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HAL Id: dumas-01830754https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01830754
Submitted on 5 Jul 2018
HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.
Facteurs prédictifs et profil clinique de la déshydratationhypernatrémique du nouveau-né allaité exclusivement
Aurélie Eparvier
To cite this version:Aurélie Eparvier. Facteurs prédictifs et profil clinique de la déshydratation hypernatrémique dunouveau-né allaité exclusivement. Médecine humaine et pathologie. 2018. �dumas-01830754�
HAL Id: dumas-01830754https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01830754
Submitted on 5 Jul 2018
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Facteurs prédictifs et profil clinique de la déshydratationhypernatrémique du nouveau-né allaité exclusivement
Aurélie Eparvier
To cite this version:Aurélie Eparvier. Facteurs prédictifs et profil clinique de la déshydratation hypernatrémique dunouveau-né allaité exclusivement. Médecine humaine et pathologie. 2018. <dumas-01830754>
Université de Bordeaux
UFR DES SCIENCES MÉDICALES
Année 2018 N° 53
Thèse pour l’obtention du
DIPLOME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE
Présentée et soutenue publiquement par
Aurélie EPARVIER
Née le 13 Mars 1985
Le 25 Avril 2018
FACTEURS PRÉDICTIFS ET PROFIL CLINIQUE DE LA DÉSHYDRATATION
HYPERNATRÉMIQUE DU NOUVEAU-NÉ ALLAITÉ EXCLUSIVEMENT
Directeur de thèse
Monsieur le Docteur Marcellin KIBELO
Membres du Jury
Monsieur le Professeur Émérite Jean-Louis DEMEAUX : Président
Monsieur le Professeur Thierry LAMIREAU : Rapporteur
Monsieur le Professeur Philippe CASTERA : Jury
Monsieur le Docteur Pierre CAMEDESCASSE : Jury
Page !1
REMERCIEMENTS
A Monsieur Le Professeur Jean-Louis DEMEAUX , en tant que médecin généraliste, il me semblait
opportun de vous proposer la présidence de ce jury de thèse et vous me faites l’honneur de l’avoir
accepté.
A Monsieur le Professeur Thierry LAMIREAU, Professeur des Universités, Chef de service de
gastro-entérologie et nutrition de l’hôpital des enfants de Bordeaux, je vous remercie de l’attention
accordée à mon travail et de la disponibilité dont vous avez fait preuve.
A Monsieur le Professeur Philippe CASTERA, Médecin généraliste et enseignant au département
de médecine générale, vous avez été le premier à me conseiller en terme de rédaction lors de la
réalisation de mon premier script de portfolio. Je tenais à vous remercier également pour m’avoir
aiguillée lors de la composition de ce jury et d’avoir accepté d’en être membre.
A Monsieur le Docteur Pierre CAMEDESCASSE, Médecin généraliste et mentor, celui qui me suit
depuis le début, qui m’a confortée dans mon choix de vouloir être généraliste, qui m’a
recommandée lors de mon premier remplacement, qui m’intronise actuellement dans le milieu
langonnais, je voulais te remercier pour tes conseils, ton attention, ton temps et ta bienveillance.
A Monsieur le Docteur Marcellin KIBELO, Chef du service de pédiatrie de l’hôpital d’Arcachon et
maitre de stage, un grand merci pour ta disponibilité, ta patience, ta capacité à me guider tout au
long de ce travail sans jamais perdre ton légendaire sourire. Sois sûr de la reconnaissance et du
respect que j’éprouve à ton égard.
A Medhi BOUDJELLA, Interne de Santé Publique et Médecin Sociale pour son aide indispensable
dans la mise en forme statistique de cette thèse. Sans toi, ta disponibilité et ta réactivité, mon travail
n’aurait jamais été de cette qualité.
Page !2
Pour les remerciements plus personnels, je tiens à commencer par mes parents qui ont eu la patience
de me soutenir depuis toujours et dans tous les sens du terme : ils ont toujours été encourageants
que ce soit dans ma vie personnelle ou dans le début de ma vie professionnelle et ils sont de
véritables tuteurs qui m’empêchent de vaciller.
Maman, organisatrice énergique, correctrice, anticipatrice, la bonne humeur et la bienveillance.
Papa, celui qui ne parle jamais pour rien dire, dont les conseils sont parfois craints mais quasiment
toujours suivis, le calme et la clairvoyance.
Ensuite il y a bien évidemment mon p’tit frère d’amour, Jean de la Lune, qui partage ma vie depuis
toujours, mon sang, ma botte secrète, doux mélange de force et de tendresse, celui qui fera toujours
passer le bonheur des siens avant le sein.
La famille, qui tient une grande place dans ma vie, même s’ils ne sont pas tout proche. Chacun et
chacune est riche de conseils, parfois trop, parfois contradictoires mais toujours bienveillants.
Les amis, qu’ils soient Langonnais (et environ…), Bordelais, Parisiens ou Lyonnais.
Marjo, la première, la plus vieille de toutes, la primaire à Charly, l’équitation à Millery, les 400
coups de l’adolescence, les premières fois, les premiers voyages, on s’est forgées ensemble. Trop
balaize pour te fourrer là!
Mimi, ma soeur de coeur, celle qui a la tête sur les épaules, qui est une fine analyste, qui pousse à la
réflexion mais également la meilleure pogoteuse et la daronne des soirées téquila! Tu es à mes cotés
depuis de nombreuses années et toujours d’une fidélité sans faille. On nous avait prévenu que de
belles amitiés naissent dans l’enfer des classes préparatoires… Vivement le retour dans de plus
agréables contrées!
Lulu, l’amie des années galères (mais pas que) puis des soirées à Lacanau et dans le Pays basque.
Vivement les soirées à Tahiti!
Maga, ma perle, la seule avec qui j’ai partagé plus qu’une fantastique collocation, riche en fous
rires, danses incontrôlées et incontrôlables, conversations à coeurs ouverts, soutien mutuel et
déclaration d’amitié à vie. Tu connais tout de moi et je sais que tu me protégeras toujours peu
importe pourquoi et contre qui. Si tu tombes, je tombe!
Aude, mon p’tit, la seule qui est sortie des années prépa par la grande porte. Célibataire assumée au
début puis accident de parcours et aujourd’hui quasiment marié et avec un petit bout.
Kab, le chouchou, toujours franc quite à être blessant mais jamais complaisant, pas de demi-mesure
mais beaucoup d’amour.
Mon Grego, champion incontesté du Nioui-Ninon, la force tranquille mais le plus gros grain de
folie de l’équipe! Page !3
Elo et Etienne qui m’ont fait confiance pour leur premier petit bout Baptiste, quelle plus grande
preuve d’amitié pourrais-je recevoir? Elo et ton caractère de Vierge qui mêle franchise, attention et
loyauté. Etienne et ton côté féminin qui transforme la plupart des conversations et confessions!
Margaux et Youri : Margaux qui ne donne pas son amitié (et son sourire) à la première venue mais
les faux semblants ce n’est pas ton truc et c’est tout aussi bien comme ça. Youri, celui dont l’amitié
et la confiance me sont chères, joli mixe entre faux calme et vraie timidité.
Tiphaine et Yourgen, ma p’tite princesse au grand coeur qui se fout de tout et son viking un peu plus
amoureux chaque jour.
La FFC team, Aurélie, Carole et Marie, grâce à qui les séances à la salle deviennent des moments
d’amusement, de lâcher prise et de fous rires. Cette salle regorge de pépites décidément!
Et puis il y a toi, mon amour, mon âme soeur, ma valeur ajoutée, l’homme de ma vie, le père de nos
futurs enfants, celui qui sait me faire réfléchir et rire, celui sans qui je ne pourrais me lever le matin
et me coucher le soir. Ce n’est pas pour le grand soutien dont tu as fait preuve pendant la rédaction
de cette thèse que je souhaite te remercier, mais pour tout le reste… De dingue!
Page !4
TABLES DES MATIERES
I- INTRODUCTION Page 9 1- Allaitement maternel Page 9
2- Déshydratation hypernatrémique Page 10
3- Nécessité de l’étude et contexte Page 11
4- Objectifs de l’étude Page 12
II- MATÉRIEL ET MÉTHODES Page 13 1- Schéma de l’étude Page 13
2- Définition des termes Page 13
3- Population étudiée Page 15
4- Moyens de diagnostic Page 16
5- Critères d’inclusion et d’exclusion Page 16
5.1- Critères d’inclusion Page 16
5.2- Critères d’exclusion Page 17
6- Critères d’appariement Page 17
7- Recrutement et collecte des données Page 18
7.1- Sources des données Page 18
7.2- Collecte des données Page 18
7.3- Organisation des soins Page 19
8- Critères de jugement Page 21
8.1- Critère de jugement principal Page 21
8.2- Critères de jugement secondaires Page 21
9- Traitement et analyse statistiques Page 22
III- RÉSULTATS Page 23 1- Caractéristiques de la population étudiée Page 23
2- Caractéristiques maternelles et obstétricales Page 25
3- Caractéristiques néonatales à la naissance Page 27
4- Caractéristiques de l’allaitement maternel Page 30
5- Caractéristiques cliniques des nouveaux-nés déshydratés Page 31 Page !5
5.1- Degré de perte de poids des nouveaux-nés Page 31
5.2- Caractéristiques cliniques des nouveaux-nés avec DHN Page 32
6- Caractéristiques biologiques des nouveaux-nés déshydratés Page 33
7- Prise en charge proposée de la DHN et évolution Page 35
IV- DISCUSSION Page 37 1- Résumé des principaux résultats Page 37
2- Prise en compte des biais Page 38
3- Comparaison de cette étude aux autres études Page 39
V- CONCLUSION Page 47
VI- BIBLIOGRAPHIE Page 49
VII- ANNEXES Page 52
Page !6
LISTE DES ABRÉVIATIONS
En vue de faciliter la lecture du texte, les abréviations et acronymes utilisés sont explicités ci-
dessous
Abréviations : Libellés :
AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
AG : Age gestationnel
AM : Allaitement Maternel
ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé
AVB : Accouchement par Voie Basse
AUDIPOG Association des utilisateurs de dossiers informatisés en pédiatrie, obstétrique et
gynécologie.
BTC : Bilirubinométre Transcutané
CH : Centre Hospitalier
CNIL : Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés
CNR : Centre National de Référence
DHN : Déshydratation Hypernatrémique Néonatale,
FA ; Fontanelle antérieure
HAS : Haute Autorité de Santé
IHAB : Initiative Hôpital Ami des Bébés – Soutien à l’allaitement maternel
INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
InVS : Institut de Veille Sanitaire
PMI : Centre de Protection Maternelle et Infantile
PN : Poids de Naissance
Page !7
PSA : Pôle de Santé d’Arcachon
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
SF : Sage-femme
SRO : Soluté de Réhydratation par Voie Orale
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance
Page !8
I- INTRODUCTION
La déshydratation hypernatrémique néonatale (DHN) est une pathologie sous-estimée ou méconnue
en l’absence de signes évidents et/ou des complications. Elle peut être potentiellement grave en
l’absence du diagnostic ou de mesures d’accompagnement. Elle peut survenir en cas de difficultés
d'allaitement au cours de la première semaine de vie. La déshydratation peut être source de séjours
prolongés en maternité, des hospitalisations néonatales tardives, des complications de type
cérébrales et/ou handicaps lors d’un diagnostic tardif. L’identification de ces interactions permettrait
un suivi spécifique de ces femmes après l'accouchement et bénéficier d’un soutien approprié à
l'allaitement maternel jusqu'à ce que la lactation soit pleinement établie.
1- Allaitement maternel
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le lait maternel est la nourriture idéale pour la
croissance et le développement du nouveau-né. Le lait maternel contient tous les nutriments dont un
nourrisson a besoin pendant les six premiers mois. Par opposition à l'allaitement artificiel, il est
considéré comme la meilleure option et offre indubitablement des avantages pour la santé du
nouveau-né et de la mère [1]. Les avantages de l'allaitement maternel pour les enfants sont bien
établis et comprennent une diminution de l'incidence d'une grande variété d'infections aiguës (otite
moyenne aiguë, les infections des voies aériennes supérieures et gastroentérites) et chroniques
(diabète de type 1, asthme, leucémies et MICI) [1-5].
La production et l’approvisionnement du lait maternel maintenus par des tétées fréquentes et les
stimulations des mamelons, peuvent être altérés pour diverses raisons et occasionner une perte de
poids plus conséquente et un risque de déshydratation.
La perte de poids reste un sujet de préoccupation majeure chez la mère allaitante. Souvent,
l’absence de repère sur la quantité de lait ingérée contribue à majorer les craintes des parents et
l’angoisse. La perte de poids est certes une valeur importante, mais d’autres paramètres tels que
l’éveil du nouveau-né, le nombre de tétées et les signes associés à la déshydratation sont importants
à rechercher.
L’apport adéquat de lait maternel dépend de plusieurs processus indépendants : la mammogénèse
normale, la lactogénèse et la galactopoïèse, ainsi que la production efficace de colostrum [2,6]. Le
Page !9
volume de lait humain consommé quotidiennement par un nouveau-né dépend de la fréquence, de la
durée des tétées et du mode d'utilisation des seins. L'alimentation néonatale normale est
généralement sur demande toutes les 2 à 4 heures, avec une moyenne de 10 à 70 ml par
alimentation sur une période de 5 à 20 minutes [2, 7].
Les premiers jours qui suivent la naissance, les nouveau-nés perdent du poids essentiellement par
perte d’eau. Au cours de la première semaine de vie, il est physiologique que le nouveau-né perde
jusqu'à 5 à 7% de son poids à la naissance [8, 9]. Ce chiffre est maintenant contesté. Certains
auteurs suggèrent que l'on sait peu de choses sur les changements de poids chez les nouveau-nés à
terme au cours des deux premières semaines de vie [10-12]. Les nouveau-nés devraient retrouver
leur poids de naissance au dixième jour de leur vie [7, 13]. Dans certains cas, une perte de poids
excessive, supérieure ou égale à 8 à 10% du poids de naissance, peut survenir chez environ 15% des
nouveau-nés exclusivement allaités [3, 14], dont un tiers d'entre eux présentera une hypernatrémie
[4, 15]. L’American Academy of Pediatrics [16] et l'Academy of Breastfeeding Medicine [13]
suggèrent que la gestion de l'allaitement maternel exclusif soit évaluée chez les nouveau-nés dont la
perte de poids dépasse 7%. Certains auteurs utilisent > 7% comme repère de perte de poids
excessive [14, 17], alors que d'autres utilisent ≥ 10% [1, 9].
2- Déshydratation hypernatrémique
La déshydratation découle soit d’une perte excessive de liquide, soit d’apports insuffisants, soit
d’une combinaison des deux facteurs. La production insuffisante de lait maternel semble être le
facteur le plus important dans le développement du DHN.
La littérature rapporte que certains nouveau-nés à terme et en bonne santé développent une DHN,
en étant exclusivement allaité. Cette déshydratation hypernatrémique chez les nouveau-nés à terme
est classiquement associée à un apport hydrique insuffisant, en particulier à une lactation
insuffisante [3]. En réalité, le manque de lait est extrêmement rare chez une femme allaitante.
Le diagnostic de la DHN peut être difficile, car les nouveau-nés présentent des signes cliniques
moins prononcés [4, 15] et une perte de poids excessive n'est pas obligatoire [18]. L’hyperthermie
associée à une irritabilité peut faire évoquer une infection materno-fœtale et justifié une
antibiothérapie. La présentation habituelle clinique associe un ictère, une hyperthermie, une
mauvaise prise orale, une irritabilité et/ou une léthargie, qui sont des signes non spécifiques d'une
grande variété de maladies pendant la période néonatale [1, 3, 6, 19- 21]. De nombreux facteurs
Page !10
sous-jacents peuvent interférer avec l'allaitement maternel et ainsi, contribuer à une insuffisance en
lactation, à la déshydratation hypernatrémique [7] et à d’autres complications bien plus graves,
comme les convulsions, l’hémorragie intracrânienne [3], la thrombose vasculaire [19, 20] et le
décès [18, 22-25].
L’incidence de la déshydratation hypernatrémique est variable selon les études. Elle serait estimée
entre 1 à 1,8% des naissances [23, 26]. Mais des publications récentes suggèrent que cette fréquence
est en nette augmentation (2%) [3, 24, 27, 28]. Elle serait sous-estimée en l’absence de signes
évidents et/ou des complications. Car, toutes les pertes de poids importantes (≥ 8%) ne bénéficient
pas d’un bilan sanguin en l’absence de la fièvre ou de signes neurologiques.
3- Nécessité de l’étude et contexte
L’IHAB initié par l’OMS et l’UNICEF et recommandé par la HAS engendre de changements
profonds des pratiques et de l'organisation dans les maternités labellisées [1]. L’engagement dans le
projet IHAB (initiative Hôpitaux amis des bébés) a été une démarche passionnante, enrichissante et
très bénéfique pour l’ensemble des équipes de la maternité d’Arcachon. Mais, sa mise en œuvre a
engendré un profond changement des pratiques à la maternité et dans la participation de l’ensemble
des professionnels impliqués, quel que soit leur grade ou fonction. Cette démarche a été parfois
éprouvante et a généré un stress sans précédent à l’ensemble de l’équipe du fait de changement des
pratiques et des modifications de l’organisation du travail. Tout cela s’est traduit par une
augmentation de la pression lors de chaque évaluation de nos pratiques en vue de l’obtention des
labels IHAB respectivement en 2007, en 2011 et en 2015.
Durant cette période, nous avons observé un nombre anormalement élevé des cas d’hyperthermie
associée à une perte de poids de plus de 8 à 10% et/ou une hypernatrémie ≥ 150 mmol/l chez les
nouveau-nés à terme allaités exclusivement au sein. Ces situations ont attiré notre attention et la
vigilance des équipes soignantes; en raison du risque de sous-estimation, de méconnaissance de la
pathologie rénale et/ou endocrinienne ou de traiter abusivement les infections materno-fœtales
(IMF).
Certains de ces nouveaux nés ont été traités pour une suspicion d’infection materno-fœtale
bénéficiant d’une bi ou triple antibiothérapie en dépit de l’absence d’arguments infectieux maternel
et néonatal.
Page !11
De nombreuses études et l’IHAB rapportent les bienfaits et bénéfices d’un allaitement maternel
exclusif pour le nouveau-né et la mère et la nécessité d’un bon accompagnement de la mère [1, 4,
5]. Très peu d’études évalue la DHN dans le cadre des directives de l'IHAB, sur le plan sécuritaire
et le plan éthique [13, 16, 26]. Nous avons voulu étudier les facteurs prédictifs de la DHN et le
profil de ces femmes allaitantes dans une maternité labellisée. Les données de la littérature montrent
que certaines initiatives de promotion de l'allaitement maternel peuvent augmenter le stress
maternel et contribuer au risque de déshydratation [29 -31]. Ainsi, nous avons mené une étude
analytique, observationnelle, cas-témoins prospective et monocentrique afin de déterminer l’impact
de la nouvelle organisation, les changements de pratiques et le soutien à l'allaitement maternel dus à
l’IHAB.
4- Objectifs de l’étude
L’objectif principal de cette étude était d’identifier les facteurs de risques de l’hypernatrémie en
explorant la relation entre les caractéristiques maternelles et néonatales identifiées et la survenue de
la déshydratation hypernatrémique du nouveau-né lors de l’allaitement maternel exclusif avant la
sortie de la maternité.
Les objectifs secondaires étaient :
- évaluer la prévalence de la déshydratation hypernatrémique liée à l’insuffisance de lactation lors
de l’allaitement maternel
- déterminer une relation entre la concentration de sodium sérique et la perte de poids chez les
nouveaux-nés déshydratés
- évaluer les indications possibles des substituts de lait infantile afin de proposer une stratégie
nutritionnelle de prise en charge d’une déshydratation hypernatrémique au cours de l’allaitement
maternel exclusif.
Page !12
II- MATÉRIEL ET MÉTHODES
1- Schéma de l’étude
Une étude observationnelle, prospective, cas-témoins et monocentrique a été menée sur 37
nouveau-nés présentant une perte de poids de plus de 8% et une concentration sérique de sodium ≥
150 mmol/L dans le groupe I dit de « cas », recrutés entre janvier 2009 et mars 2015 à la maternité
du Centre Hospitalier d'Arcachon pour établir la relation entre la déshydratation hypernatrémique et
l'allaitement maternel.
Nous avons voulu également déterminer la relation entre la sévérité de l’hypernatrémie et le degré
de déshydratation parmi les sujets du groupe I.
Ce groupe I a été apparié à un autre groupe II dit de « témoins » de 37 nouveaux-nés, sains, sans
critères cliniques de déshydratation hypernatrémique.
2- Définitions des termes
- L’OMS et de l’Interagency Group for Action on Breastfeeding (IGAB) [1], proposent les
définitions suivantes :
● Le terme d’allaitement maternel est réservé à l'alimentation du nouveau-né ou du nourrisson par
le lait de sa mère.
● L’allaitement est exclusif lorsque le nouveau-né ou le nourrisson reçoit uniquement du lait
maternel à l’exception de tout autre ingestat, solide ou liquide, y compris l’eau. Par ailleurs, la
réception passive (par l’intermédiaire d’une tasse, d’une cuillère, d’un biberon) du lait maternel
exprimé est considérée comme un allaitement maternel même s’il ne s’agit pas d’un allaitement
au sein.
● L’allaitement est partiel ou mixte lorsqu’il est associé à une autre alimentation comme des
substituts de lait, des céréales, de l’eau sucrée ou non, ou toute autre nourriture.
● Le sevrage correspond à l’arrêt complet de l’allaitement maternel. Le sevrage ne doit pas être
confondu avec le début de la diversification alimentaire.
● L’insuffisance des apports de lait maternel est l’incapacité anatomique ou physiologique à
produire suffisamment de lait. Le plus souvent, l’insuffisance de lait est la conséquence d'une
Page !13
conduite inappropriée de l’allaitement (tétées inefficaces et peu nombreuses) à l’origine d’une
diminution du transfert de lait au nourrisson et de la sécrétion lactée.
- Substituts de lait infantile : Il s’agit de tout aliment fabriqué industriellement, commercialisé (lait
infantile) ou présenté de toute autre manière comme produit de remplacement partiel ou total du
lait maternel, qu'il convienne ou non à cet usage.
- La déshydratation hypernatrémique (DHN) a été définie par une perte de poids ≥ 8 ou 10%
associée à une hypernatrémie ≥ 150 mmol/L.
- L'hypernatrémie néonatale a été définie comme une concentration de sodium sérique ≥ 150
mmol/L. Il s’agit d’une hypernatrémie sévère si la natrémie est comprise entre 150 – 159,5
mmol/L. L’hypernatrémie peut-être modérée (natrémie comprise entre 146 -149 mmol/L) et
grave (natrémie ≥ 160 mmol/L) [23 -26].
- Les « cas » = sujets malades ou patients exposés à un risque ou une maladie (DHN) appartenant
au groupe I.
- Les « témoins » = sujets sains nourris exclusivement au sein, mais n’ayant pas reçu de
complément de lait appartenant au groupe II.
- Les facteurs de risque ont été définis comme tous les obstacles à la réussite de l’allaitement
maternel exclusif.
- L’ictère a été défini comme cliniquement pertinent si les concentrations sériques de bilirubine
étaient suffisamment élevées pour nécessiter une photothérapie, selon les graphiques 2004 de
l'American Academy of Pediatrics [33].
- Nous avons pris pour référence un âge maternel inférieur ou supérieur à 28 ans, qui est selon
l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) l’âge moyen de première
grossesse en France (données de 2017).
Page !14
- L’hyperthermie du nouveau-né a été définie comme une température corporelle > 37,5°C en
axillaire ou > 38°C en rectale. La température corporelle était prise de manière rectale ou
frontale.
- La macrosomie a été recherché grâce à l’utilisation des courbes Audipog [34].
3- Population étudiée
Nous avons sélectionné notre échantillon entre janvier 2009 et mars 2015 au sein des nouveau-nés
allaités de la maternité du CH d’Arcachon qui assure l’accompagnement d’environ 1 000 naissances
chaque année. Il s’agit d’une maternité de niveau 1 qui prend en charge des grossesses
physiologiques et des accouchements à partir de 36 semaines d’aménorrhée. Elle est située au sein
de Pôle Santé d’Arcachon sur la commune de La Teste de Buch (33). Il s’agit de la seule maternité
publique du bassin d’Arcachon, la plus proche étant située sur la commune de Bordeaux à une
soixantaine de kilomètres. Elle fait partie des 32 établissements de France détenant le label IHAB
qui lui a été accordé en 2007 puis reconduit en 2011 et 2015.
La maternité dispose d’une « salle aquatique ou nature » et d’accouchement en baignoire qui permet
aux futurs parents de réaliser leur projet d’accouchement physiologique.
Chaque recrutement a été réalisé après un entretien préalable en vue d’effectuer un recueil des
données pertinentes par l’interrogatoire et le dossier obstétrical, suite à une perte de poids > 8%
associée à une hypernatrémie ≥ 150 mmol/L.
Dans cette étude, nous avons inclus les nouveau-nés dès une perte de poids de 8%, bien que la perte
de 10% soit fréquemment indiquée dans la littérature.
Tous les pédiatres de la maternité ont participé au recrutement. Chaque participant a été informé du
questionnaire et du protocole à suivre pour chaque inclusion. Ils ont indépendamment extrait les
données en se référant à un questionnaire validé à la conception de l’enquête.
Le consentement des parents a été obtenu avant toute inclusion dans l’enquête.
Page !15
4- Moyens de diagnostic
Dès la découverte d’une perte de poids ≥ 8%, un examen clinique et un bilan complémentaire
étaient réalisés.
Les explorations biologiques comprenaient un bilan infectieux (NFS, CRP, +/- hémoculture), un
ionogramme sanguin avec fonction rénale (natrémie, chlorémie, kaliémie, réserve alcaline, urée
sanguine et créatininémie) et une bilirubinémie afin de confirmer ou infirmer une déshydratation
hypernatrémique néonatale et/ou une infection néonatale.
Un contrôle du bilan ionique était réalisé à 24-48 heures, après une réhydratation prudente mais
aussi la constatation de l’absence de toute autre pathologie sous-jacente.
Les mères ont été consultées au 4 ou 5ème jour de la sortie par une consultante en lactation, quand
le souhait de poursuivre l’allaitement maternel était exprimé, afin de soutenir l’allaitement.
La consultante en lactation était à l’écoute pour soutenir, aider les femmes allaitantes dans leurs
soucis techniques et fournir des conseils sur l'allaitement en mettant l'accent sur :
- les problèmes de prise du sein ou de succion, des douleurs ou des crevasses aux mamelons chez le
bébé.
- les problèmes de prise de poids insuffisante, de perte de poids, et d’insuffisance de lactation.
- le bon positionnement du bébé ou l’usage d’un tire-lait manuel ou électrique pour éviter
l’engorgement mammaire.
- l'importance de tétées fréquentes et la reconnaissance des signes d’éveil du nouveau-né.
- l’usage systématique des substituts de lait sans aucune indication médicale.
5- Critères d’inclusion et d’exclusion
5.1- Critères d’inclusion
La participation au groupe I a été proposée aux parents des nouveau-nés nourris exclusivement au
sein, âgés de moins de 5 jours dès la découverte d’une perte de poids ≥ 8% associée à une
hypernatrémie néonatale ≥ 150 mmol/L.
Page !16
Ont été inclus dans chacun de deux groupes :
- Toutes les mères ayant manifesté le désir d'allaiter exclusivement au sein durant le séjour en
maternité et pendant au moins une semaine.
- Tout enfant unique (poids de naissance ≥ 2500g et de plus de 37 semaines d’aménorrhée) sans
pathologie néonatale sous-jacente connue.
- Tous les accouchements par voie basse ou par césarienne à la maternité de l’Hôpital d’ Arcachon
pendant la période de l’étude du 1er janvier 2009 et 31 mars 2015.
Enfin, pour le groupe II, étaient inclus tous les nouveau-nés à terme et nourris exclusivement au
sein.
5.2- Critères d’exclusion
Ont été exclus de l’étude :
- Tous les nouveau-nés allaités, mais ayant reçu des substituts de lait infantile.
- Tous les nouveau-nés à terme avec une perte de poids de plus de 8 à 10%, mais ayant une
natrémie < 150 mmol/L.
- Tous les nouveau-nés sains sous allaitement mixte ou nourris exclusivement par du lait infantile.
- Tous les nouveau-nés prématurés de moins de 36 SA et de moins de 2500 g.
6- Critères d’appariement
Pour tenter de dégager d’éventuels facteurs prédictifs de la DHN, chaque nouveau-né inclus a été
apparié à un « témoin » selon certains critères d’appariement :
- le sexe
- l’âge gestationnel (+/- 1 semaine)
- le poids de naissance (+/- 250 g)
- la parité
Nous avons exploré la relation entre les variables cliniques courantes et la perte de poids néonatale
enregistrée pendant le séjour en maternité.
Page !17
7- Recrutement et collecte des données
7.1- Sources des données
Pour des raisons de validité de nos résultats, l’ensemble des données socio-démographiques et
néonatales ont été recueillies par interrogatoire de la mère, exploitation des dossiers et récupération
des données informatisées grâce au logiciel CROSSWAY et des codages du DIM du CH
d’Arcachon.
Les données maternelles et infantiles du groupe « témoin » ont été obtenues à partir du registre des
naissances, du dossier obstétrical et du dossier informatique sur le logiciel CROSSWAY. La base de
données comprend des informations sur toutes les femmes qui ont accouché à la maternité.
7.2- Collecte de données
Un questionnaire a été utilisé pendant le séjour post-natal de la maternité pour recueillir les
informations relatives à la grossesse, à l’accouchement, l’état de l’enfant à la naissance et les
modalités de l’allaitement maternel. Toutes ces données ont été collectées lors de l’interrogatoire
des mères, l’examen clinique du nouveau-né à l’inclusion, du suivi quotidien des auxiliaires de
puériculture, des sages-femmes et/ou la «pancarte informatisée du bébé» figurant sur le logiciel
CROSSWAY.
Les données collectées étaient :
- la durée de la phase II du travail
- l’analgésie péridurale
- le mode d’accouchement
- les médicaments utilisés lors du travail
- la réanimation néonatale éventuelle
- la parité
- le poids de naissance
- les données de l’allaitement maternel
Le déroulement de la surveillance post-natale comprenait :
- le poids Page !18
- le nombre de tétées
- le comportement du nouveau-né
- l’usage éventuel des substituts de laits infantiles
- l’usage de la tétine
- les signes de montée de lait ou d’engorgement mammaire
- l’émission de méconium avant la pesée
- la diurèse
En ce qui concerne le poids, nous avons étudié :
- le poids à la naissance
- la perte de poids maximale (en valeur absolue et en pourcentage) atteinte à tout moment pendant
le séjour
- le poids de sortie de la maternité (valeur absolue et pourcentage).
Chaque matin, dès le premier jour après la naissance (J1), tous les nouveau-nés ont été pesés nus,
avec une même balance électronique située dans chaque chambre, par une auxiliaire de
puériculture, peu importe le mode d'alimentation.
Dans notre population, principalement composée de Caucasiens, nous avons défini l’ictère comme
une coloration jaune évidente de la peau détectée par les auxiliaires de puériculture, les sages-
femmes et/ou les pédiatres, confirmé ou non par un Bilirubinométre transcutané (BTC) et un dosage
du taux sérique de la bilirubine.
7.3- Organisation des soins
Tous les nouveau-nés présentant une perte de poids entre 8% et 10% ont bénéficié d’une mesure de
la concentration sérique de sodium.
Afin de surveiller et de pallier la perte de poids excessive au cours des premiers jours de vie, un
protocole spécifique de prise en charge de la DHN a été proposé aux nouveau-nés recrutés. Ce
protocole suggérait différentes interventions selon :
- le pourcentage de perte de poids et la profondeur de l’hypernatrémie
- l'examen physique du nouveau-né
- l'évaluation de l'allaitement, y compris le début de la lactation (lactogénèse II). Page !19
Tous les couples mère-enfant concernés par l’allaitement maternel exclusif ont été évalués
(principalement par les auxiliaires de puéricultrice, sages-femmes et/ou consultante en lactation)
pendant le séjour en maternité, afin d'identifier rapidement les problèmes, intervenir et apporter un
soutien à l’allaitement :
- les auxiliaires de puéricultrice ont évalué les problèmes maternels possibles et la capacité
maternelle à répondre aux demandes d'allaitement du nouveau-né.
- les éléments suivants ont été évalués : survenue de la lactogénèse II (début réel de la montée de
lait), morphologie du sein et du mamelon avant et après une tétée, et position du nouveau-né et
de la mère pendant les séances d'allaitement.
Si la perte de poids néonatale était ≥ 8%, un soutien supplémentaire à l’allaitement par la mise en
place d’un tire-lait a été proposé pendant les tétées et une attention particulière a été accordée à
l'évaluation de la cavité buccale (état du palais, existence d’un frein de la langue) et de la qualité de
la tétée ou de la capacité à téter.
La concentration sérique de sodium a été mesurée chez les nouveau-nés ayant une perte de poids de
plus de 8% à 10% avec des signes cliniques de déshydratation (hyperthermie, ictère, irritabilité avec
pleurs incessants, voire léthargie).
Les compléments de lait maternel exprimé et/ou de substituts de lait infantile ont été proposés de
façon systématique jusqu’à la montée adéquate de lait. Ensuite, le poids a été réévalué après un
délai de 12 à 24 heures, suivi d’un contrôle biologique du bilan sanguin dans les 24-48 heures après
la découverte de la perte de poids > 8% avec hypernatrémie néonatale.
Tous les nouveau-nés sains du groupe II ont séjourné en maternité et ont été examinés par le
pédiatre au 1er jour de vie (première visite) et au 3 ou 4ème jour de vie avant la sortie de maternité.
Par contre, les nouveau-nés déshydratés du groupe I avec une perte de poids ≥ 8% ont bénéficié
d’un examen clinique supplémentaire à l’inclusion et d’un suivi particulier avec un bilan
complémentaire selon l’évolution de la déshydratation hypernatrémique.
Les parents ont bénéficié d’une consultation en lactation, d’un suivi psychologique ou médico-
social en cas de retard de montée de lait identifié, de situation de précarité connue. La consultante Page !20
en lactation a travaillé en étroite collaboration avec le pédiatre, les auxiliaires de puériculture et les
sages-femmes de ville pour offrir un accompagnement et un suivi appropriés à la mère et au
nouveau-né.
Le suivi post-partum et post-natal après la sortie a été réalisé par les sages-femmes référentes en
lactation, les pédiatres référents, les assistantes sociales et/ou par le centre de protection maternelle
et infantile (PMI) la plus proche du domicile.
Le traitement confidentiel des données a été assuré après leur consentement.
8- Critères de jugement
8.1- Critère de jugement principal
Le critère d’évaluation principal a été la survenue d’une déshydratation hypernatrémique néonatale
associant une perte de poids de plus de 8 à 10% et une hypernatrémie ≥ 150 mmol/L.
8.2- Critères de jugement secondaires
Les critères d’évaluation secondaires ont été les suivants :
- les facteurs maternels : âge, BMI, antécédents médicaux et prise de toxiques chez la mère.
- les facteurs obstétricaux : parité, infections en cours de grossesse.
- les facteurs liés au travail : perfusions IV pendant le travail, prise en charge de la douleur, mode
de travail (spontané, déclenchement), durée du travail.
- les facteurs liés à l’accouchement : accouchement par voie basse (spontanée, instrumentale) ou
par césarienne, coloration du liquide amniotique, hémorragie du post-partum.
- les facteurs cliniques du nouveau-né : sexe, poids de naissance, hyperthermie, ictère, léthargie,
irritabilité, sécheresse des muqueuses, dépression de la fontanelle, hypotonie, troubles des
réflexes archaïques ainsi que les anomalies cliniques mises en évidence lors de l’examen du
premier jour de vie (J1), émission du méconium.
- les facteurs biologiques autres que la natrémie du nouveau-né : protidémie, bilirubine libre et
fonction rénale (urée sanguine et créatininémie).
Page !21
- les facteurs liés à l’allaitement : désir exprimé d’allaiter au sein, expérience antérieure
d’allaitement maternel, réalisation du « peau à peau », délai de la montée de lait et difficultés de
la mise au sein.
9- Traitement et analyse statistiques
Toutes les analyses statistiques ont été faites en utilisant le logiciel R. Les variables qualitatives ont
été décrites par les effectifs et les proportions. Elles ont été comparées en utilisant les tests du
Chi-2, du Chi-2 corrigé ou de Fisher, selon les valeurs des effectifs attendus sous l’hypothèse
d’indépendance. Le seuil de significativité des tests a été fixé à 5%.
L’analyse statistique retenue a donc été une analyse univariée, celle du Chi 2, afin de tester
l’association entre la déshydratation hypernatrémique du nouveau-né avec l’allaitement maternel et
chaque facteur d’exposition choisi.
Nous partons de l’hypothèse nulle que le fait d’être un nouveau-né en déshydratation
hypernatrémique dans le cadre d’un allaitement maternel est indépendant du facteur d’exposition
choisi. Sous cette hypothèse, la probabilité d’être malade est la même chez les exposés et les non
exposés.
Au risque alpha = 0,05 (seuil communément admis), la valeur correspondante du Chi 2 à 1 ddl est
de 3,84 (table du Chi 2)
Soit le Chi 2 calculé est inférieur à 3,84 et on ne peut pas rejeter l’hypothèse nulle et on ne peut rien
conclure.
Soit le Chi 2 calculé est supérieur à 3,84 et on peut rejeter l’hypothèse nulle et conclure à une
association significative (mais pas forcément causale) entre le facteur d’exposition choisi et la
déshydratation hypernatrémique du nouveau-né allaité au sein. La proportion de nouveaux-nés avec
un allaitement maternel est significativement plus élevée chez les sujets exposés que chez les sujets
non exposés.
Page !22
III- RÉSULTATS
1- Caractéristiques de la population étudiée
Parmi les 6205 naissances enregistrées sur la période d’étude, 4050 (65,27%) nouveau-nés sont
sortis en poursuivant l’allaitement maternel. Seuls 3624 (58,40%) nouveau-nés ont été allaités
exclusivement, 452 (11,16%) ont reçu au moins 1 substitut de lait infantile pendant le séjour dont
388 (9,58%) sur indication médicale. Les difficultés d’allaitement maternel ont été observé auprès
de 113 (2,8%) mères parmi les 2402 consultations en lactation.
Parmi les 77 nouveau-nés ayant une perte de poids de plus de 8%, 40 (51,95%) qui présentent une
perte de poids ≥ 8% et une hypernatrémie ≥ 150 mmol/L ont été inclus dans l’étude. Sur ces 40
nouveau-nés, seuls 37 (92,5%) ont été définitivement inclus et appariés et 3 (7,5%) ayant de
données manquantes ont été exclus. Parmi les 37 nouveau-nés définitivement inclus, 16 (40%)
étaient de sexe féminin et 21 (52,5%) de sexe masculin.
Sur les 3624 (58.40%) nouveau-nés allaités exclusivement au sein pendant le séjour, 37 (48,05%)
nouveau-nés servant de témoins avec une perte de poids de plus de 8-10% ont été exclus en raison
d’une natrémie < 150 mmol/L. Parmi les 37 nouveau-nés exclus, 7 (18,92%) étaient nés par
césarienne et 30 (81,08%) par voie basse dont 23 sont nés spontanément et 7 par voie basse
instrumentale. (Fig. 1).
Page !23
Figure 1. Diagramme de flux décrivant les étapes de la sélection de la population étudiée.
Page !24
NOUVEAU-NÉS AVEC PERTE DE POIDS ≥ 8%
77
NOUVEAU-NÉS AVEC PERTE DE POIDS ≥ 8% ET HYPERNATRÉMIE
≥ 150 mmol/L 40
NOUVEAU-NÉS AVEC PERTE DE POIDS ≥ 8%
ET NATRÉMIE < 150 mmol/L
37
ABSENCE D’APPARIEMENT
3
NOUVEAU-NÉS INCLUS
37
CÉSARIENNE 12
VOIE BASSE 25
INSTRUMENTALE 12
SPONTANÉE 13
VOIE BASSE 30
CÉSARIENNE 7
SPONTANÉE 23
INSTRUMENTALE 7
2- Caractéristiques maternelles et obstétricales
Les données sur la race et l'appartenance ethnique n’ont pas été étudiées pour 74 mères
sélectionnées.
L’âge moyen des femmes allaitantes était de 31 ans. On a observé une tendance non significative
des primipares (75,68%) dans le groupe 1.
Pris isolément, aucune différence significative n’a été observée pour l’âge maternel, la parité, le
BMI, le tabagisme maternel.
L’absence de début de travail a été observée chez 4 (10,81%) des 37 mères de nouveau-nés
déshydratés alors que 100% des mères de nouveau-nés « témoins » étaient en début de travail.
Le mode de travail et la durée de travail ont été identiques dans les deux groupes étudiés.
Les autres caractéristiques maternelles et obstétricales sont résumées dans le tableau 1.
Page !25
Tableau 1. Caractéristiques maternelles et obstétricales
**Les femmes de plus de 28 ans et les primipares représentaient respectivement 86,49% et 75,68%. On a observé une proportion de 81,07% des femmes non fumeuses et 4 (11%) qui n’étaient pas en travail dans le groupe 1.
Cas (n=37)
Témoins (n=37)
Valeur p
Age (<28 ans/≥28 ans) 5/32 9/28 0,235
IMC† avant grossesse ([18,25-24,9]/>24,9) 26/11 27/10 0,733
Parité (P1/≥P2)†† 28/9 24/13 0,309
Tabagisme avant ou pendant la grossesse 7 (18,92%) 13 (35,14%) 0,116
Mise en travail 33 (89,19%) 37 (100%) 0,115
Mode de mise en travail (Spontanée/Déclenchement)
25/8 25/12 0,449
Durée du travail (<6 heures/[6-14 heures]) 20/17 20/17 1
Traitements utilisés pendant le travail
Ringer lactates 25 (67,57%) 23 (62,16%) 0,626
Dose de Ringer lactates (500mL/≥1L) 12/13 8/15 0,353
Nubain 1 ampoule 3 (8,11%) 0 (0%) 0,24
Prise en charge de la douleur
Péridurale 27 (72,97%) 23 (62,16%) 0,320
Analgésie IM/IV 5 (13,51%) 0 (0%) 0,054
Anesthésie générale 3 (8,11%) 0 (0%) 0,240
Mode d’accouchement (voie basse /césarienne) 25/12 33/4 0,024
Voie basse (spontanée/instrumentale) 13/12 26/7 0,031
Césarienne (programmée/en urgence) 5/7 0/4 0,245
Hémorragie de la délivrance 4 (10,81%) 1 (2,70%) 0,358
Liquide amniotique (clair/teinté) 34/3 36/1 0,615
† Indice de Masse Corporelle. †† P1 : primipare, ≥P2 : multipare.
Page !26
Les perfusions de fluide, l’anesthésie péridurale et l’état du liquide amniotique n’ont pas eu
d’impact significatif. Par contre, on a observé que 4 (10,81%) parturientes ont présenté une
hémorragie de la délivrance (≥ 500 ml) et 11 (29,73%) parturientes du groupe 1 ont reçu
respectivement de la Nalbuphine (8,11%), de l’analgésie IV/IM dans 13% de cas et de l’anesthésie
générale dans 8.11% des cas ; comparativement au groupe témoins.
3- Caractéristiques néonatales à la naissance
Sur les 37 nouveau-nés inclus, 25 (67,57%) sont nés par voie basse et 12 (32,43%) par césarienne.
On a observé une prédominance des accouchements par voie basse spontanée (70.27%) dans le
groupe témoin versus 35,14% dans le groupe étudié. Et inversement, on a observé 12 (32,43%)
naissances par césarienne dont 5 (13,51%) programmée (contre aucun parmi les témoins) et 7
(18,92%) par césarienne en urgence.
Tableau 2. Prévalence
* Absence de prédominance significative de sexe dans le groupe étudié (sex ratio à 1,3)
La prévalence de la déshydratation hypernatrémique était de 1,1% (40/3624) : nous avons constaté
40 nouveau-nés ayant présenté une déshydratation hypernatrémique sur les 3654 nouveau-nés
allaités exclusivement au sein à la maternité d’Arcachon de Janvier 2009 à Mars 2015.
Les poids de naissance ont varié de 2.520 à 4630 g avec une moyenne de 3390 g.
Garçons Filles Total N = 74 (100%)
DHN + 21(56,76%) 16(43,24%) 37
DHN - 21(56,76%) 16(43,24%) 37
Total 42(54.55%) 32(41.56%) 74
Page !27
Aucune différence significative n’a été observée sur le sexe, le poids de naissance et l’âge
gestationnel (AG) compte tenu de notre mode de sélection du groupe témoin.
Les différences de perte de poids selon le type d'accouchement sont apparues tôt et ont été
clairement visibles dans les 24 heures suivant la naissance.
Tableau 3. Caractéristiques néonatales
Cas (n=37)
Témoins (n=37)
Valeur p
Sexe (Masculin/Féminin) 21/16 21/16 1
Poids de naissance (≤3340g/>3340 g) 19/18 19/18 1
Âge gestationnel (37-39 SA/40-41 SA) 10/27 10/27 1
Score d’Apgar à 1 min (≤ 7/> 7) 3/34 1/36 0,615
État du liquide amniotique (Clair/Teinté ou méconial)
34/3 36/1 0,615
Émission du méconium avant première pesée 13 (35,14%) 8 (21,62%) 0,197
Anomalies cliniques à J1*
Céphalhématomes 3 (8,11%) 3 (8,11%) 1
Frein de langue 3 (8,11%) 3 (8,11%) 1
Torticolis congénital 6 (16,22%) 3 (8,11%) 0,477
Macrosomie 0 (0%) 1 (2,70%) 1
* Anomalies cliniques de l’examen des nouveau-nés au premier jour de vie.
Page !28
Figure 2. Histogramme des naissances selon les saisons (cas, n=37)
* Prédominance de cas de déshydratation hypernatrémique en période Hivernale et en Automne.
** Aucune influence de la période estivale observée.
Pendant les périodes froides (Automne/Hiver), la fréquence de la perte de poids ≥ 8% était
significativement plus importante que pendant les périodes chaudes (Printemps/Eté) : 67,57%
(10/15) contre 32,43% (8/4 ; p = 0,008). Cette fréquence n'était pas significativement importante
pendant la saison estivale : 10,81% (4 cas).
Page !29
NO
MB
RE
DE
NO
UV
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-NÉS
« C
AS
»
0
1,5
3
4,5
6
MOIS DE L’ANNÉE
Janvie
r
Févrie
rMars Avri
lMai
Juin
Juille
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t
Septem
bre
Octobre
Novem
bre
Décembre
5
1
4
2
0
2
0
6
2
6
4
5
4- Caractéristiques de l’allaitement maternel
Tableau 4. Caractéristiques de l’interaction mère/nouveau-né
* Différence significative du délai tardif de la montée de lait et les difficultés de mise au sein dans le groupe étudié. Le délai de perte de poids a été plus précoce (17 vs 11) et plus significative au-delà du 3e jour dans le groupe 1 chez 20 (54%) versus 5 (14%) chez les témoins.
Le désir d’allaiter était fortement exprimé dans les deux groupes et n’a pas été significatif.
L’expérience antérieure d’allaitement était prépondérante dans le groupe témoins (30% vs 19% ; p
= 0,278). 30 mères n’avaient aucune expérience antérieure d’allaitement maternel.
Au regard du délai de montée de lait, 19 (51,35%) des mères avaient une montée de lait précoce dès
le 2e jour de vie dans le groupe témoin, contrairement à 6 (16,22%) mères dans le groupe étudié.
De même que les difficultés de mise au sein ont été présentes chez 21 (57%) cas versus 8 (22%)
témoins avec un p = 0,002.
La « peau à peau » a été réalisée de manière précoce et à 81,1% des cas dans le groupe 1.
Le délai tardif de montée de lait, les difficultés de mise au sein et la perte de poids plus précoce
étaient des facteurs prédictifs de la survenue de la DHN (Fig. 3).
Cas (n=37)
Témoins (n=37)
Valeur p
Désir d’allaiter exprimé 27 (72,98%) 25 (67,57%) 0,611
Expérience antérieure d’allaitement maternel 7 (18,92%) 11 (29,73%) 0,278
Peau à peau réalisé 30 (81,08%) 23 (62,16%) 0,071
Délai de la montée de lait (≤J2/≥J3) 6/31 19/18 0,004
Difficultés de mise au sein 21 (56,76%) 8 (21,62%) 0,002
Devenir immédiat de l’allaitement
Allaitement maternel exclusif 22 (59,46%) 37 (100%)
Allaitement mixte 10 (27,03%) 0 (0%)
Arrêt de l’allaitement maternel 5 (13,51%) 0 (0%)
Page !30
L’allaitement maternel exclusif n’a été poursuivi que dans 59% dans le groupe 1 versus 100% dans
le groupe témoin. Aucun allaitement mixte, ni d’arrêt de l’allaitement maternel n’a été observé dans
le groupe témoin avant la sortie de maternité (Tableau3).
Figure 3. Délai de la montée de lait dans les 2 groupes étudiés (cas et témoins, n=74)
* Délai de montée de lait observée dès le 3e jour de vie dans le groupe 1.
5- Caractéristiques cliniques des nouveau-nés déshydratés
5.1- Degré de perte de poids des nouveau-nés
Nous avons observé une perte de poids moyenne de 10,36%. Dans notre population, les taux de
perte de poids étaient respectivement de 8 à 9,9%, de 10 à 11,9% et > 12% (Fig. 4). Pendant le
séjour en maternité, la perte de poids variait entre 8% et 15,81% dans le groupe étudié et de 3,2% à
Page !31
% D
E M
ÈRES
0
20
40
60
80
DÉLAI POST PARTUM
J1 et J2 J3 A partir de J4
12
4246
6
76
18
CAS TÉMOINS
10,9% chez les témoins. L’âge médian de survenue de la DHN était de 3 jours (intervalle de 2.5 et 4
jours), chez les nouveau-nés allaités.
Le délai de perte de poids a été plus précoce (17 vs 11) et plus significative au-delà du 3e jour dans
le groupe 1 chez 20 (54%) versus 5 (14%) chez les témoins (Tableau 3).
Les différences de perte de poids selon le type d'accouchement étaient apparues précocement (2e –
4e jour) et ont été clairement prépondérantes (maximale) dans les 24 -72 heures suivant la
naissance.
Figure 4. Histogramme du degré de perte de poids maximale selon les nouveau-nés (cas, n=37)
5.2- Caractéristiques cliniques des nouveau-nés avec DHN
Les principaux signes cliniques initiaux de la DHN étaient par ordre de fréquence : la perte de poids
excessive (≥ 8%), la fièvre (91.89%), l'irritabilité (91,89%), l’exagération des réflexes (86.49%), la
sécheresse des muqueuses (78.38%), la dépression de la fontanelle antérieure (51,35%), l'ictère
(43,24%), la léthargie (24,32%) et l’hypotonie (8,11%) (Tableau 4). Une différence significative
dans la perte de poids a été trouvée entre les cas et les témoins.
Page !32
% D
E N
OU
VEA
U-N
ÉS «
CA
S »
0
12,5
25
37,5
50
% PERTE DE POIDS MAXIMALE
8-9,9% 10-11,9% > 12%
11
4346
Sur 43,23% cas d’ictère observé, 6 (37,5%) ont bénéficié d'une photothérapie intensive par Tunnel.
La concentration sérique moyenne de bilirubine chez les nouveau-nés présentant un ictère néonatal
nécessitant une photothérapie était de 280 µmol/L.
Tableau 5. Expression clinique néonatale de la déshydratation hypernatrémique
*L’hyperthermie, l’irritabilité, l’exagération des réflexes archaïques, la sécheresse des muqueuses, la dépression de la FA, l’ictère et la léthargie ont été prédictif de la déshydratation hypernatrémique.
6- Caractéristiques biologiques des nouveau-nés déshydratés
La concentration sérique moyenne de sodium était de 152 mmol/L chez les nouveau-nés avec une
DHN (150-160 mmol/L) et la concentration sérique maximale de sodium était fortement corrélée au
pourcentage de perte de poids à l'admission (p <0,001, Fig. 5).
Tous les cas d'hypernatrémie étaient survenus chez les nouveau-nés présentant une perte de poids ≥
8%.
Cas (n=37)
Témoins (n=37)
Valeur p
Signes cliniques de déshydratation hypernatrémique
Hyperthermie (de 37,6 à 39°C) 34 (91,89%) 0 (0%) < 0,001
Léthargie (Somnolence excessive) 9 (24,32%) 0 (0%) < 0,001
Irritabilité 34 (91,89%) 0 (0%) < 0,001
Sécheresse des muqueuses 29 (78,38%) 0 (0%) < 0,001
Hypotonie 3 (8,11%) 0 (0%) 0,240
Signes neuro de focalisation 0 (0%) 0 (0%) 1
Exagération des réflexes archaïques 32 (86,65%) 0 (0%) < 0,001
Ictère 16 (43,24%) 1 (2,70%) < 0,001
Dépression de la Fontanelle Antérieure (FA) 19 (51,35%) 0 (0%) < 0,001
Page !33
Sur les 37 cas inclus, 2 (5,41%) ont présenté une fonction rénale perturbée à type d’insuffisance
rénale d’allure fonctionnelle.
Les taux de bilirubinémie ont varié de 122 à 307 µmol/l pour une moyenne de 209 µmol/L
La mesure de la glycémie n’a pas été couplée systématiquement au dosage de l’ionogramme
sanguin, sauf en cas d’indication particulière du risque d’hypoglycémie.
Nous avons trouvé une relation linéaire entre le degré de perte de poids et la concentration de
sodium sérique (Fig. 5). À mesure que la concentration sérique de sodium augmentait, la
prévalence des symptômes de la DHN était plus importante.
Page !34
Figure 5. Relation entre la perte de poids et la natrémie des nouveau-nés déshydratés (cas, n = 37).
* Relation linéaire entre le degré de perte de poids et la concentration de sodium sérique. La DHN a été observée dès la perte de poids de 8% du poids de naissance.
Le coefficient de corrélation linéaire de Pearson a été calculé à 0,44 avec un intervalle de confiance
de 95% de [0,14-0,67]. Il existe donc une corrélation significative à un risque de 5% avec p =
0,0064. Il existe donc une relation positive et significative entre la natrémie et la perte de poids.
7- Prise en charge proposée de la DHN et évolution
La prise en charge des nouveau-nés déshydratés a été effectuée de différentes manières selon la
gravité des signes cliniques présentés, l’importance de l’hypernatrémie et des signes clinico-
biologiques associés (ictère, léthargie ou somnolence, perturbation de la fonction rénale, etc..).
Page !35
PERTE DE POIDS (%)
NAT
RÉM
IE (m
mol
/L)
150
152,5
155
157,5
160
8 10 12 14 16
11 (29,73%) substituts de lait infantile 1er âge ont été utilisés en complément systématique du lait
maternel exprimé par un tire lait électrique et/ou du soluté de réhydratation (SRO) dans 16 cas pour
corriger les 27 (72,97%) cas de DHN.
Seuls 8 (21,62%) nouveau-nés déshydratés ont bénéficié d’une réhydratation IV (car ils présentaient
une atteinte de la fonction rénale) et 2 (5,40%) ont été remplis avec du SSI à 0.9% à 10-20 ml en
10-30 mn avant leur transfert au CHU de Pellegrin (Fig. 6).
Figure 6. Prises en charge médicamenteuses des nouveau-nés déshydratés (cas, n=37)
Le délai de reprise de « poids acceptable » pour la sortie a été observé à partir du 4e jour chez 20
(54,05%), puis le 5e jour pour 14 (37,84%) et enfin le 6e jour de vie pour 3 (8,11%) des nouveau-nés
déshydratés.
Page !36
LAIT ARTIFICIEL
SRO
PERFUSION IV
REMPLISSAGE
NOMBRE DE NOUVEAUX NÉS
0 5 10 15 20
2
8
16
11
IV- DISCUSSION
1- Résumé des principaux résultats
La déshydratation hypernatrémique au sein d’une maternité de niveau 1 comme celle de l’hôpital
d’Arcachon touche environ 1,1% des naissances.
Dans cette étude, nous rapportons 37 cas de déshydratation hypernatrémique néonatale attribuable à
des facteurs maternels ou à des facteurs néonatals. Les problèmes de lactation ont été de diverses
origines : soit par insuffisance d’apport de lait, soit par des difficultés de mise au sein et enfin des
anomalies des seins survenant pendant le séjour à la maternité.
Cette étude préliminaire réalisée après l’obtention des labels IHAB permet de faire une première
évaluation. A notre avis, elle serait la première à évaluer la déshydratation hypernatrémique du
nouveau-né au sein d’une maternité “Hôpital Amis des bébés”.
Les nouveau-nés atteints sont nés à part égale par voie basse (spontanée/instrumentale) et par
césarienne (programmée ou en urgence), majoritairement de mères primipares (75,7%). La voie
basse instrumentale et la césarienne programmée semblent être des facteurs majorant le risque de
déshydratation néonatale. Leur âge moyen était de 31 ans. L’inexpérience des mères primipares
allaitantes et le stress ont joué vraisemblablement un rôle négatif dans la lactogénèse.
Pris isolément, la parité, le BMI élevé avant la grossesse, le tabagisme maternel n’ont pas influé sur
l’allaitement maternel. De même que le sexe, le poids de naissance (PN) et l’âge gestationnel (AG)
n’étaient pas significativement corrélés à la survenue de la déshydratation, probablement en raison
de notre mode de sélection du groupe témoin.
Contrairement à notre hypothèse de base, la période estivale n’a eu aucune influence. C’est plutôt
pendant les périodes froides (Automne/Hiver) que les cas de déshydratation hypernatrémique ont
été le plus observés.
Notre étude semblerait établir un lien entre certains facteurs prédictifs et un profil clinique
spécifique dans la survenue de la déshydratation hypernatrémique du nouveau-né dans les cinq
premiers jours de séjour en maternité :
- Le délai tardif de montée de lait, les difficultés de mise au sein et la perte de poids plus
précoce étaient des facteurs prédictifs de la survenue de la DHN.
Page !37
- En plus de la perte de poids excessive (≥ 8-10%), l’hyperthermie, l'irritabilité,
l’exagération des réflexes, la sécheresse des muqueuses, la dépression de la fontanelle
antérieure, l'ictère, la léthargie et l’hypotonie étaient des signes prédictifs de la DHN.
La perte de poids de 8 à 16% associée à une hypernatrémie variant de 150 à 160 mmol/L était
observée précocement entre le 2e et 4e jour de vie (médiane : 3 jours).
Nous avons choisi de réaliser une étude observationnelle, prospective, cas-témoins et
monocentrique, à la maternité du CH d’Arcachon, afin de répondre à plusieurs questionnements et
constatations survenus lors de la période d’évaluation avant l’acquisition du label « Hôpital Amis
des bébés ». Le but était d’une part, d’évaluer si, la survenue inhabituelle des situations de perte de
poids et l’hypernatrémie n’étaient pas en lien avec le stress engendré par les changements profonds
des pratiques et de l'organisation dans notre maternité labellisée. D’autre part, d’observer
l’existence des facteurs de risque pouvant compromettre la mise en route de l’allaitement maternel
et être responsable la déshydratation.
Ce type d’étude présente l’avantage de recueillir les données de façon prospective. Il n’y a donc pas
de risque de modifier le comportement des femmes allaitantes et du personnel de la maternité,
puisque les inclusions des cas se faisaient à la date du diagnostic de la déshydratation
hypernatrémique. En plus, toutes les preuves scientifiques concernant l'allaitement et la morbidité
chez les nouveau-nés sains et à terme sont basées sur des études observationnelles, car il n'est ni
faisable ni éthique de réaliser une étude randomisée double aveugle entre les nouveau-nés allaités
exclusivement et ceux recevant du lait infantile [4].
2- Prise en compte des biais
Plusieurs limites de notre étude doivent être reconnues. Malgré la période assez étendue de notre
étude (5ans et 3 mois), le nombre de nouveau-nés déshydratés et hypernatrémiques inclus reste
faible engendrant de faibles effectifs et des difficultés statistiques. Ce nombre insuffisant de cas de
déshydratation néonatale peut s’expliquer par la faible fréquence de cas de déshydratation néonatal.
Mais également, un certain nombre des nouveau-nés ayant plus de 10% de perte de poids n’ont pas
bénéficié de bilan biologique en l’absence de la fièvre et/ou de troubles neurologiques. Nous
déplorons également une exclusion des 3 cas de déshydratation, faute de témoins pouvant servir
d’appariement sur la période de diagnostic. Page !38
Nous aurions pu également constituer un troisième groupe à étudier incluant 37 nouveau-nés ayant
une perte de poids de plus 10%, mais une natrémie inférieure à 150 mmol/L et comparer les facteurs
materno-obstétricaux et néonatals de deux autres groupes.
Enfin, notre étude se déroule dans une seule maternité labellisée (biais de sélection), sans
comparaison équivalente avec une autre maternité non labellisée, car le but était d’identifier les
facteurs prédictifs et le profil clinique de la déshydratation hypernatrémique en vue d’améliorer les
pratiques du service après le label. Le biais de recrutement monocentrique dans notre étude limite
aussi l’extrapolation de nos résultats à certaines données de la littérature.
Nous n’avons pas été capables d'évaluer les raisons possibles de l'échec de la lactation, telles que
l'insuffisance de lactation, mauvaise technique d'allaitement, une insuffisance de production de lait,
la fréquence de tétées inadéquate, ou pathologie maternelle.
Etant donné la nature de la conception de l'étude, il y avait des caractéristiques maternelles
importantes que nous avons été incapables d'intégrer, tels que le niveau d’éducation maternelle, le
statut socioéconomique, le statut marital, et le statut social.
Nous n’avons pas détaillé le déroulement de l’allaitement maternel : le temps de chaque tétée, le
positionnement du nouveau-né au sein ou l’analyse de la composition du lait maternel et les facteurs
biologiques du stress bien que l’équipe soignante d’auxiliaires de puériculture et sage-femmes ait
bien pris le soin de noter toutes ces informations dans une « pancarte informatique» dans un logiciel
CROSSWAY.
3- Comparaison de cette étude aux autres études
Notre étude a permis d’observer que la déshydratation hypernatrémique néonatale peut-être
suspectée dès que la perte de poids de ≥ 8% est associée à d’autres signes cliniques, comme la
fièvre, l’irritabilité. Comme l’a déjà souligné Livingstone et al [7], la perte de poids de plus de 8%
est la limite la plus sûre pour éliminer une déshydratation hypernatrémique. L’American Academy
of Pediatrics [16] et l'Academy of Breastfeeding Medicine [13] suggèrent que la gestion de
l'allaitement maternel exclusif devrait être évaluée chez les nouveau-nés dont la perte de poids
dépasse 7%. Ce repère de ≥ 8% reste discutable et appelle à la prudence du fait de la contestation Page !39
du taux de 10% communément indiqué par d’autres auteurs dans la littérature comme Davanzo R et
al [36], par l’OMS et l’UNICEF lors du lancement du label IHAB [1, 4, 5]. Ce manque de
consensus n'aide pas les professionnels de santé dans les maternités à combiner la promotion de
l'allaitement et la prévention de la perte de poids compliquée par une déshydratation
hypernatrémique [36]. Ces recommandations devraient être adaptées au profil clinique et/ou aux
antécédents materno-obstétricaux. La perte de poids observée dans les premiers jours après
l'accouchement dépend des changements dans la composition corporelle, principalement une perte
d'eau corporelle totale et de graisse dans une proportion de perte de poids d'environ 80% et 20%,
respectivement [37]. La perte de poids excessive dépend de l’équilibre hydrique maternel
intrapartum [14]. Souvent, la perte de poids du nouveau-né au cours de la première semaine
d'allaitement a été considérée comme un processus physiologique, une perte de poids importante
peut conduire au développement d'un état profond de déshydratation hypernatrémique avec des
conséquences potentiellement très graves [2]. La clé d'une lactation réussie est un système de suivi
attentif immédiatement après l'accouchement. La mère devrait être informée de ce qu'il faut
surveiller, en particulier les mictions urinaires, selles et la qualité de tétés du nouveau-nés. Un
nouveau-né allaité perd jusqu'à 7% de son poids dans les 72 premières heures de la vie. Le poids
devrait alors se stabiliser pendant 1 ou 2 jours, et le nouveau-né devrait enfin commencer à prendre
du poids le quatrième ou le cinquième jour, atteignant le poids initial à la naissance en 7 à 10 jours
[7, 16, 38]. Dans notre série, la stabilité du « poids convenable» pour la sortie se situait entre le 4e
jour pour 54,05%, le 5e jour pour 37,84% et enfin le 6e jour de vie pour 8,11% des nouveau-nés
déshydratés. Cela s’expliquerait par l’ensemble des mesures d’accompagnement du couple mère-
enfant mis en place dès le diagnostic : extraction du lait maternel à l’aide d’un tire-lait électrique
proposé en complément systématique du substitut de lait, visite d’une consultante de lactation et
repos en limitant les visites familiales.
Plusieurs facteurs bien documentés sont associés à la perte de poids du nouveau-né après la
naissance. Ces facteurs comprennent la macrosomie, le sexe féminin, l'âge et l'éducation maternelle
avancée, l'accouchement par césarienne et l’ictère [10]. Parmi les facteurs influençant la pratique de
l’allaitement maternel, l’âge de plus de 30 ans, le statut de mariée et le niveau d’études supérieures
étaient prédisposé à allaiter correctement de façon exclusive [36]. Dans notre étude, la voie basse
instrumentale et la césarienne programmée semblait être des facteurs majorant le risque de
déshydratation néonatal. Cela était probablement due la douleur, le stress et/ou troubles
d’adaptation liés à ces modes d’accouchement. La césarienne a été associée à une perte de poids Page !40
néonatale plus élevée par rapport à l'accouchement par voie basse: 254 ± 89 g (ou 7,6% ± 2,2%)
contre 222 ± 80 g (ou 6,4% ± 2,1%; p < 0,001) observait Davanzo R et al [36]. Dans la revue
systématique de la littérature de Lavagno C et al : l'accouchement par césarienne, la primiparité, les
anomalies du sein ou les problèmes d'allaitement, la prise excessive du poids maternel pendant la
grossesse, la montée tardive de lait, le manque d'expérience préalable de l'allaitement, et le faible
niveau d'éducation de la mère étaient significativement associés à l’hypernatrémie au cours de
l'allaitement[19]. D'autres chercheurs ont également signalé que la césarienne est liée à l'apparition
tardive de la lactation [39] et l'excès perte de poids du nouveau-né [9].
La prévalence de la déshydratation hypernatrémique a été estimée à 1,1 % dans notre étude.
L'Académie de médecine de l'allaitement maternel recommande de garder le nouveau-né avec la
mère en toute sécurité et en « peau à peau » quand elle est réveillée, de réveiller doucement le
nouveau-né et tenter les tétées fréquentes, et enseigner l’expression manuelle de gouttes de
colostrum par la mère. Il peut être plus approprié que le supplément automatiquement après 6, 8, 12
ou même 24 heures [1, 13].
Cette prévalence peut être sous-estimée également au regard des biais de recrutement, de l’âge de
recrutement des nouveau-nés, du type de service où est réalisé l’étude et de la confusion des
définitions entre incidence, fréquence et prévalence soulignée dans certaines publications récentes
[24, 36]. L'hypernatrémie est la complication la plus redoutée de la perte de poids néonatale, et son
incidence rapportée dans la littérature semble augmenter en conséquence de la promotion de
l'allaitement maternel exclusif [3, 21, 24]. L'hypernatrémie (taux sérique de Na> 150 mEq/L) était
apparue comme un événement rare tant au cours des premiers jours de la vie (0,2%) qu'après la
sortie (0,3%). Leur taux de réhospitalisation pour la déshydratation après la naissance semble plutôt
faible (1%) [36].
La durée d'allaitement plus élevée que prévu dans le groupe témoin pourrait être due à l’absence de
facteurs risque maternels, obstétricaux et néonatals, mais aussi du fait de l’expérience antérieure
d’allaitement qui était prépondérante dans le groupe témoins. Seules 59% de mères du groupe 1
versus 100% dans le groupe témoin ont pu poursuivre leur allaitement exclusif jusqu’à la sortie.
La déshydratation hypernatrémique néonatale secondaire à des troubles de lactation est
habituellement rencontrée entre le 2e et le 4e jour de vie avec une perte de poids plus significative au
3e jour.
Page !41
L’hypernatrémie néonatale associée à l'allaitement maternel peut être difficile à reconnaître
cliniquement en raison des signes cliniques moins prononcés de déshydratation [3, 40]. La
déshydratation hypernatrémique n’engendre pas toujours d’emblée une perte de poids, elle peut
donc être difficile à diagnostiquer d’un point de vue exclusivement clinique. Dans l’étude de
Boskabadi MD et al, 88,6% des nouveau-nés présentaient une perte de poids supérieure à 10%, la
déshydratation était rarement (10,1%) diagnostiqué par l'examen médical avant l'évaluation
biologique. Cela n'est pas surprenant, car les nouveau-nés présentant une déshydratation
hypernatrémique ont un volume extracellulaire mieux préservé et ont donc des signes cliniques de
déshydratation moins prononcés [2]. Les nouveau-nés présentant une hypernatrémie et une
déshydratation sont souvent plus déshydratés que ce que l’examen clinique ne le révèle,
l’augmentation de l’osmolarité contribuant à maintenir le volume de l’espace extra-cellulaire (et par
conséquent le volume de sang circulant).
Les plus hautes concentrations sériques maximales de sodium (155-160 mmol/l) étaient fortement
corrélées avec un pourcentage plus élevé de perte de poids à 16% (p <0,001). Il ne semble pas
exister une relation linéaire entre le degré de perte de poids et la concentration sérique de sodium.
Car la déshydratation hypernatrémique a été observée dès la perte de poids de 8% du poids.
La première cause de déshydratation hypernatrémique du nouveau-né mise en évidence semble être
les difficultés d’allaitement maternel avec l’augmentation de la concentration en sodium au sein du
lait maternel (14). En effet, la concentration de sodium est normalement mesurée à 22 mmol/L +/-
12 mmol/L de J0 à J5 puis diminue à 13 mmol/L +/- 3 mmol/L de J6 à J10 pour atteindre 7 mmol/L
+/- 2 mmol/L à partir de J15 (19).
Le délai tardif de montée de lait, les difficultés de mise au sein et la perte de poids plus précoce
étaient des facteurs prédictifs de la survenue de la DHN. Nous n’avons pas pu établir de lien causal
entre le stress et les difficultés de mise en place de l’AM exclusif. Cependant les difficultés
d'allaitement et la douleur étaient fréquentes. Heureusement toutes ces femmes allaitantes
recevaient un accompagnement de l’équipe soignante, des conseils et du soutien pour l'allaitement
maternel ainsi qu’un suivi par une consultante en lactation. Leur expérience avec le soutien de
l'allaitement a modifié de manière significative l'association entre les difficultés d'allaitement, le
stress et la dépression post-partum [4, 29, 31]. Les difficultés d'établir et de maintenir l'allaitement
maternel dans les premiers jours de la vie d'un nouveau-né sont fréquentes. 60 à 80% des femmes Page !42
éprouvent des problèmes et 42% de toutes les femmes qui tentent d'allaiter (90% de celles qui ont
des problèmes) arrêtent dans les 6 semaines [5, 8]. Il a également été démontré que la lactogénèse
retardée était fortement corrélée à une perte de poids accrue [6, 8]. Bien qu'il existe plusieurs études
sur la durée d'allaitement sous-optimale [4, 16, 39], les difficultés d'allaitement ont reçu une
attention particulière. La difficulté d’allaiter est source de stress. Dewey KG rapporte que le stress
maternel et fœtal sont associés à une diminution de la lactogénèse chez les humains selon trois
mécanismes :
1) - Un stress physique et mental aigu peut nuire au réflexe d'éjection du lait en affectant la
libération d'ocytocine pendant une alimentation.
2) - Le stress maternel et fœtal pendant le travail et l'accouchement sont associés à une lactogénèse
altérée.
3) - Le stress émotionnel post-partum peut altérer la lactogénèse [29]. Le stress précoce et l'anxiété
post-partum sont des facteurs de risque connus de dépression post-partum [30, 41].
Contrairement à la prédominance des périodes froides (Automne/Hiver) observée pour la plupart
des cas de déshydratation hypernatrémique néonatale. Davanzo R et al trouvait une association
entre la perte de poids accrue avec et la saison chaude après l’accouchement [36].
Hormis, les facteurs prédictifs de déshydratation identifiés, notre série des cas a observé de façon
significative le profil clinique suivant : la perte de poids excessive (≥ 8 -10%), l’hyperthermie,
l'irritabilité, l’exagération des réflexes, la sécheresse des muqueuses, la dépression de la fontanelle
antérieure, l'ictère, la léthargie et l’hypotonie qui étaient des signes prédictifs de la DHN. En plus de
la perte de poids excessive (≥ 10%), les résultats cliniques suivants ont été rapportés par Lavagno C
et al : difficultés de tétées, mauvais état d'hydratation, ictère, hyperthermie excessive, irritabilité ou
de léthargie, diminution du débit urinaire (oligurie) et crises convulsives [10, 19]. Le même profil
clinique du nouveau-né exclusivement allaité en situation de déshydratation hypernatrémique avait
été aussi retrouvé par d’autres auteurs dans la littérature [2, 20, 23, 42, 43]. L'hypernatrémie
néonatale avec la perte de poids excessive peuvent résulter de façon disproportionnée de la perte
élevée de sodium, perte excessive de liquide ou diminution des apports en raison des troubles de
lactation. [15, 24,]. Certains nouveau-nés dans notre étude ont présenté soit un ictère, une léthargie
ou des symptômes simulant une septicémie, tels que la fièvre et la léthargie. Ces nouveau-nés ont
été traités pour une septicémie présumée après une évaluation biologique complète par une bi ou
Page !43
triple antibiothérapie. La déshydratation hypernatrémique est fréquemment associée à une
hyperthermie durant la première semaine de vie [44].
Aucun nouveau-né allaité avec déshydratation hypernatrémique dans cette étude n’a présenté de
complications pendant le séjour en maternité. L’absence de complications neurologiques pourrait
s’expliquer par l’absence des cas d’hypernatrémie grave (>160 mmol/l), souvent observés à
distance de la sortie de maternité et dans les unités de soins intensifs néonatals ou de réanimation
néonatale [18, 45]. Ces complications (crises et œdème cérébral) sont souvent associées à la
réhydratation IV rapide avec des solutés hypotoniques [41, 49,50]. Nous n’avons pas, non plus,
réalisé des explorations radiologiques (ETF, IRM) et de suivi à moyen et long termes des nouveau-
nés déshydratés présentant une léthargie ou une hypotonie. De même, le dépistage
systématiquement de glycémie chez les nouveau-nés déshydratés avec hypernatrémie n’a pas été
fait. Cette situation peut s’expliquer par le suivi et l’accompagnement des mères allaitantes selon les
principes de l’IHAB. Ceci est cohérent avec les données de la littérature qui rapportent souvent des
séquelles neurologiques à long terme chez les nouveau-nés ayant une hypernatrémie [27, 43, 45,
46]. La déshydratation hypernatrémique chez les nouveau-nés a été associée historiquement avec
des taux élevés de mortalité lorsque l’admission se fait en période néonatale tardive [28-31].
L'association de la DHN avec l’hyperbilirubinémie (concentration moyenne de 280µmol/l), a été
observé chez 6 (37,5%) nouveau-nés déshydratés qui ont bénéficié d'une photothérapie intensive
par Tunnel. Leur devenir à long terme à la recherche des complications n’a pu être évalué du fait de
la durée de notre étude. Il faut rappeler que, l'hypernatrémie peut entraîner une altération de la
fonction de barrière hémato-encéphalique, ce qui peut favoriser la diffusion de la bilirubine à
travers la barrière hémato-encéphalique et accroître ainsi le risque d'encéphalopathie bilirubinique.
[9].
La déshydratation hypernatrémique néonatale devrait être complètement évitable [3, 45].
Malheureusement, les médecins reçoivent une formation d’interne résident limitée à traiter les
complications de l’allaitement, et il y a une réticence générale à donner un substitut de lait infantile
en complément chez les nouveau-nés allaités en cas de lactation insuffisante dans les maternités
labellisées [1, 13]. Les nouveau-nés allaités devraient être évalués par un professionnel de la santé
expérimenté (Consultante en lactation, pédiatre de maternité, SF, etc) dès la 1ère visite (examen du
Page !44
1er jour de vie), à partir de 3 à 5 jours, tel que recommandé dans le plus récent American Academy
of Pediatrics lignes directrices [27, 34].
L’équipe doit être en mesure d’évaluer le comportement du nouveau-né et de surveiller de manière
quotidienne le poids entre le 3e et le 5e jour de vie pour prévenir la déshydratation hypernatrémique
très dangereuse par la possibilité de complications surtout neurologique à distance. La surveillance
quotidienne du poids et des compléments de substituts de lait en présence d'une perte de poids ≥
10% du poids permet une détection et une intervention précoce, prévenant ainsi les séquelles
sévères de déshydratation hypernatrémique [46, 47].
Compte tenu de l’absence de consensus quant à la stratégie optimale sur la prise en charge de la
déshydratation hypernatrémique [41, 49] et de certaines réticences sur l’usage des compléments de
lait des promoteurs de l’allaitement maternel exclusif (IHAB), nous proposons sans prétention un
algorithme de prise en charge de la DHN dans une maternité de type 1. Les indications possibles de
substituts de lait infantiles en cas de difficultés d’allaitement maternel exclusif seraient : une perte
de poids ≥ 8% associée à un des facteurs de risque identifiés (anomalies des seins, difficultés
d'allaitement ou autres signes de retard de lactogénèse) [1, 13] et au profil clinique suivant :
l’hyperthermie, l'irritabilité ou pleurs inconsolables, l’exagération des réflexes, la sécheresse des
muqueuses, la dépression de la fontanelle antérieure, l'ictère, la léthargie et l’hypotonie (Figure 7).
Cette étape simple pourrait prévenir la plupart des cas de déshydratation hypernatrémique sévère, de
séjours prolongés et d’hospitalisations. Cela favoriserait également l'allaitement, car les femmes
seraient moins susceptibles d'abandonner l'allaitement en cas de difficulté [6]. Dans l’enquête de
Bigot S et al, les enfants étaient plus souvent nés de primipares (61,6 % versus 44 % ; p = 0,005)
ou de mères sans expérience de l’allaitement maternel (69,7 % versus 48,9 % ; p = 0,001), nés par
césarienne (21,2 % versus 10,4 % ; p = 0,01) et hypotrophiques (10,1 % versus 6,6 % ; p = 0,003).
Les principales indications des compléments étaient la perte de poids, la faim du nouveau-né,
l’hypoglycémie et les difficultés à téter le sein [47].
En cas d’indication justifiée, la supplémentation d’un substitut de lait ne doit pas être perçue comme
la cause de l'échec de lactation mais plutôt comme un accompagnement de la mère dans l’attente de
la montée de lait.
La voie entérale pour apporter des compléments peut- être sûre et efficace. Elle peut-être une bonne
alternative à la réhydratation intraveineuse des nouveau-nés présentant une déshydratation
Page !45
hypernatrémique lorsque l’état clinique est stable [48]. Thullen JD recommande le traitement
étiologique de l’insuffisance de lactation et des compléments de lait maternel exprimé [51].
Enfin, la prévention de la déshydratation hypernatrémique associée à un allaitement maternel
inadéquat est judicieuse. Le soutien et l'éducation en matière de lactation, ainsi qu'un suivi attentif
du poids, sont susceptibles d'être utiles non seulement en tant que mesures préventives, mais aussi
en ce qui concerne l'identification précoce des nouveau-nés vulnérables [52].
Notre étude manque cependant de puissance en raison du nombre de cas de déshydratation
observés.
Malgré nos limites, nous pensons que cette étude fournit une base essentielle de travail, non
seulement pour les maternités labellisées IHAB, mais aussi pour les futures interventions de
promotion de l'allaitement maternel exclusif. D’autres études supplémentaires seraient nécessaires
pour étudier l’influence de certains facteurs de risque comme le stress pouvant altérer le bon
déroulement de l’allaitement maternel ; de même que sur l’indication des substituts de lait.
Page !46
Figure 7. Proposition d’un algorithme de prise en charge de la déshydratation hypernatrémique
Page !47
Dépistage du nouveau-né potentiellement déshydraté
Pesée dès le 2e jour de vie
Estimation de la perte de poids (g et en %)
Perte de < 8%
- Mesures d’accompagnement de l'AM exclusif +/- Tire-lait - Recherche des FDR - Surveillance poids/jour
Pas de FDR et Poids stable =
Poursuivre l'AM exclusif
Perte de poids ≥ 8 - 10%
Recherche des signes de DHN, de FDR et de
Causes de perte de poids
-Soutien précoce à l'allaitement exclusif
- Expression du lait par Tire-lait électrique + Surveillance poids
◆Indications maternelles :
●Retard de montée ou Apport insuffisant de LM,
●Insuffisance glandulaire, ● Douleurs intenses
●Pathologie mammaire ou chirurgie,
Perte de poids persistante + Compléments de Substitut de lait infantile +/- LM exprimé
NFS, CRP, Iono sang +Urée et Créatininémie, Glycémie, Bili
Ictère intense + Preuve de DHN + Hypoglycémie
T3 voie entérale ou parentérale + Consultante
Amélioration clinique
+Reprise de poids
Poursuite de l’AM exclusif ou mixte +
Consultante
V- CONCLUSION
La présente étude montre que les problèmes d'allaitement source de DHN sont liés à des facteurs de
risque à identifier avant ou après l’accouchement. L’évaluation de certains facteurs de risque
maternels, obstétricaux et du profil clinique doit être faite afin de favoriser l’instauration de
l’allaitement optimal et mieux soutenir les femmes allaitantes à risque et/ou en difficultés.
La concentration sérique maximale de sodium était fortement corrélée au pourcentage de perte de
poids à l'inclusion.
Le comportement du nouveau-né et la surveillance quotidienne du poids sont indispensables pour
prévenir la déshydratation hypernatrémique. Son identification précoce est utile pour limiter la
médicalisation de l'allaitement maternel et éviter les séjours prolongés ou les complications
neurologiques éventuelles.
La déshydratation hypernatrémique néonatale devrait-être recherchée entre le 2,5e et le 4e jour de
vie, dès que la perte de poids de 8 -10% est associée à certains facteurs de risque et/ou signes
cliniques (hyperthermie, léthargie, irritabilité avec difficultés de téter, etc.). Une évaluation clinique
par un professionnel qualifié avec une gestion appropriée de l’allaitement maternel (l'expression
manuelle de lait ou par un tire-lait électrique double pompe) doit débuter dès que possible. Si les
mesures d’accompagnement de la mère sont insuffisantes, un bilan biologique (natrémie) à la
recherche d’une déshydratation hypernatrémique devrait être réalisé. Dans l’attente, l’indication de
substitut de lait en complément du lait maternel exprimé ou non est justifiée. L’usage du substitut de
lait ne doit pas être perçu comme la cause de l'échec de l’allaitement, mais plutôt comme un
accompagnement de la mère dans l’attente de la montée de lait.
La qualité du soutien de l'allaitement maternel est importante, non seulement pour la promotion de
l'allaitement maternel, mais aussi pour réduire les facteurs de risque modifiables. La maternité doit
offrir aux parents une vraie politique d’accueil et d’accompagnement du nouveau-né et de sa famille
avec un environnement leur permettant de limiter la déshydratation conformément aux principes de
l’IHAB.
Page !48
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VII- ANNEXES
ANNEXE 1. FICHE D’ENQUÊTE
GÉNÉRALITÉS
Identité Bébé (initiales) : ……………………………………………………………………………
Caractéristiques maternelles
- Age :
- Gestité :
- Parité :
- Groupe sanguin :
- Poids ……………………Taille………………………..BMI………………………………
- Habitus :
• Tabagisme : oui non
• Toxicomanie : oui non
• Type de drogues consommées :…………………………………………………………
- Niveau d’études :………………………………………………………………………………
- Profession :……………………………………………………………………………………
- Antécédent de chirurgie mammaire : oui non
- Médicaments administrés à la mère en ante, per, post-partum
• Morphiniques : oui non
• Péridurale : oui non
• Rachianesthésie : oui non
• Péri + Rachi : oui non
• Anesthésie générale : oui non
• Accouchement aquatique : oui non
• Types et volumes de solutés perfusés :…………………………………………………
• Traitements suivis en antepartum :………………………………………………………
Souhait exprimé d’allaiter avant/durant la grossesse : oui non
Page !53
Expérience antérieure d’allaitement maternel exclusif : oui non
Si oui, durée de l’allaitement maternel exclusif : ……………………………………………
Pathologies maternelles :……………………………………………………………………………
Terme (SA) :…………………………………………………………………………………………
Mode de travail
- Spontané : oui non
- Déclenchement : oui non
- Durée du travail :………………………………………………………………………………
Mode d’accouchement
- Voie basse spontanée : oui non
- Instrumentale : oui non
- Césarienne : oui non
NAISSANCE
Age gestationnel :……………………………………………………………………………………
Sexe : Masculin Féminin
Mensurations :
- Poids de naissance :……………………………………………………………………………
- Taille :…………………………………………………………………………………………
- PC :……………………………………………………………………………………………
Cotation d’Apgar : …………………………………………………………………………………
Réanimation néonatale : oui non
Type de geste :…………………………………………………………………………………
Page !54
Peau à peau réalisé : oui non
Emission méconium avant pesée : oui non
Délai présumé de la montée de lait :………………………………………………………………
Difficultés de mise au sein : oui non
Si oui, lesquelles :……………………………………………………………………………
Usage de téterelle : oui non
SIGNES D’ORIENTATION VERS UNE DESHYDRATATION
Perte de poids :
- 6 à 8% : ………………………………………………………………………………………
- 8 à 10% :……………………………………………………………………………………….
- >10% :…………………………………………………………………………………………
- Timing de la perte de poids :…………………………………………………………………
Signes vitaux
- Température :…………………………………………………………………………………
- TRC < 3 sec : oui non
- TRC > 3 sec : oui non
Léthargie : oui non
Irritabilité : oui non
Sécheresse des muqueuses (langue, lèvres) : oui non
Hypotonie : oui non
Signes neurologiques de focalisation : oui non Page !55
Troubles des réflexes archaïques (primaires) :
- Succion-Déglution : oui non
- Moro : oui non
- Grasping réflexe : oui non
Ictère : oui non
Si oui, délai d’apparition :…………………et taux de BL :……….mmol/L
Dépression de la fontanelle antérieure : oui non
BILAN BIOLOGIQUE
NFS
- Leucocytes :…………………………………………………………………………………
- Hématocrite (%) :……………………………………………………………………………
- CRP (mg/L) :…………………………………………………………………………………
Ionogramme sanguin
- Natrémie (mmol/L) :…………………………
- Chlorémie (mmol/L) :……………………….
- Kaliémie (mmol/L) :…………………………
- RA :…………………………………………..
- Urémie :………………………………………
- Créatininémie :……………………………….
- Protidémie (g/L) :…………………………….
Bilirubine libre :……………………………………..
Traitement utilisé si BL augmentée :…………………………………………………………
Date de survenue de l’hypernatrémie :………………………………………………………………
Mode d’allaitement
- LM exclusif Page !56
- LM mixte
- Nombre de tétées notées par 24 heures : J1…………J2…………….J3……………
Proximité mère/enfant favorisé
Si non, Motif…………………………………………………………………………………
Signes de transfert de lait présents : oui non
Date de la montée de lait :……………………………………………………………………
PRISE EN CHARGE ENVISAGÉE
Mise en place de compléments de lait maternel systématiques : oui non
- Type de lait utilisé :……………………………………………………………………………
- Quantité par 24 heures :………………………………………………………………………
Solutés de réhydratation orale (SRO) : oui non
Perfusion IVL de soluté glucosé : oui non
- Durée : 24h………………………>48h………………………………………………………
- Quantité par 24 heures :………………………………………………………………………
Remplissage vasculaire au SSI à 0,9% : oui non
Délai de reprise de poids après traitement : ………………………………………………………
Devenir immédiat de l’allaitement maternel :
- Poursuite allaitement maternel exclusif : oui non
- Allaitement mixte : oui non
- Allaitement artificiel : oui non
- Consultation lactation envisagée : oui non
- Timing de l’arrêt définitif de l’allaitement maternel exclusif :……………………
Réadmission en pédiatrie : oui non
Si oui, délai (jours) :………………………………………………………………………… Page !57
ANNEXE 2. COURBE DE SURVEILLANCE DU POIDS D’UN NOUVEAU-
NÉ « CAS » AU COURS DES PREMIERS JOURS DE VIE
Page !58
POID
S (K
g)
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
DÉLAI POST-PARTUM (JOURS)J0 J1 J2 J3 J4 J5
ANNEXE 3. SERMENT D’HIPPOCRATE
Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de
l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments,
physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon
leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou
menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes
connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour
forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas
influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à
l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à
corrompre les moeurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne
provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai
rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux
les services qui me seront demandés.
Page !59
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je
sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.
Page !60