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Planète Commerce extérieur : les dossiers chauds Russie : le casse-tête des sanctions Moniteur du Commerce International depuis 1883 N° 1971 - Bimensuel - Du 18 septembre au 1 er octobre 2014 - 10 - ISSN : 0026-9719 Malaisie Guide business 2014 Brésil Dossier À l’heure d’une transition annoncée

Guide business - Le Moci · 2014. 9. 25. · commerce de gros et de détail, l’huile de palme et le caoutchouc, le tourisme, l’électronique, les ser-vices aux entreprises, la

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PlanèteCommerce extérieur : les dossiers chauds

Russie : le casse-tête des sanctions

M o n i t e u r d u C o m m e r c e I n t e r n a t i o n a l d e p u i s 1 8 8 3

N° 1971 - Bimensuel - Du 18 septembre au 1er octobre 2014 - 10 € - ISSN : 0026-9719

MalaisieGuide business

2014

BrésilDossier

À l’heure d’une transitionannoncée

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UN DOSSIER SPÉCIAL

C. B

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LE MOCI - N° 1971 - 18 septembre 2014 19

MalaisieGuide business 2014La Malaisie veut devenir un pays à revenu élevé d’ici à 2020. Unprogramme de transformation économique (ETP) a été conçu, des moteurs de la croissance (NKEAs) sont identifiés, commedans l’énergie, les infrastructures, l’électronique ou encore la santé. Le bon moment pour y aller.

EN COUVERTURE

Peu connue de la plupartdes entreprises fran-çaises, la Malaisie méritepourtant le détour. Mar-tine Dorance, l’ambas-

sadeur de France dans ce pays de30 millions d’habitants, n’hésitepas à qualifier la Malaisie de « tré-sor caché ». Il est vrai que la jeunefédération malaisienne, moins d’undemi-siècle après sa naissance en1957, peut s’enorgueillir d’uneréelle stabilité politique et écono-mique. En quarante-sept ans, le pouvoird’achat s’est considérablementélevé, la politique de redistributionfonctionne et les investissementsdirects étrangers continuent àaffluer, avec, toutefois, des hautset des bas : 12,2 milliards de dol-lars en 2011, 10,1 milliards en2012, 12,5 milliards l’an dernier. Composée au nord de la péninsulequi s’étend de la Thaïlande à Sin-gapour et au sud par la partie sep-tentrionale (hors Brunei) de l’île deBornéo, la Malaisie est classéeparmi les pays à revenu intermé-diaire. Un succès à mettre aucompte des gouvernements qui sesont succédés, mais une réussiteencore insuffisante dans un envi-ronnement régional très compéti-tif. La Malaisie est, en effet, concur-rencée en Asie du Sud-est parplusieurs voisins à bas coût,comme la Thaïlande et l’Indonésie,et par d’autres bien plus avancés

dans l’ère des productions à fortevaleur ajoutée, à l’instar de Singa-pour et de la Corée du Sud. Prise en étau, la Malaisie a choisià la fois de monter en gamme danstoute une série de secteurs tradi-tionnels (hydrocarbures, compo-sants électriques et électroniques,tourisme…) et de créer de nou-veaux pôles dotés de technologiesavancées, comme l’aéronautique,la pharmacie, les biotechnologieset les équipements de santé. Dès 2009, le gouvernement d’Ab-dullah Badawi (2003-2009) s’étaitengagé à ce que le revenu nationalbrut (RNB) par habitant passe de 6 700 dollars en 2009 à15 000 dollars en 2020, RNB mini-mum, selon l’OCDE, pour rejoindrele club des pays développés. C’estainsi ce gouvernement qui a été l’ar-chitecte de la Vision 2020 et duplan de transformation économique(ETP) qui en découle. L’an dernier, le PIB par habitant adépassé la barre des 10 000 dol-lars (voir chiffres clés, page 24).« Je me souviens très bien des dis-cussions. J’y ai participé pour unepart, avec, notamment, 1 000représentants du secteur privé »,relate Mohd Azharuddin, directeurdu Transport public au sein dePemandu, l’agence de l’État encharge de la planification de l’ETP,et, à ce titre, du développement duGrand Kuala Lumpur (GKL) et dela Vallée du Klang. Le GKL est le

premier des douze « moteurs de lacroissance clés pour la nation » ouNKEAs, le seul, au demeurant, quine soit pas sectoriel, aux côtés del’énergie, les services financiers, lecommerce de gros et de détail,l’huile de palme et le caoutchouc,le tourisme, l’électronique, les ser-vices aux entreprises, la communi-cation et les infrastructures, l’édu-cation, l’agriculture et la santé. Nulle surprise, dans une économietournée vers les services (55 % duPIB) et les hydrocarbures, de trou-ver parmi les NKEAs l’énergie et lesservices d’affaires, à côté de sec-teurs traditionnellement forts,comme l’huile de palme et l’électro-nique. Entre les taxes perçues à l’ex-portation, les dividendes versés parPetronas – la puissante compagnienationale obligatoirement partie pre-nante aux contrats de partage deproduction –, et les taxes acquittéespar les compagnies étrangères,« les hydrocarbures représentent àeux seuls entre 30 à 40 % desrevenus de l’État », rappelle Fran-çois Matraire, directeur jusqu’à sep-tembre 2014 du bureau d’Ubi-france, à Kuala Lumpur. Outre Pemandu, qui évalue les pro-grès de l’ETP, deux agences ont étéconstituées : Malaysian PetroleumServices Corporation (MPRC), dontle but est que la Malaisie deviennele hub régional en matière d’hydro-carbures vers 2017 ; et Invest KL,chargé d’attirer les 500 plus

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grandes compagnies internationalesà Kuala Lumpur. Les deux sontactives en matière de promotion àl’étranger, mais il arrive aussi quedes entreprises s’adressent direc-tement à elles ou via Pemandu. Aubout de la chaîne, se trouvel’agence publique d’information etde conseil Malaysian InvestmentDevelopment Authority (Mida), quiattribue des aides fiscales. Parmi les sociétés qui sont « pas-sées » par Pemandu, figure le spé-cialiste français de l’ingénierieAltran. C’est Fabrice Godeau,aujourd’hui le patron de l’entitémalaisienne du groupe français, quia contacté puis a introduit Altranen Malaisie. Comme il résidait déjàsur place, il s’est adressé directe-ment à Pemandu, ce qui lui a étéfort utile pour bénéficier des avan-tages et inscrire son action dansle cadre de l’ETP. Dans la pratique, chaque NKEAcomprend plusieurs points d’entréeprioritaires (EPP). Par exemple,dans le cas du 8e NKEA, qui portesur les Services d’affaires, six EPPsont définis : 1) renforcer les ser-vices de maintenance, réparationet révision (MRO) dans l’aviation ;2) mettre en place des services departage et d’outsourcing compéti-tifs ; 3) positionner la Malaisiecomme un centre mondial desdonnées ; 4) stimuler l’industrie destechnologies vertes ; 5) accroîtreles services des sociétés spéciali-sées dans l’ingénierie ; et 6) trans-former la Malaisie en un hub enmatière de construction et de répa-ration navales. Altran étant ce qu’on appelle un« pure player » dans l’ingénierie, soninvestissement entre dans le cadredu 5e EPP. Son plan d’affaires a étéaudité par Price Waterhouse.« Nous nous sommes engagés àcréer 200 postes d’ingénieur d’icià 2020 », relate Fabrice Godeau,Français résidant en Asie depuis 19ans. « Pour nous, affirme-t-il encore,le gouvernement est un partenaire. Ilcomprend nos demandes. PourAltran par exemple, il ne met pas delimite à l’immigration. Mais il saitaussi que nous allons former des

Malaisiens. Et d’ici à cinq ans, j’es-père que la société sera pilotée pardes Malaisiens ». Avantage de la démarche, pourconstituer Altran Malaysia à KualaLumpur, le spécialiste français del’ingénierie a reçu l’appui d’InvestKL, qui lui a organisé divers rendez-vous, notamment avec l’institut desindustries avancées Ami ou MightMeteor, qui fournit des budgets deformation pour des ouvriers et descadres. L’agence publique lui aaussi permis d’obtenir le statut decompagnie multimédia (MSC), don-nant en l’occurrence, comme avan-tages, de pouvoir adresser sesdemandes de permis de travail enligne, grâce à un logiciel spécialisé,et de ne pas payer d’impôts sur lesbénéfices pendant cinq ans (+ 5ans renouvelable). Enfin, elle l’a misen relation avec Mida pour l’enre-gistrement du bureau de représen-tation auquel sont liées les aides.« Tous les trimestres, il nous estdemandé de faire un point sur nosinvestissements et nos recrute-ments. Entre 2013 et 2014, pré-cise Fabrice Godeau, noussommes passés de cinq à quinzeingénieurs, ce qui nous oblige àmultiplier les métiers et les secteursd’intervention ». Pour trouver cettemain-d’œuvre qualifiée, le directeurgénéral d’Altran Malaysia disposed’un « vivier local » avec les univer-sités spécialisées dans les techno-logies dans le pays et la commu-nauté des Malaisiens bénéficiant debourses en Europe. « Nous allons également aider lessociétés locales à innover. C’estpourquoi la société a signé une let-tre d’intention avec un groupemalaisien pour développer des pro-duits de haute technologie »,dévoile encore le dirigeant français.Avant d’opérer largement dans larégion, Altran Malaysia va se

concentrer pendant encore aumoins deux ans sur la Malaisie etSingapour. « Avec notre structureà Singapour, qui dépend du bureaurégional à Kuala Lumpur, nousallons développer dans la cité Étatdes produits de haute technologiepour une société singapouriennedans le domaine de l’avionique »,se réjouit Fabrice Godeau. Bien que la Malaisie et Singapourse jalousent plus ou moins ouver-tement, entre les deux voisins asia-tiques, il y a des synergies et descomplémentarités à trouver. Déjàdes PME singapouriennes sontencouragées à s’installer dans lazone économique spéciale d’Is-kandar, au-delà de la frontièremalaisienne*. « Singapour et KualaLumpur, c’est un peu comme Lyonet Genève. Si elles peuvent s’en-tendre, elles partageront leursavantages réciproques », délivreZainal Amanshah, directeur exécu-tif d’Invest KL. « Nous collaboronsdéjà. Un groupe de travail dans lessemi-conducteurs a été constitué.Singapour a l’expertise et nous l’es-pace », renchérit NoorhazlinaMohamad Nor, la toute nouvellereprésentante de Mida à Paris. « Ce qui nous importe, ajoute ladirectrice du bureau de l’agenceen France, c’est de favoriser la for-mation de clusters ». Par exemple,dans l’électricité, avec le LED, lessemi-conducteurs et le solaire,avec des entreprises telles quePhilips ou Intel ; ou dans l’aéro-nautique, autour d’Airbus, qui aouvert en Malaisie un centre deservices à la clientèle.

De notre envoyé spécial enMalaisie, François Pargny

*Lire à cet égard le Guide Business Sin-gapour 2014 n° 1967 du 26 juin www.lemoci.com/0115-229-Guide-business-Singapour-2014.html

PAYS & MARCHÉSGuide BusinessMalaisie

Parmi les sociétés qui sont « passées »par Pemandu, figure le spécialistefrançais de l’ingénierie Altran.

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