ha), Acacia dudgeoni (104 pieds/ha),Sclerocarya birrea (92 pieds/ha).

- la sous-unité à Cymbopogon schoenanthus et à Schyzachyrium exile (B) couvre une superficied'environ 1995 ha . Elle a une production potentielle de 1,8 T/MS/ha soit une charge potentielleannuelle de 0,3 UBT/ha. Le Cymbopogon schoenanthus a une contribution spécifique de plus de28,1% dans ce type de pâturage. Le Schyzachyrium exile, qui contribue pour près de 10%, n'est pasbien appétée par le bétail et ne résiste pas au broutage. La valeur pastorale de ce pâturage est de 35%.La strate arbustive est dominée par Combretum micranthum (540 pieds/ha), Combretum glutinosum(156 pieds/ha) et Securinega virosa (200 pieds/ha ).

- la sous-unité sous-bois à Pennisetum pedicellatum (D) couvre près de 300 ha. Le faciès sous-bois est dominé par Pennisetum pedicellatum (qui a une bonne valeur fourragère). Sa productionpotentielle est de 1, 5 T/MS/ha. Sa charge potentielle est de 0,2 UBT/ha. La charge en saison depluie est de 0,7 UBT/ha. Sa valeur pastorale est de 51%. Son accessibilité en saison pluvieuse restecependant limitée.La strate arbustive est dominée par Guiera sengalensis (2352 pieds/ha), Crossopteryx febrifuga(840 pieds/ha), Strychnos spinosa (608 pieds/ha).

3.2 Importance du fourrage aérien

Le suivi du comportement alimentaire des bovins sur les pâturages naturels de la stationexpérimentale de Gampèla (Tiendrébéogo, 1987) a permis de déterminer les organes des espècesligneuses qui sont broutées par le bétail en saison sèche chaude (voir Tableau 1).

L’apport du pâturage ligneux de la forêt est jugé intéressant si on se réfère à la densité des espècesligneuses les plus broutées par le bétail dans les différents types de pâturages. Il s'agit deCombretum aculeatum, Acacia macrostachya, Combretum glutinosum . Nous n'avons pas cependantobservé une présence significative des espèces réputées galactogènes (Capparidacées).

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Tableau 1 : Espèces ligneuses appétées par les bovins extensifs à la stationexpérimentale de Gampèla en saison sèche

----------------------

espèces organes appétés J F M AAcacia gourmensis fruits XAcacia macrostachya fruits X X X XAcacia pennata fruits XAcacia seyal fruits X X X XAlbizzia chevaleri fruits et fleurs XAnnona senegalensis fruits et fleurs XBalanites aegyptiaca feuilles et rameaux X X XBoscia senegalensis feuilles X X X XVitellaria paradoxa jeunes fruits XCassia sieberana feuilles XCadaba farinosa feuilles X X X XCapparis corymbosa feuilles X X X XCombretum glutinosum rameaux , fruits X X XCombretum aculeatum fruits X X XDichrostachys glomerata feuilles XGardenia erubescens feuilles XGuiera senegalensis feuilles XLannea microcarpa feuilles XMaytenus senegalensis X X X XPiliostigma reticulatum fruits , feuilles X X XPiliostigma thonningii fruits X XProsopis africana feuilles , fruits X XPterocarpus erinaceus feuilles X XStereospermumkunthianum

feuilles X X X

Securidacalongepedonculat

feuilles X X

Sclerocarya birrea fruits XStrychnos spinosa feuilles X X XTapinanthus bengoensis feuilles X X XXimenia americana feuilles X

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Tableau 2 : Liste floristique des pâturages et valeurs pastorales

Types de pâturages A B C D E

Isi csiA csi B csi C csi D csi EGraminées vivacesAndropogon gayanus 4 2,6 36,6Andropogon ascinodis 2 1,6 0,9 29Cymbopogon schoenanthus 1 10,4 28,1 9,4Panicum anabatistum 3 53,9Vetiveria nigritana 1 6Graminées annuellesAndropogon pseudapricus 3 10 4,3Aristida adcensionis 2 0,7 0,6Bracharia disticophylla 2 1,6 2,2 10,6 0,6Bracharia lata 2 3Digitaria gayana 3 0,2 4,7 2,7Digitaria horizontalis 3 1,7 0,9Echinochloa colona 5 2 12,6Eragrostis tenela 2 8 1,3Eragrostis turgida 2Eragrostis tremula 2 8,6Hackelochloa granularis 4 0,3Loudetia togoensis 1 30 4Microchloa indica 2 13,4Pennisetum pedicellatum 3 0,7 0,6 4 51,7 1,2Rotboellia exalta 3 2,2 7,9 12,6Schyzachyrium exile 2 1,7 10,3Setaria pallidefusca 1 1 0,3Setaria sphacelata 3 2,6Sporobolus pyramidalis 2 7,2LÉGUMINEUSESAlysicarpus glumaceus 4 9,7 4Alysicarpus ovalifolius 4 0,6Cassia mimosoïdes 0 1,3 3,3Cassia nigricans 3 0,3Crotalaria retusa 0 0,6Indigofera simplicifolia 0 0,3 1,6 2,2Indigofera secundiflora 0Indigofera colutea 0 0,3Tephrosia bacteolata 2 1 1,3 1,8Stylosanthes erecta 3 0,3Zornia glochidiata 4 0,3 5,3Autres herbacées Borreria stachydea 1 1,3 2,2 3,1 0,7

15

Borreria radiata 0 10 0,6 4,6Euphorbia convolvoïdes 0 0,7 0,3Evolvolus alsinioides 0 1,3 0,4Ipomea vagans 2 2,6Lantana rhodosensis 0 0,3 2,2Lippia chevalerii 0 0,3Mitracarpus scaber 0 0,3Pandiaka heudeloteï 0 0,6 0,9Phaulopis imbricata 0 0,7 1,8Phyllanthus amarus 0 1,3 1,8Sida alba 0 0,3Stylochiton lancifolius 0 1,2Stylochiton hypogaeus 0 0,6Triumpheta romboïdea 0 0,3 0,4Waltheria indica 0 0,7 0,9Valeur pastorale(VP%) 35,8 36,6 50,8 51,4 58,8

16

Tableau 3 : Liste floristique des ligneux (densité en nombre de pieds/ha)

type de pâturage A B C D E

Acacia ataxacantha 16 - - - -Acacia dudgeoni 12 40 104 144 -Acacia gourmaensis - 4 28 - -Acacia macrostachya 44 40 148 8 -Acacia pennata - - 8 - -Acacia seyal 4 - - - -Annona senegalensis - 8 4 80 -Anogeissus leiocarpus 12 40 32 184 100Azadirachta indica 128 - 8 -Balanites aegyptiaca 4 - 8 - -Bombax costatum - - - 32Boswelia dalzei - - - 16 -Burkea africana - - - 40 -Capparis corymbosa 8 4 - - -Cassia sieberana 16 24 12 - -Combretum aculeatum 100 32 32 24 -Combretum collinum - 8 - - -Combretum glutinosum 4 156 116 224 20Combretum micranthum 64 540 36 448 60Commiphora africana - 8 - - -Crossopteryx febrifuga - - 76 840 -Detarium microcarpum - - - 280 -Dichrostachys glomerata 4 72 24 - -Diospyros mespiliformis - - 4 - -Entada africana 8 8 52 16 -Eucalyptus camaldulensis 24 - 120 - -Feretia apodanthera 12 4 28 16 -Gardenia erubescens - - - 104 -Gardenia sokotensis 40 - - 16 -Gardenia ternifolia 8 - - 40 -Grewia bicolor 4 40 8 - -Grewia cissoïdes - - 8 - -Grewia mollis - - 24 - -Guiera senegalensis 1226 4 176 2353 160Hollarena africana 4 - - - -Lannea acida - 12 20 - -

17

Lannea microcarpa - 8 - - -Maytenus senegalensis - - 8 40 -Mitragyna inermis - - - - 200Parkia biglobosa - 8 - - -Piliostigma reticulatum 20 16 16 - -Piliostigma thonningii - 8 8 88 32Prosopis africana - - - 16 -Ptelopsis suberosa - - - 64 -Pterocarpus lucens - 4 - - -Pterocarus erinaceus - - - 16 -Sclerocarya birrea - 16 92 16 -Securidacalongipedonculata

- 4 - 80 -

Securinega virosa 180 200 820 264 -Sterculia setigera - - - 8 -Stereospermumkunthianum

- 4 20 - -

Strychnos spinosa - 4 16 608 -Terminalia aviscinioïdes - 84 56 168 -Terminalia macroptera - - 4 - -Vitellaria paradoxa - - 24 - -Ximenia americana - - 4 32 -Ziziphus mauritiana - - 8 - -Ziziphus mucronata - - - 16 -

3.3 Effectif du cheptel pâturant dans la forêt

Les résultats du dénombrement du cheptel dans les 7 villages principaux qui utilisent la forêtcomme parcours sont indiqués dans le tableau suivant.

Tableau 4 : Effectif du cheptel

Villages Effectif bovins Effectif petits ruminantsZakin 751 309Koala 459 37Tensobtenga 1 186 838Gampéla 591 267Komkaga 625 348Gonsé 830 589Maxime barrage 317 162

Total (têtes) 4 759 2 550Total (UBT) 3 807 255

Le cheptel pâturant dans la forêt d'après le recensement effectué est composé comme suit: 4 759têtes de bovins et 2550 têtes de petits ruminants.

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La charge réelle sur la base de 1 bovin = 0,8 UBT et 1 petit ruminant = 0,1 UBT est de 4062 UBTsoit 0,6 UBT/ha.

3.4 Bilan fourrager annuel de la forêt

En pondérant les charges potentielles par unités de pâturage par les superficies qu'elles couvrent, onaboutit à une capacité de charge annuelle de 0,22 UBT/ha. Il faut donc au minimum 5 ha pourchaque UBT qui pâture dans la forêt. La comparaison avec la charge réelle qui est de 0, 6 UBT/hasoit 1,7 ha par UBT indique un bilan négatif d'environ 0,4 UBT/ha.

Les résultats des enquêtes que nous exposons ci-dessous permettent cependant de mieux affiner cebilan en fonction de la saison.

3.5 Enquêtes sur les conditions d'utilisation pastorale de la forêt

3.5.1 Date d'installation des utilisateurs principaux de la forêt

Au total, 81 exploitations gérant des troupeaux ont été recensées. Les utilisateurs principaux despâturages de la forêt sont installés dans 7 villages riverains depuis au moins 10 ans. Il s'agit desvillages de Zakin, Koala, Tensobtenga, Gampèla, Komkaga, Gonsé, Maxime barrage.

64% des exploitations de pasteurs et d'agropasteurs recensées dans ces villages y résident depuisplus de 30 ans.

Parmi ces exploitations installées il y a plus d'une génération, 56% y habitent depuis au moins 80ans. Dans cette dernière catégorie les exploitations autochtones sont les plus nombreuses, celles-ciavouent ne plus savoir la date exacte d'installation de leurs ancêtres dans ces villages riverains.

Figure 1 : Date d'installation des utilisateurs principaux

26%

28% 18%

28% 10-30 ans

31-50 ans

51-70 ans

91-110 ans

19

3.5.2 Statut d'appropriation du cheptel des riverains

A partir des déclarations des chefs d'exploitation familiale, nous avons pu estimer qu'environ 4121bovins sont élevés en propriété et le reste (638 bovins) en confiage. Les cas de confiage de petitsruminants n'ont pas été signalés. La majeure partie du bétail élevé en forêt est donc la propriétéstricte de leurs gérants.

Le nombre de bovins confiés est cependant assez important dans le village de Tensobtenga. Ceux-cireprésentent près de la moitié du cheptel bovin de ce village.

3.5.3 Objectifs de production animale des exploitations familiales

Les résultats montrent que les objectifs de production sont assez variés, ce qui indique qu'il s'agitd'un élevage non spécialisé. 98% des exploitations familiales de pasteurs ont déclaré quel'augmentation du nombre d'animaux (augmentation du capital animal) est leur premier objectif. Lelait est cité comme priorité secondaire. L'exploitation du bétail sur pied cité en troisième position apour but de résoudre les problèmes de trésorerie.

Pour les agropasteurs, la même tendance est observée. L'exploitation du lait n'est cependant pas unobjectif pour eux. Ils veulent augmenter leurs effectifs et exploiter les effectifs sur pied. Le bétailconstitue donc une trésorerie vive facilement libérée sous forme de monnaie (vente sur pied). C'estdonc un capital qu'il faut augmenter en permanence.

3.5.4 Parcours saisonniers

Le cheptel pâture dans la forêt en saison pluvieuse et en saison sèche. En saison sèche, une partiedu cheptel est en transhumance ou pâture hors de la forêt à cause de la non disponibilité de l'eau. LeMassili, étant pollué par les rejets industriels de la zone industrielle de Kossodo, ne constitue pasune ressource en eau.

Le bétail des villages de Koala, Tensobtenga, Gonsé pâture dans la forêt en toute saison. Leséleveurs de Gampèla, à cause de la limite naturelle que constitue le Massili et des zones de culturene pâturent dans la forêt qu'en saison sèche après les récoltes et l'assèchement de la rivière. Lenombre d'animaux (bovins et petits ruminants) des cheptels des villages de Komkaga et de Maxime-barrage varie suivant la saison.

Une partie du cheptel des riverains ne peut accéder à la forêt en saison pluvieuse à cause deschamps.

Le recoupement des informations recueillies sur les zones de pâturage par saison et les circuitsjournaliers de pâture a permis d'estimer le nombre d'animaux qui pâturent dans la flore suivant lessaisons.

Il a également permis de confirmer que c'est dans les districts 4 et 5 où le pâturage de bas-fonds estplus important que la pression de pâture est plus forte ( Besmer 1996).

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Il ressort également que les bovins sont conduits au pâturage par les bergers tandis que les petitsruminants sont en vaine pâture en toute saison.

Les charges réelles suivant les saisons figurent au graphique 3.

Saisons

3770

3775

3780

3785

3790

S. Pluie S. Sèche

Graphique 1 : Nombre de bovins pâturant dans la forêt par saison

Saisons

0 50

100 150 200 250

S. Pluie S. Sèche

Graphique 2 : Nombre de petits ruminants pâturant dans la forêt par saison

Saisons

3940

3960

3980

4000

4020

S. Puie S. Sèche

Graphique 3 : Nombre total d'UBT pâturant dans la forêt par saison

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En saison pluvieuse, la charge réelle totale est de : 3967 UBT. En saison sèche, elle est de : 4020 UBT

3.5.5 Bilan fourrager par saison de la forêt de Gonsé

Désignation RésultatsBiomasse potentielle 1320 Kg MS/haCapacité de charge en saison pluvieuse 0,58 UBT/haCapacité de charge en saison sèche 0,30 UBT/haCharge réelle en saison pluvieuse 0,63 UBT/haCharge réelle en saison sèche 0,64 UBT/ha

Il y a donc surpâturage en saison pluvieuse ( bilan négatif: 0,05 UBT/ha) et en saison sèche (bilannégatif : 0,3 UBT/ha)

3.5.6 Classification paysanne de l'appétibilité des espèces

Les espèces ont été classées sans distinction de l'espèce animale.

Pour les espèces ligneuses, 7 espèces ont été citées par les agropasteurs comme ayant une bonneappétibilité. Il s'agit de :

- Pterocarpus erinaceus - Isoberlina doka- Khaya senegalensis- Combretum aculeatum- Pterocarpus lucens- Guiera senegalensis- Acacia albida- Grewia bicolor

Pour les herbacées, ont été citées :

- Andropogon ascinodis- Andropogon gayanus- Roetboellia exaltata- Panicum anabastistum- Pennisetum pedicellatum.

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IV CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

4.1. Le pâturage herbacé

Dans la forêt de Gonsé, les pâturages à dominance d'annuelles (Loudetia togoensis, Pennisetumpedicellatum, Andropogon pseudapricus, etc.) sont les plus importants (53 % de la superficie totalede la forêt). Les autres types de pâturages à vivaces sont dominés par Cymbopogon schoenanthus,graminée peu appétée par le bétail.

La forte fréquentation ou surcharge en saison pluvieuse des pâturages à annuelles est un facteur dedégradation important du couvert végétal. En effet, le piétinement en saison des pluies provoqued'abord un tassement de l'horizon superficiel peu profond des sols sur lesquels se développent cespâturages. De même, la tonte rase des annuelles par le bétail entraîne une réduction importante ducouvert graminéen et un affaiblissement des possibilités de régénération des graminées vivaces etdes plantules ligneuses. Les plages de sol dénudé sont alors colonisées par une petite graminéeannuelle, Microchloa indica, ou par des légumineuses basses comme Zornia glochidiata ouAlysicarpus glumaceus. La présence de ces espèces indique une dégradation de la structure du solet la nécessité de suspendre la fréquentation du pâturage en période pluvieuse.

L'objectif d'une bonne gestion des pâturages à annuelles doit donc tendre à limiter ces phénomènesde damage du sol et d'affaiblissement de la régénération des graminées vivaces appétées par le bétailcomme Andropogon gayanus et Andropogon ascinodis.

Les enquêtes en milieu réel auprès des agropasteurs des villages riverains ont montré que la forêt estparcourue par le bétail en saison pluvieuse et en saison sèche. Les objectifs principaux desagropasteurs visent de surcroît l'augmentation de la productivité numérique du troupeau. Il est doncdifficile de mener des actions à court terme en incitant à une exploitation plus intensive du cheptel(embouche des jeunes mâles, déstockage des vieilles femelles qui continuent de reproduire).

Il est donc important de faire le choix de procéder à une gestion raisonnée du pâturage. Les optionsapplicables dans le cas de la forêt de Gonsé sont les suivantes :

- soit éviter la fréquentation d'une partie des pâturages à annuelles pendant la saison pluvieuse etdurant au moins trois ans;

- soit assurer une fréquentation moins forte des pâturages à annuelles et à vivaces au cours de lasaison pluvieuse, pour ce faire il est nécessaire de prévoir une rotation des pâturages en prévoyantun temps de repos pour chaque période de saison pluvieuse (début, milieu, fin).

4.2 Le pâturage aérien

Avant de se prononcer sur la contribution des espèces ligneuses à la disponibilité en fourrage pour lebétail, il est important d'examiner un certain nombre d'aspects comme par exemple la disponibilitéen fourrage en fonction des saisons, sa qualité et les possibilités d'exploitation durable. Bien que,d'une façon générale, la quantité de biomasse aérienne atteigne son point culminant pendant lasaison des pluies, c'est la disponibilité en saison sèche qui joue le rôle le plus important en élevage.

Pendant la saison sèche, le pâturage herbacé a séché et sa valeur énergétique et protéique est trèsfaible. Les organes (feuilles, jeunes rameaux, fleurs, fruits) des plantes ligneuses sont en ce momentune source de fourrage frais plus riche en protéines et en certains minéraux essentiels (phosphore et

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calcium) et en carotène (vitamines). Tout autant d'éléments sans lequel le bétail élevé en extensif etle gibier ne pourraient survivre en saison sèche dans les zones arides et semi-arides (Houérou 1987).

Il faut savoir également que suivant l'espèce animale, l'importance du brout ligneux n'est pas lamême en fonction des saisons. Un surpâturage en saison pluvieuse du cheptel bovin (espèceherbiphile) n'aura pas les mêmes conséquences désastreuses sur les ligneux qu'un surpâturage aucours de la même période des caprins (espèces ligniphiles). Les bovins ne pâturent presque jamaisles ligneux en saison pluvieuse. Les caprins broutent invariablement ligneux et herbacées en saisonpluvieuse. Les ovins ont un comportement intermédiaire.

Un surpâturage des bovins en saison sèche a un effet néfaste sur le pâturage ligneux surtout ensaison sèche chaude, où le tapis herbacé annuel est inexistant (feux et assèchement). En périodesèche, l'importance de la pâture des ligneux par les bovins égale celle des caprins.

Le bilan fourrager établi aux différentes saisons indique qu'il y a un surpâturage en saison sèche eten saison pluvieuse. En termes d'UBT, les bovins sont plus importants quelle que soit la saisonconsidérée. Leur comportement alimentaire va donc déterminer l'effet pâture sur les unités depâturage. Il y a donc hypothèse de risque de dégradation du fourrage ligneux en saison sèche. Demême, les petits ruminants (surtout les caprins) ne sont pas gardés au cours du pâturage. Les zonesde régénération des plantules ligneuses subissent donc la pression de ceux-ci en saison pluvieuse.Cela a un impact négatif sur la régénération des espèces ligneuses.

Il est donc recommandé de poursuivre l'interdiction de l'émondage dans la forêt et d'appliquer unfaible taux de charge en saison sèche. Il faut également intégrer les petits ruminants (surtout lescaprins) à cette exploitation raisonnée en évitant le surpâturage de ceux-ci sur les zones derégénération des espèces ligneuses.

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V. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Besmer G., 1996. Inventaire de la forêt classée de Gonsé 1995 : Conception et Résultats. Versionfrançaise. Projet gestion forestière de Gonsé. GTZ.

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Bognetteau-Verlinden E., VanDer Graaf S., Kessler J.J., 1994. Aspects de l'aménagement desressources naturelles au sahel. Documents sur la gestion des ressources naturelles 2.

Brehman H., De Ridder N., 1991. Manuel sur les pâturages des pays sahéliens. ACCT-CTA-KARTHALA.

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MEE/SG/DGEF, 1997 Forêt classée de Gonsé : Projet de plan d'aménagement (période 1997-2007). GTZ.

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Tiendrébéogo J.P. 1987. Contribution à l'étude des pâturages naturels de Gampèla : Ressources etPossibilités de développement pastoral.