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HAENDEL The Lord is My Light Concerto pour orgue n°4 Dixit Dominus 15 et 16 décembre 2012 Eglise Saint-Etienne du Mont Chœur d'Oratorio de Paris, direction Jean Sourisse

HAENDEL - Choeur d'Oratorio de Paris · revient allegro ma non troppo à la louange du Seigneur. 8 - chœur (psaume 34, v. 4) O praise the Lord with me, and let us magnify his name

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HAENDELThe Lord is My LightConcerto pour orgue n°4Dixit Dominus

15 et 16 décembre 2012

Eglise Saint-Etienne du Mont

Chœur d'Oratorio de Paris, direction Jean Sourisse

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Prochain concert du Chœur d'Oratorio de Paris :

1er et 2 juin 2013 à l'Église Notre Dame du Liban

Trésors du baroque européen

Claudio MONTEVERDI : Magnificat pour soli, choeur à 6 voix et continuo (Extrait des Vêpres de la Vierge)

Giacomo CARISSIMI (1605 - 1674) : Histoire de JEPHTÉ oratorio pour soli, choeur, et continuo

Dietrich BUXTEHUDE (1637 – 1707) : Missa Brevis pour choeur à 5 voix et continuo

Pour être averti des prochains concerts par mails, inscrivez-vous à la lettre d'informa-tion du Chœur d'Oratorio de Paris en vous connectant sur le site :

www.oratoriodeparis.asso.fr

Le Chœur d'Oratorio de Paris est soutenu par la Mairie de Paris

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Programme

Georg Friedrich Haendel (1685 – 1759)

« The Lord is my light », Chandos Anthem n° 10

Concerto pour orgue n°4 en Fa Majeur (version reconstituée de 1737)

allegro – andante – adagio – allegro – final avec choeur

entracte

Dixit Dominus

Interprètes

Emilie Brégeon (soprano)

Marie-Odile Lafon (soprano)

Marie Charpentier-Leroy (alto)

Vincent Lièvre-Picard (ténor)

Vincent Warnier (orgue)

Chœur d’Oratorio de ParisENSEMBLE JEAN-WALTER AUDOLI

Orchestre de Chambre d'Ile de France

direction Jean Sourisse

Ensembles subventionnés par les départements du Val de Marne, du Val d’Oise et la ville de Paris

Giotto, Nativité, chapelle de Scrovegni, Padoue

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Georg Friedrich Haendel in 1727, portrait attribué à Balthasar Denner

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Note de ProgrammeHaendel (1685-1759) est contemporain de Jean-Sébastien Bach, originaire de la même région d'Allemagne que lui et luthérien comme lui : là s'arrêtent toutefois les ressem-blances, leur destin comme leur musique ne présentant que peu de points communs. Bach n'a presque pas quitté sa province natale de Saxe tandis que Haendel, cosmopolite polyglotte, l'a vite abandonnée pour Hambourg, puis pour l'Italie, avant de se fxer en Angleterre. Bach a composé avant tout de la musique religieuse et instrumentale sans ja-mais aborder le domaine de l'opéra et n'a produit que trois oratorios : opéra et orato-rio sont en revanche les genres où Haendel a excellé, tout en abordant bien d'autres formes musicales et en s'adaptant avec facilité aux exigences du milieu où il se trouvait. Ainsi, lors de son séjour italien, de 1706 à 1709, le jeune luthérien compose des motets latins à l'occasion d'une célébration catholique en l'honneur de la Vierge Marie, la fête de Notre Dame du Mont Carmel. L'ensemble comporte, entre autres, trois psaumes ca-ractéristiques des vêpres (c'est-à-dire de l'offce du soir) catholiques. La Contre-Ré-forme a donné une nouvelle impulsion à cet offce et encouragé les fdèles à y assister le dimanche après-midi et les jours de fêtes religieuses : les psaumes qui le constituent (Dixit Dominus, Beatus vir, Laudate pueri, Laudate Dominum) sont très souvent mis en mu-sique au début du 17e siècle, Monteverdi en fournissant l'exemple le plus éclatant. C'est à un nouveau milieu, l'Angleterre anglicane, qu'Haendel s'adapte dans les Chandos An-thems, composés quelques années plus tard (1717-1718) pour un richissime mécène, le duc de Chandos, qui devait sa fortune à ses fonctions de trésorier-payeur des armées pendant les guerres de succession d'Espagne ; le texte des onze anthems (c'est-à-dire des cantates anglicanes) est constitué d'extraits des psaumes tels qu'on les trouvait traduits dans le Livre de la prière commune (Book of Common Prayer) anglican.

Chandos Anthem n° 10 : The Lord is my Light

Nous savons peu de choses concernant la composition des Chandos Anthems et, en par-ticulier, l'ordre de leur composition. La plupart recourent à seulement trois voix et à un effectif instrumental réduit, car Haendel a dû s'adapter aux moyens musicaux limités dont son mécène disposait dans son château de Cannons, mais The Lord is my Light (Le Seigneur est ma lumière) emploie des moyens nettement plus importants : cinq voix (les sopranos sont divisées) cordes, hautbois et deux fûtes. Les extraits de psaumes choisis par Haendel lui-même exaltent la puissance de Dieu, qui aide ses fdèles à vaincre leurs ennemis ; ils l'en remercient par leurs louanges et désirent « habiter pour toujours sa demeure ». Ce contenu permet à Haendel de varier l'expression en évoquant tour à tour la puissance redoutable de Dieu, la joie des hommes d'être sous sa protection et leur reconnaissance à son égard.

Note de programme

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1- Sinfonia

L'anthem commence par une sinfonia (passage purement instrumental) en sol mineur, dont la première partie est un largo de caractère solennel, et la seconde, un allegro qui déroule une fugue rapide et énergique, dont le sujet repose sur des groupes de notes répétées.

2 - air pour ténor (psaume 27, verset 1)

The Lord is my light and my salvation ;Whom then shall I fear ?The Lord is the strength of my life ;Whom then shall I fear ?

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;De qui aurai-je donc peur ?Le Seigneur est la force de ma vie ;De qui aurai-je donc peur ?

Le thème, très bref, met en valeur les deux mots essentiels ; puis les séquences s'al-longent et modulent (do mineur et ré mineur) avant de revenir aux phrases courtes et à la tonalité de sol mineur.

3 - chœur (psaume 27, v. 3)

Though an host of men were laid against me,Yet shall my heart not be afraid.Though there rose up war against me,Yet I will put my trust in Him.

Qu'une troupe soit menée contre moi,Mon cœur n'aura pas peur.Qu'il se lève une guerre contre moi,Je placerai ma confance en Lui.

Le chœur entre en scène pour l'évocation d'une mêlée guerrière : un thème martial et bref, en si majeur, est tantôt dispersé entre les différentes voix, tantôt chanté par plu-sieurs voix en même temps, tandis que la phrase affrmant « mon cœur n'aura pas peur » est traitée en valeurs longues (en cantus firmus) par une ou plusieurs voix. Un second épisode (« qu'il se lève une guerre contre moi ») développe le même procédé en l'ac-compagnant de vocalises, pour se terminer sur une séquence homophonique affrmant solennellement : « je placerai ma confance en Lui ».

4 - air pour ténor (psaume 27, v. 4)

One thing have I desired of the Lord

Which I will require,That I may dwell in the house of the Lord all the days of my lifeTo behold the fair beauty of the LordAnd to visit his temple.

La seule chose que j'ai désirée de la part du SeigneurEt que je rechercherai,C'est que je puisse habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma viePour contempler la splendeur du SeigneurEt pour fréquenter son temple.

Ce mouvement est un largo dans lequel deux fûtes accompagnent délicatement le té-nor, exprimant le désir du fdèle de « résider dans la maison du Seigneur tous les jours

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de sa vie ». Les rythmes pointés se multiplient : ils pourraient souligner la fermeté du désir exprimé. Puis, après une ritournelle des fûtes, commence une nouvelle séquence plus sereine pour illustrer l'état contemplatif du fdèle (« pour contempler la splendeur du Seigneur »), sur laquelle s'achève le mouvement.

5 - chœur (psaume 27, v. 6)

I will offer in his dwelling an oblation with great gladness ;I will sing and speak praises unto the Lord.

J'accomplirai dans sa demeure un sacrifce avec une grande joie ;Je chanterai et j'adresserai des louanges au Seigneur.

Le chœur développe une idée apparentée à celle du mouvement précédent, mais cette fois sur un ton exultant : des vocalises rapides passent d'une voix à l'autre, parfois une voix tient une note sur les mots praises ou Lord tandis que les autres chantent de façon homophone ; vers la fn, le jeu s'inverse et trois voix tiennent un accord sur Lord tandis que les seules sopranos reprennent le thème principal. Le mouvement s'achève sur une séquence homophone.

6 - chœur (psaume 18, v. 32 ; puis v. 8 et 15)

For who is God but the Lord,Or hath any strenth except the Lord ?The earth trembled and quak'd, the very fondationAlso of the hills shook, and were removed.He cast forth lightnings and gave his thunder and destroyed them.

Car qui est Dieu si ce n'est le Seigneur,Ou possède quelque force si ce n'est le Seigneur ?La terre a frémi et tremblé, le fondement mêmeDes montagnes aussi a été secoué et dé-placé.Il a lancé des éclairs et produit son ton-nerre et Il les a détruits.

Ce nouveau chœur commence lui aussi par une solennelle séquence homophone, à la-quelle succède l'évocation très imitative (un « fguralisme ») d'un tremblement de terre : les notes répétées homophones, les brusques silences, rappellent le fameux « air du froid » dans Le roi Arthur de Purcell. La musique illustre ensuite les éclairs et le ton-nerre (qui roule en longues vocalises des basses), puis la tempête s'achève brusquement.

7 - chœur (psaume 20, v. 9)

They are brought down and fall'n, but we are risen.

Ils sont précipités et tombent, mais nous, nous sommes relevés.

C'est encore au chœur qu'est confé ce mouvement qui souligne musicalement le contraste entre la chute des ennemis (illustrée par une descente chromatique) et l'élé-vation des protégés du Seigneur (évidemment suggérée par un trait ascendant), si l'on se

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réfère au contexte du psaume cité. Mais ce fragment isolé pourrait bien plutôt suggérer, dans un contexte chrétien, la chute des damnés opposée à l'élévation des élus (le terme risen est souvent employés pour parler des ressuscités). Après un silence, le chœur revient allegro ma non troppo à la louange du Seigneur.

8 - chœur (psaume 34, v. 4)

O praise the Lord with me, and let us magnify his name together.

Louez le Seigneur avec moi et célébrons son nom ensemble !

Le chœur reprend la louange du Seigneur, déjà exprimée dans le cinquième mouvement. L'exultation d'alors fait place à une calme sérénité : des vocalises très fuides circulent d'une voix à l'autre sur la deuxième partie du verset (let us magnify...) tandis que la pre-mière partie (O praise the Lord with me) recourt à des valeurs longues et exprime une calme et ferme assurance.

9 - air pour ténor (psaume 28, v. 7)

The Lord is my strength and my shield ;My heart has trusted in Him and I am helped :Therefore my heart danceth for joyAnd in my song will I praise Him.

Le Seigneur est ma force et mon bouclier ;Mon cœur a eu confance en Lui et je suis secouru :C'est pourquoi mon cœur danse de joieEt dans mon chant je veux Le louer.

Le ténor poursuit sur le même ton que le chœur précédent. L'air est introduit par une ritournelle qui constitue le début du thème exposé immédiatement après par le ténor. À mesure qu'il se déroule, les vocalises lui confèrent une allure plus joyeuse et le mou-vement devient de plus en plus dansant, illustrant les paroles elles-mêmes.

10 - air pour soprano (psaume 29, v. 3 et 10)

It is the Lord that ruleth the sea,The Lord sitteth above the water flood

And the Lord remaineth a king for ever.

C'est le Seigneur qui gouverne la mer,Le Seigneur réside au-dessus des grandes eaux [autre interprétation : « du déluge »]Et le Seigneur reste un roi pour toujours.

La puissance de la mer sur laquelle règne le Seigneur est évoquée par un rythme très marqué, présent d'un bout à l'autre du mouvement, rythme qui ne passe au second plan que quand la soprano s'attarde à trois reprises en valeurs longues sur for ever.

11 - chœur (psaume 30, v. 5 ; psaume 45, v. 18)

Sing praises unto the Lord,O ye saints of His,And give thanks unto Him for a

Chantez des louanges au Seigneur,Vous qui êtes ses dévots,Et adressez-lui vos remerciements en mé-

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remembrance of his holiness.I will remember thy name from one generation to another :Therefore shall the people give thanks unto Thee,World without end. Amen.

moire de sa sainteté.Je rappellerai ton nom de génération en génération :C'est pourquoi les peuples t'adresseront leurs remerciements, Dans les siècles des siècles. Amen.

Ce chœur fnal de glorifcation commence andante par un motif d'accompagnement en arpèges (rappelant Zadok le prêtre) sur le fond duquel se déroule une brève louange so-lennelle : les voix entrent en imitation et se retrouvent rapidement en homophonie, puis elles repartent dispersées avant de se retrouver pour la fn de la première séquence. La seconde, allegro, commence joyeusement par une partie fuguée sur « Je rappellerai ton nom... » suivie d'une autre, d'un caractère plus fuide, sur « C'est pourquoi les peuples... » Une dernière séquence, toujours allegro, combine ensuite World without end et Amen : les premiers mots apparaissent en valeurs longues (cantus firmus) tandis que l'Amen est traité en vigoureux support rythmique où l'on retrouve un motif déjà utilisé de la même façon dans la fn du Dixit Dominus (motif au départ typique de la musique instrumentale et transposé par Haendel dans l'écriture vocale).

Concerto pour orgue n°4 en fa majeur

Haendel aurait composé les concertos pour orgue de l'opus 4 pour embellir les repré-sentations d'Esther, Déborah et Athalie, en 1735, à Covent Garden. Ce théâtre venait d'ac-quérir un nouvel orgue, disposant d'une remarquable variété de jeux. Toutefois, il ne dis-posait pas d'un pédalier comme les orgues d'Allemagne, ce qui explique la sonorité dé -pourvue de graves profonds de ces concertos ; et comme son intensité sonore ne pou-vait rivaliser avec celle de l'orchestre, l'orgue joue assez souvent seul ou seulement sou-tenu par un accompagnement orchestral discret. L'orchestre et l'orgue alternent en dia-loguant et ne jouent ensemble que pour conclure les mouvements. L'œuvre comporte quatre mouvements : un allegro initial particulièrement enjoué, suivi d'un andante aussi développé que lui, auquel succède un bref adagio où l'orgue joue seul sauf à la fn ; puis c'est l'orchestre qui introduit l'allegro fnal. Le concerto s'achevait en 1737 par un Alleluja exploitant certains de ses thèmes : il a été adapté par Thomas Tacquet d'après plusieurs indications d'époque. Ce concerto peut également être joué dans une version pour orgue seul élaborée par Marcel Dupré.

Dixit Dominus

Ce psaume (numéroté 110, autrefois 109) commence les vêpres et son texte pose bien des problèmes d'interprétation dans le détail desquels nous n'entrerons pas. Pour en avoir une idée, comparez la traduction littérale du texte latin que nous proposons et la traduction (à la fn de cette notice) fondée sur le texte hébreu, que fournit E. Dhorme dans la Bibliothèque de la Pléiade. Le texte latin de la Vulgate (version latine de la Bible,

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réalisée par Saint Jérôme au 4e siècle après J.-C.) suit de très près le texte grec de la version dite des Septante (soixante-douze savants alexandrins qui auraient, au 3e siècle avant J.-C., réalisé une traduction de la Bible hébraïque pour leurs compatriotes d'Égypte) : toutefois, son exaltation d'un roi qui serait aussi prêtre, sur le modèle du pa-triarche Melchisédech, mentionné par la Genèse, remonterait plutôt au milieu du 2e siècle avant J.-C., époque où les frères Maccabée œuvrent à restaurer sur une base reli-gieuse l'ancien royaume d'Israël. Les chrétiens ont ensuite réinterprété ce psaume en y discernant l'annonce du Messie, roi et grand-prêtre, qu'ils ont appliquée bien sûr à Jésus. Ce psaume est aussi le plus cité dans le Nouveau Testament et doit à cela sa célébrité et son exploitation dans la liturgie. Ce texte concorde bien, également, avec l'esprit de la Contre-Réforme, qui exalte contre la clarté rationaliste le mystère des textes et des rites sacrés, et, dans son esprit militant, exalte le combat contre les infdèles ou les hé-rétiques. Le texte du psaume offre aussi aux musiciens de belles possibilités de contrastes entre violence (« il broiera les rois, brisera les têtes de bien des hommes... ») apaisement (« il boira au torrent »), ardeur et solennité. Le jeune Haendel, qui a 22 ans lorsqu'il écrit cette œuvre, y manifeste la maîtrise des moyens qu'il a hérités de l'Italie moderne (Carissimi, Stradella, Steffani, Alessandro Scarlatti) et de la tradition germa-nique (emploi de motifs en valeurs longues rappelant le choral protestant ou des thèmes grégoriens). Comme ses contemporains italiens, il alterne les airs accompagnés (de style moderne) et les chœurs où la polyphonie est plus développée (de style ancien). Ce motet frappe par certaines audaces harmoniques (la suspension brusque sur un fa# dans le premier mouvement) et par la vigueur rythmique qui anime l'ensemble et qui est une caractéristique de la manière haendelienne. Peut-être lui manque-t-il encore l'épaisseur de la matière instrumentale et harmonique, cette heureuse plénitude sonore qui constituera un des grands charmes de son style et que l'on entend dans les Chandos Anthems.

1 - chœur, alto et soprano

Dixit Dominus Domino meo :Sede a dextris meis,Donec ponam inimicos tuosscabellum pedum tuorum.

Le Seigneur a dit à mon SeigneurAssieds-toi à ma droiteJusqu'à ce que je fasse de tes ennemisun escabeau pour tes pieds.

Le premier mouvement commence par une vigoureuse introduction très rythmée aux cordes, que suivent les interventions alternées du chœur et des solistes. La fn du mou-vement redonne la parole aux cordes.

2 - air pour alto

Virgam virtutis tuae emittet Dominusex Sion.Domina in medio inimicorum tuorum.

Le sceptre de ta puissance, le Seigneur l'en-verra depuis Sion.Domine au milieu de tes ennemis.

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Le morceau se développe en multipliant progressivement les vocalises.

3 - air pour soprano

Tecum principium in die virtutis tuae,In splendoribus sanctorum;Ex utero ante luciferum genui te.

Qu'avec toi soit le pouvoir au jour de ta puissance,Dans les splendeurs des hommes de la vraie foi ;De mon ventre, dès l'aurore, je t'ai engendré.

L'air repose sur une ritournelle de rythme ternaire d'où la soprano se détache pour dé-rouler ses vocalises. L'adéquation de de cet air, comme du précédent, avec le texte évo-quant l'autorité du souverain peut paraître approximative : Haendel a sans doute plutôt cherché le contraste avec le début du mouvement suivant.

4 - chœur

Juravit Dominus et non paenitebit eum: Le Seigneur l'a juré et ne s'en repentira pas :

Les blocs homophones suggèrent solennellement la puissance du Seigneur et l'irrévoca-bilité de son serment (et non paenitebit eum, où l'on notera la mise en valeur de non) est affrmée sur un tempo beaucoup plus rapide.

5 - chœur

Tu es sacerdos in aeternumSecundum ordinem Melchisedech.

Tu es prêtre pour l'éternitéSelon le modèle de Melchisédech.

Haendel oppose ici le caractère statique de la première séquence (une phrase mélo-dique simple montant vers l'aigu : Tu es sacerdos) avec la rapidité de la seconde, secun-dum ordinem Melchisedech (qui, au départ, présente une mélodie descendante).

6 - chœur

Dominus a dextris tuis ;Confregit in die irae suae reges.Judicabit in nationibus ;Implebit ruinas,Conquassabit capita in terra multorum.

Le Seigneur est à ta droite ;Il a brisé les rois le jour de sa colère.Il jugera les nations [= les païens];Il [les] remplira de ruines,Il fracassera sur la terre les têtes de beaucoup.

C'est encore le chœur qui évoque la colère du Seigneur et introduit des fguralismes sur confregit reges (« Il a brisé les rois ») ; judicabit in nationibus est traité en style polyphonique ancien avant qu'un trait de cordes énergique n'introduise l'évocation d'une sorte d'ouragan provoquant les ruines sur son passage ; puis le silence se fait sur le champ de ruines avant qu'un fguralisme (comme une suite de coups de pilon) illustre une nouvelle action violente du Seigneur : conquassabit capita multorum.

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7 - deux sopranos et chœur

De torrente in via bibet ;Propterea exaltabit caput.

A l'eau du torrent en [sur le] chemin il boira ;A cause de cela il lèvera la tête.

L'atmosphère change radicalement, évoquant un paisible repos, sans que le compositeur ait, comme d'autres, tel A. Scarlatti, cherché à illustrer le fux du torrent. Le dialogue des deux sopranos est soutenu par des séquences homophones (et sur un rythme de noires répétées) du chœur.

8 - Chœur

Gloria Patri et Filio et Spiritui SanctoIn saecula saeculorum . Amen.

Gloire au Père, au Fils et au Saint-EspritDans les siècles des siècles. Amen.

La doxologie fnale (glorifcation de Dieu) est d'abord exposée successivement par les sopranos et les ténors, puis elle est soutenue par les valeurs longues d'un motif de type grégorien exposé par les basses, puis par les autres voix tandis qu'à leur tour les basses reprennent le mélisme de Gloria. L'œuvre se termine par une fugue sur un motif très rythmé (sur In saecula saeculorum) composé de notes répétées suivies d'un motif tour-noyant : le tout confère à ce fnal une allure particulièrement joyeuse.

Philippe Torrens, Choeur d'Oratorio de Paris

Traduction du psaume 110 par Edouard Dhorme (bibliothèque de la Pléiade)

1 - Oracle de Iahvé à mon Seigneur :« Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemisl'escabeau de tes pieds ! »`2 - Iahvé étendra de Sion le sceptre de ta puissance :domine au milieu de tes ennemis !3 - En toi la noblesse, au jour de ta naissance,doté des honneurs sacrés, au sortir du sein,à toi, dès l'aurore, la rosée de ta jeunesse !

4 - Iahvé l'a juré et il ne s'en repentira pas :« Tu es prêtre à jamaisà la manière de Melchisédech ».5 - Adonaï est à ta droite,il brise les rois, au jour de sa colère,il juge les nations : c'est plein de cadavres,dont il a brisé la tête sur l'étendue de la terre !6 - Au torrent il boira sur la route,c'est pourquoi il lèvera la tête.

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Emilie Brégeon, soprano

Soprano colorature à l’Opera Studio de l’Opé-ra National du Rhin pour les saisons 2010/11 – 2011/12, Emilie Brégeon débute le chant ly-rique à la Maîtrise de Radio France, puis à la Schola Cantorum de Paris. Elle poursuit en pa-rallèle ses études supérieures à la Sorbonne en Musicologie, Histoire de l’Art, et obtient un Diplôme d’Etudes Approfondies en Théâtre. Elle est ensuite reçue à la Guildhall School of Music and Drama de Londres, où elle obtient son Master avec « Distinction » et travaille sous la direction de musiciens tels que Sarah Walker, Robin Bowman, Graham Johnson, Ru-dolf Piernay et Laura Sarti.

Elle étudie également à L’Opernschule de l’Universität für Musik und Darstellende Kunst de Mannheim, Allemagne, auprès de Rudolf Piernay. Emilie participe à de nombreuses Mas-ter Classes avec entre autres Sir Thomas Allen, Dame Kiri Te Kanawa, Elisabeth Connell, Sylvie Valayre, Umberto Finazzi, Françoise Pollet et Sir José Cura à l’Opéra de Nancy. Elle se pro-duit régulièrement en concerts et récitals et oratorios en France et au Royaume-Uni, no-tamment au Wigmore Hall à Londres, au Holly-well Music Hall à Oxford, lors du Oxford Lie-der Festival 2007, ainsi que sous la direction de Graham Johnson dans 1880’s A Portrait in Song et Hidden Cycles à la Guildhall School of Music and Drama, plus récemment à la Salle Olivier Messiaen de Radio France, la salle Pleyel et à l’occasion de nombreux festivals.

Son expérience sur scène inclue les rôles de Berenice dans L’Occasione fa il ladro de Rossini, La Princesse dans Le Chat Botté de César Cui, Norina dans Don Pasquale de Donizetti , Delia dans Ali Baba et les 40 voleurs de Cherubini, Er-nestine, dans Monsieur Choufleuri, Mélanie, dans Ta Bouche, Celia, dans La Fedeltá Premiata, le premier esprit dans La Flûte enchantée, Susanna dans Les Noces de Figaro et Despina dans Cosí fan Tutte de Mozart.

Marie Charpentier-Leroy, alto

Après des études littéraires en classes prépa-ratoires et la rédaction d'un mémoire de mas-ter autour des origines de la chanson réaliste, Marie Charpentier-Leroy intègre la classe de chant du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en 2010.

Son amour de la scène la conduit très vite à prendre part à des manifestations musicales telles que le Festival des Soirées lyriques de Sanxay (2011, 2012) ou le Festival Ré Majeur (2012) sous la direction de chefs tels que Di-dier Lucchesi ou encore Marc Minkowski.

En février dernier, c'est dans le rôle de Mi-nerve qu'elle apparaît sur la scène d'Orphée aux Enfers d'Offenbach (à Nouaillé-Maupertuis, sous la direction d’Yves Coudray), avant d'être entendue en Dame Marthe dans le Faust de Gounod (Musée des Invalides, mai 2012). Sa voix de mezzo colorature lui permet également d'aborder les rôles de travestis, tel celui du chevalier Ramiro dans lequel on a pu

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l’entendre lors de la production de La finta Giardiniera, de Mozart (CNSMDP, mars 2012).

Très appréciée au mois de juin dernier dans la production Off, off, Offenbach ! de Gérard Le-cointe, c’est dans une adaptation de l’œuvre pour solistes, chœurs, et chœurs d’enfants qu’elle interprétera à nouveau le rôle de so-liste principale à l’opéra de Massy le 8 juin 2013.

Désireuse de transmettre au public son amour des lettres et de la musique, elle travaille ac-tuellement à l'élaboration d'un spectacle au-tour de la chanson française du XIXème siècle avec la pianiste Anna Guyénot.

Vincent Lièvre-Picard, ténor

Vincent Lièvre-Picard étudie dans les Conser-vatoires de Tours et de Paris, puis au Conser-vatoire Supérieur. Il obtient des distinctions dans ces trois maisons en Chant Lyrique (Pre-mier Prix à l'Unanimité) et en Musique An-cienne (Diplôme Supérieur avec les félicita-tions du jury). Il reçoit là les enseignements de Noémi Rime et Howard Crook pour la mu-sique ancienne, d'Ana Maria Miranda et Anne-Marie Rodde pour le chant lyrique. Il est ac-tuellement conseillé par Udo Reinemann et Nadine Denize.

À l'opéra il interprète des œuvres de Char-pentier, Rameau, Haydn et Carl Orff - le rôle-titre dans Actéon de Charpentier au Théâtre de Bordeaux, celui de Zoroastre de Rameau à Mar-seille, Cecco (Il Mondo della Luna, Haydn) à An-

gers et le Erzähler (Der Mond, Orff) à l'Opéra National de Paris Bastille. Il chante en juin 2012 son premier Tamino (Die Zauberflöte) à Toulon.

Son large répertoire d'oratorio comprend en particulier les Évangélistes des Passions de Bach, pour lesquels il est remarqué et très de-mandé, des œuvres du répertoire baroque français, où il brille par son aigu aisé et sa connaissance du style dans les parties de « haute-contre à la française », et les oratorios de Mozart, Haydn, Berlioz, Dvorak et Britten. Son goût pour la musique de chambre l'amène à se produire régulièrement en récital avec piano. Une intégrale des cinq Canticles de Brit-ten en 2008 à la Sorbonne lui vaut un grand succès. Plusieurs récitals Schubert et Schu-mann avec pianoforte sont aussi à son pro-gramme.

Il enregistre en 2012 l'intégrale des mélodies de la compositrice luxembourgeoise Lou Kos-ter, avec le pianiste Emmanuel Olivier. Plusieurs sorties discographiques sont en outre prochai-nement prévues, qui viendront compléter une discographie déjà riche de plus de trente titres, dont plusieurs ont reçu d'importantes distinctions (Diapason d'Or, Choc du Monde de la Musique, Prix Massenet de la meilleure intégrale d'Opéra Français, disque du mois de la prestigieuse revue anglaise Goldberg…).

Dernièrement, il chante l’Evangéliste dans La Passion selon Saint-Mathieu de Bach sous la di-rection de Michel Corboz.

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Vincent Warnier, orgue

Depuis son grand prix d’interprétation au Concours international d’orgue de Chartres en 1992 et sa nomination, quatre ans plus tard, à la tribune parisienne de Saint-Étienne-du-Mont – où il succède à Maurice Durufé en compagnie de Thierry Escaich – Vincent Warnier s’est imposé comme une fgure ma-jeure de l’école d’orgue française, dont il porte la renommée largement au-delà des frontières nationales.

Une moisson de prix au Conservatoire natio-nal de région de Strasbourg puis au Conserva-toire national supérieur de musique et de danse de Paris ont forgé le métier solide de ce musicien, qui se traduit par une grande virtuo-sité et un talent très remarqué d’improvisa-teur.

À ces qualités indispensables, Vincent Warnier ajoute celles, plus rares, d’une rigueur sans faille et d’une érudition acquises auprès de maîtres comme André Stricker, Daniel Roth, Michel Chapuis et Marie-Claire Alain et lors d’études de musicologie à la Sorbonne, cou-ronnées de l’agrégation. Rien dans ses inter-prétations n’est jamais laissé au hasard, et l’au-diteur retient, pourtant, l’impression d’une poésie vibrante et de grands élans passionnés. Vincent Warnier n’a pas son pareil pour démê-ler les savantes constructions de Bach et leur donner le naturel de l’évidence, la véhémence de l’improvisation. En témoignent ses deux disques les plus récents consacrés au Kantor, chez Intrada : Ultima verba (2008) et les tocca-tas et fugues (2011).

Sa discographie, qui compte une vingtaine d’al-bums, témoigne de l’éclectisme de son talent ; elle est régulièrement saluée par une critique enthousiaste. Son premier disque chez Intrada, panorama de l’orgue français de Durufé à Escaich, a reçu un Diapason d’or, tout comme son intégrale de l’œuvre de Durufé.

En plus de la tribune de Saint-Étienne-du-Mont, Vincent Warnier s’est vu confer en 1997 le grand orgue Théodore Jacquot de la cathé-drale Notre-Dame de Verdun. Il est l’invité des tribunes et des salles les plus renommées, en France comme à l’étranger, jusqu’en Amérique latine et au Japon. Si le récital occupe le pre-mier plan de son activité musicale, il aime éga-lement se produire au côté de solistes comme les trompettistes Thierry Caens et David Guerrier ou les pianistes Christian Ivaldi et Alexandre Tharaud. Parmi ses prestations mar-quantes des derniers mois, citons des concerts à Amsterdam et Lucerne avec l’Orchestre na-tional de Lyon et Jun Märkl, une tournée au Ja-pon avec l’Orchestre de l’Opéra de Lyon et Kazushi Ono, un concert au Festival de La Chaise-Dieu, des récitals à Paris (Notre-Dame, Saint-Eustache, Saint-Sulpice), Berlin (cathé-drale), Budapest (église Mathias), Bratislava (Radio slovaque), Göttingen, Hanovre, Bonn, Tolède, Strasbourg, Marseille, Chartres, Nice, Albi, au Festival de Masevaux et de nom-breuses émissions sur France Musique. Depuis septembre 2011, on peut l’entendre chaque di-manche dans la nouvelle émission de critiques de disques animée par Benjamin François : Le Jardin des critiques.

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Jean Sourisse, direction

Quoique s’étant intéressé très tôt au domaine de la voix - il était lui-même chanteur - c’est par des études d’organiste que Jean Sourisse commence son apprentissage musical. Ce n’est qu’au terme d’une formation professionnelle accomplie dans ce domaine, qu’il décide de se consacrer pleinement au chant et à sa pédago-gie.

Il s’initie alors à la direction de chœur auprès des plus grands : Philippe Caillard, César Geof-fray, puis se perfectionne auprès de Michel Corboz, Eric Ericson et Frieder Bernius.

Parallèlement à sa carrière à l’Education Natio-nale (chargé de cours à l’Université Paris IV Sorbonne, notamment), il entreprend à partir de 1968 un brillant parcours de fondateur et directeur d’ensembles vocaux qui reçurent chacun en leur temps nombre de distinctions.

C’est d’abord l’ensemble vocal Audite Nova récompensé par neuf prix internationaux et un Prix spécial du jury d’Arezzo. Puis c’est le Chœur de l’Orchestre Colonne, créé en 1981 à la demande de Marcel Landowski, avec lequel Jean Sourisse monte pendant sept ans les grands ouvrages choro-symphoniques du XVIIIe siècle à nos jours. Depuis 1989, il pour-

suit ce travail à la tête des chanteurs du Chœur d’Oratorio de Paris, ainsi que, jusqu’en 2005, de l’Ensemble Vocal qui porte son nom, lequel a obtenu en 1998 une mention d’excel-lence aux Rencontres Chorales Internationales de Montreux.

En 2008 il crée le choeur de chambre Jean Sourisse, dont le but est d'aborder le réper-toire choral destiné à un effectif restreint.

Ayant acquis l’estime du milieu musical dès ses premiers pas dans ce domaine, Jean Sourisse a pu très vite s’allier des chefs aussi prestigieux que Armin Jordan, Colin Davis, Mstislav Ros-tropovich, Neville Marriner, Marek Janowski, James Conlon, Jacques Mercier, Jean-Claude Malgoire ou John Nelson.

Avec les formations chorales qu’il a créées et qu’il dirige, Jean Sourisse est à la tête d’une discographie remarquable, éminemment saluée par la presse musicale spécialisée.

Jean Sourisse est Chevalier dans l’Ordre Na-tional des Arts et des Lettres.

Orchestre de Chambre d’Ile-de-FranceL’Ensemble Jean-Walter Audoli, Orchestre de Chambre d’Ile-de-France, est un orchestre à géométrie variable (de 12 à 40 musiciens).

En 1984 — 1er Grand Prix du Concours des Orchestres de Chambre organisé par la Ré-gion Ile- de-France et la D.R.A.C. Ile-de-France — il obtient le titre d’« Orchestre de Chambre Régional d’Ile- de-France ».

Sa discographie est parsem ée de récompenses : Laser d’Or de l’Académie du Disque français, Grand Prix de l’Académie na-tionale du Disque lyrique, Grand Prix du Disque, Prix Charles Cros...

Depuis sa fondation, plus de neuf cents concerts ont été donnés en France et à l’é-tranger (Allemagne, Angleterre, Suisse, Maroc ainsi que Guadeloupe et Martinique) et de nombreuses émissions de télévision ont été

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enregistrées comme « Musiques au Cœur » d’Eve Ruggiéri.

L’orchestre a fait appel à des solistes et des comédiens d’exception : James Bowman, Gé-rard Caussé, Paul Esswood, Paul Tortelier, Christiane Eda-Pierre, Marielle Nordman, Jean-Pierre Wallez, Michel Piquemal, Michel Portal, Astor Piazzola, Martial Solal, Jean-Pierre Cas-sel, Michel Bouquet, Robin Renucci...

Chœur d’Oratorio de ParisAprès avoir constitué le Chœur de l’Or-chestre Colonne et l’avoir dirigé pendant sept ans, Jean Sourisse crée le Chœur d’Oratorio de Paris en novembre 1989; le Chœur est au-jourd’hui constitué de 70 chanteurs amateurs et expérimentés.

Le Chœur d’Oratorio de Paris a choisi d’abor-der le répertoire le mieux adapté à son effectif et à sa vocation : messes, motets, Requiem et oratorios de Bach, Haydn, Mozart, Mendels-sohn, Brahms, Franck, Fauré, Durufé, Poulenc, sans négliger pour autant le répertoire profane

des XIXe et XXe siècles : Schumann, Berlioz, Ravel et bien d’autres encore.

Dès sa création, le Chœur est engagé par la Grande Ecurie et la Chambre du Roy de Jean-Claude Malgoire (Festival des instruments an-ciens et Festival de la Chaise-Dieu en 1990), puis par l’Ensemble Orchestral de Paris, dirigé par Armin Jordan, orchestres avec lesquelles le Chœur aura ensuite maintes fois l’occasion de collaborer.

Depuis, il participe à de nombreuses produc-tions, étant régulièrement invité par les grands chefs (Colin Davis, James Conlon, Theodor Gu-schlbauer, Jean-Claude Malgoire, John Nelson, Alberto Zedda, Marek Janowski, Tamas Vasary, Jerzy Semkow, Jacques Mercier) et est associé à des solistes de renom: Lucia Valentini Terrani, Maria Bayo, Barbara Hendricks, Nathalie Stutz-mann, Sandrine Piau, Laurent Naouri, François Le Roux, José Cura…

Le Chœur d’Oratorio de Paris est invité à de nombreuses reprises depuis 1992 par le Festi-val de Saint-Denis, et collabore à cette occa-sion, avec l’Orchestre National de France et l’Or-

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chestre Philharmonique de Radio France ainsi que l’Ensemble Orchestral de Paris. Il y a donné la Messe de Sainte-Cécile de Gounod en juin 2004, ainsi que la Messe en mi b de Schubert et le Requiem de Fauré en juin 2003, sous la direc-tion de John Nelson.

En 2005, le Chœur d’Oratorio de Paris parti-cipe à l’enregistrement paru chez Naïve-Am-broisie de la 9ème Symphonie de Beethoven avec l’Ensemble Orchestral de Paris dirigé par John Nelson.

Le Chœur a enregistré récemment pour le la-bel américain JAV, la Messe Solennelle de Louis Vierne sous la direction de Jean Sourisse en l’église Saint Sulpice de Paris.

SopranosLaurence AUBRYMichèle BARAKE Catherine CHAUFOUR Danielle DELAMAREChristiane FERTIGCarole FLEURYAnne-Frédérique JOURDAIN-DARNETKristine KIRCHNERMarie-Odile LAFON Fabienne LECLERCSylvie MAUSSION Agnès MOREL HOCHLEITNERCécile MUSZYNSKI Marie NAMIAS Isabelle NICOLLE Marie-Noëlle REY Marie-Joseph SAGOTBéatrice UNTERNERAurélie VATHONNE

AltosMagali BARONCatherine BLAIS Anne CARTIERAline DANAPELMarie GUERYElisabeth KAUFFMANNMarielle MARECHALMartine MAUTREF Magdalena PIELAKCatherine ROBERT Taline TERMINASSIANSylvie VENINAnnie VIGNAUD

TénorsMarc BANNELIERBruno BERNARDMathieu COSSONHans Georg MOCKELHoward NYEJean-Robert RAVIOTJacques THIBAULT

BassesChristian BINETThierry CHAPELIERChristophe CHOUARD Christophe COUTAUXMatthieu DARNETArnaud de VILLEPINAxel DUCMichel GAILLARDClaude JOLLIETThierry LOPEZJean-Pierre MAC VEIGH Florent MOUTHONPierre PASQUET Philippe TORRENS

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Enregistrements du Choeur d'Oratorio de ParisEn vente à l'entracte et à la fn du concert à tarif très préférentiel !

Félix Mendelssohn-Bartholdy :Trois Grands Psaumes pour soli, chœur et orchestre Chœur d’Oratorio de Paris Ensemble Jean-Walter Audoli Direction : Jean Sourisse

Jean Sourisse offre une lecture apaisée de ces trois psaumes, enregistrés en concert. Les voix claires, souples et saines des so-listes (Benoit Haller en tête), le bel équilibre des pupitres, les voix de femmes a la diction claire, l’accompagnement nuancé, quoique parfois un peu trop en retrait, de l’orchestre, évoquent bien l’enjeu stylistique de l’univers religieux de Mendelssohn.

Avec ce chef, on est sûr de bénéficier d’une intériorité musicale de bon aloi, relayée ici par l’ambiance reli-gieuse du concert. Sourisse apporte notamment un soin méthodique a chaque verset (cf le Psaume 95, le plus poignant du disque) et obtient de ses musiciens une belle cohérence du déroulement narratif...

Sylvain Gasser, Répertoire

Louis Vierne : Messe Solennelle opus 16 Chœur d’Oratorio de Paris Chœur Grégorien de Paris Daniel Roth, grand orgue Eglise Saint-Sulpice, ParisDouble CD et livret

Pour la première fois au disque, nous est proposé dans un ma-gnifique album de taille « DVD », la Messe solennelle de Louis Vierne agrémentée de tout son contexte liturgique... ...Les deux chœurs sont remarquables : le premier, schola grégorienne, dis-tille paisiblement et harmonieusement un discours rehaussé discrètement par l’orgue de chœur. ... Le second chœur lui, chante la Messe solennelle de Vierne dans une couleur par-faite. C’est dire dans quelle ambiance et disposition l’auditeur est plongé pour apprécier cette œuvre.

Comme la tradition le dicte également, le déroulement est ponctué par deux œuvres anciennes de Jaco-bus Gallus, et de Giovanni Gabrieli, deux œuvres « a capella » dirigées, tout comme le Vierne, en main de maitre par Jean Sourisse. Au grand orgue, Daniel Roth fait merveille... ...Cette production, exceptionnelle, a été réalisée par une équipe d’américains passionnés par l’orgue a tuyau. Un tel projet était ambitieux, certes, mais il est abouti, tant sur le plan musicologique que purement musical.

Res Musica

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Passion du répertoire,Épanouissement vocal,Musicalité,Convivialité

Le Choeur d'Oratorio de Paris recrute !

Prochains concerts

G.Carissimi: JephtéD.Buxtehude: Missa BrevisC.Monteverdi: Magnifcat

A.Campra : RequiemJ.J. Cassanea de Mondonville : Psaume 92 « Dominus regnavit »

renseignements au 01.42.22.98.17 ou sur www.oratoriodeparis.asso.fr