Guide Pratique f

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  • Guide pratique du bton

    Holcim (Suisse) SA

    Concevoir et mettre en uvre des btons durables

    Strength. Performance. Passion.

  • Table de matires

    Copyright by Holcim (Suisse) SA | Auteurs: Marketing et Support Technique | 5e dition 2009 | Prix de vente: CHF 50.

    1 Les constituants du bton 2

    1.1 Les ciments 2

    1.2 Leau de gchage 11

    1.3 Les granulats 13

    1.4 Les adjuvants 21

    1.5 Les additions 26

    2 Du bton frais au bton durci 32

    2.1 Composition du bton 32

    2.2 Spcification des btons 36

    2.3 Ouvrabilit et consistance 44

    2.4 Fabrication et transport 46

    2.5 Mise en place et compactage 49

    2.6 Bton pomp 51

    2.7 Bton projet 53

    2.8 Bton autocompactant 56

    2.9 Bton lger 60

    2.10 Bton haute rsistance 63

    2.11 Bton de recyclage 66

    2.12 Bton apparent 69

    2.13 Influence du coffrage 72

    2.14 Cure 75

    2.15 Btonnage par temps chaud 78

    2.16 Btonnage par temps froid 82

    3 Causes et prvention des altrations du bton 84

    3.1 Sgrgation 84

    3.2 Fissuration 85

    3.3 Carbonatation et corrosion des armatures 92

    3.4 Efflorescences 94

    3.5 Attaque du gel et des sels de dverglaage 96

    3.6 Attaque par les sulfates 99

    3.7 Attaque chimique 100

    3.8 Raction alcalis-granulats 102

    3.9 Rsistance au feu 105

    Rfrences bibliographiques, normes, directives et

    recommandations 106

  • Guide pratique du bton 1

    Avant-propos

    Voici dj cinq ans que la 4me dition de notre Guide

    pratique a t publie. Cet ouvrage, largement utilis

    dans la pratique et pour la formation, constitue dsormais

    un standard unanimement reconnu. Cette 5me dition a

    t fortement remanie afin de prendre en compte les

    nouvelles connaissances, les rsultats rcents de la re-

    cherche ainsi que les changements normatifs. Lquipe de

    rdaction de Holcim (Suisse) SA a aussi profit de cette

    occasion pour ajouter de nouveaux chapitres. Ainsi, cette

    nouvelle dition, lgrement augmente, intgre des indi-

    cations relatives au bton lger, au bton de recyclage et

    au bton haute rsistance.

    Lobjectif de ce Guide pratique du bton est rest iden-

    tique. Cet ouvrage constitue un outil de diffusion des

    connaissances afin de restituer la pratique le savoir-faire

    et lexprience pratique pour tout ce qui touche la for-

    mulation, la production et la mise en uvre du bton. En

    consignant par crit les ficelles du mtier, fruits de lex-

    prience quotidienne sur les chantiers et qui souvent ne

    sont transmises quoralement, ce Guide pratique du

    bton veut les rendre accessibles au plus grand nom-

    bre. Le Guide pratique du bton prsente galement

    de manire succincte des connaissances et rgles de lart

    caractre plus gnral. Le lecteur intress approfon-

    dir lun ou lautre thme trouvera dans la bibliographie

    donne la fin de louvrage une liste de rfrences utiles

    ainsi que les normes, directives et recommandations y

    relatives.

    Lquipe du Product Management de Holcim (Suisse) SA

    a fourni un effort important pour adapter ce Guide pra-

    tique du bton aux conditions et dveloppements

    actuels de la construction en bton. Si un cas particulier

    devait survenir et ncessiter une aide spcifique, nos col-

    laborateurs du marketing et support technique se feront

    un plaisir de vous conseiller afin de trouver une solution

    sur mesure. Nous esprons que cette 5me dition du

    Guide pratique du bton contribuera la ralisation

    douvrages en bton de qualit.

    Lquipe des auteurs

    S. Bischof, B. Fleury, Dr J.-G. Hammerschlag, Dr P. Lunk,

    S. Paulsen, E. Ritschard, B. Schneider, K. Wassmann

  • que. Par ailleurs, le dveloppement de ciments des types

    CEM II et CEM III permet aux usagers doptimiser les pro-

    prits du bton en termes douvrabilit, de chaleur dhy-

    dratation, de durabilit, etc.

    1.1.1 Fabrication

    La fabrication du ciment Portland consiste prparer un

    mlange de matires premires de granulomtrie dfi-

    nie, le cuire jusquau seuil de fusion et broyer le pro-

    duit de cette cuisson en une poudre fine et ractive : le

    ciment. Globalement, on distingue quatre tapes dans la

    fabrication du ciment.

    Extraction et concassage des matires premires

    Pour produire une tonne de ciment, il faut compter une

    tonne et demie de matires premires calcaire et marne

    ou argile qui libreront la cuisson de leau et du gaz

    carbonique. Dans la carrire mme (fig. 1.1.1) la matire

    premire est dj concasse en morceaux de la grosseur

    du poing.

    Mlange et rduction en farine crue

    Lors de ltape suivante, les diffrentes matires premi-

    res sont mlanges dans des proportions correspondant

    la composition chimique optimum. Le moulin meules

    (fig. 1.1.2), permet simultanment de rduire la matire

    en poudre fine et de la scher. la sortie, on obtient la

    farine crue, qui va tre mlange dans des silos dhomo-

    gnisation pour garantir une composition uniforme.

    Transformation de la farine crue en clinker

    Le processus de cuisson une temprature denviron

    1450 C est lopration principale de la fabrication du

    ciment. Avant de pntrer dans le four rotatif (fig. 1.1.3),

    la farine crue passe dans les cyclones des changeurs de

    chaleur o elle est prchauffe 1000 C environ. la

    sortie du four, la matire se prsente sous forme de clin-

    ker incandescent avant dtre rapidement refroidie lair.

    On utilise comme combustible du charbon, de lhuile

    lourde ou du gaz naturel et, de manire de plus en plus

    importante, des combustibles de substitution tels que

    Guide pratique du bton2

    Les constituants du bton

    1.1 Les ciments

    Le ciment est un liant hydraulique. On entend par l une

    substance qui, mlange leau dite de gchage, est ca-

    pable de durcir aussi bien lair que sous leau. La pte de

    ciment durcie est pourvue dune rsistance mcanique

    leve et elle ne se dissout plus dans leau. Les ciments

    suisses doivent rpondre aux exigences des normes

    SN EN 196 (Mthodes dessai des ciments) et SN EN 197-1

    (Composition, spcifications et critres de conformit des

    ciments courants). Lvaluation de la conformit des

    ciments aux normes prcites est rgle par la norme

    SN EN 197-2 (valuation de la conformit).

    Depuis lintroduction de la norme europenne sur le

    ciment en Suisse, les ciments Portland composs et les

    ciments de haut-fourneau sont de plus en plus utiliss

    dans notre pays. Le recours plus frquent dautres con-

    stituants principaux comme le calcaire, le schiste calcin,

    les cendres volantes ou le laitier lors de la fabrication du

    ciment comporte aussi des avantages. Dune part, cela

    permet au producteur de ciment de prserver ses rser-

    ves de matires premires et, dautre part, la diminution

    de la part du clinker rduit les missions de gaz carboni-

    Historique

    Dans lAntiquit dj, les Romains utilisaient un mor-

    tier hydraulique compos dune chaux siliceuse addi-

    tionne de pouzzolanes ou de brique pile. En y ajou-

    tant des granulats appropris, ils obtenaient lOpus

    Caementitium ou ciment romain considr comme

    le prcurseur de notre bton et qui est lorigine du

    mot ciment . En 1824, lAnglais J. Aspdin labora et

    breveta un produit proche du ciment obtenu par cuis-

    son dun mlange finement broy de calcaire et dar-

    gile. Ce liant permettait de confectionner un bton

    comparable la pierre de Portland, une pierre calcaire

    trs rsistante extraite des carrires de lle de Port-

    land qui est couramment utilise dans la construction

    en Angleterre. Cest pour cette raison quon lappelle

    ciment Portland .

    1 Les constituants du bton

  • Guide pratique du bton 3

    Les constituants du bton

    les pneus usags ou les boues dpuration sches (voir

    ce sujet la directive de lOFEV Elimination des dchets

    dans les cimenteries ).

    Mouture du clinker, du gypse et dautres constituants

    principaux

    Pour obtenir un matriau ractif appropri, le clinker est

    moulu dans une unit de broyage (fig. 1.1.4) avec une pe-

    tite quantit de gypse (5% 7%) qui fera office de rgula-

    teur de prise. La finesse de la mouture influence consid-

    rablement la monte en rsistance du ciment. Suivant le

    type de ciment produire, on incorpore dautres consti-

    tuants principaux calcaire, schiste calcin, fume de

    silice, laitier de haut-fourneau, cendres volantes au

    clinker lors de la mouture. On obtient ainsi des ciments

    Portland composs et des ciments de haut-fourneau. On

    peut aussi mlanger les ciments et les autres constitu-

    ants principaux pralablement moulus dans une installa-

    tion de mlange pour obtenir des ciments proprits

    particulires. Les constituants sont alors mlangs inten-

    sivement jusqu ce que le produit soit parfaitement

    homogne. Lavantage de cette mthode est sa souples-

    se : elle permet en effet de produire flux tendus des

    quantits variables de ciments la carte, rpondant aux

    exigences spcifiques du client (fig. 1.1.5).

    Fig. 1.1.1Engins lourds luvre dans une carrire

    Fig. 1.1.3Le four rotatif, cur de la cimenterie

    Fig. 1.1.2Moulin meules pour la rduction en farinedu mlange de matires premires

    Fig. 1.1.4Intrieur dun moulin boulets o sopre le broyagedu clinker avec le gypse et les constituants principaux

    Fig. 1.1.5Installation de mlange pour la productionde ciments la carte

  • Guide pratique du bton4

    Les constituants du bton

    1.1.2 Contrle de la qualit du ciment et de sa confor-

    mit aux normes

    La qualit des ciments suisses et leur conformit aux

    normes sont garanties par un systme de management

    de la qualit trois chelons :

    contrle interne par le fabricant (autocontrle)

    systme de management de la qualit efficace et certifi

    contrle externe.

    Contrle interne par le fabricant

    Des chantillons sont prlevs et analyss tout au long

    de la chane de fabrication du ciment, de lextraction de

    la matire premire lexpdition du produit fini. Une

    surveillance sans faille de la production garantit une

    qualit leve et constante du ciment. Le traitement sta-

    tistique des rsultats des prlvements de ciment lex-

    pdition sert sassurer que le produit est en permanen-

    ce conforme aux exigences de la norme SN EN 197-1. La

    norme SN EN 196 dcrit les mthodes dessai des ciments

    et la norme SN EN 197-2 lvaluation de la conformit.

    Systme de management de la qualit

    Toutes les cimenteries de Suisse ont dvelopp un syst-

    me de management de la qualit quelles ont fait certi-

    fier sur la base de la norme ISO 9001, de faon garantir

    loptimisation, la traabilit et la transparence de tous les

    processus de travail.

    Contrle externe

    Les contrles par le fabricant sont complts par un con-

    trle externe rgi par la norme SN EN 197-2 et excut

    par un organe de contrle accrdit pour les essais des

    ciments.

    Ciment certifi

    Les ciments qui satisfont aux critres de conformit

    selon la norme SN EN 197-2 se voient dlivrer un certifi-

    cat de conformit par un organisme de certification et

    doivent porter la marque de conformit CE.

    Consignes de scurit

    Afin de limiter les risques de dermatoses, couramment

    appeles eczma du maon, tous le ciments commercia-

    liss en Suisse doivent prsenter une teneur en chrome

    (VI) rduite selon les exigences de lOrdonnance sur la

    rduction des risques lis aux produits chimiques. Cette

    limitation est obtenue par lajout dun agent rducteur

    qui transforme le chrome (VI) soluble dans leau de

    gchage respectivement dans le bton frais ou le mortier

    en une forme insoluble non allergique. Cette mesure de

    prvention ne dispense toutefois aucunement les utilisa-

    teurs de se protger par des mesures appropries comme

    lutilisation de gants et de protection de la peau et des

    yeux.

    1.1.3 Types et composition des ciments selon la norme

    SN EN 197-1

    La norme distingue vingt-sept produits dans la famille

    des ciments dits courants et les rpartit dans cinq cat-

    gories dsignes par les sigles CEM I CEM V (fig. 1.1.9).

    Fig. 1.1.6Camion citerne pour le transport de ciment

    Systm

    e

    demanagement certifi

    ISO 9001:2000

    Fig. 1.1.7Sceau de certificationSQS

    Fig. 1.1.8Marque de conformit CE

  • Guide pratique du bton 5

    Les constituants du bton

    Fig. 1.1.9Composition desciments selon SN EN 197-1

    1) Les valeurs indiques (% de masse) se rf-

    rent la somme des constituants princi-

    paux et secondaires, cest--dire sans prise

    en compte du sulfate de calcium et dven-

    tuels adjuvants incorpors au ciment.2) La proportion de fume de silice est limite

    10%.

    95100 05CEM I Ciment Portland CEM I

    Normo

    Protego

    Albaro

    8094 620 05

    CEM II

    Ciment Portlandau laitier

    CEM II/A-S Provato

    6579 2135 05CEM II/B-S

    9094 610 05Ciment Portland la fume desilice

    CEM II/A-D Fortico

    8094 620 05

    Ciment Portland la pouzzolane

    CEM II/A-P

    6579 2135 05CEM II/B-P

    8094 620 05CEM II/A-Q

    6579 2135 05CEM II/B-Q

    8094 620 05Ciment Portlandaux cendresvolantes

    CEM II/A-V

    6579 2135 05CEM II/B-V

    8094 620 05CEM II/A-W

    6579 2135 05CEM II/B-W

    8094 620 05Ciment Portlandau schiste calcin

    CEM II/A-T

    6579 2135 05CEM II/B-T Riteno

    8094 620 05

    Ciment Portlandau calcaire

    CEM II/A-L

    6579 2135 05CEM II/B-L

    8094 620 05CEM II/A-LL Fluvio

    6579 2135 05CEM II/B-LL

    8094 620 05Ciment Portlandcompos 3)

    CEM II/A-M

    6579 2135 05

    6579 2135 05

    CEM II/B-M

    CEM II/B-M

    Flextremo

    Bisolvo

    3564 3665 05

    CEM IIICiment de haut-fourneau

    CEM III/A Modero 3A

    2034 6680 05CEM III/B Modero 3B

    519 8195 05CEM III/C

    6589 1135 05CEM IV

    Cimentpouzzolanique 3)

    CEM IV/A

    4564 3655 05CEM IV/B

    4064 1830 1830 05CEM V

    Cimentcompos 3)

    CEM V/A

    2038 3150 3150CEM V/B

    K S D 2) P Q V W T L LL

    Clin

    ker

    Lait

    ier

    de

    hau

    t-fo

    urn

    eau

    Fum

    e d

    e si

    lice

    Pou

    zzol

    ane

    nat

    ure

    lle

    Pou

    zzol

    ane

    nat

    ure

    lleca

    lcin

    e

    Cen

    dre

    vol

    ante

    si

    liceu

    se

    Cen

    dre

    vol

    ante

    calc

    iqu

    e

    Sch

    iste

    cal

    cin

    Calc

    aire

    Con

    stit

    uan

    ts s

    econ

    dai

    res

    1) 4

    )

    Prin

    cip

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    Dn

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    e

    Mar

    qu

    es H

    olci

    mco

    rres

    pon

    dan

    tes

    Constituants principaux 1)

    3) Dans le cas des ciments Portland composs CEM II/A-M et CEM II/B-M, des

    ciments pouzzolaniques CEM IV/A et CEM IV/B et des ciments composs

    CEM V/A et CEM V/B, les constituants principaux autres que le clinker doi-

    vent tre dclars dans la dsignation du ciment.4) Les matriaux inclus dans le ciment titre de constituants principaux ne

    peuvent pas y tre incorpors simultanment en tant que constituants

    secondaires.

    05

    Ciments rsistance leve aux sulfates

    Conformment lannexe nationale la norme, les ci-

    ments rsistance leve aux sulfates sont caractriss

    par le suffixe HS (high sulfate resistance), plac aprs

    la classe de rsistance. Les ciments suivants sont consi-

    drs comme ciments rsistance leve aux sulfates :

    CEMI avec teneur en C3A 3,0 % masse (Protego)

    CEM III/B (Modero 3B)

    CEMIII/C.

    Pour ce qui est de la rsistance aux sulfates des autres

    ciments, une performance quivalente doit tre prouve

  • Guide pratique du bton6

    Les constituants du bton

    Fig. 1.1.10Diagramme triangulaire CaO / SiO2 / Al2O3 + Fe2O3

    Fig. 1.1.11Rsistances des ciments selon SN EN 197-1dfinies en termes de valeurs caractristiques

    Ciments faible chaleur dhydratation

    Les ciments faible chaleur dhydratation sont dsigns

    par le suffixe LH (low heat), plac aprs la classe de

    rsistance. La chaleur dhydratation dun ciment LH,

    mesure 7 jours selon SN EN 196-8 ou 41 h selon

    SN EN 196-9, doit tre infrieure 270 J/g (cf. fig. 1.1.13).

    1.1.4 Diagramme triangulaire CaO / SiO2 / Al2O3 + Fe2O3En se rfrant aux principaux oxydes CaO, SiO2 et Al2O3 +

    Fe2O3, la figure 1.1.10 montre la parent entre la compo-

    sition minralogique du clinker Portland avec celle des

    autres constituants principaux dun ciment (additions).

    Plus de 90% de la crote terrestre est constitue de mi-

    nraux contenant lun ou plusieurs de ces oxydes.

    Clinker Portland (K)

    Laitier granul de haut-fourneau (S)

    Fume de silice (D)

    Pouzzolane naturelle (P)et naturelle calcine (Q)

    Cendre volante siliceuse (V)

    Cendre volante calcique (W)

    Schiste calcin (T)

    Calcaire (L, LL)

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100%

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100%

    10 20 30 40 50 60 70 80 90 100%

    % Ca

    O

    % SiO2

    % AI 2O 3 + Fe 2O 3

    CaO oxyde de calcium (chaux)SiO2 dioxyde de silicium

    (silice)Al2O3 oxyde daluminium

    (alumine)Fe2O3 oxyde de fer

    1.1.5 Exigences mcaniques et physiques

    Chaque classe de rsistance normale ( 28 jours) est sub-

    divise en deux classes de rsistance court terme : lune

    dsigne par la lettre N, caractrise par une monte en

    rsistance normale, et lautre dsigne par la lettre R, ca-

    ractrise par une monte en rsistance rapide (fig. 1.1.11).

    Rsistance la compression 1) Temps de

    [N/mm2] dbut de prise 2)

    Classe de Rsistance

    rsistance court termeRsistance courante

    2 jours 7 jours 28 jours [min]

    32,5 N 16,0 32,5 52,5 75

    32,5 R 10,0

    42,5 N 10,0 42,5 62,5 60

    42,5 R 20,0

    52,5 N 20,0 52,5 45

    52,5 R 30,0

    1) Essai selon SN EN 196-1

    2) Essai selon SN EN 196-3

  • Guide pratique du bton 7

    Les constituants du bton

    Fig. 1.1.12Exemples dinterprtation des dsignations normalises

    CEMcimentselon

    SN EN 197-1

    Iciment de

    type I (ciment

    Portland)

    52,5classe de

    rsistance 52,5

    Rrsistance court terme

    leve

    CEMcimentselon

    SN EN 197-1

    IIciment de

    type II (cimentPortland

    compos)

    Acontient620%

    daddition

    LLaddition :

    calcaire dehaute qualit

    42,5classe de

    rsistance 42,5

    Nrsistance court terme

    normale

    CEMcimentselon

    SN EN 197-1

    IIciment de

    type II (cimentPortland

    compos)

    Bcontient2135%

    daddition

    Mcontientplusieursadditions

    (V-LL)additions :

    cendre volantesiliceuse et calcaire

    de haute qualit

    32,5classe de

    rsistance32,5

    Rrsistance court terme

    leve

    CEMcimentselon

    SN EN 197-1

    IIIciment de

    type III (ciment de

    haut-fourneau)

    Baddition de

    6680%de laitiergranul

    32,5classe de

    rsistance32,5

    Nrsistance court

    terme normale

    HSrsistanceleve aux

    sulfates

    LHfaible chaleurdhydratation

    /

    /

    /

    Ciment Portland, CEM I 42,5 N

    Normo 4

    Ciment Portland, CEM I 52,5 R

    Normo 5R

    1.1.6 Caractristiques des principaux types de ciments

    Holcim

    Pour davantage dinformations au sujet des produits vo-

    qus de manire non-exhaustive ci-aprs, le lecteur

    pourra se rfrer aux Fiches dinformation de la docu-

    mentation Holcim. Lquipe de conseillers de Holcim

    (Suisse) SA se tient disposition en cas dincertitude con-

    cernant le choix et lutilisation dun ciment ainsi que

    pour la rsolution de toute question particulire relative

    au bton.

    Normo 4

    Le Normo 4 est un ciment Portland pur qui satisfait

    toutes les exigences de la classe CEM I 42,5 N selon

    SN EN 197-1. Ses caractristiques techniques varies en

    font un ciment usage universel pour tous les domaines

    de la construction. Le Normo 4 peut tre utilis pour le

    bton arm ou non, le bton prcontraint, la maonnerie,

    les chapes et les crpis.

    Ciment Portland, CEM I 32,5 N

    Normo 3

    Normo 3

    Le Normo 3 est un ciment Portland mouture grossire

    qui satisfait toutes les exigences de la classe CEM I 32,5 N

    selon SN EN 197-1. En raison de sa proportion leve en

    grains de gros diamtre, le ciment Normo 3 prsente une

    chaleur dhydratation modre, ce qui permet de rduire

    le risque de fissuration engendre par le retrait thermi-

    que. Cette caractristique en fait un ciment spcialement

    adapt aux lments massifs.

    Normo 5R

    Le Normo 5R est un ciment Portland pur qui satisfait

    toutes les exigences de la classe CEM I 52,5 R selon

    SN EN 197-1. Cest un ciment de haute qualit qui dve-

    loppe une monte en rsistance rapide et atteint une

    rsistance finale leve. Le Normo 5R convient aussi bien

    pour lexcution de structures trs sollicites que pour la

    prfabrication dlments en bton.

  • Guide pratique du bton8

    Les constituants du bton

    Ciment Portland au calcaire, CEM II/A-LL 42,5 N

    Fluvio 4

    Ciment Portland au schiste calcin, CEM II/B-T 42,5 N

    Riteno 4

    Ciment Portland la fume de silice, CEM II/A-D 52,5 R

    Fortico 5R

    Ciment Portland blanc, CEM I 52,5 N

    Albaro 5

    Albaro 5

    LAlbaro 5 est un ciment Portland pur de couleur blan-

    che, obtenu partir dun clinker de composition chimi-

    que spciale et qui satisfait toutes les exigences de la

    classe CEM I 52,5 N selon SN EN 197-1. Ce ciment blanc

    de haute qualit offre des valeurs leves de rsistance

    court et long termes. LAlbaro 5 peut tre utilis

    comme tout ciment Portland de la classe CEM I 52,5 N

    pour le bton arm ou non arm, les produits prfabri-

    qus en bton, les produits en ciment, la maonnerie et

    les crpis.

    Fortico 5R

    Le Fortico 5R est un ciment Portland auquel ont t in-

    corpors environ 8% de fume de silice lors du broyage. Il

    satisfait toutes les exigences concernant les ciments

    Portland la fume de silice de la classe CEM II/A-D 52,5 R

    selon SN EN 197-1. Ce ciment permet de satisfaire des

    exigences trs leves en matire de caractristiques

    mcaniques et de rsistance aux agressions chimiques.

    Le Fortico 5R convient pour la prfabrication dlments

    en bton, les btons haute performance, les travaux

    souterrains et le bton projet par voie sche ou humide.

    Fluvio 4

    Le Fluvio 4 est un ciment Portland au calcaire de la classe

    CEM II/A-LL 42,5 N selon SN EN 197-1, auquel ont t

    incorpors environ 17% de calcaire de haute qualit lors

    du broyage. La fine poudre de calcaire agit comme un

    lubrifiant et amliore louvrabilit du bton, notam-

    ment lorsque ce dernier doit tre pomp. Ce ciment a

    une bonne capacit de rtention deau, ce qui rduit les

    risques de sgrgation et amliore ltanchit et ainsi

    aussi la durabilit. Les possibilits dutilisation du Fluvio

    4 sont vastes : bton arm et non arm pour la construc-

    tion de logement et de locaux commerciaux ou indus-

    triels, bton apparent, bton pomp, bton tanche,

    maonnerie et crpis, chapes, produits en bton.

    Riteno 4

    Le Riteno 4 est un ciment Portland au schiste calcin con-

    tenant environ 25% de schiste calcin. Il satisfait toutes

    les exigences de la classe CEM II/B-T 42,5 N selon SN EN

    197-1. Grce au choix soigneux des matires premires

    et leur mouture conjointe, il en rsulte un ciment carac-

    tris par des proprits particulires comme un dve-

    loppement modr de chaleur dhydratation, une excel-

    lente capacit de rtention deau, une excellente stabilit

    avant prise et une durabilit leve. De ce fait le Riteno 4

    prsente un large champ dapplication. Il peut tre utilis

    pour des constructions en bton arm ou prcontraint,

    pour des habitations, des bureaux et des installations

    industrielles. Il convient la fois pour du bton apparent,

    du mortier, des chapes et la prfabrication.

    Ciment Portlandzement rsistance leve aux sulfates, CEM I 42,5 R HS

    Protego 4R

    Protego 4R

    Le Protego 4R est un ciment Portland pur rsistance

    leve aux sulfates obtenu partir dun clinker de com-

    position chimique spciale (C3A < 3%). Ce ciment satisfait

    toutes les exigences selon SN EN 197-1 pour la classe

    de ciment CEM I 42,5 R ainsi qu celles de lannexe

    nationale de cette norme concernant la rsistance leve

    aux sulfates (HS). Le Protego 4R convient aussi bien pour

    le bton arm que non arm.

  • Guide pratique du bton 9

    Les constituants du bton

    Ciment Portland compos, CEM II/A-M (V-LL) 42,5 R

    Flextremo 4R

    Selon exigences du client

    Ciments sur mesure

    Ciment de haut-fourneau, CEM III/B 32,5 N HS LH

    Modero 3B

    Ciment de haut-fourneau, CEM III/A 32,5 N

    Modero 3A

    Flextremo 4R

    Le Flextremo 4R est un ciment Portland compos obtenu

    par le mlange soigneux de clinker Portland, de calcaire

    de haute qualit, de cendre volante siliceuse ainsi que

    dadjuvants en poudre. Il satisfait toutes les exigences

    de la classe CEM II/A-M (V-LL) 42,5 R selon SN EN 197-1.

    Le Flextremo 4R est un ciment spcialement conu pour

    la fabrication de bton autocompactant (SCC, self com-

    pacting concrete). Grce sa composition particulire, il

    permet la production de SCC en centrale de chantier, de

    bton prt lemploi ou en usine de prfabrication en ne

    rajoutant en principe pas, ou si ncessaire que trs peu,

    dadjuvant pour bton.

    Modero 3B

    Le Modero 3B est un ciment de haut-fourneau qui con-

    tient environ 70% de laitier granul de haut-fourneau de

    qualit. Il satisfait toutes les exigences de la classe

    CEM III/B 32,5 N HS LH selon SN EN 197-1. Grce sa

    forte teneur en laitier, il peut tre considr comme un

    ciment faible chaleur dhydratation, ce qui en fait un

    produit particulirement apprci pour les ouvrages ou

    lments en bton massifs. Sa rsistance leve aux sul-

    fates permet une mise en uvre en milieu fortement

    agressif. De ce fait, le Modero 3B est un ciment idal

    pour les travaux spciaux de gnie civil et les amnage-

    ments hydrauliques.

    Ciment Portland compositzement, CEM II/B-M (V-LL)

    Flextremo 3R

    Modero 3A

    Le Modero 3A est un ciment de haut-fourneau qui con-

    tient environ 50% de laitier granul de haut-fourneau de

    qualit. Il satisfait toutes les exigences de la classe

    CEM III/A 32,5 N selon SN EN 197-1. Le Modero 3A per-

    met de rduire le risque dapparition defflorescences et

    de concrtions de chaux la surface du bton et, de ce

    fait, il convient spcialement pour les mortiers de pose et

    de jointoiement de pierres naturelles ainsi que pour la

    rnovation danciens btiments et douvrages histori-

    ques. Son usage est galement possible en cas deaux et

    de sols faiblement agressifs.

    Ciments sur mesure

    Une collaboration troite avec nos clients permet de

    trouver le ciment sur mesure optimal satisfaisant la

    fois aux exigences techniques et conomiques. De cette

    manire, il est possible de proposer des ciments adapts

    aux ralisations spciales (par ex. bton rsistant au feu)

    ou aux modes de production (par ex. prfabrication).

    Flextremo 3R

    Le Flextremo 3R est un ciment Portland compos obtenu

    par le mlange de clinker Portland, de calcaire de haute

    qualit, de cendre volante siliceuse ainsi que dadjuvants

    en poudre. Il satisfait toutes les exigences de la classe

    CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R selon SN EN 197-1. Le Flextremo

    3R est un ciment spcialement tudi pour la fabrication

    du bton autocompactant (SCC, self compacting concre-

    te). Grce sa composition particulire, il permet la pro-

    duction de SCC en centrale de chantier ou de bton prt

    lemploi en ne rajoutant en principe pas, ou si ncessai-

    re que trs peu, dadjuvants pour bton.

    Ciment Portland compos, CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R

    Bisolvo 3R

    Bisolvo 3R

    Le Bisolvo 3R est un ciment spcial qui contient la fois

    de la cendre volante siliceuse et du calcaire de haute qua-

    lit. Le soin apport loptimisation de ses constituants

    ainsi qu lhomognisation de leur mlange en font un

    ciment Portland compos du type CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R

    selon la norme SN EN 197-1. Il convient aussi bien la pro-

    duction de bton autocompactant qu celle de bton vibr.

  • Guide pratique du bton10

    Les constituants du bton

    Fig. 1.1.13Chaleur dhydratation des ciments CEM I de dif-frentes classes de rsistance, mesure selonSN EN 196-9 (essai Langavant, partiellementadiabatique). Le CEM I 32,5 remplit la conditionpour le ciment LH ( 270 J/g aprs 41 h)

    1.1.7 Hydratation du ciment

    Le mlange du ciment avec de leau dclenche une rac-

    tion chimique : lhydratation du ciment. Cette raction

    dgage une grande quantit de chaleur, la chaleur dhy-

    dratation (fig.1.1.13), entrane le durcissement progressif

    de la pte de ciment et, par consquent, du bton.

    1.1.8 Stockage et conservation du ciment

    Stock longtemps ou sans protection, le ciment absorbe

    lhumidit de lair, ce qui conduit la formation de gru-

    meaux et un risque daltration du processus de durcis-

    sement. Tant que les grumeaux scrasent facilement

    entre les doigts, la perte de rsistance est ngligeable. Le

    ciment en sacs a une dure de conservation limite. Le

    mieux est de le conserver au sec, dans un hangar. Les

    sacs stocks temporairement en plein air doivent tre

    empils sur des lambourdes ou des carrelets afin de per-

    mettre lair de circuler librement (fig. 1.1.15). En outre,

    pour que leau de condensation ne puisse imprgner le

    ciment, il faut veiller ce que les bches ou feuilles plas-

    tiques servant couvrir le dpt ne soient pas en contact

    avec les sacs.

    0

    0

    50

    100

    150

    200

    250270

    300

    350

    400

    450

    CEM I 52,5

    CEM I 42,5

    CEM I 32,5

    Ch

    aleu

    r d

    hyd

    rata

    tion

    [J/

    g]

    Temps [h]24

    4148 72 96 120 144 168

    Fig. 1.1.14Pte de ciment

    durcie observe aumicroscope lectro-

    nique balayage(trait blanc =

    0,005 mm)

    Consigne de scurit

    Le ciment est un liant hydraulique qui dclenche une

    raction alcaline au contact de leau ou de lhumi-

    dit. Il faut donc viter dans la mesure du possible

    tout contact avec la peau. En cas de projection dans

    les yeux, rincer abondamment avec de leau et con-

    sulter un mdecin si ncessaire. Des fiches de don-

    nes de scurit sont disponibles sur www.holcim.ch.

    Fig. 1.1.15Stockage des sacs lextrieur

    Fig. 1.1.16Densit apparente du ciment en vrac

    Densit apparente du ciment en vrac

    Non tass 9001250 kg/m3

    (selon le type de ciment)

    Tass jusqu 2200 kg/m3

    (selon le type de ciment, ainsi que la

    dure et les conditions de stockage)

    Lhydratation du ciment gnre la formation de deux

    nouveaux minraux (fig. 1.1.14).

    Des aiguilles de silicate de calcium hydrat (CSH) qui

    croissent lentement et senchevtrent pour former un

    rseau dense et rsistant.

    Des plaquettes dhydroxyde de calcium [Ca(OH)2] ou

    Portlandite, sans effet sur la rsistance mais prot-

    geant les armatures de la corrosion en raison de leur

    nature fortement alcaline.

    Les deux produits dhydratation du ciment ont les

    influences favorables (+) ou dfavorables () suivantes

    sur le bton :

    CSH + rsistance mcanique

    + tanchit

    + durabilit

    Ca(OH)2 + protection des armatures contre la corro-

    sion (pH > 12)

    long terme soluble dans leau

    efflorescences de chaux

    participation aux ractions avec les sulfates

    ou alcalis-granulats.

    assurer labche deprotectioncontre lesassauts du vent

    bche oufeuilleplastique

    carrelet

  • Guide pratique du bton 11

    Fig. 1.2.2Leau potable peut tre utilise pour legchage

    1.2 Leau de gchage

    On entend par eau efficace la quantit deau contenue

    dans le bton frais, qui est prise en compte lors du calcul

    du rapport e/c. Leau efficace comprend :

    leau de gchage

    lhumidit superficielle des granulats

    leau apporte par les adjuvants et les additions (sus-

    pension de fume de silice ou de pigments), si leur

    quantit totale slve plus de 3 l/m3.

    Les constituants du bton

    Humidit Eau apporte Eau de Eau absorbe

    superficielle par les adju- gchage par les

    vants/additions granulats

    Eau totale

    Eau efficace

    Leau totale se compose de leau efficace et de leau absor-

    be par les granulats. Celle-ci peut se rvler importante

    en cas de granulats poreux. Selon SN EN 206-1, leau

    absorbe par les granulats ne doit pas tre considre

    pour le calcul du rapport eau/ciment. En cas dutilisation

    de granulats poreux, il est cependant ncessaire de vri-

    fier leffet de leau absorbe sur la consistance du bton

    frais et le rapport e/c.

    Leau joue un rle double dans la technologie du bton.

    Dune part, elle permet lhydratation du ciment et, dau-

    tre part, elle est indispensable pour assurer louvrabilit

    et une mise en place correcte du bton frais.

    1.2.1 Exigences relatives leau de gchage

    selon SN EN 1008

    Leau potable peut tre utilise sans contrle comme eau

    de gchage (fig. 1.2.2). Tous les autres types deau comme

    les eaux de lavage recycles dans les centrales bton

    leau de la nappe phratique

    les eaux superficielles naturelles ainsi que les eaux

    usage industriel

    doivent au contraire tre soumises des essais. Pour tre

    utilises comme eau de gchage, elles ne doivent pas

    contenir une quantit trop importante de substances

    nuisibles et susceptibles dengendrer les phnomnes

    suivants :

    Fig. 1.2.1Composition de leau totale

    ralentissement ou suppression du processus de prise

    et de durcissement (par ex. sucre et acides humiques)

    entranement excessif dair impliquant une baisse de

    rsistance du bton (par ex. micro-organismes, huiles,

    graisses, suspensions, certains sels minraux)

    corrosion des armatures.

    Leau use nest pas adapte la fabrication de bton.

    Leau destine au gchage doit tre claire, incolore et ino-

    dore. Il ne doit pas se former de mousse persistante

    aprs agitation et la teneur en sels alcalins doit rester

    faible dans les btons et les mortiers. Les impurets de

    nature organique doivent tre ngligeables. De nom-

    breuses substances agressives sont moins redoutables

    dans leau de gchage que dans leau qui entrera plus

    tard en contact avec le bton durci. Une eau sulfate ou

    riche en acide carbonique, entre autres, peut attaquer ou

    dtruire le bton durci de lextrieur alors quelle peut

    tout fait convenir comme eau de gchage.

  • Guide pratique du bton12

    Les constituants du bton

    Fig. 1.2.3Installation de

    lavage et recyclage

    1.2.2 Eau de lavage

    Dune manire gnrale, les eaux de lavage recycles

    dans les centrales bton (fig. 1.2.3) ou les eaux combi-

    nes, cest--dire le mlange entre les eaux de lavage et

    leau dune autre source, doivent tre contrles confor-

    mment SN EN 1008 ; ceci en particulier lorsquil sagit

    de produire des btons performances leves.

    De manire plus nuance, les eaux de lavage recycles

    conviennent comme eau de gchage pour la production

    de bton arm ou non et de bton prcontraint, sous

    rserve des conditions restrictives suivantes :

    Lapport supplmentaire en matires fines par les eaux

    de lavage doit rester infrieur 1% de la masse totale

    des granulats contenus dans le mlange.

    10

    5

    9

    2

    3

    8

    11

    12

    4

    7

    1

    67

    1 Vis de relevage

    2 Commande de la vis

    3 Sortie des matires solides (sable /gravier)

    4 Trop-plein des eaux charges de fines

    5 Trmie de rception

    6 Bassin en bton

    7 Agitateurs

    8 Alimentation en eau recycle de la centrale

    bton

    9 Alimentation en eau recycle de la potence

    de lavage

    10 Alimentation en eau recycle de la trmie

    de rception

    11 Amene deau du rseau

    12 Flotteurs /contacteurs de commande de leau

    du rseau

    Les effets possibles de lutilisation deaux de lavage

    doivent tre pris en compte sil sagit dun bton

    devant rpondre des caractristiques particulires

    comme le bton apparent, le bton prcontraint, le

    bton autocompactant, le bton expos un environ-

    nement agressif, etc.

    La quantit deau de lavage utilise doit tre rpartie

    de manire la plus homogne possible sur la produc-

    tion journalire.

    Pour le bton haute rsistance ainsi que pour le

    bton air entran lutilisation deau de lavage est

    dconseille.

  • Guide pratique du bton 13

    Fig. 1.3.1Terminologie selon lancienne et la nouvelle norme,ainsi que celle utilise dans le Guide pratique dubton

    1.3 Les granulats

    On dsigne en gnral par granulats un mlange de

    sable et de gravier ou gravillon de dimensions variables.

    Ce mlange, qui se compose de diverses classes granulai-

    res, constitue le squelette granulaire du bton et doit

    comporter le moins de vides possible. Par rapport la

    pte de ciment qui les enrobe, des granulats de bonne

    qualit offrent les avantages suivants :

    rsistance mcanique plus leve

    meilleure durabilit

    stabilit volumique en prsence dhumidit, do un

    effet favorable sur le retrait du bton (rduction)

    absorption dune partie de la chaleur dhydratation,

    do un effet rgulateur sur le processus de prise.

    La figure 1.3.1 donne un aperu de la terminologie selon

    la norme SIA 162 par rapport celle de la nouvelle norme

    SN EN 12620, ainsi que celle couramment utilise sur les

    chantiers et reprise dans ce Guide pratique du bton .

    Les constituants du bton

    Ancienne terminologie (SIA 162) Nouvelle terminologie (SN EN 12 620)Dnominations utilises

    dans le Guide pratique du bton

    Granulats Granulat Granulats

    Sable, sable concass (D < 2,8 ou 4 mm) Sable (D 4 mm) Sable, sable concass

    Gravier, gravillon (D > 2,8 ou 4 mm) Gravillon (D 4 mm) Gravier, gravillon

    Granulats recycls Granulat recycl Granulats recycls

    Fraction fine (D 0,02 mm) Fines (D 0,063 mm) Fines

    Fines (D 0,125 mm) Farines (D 0,125 mm) Farines

    Fraction, composante (par ex. 4/8) Classe granulaire d/D (par ex. 4/8) Classe granulaire

    Mlange de granulats, tout-venant Grave (par ex. 0/32) Mlange pour bton, recompos

    (par ex. 0/32)

    Courbe granulomtrique, courbe Granularit Granularit

    de tamisage

    D dimension du tamis suprieur exprime en mm pour la classe granulaire considre

    d dimension du tamis infrieur exprime en mm pour la classe granulaire considre

    1.3.1 Caractristiques

    Les caractristiques principales des granulats sont les

    suivantes :

    granularit

    ptrographie, forme et tat de surface des grains

    propret

    masse volumique, densit apparente en vrac (cest--

    dire compte tenu des vides) et taux dhumidit

    absorption deau.

  • Guide pratique du bton14

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.5Sries de tamis normaliss

    Fig. 1.3.2Mlange inappropri avec excs de granu-lats grossiers : la pte de ciment ne peut pasremplir tous les vides

    Fig. 1.3.3Mlange optimal : le volume de pte deciment est juste suffisant pour enrober lesgranulats et remplir tous les vides

    Fig. 1.3.4Mlange inappropri avec excs de granu-lats fins : ncessite un volume plus impor-tant de pte de ciment ou trop deau degchage (fort ressuage)

    Srie de base et srie complmentaire 1 pour dsigner les classes granulaires

    Srie de tamis intermdiaires pour dterminer la granularit

    0

    0,063 0,125 0,25 0,5 1 1,4 2 2,8 4 5,6 8 11,2 16 22,4 31,5 45 63

    1 2 4 8 16 31,5 635,6 11,2 22,4 45

    Granularit

    Les exigences concernant la granularit et les principales

    caractristiques des granulats sont spcifies dans la

    norme SN EN 12620 Granulats pour bton . Lannexe

    nationale de la norme SN EN 206-1 prcise ces exigences

    en fonction des conditions auxquelles le bton est expos

    (cf. ch. 2.2 Classes dexposition ).

    La granularit influence de manire dterminante la po-

    rosit du squelette granulaire, et par consquent la den-

    sit du bton. Avec ltat de surface, la forme et la surface

    spcifique des grains, la granularit est un facteur qui a

    une influence considrable sur la demande en eau et sur

    louvrabilit du bton.

    La granularit dun mlange pour bton ou recompos se

    dfinit par les quantits relatives des diffrentes classes

    granulaires (fig. 1.3.2 1.3.4). En tamisant le mlange au

    moyen dune srie de tamis normaliss mailles carres,

    on obtient pour chaque classe un refus qui permet de

    quantifier le volume des passants pour chaque diamtre

    de grain. Comme les classes granulaires dun granulat

    prsentent gnralement plus ou moins toutes la mme

    masse volumique, il est suffisant de spcifier la granula-

    rit en pourcentage de masse (fig. 1.3.12 1.3.14).

    Les tamis qui dlimitent les classes granulaires (srie de

    base et srie complmentaire 1) ainsi que la srie de

    tamis intermdiaires qui sert dterminer la granularit

    sont indiqus la figure 1.3.5.

  • Guide pratique du bton 15

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.7Lavage et triage des granulats dans uneinstallation de traitement

    Fig. 1.3.6Relation entre la forme des grains et leursproprits

    Ptrographie, forme et tat de surface des grains

    Un granulat poreux et trop tendre compromet la qualit

    du bton (SN 670 115). La forme des grains (fig. 1.3.6), en

    premier lieu, mais aussi leur tat de surface et leur distri-

    bution dimensionnelle influencent considrablement la

    demande en eau et louvrabilit du bton.

    Lexprience a montr quun mlange pour bton com-

    prenant exclusivement des classes granulaires de granu-

    lats concasss pouvait trs bien tre utilise. Les granu-

    lats concasss amliorent la rsistance mcanique du

    bton (traction, compression, abrasion), mais influencent

    dfavorablement louvrabilit. En Suisse, la limitation des

    gravires exploitables entrane un puisement progressif

    des gisements de sables et de graviers naturels rouls,

    raison pour laquelle le recours aux granulats concasss

    et recycls sera de plus en plus frquent lavenir. Ceci

    ne pose aucun problme, pour autant que le volume de

    pte de ciment soit adapt en consquence.

    Propret

    Une propret insuffisante des granulats est prjudiciable

    la qualit du bton. Il en rsulte, par exemple, une alt-

    ration de la prise et du durcissement ainsi quune dimi-

    nution de la rsistance au gel. Raison pour laquelle les

    granulats doivent tre lavs (fig. 1.3.7).

    Granulats rouls Granulats concasss

    Forme sphriques aplatis/allongs cubiques aplatis/allongs

    Angularit arrondis anguleux

    Etat de surface lisses rugueux

    Surface spcifique,

    demande en eaucroissante

    Ouvrabilit, aptitudedcroissante

    au compactage

  • Guide pratique du bton16

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.8Classification des granulats dans la pratique

    sable 0/3 mm non tassrecompos 0/8 mm non tassrecompos 0/30 mm non tass

    Taux dhumidit [%]1,5

    2,0

    1,9

    1,8

    1,7

    1,6

    1,5

    1,4

    1,3

    3,0 4,5 6,0 7,5 9,0 10,5 12,0 13,5

    Dens

    it ap

    pare

    nte e

    n vra

    c [kg

    /dm

    3 ]

    Fig. 1.3.9Corrlation entre le taux dhumidit et ladensit apparente en vrac de quelquesclasses granulaires

    Masse volumique, densit apparente, taux dhumidit

    et absorption deau

    Lorigine minralogique et la porosit des granulats d-

    terminent leur masse volumique (fig. 1.3.8), ncessaire

    au calcul du volume des matriaux. La densit apparente

    correspond la masse de matriau en vrac par unit de

    volume. Le taux dhumidit des granulats comprend leau

    la surface des grains et celle absorbe par ceux-ci.

    Gnralement, leau absorbe par les granulats joue un

    rle ngligeable pour la production du bton, en sorte

    que le taux dhumidit des granulats correspond prati-

    quement leur humidit superficielle. Toutefois pour

    des btons avec un rapport eau ciment e/c bas ainsi que

    pour les btons avec une rsistance leve aux cycles de

    gel-dgel en prsence de sel de deverglaage, il est imp-

    ratif de considrer aussi leau absorbe par les granulats

    pour la dtermination de la recette du bton. Lhumidit

    des sables est gnralement comprise entre 4 et 8% de

    la masse, tandis que celle des granulats plus grossiers

    nexcde pas les 3% de la masse. Le taux dhumidit des

    granulats doit tre pris en compte pour le calcul des

    volumes de granulats et pour celui de leau de gchage.

    La corrlation entre le taux dhumidit des granulats,

    spcialement du sable, et la densit apparente est illus-

    tre la fig. 1.3.9.

    Granulats Masse volumique [kg/m3] Nature des granulats Exemples

    Granulats courants 26502800 Dpts morainiques ou fluviaux, Bton arm et non arm,

    en Suisse granulats concasss produits en ciment

    Granulats lourds 3000 Barytine, minerai de fer, hmatite, Bton de protection contre

    granulats en acier les radiations

    Granulats lgers 2000 Argile, schiste ou verre expans, Bton lger, bton isolant,

    pierre ponce bton de pente

    Granulats durs 2500 Quartz, corindon, carbure de Revtements durs, bton

    silicium, etc. rsistant labraison

  • Guide pratique du bton 17

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.12Exigences normales concernant la granularitdes sables naturels et concasss

    Fig. 1.3.11Tolrances applicables la granularit typedclare par le fournisseur pour les sablesdemploi courant

    Sable

    Il nexiste pas dexigences absolues concernant la granu-

    larit (courbe granulomtrique). Les fournisseurs doivent

    dclarer la granularit type (valeur moyenne) du sable,

    qui doit se situer lintrieur de tolrances dfinies et

    indiques la fig. 1.3.11 et doit rpondre certaines exi-

    gences concernant les dimensions du tamis suprieur D

    (fig. 1.3.12).

    0Dimension du tamis suprieur

    Pass

    ant

    [% m

    asse

    ]

    D 1,4 D 2 D

    20

    40

    60

    80

    100 99%

    95%

    85%

    Dimension

    du tamis Tolrances du passant

    [mm] [% masse]

    0/4 0/2 0/1

    4 5

    2 5

    1 20 20 5

    0,250 20 25 25

    0,063 3 5 5

    Fig. 1.3.10Dfinition avec exemples des termes sable , gravillon et grave

    1.3.2 Dfinitions selon SN EN 12620

    Comme lillustre la figure 1.3.10, on fait la distinction

    entre trois sortes de granulats : le sable (naturel ou con-

    cass), le gravillon (en fait souvent dnomm gravier ou

    gravillon, selon quil est naturel ou concass) et la grave

    (plus couramment dsigne par les termes mlange

    pour bton ou recompos ).

    Dsignation Dfinition Exemples

    SableD 4 mm

    0/1

    (naturel ou et d = 0

    0/2

    concass) 0/4

    granularit restreinte 2/8

    D/d 2 ou 8/16Gravillon

    D 4 mm D 11, 2 mm 16/32(gravier ou

    d 2 mm granularit tenduegravillon)

    D/d > 2 et 4/32

    D > 11,2 mm

    Grave (mlange pour D 45 mm0/32

    bton ou recompos) et d = 0

  • Guide pratique du bton18

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.15Valeurs limites et tolrances pour lagranularit des gravillons au moyen dun tamis intermdiaire

    99%

    99%

    90%

    60%

    20%

    90%

    60%

    20%

    50%

    50%

    85%

    Fig. 1.3.16Grave: les valeurs limites absolues selon SN EN 12620 sont indiques en bleu alorsque le fuseau conseill est marqu en rouge

    0,125 0,5 2 4 8 1622

    31,5 63

    D 2D45

    1,4D

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    0,125 0,5 2 4 8 1622

    31,545

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    Ouverture des tamis [mm]

    D 2D1,4DOuverture des tamis [mm]

    Pass

    ant

    [% m

    asse

    ]Pa

    ssan

    t[%

    mas

    se]

    98%

    85%

    98%

    Gravillon (gravier ou gravillon)

    Il faut faire une distinction entre les gravillons granula-

    rit tendue et ceux granularit restreinte.

    Les gravillons granularit restreinte sont dfinis uni-

    quement par les parts de refus et de passant autori-

    ses.

    Les gravillons granularit tendue sont dfinis par les

    parts de refus et de passant autorises ainsi que par

    des valeurs limites et tolrances de granularit pour

    un tamis intermdiaire (fig. 1.3.15).

    Fig. 1.3.13Exemple de gravillon ou gravier granularitrestreinte (16/32)

    Fig. 1.3.14Exemple de gravillon ou gravier granularittendue (4/32)

    1 1,4 2 2,8 4 5,6 8 11,2 16 22,4 31,5 45 63

    d/2 d D 1,4D 2D

    20

    40

    60

    80

    100

    5%

    98%

    15%

    9o%

    99%

    70%

    25%

    1 1,4 2 2,8 4 5,6 8 11,2 16 22,4 31,5 45 63d/2 d D 1,4D 2D

    20

    40

    60

    80

    100

    5%

    98%

    20%

    85%

    99%

    Ouverture des tamis [mm]

    Pass

    ant

    [% m

    asse

    ]

    Ouverture des tamis [mm]

    Pass

    ant

    [% m

    asse

    ]

    Tamis Limites Tolrances sur la granularit

    intermdiaire gnrales type dclare

    D/d [mm] [% masse] par le fournisseur

    < 4 D/1,4 25 70 15

    4 D/2 25 70 17,5

    Lorsquun tamis intermdiaire, douverture telle quindique ci-dessus, nest

    pas disponible, il convient dutiliser le tamis ayant louverture la plus proche.

  • Guide pratique du bton 19

    Les constituants du bton

    Grave (mlange pour bton ou recompos)

    Une grave est un mlange de sable et de gravillon dfini

    par une distribution approprie en % de la masse de ses

    diffrentes classes granulaires (composantes). Le mlange

    doit respecter certaines valeurs limites fixes dans la

    norme (domaine indiqu en bleu la fig. 1.3.16). Les gra-

    nularits (courbes granulomtriques) ayant fait leur

    preuve en pratique sont situes dans le fuseau marqu

    en rouge la fig. 1.3.16.

    Exigences gomtriques, physiques et chimiques

    Les granulats constituent la part la plus importante du

    volume de bton. Les caractristiques des granulats utili-

    ss ont par consquent une influence dterminante sur

    des proprits essentielles du bton, comme la rsistance

    au gel. Cest pourquoi, suivant lutilisation envisage, les

    granulats doivent non seulement satisfaire des exigen-

    ces concernant la granularit mais aussi certaines exi-

    gences dordre gomtrique, physique et chimique. La

    durabilit sera vrifie au moyen de lessai ptrographi-

    que (SN 670 115).

    Classes granulaires

    Dune manire gnrale les granulats sont livrs et uti-

    liss en classes granulaires bien dfinies (fig. 1.3.17).

    Laptitude lutilisation de classes granulaires concasses

    doit tre contrles au moyen dessais prliminaires

    systmatiques et probants.

    La classe granulaire 4/8 mm a une influence relative-

    ment dfavorable sur louvrabilit et la demande en eau

    du bton, raison pour laquelle on cherche gnralement

    en rduire la part dans la grave (mlange pour bton).

    Lorsquune classe granulaire fait partiellement ou totale-

    ment dfaut dans une grave, on parle de granularit

    discontinue . lendroit de la classe manquante, la gra-

    nularit (courbe granulomtrique) est caractrise par

    un palier horizontal ou lgrement inclin (fig. 1.3.18). Le

    recours une granularit discontinue peut tre ncessai-

    re pour le bton pomp afin damliorer louvrabilit et

    doptimiser lutilisation des granulats.

    Exemples de classes Dsignation selon

    granulaires SN EN 12 620

    0,063 mm Fines

    0,125 mm Farines

    Classes granulaires

    roules (naturelles)

    0 4 mm Sable Sable

    4 8 mm Gravier

    8 16 mm GravierGravillon

    16 32 mm Gravier

    32 mm Gravier grossier

    Classes granulaires

    concasses (naturelles)

    0 4 mm Sable concass Sable

    4 8 mm Gravillon

    8 16 mm Gravillon

    16 22 mm GravillonGravillon

    22 mm Ballast

    Granulats artificiels/

    granulats recycls

    Sable de bton

    concass

    0 4 mm Sable de dmolitionSable

    non tri

    Granulats de bton

    > 4 mm Granulats de dmo- Gravillon

    lition non tris

    Fig. 1.3.17Classes granulaires usuelles

    Fig. 1.3.18Exemple de granularit discontinue

    0,125 0,5 2 4 8 1622

    31,5125

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    Ouverture des tamis [mm]

    Pass

    ant

    [% m

    asse

    ]

    il manque la classegranulaire 48 mm

  • Guide pratique du bton20

    Les constituants du bton

    Fig. 1.3.19Teneurs en farines recommandes (ciment,additions et granulats 0,125 mm) en fonc-tion de la dimension maximale des granu-lats ; le cas chant, ces valeurs doivent tremodifies pour le bton pomp (chap. 2.6),le bton autocompactant (chap. 2.8) et lebton apparent (chap. 2.12)

    Fig. 1.3.20Le matriau dexcavation dun tunnel peuttre utilis comme granulat pour bton, condition que son aptitude soit prouve

    Teneur en farines

    Pour sa prparation, le sable (classe granulaire 0/4 mm)

    doit en gnral tre recompos partir de plusieurs frac-

    tions comprenant du sable naturel lav et/ou du sable

    concass lav et sch. En raison de sa surface spcifique

    trs leve, qui se rpercute sur la demande en eau, la

    classe granulaire 0/4 mm a une grande influence sur la

    qualit du mlange pour bton.

    Diamtre maximal des granulats [mm] 8 16 22,5 32 45 63

    Teneur en farines [kg/m3 de bton] 450 400 375 350 325 300

    Une teneur optimale en farines

    accrot la quantit de film lubrifiant sans augmen-

    tation notable de la quantit deau de gchage

    garantit une meilleure ouvrabilit du bton

    amliore la capacit de rtention deau du m-

    lange et prvient le ressuage pendant et aprs la

    mise en place

    empche la sgrgation lors de la mise en place

    et facilite le compactage du bton

    amliore la compacit de la pte de ciment et,

    par consquent, ltanchit du bton

    amliore lefficacit des adjuvants.

    Il faut cependant veiller ce que les fines ne con-

    tiennent pas de minral argileux gonflant.

    Linfluence prpondrante est toutefois assume par la

    teneur en farines (ciment, additions et part des granulats

    de dimension 0,125 mm) ainsi que par la teneur en

    fines ( 0,063 mm). Il est recommand de respecter les

    valeurs de teneur en farines indiques la fig. 1.3.19

    conformment la norme SN EN 206-1.

  • Guide pratique du bton 21

    Les constituants du bton

    Fig. 1.4.1Types dadjuvants avec leurs abrviations eteffets principaux selon SN EN 934-2

    1.4 Les adjuvants

    1.4.1 Dfinition et classification

    Les adjuvants sont des substances qui peuvent, par leur

    action physique et/ou chimique, changer les caractristi-

    ques du bton. En fonction du type dadjuvant utilis, il

    est possible dinfluencer de manire cible les caractris-

    tiques du bton frais (par ex. le temps de prise, le proces-

    sus de durcissement et louvrabilit), ou les caractristi-

    ques du bton durci (par ex. la rsistance et la durabilit).

    Lemploi dadjuvants rpond des considrations techni-

    ques et conomiques. On peut par exemple obtenir une

    meilleure ouvrabilit en remplaant une partie de leau de

    gchage par un plastifiant et rduire ainsi la capillarit,

    ce qui amliore la durabilit du bton.

    Lefficacit des adjuvants dpend dune quantit de fac-

    teurs qui sont, entre autres, le dosage de ladjuvant, le

    type et le dosage en ciment, le dosage en eau ainsi que la

    consistance, les conditions de malaxage et la temprature.

    La norme SN EN 934-2 Adjuvants pour bton, mortier et

    coulis dfinit les exigences, la conformit, le marquage

    et ltiquetage des adjuvants. Son application est rgie

    par la norme SN EN 206-1.

    Diffrentes substances organiques et anorganiques sont

    utilises dans la production des adjuvants. Comme cha-

    cune de ces substances actives peut ragir de manire

    trs diffrente en fonction du ciment utilis, il est parfois

    difficile dobtenir leffet dsir sur le bton frais ou durci.

    Lutilisation dadjuvants requiert donc des essais prlimi-

    naires afin den contrler lefficacit.

    La fig. 1.4.1 illustre les effets principaux et les domaines

    dapplication des adjuvants courants.

    Adjuvant Abrviation Effets principaux et domaines dapplication

    Plastifiant BV Diminution de leau de gchage et/ou amlioration de louvrabilit

    (lments prfabriqus)

    Fluidifiant FM Forte diminution de leau de gchage et/ou amlioration de louvrabilit.

    Permet dobtenir des btons durabilit accrue et/ou mise en place

    facilite (btons pomps, SCC)

    Entraneur dair LP Production et dispersion de fines bulles dair dans la masse du bton

    en vue daugmenter sa rsistance au gel et aux sels de dverglaage

    (ouvrages dart)

    Retardateur de prise VZ Retardement du dbut de prise du bton (btonnage par temps chaud)

    Acclrateur de prise SBE Acclration du processus de prise du bton (btons projets)

    Acclrateur de durcissement HBE Acclration du processus de durcissement du bton (prfabrication)

    Hydrofuge DM Diminution de labsorption capillaire (lments prfabriqus)

    Stabilisateur ST Amlioration de la cohsion interne du bton (SCC)

  • Guide pratique du bton22

    Les constituants du bton

    Fig. 1.4.2Effet des fluidifiants sur ltalement et lerapport e/cq

    1.4.2 Dosage

    En rgle gnrale, les adjuvants pour btons sont intro-

    duits sous forme liquide et en trs petites quantits, lors

    du malaxage. Leur pourcentage en masse par rapport au

    ciment se situe normalement entre 0,2 et 2%. Si la quan-

    tit totale dadjuvants sous forme liquide est suprieure

    3 l/m3 de bton, leur teneur en eau doit tre prise en

    compte dans le calcul du rapport e/c. De mme, le sup-

    plment dair occlus introduit dans le mlange par les

    entraneurs dair doit tre pris en compte dans le calcul

    volumique. Les dosages infrieurs 0,2% ne sont autori-

    ss que si ladjuvant est dilu dans une partie de leau de

    gchage, mais il est prfrable dy renoncer car le risque

    dune erreur de dosage est trop important avec daussi

    faibles quantits. Les sous-dosages diminuent souvent

    de manire importante leffet recherch, alors que les

    surdosages peuvent avoir des effets secondaires indsira-

    bles tels que retardement du dbut de prise, perte de

    rsistance la compression ou sgrgation.

    1.4.3 Principaux types dadjuvants

    Plastifiants (BV) et fluidifiants (FM)

    Les plastifiants et les fluidifiants sont de loin les adju-

    vants les plus utiliss pour la confection du bton. Leur

    efficacit est illustre par la figure 1.4.2. Pour un rapport

    e/c constant, lutilisation de ces adjuvants amliore lou-

    vrabilit du bton . Ils permettent de rduire le dosageen eau, donc le rapport e/c, si louvrabilit est maintenue

    constante , ce qui entrane un accroissement de la r-sistance et de la compacit. On peut aussi, mais avec une

    moindre efficacit, conjuguer les deux effets, soit obtenir

    une amlioration de louvrabilit tout en diminuant le

    rapport e/c . En consquence, les plastifiants et fluidifi-ants permettent doptimiser la recette du bton en ter-

    mes douvrabilit et de proprits du bton durci.

    Comme effet secondaire possible de ces adjuvants, on

    observe parfois un effet retardateur de prise. Dune

    manire gnrale, lefficacit des adjuvants est troite-

    ment dpendante des caractristiques du ciment et de la

    composition du bton. Cest pourquoi il est recommand

    de vrifier la compatibilit et lefficacit de chaque com-

    binaison adjuvant ciment au moyen dessais prlimi-

    naires.

    Les fluidifiants base de polycarboxylates (PCE) ont un

    effet fluidifiant plus lev que les fluidifiants convention-

    nels.

    Entraneur dair (LP)

    Le rle des entraneurs dair est dincorporer des millions

    de petites bulles dair dun diamtre compris entre 10 et

    300 m dans le bton afin daugmenter la rsistance aux

    cycles de gel - dgel avec ou sans sel (cf. chap. 3.5). Il en

    rsulte galement une amlioration de louvrabilit et

    une diminution du ressuage. Du fait de leur nature chi-

    mique particulire, les entraneurs dair ont la capacit

    dintroduire des bulles dair de la dimension voulue dans

    le bton et de les stabiliser.

    Rgle empirique

    Chaque pourcent (volumique) dair entran dans le

    bton permet une rduction deau de gchage den-

    viron 5 l/m3 et produit sur louvrabilit le mme

    effet que lajout de 10 15 kg de farines.

    600

    550

    500

    450

    400

    350

    Etal

    emen

    t [m

    m]

    0,40 0,50 0,60Rapport e/cq []

    avec F

    M

    sans F

    M32

    1

  • Guide pratique du bton 23

    Les constituants du bton

    Fig. 1.4.4Effet des retardateurs (VZ) et des acclra-teurs de durcissement (HBE) sur la rsistancedu bton (reprsentation schmatique)

    Un effet indsirable des entraneurs dair est la perte de

    rsistance du bton la compression.

    Les bulles introduites dans le bton frais restent prsen-

    tes dans le bton durci. En cas de gel, elles absorbent une

    partie de leau mise en mouvement dans les capillaires,

    rduisent les pressions et permettent lexpansion de leau

    qui, lorsquelle gle, augmente son volume de 9%. Elles

    rduisent ainsi le risque dclatement du bton par sur-

    pression de la glace (fig. 1.4.3).

    Retardateurs (VZ)

    Les retardateurs de prise ont pour effet de retarder le

    dbut de la prise du ciment et de prolonger ainsi le dlai

    de mise en place du bton. Leurs applications principales

    sont les suivantes :

    btonnage par temps chaud

    transport du bton sur de longues distances

    btonnage de gros volumes ou de grandes surfaces

    suppression des joints de travail en cas darrts pro-

    gramms (pas de discontinuit entre les tapes de

    btonnage).

    Un bton avec retardateur de prise durcit moins vite au

    jeune ge (fig. 1.4.4), mais sa rsistance 28 jours est

    souvent un peu plus leve que celle dun bton sans

    retardateur. Du fait de son durcissement initial ralenti,

    un bton avec retardateur de prise ncessite une cure

    prolonge et particulirement attentive. Comme leffet

    recherch dpend beaucoup du type de retardateur, mais

    aussi du ciment utilis et de la temprature ambiante, il

    est indispensable de procder des essais prliminaires,

    en particulier diffrentes tempratures. En cas de sur-

    dosage, leffet du retardateur de prise peut sinverser et

    devenir acclrateur.

    Rgle empirique

    Chaque pourcent (volumique) dair occlus se traduit

    par une perte de rsistance du bton la compres-

    sion pouvant atteindre 5 N/mm2.

    air

    eauglace

    air

    Temps [jours]bton avec acclrateur de prisebton de rfrencebton avec retardateur de prise

    40

    30

    20

    10

    00,5 1 2 7 14 28 56

    Rsi

    stan

    ce

    la c

    omp

    ress

    ion

    [N/m

    m2 ]

    pour T = 20 CFig. 1.4.3Expansion la suite de laugmentation devolume. La glace prsente un volume 9%suprieur leau sous forme liquide (repr-sentation schmatique)

    Dans la plupart des cas, une trs petite quantit dadju-

    vant suffit pour obtenir la teneur en air souhaite qui se

    situe entre 3 et 8% selon la dimension maximale des gra-

    nulats. La teneur en air ne dpend pas seulement du type

    et du dosage de lentraneur dair, mais aussi de toute une

    srie dautres facteurs tels que le type de ciment, la na-

    ture des granulats et la granularit, la consistance, la

    temprature, lintensit et la dure du malaxage, la pr-

    sence dautres adjuvants, etc. Lors de lemploi combin

    dun entraneur dair et dun plastifiant, il faut veiller

    toujours introduire dabord lentraneur dair dans le

    mlange. La compatibilit de nouvelles combinaisons

    doit absolument tre teste au moyen dessais prlimi-

    naires.

  • Guide pratique du bton24

    Les constituants du bton

    Fig. 1.4.5Local des citernes dadjuvants dune centrale bton, agenc conformment aux prescrip-tions en vigueur

    Acclrateurs (SBE, HBE)

    Les acclrateurs de prise (SBE) et les acclrateurs de

    durcissement (HBE) avancent le dbut de prise ou accl-

    rent le processus de durcissement en librant la chaleur

    dhydratation plus rapidement. Lhydratation tant plus

    rapide, le bton peut tre dcoffr, mis en charge ou

    expos au gel plus tt. Leffet des acclrateurs dpend

    beaucoup de leur composition chimique et de celle du

    ciment utilis. En cas de surdosage, on peut observer une

    inversion du phnomne recherch, cest--dire un ralen-

    tissement au lieu dune acclration de la prise ou du

    durcissement. Les acclrateurs entranent souvent une

    perte plus ou moins importante de la rsistance finale du

    bton (fig. 1.4.6).

    Leurs effets tant difficiles matriser, les acclrateurs

    ne sont utiliss que dans des cas particuliers. Les accl-

    rateurs de prise (SBE) sont utiliss pour:

    bton projet

    btonnage au contact deaux courantes

    colmatage dinfiltrations et de voies deau.

    Les acclrateurs de durcissement (HBE) sont utiliss

    pour:

    btonnage par temps froid

    dlais de dcoffrage trs courts

    prfabrication dlments en bton

    travaux de rparation

    ancrages.

    Les adjuvants peuvent avoir une influence majeure sur

    les caractristiques du bton frais et durci. Leurs effets se

    basent sur des ractions chimiques et/ou physiques trs

    complexes, cest pourquoi il faut viter de mlanger dif-

    frents types dadjuvants ou combiner des adjuvants

    provenant de fabricants diffrents. Il est impratif de

    procder des essais prliminaires, afin de dfinir le bon

    dosage et le type dadjuvant adapt au ciment, aux addi-

    tions, leau et aux granulats de la recette de bton.

  • Guide pratique du bton 25

    Les constituants du bton

    Fig. 1.4.6Effets des quatre principaux typesdadjuvants

    Fig. 1.4.7Les adjuvants pourvus du label de qualitsont hors classe de toxicit, solubles leauet biodgradables

    La figure 1.4.6 illustre qualitativement les effets des qua-

    tre principaux types dadjuvants sur les proprits du

    bton frais et durci.

    Effet considr sur Plastifiants Acclrateurs Retardateurs Entraneurs dair

    BV/FM SBE/HBE VZ LP

    Ouvrabilit ++ + +

    Sgrgation/ressuage + o +

    Prise acclration 0 ++ o o

    retardement o ++

    Aptitude au pompage + o o

    Rsistance court terme + ++

    Rsistance finale + +

    Permabilit + o +

    Rsistance au gel + ++

    Retrait et fluage ++ o o

    Btonnage par temps froid + + o

    Btonnage par temps chaud + + o

    ++ effet recherch + effet favorable possible o effet negligeable effet indsirable possible

    1.4.4 Adjuvants et environnement

    Un bon tiers des btons fabriqus en Suisse contient des

    adjuvants. Or, ces produits chimiques sont rgulirement

    mis en cause dans les discussions concernant limpact

    des produits industriels sur lenvironnement. Pour cette

    raison, lAssociation suisse des fabricants dadjuvants

    pour bton (FSHBZ) a dfini un certain nombre de crit-

    res permettant dapprcier la compatibilit environne-

    mentale de ces produits. Les adjuvants pour btons qui

    sont conformes ces critres peuvent tre marqus du

    label de qualit FSHBZ, qui constitue une garantie de

    scurit pour les matres douvrages, les planificateurs et

    les entrepreneurs.

    Quantitativement, la classe dadjuvants la plus importan-

    te est constitue par les plastifiants. En Suisse, ils repr-

    sentent plus des trois quarts de la consommation totale

    dadjuvants pour btons. Pourvus du label de qualit

    FSHBZ, ils sont hors classe de toxicit, facilement solu-

    bles leau et biodgradables.

  • Guide pratique du bton26

    Les constituants du bton

    Fig. 1.5.1Classification et

    effets des additions

    1.5 Les additions

    1.5.1 Dfinition et classification

    Les additions sont gnralement des ajouts minraux

    sous forme de poudre fine qui peuvent amliorer certai-

    nes proprits du bton, en particulier louvrabilit du

    bton frais ainsi que les caractristiques mcaniques et

    la compacit du bton durci. Certaines additions permet-

    tent de rduire la chaleur dhydratation lors de la prise et

    du durcissement du bton. Contrairement aux adjuvants,

    les additions sont toujours incorpores au bton en quan-

    tits suffisamment importantes pour tre considres

    dans le calcul de la recette. Il est possible de cobroyer les

    additions avec le clinker ou les mlanger au ciment lors

    de sa production. Cette manire de procder assure un

    dosage prcis et une rpartition homogne des additions.

    Si le mlange ciment addition rpond aux exigences de

    la norme SN EN 197-1, il sagit alors dun ciment compo-

    s, qui peut tre considr comme un tout pour le calcul

    du rapport e/c et du dosage minimal en ciment. Dans ce

    cas, la norme considre les additions comme des autres

    constituants principaux du ciment (fig. 1.1.9). Dans cette

    catgorie, on peut citer les ciments Holcim des gammes

    Fluvio (ajout de calcaire), Fortico (ajout de fume de sili-

    ce), Riteno (ajout de schiste calcin) ainsi que Modero

    (ajout de laitier granul de haut-fourneau).

    Les additions peuvent galement tre incorpores au

    mlange dans le malaxeur de la centrale bton. Il est

    ainsi possible de choisir librement les proportions du

    mlange addition ciment et de les adapter prcisment

    aux exigences de la recette. Cet avantage ne va cependant

    pas sans quelques inconvnients. Dabord, le stockage

    spar des additions ncessite des silos, des quipements

    de dosage et des contrles supplmentaires. Ensuite, cer-

    taines additions ont tendance former des grumeaux

    lors dun stockage prolong. Enfin, la confection dun

    bton homogne requiert parfois une dure de malaxage

    plus longue.

    La norme SN EN 206-1 distingue deux types dadditions :

    celles du type I sont des substances inertes (par ex. le fil-

    ler calcaire et les pigments), qui nengendrent pas de rac-

    tion chimique, et celles du type II qui sont dsignes

    comme additions caractre pouzzolanique ou hydrauli-

    que latent. Les additions de type II comprennent notam-

    ment les cendres volantes de houille et la fume de silice

    qui, grce la raction pouzzolanique quelles induisent,

    contribuent la monte en rsistance de la pte de

    ciment. Le schiste calcin prsente des proprits la fois

    pouzzolaniques et hydrauliques. Il nest cependant utilis

    que comme addition au ciment.

    Dsignation Raction chimique Effet Types daddition

    Inerte Aucune raction ou tout au Augmente la compacit (effet filler) Filler de calcaire,

    (type I) plus raction ngligeable et amliore louvrabilit farine de quartz

    Rpartition de la fissuration Fibres de tous types

    (engendre par le retrait plastique)

    Coloration du bton Pigments

    Pouzzolanique Raction en prsence dhy- Diminue la porosit Cendres volantes de houille,

    (type II) droxyde de calcium et deau: Augmente la durabilit fume de silice,

    transformation en min- Rduit la rsistance au jeune ge schiste calcin,

    raux analogues aux Diminue la chaleur dhydratation pouzzolane naturelle ou

    hydrates du ciment (CSH) Augmente la rsistance finale argile active thermiquement

    Hydraulique latente Raction en prsence dacti- Diminue la porosit Laitier granul de

    (type II) veurs (alcalis, chaux, sulfates) Augmente la durabilit haut-fourneau

    et deau: formation de Rduit la rsistance au jeune ge

    substances analogues aux Diminue la chaleur dhydratation

    hydrates du ciment Augmente la rsistance finale

    Hydraulique Raction en prsence deau: Rduit la porosit et Schiste calcin

    (type II) formation de substances amliore louvrabilit Chaux hydraulique

    analogues aux hydrates

    du ciment

  • Guide pratique du bton 27

    Les constituants du bton

    Fig. 1.5.2Diffrents types de fibres dacier

    Fig. 1.5.3Fibres de polypropylne

    leur longueur, de leur diamtre, de leur forme ainsi que de

    leur orientation principale dans le bton durci. Le dosage

    habituel se situe dans une fourchette comprise entre 20

    et 80 kg de fibres par m3 de bton. Le recours aux conseils

    dun spcialiste est gnralement ncessaire lors du di-

    mensionnement douvrages en bton fibr. Lincorpora-

    tion de fibres dacier lors du malaxage du bton ncessite

    un quipement particulier afin dassurer une rpartition

    homogne. Par ailleurs, lutilisation de fibres mtalliques

    engendre invitablement une certaine diminution de

    louvrabilit du bton. Des fibres mtalliques droites, de

    petites dimensions et en acier haute rsistance sont

    incorpores dans le bton fibr ultra performant. Dans ce

    cas particulier, le dosage en fibres est nettement plus

    lev et varie entre 1 et 5% du volume de bton.

    Parmi les fibres synthtiques, les fibres de polypropylne

    sont les plus utilises. Doses entre 1 et 2 kg par m3 de

    bton, elles permettent dviter dans une large mesure

    les fissures dues au retrait plastique. Dans un bton pour

    lequel une rsistance leve au feu est requise, leur usa-

    ge permet de rduire la pression de vapeur deau en cas

    dincendie (cf. chap. 3.9). Dans ce cas, le dosage habituel

    est denviron 2 3 kg de fibres par m3 de bton. Leur mise

    en uvre est relativement simple et ne requiert pas de

    dispositif ou de prcaution particulire. Certaines fibres

    synthtiques haut module dlasticit sont parfois uti-

    lises pour rduire les fissures dues au retrait de dessic-

    cation ou en complment aux fibres dacier dans les

    btons ultra hautes performances.

    Les fibres de verre rsistantes la raction alcalis-silice

    sont utilises en prfabrication comme armature dl-

    ments de faible paisseur. Leur utilisation requiert

    cependant lexprience dun spcialiste confirm.

    Habituellement les additions sont classes selon la figure

    1.5.1, en fonction de leur comportement chimique dans

    la pte de ciment et/ou de leur effet dans le bton. On

    peut aussi les classer en fonction de leur composition

    chimique (voir cet effet le diagramme triangulaire fig.

    1.1.10 du chap. 1.1 Les ciments ).

    1.5.2 Additions inertes

    Farines de calcaire et de quartz

    Les farines ou fillers calcaire ou de quartz compltent et

    amliorent le mlange granulaire pour un bton en rai-

    son de la faible dimension et de la forme de leurs grains

    ainsi que de leur granularit. On les ajoute par exemple

    aux sables pauvres en farines afin denrichir cette classe

    granulaire en lments fins, ce qui se traduit par une

    meilleure ouvrabilit et une texture plus compacte du

    mlange. Laptitude lemploi des farines de calcaire ou

    de quartz devrait toujours tre vrifie. A cet gard, le

    ciment Fluvio 4 constitue une rponse idale puisquil

    contient dj une farine calcaire spcialement slection-

    ne et contrle.

    Fibres

    Les fibres sont gnralement classes en trois groupes :

    les fibres dacier, les fibres synthtiques et les fibres de

    verre.

    Les fibres dacier permettent damliorer le comportement

    post-fissuration du bton sollicit en traction (par ex. r-

    sistance effective la traction par flexion, ductilit). Elles

    sont gnralement utilises dans des dallages industriels

    ou pour des confortements en bton projet. Ce type de

    fibres fait lobjet de la recommandation SIA 162/6. Leffi-

    cacit des fibres mtalliques dpend principalement de

  • Guide pratique du bton28

    Les exigences concernant la cendre volante de hou-

    ille utilise comme addition du bton sont rgies

    par la norme SN EN 450. De plus, pour des ques-

    tions de protection de lenvironnement, la teneur

    en mtaux lourds des cendres volantes doit tre

    conforme aux recommandations de lOFEV.

    Les constituants du bton

    Fig. 1.5.4Elments de bton

    colors par des pig-ments minraux

    ( base de cimentPortland blanc

    Albaro 5)

    Pigments minraux

    Les pigments minraux sont utiliss pour colorer le bton

    et le mortier (fig. 1.5.4). En pratique, seuls les pigments

    base doxydes satisfont aux exigences requises en matire

    de stabilit et de granulomtrie. Les pigments nentra-

    nent pas de raction chimique au sein du bton. Leur de-

    mande en eau relativement leve ncessite en gnral

    une augmentation du rapport e/c, moins que cet effet

    ne soit compens par lemploi simultan dadjuvant flui-

    difiant.

    Le dosage en pigments quelques pourcents de la masse

    de ciment est dict par lintensit de la teinte recherche

    et figure dans la documentation du fournisseur. Avant et

    aprs la production et mise en uvre de btons colors,

    il faut soigneusement nettoyer le malaxeur, les vhicules

    de transport et les dispositifs de transbordement et de

    mise en place du bton, sous peine de maculer les

    gches suivantes.

    Avec le temps, une certaine attnuation de la teinte des

    btons colors est invitable, mme si lon utilise les

    meilleurs pigments.

    1.5.3 Additions pouzzolaniques

    Le principe daction des additions pouzzolaniques est le

    suivant : en prsence dune quantit deau suffisante

    dans le bton en cours de durcissement, la silice de ces

    additions ragit avec lhydroxyde de calcium rsultant de

    lhydratation du ciment en formant des cristaux suppl-

    mentaires de silicate de calcium hydrat (CSH). Ces der-

    niers accroissent la rsistance du bton et rduisent sa

    porosit, ce qui amliore la durabilit. Le durcissement et

    la monte en rsistance des btons contenant des addi-

    tions pouzzolaniques sont un peu plus lents ( lexception

    de la fume de silice), surtout par basses tempratures.

    Par consquent, le dlai de dcoffrage et la dure de la

    cure doivent parfois tre prolongs.

    Comme dj voqu plus haut, la norme SN EN 206-1

    dsigne les additions pouzzolaniques comme additions

    de type II. Les quantits maximales de ces additions sont

    limites, afin de garantir une alcalinit suffisante de la

    solution interstitielle dans le bton arm ou prcontraint

    et de protger ainsi les armatures de la corrosion (fig.

    1.5.5). La norme donne galement des indications pour la

    prise en compte, au moyen dun coefficient k, des addi-

    tions de type II dans le calcul du dosage minimal en

    ciment quivalent et du rapport e/c (fig. 1.5.7).

    Cendre volante de houille

    La cendre volante de houille (dnomme aussi cendre

    volante siliceuse) est un sous-produit des centrales ther-

    miques, dont la qualit dpend non seulement du char-

    bon utilis comme combustible mais aussi du type de

    centrale et de son mode dexploitation. Nanmoins, la

    cendre volante de provenance connue sest rvle cons-

    tituer une addition de valeur pour le bton. Dans cette

    catgorie dment contrle, on peut citer la marque

    Hydrolent.

    La bonne excution douvrages ou parties douvra-

    ges en bton color ncessite une grande exprien-

    ce. Lutilisation de ciment blanc (Albaro 5) et de

    sable clair sont les conditions de base indispensa-

    bles pour obtenir des surfaces de bton apparent

    claires et de teinte uniforme. En revanche, la cou-

    leur du gravier ne joue quun rle marginal.

    Fig. 1.5.5Quantit maximale

    dadditions de type II vis--vis

    de lalcalinit

    Conditions remplir pour assurer une alcalinit suffisante

    de la solution interstitielle dans le cas dun CEM I avecCV 0,66 c 3 FS

    ajout de cendre volante et/ou de fume de silice :FS 0,11 c

    CV teneur en cendre volante de houille [kg/m3] c dosage en ciment [kg/m3]

    FS teneur en fume de silice [kg/m3]

    La cendre volante de houille est constitue de particules

    dont la finesse et la forme sphrique caractristique (fig.

    1.5.8) contribuent amliorer louvrabilit du bton frais.

    Lutilisation de cendre volante haut indice dactivit

    pouzzolanique permet en outre de diminuer la porosit

    du bton et den accrotre notablement sa durabilit.

    Cela requiert cependant une mise en uvre particulire-

    ment soigne, de la formulation jusqu la cure. La cen-

    dre volante de houille rduit fortement la chaleur dhy-

    dratation libre durant la prise et le durcissement du

  • Guide pratique du bton 29

    Les constituants du bton

    Fig. 1.5.6Forme caractristique des particules de cen-dre volante de houille (photo prise au micro-scope lectronique balayage)

    Fig. 1.5.7Quantits maximales dadditions de type II pouvant treprises en compte dans le calcul du rapport e/cq et du do-sage minimal en ciment avec un CEM I ou un CEM II/A-LL

    CEM I 1) CEM II/A-LL 2)

    CV 0,33 c CV 0,25 c

    Cendre volante de houille (CV) CV kCV (cmin 200) CV kCV (cmin 200) 0,8

    CV + c cmin CV + c cmin

    Fume de silice (FS) 3)FS 0,11 c

    non applicablekFS FS + c cmin

    AP 0,25 c AP 0,25 c

    Additions pouzzolaniques (AP) 3) AP kAP (cmin 200) AP kAP (cmin 200) 0,8

    AP + c cmin AP + c cmin

    L 0,5 c

    Laitier granul de haut-fourneau (L) 4) kL L + c cmin non applicable

    L + c cmin

    e/ceq rapport eau/ciment quivalent e/(c + kCV CV + kFS FS + kAP AP + kL L)

    Coefficient k pour la cendre volante de houille selon SN EN 450 kCV = 0,4

    Coefficient k pour la fume de silice selon SN EN 13 263 kFS = 1,0

    Coefficient k pour les additions pouzzolaniques kAP = 0,4

    Coefficient k pour le laitier granul de haut-fourneau selon SN EN 15167 kL = 0,5

    1) Le concept du coefficient k nest pas applicable pour les classes dexposition XA2 et XA3.

    2) Lapplication du coefficient k pour un ciment de type CEM II/A-LL nest possible que pour les btons des classes dexposi-

    tion XC1 XC4, XD1 et XF1. La proportion massique de filler calcaire contenu dans le ciment est de 17%. Il en rsulte un

    facteur de rduction de 0,8 (1 - (17/(100-17)) = 0,8). Les exigences de lannexe nationale NC (www.sia.ch/206-1) doivent,

    en outre, tre respectes.

    3) La preuve de laptitude lemploi des additions pouzzolaniques (de type II) est satisfaite lorsquil existe un Agrment

    Technique Europen qui se rfre explicitement leur utilisation comme addition pour produire du bton conformment

    EN 206-1, ou si les exigences de lannexe nationale NB (www.sia.ch/206-1) sont respectes. De plus les exigences de

    lannexe nationale NC doivent aussi tre remplies (www.sia.ch/206-1).

    4) Le concept de coefficient k se limite en principe aux btons des ouvrages dart et non ceux de btiments (classes dexpo-

    sition XC1 XC4, XD1 et XF1). Les exigences de lannexe nationale ND (www.sia.ch/206-1) doivent, en outre, tre respec-

    tes.

    Cendre volante de houille

    Hydrolent

    LHydrolent est une cendre volante siliceuse, slectionne

    avec soin et dont la qualit est conforme aux spcifica-

    tions de la norme SN EN 450. LHydrolent peut tre utilis

    dans diffrents domaines de la construction comme

    addition pour amliorer louvrabilit du bton frais mais

    galement en vue de confrer certaines proprits parti-

    culires au bton durci.

    bton. Son utilisation permet ainsi de rduire le risque de

    fissuration engendr par le retrait thermique dans les

    lments massifs.

  • Guide pratique du bton30

    Les constituants du bton

    Pouzzolane naturelle

    Les pouzzolanes naturelles comme le trass ont des pro-

    prits trs diffrentes et fluctuantes selon leur origine.

    1.5.4 Additions hydrauliques latentes

    Certaines additions sont dites hydrauliques latentes car,

    en prsence deau et dactiveurs bien dfinis par ex.

    une faible quantit de substances alcalines ou de sulfa-

    tes elles ragissent et durcissent lentement en formant

    des composs analogues aux hydrates du ciment, mais

    de manire beaucoup moins rapide.

    Laitier granul de haut-fourneau

    Le laitier granul de haut-fourneau, moulu une finesse

    au moins quivalente celle du ciment, est un sous-pro-

    duit de lindustrie sidrurgique dont la qualit peut tre

    extrmement fluctuante. La disponibilit sur le march

    en laitier de qualit leve est relativement restreinte en

    raison des coteux investissements ncessaires sa pr-

    paration. Les exigences, les critres de conformit ainsi

    que lvaluation de la conformit du laitier de haut-four-

    neau sont rgls par la norme SN EN 15167. Le laitier

    granul de haut-fourneau est en principe sch puis co-

    broy avec le clinker. On obtient ainsi des ciments qui,

    suivant leur teneur en laitier, sont commercialiss sous

    Fig. 1.5.8Pilier reprenant une forte charge, ralis enbton haute rsistance avec du Fortico 5R

    Un dosage en fume de silice de 4 10% par rap-

    port la masse du ciment permet damliorer sen-

    siblement nombre de proprits du bton :

    Meilleure cohsion et accroissement sensible de

    la capacit de rtention deau du bton frais, do

    une diminution du risque de sgrgation.

    Diminution du rebond pour le bton projet.

    Net accroissement de la rsistance du bton, ce

    qui permet la fabrication de bton haute rsis-

    tance.

    Forte diminution de la porosit du bton avec,

    pour consquence directe, un accroissement sen-

    sible de ltanchit et de la durabilit, qu